19.01.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The woods have eyes

Après la colline qui avait des yeux chez Wes Craven et chez Alexandre Aja, c’est au tour des bois avec ce The woods have eyes au titre facile qui cache un "survival" basique sans réelle saveur et en plus régulièrement invraisemblable dans ses situations.
Le script envoie dans une forêt un groupe de jeunes gens partis à la recherche de la cabane d'un prétendu meurtrier issu d'une légende,mais qui se révélera être bien réel pour prendre en chasse le petit groupe, accompagné de ses deux fils.

The woods have eyesD'entrée, le métrage va nous présenter une partie de ses personnages principaux, Carmin et son frère Ernie, circulant en voiture avec Louis pour se rendre au camp d'été où ils doivent retrouver leurs parents, amis et la petite amie de Carmine, Dannie. Tout ce petit monde va se mettre en ordre de bataille pour une mise en situation terriblement commune et parfois bien affligeante dans ses développements essayant vainement d'arracher un sourire au spectateur (la séance de voyeurisme des jeunes regardant les demoiselles prendre une douche commune et interrompue par Carmine, par exemple), tout en revendiquant sans vergogne les clichés du genre, notamment avec ce feu de camp qui servira de prétexte à nous assener l'histoire de Cappy et de sa maudite cabane perdue au fond des bois, puisque ce Cappy, légende du cru, aurait la mauvaise habitude de décapiter ses victimes et d'accrocher leurs têtes tels des trophées de chasse. Alors bien sûr, quand le fils du propriétaire du camp, Joe, va proposer à Carmine d'effrayer les plus jeunes en leur montrant une maisonnette perdue dans la forêt qu'il a découvert quelques temps auparavant, celui-ci va organiser une randonnée le lendemain sans donner de but ni à son frère, ni aux autres.

The woods have eyesLa première partie de cette balade en forêt va laisser l'opportunité au réalisateur de tester quelques fausses alertes plutôt éculées lorsque Carmine et Joe vont se moquer de leurs camarades, mais les choses sérieuses ne vont pas tarder à commencer lorsque, arrivés devant cette cabane, Joe, voulant faire le malin, va s'en approcher pour être agrippé et emporter à l'intérieur par Clem, un lourdaud simple d'esprit que nous aurons auparavant vu à l'œuvre puisqu'il n'aura rien trouvé de mieux à faire que de tuer involontairement une demoiselle avec laquelle il voulait "s'amuser". Ensuite, le métrage va gentiment tourner en rond pour suivre la fuite des survivants du groupe, pourchassés par Clem, son frère bodybuilder Lukie et leur père, Cappy, un homme hirsute au look de bûcheron, dans une forêt qui semblera bien vaste tout en étant porteuse de petits pièges classiques.

The woods have eyesHélas, l'intrigue va se montrer sporadiquement ridicule dans ses rebondissements, avec des invraisemblances éhontées, comme cette facilité qu'auront les fuyards pour se cacher de leurs poursuivants derrière des arbres, sous des branches, laissant passer à côté d'eux des chasseurs expérimentés utilisant même leur odorat pour flairer leurs proies, ramenant de fait ces individus à un état quasiment sauvages. Et certaines situations pourront paraître également bien incohérentes, (alors que le film dit s'inspirer des faits réels…) comme ces retours à la cabane de Cappy trop réguliers pour les fuyards, mais le summum sera atteint lorsque le shérif et des membres de la Garde Nationale vont se mettre à la recherche des jeunes, le tout dans un silence de cathédrale, au lieu d'appeler les disparus et de crier leurs noms comme il semblerait évident de le faire. Et la décence empêchera d'évoquer pleinement l'issue finale du combat entre Carmine et Cappy, risible avec ce piège trop voyant, pour laisser en plus le métrage s'achever sur un twist extrêmement simpliste et flirtant avec la stupidité, puisque le métrage n'en avait absolument pas besoin.

The woods have eyesSi on rajoute à cela des effets sanglants plus que discrets et pas toujours réalistes, on pourrait laisser croire que ce The woods have eyes est complètement raté, mais non. En effet, malgré son intrigue mitigée, l'ensemble se suivra sans trop de difficulté grâce notamment à une interprétation qui tentera avec une certaine réussite de donner de l'ampleur et de la grandiloquence à certains temps forts du film (et surtout les réactions des jeunes après la mort de chacun des leurs qui seront dramatiques et presque poignantes), tandis que le trio d'assassins, à défaut d'être véritablement inquiétant (en partie à cause d'une origine de leur trouble définitivement classique et insipide), sera quand même impactant et notamment ce Cappy plus que massif et sombrant au fur et à mesure que l'intrigue va avancer dans une folie de plus en plus profonde (il n'y aura qu'à entendre ces phrases qu'il va répéter sans fin lors de la toute dernière partie du film), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation de qualité malgré les stéréotypes évidents des personnages. En plus, le métrage sera parcouru d'un bon rythme, ne laissant pas de temps morts s'installer une fois l'action mise en place, grâce à une mise en scène du réalisateur qui saura en outre utiliser à bon escient ses effets de caméra subjective, mais utilisera parfois de travers ses plans cadrés au niveau des yeux des personnages. Enfin, les quelques effets gores du film seront régulièrement probants, même si leur crédibilité sera parfois mise à mal, avec par exemple cette tête fraîchement décapitée d'où ne coulera qu'un tout petit filet de sang.

Donc, ce The woods have eyes ne marquera en aucun cas les esprits mais supportera facilement une vision grâce à quelques aspects positifs pas complètement noyés dans le marasme de son script.

The woods have eyesLe DVD de zone 1 édité par Echo Bridge Home Entertainment avancera une image nette ne devenant que quelque peu granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale renforçant efficacement les temps forts du film, le métrage n'étant ici proposé que dans sa version originale anglaise, sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un très court making-of anecdotique ne dévoilant que les dessous d'une seule séquence, ainsi qu'un bêtisier bien plus consistant nous faisant partager la bonne humeur ayant régné sur le tournage, et quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette famille de chasseurs dégénérés, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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