Archives pour: Janvier 2009

30.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Jack Brooks monster slayer

Ce sera en rendant un hommage appuyé au genre tel qu'il existait dans les années quatre-vingt que ce Jack Brooks monster slayer va venir créer un nouveau anti-héros aussi attachant que souriant au service d'une intrigue débridée et surfant allégrement sur ses deux principaux axes, l'humour et l'horreur qui explosera dans un dernier acte jubilatoire et excessif.
Le script va suivre le destin de son personnage principal, Jack Brooks, un plombier raté coincé entre ses crises de colère et sa petite amie envahissante et qui va se trouver une véritable vocation de tueur de monstres lorsque son professeur de sciences animant les cours du soir auxquels il participe va se transformer en une sorte de démon glouton.

Jack Brooks monster slayerAprès une courte séquence d'introduction suivant quelques primitifs africains se battant avec un monstre auquel ils vouent un culte, ce qui permettra au film d'avancer déjà une belle créature très graphique et photogénique, le métrage va donc nous présenter ce Jack brooks qui va en voix-off nous conter les déboires de sa vie dus en partie à son caractère colérique qui ne lui apporta que des ennuis par le passé et qui a pour origine la mort de ses parents, tués par un monstre lorsqu'il était enfant, scène qui nous sera dévoilée lors d'un flash-back très graphique et réussi avançant un autre monstre impactant. L'intrigue va ainsi nous faire partager le quotidien de ce Jack toujours plus ou moins énervé et s'emportant très facilement, aussi bien verbalement que physiquement, comme nous le prouva une conversation avec un proche au cours de laquelle Jack haussera le ton sans raison, pour une série de situations toujours souriantes et peuplées de gags résolument comiques, en plus d'un humour de situation atteignant facilement son but.

Jack Brooks monster slayerL'intrigue va réellement prendre son envoi lors de la présentation du professeur de sciences de Jack, l'exubérant professeur Crowley qui, en plus de donner des cours du soir à un petit groupe de jeunes dont Jack et son irritante petite amie, va demander à Jack de venir chez lui réparer son installation sanitaire défaillante. Bien entendu, Jack va encore déclencher une série de catastrophes ayant pour principale conséquence d'exploser un conduit passant dans le jardin du professeur et d'où va sortir un bien étrange nuage qui va prendre possession de Crowley, le poussant le lendemain à creuser son jardin à cet endroit pour en sortir une énorme malle qu'il va s'empresser de fouiller pour y découvrir un squelette et surtout un cœur battant encore qui va littéralement sauter dans le bouche de Crowley, modifiant instantanément son comportement.

Jack Brooks monster slayerEn effet, en plus de devenir avide de nourriture à base de viande, le professeur va commencer à changer physiquement et aura bien du mal à assurer ses cours du soir, sans que cela n'ait d'autres conséquences pour l'instant que de laisser le métrage avancer d'autres situations encore plus loufoques et débridées, mais commençant à devenir quelque peu répugnantes dans le comportement vomitif de Crowley. L'intrigue va alors s'arranger pour réussir, par un artifice simple mais venant se mêler aux développements du film très naturellement, à nous conter l'histoire de ce cœur maléfique pour un nouveau flash-back suintant et horrifique, avant que le métrage ne se lance à corps perdu dans une dernière partie bien folle lorsque Crowley va achever sa mutation et se transformer en une sorte de monstre gigantesque, évoquant largement le "Jabba the hut" du Retour du Jedi par son opulence et sa situation immobile l'obligeant à lancer des tentacules pour attraper ses victimes dont il va se repaître à l'aide d'une mandibule sortant de sa gueule, les transformant finalement à leur tour en des créatures monstrueuses obéissant à ses ordres.

Jack Brooks monster slayerLa première partie du métrage prendra tout son temps pour largement nous présenter ce personnage résolument souriant, en occupant les trois quart de la durée du film, mais sans que cela ne vienne amener des situations redondantes ou traînant en longueur, toujours grâce à cet humour omniprésent dévastateur et collant parfaitement au ton du film. L'élément fantastique déclencheur de la seconde partie viendra même se mêler progressivement et naturellement à cet ensemble pour réussir un générer un climat d'attente qui sera largement comblé par l'hystérie communicative des rebondissements du dernier acte qui navigueront dans un gore franc jouissif entraîné par une violence cartoonesque débridée mais laissant au final un sentiment de frustration devant le peu de temps accordé à cette déferlante de créatures démoniaques très graphiques qui en prendront plein la tronche par Jack, bien décidé à laver l'affront fait par la mort de ses parents, laissant même un final présager de nouvelles aventures de celui qui est dans l'aventure devenu un tueur de monstres parcourant le monde, bouclant ainsi la boucle en affrontant la créature vue en introduction.

Jack Brooks monster slayerEn plus de son humour, le charme du métrage viendra également de son ambiance rétro savoureuse rappelant sans mal les bandes des années quatre-vingt aussi bien dans l'atmosphère se dégageant de l'ensemble largement aidé par la mise en scène du réalisateur, que par l'agencement de ces créatures de latex à l'ancienne n'utilisant aucun effet numérique et faisant gicler le faux sang sans complexe ni véritable souci de crédibilité, le tout saupoudré dans second degré évident et de clins d'œil destinés aux amateurs du genre qui reconnaîtront des hommages aux films cultes tels que Evil dead.

Jack Brooks monster slayerL'interprétation est ici cohérente, avec des acteurs concernés et à l'implication de tous les instants visible à l'écran, et ce sera avec un plaisir véritable que l'on retrouvera Robert Englund, dans le rôle de professeur Crowley, pour une prestation loufoque et dégoulinante à la hauteur de sa démesure. La mise en scène du réalisateur participe activement à instaurer l'ambiance savoureuse du film tout en parvenant à s'énerver lors du dernier acte excessif du film. Les effets spéciaux sont largement probants, pour avancer des maquillages outranciers et volontaires, tout comme le seront les plans sanglants qui ne chercheront pas vraiment à être réalistes, mais plutôt jouissifs et souriants.

Donc, ce Jack Brooks monster slayer s'avérera être un excellent petit divertissement sans prétention aussi souriant que jouissif dans ses débordements sanglants, mais qui hélas ne s'attaquera réellement à son sujet que tardivement dans son intrigue !

Jack Brooks monster slayerLe DVD de zone 2 anglais avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale adaptée en renforçant l'aspect rétro du film tout en accompagnant parfaitement les temps forts du métrage, celui-ci étant ici proposé en version anglaise, accompagnée de sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un passionnant making-of complet faisant intervenir les différents membres de l'équipe du film sans pour autant subir le ton promotionnel d'usage pour être plutôt informatif, un petit module intéressant sur la création des maquillages des monstres du film, une très courte présentation de la première mondiale du film, une interview des compositeurs de la musique du film, la comparaison entre les story-boards et le résultat final à l'écran, la bande-annonce du film, ainsi qu'un court métrage très très gore du réalisateur, suivi d'un court making-of de celui-ci.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce tueur de monstres souriant et bien graphique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Jack Brooks monster slayer
Permalien 1314 mots par nicore, 2194 vues • R�agir

29.01.09

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

What have they done to your daughters

Déjà auteur du terriblement glauque Mais qu’avez-vous fait à solange ?, le réalisateur italien Massimo Dallamano récidive dans le thriller flirtant avec le "Giallo" pervers avec ce What have they done to your daughters ? (sorti chez nous sous le titre de La lame infernale) d'une intensité rare dans la description quasiment clinique de son réseau de prostitution enrôlant de très jeunes lycéennes jusqu'à devenir écoeurant devant tant de bassesse humaine de la part des "clients", tout en donnant également un aspect politique grinçant pour un métrage hélas toujours d'actualité.
Le script va suivre l'enquête de l'inspecteur Silvestri et de ses collègues suite au meurtre déguisé en suicide d'une jeune demoiselle retrouvée pendue, pour commencer à mettre en lumière un réseau de prostitution se servant de jeunes filles pour assouvir les fantasmes de pervers appartenant parfois aux classes sociales supérieures ou encore œuvrant dans les milieux politiques.

What have they done to your daughtersDès son introduction, le métrage va nous faire suivre la découverte du cadavre de Silvia Polvesi, cette jeune fille retrouvée pendue par plusieurs policiers, dont l'inspecteur Valentini et l'assistante du procureur Vittoria Stori. Mais ce qui ressemblera au premier abord à un suicide cachera en fait un meurtre, comme le découvrira presque par hasard Vittoria Stori, avec des circonstances suspectes qui la poussera à approfondir l'affaire en compagnie de celui qui sera chargé de diriger l'enquête, l'inspecteur Silvestri.

What have they done to your daughtersLa première partie du métrage s'intéressera donc à suivre les développements des investigations des policiers, avec d'abord l'identification douloureuse de la victime, puis ceux-ci vont tomber d'abord sur un voyeur qui s'amusait à prendre des photos dans l'appartement où fût découvert la victime, celle-ci étant par ailleurs enceinte au moment de sa mort, ce qui poussera la police à interroger son petit ami, retrouvé grâce aux photos, pour finalement, après plusieurs péripéties faisant intervenir d'autres protagonistes, déboucher sur la fouille d'un autre appartement où fut vraisemblablement tué Silvia, tandis qu'une mare de sang découverte dans la salle de bains laissera penser à un double meurtre perpétré sur place.

What have they done to your daughtersC'est alors que l'intrigue va avancer son assassin puisant directement dans la tradition du "giallo", avec son look de motard tout de cuir noir vêtu et portant ce casque bien pratique pour dissimuler son visage, qui va s'en prendre sans beaucoup de succès à différents témoins et à d'autres personnages du film, dans le but évident d'essayer d'éliminer les témoins gênants de ce réseau de prostitution enfantine que les policiers vont alors découvrir pour tenter d'en retrouver les commanditaires et les utilisateurs pour remonter jusqu'à un réseau de notables et de hauts fonctionnaires qu'ils n'auront pas le pouvoir de traîner devant la justice, brimés qu'ils seront par leur hiérarchie.

What have they done to your daughtersCe sera en mélangeant habilement les genres que Massimo Dallamano va conduire le spectateur jusqu'à la découverte de ce réseau de pervers usant et abusant de jeunes demoiselles même pas majeures, pour à partir d'une intrigue policière classique dans la première partie du métrage dériver vers le "giallo" avec l'apparition de cet assassin qui conduira quelques séquences tendues (la traque dans la parking sousterrain) et parfois bien violentes (le policier à la main coupée, le chauffeur) tout en amenant une bonne dose d'action (la course-poursuite à travers la ville) à l'intérieur d'une intrigue bien plus posée par ailleurs pour nous décrire de l'intérieur le mode de fonctionnement de ce réseau de prostitution avec ces bandes audios écoutées par les policiers qui seront terriblement glauques et malsaines tout en faisant facilement travailler l'imagination du spectateur entendant donc les rencontres des clients du réseau avec ces jeunes filles qui ne savaient pas forcément ce qui allait leur arriver, mais le plus abject restera ce flash-back décrit par une petite victime, droguée et abusée par son médecin puis par d'autres hommes.

What have they done to your daughtersLe réalisateur arrivera sans mal à rendre son sujet sulfureux en nous amenant au plus profond de l'abject avec un talent indéniable et une mise en condition posée qui tranchera avec les méfaits commis que nous appréhenderons par bribes au travers des différents indices disséminés au fil de l'intrigue, laissant ainsi ce motard armé d'un hachoir de boucher représenter la seule menace directe pesant sur les personnages principaux. La perte de l'innocence sera également un sujet qui sera en filigrane tout au long du film, perte de l'innocence sordide pour ces demoiselles abusées sexuellement, mais également perte de l'innocence bien plus amère pour ces policiers qui ayant en mains les noms des coupables ne pourront au final agir suite à une corruption politique induite.

What have they done to your daughtersLes différents personnages auront tout l'intérêt du réalisateur, entre ces diverses jeunes filles ayant des réactions bien différentes face à ce qui leur arrive, entre arrogance, mépris d'elles-mêmes et peur, et bien entendu ces policiers dont la personnalité et les relation seront examinées de près par Massimo Dallamano, qui n'hésitera pas à placer la fille d'un des fonctionnaires de police au cœur des victimes du réseau, détruisant ainsi son père lors d'une scène émotionnellement très forte. Ces protagonistes bénéficieront d'une interprétation exemplaire, entre Claudio Cassinelli impeccable dans le rôle de l'inspecteur Silvestri, Mario Adorf (vu par exemples dans L'oiseau au plumage de cristal ou encore Je suis vivant d'Aldo Lado) touchant de crédibilité dans le rôle de l'inspecteur Valentini, alors que les jeunes interprètes des victimes du réseau paraîtront elles aussi furieusement crédibles. La mise en scène de Massimo Dallamano aidera à l'installation d'une tension croissante qui ne déméritera pas jusqu'au final, mais peinera à donner un véritable rythme aux séquences d'action du film. Les quelques effets spéciaux sanglants du métrage sembleront probants en étant presque toujours réalistes (avec seulement ce mannequin trop visible remplaçant la victime pendue de l'introduction) pour ces quelques plans gores finalement plutôt volontaires (la cadavre découpé en morceau exposé).

Donc, ce What have they done to your daughters ? s'avérera être une oeuvre hautement troublante jusqu'à l'écoeurement devant l'aspect sordide pris par cette enquête dont personne ne sortira indemne, et certainement pas le spectateur !

What have they done to your daughtersLe DVD de zone 2 anglais édité par Shameless avancera une image propre et ayant juste conservé quelques-uns de ses défauts d'origine, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale rythmée et parfois même envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra juste suivre la bande-annonce originale d'époque du film, suivie par celles de quelques autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre vénéneuse, troublante et sordide, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1188 mots par nicore, 1416 vues • R�agir

28.01.09

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Choking hazard

Sympathique petite comédie horrifique nous venant de la République Tchèque, ce Choking hazard gardera un ton très léger pour nous conter une nouvelle invasion de morts-vivants bien délirante, souriante en étant porteur d’un humour omniprésent décalé mais jamais déviant.
Le script envoie des personnes d’horizons complètement différents dans un hôtel perdu à la lisière d’une forêt pour un week-end de méditation sur le sens de la vie en compagnie d’un philosophe, mais leur débat sera bien vite interrompu par une horde de bûcherons morts-vivants bien décidés à en faire leur repas.

Choking hazardAprès une courte séquence d’introduction suivant une jeune femme vêtue de cuir noir aux prises avec un mort-vivant qui va se faire exploser la tête d’un coup de fusil après avoir reçu des coups de pierre sur le crâne, permettant ainsi au métrage d’avancer un premier effet sanglant bien volontaire, le métrage va donc prendre place dans cet hôtel deserté de ses clients où seul un petit groupe d’individus réuni autour du professeur Reinis, un philosophe aveugle, va nous être présenté au travers des petits films vidéos qu’ils ont réalisé pour se présenter au groupe, donnant de la sorte une approche sympathique et naturel de chacun des protagonistes tout en identifiant clairement l’antagonisme existant entre les personnages, entre ce couple de végétariens, le nihiliste Verner et par exemple l’alcoolique Krenovcova, mais le meilleur interviendra avec l’arrivée tardive de Mechura, un acteur de films pornos dont nous découvrirons plus tard qu’il est en plus témoin de Jéhovah.

Choking hazardLes séquences de dialogues de cette première partie du métrage resteront savoureuses grâce à un humour parfois assez fin pour devenir également régulièrement très "premier degré" dans un mélange toujours efficace et souriant. Mais rapidement, nous verrons un homme parti à la recherche de champignons se faire attaquer par un mort-vivant, bientôt suivi par d'autres qui vont sortir du sol et prendre la direction de l'hôtel où ils vont faire irruption pour d'abord s'attaquer au personnel de la cuisine avant de prendre en chasse le petit groupe qui sera obligé de se séparer en deux.

Choking hazardPortée par un rythme vivifiant et léger, l'attaque de ces morts-vivants bûcherons particulièrement stupides donnera lieu à une cascade de situations comiques et délirantes présentant des idées originales dans l'art de se moquer de ces zombies qui au final ne représenteront pas franchement une menace effrayante, surtout que les quelques scènes véritablement horrifiques et vaguement sanglantes seront traitées sur un ton grotesque complètement assumé qui une fois encore prêtera plus à sourire qu'autre chose. Il faudra donc attendre l'arrivée d'une seconde vague de zombies, cette fois-ci intelligents et potentiellement dangereux pour que le métrage ne trouve enfin un semblant d'ampleur graphique, tout en continuant à mener ses situations sur un ton cocasse délibérément outrancier.

Choking hazardComme on peut le voir, le réalisateur tchèque cherchera surtout à amuser son public, et il y réussira parfaitement en multipliant ses scènes souriantes se moquant aussi bien de la religion, avec les délires de ce Mechura définitivement improbable mais haut en couleurs au point de devenir le personnage le plus marquant du film, que de la philosophie avec ces considérations revenant sans cesse du professeur Reinis qui, même une fois décédé et revenu sous la forme d'un mort-vivant, continuera à lancer ses tirades finement déplacées sur l'instinct et la raison qui trouveront une résonance facile dans les deux vagues successives de zombies attaquant les protagonistes.

Choking hazardMais en plus de cet humour désopilant le réalisateur va régulièrement se lancer dans un délire visuel flamboyant pour mettre en avant des séquences absolument délirantes, comme lorsque qu'une partie des morts-vivants, regroupés vers le bar pour espérer attraper une demoiselle, vont se faire électrifier et entamer une danse désorganisée sur fond de musique rock, ou comme lorsque deux des zombies de la seconde vague vont se battre à mains nues dans une parodie évidente des films de kung-fu mais aussi des combats post Matrix parfaitement orchestrée. Mais ce seront bien entendu les morts-vivants eux-mêmes qui alimenteront de façon récurrente l'aspect comique du film, par leur bêtise et leur incapacité à attraper les protagonistes pour diverses raisons bien farfelues, comme celui qui restera bloqué sur un tapis de marche en fonctionnement.

Choking hazardMais si le métrage remplira aisément son contrat au niveau humour, il n'en sera pas forcément de même quant à son élément horrifique. En effet, les morts-vivants se montreront que peu violents et leur agressivité se traduira rarement à l'écran par des plans gores, passée l'introduction pourtant plus que prometteuse, car leurs festins seront minimisés et ne donneront jamais lieu à de réelles exactions sanglantes, les seuls passages violents ayant en plus régulièrement lieu en hors champ, et il faudra donc seulement compter sur des personnages couverts d'hémoglobine et sur le maquillage des zombies (par ailleurs très réussi) pour assurer le spectacle horrifique.

Choking hazardLes personnages demeureront hélas bien souvent trop superficiels, puisque nous ne découvrirons quasiment que leurs travers bien évidemment exposés de manière excessive, mais bénéficieront d'une interprétation convaincante qui accentuera les débordements comiques du film, tandis que la mise en scène du réalisateur est vive, plus que dynamique pour donner un rythme parfois bien fou au film, tout en osant des plans et des cadrages originaux. Les effets spéciaux sont plutôt convaincants, avec des maquillages probants pour des morts-vivants bien vivaces et quelques plans sanglants guère expansifs (avec quand même une bouillie de cerveaux assez répugnante).

Donc, ce Choking hazard s'avérera être une petite perle d'humour léger et toujours souriant, même si son aspect sanglant sera quand même quelque peu décevant en demeurant bien sage.

Choking hazardLe DVD de zone 1 édité par Media blasters avec l'appui de Fangoria, la magazine phare de l'horreur outre-Altantique, avancera une image très nette et ne connaissant aucun défaut, tandis que la bande-son sera largement efficace et contribuera à la réussite de l'ensemble en étant dynamique, rythmée et adaptée aux situations délirantes du film, le métrage étant ici proposé dans sa version originale en langue tchèque, heureusement accompagnée de sous-titres anglais salvateurs.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of composé de scènes de tournage, d'interviews de l'équipe du film et avançant en son sein un mini bêtisier et quelques scènes coupées, le tout mené sur un ton souriant proche du film, une conséquente galerie de photos du film et du tournage, un clip musical lié au film, la bande-annonce originale sous-titrée en anglais accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film prouvant que les pays de l'Est savent aussi accoucher de petites perles d'humour noir, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1245 mots par nicore, 744 vues • R�agir

27.01.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Zoltan, hound of Dracula

Les vampires auront connu au cours de leur carrière cinématographique bien des situations cocasses et des compagnons d’horizons différents, mais Albert Band (le père de Charles et de Richard, et auteur entre autres du sympathique J’enterre les vivants) offrira au mythe une variation originale avec ce Zoltan, hound of Dracula, sorti en salles à l’époque chez nous sous le titre de Zoltan, le chien sanglant de Dracula, puisque ici ce sera un doberman vampirisé qui sèmera la terreur pour un résultat hélas quand même bien classique et peu rythmé.
Le script va donc suivre Zoltan, un chien vampire ressuscité par mégarde en même temps qu’un serviteur de Dracula, qui va se lancer à la recherche du dernier descendant du Comte pour le vampiriser et ainsi avoir un nouveau maître.

Zoltan, hound of DraculaLe métrage va commencer par nous faire suivre la découverte d’une crypte souterraine par des soldats roumains se livrant à une série d’explosions, ainsi que l’inspection succincte de cet endroit servant de caveau à la famille Dracula où un soldat va finalement rester seul pour monter la garde pour la nuit. Des étranges secousses sismiques vont alors libérer des murs un cercueil, que l’homme va bien entendu ouvrir par curiosité pour y trouver une forme recouverte d’un linceul perforée par un pieu en bois. Evidemment, ce soldat ne va rien trouver de mieux à faire que de retirer le pieu, délivrant de la sorte un doberman qui va lui sauter à la gorge avant de sortir un autre cercueil, de l’ouvrir et d’ôter le pieu du corps d’un homme qui va alors s’enfuir avec le chien de la crypte juste avant qu’elle ne s’écroule.

Zoltan, hound of DraculaLe réalisateur nous contera alors les origines de ce chien vampire et de son maître lors d’un flash-back pensé par l’animal (si, si !) au cours duquel nous verrons comment il a été vampirisé par le Comte Dracula tandis que son maître, Veidt Smith, a seulement subi une sorte d’envoûtement. Cette entame du métrage semblera quand même quelque peu kitsch et minimaliste dans son agencement tout en offrant quand même quelques plans graphiquement réussis lors du réveil du doberman ou lorsque l’armée brûlera tous les cercueils finalement sortis de la crypte, suivant ainsi l’ordre de l’inspecteur Branco dépêché sur place, tout en étant largement explicative sur la condition de ce Veidt, presque vampire mais pouvant circuler de jour comme de nuit et devant désormais rechercher un nouveau maître après la destruction finale du Comte, avec comme seule alternative retrouver le dernier descendant de la lignée des Dracula, un homme appelé Drake et vivant désormais aux Etats-Unis.

Zoltan, hound of DraculaVeidt va donc traverser l’Atlantique en réussissant grâce à un subterfuge simple mais efficace à amener Zoltan avec lui, pour se mettre à le recherche de la famille Drake. Celle-ci va ensuite nous être longuement présentée, pour ce qui sera la partie la plus faible du métrage en étant naïve et terriblement ennuyeuse pour nous faire suivre les préparatifs de Michael Drake et de sa femme Marla en vue d’un séjour de camping loin de la civilisation avec leurs deux enfants, leurs deux bergers allemands et deux chiots venus au monde récemment. Mais mis à part une première incursion nocturne infructueuse de Zoltan autour de la demeure des Drake, l’intrigue se contentera d’accumuler les séquences faciles et à l’esprit "bon enfant" épuisant.

Zoltan, hound of DraculaL'arrivée sur leur lieu de villégiature (une prairie coupée du monde) sera tout aussi fastidieuse avec des développements inutiles (la disparition d'un des chiots), même si la présence menaçante de Veidt et de son doberman permettra à Albert Band de donner un peu de piment à l'ensemble grâce à plusieurs tentatives ratées du chien pour approcher Michael afin de le mordre et en faire leur nouveau maître. Du coup, ce sera un autre campeur qui se fera joyeusement déchiqueter par Zoltan, celui-ci s'affairant même à vampiriser un autre chien pour l'aider dans sa quête. Mais pendant ce temps-là, l'inspecteur Branco va lui aussi se lancer à la recherche des Drake et finir par les trouver juste au moment où la famille allait lever le camp suite à une dernière agression de leur fille par les canidés et sauvée in extremis par deux chasseurs.

Zoltan, hound of DraculaLe métrage rentrera alors dans son dernier acte, au cours duquel Michael Drake et Branco vont rester seuls sur place pour chercher Veidt et son chien démoniaque, laissant l'intrigue prendre enfin un semblant d'ampleur et avancer des séquences convaincantes et parfois même tendues (l'attaque du chalet) qui mettront largement en valeur les canidés vampires et auront un minimum d'impact grâce à la férocité avérée de ceux-ci. Le final viendra naturellement et sans surprise clore le film, tout en laissant de manière amusante mais quand même ridicule présager d'une hypothétique suite qui ne viendra jamais.

Zoltan, hound of DraculaSi le métrage pêchera par manque de rythme en son milieu et aura bien du mal à conserver toute l'attention du spectateur avec les aventures de cette famille isolée en pleine campagne et sans cesse soumise à des incidents liés à la présence du doberman vampire qui viendra les harceler sans succès chaque nuit, Albert Band pourra compter sur quelques séquences réussies avançant ce Zoltan parfaitement dressé et effectuant des actions étonnantes tout en faisant preuve d'une présence à l'écran pleine de férocité et de hargne. Et surtout, le film pourra s'appuyer sur une interprétation largement convaincante, car si José Ferrer arrive à être crédible en chasseur de vampires canins, l'incroyable Reggie Nalder (vu dans un certain nombre de films du genre, dont Mark of the devil ou encore dans le rôle du vampire des Vampires de Salem de Tobe Hooper) et son faciès défiguré terriblement troublant s'imposera comme la réelle menace du film et on pourra même regretter sa trop courte présence à l'écran pour un rôle finalement assez anecdotique. Albert Band signera ici une mise en scène plutôt classique, suivant l'intrigue sans nervosité pour uniquement donner un sentiment d'urgence lors des attaques de Zoltan et de ses compagnons, et les quelques effets spéciaux seront bien timides, hormis lors de l'attaque d'un campeur qui sera quelque peu graphique et sanglante.

Donc, ce Zoltan, hound of Dracula restera une petite curiosité amusante dans son concept mais hélas parfois poussive dans ses développements, qui se suivra sans déplaisir mais n'aura rien pour espérer laisser une quelconque trace dans les mémoires, mis à part ce concept de chien vampire original et certainement sous-exploité ici !

Zoltan, hound of DraculaLe DVD de zone 1 édité par Anchor Bay avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut, même lors des nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera appréciable, avec des hurlements de chiens très efficaces et même si parfois la partition musicale pourra irriter quelque peu, le métrage étant ici proposé en version anglaise, sans aucun sous-titre, mais également en version française.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce d'époque du film en anglais.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce doberman vampire hargneux, le DVD de zone 1 est disponible ici ou là !

Permalien 1281 mots par nicore, 1761 vues • 3 retours

26.01.09

07:00:00, Cat�gories: Dossier  

Daredevil / Le Caïd

Le Caïd, Wilson Fisk, est un personnage particulier. A l’origine, simple parrain de la pègre parmi d’autres, il apparaît dans les premières aventures de Spider-Man contre qui il fait preuve d’une force peu commune puis est repris par Frank Miller qui va donner une nouvelle jeunesse au personnage en le faisant devenir l’ennemi numéro 1, la parfaite nemesis de Daredevil. De fil en aiguille, il va passer d’un criminel caricatural à un génie du crime tirant en ficelle les secrets mais étant aussi implacable avec Murdock lorsqu’il découvrira son identité.
D’ailleurs, on notera avec cynisme que Tête à cornes doit être le martyre désigné de Stan Lee tant celui-ci a été victimes de coups du sorts entre le Tireur et le Caïd.

Personnage à la carrure hors norme, dirigeant un empire du crime, on peut reconnaître que le film lui rend hommage en cela qu’il respecte le matériel de base dans ses grandes lignes, malgré le recours à des poncifs qui parviennent à ne pas être ridicules. La grande force de Daredevil reste justement d’avoir su se réapproprier les personnages de départ pour les faire entrer dans un univers qui lui est propre. On peut certes sourire devant le jeu d’Affleck dans la peau de l’avocat aveugle voir devant celui de Farrel qui dénature parfois le caractère à l’origine assez sombre (bien que fantasque) du Tireur. Néanmoins, avoir choisi M. Clarke Duncan pour interpréter le Caïd relève d’une sacrée justesse de casting. Inconcevable lors de sa création, le fait d’avoir un acteur black correspond tout à fait à la volonté d’égalité prônée par nos sociétés d’aujourd’hui. Ainsi, les blancs ne sont pas les seuls bad guys à pouvoir corrompre le pouvoir. De plus la stature de l’acteur colle tout à fait et ne trouve pas d’équivalent chez les acteurs blancs. Pour mémoire, c’est John Rhyes Davies (Arthuro dans Sliders) qui avait prêté son visage à Fisk dans un téléfilm de l’ancienne série Hulk pour la télévision. Mais pour ce qui est de la grande scène de rencontre entre Le Caïd et Daredevil , il faudra se tourner vers la version director’s cut pour ressortir satisfait. Et il sera évident pour ceux qui ne l’ont encore pas vu que Clarke Duncan était parfait : cruel, brutal, excellent dans le combat au corps à corps qui n’a rien à voir avec la version courte … sans compter les multiples relations avec le Tireur entre autre. On pourra s’amuser de voir la relation entre la rose qu’il laisse sur ses victimes et le fait que son fils dans le comics se fasse connaître sous cette identité , mais dans l’ensemble, la prestation reste relativement bonne et se classe même plusieurs crans au dessus de personnage comme Fatalis et son homologue grand écran.

Spider-Man / Sand Man

Dans la galerie habituelle des vilains de Spider-Man, l’Homme sable sort légèrement du lot. Habituellement, l’Araignée doit faire face au Vautour, au Rhino et autres Dr Octopus qui reelèvent tous d’emblèmes totémiques. L’homme sable ne renvoie à aucun animal puisqu’il est le fruit d’un accident résultant d’une expérience, un peu à la manière de Hulk ou d'Abomination. D’ailleurs, l’aspect gamma en moins, il aurait tout à fait eu sa place dans l’entourage du Béhémot vert. De plus, dans la bande dessinée, ce personnage n’est ni tout à fait un bad guy , malgré sa période Terrifics, ni tout à fait un héros , dixit la période Vengeurs. L’homme sable relève somme toute de l’anti héros classique. Jamais là au bon moment, cherchant à se faire connaître avant de comprendre lui même , ses pouvoirs font souvent de lui un enjeu non négligeable dont il se passerait bien. Dans le film, on se base sur ses origines papiers avec une fidélité certaine et on a même droit à une séquence de mutation assez impressionnante. De Spider-Man 3 , il est d’ailleurs la plus grande réussite visuelle et narrative, parvenant à en remontrer au tisseur tout en envahissant littérallement l’écran et étant un pis aller parfait pour boucler des arcs scénaristiques majeurs comme la mort d’Oncle Ben qui va enfin être élucidée dans sa totalité et permettre à Peter d’avancer en réussissant à être un peu plus en paix avec lui-même.

Il reste quand même intéressant de relever que de tous les vilains des films de Sam Raimi, Flint Marko est le seul à ne pas avoir cherché ses capacités. Le bouffon vert et Octopus étaient tous deux des esprits scientifiques majeurs, Harry Osborn ne reprend que la quête de son père à laquelle on peut ajouter une certaine violence tandis que Venom de par sa nature cherche à détruire puis s’unit à quelqu’un qui cherche un moyen de contrer Spider-Man suite à des histoires de vengeance personnelle. Flint Marko n’a rien voulu de tout cela, il n’a simplement pas eu de chance et au-delà des bijoux ou du pouvoir, il recherche simplement le pardon pour avoir une chance de se reconstruire, quête parallèle à celle de Parker qui poursuit le même but. Spider-Man 3, au-delà de sa narration un peu brouillon reste avant tout une course à la rédemption et au pardon, phase par laquelle passeront tous les personnages majeurs mis en place depuis le premier opus, héros comme humains étant concernés. Marko n’est que le parangon de cette recherche qu’il finit par conclure, se laissant finalement aller aux quatre vents dans un dernier plan onirique assez fort graphiquement. Peut être pas l’un des méchants les plus attendus, mais l’un des plus réussis.

Spider-Man / Dr Octopus

Dans le comics original, le Dr Otto Octavius est un brillant scientifique qui avait mis au point pour pouvoir gagner du temps et exécuter plusieurs tâches en même temps sans pour autant s’exposer aux radiations de nombreux produits dangereux. Las, un accident se produisit et son harnais fut soudé à son coprs et à son système nerveux. Parla suite, il appris à se défaire de ce dernier tout en étant capable de la contrôler à distance. Grand ennemi de Spider-Man devant l’éternel, les anciens lecteurs de Strange auront eu le plaisir d’assister à de nombreux affrontements entre ces deux personnages arachnides, Octopus étant un adversaire plus que redoutable ayant même réussi à se faire aimer ou du moins apprécier de Tante May. Il est aussi à l’origine de la fondation des Sinistres Six , dont les enjeux dans la période post McFarlane n’était ni plus ni moins que de diffuser un produit dans l’atmosphère rendant les gens normaux dépendant à la drogue , problème pour lequel il était le seul à proposer un hypothétique remède.
De plus, il restait un personnage finalement assez complexe puisque oscillant souvent entre la justice et le crime et courant fréquemment après une reconnaissance qui lui était refusée de par ses doubles activités. On se souviendra de sa volonté de s’amender , soutenu par le Dr Richards qui connaissait alors de sérieuses inquiétudes quant à la naissance de son second enfant. En apportant son aide à l’accouchement, Octopus ne parvint pourtant pas à sauver le nourrisson et cru que Richards s’était joué de lui. Il bascula alors définitivement. Tué par le clone de l’Araignée, il fut ensuite ressuscité par la Main.

L’adaptation et la réactualisation de ce personnage et en soi une des grandes réussites de la saga cinéma de Spider-Man. L’acteur titre tout d’abord, Molina (qui jouait les cher à patouille pour pièges de civilisations disparues dans le premier Indiana Jones) possède le physique adéquat et s’est approprié le rôle avec conviction, excellant tout autant dans le côté prof de fac un tantinet paternaliste que dans celui de criminel d’envergure et sans pitié. Mieux encore, les tentacules sont maintenant traitées comme des entités à part entière, pensant par elle-même et n’étant pas seulement des accessoires. Lors de l’accident qui les ont fusionnées avec Octopus, ce sont elles qui vont le pousser à devenir un criminel. C’est d’ailleurs lorsqu’elles vont se retrouver court circuitées que Otto va retrouver son humanité.
Mieux encore, leurs potentiel visuel est uitlisé à son maximum, aussi bien lors de leurs premières utilisation « pacifique » que lors de leur réveil à la Evil Dead ou bien encore durant de multiples scènes de combats avec tête de toile qui se trouve du coup magnifié par l’utilisation judicieuse de son fluide. Quand on y réfléchit, deux scènes majeures restent à l’esprit quand les lumières se rallument dans la salle : le braquage de la banque et le match digne d’un des meilleurs capcom sur le toit du Train.
Et quand c’est un bad guy qui monopolise et remporte l’adhésion, c’est que le pari de départ est réussi , dixit Batman Returns.

X-Men / Mystique

Les personnages bénéficiant d’un pouvoir auto guérisseur sont assez peu nombreux en regard de ceux qui possèdent une force surhumaine dans la bande dessinée. Et pourtant, ce sont ceux qui ont été le lus portés à l’écran. Serval , Dents de Sabre ou bien encore Mystique possèdent cette faculté. Le personnage de Mystique est l’un des plus complexes de l’Univers X Men, en cela qu’elle a déjà pu vivre plusieurs vies, sans compter qu’elle est une espionne et une terroriste reconnue, nonobstant le fait qu’elle soit la mère de Diablo et qu’elle aie eu un enfant avec Creed. Sa version animée en faisait un égal négatif de Xavier. Sa version live était sans conteste l’une des plus grandes réussites visuelles du premier épisode des X Men Version , Singer, qui en fit un véritable pilier dans le second volet. De simple faire valoir de Magnéto, elle est devenue quelque chose de beaucoup plus travaillé, n’hésitant pas à entretenir une relation assez trouble avec ce dernier. L’un des regrets que l’on pourra émettre à son égard reste son abandon pur et simple dans l’Affrontement final, bien que permettant de révéler l’aspect profond de Magnéto (les mutants d’abord et voilà tout) qui reste prêt à tout pour porter sur le devant de la scène (ou du moins sauver) ceux de sa race mais qui les abandonnent dès qu’ils ne correspondent plus à ses critères.

mystique x-men

Ses transformations sont assez réussies et s’embellissent au fur et à mesure des ses apparitions à l’écran, non sans un certain humour quand elle prend l’apparence de kelly. Elle est dévouée corps et âme à Magnéto mais finira par le trahir après avoir elle-même été bafouée.
Cependant, il est dommage de ne pas avoir creusé un peu plus sa parenté avec le perso de Diablo qui avait dynamité l’introduction du deuxième film. Plus que vénéneuse, remarquablement douée en arts martiaux et en informatique , elle représente l’un des individus les mieux retranscrits et réadaptés de toute la saga mutante. On retiendra surtout d’elle la scène de séduction du garde et celle du piratage informatique dans X men II , sa confrontation avec Wolwerine dans X Men 1 et sa guérison (si l’on peut dire) dans X Men III.

Personnage à la carrure hors norme, dirigeant un empire du crime, on peut reconnaître que le film lui rend hommage en cela qu’il respecte le matériel de base dans ses grandes lignes, malgré le recours à des poncifs qui parviennent à ne pas être ridicules. La grande force de Daredevil reste justement d’avoir su se réapproprier les personnages de départ pour les faire entrer dans un univers qui lui est propre. On peut certes sourire devant le jeu d’Affleck dans la peau de l’avocat aveugle voir devant celui de Farrel qui dénature parfois le caractère à l’origine assez sombre (bien que fantasque) du Tireur. Néanmoins, avoir choisi M. Clarke Duncan pour interpréter le Caïd relève d’une sacrée justesse de casting. Inconcevable lors de sa création, le fait d’avoir un acteur black correspond tout à fait à la volonté d’égalité prônée par nos sociétés d’aujourd’hui. Ainsi, les blancs ne sont pas les seuls bad guys à pouvoir corrompre le pouvoir. De plus la stature de l’acteur colle tout à fait et ne trouve pas d’équivalent chez les acteurs blancs. Pour mémoire, c’est John Rhyes Davies (Arthuro dans Sliders) qui avait prêté son visage à Fisk dans un téléfilm de l’ancienne série Hulk pour la télévision. Mais pour ce qui est de la grande scène de rencontre entre Le Caïd et Daredevil , il faudra se tourner vers la version director’s cut pour ressortir satisfait. Et il sera évident pour ceux qui ne l’ont encore pas vu que Clarke Duncan était parfait : cruel, brutal, excellent dans le combat au corps à corps qui n’a rien à voir avec la version courte … sans compter les multiples relations avec le Tireur entre autre. On pourra s’amuser de voir la relation entre la rose qu’il laisse sur ses victimes et le fait que son fils dans le comics se fasse connaître sous cette identité , mais dans l’ensemble, la prestation reste relativement bonne et se classe même plusieurs crans au dessus de personnage comme Fatalis et son homologue grand écran.

Spider-Man / Venom

Le symbiote. Apparu dans les mythiques Guerres Secrètes de feu Spidey, magnifié par Todd « Spawn » McFarlane, il est vraiment la personnification de ce que doit être un ennemi intime, voire mortel pour un super héros. En créant ce personnage, les créatifs de l’époque ont été bine plus loin qu’un Luthor ou qu’un Bizarro en cela que Venom a d’abord été un allié et un atout pour Spider-Man avant de devenir ivre de rage pour avoir été rejeté et de tomber dans les mains d’un opposant naturel de Spidey qui découvrira du même coup la fameuse identité secrète de tête de toile. Comble de malice, Brock va se retrouver, en plus de toutes les connaissances d’ordre privées du symbiote, avec les mêmes pouvoirs que Spider-Man. Comment créer plus bel opposant ?

En le rendant psychotique et en le faisant évoluer selon son propre code d’hhonneur, Venom se retrouvant alors selon les circonstances Bad ou good guy. Si on ajoute à cela tous les aléas psychologiques de Brock qui ne se laissera pas toujours guider aveuglément par le symbiote, on obtient un personnage parfait de la classe d’un Fatalis. De plus, Venom étant avant tout deux individus, on crée un background d’un richesse inouïe pour le symbiote en propre, celui-ci venant d’une espèce qui s’infiltre sournoisement sur une planète afin d’en éradiquer les habitants par la violence pour ensuite s’emparer de leurs mondes. Le symbiote s’opposera à cette manière de voir les choses et sera pour cela exilé vers la planète du Beyonder pour y être exécuté … avec la suite que vous connaissez. Et quand enfin on pense avoir fait le tour du personnage, on lui adjoint une descendance assez folle pour le faire passer pour un enfant de cœur avec Carnage , lui offrant du même coup suffisamment d’élements pour qu’il puisse espérer un jour voir sa propre destinée portée au cinéma.
Si l’histoire de Venom parvient à s’attirer l’attachement des lecteurs sans grande peine, il n’en est pas de même pour sa venue sur grand écran. Dans le film de Sam Raimi, ses origines sont gommées pour des raisons de scénario et de droits évidentes, qui ne pourront conduire qu’à une nouvelle version type Hulk si le projet de séquelle voit véritablement le jour, mais le fait de faire venir le symbiote via une météorite peut passer pour acceptable. Le fait que Parker sombre du côté obscur de la force avec l’utilisation progressive de son costume est lui aussi plutôt bien porté sur grand écran, sans compter le principe essentiel qui respecte la nature consciente du symbiote. Raimi a su garder à l’esprit qu’il s’agissait d’un esprit et d’un être à part entière. L’énorme autre point positif réside aussi dans son apparence, tout à fait en adéquation avec un parasite mais aussi avec les pouvoirs de son hôte originel. Suintant, envahissant, on se rend bien compte que ce symbiote n’est pas une bonne chose mais cette épanouissement visuel destiné au fan ne peut alors que faire espérer le meilleur quand le passage de Parker à Broke va se produire. Las, le Eddie du film n’a rien à voir physiquement avec celui de la bande dessinée, contrairement à l’épatante transposition de l’homme sable, et c’est un gringalet qui récupère le rôle. Premier constat, il n’est pas du tout imposant avec le costume noir. Second constat, quand venom apparaît vraiment avec les crocs et le reste de l’attirail, on se surprend à rire jaune tant l’impact des couvertures de McFarlane se retrouve ici réduit à zéro. Evidemment, la scène culte des cloches est reprise, mais en voulant traiter à la fois deux nouveaux vilains plus clôturer les anciens arcs scénaristiques des opus précédents avec le bouffon vert tout en essayant de traiter par-dessus l’ensemble le désastre de la vie privée de Peter, Raimi se perd et bâcle les affrontements les plus attendus et qui devaient être dantesque. Jamais Spider-Man 3 ne parvient à retrouver le souffle quasi épique et la virtuosité de l’épisode 2 avec par exemple la scène du Train et du combat contre Octopus. Le geek révaît de Venom contre Spidey en live et c’est un geek suprême et assumé qui finalement loupe le coche et propose seulement un brillant catalogue des possibilités actuelles dans le domaine des effets spéciaux. Dommage.

X Men / Le Fléau

De tous les personnages Marvel, certains sont purement et simplement inadaptables. Ou du moins le pense t on. Quelques uns ont malgré tout réussi leur passage du papier au format ciné (Octopus, Iron Man) alors que d’autres se sont lamentablement ramassés (Galactus et dans une moindre mesure Venom). Le Fléau était il vraiment nécessaire et indispensable dans l’Affrontement final là où un Blob, voir même un Avalanche aurait pu faire l’affaire, s’il s’agissait seulement de tout détruire sur son passage. De plus, le Juggernaut est un individu au passé extrêmement lourd et proche de celui de Xavier (je ne diras pas tout, au cas où des fans de films de super héros désireraient se plonger dans les comics papiers) , sans compter une partie mystique à la base de sa force phénoménale grâce au rubis de Cyttorak. Enfin, malgré sa masse imposante qui pourrait en remettre à Hulk (côté stature et même côté force dans ses bons jours) , Caïn Marko reste rusé et intelligent et connaissant parfaitement ses limites.

L’idée de le porter en live était intéressante en soi, mais au vu du résultat, on reste dubitatif. La plus grosse erreur est, outre l’éradication pure et simple de ses origines, d’en avoir fait un mutant, ce qu’il n’a jamais été. De plus, la célèbre armure rouge a sauté au bénéfice d’un ensemble ridicule. Enfin, Vinnie Jones, s’il était amusant chez Guy Ritchie est ici pitoyable tant son jeu est limité et à mille lieues ne serait ce que des adaptations animées. A part beugler « I’m unstoppable » à l’instar d’un Nuclear man qui en son temps s’arracher le dentier à brailler « Kill Superman » et foncer dans des murs sans réfléchir, il n’y a rien à en tirer.
Ensuite, un simple camion prison n’aurait jamais du / pu le retenir , quelque soit ses entraves. A force de multiplier et de dénaturer les mauvais mutants dans son opus, Rattner a réussi l’impossible, à savoir les rendre futiles. Le Fléau a lui seul mériterait d’avoir un film ou du moins d’être un bad guy unique , et non pas massacré comme c’est le cas ici. On peut lui adjoindre le personnage d’Angel ou des Sentinelles à ce titre qui ont eu aussi été massacrés sur l’autel de la pluralité. Le scénario d’X Men III est si faible en fait qu’il a fallu recourir à la multiplication des pouvoirs et des bad guys pour réussir à tenir la distance… pour ensuite s’en débarrasser facilement.
Le plus triste dans tout cela, c’est qu’on ne reverra sûrement jamais plus le Fléau au cinéma, tant l’image que celui-ci a laissé ici sera négative pour les années à venir. Le plus gros gâchis de la franchise après Dents de Sabre.

X-Men / Pyro

Pyro est un personnage plutôt inattendu dans la trilogie X Men. Assez Anecdotique dans le comics, si ce n’est lorsqu’il sacrifia sa vie pour sauver celle du sénateur Kelly, il prend une véritable ampleur dans le second volet de Singer avant de redevenir caricatural dans celui de Rattner. Dans la bande dessinée, il ne possède qu’un pouvoir en propre , celui de contrôler n’importe quelle flamme dans un rayon d’une trentaine de mètres, pouvant aussi lui donner la forme qu’il désire sans compter une certaine consistance. Pour être sur de ne jamais manque de flammes, il s’est harnaché d’un dispositif lui permettant d’avoir accès à des types bien particuliers de briquets, ne pouvant pas lui-même produire naturellement cet élément. Dans le film, c’est un adolescent intégré à l’école de Xavier qui semble pouvoir , au contraire, générer lui-même des gerbes de feu, à l’image de ses exploits dans le second opus chez les parents de Bobby Drake.
De Bobby Drake justement, parlons en. Il était somme toute logique dans ces films manichéens d’avoir un opposant naturel à Iceberg. Wolwerine avait Dents de Sabre, Magnéto avait Xavier …. Et logiquement le feu pouvait être un opposant sympathique à la glace. Le fait qu’il s’agissent de jeunes adultes ne pouvait que conduire à un clash.
Pyro est un des personnages dont la réappropriation est des plus réussies. On en termine avec le personnage un peu simple des bandes dessinées pour obtenir la matérialisation des doutes sur l’adolescence et le changement. Sans cesse en proie à un questionnement intérieur sur sa condition, il va se retrouver pris entre deux feux entre un Xavier qui ne veut que son bien au prix d’un certain contrôle et un Magnéto qui bien que le manipulant lui permettra de s’exprimer pleinement, jusqu’à en devenir un lieutenant fidèle et dévoué (ce qui reste drôle puisque servant du même coup Mystique, comme un écho au monde papier et à la confrérie des mauvais mutants…. La boucle est alors bouclée).
Il permet également d’être un miroir pour l’ensemble de la jeune écurie Xavier, Xmen comme Nouveaux Mutants et de leur donner à voir ce qu’ils pourraient devenir en optant pour la mauvaise solution.

Il reste regrettable que cette évolution psychologique soit réduite à peau de chagrin dans le dernier volet malgré une ultime utilité dans un combat de jeunes coqs assez téléphoné, celle de pouvoir retrancher Drake dans ses premiers retranchements d’adulte en puisant dans son pouvoir de manière telle qui finit par revêtir son allure définitive d’homme de glace, assez réussie visuellement d’ailleurs.
Pyro reste donc un bon atout malgré l’aspect moralisateur à peine sous jacent du « je n’ai pas misé sur le bon cheval donc je perds mes pouvoirs et redeviens quelqu’un de banal, encore plus insignifiant que lors de ma première apparition.» Dommage.

Spider-Man / le Bouffon Vert

Le Bouffon Vert est l’un des pires vilains de l’entourage de Spider-Man. C’est tout simplement le symbole du passage à l’âge adulte de Peter, qui avait déjà commencé avec la mort de l’oncle Ben. Le Bouffon n’est autre que le responsable de la mort de Gwen Stacy , qu’il jettera du haut d’un pont, à l’instar du final de Spider-Man 1 avec Mary Jane Watson. Dans le comics, il est aussi un des vilains qui sera le plus reproduit, avec pas moins de quatre déclinaisons (les deux osborn, Hamilton et Ulrich) sans compter une version Super Bouffon qui occupera longuement notre Spidey plongé au cœur d’une guerre civile au sein du crime organisé et même un Bouffon Noir qui relèverait plutôt de la juridiction de Ghost Rider ou du Dr Strange. Le Bouffon Vert est un peu le pendant du Joker de Batman pour ce qui est de la folie voire peut être même un anti Tony Stark. Riche industriel, il est avide de pouvoir et finit par créer un sérum lui promulguant accidentellement force et intelligence jusqu’à le rendre fou. Il se dote alors d’un équipement high tech et commence à mener la vie dure à tête de toile , sous le joug de cette double personnalité qui s’adresse à lui via les miroirs (excellente idée reprise avec succès dans le film) dans l’espoir d’obtenir la reconnaissance mais aussi le respect du monde de la pègre.
Je ne révèlerais pas les pourquoi des différents bouffons, si ce n’est que le fils reprendra le flambeau, sous la domination psychologique de la figure paternelle.

Vu qu’il s’agit de l’unique Bad Guy du premier opus, Sam Raimi lui a apporté un soin tout particulier à l’écran en le transposant de manière assez moderne, conservant le rapport financier et technologique en y incluant les militaires et les relations commerciales avec ces derniers. Evidemment, on peu ressentir quelque doute sur l’apparence du Bouffon Vert, sorte de nain de jardin diabolique customisé façon 2000 et perdant ainsi l’aura de mystère voulue par le costume originel. De fait, on conserve les bombes citrouilles et le sac à malice , en les modernisant eux aussi , nonobstant le planeur qui dégage une fumée pestilentielle, annonçant parfaitement la couleur des affrontements qui vont suivre. Et plus encore que tous ces attributs de science fiction, la réussite de ce personnage va résider dans l’interprétation hallucinée de Willem Dafoe , excellent en père tyrannique mais magistral lorsqu’il s’agit de laisser parler son côté obscur à l’instar de sa transformation dans le labo quat il tue le scientifique ou bien encore lorsqu’il comprend que Spider-Man et Parker sont une seule et même personne.
Le combat de titan final est d’autant plus appréciable qu’ils sont de même niveau avec un point commun résidant dans la personne de Harry, fils de l’un, meilleur ami de l’autre qui ne doit pas se douter vaille que vaille des tensions existant entre eux. La mort attendue du Bouffon, quasi conforme à celle de la bande dessinée, empalé par son propre planeur est réussie (bien que le dernier râle le soit beaucoup moins….) et on le retrouve avec surprise et plaisir en manipulateur de conscience dans l’opus suivant, conduisant son fils sur la même voie que lui.
Le troisième opus conclura avec brio la trilogie Spider-Man qui n’est en fait que l’exploration des rapports liant deux amis autour d’une même femme et de pouvoirs qui les dépassent mais les magnifie également, Harry mourrant pour sauver Peter.
On assiste donc à l’émergence d’un vilain qui aurait pu être grotesque et qui finalement se révèlera le plus humain de toute cette saga.

Ainsi s’achève ce micro dossier qui s’était donné pour but de brosser le portrait de quelques bad guys de l’univers ciné de Marvel. J’ai volontairement laissé de côté les personnages majeurs tels que Magnéto ou Jean Grey car je voulais éviter d’être trop réducteur à leur égard et préféré m’attarder sur les exemples non exhaustifs que vous venez de lire. N’hésitez pas à apporter votre propre vision des choses dans la partie du dessous, la vôtre, et bon visionnage à l’avance pour la sortie DVD/Blu-ray prochaine de Hulk version Leterrier. Au plaisir de vous revoir bientôt…

Permalien 4975 mots par ivenpast Email , 3273 vues • R�agir

23.01.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Who saw her die ?

Pour son second long métrage (après Je suis vivant !), le réalisateur italien Aldo Lado s'offre avec ce Who saw her die ? un "giallo" atypique en restant ancré dans une réalité teintée de sadomasochisme et de pédophilie pour suivre une affaire de meurtres d'enfants dans un style délibérément lent et donnant ainsi l'opportunité aux personnages de s'exprimer.
Le script va suivre l'enquête d'un père dont la fille a été retrouvée assassinée dans les eaux de Venise.

Who saw her die ?Dans sa séquence d'introduction, le métrage va prendre place dans les Alpes françaises pour suivre une gamine s'amusant dans la neige avec sa gouvernante et échappant à sa surveillance en descendant une pente en lutte pour atterrir dans des sous-bois où un mystérieux personnage portant un voile va l'y attendre pour la tuer en lui fracassant le crâne pour finalement essayer de cacher le corps dans la neige. Cette première séquence sera largement impactante sans pour autant être très graphique, en osant montrer le meurtre d'une fillette, meurtre qui ne sera jamais résolu comme nous l'apprendra le dossier de police feuilleté en toile de fond par le générique.

Who saw her die ?Ensuite, le métrage va mettre en scène ses principaux personnages et notamment Franco, un sculpteur allant attendre sa fille Roberta à sa descente d'avion et c'est avec ce père tout heureux de revoir sa fille vivant habituellement à Londres avec sa mère dont il est séparée que nous allons passer la première partie du métrage, pour faire connaissance avec les amis de Franco, un journaliste, un prêtre, et le riche marchand d'art vendant ses sculptures, Serifian. Mais rapidement, le meurtrier au voile va venir tourner autour de Roberta pour plusieurs fausses alertes donnant l'opportunité au réalisateur de nous concocter quelques séquences bien tendues jusqu'à ce qu'un soir, alors que Franco aura laissé Roberta jouer avec d'autres enfants dans la rue pour avoir un rapport sexuel avec une demoiselle, le tueur va pouvoir enfin s'approcher de la jeune fille.

Who saw her die ?Après avoir recherché sans succès sa fille, Franco va alerter la police mais ce sera finalement au petit matin que le corps de Roberta sera découvert flottant dans les canaux de la ville et alors que la police restera sans piste probante, Franco, rejoint par son ex-épouse Elizabeth (avec qui il va reprendre une relation) va mener l'enquête pour découvrir certaines activités troubles et honteuses de son entourage et alors que les meurtres vont continuer, éliminant ainsi au fur et à mesure des suspects potentiels, l'odieuse vérité va être dévoilée.

Who saw her die ?La première partie du métrage s'attachera à bien nous présenter ses différents personnages, rendant ainsi attachant ce père attendri par sa fille, qui recevra un accueil presque trop chaleureux de la part des amis de Franco, laissant ainsi planer un relent de pédophilie tout en retenue sur certaines scènes, tandis que celles où le meurtrier surveille Roberta dégageront une atmosphère de menace implacable et lourde de menaces qui rendront mal à l'aise, jusqu'à cette séquence qui suivra en parallèle Franco s'adonnant aux plaisirs de la chair tandis que sa fille va se retrouver seule face à face à son assassin, sans que pour autant le réalisateur ne cède à la facilité en ne nous montrant pas cette fois-ci le meurtre de la fillette.

Who saw her die ?Les recherches de Franco pour retrouver sa fille seront quant à elles porteuses d'un sentiment de désespoir croissant et la découverte du corps au petit matin sera conduite par une séquence d'une beauté tragique redoutable, tout comme les funérailles de Roberta, qui donneront une base affective forte pour ouvrir la seconde moitié du film et l'enquête que va mener Franco, suite à la découverte par un de ses amis journaliste d'un cas similaire ayant eu lieu un an auparavant. Au cours de ses recherches, Franco va rencontrer l'avocat des parents de la petite disparue d'alors, pour découvrir que ce dernier est en relation avec Serafian, entre autres.

Who saw her die ?Cette seconde partie sera plus classique dans son déroulement pour suivre les pérégrinations de Franco tout en présentant chacun des autres personnages comme des suspects potentiels, que seul l'assassin viendra innocenter de manière certes parfois violente, mais ne versant jamais dans un aspect sanglant délaissé par le réalisateur qui s'accoutumera des "figures obligées" du "giallo" avec ce tueur travesti aux gants noirs qui utilisera en priorité des armes blanches pour assassiner ses victimes qui en sauront un peu trop, laissant une ambiance tendue s'installer dès qu'apparaîtra ce voile noir masquant le visage du meurtrier et qu'Aldo Lado placera devant sa caméra subjective pour faire aussitôt monter d'un cran la pression.

Who saw her die ?Le réalisateur s'appuiera également sur les décors naturels de Venise pour emmener son spectateur dans les ruelles sombres et autres endroits ignorés des cartes postales de la ville et nous faire ainsi découvrir une autre facette de cette ville propice à tous les mystères, qui sera par exemple revisitée un an plus tard par Nicolas Roeg et son Ne vous retournez pas qui affichera plusieurs similitudes troublantes avec le film d'Aldo Lado (la mort d'une fillette base de l'intrigue, les relations difficiles au sein du couple de personnages principaux…). Mais face à Venise, ce seront les protagonistes qui seront privilégiés, ayant presque tous des penchants douteux et qui bénéficieront d'une interprétation exemplaire, que ce soit George Lazenby dans le rôle principal et surtout Adolfo Celi impeccable dans celui de Serafian, alors qu'Anita Strindberg apporta un soupçon d'érotisme trouble à l'ensemble. La mise en scène d'Aldo Lado est volontairement lente pour permettre ainsi à une tension permanente de s'installer durablement sur toute la durée du métrage tout en nous offrant régulièrement des plans magnifiques.

Donc, ce Who saw her die ? représentera un exemple réussi de "giallo" ne misant pas sur l'aspect érotique ou violent pour privilégier ses personnages et son intrigue, pour envoûter son spectateur irrémédiablement impliqué dans cette histoire vénéneuse jusque dans sa révélation finale !

Who saw her die ?Le DVD de zone 0 édité par Blue underground avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera appréciable en dépit d'un doublage anglais quelque peu hasardeux en bénéficiant d'une splendide partition musicale d'Ennio Morricone, le métrage étant donc ici uniquement présenté en version anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une courte mais passionnante interview d'Aldo Lado (sous-titrée en anglais) qui revient aussi bien sur la genèse du film que sur les problèmes rencontrés avec la censure pour de multiples anecdotes intéressantes, la filmographie du réalisateur ainsi que la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "giallo" atypique et performant, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

Permalien 1191 mots par nicore, 783 vues • R�agir

22.01.09

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

the X-Files : régénération

Dix ans ! Il aura donc fallu attendre dix ans pour revoir les deux héros de la série The X-Files au cinéma. Et après l’arrêt de la série télévisuelle en 2001, nous étions donc sans nouvelles de Mulder et de Scully, qui ont tenté un come-back tardif avec ce The X-files : régénération (toujours réalisé par Chris Carter, le créateur de la série) sorti en salles en juillet dernier et qui revient le 30 janvier en DVD sous la bannière de 20th Century Fox.

the X-Files : régénération

Le script (dont les développements ont comme d’habitude été scrupuleusement tenus secrets pendant la production du métrage) va commencer par suivre l’enlèvement en pleine nuit chez elle d’une employée du FBI. Deux agents vont mener l’enquête, guidés par un ancien prêtre pédophile ayant d’étranges visions, mais sans avancer réellement dans leurs investigations. Le temps pressant, l’agence gouvernementale va donc décider de faire appel à Mulder et à Scully, habitués de ce genre d’affaires sensibles. Mais depuis des années, le service des "Affaires non classées" est fermé et les deux personnages ont suivi un destin bien différent, Scully est redevenue médecin dans un hôpital catholique et s'occupe d'un enfant atteint d'une maladie incurable, tandis que Mulder profite de sa retraite pour vivre en ermite...

the X-Files : régénération

Apparemment, d'après les avis parcourus ici ou là, le métrage ne s'inscrirait pas dans la logique du "Complot" cher à la série, et délaisserait les "figures obligés" faites d'extraterrestres, de créatures et autre difformités humaines pour se concentrer sur une intrigue centrée sur la voyance, la religion et la rédemption, au travers d'une thématique intimiste liée à la refonte des deux personnages principaux face à un homme qui bouleversera leurs intimes convictions. Adoptant un style lent, le métrage resterait hélas bancal à cause d'un script trop brut et oscillant entre ses différents thèmes sans jamais parvenir à retrouver la finesse ou l'aspect mystérieux qui faisaient la réussite de la série, tout en avançant des clichés faciles et redondants, et ce même si Chris Carter tentera d'insuffler au film quelques idées dérangeantes. Alors bien sûr, les fans de la série seront aux anges en retrouvant Mulder et Scully, qui entameront même une relation tant fantasmée, mais cette volonté du réalisateur de se détacher et de se démarquer de la série pourrait bien avoir de quoi les déstabiliser.

the X-Files : régénération

L'édition 2 DVD proposée par 20th Century Fox avancera une image en 2.35 ou 2.40 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera proposée en français et en anglais sous-titrée en DD5.1.
Au niveau des bonus, outre le commentaire audio de Chris Carter, on pourra visionner trois scènes coupées, un bêtisier, une interview du réalisateur, ainsi qu'un documentaire sur les effets spéciaux de maquillage, tandis que sur le second DVD, on retrouvera les quatre épisodes fondateurs de la série commentés par Chris Carter. L'édition blu-ray proposera le film avec une image en 2.35 pour une bande-son en DTS5.1 pour la piste française et en DTSHDMA5.1 pour la piste anglaise, avec en outre des bonus quelque peu différents puisque l'on retrouvera des modules sur la musique des "X-Files", leur calendrier, une imposante galerie de photos, quelques bandes-annonces, ainsi qu'un documentaire sur la confidentialité du tournage, un autre sur les maquillages et un sur "Green Productions".

the X-Files : régénération

Donc, il ne reste plus qu'à attendre jusqu'au 30 janvier pour pouvoir se plonger dans cette nouvelle enquête tardive de Scully et de Mulder et pouvoir se faire ainsi sa propre idée sur la tournure prise par les événements !

the X-Files : régénération




Amazon à 9.89€
Fnac à 15€
Voir la fiche

Permalien 649 mots par nicore, 538 vues • R�agir

21.01.09

07:30:00, Cat�gories: Dossier  

Salut à tous ! Pour se reposer de nos pérégrinations trekkiennes et pour marquer le coup de la sortie d’Iron Man en dvd et se préparer à celle de Hulk, je vous propose un nouveau dossier basé sur les adaptations des super vilains de l’Univers Marvel sur grand écran. Ce dossier sera multiple et tentera de toucher à l’ensemble des vilains. Tous ne seront évidemment pas traités mais j’essaierai d’être exhaustif en prenant des fers de lance mais aussi des seconds couteaux. Et n’oubliez pas, réagissez !

X Men / Dents de Sabre

Père potentiel et un temps envisagé de Wolwerine, mutant centenaire au passé extrêmement trouble lié au projet Arme X, Creed est l’un des plus farouches ennemis de Serval , si ce n’est sa Nemesis. Pouvoir auto guérisseur, griffes, taille impressionnante et force phénoménale sans compter des affrontements au pire jouissifs au mieux cataclysmique avec les X Men. Bien exploité par Capcom dans ses célèbres versus, véritable bête sauvage, il est le reflet de ce que serait devenu Logan s’il avait laissé libre cours à ses instincts. Graphiquement imposant, doté d’une vivacité d’esprit redoutable ayant même failli conduire Psyloque de l’autre côté du miroir, il est l’un des personnages les plus instables de toute l’écurie Marvel , ne cherchant qu’à assouvir sa soif de sang que ce soit pour l’un ou l’autre des camps, ou bien encore en jouant les mercenaires.

L’annonce d’un tel personnage dans le premier film sur la célèbre troupe de mutants ne pouvait que satisfaire des millions de fans, Serval étant lui aussi de la partie, forcément. Bryan Singer étant derrière la caméra, le traitement aurait du être explosif , d’autant plus que le physique de l’acteur retenu correspondait parfaitement à son pendant dessiné et que le costume attribué respectait les mêmes origines contrairement au costume cuir de Serval qui remplaçait avantageusement (?) celui de Spandex, ou du moins en atténuait l’aspect Live qui aurait été limite ridicule (bien que l’on appréciera toujours l’allusion savoureuse de Hugh Jackman à ce sujet).
Les premières images ne pouvaient que nous conforter dans notre petit bonheur de geek, celles donnant lieu à un combat remarquablement bien mis en scène vue les conditions naturelles portées à l’écran. Dents de sabre apparaît sauvage, le travail sur les yeux n’étant pas nécessaire mais restait sympa et les coups portés sont relativement puissants. Las, quelle déconvenue lorsque celui-ci apparaît brutalement empoté, peu prévoyant et inapte au combat rapproché, ce qui est un comble. De plus, contrairement à d’autres bad guys du métrage ou de la saga, son visage n’exprime rien et le peu de bestialité que l’on avait pu ressentir ne vient en fait que d’artifices de maquillage.
Evidemment, avec une éminence grise du niveau de magnéto, il était impossible pour un premier film de ce qui se voudrait être une franchise en cas de succès de proposer deux cerveaux pour le groupe de mauvais mutants. Résultat déplorable quand on constate la richesse des personnages du côté adverse avec des individus comme Charles Xavier (évidemment le principe de Nemesis fonctionne dans les deux sens) ou bien Jean Grey ou encore Serval justement. Les bases pour ces trois personnages sont solidement mises en place au point de n’avoir une issue pour certains que dans le dernier opus de la Trilogie. Dents de Sabre était un personnage au potentiel énorme qui aurait pu trouver une place logique dans le second volet des X Men , sans compter la présence d’une lady Deathstrike assez éloignée de ses origines comics mais qui offrait un smplendide combat final. Imaginez un peu qu’au détour des premiers plans , Un Sabretouth habité par la haine contre Wolwerine se jette sur lui où que l’on voit même pourquoi pas un plan flou (style Captain America dans Iron Man) sur un Sasquatch , au loin, annonciateur d’un métrage sur la Division Alpha , création réussie de John Byrne que je n’aurais pas l’impudence de présenter, surtout en m’exprimant sur les X Men. Un beau massacre dont on ne comprendra jamais le Leitmotiv des créatifs. Le Crapeau a été bien mieux adapté pour un personnage secondaire qui n’en valait pas la peine.

Daredevil / Le Tireur


Le Tireur. A l’image de Daredevil dont il est le parfait antonyme, il ne possède pas à proprement parler de supers pouvoirs. Quand on réfléchit bien, le sens radar de l’homme sans peu n’est qu’une résurgence de son état d’aveugle, consécutif certes à sa rencontre forfuite avec un bidon de substances radioactives, mais réaction naturelle du corps malgré tout. Rien à voir avec le regard laser de Cyclope ou le pouvoir météorologique de Tornade. Pour ce qui est de sa forme olympique, elle n’est que le fruit d’un travail constant, comme pour son antonyme. Les adaptations marvel ont eu la (fâcheuse ?) tendance pour rameuter les foules de mettre en scène dès leurs premiers opus les bad guys les plus estimés de chaque franchise (exception faite de Spiderman). On se retrouve ainsi avec les X Men et Magneto, les quatre fantastiques et Fatalis et j’en passe. Est-ce pour autant une bonne chose pour Daredevil ? Dans le monde des comics, le Tireur est un personnage froid au passé trouble et extrêmement complexe. Passant d’un père violent à un parricide à l’âge de 10 ans nonobstant un passage à la NSA puis une carrière de mercenaire à son propre compte, le Tireur est en fait l’anti Frank Castle, ou du moins l’une de ses dérives.

Ce qui reste intéressant, outre sa coordination parfaite entre ses yeux et ses mains, c’est son parcours croisé avec Daredevil qu’il rendra responsable d’une partie de ses maux (paralysie, tumeur, déchéance de son statut de tueur auprès du Caïd et j’en passe pour ne pas gâcher le potentiel scénaristique). Leurs affrontements seront nombreux et toujours spectaculaires et auront assurés une floppée des plus belles couvertures de Strange en son temps, magazine chéri mais décédé depuis près d’une dizaine d’années. Ces histoires furent magnifiées par Frank Miller qui lui fit exécuté Elektra, le grand amour de Murdock et de Daredevil. Tout est d’ailleurs parti de là. Daredevil se vengea en le laissant s’écraser d’un toit. Mais ce dernier s’en sortit et continua de tuer les femmes comptant dans la vie de l’avocat.
Que reste il de ces considérations dans l’adaptation cinéma ? Le fait que le costume ait été modifié apporte un certain plus dans la première partie du film (la réduction primaire à un e panoplie dans la seconde reste trop cheap pour être défendable et même Ben Stiller dans Mystery Men faisait plus crédible) justement par sa constitution d’un look un peu à part. Colin Farrel apporte une folie douce au personnage qui aurait pu être salvatrice à condition de se réapproprier le matériel historique. Autant Dents de Sabre était réussi physiquement que ce Tireur est loupé artistiquement. Du personnage torturé et psychotique de la bande dessinée, Colin Farell ne garde que le côté déjanté et transforme ce fin stratège en grand guignol peu crédible et dont la menace se réduit à peau de chagrin au fur et à mesure que l’on avance dans le film. Il fut un passage mémorable dans une arène de cirque dans le comics qui marqua toute une génération. Le duel dans l’église du film, bien qu’esthétiquement réussi, ne parvient pas à emporter l’adhésion, la faute à une mauvaise utilisation des effets spéciaux , contrairement à leur usage dans Blade II où ils participaient à l’identité même du métrage, mais aussi à une suite d’éléments perturbateurs peu inspirés qui finissent par faire surclasser le Tireur alors que les deux adversaires de force égale ne l’emportent jamais réellement l’un sur l’autre dans leur homologue papier. De plus, la cible sur le front de Farrel est ridicule et le fait de le voir tuer des grands-mères soulantes à coup de cacahuètes (bien que produisant un effet assez jubilatoire) reste assez réducteur quand à la puissance potentielle du personnage. Alors, ou, les multiples séances d’utilisation d’objets divers comme projectiles et la fameuse séquence de la mort du père d’Elektra restent assez bien réalisées, mais un traitement plus sérieux et plus respectueux du matériel original aurait vraiment apporter une touche majeure à ce film espéré et assez réussi por sa version Director’s cut. On est loin de la catastrophe de Dents de Sabre ou de Fatalis bien que restant sur une impression de gâchis, d’être passé à côté de quelque chose. Si seulement ce tireur avait pu avoir plus d’intensité…

Ghost Rider / Méphistophélès

On est indubitablement devant un paradoxe. Dans la bande dessinée , le premier Ghost Rider (il y en aura un second plus moderne du nom de Dan Ketch qui fera parfois équipe avec Johnny B Laze, qui a gardé un fusil un peu particulier de son lien avec Zarathos) vend son âme au diable pour sauver la vie de son père, célèbre motard cascadeur atteint d’un cancer. Dans le film, la même scène se reproduit et on assiste à ce pacte , le diable étant toutefois remplacé par Méphistophélès. Doit on y voir une allusion au diable de Faust ? Le Malin ne serait plus alors le chef infernal que l’on connaît mais simplement un de ses suppôts. La filiation satanique avec Blackhearth tomberait alors d’elle-même puisqu celui-ci doit être le fils du Corrupteur. D’un autre côté, si l’on opte pour un raccourci facile, Méphistophélès devient Méphisto, qui, dans la cosmogonie marvel est effectivement l’équivalent de Satan mais aussi l’un des garants de la réalité au même titre que’Eon, qu’Infinity voire même aussi de Galactus (pour les non convaincus, merci de vous référer ne serait ce qu’au défi de Thanos, qui outre le fait d’être un excellent comics permet aussi de donner leur juste valeur à toutes ces entités cosmiques). Le problème, c’est que ce personnage précis n’a rien à voir avec le personnage de Ghost Rider puisqu’étant l’ennemi juré du Surfer d’Argent. Vous suivez toujours ?
Le film se permet donc de brasser trois influences distinctes au bas mot pour nous offrir un mix que nous dirons inédit d’un personnage qui aurait du brûler la toile, ne serait ce que pour compenser la fadeur maléfique d’un fils hypothétique aux fréquentations discutables qui ne parviennent graphiquement pas à la cheville de la bande de tueurs d’Elektra.

Il est certain que la classe naturelle de Peter Fonda apporte beaucoup dans la semi réussite de ce personnage mais nous avons déjà pu voir dans le passé un acteur de le même trempe se predre pour Dieu le père tout en méprisant la condition et le prix de la vie humaine , et ce , avec beaucoup plus de panache et d’efficacité… Je veux bien sûr faire référence à Terence Stamp dans Superman II the Donner’s Cut. Sans effets spéciaux à la limite du grotesque, il réussissait de par sa simple présence à envahir l’écran. On pourra bien sûr reprocher à Fonda de ne pas avoir eu d’acteur en verve en face de lui , contrairement à Reeve face à Stamp, tant Nicolas Cage proposait un jeu à peine suffisant pour payer ses impôts de , mais cela ne justifie pas tout. Cabotinage et médiocrité sont au rendez vous.
La Marvel n’a pas su assumer le potentiel de l’une de ses trois sources, alors que son mix des facultés des deux Ghost Rider reste somme toute appréciable (mélange des pouvoirs de l’original avec le regard expiatoire du second). Mieux aurait fallu avoir un bad guy simplement assimilé au Diable, sans nom particulier , ou alors donner pleins pouvoirs au Méphisto cosmique, au risque de phagocyter le héros lui-même, chose évidemment impossible. Ce cinéma de super héros , via des films comme Ghost Rider ou Daredevil (d’ailleurs tous deux mis en scène par le même réalisateur) semble malheureusement avoir oublié que la puissance d’un bon film peut aussi résider dans la force de ses vilains. Lucas en son temps l’avait compris (entre Dark Vador et Skywalker, avec qui aimeriez vous avoir 15mn seuls à seuls ? ) , Last Action Hero l’avait souligné.
La Marvel n’y a pas pensé. Dommage quand on voit la qualité de certains plans et la volonté de filmer dans un clair obscur permanent. Et pour jouer le diable, un simple regard suffit. Comment Peter Fonda n’a-t-il pas pu imposer ce point de vue dans une ère du tout numérique là ù Donner parvenait à susciter l’effroi via une réalisation intelligente, un acteur remarquable, de la suggestion et une musique oscarisée dans The Omen ?

Blade / Deacon Frost

Dans la bande dessinée, Deacon Frost était un chimiste allemand obsédé par l’immortalité. Au détour d’une expérience ayant mal tourné, il se retrouva infecté du virus vampire dans la seconde moitié du … 19ème siècle et depuis ce jour, il se balade à travers le monde, tuant des proies au hasard, simplement pour sa subsistance. C’est de cette manière qu’un soir, il se retrouva à mordre une femme noire qui était en fait la mère du futur Blade. C’’est également Frost qui créa le vampire Hannibal King. Il fut tué à plusieurs reprises par le Daywalker dans les années qui suivirent.

A priori, pas de quoi se relever la nuit et encore moins de quoi faire un vilain acceptable pour le cinéma tant il apparaît anecdotique. A part le fait d’être le père de Blade, il n’a pas grand-chose de grandiose à son tableau de chasse. Fort heureusement, ce personnage appartient à la galerie de ce que nous pourrons qualifier de réadaptation réussie. Plutôt que de le transposer littéralement, Norringhton remanie ses origines et nous propose un bad guy aux origines contemporaines. Ainsi Frost n’est plus qu’un simple bandit arriviste né dans les années 80 et non plus un savant du siècle passé. Ses motivations prennent également une autre ampleur avec une volonté de devenir le Dieu des Vampires afin de surclasser les sangs purs, autre fait qui ne le concerne guère dans le comics. On conserve toutefois dans un but de construction scénaristique évident les origines impures du personnage et le fait qu »il soit lié à la naissance de Blade.
Le personnage étant peu connu des néophytes, son interprète ne fait guère polémique et il faut bien reconnaître que le choix de Stephen Dorff était plutôt judicieux, lui que l’on avait pu voir à ses débuts dans The Gate. D’apparence frêle, presqu’assimilable à un Junkie, il représente un opposant redoutable à Blade. Mépris de la vie et arrivisme le qualifie sans peine, sans pour autant tomber dans une caricature extrême. Entouré d’une bande de décérébrés, il parvient à en remontrer aux plus âgés , en particulier dans la scène d’exécution d’Udo Kier.
Malin également, quand il affronte Blade en plein jour alors qu’il lui propose de rallier son camp ou lorsque qu’il convie de force les représentants de tous les clans pour leur extirper leurs forces vitales.
Le combat final les opposant est assez réussi même si sa finalité ne laisse guère planer le doute quand au vainqueur. Un exemple parfait de personnage bien transposé, charismatique et dérangeant qui marque encore longtemps les esprits lorsque l’on essaie de regarder Blade Trinity.

Les Quatre Fantastiques / Galactus

Au même titre que Thanos, le personnage de Galactus dépasse le clivage du bien et du mal pour la simple et bonne raison qu’il représente une entité d’équilibre entre ces deux notions, aussi bien qu’entre L’ordre et le Chaos. Véritable soupape de sécurité de la réalité cosmique , il est l’un des personnages les plus imposants de l’Univers Marvel, au sens propre comme figuré. Ses origines remontent à la période pré – Big Bang, moment clé de création dont il absorba l’énergie après une fusion avec la conscience d’Eternité. Emprisonné sous sa forme d’énérgie pure par les Gardiens (j’effectue ici des raccourcis gigantesques car il s’agit avant tout de qualifier leurs apparitions ciné et non leurs origines dessinées) dans la fameuse armure d’influence inca que nous connaissons tous aujourd’hui, il acquiert sa réputation de dévoreur des mondes en se nourrissant de la force vitale des planètes qui correspondent à ses besoins.
Sa première confrontation avec la Terre sera le fruit de sa découverte par Norrin Radd , sur lequel nous reviendrons. Et c’est seulement au détour d’un tour de force de Red Richards que Galactus renoncera à tout jamais à s’attaquer à la planète bleue, sous la menace de l’anéantisseur ultime, arme d’apparence anodine mais capable de rayer de la carte une galaxie entière.

Dans la bande dessinée, Galactus est doté de pouvoirs infinis, il se crée souvent un hérault pour accomplir ses basses besognes, qui consistent le plus souvent à dégoter une planète. Dans son écurie, on relèvera le Surfer d’Argent mais aussi Nova, Terrax ou bien encore … Superman ! Galactus reste en soi un personnage phare car il n’est pas guidé par un quelconque appât de puissance, de gloire, de gain ou de vengeance, comme c’est le cas de l’essentiel des Vilains de BD. Son but est autre. Il est détesté et craint de par l’Univers car il représente la menace ultime et pourtant, il ne détruit des planètes que lorsque sa faim est devenue insoutenable. Il ne le fait pas par plaisir. Il détruit par nécessité. S’il devait disparaître, c’est la rélaité dans son ensemble qui subirait des altérations telles que l’entité Delphique de Star Trek Enterprise passerait pour une simple plaque d’eczéma.
La suite cinéma des Quatre Fantastiques impliquant le Surfer d’Argent, on s’attendait forcément, en parallèle avec l’album éponyme, à voir débarquer Galactus. La crainte restait de se retrouvait avec une version deluxe de Bioman, avec d’une part un géant, d’autre part des maquettes en carton de la ville. Reconnaissons qu’un Inca géant et violet de la carrure de Galactus risquait d’être ridicule à l’écran. On part donc du principe de la suggestion pendant une grande partie du film, laissant le soin à Norrin radd et à Fatalis de se partager le mauvais rôle durant un temps. Evidemment, celui s’emparera du pouvoir du Surfer et sèmera la panique , faisant passer au second plan Galactus.
Las, en choisissant de lui donner une apparence énergétique pas si stupide que cela, puisque que correspondant à son état originel, le film fait forcément abstraction d’un potentiel de dramatisation énormissime. Sous cette forme, pas de vaisseau, sans vaisseau pas de capsule personnelle caractéristique , et sans cette dernière, pas de pompe à énergie planétaire se mettant en marche ni d’essai pour la détruire sans succès. Les conséquences restent visibles à l’écran, mais sans menace identifiable et on se perd alors en forêt pour capturer le Surfer. Pas de vue sur la zone négative non plus. Et comme le film est destiné à un public pré adolescent et non à un noyau de geeks pur et dur, le tout se finit bien avec un Surfer réussissant l’impossible, à savoir détruire son créateur, ce qui reste une trahison en bonne et due forme du matériel d’origine. Dans la bande dessinée, pour avoir oser se retourner contre son maître, le Hérault est privé de sa liberté de mouvement et ne peut plus quitter la Terre. Dans la version ciné, Galactus est à priori anéanti tandis que le Surfer survit.
La peur inhérente à l’inconnu n’a donc pas le temps de s’installer, le Surfer endossant les problèmes climatiques, Richards ne tente quasiment rien pour contrer ou du moins comprendre Galactus et aucune discussion sur la valeur de la vie et de l’évolution, voire même du bien existant fondamentalement dans las nature humaine ne ressort à l’écran. Tout le monde reprend ses petites vacations sans se préoccuper d’autre chose.
Le fait de transposer Galactus en entité cosmique indéfinie aurait pu avoir du bon mais le résultat de ce traitement de l’un des plus grands personnages de Marvel frôle l’indigence.

Les Quatre Fantastiques / Victor Von Fatalis

Le personnage de Fatalis est un paradoxe de notre temps. Dans les comics, il est à la fois roi, ambassadeur, criminel reconnu, ancien empereur du Monde. Il est également l’un des plus grands experts scientifiques de son temps au même titre qu’un Red Richards doublé d’un grand maître des arts mystiques au niveau proche voire équivalent à celui du Dr Strange. Rajoutons à cela qu’il s’agit d’un des vilains les plus charismatiques de l’Univers marvel avec Thanos, entre autre et qu’il est l’un des personnages phares et historiques de la maison des Idées. L’adaptation au cinéma était don cattendue au tournant, sans compter que face aux Qautre Fantastiques, Fatalis aurait pu avoir un spin off lui étant propre, tant le matériel de base le concernant était touffu. Si Blade de Norrignthon a été la réussite que l’on sait pour un héros somme toute mineur de la cosmogonie des Comics, imaginez un peu ce qu’aurait pu donner Fatalis, The Movie.
Las, il faudra s’en contenter comme d’un sidekick maléfique de base à opposer au gentil redresseur de tort élastique. Quand bien même. Dans ses X Men , Singer avait réussi à faire de Magnéto un pôle scénaristique bien plus développé et intéressant que la majorité de ses bons mutants. Burton dans Batman Returns était lui aussi parvenu à rendre les méchants fascinants au détriment même de son Caped Crusader dont il avait pourtant réinventé partiellement la mythologie.
Le film va être un véritable chemin de croix et une réussite extraordinaire dans la destructuration d’un tel potentiel. Julian McMahon , pourtant agréable et plutôt bon dans le rôle de Cole de la série Charmed, démon majeur sous les traits de Balthazar et accessoirement Source à ses heures perdues va endosser le rôle pour notre plus grand déplaisir. Imbu de lui-même, superficiel, sans ambition aucune, il nous ressert son excellente interprétation du Dr Troy mais dans un rôle qui appelait plus de grandeur. Dans le film de Story, il parvient seulement à nous offrir un enfant gâté ayant grandi trop vite et étant égoïste et un tantinet cruel.

Pour ce qui est du magnétisme naturel dont il faisait preuve dans les bandes dessinées, il ne reste plus grand-chose non plus. Pire encore, les scénaristes se sont permis d’oblitérer tout le passé tragique du roi de Latvérie, ses origines à la fois gitanes et relevant de la sorcellerie, la haine qu’il voue à Richards depuis l’adolescence pour une expérience qui a mal tourné et enfin son statut de monarque craint et respecté qui lui donnait autant d’allure. Car ne l’oublions pas, toute la fascination qui s’exerce autour de Fatalis vient en partie du fait qu’il est roi et qu’il est intouchable quoiqu’il fasse à l’extérieur de son pays grâce à son immunité diplomatique. Le seul autre personnage de Marvel qui est roi et qui se bat dans l’interminable conflit manichéen bien contre mal est la Panthère Noire , voire peut être Namor aussi, bien qu’il soit déchu de son titre pendant un temps. Et encore, Namor étant plus qu’un mutant mortel, on ne peut guère établir la comparaison.

Fatalis est donc LE personnage de l’écurie de Spiderman and co qui a été le plus massacré lors de son adaptation, au grand dam des geeks qui n’auront pas pu se consoler de son retour encore plus caricatural dans l’opus suivant qui réussit en plus la gageure de massacrer un album culte de notre jeunesse écrit par le grand Stan Lee.

Permalien 4292 mots par ivenpast Email , 1833 vues • 2 retours

20.01.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Wicked lake

Variation quelque peu déviante, sanglante et sexy sur le thème de Dangereuse alliance, ce Wicked lake n’assumera hélas pas complètement son pitch pourtant porteur d’idées bien barrées pour au final rester superficiel et quelque part frustrant par son manque de jusqu’auboutisme, tout en offrant quand même un spectacle souriant et jouissif.
Le script va suivre quatre demoiselles parties passer un week-end au bord d’un lac qui vont bientôt se retrouver menacées et humiliées par trois frères plus ou moins dégénérés, jusqu’aux douze coups de minuit, révélant la nature démoniaque des jeunes femmes pouvant alors se venger de leurs agresseurs.

Wicked lakeDans sa première séquence, le métrage va nous présenter une des quatre sorcières, Ilene, posant nue pour quelques étudiants en "Beaux Arts" et semblant émoustiller le jeune Caleb qui va l'attendre à la sortie pour échanger quelques mots en la raccompagnant jusqu'à chez elle pour finalement lui offrir un dessin représentant une licorne, dessin qui semblera séduire Ilene au point de montrer un de ses seins à Caleb, séquence vaguement sexy perturbée par l'arrivée d'une des colocatrices d'Ilene qui va effrayer Caleb et le mettre en fuite.

Wicked lakeDans la continuité et après un générique rythmé nous allons brièvement découvrir les trois amies d'Ilene et surtout la famille de Caleb, à savoir ses deux frères plus ou moins débiles et notamment Palmer, responsable de ses frères depuis la mort de leurs parents et qui n'appréciera que modérément le look efféminé de Caleb, ainsi que leur oncle avachi dans son fauteuil roulant et lui aussi complètement allumé. Pour se faire pardonner, Caleb va vouloir faire "amende honorable" et révéler qu'il sait où Ilene et ses amies vont passer le week-end. Comment a-t-il eu vent de leur destination? Mystère, mais cela ne restera pas gênant dans le contexte débridé du métrage, surtout qu'ensuite, le réalisateur nous gratifiera d'une longue séquence érotique saphique au cours de laquelle Ilene et ses amies vont se trémousser et se caresser langoureusement devant la caméra.

Wicked lakeCette mise en condition pourra compter sur la volonté de l'auteur pour mettre largement en avant la plastique irréprochable de ses quatre actrices, tout en avançant une famille bien dégénérée et délirante, avant d'envoyer les quatre amies sur la route pour un petit intermède souriant et quelque peu excessif (avec encore d'autres personnages bien frappés) dans une station-service pour finalement laisser les demoiselles prendre possession de leur chalet de location au bord d'un lac, prétexte à une autre scène sexy de baignade sans maillot. Mais rapidement, l'intrigue va devenir plus tragique et violente lorsque Palmer et ses frères vont faire irruption en soirée dans le chalet et commencer à malmener les jeunes femmes, pour quelques situations assez déviantes (le vomi ou encore la demande de fellation sur l'oncle impotent, par exemples) et toujours érotiques, mais aussi quelque peu débiles (Caleb qui se fera "clouer" à une porte par un tisonnier, pour y rester jusqu'à la fin du film sans pour autant mourir), laissant une atmosphère de folie régner alors sur le métrage de manière efficace mais hélas quelque peu gâchée par des développements aléatoires et guère crédibles, avec en plus cette mauvaise habitude de passer d'une situation à l'autre sans réel souci de continuité.

Wicked lakeMais lorsque minuit sonnera, les victimes vont devenir bourreaux, dévoilant ainsi leur réelle identité, celle de sorcière assoiffées de sang qui vont alors ne faire qu'une bouchée de leurs agresseurs pour exterminer ceux-ci de manière raffinée et enfin quelque peu graphique, laissant même l'intrigue amener de nouveaux personnages destinés à devenir d'autres victimes avec ces deux policiers enquêtant sur les sorcières et débarquant à leur tour au chalet. Cette seconde partie, lancée par une rupture de ton clairement identifiée lors de l'arrivée de minuit, se montrera plus jouissive lors des mises à mort originales de certains personnages, et notamment celle de Palmer qui laissera un érotisme largement trouble planer sur cette séquence également bien sanglante, mais une fois encore, une incohérence évidente viendra ternir l'ensemble de manière dommageable.

Wicked lakeEn plus, malgré ses nombreuses promesses, le métrage restera au final presque "sage", laissant les tortionnaires d'Ilene et de ses amies humilier celles-ci de façon certes dégradante mais jamais provocatrice ni glauque, tandis que l'érotisme omniprésent se limitera en fait à jouer avec le physique parfait des quatre actrices jamais avares de leurs charmes, de façon régulièrement gratuite mais certainement pas désagréable pour l'oeil, mais sans jamais aller bien loin. Et enfin, les plans véritablement saignants seront plutôt rares pour laisser le "hors champ" s'exprimer la plupart du temps et ne nous gratifier que de rares effusions gores pourtant réussies.

Wicked lakeHeureusement, face à ses défauts récurrents, la métrage présentera des aspects bien plus avantageux, avec ses hommages aux "classiques" des années soixante-dix réussis, comme cette course à travers bois renvoyant directement au Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou encore des renvois directs à La dernière maison sur la gauche (la castration) ou I spit on your grave, ou encore son humour certes parfois limité, mais toujours envahissant, dédramatisant de manière effective certaines séquences qui auraient pu devenir sordides en donnant un aspect "bon enfant" à l'ensemble (qualité ou défaut, ce sera à chacun de choisir) dans une ambiance de folie douce complètement assumée.

Wicked lakeLes personnages, même s'ils resteront gravement et volontairement stéréotypés, donneront un impact évident au métrage, et surtout bien entendu les quatre sorcières sexy que le réalisateur mettra en lumière de manière convaincante, tout en caricaturant à outrance les tares de ses autres protagonistes tout plus fêlés les uns que les autres, avec une interprétation plutôt convaincante portée par un quatuor d'actrices sexys en diable, tandis que le métrage bénéficiera de la présence de Tim Thomerson, hélas sous-employé et d'un petit caméo d'Angela Bettis. La mise en scène du réalisateur est vive et assez dynamique, pour donner du rythme à l'ensemble du film, tout en utilisant ses effets qu'avec parcimonie. Les effets spéciaux sont globalement probants pour des plans sanglants réalistes mais guère appuyés.

Donc, ce Wicked lake se suivre facilement et fera passer un bon moment à son spectateur, mais manquera quand même d'audace dans ses développements.

Wicked lakeLe DVD de zone 1 édité par Media Blasters avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace, notamment grâce à une partition adaptée et parfois même très dynamique lorsqu'elle sera l'œuvre d' Alien Jourgensen du groupe "Ministry".
Au niveau des bonus, on pourra suivre un court et anecdotique message d'introduction de ce même Alien Jourgensen, quelques scènes coupées mêlées à un bêtisier, une conséquente galerie de photos du tournage, deux bandes-annonces du film, ainsi que celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient suivre la vengeance de ces sorcières sexys, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Wicked lake
Permalien 1265 mots par nicore, 2798 vues • 1 r�action

19.01.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The woods have eyes

Après la colline qui avait des yeux chez Wes Craven et chez Alexandre Aja, c’est au tour des bois avec ce The woods have eyes au titre facile qui cache un "survival" basique sans réelle saveur et en plus régulièrement invraisemblable dans ses situations.
Le script envoie dans une forêt un groupe de jeunes gens partis à la recherche de la cabane d'un prétendu meurtrier issu d'une légende,mais qui se révélera être bien réel pour prendre en chasse le petit groupe, accompagné de ses deux fils.

The woods have eyesD'entrée, le métrage va nous présenter une partie de ses personnages principaux, Carmin et son frère Ernie, circulant en voiture avec Louis pour se rendre au camp d'été où ils doivent retrouver leurs parents, amis et la petite amie de Carmine, Dannie. Tout ce petit monde va se mettre en ordre de bataille pour une mise en situation terriblement commune et parfois bien affligeante dans ses développements essayant vainement d'arracher un sourire au spectateur (la séance de voyeurisme des jeunes regardant les demoiselles prendre une douche commune et interrompue par Carmine, par exemple), tout en revendiquant sans vergogne les clichés du genre, notamment avec ce feu de camp qui servira de prétexte à nous assener l'histoire de Cappy et de sa maudite cabane perdue au fond des bois, puisque ce Cappy, légende du cru, aurait la mauvaise habitude de décapiter ses victimes et d'accrocher leurs têtes tels des trophées de chasse. Alors bien sûr, quand le fils du propriétaire du camp, Joe, va proposer à Carmine d'effrayer les plus jeunes en leur montrant une maisonnette perdue dans la forêt qu'il a découvert quelques temps auparavant, celui-ci va organiser une randonnée le lendemain sans donner de but ni à son frère, ni aux autres.

The woods have eyesLa première partie de cette balade en forêt va laisser l'opportunité au réalisateur de tester quelques fausses alertes plutôt éculées lorsque Carmine et Joe vont se moquer de leurs camarades, mais les choses sérieuses ne vont pas tarder à commencer lorsque, arrivés devant cette cabane, Joe, voulant faire le malin, va s'en approcher pour être agrippé et emporter à l'intérieur par Clem, un lourdaud simple d'esprit que nous aurons auparavant vu à l'œuvre puisqu'il n'aura rien trouvé de mieux à faire que de tuer involontairement une demoiselle avec laquelle il voulait "s'amuser". Ensuite, le métrage va gentiment tourner en rond pour suivre la fuite des survivants du groupe, pourchassés par Clem, son frère bodybuilder Lukie et leur père, Cappy, un homme hirsute au look de bûcheron, dans une forêt qui semblera bien vaste tout en étant porteuse de petits pièges classiques.

The woods have eyesHélas, l'intrigue va se montrer sporadiquement ridicule dans ses rebondissements, avec des invraisemblances éhontées, comme cette facilité qu'auront les fuyards pour se cacher de leurs poursuivants derrière des arbres, sous des branches, laissant passer à côté d'eux des chasseurs expérimentés utilisant même leur odorat pour flairer leurs proies, ramenant de fait ces individus à un état quasiment sauvages. Et certaines situations pourront paraître également bien incohérentes, (alors que le film dit s'inspirer des faits réels…) comme ces retours à la cabane de Cappy trop réguliers pour les fuyards, mais le summum sera atteint lorsque le shérif et des membres de la Garde Nationale vont se mettre à la recherche des jeunes, le tout dans un silence de cathédrale, au lieu d'appeler les disparus et de crier leurs noms comme il semblerait évident de le faire. Et la décence empêchera d'évoquer pleinement l'issue finale du combat entre Carmine et Cappy, risible avec ce piège trop voyant, pour laisser en plus le métrage s'achever sur un twist extrêmement simpliste et flirtant avec la stupidité, puisque le métrage n'en avait absolument pas besoin.

The woods have eyesSi on rajoute à cela des effets sanglants plus que discrets et pas toujours réalistes, on pourrait laisser croire que ce The woods have eyes est complètement raté, mais non. En effet, malgré son intrigue mitigée, l'ensemble se suivra sans trop de difficulté grâce notamment à une interprétation qui tentera avec une certaine réussite de donner de l'ampleur et de la grandiloquence à certains temps forts du film (et surtout les réactions des jeunes après la mort de chacun des leurs qui seront dramatiques et presque poignantes), tandis que le trio d'assassins, à défaut d'être véritablement inquiétant (en partie à cause d'une origine de leur trouble définitivement classique et insipide), sera quand même impactant et notamment ce Cappy plus que massif et sombrant au fur et à mesure que l'intrigue va avancer dans une folie de plus en plus profonde (il n'y aura qu'à entendre ces phrases qu'il va répéter sans fin lors de la toute dernière partie du film), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation de qualité malgré les stéréotypes évidents des personnages. En plus, le métrage sera parcouru d'un bon rythme, ne laissant pas de temps morts s'installer une fois l'action mise en place, grâce à une mise en scène du réalisateur qui saura en outre utiliser à bon escient ses effets de caméra subjective, mais utilisera parfois de travers ses plans cadrés au niveau des yeux des personnages. Enfin, les quelques effets gores du film seront régulièrement probants, même si leur crédibilité sera parfois mise à mal, avec par exemple cette tête fraîchement décapitée d'où ne coulera qu'un tout petit filet de sang.

Donc, ce The woods have eyes ne marquera en aucun cas les esprits mais supportera facilement une vision grâce à quelques aspects positifs pas complètement noyés dans le marasme de son script.

The woods have eyesLe DVD de zone 1 édité par Echo Bridge Home Entertainment avancera une image nette ne devenant que quelque peu granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale renforçant efficacement les temps forts du film, le métrage n'étant ici proposé que dans sa version originale anglaise, sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un très court making-of anecdotique ne dévoilant que les dessous d'une seule séquence, ainsi qu'un bêtisier bien plus consistant nous faisant partager la bonne humeur ayant régné sur le tournage, et quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette famille de chasseurs dégénérés, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1129 mots par nicore, 1038 vues • R�agir

18.01.09

12:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Top 10  

par Nicore

Diary of the dead

Cinquième volet de la saga du réalisateur George A. Romero dédiée à ses chers morts-vivants, ce Diary of the dead apportera une nouvelle approche du phénomène, puisque le réalisateur a choisi de nous convier à un spectacle en "live" grâce à une caméra subjective très à la mode en ce moment ([REC], Cloverfield, par exemples). Après son passage au festival de Gérardmer où il a raflé le prix de la critique et un passage en salles obscures en juin de l'année dernière, le film sort en DVD et en Blu-ray le 20 janiver prochain, sous la houlette de Bac Vidéo.

Diary of the dead

Le script va avancer un groupe d'étudiants en cinéma tournant un film d'horreur à petit budget au milieu d'une forêt lorsqu'une nouvelle incroyable va tomber dans les médias. En effet, un peu partout dans le pays, les morts reviennent à la vie. Le petit groupe va décider de filmer au péril de leur vie l'enchaînement des massacres et des destructions amenant un chaos ambiant, dans le but de laisser un témoignage de cette nuit où tout a changé.

Diary of the dead

Film véritablement à part dans la série des titres consacrés aux morts-vivants par George A. Romero, ce Diary of the dead réussirait selon les échos parcourus à utiliser la caméra subjective de manière véritablement efficace, lisible, sans que l'on sente d'attitudes forcées, rendant ainsi l'ensemble diablement naturel et du coup bien plus crédible, pour une intrigue délaissant les sous-entendus de critique sociale à base de révolte des classes sociales basses pour ici s'attaquer aux médias et cette quête de sensationnalisme et de voyeurisme. Mais hélas, le métrage pâtirait d'une intrigue minimaliste et d'un manque de profondeur psychologique des personnages affectant de fait la tension émotionnelle. Ce qui n'empêchera pas pour l'autant GFeorge A. Romero de réussir à surprendre régulièrement son spectateur et à lui assener des plans sanglants expansifs, tout en amenant une touche comique définitivement absente des précédents opus de la série grâce à un humour noir très présent.

Diary of the dead

Le DVD édité par Bac Vidéo avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que le métrage sera disponible en version française et anglaise sous-titrée en DD 5.1..
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview du réalisateur George A. Romero et des acteurs du film, un documentaire sur les nombreux effets spéciaux, suivi d'un autre revenant sur les maquillages, une conférence de George A. Romero donnée à Toronto, les confessions des personnages, ainsi qu'un petit module sur l'enregistrement des voix-off faisant intervenir entres autres Guillermo Del Toro et Stephen King. Enfin, deux courts-métrages lauréats du concours "Myspace" viendront clore ces bonus conséquents. L'édition Blu-ray du métrage reprendra les mêmes bonus, tout en proposant le film avec une bande-son en DTSHDMAS5.1..

Diary of the dead

Ce sera donc à partir du 20 janvier prochain que nous allons pouvoir nous plonger au cœur de cette nouvelle invasion de morts-vivants toujours aussi sanguinaires concoctée par le maître de Pittsburgh !

Diary of the dead

Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)

Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)
Voir la fiche
Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)

Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)
Voir la fiche

Permalien 532 mots par nicore, 1047 vues • R�agir

16.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

K7B Mutation

A partir d'un premier montage, alors sorti sous le titre de Mutation, réalisé conjointement par Timo Rose (le réalisateur entre autres des très sanglants Barricade et Rigor mortis ) et Marc Fehse, ce dernier a retravaillé seul le film pour nous offrir ce K7B Mutation, une nouvelle petite perle du cinéma gore underground allemand certes confuse dans sa première partie mais terriblement graphique et démentiel ensuite.
Le script va donner l'opportunité à un petit malfrat de mettre la main sur un élixir concocté par un scientifique nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale le transformant en une sorte de démon régnant sur une horde de zombie avec lesquels il espère dominer le monde. Mais son frère va se dresser en travers de son chemin.

K7B MutationD'entrée, le métrage va étonner en présentant un reportage télévisuel sur l'histoire de ce fameux "K7B", nom de code donné à ce produit crée par un scientifique ayant rejoint le clan nazi dans les années quarante, de sa création jusqu'au bombardement du laboratoire par les anglais et la fuite du scientifique et de son bras droit à bord d'un bateau coulé par les alliés, sans que jamais le corps du second soit retrouvé, avec divers interviews venant appuyer l'existence de ce liquide censé être capable de décupler la force vitale des hommes pour les rendre quasiment invincibles, donnant ainsi à ce reportage un aspect criant de vérité extrêmement réaliste, avec images d'archives à l'appui.

K7B MutationEnsuite, le métrage va véritablement démarrer, pour lors d'une succession de séquences sans rapport apparents nous présenter ses principaux protagonistes et notamment Steve, un petit truand à la recherche du "K7B" qu'il finira par trouver après divers rebondissements ayant la particularité d'être toujours assez sanglants dans leur finition, telle cette tuerie plus que graphique dans un restaurant, et Nick, un tueur à gages à la solde de Goldmann, un des plus puissants criminels du pays, qui lui aussi nous gratifiera de ses exploits sanglants dans différents pays du monde, laissant ainsi l'opportunité au réalisateur d'essayer de donner de l'ampleur au métrage avec quelques plans typiques des pays visités, mais sans que cela fasse illusion bien longtemps.

K7B MutationCette première partie sera par contre terriblement confuse, passant trop régulièrement du coq à l'âne sans aucune transition, laissant le spectateur dubitatif devant cet enchaînement d'actions souvent violentes mais du coup quelque part gratuites, avec pour seule toile de fond cette quête de pouvoir par ce Steve bien décidé à devenir le maître du monde grâce au "K7B". Mais heureusement, les choses vont s'éclaircir dans la seconde moitié du film, lorsque Nick va aller s'enquérir de sa nouvelle mission pour découvrir que sa future victime n'est autre que Steve, son propre frère, ce qui donnera un sens aux situations d'exposition antérieures tout en augmentant l'intérêt global du film, surtout qu'à partir de cet instant le métrage va sombrer dans une frénésie sanglante jouissive complètement débridée pour suivre Nick et un de ses acolytes, Tom, lancés à la poursuite de Steve, celui-ci ayant commencé à lever une armée de morts-vivants que les deux hommes vont massacrer en continu, tout en nous faisant partager les états d'âme nauséeux de Nick, avant de finalement retrouver Steve dans une discothèque pour un dernier carnage très gore et délirant.

K7B MutationAlors bien entendu, malgré les apports bienveillants de Marc Fehse, le métrage demeurera quand même largement amateur dans son ensemble, et cela se ressentira à tous les niveaux, et plus particulièrement au niveau du script et de l'interprétation. En effet, l'intrigue aura tendance à être bavarde, notamment dans sa première partie, pour aligner quelques séquences de dialogues anodins et vraiment dispensables sur la volonté de domination de Steve ou sa vengeance envers le parti nazi en place prêt à racheter l'élixir pour avancer vers la "victoire finale", et surtout, les scènes d'action de l'entame du film seront mollement menées, peinant frontalement à se montrer dynamique à cause d'une mise en scène paresseuse. Mais heureusement, ce manque d'aisance disparaîtra en partie lors du deuxième acte pour même finir par emballer le film lors de son final apocalyptique, et ce même si la dernière séquence et son twist basique n'apporteront pas grand-chose, mis à part un hommage aux différents classiques du film de "zombies".

K7B MutationEt donc l'interprétation fera aussi parfois peine à voir, tant les principaux acteurs (dont Marc Fehse lui-même jouant le rôle de Nick et Mark Door) auront du mal à paraître crédible un seul instant à cause de leur jeu tâtonnant et d'une diction dans les dialogues flirtant avec la récitation, mais une fois encore, heureusement que la seconde partie laissera place à l'action, au cours de laquelle les interprètes semblera bien plus à l'aise. Par contre, passée sa mollesse initiale, la mise en scène de Marc Fehse deviendra plus lisible et vigoureuse pour suivre les différents développements sanglants qui parcourront et éclabousseront le métrage jusqu'au carnage jouissif dans la discothèque remarquablement orchestré pour lui donner une véritable ampleur graphique.

K7B MutationEt justement, le véritable point fort du film résidera dans ses effets spéciaux gores, véritablement volontaires et généreux pour multiplier les impacts de balles dévastateurs (telle cette tête carrément perforée par une balle) et autres débordements sanglants, avec par exemple cette petite scènes de repas des zombies cherchant délibérément à se montrer le plus graphique possible avec ces moignons éparpillés, sans oublier la transformation de Steve qui sera elle aussi impactante et réaliste avec des gros plans réussis. Par contre, l'apport du numérique rajouté pour cette version "Director's cut" restera visible pour donner quand même un peu plus à certaines scènes sanglantes tout en avançant une créature aillée du plus bel effet.

Donc, ce K7B Mutation aura largement de quoi ravir les amateurs de "splatters" allemands bien sanguinolents, mais risquera d'irriter les autres par son amateurisme persistant.

K7B MutationLe DVD de zone 2 allemand édité par Liquid Green avancera une image parfois floue et tremblotante, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale bien souvent adaptée et donnant encore plus de charisme au final, le métrage étant ici présenté dans sa version originale allemande, avec de précieux sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre trois bandes-annonces du film, accompagnant celui-ci dans sa mutation entre le premier montage et cette version "director's cut", un rapide clip musical, un court reportage de la télévision allemande sur le tournage du film, ainsi que quelques bandes –annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film underground malgré tout assez croustillant et gore, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou !

Permalien 1191 mots par nicore, 1426 vues • R�agir

14.01.09

06:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The untold story 2

Si le premier The untold story atteignait des sommets dans la démesure et la déviance, ce The untold story 2, qui n'entretiendra aucun rapport narratif avec son prédécesseur, restera hélas bien timide à tout les niveaux, que ce soit pour un érotisme discret ou pour son aspect sanglant limité, tout en nous livrant une histoire d'apparence commune mais se suivant sans déplaisir.
Le script va suivre l'arrivée dans la famille d'un couple de restaurateurs d'une cousine qui va rapidement envoûter l'homme avant de révéler ses penchants sanguinaires et obsessionnels.

The untold story 2Après une introduction ouvertement érotique suivant une jeune femme apparemment excitée se caressant dans son lit avant de jeter son dévolu sur son compagnon qui fatigué ne parviendra pas à la satisfaire, le métrage va donc nous présenter ses personnages principaux, le couple vu juste auparavant, tenant un petit restaurant populaire servant essentiellement de la viande travaillée par Cheung, le mari, pour une entame du film orientée vers la comédie avec notamment l'apparition de ce policier goguenard et empoté qui, après une altercation souriante avec un client du restaurant, va s'attacher à arrêter un immigrant et ses poulets, semant un joyeux désordre dans son commissariat. Ensuite l'intrigue va revenir auprès de ce restaurant et notamment de Kuen, la femme de Cheung , vivant une vie dissolue et trompant son mari de manière à peine dissimulée pour laisser celui-ci s'éreinter dans leur affaire.

The untold story 2Mais l'arrivée de la frêle et jolie Fung, une cousine chinoise de Kuen, va bouleverser cet ordre établi, tout en faisant monter une petite tension en mettant tout de suite en avant l'aspect psychotique et dangereux de la demoiselle (l'attaque dans les toilettes), pour laisser l'intrigue installer un climat trouble devant l'intérêt assidu que la nouvelle arrivante va porter à Cheung, tout en avançant le côté manipulateur et provocateur de la jeune femme qui n'hésitera pas à prendre une douche sans se cacher pour bien entendu aguicher Cheung, placé alors dans une position de voyeur. Cette partie du métrage, jouant essentiellement sur l'attente et démontrant bien l'emprise que Fung va peu à peu réussir à exercer sur Cheung, qui culminera avec cette sortie en ville débouchant sur une séance de photos en tenue de mariés et cette étreinte amoureuse dans la salle de bains, avant que le métrage se décide à devenir plus macabre.

The untold story 2En effet, alors que Kuen va se rendre compte que son mari a changé et qu'il se passe quelque chose entre lui et Fung, cette dernière va assassiner sauvagement sa rivale avant de la découper en morceaux pour ensuite la servir aux clients du restaurant, laissant un Cheung traumatisé sombrer peu à peu dans une folie hallucinatoire lui donnant notamment des visions de son épouse décédée revenant le hanter, ce qui poussera Fung à des représailles devant ce manque d'amour flagrant de la part de son bien-aimé, lors d'un final certes prévisible mais volontaire en organisant quelques petites tortures faciles mais toujours impactantes à défaut d'être véritablement sanglantes.

The untold story 2En filigrane, le métrage va également suivre l'enquête de ce policier très démonstratif mais distrait et empoté qui va régulièrement assurer le spectacle pour des situations comiques venant perturber le climat de tension imposé par la présence de Fung et dédramatiser l'ensemble pour des pauses souriantes d'un premier degré complètement assumé qui ne donneront que plus d'ampleur dramatique au final et sortiront quelque peu le film de la torpeur trompeuse de sa première partie, sans pour autant que la suite ne se montre véritablement percutante et demeurant bien trop frileuse dans ses scènes violentes, erreur difficilement pardonnable, surtout que le premier The untold story s'engouffrait avec virtuosité dans la déviance graphique la plus choquante.

The untold story 2Ici, il faudra se contenter de la découpe du cadavre de Kuen, bien entendu effectuée principalement en hors-champ, et cette scène qui aurait pu être mémorable et bien barrée se sera au final que frustrante, malgré sa beauté formelle dans l'art d'avancer les éclaboussures sanglantes et autres gouttelettes d'hémoglobine venant tâcher la corps de la défunte. Car même si le final proposera quelques sévices (mains clouées, eau brûlante déversée sur un bras au préalable rasé), tout ceci restera bien gentillet et décevant surtout à la vue de folie dont est capable le cinéma de Hong-Kong au travers de ses fameuses "Catégorie III". Et même l'autre fer de lance de ce type de films, l'érotisme, sera discret et guère osé pour uniquement dénuder les (jolies) actrices et simuler quelques coïts rapides.

The untold story 2Les personnages auront largement le temps de s'exprimer au travers de cette intrigue guère innovante, laissant de la sorte ressortir l'interprétation toujours aussi performante d'Anthony Wong (déjà présent dans le premier opus mais passant cette fois-ci de "bon" côté en interprétant le policier amusant et aussi reconnu pour sa prestation hallucinée dans le terrible Ebola syndrome), mais la principale attraction viendra de la frêle Paulyn Sun, épatante dans le rôle perturbé et intriguant de Fung qui parviendra à se montrer sournoisement dangereuse. La mise en scène du réalisateur sera classique et guère nerveuse, même lors des temps forts du film, peinant même à leur donner un véritable impact malgré la beauté de certains plans. Les rares effets spéciaux sont probants, pour avancer quelques membres découpés et autres jaillissements de sang.

Donc, ce The untold story 2 se suivra facilement grâce à son interprétation convaincante mais sera largement frustrant après les dérives jusqu'auboutistes de son prédécesseur !

The untold story 2Le DVD de zone 0 édité par Mei ah avancera une image juste quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera plutôt efficace avec une partition musicale partie prenante au suspense du film, le métrage étant ici proposé dans sa version originale, heureusement sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre la bande-annonce du film, le synopsis et l'inventaire du casting du film, deux autres bandes-annonces de titres de l'éditeur, ainsi que deux interviews, hélas non sous-titrées en anglais, donc incompréhensibles pour nous autres occidentaux.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette jeune femme envoûtante et sanguinaire, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

Permalien 1100 mots par nicore, 924 vues • R�agir

12.01.09

06:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Outpost

Depuis quelques années, l’Angleterre nous délivre régulièrement des films de genre passionnants, depuis le plutôt controversé Creep de Christopher Smith, qui nous gratifiera par la suite d’un plaisant Severance, et entre autres l’œuvre de Neil Marshall (The descent, doomsday). Et voici donc venir ce Outpost, qui débarquera chez nous directement en DVD le 14 janvier prochain, sous la houlette de M6 Vidéo.

Outpost

Le script envoie sept mercenaires au fin fond d’une forêt d’Europe de l’Est, proche du Kosovo à la recherche d’un bunker, afin d’y escorter un homme d’affaires. Sur place, ils vont se rendre compte que le bunker fut le théâtre d’expérimentations scientifiques nazies, et surtout qu’ils ne sont pas seuls sur place et semblent être là dans un but précis...

Outpost

D’après les premiers échos, ce Outpost, malgré une intrigue basique et plutôt légère, ferait preuve d’une redoutable efficacité pour imposer un huit-clos oppressant et effrayant, tout en bénéficiant de décors extrêmement réalistes propres à installer un climat de tension permanent et surtout d’une interprétation largement convaincante grâce à des acteurs donnant vie à des personnages attachants. Mais le métrage offrira également son lot de scènes horrifiques pures, entre les films d’époque éprouvants visionnés par les mercenaires qui ne feront qu’accroître le sentiment de menace pesant sur eux, et quelques meurtres originaux mais pas outrageusement gore, le réalisateur privilégiant quelque peu la découverte des cadavres.

Outpost

Le DVD édité par M6 Vidéo avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que le métrage sera proposé en version française et anglaise sous-titrée en DD5.1 et en stéréo 2.0.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of composé de scènes de tournage, quelques scènes alternatives et plusieurs interviews explicatives sur le tournage du film, ainsi que la bande-annonce du film.

Outpost

Il ne nous reste donc plus qu’à patienter jusqu’au 14 janvier pour découvrir ce qui s’annonce comme être une nouvelle petite perle du cinéma horrifique britannique tendue et apparemment fort sympathique !

Outpost
Permalien 370 mots par nicore, 1471 vues • R�agir

09.01.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Devil hunter

Alors qu'il semblera au premier abord faire partie de la vague de "films de cannibales" ayant surfé sur le succès du terrible Cannibal holocaust de Ruggero Deodato, ce Devil hunter parviendra à s'en démarquer grâce à son intrigue différente, mais ne restera qu'un film de "commande" pour le prolifique réalisateur Jess Franco guère impliqué.
Le script envoie sur une île quelques malfrats ayant enlevé une starlette pour y attendre la rançon demandée, mais ce sera sans compter sur la présence sur place d'une tribu idolâtrant une créature cannibale.

Devil hunterL'entame du métrage va suivre en parallèle une demoiselle courant dans la jungle, poursuivie par des indigènes et l'arrivée d'une starlette en ville où elle se prêtera de bonne grâce à une séance de photos pour quelques paparazzis avant de rejoindre son hôtel pour se relaxer dans un bain, tandis que la première jeune femme sera attrapée par ses poursuivants pour être solidement attachée à un arbre, guettée par une créature humanoïde souffrant d'une étrange maladie des yeux qui va bien vite venir s'affairer sur sa proie pour lui arracher le cœur, tout en nous laissant découvrir que les indigènes l'ayant capturé vouent un culte à ce monstre colossal au travers des gesticulations d'une prêtresse à moitié nue autour d'une sorte de totem représentant la créature.

Devil hunterPlutôt efficace, le début de film le sera grâce à l'utilisation d'une caméra subjective floue pour se mettre à la place de la chose épiant les préparatifs de son futur festin, couplée à une partition musicale faite de hurlements gutturaux vraiment impactants. Mais ensuite, l'intrigue va délaisser quelque peu cette ambiance pour suivre l'enlèvement de Laura, la starlette par des individus qui vont alors prendre position sur une île en attendant la rançon demandée au mécène de Laura, celui-ci comptant faire de la demoiselle la nouvelle star des années quatre-vingt et donc presque prêt à payer les six millions de dollars réclamés. Pour ce faire, il va engager un aventurier, Peter Weston, à qui il va confier l'argent pour ramener la fille mais également si possible la rançon contre une confortable commission. Basique et sans saveur, cette mise en place de l'intrigue ne sera pas franchement palpitante même si Jess Franco s'amusera à dresser le portrait d'une série de personnages pittoresques et notamment ce mécène n'ayant strictement rien à faire de la vie de sa protégée et pensant uniquement aux dollars investis pour en faire une future star.

Devil hunterPeter va donc se rendre sur l'île avec un compagnon pilotant son hélicoptère pour espérer doubler les truands avec de faux billets lors de l'échange, mais bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu et les différents personnages vont se retrouver éparpillés dans la jungle, à la merci des indigènes à la recherche de demoiselles à offrir en sacrifice à leur dieu, qui lui aussi va se mettre en tête de décimer une bonne partie du casting, féminin si possible, laissant alors le métrage s'installer dans une seconde partie plus dynamique, quelque peu érotique et vaguement sanglante, mais surtout porteuse de situations souriantes au second degré.

Devil hunterEn effet, Jess Franco va laisser une certaine incohérence régner sur l'ensemble du métrage pour faire s'enchaîner les rebondissements de manière opportune mais en même temps répétitifs, tout en accumulant les scènes involontairement comiques (les galipettes de Peter pour échapper aux balles, par exemple, ou encore le combat final avec la créature) et des dialogues fumeux "excellents" qui auront de quoi rendre perplexe le non-initié aux habitudes du réalisateur. Mais cela n'empêchera pas le film de se montrer parfois efficace, notamment lors des séquences mettant en avant ce colosse se baladant à poil dans la jungle, avec toujours ces plans en caméra subjectif et cette musique faite de hurlements, surtout que le monstre aura la bonne idée de se montrer parfois violent et d'attaquer les protagonistes par surprise, comme ce couple en plein ébat sexuel dans un bateau, offrant au passager quelques petits plans gores certes timides et basiques, mais assez probants.

Devil hunterFidèle à ses habitudes, Jess Franco avancera également un érotisme bien présent tout au long du métrage, dénudant à foison ses jeunes et jolies actrices sans justification (la demoiselle du bateau), quant il n'imposera pas des caresses sensuelles lors de la préparation des futures sacrifiées ou suivra de très près les danses de la prêtresse locale, puisqu'en effet, le réalisateur multipliera les gros plans sur les fessiers et sur les entrejambes des jeunes femmes de manière ostensible, mais cet érotisme demeurera néanmoins assez sage il n'ira pas bien loin en se contentant de mettre largement en avant le physique généreux des jeunes actrices du film.

Devil hunterLes différents personnages resteront quand même stéréotypés pour devenir ainsi superficiels et seul le personnage principal, cet aventurier nonchalant et risque-tout arrivera à avoir un peu d'attrait aussi bien grâce à ses répliques décalées que par son comportement et sa facilité dans l'action (comme lorsqu'il escaladera une falaise avec une aisance hors du commun), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation parfois en roue libre mais pouvant compter sur la présence d'Al Cliver (vu dans pas mal de films de Lucio Fulci) pour assurer un minimum, alors que les actrices pourront essentiellement jouer de leur physique pour se faire apprécier. La mise en scène de Jess Franco peinera quand même à offrir un véritable rythme au métrage, malgré le réveil de la seconde partie, mais placera des scènes convaincantes lorsque la créature interviendra. Les effets spéciaux sont mitigés, assez réussis pour les petits plans sanglants du film mais n'avançant qu'un maquillage vraiment aléatoire pour représenter le faciès du monstre.

Donc, ce Devil hunter se suivra facilement pour les amateurs du réalisateur par son humour bien souvent involontaire mais plus que souriant au second degré, mais risquera d'ennuyer quelque peu les autres !

Devil hunterLe DVD de zone 0 anglais édité par Severin Films avancera une image terne ne laissant presque jamais ressortir les couleurs vives, tout en étant parfois floue (en dehors bien sûr des effets volontaires de Jess Franco), tandis que la bande-son sera plutôt convaincante, avec une partition musicale largement efficace et des bruitages décalés, le métrage étant ici proposé en version anglaise sous-titrée, mais aussi en version française.
Au niveau des bonus, on pourra suivre uniquement une interview de Jess Franco, toujours intéressante par les tirades spécifiques du sympathique réalisateur, que l'éditeur a eu la bonne idée de sous-titrer (en anglais !).

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film de "jungle" souriant et dénudé, le DVD de zone 0 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1195 mots par nicore, 1067 vues • R�agir

08.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Amateur porn star killer

Malgré son titre quand même racoleur, ce Amateur porn star killer n’est pas un Nième "slasher" érotique mais permettra à son réalisateur, Shane Ryan, de traiter à sa manière des "snuff movies" en nous livrant un métrage salement troublant puisque cherchant avec une réussite indéniable à imiter ces films où l'on tue pour de vrai, au travers d'une intrigue certes minimaliste mais intimiste et donc d'autant plus percutante.
Le script va suivre la rencontre d'un homme et d'une demoiselle qu'il va réussir à entraîner dans une chambre d'hôtel pour d'abord converser avec elle, la prenant peu à peu au piège et l'obliger à coucher avec lui avant de la tuer.

Amateur porn star killerAprès un petit laïus écrit sur l'origine des "snuff movies" et leur rôle de "légende urbaine", le métrage va donc suivre cet homme, que nous ne verrons pas, monter dans sa voiture et parcourir la ville, tandis qu'en même temps, dans un cadre en bas de l'écran, nous allons assister au strip-tease d'une demoiselle peu farouche et ravie de montrer ses charmes à la caméra que l'on imagine tenue par le personnage principal, juxtaposant ainsi les images de manière efficace tout en concentrant facilement l'attention du spectateur sur ce qui se passe en bas de l'écran. Après cette entame assez singulière, nous allons donc voir notre homme accoster une jeune fille en pleine rue pour réussir à l'inviter à monter dans son véhicule pour faire un tour, qui va aboutir à une chambre d'hôtel où les deux personnages vont pénétrer pour y rester jusqu'à la fin du film.

Amateur porn star killerLes deux protagonistes vont alors faire connaissance, le tout devant la caméra de l'homme, qui prétendra s'appeler Brandon, scrutant cette jeune fille, Stacy, mentant sur son âge en annonçant dix-huit ans pour finalement plus tard révéler qu'elle n'a que treize printemps, rendant les sous-entendus de Brandon et les gros plans de celui-ci sur l'anatomie de la demoiselle encore plus troublant et presque gênant. Et cette gêne ne fera qu'augmenter lorsque Brandon réussira à asseoir son emprise sur Stacy, au point d'évoquer le fait de tourner un film porno amateur et d'obtenir d'elle qu'elle enlève dans une première temps sa veste. Ensuite, en fin stratagème, Brandon va même réussir à faire se déshabiller la jeune fille qui se retrouvera en sous-vêtements et commencera à subir les attouchements de notre homme qui ira de plus en plus loin avant d'étouffer la demoiselle avec un oreiller et devant sa résistance, de la frapper à mort.

Amateur porn star killerMais contrairement à ce que l'on pourrait croire, le métrage ne va pas se montrer graphique, aussi bien pour une violence déroulée en hors-champ que pour l'aspect sexuel du film qui, même s'il flirtera quand même avec le hardcore dans son dernier acte, ne sera pas si explicite que cela, pour au contraire être bien plus dérangeant au travers du voyeurisme de Brandon et de sa façon inquisitrice de filmer sa jeune victime sous toutes les coutures. En effet, l'impact indéniable du film viendra plutôt de son style criant de vérité pour avancer cette lente descente aux enfers vécue par Stacy qui, d'abord complètement innocente et uniquement intimidée par la caméra, va peu à peu se rendre compte des désirs de son compagnon jusqu'à dépasser ce point de non-retour signalé par son regard aussi perdu que résigné mais surtout perturbant au plus haut point. Mais l'impression de véracité qui se dégagera de l'ensemble viendra également du naturel total du jeu des deux acteurs et de l'exposition de cette rencontre, entre bégayements et pauses silencieuses gênées lors du premier acte pour laisser de plus en plus Brandon prendre le dessus en devenant entreprenant jusqu'à réussir à assouvir ses pulsions savamment contrôlées pour parvenir à "envoûter" Stacy au point d'obtenir d'elle qu'elle se déshabille d'elle-même.

Amateur porn star killerBien entendu, le métrage augmentera encore son aspect sordide et troublant lorsque Stacy va révéler son âge, passant ainsi d'une personne à peine majeure à une gamine juste sortie de l'enfance, ce qui rendra le "spectacle" bien plus gênant tout en légitimant quelque peu la naïveté de la jeune fille, mais rendant les actes et les paroles de Brandon lors du final bien plus écœurantes et perverses, tout en laissant un sentiment d'ignominie s'installer face à la façon dont l'homme va exploser les faibles défenses mentales de sa victime pour l'asservir complètement à coups d'intimidations verbales et de pression par la caméra.

Amateur porn star killerSi les images elle-même seront d'un réalisme total et complètement immersif pour le spectateur, donnant effectivement l'impression d'assister à un vrai "snuff movie", le réalisateur aura hélas l'idée mitigée de laisser une partition musicale se mêler à l'ensemble pour avoir parfois un véritable effet et donner une ampleur dramatique intensive au film, mais éloignant l'ensemble de la volonté de réalisme voulue au premier abord par l'auteur, ce que l'interprétation providentielle réussira à inverser régulièrement, nous donnant vraiment l'impression d'assister à une conversation entre deux personnes et non entre deux acteurs.
La mise en scène du réalisateur Shane Ryan (également acteur principal) est souvent adéquate, mais hélas les incrustations régulières, si elles éclaireront sur l'état d'esprit du tueur, ne joueront pas en faveur du réalisme désiré.

Donc, ce Amateur porn star killer arrivera à se montrer immersif et impactant jusqu'à devenir hautement perturbant et hanter son spectateur bien après sa vision, mais manquant de peu le coche pour devenir le faux "snuff" ultime, titre toujours détenu par la saga des August underground et notamment Mordum, le second volet.

Amateur porn star killerLe DVD de zone 1 édité par Cinema Epoch avancera une image évidemment granuleuse, en noir et blanc pour la première partie du film, et parcourue de défauts renforçant l'aspect réaliste de l'ensemble, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée mais pas forcément nécessaire dans un tel contexte, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une intéressante interview du réalisateur accompagné de Michiko Jimenez, la jeune actrice jouant la victime, cinq courts-métrages plus ou moins réussis du réalisateur mais avançant déjà son goût pour l'érotisme trouble et la violence sèche, ainsi que trois bandes-annonces du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film plus que dérangeant, le DVD de zone 1 est disponible ici !

Permalien 1137 mots par nicore, 2048 vues • R�agir

07.01.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Il Divo
Réalisateur : Paolo Sorrentino
Avec : Toni Servillo, Anna Bonaiuto, ...
Durée du film : 1h40
Date de sortie en salles : 31 décembre 2008

Par Emmanuel Pujol

Le Renard, le Pape noir, l’Homme des ténèbres, l’Eternité, le Moloch, le Sphinx, Belzébuth et même le Joli Petit Bossu... Autant de surnoms dont s’est vu affublé à la fois le plus incontournable, le plus mystérieux mais aussi le plus controversé et ambigu des hommes politiques italiens de la deuxième moitié du XXeme siècle, Giulio Andreotti. 7 fois Président du conseil (ce qui, pour faire simple, correspond au poste de Premier Ministre en France), 25 fois ministre, sénateur à vie, cet « animal » politique ne pouvait laisser le cinéma insensible à son parcours et à son histoire.

C’est l’irrévérencieux Paolo Sorrentino qui s’est attelé à cette tâche compliquée qu’est l’écriture et la réalisation d’un film engagé, polémique et sans tabou sur une figure politique encore en vie. Il l’a fait sans déroger à son style habituel : une virtuosité de la mise en scène au service du scénario, un rythme trépidant avec une multiplication de saynètes efficaces mais qui peut laisser pantois et une bande son éclectique (de Vivaldi aux rockers anglais de The Veils en passant par de l’improbable pop allemande des années 80) qui électrise la pellicule. Le tout aidé par l’interprétation plus que parfaite de Toni Servillo - qui collabore pour la 3eme fois avec Sorrentino. Méconnaissable dans la peau d’Andreotti, il en fait une sorte de Nosferatu de la politique, insubmersible et inoxydable, souffrant d’insomnies récurrentes et de migraines carabinées mais insensible à tous les scandales et fervent croyant. A travers ce personnage inquiétant et suave, à l’aspect aussi inoffensif qu’une tortue, le film pose une question essentielle sur le pouvoir: faut-il accepter l’intolérable pour garantir le bien public ? En d’autres termes, le mal est-il justifiable par un intérêt supérieur ?

Il Divo, qui est reparti du festival de Cannes avec un mérité Prix du Jury, est toutefois à réserver aux connaisseurs de l’Italie et de son histoire récente. Il n’est en effet pas inutile d’aller faire quelques recherches sur Internet avant d’aller voir le film afin d’en profiter pleinement. Même s’il s’ouvre sur des rappels concis et utiles de quelques éléments-clés (les brigades rouges, la loge P2, la démocratie chrétienne,…), le spectateur risque vite de se perdre dans les méandres de ces révolutions de palais, de ses assassinats politiques et de ces complots tortueux orchestrés de toutes parts. Le film a aussi une fâcheuse tendance au name-dropping. Il faut vraiment rester concentré pour ne pas perdre le fil de ce ballet grotesque. Évidemment, on peut aussi juste se laisser entraîner et subjuguer par le rythme effréné du film, véritable charge jouissive et d’un baroque consommé contre les politiques véreux, les hommes d’affaire corrompus, le Vatican complice et la Mafia manipulatrice.

Le principal concerné, bientôt 90 ans, aurait vu le film en projection privée et en serait ressorti furieux (ça se comprend…) Il n’a pourtant intenté aucune action en justice pour diffamation contre les producteurs. Comme quoi, au pays de Berlusconi, la liberté d’expression n’est pas un vain mot. C’est sain et rassurant. Que certains cinéastes français s’inspirent de cette audace créatrice italienne serait une excellente nouvelle.

Emmanuel Pujol

Permalien 610 mots par Emmanuel, 489 vues • R�agir

06.01.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Mulberry St

Malgré son budget plus que restreint, ce Mulberry Street parvient à transcender son pitch quand même improbable (des rats véhiculant un virus transforment ceux qu’ils mordent en une sorte de zombie cannibale) pour un résultat tout en humilité et instantanément captivant dans son huit clos intimiste, pour devenir certainement le meilleur titre de cette cuvée de l'After Dark Horrorfest
Le script prend donc place dans un quartier pauvre de Manhattan pour nous faire découvrir la vie des habitants d’un immeuble qui vont se retrouver confrontés à une invasion de "contaminés" avides de chair humaine suite à leur morsure par des rats ayant envahi le métro.

Mulberry StAprès un générique parsemé de prises de vues suivant des rongeurs galopant dans des conduits et des sous-sols, le métrage va nous présenter son personnage principal, Clutch, un ancien boxer faisant son footing dans son quartier, nous permettant d’appréhender la pauvreté des lieux, et plus particulièrement de son immeuble lorsqu’il y rentrera pour vaquer à ses occupations. Le métrage va en effet s’attacher dans sa première partie à faire vivre ses différents personnages, les locataires de cet immeuble défraîchi semblant former une sorte de petite "famille" en se connaissant tous pour s’entraider et s’occuper les uns des autres, parvenant de la sorte sans aucun mal à rendre les protagonistes véritablement attachants grâce à leur réalisme et leur naturel à toute épreuve, laissant même au passage le réalisateur placer une salve contre la guerre en Irak au travers du retour de front de la fille de Clutch, blessée et partiellement défigurée.

Mulberry StMais au milieu de ce tableau intimiste et sensible, l’intrigue va quand même commencer à intégrer quelques éléments alarmants, que les personnages suivront depuis leur poste de télévision ou de radio, avec ces attaques de rats dans le métro, qui bien entendu, ne seront jamais visualisée par manque de budget. Mais même au sein de l’immeuble la menace va s’affirmer, avec ce concierge qui sera mordu par un gros rat et deviendra l’une des premières personnes à muter, laissant progressivement le métrage quitter sa tranquillité pour basculer dans une seconde partie plus violente et énervée.

Mulberry StEn effet, alors que les prémices de cette mutation humaine vont se faire sentir, l’intrigue va s’installer dans le bar où l’une des habitantes de l’immeuble, Kay, travaille (et accessoirement courtise Clutch dès qu’elle le peut) pour au cours d’une séquence au départ pittoresque dériver brusquement et graphiquement avec l’apparition du premier "infecté" qui va s’en prendre aux clients de façon violente et meurtrière. A partir de ce moment là, le métrage va orienter son intrigue vers le mode "survival" puisque les hommes-rats vont devenir de plus en plus nombreux, tandis que les habitants de l’immeuble vont se calfeutrer dans un huit-clos étouffant et plus que fragile.

Mulberry StMais le métrage va d’abord suivre dans un suspense de tous les instants Clutch qui va tenter d’aller secourir Kay, alors que sa fille va tenter de rejoindre le domicile tant bien que mal en affrontant les créatures lâchées dans la ville. Si cette série de situations, suivie du retranchement dans l’immeuble qui ne formera bien entendu qu’un fragile rempart contre l’invasion des monstres, ne sortira pas sur le papier des sentiers battus du genre, son traitement efficace et direct saura faire toute la différence . En effet, en optant pour ne s’intéresser qu’à la survie de ce petit groupe d’individus, le réalisateur va certes rendre son action plus "minimaliste", mais cela se fera au bénéfice d’une tension omniprésente rendue encore plus éprouvante grâce à une mise en scène collant vraiment de près aux événements.

Mulberry StDe la sorte, et en ayant largement présenté ses personnages, le métrage va impliquer complètement le spectateur qui va suivre les péripéties stressantes que connaîtront les différents protagonistes, péripéties qui elles aussi demeureront réalistes et parfois même douloureuses et choquantes en n’hésitant pas à faire mourir des personnages clefs de l’intrigue sans aucune pitié et sans s’y attarder, ne sanctifiant pas ainsi les disparitions progressives pour préférer continuer à suivre l’urgence dans laquelle évoluera les différents survivants jusqu’au final nihiliste se permettant même de détourner certains figure imposées du genre.

Mulberry StLes "contaminés" ne seront bien entendu pas ici les vedettes, mais ceux-ci alimenteront quand même le métrage de séquences violentes et sanglantes volontaires et graphiques, tout en arborant un look original et très repoussant (avec ces modifications faciales sobres mais impactantes) et en se mouvant de manière vive et en imposant leur présence pas forcément là où on s’y attendait le plus, laissant ainsi quelques effets de surprise fonctionner amplement.
L’interprétation est plus que convaincante de ce souci d’authenticité jamais bafoué, avec notamment un Nick Damici excellent et alors que la mise en scène du réalisateur sera efficace, scrutant et suivant l’action de près, tout en laissant la photographie glauque du film s’exprimer.
Les effets spéciaux seront largement probants, aussi bien pour des scènes gores jamais gratuites que pour le maquillage des hommes-rats indécelables.

Donc, ce Mulberry Street s’avérera être une excellente surprise, intimiste pour mieux laisser le spectateur rentrer dans une intrigue riche en situations stressantes et captivantes !

Mulberry StLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette parfois seulement volontairement quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera efficiente, avec une partition musicale adaptée et sachant se montrer discrète à bon escient, le métrage étant ici proposé en version originale anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais ou en espagnol.
Au niveau des bonus, on trouvera de courts modules axés sur le storyboard du film pour le comparer au résultat à l’écran, complété par quelques dessins du réalisateur, mais également sur les effets spéciaux et les séquences faisant intervenir de vrais rats, alors que deux brèves scènes coupées et un bêtisier suivront, accompagnés par plusieurs bandes-annonces de titres proposés par l’éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette invasion de "contaminés" atypique mais largement convaincante, le DVD de zone 1 est disponible ici où encore !

Permalien 1120 mots par nicore, 990 vues • R�agir

05.01.09

07:35:00, Cat�gories: Point de vue, Test de commande  

par Nicore

xploitedcinema

Avec la mort annoncée du site Xploitedcinema.com, référence s’il en est pour l’achat de DVD de toutes zones de titres issus du cinéma de genre, l’amateur de films d’exploitation, horrifiques, érotiques et de "cinéma-bis" se retrouve quelque peu orphelin. Mais heureusement, des alternatives existent pour continuer à assouvir nos envies de découvertes en tous genres.

Sin'art

Déjà, il ne faut pas oublier que sur notre territoire se trouve une autre source d'approvisionnement très complète, l'association Sin'Art qui dispose d'un catalogue imposant de titres en stock ou commandés sur demande, avec en plus depuis peu la possibilité offerte, en partenariat avec "La petite boutique du cinéma", de demander au site d'effectuer des recherches sur l'existence et la disponibilité de titres absents du catalogue de "Sin'Art".

play.com
CDUniverse

Ensuite, malgré leur orientation "grand public", la plupart des sites américains proposent quand même une section "Horror", "Mature" ou encore "Exploitation", comme Amazon.com, CDUniverse, DVDPlanet, tandis que certains sites anglais comme Play.com ou Sendit.com disposent également de titres très intéressants avec notamment un espace "Cinema Independant".

Sazuma

Autrement, plusieurs sites indépendants justement, plus ou moins spécialisés, se proposent de nous fournir les œuvres plus ciblées ou confidentielles.
De ce côté-ci de l'Atlantique, l'autrichien Sazuma.com, en plus d'éditer quelques perles comme "La settima donna" ou "Morte sospetta di una minorenne", dispose d'un catalogue riche au travers de ses différentes rubriques, avec notification de la disponibilité des produits et un système de classement par genre ou par origine géographique des œuvres proposées. Par contre, il faudra un minimum de patience pour explorer ce site, avec un temps de chargement des pages parfois importants, voir même fastidieux. Ecrites en anglais, les différentes indications seront facilement compréhensibles aussi bien pour les langues et les sous-titres disponibles sur les éditions proposées, que pour les zones de lecture et divers renseignements. La création d'un compte restera facile et "rapide". Petite particularité, les frais de port seront calculés en fonction du poids total de la commande, avec une option d'envoi "économique", avec ou sans suivi. Un premier mail confirmera la commande, tandis qu'un second annoncera l'envoi des DVD. Mais il ne faudra pas non plus être pressé, car même avec une commande uniquement composée d'articles en stock, le délai de livraison sera assez long, environ trois semaines pour un envoi consolidé en enveloppe à bulles protégeant efficacement les articles.

Absurdonline

Plus au nord, le site danois Absurd-on-line.dk et sa présentation originale mais pas forcément pratique proposera quant à lui quelques raretés intéressantes dans son catalogue hétéroclite mais toujours orienté "cinéma-bis" ou déviant.
Les "fiches article" sont assez complètes (langues, sous-titres, disponibilité…) pour bien renseigner le visiteur, avec la possibilité de trouver les éditions gores de "XT Video" ou celles plus déviantes de "X-Rated". Ecrit principalement en anglais, le site offrira la possibilité de convertir ses prix en euros pour plus de clarté. La création d'un compte sera courte et rapide, avec uniquement les demandes nécessaires à l'acheminement des colis, et ici aussi, les frais de port, guère excessifs, seront calculés en fonction du poids total de la commande. Un mail de confirmation de commande sera suivi d'un second indiquant la date d'envoi, pour recevoir les galettes une bonne dizaine de jours après, dans un emballage adéquat.

HKflix

Mais malgré l'hégémonie provisoire d'Xploitedcinema, les Etats-Unis avanceront également plusieurs sites providentiels avec par exemple HKFlix.com qui, au-delà de sa prédilection pour le cinéma oriental, possède un vaste catalogue axé principalement sur le cinéma de genre. Chaque édition disposera bien sûr de sa propre fiche, très complète avec zone de lecture, langues, sous-titres, résumés et disponibilité, tout en avançant en plus en permanence de nombreux titres en promotion. Après la création rapide d'un compte, les différentes options de livraison seront proposées pour un coût non prohibitif et un délai de livraison honnête (pas plus de trois semaines) pour un envoi par l'"international mail".

Diabolikdvd

Enfin, Diabolik DVD se présentera comme un "clone" d'Xploitedcinema, mais moins fourni et aux tarifs globalement moins avantageux, ce qui n'empêchera pas le site de proposer de nombreuses références alléchantes et sera tout aussi complet au niveau de ses fiches articles, alors que les services proposés resteront performants, tant au niveau du délai de livraison que des frais de ports.

Bien entendu, ces sites ne sont pas les seuls, dtm.at, cinecityplanet.com..., proposeront également leurs services au travers de catalogues fournis, mais pour l'instant, je n'ai pas encore eu l'occasion de tester ces sites, contrairement aux quatre autres détaillés plus haut, afin de garantir leur fiabilité.

Permalien 830 mots par nicore, 1626 vues • 2 retours

03.01.09

09:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The last house in the woods

Intégré dans la première salve de la collection "Underground" de Ghost House Pictures, la boîte de production de Sam Raimi et Robert Tapert, aux côtés entres autres du "slasher" russe Trackman, ce The last house in the woods nous vient d'Italie et semblera chercher à renouer avec la grande époque des massacre à la tronçonneuse, mais également des bisseries italiennes de Ruggero Deodato, auxquels il rendra un hommage plus qu'appuyé tout en apportant son lot de séquences sanglantes volontaires, tout en étant hélas quelque peu plombé par des personnages irritants.
Le script va suivre la descente aux enfers d'un couple recueilli après une agression par un homme et une femme qui vont les emmener dans leur maison (au fond des bois…) dans un but sinistre.

The last house in the woodsLe métrage mettra tout de suite le spectateur dans le bain avec cette séquence d'introduction suivant un couple et leur enfant à bord de leur voiture qui vont avoir un accident en pleine forêt, tuant l'homme et laissant donc sa femme et leur fils seuls à la recherche d'une aide qui semblera provenir d'un autre véhicule arrivant mais qui au lieu de s'arrêter va percuter la jeune femme. L'homme qui en descendra s'attachera à achever à coups de pierre la blessée sous les yeux du bambin qui ensuite s'enfuira. Cette entame du métrage aura le mérite d'être assez méchante et sanglante, mais hélas sa photographie bien trop sombre gâchera en partie l'impact de cette séquence de bon augure.

The last house in the woodsEnsuite, le métrage s'attellera à la présentation de ses deux personnages principaux, Aurora et Rino, un couple dont nous revivrons rapidement quelques instants de bonheur avant de revenir au présent pour voir Aurora désireuse de s'affranchir de son ancien compagnon qu'elle souhaite considérer comme un simple ami et non comme son petit ami, ce qui ne l'empêchera pas de monter en voiture avec Rino (qui la guettait) et de lui faire l'amour une fois qu'ils se seront arrêtés au bord d'une route en apparence déserte. En apparence seulement car un trio de délinquants défoncés à la drogue va surgir et s'attaquer méchamment au couple, pour rouer de coups Rino et commencer à malmener Aurora dans le but évident de la violer, laissant parler une violence sèche et brutale mais quelque part gratuite.

The last house in the woodsIl faudra l'intervention d'un couple passant par là en voiture pour calmer les intentions scabreuses des voyous, puisque l'homme qui viendra prendre la défense de Rino et d'Aurora mettra en fuite leurs agresseurs en sortant un revolver, avant d'inviter les deux tourtereaux à venir se reposer et soigner les plaies de Rino dans leur maison non loin de là. Le métrage, ayant ainsi placé son intrigue, va se poser dans la demeure luxueuse des sauveteurs, Antonio et Clara, pour tout de suite laisser planer des doutes quant aux intentions des hôtes, et notamment Antonio qui se montrera rapidement entreprenant avec Aurora, avant que le métrage ne bascule véritablement dans sa partie horrifique mettant en avant un cannibalisme original pour nous présenter une famille de "freaks" dans la tradition mais hélas quelque peu ridicule au niveau des maquillages guère réalistes, tout en plaçant de manière opportune un retour du trio de délinquants qui va venir perturber les plans de tout ce petit monde de façon violente et destructrice.

The last house in the woodsHélas, le métrage souffrira quand même de son manque d'originalité au niveau d'une intrigue déjà vue et revue, malgré les quelques innovations graphiques impactantes (et notamment ce bambin cannibale forçant ses parents à le ravitailler en chair humaine), pour multiplier les hommages souvent bien faciles (comme cette séquence de repas directement hérités du Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper et revendiquée comme telle, mais la folie visuelle du texan barbu en moins) et les situations très "bis" ou orientées vers le "giallo", le réalisateur s'attardant même dans une séquence à la photographie bleue et rouge tranchant carrément avec le reste du film pour assurer son héritage envers l'œuvre de Dario Argento.

The last house in the woodsMais heureusement, la volonté graphique débordante de l'ensemble viendra en grande partie compenser cette facilité scénaristique pour accumuler les scènes gores franches, entre ces membres sectionnés à la tronçonneuse (cela ne s'invente pas…), ces coups de couteau meurtriers qui ouvriront également les gorges, entres autres abominations visuelles purulentes et jouissives largement étalées devant la caméra, surtout qu'une fois l'intrigue véritablement lancée, le rythme global restera vif pour avancer des situations dynamiques certes bien souvent prévisibles mais parfois aussi audacieuses en n'hésitant pas par exemple à utiliser ce gamin cannibale dans des séquences sanglantes appuyées, et même si le petit "twist" final pourra paraître bien simpliste et même carrément inutile.

The last house in the woodsLes personnages auront une influence grandement mitigée sur l'ensemble, puisque si le couple formé par Rino et Aurora parviendra à gagner un minimum la sympathie du spectateur en étant naturels et crédibles, ce qui rendra leur calvaire à venir un peu plus percutant, aussi bien le couple de tortionnaires et leurs enfants difformes paraîtront bien mal assortis et terne lors de leur apparition pour ne laisser qu'un peu d'ampleur à Clara lors du final. Mais ce manque de charisme ne sera rien comparer à la stupidité crétine des trois voyous qui viendra énerver plus que représenter une menace potentielle par leurs singeries ridicules et leur comportement stupide, laissant encore une fois seul le final venir contrecarrer ce sentiment persistant, au point de laisser quand même le spectateur dans l'expectative quant à l'instabilité volontaire ou involontaire de cette direction d'acteur qui ne prendra de l'envergure que lors du dernier acte, surtout que l'interprétation qui en découlera ne fera que confirmer cette impression en étant au final convaincante. La mise en scène du réalisateur est assez efficace pour coller à l'action, mais cette photographie très sombre viendra quand même nuire parfois à la bonne lisibilité de certaines séquences. Les effets spéciaux, œuvre de l'habitué Sergio Stivaletti, sont largement probants pour multiplier les plans gores réalistes, mais hélas les maquillages des "freaks" seront plus simplistes et pas forcément très crédibles.

Donc, ce The last house in the woods, à défaut d'incarner le renouveau du cinéma horrifique italien, apportera son lot d'atrocités bien étayées en dépit d'un script pas franchement novateur !

The last house in the woodsLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image parfois granuleuse, guère arrangée par cette photographie sombre récurrente, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale pas forcément toujours adaptée mais originale et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale italienne ou en version anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnols.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un long et intéressant making-of explicatif sur les différentes étapes du projet au travers d'images du tournage et d'interviews de membres de l'équipe du film, un court métrage très sympathique et grinçant du réalisateur, ainsi que la bande-annonce du film, accompagnée par celles d'une flopée d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient suivre le calvaire gore de ce couple bien malchanceux, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1261 mots par nicore, 1534 vues • 1 r�action

01.01.09

15:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Australia
Réalisateur : Baz Lurhmann
Avec : Nicole Kidman, Hugh Jackman, ...
Durée du film : 2h35
Date de sortie en salles : 24 décembre 2008

Par Emmanuel Pujol

7 ans, c’est long, très long même… C’est le temps qu’il aura pourtant fallu à Baz Luhrmann, le baroque et exubérant réalisateur australien, pour nous transporter du Moulin Rouge décadent et bohème de la fin du 19eme siècle au bush australien à la veille de la seconde guerre mondiale.

Le film, lui, ne perd pas une seconde pour nous plonger immédiatement dans une atmosphère digne des grands films de l’âge d’or hollywoodien et annoncer sans ambiguïté l’ambition démesurée de Baz : offrir un spectacle généreux, une romance « bigger than life », un mélodrame pleinement assumé pendant près de 3h. L’ouverture avec carte du monde cartoonée, présentation des enjeux en voix off par un jeune aborigène et rythme effréné digne des meilleurs Howard Hawks met l’eau à la bouche.

Et, dans sa première partie, Australia répond globalement aux attentes : paysages superbes et mis en avant avec un souci maniaque du détail qui confine à la déclaration d’amour pour les terres sauvages australes ; héros stéréotypés mais sympathiques - un « lonesome » cow-boy, une aristocrate coincée, un enfant aborigène tous regroupés à Faraway Downs, sorte d’auberge espagnole d’éclopés et de sans grades perdus au milieu de nulle part ; quête initiatique sous forme de défi impossible - convoyer un troupeau sur des kilomètres et des kilomètres de régions désertiques. Le rythme est enlevé, les bons mots fusent, l’émotion et l’action sont habilement mêlées, rien ne manque. Même pas les plans caricaturaux et excessifs tel ce ralenti interminable sur le torse nu, musclé et mouillé d’Hugh Jackman, réduit à cet instant précis à un simple et pur corps…

Mais une fois l’expédition arrivée saine et sauve après moult péripéties (oups pardon, vous ne vous en doutiez pas !) à bon port, le scénario commence sérieusement à patiner et il reste encore plus d’une heure. Le tournant du film est facile à retenir, c’est un non évènement en soi : Hugh Jackman s’est rasé. A partir de là, le scénario sombre dans un pathos mielleux, renforcé par des violons omniprésents. C’est bien simple, Darwin (la ville, pas le scientifique !) bombardé par les Japonais, on se croirait presque dans Pearl Harbour - et ce n’est pas un compliment. Pire, le dernier quart d’heure est interminable tant le film accumule les fausses fins et hésite entre happy end et drame. Sans dévoiler l’issue finale, on est quand même sidéré de voir un réalisateur qui a su à ce point maîtriser son image et son récit jusque là s’embourber dans un tel sentimentalisme gluant. Faute avoué à demi pardonnée, Baz Luhrmann a confessé avoir écrit 6 fins différentes et en avoir tourné au moins deux, voire trois. C’est vrai, autant rester mystérieux, la réponse sera –évidemment- dans le DVD version collector, il faut bien vendre et vivre (ou si vous préférez, business is business même au pays des kangourous).

Pour accentuer la filiation d’Australia avec les grands classiques américains, Baz Luhrmann a choisi comme mélodie récurrente du film le fameux « Over the Rainbow », thème du Magicien d’Oz de Victor Fleming (également réalisateur du mélodrame définitif, Autant en emporte le vent auquel Australia fait aussi référence). Au début, c’est sympa, ça rappelle de bons souvenirs. Au bout de dix fois, on en peut plus surtout que l’air est souvent massacré, chanté faux ou joué à la hache… pardon à l’harmonica.

Comment ne pas non plus être agacé par le traitement simpliste de la question dramatique et épineuse de la Génération volée, ces métisses enlevés à leur famille et placés en orphelinats ou dans des missions catholiques afin de protéger la « pureté » de la race australienne. Même si le film a le mérite de rappeler ce pan peu glorieux de l’histoire australienne, il le fait avec un ethnocentrisme condescendant au final assez pesant et ressemblant au traitement du « bon sauvage » chez Voltaire. Et pourtant Brandon Walters est terriblement attachant dans la peau de l’enfant aborigène pour son premier rôle au cinéma. Le rôle de son grand père est lui plus anecdotique et surtout sa présence « magique » est par trop répétitive. Le thème de la culture aborigène avec ses traditions et ses rites mystiques avait été abordé de manière autrement marquante et remarquable en 1981 dans La dernière vague de Peter Weir.

Dernier point négatif du film, la performance outrancière d’une Nicole Kidman méconnaissable passant du rire aux larmes dans une hystérie non contagieuse. Décidément, le Botox fait des ravages à Hollywood. Après avoir défiguré Meg Ryan, la chirurgie esthétique fige la glaciale Nicole tout en lui gonflant les lèvres. Le résultat est effrayant en gros plans, âmes sensibles s’abstenir. Cela ne facilite d’ailleurs pas la crédibilité de la romance entre les deux héros déjà fortement entamée par le peu d’ardeur déployée lors des rares scènes de baisers (du bout des lèvres) et de sexe (chaste, chaste, chaste…)

Au final, que retenir de ce film fleuve s’inscrivant dans une tradition perdue du mélo sans complexe ? Probablement que si la dernière heure avait été à la hauteur de la première partie épique, nous aurions tenu là le film de cette fin d’année. En lieu de quoi, nous avons certes un spectacle idéal pour tenir tranquille les bambins et les grands parents avant le réveillon de Noël (le film sort justement le 24 décembre) mais qui souffre de l’ambition démesurée de son réalisateur. Morale de cette histoire : à vouloir en faire toujours plus, on finit par en faire simplement trop. Même si le grandiose (clinquant) est incontestablement au rendez-vous, même si les décors sont somptueux, même si Luhrmann est un fabuleux faiseur, attention tout de même à l’indigestion de pathos et de bons sentiments…

Permalien 1102 mots par Emmanuel, 1402 vues • 4 retours

Janvier 2009
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << < Courant> >>
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30 31  

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Cat�gories

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 13

powered by
b2evolution