06.06.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Mark_of_the_devil

Œuvre à la réputation sulfureuse ayant profité de la notoriété du Grand inquisiteur de Michael Reeves pour se monter, ce Mark of the devil (connu en France sous le titre peu recherché de La marque du Diable) abuse de son intrigue liée à l’Inquisition et ses dérives pour accumuler les séquences de tortures parfois graphiques et douloureuses de manière volontaire et esthétique.
Le script suit l’arrivée d’un nouveau juge de l’Inquisition et de son assistant dans une bourgade jusque là livrée à un chasseur de sorcières vil et brutal.

Mark_of_the_devilDès sa première séquence, le métrage va avancer toute l’horreur et sauvagerie d’Albino, le "witchfinder" médiéval d’une région jamais située géographiquement, qui va lâcher ses hommes sur un convoi de nonnes, pour une brève attaque au caractère sexuel sous-entendu, avant de nous faire suivre l’exécution publique de deux jeunes femmes accusées de sorcellerie qui finiront brûlées sur le bûcher tandis qu’un homme nu sera recouvert d’un produit gluant et de plumes avant d’être lâché dans la foule qui s’amusera à le poursuivre et qu’un petit laïus littéraire revienne sur les méfaits de l’Inquisition en Europe.

Mark_of_the_devilEnsuite, le métrage va nous présenter ses principaux personnages, Christian, le disciple du nouveau juge devant arriver sous peu dans la ville, qui va annoncer cette nouvelle dans la taverne locale à Albino, provoquant sa fureur, alors que Vanessa, la jeune serveuse de l’endroit semblera s’intéresser de près au nouvel arrivant. Un peu plus tard, Albino cherchera à s’assurer les faveurs de la demoiselle et devant son refus violent, il cherchera à la faire passer pour une sorcière et commencera à la torturer, soi-disant pour trouver des preuves de sa culpabilité, et seule l’arrivée de Christian la sauvera provisoirement, celui-ci l’emmenant passer la nuit au château attribué au futur nouveau juge.

Mark_of_the_devilCette mise en place de l’intrigue sera éminemment soignée, aussi bien pour la séquence d‘exécution publique qui plantera le décor du métrage dans un souci historique qui ne se relâchera jamais par la suite, que pour mettre en avant les protagonistes, et notamment ce Albino terriblement graphique avec son faciès détruit cohabitant parfaitement avec la bestialité intérieure de ce personnage sûr de lui et de son autorité absolue. Par contre, la bluette naissante entre Christian et Vanessa restera bien fade et n’offrira rien de bien passionnant, même si le réalisateur essaiera de donner à cette sous intrigue un soupçon d’humour avec la naïveté dans l’attitude de Vanessa, notamment lors de la scène du repas dans la château.

Mark_of_the_devilL’intrigue introduira alors Lord Cumberland, le nouveau juge fraîchement débarqué (lors d’une séquence réussie créant instantanément une tension autour du personnage), qui s’opposera bien entendu à Albino et tentera d’instaurer un semblant d’ordre et de discipline dans le traitement des procès des personnes suspectées de sorcellerie, pour finalement se montrer aussi dépravé que son opposant, malgré les apparences, et imposer la torture pour faire avouer les suspects, dont Vanessa, qu’Albino aura réussi à faire enfermer, au grand désespoir de Christian, partagé entre son dévouement à son maître et son amour pour la jeune femme.

Mark_of_the_devilCette partie du métrage se montrera particulièrement graphique pour avancer les nombreuses tortures mises en œuvre par lord Cimberland, entre écartèlement, brûlures au fer rouge en gros plan, et bien sûr la séquence culte d’arrachage de langue, sans oublier de multiples coups de fouet et autres sévices qui seront bassement infligés à divers personnages dont la dévotion au Malin sera bien peu avérée, avec ce couple accusé de connivence avec le Démon pour avoir uniquement utilisé des marionnettes trop réalistes aux yeux des inquisiteurs, ou encore ce jeune homme accusé d’être possédé, alors qu’en fait ce sera une sombre histoire se spoliation qui motivera son emprisonnement, amenant de petites sous intrigues hélas bien rapides et floues, qui alimenteront l’ensemble jusqu’à la désobéissance de Christian contre son "maître" qui conduira à une révolte des paysans locaux contre l’inquisiteur dont le château sera envahi pour un final dramatique à l’ironie du sort nihiliste.

Mark_of_the_devilAu-delà des scènes de tortures volontaires, le réalisateur Michael Armstrong et son comparse pour l’occasion Adrian Hoven (habituellement acteur pour le genre et ici co-réalisateur et co-auteur du script avant de signer la fausse suite du film, connue chez nous sous le titre La torture) soignera également les décors et la reconstitution historique nécessaire pour donner de l’impact à son propos, en peaufinant les moindres détails pour une crédibilité de tous les instants, mais par contre, ce sera au niveau de l’interprétation que le bas blessera quelque peu. En effet, si Reggie Nalder offrira de façon probante son physique spécial pour une prestation remarquable et que Herbert Lom sera impériale en nouvel inquisiteur strict, on ne pourra pas en dire autant d’Udo Kier et surtout d’Olivera Vuco, bien futile et parfois presque agaçante.
La mise en scène du réalisateur est plutôt basique et les quelques fulgurances (l’arrivée de Lord Cumberland, par exemple) sont largement ternies par des impairs dans les cadrages (en cadrant par exemple trop régulièrement les personnages au niveau des yeux).
Les effets spéciaux sont probants, réalistes et deviennent douloureux dans les sévices et les tortures infligées, mais si aujourd’hui, ces plans sanglants pourront paraître assez inoffensifs en ne versant pas quand même dans la surenchère.

Donc, ce Mark of the devil illustrera de façon jouissive et graphique son thème propice à de multiples dérives sanglantes, tout en ne s’épargnant pas hélas quelques maladresses quelque peu gênantes.

Mark_of_the_devilLe DVD de zone 0 édité par Blue Underground avancera une image claire, alors que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale adaptée, le métrage n’est par contre ici disponible qu’en version anglaise, sans aucun sous-titrage de disponible.
Au niveau des bonus, cette édition proposera des interviews des principaux interprètes qui reviendront sur le film de façon globalement intéressante (avec par exemple l’évocation de la fin alternative surnaturelle), la bande-annonce d’époque accompagnée par plusieurs spots radios, ainsi qu’une galerie de photos largement impressionnante en se déclinant en dix chapitres (affiches, photo de la scène finale alternative, clichés du tournage, jaquette des éditions vidéos du film, etc…).

Pour ceux qui voudraient se plonger dans cette évocation "historique" très graphique, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

Permalien 1185 mots par nicore, 2827 vues • R�agir

Pingbacks:

Cet article n'a pas de Pingbacks pour le moment...

Article pr�c�dent: Critique DVD Zone 1 : Fronti�re(s)Article suivant: Les chiffres du box office de la semaine 22

Novembre 2018
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << <   > >>
      1 2 3 4
5 6 7 8 9 10 11
12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25
26 27 28 29 30    

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Cat�gories

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 17

powered by
b2evolution