09.01.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Devil hunter

Alors qu'il semblera au premier abord faire partie de la vague de "films de cannibales" ayant surfé sur le succès du terrible Cannibal holocaust de Ruggero Deodato, ce Devil hunter parviendra à s'en démarquer grâce à son intrigue différente, mais ne restera qu'un film de "commande" pour le prolifique réalisateur Jess Franco guère impliqué.
Le script envoie sur une île quelques malfrats ayant enlevé une starlette pour y attendre la rançon demandée, mais ce sera sans compter sur la présence sur place d'une tribu idolâtrant une créature cannibale.

Devil hunterL'entame du métrage va suivre en parallèle une demoiselle courant dans la jungle, poursuivie par des indigènes et l'arrivée d'une starlette en ville où elle se prêtera de bonne grâce à une séance de photos pour quelques paparazzis avant de rejoindre son hôtel pour se relaxer dans un bain, tandis que la première jeune femme sera attrapée par ses poursuivants pour être solidement attachée à un arbre, guettée par une créature humanoïde souffrant d'une étrange maladie des yeux qui va bien vite venir s'affairer sur sa proie pour lui arracher le cœur, tout en nous laissant découvrir que les indigènes l'ayant capturé vouent un culte à ce monstre colossal au travers des gesticulations d'une prêtresse à moitié nue autour d'une sorte de totem représentant la créature.

Devil hunterPlutôt efficace, le début de film le sera grâce à l'utilisation d'une caméra subjective floue pour se mettre à la place de la chose épiant les préparatifs de son futur festin, couplée à une partition musicale faite de hurlements gutturaux vraiment impactants. Mais ensuite, l'intrigue va délaisser quelque peu cette ambiance pour suivre l'enlèvement de Laura, la starlette par des individus qui vont alors prendre position sur une île en attendant la rançon demandée au mécène de Laura, celui-ci comptant faire de la demoiselle la nouvelle star des années quatre-vingt et donc presque prêt à payer les six millions de dollars réclamés. Pour ce faire, il va engager un aventurier, Peter Weston, à qui il va confier l'argent pour ramener la fille mais également si possible la rançon contre une confortable commission. Basique et sans saveur, cette mise en place de l'intrigue ne sera pas franchement palpitante même si Jess Franco s'amusera à dresser le portrait d'une série de personnages pittoresques et notamment ce mécène n'ayant strictement rien à faire de la vie de sa protégée et pensant uniquement aux dollars investis pour en faire une future star.

Devil hunterPeter va donc se rendre sur l'île avec un compagnon pilotant son hélicoptère pour espérer doubler les truands avec de faux billets lors de l'échange, mais bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu et les différents personnages vont se retrouver éparpillés dans la jungle, à la merci des indigènes à la recherche de demoiselles à offrir en sacrifice à leur dieu, qui lui aussi va se mettre en tête de décimer une bonne partie du casting, féminin si possible, laissant alors le métrage s'installer dans une seconde partie plus dynamique, quelque peu érotique et vaguement sanglante, mais surtout porteuse de situations souriantes au second degré.

Devil hunterEn effet, Jess Franco va laisser une certaine incohérence régner sur l'ensemble du métrage pour faire s'enchaîner les rebondissements de manière opportune mais en même temps répétitifs, tout en accumulant les scènes involontairement comiques (les galipettes de Peter pour échapper aux balles, par exemple, ou encore le combat final avec la créature) et des dialogues fumeux "excellents" qui auront de quoi rendre perplexe le non-initié aux habitudes du réalisateur. Mais cela n'empêchera pas le film de se montrer parfois efficace, notamment lors des séquences mettant en avant ce colosse se baladant à poil dans la jungle, avec toujours ces plans en caméra subjectif et cette musique faite de hurlements, surtout que le monstre aura la bonne idée de se montrer parfois violent et d'attaquer les protagonistes par surprise, comme ce couple en plein ébat sexuel dans un bateau, offrant au passager quelques petits plans gores certes timides et basiques, mais assez probants.

Devil hunterFidèle à ses habitudes, Jess Franco avancera également un érotisme bien présent tout au long du métrage, dénudant à foison ses jeunes et jolies actrices sans justification (la demoiselle du bateau), quant il n'imposera pas des caresses sensuelles lors de la préparation des futures sacrifiées ou suivra de très près les danses de la prêtresse locale, puisqu'en effet, le réalisateur multipliera les gros plans sur les fessiers et sur les entrejambes des jeunes femmes de manière ostensible, mais cet érotisme demeurera néanmoins assez sage il n'ira pas bien loin en se contentant de mettre largement en avant le physique généreux des jeunes actrices du film.

Devil hunterLes différents personnages resteront quand même stéréotypés pour devenir ainsi superficiels et seul le personnage principal, cet aventurier nonchalant et risque-tout arrivera à avoir un peu d'attrait aussi bien grâce à ses répliques décalées que par son comportement et sa facilité dans l'action (comme lorsqu'il escaladera une falaise avec une aisance hors du commun), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation parfois en roue libre mais pouvant compter sur la présence d'Al Cliver (vu dans pas mal de films de Lucio Fulci) pour assurer un minimum, alors que les actrices pourront essentiellement jouer de leur physique pour se faire apprécier. La mise en scène de Jess Franco peinera quand même à offrir un véritable rythme au métrage, malgré le réveil de la seconde partie, mais placera des scènes convaincantes lorsque la créature interviendra. Les effets spéciaux sont mitigés, assez réussis pour les petits plans sanglants du film mais n'avançant qu'un maquillage vraiment aléatoire pour représenter le faciès du monstre.

Donc, ce Devil hunter se suivra facilement pour les amateurs du réalisateur par son humour bien souvent involontaire mais plus que souriant au second degré, mais risquera d'ennuyer quelque peu les autres !

Devil hunterLe DVD de zone 0 anglais édité par Severin Films avancera une image terne ne laissant presque jamais ressortir les couleurs vives, tout en étant parfois floue (en dehors bien sûr des effets volontaires de Jess Franco), tandis que la bande-son sera plutôt convaincante, avec une partition musicale largement efficace et des bruitages décalés, le métrage étant ici proposé en version anglaise sous-titrée, mais aussi en version française.
Au niveau des bonus, on pourra suivre uniquement une interview de Jess Franco, toujours intéressante par les tirades spécifiques du sympathique réalisateur, que l'éditeur a eu la bonne idée de sous-titrer (en anglais !).

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film de "jungle" souriant et dénudé, le DVD de zone 0 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1195 mots par nicore, 1193 vues • R�agir

Pingbacks:

Cet article n'a pas de Pingbacks pour le moment...

Article pr�c�dent: Critique DVD Zone 1 : Amateur porn star killerArticle suivant: Les zombies nazis de Outpost d�barquent en DVD

Septembre 2019
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << <   > >>
            1
2 3 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
30            

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Cat�gories

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 19

powered by
b2evolution