Archives pour: 2009

30.12.09

10:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Doghouse

Pour son troisième long métrage (après notamment le très sympathique Evil aliens), le réalisateur anglais Jake West persévère dans la comédie horrifique décapante avec ce Doghouse qui brillera par son humour incorrect, son action virevoltante surfant sur un aspect sanglant omniprésent et plus que jouissif pour ainsi offrir à son spectateur un moment de pur délire jamais répétitif en sachant renouveler ses situations régulièrement.
Le script va laisser une bande d’amis se retrouver pour un week-end qu’ils prévoyaient festif dans un bled paumé, mais hélas pour eux, une fois arrivés sur place ils vont découvrir que toutes les femmes du village se sont transformées en des zombies aussi débiles que sanguinaires.

DoghouseD'entrée, le métrage va s'attacher à nous présenter séparément par de brèves séquences chacun des principaux personnages se préparant à se retrouver pour partir ensemble en week-end, en les mettant si possible en conflit avec le sexe faible, que ce soit une petite amie récalcitrante à cette idée ou encore une rencontre d'un soir rancunière, pour de la sorte avancer d'emblée les traits de caractère et le profil de chacun, comme Matt, ce geek tenant une boutique de bande-dessinées et autres jouets d'horreur et de science-fiction. Le but de ce week-end étant de remonter quelque peu le moral de Vince, abattu par son récent divorce, en l'emmenant à Moodley, un village perdue au milieu de nulle part où l'un d'eux y a un pied à terre mais étant surtout intéressant parce que les femmes y sont quatre fois plus nombreuses que les hommes, offrant ainsi l'espoir à chacun de pouvoir se payer du bon temps au pub local.

DoghouseCette présentation des protagonistes mettra en outre en évidence le côté macho plus ou moins évident de chacun tout en étant visuellement rythmée et vive, en introduisant notamment un arrêt sur image le temps d'avancer le nom de chacun dans un style proche du "comic book". Les retrouvailles se feront dans un pub le temps de quelques vannes toujours machistes et avançant l'esprit rebelle du groupe et notamment de Neil, un dragueur invétéré irrévérencieux et provocateur. Hélas pour eux, la personne devant les emmener jusqu'à leur destination à bord du van loué avec chauffeur sera une jeune femme largement attirante, ce qui calmera quelque peu leurs ardeurs tandis qu'ils vont prendre la route de Moodley, réputé donc pour abriter quatre fois plus de femmes que d'hommes.

DoghouseMais ce sera un endroit vidé de toute vie humaine qu'ils vont découvrir alors qu'ils vont se séparer en plusieurs petits groupes, certains commençant par aller inspecter le bar local, tandis que Matt ira reluquer la devanture d'une boutique de sorcellerie. Le métrage installera alors un climat d'attente largement prenant, en plaçant ici ou là des indices de mauvaise augure, telle cette empreinte de main ensanglantée sur un mur, tandis que Neil entendra dans les toilettes du bar une personne vomir tripes et boyaux, jusqu'à ce que la vérité éclate dans une furie dantesque avec l'apparition de ces femmes zombifiées qui bien entendu vont se mettre à pourchasser Neil et ses amis dans tous les coins de la ville.

DoghouseJake West arrivera de fait à donner une originalité probante à ses zombies au féminin puisque chacune d'elles aura une spécificité souvent liée à un métier, avec par exemple cette coiffeuse armée de deux paires de ciseaux, tandis qu'une autre, habillée en mariée sera armée d'une hache, pour ensuite avancer aussi bien une dentiste qu'une sorcière affublée d'une épée ou encore une énorme ménagère ventripotente gargantuesque. Leur démarche mal assurée mais plutôt rapide et cadencée offrira un style et un graphisme inédit qui continuera d'enjoliver l'intrigue, sans oublier bien sûr leur capacité à faire n'importe quoi et éventuellement même à s'entredéchirer pour une proie, symbole ultime de la bêtise féminine ici exacerbée avec humour par le réalisateur.

DoghouseMais l'intrigue se proposera aussi rapidement de donner une explication à cette mutation ne touchant que les femmes, au travers d'une expérience militaire ayant mal tournée et dont nous découvrirons l'univers de manière très graphique pour ainsi adjoindre au groupe un soldat bien esseulé et ne pouvant pas apporter une grande aide. Et contrairement à ce que l'on pouvait craindre, l'intrigue, une fois installée, parviendra à rebondir systématiquement à chaque nouvel événement sans jamais s'enliser dans la redite, pour isoler les personnages dans différents lieux propices à des situations comiques démentielles et parfois même référentielles (avec une prédilection pour le western) et faire preuve d'une imagination débordante pour enchaîner les gags régulièrement macabres et autres situations délirantes ouvertement jouissives.

DoghousePour donner un second souffle à l'intrigue, une seconde vague de mutation ira encore enlaidir les zombies, mais surtout les rendre encore plus menaçants en leur ôtant cette bêtise et en les rendant bien plus agiles, ce qui occasionnera la mort de certains des personnages, pas forcément ceux attendus, tandis que le métrage continuera d'exploiter chacun de ses éléments pour se renouveler dans la bonne humeur sans jamais laisser le spectateur s'appesantir sur les faits, même lorsque des protagonistes infiniment attachants seront malmenés jusqu'à la mort par les zombies. Et que dire de cette "morale" définitivement incorrecte qui verra Vince surmonter sa douleur et mettre fin à son asservissement à la gente féminine lors d'un discours qui risquera fort de déplaire aux spectatrices n'ayant pas un solide sens de l'humour.

DoghouseBien entendu, l'aspect comique sera largement présent, aussi bien dans des dialogues excellents et souriants que pour s'appuyer sur les péripéties et les rendre régulièrement complètement délirantes et savoureuses (les balles de golf), tout en imprégnant l'ensemble du film d'un humour de tous les instants qui en plus viendra également rejoindre l'aspect horrifique qui ne sera pas le moins du monde oublié ou minimisé. En effet, Jake West va très souvent verser dans un gore franc, direct mais toujours souriant et guidé par l'humour des situations, avec des dégâts infligés aux zombies qui resteront originaux (toujours ces balles de golf…) et motivés par une volonté provocatrice parfois très (trop ?) flagrante.

DoghouseLes personnages arriveront sans mal à devenir quasiment instantanément attachants, avec cette crédibilité et ce naturel aussi vivifiant que réaliste bien entendu épaulé par un sens de l'humour dont chacun fera preuve, l'ensemble étant en plus servi par une interprétation impeccable, Danny Dyer en tête. La mise en scène de Jake West sera toujours aussi vivante et dynamique pour donner un rythme fou à l'ensemble tout en osant des plans et cadrages originaux et bien ancrés dans le contexte délirant du film. Les effets spéciaux sont ici largement probants, volontaires et efficaces pour s'adonner à un gore expansif et généreux qui restera malgré tout souvent réaliste bien que flirtant quand même régulièrement avec une outrance décapante, les maquillages des zombies étant eux aussi excellents, graphiques et originaux.

Donc, ce Doghouse avancera un spectacle incroyablement "fun", décomplexé, souriant jusqu'au délire qui devrait logiquement ravir et enthousiasmer les amateurs !

DoghouseLe DVD de zone 2 anglais édité par Sony Pictures avancera une image nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera franchement efficace grâce à une partition musicale endiablée et collant parfaitement avec l'esprit du film, celui-ci étant ici proposeé dans sa version anglaise, avec des sous-titre anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique et décontracté making-of qui donnera la parole aux membres de l'équipe du film pour également revenir sur les nombreux effets spéciaux et leur création, trois scènes coupées dont une amusante et surprenante attaque, un long bêtisier montrant bien la bonne humeur ayant régné sur le tournage, deux bandes-annonces alternatives, deux spots-tv, une conséquente galerie de photos de clichés du film et de magnifiques dessins de pré-production.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces excellents et humoristiques zombies au féminin, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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29.12.09

10:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le prix du danger
Réalisé par : Yves Boisset.
Sortie au cinéma le : 26 janvier 1983
Avec : Gérard Lanvin (François Jacquemart), Michel Piccoli (le présentateur de l'émission), Bruno Cremer (le patron de la chaîne de télévision), Marie-France Pisier (la productrice Florence Balard), Andréa Ferreol (Maître Elizabeth Worms).

Par Nicofeel

Réalisé par Yves Boisset, auteur du remarquable Dupont Lajoie, Le prix du danger est un film d'anticipation qui passe rarement sur nos chaînes télévisées.
Et pour cause. Le constat du film sur la fascination qu'engendre le Quatrième pouvoir (les médias, ici précisément la télévision) et sur les méthodes employées pour obtenir de l'audimat est tout bonnement abominable.
Avec plus de 20 ans d'avance, Yves Boisset critique tout un système où les seuls buts sont l'obtention du pouvoir et de l'argent. Le cinéaste a l'intelligence de ne pas donner de limite géographique à son action. On sait simplement qu'elle se déroule en Europe. Comme à cette époque le dollar était la monnaie unique de référence (l'euro n'étant apparu qu'en 1999), le réalisateur a logiquement choisi d'évoquer dans son film cette monnaie. Sur le plan de la géographie économique, Le prix du danger est donc un film mondial.
Mais avant de se livrer à toute analyse, quel est le synopsis de ce film ? Dans un futur proche, la chaîne CTV atteint un audimat record (on parle de 100 millions de téléspectateurs au début du film) grâce à son jeu Le prix du danger. Le concept de l'émission est simple : une personne, qui est choisie par les producteurs du jeu, consent de participer à ce jeu où il s'agit de survivre pendant 4 heures (durée de l'émission) à différentes embûches. Si le participant s'en sort indemne, la chaîne CTV lui remettra un chèque d'un million de dollars. Les deux premières émissions du prix du danger se sont soldées par la mort du candidat. La troisième émission va être celle de notre référent, un homme du peuple, François Jacquemart. Il est interprété par un Gérard Lanvin qui joue là le rôle de sa vie. Car l'acteur a eu la chance d'obtenir le rôle principal d'un film prémonitoire, où tout est devenu spectacle.

Les téléspectateurs, qui s'ennuient dans leur quotidien, sont à la recherche de sensationnel. La morale n'a plus cours. On se croirait revenu aux temps des gladiateurs avec des combats où la mort est banalisée. La mort n'est finalement que l'apothéose d'un spectacle malsain. Pourtant, la chaîne CTV rend ce spectacle « normal ». Comme le dit le directeur de la chaîne CTV, interprété par un Bruno Crémer dans un sacré rôle de salaud, où son unique but est l'audimat de son émission (en gros tous les coups sont permis, quitte à aider le héros en difficulté pour maintenir l'audimat à son point haut) : « dans un monde de dingue, il faut donner de la folie aux gens ».
Et à ce niveau là c'est du haut niveau. Car ce jeu qui joue avec la vie des gens est horrible dans son concept. On semble arrivé à un point de non retour. Préfigurant nos émissions poubelle de télé réalité, le film ne peut a priori pas faire pire. Et il est même très dangereux car il faut bien voir qu'il y a dans le cadre de ce jeu des courses-poursuite en pleine ville. Des innocents pourraient être blessés.
S'il est d'un cynisme certain, le film fait également peur. Il confirme par exemple l'idée selon laquelle l'opinion publique peut être facilement manipulable. Le présentateur du prix du danger, interprété par un Michel Piccoli complètement amoral et baratineur, prouve cette idée.
Michel Piccoli, dans le rôle de Malère, souffle le froid et le chaud suivant les directives de sa direction : « chers amis, chers téléspectateurs [...] quel spectacle, quelle émotion. »
Là où le film fait aussi très fort, c'est qu'il n'hésite pas à évoquer des liens étroits entre la politique et la télévision. Tout est lié. Au début du film, une femme qui travaille sur le jeu Le prix du danger dit clairement que « la chaîne peut compter sur un appui discret mais efficace du gouvernement. » Pour sa part, Marie-France Pisier évoque dans le film ses jeunes d'études où elle se berçait d'illusions : « je rêvais d'une télévision qui serait indépendante des pouvoirs. » Autant dire qu'une telle remarque dans un film ne peut pas passer inaperçue et est une véritable charge contre le gouvernement et les médias.
Mais le film va toujours plus loin. Il laisse ainsi supposer que les droits de recours face aux ignominies du jeu Le prix du danger sont finalement réduites à néant, puisque comme l'indique une personne qui travaille à la chaîne CTV sur ce jeu : « De toute façon, nous contrôlons plusieurs membres de la commission. »
Michel Piccoli va même encore plus loin dans les déclarations. Pour lui, ce jeu est nécessaire car « il y a va de l'intérêt national. Je soulignais au ministre du chômage l'effet de diversion provoqué par nos deux premières émissions. Pendant qu'ils se passionnent pour le prix du danger nos 5 millions de chômeurs oublient de descendre dans la rue. » La télévision n'est pas vraiment vue sous un jour agréable. Elle aurait un effet sur les masses en les neutralisant dans leurs éventuelles volontés de réaction. Cette démonstration est terrible car elle signifierait que les gens sont incapables de penser par eux-mêmes ou qu'en tout cas la télévision finirait presque par leur lobotomiser le cerveau.
Michel Piccoli n'est pas seulement le représentant de la chaîne. Il est également une sorte de Big Brother avant l'heure. A plusieurs reprises dans le film, on voit Piccoli à travers un écran de télévision. Il est partout. Et il est notable aussi de constater qu'il y a dans de nombreux endroits de la ville traversée par Gérard Lanvin des caméras de surveillance. On est vraiment dans un régime où le terme démocratie n'est qu'un mot et non une réalité. Dans cet univers futuriste (mais finalement pas si loin que cela de notre univers actuel), la vision du monde nous rapproche inmanquablement du 1984 de George Orwell.

Et pendant que le peuple est « endormi », la chaîne CTV en profite pour ramasser un maximum d'argent. On ne sera guère étonné de retrouver dans le film des nombreuses pauses publicitaires, effectuées sur le plateau de l'émission, qui sont présentées par Malère. Parfois, les situations paraissent bien incongrues, passant du coq à l'âne, mais la chaîne CTV ne cherche qu'à gagner de l'argent. Et à une heure d'écoute comme celle-ci, c'est essentiel.
La fin du film est l'apothéose d'un système qui non seulement ne faiblit pas, mais n'hésite pas à faire dans la surenchère. Au prochain épisode, Le prix du danger ne durera pas seulement 4 heures mais une journée entière. Et comme le dit la productrice de cette émission à la fin du film: « Je sais que vous voulez encore plus de sang, plus de violence et plus de carnage. Eh bien nous vous en donnerons. »
Espérons que l'on en arrive jamais jusque-là. Le problème est que l'on en prend pourtant le chemin... Seule la vie est encore réglementée, pour le reste Le prix du danger s'est révélé prémonitoire.

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28.12.09

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Esther
Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Durée du film : 2h03
Date de sortie du film : 30 décembre 2009 (vu en avant-première)

Avec : Isabelle Fuhrman (Esther), Vera Farmiga (Kate Coleman), Peter Sarsgaard (John Coleman), Jimmy Bennett (Daniel Coleman), Aryana Engineer (Max Coleman), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jaume Collet-Serra, Esther se veut un film d'horreur dans la lignée des enfants maléfiques à l'instar de Damien ou plus récemment de The children.
L'histoire est assez simple et rappelle d'ailleurs Damien : un couple, John et Kate Coleman, qui a subi un traumatisme suite à la perte d'un enfant, décide d'adopter une petite fille dans un orphelinat, Esther. Evidemment, comme on peut largement s'en douter, l'angélisme de cet enfant n'est n'est que de facade.
Sur le papier, un tel synopsis, même s'il n'est pas très original, vaut le coup. A l'écran, le résultat est carrément proche d'être mauvais.
Le problème du film est avant tout son manque de finesse. Jaume Collet-Serra n'a pas jugé bon de faire preuve d'un minimum de nuances. On saisit tout de suite le personnage d'Esther. Avant même qu'Esther soit adoptée, on voit bien qu'il y a un problème puisqu'à l'orphelinat, elle reste isolée. Elle ne se mélange pas avec les autres enfants et développe des capacités artistiques étonnantes (la peinture) pour un enfant d'une dizaine d'années.
Mais le pire est à venir. Les événements étranges où Esther est à chaque fois dans le coup : le meurtre de la soeur, l'agression sur Daniel, qui est le fils des Coleman ou encore la mauvaise influence sur Max, la fille sourde muette des Coleman.
Les parents adoptifs d'Esther sont étonnants dans leurs réactions. Et principalement John Coleman qui, malgré un nombre important de faisceau d'indices, persiste à croire qu'une enfant comme Esther ne peut pas être à l'origine d'actes répréhensibles. Il n'arrive pas à croire sa propre femme, pensant qu'elle traverse une période difficile sur le plan psychologique. Le spectateur ne peut être que surpris de voir qu'à aucun moment John Coleman ne fasse aucun rapport entre le calme qu'il y avait dans la maison familiale avant l'arrivée d'Esther et les éléments malheureux qui se sont produits depuis son arrivée.
Mais ce n'est pas tout au niveau de l'aspect grotesque du scénario. Esther elle-même est prévisible à des années-lumière. On la voit à de nombreuses reprises en train de s'en prendre psychologiquement à Kate. L'actrice qui joue Esther est tout simplement ridicule dans son rôle. La faute probablement à une direction d'acteurs qui a dû complètement échapper à Jaume Collet-Serra.

Pour finir de nous achever, le cinéaste se permet ne nous livrer vers la fin du métrage des explications au sujet d'Esther qui ne sont pas loin d'être incroyables : venant de Russie, on apprend qu'elle est en fait passé par l'Estonie dans un hôpital psychiatrique. Et pour expliquer le côté très mature d'Esther, le cinéaste nous révèle une information pour le moins surprenante, qui laisse le film aux lisières du fantastique.
Certains éléments demeurent malgré tout surprenants, comme le fait que les cicatrices d'Esther n'aient jamais été vus par ses parents adoptifs.
Malgré tous ces défauts, Esther est un film qui se suit sans difficulté. D'ailleurs, le meilleur est à venir vers la fin où l'on assiste aux scènes les plus sanglantes et les plus dynamiques. Par contre, encore une fois, le parti pris du scénario laisse par moments dubitatif. C'est le cas par exemple lorsque Kate peut tuer Esther et elle la laisse simplement évanouie en fuyant avec sa fille. Pas très réaliste tout ça.
Côté acteurs, si Vera Farmiga sauve à peu près les meubles et que la petite Max a un jeu plutôt bon, tous les autres sont soit mauvais soit grotesques. La palme revient à Peter Sarsgaard qui est tout bonnement ridicule dans le rôle de John, ce père de famille qui ne saisit rien à cette affaire. Il ne commence finalement à comprendre ce qui lui arrive qu'au moment où Esther lui fait explicitement des avances !
Au final, Esther est un film bâclé tant au niveau de son scénario qu'au niveau de sa direction d'acteurs. Quelques scènes sont intéressantes mais elles ne rachètent pas la médiocrité de l'ensemble.

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24.12.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cecilia

Avec ce Cecilia, le réalisateur espagnol Jess Franco va bien entendu s’adonner à un érotisme plus que présent au service d’une intrigue cherchant basiquement à œuvrer pour la libération des mœurs et philosopher sur l’échangisme, mais ce sera surtout l’occasion pour le réalisateur de magnifier son actrice principale, Muriel Montossé, mise en valeur comme jamais.
Le script va laisser une épouse se dévergonder après un viol pendant lequel elle a redécouvert le plaisir sexuel, entraînant son mari dans une série d’ébats échangistes et pluriels où la seule règle est de ne pas tomber amoureux des partenaires. Mais l’épouse va-t-elle respecter le pacte et la jalousie du mari ne risque-t-elle pas de prendre le dessus ?

Après un générique fleuri, le métrage va directement avancer son personnage principal, Cecilia, une jeune femme rentrant d’un petit tour en mer pour y être attendu par son chauffeur, un homme qui va devoir supporter les provocations de Cecilia puisque celle-ci va se déshabiller entièrement à l’arrière de la voiture et prendre des poses lascives, aguicheuses, comme à son habitude. Mais le chauffeur, au lieu de la ramener chez elle, va prendre une autre direction pour l’emmener vers ses deux frères à qui elle sera donnée en pâture puisqu’ils vont monter à l’intérieur du véhicule et violer sans ménagement la jeune femme qui de réticente et cherchant à se débattre va rapidement se laisser faire et même prendre du plaisir, au point d’aller se baigner dans un lac avec ses violeurs.

CeciliaCette introduction avancera tout de suite un érotisme misant essentiellement sur la plastique irréprochable de Muriel Montossé qui sera mâtiné d’un soupçon de violence lors de ce viol qui ne semblera pas pour autant éreinter cette Cecilia qui à peine rentrée chez elle va tomber dans les bras de son mari pour lui faire l’amour, offrant l’opportunité à Jess franco d’une seconde scène érotique franche mais qui restera assez soft et ne sera jamais salace ou vulgaire, les zooms et autres gros plans sur les parties intimes des actrices chers et traditionnels du réalisateur étant ici et tout au long du métrage aux abonnés absents.

CeciliaL’intrigue va alors laisser Cecilia s’exprimer face à son mari pour la laisser lui avouer qu’elle a pris du plaisir lors de ce viol qui aura raviver chez elle la flamme s’étant peu à peu éteinte après leurs deux années de mariage, revenant lors d’un flash-back touristique sur leur rencontre à Paris à la manière d’une carte postale avec la mise en évidence de monuments historiques parisiens trop évidente. Cecilia exprimera aussi son désir d’avoir d’autres aventures du même genre, laissant son mari libre d’en faire autant puisque pour elle, il existe une différence entre l’amour physique et l’amour spirituel, mais l’époux ne semblera pas convaincu et il faudra que Cecilia manigance un piège avec un ami de la famille pour jeter le mari dans les bras d’une autre femme et bien sûr les surprendre pour que les déviances puissent réellement commencer.

CeciliaMais hélas, Jess franco n’ira jamais bien loin dans l’agencement de scènes érotiques certes toujours filmées avec grâce et élégance, mais qui auront du mal à célébrer la thématique du métrage, sauf lorsque sera avancé une mère et son fils pour un constat incestueux sans appel tout en demeurant elliptique, notamment en survolant les passages les plus scabreux (Cecilia n’ira-t-elle pas délibérément retrouver les violeurs de l’introduction afin de prendre du plaisir en leur compagnie ?). Les autres passages érotiques demeureront donc superficiels pour essentiellement exposer les charmes de Muriel Montossé de manière affolante et subjuguant la beauté naturelle de l’actrice qui officiera aussi bien en pleine nature (sur une plage ou en pleine verdure portugaise) que dans un cabaret où ivre, elle se donnera littéralement en spectacle avant d’être vaguement molestée par son mari qui ne semblera pas vraiment apprécier les débordements de son épouse.

CeciliaJustement, le réalisateur mettra quand même en scène quelques séquences se laissant aller à une certaine violence, pour le viol initial mais aussi initiatique, mais également plus tard pour revenir vers cette thématique fustigeant le machisme, Cecilia devant alors subir les assauts de quatre gaillards ayant apprécié son numéro au cabaret et qui émoustillés ne pourront résister lorsque leur chemin croisera celui d’une Cecilia esseulée en pleine nature. Jess Franco essaiera également d’apporter un peu de profondeur à l’ensemble en laissant les sentiments amoureux de Cecilia devoir affronter la présence de ce chauffeur complètement épris d’elle et qui lui offrira une poésie érotique bien éloignée de l’aspect terre à terre de son mari, donnant au final l’opportunité de lui offrir un choix cornélien bien difficile.

Jess Franco emballera le métrage avec une application réelle afin de rendre les différentes séquences et certains plans formellement très beaux et mettant parfaitement en valeur cette nature luxuriante, mais ce sera surtout vers son actrice principale que son attention se portera afin de magnifier son charme qui explosera littéralement au cours de certaines scènes du film (la ballade à cheval sur la plage, ou encore ce passage en pleine forêt) sans jamais devenir grossier ou véritablement salace, l’auteur s’amusant aussi sporadiquement avec des dialogues surréalistes volontairement stupides et récurrents qui viendront se mêler étrangement au sérieux affiché pour dérouler l’intrigue, les autres discours des personnages résonant hélas parfois faux tout en restant bien superficiels dans leur volonté pseudo-philosophique.

CeciliaL’interprétation est cohérente, évidemment portée par une Muriel Montossé vraiment charmante et qui offrira un naturel désarmant devant la caméra, tandis que les autres actrices du métrage, parmi lesquelles on retrouvera avec plaisir Lina Romay, la muse du réalisateur, qui fera une courte mis remarquée apparition dans le rôle de la mère incestueuse, laissant le reste de l’interprétation osciller entre l’acceptable et un certain amateurisme coutumier chez le réalisateur, avec par exemple Antonio Mayans qui interprétera André, le mari de Cecilia, avec un monolithisme contraignant.

Donc, ce Cecilia ne pourra pas espérer faire partie des meilleurs titres du réalisateur espagnol, mais permettra à Jess Franco de mettre magnifiquement en valeur sa charmante actrice principale, ce qui se fera hélas au détriment d’une intrigue trop superficielle malgré la volonté philosophique affichée !

Le DVD de zone 0 édité par Blue Underground avancera une image assez nette et ne connaissant que quelques rares défauts d’origine n’ayant pas résisté à la restauration de l’éditeur, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale adaptée et envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise et surtout dans sa version française.
Au niveau des bonus, on retrouvera Jess Franco pour une interview au cours de laquelle il reviendra brièvement sur les conditions de tournage du métrage et sur son art de manière toujours aussi savoureuse et croustillantes, uniquement suivi par la bande-annonce anglaise du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette Cecilia dévergondée, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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23.12.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique, Box office cinéma  

Titre du film : [REC]2
Réalisateurs : Jaume Balaguero et Paco Plaza
Durée du film : 1h25
Date de sortie du film : 23 décembre 2009
Avec : Manuela Velasco, Oscar Sanchez Zafra, Ariel Casas, etc.

Par Nicofeel

Avec [REC]2, les cinéastes ibériques Jaume Balaguero et Paco Plaza réalisent la suite de leur film [REC]. Le problème est que tout ce qui faisait les qualité de l'oeuvre originale ont complètement disparues pour laisser la place à un espèce de shoot them up.
[REC] tournait à plein régime avec une action qui allait crescendo. Sans concession (la révélation finale, sans doute l'oeuvre de Paco Plaza, est bien dans le style de son film Les enfants d'Abraham), [REC] était particulièrement bien mis en scène et très réaliste, avec des personnages qui ne sont pas des archétypes.
A l'inverse [REC]2 n'a jamais la bonne idée de faire monter la sauce crescendo. On rentre directement dans le vif du sujet avec un rapide rappel à la scène finale de [REC] premier du nom (à noter qu'il n'est pas indispensable d'avoir vu [REC] pour comprendre [REC]2). On a donc des militaires qui sont envoyés dans un immeuble qui pose problème. A aucun moment les deux cinéastes ne prennent pas la peine de présenter leurs personnages. On va simplement assister à des combats dans de longs couloirs entre des militaires et des êtres humains infectés avides de sang. Si les combats dans [REC] survenaient de nulle part après des séquences assez tranquilles, ici l'action pure est privilégiée. Le problème est que le film ne gagne pour autant nullement en lisibilité. Au contraire. Les scènes d'action, comme les personnages du film, sont torchées à la va-vite. Si le premier [REC] contenait des scènes bien gore, ici cela n'est nullement le cas. Mis à part un enfant qui se fait exploser le crane, les scènes d'action ne sont pas du tout gore, se perdant dans les méandres de l'illisibilité de ces mêmes scènes d'action. On est vraiment dans de l'action pure qui pourrait rappeler Aliens de James Cameron, mais le talent en moins.

Quant au scénario, il est carrément aux abonnés absents. Si [REC] traitait en substance de la recherche de l'audimat et critiquait ouvertement les émissions de reality TV, il n'en va pas de même pour [REC]2. Sur le fond, le film ne contient aucune critique et n'a pas vraiment de message à véhiculer.
Le film a d'ailleurs la bien mauvaise idée de multiplier les points de vue. Le film est ainsi découpé en trois parties avec d'abord les militaires, ensuite les gamins (qui au demeurant n'apportent rien au récit) et enfin on revient sur sur la présentatrice télé disparue, qui était l'héroïne de [REC] premier du nom. Le passage des différentes parties est au demeurant quelque peu factice avec des transitions qui ont lieu par le biais d'une nouvelle caméra. En fait, en multipliant les points de vue et les protagonistes, Jaume Balaguero et Paco Plaza ne prennent pas le temps de présenter leurs personnages. Du coup, à l'inverse de [REC] où le spectateur avait un sentiment d'empathie pour les principaux personnages et se préoccupait de leur devenir, dans [REC]2 le destin des personnages est à la rigueur le cadet des soucis du spectateur. Tout le monde peut bien mourir, on s'en moque un peu.
Et ce n'est pas tout. Alors que [REC] restait assez mystérieux quant à l'arrivée et à la transmission du virus, [REC]2 va carrément avoir l'idée saugrenue de nous planter des scènes à L'exorciste avec la présence de personnages possédés et d'un prêtre ! Non seulement cela n'est pas original pour deux euros, mais cela arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
Alors est-ce que [REC]2 est pour autant un très mauvais film ? Non, s'il manque cruellement d'originalité, si ses personnages sont de simples pantins, si le scénario et la mise en scène sont assez brouillonnes, il y a quand même du rythme dans [REC]2 et quelques-unes des scènes d'action méritent quand même le détour.
Mais c'est au final bien peu de choses. Disons-le clairement. [REC]2 n'aurait jamais dû exister. L'oeuvre originale se suffisait à elle-même. Le pire est qu'au vu de la fin de [REC]2, il est clair qu'une suite est fort probable. Gageons que les cinéastes ibériques, s'ils sont aux commandes de ce nouvel opus, fassent preuve de plus d'originalité et soient un peu plus sérieux dans le travail du scénario.

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22.12.09

07:00:00, Cat�gories: Box office cinéma  

par Nicore

Sexy sisters

A partir d'une intrigue vraiment simpliste, le réalisateur Jess Franco va avec ce Sexy sisters (connu chez nous sous le titre de deux sœurs vicieuses) pouvoir multiplier les séquences érotiques osées et sensuelles certes agréables mais qui ne pourront pas empêcher le métrage de n'être qu'anecdotique dans la filmographie de son auteur.
Le script va laisser l'aînée de deux sœurs faire passer sa cadette pour folle et nymphomane grâce à un plan machiavélique afin de se garantir la jouissance de l'héritage laissé par leur père qui devait revenir à la plus jeune des deux, sauf si sa santé mentale l'en empêchait.

Sexy sistersLe métrage va commencer par avancer un spectacle érotique païen le temps de laisser passer le générique, avant de s'intéresser à un des spectateurs, Joe, qui va se faire ouvertement et rapidement draguer par Edna, une femme qui va l'inviter à quitter les lieux avec des promesses sensuelles, pour d'abord faire un arrêt au bord de la mer le temps de quelques petits préliminaires avant que devant le manque de confort de la petite voiture de Joe, Edna l'invite à aller chez elle. Arrivés dans la demeure luxueuse pour être accueillis par une servante empressée, le couple va continuer à batifoler quelque peu, aidés par la servante qui va les déshabiller un après l'autre, pour que finalement Edna ne demande un service à Joe qu'il acceptera, faire l'amour à sa sœur Millie, une nymphomane psychotique enfermée et attachée dans sa chambre.

Sexy sistersCette introduction se montrera furieusement érotique pour d'abord suivre les prémices d'un ébat entre Joe et Edna, laissant sa place à la rencontre entre ce Joe et Millie qui se montrera furieuse en amour et semblera apprécier le traitement proposé par Joe, le tout son les regards d'Edna qui en profitera pour se masturber. L'intrigue nous permettra ensuite de faire plus ample connaissance avec Millie, cloîtrée dans sa chambre fermée avec des barreaux coulissants et soignée par Maria, une infirmière dévouée et sensible au charme du médecin, le docteur Charles Barnes qui viendra régulièrement faire des piqûres à Millie, afin de calmer ses pulsions sexuelles.

Sexy sistersL'intrigue reviendra aussi sur l'origine des tourments de Millie, violée étant jeune par un des amants d'Edna sans que celle-ci ne la défende, pour surtout mettre en avant les relations torrides existantes entre Edna et Charles, entre Charles et Maria, ou encore entre Millie et Maria, tout ce petit monde ne semblant penser qu'au sexe, laissant Jess Franco s'amuser à nous proposer de nombreuses séquences érotiques, avec en plus des retours dans la chambre de Millie, offerte par exemple aux bons soins d'un "Tarzan" (comme il se nommera lui-même) musclé. Mais l'enjeu du métrage sera bientôt dévoilé puisque le père d'Edna et de Millie décédé et laissant derrière lui une véritable fortune, avait stipulé dans son testament que l'ensemble de ses richesses devait revenir à Millie dès sa majorité (prévue dans quelques jours), laissant pour l'instant Edna gérer les biens, sauf en cas de décès ou de folie de Millie, ce qui octroierait cet argent à Edna.

Sexy sistersEt peu à peu le plan infiniment compliqué d'Edna va se révéler au grand jour, le bon docteur Barnes n'étant qu'un imposteur venant uniquement administrer à Millie des substances exacerbant sa libido afin de la faire passer pour une nymphomane, démystifiant ainsi les doutes de la première partie du métrage qui laissaient le spectateur dans l'expectative quant à la véracité des dires et des relations amoureuses de Millie qui semblaient en partie issues de son imagination fertile. Tout allait pour le mieux pour Edna et ses complices jusqu'à ce que Joe retrouve la trace de Millie dont il était tombé follement amoureux, afin de la délivrer de son quotidien infernal.

Sexy sistersL'intrigue laissera énormément d'opportunités à Jess Franco pour avancer des ébats sexuels osés (et flirtant même, comme souvent chez le réalisateur, régulièrement avec le "hardcore" sans pour autant qu'il n'abuse de ces gros plans sur l'intimité des demoiselles comme il le fît souvent), qui s'étaleront devant la caméra sans pudeur et avec une certaine vigueur dans l'action doublée d'un brin d'une perversité qui sera véhiculée contre toute attente par cette Edna sournoise et perfide qui ne rêvera que d'empocher l'héritage, quitte à pourrir la vie de sa sœur. Mais ce ne sera pas tout puisque Millie traversera le métrage entièrement dénudée et alors que les autres protagonistes tomberont leurs vêtements bien souvent avec un naturel forçant le respect, la nudité féminine et masculine ne mêlant plus que régulièrement à l'intrigue de manière plus ou moins justifiée.

Sexy sistersMais heureusement, aucune routine ne viendra s'installer dans cette succession de séquences érotiques en majeure partie grâce à un humour largement souriant (bien que souvent salace) qui flattera les dialogues de réparties réjouissantes et amusantes, donnant ainsi du piment à un ensemble qui en avait bien besoin, même si le rythme restera continu et assez vif, pour ne pas s'attarder sur les situations ou verser dans la redite. En effet, chaque nouveau compagnon de Millie offrira des particularités savoureuses et volontaires explicitement désirées par Jess Franco qui aura choisi des acteurs virils au physique appuyé (nous permettant de retrouver par exemple Eric Falk, déjà vu par exemple dans le Blue Rita toujours de Jess Franco ou dans Rolls Royce baby).

Sexy sistersEt justement l'interprétation sera ici presque cohérente car si une certain professionnalisme émanera de la charmante Karine Gambier (elle aussi habituée des films de Jess Franco de cette époque) ou encore de Pamela Stanford, laissant à Jack Taylor le soin d'apporter un certaine rigidité d'apparat vite démentie lorsque son personnage se montrera sous son vrai jour, les seconds rôles resteront bien aléatoires et viendront légèrement plombés les efforts de ces interprètes habitués à travailler avec Jess Franco, dont la mise ne scène sera ici classique et sans fioriture, avec même des raccords guère élégants.

Donc, ce Sexy sisters se suivra sans déplaisir grâce à une vitalité effective dans son action érotique bien secondée par un humour omniprésent, mais l'ensemble restera quand même bien superficiel et certainement pas inoubliable !

Sexy sistersLe DVD de zone 2 suisse avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut notable, tandis que la bande-son sera convaincante, malgré une partition musicale basique et sans influence sur le métrage qui sera ici proposé dans sa version allemande, anglaise, espagnole et française.
Au niveau des bonus, on pourra consulter la filmographie d'une partie de l'équipe du film, visionner les bandes-annonces des titres de la collection dédiée à Jess franco, suivre le traditionnel documentaire sur la relation entre le producteur Erwin C. Dietrich et le réalisateur qui nous informera également sur la restauration de Jack l'éventreur, ainsi qu'une conséquente galerie de photos.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce métrage érotique de Jess Franco, le DVD de zone 2 suisse est disponible ici ou !

Permalien 1236 mots par nicore, 2304 vues • 3 retours

21.12.09

08:45:55, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Avatar
Réalisateur : James Cameron
Durée du film : 2h41
Date de sortie du film : 16 décembre 2009
Avec : Sam Worthington (Jake), Sigourney Weaver (Grace), Neytiri (Zoe Saldana) etc.

Par Nicofeel

Douze ans après l'incroyable score en salles de son film Titanic, James Cameron nous revient avec un film à nouveau à la hauteur de la démesure de ce réalisateur. 300 millions de dollars hors marketing ont été utilisés pour faire ce film qui utilise à plein la 3 D. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de voir le film dans un cinéma permettant de voir la 3 D avec les lunettes adéquates (des real 3 D).
Dans l'ensemble Avatar est un sacré spectacle qui ravira certainement un grand nombre de personnes, même si le film n'est pas exempt de défauts.
Le scénario est à mon sens le gros point faible du film. Ce scénario est ultra convenu et complètement attendu. On a finalement des êtres humains (qui ne sont pas sans rappeler les Américains dans leurs attitudes) qui ont décidé de coloniser une planète, Pandora, afin d'y extraire un minerai de grande valeur. Le film va donc nous montrer le combat entre les autochtones, les Na'vi et les humains. Ou plutôt les Na'vi vont simplement se poser en résistance face à l'opresseur. La fameuse idée des avatars est très intéressante (elle permet d'ailleurs de faire le lien entre les humains et les autochtones) et constitue in fine le seul point original du film sur le plan scénaristique. Les avatars sont le résultat du croisement de l'ADN d'un être humain et d'un Na'vi, le fameux peuple autochtone. Les avatars sont des personnages utilisés à distance, un peu à la manière du film Clones. Ils sont très utiles car l'atmosphère de Pandora est toxique.
Ce sont les acteurs Sam Worthington et Sigourney Weaver qui jouent les rôles de Jake et de Grace qui vont se rendre sur Pandora via leurs avatars. Voilà pour le côté original du scénario. En dehors de cela, il n'y a jamais de véritable rebondissement dans le film. Tout est cousu de fil blanc. Et le second reproche accroît ce qui vient d'être dit.
En effet, les personnages dans Avatar sont tous des archétypes, la palme revenant à l'acteur jouant le colonel qui apparaît comme le « vilain » par excellence. Les personnages sont tous ou blancs ou noirs. On ne fait pas dans la demi-mesure. Et c'est bien dommage. Le scénario aurait gagné en densité à donner vie à des personnages un peu plus complexes.

Mais bon, tout cela reste des remarques qui n'empêchent pas de passer un très bon moment. Car Avatar ne manque pas de qualités.
D'abord, la 3 D est vraiment bien utilisée d'où l'intérêt de voir le film avec les lunettes nécessaires. On en prend plein la tête pendant 2h50. L'immersion dans le monde créé par Cameron est encore plus évidente. Certainement une des meilleures (la meilleure) utilisation à ce jour de la 3 D dans un long métrage.
Justement, l'environnement créé par Cameron avec les autochtones (les fameuses bestioles bleues), la faune et la flore dans laquelle ils évoluent est tout à fait impressionnant. Si l'histoire n'est pas sensationnelle, en revanche le travail effectué sur la photographie du film et sur ce monde créé de toutes pièces vaut clairement le détour.
Par ailleurs, sur le plan des thématiques, James Cameron a clairement des idées à faire passer. On a ainsi un véritable message écologique (même s'il peut paraître quelque peu opportuniste car c'est bien dans l'air du temps) qui est délivré tout au long du film où Cameron laisse entendre clairement que l'homme ou d'autres êtres peuvent vivre en paix avec la nature. Dame nature est essentielle à l'équilibre de la vie. Cela dit, si l'on réfléchit bien à la trame du film, elle n'est pas sans rappeler un certain Princesse Mononoké (1997). En somme rien de neuf en soi sous le soleil. Le message le plus intéressant qui est développé dans le film est de nature politique. Il est certain que Cameron critique le côté unilatéral des américains qui s'arrogent le droit de coloniser des pays comme bon leur semblent (il y a sur ce point un côté qui rappelle le film Dune). Vu que le territoire décrit se déroule dans une espèce de jungle, on pensera notamment à la guerre du Vietnam. Le film et le portrait des Na'vi peut aussi faire penser au génocide indien.
Côté qualités, ce n'est pas tout. Le film vaut évidemment par la qualité de ses scènes d'action.
Là dessus Cameron n'a pas perdu la main. La scène finale notamment vaut sérieusement le coup d'oeil. Le film est d'une incroyable limpidité.
Voilà, au final Avatar est un très bon film qui utilise de manière optimale cette fameuse 3 D. Cependant les défauts qui apparaissent dans ce film à grand spectacle ne me permettent pas de le ranger parmi mes préférés de 2009. Mais ça vaut tout de même bien le coup d'aller le voir.

Permalien 878 mots par nicofeel Email , 1445 vues • 1 r�action

17.12.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Uomini si nasce poliziotti si muore

Ce sera à partir d'un scénario de Fernando Di Leo que le réalisateur italien Ruggero Deodato va nous livrer avec ce Uomini si nasce poliziotti si muore (également connu sous son titre anglais de Live like a cop, die like a man) son seul "poliziotesco" pour un résultat musclé, violent mais étrangement souriant en étant porteur d'un humour léger qui viendra dédramatiser complètement une violence pourtant exacerbée.
Le script va suivre la lutte de deux policiers d'une brigade secrète aux méthodes peu orthodoxes contre un parrain de la mafia ayant notamment assassiné l'un des leurs.

Uomini si nasce poliziotti si muoreLe métrage ne va pas perdre un instant pour lancer son action puisque nous allons tout de suite découvrir Antonio et Alfredo, les deux personnages principaux formant un tandem de policiers, sur le terrain où à bord de leur moto, ils vont être amenés à poursuivre les auteurs d'un vol qui aura mal tournée. En effet, deux individus à moto voulant s'emparer de la sacoche d'une jeune femme sortant d'une banque vont s'apercevoir en tentant d'arracher leur butin que ce sac est relié au poignet de la demoiselle par une chaîne et donc, ils vont traîner la victime sur le sol jusqu'à ce qu'elle s'explose le crâne contre une butée. Abandonnant le tout, les deux hommes vont fuir, pourchassés par nos deux policiers pour une longue et folle course-poursuite dans les rues de Rome.

Uomini si nasce poliziotti si muoreCette introduction exposera d'entrée l'aspect violent du métrage avec la mort brutale de cette jeune femme, tandis que la poursuite motorisée sera largement prenante, filmée de manière adaptée pour ainsi renforcer son côté spectaculaire et pris sur le vif, tandis que son issue pourra surprendre puisque les deux fuyards vont trouver la mort, l'un d'eux étant carrément achevé par Alfredo qui va rompre le cou du blessé. L'intrigue pourra alors véritablement nous présenter ces deux policiers spéciaux appartenant à une brigade secrète luttant contre le crime organisé au sein d'un bureau caché où siège leur patron, avec qui ils auront justement rendez-vous, non sans avoir auparavant tenté une nouvelle fois de draguer la secrétaire, la belle Norma qui hélas pour eux aura du répondant et brisera leur discours machiste. Le boss leur fera une nouvelle fois la morale quant à leurs méthodes expéditives et en compagnie d'un de leurs collègues évoquera le cas de Pasquini, un truand qu'ils recherchent sans succès depuis trop longtemps.

Uomini si nasce poliziotti si muoreMais en ressortant leur collègue va être abattu par les hommes de mains de Pasquini, déclenchant la fureur d'Alfredo et de Antonio qui vont centrer leur action pour débusquer le malfaiteur oeuvrant surtout dans le domaine du jeu. C'est ainsi que nous allons avoir droit à plusieurs morceaux de bravoure impliqués directement dans cette ligne conductrice de l'intrigue, avec par exemple cet incendie de voitures de luxe appartenant aux clients de l'un des "clubs" de Pasquini, mais également par exemple lorsque les deux policiers vont devoir échapper à une embuscade tendue dans le terrain vague où ils s'entraînaient. Mais le métrage va aussi nous proposer de suivre les deux hommes dans d'autres circonstances où ils vont devoir affronter la mort en face pour dénouer des affaires sordides, comme cette prise d'otages qui ne laissera aucun survivant du côté des truands, ou encore lorsque Alfredo et Antonio, bien renseignés, vont carrément abattre des malfaiteurs s'apprêtant à commettre un casse.

Uomini si nasce poliziotti si muoreMais le métrage va également proposer des situations plus légères et frivoles nous faire partager un humour quelque peu salace mais toujours souriant, lorsque les deux hommes vont par exemple aller interroger la sœur de Pasquini qui se révélera être une nymphomane en manque qui va se payer les deux policiers l'un après l'autre, laissant même un brin d'érotisme charmant venir se mêler au débat, pour à plusieurs reprises dévoiler les charmes de personnages secondaires, parfois même de façon complètement gratuite (la suédoise). Mais cet humour viendra également s'imposer au travers de dialogues excellents débités par les deux héros, résonant d'un machisme explicite en répercussion à des sous-entendus sexuels quelque peu grivois.

Uomini si nasce poliziotti si muoreLe métrage va ainsi s'attacher à nous dresser le portrait de ces deux policiers jusqu'auboutistes qui n'hésiteront pas à braver la mort et surtout à rendre une justice expéditive sans crainte de représailles sérieuses, permettant à Ruggero Deodato de se livrer à une violence franche et parfois même sévère, mais toujours en adoptant ce ton léger qui annihilera tout impact malsain tout en avançant aussi l'amitié profonde liant Alfredo et Antonio, les deux hommes vivant ensemble dans un appartement entretenu par une femme de ménage, ce qui aurait presque pu laisser penser à une homosexualité larvée sans leur forte attirance pour la gente féminine qui sera constamment mise sur le devant de la scène.

Uomini si nasce poliziotti si muorePar contre, l'intrigue restera assez classique sur le fond pour mettre en branle cette guerre ouverte entre la police et ce truand qui lui aussi sera bien violent, en n'hésitant pas par exemple à arracher un œil à un joueur qui lui devait de l'argent, pour être informé par une taupe officiant au sein de la police et payée pour rechercher l'identité des deux empêcheurs de tourner en rond, mais cela donnera surtout l'occasion au film de multiplier les séquences d'action, entre cette poursuite inaugurale, ces bagarres violentes et autres échanges de coups de feu qui parfois même friseront l'irréel par ce côté "cartoonesque" certainement volontaire, mais hélas on pourra regretter un dernier acte bien facile et qui débouchera sur une issue simpliste; guère originale et donnant le sentiment d'avoir été bâclée, pour ainsi ne pas rendre franchement hommage aussi bien à ce Pasquini qui connaîtra une évidente et attendue mort stupide tandis que les deux héros échapperont de manière trop facile à un piège téléphoné.

Uomini si nasce poliziotti si muoreL'interprétation sera l'un des principaux atouts du film grâce à un duo d'acteurs charismatiques et élégants composé de Marc Porel et de Ray Lovelock qui marqueront de leur empreinte l'ensemble du métrage en y accentuant même l'humour, tandis que Adolfo Celi incarnera leur patron avec candeur et un aspect paternel avéré. La mise en scène de Ruggero Deodato sera vive et dynamique pour donner du rythme aux phases d'action et les rendre captivantes tout en magnifiant cette violence parfois sanglante et en tout cas toujours volontaire qui viendra très régulièrement se mêler à l'intrigue.

Donc, ce Uomini si nasce poliziotti si muore aura largement de quoi séduire par son aspect volontaire dans un déchaînement de violence à laquelle il manquera peut-être un brin de ce sadisme typiquement italien mais agrémenté d'un humour omniprésent toujours souriant !

Uomini si nasce poliziotti si muoreLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Vidéo avancera une image nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale adaptée et rythmée même par des chansons de Ray Lovelock lui-même, le métrage étant ici disponible dans sa version anglaise ou dans sa version originale italienne sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un très intéressant documentaire revenant sur le métrage en donnant la parole à Ruggero Deodato qui évoquera par exemple la censure dont le film a été victime, tandis que Ray Lovelock reviendra lui plus sur sa relation avec Marc Porel qui a été bien moins conflictuelle que ce qui avait été avancé à l'époque, laissant quelque publicités amusantes des années soixante-dix réalisées par Ruggero Deodato, sa biographie et sa filmographie venir clore ces bonus méritant que l'on s'y attarde.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce duo de policiers expéditifs, le DVD de zone 2 italien est disponible ici ou !

Permalien 1354 mots par nicore, 996 vues • R�agir

16.12.09

09:10:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Shoot on sight

S'inspirant de manière romancée d'événements ayant suivi les attentats commis en Angleterre en juillet 2005, ce Shoot on sight va distiller une atmosphère tendue et retranscrivant bien la psychose ressentie par cette nation en proie au doute et à le méfiance envers les musulmans, mais non pas pour nous livrer une œuvre cherchant uniquement à verser facilement dans le spectaculaire pour au contraire s'installer de l'intérieur dans ce drame vécue par la communauté musulmane modérée, sans pour autant oublier de ménager un suspense croissant jusqu'à devenir étouffant et terriblement dramatique dans la dernière partie du métrage.
Le script va donc prendre place après les attentats du 7 juillet 2005 à Londres, pour suivre un commissaire musulman chargé d'instruire une enquête après une bavure dans le métro où des policiers ont abattu un innocent suspecté d'être un terroriste. Mais en même temps, ce commissaire va accueillir chez lui un neveu débarquant du Pakistan et dont les sensibilités religieuses vont l'amener à fréquenter des intégristes.

Shoot on sightAprès être revenu par un petit laïus écrit sue ces attentats ayant ensanglanté l'Angleterre en 2005 et avoir décrypté cette procédure du "Shoot on sight" qui autorisait la police à tirer à vue sur les terroristes potentiels, le métrage va dès son introduction installer une tension palpable en suivant ce jeune homme d'origine musulmane accoutré de manière annonçant sa religion de manière explicite s'apprêtant à prendre le métro tout en étant surveillé par un policier en contact avec ses collègues cachés à l'extérieur dans une voiture, pour recevoir l'ordre de leur commissaire d'empêcher l'homme, portant un gros sac à dos, de monter dans la rame arrivant à la station. Il va s'en suivre une course contre la montre des policiers qui vont finalement arriver à temps pour héler le suspect qui, alors que la foule se sera mise à terre, aura le malheur de ne pas entendre les injonctions à cause de son baladeur et en reconnaissant l'uniforme, mettra sa main à la poche, déclenchant les tirs de l'un des inspecteurs présents sur place. Mais bien entendu, la brigade de déminage appelée sur place ne trouvera aucune bombe dans le sac à dos du défunt.

Shoot on sightCette introduction sera rondement menée pour bien mettre en condition le spectateur tout en ne prenant pas partie pour dénoncer ou accréditer l'acte du policier coupable d'avoir tiré, laissant ensuite le commissaire discourir de la marche à suivre après cette bavure faisant la une des journaux avec son supérieur qui va décider de faire entrer en scène le commissaire Tariq Ali, de confession musulmane, pour enquêter sur cette affaire délicate et d'abord orchestrer une conférence de presse qui fera bien ressortir un certain racisme larvé de certains des journalistes présents, mais auquel saura parfaitement bien répondre Tariq. L'intrigue va alors s'attacher à nous immiscer dans la vie de ce commissaire, aussi bien pour le suivre dans son enquête que pour suivre son quotidien de musulman en Angleterre.

Shoot on sightEn effet, le métrage va d'abord rechercher à créer une certaine sympathie pour ce Tariq dont nous allons pouvoir appréhender la vie "normale", entre ses rapports conflictuels avec sa fille, une adolescente quelque peu rebelle et ceux bien plus amicaux avec son épouse, une non-musulmane, tandis que la famille va accueillir Zaheer, le neveu de Tariq, débarquant du Pakistan pour étudier à Londres. Cette mise en condition du personnage central voudra de manière évidente mettre en avant son intégration et la normalité de sa vie quotidienne, uniquement rythmée par la prière et la fréquentation de la mosquée et des commerçants musulmans de son quartier, avec bien entendu quelques traditions obligées, mais pour déjà lui opposer le discours intégriste de quelques jeunes musulmans réunis dans un parc.

Shoot on sightEnsuite, l'intrigue va donc suivre l'enquête délicate de Tariq, entre un entretien avec la famille de la victime qui tournera court avec l'arrivée de leur avocate farouchement décidée à porter l'affaire devant les tribunaux et la réticence des inspecteurs impliqués à coopérer véritablement, pour même chercher à lui mettre des bâtons dans les roues (les photos plutôt embarrassantes remises à la presse), laissant ainsi une action régulière et impliquante venir captiver le spectateur durablement tout en délivrant un rythme assez lent, d'autant plus que Zaheer va sembler adhérer aux thèses violentes et intégristes d'un imam ami d'enfance de Tariq et régulièrement visité, pour de fait laisser le métrage doucement basculer dans une seconde partie plus nerveuse, tendue et encore plus prenante au fur et à mesure que les doutes sur la participation de Zaheer à de futures actions terroristes vont devenir de plus en plus prégnants jusqu'à aboutir à un final inéluctable mais extrêmement douloureux et d'une force dramatique terrible.

Shoot on sightLe réalisateur aura déjà la présence d'esprit d'éviter tout stéréotype nuisible qui aurait fatalement discrédité l'ensemble du métrage pour au contraire s'ancrer dans un quotidien somme toute banal et n'affirmant aucune différence pour son personnage principal dont la bonhomie apparente aura largement de quoi rassurer, en étant bien éloigné des clichés véhiculés sur la confession musulmane, pour de la sorte créer un sentiment de sécurité qui tranchera avec justement ce climat de psychose régnant dans Londres après les attentats du 7 juillet 2005 et qui sera franchement bien retranscrit, aussi bien par l'attitude des protagonistes que par ce dialogue ô combien significatif entre Tariq et Yunus qui stigmatisera le changement de mentalité après l'éclatement des bombes. Les autres protagonistes entourant Tariq joueront la carte de la modernité avec notamment ses enfants, le fils étant un amateur de football et l'adolescente flirtant avec un occidental tout en affichant un "jeunisme" volontaire.

Shoot on sightPar contre, le discours intégriste véhiculé par ces fanatiques religieux, radicalement opposés à l'attitude intégrée de Tariq, restera quand même classique et simpliste pour cet appel à la guerre sainte contre les oppresseurs de l'Islam, pour quand même bien mettre en avant les méthodes de recrutement et d'embrigadement des jeunes allant jusqu'à leur faire faire n'importe quoi au nom d'Allah, comme la seconde moitié du film s'appliquera à le démontrer de façon virtuose dans sa façon de gérer le suspense et l'aspect dramatique qui explosera lors du final. Mais avant cela, la première partie aura su dépeindre les us et coutumes de ce commissaire musulman tout en réservant quelques petites surprises au spectateur complice d'un sens de l'humour aussi discret que délicieux qui pointera le bout de son nez sporadiquement dans l'intrigue pour ainsi venir surprendre d'agréable manière tout en faisant éclater certains préjugés et pas forcément ceux auxquels on pourrait penser de prime abord.

Shoot on sightL'interprétation est largement convaincante, porté par des acteurs impliqués et toujours crédibles dans leurs rôles respectifs en évitant tout surjouage (notamment pour les intégristes évitant les grimaces caricaturales) , tandis que la mise en scène du réalisateur restera par contre bien classique et traditionnelle pour ne jamais oser quoique ce soit et en limitant du coup vaguement le dynamisme de l'ensemble, mais heureusement sans pour autant venir plomber le rythme global du métrage ou réduire l'impact de la tension et du suspense englobant le métrage sur sa longueur.

Donc, ce "Shoot on sight" fera mouche par sa crédibilité jamais démentie en évitant les clichés et grâce à une intrigue intelligemment menée pour distiller son action et ses rebondissements de manière impliquante et captivante !

Shoot on sightLe DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale discrète mais adaptée et efficace, le métrage étant ici disponible en version française en DD5.1 et en DTS5.1, ainsi qu'en version anglaise sous-titrée en DD5.1.
Au niveau des bonus, outre quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur, on ne pourra hélas que suivre un conséquent et très bien agencé diaporama proposant de nombreux clichés du film.

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Shoot on sight (Blu-ray)

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15.12.09

08:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Blue Rita

Avec ce Blue Rita le réalisateur Jess Franco va nous livrer une œuvre complètement déjantée qui va profiter d'une intrigue héritée du film d'espionnage pour s'adonner à un érotisme omniprésent et largement osé, le tout dans une ambiance psychédélique et des décors excellents par leur aspect "kitsch" volontaire et définitivement assumé.
Le script va suivre les activités d'un night-club qui servira de façade pour une bande de jeunes femmes dirigées par Rita et dont la principale activité est de séquestrer des espions et autres hommes d'affaires dans le but de leur soutirer des informations grâce à des méthodes pour le moins spéciales.

Blue RitaDès sa première séquence, le métrage va donc s'installer dans ce night-club présentant des spectacles érotiques et des danseuses nues où nous allons retrouver la dirigeante des lieux, Gina, qui va rendre visite à l'un de ses clients, désireux moyennant fiances de passer la nuit avec une des danseuses, une jeune femme noire qui dansera lascivement devant lui. Avec pour seule transition le générique psychédélique, nous allons donc suivre juste après cet homme et sa conquête qui vont se livrer à un ébat sexuel visualisé de loin dans un appartement au mobilier singulier pour ensuite voir la demoiselle quitter rapidement les lieux, sans même prendre le temps de s'habiller, tandis qu'un gaz sortant du plafond va endormir l'homme. Courant dans la rue, la fuyarde sera rattrapée et éliminée par Gina, sous les yeux d'un mystérieux individu observant la scène avec ses jumelles depuis un appartement.

Blue RitaEnsuite, nous allons retrouver l'homme asphyxié qui se réveillera enchaîné nu dans une fosse au-dessus de laquelle va apparaître Rita, la responsable de ce réseau de jeunes femmes qui vont vouloir obtenir des renseignements de l'homme qui sous couvert de son métier de journaliste serait un espion. Pour ce faire, Rita va faire tomber sur lui une pâte contenant un puissant aphrodisiaque et l'aguicher en compagnie de deux de ses servantes. Cette séquence définitivement "autre" aussi bien par son décor que par son déroulement et ses demoiselles qui officieront entièrement nues symbolisera toute la déviance et l'aspect carrément délirant qui va habiter le métrage dans sa globalité.

Blue RitaEn effet, la suite sera du même acabit, pour d'abord nous renseigner sur la condition de Rita et de sa bande, des nymphomanes détestant les hommes, tandis que Rita tentera par des injections dans son intimité de retrouver goût au plaisir sexuel après qu'elle ait eu la vagin brûlé par des tortionnaires des années auparavant, alors qu'ensuite ce sera une nouvelle venue qui sera "intronisée" par Rita lors d'une sorte de cérémonie au cours de laquelle leur sang sera mêlé tandis qu'un produit sera introduit dans sa vagin. Et après le journaliste, ce sera au tour d'un boxeur arrivant d'un pays de l'Est et soupçonné d'être un espion qui sera convoité par le contact de Rita qui lui demandera d'arranger un enlèvement, lui apprenant peu après qu'un traître officie au sein de l'équipe de Rita.

Blue RitaComme on peut le voir, l'intrigue ressemblera à s'y méprendre sur le papier à celle d'un classique film d'espionnage avec traître et agents doubles travaillant en fait pour Interpol qui semblera s'intéresser de près aux exactions du gang de Rita, demande d'informations sous la menace et la torture (et quelle sorte de torture !), baston ringarde qui deviendra croustillante,et retournements de situations "imprévus" lors du final bien dans la tradition, avant qu'un dernier clin d'oeil vienne de manière savoureuse cueillir le spectateur, mais Jess Franco détournera tout cela pour en faire un film entièrement décalé, "pop" et surfant sur un érotisme de tous les instants.

Blue RitaEn effet, outre le fait que toutes les demoiselles traverseront le métrage le plus souvent dans leur plus simple appareil pour le plus grand plaisir des yeux, le réalisateur se ménagera plusieurs pauses dans ce night-club où nous pourront suivre des bribes de spectacles érotiques lascifs et souriants (l'écolière et la statue, par exemple) tout en imposant des situations bien déviantes avec ces tortures qui demeureront toujours ouvertement salaces, n'hésitant pas par exemple à laisser le journaliste en manque coucher avec celle qui sera soupçonnée de trahison, mais le réalisateur s'abstiendra de ces fameux zooms sur l'intimité de ses actrices pour toujours filmer l'action avec une fraîcheur vivifiante.

Blue RitaEn plus de cet érotisme resplendissant, le métrage pourra compter sur des décors très kitsch pour assurer un renfort efficace au spectacle, entre cet appartement aux meubles transparents et le repaire des filles qui sera truffé de gadgets délirants mais quand même assez ridicules (les gyrophares, par exemple), tandis que seront multipliées les couleurs vives et décalées pour encore renforcer ce sentiment d'assister à un divertissement "pop", la partition musicale jazzy parachevant le tout dans une ambiance souriante par tant d'excentricité et de démesure dans le traitement de situations déjà bien barrées.

Blue RitaEnfin, Jess Franco adoptera un ton vif et alerte pour suivre l'ensemble d'une action qui ne connaîtra aucun temps mort et où le réalisateur ne s'attardera pas sur les scènes érotiques sensuelles comme il l'a fait régulièrement au cours de sa carrière pour au contraire rebondir et proposer des rebondissements de manière constante et dynamique. Sa mise en scène suivra pour encore donner du rythme à l'action, avec en prime des cadrages audacieux, décalés et originaux, tout en proposant sporadiquement des plans d'ensemble magnifiques d'un Paris avancé sous un jour ouvertement touristique avec ses monuments mis en avant.

Blue RitaL'interprétation est à l'image du métrage, détendue et naturelle, portée par une flopée de demoiselles au physique attirant qui n'hésiteront pas à ses dévoiler sans fard devant la caméra nous permettant de retrouver entre autres Pamela Stanford, une habituée des œuvres érotiques de Jess Franco produites par Erwin C. Dietrich, tout comme Esther Moser, tandis que la belle Martine Fléty rayonnera littéralement et illuminera le métrage à chacune de ses apparitions, qui, bien entendu, seront toujours dénudées ou propices à un effeuillage comme lors d'un court spectacle voluptueux.

Donc, ce Blue Rita restera une œuvre largement attachante par son côté débridé et délirant qui pourra compter sur un érotisme chatoyant pour charmer le spectateur au travers de situations rocambolesques et toujours souriantes, loin de l'aspect sordide de certaines œuvres du réalisateur !

Blue RitaLe DVD de zone 2 suisse édité par VIP avancera une image très nette et ne connaissant pas de défaut notable, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale jazzy adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise, allemande et française.
Au niveau des bonus, outre le traditionnel documentaire sur la relation entre Jess Franco et Erwin C. Dietrich qui proposera en plus un regard sur la restauration du film Jack l'éventreur, on pourra visionner la bande-annonce du film ainsi que celles d'autres titrez de l'éditeur, parcourir une conséquente galerie de photos et d'affiches.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent moment de délire érotique, le DVD de zone 2 suisse est disponible ici ou , en faisant attention aux éditions proposées, seule celle éditée par VIP proposera la version non censurée du film en version française !

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14.12.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The proposition
Réalisateur : John Hillcoat
Durée du film : 1h44
Date de sortie du film : 16 décembre 2009 (film vu en avril 2009 dans le cadre de la seconde édition de L'étrange festival de Lyon)

Avec : Guy Pearce, Emily Watson, Ray Winstone, David Wenham, John Hurt, etc.

Par Nicofeel

The proposition est la troisième réalisation du cinéaste australien John Hillcoat. Ce film n'est pas le dernier de la filmographie de John Hillcoat, puisque La route, actuellement au cinéma, est son dernier film. C'est avec près de quatre ans de retard que ce film apparaît enfin sur les écrans de cinéma.
Au scénario mais aussi à la musique, on retrouve le musicien Nick Cave qui avait déjà participé au scénario du précédent film de John Hillcoat.

The proposition est un western crépusculaire qui rappelle le cinéma de Clint Eastwood avec Impitoyable dans sa manière de filmer en plans larges le bush australien ou encore dans sa façon de filmer les couchers de soleil.
L'ambiance très étrange de ce film donne également l'impression que l'on ait à la lisière du fantastique de manière continuelle. On pense dès à présent au chef d'oeuvre du cinéma fantastique australien, à savoir Pique nique à Hanging rock de Peter Weir.

Mais par sa violence brutale le film revient de manière impromptue à des éléments plus réalistes. Cette violence exacerbée rappelle sans conteste le western italien.
Mais que raconte au juste The proposition ? Un capitaine de police australien, Stanley, use de son pouvoir et fait une proposition ignoble à un homme, Charlie Burns (superbement interprété par l'acteur Guy Pearce, qui se fond dans un rôle de personnage quasiment taciturne) : retrouver et tuer son frère aîné, accusé des pires méfaits et recherché par la police locale, pour sauver son autre frère qui est menacé de la pendaison le jour de Noël.
The proposition est un film clairement mélancolique, comme le prouvent les nombreux couchers de soleil mais aussi très belle bande son du film. C'est le cas de la musique d'introduction notamment avec la voix d'un enfant ou encore dans d'autres morceaux avec la voix de Nick Cave qui donnent le sentiment au spectateur d'écouter une complainte.

On a l'impression d'assister à une quête sans solution, à l'instar du film comme Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia d'un autre cinéaste désenchanté, Sam Peckinpah.

The proposition tire également sa force dans sa capacité à montrer une humanité inhumaine. Car finalement si les frères Burns agissent tels des sauvages sans véritable but, les autres personnes qui sont présentées ne valent guère mieux. Car pendant que l'on critique les méfaits des frères Burns, on massacre allègrement la population aborigène. Le parallèle que l'on peut faire entre la naissance des Etats-Unis (massacre des Indiens) et celle de l'Australie (massacre des Aborigènes) est évident. Le réalisateur implore à sa façon le pardon des aborigène par un message inscrit juste au début du film et par un générique de fin où il montre plusieurs photos authentiques d'aborigènes qui ont été torturés.
Au final, pas forcément facile d'accès, The proposition est un western lent où la violence est latente et extrêmement brutale lorsqu'elle arrive. Ce western à la lisière du fantastique est avant tout psychologique. D'ailleurs, de simples regards sur les protagonistes en disent long sur leur émotions. Voilà un film mélancolique qui mérite d'être découvert.

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11.12.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Astro boy
Réalisateur : David Bowers
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 9 décembre 2009

Avec les voix (en version originale sous-titrée français) de : Freddie Highmore (Astro boy) ; Nicolas Cage (Docteur Tenma) ; Samuel L. Jackson (Zog) ; Kristen Bell (Cora) ; Donald Sutherland (général Stone) ; Charlize Theron (le narrateur).

Par Nicofeel

En réalisant Astro boy, David Bowers dépoussière le célèbre héros japonais créé par Osamu Tezuka. Globalement, l'histoire de ce long métrage respecte l'histoire d'Astro boy.
On a un grand scientifique, créateur des robots, qui voit son fils, le jeune Toby, décéder en raison d'une expérience sur un robot qui tourne mal. C'est alors qu'en reprenant un cheveu de son fils il recrée le physique de son fils et fait de lui un robot à visage humain. Mais il ne reconnaît plus son fils et finit par le rejeter. Astro le petit robot quitte alors Métro city pour rejoindre les gens de la surface. Il est alors renommé Astro.

A partir de ce synopsis, David Bowers livre un long métrage entièrement en images de synthèse qui est plutôt satisfaisant. Cependant le film reste clairement orienté en direction d'un jeune public. Le côté dramatique de l'oeuvre originelle est tout de même particulièrement édulcoré et il y a peu de méchants.
Mais bon, ce remake d'Astro boy tient tout de même globalement la route avec des thématiques qui ont de quoi nous intéresser. Ainsi, le film évoque d'abord le besoin d'être tolérant avec les gens qui sont différents. Astro est l'exemple même du personnage qui va permettre l'alliance entre les hommes et les robots.

Dans le même ordre d'idée, le film constate (sans pour autant se lancer dans une critique à tout bout de champ) qu'il y a une différence de traitement selon que l'on ait riche ou pauvre : les riches accèdent à la cité qui vole au-dessus de la Terre, nommé Métro city ; à l'inverse les pauvres ou les gens rejetés se retrouvent sur Terre où les gens de Métro city renvoient tous leurs déchets et notamment leurs débris de robots/
Astro boy est aussi et surtout un vrai film humaniste avec son petit personnage qui n'a de cesse de sauver, au péril de sa vie. Les valeurs humanistes révélées par ce héros ô combien sympathique font plaisir à voir.
D'un point de vue thématique, le film pose également une (petite) réflexion sur le rapport entre les hommes et les robots, et sur la place de ces derniers dans le monde. Les robots peuvent vivre avec les humains et les aider dans leur vie quotidienne, sans pour autant être toujours assimilés à des esclaves.
Même si Astro boy dispose d'un background qui n'est pas forcément aussi évolué que les dernières productions Pixar, force est de constater que l'animation est plutôt réussi. Tous les personnages qui ont été créés, à commencer par le jeune Astro, sont marquants et les visages expressifs des protagonistes réservent quelques moments d'émotion.

On appréciera également le rythme de ce long métrage. Astro boy est un film d'animation où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Et plusieurs scènes d'action font plaisir à voir. On peut citer entre autres le moment où le jeune Toby décède suite à la révolte du gros robot ; le combat d'Astro dans l'arène avec d'autres robots ; le combat entre Astro et le robot qui possède la force rouge.

Comme dit précédemment, on regrettera en revanche le fait que le film soit avant tout destiné aux enfants. Ainsi, hormis les rares méchants qu'il y a dans ce long métrage, on constate que tout le monde est beau et gentil dans ce monde qui nous est narré. Et puis lorsque Astro rejoint la surface, il ne fait que fréquenter des enfants et des robots qui, malgré le fait qu'ils aient adhéré au front de libération des robots (FLR), sont gentils et doux comme des agneaux.
Astro boy aurait carrément mérité d'être un peu plus adulte dans son développement. D'autant que certaines scènes ne sont pas sans rappeler d'autres mangas. Ainsi, lorsque le méchant robot rouge ne cesse de grandir et de tout détruire sur son passage, on pense à Akira.

Et puis même si Astro boy est dans son ensemble un film d'animation qui se défend, cela demeure malgré tout un remake. L'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous. David Bowers ne fait que reprendre l'esprit du manga Astro boy, en se permettant au demeurant de l'édulcorer de certaines scènes qui auraient pu paraître trop cruelles ou trop dramatiques aux yeux du grand public.
Mais en agissant de la sorte le réalisateur de cet Astro boy new look risque fort de ne toucher pleinement qu'un public jeune. C'est dommage car il y avait aussi bien la technologie que les thématiques pour faire de cette oeuvre une nouvelle référence du film d'animation.

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10.12.09

07:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Sick nurses
Sick nurses

Preuve vivante de la vitalité du cinéma de genre thaïlandais, ce Sick nurse, réalisé en 2007 par deux jeunes auteurs locaux, avait largement de quoi séduire avec son intrigue sexy, sanglante et détournant certains codes du genre. Après être resté désespérément invisible par chez nous pendant deux ans, le métrage est disponible depuis le 22 septembre sous l’impulsion d’Emylia aussi bien en DVD qu’en Blu-ray. Un petit retour sur cette sortie française s’imposait.

Sick nurses

Le script va laisser Le docteur Taa et sept infirmières à ses ordres revendent des cadavres de patients. Les sentiments des infirmières envers le docteur ne faisant qu'augmenter avec le temps, la jalousie fait éclater le petit groupe et elles décident de tuer l'une d'entre-elles. Bien sûr, le corps de la défunte sera revendu. A moins qu'elle ne revienne hanter le cabinet et les responsables de son malheur...

Sick nurses

Ne cherchant jamais la profondeur ou encore à provoquer véritablement l’effroi, le métrage va surtout tenter avec succès de placer un maximum de situations délirantes, souriantes et grotesques pour avancer la vengeance de cette femme assassinée par ses collègues, la critique complète du film étant disponible ici pour l’édition en zone 1 !

Sick nurses

Le DVD de zone 2 français édité par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en version originale thaïlandaise sous-titrée en français en DD2.0.
Au niveau des bonus, on pourra hélas uniquement suivre un diaporama bien agencé regroupant des clichés du film, uniquement suivi de quelques bandes-annonces d’autres titres horrifiques de l’éditeur.
L’édition Blu-ray laissera une image en 1.85 (AVC1080p/24) investir l’écran, avec une bande-son en français et en thaïlandais (toujours sous-titrée en français) en DTS-HD, pour ne présenter que le même bonus.

Sick nurses

Donc, il est encore temps de donner sa chance à un métrage le méritant vraiment, tout en saluant les efforts d’Emylia qui continue très régulièrement de nous proposer des inédits valant largement le détour !

Sick nurses
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Sick nurses (Blu-ray)

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09.12.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

L'immmoralità

Avec son sujet sulfureux et son traitement partiellement graphique, ce L’immoralità, réalisé par l’italien Massimo Pirri, fait partie de ces films que l’on ne pourrait plus produire aujourd’hui, mais pour autant le métrage ne se complaira pas dans un aspect graveleux pour au contraire nous dresser le portrait d’une galerie de personnages tous plus immoraux et pervertis les uns que les autres où l’innocence de l’enfance en sortira bafouée, mais pas de la manière attendue, pour un "jeu" furieusement malsain et même provocateur qui n’épargnera personne.
Le script va laisser un pédophile violeur et meurtrier de jeunes filles blessé et en fuite trouver refuge dans une propriété bourgeoise où il va être recueillie par la fille de la maison, une jeune fille pré pubère qui va le cacher et le soigner. Mais ce sera sans compter sur la mère de la fillette, une femme pervertie, aigrie et nymphomane voulant plus que tout se débarrasser de son mari handicapé et proche de la mort.

L'immmoralitàDès sa première séquence, le métrage va choquer en avançant directement Federico, cet assassin d'enfants que nous découvrirons portant une jeune fille morte dans ses bras qu'il va s'empresser d'enterrer, sans que la nature de son méfait soit équivoque, la petite victime ayant sa petite culotte descendue jusqu'aux mollets. Notre homme va ensuite rejoindre son véhicule pour quitter les lieux mais il sera bien vite retrouvé par la police qui va le prendre en chasse pour finalement le forcer à s'arrêter, Federico s'enfuyant alors à pied pour n'être que blessé au bras par les tirs des policiers. Cette entame du métrage sera volontairement graphique, ignoble mais sans jamais chercher à en rajouter, pour avancer ce violeur d'enfants qui ne tardera pas à errer dans les bois, éreinté et aux abois.

L'immmoralitàLe métrage va alors s'intéresser à Simona, une gamine de onze ans qui nous sera présentée en compagnie de son père, un vieil homme handicapé évoluant dans son fauteuil roulant et ayant pour passion les armes à feu et les vieilles horloges qu'il réparera, mettant ainsi en avant une certaine complicité entre le père et sa fille. Simona s'en ira ensuite se balader dans le parc de la propriété familiale pour bien évidemment tomber sur Federico, installant de fait une tension palpable qui sera progressivement dégonflée lorsque nous verrons que Federico, mal en point, cherchera surtout à se cacher et non à abuser de la jeune fille qu'il réussira à amadouer, Simona lui offrant même une cachette en le conduisant dans un abri de jardin oublié de tous où elle va régulièrement jouer seule, montrant même à son invité certains jouets lors d'une séquence largement étrange et troublante, le spectateur connaissant la déviance de Federico.

L'immmoralitàPendant ce temps-là, la police et le lieutenant chargé d'arrêter le fuyard vont préparer des battues en compagnie d'un groupe de villageois désireux d'en découdre et de lyncher Federico, fustigeant la lenteur des autorités à s'organiser, Massimo Pirri pointant du doigt un certain fascisme larvé encore bien présent dans les mentalités italiennes d'alors. Ce ne sera qu'après cette mise en condition que l'un des protagonistes principaux fera son apparition en la personne de la mère de Simona, Vera, une femme d'un âge mûr souhaitant par-dessus tout garder la forme et refusant de vieillir, qui sera tout de suite cerné comme une âme perverse, avilie aussi bien en détestant son mari ouvertement, quitte à lui dire en face qu'elle attend avec impatience la mort de ce dernier, qu'en multipliant les aventures avec les hommes du village, passant ainsi pour une prostituée bénévole et en ne prêtant que peu d'attention à sa fille.

L'immmoralitàTout en continuant de fouiller les personnalités de chacun et notamment de Federico qui semblera s'attacher à Simona au point de ne pas lui vouloir de mal dans l'immédiat, l'intrigue va produire des situations prenantes qui amèneront la police à suspecter la présence de Federico aux alentours de chez Simona, voir même cachée par ses soins et sa mère, prévenue ira fouiller l'abri de jardin pour tomber sur le fuyard qu'elle va contre toute attente charmer pour coucher avec lui et le ramener dans la maison, cachée dans une chambre du sous-sol. L'attachement de Simona à Federico sera une première fois mis en avant lorsqu'elle ne le verra pas dans l'abri et se mettra à pleurer, mais ce sera surtout plus tard, alors que les villageois voudront avec force fouiller la maison de Vera que le métrage avancera sa séquence interdite en laissant Simona demander à Federico, ayant débarqué dans la salle de bains où la jeune fille prenait un bain, de lui faire l'amour, ce que le réalisateur se permettra de visualiser de manière franche, quitte à laisser la nudité de la demoiselle envahir l'écran mais tout en demeurant dans la mesure du possible "correct" en éludant certains détails de son anatomie par la présence d'objets bien placés dans le cadre de la caméra.

L'immmoralitàLa suite verra un conflit de génération destructeur envahir l'intrigue, Vera et Simona étant attachées à Federico pour des raisons bien différentes et certainement pas innocentes pour la mère calculatrice jusqu'à renier ses engagements au fil des situations, ce qui provoquera une jalousie de Simona lorsqu'elle observera sa mère et Federico faire l'amour à travers le trou d'une serrure. La dernière partie sera tout simplement grandiose et fulgurante dans sa démonstration violente et signifiant définitivement la perte de l'innocence pour Simona de manière dramatique tout en laissant présager un avenir guère réjouissant pour la demoiselle.

L'immmoralitàComme on peut le voir, le métrage ne mettra en scène que des protagonistes pervertis, à la noirceur progressive et immorale, entre cette Vera complètement malsaine dans sa relation avec les autres et avec elle-même, en se croyant également supérieure et capable de commander les autres, policier compris, ce Federico bien entendu guidé par des pulsions sordides au possible mais qui au final ne sera pas le plus dangereux puisqu'il rentrera dans le jeu de Vera et dans celui de Simona sans s'en rendre compte, tandis que justement, cette petite gamine présentée au départ comme le seul rempart de l'innocence, deviendra elle aussi trouble et presque perverse malgré son jeune âge. Les personnages secondaires ne seront pas en reste, avec ce lieutenant lui aussi assez libidineux pour proposer un marché sexuel à Vera, tandis que ces citoyens désireux de massacrer le pédophile représenteront un certain obscurantisme hérité du Moyen-âge. Le seul à demeurer cohérent et droit sera le mari, effacé au point de ne même pas avoir de prénom cité durant tout le métrage, mais sa maladie l'empêchera presque toujours d'agir.

L'immmoralitàSous couvert d'une intrigue lorgnant très régulièrement vers l'exploitation pure avec ces situations sensuelles brisant même les tabous, ou violentes et tendues, le métrage s'attachera à dépeindre une certaine déliquescence de la société où aussi bien ses fondements mêmes comme la famille ou l'autorité seront pervertis et exploseront à l'arrivée d'un élément extérieur ici symbolisé au possible par cet être vicieux et sujet à des pulsions pédophiles, pour en arriver à contaminer insidieusement l'innocence de l'enfance, détruite à jamais, pour une démonstration sans recul ni rémission qui portera bien son titre, tant l'immoralité des personnages sera dévoilée au grand jour dans toute sa "splendeur".

L'immmoralitàL'interprétation sera largement convaincante, avec cette jeune actrice, Karin Trentephol (dont ce sera la seule apparition devant une caméra) plus que crédible et naturelle, tandis que Lisa Gastoni jouera une Vera diabolique à la perfection et que Mel ferrer dans le rôle du mari sera performant. Enfin Howard Ross, un second couteau du cinéma-bis italien interprétera avec implication Federico le violeur. La mise en scène de Massimo Pirri est largement adaptée, classique mais élégante pour suivre cette action sordide en jouant régulièrement avec une tension palpable et bien agencée pour faire perdurer le suspense.

Donc, ce L'immoralità invitera son spectateur à une descente dans le côté sombre de l'âme humaine sans espoir de retour ou de rédemption et, sous son aspect choquant, parviendra à tenir un discours cohérent et amenant à la réflexion !

L'immmoralitàLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Vidéo avancera une image juste quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale triste d'Ennio Morricone collant parfaitement aux situations du film, celui-ci étant ici proposé dans sa version italienne, avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra hélas et contrairement aux habitudes de l'éditeur se contenter de la biographie et de la filmographie du réalisateur Massimo Perri et de l'actrice Lisa Gastoni.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette réussite aussi méconnue que provocante et choquante du cinéma italien, le DVD de zone 2 italien est disponible ici ou !

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08.12.09

07:50:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Godspeed

Bien que basé sur le thème classique de la vengeance ce Godspeed empruntera un chemin aussi tortueux qu'immersif pour s'interroger aussi bien sur la Foi que sur la notion de Bien et de Mal tout en fustigeant à demi-mot l'évangélisme et ses dérives avant de nous ramener à une réalité douloureuse, voir même amère lors d'un final dramatiquement fort et percutant.
Le script va laisser un guérisseur évangéliste ayant renié sa Foi suite au meurtre brutal de sa femme et de son fils se retrouver face aux assassins de ceux-ci.

GodspeedAprès un petit monologue en voix-off s'interrogeant sur la part de ténèbres installé au fin fond de chacun de nous et une très brève séquence suivant un homme pourchassé en pleine forêt, scène que l'on devinera sans aucun mal comme étant issue du final du film et destiné dans un concept classique à mettre d'entrée une certaine pression sur le spectateur, le métrage va nous présenter son personnage principal, Charlie, un guérisseur évangéliste que nous découvrirons en plein "travail" puisque ce sera devant un parterre de croyants qu'il va se livrer à un discours sur la Foi avant de tenter de guérir une vieille femme atteinte aux poumons qu'il va prendre dans ses bras, toujours en sermonnant l'assemblée, pour que finalement le vielle dame se sente beaucoup mieux après cette séance avortée par Charlie qui se sentira mal et saignera du nez. Cette séquence nous permettra également d'appréhender la femme de Charlie et leur fils, présents dans l'assistance, tandis que la caméra s'attardera aussi sur les visages de deux jeunes gens de façon certainement pas innocente.

GodspeedNous retrouverons alors Charlie chez lui, en compagnie de son fils pour un petit dialogue sur les étoiles et leur signification vis-à-vis de Dieu, laissant une discussion amère entre Charlie et Rebecca, son épouse, nous en apprendre plus sur leur relation désunie et sur le passé d'alcoolique de Charlie, celui-ci ne trouvant rien de mieux à faire que de laisser sa femme en plan pour aller rejoindre sa maîtresse. Mais pendant ce temps-là deux individus masqués vont faire irruption chez lui et poignarder sauvagement Rebecca avant que leur fils ne meure accidentellement, étouffé par le second assaillant. Bien qu'apparaissant au départ masqué, l'intrigue ne cherchera même pas à nous cacher l'identité des meurtriers qui vont une fois leur forfait accompli tomber le masque, relevant la visage des jeunes vus auparavant lors du numéro de Charlie.

GodspeedSans transition, le métrage va laisser passer six mois pour nous faire découvrir un Charlie bien différent, désormais barbu et négligé, vivant dans une caravane de petits boulots, complètement anéanti par la mort de sa famille et surtout aigri vis-à-vis de l'enquête, comme la visite d'un agent de l'autorité le confirmera. Le réalisateur ayant bien pris le temps de nous présenter ce personnage central du film, son changement radical d'attitude et de mode de vie sera effectif et même douloureux pour cet homme détruit par ce drame sordide et inexpliqué qui lui aura fait perdre la Foi. C'est dans ce contexte qu'un demoiselle, Sarah, va rentrer dans la vie de Charlie en s'incrustant auprès de lui, d'abord dans un café puis carrément dans sa caravane, dans le but de le supplier de venir en aide à son père, comme il l'avait fait quelques temps auparavant pour sa mère.

GodspeedCharlie finira par accepter et se rendra donc en compagnie de Sarah chez elle où au lieu de rencontrer le père de celle-ci, se sera ses deux frères, Luke et Tim, qu'il découvrira lors d'une séquence tendue, puisque nous reconnaîtrons les tueurs de la famille de Charlie. Mais cette séquence forte ne le sera pas uniquement par le fait que les assassins découvririons eux aussi celui dont ils ont brisé la vie, mais par le statut de Luke qui sera en train d'haranguer quelques jeunes en imposant sa vision d'une Foi active et désireuse de changer le monde tel que nous le connaissons pour en plus fustiger les guérisseurs de façon à provoquer ouvertement Charlie.

GodspeedLa suite des événements nous réservera bien des surprises, pour bien entendu nous révéler la raison tragique ayant conduit les deux frères à devenir des meurtriers, mais surtout pour mettre en avant une certaine folie de ce Luke conquérant et dominateur qui exercera son pouvoir sur Tim et dans une moindre mesure sur Sarah, de manière totale dans un esprit de famille déplacé. Cette seconde partie du film, succédant à une mise en condition parfaite pour favoriser l'immersion du spectateur dans l'intrigue, ne sombrera pas dans la violence gratuite d'une vengeance simple et superficielle, pour au contraire aborder des thèmes ambigus (l'inceste forcé notamment) de manière frontale et impactante avant de verser un temps dans le "survival" de façon probante pour déboucher sur un final amer, triste et chargé d'amertume qui ne sera pas sans secouer le spectateur bousculé dans sa vision des choses.

GodspeedLe principal atout du métrage résidera sans aucun doute dans ses protagonistes remarquablement travaillés, entre ce Charlie qui au départ aura tout d'un anti-héros lors de sa présentation, avec sa tendance alcoolique conjuguée à une relation adultère stérile et mal placée (Charlie ne quittera t-il pas sa femme en plein désarroi pour aller "faire un tour en ville"), pour rapidement provoquer l'empathie une fois le double meurtre commis, et le réalisateur aura l'intelligence de laisser cette partie du métrage se développer de manière intimiste et naturelle pour ainsi évoquer les doutes et la désillusion de cet être profondément désespéré et dégoûté de la vie qui pourtant retrouvera une certaine hargne bien légitime mais également éprouvante dans son aspect foncièrement malsain et destructeur lorsqu'il sera placé face à ses bourreaux. Mais les autres personnages seront également fouillés, entre Sarah qui se sera amouraché de Charlie lorsqu'elle l'a vu faire son numéro de guérisseur et qui devra confronter ses sentiments entre lui avec ceux ressenti pour ses frères et notamment Luke, qui de son côté offrira au métrage un protagoniste trouble, équivoque, manipulateur et froidement calculateur.

GodspeedSi la violence du métrage restera essentiellement psychologique (avec par exemple le choc ressenti par Charlie quand il apprendra que Luke et Tim ont tué sa femme et son fils, pour une autre séquence remarquablement réussie par le réalisateur, tout comme ce final dramatiquement fort), l'aspect graphique ne sera pas pour autant complètement négligé pour nous assener quelques scènes violentes et crues qui elles aussi feront mal, très mal même puisque les coups portés le seront froidement et directement, sans fard et sans concession, avançant même quelques effets sanglants percutants et en tout cas jamais gratuits, loin de là.

GodspeedL'interprétation servira le métrage de manière exemplaire avec des acteurs impliqués et au naturel touchant par un jeu toujours juste qui ne fera que renforcer le caractère immersif de l'intrigue, tandis que la mise en scène du réalisateur Robert Saitzyk sera efficace pour aussi bien mettre en avant les magnifiques décors naturels de l'Alaska où se déroule l'intrigue que pour rendre les phases d'action prenantes, tandis que la tension palpable accumulée qui accompagnera les temps forts du film sera remarquablement retranscrite. Les quelques effets spéciaux sanglants seront probants, réalistes et avancés de manière à servir l'intrigue et non comme une fin en soi, ce qui rendra leur caractère brutal encore plus marquant.

Donc ce Godspeed pourra s'apprécier comme une excellente surprise, détonante par sa façon de traiter un sujet classique et parfaitement agencé pour réussir à impliquer son spectateur dans ses événements dramatiques et douloureux !

GodspeedLe DVD de zone 2 édité par Emylia, présenté ici, avancera une image nette et sans défaut notable, même lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera probante avec une partition musicale adaptée et renforçant le climat du métrage, celui-ci étant proposé dans sa version française et dans sa version originale anglaise sous-titrée.
Au niveau des bonus, seule la bande-annonce accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur sera disponible pour prolonger la vision du métrage.

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07.12.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La route
Réalisateur : John Hillcoat
Durée du film : 1h59
Date de sortie du film : 2 décembre 2009

Avec : Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Guy Pearce, Charlize Theron, Robert Duvall, etc.


Par Nicofeel

Réalisé par l'excellent John Hillcoat, auteur en 2005 d'un très beau western crépusculaire avec The proposition, La route est une adaptation du roman éponyme de Cormac McCarthy.
La route est un film d'anticipation post-apocalyptique. On apprend qu'un éclair a créé un véritable chaos sur Terre. L'action se situe dix ans après le changement brutal de la Terre.
Première grande qualité du film : les décors. On a vraiment l'impression d'être dans un monde dévasté où la vie a quasiment disparu partout. Le soleil n'arrive plus à passer car il est obstrué par des nuages de cendres. La vie a quasiment disparu à la surface de la Terre. Il n'y a plus d'animaux et les plantes se meurent. Ainsi, à plusieurs reprises on voit des arbres qui se dessèchent et qui tombent. Et puis, il y a à plusieurs reprises des secousses sismiques qui sont là pour indiquer que ce monde est vraiment proche de sa fin.

Doté d'un très belle photographie et d'une image qui a forcément été travaillée (on pense à une couleur sépia qui accroît le côté sombre du film), La route dégage dès les premiers instants une atmosphère particulière. On sait dès le début que l'on va assister à un film très sérieux qui va poser un regard pessimiste sur l'avenir de l'Homme.
Dans un monde dévasté, John Hillcoat raconte le voyage d'un père (interprété par un Viggo Mortensen au jeu très juste) et de son fils de dix ans (interprété par un Kodi Smit-McPhee particulièrement émouvant), qui décident de rejoindre l'océan en passant par la route.
Le côté dramatique du film est renforcé par la musique expérimentale et particulièrement dépressive de Nick Cave, qui signe une nouvelle fois la BO d'un film de John Hillcoat.
Doté d'un rythme assez lent, La route pourra rebuter certains spectateurs qui pourraient avoir le sentiment de voir souvent les mêmes scènes. Mais cela serait pourtant largement réducteur. Comme dans son précédent film, John Hillcoat refuse le spectaculaire et offre au contraire un film où est lié au psychologique.

Ainsi, le film privilégie la relation entre ce père et son fils. Le premier, désabusé par ce monde qui s'écroule et par la réaction des survivants qui sont quasiment tous devenus des personnages sanguinaires, cannibales, ou encore des voleurs, cherche coûte que coûte à défendre son fils dans cet environnement où la survie est une difficulté de tous les instants. Le second, à savoir le fils, aime son père mais reste le personnage qui garde un espoir en l'homme. Il n'hésite pas à donner une boîte de conserve (chose devenue rare et convoitée) ou à solliciter son père pour qu'il fasse preuve de plus de mansuétude.

Si La route est un film d'une grande sensibilité qui en fera pleurer plus d'un un dans ses dernières scènes, c'est bien en raison de la complicité qui unit les acteurs jouant le père et le fils. Et puis il y a aussi ces très beaux flashbacks où le personnage du père se rappelle les moments heureux vécus avec sa femme ou encore la disparition brutale de sa femme.
Toujours très juste dans son ton, La route livre une réflexion intéressante sur une possible évolution de notre monde, si l'on continue à le souiller sur le plan environnemental. Le film montre également de façon très réaliste que dans une situation dramatique, l'homme devient un loup pour l'homme. Il n'y a finalement plus que la survie qui compte.
Le film réserve quelques très belles scènes, comme ce moment où le père et le fils découvrent une sorte de refuge rempli de nourriture. Ils réussissent enfin à manger à leur faim. C'est une sorte d'interlude. Car la suite sera beaucoup plus difficile.

Dans ce monde post-apocalyptique, il est bien difficile de survivre et le périple vécu par ce père qui est de plus en plus malade sur le plan physique a de quoi émouvoir le spectateur. Très pessimiste sur l'avenir de notre monde et sur l'avenir de l'homme, La route réserve cependant un vrai message d'espoir dans sa dernière scène et dans ses derniers moments. La présence de personnages bons et d'enfants est là pour signifier que tout n'est pas fini et qu'un espoir, même mince, demeure.
Voilà en tout cas un beau film qui bénéficie d'excellents acteurs, d'une photographie très réaliste, d'une bande son qui colle à la peau du film et d'un scénario qui adapte le roman à succès de Cormac McCarthy. A voir évidemment.

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04.12.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Liberi armati pericolosi

Ce sera à partir d’un scénario du grand Fernando Di Leo que le réalisateur italien Romolo Guerrieri va nous livrer avec ce Liberi, armati, pericolosi (traduit chez nous en Jeunes, désespérés, violents) un "poliziotesco" âpre, violent et quelque peu moralisateur pour suivre la cavale de trois petits truands ayant du jour au lendemain sombré dans la violence jusqu'à atteindre le point de non-retour.
Le script va donc suivre l'équipée sauvage de trois jeunes gens de bonne famille lâchés dans Milan où ils vont multiplier les agressions sanglantes et mortelles, tandis que la police locale et le commissaire chargé de l'enquête vont chercher à arrêter le massacre.

Liberi armati pericolosiDans sa séquence introductive, le métrage va commencer par mettre en scène Lea, une demoiselle s'étant rendue à la police pour prévenir le commissaire que son petit ami et deux de ses camarades projettent de braquer une station-service avec des armes en plastiques. D'abord sceptique, le commissaire va finir par prendre note des noms et adresses des trois lascars, permettant ainsi au réalisateur de nous les présenter en même temps, nous laissant découvrir trois jeunes gens à la normalité et à l'insouciance presque innocente, avec d'abord Luis, le petit ami de Lea, plus réservé et timide que Giovanni, surnommé "Joe" qui aura un comportement bien plus exubérant et balancera des vannes à tout bout de champ pour alors se mettre à rigoler comme un fou, tandis que le troisième, appelé "Blondie" aura un semblant d'ascendant sur les deux autres et paraîtra plus froid et déterminé.

Liberi armati pericolosiEn parallèle, l'intrigue laissera des inspecteurs se rendre chez les parents de chacun d'eux pour nous laisser appréhender leurs origines confortables, tandis que les préparatifs de ce braquage vont se mettre en place, aussi bien chez les jeunes qui vont voler une voiture que chez les policiers ayant prévenu le pompiste et investi le terrain pour arrêter ceux qu'ils pensent être d'aimables plaisantins avec leurs pistolets en plastique. Mais voilà, lorsque "Blondie" va se présenter devant le pompiste et braquer son arme, celui-ci ne va pas vouloir donner l'argent et toisera même "blondie" en se moquant de son pistolet en plastique qui n'en sera pas puisque "Blondie" va faire feu et tuer l'homme, surprenant ainsi aisément par cet acte violent de sang-froid qui tranchera avec la nonchalance qui accompagnait ces protagonistes jusque-là et déclenchant une fusillade qui laissera à terre trois policiers tandis que le trio va réussir à prendre la fuite.

Liberi armati pericolosiCe sera le début d'une journée de cavale sanglante dans Milan et ses faubourgs, au cours de laquelle les fuyards vont s'amuser avec une certaine gratuité à multiplier les actes de violence avec attaque de banque et même d'une grande surface alimentaire pour y semer la terreur, course-poursuite avec la police, obligeant même Lea à les suivre contre son gré dans leur fuite qui se terminera à pied dans la campagne italienne jusqu'au final qui marquera par son état d'esprit désespéré et nihiliste mais somme toute logique puisque ce sera dans une impasse mortelle que se sera engagé la petite bande depuis l'attaque mortelle de la station-service.

Liberi armati pericolosiBien entendu le métrage mettra régulièrement en avant une action sans cesse renouvelée dans ses situations pour suivre la folle cavale du trio avec notamment cette très longue course-poursuite avec la police qui arrivera sans mal à tenir en haleine sur la longueur, mais aussi pour suivre les actions violentes de ces jeunes qui vont par exemple braquer une banque pour ensuite distribuer l'argent récoltée en le balançant sur les badauds d'un marché, ce qui dénotera bien de leur état d'esprit insouciant et ne se rendant pas encore vraiment compte de leur situation dramatique, puisque seul Luis semblera être mis mal à l'aise par cette violence à laquelle il ne participera pas directement en restant au volant des différentes voitures volées qu'ils vont emprunter pour fuir.

Liberi armati pericolosiCes scènes de violence marqueront aussi la gratuité des actes des trois jeunes gens, qui vont par exemple rejoindre une autre bande pour s'allier avec eux le temps d'une orgie dans une maison qui prendra une connotation sexuelle quelque peu déviante et surtout pour braquer en nombre ce supermarché en terrorisant les clients inutilement avec ces rafales tirées en l'air ou sur les produits disponibles à la vente. Ce sera d'ailleurs à l'issue de ce casse que la détermination froide et perfide de "Blondie" sera révélée au grand jour pour ce personnage n'hésitant pas à tuer sans motif réel, de sang-froid et pourquoi pas même en tirant dans le dos, ce qui tranchera bien évidemment avec l'aspect folingue de "Joe" qui lui rira de tout et semblera s'amuser comme un petit fou de cette cavale sans issue.

Liberi armati pericolosiMais en face d'eux nous trouverons ce commissaire à l'attitude ambiguë puisqu'il cherchera longuement dans un premier temps à sauver les jeunes d'eux-mêmes avant de demander à ce que Lea soit épargnée, mais ce sera surtout au travers de ce personnage que la morale du film se mettre en place de manière franche et déclarée lors d'une séquence au cours de laquelle il va fustiger les parents de trois malfaiteurs assis en face de lui en mettant en avant leur responsabilité dans les faits par le peu d'intérêt porté à leurs enfants qui aura conduit ceux dans la délinquance et la violence. Cette morale évidente viendra quelque peu éclairer le spectateur sur les raisons et les motifs de l'excès de violence et de sauvagerie du trio, amis sans pour autant les excuser comme l'issue finale le démontrera de façon franche et directe.

Liberi armati pericolosiLe réalisateur Romolo Guerrieri ne laissera aucun répit à son spectateur pour enchaîner sans temps mort les situations et rebondissements qui n'oublieront pas au passage de nous réserver quelques effets de surprise percutants dans le déchaînement de violence qui accompagnera l'intrigue pour adopter une mise en scène largement adaptée qui suivra de près l'action tout en n'oubliant pas de s'intéresser à ses personnages qui seront ici bien travaillés grâce à des personnalités fouillées qui laisseront se mettre à nu les sentiments de chacun pour ainsi par exemple renseigner la relation trouble et ambiguë entretenu par Luis et "Blondie", comme le mettra en avant Lea lors d'une intervention remarquée. L'interprétation sera ici largement convaincante, portée par trois jeunes acteurs impliqués, tandis que Tomas Milian apportera son savoir-faire pour une fois toute en retenue dans le rôle du commissaire, laissant la charmante Eleonora Giorgi exposer son charme indéniable.

Donc, ce Liberi, armati, pericolosi parviendra sans mal à embarquer son spectateur dans ce périple sanglant largement prenant, aussi bien tendu qu'épisodiquement souriant par l'insouciance de ces jeunes meurtriers et jouissif dans ce déferlement de violence, sans oublier pour autant de nous livrer une certaine morale qui pointera le doigt sur certains comportements parentaux !

Liberi armati pericolosiLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Video avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale dynamique et collant bien aux thèmes du film, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale italienne, avec des sous-titres anglais optionnels, ainsi que dans sa version anglaise.
Au niveau des bonus, on pourra consulter la biographie/filmographie du réalisateur, mais surtout suivre un très intéressant documentaire qui laissera le réalisateur revenir brièvement sur sa carrière et surtout sur le métrage au travers d'anecdotes sur le tournage, sa relation avec Tomas Milian ou encore la perception des critiques ou encore l'accueil que le public à réservé au film.

Pour ceux qui voudraient rencontrer ces jeunes délinquants meurtriers, le DVD de zone 2 italien est disponible ici ou !

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07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Bien que ce ne soit pas encore Noël, les éditeurs DVD nous ont réservé quelques bonnes surprises ce mois-ci, en mettant par exemple le cinéma de genre tricolore à l’honneur avec non moins de trois nouveautés, tandis que les ressorties se poursuivent, aussi bien en DVD qu’en Blu-ray et que quelques inédits sympathiques et autres titres sortis en salles vont venir étoffer les possibilités de découvertes.

Seven 7 nous aura ainsi gratifié ce mois-ci d’une Nième ressortie du Maniac de William Lustig, pour ceux qui ne connaissaient pas encore ce classique du gore sordide des années quatre-vingt, tout en offrant sa chance au Repo ! The genetic opera de Darren LynnBousman, le transfuge de la saga Saw qui changera ici de registre, pour en plus nous proposer le remake de Meurtres à la Saint-Valentin, qui s’annonce quand même assez saignant en plus d’utiliser le relief, dans plusieurs éditions, avec au choix uniquement la version en 2D, ou celle comportant la 2D et la 3D (qui apparemment serait indigeste…) et enfin le Blu-ray qui proposera également les deux versions du film.

Trop occupé à nous bassiner avec de nouvelles éditions de la saga de Harry Potter, Warner Home Video n’a mis en vente en novembre que la première saison de la série True blood et ses vampires intégrés parmi les vivants.

Par contre, CTV fait le forcing en sortant notamment le Mutants de notre compatriote David Morlet qui signera là une belle réussite, tandis que l’intriguant Acolytes et Hush, en route vers l’enfer qui semblerait valoir largement que l’on s’y attarde, connaîtront directement une sortie en DVD pour deux inédits alléchants.

Toujours préoccupé à rentabiliser son catalogue, Opening donnera une seconde chance à deux de ses titres asiatiques avec Spirits et ses fantômes vietnamiens et le dispensable The wig et sa perruque hantée. En profitant de la ressortie de quelques uns des Hellraiser par Europa le mois dernier, l’éditeur tentera de nous refourguer à nouveau Hellraiser 3. Enfin, un seul inédit à se mettre sous la dent pour l’éditeur avec Autumn (fin du monde) viendra quant à lui nous offrir des morts-vivants, mais dans un monde post-apocalyptique, mais pour un résultat hélas pas foncièrement convaincant en recopiant des situations au fort goût de déjà-vu. Mais la bonne nouvelle pour les possesseurs d’un lecteur Blu-ray sera la parution du classique de George A. Romero, Zombie, un autre classique enfin disponible dans ce format.

Profitant avec un opportuniste douteux de l’actualité, Action & communication retitrera le Virus undead des allemands Wolf Wolff (bonjour le pseudo !) et Ohmuthi en Virus H13N1 et ses oiseaux contaminés qui vont bien entendu s’attaquer aux humains pour les transformer en créatures sanguinaires !

M6 Vidéo nous permettra de découvrir l’adaptation tardive du jeu de rôles Mutant chronicles qui offrirait un bilan mitigé avec une violence certes bien présente dans un univers fascinant mais quelque peu plombé par un script calibré et léger. Mais ce sera surtout l’édition en DVD et en Blu-ray du controversé Antichrist de Lars Von Trier qui retiendra l’attention pour un film "autre" foncièrement troublant.

De son côté Sony Pictures capitalisera surtout sur la sortie de Terminator renaissance en DVD et en Blu-ray qui réussira à faire oublier l'absence d'Arnold Schwarzenegger en faisant preuve d'une belle capacité d'innovation. L'éditeur en profitera pour nous proposer un coffret regroupant les quatre films de la franchise.

Elephant Films se contentera ce mois-ci de deux inédits anecdotiques avec The visitation et son prophète douteux et La possession de Paul Twist qui avancera un James Van Der Beek (le héros de la série Dawson tombé bien bas) en écrivain perdu entre réalité et fiction.

Le vertige, autre réussite française de l'année avec son périple en haute montagne qui tournera mal, a été édité par Gaumont, tandis que Wild side nous propose le cronenbergien Ne te retournes pas, laissant à UGC le soin de mettre en vente Millénium.

Enfin, Emylia après nous avoir délaissé le mois dernier, revient en force avec trois nouveaux titres, le "slasher" 7eventy 5ive et son psychopathe joueur et sanguinaire, mais également pour un autre Mutants qui s'annonce assez sanglant et bénéficiant de la présence de Michael Ironside, et surtout l'excellent Godspeed oeuvrant sur le thème de la vengeance de manière hors du commun et immersif jusqu'à devenir douloureux.

Donc, si nous avons eu de quoi faire nos emplettes horrifiques et fantastiques ce mois-ci, le rendez-vous est d'ores et déjà pris pour le mois prochain, déjà prometteur grâce à plusieurs titres attendus avec impatience !




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True Blood : Saison 1

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Mutants (2009)

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Hush : En route vers l'enfer

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Spirits (2004)

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Autumn (Fin du monde)

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Zombie (1978) (Blu-ray)

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Mutant chronicles

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Antichrist

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Antichrist (Blu-ray)

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Vertige

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Ne te retourne pas

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03.12.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The limits of control
Réalisateur : Jim Jarmusch
Durée du film : 1h56
Date de sortie du film : 2 décembre 2009

Avec : Isaach de Bankolé (le solitaire), Alex Descas, Jean-François Stévenin, Tilda Swinton, John Hurt, Gael Garcia Bernal, Hiam Abbass, Bill Murray, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jim Jarmusch qui a manqué de peu la Palme d'Or avec le road movie Broken flowers, The limits of control est sans nul doute un des films les plus étranges de son auteur.
On se retrouve avec un personnage, qui ne sera jamais clairement identitié (on l'appelle par commodité le solitaire) qui voyage en Espagne, et notamment à Madrid. On ne sait pas pourquoi cet homme est là et quelles sont ses motivations.
Ce personnage principal agit de manière bizarre. Par exemple, à plusieurs reprises, il décide de commander dans un bar deux expresso dans deux tasses séparées.
A différents moments du film, on voir le solitaire en train de s'adonner à une sorte de méditation qui pourrait rappeler le tai-chi.
De manière régulière, le solitaire se rend au musée de la reine Sofia à Madrid pour y contempler des tableaux. Sur le troisième tableau qu'il voit, qui représente une ville, il est littéralement absorbé par le tableau. Il souffre du même maux que le personnage joué par Asia Argento dans le syndrome de Stendhal.

Le film The limits of control est un véritable trip sensoriel, soutenu par une musique expérimentale qui accroît létrangeté de ce long métrage. A la manière d'une oeuvre de David Lynch, le film devient un véritable jeu de pistes. Le solitaire est ainsi amené à rencontrer différentes personnes, qu'il reconnaît parce qu'elles ont une boîte d'allumettes « Le boxeur » et elles signalent à chaque fois le même code : « Vous ne parlez pas l'espagnol, n'est-ce pas ? ».

Au départ assez intriguant, le film perd à mon avis beaucoup de son intérêt par la suite. Les scènes avec le principal protagoniste sont assez redondantes et c'est toujours de la même façon que l'on voit de nouveaux personnages. Le film a beau bénéficier de la présence d'acteurs solides tels que Hiam Abbas, Tilda Swinton, Jean-François Stévenin, John Hurt ou encore Gael Garcia Bernal, le spectateur peut trouver le temps très long s'il ne rentre pas dans le trip de Jim Jarmusch.
Alors on comprend bien que le film est une réflexion sur l'univers mental de son principal protagoniste. Comme le dit si bien Gael Garcia Bernal qui évoque sur le sujet des reflets, « rien n'est vrai ». Cette réflexion entre les éléments fantasmés ou les éléments réellement vécus ou les citations telles que « Celui qui se croît plus grand les autres va au cimetière » (citation que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le film dans la bouche de différents personnages) n'aident pas vraiment le spectateur qui peut se sentir un peu seul et aura bien du mal à recoller les morceaux du film.
Vers la fin du film, on voit bien que l'on est dans un univers mental puisque le solitaire, qui se trouve devant une base isolée, gardée par des barbebés et par des militaires, arrive en un quart de seconde à rentrer à l'intérieur de cet endroit.

Ce film reste à mon sens une véritable énigme. Il est difficile de savoir quoi en penser. Son principal personnage, le solitaire, rappelle par son jeu Le samouraï de Jean-Pierre Melville. Mais autant le film de Melville restait dans une certaine rationalité, autant le film de Jarmusch a de quoi laisser dubitatif.
Cette sorte de quête qui se termine par un meurtre, comme si c'était tout bonnement le travail de notre solitaire, est bien longue à se mettre en route et finalement on ne sait pas qui est précisément ce personnage et pourquoi il agit ainsi.

Plusieurs choses demeurent inexpliquées et inexplicables, comme cette jolie petite brunette à lunettes qui est véritablement offerte à notre solitaire. Ce dernier se contente de dormir à ses côtés.
Oeuvrant dans un cinéma proche de l'expérimental, Jim Jarmusch va probablement en décevoir plus d'un avec ce The limits of control qui a de quoi décontenancer. Le cinéaste américain, adepte de différents arts, est arrivé à un point de non retour. Gageons que ces prochains gagnent en clarté car là son film est tout de même bien difficile à saisir, et il n'a pas (à mon sens) le côté envoûtant des oeuvres d'un David Lynch.
C'est dommage car la mise en scène est réussie, la BO est marquante et la distribution est impeccable.

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07:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Godspeed

C'est suite à la rencontre sur le tournage du sympathique The Hamiltons que les acteurs Joseph McKelheer et Cory Knauf, désireux de retravailler ensemble vont écrire le script de ce Godspeed, bientôt rejoints par le réalisateur Robert Saitzyk, pour revenir sur le thème de la vengeance qui sera ici couplée à une étude immersif des protagonistes tout en ne négligeant pas d'amener son spectateur à la réflexion. C'est directement en DVD que le métrage s'est vu offrir sa chance chez nous depuis le 20 novembre dernier, grâce à l'éditeur Emylia pour un autre de ces inédits valant largement d'être découverts.

Godspeed

Le script va laisser un guérisseur évangéliste détruit par l'assassinat sauvage de sa famille se retrouver face aux meurtriers pour ce qui sera l'aboutissement de sa rencontre avec une jeune femme amoureuse de lui. Son désir de vengeance pourra-t-il être consommé dans un contexte bien particulier ?

Godspeed

Bien que se servant d'un thème classique, le métrage va surtout dans un premier temps s'intéresser à ses protagonistes, créant aussi bien une empathie surprenante à la vue du caractère d'anti-héros du personnage principal dans sa présentation, pour ainsi immerger complètement le spectateur dans l'intrigue afin de mieux le surprendre ensuite lors d'une seconde partie tendue, douloureuse et brutale, mais sans que la violence n'apparaisse comme une fin en soi pour au contraire servir les situations fortes et prenantes qui vont transpercer les protagonistes, alors que le réalisateur n'hésitera pas non plus à présenter l'évangélisme sous un jour pas forcément reluisant et que l'issue du métrage s'offrira comme une base de réflexion qui pourra continuer à perturber bien après le générique, faisant du film une excellente surprise qui méritera assurément le détour !

Godspeed

Le DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que le bande-son sera disponible en DD5.1 ainsi qu'en DTS pour la version française, et en DD5.1 pour la version anglaise sous-titrée en français.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du film en VO, accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur !

Godspeed

Donc, depuis le 20 novembre, il est possible de se frotter à cette vengeance immersive et sortant des sentiers battus pour mieux cueillir littéralement son spectateur !

Godspeed
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02.12.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Rapt
Réalisateur : Lucas Belvaux
Durée du film : 2h05
Date de sortie du film : 18 novembre 2009

Avec : Yvan Attal (Stanislas Graff), Anne Consigny (Françoise Graff), André Marcon (André Peyrac), Françoise Fabian (Marjorie), Alex Descas (Maître Walser), Michel Voïta (le commissaire Paoli).

Par Nicofeel

Après La raison du plus faible, un film très ancré sur le plan social, Lucas Belvaux a décidé de remettre le couvert. Voilà à nouveau la description de vies brisées. Que ce soit chez les petites gens ou chez les personnalités les plus en vue de notre pays, Lucas Belvaux montre que le malheur peut nous guetter à chaque coin de rue.
Comme pour La raison du plus faible, Rapt est un film tiré d'un fait divers. Ici, Lucas Belvaux s'inspire librement de l'enlèvement du baron Empain. Mais comme le signale à juste titre le réalisateur, il ne s'agit pas de l'histoire du baron Empain mais bien de Stanislas Graff, un riche chef d'entreprise français.

Le film se révèle être un excellent drame qui montre que la vie d'un homme, ici Stanislas Graff , peut basculer en quelques secondes (lors du fameux enlèvement) et que les difficultés ne s'achèvent pas à la libération. En effet, le retour à la vie normale n'est pas des plus aisées. Yvan Attal, qui interprète le rôle de Stanislas Graff n'a jamais été aussi bon. Il joue à merveille le rôle de cet homme de pouvoir qui du jour au lendemain va tout perdre. Non seulement il va être enlevé, va perdre un doigt lors de sa captivité mais son cauchemar ne s'achève pas là. Et c'est sans nul doute une des grandes forces du film de Lucas Belvaux. Il aurait pu décider d'achever son film à la libération de Stanislas Graff.

Mais non, le cinéaste, très engagé sur le plan social, va loin dans sa démonstration. Il signale clairement que cet enlèvement va coûter cher à tout point de vue. D'abord, on pourra faire un parallèle avec le précédent film de Lucas Belvaux, à savoir La raison du plus faible. Comme dans ce dernier, l'argent est au centre de toutes les préoccupations. Et que l'on soit pauvre ou riche (ou en tout cas considéré comme tel), l'argent vient à manquer. Les tractations pour réussir à faire sortir Stanislas Graff de sa captivité sont d'autant moins aisées que la somme demandée dépasse la fortune estimée de cet homme. Cela permet d'ailleurs à Lucas Belvaux de mener son intrigue comme une sorte de polar avec une tension permanente. Son film est prenant, avec une petite musique qui accroît le côté tendu de la situation.

Dans le même temps, Lucas Belvaux dresse le portrait de cet homme qui va être lynché par les médias, le peuple français et sa famille lorsque les activités secrètes de Stanislas Graff vont être connues (des dépenses pharaoniques dans des jeux au casino ou dans des soirées entre « amis » ou des relations avec plusieurs maîtresses). On comprend dès lors pourquoi le retour à la vie quotidienne est rude. Après l'enfer de la captivité, le retour à la vie normale n'est pas plus facile. Stanislas Graff n'est plus le bienvenu dans sa famille et son image, ternie par les révélations de cette affaire, l'obligent à démissionner de son poste de PDG. Comme un symbole, la seule personne avec qui traîne Stanislas Graff est son chien.

Comme dit précédemment, le film de Lucas Belvaux vaut aussi pour son côté polar. De ce point de vue, on appréciera particulièrement la captivité à l'issue incertaine. La minutie des actes des kidnappeurs est également intéressante à voir. On saisit vite que les ravisseurs sont des professionnels et que la police, malgré des moyens mis en oeuvre très importants sur le plan matériel et humain, aura bien du mal à faire déjouer les plans des kidnappeurs. Le film fait très réaliste et jusqu'à la fin, on se demande bien ce qui va arriver. On constatera enfin que Lucas Belvaux a l'intelligence de ne jamais révéler l'identité des kidnappeurs. On pourra à cette occasion supposer ce que l'on veut : le rapt peut venir du vice-président de la société de Stanislas Graff ou encore d'actionnaires importants du groupe qui souhaitent racheter à bas prix des actions de la société. Toutes les hypothèses demeurent plausibles.

Rapt a enfin le mérite de bénéficier d'une mise en scène classique mais dynamique. Le rythme du film est bon, on ne s'ennuie pas une seconde. Ceci est probablement dû, outre l'excellence de la mise en scène, à une intrigue particulièrement bien élaborée, à une musique qui colle parfaitement au film et à des acteurs de grande classe.

A cet égard, signalons entre autres les très bonnes performances d'acteurs comme Anne Consigny (qui joue l'épouse aimante puis désabusée de Stanislas Graff), Françoise Fabian (dans le rôle de la mère calculatrice) ou encore André Marcon (qui joue le vice-président aux dents longues).
Rapt est donc un film à voir indiscutablement.

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01.12.09

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Paranormal activity
Réalisateur : Oren Peli
Durée du film : 1h26
Date de sortie du film : 2 décembre 2009 (vu en avant première)

Avec : Katie Featherston (Katie), Micah Sloat (Micah), Amber Armstrong (une voisine), Mark Fredrichs (le médium).

Par Nicofeel

Paranormal activity ou comment s'en mettre plein les poches à partir d'un budget ridicule. Nanti d'un budget de 1500O dollars, Paranormal activity est à base un film fait avec la collaboration d'amis du réalisateur Oren Peli. Bénéficiant d'un incroyable buzz sur le Net, le film a alors eu droit au Etats-Unis d'une sortie en salles. Et des dizaines de millions de dollars ont été rapportées en quelques jours... Voilà pour l'historique du film.

Un succès qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain projet Blair witch. Si les deux films ont comme point commun le fait d'avoir été tourné en vidéo « amateur » et d'avoir comme sujet de base une vidéo qui aurait été retrouvé, le parallèle entre ces deux longs métrages s'arrête là.
Car Paranormal activity joue clairement pour sa part dans un registre horrifique très codifié, celui la maison hantée. Et même précisément de l'esprit maléfique.

Si les deux protagonistes principaux du film, Katie et Micah (ils interprètent leurs propres rôles à l'écran) doivent faire face à des événements inexpliqués, c'est avant tout en raison d'un esprit, d'une chose, d'un démon (on ne saura jamais précisément) qui poursuit Katie. Cette dernière a déjà vu sa première maison brûler en raison d'événements étranges. C'est donc cette chose qui la poursuit et en a après elle.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec quelques bouts de ficelle, le réalisateur Oren Peli réussit le tour de force d'intéresser son spectateur. Le moindre dollar qui a été utilisé pour le film se voit à l'écran. Dans le genre utilisation de système, on a trouvé un cinéaste particulièrement intelligent.

Il a d'abord choisi délibérément de diviser son film en différents chapitres qui nous ramènent à différents jours, et principalement différentes soirées, où l'on va assister à la succession de moments pour le moins étranges.
En prenant le parti de nous montrer toujours le couple principal du film et leur environnement de base (la chambre à l'étage qui est toujours ouverte), on a souvent l'impression qu'une menace guette Katie et Micah. En utilisant des ressorts bien connus du fantastique, Paranormal activity fait son effet. Ainsi, on peut tressaillir juste en voyant une porte bouger, en entendant des bruits bizarres, en assistant à l'existence de pas étrangers (après que le jeune Micah ait mis du talc par terre) ou en regardant une ombre non familière.

Plus l'intrigue (qui est réduite à son strict minimum, ce qui n'est pas un mal) avance, plus on comprend que la menace est proche et devient de plus en plus dangereuse pour le jeune couple.
Le film n'est pas sans rappeler un certain L'exorciste avec la vidéo qui nous montre une femme qui est possédée ou avec tout simplement le personnage de Katie qui est amenée à faire des gestes qu'elle ne contrôle pas et dont elle ne se souvient pas. La fin du film est à cet égard symptomatique de cet état de fait. Une fin glaçante et sans concession.

Le crescendo des scènes vaut également le détour. Encore une fois, avec peu de choses le réalisateur obtient un résultat très probant. On reste interloqué en voyant une photo de Katie jeune, que son petit ami Micah aura récupéré dans un grenier. Car cette photo, Katie est censée avoir brûlée dans le premier appartement de Katie...
La part de mystère qui entoure tout cela donne une vraie tension au métrage. Dans le même ordre d'idée, on appréciera l'existence de la planche de ouija qui se met à fonctionner toute seule, une fois que le couple n'est plus là. Et voir la planche de ouija se mettre à brûler amène également le spectateur à s'interroger.

Pour autant, Paranormal activity n'est pas le film du siècle. Son micro budget s'en ressent tout de même. Ce huis clos est appréciable dans l'ensemble, mais les scènes sont tout de même bien redondantes. Mais surtout, dans la mesure où ce film joue clairement sur un effet de surprise, il semble qu'à la revoyure, il aura perdu une grande partie de son intérêt.
Cela dit, Paranormal activity reste un film d'horreur demeure un film d'horreur plus que correct qui joue le jeu du film sérieux et qui est relativement crédible (malgré les choses incroyables qu'il tente de nous faire croire !) grâce à des effets astucieux et au jeu très naturel de ses acteurs principaux. Voilà le parfait film à voir seul le soir !

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07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

1942

Tourné entièrement en Malaisie par Kelvin Tong, un des réalisateurs les plus en vue de Singapour, ce 1942 se permettra de mélanger les genres de manière parfaitement huilée et convaincante pour réussir ce que le pourtant plus connu R-Point n’arrivait pas à obtenir, à savoir un mélange harmonieux de fantastique et de film du guerre sans pour autant devenir lourd ou trop prévisible, tout en étant en plus porté par un esthétisme remarquable et sans renier un sens de l’humour absurde.
Le script va isoler cinq soldats japonais en pleine jungle malaisienne suite à un bombardement ennemi, pour les laisser se rendre compte qu’ils sont bel et bien perdus, alors qu’en plus des événements étranges et surnaturels vont survenir pour troubler leur perception.

1942Après une série d’images épileptiques intrigantes, le métrage va donc agencer ce bombardement visant cette 6ème compagnie japonaise mais qui ne sera que très brièvement visualisé pour plutôt s’intéresser à la fuite d’un soldat, Fuji, qui va tomber sur une caméra à laquelle un moignon sera encore accroché, ce qui ne l’empêchera pas de s’en emparer avant de continuer sa route pour rapidement rencontrer un autre fantassin, Sato, qui va d’abord le prendre pour un espion et donc l’humilier quelque peu, bientôt arrêté par l’arrivée de deux autres militaires, Goto, le radio qui amènera avec lui le capitaine Tanaka, blessé sérieusement au ventre. Mais alors qu’un chant étrange va résonner dans la jungle, un dernier personnage va faire son apparition, Suzuki, lui aussi appartenant à la 6ème compagnie et qui semblera complètement terrifié, voir frappé de folie, en disant être poursuivi par le fantôme d’une femme chantante.

1942Cette mise en condition des personnages restera quand même quelque peu confuse en première intention pour peu à peu laisser chacun prendre sa place au sein de ce petit groupe qui partira bientôt à la recherche de sa compagnie pour d’abord traverser de manière rocambolesque une rivière (avec le capitaine sur un radeau et Suzuki, toujours aussi affolé et en plus ne sachant pas nager), puis une autre, pour finalement se rendre compte qu’ils tournent en rond, malgré la présence d’une carte détaillée du secteur. Mais ce ne sera pas le seul élément inquiétant puisque Fuji aura plusieurs visions furtives de soldats apparaissant et disparaissant non loin d’eux, tandis que ce fantôme féminin semblera également les suivre de près.

1942Heureusement, alors que l’on pouvait craindre un enlisement de l’intrigue une fois la situation précaire du groupe bien agencée, le métrage saura rebondir en proposant des rebondissements réguliers et des événements aussi cohérents que prenants (la mine antipersonnelle, les sables mouvants) pour ainsi justifier d’un suspense qui sera encore accru par la présence de ce fantôme dont les apparitions sporadiques demeureront aléatoires et donc d’autant plus impactantes, confinant de fait l’ambiance étrange qui entourera l’ensemble du film, avec cet élément fantastique diffus qui parviendra même à sévèrement cueillir le spectateur avec des trouvailles surprenantes (la présentation de chacun devant la caméra qui nous réservera une belle surprise, par exemple).

1942Mais l’intrigue n’oubliera pas pour autant ses protagonistes, dont nous apprendrons à faire progressivement leur connaissance jusqu’à même réussir le tour de force dans un tel contexte de les rendre attachants en créant empathie lors d’une onirique et remarquable séquence de repas imaginaire qui saura émouvoir par sa mélancolie et atteindre une ampleur dramatique réelle qui ne sera pas franchement contrariée plus tard par un dernier acte qui s’amusera à déflorer progressivement la révélation finale qui tout en n’étant pas foncièrement originale aura le mérite d’être amenée de façon singulière tout en expliquant pleinement les événements l’ayant précédée et ces petits détails récurrents qui trouveront une justification cohérente.

1942Le réalisateur arrivera au sein de son intrigue millimétrée à harmoniser les différents aspects de l’intrigue, versant par moments dans le film de guerre pur avec ces séquences tendues d’observation et de traversée de cette jungle pouvant cacher des ennemies aussi bien au milieu des herbes hautes que derrière le moindre arbre touffu, tandis que la partie fantastique viendra s’acclimater du contexte global pour mieux tirer son épingle du jeu, avec les apparitions de cette femme spectrale, même si par moments les situations pourront largement évoquer Le projet Blair Witch et ses protagonistes tournant en rond malgré leur carte des lieux, mais le rapprochement s’arrêtera là malgré la présence de cette caméra qui servira épisodiquement à Fuji pour filmer ses camarades et les alentours (pour nous destiner quelques petites surprises récurrentes). Et enfin dans sa première partie le métrage reprendra également à son compte des éléments du "film de jungle" (le radeau, les sangsues).

1942Le métrage pourra également compter sur un humour flirtant avec l'absurde pour adopter un côté souriant non négligeable avec notamment ce Suzuki bien foldingue qui distillera ses dialogues et des mimiques décalées qui, sans heureusement venir ternir le suspense ou la tension omniprésente ou amoindrir le sentiment d'étrangeté qui englobera l'ensemble du film, apporteront un vent de folie appréciable à la première partie du métrage, pour ensuite laisser une atmosphère plus sérieuse venir s'étendre sur l'intrigue et imprégner d'une aura spectrale les événements (la découverte des tombes).

1942L'interprétation sera ici largement convaincante pour donner une impression de naturel rarement démentie (avec juste ce Suzuki quand même aux réactions parfois improbables), tandis que la mise en scène de Kelvin Tong sera efficace pour apporter à l'ambiance du métrage, tout en suivant l'action de près et en magnifiant les décors naturels malaisiens, sans oublier sa capacité à réussir ses effets de surprise et autres moments de tension qui resteront effectifs et même parfois percutants. Les quelques effets spéciaux seront probants bien que l'ensemble ne cherchera pas vraiment à être sanglant, même si les gros plans sur la blessure du capitaine seront peu ragoûtants.

Donc, ce 1942 réussira son pari pourtant risqué en mêlant de manière efficace, prenante et empreinte d'un sentiment d'étrangeté ses différents éléments pour ainsi plonger son spectateur dans cet enfer vert surprenant à plus d'un titre !

1942Le DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale certes discrète mais partie prenante aux temps forts du film, qui sera proposé dans sa version originale japonaise avec des sous-titres optionnels en français.
Au niveau des bonus, on pourra consulter une conséquente galerie de photos du film, ainsi qu'une autre galerie de clichés, cette fois-ci dédié au tournage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette plongée dans l'enfer vert méritante et prenante, le DVD de zone 2 est disponible sur le site de l'éditeur ou en se reportant aux fiches du DVD et du Blu-ray pour découvrir les sites de vente qui vont le proposer à sa sortie le 1er décembre.

1942 (Blu-ray)

1942 (Blu-ray)
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30.11.09

01:33:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bienvenue à Zombieland
Réalisateur : Ruben Fleischer
Durée du film : 1h23
Date de sortie du film : 25 novembre 2009

Avec : Woody Harrelson (Tallahassee), Jesse Eisenberg (Columbus), Emma Stone (Wichita), Abigail Breslin (Little Rock), etc.

Par Nicofeel

Très en vogue depuis l'apparition du cultissime Shaun of the dead, le film de zombie comique n'est pas pour autant toujours réussi. On a de la chance avec Bienvenue à Zombieland car on se trouve précisément avec un bon film.
Le cinéaste Ruben Fleischer ne s'est pas embarrassé avec une quelconque toile de fond sociale, comme on pouvait le voir avec Shaun of the dead. Non Ruben Fleischer s'est contenté de livrer au spectateur un pur film pop corn, complètement décomplexé. Et le film marche bien. Le mélange entre film d'action et comédie horrifique est tout à fait plaisant à regarder.

Dès le début, on entre dans l'humour très communicatif du film. On nous apprend que l'on n'est plus aux Etats-Unis mais aux Etats-Unis de Zombieland. Peu d'humains sont encore en vie alors que les autres sont devenus des steaks ! L'humour est omniprésent et le film fait même parfois dans le politiquement incorrect. Ainsi, les gros en prennent pour leur grade. Mais le cinéaste s'en sort bien en se moquant d'eux uniquement parce qu'ils sont incapables d'aller vite. Et ce manque de rapidité fait qu'ils sont à la merci de ces cannibales de zombies !

Jamais en reste pour amuser le spectateur, le film contient à différents moments des indications sur l'écran. Elles correspondent aux règles qu'a crées le personnage principal du film pour survivre dans cet univers devenu particulièrement dangereux.
Joué par Jess Eisenberg, Columbus est à la base un drôle d'adolescent solitaire. Il se trouve être le narrateur du film (en voix off). Il va rencontrer assez rapidement dans le film un autre personnage complètement atypique, Tallahassee, joué par un Woody Harrelson loin de ses rôles dans les films d'auteur. Woody Harrelson cabotine à fond mais ça fonctionne particulièrement bien dans ce film. La première rencontre entre Columbus et Tallahassee car elle est filmée comme si on assistait à un duel dans un western. Sauf que rapidement Columbus cède en montrant son petit doigt pour indiquer qu'il veut être pris en stop !

Le rapport entre ces deux personnages que tout oppose est très amusant : on a le garçon timide d'un côté et de de l'autre le pur beauf qui voue un culte à son chien décédé et qui, en plus de vouer une haine tenace aux zombies, cherche avant à trouver un twincky à manger.
L'histoire gagne également en intérêt lorsque notre duo va former un groupe avec deux filles qui vont pendant un moment les mener en bateau et les trahir pour leur propre compte. Emma Stone est parfaite dans le rôle de cette adolescente bien rapide et déterminée, et qui va constituer la femme idéale aux yeux du jeune Columbus. Dans le rôle de la chipie de service, la jeune Abigail Breslin n'est pas mal non plus.

Comme on peut s'en douter, le film va montrer progressivement une cohésion au sein de ce groupe de quatre personnes. On n'est jamais meilleur que lorsque l'on est plus nombreux et solidaire.
Le film est rempli de scènes hilarantes. On se rappellera notamment de celle où l'on voit notre petit groupe tout casser dans une boutique, juste pour le fun. La scène gagne en lisibilité grâce à l'utilisation de ralentis. Il y a aussi et surtout cette séquence énorme avec un personnage qui interprète Bill Murray. Sauf que Bill Murray s'est déguisé en zombie pour ne pas être dévoré par les cannibales. Bill Murray se révèle un hôte des plus sympathiques. Il accepte même de jouer à SOS Fantômes avec ses invités, le tout sur la musique cultissime du film !

Doté d'un rythme soutenu egt d'une mise en scène énergique qui évite heureusement de tomber dans le clippesque, Bienvenue à Zombieland est aussi un très bon film d'action. Les zombies, qui bénéficient d'excellents maquillages, tombent comme des mouches par dizaines. Et puis si le film est avant tout une comédie, il n'empêche que certaines scènes sont tout de même bien gore. Dans le délire de vouloir tuer un maximum de zombies, on a droit à une scène où on nous explique qu'il existe le titre de tueur de zombie de la semaine ! A ce titre, le personnage de Tallahassee tue un nombre impressionnant de zombies avec des armes parfois non conventionnelles (une guitare, une batte de baseball, un sécateur).
Enfin, le film retient d'autant plus l'attention du spectateur que sa musique, signée David Sardy, est très rock'n'roll.

On l'aura compris, Bienvenue à Zombieland est un film d'horreur comique qui n'a pas d'autre but que de divertir le spectateur. Et le moins que l'on puisse dire est que cette mission est largement réussie. Si vous assez une soirée tranquille à passer, où vous souhaitez débrancher votre cerveau, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

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01:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

She killed in ecstasy

Pour ce She killed in ecstasy, le réalisateur Jess franco va reprendre une bonne partie de l’équipe avec qui il avait précédemment tourné Vampyros lesbos et notamment la splendide actrice Soledad Miranda (première muse du réalisateur qui devait mourir tragiquement peu de temps après), pour une œuvre à l’intrigue certes très classique sur le fond mais rendue formellement riche, dotée d’un érotisme ici très "soft" et d'une partition musicale envoûtante.
Le script va suivre la vengeance de la femme d'un docteur se livrant à des expériences jugées immorales par ses pairs, ce qui conduisit l'homme à se suicider.

She killed in ecstasyAprès un générique étonnant par son aspect visuel s'attardant sur des embryons en bocaux et tranchant littéralement avec la musique l'accompagnant, le métrage va directement avancer son personnage principal Mrs Johnson, une jeune femme que nous verrons quitter une maison à l'architecture bizarre pour rejoindre le bord de mer et nous conter en voix-off son histoire pleine de désarroi causé par le manque de son mari disparu après seulement deux ans de vie commune. C'est ainsi qu'au cours d'un long flash-back l'intrigue va commencer par nous retracer les moments de joie de ce couple dont l'homme, le docteur Johnson, se livre à des expérimentations sur des animaux et surtout sur des embryons humains dans le but affiché de lutter contre la maladie et la vieillesse en rendant ses cobayes plus forts et résistants. Cette partie sera surtout axée sur l'objet des travaux du docteur Johnson tout en laissant également une petite part à un érotisme léger le temps de montrer le couple s'adonnant aux plaisirs de la chair.

She killed in ecstasyMais hélas, alors que le docteur Johnson s'en allait quérir l'approbation attendue de ses pairs de l'ordre des médecins, ceux-ci vont rejeter en bloc ses travaux, les jugeant contraires à l'éthique et même blasphématoires, comme le réalisateur nous permettra de le voir lors d'une séquence forte et écrasante pour le malheureux Johnson qui en plus d'être complètement abattu par cette décision qu'il trouvera évidemment injuste, rentrera chez lui pour trouver son laboratoire dévasté par des inconnus et sa femme en pleurs. Pris d'une crise de violence, il achèvera de saccager l'endroit, sa femme décidant alors de l'emmener dans leur maison sur une île isolée pour essayer de le regonfler. Mais rien n'y fera et la déprime scotchera Johnson sur son lit, hanté par les dires des médecins et leurs insultes qui vont finalement le pousser à se suicider en se tranchant les veines.

She killed in ecstasyCette mise en condition de l'intrigue restera assez basique tout en réussissant régulièrement à interpeller le spectateur, Jess Franco arrivant merveilleusement à retranscrire la détresse de la femme de Johnson, celle-ci n'arrivant pas à être utile à son mari, toujours muré dans ce silence pesant malgré les caresses et les gestes tendres de son épouse, tandis que la ferveur et la hargne des opposants de Johnson sera fortement mise en avant, lors de leur décision de radier Johnson, puis lors d'une conférence donnée au cours de laquelle ils n'hésiteront pas à mettre à nouveau en avant les infamies de Johnson, le professeur Walker en tête qui se lancera dans un véritable sermon, sans se douter que Mrs Johnson était présente dans l'assistance.

She killed in ecstasyLa seconde partie du métrage verra donc la vengeance de mrs Johnson envers les quatre membres de l'ordre des médecins coupables de la déchéance et de la mort de son mari qu'elle va supprimer un par un. Le premier d'entre eux sera ce professeur Walker qu'elle va draguer dans un bar en se faisant passer pour une prostituée de luxe pour une fois qu'il l'aura emmené dans une chambre d'hôtel, se rendre compte de la déviance de cet homme aimant recevoir des coups et être insulté pendant l'acte d'amour et il sera largement "servi" puisque sa conquête d'un soir va le gifler violemment mais surtout lui trancher la gorge et le castrer (ce qui sera fait bien entendu hors du cadre de la caméra…). Ensuite mrs Johnson va s'en prendre au docteur Crawford, une femme vraisemblablement lesbienne qu'elle va également réussir à attirer dans une chambre pour l'étouffer avec un coussin transparent.

She killed in ecstasyLes deux dernières victimes sont traquées de manière plus subtile, car étant au courant de la mort des deux premiers, ils seront apeurés à chaque apparition de mrs Johnson et notamment le docteur Houston qui sera traqué (lors d'une autre séquence jouant parfaitement sur un aspect visuel remarquable, avec cette scène dans les escaliers)et succombera finalement à la tentation devant la beauté dégagée de mrs Johnson (qui aura entretemps changé de coiffure), mal lui en prendra puisqu'elle lui enfoncera une paire de ciseaux dans la nuque. Le dernier de la liste, le docteur Donen, sera quand à lui attaché, quelque peu torturé et finalement lui aussi castré, laissant une fois la vengeance accomplie un final tragique venir clore le métrage de manière nihiliste et sans appel.

She killed in ecstasySi cette sombre histoire de vengeance ne respirera pas franchement l'originalité, Jess Franco arrivera constamment à donner une ferveur visuelle à chacune des différentes séquences préfigurant les mises à mort, pour notamment magnifier la beauté de Soledad Miranda largement mise en avant lors de meurtres qui en outre avanceront un érotisme bien éloigné d'un quelconque aspect sordide dont sera parfois capable le réalisateur en étant léger en en n'abusant aucunement de ces gros plans intimes chers à Jess Franco qui ici se contentera de suivre ces séquences avec une élégance certaine et lascive. Mais l'auteur ne se limitera pas à cet aspect pour rendre son film largement impliquant.

She killed in ecstasyEn effet, les personnages seront bien travaillés et surtout cette mrs Johnson dont nous serons amenés à partager les tourments et la tristesse infinie qui transpirera littéralement au cours de certaines scènes douloureuses et émouvantes, dévoilant ainsi un aspect de la personnalité de Jess Franco rarement mis à jour, puisque ici il prendra véritablement pitié pour son personnage principal dont les souffrances internes justifieront largement ses agissements meurtriers. Et les autres protagonistes auront également un traitement de faveur pour évidemment dévoiler leurs déviances et leurs turpitudes relevant bien souvent d'un caractère sexuel puisqu'ils se laisseront tous "avoir".

She killed in ecstasyPar contre, le métrage ne sera pas du tout volontaire au niveau de la violence sanglante, pratiquant la suggestion pour ses actes ignobles (les castrations) et ne laissant que de timides effets spéciaux basiques venir ponctuer les meurtres sans aucun souci de rendre ces plans graphiques ou expansifs, et cette partie de l'intrigue liée à l'enquête policière sera heureusement minimisée avec cet inspecteur traditionnel qui ne viendra pas trop souvent empiéter sur les agissements de mrs Johnson, pour surtout délivrer la sentence finale qui résumera parfaitement la situation et proposer quelques petites touches d'humour pas si innocentes que cela à bien y regarder.

She killed in ecstasyL'interprétation est plutôt convaincante, avec bien entendu Soledad Miranda qui illuminera le métrage par sa beauté à défaut d'être une actrice émérite, tandis que nous retrouverons avec plaisir Howard Vernon (qui ici se montrera entièrement nu), mais aussi Jess Franco lui-même qui s'offrira le rôle du docteur Donen et autre petite surprise, la présence de Horst Tappert, l'inspecteur Derrick lui-même qui jouera le rôle de… l'inspecteur. La mise en scène de Jess Franco est ici plutôt vive pour ne pas trop s'attarder sur chacune des séquences, donnant ainsi de fait un certain rythme à l'ensemble, bien aidé il est vrai par la partition musicale jazzy et envoûtante qui accompagnera l'ensemble du métrage.

Donc, ce She killed in ecstasy comptera aisément partie les réussites de la filmographie de Jess Franco, par son aspect esthétique probant, son érotisme léger et misant sur la beauté effective de Soledad Miranda et par cette implication créant même l'empathie !

She killed in ecstasyLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image assez nette mais hélas parfois bien envahie par des défauts d'origine persistants, tandis que la bande-son sera largement efficace grâce à cette partition musicale enivrante, le métrage étant ici proposé dans sa version originale allemande avec des sous-titres anglais optionnels.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce d'époque en allemand (également sous-titré en anglais) du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette vengeance sensuelle et troublante, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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27.11.09

06:55:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

1942
1942

Réalisé en 2005 par Kelvin Tong, ce 1942 mélangera fantastique et film de guerre en suivant la trace du surestimé R-Point pour connaître une distribution confidentielle uniquement en vidéo un peu partout dans le monde et c'est donc tardivement que le métrage arrive enfin chez nous en DVD et en Blu-ray le 1er décembre grâce aux bons soins d'Emylia, l'éditeur qui se spécialise dans la recherche de titres inédits à nous faire découvrir.

1942

Le script va avancer le sergent Fuji, reporter de guerre, qui s’apprête à filmer la 6e armée japonaise lorsqu’un obus ennemi explose dans la tranchée. Il fuit à travers la jungle armé de sa caméra 8 mm. Il rejoint les restes épars de la 6e armée et retrouve le sergent Sato, ainsi que Goto, opérateur radio et le Capitaine Tanaka blessé. Rapidement, les 4 hommes sont rejoints par le Caporal Suzuki, qui jure avoir vu un fantôme dans la jungle. Perdus dans cette jungle labyrinthique, assoiffés et affamés, le Sergent Fuji doit endosser la responsabilité de garder tout le monde en vie. Attendront-ils leur but sains et saufs ?

1942

Tout en mélangeant harmonieusement les genres, le métrage laissera une place de choix à chacun de ses différents aspects, pour tour à tour emprunter ses situations au "film de jungle", puis au film de guerre mâtiné de fantastique pour réussir ce que "R-Point" ratait, à savoir maintenir la tension et capter son public grâce à un rythme constant secoué par des rebondissements et des situations impactantes, tout en nous réservant des effets de surprises probants et parfois même percutants et ce même si la révélation finale demeurera anticipable, certainement selon la volonté de l'auteur.

1942

Le DVD édité par Emylia avancera le film avec une image en 1.78 (16/9 anamorphique, compatible 4.3), tandis que la bande-son sera disponible en DD5.1 et en DTS, mais seulement dans sa version originale en japonais, bien entendu sous-titrée en français. Au niveau des bonus, on pourra parcourir une conséquente galerie de photos scindée en deux parties, le film en lui-même et son tournage.
L'édition Blu-ray du film reprendra le même format audio et proposera le métrage en DTSHD, avec des bonus identiques à l'édition DVD.

1942

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 1er décembre pour pouvoir découvrir cette petite perle injustement méconnue du cinéma fantastique asiatique !

1942 menu d'accueil
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1942 les bonus
1942 la sérigraphie
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26.11.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Hors du temps
Réalisateur : Robert Schwentke
Durée du film : 1h50
Date de sortie du film : 25 novembre 2009
Avec : Eric Bana (Henry), Rachel McAdams (Claire), etc.

Par Nicofeel

Auteur d'un peu glorieux Flight plan, Robert Schwentke nous revient au cinéma dans un genre complètement différent. Ici, on est clairement dans le drame romantique avec cet homme, Henry (Eric Bana), victime d'une maladie génétique qui le contraint à voyager dans le temps, aussi bien dans le futur que dans le passé.

Évidemment, pour faire une belle histoire d'amour, il faut être deux. Et c'est Claire (Rachel McAdams) qui va être l'amour de la vie d'Henry. Si Henry ne peut pas contrôler ses disparitions, en revanche c'est de manière régulière qu'il revient voir sa chère Claire.
Là où le film fait preuve d'une réelle originalité, c'est qu'il montre au spectateur un couple qui va être réuni à différentes époques. Et tant Henry que Claire n'auront pas le même âge. D'ailleurs, au début du film, quand Henry vient voir Claire, seule cette dernière le connaît. Plus tard, c'est l'inverse qui se produit : Henry rencontre une petite fille, la fameuse Claire, dans un pré. Comme pour indiquer que chaque venue d'Henry est un éternel recommencement, on voit ce personnage nu comme un ver (enfin on ne le voit pas, c'est suggéré) à chacun de ses retours.

Sur le plan scénaristique, l'idée de cet amour presque impossible est des plus enthousiasmantes. En effet, Claire sait très bien qu'elle ne pourra vivre que par instants avec l'amour de sa vie. C'est la même chose pour Henry. On comprend alors la difficulté pour les deux tourtereaux de réussir à se marier ou encore de décider d'avoir un foyer commun.
Et que dire de la volonté de Claire d'avoir un enfant qui donne lieu à des scènes véritablement dramatiques. On la voit faire des fausses couches et on voit même Henry refuser d'avoir un enfant. Finalement, Claire réussira à « tromper » la vigilance d'Henry en faisant l'amour à un Henry plus jeune, qui n'est donc pas au courant de cette histoire d'enfant. En quelque sorte, Claire trompe l'histoire.
Mais c'est bien l'un des seuls moments où l'histoire ne se répète pas. Car Henry ne peut pas changer le cours de l'histoire. Ainsi, on voit plusieurs fois au début du film le jeune Henry qui revit la scène de l'accident qui amène au décès de sa mère. Mais il ne peut rien y faire. Dans le même ordre d'idée, Henry sait pertinemment que le futur ne lui permet jamais de dépasser la quarantaine. Progressivement, il comprend donc que sa vie est comptée. Il n'a plus beaucoup de temps à vivre avec sa bien aimée et sa fille Alba. D'autant qu'Alba est comme lui une voyageuse du temps. Elle sait donc pertinemment quand son père va décéder.

Prenant progressivement un sens dramatique, le film Hors du temps a malheureusement le tort d'avoir un piètre réalisateur derrière la caméra. Robert Schwentke ne profite pas que partiellement de son excellent scénario de base. Il se contente de nous offrir des scénettes (dont certaines sont tout de même plutôt réussies) avec comme raccords la disparition et la réapparition d'Henry. Tout ceci devient finalement assez facile comme procédé et les scènes deviennent assez redondantes.

Heureusement, le dernier tiers du film prend une véritable dimension dramatique avec l'idée que la mort d'Henry est proche et que l'on ne peut rien y faire pour l'empêcher. Par un joli tour de passe-passe, le réalisateur Robert Schwentke décide malgré tout, dans un ultime rebondissement, d'inscrire ses différents protagonistes, et principalement Henry et Claire, dans une histoire d'amour éternelle.
Au niveau du casting, Eric Bana interprète un Henry d'une grande sensibilité. Ce bel acteur est parfait dans ce rôle. La très mignonne Rachel McAdams ne l'est pas moins dans le rôle d'une Claire qui est éprise à jamais d'Henry. Les deux acteurs donnent vraiment l'impression d'être complices dans ce film et la réussite partielle de ce dernier n'y est pas étrangère. Voilà un couple beau et romantique.
L'histoire de personnages victimes d'un temps qui passe à l'envers ne nous est pas étranger. Récemment, on a pu voir L'étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher. Ici, l'histoire comme les effets spéciaux sont beaucoup plus simples.
Mais la dimension romantique est omniprésente. Non dénué de défauts, Hors du temps mérite tout de même d'être vu.

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25.11.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Death factory bloodletting

Réalisé par Sean Tretta (précédemment auteur du très spécial The great american snuff film), ce Death factory bloodletting ne sera pas une suite directe du Death factory de Brad Sykes datant de 2002 (et édité chez nous en DVD par "Uncut Movies") pour se contenter d'en reprendre la créature humanoïde au service d'une intrigue hélas bien sommaire malgré une certaine volonté innovatrice qui ne parviendra pas à marquer en profondeur le métrage.
Le script va laisser une jeune femme espérer mettre la main sur les assassins de sa fille en participant à une réunion de déviants désireux d'assister à une mort en direct dans une usine désaffectée, sans se douter qu'il s'agit d'un piège orchestré par un religieux psychopathe épaulé par sa petite sœur Alexa devenue une créature monstrueuse suite à un accident industriel.

Death factory bloodlettingLe métrage va commencer par avancer une courte séquence mettant en scène une jeune femme, Ana, se préparant à s'enregistrer avec son caméscope pour un monologue dont nous n'entendrons pour l'instant que le début, laissant ensuite l'intrigue faire des bonds dans le passé pour introduire ce fanatique religieux nommé Denny que nous allons d'abord suivre se rendant dans un bâtiment désaffecté pour donner à manger à des déshérités qu'il va finalement tuer, se rendant compte qu'il s'agit de drogués avant de donner leur bébé en pâture à une ombre qui surgira de son van pour l'attraper, tandis que plus loin, ce sera une jeune femme, une prostituée, attachée qui servira de repas à cette créature, plus largement visualisée (et qui reprendra intégralement le look de Tiffany Shepis dans le film de Brad Sykes) cette fois-ci dans l'environnement de cette usine abandonnée où Denny semblera avoir élu domicile pour pouvoir suivre à partir des nombreuses caméras les faits et gestes de la créature, tout en pouvant communiquer par micros interposés avec les victimes.

Death factory bloodlettingAprès cette introduction plutôt prometteuse, l'intrigue va revenir vers cette Ana dont nous ferons plus ample connaissance, pour découvrir aussi bien son passé sinistre puisque sa fille a été enlevée, malmenée et tuée, le crime ayant été diffusé sur internet dans des membres d'un site "underground" baptisé "Gorehouse", que son statut de droguée (laissant même le réalisateur montrer sans recul les préparatifs d'un "shoot") et sa détermination à retrouver les assassins de sa fille, qu'elle imaginera faire partie des membres de "Gorehouse", site auquel elle a adhéré par réussir à être invitée à participer moyennant finances à une réunion au cours de laquelle un innocent servira de victime dans la pure tradition des "snuff movies", un "bloodletting". Mais hélas, toutes ces explications ne feront pas l'objet de flash-backs pour uniquement laisser Ana débiter son histoire devant son caméscope.

Death factory bloodlettingLe métrage daignera alors adopter une narration plus linéaire pour laisser Ana se rendre au rendez-vous fixé pour aller assister à ce "bloodletting" où elle sera accueillie par un homme cagoulé qui va le fouiller sans ménagement, prendre l'argent demandé et la conduire dans un van à bord duquel elle sera amenée dans cet endroit tenu secret destiné à héberger la réunion. Sur place nous découvrirons en même temps qu'Ana les autres "invités" qui seront appelé chacun leur tour à se présenter, le réalisateur incrustant pour chacun d'entre eux sur l'écran leur nom, pseudonyme sur "Gorehouse" et leurs caractéristiques déviantes pour ainsi mettre en avant une galerie de protagonistes bien barrée, entre ce néo-nazi provocateur, cet anarchiste à l'apparence "normale" mais voulant commencer à tuer, ce pédophile ventripotent qui en regardant une photo de la future victime de la demoiselle devant servir de victime la trouvera un peu vieille, cette call-girl détestant les hommes ou encore cette dominatrice accompagnée de son esclave qu'elle tiendra en laisse.

Death factory bloodlettingMais hélas, ces personnages hauts en couleurs ne seront qu'esquissés pour rapidement laisser Ana découvrir que l'assassin de sa fille est parmi eux puisque le pédophile présent reconnaîtra l'acte sans fard, permettant de la sorte à la jeune femme, qui aura réussi à emmener avec elle un revolver caché dans son intimité, de l'abattre sans autre forme de procès et annihilant de fait la majeure partie de l'aspect dramatique et de l'originalité du métrage qui du coup se contentera par la suite de laisser la créature s'attaquer aux différents protagonistes qui bien entendu auront une propension excessive à se disperser dans l'usine avant qu'un dernier acte plus imprévu permette à l'ensemble de rebondir quelque peu.

Death factory bloodlettingSi l'intrigue bénéficiera d'éléments apportant un semblant d'originalité avec ces personnages déviants et ce prédicateur barjot qui s'amusera comme un petit fou des méfaits de sa sœur monstrueuse à l'animalité meurtrière, ce ne sera pas pour autant que les rebondissements et autres situations sortiront des sentiers battus pour régulièrement amener les personnages à errer dans ce bâtiment vaguement piégé avec ces issues électrifiées et ces caméras omniprésentes pour offrir des proies faciles à cette Alexa aux dents et aux mains acérées de métal qui aura pourtant tendance à tuer lors de séquences assez saignantes mais peu gore en n'étant guère expansives ni même franchement volontaires. Il faudra donc uniquement compter sur l'aspect trouble de certains personnages (le néo-nazi notamment) pour espérer certaines surprises qui elles aussi demeureront facilement anticipables.

Death factory bloodlettingQuant à ce religieux se servant de la monstruosité de sa sœur pour éradiquer les pêcheurs et autres mécréants, il n'offrira pas assez de grandiloquence ou d'hystérie pour marquer les esprits ou même apporter un réel "plus" au métrage, d'autant plus que ses interventions seront aléatoires et largement espacées. Ce sera donc sur la créature elle-même que les regards se tourneront pour escompter trouver une ampleur graphique ou une réelle présence à l'écran (l'héroïne étant elle aussi bien fade !). Et de ce côté-là, le réalisateur tiendra quasiment ses promesses en nous gratifiant de plans probants sur cette humanoïde destructeur au look toujours aussi volontaire, qui ici sera quand même filmé de manière épileptique et saccadée.

Death factory bloodlettingEn effet, Sean Tretta épousera une mise en scène certainement rythmée et nerveuse mais saccadée, flirtant même avec le clip vidéo (impression épaulée par une partition musicale métal très présente) en incluant même des ralentis et autres arrêts sur image intempestifs qui finiront par brouiller la lisibilité de certaines séquences et notamment celles mettant en avant Alexa, donnant certes un aspect étrange et dynamique à ces apparitions mais ne nous permettant pas d'apprécier pleinement le look dévastateur de ce monstre graphique. L'interprétation sera cohérente mais sans aucun charisme si l'on exempte la prestation de Shane Dean dans le rôle du néo-nazi. Les effets spéciaux seront plutôt convaincants, pour maquiller la créature de manière exemplaire mais aussi pour les rares plans sanglants qui iront un peu plus loin que de se contenter d'asperger les acteurs de faux sang.

Donc, ce Death factory bloodletting n'arrivera pas à se servir pleinement de ses bonnes idées de base et de sa galerie de personnages déviants ici uniquement réduits à servir de victimes à une créature heureusement très graphique !

Death factory bloodlettingLe DVD de zone 1 édité par Well Go USA avancera une image nette et sans défaut, même lors des nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale métal largement rythmée et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre trois toutes petites featurettes revenant le film au travers d'un rapide retour sur le tournage et de deux séquences à effets spéciaux brièvement analysées, une scène coupée bien gore avançant la mort d'un bébé de manière graphique, la bande-annonce et une conséquente galerie de photos.

Pour ceux qui voudraient retrouver cette créature graphique et dangereuse, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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24.11.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The house where evil dwells

Vingt ans avant The grudge, les fantômes japonais s'en prenaient déjà à des américains ayant émigré chez eux dans ce The house where evil dwells, mais de manière bien traditionnelle en recyclant les figures imposés du film de maison hantée.
Le script va laisser une famille américaine s'installer au Japon, dans une maison où un siècle et demi plus tôt un samouraï avait tué sa femme adultère et son amant avant de se faire hari-kiri. Mais les trois esprits séjournent encore sur place et vont s'en prendre aux nouveaux occupants des lieux pour faire se répéter leur histoire.

The house where evil dwellsLa séquence pré-générique prendra place en 1840 pour suivre une jeune japonaise recevant chez elle, en l'absence de son mari, un jeune homme pour qui elle va jouer de la musique et lui offrir une petite statuette représentant un couple enlacé dans une position explicite, avant que le couple s'enlace et se lance dans les préliminaires d'un acte sexuel qui n'aura jamais lieu puisque le mari de la jeune femme, un samouraï, va du dehors apercevoir en ombre chinoise leur ébat et pris d'une fureur sanguinaire, va faire irruption et sans ménagement s'attaquer à l'amant de son épouse qui aura un bras tranché avant d'être décapité, tandis que sa femme sera égorgée. Il finira par retourner son sabre vers lui pour se suicider. Cette séquence d'introduction sera quand même sanglante et aura le mérite de tout de suite placer le métrage dans son univers oriental.

The house where evil dwellsEnsuite, après un bond dans le temps jusqu'au présent, nous allons assister à l'arrivée au Japon d'un couple, Ted et Laura, accompagnés par leur fille Amy et qui vont être accueillis par leur ami Alex en poste au consulat. Alex va les conduire jusqu'à leur nouvelle demeure qu'il a choisi pour eux, bien évidemment la maison du carnage de l'introduction, sans leur cacher le fait que le loyer est anormalement bas à cause de la réputation de maison hantée trimbalée par l'endroit, sans que cela n'effraye outre mesure les nouveaux arrivants, qui en plus seront charmés par leur nouvelle demeure dès qu'ils la visiteront. Bien sûr, de petits signes avant-coureurs ne vont pas tarder à se manifester, tel ce verre tombant tout seul, puis plus tard, cette lumière facétieuse, jusqu'à ce que les trois fantômes n'apparaissent à un Ted à moitié endormi qui pensera juste avoir cru voir quelqu'un. Cela ne l'empêchera pas au cours de cette première nuit de faire l'amour à sa femme.

The house where evil dwellsMais les événements vont s'enchaîner les uns aux autres, Laura découvrira la statuette sexuelle (laissant par la même occasion l'opportunité au réalisateur de dévoiler de manière très précoce le plan des spectres en s'arrangeant pour nous faire comprendre de façon assez grossière qu'un nouvel adultère est en train de se préparer), pour ensuite laisser un des fantômes, celui de la jeune femme adultère, prendre possession du corps de Laura pour lui faire dire des choses sous-entendant son attirance envers Alex, allant même jusqu'à le narguer littéralement au téléphone. Et ce qui devrait arriver va se produire, au cours d'une soirée donnée au consulat, Laura et Alex vont s'isoler pour consumer leur relation, sans que Ted découvre quoique ce soit pour l'instant, mais cela n'empêchera pas les manifestations surnaturelles de continuer et même d'empirer puisque Ted sera lui aussi sporadiquement possédé, le temps de brutaliser sa fille qui ne voulait pas manger sa soupe, par exemple, pour gentiment nous emmener vers un final plus que prévisible, anticipable et du coup sans réelle saveur.

The house where evil dwellsTourné entièrement au Japon, le métrage arrivera sans mal à assurer un dépaysement de tous les instants, aussi bien avec des décors appropriés qu'en mettant en avant les traditions locales, avec par exemple ce prêtre qui en plus de prononcer l'inévitable mise en garde viendra brièvement "exorciser" la maison, pour également avancer les croyances et les démons locaux, mais cela se fera aussi en se moquant quelque peu de l'attitude occidentale du couple d'américain qui en cherchant l'intégration se fera parfois gentiment moquer de lui (le saké, par exemple). Par contre, dès lors qu'il s'agira de privilégier son élément fantastique, le métrage aura tendance à partir dans tous les sens de manière guère convaincante.

The house where evil dwellsEn effet, outre la présence de ces trois fantômes qui sembleront étrangement bien s'entendre pour hanter le couple malgré les événements ayant entraîné la mort de leurs corps dans la violence et le sang, et qui viendront se mêler aussi bien de la vie du couple que pour précipiter Laura dans les bras d'Alex, certains événements auront du mal à trouver une cohérence probante, comme cette attaque de crabes géants qui en plus d'être assez ridicule ne trouvera aucune justification dans l'intrigue globale, et surtout la relation entre Laura et Ted, qui bien entendu se dégradera progressivement, avec des hauts et des bas parfois garnis de "bons sentiments" irritants, prendra des allures qui ne seront pas sans rappeler de façon évidente les déboires du couple Torrance dans Shining, avec en plus la profession d'écrivain de Ted qui deviendra obsédé par son roman en cours, et même si cet aspect du film sera au final complètement sous-exploité. Enfin, le métrage se parera d'une connotation sexuelle assez présente, forcément liée à l'adultère, pour avancer quelques scènes sensuelles guère osées mais tout en demeurant quelque peu graphiques.

The house where evil dwellsL'interprétation ne sera pas le point fort du métrage, entre une Susan George horripilante dans ses grimaces et un Edward Albert inexpressif au possible, et la mise en scène de Kevin Connor ne parviendra pas à donner un réel rythme à un ensemble en dents de scie, plutôt mollasson, et qui ne créera jamais de tension et encore moins d'effroi. Les effets spéciaux sont plutôt mitigés, car si l'incrustation des fantômes sera quasiment parfaite, les effets sanglants laisseront à désirer, avec notamment ces décapitations peu graphiques et pas franchement crédibles.

Donc, ce The house where evil dwells supportera largement une vision grande partie grâce au dépaysement proposé par l'intrigue, mais ne pourra espérer convaincre dans l'agencement de son élément fantastique aléatoire !

The house where evil dwellsLe DVD de zone 1 édité par MGM avancera une image nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera appréciable avec une partition musicale adaptée et en adéquation avec les situations et l'environnement du film, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, mais également dans une version française peu glorieuse, avec des sous-titres optionnels en anglais, en espagnol et en français.
Au niveau des bonus, comme souvent chez MGM, il faudra se contenter de la bande-annonce originale du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces fantômes orientaux sournois, le DVD de zone 1 est par exemple disponible ici !

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23.11.09

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fish tank
Réalisatrice : Andrea Arnold
Durée du film : 2h02
Date de sortie du film : 16 septembre 2009
Avec : Katie Jarvis (Mia) ; Michael Fassbender (Connor), Kierston Wareing (Joanne), etc.

Par Nicofeel

Nanti d'un prix du jury lors du dernier festival, Fish tank constitue le deuxième film de la réalisatrice Andrea Arnold.
A la manière d'un Ken Loach ou d'un Mike Leigh, la cinéaste va livrer un film engagé sur le plan social. Mais elle ne va pas se contenter de cela. Elle va aussi nous décrire les affres de l'adolescence avec la petite Mia, une jeune fille de 15 ans, qui souhaite plus que tout s'émanciper et quitter le milieu dans lequel elle évolue.

Fish tank a d'abord le mérite de décrire un milieu particulièrement sordide où évoluent de nombreuses personnes. On est loin des beaux quartiers londoniens. Ici les HLM sont omniprésents et tout ce béton donne un côté étouffant, presque sans espoir à ses habitants. C'est le quotidien de la jeune Mia qui vit avec une famille dans un style qui pourrait rappeler le A nos amours de Pialat. La petite soeur de Mia est peu âgée mais elle a déjà un caractère bien trempé et ne cesse d'insulter à longueur de temps sa grande soeur et sa mère. La mère est d'ailleurs un sacré cas. Ne faisant pas bien âgée (on peut supposer qu'elle a eu Mia en étant très jeune), la mère, Joanne, est une véritable épave humaine. Elle ne prend pas le temps d'éduquer ses enfants. Son temps, elle le passe entre ses bouteilles d'alcool et ses différents amants. Et pourtant, malgré tout, elle garde un charme, une sensualité certaine.

Ce n'est donc pas une surprise totale si elle se retrouve à avoir comme amant le beau Connor, interprété par un magnétique Michael Fassbender. Un peu à l'instar du visiteur mystérieux dans l'excellent Théorème de Pasolini, Connor va révéler les personnalités de chacun. Et puis Connor attire à lui toutes les personnes qui gravitent autour de lui. C'est évidemment le cas de la mère de Mia mais c'est aussi le cas de Mia elle-même.

Là où le film se différencie du cinéma social des Ken Loach, Mike Leigh ou encore des frères Dardenne, c'est qu'il pose en filigranes - et même plus – la sensualité et la sexualité au coeur du dispositif du film.
Connor est pourtant très différent de Mia. Déjà au niveau de l'âge. Elle n'a que 15 ans alors que lui a une bonne trentaine d'années. Et puis Connor est l'amant de sa mère. Mais rien n'y fait. Par son aspect sympathique ou à tout le moins troublant, la jeune Mia est attiré par lui.

Il faut dire que Connor est très malin puisqu'il s'intéresse à la seule chose qui passionne Mia : la danse hip hop. De son côté, Connor va faire découvrir à Mia des choses qu'elle ne connaît pas : la nature et notamment le ruisseau qui va unir Connor et Mia (très belle scène qui va évidemment en opposition avec le titre du film puisque Fish tank signifie aquarium) ; la musique très classe de Bobby Womack et la richesse avec la voiture de Connor et sa caméra. Car il ne faut pas s'y tromper : Connor et Mia sont des opposés. Alors que le premier est un parfait représentant de la classe moyenne britannique (comme le prouve le moment où l'on découvre qu'il a une famille et tout ce qui va avec), la seconde est la parfaite représentante d'une classe laborieuse qui semble sans avenir. La fin du film où Mia décide de quitter son univers est l'aboutissement d'un rite d'initiation. La petite adolescente révoltée n'est nullement résignée. Elle a décidé de prendre sa vie en main.

Mais avant cela, telle une écorchée vive, elle aura connu des expériences dont elle se souviendra. Entre une scène d'amour avec l'homme qu'elle aime (ce dernier jouant à un double jeu) et une audition de danse hip-hop qui tourne au vinaigre, rien ne semble favorable à cette petite Mia. Il lui faut donc changer d'horizon.
Au jeu des oppositions, on a aussi le milieu de la nature, où convie Connor à la famille de Mia. Ce milieu naturaliste rappelle le grand Jean Renoir et vient en opposition directe avec les banlieues sales, désincarnées, où l'on ne fait que retrouver de grands bâtiments sans vie.

La mise en scène d'Andrea Arnold, particulièrement vive, est aussi affutée que les dialogues – souvent des insultes – fusent à toute allure. Tous les acteurs du film sont excellents. A commencer par la jeune Katie Jarvis qui est étonnante dans le rôle pourtant peu facile de Mia. Autour d'elle on retrouver un Michael Fassbender toujours aussi excellent dans des rôles pourtant très différents (Eden lake, Hunger, Inglorious bastard, etc.). La mère de Mia est jouée par Kierston Wareing, laquelle s'était fait remarquée en début d'année 2008 dans l'excellent It's a free world de Ken Loach.

Tout à la fois chronique sociale, évocation de l'adolescence et lutte des classes, Fish tank est une excellente surprise à découvrir sans plus tarder.

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20.11.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Happy birthday to me

"Slasher" typique des années quatre-vingt, ce Happy birthday to me parviendra à se démarquer quelque peu de la masse de films ayant chcerché à profiter du succès de Halloween et de Vendredi 13 grâce à une intrigue plus fouillée qui parviendra à maintenir le spectateur en haleine jusqu'au final dans cette traditionnel quête de l'identité du tueur rendue ici prenante et dont la résolution lors d'un final mémorable aura le mérite de ne pas décevoir.
Le script va laisser un mystérieux assassin décimer les membres d'une petite confrérie estudiantine ayant récemment accepté en son sein la jeune Ginny, souffrant par ailleurs d'absence liée à un accident ayant eu lieu plusieurs années auparavant.

Happy birthday to meLa longue séquence d'introduction restera bien classique pour avancer un premier meurtre, précédé d'une fausse alerte assez risible et grossière, meurtre qui nous donnera déjà quelques petits renseignements sur la personnalité du tueur que la victime connaîtra tout en nous offrant une mise à mort assez classique et que très vaguement sanglante lors d'une scène qui pourrait presque rapprocher le métrage du "giallo" avec cet assassin (déjà filmé en caméra subjective) armé d'un rasoir et portant les habituels gants noirs qui le suivront tout au long du film. Très référentielle, cette première séquence portera en elle tous les stigmates du film, avec cette volonté affichée de surprendre à tout prix le spectateur par des effets hélas basiques et téléphonés.

Happy birthday to meEnsuite, le métrage va s'attacher à nous présenter cette bande de jeunes gens issus de familles aisées et qui se retrouveront régulièrement pour faire la fête comme ce soir-là dans un pub où ils vont faire preuve d'arrogance vis-à-vis d'un groupe, entraînant un début de bagarre tout en jouant des mauvais tours avant de finalement jouer avec leur vie en franchissant un pont basculant en pleine ouverture. Parmi cette bande, on retrouvera des protagonistes bien stéréotypés, entre le comique de service, le dragueur, le timide mis à plus ou moins à l'écart, mais l'intrigue se focalisera sur cette demoiselle, Ginny, récemment acceptée par ses pairs et appelée à devenir le personnage central du métrage.

Happy birthday to meEn effet, ce sera en suivant cette demoiselle au passé trouble que nous dérouler l'intrigue, pour peu à peu en apprendre plus sur ses antécédents et notamment cet accident ayant coûté la vie à sa mère, l'obligeant à vivre seule avec son père (avec qui elle entretient des rapports presque conflictuels) et au cours duquel elle a été sérieusement blessée à la tête, obligeant les médecins à s'en servir de cobaye pour tester une nouvelle forme de régénérescence des tissus, ce qui permettra au réalisateur de nous gratifier d'une petite scène sanglante d'opération médicale à cerveau ouvert. Les absences de la demoiselle en feront bien entendu une suspecte idéale pour les meurtres qui vont se succéder au fil de l'intrigue, mais bien évidemment, ce ne sera pas la seule coupable potentielle.

Happy birthday to meEn effet, l'intrigue s'amusera à placer presque tous les protagonistes masculins au départ comme des tueurs éventuels, avec par exemple ce Rudi quelque peu effacé, au physique banal voir même ingrat, qui semblera en pincer pour Ginny tout en se livrant à des activités suspectes, mais les situations promettront de fournir d'autres pistes envisageables, diminuants bien sûr au fil des meurtres jusqu'à la découverte voulue et anticipée de l'identité probable de l'assassin que viendra remuer un final à rebondissements très graphique et bien pensé qui amènera à reconsidérer pas mal de choses tout en demeurant mémorable par son ambiance, son agencement et son cadre très "spécial" qui renverra bien entendu au titre du métrage.

Happy birthday to mePar contre, le film restera très classique dans ses nombreuses situations en jouant furieusement sur des fausses alertes trop récurrentes et manifestes que viendront heureusement contrebalancer des séquences bien plus troubles et intrigantes (le clocher, par exemple) au point de toujours faire douter le spectateur qui devra de fait rester dans l'expectative et attendre le dénouement pour mesurer l'étendue globale de l'intrigue et ses ramifications. Les scènes de meurtres seront quant à elles typiques du "slasher" mâtiné de "giallo" pour suivre en caméra subjective cet assassin aux gants noirs s'approcher de ses victimes avant de les tuer de manière diverses et variées, preuve d'une certaine recherche voulue par le réalisateur qui ne se contentera pas des habituels meurtres à l'arme blanche.

Happy birthday to meEffectivement, l'assassin aura des opportunités bien différentes de se débarrasser de ses victimes, entre ce jeune homme qui aura la tête passée dans la roue d'une moto tournant à sa vitesse maximum et cet autre qui finira écrasé par ses haltères pour une scène bien vicieuse, quand ce ne sera pas une brochette qui ira s'enfoncer dans une bouche ouverte. Mais ces séquences resteront hélas peu graphiques pour n'avancer que de très rapides plans sanglants vite aperçus avec également ces égorgements presque avortés. Cela n'empêchera pas ces scènes de meurtres d'avoir une certaine efficacité formelle et de toujours maintenir une certaine tension palpable encouragée par les fausses alertes et autres retournements de situation oscillant entre cauchemars et réalité qui parsèmeront l'intrigue.

Happy birthday to meLes personnages seront donc classiques et stéréotypés dans une volonté de coller à l'archétype du "jeune" des années quatre-vingt, ce qui nous vaudra également quelques passages de "remplissage" guère passionnants (la partie de football, par exemple), mais malgré cela, certains protagonistes arriveront à sortir du lot et à devenir attachants, comme Ginny dont les troubles parviendront presque à émouvoir, avec la mise en avant de sa relation affective avec son médecin, l'ensemble bénéficiant en plus d'une interprétation plus que correcte, Melissa Sue Anderson, échappée de "La petite maison dans la prairie" en tête pour incarner Ginny, brillamment accompagnée notamment par Glenn Ford dans le rôle du thérapeute. La mise en scène du réalisateur Jack Lee Thompson est soignée pour rechercher aussi bien à surprendre le spectateur qu'à créer une certaine ambiance accompagnée de tension, avec l'utilisation répétée mais justifiée de la caméra subjective, mais hélas l'auteur peinera à maîtriser un rythme qui aura tendance à fléchir de manière récurrente. Les effets seront plutôt probants pour ces quelques petits et rapides plans sanglants.

Donc, ce Happy birthday to me aura tous les ingrédients pour satisfaire les amateurs de "slasher" flirtant avec le "giallo" grâce à cette intrigue bien pensée et garantissant une tension et une implication constante du spectateur.

Happy birthday to meLe DVD de zone 1 édité par Anchor Bay avancera une image nette et qui ne présentera aucun défaut visible, tandis que la bande-son sera plutôt efficace avec la présence de la partition musicale d'origine (contrairement à une précédente édition déjà en zone 1) qui se révélera largement adaptée et renforçant l'impact des temps forts du film, celui-ci étant ici proposé dans sa version anglaise avec des sous-titres anglais optionnels.
Par contre, au niveau des bonus il faudra se contenter de la sympathique bande-annonce originale du film, accompagnée uniquement par celles de deux autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ou redécouvrir ce sympathique "slasher" quelque peu oublié des années quatre-vingt, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1292 mots par nicore, 1150 vues • R�agir

19.11.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Love letters of a portuguese nun

Avec ce Love letters of a portuguese nun, le réalisateur Jess Franco va nous livrer un film de "nunsploitation" bien offensant envers la religion et l'église, graphique (malgré les coupes imposées sur cette version) et érotique, mais également émouvant et sensible, pour ce qui sera l'un de ses films que l'auteur préfère, à juste titre d'ailleurs.
Le script va laisser une jeune adolescente tomber sous la coupe d'un prêtre vicieux qui va l'emmener dans un couvent où régneront le vice et le satanisme.

Love letters of a portuguese nunSans préambule, le métrage va lancer son intrigue en nous présentant son personnage principal, Maria, une demoiselle batifolant dans les bois avec un autre adolescent, plus par jeu qu'autre chose même si le garçon se verrait bien embrasser sa partenaire, ce qu'il tentera de faire sans succès mais rapidement, nous allons apercevoir un prêtre, le père Vicnete, observant la scène et qui ne va pas tarder à tomber sur les deux jeunes pour les houspiller au nom de leurs pratiques immorales avant de ramener Maria chez elle pour pouvoir avoir une petite conversation avec la mère de celle-ci. Cette introduction mettra bien en avant la froideur rigide du prêtre face à ces jeux presque innocents et en tout cas n'allant pas bien loin des deux adolescents.

Love letters of a portuguese nunCe prêtre racontera donc à la mère de Maria les "impuretés" commises par sa fille, lui garantissant de fait d'aller en enfer, sauf si elle est ramenée dans le droit chemin par un séjour au couvent de Serreda Iris qu'il surveille. La crédulité de la mère de Maria sera totale et elle n'hésitera pas à gaspiller ses faibles économies pour permettre à sa fille d'être "sauvée". C'est ainsi que la jeune Maria va donc être emmenée dans ce couvent par le père Vincente sur le champ. Elle y sera accueillie froidement par Mère Alma, la grande prêtresse qui mettra tout de suite Maria dans l'ambiance en la forçant à un toucher intime afin de vérifier si elle est toujours vierge que le réalisateur ne visualisera bien évidemment pas en insistant surtout sur le malaise causé par cette action sur la jeune fille, avec en plus la présence de témoins de cette situation pour le moins gênante.

Love letters of a portuguese nunLa suite viendra peu à peu confirmer la perversité du père Vincente, notamment lors d'une confession poussée de Maria pendant laquelle Jess Franco sous-entendra que le prêtre se masturbe en écoutant les rêves érotiques de la jeune fille à qui il demandera de les détailler le plus possible, cherchant ainsi à lui en faire dire plus que de raison, mais bientôt nous allons découvrir que l'attitude du prêtre est au diapason avec ce qui se trame à l'intérieur du couvent, avec d'abord deux autres très jeunes nonnes qui vont venir faire connaissance avec Maria pour immédiatement se livrer à un jeu "limite". Mais la révélation viendra de la Mère Supérieure que nous allons ensuite retrouver lors de deux scènes en compagnie des deux nonnes, invoquant Satan, se faisant tripoter par elles ou les regardant s'adonner à un ébat saphique poussé où la croix chrétienne sera inévitablement pervertie.

Love letters of a portuguese nunLa dépravation apparente de ces nonnes sera visualisée lors de séquences graphiques et sensuelles volontairement offusquantes envers l'église dont nous ne saurons pas dans un premier temps si elle sont issues de l'imagination fertile de Maria par ailleurs accusée d'être possédée par le Démon, ou si elles relèvent de la sordide réalité du couvent, surtout que la demoiselle sera mise à l'écart en confinement dans une cellule isolée. C'est là que le métrage trouvera son point de non-retour glauque et malsain lorsque le père Vicente rendra visite à Maria pour d'abord obliger la jeune fille à lui pratiquer une fellation suggestive avant de l'emmener peu après pour une messe noire en compagnie des nonnes en partie dénudées où sa virginité sera littéralement offerte à Satan lui-même, pour ce qui restera comme la scène la plus troublante du métrage.

Love letters of a portuguese nunAprès cette première partie s'attachant viscéralement à nous dépeindre les activités licencieuses de ce couvent satanique en mêlant rêve et réalité autour de Maria, l'intrigue va laisser Maria s'enfuir pour aller chercher de l'aide auprès du maire du village, qui bien entendu ne la croira pas et la ramènera au couvent avant que l'Inquisition ne s'en mêle et ne fasse le procès de Maria, qui par ailleurs sera torturée dans la tradition du genre, écartelée, suppliciée pour lui faire avouer son hérésie. Mais au lieu des lettres d'amour promises par le titre, ce sera directement à Dieu que Maria écrira une lettre infiniment émouvante et d'une tristesse sans nom (du fait de l'incompréhension de sa situation par son inexpérience de la vie) du haut de son cachot et Jess Franco apportera pour une fois une certaine morale à son final avec une "happy-end" inespérée et salvatrice.

Love letters of a portuguese nunCe sera un Jess Franco largement impliqué et appliqué qui nous gratifiera de cette œuvre certes sulfureuse et répondant aux figures imposées de la "nunsploitation" avec ce déchaînement des sens par des séquences érotiques répétées et graphiques, mais cela n'empêchera pas le réalisateur de se livrer à une réflexion critique sur la religion, ses règles d'alors avec cet Inquisition impitoyable et aveugle se nourrissant de croyances obsolètes et de l'incrédulité des "petites gens" (comme le prouvera la facilité avec laquelle le père Vincente réussira à soustraire Maria à sa mère pour satisfaire sa perversité pour en plus voler les économies de cette femme d'une crédulité énorme). Cela sera fera également au travers des quelques scènes de tortures ayant résisté aux coupes de la censure qui elle verseront gratuitement dans l'exploitation pure en restant dans la veine de celles de The bloody judge ou des sévices de Die nonnen von Clichy.

Love letters of a portuguese nunLe métrage pourra également se reposer sur une intrigue avançant suffisamment de rebondissements et renouvellent ses situations régulièrement pour garder un rythme constant tout en confortant l'implication du spectateur qui progressivement en arrivera à ressentir une véritable pitié envers cette pauvre Maria dont toutes les tentatives d'échappatoire se solderont par des échecs (la lettre et le fuite du couvent) alors qu'au départ, elle croyait naïvement que ce séjour au couvent allait la purifier, puisqu'elle n'hésitera pas à éconduire son amoureux venu la chercher. Et si ce personnage principal sera bien travaillé et étudié de façon humaine, les autres protagonistes resteront plus stéréotypés, tel ce prêtre libidineux et pervers et cette grande prêtresse sataniste déviante.

Love letters of a portuguese nunL'ensemble bénéficiera d'une interprétation convaincante, la très jeune Susan Hemingway, qui semblera bien avoir l'âge de son personnage (ce qui expliquerait la réticence de la censure devant les scènes où elle apparaîtra nue au point d'en exiger des coupes) parviendra à être foncièrement émouvante, tandis que William Berger jouera un prêtre pervers avec aisance. La mise en scène de Jess Franco est plutôt dynamique, sans pour autant oublier une certaine paresse contemplatrice lors des séquences sensuelles avec aussi ces gros plans osés sur l'intimité des actrices. Les quelques petits effets spéciaux demeureront bien basiques, le métrage ne cherchant pas du tout à mettre en avant un aspect sanglant.

Donc, ce Love letters of a portufguese nun parviendra à surpasser son statut de simple "nunsploitation" érotique pour impliquer son spectateur et l'émouvoir devant le clavaire sordide vécue par l'héroïne !

Love letters of a portuguese nunLe DVD de zone 2 anglais édité par Anchor bay avancera une image d'une netteté surprenante, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale largement adaptée au style du film, celui-ci étant ici proposé dans sa version anglaise et dans sa version allemande avec des sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra visionner une conséquente galerie de photos du film, quelques filmographies, la bande-annonce du film ainsi que celles des autres titres de la collection, le traditionnel petit reportage sur la restauration de Jack the ripper ainsi qu'une série d'interviews croisés de Jess Franco, d'Erwin C. Dietrich, de Herbert Fux et de Lina Romay qui reviendront brièvement sur le film et notamment sur le regain d'intérêt de la jeunesse pour les films de Jess Franco.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce couvent sataniste, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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18.11.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Voodoo passion

Ce sera bien évidemment sous un jour foncièrement érotique que le réalisateur Jess Franco va s'intéresser au vaudou avec ce Voodoo passion dont l'intrigue servira de prétexte à toute une série de scènes de danse tribales et autres séquences sensuelles réussies en ne sombrant jamais dans la vulgarité pour au contraire magnifier le physique des trois principales actrices du métrage, de fidèles collaboratrice du réalisateur.
Le script va laisser la femme du consul britannique en Haïti rejoindre ce dernier sur l'île où elle va bientôt être sujette à des rêves étranges et si réalistes qu'elle va finir par ne plus distinguer la barrière entre ses fantasmes et la réalité.

Voodoo passionAprès une longue introduction qui débordera du générique pour représenter des danseurs africains traditionnels évoluant sur la plage au son des tam-tams, le métrage va nous présenter son personnage principal, Susan, la femme du consul britannique en Haïti, débarquant justement sur l'île pour pouvoir enfin rejoindre son mari qu'elle n'a pas vu depuis très longtemps. Elle sera accueillie par la troublante Inès qui va la prendre en charge pour l'emmener dans la propriété de son mari, Jack, absent pour le moment. Cette entame permettra à Jess Franco de donner d'entrée un caractère touristique au film en avançant de nombreux plans pittoresques d'Haïti, réalistes en n'étant pas forcément commerciaux.

Voodoo passionLe trajet laissera l'opportunité aux deux femmes de discuter quelque peu pour nous permettre d'en apprendre un peu plus sur chacune d'elles et notamment sur Inès qui se présentera comme étant fille d'un autochtone noir et d'une française blanche, et malgré sa couleur de peau pâle, elle annoncera se considérer à l'intérieur comme une femme noire, ce qui aura par la suite un semblant d'importance lorsque les éléments vaudous commenceront à se mettre en place. Mais avant cela, nous allons suivre l'installation de Susan dans la demeure opulente de son mari, où elle va faire la connaissance d'Olga, une demoiselle qu'elle découvrira nue dans sa chambre et qui s'annoncera comme étant la sœur de Jack vivant sous son toit.

Voodoo passionCette Olga présentera d'emblée des penchants lesbiens évidents ainsi qu'une exubérance éhontée (elle restera dévêtue tout au long du film), tout en paraissant bien attirée par Susan. Mais celle-ci préférera pour l'instant rejoindre son mari, qu'elle va retrouver en compagnie d'amis qui vont rapidement s'éclipser, laissant alors les deux tourtereaux savourer leurs retrouvailles et donner de fait l'opportunité à Jess Franco de nous livrer une longue scène érotique flirtant avec le hardcore mais sans jamais franchir la ligne, tandis que Olga ne perdra pas une miette du bruit de cet ébat et cela l'émoustillera au point de la faire se lancer dans une séance de masturbation en compagnie d'une bouteille de champagne bien fraîche.

Voodoo passionCe ne sera qu'ensuite que l'intrigue va commencer à flirter avec le vaudou, d'abord pour laisser Susan se faire envoûter par Inès qui va l'emmener participer à un rituel vaudou essentiellement composé de danses lascives par des participants entièrement nus, le réalisateur s'attardant longuement sur le physique de ses actrices et notamment de Vicky Adams qui interprétera Inès, alors que peu après, croyant avoir rêvé, Susan sera confrontée à d'autres songes plus ou moins répétitifs jusqu'à ce qu'au cours d'une de ses visions elle n'aille rejoindre un des amis de Jack pour coucher avec lui et finalement le tuer, la suggestion l'emportant pour ce dernier acte alors que ce nouvel ébat sera lui aussi clairement visualisé.

Voodoo passionDe plus en plus perturbée, confondant rêve et réalité, Susan va laisser son entourage lui faire croire que les dieux de l'île ne veulent pas d'elle, tandis qu'elle va encore tuer dans ses cauchemars, pour laisser un final bien plus cartésien venir nous livrer une explication sans ampleur ni surprise mais qui aura au moins l'ambition de justifier pleinement les actes et les situations passées, tout en laissant quand même planer un doute avec un dernier élément contradictoire (la mort d'Olga). Jess Franco utilisera à bon escient la panoplie traditionnelle du vaudou, avec ces danses rituelles magnifiées et incluant des sacrifices de poulets (sans pour autant que le film verse réellement dans un aspect sanglant qui sera ici plus que timide) ou encore ces poupées vaudous qui viendront se mêler de près à l'intrigue et accroître encore un peu plus le malaise de Susan.

Voodoo passionPar contre, l'aspect érotique sera quant à lui omniprésent, Jess Franco laissant volontairement ses actrices évoluer la plupart du temps nues (certainement la chaleur régnant sur l'île…), et notamment Olga qui marquera le film de sa présence saphique provocante de tous les instants au point de finir par faire succomber à la tentation Susan, et les situations serviront quand même énormément de prétexte pour suivre des ébats sexuels, saphiques ou non, ainsi que ces danses langoureuses qui viendront très régulièrement auréoler le métrage de leur présence graphique remarquable, tandis que le réalisateur laissera également longuement ses protagonistes évoluer dans cette salles de bain au milieu de laquelle trônera une immense baignoire propice à toutes les déviances.

Voodoo passionJess Franco ne cachera pas du tout ses intentions en laissant rapidement l'érotisme prendre le dessus sur cette intrigue minimaliste et sujette uniquement à quelques digressions vers l'ambiance vaudou pure pour plutôt nous laisser profiter pleinement de la beauté fraîche de ses actrices délurées et volontaires pour se laisser scruter sous toutes les coutures par la caméra inquisitrice du réalisateur qui ici n'hésitera pas comme à son habitude à démultiplier les gros plans sur l'anatomie, intime ou non, de chacune. Par ailleurs, Jess Franco arrivera à créer sporadiquement une atmosphère envoûtante lors des scènes de danse, tout en donnant un rythme régulier et assez vif à l'ensemble avec surtout des situations ne s'éternisant pas inutilement.

Voodoo passionL'interprétation est cohérente grâce aux trois actrices principales qui se donneront corps et âme pour incarner ces demoiselles guère farouches, avec Vicky Adams (autre nom de scène de Muriel Montossé) qui nous fera admirer ses talents de danseuse nue, tandis que Ada Tauler jouera le premier rôle (comme dans Love camp un autre titre bien sympathique et dénudé de Jess Franco) en interprétant Susan avec consistance, laissant à Karine Gambier donnera vie à l'exubérante Olga avec un sens de la provocation tentatrice plus que vigoureux. Par contre, Jack Taylor, qui œuvra beaucoup dans le genre et notamment avec Jess Franco, restera bien statique et guère convaincant.

Donc, ce Voodoo passion s'illustrera presque exclusivement par son érotisme vivifiant et plus que présent au sein d'une intrigue sans ampleur et ne servant que de moteur à des situations coquines comme seul Jess Franco sait nous en gratifier !

Voodoo passionLe DVD de zone 2 anglais édité par Anchor Bay avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut flagrant, tandis que la bande-son sera efficace, notamment avec cette partition musicale lancinante qui prendra parfois des airs jazzy chers au réalisateur, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise et dans sa version allemande sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre le traditionnel documentaire laissant le producteur Erwin C. Dietrich revenir sur sa relation avec Jess Franco, la bande-annonce du film ainsi que celles des autres titres de la collection dédiée à Jess Franco, une conséquente galerie de photos du film et les filmographies sélectives de l'équipe du film.

Pour ceux qui voudraient suivre cette incursion érotique dans l'univers du vaudou, le DVD de zone 2 anglais est par exemple disponible ici !

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17.11.09

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tempête de boulettes géantes
Réalisateur : Phil Lord et Christopher Miller
Durée du film : 1h30
Date de sortie du film : 21 octobre 2009

Par Nicofeel

Film d'animation réalisé par Phil Lord et Christopher Miller, Tempête de boulettes géantes donne en surface l'impression d'être uniquement un petit divertissement qui n'a d'autre but que d'amuser la petite famille venue voir ce spectacle. Cette affirmation est exacte, mais en partie seulement.
Tempête de boulettes géantes est d'abord un spectacle très drôle à regarder. On voit dès les premières secondes du film notre petit héros, Flint Lockwood, qui dispose d'un petit corps et d'une grosse tête. Lorsqu'il grandit, il est mieux proportionné mais tout se passe, comme pour les autres personnages de synthèse, au niveau du visage. Le personnage principal est particulièrement expressif et l'on comprend vite ce qui lui arrive, simplement au vu de ses mimiques.

Notre héros est un personnage particulier. C'est un inventeur, une sorte de génie incompris. Dès son enfance, il crée une télévision téléguidée ou encore une voiture volante ! En étant adulte, il joue au scientifique alors qu'il se trouve toujours auprès de son père ! C'est alors que ce petit bonhomme qui était loin d'être apprécié dans son village de Swallow va réussir à faire une découverte « fantastique ». Il crée une machine qui transforme l'eau en nourriture.
Suite à une péripétie plutôt drôle où notre Flint se retrouve en difficulté, il va finalement réussir à faire pleuvoir des cheeseburgers !
Évidemment, on se dit que tout ceci n'est pas très sérieux et va uniquement plaîre à un public très jeune.

Eh bien même si de nombreux éléments sont pris dans ce film d'animation à la rigolade, il n'empêche que les dialogues fusent et ils sont beaucoup plus sarcastiques qu'il n'y paraît.
Les deux réalisateurs s'en prennent très clairement à notre société de consommation. Alors que beaucoup de gens sur Terre n'ont pas de quoi manger à leur faim, les protagonistes de cette histoire se gavent de la nourriture qui leur est offerte tout droit du ciel. Les gens ne font plus que manger. Si cela donne lieu à des scènes très drôles comme le fait que la machine se mette par exemple à créer un environnement entier dédié aux glaces (celles que l'on mange), les cinéastes n'oublient pas de rappeler le danger que cela peut comporter. Ainsi, on voit à l'écran un petit garçon qui fait un coma alimentaire après avoir trop mangé. Et puis ce n'est pas non plus un hasard si les repas qui sont proposés par la machine n'ont rien de diététique (une critique implicite des fast-food) nombre de personnages que l'on voit (le maire notamment) sont présentés comme obèses.

Ce film d'animation est également une critique de la versatilité du peuple. Ce dernier a la fâcheuse tendance de brûler ses idoles et inversement d'adorer des personnes qui auparavant avaient été quasiment ostracisés. Ainsi, notre petit Flint est d'abord quelqu'un qui est mis à l'écart puis du jour au lendemain il devient une vraie star avant de passer un mauvais quart d'heure lorsque les choses commencent à mal tourner.
Car un autre intérêt du film est son histoire qui, même si elle n'est pas d'une originalité folle, évoque pour sa part que les choses qui sont peu connues (cette machine qui transforme l'eau en nourriture) peuvent se révéler très dangereuses. Sur un ton très humoristique, ce film d'animation évoque des catastrophes : une tempête de spaghettis géants (c'est très drôle mais si ça devait nous arriver cela serait peut-être beaucoup moins marrant) et d'autres tempêtes de nourriture. C'est peut-être une façon pour les auteurs de ce film d'animation d'évoquer les dérèglements climatiques qui sont caractéristiques de notre société actuelle.
En dehors de toutes ces considérations de fond, Tempête de boulettes géantes comporte plusieurs scènes bien drôles. On pourra citer entre autres le moment où notre héros et ses amis doivent combattre des poulets mangeurs d'hommes ou encore le moment où le singe de Flint combat des bonbons à la gélatine géants ! Il y a aussi plusieurs répliques qui peuvent faire sourire le spectateur. Par exemple, Flint explique au maire que sous l'effet d'un changement du code génétique de la nourriture, tout devient plus gros.

Autre atout de ce petit film d'animation : la romance toute gentillette qui va progressivement s'établir entre Flint et entre une nouvelle présentatrice météo, la jeune Sam Sparks. Comme Flint, celle-ci a vraiment une bouille adorable. Tout son visage est très significatif. Elle est même encore plus marrante lorsqu'on la retrouve avec des lunettes.
Au final, Tempête de boulettes géantes est un sympathique petit film d'animation. Loin d'être inoubliable, il a tout de même quelques atouts pour lui. Il développe notamment quelques thématiques intéressantes, ce qui ne l'empêche pas de jouer par instants la carte de l'émotion. Il mérite donc d'être vu.

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16.11.09

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les vies privées de Pippa Lee
Réalisatrice : Rebecca Miller
Durée du film : 1h34
Date de sortie du film : 11 novembre 2009
Avec : Robin Wright Penn (Pippa Lee), Keanu Reeves (Chris Nadeau), Alan Arkin (Herb Lee), Winona Ryder (Sandra), Julianne Moore (Kat), Monica Bellucci (Gigi Lee), Maria Bello (Suky Sarkissian), Blake Lively (Pippa adolescente), etc.

Par Nicofeel

Après un succès d'estime avec son premier film, The ballad of Jack and rose (2006), la cinéaste Rebecca Miller nous revient avec Les vies privées de Pippa Lee. Elle adapte à cette occasion son propre roman.
La réalisatrice va s'intéresser entièrement à son personnage principal, Pippa Lee, une mère de famille bien rangée qui a son époux et ses deux enfants. Mais, proche de la cinquantaine, cette Pippa Lee commence à se poser des questions. Robin Wright Penn est le gros plus de ce film. Elle incarne incontestablement à merveille cette femme qui se remémore son passé et se pose des questions sur son présent. Le passé débute avec la naissance de Pippa Lee puis on insiste sur son adolescence pour finalement arriver au moment où passé et présent se confondent.

Bénéficiant d'un excellent directeur photo et d'une mise en scène très astucieuse, Rebecca Miller réussit parfaitement à faire la jonction entre le passé et le présent. Dès le début du film, on a droit par exemple à un plan d'une grande finesse avec dans le même plan le présent (dans le bas de la maison on a la réalité) et le passé (dans le haut de la maison Pippa Lee et sa maman). Le lien est également fait entre le passé et le présent avec un simple travelling. On a aussi des raccords assez astucieux où un gâteau crée un lien entre le passé et le présent. Tout cela a évidemment pour but de montrer que le passé et le présent sont inextricables pour Pippa Lee. Les phases de transition sont même parfois assez violentes avec des fondus au blanc.

Ce qui n'est pas illogique car la réalisatrice indique clairement que la charmante Pippa Lee, épouse modèle, a eu une adolescence pour le moins contrariée. Elle a consommé des médicaments à grosse dose, elle a pris de la drogue, elle a fréquenté des gens peu fréquentables et a assisté à un suicide.
La cinéaste met le spectateur en situation de voyeur dans le sens où toute la remise en question de Pippa Lee nous est narrée. On sent que cette femme est éprise de liberté et voudrait quelque part changer de vie. D'ailleurs, la réalité se révèle pour elle beaucoup moins rose que prévu : elle se rend compte que son mari la trompe avec une de ses meilleures amies (Winona Ryder dans un rôle bien dépressif) et a la désagréable impression que le monde s'écroule autour d'elle. Ce n'est pas anodin si la cinéaste nous montre à plusieurs reprises Pippa Lee en train de fumer. Ce petit détail indique clairement qu'elle a envie de changer de vie. Elle veut juste vivre.

Pippa Lee va finalement lier amitié et même plus avec un jeune homme atypique, interprété par un Keanu Reeves qui fait preuve d'une finesse et d'une sensibilité qu'on ne lui connaissait pas forcément. Celui qui était cantonné aux rôles caricaturaux dans les super-productions (Matrix, Constantine) vaut plus que les railleries dont il peut être l'objet. Ici, il est un personnage essentiel qui contribue au (relatif) succès de ce film.

Les vies privées de Pippa Lee finit par être victime de ce qui aurait dû constituer son point fort : sa distribution. Notons qu'outre Robin Wright Penn et Keanu Reeves, le film regroupe des stars telles que Winona Ryder, Julianne Moore, Monica Bellucci ou encore Maria Bello. Le problème est que le film, avec sa succession de personnages, finit par prendre des allures de film chorale un peu brouillon. La réalisatrice aurait dû se limiter à quelques personnages. C'est d'autant plus dommage que tous les acteurs sont bons. On aurait pu espérer simplement que les caractères des personnages soient un peu plus élaborés.

Mais bon, Les vies privées de Pippa Lee demeure malgré tout un film tout à fait acceptable. La performance de Robin Wright Penn est admirable, de même que celle de Blake Lively qui joue le rôle d'une Pippa Lee adolescente, qui est confondante de naturel et qui donne l'impression d'une jeune femme qui découvre le monde.

Les vies privées de Pippa Lee est aussi une réflexion que l'on retrouve dans plusieurs films dun moment, à savoir l'usure de l'amour au sein d'un couple. Cette remarque est d'autant plus importante dans ce film que Pippa Lee a épousé un homme qui est beaucoup plus âgé qu'elle. Pourtant, contre toute attente, c'est bien son mari qui la trompe. L'épouse idéale n'a donc pour sa part rien à se reprocher. Elle peut décider de prendre un nouveau départ et donc de démarrer une nouvelle vie.

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07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Spine

Ce sera en flirtant continuellement avec l'amateurisme que ce Spine viendra dresser le portrait un serial-killer adepte des infirmières pour un résultat hélas minimaliste, jamais prenant et encore moins efficace ou sanglant, avec uniquement de rares plans réussis, c'est bien peu.
Le script va laisser un tueur en série s'acharner sur quelques infirmières, tout en laissant la police sans le moindre indice.

SpineAprès une courte mais prometteuse séquence d'introduction avançant une jeune femme nue et sévèrement attachée sur laquelle va se pencher un homme barbu et portant des lunettes noires pour sortir un couteau à cran d'arrêt et la tuer, ce dernier geste étant effectué hors du cadre de la caméra, le métrage va mettre en scène Leo Meadows, un policier arrivant sur les lieux du crime pour y retrouver un acolyte en train de rechercher sans succès des empreintes. Nous aurons donc droit à quelques banalités affligeantes guère rehaussées par l'amateurisme d'une interprétation déjà d'une crédibilité plus que douteuse et venant d'entrée faire s'envoler tout espoir.

SpineLa suite ne fera hélas que confirmer ce sentiment, avec la courte présentation du personnage principal, Carrie, réceptionniste dans un hôpital qui saluera une de ses collègues appelée à devenir la prochaine victime du barbu qui va la suivre jusqu'à chez elle, pénétrer de force dans son appartement et la ligoter, sans pour autant faire preuve de la moindre violence graphique. Pendant ce temps-là, notre policier va avoir un briefing somnolant avec son supérieur, histoire de nous en apprendre un peu plus sur cette série de crime commis dans la ville avec toujours pour victimes des infirmières puis Leo va aller rejoindre la standardiste du commissariat, qui évoquera une plainte de voisinage pour du bruit dans l'appartement d'une infirmière, sans que cela n'ait mis la puce à l'oreille de personne, sauf de Leo qui va se précipiter sur place pour… arriver trop tard et découvrir un nouveau cadavre mutilé que nous pourrons cette fois-ci visualisé pour ce qui sera le seul et unique plan sanglant du film.

SpineNous retrouverons alors Carrie, qui recevra un coup de téléphone d'une connaissance, Leah, débarquant en ville et ne sachant pas où aller sauf chez elle, que Carrie va donc accueillir pour quelques palabres sans intérêt jusqu'au coup de téléphone de la police lui annonçant la mort de sa collaboratrice. L'actrice jouant Carrie se lancera alors dans un numéro très drôle au second degré pour feindre la douleur et l'émotion, arrivant même finalement à verser une petite larme. Après une tentative de meurtre avortée grâce à l'arrivée de Carrie dans l'hôpital même, une seconde partie vaguement plus intéressante viendra opposer directement Leah et Carrie à ce meurtrier qui va les séquestrer et les visiter tour à tour mais de manière furieusement répétitive pour de très vagues humiliations au caractère sexuel uniquement sous-entendu avant qu'un subterfuge ridicule et éculé ne vienne donner lieu à un final expédié et complètement foiré en étant amené n'importe comment en plus d'être définitivement bâclé.

SpineLa première partie du métrage sera donc carrément soporifique aussi bien pour disposer d'une situation classique avec ce tueur en série à la seule particularité avancée guère originale, pour en plus ne mettre en scène que des protagonistes superficiels au possible et même complètement incroyables, comme ce policier au look impayable (avec son chapeau jaune ridicule !) le faisant plus passer pour un hippie sur le retour que pour un officier de police, tandis que cette Carrie défraîchie et fade accaparera trop souvent l'écran au détriment de cette Leah un peu plus gironde que le duo de réalisateur filmera quand même sous la douche, sans pour autant venir apporter le moindre soupçon d'érotisme au métrage.

SpineLa seconde partie aurait pu devenir plus stressante avec ce huit-clos dans l'appartement de Carrie où l'assassin va réussir à rentrer, après quelques tentatives uniquement destinées à générer un suspense qui ne montera jamais, pour parvenir à surprendre chacune des demoiselles (mais jamais le spectateur…) et les attacher chacune de leur côté dans une pièce différente. Le métrage donnera alors la parole au meurtrier qui va mettre en avant son trauma besogneux de manière aussi répétitive que monotone auprès des deux jeunes femmes pour une série de scènes sans aucun impact jusqu'à ce meurtre qui, à défaut d'être véritablement graphique puisque les coups de couteau seront une nouvelle fois donnés en hors-champ, permettra aux deux réalisateurs de couvrir leur assassin de sang de manière assez probante pour en plus se hasarder à des cadrages en gros plans zoomant sur son visage plutôt réussis et enfin quelque peu impactant. Mais hélas, la routine reprendra bien vite le dessus avec cette astuce basique qui replacera les personnages dans un conteste "normal" pour céder leur place à un final surprenant dans sa rapidité éhontée.

SpineL'amateurisme du projet se fera hélas cruellement sentir à tous les niveaux pour enfoncer un peu plus le métrage dans la médiocrité, avec déjà cette interprétation calamiteuse qui viendra gommer aussi rapidement que définitivement toute crédibilité de façon bien navrante, tandis qu'ensuite les décors ne feront jamais illusion, aussi bien pour ce commissariat de pacotille que pour cet hôpital réduit à un hall d'accueil en contreplaqué et à des décors d'intérieur d'une maison en construction censés représenter les sous-sols dangereux de l'endroit où va se hasarder une pauvre infirmière sous l'oeil du tueur. Et enfin, la mise en scène du duo de réalisateur restera plate et morne, pour ne jamais donner un semblant de rythme à l'ensemble en se contentant de suivre les personnages sans génie, et il ne faudra compter que sur ce long plan du tueur ensanglanté pour justifier un quelconque motif de contentement.

Donc, ce Spine n'arrivera qu'à ennuyer sévèrement son spectateur à cause d'une approximation plus que dommageable dans un amateurisme fatal !

SpineLe DVD de zone 0 édité par substance avancera une image continuellement granuleuse à cause d'un transfert vraisemblablement issu d'une copie de VHS qui ne fera qu'augmenter l'aspect amateur de l'ensemble, tandis que la bande-son sera juste cohérente, avec une partition musicale souvent inexistante pour en plus se monter ridicule lorsqu'elle daignera accompagner les événements. Et évidemment, aucun bonus ne viendra prolonger la vision du métrage, puisque le menu d'accueil ne proposera que de lancer le film ou d'accéder directement aux scènes.

Pour ceux qui oseraient quand même vouloir rencontrer cet assassin d'infirmières, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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14.11.09

10:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The box
Réalisateur : Richard Kelly
Durée du film : 1h55
Date de sortie du film : 4 novembre 2009

Avec : Cameron Diaz (Norma Lewis), James Marsden (Arthur Lewis), Frank Langella (Arlington Steward), etc.


Par Nicofeel

Réalisateur très en vue après son premier long métrage daté de 2001, l'excellent Donnie Darko qui bénéficie d'un côté culte bien mérité, Richard Kelly a depuis subi les foudres des critiques avec son second film, Southland tales, présenté en 2006 à Cannes et qui a même dû être remonté.
En 2009, Richard Kelly nous revient avec un thriller mâtiné de fantastique qui ne manque pas d'intérêt. The box est une adaptation d'une nouvelle de Richard Matheson (Je suis une légende).

Le film part d'un postulat de base qui est déjà fort enthousiasmant : une famille américaine modèle, constituée de Norma Lewis (Cameron Diaz) et Arthur Lewis (James Marsden) et de leur jeune fils doit faire face à des problèmes économiques importants. Un jour, un homme dépose un paquet devant la porte d'entrée des Lewis. Ce paquet contient la boîte qui correspond au titre du film. Le lendemain, madame Lewis reçoit un homme défiguré, qui lui a déposé cette boîte, et qui lui fait une proposition : si elle appuie sur le bouton rouge de la boîte, elle tuera une personne qu'elle ne connaît pas et elle recevra la somme d'un million de dollars.
L'entrée en matière du film est vraiment particulièrement bien rendue. L'ambiance est tendue à souhait et le film est d'autant plus prenant que les moindres détails ont été étudiés. Ainsi, le film se déroule à la fin de l'année 1976 et les couleurs assez flashies du film, dues à l'utilisation de filtres, donnent vraiment une impression rétro au film.

Le côté thriller du film fonctionne à merveille. Mais on peut voir aussi dans la proposition faite par le mystérieux Arlington Steward une métaphore de notre société. A savoir une société de consommation où l'on n'hésite pas pour de l'argent à mettre au placard des notions morales. Petit à petit, le thriller, qui se suivait sans difficulté, laisse la place au fantastique. Richard Kelly nous livre un film étonnant où il évoque aussi bien le passage d'une dimension à l'autre (on est carrément dans une thématique commune avec Donnie Darko) que le choix qui s'offre à nous, à savoir la destinée ou encore la force qui régit ce monde (Dieu ?). Bref, si les éléments « rationnels » ont complètement disparus et laissent place à de l'étrangeté et du pur fantastique, le film demeure plus que jamais passionnant. Par contre, il faut bien reconnaître que le virage que prend le film ne plaira pas à tout le monde. Il faut accepter de rentrer dans ce très curieux film qui pose beaucoup de questions mais n'apportera au final que peu de réponses. Le film retombera pourtant parfaitement sur ses pattes avec l'explication des meurtres étranges qui nous ont été rapportés au début du film. Car le fantastique est intimement lié au côté thriller du film.
Le film The box n'est pas pour autant totalement réussi. Il faut bien reconnaître que Richard Kelly ne réussit pas toujours l'alchimie entre le fantastique et le thriller. Et puis surtout à force de vouloir nous emmener très loin, dans des contrées inconnues, Richard Kelly est proche de perdre le spectateur. Le film donne souvent l'impression d'être insaisissable et certaines scènes s'emboîtent un peu maladroitement.

Mais Kelly s'en sort tout de même bien au final, en raison notamment de scènes qui n'auront de cesse de marquer les esprits du spectateur : la scène des portes ou encore le passage d'un monde à l'autre.
Peut-être un peu trop référentiel par instants, car The box n'est pas sans rappeler par instants L'invasion des profanateurs de sépultures (avec ces personnages qui agissent bizarrement et tous ensemble) ou encore La malédiction de Richard Donner (avec l'enfant de la famille Lewis), le film bénéficie tout de même d'un excellent rythme et d'une histoire assez solide pour captiver de bout en bout.

Et puis dans ce film Richard Kelly se révèle un formidable directeur d'acteurs. Frank Langella est incroyable dans le rôle particulièrement marquant d'Arlington Steward. Il fait corps avec ce personnage inquiétant, mystérieux, sorte d'intermédiaire de Dieu qui laisse aux gens la possibilité de faire le bon choix. James Marsden, vu notamment dans la trilogie des X-Men, est particulièrement impliqué dans le film et le spectateur n'a aucun mal à s'identifier à ce père de famille. Mais surtout, l'actrice la plus bluffante est sans nul doute Cameron Diaz. Actrice habituée principalement à des comédies lourdingues où elle s'évertue à montrer son joli minois, Cameron Diaz est transformée dans ce film. On la sent impliquée au plus haut point, elle dispose pour l'occasion d'un jeu d'une grande finesse. Elle fait passer une palette d'émotions et elle n'est jamais en sur-jeu. Elle est toujours très sobre.
Superbement filmé (la mise en scène est d'une grande fluidité), disposant d'une distribution très solide, bénéficiant d'une bande son qui se marie merveilleusement avec le film et ayant des thématiques très intéressantes, The box reste un film qui mérite largement d'être vu. On attend avec impatience le prochain film de Richard Kelly.

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13.11.09

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Away we go
Réalisateur : Sam Mendes
Durée du film : 1h38
Date de sortie du film : 4 novembre 2009

Avec : John Krasinski (Burt), Maya Rudolph (Verona), Maggie Gyllenhaal (LN), etc.

Par Nicofeel

Reconnu comme étant l'auteur de l'excellent American beauty, satire féroce de l'american way of life, Sam Mendes n'a pas vraiment confirmé par la suite. Il s'est égaré dans des films complètement impersonnels, qui frôlent parfois la nullité (Les sentiers de la perdition, titre assez révélateur de la carrière de ce cinéaste).
Dernier film en date de Sam Mendes, Away we go est un petit road movie sympathique, qui n'a rien d'autre but que de divertir le spectateur en lui montrant un couple qui est très heureux, et qui a même tendance à véhiculer cette joie de vivre.
Car il faut bien le reconnaître, le film vaut avant tout pour l'interprétation de ses deux acteurs principaux, John Krasinski dans le rôle de Burt et Maya Rudolph qui joue sa compagne dans le film avec le rôle de Verona. Si les deux acteurs ne sont pas vraiment très glamour, ils démontrent une complicité certaine et une joie qui transparait à l'écran. On voit ainsi ces deux tourtereaux qui vont faire un long voyage alors que Verona est enceinte.
Tout le film va tourner autour de la notion de famille. Mais là où un film comme American beauty se voulait irrévérencieux, Away we go est finalement très classique avec des idées même assez conservatrices. Car dans le film le seul couple qui en prend pour son grade, est le couple post hippie dont la femme est jouée par une Maggie Gyllenhaal bien décalée.

Sam Mendes, bien propret, s'amuse certes à nous décrire des couples qui sont parfois en proie à des problèmes mais sur le fond il en revient toujours à la même idée : le foyer est quelque chose d'indispensable. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le couple Burt-Verona va voyager à Phénix, Tucson, Madison et à Montréal avant de revenir à l'endroit sacré : chez soi. On nous parle de façon très explicite dans le film de l'importance de l'Amour et de choses comme l'altruisme, la patience. En fait, Sam Mendes évoque tout ce qu'il faut pour qu'une vie familiale puisse se dérouler dans l'harmonie.
Heureusement que son film est truffé de moments dramatiques (la jeune femme qui a fait plusieurs fausses couches) ou de moments assez drôles (la première soeur de Verona qui est complètement déjantée et particulièrement accro au sexe ou encore le moment où Burt décide de péter les plombs face au couple baba-cool qui l'indispose), car sinon Away we go serait parfait comme somnifère.

Away we go est également un film assez maladroit au niveau de son montage. Car Sam Mendes a clairement choisi la facilité et il ne s'est pas embarrassé pour faire se succéder ses scènes. Il s'est contenté d'agrémenter le titre de la ville traversée sur un fond noir. Tout cela paraît tout de même assez factice et surtout l'enchaînement des événements donne bien souvent l'impression d'avoir affaire à un film qui se limite à nous décrire (timidement) des scènes de vie avec la famille comme leitmotiv. On peut d'ailleurs rester assez dubitatif devant l'idée qu'a eu le couple Burt-Verona d'aller voir des amis, de la famille ou d'anciennes connaissances qui ont déjà des enfants. Car finalement qu'est-ce que ce couple constate ? Que chaque couple a des problèmes, qui peuvent être très différents. Ouah, bonjour le scoop.

En fin de compte, le seul petit risque que prend Sam Mendes est de nous décrire ce couple Burt-Verona qui n'est pas marié et qui va avoir un enfant. Cela va un peu à contre-courant du puritanisme dont sont parfois taxés les américains.
Sinon, la mise en scène à proprement parler est tout ce qu'il y a de plus classique. On a même parfois l'impression d'assister à un téléfilm de luxe.

Terminons tout de même par un point positif : le jeu de l'ensemble des acteurs qui est tout à fait probant. Que ce soit le couple principal ou les seconds rôles, tous les acteurs sont parfaitement impliqués dans le film. Le petit plaisir que l'on peut avoir à regarder ce film est sans nul doute dû au jeu des acteurs, lesquels apportent un vrai plus.
En synthèse, Away we go est à ranger dans la catégorie « feel good movie ». Le problème est que rien n'est vraiment étudié sur le fond et qu'en conséquence, le film reste tout juste sympathique. Voilà une nouvelle fois un film mineur signé Sam Mendes. A quand le retour de ce cinéaste pour un film du niveau d'American beauty ? La question mérite d'être posée.

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12.11.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Whiteout
Réalisateur : Dominic Sena
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 21 octobre 2009

Avec : Kate Beckinsale (Carrie Stetko), Gabriel Macht (Robert Pryce), Tom Skerritt (le docteur John Fury), etc.


Par Nicofeel

Auteur entre autres de 60 secondes chrono et d'Opération espadon, Dominic Sena est le prototype même de cinéaste qui n'a pas vraiment de personnalité. Sorte de yes man, il confirme ce statut avec son dernier film en date, Whiteout.
Thriller polaire qui se déroule en Antarctique, Whiteout essaie de manger à tous les râteliers. Il fait par moments penser à Alien de Ridley Scott (notamment par son affiche française où il est indiqué : « En Antarctique personne ne vous entendra crier) mais aussi à The thing de John Carpenter par son environnement.
Le seul véritable intérêt du film tient dans son intrigue qui, à défaut d'être géniale, permet au moins au spectateur d'éviter de tomber dans une somnolence. Si le scénario est rempli d'incohérences ou en tout cas de succession de scènes pour le moins étonnantes, cela permet de distraire le spectateur. Les trahisons et les multiples pistes que l'on retrouve dans Whiteout font de ce long métrage une série B acceptable, à défaut d'être géniale.

Il faut dire que ce film cumule tout de même un certain nombre de défauts. Il y a d'abord des scènes qui sont parfaitement inutiles et qui ont une capacité certaine à rendre le film risible. Ainsi, par exemple, dès le début du film, on voit le docteur John Fury qui présente l'Antarctique en s'amusant à jouer au golf ! On a aussi dans le style inutile des jeunes gens qui s'amusent à faire la fête en buvant du whisky avec de la glace qui aurait plusieurs centaines d'années !

Il y a aussi les scènes qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. Là encore, pas besoin d'aller très loin : dans les premières minutes du film, on voit le marshall fédéral Carrie Stetko (Kate Beckinsale) qui mène son enquête et qui tombe nez à nez avec un corps alors qu'elle se trouve en Antarctique et que, d'après ce que l'on a appris précédemment dans le film, on ne peut pas voir à plus de 15 cm devant soi dans l'enfer blanc ! On s'amusera également de la prodigieuse capacité de Carrie Stetko à résoudre l'intrigue en trouvant très rapidement les solutions aux différents problèmes auxquels elle est confrontée.

Autre maladresse du film : la psychologie de ce personnage de Carrie Stetko. On comprend assez vite qu'elle a vécu un véritable trauma en tuant en légitime défense un collègue. Mais Dominic Sena ne se contente pas d'une allusion. Non, ce cinéaste se plaît à truffer son film de flashbacks avec la même scène traumatique que l'on voit à de nombreuses reprises. Cette utilisation du flashback a une fâcheuse tendance à saccader ce long métrage et à ralentir l'action.
D'ailleurs, les scènes d'action à proprement parler du film sont loin d'être au top. Elles manquent sérieusement de lisibilité. Il aurait été préférable de rendre l'ensemble plus facile à regarder, d'autant que le film manque du coup de scènes un peu sanglantes. On ne s'ennuie certes pas mais à l'instar du reste de ce long métrage, tout cela est assez maladroit et quelque peu molasson.

Ayant gardé le meilleur pour la fin, il reste à évoquer le cas des acteurs du film. Si Kate Beckinsale qui est la tête d'affiche de Whiteout s'en sort globalement avec les honneurs (et ce malgré les flashbacks déjà cités dont elle est partie prenante), il n'en va pas de même pour les autres du film. Soit on les trouve peu investis dans le film soit on les trouve carrément peu crédibles. Il faut dire aussi que ces acteurs ont tout de même à leur corps défendant le fait que Dominic Sena n'a pas vraiment pris la peine de développer la psychologie des personnages qu'ils interprètent. Ces personnages se limitent bien souvent à des caricatures que l'on a vu 100 fois dans d'autres films.

Finalement, peu de choses reste à sauver dans ce film sinon son scénario avec ces multiples rebondissements. Sur ce point, Whiteout réserve à la toute fin un twist qui vaut le coup, même si il demeure décelable pour ceux qui auraient suivi l'intrigue de façon active. Whiteout est un film qui est l'oeuvre d'un cinéaste plutôt médiocre. Ce film sera aussi vite oublié qu'il aura été vu.

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11.11.09

01:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mademoiselle Chambon
Réalisateur : Stéphane Brizé
Durée du film : 1h41
Date de sortie du film : 14 octobre 2009

Avec : Vincent Lindon (Jean), Sandrine Kiberlain (Véronique Chambon), Aure Atika (Anne-Marie), Jean-Marc Thibault (le père).

Par Nicofeel

Auteur en 2007 d'un très intéressant Entre adultes où il faisait la démonstration de l'érosion du désir au sein de différents couples et des attitudes que cela peut engendrer (mensonges, adultère), Stéphane Brizé revient avec un film moins « documentaire » et plus romancé. Cependant la thématique reste bien quelque part la même.
Passionné visiblement par la notion d'Amour qu'il peut y avoir entre un homme et une femme, Stéphane Brizé est également très sensible aux rapports sociaux qui se nouent dans notre société. Cela n'est évidemment pas un hasard si ses deux personnages principaux sont issues de deux classes sociales complètement différentes.

Vincent Lindon interprète un maçon plus vrai que nature. Il est très attaché à son travail mais il n'a pas reçu une éducation comme le prouve la première scène très démonstrative avec la difficulté d'aider son fils au sujet d'une question d'école relative au complément d'objet direct. Il demeure quelqu'un de bien, toujours prêt à donner un coup de main aux siens comme le prouve l'aide qu'il effectue fréquemment pour son vieux père (joué par Jean-Marc Thibault). Jean va se retrouver à tomber amoureux de la fameuse mademoiselle Chambon qui est complètement son opposée. Sandrine Kiberlain est parfaite dans ce rôle de professeur des écoles qui détient pour sa part le savoir à transmettre aux enfants, qui est issue d'une classe plutôt aisée mais qui est pour sa part pas du tout manuelle. Quant aux relations familiales de Véronique Chambon (qui se limitent dans le film à un coup de fil assez solennel donné par sa mère), elles restent assez froides. Pourtant, malgré toutes ces différences entre ces deux êtres que sont Jean et Véronique Chambon, il y a bien un coup de foudre qui va naître. Mais Stéphane Brizé rappelle que tout n'est pas toujours possible dans la vie et que même si l'on aime quelqu'un, il n'est pas si facile que cela de changer du jour au lendemain sa vie.

Et à ce petit jeu, qui est le jeu de la vie, Stéphane Brizé est vraiment très bon. Il montre bien la complexité du sentiment humain et que le sentiment amoureux n'est pas évident à vivre. Il y a une vraie retenue dans les relations entre Jean et Véronique Chambon. Le film est sur ce point d'un réalisme incroyable. On croît à cette histoire qui n'est finalement jamais amenée à avoir des lendemains qui chantent. Il y a d'ailleurs beaucoup de larmes, tant de Jean ou de Véronique Chambon, qui coulent en raison de cet impossible amour. On remerciera le réalisateur Stéphane Brizé de ne jamais tomber dans la facilité et au contraire d'insister sur cette barrière entre ces êtres qui semble infranchissable. Ou presque. Même l'acte sexuel qui est vécu entre les deux n'est rien d'autre qu'un adieu. En cela, le film se rapproche de l'excellent In the mood for love de Wong Kar Wai ou encore Le temps de l'innocence de Martin Scorsese.

Le film vaut également par sa capacité à nous décrire la fin d'un couple. Jean a beau être avec Anne-Marie, jouée par une très sensible Aure Atika, il n'y a plus d'amour dans son couple. Il semblerait que le quotidien a fini par ronger le désir de ce couple. Et la cause est belle et bien entendue. Même le fait qu'Anne-Marie soit enceinte et toujours aimante ne change rien à l'affaire. La fin du film est imparable. Le mouvement en travelling arrière lors la dernière séquence indique bien que le couple n'a plus rien à se dire, que le désir au sein du couple s'est complètement désagrégé.

On ressort naturellement chamboulé par un tel film car il y a bien quelque chose de vrai dans les sentiments qui sont décrits. Et puis l'une des forces de Stéphane Brizé est d'avoir mis le spectateur dans une position d'empathie à l'égard de l'ensemble des personnages du film. Personne n'est à blâmer dans cette histoire. Chacun a ses motivations et personne n'agit pour faire du mal à l'autre. Comme le dit le célèbre proverbe, le coeur a ses raisons que la raison ignore. C'est pourquoi on peut tomber amoureux en un instant d'un être humain, quel qu'il soit. Mais comme l'indique Stéphane Brizé, un tel amour est difficile à assumer et cela peut avoir des conséquences dramatiques. Car dans cette fiction tout le monde souffre. Gageons que la grande lucidité dont fait preuve Stéphane Brizé reste un film et que les couples puissent continuer à communiquer et s'aimer.

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10.11.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Zombie commando

Malgré une intrigue pour le moins simpliste, et un budget que l'on devine plus que limité, ce Zombie commando parviendra à se montrer expansif dans un gore franc et régulier tout en maintenant une action rythmée et dynamique.
Le script va laisser une petite escouade à la solde d'un laboratoire ayant "égaré" un virus partir à la recherche de celui ayant volé le container, mais arrivé trop tard, le groupe va devoir faire face à une horde d'infectés cannibales.

Zombie commandoDans sa séquence d'introduction précédant le générique, le métrage va prendre place en Sibérie pour y suivre un chercheur en blouse blanche courir dans la neige, en possession d'une fiole contenant un virus et guetté par deux soldats qui vont bientôt l'abattre, mais l'un d'entre eux va décider de garder la fiole, dans l'espoir de devenir riche en la vendant, au lieu de la rendre au laboratoire à qui elle appartient, quitte pour cela à devoir se battre à mains nus avec son coéquipier et finalement le tuer de sang-froid. Cette petite séquence d'introduction sera déjà bien dynamique pour suivre de près l'action tout en posant les prémices de l'intrigue à venir.

Zombie commandoEnsuite, le métrage va nous présenter celui qui deviendra le personnage principal, Ash, un ancien collaborateur du laboratoire rappelé pour résoudre le problème posé par Craine Black, l'homme ayant volé le virus juste auparavant, mission que Ash acceptera malgré les ressentiments qu'il éprouve après s'être fait viré en étant surtout appâté par la somme offerte en échange de ses services. C'est ainsi qu'il va se retrouver à la tête d'un petit groupe comprenant outre lui-même Francis, une spécialiste en virologie, La Rocka, un baroudeur et Carter, un sniper habitué à prendre la le commandement et qui verra d'un mauvais œil de devoir laisser sa place de chef à Ash.

Zombie commandoMais pendant ce temps-là, Craine Black aura été infecté par le virus s'étant échappé de son container pour ne pas tarder à contaminer ceux qu'il va rencontrer, à commencer par deux psychopathes notoires qui vont croiser sa route à leurs dépends pour à leur tour se mettre à attaquer deux punkettes se rendant à une "party" donnée non loin de là. La trace de Black retrouvée, Ash et ses compagnons vont pouvoir passer à l'action avec pour destination cette forêt où Black est censé se cacher, mais avant de pouvoir espérer lui mettre la main dessus, ils vont d'abord devoir affronter les infectés, de plus en plus nombreux, agressifs et avides de chair humaine.

Zombie commandoLe métrage ne traînera pas pour lancer son action, la présentation des différents protagonistes étant réduite au strict minimum, même si l'intrigue s'attardera peut-être trop longuement et inutilement à retracer le passé de Ash au sein du laboratoire au cours d'une séquence de dialogue presque fastidieuse, qui heureusement sera ensuite suivie de situations plus rythmées et virulentes, avec notamment ces premières attaques mettant en avant des victimes hautes en couleurs qui feront des "infectés" parfaits. La partie centrale du film, se déroulant dans cette forêt relativement bien mise en valeur, sera surtout composée de "gunfights" particulièrement saignants puisque l'on ne comptera plus les têtes explosés, les impacts de balles éclaboussant les décors et même la caméra (souvent partie prenante à l'action), tandis que les zombies continueront de s'attaquer aux quidams ayant le malheur de les croiser, pour d'autres scènes sanglantes certes assez classiques (comme cet étripage obligatoire) mais bien volontaires et toujours graphiques.

Zombie commandoPar contre, l'intrigue restera hélas largement superficielle, souvent prévisible, notamment en faisant mourir au sein du groupe progressivement ceux ayant été le moins présentés pour évidemment laisser à un moment opportun laisser la rancœur de Carter ressurgir, celui-ci s'opposant alors sans raison valable à Ash, tandis que les rares passages tentant d'installer un minimum de suspense en faisant surgir des "infectés" non loin des vivants n'arriveront pas à atteindre leur but, le spectateur attendant plutôt le prochain effet sanglant. Enfin, la dernière partie se déroulant autour d'un chalet isolé n'aura pas l'ampleur attendue, notamment au niveau du duel final entre Ash et Black qui sera carrément expédié, presque bâclé.

Zombie commandoLes personnages demeureront quand même stéréotypés et superficiels malgré quelque maigre tentative d'insuffler à Ash une petite profondeur dans sa relation avec l'obligatoire femme du groupe, et l'ensemble bénéficiera d'une interprétation plutôt mitigée car en effet, si les principaux protagonistes seront campés avec sérieux et un aplomb presque surprenant dans ce type de production, les seconds rôles deviendront invariablement aléatoires par un jeu surfait ou perdant beaucoup de naturel. La mise en scène sera par contre plus probante, en suivant véritablement l'action de près, pour même laisser parfois la caméra y prendre part, s'essayant même à quelques effets osés (la balle suivie, par exemple). Les effets spéciaux resteront quand même le principal atout, par de multiples effets gores graphiques (même si quelque peu répétitifs) assez réalistes et ne souffrant d'aucune surenchère pourtant typiques des "splatters" allemands.

Donc, ce Zombie commando se suivra facilement, épaulé par un aspect sanglant omniprésent qui viendra en partie compenser la faiblesse de l'intrigue pour donner au métrage une efficacité certaine !

Zombie commandoLe DVD de zone 2 allemand édité par Euro cult avancera une image plutôt nette et ne comportant pas de défauts visibles, tandis que la bande-son sera convaincante, portée par une partition musicale plus que dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande avec des sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of revenant sur le tournage d'une séquence, un bêtisier assez amusant, une scène de dialogue heureusement coupée du montage final, un petit court-métrage vraiment anecdotique, la bande-annonce du film ainsi que celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "splatter" allemand bien saignant et assez efficace, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou commandable !

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07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Jennifer's body
Réalisatrice : Karyn Kusama
Durée du film : 1h45
Date de sortie du film : 21 octobre 2009

Avec : Megan Fox (Jennifer), Amanda Seyfried (Needy), Johnny Simmons (Chip)

Par Nicofeel

Réalisé par Karyn Kusama mais surtout scénarisé par Diablo Cody (déjà scénariste de l'excellent Juno), Jennifer's body est une comédie horrifique un peu bizarroïde. Plus précisément, on a l'impression d'assister à un film hybride : moitié slasher et moitié teen movie.
Et c'est l'une des faiblesses évidentes du film : il n'est pas assez gore côté film d'horreur et il n'est pas assez drôle ou en tout cas pas assez prégnant sur le plan de l'étude psychologique côté teen movie.

A l'image de ce que sont capables de nous livrer les américains lorsqu'ils évoquent la question du sexe, le film n'assume jamais totalement cette question. Et c'est bien dommage. Le film est rempli de citations qui ont trait au sexe et qui sont révélateurs d'une société frustrée sur ce plan : pêle-mêle on nous parle de vagin, de vulve et de bite. Quant au personnage de Jennifer joué par le sex-symbol qu'est Megan Fox, il n'y va pas par quatre chemins : « Mon clito est plus long que sa queue » ; « Tu m'fais mouiller comme une fontaine » ; « C'est du gros matériel ». Le sexe est une notion fondamentale dans le film : c'est une chose qui est au centre des discussions de ces adolescents. La mignonne Amanda Seyfried, qui est la narratrice du film, et qui joue accessoirement le rôle de Needy, l'amie de Jennifer, est très sensible au fait de connaître sa première expérience sexuelle avec son petit ami. Cette question du rapport au sexe est plutôt bien vue. Malheureusement ce parti pris scénaristique pour le moins intéressant n'est pas du tout assumé au niveau de la mise en scène. On ne voit rien à l'écran. Soit les rapports sexuels se passent hors champ soit on nous montre uniquement des soutiens-gorges et des petites culottes. Le spectateur qui serait venu voir le film uniquement pour Megan Fox aura de quoi être déçu sur ce point car il ne verra que les décolletés et une petite culotte de la belle.

Et le fan de film d'horreur pourra lui aussi être largement déçu. Car là encore le film n'assume jamais son côté slasher. Les scènes horrifiques sont peu nombreuses et elles se déroulent souvent hors champ. C'est dommage car l'idée de la femme fatale avec Megan Fox qui joue le rôle d'une succube était bien vue à la base. On pouvait donc être enthousiaste avec un tueur qui se trouve pour le coup être une femme. Le problème est que le résultat à l'écran est bien fade. Le jeu de Megan Fox est en plus très limité et toutes les scènes horrifiques sont prévisibles. Seuls les effets spéciaux, relativement réussis, relèvent un peu le niveau côté scènes d'horreur mais cela reste à chaque fois particulièrement sage.

En somme, la cinéaste Karyn Kusama, qui disposait d'un scénario qui aurait pu lui permettre de faire un film qui s'élèverait de la production courante, s'est contentée de livrer un produit formaté, ô combien caricatural, à destination du public adolescent, et mâle de préférence.
Côté casting, si l'on retrouve en tête d'affiche Megan Fox, comme dit précédemment son jeu d'actrice laisse franchement à désirer. Il faut dire qu'elle n'est pas aidée avec ce rôle de femme allumeuse qui cache en elle un démon à l'énergie sexuelle vivace. Ce personnage n'a aucune finesse. On ne s'étonnera donc pas que la sympathique Amanda Seyfried vole la vedette à Megan Fox. D'abord, elle est la narratrice du film et on comprend au fur et à mesure que l'action avance pourquoi elle se retrouve dans un hôpital psychiatrique. Ensuite, son personnage de Needy bénéficie certainement le plus d'une étude psychologique. Et puis Needy est l'un des rares personnages qui relance un peu la dynamique avec un petit twist final agréable.

Cependant, la bonne prestation d'Amanda Seyfried ne peut pas faire oublier une trame qui effiloche au fur et à mesure que le long métrage s'avance. La fin du film, avec la séquence du bal, rappelle le chef d'oeuvre de De Palma, Carrie au bal du diable, mais de façon bien caricaturale.
Au final, en dépit d'un scénario situé largement au dessus de la moyenne des films horrifiques que l'on a l'habitude de voir, Jennifer's body est un film partiellement réussi (ou en partie raté, c'est selon) car sa réalisatrice s'est contentée de livrer au spectateur un produit formaté, et ce malgré des thématiques fortes qui auraient mérité de larges développements.

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09.11.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Saw 6
Réalisateur : Kevin Greutert
Durée du film : 1h30
Date de sortie du film : 4 novembre 2009

Avec : Costas Mandylor, Tobin Bell, Betsy Russell, Mark Rolston, Peter Outerbridge, etc.

Par Nicofeel

Après la surprise du premier Saw (2004), on nous sert chaque année au moment d'Halloween un nouvel épisode des aventures du Jigsaw. Si le premier épisode était assez original, il faut bien reconnaître que cela fait un moment que la franchise Saw s'est essoufflée. Mais bon, il faut croîre que tant que ces films rapportent de l'argent, on continuera à réaliser des suites pour le moins peu originales.
Saw 6 est réalisé par un parfait inconnu, Kevin Greutert, dont c'est le premier film. En fait, Kevin Greutert a été le monteur de Saw 2 à Saw 5. Cela promet déjà ! Et effectivement on ne tarde pas à comprendre que le film va être un nouveau ratage.
D'abord, le défaut le plus flagrant du film tient dans l'idée qu'il fait une nouvelle fois dans la redite. Pour celui qui n'a jamais vu les Saw, le film peut faire illusion (et encore), pour les autres la déception est de taille. Le film se veut une suite directe de Saw 5, qui peut cependant se suivre sans avoir vu les autres Saw. Le film Saw 6 (oui le jeu de mots est facile en français eu égard au titre du film !) est en fait un recopiage des autres films ou en tout cas du concept même de Saw. On navigue une nouvelle fois entre des tortures qui sont l'oeuvre du sadique Jigsaw et entre de nombreux flashbacks. John Kramer, à l'origine des tortures, est très présent alors qu'il est mort depuis belle lurette. Oui mais voilà on le voit au travers de nombreux flashbacks. Ces longs flashbacks, qui n'apportent tout de même pas grand chose à l'action du film, finissent par donner la désagréable impression que le réalisateur a vraiment besoin de meubler. Déjà que le film ne dure qu'une heure trente...
Film complètement impersonnel, Saw 6 nous offre des tortures qui font elles aussi dans le déjà vu. Ainsi, dès le début du film, on voit deux personnes (a priori des banquiers) qui sont emprisonnées et qui vont devoir donner de leur chair pour sauver leur vie.

Le reste de ce long métrage est lui aussi bien calibré et répond à un cahier des charges qui ne surprend pas du tout. Ainsi, on va suivre les traces d'un assureur pour le moins amoral qui va devoir faire des choix extrêmes pour sauver sa vie. Il va être confronté à quatre épreuves d'une durée totale de 60 minutes. Cette histoire, qui correspond à la trame principale du film, est vraiment très classique.
Quant à la méthode du jigsaw, elle commence à être bien connue : il s'attaque à des gens qui ont pêché ou qui en tout cas ont commis des actes qui peuvent être répréhensibles. Ainsi, on nous montre cet assureur sous un jour particulièrement peu flatteur. Cette personne est à l'origine d'une méthode de calcul pour décider quelles personnes peuvent être assurées ou non. Comme dans les précédents Saw, les personnages qui vont être victimes du jigsaw ont croisé la vie de John Kramer. Mais à force de tirer sur cette corde, les événements finissent par perdre en crédibilité et devenir abracadabrantesques. Et puis il faut bien voir qu'à force de ne présenter que des personnages pourris, le spectateur a bien du mal à ressentir la moindre émotion devant le spectacle qui lui est offert.
Ce spectacle est d'ailleurs, comme les autres opus, bien mal filmé. Le film est clippesque ô possible dans les scènes de tortures en multipliant les plans « cut » et en faisant varier rapidement les points de vue. Le cinéaste, qui veut donner de l'action à son film, ne fait que surligner des scènes qui auraient pu être efficaces en étant filmées de manière classique.

Mais ce n'est pas le dernier des défauts du film. On pourra aussi reprocher au scénariste d'avoir fait bien peu d'efforts. Le film est beaucoup trop explicatif. Il n'y a pas assez de zones d'ombre. On comprend trop rapidement ce qui va se passer. En outre, le tueur qui a poursuivi l'oeuvre de John Kramer, n'aurait pas dû être dévoilé dès le début. Or, c'est le cas. On nous signale clairement que le personnage de Mark Hoffman est le nouveau tueur. Non seulement ça n'est pas très intelligent de n'avoir pas fait preuve de plus de subtilité, mais en outre le jeu des acteurs est terrifiant de nullité.
Ainsi, le jeu des acteurs qui est globalement assez mauvais. On ne sent pas les acteurs concernés et on regrettera que les victimes aient l'air à peine étonnées de ce qui leur arrive. Costas Mandylor dans le rôle d'Hoffman mérite probablement sur ce point la palme, tant il ne laisse transparaître aucune émotion visible à l'écran. Pourtant, le personnage d'Hoffman est une nouvelle fois le survivant de Saw. On peut donc s'attendre à un Saw 7 l'année prochaine ! Aie, aie, aie !

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06.11.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Faccia di spia

Film aussi méconnu que polémique, ce Faccia di spia va prendre la forme d'un docu-fiction pour dénoncer de manière frontale et graphique les activités néfastes de la C.I.A., ici présentée sous un jour bien noir, prouvant au passage l'implication politique du réalisateur Giuseppe Ferrara qui n'hésitera pas à verser régulièrement dans l'abject et l'horreur.
Le script va suivre les coulisses des activités internationales de la C.I.A., pour mettre en avant leur activisme dans plusieurs événements mondiaux, tels que la mort de Che Guevara, le renversement de Salvator Allende au Chili ou même l'attentat contre le président Kennedy.

Faccia di spiaD'entrée, le métrage va se montrer sordide pour avancer ces soldats brandissant des têtes de vietcongs décapités pour se faire prendre en photos par des américains visiblement ravis. Et après quelques scènes volontaires accompagnant le générique, avec par exemple cet assassinat qu'un homme déguisé en suicide, le métrage va tout de suite mettre en parallèle la C.I.A. et différents événements, pour commencer avec ces émeutes sanglantes au Guatemala orchestrées pour renverser le gouvernement en place jugé communiste (opération surnommée PBSUCCESS) , mélangeant déjà (et comme ce sera fait tout au long de l'intrigue) images d'archives et scènes tournées reconstituant les événements, pour ensuite nous faire prendre part à l'inauguration des nouveaux bâtiments de la C.I.A. (ayant bien entendu coûté une fortune), revenant notamment sur la puissance des nombreux ordinateurs dont l'agence sera équipée.

Faccia di spiaEnsuite, le réalisateur s'occupera de faire le lien ayant pour lui existé entre certains membres de la C.I.A. et le meurtre du président américain Kennedy, laissant surtout des plans d'époque déjà vus venir nous faire revivre cet épisode tragique de l'histoire américaine tout en posant certaines questions prêtant largement à polémique avec cette corrélation mise en avant avec les événements du Cuba, ce qui permettra au film de faire une transition avec un nouvel épisode qui s'intéressera plus précisément au sort de la révolution bolivienne ayant entraîné la capture et l'exécution de Che Guevara.

Faccia di spiaCe segment sera largement plus étoffé pour suivre l'infiltration d'une demoiselle, Tania, qui va rejoindre la guérilla afin de rencontrer Che Guevara, pour ce qui ressemblera plus à une intrigue d'espionnage classique qu'autre chose, avec rendez-vous secret et filatures, jusqu'à l'arrivée dans la jungle où l'armée régulière bolivienne traquera les guérilleros, pour finir par arrêter un Che Guevara blessé à la jambe et qui sera finalement exécuté sans sommation sur ordre de la C.I.A., laissant même le réalisateur, après quelques images d'archives montrant des quidams venir se recueillir sur sa dépouille, mettre en scène une première séquence horrifique puisque nous verrons un médecin trancher littéralement la main du Che pour la conserver dans du formol.

Faccia di spiaMais ce ne sera rien comparé à ce qui va suivre, puisque, sous couvert de dénoncer les méthodes de tortures employées aux quatre coins du monde par la C.I.A., nous allons voir une jeune femme refusant de parler être frappée, dénudée, humiliée avec des jeux pervers (ses tortionnaires s'amusant par exemple à lui brûler les mamelons) pour être finalement attachée dans une posture pour le moins inconfortable et être violée. Mais ce ne sera pas tout, le réalisateur avançant ensuite un homme noir qui verra ses mains tranchées à la hache avant d'avoir un œil énuclée, avant de sombrer dans une dépravation terrible puisqu'un autre suspect assis nu aura une broche métallique enfoncée dans le pénis, broche qui sera ensuite chauffée à l'aide d'un briquet, tandis qu'en Orient, une femme aura une anguille vivante enfournée dans ses parties intimes et un homme aura le bras recouvert d'un bandage imbibé d'essence qui sera ensuite enflammé. Cette succession de courtes séquences extrêmes sera volontairement choquante, montrant ces sévices de manière directe et sans fard.

Faccia di spiaLa suite sera pour le coup bien plus "soft" avec ce militant italien anarchiste, arrêté suite à un attentat commandité par la C.I.A. (attentat dont nous suivrons l'exécution et ses conséquences macabres) pour permettre de démanteler ce groupe d'activistes, qui finira défenestré, la police annonçant par la suite un suicide, tandis que le réalisateur achèvera son métrage en mettant en avant l'aide apportée au général Pinochet au Chili dans son entreprise visant à renverser le président Salvator Allende, lui aussi "suicidé" lors des combats et dont le métrage exacerbera la volonté de la C.I.A. de falsifier une nouvelle fois la réalité. Et histoire de marquer une dernière fois les esprits, Giuseppe Ferrara laissera un dernier plan inoubliable venir clore le film qui verra les deux tours jumelles du World Trade Center suinter et dégouliner lentement de sang.

Faccia di spiaLa volonté dénonciatrice du réalisateur ne sera évidemment pas à prouver tant ses arguments seront flagrants, mais ce sera toujours en s'appuyant sur une réalité historique qu'il avancera les rouages ayant existé entre l'agence gouvernemental américaine et différentes dictatures sud américaines, mais pas seulement, puisque la Grèce sera aussi évoquée, tout comme le Vietnam ou encore le Congo, mais l'auteur privilégiera des épisodes forts et mettant en avant des personnages célèbres de l'histoire, Che Guevara et le général Pinochet en tête, l'épisode italien n'évoquant pas spécialement grand-chose pour qui ne connaît pas en profondeur l'histoire du pays.

Faccia di spiaLa méthode employée par Giuseppe Ferrara se révélera être payante, car cet habile mélange d'images d'archives (lorgnant régulièrement du côté des "Mondos" alors à la mode) et de fiction imprimera un élan de véracité dans les faits abordés sous un jour pas franchement objectif, la sympathie communiste de l'auteur ne faisant aucun pli, pour inciter le spectateur à prendre lui aussi partie et être dégoûté par les activités de la C.I.A. qui au nom du profit capitaliste et de l'hégémonie américaine, ne va pas hésiter à tuer, torturer et comploter contre les libertaires de tout poil. Par ailleurs, les reconstitutions historiques resteront toujours crédibles, avec des interprètes ressemblant franchement aux personnages célèbres qu'ils vont incarner, pour ainsi donner un écho parfait aux images d'époques présentes dans le métrage.

Faccia di spiaMais on retiendra surtout la volonté provocatrice du réalisateur, qui, en l'espace de cinq minutes, va avancer les pires sévices imaginables, avec une connotation sexuelle très forte et une fougue graphique terrible et dévastatrice précurseur des débordements italiens à venir, bien que reprenant à son compte certains aspects de la série des Mondo cane du duo Cavara/ Jacopetti en plaçant régulièrement le spectateur en position de voyeur d'images réelles sordides. Et ce dernier plan définitivement agressif laissera un sentiment plus qu'étrange de nos jours après les événements du 11 septembre, en ensanglantant le symbole ultime des U.S.A., vingt-six avant la réalité.

Faccia di spiaLes parties reconstituées bénéficieront d'une interprétation convaincante, aussi bien pour les "sosies" des personnages dominants que pour tous ces seconds rôles qui viendront exister le temps de l'un ou l'autre des épisodes du métrage, tandis que la mise en scène du réalisateur restera adaptée aux situations pour suivre aussi bien les séquences de dialogues de manière insistante que pour coller à l'action. Les effets spéciaux qui vont parsemer le métrage et notamment ces cinq minutes d'horreur absolue seront terriblement réalistes pour rester de fait dans le ton d'authenticité voulu pour le métrage.

Donc, ce Faccia di spia restera une expérience particulière mais largement édifiante qui donnera envie de se plonger dans les manuels d'histoire pour vérifier l'horrible véracité des faits avancés !

Faccia di spiaLe DVD de zone 2 allemand édité par Multivision avancera une image nette et ne connaissant que quelques défauts d'origine guère gênants, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale sachant se montrer discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise ou italienne, avec des sous-titres optionnels en allemand.
Hélas, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce originale en italien, uniquement accompagnée par celle d'un autre titre proposé par l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient se plonger dans les activités troubles de la C.I.A., le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou !

Permalien 1504 mots par nicore, 2235 vues • 2 retours

05.11.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Offspring

Adapté d’un roman de Jack Ketchum (qui signa lui-même le scénario), ce Offspring avait pourtant toutes les cartes en main pour devenir un bon film terrifiant, glauque et sanglant mais hélas, il n’en sera rien, la faute à une mise en scène déficiente, à des personnages sans saveur et seules quelques situations sordides ou gore parviendront vaguement à avoir un minimum d’impact.
Le script va suivre l’attaque d’une famille par une bande de cannibales dégénérés vivant cachés dans les bois.

OffspringAprès un générique avançant par la biais de coupures de journaux la disparition d’un gardien de phare et de sa famille ainsi que des disparitions se succédant depuis la fin du dix-neuvième siècle jusqu’à nos jours, le métrage va commencer à mettre en scène ses personnages principaux et en premier lieu David, un concepteur graphique par ordinateur qui va faire une pause nocturne dans son travail et prendre l’air sur sa terrasse pour voir surgie une demoiselle habillée comme une sauvage qui va le regarder fixement avant de prendre la fuite sans se presser. Ensuite, l’intrigue va véritablement rentrer dans la vif du sujet en suivant une première attaque, celle d’une femme ivre rentrant chez elle après une soirée de beuverie, pour découvrir le corps sans vie de sa baby-sitter et être sauvagement attaquée par une bande de gamins également vêtus comme des primitifs.

OffspringCette agression n’atteindra pas franchement son but, les gamins n’ayant jamais l’air menaçant malgré leur apparition dans cette cuisine couverte de sang et de morceaux de cadavres qui sera bientôt examinée par des policiers accompagnés de Goerge, un ancien flic appelé à la rescousse car ce crime va rappeler aux enquêteurs d’autres affaires similaires non élucidées mettant vraisemblablement en cause les descendants cannibales de la famille d’un gardien de phare disparu avec les siens sans laisser de traces et qui écumeraient la région à la recherche de viande fraîche. L’origine des agresseurs sera ainsi expédiée le temps d‘un bref dialogue, tout comme le sera la présentation des différents autres protagonistes puisque nous allons ensuite retrouver David, cette fois-ci en présence de sa femme, Amy, à qui il va raconter sa rencontre nocturne, mais sans y prêter d’importance, alors que peu après, vont débarquer chez eux une amie d’Amy, Claire et son fils Luke, venus passer quelques jours sur place.

OffspringL’intrigue ne s’attardera sur ces protagonistes qui brièvement, le temps d’avancer la situation de divorcée de Claire, dont le mari, Stephen, un alcoolique notoire sadique sera comme par hasard en route pour rejoindre la ville et y retrouver Claire, ce qui nous vaudra une séquence complètement débile de présentation de ce Stephen qui va prendre en stop une punkette gothique pour tenter de l’amadouer et de la tripoter avant de la larguer au bord de la route. Cette réticence du réalisateur à essayer de donner une quelconque profondeur à ses personnages sera bien évidemment nuisible à l’intérêt que le spectateur va ensuite porter à leurs déboires qui ne vont pas tarder puisqu’à la nuit tombée, le carnage va pouvoir commencer.

OffspringEn effet, alors que les trois adultes prenaient tranquillement un verre, on va frapper à la porte, obligeant David à se déplacer pour ouvrir et voir tomber au sol la sauvageonne ensanglantée vue en introduction (et par ailleurs déjà avancée lors d’une séquence la présentant comme une adepte de l’auto-flagellation). David va forcément chercher à lui porter secours mais ce sera pour se faire aussitôt mordre copieusement au cou, tandis que d’autres assaillants vont pénétrer dans la maison par les fenêtres, lançant de la sorte une longue nuit de chasse et d’horreur à laquelle tout ce petit monde sera mêlé, aussi bien George et quelques policiers continuant leur traque des cannibales pour devenir eux aussi victimes, que Stephen, arrivé sur place et lui aussi attaqué.

OffspringMais hélas, l’intrigue se contentera de situations sans ampleur ni saveur pour alimenter des rebondissements trop souvent prévisibles et anodins, les attaques surprises restant systématiquement téléphonées et ne pourront compter que sur la violence gore pour avoir un minimum de valeur, tandis que les visites dans l’antre des cannibales n’arriveront pas à avoir l’impact recherché, malgré des décors glauques et quelques situations désirant trop fortement et facilement provoquer le dégoût ou offenser le spectateur par ces détails scabreux aisés mais sans jamais recevoir l’aplomb nécessaire. En effet, le métrage aura beau laisser la sauvageonne enfourcher un prisonnier devenu débile pour le violer, alors que plus tard ce sera Amy qui sera sujette à la violence sexuelle des cannibales, rien n’y fera et ces séquences resteront stériles et sans aucun effet, même lorsque Claire sera salement agressée, dénudée et mordue par ses tortionnaires jusque dans son intimité, aucune émotion ne viendra s’emparer du spectateur, qui se demandera surtout le pourquoi de ces violences définitivement gratuites mais même pas jouissive.

OffspringEn plus, les situations auront tendance à se répéter et à tourner en rond autour de la caverne des cannibales, sans jamais que leur volonté d’avoir avec eux des bébés qu’ils enlèvent à leurs victimes soit explicitée, ruinant ainsi de fait le final faussement mouvementé et leur peur de voir un des nouveaux nés malmené, et seule la violence régulièrement qui fera parfois très mal parviendra à se montrer à la hauteur, surtout en s’attaquant à des enfants, les coups portés par les primitifs étant foncièrement méchants et même parfois vicieux, laissant la métrage comporter son quota de plans sanglants, mais sans que ceux-ci soient réellement graphiques ou démesurés, il faudra compter sur les nombreux détails macabres et malsains de l’antre pour parvenir à trouver quelques originalités, et encore…

OffspringLes personnages resteront donc définitivement stéréotypés, entre l’ancien flic reprenant du service, le mari attentionné qui contrastera complètement avec l’alcoolique vicieux et gouailleur, tandis que les deux femmes rivaliseront de vacuité, tant leurs personnalités demeureront creuses et insignifiantes. Comment le réalisateur pouvait-il espérer nous faire trembler face à leurs mésaventures après cela ? En plus l’interprétation sera commune, sans aucun charisme, même venant de la part de Art Hindle qui lui aussi sera décevant, tandis que la mise en scène du réalisateur restera morne, presque télévisuelle pour ne jamais s’énerver ou parvenir à donner de l’ampleur aux temps forts du film. Les effets spéciaux sanglants seront par contre probants pour quelques morsures saignantes et autres gros plans sur ces cadavres mutilés.

Donc, ce Offspring aura tout du rendez-vous manqué pour Jack Ketchum qui ne retrouvera pas l’ambiance perverse t trouble de The girl next door pour sombrer dans la facilité et balancer des situations se voulant sordides sans aucun profondeur ni implication de la part du spectateur ! Dommage…

OffspringLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate dans sa collection Ghost House Underground avancera une image nette et sans défaut notable, même lors des nombreuses séquences se déroulant dans l’obscurité, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale trop discrète et tentant en vain de se montrer étrange, le métrage étant ici proposé dans s a version anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnol.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of intéressant revenant bien sur la globalité du projet et son tournage, complété par un petit module sur une arrestation présumée ayant eu lieu pendant le tournage et par une série de webisodes bien plus sympathiques et attrayants. Viendront ensuite une galerie de photos assez conséquentes, la bande-annonce du film, une version du script imprimable, un petit montage musical issu des bandes-annonces des quatre nouveaux titres de la collection dont nous pourrons découvrir les "vraies" bandes-annonces séparément.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette adaptation de Jack Ketchum quand même assez médiocre alors que le sujet était porteur, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1445 mots par nicore, 1137 vues • R�agir

03.11.09

11:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Tragic ceremony

Pour ce qui fut l'un de ses derniers longs métrages, le réalisateur italien Riccardo Freda nous livre avec ce Tragic ceremony une œuvre étrange, vaporeuse et misant bien plus sur son ambiance, ce qui se fera hélas au détriment d'une intrigue confuse et brouillonne.
Le script va laisser un petit groupe de hippies trouver refuge, suite à une panne d'essence, dans un manoir où les châtelains organisent une messe noire et vont voir dans la fille du groupe une victime à offrir en sacrifice à Satan.

Tragic ceremonyLe métrage va directement nous présenter ses personnages principaux, quatre jeunes gens que nous découvriront à bord d'un voilier pour une excursion en mer, le temps de cerner rapidement chacun, et tout d'abord Bill, un "fils à papa" dont le père est propriétaire du bateau et qui aura bien du mal à répondre aux questions sur la navigation posées par Fred et Joe, tandis que Jane, la seule demoiselle de la bande semblera se désintéresser complètement de ces échanges. Nous retrouverons ensuite le quatuor sur la terre ferme autour de leurs tentes pour continuer les présentations, avançant notamment le fait que Fred et Joe profitent de l'argent de Bill sans beaucoup de scrupules, tandis que ce dernier sera visiblement attiré par Jane, au point de lui offrir un collier de perles destiné en première intention à sa mère mais refusé par celle-ci suite à une histoire de possession démoniaque de la dernière propriétaire du collier.

Tragic ceremonyCette entame du métrage ne sera guère entraînante, installant d'entrée un faux rythme langoureux qui perdurera par la suite, pour en plus manquer de rigueur dans l'agencement de ce flash-back destiné à nous expliquer l'origine du collier qui aura vaguement une importance par la suite. Les ennuis ne vont pas tarder à commencer pour le groupe lorsque leur Buggy va tomber en panne d'essence, les obligeant à pousser leur véhicule jusqu'à cette station-service tenue par un homme réfractaire à leur servir du carburant faute de pièce d'identité, mais qui va finalement leur en fournir un minimum suite à la demande de Jane, désireuse de ne pas rester bloquée en plein air surtout qu'un orage menace. Ce sera cet orage qui va pousser Bill et ses amis à vouloir trouver refuge dans une propriété où le maître des lieux, Lord Alexander, va les accueillir et leur proposer de rester pour la nuit, mais en s'installant dans la partie de la demeure réservée aux domestiques, absents ce jour-là, sous prétexte de la présence d'autres invités dans la demeure.

Tragic ceremonyC'est alors que fera irruption Lady Alexander qui va littéralement prendre sous sa coupe Jane pour l'entraîner dans une autre chambre et lui proposer de prendre un bain, ce qui donnera l'occasion au réalisateur de dénuder brièvement son actrice principale, alors qu'en parallèle nous découvrirons les invités de Lord Alexander, les membres d'une secte satanique s'apprêtant à célébrer une messe noire bien dans la tradition avec ces symboles macabres ou encore ces cierges noirs. Les trois hippies resteront quant à eux à leur place, pour commencer par manger et jouer aux cartes avant de trouver l'absence de Jane bien longue, celle-ci ayant entre-temps quitté son bain et sa chambre pour descendre à la cave où se tient la messe noire.

Tragic ceremonyPartis à la recherche de Jane, Bill, Fred et Joe vont eux aussi rejoindre cette cave pour arriver juste à temps pour sauver Jane, étendue sur l'autel et prête à être sacrifiée par Lady Alexander, bill devant même retourner contre Lady Alexander son couteau qui la tuera, déclenchant une folie meurtrière chez les adeptes de Satan qui vont alors s'entretuer gaiement lors d'une séquence très sanglante, mais surtout surréaliste et démentielle, qui restera comme le seul véritable temps fort du métrage, avec cette tête coupée en deux à l'épée, mais aussi par cette décapitation sauvage ou encore cette femme plongeant dans les flammes, le tout filmé de manière saccadée et tressautante. Les jeunes réussiront à s'enfuir, mais ce n'est pas pour autant qu'ils seront au bout de leurs peines puisque le mauvais sort s'acharnera sur eux jusqu'au final qui tentera de donner une explication "scientifique" aux débordements improbables survenus auparavant.

Tragic ceremonyBien découpé en deux parties distinctes, le métrage aura pourtant bien du mal à captiver son spectateur dans son introduction morne et n'avançant que des personnages superficiels au possible, dont les déboires mécaniques n'auront rien de passionnants, même si cette rencontre avec ce pompiste étrange entraînera par la suite une des situations les plus intéressantes (mais qui sera complètement sous-exploitée) du film et ce sera lui qui les orientera vers la demeure maudite. Dans le même état d'esprit, le métrage traînera en longueur pour suivre l'oisiveté de Bill et de ses deux collègues restés avec lui une fois arrivés chez le Lord Alexander, jusqu'à devenir presque fastidieux lorsque le réalisateur les filmera en train de manger ou de jouer aux cartes.

Tragic ceremonyMais heureusement, cette séquence définitivement folle du massacre au cours de la messe noire viendra secouer quelque peu le spectateur de sa torpeur pour hélas le laisser y retomber plus ou moins avec par la suite toute une série de situations souvent absurdes (les deux policiers sortis de nulle part) ou confuses et qui ne trouveront qu'une justification hasardeuse lors du final, tout en laissant quand même quelques passages graphiques venir entretenir l'intérêt. Face à ce rythme en dents de scie, le spectateur n'aura aucun mal à déceler la volonté du réalisateur de privilégier l'atmosphère étrange qui englobera l'ensemble du film pour un mélange de modernisme et de gothique qui lui restera parfaitement maîtrisé.

Tragic ceremonyEn effet, passé la présentation résolument moderne des personnages et dès l'arrivée au manoir de lord Alexander, une ambiance gothique va s'emparer du métrage, laissant les chandelles et autres cierges investir les lieux, nous gratifiant ainsi d'une séquence traditionnelle de traversée de couloir par une Jane envoûtée et éclairée par ces seules bougies tandis que voleront au gré du vent ces rideaux intérieurs, le tout sous les éclairs et le tonnerre de l'orage grondant, les éléments propres à la messe noire restant eux aussi profondément ancrés dans la tradition du genre pour ainsi parvenir à avoir un minimum d'impact, même si l'utilité de nous repasser lors du dernier acte une bonne partie du massacre pourra être contestée, surtout que ce plan gore de la tête coupée en deux sera resservie au moins quatre fois en l'espace de quelques minutes.

Tragic ceremonyLes personnages resteront stéréotypés et superficiels, à l'exception de Jane et de bill qui seront vaguement plus travaillés, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation cohérente mais sans réelle présente à l'écran autre que celle de Camille Keaton (pas encore martyrisée par Meir Zarchi dans I spit on your grave, tandis que la mise en scène de Riccardo Freda manquera quand même régulièrement de style et d'harmonie, mais tout en réussissant quelques séquences fortes, comme également cet extrait de journal télévisé impactant et on pourra apprécier son insolence à garnir le métrage de plans sanglants plus que généreux qui certes resteront basiques et parfois rudimentaires, mais tout en étant volontaires, graphiques et même étonnants pour cet effet de tête coupée.

Donc, ce Tragic ceremony, qui jouira d'une petite notoriété du fait de sa rareté passée, s'avérera être bien confus, d'une crédibilité douteuse, mais tout en arrivant à installer une ambiance étrange et spéciale !

Tragic ceremonyLe DVD de zone 1 édité par Dark sky Films avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera plutôt convaincante malgré une partition musicale terne et sans emphase, le métrage étant ici proposé dans sa version originale italienne avec des sous-titres optionnels en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra visionner la bande-annonce originale du film, et suivre une interview de Camille Keaton qui reviendra sur sa carrière et surtout sur ses films européens, tout en évoquant également sa collaboration avec Riccardo Freda.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film étrange et atmosphérique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1446 mots par nicore, 897 vues • R�agir

02.11.09

10:05:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

La rentrée à peine passée, les éditeurs DVD nous ont déjà donné au cours de ce mois d’octobre qui s’est achevé un avant-goût des fêtes de fin d’année avec d’innombrables coffrets sortis ou à venir, et bien entendu le genre horrifique n’a pas été épargné, avec des coffrets thématiques par auteur (Stephen King, David Cronenberg, par exemples) ou regroupant tout simplement des titres récents. En dehors de ces coffrets, le mois a été plutôt chiche, avec surtout des ressorties en DVD ou en Blu-ray et quand même quelques inédits intéressants et des titres largement attendus.

Vendredi 13
Doom

Au niveau des ressorties, Warner Home Video profitera de la relecture récente de vendredi 13 par Marcus Nispel pour nous proposer en Blu-ray l’original de 1981 dans une édition qui enterra facilement le DVD grâce à des bonus largement plus conséquents et proposant notamment les scènes inédites coupées du montage final. Bien plus anecdotique, Universal offrira à Doom une seconde chance avec également une édition Blu-ray, au mitigé Hannibal et à l’excellent Les fils de l’homme.

Hellraiser
Stag night

Europa revisitera l’ancien catalogue de TF1 Vidéo en éditant les deux premiers volets de la franchise des Hellraiser ainsi que le quatrième pour de nouvelles éditions dont le principal intérêt restera le prix plus que modique, tout en laissant le très moyen Creepshow 2 revenir tenter le chaland. Mais l’éditeur proposera également l’inédit Stag night et ses clochards assassins pour un résultat semble-il efficace et bien saignant et Humains pour un mélange d’aventures et de "survival" largement "autre" et étrange.

Ghosts of Mars
The chaser

M6 Vidéo, tout en continuant de recycler en Blu-ray son catalogue avec ce mois-ci l'excellent Ghosts of Mars de John Carpenter, le terrifiant Intuitions de Sam Raimi ou encore Le fils de Chucky, avancera The chaser et son ancien flic devenu proxénète traquant un serial-killer pour un résultat terrible, graphique et malgré tout parfois comique.

The cell 2
Les cavaliers de l'apocalypse

Pour Seven 7, ce mois d'octobre aura été l'occasion d'offrir à Silent hill une édition en Blu-ray, ce qui rehaussera le niveau et compensera quelque peu la sortie de très moyen (mais certainement moins pire que prévu) The cell 2 et sa banale enquête policière uniquement mâtinée de quelques visions histoire d'assurer un minimum la filiation avec son prédécesseur, et celle de l'inutile Les cavaliers de l'apocalypse qui n'engendrera probablement que l'ennui tout en n'étant même pas graphique en ces temps de "torture flicks".

Dark floors
Last and the living

Au rayon des inédits, Action & communication donnera sa chance au Dark floors (par ailleurs disponible avec le "Mad Movies" du mois) initié par le groupe métal finlandais Lordi qui avait crée la sensation au concours de l'Eurovision en 2006 et dont l'édition en zone 1 a déjà été traité ici, ainsi qu'au néo-zélandais Last and the living qui flirtera avec la comédie pour un film de zombie appréciable et souriant malgré son petit budget.

Les intrus
La dernière maison sur la gauche

Enfin, les remakes auront eu droit de cité ce mois-ci, avec l'édition de Dreamworks de transposition américaine du pénible Deux sœurs asiatique qui deviendra ici Les intrus sans parvenir néanmoins à passionner ou à effrayer son spectateur du fait de sa prévisibilité absolue.
Bien plus attendue, la relecture de La dernière maison sur la gauche pourra venir confirmer l'étendue de sa réussite grâce au DVD et au Blu-ray d'Universal qui s'avérera être une très bonne surprise en ayant conservé l'ambiguïté, le sadisme et la folie de l'original.

Donc, si ce mois-ci n'aura pas été véritablement palpitant, le rendez-vous est déjà pris pour novembre, mois qui on l'espère se montrera plus généreux et prolifique pour appâter l'amateur !

Vendredi 13 (1980) (Blu-ray)

Vendredi 13 (1980) (Blu-ray)
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Doom (Blu-ray)

Doom (Blu-ray)
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Hannibal (Blu-ray)

Hannibal (Blu-ray)
Fnac à 15.09€
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Les fils de l'homme (Blu-ray)

Les fils de l'homme (Blu-ray)
Amazon à 9.99€
Fnac à 12.79€
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Hellraiser : Le pacte

Hellraiser : Le pacte
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Hellraiser IV : Bloodline

Hellraiser IV : Bloodline
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Creepshow 2

Creepshow 2
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Stag night

Stag night
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Ghosts of Mars (Blu-ray)

Ghosts of Mars (Blu-ray)
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Intuitions (Blu-ray)

Intuitions (Blu-ray)
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Le fils de Chucky (Blu-ray)

Le fils de Chucky (Blu-ray)
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The chaser / 2 DVD

The chaser / 2 DVD
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The chaser (Blu-ray)

The chaser (Blu-ray)
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The cell 2

The cell 2
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Les cavaliers de l'apocalypse

Les cavaliers de l'apocalypse
Amazon à 1.83€
Fnac à 9.09€
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Les cavaliers de l'apocalypse (Blu-ray)

Les cavaliers de l'apocalypse (Blu-ray)
Amazon à 7.99€
Fnac à 13.13€
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Dark floors

Dark floors
Amazon à 9.54€
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Last of the living

Last of the living
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Les intrus

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30.10.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Scarce

"Survival" teinté de "torture-flick" indépendant, ce Scarce n'offrira certes que peu d'originalité au sein d'une intrigue codifiée, mais arrivera sans mal à devenir captivant et même parfois dérangeant, aussi bien grâce à une violence gore bien présente et sadique que par son ancrage au milieu d'un hiver rigoureux qui a du rendre son tournage largement harassant.
Le script va laisser un trio de jeunes rentrant d'un séjour à la neige tomber entre les mains de deux cannibales bien décidés à en faire leur dîner.

ScarceLe métrage se montrera tout de suite surprenant et fascinant avec cette première séquence avantageuse suivant en plans serrés et courts un homme chevelu et barbu, entièrement nu et couvert de sang et de blessures courant dans une forêt montagneuse le souffle court et visiblement complètement déboussolé et apeuré pour bientôt escalader quelques rochers et disparaître de l'écran afin de pénétrer dans une grotte pour bientôt se mettre à pousser des hurlements de terreur atroces. Cette entame du film plongera directement le spectateur dans une ambiance lourde et graphique qui contrastera plus que frontalement avec la légèreté de la présentation des personnages principaux qui va suivre.

ScarceEn effet, ce sera sur un mode volontairement "fun" de nous allons faire la connaissance de Trevor, Dustin et Owen, trois jeunes gens en vacances dans le Colorado pour y faire du surf des neiges qui nous allons notamment découvrir lors de leur dernière soirée sur place pour une fiesta qui mettra en évidences les particularités de chacun, accro à la drogue douce pour un Trevor fumeur de pétards, dragueur pour Dustin qui trouvera sans mal une minette, tandis que Owen restera à l'écart. Bien que traînant quelque peu en longueur cette mise en place des protagonistes restera vive et délivrera un humour certes assez grossier mais qui restera quand même plutôt souriant tout en nous gratifiant de quelques plans érotiques définitivement gratuits.

ScarceEnsuite, nous allons retrouver ce trio s'apprêtant à prendre la route du retour chez eux, pour quelques séquences de dialogues dans leur véhicule qui vont parachever la présentation sans pour autant réussir à rendre ces personnages attachants ou même véritablement sympathiques, tandis qu'une tempête va menacer sérieusement leur périple de retour, les obligeant même à un arrêt dans un snack miteux dont les deux réalisateurs s'amuseront à gonfler l'aspect répugnant (le cuisinier crachant sur ses œufs en train de cuire, par exemple), avec en prime des clients guère engageants, crasseux et suspicieux, qui symboliseront de manière caricaturale les "rednecks" campagnards.

ScarceAvant qu'une brève altercation éclate, Owen aura eu le temps de demander à un quidam le chemin d'un gîte afin qu'ils puissent s'arrêter pour la nuit, et ce sera en suivant les indications de cet homme qu'ils vont avoir un accident envoyant leur voiture dans le décor, mais surtout blessant Trevor sérieusement à la jambe. Les deux autres vont bien entendu se mettre en quête de secours dans ce milieu isolé pour rapidement tomber sur une baraque désertée de tout habitant qu'ils vont commencer à inspecter à la recherche d'un téléphone, bientôt stoppé dans leur quête par l'arrivée du propriétaire des lieux, Ivan, un homme d'un certain âge à l'allure sèche et menaçante mais dont le ton doucereux tranchera pleinement avec la violence verbale des autochtones vus lors de l'arrêt au snack. Cet homme se proposera immédiatement d'aider les jeunes, d'abord en retournant à leur véhicule pour découvrir, de manière attendue, que Trevor a disparu, puis en leur proposer de passer la nuit chez lui, la tempête menaçant toujours, avant le lendemain de les conduire en ville.

ScarceL'intrigue s'installera alors durablement dans la tanière de cet homme vivant seul après le décès de sa femme et ne vivant que de sa chasse, personnage qui sera évidemment inquiétant derrière ses attentions prévenantes, notamment lorsqu'il évoquera la nourriture qu'il donnera à ses invités, cette première partie étant bientôt terminée lorsque Ivan va assommer successivement les deux jeunes au petit matin, pour laisser enfin le métrage se corser et réellement devenir impactant, puisque cette longue mise en situation du métrage aura eu tendance à s'éterniser sur des situations pas toujours convaincantes et surtout ne laissant aucun doutes dans l'esprit du spectateur quant aux intentions de ce Ivan.

ScarceLa seconde partie du film verra donc Owen et Dustin être attachés et malmenés dans la cave d'Ivan, bientôt rejoint par celui qui lui servira de "bras droit", Wade, un homme corpulent et franchement menaçant qui prendra un malin plaisir à faire subir quelques sévices graphiques (arrachage d'ongles par exemple) à ses victimes tout en officiant comme "boucher" puisque ce sera lui qui s'occupera de "vider" et de découper en morceaux lors d'une scène très saignante le pauvre Trevor qui aura été cueilli dans la voiture. Et même si l'intrigue avancera quelques situations classiques (avec notamment cette brève tentative de fuite rapidement avortée), ce sera lors de son dernier acte que le métrage parviendra à se montrer original, en laissant Ivan et Wade relâcher Owen et Dustin pour ensuite les prendre en chasse dans cette montagne enneigée.

ScarceMalgré son intrigue globalement classique et ses protagonistes assez fades, le métrage arrivera quand même à captiver son spectateur dès l'entame de sa seconde moitié en investissant un univers carrément glauque, malsain et que le comportement d'Ivan et de son ami Wade viendront compléter de manière efficace, puisqu'ils considéreront véritablement leurs victimes comme de la nourriture qu'il faut goûter et laisser reposer avant de tuer. Mais surtout, le duo de réalisateurs parsèmera le film de quelques idées originales comme lorsqu'ils reviendront sur la destinée de précédentes victimes pour de courts flash-backs marquants ou surtout lors de cette sévère partie de chasse à l'homme prenant place dans des décors enneigés et glaçant, parcourus par les deux victimes en tee-shirts et caleçons, les pieds nus, tandis que pour son final le métrage reviendra parcourir un univers sadique et pervers emprunté au Hostel d'Eli Roth de manière volontaire et éprouvante.

ScarceLes personnages resteront donc superficiels et guère fouillés, notamment les trois jeunes qui serviront de victimes, tandis que les deux cannibales seront plus impactants et viscéraux, même si le métrage prendra une tournure involontairement comique lorsque Wade se munira d'un masque ridicule pour s'en aller torturer ses victimes, bien que le spectateur pourra être amené à penser qu'il s'agira là d'un clin d'œil (pour le coup bien trop appuyé) des auteurs au "slasher", l'ensemble bénéficiant d'une interprétation de qualité (avec les deux réalisateurs qui joueront les premiers rôles), sans surjouage. La mise en scène du duo de réalisateurs canadiens est assez dynamique lors de scènes d'action parfaitement rendues et arrivant à nous communiquer cette impression de froid glacial, mais hélas l'exposition sera bien trop longue pour devenir presque fastidieuse et redondante, sentiment qui sera réitéré lorsque nous appréhenderons plus en avant le mode de vie des cannibales. Les effets spéciaux resteront sans hésiter un des atouts du métrage en étant volontaires, graphiques et d'un réalisme sanglant étonnant tout en demeurant toujours généreux et même parfois originaux.

Donc, ce Scarce, s'il ne sera pas exempt de petits défauts, arrivera sans mal à se montrer virulent et dérangeant dans sa seconde partie sanglante, glauque et même un brin sadique !

ScarceLe DVD de zone 1 édité par Critical Mass Releasing avancera une image nette et sans défaut visible même lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera plutôt efficace, avec une partition musicale adaptée aux différentes situations et surtout aux différentes ambiances parcourant le métrage, celui-ci étant proposé uniquement dans sa version originale anglaise, sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un excellent making-of revenant largement sur les difficultés rencontrés lors du tournage, notamment avec ce froid abominable, qui prouvera bien l'implication de toute une équipe largement soudée qui aura ici la parole pour également revenir sur l'origine du projet ou sur les effets spéciaux, la bande-annonce du sympathique End of the line venant clore ces bonus certes peu nombreux sur le papier mais vraiment intéressant et donnant même une ampleur accrue au métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces cannibales assassins d'un genre particulier, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1497 mots par nicore, 2277 vues • 2 retours

29.10.09

06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Clones
Réalisateur : Jonathan Mostow
Durée du film : 1h25
Date de sortie du film : 28 octobre 2009
Avec : Bruce Willis (Agent Greer) ; Radha Mitchell (Agent Peters), etc.


Par Nicofeel

Auteur de l'excellent thriller Breakdown et d'un Terminator 3 qui a divisé tant la critique que le public, Jonathan Mostow nous revient avec une thématique qui lui tient particulièrement à coeur avec le film Clones.
Adapté d'un roman intitulé The Surrogates (le titre original du film), Clones rappelle évidemment Terminator 3. Surtout que le film multiplie les scènes d'action à grand spectacle. Par sa thématique, le film n'est pas non plus sans rappeler l'oeuvre de Philip K. Dick et notamment le fabuleux Blade Runner.
Clones réussit aussi à intéresser par une certaine originalité. En effet, on n'avait pas encore vu dans un film de science-fiction se développer la notion du clone robotisé qui finit par faire le travail et les occupations de tout un chacun. Critiquant sans vergogne une société qui ne cesse d'utiliser les nouvelles technologies et qui finit par là même d'enfermer l'homme dans un cercle infernal, Clones n'y va pas avec le dos de la cuillère.
Il faut dire que le constat est assez effrayant. Dans ce film on nous montre des êtres humains qui ne vivent plus que par procuration (thématique que l'on retrouve dans le sublime Strange days de Kathryn Bigelow) et qui n'osent plus affronter la réalité en face. Ils ont leurs clones, plus jeunes, plus robustes qui font toutes leurs tâches quotidiennes à leur place.
Dans cette société où peu d'êtres humains ont choisi de vivre sans clone, c'est le culte de l'apparence qui prédomine et bien évidemment la communication entre les êtres humains a été réduite à sa plus simple expression.

Le film de Jonathan Mostow vaut non seulement par cette thématique autour de l'être humain et son devenir dans le futur mais également par son scénario qui prend des allures de thriller.
Tout au long du film, on voit les agents Greer et Peters (joués respectivement par Bruce Willis et Radha Mitchell) qui enquêtent autour de meurtres étranges qui ont lieu sur des êtres humains. En effet, normalement si le clone meurt, l'être humain bénéficie d'une sécurité qui l'empêche de décéder à son tour. Mais dans le film on comprend bien vite qu'une personne malveillante en veut aux clones mais aussi aux hommes qui choisi d'avoir ces mêmes clones.
Comme souvent, Bruce Willis est très efficace dans le rôle de cet homme qui va tenter d'élucider ce mystère.

Son personnage est également intéressant dans le sens où il montre la difficulté de réapprendre à vivre une fois que l'on est obligé de faire ce qui était jusque-là dévolu à son clone.
En fait, on regrettera surtout que Jonathan Mostow insiste avant tout sur les scènes d'action. Les scènes intimistes, notamment entre Bruce Willis et Radha Mitchell, existent mais elles sont trop peu nombreuses et elles donnent par moments l'impression d'arriver comme un cheveu sur la soupe.
C'est dommage car le cinéaste tenait là un sujet en or. On aurait vraiment pu obtenir un meilleur film si le réalisateur avait insisté davantage sur la perte de personnalité de l'être humain du fait de l'existence du clone. Il aurait aussi pu s'intéresser davantage aux pensées du clone. Dans le film, on voit bien que le clone est un intermédiaire indispensable pour l'homme, il est devenu une sorte de drogue. L'inter-relation du clone et de l'être humain aurait pu être un peu plus développé.
D'autant que le film Clones ne dure qu'une heure vingt cinq. Entre quelques scènes d'action, on aurait pu nous ajouter quelques séquences plus « réflexives ».
Il y a bien la notion de complot qui est développé mais la notion de création des clones n'est finalement montrée qu'au début du film.

En conclusion, que dire du film Clones ? Ce long métrage est l'oeuvre d'un bon faiseur, passionné visiblement par l'oeuvre de Philip K. Dick et par tout ce qui tourne autour de la notion d'identité. Mais malheureusement, le cinéaste est plus à l'aise dans les scènes d'action pure que lors des scènes intimistes qu'il délaisse un peu trop. Au final, le film s'en sort avec les honneurs grâce à de bons acteurs principaux (Bruce Willis en tête) et à des effets spéciaux qui pour l'occasion sont vraiment bien faits.

Permalien 767 mots par nicofeel Email , 1778 vues • 7 retours

27.10.09

08:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Squadra antiscippo

Réalisé par Bruno Corbucci, ce Squadra antiscippo, premier volet d’une franchise mettant à l’honneur Tomas Milian dans un rôle de policier atypique, alliera action et humour pour un cocktail détonant irrésistible où la violence sera presque cartoonesque.
Le script va suivre l’inspecteur Nicola Giraldi, affecté à la brigade antivol et qui, en plus de ses enquêtes "ordinaires" va devoir affronter un dignitaire américain victime d’un vol à l’arraché le flouant de cinq millions de dollars d'argent "sale", somme qu’il va chercher à récupérer par tous les moyens.

Squadra antiscippoDans son introduction, le métrage va commencer par avancer toute une série de courtes séquences mettent en scène des voleurs s'en prenant à des passants de manière originale et souriante, comme, entre autres, cet homme qui montrera ses fesses pour perturber un groupe de touristes japonais pendant que ses complices vont les délester de leurs valises, ou encore ce chien dressé à attraper les sacoches, jusqu'à cette séquence prenant place sur un marché aux fruits et légumes où un délinquant va tenter de voler le sac à mains d'une femme, pour voir les autres badauds le houspiller jusqu'à l'arrivée en moto d'un homme ressemblant également à un voyou qui va rentrer dans la danse pour révéler sa profession de policier et, après une bagarre épique avec le voleur qui dévastera ce marché, arrêter le coupable.

Squadra antiscippoCette mise en avant de la petite délinquance régnant sur la capitale italienne et la présentation du personnage principal seront ouvertement comiques, quelque peu déjantées et ce Nicola Giraldi offrira au métrage un protagoniste s'imposant immédiatement à l'écran par sa dégaine négligée et son charisme indéniable. Nous allons ensuite suivre cet inspecteur au commissariat où il pourra notamment s'entretenir avec son supérieur hiérarchique pour ainsi avancer une thèse selon laquelle les vols ne diminueront qu'avec l'arrestation des receleurs et non des voleurs eux-mêmes, ce qui permettra au passage à l'intrigue de nous en apprendre plus sur ce personnage inhabituel, voleur lui-même avant de devenir policier. Mais le métrage va également avancer un autre de ses protagonistes principaux, un voleur surnommé "Baronetto" et qui arrivera à échapper une fois de plus à un des collègues de Giraldi.

Squadra antiscippoEnsuite, l'intrigue va s'immiscer dans le quotidien de Giraldi, aussi bien chez lui où ses penchants marginaux s'affirmeront encore un peu plus, avec par exemple la présence de ce rat blanc qui lui servira de compagnon, que pour une nouvelle traque de la bande de Baronetto qui se terminera par l'arrestation de plusieurs de ses complices après une course-poursuite haletante et quelques échanges de coups de poing d'une violence quelque peu démesurée, mais ce Baronetto aura trouvé un alibi en béton en ayant un complice infirmier dans un hôpital qui affirmera que le petit voyou est alité depuis plusieurs jours. Cette première partie du métrage laissera l'intrigue bien agencer son contexte et les différents protagonistes, Giraldi commençant même une liaison avec la victime du vol qui a permis l'arrestation des complices de Baronetto, laissant le spectateur s'immerger dans ce monde fait de violence et de réparties excellentes et ordurières de Giraldi qui se moquera ouvertement de tout le monde, avant de rentrer dans le vif du sujet en introduisant celui qui servira de vrai "méchant" du métrage.

Squadra antiscippoEn effet, ce nouveau personnage au faciès aussi sec qu'inquiétant, Norman Shelley, fera preuve d'une cruauté et d'une violence froide qui trancheront avec les péripéties des petits voleurs poursuivis par Giraldi immédiatement mis en avant lors de la première séquence où il apparaîtra, mais le tournant du film interviendra lorsque Baronetto et un complice vont le délester d'une valisette à la sortie d'un hôtel. Valisette dont le contenu aura de quoi surprendre et embarrasser Baronetto et ses amis puisqu'ils vont y découvrir cinq millions de dollars en billets de banque, somme trop importante pour être honnête, ce qui sera confirmé lorsque Shelley va lancer ses hommes de main à la recherche des voleurs, pour rapidement en trouver un qui sera tabassé jusqu'à ce que mort s'en suive. Giraldi se verra confier l'enquête même s'il s'agit d'un homicide, ses connexions avec le "Milieu" devant l'aider à remonter la piste pour retrouver Baronetto et ainsi découvrir ce qui se trame, surtout qu'un second ami du voleur périra au nez et à la barbe de Giraldi en essayant de fuir les sbires de Shelley.

Squadra antiscippoL'intrigue permettra à Bruno Corbucci de placer de nombreuses phases d'action, avec ces bagarres qui prendront pour habitude de détruire les décors, murs et vitres compris, mais surtout pour des courses-poursuites motorisées endiablées et bien folles, Giraldi étant un adepte de moto dont il se servira même plus que de raison (pour suivre des voyous grimpant des escaliers, par exemple), jusqu'à cette apothéose finale lors de l'obligatoire face à face entre Giraldi et Shelley qui, même s'il restera peu vraisemblable, demeurera mémorable aussi bien lors de cette course au travers de chemin de campagne qu'ensuite dans le bureau de shelley à l'ambassade américaine où il occupera un poste éminent.

Squadra antiscippoMais le principal atout du métrage restera quand même son personnage principal complètement hors norme pour un policier, dont le look crasseux ressortira irrésistiblement avec des tenues vestimentaires hautes en couleurs, tandis que ses méthodes peu orthodoxes arroseront l'ensemble du film d'un humour de situation décapant et irrévérencieux, témoin cette séquence dans une boîte de nuit où Giraldi, grimé en souteneur de prostituée parviendra à obtenir des renseignements en faisant passer sa nouvelle petite amie, bien entendu au courant de rien, pour une de ses "filles". Mais les dialogues ne seront pas en reste avec en plus d'un langage ordurier un sens de l'humour gouailleur et satirique qui fera invariablement mouche, achevant ainsi de rendre ce protagoniste attachant au possible.

Squadra antiscippoBien évidemment, face à un tel charisme, les autres personnages pourront paraître quelque peu fades et même ce Shelley, s'il restera dangereux, ne pourra espérer voler la vedette à son adversaire. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation de qualité largement dominée par un Tomas Milian habité et parfaitement à l'aise dans ce genre de personnage (guère éloigné de celui de "Poubelle" dans une autre franchise postérieure), tandis que Jack Palance prêtera avec bonheur son physique particulier à Shelley avec une réussite certaine. La mise en scène du réalisateur est efficace, plus que dynamique et vive pour suivre l'action, donnant de la sorte un rythme effréné à l'ensemble.

Donc, ce Squadra antiscippo offrira à Tomas Milian une nouvelle opportunité de prouver son talent et son charisme pour incarner un personnage irrésistible que l'on aura envie de revoir à l'œuvre au plus vite !

Squadra antiscippoLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Video avancera une image quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera convaincante, portée par une excellente partition musicale typique et envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne, anglaise mais surtout française.
Au niveau des bonus, on pourra suivre la bande-annonce originale du film, ainsi qu'un petit documentaire laissant un critique de cinéma s'exprimer sur le film et sur la carrière de Tomas Milian, mais hélas ce module sera à réserver exclusivement aux italophones puisqu'il ne sera pas sous-titré.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce personnage haut en couleur, le DVD de zone 2 italien est par exemple disponible ici !

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26.10.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Love camp

Autre film de WIP (Women In Prison) du prolifique réalisateur Jess Franco tourné dans le sillage du sordide Women in cellblock 9, ce Love camp sera quant à lui presque exclusivement orienté vers un érotisme omniprésent qui servira à illustrer une intrigue servant de prétexte pour avancer une nouvelle fois les thèmes favoris du sous-genre, pimentés par des relations troubles entre les protagonistes.
Le script va suivre les déboires de quelques demoiselles enlevées par des guérilleros afin d’être assujetties à la discipline d’un camp où elle devront satisfaire les combattants venus y chercher le repos du guerrier.

Love campDans son introduction, le métrage va suivre plusieurs enlèvements dont vont être victimes des demoiselles d’horizons bien différents puisque ce seront d’abord deux prostituées attendant le client qui vont être attrapées par des soldats, alors qu’ensuite ce sera une jeune femme endormie chez elle qui sera réveillée sans ménagement et emmenée, laissant alors une troisième séquence bien plus originale et volontaire voir une jeune mariée s’apprêtant à consommer sa relation avec son mari être stoppée dans ses ardeurs par ces militaires qui vont assommer l’homme et emporter avec eux la demoiselle malgré ses protestations bien inutiles. Ces scènes rapides lanceront le métrage de manière efficace mais également souriante avec des dialogues volontairement décalés.

Love campEnsuite l’intrigue va laisser les captives progresser difficilement dans une jungle présentée comme dangereuse (avec de méchants serpents rôdant aux alentours mais que nous ne verrons jamais…) avec ces mercenaires de pacotille faisant semblant de se frayer un chemin au milieu de la végétation avec leurs serpes et éructant plus que de raison après les jeunes femmes éreintées par cette longue marche, tandis que nous allons découvrir la raison de ces enlèvements puisque le chef de la guérilla, Gino de Guerra, va annoncer à l’une de ses fidèles collaboratrices qu’elle va avoir la responsabilité d’un camp destiné à recevoir des demoiselles qui devront assurer la relaxation et le repos des combattants de la "Révolution", idée parallèlement utilisé dans le SS girls de Bruno Mattei tourné la même année.

Love campL'arrivée au camp respectera le cahier des charges du genre, avec scène de douche appuyée et s'attardant logiquement sur les attributs des demoiselles pour ensuite laisser la nouvelle gardienne en chef (affublée de deux sbires qui évolueront tout le long du film topless) qui se sera obligatoirement parée d'une cravache, énoncer aux nouvelles arrivantes les règles strictes du camp et la raison de la présence des jeunes femmes en ses murs, tout en ayant l'occasion de prouver sa cruauté lorsque l'une des captives va tenter de s'évader pour finalement narguer ses geôlières, elle finira tout simplement décapitée, mais sans que Jess Franco n'ait recours au moindre effet sanglant, la suggestion faisant le reste.

Love campCette mise en condition passée, le métrage va conjointement proposer des situations typiques du WIP, pour des crêpage de chignons entre détenues, avec au centre de la discorde une jeune vierge (qui aura quand même auparavant subi les assauts de la cravache de la responsable du camp, trop heureuse de s'amuser un peu…) que tentera de draguer une lesbienne et s'attirant les foudres d'autres prisonnières, mais également quelques petites séquences de sévices en représailles à ces violences, notamment pour une mémorable scène au cours de laquelle deux des femmes séquestrées recevront de coups de fouets, la seconde, interprétée par une bien mauvaise actrice, aura un mal fou à simuler la douleur et nous gratifiera de grimaces tordantes, tandis que l'inévitable plan d'évasion viendra alimenter quelques rebondissements du dernier acte, même si pour une fois Jess Franco sera moins pessimiste quant à l'issue finale et au sort réservé à son héroïne.

Love campEn effet, le métrage avancera une héroïne puisque, parmi les prisonnières, l'une d'elles, Angela, va occuper une bonne partie du métrage au travers de sa relation avec Gino de Guerra qui va la choisir pour assouvir quelques besoins sexuels, mais les deux êtres vont être attirés l'un vers l'autre dans un mélange d'amour et de haine qui imposera des situations plus fouillées et bien moins superficielles que prévue, surtout que la gardienne en chef, lesbienne comme il se doit, sera également charmée par Angela, entraînant une jalousie teintée de méchanceté qui offrira l'opportunité au réalisateur de nous livrer d'autres séquences d'exactions et d'humiliations subies par la pauvre Angela, surtout qu'une histoire de complot avec le médecin du camp viendra aggraver la situation.

Love campBien entendu le métrage sera largement habité par un érotisme qui s'exposera continuellement, avec déjà ces prisonnières évoluant uniquement à moitié ou complètement dénudées (certainement à cause du climat tropical de cette république bananière…) et que Jess Franco scrutera avec sa caméra sous toutes les coutures, osant même des gros plans plus que salaces dont il a le secret, quand il ne cadrera pas carrément un mamelon au premier plan d'une scène de dialogues. Mais les situations du métrage entraîneront également des ébats filmés lascivement quand ce sera Angela et Gino de Guerra qui seront mis en scène tandis que lorsque ce seront des soldats qui iront rendre visite aux prisonnières, une certaine folie investira l'écran dans un délire largement souriant, volontairement comique et évidemment exagéré.

Love campPar contre, le métrage demeurera bien soft au niveau de la violence, les sévices étant montrés de manière à ne pas être accompagnés d'effusions de sang, tout en étant quand même complaisants (comme lorsque Angela sera attachée les bras en l'air dans la section des "traitement spéciaux") , laissant l'imagination faire son travail, et il faudra se "contenter" d'une agressive bagarre entre détenues qui verra cette lesbienne être rudement rouée de coups et de baffes par une autre jeunes femme complètement hystérique suite aux avances faites à la jeune vierge du groupe, puisque même cette décapitation du début du film sera désespérément suggérée, le ton général du film étant bien plus léger que lors d'autres démonstrations du réalisateur.

Love campLes personnages n'échapperont pas aux stéréotypes du genre, entre cette gardienne en chef sadique et attirée par les femmes suivant ainsi la trace de la célèbre "Ilsa" tout en étant largement moins sadique malgré la volonté exprimée, ce chef de guerre viril mais transi d'amour pour Angela, et bien entendu ces prisonnières aux caractères bien marqués, l'ensemble ne bénéficiant comme évoqué précédemment que d'une interprétation aléatoire, même si Muriel Montossé (une habituée des œuvres de Jess Franco) sera plutôt efficace dans le rôle de la responsable du camp. La mise en scène de Jess Franco reprendra les tics du réalisateur, avec ses gros plans vicieux et ces fulgurances de cadrage définitivement "autres" mais cette fois-ci l'ensemble profitera d'un rythme régulier et assez vif avec des situations renouvelées régulièrement.

Donc, ce Love camp sera une nouvelle illustration du film de WIP par un Jess Franco en forme et assez inspiré, tout en étant foncièrement sensuel et érotique !

Love campLe DVD de zone 2 anglais édité par Anchor Bay avancera une image plus que nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale basique, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise ou allemande avec des sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra consulter quelques filmographies, une galerie d'affiches et une conséquente galerie de photos du film, suivre la bande-annonce de quelques autres titres de la collection dédiée à Jess franco ou (re)découvrir le passionnant petit documentaire donnant la parole au producteur suisse Erwin C. Dietrich.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film de WIP érotique et souriant, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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22.10.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The backwoods

Malgré son approche apparemment classique liée aux "survivals" des années soixante-dix, ce The backwoods parviendra à absorber son spectateur grâce à des personnages fouillés et particulièrement réalistes dont nous suivrons l'évolution dramatique percutante jusqu'à rendre ténue la frontière entre le bien et le mal qui vont ici se noyer dans des événements forts et radicaux, sans pour autant faire preuve du jusqu'auboutisme des œuvres phares ayant explicitement influencé le métrage.
Le script va laisser deux couples s'installer dans une maison isolée en pleine forêt, mais leur curiosité va mettre à nue un secret qui va déclencher une traque de la part de quelques habitants du coin.

The backwoodsSans préambule le métrage va se lancer dans une courte présentation des personnages principaux, pour d'abord s'intéresser à Norman et à Lucy, un couple circulant dans leur voiture sous la chaleur des routes espagnoles, ce qui aura pour effet de rendre Lucy irritable, même si quelques petits détails laisseront sous-entendre la présence d'un conflit ou d'un malaise à l'intérieur du couple. Et ce ne sera que lors d'un arrêt dans un village retiré que nous allons rencontrer Paul, conduisant l'autre véhicule en compagnie de sa femme Isabel, pour voir les deux hommes rentrer dans le bar local à quelques minutes d'intervalle, les deux jeunes femmes ayant préféré rester chacune dans leur voiture.

The backwoodsCe premier contact avec les habitants du cru respectera au départ les figures obligées du "survival" en instaurant immédiatement un fossé entre Norman et ces autochtones quelque peu arriérés et qui vont se gausser en espagnol du nouveau venu en étant sûr de n'être pas compris, mais l'intrigue va bifurquer dès l'entrée de Paul qui lui parlera très bien la langue du pays et stoppera ainsi de fait toute raillerie pour au contraire susciter l'intérêt des clients du bar, surtout lorsqu'il indiquera être quasiment un enfant du pays ayant racheté la maison perchée dans la montagne de sa grand-mère. Cette séquence arrivera donc ainsi à déjouer les codes du genre pour présenter chaque camp de manière humaine et tout à fait réaliste, sans pour autant négliger de placer en sourdine une menace latente, comme lorsque Lucy ira se rafraîchir à une fontaine pour être reluquée par un gaillard pas très fin d'aspect.

The backwoodsCette présentation des protagonistes installera également de fait la supériorité de Paul, évidemment plus à l'aise que Norman en parlant parfaitement l'espagnol, mais déjà on pourra remarquer quelques traces de son ascendant sur son ami, aussi bien au travers des dialogues échangés que par des détails en apparence anodins (la différence de véhicule, par exemple qui prendra de l'importance dès la sortie du village). L'arrivée à la demeure familiale de Paul continuera de nous immiscer dans les relations entre les différents personnages, pour voir la crise du couple Norman/ Lucy s'exacerber et laisser subtilement le réalisateur mettre en avant le point de vue de chacun, impliquant progressivement le spectateur dans l'intrigue, sans pour autant chercher benoîtement à rendre les protagonistes attachants pour au contraire leur garantir une crédibilité totale.

The backwoodsL'événement déclencheur du drame sera amorcé tranquillement lorsque Paul et Norman vont partir de bon matin pour une partie de chasse pour finalement tomber sur une baraque en apparence abandonnée que Paul va vouloir inspecter par curiosité pour découvrir enfermée dans une pièce sombre une gamine aux mains difformes et se comportant comme un animal sauvage. Voulant sortir de cet enfer cette enfant, le duo va décider de la ramener chez Paul où elle sera nourrie, lavée et semblera trouver du réconfort dans les bras d'Isabel, personnage jusque-là plutôt effacé. La découverte de l'enfant sera un moment rendu fort grâce à une mise en scène habile qui arrivera à privilégier le suspense et la surprise de cet événement pourtant attendu tout en garantissant l'apitoiement du spectateur sur le sort misérable de cette gamine crasseuse enfermée dans le pénombre sans autre compagnie que celle d'une petite poupée à moitié cassée.

The backwoodsEnsuite, l'intrigue va coincer les quatre personnages dans la montagne après une tentative pour se rendre avec l'enfant aux autorités qui se soldera par un accident de voiture sans gravité causé par leur précipitation dans l'action, pour, au petit matin, voir plusieurs autochtones vus auparavant au bar venir frapper à la porte de Paul, déclarant être à la recherche d'une petite fille égarée, dans une ambiance pleine de menace que Paul pensera désamorcer en se déclarant prêt à participer avec eux aux recherches, dans le but caché de les éloigner de sa maison pour permettre aux autres de descendre en ville à pied pour y trouver la police, mais rapidement le groupe va se séparer, laissant Paul seul avec le père déclaré de la fillette, tandis que ses deux fils vont aller de leur côté, pour bientôt retourner chez Paul.

The backwoodsLe métrage basculera définitivement dans un climat d'attente plus qu'inquiétant dès l'apparition de ces villageois à l'allure guère engageante que Paul pensera dans un élan de supériorité manifeste tromper en déjouant leur piège, installant une ambiance faussement amicale particulièrement lourde entre lui et ces hommes qui se doutent forcément de la présence de la gamine chez lui, tandis qu'en parallèle l'intrigue va suivre plus facilement la trame bénie du "survival" lorsque ces deux frères iront chahuter Isabel et Lucy laissée seule par un Norman parti inspecter les alentours, pour ainsi dérouler quelques situations toujours stressantes avec des sous-entendus sexuels qui trouveront leur écho lors d'une tentative de viol dramatiquement forte et tendue qui plus que la découverte de la petite fille apportera au métrage un point de non-retour dépassé pour laisser alors l'absurdité d'une violence, qui finira par dépasser ceux qui l'engageront, guidés par la vengeance et la douleur, s'affirmer comme unique échappatoire possible à cette situation que plus personne ne pourra espérer maîtriser.

The backwoodsMais cette seconde partie du film ne sombrera pas pour autant dans l'action ultra violente pour lui préférer cette ambiance toujours aussi tendue, avec certes quelques rebondissements brutaux qui seront ici traités de manière dramatique, la mort de certains n'entraînera aucun plaisir de la part des fautifs pour au contraire les laisser abasourdis par leur méfait, et plusieurs effets de surprise généralement réussis jusqu'à l'attendu face-à-face ultime qui lui aussi se montrera surprenant par les personnages impliqués qui ne seront pas forcément ceux pressentis pour atteindre une intensité dramatique incroyable qui surpassera celle pourtant terrible de la mise à mort de l'un des personnages-clés du film. L'ensemble restera donc assez sage au niveau d'une violence visuelle certes sèche et méchante mais sans jamais chercher à offrir un aspect graphique avéré, pour ainsi manquer quelque peu de cet aspect jusqu'auboutiste dont faisait preuve les œuvres des années soixante-dix et auxquelles le réalisateur rendra régulièrement hommage.

The backwoodsLe réalisateur aura également la subtilité de ne pas cataloguer ses différents protagonistes définitivement (pour au contraire achever le spectateur lors du final) qui presque tous franchiront les limites pour se rendre coupables d'actes interdits, laissant même Norman révéler sa vraie nature sauvage tandis que les autochtones ne seront pas uniquement des brutes épaisses sans cœur ni âme, le père de la fillette gardant même un semblant de sang-froid à plusieurs reprises tandis que les motifs de l'incarcération de la fillette, s'ils demeureront troubles, ne présenteront aucune gratuité ni sadisme guidé uniquement par le plaisir de faire souffrir l'enfant pour au contraire laisser en suspens un passé trouble évoqué à demi-mot.

The backwoodsLes personnages auront donc toute l'attention du réalisateur qui pourra donc compter sur des personnalités et des relations impactantes pour guider l'ensemble de l'intrigue, et l'interprétation sera heureusement largement à la hauteur, entre un Gary Oldman impeccable et sûr de lui et un Paddy Considine étonnant, pour laisser Virginie Ledoyen apporter une petite touche de sensualité discrète mais avérée et troublante. La mise en scène du réalisateur est largement efficace, aussi bien pour donner une portée énorme aux scènes fortes du film que pour mettre en avant les décors naturels qui ne feront que renforcer le sentiment d'isolement des personnages.

Donc, ce The backwoods se révélera être un excellent "survival" qui en plus se parera d'une ampleur dramatique terrible et forte jusqu'à devenir irrémédiablement poignant !

The backwoodsLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et ne connaissant par le moindre défaut visible, mettant ainsi parfaitement en valeur les décors forestiers du métrages, tandis que la bande-son sera efficace grâce à une partition musicale sachant se montrer discrète pour accompagner sans en rajouter les temps forts du métrage, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnols.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques bandes-annonces d'autres titres principalement fantastiques et horrifiques de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "survival" largement probant et dramatiquement fort, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1605 mots par nicore, 1341 vues • 1 r�action

20.10.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The hills run red

Dans l'univers ultra codifié du "slasher", rares sont les œuvres à réussir à se démarquer réellement et le moins que l'on puisse dire c'est que ce The hills run red y parviendra pleinement grâce à son intrigue reprenant à son compte le principe du "film dans le film" pour embarquer son spectateur dans un périple très graphique, rythmé et n'oubliant pas de nous assener quelques surprises certes parfois prévisibles mais toujours crédibles pour sombrer dans une ambiance dépravée de violence et de tortures.
Le script va suivre le parcours d'un jeune fan de cinéma d'horreur à la recherche d'un film horrifique oublié, considéré comme disparu et à la réputation sulfureuse.

The hills run redDès son générique, le métrage va instantanément donner le ton en suivant par une série de plans largement épileptiques un jeune garçon, assis face à un mirroir, se découper la peau du visage aux ciseaux à grands renforts de plans sanglants macabres pour parvenir d'entrée à créer un certain malaise persistant avant que l'intrigue se lance dans une présentation de ses principaux protagonistes qui réussira à éviter les stéréotypes pour en même temps introduire cette légende liée à ce film maudit "The hills run red" dont le personnage central sera complètement obsédé au point de vouloir se lancer à sa recherche avec ses amis.

The hills run redEn effet, après un petit laïus écrit relatant l'histoire de ce "The hills run red", film ultra violent et réaliste datant de 1982 et dont aussi bien le réalisateur que les interprètes ont disparu, l'intrigue va mettre en scène Tyler, un jeune homme que nous découvrirons devant son ordinateur pour le laisser regarder une nouvelle fois la bande-annonce de ce film (seul vestige ayant traversé le temps) et rechercher des informations, créant aussi de fait une mythologie tout à fait crédible et plausible autour de ce métrage mettant en scène un assassin nommé "Babyface" passant son temps à décimer les malheureux s'étant aventurés dans les bois. Nous allons aussi faire la connaissance de Serina, la petite amie de Tyler lassée de le voir passer son temps devant son écran, puis de Lalo, un de ses amis également cinéphile mais trouvant l'obsession de Tyler ridicule. C'est dans ce contexte que Tyler va annoncer à ses amis son envie insistante de découvrir "The hills run red" et pour ce faire de se mettre en quête des bobines originales.

The hills run redCe qui pourrait paraître comme une idée farfelue sera facilité par un des seuls éléments "faciles" de l'intrigue, puisque Tyler aura réussi à retrouver la trace de la fille du réalisateur de "The hills run red" pour bien entendu aller à sa rencontre, laissant Serina et Lalo seuls. Ce sera dans une boîte à strip-tease (qui permettra au réalisateur d'avancer quelques plans sexys sur des demoiselles guère vêtues) qu'il va rencontrer Alexa, qui officiera sur place comme strip-teaseuse, pour réussir à s'isoler avec elle dans un box où elle se lancera dans un numéro de charme classique puisque rémunéré. Lorsque Tyler mentionnera le nom du film et avancera ses intentions, Alexa lui donnera rendez-vous dehors.

The hills run redLe duo se rendra chez la jeune femme où Tyler découvrira la toxicomanie sévère d'Alexa, tandis que celle-ci lui avouera être régulièrement visitée par des fans du film de son père (dans lequel elle a joué en étant encore une enfant) désirant soit un autographe, soit un objet "collector". La présentation du personnage d'Alexa sera sensuelle mais en même temps tragique en suivant la demoiselle se piquer au bras, ce qui poussera Tyler à lui imposer de force une cure de désintoxication chez elle et dont il sera responsable, dans le but évident de lui faire retrouver sa lucidité afin qu'elle puisse l'aider dans sa quête. Pendant ce temps-là, Serina et Lalo seront tombés dans les bras l'un de l'autre, tout en étant prêts à rejoindre Tyler lorsque leur quête pourra commencer, avec pour destination les lieux du tournage du film.

The hills run redEn plus d'insérer régulièrement des plans sauvages et sanglants de ce "Babyface" jouant dans "The hills run red", le métrage va laisser ses protagonistes filmer leur expédition en compagnie d'Alexa, pour un reportage destiné à internet, mais sans pour autant tomber véritablement dans cette mouvance actuelle initiée par le [REC] de Jaume Balaguero, pour ainsi donner encore plus de crédibilité et impliquer davantage le spectateur. Nous allons donc suivre les personnages d'abord pour un arrêt dans une station-service vue dans le film où ils vont rencontrer quelques "rednecks" plutôt amusants et qui trouveront des répercussions plus tard, puis dans cette forêt où Alexa va les guider jusqu'à la maison de son défunt père, tout en plaçant par bribes des éléments inquiétants et intrigants, comme cette brève apparition de "Babyface" ou encore ces ossements découverts et sans oublier ce plan d'une caméra semblant filmer l'avancée du petit groupe.

The hills run redL'histoire de "The hills run red" sera encore plus décortiquée par Alexa autour d'un feu de camp (élément traditionnel du "slasher" ici utilisé à bon escient) pour ainsi avancer le passé douloureux de "Babyface", laissant juste après un événement aussi inattendu qu'incisif venir lancer véritablement l'action, d'abord pour confronter les protagonistes à un danger bien calibré avant que ce "Babyface" fasse son apparition dans la réalité et prenne en chasse Alexa, même si une certaine affinité entre eux. L'intrigue développera alors quelques événements bien liés à la trame du "slasher", la traque se prolongeant jusqu'à la maison du père d'Alexa, ce qui nous vaudra quelques moments bien malsains (le fumoir, par exemple) mais ce sera pour rapidement rebondir et laisser un dernier acte de folie venir clore le métrage de manière terriblement impactante tout en nous livrant une réflexion sur le cinéma en général et les "snuffs" en particulier, tortures inédites et sanglantes à l'appui, pour au final boucler la boucle de façon terrible tout en laissant un dernier plan quelque peu facile annoncer une éventuelle suite des méfaits de ce "Babyface" qui restera un "boogeyman" parfait.

The hills run redConsensus équilibré entre une certaine originalité et des références ici discrètes et avancées de manière adéquates pour ne pas sombrer dans le cliché ou le clin d'œil appuyé trop facile, le métrage transpirera l'amour de son auteur pour le genre avec déjà ce "Babyface" au look incendiaire plus que probant et singulier qui multipliera les meurtres bien barbares et surtout très variés tout au long du métrage que se soit dans "The hills run red" ou dans la réalité, tandis que les péripéties et les retournements de situations (hélas parfois largement prévisibles) resteront empreints du genre mais pour présenter un ensemble largement cohérent et toujours crédible, certaines ficelles étant même dévoilées pour assurer la bonne marche de l'intrigue.

The hills run redLes protagonistes resteront réalistes, sans toutefois que le réalisateur arrive à les rendre véritablement attachants, Tyler, Serina et Lalo demeurant trop superficiels pour inspirer la sympathie, laissant seule Alexa s'attirer les faveurs du spectateur, bien aidée il est vrai par ses formes affriolantes largement contemplées lors de sa présentation, mais l'auteur s'attachera à décrire un personnage ambigu qui captera immanquablement l'attention. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation cohérente, le jeu de Tad Hilgenbrik pour Tyler ou de Alex Wyndham pour Lalo ne marqueront certainement pas les esprits, tandis que Sophie Monk interprétera une Alexa bien plus charismatique, laissant à William Sadler le rôle du réalisateur hystérique et frappé de "The hills run red" pour lequel il imprimera une folie rentrée convaincante.

The hills run redLa mise en scène du réalisateur Dave Parker, surtout connu pour son plutôt sympathique et référentiel Les morts haïssent les vivants, est adaptée et utilisera la caméra subjective de manière cohérente et sans en abuser, tandis que ce reportage filmé par les protagonistes ne viendra pas du tout empiéter sur l'action en y prenant part avec justesse. Les effets spéciaux seront probants pour verser dans un gore justifié, sans surenchère inutile ou gratuite pour au contraire venir cueillir le spectateur par des plans furieusement graphiques et saignants toujours réalistes et justifiés par l'intrigue, ce qui les rendra encore plus percutants.

Donc, ce The hills run red sera assurément une excellente surprise pour ce qui sera certainement appeler à devenir l'un des meilleurs "slashers" de ces dernières années, en attendant avec une certaine impatience la suite des aventures de "Babyface" mais aussi du réalisateur Dave Parker !

The hills run redLe DVD de zone 1 édité par Warner Home Video avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut notable, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale macabre et insistante, le métrage étant iciproposé dans sa version originale anglaise ou dans sa version portugaise, avec des sous-titres notamment en français.
Au niveau des bonus, on pourra uniquement suivre un sympathique making-of retraçant la réalisation du film dans sa globalité, de sa conception jusqu'à son tournage, en passant par la création des effets spéciaux, en laissant l'équipe du film intervenir sans utiliser le moindre ton promotionnel, pour un module largement intéressant.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent "slasher", le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1640 mots par nicore, 1979 vues • 1 r�action

19.10.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La proposition
Réalisatrice : Anne Fletcher
Durée du film : 1h48
Date de sortie du film : 23 septembre 2009
Avec : Sandra Bullock (Margaret Tate) ; Ryan Reynolds (Andrew Paxton), etc.

Par Nicofeel

Dernier film en date d'Anna Fletcher, La proposition ne laissait pas augurer d'un film très fameux au vu de sa simple bande annonce. Et pourtant, le film vaut plus que ce qu'il est supposé être à la base, une comédie romantique américaine classique comme on en peut en voir toute l'année sur les écrans de cinéma.
La proposition tire parti d'un scénario plutôt bien fait qui permet au film de se rapprocher des comédies américaines des années 50. En voyant le film et notamment cette femme, éditrice qui est crainte de tous et qui a un caractère très fort, on pense immédiatement aux films de George Cukor. Comme dans ceux-ci, la femme est celle qui porte la culotte. C'est elle qui est le sexe dominant pour le coup.

Sandra Bullock, qui ne fait pas toujours preuve d'une grande finesse dans ses choix de carrière et donc dans les films où elle évolue, est pour l'occasion parfaite dans le rôle de cette femme déterminée qui pense avant tout à sa carrière. Sandra Bullock incarne à merveille le personnage de Margaret Tate, qui a tellement fait le ménage autour d'elle, qu'elle n'a plus d'amis et de famille.
Sandra Bullock, qui fait preuve dans le film à la fois d'une grande classe et d'un autoritarisme mais aussi d'une grande sensibilité, prouve à l'occasion qu'elle a une palette de jeu d'actrice plus variée qu'on aurait pu le penser. L'actrice américaine rappelle même par instants une certaine Katharine Hepburn qui jouait des rôles très masculins chez Cukor.

Pour rendre la pareille à Sandra Bullock, on trouve le jeune Ryan Reynolds (âgé de 12 ans de moins que Sandra Bullock), qui est lui aussi une excellente surprise pour ce film. Il est tout à la fois le gendre idéal et l'acteur qui va faire rire le spectateur, étant à la merci de cette femme autoritaire jouée par Sandra Bullock.
Car si le film marche très bien au niveau des situations vécues, c'est en raison du duo d'acteurs principaux qui est d'abord sur le mode du « Je te hais » et qui passe ensuite sur le mode purement romantique.

Si la réalisatrice n'évite pas toujours les lieux communs ou les scènes un peu faciles, dans l'ensemble son film réserve des moments très drôles. Plusieurs scènes sont de ce point de vue remarquables : on pense ainsi à la scène où Sandra Bullock, en pyjama, vient sauver le chien de la maison familiale des griffes d'un oiseau.


Et puis on s'amuse beaucoup de la scène où les deux principaux protagonistes se retrouvent nez à nez, en étant l'un et l'autre nus. Remarquez aussi l'excellente scène avec le stripteaseur Ramone, sur la musique Relax de Frankie goes to Hollywood. Même le générique de fin, qu'il ne faut surtout pas louper, nous réserve un moment très drôle, avec entre autres le fameux Ramone.
De plus, si la réalisatrice Anne Fletcher est loin d'égaler au niveau de sa mise en scène un auteur comme George Cukor, elle arrive tout de même à (légèrement) aborder quelques problèmes qui sont typiques de notre époque. Pêle-mêle on peut citer : le mariage blanc ; une société qui est de plus en plus individualiste ; une société où la notion du travail est devenue primordiale au détriment d'autres valeurs, telles que la morale ou la famille.

Car rappelons qu'au départ le film La proposition est tout sauf moral. En effet, la proposition qui justifie le titre du film, arrange nos deux principaux protagonistes : le jeune Andrew Paxton (joué par Ryan Reynolds) est censé épouser sa patronne en échange d'une promotion professionnelle. De son côté en se mariant avec un résident américain, Margaret Tate (Sandra Bullock) évite d'être renvoyée au Canada par le Bureau de l'immigration. Cette proposition amorale n'a évidemment rien d'autre but que de nous montrer l'évolution des sentiments entre notre duo d'acteurs. La deuxième partie du film insiste d'ailleurs clairement sur le côté romantique du film.

Et puis le film d'Anne Fletcher prône clairement un retour à la source, en insistant sur l'importance de la famille. La cinéaste n'évite pas toujours certaines facilités (notamment les scènes où l'on voit la grand-mère) mais son film est très plaisant à regarder. Il est rempli de bons sentiments qui permettront à tout à chacun de sortir de ce film le sourire aux lèvres. Et rien que pour cela, le film mérite d'être vu.

Permalien 812 mots par nicofeel Email , 3707 vues • 1 r�action

16.10.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Rolls Rolls Baby

Pour l'un de ses rares films non tournés avec son mentor Jess Franco, Lina Romay se livrera au réalisateur suisse Erwin C. Dietrich, plus connu pour avoir justement produit un certain nombres de titres de Jess Franco, pour ce Rolls Royce baby qui sera une véritable ode à la beauté de l'actrice qui se dévoilera ici très largement au sein d'une intrigue prétexte à multiplier les séquences érotiques tout en avançant un sens de l'humour fertile.
Le script va suivre les aventures amoureuses d'une starlette nymphomane qui va finir par embaucher un chauffeur afin de pouvoir se faire promener dans la campagne suisse à la recherche d'autostoppeurs aptes à satisfaire ses envies.

Rolls Royce BabyAprès un générique collant cette Rolls Royce de très près, le métrage ne va pas traîner pour avancer son personnage principal, une demoiselle que nous découvrirons nue en pleine séance de rasage intime prolongée et qui va en voix-off exprimer son désir de ressembler à une adolescente vierge tout juste pubère à la peau douce et nette pour attirer les hommes et les femmes vers son intimité. S'en suivra dans la continuité une longue scène de masturbation pour cette héroïne décomplexée qui va pourtant finir par se présenter (toujours en voix-off) comme étant Lisa (et non Lina, quelle nuance…) Romay, surnommée "Rolls Royce Baby", un mannequin de charme également actrice de films érotiques se proposant de nous raconter son histoire… comment résister à une telle invitation ?

Rolls Royce BabyCette présentation du personnage central du film sera déjà très ouvertement sensuelle et explicite pour quelques gros plans dirigés sans fard sur l'intimidé de l'actrice, mais sans pour autant sombrer dans une quelconque vulgarité salace, une certaine grâce naturelle émanant de Lina Romay qui pourtant se livrera à la caméra sans fausse pudeur. Pour commencer à nous raconter son histoire, nous allons d'abord l'accompagner pour une séance de photos de charme destinées à promouvoir un film, ce qui laissera Lina Romay se livrer à toute une série de poses lascives plus affolantes les unes que les autres assise dans un fauteuil ressemblant étrangement au célèbre siège en osier d'une certaine Emmanuelle tout en nous expliquant l'effet excitant qu'elle ressent face à un objectif. Cette séquence dérivera lentement vers un surréalisme érotique lorsqu'elle évoquera au photographe le plaisir ressenti par le sable coulant sur elle, pour bien entendu imager la scène à l'intérieur même du studio et laisser son compagnon la rejoindre.

Rolls Royce BabyMais ce photographe ne sera pas le seul partenaire de Lisa puisque elle va ensuite nous dévoiler son fantasme ultime, Erik, un homme viril que nous découvrirons d'abord en pleine séance de kung-fu face à la caméra, successivement vêtu d'un pantalon ou nu lors d'une scène irrésistiblement drôle et excessive par son agencement et les mimiques de l'acteur qui en fera largement trop, avant de le retrouver en compagnie de Lisa chez elle où elle va à son tour lui montrer ce qu'elle sait faire lors d'une session de yoga évidemment nue qui vaudra également son pesant de cacahuètes et qui aura pour effet d'émoustiller Erik qui ne tardera pas à venir satisfaire Lisa. C'est alors que Lisa va lui proposer de l'embaucher comme chauffeur, mais pas avant de lui avoir raconté ses antécédents pour un flash-back lui aussi mémorable.

Rolls Royce BabyEn effet, alors que Lisa n'était pas encore "célèbre", elle faisait de l'autostop et fût prise par un routier mais, déjà sujette à une nymphomanie précoce, elle se déshabillera devant le conducteur pour bientôt découvrir qu'il y a un second homme dans la cabine, enchaînant du coup les actes sexuels avec chacun d'eux pour finalement se faire jeter nue au bord de la route lorsque les deux hommes en auront eu marre d'elle. Ce qui expliquera son désir de retourner la situation puisque désormais, ce sera elle qui prendra en stop de jeunes mâles pour leur faire l'amour avant de les jeter. Cette transition officiera comme une cassure au sein du métrage qui deviendra alors plus répétitif dans ses scènes érotiques guère variées pour voir plusieurs hommes être poussés par Erik le chauffeur dans les bras de Lisa, avec pour seules variantes un homme très jeune qu'elle emmènera dans un décor bucolique et la dernière "victime" qui se révélera être une jeune femme que les plaisirs saphiques ne sembleront pas gêner le moins du monde.

Rolls Royce BabyBien entendu, le métrage sera ouvertement tourné vers un aspect érotique omniprésent, Lina Romay traversant le film en petites tenues ou le plus souvent carrément dénudée pour être ainsi mise en valeur de manière édifiante par Erwin C. Dietrich qui magnifiera littéralement l'actrice en la présentant sous tous les angles possibles et imaginables pour régulièrement s'attarder sur son visage filmé en gros plan lors de l'extase mais aussi sur son physique avantageux qui sera également scruté intégralement lors de quelques séquences de masturbation jamais répétitives ou lors d'ébats à deux ou à trois qui flirteront sporadiquement avec le hardcore pour même parfois franchir quelque peu la limite au détour de quelques plans plus osés.

Rolls Royce BabyL'intrigue en elle-même restera bien simpliste et basique, laissant planer un léger doute sur la véracité de l'ensemble avec ces noms de protagonistes déguisant à peine ceux des acteurs, pour hélas devenir vaguement redondante dans sa seconde partie qui offrira moins de charme dès lors que les balades en Rolls Royce vont commencer, même si esthétiquement l'ensemble restera agencé de manière plaisante, avec ces décors naturels bien imagés (mais où jamais on ne pourra penser trouver le moindre autostoppeur, à la vue de ces chemins de terre, mais cela ne sera qu'un détail…), mais ce sera pour ne pas retrouver le charme et l'humour de l'entame du film, excellent en la matière et pour même laisser une scène plus crue et salace clore les débats.

Rolls Royce BabyEn plus de ses quelques petits délires visuels bien décalés (le kung-fu, le sable, par exemples), le métrage pourra également compter sur ses décors et cette Rolls Royce pour se donner une certaine ampleur, la voiture étant toujours filmée de très près tandis que son chauffeur aura un look "vintage" délicieux, tout comme Lisa, vêtue uniquement de son chapeau, de lingerie légère et fumant avec ce long porte-cigarettes rétro dans un élan incroyablement sensuel. On pourra également compter sur la mise en scène d'Erwin C. Dietrich pour animer de façon dynamique le métrage, même lors des longues séquences sensuelles qui ne paraîtront jamais fastidieuses grâce à un découpage vif et par ces élans graphiques plus que volontaires pour exalter la beauté fraîche de Lina Romay.

Rolls Royce BabyD'ailleurs, l'interprétation de l'actrice sera largement à la hauteur des ambitions du métrage puisque Lina Romay se livrera littéralement à la caméra pour toujours demeurer crédible et éviter tout surjouage nuisible, ce qui aurait été préjudiciable au réalisme de l'ensemble. Les autres interprètes resteront plus mitigés, entre les grimaces d'Erik Falk, qui tourna beaucoup pour le réalisateur mais aussi pour Jess Franco, jouant par exemple un Nestor terrible dans le déviant Barbed wire dolls, et l'air absent des "victimes" de Lisa, sans compter que le réalisateur n'aura pas forcément engagés des modèles de beauté masculine pour jouer ces rôles, comme cet homme chétif et chevelu, involontairement drôle au demeurant.

Donc, ce Rolls Royce baby arrivera sans aucun mal à mettre en valeur une Lina Romay définitivement épanouie tout en maniant des situations humoristiques et teintée de surréalisme irrésistibles !

Rolls Royce BabyLe DVD de zone 2 suisse édité par ABCDVD dans sa collection des "Erotic classics" avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut notable, tandis que la bande-son sera obsédante et lancinante, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande, anglaise et surtout française.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la sympathique bande-annonce du film, uniquement accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film sensuel magnifiant Lina Romay, le DVD de zone 2 suisse est disponible ici ou !

Permalien 1454 mots par nicore, 3121 vues • 3 retours

15.10.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Playgirls and the vampire

Tout en restant ancré dans la vague de cinéma gothique italien des années soixante, ce Playgirls and the vampire aura pour particularité d’apporter une petite touche sensuelle (à défaut d’être réellement érotique) à son intrigue très classique qui malaxera le thème du vampirisme en y apportant en plus une touche d’humour pas forcément bienvenue.
Le script va laisser cinq demoiselles accompagnées de leur imprésario trouver refuge en pleine tempête dans un château isolé, demeure du Comte Kernassy qui remarquera la ressemblance frappante entre l’une des jeunes femmes et une de ses ancêtres ayant vécu au XVIIème siècle.

Playgirls and the vampireDans sa première séquence précédant le générique, le métrage va laisser la caméra explorer une crypte lugubre pour finalement s’arrêter devant un tombeau sinistre qui ne tardera pas à voir son couvercle bouger doucement et une main mystérieuse commencer à apparaître pour s’en extirper, pour ce qui restera comme une entame classique mais toujours impressionnante par son aspect macabre afin de tout de suite placer l’intrigue face à sont hème principal, le vampirisme, mais sans pour autant nous laisser découvrir à qui cette main appartiendra afin de conserver intact le suspense inhérent au film.

Playgirls and the vampireSans transition, nous allons ensuite faire la connaissance des occupants de ce van circulant sous une tempête sévère, le chauffeur, cinq demoiselles girondes et leur manager, Lucas, un homme haut en couleurs qui racontera à ses "girls" une scène de leur futur spectacle au cours de laquelle un gorille devra attaquer les demoiselles, nous indiquant ainsi tout de suite le degré de ringardise de cet homme beau parleur. Mais bientôt, un inconnu stationné au bord de la route va leur indiquer leur impossibilité à continuer leur chemin, la chaussée étant impraticable à cause de la tempête, ce qui obligera Lucas à se renseigner sur l'existence d'un éventuel refuge aux alentours, l'homme leur parlant alors du château des Kernassy, tout en leur conseillant de ne pas y aller. Peine perdue, Lucas ne voulant pas retourner à leur hôtel quitté le jour même (pour ainsi ne pas avoir à payer une nouvelle note !) va ordonner au chauffeur de prendre la route du château.

Playgirls and the vampireCette présentation des personnages principaux sera rapide, concise et ne perdra pas de temps pour les emmener devant la grille de ce château, tout en avançant déjà un petit coté sexy certes très discret mais bien présent en laissant par exemple la caméra s'attarder sur les jambes de l'une des jeunes femmes portant des jarretelles. L'intérêt du réalisateur ira rapidement vers Vera, une des demoiselles qui aura un comportement bien étrange, pour commencer par trouver le moyen d'ouvrir la grille que Lucas croyait fermée, pour ensuite, une fois que le groupe aura pénétré dans le château, se servir directement dans une boîte contenant des cigarettes alors que ces lieux lui étaient parfaitement inconnus, comme le lui fera remarquer Lucas, l'auteur s'assurant ainsi facilement que le spectateur à lui aussi bien appréhendé ces détails troublants et installant de fait un aura de mystère sur le métrage qui sera encore largement renforcé par le peu d'amabilité dont feront preuve les serviteurs du Comte, peu enclins à accepter le présence de ces intrus à l'intérieur du château. Le Comte Kernassy ne sera d'ailleurs guère plus accueillant, s'apprêtant même à renvoyer les voyageurs jusqu'à ce qu'il voie Vera et du coup change brusquement d'avis.

Playgirls and the vampireLa mise en place de l'intrigue restera prenante pour instaurer immédiatement une atmosphère mystérieuse qui laissera plusieurs orientations possibles pour les événements à venir, avec bien entendu cette Vera dont on pourra être amené à penser qu'elle est comme par hasard la réincarnation de quelqu'un ayant vécu au château, tandis que le Comte malgré son apparence normale, pourrait parfaitement être le vampire du titre. Mais cette dernière possibilité sera rapidement mise côté lorsque Vera, après avoir entendu des bruits nocturnes, ira se balader pour tomber sur le Comte qui lui parlera normalement et la mettra en garde contre un danger sans préciser lequel, lui ordonnant juste de rester dans sa chambre la nuit. Ce que ne fera pas Katia, un autre des jeunes filles impressionnée par le château et qui ira emprunter la veste de Vera pour aller explorer la bâtisse. Mal lui en prendra puisqu'elle fera une mauvaise rencontre la faisant pousser des cris de terreur et sera découverte au petit matin au pied du château, morte. Cette visite nocturne permettra au réalisateur de tenter d'installer un climat tendu avec une réussite hélas que partielle, les fausses alertes employées demeurant trop faciles.

Playgirls and the vampireEnsuite l'intrigue va apprendre à Lucas et à ses filles qu'ils sont bloqués au château, le seul pont leur permettant de quitter le château s'étant effondré à cause de la tempête, et qu'ils ne peuvent même pas prévenir les autorités du décès de Katia, le téléphone étant coupé, ce qui les obligera à enterrer Katia sur place, lors d'une séquence magnifiquement mise en scène par le réalisateur. Dès lors, le métrage va commencer à avancer des éléments sous-entendant la présence d'un monstre vampirique dans les environs pour mieux se diriger vers un acte révélateur qui comportera une surprise plutôt bien trouvée et originale en laissant évidemment Vera jouer les premiers rôles.

Playgirls and the vampireL'attirail classique du thème vampirique sera en partie représenté ici avec le corps de Katia disparaissant de sa sépulture pour ensuite venir hanter les nuits de Lucas toutes canines proéminentes dehors, ou ces pieux enfoncés dans le cœur qui se révéleront être mortels, tout comme la lumière du jour, mais le réalisateur se jouera également du genre, avec notamment une séquence devant un miroir, pour par ailleurs ne jamais donner d'écho à la splendide scène d'ouverture du film. Mais hélas, le climat parfois tendu et chargé de mystère sera largement "pourri" par cet humour déplacé qui viendra trop régulièrement gâcher certaines séquences et s'étaler pour des parenthèses inutiles, ce qui, heureusement, ne viendra pas complètement entacher l'ambiance gothique régnant sur ce château typique et ses nuits d'orage.

Playgirls and the vampirePar contre, le métrage se montrera audacieux pour l'époque, en laissant les demoiselles évoluer en petites tenues ou portant des nuisettes plus que suggestives, laissant même Katia revenir nue d'entre les morts le temps d'une scène dévoilant sa poitrine, tandis que le réalisateur trouvera le moyen de placer un petit strip-tease langoureux au sein d'une séquence de répétition de la petite troupe de Lucas, mais l'intervention de la servante du Comte y mettra fin au moment où cela commençait à devenir réellement intéressant. Bien entendu, ce soupçon d'érotisme pourra paraître largement désuet et inoffensif de nos jours, mais il faudra quand même souligner l'audace du réalisateur en replaçant le métrage dans son contexte historique.

Playgirls and the vampireLes personnages resteront survolés pour uniquement de focaliser sur ce mystérieux comte Kernassy et ses secrets de famille, ainsi que sur cette Jeune et adorable Vera qui se retrouvera mêlée aux événements sans le vouloir et dont on pourra regretter la sous-exploitation de certains aspects avancés lors de la mise en place de l'intrigue, laissant les autres protagonistes venir uniquement meubler l'ensemble, pour ces touches d'humour faciles avec ce Lucas gouailleur et cet érotisme léger avec les autres demoiselles. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation cohérente et sans surjouage, dominée par la ravissante Lila Rocco, tandis que Walter Brandi jouera le Comte Kernassy avec implication et prestance. La mise en scène du réalisateur Piero Regnoli est parsemée de plans remarquables tout en donnant de l'attrait aux décors gothiques du film. Les quelques effets spéciaux posséderont un charme rétro indéniable, comme cette décomposition d'un vampire réalisée en "stop-motion".

Donc, ce Playgirls and the vampire ne pourra certes pas espérer connaître le degré de réussite des grands classiques de cette période du cinéma d'épouvante italien, mais restera une petite curiosité audacieuse à découvrir !

Playgirls and the vampireLe DVD de zone 2 anglais édité par Redemption avancera une image comportant quelques petits défauts d'origine guère gênants, tandis que la bande-son sera mitigée, avec une partition musicale très discrète mais avec surtout la présence de craquements et autres bruits de fond réguliers, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titres, contrairement à ce qui est avancé par la jaquette qui annonce le film dans sa version italienne sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une courte galerie de photos du film, quelques affiches, sa bandes-annonces anglaise, un petit texte en anglais du producteur Richard Gordon, quelques filmographies, ainsi qu'un court-métrage étrange et original qui méritera d'être suivi.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette agréable curiosité gothique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1591 mots par nicore, 1437 vues • 1 r�action

14.10.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Funny people
Réalisateur : Judd Apatow
Durée du film : 2h20
Date de sortie du film : 7 octobre 2009

Avec : Adam Sandler (George Simmons), Seth Rogen (Ira Wright), Leslie Mann (Laura), Eric Bana (Clarke), Jonah Hill (Léo), Jason Schwartzman (Mark), Aubrey Plaza (Daisy), etc.

Funny people

Par Nicofeel

Auteur de 40 ans, toujours puceau (2005) et de En cloque, mode d'emploi (2007), le cinéaste Judd Apatow nous revient avec une nouvelle comédie intitulée Funny people.
En surface, Judd Apatow donne à voir au spectateur ce à quoi il s'attend : une comédie lourdingue avec des blagues autour du cul qui fusent de partout ! Si on reste là, effectivement le film remplit largement sa mission à ce niveau là.
Pourtant, si on gratte un peu pour voir le message de Judd Apatow, on comprend alors nettement pourquoi son film est nettement plus subtil que prévu. Car le cinéaste américain n'a de cesse de brocarder notre société avec des stars qui se prennent pour les rois du monde avec leurs caprices. Mais ce n'est pas tout. Judd Apatow fait aussi le constat d'une société où l'esprit de compétition est omniprésent. Que ce soit au niveau du travail ou au niveau de la drague. Et comme dans toute compétition, il y a des vainqueurs et forcément des perdants.

Et c'est là où Judd Apatow est le plus fort. Il montre clairement que l'un des principaux protagonistes du film, Ira Wright (joué par un excellent Seth Rogen), n'a de cesse de tenter de faire carrière en tant que comique en utilisant toujours des blagues à base de cul. On aura rarement vu dans un film autant de citations du mot couilles. Et mine de rien, ces citations sont loin d'être vides de sens. Elles prouvent tout simplement que le personnage qui les emploie est un être frustré sur le plan sexuel, car il n'arrive pas à avoir des rapports avec le sexe opposé. L'utilisation de blagues portées sur le sexe devient alors une catharsis de la frustration. Elle est devenue un moyen d'expression comme un autre.
Judd Apatow ne se contente pas d'évoquer cette solitude sur le plan sexuel. De manière plus générale, il dresse le portrait d'un homme, George Simmons (interprété par un Adam Sandler plus subtil qu'il n'y paraît et que l'on avait plus vu aussi bon depuis le très beau Punch drunk love de Paul Thomas Anderson), qui est certes riche et apprécié par de nombreuses personnes par son statut de star mais qui est finalement bien isolé sur le plan personnel.

Semblant partir en vrille totale, le film de Judd Apatow est au contraire d'une grande rigueur sur le plan thématique. Le réalisateur américain fait une comédie douce-amère où tous les travers de notre société sont évoqués. On a notamment l'utilisation à outrance d'Internet comme moyen de communication qui est clairement critiquée. Ce n'est pas un hasard si l'un des personnages du film n'hésite pas à dire « Fuck my space » ou encore si le principal personnage du film, George Simmons, déclare que plus on a des amis sur Internet, moins on en a dans la vraie vie.
Judd Apatow évoque aussi la solitude du comique lorsqu'il se retrouve devant une scène de spectateurs venus assister à son spectacle. A chaque représentation, c'est un recommencement. Rien ne garantit un succès total. Le manque d'inspiration du fameux George Simmons le prouve très clairement.
Le film de Judd Apatow n'est heureusement pas pour autant une succession de thématiques négatives sur notre société.
Le réalisateur rappelle que personne ne peut rester et que chacun a besoin de fréquenter des gens, qu'il s'agisse de la famille, d'une petite amie ou encore d'amis.

Judd Apatow paraîtrait presque classique dans sa vision de la vie en mettant en avant la cellule familiale (même si celle-ci est loin d'être une sinécure) par rapport à la solitude de son personnage principal.
Par ailleurs, le réalisateur évoque une chose qui lui semble essentielle : l'amitié. Il porte cet élément comme une vertu essentielle. Ce n'est pas un hasard si la relation entre le personnage de George Simmons et d'Ira Wright couvre quasiment tout le film. Et puis il y a aussi les copains d'Ira qui sont là pour lui remonter le moral ou le remettre sur le droit chemin. Le film est traversé de plusieurs scènes très fortes sur le plan émotionnel. Il y a par exemple la fête du Thanksgiving qui donne lieu à des moments très sincères entre plusieurs protagonistes du film. Et puis il y a tout simplement la dernière scène du film avec George Simmons et Ira Wright qui boivent un verre ensemble. La caméra prend du recul (on assiste à un travelling arrière) et cela donne un côté apaisé à cette relation. Il y a manifestement beaucoup d'optimisme à la fin du film.

Avant de clore cette critique, terminons par quelques mots sur la distribution qui est vraiment de très bon niveau, que ce soit les comiques de service, Adam Sandler, Seth Rogen, Jason Schwartzman, Jonah Hill mais aussi des acteurs moins attendus sur ce plan comme Eric Bana, Leslie Mann et Aubrey Plaza.

Au final, plus proche du film d'auteur que de la comédie potache, Judd Apatow ne déçoit pas du tout avec ce film qui oscille entre comédie et drame, entre solitude et vie familiale, entre esprit de compétition et amitié profonde. En somme, beaucoup de bonnes choses sont présentes dans ce film qui ne va cesser de se bonifier avec le temps.

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13.10.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Perversion story

Première incursion de Lucio Fulci, qui jusque-là s’était cantonné dans la comédie (hormis son excellent western Le temps du massacre) dans le thriller, ce Perversion story ne pourra pas renier l’influence du Sueurs froides d’Alfred Hitchcock au sein d’une intrigue machiavélique en diable qui permettra au réalisateur d’affirmer aussi bien son talent de metteur en scène que sa capacité à captiver son spectateur sur la durée, tout en avançant un érotisme bien présent.
Le script va suivre les déboires d’un homme partagé entre sa maîtresse et son épouse souffrant d’asthme lorsque celle-ci va mourir dans des conditions suspectes, surtout que peu de temps après il va rencontrer une strip-teaseuse, sosie presque parfait de la défunte.

Perversion storyLe métrage va tout de suite mettre en scène son personnage principal, le Dr. George Dumurrier, propriétaire d’une clinique privée, en pleine conversation avec son frère Henry travaillant pour lui et ne semblant guère apprécier la publicité hasardeuse faite dans la presse par George, pour ensuite s’immiscer dans sa vie privée houleuse au travers des rapports tendus et guère amicaux qu’il entretient avec son épouse Susan, souffrant de crises d’asthme sévères et nécessitant une présence permanente, obligeant George à embaucher une infirmière particulière. Cette présentation du personnage principal sera quand même teintée de cynisme de la part de Lucio Fulci qui, juste après avoir fait dire à son personnage, expliquant à cette nouvelle infirmière le traitement de Susan, qu’il aimait sa femme, nous allons retrouver George dans les bras d’une autre femme, Jane, avec qui il entretient une relation adultère.

Perversion storyMais cette Jane annoncera à George qu’elle s’apprête à quitter la ville, rompant de fait avec lui pour, juste après avoir fait une dernière fois l’amour (lors d’une première scène sensuelle magnifiquement agencée, avec notamment ce plan pris de sous le matelas et cet éclairage particulier resplendissant), le laisser la déposer à la gare. Ne voulant pas perdre sa bien-aimée George va sur un coup de tête se rendre en voiture à la destination de Jane et l’attendre sur le quai de la gare, ce qui bien sûr fera de l’effet à Jane puisqu’elle restera avec lui, mais hélas ces retrouvailles seront ternies par un appel de Henry annonçant à George la mort de sa femme. Après une pause mortuaire s’attardant sur le cadavre de Susan dans un élan funèbre évident et précurseur sans doute de l’attrait du réalisateur pour le macabre, la vie semblera reprendre ses droits pour George et Jane, sous les meilleures augures vu que George a hérité d’une assurance-vie confortable de la part de Susan, chose qu’il ne comprendra pas vraiment vu que sa femme le haïssait. Mais les deux tourtereaux seront observés et épiés par un individu anonyme les suivant partout jusqu’à ce que George reçoive en plein dîner dans un restaurant un curieux appel téléphonique le faisant quitter Jane pour se rendre dans une boîte à strip-tease.

Perversion storyL’univers de cet établissement sera bien croustillant en symbolisant parfaitement la libération des mœurs avec ces filles nues dansant lascivement au milieu de gros ballons colorés lancés par les spectateurs et c’est dans cet endroit que George, bientôt rejoint par Jane qui l’avait suivi et commençait à lui poser des questions sur son attirance pour ce genre de spectacle, va découvrir Monica, une strip-teaseuse qui fera un numéro de charme étourdissant mais surtout stupéfiera George et Jane par sa ressemblance avec la défunte, à quelques petits détails près (la couleur des cheveux et des yeux). La similitude physique des deux femmes scotchera littéralement George qui invitera la demoiselle à sa table dans une atmosphère largement étrange et presque surréaliste, pour après chercher à revoir cette personne avec qui il couchera, tandis que la compagnie d‘assurance chargée de payer l’assurance-vie aura des doutes sur l’affaire au point de mettre la police au courant de certaines choses, déclenchant une enquête.

Perversion storyL’intrigue se révélera être tortueuse, jouant sur les faux-semblants et malmenant son personnage principal qui doutera constamment de la réalité et de l’identité de Monica, surtout que plusieurs coïncidences troublantes viendront encore brouiller les pistes et pervertir la compréhension des choses, laissant le spectateur désarmé devant les situations et ne parvenant jamais à anticiper sur l’évolution des événements ou la direction prise par l’ensemble. Le spectateur se retrouvera ainsi coincé entre une possible machination improbable puisque personne ne semblera en vouloir à George ou pouvoir tirer profit de la situation et l’éventualité de la culpabilité de George, qui pourrait avoir payé l’infirmière pour tuer son épouse, mais aucun élément décisif ne viendra donner un avantage à l’un ou l’autre des hypothèses jusqu’à ce que le réalisateur décide de plein gré de nous donner toutes les clefs de l’affaire lors d’un dernier acte machiavélique qui avancera une explication terriblement tortueuse, diabolique et quelque part terrible pour les protagonistes concernés. Hélas, le seul petit bémol pourra concerner l’issue finale opportuniste, pas forcément très crédible mais présentée de manière originale et préméditée en amont pour éviter le naufrage.

Perversion storyLucio Fulci arrivera sans mal à impliquer son spectateur dans cette intrigue prenante au renouvelant constamment ses situations pour toujours imposer le doute au travers de détails en apparence anodins mais qui trouveront toute leur importance en fin de compte et tout en faisant évoluer des protagonistes étranges, troubles comme cette Jane aux relents lesbiens et cette Monica sujette à toutes les interrogations, tandis que George officiera en anti-héros assez méprisable dans sa relation adultère et ses mots durs envers son épouse malade pour ensuite devenir le jouet d’un ensemble qu’il ne comprendra jamais, ses tentatives pour s’en sortir échouant même et ce sera uniquement le hasard qui fera "bien" les choses.

Perversion storyL'érotisme sera largement présent, permettant au réalisateur d'avancer régulièrement ses actrices en petite tenue ou même entièrement dénudées, aussi bien par des choix scénaristiques volontaires (comme la séquence dans la boîte à strip-tease) ou en impliquant des protagonistes aux métiers avantageux (Jane étant photographe de charme), laissant bien évidemment Monica par son métier et ses prérogatives dans l'intrigue évoluer dans son plus simple appareil. Sans jamais verser dans la violence franche et en se permettant même de se gausser du "giallo" naissant lors d'une scène irrésistible (les gants blancs) , Lucio Fulci parsèmera le film de séquences macabres et malsaines, entre ce cadavre putride à la morgue complaisamment étalé devant la caméra, cette scène mortuaire prolongée et tous ces détails morbides impliquant la chambre à gaz du pénitencier.

Perversion storyL'interprétation sera ici convaincante, même si Jean Sorel ne brillera pas par son charisme dans le rôle de George, pour laisser la troublante à défaut d'être vraiment belle Marisa Mell imposer son œuvre de séduction réussie. La mise en scène de Lucio Fulci est admirable aussi bien par ses cadrages originaux et parfois expérimentaux que pour son utilisation des décors, des miroirs ou encore des gros plans, avec en plus une utilisation adaptée de cet écran divisé en plusieurs parties pour avancer différents plans. Les rares effets spéciaux sont probants, notamment pour ce cadavre en bien mauvais état qui resservira plusieurs fois.

Donc, ce Perversion story fera preuve d'une grande maîtrise dans son intrigue tortueuse qui parviendra à fasciner son spectateur qui pourra en plus admirer le travail méticuleux effectué par le regretté Lucio Fulci !

Perversion storyLe DVD de zone 0 édité par Severin Films avancera une image nette et sans réel défaut notable, tandis que la bande-son sera efficace, grâce à une partition musicale jazzy performante, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne et anglaise, avec des sous-titres en anglais optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce d'époque du film, mais un second disque audio "offert" permettra d'écouter la partition musicale du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre prenante et remarquable du maître italien, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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12.10.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The fifth cord

Giallo de la première heure, ce The fifth cord peinera à convaincre réellement à cause d’une intrigue bien trop simpliste dans sa volonté de brouiller les pistes et de surprendre son spectateur, alors que l’identité du tueur sera pourtant aisément anticipable très vite dans le métrage, pour en plus s’embrouiller avec une série de protagonistes aux liens inutilement complexes et ténébreux, mais pour autant la beauté visuelle de l’ensemble et une interprétation exemplaire permettront à l’ensemble de se suivre sans peine.
Le script va suivre l’enquête d’un journaliste plus ou moins alcoolique sur le déclin face à une série de meurtres survenant dans son entourage proche, au point de faire de lui un coupable potentiel.

The fifth cordAprès un monologue lancinant en voix-off de l’assassin en puissance qui s’enregistrera sur bande magnétique pour se déclarer prêt à agir, plaçant ainsi de suite le spectateur dans l’attente des meurtres à venir, le métrage va lors de son générique avancer une bonne partie de ses personnages, réunis pour célébrer le Nouvel An, en s’attardant sur Andrea Bild, un homme apparemment porté sur la bouteille qui observera surtout ce qui se passe autour de lui, avant à la fin de la soirée d’aller attendre Hélène, son ancienne femme dans sa voiture pour lors d’un court dialogue voir confirmer sa situation d’alcoolique notoire et surtout se faire rejeter par celle-ci, imposant de fait d’entrée un personnage principal déchu.

The fifth cordEnsuite, l’intrigue va suivre l’instituteur John Lubbock rentrant à pied chez lui à l’issue de cette soirée, pour passer sans les voir devant un couple en pleine embrassade torride avant de s’enfoncer dans un tunnel pour se rendre compte qu’il est suivi (l’inconnu étant trahi par ses bruits de pas), instaurant pour le coup un court suspense qui s’achèvera lorsque Lubbock, pris par surprise, recevra plusieurs coups de bâtons et seuls ses cris ayant attiré le couple vu auparavant feront fuir l’agresseur. Cette première attaque atypique pour un giallo servira de point de départ à l’enquête d’Andrea, que nous retrouverons d’abord chez lui en compagnie d’une demoiselle, Lu, avant qu’un coup de téléphone ne le convoque à la rédaction de son journal où il va se faire confier cette affaire d’agression, l’obligeant à se rendre à l’hôpital où comme par hasard officiera comme médecin le Dr Bini, un des participants de la soirée de Nouvel an, qui sera appelé à prendre part à l’intrigue très vite puisque son épouse handicapée fournira la première véritable victime au métrage.

The fifth cordEn effet, après quelques situations sans intérêt fondées sur les relations des différents protagonistes déjà rencontrés, nous allons pénétrer dans l’intimité de ce docteur, pour découvrir le caractère acariâtre mais sensible de son épouse, clouée au lit à cause de sa paralysie des jambes, qui se retrouvera bientôt seule puisque son mari sera appelé sur une urgence, rendant rapidement l’intérieur de la maison, remarquablement filmée, dangereux tout en mettant parfaitement en avant l’isolement et la vulnérabilité de la future victime qui ne tardera pas à se rendre compte qu’elle n’est pas si seule que cela et tentera de fuir en rampant sur le sol pour échapper à un agresseur invisible mais déplaçant des objets vitaux (fauteuil roulant, téléphone) avant de finalement s’abattre sur sa proie de manière sauvage pour l’étrangler et la jeter presque négligemment dans les escaliers.

The fifth cordCette séquence sera certainement la plus forte du film, avec quelques autres scènes de crime toutes probantes, bardées d’un suspense percutant et d’une mise en scène impeccable, comme cet homme qui finira par mourir d’une crise cardiaque, facilitant de fait le "travail" du meurtrier ou encore ce final au cours duquel ce sera un enfant qui se retrouvera en mauvaise posture. Mais hélas, en dehors de ces passages probants, le métrage ne développera que des situations stériles et guère enthousiasmantes pour suivre l'enquête d'Andrea, perdu entre ses doutes, ses talents de dragueur et des sous-intrigues banales et mal exploitées qui heureusement parviendront parfois à sentir le souffre en lorgnant par exemple du côté de la pornographie amateur. Cela aura pour effet de brouiller l'intrigue principale tout en détournant l'attention du spectateur sur des éléments extérieurs, mais de toutes façons, avec un minimum de réflexion et de bon sens, l'identité du tueur sera déjà évidente, confirmée plus tard lors d'un final énervé tranchant largement avec la lenteur ambiante, pour nous bassiner avec un motif sans aucune ampleur et franchement presque ridicule pour tenter de justifier les actes de l'assassin.

The fifth cordMais ce qui fera en grande partie la force partielle du film, ce sera son interprétation sans faille avec bien entendu la prestation de Franco Nero qui interprétera un Andrea avec une justesse rare, sans aucun surjouage néfaste, pour donner une réalité avérée à son personnage qui incarnera un anti-héros parfois violent (même envers les femmes…) pas franchement attachant mais dont nous suivrons les pérégrinations avec un attachement certain. Autour de lui vont graviter un certain nombre de personnages féminins qui apporteront sporadiquement une petite touche sensuelle et érotique non négligeable, les ravissantes Pamela Tiffin et Agostina Belli n'hésitant pas à se déshabiller devant la caméra. Mais les seconds rôles ne seront pas oubliés et nous retrouverons par exemple avec plaisir Edmund Purdom ou encore Andrea Scotti.

The fifth cordL'autre aspect du film qui sera foncièrement maîtrisé sera la photographie et l'esthétique de l'ensemble, loin d'un quelconque baroque repompé sur l'univers de Dario Argento, le métrage va laisser des couleurs saisissantes s'imposer sur les structures géométriques angulaires, donnant ainsi un air irréel, gigantesque et volontairement surfait aux décors et à la nuit italienne magnifiquement filmée tandis que le réalisateur Luigi Bazzoni s'offrira une mise en scène saisissant lors des temps forts du film , avec notamment une caméra subjective employée à merveille pour renforcer le suspense et une dynamique puissante pour gérer ses autres effets de clairs/obscurs, donnant ainsi une beauté rare à chaque plan.

The fifth cordCette beauté formelle compensera donc la vacuité certaine d'une intrigue inutilement alambiquée avançant un tueur ayant comme seule caractéristique propre (et sous-exploitée) de laisser auprès de chacune de ses victimes un gant noir dont il coupera un doigt de plus à chaque forfait et les scènes de crime vaudront surtout pour leur mise en place installant un suspense conséquent, puisque le métrage se montrera particulièrement avare en effets sanglants, pour même uniquement nous montrer le résultat de l'un des meurtres sans même nous gratifier de son exécution qui aurait certainement été croustillantes à la vue de ses conséquences, et enfin la violence sera très sporadique, surtout centrée autour du personnage d'Andrea, imprévisible et parfois bien sauvage (sans que les situations ne le justifie toujours vraiment, d'ailleurs).

Donc, ce The fifth cord vaudra surtout le coup d'œil pour son esthétisme vraiment remarquable et son interprétation convaincante, car son intrigue aura une tendance trop appuyée à se disperser inutilement, délaissant ainsi un noyau central bien anecdotique !

The fifth cordLe DVD de zone 0 édité par Blue Underground avancera une image nette et parfaitement restaurée pour ne laisser place à aucun défaut, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale d'Ennio Morricone prenante mais moins définitive que certaines autres créations du compositeur, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise, sans aucun sous-titres, comme souvent chez Blue Underground.
Au niveau des bonus, outres l'excellente et originale bande-annonce, on pourra suivre une interview croisée de Franco Nero et du responsable de la photographie, Vittorio Storaro, qui reviendront sur le film et leur participation à celui-ci au travers d'anecdotes intéressantes, tout en portant un regard nostalgique sur cette période de leur activité.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "giallo" formellement maîtrisé, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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09.10.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Contraband

Réalisé par un Lucio Fulci tout juste sorti de L'enfer des zombies, ce Contraband, connu chez nous sous le titre de La guerre des gangs restera comme l'un des polars italiens les plus violents et sanglants de l'époque, porté par une bonne dose de sadisme, ce qui compensera largement une intrigue quelque peu commune malgré des choix scénaristiques pour le moins étranges en présentant les contrebandiers sous un jour presque sympathique, comparés aux importateurs de drogue étrangers.
Le script va suivre la vengeance d'un contrebandier (s'occupant d'un trafic de cigarettes) suite au meurtre de son frère et de plusieurs pontes de la pègre locale, tous assassinés par "Le Marseillais", un truand désireux d'étendre son pouvoir sur Naples au travers du trafic de drogues dures.

ContrabandLe métrage va tout de suite lancer son action pour nous présenter son personnage principal, Luca Di Angelo, et son frère Micky en plein trafic maritime puisqu'avec leurs hors-bords ils vont aller chercher des cartons de cigarettes de contrebande sur un bateau les attendant au large, mais cette fois-ci, la police maritime sera de la partie, obligeant Luca à s'enfuir, non sans avoir fait exploser le bateau pour faire disparaître les preuves. Cette entame du métrage sera remarquablement maîtrisée pour suivre le ballet de ces hors-bords surfant sur l'eau et zigzaguant pour des plans de toute beauté, et tout en nous permettant de commencer à se familiariser avec ce Luca assez tranquille malgré l'approche de la police et qui restera maître de la situation.

ContrabandEnsuite, l'intrigue va pousser la présentation de Luca, que nous allons retrouver chez lui en compagnie de sa femme, Adèle et de leur fils, pour y découvrir une famille presque normale et allant souvent rendre visite à Micky qui s'occupe de chevaux de course, avec pour seules différences la peur quotidienne d'Adèle face au "métier" de Luca avec ses craintes de le voir mourir ou être emprisonné, et la présence épisodique d'un autre mafioso sur le champ de course qui ne semblera pas plaire du tout à Luca. Le côté "truand" de Luca ressortira lorsqu'il ira rendre visite à Luigi "le Milanais", un autre contrebandier avec il s'entend bien et avec lequel il va s'entretenir pour savoir qui a bien pu renseigner la police lors du fiasco vu en introduction leur ayant coûté plusieurs millions de lires.

ContrabandLe décor ainsi planté, avec donc des personnages présentés sous un jour bien conciliant malgré leurs actions illégales (il ne faudra pas oublier que le film a été en partie financé par de vrais contrebandiers italiens…), l'intrigue va pouvoir réellement commencer lorsque Luca et son frère vont tomber dans une embuscade tendue par de faux policiers qui vont abattre sans sommations Micky avant de s'enfuir. Ce décès plongera Luca dans une tristesse sans nom, teintée d'un désir de vengeance avéré malgré les recommandations de son épouse de se tenir "trtanquille". Les funérailles de Micky donneront l'occasion à Lucio Fulci de nous gratifier d'une splendide séquence maritime, observée de loin par deux inspecteurs qui pourront ainsi nous énumérer le nom des pontes de la pègre locale, tout en reprenant des traditions purement italiennes.

ContrabandEnsuite, le métrage va d'abord laisser Luca s'orienter vers une fausse piste qui lui coûtera quelques bleus et autres traumatismes, avec au passage une scène de bagarre bien méchante qui se terminera par un plongeon dans une marre de souffre pour l'adversaire de Luca, ce qui l'autorisera par la suite à balancer le cadavre décomposé à travers la vitre de la chambre de celui qu'il pensera alors être le responsable de la mort de son frère. Cette partie de l'intrigue nous vaudra quelques plans sanglants, mais cela restera bien mesuré par rapport à ce qui va suivre, lorsque Luca va découvrir qu'un truand étranger, "Le Marseillais" s'acharne à décimer tous les truands locaux pour prendre le pouvoir de la pègre napolitaine et imposer un trafic de drogues dures.

ContrabandEn effet, le métrage va dans sa seconde partie basculer dans des rebondissements privilégiant une violence froide et sanglante, pour mettre en scène de nombreuses mises à mort saignantes au cours desquelles on ne comptera plus les impacts de balles tandis que les gorges seront éclatées par des coups de feu, quand ce ne sera pas directement dans une bouche que l'on tirera pour faire exploser la cervelle d'une victime, laissant même un sadisme investir les débats lorsque Luca va enfoncer un couteau dans l'abdomen d'un adversaire pour le faire parler, et plus certainement encore lors de cette séquence de viol terrible, dégradante sur l'épouse de Luca dont il en sera le témoin impuissant en entendant ce qui arrive à sa femme par téléphone. Le final restera quant à lui comme un épisode marquant avec cette avant-dernière séquence admirable, à la mise en scène parfaite et qui trouvera une ampleur inespérée.

ContrabandSi Lucio Fulci pourra mettre en scène cette sauvagerie sanglante, ce sera en majeure partie grâce au personnage appelé "Le Marseillais", qui fera preuve d'une cruauté sans limite dans sa volonté d'asservir la pègre locale ou carrément de faire le nettoyage par le vide, avec même une succession de crimes perpétrés contre les parrains locaux suivis les uns après les autres. Mais ce "Marseillais" laissera également éclater ses penchants vicieux et cruels lorsqu'il défigurera au chalumeau une demoiselle coupable de demander trop d'argent en échange d'une cargaison de drogue, dont un échantillon aura été soigneusement caché dans l'intimité de la jeune femme, exemple typique d'une certaine perversité typique dont fera preuve le métrage.

ContrabandOn pourra d'ailleurs remercier Lucio Fulci de ce jusqu'au-boutisme dans sa démarche car sinon le métrage aurait sans doute été plutôt fade, la faute à une intrigue de fond pas foncièrement passionnante, qui n'hésitera pas à avoir recours à quelques ellipses délicates dans son cheminement, mais on pourra aussi s'amuser de quelques scènes et détails souriants, comme cette descente de police dans un quartier où chaque habitant semblera être en possession de cigarettes de contrebande pour une séquence décalée par rapport à la noirceur ambiante avec ces quidams arrêtés dans des circonstances saugrenues, aux toilettes ou encore en plein repas comme cet homme qui emmènera avec lui sa plâtrée de nouilles, tandis que le réalisateur ne donnera pas forcément une image reluisante d'une ville de Naples gangrenée par le chômage et où les trafics sembleront faire vivre beaucoup d'habitants.

ContrabandLes personnages demeureront assez bien travaillés pour devenir non pas attachants mais au moins sympathiques et dont on aura tendance à frémir devant leur triste sort, la palme revenant à la douce Adèle qui aura passé son temps à mettre en garde Luca pour être au final elle-même violée dans des conditions plus que sordides, tandis que ce Luca, qui finira lui complètement dépassé par l'enchaînement des événements, fera un héros atypique en devenant régulièrement aussi sadique et violent que ses adversaires, dont "Le Marseillais" qui demeurera dans la grande tradition des truands sans pitié. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation convaincante, portée par un Fabio Testi à l'aise dans le rôle de Luca et tandis que nous retrouverons avec plaisir Marcel Bozzuffi pour interpréter "Le Marseillais", sans oublier les seconds rôles savoureux de Guido Alberti ou encore de la transsexuelle Ajita Wilson. La mise en scène de Lucio Fulci est épatante pour donner de l'ampleur à ses séquences, tout en suivant l'action de près pour donner un rythme régulier au métrage, avec seulement un petit relâchement avant l'entrée dans le vis du sujet. Les effets spéciaux sanglants sont ici probants, volontaires et graphiques pour de la sorte demeurer réalistes.

Donc, ce Contraband s'imposera donc comme une œuvre largement réussie mais hélas méconnue du grand Lucio Fulci, qu'il conviendrait de réhabiliter à sa juste valeur !

ContrabandLe DVD de zone 0 édité par Blue Underground avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut notable, tandis que la bande-son sera efficace avec une splendide partition musicale qui accompagnera idéalement les temps forts du film, celui-ci étant comme souvent chez l'éditeur, uniquement proposé dans sa version anglaise, sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on ne pourra hélas que suivre la bande-annonce anglaise du métrage et parcourir quelques filmographies.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce polar sanglant largement convaincant de Lucio Fulci, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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08.10.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Réalisateur : Christian Alvart
Durée du film : 1h45
Date de sortie du film : 30 septembre 2009
Avec : Denis Quaid, Ben Foster, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par l'allemand Christian Alvart dont ce n'est pourtant pas le premier film, Pandorum est une sacrée déception. Attendu comme une série B plutôt sympathique, le film n'est rien d'autre qu'un raté.
Et il faut bien reconnaître dès le départ que Christian Alvart ne s'est pas foulé. Le cinéaste fait vraiment dans le déjà-vu avec des références très poussées à Alien, Resident evil ou encore à Event horizon (film déjà pas terrible de Paul W. Anderson, qui est pour l'occasion producteur du film). Le début du film est un repompage évident au début d'Alien avec la scène du réveil. Le problème c'est que Christian Alvart n'a pas le talent de Ridley Scott. En outre, il fait vraiment dans la redite, et en moins bien. Le montage quelque peu épileptique, que l'on retrouvera malheureusement tout au long du film, fatigue plus le spectateur qu'autre chose. Mais bon cela n'est que le début donc on est encore à ce moment du film indulgent avec le réalisateur.

Le problème est que le film ne va jamais s'améliorer en qualité. Christian Alvart, qui a bien du mal à se démarquer de ses références, n'a au demeurant pas grand chose à dire. Le scénario du film, d'une évidence incroyable, est linéaire et même assez vide. C'est dommage car le cinéaste allemand ouvre plusieurs pistes qui auraient pu être intéressantes (la fin de l'espèce humaine, des mutations génétiques) mais qu'il ne développe jamais.
Christian Alvart multiplie le même genre de scènes avec des monstres qui attaquent des humains. Encore, les scènes de combat seraient bien filmées, ça pourrait encore aller. Mais non. Le réalisateur a décidé de nous concocter des scènes qui vont se dérouler dans l'obscurité et avec une mise en scène épileptique. Conséquence : les scènes de combat sont illisibles et plutôt ennuyeuses. Car le réalisateur abuse de ce genre de scènes qui se révèlent particulièrement redondantes. Les vilaines bestioles qui attaquent les humains finissent presque par saouler le spectateur. On regrettera par ailleurs que ces scènes de combat se déroulent de nuit car du coup il devient rarissime d'avoir droit à quelques plans sanglants.

Et puis ce n'est pas tout. Car le naufrage est total. Les acteurs sont complètement insipides et on ne ressent strictement rien par rapport aux événements qu'ils sont amenés à vivre. On se demander bien ce qui a pu amener l'acteur Denis Quaid à s'embarquer dans une telle galère. Aucun des acteurs n'est vraiment charismatique. Et puis la psychologie des personnages est proche du néant.
Mais ce n'est pas fini. Les décors ne sont pas finement étudiés et le début du film donne l'impression de voir des maquettes et non des vaisseaux spatiaux. De plus, la photo du film qui va avec n'est pas non plus terrible. On a par instants la désagréable impression de se retrouver dans une adaptation de jeux vidéo.
Quant à la fin du film, si elle n'est pas évidente à deviner, il faut bien reconnaître qu'elle arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. L'optimisme du réalisateur laisse un peu le spectateur sur sa faim.
Pour terminer au chapitre des déceptions, on pourra aussi noter que les quelques explications de la situation du vaisseau laissent plutôt dubitatifs. Ainsi, l'idée de l'évolution de l'être humain en une sorte de mutant laisse perplexe.

Heureusement, tout n'est pas noir (si l'on peut dire). En de rares occasions, le cinéaste réussit à distiller un semblant d'angoisse dans son film. C'est notamment le cas au début du film où l'on se demande bien ce qui arrive aux protagonistes du film et ce qui est arrivé aux gens qui sont morts. Et puis, si le scénario est quasiment toujours linéaire, il y a tout de même quelques (rares) rebondissements.


En définitive, Pandorum est un film de science-fiction de bas étage, qui ne mérite absolument pas d'être vu. Le film est non seulement d'un classicisme éprouvé (le film croulant sous les références du genre) mais il est en outre plutôt mal filmé. Ce n'est pas le tout de filmer de longs couloirs obscurs, encore faut-il être capable de distiller une ambiance. Ce qui ne semble pas être quelque chose de possible chez Christian Alvart.

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07.10.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The blood rose

Film français réalisé en 1969 par Claude Mulot, surtout connu ensuite pour sa carrière dans l'érotisme hardcore sous le pseudonyme de Frédéric Lansac, ce The blood rose (sorti chez nous sous son titre original de La rose écorchée), malgré son script lorgnant du côté des Yeux sans visage de Georges Franju, arrivera à développer aussi bien un aspect surréaliste et poétique épaulé par ces décors gothiques et certains personnages "autres" qu'un érotisme teinté d'horreur pure au sein d'une intrigue dramatique forte appuyée par une histoire d'amour malheureuse.
Le script va suivre la déchéance d'un peintre renommé suite à l'accident ayant défiguré et brûlé profondément sa tendre épouse, la transformant en un monstre avec qui il va vivre reclus dans un château jusqu'à l'arrivée d'un ancien chirurgien spécialiste du visage qui va redonner espoir au couple avec l'éventualité d'une greffe, mais pour cela, il va bien falloir trouver une donneuse, pas forcément consentante…

The blood roseD'entrée, le métrage va avancer son personnage principal, Frédéric Lansac et son ami Wilfried attendant le verdict d'un médecin, ce qui permettra à Wilfried de revenir sur le passé de Lansac, aidé par une voix-off pour quelques flash-backs qui nous permettront de retracer le parcours de ce peintre aussi volage de réputé et prisé des milieux mondains, pour suivre sa rencontre avec Moira, une demoiselle attirée par la notoriété de Lansac et avec qui il va entretenir une relation amoureuse jusqu'au jour où, se préparant à se rendre à une soirée déguisée chez Moira, il va croiser Anne. Ce sera le coup de foudre instantané et réciproque, ce qui poussera Lansac à négliger Moira pour filer le parfait amour avec cette nouvelle jeune femme pour qui il éprouvera de vrais sentiments.

The blood roseC'est ainsi que Lansac fera découvrir à Anne le château familial seulement gardé par deux nains au faciès guère engageant, ce qui n'arrêtera pas Anne qui voudra y habiter. Peu de temps après ils vont se marier, et lors d'une soirée donnée pour fêter ce mariage, Moira va faire irruption et menacer Anne qui en reculant va tomber dans les flammes, laissant alors l'intrigue faire la transition avec l'entame du film puisque le médecin rendra son verdict, Anne est défigurée, incapable de marcher et sa vision est troublée par ses brûlures. Cette mise en condition des protagonistes sera efficace pour bien mettre en avant le changement de personnalité de ce Lansac qui, de mondain dragueur et amateur de jeunes femmes dont il abusera en profitant de sa notoriété, deviendra un amoureux transi et respectueux de sa récente épouse qui elle apportera une fraîcheur vivifiante. Mais cela n'empêchera pas le réalisateur de déjà avancer quelques rapides séquences sensuelles, déshabillant au passage Elizabeth Teissier qui interprétera Moira ou encore Anny Duperey jouant Anne, tout en plaçant également quelques scènes étranges et presque onirique, avec la découverte du château et des deux nains, Olaf et Igor qui vont servir le couple.

The blood roseMais cet accident va faire sombrer la vie du couple dans le désespoir, Anne devenant irritable et méchante, tandis que Lansac n'arrivera plus à peindre et demeurera prostré dans son château, au grand désespoir de Wilfried qui va pourtant devoir le booster et l'obliger à superviser l'institut de beauté dont ils sont copropriétaires, Wilfried partant à l'étranger quelques temps, tout en ayant engagé une infirmière pour s'occuper d'Anne, cette dernière étant par ailleurs déclarée morte aux yeux de tous. C'est à l'institut que Lansac va retrouver le professeur Römer, un botaniste méticuleux qui cachera un passé bien plus trouble, puisque nous ne tarderons pas à découvrir en compagnie de Lansac que ce professeur est un ancien chirurgien spécialiste du visage radié suite à une bavure et continuant à œuvrer pour remodeler le faciès de truands en fuite. Démasqué par Lansac, il n'aura pas d'autre choix que d'accepter la proposition de ce dernier de trouver un nouveau visage pour Anne.

The blood roseMais pendant ce temps-là, l'intrigue aura également mis en avant le caractère méchant de cette nouvelle Anne, aigrie, jalouse de la beauté d'Agnès, l'infirmière à laquelle Lansac ne résistera pas longtemps, ce qui la poussera à s'arranger pour que Agnès meure dans un "accident" délibéré et sadique, volontairement laissé à la vue de Lansac dans une opération de défiance. Mais pour pouvoir opérer Anne, il va bien falloir trouver un visage et l'institut de beauté va devenir un terrain de chasse pour Lansac et Römer qui seront loin de se douter qu'une victime toute trouvée va plus tard venir frapper à la porte du château, la sœur d'Agnès partie à la recherche de cette dernière.

The blood roseMême si l'influence des Yeux sans visage de Georges Franju se fera bien évidemment sentir sur le fond, l'intrigue restera fouillée, riche et puissante autour de cet amour perverti par une destinée atroce et servie par une galerie de protagonistes tour à tour hauts en couleurs et attachants, hors du commun et permettant au film de développer plusieurs sous-intrigues passionnantes, celle liée au professeur Römer en tête, tandis que le métrage dérapera doucement d'un classique formel de toute beauté vers un ensemble de gothisme et de délire surréaliste franchement débridé et jouissif, porté notamment par ces deux nains qui délivreront quelques séquences complètement folles, bien bis et ainsi irrémédiablement marquantes.

The blood roseEn effet, il faudra voir ces deux nains s'affairer autour d'une prisonnière qu'ils vont déshabiller, violer et finalement tuer (même si le métrage sera elliptique sur ce dernier aspect pour uniquement nous montrer la victime morte), ou encore poursuivre la sœur d'Agnès armés de haches disproportionnées par rapport à leur petite taille, chacune de leur apparition illuminant le métrage d'un caractère démentiel et extravagant qui contrastera avec l'univers gothique dans lequel le métrage plongera pour nous offrir quelques séquences remarquables, comme cette visite nocturne et en plein orage du château par la sœur d'Agnès (qui présentera une ressemblance physique avec Barbara Steele certainement pas innocente) qui trouvera son point d'orgue en nous dévoilant la visage martyrisé d'Anne jusqu'ici intelligemment masqué à la caméra.

The blood roseLe métrage avancera ainsi une histoire d'amour éperdument tragique, douloureuse pour ce couple détruit par la jalousie de cette Moira qui n'aura pas supporté d'être délaissée et humiliée par Lansac, mais ce sera surtout les répercussions de l'accident sur le comportement de chacun qui sera mis en avant par les différentes phases de l'intrigue jusqu'au final à la fois poétique dans son dernier plan et nihiliste dans son entreprise de mort pour de la sorte nous réserver une méchante surprise plutôt inattendue lors d'un final qui s'éloignera de la trame largement envisagée et anticipée par le spectateur, abandonnant ainsi toute idée de happy-end qui de toutes façons n'aurait pas collé avec l'esprit et l'ambiance délétère de la seconde partie du film.

The blood roseLes personnages seront ici bien travaillés, le couple formée par Lansac et Anne bien entendu pour laisser Anne devenir irrésistiblement attachante dans sa joie de vivre tandis que Lansac arrivera à gagner la sympathie après une présentation guère reluisante, mais le personnage le plus frappant du film sera ce professeur Römer, un être torturé au physique dur, et l'ensemble bénéficiera d'une interprétation convaincante, entre Philippe Lemaire jouant Lansac et Anny Duperey qui resplendira dans le rôle d'Anne, tandis que Howard Vernon, l'acteur fétiche de Jess Franco brillera forcément par son charisme naturel pour donner vie au professeur Römer, laissant quelques jolies actrices venir apporter un érotisme certes quelque peu désuet de nos jours mais pour autant graphique en les dénudant entièrement ou partiellement. La mise en scène de Claude Mulot est efficace, léchée et utilisera avec bonheur ses filtres pour avancer une caméra subjective se mettant à la place du personnage d'Anne, tout en rendant justice aux décors naturels gothiques. Les quelques petits effets spéciaux sanglants demeureront rudimentaires mais tout en étant crédibles.

Donc, ce The blood rose s'avérera être une œuvre fantastique sensuelle française méconnue qui mériterait pourtant largement d'être réhabilitée pour son atmosphère gothique, érotique mais également douloureuse lorsqu'elle brisera cette histoire d'amour éperdue !

The blood roseLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut flagrant, tandis que la bande-son sera efficace et adaptée pour aider à la création de l'ambiance du métrage, celui-ci étant ici proposé dans sa version anglaise mais surtout dans sa version originale française.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview de l'un des collaborateurs de Claude Mulot qui reviendra sur le travail de ce dernier, un petit document écrit sur l'histoire des films horrifiques français, une conséquente galerie de photos du film, la biographie/ filmographie de l'équipe du film ainsi que le toujours excellent petit montage d'extraits d'autres titres proposés par l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film français largement maîtrisé et estimable, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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06.10.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : 500 jours ensemble
Titre original : 500 days of summer
Réalisateur : Marc Webb
Durée du film : 1h36
Date de sortie du film : 30 septembre 2009
Avec : Joseph Gordon-Levitt, Zooey Deschanel, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Marc Webb dont c'est le premier long métrage, 500 jours ensemble est une comédie romantique qui ne manque pas d'attrait.
En effet, on est loin des comédies romantiques typiques avec les recettes très largement éculées. Non, ici dès le début du film (il n'y a qu'à voir le propos introductif du film pour s'en convaincre), on comprend que l'histoire d'amour proposée va sortir des sentiers battus. Car la grande force du film de Marc Webb est de poser une vraie réflexion quant aux relations entre hommes et femmes. Le cinéaste ne choisit pas la facilité. Il aurait très bien donner au spectateur ce qu'il attend : une histoire d'amour contrariée entre deux êtres qui évidemment finit bien. Eh bien ici rien de tout ça.
D'abord le réalisateur a pris le parti de déstructurer le récit en donnant un film qui suit une logique certaine mais qui n'est pas linéaire. Pendant un bon moment on jongle au sein de ces fameux 500 jours, en passant par exemple d'une journée où les deux personnages principaux ne s'aiment plus (pas) pour revenir sur les premiers jours de la rencontre ou encore sur les moments agréables de la relation. Marc Webb réussit le tour de force de rendre son film passionnant avec non seulement ce récit non linéaire mais aussi et surtout avec une vraie réflexion derrière. Le cinéaste rappelle de façon très juste au spectateur que l'on peut soudainement passer de moments très agréables avec la personne aimée (la scène d'IKEA, la scène de la douche ou encore d'autres scènes très intimistes) à des moments beaucoup moins marrants, dans des lieux identiques, qui sont annonciateurs d'une prochaine rupture.

Le film est aussi plus globalement une vraie réflexion sur le couple contemporain, avec la crainte de tout un chacun que l'être aimé nous laisse tomber. Avec un vrai esprit critique et une grande justesse de ton, le cinéaste Marc Webb utilise aussi une mise en scène adaptée au propos du film. Ainsi, lorsque le personnage principal est heureux car il « sort » enfin avec la femme qu'il aime, on a droit à une scène quasi surréaliste avec ce personnage qui transmet sa bonne humeur autour de lui et qui se met à danser avec des gens dans la rue. A l'inverse, lorsque le personnage principal traverse un grave moment de doute où il espère encore pouvoir retrouver l'être aimé, le cinéaste utilise de façon très astucieuse le split screen : on assiste à deux scènes vues de deux façons différentes. La scène dans l'écran de gauche représente les attentes avec l'espoir d'une reconquête, la scène de droite représente en revanche ce qui va réellement se passer. Et là forcément c'est moins drôle. Mais bon, le film, en dehors de ses scènes surréaliste et de son scénario éclaté, n'en garde finalement pas moins un certain réalisme dans les rapports qu'il peut y avoir actuellement entre un homme et une femme.
Et le film n'en conserve pas moins un certain optimisme. Car le propos du film est clair également à ce sujet. Si on perd l'être aimé, c'est peut-être tout simplement parce qu'il ne s'agissait pas de la bonne personne. Le destin va probablement nous permettre de rencontrer une autre personne avec qui cela va mieux marcher.

Bénéficiant d'une excellente bande son (où l'on retrouve entre autres les Smiths ou encore l'excellente chanson She's like the wind, interprétée par feu Patrick Swayze) signée Mychael Danna qui rythme parfaitement les sentiments vécus par le principal personnage du film, 500 jours ensemble ne serait sans doute pas aussi réussi sans son couple vedette qui fonctionne très bien. Si Zooey Deschanel est très bien dans le rôle de Summer Finn, cette femme mystérieuse qui demeure difficilement sondable, une mention spéciale serait à donner à l'acteur Joseph Gordon-Levitt qui donne réellement l'impression d'être le personnage qu'il joue, à savoir Tom Hansen.
Alors précipitez-vous dans les salles obscures pour voir ce curieux film qui parle d'amour et qui pour l'occasion est vraiment original.

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02.10.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Barbed wire dolls

Film de WIP (Women In Prison) très classique sur le fond, ce Barbed wire dolls portera tous les stigmates du cinéma de son réalisateur, Jess Franco, qui ici se montrera particulièrement inspiré lorsqu'il s'agira de se laisser aller à un érotisme omniprésent ou à quelques séances de tortures mentales ou physiques dégradantes.
Le script va suivre les déboires de quelques prisonnières brimées et assujetties aux désirs d'une gardienne sadique et perverse.

Barbed wire dollsD'entrée le métrage va s'installer au sein de cette prison côtière pour une première séquence annonçant parfaitement la couleur puisque nous verrons une femme attachée (nue, cela va sans dire) subissant les coups de fouet et la pression d'une brute épaisse nommée Nestor qui, alors que sa victime sera restée six jours sans manger, osera disposer près d'elle une gamelle pleine de nouilles, mais sans qu'elle puisse y toucher, pour une torture mentale bien vicieuse et qui se prolongera suffisamment pour déranger, entre les plaintes et les tentatives d'apitoiement de la femme et les cris et ordres hurlés par ce Nestor qui semblera bien entendu jouir de la situation et de sa position de dominateur (surtout qu'il aura pour témoin le gardienne en chef de l'endroit et le médecin des lieux) envers cette femme dont le motif d'incarcération sera d'avoir osé dénigrer le Gouverneur.

Barbed wire dollsEnsuite le métrage va se lancer dans la présentation de trois des prisonnières dont nous suivrons les tourments, Pompadour, une prostituée nymphomane et délirante, Rosaria, une folle passant son temps à chanter et enfin Bertha, une demoiselle emprisonnée pour le meurtre de son frère, que nous découvrirons dans leur cellule le temps d'appréhender le caractère de chacun, le réalisateur s'attardant à coup sûr sur cette Pompadour le temps de quelques gros plans ouvertement salaces, tandis que Bertha, la plus "normale" des trois et la plus attirante sera aussi la plus discrète. Et après avoir ainsi planté le décor, nous allons suivre l'arrivée d'une nouvelle prisonnière en la personne de Maria, une autre demoiselle accusée elle aussi de meurtre mais niant les faits et qui va commencer par rejoindre le "quartier spécial". Ce "quartier spécial" servira surtout de lieu de torture puisque Maria sera allongée nue sur un lit métallique parcouru régulièrement d'électricité pour des séances de rééducation sadiques et complaisantes largement étalées devant la caméra.

Barbed wire dollsL'intrigue va également s'attarder sur la directrice de cette prison, qui restera bien dans la tradition inaugurée par "Ilsa" avec ses bottes en cuir, ce monocle et ses shorts moulants, tandis qu'elle aura toujours à la main sa cravache prête à servir et avec en plus des penchants lesbiens avérés comme pourra le découvrir Bertha lors d'une autre scène érotique au cours de laquelle elle devra même frapper sur ses ordres la gardienne en chef adepte également du sadomasochisme, ainsi que sur ce Gouverneur de la province aimant les jeunes et jolies détenues qu'il se fera régulièrement amené chez lui pour, selon son humeur, les regarder se masturber sur son lit ou laisser Nestor abuser d'elles.

Barbed wire dollsPour meubler le métrage, l'intrigue va quand même avancer quelques événements intéressants comme cette lettre dénonçant les pratiques à l'intérieur de la prison qui arrivera chez le Gouverneur, ce qui ne le troublera pas plus que cela bien sûr mais lancera une vague de répression à l'intérieur du pénitencier, tandis que Maria sera liée à la directrice de la prison par son passé et le meurtre dont elle a été accusée, ce qui nous vaudra une séquence définitivement "autre" puisque Jess Franco, n'ayant certainement pas le budget nécessaire pour tourner une scène passée au ralenti ensuite, la fera jouer ainsi à l'origine, ce qui sera irrésistiblement comique avec les gestes saccadés des acteurs, et y participera même puisqu'il interprétera lui-même le père incestueux de Maria, ce qui pourra par ailleurs être interprété sous différents angles quand on sait que Maria sera jouée par Lina Romay, la muse du réalisateur.

Barbed wire dollsLe métrage avancera quasiment toutes les figures obligées du film de "WIP", hormis les traditionnelles scènes de douches ici absentes, pour suivre ces quelques tortures subies par ces prisonnières qui souffriront aussi bien dans leur chair que dans leur esprit, mais les sévices auront tendance à se répéter (avec plusieurs passages dans ce "quartier spécial" et sur le lit électrique) et ne sombreront jamais dans la violence franche ou dans l'abject (comme dans le bien sadique Women in cellblock 9 par exemple) et encore moins dans le gore, aucune plan sanglant ne venant émailler l'ensemble, pour se terminer par l'habituelle évasion ici bien opportune et facile, mais l'issue du métrage pourra, une fois de plus chez Jess Franco, laisser un goût amer.

Barbed wire dollsCe sera donc l'érotisme qui sera omniprésent au sein de l'intrigue, les prisonnières évoluant toujours à moitié nues et n'hésitant pas à se déshabiller à la moindre occasion, avec en plus des situations et des rebondissements prétextes à avancer des ébats en tous genres qui, s'ils ne verseront jamais dans la hardcore, resteront sporadiquement très osés avec ces gros plans dont Jess Franco s'est fait le spécialiste et qui iront inspecter les entrejambes des demoiselles sans aucune pudeur pour même devenir licencieux lorsque la nymphomane dérangée ira se toucher avec une cigarette allumée. Mais le réalisateur pourra compter sur la beauté et la jeunesse de Lina Romay et de Martine Stedil (toutes deux habituées de l'auteur) pour illuminer le film, contrastant de la sorte avec une certaine fadeur et un manque de fraîcheur des autres prisonnières et même de Monica Swinn qui ne sera pas ici présentée sous son meilleur jour.

Barbed wire dollsLes personnages alimenteront les situations avec un certain classicisme, notamment les détenues et la directrice de la prison, tandis que ce Nestor n'aura pas le charisme désiré dans son rôle de bourreau pervers, laissant seul le médecin des lieux apporter une certaine originalité en semblant s'intéresser réellement au sort des prisonnières (ce qui ne l'empêchera pas de coucher avec Maria…) et paraître comme le seul être "humain" parmi l'équipe officiant dans cette prison, pour de la sorte apporter une petite touche humaniste au milieu de la misogynie ambiante et sous-jacente. L'interprétation est cohérente, sans réel charisme à l'écran mais sans pour autant sombrer dans un quelconque amateurisme, les différents acteurs et actrices présents restant concernés. La mise en scène de Jess Franco est moins lascive que parfois pour donner un rythme constant au métrage qui ne connaîtra pas de temps morts, et nous gratifiera de cette séquence hallucinée au ralenti qui vaudra son pesant de cacahuètes.

Donc, ce Barbed wire dolls illustrera parfaitement son sujet en demeurant un film de "WIP" volontaire, porteur d'un érotisme osé et régulièrement sordide qui devrait satisfaire les amateurs du sous-genre !

Barbed wire dollsLe DVD de zone 2 anglais édité par Anchor Bay avancera une image nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale impactante mais hélas pas assez présente, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise ou allemande avec des sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre le documentaire sur le travail de restauration effectué pour les éditions de la collection de l'éditeur dédiée à Jess Franco, une série d'interviews croisés du producteur Erwin C. Dietrich, de Jess Franco et de Lina Romay qui reviendront sur le tournage du film et sur les sentiments du réalisateur vis-à-vis du cinéma et de la censure, une galerie de photos assez conséquente, la bande-annonce du film, quelques filmographies et la présentation publicitaire de cette collection.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film de "WIP" érotique et sordide, le DVD de zone 2 est disponible ici ou !

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29.09.09

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Même si ce mois de septembre qui s'achève n'a pas apporté un nombre phénoménal de nouveaux titres fantastiques et horrifiques, ce sont quand même des films de qualité et des inédits globalement sympathiques qui ont connu une sortie ou une ressortie, pour notre plus grand plaisir !

Evil dead 2
Dark crystal

Au niveau des ressorties, on notera une jolie offensive de Studio Canal qui offrira à plusieurs titres importants de son catalogue une édition en Blu-ray, avec le délirant Evil dead 2, Les autres et ses fantômes flippants, ils et ses inconnus menaçants pour une autre leçon de terreur, à la française cette fois-ci, le Mission to Mars de Brian De Palma et Sleepy hollow et sa légende fantastique. Sony Pictures de son côté sera plus orienté "fantasy" pour ses éditions en Blu-ray de Labyrinth et de Dark crystal. Enfin Gaumont proposera toujours en Blu-ray Le dernier combat de Luc Besson.

Octopus
Altered

Bien plus modeste, Seven 7 donnera une seconde chance au Spiders de Gary Jones et à Octopus et sa pieuvre géante à l'animation quand même ratée, et toujours en piochant dans le catalogue de "Nu Image", l'éditeur offrira une édition au Megasnake bien dans la tradition des films de grosses bebêtes de cette boîte de production, avec ici des effets spéciaux pour une fois à la hauteur. L'éditeur nous gratifiera du sympathique Altered déjà évoqué ici dans son édition en zone 1 et du Les passagers qui ne semblera valoir en majeure partie que pour son twist final déroutant.

Warbirds
Automaton transfusion

Pendant ce temps-là, Elephant films laissera Warbirds imposer son intrigue débile au possible mais incroyablement "fun" et qui devrait se faire apprécier par les amateurs de série Z décalées et stupides, tandis que le neurasthénique La secte viendra endormir son spectateur malgré la présence de David Carradine et de ses vampires lesbiennes. L'éditeur se rachètera quelque peu en offrant au fans de gore le bien saignant Automaton transfusion traité ici dans son édition en zone 1.

Descent
end of the line

Opening de son côté revisitera le classique Testament du docteur Mabuse pour une nouvelle édition du film de Fritz Lang, pour également sortir Descent, qui flirtera avec le "rape and revenge" dramatique et surtout le très sympathique End of the line de Maurice Devereaux, le québécois nous livrant son film le plus abouti, sanglant, prenant et fustigeant de manière terrible le fanatisme religieux pour un inédit qui méritera largement d'être découvert.

Sick nurses

Autre inédit qui vaudra le détour, Sick nurses et ses infirmières sexys en diable confrontées à un esprit vengeur (critiqué ici dans son édition en zone 1), que nous devons à Emylia qui décidemment continue de nous surprendre agréablement de mois en mois, l'éditeur ayant également sorti ce mois-ci un Sanctimony plus anecdotique.

Unborn
Unborn

Universal osera éditer le pathétique Unborn et son tagline débile, "Peut-on être possédé par quelqu'un qui n'a jamais existé ?", auquel on a envie de répondre non et passer à autre chose s'il n'y avait la craquante Odette Yustman en débardeur et petite culotte pour un triste plagiat de L'exorciste.

Watchmen
Watchmen

Paramount a édité l'un des titres les plus attendus avec le Watchmen de Zack Snyder, en mettant le paquet puisque le film sera disponible en édition simple, en édition collector et évidemment en Blu-ray.

Push
Prédictions

Et enfin, M6 Vidéo occultera la sortie de Push et ses mutants télépathes par celle de l'attendu Prédictions d'Alex Proyas qui restera marqué par des séquences de catastrophes terriblement réalistes pour une intrigue certes pas toujours à la hauteur mais quand même captivante.

Donc, après ce mois mitigé heureusement porteur de quelques inédits savoureux, le rendez-vous est pris pour octobre, que l'on espère plus généreux !

Evil dead 2 (Blu-ray)

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Les autres (Blu-ray)

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Ils (Blu-ray)

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Mission to Mars (Blu-ray)

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Sleepy hollow (Blu-ray)

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Dark Crystal (Blu-ray)

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Le dernier combat (Blu-ray)

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Spiders (Jones)

Spiders (Jones)
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Megasnake

Megasnake
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Altered : Les survivants

Altered : Les survivants
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Les passagers - Edition prestige

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Les passagers (Blu-ray)

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Automaton transfusion

Automaton transfusion
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Le testament du Dr Mabuse

Le testament du Dr Mabuse
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End of the line : Le terminus de l'horreur

End of the line : Le terminus de l'horreur
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Unborn

Unborn
Amazon à 2.45€
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Unborn (Blu-ray)

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Watchmen : Les gardiens

Watchmen : Les gardiens
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Watchmen : Les gardiens (Blu-ray) / 2 Blu-ray

Watchmen : Les gardiens (Blu-ray) / 2 Blu-ray
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Watchmen : Les gardiens - Edition collector / 2 DVD

Watchmen : Les gardiens - Edition collector / 2 DVD
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Push (Blu-ray)

Push (Blu-ray)
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28.09.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Démineurs
Titre original : The hurt locker
Réalisatrice : Kathryn Bigelow
Durée du film : 2h04
Date de sortie du film : 23 septembre 2009
Avec : Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty, etc.

Par Nicofeel

démineurs

Auteur de plusieurs films de très haut niveau, que ce soit avec le film de vampires (Aux frontières de l'aube), le film de hold-up (Point break extrême limite) ou encore le film d'anticipation qui livre un portrait peu flatteur de notre futur (Strange days), Kathryn Bigelow nous revient cette année en grande forme.

Et pourtant sur le papier son film n'a rien de passionnant. Avec Démineurs la cinéaste va nous parler des démineurs américains qui sont présents en Irak. Avec un sujet qui est d'actualité et qui a donc été vu et revu de nombreuses fois (ne serait-ce qu'à la télévision), on pouvait craindre le fait de se retrouver avec un film convenu. Pire, on aurait pu avoir une sorte de film qui regorge de clichés, avec comme objectif affiché d'être à la gloire du peuple américain. Combien de films d'action américains, où la finesse n'est pas le maître mot, évoquent la guerre et surtout la bravoure de militaires qui vont tout détruire sur leur passage ?
Face à ces interrogations légitimes, le tout est donc de savoir si Kathryn Bigelow a réussi à faire preuve du recul nécessaire concernant le conflit qui oppose des citoyens irakiens et les militaires américains présents en Irak.

N'y allons pas par quatre chemins : oui, Kathryn Bigelow a réussi à évoquer le conflit qui a lieu en Irak, avec le recul nécessaire. Mieux, la cinéaste américaine apporte au spectateur un film d'une grande originalité tant sur le forme que sur le fond.
Sur la forme, la réalisatrice a cherché à donner le maximum de réalisme à son film, en privilégiant le côté documentaire. Ainsi, on a l'impression d'assister à une sorte de documentaire télévisé, avec un reportage qui serait pris sur le vif.

Cette idée est renforcée par l'utilisation de la caméra à l'épaule. Cependant il ne faut pas s'y tromper, Kathryn Bigelow a tout bien pensé et rien n'a été laissé au hasard. En agissant de la sorte, la réalisatrice a surtout voulu immerger son spectateur dans le quotidien de ces soldats américains.

Sur le fond, le film ne manque pas non plus d'intérêt. Kathryn Bigelow nous invite à rentrer (un peu comme des voyeurs si l'on y réfléchit bien) dans le quotidien de ces hommes. Les relations entre ces hommes sont souvent très viriles, avec par exemple une sorte de confrontation perpétuelle pour prouver à l'autre que l'on est plus fort que lui. Il y a même pire : selon les affinités de chacun, on voit à un moment du film que des personnages sont amenés à réfléchir à faire disparaître l'un de leurs collègues. La complexité du sentiment humain est étudiée avec un grand sens du détail par Kathryn Bigelow. Mais il y a aussi paradoxalement une solidarité de groupe qui est parfaitement évoquée dans ce film.

Il faut dire que l'Irak de Bigelow est loin d'être une sinécure pour ces soldats. On voit clairement que le danger peut se trouver à n'importe quel endroit avec une mine ou une bombe qui peut être posée n'importe où. En somme, le danger peut provenir de partout. Et il y a de quoi avoir peur car on voit à plusieurs reprises des militaires américains qui sont tués. D'où un stress quotidien pour ces ceux qui sont toujours en vie. Il y a même pire. A vivre sans cesse sous pression, on comprend qu'une certaine paranoïa s'est installée chez ces militaires. La scène où ils se font tirer dessus en plein désert par un ennemi qui est d'abord « invisible » est de ce point de vue remarquable. Le temps passé à quitter cette zone dangereuse est aussi révélateur de ce sentiment quasi paranoïaque qui a gagné ces hommes.
Dès lors, on est d'autant plus surpris par le caractère hors-du-commun du principal personnage du film, ce fameux démineur qui risque sans arrêt sa vie. Est-ce de l'inconscience ? Ou est-ce tout simplement comme l'indique un commentaire au début du film le fait que la guerre agit sur le militaire comme une drogue ? Peut-être est-ce tout simplement un peu des deux. Toujours est-il que le courage de cet homme donne lieu à des scènes bien tendues, où le point paroxysmique est atteint lors de cette scène avec un « human-bomb » . Là, on se demande bien ce qui va arriver, car à la différence des autres scènes, le temps n'est pas suspendu, le démineur a très peu de temps pour désamorcer ces bombes et tenter de sauver cet « human-bomb » qui a été forcé de porter ces charges explosives.
Avec Démineurs, Kathryn Bigelow nous fait entrer dans un quotidien que l'on imagine pas forcément. Ne subissant jamais de baisse de rythme, ce film mérite clairement d'être vu. Démineurs ajoute une nouvelle pierre à l'édifice très hétéroclite de la carrière de la très intéressante cinéaste Kathryn Bigelow.

démineurs
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25.09.09

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Exitus interruptus

Réalisé par Andreas Bethmann, auteur érotomane coupable de quelques titres comme Rossa venezia ou encore Demon terror mélangeant ouvertement horreur et érotisme flirtant largement avec le hardcore, ce Exitus interruptus ne dérogera pas à la ligne de conduite que s’est fixé le réalisateur pour privilégier une fois de plus l’érotisme des situations au sein d’une intrigue vaguement horrifique, mais hélas, le manque de moyens et ici même d’inspiration viendront se faire cruellement sentir malgré quand même quelques séquences presque graphiques et une propension à dénuder les charmantes actrices largement volontaire.
Le script va suivre les déboires d’une demoiselle, kidnappée et violée cinq ans auparavant par un maniaque qu’elle aura finalement tué, qui va de nouveau se retrouver face à un détraqué qui va la séquestrer et l’humilier dans une maison isolée.

Exitus interruptusAprès un générique réussi et glauque, le métrage va directement s’intéresser à son personnage principal, Manuela, une demoiselle que nous allons d’abord découvrir à bord de sa voiture, le temps d’entendre par une station de radio écoutée que plusieurs jeunes femmes ont disparu dans la région ces derniers temps, sans aucun doute victime d’un psychopathe, avant de la retrouver chez elle pour une nuit perturbée par un cauchemar qu’il nous sera permis de visualiser au travers d’images presque subliminales avançant une femme nue attachée et torturée pour ce qui aurait pu être une première scène graphique si la rapidité extrême des plans ne les avait pas rendu quasiment illisibles.

Exitus interruptusEnsuite, nous allons pouvoir appréhender le passé trouble de Manuela au travers d’une séance chez son psychiatre qui la suit pour ces cauchemars certainement hérités du kidnapping suivi de viol dont elle a été victime cinq années auparavant, tandis qu’elle va avouer à son thérapeute avoir tué et enterré son bourreau (mais sans aucun flash-back saignant comme on était en droit de s’attendre), cette présentation du personnage central de l’intrigue étant ensuite prolongé par une promenade le long d’un chemin semi forestier en compagnie de Monique, qui se révélera être la petite amie de Manuela, surtout que celle-ci lui proposera de venir s’installer chez elle, ce qui sera rapidement fait et donnera l’occasion au réalisateur de nous gratifier d’une petite scène érotique lesbienne sensuelle mais n’allant "étrangement" pas bien loin dans l’érotisme, tandis qu'en parallèle un inconnu va creuser et déterrer un cadavre qu'il va s'empresser de nettoyer.

Exitus interruptusCette mise en situation de l'intrigue sera assez encourageante, le réalisateur parvenant à bien mettre en évidence le trauma dont est victime cette Manuela tout en alignant plusieurs passages performants, comme cette scène érotique entrecoupée de plans macabres suivant cet individu masqué creusant et s'affairant en gros plan autour de ce crâne pour le laver et le toiletter. L'intrigue va alors véritablement se mettre en branle lorsque Manuela et Monique vont se donner rendez-vous dans un night-club libertin où Manuela, ayant rejoint les toilettes pour se rafraîchir va voir arriver deux lesbiennes soucieuses de s'isoler pour un petit ébat mais qui vont bientôt être stoppées dans leurs ardeurs par un homme les tuant toutes les deux avant de kidnapper Manuela en l'endormant avec un mouchoir imbibé de produits chimiques.

Exitus interruptusLe métrage va donc pouvoir rejoindre l'endroit qui lui servira de décor jusqu'au final, cette maison isolée dans les bois devant laquelle Manuela et Monique étaient comme par hasard passées devant au cours de leur récente promenade, Manuela se retrouvant enchaînée et soumise à un malade qui connaîtra bien sa victime (et pour cause…) et se présentera comme étant le frère de son agresseur d'il y a cinq ans avant de se lancer dans toute une série de petites humiliations sans aucune audace ni graphisme autre que la vue de cette charmante Manuela progressivement dénudée, très vaguement fouettée et surtout tripotée par cet homme qui portera tout le long du film au masque noir assez minable et ne servant à rien puisque son identité sera connue de tous.

Exitus interruptusHélas, une fois installé dans cette demeure banale, l'intrigue va sombrer dans la redite pour ne plus parvenir à captiver véritablement son spectateur, largement enclin à déceler les influences flagrante du réalisateur qui piochera ici dans les méandres de Massacre à la tronçonneuse pour une scène de repas en hommage désiré (la partition musicale également repompée en sera la garantie) mais sans jamais retrouver la folie de Tobe Hooper ni sa pugnacité, tandis que plus loin ce sera Psychose qui sera revisité avec la présence envahissante et parlante du squelette de la mère du kidnappeur, laissant un piège bien trouvé et ouvertement salace venir nous rappeler que la franchise des Saw existe bel et bien, mais toutes ces situations manqueront quand même de rythme et d'imagination (malgré heureusement quelques petites idées le plus souvent érotiques), même si Monique sera elle aussi bientôt captive de ce pervers pour gentiment nous emmener au final du métrage qui lui aussi demeurera facile, sans aucune ampleur et bien vite expédié.

Exitus interruptusBien évidemment à partie de cette intrigue quand même minimaliste, Andreas Bethmann va surtout privilégier l'érotisme des situations afin d'en profiter pour cadrer ses actrices dans leur plus simple appareil à grand renfort de gros plans directs et en étirant les situations les plus érotiques, mais sans pour autant verser dans le hardcore (comme ce fut le cas pour Rossa venezia par exemple), alors que certaines scènes s'y prêtaient largement (pendant ce piège sadique au cours duquel Manuela aura une minute pour faire jouir son agresseur par une fellation, sinon, un revolver relié à une minuterie tirera sur l'intimité de Monique attachée et ne pouvant donc se soustraire à ce danger). Cet érotisme sera souvent impudique, parfois même salace mais deviendra vite lassant en ne se renouvelant pas de manière significative.

Exitus interruptusL'aspect horrifique, bien présent sur le papier, sera quant à lui relégué au second plan, le métrage n'étant jamais véritablement sanglant pour uniquement avancer de rapides plan gore très basiques et sans aucune ampleur, tandis que ces cadavres qui viendront peupler l'univers du kidnappeur ne seront pas réellement mis en avant de façon efficace pour laisser cet aspect macabre définitivement sous-exploité, et il ne faudra pas compter sur les quelques détails des décors pour donner une apparence glauque à l'ensemble, puisque ces poupées et autres têtes de mannequin ficelés par du fil de fer barbelé n'auront pas d'impact probant et ne serviront pas l'intrigue. Enfin, le meurtrier n'offrira qu'une personnalité basique, avec de petits tourments liés à son enfance vite expédiés et ses facéties n'amuseront que lui.

Exitus interruptusLes personnages resteront donc basiques, même si cette Manuela perturbée bénéficiera d'une présentation adaptée pour en plus voir l'interprétation ne pas être à la hauteur avec des actrices peu concernées, malgré les apparents efforts de Renee Pornero, une hardeuse autrichienne à la filmographie "impressionnante". La mise en scène d'Andreas Bethmann est fidèle au style dépouillé affiché pour uniquement nous servir quelques petits effets de manière sporadique. Les effets spéciaux sont rudimentaires pour ces rares plans saignants et les maquillages des cadavres resteront simplistes.

Donc, ce Exitus interruptus s'avérera être trop frileux dans chacun de ses deux pôles d'attraction, pas assez sanglant et doté d'un érotisme répété mais sans originalité et n'allant pas bien loin, pour espérer satisfaire les amateurs de hard-gore !

Exitus interruptusLe DVD de zone 2 allemand édité par X-Rated Kult, toujours proposé dans son boîtier au format "livre" des plus plaisants, avancera le film dans sa version "director's cut" et donc raccourcie par le réalisateur par rapport au montage intégrale, mais ce ne sera pas un mal, le montage intégral étant très souvent considéré comme trop long. L'image sera nette et ne connaîtra pas d'autres défauts visibles que ces détails se perdant dans les tons noirs, tandis que la bande-son sera plutôt efficace, avec une partition musicale dynamique et influencée, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande, avec des sous-titres anglais optionnels.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du métrage, l'éditeur ayant par ailleurs sorti une édition trois DVD par contre blindée de bonus.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce nouveau méfait du réalisateur érotomane allemand, le DVD de zone 2 allemand est par exemple disponible ici !

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24.09.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Jack the ripper

Réalisée par Jess Franco, ce Jack the ripper se présentera comme une variation fantaisiste sur le thème du tueur de Whitechapel, bien entendu orientée érotisme (mais ici bien discret) et horreur (sans réel débordement, hélas) pour suivre les méfaits du cet assassin suivi ici de près par le réalisateur qui adoptera son point de vue, reléguant l'obligatoire enquête policière au second plan.
Le script va donc suivre les méfaits d'un Jack l'éventreur écumant les cabarets à la recherche de proies faciles parmi les prostituées présentes pour assouvir ses pulsions sanguinaires.

Jack the ripperD'entrée le métrage va se lancer dans une séquence nocturne voyant un dame de petite vertu refusant d'être raccompagnée chez elle par un "client" à la sortie d'un bar pour préférer s'enfoncer seule dans les rues désertes et brumeuses de Londres, se rendant bientôt compte qu'elle est suivie par… un aveugle qui lui demandera une petite pièce tout en lui conseillant de ne pas traîner ainsi dans les rues dangereuses. Après cette fausse alerte assez savoureuse, le véritable assassin ne va pas tarder à sortir de l'ombre pour s'attaquer à la demoiselle qu'il va commencer à malmener et à déshabiller mais l'arrivée sur place de l'aveugle l'obligera à l'emporter avec lui, sans que nous découvrions réellement ce qui va lui arriver puisqu'il se rendra dans une serre d'un jardin botanique où Frieda, une femme un peu simplette lui servant de complice va l'attendre et finalement l'aider au petit matin à se débarrasser du corps que l'on imaginera découpé en morceaux vu qu'il rentrera dans un sac de jute.

Jack the ripperCette entame du métrage sera plutôt classique dans son agencement pour rapidement avancer frontalement le tueur, ne laissant d'emblée aucun doute sur son identité, mais Jess Franco arrivera à installer sporadiquement une atmosphère dangereuse et un petit suspense certes facile en raison d'une attaque de l'assassin évidemment prévisible, mais pour autant palpable. L'intrigue mettra ensuite en avant les activités diurnes de Jack l'éventreur, qui officiera en temps que médecin auprès d'une population pauvre qu'il soignera presque pour rien (ce qui permettra au réalisateur de nous offrir une petite scène sanglante avec cet abcès à la cheville soigné sans anesthésie), tout en lançant l'enquête policière menée par l'inspecteur Selby qui aura se contenter pour l'instant du témoignage pourtant érudit de l'aveugle et d'une mégère guère sûre d'elle.

Jack the ripperHélas, cette présentation des protagonistes traînera en longueur et ne sera pas franchement passionnante, les séquences de dialogues se succédant les unes aux autres sans entrain, les problèmes de couple entre Selby et la jeune Cynthia, une danseuse préférant sa carrière à son compagnon, n'auront rien de captivant, tandis que les tentatives de séduction de la propriétaire de l'immeuble où Jack l'éventreur vit envers celui-ci demeureront stériles et même pas comiques ou salaces. Il faudra donc attendre patiemment que Jack l'éventreur se mette en chasse pour que le métrage ne regagne véritablement de l'intérêt, avec également ses hallucinations délirantes et fantasmées mettant en scène une prostituée qui semblera être sa mère pour apporter de la sorte un début de réponse à la question de la raison de la folie homicide du meurtrier.

Jack the ripperLa partie centrale du métrage sera donc occupée par ces séquences nocturnes s'articulant autour du " Pike's Hole", un cabaret servant également de maison de passe où Jack l'éventreur ira "recruter" ses victimes, avec cette prostituée dont il s'attira les faveurs en parvenant à aller avec elle dans une chambre pour se voir gratifier d'un début de fellation, ce qui ne calmera pas ses pulsions puisque la demoiselle sera tuée, son meurtrier ayant juste le temps de s'enfuir avant l'arrivée de témoins qui ne pourront que découvrir le corps ensanglanté, et surtout cette autre jeune femme, Marika, une danseuse et chanteuse qu'il arrivera à emmener loin de la ville à bord de sa calèche. Mais au moment de passer à l'acte de mort, Maika verra briller le scalpel et s'enfuira dans la forêt baignée d'une brume de toute beauté pour une séquence de traque remarquable qui se terminera par un viol et quelques coups de couteaux, Jack l'éventreur trouvant même le moyen de ramener la demoiselle encore en vie au jardin botanique où il lui découpera un sein et tranchera un bras, pour ce qui restera comme la seule scène véritablement sanglante du métrage.

Jack the ripperPar contre, la dernière partie du film deviendra bien plus hasardeuse lorsque Cynthia, l'ex petite amie de l'inspecteur Selby, décidera de son propre chef de se faire passer pour une prostituée afin de traquer l'assassin pour bien entendu le trouver lors d'une scène hélas ratée et nébuleuse pour se diriger vers une issue du métrage pas franchement convaincante car bien trop opportuniste et l'arrestation de Jack l'éventreur qui elle par contre permettra à Jess Franco de mettre en scène une dernière séquence réussie et une sentence de Jack l'éventreur terriblement frappante et pleine de sous-entendus, en rehaussant même largement l'intérêt global du film.

Jack the ripperSi le métrage parviendra à recréer des décors faisant illusion et une ambiance propre à la période de l'histoire à laquelle évolua Jack l'éventreur, toute en famine et en pauvreté, on ne pourra pas en dire autant de l'intrigue de fond, bien trop classique et alignant des arguments fantaisistes parfois guère probants, comme cette complicité non expliquée et sous-exploitée avec le personnage de Frieda, tandis que les motifs avancés pour exposer la raison de la folie meurtrière de Jack l'éventreur resteront basiques, sans aucune originalité et eux aussi trop rapidement explicités à l'écran, en une seule scène et un monologue du tueur alors en charmante compagnie, et que l'enquête policière sera elle aussi minimisée et facile, tout en ayant au moins la bonne idée de mettre en scène des protagonistes témoins de crimes hauts en couleurs et gentiment provocateurs, comme ces deux prostituées qui railleront et provoqueront ouvertement une femme d'un âge avancé.

Jack the ripperDans le même ordre d'idée, on pourra regretter une certaine frilosité de Jess Franco bien inhabituelle, aussi bien au niveau de l'érotisme, ici ramené uniquement à quelques demoiselles déshabillées et à un spectacle de danse sensuel charmant mettant en valeur la muse du réalisateur, Lina Romay, tandis que l'aspect horrifique du métrage sera également bien réduit, avec la scène évoquée plus haut qui restera bien isolée puisque le métrage ne nous gratifiera autrement que de rares petits plans rapides, presque elliptiques, sur les plaies occasionnées par ces coups de couteaux, la violence de Jack l'éventreur n'étant par ailleurs pas vraiment brutale ou généreuse, engendrant de fait une certaine frustration surtout pour qui connaît l'œuvre de Jess Franco et des débordements en tous genre dont il fut capable au cours de sa longue carrière.

Jack the ripperL'interprétation est plus que mitigée, car si Klaus Kinski arrive rien que par son charisme à donner une certaine ampleur au personnage de Jack l'éventreur, on aura quand même l'impression qu'il aurait été capable de nous offrir une prestation bien plus travaillée et impactante et alors que les autres interprète ne brilleront certainement pas par leur jeu ici réduite au strict minimum. La mise en scène de Jess Franco est aléatoire, pour donner un rythme en dents de scie au métrage mais tout en parvenant à agencer quelques séquences largement convaincantes. Les effets spéciaux sont assez rudimentaires, ce qui entâcha leur crédibilité.

Donc, ce Jack l'éventreur version Jess Franco ne tiendra pas toutes ses promesses et pourra même décevoir quelque peu son spectateur, qui trouvera quand même sporadiquement des motifs de satisfaction au sein du métrage !

Jack the ripperLe DVD de zone 2 anglais édité par Anchor Bay avancera une image très nette, incroyablement bien restaurée (comme on pourra le découvrir dans les bonus) et ne présentant aucun défaut d'origine, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale adaptée mais manquant de présence et surtout de réelle d'ampleur, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande et anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais, mais attention, ceux-ci seront bien hasardeux, limités et ne respecteront que partiellement les dialogues.

Jack the ripperAu niveau des bonus, on pourra suivre un passionnant documentaire donnant la parole à Erwin C. Dietrich, le producteur suisse du film qui reviendra sur sa relation prolifique avec Jess Franco et sur le tournage du film, avec notamment des anecdotes pour tricher quant à la représentation de Londres alors que le film fût tournée à Zurich, images à l'appui, suivi par un autre reportage sur la restauration du film en vue de cette édition DVD qui sera largement intéressant et impressionnant à la vue de la charge de travail et du boulot incroyable accompli sur le film (avec des comparaisons entre la bande originale et le résultat final), tandis qu'ensuite on pourra visionner trois galeries de photos du métrage, la biographie/filmographie du réalisateur, du producteur et de Klaus Kinski, la bande-annonce originale du film, ainsi qu'un petit laïus écrit sur l'historique de Jack l'éventreur et une page promotionnelle sur la collection dédié à Jess Franco à laquelle cette édition appartient.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette variation fantaisiste du mythe de Jack l'éventreur, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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22.09.09

08:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Autopsy

Faisant partie du dernier Afterdark Horrorfest (avec entres autres le sympathique Perkins' 14), ce Autopsy abordera son intrigue simpliste avec une bonne humeur communicative et une volonté graphique largement engagée pour ainsi parvenir à bluffer régulièrement son spectateur et à l'embarquer dans cet hôpital transformé en train fantôme jouissif !
Le script va laisser cinq jeunes ayant eu un accident de voiture se faire emmener dans un hôpital afin d'y passer quelques examens de routine mais l'endroit ne sera pas franchement accueillant et réservera bien des surprises funestes et sanglantes à ses nouveaux hôtes.

AutopsyLe métrage nous épargnera la traditionnelle présentation des principaux personnages, ici réduite à une série de clichés pris lors d'une fête arrosée d'alcool de mardi-gras qui introduira ces cinq amis le temps du générique pour tout de suite les placer en mauvaise posture puisque l'intrigue commencera directement par cet accident qui immobilisera leur véhicule contre un arbre. Perdus au milieu de nulle part, les téléphones portables ne captant aucun réseau, ils vont découvrir horrifiés qu'ils ont heurté un homme du coup en bien mauvais état (pour un premier effet de surprise quand même éventé) avant de voir débouler de manière bien opportuniste une ambulance tous gyrophares allumés, les ambulanciers leur déclarant être à la recherche de l'homme heurté, un patient s'étant échappé et se proposant de les conduire à l'hôpital pour des examens de contrôle.

AutopsyCette entame du métrage aura le grand mérite de ne pas nous bassiner avec la mise en situation des protagonistes, un couple, Emily et Bobby, accompagné de Clare, de Jude et de Dimitry, un étudiant russe rencontré à la fête, pour instantanément les confronter à un environnement quasiment hostile, les ambulanciers n'ayant rien de rassurant avec leurs méthodes brusques pour traiter l'homme blessé, tandis que l'arrivée dans ce petit hôpital désert n'inspirera pas non plus confiance, l'infirmière présente, une femme imposante et autoritaire nommée Marian, ne faisant que renforcer ce sentiment étrange d'insécurité dans un lieu pourtant censé être hospitalier (sans mauvais jeu de mots !).

AutopsyL'intrigue va alors s'arranger pour éparpiller les jeunes, après que Bobby se soit découvert une blessure très graphique et outrancière (la taille du morceau de verre), afin que chacun puisse tomber dans un des pièges tendus par le personnel de cet hôpital où officie le docteur Benway, Emily demeurant la seule à ne pas se rendre compte que quelque chose cloche puisqu'elle aura affaire justement au docteur Benway qui prendra pour l'instant soin d'elle et sera faussement amical, surtout qu'Emily lui fera part d'un projet avorté d'études de la médecine n'ayant au final duré qu'une année. Mais pendant ce temps-là, Jude se fera berner par un des ambulanciers qui profitera de la tendance de Jude à abuser de drogue pour l'amadouer et réussir à l'enfermer, tandis que Bobby disparaîtra et que Dimitry finira prématurément sur une table d'opération où le Docteur Benway l'éventrera pour lui ôter quelques organes.

AutopsyMais alors que le spectateur pouvait commencer à penser à un quelconque trafic d'organes justement, le métrage va prendre une autre direction pour justifier les méfaits de Benway et de ses sbires tout en laissant Emily devenir le personnage central en suivant ses tentatives de fuite de cet hôpital où chaque recoin réservera bien des surprises, avec même quelques "patients" quasiment fantomatiques faisant par moment verser le métrage dans une ébauche de surnaturel complètement sous-exploité et inapproprié dans ce contexte, sans que ce petit écueil ne vienne pour autant perturber de manière envahissante ou dommageable un ensemble porté par toute une série de situations bien folles, saignantes et arrivant même à duper et à berner le spectateur qui ira de surprises en surprises avec même quelques passages franchement épatants en véhiculant un humour dévastateur (la curieuse rencontre faite par le policier dans un couloir).

AutopsyLes déboires survenants à chacun des protagonistes permettront au réalisateur de nous livrer plusieurs petites sous-intrigues avançant des péripéties souvent sanglantes, avec des plans gores volontaires, mais aussi sadiques et porteuses d'une violence sèche et fondamentalement méchante, parfois même éxagérée, tandis que certains sévices deviendront ouvertement douloureux grâce à un agencement franc aidé de gros plans qui feront mal (la piqûre mais aussi l'instrument servant à percer une boîte crânienne) pour laisser ensuite l'obligatoire vengeance d'Emily être toute aussi hargneuse et brutale, nous gratifiant au passage d'une scène furieusement graphique au cours de laquelle un des ambulanciers aura le visage littéralement défoncé à grands coups d'extincteur, pour laisser un final quelque peu décevant venir clore de manière trop abrupte les événements.

AutopsyLes personnages joueront un rôle important car si les jeunes resteront basiques pour uniquement laisser Emily devenir quelque peu attachante (et même si les tentatives lacrymales du final tomberont quand même à plat), le métrage pourra compter sur le personnel de l'hôpital pour déchaîner sa violence et son mauvais goût (qui par contre ne sera jamais orienté vers le sexe) avec la violence gratuite de l'un des ambulanciers, Travis, qui ne pourra refréner ses penchants pour les coups et le sadisme gratuits, tandis que son coéquipier, Scott, sera bien plus charismatique et dangereux d'aspect pour même s'offrir les meilleures séquences du métrage comme lorsqu'il s'affairera à rendre méconnaissable des cadavres, laissant alors le docteur Benway paraître presque fade et effacé.

AutopsyL'interprétation est plutôt convaincante, avec de jeunes acteurs crédibles, notamment Jessica Lowndes dans le rôle d'Emily, tandis que Robert LaSardo offrira son physique marquant à Scott. La mise en scène du réalisateur est adaptée, vive et n'utilisera ses effets clippesques qu'avec parcimonie, tout en mettant en avant un panel de couleurs qui donneront de l'ampleur aux décors de l'hôpital. Les nombreux effets spéciaux sanglants seront largement probants, aussi bien pour quelques mutilations graphiques que pour cette visite dans cette pièce macabre remplie de morceaux de corps et de membres humains présentés de façon frontale.

Donc, ce Autopsy réussira malgré ses petits défauts le tour de force de mêler horreur et humour pour un mariage détonnant, graphique et vraiment appréciable !

AutopsyLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut notable, tandis que la bande-son sera efficace, grâce à des bruitages insistants et une partition musicale adaptée et renforçant agréablement les temps forts du film, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres optionnels en espagnols et en anglais.
Au niveau des bonus, outre les traditionnels webisodes avançant les "Miss horrorfest", on pourra suivre une fin alternative quelque peu moins brutale que celle finalement retenue, ainsi qu'un making-of laissant la parole aux différents interprètes et au staff technique du film pour une série d 'interviews intéressantes mais au ton promotionnel parfois présent, pour laisser quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur venir clore ces bonus.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle horrifique parfois irrésistiblement drôle, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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21.09.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Food of the gods

Connu chez nous sous le titre de soudain les monstres, ce The food of the gods, inspiré par un écrit de H.G. Wells dont il ne reprendra que l’idée de base, proposera à son spectateur toute une série d’animaux gigantesques belliqueux qui auront surtout le don de faire sourire face à des effets spéciaux trop simplistes qui en plus serviront une intrigue semblant apprécier les stéréotypes et les invraisemblances.
Le script va laisser une curieuse substance, ayant la particularité de faire grandir les animaux l’ingurgitant, contaminer une partie de la faune d’une petite île sur laquelle trois footballeurs étaient venus se "mettre au vert".

Food of the godsDès son introduction, le métrage va avancer son personnage principal, Morgan, un footballeur à l'entraînement qui va en voix-off nous balancer un petit laïus écologiste basique tout en laissant l'intrigue puisqu'il aura accepté de se rendre sur une petite île brumeuse pour se reposer et se changer les idées en compagnie de son entraînement et d'un autre footballeur afin d'assurer la préparation pour un match très important. C'est ainsi que nous allons rapidement suivre ces trois hommes en pleine partie de chasse, suivant leurs chiens pourchassant une biche depuis leurs chevaux, mais lorsque la bête sera acculée, Morgan s'arrangera pour qu'elle puisse s'enfuir, déclenchant ainsi la fureur de son compagnon Davis qui va se mettre à suivre l'animal pour la tuer. Mal lui en prendra puisque, après s'être isolé dans les bois, il va être attaqué par des guêpes géantes qui vont le piquer mortellement.

Food of the godsLe métrage ne perdra pas un instant pour lancer son intrigue, passant sur une présentation des protagonistes qui sera réduire au minimum pour être ainsi véritablement expédiée, afin de rapidement pouvoir mettre en scène une première attaque de la part de la première variété d'animaux gigantesques qui vont peupler le film. Hélas, ces guêpes géantes ne bénéficieront que d'une animation plus que réduite et ratée, donnant quasiment d'entrée un air très kitsch au métrage, que les situations à venir ne vont certainement pas effacer. En effet, après avoir découvert le corps boursouflé de son ami, Morgan va s'en aller quémander de l'aide, pour tomber sur une bien étrange ferme dans laquelle il rencontrera des poulets géants et se fera même agresser par un coq bien belliqueux, mais là encore, l'invraisemblance des effets employés déclenchera une crise de rire certainement pas volontaire.

Food of the godsL'intrigue nous expliquera alors très brièvement l'origine de la mutation de ces animaux lorsque Morgan rencontrer madame Skinner, la propriétaire de la ferme dont le mari a découvert sur ses terres un mystérieux liquide gluant qui, mélangé à leur alimentation, fait grandir et grossir ses poulets, mais hélas pour eux, d'autres espèces animales vont avoir goûté à cette substance, comme nous allons continuer de le découvrir par la suite. Car après un passage sur le continent le temps d'apprendre que Davis est bien mort à cause du poison répandu dans son corps par des piqûres de guêpes, Morgan va retourner avec son entraîneur sur l'île afin de venger son ami.

Food of the godsPendant ce temps-là et après quelques autres attaques plus probantes grâce à des animations plus crédibles mettant notamment en avant pour la première fois les rats mais aussi quelques vers bien méchants, un biologiste véreux, Jack Besington, et son assistante vont débarquer chez les Skinner suite à un rendez-vous donné par le malheureux monsieur Skinner (mort lors de la première apparition des rats) pour espérer mettre la main sur cette substance. C'est juste à ce moment-là que Morgan et son entraîneur vont débarquer à la ferme, bientôt rejoints par un couple de touristes égarés ayant eux aussi déjà eu affaire aux rats gigantesques.

Food of the godsLa suite de l'intrigue installera une sorte de huit-clos à l'intérieur de la propriété des Skinner, laissant les différents protagonistes être attaqués par ces énormes rats qui deviendront les véritables vedettes animalières du film, poussant même les survivants, de moins en moins nombreux après quelques mises à morts presque sanglantes, à se retrancher dans la maison des Skinner pour essayer de repousser les assauts des rongeurs jusqu'au final assez singulier, original par son idée mais tout en demeurant fondée sur un élément stupide (les rats ayant grandi et grossi ne saurait plus nager… bien sûr !).

Food of the godsLa principale attractivité du film viendra évidemment de ces animaux démesurés qui seront largement exposés devant la caméra avec plus ou moins de bonheur et de réussite, entre ces guêpes impensables jamais réalistes et ces poulets irrésistibles, mais ce seront les rats qui bénéficieront principalement des faveurs du réalisateur Bert I. Gordon (un spécialiste des films d'animaux gigantesques), avec la plupart du temps de vrais rats filmés dans des décors miniatures plutôt convaincants ou incrustés dans des images près des humains, alors que les gros plans utiliseront des têtes de rats factices hélas guère trompeuses et pas franchement réalistes, ce qui occasionnera encore des séquences croustillantes et savoureuses dans un second degré bien involontaire qui sera encore alourdi par ces plans de tirs de carabine faisant littéralement voler les rongeurs ou les couvrant d'hémoglobine.

Food of the godsMais l'intrigue comportera aussi son lot d'énormités scénaristiques, avec déjà ce final improbable, mais aussi par les réactions de certains personnages guidés par l'appât du gain ou tout simplement par leur stupidité notoire, tandis que le métrage n'hésitera pas à placer parmi les protagonistes une femme enceinte sur le point d'accoucher, histoire de rendre la situation encore plus "dramatique" et que les différentes tentatives de créer une tension entre les personnages seront avortées par l'interprétation souvent pitoyable et même désastreuse puisque les différents acteurs oscilleront entre un surjouage facile et flagrant (comme Ralph Meeker dans le rôle du cynique et cupide Besington) et une apathie terrible uniquement perturbée par des mimiques exagérées et hors-sujet que nous gratifiera Marjoe Gortner jouant Morgan.

Food of the godsA cela, on pourra rajouter un sérieux inébranlable des situations qui tranchera évidemment avec l'humour involontaire des situations et des effets spéciaux, puisque le métrage ne se hasardera que très rarement à placer quelques notes souriantes volontaires pour quelques dialogues souriants, comme lorsque l'assistante de Besington avouera à Morgan avoir envie de lui faire l'amour lors qu'ils sont retranchés dans la maison des Skinner encerclée par les rongeurs ou encore par les réparties sans scrupules de ce Besington uniquement préoccupé par l'argent qu'il pourra gagner grâce à la substance, ce qui lui permettra de se lancer dans des tirades d'un cynisme rare. Ce sérieux affiché sera également palpable au niveau de la mise en scène du réalisateur qui n'hésitera pas un instant à multiplier les plans avançant les rats et les autres animaux mutants dans toutes les situations possibles sans jamais douter de l'impact comique qui pourrait en découler. Mais pour autant le métrage se déroulera sur un rythme continu et assez vif, proposant de nouvelles agressions régulièrement.

Donc, ce The food of the gods sera franchement daté dans sa naïveté, mais de ce postulat découlera un côté attachant indéniable qui viendra traverser le métrage de bout en bout pour le rendre souriant et même appréciable, au second degré bien entendu !

Food of the godsLe DVD de zone 1 édité par MGM dans sa collection des Midnite Movies avancera une image certes pas exempte de petits défauts épars mais guère préjudiciables, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale adaptée qui soulignera bien les temps forts du film et notamment les attaques des rats avec une musique spéciale originale, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sous-titrée en anglais et en espagnol, mais surtout, cette édition proposera également la version française du film.
Par contre aucun bonus sera disponible, pas même la bande-annonce du film !

Pour ceux qui voudraient découvrir cette invasion d'animaux géants mettant notamment en vedette des rats belliqueux, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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18.09.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : District 9
Réalisateur : Neill Blomkamp
Durée du film : 1h50
Date de sortie du film : 16 septembre 2009

Avec : Sharlto Copley (Wikus van der Merwe), Jason Cope (Christopher), etc.

Par Nicofeel

district 9

Remarqué par Peter Jackson, qui pour l'occasion est le producteur de ce film, District 9 constitue le premier long métrage de Neil Blomkamp. Sous ses apparences de film de science-fiction, District 9 est aussi et surtout une intéressante réflexion sur notre capacité d'intégration, sur le regard que l'on peut porter à l'autre.
Car il ne faut pas s'y tromper. Si District 9 est un film qui comporte plusieurs scènes d'action, on est à des années-lumière des films habituels que l'on peut trouver dans ce genre.

District 9 est avant tout un plaidoyer pour le respect des droits de l'homme, ou par rapport aux créatures que l'on voit dans le film, un respect du droit de chacun de vivre décemment en paix. Ce n'est nullement un hasard si le film se déroule à Johannesbourg. C'est la principale ville d'Afrique du Sud (pays d'origine du réalisateur), là où il y a finalement encore peu de temps existait l'Apartheid (mot signifiant séparation, en place en Afrique du Sud de 1948 à 1991), c'est-à-dire une séparation dans la population en fonction de critères raciaux ou ethniques. Une des grandes qualités du film est de montrer cette situation inadmissible, mais en décidant de remplacer les êtres humains victimes de ce fameux apartheid, par des extraterrestres.

Au début du film, en peu de temps, le cinéaste Neil Blomkamp, qui a l'excellente idée de nous donner l'impression d'assister à un documentaire, met en évidence l'échec de cette politique de la mise à l'écart. A force de prendre les gens (ici les extraterrestres) pour des moins que rien, il est évident que l'on aboutit à un moment ou à un autre à un clash. Et puis les extraterrestres que l'on voit débarquer de nulle part au début du film, n'ont aucune intention belliqueuse à la base. Leur mise à l'écart dans des endroits d'une hygiène épouvantable n'est pas sans rappeler des événements fâcheux de notre histoire. On peut en effet extrapoler et penser que cette séparation dans ce district 9 est un rappel aux camps de concentration durant la seconde guerre politique. Dans le même ordre d'idée, dans la seconde partie du film, le réalisateur évoque sans conteste les expériences horribles commises par les nazis, lorsque l'on voit l'extraterrestre Christopher qui découvre ce que l'on fait à ses congénères dans les sous-sols de la société MNU.

On comprend aisément que District 9 n'est pas un film de science-fiction lambda. C'est un film engagé qui dresse un portrait peu flatteur de notre espèce humaine. D'ailleurs, au fond, que penser du principal personnage du film, Wikus van der Merwe. Si on peut pardonner au personnage (qui est admirablement joué par Sharlto Copley) le fait qu'il est assez niais et donc qu'il n'ait pas les épaules assez solides pour mener à bien la mission « d'expulsion » des aliens pour les mener en dehors du district 9, en revanche plusieurs de ses agissements demeurent inadmissibles. Comment en effet trouver des circonstances atténuantes à quelqu'un qui se plaît à tuer des bébés extraterrestres et qui s'amuse dans le même temps à évoquer devant une caméra qu'il vient de procéder à des avortements ? Le côté peureux du personnage n'est pas non plus un point positif. L'une des forces du film est d'avoir choisi de faire de son personnage principal un homme qui est loin de l'image du héros. Bien au contraire. D'ailleurs, ce n'est finalement qu'à partir du moment où cet homme va devenir de plus en plus un alien qu'il va alors prendre conscience du mal que commet l'Homme. Mais encore, ce propos est à relativiser car notre personnage principal cherche avant à redevenir comme avant.

Jamais lisse sur la forme comme sur le fond, le film se permet également de critiquer (de manière légère toutefois) des médias qui, à la recherche de faits sensationnels, sont prêts à cautionner n'importe quoi et à transmettre des informations erronées. En alternant sans cesse le côté documentaire avec le côté fictionnel, Neil Blomkamp invite le spectateur à s'interroger sur la notion de vérité.
Enfin, à l'instar du Starship troopers de Paul Verhoeven, District 9 montre que l'Homme a malheureusement un peu trop tendance à penser qu'il est le seul ou en tout cas le plus malin dans l'univers. Pourtant, les faits (dans le film) parlent d'eux-mêmes. Les aliens, qui sont considérés comme des sous-êtres par les humains – avec cette tendance à les dénommer les crevettes – disposent d'une technologie en matière d'armement qui est très supérieure à la nôtre. Et puis leurs engins spatiaux sont incroyablement évolués. Durant tout le film, on se pose inmanquablement à un moment ou à un autre la question du devenir de cet immense engin spatial qui est situé en apensateur, juste au dessus de Johannesbourg. En outre, le film se termine de façon très ouverte. Que vont faire les aliens à l'avenir ? Cette fin est peut-être une façon de faire une transition avec un District 9, second épisode, que l'on verra débarquer dans les salles de cinéma en 2010.
Toujours est-il que cet excellent film de science-fiction, très engagé sur le plan historico-politique, mérite amplement d'être vu.

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15.09.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Body snatchers

Second remake du classique de la science-fiction paranoïaque que fut L’invasion des profanateurs de sépultures, ce Body snatchers, réalisé par Abel Ferrara restera comme un "film de commande" pour l'auteur de Driller killer ou encore de l'excellent L'ange de la vengeance mais sans que cela vienne nuire à l'impact du métrage qui arrivera à jouer sur une ambiance de psychose lourde de menaces et de sous-entendus avant que les secrets de ces envahisseurs ne soient étalés dans toute leur horreur devant la caméra.
Le script va laisser un chimiste s'installer avec sa famille dans une base militaire afin d'y effectuer toute une série de tests sur l'aspect nocif de produits toxiques entreposés sur place afin de les retraiter, mais la base semble en proie à une invasion insidieuse.

Body snatchersD'entrée le métrage va avancer ses principaux personnages, la famille Malone en route pour une base militaire où le père, Steve, travaillant pour une agence gouvernementale, doit effectuer des tests sur des produits toxiques en vue de leur retraitement, et a donc choisi d'emmener sa fille Marti issue d'un premier mariage, ainsi que sa nouvelle épouse Carol et l'enfant qu'ils ont eu ensemble, Andy. Cette présentation rapide se fera avec la voix-off de Marti, bien pessimiste en annonçant déjà des événement sinistres mais d'après elle inéluctables, ce qui aura pour effet immédiat de commencer à impliquer le spectateur tout en laissant déjà son imagination travailler.

Body snatchersSans tarder l'intrigue nous donnera un petit avertissement au travers d'un effet de surprise réussi malgré un caractère très classique, pour ensuite laisser cette famille prendre ses quartiers au sein de cette base militaire fermée et quadrillée, laissant comme une sorte de piège se refermer sur Marti et sa famille, l'installation de l'intrigue dans ce cadre militaire restant comme un des grands atouts du métrage. La venue de ce chimiste extérieur à l'armée étant plutôt mal vue par le général Platt, le responsable de la base, et son entourage, ce sera avec circonspection et encadré par des soldats que Steve pourra commencer ses travaux, tandis que Marti fera la rencontre et sympathisera avec Jenn, la fille rebelle de Platt.

Body snatchersTout en posant sa situation, le métrage va commencer de façon presque sournoise à placer ici ou là de petits éléments dérangeants, perturbateurs et intrigants qui vont venir tirer la sonnette d'alarme tout en créant une atmosphère paranoïaque assez effective (la scène de la garderie par exemple) pour ainsi laisser le danger peser sur Marti et ses proches, mais chacun sera trop occupé pour réellement faire attention à ces prémices de la découverte d'une réalité terrible, Steve n'écoutera en effet que d'une oreille distraite le major Collins, responsable de l'infirmerie où de nombreux soldats semblent vivre une psychose les faisant redouter de dormir et de cohabiter avec leur entourage, tandis que Marti sera trop occupée à sortir et à tomber sous le charme d'un pilote d'hélicoptère, Tim, pour prêter attention aux déboires de son demi-frère.

Body snatchersLorsque ce climat pesant sera bien installé, l'intrigue va alors prendre un virage assez abrupt pour dans un premier temps nous faire apercevoir lors d'une scène assez osée psychologiquement le résultat d'une transformation d'un humain en un sosie déshumanisé avec pour témoin le petit Andy que personne ne voudra bien évidemment croire, avant de carrément nous mettre en face du processus répugnant de transfert lors d'une séquence plus que tendue et graphique, porteuse d'un suspense limité du fait des protagonistes touchés mais tout en étant assurément graphique (le "double" gisant dans la baignoire), pour ainsi lancer une seconde partie plus virulente et largement plus orientée vers l'action qui verra Marti accompagnée par d'autres survivants tenter de fuir les envahisseurs ayant pris forme humaine.

Body snatchersCette seconde partie nous réservera quelques surprises hélas parfois éventées mais aussi pour certaines frappantes, tout en jouant sur l'ambiguïté de chaque protagoniste puisque nous en saurons pas forcément qui est "contaminé" et qui est encore humain. L'organisation et la volonté des extraterrestres seront bien mise en avant, prononçant même quelques vérités sur l'espère humaine assez désobligeantes mais furieusement réalistes tout en mettant en place le début d'une invasion à grande échelle millimétrée et planifiée avec une rigueur absolue toute militaire qui fera froid dans le dos, alors que nous pourrons apprécier une nouvelle fois le procédé graphique permettant à ces cocons de se métamorphoser en êtres à l'apparence humaine mais vides de tout sentiment ou expression faciale.

Body snatchersHélas, quelques ellipses et autres facilités certaines viendront quand même nuire à cette seconde partie, comme l'aisance avec laquelle les survivants humains arriveront à se fondre dans la masse des "aliens" sans se faire prendre, même si cela occasionnera quelques situations livrées à un certain suspense jouant également sur l'aspect vicieux des envahisseurs, mais cela ne viendra pas nuire à l'impact global de ce second acte parfois violent, volontaire et même quelque peu spectaculaire. Le final ouvert, incertain et indécis viendra clore les débats sur une note presque pessimiste mais qui aura l'intelligence de laisser chaque spectateur se faire sa propre opinion sans nous offrir le moindre élément de réponse, offrant ainsi à chacun la possibilité de prolonger la vision du film à sa guise.

Body snatchersLes personnages seront avancés de façon cohérente pour notamment parvenir à rendre attachante Marti, cette adolescente esseulée et perturbée par la décision de son père de se remarier après la mort de sa mère, mais son entourage demeurera quand même stéréotypé, entre sa nouvelle amie rebelle et insouciante par ses passe-droits et ce bellâtre qui tombera à pic pour l'occuper, ou superficiel, comme sa famille. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation convaincante, avec la jeune mais déjà mignonne Gabrielle Anwar qui nous laissera même entrevoir ses charmes dans le rôle de Marti, et que nous retrouveront avec plaisir R. Lee Ermey, pas encore investi du rôle du shérif Hoyt dans le remake de Massacre à la tronçonneuse et sa suite. La mise en scène d'Abel Ferrara est fonctionnelle, classique et sans effets de style pour suivre l'action de près et surtout installer un climat dans la première partie en laissant chaque situation s'exprimer. Les effets spéciaux sont probants pour suivre ces transformations gluantes et graphiques.

Donc, cette nouvelle relecture du classique de Don Siegel ne méritera assurément pas sa mauvaise réputation et offrira même une atmosphère paranoïaque bien retranscrite tout en impliquant complètement le spectateur dans l'intrigue !

Body snatchersLe DVD de zone 1 édité par Warner Home Video avancera une image nette et sans défaut notable, même lors de la seconde partie se déroulant de nuit, tandis que la bande-son sera efficace, avec ces bruitages répugnants et sa partition musicale adaptée et efficace, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sous-titrée en français ou carrément dans sa version française.
Par contre, aucun bonus ne viendra compléter la vision du métrage, même pas une petite bande-annonce, dommage !

Pour ceux qui voudraient découvrir cette invasion insidieuse, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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14.09.09

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Non ma fille, tu n'iras pas danser
Réalisateur : Christophe Honoré
Durée du film : 1h45
Date de sortie du film : 2 septembre 2009

Avec : Chiara Mastroianni (Léna), Marina Foïs (Frédérique), Marie-Christine Barrault (Annie), Jean-Marc Barr (Nigel), Fred Ulysse (Michel), Julien Honoré (Gulven), Alice Butaud (Elise), Louis Garrell (Simon), etc.

Par Nicofeel

Non ma fille, tu n'iras pas danser

Avec Non ma fille, tu n'iras pas danser, le cinéaste français Christophe Honoré, actuellement très prolifique (depuis 2006, un film tous les ans avec respectivement Dans Paris, Les chansons d'amour, La belle personne), donne son premier grand rôle à Chiara Mastroianni. Dans ce film on est clairement dans le style « Famille je t'aime, famille je te hais ». Chiari Mastroianni joue le rôle d'une femme sur le point de divorcer qui a bien du mal à s'occuper de son quotidien et de ses deux enfants.
Si l'originalité ou à tout le moins l'intérêt du film n'est pas à rechercher dans son scénario, car au fond le film ne fait que traiter des relations familiales qui pourraient être ceux de n'importe quelle personne vue voir ce film, en revanche ce long métrage demeure appréciable par sa capacité à montrer que la famille peut se révéler chez certains particulièrement étouffante.
Léna (jouée donc par Chiara Mastroianni) est une femme angoissée, stressée, nerveuse qui est proche de la rupture. Chiara Mastroianni incarne parfaitement cette femme qui en a marre de sa famille, tant sa mère et sa soeur cadette qui lui lancent des piques en remettant sans cesse en cause ses habitudes de vie, que son frère qui se la joue un peu trop au mec cool et optimiste, que son ex-mari qui essaie de lui reprendre ses enfants.

Avec ce film Christophe Honoré laisse la part belle à ses acteurs. Le film bénéficie à cet égard d'une distribution de bonne facture avec, outre Chiara Mastroianni, une Marina Foïs tout à fait crédible dans le rôle de la soeur qui en marre de son époux et a du mal à assumer sa période de femme enceinte ; une Marie-Christine Barrault qui joue le rôle de la mère qui apparaît bien envahissante et un peu trop moralisatrice ; un Jean-Marc Barr impeccable dans le rôle de l'ex-époux qui demeure calme en apparence mais qui a lui aussi ses humeurs ; un Louis Garrell en « guest star » qui joue bien le rôle de l'amoureux transi. Les autres acteurs du film, notamment les enfants qui sont d'un naturel confondant et qui montrent bien que dans ces histoires d'adultes, ce sont eux les premiers à trinquer.
Le cinéaste Christophe Honoré est loin de nous dépeindre une famille où tout va bien dans le meilleur des mondes. Chacun des personnages qui nous est décrit a ses qualités mais surtout ses défauts qui apparaissent au grand jour.

Non ma fille, tu n'iras pas danser, est comme son titre l'indique, un film sur la liberté ou plutôt l'absence de liberté. Le personnage de Léna souffre en raison d'un manque de liberté. Elle a l'impression d'être oppressée et d'être à la botte de tout le monde. C'est la raison pour laquelle à la fin du film elle prend une décision radicale. De ce point de vue, Christophe Honoré, qui est très attaché aux événements post-68 (voir le film Dans Paris), semble dresser le portrait d'une femme éprise de liberté, qui est d'ailleurs considérée à un moment dans le film comme une révolutionnaire.
La scène des légendes bretonnes, qui apparaît de façon presque brutale dans le film, n'est pas pour autant là par hasard. Elle rappelle tout simplement le personnage de Léna et ce qu'elle va devoir faire pour obtenir sa liberté, pour se libérer du carcan familial qu'elle ne peut plus supporter.

Se déroulant sur un rythme un peu lent, Non ma fille, tu n'iras pas danser est le film d'un auteur français qui commence à s'affirmer. Mais le film déplaira forcément aux gens qui veulent que ça aille vite. Parce que si Christophe Honoré se montre moins littéraire que lors de ses précédents films, n'en prend pas moins son temps pour planter le décor de son film et pour évoquer les relations difficiles qui s'établissent entre les différents personnages du film. Voilà un film qui mérite d'être vu, surtout si l'on apprécie ce cinéma où la famille est mise à mal. Mais n'est-ce pas quelque part le symbole d'une société qui a perdu certains de ses repères fondamentaux ?
Car Léna n'est pas le seul personnage du film à exprimer son mal-être.

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11.09.09

13:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Header

C'est à partir d'une idée complètement tordue, sordide et dépravée que ce Header va développer une intrigue divisée en deux parties distinctes qui, si elles ne manqueront pas de se rencontrer lors d'un final bien nihiliste, auront le mérite de se contrebalancer, la folie et la perversité prenant ainsi encore plus d'ampleur face à une situation dramatique poussant à la mansuétude, même si par manque de moyens le réalisateur n'aura pas eu la possibilité de visualiser toutes les folies du livre d'Edward Lee.
Le script va conjointement suivre les mésaventures d'un policier obligé de passer de l'autre côte de la barrière pour pouvoir trouver l'argent nécessaire afin de soigner sa compagne gravement malade tandis qu'en parallèle évoluera un serial-killer adepte d'une pratique répugnante en compagnie de son grand-père.

HeaderAprès une courte séquence d'introduction montrant un bambin observer à la dérobée deux adultes en pleine discussion houleuse, discussion que nous n'entendront pas, mais qui sera suivie de la fuite d'une demoiselle dans une forêt, le métrage va faire un bond de onze ans pour se lancer dans la présentation de ses principaux protagonistes. C'est ainsi que nous allons commencer à rencontrer Stewart Cummings, un agent de l'ATF (pour "Alcohol", "Tobacco" et "Firearms", abréviation donnée à ce service fédéral luttant contre les trafics d'armes…) s'apprêtant à rejoindre son bureau mais allant embrasser sa compagne Kathy, alitée suite à une grave maladie l'obligeant à rester au lit, tandis qu'au même moment, un homme, Travis, va sortir de prison et faire du stop afin s'en aller retrouver son grand-père, un vieux cordonnier vivant en pleine forêt dont il découvrira qu'il a été amputé des deux jambes pendant son séjour en prison.

HeaderCette mise en condition des protagonistes restera bien classique jusqu'à ce que Travis retrouve son grand-père pour en autres lui raconter, flash-back sanglant à l'appui, son séjour derrière les barreaux et les bagarres sous la douche, mais le métrage deviendra tendu et ouvertement glauque lorsque Travis demandera à son grand-père en quoi consiste le "Header", pratique dont il a entendu parler dans sa jeunesse sans pouvoir jamais appréhender la chose. Pour ménager le suspense un peu plus longtemps, le réalisateur reviendra aux activités malhonnêtes de Stewart, mêlé à des trafics de drogue et rackettant les dealers pour pouvoir payer les médicaments de Kathy, quitte à devoir malmener ses "clients".

HeaderBien entendu, l'un des attraits principaux du métrage résidant justement dans ce mystère autour de cette pratique dénommée "header", il conviendra évidemment de ne pas en dévoiler la teneur qui ne tardera pas à étaler toute son ignominie devant la caméra lors d'une séquence abominable bien que surtout chargée en sous-entendus, le réalisateur ne pouvant décemment pas avancer frontalement ce concept à la perversité inimaginable, mais le métrage se proposant de revenir plusieurs fois sur sa démonstration, chaque passage sera de plus en plus graphique, surtout que pour insister encore un peu plus dans l'abject, le grand-père ne tardera pas à participer à son tour dans un élan malsain en diable.

HeaderCette partie du métrage s'intéressant donc à ce serial-killer d'un genre particulier sera bien entendu la plus brutale, sauvage et sanglante, mais le réalisateur ne versera pas pour autant dans un déluge de plans gore pour se contenter d'avancer une violence sèche, froide et qui démontrera bien la déshumanisation de ce Travis trop attiré par le "header" pour se préoccuper de quelconques états d'âme lorsqu'il s'agira d'enlever sauvagement des jeunes femmes destinée à devenir ses victimes, à lui et à son grand-père. L'aspect sordide de cette partie de l'intrigue ressortira de manière marquante, sentiment encore renforcé par l'univers "redneck" dans lequel évolueront les personnages, mais on pourra quand même regretter que certainement par manque de budget, le réalisateur n'ait pas eu l'opportunité de visualiser par un flash-back un des aspects sordide de l'intrigue avec la destinée tragique des parents de Travis racontée par le grand-père mais uniquement en paroles.

HeaderLa seconde partie du film, centrée sur ce Stewart bien en mal de trouver de l'argent pour soigner sa bien-aimée, sera quant à elle plus "calme" et plus poignante, le personnage agissant par devoir et sûrement par obligation pour espérer voir ressusciter un passé plus radieux, alors que sa condition actuelle le frustrera terriblement tout en l'obligeant à mentir à Kathy, s'inventant des promotions pour expliquer les rentrées d'argent, mais hélas pour lui, même si parallèlement il se mettra sur la trace du tueur, il se retrouvera pris dans une spirale dramatique et finalement meurtrière dont il ne pourra espérer sortir indemne, surtout que le final viendra enfoncer le clou par une série de révélations terribles et accablantes qui forceront le destin et laisseront le final ouvert imaginer la pire des abominations.

HeaderMême si le métrage mettra fin au suspense concernant la pratique dénommée "header" assez tôt dans l'intrigue, cela ne fera pas pour autant baisser l'intensité globale qui accompagnera l'ensemble jusqu'au final, bien au contraire, chaque séquence mettant en avant Travis et son grand-père laissera imaginer et espérer le pire, pour parfois satisfaire le spectateur par quelques plans absolument dérangeants mais toujours en jouant avec les sous-entendus dans l'abject et les tabous, tandis que la déchéance de Stewart laissera constamment présager le pire, bluffant joliment le spectateur qui attendait avec impatience la rencontre des deux sous-intrigues pour voir la principale et tétanisante surprise venir d'ailleurs et scotcher littéralement devant l'atrocité de cette bassesse humaine balancée frontalement sur l'écran.

HeaderLes personnages auront un rôle important dans l'impact global du film, car si Travis réussira à dégoûter par ses pratiques sordides et sa violence froide et inhumaine sur ses victimes, Stewart arrivera aisément à gagner la bienveillance du spectateur malgré son mauvaises actions et ses dérives justifiées par l'amour porté à sa compagne et qui expliquera ses méfaits orchestrés sans enthousiasme ni plaisir, le réalisateur ayant l'intelligence de s'immiscer dans l"intimité du personnage pour bien laisser transparaître sa situation désespérée. Et il ne faudra pas oublier le grand-père, protagoniste clé de la déviance, gouailleur, ordurier et salace qui retrouvera une seconde jeunesse avec l'arrivée de Travis et le retour des pratiques d'antan.

HeaderL'interprétation est globalement cohérente, le trio de tête assurant un jeu efficace, mais hélas les seconds rôles, certainement joués par des non-professionnels, laisseront quand même à désirer et viendront même plomber certaines séquences du métrage. La mise ne scène du réalisateur est adaptée, parfois vive et utilisant ses effets de style (notamment le ralenti) avec brio pour rendre encore plus impactantes certaines scènes fortes du métrage. Les effets spéciaux sanglants sont probants pour avancer quelques mutilations ciblées et pour faire gicler l'hémoglobine sans pour autant verser dans la surenchère, tandis que les maquillages cadavériques présents sont tout à fait réalistes.

Donc ce Header arrivera sans mal à se démarquer de la production actuelle par son idée de base ignoble et originale, tout en parvenant à ne pas valoir uniquement au travers d'elle grâce à une intrigue intelligente et bluffante !

HeaderLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image parfois volontairement granuleuse et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale certes assez lente mais largement envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of en fait composé d'interviews du réalisateur, de l'écrivain Edward Lee, mais aussi de l'acteur principal et de Jack Ketchum, invité à faire un caméo dans le film, ces participants revenant sur le tournage, sur l'idée de base et sur les personnages sans ton promotionnel avéré, laissant ensuite deux bandes-annonces du film venir clore ces bonus largement intéressants.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette pratique sordide au possible utilisée au sein d'une intrigue largement valable, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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09.09.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Vampyres, daughters of Dracula

Bien que rattaché au mythe vampirique, ce Vampyres, daughters of Dracula à l’intrigue minimaliste s’attachera surtout à créer une ambiance hors du temps envoûtante pour se laisser aller à une débauche érotique et sanglante inhabituelle et parfois même surprenante !
Le script va suivre les exactions de deux demoiselles, des vampires attirant dans leur manoir des messieurs qu’elles vont charmer avant de les vider de leur sang.

Vampyres, daughters of DraculaDans sa séquence d’introduction, le métrage va tout de suite mettre son spectateur dans le bain pour une première séquence érotique suivant un bref ébat saphique entre deux demoiselles allongées nues sur un lit mais qui vont bientôt interrompues par une ombre mystérieuse pénétrant dans leur chambre pour dégainer un pistolet et les abattre sans autre forme de procès, laissant ensuite des chauves-souris en plein vol accueillir le générique sans nous apporter la moindre exaction et surtout sans faire de lien direct avec la suite de l’intrigue qui va instantanément se lancer dans la présentation simultanée des principaux protagonistes du film.

Vampyres, daughters of DraculaEn effet, nous allons d’abord découvrir Ted, un quadragénaire arrivant dans un hôtel afin d’y réserver une chambre pour la nuit, le vieux gérant croyant reconnaître en lui quelqu’un qu’il avait connu des années auparavant, ce qui donnera une touche quelque peu irréelle à la scène, tandis que pendant ce temps-là, un couple de vacanciers, Harriet et John, vont sillonner les petites routes anglaises afin d’y dénicher un coin tranquille pour s’installer avec leur caravane, c’est ainsi qu’ils vont croiser au bord de la route une demoiselle tout de noir vêtue, bientôt prise en stop, Harriet apercevant même une seconde jeune femme cachée derrière un arbre.

Vampyres, daughters of DraculaCette mise en situation des personnages sera réduite au minimum, s’attardant juste quelque peu sur ce couple s’étant installé près d’un manoir apparemment désert pour laisser Harriet faire un cauchemar paraître perturbée par la vision de ces deux jeunes emmes énigmatiques, au point d’en faire un cauchemar et de croire avoir vu un main ensanglantée venir se coller sur la vitre de leur caravane, ce qui forcera John à aller sous la pluie inspecter les alentours sans rien déceler d’anormal et tôt dans la matinée, elle reverra ces deux silhouettes courant entre les arbres. Ce sera donc de manière détournée que l’intrigue va avancer ses deux étranges demoiselles, laissant quand même déjà le spectateur se douter de leur mode opératoire global pour attirer leurs proies, avant justement de rentrer dans les détails puisque la prochaine rencontre impliquera Ted.

Vampyres, daughters of DraculaCe dernier acceptera donc de prendre à bord de sa voiture Fran, une des deux jeunes femmes, et de la ramener chez elle, pour être invité à prendre un verre, Ted se laissant charmer par cette mystérieuse et insondable rencontre. Le métrage installera un climat trouble et sensuel largement envoûtant pour suivre cette attirance réciproque naissante entre les deux individus tout en faisant planer une menace sourde et sous-entendue. Mais ce sera l’érotisme qui prévaudra lorsque Ted et Fran vont succomber aux plaisirs de la chair pour une nuit d’amour qui laissera Ted se réveiller au petit matin seul, exsangue et se découvrir une profonde plaie sur le bras. Il va quitter l’endroit pour tomber sur la caravane de John et de Harriet et se faire soigner, mais de manière déraisonnable, il va ensuite retourner au manoir.

Vampyres, daughters of DraculaL’intrigue s’attachera ensuite à nous dépendre la déchéance de Ted, sous l’emprise d’une Fran qui le pervertira et usera de ses charmes pour le maintenir au château, tandis que nous allons faire connaissance avec la seconde demoiselle, Miriam, plus effacée en apparence mais toute aussi dangereuse, et appréhender plus en profondeur les liens lesbiens unissant les deux jeunes femmes vampiriques, tandis que d’autres victimes vont tomber dans le piège tendu et que Harriet, toujours intriguée par ce manoir qu’elle va même reproduire en peinture, ira bien entendu s’aventurer sur place à ses risques et périls.

Vampyres, daughters of DraculaSi l’intrigue globale du métrage pourra sembler bien simpliste, voir même commune, le réalisateur José Ramon Larraz jouera la carte de l’esthétisme onirique pour parvenir sans mal à créer une ambiance surréaliste, hors du temps et définitivement envoûtante qui planera sur l’ensemble du métrage de manière efficace et prenante, symbolisée par ces deux vampires plus ou moins atypiques qui sembleront ne craindre que modérément la lumière du jour (entraînant par ailleurs plusieurs petites contradictoires à l'intérieur même de l'intrigue) et n’auront pas de canines proéminentes pour mordre leurs victimes et devant donc s’aider de couteaux ou autres objets tranchants.

Vampyres, daughters of DraculaMais au-delà de cet esthétisme marquant, le métrage pourra compter sur une sensualité omniprésente pour parfaire le portrait de ses "héroïnes" d’outre-tombe qui n'hésiteront pas à se dévêtir à la moindre occasion et à se lancer dans des ébats saphiques (plus ou moins poussés) ou non lors que Ted sera présent, installant même sporadiquement un climat de perversion trouble qui contrastera de fait avec la langueur certaine installée, mais encore plus avec l'animalité terrible et plus que largement graphique dont feront preuve les prédatrices lorsque leur instinct primaire reprendra le dessus.

Vampyres, daughters of DraculaEn effet, le métrage comportera également quelques séquences sanglantes largement graphiques et même terriblement impactantes sans pour autant se laisser aller à une quelconque outrance gore, mais ce sera justement cette violence presque animale qui fera agir les jeunes femmes qui aura de quoi surprendre et même choquer avec cette vivacité et cette précision féroce dans l'action qui ne laissera pas la moindre chance aux humains concernés. Ce sera ce qui rendra la relation entre Ted et Fran intrigante, puisque celle-ci décidera de laisser son amant d'un soir en vie au lieu de le faire disparaître comme les autres en simulant un accident de voiture, pour ainsi occuper une bonne partie de l'intrigue, reléguant de fait la curiosité de Harriet au second plan, pour presque laisser ce couple de vacanciers développer un sentiment d'inutilité (avec seulement un apport de suspense régulier puisqu'ils seront eux aussi perpétuellement en danger) uniquement perturbé par ce final graphique terrible. Dans le même ordre d'idée, on pourra aussi franchement regretter que le personnage de Miriam soit sous-exploité de la sorte, alors qu'elle apportera une aura de mystère et d'animalité bien plus frappante et titillante que cette Fran certes sensuelle mais largement plus commune, mais qui officiera le plus souvent au premier plan.

Vampyres, daughters of DraculaL'interprétation est convaincante, portée par ces deux jeunes mannequins reconverties actrices sans pour autant démériter, bien au contraire, et notamment Anulka (drôle de pseudo…) dans le rôle de la charmante et plus que troublante Miriam, pour laisser Murray Brown interpréter Ted avec crédibilité. La mise en scène du réalisateur espagnol exilé quelques temps en Angleterre est adaptée au style du métrage pour lui conférer une approche ténébreuse et langoureuse dans la création de ce climat ensorcelant. Les effets spéciaux sanglants sont plutôt simplistes mais deviendront saisissants et même surprenants dans ce contexte vaporeux.

Donc, ce Vampyres, daughters of Dracula aura largement de quoi charmer et envoûter son spectateur par son climat sensuel et sa violence brutale inattendue, à condition quand même de rentrer dans l'intrigue et son rythme guère porté vers l'action.

Vampyres, daughters of DraculaLe DVD de zone 2 anglais édité par Anchor bay avancera une image juste parfois quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale prenante, adaptée et partie prenante dans l'instauration du climat trouble qui englobera le métrage, celui-ci étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une petite featurette trop brève mais intéressante permettant aux deux actrices principales de revenir sur le film et leurs personnages, la bande-annonce anglaise et américaine du film, ainsi que plusieurs galeries de photos consacrées au film, à son tournage, aux affiches ou encore à l'actrice Anulka.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces deux vampires saphiques et sensuels, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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07.09.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Night of the lepus

Parmi les excentricités commises pendant les années soixante/ soixante-dix et cette vague de films mettant en avant des animaux disproportionnés s’attaquant aux humains, ce Night of the lepus (connu chez nous sous le titre de Les rongeurs de l’apocalypse) tiendra une place de choix en ayant choisi l’animal le plus doux et le plus gentil en apparence pour en faire un véritable tueur, le lapin qui sera ici un prédateur exposé sur un ton sérieux, ce qui n’empêchera pas le métrage d’être très souvent comique, voir même hilarant.
Le script va laisser un couple de scientifique tester des hormones sur des lapins afin de mettre fin à une surpopulation nuisible pour les fermiers locaux, mais malencontreusement, l’un d’eux va s’échapper et contaminer ses congénères qui vont se mettre à grossir et à attaquer les humains.

Night of the lepusDans sa séquence d’introduction, le métrage va suivre un reportage télévisuel mettant en avant une invasion de lapins en Australie avec des images d’archives à l’appui, tentant ainsi d’apporter une certaine crédibilité aux faits exposés ensuite, pour en plus avancer des scènes assez difficiles de traque de lapins malmenés. Passée cette entame sérieuse et ne prêtant pas vraiment à sourire, le métrage va se lancer dans la présentation de ses principaux protagonistes, avec d’abord Cole Hillman, un cow-boy dans la tradition qui n’hésitera pas un instant avant d’abattre son cheval blessé suite à une chute causée par un terrier de lapin (oui, ils sont déjà mis en cause !), avant d’aller s’entretenir avec son ami Elgin, doyen de l’université, sur les problèmes causés par ces lapins en surabondance sur ses terres. Elgin promettra à Cole d’évoquer cette nuisance avec les Bennett, un couple de scientifiques tendance écologiste qui seront tout heureux de pouvoir tenter quelque chose avant l’emploi de poisons pour exterminer les lapins, mais aussi du coup toute la faune locale.

Night of the lepusCette mise en condition de l’intrigue restera "bon enfant" dans son traitement et dans la présentation des personnages et notamment ce couple de scientifiques toujours flanqués d'Amanda, leur fillette qui se permettra des commentaires puérils bien kitschs, pour insister afin de présenter véritablement le lapin comme une sale bête nuisible et qui ne trouvera grâce qu'auprès justement de cette jeune Amanda qui sera le point de départ du cauchemar à venir. En effet, alors que son père, Roy, testait différents produits à base d'hormones pour ralentir la multiplication des rongeurs, Amanda va échanger un spécimen infecté avec un autre, sain, et s'arrangera pour réussir à amadouer ses parents afin de le garder. Mais lorsque ce lapin se retrouvera par mégarde lâché dans la nature, les ennuis ne vont pas tarder à commencer.

Night of the lepusIl ne faudra pas plus de deux attaques isolées jouant largement sur la suggestion en n'avançant que quelques gros plans en contre-plongée sur des gueules de lapins tâchées de sang pour que Roy, Cole et quelques autres décident de dynamiter la mine où les lapins géants auront trouvé refuge, clôturant ainsi une première partie assez concluante et étrangement sérieuse pour réussir à maintenir ses effets intacts de tout fou rire. Mais par la suite, le film sombrera dans un grand n'importe quoi débridé et plus que comique dans ses effets incroyables, lorsque les lapins, ayant bien entendu survécu au dynamitage, vont s'attaquer à la bourgade de Cole avant de se lancer à l'assaut de la ville la plus proche.

Night of the lepusCette seconde partie du métrage oubliera la suggestion pour oser mettre en avant plus que de raison ces rongeurs géants qui évolueront régulièrement autour de maquettes en modèle réduit afin de nous faire croire à leur taille démesurée pour des courses hilarantes filmées au ralenti avec une bande-son très "spéciale", ce qui donnera un résultat largement souriant et jamais inquiétant malgré la bonne tenue des maquettes. Les gros plans utiliseront des "hommes en costumes" bien ratés qui heureusement pour l'intégrité du métrage seront rapidement aperçus, et enfin, une patte géante servira plusieurs fois lors des gros plans très vaguement sanglants.

Night of the lepusCes lapins vont donc s'attaquer à différents protagonistes annexes pour des séquences classiques cherchant vainement à se montrer tendues, mais comment le réalisateur pouvait-il espérer réussir son coup en osant présenter si souvent et frontalement ces lapins ? L'intrigue se lancera même dans une série de situations bien stupides et improbables (comme lorsque madame Benett quittera la ville avec Amanda pour rapidement quitter la grande route pour prendre un raccourci dans un chemin défoncé qui immobilisera comme il se doit son véhicule, à la merci des rongeurs), et il faudra aussi compter sur un final d'une cruauté terrible dans l'art de se débarrasser des lapins avec un moyen pour les détruire très graphique et qui nous vaudra encore quelques bons moments croustillants.

Night of the lepusEvidemment, le principal problème du métrage tiendra dans le choix plus que risqué de son prédateur, qui ne pourra jamais espérer avoir l'air menaçant malgré les tentatives du réalisateur qui multipliera les gros plans sur des faciès toutes dents dehors ou carrément ensanglantés des lapins, mais là encore, cela prêtera plus à sourire qu'autre chose, mais l'apothéose sera atteinte avec ces fameuses courses au ralenti inoubliables, quelque part surréalistes, et en tout cas valant le détour par leur capacité à dérider le spectateur, ce qui annihilera toute la volonté évidente de l'auteur de nous livrer un film sérieux, puisqu'en effet, aucun humour volontaire viendra perturber le caractère appliqué et solennel désiré, mais alors, question humour involontaire, le métrage se posera là.

Night of the lepusLes personnages principaux resteront quand même stéréotypés, tel ce Cole, cow-boy n'hésitant pas à sacrifier une partie de ses terres pour endiguer l'invasion de lapins, ou encore ce couple de scientifiques nunuches mais presque attachants, l'ensemble étant porté par une interprétation plutôt convaincante, entre Janet Leigh et Stuart Whitman campant les scientifiques et Rory Calhoun pour jouer avec aisance Cole. La mise en scène du réalisateur est plutôt vive pour donner un rythme constant à l'ensemble, mais tous ses effets tentés pour rendre les lapins effrayants seront voués à l'échec pour devenir souriants et comiques. Les effets spéciaux sont largement mitigés, entre ces plans saignants n'avançant que des victimes recouvertes de ketchup et ces lapins géants joués par des cascadeurs mal dissimulés dans leur costume, pour uniquement laisser les vrais lapins paraître à l'aise au milieu de maquettes.

Donc, ce Night of the lepus méritera le détour pour tout amateur de curiosités kitschs au possible et osant l'impensable et saura se faire apprécier par le spectateur qui rentrera dans le jeu de cette intrigue savoureuse !

Night of the lepusLe DVD de zone 1 édité par Warner Home Video avancera une image assez nette malgré sa tendance à devenir légèrement granuleuse par moments, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale décalée qui rythmera de façon excellente les temps forts du film, le métrage étant proposé dans sa version originale anglaise et dans sa version française. Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la sympathique bande-annonce originale d'époque du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette farce incroyable, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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03.09.09

09:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Amazon jail

Film de W.I.P. (Women In Prison) tardif nous venant du Brésil et réalisé par Oswaldo De Oliveira (qui nous avait déjà gratifié d’un Bare behind bars assez salé), ce Amazon jail proposera surtout un spectacle sensuel et érotique tout en déclinant tous les artifices du sous-genre avec un volontarisme graphique qui masquera en partie l’extrême simplicité de l’intrigue.
Le script va prendre place dans la jungle pour y suivre les activités dans un camp où des jeunes femmes sont emprisonnées pour être revendues à de riches hommes d’affaires par un couple extravagant et leurs sbires, mais bientôt quelques prisonnières vont vouloir s’échapper avec la complicité de l’un des gardiens, neveu du "boss".

Amazon jailDans sa première séquence, le métrage va voir atterrir un petit avion de ligne d'où deux hommes en complet vont descendre, attendus par un jeune homme qui va les conduire avec sa jeep jusqu'au camp d'Edgar, un homme haut en couleur, gouailleur et apparemment porté sur la bouteille qui va les accueillir à bras ouverts pour des nouvelles affaires, puisque nous apprendrons bientôt que ces deux individus viennent chez Edgar faire leur "marché" parmi les demoiselles retenues prisonnières, que nous allons découvrir au travers de la mise en garde d'Helena, la femme qui semblera s'occuper des prisonnières en les menant du bout de son fouet (dont elle ne se servira jamais à l'écran), mais la symbolique s'imposera d'elle-même, renvoyant directement aux dominatrices pullulant dans le "W.I.P.".

Amazon jailAfin de ses mettre ses clients dans la poche Edgar va organiser une petite soirée où les prisonnières vont venir danser langoureusement au son d'un tam-tam presque nues autour des messieurs pour rapidement voir la situation dégénérer en une orgie qui demeurera au final assez pudique tout en étant bien absurde avec notamment les grimaces et les gestes inconsidérés et désordonnées des deux clients visiblement ravis de cette présence féminine. Ensuite, l'intrigue va s'attarder sporadiquement sur le couple volage formé par Edgar et Helena, dont les rapports seront conflictuels, ce qui ne les empêchera pas de se réconcilier sur l'oreiller régulièrement, même lorsque Edgar fera preuve d'une brutalité collant bien avec son caractère colérique et outrancier.

Amazon jailMais nous allons également assister à l'arrivée d'un nouveaux groupes de prisonnières attrapées on en sait où qui vont rejoindre le trio "d'anciennes" auprès desquelles elles vont appréhender leur triste sort, avant que Edgar ne parvienne à charmer l'une d'elles, tandis qu'une autre, Mary, va s'attirer les faveurs d'Helena, révélant au passage sa bisexualité déviante. Et bien entendu, d'autres clients vont venir pour permettre au réalisateur de reproduire une seconde fois sa séquence d'orgie paillarde avec cette fois-ci plus de participants mais avec toujours autant de délire visuel, sauf que l'une des jeunes femmes, Angel, va en profiter pour tenter de s'évader, Mary trompant la vigilance d'Helena a sa manière.

Amazon jailCette évasion donnera un peu d'action au métrage puisque les gardiens vont se lancer à la poursuite d'Angel et vont sans le vouloir faire d'une pierre deux coups puisqu'ils vont récupérer la fugitive alors qu'elle avait trouvé refuge auprès de trois demoiselles se baignant dans une rivière. L'intrigue connaîtra son tournant lorsque le neveu d'Edgar, amoureux de l'une des captives, va fomenter un plan pour lui permettre de s'évader à son tour en emmenant les autres, le camp courant de toutes façons à sa perte avec d'autres alliances cachées qui vont éclater au grand jour, le métrage s'installant alors dans le "film de jungle" pour suivre la fuite des prisonnières, fuite qui sera parsemée de situations typiques (attaque d'un serpent, par exemple), mais surtout parcourue de rencontres qui donneront l'occasion au réalisateur de dénuder ses actrices qui vont par exemple charmer deux campeurs pour finalement piller leur nourriture avant de tomber sous la coupe d'un illuminé cherchant de l'or pour Dieu avec ses ouailles, mais qui lui aussi malgré des sous-entendus homosexuels tombera sous le charme des demoiselles, pour orienter le métrage vers un final aberrant au cours duquel le neveu d'Edgar parti à la recherche de son amoureuse va intervenir avec d'autres alors que les chercheurs d'or se lançaient dans un viol collectif, pour laisser un goût quand même amer à la happy-end puisque toutes les demoiselles ne survivront pas.

Amazon jailLe métrage reprendra donc dans sa première partie (qui occupera les deux tiers du film) les figures obligées du sous-genre, avec scènes de douche (individuelles pour une fois), crêpage de chignons, mais l'ensemble sera ouvertement orienté vers l'érotisme puisque chaque situation dérivera inévitablement vers un accouplement (souvent dans des endroits inappropriés, mais bon…) et évidemment les demoiselles évolueront à moitié nues, offrant leur poitrine et leur fessier à la caméra la plus souvent possible, tandis que la seconde partie, tout en avançant un peu plus d'action, ne délaissera pas cet érotisme parfois à la limite de la vulgarité pour continuer de présenter ces demoiselles sous un jour méprisant, flirtant même avec la misogynie.

Amazon jailEn effet, ces jeunes femmes emprisonnées ne sembleront pas toutes déprécier leur sort, s'offrant avec une facilité déconcertante aux "clients" d'Edgar ou encore à ce dernier pourtant guère attirant, tandis qu'elles utiliseront toujours leurs charmes pour obtenir ce qu'elles veulent, laissant seule celle amoureuse du neveu d'Edgar avoir un semblant de sincérité, ce qui contrastera formellement avec le caractère manipulateur de la jeune et belle Mary, ce qui finira par déboucher sur un affrontement en bonne et due forme. Mais les hommes ne seront guère mieux traités, présentés ici quasiment tous comme des obsédés sexuels pervers tout en étant majoritairement repoussants.

Amazon jailHeureusement d'ailleurs que le métrage pourra compter sur soin aspect érotique pour combler les limites d'un script basique, sans surprise et qui n'apportera qu'un peu d'humour régulièrement, entre les facéties d'un Edgar haut en couleurs et quelques situations souriantes et déraisonnables par leur excentricité notoire, avec par exemple ce "pasteur" loufoque qui imposera un final tonitruant et saugrenu. Par ailleurs les personnages n'offriront que des personnalités simplistes et guère travaillées, mis à part Edgar, sa compagne Helena et l'une des prisonnières dont nous découvrirons le passé évidemment sensuel de danseuse nue peinturlurée.

Amazon jailL'interprétation est cohérente, avec un Sergio Hingst excellent dans le rôle d'Edgar, tandis que Elizabeth Hartmann peinera à donner du charisme à une Helena bien fade dans sa parure de dominatrice, les jeunes actrices semblant par contre plus avoir été choisies pour leur physique et leur propension à se dénuder que pour leur capacité d'actrice, même si la toute belle Shirley Benny se fera aisément remarquer. La mise en scène du réalisateur est classique, pour n'utiliser que de rares effets de style, mais tout en s'attardant et en zoomant fréquemment sur le physique des actrices.

Donc, ce Amazon jail n'offrira qu'un attrait graphique par son érotisme parfois salace omniprésent et par l'absurdité souriante de certaines situations outrancières bien déjantées !

Amazon jailLe DVD de zone 1 édité par Blue Underground avancera une image légèrement granuleuse mais sans que cela devienne gênant, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale lancinante particulièrement adaptée aux événements présents dans l'intrigue, le métrage étant ici uniquement proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, il faudra hélas ses contenter de la bande-annonce originale du film.
A noter que le film a été édité en VHS chez nous sous le titre de Femmes en cages avec un doublage français putassier incroyable ne reflétant pas du tout les intentions premières du réalisateur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "W.I.P." érotique et quand même largement souriant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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31.08.09

07:20:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un mois de juillet en "dents de scies" au niveau des nouveautés fantastiques et horrifiques, le mois qui se termine à été bien plus intéressant et prolifique avec quelques titres largement attendus, mais également avec un nombre conséquents de rattrapages de titres peut-être légèrement moins récents mais pour autant à découvrir, sans oublier quelques rééditions plus ou moins anecdotiques !

Tarantulas
Hydra

Justement, au niveau des ressorties, Opening éditeur habitué de cette pratique, tentera de nous refourguer à nouveau le Scream de Wes Craven, mais aussi le très moyen Trauma de Dario Argento ou encore la pathétique Attaque des morts-vivants. Mais pour les possesseurs d'un lecteur de blu-ray, l'éditeur proposera Le jour des morts-vivants. L'éditeur privilégiera pour ses nouveautés les grosses bébêtes avec Tarantulas, le cargo de la mort et ses araignées lâchées dans la nature, et Hydra, the lost island qui revisitera "Les chasses du comte Zaroff" avec en prime une créature dotée de plusieurs têtes qui viendra perturber les plans de quelques milliardaires chassant un gibier humain. Toujours dans le genre "animaux tueurs", Zylo tentera de faire passer son Megalodon pour un nouveau titre, alors qu'il s'agit tout simplement du Shark attack 3 disponible depuis bien longtemps.

Guêpes tueuses
Vikings

Emylia sera plus dynamique ce mois-ci, pour outre la ressortie du dispensable La chute de la maison Usher version 2006 tentant de moderniser le thème, nous proposer un sympathique The stingers, guêpes tueuses ainsi qu'un Vikings qui s'annonce "autre" en n'avançant pas forcément le côté épique attendu et doté d'une bande-son métal largement adaptée.

Le berceau

Elephant Films délaissera les titres de Charles Band pour éditer Le berceau et sa thématique forte hélas plutôt mal exploitée malgré quelques séquences efficaces.

The punicher zone de guerre
Starman

Outre la sortie d'un The punisher – zone de guerre bien plus violent et méchant que son prédécesseur, Columbia/ Tristar nous gratifiera d'une ressortie en Blu-ray du Starman de John Carpenter.

Amusement

Seven 7, bien timide en ce moment, se contentera de sortir le sympathique Amusement, déjà évoqué ici dans son édition en Zone 1.

Next door
Timber falls

Toujours dans les titres déjà traités ici même et connaissant seulement une édition chez nous, c'est également au tour du remarquable Next door de débarquer grâce à Studio Canal pour une édition simple qui ne tiendra pas la comparaison avec celle critiquée ici, tandis que 20th Century Fox proposera le "slasher" Timber falls disponible depuis un bon moment déjà dans une édition en zone 1 évaluée ici.

Sex addict

Disponible depuis début juillet avec le magazine "Mad Movies", le nouveau méfait gore et sexy de Frank Henenlotter, le bien nommé Sex addict connaît une sortie "officielle" chez SWIFT.

Les contes de la nuit noire

TF1 Vidéo a profité de l’été pour éditer Les contes de la nuit noire, une anthologie d’histoires horrifiques assez basiques pourtant écrites par Stephen King ou encore George A. Romero et qui rafla le grand prix à Avoriaz en 1991.

Underworld 3
Les faucheurs

M6 vidéo s’offrira plusieurs actualités au cours du mois écoulé, avec bien sûr la sortie en DVD et en Blu-ray de Underworld 3, le soulèvement des lycans, éditions évoquées ici, mais aussi avec Les faucheurs , titre français cachant le The deaths of Ian Stone et son intrigue rappelant Un jour sans fin en version horrifique, tandis que Hunted permettre à Kim Basinger de se frotter notamment au "survival" pour un film mangeant quand même à tous les râteliers.

Vendredi 13
Vendredi 13

Enfin, à tout saigneur tout honneur, Jason Voorhees, le boogeyman de la saga des Vendredi 13 voit le remake réalisé par Marcus Nispel être édité par Paramount en DVD et en Blu-ray, plus d’infos sur ces éditions ici.

Donc l'amateur de cinéma fantastique et horrifique aura eu largement de quoi se rassasier de nouveautés ce mois-ci, en attendant la rentrée qui s'annonce déjà plus que passionnante et fournie !

Le jour des morts vivants (Blu-ray)

Le jour des morts vivants (Blu-ray)
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Hydra, the lost island

Hydra, the lost island
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Le berceau

Le berceau
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The Punisher : Zone de guerre

The Punisher : Zone de guerre
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Starman (Blu-ray)

Starman (Blu-ray)
Fnac à 13.13€
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Amusement

Amusement
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Next door

Next door
Amazon à 4.28€
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Timber falls

Timber falls
Amazon à 7.9€
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Timber falls (Blu-ray)

Timber falls (Blu-ray)
Amazon à 17.23€
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Les contes de la nuit noire

Les contes de la nuit noire
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Amazon à 6.49€
Fnac à 12.49€
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Fnac à 14.29€
Amazon à 14.29€
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Les faucheurs

Les faucheurs
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Vendredi 13 (2009)

Vendredi 13 (2009)
Amazon à 7.75€
Fnac à 12.19€
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Vendredi 13 (2009) - (Blu-ray)

Vendredi 13 (2009) - (Blu-ray)
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28.08.09

08:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Frogs

Comptant parmi les initiateurs du film d'agressions animales, ce Frogs, bien que devenu quelque peu kitsch aujourd'hui, posera par sa thématique écologique limpide et son intrigue une partie des bases maintes fois reproduites par la suite, tout en offrant quelques moments savoureux aussi bien en mettant en scène de nombreuses espèces animales plus ou moins agressives mais toujours rendues menaçantes qu'en dressant le portrait d'une série de personnages truculents.
Le script va inviter un photographe écologiste à la fête organisée par un milliardaire sur son île pour son anniversaire, moment choisi par la faune locale pour se rebeller contre les humains.

FrogsDès son générique, le métrage va exposer son discours écologique de manière claire et frontale en suivant ce photographe prenant des clichés depuis sa barque pour d'abord avancer une nature immaculée peu à peu ternie par des déchets et par une pollution due à l'homme qui viendront honteusement gâcher le paysage et mettre en avant un côté fossoyeur de nature de manière on ne peut plus claire. Mais bientôt notre homme, Pickett Smith, va voir foncer sur lui deux individus, Karen et Clint Crockett, à bord de leur hors-bord lancé à toute allure sur le lac, manquant de peu de tuer Smith pour uniquement le faire chavirer. Pour se faire pardonner, ils vont inviter Smith à venir se sécher et prendre un verre dans la propriété familiale.

FrogsC'est ainsi que le métrage va amorcer la présentation des différents membres de cette famille complètement dominée par le patriarche, Jason Crockett, un vieil homme abusif et dominateur depuis son fauteuil roulant et qui ne verra pas au départ d'un bon oeil l'arrivée de Smith, repéré en train de prendre des photos aux abords de son domaine. Nous allons donc faire la connaissance de chacun des personnages présents, qui tous avanceront plus ou moins des stéréotypes souriants dans leur dévotion forcée à Jason, ce qui se traduira par des séquences de dialogues jamais ennuyeuses ou rébarbatives pour au contraire laisser apparaître un humour au second degré des plus attachants. Mais si cela occupera la majeure partie de la mise en place de l'intrigue, les crapauds et autres reptiles foisonnant sur l'île se montreront déjà, bien entendu sans attaquer mais installant un climat d'attente et de tension sous-jacent efficace, le réalisateur arrivant par miracle à rendre ses batraciens intrigants.

FrogsFinalement Smith fera plus que passer un moment avec ses hôtes, puisqu'il sera invité par Jason à faire un tour de l'île pour plusieurs raisons, aller à la recherche d'un de ses employés disparu pendant qu'il allait essayer un pesticide pour tenter de débarrasser l'île de ces trop nombreuses grenouilles qui empêchent certains convives de dormir tout en dressant justement un état des lieux de la prolifération mystérieuse de ces batraciens envahissants. En toute logique l'employé disparu sera retrouvé mort, mais Jason insistera pour que Smith cache cet événement afin de ne pas gâcher la traditionnelle fête prévue pour le lendemain afin de célébrer plusieurs anniversaires, dont le plus important, celui de Jason qui, même lorsque que la menace sera avérée, refusera de modifier son programme, thème repris largement par la suite par d'autres films en le modifiant, comme par exemple Les dents de la mer et son maire refusant d'annuler des festivités à cause du requin tueur.

FrogsDans sa seconde partie, l'intrigue va laisser les animaux se déchaîner contre les humains qui vont un par un et individuellement subir les foudres de différentes espèces avec d'abord un homme tué par des araignées énormes, tandis que des lézards aidés par des sortes de varans vont asphyxier dans une serre une autre victime en faisant tomber des fioles de poison, laissant des serpents venir à bout d'autres proies humaines, des crocodiles viendront également se mêler à ces attaques, tout comme ces oiseaux lors d'une séquence en hommage évident au film d'Alfred Hitchcock, laissant les crapauds du titre rester spectateurs des méfaits tout en semblant coordonner et ordonner aux autres espèces d'agir contre les personnages pour se contenter d'affluer vers la propriété et de se réserver la mise à mort du principal protagoniste visé.

FrogsOn pourra d'ailleurs saluer le choix scénaristique effectué par le réalisateur car en effet ces grenouilles, bien que présentées sous un jour inquiétant, ne pouvaient pas constituer une menace mortelle à elles seules, et l'aide précieuse de différents prédateurs permettra à l'ensemble de gagner en impact et en "crédibilité" pour peu que l'on se prenne au jeu. Ces phases d'agressions resteront comme les meilleurs moments du film, avec un impact plus ou moins fort selon les animaux mis en présence, les lézards offriront un caractère étrange à chacune de leurs apparitions, les serpents demeurant les plus efficaces tandis qu'hélas l'attaque de l'alligator souffrira d'un manque de vraisemblance trop flagrant.

FrogsSi l'isolement des personnages sera bien retranscrit, l'atmosphère poisseuse et humide du sud américain sera également largement mise en valeur, ce qui donnera par ailleurs l'occasion au réalisateur de fustiger certaines mentalités rétrogrades encore empreintes des traditions esclavagistes sudistes qui viendront se greffer à un discours déjà bien tempéré par cet écologisme qui sans être nommé planera littéralement sur l'ensemble du film, les animaux se vengeant principalement des pollueurs de la nature et les scènes de mises à morts franches leur resteront destinées, tandis que d'autres personnages bien moins coupables connaîtront un sort largement plus évasif et bien moins cruel.

FrogsLes différents personnages occuperont largement le terrain, permettant surtout au réalisateur de se gausser de traits de caractère typiques grâce à un humour discret, pour bien évidemment laisser Smith symboliser la raison face à ce Jason voulant coûte que coûte conserver son programme de festivités quoiqu'il arrive, tandis que Karen apportera une vague sensualité en charmant le personnage principal avec uniquement des sous-entendus. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation convaincante, Ray Milland en tête dans le rôle de Jason, tandis que Sam Elliot paraîtra plus effacé pour incarner Smith. La mise en scène du réalisateur est adaptée et originale pour filmer les batraciens et les reptiles, avec ces zooms malicieux efficaces. Les quelques effets spéciaux resteront basiques mais plutôt réussis.

Donc, ce Frogs parviendra à se rendre largement attachant, malgré des aprioris infondés, par sa bonne humeur quelque peu sarcastique et par sa générosité dans l'art de mettre en scène ses animaux tueurs !

FrogsLe DVD de zone 1 édité par MGM avancera une image plutôt nette et ne devenant que rarement granuleuse, notamment lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera efficace, soutenue par une partition musicale discrète mais adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise ou dans sa version espagnole, avec des sous-titres français et espagnols optionnels.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter, comme souvent chez MGM, de la sympathique bande-annonce originale du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces batraciens et autres reptiles agressifs, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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25.08.09

08:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Underworld 3
Underworld 3

Troisième volet de la saga Underworld présenté sous forme de préquelle revenant aux sources du mythe, ce Underworld 3 : le soulèvement des lycans ne semblera pas retrouver la force épique de ses prédécesseurs et devra pallier à l’absence de l’héroïne de la franchise incarnée par Kate Beckinsale. Le métrage, après un passage en salles obscures en février dernier où il a drainé quelques 359 000 spectateurs, s’offre une seconde chance en DVD et en Blu-ray sous la houlette de M6 Vidéo.

Underworld 3

L’intrigue va faire un retour en arrière de mille ans, aux origines du conflit qui oppose les Vampires aux Lycans. Deux races immortelles étranges vinrent alors au monde, chacune descendant d'un des fils d'Alexandre Corvinus. Les vampires, issus de la lignée de Markus, devinrent des aristocrates buveurs de sang et rusés. Les loups-garous, descendants de William, se transformèrent en bêtes sauvages, sans plus aucune humanité et habitées d'un désir de violence insatiable. Grâce à leur supériorité intellectuelle et à leur habileté politique, les Vampires réussirent à dominer les terres sauvages de la Hongrie occidentale. Ils continuèrent néanmoins à craindre les loups-garous qui, s'ils étaient incapables de s'organiser, faisaient montre d'une incroyable sauvagerie et d'une force immense... Au Moyen-Age, l'équilibre règne entre les vampires, dirigés d'une main de fer par Viktor, et leurs serviteurs les Lycans. Mais lorsque Sonja, la fille de Viktor s'éprend de Lucian, un Lycan, c'est le début d'une longue guerre sanglante qui continuera jusqu'à aujourd'hui...

Underworld 3

D’après les avis recueillis, le métrage aura un intérêt historique indéniable pour tout fan de la franchise puisque levant le voile sur les origines des vampires et des lycans, mais connaissant déjà le sort réservé à Sonja, l’attrait du métrage en sera d’entrée limitée. De plus, l’intrigue serait quand même minimaliste, bien plus axée sur cette bluette gothique entre Lucian et Sonja, romance qui prendra donc le dessus sur cette lutte entre vampires et lycans rétrogradée en arrière-plan, mais nous gratifiant heureusement de quelques scènes d’action performantes mais inégales. Par contre, on retrouvera avec plaisir Bill Nighy jouant avec froideur ce patriarche vampire, tandis que Rhona Mitra, avec une ressemblance physique avec Kate Beckinsale pas franchement heureuse qui viendra perturber le spectateur, ne déméritera pas dans le rôle principal. Les effets spéciaux bénéficieront d’un traitement spécial du réalisateur Patrick Taptopoulos, plus connu justement pour ses travaux dans ce domaine, tout en ne pouvant pas cacher toutes les ficelles utilisées.

Underworld 3

Le DVD édité par M6 Vidéo avancera une image en 2.40 et en 2.35 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français et en anglais sous-titrée en DD2.0 et en DD5.1. Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of, un retour sur les personnages-clés et les événements de la saga ainsi qu’un module bavard consacré aux effets spéciaux.
L’édition Blu-ray du film reprendra les même bonus, en nous offrant en plus les deux premiers volets de la franchise disponibles en version nomade pour iPhone, iPod et PSP, pour proposer le film avec une image en 2.35, tandis que la bande-son en anglais et en français sera disponible en DTSHDMA5.1.

Underworld 3

Donc, à partir du 27 août prochain, ce sera dans notre salon que nous allons pouvoir suivre ce troisième épisode de la saga Underworld pour vérifier si sa réputation mitigée est justifiée !

Underworld 3




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24.08.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Blood & chocolate

Film de loup-garou "romantique" reprenant la thématique de l'histoire d'amour impossible héritée de "Roméo et Juliette", ce Blood and chocolate n'arrivera hélas pas à offrir la moindre originalité dans un traitement de son sujet bien plus axé vers la romance que vers l'action pour offrir au final qu'un spectacle se suivant facilement, sans déplaisir, mais sans enthousiasme.
Le script va laisser une demoiselle appartenant à une confrérie de loups-garous tomber amoureuse d'un jeune artiste entièrement humain, ce qui ne sera pas du goût du chef de la meute.

Blood & chocolateDans sa séquence introductive, le métrage va laisser une petite fille être la seule survivante de l'attaque de sa maison par des hommes en armes qui vont exterminer ses parents et ses frères sans aucune pitié, avant de lancer des chiens à ses trousses, tandis que la voix-off de l'héroïne nous entretiendra sur sa condition passée en adéquation avec le monde qu'elle a quitté lors de l'attaque. Et après un bond dans le temps et dans l'espace jusqu'au présent en Roumanie, nous allons retrouver le personnage principal, Vivian, ayant apparemment survécu aux chiens et devenue désormais une belle jeune femme qui effectuera un jooging musclé et bondissant, presque et volontairement surnaturel dans les enjambées et les sauts réalisés, avant de rentrer chez sa tante qui l'héberge.

Blood & chocolateL'intrigue va alors se laisser aller à une présentation de cette caste de loups-garous vivant cachés parmi les humains, permettant ainsi au passage à la réalisatrice de s'amuser brièvement à chercher à tromper le spectateur sur la nature de plusieurs protagonistes, puisque outre Vivian, nous allons faire connaissance avec son neveu Rafe et ses amis aux allures de jeunes bourgeois vaguement rebelles, tandis que tous attendent le retour de Gabriel, le chef de la meute, qui doit venir sous peu retrouver les siens. Mais Vivian semblera différente des autres, plus humaines et au cours d'une virée nocturne solitaire dans une église, elle va rencontrer Aiden, un jeune dessinateur de bande dessinées, ou de "romans graphiques" comme il le dira lui-même, opportunément porté sur les loups et plus précisément les loups-garous.

Blood & chocolateCette rencontre qui aurait due être sans lendemain va pourtant tarauder les deux jeunes gens, Vivian achetant les œuvres d'Aiden tandis que celui-ci va la poursuivre alors qu'il l'apercevra par hasard un jour dans la rue et il va réussir à rentrer dans sa vie, leur amour devenant par la même occasion réalité. Mais cela ne sera pas du tout du goût de Rafe et de Gabriel, qui prédestinait Vivian pour devenir sa nouvelle épouse (une ancienne loi des loups-garous autorisant le chef de meute à changer de compagne tous les sept ans…), rendant inévitables les intimidations puis les représailles suite à la mort d'un des leurs tué par Aiden lors de ce qui restera comme la meilleure séquence du film.

Blood & chocolateHélas, le métrage accordera bien du temps à cette romance simpliste et sans envergure, jouant même sur un petit côté gothique naïf, et qui demeurera prévisible et même rabâchée dans les difficultés endurés par les deux tourtereaux épiés puis traqués par les loups-garous, tout en sous-exploitant carrément la différence de condition entre Vivian et son amoureux. Mais surtout, si Vivian arrivera sans mal à gagner un minimum de sympathie auprès du spectateur avec ses joies, déceptions et ses tourments hérités du passé, il n'en ira pas du tout de même pour Aiden, un bien fade artiste dont l'unique intérêt étant sa passion pour les lycanthropes peuplant ses "romans graphiques" puisque son passif quand même hautement improbable ne gagnera certainement pas à être dévoilé et au lieu de renforcer sa personnalité, cela ne fera que le discréditer complètement.

Blood & chocolateMais heureusement, le métrage comportera quand même quelques situations s'attardant sur la vie de ces loups-garous que nous verrons le plus souvent dans leur apparence humaine et quasiment anonyme, pour nous permettre de prendre part à une chasse à l'homme rituelle laissant les lycanthropes retrouver leur instinct bestial l'espace d'une nuit, le temps de traquer et de dévorer un humain, scène qui sera renouvelée de manière plus impliquée dans l'intrigue par la suite. Mais le spectateur venu chercher de l'action devra rapidement se faire une raison, le métrage ne sera que rarement trépidant, pour uniquement "s'énerver" quelque peu lors de sa dernière partie ponctuée de rebondissements enfin dignes de ce nom, et pour cette première confrontation entre Aiden et un lycanthrope venu l'intimider et qui se transformera en un duel réussi et mordant.

Blood & chocolatePar contre, la grande déconvenue du film viendra de l'absence de transformation digne de ce nom, passage pourtant prisé du genre et quasiment obligatoire qui sera ici éludé puisque nous n'aurons affaire qu'à des vrais loups qui viendront se substituer à l'apparence humaine des lycanthropes lorsqu'ils se mettront en chasse et bondiront pour dans un hâle blanc ressortir en loups, pour un effet véritablement minimaliste et bien évidemment très décevant, ce qui n'empêchera pas certaines situations d'être quand même probante, la réalisatrice parvenant régulièrement à donner un aspect surnaturel dans la démarche et les gestes des loups sous leur apparence humaine, et les scènes faisant intervenir des loups véritables seront plutôt bien agencées.

Blood & chocolateLes personnages seront travaillés de manière mitigée car si Vivian deviendra un minimum attachante, Aiden restera transparent, tandis que ce Gabriel, chef de meute se voulant ténébreux, sera assez ridicule et guère crédible, l'ensemble étant porté par une interprétation au diapason qui laissera Agnes Bruckner seule s'épanouir pleinement pour jouer Vivian. La mise en scène de la réalisatrice sera posée pour laisser les sentiments des protagonistes s'exprimer tout en parvenant sporadiquement à dynamiser les quelques séquences d'action du film. Les effets spéciaux sont donc largement décevants, non pas dans leur réalisation qui rendra assez belles les mutations rapides des hommes en loups, mais dans la frustration engendrée par ce procédé simpliste.

Donc, ce Blood and chocolate sera quand même plus largement destiné à un public adolescent porté sur un fantastique "soft" et prétexte à des bluettes à rebondissements qu'aux fans de films de loups-garous agressifs et saignants !

Blood & chocolateLe DVD de zone 1 édité par Sony Pictures Home Entertainment avancera une image nette jusque dans ses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera dynamique et guère originale, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise et dans sa version française, avec des sous-titres français anglais et espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter d'une kyrielle des scènes coupées pas franchement indispensables en proposant principalement de petites situations superficielles supplémentaires et des scènes de dialogues, suivies par quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette histoire d'amour impossible sur fond de lycanthropie, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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20.08.09

08:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Scourge

Variation démoniaque sur le thème du Hidden de Jack Sholder, ce Scourge ne brillera évidemment pas par l'originalité de son propos mais se montrera suffisamment vif et parfois même généreux pour se suivre sans déplaisir au détour de quelques situations volontairement grotesques, souriantes ou graphiques.
Le script va laisser une créature démoniaque passant de corps en corps s'échapper de l'église où elle était tenue prisonnière pour semer la terreur dans une petite ville.

ScourgeAprès une courte séquence d'introduction obscure prenant place en 1871 une nuit d'orage près d'une église et suivant quelques moines offrant aux éclairs un homme avec pour résultat de voir des tentacules sortir de son abdomen, le métrage va se diriger directement vers le présent pour suivre conjointement des pompiers venant d'éteindre un incendie ayant ravagé l'église vue auparavant et le personnage principal, Scott, un jeune homme au passé trouble (comme le démontrera rapidement une première confrontation avec le shérif local) revenant dans le quartier de son enfance pour y rencontrer Jessie, son ancienne camarade de jeu et d'adolescence avec qui il avait coupé tout lien depuis deux ans.

ScourgeBien entendu, un pompier inspectant les décombres de l'église va découvrir un trou suspect dans le sol avant d'être projeté au sol et secoué de spasmes, avant de se relever comme si de rien n'était, pour l'instant. Car une fois rentré à la caserne, il va se mettre à avoir un comportement étrange, se goinfrant de toute nourriture passant à portée avant de prendre une douche au cours de laquelle il se grattera le front au point de s'écorcher, pour en ressortir titubant et prendre le large avec une démarche pour le moins spéciale. Pendant ce temps-là, Scott aura eu le temps de renouer quelques liens avec Jesse, nous permettant d'en apprendre plus sur leur passé commun, laissant ainsi le réalisateur essayer de rendre attachants ces deux protagonistes au final bien basiques et presque superficiels dans les sentiments évidents qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.

ScourgeMais le hasard faisant bien les choses, le pompier contaminé va se rendre au match de hockey sur glace disputé par Scott le soir pour y retrouver Lydia, la petite amie officielle de Scott présente comme spectatrice et après avoir traversé l'aire de jeu d'une démarche encore moins assurée et provoquant quelques sourires, il va entraîner cette Lydia dans les vestiaires pour lui transmettre une vilaine créature qui sortira de sa bouche pour se glisser dans la ventre de son nouvel hôte par le nombril. Lydia changera alors à son tour peu à peu de comportement, délaissant Scott qui pourra la suivre se rendant dans un night-club où elle va également très vite trouver un nouvel corps pour la créature et lorsque ce sera fait, Scott se retrouvera suspecté de son meurtre puisqu'il sera le seul témoin de la mort graphique de sa petite amie qui vomira tripes et boyaux.

ScourgeScott ne trouvera rien de mieux à faire que d'aller se cacher chez Jesse, par ailleurs nièce du shérif, pour essayer de la convaincre de son innocence et lui demander de l'aider. Jesse sera évidemment au départ sceptique avant peu à peu de se mettre à croire à cette histoire invraisemblable à al vue des événements étranges se produisant dans la ville. L'intrigue n'inventera rien en plaçant cet innocent mais avancé comme "coupable idéal" au centre de l'action, tandis que la créature continuera de passer de corps en corps en provoquant diverses catastrophes souvent amusantes comme le saccage d'une galerie marchande en jouant sur la gloutonnerie grotesque des corps servant d'hôte et sur des tenues vestimentaires inadaptées pour sortir en public.

ScourgePar contre, le métrage jouera franchement la facilité pour laisser Scott et Jesse découvrir l'origine de la créature, laissant même Jesse aller rendre visite à une vieille femme membre de la famille ayant lutté contre la bête en 1871 qui, en plus de la recevoir sans problème, lui fournira toutes les informations au travers de grimoires et autres instruments en sa possession depuis des lustres, pour nous laisser appréhender cette histoire de démon quasiment immortel capturé et caché depuis dans les sous-sols de l'église ayant brûlé, démon devant transiter dans une série de corps humains pour grandir et arriver à maturité, ce qui pourra vaguement expliquer la boulimie des victimes.

ScourgeHeureusement, l'intrigue s'orientera vers l'action pour suivre l'enquête et la lutte des deux protagonistes contre cette créature, nous offrant au passage quelques petites surprises débouchant sur des situations assez prenantes (lorsque le shérif sera contaminé à son tour notamment) et graphiques, pour déboucher sur un dernier acte ouvertement loufoque lorsque Jesse draguera le nouvel hôte répugnant de la créature pour l'attirer dans un piège concocté avec Scott, mais l'intrusion carrément sous-exploitée de ce religieux traqueur de démons tombera complètement à plat pour bâcler un final du coup sans grande saveur et largement en deçà des attentes légitimes.

ScourgeA partir de cette idée sympathique de transformer l'extraterrestre de hidden en démon ressemblant quand même physiquement à n'importe quel "alien" tout en dents et en mandibules, l'intrigue se contentera hélas de ressasser des situations au fort goût de "déjà-vu", entre ces séquences impliquant les contaminés qui se comporteront n'importe comment et évidemment sans se soucier des autres ou des dégâts qu'ils peuvent commettre, et surtout cette bluette renaissante entre les deux personnages principaux qui demeurera téléphonée et sans envergure, ces protagonistes laissant le spectateur de marbre en n'arrivant pas à exister réellement à l'écran et surtout en n'obtenant pas la sympathie recherchée. En plus, le métrage se montrera elliptique quand cela l'arrangera et même les contaminés réagiront différemment au contact du démon, avec notamment un temps plus ou moins d'adaptation avant que la créature prenne définitivement le contrôle des faits et gestes de ses victimes.

ScourgeLes personnages principaux n'offriront donc que des personnalités basiques, laissant du coup les seconds rôles et notamment les victimes du démon être les seuls à paraître souriants et parfois même originaux, tel ce photographe ventripotent, pour ainsi véhiculer un humour largement souriant, tandis que l'ensemble bénéficiera d'une interprétation cohérente, le peu de charisme de Nic Rhind qui interprétera Scott sera compensé en partie par la toute mignonne Robyn Ledoux. La mise en scène de Jonas quastel, auparavant auteur de Ripper 2 est adaptée pour suivre l'action de près tout en parvenant à dynamiser ses séquences. Les effets spéciaux sont largement probants, aussi bien pour l'animation de al créature qui restera invisibles et bluffantes, que pour quelques effets gores graphiques et volontaires, comme cette mâchoire littéralement arrachée d'un coup de poing.

Donc, ce Scourge se suivra facilement grâce à un humour de situation contrastant avec le séreux de l'intrigue et par sa volonté graphique avérée !

ScourgeLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale dynamique et adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres optionnels et anglais et en espagnol.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du film, suivie par celles de quelques autres titres variés de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette créature démoniaque, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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18.08.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Delirium

Juste avant son extravagant Black magic rites, le réalisateur italien Renato Polselli imposait déjà une bonne dose de délire nonsensique dans ce bien nommé Delirium pour nous livrer une œuvre inclassable, oscillant entre le "giallo" et l'érotisme, qui connut en plus plusieurs montages différents selon ses pays d'exploitation, avec notamment une version américaine incluant un traumatisme hérité de le guerre de Vietnam pour justifier les exactions d'un personnages principal tourmenté sexuellement.
Le script va suivre les crimes commis par un criminologue aidant par ailleurs la police à enquêter sur ces meurtres, mais bientôt suspecté, il va se rendre compte qu'un second assassin rôde et tue selon les mêmes méthodes que lui.

DeliriumDès sa première séquence le métrage va avancer son personnage principal, Herbert Lyutak, accoudé au comptoir d'un bar et visiblement plus qu'intéressé par une demoiselle court vêtue qu'il s'arrangera pour approcher en lui proposant de l'emmener au night-club où elle devrait rejoindre ses amis contactés par téléphone. Ce sera donc sous le regard suspicieux du barman que notre homme va quitter les lieux en charmante compagnie mais, au lieu de prendre la route de la boîte de nuit, il va quitter la ville pour aller s'isoler près d'une rivière et après avoir traqué sa victime, il va pouvoir la dénuder, la violenter et l'étrangler.

DeliriumCette séquence d'introduction sera largement efficace, troublante par l'attitude de cet Herbert grimaçant de plus en plus puisqu'il ne pourra pas s'empêcher de lorgner copieusement vers les jambes de la demoiselle l'accompagnant, au point de l'effrayer définitivement. La scène de meurtre sera brutale mais sans exagération pour continuer de bien affirmer la névrose du personnage hystérique dans son comportement. Ensuite, l'intrigue va laisser deux inspecteurs de police scruter les clichés pris sur les lieux du crime vu juste auparavant, indiquant qu'il s'agit du septième suivant le même mode opératoire, tandis que nous allons retrouver Herbert chez lui s'apprêtant à sortir en trouvant un prétexte bidon auprès de sa charmante épouse, Marcia, pour aller dans son bureau cacher quelque chose dans un petit coffre situé sur une cheminée. Mais Marcia aura suivi toute la scène et dès que son mari aura le dos tourné elle ira fouiller pour retrouver une chemise tachée de sang roulée en boule dans sa cachette.

DeliriumPendant ce temps-là, Herbert se sera rendu auprès des deux policiers pour les aider par son métier de criminologue, mais l'arrivée du barman de l'introduction va changer quelque peu la donne puisqu'il va devra justifier sa présence dans le bar le soir du meurtre et surtout mentir en expliquant qu'il a laissé la demoiselle assassinée vivante devant le night-club et non morte près d'une rivière. De par sa position, la police le croira, surtout que peu après nous allons suivre une nouvelle séquence de meurtre, une demoiselle réfugiée dans une cabine téléphonique finira étranglée lors d'une scène hélas peu convaincante car trop théâtrale, et Herbert étant en compagnie des inspecteurs en moment de ce nouveau crime, la moindre suspicion contre lui sera de fait levée.

DeliriumEnsuite l'intrigue va suivre parallèlement cette enquête policière quelque peu superficielle et biscornue avec notamment la présence d'un autre suspect ridicule et bien empressé de se mêler de ce qui ne le regarde pas, et les relations troubles entre ce Herbert ayant bien du mal à refreiner ses pulsions et son épouse Marcia qui l'aimera au point d'accepter tout et n'importe quoi, laissant au passage le réalisateur nous gratifier d'une petite séance de sadomasochisme. Renato Polselli pourra alors se livrer à de nombreuses séquences délirantes, aussi bien lors de cauchemars érotiques et violents de Marcia (toujours sur fond de domination et de plaisirs sexuels saphiques) que pour suivre des rebondissements improbables mais ô combien décapants et hystériques comme lors d'un final hallucinant malgré une certaine opacité.

DeliriumPar contre l'intrigue ne pourra pas longtemps espérer demeurer mystérieuse et cacher l'identité du second assassin, tant les pistes offertes seront trop grossières (avec ce suspect relâché mais continuant à fouiner dans l'entourage d'Herbert) pour ainsi désigner d'office l'autre coupable dont les motifs seront mêmes clairement avancés tôt dans le métrage. Mais cela ne sera pas grave, tout comme les ficelles éculées utilisées lors de l'enquête biscornue au possible dans ses situations pour espérer créer une tension (comme par exemple cet appât tendu au tueur) qui arrivera sporadiquement à se montrer efficace, notamment grâce à la personnalité tourmentée du personnage principal imprévisible dans ses réactions face à la gente féminine qui sera ici toujours affriolante et portant des mini-jupes dévastatrices.

DeliriumL'érotisme sera d'ailleurs bien présent, non pas pour suivre de quelconques ébats, mais plutôt pour dénuder les jeunes et charmantes actrices (avec une obsession pour les jambes largement scrutées par la caméra) même lors des séquences de mise à mort (devenant même parfois légèrement sulfureux lorsque Herbert s'attaquera à des proies mineures dont le réalisateur s'empressera de filmer le physique en gros plans, ou encore en sous-entendu grassement l'amour charnel porté par la nièce de Marcia à celle-ci qui écaltera lors du final du métrage), et avancer des détails inutiles mais volontaires (la domestique du couple se masturbant sans raison évidente), mais ce seront les rêves de Marcia qui offriront au film ses passages les plus osés en étant largement graphiques et généreux dans une ambiance toujours déchaînée.

DeliriumLes personnages seront bien entendu largement travaillés, avec en tête ce Herbert qui offrira une personnalité trouble et obsédée sexuellement alors qu'il n'arrivera pas à satisfaire son épouse du coup encore vierge, mais dont la folie sera parfaitement retranscrite et donnera de l'ampleur à l'ensemble pour ainsi justifier le film à lui seul, tandis que son épouse Marcia sera elle aussi dérangeante dans sa servitude aveugle poussée à l'extrême, laissant de fait les autres protagonistes rester en retrait pour tout au plus apporter un peu plus d'excentricité et de folie.

DeliriumL'interprétation est ici convaincante, portée par Mickey Hargitay dont le faciès se prêtera à merveille à toute une série de grimaces diaboliques exagérées, tandis que Rita Calderoni offrira son charme indéniable, accompagnée par toute une série d'actrices au physique engageant. La mise en scène de Renato Polselli est à l'image du métrage, trouble, étrange et non conventionnelle pour participer activement à rendre ses situations délirantes. Très peu porté sur un aspect sanglant presque absent, le métrage n'utilisera que quelques petits effets spéciaux sommaires vite expédiés.

Donc, ce Delirium portera bien son nom pour nous offrir une séance de cinéma nonsensique décapant, volontaire jusqu'à l'extrême mais pas frocément accessible à tous !

DeliriumLe DVD de zone 1 édité par Anchor Bay avancera une image plutôt nette mais perdant quelque peu ses détails lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale décalée excellente, le métrage étant ici proposée dans sa version originale italienne sous-titrée en anglais pour le montage international et uniquement en anglais pour le montage américain. Car en effet, le principal bonus de cette édition sera la présence du montage américain, devenu très rare, et qui offrira une direction complètement différente au film, en présentant des séquences additionnelles en introduction pour sous-entendre que le trauma du personnage principal lui vient de la guerre du Vietnam, tandis qu'un personnage en plus sera présent (et finira mal pour une scène annonçant le Black Christmas de Bob Clark) et que le final différera complètement. Mais on pourra aussi suivre une interview croisée de Renato Polselli et de Mickey Hargitay qui reviendront sur le métrage, sur les différentes versions du film et sur la censure dont il fut victime.

Delirium
Delirium

Pour ceux qui voudraient découvrir cet assassin perturbé au sein d'une intrigue délirante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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17.08.09

08:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Very bad trip (The hangover)
Réalisateur : Todd Phillips
Durée du film : 1h30
Date de sortie en salles : 24 juin 2009

Par Nicofeel

Réalisé par Todd Philips, auteur du récent long métrage sur Starsky et Hutch, Very bad trip (The hangover de son titre original) n'augurait rien de bon. D'autant que le film semblait vouloir surfer avec un pitch de base et un titre ressemblant étrangement au film Very bad things.
En effet, on se retrouve ici avec trois copains et le frère de l'un d'entre eux qui décident de se rendre à Las Vegas afin d'enterrer la vie de célibataire d'un des copains. Se rendant dans un hôtel, les copains boivent ensemble un coup et puis subitement c'est le trou noir... Les copains ne se souviennent plus de la soirée qu'ils ont passé. Et puis ils ont perdu leur copain qui est censé se marier.
Eh bien jusqu'à ce moment du réveil, le film a tout de la comédie américaine bien calibrée, à destination des adolescents. On se dit alors que l'on va avoir droit à un film du style de Mec, elle est où ma caisse. Eh bien pas du tout ! Very bad trip surprend en bien et c'est peu de le dire.
Very bad trip enchaîne les situations les plus absurdes à un rythme d'enfer. Et puis cerise sur le gâteau le film ne se contente pas de faire rire le spectateur. Very bad trip a le mérite de faire dans le politiquement incorrect. Dans ce film, on a même droit à une critique de notre société contemporaine. Tout le monde, à des degrés divers, en prend pour son grade.

Les blagues du film sont parfois d'un goût douteux (le frère attardé qui fait croire à ses camarades que le bébé qu'ils ont récupéré est en train de se masturber) mais elles ne peuvent pas laisser indifférents. A partir du réveil des personnages le film ne cesse d'aller de l'avant.

Le scénario est d'ailleurs astucieux car on apprend que progressivement ce qui s'est réellement passé. Ce n'est que par petites touches que l'on comprend ce qui a eu lieu lors de cette soirée. C'est en fait au même moment que les personnages du film que des explications nous sont délivrées. Encore que, pour pouvoir remettre en place toutes les pièces du puzzle, il faudra attendre la fin du film.

Certaines scènes sont vraiment incroyables. Le coup du tigre que l'on retrouve dans la salle de bain est énorme. Les personnages vont être obligés d'endormir le tigre et de le ramener à son propriétaire qui n'est autre que Mike Tyson ! Le caméo de Mike Tyson dans sa villa donne lieu à une scène vraiment hilarante. Ce qui est appréciable dans ce film c'est que ces scènes pourtant peu croyables pourraient arriver à n'importe qui. Nos protagonistes n'ont rien de héros. Ce sont simplement des hommes qui ont dérapé à un moment donné et qui voient les événements les plus défavorables s'enchaîner contre eux.
La découverte du bébé est également tout aussi surprenante que celle de l'apparition du tigre.

Mais le film n'est pas qu'une débauche de gags. C'est également l'occasion pour le cinéaste de se livrer à une critique de notre société contemporaine.

Ainsi, les policiers sont loin d'être idéalisés. La démonstration du tazer évoque sans vergogne l'idée selon laquelle certains policiers abusent du pouvoir qui leur a été confié. De plus, l'incompétence des policiers est également manifeste avec nos protagonistes qui n'ont aucun mal à s'emparer d'une voiture de police.

Very bad trip se permet également de se montrer le racisme qu'il peut y avoir entre américains et asiatiques. Le chef de gang asiatique passe vraiment pour un guignol lorsque dans une scène hallucinante, il sort nu du coffre d'une voiture. Ce même chef, qui est décrit comme un homosexuel notoire, n'hésite pas quant à lui à se moquer de notre joyeuse équipe qui apparaît vraiment comme stupide (voir à ce sujet la scène de l'échange d'une somme d'argent contre un prisonnier qui n'est pas leur copain disparu !).

Enfin, le puritanisme des américains est battu en brèche. On voit que sur ce point le réalisateur s'est bien fait plaisir. L'épouse du dentiste est véritablement détestable, prenant son mari pour un gentil toutou et lui empêchant de faire ce qu'il veut. Ce dernier doit se conformer à un rythme de vie bien déterminé. Le plus étonnant dans le film est certainement le fait que le cinéaste réussit à rendre plus noble et plus sympathique une jeune femme strip-teaseuse que va épouser (pendant cette nuit) le dentiste par rapport à l'épouse de ce dernier. Les normes sociales ont sans conteste explosé à ce moment. Et puis le cinéaste nous montre bien que l'amour est plus important que tout, la condition sociale ne signifiant pas tout. A ce moment, on peut penser que Todd Philips s'est servi comme modèle du sublime et touchant Embrasse-moi idiot de Billy Wilder.
Et puis il y a vers la fin du film une scène mémorable où le garçon employé pour chanter lors du mariage se met à faire des phrases autour du sexe. On est carrément surpris de trouver autant de propos crus sur le sexe dans un film américain. La chanson en elle-même est hilarante. Mais ce n'est pas encore fini.
L'apothéose intervient lors du fabuleux générique de fin qui est hilarant. Sur la musique énergique du groupe Flo-Rida (Right round), on a droit à des photos qui nous montrent ce qui s'est passé lors de cette mémorable soirée. Tout y passe : moment très rapproché avec des strip-teaseuses, vol d'un tigre, situations obscènes, etc.

Terminons en disant que Very bad trip ne serait pas aussi réussi sans le talent de ses acteurs principaux qui jouent parfaitement les monsieur-tout-le-monde qui doivent affronter des épreuves pour le moins peu conventionnelles.

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14.08.09

08:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sick nurses

Petit délire sans prétention nous venant de Thaïlande, ce Sick nurses va appliquer sur une intrigue basique de vengeance fantomatique un traitement décomplexé, aussi humoristique que saignant pour un résultat très sympathique bien que quelque peu superficiel et ne pouvant jamais espérer provoquer l’effroi du spectateur par un manque de crédibilité heureusement en majeure partie assumé.
Le script va suivre la vengeance d’une infirmière tuée par ses collègues dirigées par le médecin de leur service alors qu’elle les menaçait de dénoncer leur trafic de corps humains.

Sick nursesDans sa première séquence, le métrage va rapidement revenir sur le triste sort de Tawan, assassinée par ses collègues infirmières sous les yeux complices du docteur Taa parce qu’elle voulait rendre public leur commerce illégal de cadavres, devenant de la sorte elle-même le prochain objet d’échange aussitôt vendu. Cette introduction, au goût d’inachevé comblé par la suite, sera plutôt efficace pour mettre en condition le spectateur en étant gentiment macabre dans les préparatifs du cadavre, tout en laissant quelques interrogations en suspens au travers de rapides plans intrigants qui dénoteront déjà du manque de linéarité de l’intrigue à venir.

Sick nursesEn effet ensuite la présentation des principaux personnages se fera de manière complètement désordonnée avec des séquences très courtes et sans raccord francs pour mettre en avant ces infirmières sexys désoeuvrées et surtout leurs travers avancés de façon excessive et souriante, insistant ainsi sur l’anorexie boulimique de l’une d’elles de manière graphique et répugnante, tandis que l’excès de coquetterie d’une autre sera singée abusivement ou que deux lesbiennes joueront à se photographier avec leurs téléphones portables dans un élan sensuel, le tout déroulé sur un ton léger et amusant, parfois même volontairement grotesque, mais assurant toujours un spectacle sexy bien en phase avec le fantasme masculin représenté par le mythe de l’infirmière.

Sick nursesPendant ce temps-là, le docteur Taa se sera absenté pour se rendre au rendez-vous fixé sept jours après le meurtre de Tawan afin de vendre le corps conservé dans de la glace dans son coffre de voiture, laissant les demoiselles, seules dans un hôpital apparemment déserté de tout patient, vaquer à leurs occupations tout en jouant à se faire peur avec une légende impliquant la venue du fantôme de leur victime qui pourrait revenir se venger au soir du septième jour suivant sa mort, ce qui bien entendu va se produire. C’est ainsi que chacune des jeunes femmes va rencontrer le spectre de Tawan au cours de scènes jamais flippantes mais assez réussies visuellement pour proposer des idées assez folles (le shampooing aux cheveux du fantôme par exemple) mais qui pourront déstabiliser car au lieu de suivre la destinée de chacune d’entre elles séparément, le métrage va s’attacher à suivre conjointement et chronologiquement les événements.

Sick nursesNous suivrons donc au sein d’une première partie assez modérée et inoffensive les différentes apparitions du fantôme de Tawan, présenté sous une déclinaison originale des traditionnels spectres asiatiques aux cheveux noirs et longs lancé par Ring, mais sans que ces séquences n’aboutissent, annihilant tout effet de suspense et faisant régulièrement retomber le début de tension installé en revenant à chaque fois au ton léger prolongeant la mise en condition des protagonistes. Mais malgré cela, cette phase du film restera largement intéressante surtout qu'elle approfondira l'intrigue en présentant de nouveaux éléments éludés lors de l'entame et venant donner un peu de consistance à l'ensemble tout en expliquant certains détails et les motivations de chacun.

Sick nursesMais il faudra attendre que les différentes situations exposées s'entrechoquent pour que le métrage décolle véritablement et devienne jouissif et débridé dans une série de séquences sanglantes aussi graphiques qu'originales pour suivre les sévices infligés aux différentes infirmières qui seront surtout amenées à s'automutiler, le fantôme de Tawan ne frappant pas directement mais prenant possession d'une partie du corps de ses victimes (bien souvent les bras) pour les obliger à se faire subir diverses atrocités graphiques et souvent en liaison avec les travers exposés (l'une d'elles mangera aussi bien des mégots que des résidus humains, tandis qu'une autre avalera des lames de rasoir, se sectionnant carrément la mâchoire avant qu'un dernier outrage ne vienne la finir), mais aussi littéralement horrifiques, avec cette autre demoiselle qui découpera en morceaux son amie anesthésiée.

Sick nursesLes éléments avancés offriront à l'intrigue un petit twist final certes anticipable mais bien agencé et porteur d'une certaine perversité évasive mais bien réelle en faisant preuve d'une belle immoralité pour peu de prendre le temps de bien reconsidérer chacun des événements et de sonder un des protagonistes, ce qui tranchera largement avec le côté quand même superficiel laissé jusqu'alors par un ensemble plutôt porté sur son caractère déraisonnable et débridé, pour de la sorte nous fournir tous les renseignements nécessaires pour appréhender chacun des aspects de l'intrigue voulus par les deux réalisateurs thaïlandais.

Sick nursesLes personnages resteront bien évidemment stéréotypés pour une outrance jouissif et sexy même si l'ensemble n'ira jamais loin dans l'érotisme (même l'obligatoire séance de douche se fera habillée) pour préférer s'attarder sur les décolletés ou les fessiers des ravissantes actrices, tandis que le docteur, malgré son peu de temps de présence à l'écran, offrira son lot de perversion et de manipulations. Hélas, l'interprétation surjouée plombera la crédibilité globale du film, avec des demoiselles certainement choisies en fonction de leur physique et non de leur talent devant la caméra. La mise en scène du duo de réalisateurs est efficace, dynamique et efficiente pour créer une atmosphère surréaliste en jouant avec une photographie adéquate et des couleurs tour à tour vives ou fades adaptées. Les effets spéciaux sont probants pour avancer des plans saignants volontaires et parfois même très graphiques, avec juste ces inserts numériques qui resteront visibles, tandis que le maquillage du spectre sera réussi.

Donc, ce Sick nurses offrira un spectacle enjoué et souriant, volontaire et sans prétention dans un délire régulièrement jouissif !

Sick nursesLe DVD de zone 1 édité par Magnolia Home Entertainment avancera une image nette et exempte de tout défaut, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale adaptée et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale thaïlandaise ou dans sa version anglaise, avec dans tous les cas des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, seul un petit making-of, laissant quasiment exclusivement la parole aux réalisateurs et aux différentes actrices qui reviendront sur leur prestation, sera disponible, accompagné par les bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette vengeance sexy et sanglante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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12.08.09

07:55:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Vendredi 13
Vendredi 13

Alors que la vague de remakes et autres suites continue d'accaparer une bonne partie de la production horrifique américaine, il n'y a rien d'étonnant à ce que la franchise des Vendredi 13 et son boogeyman attitré Jason Vhoorhees soient à leur tour revisités pour redonner vie une fois encore au tueur de Crystal Lake sous l'impulsion de Marcus Nispel qui nous avait déjà gratifié de la très bonne surprise qu'avait été le remake de Massacre à la tronçonneuse. Le métrage, après un passage en salles obscures en février dernier où il a drainé 129 500 spectateurs, arrive en DVD et en Blu-ray à partir du 11 août sous la houlette de Paramount.

Vendredi 13

Le script, piochant notamment dans les deux premiers volets de la franchise, va laisser Jason Voorhees, un petit garçon difforme, assister à la décapitation de sa mère psychopathe. Donné pour mort, il déambule dans la région abandonnée de Crystal Lake. Au fil des années, il acquiert une force surhumaine et une rage aveugle envers tous les adultes. Aujourd'hui, un groupe d'adolescents décide de passer un week-end près du lac, et vont déclencher la folie meurtrière de Jason.

Vendredi 13

D'après les avis recueillis, Marcus Nispel aurait, malgré les écueils placés sur sa route, réussi à nous gratifier d'un "slasher" respectueux du matériau d'origine tout en étant très "fun", avec notamment des répliques d'une stupidité volontaire d'anthologie, tandis que l'intrigue offrirait presque une synthèse de la franchise tout en forçant quelque peu la dose sur les plans érotiques ou sanglants, mais sans aller trop loin et en laissant le boogeyman commettre même quelques meurtres en hors-champ, le tout sur un rythme vivifiant, mais avec pour seuls petits bémols une image trop nette et léchée ne retrouvant pas l'aspect 80's et un jason Vhoorhees manquant de charisme à l'écran !

Vendredi 13

Le DVD édité par Paramount avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique) et proposera le film dans sa version française et anglaise en DD5.1 avec des sous-titres optionnels. Au niveau des bonus, on pourra visionner quelques scènes alternatives, un making-of et un module revenant sur les méfaits de Jason au travers des effets spéciaux utilisés pour le film. L'édition Blu-ray du film proposera une image en 2.40 (16/9) et la bande-son en français en DD5.1, laissant seulement la version anglaise avec sous-titres optionnels bénéficier du DDTHD5.1. En ce qui concerne les bonus, outre ceux présents sur le DVD, on pourra rejoindre directement aux sept meilleures scènes du métrage et accéder en PIP à toute une série d'anecdotes sur la franchise.

Vendredi 13

Donc, c'est à partir du 11 août que nous allons pouvoir nous replonger dans le mythe de Jason Vhoorhees grâce au DVD ou au Blu-ray de ce remake quand même largement attendu par les fans de la saga !

Vendredi 13

Vendredi 13 (2009)

Vendredi 13 (2009)
Amazon à 7.75€
Fnac à 12.19€
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Vendredi 13 (2009) - (Blu-ray)

Vendredi 13 (2009) - (Blu-ray)
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10.08.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Spider baby

Réalisé par le grand Jack Hill, ce Spider baby bénéficia d’un statut de "film-culte" amplement mérité tant le métrage, outre sa sincérité communicative pour manier aussi bien l'effroi que l'humour noir, aura une incidence sur toute une partie de la production horrifique à venir avant d'être remis au goût du jour par Rob zombie dans ses deux premiers méfaits.
Le script va s'intéresser aux derniers descendants d'une famille de dégénérés cannibales souffrant d'une maladie rare qui vont se retrouver aux prises avec des héritiers peu scrupuleux voulant les chasser de leur demeure.

Spider babyAprès un générique magnifique imprimé d'une chanson magnifique et entraînante interprétée par Lon chaney Jr lui-même, le métrage va laisser un homme tranquillement installé dans un fauteuil évoquer le "syndrome de Merrye", une maladie très rare provoquée vraisemblablement par la consanguinité qui provoque une dégénérescence progressive du cerveau et un retour à l'état animal de ceux qui en sont atteints. Heureusement, ce syndrome sera décrété comme disparu avec l'extinction de la famille Merrye qui en souffrit et dont ce narrateur va nous raconter les dernières heures pour remonter une dizaine d'années en arrière, lançant ainsi véritablement le métrage comme un long flash-back.

Spider babyC'est ainsi que nous allons commencer par suivre un postier débonnaire parti à la recherche de la maison des Merrye, guère aidé par les personnes croisées sur son chemin qui vont paraître effrayées en entendant le nom de la destination de l'homme, mais finalement il va réussir à se débrouiller tout seul pour arriver devant cette bâtisse sinistre et guère engageante. L'intrigue présentera cette demeure sous un aspect gothique à cette demeure avec par exemple ce portail grinçant et s'ouvrant tout seul, laissant le postier monter les marches craquantes et héler un éventuel habitant dans une ambiance relativement tendue jusqu'à ce que, se penchant par une fenêtre, il voit débouler de l'intérieur une demoiselle hystérique jouant au jeu de "l'araignée" et lui jetant une sorte de toile sur la tête. Ce qui prêterait à sourire si ensuite cette jeune femme ne s'était pas armée de couteaux pour frapper à de nombreuses reprises le pauvre homme qui perdra même une oreille.

Spider babyCette tigresse, prénommée Virginia, se fera alors houspillée par sa sœur Elizabeth qui la laissera craindre le retour de Bruno, qui arrivera bientôt et sera présenté comme étant le chauffeur de la famille ayant à sa charge ces deux demoiselles mais dont il semblera tolérer de telles incartades en se contentant de sermonner Virginia, lui interdisant à l'avenir de jouer au jeu de "l'araignée" avant de laisser sortir de son véhicule Ralph, le troisième fils du patron de Bruno, un être presque difforme au comportement quasiment animal et plus particulièrement canin qui paraîtra intéressé par le cadavre du postier mais trouvera la lettre qu'il leur amenait, courrier qui annoncera l'arrivée le jour même de lointains cousins et de leur avocat.

Spider babyCette nouvelle mettra tout ce petit monde en branle pour faire disparaître les traces du meurtre du postier, Virginia ramassant l'oreille coupée pour la conserver amoureusement dans une petite boîte tandis que le cadavre sera descendu dans une cave secrète pour être jeté en pâture aux mystérieux oncle Ned et à la tante Clara. Cette présentation des personnages principaux sera largement attractive, arrivant même presque à rendre ces trois dégénérés attachants malgré leurs travers macabres et violents, mais ce sera ce chauffeur, Bruno, qui gagnera la sympathie du spectateur, ayant promis au père de ceux-ci sur son lit de mort de protéger ses enfants et qui donc s'occupera d'eux de son mieux en essayant de limiter la "casse".

Spider babyCette sympathie pour ces personnages sera encore accrue quand débarqueront ces cousins éloignés, Emily et Peter, et cet avocat détestable accompagné par sa charmante assistante Ann, puisque ces intrus dans l'univers des Merrye seront globalement présentés sous un jour peu reluisant, entre cet avocat dédaigneux et sûr de lui dans une attitude inquisitrice et cette Emily dont l'appât du gain constitué par la maison sera tout de suite identifiable en plus de laisser apparaître sa mesquinerie, laissant ainsi seul ce Peter se montrer aimable et charmant. Mais bien entendu la rencontre entre ces deux mondes va être explosive et Bruno aura autant de mal à préserver les secrets de la famille Merrye qu'à refreiner les pulsions des trois rejetons.

Spider babyL'intrigue réussira aisément son savant dosage de terreur et d'humour, en s'appuyant aussi bien sur ses protagonistes que sur l'ambiance et les décors pour surprendre constamment le spectateur. Déjà la maison des Merrye recèlera son lot de surprises, entre les habitants de la cave, les découvertes macabres faites dans les chambres ou encore la présence de ces araignées très envahissantes mais choyées par Virginia qui se prendra elle-même pour un arachnide. Ensuite, chaque personnage apportera sa contribution à cet humour souvent noir qui traversera le métrage sur sa longueur pour nous livrer des séquences largement souriantes, tel cet avocat citant les lois le protégeant lorsqu'il se fera attaqué, et d'une manière générale, les dialogues fourmilleront de clins d'œil (deux protagonistes ne parleront-ils pas des films d'horreur mettant en scène la momie ou le loup-garou en présence de Lon Chaney Jr ?) et de sous-entendus amusants mais également parfois plus glauques lorsqu'il s'agira d'évoquer l'inceste ou le cannibalisme.

Spider babyMais l'intrigue en elle-même nous réservera également quelques situations brillantes, comme ce repas incroyable et appelé à rester dans les mémoires ou encore la fureur et la férocité inouïe avec laquelle les deux sœurs vont s'attaquer aux intrus, tandis que d'autres séquences seront plus langoureuses et troubles, comme lorsque Virginia tentera de séduire un Peter attaché au cours d'un nouveau jeu de "l'araignée" qui lui aussi sera au final bien surprenant. Et cette succession de péripéties fluides, arrivant même à présenter l'arrivée des cousins comme un viol de l'intimité de la famille Merrye, donnera une force évidente au propos du film qui trouvera sa justification lors d'un final rendue terriblement douloureux mais hélas inéluctable.

Spider babyLes personnages joueront un rôle plus qu'important dans la réussite du film, et notamment les membres du clan Merrye, entre la troublante Virginia qui sera la plus violente et certainement la plus dérangée dans son obsession des araignées, au point de les avaler et de vouloir agir comme elles, Elizabeth qui si elle semblera plus effacée sera également plus vicieuse pour essayer de discréditer sa sœur, et enfin ce Ralph animal et au physique détonnant aura de quoi faire frémir mais aussi sourire, laissant de fait la palme de l'émotion revenir au chauffeur, Bruno, qui dans sa droiture à respecter un engagement pris sera témoin et acteur dans le drame à venir. Face à ces personnalités fortes, les autres protagonistes auront du mal à les surclasser, cet avocat puant sera juste comique tandis que la bluette naissante entre Peter et Ann n'apportera pas grand-chose, si ce n'est de pouvoir fournir le clin d'œil final.

Spider babyL'interprétation est largement convaincante, portée par un Lon Chaney Jr excellent, sincère et chargé en émotions qu'il parviendra facilement à nous communiquer, tandis que Sid Haig offrira son physique particulier à Ralph, pour laisser le soupçon d'érotisme revenir à Carol Ohmart qui se promènera une partie du métrage en tenue affriolante tandis que Jill Banner nous offrira une Virginia troublante et démentielle. La mise en scène de Jack Hill est efficace, adaptée pour avancer ses surprises et autres retournements de situations tout en parvenant à garder un rythme constant même lors des nombreuses séquences de dialogues.

Donc, ce Spider baby devrait sans mal s'attirer une immense sympathie de la part de ses spectateurs grâce à son humour accompagnant ses situations horrifiques dans une ambiance excellente !

Spider babyLe DVD de zone 1 édité par Dark Sky films avancera une image incroyablement nette dans un noir et blanc somptueux et débarrassé du moindre défaut d'origine, tandis que la bande-son sera probante, avec une partition musicale adaptée et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un documentaire revenant sur la genèse et la production du film en laissant intervenir aussi bien le réalisateur que certains acteurs et membres de l'équipe technique pour un condensé d'anecdotes passionnantes, un autre petit module reviendra sur la musique du film et son auteur Ronald Stein, pour laisser ensuite Jack Hill revenir sur les lieux du tournage pour une petite visite anecdotique des extérieurs de la maison des "Merrye" tandis qu'une ouverture alternative et une scène rallongée viendront se rattacher au métrage, avec également une conséquente galerie de photos du film et de son tournage.

Spider baby
Spider baby

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film inestimable, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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07.08.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique, Test de commande  

par Nicore

Byleth

Oscillant entre fantastique, "giallo" et romantisme érotique, ce Byleth osera affronter de face un des derniers tabous modernes, l'inceste entre frère et sœur, pour une intrigue hélas n'allant pas au fond de ses thématiques pour du coup laisser quelque peu le spectateur sur sa faim.
Le script va faire coïncider une série de meurtres avec le retour dans sa propriété de la sœur du duc Lionello, ce dernier étant profondément amoureux d'elle.

BylethDans sa séquence d'introduction plutôt prometteuse malgré son aspect classique, le métrage va avancer un premier meurtre, celui d'une prostituée que nous aurons auparavant eu le temps de découvrir en plein ébat avec un client se gaussant de l'abstinence de sa femme légitime, cette demoiselle va donc ensuite recevoir une visite d'un inconnu la poignardant au cou sans autre forme de procès, laissant le réalisateur illustrer à sa manière le "giallo" avec son assassin filmé en caméra subjective et portant des gants noirs suivant en gros plan la souffrance puis la mort de la victime, sans pour autant faire preuve de la moindre violence et surtout en demeurant bien timoré puisque le crime se fera en hors-champ.

BylethEnsuite, après un splendide générique fait de peintures démoniaques, le métrage va laisser les autorités évacuer le corps de la prostituée sous le regard de la foule parmi laquelle on découvrira le personnage principal du métrage, le duc Lionello assistant à la scène du haut de son cheval blanc. A peine rentré dans son domaine, il sera averti de l'arrivée de Barbara, une jeune femme qu'il se dépêchera de rejoindre dans sa chambre pour une accolade passionnée et émue avant d'aller ensemble se promener dans le parc, Barbara lui racontant son voyage d'une année au travers de l'Italie pour ensuite réserver une surprise au spectateur qui apprendra que Lionello et Barbara sont frère et sœur, alors que leur comportement pouvait largement laisser à penser qu'ils étaient amants. Mais ce ne sera pas tout puisque Barbara va également annoncer à son frère qu'elle s'est mariée, ce qui plongera Lionello dans une fureur noire suivie d'une tristesse incommensurable.

BylethPassées ces présentations, la première partie va s'attacher à suivre l'évolution du comportement de Lionello, bien obligé de composer avec la présence de Giordano, le mari de Barbara (un homme largement plus âgé qu'elle qui tentera de sympathiser avec lui), pour bien mettre en avant ses tourments et ses attitudes troubles, entre ses divagations érotiques dans lesquelles il se voit faire l'amour à sa sœur, son agressivité démesurée envers Giordano lors d'une partie d'escrime qui manquera de mal tourner, quand il ne se montrera pas voyeur pour épier les ébats de leur servante avec le majordome dans une grange, ce qui ne semblera pas l'exciter plus que cela mais au contraire le dégoûter. Ce tempérament de voyeur sera par ailleurs remis en avant lorsque ce sera Barbara et Giaordano dont Lionello espionnera l'intimité.

BylethMais cela n'empêchera pas le métrage d'avancer bientôt un autre meurtre se rapprochant du duc, puisque ce sera comme par hasard la servante qui sera assassinée en pleine nuit alors qu'elle dormait nue dans sa chambre, toujours avec cette même arme (qui restera floue et jamais montrée clairement) spéciale possédant trois lames pour une nouvelle séquence héritée du "giallo" toujours aussi avare en effets sanglants mais présentant un érotisme sensuel. Le juge local interrogera même Lionello sans en tirer grand-chose, mais ce sera lorsque Giaordano décidera de faire venir sa cousine au domaine dans l'espoir de détourner Lionello de Barbara et donnera une réception que l'élément fantastique va se "matérialiser".

BylethEn effet, un prêtre présent dans l'assistance va évoquer la possibilité d'avoir affaire à un meurtrier possédé par un démon nommé "Byleth" qui a pour particularité de faire vivre ses victimes dans l'inceste et de leur faire assassiner des jeunes femmes en apparaissant toujours sur un cheval blanc… Beaucoup de coïncidences frappantes avec Lionello, surtout qu'en plus nous apprendrons bientôt que son père pratiquait la sorcellerie et que le jeune homme avait évoqué le nom de "Byleth" lors d'une crise dans son enfance. Cela entraînera un dernier acte quelque peu confus notamment lors de la séquence finale bâclée et aucunement explicative, tandis que même les sentiments de Barbara envers son frère demeureront plus troubles que jamais.

BylethHélas, malgré les thématiques assez fortes proposées par le métrage, jamais le réalisateur n'arrivera véritablement à donner de l'ampleur à ses situations, même lors des "jeux" limites de Barbara et de son frère qui symboliseront cet inceste forcément interdit et mis en avant de manière plutôt romantique en présentant les peines endurées par Lionello dans son amour impossible. L'aspect "giallo" du métrage sera quant à lui très superficiel pour ces quelques meurtres rapides et uniquement quelque peu savoureux pour cet érotisme charmant, surtout que l'intrigue ne jouera pas franchement sur l'ambiguïté quant à l'identité du meurtrier. L'apport de l'élément fantastique avec ce démon qui donnera son nom au film restera également minime et plutôt brumeux, nous gratifiant certes de quelques scènes presque oniriques lors des apparitions de ce démon à visage humain chevauchant son cheval blanc près de Lionello, mais jamais nous ne saurons si ces apparitions sont issues de son imagination délirante ou non.

BylethPar contre, l'érotisme sera très présent, dès l'introduction, pour ne jamais hésiter à dévoiler les charmes d'actrices adorables et les laisser participer à quelques ébats qui ne seront jamais vulgaires ou ouvertement scabreux pour paraître même plutôt stylisés avec une sensualité exacerbée sans racolage inutile dans ce contexte, même lors des dérives mentales de Lionello où il apparaîtra en compagnie de sa sœur en pleine action, tandis que les visions de demoiselles nues et envoûtantes qui viendront aguicher et perturber un peu plus le personnage principal déjà bien préoccupé seront certes gratuites mais très agréables à suivre.

BylethLes personnages seront bien travaillés et bénéficieront d'une interprétation largement convaincante, aussi bien Mark Damon qui donnera vie à Lionello de manière efficace et impactante mais sans surjouage néfaste, tandis que Aldo Bufi Landi nous offrira une prestation bien plus matérialiste et volontairement opposée aux dérives du personnage central, laissant Claudia Gravy apporter son charme dans le rôle de Barbara, mais il ne faudra pas oublier la toute belle Marzia Damon apparaissant déshabillée pour avancer ses charmes en jouant la servante assassinée. La mise en scène du réalisateur est cohérente mais peinera à inculquer un rythme régulier au métrage.

Donc, ce Byleth manquera d'audace pour réussir à marquer de son empreinte le cinéma-bis des années soixante-dix, mais demeurera quand même une petite curiosité jamais déplaisante et sensuelle !

BylethLe DVD de zone 2 allemand édité par X-Rated Kult, toujours dans ce format "livre" plus que plaisant, avancera une image nette mais ayant conservé quelques défauts d'origine, tandis que la bande-son sera plutôt efficace avec une partition musicale adaptée et lyrique, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande et italienne avec le possibilité de lire des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra juste suivre un court module sur la restauration de l'image avec le résultat à l'écran comparé à l'image issue de la VHS du film, une galerie d'affiches du film ainsi que quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite curiosité naviguant entre les genres, le DVD de zone 2 est disponible ici ou dans une de ses deux affiches alternatives !

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05.08.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Avere vent'anni

Film maudit pour son réalisateur Fernando Di Leo, ce Avere vent'anni, présenté à l'époque comme une comédie sexy avançant les deux starlettes sexys les plus en vue du moment, fît scandale à cause de son final d'une violence extrême tranchant définitivement avec le reste du métrage beaucoup plus insouciant et léger au point d'être très vite retiré de l'affiche et remonté pour évacuer le malaise de son dernier acte remplacé par une happy-end quelconque. Mais la version originale intégrale du film conservera tout son intérêt, avec bien entendu cette issue nihiliste terrible.
Le script va suivre le parcours de deux demoiselles vivant en marge de la société et qui vont atterrir dans une communauté hippie singulière.

Avere vent'anniD'entrée, le métrage va avancer la rencontre de ses deux personnages principaux, Lia et Tina, deux jeunes femmes se retrouvant seules puisque le groupe de jeunes gens avec qui elles étaient installées sur une plage va se dissoudre, imposant une séance de présentation forcée qui va pousser les deux demoiselles, aussi insouciantes l'une que l'autre, à faire un bout de chemin ensemble. C'est ainsi qu'au cours du générique nous allons les retrouver en train de faire du stop en n'hésitant pas user de leurs charmes mis en avant pour se faire remarquer, laissant alors une citation ("Avoir vingt ans. Je ne laisserai jamais personne dire que c’est le plus bel âge de la vie" de Paul Nizan) apparaître sur l'écran et qui se révélera être terriblement bien choisie à l'issue du métrage.

Avere vent'anniL'entame du film sera extrêmement légère pour suivre nos deux demoiselles dans toute une série de péripéties souriantes et vaguement coquines, celles-ci usant de leur charme pour obtenir ce qu'elles veulent, un café, un paquet de Marlboro en troublant le vendeur d'un certain âge, ou encore pour une séquence bien désuète de vol dans un supermarché, tout en refusant l'argent proposé par une bourgeoise moralisatrice, le tout dans un esprit de rébellion paillard bien superficiel et ne valant uniquement que par la présence charmante de ces deux jeunes actrices aguicheuses et fraîches. Mais heureusement Fernando Di Leo ne s'attardera pas sur ces situations quelque peu naïves pour ensuite laisser l'intrigue s'installer dans une communauté hippie squattant une grande demeure que Tina et Lia vont rejoindre, cette dernière ayant quelques temps auparavant rencontré le régisseur, Nazariota.

Avere vent'anniLa découverte de l'endroit par les deux héroïnes permettra au métrage d'avancer toute une galerie de protagonistes amusants, déroutants ou surréalistes, tel cet homme grimé en "Pierrot" pleureur qui passera son temps à méditer sans jamais bouger, cette mère de trois triplés et surtout ce Nazarieto ayant certainement perdu l'esprit hippie puisqu'il n'hésitera pas à demander un loyer aux nouvelles arrivantes. Ce tour d'horizon de cette petite communauté servira de critique de l'esprit "flower power" en pleine déliquescence, gangrené par la drogue qui fait planer presque tous les occupants tandis que le capitalisme aura repris ses droits (le loyer, la vente d'encyclopédies) et que la corruption et la prostitution y régneront en maître absolu. Cela provoquera toute une série de situations encore amusantes, toujours légères avec notamment ce clown triste méditant qui occasionnera quelques scènes comiques, et surtout gentiment sensuelles lorsque Lia et Tina se livreront par exemple à un ébat saphique, surtout que nous découvrirons le statut d'assoiffée de sexe de Tina qui aura bien du mal à trouver quelqu'un de vaillant parmi les drogués endormis malgré ses tentatives de séduction.

Avere vent'anniCette plage centrale du film traînera quelque peu en longueur, reproduisant des situations déjà utilisées puisque Lia et Tina useront encore de leurs charmes pour vendre leurs encyclopédies, mais déjà une pointe de désillusion se fera sentir. En effet, outre une présentation des origines des deux demoiselles pour un "film dans le film" tourné dans la communauté et qui avancera un passé guère reluisant, si Tina continuera à bien s'amuser en aguichant ceux qu'elle va visiter pour mieux les frustrer ensuite, Lia semblera se lasser de ce jeu et refusera même les avances d'une femme désirant la payer contre un ébat entre femmes, alors que c'était cette même Lia qui avait entraîné Tina dans une étreinte langoureuse. Le premier virage s'effectuera ensuite avec l'arrivée de policiers effectuant une descente dans la communauté pour y chercher de la drogue.

Avere vent'anniFernando Di Leo, expert en polars violents au travers de ses "Poliziotteschi", retrouvera ses marques pour quelques séances d'interrogatoires presque brutaux au cours desquelles les baffes vont parfois pleuvoir, mais aussi pour des passages humoristiques (toujours avec l'homme méditant), mais laissant quand même également percevoir une critique douce-amère de cette jeunesse se moquant des autorités et des règles quitte à en subir les conséquences. Conséquences qui se traduiront par une extradition de Lia et de Tina, sommées par l'inspecteur en charge de l'affaire (qui sera lui aussi ensuite ridiculisé par l'intrigue) de quitter Rome et de rejoindre leur villes natales.

Avere vent'anniCe sera au cours d'une pause que les deux jeunes femmes vont s'arrêter déjeuner dans un restaurant isolé et avec leur insouciance retrouvée, elles vont se mettre à danser de manière lascive et quand même provocante au son d'un juke-box devant une tablée d'hommes assez louches et présidée par un homme en complet guère engageant. Se croyant provoqués, les hommes vont commencer à tourner autour d'elles, dansant de plus en plus près, ce qui fera fuir Lia et Tina puisque ces mâles deviendront plus que collants et pressants. Reprenant alors le chemin menant à la grande route, elles vont être poursuivies en voiture par cette meute d'hommes en chaleur qui vont bientôt les rattraper, les dévêtir et les violer sans ménagement puisque chacune d'elles sera frappée et Tina connaîtra même un sort définitivement ignoble puisque le chef de cette troupe va la violer avec un gros morceau de bois meurtrier tandis que Lia sera quant à elle frappée à la tête férocement, laissant alors un dernier plan s'éloigner de leurs cadavres gisant dans le chemin, comme si la caméra était honteuse d'avoir assisté à un tel spectacle, laissant alors le spectateur pantois tandis que la citation de l'introduction reviendra évidemment en mémoire pour trouver toute sa justification.

Avere vent'anniOn pourra donc aisément comprendre les spectateurs de l'époque, choqués par ce final que rien ou presque ne laissait présager et faisant basculer le métrage dans une horreur absolue insoupçonnable et tétanisante en plus par sa morale assez limite, puisque ce sera après avoir aguiché (vraiment volontairement ou non, le métrage n'avancera pas franchement de pistes sur le sujet !) ces hommes que les demoiselles se retrouveront en bien mauvaise posture, comme le rappellera le chef des meurtriers, laissant bien entendu à penser que si Lia et Tina étaient restées sagement dans leur coin, rien ne leur serait arrivé, et que ce sont elles les responsables de leur sort, finalement…par leur tenue et leur attitude provocante, ! De quoi alimenter une polémique qui n'est pas prête de s'éteindre à la vue de certaines tenues vestimentaires de la jeunesse actuelle…

Avere vent'anniLes personnages resteront globalement superficiels dans une volonté humoristique franche, hormis les deux héroïnes un peu plus fouillées mais qui seront surtout attachantes par leur attitude espiègle et fraîche, surtout qu'elles bénéficieront de l'interprétation de la craquante Gloria Guida jouant Lia, tandis que ce sera une autre starlette en vue, Lilli Carati qui incarnera Tina. Par contre, les autres interprètes n'offriront qu'un jeu parfois trop limité. La mise en scène de Fernando Di Leo est adaptée, vive et dynamique pour suivre les péripéties pour devenir ensuite plus inquisitrice et voyeuse lors du final extrêmement glauque du métrage.

Donc, ce Avere vent'anni aura largement de quoi surprendre par sa rupture de ton débouchera sur une ignominie terrible, marquante et déstabilisante qui tranchera frontalement avec le reste du film plus léger et souriant, même si l'esprit critique du réalisateur se fera régulièrement sentir !

Avere vent'anniLe DVD de zone 2 italien édité par Raro vidéo avancera une image nette, juste vaguement granuleuse et ne connaissant que quelques petits défauts d'origine lors de la dernière partie censurée et présentée ici pour la première fois en DVD. La bande-son est convaincante, avec une partition musicale adaptée et parfois même grinçante, notamment lors du final.
Cette édition "collector" deux DVD proposera donc le métrage dans sa version originale tel qu'il fut présenté en salles en italien avec des sous-titres anglais optionnels, tandis que sur le second DVD, on pourra suivre la version remontée, présentée elle en version italienne et anglaise, mais ce remontage n'apportera rien, puisque son issue en happy-end dénaturera la volonté du réalisateur.
Au niveau des bonus, on pourra un très intéressant documentaire laissant le réalisateur ainsi que plusieurs acteurs revenir sur le film au travers d'anecdotes incluant bien entendu la censure dont fût victime le métrage, une conséquente galerie de photos du film et de sa production, ainsi que la biographie et la filmographie du réalisateur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre sulfureuse et radicale, le DVD de zone 2 italien est par exemple disponible ici !

Permalien 1642 mots par nicore, 1849 vues • 2 retours

03.08.09

08:10:00, Cat�gories: Test / Critique, Box office cinéma  

par Nicore

Bacterium

Réalisé par Brett Piper, un aimable artisan abonné aux petits budgets étriqués toujours généreux notamment au sein du studio "Shock-O-Rama" (Screaming dead ou encore Bite me ! par exemples), ce Bacterium ne dérogera pas à la règle en nous offrant un spectacle souriant et efficace, certes régulièrement imparfait mais bénéficiant d'un capital sympathie évident.
Le script va laisser quelques amis s'adonner à une partie de paint-ball non loin d'un bâtiment dans lequel un savant certainement un peu fou a concocté pour l'armée une arme bactériologique.

BacteriumDans sa séquence d'introduction, le métrage va tout de suite lancer l'action en suivant un homme au visage ravagé et mal en point tentant de fuir l'hélicoptère le pourchassant transportant deux hommes en combinaison antiradiations qui vont finalement ne pas avoir de mal à intercepter le fuyard. En effet, celui-ci va finir sa route contre une cabane, laissant ses deux poursuivants se poser pour récupérer une fiole contenant un liquide verdâtre et finalement l'un d'eux va incendier les alentours du véhicule ainsi que son compagnon, coupable d'avoir peut-être touché le fugitif. Cette entame du métrage de facture assez classique aura le mérite d'identifier immédiatement la menace tout en mettant en avant les dégâts causés sur les humains lors de cette séquence généreuse et convaincante dans ses effets.

BacteriumEnsuite l'intrigue va nous présenter ses personnages principaux directement en action puisque nous allons suivre Beth et Jiggs en pleine partie de paint-ball dans une forêt qui vont rapidement apercevoir un groupe d'hommes armés n'appartenant pas à leur équipe, se décidant bien entendu à les suivre discrètement. C'est ainsi qu'ils vont découvrir une baraque apparemment abandonnée qu'ils vont décider d'investir dans un style militaire souriant, notamment à la vue de leurs armes factices. Mais au lieu de nous proposer la traditionnelle visite des lieux tentant d'installer un quelconque suspense, le réalisateur va très vite laisser Jiggs déclencher un signal d'alarme qui va faire sortir de son antre un homme en combinaison, le laissant réussir à mettre la main sur Beth.

BacteriumBeth va alors être contrainte de se déshabiller entièrement, offrant un passage l'opportunité au réalisateur de nous gratifier d'une petite scène de nudité bienvenue, pour être placée de force dans une pièce remplie d'un gaz soporifique avant que ce savant, le Dr. Boskovic, ne retourne à ses expériences nébuleuses qui sembleront l'avoir marqué profondément puisque même ses rêves tourneront au cauchemar. Mais pendant ce temps-là Jiggs, rejoint par une troisième participante à la partie de paint-ball, Brook, va se mettre à la recherche de Beth pour parvenir à la délivrer, forçant Boskovic à leur en apprendre plus sur ses activités, tout en plaçant enfin l'enjeu du métrage lorsque l'expérimentation en cours va libérer une créature spongieuse semblant apprécier la chair humaine et animale puisqu'elle va engloutir aussi bien Boskovic que des rats de laboratoire.

BacteriumCette mise en place de l'intrigue restera bien vivante et dynamique pour suivre les différents protagonistes tout en les mettant en péril aussi bien en mettant en avant la dangerosité des militaires postés non loin qui vont ouvrir le feu et blesser Beth ayant tenté une sortie qu'en s'introduisant dans le quartier général des militaires surveillant de près Boskovic et le résultat de ses expériences, au point de dépêcher sur place deux autres scientifiques chargés de mesurer la situation, ceux-ci ne tardant pas à se retrouver eux aussi bloqués à l'intérieur du bâtiment, l'armée craignant une contagion généralisée causée par cette bactérie amatrice de chair humaine.

BacteriumLa seconde partie du métrage restera résolument orientée vers l'action pour suivre les tentatives de fuite du petit groupe tandis que la bactérie gluante va bien entendu s'échapper du laboratoire de Boskovic et se multiplier, orientant l'intrigue vers une conclusion aussi souriante qu'originale dans son traitement humoristique (les décisionnaires jouant à pile ou face pour se décider, par exemple), dans l'argument étonnant avancé pour espérer se débarrasser de la créature qui occasionnera une double séquence finale d'envergure bien réussie malgré la petitesse du budget et dans une mobilisation inattendue décomplexée pour venir délivrer Jiggs et ses amies.

BacteriumBrett Piper fera preuve de sa générosité permanente pour suivre les déboires de ses personnages, laissant la créature dévorer ses victimes pour les réduire à l'état de squelette ou carrément s'attaquer à un hélicoptère, tout en adoptant un ton amusant souvent présent au travers d'un humour bien placé et ne souffrant jamais de la moindre lourdeur pour au contraire devenir même parfois référentiel (un des personnages ne citera-t-il pas le "Blob", inspiration évidente du métrage pour la bactérie, lorsqu'il se retrouvera face à la "chose") et, conscient de son petit budget, jamais il ne se lancera dans des situations surdimensionnés qui auraient été vouées à l'échec.

BacteriumPar contre, tout ne sera pas parfait, certaines séquences souffriront d'une direction artistique de groupe hésitante et venant plomber leur crédibilité (l'attaque finale et ses soldats immobiles ou surjouant lors de leur mort) tandis que l'intrigue globale restera classique et sans réel envergure, réduisant de la sorte considérablement le suspense pour laisser le spectateur anticiper la majorité des situations, notamment au petit jeu de "qui va mourir et qui va survivre" et même se hasarder à des situations peu réalistes (Beth blessée par balle au ventre et qui arrivera quand même à se déplacer bien facilement dans les premiers temps), mais ces petits défauts ne viendront pas entacher l'ambiance bon enfant de l'ensemble et au contraire peaufiner ce côté attachant inhérent aux œuvres de Brett Piper.

BacteriumL'interprétation est cohérente, parfois assez superficielle et manquant de présence à l'écran pour réussir à rendre les personnages attachants, mais sans heureusement tomber dans l'amateurisme. La mise en scène de Brett Piper est adaptée au contexte pour suivre l'action de près, avec une utilisation de la caméra subjective en introduction intéressante sans pour autant que ce procédé ne vienne ensuite investir trop fréquemment l'écran en se mettant à la place de la bactérie que très sporadiquement, parvenant de la sorte à donner un rythme assez constant au métrage malgré quelques petites baisses heureusement de courte durée. Les effets spéciaux sont globalement probants, aussi bien pour visualiser cette créature gluante ne ressemblant à rien de particulier pour justement devenir presque originale que pour les quelques plans sanglants ou horrifiques du film.

Donc, ce Bacterium se suivra aisément pour les amateurs de cinéma-bis à petits budgets grâce à la générosité de son réalisateur toujours partant pour satisfaire son spectateur !

BacteriumLe DVD de zone 1 édité par Shock-O-Rama avancera une image juste parfois quelque peu floue, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale hélas quelque peu en retrait, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un vrai making-of revenant sur le tournage du film au travers d'images et des paroles de l'équipe technique et artistique qui resteront naturelles et certainement pas orientées vers un ton promotionnel ici définitivement absent, laissant ensuite un petit bêtisier souriant et quelques bandes-annonces venir clore ces bonus efficients.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette bactérie agressive, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1312 mots par nicore, 2049 vues • R�agir

30.07.09

08:45:47, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

L’été étant quand même une période calme pour les sorties DVD, ce mois du juillet n’aura pas permis une récolte prolifique en éditions DVD de films fantastiques ou horrifiques, mais heureusement quelques nouveautés valant largement le détour et des éditions de rattrapage sont venues agrémenter les linéaires !

Slugs
Le club des monstres

Au chapitre des rééditions, Opening ne s’est pas foulé pour se contenter ce mois-ci de mettre à nouveau en vente toute une série de titres déjà bien connus, regroupés dans une collection "Les grands classiques de l’horreur" et pour la plupart proposés avec le magazine Mad Movies il y a quelques temps. C’est ainsi que plusieurs titres des "seventies" ressortent, Le cirque des vampires, La fille de Jack l'éventreur, La comtesse Dracula mais aussi le sympathique Club des monstres regroupant Donald Pleasence, David Carradine et Vincent Price. Le carnage gore débile inspiré par Shaun Hutson, Mutations fait également peau neuve, tout comme Re-animator 2, le pas génial The stuff pourtant réalisé par Larry Cohen, le Society de Brian Yuzna et ses délires organiques et le pathétique Transmutations d'après un script de Clive Barker (courez plutôt voir The midnight meat train en salles…). Des ressorties uniquement utiles à ceux qui n'étaient pas né en 2003 puisque aucun bonus ni travail sur les masters ne viendront justifier ces rééditions.

Buffy contre les vampires
Buffy contre les vampires

20th Century Fox fera plaisir aux adeptes de Buffy en ressortant les six saisons de la série télévisée dans un nouveau packaging… tandis qu'Antartic offrira à Battle royale 2 : requiem un double DVD collector.

Twilight
Twilight

Pas franchement horrifique et plus destiné à un public de midinettes adolescentes (qu'est ce que je peux être réducteur parfois...), M6 Video aura mis en vente la première partie de Twilight décliné aussi bien en DVD qu'en Blu-ray, en édition simple qu'en édition "collector" et même déjà en "Edition ultimate limitée"… Ben voyons !

The spirit

Le dernier et apparemment très moyen Frank Miller, The spirit est lui aussi disponible depuis ce mois-ci, édité par Columbia/Tristar, un éditeur habituellement prolifique dans le genre mais qui se contente en juillet de ce seul titre pour nous satisfaire, c'est maigre !

Mammouth
La malédiction d'Arkham

Maigres également sont les fournées de TF1 Video qui ne nous offre qu'un Mammouth certainement souriant mais aux effets spéciaux de synthèse ratés et de Sidonis, mais largement plus intéressante puisque c'est le classique La malédiction d'Arkham de Roger Corman qui est désormais disponible.

Gingerdead man 2
L'ordre du loup

Elephant Films tentera de nous refourguer Gingerdead man 2, la suite des aventures du tueur pain d'épices (si, si !), mais ce sera surtout le loup-garou gouailleur et libidineux de L'ordre du loup qui pourrait retenir notre attention, le film ayant déjà été traité ici dans son édition anglaise.

Sasori

Pour CTV, ce mois de juillet sera l'occasion de nous gratifier de Sasori, la femme scorpion, une variation modernisée de la célèbre saga d'exploitation inspiré du manga de Toru Shinohara à découvrir de toutes façons !

Carver
Manhunt

En gardant les meilleurs pour la fin, Emylia, le petit éditeur qui monte dans le genre en nous proposant régulièrement des inédits, calme également le jeu mais ose sortir Carver, un de mes coups de cœur de la fin de l'année dernière, à la violence jusqu'auboutiste qui fait mal ! Et Studio Canal a eu l'excellente idée d'éditer le "survival" norvégien Manhunt, certes très classique mais allant directement à l'essentiel pour faire preuve d'une brillante efficacité dans la violence sèche et sauvage !

Rendez-vous donc fin d'août pour vérifier si ce second mois estival aura été plus généreux que ce mois écoulé, avec déjà une sortie de taille, celle du remake de Vendredi 13 prévue le 11 août !

Buffy contre les vampires : Saison 1

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Buffy contre les vampires : Saison 2

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Buffy contre les vampires : Saison 3

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Buffy contre les vampires : Saison 4

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Buffy contre les vampires : Saison 5

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Buffy contre les vampires : Saison 6

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Battle Royale 2 : Requiem - Edition collector / 2 DVD

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Twilight - Chapitre 1 : Fascination

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The spirit / 2 DVD

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The spirit (Blu-ray)

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Gingerdead man 2

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L'ordre du loup

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Sasori la femme scorpion

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Carver (Blu-ray)

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Manhunt (Blu-ray)

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Permalien 646 mots par nicore, 1605 vues • 7 retours

28.07.09

09:08:47, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Midnight meat train

Adapté de l'une des nouvelles les plus connues de l'écrivain Clive Barker, ce The Midnight meat train parviendra à apprivoiser l'univers de l'auteur tout en nous livrant une intrigue implacable, froide et graphique, conférant au film une réussite presque totale.
Le script va suivre un photographe new-yorkais dans ses déambulations nocturnes, celui-ci recherchant des clichés marquants pour espérer s'attirer les faveurs d'une puissante représentante artistique, mais ses pérégrinations vont l'amener à croiser la route d'un serial-killer d'un genre particulier.

Midnight meat trainDans sa séquence introductive, le métrage va suivre un jeune homme endormi se réveillant dans une rame de métro déserte et qui après avoir fait quelques pas va glisser dans une mare de sang, découvrant alors avec horreur un carnage en cours dans la wagon suivant. Bien qu'assez classique pour déjà mettre la pression sur le spectateur, cette entame du film va déjà avancer l'ambiance froide de cette rame de métro qui pourra paraître presque irréelle en étant d'une propreté presque immaculée s'il n'y avait pas ce sang recouvrant le sol, mais en tout cas trop propre avec ses sièges à l'aspect neuf et cet absence de graffitis et autres signes de passage humain.

Midnight meat trainEnsuite, l'intrigue va s'attacher à nous présenter son personnage principal, Leon, un photographe traquant des scènes de vie urbaines aussi bien pour son plaisir que pour gagner sa vie, qui va rentrer chez lui et retrouver sa petite amie Maya avec qui tout semble aller pour le mieux, surtout qu'elle va lui apprendre une bonne nouvelle, un futur rendez-vous avec Susan Hoff, une figure de la peinture et de la photographie artistique à New-York. Mais hélas ce rendez-vous sera un demi-échec puisque cette femme en apparence froide et quelque peu hautaine trouvera les clichés de Leon trop timorés, n'allant pas assez loin, mais en même temps, elle ne le jettera pas définitivement en lui proposant de revenir la voir avec des photos plus marquantes.

Midnight meat trainCe rendez-vous manqué va pousser Leon à une virée nocturne dans les rues sordides avec son appareil photo et ayant repéré trois individus louches, il va les suivre aux abords du métro, à juste titre puisqu'il va assister à un début d'agression puisque les trois petits voyous vont prendre à partie une demoiselle pour lui extorquer de l'argent. Après avoir pris quelques photos, Leon va intervenir, tout en continuant à photographier, et va réussir à convaincre les petites frappes de lâcher l'affaire. Ce qui lui vaudra les remerciements chaleureux de cette jeune femme qui va alors pouvoir prendre le métro, Leon continuant inlassablement de prendre des clichés, sans se douter que la personne qui va retenir la porte du wagon à celle qu'il venait de sauver sera le serial-killer du film.

Midnight meat trainEn effet, nous allons alors assister au meurtre brutal de cette jeune femme puisque l'homme en complet gris assis non loin d'elle va se lever dans son dos et s'approcher d'elle pour lui balancer un grand coup de marteau à viande au travers du visage, pour une première séquence forte et brutale qui portera la marque de fabrique du film en laissant survenir l'assassin en arrière-plan afin de s'attaquer à une victime ne se doutant encore pas du sinistre sort qui l'attend. Et bien que rapidement visualisé, l'assassin en imposera déjà avec une démarche assurée par sa carrure robuste, ainsi que par sa violence sèche pour frapper qui si elle ne sera pas gore cette fois-ci sera présente lors d'un long plan large surprenant.

Midnight meat trainL'intrigue va alors laisser Leon découvrir la disparition de cette demoiselle qui se révélera être un mannequin connu, tandis que Susan Hoff appréciera beaucoup plus les clichés pris cette nuit-là et lui en demandera d'autres afin que Leon puisse voir ses photos exposées lors d'une prochaine exposition d'art. C'est ainsi que Leon va retourner dans la nuit new-yorkaise et va par hasard photographier l'homme au complet gris, le suivant même quelque peu jusqu'à une première confrontation sans autre conséquence que de permettre à Leon grâce à un détail opportun de découvrir que cet homme étrange avec sa grande mallette était présent dans le wagon pris par le mannequin disparu, poussant ainsi notre homme à vouloir en savoir plus sur cet individu mystérieux au point de le suivre jusqu'à son travail de boucher industriel, pour ce qui deviendra peu à peu une obsession dangereuse.

Midnight meat trainLa situation ainsi posée, l'intrigue va alors laisser se succéder des situations tendues lorsque Leon traquera l'assassin, occasionnant même des séquences étouffantes et chargées d'un suspense parfaitement orchestré par le réalisateur (la course-poursuite dans l'abattoir avec ce petit hommage au remake de Massacre à la tronçonneuse avec cette pièce remplie d'innombrables carcasses de bœuf), tout en nous dévoilant progressivement lors de nouvelles scènes de plus en plus sanglantes le mode opératoire du tueur au marteau, véritable machine à tuer sans émotion. Mais parallèlement, nous assisterons à la dégradation du mental de Leon qui deviendra complètement obnubilé par sa quête au point de délaisser une Maya qui au départ ne comprendra pas son petit ami, avant de se lancer elle aussi dans l'aventure de son côté, pour ce qui restera comme une des rares faiblesses du film avec cet engagement quelque peu facile et précipité, mais qui lui aussi apportera son lot de tension (la fouille de l'appartement du tueur) et permettra au métrage d'avancer son final nihiliste mais devenu quand même anticipable.

Midnight meat trainL'intrigue parviendra à jongler intelligemment avec son aspect surnaturel gagnant de l'ampleur progressivement grâce à des détails disséminés au fil des événements pour n'exploser que dans une dernière partie qui pénétrera alors frontalement dans l'univers de la nouvelle de Clive Barker, un peu tardivement diront certains, pour justifier l'existence de cet assassin de manière quelque peu rapide et sans répondre aux questions soulevées mais en nous gratifiant de scènes une fois encore bien graphiques. Bien entendu, ce sera autour de cet meurtrier que résidera l'enjeu de film et le réalisateur nous laissera tout le loisir de découvrir chaque facette de son personnage, entre sa vie diurne de boucher et ses activités millimétrées dans le métro, quitte à laisser une horreur dérangeante s'imposer lors de la préparation des corps humains, par exemple, mais ce se fera tout en nous exposant également quelques détails physiques peu ragoûtants du personnage lors de ses passages dans sa salle de bains.

Midnight meat trainPar contre, la relation entre Maya et Leon pourra paraître plus classique dans son agencement et les dérives générées par la nouvelle obsession du photographe qui ne vivra que pour résoudre le mystère de l'homme au complet gris, et même si cela servira à nous faire partager ses changements internes qui seront justifiés par le final et qui découleront naturellement d'une méchante rencontre avec le tueur, on ne pourra pas s'empêcher de trouver les réactions de Maya soit faiblardes ou ensuite trop excessives et démesurées, rendues par ailleurs possible grâce à une intrigue devenant alors brièvement et artificiellement providentielle. Mais heureusement cet aspect du film ne viendra pas empiéter sur la réussite globale du film puisque le réalisateur ne s'y attardera pas plus que nécessaire pour privilégier l'action et la tension présente à chaque apparition du boucher.

Midnight meat trainDans la même optique, les différents personnages peineront à devenir attachants pour uniquement exister dans l'intrigue, parvenant in extremis à gagner notre sympathie et rendre de fait l'issue nihiliste du métrage impactante, mais l'ensemble bénéficiera d'une interprétation adaptée, la vedette revenant logiquement à l'imposant Vinnie Jones qui incarnera à merveille cet assassin monolithique brutal et sauvage. La mise en scène du réalisateur est adaptée, aussi bien en utilisant ses arrières-plans avec brio pour engendrer une tension palpable efficace à chaque apparition surprise du meurtrier que pour créer une atmosphère irréelle et surnaturelle dans cette rame de métro un peu spéciale, et tout en faisant participer de très près le spectateur à l'action lors des phases sanglantes du film. Les effets spéciaux sanglants du film sont plutôt probants, même si l'utilisation du numérique sera largement visible et donnera un caractère ludique et inoffensif à certaines séquences, pour avancer des plans gores volontaires et parfois douloureux (les pieds percés), tout en n'hésitant pas à étaler les cadavres humains suspendus comme du bétail, ce qui nous vaudra quelques détails aussi jouissifs que saignants lors du duel final.

Donc, ce The Midnight meat train constituera assurément une des bonnes surprises de l'année par son aspect graphique volontaire, son atmosphère tendue largement exploitée, le sérieux affiché de sa démarche, mais également par un petit côté "old-school" délectable dans la manière d'agencer ses temps forts !

Midnight meat trainLe DVD de zone 2 anglais édité par avancera une image nette et qui rendra justice à la photographie froide et métallique du film, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée aux situations.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit documentaire faisant intervenir Clive Barker qui reviendra sur la nouvelle ayant inspiré le métrage et sa participation à la production de celui-ci, pour ensuite nous faire découvrir les talents de peintre de l'écrivain, tandis qu'un petit module sera ensuite consacré au personnage clé du métrage, Mahogany, le meurtrier en complet gris, pour laisser la parole à l'équipe du film à propos de la création du personnage et de ses armes, laissant une analyse complète de l'une des scènes sanglantes du film clore ces bonus intéressants et prolongeant agréablement la vision du métrage.

Midnight meat train
Midnight meat train

Pour ceux qui voudraient découvrir cette adaptation réussie de Clive Barker sans pouvoir se rendre dans les salles à partir du 29 juillet prochain, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1724 mots par nicore, 1772 vues • 1 r�action

27.07.09

08:34:27, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Next door

Nous arrivant de Norvège, ce Next door va flirter avec le surréalisme pour imposer son intrigue envoûtante, toute en faux-semblants pour mieux troubler et jouer avec le spectateur emporté par une implication constante qui fera aisément fonctionner les surprises et retournements de situation négociées autour d’un personnage central emphatique.
Le script va laisser un jeune homme, se remettant difficilement de sa rupture avec sa petite amie, se laisser prendre au piège tendu par ses deux troublantes voisines pas très nettes qui vont réussir à le charmer au point de la manipuler en apparence.

Next doorD’entrée, le métrage va mettre en scène son personnage principal, John, un jeune homme recevant chez lui Ingrid, son ancienne petite amie venue à l’improviste récupérer des affaires chez lui, pour une séquence d’introduction qui se tiendra dans une ambiance alourdie par cette tension existante entre ces deux personnages, John ayant été plaqué par Ingrid et semblera visiblement avoir du mal à accepter cette situation, surtout qu’Ingrid est venue accompagné par son nouvel ami (resté dehors mais aux aguets) à qui elle aura raconté les dessous de leur rupture, comme elle le dira à John, ce qui ne semblera pas du tout lui plaire. Le réalisateur cherchera implicitement à placer le spectateur dans le camp de ce John assez famélique mais paraissant vraiment encore amouraché de son ex-petite amie, même si quelques petits détails pourront déjà venir désorienter quelque peu.

Next doorEnsuite, l’intrigue va replacer ce John dans l’ascenseur le menant chez lui, entouré par un vieil homme et une inconnue dont il ne manquera pas quand même de scruter les jambes, pour découvrir que cette demoiselle, qui dira se prénommer Anne, est en fait sa voisine ayant justement besoin de lui pour déplacer un meuble bien trop lourd pour elle. John acceptera devant l’insistance pressante de cette nouvelle rencontre et accompagnera Anne chez elle.

Next doorC’est ainsi qu’il va découvrir l’appartement voisin du sien, mais bien plus vaste et sinueux, tout en constatant qu’Anne ne vit pas seule, mais avec son apparente sœur, puisque l’étrange et nonchalante Kim viendra bientôt les rejoindre. Cette première confrontation sera largement fascinante et ensorcelante, les deux jeunes femmes n’arrêtant pas de formuler des sous-entendus salaces à peine déguisés qui auront le don de troubler John, mais celui-ci, toujours sous le choc de sa rupture (comme de courts flash-backs nous le signaleront intelligemment), préférera quitter les lieux.

Next doorMais la situation ne va pas en rester là puisque, à peine rentré chez lui, John va entendre frapper à sa porte, Anne l’implorant de lui ouvrir pour lui demander un autre service. A contrecoeur, John s’exécutera pour laisser sa voisine lui demander d’aller tenir compagnie à Kim le temps qu’elle aille chercher des médicaments à la pharmacie, sa soeur ne pouvant plus sortir ni rester seule depuis une agression sordide dont elle a été victime peu de temps auparavant, ce qui expliquera quelques bizarreries rencontrées dans la séquence précédente (l’armoire contre la porte d’entrée, notamment). John acceptera devant la mine implorante d’Anne, pour laisser ce qui ressemblera à un piège se refermer alors sur lui.

Next doorEn effet, Kim va alors jouer avec son visiteur de manière étrange, provocante et mystérieuse, l’enfermant chez elle et se dérobant à sa vue dans une sorte de partie de cache-cache avant de lui imposer de s’asseoir en face de lui pour discuter avec elle, pour une situation qui dégénérera rapidement vers un dialogue d’ordre sexuel subjuguant et largement excitant dans sa perversité, bien évidemment mené par une Kim sexy et provocante en diable qui va faire craquer John pour un coït furieux qui mêlera violence, sang et sexe de manière troublante. Même si cela découlera sur une séquence graphique en apothéose de l’atmosphère étouffante qui l’a précédé, le métrage n’ira pas bien loin dans cet érotisme déviant, mais aura bien mis en avant l’aspect vicieux de cette Kim ensorcelante.

Next doorL’intrigue laissera alors John complètement abattu et bouleversé rentrer chez lui et tenter de reprendre une vie normale, occasionnant par ailleurs la seule séquence hors de l’immeuble où nous découvrirons son lieu de travail morne et bien à l’image du personnage, mais le métrage va alors lancer une seconde partie surréaliste laissant la réalité se confondre avec les fantasmes et laisser vaciller la santé mentale des protagonistes jusqu’à cette conclusion inavouable qui deviendra de plus en plus inexorable à chaque nouvelle situation démente, laissant des surprises venir cueillir littéralement le spectateur perdu dans les méandres de ces appartements improbables où les événements voir dépasser l’entendement sans pour autant laisser au départ une quelconque orientation s’imposer parmi les multiples pistes possibles et envisageables.

Next doorPour réussir à orchestrer la diabolique descente aux enfers de son personnage principal, le métrage pourra compter sur des décors flirtant parfois même avec l’onirisme avec ces couloirs invraisemblables et ces pièces incroyables qui formeront l’appartement d’Anne et de Kim pour autant d’univers différents, entre un désordre terrible et l’aspect immaculé d’autres endroits selon les situations vécues, mais où chaque détail trouvera une importance significative qui imposera presque une seconde vision du métrage pour bien appréhender toutes les ficelles et autres indices tendus ou disséminés par le machiavélisme du réalisateur, et qui trouveront leur justification lors de l’horrible mise en place finale.

Next doorMais bien entendu, le principal atout du film sera constitué des protagonistes, avec ce John qui demeurera étrange dans un mélange emphatique de tristesse qui ne laissera pas au départ présager la rage violente avec laquelle il s’occupera sexuellement de Kim par exemple, tandis que les deux voisines transpireront d’une perversité toute en sous-entendus extrêmement fascinante et envoûtante, laissant par ailleurs intervenir une Ingrid trop effacée et son nouveau petit ami pas clair. L’ensemble bénéficiera d’une interprétation adaptée et convaincante, Kristoffer Joner campant un John tout à fait crédible, tandis que Cecilia Mosli et Julia Schacht composeront les deux voisines avec brio et un charme troublant largement efficace. La mise en scène du réalisateur participera également à l’instauration de cette atmosphère sensuelle, lourde, trouble et surréaliste qui accompagnera l’ensemble du métrage aussi bien en sillonnant ces couloirs interminables qu’en calant parfaitement l’ambiance.

Donc, ce Next door s’avérera être une œuvre aussi prenante qu’envoûtante, bercée par une sensualité pleine de sous-entendus pervers tout en réservant bien des surprises malsaines à son spectateur !

Next doorLe DVD de zone 2 hollandais édité par le label Living Colour Entertainment avancera une image nette et mettant bien en avant les différents tons de couleurs utilisés selon les séquences, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale doucereuse véritablement adaptée au ton du métrage, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale norvégienne, avec des sous-titres optionnels en hollandais et en français.

Next doorAu niveau des bonus, contrairement au rachitique DVD français prévu pour bientôt, on pourra suivre un making-of intéressant avançant aussi bien l’importance de la musique diffusée sur le plateau pour imprégner les acteurs que certaines difficultés rencontrées par l’équipe technique, tandis qu’une interview conjointe des deux actrices principales les laissera revenir sur le tournage et leurs personnages, un autre module nous laissant découvrir la création des décors du film entièrement reconstruits en studio, deux petites séquences humoristiques présenteront Kristoffer Joner sous un jour amusant, laissant la bande-annonce originale et celles d’autres titres de l’éditeur venir compléter ces bonus passionnants qu’il ne faudra surtout pas visionner avant de découvrir le film à la vue des nombreux spoilers présents et qui auront tous la bonne idée d’être sous-titrés en français.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film envoûtant, sensuel et troublant, le DVD de zone 2 hollandais est disponible sur le site de l’éditeur !

Permalien 1429 mots par nicore, 1627 vues • 3 retours

24.07.09

08:18:36, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dead in 3 days

C'est en provenance d'Autriche que ce Dead in 3 days va venir nous offrir une variation sur le thème du "slasher" en reprenant une trame certes plutôt éculée mais qui parviendra à se montrer régulièrement efficace en s'ancrant dans un réalisme avéré et tout en composant avec de personnages crédibles.
Le script va laisser un mystérieux assassin décimer une petite bande d'amis après les avoir averti par SMS qu'ils seraient morts dans trois jours.

Dead in 3 daysAprès un générique sinistre montrant un homme préparer sa propre pendaison et effectivement se suicider sans nous apprendre quoique ce soit sur cette personne mais augurant déjà d'un mystère à résoudre, le métrage va brièvement nous mettre la pression avec un procédé classique et maintes fois utilisé consistant à avancer une scène du final du métrage montrant une demoiselle ensanglantée et visiblement blessée avancer péniblement sur une route pour voir débouler une voiture de police qu'où jaillira un officier à qui elle demandera d'aller aider une certaine Nina, nous laissant ainsi présager une violence à l'encontre de ces jeunes que le métrage ne va bien évidemment pas tarder à nous présenter.

Dead in 3 daysCette présentation se fera sur un mode souriant et débridé pour voir ces cinq étudiants finir de passer leurs examens de fin d'année scolaire, laissant le métrage proposer quelques blagues faciles, mais mettant déjà en avant un étudiant réservé, esseulé et sombre, Patrick, qui sera d'office placé sur la liste des suspects du massacre à venir. Une fois reçus, ils vont bien entendu se préparer à faire la fête, puisque déjà sur le chemin de retour du lycée, ils vont aussi bien fumer que boire dans la bonne humeur, jusqu'à ce que leur véhicule heurte une biche qu'il faudra bien achever pour qu'elle arrête de souffrir. Cet incident va calmer un peu les ardeurs de chacun, sonnant presque comme un avertissement opportun, et ce sera une fois que chacun sera rentré chez lui que l'intrigue va pouvoir pousser un peu plus loin la présentation de chacun.

Dead in 3 daysC'est ainsi que nous allons découvrir Martin, un grand dadais un peu cancre et sa petite amie Nina, plus sérieuse, mais également Clemens et Alex, un autre couple plus basique et enfin Mona, présentée comme une fille un peu rebelle devant aider son père handicapé à tenir sa station-service. Ces protagonistes auront le temps d'exister quelque peu puisque le métrage va s'attarder sur chacun afin de leur permettre de nous devenir sympathiques, tout en commençant à leur faire recevoir le fameux message leur annonçant qu'ils seraient morts dans trois jours, pour ensuite les replacer à la soirée organisée pour fêter la fin de l'année scolaire.

Dead in 3 daysAu cours de cette fiesta Martin va une fois de plus avoir maille à partir avec ce Patrick, mais ce sera lorsqu'il se rendra aux toilettes que les choses sérieuses vont commencer puisqu'il se fera kidnapper par un mystérieux individu qui l'endormira à l'aide d'un mouchoir imbibé de produits toxiques. Nina ne voyant pas revenir son petit ami, elle va commencer à le chercher partout et retrouvant son téléphone portable touché, elle va prendre peur, surtout qu'elle y lira le fameux message que chacun des cinq amis dira avoir également reçu, et ira sans succès à la police laissant l'officier de service, en plus le cousin de Martin, lui annoncer qu'il en peut rien faire avant vingt-quatre heures et prendra le SMS pour une farce stupide.

Dead in 3 daysPendant ce temps, nous suivrons les préparatifs du tueur qui va noyer Martin en le faisant couler, ligoté et attaché à une masse de béton, pour une mise à mort certes soft mais impactante et lugubre dans son agencement. Après quelques situations douloureuses pour Nina, atterrée par la disparition de son amoureux, elle se rendra au bord du lac en compagnie de ses amis, pour y apercevoir le corps de Martin flottant entre deux eaux. Cette découverte tranchera avec les préceptes du "slasher" puisque les potentielles victimes ne vont pas attendre le final pour découvrir les corps et du coup se sentir en danger, ce qui n'empêchera pas bien sûr l'assassin de frapper à nouveau.

Dead in 3 daysLa suite de l'intrigue se concentrera d'abord sur d'autres tentatives de meurtres assez convaincantes car porteuses d'un suspense conséquent même si les ficelles utilisés resteront parfois bien classiques et pour le coup prévisibles, mais on pourra toujours compter sur certains éléments pour laisser l'ensemble détourner ces codes du genre dans un semblant d'originalité et alors que l'intrigue fera doucement preuve de cynisme avec les impairs répétés du ce policier bien malchanceux. Hélas la dernière partie du métrage sera moins performante lorsqu'il s'agira de donner des motivations au tueur qui trouveront leurs origines dans un honteux secret portés par les victimes, rappelant ainsi furieusement la trame de Souviens-toi… l'été dernier, le métrage allant jusqu'à reprendre le look de l'assassin avec ce ciré dissimulant son visage, et il ne faudra pas compter sur le final pour espérer trouver une réelle ampleur puisqu'une issue quand même improbable viendra clore les débats.

Dead in 3 daysLe métrage pourra compter sur des protagonistes réalistes et crédibles pour s'assurer une certaine implication du spectateur qui ne pourra que compatir à la douleur de Nina notamment, sentiment renforcé par une mise en scène efficace lors de la découverte du corps de Martin pour de la sorte garantir son effet presque larmoyant, et d'ailleurs, on remarquera très vite que ce sera avec ce personnage que le réalisateur va porter ses efforts, préfigurant déjà une survie presque prévisible, même si l'introduction nous aura également fourni des renseignements que la suite de l'intrigue ne s'amusera heureusement pas à essayer de contrarier.

Dead in 3 daysSi l'intrigue suivra le schéma global du "slasher", en détournant certes certains codes, ce sera pour avancer des séquences tendues liées à la présence du meurtrier, jouant d'abord avec l'attitude trouble de ce Patrick, suspect trop facile, pour ensuite se montrer bien frileux au niveau gore, puisque seule une décapitation très graphique et douloureuse viendra pimenter quelque peu l'action, le métrage privilégiant son dernier acte pour réunir le meurtrier et ses victimes potentielles. Mais le suspense que le réalisateur tentera d'installer fonctionnera sporadiquement, les situations étant quand même régulièrement téléphonées et donc il faudra miser sur certaines surprises pour guetter une once d'originalité scénaristique.

Dead in 3 daysL'interprétation est plutôt convaincante, avec de jeunes acteurs ne surjouant jamais pour au contraire toujours paraître crédible en étant inspirés, tandis que la mise en scène du réalisateur préparera ses effets avec aisance pour parfois se montrer efficace, tout en utilisant avec rigueur les effets en caméra subjective qui viendra épier les protagonistes de façon impactante mais sans se montrer abusive. Très peu sanglant, les rares effets spéciaux seront probants, pour avancer cette terrible décapitation notamment, et tandis que les quelques maquillages mortuaires présents seront vraiement réussis.

Donc, ce Dead in 3 days se suivra facilement et parviendra à se montrer parfois efficace au milieu de ses situations peinant à sortir des sentiers battus du genre !

Dead in 3 daysLe DVD de zone 1 édité par Dimension Extreme avancera une image nette et dépourvue de défauts, même lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale adaptée et accompagnant agréablement les situations tendues du film, le métrage étant ici proposé dans sa version originale allemande et dans sa version anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais.
Par contre, aucun bonus ne viendra accompagner le film, si ce n'est quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur précédant l'arrivée du menu d'accueil.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "slasher" autrichien classique mais pas déplaisant du tout, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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23.07.09

07:49:41, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Hitch-hike

"Road movie" dantesque au casting aussi improbable que formidable, ce Hitch-hike, connu chez nous sous le titre de La proie de l'auto-stop parviendra à imposer un huit-clos étouffant et gorgé de surprises au sein d'une intrigue en apparence basique qui sera pourtant chargée d'une violence et d'un érotisme typiquement italien.
Le script va laisser un couple en pleine déroute prendre en stop un malfrat venant de commettre un hold-up et ayant abandonné ses complices pour s'enfuir avec la recette, deux millions de dollars.

Hitch-hikeDans son introduction, le métrage va donc avancer ce couple dont le mariage est chancelant. En effet, l'homme Walter, est un alcoolique fini jaloux de son épouse, Eve, qui a apparemment mieux réussi que lui, minable journaliste à la solde du père de son épouse. Cette entame s'attachera surtout à bien mettre en avant les travers de Walter qui violera presque son épouse à l'arrière de leur jeep au retour d'une partie de chasse (pour une première scène vaguement érotique jouant sur les charmes d'Eve), avant de se ridiculiser en public lors de leur dernière soirée au camping où ils ont passé leur vacances, tout en rendant quand même ce personnage pathétique, comme lorsque, trop ivre, il n'arrivera plus à se souvenir de son nom ou se montrera violent envers des piquets de tente l'ayant fait trébucher.

Hitch-hikeMais le lendemain, ils vont reprendre la route du retour chez eux, Walter ayant un sérieux mal de crâne, ce qui ne l'empêchera pas de replonger son nez dans une flasque de whisky, et il verra d'une mauvais œil l'attitude d'Eve qui va s'arrêter pour prendre en stop un homme tombé en panne avec son véhicule au bord de la route. Le métrage s'arrangera tout de suite pour présenter ce nouveau protagoniste, Adam, comme plus que potentiellement dangereux, mais au départ, sa confrontation avec Eve et Walter sera plutôt légère, pimentée par la mauvaise humeur de Walter et ses réparties à la limite de la politesse. Mais lorsque Adam tiendra des propos salaces envers Eve, Walter va s'énerver et vouloir éjecter l'autostoppeur, ce qui finira en bagarre nerveuse qui s'achèvera lorsque Adam sortira son revolver et menacera ceux qui seront désormais ses otages.

Hitch-hikeL'intrigue installera alors un huit-clos extrêmement tendu à l'intérieur du véhicule, Adam tenant des propos sarcastiques et pleins de sous-entendus, tandis que plusieurs rebondissements, lorgnant vers l'exploitation, viendront entraver leur parcours, parfois avec une violence sévère (la mort des deux motards) ou un érotisme sordide, et bien que plutôt classiques, ces péripéties resteront prenantes et permettront au réalisateur d'avancer une action régulièrement renouvelée, tout en ne laissant pas entrevoir la suite des événements à un spectateur échafaudant de multiples hypothèses qui ne trouveront de réponse que lors d'un final tragique mais surtout ironique, infâme et abject.

Hitch-hikeEn effet, la relation ambiguë entretenue par ce trio évoluera de manière complètement imprévisible, tandis qu'une connivence dans la boisson naîtra entre les deux hommes, plus tard renforcée par la volonté imposée par Adam à Walter de voir en lui celui qui écrira un livre sur sa vie, mais en même temps, est-ce que Eve restera bien indifférente aux avances faites par Adam, qui se matérialiseront lors d'une des scènes-clés du film laissant Adam violer Eve sous le regard plein de larmes d'un Walter impuissant puisque entravé. Cette situation trouble engendrera une bonne partie du suspense qui collera au métrage de bout en bout, mais on pourra aussi compter sur des situations bien plus orientées vers l'action pour apporter des montées d'adrénaline terribles.

Hitch-hikeEffectivement, le métrage laissera plusieurs événements imprévus retarder la fuir d'Adam et de ses otages vers le Mexique, avec notamment le retour de deux complices du voleur qui viendront se mêler aux démêlés du trio, occasionnant une course-poursuite qui semblera largement héritée d'un certain Duel de Steven Spielberg tout en étant remarquablement filmée, mais qui restera quand même en partie prévisible malgré une volonté de mystère désirée par le réalisateur. Les autres rebondissements impliquant ces deux motards, ou encore cet arrêt dans une station-service seront quant à eux plus orientés vers le suspense, mais par contre ils demeureront très classiques dans leur déroulement pour apporter heureusement quelques surprises.

Hitch-hikeLe métrage sera essentiellement tourné vers ses trois personnages principaux lors de ce huit-clos qui permettra de bien laisser se développer les caractères de chacun, laissant ainsi ce Adam certes dangereux comme on pourra le voir lorsqu'il lui faudra faire le "coup de poing", mais qui aura plutôt tendance à faire sourire dans ses réparties et son cynisme verbal, tandis que Walter aura un comportement toujours trouble et incertain, entre ses crises de nerfs initiales précédant leur rencontre avec Adam et ensuite une certaine capacité à copiner avec l'ennemi qui aura de quoi déconcerter, tandis qu'il semblera quand même aussi bien intéressé par ces deux millions de dollars. Enfin, Eve restera quelque peu en retrait en apparence, en incarnant la droiture et la morale, mais tout en paraissant prête à vaciller à tout moment. Si bien que le spectateur aura bien du mal à pouvoir prendre parti pour les uns ou les autres, tiraillé par le doute et par les actions guère reluisantes de chacun, pour ainsi se laisser guider par l'avancement des événements.

Hitch-hikeL'interprétation sera un autre point fort du film, avec un Franco Nero excellent dans le rôle savoureux de l'alcoolique Walter, tandis que David Hess reprendra la formule gagnante de La dernière maison sur la gauche jouant sur son charisme naturel pour laisser Corinne Clery apporter la touche d'érotisme et de sensualité, accompagnée brièvement par l'affriolante Monica Zanchi (que nous reverrons entre autres plus longuement dans Sister Emanuelle) dans une courte apparition. La mise en scène du réalisateur Pasquale Festa Campanile est largement efficace, aussi bien pour instaurer une ambiance en filmant ce huit-clos à l'intérieur de cette voiture de manière adaptée, que pour ces plans larges magnifiques et pour coller de près à l'action et montrer une violence sèche mais peu sanglante, mis à part un plan excellent ne nécessitant pas d'effets spéciaux élaborés mais demeurant terriblement impactant.

Donc, ce Hitch-hike aura largement de quoi ravir les amateurs d'exploitation par son aspect sordide, érotique et violent, tout en mettant en place une tension permanente et palpable qui accompagnera chaque situation d'une intrigue imprévisible et impliquante !

Hitch-hikeLe DVD de zone 0 édité par Blue Underground avancera une image nette et rendant justice à la splendide photographie du métrage, tandis que la bande-son sera largement convaincante, portée par une partition musicale forte et lancinante d'Ennio Morricone, le métrage étant ici uniquement proposé dans sa version anglaise, sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre la bande-annonce du film et surtout une interview croisée des trois acteurs principaux qui reviendront sur leur prestation, leurs rapports entre eux et avec le réalisateur ou encore les démêlés du film avec la censure.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent "road movie" d'exploitation, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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22.07.09

09:57:39, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Women in cellblock 9

Avec ce Women in cellblock9 le réalisateur Jess Franco va nous livre un film de WIP (Women In Prison) bien virulent, érotique et sadique autour d’une intrigue pour le moins très mince et servant uniquement de prétexte à suivre quelques tortures et autres brimades subies par des demoiselles dans leur plus simple appareil, tout en se montrant tragique et en ne laissant pas les habituelles manies filmiques de Jess Franco s’exprimer.
Le script va prendre place dans une dictature bananière pour y suivre l’incarcération dans un camp de prisonniers de quelques demoiselles appartenant à un groupe de terroristes révolutionnaires, les tortures qu’elles vont subir afin de leur extorquer des informations et finalement leur évasion.

Women in cellblock 9Sans perdre de temps, le métrage va directement lancer son action en suivant le sinistre Dr. Milton, accompagné par Loba, une femme tout aussi peu engageante, et une poignée de soldats, stationnés au bord d’une route dans l’attente d’un véhicule qu’ils comptent bien stopper. Nous allons découvrir l’objet de leur convoitise, une camionnette servant à Karine pour espérer quitter le pays en compagnie de quelques jeunes femmes désireuses de rejoindre l’armée révolutionnaire Mais bien entendu, elles vont être arrêtées par Milton qui fera fouiller l’arrière de la camionnette et en sortira six jeunes femmes, dont seulement trois sembleront intéresser Loba qui, après les avoir appelée par leur nom (sous-entendant que quelqu’un les a trahies et dénoncées), jettera les trois autres demoiselles en pâture aux soldats qui vont les courser dans les bois et les violer, sans que le réalisateur s’attarde sur cette séquence.

Women in cellblock 9Cette entame du métrage permettra à Jess Franco de poser son argument, avec ces jeunes femmes révolutionnaires tombées aux mains de l’ennemi, mais étrangement, ce ne sera pas de leur point de vue que l’intrigue sera abordée, mais de celui du DR. Milton, qui en voix-off nous contera rapidement son existence de "médecin de la douleur" mis au rancard et sorti de sa retraite par cette Loba qui dirigera le camp de prisonnières vers lequel les trois révolutionnaires vont être acheminées, sans s'attarder sur leur présentation, laissant seule Karine avoir un peu de présence à l'écran, les autres, Aida et Barbara étant à peine esquissées pour l'instant.

Women in cellblock 9En effet, lorsque les trois demoiselles seront rendues au quartier cellulaire du titre, nous les retrouveront nues et attachées par le cou, les forçant à demeurer debout sur la pointe des pieds, laissant alors vaguement les différentes personnalités s'affirmer, entre Karine qui personnifiera la meneuse, Aida qui restera effacée, et Barbara qui se plaindra et semblera être la plus fragile du lot. Pendant ce temps-là, Loba et le Dr. Milton vont prendre un bon repas arrosé au champagne, ce qui tranchera largement avec la soupe servie aux prisonnières comme le fera constater Jess Franco, pour rapidement laisser une première séquence sordide intervenir quand Milton sera intrigué par des cris plaintifs entendus non loin.

Women in cellblock 9Ce sera la pauvre Maria, une bien jolie étudiante arrêtée car elle avait dans sa chambre de la propagande révolutionnaire, qui, privée d'eau depuis trois jours, implorera pour avoir à boire. Pour satisfaire sa soif, Loba ne trouvera rien de mieux que de la faire venir et, au lieu de lui donner du champagne après le lui avoir fait espérer vainement dans un élan de sadisme avéré, de l'obliger à lui pratiquer un cunnilingus, lui offrant seulement après un reste de coupe de champagne, non sans que Milton n'ait mis du sel dedans pour le rendre quasiment imbuvable dans un autre débordement de cruauté carrément ignoble.

Women in cellblock 9Mais cela ne sera rien comparé aux tortures réservées au trois prisonnières du bloc 9 qui subiront des affronts terriblement démonstratifs et vicieux pour leur faire avouer leurs liens avec les terroristes et donner des noms de contacts, mais sans que le réalisateur n'aille très loin au niveau graphique, laissant au soin du spectateur de s'imaginer l'horreur des sévices pour uniquement placer de rapides gros plans n'avançant que quelques gouttes de sang. Toujours-est-il que ces tortures resteront bien sévères, entre cette électrocution et surtout le sort réservé à Karine qui sera suspendue au dessus d'une corne qui s'enfoncera peu à peu dans ses parties intimes, mais comme cela ne suffira pas, un rat sera logé dans un tube et prié d'aller se nourrir dans un endroit humide et sombre…

Women in cellblock 9Ensuite, l'intrigue va laisser nos prisonnières, ayant survécu en dénonçant leurs amis et désormais accompagnées par Maria, fomenter un plan pour s'évader en se servant d'un gardien qu'elle vont appâter en se trémoussant les unes contre les autres pour ensuite l'inviter à se joindre à elle, dans le but de l'assommer. Une fois libres, les jeunes femmes vont s'enfoncer dans la jungle, non sans avoir essuyé les plâtres des tirs des gardiens qui tueront l'une d'elles et en blesseront une autre, pour une dernière partie quelque peu ringarde lorsque Jess Franco tentera dans nous faire croire qu'elle se situe dans la jungle avec des stock-shots animaliers parfois bien risibles, comme cette prétendue attaque de crocodiles plus que foireuse, qui laissera ensuite les jeunes femmes se reposer juste au bord du fleuve, mais un dénouement aussi sinistre qu'imprévu reviendra noircir définitivement le tableau.

Women in cellblock 9Le métrage comportera donc tous les stigmates du film de WIP, mais ici Jess Franco poussera quand même l'érotisme sur le devant de la scène déjà en faisant évoluer ses actrices entièrement nues pendant les trois quarts du film, pour en plus s'attarder longuement sur la séquence au cours de laquelle elles vont tenter d'attirer un gardien en se trémoussant les unes contre les autres dans un ébat saphique à quatre langoureux, mais curieusement (peut-être à cause de la présence proche du producteur Erwin C. Dietrich), on ne prendra pas le réalisateur à se focaliser sur des gros plans des parties intimes des jeunes femmes comme à son habitude pour préférer des plans d'ensemble tout aussi sexys.

Women in cellblock 9Mais le spectateur pourra aussi apprécier l'originalité du métrage qui ne sera pas présenté sous le point de vue des prisonnières, mais de ce sadique Dr. Milton, un exécrable personnage croustillant dans son sadisme omniprésent, comme lorsqu'il se préparera avec un plaisir non fient à torturer ses victimes en sortant ses gants et ses instruments de ses valises, annonçant qu'ils sont ses seuls amis fidèles. L'intrigue restera également plus que portée sur ces tortures décrites lors de scènes bien méchantes et en prenant le temps de bien poser la délicate situation de chacune des victimes tout en laissant la caméra suivre leur calvaire sans verser dans le gore où l'abject pour demeurer soft à ce niveau-là et laisser travailler l'imagination. Et donc, après ces délires cruels, la dernière partie bien plus légère pourra sembler bien superficielles, jusqu'au final nihiliste et tragique.

Women in cellblock 9Les personnages resteront superficiels, à l'exception donc du Dr. Milton dont nous suivrons également la joie de retravailler avec cette Loba dont il est éperdument amoureux, celle-ci imposera surtout son aspect sévère et déterminé pour faire parler ses victimes. Parmi les prisonnières, seule Karine sera quelque peu fouillée, tout comme la jeune Maria, mais tout cela restera bien stéréotypé. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation plutôt savoureuse bien entendu dominée par un Howard Vernon excellent, comme à son habitude, dans le rôle de Milton, tandis que la toute mignonne Susan Hemingway parviendra à imposer son charme face à celui de la non moins affriolante Karine Gambier, deux actrices spécialisées dans l'érotisme. La mise en scène de Jess Franco est adaptée aussi bien pour mettre en avant ses actrices que l'étendue des sévices, mais laissera parfois transpirer l'étroitesse du budget, notamment avec ces stock-shots ridicules.

Donc, ce Women in cellblock 9 saura largement se faire apprécier des amateurs par sa générosité dans l'érotisme et les sévices, mais n'ira jamais trop loin pour certes se montrer sordide, mais sans pour autant devenir abject ou trop malsain !

Women in cellblock 9Le DVD de zone 2 suisse édité par VIP Entertainment avancera une image nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera appréciable avec une partition musicale dynamique et souriante, le métrage étant ici proposé dans sa version française, allemande et anglaise, laissant juste la version originale allemande s'imposer lors de quelques séquences jamais doublées en français, puisque cette édition proposera la version intégrale du film.
Au niveau des bonus, on pourra parcourir les filmographies de l'équipe du film ainsi qu'une conséquente galerie de photos du film, suivre la bande-annonce du film ainsi que celles de nombreux autres titres de l'éditeur et un documentaire laissant la parole à Erwin C. Dietrich qui reviendra longuement sur sa relation avec Jess Franco.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film de WIP très attachant et volontaire, le DVD de zone 2 suisse est disponible ici ou commandable !

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21.07.09

10:27:26, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Perkins'14

Sélectionné pour faire partie de la troisième saison de l'Afterdark horrorfest, ce Perkins'14, réalisé par Craig Singer déjà auteur du sympathique Dark ride, va au moins faire preuve d'un semblant d'originalité pour avancer un métrage scindé en deux parties bien distinctes, la première plutôt psychologique, tandis que la seconde s'en ira braconner sur les terres des films de zombies ou plutôt d'"infectés" de manière jouissive et bien sanglante.
Le script va laisser un policier, rongé par la disparition de son fils quelques années plus tard lors d'une vague d'enlèvements survenus dans sa ville, croire qu'il a retrouvé le coupable arrêté pour une broutille, mais les preuves recueillies dans son cave vont se mettre à tuer et à semer la terreur dans la ville.

Perkins'14Après nous avoir fait part d'une vague de disparition survenues dans la petite ville touristique de Stone Cove, faisant du coup fuir les vacanciers, le métrage va nous présenter son personnage principal, Dwayne, un policier coincé entre sa fille rebelle en pleine crise d'adolescence et sa femme avec qui ses rapports se sont détériorés depuis la disparition de leur fils Kyle, enlevé en pleine nuit à leur domicile, le quatorzième enfant disparu quelques années plus tôt et dont on n'a jamais retrouvé la moindre trace, le métrage nous faisant revivre ce rapt en même temps que Dwayne au travers de cours flash-backs qui hanteront notre homme devant ce soir-là remplacer un de ses collègues malades. Cette entame du film s'attachera surtout à bien mettre en avant les tourments harcelant ce Dwayne marqué à jamais par cette enlèvement scellé pour lui du sceau de l'impuissance.

Perkins'14C'est ainsi que Dwayne va se rendre au poste de police, relever l'officier présent et continuer à s'appesantir sur son sort, surtout que cela fait précisément dix ans que la première disparition a eu lieu. S'étant endormi, il se réveiller et aller faire sa ronde, passant devant les cellules pour son faire apostropher par un homme qui va lui demander de le faire sortir au plus vite, sous prétexte qu'il est ami du juge local. Dwayne va alors s'intéresser un peu plus à cet homme, affirmant être un pharmacien local mais que le policier ne connaîtra pas, et d'autant plus qu'il lui manquera une phalange à un doigt et que son fils avait, comme par hasard, réussi à mordre profondément son agresseur à une main lors de son enlèvement, ce qui resta comme le seul maigre indice. Dwayne va alors faire des recherches et trouver des choses plus que louches, personne en connaissant cet homme se faisant appeler Ronald Perkins.

Perkins'14Dwayne réussira à envoyer un de ses collègues chez ce Perkins, surtout après avoir fouillé son véhicule pour y trouver entre autres du P.C.P., et l'investigation tendue de la cave qui en découlera, avec notamment Dwayne qui communiquera avec son collègue par radio avec en face de lui Perkins, nous plongera dans un univers sordide fait de cages insalubres et de substances diverses destinées à droguer les petites victimes. Mais sans se rendre compte de son acte, l'homme envoyé chez Perkins va ouvrir les cages, libérant des êtres retournés à l'état primitifs, sauvages et meurtriers qui vont attaquer leur libérateur violemment avant de disparaître.

Perkins'14Dwayne se rendra alors à son tour chez Perkins en compagnie de celui-ci, pour à son tour descendre dans la cave et tomber sur des vidéocassettes sur lesquelles il découvrira les horreurs faites à son fils et aux treize autres enfants, terminant de la sorte la première partie du film qui jouera énormément sur l'affrontement verbal et mental entre Dwayne et ce Perkins sûr de lui par ses connaissances haut placées mais étrangement nonchalant, même lorsqu'il sera effectif que ses abominations vont être révélées au grand jour, alors que le réalisateur ne cherchera même pas à cacher ses influences, Hannibal Lecter en tête, notamment dans la façon de nous présenter ce tortionnaire derrière ses barreaux.

Perkins'14La seconde partie du film va donc suivre le déchaînement de ces quatorze créatures ressemblant à s'y méprendre à des infectés tout droit échappés de 28 jours plus tard pour toute une série de situations bien sanglantes, graphiques et volontaires laissant Dwayne essayer de retrouver sa fille, comme par hasard de sortie avec sa bande de punks gothiques et sa femme partie le tromper dans un motel minable avec un bellâtre, chose que sa fille lui apprendra sans que cela vienne réellement perturber notre homme qui aura auparavant reconnu son fils dans l'un des infectés. L'intrigue placera donc bientôt un huit-clos à l'intérieur du poste de police, délivrant au passage des situations tendues et chargées d'un suspense efficace avec les créatures rôdant bien évidemment dans le coin, jusqu'à son final plus que nihiliste qui refusera toute happy-end, pour une fois.

Perkins'14Malgré ses influences flagrantes, le métrage aura l'originalité de combiner ses éléments de manière plutôt convaincante et en tout cas suffisamment réfléchie pour faire passer la pilule et se faire apprécier tout en laisser le spectateur se prendre au jeu de la première partie, même si la culpabilité de Perkins ne fera aucun doute dès le départ, pour ensuite réussir à trouver une transition cohérente pour se jeter de manière débridée dans un genre complètement différent mais en l'illustrant de manière toute aussi probante avec cette volonté gore bien présente et cette aisance à installer une ambiance tendue et claustrophobe efficace malgré la facilité des situations.

Perkins'14Les personnages seront bien travaillés, avec évidemment ce Dwayne perturbé et souffrant terriblement de la disparition de son fils, comme nous le montreront ces flash-backs presque trop récurrents, tandis que Ronald Perkins aura le don de mettre mal à l'aise, laissant les autres protagonistes rester plus stéréotypés pour ne pas arriver à devenir attachants ou même sympathiques, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation convaincante, largement dominée par un Patrick O'Kane impeccable dans le rôle de Dwayne. La mise en scène du réalisateur est efficace pour rythmer l'ensemble tout en installant un suspense conséquent, mais certains plans au montage "cut" resteront difficilement lisibles. Les effets spéciaux sont probants, aussi bien pour des plans gores très graphiques, laissant par exemple les infectés éventrer une victime et sortir goulûment les entrailles, tandis que les créatures auront un maquillage impactant, avec notamment des yeux blanchis effroyables.

Donc, ce Perkins' 14 saura faire preuve d'une originalité certaine pour avancer des sujets pourtant déjà visités, tout en s'avérant être généreux dans un gore assez expansif et tendu pour des situations prenantes !

Perkins'14Le DVD de zone 1 édite par Lionsgate avancera une image nette et sans défaut visible, même lors des nombreuses scènes se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale presque trop discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnols.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter des traditionnels webisodes mettant en avant les "Miss horrorfest", ainsi que ceux consacrés plus précisément au film prenant ainsi la forme d'un petit making-of sympathique.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces nouveaux "infectés" dans un contexte original, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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20.07.09

08:53:01, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Bad moon

Les films de loups-garous étant plutôt rares, il est toujours appréciable d’en découvrir un, surtout si celui-ci se révèle être efficace avec une intrigue tentant d’apporter une variation quelque peu originale au mythe en plus d’être assez sanglant et prenant lors de scènes fortes, ce qui est le cas de ce Bad moon réalisé par Eric Red, surtout connu pour être le scénariste de Near Dark et de The hitcher.
Le script va laisser le frère d’une avocate, vivant seule avec son fils et leur berger allemand, s’installer dans son mobil home chez sa sœur. Problème, l’homme est un loup-garou !

Bad moonDans sa séquence introductive, le métrage va avancer un couple d’américains en reportage au Népal s’apprêtant à passer une nuit câline tandis que leurs guides somnolent autour d’un feu, mais une créature va s’approcher du campement, faisant fuir les chevaux avant d’attaquer le couple, griffant mortellement la jeune femme avant de s’en prendre à l’homme qui n’aura que le temps de se saisir de sa carabine et d’abattre ce loup-garou en lui explosant la tête. Cette entame du métrage sera largement efficace, prétexte à un érotisme léger mais surtout déjà bien saignante en n’hésitant pas à avancer frontalement les blessures infligées à la première victime du loup tandis que l’homme sera lui aussi salement griffé à l’épaule, tout en nous permettant d’apprécier le physique d’un loup-garou très agressif, sauvage et graphique, tout en dents énormes sortant de sa gueule.

Bad moonEnsuite, le métrage va nous présenter Brett, un garçon jouant devant chez lui avec Tonnerre, son berger allemand, et qui va recevoir la visite d’un vendeur de livres scolaires tentant de l’amadouer, lui, puis sa mère, tout comme il cherchera à exciter Tonnerre, avec succès puisque le chien lui sautera dessus, sentant ses maîtres menacés. Cet homme se révélera être un escroc cherchant à obtenir de l’argent suite à l’attaque du chien contre son silence, mais pas de chance pour lui, le mère de Brett, Janet, sera une avocate qui le mettra en déroute. Et après une petite attaque du loup-garou qui s’en prendra à un homme des "eaux et forêts" travaillant tard le soir, nous retrouverons Janet qui va recevoir un appel téléphonique de son frère, Ted, rentré au pays depuis trois mois mais ne donnant que maintenant de ses nouvelles pour les inviter à venir lui rendre visite près du lac où il séjourne dans son mobil home.

Bad moonLa présentation des personnages se poursuivra donc en mettant en présence de cette Janet bien sûre d'elle et presque froide son frère Ted, l'homme griffé de l'introduction, tout de suite présenté sous un jour inquiétant, ce que confirmera sans tarder l'intrigue, laissant Tonnerre traîner dans les bois proches du mobil home pour tomber sur les restes de la victime massacrées peu de temps auparavant, tandis que Brett, en fouillant tombera sur de curieuses éprouvettes et un livre traitant de la lycanthropie, ne laissant ainsi planer aucun doute sur l'identité du loup-garou du métrage. Et la tension montera d'un cran lorsque Ted acceptera l'invitation de sa sœur qui lui avait proposé de venir passer quelques temps chez elle.

Bad moonL'intrigue va alors notamment suivre l'étrange confrontation ayant lieu entre Ted et le chien de la famille, tonnerre ayant bien entendu repéré le loup se dissimulant sous l'enveloppe humaine de Ted, tandis que Janet va peu à peu se poser des questions sur le comportement étrange de Ted, surtout après avoir découvert des photos compromettantes ainsi que la journal intime de Ted et qu'un meurtre sauvage aura lieu près de chez elle, pour laisser la double confrontation finale avoir lieu dans un climat graphique et assez violent qui réussira presque à imposer un léger suspense hélas trop prévisible quant au dénouement qui nous réservera quand même une dernière surprise grâce à un effet de surprise qui atteindra largement son but.

Bad moonL'intrigue se démarquera des poncifs du genre en nous révélant très tôt l'identité du loup, et surtout en installant ce climat tendu entre Ted et ce berger allemand très protecteur qui fournira à lui seul les périodes les plus prenantes du métrages, comme lorsqu'il ira dans les bois découvrir Ted, transformé en loup-garou, s'étant menotté autour d'un arbre pour s'empêcher d'aller faire le mal, ou plus tard lorsque ce chien campera littéralement devant le mobil home de Ted pour lui interdire d'aller en forêt. Mais dans ce duel Ted ne sera pas en reste, cherchant l'intimidation ou profitant de sa position d'être humain en apparence, provoquant même le chien quand il le faudra pour espérer le mettre hors d'état de nuire de manière interposée.

Bad moonFace à cet affrontement larvé assez intense, les autres personnages, humains cette fois-ci, feront hélas pâle figure, les interrogations tardives d'une Janet ne voyant pas ce qui se passe sous ses yeux avant de découvrir le "pot aux roses" chez Ted restant sans réelle saveur surtout qu'elle ne verra pas les avertissements donnés par son chien et ira même jusqu'à croire aux accusations portés contre lui, commettant ce qui semblera en apparence comme irréparable, entraînant de fait une scène largement émouvante bien retranscrite avant de se retrouver devant le fait accompli lors du final et d'en subir les conséquences brutales. Quant au jeune Brett, il ne verra rien du tout, préférant regarder des vieux films de loups-garous à la télévision.

Bad moonPar contre, le métrage nous laissera bien appréhender l'attitude de Ted avec sa déshumanisation progressive qui suivra une exposition de sa façon de s'accommoder de sa nouvelle condition pour avancer un personnage inquiétant à souhait et qui n'aura pas de mal à offrir un certain charisme face à l'attitude morne de ceux qu'il aimait au départ et au contact de qui il espérait voir sa "maladie" régresser. Et lorsqu'il sera transformé en loup, ce sera pour nous gratifier d'un lycanthrope très graphique, agressif en diable dans une violence froide et brutale (le premier combat avec Tonnerre), même si ses attaques contre des protagonistes uniquement là pour se faire dévorer pourront sembler quelque peu gratuites et uniquement là pour assurer le quota de scènes sanglantes du film.

Bad moonL'interprétation est convaincante, porté par un Michael Paré à l'aise dans le rôle de Ted, mais la vraie surprise reviendra quand même au chien incarnant Tonnerre qui sera largement expressif en plus d'assurer les scènes d'action du film de façon étonnante. La mise en scène du réalisateur est souvent efficace, tout en renforçant encore la prédominance de l'animal en suivant régulièrement les activités de Tonnerre en caméra subjective de manière à bien en faire un personnage du film à part entière. Les effets spéciaux sont globalement probants, pour avancer quelques effets gores volontaires mais jamais outranciers, tandis que le loup-garou aura un aspect graphique réussi dans la tradition en étant bien féroce et énorme, même si sa condition d'"homme sous un costume" sera parfois visible et que l'obligatoire transformation sera complètement loupée avec des effets numériques vraiment peu gracieux.

Donc, ce Bad moon s'avérera être un film de lycanthrope tout à fait honnête, surprenant dans son duel original, assez graphique et violent, tout en étant seulement amoindri par quelques petits défauts largement pardonnables !

Bad moonLe DVD de zone 1 édité par Warner Home Video avancera une image nette et sans défaut malgré les nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera cohérente avec une partition musicale adaptée mais peut-être pas assez appuyée, le métrage étant ici disponible dans sa version originale anglaise ou dans sa version française.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques filmographies et de la bande-annonce originale du film, seulement accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir de film de loup-garou sympathique et original dans son traitement, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1443 mots par nicore, 2487 vues • R�agir

17.07.09

10:40:22, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The children

Précédemment auteur de l'appréciable WAZ, le réalisateur anglais Tom Shankland va avec ce The children s'attaquer à un sujet sensible en mettant en scène des enfants meurtriers pour un résultat secouant par sa violence franche, parfois même graphique à l'encontre de ces petits tueurs tout en parvenant à installer une ambiance largement pesante avec le déchaînement d'une sauvagerie éreintante.
Le script va laisser deux sœurs réunir leurs familles respectives pour le réveillon de Nouvel An dans un cottage isolé, mais l'un des quatre enfants présents va contracter un mystérieux virus rendant agressif et qu'il va bien entendu propager chez ses trois camarades de jeu.

The childrenLe métrage ne perdra pas de temps pour installer sa situation puisque nous allons tout de suite suivre Casey, une adolescente rebelle, ses parents et son petit frère Paulie débarquer chez la soeur de sa mère, Chloe, pour y être accueillis par toute la famille de celle-ci, son mari et deux autres enfants. Ces retrouvailles se feront dans la bonne humeur, les enfants piaillant et les adultes se faisant de grandes accolades tandis que Casey, visiblement guère ravie d'être là, restera à l'écart. Cette entame du métrage, qui succédera à un générique sinistre avançant une forêt nocturne guère engageante, sera rapide pour déjà présenter un signe avant-coureur puisque le petit Paulie sera pris de vomissements, mais sans que cela n'inquiète outre mesure ses parents.

The childrenL'intrigue s'installera alors dans ce cottage douillet où les enfants vont ouvrir leurs cadeaux de Noël tandis que les adultes vont discuter paisiblement entre eux au milieu du vacarme des cris des jeunes tout excités. Mais le réalisateur va également déjà s'amuser avec les nerfs du spectateur par quelques fausses alertes stressantes et bien trouvées, tandis que le comportement des enfants va insidieusement commencer à changer, alors que la contagion sera clairement mise en avant, ce qui se vérifiera le lendemain lorsque Paulie restera à l'écart pour joueur seul et mécaniquement avec un xylophone pour petits, tandis que les autres vont s'amuser dans la neige avec les adultes. Parallèlement, les différents protagonistes auront le temps d'exister quelque peu à l'écran, et notamment Casey, toujours plus ou moins à l'écart mais qui se trouvera des affinités comportant presque des sous-entendus sexuels avec le mari de Chloe, mais cet aspect du script par ailleurs uniquement esquissée, sera bientôt complètement oubliée.

The childrenEn effet, alors que la tension atteindra son paroxysme après une petite agression inattendue et parfaitement orchestrée, un premier "accident" sanglant et frontal (c'est le cas de le dire…) va survenir, sans que les adultes se rendent encore compte du danger qui les guettent tous, lançant alors la seconde partie du film qui après la retenue de l'entame du film va s'en donner à cœur joie dans la violence et le gore pour suivre les attaques de ces garnements qui vont devenir de plus en plus féroces (l'attaque dans la serre, par exemple), mais en même temps profondément manipulateurs pour mieux s'approcher de leurs proies lors de séquences furieusement tendues rendant le spectateur impuissant puisque ne pouvant pas avertir les personnages du danger qui les guette, et tout en maintenant une tension palpable qui perdurera jusqu'au final.

The childrenEnfin, le dernier acte du film verra quand même la seule survivante, accompagnée de Casey qui elle semblera avoir tout compris bien avant les autres, accepter la situation et oser se rebeller contre les enfants encore en vie, osant ce que le cinéma n'avait que très rarement fait auparavant en n'hésitant pas à mettre en scène la mort graphique et saignante de certains de ces petits assassins pour des plans choquants et surprenants par leur vigueur démonstrative (la porte), pour laisser un final ouvert, quand même plus ou moins prévisible tout en laissant quelques interrogations demeurer , mais qui en même temps sera guère optimiste pour clore déjà les débats, puisque le métrage n'excédera pas les quatre-vingt minutes, générique compris.

The childrenLe réalisateur arrivera à une belle maîtrise de son sujet pour instantanément créer une ambiance tendue, parfois même bien malsaine au cœur de l'intrigue et ainsi impliquer directement le spectateur pour ne plus le lâcher jusqu'au final grâce à des situations de terreur aussi bien physique lors des agressions que psychologique en faisant se retourner les enfants non pas contre des inconnus (comme dans Eden lake, autre film anglais, tiens, tiens…) mais carrément contre leurs parents, imposant de fait une crise de conscience de ceux-ci, qui tergiverseront en refusant d'accepter les faits (ce qui pourrait bien leur être fatal !) et préféreront même accuser Casey de folie, déclenchant de la sorte une situation plus que prenante et finalement généreuse qui elle aussi sera sérieusement immorale dans son agencement avec ce père qui frappera sa propre fille sans retenue.

The childrenD'ailleurs à ce niveau, le réalisateur parviendra également à bien retranscrire le chaos mental de chacun des adultes, entre résignation débouchant presque sur un suicide et excès de violence disproportionné et mal placé devant une situation qu'ils arrivent plus du tout à comprendre ni à maîtriser. Quant à la cause de cette agressivité des enfants, l'intrigue restera très elliptique, évacuant le sujet très rapidement et de façon intelligente pour préférer avec bonheur s'attaquer aux conséquences néfastes de cette contamination dont l'origine demeurera un mystère, sans que cela vienne nuire au bon fonctionnement de l'ensemble, le spectateur n'ayant plus jamais le temps de s'appesantir sur la question.

The childrenLes personnages seront largement cohérents, crédibles et ne tombant jamais dans les stéréotypes ou la caricature pour au contraire paraître toujours réalistes quelles que soient les situations ou leurs réactions, mais seule la jeune Casey arrivera à devenir attachante, sentiment clairement désiré par l'auteur à la vue de la présentation approfondie de la demoiselle. L'interprétation est largement convaincante, aussi bien avec des enfants capables de troubler et d'inspirer naturellement l'effroi, tandis que les autres interprètes seront naturels et inspirés. La mise en scène de Tom Shankland est adaptée, impliquée dans l'action pour générer des effets de surprise réussis tout en gérant avec aisance le climat de tension global, avec comme seul petit reproche de rares facilités scénaristiques bien trop évidentes (le retour à la vie d'une des victimes). Les effets spéciaux sont largement probants, pour verser dans un gore direct, graphique et bien brutal mais tout en n'étant guère appuyé afin de toujours être réaliste, une quelconque outrance dans ce contexte aurait nui au bon développement de l'atmosphère pesante régnant sur l'intégralité du métrage.

Donc, ce The children réussira imparablement son coup pour nous entraîner dans une spirale de violence graphique et choquante par la nature même des assassins, créant ainsi la surprise tout en maintenant une ambiance tendue impliquant définitivement le spectateur ! Chapeau !

The childrenLe DVD de zone 2 anglais édité par E1 Entertainment avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut, tandis que la bande-son jouera un rôle important entre la cacophonie du départ qui s'atténuera progressivement, parallèlement à une tension croissante, laissant une partition musicale adaptée jouer son rôle avec brio, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of complet laissant surtout la parole au membres de l'équipe du film, suivi par plusieurs petits modules revenant sur les effets spéciaux, les décors, la confection de la neige artificielle ou encore le travail délicat dans ce contexte avec les enfants, tandis que nous suivrons le réalisateur chez lui pour y découvrir ses méthodes de travail et que trois petites scènes coupées viendront clore ces bonus globalement instructifs et guère gênés par un quelconque ton promotionnel ici complètement absent.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette nouvelle franche réussite du cinéma horrifique anglais, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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16.07.09

09:03:09, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Blitzkrieg

Ce sera en se proposant de revisiter un sous-genre du cinéma d'exploitation aujourd'hui délaissé, la "Nazisploitation" que ce Blitzkrieg, escape from stalag 69 viendra apporter sa toute petit pierre à l'édifice de ce sous-genre si décrié, en n'étant qu'un métrage amateur beaucoup trop long et avare en situations sordides ou saignantes.
Le script va suivre la vie dans un camp de prisonniers dominé par un commandant SS rondouillard et plus préoccupé à discuter avec son second qu'à s'occuper des prisonniers, jusqu'à ce que l'arrivée d'une femme russe, militaire ayant réussi à tuer quelques allemands, ne vienne réveiller le camp et focaliser l'attention.

BlitzkriegLe métrage va commencer par prendre place en Argentine en 1955 pour suivre deux jeunes femmes débarquer chez un homme qu'elles vont accuser d'être un bourreau nazi, tandis qu'un vieil homme va énumérer les déportations, mais notre homme va réussir à sortie un revolver et à abattre les intrus, avant de décider dans se rendre dans une église pour confesser ses crimes de guerre. Cette entame du métrage avancera immédiatement l'aspect très "cheap" du film, avec ses cadrages statiques, son interprétation aléatoire et ses coups de feu numériques à deux balles, pour être ainsi précurseur de la déception à venir de manière évidente.

BlitzkriegL'intrigue deviendra alors un long flash-back pour nous conter la vie de cet homme, Helmut Schultz, responsable de ce camp, harcelé par un agent de la gestapo venu discuter avec lui et son second, Wolfgang, tout en nous présentant une galerie de protagonistes insignifiants et sans aucune présence à l'écran, entre la sœur de Schultz cherchant à jouer la dominatrice façon "Ilsa" tout en étant amoureuse d'un prisonnier américain, quelques autres prisonniers ou encore une autre tortionnaire. Mais tout cela sentira tellement l'amateurisme que la sauce ne prendra pas du tout, laissant le spectateur s'ennuyer fermement devant ces séquences de dialogues interminables et sans intérêt.

BlitzkriegIl faudra ainsi attendre patiemment un retour en arrière au sein du flash-back pour que le métrage se donne des allures un peu plus graphiques en suivant l'arrivée d'un groupe de soldats aux abords d'une maison. L'éclaireur tombera sur une demoiselle russe qui va tout de suite se dévêtir et lui faire l'amour dans une baignoire (pour une séquence vaguement érotique mais apparemment non simulée) avant de se la jouer à la I spit on your grave pour sortir un couteau et émasculer le soldat de manière certes graphique mais dotée d'effets spéciaux ratés. Les autres allemands vont débarquer et la jeune femme va devoir s'enfuir nue en pleine forêt, armée d'une mitraillette et ainsi venir à bout de la plupart de ses adversaires avant de Helmut ne la terrasse et la ramène au camp.

BlitzkriegNous aurons alors droit à quelques petites scènes de tortures ridicules, subies par cette femme russe ou par une autre pensionnaire du camp, qui chercheront à retrouver l'ampleur et la sordidité d'un SS hell camp mais en vain, tout en mettant quand même un peu d'animation autour de ces dialogues toujours aussi envahissants, et ce ne seront pas d'autres petits rebondissements, liés par exemple à la tentative d'évasion isolée d'une danseuse, qui viendront nous sortir de la torpeur ambiante. Et lorsque que l'espoir va renaître avec l'arrivée d'un bourreau japonais censé montrer son art aux allemands, ce sera pour être encore une fois déçu devant l'insuffisance graphique de ses actions.

BlitzkriegL'obligatoire révolte finale restera dans le même ton amateur pour voir ces quelques prisonniers abattre ces quelques allemands, l'étroitesse du budget ne permettant pas une action massive, Helmut parvenant bien entendu à s'échapper après une série de scénettes risibles et téléphonées, et le retour dans l'église pour un final moralisateur stupide et largement prévisible ne viendra même pas rehausser un peu cet ensemble d'une fadeur à toute épreuve et ne pouvant espérer donner que des motifs d'insatisfaction à son spectateur, même si l'indulgence devant cette tentative de ressusciter un sous-genre révolue était de rigueur.

BlitzkriegEn effet, l'amateurisme frappera à tous les niveaux, avec déjà des décors tellement minimisés qu'ils n'imposeront aucune ampleur ni la moindre véracité historique, avec ces quelques baraquements de briques rouges complètement anodins et en plus délabrés, avec par exemple ces carreaux cassés et ces espaces verts en friche, donnant à penser que le métrage a été tourné dans un vulgaire terrain vague, tandis que les intérieurs resteront vides, mis à part quelques drapeaux ornés de croix gammées (parfois à l'envers, mais bon, de toutes façons, tous les emblèmes nazis sentiront à plein nez les gadgets crées pour l'occasion sans se soucier de la réalité historique) histoire de, et même les salles de tortures auront l'air d'un garage aménagé, c'est dire… Et lorsque le métrage tentera de se donner une quelconque valeur historique en évoquant la nuit des longs couteaux, ce ne sera que pour montrer deux protagonistes dans une chambre d'hôtel.

BlitzkriegEnsuite, lorsque le métrage voudra retrouver l'aspect malsain et sordide de ses ancêtres, il en sera définitivement incapable, avec ces séances de tortures foireuses déjà évoqués et cet érotisme bon marché gratuit et même pas sensuel (un comble !), tandis que les déblatérations des personnages sur le nazisme ou encore sur les sévices endurés par les prisonniers ne resteront que des paroles rarement accompagnées de scènes visuelles, mais le pire demeurera dans des effets spéciaux toujours terriblement rudimentaires, aussi bien pour suivre les deux castrations (le réalisateur doit trouver cela "trash" pour nous en servir deux dans le même film…) ratées et inconsistantes, tout comme ces gros plans sur ces doigts transpercés et autres ablation de la langue plus que faciles et n'étant jamais réalistes.

BlitzkriegEt enfin, l'interprétation achèvera de rendre l'ensemble incohérent et ridicule, aussi bien par un surjouage ici nuisible et en plus certainement involontaire du personnage principal que nous aurons tout le loisir de voir discuter avec son second, ce qui sera normal puisque l'intrigue s'amusera à en faire deux homosexuels, que pour l'ensemble des seconds rôles apathiques, vides, sans la moindre trace de charisme à l'écran, et n'arrivant jamais à exprimer la douleur ou la souffrance correctement, plombant encore un peu plus les scènes "graphiques" du film alors qu'elles n'en avaient pourtant pas besoin. La mise en scène du réalisateur sera quand à elle fade, jamais imaginative et augmentant encore l'impression de manque de rythme global.

Donc, ce Blitzkrieg, escape from stalag 69 arrivera uniquement à décevoir son spectateur sur sa longue durée par son amateurisme omniprésent et un manque de volonté graphique, et ne pourra jamais et en aucun cas espérer se hisser à la hauteur des titres de "gloire" de la "nazisploitation", dommage, l'intention était louable, mais le résultat est juste pitoyable !

BlitzkriegLe DVD de zone 1 édité par Wild eye avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale bien trop discrète et anodine, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of laissant la parole à l'équipe "artistique" et technique du film, revenant sur le tournage et les ambitions du réalisateur, la bande-annonce du film, presque mensongère en donnant un aspect dégradé à l'image pour faire "grindhouse" et ainsi masquer un tournage en vidéo plus que plat, suivi par deux autres bandes-annonces, trois conséquentes galeries de photos, un court-métrage gore amateur du réalisateur ainsi qu'une scène test tournée en 16mm.

Pour ceux qui oseraient vouloir tenter l'expérience, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1344 mots par nicore, 3000 vues • R�agir

15.07.09

08:47:28, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Devil's island lovers

Connu par chez nous sous le titre de Quartier de femmes, ce Devil's island lovers, second film de WIP (Women In Prison) tourné par Jess Franco aura de quoi surprendre en restant bien chaste à tous les niveaux, aussi bien pas son aspect érotique définitivement absent que par la violence sadique habituelle ici réduite comme peau de chagrin, mais vu qu’il existe plusieurs versions du film, le métrage n’a pas forcément livré tous ses secrets…
Le script va emprisonner à tort un couple d’amoureux sur une île servant de pénitencier où ils vont subir quelques brimades avant d’une détenue, favorite de la directrice, décide de les aider à s’évader.

Devil's island loversDans sa première partie, le métrage va suivre l’avocat Lindsay appelé au chevet du gouverneur de la région (laquelle, nous ne le saurions jamais, mais tout prêtera à penser qu’il s’agit d’un pays d’Amérique du Sud) gravement malade et désireux de s’entretenir avec Lindsay avant de mourir. Et ce sera pour évoquer le cas de deux jeunes gens emprisonnés dont le gouverneur va nous raconter au cours d’un long flash-back la véritable histoire ayant amené à leur condamnation. C’est ainsi que nous allons faire connaissance avec Raymond Franval et sa bien-aimée Béatriz, deux tourtereaux dont l’amour sera caché puisque Raymond vit chez sa tante Emilia, une riche notable du coin qui ne supporte pas les activités de rebelle de son neveu.

Devil's island loversCe flash-back prendra également le temps de mettre en avant l’amour porté par le gouverneur à Béatriz au travers d’une scène de dialogue avec Emilia, poussant les deux individus à fomenter un plan pour se débarrasser des deux jeunes gens. C’est ainsi qu’Emilia va soudoyer son neveu pour faire la connaissance de Béatriz au cour d’un dîner, mais cela se révélera être un leurre puisqu’elle va droguer ses proies et, aidée par le gouverneur, elle va les faire passer pour les meurtriers d’une femme chez qui ils vont être conduits, le gouverneur tuant la victime et posant l’arme du crime dans les mains de Raymond avant d’alerter sa police. Bien entendu, le couple sera jugé et évidemment condamné à mort, peine qui sera in extremis transformée en prison à perpétuité grâce à Emilia.

Devil's island loversAprès avoir été mis au courant de cette erreur judiciaire, Lindsay va donc tenter de faire réviser le procès de Raymond et de Béatriz et va donc contacter Emilia pour grâce au chantage, réussir à obtenir un visa pour se rendre sur "L’île du diable" qui sert de pénitencier mixte. Sur place, il sera amené à rencontrer Rosa, une détenue implorante qu'il demandera à voir et qui va lui raconter comment elle a fait connaissance avec Béatriz avant de la prendre sous sa coupe et finalement de l'aider à s'échapper en compagnie de Raymond. Ce qui occasionnera une seconde partie, toujours racontée en un flash-back qui occupera quasiment le reste de l'intrigue.

Devil's island loversC'est ainsi que nous allons suivre la trajectoire habituelle des WIP, avec d'abord l'arrivée de Béatriz dans cette prison insulaire dont la responsable aura de quoi inquiéter en paraissant bien stricte et revêche, mais ne laissant hélas uniquement entrevoir son sadisme lors de rapides scènes assez inutiles (style trois coups de cravache sur une prisonnière ayant le malheur de faire du bruit pendant un recueillement pieux avant un repas, ou encore quelques décharges électriques après une bagarre), le réalisateur préférant se focaliser sur l'amitié naissante entre Béatriz et Rosa, la confidente de la directrice qui va servir de guide à Béatriz., tout en n'hésitant pas à se battre avec une autre détenue pour la protéger, lors d'une autre scène typique du WIP.

Devil's island loversPendant ce temps-là, Raymond va de son côté subir les brimades de ses gardiens n'appréciant que modérément les rebelles et n'hésitant pas non plus à avoir recours à la violence et même à tuer pour se faire respecter, mais là non plus l'aspect graphique demeurera bien réduit, voir même inexistant. Chacun des deux amoureux croyant que l'autre a été exécuté, ce sera une véritable surprise lorsque Rosa, qui offrira en plus son corps au responsable des gardiens, entendra parler de Raymond par celui-ci et ce sera ce qui déclenchera son désir d'aider le couple à s'évader, pour une dernière partie qui cherchera vaguement à se montrer haletante et chargée d'une suspense qui ne sera au final que rapiécé mais dont l'issue aussi inattendue que sinistre aura de quoi refroidir, tout en laissant place à une morale délétère.

Devil's island loversLoin de ses exubérances habituelles, Jess Franco semblera ici plutôt vouloir critiquer tout azimuts, le pouvoir dictatorial qui exercera une justice arbitraire en réprimant dans le mensonge la moindre rébellion en créant de fausses preuves pour finir par étouffer la moindre affaire gênante, mais également les autorités pénitentiaires qui ne penseront qu'à leur bon plaisir au détriment de la vie des détenus, et bien entendu la vie rude et drastique à l'intérieur de ces geôles dictatoriaux. En utilisant le destin brisé de ce couple d'amoureux, le réalisateur va insuffler au métrage un certain romantisme assez percutant, mais qui n'aura pas non plus le temps de s'exprimer pleinement.

Devil's island loversLes personnages seront ici plutôt superficiels, même le couple principal sera peu fouillé pour uniquement mettre en avant leur amour, et il faudra compter sur quelques seconds rôles croustillants, comme celui du colonel Ford qui prononcera la sentence finale ou encore celui de Rosa, pour distraire un minimum, et l'ensemble bénéficiera d'une interprétation adaptée, plutôt limitée, laissant seulement quelques uns des acteurs fétiches de Jess Franco venir apporter un petit "plus" à l'ensemble, le grand Howard Vernon en tête, tandis que Britt Nichols apparaîtra dans un petit rôle. La mise en scène de Jess Franco est plutôt efficace pour suivre le peu d'action contenu dans le métrage mais imposera des plans assez agréables.

Donc, ce Devil's island lovers restera quand même anecdotique dans la filmographie de Jess Franco et pourra surtout décevoir par son manque de graphisme avéré !

Devil's island loversLe DVD de zone 1 édité par Image Entertainment avancera une image assez nette mais perdra énormément de détails lors des rares scènes se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale adaptée et plaisante, le métrage étant proposé dans sa version espagnole, avec des sous-titres optionnels en anglais.
Par contre, aucun bonus ne viendra accompagner le métrage, alors qu'il aurait été intéressant de pouvoir découvrir les scènes coupées de ce montage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce WIP mineur de Jess Franco, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1203 mots par nicore, 1430 vues • R�agir

13.07.09

09:29:59, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Milano calibro 9

Réalisé par Fernando Di Leo, ce Milano calibro 9 pourra aisément compter parmi les polars italiens des années soixante-dix les plus réussis, par son intrigue remarquablement réfléchie et d’une solidité à toute épreuve et grâce à une interprétation habitée qui donnera du corps à chacun des protagonistes mis en présence.
Le script va suivre les déboires d’un malfrat qui, à peine sorti de prison, va voir ses anciens partenaires le harcelés en le croyant coupable d’avoir détourné 300.000 dollars.

Milano calibro 9Dans sa séquence pré-générique, le métrage va suivre le parcours d’un colis passant de mains en mains pour atterrir dans celles de Rocco, mais au lieu d’une somme d’argent, ce ne sera que du papier qu’il trouvera. Pris de fureur, il va retrouver chacun des commissionnaires et les interroger dans la violence pour finalement s’en débarrasser en les faisant exploser à la dynamite, nous prouvant déjà que ce personnage halluciné n’est pas là pour rigoler en faisant preuve d’une brutalité extrême et n’hésitant pas molester une jeune femme pour essayer de la faire parler. Ce sera même avec un certain détachement qu’il attendra que la dynamite explose, la vie humaine n’ayant apparemment aucune espèce d’importance pour lui.

Milano calibro 9Ensuite, nous allons faire connaissance du personnage principal, Ugo Piazza, que nous allons suivre à sa sortie de prison pour y être tout de suite intercepté par Rocco et ses hommes d’une manière d’abord mielleuse avant de devenir plus inquisiteur et facétieux lorsqu’il évoquera le fait qu’Ugo a participé au transfert d’argent vu en introduction et étant le seul n’ayant pu être interrogé puisque le jour même il s’est fait arrêter par la police, il restera donc comme le seul suspect encore en vie. Bien entendu Ugo niera les faits ce qui n’empêchera par Rocco de le cogner, de lui voler son argent et ses papiers tout en le prévenant que son patron, "l’américain", ne le lâchera pas d'une semelle tant qu’il n’aura pas rendu l’argent volé.

Milano calibro 9La situation ainsi plantée, nous allons alors suivre Ugo se rendant au commissariat pour avoir une carte d'identité provisoire, la sienne ayant été prise par Rocco, pour y trouver le commissaire l'ayant arrêté et qui se montrera sarcastique sur sa situation. Mais Rocco et ses sbires ne vont pas laisser Ugo tranquille une seconde, dévastant sa chambre d'hôtel sous ses yeux et le suivant partout, même lorsqu'il rendra visite à Don Vincenzo, un ancien parrain de la mafia devenu un vieillard aveugle et dont seul son fils Chino s'occupe encore. Ce qui occasionnera une des scènes fortes du métrage puisque Chino va violemment s'opposer aux méthodes de Rocco et l'humilier devant ses hommes dans un climat pesant vraiment énorme et lourd de menaces.

Milano calibro 9Cela n'empêchera pas Ugo de retrouver également son ancienne maîtresse, Nelly, une danseuse dans une boîte de nuit et qui va nous être dévoilée en plein travail pour une séquence de danse lascive sensuelle en diable, avant, après plusieurs péripéties, d'être obligé de retravailler pour "L'américain" malgré ses réticences bien légitimes dues en partie à l'omniprésence de Rocco, ce qui alimentera le métrage en rebondissements parfois surprenants (les explosions) jusqu'à ce qu'un échange d'argent tourne mal avec la mort d'un convoyeur presque sous les yeux d'Ugo, ce qui déclenchera une vendetta sanglante à répétitions qui s'achèvera dans un bain de sang lors d'une fusillade terrible, laissant alors le final faire toute la lumière sur l'intrigue tout en nous réservant encore quelques surprises de taille.

Milano calibro 9La réussite du métrage viendra en grande partie de son intrigue à facettes solidement charpentée, puissante et dont les nombreuses sous-intrigues gravitant autour du personnage d'Ugo viendront enrichir l'ensemble de manière efficiente et calculée, montrant ici la police sous un jour pas franchement reluisant dans sa lutte d'idéologies représentée ici par l'opposition entre deux inspecteurs voyant la criminalité sous un jour bien différent, tandis que du côté des truands, ce sera la lutte de générations qui trouvera sa répercussion entre les mafieux possédant encore un "code de l'honneur" face à une nouvelle criminalité en gangs symbolisée par Rocco et pour qui seul le résultat comptera, tout en ne tolérant aucune contradiction et en acceptant d'ordres de personne, sauf bien entendu de son patron, "l'américain". Mais évidemment, l'intrigue pourra compter sur sa question principale relative à la culpabilité d'Ugo dans ce vol d'argent sale pour maintenir de bout en bout une pression sur le spectateur qui cherchera des éléments de réponse constamment, tout en se laissant plus ou moins guidé par ce personnage qui lui de son côté cherchera à prouver son innocence en démasquant le coupable.

Milano calibro 9Le métrage se parera d'entrée d'une tension palpable qui ne fléchira jamais, du fait du caractère imprévisible de ce Rocco, une brute sans pitié hallucinée et sans scrupules qui obéira à un patron certes plus affable et tranquille mais dont la dangerosité intérieure ne fera aucun doute, mettant ainsi en péril constamment la vie d'un Ugo devenu progressivement attachant, pour trouver son apothéose lors de séquences incroyablement prenante et tendues, comme cette défiance de Chino envers Rocco ou encore lors de la fusillade finale qui restera un morceau de bravoure à l'efficacité indéniable, avant que l'excellent final ne vienne retourner pour de bon le spectateur dans un machiavélisme total.

Milano calibro 9Les personnages auront une importance prépondérante au sein de l'intrigue, même les seconds rôles qu'il faudra surveiller de près, et ils seront tous remarquablement travaillés, Ugo en tête pour définir cet homme peu causant, discret mais efficace dans l'action qui promènera sa carrure imposante tout au long du film avec un charisme naturel qui contrastera complètement avec la folie apparente d'un Rocco haut en couleurs mais sans jamais tomber dans la caricature. Ces protagonistes bénéficieront d'une interprétation excellente, Gastone Moschin incarnant à merveille Ugo, tandis que Mario Adorf prêtera sa "gueule" au personnage de Rocco, laissant la belle Barbara Bouchet venir apporter la touche sensuelle du film en jouant Nelly et alors que parmi les personnages secondaires, on retrouvera avec plaisir Philippe Leroy ou encore Lionel Stander. La mise en scène de Fernando Di Leo est efficace pour suivre l'action de près tout en donnant de l'ampleur aux séquences fortes du métrage.

Donc, ce Milano calibro 9 captivera son spectateur sur la durée par son intrigue implacable, impliquante et parfaitement millimétrée, nous offrant de la sorte un thriller exemplaire à réhabiliter d'urgence !

Milano calibro 9Le DVD de zone 2 italien édité par Raro Video avancera une image nette et seulement parfois vaguement granuleuse, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale typique excellente, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne et anglaise avec des sous-titres optionnels sur la version italienne.
Au niveau des bonus, on pourra suivre trois documentaires, le premier sous forme de making-of laissant les intervenants revenir sur la film alors qu'une interview de Fernando Di Leo suivra pour laisser des spécialistes évoquer le travail de Giorgio Scerbanenco, l'écrivain du roman dont fut tirée l'intrigue, laissant une conséquente galerie de photos en noir et blanc et la bio/filmographie du réalisateur clore ces bonus conséquents mais hélas non sous-titrés.

Milano calibro 9
Milano calibro 9

Pour ceux qui voudraient (re)découvrir ce thriller à l'efficacité redoutable, le DVD de zone 2 italien est commandable ici ou !

Permalien 1325 mots par nicore, 1149 vues • R�agir

10.07.09

07:28:43, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Black sun the nanking massacre

Réalisé par Tun Fei Mou, l’auteur de l’infâme Men behind the sun traitant du fameux camp731 où les japonais se livrèrent à des expérimentations barabres pendant la Seconde Guerre Mondiale, ce Black sun : the nanking massacre versera certes également dans l’horreur et l’abject mais le fera en se parant d’un aspect documentaire avéré pour relater ces événements tragiques réels, permettant ainsi au métrage de vraiment bouleverser et de chahuter son spectateur confronté à des abominations qui trouveront leur répercussion dans des photos et images d’archives créant un malaise induit.
Le script va suivre l’invasion de la chine et plus particulièrement de la ville de Nankin par l’armée impériale japonaise qui se livrera à un véritable massacre proche du génocide et tuant aussi bien les soldats chinois que les civils, femmes et enfants compris.

Black sun the nanking massacreAprès un petit rappel historique appuyé par des images d’archives replaçant l’agression de la Chine par l’armée japonaise en 1937, le métrage va tout de suite se centrer sur cette invasion, d’abord en laissant quelques moines bouddhistes tenir des propos alarmants, pour ensuite laisser intervenir une famille apeurée par les événements et dont nous suivrons les déboires en filigrane des événements décrits, avant de laisser l’étendue de l’horreur de la situation s’étaler au grand jour au travers de différentes séquences suivant la progression de l’armée japonaise dans cette ville en ne faisant pas de quartier, loin de là.

Black sun the nanking massacreEn effet, des les premières scènes d’extérieurs, les cadavres joncheront les rues, le réalisateur laissant sa caméra s’attarder sur ces corps ensanglantés, avant de laisser les soldats japonais se livrer à plusieurs carnages, tuant sans discernement hommes, femmes et enfants. L’intrigue ne se servira d’aucune vraie linéarité pour progresser, laissant ces scènes terribles se succéder les unes au autres afin de bien nous montrer les exactions commises par l’armée japonaise, tout en laissant la population chinoise réagir de différentes façons, entre résignation, fuite ou même collaboration et en faisant régulièrement intervenir les officiers japonais qui seront bien entendu les plus odieux.

Black sun the nanking massacreEn effet, en plus de traiter les chinois comme un race inférieure au mieux à rééduquer et au pire à exterminer, ces dirigeants militaires iront même jusqu’à lancer des challenges parmi les troupes pour honorer celui qui massacrera le plus de chinois, tout en n’hésitant pas se mêler au carnage, par exemple pour tester une épée qui décapitera plusieurs victimes. Mais le plus abominable restera l’organisation d’un véritable génocide le long d’un fleuve où de très nombreux chinois seront amenés et fusillés sans autre forme de procès, transformant cette rive en un véritable champ de cadavres qui seront scrutés par l’auteur de manière terriblement macabre et saisissante, provoquant même l’effroi devant l’envergure du massacre. Ces officiers seront présentés en outre comme étant tout à fait conscients de leurs actes puisqu’ils voudront cacher leur barbarie lorsqu’une cérémonie fera venir des représentants étrangers à Nankin et ils organiseront finalement l’incendie de l’amas de corps jonchant la rive de ce fleuve, pour ce qui restera comme l’une des séquence les plus marquantes du métrage.

Black sun the nanking massacreMais le réalisateur va également mettre en avant les actes bestiaux commis par des soldats isolés, violant les femmes et s’attaquant même aux fillettes, maltraitant et mutilant les chinois sans vergogne, pour toute une série de scènes odieuses n’hésitant pas à mettre en péril des bébés molestés et tués, et si parfois cette étalage pourra presque prêter à sourire, des images d’archives déchirantes viendront tout de suite faire s’étrangler cet humour macabre. Cela n’empêchera pas le métrage de verser parfois dans le grand-guignol comme lorsqu’une baïonnette viendra déloger un fœtus du ventre de sa mère, mais ces écarts renvoyant aux énormités de Men behind the sun resteront rares au profit d’une violence brutale bien plus sournoise et malsaine qui sera vécue tout au long du film sans aucune concession.

Black sun the nanking massacreMalgré la volonté de l’auteur de nous impliquer dans la situation globale de ce massacre, plusieurs destins croisés viendront donc régulièrement intervenir pour nous faire suivre la trajectoire des membres de cette famille vue dès le début du film, permettant de fait au réalisateur d’avancer plusieurs abominations avec pour témoin ces deux enfants ou leur oncle qui au départ vont fuir ensemble avant d’être séparés, jouant ainsi avec nos sentiments qui vont osciller entre espoir et mélancolie face à la vie passée détruite de ces pauvres gens, avant que l’issue du film n’apportent une évidente amertume par son aspect triste et délétère, poignant même et mettant de côté tout espoir.

Black sun the nanking massacreMais ce ne seront pas les seuls protagonistes récurrents puisqu’en plus des membres de cette famille et des officiers, plusieurs personnages vont venir alimenter les situations, avec ces observateurs humanitaires étrangers (américains ou allemands) qui tenteront avec leurs faibles moyens d’empêcher les japonais de continuer leur carnage dans la zone censée abriter les réfugiés civils, pour se faire régulièrement humilier ou bafouer, même si on sentira une réserve et une peur de la communauté internationale de la part des responsables japonais, qui sera facilement liable avec leur volonté de cacher leurs méfaits, tandis que parmi les personnages récurrents on trouvera ce collaborateur de la première heure qui connaîtra finalement un destin délicieusement ironique à la hauteur de sa trahison.

Black sun the nanking massacreAu-delà même de chaque situation horrible et sordide, ce sera la représentation parfaite de l’étendue du carnage qui fera froid dans le dos, l’auteur ayant réussi à retranscrire l’ampleur de ce carnage de manière efficiente, par ces plans d’ensemble impressionnants et macabres de la berge de ce fleuve jonchée de cadavres, mais aussi en nous montrant par exemple des exécutions massives de chinois, fusillés lâchement ou décapités froidement par des bourreaux qui sembleront quand même trouver du plaisir à tuer, et ce même si les japonais ne seront pas entièrement montrés comme des bêtes assoiffées de sang, le dialogue entre un responsable militaire et un sage qui sera bien plsu réservé en désapprouvant ce massacre.

Black sun the nanking massacreEt bien entendu, les nombreuses images d’archives aideront encore l’ensemble à devenir perturbant, entre ces scènes de combats et de violences contre les chinois filmées à l’époque et ces photos représentants des exactions en totale équation avec certaines atrocités reconstituées, tout en faisant osciller continuellement le métrage entre une option documentaire qui serait alors desservie par les outrances sanglantes et un aspect "exploitation" alors amoindri par ce positionnement se calant sur la réalité historique pour décrire les faits.
Mais cette cohabitation délicate ne viendra jamais nuire à l"efficacité de l'ensemble et encore moins à l'impact global du film qui donnera quand même à réfléchir, tout en poussant le spectateur à se demander pourquoi ce génocide est resté si peu connu et évoqué par rapport aux atrocités nazies auxquelles les abominations japonaises d'alors n'ont rien à envier.

Black sun the nanking massacreL'interprétation restera convaincante, naturelle et sans surjouage pour continuer de laisser ce sentiment d'authenticité envahir le spectateur, tandis que la mise en scène du réalisateur restera efficace pour nous faire mesurer l'ampleur du carnage et étant fluide et sans effets inutiles. Les effets spéciaux resteront globalement probants, même si certains trucages sanglants pourront paraître basiques et quelque peu voyants.

Donc, ce Black sun : the nanking massacre parviendra à se montrer édifiant et perturbant vis à vis de son sujet traité avec une certaine déférence et un reagrd historique, tout en ayant la volonté de mettre en avant de façon graphique et sanglante les exactions commises !

Black sun the nanking massacreLe DVD de zone 2 anglais édité par Tartan Video avancera une image souvent nette même pas exempte de quelques défauts de la pellicule d'origine qui seront présents, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale très discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale cantonaise, avec heureusement des sous-titres optionnels en anglais.
Par contre, contrairement au DVD de zone 1 qui avancera plusieurs modules apparemment intéressants sur l'histoire du massacre de Nanki, ici aucun bonus ne sera disponible.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet épisode oublié de la Seconde Guerre Mondiale traité sans concession, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1528 mots par nicore, 961 vues • R�agir

09.07.09

08:25:10, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Timber Falls

Malgré son affiche très "slasher", ce "Timber Falls" versera plus assurément dans le "survival" pur et très classique dans sa première partie avant de bifurquer quelque peu pour essayer d'innover dans un genre très codifié en apportant des arguments aussi malsains que déroutants qui hélas ne donneront pas l'ampleur espérée à l'ensemble à cause de situations n'allant pas au fond de leurs possibilités.
Le script va envoyer un couple en pleine forêt pour une randonnée pédestre, sans se douter qu'ils vont tomber sur une famille de religieux ayant besoin d'eux à des fins licencieuses.

Timber FallsD'entrée le métrage va quelque peu mettre la pression lors de sa séquence pré-générique suivant un homme pendu par les bras et une jeune femme clouée par les mains sur une table de travail dans une cabane, laissant la demoiselle se libérer en se délivrant de ses entraves dans la douleur, mais ce sera pour tomber sur un homme défiguré et armé d'une sorte de faucille sophistiquée qui va la courser jusqu'au bord d'un ravin d'où elle va se jeter pour échapper à son prédateur. En plus d'être déjà assez sanglante, cette introduction aura le mérite d'avancer précocement et en pleine lumière celui qui sera le boogeyman du métrage.

Timber FallsEnsuite, nous allons avoir droit aux traditionnelles présentations des personnages principaux, Mike et Sheryl, un couple quelque peu lassé de la vie urbaine et désireux de se ressourcer à la montagne, ce qu'ils vont faire en se rendant dans un parc national pour une randonnée. Et après un arrêt à la cabane des gardes forestiers pour obtenir quelques renseignements et recevoir l'habituelle mise en garde les invitant à respecter les autochtones, ils vont s'enfoncer dans la forêt où il ne vont pas tarder à rencontrer une étrange femme qui va leur conseiller de se rendre à "Timber Falls", l'endroit selon elle où les paysages sont les plus remarquables. Nos tourtereaux vont bien entendu suivre ces conseils et emprunter un chemin plus sinueux et moins fréquenté.

Timber FallsLe réalisateur se lancera alors dans une série de fausses alertes plus ou moins convaincantes, réussisant à créer une réelle tension lors de l'altercation avec des chasseurs qui manquera de peu de dégénérer, mais tout en foirant celle faisant surgir un garde forestier bien affable. Arrivés à destination, le couple va s'installer pour la nuit, laissant l'auteur jouer de la caméra subjective pour générer un sentiment de menace facile mais toujours efficace qui se prolongera lorsque Mike et Sheryl iront sous leur tente pour une petite scène vaguement sensuelle, l'individu les épiant étant toujours là. Mais l'intrigue sera véritablement lancée lorsqu'un petit matin Sheryl se fera enlevée par l'homme défiguré de l'introduction.

Timber FallsEn se réveillant Mike partira inévitablement à la recherche de sa compagne et après toute une série de rebondissements tour à tour violents, parfois même bien agressifs, ou jouant plus sur la tension, notre homme va se retrouver en compagnie de Sheryl sous la coupe d'un couple de fanatiques religieux n'arrivant pas à avoir une descendance et ayant donc besoin des services de Sheryl et de Mike pour réalisé leur rêve d'aliénés, lançant de la sorte une seconde partie qui se jouera des nerfs des deux protagonistes confrontés à ces malades largement obstinés. En effet, cette seconde moitié du métrage s'axera sur les tortures physiques et mentales subies par Mike et par Sheryl qui refuseront de se plier aux ordres de leurs bourreaux, entraînant quelques sévices surfant sur la vague des "torture-flicks" à la mode tout en étant graphiques et sanglants, nous permettant au passage de s'immiscer dans la vie quotidienne de ce couple de fanatiques prêts à tout pour obtenir gain de cause dans leur volonté délirante, avant de lancer un final largement attendu mais plutôt réussi malgré son aspect prévisible en ne lésinant par sur la violence et sur l'hémoglobine, hélas quelque peu gâché par un dernier plan aussi inutile de stupide.

Timber FallsMais hélas, malgré son désir d'innover se traduisant par ce revirement de la seconde partie et la remise en question induite de la place de principale menace de l'homme défiguré, le métrage peinera à se montrer réellement original à cause de situations à la teneur largement prévisible, notamment lorsque l'intrigue tentera de jouer avec les faux semblants quant à la nature de certains protagonistes pour ne nous réserver que des révélations déjà anticipées par le spectateur, et malgré leur teneur graphique les tortures infligées aux deux victimes ne parviendront pas à avoir l'ampleur désirée, l'intrigue n'étant pas assez méchante pour mettre réellement en péril son couple de héros, sentiment encore renforcé par une certaine apathie de ce couple à l'apparence normale et presque débonnaire qui aura bien du mal à rester crédible dans des moments de fureur amoindries. En plus, le rôle joué par ces chasseurs demeurera presque insipide, n'entraînant que quelques violences heureusement bien brutales après la tension générée par la première rencontre, pour ne servir qu'à meubler quelque peu l'ensemble et assurer un quota d'effets gores volontaires.

Timber FallsEt heureusement, le métrage pourra quand même se parer de qualités non négligeables. Déjà, la photographie du métrage rendra justice à des décors naturels de toute beauté, tandis que l'intérieur du repaire du couple de fanatiques sera également intéressant pour planter une atmosphère sordide et glauque quand même sous-exploitée. Ensuite le réalisateur ne lésinera pas sur les plans sanglants, aussi bien lors des tortures physiques avancés de manière frontale devant la caméra et devenant de la sorte presque douloureuse que pour quelques mises à mort bien graphiques. Et enfin, certaines idées avancées auront un impact certain, tel ce boogeyman que l'on attendait et qui ne sera pas le plus terrible de tous, ou encore quelques situations bien tendues qui atteindront leur but tandis que d'autres flirteront délibérément avec le scabreux.

Timber FallsMalgré toute la bonne volonté du réalisateur, les personnages resteront superficiels et n'arriveront pas à s'attirer la sympathie du spectateur, ce qui sera quand même préjudiciable pour l'implication à venir dans les mésaventures subies par ce couple trop "propre" et sans saveur, rendant aussi leurs tortures moins impactantes que voulues. L'ensemble bénéficiera pourtant d'une interprétation cohérente, notamment celle de la toute belle Brianna Brown qui semblera réellement concernée, tandis que la mise en scène du réalisateur est adaptée, suivant l'action de près et utilisant ses artifices avec justesse, comme cette caméra subjective effective et guère envahissante, tout en pêchant paroif pour garder un rythme soutenu tout au long de l'intrigue. Les effets spéciaux sont probants pour avancer quelques mutilations sanglantes et autres blessures graphiques au couteau, tandis que le maquillage du défiguré sera également convaincant.

Donc, ce "Timber Falls" s'avérera être un "survival" assez plaisant à suivre, original par certains aspects, assez gore mais hélas trop régulièrement prévisible dans ses situations !

Timber FallsLe DVD de zone 1 édité par Vivendi Entertainment avancera une image nette et rendant justice aux décors splendides du métrage, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale juste mais quelque peu en retrait, le métrage n'étant ici proposé que dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra regarder la bande-annonce du film et surtout suivre un making-of complet laissant la parole à l'équipe technique et artistique qui reviendra sur le projet et son résultat, avec juste un ton promotionnel parfois perceptible.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "survival" prenant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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08.07.09

07:36:02, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Bare behind bars

Nous venant du Brésil, ce Bare behind bars reprendra à son compte tous les éléments du film de WIP (Women In prison) en se trouvant résolument vers un érotisme omniprésent pour décrire cet univers carcéral quelque peu kitsch et léger malgré la présence obligatoire de quelques sévices corporels infligés aux prisonnières récalcitrantes.
Le script va suivre l’arrivée d’une nouvelle prisonnière au pénitencier de Prisao, pour nous faire partager le quotidien salace de cette prison avant qu’elle décide avec deux autres détenues de s’évader.

Bare behind barsLa séquence d’introduction annoncera tout de suite la couleur en suivant ces prisonnières jouant de manière chaotique au ballon dans la cour de leur prison pour laisser l’une d’entre elles profiter d’une mêlée pour en poignarder une autre, déclenchant une répression des gardiennes aidées par une lance à incendie qui se poursuivra par des interrogatoires individuels ou en groupe dans la salle de torture où les jeunes femmes seront par exemple fouettées pour obtenir des informations sur l’incident. Cette introduction présentera à elle seule un condensé du métrage, un brin sadique, débridé mais pas encore érotique.

Bare behind barsEnsuite, le métrage va s’installer dans ce pénitencier pour nous présenter ses principaux personnages et notamment la surveillante en chef, Sylvia, une femme alcoolique, lesbienne et qui n’hésitera pas à "vendre" une de ses prisonnières à une riche bourgeoise également attirée par les demoiselles, ce qui contrastera complètement avec le caractère irréprochable de Sandra, sa seconde, toujours droite et fière, tandis que Barbara, l'infirmière et occasionnellement la gynécologue, elle aussi lesbienne apportera une touche d'humour déjanté avec ses manières stupides et son manque de professionnalisme évident.

Bare behind barsL'arrivée d'une nouvelle prisonnière, Inez, condamnée pour le meurtre de son beau-père qui selon elle passait son temps à la violer, va bouleverser Sylvia qui va tout faire pour en faire sa protégée. Mais pendant ce temps-là, la vie continue à Prisao. Et ce sera justement ce que le métrage va s'appliquer à nous dépeindre lors de séquences ouvertement érotiques mais n'entretenant pas forcément de rapports linéaires, alternant séquences de douches collectives au cours desquelles les jeunes femmes vont se trémousser exagérément avec des passages à l'infirmerie où Barbara va s'occuper de sa protégée dans des élans sensuels tout en appliquant toujours cet humour salace souriant, sans oublier d'autres scènes dans les cellules laissant les détenues s'amuser entre elles pour passer le temps.

Bare behind barsMais à côté de ces passages sensuels, le métrage va également faire preuve d'une volonté suggestive de tous les instants, les détenues se mettant nues à la moindre occasion, tandis que les gardiennes auront leurs chemisiers ouverts jusqu'à la taille, une d'elles se laissant même prendre par un livreur, et bien entendu chaque détour dans le bureau de Sylvia se terminera par un ébat lesbien pour la nouvelle venue. Et à force de rechercher un érotisme à n'importe quel prix, le métrage deviendra même parfois complètement irréel lors de séquences absurdes, comme cette gardienne échangeant des baisers et des attouchements avec une détenue en cellule d'isolement au travers du parloir de la porte ou encore lorsque plusieurs prisonnières vont se mettre à faire de la gymnastique nues dans la cour de la prison, sans oublier la présence de ce godemiché que les détenues se passeront à tour de rôle.

Bare behind barsEn bon WIP qui se respecte, le film va quand même se devoir d'avancer quelques sévices et autres violences, laissant les gardiennes réprimer toute forme de rébellion en faisant pleuvoir les coups de bâtons, tandis que Sylvia s'avérera être une adepte du fouet, mais d'autres figure obligées du genre seront passées en revue, comme cette jeune femme enfermée mise à l'isolement dans une pièce sordide et crasseuse sans fenêtre avec pour seule compagnie quelques rats avec qui elle va faire connaissance, laissant plus tôt une fouille mettre un jour un nombre important d'armes de circonstances, dont un rasoir caché dans un endroit intime par une prisonnière.

Bare behind barsEt bien évidemment, les principales captives vont décider de s'évader, trouvant un prétexte assez amusant pour pouvoir prendre la poudre d'escampette sans se faire voir, lançant alors une dernière partie qui se montrera plus violente et presque grotesque (la castration) pour illustrer la fuite en ville des échappées tout en avançant deux scènes ouvertement hardcores qui trancheront largement avec l'érotisme plutôt "bon enfant" et léger présent jusque là, et en laissant le métrage se terminer de façon guère joyeuse pour une bonne partie des personnages mais en laissant un semblant de morale venir faire le ménage dans la prison.

Bare behind barsMalgré son sujet et quelques moments sordides, l'ensemble du métrage restera largement enjoué et délibérément kitsch, presque parodique dans ses situations, nous prouvant bien que son réalisateur, Oswaldo de Oliveira (auteur d'un Amazon jail du même style) ne se prendra jamais au sérieux, ce qui se verra franchement lors de certaines séquences abusives (les douches) et renforcera le capital sympathie d'un film déjà purement jouissif auquel on pourra encore rajouter ces séquences à l'infirmerie qui prendront des airs de sketches comiques grivois éminemment souriants et quelques gags décapants parsemant le métrage, tel ce rat couinant lors qu'une détenue traînée par les gardiennes lui passera dessus.

Bare behind barsLes personnages resteront forcément stéréotypés, Sylvia en tête qui par son look et sa physionomie renverra directement aux icônes du sous-genre, Dyanne Thorne en tête, tandis que les prisonnières seront surtout et presque uniquement présentées sous leur jour lubrique, à l'exception d'Inez qui aura droit à un traitement de faveur, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation superficielle mais collant parfaitement au ton du film. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique pour donner un rythme constant à l'ensemble tout en appuyant fortement certaines séquences sensuelles.

Donc, ce Bare behind bars remplira entièrement son contrat en étant ouvertement érotique, bien débridé et en ne laissant aucun temps mort venir calmer son ambiance dégénérée !

Bare behind barsLe DVD de zone 1 édité par Blue underground avancera une image nette et sans défaut visible et présentera la version intégrale du film, tandis que la bande-son sera efficace, notamment grâce à une partition musicale jazzy souriante et en même temps décalée, augmentant ainsi les effets comiques et d'humour au second degré du métrage qui sera ici uniquement proposé dans sa version anglaise, sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, seule la bande-annonce originale du film sera disponible.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce WIP bien déjanté, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1200 mots par nicore, 3730 vues • R�agir

07.07.09

08:31:15, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Philosophy of a knife

Avec ce Philosophy of a knife le réalisateur russe Andrey Iskanov s’intéresse à un épisode douloureux et controversé de l’histoire japonaise avec l’existence pendant la Seconde Guerre Mondiale du fameux camp 731 où furent pratiqués des expériences dépassant l’entendement sur des cobayes humains, mais contrairement au Men behind the sun traitant du même sujet, l’auteur va se donner une ampleur largement plus historique tout en n’hésitant pas à aller frontalement à la rencontre des atrocités commises, ici retranscrites froidement et sans recul au sein du film, véritable marathon macabre de plus de quatre heures.
Le script va s’attacher à reconstituer l’histoire du camp 731, de sa création dans son contexte historique jusqu’à sa destruction et le procès des bourreaux arrêtés.

Philosophy of a knifeAprès une première intervention de la voix-off sur fond d'images d'archives avançant un petit résumé de la situation et une longue séquence pré-générique suivant trois hommes marchant dans la neige, deux soldats accompagnant un prisonnier qu’ils vont finir par décapiter, le métrage va dans sa première partie s’attacher à remettre en place l’aspect historique de cette partie du monde dans les années trente, le tout avec l’appui de nombreuses images d’archives très parlantes et en pouvant compter sur le témoignage d’un homme âgé ayant été le témoin extérieur de ces événements et qui interviendra régulièrement tout au long du métrage pour apporter aussi bien son point de vue que pour valider la réalité historique des faits décrits.

Philosophy of a knifeRefusant toute structure narrative classique, le métrage va progressivement s’installer dans l’horreur pure des abominations commises dans ce camp ou des scientifiques et des médecins avaient pour but de créer une arme de destruction massive, pour ainsi ne reculer devant aucune atrocité, puisque chaque "grand" thème sera illustré de manière graphique et sans concession ni ellipse en refusant systématiquement le hors-champ, pour de nombreuses séquences terriblement éprouvantes et douloureuses, comme cet arrachage de dents une par une filmé en gros plan, ou encore ces tests de résistance au froid qui se termineront dans manière abjecte, sans oublier les multiples mutilations commises sur des victimes hurlantes ou cette accouchement par césarienne sans anesthésie.

Philosophy of a knifeLe réalisateur prendra le temps de mettre en place chacune de ces séances de torture, nous invitant à suivre aussi bien les préparatifs que les issues invariablement fatales pour ces cobayes qui attendront leur tour dans une cellule glauque, laissant une voix-off insister sur la réalité historique de ces expérimentations terribles et dépassant parfois les limites du supportable (l'insecte vivant enfoncé dans le vagin d'une demoiselle par exemple pour une scène explicite peu ragoûtante) et qui pourront en plus pour certaines sembler démesurées et inutiles au but recherché d'alors, mais l'auteur se gardera bien de juger sur l'utilité de ces expériences, même si la dernière partie lèvera le voile sur des faits quand même honteux puisque ces horreurs auraient participé à l'avance de la médecine thérapeutique japonaise, en avance sur son temps juste après la guerre.

Philosophy of a knifeEt après avoir abasourdi son spectateur avec ce déballage de barbarie ultime, le réalisateur va calmer quand même quelque peu les choses dans la dernière heure du film qui reviendra sur la fin de la Seconde Guerre Mondiale, évoquant même les largages de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki avec leurs résultats dramatiques et le procès des bourreaux attrapés, toujours aidé par de nombreuses images d'archives impressionnantes et par ce témoin qui participa également au procès et qui le détaillera pour nous de manière appuyée, et tout en avançant certaines connexions méconnues et cachées entre les grandes puissances en devenir d'alors pour avancer des théories par forcément reluisantes.

Philosophy of a knifeSi les images d'archives resteront marquantes, ce seront bien entendu ces reconstitutions malsaines au possible qui parviendront à toucher le spectateur, même le plus endurci, par leur aspect cru et barbare (avec encore par exemple ce viol peu glorieux uniquement destiné à laisser un malade de la syphilis transmettre son fléau à une prisonnière pour pouvoir ensuite étudier son cas), ne reculant devant rien pour dénoncer la bassesse dont est capable l'être humain lorsque les circonstances l'y invitent, surtout qu' Andrey Iskanov va utiliser de nombreux artifices visuels pour rendre ces séquences encore plus marquantes par leur montage rythmé et efficace, mais aussi par l'emploi d'un noir et blanc impérial (l'utilisation de la couleur aurait rendu l'ensemble encore plus insupportable) et d'une pellicule volontairement vieillie et hachurée qui donnera une sensation de réalité encore plus grisant et troublant.

Philosophy of a knifeAlors bien sûr on pourra toujours s'interroger sur le but recherché par le réalisateur qui placera son spectateur dans une position de voyeur de toutes ces horreurs loin des fictions habituelles puisque réellement vécues, mais de toutes façons, sa volonté jusqu'auboutiste ne pourra qu'être louée, repoussant encore un peu plus loin les limites de ce qui est montrable à l'écran sans aucune distanciation possible avec une absence définitive d'humour ou de recul pour nous plonger directement et sans relâche dans l'enfer de ce camp 731, en parvenant même l'exploit de conserver intact l'attention du spectateur sur toute la durée du métrage grâce à un rythme soutenu et par un renouvellement des situations qui ne tomberont jamais dans la redite pour avancer les sévices avec insistance.

Philosophy of a knifeDans ce contexte complètement "autre", les personnages resteront presque anonyme, avec comme seule petite concession ce semblant de bluette impossible entre une des prisonnières et un des gardiens qui se prolongera sur une bonne partie du film mais sans jamais venir court-circuiter l'évolution globale de l'intrigue ni ralentir le rythme, ce qui nous offrira une séquence chargée en émotions lors de la dernière partie du film. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation adaptée et largement crédible, les souffrances endurées paraissant bien réelles sans aucun surjouage nuisible et l'apathie indifférente des tortionnaires ne fera qu'accroître l'impact des séquences dures du film.

Philosophy of a knifeLa mise en scène d'Andrey Iskanov affirmera encore une fois sa particularité entièrement différente grâce à un soin apporté à chaque plan qui transparaître continuellement pour donner une beauté formelle indéniable à l'ensemble avec une quête artistique de tous les instants. Les effets spéciaux, mêlés à des images d'archives dans un mélange dont il est parfois difficile de faire la part des choses comme pour cette descente dans ce charnier absolument sordide et glauque, sont globalement probants pour mettre en scène ces très nombreuses tortures avancées frontalement et avec des gros plans réguliers pour demeurer le plus souvent réaliste et bien entendu du coup foncièrement dérangeant et douloureux.

Donc, ce Philosophy of a knife offrira une expérience "autre" et extrême jusqu'auboutiste dans sa démonstration historique et fataliste quant à la nature humaine présentée ici sous son plus mauvais jour !

Philosophy of a knifeLe DVD de zone 1 édité par Unearthed Films avancera une image parfois volontairement dégradée, tandis que la bande-son sera terriblement efficace, notamment grâce à cette partition musicale envoûtante et macabre avec ces cris et pleurs grinçants, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise non sous-titrée pour la voix-off, tandis que les interventions du témoin seront quant à elle sous-titrées en anglais.
Cette édition limitée avancera en bonus un long making-of laissant la parole aux interprètes et au réalisateur qui pourra justifier l'existence du métrage et avancer ses motivations, la séquence du charnière sera quant à elle visible en couleur, suivie par quelques rapides scènes coupées guère passionnantes, une interview de l'actrice Manoush donnera l'occasion à la "scream-queen" Debbie Rochon de se mettre également en valeur, le réalisateur s'exprimera en outre pour un entretien écrit, laissant deux clips vidéos, plusieurs galeries de photos et la bande-annonce du film, accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur clore ces bonus plus qu'intéressants.

Pour ceux qui se sentiraient prêts à tenter l'expérience de ce film extrême et dérangeant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1444 mots par nicore, 4572 vues • 3 retours

06.07.09

09:57:44, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The gateway meat

Ce sera en optant pour un ton extrêmement réaliste que ce The gateway meat va venir apporter sa pierre à l'édifice du gore underground craspec au possible et terriblement nauséeux autour d'une intrigue prétexte qui permettra surtout au réalisateur Ron DeCaro d'avancer une multitude de séquences sanglantes plus que graphiques, dans la lignée de la trilogie des August Underground de Fred Vogel, par ailleurs ami de l'auteur et lui ayant prêté mains fortes pour aboutir à un résultat allant très loin pour une fois encore essayer de repousser les limites.
Le script va laisser une famille de satanistes, aidés par un psychopathe meurtrier, perpétrer une tradition familiale destiné à ouvrir une porte de l'enfer en accomplissant d'innombrables actes de violence sur d'innocentes victimes.

The gateway meatAprès un préambule écrit avançant le meurtre du président des Etats-Unis ayant comme répercussion sur une famille de satanistes le fait de leur faire croire à un signe annonçant l'apocalypse les poussant donc à chercher à ouvrir une porte vers l'enfer, le métrage va avancer une première scène sanglante cauchemardesque suivant un homme s'automutiler la langue avant d'embrasser une femme, mettant ainsi tout de suite en avant le côté extrême du film, ce qui tranchera avec la présentation banale des personnages principaux, Markus et Laura, un couple endormi réveillé par leur petite fille qui va grimper sur leur lit, son père décidant peu après d'emmener celle-ci au parc.

The gateway meatPar contre, la présentation d'un autre protagoniste, Roland, un homme ventripotent au look de "biker" sera quant à elle plus radicale puisque nous allons voir celui-ci également se réveiller mais pour tout de suite s'envoyer un rail de drogue mêlée à un verre pilé tandis que la forme allongée à côté de lui se révélera être le cadavre d'une femme enceinte ensanglantée et pas vraiment fraîche avec ses marques bleutées sur le corps composées par un maquillage terriblement réaliste. Mais rapidement, nous allons découvrir le vrai visage de Markus et de sa compagne, qui seront également des satanistes orientés vers le meurtre et les mutilations, tout en n'hésitant pas à faire participer ou à laisser leur petite fille être témoin de leurs abominations.

The gateway meatPour ce faire, le métrage va se découper en autant de séquences n'ayant pas forcément de liens directs entre elles, présentant ici Markus et son ami "biker" en train de se saouler à mort à la vodka, et régulièrement la fille de Markus sera filmée dans des situations anodines, en train de jouer ou de peindre avec un jeune homme simplet, pour ce qui constituera les passages les moins prenants du métrage, qui donneront même l'impression que le réalisateur a voulu se servir du film pour parfaire son album de famille. Mais heureusement, lorsque les séquences se décideront à verser dans l'abject, Ron DeCaro n'ira pas avec le dos de la cuillère pour filmer les pires abominations.

The gateway meatEn effet, tout en allant crescendo, les scènes brutales et sanglantes seront terriblement réalistes et corsées pour suivre le calvaire des victimes de Markus ou celles de son ami qui seront au choix tailladées avec un cutter, démembrées, éviscérées ou encore battues avec un marteau, en étant bien souvent attachées, tandis que la caméra s'attardera aussi fréquemment sur le résultat peu ragoûtant de ces sévices pour exposer les chairs meurtris et autres cadavres trempant dans leur sang reposant dans une baignoire. Ces séquences gores seront extrêmement dures, n'offrant aucune once de recul au spectateur et aucun échappatoire dans un quelconque humour, flirtant pour le coup avec le "snuff" avec une volonté avérée (Roloand ne s'amusera t-il pas à filmer une de ses victimes martyrisée étendue au bord d'un lit, le tout sous les yeux envoûtés de Markus ?), dans un univers très proche de celui de Fred Vogel et de la série des August Underground, mais avec une image toujours nette.

The gateway meatPar ailleurs le réalisateur n'hésitera pas non plus à parsemer sporadiquement le film d'un aspect sexuel explicite (mais sans pour autant verser dans le "hardcore"), laissant par exemple Markus violer une des victimes offertes par son ami, tandis qu'excités par un carnage, le couple se livrera à un ébat sexuel au dessus d'une baignoire à moitié pleine de morceaux de cadavre, avec une volonté de choquer bien entendu évidente. Mais ce sera lorsque la petite gamine sera mêlée à ces méfaits que le métrage deviendra sordide et glauque. En effet, même si physiquement elle n'aura rien vu de terrible pendant le tournage, un astucieux montage parviendra à nous faire croire qu'elle a été témoin d'une partie du carnage et qu'elle a même appuyé sur la détente d'un revolver explosant un crâne ou encore qu'elle aura goûté au sang d'une des victimes étendue dans la baignoire.

The gateway meatMême si certaines séquences pourront sembler complètement et ouvertement gratuites, notamment certains méfaits de Roland, le film se parera d'un contexte social intéressant critiquant la déliquescence des mœurs et des relations humaines, au travers d'un exemple particulièrement brutal et sanglant, tout en mettant en avant l'alcoolisme et l'utilisation de drogue pour une jeunesse presque perdue, ce qui rendra l'ensemble encore plus inquiétant tout en ne minimisant pas du tout l'ampleur des exactions étalées devant la caméra pour au contraire en renforcer l'impact visuel incroyablement fort et scotchant.

The gateway meatLes personnages seront assez travaillés pour bien exacerber leurs travers meurtriers et leurs déviances malades, le film bénéficiant d'une interprétation certes flirtant parfois avec l'amateurisme, mais concernée et crédible, Ron DeCaro s'offrant au passage le rôle de Markus, tandis que les victimes resteront crédibles dans leur souffrance. La mise en scène du réalisateur est efficace pour permettre à l'ensemble de conserver un bon rythme, tout en utilisant ses effets optiques avec une générosité évidente et adaptée aux situations, laissant des cadrages en gros plans venir renforcer l'aspect régulièrement abject et répugnant très présent du métrage.

The gateway meatLes effets spéciaux seront bien entendu en vedette, pour apporter un réalisme troublant aux multiples plans sanglants du film qui ne verseront jamais dans une outrance préjudiciable pour toujours se montrer crédibles et graphiques, certainement parfois trop rapides en raison du faible budget du film, tout en nous offrant quand même quelques originalités fulgurantes, telle cette langue sortie de l'intérieur d'une plaie traversant le gorge d'une des victimes, mais on pourra aussi féliciter l'équipe de techniciens derrière ces effets également pour une série de maquillages très crus définitivement bluffants.

Donc, ce The gateway meat aura clairement sa place parmi les grandes réussites du gore underground extrême et aura largement de quoi satisfaire les amateurs tout en faisant frémir de dégoût les autres !

The gateway meatLe DVD de zone 1, proposé uniquement dans une édition extrême limitée à 1000 exemplaires proposée directement par For the better of mankind, la boîte de production du réalisateur, avancera une image souvent nette et sans véritables défauts visibles, tandis que la bande-son sera efficace, avec notamment une partition musicale sachant se faire discrète pour laisser l'horreur des images accaparer l'attention, le métrage étant ici proposé dans sa version originale en anglais, sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un long making-of complet revenant sur tous les aspects du tournage de manière informative et très intéressante, deux bandes-annonces du film, les essais de quelques comédiens, ainsi qu'une conséquente galerie de photos de production du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette nouvelle perle du gore underground jusqu'au-boutiste, le DVD de zone 1 est commandable ici ou directement sur le site de l'éditeur !

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03.07.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Boo

Le réalisateur Anthony C. Ferrante, qui collabora longtemps au magazine "Fangoria", nous livre pour son premier long métrage ce Boo, une "ghost story" classique, bourrée d'hommages divers au travers de nombreuses séquences volontaires destinées à générer des frissons qui hélas ne viendront jamais, à cause d'une prévisibilité absolue de l'intrigue et des effets de surprise éculés.
Le script va laisser une bande de jeunes aller passer la soirée d'Halloween dans un hôpital réputé hanté, histoire de s'amuser un peu, mais hélas pour eux, des fantômes hantent bien les lieux et n'ont rien d'amicaux.

BooDans sa première séquence, le métrage va se livrer à une amusant relecture du "slasher" pour nous présenter son personnage principal, Jessie, une demoiselle préparant la citrouille de circonstance mais qui devra faire face à un intrus masqué qui se révélera aussitôt être son petit ami venu lui faire une farce et lui annoncer le programme de la soirée devant se dérouler au Sant Mira Hospital, un bâtiment désaffecté suite à un incendie survenu quelques années plus tôt au troisième étage. Et justement nous allons alors suivre Emmet, le roi de la blague macabre qui sera le premier sur place pour y préparer quelques pièges censés effrayer ses amis, permettant ainsi au spectateur de découvrir cet endroit vraiment lugubre, sordide et aux bruits inquiétants qui ne sembleront pas déranger le jeune homme trop occupé à préparer ses farces pour faire cas des nombreux avertissements posés ici ou là au détour de chaque plan et sous-entendant facilement l'existence d'une présence surnaturelle sur place qui se montrera au grand jour pour attaquer le chien d'Emmet.

BooEnsuite, l'intrigue va revenir continuer la présentation des autres protagonistes participant à la soirée, puisque en plus de Jessie et de son petit ami Kevin, Marie et Freddy vont être du voyage, mais ces personnages demeureront lisses dans leur agencement cherchant surtout à mettre en valeur Jessie et ses dons étranges puisqu'à peine arrivée devant l'hôpital, elle aura une vision étrange et devra se faire prier par ses compagnons pour pénétrer dans l'hôpital. En parallèle, le métrage va s'arranger pour envoyer deux autres individus sur place, Baines un policier fan de "Dynamite Jones", le héros de la "blaxploitation" qui suivra le fils de l'un de ses anciens collègues parti à la recherche de sa sœur disparue dans l'hôpital.

BooEt rapidement, tout ce petit monde, provisoirement en deux groupes séparés, va devoir affronter les spectres qui hantent l'hôpital, avec aussi bien des apparitions se voulant inattendues que par la possession des corps par le fantôme récalcitrant d'un malade mental pédophile désireux de quitter les lieux. Mais hélas, une fois la situation posée, l'intrigue va quand même tourner quelque peu en rond pour déclencher des rebondissements souvent répétitifs mais pas désagréables à suivre, seulement ponctués par de petites baisses de rythme et un aspect superficiel des situations mettant en scène les fantômes qui apparaîtront plus que nécessaire et sans raison valable, pour uniquement nous gratifier de plans très visuels et graphiques.

BooL'aspect "possession" du film sera quant à lui plutôt bien rendu, entraînant même une paranoïa directement héritée de The thing pour en prime nous gratifier d'effets sanglants volontaires, notamment lors de l'explosion des "possédés", et cela viendra meubler des péripéties redondantes, tournant autour d'allers-retours au fameux troisième étape maudit de l'hôpital suite à un drame survenu des années auparavant et ayant servi de déclencheur de la hantise des lieux, mais il ne faudra pas compter sur les enjeux avancés pour impliquer le spectateur dans cette sombre histoire terriblement classique et ici présentée de manière superficielle, parfois même confuse avec l'omniprésence des spectres et autres possédés qui interviendront parfois uniquement pour "faire joli" lors de scènes sous-exploitées.

BooPar contre, le métrage pourra compter sur des décors impressionnants, terriblement réalistes dans cet aspect sinistre, poussiéreux et parfois même glauque en sous-entendant des traitements de chocs pour les malades mentaux, qui assureront même lors des nombreux flash-backs/ visions de l'héroïne oscillant entre le présent décrépi et le passé des lieux alors propres et immaculés. Ces décors faciliteront les apparitions des fantômes en regorgeant de recoins sombres propices à laisser surgir la moindre entité, et le réalisateur s'en servira très régulièrement, tout en nous proposant quand même d'autres alternatives, comme ce costume de clown en pleine lévitation dans les airs qui finira par se vider d'un amas de vers et autres asticots répugnants.

BooLes personnages resteront donc simplistes et même stéréotypés, pour bien laisser la vedette à Jessie, mais on pourra quand même trouver un humour parfois souriant dans les propos des uns et des autres et ce policier fan de "Dynamite Jones" apportera son quota d'idées amusantes bien trouvées. La mise en scène du réalisateur est adaptée pour installer une ambiance sinistre perpétuelle et pour mettre en avant ses apparitions spectrales mais n'arrivera jamais à susciter le moindre frisson. Les effets spéciaux sont globalement probants, aussi bien pour des maquillages fantomatiques très visuels que pour avancer des plans sanglants volontaires et graphiques mais sans verser dans la moindre outrance.

Donc, ce Boo se suivra facilement grâce à la volonté graphique et visuelle plus qu'avérée de son auteur et par son ambiance lugubre bien retranscrite, mais peinera à trouver véritablement son rythme tout en demeurant confus et superficiel pour avancer le fond de son intrigue.

BooLe DVD de zone 2 anglais édité par Momentum Pictures avancera une image nette et perdant juste quelques détails lors de ses passages se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera cohérente avec une partition musicale certainement trop discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of classique laissant intervenir l'équipe technique et artistique du métrage tout en proposant des images du tournage, un petit module sur les effets spéciaux nous dévoilant quelques secrets, un autre qui présentera les soi-disant expériences surnaturelles vécues par l'équipe du film lors du tournage, laissant la bande-annonce et quelques scènes coupées ou prolongées sans grand intérêt venir clore ces bonus copieux et globalement informatifs.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette "ghost story" classique mais très visuelle, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Boo
Boo
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02.07.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Die nonne und das biest

Même s'il ira se frotter à la "nunsploitation", ce Die nonne und das biest, plus connu sous son titre anglais de Sister Emanuelle (et connu chez nous comme Emanuelle et les collégiennes) optera pour un ton bien plus léger et souriant que la plupart des œuvres de la série des "Black Emanuelle" mettant en scène la star métisse d'origine indonésienne Laura Gemser pour nous servir une histoire bien entendu sensuelle mais ne cherchant pas à verser dans le sordide ou la violence.
Le script va laisser une jeune adolescente rebelle et obsédée sexuelle rejoindre un couvent afin d'y être dressée mais au lieu de cela, elle va pervertir et troubler son entourage et notamment une nonne l'ayant accompagnée.

Die nonne und das biestD'entrée le métrage va avancer ces deux sœurs rejoignant par bateau la résidence d'un riche homme d'affaires guère aimable avec ses employés mais affable avec les deux nonnes puisqu'elles sont venues chercher Monica, sa fille, afin de l'emmener dans un couvent pour y faire son éducation religieuse et ce dans un environnement strict. C'est ainsi que le réalisateur Giuseppe Vari va tout de suite nous présenter cette jeune demoiselle sous un jour trouble et gorgé de sous-entendus rien qu'à la vue du baiser langoureux d'adieu qu'elle fera à sa propre mère, obligeant les deux religieuses à détourner le regard. Le trio va donc repartir, direction la gare pour y prendre un train leur permettant de rallier le couvent.

Die nonne und das biestC'est dans ce train que Monica va révéler au grand jour ce que qui était jusque-là sous-entendu, n'hésitant pas à se dénuder entièrement devant Sœur Emanuelle avec qui elle va partager un compartiment-lit avant de lui poser des questions sur sa condition de religieuse et finalement en prétextant un mauvais rêve salace (ce qui permettra au métrage de se livrer à une nouvelle scénette érotique) de rejoindre la couche de la nonne se blottissant contre elle avant d'essayer de l'embrasser et devant son refus, ce sera un voyageur qui bénéficiera un peu plus tard dans la nuit d'une petite gâterie, que sœur Emanuelle surprendra bien évidemment mais sans agir.

Die nonne und das biestLa situation ainsi posée, avec cette Monica perverse en diable et semblant quand même troubler quelque peu Sœur Emanuelle, l'arrivée dans ce couvent perché en haut d'une montagne va pouvoir se faire, laissant Giuseppe vari nous gratifier d'un splendide plan glaçant quant à l'austérité régnant dans ce couvent avec ses étudiantes appliquées et ses nonnes au visage de marbre, ce qui provoquer l'hystérie de la demoiselle cherchant à s'enfuir, obligeant Sœur Emanuelle à la maîtriser, révélant au passage à la Mère supérieure un défaut de tenue vestimentaire puisque Sœur Emanuelle portera des bas sous sa robe de religieuse, ce qui lui vaudra une remontrance sévère permettant à l'intrigue de nous renseigner quelque peu sur le passé trouble de la fautive.

Die nonne und das biestEnsuite l'intrigue va laisser Monica séduire sa compagne de chambre et l'initier aux plaisirs saphiques, tandis que lors d'une sortie avec ses camarades, elle va rencontrer un repris de justice en cavale qu'elle va charmer et à qui elle va même offrir un refuge dans une des tours du couvent, bien entendu contre quelques câlins. Mais surtout, Monica va fomenter un plan diabolique pour jouer avec Sœur Emanuelle en la pervertissant définitivement et en l'entraînant avec elle dans la débauche et la dépravation pour une série de rebondissements très réguliers qui occuperont l'essentiel du métrage jusqu'à cette double chute finale bien pensée d'abord avec la vengeance de Sœur Emanuelle et ensuite avec un twist certes très classique mais ici efficace et surtout aboutissant sur un final immoral et bafouant la religion avec une belle ardeur.

Die nonne und das biestBien entendu le métrage sera rythmé par toute une série de séquences sensuelles et érotiques très régulières mais ici le réalisateur n'ira jamais bien loin pour toujours demeurer léger et "frais" en se contentant quasiment uniquement de dénuder ses jolies actrices féminines à la moindre occasion (et il y en aura plus d'une…) pour laisser de rares accouplements venir se mêler à cet érotisme sans paraître pour autant gratuits puisqu'ils seront nécessités pour les besoins d'une intrigue grivoise et démonstratrice dans sa volonté de mettre en avant la perversion exubérante de cette Monica à peine sortie de l'adolescence.

Die nonne und das biestEt justement, c'est cet partie du script qui monopolisera une bonne partie du film, laissant cette jeune Monica jouer les premiers rôles au détriment de Sœur Emanuelle qui sera quant à elle étrangement presque reléguée au second plan et ne participera que sur le tard aux actes érotiques du film, même si Giuseppe vari aura quand même pris le temps de nous offrir un petit effeuillage quasiment obligatoire, mais cela ne viendra en aucun cas nuire au bon déroulement d'un ensemble qui pourra largement s'appuyer sur des situations renouvelées fréquemment tout en étant souvent souriantes, légères et ne tombant jamais dans la redite mais sans jamais tomber dans la comédie parodique.

Die nonne und das biestMais à côté de cela, l'aspect "nunsploitation" sera quand même bien présent, au travers de séquences suivant la rigueur de la vie dans le couvent avec notamment cette Mère Supérieure inflexible, mais surtout en confrontant Sœur Emanuelle à des pulsions et à des troubles sexuels avérés qui feront bien évidemment vaciller sa Foi tout en la replongeant dans son passé, ce qui éclatera de manière terriblement efficace lors de l'excellent final pour sa vengeance humiliante pour Monica avant de nous offrir une dernière séquence confrontant la réalité des vœux de chasteté des nonnes pour une dernière surprise aussi probante que remarquablement bien agencée.

Die nonne und das biestLes personnages seront ici assez bien travaillés, pour privilégier facilement Monica et Sœur Emanuelle, tout en nous offrant quelques seconds rôles croustillants, avec par exemple le vieillard servant d'homme à tout faire ou encore cette nonne qui accompagnera Sœur Emanuelle pendant l'introduction et ses réparties définitives. L'ensemble bénéficiera d'une interprétation plutôt convaincante, Laura Gemser semblera toujours aussi à l'aise dans le rôle d'Emanuelle qui fît sa renommée, tout en se faisant presque voler la vedette par la craquante Monica Zanchi. La mise en scène de Giuseppe vari est dynamique pour donner un rythme constant à l'ensemble tout en profitant parfaitement des décors magnifiques et en n'hésitant pas nous livre quelques plans audacieux très réussis.

Donc, ce Die nonne und das biest offrira un spectacle plaisant, léger et ne cherchant quasiment jamais à verser dans une sordidité ici malvenue pour au contraire privilégier un érotisme frais et pas forcément gratuit !

Die nonne und das biestLe DVD de zone 2 allemand édité par X-Rated Kult, toujours présenté dans son boîtier au format "livre" excellent avancera une image hélas parfois granuleuse et très vaguement floue, tandis que la bande-son sera efficace, grâce à une partition musicale enjouée et typique, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande, italienne et anglaise, avec seulement des sous-titres allemands, contrairement à ce qu'annoncera la jaquette.
Au niveau des bonus, on pourra suivre la bande-annonce du film, une galerie de photos ainsi qu'une des jaquettes de éditions VHS du film, mais surtout plusieurs scènes alternatives, coupées ou rallongées, certes très courtes mais avançant entre autres deux rapides plans hardcores heureusement coupés au montage et qui auraient plombé le ton du film, ainsi qu'une amusante séquence avec une banane.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet épisode léger et croustillant de la saga de la "Black Emanuelle", le DVD de zone 2 allemand est pour l'instant encore disponible ici !

Permalien 1345 mots par nicore, 3596 vues • R�agir

30.06.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Horror rises from the tomb

Mettant largement en avant la star du cinéma fantastique ibérique Paul Naschy, ce Horror rises from the tomb présentera un mélange quelque peu fouillis des grands thèmes du genre, avec aussi bien des relents de vampirisme que de sorcellerie avec également la présence de morts-vivants, pour un ensemble pourtant largement agréable à suivre et devenant même attachant, avec un érotisme léger qui sera aussi bien présent.
Le script va laisser les descendants de ceux qui ont condamné et tué un hérétique ayant pactisé avec le démon effectuer des recherches dans une villa perdue au milieu de la montagne afin d'y retrouver les restes de ce sataniste, réveillant par là même la malédiction.

Horror rises from the tombLe métrage va dans son introduction prendre place dans la France du quinzième siècle pour y suivre l'exécution d'Alaric de Marnac et de sa muse Mabille de Lancré, tout deux accusés de sorcellerie et autres actes immondes et qui vont périr décapité pour Alaric et fouettée et pendue par les pieds pour Mabille, non sans avoir eu le temps de proférer la traditionnelle malédiction à l'encontre de la descendante de leurs bourreaux, le frère d'Alaric en tête. Le corps et la tête seront enterrés en deux endroits différents afin que celui-ci ne puisse jamais revenir…en théorie. Cette introduction restera bien basique et typique, tout en surprenant quand même légèrement en avançant une décapitation franche et en dénudant sans hésitation Mabille.

Horror rises from the tombEnsuite le métrage va faire un bond jusqu'à nos jours pour rejoindre Paris et Hugo de Marnac allant rendre visite à son ami Maurice, un peintre moderne qui sera tout heureux de pouvoir retrouver sa fiancée Paula, tandis qu'Hugo retrouvera Sylvia, la sienne. Le quatuor va recevoir la visite d'un couple d'amis qui vont évoquer une séance de spiritisme à venir en compagnie d'une médium réputée, intéressant les demoiselles mais laissant Hugo de marbre et même franchement sceptique, celui-ci acceptant finalement de participer afin d'essayer de prendre contact avec son ancêtre et ainsi savoir où sont enterrés sa tête et son corps, tout en prenant la chose pour un jeu.

Horror rises from the tombCe qui nous vaudra donc une séance de spiritisme classique avec cette vieille femme invoquant l'esprit d'Alaric de Marnac, qui bien entendu répondra présent et fera voler quelques objets tout en dévoilant le lieu de "ses" sépultures. Toujours sceptique, Hugo proposera à ses amis de se rendre dans sa résidence montagneuse abritant la crypte censée contenir les restes d'Alaric, afin de prouver aux autres que tout ceci ne sont que des balivernes. Le groupe se mettra donc en route et après quelques péripéties extérieures à l'intrigue principale mettant en scène des montagnards rustres et adeptes de la justice expéditives (histoire de bien exacerber l'aspect reculé et arriéré de l'endroit), ils vont arriver dans cette demeure complètement isolée, attendus par le vieux gardien et ses deux filles, dont l'une, Elvira, fut un des amours de jeunesse d'Hugo.

Horror rises from the tombNous aurons bien sûr droit aux avertissement du vieux gardien ne souhaitant pas du tout aller dans la crypte, ce qui n'empêchera pas Hugo de s'adjoindre les services de deux hommes pour commencer à fouiller le jardin, à la recherche du corps d'Alaric. Ce sera finalement Maurice, déjà hanté par des visions de la tête d'Alaric venant lui rendre visite fréquemment, qui trouvera l'endroit et un coffre inviolable sera sorti de terre et rangé dans un garage en attendant le lendemain pour de nouvelles tentatives d'ouvertures. Mais les deux hommes venus aider vont revenir de nuit et ouvrir le coffre contenant la tête d'Alaric qui va commencer à posséder l'esprit de l'un deux pour le forcer à massacrer l'autre, puis le vieux gardien attiré par les bruits, lançant ainsi véritablement l'intrigue, surtout que bientôt, la tête va retrouver son corps et que Mabille va elle aussi ressusciter, également prête à se venger de Hugo et de Maurice, lui aussi étant un descendant de leurs bourreaux.

Horror rises from the tombA partir de ce moment-là, l'intrigue va quelque peu partir dans tous les sens, laissant Alaric et sa compagne se livrer à quelques méfaits en compagnie des possédés dans une crypte pour des séquences bien kitsch (la tenue d'Alaric y étant également pour beaucoup…), tandis qu'il va lever un petit groupe de morts-vivants allant attaquer Hugo et Elvira sans réellement ardeur, mais le métrage se laissera aussi aller à plusieurs scènes plutôt tendues lorgnant du côté du "slasher" avant l'heure avec ce possédé armé d'une grande faucille qui ira tenter de faire le ménage par le vide dans la demeure. Et ce ne sera pas tout puisque Alaric et Mabille iront faire un petit tour en ville le temps de trouver chacun de leur côté une victime pour assouvir leur soif de cœur humains. Mais Hugo et Elvira n'ont pas dit leur dernier mot, la demoiselle ayant eu vent par son père d'un talisman capable de détruire ce qui pourrait un jour venir les hanter.

Horror rises from the tombCette seconde partie du film sera largement concluante malgré quelques baisses de rythme et ces ellipses sporadiques, pour également jouer avec les nerfs du spectateur grâce aux doutes sur la possession ou non de certains protagonistes, ce qui entraînera quelques passages tendus et maîtrisés par le réalisateur (la hache), tout en nous réservant une surprise de taille avec la mort précoce et cruelle de l'un des principaux personnages, pour finalement laisser une issue quand même précipitée venir clore les débats sur un dernier plan porteur d'une note mélancolique et triste qui tranchera largement avec l'aspect happy-end habituel.

Horror rises from the tombMême si son intrigue demeurera classique et fourre-tout, le métrage pourra surprendre par son aspect résolument moderne, au niveau de l'érotisme largement présent, les demoiselles dormant nues tandis qu'Alaric sera foncièrement libidineux en dénudant systématiquement les poitrines de ses victimes, tandis que la belle Mabille portera des vêtements transparents suggestifs, le réalisateur ne manquant aucune occasion pour apporter de la sensualité à l'ensemble. Et l'aspect horrifique sera également graphique (même si il pourra paraître bien timide aujourd'hui), avec ces plaies volontaires et autres gros plans sanglants de mains déchirant l'abdomen d'une victime afin d'y extraire le cœur.

Horror rises from the tombMême s'ils n'auront pas franchement toujours le temps de s'exprimer, les personnages tenteront de gagner un peu de profondeur avec certains détails de l'intrigue, comme Hugo qui retombera dans les bras d'Elvira qu'il a aimé dans sa jeunesse, refusant par là même un baiser de sa petite amie avec qui il est venu, tandis que tous sembleront agir pour essayer de sauver leur bien-aimée des griffes de ce Alaric démoniaque. Ces personnages bénéficieront d'une interprétation cohérente, avec Paul Naschy qui jouera ici trois rôles dont deux principaux, puisqu'il interprétera Hugo et Alaric, en surjouant carrément à chaque apparition de ce dernier dans des élans souriants et kitschs, tandis que la belle et frêle Emma Cohen apportera à Elvira une douceur largement attachante, mais les autres interprètes resteront terne et sans aucun charisme, faisant encore plus se détacher le jeu de Paul Naschy.

Horror rises from the tombLa mise en scène du réalisateur Carlos Aured est plutôt convaincante mais manquera quand même de rythme lors de certaines situations du métrage, tout en arrivant parfaitement à jongler avec les angles de prises de vue pour avancer la tête coupée d'Alaric sans que les trucages soit trop décelables et en laissant une ambiance sinistre planer sur l'ensemble. Les quelques effets spéciaux sanglants du métrage sont plutôt probants, certains bien faciles et rudimentaires tout en arrivant à créer l'illusion, tandis que les maquillages des morts-vivants seront par contre largement réussis.

Donc, ce Horror rises from the tomb se suivra sans aucun mal et saura même se montrer sous son meilleur jour pour s'attirer la sympathie du spectateur en intensifiant ses aspects graphiques, horrifiques ou sensuels !

Horror rises from the tombLe DVD de zone 1 édité par BCI Eclipse avancera une image plutôt nette mais ayant conservé quelques uns de ses défauts d'origine, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale datée mais surprenante, le métrage étant ici disponible dans sa version originale espagnole et dans sa version anglaise, le tout avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une courte introduction par un Paul Naschy enjolivant le métrage, ainsi que la bande-annonce originale du film, quelques scènes alternatives qui ne seront que des reprises habillées des scènes érotiques du film, la séquence d'ouverture originale en espagnol et une conséquente galerie d'affiches internationales et de photos du film. Le DVD sera aussi accompagné par un petit encart contenant des notes de production.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film espagnol horrifique et volontaire du début des années soixante-dix, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1569 mots par nicore, 948 vues • R�agir

29.06.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

All the colors of the dark

Avec ce All the colors of the dark, le réalisateur italien Sergio Martino signait un "giallo" envoûtant et onirique en mélangeant les genres pour ainsi apporter une touche sataniste directement héritée du Rosemary's baby de Roman Polanski tout en suivant le mental perturbé du personnage central, faisant de la sorte de mélanger adroitement cauchemars et réalité.
Le script va laisser une jeune femme, fragilisée par un accident et croyant être poursuivie par un mystérieux individu vu auparavant en rêves, pénétrer dans un univers satanique fait de messes noires.

All the colors of the darkAprès un générique bucolique étrange, le métrage va directement rentrer dans les cauchemars de son héroïne pour une première séquence véritablement ensorcelante et bien folle qui lancera le métrage sous les meilleurs augures, avant de céder sa place à la présentation de cette jeune femme, Jane, victime donc de cauchemars récurrents mettant notamment en scène un bien étrange personnage aux yeux bleus très spéciaux armé d'un couteau la tailladant, et soignée par Richard, son petit ami, qui la retrouvera juste après son réveil sous la douche (permettant à Sergio Martino de lorgner sur le physique divin d'Edwige Fenech) et l'invitera à prendre ses médicaments prescrits pour la seconder suite à une épreuve très douloureuse puisque suite à un accident de voiture elle a perdu son bébé.

All the colors of the darkL'intrigue va donc s'attarder quelque peu dans la présentation du couple de personnages principaux afin de nous donner les éléments nécessaires à la bonne compréhension du traumatisme vécu par Jane, tandis que Richard continuera à refuser de laisser Jane aller voir le psychanalyste vanté par Barbara, la sœur de Jane. Mais les cauchemars vont continuer, empêchant par exemple Jane de s'accomplir et d'achever un acte sexuel avec Richard, pour toujours mettre en scène cet homme au regard bleu. Finalement Jane franchira le pas et ira voir ce Docteur Burton avec qui sa sœur travaille pour lui raconter ses déboires cauchemardesques et ce sera dans la salle d'attente qu'elle verra pour la première fois dans la réalité son agresseur jusque là onirique.

All the colors of the darkMais rêve et réalité vont également continuer de se mélanger lorsque Jane rentrera chez elle en métro et sera à nouveau poursuivie par cet homme, pour une séquence remarquable, tendue et largement stressante en jouant largement sur l'attente du passage à l'acte du présumé agresseur. Ce genre de scène se répétera plusieurs fois, faisant surgir cet individu de plus en plus agressif à des moments inattendus pour ainsi créer un climat chargé d'un suspense omniprésent que la rencontre de Jane avec Mary, une de ses nouvelles voisines ne viendra pas amoindrir, le sentiment de paranoïa englobant l'ensemble rendant chaque personnage suspect. Et ce sera Mary qui en jouant sur la faiblesse émotionnelle de Jane, va la pousser à l'accompagner à une messe noire censée la délivrer de ses tourments.

All the colors of the darkCette séquence satanique restera un des grands moments du métrage en étant magistralement orchestrée par Sergio Martino pour lui conférer une ambiance gothique maîtrisée et ne versant heureusement pas dans le kitsch pour au contraire devenir instantanément envoûtante et même graphique avec ce chien sacrifié et cet aspect sexuel bien présent. Mais hélas pour Jane, son agresseur aux yeux bleus continuera de se manifester et l'intrigue semblera s'orienter vers un complot dont les tenants et les aboutissants vont demeurer mystérieux jusqu'au final bien trouvé mais agrémenté d'éléments parfois complexes (les allusions à la mère de Jane), pour laisser les tourments mentaux de Jane perdurer et alimenter l'intrigue en rebondissements et en situations toujours tendues et faisant se mélanger adroitement rêves et réalité.

All the colors of the darkCe sera justement dans cet exercice que le réalisateur va briller, pour ainsi malmener le spectateur quelque peu perdu par ces séquences oniriques trouvant quand même largement leurs fondements dans la réalité au point de ne plus savoir que penser des situations vécues par Jane, entre délires mentaux et vérité réelle qui vont nous bluffer régulièrement et notamment dans une séquence absolument paranoïaque tétanisante. Mais cela n'empêchera pas l'auteur de se jouer des codes du "giallo" avec brio pour mettre en scène cet agresseur omniprésent dans l'environnement de Jane et allant jusqu'à tuer pour intimider et mieux déstabiliser la jeune femme lors de scènes remarquables et jouant parfaitement sur certains faux-semblants.

All the colors of the darkL'idée de mélanger "giallo" et complot satanisme permettra à Sergio Martino de créer dans la seconde partie du métrage une atmosphère aliénante en laissant son héroïne être persécutée par ce groupe sataniste tout en laissant des détails nous faire douter de l'appartenance ou non à ce groupe de chacun des protagonistes, Richard en tête qui semblera quand même trop empressé auprès de Jane, tandis que les autres, du docteur Burton à Barbara, la sœur de Jane pourront eux aussi avoir des connections avec ce groupe, laissant le final nous révéler la vraie nature de chacun et surtout des motivations bien imprégnées de l"univers du "giallo". Dans ce contexte, chaque personnage aura son importance et viendra apporter son lot de questionnements et de doutes, même les plus innocents en apparence (le couple de gardien de la maison de campagne du docteur Burton par exemple), en étant tout mis en avant de manière adaptée et sibylline par le réalisateur.

All the colors of the darkL'interprétation ira dans ce sens et sera parfaitement appropriée, avec une Edwige Fenech impériale aussi bien par son jeu impliqué que par sa beauté illuminant le métrage et régulièrement exacerbée par Sergio Martino, tandis que George Hilton livrera une prestation conforme et que Ivan Rassimov prêtera son physique terriblement intimidant à l'agresseur de service. La mise en scène de Sergio Martino est largement impliquante et participe grandement à la création du climat du film avec des angles de prises de vue adéquats et l'utilisation d'effets visuels adaptés, tout en magnifiant les séquences et en réussissant à installer un suspense durable sur l'ensemble du film.

Donc, ce All the colors of the dark sera un "giallo" très spécial, partiellement déroutant mais toujours efficace, ensorcelant et jonglant parfaitement avec ses séquences oniriques défiant la réalité !

All the colors of the darkLe DVD de zone 1 édité par Media blasters avancera une image nette et ayant juste conservé quelques petits défauts d'origine, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale également impliquante et parfois décalée, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise et italienne accompagnée de sous-titres en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview du réalisateur Sergio Martino qui reviendra notamment sur la genèse du film, tandis que celle de l'acteur George Hilton permettra à celui-ci surtout de s'attarder sur sa relation avec Edwige Fenech. Les autres bonus avanceront une conséquente galerie de photos, l'ouverture et la dernière séquence alternatives américaines, ainsi que la bande-annonce originale d'époque du film italienne et américaine, complétées par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent "giallo" sataniste, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1270 mots par nicore, 1093 vues • R�agir

26.06.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The sister of Ursula

Mélange de "sexploitation" flirtant parfois avec le hardcore et de "giallo", ce The sister of Ursula se servira d'une intrigue fourre-tout devenant rapidement fastidieuse pour avancer son quota de scènes de meurtres guère graphiques malgré l'utilisation d'une arme inédite (un phallus géant servant à déchirer les victimes féminines) et de séquences érotiques souvent gratuites mais osées, tout en avançant également un soupçon de surnaturel, rendant ainsi l'ensemble quelque peu brouillon mais heureusement plaisant à suivre.
Le script va laisser deux sœurs s'installer dans un hôtel au bord de la mer pour se reposer suite au décès de leur père mais rapidement une série de meurtres va endeuiller l'endroit.

The sister of UrsulaSans préambule le métrage va nous présenter ses deux personnages principaux, Dagmar et sa sœur Ursula, débarquant dans un hôtel balnéaire hors saison pour y séjourner, laissant tout de suite une sorte de mystère s'installer autour d'Ursula, celle-ci regardant étrangement des statues présentes dans la réception de l'hôtel. L'intrigue va laisser les deux demoiselles prendre possession de leur chambre, avec en prime un premier effeuillage de Dagmar qui se "mettra à l'aise" en se déshabillant lentement, porte-jarretelles compris, pour peu après faire la connaissance du patron de l'hôtel, Roberto qui l'invitera à se rendre au night-club proche où se produit Stella Shining, une chanteuse du cru, ce qu'elle fera en compagnie d'une Ursula guère à sa place et méprisante avec les autres et notamment avec un jeune homme, Filippo, présenté à elles par Roberto.

The sister of UrsulaMais parallèlement, nous allons assister au premier meurtre puisqu'un mystérieux individu va accoster une prostituée, lui demandant si elle a un petit ami, pour ensuite la payer afin de pouvoir la regarder faire l'amour avec celui-ci, offrant de fait l'opportunité au réalisateur de nous offrir une seconde scène "chaude" largement érotique, flirtant même sporadiquement avec le hardcore, mais lorsque ce sera terminé, l'inconnu sortira de l'ombre pour s'attaquer à sa victime, sans que le métrage ne s'attarde sur ce meurtre dont nous apercevrons le résultat brièvement par la suite, le corps ensanglanté au niveau du bas ventre de la prostituée.

The sister of UrsulaCe meurtre va mettre Ursula dans tous ses états, puisqu'elle dira avoir vu le meurtre en rêve, confirmant ainsi ses talents de clairvoyance, laissant par la suite l'intrigue avancer aussi la possible communication de la demoiselle avec les morts et bien entendu avec son père pour un élément surnaturel plutôt sous-exploité et uniquement prétexte à quelques petites séquences s'essayant vainement à l'effroi mais sans procurer l'effet désiré en étant largement trop succincte et basique dans la présentation de quelques petits événements soi-disant surnaturels (portes s'ouvrant toutes seules, notamment), laissant seul la peur d'Ursula face à Filippo prévaloir légèrement puisque Ursula prédira que le jeune homme va l'assassiner, le plaçant ainsi de fait en haut de la liste des suspects de crimes dans les environs.

The sister of UrsulaCar en effet, le premier meurtre ne restera pas isolé, et bientôt d'autres vont suivre, pour d'abord voir un couple de jeunes fugueurs périr en plein ébat (tant qu'à faire…) des mains de l'assassin dont nous commencerons à entrevoir son arme spéciale, mais ensuite, les victimes se recentreront autour de l'hôtel puisque ce seront des protagonistes développés dans l'intrigue qui vont périr toujours de la même manière, sans que le réalisateur ne visualise véritablement l'arme avant le final pour préférer jouer avec les "ombres chinoises". Ces scènes de crimes resteront classiques dans la tradition du "giallo (avec tueur dont nous ne verrons que les yeux et portant les obligatoires gants noirs) et sans réellement ampleur, les victimes connaissant traditionnellement presque toutes le meurtrier pour lui parler et ne pas se méfier de lui, renforçant le spectateur dans l'idée que le criminel se cache parmi les personnages traversant l'intrigue, ce que le final confirmera lors d'une série de révélations d'abord guère intéressantes en n'étant pas directement liées au meurtrier avant de nous révéler son identité presque prévisible avec un peu de discernement et un sens de l'observation aiguisé.

The sister of UrsulaEt justement, cette intrigue sera éparpillée entre les déboires de Roberto avec son épouse lesbienne voulant divorcer, les problèmes de drogue d'un Filippo toxicomane et définitivement jaloux de cette Stella Shining qu'il veut pour lui seul alors que cette femme aura des tendances volages avérés et bien entendu les visions et les crises d'Ursula empêchant sa sœur de voir ce Filippo vers lequel elle est attiré, donnant de la sorte à l'ensemble une impression de foutoir pas forcément bien organisé mais où tous les protagonistes auront des raisons valables de tuer, chacun semblant cacher un secret tout en étant libidineux, permettant au film de mettre en avant un érotisme très présent.

The sister of UrsulaEn effet, ce sera avec le rythme d'un métronome que le métrage va voir se succéder des scènes sensuelles parfois complètement gratuites (comme cette masturbation nocturne de Dagmar avec une chaîne en or…) mais souvent liées au méfaits d'un tueur prenant apparemment un plaisir à devenir voyeur, quitte à payer ses victimes pour pouvoir les regarder faire l'amour dans des relations hétérosexuelles ou même saphiques. Mais le réalisateur s'arrangera également pour déshabiller ses actrices sans raison valable, avec également une petite scène de douche pour qu'Ursula ne soit pas en reste et nous montre aussi ses atouts physiques alors qu'elle ne participera pas à moindre ébat du métrage.

The sister of UrsulaL'interprétation est cohérente, assez morne et sans réel charisme à l'écran, laissant seule Barbara Magnolfi (auparavant vue dans le Suspiria de Dario Argento) apporter un peu de mystère dans le rôle d'Ursula, tandis que Stefania D'Amario saura se monter sensuelle en jouant Dagmar et que Marc Porel apportera qaund même un peu de conviction pour interpréter Filippo. La mise en scène du réalisateur Enzo Milioni sera plutôt terne, sans effet et aura du mal à donner de l'importance aux scènes de meurtres. Les quelques rapides effets spéciaux demeureront basiques et vite expédiés pour suivre les résultats de plus en plus sanglants des meurtres.

Donc, ce The sister of Ursula, "giallo" arrivant tardivement dans le genre, se suivra facilement par sa galerie de personnages troubles et par son aspect sensuel volontaire et régulier, qui allié à son meurtrier utilisant une arme originale et à cet élément surnaturel, donnera un ensemble certes hétéroclite et faussement complexe, mais ayant tous les atouts pour plaire aux amateurs de cinéma-bis déviant et érotique pas trop exigeant !

The sister of UrsulaLe DVD de zone 1 édité par Severin Films avancera une image ayany juste conservé quelques uns de ses défauts d'origine, tandis que la bande-son sera assez efficace, grâce notamment à une partition musicale typique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale italienne, accompagnée de sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une longue interview du réalisateur qui reviendra longuement sur la genèse du film avec de nombreuses anecdotes tout en donnant son avis sur ses acteurs et actrices, laissant même le réalisateur nous conter les éléments tragiques de al vie de Marc Porel. La bande-annonce originale en italien accompagnera seule cette interview.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "giallo" largement érotique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1294 mots par nicore, 1704 vues • R�agir

25.06.09

07:10:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Les mois se suivent et se ressemblent un peu au niveau des sorties DVD de titres fantastiques et horrifiques, puisqu'après un mois de mai sans "grosses pointures" mais fourni en rééditions et en rattrapages, ce mois-ci présentera les mêmes symptômes avec quelques titres attendus (et d'autres beaucoup moins…), quelques suites et pas mal de rééditions diverses !

Harlequin
Patrick

Au chapitre des films déjà édités en DVD et revisités, l'éditeur Tiffany nous proposera deux titres proposés à l'époque avec la revue Mad Movies, le Harlequin de Simon Wincer et son mystérieux personnage venant perturber la vie d'un politicien ainsi que Patrick de Richard Franklin et son paralytique doté d'un sixième sens, pour deux DVD aux affiches très belles mais pas forcément en adéquation avec le film.

Les vampires
Duel au couteau

Carlotta se penchera sur le cas de Mario Bava avec trois titres, son classique La baie sanglante pour nous le proposer une édition collector qui n'aura pas de mal à être supérieure à celles déjà existantes, tout en proposant deux inédits plus qu'intéressants, le Les vampires réalisé conjointement avec Riccardo Freda et son assassin s'en prenant à des victimes du même groupe sanguin ainsi que son méconnu Duel au couteau.

R-point

M6 Video donnera une seconde chance à R-Point et ses soldats isolés confrontés à des spectres pour une édition "steelbook".

Decadent evil 2
Swarm

Tout en continuant à sonder la catalogue de Charles Band avec Decadent evil 2 et en nous gratifiant de l'opportuniste Swarm : des fourmis dans l'avion et ses insectes cannibales, l'éditeur Elephant films réédite ce mois-ci deux titres du fond de son catalogue, X-Tro 3 (alors que les deux premiers sont toujours désespérément inédits chez nous…) et Castle of the dead et ses morts-vivants encapuchonnés graphiques.

La tombe de Ligeia

Enfin, Swift aura la bonne idée de proposer une édition française de La tombe de Ligeia d'un Roger Corman toujours inspiré par Edgar Allan Poe et bénéficiant du jeu halluciné d'un Vincent Price au meilleur de sa forme, tandis qu'Emylia restera bien discret en ne nous gratifiant que des ressorties de ses titres de la "sélection extrême" uniquement agrémentés d'un piste DTS.

Une virée en enfer 2
Alone in the dark 2

Dans la série des suites qui ne s'imposaient pas franchement, 20th Century fox tentera d'imposer Une virée en enfer 2 hélas bien trop molle et pas franchement aidée par une intrigue stupide, tandis que FIP lancera sur le marché Alone in the dark 2 qui semblera être aussi sinistre et encore plus confus que son prédécesseur.

Saw V
The rage

Et bien entendu, comme chaque année depuis le lancement de la franchise des Saw, Metropolitan/Seven 7 a accouché d'un nouveau rejeton avec Saw 5, déjà évoqué ici, tandis que l'éditeur nous gratifiera du très gore et souriant The rage pour un rattrapage de l'édition en zone 1 critiquée ici !

En quarantaine
Splinter

Mais heureusement, le mois du juin a vu sortir quelques inédits non négligeables, comme le sympathique Splinter et sa "créature" aussi piquante que sanglante proposé par CTV et récemment traité ici dans son édition en zone 2 anglais, ou encore le remake américain de [REC], En quarantaine édité par Columbia/ Tristar qui ne restera hélas qu'une copie conforme et sans âme du chef d'œuvre de Jaume Balaguero et Paco Plaza, l'éditeur nous offrant également ce mois-ci une édition en Blu-ray du premier SOS Fantômes.

Dark waters
Midnight chronicles

FIP ncore, qui en plus de ses ressorties éditera les obscurs Dark waters (à ne pas confondre avec le "nunsploitation" fantastique de Mariano Baino) pour une nième histoire de requins tueurs et Midnight chronicles.

Negative happy chainsaw
Succubes

De son côté WE Productions a édité le spectaculaire, drôle et touchant Negative happy chainsaw edge à découvrir ainsi que Succubes et son playboy confronté à un ange déchu ayant pris l'apparence d'une affriolante jeune femme.

solstice
The broken

A noter également les sorties de Solstice et son récit fantastique en apparence classique de l'un des deux réalisateurs du fameux Projet Blair Witch et de Hell ride et ses bikers sauvages chez TF1 Video sans oublier The broken et sa sombre histoire de doubles inquiétants chez Gaumont qui en outre nous proposera une édition en Blu-ray du Cinquième élément.

Meurtres
Timecrimes

Et enfin, les tueurs seront à l'honneur dans le "slasher" Meurtres édité par Opening et proposé avec le Mad Movies du mois sous son titre original de Murder loves killers two, mais aussi dans l'espagnol Timecrimes grâce à l'éditeur Pathé et déjà traité ici, et qui pourrait bien être le meilleur titre sorti ce mois-ci !

Donc en attendant les deux mois estivaux, l'amateur aura quand même de quoi assouvir sa soif de nouveautés et de (re)découvertes avec les titres ayant connu des éditions ce mois-ci !

Harlequin

Harlequin
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Patrick (1977)

Patrick (1977)
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Duel au couteau

Duel au couteau
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La baie sanglante

La baie sanglante
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Les vampires

Les vampires
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En quarantaine

En quarantaine
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Decadent Evil 2

Decadent Evil 2
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Swarm : Des fourmis dans l'avion

Swarm : Des fourmis dans l'avion
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Alone in the dark 2

Alone in the dark 2
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Dark waters

Dark waters
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Midnight chronicles

Midnight chronicles
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The broken

The broken
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Timecrimes

Timecrimes
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Saw 5 - Edition collector

Saw 5 - Edition collector
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The Rage - Director's Cut (2007)

The Rage - Director's Cut (2007)
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La tombe de Ligeia

La tombe de Ligeia
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Negative Happy Chainsaw Edge

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Castle of the dead

Castle of the dead
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Permalien 806 mots par nicore, 2446 vues • 1 r�action

24.06.09

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Bloody moon

"Slasher" mâtiné de giallo détonnant quand même dans la filmographie de Jess franco, ce Bloody moon permettra au réalisateur de détourner les codes du genre et de s'en amuser de manière délicieuse et parfois aberrante, mais sans jamais tomber la parodie.
Le script va laisser un mystérieux individu tuer quelques demoiselles inscrites à une école de langues.

Bloody moonDans sa séquence d'introduction, le métrage va suivre Miguel, un homme défiguré, qui, après avoir entendu de la bouche de sa soeur Manuela des reproches quant à sa façon de la regarder, va rejoindre discrètement une fête étudiante pour subtiliser un masque de Mickey à un jeune homme bien occupé avec sa petite amie et ainsi pouvoir approcher une demoiselle sans que son visage repoussant l'effraie, danser avec elle et l'accompagner chez elle à des fins érotiques. Mais lorsque la jeune femme va enlever le masque pour ainsi découvrir le vrai visage de son compagnon, elle va se mettre à hurler et déclencher un accès de folie chez Miguel qui va la massacrer, lors d'une séquence presque sanglante avec ces gros plans trop rapprochés sur les plaies infligées.

Bloody moonEnsuite, le métrage va faire un bond dans le temps de cinq années pour voir Manuela venir chercher Miguel à l'hôpital psychiatrique où il était interné et d'où le médecin s'occupant de lui compte le laisser sortir libre, à condition que Manuela prenne soin de lui, lui évite trop d'émotions et le surveille au cas où. Miguel va donc pouvoir rejoindre la villa familiale où vivent Manuela et sa grand-tante âgée en fauteuil roulant au caractère acariâtre et ne voyant dans la sympathie de Manuela qu'un intérêt pour son argent. Mais pour ce qui est des émotions, Miguel risquera bien d'être servi puisqu'une école d'apprentissage linguistique s'est installée près de la villa et ce sont de nombreuses jeunes étudiantes qui y viennent apprendre l'espagnol.

Bloody moonEt en bon "slasher" qui se respecte, le métrage va se livrer à une présentation des principales victimes, quelques demoiselles idiotes et ne pensant qu'au sexe que nous allons suivre dans plusieurs péripéties gentiment ringardes (le dancing et sa musique disco éreintante), tout en s'intéressant principalement à Angela, un peu moins stupide que les autres, mais semble-t-il épiée par un mystérieux individu et/ou par Miguel. C'est ainsi que Jess Franco se permettra quelques scènes absurdes avec une première vague de fausses alertes comiques et surtout à ne pas prendre au premier degré (le petit garçon), tout en laissant quand même un petit climat de tension s'installer autour de la jeune femme qui finalement sera témoin du meurtre d'Eva, une de ses amies chez elle, sans bien entendu qu'aucune de ses amies n'arrive à la croire. Angela passera alors son temps à rechercher Eva, pour toute une série de situations plus ou moins improbables à l'humour discret (le rocher et les policiers), tandis que le mystérieux assassin continuera de rôder dans les parages.

Bloody moonEt la seconde partie du métrage s'animera alors véritablement pour lancer une série de meurtres parfois très graphiques (la scie circulaire) jusqu'au final nous révélant la véritable identité du meurtrier masqué pour un twist largement anticipable mais bien agencé dans sa résolution à tiroirs. Le métrage cherchera en effet quelque peu à brouiller les pistes pour nous réserver sa surprise finale, mais hélas ces tentatives demeureront assez vaines avec ces suspects potentiels bien trop flagrants, alors que l'obligatoire motif de ces crimes, qui rapprocheront le film de la thématique du giallo en étant matérialiste, sera un brin cruel et méchant puisque les jeunes victimes seront sacrifiées dans un but précis n'impliquant pas directement leur personne.

Bloody moonPour son incursion dans le "slasher", Jess Franco va certes reprendre les figures obligées du genre pour quelques meurtres s'essayant au suspense, mais également pour laisser la dernière survivante découvrir comme il se doit les cadavres des autres victimes par exemple, mais n'étant pas naturellement attiré par ce genre, il va en profiter pour s'en moquer quelque peu et avancer ainsi de multiples éléments croustillants pour qui prendra la peine de les appréhender au second degré. En effet, les victimes auront le don de se mettre quasiment toutes seules à la merci du tueur, avec notamment cette demoiselle adepte des plaisirs insolites qui se laissera le meurtrier l'attacher solidement dans une carrière où une scie circulaire énorme destinée à couper la pierre va pouvoir venir tranquillement la décapiter pour la scène la plus gore du métrage.

Bloody moonOn pourra également apprécier les nombreuses fausses alertes volontairement stupides et éculées qui parsèmeront l'intrigue, Jess Franco n'hésitant pas à avoir recours à un chat surgissant d'on ne sait où pour faire croire à un moment à la présence du tueur, mais il le fera de manière délicieuse, tout comme lorsqu'il mettra un mannequin derrière l'héroïne qui croira avoir affaire à son agresseur, les ficelles de ses séquences étant trop grosses pour ne pas y voir une volonté satirique du réalisateur sans que cela soit trop prononcé ou avancé ouvertement, refusant de la sorte la parodie.

Bloody moonMais cela n'empêchera pas certaines séquences de fonctionner pleinement, avec ces quelques débordements sanglants généreux et cet érotisme certes largement plus discret qu'à l'accoutumée chez Jess Franco mais bien présent surtout en sous-entendus pervers (puisqu'il sera même question d'inceste), sans oublier une certaine volonté provocatrice lorsque ce sera un petit garçon, témoin d'un des meurtres, qui se fera écraser de manière ouvertement volontaire par l'assassin. Tout cela n'a pas dû plaire à la censure anglaise, puisque le film a fait partie de la fameuse liste des "video nasties".

Bloody moonLes personnages resteront globalement stéréotypés, notamment les jeunes étudiantes, pour uniquement laisser Angela sortir un peu du lot et servir à autre chose d'à se faire trucider, tandis que ce Miguel ambigu arrivera à s'imposer quelque peu, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation assez terne laissant Olivia Pascal dans le rôle d'Angela justement, parviendra quand même à tirer son épingle du jeu. La mise en scène de Jess Franco est assez commune, sans retrouver son éclat habituel ou ses expérimentations filmiques, pour se contenter de suivre l'action. Les effets spéciaux du film sont plutôt probants pour avancer quelques plans gores volontaires, même si certains trucages resteront flagrants avec une utilisation de mannequins bien visible.

Donc, ce bloody moon restera un film à part dans l'œuvre de Jess Franco, mais sans pour autant être décevante, tellement le réalisateur a semblé s'amuser avec les codes du "slasher" pour nous gratifier de nombreux clins d'oeils savoureux !

Bloody moonLe DVD de zone 2 anglais édité par Severin Films avancera une image juste quelque peu floue par moments (certainement des plans coupés et réintégrés ensuite dans le métrage), tandis que la bande-son sera plutôt convaincante, avec une partition musicale décalée souriante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview d'un Jess Franco toujours aussi passionnant et ne mâchant pas ses mots lorsqu'il évoquera les mensonges éhontés de producteurs du film, ainsi que la bande-annonce originale du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "slasher" atypique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1278 mots par nicore, 987 vues • R�agir

23.06.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cloistered nun : Runa's confession

Contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord et comme son titre semblait l'indiquer, ce Cloistered nun : Runa’s confession, réalisé par le spécialiste de l'érotisme parfois mêlé de sado-masochisme Masaru konuma, ne versera pas entièrement dans la "nunsploitation" traditionnelle pour uniquement s'en servir dans sa première partie avant de bifurquer vers un érotisme classique au service d'une intrigue simpliste mais comportant bien entendu son quota de scène sensuelles.
Le script va suivre la vengeance d'une jeune femme, devenue nonne après avoir surpris sa sœur avec son petit ami de l'époque, envers tous ceux qui l'ont floué.

Cloistered nun : Runa's confessionPourtant le métrage va directement commencer par une scène subversive en suivant une jeune religieuse montant dans un clocher afin d'y sonner les cloches, mais rapidement elle va être rejoint par un prêtre aux intentions inavouables à la vue de son regard lubrique qui va s'empresser de tripoter la jeune femme avant d'abuser d'elle pendant qu'elle va continuer à tirer sur la corde actionnant le mouvement des cloches, dans une référence à peine dissimulée à l'univers SM cher à l'auteur. Mais après cette "mise en bouche" amusante et de bonne augure, le métrage va s'attarder à nous présenter son personnage principal, Runa, la jeune nonne vue juste auparavant, débarquant en ville pour y retrouver sa sœur avec qui elle s'était brouillé trois ans plus tôt après qu'elle ait surpris celle-ci en plein bat avec son propre fiancé (autorisant la réalisateur à insérer un petit flash-back sensuel). Désireuse de se réconcilier avant de quitter le pays pour une mission, Runa va donc proposer à sa sœur de passer quelques jours avec elle, tout en lui proposant une affaire juteuse puisque le recteur de son couvent souhaite vendre un terrain à un prix dérisoire, susceptible de promouvoir une plus-value très importante.

Cloistered nun : Runa's confessionLa sœur de Runa va donc contacter Keigo, le petit ami trompeur avec qui elle a rompu mais va faire croire à Runa qu'elle file le parfait amour et s'apprête à se marier, prétextant pour amadouer Runa que l'argent gagné par la plus-value leur servira à pouvoir se marier, pour l'aider à trouver l'argent nécessaire à l'achat du terrain, tout en cherchant de son côté en rencontrant des hommes qu'elle va tromper et abuser en leur offrant un cadeau un peu spécial pour se faire avancer de l'argent. Runa va donc être amenée à revoir Keigo, pour intérieurement se remémorer au cours d'un long flash-back son passage au couvent, synonyme d'exaction sexuelles puisqu'elle y fût violée par le prêtre de l'introduction pour ce qui restera comme la séquence la plus dépravée du métrage avec ce viol dans un environnement boueux sous les yeux d'une autre nonne qui s'enfuira, avant d'être recueilli par une religieuse avec qui elle aura des plaisirs saphiques également visualisés longuement par Masaru Konuma.

Cloistered nun : Runa's confessionEnsuite le réalisateur va délaisser la "nunsploitation" pour se contenter de suivre la vengeance de Runa, certainement pas dupe du petit jeu de sa sœur et le prouvant en montant un piège machiavélique qui va lui permettre de tromper et de se moquer salement de sa sœur, de Keigo et même du prêtre violeur, mais tout en délaissant l'habituelle violence pour au contraire laisser la roublardise de Runa réduire à néant les plans, les envies et les relations entre ses victimes, tout en confondant sa sœur vis-à-vis de ses emprunteurs qui, lorsqu'ils vont se rendre compte du jeu de dupe dont ils ont été victimes, vont amener la sœur de Runa dans un piège qui se terminera en viol collectif dévergondé dont sera victime la jeune femme lors d'une scène certes largement osée mais devenant surtout savoureuse avec l'humour corrosif et délirant du réalisateur qui trouvera ici son apothéose.

Cloistered nun : Runa's confessionPour le reste, Masaru Konuma va bien entendu jouer avec l'attirance orientale pour les uniformes en avançant cette nonne en habits traditionnels n'hésitant pas à se dénuder ou à s'adonner aux plaisirs de la chair tout en gardant sa coiffe et même avancer l'indéniable allégresse avec laquelle Runa va délaisser le temps d'une journée sa tenue de nonne pour une virée en ville avec sa sœur, meublant par la même occasion le film qui sans ce genre de séquences renouvelées et n'apportant pas grand-chose à l'intrigue aurait été bien court, prolongeant même le final pour une dernière scène "chaude" souriante survenant juste après une petite révélation elle aussi exquise impliquant d'autres motivations que la vengeance dans l'action de Runa.

Cloistered nun : Runa's confessionMais hélas, si le réalisateur arrivera toujours aussi aisément à rendre l'ensemble très esthétique avec des images d'une beauté avérée et aux symboles forts en jouant sur les couleurs, l'intrigue restera bien facile dans ses situations parfois prétexte à avancer un érotisme certes régulièrement osé mais basique et loin des turpitudes dont Masaru Konuma fera preuve dans plusieurs autres de ses longs métrages pour ainsi avancer bien des clichés (tel ce prêtre occidental libidineux et violeur ou encore en présentant tous les protagonistes masculins comme des obsédés sexuels machistes) et seule l'aboutissement de la vengeance de Runa pourra sembler presque bien trouvée tout en se prévalant d'une crédibilité aléatoire, alors que la revanche des hommes abusés par la sœur de Runa restera comme un grand moment de n'importe quoi définitivement assumé.

Cloistered nun : Runa's confessionL'interprétation est cohérente, la froideur de Luna Takamura (par ailleurs chanteuse "pop" interprétant le thème du film) pouvant sembler soit justifiée soit cachant un manque de charisme, mais les autres participants resteront bien ternes et sans saveur. La mise en scène de Masaru Konuma est adaptée, magnifiant les plans tout en jouant sur des symboles forts et en s'amusant avec les angles de prises de vue et autres artifices pour masquer les parties intimes de ses actrices dénudées, donnant à l'ensemble un rythme régulier et vif plaisant qui sera en plus saupoudré d'un humour bienvenu.

Donc, ce Cloistered nun : Runa's confession sera sans aucun doute moins définitif que d'autres oeuvres de son réalisateur en étant plus classique pour avancer un érotisme guère déviant à l'apport religieux blasphématoire sous-exploité et certainement présenté de manière pas assez sulfureuse !

Cloistered nun : Runa's confessionLe DVD de zone 1 édité par Kimstim avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera plutôt efficace avec une partition musicale légère, le métrage étant ici proposé dans sa version originale japonaise avec de précieux sous-titres anglais.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce d'époque du film et de la biographie écrite du réalisateur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "nunsploitation" japonais atypique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1198 mots par nicore, 2976 vues • R�agir

22.06.09

06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Snuff

Film controversé s'il en est et rendu culte par la légende, ce Snuff devra sa réputation (faussement) sulfureuse à sa dernière séquence sanglante cherchant à prêter à confusion et contrastant complètement avec les reste du métrage qui lui versera dans le film d'exploitation pur, quelque peu naïf mais sordide (avec une ressemblance avec l'affaire du meurtre de Sharon Tate par la "famille" de Charles Manson) et au final attachant.
Le script va suivre l'épopée d'une bande de hippies idolâtrant un gourou autoproclamé appelé "Satan", allant jusqu'au meurtre pour le satisfaire.

SnuffD'entrée le métrage va mettre en scène sa bande de demoiselles oeuvrant dans un style hippie décomplexé, entre ces deux jeunes femmes chevauchant leur moto, tandis que d'autres fument négligemment un pétard, alors que ce petit monde va se retrouver à partir à la recherche d'Anna, une des leurs s'étant isolé pour s'envoyer un rail de cocaïne. Vite retrouvée, pourchassée, la petite bande va lui tirer dessus avant de lui infliger quelques petits sévices corporels (avec un couteau qui maltraitera un pied en gros plan) sous le regard approbateur de "Satan", le gourou du groupe mécontent qu'Anna lui ait désobéit. Cette introduction fera d'office rentrer de plein pied le film dans le cinéma d'exploitation quelque peu violent, sexy et dévergondé.

SnuffEnsuite, l'intrigue va nous présenter Terry, une actrice de films érotiques et son compagnon Max, un producteur plus âgé qu'elle, débarquant en Argentine pour un tournage et accueillis dès l'aéroport par deux journalistes paparazzis. Mais un fois rendu à leur villa de villégiature, Terry va prétexter une fatigue pour éloigner Max et pouvoir reprendre contact avec Horst, un ancien amant avec qui elle aimerait bien renouer. Le couple va donc se reformer, tandis qu'Anjelica, une amie proche de Horst, jalouse, va rejoindre le groupe de "Satan" et subir une initiation à base de sexe et de petites tortures, tandis que "Satan" va programmer le meurtre de Max et celui de Terry qu'il espère être enceinte.

SnuffL'intrigue suivra conjointement les aventures sensuelles de Terry et de Horst, nous offrant au passage quelques scènes érotiques gentillettes et n'allant jamais bien loin en étant guère osées, pour s'intéresser en parallèle à la vie de ce groupe de hippies féminins rythmée par la violence et le sexe pour nous offrir de multiples séquences très légèrement sanglantes avec ces quelques meurtres parfois complètement gratuits (l'attaque de l'épicerie et le meurtre de cette vieille femme et de sa petite fille) mais également plusieurs scènes dénudées (avec ce bain festif, par exemple), tout en n'hésitant pas un seconde à devenir sordide et vicieux lorsque Anjelica racontera sa jeunesse lors d'un flash-back glauque, et surtout lors de ce final au cours de laquelle le groupe s'en prendra aux occupants de la villa de Horst pour une série de meurtres, achevant ainsi ce qui était la première version du film, alors appelée The slaughter. Mais c'était sans compter sur l'opportunisme d'un tiers qui fît tourner la fameuse séquence finale qui à elle seule donna presque naissance au mythe des "snuff movies".

SnuffEn effet, alors que le meurtre de Terry vient de s'achever, la caméra s'écarte alors pour nous faire découvrir l'équipe du tournage en pleine action, provoquant de la sorte la surprise chez le spectateur, tandis qu'à l'écran celui qui semble être le réalisateur va demander à une des demoiselles présente de faire l'amour avec lui, sous les yeux de la caméra et devant son refus, il va devenir hystérique et tout en demandant à son équipe de continuer à tourner, il va mutiler la jeune femme, lui sectionnant un doigt puis la main avant de l'éventrer pour lui extirper les entrailles. Cette séquence montrera de nos jours ses limites avec des trucages quand même voyants (la main coupée) mais aussi par ailleurs assez bluffants (lorsque le réalisateur va plonger ses mains dans le ventre béant de sa victime) mais aura impressionner le public de l'époque au point de lui faire longtemps douter de la véracité de l'action dépeinte à l'écran, surtout qu'elle dénotera complètement avec le reste du film.

SnuffCar si le métrage devra sa réputation sulfureuse et controversée à cette dernière séquence jouant ouvertement sur l'ambiguïté (et peut-être aussi à son intrigue à la ressemblance frappante avec l'affaire Charles Manson), il ne faudra pas justement mésestimer le reste du métrage, qui sera largement attachant avec ses personnages hauts en couleurs dans un style hippie souriant et plus que volontaire oeuvrant dans des situations quelque peu graphiques et réjouissantes en mêlant un érotisme léger mais jouissif à une violence gratuite débridée, avec pour seul bémol un rythme parfois défaillant pour suivre notamment les aventures de Terry et de son compagnon ou encore lorsque le Michael et Roberta Findlay (le couple réalisateur du film et spécialisé à l'époque dans la "sexploitation" avant que Michael décède dans un accident et laisse son épouse poursuivre seule sa carrière derrière la caméra) s'attarderont à montrer des images en stock-shots d'un carnaval d'Amérique du Sud devenant à force répétitives et lassantes.

SnuffCes personnages plus que volontaires et parfois même aux attitudes théâtrales serviront avec aisance le film pour assurer le spectacle, avec notamment ce "Satan" qui malgré un manque flagrant de charisme arrivera à s'imposer alors qu'Anjelica se donnera un peu de profondeur avec l'évocation de son passé trouble, tandis que les autres demoiselles le servant seront toutes mignonnes à croquer, le métrage bénéficiant d'une interprétation certes sans envergure et régulièrement surjouée mais s'adaptant parfaitement à la beauté naturelle des jeunes femmes, Margarita Amuchastegui en tête dans le rôle d'Anjelica qui sera franchement adorable. La mise en scène du couple Findlay est certes quelque peu amateur mais participera largement à façonner une ambiance parfois psychédélique au métrage tout en suivant les événements avec panache. Les quelques effets spéciaux sanglants resteront rudimentaires dans la première partie du film pour devenir mitigés lors de la séquence finale, avec des gros plans peu réalistes mais tout en avançant d'autres plans étonnamment crédibles.

Donc, ce Snuff aura de quoi décevoir à la vue de sa réputation sulfureuse mais deviendra incroyablement attachant dans son exercice de cinéma d'exploitation débridé, jusqu'à sa séquence finale se voulant dérangeante et ambiguë !

SnuffLe DVD de zone 1 édité par Blue underground avancera une image juste quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera appréciable grâce à sa partition musicale adaptée et psychédélique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre. Certainement pour continuer à jouer sur le mythe, l'éditeur avancera une jaquette ne présentant aucun renseignement sur le film, avec notamment un verso vierge de tout crédit, si ce n'est le numéro de série de cette édition limitée, tandis que le DVD lancera directement le film sans menu d'accueil et donc sans laisser le moindre bonus prolonger la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film si controversé et surtout une bande d'exploitation attachante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1271 mots par nicore, 1692 vues • R�agir

19.06.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Nicore

Oasis of fear

Avec ce Oasis of fear le réalisateur italien va nous offrir un thriller quelque peu érotique tranchant complètement avec les productions de l’époque en refusant la violence, ou encore l’aspect sanglant, préférant ainsi prendre son temps pour aspirer le spectateur dans une intrigue imprévisible et délicieusement machiavélique.
Le script va laisser un couple de hippies en fuite faire une halte dans une villa isolée et être recueillie par la propriétaire des lieux, sans se douter que celle-ci cache un lourd secret.

Oasis of fearDans sa première partie, le métrage va s’attacher à nous présenter ses deux personnages principaux, Dick et Ingrid, deux anglais en voyage à travers l’Europe et plus précisément en Italie où ils vendent des revues érotiques et autres gadgets à la sauvette pour se faire de l’argent et ainsi se payer du bon temps, n’hésitant pas lorsqu’ils seront à sec à se photographier en plein ébat ou encore à prendre des photos d’Ingrid nue pour les vendre. Cette entame du film sera légère, souriante pour avancer ces deux hippies insouciants et profitant au maximum des opportunités offertes au gré des rencontres, quitte à se faire gentiment flouer, tout en narguant la bourgeoisie de façon amusante.

Oasis of fearLe réalisateur Umberto Lenzi en profitera également pour avancer quelques scènes vaguement érotiques en misant sur la plastique irréprochable d’Ornella Muti qui incarnera une Ingrid se déshabillant facilement et jouant de son physique pour attirer les éventuels acheteurs, mais rapidement, les choses vont se gâter pour le couple puisqu’ils vont se faire prendre en flagrant délit par la police et être adjoint de quitter l’Italie, non sans avoir commis quelques vols les faisant de la sorte rechercher par les autorités, surtout que leur voiture de sport jaune à fleurs ne passera pas inaperçue.

Oasis of fearC’est dans ce contexte qu’ils vont tomber en panne d’essence juste à côté d’une villa, qualifiée par Ingrid d’"oasis". Après avoir frappé longuement à la porte sans réponse (alors que nous allons suivre Barbara, la propriétaire des lieux, qui ne répondra pas volontairement mais semblera largement inquiète de cette intrusion comme elle le confirmera à un mystérieux interlocuteur téléphonique) Dick et Ingrid vont pénétrer dans le garage pour siphonner de l'essence après avoir y fait rentrer leur propre voiture en la poussant, tombant peu de temps après sur Barbara.

Oasis of fearD'abord effrayée, Barbara va peu à peu reconnaître que ces deux intrus ne représentent pas une menace sérieuse et après un temps d'arrêt, va leur proposer de leur offrir un repas, puis de rester passer la nuit chez elle, invoquant le fait qu'elle a peur d'être seule en l'absence de son mari dans cette grande maison vide et reculée. Cela permettra à l'intrigue de se lancer dans une autre phase légère de danse et de découverte des rites hippies de Dick et surtout d'Ingrid, tout en laissant un climat trouble s'installer, jouant sur une attirance sexuelle équivoque de Barbara pour les deux jeunes gens, tout en laissant quand même quelques éléments étranges venir troubler la fête, comme cette nervosité sporadique de Barbara sursautant au moindre bruit.

Oasis of fearLa soirée se terminera en laissant Barbara réussir à attirer Dick dans son lit pour une nouvelle séquence érotique surtout pleine de sous-entendus, laissant d'autre part Ingrid découvrir la trahison de son petit ami, sans que le spectateur puisse encore savoir vers quelle direction l'intrigue va se diriger, mais au petit matin, les choses vont commencer doucement à s'éclaircir et la machination va enfin dévoiler ses rouages perfides et sournois, impliquant de fait une tension qui ira crescendo, surtout que le réalisateur va multiplier les fausses alertes et autres péripéties certes parfois faciles (l'arrivée des policiers enquêtant sur un délit de fuite et désireux d'inspecter les véhicules du garage, par exemple) mais toujours bourrées de suspense, en allant aussi à l'encontre des principes du couple de hippies qui ne pourra pas toujours aller au bout de ses idées par humanisme et par manque de cruauté avéré.

Oasis of fearCette seconde partie prendra largement son temps pour laisser monter la pression en ne nous dévoilant que sporadiquement les éléments de la manœuvre "diabolique" qui apportera ainsi son lot de révélations successives sans pour autant révéler forcément le "pot aux roses", laissant de la sorte longtemps le spectateur dans l'expectative jusqu'à ce que l'intrigue ne mette en lumière les tenants et les aboutissants de l'affaire pour alors devenir bien cruelle et avancer le caractère fourbe et malsain de l'un des protagonistes, tentateur et manipulateur, tout en laissant l'issue du métrage demeurer incertaine jusqu'au final définitivement amer, tragique et sadique qui viendra achever le film sur une note déroutante laissant abasourdi.

Oasis of fearUmberto Lenzi mélangera agréablement les genres au cours du film, passant de la comédie érotique légère et pouvant apparaître aujourd'hui comme portant les vestiges d'une époque révolue où les revues érotiques et autres disques comportant uniquement des cris de plaisir de femmes pouvaient se vendre, au thriller tendu à l'ambiance malsaine lentement, sans jamais forcer le ton pour laisser les situations s'imbriquer naturellement les uns dans les autres renfermant le piège sur les protagonistes en jouant sur les faux-semblants de façon à toujours questionner le spectateur bien incapable de prévoir l'orientation ou le déroulement à venir des événements, sans pour autant céder à la facilité de la violence (comme il saura si bien le faire par la suite pour ses "poliziottesci" et sans oublier naturellement ses film de cannibales/zombies) tout en nous gratifiant de séquences de terreur pure (la volière) directement héritées du "giallo".

Oasis of fearLes personnages auront largement le temps de s'exprimer dans l'intrigue, avançant d'abord la désinvolture du couple de hippies qui vont perdre leur innocence béate en cours de route, pour ensuite laisser l'intrigante Barbara s'imposer lors du huit-clos dans la villa, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation épatante, entre un Ray Lovelock naturel dans le rôle de Dick et Ornella Muti (alors âgée de seize ans) qui imposera la fraîcheur de sa jeunesse éblouissante et radieuse avec une pointe d'érotisme pour jouer Ingrid, laissant Irène Papas rendre le personnage de Barbara impériale dans son mystère.

Oasis of fearLa mise en scène d'Umberto Lenzi est adaptée, légère et rythmée pour l'entame du film pour ensuite devenir plus langoureuse et posée, laissant chaque situation impliquer son lot d'indices et de troubles, parfois visualisés par des effets de styles originaux et marquants, tout en se laissant également aller à quelques fantaisies dans les angles de prises de vues s'amusant ainsi avec le spectateur en accord parfait avec le ton du métrage lors de son entame, mais ce genre de plans disparaîtront au fur et à mesure que l'intrigue prendra le dessus pour imposer son suspense.

Donc, ce Oasis of fear demeurera un thriller érotique finement mené, captivant et définitivement prenant qui contrastera singulièrement avec les œuvres italiennes de l'époque et qui bien évidemment méritera largement d'être découvert !

Oasis of fearLe DVD de zone 2 anglais édité par Shameless avancera une image ayant gardé ses petits défauts d'origine guère gênants tout en étant quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera efficace, en laissant notamment la partition musicale s'effacer lors des situations tendues du film, celui-ci étant uniquement disponible dans sa version anglaise.
L'éditeur proposera la version la plus complète du film, avec quelques ajouts de plans jamais doublés en anglais et qui ici seront présents avec des sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on trouvera la bande-annonce originale du film, accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur, tout en ayant la possibilité de visionner le film avec un commentaire plus ou moins humoristique.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle atypique du cinéma italien du début des années soixante-dix, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1403 mots par nicore, 796 vues • R�agir

18.06.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Bad reputation

Curieux "rape and revenge" en milieu estudiantin, ce Bad reputation malaxera des thèmes certes rabâchés mais en les accommodant de manière consistante pour décrire d'abord le calvaire de cette demoiselle flouée et violée par des étudiants sans scrupules avant de suivre sa vengeance sanglante marchant largement sur les traces du classique I spit on your grave de Meir Zarchi, tant au niveau de son déroulement que de l'ambiance mortifère qui s'en dégagera.
Le script va laisser une étudiante timide et solitaire se faire inviter à une soirée donnée par le capitaine de l'équipe de football du lycée, sans se douter des intentions peu louables de celui-ci et de deux de ses amis qui après l'avoir drogué, vont la violer. Les petites amies des violeurs, découvrant l'affaire, vont en plus achever de détruire moralement la victime en lançant une campagne de dénigrement, poussant celle-ci à sombrer dans une folie homicide sur fond de vengeance.

Bad reputationSans perdre de temps, le métrage va tout de suite mettre en scène Michelle, une étudiante solitaire passant son temps à lire aussi bien en s'enfermant dans les toilettes du lycée (quelle drôle d'idée…) qu'en asseyant au pied d'un arbre. Aussi sera-t-elle bien surprise lorsque Aaron, le capitaine de l'équipe de football du lycée va venir s'intéresser à elle et l'inviter à une soirée qu'il va donner chez lui en l'absence de ses parents. Croyant à la sincérité du jeune homme, elle va accepter, allant jusqu'à acheter une robe sexy, au grand dam de sa mère quelque peu possessive et rébarbative mais qui va quand même la laisser aller à cette "party".

Bad reputationCette entame du métrage sera rapide pour avancer des personnages quelque peu stéréotypés et laissant une vague influence du carrie de Brian De Palma se faire sentir, pour ensuite prendre place à cette soirée donnée par Aaron qui va bien sûr accueillir chaleureusement Michelle, la choyer en lui servant verre sur verre, danser avec elle (le tout sous les yeux de sa petite amie officielle qui semblera pourtant guère choquée par ce petit jeu) avant de s'isoler avec elle en cuisine pour l'embrasser. Mais en même temps Aaron va fomenter son plan sinistre avec deux de ses amis et va glisser une drogue dans le verre de Michelle. Celle-ci se sentira mal peu de temps après et Aaron va l'entraîner dans sa chambre, bien vite rejoint par ses deux complices pour un viol devenu inéluctable.

Bad reputationCette séquence de viol sera filmée de façon pudique, sans jamais chercher le moindre voyeurisme en se refusant à toute nudité, pour plutôt se concentrer sur l'aspect abject de la chose avec la douleur ressentie par la victime ainsi qu'avec des détails peu ragoûtants (les chaussettes enfoncées dans la bouche de Michelle pour que personne ne puisse entendre ses cris), donnant malgré tout un impact évident à cette scène consumée par la roublardise et le manque de scrupule d'Aaron, tout en étant encore rendue plus démonstrative par un jeu déviant avec une bouteille d'un de ses amis. Mais le calvaire de Michelle ne s'arrêtera pas là puisque, leur forfait accompli, les trois hommes vont laisser Michelle endormie sur le lit et être découverte par la petite amie d'Aaron qui va voir rouge et humilier Michelle un peu plus en l'attachant à un arbre, le terme "slut" écrit au rouge à lèvres sur le front, pour l'exhiber ainsi aux autres participants de la fête Endolorie, meurtrie, vexée et souillée, Michelle finira quand même par rentrer chez elle.

Bad reputationMais la petite amie d'Aaron continuera sa campagne de dénigrement en apposant partout des affichettes insultant Michelle tout en faisant courir des bruits salaces sur sa vertu et en l'intimidant constamment, ce qui mettra Michelle définitivement à l'écart des autres lycéens pour uniquement engendrer des regards déplacés des hommes, aussi bien des lycéens devenus entreprenants que du conseiller d'éducation auprès duquel elle ira vainement chercher une aide impossible. Finalement, Michelle va péter un câble et changer complètement de comportement.

Bad reputationEn effet, elle va se mettre à s'habiller de manière plus que sexy et lancer des regards aguicheurs à son entourage, semblant de fait justifier sa mauvaise réputation. Mais cela ne sera pas innocent puisque le but avéré de Michelle sera d'attirer ses violeurs dans des pièges en jouant sur son apparence désirable afin de se venger en les tuant de manière graphique et jouant plutôt habillement avec ses sous-entendus sexuels, vengeance qui trouvera son paroxysme lors de la fête d'Halloween donnée par Aaron pour un final qui laissera enfin l'intrigue devenir quelque peu graphique pour de petits débordement sanglants mais qui sera surtout douloureux, nihiliste et tragique.

Bad reputationBien que sa thématique ne brille pas par son originalité, le métrage va l'adapter de façon plaisante, cohérente et plus que réaliste au milieu lycéen pour mettre en avant des protagonistes crédibles et notamment cette frêle Michelle complètement détruite par ce viol qui interviendra lors de sa première sortie hors du joug de sa mère, en étant en plus devenue la risée de tous et au centre d'une rumeur relayée de façon adaptée et plausible par l'intrigue, laissant quelques séquences fortes venir régulièrement donner de l'ampleur au drame vécue par la jeune femme. La seconde partie du film, qui suivra le vengeance sanglante de la malheureuse héroïne, se recentrera plus sur son aspect horrifique (alors que la première moitié du métrage lorgnait du côté du drame) pour laisser une tension s'installer au départ puisqu'un vague doute traînera quand même dans l'esprit du spectateur quant aux intentions de Michelle, avant de s'installer dans le champ du "slasher" lors du dernier acte, en laissant même celle-ci revêtir par exemple à un moment un masque digne de celui de Jason Voorhees pour rester discrète parmi les invités.

Bad reputationLe réalisateur traitera son sujet avec une certaine froideur, balayant rapidement tous les clichés du "film de campus" toujours pour rester réaliste en se focalisant les différents personnages, avec notamment la descente aux enfers de Michelle qui même avec une personnalité rapidement esquissée trouvera une profondeur impliquant une compassion immédiate du spectateur, sans pour autant que la seconde partie cherche à être franchement jouissive ou libératrice avec ces mises à mort pour uniquement demeurer dramatique, même lorsque Michelle aura atteint le point de non-retour.

Bad reputationL'interprétation sera convaincante, sans surjouage inutile pour aider grandement le film à rester crédible à chaque instant, avec surtout une prestation exemplaire d'Angélique Hennessy dans le rôle principal. La mise en scène du réalisateur est efficace, calme et posée pour suivre les différentes situations afin de leur donner un véritable impact, sans se servir d'effets de style nuisibles et tout en gérant avec bonheur son petit budget qui ne viendra jamais influer sur l'efficacité de l'ensemble. Les quelques effets spéciaux resteront assez simplistes, l'auteur préférant utiliser le hors-champ ou des bruitages marquants pour sous-entendre les actes abominables commis.

Donc, ce Bad reputation évitera avec brio les écueils placés sur son chemin pour devenir impliquant et prenant, justifiant largement ainsi sa vision !

Bad reputationLe DVD de zone 1 édité par Maverick Entertainment avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale discrète mais adaptée, le métrage étant ici uniquement proposé dans sa version originale anglaise, sans aucun sous-titre.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "rape and revenge" assez percutant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1359 mots par nicore, 1206 vues • R�agir

17.06.09

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Torso

Avec ce Torso le réalisateur italien Sergio Martino nous livre un excellent "giallo" en avance sur son temps et qui participera avec le La baie sanglante de Mario Bava et le Black Christmas de Bob Clark à l'élaboration d'une genre en devenir, le "slasher", tout en étant terriblement prenant, magnifiquement réalisé et porteur d'un érotisme omniprésent.
Le script va suivre les méfaits d'un mystérieux tueur encagoulé s'attaquant à quelques demoiselles qu'il va massacrer une par une.

TorsoAprès un générique déjà ouvertement érotique suivant deux demoiselles se trémoussant en compagnie d'une troisième personne que nous ne verrons pas, le métrage va commencer à nous présenter ses principaux personnages, un groupe de jeunes femmes italiennes étudiant l'art italien et notamment la peinture en compagnie de Franz leur professeur auquel elles n'hésitent pas poser des questions après les cours,bientôt rejointe par Jane, une étudiante américaine fraîchement débarquée sur place et tandis que l'une d'elles, Daniela, aura des petits soucis avec Stefano, un jeune homme apparemment épris d'elle et régulièrement éconduit, ce qui le placera d'emblée dans la liste des suspects au fait des crimes à venir.

TorsoEt justement, le métrage ne traînera pas pour avancer une première séquence de meurtre, assez traditionnelle dans son agencement puisque ce sera un couple s'adonnant aux plaisirs de la chair dans une voiture qui sera victime d'un tueur encagoulé, mais cette scène sera bien stressante en maniant un suspense tenace avant de devenir quelque peu graphique lorsque le meurtrier frappera. Les cadavres découverts par un villageois, une légère psychose va s'installer parmi les étudiantes, et Daniela sera encore plus oppressée par l'omniprésence près d'elle de Stefano, tandis qu'un second meurtre va se préparer.

TorsoEn effet, ensuite le métrage va laisser une des jeunes femmes, Carol, partir avec deux motards hippies jusqu'à un repaire de débauche où après s'être laissée tripoter par les deux hommes (pour encore une petite scène érotique), elle va finalement sortir dehors et s'enfoncer dans un marécage brumeux sans se douter que l'assassin rôde et va la rejoindre. Cette seconde séquence de meurtre sera tout simplement admirable, magnifiée par une photographie incroyablement étouffante mettant en avant un brouillard plus que sinistre pour voir Carol se traîner dans la boue poursuivie par ce meurtrier portant toujours cette sorte de cagoule très visuelle, présageant ainsi clairement les tueurs masqués du "slasher" traquant leurs proies en pleine nature. La police va alors réunir les étudiantes pour essayer d'obtenir des éléments susceptibles de faire avancer l'enquête, puisque pour l'instant leur seul indice est ce morceau de foulard rouge et noir laissé par deux fois sur les victimes étranglées.

TorsoDaniela n'en pouvant plus après une tentative d'agression de Stefano désirant absolument lui parler et angoissée de ne pouvoir se rappeler sur qui elle a effectivement vu ce foulard rouge et noir, elle va décider de partir se reposer à la campagne avec Jane et deux autres étudiantes, Katia et Ursula, dans la villa familiale surplombant un village reculé. Mais bien entendu le tueur va les suivre et après avoir entre autres tué les trois jeunes femmes, un huit-clos va s'installer lorsque Jane se retrouvera seule et anonyme enfermée dans la demeure avec l'assassin ignorant sa présence, pour une série de situations exemplaires, maniant la tension avec un art consommé pour ne plus lâcher le spectateur jusqu'au final qui hélas pourra juste paraître quelque peu décevant quant aux motivations du meurtrier dont l'identité aura su rester mystérieuse assez longtemps, jusqu'à ce que l'intrigue élimine les suspects potentiels de différentes façons.

TorsoEn effet, l'intrigue aura pris le temps d'avancer toute une série de personnages masculins gravitant autour des jeunes femmes, entre bien entendu ce Stefano bien entreprenant et à l'allure bizarre qui fera un suspect facile et évident, ce vendeur de foulard plus que louche qui officiera sur la place proche de l'école des demoiselles, ou encore cet individu présent très tôt dans le métrage et qui semblera tourner autour de Daniela et de ses amies, avant de sembler être le médecin de campagne qui sera obligé de venir soigner Jane victime d'une foulure pour une drôle de coïncidence, et Sergio Martino arrivera à les présenter tous de manière à laisser planer un doute certain sur chacun d'entre eux, pour ensuite en faire mourir certains, réduisant de fait au fur et à mesure des péripéties le nombre de suspects, jusqu'à cette révélation finale bien amenée dans l'action et presque cruelle pour l'assassin.

TorsoMais outre les deux scènes de meurtres initiales terribles, le métrage vaudra largement pour ce huit-clos éreintant à l'intérieur de la villa isolée, qui s'il éludera les meurtres des demoiselles accompagnant Jane pour uniquement laisser celle-ci assister au découpage à la scie de ses amies par le meurtrier (autorisant le réalisateur à nous gratifier de quelques très rapides plans sanglants guère expansifs mais tout aussi impactants), saura gérer sur la durée un suspense intenable et vicieux largement copié et imité par la suite, tout en nous laissant partager la minutie du tueur (les courses rentrées) mais aussi son ingéniosité malsaine et surprenant absolument le spectateur (la clef).

TorsoEn plus de son intrigue galliesque Sergio Martino se fera également le témoin de l'évolution des mœurs de la jeunesse italienne, entre cette incursion dans le monde hippie et la tendance à se dévergonder des demoiselles n'hésitant à se reposer nues devant la villa, pour toujours se permettre d'avancer un érotisme jouant élégamment avec la plastique avantageuse des jeunes actrices largement et régulièrement mises en avant entièrement ou en partie dénudées, plaçant ainsi même sporadiquement le spectateur en position de voyeur, comme lors d'une séquence lesbienne scrutée aussi bien par un témoin indésirable que par la caméra.

TorsoL'interprétation est convaincante, adaptée et sans aucun surjouage, bien épaulée il est vrai par des acteurs confirmés comme Luc Merenda ou encore Suzy kendall, tandis que les starlettes habituées des productions italiennes du moment ne démériteront pas. La mise en scène de Sergio Martino est remarquable, aussi bien pour filmer l'angoisse des scènes de crimes eque pour celles de la seconde partie du film, tout en maniant une caméra subjective avec brio et efficacité pour faire grimper l'adrénaline. Les quelques effets spéciaux sanglants resteront assez simplistes pour quelques gros plans pas toujours crédibles, comme cette tête éclatée contre un mur, mais cela ne sera jamais gênant.

Donc, ce Torso restera comme une pierre angulaire du "slasher" tout en gardant des liens tenaces avec le "giallo" pour un résultat plus que captivant, tendu et porteur d'une ambiance terrible faisant du film une des grandes réussites du genre !

TorsoLe DVD de zone 2 danois avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale sachant s'effacer complètement pour laisser monter la tension, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans autre sous-titres que ceux danois, finlandais et suédois.
Au niveau des bonus, outres trois bandes-annonces du film, on pourra suivre la séquence d'ouverture du film dans sa version allemande, américaine et italienne, une courte galerie de photos du film, quelques filmographies ainsi qu'une interview écrite du réalisateur et plusieurs bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent "giallo" incontournable et préfigurant des "slashers" à venir, le DVD de zone 2 danois est disponible sur ce site !

Permalien 1336 mots par nicore, 1335 vues • 7 retours

16.06.09

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

timecrimes

Toujours aussi vaillant, le cinéma fantastique espagnol n’en fini pas de nous étonner à chaque nouvelle production (cf Les disparus sorti récemment en DVD), et même sans le sou les réalisateurs du cru parviennent à nous livrer des œuvres intéressantes, ou carrément passionnantes. C’est donc le cas de Nacho Vigalondo qui, pour son premier long métrage, accouche de ce Timecrimes, un thriller fantastique qui après avoir reçu le prix du meilleur inédit vidéo au festival de Gérardmer mais sans avoir eu la chance de connaître une sortie en salles pourtant méritée, arrive en DVD le 17 juin prochain sous la houlette de l’éditeur Pathé.

timecrimes

Le script va suivre les déboires d’Hector, un homme découvrant le corps d’une jeune femme nue assassinée, sans penser que le tueur peut encore être sur place. Pris de panique, il s’enfuit, trébuche et s’assomme. Lorsqu’il reprend ses esprits, il se retrouve toujours au même endroit, mais une heure auparavant et en voulant réparer cette erreur, il va déclencher toute une série de catastrophes irréparables. Mais une question va commencer à l’obséder : et s’il connaissait le meurtrier ?

timecrimes

D'après les avis recueillis, Timecrimes démarrerait comme un "slasher" bien effrayant dans son introduction, pour ensuite rapidement s'en éloigner en introduisant des éléments dignes de la science-fiction avec ces failles temporelles qui vont décupler le personnage principal pour un scénario très intelligent et fourmillant de nombreux petits détails narratifs, ce qui permettra au réalisateur de se jouer d'un humour noir méchant et omniprésent (se gaussant également au passage gentiment des "slashers") pour suivre les déboires de ce quadragénaire complètement perdu provoquant des situations qui vont bien entendu lui échapper, le tout sur un rythme soutenu. La mise en scène de Nacho Vigalondo restera éclairée pour rendre l'ensemble impactant malgré la pauvreté du budget, bien aidé par une interprétation adaptée et de qualité.

timecrimes

Le DVD édité par Pathé avancera le film avec une image en 1.85 (16/9 anamorphique), pour une bande-son proposant le film en français et en espagnol en DD5.1, mais il sera préférable de suivre dans sa version espagnole sous-titrée en français, la VF étant apparemment exécrable.
Par contre, l'éditeur n'a pas jugé on d'adjoindre d'autres bonus que deux bandes-annonces, dont celle du film, dommage !

timecrimes

Donc, il ne nous reste plus qu'à attendre le 17 juin pour pouvoir découvrir cette nouvelle œuvre espagnole intrigante et croustillante, dotée en plus d'un tueur au look impayable !

timecrimes
Timecrimes

Timecrimes
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Permalien 452 mots par nicore, 795 vues • 3 retours

15.06.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Papaya love goddess of the cannibals

Malgré son titre du coup carrément racoleur, ce Papaya love goddess of the cannibals n’aura rien à voir avec la vague de films de cannibales italiens initiée par Ruggero Deodato et sera donc un des premiers titres de "sexploitation" teintée d'un soupçon de violence sanglante du réalisateur érotomane Joe D'Amato qui va par la suite nous livrer des films encore plus graphiques et ouvertement hardcores tels que The erotic nights of the living dead.
Le script va voir un ingénieur préparant la construction d'une centrale nucléaire sur une île du Pacifique et une de ses amies journaliste en vacances se faire envoûter par une jeune femme appartenant à un groupuscule luttant contre l'implantation de cette centrale sur leur territoire.

Papaya love goddess of the cannibalsDès sa première séquence le métrage va avancer un érotisme d'abord discret pour suivre une jeune femme se promenant et se prélassant à moitié nue sur une plage tropicale avant de rejoindre un homme visiblement hébété dans une cabane où elle va s'occuper de lui en tranchant un fruit qu'elle va passer langoureusement sur son corps avant de commencer à lui faire l'amour, pour finalement lui arracher le sexe avec ses dents, les gémissements de l'homme se transformant alors en hurlements de douleur. Et finalement, la jeune femme va quitter les lieux pour laisser des hommes de connivence avec elle brûler la cabane avec le supplicié encore à l'intérieur. Cette entame du métrage sera bien évidemment impactante par son érotisme et sa violence vicieuse avec cette castration quelque peu graphique.

Papaya love goddess of the cannibalsEnsuite, l'intrigue va nous présenter Sarah, une jeune américaine en vacances et assistant à un combat de coqs (ce qui permettra au réalisateur de s'attarder quelque peu sur ce combat qui fera très "couleurs locales"), qui va rencontrer Vincent, un ami ingénieur préparant l'implantation d'une centrale nucléaire sur place. Anciens amants, les deux personnages vont alors aller s'isoler dans le bungalow de Vincent mais leur intimité vouée au plaisir de la chair sera bien vite stoppé lorsque Sarah va découvrir un cadavre à moitié carbonisé à l'intérieur du bungalow, que Vincent reconnaîtra comme étant celui d'un de ses collègues travaillant avec lui sur le projet, et dont le spectateur a vu en introduction la mort atroce. La police alertée, deux inspecteurs viendront recueillir des informations pour voir dans ce geste un avertissement lancé à Vincent, sans véritablement chercher à aller plus loin.

Papaya love goddess of the cannibalsCette mésaventure macabre n'empêchera pas le couple de décider d'aller faire une balade en voiture et ils vont prendre en stop une demoiselle nommée Papaya (celle vue dans l'entame sanglante du film) qui va leur parler d'un rituel appelé le "Festival de la pierre ronde" au cours duquel les participants se livrent à une cérémonie païenne orgiaque. Plus tard, après un passage en ville où ils vont se retrouver mêlés à une marche funèbre locale traditionnelle et terriblement solennelle, Sarah et Vincent vont apercevoir Papaya et décider de la suivre pour alors se retrouver dans des ruelles complètement désertes d'un bidonville.

Papaya love goddess of the cannibalsJoe D'Amato arrivera alors à installer une réelle tension, presque surprenante car tranchant radicalement avec le reste du métrage pour laisser ses deux protagonistes arpenter ces lieux déserts jusqu'à ce qu'ils trouvent enfin un vieil homme qui va leur indiquer le chemin à suivre, ce qui va les mener à ce "Festival de la pierre ronde" se déroulant en sous-sol et auquel ils vont participer d'abord en buvant du sang mélangé à diverses substances hallucinogènes, pour ensuite voir deux porcs morts et suspendus se faire éventrer avec une complaisance répugnante, les participants récoltant au passage le sang des animaux tandis que les entrailles sont répandues sur le sol, avant que ce soit un homme blanc arrivé sur une civière qui soit poignardé à mort, laissant le maître de cérémonie lui ôter le cœur et le croquer à pleine dent.

Papaya love goddess of the cannibalsCette cérémonie quelque peu absurde et improbable aura le mérite d'être envoûtante et très graphique, laissant finalement tous les participants se dévêtir pour se lancer dans une orgie qui ne sera que suggérée. Sarah et Vincent vont alors se réveiller le lendemain dans un lieu inconnu d'eux, pour découvrir qu'ils sont plus ou moins prisonniers d'un groupuscule auquel appartient Papaya et dont le but est d'empêcher la construction de la centrale nucléaire. Si Sarah tentera de s'enfuir avant que le chef du groupe ne lui propose de réaliser un reportage sur leurs activités et surtout sur les nuisances et les dangers pour l'environnement causés par l'implantation de la centrale (laissant de la sorte Joe D'Amato se livrer à un vague discours écologique avant l'heure) , Vincent va complètement tomber amoureux de Papaya avec qui il va pouvoir se livrer à quelques ébats avant que la jeune femme montre son vrai visage.

Papaya love goddess of the cannibalsEt les cannibales dans tout cela, me direz-vous… Et bien, il n'y en aura tout simplement pas (mis à part éventuellement ce maître de cérémonie dévorant un coeur, mais bon…), sans pour autant que l'on puisse taxer Joe D'Amato d'opportunisme, puisque le titre orignal du métrage est Papaya dei Caraibi, le reste venant des éditeurs vidéos. Et le réalisateur cherchera surtout à nous livrer une œuvre érotique soignée, magnifiant ses deux actrices principales dont le physique sera exposé devant la caméra sous son meilleur jour pour donner à l'ensemble une sensualité rarement graveleuse bien que flirtant parfois avec le hardcore sans jamais s'y aventurer (contrairement à certains films suivants de Joe D'Amato), le tout au détour de séquences dénudées bien présentes et répétées mais jamais gratuite en servant toujours l'intrigue, même si celle-ci, très simpliste, ne restera qu'un prétexte pour avancer ces scènes osées.

Papaya love goddess of the cannibalsDans un tel contexte, les rares passages sanglants auront de quoi surprendre quelque peu. En effet, si l'introduction restera bien dans le ton des dérives du réalisateur, la scène de l'éventration "snuff" des porcs aura de quoi perturber en étant vraiment froide et avancée sans rémission pour dévoiler chaque détail nauséeux, mais là encore le réalisateur ne pourra pas être taxé de complaisance ou de cruauté puisque les deux animaux éviscérés seront déjà mort au début de la séquence du film, contrairement à d'autres morts animales bien réelles qui peupleront un certain cinéma italien par la suite.

Papaya love goddess of the cannibalsLes personnages resteront superficiels et basiques, l'auteur ne cherchant pas du tout à pousser les présentations pour se contenter de les utiliser dans son intrigue sexy, mais l'ensemble bénéficiera d'une interprétation de qualité, notamment de la part de Sirpa Lane (auparavant vue dans La bête de Walerian Borowczyk) et de Melissa Chimenti, ces deux jolies actrices donnant le meilleur d'elles–mêmes pour chacune des scènes "chaudes" du film. La mise en scène de Joe D'Amato est certes assez lente et peinera à donner un véritable rythme à l'ensemble, mais dans un sens collera parfaitement avec l'aspect langoureux du film. Les quelques petits effets spéciaux resteront probants, bien que versant dans un gore rapide et rudimentaire.

Donc, ce Papaya love goddess of the cannibals, en dépit de son titre mensonger, sera un bon exemple de "sexploitation" à l'italienne jouant aussi bien sur le dépaysement ici parfaitement maîtrisé (et pour cause, le film a été entièrement tourné en République Dominicaine) que sur son aspect sensuel à l'esthétisme orchestré de mains de maître par Joe D'Amato.

Papaya love goddess of the cannibalsLe DVD de zone 1 édité par Severin Films avancera une image incroyablement nette et claire, faisant remarquablement ressortir les couleurs, tandis que la bande-son sera efficace, grâce à une partition musicale envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre optionnel.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la longue bande-annonce originale du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle de la "sexploitation" italienne, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1390 mots par nicore, 2595 vues • R�agir

12.06.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The black belly of the tarantula

Certainement bien aidé par son casting solide, ce The black belly of the tarantula restera un "giallo" quelque peu surestimé qui vaudra plus pour l'étude faite de son personnage principal passionnant que pour son intrigue basique prétexte à une séir de meurtres certes originaux mais bien vite répétitifs.
Le script va suivre l'enquête de l'inspecteur Tellini confronté à une vague de meurtres suivant le même mode opératoire et visant des jeunes femmes.

The black belly of the tarantulaPourtant, le métrage commencera de la plus sensuelle des manières en suivant une demoiselle se faire masser langoureusement par un aveugle dans un institut spécialisé avant d'être dérangé par un coup de téléphone de son mari visiblement énervé. Et il aura de quoi puisqu'il reçoit des photos de sa compagne, avec qui il s'est séparé depuis peu, nue avec un autre homme, ce qui nous vaudra une petite "scène de ménage" avec paire de baffes en prime. Mais peu après un inconnu va s'introduire chez elle et la tuer de manière terriblement macabre puisqu'il va la paralyser avec une aiguille de façon à ce qu'elle puisse bien le voir lui enfoncer un couteau dans l'abdomen pour ainsi l'éventrer.

The black belly of the tarantulaCette entame du métrage sera de bon augure en avançant une tension réelle mêlée à un érotisme bien présent, mais hélas les choses vont quelque peu se gâter par la suite. En effet ensuite le métrage va nous présenter son personnage central, l'inspecteur Tellini, arrivé sur les lieux du crime pour interroger le mari qui de témoin deviendra vite suspect, surtout qu'il ne trouvera rien de mieux à faire que de se cacher pour faire mener sa propre enquête par un détective privé. Mais rapidement les meurtres vont se succéder, laissant aussi bien le spectateur que Tellini dans l'expectative quant au mobile du tueur, puisqu'en plus d'une folie d'un des protagonistes envisageable, cette histoire de chantage aux photos compromettantes pourrait bien apporter un motif bien plus rationnel.

The black belly of the tarantulaMais hélas l'intrigue va quelque peu se perdre dans les méandres de ses rebondissements et situations dans le but évident d'avancer de nouvelles victimes potentielles qui n'échapperont pas à leur sort et ne feront que plonger Tellini dans un désarroi mêlé de lassitude, pour chercher à embrouiller le spectateur avec des fausses pistes bien souvent flagrantes, pour au final recentrer l'intrigue vers ce salon de massage où comme on pouvait facilement s'en douter depuis le début chaque victime était cliente, mais de toutes façons l'identité du meurtrier demeurera très facilement anticipable, tout comme une bonne partie des événements qui déboucheront sur un final retrouvant enfin une véritable ampleur dramatique (même si également prévisible) dans une tension bien maîtrisée.

The black belly of the tarantulaLe tueur à l'aiguille d'acupuncture offrira quand même quelques bons moments tendus et quelque peu graphiques (mais l'ensemble ne versera jamais dans le gore), en présentant un assassin typique du "giallo", vêtu de noir, portant un chapeau et surtout des gants de latex transparents très visuels, pour ainsi procéder à quelques meurtres souvent joliment amené (celui au milieu des mannequins, par exemple) mais qui hélas finiront pas se montrer redondant en ne variant jamais les "plaisirs", pour toujours se contenter d'enfoncer cette aiguille paralysante et laisser les victimes découvrir leur mort imminente, ce qui donnera une justification au titre du film renvoyant à une guêpe seule capable de lutter contre la tarentule en lui injectant justement un poison dans le ventre qui la paralysera, scène que le métrage se croira obligé de visualiser au détour d'une situation.

The black belly of the tarantulaSi l'intrigue cherchera donc à brouiller les pistes plutôt vainement, le réalisateur parviendra aisément à intéresser son spectateur et à l'impliquer dans le film grâce à son personnage principal, cet inspecteur désabusé et ayant bien de la chance de trouver certains indices, dont nous suivrons également la vie privée attachante en compagnie d'Anna, sa petite amie adorable, créant de la sorte un personnage bien éloigné des "super-flics" traditionnels forts et sûrs d'eux alors qu'ici l'inspecteur Tellini sera continuellement en proie au doute aussi bien sur son enquête que sur sa vocation vacillante de policier, sentiment qui sera bien entendu amplifié lorsque le tueur commencera à se rapprocher un peu trop près de ses proches, ce qui renforcera de fait l'envergure du dernier acte qui hélas s'achèvera sur une révélation commune et sans charisme ni saveur pour justifier les actes macabres d'un tueur bien trop classique.

The black belly of the tarantulaEn plus de ces meurtres originaux, le métrage se parera également de quelques morceaux de bravoure, dont une poursuite se terminant sur les toits d'un bâtiment et en négligera pas de s'adonner sporadiquement à une violence directe, avec ces coups échangés lors du final ou encore ces claques brutalisant la première victime sans ménagement, pour également se montrer vaguement méchant lors d'un chute de hauteur d'un des personnages qui ira quand même défoncer des vitres avant de s'écraser au sol, et si le film ne versera pas dans un aspect sanglant ici régulièrement caché à la caméra par des artifices, le réalisateur s'attardera quand même sur le premier crime pour nous montrer le couteau enfoncé dans les chairs commencer son parcours mortel.

The black belly of the tarantulaLes personnages joueront donc un rôle vital dans l'implication du spectateur avec bien entendu le couple formé par l'inspecteur Tellini et sa compagne Anna, mais les seconds rôles seront aussi bien travaillés pour nous gratifier d'une galerie de personnages déviants et même parfois pervers, tout en laissant parfois s'exprimer un humour discret (le détective privé délateur, par exemple), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation exemplaire, avec Giancarlo Giannini impeccable dans le rôle de Tellini, tandis que parmi les victimes on retrouvera les toutes belles (et n'hésitant pas à apporter une touche d'érotisme réelle) Claudine Auger, Barbara Bouchet mais aussi une Barbara Bach alors débutante et l'adorable Stefania Sandrelli. La mise en scène de Paolo Cavara (le co-réalisateur du fameux Mondo cane) est adaptée pour magnifiant certains plans en s'attardant sur des détails anodins.

Donc, ce The black belly of the tarantula constituera un "giallo" mineur, pas déplaisant à suivre grâce à ses protagonistes, mais trop classique dans son enquête faussement alambiquée !

The black belly of the tarantulaLe DVD de zone 1 édité par Blue underground avancera une image nette et bien restaurée, tandis que la bande-son sera largement appréciable, avec comme toujours une splendide partition musicale d'Ennio Morricone, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise ou dans sa version italienne avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview de Lorenzo Danon, le fils du producteur du film qui reviendra suer la carrière de son père avant de s'intéresser au film pour nous apporter quelques anecdotes intéressantes, laissant la bande-annonce et un spot TV clore ces bonus succincts.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "giallo" mineur mais loin d'être déplaisant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1225 mots par nicore, 1369 vues • R�agir

11.06.09

07:50:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Saw 5
Saw 5

Comme tous les ans depuis 2003, la franchise des Saw s'est enrichie l'année dernière d'un nouvel épisode, le cinquième, pour continuer donc d'explorer l'univers des pièges et tortures du "Jigsaw", et ce Saw 5, après un passage en salles obscures où il a drainé presque 522 000 spectateurs, est désormais disponible en DVD et en Blu-ray, toujours avec la bénédiction de Metropolitan.

Saw 5

Le script reprend le personnage de Hoffman, désormais le seul héritier du pouvoir du Tueur au puzzle. Mais lorsque son secret manque d'être découvert, la seule alternative qu'il lui reste est d'éliminer chaque menace, sans droit à l'erreur, multipliant de la sorte les pièges attendus reposant toujours sur un cas de conscience…

Saw 5

Après un quatrième volet plutôt désastreux et ne valant que par ce retour sur les origines du Tueur au puzzle, on était légitimement en droit d'être sceptique quant à l'utilité de ce nouvel opus et hélas, une partie de ces craintes resteront fondées. En effet, le script semblerait vouloir continuer à se fourvoyer dans les méandres des rebondissements des précédents volets pour essayer de développer sa propre intrigue, obligeant ainsi le spectateur à connaître sur le bout des doigts la franchise pour espérer s'y retrouver, même si de nombreux flash-backs viendront nous y aider tout en osant vouloir nous faire croire que le "Jigsaw" avait tout prévu début le début. Mais heureusement, le métrage serait plus lisible, avec un montage bien moins "cut" grâce à une réalisation plus posée de David Hackl, remplaçant (enfin diront certains…) Darren Lynn Bousman, et qui semblera également posséder une meilleure direction d'acteurs, tout en parvenant à rendre l'ensemble divertissant, parfois même amusant et jamais ennuyeux, relevant ainsi quelque peu le niveau de la franchise pourtant sur le déclin… De bon augure avant le fameux Saw 6 qui déchaîne déjà les passions rien que par tous les bons et mauvais jeux de mots issus de son titre ?

Saw 5

Le DVD édité par Metropolitan avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique) et proposera le film en version française et anglaise en DD5.1EX, laissant seule la version française bénéficier du DTS6.1ES.
Au niveau des bonus, outre les deux commentaires audios disponibles, on pourra uniquement suivre les explications de plusieurs pièges révélés aussi bien au niveau des effets visuels que du sens de chaque piège.
Le Blu-ray du film reprendra le même format d'image et avancera les même bonus, mais proposera la bande-son en DTSHDMA5.1 et en DTSHDMA6.1 aussi bien pour la version française que pour la version anglaise.

Saw 5

Donc, depuis le 10 juin, il est possible de se replonger chez soi dans l'univers de la franchise Saw grâce à ce nouvel épisode redressant apparemment quelque peu la barre !

Saw 5

Saw 5 - Edition collector

Saw 5 - Edition collector
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Saw 5 (Blu-ray) - Edition Warner

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10.06.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Beyond the limits

Avec ce Beyond the limits le réalisateur allemand Olaf Ittenbach nous prouvera si besoin en était qu’il est bien le maître du gore teuton pour ce film à sketches énormément saignant, certes moins définitif que son terrible Premutos mais bien plus professionnel, aussi bien dans ses effets sanglants que dans la direction d’acteurs, tandis que la reconstitution médiévale de la seconde partie du film tiendra incroyablement bien la route.
Le script va laisser une journaliste aller interviewer le gardien d’un cimetière qui va lui conter deux histoires sordides ayant comme point commun un cœur malfaisant ayant le pouvoir de donner l’immortalité.

Beyond the limitsPour lancer le métrage, le réalisateur va commencer par nous concocter un générique plus que macabre et rudement bien mis en œuvre avec cette caméra se promenant entre les tombes d’un cimetière pour finalement s’arrêter sur cet homme scrutant une stèle funéraire splendide, bientôt rejoint par une demoiselle qui se présentera comme étant journaliste et désirant questionner ce gardien du plus grand et pittoresque cimetière de la région. Notre homme ne va pas se faire prier et après avoir entraîner la jeune femme dans une remise où ils vont s’installer, il va lui conter une première histoire liée à une série de décès suspects, permettant à l’intrigue de faire une transition toute trouvée pour lancer le premier sketch.

Beyond the limitsC’est ainsi que nous allons dans cette première partie du film suivre un règlement de comptes entre truands, sur fond de trafic de drogues, pour d’abord suivre Paul, un homme connaissant des soucis pour déposer une valise convoyée et surtout entendant par téléphone sa petite amie se faire malmener et finalement défenestrer par des inconnus, le poussant ensuite au suicide. L’intrigue va alors prendre place chez Jimmie Levinson, un homme d’affaires rentrant chez lui pour préparer la fête d’anniversaire de son épouse lorsqu’un inconnu désirant lui parler va venir l’importuner en lui demandant où se trouve Paul, bientôt interrompu par l’arrivée des invités qui seront tous, comme Jimmie, des truands qui vont réussir à maîtriser cet invité non désiré pour devoir faire appel à Mortimer et à son étrange compagnon Rick pour les débarrasser définitivement de cet importun . Mais Mortimer va rapidement leur révéler la vraie raison de sa venue, puisqu’il travaillera sur commande de leur chef à tous pour retrouver de la cocaïne disparue.

Beyond the limitsPour faire parler les différents personnages en présence, Mortimer et Rick vont bien entendu utiliser la violence, tuant un par un les invités de manière toujours sanglante et abusive, sans oublier au passage de mutiler Jimmie, pour nous gratifier de séquences tendues et méchantes dans l’art de massacrer son prochain, surtout que ce Mortimer tatoué aura un charisme certain à l’écran, bien à l’aise dans sa déviance aussi cynique et vicieuse que destructrice. Ce qui fera heureusement oublier la simplicité extrême du scénario qui demeurera basique jusque dans les rebondissements et retournements de situation du final de ce premier sketch qui ne vaudra finalement que pour ses exactions gores manifestes et jouissives, avec ces nombreuses blessures infligées, sans oublier des impacts de balles terribles qui iront jusqu’à faire littéralement exploser les têtes.

Beyond the limitsEn plus de la cocaïne, Mortimer semblant être particulièrement intéressé par une boîte renfermant un cœur, ce qui poussera notre journaliste à questionner le gardien du cimetière à ce sujet, prétexte idéal pour avancer une transition judicieuse vers le second sketch qui remontera le temps jusqu’au Moyen-Âge pour y suivre les méfaits de l’Inquisiteur David Deming et de son bras droit Brewster, que nous découvrirons prêts à se lancer à l’assaut d’une église dont le prêtre serait un hérétique, malgré ses apparences chrétiennes. Et c’est ainsi que malgré l’opposition de Dennis, un jeune sergent, le groupe de soldats de Deming va investir l’église, accuser le prêtre et massacrer les ouailles réunies dans un bain de sang toujours extrêmement volontaire pour faire voler mains, membres et têtes au cours de brefs plans sanglants terriblement réalistes.

Beyond the limitsMais Deming va bientôt avancer la véritable raison de l’attaque de l’église et de l’enlèvement du prêtre Flynn pour le soumettre à ses questions, puisqu’il sera en possession du cœur malfaisant, dont seul le vieux prêtre aura connaissance du lieu où se trouve les documents permettant de dénicher les parchemins nécessaires à l’utilisation du cœur pour obtenir la vie éternelle. Devant le refus de Flynn de l’aider malgré quelques tortures bien graphiques (pied arraché, œil percé), Deming va donc le faire brûler vif et chercher uniquement en compagnie de Brewster le moyen de découvrir les mystères du cœur satanique en lui offrant d’abord de nombreuses victimes suppliciées, prétexte à de nouveaux effets sanglants explosifs, avant que Brewster ne s’en prenne à Dennis et à sa bien-aimée Annabelle.

Beyond the limitsCe second sketch sera le plus convaincant des deux, en étant déjà largement plus sanglant et démonstratif pour mettre en avant des sévices graphiques nombreux mais justifiés par l’intrigue jusque dans ce final excellent se déroulant en enfer pour promouvoir une dernière explosion de gore rappelant celle du final de The burning moon avec ce corps littéralement massacré, au visage mutilé avant que les démons s’acharnent pour éventrer et démembrer leur victime ayant par ailleurs bien mérité ce calvaire se déroulant dans des décors magnifiques d’un enfer démentiel. Cette seconde partie bénéficiera également d’une intrigue plus travaillée, parfois cruelle mais aussi largement plus impliquante avec des protagonistes plus développés avec notamment ce couple formé par Dennis et Annabelle qui sera présenté sous un jour éminemment sympathique. Enfin, la reconstitution historique sera grandement réussie pour toujours tenir la route sans jamais paraître légère ou "cheap".

Beyond the limitsL'interprétation sera ici plus soignée qu'à l'accoutumée chez le réalisateur, pour paraître de la sorte largement moins amatrice, mais hélas quelques fausses notes à ce niveau-là seront quand même à déplorer à cause d'un surjouage sporadique quelque peu néfaste bien qu'heureusement peu voyant. La mise en scène d'Olaf Ittenbach s'est elle aussi largement améliorée en fil du temps pour devenir limpide, maîtrisée jusque dans des scènes d'action beaucoup moins mollassonne qu'avant et mettant toujours en avant les exactions gores. Et justement, les innombrables effets spéciaux du métrage resteront toujours probants, pour avancer ces multiples plans sanglants toujours expansifs, volontaires et efficaces dans un graphisme réaliste parfois étonnant mais jamais malsain pour devenir jouissif.

Donc, ce Beyond the limits aura largement de quoi combler l'amateur de gore avec ce véritable feu d'artifice d'effets sanglants réalistes, mais marquera également une nouvelle étape dans la carrière de son réalisateur devenant bien plus professionnel et technicien, avec juste ce petit bémol d'une intrigue pas toujours très recherchée !

Beyond the limitsLe DVD de zone 2 allemand édité par XT Video avancera une image juste parfois vaguement granuleuse, tandis que la bande-son sera plutôt efficace même si la partition musicale demeurera souvent en retrait et manquera quand même de dynamisme, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande ou anglaise, sans la présence du moindre sous-titre..
Au niveau des bonus, on pourra suivre deux bandes-annonces du film, une galerie de photos du tournage du film, la bande-annonce de l'excellent Premutos ainsi qu'un conséquent making-of de ce film laissant intervenir les différents acteurs et bien entendu Olaf Ittenbach, dont la filmographie viendra clore ces bonus hélas non sous-titrés.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette perle sanglante d'Olaf Ittenbach, le DVD de zone 2 allemand est par exemple disponible ici !

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09.06.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Amusement

C'est en s'essayant au film à sketches que ce Amusement va tenter de se démarquer quelque peu du "slasher" de base avec plusieurs segments comme souvent inégaux, largement prévisibles mais pas désagréable à suivre grâce à une mise en scène inventive et par un souci esthétique omniprésent.
Le script va suivre les mésaventures de trois demoiselles, des anciennes amies d'enfance, aux prises chacune leur tour avec un meurtrier ricanant, avant de se retrouver toutes les trois confrontées au tueur.

AmusementSans préambule le métrage va lancer sa première partie, la plus courte, en mettant en avant Rob et sa petite amie Shelby circulant sur une autoroute au retour d'un week-end désastreux. Profitant de l'endormissement de Shelby Rob va prendre part à un convoi de trois véhicules se suivant pour pouvoir ainsi rouler à vive allure, guidés par un poids lourd, mais lors d'un arrêt dans une station-service, Shelby va apercevoir une jeune femme enfermée dans la cabine du routier, visiblement retenue prisonnière. Ce premier sketch ne prendra pas le temps de s'appesantir sur ses situations ou ses personnages pour visiblement vouloir arriver le plus vite possible à son twist final certes pas forcément prévisible mais plutôt improbable, sans laisser la moindre ambiance s'installer et surtout sans se soucier de la pertinence des événements qui vont faire perdre toute ampleur à ce retournement de situation qui demeurera peu crédible.

AmusementSans transition autre que le nom de la future victime s'affichant en bas de l'écran, le métrage va alors s'intéresser à Tabitha, une jeune femme arrivant chez sa tante pour y retrouver ses deux neveux seuls, leur baby-sitter ayant apparemment mis les voiles sans raison. Le réalisateur prendra cette fois-ci le temps d'exposer sa situation assez simpliste de manière à créer une tension réelle et volontaire, avec notamment ces bruits étranges qui par contre ne sembleront pas préoccuper Tabitha plus que cela, tandis que ces deux gamins bizarres et étranges ne sembleront pas êtreperturbés par l'absence de leur baby-sitter.

AmusementCe segment avancera alors plusieurs pistes pour présager des soucis à venir de Tabitha, entre les deux enfants, le petit ami mystérieux de la baby-sitter à la recherche de celle-ci et ensuite et surtout ce clown à taille humaine trônant dans la chambre d'ami (par ailleurs remplie de poupées clownesques) occupée par Tabitha, pour finalement largement orienter le spectateur vers un de ces choix et donc annihiler tout suspense pour ne plus laisser au spectateur se poser la question "qui", mais uniquement "quand" le meurtrier va se décider à frapper, ce qu'il fera bien entendu finalement de manière assez stressante (avec un emploi judicieux de l'arrière plan) mais se terminant de façon bien trop abrupte après un petit clin d'œil aux clichés du "slasher".

AmusementLa troisième demoiselle à rentrer dans l'action sera Lisa, inquiète de la disparition de sa colocatrice après une sortie dans un bar, la poussant à se rendre à une pension de famille lugubre où son amie est censée avoir fini la soirée, obligeant même Dan, son petit ami, à la suivre sur place et à profiter du travail de celui-ci au ministère de la Santé pour qu'il puisse pénétrer dans ce lieu vraiment peu engageant. Tout aussi prévisible dans son déroulement, ce troisième sketch vaudra surtout par ses décors sinistres à souhait arrivant quelque peu à créer une atmosphère délétère, tandis qu'un piège amusant viendra divertir également même s'il demeurera plus que facile. Et l'issue de cette partie du film se montrera enfin quelque peu graphique et macabre, lui donnant ainsi un léger impact.

AmusementPour clore l'ensemble, nous allons donc retrouver Tabitha, ayant survécu et maintenant entre les mains du FBI, qui va devoir répondre aux questions d'une psychanalyste, permettant de la sorte tardivement au métrage de faire le lien entre les trois histoires contées précédemment, avant de replonger facilement et sans grand souci de cohérence (quid de le présence de la psychanalyste dans ces lieux) Tabitha dans l'antre du tueur qui va s'amuser avec elle tout en faisant intervenir Lisa et Shelby, pour un dernier acte volontaire, lorgnant gentiment du côté de Saw avec ces pièges et astuces morbides, pour une série de rebondissements rythmés prenant place dans un labyrinthe sordide impactant recelant diverses fantaisies pas franchement probables mais bien trouvées pour tenter de faire enfler le suspense et al tension, mais sans y parvenir réellement jusqu'au final sans originalité (mais nous gratifiant d'un bel effet gore) qui viendra clôturer le film sur une note triste et dépressive pour ainsi ne pas se contenter d'une happy end basique.

AmusementSi on écarte un premier segment bâclé et sans saveur, le métrage arrivera quand même à créer une certaine ambiance et à se barder d'une tension réelle à défaut d'être soutenue, pour suivre ces différents protagonistes dans des situations laissant hélas une forte impression de déjà-vu, venant ainsi réduire l'ampleur de chaque rebondissement, ce qui restera dommage à la vue des tentatives de diversion parfois convaincantes avancées par un script qui ne parviendra jamais à transformer l'essai en gâchant bêtement ces points positifs soit par des effets d'annonces trop flagrants, ou en abandonnant ces bonnes idées en cours de route pour se recentrer sur des aspects conventionnels, quand ce ne sera pas un manque de crédibilité qui achèvera de plomber l'ensemble.

AmusementCar sinon le métrage arrivera à se parer d'une ambiance visuelle assez forte au travers de décors soit troublants par leur imprégnation dans un quotidien à la banalité désarmante mais rendue menaçante par des éléments extérieurs (les bruits dans la maison de la tante de Tabitha), soit carrément gothiques et sinistres avec l'extérieur et surtout l'intérieur de la pension explorée par Lisa, tandis que l'atmosphère du dernier acte du film devra beaucoup également à ces décors humides, glauques et pleins de faux-semblants largement exploités par un script mettant complètement en avant cet endroit inhabituel pour agencer ses rebondissements qui serviront en outre de lien entre ces différents segments pour justifier leur existence à chacun.

AmusementLes différents personnages resteront plutôt lisses, sans réelle saveur par manque de personnalité à la vue de leur présentation successive inexistante ou trop vite agencée par le réalisateur pour qu'ils puissent espérer nous devenir sympathique, à l'exception de Tabitha, celle qui aura en outre la plus grande présence à l'écran et servira au final d héroïne, qui sera plus travaillée et arrivera au final à devenir attachante, rendra ses mésaventures quelque peu impliquantes. Ces personnages bénéficieront d'une interprétation mitigée, assez terne pour laisser la toute mignonne Katheryn Winnick s'attirer les faveurs du spectateur dans el rôle de Tabitha, tandis que le meurtrier ricanant aura quand même un minimum de charisme à l'écran, notamment par son rire et par ses grimaces surjouées.

AmusementLa mise en scène du réalisateur est adaptée, rythmée pour suivre l'action de près en se faufilant dans les méandres des décors, tout en arrivant à créer des plans parfois originaux, transitifs, et en justifiant d'un suspense généré en partie par une utilisation adéquate des arrière-plans et des possibilités offertes par les décors et leurs pièges. Les effets spéciaux du film resteront peu nombreux, l'ensemble semblant privilégier l'ambiance à une volonté graphique trop franche, mais cela ne donnera que plus d'impact aux quelques plans sanglants parfois rapidement avancés, mais aussi pleinement mis en avant, notamment celui du final qui restera bien jouissif.

Donc, ce Amusement se suivra sans déplaisir grâce à ses quelques bonnes idées hélas trop souvent gâchées et par son esthétisme magnifié, pour en contrepartie souffrir d'une prévisibilité excessive.

AmusementLe DVD de zone 1 édité par New line Cinema Picturehouse avancera une image nette et sans défaut, même lors des nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera plutôt efficace, avec juste une partition musicale quelque peu sobre et effacée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres anglais et espagnols optionnels.
Par contre cette édition ne comprendra aucun bonus digne de ce nom puisque seules quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur seront visionnages avant d'arriver au menu principal du DVD.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film à sketch assez sympathique malgré ses défauts récurrents, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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08.06.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Rusted body

Troisième volet de la série des Guts of a virgin, initiée par Entrails of a virgin et poursuivie par Entrails of a beautiful woman, ce Rusted body (également connu sous le titre de Female inquisitor) s'avérera être bien plus porté sur l'érotisme quelque peu déviant que sur l'aspect horrifique ici relégué au second plan pour servir une intrigue terriblement simpliste mais prétexte à toute une série de scènes osées et quand même dépravées.
Le script va suivre le parcours d'un quatuor de personnages n'hésitant pas à torturer et à abuser de quelques victimes afin de leur soutirer les codes secrets permettant d'accéder à de l'argent détourné.

Rusted bodyD'entrée, le métrage va mettre en avant son côté érotique en introduisant deux jeunes femmes en pleine séance de masturbation, tandis que dans la pièce d'à côté, deux hommes s'acharnent gaiement sur un troisième attaché qu'ils vont fouetter et menacer dans l'espoir de le faire avouer où se trouvent les 160 millions de yen qu'il a détourné. Devant leur manque de succès, les deux femmes vont faire leur entrée en scène et s'occuper de cet homme qui aura d'abord un ongle d'un doigt de pied arraché, avant que la pince utilisée serve à lui ôter une dent, pour finalement lui écraser le pénis, ce qui d'ailleurs le fera parler, indiquant à ses tortionnaires qu'il a en sa possession qu'un quart de la somme annoncée et leur donnant le code d'accès avant de mourir.

Rusted bodyCette première séquence mettra tout de suite le spectateur dans le bain et sera d'ailleurs la seule véritablement horrifique du métrage, portée par une volonté graphique réelle (l'ongle sera ainsi arraché en gros plan), tout en mettant bien en évidence la déviance de ce quatuor hétéroclite composée d'une dominatrice, Hiriko Ichijo, d'un vieil homme pervers et adepte de la torture depuis son passage dans l'armée, de sa petite fille et du petit ami de celle-ci, la suite de l'intrigue nous permettant de faire quelque peu connaissance avec chacun d'eux pour de al sorte découvrir leurs penchants souvent pervers et toujours savoureux dans la manière dont ils seront mis en avant par le réalisateur.

Rusted bodyEn effet, nous allons par exemple découvrir le lit à orgasmes, une invention hautement improbable du vieil homme qui aura la faculté de transmettre les orgasmes d'un couple faisant l'amour sur ce lit à un tierce personne reliée au lit, comme nous allons le découvrir lors d'une expérience au cours de laquelle la petite fille du vieil homme et son petit ami vont copuler sur le lit et donc transmettre leurs émotions à Hiriko, prouvant dans la pratique l'efficacité de cette invention haute en couleur et impayable grâce à l'humour salace véhiculé par cette séquence de test érotique qui donnera bien des émotions au vieil homme puisque celui-ci en profitera pour se rapprocher d'Hiriko et entreprendre de la caresser intimement.

Rusted bodyMais après cet intermède sensuel, le quatuor va se remettre à la recherche de l'argent manquant, certainement détenu par un responsable de banque adultère, comme va le prouver à l'épouse de celui-ci un des membres du groupe grâce à une cassette vidéo suivant les ébats de cet homme avec une de ses employées, laissant par la même occasion l'auteur nous gratifier d'une nouvelle scène sensuelle sans grand rapport avec l'intrigue globale mais venant meubler le film et le remplir dans la durée. Ensuite, ce banquier et son épouse vont donc se faire kidnapper et se réveiller attachés l'un près de l'autre sous les regards du quatuor qui fera une entrée en scène remarquée et théâtrale avant de se lancer dans une entreprise d'intimidation afin d'obtenir les informations désirées.

Rusted bodyEt alors que l'on était en droit de s'attendre à une nouvelle série de tortures physiques sadiques, l'intrigue va opter pour différents sévices certes originaux et souriants mais guère graphiques, plus axés sur la domination sexuelle et la perte de volonté des victimes, en plongeant par exemple le fessier de la femme dans un bain d'anguilles que le vieil homme va exciter avec du saké, ou encore utiliser le lit à orgasme relié au banquier pour espérer le faire céder à la tentation et donner le code d'accès à son compte en banque. Mais devant son refus de collaborer, Hiriko va devoir tenter le tout pour le tout et nous offrir un final terriblement douloureux sexuellement, mais en même temps porteur d'une idée bien folle et déviante.

Rusted bodyLe réalisateur Gaira va donc ici surprendre les fans de deux premiers films de la série des Guts of a virgin en orientant son film vers son aspect sexuel qu'il exploitera largement, multipliant les séquences érotiques avec une régularité exemplaire, qui certes serviront sporadiquement l'intrigue générale mais seront quand même parfois complètement gratuites tout en étant à chaque fois différentes dans leur agencement pour ne jamais sombrer dans la vulgarité grâce à un humour omniprésent (souvent véhiculé par le personnage haut en couleur du vieil homme) et ravageur dans son impertinence salace et l'auteur s'amusera clairement avec les "ombres chinoises" pour se permettre d'avancer des plans explicites échappant de la sorte à la censure puisque aucune des scènes érotiques n'ira sinon bien loin pour se contenter de demeurer sensuelles.

Rusted bodyPar contre, si les deux premiers films contenaient leur quota de scènes horrifiques, Gaira semblera délaisser cet aspect de son cinéma, alors que le script aurait pu largement donner lieu à des événements sanglants graphiques, comme le laissera entrevoir l'entame du métrage, bien volontaire et laissant présager de tortures qui ne viendront jamais, ce qui au final donnera une ressource supplémentaire au film qui étonnera et trouvera une ampleur insoupçonnée avec cette bataille mentale aiguillée par le désir sexuel de la malheureuse (enfin, pas tant que cela, si on y réfléchit bien…) victime aguichée par une Hiriko sensuelle en diable.

Rusted bodyDans ce contexte, les personnages resteront assez superficiels, le métrage n'ayant pas le temps ni l'opportunité de s'attarder sur chacun d'eux autrement que pour mettre en avant leurs penchants déviants, ce qui aurait par ailleurs ralenti le rythme global du film et n'aurait pas forcément eu d'intérêt dans cet environnement, mais cela n'empêchera pas chacun d'entre eux d'être savoureux, à des degrés divers selon leur importance, mais tous bénéficieront d'une interprétation adaptée et convaincante. La mise en scène de Gaira est linéaire et parviendra à donner un rythme continu mais peu dynamique au métrage, les différentes séquences traînant parfois quelque peu en longueur. Les quelques effets spéciaux sont probants pour servir à merveille l'entame du film avec ces deux exactions sanglantes franches et réalistes.

Donc, ce Rusted body, s'il ne tiendra pas ses promesses sanglantes, arrivera aisément à se rattraper par son aspect érotique original et omniprésent au service d'un script croustillant et bien déviant !

Rusted bodyLe DVD de zone 0 édité par Japan Shock avancera une image quelque peu granuleuse lorsque l'action se déroulera dans la pénombre, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale très discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale japonaise avec des sous-titres anglais et allemand optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter d'une assez longue galerie de photos du film, la bande-annonce promise par la jaquette demeurant introuvable.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film sensuel ouvertement déviant, le DVD de zone 0 est disponible ici !

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05.06.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Space wolf

Film indépendant plus ou moins amateur réalisé par Timo Rose, un des principaux réalisateurs de le scène gore allemande, auteur de la trilogies des Mutaion, de Barricade ou encore de Rigor mortis, ce Space wolf pourra surprendre de la meilleure manière possible en avançant une galerie de personnages travaillés et étonnamment crédibles qui parviendront sans mal à exister dans une intrigue leur laissant véritablement le temps d’exister avant de virer au carnage.
Le script va envoyer sept petits voyous à un stage de réinsertion en pleine forêt avec deux éducateurs psychologues, mais en plus de querelles prévisibles engendrées par ces fortes têtes agressives, une créature extraterrestre va venir décimer le petit groupe.

Space wolfD’entrée, le métrage va nous présenter un de ses personnages principaux, Benny, une sorte de punk alcoolique vivant dans un taudis avec ses chats et guère enchanté de rencontrer un nouveau psychologue, Thomas Kercmar, qui va "l’inviter" de force à un stage en pleine nature pour espérer pouvoir ensuite le réinsérer dans la société, tout en lui précisant que son ancienne petite amie sera présente. L'introduction va également mettre en scène une demoiselle volant différentes choses à l'étalage, nous invitant ainsi à penser qu'elle sera également du voyage, ce qui se vérifiera très vite puisque le réalisateur ne va pas tarder pour placer ses protagonistes dans un véhicule en route pour ce séjour en forêt qui devrait aider les jeunes à se reconstruire.

Space wolfMais l'ambiance commencera à se tendre entre Benny et son voisin de siège, Tequila, un hard-rocker épais qui passera son temps à lui faire des grimaces avant que la situation dégénère une fois la destination atteinte, pour une première échauffourée réaliste et méchante sans pour autant être violente, que Thomas et son bras droit Marc auront bien du mal à calmer. Après un deuxième voyage pour aller chercher les deux derniers invités au stage, le métrage va mélanger scènes communes et bribes d'entretiens de Thomas avec chacun des délinquants pour ainsi amorcer une présentations des personnages réussies en impliquant véritablement le spectateur grâce à des personnalités aussi diverses que crédibles et porteuses d'un naturel surprenant.

Space wolfC'est ainsi que le métrage va avancer un exhibitionniste corpulent, un jeune devenant violent avec son entourage sans avoir de raisons, un drogué, Benny, alcoolique et dépressif, Tequila, mais aussi les deux jeunes femmes du groupe, Annabell, la voleuse vue en introduction et Alenka, l'ancienne petite amie de Benny venue là de son propre chef, malgré ses tendances à la prostitution. Chacun pourra évoquer son cas à Thomas et écouter ses recommandations sans jamais que ces passages deviennent ennuyeux ou fastidieux grâce toujours au naturel ambiant s'exprimant sans jamais forcer la donne. Et lorsque l'intrigue s'intéressera au groupe lui-même, ce sera de façon souriante en avançant les travers de chacun, avec par exemple ce Tequila qui récitera l'alphabet en rotant sa bière, puisque même pour un stage de réinsertion, l'alcool coulera à flots, Benny passant ainsi tout le métrage une bouteille de whisky à la main, mais sans que cela paraisse irréel ou invraisemblable dans ce conteste naturaliste.

Space wolfL'ambiance restera quand même tendue à chaque situation avancée, l'imprévisibilité de chacun donnant même lieu à quelques violences à base de coups de poing et autres bagarres parfaitement agencées par le réalisateur pour leur donner du punch mais toute cette première partie restera quasiment vierge de tout effet sanglant (mis à part quelques éclaboussures résultant des coups encaissés par certains) et la bête entraperçue débarquant sur Terre d'une sorte de météorite au début du métrage sera quasiment absente, si on excepte quelques plans en caméra subjective, sans que cela donne lieu à la moindre attaque (pourtant attendue quand on connaît le goût de Timo Rose pour les effets sanglants), pour ainsi juste accentuer quelque peu le suspense et le climat tendu de l'ensemble.

Space wolfLa seconde partie du film va racheter cette absence de gore, d'abord en invitant deux des protagonistes à un duel enfin saignant qui va définitivement perturber le bon déroulement du stage tout en révélant au grand jour la nature rebelle et détraquée de Marc, l'adjoint de Thomas qui, en plus de monter chaque participant contre leur psychologue, va vouloir faire tuer celui-ci lorsqu'il sera blessé. Mais ce sera surtout cette sorte de loup-garou qui va enfin venir offrir le spectacle gore attendu en massacrant un par un les personnages égarés ou esseulés pour mettre en avant des effets sanglants de plus en plus marqués à chaque agression, entre tête et bras arrachés, corps déchiquetés, crânes défoncés, pour laisser un final s'affirmer comme une apothéose sanglante terrible et volontaire, plus que graphique.

Space wolfLes personnages arriveront sans mal à s'attirer la sympathie du spectateur et à créer l'empathie, par leur naturel désarmant et grâce à quelques traits d'humour discret et réaliste, pour de la sorte impliquer aussi largement que de manière inattendue le spectateur dans l'évolution de la situation du groupe et de chacun, et le dépit lors de la mise à mort de chacun contrastera de façon étonnante avec l'aspect jouissif de plans sanglants mis en avant par le réalisateur, alors que l'ensemble bénéficiera d'une interprétation adaptée et cohérente, Andreas Pape (un habitué du genre qui collaborera souvent avec Timo Rose, tout en se faisant parfois réalisateur, comme pour Hunting creatures) en tête.

Space wolfLa mise en scène de Timo Rose reprendra ses tics habituels, avec des ralentis intempestifs et autres petits effets de style personnels qui ne seront jamais gênants, bien au contraire en participant activement à générer l'atmosphère spéciale du film tout en masquant ainsi la pauvreté des décors (une forêt, point barre), tandis que l'utilisation de la caméra subjective se fera de manière sporadique et guère envahissantes, mais le réalisateur aura quand même du mal à rendre complètement efficaces certaines scènes d'actions, notamment lors du final gore, par manque de mouvement de al caméra qui demeurera plutôt statique. Les effets spéciaux sont probants, réalisés par ce grand spécialiste des débordements ultra-gore qu'est Olaf Ittenbach, pour les diverses mutilations et autres éventrements présents dans le film, mais la créature n'offrira hélas qu'un look guère crédible.

Donc, ce Space wolf surprendra son spectateur pas son ton naturaliste vraiment inattendu de la part de l'auteur qui signera sans doute ici son film le plus personnel avec en plus des protagonistes à la personnalité fouillée crédible, mais sans pour autant décevoir les amateurs de gore avec une seconde partie bien expansive en la matière !

Space wolfLe DVD de zone 2 allemand édité par SOI avancera une image quand même granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera convaincante, avec notamment une partition musicale rythmée et dynamique largement efficace, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande avec des sous-titres optionnels anglais hélas quelque peu minimalistes.
Au niveau des bonus, on pourra suivre le clip musical du morceau du thème central du film, ainsi que la bande-annonce de Sounds of fear réalisé par Andreas Pape, et il faudra aller chercher en bonus cachés (et non indiqués sur la jaquette) plusieurs scènes coupées prolongeant notamment quelques effets gores, la bande-annonce anglaise du film ainsi qu'une conséquente galerie de photos du film.

Space wolf
Space wolf

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film étonnant d'un Timo Rose inspiré, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou commandable !

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04.06.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sexorgien im Satansschloss

Remake officieux et ne cherchant même pas à se cacher du sympathique et envoûtant Malabimba, the malicious whore, ce Sexorgien im satansschloss, réalisé trois ans après son modèle, ne retrouvera hélas que très partiellement l’aura de son prédécesseur pour se contenter d’afficher un érotisme bien présent mais guère osé tout en dispensant une intrigue simpliste et surtout prétexte à dévoiler la nudité des charmantes interprètes féminins, délaissant de la sorte l’aspect horrifique et la tension, tous deux relégués au second plan.
Le script va prendre place dans un manoir isolé après la mort suspecte de la châtelaine pour y suivre la vengeance qu’elle va exercer en prenant possession du corps de sa fille.

Sexorgien im SatansschlossLa séquence pré-générique va directement mettre en avant tout le casting du film réuni autour de la dépouille funèbre de Maria, laissant chaque personnage présent regarder les autres en chien de faïence pour ainsi installer une ambiance sinistre et trouble, comme si chacun cherchait à percer le mystère des autres et que l’arrivée de Myra, la fille de la défunte, va renforcer pour alors permettre au métrage de placer son seul effet d’esbroufe réussi lorsque le corps de la morte va être brusquement secoué de violents spasmes, ce qui aura bien évidemment le don d’effrayer tout le monde et notamment Myra qui se mettra à hurler comme une damnée.

Sexorgien im SatansschlossEnsuite, l’intrigue va laisser le médecin de famille expliquer à Antonio, le mari de Maria, que ces spasmes post-mortem arrivent parfois et sont naturels tout en laissant entrevoir un manque de clarté sur les causes de la mort de Maria, la prise trop régulières de valium et ses crises de nerfs offrant des motifs de crise cardiaque qui sembleront arranger tout le monde, amenant sans équivoque le spectateur à penser que cette femme a en réalité été assassinée, mais par qui ? Le métrage n’offrira que peu de suspects, puisque les seuls personnages qui traverseront le film seront cet Antonio apparemment jaloux des aventures extraconjugales de sa femme compensant ainsi ses manques dus à des prises régulières de drogue, le médecin lui-même, Isidro, un serviteur superstitieux, Ignazio, le frère d’Antonio invalide et cloué sur son fauteuil roulant sans pouvoir bouger ni même parler, Mira et Sol, une religieuse débutante s’occupant aussi bien de Mira que d’Ignazio.

Sexorgien im SatansschlossL’intrigue va alors laisser Isidro se lancer dans une sorte de cérémonie dans le caveau familial pour tenter d’exorciser la cadavre de Maria, ne reposant selon pas en paix, ce que le métrage confirmera lorsque la voix de Maria ira troubler le sommeil de sa fille et l’inviter à descendre au caveau, perturbant ainsi le rituel d’Isidro. Le médecin dépêché sur place conseillera à Antonio d’envoyer sa fille dans une clinique pour qu’elle puisse se reposer, ce que la demoiselle, toujours influencée par l’esprit de sa mère, ne voudra évidemment pas. L’embaumement du corps de Maria donnera l’occasion à l’esprit de celle-ci de se débarrasser du toubib en retournant une seringue remplie de liquide mortel contre lui. Antonio découvrant le cadavre du médecin décidera de cacher sa mort en balançant son cadavre au fond d’une crypte et en jetant sa voiture dans le lac.

Sexorgien im SatansschlossTandis que Mira semblera de plus en plus visiblement accaparée par l’esprit de sa mère, Antonio pour sa part aura de plus en plus de mal à refreiner les pulsions sexuelles dirigées avec Sol, la religieuse qui bien entendu ne voudra pas de lui en ayant de toutes façons une bien piètre opinion de cet homme opportun et vicieux, le poussant à vouloir se débarrasser définitivement de tous les habitants du manoir, but également recherché par Maria, pour ainsi permettre au film d’avancer plusieurs mises à mort définitivement softs dans la seconde partie du film qui débouchera sur un final prévisible mais quand même heureusement quelque peu jouissif.

Sexorgien im SatansschlossLe métrage pourra donc compter sur sa galerie de personnages troubles et parfois hauts en couleurs (le serviteur et sa cérémonie hystérique au cours de laquelle il sacrifiera de manière exagérée un poulet encore vivant) pour assurer un minimum le spectacle et permettre aux nombreuses séquences de dialogue de devenir vaguement intéressantes lorsque seront révélés les penchants pervers de chacun et notamment de la défunte qui aura comblé son appétit sexuel avec presque tout le monde, du médecin à Ignazio qu’elle aura satisfait d’une fellation, en passant par La religieuse avec qui elle a entretenu des rapports saphiques. Et si ces penchants seront uniquement exprimés en paroles, l’intrigue va se trouver bien d’autres occasions pour laisser un érotisme flagrant envahir l’écran.

Sexorgien im SatansschlossEn effet, en plus des apparitions de la défunte nue qui viendra troubler ses anciens amants pour mieux les tuer, la métrage va souvent dévoiler la beauté franche de la jeune Mira, aussi bien pour une séquence de masturbation féminine guère osée que lorsque le médecin l’examinera, pour également s’intéresser de près à cette religieuse qui elle aussi aura l’occasion de se dévoiler, par exemple lorsqu’elle se préparera à se mettre au lit, le métrage justifiant même cette séquence pour mettre en avant l’aspect voyeur du pauvre Ignazio incapable de faire quoique ce soit à part regarder. Mais cet érotisme restera limité et n’ira jamais bien loin, ne flirtant pas ouvertement avec le hardcore comme avait pu le faire Malabimba, the malicious whore en son temps.

Sexorgien im SatansschlossPar contre, l’aspect horrifique de l’intrigue sera bien clairsemé et guère motivant, puisque le réalisateur n’arrivera pas à installer la moindre ambiance alors que les décors gothiques s’y prêtaient largement, et ce malgré une tentative sans impact de placer une caméra subjective parcourant au hasard les différentes pièces du manoir qui lui sera également régulièrement avancé pour des plans larges d’extérieurs par contre probants, et surtout les quelques séquences surnaturelles du film demeureront bien vite expédiées et les mises à mort se feront sans l’usage d’hémoglobine et encore moins de violence, laissant seule une séquence avec une sorte de zombie momifié tirer légèrement son épingle du jeu en se donnant un caractère macabre avéré et magnifié par les décors de cette crypte mortuaire flamboyants, mais la rapidité avec laquelle cette scène sera emballée gâchera son potentiel funèbre.

Sexorgien im SatansschlossLe métrage parviendra quand même à se parer par moments d’une ambiance trouble lorsqu’il versera dans la "nunsploitation" en déshabillant sa religieuse tout en nous la montrant plus que rapidement s'adonner aux plaisirs saphiques avec la châtelaine, pour en plus la laisser quand même mettre en avant sa foi de manière exaltée lorsque Antonio cherchera à s'attirer ses faveurs, mais le plus perturbant restera largement cette séquence au cours de laquelle elle va laver intimiment Ignazio entendu nu sur un lit, pendant que celui-ci se remémorera les visions qu'il avait eu de Sol se dénudant et se trémoussant seule dans son lit.

Sexorgien im SatansschlossLes personnages apporteront un semblant de vie à l'ensemble, mais passeront beaucoup trop de temps à converser, pour bénéficier heureusement d'une interprétation plutôt cohérente, car si la jeune Jacqueline Dupré (dont ce sera la seule apparition à l'écran) exprimera difficilement ses sentiments, Mariangela Giordano, déjà présente dans le rôle de la nonne de Malabimba offrira une prestation convaincante dans un le rôle similaire de Sol. La mise en scène du réalisateur est plutôt terne et peinera à donner du rythme à l'ensemble. Les rares effets spéciaux sont plutôt probants pour notamment avancer ce mort-vivant momifié de toute beauté.

Donc, ce Sexorgien im satansschloss ne retrouvera jamais l'impact de son modèle mais arrivera à se suivre sans déplaisir par son érotisme très présent et grâce à quelques idées perverses.

Sexorgien im SatansschlossLe DVD de zone 2 allemand édité par X-Rated Kult dans son format "livre" toujours aussi resplendissant avancera une image nette et n'ayant conservé que de rares défauts d'origine, tandis que la bande-son sera plus percutante avec une partition musicale gothique et métal volontaire, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande ou italienne avec des sous-titres anglais.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la sympathique bande-annonce italienne d'époque du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film à l'érotisme bien présent englué dans une intrigue prétexte, le DVD de zone 2 allemand est commandable ici !

Permalien 1530 mots par nicore, 1888 vues • R�agir

03.06.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

SS Girls

Avec ce SS Girls, le réalisateur Bruno Mattei (bien connu des mateurs de bisseries italiennes, Virus cannibale ou encore Les rats de Manhattan) versera dans la "nazisploitation" en copiant sans vergogne l'intrigue du Salon Kittyde Tinto Brass pour un résultat souvent ouvertement érotique mais presque complètement débarrassé du sadisme (exit toute scène de torture, par exemple) et de la provocation inhérente au sous-genre.
Le script va suivre la création d'une maison close réservée aux officiers allemands et dirigée par un fanatique du Troisième Reich dont la mission sera de faire débusquer par ses" filles" les traîtres et autres conspirateurs contre le Fürher.

SS GirlsD'entrée, le métrage va nous présenter son personnage central, l'officier SS Hans Schellenberg, en train de jouer au piano du Wagner (tant qu'à faire…) pour recevoir la visite d'un général qui va lui confier une mission top secret : créer un bordel destiné en apparence à satisfaire les généraux de l'armée régulière allemande pour en vérité chercher à savoir ce que ceux-ci pensent d'Hitler et ainsi châtier les traîtres. Schellenberg va alors s'octroyer l'aide de Madame Eva pour recruter dix jeunes femmes destinées à être formée pour devenir de véritable "guerrières sexuelles" prêtes à tout. Cette mise en situation sera très rapide pour ainsi permettre au réalisateur de se lancer dans ses délires visuels souvent hilarants.

SS GirlsEn effet, la formation des dix recrues, après un passage en revue par une sorte de savant fou dévergondé, se fera sous forme de petites séquences alternant initiation "militaire" sommaire et décalée ( les demoiselles s'entraînant bien entendu en petite tenue pas vraiment réglementaire de l'armée, mais qu'importe…) et expériences sexuelles diverses et variées (avec une prédilection pour des hommes difformes, amputés, et même un berger allemand, mais sans que le réalisateur n'aille bien loin, rassurez-vous…), le tout dans une bonne humeur communicative . Les demoiselles seront ainsi bientôt prêtes à recevoir leurs premiers "clients" pour tenter de percer leurs secrets et leurs convictions politiques.

SS GirlsMais bien sûr, le métrage va surtout s'attarder sur une longue séquence de débauche et d'orgie souriante mettant en présence des filles cinq généraux libidineux qui vont boire, manger (ou plutôt se gaver) et flirter avec les jeunes femmes, sous l'oeil averti de Schellenberg, de Madame Eva et de Frau Inge, une dominatrice perverse qui essayera en outre de draguer un Schellenberg bien plus attiré par Eva. Cette première mission occupera la partie centrale du film, entrecoupée par d'autres séquences érotiques démontrant pleinement le fanatisme exacerbé de Schellenberg mais également son mal-être et ses tourments internes.

SS GirlsMais si Bruno Mattei se montrera plus que généreux dans l'art de déshabiller ses jeunes actrices et de les faire évoluer nue, il ne se montrera jamais vulgaire et mis à part quelques petits clichés vaguement provocateurs (telle cette demoiselle nue faisant le salut hitlérien devant une svastika géante), demeurera finalement bien sage jusqu'au jugement des cinq généraux, ceux-ci ayant bien sûr auront dénigré Hitler, puisque Schellenberg leur apparaîtra dans une tenue parodiant de façon paillarde celle du pape pour une nouvelle scène tordante, sans que cela soit visiblement volontaire, à la vue du sérieux sentencieux affichée dans la mise en scène de cette séquence.

SS GirlsLa suite de l'intrigue restera dans la même optique, avec l'arrivée de trois officiers indésirables (car trop brutaux, mais au look impayable) dont Schellenberg et ses ouailles vont devoir se débarrasser après les avoir quand même laissé s'amuser un peu avec les filles, pour finalement laisser place à la chute de Schellenberg, avec la fin de la guerre et la mort d'Hitler, qui entraînera un final nihiliste au sein des officiers présents dans la maison close, pour une dernière orgie qui tournera au suicide collectif, laissant comme seul survivant un soldat allemand, amoureux d'une des filles et ayant quitté le front en pleine débâcle pour venir chercher sa dulcinée, offrant ainsi un visage plus humain que celui offert tout au long du film par ces personnages obsédés et pervers. La fin de la guerre sera quand même illustrée par quelques scènes de guerre pure, sans que l'on puisse arriver à déterminer véritablement s'il s'agit ou non de stock-shots, mais qui donneront de toutes façons un peu de rythme et d'action à un ensemble quand même assez lent.

SS GirlsEn bon "nazisploitation" qui se respecte, le métrage mettra largement en avant le folklore nazi avec ces croix gammées ornant chaque mur, parfois même jusqu'à l'outrance, toujours pour bien appréhender le fanatisme de Schellenberg dont le lit sera même orné d'une svastika, ainsi qu'un soupçon de sado-masochisme dans les relations entre les différents personnages (Frau Inge appréciera de se faire fouetter par un général, par exemple), mais ce sera surtout un érotisme omniprésent qui s'imposera d'emblée pour ne plus jamais quitter le devant de la scène et orner quasiment chaque développement du film de la présence de demoiselles nues ou en très petites tenues sexys en diable, tout en ne tombant jamais franchement dans le graveleux ou le sordide.

SS GirlsLes personnages animeront le film de manière largement plaisante, avec notamment ce Schellenberg grimaçant de façon outrancière et démesurée, parfois grotesque, tandis que les autres protagonistes, heureusement plus en retenue, seront quand même travaillés, l'ensemble étant porté par une interprétation adaptée, Gabrielle Carrara imposant un certain charisme et la force de ses expressions au rôle de Schellenberg, tandis que la toute belle Macha Magall ( déjà vue dans SS hell camp) incarnera à merveille Eva pour une prestation toute en sensualité. La mise en scène de Bruno Mattei est assez lente, s'attardant sur les principales séquences qui pourront parfois sembler traîner quelque peu en longueur, mais il se rattrapera largement avec d'autres plus dynamique, comme ces montages de courts plans rapides pour la formation des filles ou plus tard pour découper les scènes d'orgies.

Donc, ce SS girls offrira un visage assez amusant à la "nazisploitation", loin de l'aspect sordide et sadique habituel, pour un ensemble largement sexy et très souriant, même si cela sera parfois involontaire de la part du réalisateur !

SS GirlsLe DVD de zone 1 édité par Exploitation Digital avancera une image généralement nette et sans autre défaut que ceux d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée mais quelque peu en retrait, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une croustillante interview de Bruno Mattei qui revient aussi bien sur le film, la genèse de la "nazisploitation" ou les différences entre les films italiens et les "blockbusters" américains, une très courte galerie de photos, la bande-annonce originale (en italien), ainsi que d'autres bandes-annonces de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "nazisploitation" très sexy mais guère offensant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1253 mots par nicore, 2207 vues • R�agir

29.05.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Stacy

A partir d'une idée de base bien folle comme le cinéma asiatique nous en gratifie régulièrement, ce Stacy va décliner une intrigue hélas quelque peu fourre-tout dans un mélange de genres qui pourra facilement perturber la bonne lisibilité du métrage, tout en n'affectant pas son capital sympathie grâce à des situations aussi décapantes qu'humoristiques dans de nombreux clins d'œil aux classiques du genre.
Le script va laisser une curieuse maladie infester les demoiselles de quinze à dix-sept ans, les transportant dans une "béatitude proche de la mort" avant de les faire mourir pour ensuite les réanimer sous forme de zombies affamés de chair humaine, communément appelées alors des "Stacy", confrontant ainsi la population à un problème de taille.

StacyLe moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur ne va pas perdre son temps pour lancer son intrigue, en avançant tout de suite une demoiselle, étendue sur l'herbe en compagnie de jeunes enfants qu'elle gardait et se relevant finalement zombifiée pour les attaquer, pour laisser ensuite une voix-off nous décrire les symptômes de cette bien étrange maladie ayant frappé à l'aube du 21ème siècle toutes les demoiselles du globe âgées de quinze à dix-sept ans, avec cette euphorie annonçant une mort inévitable pour laisser ces adolescentes se transformer ensuite en zombies.

StacyC'est ainsi que nous découvrirons la société japonaise organisée pour lutter contre ce fléau au travers de spots publicitaires vantant par exemple les mérites d'une tronçonneuse spécialement adaptée pour découper les "Stacy", tandis qu'un éminent prix Nobel invité sur un plateau télé expliquera qu'il faut découper les infectées en 165 morceaux pour être tranquille, alors que nous suivrons également une intervention d'une brigade spécialisée dans l'éradication des "Stacy". Cette mise en situation sera forcément sanglante pour quelques morsures et autres impacts de balles dévastateurs sur ces jeunes femmes zombifiées se promenant invariablement en tenue d'écolière (détail certainement pas innocent quand on connaît le fétichisme des japonais…), mais surtout souriante en développant les aménagements ahurissants de la société pour faire face au problème des "Stacy", avec par exemple un jour d'enlèvement des restes des zombies, comme s'il s'agissait d'ordures ménagères, ou encore avec cette brigade destructrice prénommée la "Romero Repeat Kill", pour une première allusion au maître de Pittsburgh, surtout que les membres de cette brigade porteront un uniforme qui ne sera pas sans rappeler celui de certains personnages de Zombie.

StacyL'intrigue va par la suite suivre la rencontre entre un homme confectionnant des marionnettes et une demoiselle, Eiko, qui sentant sa mort arrivée va s'attacher à cet homme dans le but avéré qu'il la détruise lorsqu'elle deviendra une "Stacy". Mais pour enrichir encore son métrage, le réalisateur va également avancer un trio de jeunes femmes spécialisées dans l'éradication illégale des "Stacy" en interceptant les demandes faites aux autorités ou encore nous faire largement pénétrer dans une base militaire où un savant fou se livre à des expérimentation sur les "Stacy", merci Le jour des morts-vivants.

StacyCar en effet, on ne pourra pas s'empêcher tout au long du film de voir de multiples hommages et autres clins d'œil délivrés par l'auteur qui puisera ses idées régulièrement dans la trilogie des morts-vivants de George A. Romero de façon tellement visible que cela en deviendra amusant, avec même des situations plus discrètes mais franchement repompées (la libération des zombies par un homme qui finira éventré de la même façon que dans Le jour des morts-vivants par exemple), quand les personnages ne reprendront pas la phrase clé de Zombie de manière ouvertement référentielles en se demandant de quel film elle est issue. Mais cela ne constituera pas les seules dédicaces du film qui baptisera également une tronçonneuse "Bruce Campbell Right Hand 2".

StacyHélas, le métrage oscillera continuellement entre plusieurs styles et malaxera les genres pour tour à tour verser dans un aspect horrifique jouissif et débridé avec en alternance des passages presque romantiques et poétiques lorsque ce sera la relation entre Eiko et cet homme qui finira par s'éprendre d'elle tout au montant pour elle un spectacle de marionnettes d'une tristesse absolue que nous suivrons intégralement, mais ces allers-retours finiront quelque peu par lasser et réduiront la fluidité de l'ensemble surtout que l'hystérie communicative de certaines séquences retombera de fait lorsque l'intrigue se posera pour suivre le couple de tourtereaux.

StacyMais ce hachage de l'intrigue ne viendra heureusement pas affecter de manière trop flagrante l'esprit délirant, très cartoonesque qui occupera le terrain dès lors que le métrage resserra son action autour de cette base dans laquelle les "Stacy" vont être lâchées pour s'attaquer vigoureusement à une bonne partie du casting regroupé comme par enchantement dans ces lieux, pour y inclure également quelques petites réflexions nébuleuses sur l'origine et es motivations des "Stacy" qui préfigureront un final mélancolique tranchant avec le reste du film mais tout en étant impactant et porteur d'une incitation à la méditation assez inattendue dans un tel contexte.

StacyLes personnages resteront principalement superficiels malgré la volonté évidente du réalisateur de donner une profondeur à son couple à l'amour platonique formé le temps de quelques jours en attendant la mort d'Eiko, mais tout en étant bien délirants pour la plupart d'entre eux avec une volonté débridée et jouissive, pour un ensemble ne bénéficiant que d'une interprétation limitée et pas foncièrement toujours en adéquation avec les situations. La mise en scène du réalisateur sera énergique pour gérer ses phases d'action avec une efficacité pleine de délires visuels et autres effets de style probants.

StacyLes effets spéciaux du film seront globalement réussis pour multiplier les plans saignants avec une bonne humeur communicative puisque ceux-ci ne chercheront jamais à être glauques ou franchement réalistes pour verser dans une outrance bienvenue, les têtes arrachées l'étant avec leur colonne vertébrale, tandis que les "Stacy" même coupées en morceaux continueront à bouger et à représenter un danger et que les éventrations se feront de manière jouissive et volontaire, laissant encore des morceaux de corps joncher les sols et remplir les poubelles . Les maquillages des "Stacy" seront eux aussi convaincants pour renforcer l'aspect délirant du film, avec cette pâleur blafarde très visuelle accompagnée par des mouvements syncopés et autres grimaces hallucinantes.

Donc, ce Stacy se suivra facilement et arrivera à se montrer régulièrement souriant dans sa bonne humeur communicative, mais sa volonté de tout mélanger pourra finir par devenir usante, tout comme l'absence d'une intrigue véritablement construite, donnant presque l'impression d'assister à de petits sketches sans queue ni tête, heureusement très sanglants et porteurs d'un humour décapant !

StacyLe DVD de zone 1 édité par synapse Films avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut vraiment visible, tandis que la bande-son sera efficace, grâce notamment à une partition musicale dynamique et rythmée qui accompagnera les différentes séquences du film de manière largement adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale sous-titrée en anglais.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du film, ainsi que d'un petit livret de quatre pages accompagnant le DVD et revenant en majeure partie sur l'origine et les influences du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces adolescentes zombifiées délirantes, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1327 mots par nicore, 890 vues • 1 r�action

28.05.09

07:50:00, Cat�gories: Box office cinéma  

parNicore

Après un mois d’avril assez fourni, ce mois-ci a été malgré les apparences assez porteur. Non pas en terme de quantité de titres sortis dans le genre, mais pas la qualité et l’intérêt de ces nouvelles éditions, avec notamment un bon rattrapage avec des films attendus depuis longtemps en zone 2 !

Kraken

Parmi les titres plus ou moins anecdotiques, on notera le Kraken, le monstre des profondeurs seule titre du genre édité ce mois-ci par Seven 7 qui nous avait habitué à être plus prolixe qu'avec ce film de Tibor Takacs flirtant méchamment avec le "Z" malgré les bonnes intentions du réalisateur.

Anacondas

Pour Columbia/Tristar, ce ne sera pas la sortie de Anacondas : sur la piste du sang qui va créer l'événement puisque le film, quatrième épisode de la franchise, ne vaudra pas mieux que ses prédécesseurs.

les geoles du diable
13 jeux de mort

Elephant Films tout en continuant à nous sortir les titres de l'inépuisable Charles Band avec Les geoles du diable, édite 13 jeux de mort et ses épreuves immorales et saignantes pour un script alléchant qui virerait plus à la satire sociale très sombre qu'à l'horreur pure. L'éditeur nous proposant le film en DVD et en Blu-ray.

Le fantôme de l'opéra

Après une édition belge détaillée ici, MGM s'est décidée à préparer une édition française et identique du Fantôme de l'opéra de Dwight Little avec Robert Englund dans le rôle titre.

Zombie anonymous

Le mois de mai a connu le réveil de Neo Publishing qui s'était contenté depuis quelques temps de distribuer les œuvres d'autres éditeurs, et qui vient de nous sortir Zombie anonymous et ses morts-vivants intelligents pour un résultat intéressant et dont seul le manque de moyens sera flagrant, l'éditeur nous gratifiant au passage d'un DVD bardé de bonus.

Tokyo

MK2 vient pour sa part d’éditer Tokyo réalisé par trois auteurs différents pour autant de segments virtuoses et valant à coup sur le détour.

Cul-de-sac
Mulberry street

Opening a décidé ce mois-ci de revisiter trois titres anciens de Roman Polanski, avec le classique Repulsion, le bien étrange Cul-De-Sac qui offrit notamment à Donald Pleasence un rôle savoureux et Le couteau dans l’eau, le premier long métrage du réalisateur polonais. Mais l’éditeur a également choisi de nous gratifier de Mulberry street, un film indépendant convaincant déjà évoqué ici dans son édition en zone 1, qui comprendra les même bonus que le DVD français, proposé en plus avec le magazine Mad Movies de mai.

Dead man's shoes

Autre titre passionnant connaissant une séance de rattrapage, le Dead man’s shoes du réalisateur indépendant anglais Shane Meadows qui nous livre ici un film de vengeance naturaliste à la conclusion flirtant avec le fantastique trouble. A découvrir absolument grâce à l’éditeur Europa qui nous offre en plus une édition bardée de bonus.

Possession

Le Possession d’Andrzej Zulawski est lui aussi enfin édité, par TF1 Vidéo, pour une sortie longtemps désirée et attendue d’un film offrant à Isabelle Adjani une prestation édifiante dans cette intrigue fantasque et parfois surréaliste où elle sera amoureuse d’une bien étrange créature tentaculaire, la poussant même au meurtre.

Les yeux sans visage

Après une édition avec René château il y a quelques années, c’est au tour de Gaumont d’enrichir son catalogue du classique Les yeux sans visage de George Franju dans une édition remastérisée magnifique et qui sera ici accompagné par un documentaire évoquant notamment la personnalité du réalisateur au travers d’interviews de ses acteurs.

Les disparus

CTV aura le privilège d’éditer Les disparus de Paco Cabezas, une nouvelle preuve de la vitalité étonnante du cinéma ibérique avec sa sombre histoire de fantômes de victimes d’un serial-killer condamnées à répéter éternellement leur destin cruel, pour un résultat tout simplement envoûtant.

Terminator 2
Fear in the night

Et enfin, c’est Studio Canal qui se met à l’honneur ce mois-ci, avec déjà une nouvelle édition "collector" de Terminator 2 comprenant le blu-ray du film et trois DVD de bonus, mais surtout un packaging plus que "collector", ainsi que le Blu-ray seul comprenant entre autres trois versions du film.
Mais ce sera aussi grâce à une nouvelle collection que l'éditeur va se mettre en avant. En effet, quatre ans après Metropolitan, c'est au tour de Studio Canal de nous proposer une collection dédiée à la fameuse "Hammer" autour de cinq premiers titres inédits en DVD chez nous. C'est ainsi que nous allons pouvoir redécouvrir Docteur Jekyll et sister Hyde et son docteur Jekyll se transformant en une splendide jeune femme pas très nette, tout en multipliant les références aux autres thèmes de la firme. Fear in the night saura intéresser son spectateur notamment par une interprétation de qualité qui ne servira hélas qu'une intrigue minimaliste pour un film souvent oublié et qu'il est donc possible maintenant d'apprécier.
Blood from the mummy's tomb marquera quant à lui par son érotisme (certes bien timide aujourd'hui) de la jeune Valerie Leon et son décolleté plongeant pour une intrigue manquant parfois de cohérence.
To the devil… a daughter sera bien plus passionnant et réussi avec sa secte sataniste dans la grande tradition.
Et enfin Demons of the mind, à l'intrigue riche (presque trop) et aux nombreux protagonistes autour de cette malédiction familiale pour un sujet tendancieux, nous offrira quelques moments de violence graphique et esthétique dans une ambiance sinistre flirtant même avec le bis italien.

Blood from the mummy's tomb
To the devil a daughter

Il ne nous reste plus désormais qu'à faire son choix (si cela n'est pas déjà fait !) parmi ces nouvelles éditions et titres disponibles ce mois-ci, en attendant le rendez-vous déjà pris pour le mois de juin !

Kraken le monstre des profondeurs

Kraken le monstre des profondeurs
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Anacondas : Sur la piste du sang

Anacondas : Sur la piste du sang
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Les geoles du diable

Les geoles du diable
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13 jeux de mort

13 jeux de mort
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13 jeux de mort (Blu-ray)

13 jeux de mort (Blu-ray)
Amazon à 11.09€
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Tokyo / 2 DVD

Tokyo / 2 DVD
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Mulberry Street

Mulberry Street
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Cul-de-sac

Cul-de-sac
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Dead man's shoes

Dead man's shoes
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Possession (1980)

Possession (1980)
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Les yeux sans visage

Les yeux sans visage
Amazon à 10.99€
Fnac à 13.79€
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Les disparus

Les disparus
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Terminator 2 : Le jugement dernier - Edition collector (Blu-ray)

Terminator 2 : Le jugement dernier - Edition collector (Blu-ray)
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La Collection Hammer : Blood from the mummy's tomb (La momie sanglante)

La Collection Hammer : Blood from the mummy's tomb (La momie sanglante)
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La Collection Hammer : Dr. Jekyll and Sister Hyde (Dr Jekyll et Sister Hyde)

La Collection Hammer : Dr. Jekyll and Sister Hyde (Dr Jekyll et Sister Hyde)
Amazon à 11.03€
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La Collection Hammer : Fear in the night (Sueur froide dans la nuit)

La Collection Hammer : Fear in the night (Sueur froide dans la nuit)
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La Collection Hammer : To the devil a daughter (Une fille pour... le diable)

La Collection Hammer : To the devil a daughter (Une fille pour... le diable)
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27.05.09

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Killer nun

Connu chez nous sous l’appelation La petite sœur du diable, ce Killer nun au titre largement évocateur va mélanger "nunsploitation" et "giallo" de manière plutôt habile et évocatrice pour suivre les déboires d'une nonne mentalement perturbée qui s'adonnera à la perversion et peut-être même au meurtre.
Le script va donc prendre place dans un hôpital où des sœurs aident les infirmières à soulager et à suivre les patients atteints aussi bien physiquement que mentalement pour y suivre sœur Gertrude, une nonne récemment opérée d'une tumeur au cerveau lui causant bien des soucis, entre ses excès de violence et sa dépendance à la morphine, tandis que plusieurs patients périssent, victimes apparemment de Sœur Gertrude, à moins que…

Killer nunAprès une courte introduction suivant une sœur en confession cracher sa haine contre un homme lui ayant fait subir des attouchements dans sa jeunesse et refusant de le pardonner pour en plus vouloir se venger de tous les hommes, le métrage va donc s'installer dans cet hôpital où médecins, infirmières et nonnes cohabitent pour s'occuper de patients bien différents, avec ces personnes âgées presque séniles et d'autres plus jeunes et handicapés, pour se lancer dans une présentation des principaux personnages et notamment de Sœur Gertrude, certes aimée de tous mais ayant un comportement parfois étrange, entre sa difficulté à se saisir d'un scalpel pour le donner à un médecin et ses problèmes avec un cathéter, alors qu'elle évoque ses maux de tête suite à une opération au médecin chef.

Killer nunCette présentation des protagonistes prendra le temps de bien immerger le spectateur dans cette petite communauté et surtout de nous dévoiler les secrets de sœur Gertrude, accro à la morphine depuis son opération, tandis que sa voisine de chambre, Sœur Mathieu, une ravissante jeune religieuse amoureuse de Sœur Gertrude et cherchant à attirer son attention (quitte à se promener nue devant elle), lui sera complètement dévolue et soumise. Mais l'intrigue prendra également le temps de nous faire suivre d'autres travers de Sœur Gertrude, avec ce comportement colérique qui le poussera par exemple à réduire en miettes un dentier et surtout cette escapade en ville pour revendre une bague d'une patiente décédée et s'acheter sa morphine avec l'argent ainsi récolté, tout en profitant de l'occasion pour aller draguer un inconnu et coucher avec lui dans un vestibule d'immeuble.

Killer nunMais alors que l'intrigue commencera presque à tourner en rond, un premier meurtre va survenir, un patient ayant découvert Sœur Gertrude en plein délire sous morphine va être violemment frappé avant d'être jeté par une fenêtre, déguisant ainsi ce crime en suicide, bientôt suivi par un second assassinat, celui d'un patient certes âgé mais n'ayant pas renoncer aux plaisirs de la chair puisqu'il s'accordera les faveurs d'une demoiselle depuis son fauteuil roulant et qui finira étouffé par du coton. Ces scènes de meurtres, bien que peu nombreuses, seront parfaitement agencées, lorgnant facilement vers le giallo, par le réalisateur qui nous offrira même un délire psychédélique lors du premier meurtre en alternant de courts plans du crime avec les hallucinations salaces de Sœur Gertrude, pour être également parfois assez méchantes, telle cette patiente qui en aura trop vu et qui finira avec des aiguilles enfoncées un peu partout dans le visage avant que le meurtrier ne s'amuse avec un scalpel. Et bien que mettant toujours au premier plan Sœur Gertrude, l'intrigue laissera planer un doute continu sur sa culpabilité, nous réservant de la sorte un petit twist final certes éventé mais graphique et offensif.

Killer nunA côté de cet aspect macabre, le film versera bien entendu dans la "nunsploitation" avec son personnage principal trouble et quand même perverti qui occupera largement les situations du métrage, alors que le mode de vie bien ordonné et intimement lié à la religion de l'hôpital sera régulièrement mis en avant, pour ainsi nous gratifier d'un érotisme assez léger (nous faisant profiter de la plastique généreuse de Sœur Mathieu) et guère osé pour suivre l'aventure de Sœur Gertrude hors de l'hôpital, avec juste cette allusion à une fellation sous-entendue par un plan aussi troublant que sensuel, lorsque Sœur Mathieu passera ses lèvres le long du pantalon du nouveau médecin fraîchement arrivé à l'hôpital. Et en dehors de ce côté sexuel, le film n'hésitera pas à avancer frontalement les problèmes de drogue de l'héroïne, voleuse à l'occasion, pour un ensemble pas franchement catholique quand même.

Killer nunMais malgré ces apparences et ces éléments volontaires, le métrage ne sera pas vraiment graphique (mis à part le meurtre aux aiguilles) pour plus jouer avec la suggestion et les sous-entendus, Sœur Gertrude se cachant de la caméra par exemple pour s'injecter sa morphine, alors que ses bras couverts de croûtes et de traces de piqûre seront par contre dévoilés, le tout au sein d'une intrigue assez basique dans l'exploitation des meurtres et de la dualité de Sœur Gertrude dont l'apparente dévotion à ses malades cachera bien des choses, tandis que le rapport avec son opération de cette tumeur au cerveau ne sera jamais clairement explicitée.

Killer nunLes personnages bénéficieront tous d'un traitement de faveur de la part du réalisateur, Sœur Gertrude bien entendu, mais également ces seconds rôles souvent croustillants, entre cette Mère Supérieure presque sadique indiquant par exemple à Soeur Gertrude que c'est sa condition de nonne de souffrir et surtout ces malades parfois souriants, tel cet hyperactif sportif ou encore cette bourgeoise sénile, mais il est quand même dommage que le personnage du jeune médecin débarquant sur place soit sous-exploité en arrivant trop tard dans l'intrigue. Ces protagonistes bénéficieront d'une interprétation de qualité, surclassée par la prestation épatante de Anita Ekberg, qui joua Sylvia et la fameuse scène de la fontaine (sans le chaton blanc, dommage…) dans La dolce vita de Fellini, et qui ici incarnera à merveille cette nonne troublée et au regard perçant, tandis que la craquante Paola Morra apportera la touche sensuelle du film, mais on retrouvera également avec plaisir Joe Dallesandro. La mise en scène du réalisateur est efficace pour donner de l'impact aux temps forts du film, mais peinera légèrement à trouver un rythme constant pour rendre certaines séquences longuettes. Les quelques effets spéciaux sont réussis tout en demeurant simplistes.

Donc, ce Killer nun offrira un autre visage à la "nunsploitation", certes moins érotique mais tout aussi fascinant au travers du portrait de cette nonne bien dévergondée et aux travers multiples.

Killer nunLe DVD de zone 1 édité par Blue underground avancera une image juste quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale adaptée et parfois même gentiment décalée, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview du réalisateur Giulio Berruti qui reviendra rapidement sur la début de sa carrière, le fait divers belge lui ayant inspiré l'idée du film, ainsi que les petits soucis rencontrés lors du tournage pour un ensemble intéressant mais certainement trop court et uniquement suivi de la bande-annonce du film et de plusieurs galerie de photos consacrées aux affiches, aux lobby cards, aux photos du tournage et aux jaquettes vidéos du film.

Killer nun
Killer nun

Pour ceux qui voudraient découvrir cette nonne très spéciale, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1317 mots par nicore, 2498 vues • 1 r�action

26.05.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Splinter

Ce sera sans autre prétention que celle de divertir son spectateur que ce Splinter va appliquer une intrigue commune et ne cherchant pas franchement à se montrer originale (mis à part le look de sa créature), mais qui parviendra à se montrer efficace et généreux, surtout au niveau de son aspect sanglant largement présent.
Le script va suivre le face à face entre un petit groupe d’individus et un virus contaminant ses hôtes vivants dans un patchwork humain belliqueux.

SplinterLa petite séquence d‘introduction donnera tout de suite le ton du métrage en montrant un employé d’une station-service déserte s’apprêtant à se faire dorer au soleil en attendant le client mais qui va se faire attaquer par un animal étrange, vite entraperçu mais suffisamment pour interroger le spectateur par son allure faisandée, presque décomposée, tandis que cette séquence sera déjà plutôt sanglante, vive, même si du coup l’agression ne sera pas forcément très lisible dans son déroulement, tout en ayant l’originalité de se continuer pour quelques plans rapides pendant le générique suivant un véhicule circulant sur une route, pour une transition réussie avec la présentation des principaux personnages.

SplinterEn effet, ensuite le métrage va s’attacher à nous présenter Seth et Polly, un couple en vacances que nous suivrons lors d’une tentative de camping rapidement avortée devant leur incapacité à monter une tente pour ainsi positionner ces deux protagonistes assez stéréotypés, la bimbo et l’intellectuel dépassé dès qu’il s’agit de bricoler, alors qu’en parallèle un autre couple, Dennis et Lacey, va tomber en panne, avançant ainsi deux autres personnages plus sombres, identifiés comme un criminel en fuite accompagné de sa compagne perturbée. Ces deux couples ne vont tarder à se retrouver face à face puisque Seth et Polly vont devenir les otages de Dennis, désireux de rejoindre la frontière mexicaine et dont nous découvrirons l’apparente dangerosité dans sa façon d’agir avec ses otages, pour ainsi prolonger quelque peu les présentations qui se poursuivront les des situations suivantes, jusqu’à ce que le véhicule heurte un animal, crevant un pneu par la même occasion et perforant le radiateur.

SplinterL’ambiance restera tendue pour laisse le temps aux protagonistes de changer cette roue crevée, entre les délires de Lacey qui se révélera être une droguée en plein sevrage et l’idée de rébellion qui germera dans l’esprit de Polly, Dennis se blessant au passage avec un des petits pics noirs dépassant du caoutchouc, mais une fois avoir repris la route, le quatuor va bientôt se rendre compte de la fuite d’huile qui va imposer un arrêt à la première station-service se présentant sur leur chemin, installant alors durablement l’intrigue dans ce lieu étrangement désert jusqu’à ce que Lacey découvre le pompiste (celui de l’introduction) agonisant et le corps hérissé de ces mêmes pics noirs, avant de se faire attaquer par ce drôle d’individu déhanché.

SplinterLe trio survivant va alors se réfugier dans la station-service et subir les assauts de cette bien étrange créature, proposant de fait un huit-clos qui sera remarquablement bien géré par le réalisateur afin de ne jamais laisser retomber la pression tout en n’étant jamais à court d’idée pour toujours relancer l’intrigue et apporter des situations généreuses et parfois même porteuses d’un léger suspense. Et bien entendu, ce seront les attaques de cette "chose" qui rythmeront le métrage en étant bien graphiques (la façon violente et inhumaine dont elle se lancera contre les portes pour essayer d'entrer) et surprenantes (avec ces morceaux de corps qui auront leur vie propre pour essayer de contaminer les survivants, et notamment une main qui évoquera bien sûr les délires d'Evil dead 2 mais sans ici tomber dans le moindre aspect parodique ou même ouvertement comique), tandis que les protagonistes, dont la relation évoluera bien évidemment au fur et à mesure des situations, chercheront un moyen de s'enfuir ou d'alerter la police.

SplinterAlors bien sûr, quelques événements resteront bien opportuns, comme l'arrivée de cette jeune femme policière qui constituera un mets de choix pour la créature tout en nous offrant un nouveau passage gore et en proposant une double alternative de fuite ou d'échappatoire au trio et la contamination progressive de Dennis pourra paraître délaissée lors de la partie centrale du film, mais cela sera pour mieux rebondir ensuite et nous gratifier d'une des idées méchamment sanglantes du film, avec cette amputation sauvage et artisanale au cutter, tandis que le final pourra sembler quelque part assez facile et banal, la pointe d'émotive tentée le réalisateur tombant quand même partiellement à plat.

SplinterLe virus sera façonné de manière originale avec ces pics noirs sortant de la peau et cette humeur sombre coulant des plaies infligées aux corps l'accueillant, mais surtout aura la particularité de disloquer et d'assembler les morceaux de corps humains sans souci de logique pour de la sorte créer une entité disparate très graphique et généreuse, mais hélas, si on sera amené à en découvrir certaines particularités en même temps que les protagonistes (ce qui entraînera la seule fausse note du film avec cette histoire de température corporelle), jamais ses origines seront éclaircies ou même clairement évoquées, dans l'attente peut-être d'une suite entrevue par la fin ouverte classique.

SplinterLes personnages ne brilleront pas par leur profondeur pour ainsi demeurer stéréotypés dans leur agencement mais heureusement cela ne viendra pas nuire au métrage pour au contraire lui permettre d'avancer un humour discret basé sur des dialogues et des réparties plutôt fines pour rester souriantes sans forcer le ton, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation plutôt convaincante, essentiellement portée par Shea Whigham qui imposera un certain charisme à l'écran sans avoir à se forcer. La mise en scène du réalisateur sera vive et adaptée pour suivre l'action de près et imposer un rythme continu et régulier au métrage, tout en saccadant hélas parfois trop ses plans lors des attaques frontales de la créature, limitant ainsi leur impact.

SplinterLes effets spéciaux du film seront heureusement largement probants, aussi bien pour mettre en avant cette créature magnifique faite de morceaux de corps humains et aux déplacements singuliers qui rendront encore plus impactant chacune de ses apparitions, que pour avancer des plans sanglants généreux, avec bien sûr cette amputation terrible et avancée directement, sans fard ni renoncement quant il s'agira de taillader les chairs, tandis que d'autres effets gores francs et volontaires viendront parsemer l'ensemble de manière crédible et enthousiaste. Enfin, les maquillages montrant l'avancement de la contamination de Dennis seront discrets, sans exagération nuisible pour de la sorte être encore plus marquants et intrigants, tout comme le seront ces mystérieux pics noirs sortant des chairs contaminés.

Donc, ce Splinter, volontaire et généreux, parviendra à se montrer efficace dans ses faibles ambitions pour en tout cas faire passer un bon moment à son spectateur, c'est toujours cela de pris !

SplinterLe DVD de zone 2 anglais édité par Icon Films avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée et renforçant agréablement les temps forts du métrage, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre plusieurs petits modules revenant sur les effets spéciaux, la création de la station-service, la créature, ou encore sur la possibilité de créer soi-même une citrouille "Splinter" avec ses pics noirs (idée hautement anecdotique et sans intérêt), et l'atmosphère très pluvieuse ayant entouré le tournage, tandis qu'un petit making-of ostensiblement promotionnel viendra compléter ces bonus, uniquement suivi par une galerie de dessins de production de la créature du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce virus volontaire et graphique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1426 mots par nicore, 868 vues • 2 retours

25.05.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique, Box office cinéma  

par Nicore

Chaos

Même si son réalisateur David DeFalco s'en défend vertement, ce Chaos sera un remake officieux (et avant l'heure) de La dernière maison sur la gauche de Wes Craven, qui ira très loin dans la violence froide et éprouvante en nous faisant partager le calvaire des jeunes victimes dans le but avéré de choquer son spectateur, ce que le métrage réussira aisément à faire, malgré quelques petites invraisemblances et autres facilités scénaristiques rapidement pardonnées.
Le script va laisser deux demoiselles se rendre à une "rave party" où elles vont se mettre en quête d'ecstasy pour finalement tomber sur quatre voyous brutaux et dégénérés qui vont leur faire subir les derniers outrages avant de les tuer. Mais tombés en panne de voiture, les meurtriers vont sans le savoir aller frapper à la porte des parents d'une de leurs victimes.

ChaosAprès un petit laïus sur les disparitions de jeunes femmes survenant chaque année aux Etats-Unis et annonçant le film comme un avertissement destiné à empêcher ces crimes, le métrage va, dans sa première séquence, suivre une jeune femme, Daisy, faire du stop au bord de la route, hélant les automobilistes, pour voir un véhicule s'arrêter et deux hommes en sortir, qui sembleront bien intéressés par l'anatomie de cette personne, mais tout ceci ne sera qu'un leurre puisque les deux compagnons de Daisy vont surgir et tabasser les deux hommes avant d'exploser leur voiture à coup de batte de baseball, avançant d'entrée la violence aveugle et sauvage de ces hommes bien différents. En effet, si Frankie ressemblera à un hard-rocker basique, celui qui semblera être le leader du groupe, surnommé "Chaos" en imposera par sa carrure musclée et sa froideur brute.

ChaosPassée cette introduction de bon augure, l'intrigue va nous présenter ses deux victimes, Emily, une jeune black recevant chez elle son amie Angelica pour s'apprêter à partir pour une "rave-party" se déroulant dans les bois, mais avant de quitter le domicile parental elles recevront les avertissements et les consignes strictes des parents d'Emily, ce dont les deux demoiselles sembleront se moquer plus ou moins. Le métrage cherchera également à nous familiariser quelque peu avec les trois marginaux que nous retrouverons dans leur cabane délabrée dans une période d'oisiveté qui irritera finalement "Chaos", mais qui ne tardera pas à être rompue. En effet, Emily et Angelica, arrivées sur les lieux de la "rave-party" en préparation après un petit périple à travers bois, vont aborder Swan, un jeune homme qui leur certifiera pouvoir leur trouver de l'ecstasy auprès de ses amis squattant non loin de là.

ChaosC'est ainsi que les deux jeunes femmes vont tomber entre les griffes de "Chaos" et de sa bande, puisque Swan ne sera autre que le fils de "Chaos", pour quelques petites humiliations avant que le groupe décide d'emmener à bord de leur van dans un coin perdu leurs victimes à des buts inavouables. Mais alors que le spectateur sera en droit de s'attendre à une séquence de viol attendue, Emily et Angelica vont réussir à fausser provisoirement compagnie à leurs bourreaux, lançant ainsi une petite traque à l'issue courue d'avance à travers bois, dans un style "survival" très classique pour que la première à être attrapée soit Angelica qui connaîtra un sort guère enviable lors de LA séquence choc du film.

ChaosEn effet, la demoiselle en plus d'être battue, verra "Chaos" lui arracher un téton avec son couteau pour le mastiquer avant de lui enfoncer de la bouche, faisant de la sorte vomir la demoiselle, pour finalement la retourner et lui planter à plusieurs reprises son arme dans les poumons et décider de la violer alors qu'elle sera en train d'agonir. Cette séquence odieuse sera en plus filmée froidement, sans s'écarter des détails sanglants ici franchement réalistes et sordides pour nous laisser sans voix devant tant de barbarie et d'inhumanité sauvage, David DeFalco ayant réussi à rendre cette scène carrément choquante avec ce naturalisme renforçant si besoin en était son aspect ignoble. Par la suite, le sort réservé à Emily ne sera guère plus enviable mais sans que cela n'atteigne cette apothéose dépravée et tétanisante, qui prévaudra par son aspect graphique là ou Wes Craven laissait une ampleur dramatique s'installer.

ChaosLa dernière partie du film sera quant à elle quelque peu expédiée pour voir les meurtriers débarquer chez les parents d'Emily avec pour seule différence avec La dernière maison sur la gauche le fait que ceux-ci seront au courant du sort macabre d'une des deux filles, pour un dernier carnage prenant également ses distances avec l'influence majeure du film en étant bien plus cruel et dérangeant dans son aboutissement, même si un soupçon d'invraisemblance et surtout de facilité flottera sur ces rebondissements successifs et définitivement immoraux, mais sans que cela vienne nuire à l'impact général de cette issue collant finalement parfaitement avec le ton du métrage.

ChaosAlors bien entendu l'intrigue ne brillera pas par son originalité, en puissant sa trame globale chez Wes Craven sans vergogne, mais le métrage arrivera facilement à devenir marquant et offensant par sa violence crue et montrée sans retenue pour de la sorte détruire carrément les deux victimes de la pire des manières sans que cela semble perturber les auteurs de ces atrocités plus que cela puisque ceux-ci penseront uniquement à échapper à la police, et la volonté moralisatrice présumée voulue par le texte d'introduction retrouvera ses répercussions au travers des développements de l'action, même si on pourra quand même se demander si le réalisateur n'a pas cherché une certaine légitimité avec ce prétendu avertissement à but préventif prétexte à lâcher une sauvagerie rarement égalée, ouvertement choquante et sans aucune concession.

ChaosLes personnages resteront peu fouillés, avançant quand même des traits de caractère distincts entre les deux victimes, Emily semblant avoir plus "les pieds sur terre" et faire preuve d'un semblant de prudence bien vite balayé par l'enthousiasme et l'insouciance d'Angelica, tandis que les meurtriers seront avancés de manière également différenciée pour ainsi laisser l'arrogante brutalité de "Chaos" dominer de manière charismatique, tous ces protagonistes bénéficiant d'une interprétation adaptée, flirtant hélas parfois avec un amateurisme discret, mais tout en arrivant largement à rendre les séquences violentes réalistes et largement crédibles, avec un Kevin Gage écrasant bien entendu ses compagnons dans le rôle de "Chaos", tandis que la frêle Maya Barovich donnera une ampleur sordide au rôle d'Angelica au moment de sa mise à mort et que Sage Stallone, le fils de Sylvester, jouera un rôle presque secondaire. La mise en scène de David DeFalco est plutôt probante, pour suivre l'action de près tout en insistant bien sur les détails malsains de son histoire sur un ton proche du documentaire, dépourvu d'effets, qui ne fera que renforcer l'aspect barbare et choquant des événements, mais peinera à trouver son rythme de croisière dans l'entame du métrage, heureusement assez brève, pour ensuite laisser l'impact des images prendre le dessus dans l'horreur. Les effets spéciaux sont réussis, au final peu nombreux mais largement volontaires et ignobles pour verser dans un gore réaliste nauséeux.

Donc, ce Chaos atteindra un degré de violence et de barbarie rare et parviendra à choquer son spectateur par son réalisme trouble et son aspect sordide sévèrement exploité !

ChaosLe DVD de zone 2 édité par NSM Records avancera une image nette et sans aucune défaut qu'une pellicule quelque peu granuleuse qui ne fera qu'accroître l'aspect réaliste de l'ensemble, tout comme la bande-son qui sera adaptée, en étant très souvent dépourvue de partition musicale, le métrage, présenté ici dans sa version "uncut", sera disponible en version anglaise ou allemande, avec seulement des sous-titres allemands.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview du réalisateur et de son producteur répondant à une avis plus que négatif émise par un critique américain et ayant déclenché le début de polémique sur le film, tandis qu'ensuite David DeFalco nous invitera à la visite d'une morgue en compagnie d'un de ses amis coroner, pour un petit document nauséeux et présentant le réalisateur comme quelqu'un d'imbu de sa personne, alors que la bande-annonce anglaise et allemande et une galerie de photos viendront clore ces bonus globalement intéressants.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film choc, le DVD de zone 2 allemand est commandable ici !

Permalien 1485 mots par nicore, 1778 vues • R�agir

24.05.09

17:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Die nonnen von clichy

Avec ce Die nonnen von Clichy le réalisateur ibérique Jess Franco s’attaque à la période de l’Inquisition, mais pas de n’importe quelle manière puisque ce sera en mâtinant son film de "nunsploitation" ouvertement érotique que l'intrigue va suivre une vengeance démoniaque.
Le script va suivre la réalisation de la vengeance d'une sorcière proférée sur le bûcher visant à faire périr ceux qui l'ont condamné. Pour ce faire, elle va se servir de ses deux filles pour l'instant pensionnaires d'un couvent.

Die nonnen von clichyD'entrée le métrage va mettre en avant cette présumée sorcière qui va subir les trois tests censées prouver sa complicité avec le Diable, à savoir la présence de boutons sur la langue, ne pas saigner alors qu'on lui enfonce une aiguille dans un sein et enfin l'épreuve de l'évaporation d'eau chaude versée sur son torse. Reconnue coupable, cette femme hirsute va donc finir sur le bûcher, où juste avant d'être brûlée, elle aura le temps de maudire ceux qui l'ont accablé et va leur prédire une mort horrible, tout en évoquant le fait que ses filles vont se charger de cette vengeance qui mettra en émoi Lady De Winter, une des responsables au point de lui faire aller trouver le Grand Inquisiteur Jeffries afin de lui demander l'autorisation de mener une enquête sur la famille de cette sorcière afin de retrouver ses éventuelles filles. Cette introduction déjà quelque peu graphique aura le mérite en plus d'ancrer parfaitement le métrage dans sa période historique par une reconstitution impeccable et tout à fait crédible.

Die nonnen von clichyEnsuite, l'intrigue va faire un détour par le couvent de Blackmoor pour nous présenter deux sœurs (au sens propre), Catherine et Margaret, pensionnaires des lieux et devenues nonnes depuis qu'elles y ont été recueilli très jeune. Mais Catherine semble bien perturbée au point de nourrir des rêves charnels, offrant également au métrage sa première petite scène érotique d'onanisme féminin comme les affectionne Jess Franco. Mais l'attitude de Catherine sera remarquée par ses consoeurs et la Mère Supérieure avertie, sans que celle-ci puisse se résoudre à autre chose que de petits châtiments corporels bénins, ayant elle-même vu Catherine se trémousser seule pour être aussi troublée.

Die nonnen von clichyC'est dans ces conditions que Lady De Winter et son associé Renfield vont débarquer au couvent et, après s'être entretenu avec la Mère Supérieure bien incapable de fournir des renseignements précis sur l'origine de Catherine et de Margaret, pour seulement leur préciser la différence de comportement entre une Catherine dévergondée (au point de ne pas pouvoir réfuter la possibilité qu'elle soit une sorcière) et Margaret bien plus prude et obéissante, vont demander à voir les deux sœurs afin de leur faire passer un test de virginité qui semblera combler d'aise Lady De Winter, surtout lorsqu'elle découvrira que Catherine n'est pas vierge, ce qui la poussera à faire emmener la jeune femme pour un interrogation au château.

Die nonnen von clichyVéritablement lancée, l'intrigue va dans un premier temps s'intéresser surtout à Catherine, dont nous suivrons les supplices sadiques infligés et destinés à lui faire avouer sa culpabilité, pour qu'après une première révélation elle parvienne à s'enfuir et ainsi rencontrer différents nouveaux protagonistes et finalement retrouver Renfield, tombé amoureux d'elle et délaissant du coup Lady De Winter avec qui il entretenait une relation aussi adultère que sado-masochiste (ce qui entraînera la fureur de l'intéressée). Mais ensuite, ce sera au tour de Margaret d'être visitée par sa sorcière de mère qui lui apparaîtra dans sa chambre et lui ordonner d'assurer sa vengeance, pour laisser alors un Diable venir la dépuceler et de al sorte l'envoûter pour la vouer à sa cause, engendrant de nouveaux rebondissements riches et passionnants qui trouveront leur apothéose lors d'un final regroupant au château tous les protagonistes pour une fête qui va sceller le destin de chacun.

Die nonnen von clichyBien entendu régulièrement érotique, le métrage sera axé dans sa première partie sur son aspect "nunsploitation" en avançant cette religieuse délurée et s'adonnant même au plaisir saphique, pervertissant au passage la Mère Supérieure qui du coup se suicidera, pour une série de séquences certes largement sensuelles mais ne devenant jamais vulgaires malgré les gros plans chers à Jess Franco sur l'anatomie de ses jolies actrices, mais surtout qui viendront se mêler parfaitement à la thématique du film et aux situations décrites pour ainsi ne jamais paraître complètement gratuites en illustrant bien tout en semant le doute dans l'esprit du spectateur sur l'éventualité de la possession démoniaque de Catherine, tandis que lorsque ce sera au tour de Margaret d'être atteinte, aucune incertitude ne viendra planer, celle-ci changeant radicalement de comportement, pour le plus grand plaisir des yeux, tandis que les déboires de Catherine continueront d'alimenter le film en scènes plus ou moins osées.

Die nonnen von clichyMais Jess Franco ne se focalisera pas sur cet aspect du métrage pour s'intéresser aussi bien aux dérives de l'Inquisition avec cette salle de tortures jamais désemplie qu'au déroulement propre de son intrigue inspirée et bourrée de rebondissements, retournements de situations et autres événements prenants (même si la réalité historique sera quand même quelque peu malmenée) relevant plus du film d'aventure qu'autre chose, avec évidemment cette pointe de sorcellerie assez simpliste mais parfaitement intégrée. Mais ce seront principalement les personnages qui porteront le métrage sur leurs épaules et arriveront avec une facilité déconcertante à impliquer le spectateur.

Die nonnen von clichyEn effet, Jess Franco laissera le temps à chacun de ses protagonistes de véritablement "exister" à l'intérieur du film et d'avoir un rôle précis dans l'intrigue globale, ce qui n'empêchera pas le réalisateur de brosser le portrait de personnages tous assez portés sur le sexe (en succombant par exemple tour à tour au charme de Catherine, quitte à renier leurs convictions et leurs fonctions) et ayant leurs petits secrets parfois très graphique (la relation SM entre une Lady De Winter délaissée par son mari féru d'astrologie et Renfield, par exemple ) ou fournissant directement au film de nouveau rebondissements, laissant ainsi tous les éléments se mettre en place pour le dernier acte jubilatoire et vengeur.

Die nonnen von clichyL'interprétation est largement convaincante, bien dirigée par un Jess Franco cette fois-ci bien impliqué, mettant ainsi en valeur aussi bien la craquante Britt Nichols que Howard Vernon, un autre habitué de films du réalisateur (qui ne cabotinera pas du tout ici contrairement à d'autres métrages où il aura tendance à partir en "live"), tandis que la mise en scène de l'auteur est bien travaillée pour également bénéficier d'une photographie remarquable mettant en valeur la reconstitution d'époque impeccable, tout en peinant quand même à donner du relief et un véritable rythme aux séquences d'action. Les petits effets spéciaux seront simplistes pour détailler quelques sévices qui ne seront pas sanglants tout en étant malgré tout bien volontaires.

Donc, ce Die nonnen von Clichy constituera un mets de choix dans la filmographie si décriée mais attachante de Jess Franco, aussi bien par son intrigue riche que par son érotisme troublant et ses personnages convaincants !

Die nonnen von clichyLe DVD de zone 2 allemand édité par X-Rated Kult avancera une image nette et ayant juste conservé quelques petits défauts d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, avec notamment une partition musicale rock certes anachronique mais largement savoureuse, la métrage étant ici proposé dans sa version allemande ou française, cette dernière laissant juste en de brefs instants la version allemande reprendre ses droits, pour de courtes séquences absentes de la VF d'époque et rajoutées ici pour obtenir le montage le plus complet possible du film.
Le DVD sera présenté dans son boîtier splendide façon "livre" spécifique de l'éditeur et en bonus, on pourra suivre la bande-annonce du film, quatre très courtes scènes coupées, une galerie d'affiches du film et autres jaquettes vidéos de différents pays, ainsi qu'une autre galerie, ce clichés du métrage cette fois-ci.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film vraiment convaincant de Jess Franco, le DVD de zone 2 allemand, existant avec plusieurs affiches différentes et étant pratiquement épuisé, est encore pour l'instant disponible ici !

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19.05.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cannibal apocalypse

Bien que réalisé au début des années quatre-vingt, la période faste pour les films de cannibales italiens, et contrairement à ce que son titre pouvait laisser penser, ce Cannibal apocalypse ne surfera pas sur cette vague de films de "jungle" pour au contraire suivre une brillante intrigue urbaine et des vétérans du Vietnam contaminés par un mal très graphique, permettant ainsi au réalisateur Antonio Margheriti (auteur entre autres de Danse macabre et de La vierge de Nuremberg) de nous livrer sa propre vision des traumatismes laissés par cette guerre.
Le script va suivre le parcours de trois vétérans de la guerre du Vietnam ayant au cours de celle-ci été contaminé par un virus les rendant cannibales, même si l'un d'entre eux va commencer par essayer de lutter contre cette faim envahissante.

Cannibal apocalypseLe métrage va laisser une longue séquence d'introduction guerrière prendre place au Vietnam pour y suivre l'attaque d'un petit camp de vietcongs par une escouade de soldats américains dirigée par le sergent Norma Hopper, avec fusillades et explosions à la clé jusqu'à ce que les américains découvrent deux des leurs, enfermés dans une prison creusée dans la terre, en train de se repaître de chair humaine avant de mordre Hopper au bras lorsqu'il voudra les sortir de leur geôle. Cette introduction sera largement réussie, violente et cruelle (le chien) pour retranscrire cette scène de guerre malgré le petit budget du film.

Cannibal apocalypseEnsuite l'intrigue va mettre en avant Norman Hopper, d'abord se réveillant après le cauchemar constitué par l'introduction du film pour être consolé par son épouse compréhensive de ses tourments émotionnels consécutifs à son passage au Vietnam, mais rapidement le métrage va insinuer une relation étrange entre Norman et la viande rouge, laissant déjà une menace planer sur l'apparente normalité de ce protagoniste, qui sera encore confirmée par la suite lorsqu'une jeune voisine visiblement épris de lui viendra tenter de l'émoustiller. Mais le véritable déclencheur de l'intrigue sera ce coup de téléphone reçu de Charlie, l'un des deux cannibales de l'introduction, en permission de l'hôpital où il séjournait et désireux de revoir Norman, sans que celui-ci ne donne suite, trop de mauvais souvenirs étant liés à l'individu.

Cannibal apocalypseCharlie, cet homme à l'apparence déjà psychotique, va alors se rendre dans un cinéma mais il ne pourra résister bien longtemps à sa faim de viande humaine et va mordre une spectatrice en plein câlin avec son compagnon, lors d'une séquence sensuelle et graphique. Dans la confusion générale qui s'ensuivra Charlie ira trouver refuge dans un magasin proche et pour y être assiégé par la police, et ainsi seul Norman pourra arriver à le raisonner et l'obliger à se rendre aux forces de l'ordre qui le reconduiront à l'hôpital. Mais par la suite Charlie va retrouver son compagnon de prison du temps du Vietnam interné lui aussi et Norman va finalement arrêter définitivement de lutter contre le virus et tout ce petit monde va devoir fuir les autorités, tandis que chaque personne mordue deviendra à son tour cannibale.

Cannibal apocalypseBien entendu, l'inévitable parallèle avec les zombies ne manquera pas de venir à l'esprit du spectateur par la méthode avérée de transmission du virus et le regroupement des "contaminés", mais le métrage ne s'épanchera pas sur cet aspect de l'intrigue pour se focaliser sur ces trois vétérans du Vietnam d'abord dans leur condition première qui va rapidement évoluer vers un point de non-retour, notamment pour Norman qui lui aussi deviendra ouvertement cannibale lors d'une des scènes-clés du film remarquablement mise en avant par le réalisateur au terme d'un climat d'attente étouffant.

Cannibal apocalypseLe métrage versera allégrement dans le cinéma d'exploitation pour illustrer son propos, en faisant preuve d'un érotisme certes bien léger mais volontaire (lors de la séquence du cinéma, mais aussi avec cette voisine aguicheuse très jeune), pour en reprenant des situations issues du polar lorsque Charlie sera retranché dans ce magasin qui comme par hasard vendra les armes bien nécessaires à une nouvelle fusillade avec la police, pour ne pas négliger non plus une petite bagarre avec des voyous désireux de venger la mort de l'un des leurs tué par Charlie. Mais bien sûr, ce sera le côté horrifique du film qui sera régulièrement mis en avant et même si le métrage ne sera pas excessivement gore, quelques plans sanglants très volontaires interviendront de façon graphique et régulière, mais surtout réaliste et crue, collant ainsi parfaitement avec le ton général du film.

Cannibal apocalypseEn effet, Antonio Margheriti livrera ici un métrage sombre, sérieux et d'une noirceur complète, jamais amoindrie par un quelconque humour définitivement absent, ce qui ne fera que renforcer l'impact de l'intrigue et des situations qui arriveront à captiver le spectateur de bout en bout, et ce même si le rythme du métrage ne sera pas très vif, le réalisateur prenant le temps de s'appliquer pour chaque phase du film sans que cela ne vienne générer la moindre lassitude du fait de l'implication de chacun dans l'histoire rendue communicative, sans oublier également le charme quelque peu désuet qui se dégagera du métrage de manière incroyablement attachante, charme encore renforcé par la partition musicale certes parfois décalée mais croustillante.

Cannibal apocalypseLes personnages seront évidemment bien travaillés, Norman Hopper en tête, dont la dualité restera intrigante un bon moment, tandis que ce Charlie offrira une "gueule" charismatique au film, mais même les seconds rôles donneront un impact supplémentaire au métrage en étant tous remarquablement orchestrés, tandis que l'ensemble bénéficiera en outre d'une interprétation exemplaire, aussi bien un John Saxon impliqué dans le rôle principal, que Giovanni Lombardo Radice, connu des amateurs du genre pour être, entre autres, la victime de la célèbre scène de la perceuse du Frayeurs de Lucio Fulci.

Cannibal apocalypseLa mise en scène d'Antonio Margheriti est posée mais suivra quand même l'action de près et parviendra à donner de l'ampleur aux temps forts du film dès l'introduction, pour ensuite générer un suspense réel lors de la poursuite dans les égouts de la seconde partie. Les effets spéciaux sanglants sont probants, crédibles pour un gore volontaire mais sans outrance afin de nous gratifier de quelques morsures sanglantes, d'une jambe mutilée longuement en gros plan à la scie circulaire ou encore de cet incroyable effet, repris et copié maintes fois par la suite où la caméra suivre l'auteur d'un coup de feu mortel au travers du trou fait dans la poitrine de la victime.

Donc, ce Cannibal apocalypse constituera un mets de choix pour les amateurs du cinéma-bis italien dans toute sa splendeur, devenant de la sorte terriblement attachant et appréciable dans tous ses aspects !

Cannibal apocalypseLe DVD de zone 1 édité par Image Entertainment avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera largement appréciable, avec une partition musicale typique et datée, certes parfois déplacée par rapport aux séquences qu'elle accompagne, mais irrésistible, le métrage étant ici proposé dans sa version anglais sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un documentaire passionnant revenant sur le film au travers d'interviews croisés du réalisateur et des interprètes, une petite visite actuelle plus anecdotique des lieux du tournage, la séquence d'introduction alternative du montage américain, la bande-annonce européen et celle asiatique, une galerie de photos et d'affiches du film, quelques filmographies ainsi qu'un petit texte sur les démêlés du film avec la censure, puisqu'il ne faut pas oublier que le film fait partie des "video nasties" anglaises.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette perle du cinéma-bis italien, le DVD de zone 1, devenant de plus en plus rare, est encore disponible par exemple ici ou !

Permalien 1388 mots par nicore, 958 vues • R�agir

18.05.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Nicore

Dead snow

Nous venant de Norgève, ce Dead snow parviendra à se montrer extrêmement sympathique et jouissif au travers d’une intrigue en apparence basique mais qui étonnera régulièrement dans ses développements, tout en nous gratifiant d’une sérieuse dose d’humour et de gore inventif plus que généreux.
Le script va laisser un groupe d’amis rejoindre une cabane perdue dans la montagne enneigée pour un séjour festif qui va vite se transformer en cauchemar quand des nazis zombifiés errant dans les parages vont les attaquer.

Dead snowLa séquence pré-générique assez classique va suivre une demoiselle s’enfuyant dans la neige, poursuivie par les ombres menaçantes qui ne vont pas tarder à la rattraper et la dévorer, sans que l’on puisse clairement distinguer les agresseurs dans la pénombre, laissant ensuite le métrage se lancer dans sa phase d’exposition impliquant la présentation des principaux personnages. C’est ainsi que nous allons faire connaissance avec ce groupe d‘amis en route pour des vacances enneigées dans les montagnes norvégiennes, sans que cela devienne fastidieux puisque le réalisateur, ayant placé ses personnages masculins et féminins à part dans deux véhicules, va laisser chaque sous-groupe évoquer les autres, nous permettant rapidement de nous familiariser avec chacun.

Dead snowArrivés près de leur destination, l’un d’entre va enfourcher son scooter des neiges pour ouvrir la route aux autres qui vont devoir finir la trajet à pieds, jusqu’à cette cabane appartenant à sa petite amie censée les rejoindre sur place. L’intrigue va leur laisser de temps de s’amuser quelque peu pour quelques situations communes mais souriantes car enjouées grâce à la bonne humeur communicatives des différents personnages, dont un geek fan de cinéma d’épouvante, avant que l’obligatoire mise en garde explicative sur la malédiction locale ne se manifeste au travers d’un homme âgé qui va venir perturber leur soirée et leur raconter l’histoire de ces nazis ayant élu domicile dans le coin pendant la Seconde Guerre Mondiale pour piller et torturer, jusqu’à ce que les villageois excédés se rebellent poussent les nazis à fuir dans les montagnes où ils seraient morts de froid, pour désormais hanter les lieux, selon la légende locale.

Dead snowFidèle à la tradition, l’intrigue sa s’offrir une première victime en la personne de celui qui aura mis en garde les jeunes, pour une séquence parfaitement maîtrisée, porteuse d’une réelle tension avant de devenir surprenant et sanglante. Au petit matin, le conducteur du scooter des neiges va décider de partir à la recherche de Sara, sa petite amie toujours invisible (et certainement massacrée dans l’introduction), laissant les autres continuer à s’amuser. Ses recherches vont comme par hasard l’amener vers la tente du vieil homme dont il va découvrir le cadavre éventré et peu après, il va tomber dans une crevasse qui se révélera être un passage vers le repaire souterrain des zombies nazis. Ceux-ci ne tardant par à faire leur apparition autour de la cabane, pour une première attaque d’un personnage esseulé avant de faire le siège sanglant de celle-ci, inaugurant une seconde partie bien débridée, dynamique dans ses rebondissements incessants et porteuses d’idées folles aussi étonnantes que graphiques.

Dead snowEn effet, cette seconde partie du film ne va pas, comme on pouvait s’y attendre, se cantonner à un huit-clos en règle dans la cabane, pour au contraire pousser les protagonistes à sortir au grand air et ainsi devenir la cible des zombies qui vont les courser ou se battre avec eux lors d’affrontements en règles terriblement sanglants. En plus de ces situations généreuses, souvent comiques tout en demeurant crédibles et n’allant jamais dans une orientation prévisible (le dernier affrontement par exemple qui sera porteur d’une surprise de taille franchement épatante), l’intrigue va s’amuser avec le spectateur en décimant les personnages sans ses soucier des habituels clichés du genre, pour ainsi laisser mourir ceux que l’on pouvait penser qu’ils allaient survivre et inversement, pour de la sorte nous prendre au dépourvu et renforcer l’implication dans l’action, jusqu’à ce final parfaitement dans l’esprit de la malédiction avec sa petite accommodation salvatrice.

Dead snowL’humour omniprésent dans le métrage ne prendra jamais un ton parodique pour toujours rester discret et proposer des situations souriantes imprévues se jouant aussi bien de la maladresse des personnages que des zombies, tout en avançant quelques clins d’œil dans les dialogues, notamment avec l’amateur de cinéma d’horreur croustillant dans ses réparties du début du film qui seront bien éloignées des allusions référentielles surfaites d’un Scream. Et le réalisateur emploiera aussi cet humour lors de certaines séquences sanglantes qui en plus d’être volontaires seront originales et savoureuses dans leur agencement et avec ces idées bien frappées.

Dead snowLes nazis zombies seront bien présents dans la seconde partie du métrage, pour avancer un charisme horrifique évident avec le folklore avancé et ces uniformes de mauvaise augure, encore renforcé par des maquillages terriblement réussis et visuels, pour se montrer vifs et dangereux (quoiqu’un brin stupides et régulièrement mutilés par les personnages) avec des apparition surprises qui atteindront leur but, en nous gratifiant au passage de splendides plans de course ou de pose sur les pentes de la montagne pour intimider l’ennemi, ainsi que lors d’une sortie de sous la neige tout simplement bluffante, tandis que leur chef, qui lui aussi bénéficiera d’un maquillage adapté et marquant, arrivera finalement facilement à en imposer.

Dead snowLes personnages, bien que ne bénéficiant que de personnalité classiques et rapidement avancées lors d’une présentation réduite quasiment au minimum, parviendront à devenir sympathiques et presque attachants, notamment au travers du réalisme de leurs réactions émotionnelles et de leur attitude face au danger qui restera toujours crédible, imposant même des erreurs et une bévue particulièrement douloureuse et sadique de la part du réalisateur. L’interprétation sera adaptée et cohérente, sans surjouage inutile pour ne forcer que certains traits de caractère à des fins humoristiques convaincantes mais toujours naturelles.

Dead snowLa mise en scène du réalisateur est vive, dynamique pour donner du rythme à cette attaque des nazis zombies et se permettra quelques effets de cadrage originaux et convaincants. Les effets spéciaux sont largement probants pour avancer de multiples mutilations et autres démembrements, avec une prédilection pour éviscérer aussi bien les humains que les zombies, tout en nous gratifiant de plans originaux (telle cette victime démembrée par des zombies qui la porteront pour ainsi l’écarteler en plein écran, ou encore cet autre personnage qui aura carrément le crâne fendu en deux à la main) et en se montrant toujours généreux.

Donc, ce dead snow sera une excellente surprise venue de Norvège, vivifiante, étonnante, généreuse, graphique, drôle, imprévisible… Que du bonheur !

Dead snowLe DVD de zone 0 édité par Eurofia films avancera une image juste quelque peu granuleuse et souffrant de vagues petits soucis de pixels lors de certaines séquences se déroulant dans l’obscurité, tandis que la bande-son sera plus que largement appréciable, avec une partition musicale définitivement enjouée, décalée pour de la sorte convenir idéalement à certains passages bien fous et délirants du film, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale norvégienne, heureusement avec des sous-titres anglais optionnels.
Par contre, aucun bonus ne viendra accompagner le métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film vraiment épatant, le DVD de zone 0 est disponible ici !

Permalien 1337 mots par nicore, 1906 vues • R�agir

15.05.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Big bad wolf

Les films de loups-garous récents étant plutôt rares, c’est toujours un plaisir d’en découvrir un nouveau. Et même si ce Big bad wolf suivra une trame classique et laissera son faible budget se faire ressentir régulièrement, cela ne l’empêchera pas de se montrer parfois jouissif avec ses idées cherchant une légère originalité et son ton dynamique souriant.
Le script va laisser Derek et ses amis aller faire la fête dans la cabane perdue au fond des bois de son beau-père, pour y être attaqués par une créature poilue qui va les massacrer laissant juste Derek et Sam, une de ses amies, s’échapper. De retour en ville, ils vont devoir tenter de prouver que le beau-père de Derek est le loup-garou meurtrier.

Big bad wolfLe métrage va lancer son intrigue par une séquence introductive prenant place dans la jungle du Cameroun pour y suivre deux chasseurs se faisant attaquer par une bête agressive qui va notamment arracher la jambe de l’un d’eux au cours d’une première séquence percutante et assez gore. Ensuite, nous aurons droit aux traditionnelles présentation des protagonistes et notamment de Derek, un jeune homme maigrichon plus ou moins accepté par les deux couples d’amis l’accompagnant pour une soirée festive dans la cabane de Mitch, son beau-père, à qui il a "emprunté" la clé pour en faire un double, manquant même de se faire prendre en replaçant l'original sur le trousseau de cet homme rude et renfrogné.

Big bad wolfC'est ainsi que nous allons suivre ce petit groupe, rejoint par Sam, une demoiselle adepte de moto et ne laissant apparemment pas Derek indifférent, sur le chemin de cette cabane perdue en plein cœur d'une forêt, non sans qu'un arrêt pour aider un automobiliste bourru tombé en panne ne vienne apporter la traditionnelle mise en garde et que l'intrigue les laisse un moment faire la fête, même si Sam et Derek sembleront plus ou moins exclus des réjouissances, jusqu'à ce qu'un des couples ne décide d'aller faire un tour dehors, pour une promenade romantique qui se terminera évidemment par un coït en plein air vite stoppé par les hurlements proches d'un loup qui ne tardera pas à se montrer pour attaquer férocement le couple avant de se lancer à l'assaut de la cabane, tuant un autre jeune homme et violant une demoiselle, Derek et Sam ne devant leur survie qu'à un coup de hache porté par Sam dans le dos du loup-garou, ce qui leur permettra de s'enfuir.

Big bad wolfCette première attaque du loup-garou sera bien graphique, laissant la bête taillader la poitrine d'une de se victimes, avant d'en estropier une autre, et surtout de pouvoir violer cette demoiselle présentée comme encore vierge avant de castrer le petit ami de cette dernière, pour des plans sanglants rapides mais très volontaires assez inhabituels, tout comme le sera cette particularité du loup de pouvoir parler pour d'une voix rauque balancer quelques bons mots à ses victimes avant de les tuer, un peu à la manière d'un Freddy Krueger gouailleur, tandis que cette créature sera largement libidineuse en dévoilant les poitrines de ses victimes mais surtout en s'adonnant au viol, chose rare dans la carrière cinématographique du loup-garou.

Big bad wolfBien entendu les deux survivants vont se heurter à l'incrédulité de la police et bientôt leurs soupçons vont sans coup férir se porter sur le beau-père agressif et dangereux, poussant les deux jeunes gens à tenter de percer son mystère pour dévoiler la vérité. Cette seconde partie urbaine restera elle aussi très classique pour vaguement et vainement tenter un court moment de faire douter le spectateur sur la culpabilité de ce beau-père clairement identifié dès le départ comme étant le loup-garou, avant de lancer une partie de bras de fer entre Derek, Sam et ce Mitch qui dans sa dualité sera bien plus inquiétant dans son aspect humain que bestial.

Big bad wolfL'intrigue pourra compter sur l'arrivée de Charlie, un oncle de Derek bien au fait de la condition du beau-père, pour alimenter des rebondissements hélas bien souvent prévisibles et parfois même tirés par les cheveux, mais toujours débridés et jouissifs en alternant des sous-entendus salaces avec des passages plus graphiques ou encore avec des scènes chargé d'un petit suspense engendré bien souvent par la présence menaçante de ce Mitch, jusqu'à l'inévitable affrontement final pour un retour nocturne attendu dans la cabane mais ne se déroulant pas tout à fait comme prévu grâce à des éléments extérieures qui viendront se mêler à la fête sanglante.

Big bad wolfPour contrer l'aspect classique de l'intrigue, le réalisateur pourra compter sur un humour discret mais avéré pour rendre les situations souriantes et régulièrement tournées avec le sexe de façon directe et franche, sans pour autant sombrer dans la vulgarité pour juste devenir grivois et libertin, au travers évidemment de ce beau-père loup-garou libidineux qui prendra même le temps lors d'une attaque de caresser de ses mains griffues les seins d'une de ses victimes, écorchant au passage la tradition purement bestiale du lycanthrope ici également doté de parole, même si hélas ce ne sera que pour balancer des vannes pas forcément drôles.

Big bad wolfEn plus, le métrage n'hésitera jamais à verser dans un gore franc et direct pour avancer les mutilations causées par ce loup-garou semblant avoir une prédilection pour les membres arrachés, quand il ne décapitera ses victimes dans de gros geysers de sang et surtout ses attaques seront bien vicieuses, en prenant par exemple le temps de passer plusieurs fois rapidement devant sa proie pour à chaque fois lui infliger une blessure sanglante, mais par contre, il ne résistera pas à l'argent, qui ne sera pas présent ici sous forme de balles comme à l'accoutumée, mais sous forme de flèches tirées d'un arc, prouvant s'il en était encore besoin la volonté du réalisateur d'essayer de se sortir des ornières du genre, ce qu'il aurait pu d'ailleurs faire avec une intrigue moins rabâchée.

Big bad wolfCar en effet, à côté de ces aspects jouissifs et presque originaux, le métrage demeurera superficiel, aussi bien au niveau d'un script couru d'avance, que le choix de nous révéler l'identité du loup vraiment très tôt ne viendra certainement pas rehausser, que pour avancer ses personnages caricaturaux et trop légers pour que l'on puisse s'intéresser véritablement à leurs déboires, entre ce Derek vaguement mal dans sa peau et trop timide pour déclarer sa flamme à cette Sam baroudeuse à l'air presque viril malgré sa féminité bien présente, pour au final laisser seul le beau-père tirer son épingle du jeu et faire preuve d'un charisme à l'écran palpable et donnant à lui seul un peu d'ampleur au métrage.

Big bad wolfL'interprétation est donc cohérente mais sans envergure, à l'exception de Richard Tyson dans le rôle du beau-père, mais on pourra quand même apprécier un petit caméo de Clint Howard et une très courte apparition de David Naughton, le héros du Loup-garou de Londres. La mise en scène du réalisateur est largement dynamique, alerte et parvient facilement à donner un rythme constant et vif à l'ensemble du métrage qui ne laissera pas de temps morts s'installer durablement. Les effets spéciaux sont plutôt convaincants, impeccables pour des plans gores variés et expansifs, mais sans pour autant tomber dans la surenchère, mais hélas l'obligatoire transformation du film sera bâclée et uniquement composée d'un numérique flagrant et guère évolué qui plombera définitivement cette séquence, le loup-garou étant par lui-même assez réussi.

Donc, ce Big bad wolf se suivra avec un plaisir certain grâce à son humour débridé, ses penchants grivois représentées par ce loup-garou libidineux et sa volonté graphique évidente, ce qui viendra en partie compenser l'aspect superficiel quelque peu gênant de l'ensemble !

Big bad wolfLe DVD de zone 2 anglais édité par Lions Gate Home entertainment UK avancera une image nette et ne connaissant pas le moindre défaut, tandis que la bande-son sera plutôt efficace, même si la partition musicale se fera souvent très discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans être accompagnée par le moindre sous-titre.
Par contre, cette édition sera vierge de tous bonus puisque même pas de petites bandes-annonces viendront précéder ou suivre le film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce loup-garou salace et sanglant, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1499 mots par nicore, 2953 vues • R�agir

13.05.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

the guard post

Après son mitigé R-Point, le réalisateur coréen kong Su-Chang nous revient avec un autre métrage d'inspiration militaire et fantastique qui, à partir d'une intrigue intéressante, va s'avérer être plutôt confus d'un point de vue narratif tout en soignant son ambiance et en reversant quelques temps forts réussis.
Le script va laisser intervenir une escouade de soldats dans un poste de garde de la région démilitarisée entre le Corée du Nord et la Corée du Sud ne donnant pas signe de vie. Les militaires vont y découvrir un carnage dont le seul survivant est abattu, forçant l'état-major à envoyer le sergent major Noh et une équipe de la police militaire pour clarifier la situation.

the guard postLa séquence d'introduction forcera d'entrée le respect en suivant des militaires fouillant ce poste de garde sinistre, humide et envahi par la pénombre pour finalement tomber sur des corps mutilés et ensanglantés au milieu desquels sera prostré un homme torse nu, armé d'une hache et surtout couvert de sang qui va se montrer menaçant au point de forcer les soldats à l'abattre. En plus de déjà plonger le spectateur dans cette ambiance glauque et suintante de ce poste de garde en piteux état, cette introduction se montrera très graphique avec notamment ce survivant ensanglanté crevant littéralement l'écran.

the guard postEnsuite, le métrage va nous présenter son personnage central, le sergent major Noh, invité par sa hiérarchie à se rendre au poste de garde 506, celui vu auparavant, afin d'éclaircir pendant la nuit ces meurtres, le poste devant être détruit au petit matin pour faire taire toute rumeur sur les événements s'y étant déroulés. C'est ainsi que le sergent va se rendre au poste de garde 506 en compagnie d'un groupe issu de la police militaire et d'un médecin pour enquêter. L'inspection de l'endroit nous permettra quelque peu de sa familiariser avec les lieux, pour continuer d'en apprécier l'état lugubre et décrépi, tandis que le réalisateur va jouer avec l'aspect macabre de son récit en filmant ces cadavres enfermés dans leurs sacs de transport noir qui seront chargés et déchargés des camions afin de les recompter, laissant de la sorte le sergent se rendre compte qu'il manque un individu à l'appel.

the guard postEt au cours d'une nouvelle fouille, les militaires vont donc appréhender Yoo, le seul survivant capable de leur confier la teneur des événements puisque l'homme trouvé lors de la première approche aura été abattu et stagnera entre la vie et la mort. Alors que le réalisateur avait réussi à installer une véritable ambiance prenante, menaçante et presque claustrophobe, il va alors effectuer un travail de sape terrible en faisant se bousculer sans aucun souci narratif les flash-backs liés aux événements antérieurs au carnage et qui vont bien entendu déboucher sur celui-ci, avec le présent qui semblera bien parti pour suivre le même itinéraire macabre puisque les soldats sembleront bien nerveux et commenceront uns par uns à être pris 'accès de folie meurtrière liée à la présence d'un virus qui cloquera en outre la peau de ses hôtes.

the guard postMais heureusement, si cette construction narrative sera plus que confuse, laissant même parfois le spectateur se perdre en passé et présent, cela n'empêchera pas le métrage d'avancer des séquences fortes expressives et atmosphériques, porteuses même d'une tension lorsque par exemple l'intrigue s'offrira une séquence de détermination de la contamination ou non de chacun des militaires qui lorgnera ouvertement vers le The thing de John Carpenter, tout en laissant des scènes sanglantes volontaires et franches venir éclabousser l'écran avec un graphisme réel et régulièrement surprenant dans sa violence.

the guard postPar contre, le réalisateur pêchera lorsqu'il tentera de donner une profondeur psychologique à ses personnages, entre leur tiraillement face à des choix plus que difficiles à faire mais qui n'arriveront pas à avoir un impact avéré, ou encore en pimentant la situation en plaçant un fils de général à la tête du poste de garde et qui en aura marre d'être uniquement considéré comme un "fils de" (ce dont on se moquera éperdument dans la situation précaire vécue par les protagonistes), tout en parvenant à se montrer probant pour avancer les signes avant-coureurs de la mutation des soldats atteints par ce virus boursouflant les chairs.

the guard postLes décors joueront un rôle prépondérant dans l'installation d'une ambiance sinistre, sentiment encore renforcée par cette pluie battante tombant sans interruption et les nombreuses séquences se déroulant dans les couloirs envahis par l'obscurité refléteront un sentiment de menace omniprésent, qui hélas aura du mal pendant la première partie du film à faire son choix entre présence surnaturelle évoquée à demi-mot et menace virale pourtant largement privilégiée ensuite par l'intrigue, même si quelques éléments resteront bien flous et sèmeront le doute dans l'esprit du spectateur, sans que jamais une réponse claire vienne éclaircir les débats.

the guard postLes personnages, bien qu'au centre de l'intrigue, resteront lisses et presque anonymes, guère aidés il est vrai une fois encore par la structure narrative les occultant régulièrement au profit d'autres déjà morts au départ du film ce qui en toute connaissance de cause va restreindre considérablement toute trace d'implication devant leurs déboires, mais heureusement, l'interprétation sera efficace, sans surjouage et fera preuve d'un réalisme aussi bien dans les réactions de chacun que pour laisser paraître leur peur ou leur malaise devant la situation.

the guard postLa mise en scène du réalisateur est certes efficace pour créer une ambiance étouffante performante, mais loupera définitivement le coche pour assurer une lisibilité globale de l'intrigue avec ces flash-backs trop présents et balancés de manière souvent abrupte au sein du récit, tout en affichant un rythme lent et posé qui manquera clairement de dynamisme. Les effets spéciaux sont largement convaincants pour faire preuve d'une crédibilité réaliste impactante lors des plans sanglants, tandis que les maquillages suivant la progression sur les corps du virus sont également réussis.

Donc, ce The guard post n'offrira hélas qu'un bilan mitigé, plombé par des choix hasardeux de son auteur qui viendront gâcher les efforts fait au niveau de l'atmosphère englobant le film et entraver les situations d'une intrigue pourtant avantageuse et imprévisible !

the guard postLe DVD de zone 2 anglais édité par Showbox pour sa collection "Cine asia" avancera une image nette et juste vaguement granuleuse lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale capable de renforcer certains temps forts et autres moments douloureux du film, celui-ci étant proposé dans sa version originale coréenne, avec de salvateurs sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of pourtant bien son nom puisqu'il nous entraînera dans les coulisses du tournage de bout en bout, un petit reportage intéressant sur la construction des décors du film, ainsi qu'un autre axé sur les dessous des effets spéciaux du film, laissant quelques bandes-annonces clore ces bonus prolongeant de manière vraiment attrayante la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce poste de garde oppressant et parfois bien sanglant, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1279 mots par nicore, 702 vues • R�agir

12.05.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Wild country

Film cent pour cent écossais, ce Wild Country ne brillera pas par l'originalité de son intrigue flirtant avec l'invraisemblance la plus totale, mais aura quand même le mérite de nous offrir un dernier acte nerveux, qui tranchera fortement avec une phase d'exposition plutôt laborieuse et porteuse d'un contexte social sous-jacent trop simplement exposé.
Le script va envoyer cinq jeunes pour une excursion à travers les Highlands écossais, mais à la nuit tombée, ils vont devenir les proies d'une créature inconnue.

Wild countryLe métrage va commencer par mettre en avant Kelly Ann, sa bien jeune héroïne en plein accouchement, ne lui laissant même pas le temps de voir son bébé qui sera emmené dans une pièce voisine, puisque sa jeune mère n'étant pas en âge de fonder une famille, celui-ci est destiné à être adopté, comme l'indiquera un prêtre venant rendre visite à Kelly Ann pour se faire envoyer sur les roses. Cela n'empêchera par la demoiselle de prendre part quelques semaines plus tard à un voyage organisé par ce même prêtre à travers les Highlands en compagnie de Louise et de deux frères, laissant comme il se doit le temps au curé de leur raconter une histoire effrayante de cannibales qui auraient vécu comme par hasard dans le coin.

Wild countryLe but de ce voyage sera en fait de laisser les jeunes seuls pour une marche, seulement aidés par un plan qui les guidera pour retrouver leur chemin jusqu'à l'auberge où le prêtre va aller tranquillement les y attendre le lendemain. Cette exposition permettra une présentation du groupe heureusement pas trop caricaturale et assez vivante pour laisser le spectateur s'intéresser aux différents personnages et notamment à Kelly Ann qui sera troublée par l'arrivée imprévue de Lee, son ancien petit ami et le père du bébé qu'elle a du abandonner à d'autres. Le petit groupe va en chemin rencontrer un bien étrange berger, qui en plus de s'avérer être un voyeur qui observera le soir venu Kelly Ann accomplir des besoins naturels, fournira à l'intrigue une première victime toute trouvée pour la chose mystérieuse semblant épier les jeunes ayant installé leur campement pour la nuit non loin d'un château en ruines.

Wild countryEt c'est à partir de ce moment-là que les choses vont commencer à sa gâter sérieusement. En effet, Kelly Ann n'arrivant pas à dormir, va sortir de sa tente et rejoindre Lee montant la garde (des fois que le vilain berger revienne…), pour entendre les cris d'un bébé et ainsi partir à sa recherche avec Lee dans les ruines, pour découvrir non seulement les restes d'un cadavre mutilé dans ce qui sera le repaire de la bête, mais effectivement, un bébé pleurant à même le sol, pour ce qui restera comme l'élément le moins réaliste du métrage par son opportunisme et sa crédibilité définitivement absente. Cette découverte obligera le groupe à lever le camp pour chercher de l'aide (aucun n'ayant un téléphone portable en état de marche, comme par hasard !), tandis que ce monstre va les attaquer un par un.

Wild countryCette seconde partie sera alors bien plus vivace pour hélas n'apporter que des situations et des rebondissements communs et terriblement prévisibles, le spectateur sachant largement à l'avance qui va mourir et qui va vivre encore un peu, tandis que les assauts de la créature seront quand même téléphonés, tout comme certaines "surprises" complètement anticipables, mais cela se suivra facilement jusqu'au final bien plus nébuleux dans sa volonté de retourner les situations et d'interroger le spectateur en le surprenant de façon cette fois-ci imprévue alors qu'un twist tout pourri heureusement écarté commençait à montrer le bout de son nez.

Wild countryLe réalisateur aura la bonne idée de nous cacher la réalité de sa bête pendant la première partie du film, avec seulement quelques gros plans fugaces ou en l'avançant en pleine pénombre, mais après, une fois visualisée, celle-ci se montrera en plein écran, dévoilant un graphisme pas franchement heureux, guère impressionnant et presque même risible, ratant ainsi complètement son effet. Mais cela n'empêchera pas ce monstre marrant de commettre quelques crimes assez gores, avec même une attaque originale et vraiment saisissante par sa volonté sanglante quand elle s'en ira mordre le flan d'un des personnages pour carrément arracher une partie de l'abdomen, coupant presque en deux cette victime qui finira de se casser en tombant.

Wild countryLe réalisateur se servira du contexte social écossais de manière voyante, flagrante même pour essayer de pimenter le tout avec cette bien jeune mère, mettant de la sorte en avant le problème national en Ecosse des adolescentes enceintes trop jeunes pour assumer, problème largement souligné afin de bien mettre le spectateur international au courant, mais hélas, alors que le personnage de Kelly Ann commençait à prendre de l'ampleur avec cette éventuelle obsession pour les bébés qui lui ferait entendre continuellement des cris de nourrisson, la découverte de ce nouveau né abandonné en pleines ruines au milieu de cadavres viendra désamorcer cet élément de l'intrigue au "profit" d'une situation flirtant méchamment avec le ridicule, le spectateur pouvant quand même légitimement se demander comment ce bébé tout propre et rose a bien pu arriver là sans égratignure et surtout sans se faire dévorer par la bête.
Enfin, le réalisateur fera également une allusion assez bien envoyée à la maladie dite "de la vache folle" le temps d'une réplique, mais s'attachera aussi à égratigner le clergé avec ce prêtre pas si honorable qu'il en aura l'air en apparence.

Wild countryLes personnages, à défaut de pouvoir rester attachants de bout en bout, parviendront quand même à avoir une vie propre et à soutenir l'intrigue, avec au passage quelques révélations pas foncièrement bien amenées sur la relation passée entre Kelly Ann et Lee, et pourront compter sur une interprétation cohérente et sans surjouage inutile, qui apportera un certain naturel à l'ensemble, sentiment encore renforcé par l'accent et le patois écossais parlé par les protagonistes, ainsi que par ces décors naturels de toute beauté parfaitement mis en avant par l'auteur, ce qui contrastera donc largement avec le look de la créature qui viendra quand même gâcher quelque peu l'implication du spectateur.

Wild countryLa mise en scène du réalisateur est mitigée, peinant à trouver son rythme dans la première moitié du métrage qui traînera quelque peu en longueur, pour enfin se réveiller et nous offrir une seconde partie plus vivante, mais comportant également ses longueurs gênantes (la course à travers bois de Kelly Ann, par exemple). Les effets spéciaux sont plutôt probants lorsqu'ils verseront dans un gore franc et parfois plus que volontaire pour des attaques montant progressivement dans leur intensité graphique, mais hélas, la créature du film sera plutôt ratée malgré une volonté évidente de lui offrir une certaine originalité, et l'emploi furtif du numérique restera quand même visible.

Donc, ce Wild country n'offrira pas à l'Ecosse son chef d'oeuvre du cinéma horrifique, mais un petit budget largement regardable, parfois généreux et essayant d'apporter un peu de profondeur à ses protagonistes, c'est déjà pas si mal !

Wild countryLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette mais perdant quelque peu ses détails lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera cohérente, malgré une partition musicale trop discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale écossaise, avec des sous-titres anglais et espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter d'un petit making-of informatif donnant surtout la parole au réalisateur ainsi qu'aux différents interprètes qui reviendront sur leurs performances et leur collaboration, uniquement suivi par quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film écossais au final plutôt attachant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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11.05.09

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Quantum of Solace
Quantum of Solace

Nouvelle aventure de James Bond (la vingt-deuxième), ce Quantum of Solace, suite directe de Casino royale (une première dans la saga de l’espion crée par l’écrivain Ian Fleming), continuera à explorer l’approche moderne faite du personnage culte pour avancer un James Bond bien plus sombre, tout en nous livrant son quota de cascades et autres séquences spectaculaires rythmées. Après un passage en salles obscures en octobre dernier, où il a drainé près de 3 723 000 entrées, le film arrive le 13 mai prochain en DVD et en Blu-ray, sous la houlette de MGM.

Quantum of Solace

Le script va prendre place là où Casino royale s’arrêtait pour suivre James Bond continuant à traquer ceux qui ont forcé la belle Vesper à le trahir, tout en essayant de ne pas faire de cette dernière mission une affaire personnelle. C’est ainsi qu’en interrogeant Mr White, Bond et M apprennent que l’organisation pour laquelle il travaille est en réalité bien plus complexe et dangereuse que ce qu’ils pensaient jusqu’alors. 007 rencontrera ensuite Camille, une belle et belliqueuse jeune femme cherchant elle aussi à se venger et le mettant sur la trace de Dominic Greene, un homme d’affaires impitoyable et surtout un des piliers de cette mystérieuse organisation. Sa mission, qui l’entraînera aussi bien en Autriche, qu’en Amérique du Sud ou en Italie, permettra à James Bond de découvrir que Greene cherche à prendre el contrôle de l’une des ressources naturelles les plus importantes au monde en se servant de l’organisation et en manipulant la CIA et le gouvernement britannique. A James Bond de déjouer le plan sinistre de Greene et à arrêter l’organisation, tout en gardant une longueur d’avance sur la CIA, les terroristes et même sur M, et alors qu’il va enfin s’approcher du véritable responsable de la trahison de Vesper…

Quantum of Solace

D’après les avis recueillis, ce Quantum of Solace déborderait d’action, entre courses-poursuites, cascades et autres jeux de poing au détour de voyages à travers le monde sans pour autant que cette débauche d’action n’apparaisse comme gratuite (contrairement à certains autres titres de la franchise…) au sein d’une intrigue bien construite et mouvementée qui bien sûr, en plus de se parer de quelques relents écologiques, s’accommodera du mythe James Bond, avec bien évidemment ce luxe transparaissant au détour par exemple de voitures de sport explosées, tandis que le héros sera bien entendu entouré d’affriolantes demoiselles sexys.

Quantum of Solace

L’éditeur MGM fêtera la sortie du métrage avec plusieurs éditions, un DVD en édition simple, proposant le film avec une image en 2.35 et en 2.40 (16/9 anamorphique), tandis que le film sera disponible en version française en DD5.1 et en DTS5.1, mais également en version anglaise sous-titrée en DD5.1 et en russe, toujours en DD5.1., avec pour seul bonus un clip vidéo et des bandes-annonces. L’édition collector deux DVD reprendre les mêmes caractéristiques techniques, mais nous offrira sur un second disque plusieurs modules en bonus. En effet, on pourra suivre James Bond sur les lieux du tournage pour une sorte de making-of promotionnel, tandis qu’un autre court documentaire explorera plus spécifiquement sur ces mêmes lieux de tournage, laissant le suivant, tout aussi succinct, revenir sur les débuts du tournage, avant que la séquence de la poursuite en bateau soit décortiquée et que ces bonus reviennent rapidement sur le réalisateur et la musique du film. Enfin, un assemblage de webisodes permettra à l’équipe technique d’évoquer son travail sur le métrage de façon détaillée.
L’édition Blu-ray du film proposera également l’image en 2.35 et en 2.40 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en français en DTS5.1, alors que le version anglaise sera gratifiée du DTSHDHRA5.1 et du DTSHDMA5.1., tout en reprenant les mêmes bonus (présentés en HD) que l’édition DVD collector.

Quantum of Solace

Donc, il ne reste plus qu’à patienter jusqu’au 13 mai pour découvrir ces nouvelles aventures de James Bond 007, qui s’annoncent très riches en action et en rebondissements !

Quantum of Solace

Quantum of solace

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Quantum of solace - Edition collector / 2 DVD

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Permalien 707 mots par nicore, 1413 vues • R�agir

07.05.09

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Maplewoods

Production indépendante flirtant gravement avec un amateurisme qui crèvera l'écran, ce Maplewoods affichera pour autant un sérieux jamais démenti pour dispenser une intrigue sans envergure ni relief n'engendrant que l'ennui ou éventuellement, à condition d'être dans de bonnes dispositions, quelques fous rires grâce à plusieurs situations involontairement comiques.
Le script va suivre un groupe de soldats des "forces spéciales" devant nettoyer une base militaire secrète théâtre d'expériences héritées de l'Allemagne nazie visant à créer une armée de morts-vivants.

MaplewoodsDésireux de présenter l'intrigue principale en de longs flash-backs, le réalisateur va commencer par nous présenter son personnage principal, le général Gibbs, emprisonné pour le meurtre d'un collègue, le général Dotter, et devant répondre aux questions d'un militaire, un ami du disparu désireux de connaître les motifs de ce crime et demandant à Gibbs de commencer par lui raconter sa dernière mission au sein des "forces spéciales". Grâce à son cadrage serré sur les faciès de personnages à l'attitude grave, cette introduction annoncera des événements ne prêtant pas à sourire, surtout que la musique de fond funeste accompagnant cette première séquence renforcera cette impression.

MaplewoodsMais hélas, après un trèèèèèèès long générique avançant des images d'archives de la Seconde Guerre Mondiale, l'étroitesse du budget viendra rapidement annihiler les intentions du réalisateur, faisant encore illusion le temps d'une rencontre dans un parking souterrain où le général Dotter va rencontrer des membres de la CIA pour planifier une opération visant à détruire le lieu d'expérimentations ultrasecrètes ayant mal tournées. Cette opération sera donc confiée au général Gibbs, dont le père a été comme par hasard à l'origine de ce projet appelé "Maplewoods" qui va se rendre sur place avec quelques uns de ses meilleurs éléments pour une mission de destruction, accompagné par un agent de la CIA.

MaplewoodsDès l'arrivée du petit groupe, le métrage basculera irrémédiablement dans le ridicule le plus complet, avec ces soldats portant des cagoules dissimulant leurs visages (en pleine forêt déserte, quel intérêt, si ce n'est de paraître stupide…), mais pas tous, et progressant de manière démesurément attentive jusqu'à cette base militaire qui confinera à l'absurde, puisqu'il s'agira d'une quelconque grange dont la seule particularité sera d'être fermée par une double porte ne résistant bien sûr pas longtemps aux militaires. Les décors intérieurs de l'endroit forceront le respect par leur aspect commun et surtout vide de tout élément spécifique à une quelconque présence militaire sur place, confortant le spectateur dans l'idée que ces soldats se sont trompés d'endroit et ont investi une ferme abandonnée.

MaplewoodsMais non, les militaires vont alors organiser leur action, pour une séquence de dialogue comme souvent complètement inutile, pour finalement laisser une partie du groupe descendre dans les sous-sols de la grange, pardon, de la base à l'aide d'un monte-charge rudimentaire. Ce sera le moment que choisira l'agent de la CIA présent pour avancer sa nature de traître et empêcher les soldats descendus de remonter alors qu'ils vont se retrouver face à une horde (enfin, trois ou quatre) morts-vivants hargneux et cannibales qui vont s'empresser de les tuer, plongeant dans un abattement total les autres restés en haut. Cette première apparition des zombies restera fade et minimisée pour uniquement les voir avancer lentement vers leurs proies ans que leur attaque cadrée par la caméra, frustrant ainsi l'amateur de gore.

MaplewoodsEnsuite, l'intrigue va plus ou moins partir dans tous les sens, avec d'abord la découverte d'une bombe destinée à faire sauter l'endroit par un des soldats descendus au sous-sol et ayant survécu à l'attaque des morts-vivants pour réussir à se cacher dans le "laboratoire" et avertir Gibbs de la présence de l'explosif, poussant celui-ci à tenter une descente pour amorcer la bombe, tandis que l'agent de la CIA va révéler sa vraie nature au cours d'une fusillade meurtrière et qu'un quatuor de militaires va décider de quitter les lieux (en pleine nuit et sans lumière, tant qu'à faire…) pour finalement s'affronter puisqu'un de ces échappés semblera être devenu fou. Tout cela nous vaudra quand même quelques rares séquences plus ou moins réussies (la mort d'un militaire descendu dans un but inconnu de tous dans un silo présent non loin de la base, par exemple), mais restera surtout terriblement confus et risible, surtout qu'un manque d'éclairage viendra obscurcir un nombre certain de séquences.

MaplewoodsCes rebondissements s'achèveront par une fuite à travers bois sans même que les morts-vivants, pour bien présents aux abords de la base auparavant, ne viennent entraver nullement le parcours du combattant des trois survivants parmi les pierres et autres arbres tombés au sol (ce qui n'aidera pas un des soldats blessé ayant le bras en "écharpe" mais sera très drôle à suivre) jusqu'à une dernière confrontation avec des membres de la CIA qui ne laissera survivre que le Général Gibbs, lui laissant alors tout le loisir de maudire son père et l'armée, et donc bien entendu le général Dotter. Un dernier retour au présent viendra clore le métrage sur une note pessimiste clairement prévisible et ne rehaussant certainement pas l'ensemble.

MaplewoodsEn plus de surfer sur une intrigue superficielle et se dispersant lamentablement en cours de route, le métrage affichera donc des ambitions sérieuses bien prétentieuses et invariablement gâchées par ce manque du budget venant foirer presque toutes les situations, entre la mort de ce gamin zombifié qui se voudra tragique mais sera gâchée par le maquillage ridicule du garçon, ou encore avec ces soldats aux uniformes les faisant plus ressembler à des scouts en vadrouille qu'autre chose, tandis que les décors de la base déjà évoqués finiront le travail de sape déjà sérieusement entamé, avec seul ce semblant de laboratoire et son mort-vivant sanglé qui pourront faire illusion.

MaplewoodsDans ce magma indigeste, les personnages stéréotypés n'apporteront pas grand-chose et surtout leur physique et l'interprétation d'acteurs amateurs et certainement bénévoles sera au diapason avec les reste, avec histoire d'enfoncer le clou cette jeune femme soldat naine ou en tout cas très petite qui détonera par rapport à ses collègues, chose dont on ne pourra s'apercevoir que lors du dernier acte et qui viendra provoquer des éclats de rires francs et bien entendu involontaires. La mise en scène du réalisateur est plate, en se contentant de filmer l'action sans implication avec une caméra aux mouvements anémiques, ralentissant encore un rythme déjà défaillant. Les effets spéciaux seront très spéciaux, avec ces maquillages de morts-vivants simplistes et voyants, tandis que le sang ne coulera que pour venir gicler sans ampleur sur les protagonistes et l'obligatoire scène de repas des zombies sera bien timide et presque pas gore.

Donc, ce Maplewoods ne constituera qu'une perte de temps pour son spectateur, tout en étant heureusement suffisamment involontairement drôle pour ne pas laisser l'ennui s'installer, mais à quel prix !

MaplewoodsLe DVD édité par S&H Productions avancera une image granuleuse, ce qui n'aidera pas les séquences se déroulant dans l'obscurité n'étant déjà pas éclairées, tandis que la bande-son sera juste cohérente avec une partition musicale parfois convaincante venant rendre les dialogues inaudibles, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans sous-titres.
Par contre, le menu d'accueil fixe ne proposera que de lancer le film ou d'aller explorer les chapitres, ne laissant aucun bonus venir compléter la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient quand même découvrir ce petit film raté mais comique au Nième degré, le DVD de zone 1 est disponible ici !

Permalien 1362 mots par nicore, 776 vues • R�agir

06.05.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Killer killer

Malgré son statut de film indépendant fauché, ce Killer killer aura le mérite d’avancer une idée originale bousculant et renversant les codes du genre. Mais hélas, par manque moyen, le résultat restera hasardeux, parcouru de plages entières de dialogues heureusement régulièrement intéressants sur le passé et les motivations des personnages, mais du coup rarement graphique si on excepte quelques séquences illustrant l’idée principale du film avancées sous forme de petits sketches.
Le script va laisser quelques tueurs en série se réveiller dans leur prison devenue brusquement complètement délabrée, toutes portes ouvertes, les gardiens disparus, tandis qu’un brouillard glacial les empêche de sortir et qu’une jeune femme va commencer à les massacrer en suivant le mode opératoire de chacun des meurtrier.

Killer killerD’entrée, le métrage va imposer son principe de base avec sa séquence introductive suivant une demoiselle faisant du baby-sitting sans se rendre compte qu’elle est épiée par un inconnu masqué aux intentions évidemment peu louables. C’est ainsi que nous allons suivre cette jeune femme parcourir la demeure, suivie par une caméra subjective placée de manière évidente et classique en lieu et place du tueur présumé, jusqu’à la salle de bains où une séquence de douche nous attend, mais l’homme masqué, au lieu de trucider sa victime, va voir celle-ci ouvrir des yeux démoniaques et sortir deux énormes couteaux avec lesquels elle va occire son agresseur. Cette introduction montrera ainsi la volonté enthousiaste du réalisateur de prendre à contre-pieds les codes du genre, mais sans pour autant apporter le moindre ton parodique et sans non plus prendre le genre de haut. Mais hélas, il va quand même falloir rapidement déchanter.

Killer killerEn effet, après une rapide présentation de ces huit criminels cadrés en pleine écran et devant répondre aux questions posées par une voix-off sur le mobile de leurs crimes, sans répartie franche et claire de chacun d’eux et il en ira de même au niveau d’éventuels remords, l’intrigue va donc laisser ces détenus se réveiller dans leurs cellules définitivement décrépies et sortir sans aucune entrave de celles-ci pour se retrouver dans le couloir de leur prison désertée de toute autorité, les amenant à se demander ce qui peut bien leur arriver. C’est ainsi que nous ferons plus ample connaissance avec Lawrence et Rosebrook, les deux personnages sortant du lot et intéressant le plus l’auteur, tandis que les autres protagonistes seront juste survolés, à l’exception du simplet (lobotomisé ?) Perry, alors que déjà un premier détenu va mourir égorgé sans que personne ne puisse trouver la moindre explication, à moins d’avoir vu la séquence introductive, bien évidemment.

Killer killerEnsuite, l’intrigue va alterner des séquences de dialogues nous permettant d’en apprendre plus sur Lawrence et son état d’esprit lors des mises à mort de ses anciennes victimes, par exemple, ou sur la possible innocence de Rosebrook, tandis que les meurtres vont se succéder au cours de petits sketches plaçant brusquement les personnages dans les conditions de leurs scènes de crime passées, sauf qu’invariablement la victime, toujours cette même demoiselle blonde, va se transformer en bourreau pour occire les meurtriers de façon volontaire, parfois graphique, pour ainsi reprendre des clichés du genre agréablement détournés.

Killer killerC’est ainsi que nous allons suivre un docteur timbré se retrouver à être mutilé comme il le faisait à ses victimes, le bras scié avant d’être étripé gaiement, alors que plus loin, ce sera deux frères tueurs de pom-pom girls qui devront subir les foudres de la demoiselle qui va encore utiliser ses couteaux, laissant un assassin sado-masochiste tueur de prostituées voir sa perceuse traditionnelle se retourner contre lui, quant ce ne sera pas un meurtrier héritier de Jason Voorhees massacreur de campeuses avec son marteau qui se fera exploser. Ces séquences seront inévitablement les meilleures du métrage, bien entendu par leur volonté graphique manquant terriblement au reste du film (si on met de côté les décors plutôt impressionnants), mais aussi par leur aspect croustillant palpable et justifiant à lui seul la vision du film.

Killer killerMais le reste ne sera pas pour autant fastidieux, malgré un manque de rythme évident et une apparence statique flagrante qui pourront se montrer parfois quelque peu gênants, grâce à des dialogues suffisamment riches pour peu que l’on daigne s’intéresser un minimum aux deux protagonistes principaux bien travaillés et dont la condition évoluera progressivement pour nous offrir un dernier acte bien réjouissant et supportant aisément ses retournements de situations complètement imprévus jusqu’à cette dernière scène aisément troublante qui viendra donner encore une dimension supplémentaire à l’ensemble. Au-delà même des décors proposés pour les différentes séquences mettant en scène la meurtrière qui colleront parfaitement avec chacun des thèmes avancés, le métrage bénéficiera pour parquer ses personnages d’un bâtiment victorien délabré hautement valorisant, avec ses arcades multiples et ses recoins sombres, sans oublier cette cave où sera enfermé le plus fou des tueurs, tandis que les murs verront leur peinture s’effriter de partout pour donner un aspect réaliste et laisser l’intrigue s’entourer d’une aura de mystère impliquant considérablement le spectateur.

Killer killerLes personnages n’offriront pas comme on pouvait le craindre des personnalités stéréotypées pour au contraire paraître crédibles dans leurs déviances et même ce Perry nigaud plein de tics et d’obsessions ne sera jamais ridicule, alors que l’ensemble de ces protagonistes bénéficieront d’une interprétation solide, entre l’acteur nordique Dutch Dore-Boize qui imposera sa carrure impressionnante face à Cy Henty, un acteur habitué à travailler avec le réalisateur du film Pat Higgings, laissant l’intrigante Danielle Laws agir dans la rôle de la meurtrière surnaturelle . Celui-ci donnera à son métrage une mise en scène adaptée et suivant de près les personnages, mais manquera quand même quelque peu de dynamisme. Les effets spéciaux sanglants du film resteront basiques pour verser dans un gore sommaire fait principalement d’éclaboussures de sang venant souiller les acteurs et ne délivrant donc que peu d’originalité, mis à part ce bras sectionné à la scie.

Donc, ce Killer killer arrivera sans mal à intéresser son spectateur par son idée de base originale qui aurait certainement méritée de bénéficier un traitement plus fortuné afin de nous offrir ce qui aurait pu facilement devenir une véritable perle du genre !

Killer killerLe DVD de zone 1 édité par York Entertainment avancera une image juste vaguement granuleuse lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale certes très discrètes mais venant renforcer agréablement certaines séquences fortes du film, tout en rendant d’autres plans largement inquiétants, le métrage étant ici proposé dans sa version originale sans aucun sous-titre.
Hélas, aucun bonus ne viendra accompagner le film, même pas la moindre bande-annonce, puisque le DVD lancera directement le métrage, sans s’autoriser un quelconque menu.

Killer killer

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film à l’idée de base originale, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1285 mots par nicore, 792 vues • R�agir

04.05.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Skinned alive

Love story teintée de cannibalisme/ vampirisme, ce Skinned alive est un petit film indépendant s’offrant une originalité dans son propos loin des habitudes du genre qui, s’il pourra en rebuter certains par sa lenteur, réussira aussi bien à émouvoir qu’à se montrer graphique et généreux, aussi bien dans l’érotisme que dans son aspect sanglant largement présent.
Le script va mettre en scène un jeune homme esseulé à la recherche du grand amour. Mais ne le trouvant pas, il a recours au service de prostituées pour avoir un peu de compagnie jusqu’au jour où il rencontre Pandora, une jeune femme conviée pour une nuit dont il va réellement tomber amoureux tandis que la demoiselle sera également attirée par lui. Tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes si Pandora ne souffrait pas d’une addiction à la chair humaine l’obligeant à tuer et manger ses clients.

Skinned aliveD’entrée le métrage va mettre en avant son côté sanglant en montrant un jeune homme ayant loué les services d’une prostituée se faire caresser et embrasser par celle-ci mais rapidement elle va le mordre méchamment à la lèvre, l’arrachant, pour ensuite le mordre de multiples fois au ventre, se délectant de sa chair pour une séquence bien gore et graphique qui s’appliquera en outre à nous cacher le visage de la prédatrice cannibale pour se concentrer sur la victime mutilée et hurlante, lançant de la sorte le film de manière plus que prometteuse.

Skinned aliveEnsuite, le métrage va longuement s’attacher à nous présenter son personnage central, Jeffrey, un jeune homme vivant seul dans la grande maison de sa mère décédée quelque temps auparavant et dont nous suivrons le morne quotidien, entre son travail dans une boîte d’assurances automobile où entre deux déclarations d’accident à remplir il verra ses avances faites aux employées présentes sur place se faire invariablement repoussées et ses soirées solitaires chez lui où il se fera jeter lorsqu’il tentera d’inviter à dîner par téléphone des connaissances féminines. La seule compagnie qu’il trouvera sera donc celle de prostituées qui refuseront elles aussi de s’attarder chez lui ou d’aller manger à l’extérieur avec lui, en plus de ne pas écouter ses monologues sur l’amour.

Skinned aliveIntimiste, cette présentation mettra en avant un personnage pathétique dans sa quête d’amour qui, s’il commencera bien entendu par faire sourire grâce à un comique de situation bien entretenu, finira par provoquer une sorte d’apathie mêlée de pitié et il faudra compter sur les quelques exactions toujours très saignantes (avec toujours ces morsures volontaires) de cette mystérieuse prostituée cannibale pour nous sortir de la langueur ambiante, avec en plus en autre mystérieux individu, présenté sous le nom de "The Stalker", qui sera sur les traces d'une certaine Pandora, une prostituée, n'hésitant pas à utiliser la manière forte et le meurtre pour obtenir des renseignements.

Skinned aliveMais alors que Jeffrey va commencer à plonger dans un désespoir, Pandora va rentrer dans sa vie comme tant d'autres, puisque cette prostituée va venir passer un moment chez lui, mais sera émue par la douceur de Jeffrey, tandis que lui sera littéralement envoûté par la beauté et la sensualité de la jeune femme, marquant ainsi les débuts d'une histoire d'amour dont nous suivrons les prémices romantiques en attendant de pied ferme que les choses se gâtent, Pandora étant bien entendu la cannibale dont les méfaits auront été suivis depuis le début du métrage. Et au lieu de se servir de Jeffrey comme nourriture, Pandora va lui révéler son secret de manière très explicite en conviant une collègue prostituée ivre chez lui pour d'abord la harnacher façon "bondage" avant de al dévorer sous les yeux incrédules de Jeffrey qui pour autant ne renoncera pas à sa bien-aimée, pour ainsi lancer un dernier acte bien entendu délétère au cours duquel Jeffrey fournira des victimes à Pandora, tandis que "The Stalker" se rapprochera du couple pour laisser un final triste et émouvant clore l'ensemble de bien belle manière.

Skinned aliveMême si l'intrigue restera bien sûr appliquée pour suivre son personnage principal et ses déboires sentimentaux, l'univers dans lequel baignera le métrage restera largement déviant et sensuel, pour évidemment avancer des personnages féminins provoquants, les prostituées mais également cette mère maquerelle aussi énorme que vulgaire laissant l'ensemble être régulièrement érotique pour même avancer un relent de déviance sulfureux (le bondage) venant se mêler au cannibalisme de Pandora qui sera pleinement visualisé à grand renfort d'effets gores certes quelque peu répétitifs mais toujours impactants et volontaires.

Skinned aliveEt si ce Jeffrey bien pathétique occupera le terrain, avec ses errances mentales désabusées jusqu'à sa rencontre avec Pandora qui seront magnifiées par des dialogues/ monologues bien construits et parfois même touchants au-delà de l'humour des situations, les autres protagonistes seront eux aussi haut en couleurs, avec dans de brèves apparitions ces clients de prostituées tous plus répugnants (physiquement ou mentalement) les uns que les autres, tandis que ce "The Stalker" dont la sous-intrigue à laquelle il sera lié pourra au premier abord sembler inutile, livrera au final une des seules clés données par l'intrigue pour nous renseigner sur la nature même de cette Pandora, véritable succube érotique touchée par l'amour de Jeffrey mais ne pouvant lutter contre son désir de chair humaine. Tous ces personnages bénéficieront d'une interprétation cohérente, avec notamment Melissa Bacelar, un petite "scream queen" sensuelle qui incarnera avec talent Pandora.

Skinned aliveLa mise en scène du réalisateur James Tucker, un honnête artisan du cinéma indépendant américain habitué des petits budgets, sera plutôt efficace, aussi bien pour donner de l'ampleur aux scènes sanglantes suivies de très près que pour rendre perceptible les états d'esprit et l'isolement de son personnage principal. Les effets spéciaux sanglants du film seront globalement probants pour de nombreuses morsures graphiques, mais avec également ces lèvres arrachées du plus bel effet ou pour une décapitation sévère à la scie à métaux.

Donc, ce Skinned alive aura l'avantage de son originalité et de sa volonté graphique dans le gore et l'érotisme pour espérer séduire son spectateur, si celui-ci parvient à s'acclimater au rythme parfois languissant parcourant l'ensemble du métrage !

Skinned aliveLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut, tandis que la bande-son sera cohérente avec une partition musicale en retrait en manquant parfois de dynamisme, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres anglais et espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of informatif qui laissera intervenir le réalisateur et ses acteurs, tout en nous montrant certains dessous des effets spéciaux du film, mais qui hélas sera seulement accompagné par une série de bandes-annonces d'autres titres horrifiques de l'éditeur !

Skinned alive
Skinned alive

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film différent et volontaire, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1263 mots par nicore, 1160 vues • R�agir

30.04.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Manhunt

"Survival" classique ancré dans le cinéma de genre des années soixante-dix, ce Manhunt, nous venant de Norvège, n'en sera pas moins largement efficace en allant directement à l'essentiel pour lancer une chasse à l'homme forestière blindée de suspense et d'effets de surprise tout en mettant en avant une brutalité froide et sans pitié pour ses protagonistes.
Le script va envoyer sur une route déserte en pleine forêt quatre jeunes gens qui vont devenir la cible de trois chasseurs bien décidés à traquer ce gibier humain de premier choix.

ManhuntLa courte séquence d'introduction va suivre une demoiselle apparemment blessée courant à perdre haleine dans les bois et visiblement poursuivie par quelque chose d'hostile, pour finalement voir cette jeune femme stoppée net par un piège à ours et s'écrouler sur le sol alors que son dernier regard se portera sur un arbre où un corps humain est suspendu. Rapide, cette introduction aura le mérite de tout de suite placer le métrage dans son contexte de "survival" méchant en n'hésitant pas à s'attarder de manière graphique sur la blessure du personnage, mais sans pour autant nous apprendre quoique ce soit sur le futur déroulement de l'intrigue.

ManhuntEnsuite, les principaux protagonistes vont naturellement nous être présentés, pour de la sorte avancer ces quatre jeunes gens vaguement hippies, Roger et sa petite amie Camilla ainsi que Jorgen et sa sœur Mia, d'abord pour laisser le temps du générique une impression idyllique s'installer, bien vite trahie par la suite. En effet, Roger, le conducteur et propriétaire du van dans lequel circule le groupe en sembla que modérément apprécier la présence de ses deux passagers et montrera une attitude pas franchement plaisante vis-à-vis de sa petite amie. Cette situation s'accentuera lors d'une pause dans une station-service vieillotte à la cafétéria accueillant des clients rustres et campagnards où Roger va invectiver et se moquer ouvertement de l'assistance avant de décider se consulter les autres de prendre en stop une cliente étrange.

ManhuntCette présentation cherchera essentiellement à se positionner dans une réalité crédible, sans jamais chercher à s'offrir le moindre trait d'humour, pour avancer des personnalités naturelles qui rendront les différents protagonistes sympathiques à défaut de devenir véritablement attachants, tout en mettant bien en avant leur isolement dans ce paysage forestier et rural arriéré (aussi bien lors d'une première pause pipi réussie jouant sur un climat d'attente qu'ensuite à la station-service où les jeunes trancheront complètement avec les autochtones) pour assurer l'instauration d'un climat de menace évident et collant infiniment à la situation, encore augmenté par l'attitude craintive de la jeune autostoppeuse que Roger va décider d'emmener avec eux.

ManhuntAlors que le groupe aura repris la route en compagnie de cette cinquième passagère, celle-ci va devenir de plus en plus apeurée à l'approche d'une forêt pour ensuite être prise de vomissements, obligeant alors Roger à faire une halte qui s'avérera fatale, surtout que son comportement envers Camilla énervera au plus haut point Mia qui, prise de fureur, va jeter les clefs de contact du van dans la nature. C'est à ce moment-là que débarqueront trois chasseurs sauvages qui vont s'attaquer au groupe sans aucune pitié, pour ainsi lancer véritablement l'action dans un premier bain de sang inattendu et brutal, laissant par la suite les survivants se réveiller attachés au milieu de la forêt au son d'un cor de chasse qui indiquera tout de suite leur nouvelle condition de gibier devant courir et se cacher pour espérer survivre.

ManhuntLe métrage récitera ensuite les situations traditionnelles du "survival", mais avec une application forçant le respect, tout en drainant une atmosphère suintante parfaitement retranscrite, et surtout en étant d'une radicalité définitive dans sa violence froide et sans merci qui laissera les survivants se faire traquer par des chasseurs crédibles et naturels, bien loin des habituels dégénérés venant traditionnellement hanter ces forêts inhospitalières. En adoptant un ton résolument naturaliste et sans fard pour suivre l'action, l'intrigue impliquera le spectateur dans cette fuite désespérée et parcourue de pièges mortels vicieux et sadiques (les barbelés) qui ne connaîtra aucun répit pour toujours faire rebondir ses situations sur un rythme effréné affecté d'un ton sérieux jamais démenti par la moindre trace d'ironie ou de second degré.

ManhuntUne autre des qualités du film sera d'aller directement à l'essentiel, laissant juste le temps au spectateur de se familiariser avec les personnages pour ainsi également justifier l'acte irréfléchi qui permettra aux chasseurs d'emporter leurs proie sur leur terrain de chasse, pour ce qui semblera bien être une partie de chasse habituelle pour ces hommes dont nous n'apprendrons rien, qui ne parleront jamais (autrement que par des sifflements entre eux largement menaçants puisque toujours entendus du point de vue des victimes) mais qui seront d'autant plus terrifiants par leur froideur dans l'action et la violence (il suffira de voir comment une des victimes sera éventrée et vidée de ses boyaux sans ménagement).

ManhuntLes personnages parviendront à dépasser leur statut de simple victimes juste bonnes à se faire dessouder par leur naturel largement cohérent, ce qui rendra d'autant plus douloureuses certaines violences, surtout que l'intrigue ne s'y attardera en plus pas longtemps pour replonger aussitôt dans l'urgence de la fuite qui obligera par ailleurs les protagonistes à faire des choix dramatiques, et arrivera presque à faire passer quelques petites incohérences notoires, notamment lors du dernier acte du film qui semblera parfois bien facile pour armer le dernier personnage luttant encore. Ces personnages bénéficieront d'une interprétation crédible renforçant le capital sympathie des protagonistes qui paraîtront largement naturel aussi bien dans leurs attitudes que dans leurs réactions.

ManhuntLa mise en scène du jeune réalisateur norvégien est dynamique pour coller de très près à l'action à l'aide d'une caméra toujours en mouvement mais sans excès, pour également parvenir à gérer de manière efficace ses effets de surprise réussis et installer une atmosphère adéquate terriblement convaincante et prenante, replongeant directement le spectateur dans les années soixante-dix et les meilleurs "survivals" de l'époque. Les effets spéciaux sont probants pour alimenter le métrage en effets gores réalistes et brutaux, graphiques mais sans tomber dans une surenchère gratuite pour uniquement servir l'intrigue par une violence sans limite.

Donc, ce Manhunt montrera une efficacité jamais démentie pour avancer une intrigue certes guère innovante, mais traitant avec respect le genre pour ainsi lui offrir un nouveau fleuron prenant et à la violence froide tenace et sauvage !

ManhuntLe DVD de zone 2 anglais édité par Metrodome avancera une image nette et sans défaut qui fera honneur à la photographie spécifique du métrage, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale adaptée, surtout qu'elle saura se montrer discrète et voir même disparaître à certains moments pour de la sorte renforcer l'impact réaliste des séquences, le métrage étant ici proposé dans sa version originale norvégienne, avec de précieux sous-titres anglais.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques bandes-annonces d'autres titres, essentiellement orientaux, de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "survival" efficace, graphique et prenant, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1266 mots par nicore, 1528 vues • R�agir

29.04.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

La settima donna

Egalement connu sous le titre de The last house on the beach, en référence au film presque homonyme de Wes Craven, ce La settima donna versera dans le "rape and revenge" d’exploitation pur jus comportant son lot de violence à caractère bien souvent sexuelle, mais pourra également compter sur une intrigue travaillée pour surprendre et se jouer de faux-semblants étonnants.
Le script va laisser trois malfrats venant de commettre un hold-up sanglant s'inviter dans une maison dominant l'océan afin de s'y cacher pour y découvrir et séquestrer une nonne et quelques étudiantes séjournant sur place.

La settima donnaSans perdre de temps, le métrage va rapidement avancer ses trois personnages principaux, des bandits faisant irruption dans une banque pour un braquage qui tournera mal puisqu'un des truands va ouvrir le feu sur un employé essayant d'enclencher le système d'alarme, pour une introduction originale puisque le réalisateur Franco Prosperi (surtout connu pour être à l'origine des deux Mondo cane) va filmer principalement les pieds et jambes de ses protagonistes, avant de nous laisser découvrir le visage de ces malfaiteurs une fois ceux-ci ayant pris la fuite à bord de leur véhicule. Véhicule qui va rapidement tomber en panne au détour d'une route secondaire sillonnant l'océan, forçant le trio à chercher un refuge dans la maison aussi proche qu'isolée.

La settima donnaEn parallèle, le métrage nous aura permis de suivre quelques demoiselles prendre un bain de soleil sexy jusqu'à ce qu'une adulte n'arrive, les obligeant à remettre le haut de leurs bikinis.
Nous allons peu de temps après retrouver ces personnages féminins puisqu'elles seront les habitantes de la maison inspectée par les voyous, ceux-ci faisant irruption en pleine répétition théâtrale masquée, faisant ainsi en sorte qu'ils ne vont pas se rendre compte tout de suite qu'ils ont affaire à une bande de lycéennes. Une fois les lieux donc investis par Aldo, Walter et Nino, un être pervers qui va rapidement suivre une des jeunes femmes pour essayer de la violer mais recevant en retour une blessure au ventre, l'intrigue va se transformer en un huit-clos à l'intérieur de cette propriété, brisant les tabous puisque Walter et Nino vont s'adonner au viol et à la violence sur leurs jeunes victimes en apparence sans défense.

La settima donnaEn bon film d'exploitation qui se respecte, le métrage va donc dérouler des situations choquantes et blasphématoires (le viol de la nonne, qui débouchera sur une issue surprenante), essentiellement orientées vers un aspect sexuel lors de scènes troublantes mais qui hélas n'obtiendront pas toujours un effet dévastateur sur le spectateur de par leur agencement n'arrivant pas à choquer véritablement malgré la crudité des viols exposés. Mais cela n'empêchera pas pour autant certaines séquences d'être marquantes (la demoiselle vierge violée par un bout de bois) et cette fois présentées de manière à laisser transparaître la folie ambiante.

La settima donnaBien entendu, dans un tel contexte, le réalisateur flirtera régulièrement avec un érotisme pourtant au final bien léger, pour uniquement dénuder partiellement certains des personnages féminins très jeune, donnant ainsi quand même un relent sulfureux à l'ensemble bien sûr largement accentué par les traitements subies par ces demoiselles complètement effrayées mais pas au point de ne pas chercher à monter un plan pour alerter les secours. Cela alimentera les rebondissements du film, parvenant même à installer sporadiquement un suspense certes facile mais toujours efficace avec par exemple l'arrivée d'un personnage extérieur à l'action, ou encore cette tentative de fuite d'une des étudiantes, mais le métrage pourra compter sur ses protagonistes pour se donner une ampleur supplémentaire.

La settima donnaEn effet, même si certains traits de caractère demeureront classiques (le pervers représenté par Nino, tandis que Walter, son acolyte, ne sera pas en reste de ce côté-là), l'intrigue se centrera sur Aldo, un jeune homme qui restera à l'écart des violences physiques et sexuelles commises par ses compères et les empêchera même provisoirement aller trop loin, tout en se liant d'amitié avec Matilde, une des prisonnières à qui il va tenter de montrer qu'il est différent des autres Et si la présence d'une nonne viendra "pimenter" quelque peu les débats, celle-ci saura aussi faire tomber les apparences lors du dernier acte qui, bien que succinct, montrera une revanche bien méchante et agressive d'une femme rentrée dans les ordres et donc censé aimer son prochain.

La settima donnaMême si l'intrigue s'enfermera dans cette demeure, elle parviendra toujours à impliquer et à captiver le spectateur, en avançant toujours des rebondissements et autres situations prenants qui viendront renouveler l'action et proposer des développements graphiques, mais aussi psychologiques dans les relations se nouant entre les tortionnaires et les victimes, sans négliger de ménager quelques surprises récurrentes sur les différents personnages, démontrant ainsi une finesse d'écriture du script pas forcément envisageable au premier abord et qui renforcera encore l'impact global du film et rattrapera ainsi largement certains aspects peut-être pas assez appuyés pour convaincre entièrement.

La settima donnaL'interprétation est largement convaincante, sans surjouage inutile, avec notamment Ray Lovelock parfait dans le rôle d'Aldo, tandis que Florinda Bolkan jouera une nonne très crédible sans forcer le ton ni se laisser aller à la caricature. Mais les jeunes actrices jouant les victimes assureront aussi efficacement leurs interprétations, avec par exemple la jolie Luisa Maneri dans le rôle de Matilde. La mise en scène de Franco Prosperi est dynamique, fluide et arrive sans mal à donner de l'impact à certaines séquences fortes du film (même s'il en rate quelque peu d'autres) par des effets de style et un montage adéquat.

Donc, ce La settima donna remplira son contrat de manière efficace et captivante, sans pour autant parvenir à égaler les maîtres étalons du genre en ne présentant pas de séquences inoubliables par l'impact de leur sadisme !

La settima donnaLe DVD de zone 2 autrichien édité par Sazuma (qui est à l'origine un site de vente déjà évoqué ici ayant lancé une collection sur le cinéma de genre italien) avancera une image ayant juste gardé quelques petits défauts d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale dynamique et aprfois même gentiment et volontairement décalée, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne et allemande, avec des sous-titres anglais et allemands optionnels.
La settima donnaAu niveau des bonus, on pourra suivre une longue et intéressante interview (sous-titrée en anglais) de l'acteur Ray Lovelock qui revient aussi bien sur sa carrière que sur le métrage, les bande-annonces italiennes et allemandes du film, le générique alternatif allemand qui ne présentera aucun intérêt, ainsi qu'en bonus caché un clip musical en karaoké d'une chanson entendue dans le film et ici accompagnée agréablement de scènes du métrage. Enfin, en plus de proposer le DVD dans un splendide digipack, l'éditeur fournira un petit livret écrit en allemand et en anglais comprenant des infos sur le genre et le film, mais aussi et surtout un second disque audio reprenant la bande originale du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "rape and revenge" efficace dans sa splendide édition, le dVD de zone 2 autrichien est disponible ici ou bien entendu directement sur le site de l'éditeur !

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28.04.09

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un mois de mars riche en sorties en tous genres concernant le cinéma horrifique/ fantastique, et en attendant un mois de mai déjà chargé, avril fait un peu pâle figurine, avec certes les éditions de films sortis en salles récemment et forcément attendus, Vinyan bien sûr, mais aussi Death race, course à la mort, Eden lake, et en attendant la déferlente Hellboy 2 prévue pour le 29, mais avec une quantité moindre d'autres titres inédits à se mettre sous la dent.

Outlander
Hansel et gretel

En plus de sortir Vinyan, l'éditeur cinéphile Wild Side Vidéo nous a concocté ce mois-ci une édition Blu-ray du magnifique Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro reprenant une masse de bonus des éditions DVD, pour également nous gratifier du Outlander de Howard McCain mélangeant science-fiction et aventures à l'ancienne pour un résultat vigoureux avec cette intrigue au cours de laquelle un soldat extra-terrestre se crashe dans la Norvège du huitième siècle laissant le passager clandestin (un très beau monstre) de son vaisseau se livrer à un véritable carnage parmi deux hordes de viking. Enfin, passé plutôt inaperçu au festival de Gérardmer, l'oriental Hansel et Gretel offrira un conte de fée cruel, féroce et d'une noirceur absolue, tout en bénéficiant d'une édition deux DVD de qualité.

Tomb of terror
Spirit trap

Metropolitan/ Seven 7, a l'honneur le mois dernier, reste bien frileux en ne nous proposant que deux nouveaux titres, Tomb of terror pour commencer, une suite de trois histoires horrifiques étant en fait des longs métrages raccourcis sans grand intérêt, tandis que Spirit trap et ses colocataires piégés par des esprits issus d'un passé trouble dans une ancienne pension restera largement regardable mais n'offrira aucune sorte d'originalité ni d'ampleur.

Dragon rouge
Van helsing

Outre Death race et Hellboy 2, Universal Pictures Video proposera deux éditions en Blu-ray de titres de son catalogue, à savoir Dragon rouge dans une édition minimaliste, et Van Helsing qui lui se verra au moins garni de quelques bonus.

Event horizon

Au niveau des éditions de rattrapage en Blu-ray, il ne faudra pas non plus oublier le Event horizon de Paul W.S. Anderson que Paramount gratifiera d'un Blu-ray "collector" fourni et avançant une multitude de bonus.

Spirits

Et hélas, avec le Spirits de Masayuki Ochiai, cette coproduction américano-japonais remakant un hit thaïlandais (Shutter) de manière mièvre et bourrée de clichés que 20th Century Fox a sorti le 1er avril (mauvaise blague !), ce sera tout pour les éditeurs importants, et donc heureusement que les "petits éditeurs" sont là pour nous offrir quelques autres titres intéressants à découvrir ce mois-ci !

the victim
ghost game

En effet, le petit éditeur qui monte, Emylia étoffe son catalogue ce mois-ci avec The victim un thriller horrifique thaïlandais à l'intrigue alléchante, pour continuer avec le cinéma thaïlandais avec Ghost game et ses participants d'un reality-show enfermés dans une ancienne prison devant provoquer la colère des esprits des nombreux prisonniers torturés et assassinés sur place. Enfin, l'éditeur osera proposer Dracula : l'emprise des ombres qui offrira à première vue une similitude certaine avec Event horizon.

dance of the dead
Possessed

Free dolphin a prévu pour le 24 avril la sortie du sympathique Dance of the dead, évoqué ici en DVD et en Blu-ray, alors qu'Elephant Films semble se contenter en avril de la sortie de Possessed, qui regroupe trois hsitoires toujours issues de l'univers de Charles Band.

Farcry
kontroll

F.I.P. n'hésitera pas quant à lui à présenter le Far cry d'Uwe Boll, certes plus orienté "action", mais une édition d'un film d'Uwe Boll ne peut être passée sous silence (à quant son délirant Postal ?), et CTV reviendra aux sources du cinéma de Nimrod Antal (le réalisateur du plaisant Motel), avec Kontroll et sa chronique étrange du métro de Budapest.

La tour de Londres
Le chat noir

Et si l'éditeur Sidonis tient ses promesses, c'est le 22 avril que devraient sortir trois classiques mettant en scène Boris Karloff, La tour de Londres, Le chat noir et Le corbeau, films par ailleurs disponibles ensemble dans un coffret.

Pieces
Fearmakers

Enfin, Uncut movies, après un petit retard, a sorti deux nouveaux titres ce mois-ci, le Pieces de Juan Piquer Simon, attendu depuis un moment en Zone 2 française, qui oscille entre le giallo et le slasher avec une abondance de gore, ainsi que Freamakers du réalisateur allemand Timo Rose (l'auteur de Barricade ou encore de Rigor mortis) qui s'annonce lui aussi bien sanglant et propose un bonus non négligeable puisqu'il s'agit du film choc I Spit on your grave de Eric Stanze, jusque là uniquement disponible chez nous en VHS.

Donc, malgré les apparences, il reste quand même un certain nombre de films à découvrir ce mois-ci en DVD et en Blu-ray, en attendant le mois de mai, déjà prolixe rien qu'avec l'annonce d'une nouvelle collection dédiée à la "Hammer films" qui proposera des titres encore inédits !

Le labyrinthe de Pan (Blu-ray)

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Outlander, le dernier Viking

Outlander, le dernier Viking
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Hansel et Gretel / 2 DVD

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Tomb of terror

Tomb of terror
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Spirit trap

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Dragon rouge (Blu-ray)

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Van Helsing (Blu-ray)

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Event Horizon (Blu-ray)

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Ghost game

Ghost game
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Dance of the dead

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27.04.09

06:55:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Death race
Death race

La course à la mort de l’an 2000 réalisé en 1975 par Paul Bartel était un brûlot à l’humour noir et politiquement incorrect dévastateur au-delà même de sa violence complètement gratuite et définitivement immorale, et alors que la vague de remakes sévissant en Amérique continue de faire des ravages, il n’est presque pas étonnant que ce film ait connu l’année dernière une relecture, appelée chez nous Death race, course à la mort, orchestrée par Paul W.S. Anderson, réalisateur prometteur avec Event horizon avant de nous livrer quelques sympathiques ratages comme le premier Alien vs Predator. Le film, après un passage en salles obscures en octobre dernier où il a attiré 235 000 spectateurs, est arrivé le 15 avril en DVD et en Blu-ray sous l’égide de Universal Pictures Vidéo.

Death race

Le script va mettre en scène Jensen Ames, un ancien champion de courses de voitures aujourd’hui incarcéré pour le meurtre de sa femme dans une prison de haute sécurité. Pour espérer retrouver la liberté la seule solution est de participer à une course de voitures d’un genre nouveau, un show sanglant retransmis par satellite et dirigé par la directrice de la prison pour lequel il va concourir en compagnie des pires criminels de la prison.

Death race

D’après les avis recueillis, le métrage n’entretiendrait que très peu de rapports avec le film original, mis à part les courses automobiles au look futuriste digne des "post-nuke" italien de la grande époque et quelques noms de protagonistes (dont bien entendu celui du héros baptisé "Frankenstein") et après une mise en situation de l'intrigue hélas trop basique, Paul W.S. Anderson se lâcherait pour nous livrer des scènes de course bourrines et sanglantes et décomplexées, aux détails influencés par l'univers du jeu vidéo, et ce même si le dernier acte manquerait d'ampleur avant d'assumer un final plutôt raté. Et surtout le réalisateur aurait fait de larges progrès dans sa manière de filmer ses séquences d'action rendue ici vivantes par une mécanique d'immersion radicale réussie.

Death race

Le DVD édité par Universal Pictures Vidéo avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que le métrage sera disponible dans sa version originale sous-titrée et dans sa version française, le tout en DD5.1.
Au niveau des bonus, on pourra consulter un petit making-of hélas superficiel mais laissant intervenir les membres de l'équipe du film ainsi qu'un petit module sur les cascades du film, lui aussi survolant trop brièvement son sujet.
L'édition Blu-ray du film, sortant le même jour, proposera une image également en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible notamment en français en DTS5.1 et en DTSHDMAS5.1, la version originale anglaise étant uniquement disponible en DTSHDMAS5.1.
Pour ce qui est des bonus, outres ceux repris de l'édition DVD, on pourra, grâce à l'option "U-control", soit suivre de petites featurettes faites d'interviews ou centrées sur les coulisses du film ou alors accéder aux informations techniques en cours de visionnage. Enfin, par l'acès BD-Live, il sera possible de recréer sa propre course en choisissant les angles de caméra et de la faire partager à la communauté avec en plus la possibilité de commenter celle-ci.

Death race

Donc, depuis le 15 avril nous pouvons découvrir cette relecture plongeant dans un univers carcéral futuriste pour y suivre ses courses automobiles que l'on espère dévastatrices !

Death race
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25.04.09

09:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Eden alke
Eden lake

Décidément, après l’Espagne, l’Angleterre semble être une seconde terre promise pour le cinéma de genre européen, comme nous le prouve encore ce Eden lake, un "survival" violent et dérangeant n'hésitant pas à mettre en avant le thème subversif de la violence juvénile. Le métrage, après un passage en salles obscures en octobre dernier où il a attiré un peu plus de 100 000 spectateurs, arrive en DVD et en Blu-ray grâce à l'éditeur Pathé à partir du 22 avril prochain.

Eden lake

Le script va mettre en sècne Jenny, une maîtresse d'école quittant Londres avec son petit ami pour un week-end romantique près d'un lac. Mais bientôt la douceur de ce cadre idyllique va être troublée par une bande de jeunes bruyants et agressifs s'installant juste à côté d'eux avec leur rottweiler. Excédés par le bruit, le couple va demander aux jeunes de baisser le son de leur radio… Terrible erreur qui va transformer leur week-end en un cauchemar sans nom !

Eden lake

D'après les avis recueillis, le réalisateur anglais James Watkins aurait puisé son inspiration dans l'intemporel Délivrance de John Boorman et les autres classiques des années soixante-dix pour bien sûr respecter les codes du genre, tout en les utilisant de manière efficace et surtout pour servir un propos bien moins convenu que celui attendu. En plus, au lieu de foncer tête baissée dans l'action, le métrage opterait plutôt pour une montée graduelle de la tension, en prenant soin de bien personnaliser ses protagonistes et en avançant les faits comme une escalade qui débouchera sur une violence sanglante portée par un suspense haletant qui n'oubliera pas pour autant son côté dérangeant pour avancer ces adolescents violents délaissés et ainsi stigmatiser l'effroyable mécanisme de l'effet de groupe débouchant sur une violence sèche surfant sur un sentiment d'impunité. Les personnages bénéficieraient d'une interprétation convaincante et d'une direction d'acteurs parfaite pour provoquer l'implication du spectateur dans cette intrigue qui trouvera son point d'orgue lors d'un final aussi tétanisant qu'émouvant et teinté de désespoir.

Eden lake

Le DVD édité par Pathé avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son proposera le film dans sa version française ainsi que dans sa version originale anglaise sous-titrée, le tout en DD5.1.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un trop rapide making-of d'à peine 4 minutes, ainsi que des interviews heureusement plus conséquentes de l'équipe du film, même si un ton promotionnel viendra quand même formater l'ensemble, laissant plusieurs bandes-annonces de l'éditeur clore ces bonus maigrichons.
L'édition Blu-ray du film proposera l'image également en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français et en anglais sous-titrée en DTSHDHRA5.1 et en DTSHDMA5.1., tout en reprenant seulement les mêmes bonus que le DVD.

Eden lake

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 22 avril pour pouvoir découvrir chez soi ce "survival" bien violent et respectueux, tout en développant un sujet intéressant !

Eden lake

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10.04.09

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre de l'animé : Ponyo sur la falaise
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Avec les personnages de : Sosuke, Ponyo, Lisa, Fujimoto, Koichi...
Durée du film : 1h41
Date de sortie en salles : 8 avril 2009

Par Nicofeel

Ponyo sur la falaise

Ponyo sur la falaise a été réalisé par Hayao Miyazaki. Ce dernier est désormais depuis de nombreuses années le grand maître de l'animation japonaise. Il est l'auteur de plusieurs films d'animation très connus en France tels que Princesse Mononoké, Le voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, Le château ambulant ou encore Nausicaa.
Présenté au dernier festival de Venise, Ponyo sur la falaise marque le grand retour de Miyazaki. Il signe là une oeuvre majestueuse, destinée tant aux enfants (la cible principale du film) qu'aux adultes.
On notera que Ponyo sur la falaise est une astucieuse transposition de la petite sirène du conte d'Andersen. Ici, le jeune Sosuke, âgé de 5 ans, recueille chez lui un poisson rouge qui a une tête humaine. Il aime ce poisson rouge et souhaite le protéger pour toujours. Il appelle son poisson rouge Ponyo. Et ce poisson rouge a la volonté de devenir une petite fille.
Miyazaki n'a de cesse dans ce film d'animation de traiter une des thématiques qui lui est chère : l'enfance.
Sa petite héroïne Ponyo, qui est magnifique (voir la scène où elle marche sur les vagues pour rejoindre Sosuke, qui rappelle inmanquablement la fin de Nausicaa), véhicule des idées positives.
Et puis à l'instar d'un film d'animation comme Totoro, Hayao Miyazaki fait intervenir de nombreux éléments fantastiques pour faire rêver son spectateur. Et la magie opère tout le temps. Que l'on soit enfant ou adulte, on est émerveillé par ce film d'animation, en apparence d'une grande simplicité (même au niveau des dessins, Miyazaki ayant décidé d'utiliser des couleurs pastelles et des aquarelles), qui n'est rien d'autre qu'un hymne d'amour à la vie, à la nature.

Ponyo sur la falaise

Car comme dans l'ensemble de sa filmographie, Miyazaki aborde les rapports entre l'homme et la nature. D'habitude, ce thème est traité sur la terre ferme. Ici, il s'intéresse beaucoup à la mer (comme dans Porco Rosso). La transformation de Ponyo de poisson rouge en petite fille a engendré des changements climatiques. Si de manière plus ou moins directe, Miyazaki rappelle au spectateur les risques liés aux changements du climat que l'on connaît actuellement, il reste plutôt optimiste sur les conséquences, comme le prouve la fin du film de Ponyo sur la falaise.
Miyazaki traite également beaucoup dans ce film les rapports familiaux qui sont là aussi plutôt vus comme positifs. Le réalisateur japonais permet une vie quasi idéale entre toutes les générations : enfants, parents, personnes âgées, par le biais du personnage de Sosuke. Ce dernier apprécie sa maman Lisa, son père, les personnes âgées de la maison de retraite.
Mais bien évidemment Ponyo sur la falaise sans les rapports quasi fusionnels qui existent entre Sosuke et Ponyo : les rapports entre ces deux enfants, innocents, sont d'une grande tendresse et sont souvent très drôles. Par exemple, il y a la scène où Ponyo est surexcitée lorsqu'elle arrive pour la première fois dans la maison de Sosuke et où elle souhaite plus que tout manger du jambon !

Ponyo sur la falaise

Il a également la scène où Ponyo use de ses pouvoirs magiques pour agrandir le petit bateau de Sosuke. De surcroît, le chara-design est superbe, les traits des deux enfants ayant été très bien dessinés.
Ce qui permet à Ponyo sur la falaise de rentrer dans le cercle des meilleures réalisations de Miyazaki tient également au ton d'ensemble de ce film d'animation : ce conte est un véritable émerveillement pour les yeux et son côté tout à la fois humaniste et extrêmement positif ne peut que faire plaisir le spectateur en ces temps moroses.
A l'instar d'un Mon voisin Totoro, Ponyo sur la falaise est une sorte d'anti-dépresseur, le parfait remède pour retrouver la pêche.
Rempli de personnages positifs, à commencer par les enfants que sont Ponyo et Sosuke – lesquels représentent l'avenir du monde – Ponyo sur la falaise est une belle réussite de la part d'Hayao Miyazaki. Voilà un film d'animation incontournable.




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Le voyage de Chihiro - Edition prestige

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Mon voisin Totoro

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09.04.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Nekromantik 2

Après un premier Nekromantik nauséeux mais parfois terriblement amateur, le réalisateur allemand Jorg Buttgereit remet le couvert avec ce Nekromantik 2 en plaçant cette fois-ci son point de vue du côté d'une jeune femme nécrophile dont nous allons suivre les déboires amoureux d'un genre particulier.
Le script va donc suivre Monika, une jeune infirmière dont l'attirance pour la mort va la pousser à déterrer un cadavre qu'elle va emmener chez elle et considérer comme son nouveau compagnon, mais sa rencontre avec un homme bien vivant va perturber ses sentiments sans pour autant annihiler sa déviance.

Nekromantik 2D'entrée, le métrage va faire le lien avec son prédécesseur en replaçant en noir et blanc le suicide délirant de Robert, le personnage principal du premier film, histoire de bien remettre le spectateur dans le contexte. Ensuite, le réalisateur va nous gratifier d'une première séquence remarquablement mise en scène pour suivre en caméra subjective Monika, cette femme parcourir les abords d'une église abandonnée et finalement rentrer dans un cimetière aux tombes de plus en plus vétustes jusqu'à ce que nous arrivions à la sépulture sommaire de Robert, que cette demoiselle, alors cadrée dans le champ d'une caméra ayant repris ses droits de démonstration, va alors s'occuper à profaner.

Nekromantik 2Cette séquence jouera bien entendu sur une attente quelques peu répulsive de voir le cadavre arraché à sa tombe et le réalisateur s'amusera alors déjà avec le spectateur en retardant au maximum son effet (en laissant par exemple son personnage fumer une cigarette ou en filmant des animaux présents sur place), garantissant ainsi l'impact de la découverte de ce corps quand même encore "frais" malgré son état de décomposition débutant, surtout qu'ensuite Monika va emporter le cadavre chez elle pour rapidement laisser aller son émoi au point de se dévêtir et d'enlacer tendrement ce corps gluant et nauséabond qui pourtant la fera quand même vomir peu après, amis ne l'empêchera pas de s'occuper avec un soin méticuleux de son nouveau compagnon qu'elle va laver, habiller pour même se prendre en photos avec lui.

Nekromantik 2L'intrigue prendra également le temps de nous présenter Mark, un jeune homme travaillant comme doubleur de films pornos comme il sera mis en avant pour sa première apparition à l'écran, et qui va suite à un concours de circonstances rencontrer Monika devant un cinéma et l'inviter à partager la séance avec lui. Cette partie de l'intrigue deviendra alors complètement surréaliste en donnant l'occasion à Jorg Buttgereit de se moquer ouvertement de son spectateur en l'obligeant à suivre en compagnie des deux protagonistes quelques séquences d'un film d'auteur définitivement foireux et "autre". Cette rencontre va marquer le point de départ d'une relation entre Monika et Mark que nous suivrons au travers de plusieurs séquences "romantiques" de ballades au zoo ou dans une fête foraine, certainement trop longues pour certains, mais ayant une certaine saveur pour qui arrivera à ne pas perdre de vue les penchants "spéciaux" de Monika.

Nekromantik 2Cette relation amoureuse avec un "vivant" va alors perturber au plus haut point Monika qui va décider de se débarrasser du cadavre de Robert lors d'une séquence terriblement graphique et glauque au cours de laquelle elle va commencer par découper avec une scie manuelle une main du cadavre avant de lui trancher la tête, de lui couper le pénis avant de s'attaquer à son abdomen. D'un réalisme à toute épreuve, cette séquence sera largement complaisante et malsaine en laissant le réalisateur multiplier les gros plans répugnants et nauséeux, sans pour autant recourir à l'hémoglobine facile pour laisser suinter des humeurs immondes sortir des plaies pourrissantes.

Nekromantik 2Mais Monika va flancher pour finalement conserver la tête et le pénis du cadavre et rapidement ses penchants vont ressortir dans sa relation avec Mark, obligeant celui-ci à "faire le mort" (c'est le cas de le dire !) pendant leurs ébats amoureux quand elle ne le prendra pas en photos dans des postules étranges, et enfin, elle va rejoindre un groupe de femmes obnibulées par le macabre se délectant par exemple de reportages "snuff" montrant par exemple la dissection d'un phoque qu'elles regardent en compagnie de la tête putréfiée de Robert. Le métrage nous fera d'ailleurs partager largement ce reportage réel bien graphique et infâme qui par contre ne sera pas du tout du goût de Mark qui abandonnera provisoirement Monika à ses déviances pour finalement revenir pour le final du métrage.

Nekromantik 2En effet, le réalisateur clôturera son métrage par une autre scène extrêmement graphique et terriblement déviante allant quand même assez loin aussi bien dans le gore réaliste que dans la perversion sexuelle clairement avancées sans fausse pudeur pour ainsi achever son film de manière magistrale et largement impactante, démontrant ainsi que malgré toutes ses tentatives les penchants naturels de Monika un temps chassé finiront toujours par revenir au galop, et de la plus abominable des façons, laissant quand même une dernière scène plus souriante venir définitivement clore les débats.

Nekromantik 2S'il a bénéficié d'un peu plus de moyens cette fois-ci, ce qui se verra clairement à l'écran et notamment pour des effets spéciaux bien plus réalistes, Jorg Buttgereit maîtrisera également bien plus sa caméra et arrivera à donner encore plus d'ampleur à ses séquences fortes et vomitives, mais hélas retombera parfois dans ses travers lors de passages oniriques pas forcément convaincants (avec cette scène dans les champs) ou carrément surréalistes, comme cette chanson morbide entonnée par Monika dans un contexte auteurisant quelque peu ringard.

Nekromantik 2Et selon dans quel état d'esprit on aborde le métrage, il pourra en aller de même pour la première partie d'exposition du film qui, après son ouverture remarquable, s'attachera à suivre la bluette naissant entre les deux personnages principaux du film de manière classique et également un peu ringarde, mais cela se fera de façon intentionnelle, tout comme cette excellente phase se déroulant dans le cinéma et nous imposant ces hilarants passages du pire film d'auteur qui puisse exister. Ceux qui n'y ont pas vu un clin d'œil du réalisateur ont perdu une bonne tranche de rigolade qui contrastera bien évidemment avec l'aspect sordide et glauque qui enveloppera par ailleurs le film.

Nekromantik 2Cet ensemble aura donc une fois de plus de quoi décontenancer l'amateur de films gores "traditionnels" mais Jorg Buttgereit parviendra à nous livrer des passages fulgurants, morbides et complètement glauques comme on en a rarement vus à l'écran qui expliqueront certainement les démêlés que le réalisateur a connu avec la censure de son pays, celle-ci ayant en première intention carrément interdit le film en voulant même faire détruire les négatifs, mais ce n'est pas pour autant qu'il faudra s'attendre à un avalanche de plans sanglants comme dans l'œuvre de la confrérie "gore" allemande d'Olaf Ittenbach, d'Andreas Schnnas ou encore de Timo Rose.

Nekromantik 2L'interprétation sera évidemment prépondérante pour assurer la communion avec le spectateur et heureusement elle sera convaincante, et notamment Monika M. dans le rôle principal qui saura se montrer sensuelle et attirante même lors des passages nauséabonds du métrage. La mise en scène du réalisateur restera posée et parfois contemplative mais parviendra à magnifier les temps forts du film. Les effets spéciaux seront ici convaincants, d'un réalisme parois insoutenable (la découpe du cadavre), pour ne verser dans le gore franc que lors d'un final très volontaire.

Donc, ce Nekromantik 2 parviendra à surpasser son prédécesseur grâce à une maîtrise plus flagrante de la part de son auteur qui ne délaissera pas pour autant un mauvais goût toujours bien présent et une volonté de provocation certes moins visible mais bien présente dans une volonté de briser les tabous largement efficace !

Nekromantik 2Le DVD de zone 2 allemand édité par le réalisateur lui-même avancera une image nette et presque sans défaut, tandis que la bande-son sera largement convaincante et adaptée, aussi bien pour amplifier certains temps forts du film, que pour appuyer certaines thématiques de l'auteur (avec par exemple une musique romantique lorsque Monika enlacera le cadavre qui contrastera pleinement avec une absence complète de partition musicale lors du premier ébat entre Monika et Mark), le métrage étant proposé en version allemande, avec des sous-titres optionnels en français notamment.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of disponible en version allemande ou anglaise pour retracer surtout la confection des effets spéciaux du film tout en laissant également le réalisateur s'expliquer sur ses intentions, des scènes coupées appartenant aussi bien au métrage qu'à sa production, deux clips musicaux étranges, les bandes-annonces des titres du réalisateur, un court-métrage suivant la visite de New York et de Paris par Jorg Buttgereit, un autre court d'animation,ainsi que la filmographie du réalisateur.

Pour ceux qui voudraient suivre les déboires de cette jeune femme nécrophile à la déviance morbide transgressive, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou parfois !

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08.04.09

07:25:00, Cat�gories: Test de commande  

par Nicore

Comme son nom ne l’indique pas forcément, Asian Cult Cinema, tout en orientant en bonne partie son catalogue vers le cinéma oriental tous genres confondus (thriller, comédie, mais aussi érotique ou horreur déclinés ensuite en sous-catégories), offrira également un large panel de titres issus du cinéma de genre et d’exploitation regroupés par catégorie, avec une prédilection pour les œuvres, déviantes, dénudées et sanglantes.

Asian Cult Cinema

Premier constat qui pourrait rebuter certains d’entre nous, les prix proposés par le site sont assez élevés, oscillant principalement entre 20 et 30 dollars par DVD, mais en regardant de plus près, un nombre certain de ces titres sont plutôt difficile à trouver à des bas prix.

Pour inspecter l’offre du site, on pourra donc choisir une recherche par genre ou par titre, même si cette dernière aura intérêt à être précis pour ne pas délivrer un nombre de résultats important.

Chaque titre aura bien entendu sa fiche article détaillée comportant un résumé précis, ainsi de les données techniques relatives aux zones de lecture (qui seront pour la majorité des zone 0 ou 1), les langues proposées, tout en nous informant du casting et du réalisateur du film en question. Petit plus non négligeable, chaque titre aura droit à une série plus ou moins conséquente de photos du film en question, ainsi qu’une cotation selon le degré de violence et d’érotisme, même si celle-ci sera parfois quand même légèrement exagéré (faut bien attirer l’éventuel acheteur…).
Par contre, aucune information ne sera présente quant à la disponibilité des DVD, ce qui pourrait s’avérer gênant pour une commande de plusieurs DVD.
Mais à ce niveau-là, Asian Cult Cinema fournira un service après-vente rapide et de qualité pour informer tout de suite si un article est indisponible ou pas en stock, et avec la première commande arrivera un petit catalogue qui lui contiendra les articles en stock ou tout du moins commandables.

Asian Cult Cinema

Une fois le choix effectué, il faudra bien entendu se créer un compte sur le site, ce qui restera très simple, avec uniquement les coordonnées nécessaires ainsi qu’un obligatoire mot de passe. Les frais de port resteront hélas quelque peu élevés (10 dollars pour une DVD à l’international), mais l’envoi sera rapide et il ne faudra compter qu’une bonne semaine pour recevoir sa commande, préparée dans une enveloppe à bulles garantissant normalement une réception en bon état des DVD.
Un mail de confirmation de commande sera bien sûr envoyé, suivi d’un second lors de l’envoi ou alors très rapidement d’une information quant au devenir de la commande si l’article n’est pas en stock (et en cas de titre hors stock mais néanmoins commandable, l’envoi sera encore plus rapide dès que le site aura le titre en question en sa possession, pour une réception sous cinq jours (sans frais supplémentaires, bien sûr !).

Asian Cult Cinema

Donc, après d’autres solutions disponibles à la fin annoncée d’Xploitedcinema, en voici une nouvelle, certes assez onéreuse mais disposant d’un catalogue fourni presque uniquement composé d’œuvres du genre, et surtout d’une fiabilité et d’une réactivité exemplaire, et c’est ici que cela se passe !

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07.04.09

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dance of the dead

Petite comédie horrifique sans prétention faisant partie de la collection "Ghost house Underground" aux côtés entre autres de The last house in the woods ou encore Dark floors, ce Dance of the dead ne cherchera jamais à révolutionner le genre pour se contenter de revisiter des situations communes, mais en les adaptant sur un ton dynamique, souriant et traduisant un amour du genre bien heureusement communicatif.
Le script va réveiller les morts d'une petite ville le soir du bal du lycée, laissant seuls quelques loosers en mesure de se défendre et de lutter contre cette invasion de morts-vivants.

Dance of the deadDans sa séquence d'introduction, le métrage va avancer un homme travaillant dans un cimetière et ayant du fil à retordre avec les morts puisqu'il sera par exemple obligé de sectionner la main sortie de terre d'un défunt pour un premier effet de surprise bien classique et déjà prévisible qui reflétera bien l'ensemble du film, tout en mettant également en avant une certaine volonté graphique jamais démentie par la suite, passée l'obligatoire présentation des différents protagonistes qui ici se fera dans un joyeux désordre surfant sur un humour résolument orienté "teenagers".

Dance of the deadEn effet, pour introduire ses protagonistes, l'intrigue va se positionner dans ce lycée et y suivre lors de courtes séquences les personnages bien entendu appelés à devenir le groupe de survivants que nous allons découvrir dans des situations légères et souriantes mais terriblement communes et basiques. C'est ainsi que nous allons entre autre faire la connaissance de Jimmy, un adolescent guère impliqué dans ses études et dans sa relation avec sa petite amie Lindsey, ce qui poussera celle-ci à le délaisser pour le bal du collège prévu le soir même au profit d'un autre chevalier servant plus fringant, tandis que Steven, un autre jeune timide n'arrivera pas à inviter Gwen, une pom-pom girl, au bal, avec pour témoins gênants les trois membres du club de "Science-fiction" local.

Dance of the deadMais grâce à son rythme vif et à son développement succinct, cette mise en situation passera largement sans ennuyer le spectateur avant que le métrage ne parvienne à lâcher ses morts-vivants du cimetière où ils reposaient, tout en s'arrangeant pour que bien sûr quelques uns des protagonistes y soient présents. Cette déferlante offrira d'ailleurs au film ce qui sera certainement sa meilleure séquence, avec toujours un ton très vif et une originalité pour littéralement faire jaillir les morts de terre tranchant avec les habituelles séquences de résurrections lentes ou macabres pour ici préférer une fougue décapante et tonifiante.

Dance of the deadEt si ensuite l'intrigue va quelque peu marquer le pas (l'épisode dans la maison funéraire), ce sera pour mieux rebondir ensuite lors d'un dernier acte donnant son sens au titre en s'installant dans ce bal de lycée où les morts auront une place de choix mais sans jamais tomber dans la parodie trop facile (avec heureusement contrairement à ce que l'on pouvait penser au premier abord une absence salutaire de "danse des morts") pour privilégier l'aspect graphique et même tenter d'installer un petit suspense superficiel (l'intrusion dans le gymnase envahi de morts-vivants), tout en continuant évidemment à dérouler les différentes situations avec cet humour souvent facile mais jamais navrant.

Dance of the deadLe métrage recherchera ostensiblement une identification de la part de son public adolescent visé au travers de ses protagonistes "normaux" ayant des problèmes de scolarité tout en étant par exemple victimes d'une brute épaisse (qui offrira au film son personnage le plus délirant et haut en couleurs, rien que dans sa présentation) et bien entendu confrontés à leurs problèmes de cœur avec les demoiselles de ce lycée typique américain. Mais hélas ce procédé exclura de fait quelque peu les autres spectateurs qui devront se contenter de suivre les péripéties avec un regard extérieur, certes amusé mais bannissant toute implication.

Dance of the deadHeureusement l'intrigue saura se montrer aussi bien référentielle, lors de nombreux clins d'œil aux "classiques" du genre (un des morts-vivants ne criera-t-il pas "Brain" en attaquant comme le faisaient ceux de la franchise Le retour des morts-vivants par exemple, ou encore une mise à mort qui renverra directement au final du Jour des morts-vivants de George A. Romero), qu'innovante avec cette curieuse méthode pour rendre les morts-vivants amorphes ou encore par de petits éléments surprenants (ces deux amoureux morts et revenus à la mort s'auto dévorant littéralement dans un élan affectif sauvage), mais hélas, tout cela restera quand même superficiel et prévisible sur la globalité.

Dance of the deadEn effet, déjà l'origine du retour des morts à la vie demeurera bien évasif (avec juste la présence d'une centrale nucléaire aux abords de la ville), mais surtout les développements de l'intrigue suivront un tracé couru d'avance et même certaines révélations et découvertes sur la véritable personnalité des protagonistes (et notamment celui qui deviendra le chef musclé et armé du groupe) laisseront un sentiment de déjà-vu récurrent qui se répercutera dans l'action même, aussi bien avec ces apparitions "inopinées" des morts-vivants que dans les parades trouvées pour détruire et exterminer les morts qui verseront quand même régulièrement dans un gore plutôt généreux et varié malgré une tendance à pratiquer le hors-champ pour évacuer les passages trop sanglants.

Dance of the deadL'interprétation est juste cohérente, les jeunes acteurs et actrices ayant quand même du mal à faire passer leurs émotions et à paraître complètement crédibles sur la longueur, tandis que la mise en scène du réalisateur est dynamique, très vive pour suivre l'action et insuffler un rythme tonique à l'ensemble du métrage se refusant de s'attarder sur les situations pour toujours rebondir. Les effets spéciaux sont par contre convaincants, pour des effets sanglants qui arriveront lorsqu'ils seront mis en œuvre à se montrer francs et directs pour arracher les bras, couper en deux les morts ou encore leur faire exploser les têtes, tandis que les maquillages des morts-vivants seront eux aussi très graphiques et réussis.

Donc, ce Dance of the dead arrivera à divertir et à faire régulièrement sourire mais se montrera bien trop superficiel pour espérer autre chose, et ce malgré ses quelques bonnes idées !

Dance of the deadLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate dans sa collection "Ghost House Underground" avancera une image claire et ne connaissant pas de défaut, même lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera à l'image du film, dynamique, tonique et largement rythmée, celui-ci étant proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnol.
Au niveau des bonus, on pourra suivre quelques scènes coupées ou étendues guère passionnantes (mise à part cette présentation plus longue du voyou du film), un making-of assez exhaustif laissant intervenir les membres de l'équipe du film sur un ton hélas souvent promotionnel, un court métrage valant le détour, ainsi que la bande-annonce du film suivie de celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite comédie horrifique amusante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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06.04.09

09:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Insecticidal

Ce sera sans autre prétention que celle d'amuser son spectateur que ce Insecticidal va axer son intrigue autour de ses deux éléments principaux, de jolies filles guère vêtues et des insectes géants belliqueux dans une ambiance souriante, volontaire qui ne sera même pas plombée par des effets spéciaux numériques complètement ratés venant au contraire bizarrement donner un petit "plus" à la côte de sympathie de l'ensemble.
Le script va laisser une étudiante se livrer à des expériences sur des insectes dans le but d'accroître leur intelligence, mais bien sûr, ceux-ci sont muter et s'attaquer aux demoiselles dans le dortoir de l'université.

InsecticidalAprès une très brève séquence d'introduction montrant l'héroïne face à un scarabée géant, le métrage va remonter le temps de quelques heures pour avancer un couple "s'amusant" dans une chambre avant d'être dérangés par la présence d'un scorpion qui s'enfuira par la bouche d'aération pour rejoindre la chambre de Cami, une jeune étudiante dépitée d'avoir vu sa thèse sur la suprématie des insectes rejetée par ses professeurs et ne trouvant pas de réconfort dans la présence de Martin, un adolescent plus que visiblement attiré par Cami. Celle-ci va par contre être rassuré de voir son scorpion, qui s'était échappé, rejoindre sa "demeure", mais cette joie sera de courte durée car Josi et Mitch, le couple vu auparavant, vont débarquer dans la chambre de Cami et pulvériser un insecticide sur les différents aquariums contenant les "protégés" de Cami, la plongeant dans un profond désespoir.

InsecticidalCette mise en place de l'intrigue jouera déjà la carte de l'humour, pas forcément très fin mais souriant, aussi bien pour avancer certains de ses personnages, et notamment cette Josi dominatrice et imposant à son compagnon de jouer un rôle pour obtenir ses faveurs, que pour mettre en avant ses situations. Et la suite restera dans la même veine alors que le métrage va avancer d'autres personnages féminins vivant dans ce dortoir où la sélection semble s'être faite sur le physique puisque toutes ces demoiselles seront plus que mignonnes, même Cami qui pourtant sera le "vilain petit canard" dont les autres se moquent. C'est dans ce contexte que l'intrigue va lancer l'attaque de ces insectes géants sortis en principe d'on ne sait où (mais bien entendu chacun aura sa petite idée…), toujours pour des scènes cocasses et sexys (avec par exemple une première attaque lors d'une séquence de douche), tandis que Cami va commencer à se douter de quelque chose, pour évidemment se heurter à l'incrédulité de son entourage et en particulier de Sophie, sa sœur cherchant avant tout à la protéger de son obsession pour les insectes.

InsecticidalMais après ces quelques attaques éparses, les insectes vont se révéler au grand jour pour alors lancer le siège du dortoir, tandis que Josi, contaminée par un liquide en provenance des insectes, va commencer à muter en développant un appétit énorme la poussant même au cannibalisme, pour une seconde partie du métrage qui sera hélas un peu moins enjoué et déluré en ayant tendance à tourner quelque peu en rond par manque de renouvellement de situations qui sembleront en plus avoir usé en grande partie le potentiel disponible, mais sans pour autant ennuyer le spectateur grâce à une belle vitalité et à quelques idées quand même un peu folles et surtout la transformation de cette Josi de plus en plus repoussante, seul élément assurant alors véritablement un peu d'humour. L'intrigue, en plus d'être forcément facilement prévisible, va également se heurter à une vague de "bons sentiments" faciles et presque "obligatoires" dans le changement de point de vue de Cami.

InsecticidalEn prenant place dans un dortoir pour étudiantes, le métrage va s'assurer un environnement prétexte à multiplier des séquences sexys qui resteront toujours légères mais guère osées ni vulgaires, pour bien entendu dénuder les belles actrices avant que celles-ci se fassent attaquer par les monstres en les plaçant dans des situations adéquates (douche, mais aussi en compagnie de leur petit ami, sans hésiter à insérer une petite touche de lesbianisme sans fausse pudeur), mais aussi juste pour le plaisir des yeux, le réalisateur cherchant en outre à toujours bien mettre en valeur les décolletés et fessiers rebondis mis à sa disposition.

InsecticidalMais cela n'empêchera pas les insectes géants d'être bien présents dans l'intrigue, avancés d'abord de manière classique en prenant soin de les cacher lors des toutes premières attaques pour ensuite nous les révéler en plein écran et même si leur nombre sera plus que réduit (six à tout casser), leur diversité (mante religieuse, scorpion, araignée, scarabée…) assurera le spectacle tout en permettant au réalisateur de s'amuser avec des sécrétions gluantes et répugnantes que ces monstres laisseront traîner ici ou là. Mais le clou du spectacle résidera véritablement dans la transformation de cette jeune femme qui, au lieu de réellement muter avec apparition d'appendices ou autres "trucs" du genre, va se dégrader peu à peu, sa peau cloquant et se croûtant tandis qu'elle deviendra porteuse de vers et que sa transformation interne l'obligera à se nourris copieusement (d'abord en dévalisant un frigidaire avant de chercher de la "viande" fraîche).

InsecticidalParmi la galerie de personnages avancés par le métrage, seuls quelques uns seront un minimum fouillés, Cami bien entendu, mais aussi sa sœur, tandis que les autres protagonistes seront surtout là pour mettre en avant des personnalités bercées par un humour de circonstance, entre ce footballeur aussi baraqué que pataud et stupide, ces bimbos crétines ou encore ce voyeur matant ce qui se passe dans les chambres du dortoir ou lors de cette "party" autour d'une piscine (pratique pour mettre en scène les actrices en petite tenue). Ces personnages bénéficieront d'une interprétation plutôt aléatoire car si les principales actrices livreront une prestation cohérente, les seconds rôles seront bien plus mitigés, surjoués ou complètement amorphes.

InsecticidalLa mise en scène du réalisateur est plutôt vive et dynamique pour suivre l'action tout en recherchant des effets de surprise aisés et du coup ne fonctionnant pas pleinement, mais ne pourra pas faire complètement face à certaines ellipses flagrantes d'une intrigue qu'il aura hélas du mal à contenir jusqu'au final. Les effets spéciaux sont globalement ratés, avec ces monstres en CGI plus que flagrante et même indigne, mais étrangement, au lieu de plomber définitivement l'ensemble, cela donnera une sorte de cachet "second degré" à un film ne se prenant déjà pas du tout au sérieux. Par contre, les quelques effets sanglants, tout en restant basiques, seront plus convaincants pour quelques morsures et autres membres coupées présentés devant la caméra.

Donc, ce Insecticidal arrivera à atteindre son but, certes bien modeste, en se montrant divertissant, souriant, frais et gentiment sexy ! Ce n'est déjà pas si mal !

InsecticidalLe DVD de zone 1 édité par Hart Sharp Video avancera une image claire mais devenant granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musical bien trop discrète, la métrage étant ici disponible dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres anglais et espagnols disponibles.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du film, suivie de celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ces insectes géants ayant choisi des proies bien sexys, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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03.04.09

06:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Trailer park of terror

Inspiré d’un obscur "Comics" américain, ce Trailer park of terror versera dans la grosse bouffonnerie sanglante et vaguement érotique mais hélas n'ira jamais trop loin dans aucun de ses deux aspects pour en plus chercher à véhiculer un humour gras souriant mais devenant au fil des situations quelque peu répétitif, laissant le film devenir au final amusant mais vite consommable.
Le script va laisser une bande de jeunes en difficultés et leur pasteur pris dans une tempête sur la route du retour d'un camp en plein air avoir un accident près d'un camp de caravanes et de mobil homes au passé chargé où Norma, une jeune femme aguicheuse, va les secourir et leur proposer de les héberger pour la nuit. Mais le petit groupe en loin de se douter que Norma et ses amis sont en fait des morts-vivants…

Trailer park of terrorDans sa longue séquence d'introduction, le métrage va commencer par nous conter l'origine de la destruction de ce camp de caravanes redneck, véritable trou à rats où cohabitent des individus crasseux, pour suivre la jeune et belle Norma s'apprêtant à quitter les lieux avec son fiancé. Mais les habitants de cet endroit pourri vont essayer de l'en empêcher et dans la bousculade qui s'ensuivra le fiancé de Norma sera tué. Celle-ci, désespérée va s'enfuir pour tomber sur un mystérieux personnage (le Diable) qui va faire un pacte avec elle et lui offrir une carabine avec laquelle Norma va retourner au camp et abattre un par un ses habitants, avec de se donner la mort en faisant exploser l'endroit.

Trailer park of terrorCette entame du film sera efficace, convaincante pour avancer une ambiance sordide et malsaine dans ce camp nauséabond peuplé de "freaks" répugnants et sals qui trancheront largement avec la candeur et la beauté de cette Norma revancharde dont nous verrons le résultat sanglant des coups de feu tirés sur ses anciens compagnons d'infortune. Ensuite, le métrage va le temps de son générique nous faire découvrir la disparition d'un certain nombre de gens dans cette région, avant de nous faire découvrir ses personnages principaux pour une présentation commune et sans saveur.

Trailer park of terrorEn effet, l'intrigue va mettre en avant ses protagonistes, quelques jeunes délinquants accompagnés par un pasteur rentrant d'un camp en plein air et faisant une halte dans un snack-bar, qui seront hélas tous stéréotypés au possible, entre cette jeune gothique, ce voleur de revues pornographiques, cette autre demoiselle droguée, ou encore ce couple ne pensant qu'au sexe, tandis que ce pasteur restera bien pâle et en retrait. Après cette halte nous laissant faire connaissance avec ces personnages, l'intrigue va laisser le groupe repartir et affronter une tempête annoncée qui va leur valoir un accident avec un camion abandonné au milieu de la chaussée, alors qu'ils avaient quitté l'autoroute fermée pour cause de mauvais temps et pris une petite voie seconde.

Trailer park of terrorSeuls, sans réseau pour leurs portables, ils vont aller chercher de l'aide au "Trailer park" voisin, guidés par un panneau et vont tomber sur l'affriolante Norma, une jeune femme qui va les accueillir dans son mobil homme et les inviter à boire un verre. Le métrage marquera alors le pas, son action ralentie par cette pause chez cette demoiselle bien entreprenante qui va en plus leur raconter l'histoire d'une demoiselle ayant vécu au camp (elle de son vivant), nous offrant un retour en arrière renvoyant directement à l'introduction qui permettra d'appréhender un peu plus les différents habitants du camp tandis que le réalisateur va se permettre un écart glauque sur le tournage d'une scène pornographique d'un film amateur sur place.

Trailer park of terrorEnsuite, Norma va inviter ses hôtes à passer la nuit au camp apparemment déserté malgré des ombres furtives passant sporadiquement devant la caméra lors des plans en extérieur, et les placer par duo ou trio dans différentes baraques. C'est ainsi qu'après quelques situations éparpillant entre un peu plus les protagonistes, Norma, qui aura réussi à faire craquer le pasteur revenu chez elle pour lui faire l'amour, va révéler sa vraie nature de morte-vivante, tandis que bientôt, les jeunes vont être confrontés aux cadavres des personnages vus dans les deux flash-backs qui vont les pourchasser afin de les tuer selon leur mode de vie habituel lorsqu'ils étaient vivants.

Trailer park of terrorLe métrage capitalisera bien entendu énormément sur ces différents morts-vivants plus ou moins charismatiques et grotesques (telle cette énorme mégère dégoûtante) pour avancer des rebondissements faits de fuites et de soumissions lorsque les morts réussiront par exemple à capturer le couple pour le faire jouer dans une autre scène porno qu'ils voudront filmer. Cette partie du métrage, qui arrivera certainement trop tard, sera bien sûr la plus probante et en même temps souriante, puisque les morts se lâcheront dans des "bons mots" parfois même grivois à l'encontre de leur victimes. En plus, le réalisateur parviendra à installer successivement différentes ambiances, flirtant avec le "snuff" lors de ce tournage "X" spécial et ses morts gouailleurs derrière la caméra dominée par Norma, la seule à avoir une apparence encore humaine, pour se rappeler également l'atmosphère de Massacre à la tronçonneuse lors d'un dépeçage sanglant démonstratif ou encore verser dans le film de monstre avec cette énorme femme cannibale, et enfin s'offrir un "trip" sanglant pour la droguée. Pour couronner le tout et de donner un dynamisme vivifiant, le métrage pourra comptet en plus sur les services d'un mort-vivant musicien qui accompagnera délicieusement certaines séquences d'une musique country-rock.

Trailer park of terrorMais malgré quelques écarts, l'intrigue n'ira jamais très loin, aussi bien dans un mauvis goût qui ne restera qu'en surface et servira surtout l'humour du film, tandis que les scènes sanglantes seront rapides, certes parfois bien volontaires et graphiques, mais sans pour autant aller au bout de ses idées, laissant ainsi l'ensemble naviguer entre deux eaux pour ne jamais choisir son camp et laisser de la sorte un goût d'inachevé et un sentiment de frustration, encore renforcé par le final presque moralisateur qui épargnera le personnage le plus attachant.

Trailer park of terrorL'interprétation est superficielle, sans charisme ni réelle présence à l'écran, sauf la belle Nichole Hiltz dans le rôle de Norma qui imposera sa personne ambiguë tout au long du film. La mise en scène du réalisateur est dynamique, vive mais restera classique pour suivre l'action. Les effets spéciaux sont largement convaincants, aussi bien pour les plans sanglants parfois expansifs et volontaires proposant une décapitation, un éventrement gore ou encore ce dépeçage graphique, que pour les maquillages des zombies qui seront très visuels.

Donc, ce Trailer park of terror parviendra à se montrer en partie efficace grâce à sa galerie de morts-vivants tonitruante, mais pêchera par retenue dans ses moments forts !

Trailer park of terrorLe DVD de zone 1 édité par Summit entertainment avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera appréciable avec notamment cette partition musicale country vivifiante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, seule une interview des morts-vivants sera disponible, replongeant agréablement dans l'ambiance de la seconde partie du métrage en laissant ceux-ci délirer sur leurs conditions de vie.

Trailer park of terror
Trailer park of terror

Pour ceux qui voudraient découvrir ce camp de morts-vivants amusants, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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02.04.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Bloodlines

Sous ses allures de "survival" brutal, ce Bloodlines ne se limitera pas au situations communes du genre pour au contraire développer des situations originales, parfois même surprenantes, tout en demeurant elliptique face à ses aspects les plus glauques et sordides.
Le script va placer entre les mains d'une famille de dégénérés une jeune femme, Amber, qui sera enfermée avec plusieurs autres demoiselles dans leur ferme perdue au milieu des bois en attendant d'assurer la descendance de la famille. Mais ce sera sans compter sur les deux frères d'Amber partis à sa recherche.

BloodlinesDans sa séquence d'introduction, le métrage va directement avancer cette famille consanguine venant de donner naissance à un bébé qui sera dénommé Billy Bob qui un endroit aussi insalubre que sanglant puisque la mère aura accouché sans ménagement et qu'une autre mère porteuse préférera se suicider et tuer son enfant encore dans son ventre plutôt que de l'offrir à ces monstres. Cette entame du film aura le mérite d'être bien graphique et volontaire, tout en mettant instantanément en avant les travers de cette famille d'attardés.

BloodlinesL'intrigue laissera alors filer vingt-cinq ans pour nous présenter Amber, une jeune femme sur la route la conduisant à l'université qui va faire une pause dans une station-service cradingue tenue par un vieil homme hirsute et en profiter pour téléphoner à son frère Brody, nous laissant ainsi comprendre sa douleur d'avoir quitté le domicile familial et ses deux frères. Après avoir été effrayé par le tenancier de l'endroit apparu derrière elle par surprise (pour une fausse alerte classique) et avoir scruté les nombreuses affiches d'appel à témoins de personnes disparues, Amber va reprendre son chemin pour ne pas tarder à tomber en panne et être assaillie par quelque chose filmé en caméra subjective.

BloodlinesAmber va se réveiller dans un endroit clos en compagnie de deux autres jeunes femmes, l'une complètement traumatisée va qui elle va sympathiser tandis que l'autre sera bien agressive et, après quelques petites situations anodines, Amber va déjà trouver un moyen de s'échapper avec sa nouvelle amie mais elles seront rapidement rattrapées par une meute d'individus qui va les ramener de force dans leur "prison". Pendant ce temps-là , Brody et son frère Bear, inquiet pour leur sœur disparue et aigris par l'inaction du shérif, vont se décider à partir à la recherche d'Amber, en prenant soin d'emporter avec eux leur matériel de chasse.

BloodlinesL'intrigue va alors suite conjointement suivre l'avancée des recherches de ces deux frères qui vont bien vite retrouver la trace de la disparue notamment en molestant le vieux pompiste pour le faire parler, faisant ainsi preuve d'une violence insoupçonnée, et la vie dans cette ferme isolée où nous retrouverons Billy Bob devenu adulte et régnant en maître absolu et brutal sur ses frères difformes, ses cousins et sa sœur Candy avec qui il n'hésite pas à pratiquer l'inceste. L'enlèvement de jeunes femmes semblera le sport favori de cette grande famille puisque ce sera toute une galerie de demoiselles kidnappées qui seront présentes sur place, pour amuser les mâles de la famille et certainement des environs qui se délecteront bruyamment des facéties de Billy Bob obligeant les prisonnières à se battre en duel jusqu'à la mort dans une sorte d'arène amatrice pour ainsi sélectionner les plus méchantes avec comme but ultime d'assurer la descendance de la famille, puisque Billy Bob se chargera de violer les survivantes, laissant les mortes à ses frères pour qu'ils s'amusent un peu.

BloodlinesMais bien entendu, Amber et deux autres jeunes femmes vont réussir à s'échapper une nouvelle fois lors du dernier acte du métrage, juste au moment où ses frères pénétreront dans la ferme, entraînant un joyeux carnage et une fuite dans la forêt jusqu'au dernier combat. Cette dernière partie du film, plus sauvage et graphiquement sanglante sera bien nerveuse et guère avare en rebondissements (même si certains pourront paraître quelque peu invraisemblables) jusqu'au duel final attendu, laissant alors une happy-end définitivement improbable en plus d'être complètement improbable venir en partie gâcher l'apparente cruauté de l'intrigue.

BloodlinesMais avant cela le métrage aura bien pris soin de s'attarder sur le mode de fonctionnement de cette famille et notamment sur ces combats à mains nus ou au couteau orchestrés par un Billy Bob qui restera sans pitié pour les perdantes, quitte à les achever lui-même, ce qui nous vaudra quelques scènes musclées de bagarre, tandis que le métrage tâchera également de bien assurer le statut de brute épaisse et sans cœur de ce chef de famille pervers et désireux de respecter le bon vouloir de son vieux père mais n'hésitant pas non plus à se montrer violent envers les autres membres de sa famille qu'il frappera sèchement à la moindre incartade.

BloodlinesHélas, malgré les éléments malsains et sordides présents sur le papier, le métrage ne se montrera pas forcément graphique car en effet s'il avancera de manière érotique l'inceste entre Billy Bob et sa sœur, les viols commis le seront en hors champ, tandis que les mises à mort des nombreux membres de la famille seront guère sanglantes, la plupart étant juste frappés et achevés en leur tordant le cou dans des craquements certes sinistres mais frustrants, et c'est ainsi que seuls quelques uns des principaux tortionnaires auront droit à une fin quelque peu sanglante. Dans le même ordre d'idée, malgré la présence de nombreux personnages féminins à la plastique avantageuse, l'érotisme ne brillera pas en étant très discret, notamment lors des duels entre les demoiselles qui aurait pu se faire de manière bien plus sexy.

BloodlinesLes personnages seront quand même travaillés pour devenir attachants et notamment Amber et sa compagne d'infortune dont l'apathie tranchera clairement avec la virulence et la volonté de s'en sortir d'Amber, tandis que Billy Bob aura toutes les caractéristique du "salaud" sans cœur, laissant l'ensemble bénéficier d'une interprétation cohérente et sans surjouage pour ainsi donner de la crédibilité au film. La mise en scène du réalisateur est dynamique, vive pour suivre les scènes d'action pour n'utiliser ses effets qu'avec justesse et parcimonie.
Les effets spéciaux du film sont globalement probants quand il s'agira des quelques effets sanglants rapides mais régulièrement graphiques (avec par exemple un égorgement en gros plan très réussi), mais les maquillages des deux frères difformes feront hélas quelque peu masque de carnaval.

Donc, ce Bloodlines se suivra facilement et parviendra même à impliquer quelque peu son spectateur et en tout cas à maintenir son attention sur la longueur tout en assurant le spectacle !

BloodlinesLe DVD de zone 1 édité par Think Film avancera une image juste quelque peu granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale dynamique et partie prenante pour donner de l'ampleur aux scènes d'action, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du film suivie par celles d'autres titres de l'éditeur.

Bloodlines
Bloodlines

Pour ceux qui voudraient découvrir cette famille de dégénérés amateurs de demoiselles affriolantes, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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01.04.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Scar 3D

Petit "Slasher" conventionnel, ce Scar 3D ne vaudra véritablement que par l'utilisation du relief qui hélas ne servira qu'une intrigue basique et superficielle surfant également quelque peu sur la vague des "torture-porn" pour avancer quelques sévices se voulant sadiques.
Le script va suivre le retour dans sa ville natale d'une femme ayant été autrefois victime d'un embaumeur meurtrier qu'elle a réussi à mettre hors d'état de nuire, mais comme pas hasard son arrivée va coïncider avec une nouvelle vague de meurtres.

Scar 3DLe métrage va tout de suite mettre en avant son héroïne, Joan, une femme faisant son jogging tout en se rappelant un événement atroce de sa jeunesse puisque nous la verrons attachée sur une table alors qu'une de ses amies sera dans la même situation sur un table voisine, tandis qu'un homme éructe derrière elles avant de taillader Joan au visage, laissant alors le générique avancer des coupures de journaux relatant un drame horrible commis dans une morgue dont Joan fut l'héroïne en réussissant à échapper à son meurtrier.

Scar 3DEnsuite le métrage va se lancer dans la présentation de ses personnages, Joan en tête, que nous retrouverons sur la route pour retourner dans sa ville natale et plus précisément chez son frère afin de rendre visite à sa nièce, Olympia. L'intrigue en profitera pour nous raconter la terrible nuit vécue par Joan sous la forme de flash-backs éparpillés par bribes au travers du métrage et qui raconteront comment elle et une de ses amies se sont retrouvées à faire la connaissance d'Ernie Bishop, l'embaumeur local, et à tomber dans un piège macabre, puisque ce Bishop va s'amuser à mutiler les demoiselles tout en leur demandant de l'implorer pour qu'il tue l'autre afin d'arrêter les souffrances.

Scar 3DCes flash-backs seront bien entendu graphiques pour mettre en avant quelques plans sanglants volontaires et rendus encore plus impactants par l'utilisation du relief, mais hélas, le reste du film ne suivra pas pour suivre des situations classiques aussi bien dans sa première partie présentant quelques meurtres qui eux seront commis en hors-champ pour ne nous faire découvrir que des cadavres vaguement abîmés tout en se fondant à la lettre dans le moule des meurtres typiques du "slasher" (et notamment celui dans la forêt), et les personnages resteront terriblement superficiels et notamment les jeunes qui vont graviter autour de Joan, seule à tirer quelque peu son épingle du jeu par la névrose due à ce passé lourd à porter, tandis que les autres protagonistes resteront bien stéréotypés.

Scar 3DEt alors le spectateur n'aura plus comme seul divertissement que de s'amuser à déterminer qui peut être le coupable de cette nouvelle vague de meurtres et de disparitions, un "copycat" se cachant entre Joan obsédée par le meurtrier qu'elle a éliminé des années plus tôt, Paul, le petit ami réservé d'Olympia, ou encore pourquoi pas un meurtrier surnaturel avec une intrigue versant dans le fantastique à la vue du travail macabre de ce Bishop, jusqu'à ce que le meurtrier frappe directement la famille de Joan et qu'Olympia disparaisse, forçant la police à incriminer Joan, seule survivante du carnage.

Scar 3DCela relancera quand même un minimum l'intérêt de l'ensemble, même si l'intrigue ne va pas tarder à identifier l'assassin avec bien entendu un petit twist guère surprenant, replongeant comme on pouvait s'y attendre Joan dans une situation similaire à son calvaire passé, pour que le métrage s'offre alors un final bien sanglant, sadique et quelque peu méchant mais aussi franchement improbable (avec cet hommage, volontaire ou non, à une situation du Phenomena de Dario Argento) et complètement décevant quant à l'identité du meurtrier et ses motivations simplistes.

Scar 3DBien entendu, le métrage exploitera son côté graphique de manière assez probante, aussi bien dans l'agencement des décors du sous-sol de l'embaumeur, bien glauque avec en plus une photographie ocre adéquate, que pour visualiser les exactions d'un assassin adepte du scalpel dont il se servira pour mutiler ses victimes, ici en tailladant un pied de manière bien sadique ou là pour commencer à scalper une autre de ses victimes, tout en s'assurant un aspect bien cruel en jouant de ce chantage macabre à la vie destiné à détruire le mental de ses victimes obligées pour survivre de lui demander de tuer un proche.

Scar 3DEt heureusement que le réalisateur insistera sur cet aspect du film, car pour le reste l'intrigue demeurera terriblement simpliste et n'osera jamais innover sur le fond pour au contraire se heurter aux poncifs du genre et en plus nous balancer ces flash-backs n'importe comment (heureusement encore que la chronologie des faits y sera respectée…) et de façon bien trop découpée pour garantir un réel impact à ces séquences de tortures et finalement à l'évasion de l'héroïne qui se débarrassera de son agresseur avec une originalité qui fera défaut ailleurs, aussi bien dans la trame globale du film que pour mettre en scène des personnages superficiels.

Scar 3DEt du coup, l'interprétation sera ici juste cohérente, sans relief ni charisme, se refusant ainsi la sympathie du spectateur et seule la toujours remarquable Angela Bettis semblera véritablement concernée par son rôle. La mise en scène du réalisateur est relativement dynamique pour étayer son propos tout en collant à l'action lors de scènes de torture pour nous y faire participer de près. Les effets spéciaux seront convaincants pour des plans sanglants volontaires, graphiques et souvent réalistes qui donneront heureusement une vague ampleur à l'ensemble.

Scar 3DEnfin, le principal argument du film restera l'utilisation du relief qui sera omniprésent dans tout le déroulement du film, et non uniquement pour quelques gimmicks faciles comme ce fût souvent le cas par le passé. En effet, le relief servira surtout à assurer la profondeur du champ, permettant ainsi aux arrières-plans de devenir plus vivants et impactants, notamment lors des scènes fortes et se voulant tendues du film, mais hélas le procédé atténuera considérablement les couleurs qui seront parfois quasiment inexistantes, notamment lors des séquences se déroulant dans l'antre du tueur ainsi que pour le final.

Donc, ce scar 3D assurera le spectacle grâce à son utilisation intéressante du relief et par son aspect graphique bien sanglant, mais n'offrira sinon rien de neuf ou de palpitant !

Scar 3DLe DVD de zone 2 anglais avancera une image qui sera donc délavée et parfois volontairement granuleuse, tandis que la bande-son sera assez efficace au travers d'une partition musicale adaptée et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres anglais optionnels.
Par contre, aucun bonus ne viendra prolonger la vision du métrage, à part quelques bandes-annonces obligatoires avant de pouvoir lancer le film, qui sera proposé en 3D mais aussi dans sa version 2D.

Scar 3D
Scar 3D

Pour ceux qui voudraient se lancer dans ce "slasher" conventionnel mais bien graphique et maniant le relief avec aplomb, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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31.03.09

07:25:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Vinyan

Après son très remarqué Calvaire, le réalisateur belge Fabrice Du Welz change complètement de registre pour son second long métrage pour nous livrer avec ce Vinyan un drame poignant aux frontières du surnaturel qui, après un passage dans les salles obscures en octobre 2008, sera disponible dès le 1er avril en DVD sous la houlette de Wild Side Video.

Vinyan

Le script va mettre en scène Jeanne et Paul, un couple incapable d’accepter la perte de leur fils durant le tsunami de 2005 et donc resté en Thaïlande. Jeanne reste persuadée que son fils n’est pas mort (son corps n’ayant jamais été retrouvé) et a plutôt été enlevé dans la confusion ayant régné après la catastrophe, tandis que Paul est bien plus sceptique. Cela n’empêchera pas le couple, suite à un événement troublant, de s’embarquer dans une quête au fin fond de la jungle tropicale, jusqu’à un royaume surnaturel où la vie et la mort cohabitent….

Vinyan

D’après les avis recueillis, le réalisateur Fabrice Du Welz, dans une intrigue influencée aussi bien par Les révoltés de l’an 2000 de Narciso Ibanez Serrador que par Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg, aurait assurément réussi son processus immersif dès l’entame du métrage pour pouvoir ensuite s’appliquer à nous faire ressentir l’aspect intimiste du drame de la perte d’un enfant et de ses conséquences émotionnelles et psychologiques dévastatrices, avant de nous plonger corps et âme dans une jungle moite en compagnie des protagonistes. Naviguant entre les genres avec brio, le métrage, dont l’apparente lenteur serait voulue et calculée par l’auteur, serait donc un condensé d’émotions brutes faisant du film une expérience aussi douloureuse qu’esthétiquement remarquable, tout en bénéficiant d’une interprétation remarquable de la part d’Emmanuelle Béart et de Rufus Sewell.

Vinyan

Le DVD édité par Wild Side Video avancera une image disponible en 1.85 ou en 2.35, le tout en 16/9 anamorphique, tandis que la bande-son sera disponible en anglais sous-titré (langue dans laquelle fut tournée la métrage) en DD2.0 et DTS5.1, alors que la version français sera en DD5.1.
Au niveau des bonus, nous aurons droit à une présentation du film par son réalisateur, une interview croisée de celui-ci avec son chef opérateur, un long making-of restituant parfaitement les difficultés du tournage et les ambitions de Fabrice Du Welz pour un document soigné et passionnant, laissant ensuite la bande-annonce ainsi qu’une galerie de photos et une autre de dessins inédits clore ces bonus conséquents et de qualité.

Vinyan

Donc, il ne reste plus qu’à patienter jusqu’au 1er avril pour pouvoir se plonger en DVD dans ce Vinyan qui risque fort de se révéler être une expérience marquante !

Vinyan
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27.03.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Demonia

Titre mineur dans la filmographie de Lucio Fulci, déjà bien malade lorsqu’il l’a réalisé, ce Demonia parviendra quand même par moments à tirer partie d’une intrigue bien banale pour nous rappeler les heures de gloire du réalisateur au travers de séquences oniriques réussies et pour quelques mises à mort bien saignantes.
Le script va laisser une équipe d’archéologues canadiens s’installer en Sicile pour y effectuer des fouilles aux abords d’un monastère dans lequel des nonnes ayant pactisé avec le diable furent crucifiées. Au sein du groupe une jeune étudiante adepte de spiritisme ayant vu en transe la mort des nonnes va découvrir dans le monastère une pièce cachée où les cadavres des nonnes reposent, troublant ainsi leur sommeil et les amenant à répandre la mort autour d’elles.

DemoniaDans sa séquence introductive, le métrage va prendre place au quinzième siècle pour nous faire suivre le calvaire de ces cinq nonnes malmenées par des villageois qui vont les conduire jusqu’à une pièce au sous-sol de ce couvent pour les crucifier, ce que Lucio Fulci montrera sans hésiter à avancer quelques gros plans déjà sanglants invitant les clous à s’enfoncer cruellement dans la chair et dans les mains des suppliciées, tout en installant une belle ambiance macabre en laissant la caméra parcourir lentement ce sous-sol abritant en outre des ossements humains tout en mettant en valeur ces cinq croix érigées pour une bien funeste destinée.

DemoniaEnsuite, le métrage va rejoindre l’époque actuelle pour prendre part rapidement à une séance de spiritisme au cours de la quelle la jeune Liza s’évanouira après avoir vu le supplice des nonnes, pour se réveiller avec à son chevet le professeur Paul Evans, un archéologue l’invitant à délaisser sa passion pour l’occulte pour au contraire se focaliser sur l’archéologie et les fouilles qu’ils s’apprêtent à aller effectuer en Sicile. Et ce sera donc sur place que nous retrouverons ces deux protagonistes en compagnie d’un petit groupe étudiant et explorant un site archéologique. Ces présentations presque bâclées permettront à l’intrigue de rapidement rentrer dans le vif de son sujet, notamment en indiquant la réticence des autochtones face à ces intrus fouillant leur passé.

DemoniaEt ce sera au travers des habituels avertissements, venus de la part du maire de la ville et d’un collègue archéologue maritime séjournant dans le coin que le métrage va essayer d’installer un climat mystérieux chargé d’une menace latente mais sans y parvenir réellement. C’est dans ce contexte que Liza va s’en aller visiter le monastère jouxtant le site des fouilles, pour y découvrir un mausolée renfermant des cadavres squelettiques visibles de l’intérieur de leurs cercueils ouverts, avant de recevoir un nouvel avertissement, plus virulent, du boucher local l’enjoignant à quitter les lieux. Mais Liza, reconnaissant les lieux vus précédemment en transe, va vite percer le mystère de l’endroit et défoncer un mur pour y pénétrer et découvrir la pièce cachée abritant les restes de nonnes, lors d’une séquence visuellement probante et toujours bien macabre.

DemoniaHélas, après cette découverte, l’intrigue va quelque peu marquer le pas pour avancer des situations sans grand intérêt (les beuveries nocturnes de certains membres du groupe d’archéologues), laissant juste de splendides séquences oniriques rêvées par Liza venir rappeler l’espace de quelques minutes le Lucio Fulci de l’autoroute de L’au-delà par exemple, tandis que deux saoulards vont devenir les premières victimes des nonnes, mais sans que celles-ci n’intervienne directement, obligeant alors l’inspecteur Carter (joué par Fulci lui-même) à commencer une enquête. Tandis que les morts commencer à se succéder.

DemoniaL’intrigue suivra donc un cheminement classique pour mettre en œuvre la vengeance de ces religieuses satanistes dont l’histoire sera même contée à Liza par une étrange femme vivant parmi ses chats, laissant alors le métrage avancer quelques flash-backs gentiment érotiques et cherchant surtout à être sadiques (le bébé brûlé vif), tandis que les meurtres plus ou moins surnaturels seront quand même originaux et surtout bien graphiques (avec par exemples un terrible écartèlement, une langue clouée sur une table et des chats salement agressifs), ce qui empêchera une certaine monotonie de s’installer, surtout que les événements se succéderont avec un sens de l’ellipse pas forcément volontaire et des enchaînements brutaux et sans liaison, pour arriver à un final assez brouillon et pas vraiment clair qui manquera complètement d’ampleur pour assurer une issue positive au film.

DemoniaEt si Lucio Fulci expédiera le final du film (peut-être aussi par manque d’un budget nécessaire à une éradication plus exposée et graphique de ces nonnes fantomatiques), le réalisateur arrivera à instaurer une atmosphère inquiète et parfois même tendue au sein du métrage, notamment lorsque celui-ci s’installera dans les ruelles d’une ville presque déserte et renfermée sur elle-même, et lorsque la caméra se posera sur les reliques de ce couvent poussiéreux et largement macabre, ce qui cachera en partie une intrigue globale déficiente, superficielle et plus que basique ne s’appuyant sur ces nonnes que très modérément, ne permettant jamais au film de pouvoir rentrer dans la catégorie "nunsploitation", malgré quelques apparences trompeuses.

DemoniaLe métrage pourra compter sur quelques personnages pittoresques et parfois charismatiques, comme ce boucher à l'allure hallucinée, et bénéficiera d'une interprétation aléatoire, avec notamment une Meg Register dans le rôle de Liza qui ne parviendra pas franchement à rester crédible bien longtemps, tandis que Lucio Fulci, en plus de se donner un petit rôle sympathique, offrir également une courte prestation à Al Cliver, un de ses acteurs fidèles depuis L'enfer des zombies et qui accompagnera souvent Lucio Fulci par la suite (notamment dans L'au-delà, mais également pour des titres moins reconnus comme Murderrock ou encore 2072, les mercenaires du futur, avant d'être quasiment présent dans tous les derniers films du réalisateur.

DemoniaLa mise en scène de Lucio Fulci retrouvera donc par moments l'état de grâce de la grande période du réalisateur, pour ces séquences oniriques et créer une ambiance, mais sans pour autant démériter pendant le reste du métrage et nous offrir également quelques séquences visuellement réussies, comme lorsque Liza verra cette femme lui conter l'histoire des nonnes lors d'une séquence tournoyante convaincante qui par cet effet sera bien plus impactante. Les effets spéciaux sont globalement probants pour des plans sanglants toujours très volontaires et graphiques, avec cet écartèlement hélas quelque peu raté dans son premier plan, ou encore ces yeux arrachés de manière réaliste par des chats en furie, tandis que les autres scènes gores seront aussi réussies.

Donc, ce Demonia arrivera certainement à séduire quand même les nostalgiques du réalisateur et de ses chefs d'œuvre par son ambiance et par quelques séquences réussies, mais pâtira hélas d'une intrigue superficielle et d'une interprétation mitigée !

DemoniaLe DVD de zone 1 édité par Media Blasters pour shriek Show avancera une image quelque peu délavée et granuleuse, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale certainement pas assez emphatique, le métrage étant proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview écrite assez intéressante de l'acteur Brett Halsey jouant dans le film le rôle du professeur Paul Evans, un petit reportage sur le tournage du film au cours duquel Lucio Fulci, toujours aussi virulent, répondra à quelques questions, ainsi que la filmographie du réalisateur et un sympathique accès direct aux huit scènes sanglantes du film.

Demonia
Demonia

Pour ceux qui voudraient rencontrer ces nonnes sataniques dans l'un des derniers films du maître italien, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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26.03.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The dead don't scream

Petit film indépendant sans le sou, ce The dead don't scream arrivera malgré ses maladresses à tenir la route sur la longueur grâce à une action régulièrement renouvelée et par les interrogations macabres suscitées par l'intrigue.
Le script va laisser une bande de jeunes partis passer un week-end de détente au bord d'un lac se faire enlever par des individus en voulant aussi bien à leurs véhicules qu'à eux-mêmes puisqu'ils seront emmenés dans une mystérieuse blanchisserie industrielle s'occupant aussi bien du linge que des corps.

The dead don't screamLa séquence d'introduction va mettre en scène deux demoiselles s'installant près d'un lac pour bronzer et qui vont se faire épier des inconnus filmés en caméra subjective finissant par attaquer les demoiselles, emmenant aussi bien leurs cadavres que la voiture. Si sur le fond cette "mise en bouche" semblera bien classique, la mise en scène arrivera à la rendre convaincante et mystérieuse, inaugurant le métrage de façon prometteuse en affichant un érotisme certes léger mais bien présent tout en préfigurant un traitement macabre et sans pitié des individus.

The dead don't screamEnsuite, le métrage, après avoir rapidement mis en scène le shérif d'une petite ville du Texas ayant bien du mal à calmer ses deux collègues guère amicaux entre eux, va nous présenter l'obligatoire bande de jeunes en route pour un week-end aux abords d'un lac non loin de la ville dirigée par ce shérif vu auparavant. Si les différents protagonistes formant ce petit groupe resteront stéréotypés et sans profondeur, mis à part éventuellement Callie et son cousin Tyler qui sembleront plus naturels que les autres en feront office de personnages principaux puisque c'est à eux que sera signifiée la traditionnelle mise en garde leur intimant de ne pas aller au lac d'une mère dont ils ont sauvé la petite fille ayant échappé à la surveillance de sa mère pour manquer de se faire écraser par une voiture.

The dead don't screamMais bien entendu, ils ne vont pas tenir compte de cet avertissement pour au contraire faire les pitres en voiture et ainsi donner un peu de bonne humeur et de délire à cette présentation basique qui fort heureusement ne traînera pas puisque une fois arrivés, Tyler va rapidement se faire draguer par deux demoiselles désireuses de s'isoler avec lui, lui tendant de la sorte un piège puisqu'une personne armée d'une matraque électrique va l'attaquer sous les regards bienveillants des deux jeunes femmes, tandis que bientôt, les autres membres du groupe vont également se faire avoir de la même manière.

The dead don't screamEntre-temps l'intrigue aura par le soin de nous faire découvrir ce qui est advenu de la voiture des filles de l'introduction, revendue par un garagiste de la ville ayant pignon sur rue, laissant déjà planer l'idée d'un complot au sein de cette communauté texane. Les jeunes vont alors se réveiller dans un immense salle où ils sont entreposés avec d'autres victimes, bientôt nourris par des gardes armés, et une femme chétive va les prévenir contre la nourriture, censée contenir un poison, ce qui leur laissera tout le loisir de concocter un plan d'évasion et d'attaquer les gardes revenus chercher le chariot à nourriture.

The dead don't screamA partir de ce moment-là l'intrigue va se contenter de rebondissements liés à la fuite des protagonistes éparpillés en petits groupes à l'intérieur de cette blanchisserie industrielle macabre où de nombreux cadavres sont disséminés au milieu du linge dans l'attente d'un traitement incertain qui aura de quoi interroger le spectateur, même si celui-ci aura déjà sa petite idée. Les différentes situations resteront classiques mais apporteront leur lot de petites séquences sanglantes probantes et d'action bien souvent trop molle, sans pouvoir hélas maintenir un véritable suspense. A côté de cela, le métrage va nous montrer les rouages de l'organisation de cette entreprise menée par "l'oncle Buddy", un homme ventripotent cynique entouré de sbires aussi spéciaux, entre cette gamine obèse se goinfrant sans cesse et cette secrétaire rigide, le tout sur un ton résolument ironique et souriant qui atteindra son but.

The dead don't screamEt comme prévu, l'issue du métrage réservera son lot de "surprises" évidentes combinées et largement prévisibles mais si le réalisateur sans doute quelque peu naïf tentera de nous faire croire le contraire, tout en ayant bien pris soin de préparer un petit twist inattendu en cours de route et en se permettant une dernière séquence bien réussie prouvant définitivement l'existence d'un complot de manière impactante tout en nous offrant grassement les explications d'autres questions restées jusque là réponse.

The dead don't screamMalgré son petit budget (66 000 dollars), le métrage arrivera à se montrer généreux, certes en se servant quasiment que du seul décor de cette blanchisserie, mais pour le rendre bien malsain et macabre avec ces corps étendus un peu partout et manipulés comme de la marchandise, alors que les effets gores seront réguliers pour visualiser notamment des coups de feu dévastateurs et autres coups de couteau, laissant un brin d'érotisme venir parcourir l'ensemble du métrage puisque les demoiselles cherchant à s'enfuir ne seront vêtues que de petits bikinis. Mais hélas, malgré les effets de style, le réalisateur aura bien du mal à donner de l'ampleur à une action qui restera désespérément molle et prouvera le manque d'entraînement des interprètes se battant avec une apathie hors du commun.

Taylor ChadwellL'interprétation sera plutôt commune et sans réel charisme, mis à part les acteurs jouant le shérif et l'oncle Buddy, pour ainsi laisser seule la mignonne Taylor Chadwell parvenir à s'imposer et à faire preuve d'une présence à l'écran vivifiante. La mise en scène du réalisateur, tout en pêchant par moments comme évoqué plus haut, arrivera à donner un certain rythme global au métrage et utilisera ses effets avec réussite, aussi bien cette caméra subjective inquisitrice que d'autres plans évoquant les jeux vidéos (un peu à la manière du dernier acte de Les proies de Gonzalo Lopez-Gallego), tandis que certains cadrages seront originaux. Les effets spéciaux sont plutôt probants, pour avancer quelques blessures gores saignantes.

Donc, ce The dead don't scream se suivra plutôt facilement pour parvenir à intriguer et à intéresser son spectateur avec suffisamment d'aplomb pour éviter que l'ennui s'installe !

The dead don't screamLe DVD de zone 1 édité par Celebrity Video Distribution avancera une image juste parfois quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale certainement trop discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un intéressant making-of laissant la parole aux membres de l'équipe du film tout en nous dévoilant certains effets spéciaux, la bande-annonce ainsi qu'un clip vidéo d'un groupe de rap foireux ayant participé à la musique du générique final du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce qui se trame dans cette blanchissement macabre, le DVD de zone 1 est par exemple disponible ici !

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25.03.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Feast 2

Toujours réalisé par John Gulager, ce Feast II : sloppy seconds, première suite du sympathique Feast, prolongera de façon plus que dynamique, irrévérencieuse et saignante l'invasion de ces monstres dégoûtants tout en étant hélas plutôt superficielle et délaissant un peu trop ses créatures pour s'intéresser à l'humour parfois douteux de ses protagonistes.
Le script va lancer l'attaque des bestioles contre une petite ville où quelques survivants vont se retrancher et finalement tenter de rejoindre le poste de police de la ville, seul abri sûr dans lequel s'est barricadé un vagabond bien décidé à ne laisser entrer personne.

Feast 2D'entrée, le métrage va donner le ton en introduisant un chien transportant dans sa gueule une main tranchée se faisant tirer dessus par une femme, une biker farouche qui va reconnaître, grâce à un tatouage, la main comme celle ayant appartenu à sa sœur, tandis qu'ensuite l'intrigue va tenter de faire le lien avec son prédécesseur, puisque ce premier personnage se retrouvera sur les lieux du carnage, en avançant un survivant, Bartender, un vieil homme pourtant salement touché mais ayant finalement survécu qui va sous la menace raconter à cette femme, surnommée la "Biker Queen", comment sa sœur est morte "accidentellement" après l'arrivée des créatures, poussant celle-ci à vouloir rejoindre la ville proche où le fautif est censé s'être réfugié.

Feast 2La présentation des personnages reprendra presque la méthode utilisée dans la précédent film pour nous indiquer leur nom et proposer une petite présentation indépendante de chacun au fur et à mesure que les différents protagonistes vont entrer dans l'intrigue, suite à l'attaque massive des monstres sur cette ville qui sera bien graphique et sanglante mais sera hélas presque trop rapidement traitée pour laisser ensuite la "biker Queen" et ses sbires arriver sur place en compagnie de Bartender et découvrir la ville dévastée et jonchée de cadavres mutilés.

Feast 2Un léger suspense va alors s'installer puisque les monstres n'attaqueront pas tout de suite, laissant un climat d'attente envahir le métrage pour une courte durée car en effet les bestioles ne vont quand même pas tarder à intervenir, poussant la petit groupe à fuir pour d'abord se réfugier dans une usine avant de rejoindre le toit d'un bâtiment non loin du commissariat de la ville, seul lieu sécurisé de la ville mais où un vagabond bizarre s'est retranché après l'attaque de la ville sans vouloir de compagnie.

Feast 2Mais hélas, l'intrigue peinera largement à retrouver l'aspect délirant et parfois sauvage du premier film pour notamment se concentrer sur une galerie de personnages certes décapants et hauts en couleur, mais ce sera pour les faire évoluer dans des situations sans ampleur et dont l"humour n'atteindra son but que trop rarement. Et si l'esprit cartoonesque sera également bien présent, aussi bien dans l'agencement d'une violence excessive que par des rebondissements saugrenus, la première partie du film demeurera pâle et presque terne, incapable d'enflammer ses situations ou ses dialogues, surtout que les créatures n'interviendront que trop rarement.

Feast 2Mais heureusement, la seconde partie du film sera bien plus convaincante et on aura vraiment l'impression que le réalisateur a retrouvé la flamme à partir d'une séquence d'autopsie d'un des monstres qui offrira un sommet de mauvais goût terriblement répugnant et bien entendu du coup extrêmement jouissive, aspergeant les personnages de différents liquides gluants et sanglants jaillissant du cadavre, le faisant même péter et uriner abondamment un liquide poisseux qui viendra souiller l'assistance, provoquant des vomissements cradingues de la part des protagonistes.

Feast 2Car ensuite, une fois que les personnages se seront installés sur ce toit leur permettant de guetter les créatures tout en cherchant un moyen de rejoindre le poste de police, les rebondissements vont s'accélérer furieusement pour gratifier le spectateur d'idées bien décalées et sans tabou, comme lorsque l'un des survivants ira tenter de sauver un bébé pour un résultat catastrophique mais irrévérencieux en diable tout en cassant l'image du personnage en question. On retrouvera également à ce moment-là l'aspect gore débridé qui faisait auparavant quand même défaut passée l'introduction puisque les monstres vont pouvoir se livrer à un joyeux massacre en mutilant surtout copieusement un nain lancé d'une catapulte pour espérer le faire atteindre le commissariat. Oui, le métrage contiendra quand même son quota d'idées tordues et délirantes…

Feast 2Et si les créatures donneront l'impression d'être reléguées au second plan, lorsqu'elles interviendront, ce sera toujours pour nous offrir des séquences assez sanglantes ou parfois même décalées, comme cet accouplement entre un des monstres et un chat (sans commentaire…) et ces bestioles pourront compter sur leur look impressionnant et très graphique jusque dans les moindres détails (en effet, rares sont les monstres à se voir doter d'un pénis…) pour s'imposer, et ce même si l'auteur les fera intervenir de façon furtive la plupart de temps pour ne nous laisser apprécier réellement leur physique que bien trop rarement.

Feast 2Les personnages, largement impliqués dans l'intrigue, seront hélas souvent stéréotypés (le vendeur de voiture black trompé par sa femme) ou inexistants (les sbires de la "Biker Queen" qui finiront "topless") et pour certains également bien décalés, comme ces deux nains excellents, mais arriveront quand même à placer des pointes d'humour souriants, même si on pourra regretter une certaine dispersion sans intérêt de l'histoire dans quelques sous intrigues guère palpitantes (la jeune femme enfermée dans un magasin ou encore la rivalité entre le mari et l'amant), et l'interprétation globale sera convaincante sans trop de surjouage néfaste. La mise en scène de John Gulager est relativement probante, pour dynamiser et donner du rythme à la seconde moitié du métrage, tout en utilisant toujours avec réussite ses effets de style. Les effets spéciaux sont par contre largement réussis, aussi bien dans l'agencement des créatures que pour les effets gores du film qui seront graphiques, volontaires et enthousiastes.

Donc, ce Feast II : sloppy seconds n'atteindra que partiellement son but à cause d'un manque de rythme initial qui plombera l'entame du film, heureusement contrebalancé par les éclairs de folie qui arriveront ensuite pour débrider la situation et sonner le réveil d'un film qui s'achèvera d'une façon plus que réussie en étant bien délirant !

Feast 2Le DVD de zone 1 édité par dimension extreme avancera une image guère gâchée par des défauts inexistants, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale trop discrète pour rehausser le rythme du film, celui-ci étant ici proposé en version originale anglaise accompagnée de sous-titres en anglais et en espagnols.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of assez explicatif et n'utilisant pas spécialement le ton promotionnel, ainsi qu'un petit reportage sur le tournage axé sur le fait que le film concentre trois générations de la même famille parmi les interprètes en plus du réalisateur, laissant quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur venir clore ces bonus à l'intérêt relatif.

Pour ceux qui voudraient suivre les nouvelles aventures de ces monstres irrévérencieux et parfois délirants et sanglants, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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24.03.09

07:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

parNicore

WAZ

Alors que la franchise Saw commence sérieusement à perdre son panache, ce WAZ (à prononcer W Delta Z), arrivant d’Angleterre, nous offrira une variante intéressante aux aventures du Jigsaw, même si la trame pourra en sembler quelque peu calquée, alors que d’après son auteur, le film a été pensé bien avant le film de James Wan. Le métrage, après un passage remarqué dans plusieurs festivals (à Dinard, mais également à Edinburgh) débarque tardivement (puisqu’il date de 2007) chez nous directement en DVD sous la bannière de l’éditeur Pathé le 25 mars prochain.

WAZ

Le script va mettre en scène deux policiers, un inspecteur affublé de sa nouvelle partenaire, devant enquêter sur une série de meurtres vraiment atroces, puisque les corps sont retrouvés mutilés et portant une bien étrange équation gravée dans leur chair. Bientôt, le duo va réaliser que les victimes ont du faire face à un terrible choix : tuer leurs proches ou subir les pires tortures avant d’être assassinées…

WAZ

D’après les avis recueillis, le métrage arriverait sans mal à se défaire de l’ascendant des saw grâce à une intrigue plus classique et non basée sur des twists foireux, qui permettrait au film de plonger ses protagonistes dans un monde dépravé pour une intrigue certes parfois classique dans son cheminement mais respectant les codes du genre tout en étant bien ficelée. Et au lieu de céder facilement à la surenchère sanglante, le réalisateur aura préférer jouer sur le hors-champ, faisant de la sorte habilement travailler l’imagination du spectateur, tout en offrant quand même quelques plans gores sadiquess et atroces.

WAZ

Le DVD édité par Pathé avancera une image au format 2.35 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français et en anglais sous-titré en DD5.1.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of évitant d’adopter le ton promotionnel d’usage, un module sur les effets spéciaux sanglants du film nous montrant le dessous de ces effets gores, une interview des principaux membres de l’équipe du film, ainsi que quelques scènes coupées, une galerie de photos et la bande-annonce du film.

WAZ

Donc, il ne reste plus qu’à patienter jusqu’au 25 mars pour pouvoir donner sa chance à ce WAZ qui semblerait bien parti pour s’accommoder du genre avec une certaine réussite !

WAZ
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23.03.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Nekromantik

Cinéaste "underground" par excellence, le réalisateur allemand Jörg Buttgereit va choquer son monde avec ce Nekromantik (son premier long métrage) qui osera aborder frontalement un des derniers tabous modernes, la nécrophilie, qu'il traitera de manière plus que réaliste et sans fioriture en adoptant un style documentaire qui ne fera que renforcer le malaise.

NekromantikLe script va suivre le parcours de Robert, un jeune homme travaillant pour une société de ramassage de cadavres suite à des accidents, ce qui lui permet de se fournir, lui et sa compagne Bettie, en morceaux de corps humains qu'ils conservent dans des bocaux, puisqu'ils sont tous les deux fascinés par la mort. Un jour, Robert vole carrément un cadavre à son travail et le ramène chez lui, pour son plus grand plaisir et celui de Bettie, les poussant même à s'adonner à l'acte sexuel en compagnie du mort. Mais Robert se fait virer et Bettie disparaît, emmenant avec elle leur nouveau compagnon, plongeant ainsi Robert dans une dépression fatale.

NekromantikDans sa première séquence, le métrage va suivre un couple circulant de nuit en voiture après une pause pipi pour madame qui va avoir un accident suite à l'inattention du conducteur cherchant à se repérer sur une carte routière. Ce qui permettra ensuite à l'intrigue de nous présenter cette équipe de "nettoyeurs" venant embarquer les corps des deux accidentés, l'homme étant mort dans leur véhicule tandis que la jeune femme aura été éjectée en coupée en deux, comme le réalisateur nous le montrera clairement. C'est ainsi que nous allons faire la connaissance de Robert, un jeune homme faisant partie de l'équipe mais dénigré par le contremaître du groupe qui ira même se plaindre au patron de la boîte.

NekromantikL'intrigue va alors se focaliser sur ce jeune homme en apparence tout à fait normal, mis à part son travail quand même spécial puisqu'il sera même amener à effectuer une autopsie macabre suivie à grand renfort de détails sordides et étonnament crédibles, tandis qu'en parallèle nous verrons des images "snuff" d'un homme tuant un pauvre lapin pour finalement le dépecer et l'éventrer, laissant ainsi à penser que cet acte pourrait être à l'origine de l'attirance de Robert pour la mort et les corps mis à nus.

NekromantikCette entame du métrage sera largement efficace pour créer une ambiance malsaine, sordide et glauque grâce au souci de réalisme omniprésent chez Jörg Buttgereit qui va filmer ses séquences comme si elles étaient prises sur le vif, presque volées, avec une caméra tremblotante renforçant naturellement cet effet, tout en s'attardant sans complexe sur les détails macabres, comme lorsque la victime coupée en deux de l'accident de voiture sera mise dans un sac plastique pour être transportée.

NekromantikEt ce sentiment de malaise persistera lorsque le réalisateur va continuer à nous décrire le quotidien de ce Robert, collectionneur de morceaux de corps humains (yeux, organes internes et autres mains tranchées) qu'il vole sur son lieu de travail (travail bien pratique pour se fournir et épancher sa soif d'éléments macabres) et conserve dans des bocaux sous les regards complices de sa compagne Bettie qui semble elle aussi partager cette attirance pour le macabre, puisque de son côté elle semblera apprécier par exemple tout particulièrement se délasser dans sa baignoire remplie d'eau sanglante.

NekromantikAprès une pause plus souriante donnant un peu d'oxygène à ce climat étouffant et suivant un accident de tir obligeant le tireur à cacher sa victime, le métrage va véritablement rentrer dans le vif du sujet puisque après avoir charrié avec son équipe un cadavre en décomposition retrouvé dans un fossé, Robert va décider de le voler pour le ramener clandestinement chez lui, ce qui enthousiasmera plus que de raison une Bettie toute excitée et annoncera ce qui sera LA séquence tabou du métrage puisque le couple se décider de donner un pénis au cadavre et de se livrer à l'acter sexuel pour une partie à trois malsaine.

NekromantikEt en effet, cette séquence aura de quoi choquer et mettre le spectateur largement mal à l'aise, aussi bien par son traitement languissant et rallongé (histoire de nous livrer bien des détails répugnants sur les caresses données au cadavre et autres succions d'un œil gluant, sans oublier les multiples baisers donnés sur une chair pourrissante) que par le souci du réalisateur de rendre cette scène presque romantique, avec notamment une partition musicale doucereuse qui accompagnera cet ébat au piano, démontrant pleinement l'amour que Robert et Bettie vont porter à ce cadavre qui fera ensuite partie de leur vie en étant cloué au mur.

NekromantikMais le bonheur du couple sera de courte durée puisque peu de temps après Robert va se faire virer de son travail et Bettie, dépitée, va l'abandonner en prenant soin d'emmener le cadavre, lançant ainsi la seconde partie du film qui sera hélas moins convaincante pour suivre la dépression vécue par Robert qui va entre autres le pousser à s'adjoindre les services d'une prostituée à qui il va tenter de faire l'amour dans un cimetière, pour ne réussir à se satisfaire qu'une fois avoir tué la pauvre fille. Cette seconde partie sera aussi plus sanglante, avec un visage coupé en deux par une pelle de façon très graphique et surtout le suicide délirant de Robert qui va finir par s'éventrer lui-même, le poussant en même temps à l'orgasme.

NekromantikProvocateur, Jörg Buttgereit le sera continuellement pour avancer ses différentes situations toutes plus transgressives les unes que les autres visualisant de la sorte la déviance de ses personnages sans far et sans retenue (voir également le bain pris par Robert en compagnie d'un chat mort dont il va se frotter avec les entrailles sanglantes), tout en flirtant hélas quand même parfois avec le ridicule, notamment lors d'une séquence onirique qui en plus d'avancer le maquillage le plus faible du métrage, prêtera largement à sourire, de manière évidemment involontaire, avec cette partie de passes de ballon où une tête décomposée remplacera la balle, avant que ce soit carrément des entrailles qui amuseront Robert.

NekromantikDe même, le réalisateur s'écartera du standard des films horrifiques par le traitement apporté continuellement au métrage qui tendra vers le reportage aussi bien par une mise en scène naturaliste et utilisant des effets de style uniquement pour accroître le sentiment romantique parcourant certaines séquences, que par cette image malpropre et granuleuse donnant à l'ensemble un réalisme absolu, alors que les événements décrits le seront de manière brute et sans souci réel de linéarité narrative ou de transition pour se contenter de suivre des protagonistes qui évolueront uniquement dans leur déviance, l'auteur ne présentant aucun autre aspect de leur vie.

NekromantikDans ce contexte, les personnages auront bien entendu une importance capitale et une interprétation elle aussi naturelle et sans tabou (la nudité s'affichant sans fausse pudeur mais sans jamais donner l'impression d'être gratuite ou enjolivée) viendra renforcer la crédibilité de l'ensemble, tandis que les effets spéciaux seront souvent probants malgré un amateurisme parfois visible dans les maquillages, aussi bien pour présenter ce cadavre gluant et pourrissant que pour les quelques effets gore d'un film qui malgré sa réputation ne le sera pas tant que cela.

Donc, ce premier Nekromantik (dont la fin ouverte annoncera clairement la suite mis en branle quatre ans plus tard par le réalisateur) sera vraiment un film à part, jusqu'auboutiste dans sa relation avec la mort et brisant sans sourciller les tabous pour réussir à devenir aussi choquant que provocateur, et ce en réussissant l'exploit de ne jamais forcer le ton ou de paraître surfait ou gratuit !

NekromantikLe DVD de zone 2 allemand édité par le réalisateur lui-même avancera une image volontairement granuleuse et truffée de petits défauts, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale étrange, parfois stridente, ailleurs mélancolique ou romantique, alors que le métrage est ici proposé dans sa version originale allemande, avec des sous-titres optionnels en français.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of d'époque avançant les dessous des effets spéciaux, un reportage sur la "première" du film, une interview du réalisateur (non sous-titrée..), une conséquente galerie de photos du film et de son tournage, un court-métrage du réalisateur terriblement amateur mais du coup souriant ainsi que la bande-annonce du film et des autres films du réalisateur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film macabre et transgressif, le DVD de zone 2 allemand étant épuisé un peu partout, il faudra guetter les annonces sur les différents sites d'occasion où il est parfois furtivement disponible, comme ici !

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20.03.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The rage

Réalisé par robert Kurtzman, spécialiste réputé des effets spéciaux et réalisateur à ses heures perdues (puisqu’il est également l’auteur du premier Wishmaster et du récent Buried alive), ce The rage vaudra justement surtout pour son avalanche d’effets sanglants et autres maquillages gluants qui envahiront littéralement une intrigue basique mais dynamique et parfois originale.
Le script va laisser un scientifique passablement allumé créer un virus ressemblant à la rage qu’il teste sur des cobayes humains. Mais un de ses sujets va malencontreusement s’échapper et contaminer des vautours qui vont à leur tour s’attaquer à une bande de jeunes revenant d’une rave-party.

The rageDès son générique le métrage va s’engouffrer dans son aspect horrifique pour nous faire découvrir le laboratoire répugnant de ce scientifique dont nous allons dès la première séquence découvrir les expériences abominables qu’il pratique sur ses victimes humaines, le tout à grand renfort d’effets sanglants volontaires tandis que ce docteur va enregistrer en vidéo son dernier test qui va mal tourner puisque l’homme infecté par le virus va réussir à se défaire de ses liens tandis que son visage va devenir complètement déformé et purulent, pour finalement après une empoignade musclée et sanglante avec son bourreau réussir à quitter les lieux pour s’enfoncer dans la forêt avoisinante.

The rageCette entame du métrage donnera largement le ton en étant déjà furieusement sanglante et expansive pour suivre les expériences de ce scientifique souhaitant détruire le monde capitaliste avec son virus transformant les hommes en une sorte de monstres humanoïdes boursouflés et suintants. Ensuite, l’intrigue va avancer l’obligatoire bande de jeunes que nous découvrirons en pleine fiesta lors d’un concert métal, pour mettre en avant des protagonistes sans saveur, même avec ce triangle amoureux bien simplifié, pour ainsi uniquement faire valoir un humour assez gras mais souriant (le vomi du petit matin) et exposer la plastique des demoiselles du groupe et notamment celle de Kat, la demoiselle ayant du souci à se faire pour la fidélité de son petit ami bien intéressé par une autre jeune femme, Olivia.

The ragePendant ce temps-là, l’infecté échappé va succomber non sans avoir auparavant massacré un couple en plein ébat sexuel dans une voiture décapotable, ce qui donnera l’occasion au réalisateur de nous gratifier d’une petite scène érotique bientôt suivie par des exactions gores toujours graphiques, et des vautours vont venir déguster son cadavre, se contaminant ainsi à leur tour. Et c’est logiquement que ces volatiles vont alors s’en prendre à un pêcheur accompagné par sa nièce et son neveu, laissant l’intrigue s’attaquer sans fioriture à des enfants. Et ce sera sur la route du retour à la maison pour le petit groupe de fêtards, alors qu’une bagarre dans le camping-car les transportant va éclater entre Kat et Olivia, qu’ils vont percuter le pêcheur infecté, envoyant leur véhicule dans le décor pour bientôt voir arriver les vautours belliqueux, les obligeant à fuir dans la forêt.

The rageMené sur un rythme vif, le métrage ne va jamais laisser le moindre temps mort s’installer pour accumuler les rebondissements sans traîner mais en suivant une logique évidente pour amener le groupe de jeunes à se retrouver face à ces volatiles hargneux qui ne feront pas de détails pour mutiler férocement les corps et même cracher une bave acide qui attaquera les chairs, réduisant de la sorte le nombre des survivants au fil des situations (avec aussi une descente gluante des protagonistes dans le nid des vautours) puisqu’ils ne seront que trois à croire avoir trouver un refuge en entrant dans ce hangar perdu entouré de carcasses de voitures. Mais hélas pour eux, ils viendront de pénétrer dans le repaire du scientifique ayant survécu à ses blessures et bien décidé à continuer ses expériences sur ces nouveaux cobayes débarqués par miracle dans son laboratoire.

The rageBouclant la boucle, la dernière partie du film nous renseignera entre autre sur l’origine de la folie du scientifique expliquant en outre sa haine du capitalisme, tout en se réservant encore une bonne part de trouvailles sanglantes outrancières pour maltraiter les personnages tout en avançant une galerie de monstres originaux qui trouveront une place naturelle au milieu de ce défilé de "freaks" horribles et terriblement graphiques. Donc, bien que recyclant un certain nombre de figures du genre, le métrage arrivera quand même à sortir des sentiers battus, notamment avec ces rapaces infectés et par sa capacité à se renouveler dans l'horreur pour de la sorte se moquer de toute crédibilité dans le but ultime s'offrir un maximum d'effets sanglants à son spectateur qui en aura ainsi largement pour son argent.

The rageEn effet, si les personnages ne brilleront certainement pas par leur présence à l'écran ou par leur charisme (la direction d'acteurs ne semblant pas être le point fort de Robert Kurtzman…) pour ne jamais espérer devenir attachants (mise à part peut-être Kat qui se sentira coupable de ce qui arrive au groupe), cela ne sera au final pas vraiment gênant puisque ces protagonistes ne serviront qu'à se faire déchiqueter par les infectés de tout genre et permettre à l'auteur de nous servir ses plans gores graphiques et impactants, et ainsi l'interprétation sera commune et sans relief, avec uniquement Andrew Divoff (fidèle complice de Robert Kurtzman depuis Wishmaster) qui cabotinera dans le rôle du scientifique et la toujours adorable Misty Mundae (ici présentée sous son autre pseudonyme d''Erin Brown) qui parviendra donc à donner un peu de relief au personnage de Kat.

The rageLa mise en scène du réalisateur aidera grandement l'ensemble à rester vif et dynamique de bout en bout grâce à une caméra virevoltante et sans cesse en mouvement pour suivre l'action de près, n'hésitant pas à avoir recours à des effets souvent probants, mais par contre l'auteur aura bien du mal à cacher l'utilisation du numérique aussi bien pour certains effets spéciaux (les vautours et les explosions, par exemples) que pour certaines cascades qui du coup deviendront presque risible en étant de toute façon ratées.

The rageMais bien entendu les principal atout du film résidera dans les multiples effets spéciaux qui abreuveront le métrage de plans sanglantes plus que réguliers pour mutiler les victimes de façon parfois originale et inventive, entre décapitations, œil énuclée, membres arrachés et autres lacérations sanguinolentes toujours réussis et réalistes, quand ce ne sera aps des éléments du décor qui viendront apporter leur lot d'hémoglobine, avec ces cadavres mutilés dispersés dans tous les coins, tandis que les maquillages "old school" des créatures infectées seront eux aussi convaincants et avantageux.

Donc, ce The rage remplira haut la main son contrat horrifique pour réussir à se montrer véritablement graphique et expansif, pour le plus grand plaisir des amateurs du genre !

The rageLe DVD de zone 1 édité par Screen Media films avancera une image nette et ne connaissant pas le moindre défaut, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale elle aussi dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans le moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un long making-of explicatif faisant intervenir les membres de l'équipe du film tout en présentant les dessous des effets spéciaux du film sans que le ton promotionnel d'usage ne vienne ternir ce documentaire intéressant, trois galeries de photos conséquentes dédiées au dessous du tournage, à des croquis des monstres et à l'élaboration des effets spéciaux ainsi que deux vidéo clips du groupe "Mushroomhead".

The rage
The rage

Pour ceux qui voudraient découvrir ce festival d'effets spéciaux gores, le DVD de Zone 1 est disponible ici ou !

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19.03.09

06:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dark floors

Faisant partie de la collection "Ghost house underground" aux côtés entre autres de Trackman et de The last house in the woods, ce Dark floors est le film initié par le groupe de métal "Lordi", surtout connu chez nous pour avoir ébranlé le concours Eurovision de la chanson en 2006 en débarquant grimés en monstres pour finalement remporter les suffrages et gagner le concours.
Mais si le film servira de vitrine aux membres du groupe en les présentant dans les rôles de créatures démoniaques, le métrage n'en demeurera pas moins prenant et parfois original dans son concept, tout en connaissant hélas des longueurs et une tendance à répéter ses situations.
Le script va suivre la tentative de fuite d'un père voulant sortir sa fille autiste d'un hôpital où elle est soignée, mais hélas pour lui, une bien étrange panne d'électricité va le bloquer dans un ascenseur en compagnie d'autres personnes. Le courant rétabli, le groupe va découvrir un hôpital déserté de toute vie humaine et seules des créatures malfaisantes apparaîtront pour attaquer.

Dark floorsD'entrée, le métrage va nous présenter son personnage central, Sarah, une jeune fille autiste subissant un scanner sous les yeux des médecins et de Ben, son père qui va franchement devenir inquiet pour la santé de sa fille et la fiabilité de l'hôpital après une défaillance dudit scanner, au moins une fois la nuit tombée de vouloir quitter l'endroit avec sa fille. Rejoint dans un des couloirs par l'infirmière s'occupant de Sarah, Ben va quand même monter dans l'ascenseur devant le mener au rez-de-chaussée en compagnie de celle-ci qui va essayer de le raisonner. Mais une panne de courant va immobiliser l'ascenseur, laissant Ben, Sarah, l'infirmière, un agent de sécurité accompagnant un clochard et un visiteur dans le noir.

Dark floorsPlutôt expéditive, l'entame du film se contentera de rapidement mettre en avant ses différents personnages et surtout cette jeune fille autiste passant son temps à gribouiller des dessins depuis son fauteuil roulant en répétant les même phrases à l'infini et qui donnera bien du souci à Ben, son père ne désirant que le bien-être de sa fille tout en paraissant bien impuissant. C'est ainsi que l'intrigue va sans traîner enfermer ses personnages dans cet ascenseur, ce qui nous laissera vaguement le temps de découvrir les autres protagonistes, par ailleurs plutôt stéréotypés dans les caractères avancés, entre cet agent de sécurité noir qui représentera l'autorité, ce visiteur sûr de lui et surtout individualiste, et bien entendu cette jeune et jolie infirmière qui attirera l'œil de Ben.

Dark floorsEt lorsque le courant va revenir, le métrage va lâcher ces personnages dans un hôpital complètement désert, contrastant avec l'effervescence régnant avant la panne, ce qui va instantanément générer un climat de tension et d'interrogations pesant largement entretenu par des situations jouant avec une certaine réussite sur le suspense de cet environnement improbablement déserté, pour ne laisser filtrer que sporadiquement des événements annonciateurs de la présence maléfique qui seront distillés avec une aisance leur donnant de l'impact, jusqu'à la première apparition d'une des créatures.

Dark floorsEn effet, le métrage va quand même se décider à mettre en scène ces monstres lors d'une séquence probante, pour lancer alors une partie de cache-cache entre le groupe se réduisant à chaque confrontation, tout en exploitant une sorte de faille spatio-temporelle qui va venir se mêler aux rebondissements de façon convaincante pour donner de l'ampleur à une intrigue par ailleurs bien basique et ayant hélas une tendance à répéter ses situations plusieurs fois, finissant presque par lasser quelque peu, surtout qu'une défaillance du rythme viendra plomber en partie l'ambiance savamment installée dans la phase d'exposition.

Dark floorsMais cela n'empêchera pas l'ensemble de se montrer régulièrement inventif, aussi bien pour créer des situations originales (notamment lorsque l'intrigue exploitera son concept de rupture temporelle), que lors des apparitions, physiques ou éthérées, des créatures qui sauront se montrer graphiques et imposants, sans pour autant monopoliser l'écran comme on aurait pu le craindre. Dans ce contexte, il sera quand même dommage que le dernier acte devienne un peu fourre-tout pour avancer des zombies en plus des spectres et des monstres déjà présents sans réelle justification, et ce même si le final sera mélancolique au milieu de sa justification mystique simpliste.

Dark floorsLe métrage pourra, en plus de l'aspect purement graphique de ces créatures, compter sur des décors remarquablement mis en avant par une photographie adaptée pour présenter les couloirs et autres salles de l'hôpital corrompus par le Mal jusqu'à devenir sordides et glauques, tranchant ainsi clairement avec la clarté de l'introduction, sentiment encore renforcé par ces cadavres jonchant le sol de manière aisément macabre ou obstruant carrément un escalier, ce qui offrira à l'ensemble une aura malfaisante remarquable.

Dark floorsPar contre les personnages ne parviendront pas franchement à s'imposer, du fait de leur aspect stéréotypé flagrant, notamment au travers de ce visiteur se moquant ouvertement de ses compagnons et qui prouvera son individualisme de façon ouvertement méchante, tandis que le couple formé par Ben et cette infirmière verra une obligatoire attirance mutuelle naître de manière bien inopportune dans une telle situation, laissant de la sorte seule la frêle Sarah rester bien mystérieuse et ambiguë surtout qu'elle semblera connaître les tenants et les aboutissants de l'inconfortable situation dans laquelle va évoluer les protagonistes.

Dark floorsCes personnages bénéficieront malgré tout d'une interprétation cohérente et sans surjouage autre que les membres du groupe "Lordi" qui joueront les monstres de manière outrancière, tandis que la mise en scène du réalisateur sera plutôt efficace pour créer l'ambiance dans la première partie, mais n'arrivera pas à transformer l'essai en laissant un faux rythme accabler la seconde moitié du film. Les effets spéciaux sont convaincants, aussi bien dans le maquillage des créatures et des morts-vivants, que pour les quelques petits effets sanglants rapides et guère graphiques.

Donc, ce Dark floors parviendra à se montrer parfois efficace et prenant mais souffrira quand même de défauts récurrents réduisant son impact !

Dark floorsLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et ne connaissant aucun défaut, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale adaptée et sachant se montrer discrète pour laisser le suspense s'installer, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise avec des sous-titres anglais et espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un intéressant reportage sur la première du film qui inclura des interviews des membres de l'équipe du film et une prestation scénique du groupe "Lordi", un petit making-of promotionnel axé sur le personnage de Sarah mais avançant aussi les dessous des maquillages du film, deux clips musicaux de "Lordi", ainsi que la bande-annonce du film accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet hôpital gangrené par le Mal et ses créatures démoniaques, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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18.03.09

07:20:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Outre les "grosses" sorties DVD déjà évoquées ici (Martyrs, Eaux troubles, Mirrors, The girl next door), ce mois de mars est également riche en nouvelles éditions de films du genre, entre véritables inédits récents ou non et rattrapages avec la sortie de plusieurs titres attendus en zone 2 depuis parfois longtemps.

Borderland
no man's alnd

En effet, Metropolitan/ Seven 7 se met à l'honneur avec la sortie (tardive !) du terrible Borderland dans une édition complète reprenant les bonus complets du zone 1 déjà évoqué ici pour un film qui mérite franchement le détour. Mais l'éditeur n'en restera pas là puisque au cours du mois on pourra découvrir Reeker 2.

Killer klowns from outer space

L'autre bonne nouvelle du mois est la sortie de l'excellent et loufoque Killer klowns from outer space chez MGM, mais hélas, les bonus présents sur le zone 1 n'ont pas traversé l'Atlantique. Il ne reste plus qu'à espérer que l'éditeur s'attache maintenant à nous offrir d'autres titres de sa collection américaines "Midnight movies" désespérément inédits en DVD chez nous.

Hurler de peur
Les dunes de sang

Columbia/ Tristar ne sera pas en reste avec les éditions de deux titres mineurs oubliés de la "Hammer", Hurler de peur et Les deux visages du Dr Jekyll qui nous présenteront des variations intéressantes autour du thème initié par l'écrivain Robert Stevenson et des Diaboliques de Henri-Georges Clouzot pour le premier. A découvrir également le Against the dark, qui aurait pu s'appeler "Steven Seagal chez les zombies" puisqu'il met en avant l'acteur musclé face à des "infectés" dans un hôpital abandonné pour un film plutôt graphique et palpitant. Enfin, après son sympathique Dead birds et ses très jolies créatures, le réalisateur Alex Turner nous revient avec Les dunes de sang qui cette fois-ci enverra des soldats en Afghanistan où une force maléfique va les décimer un par un pour un métrage privilégiant la tension.

WAZ
Deux yeux maléfiques

Fox Pathé Europa en plus de distribuer Killer klowns… nous livrera également quelques titres assez variés, entre le fantastique feutré de Fissures, film français prenant qui ne connaîtra qu'une édition DVD rachitique datée de fin février et The unseeable, prévu pour le 25 mars, nouvel avatar du cinéma oriental tourné vers les fantômes, mais qui arriverait quand même à se charger en émotions, mais le principal atout de l'éditeur pour ce mois-ci restera WAZ (prononcez W Delta Z), thriller horrifique dépassant largement le statut de simple "torture porn" par son intrigue tordue et le mode opératoire terriblement méchant de son assassin, qui hélas arrive un peu tard alors que la franchise des Saw décline sérieusement, alors que le film date de 2007, mais nous en reparlerons bientôt. Au niveau des rééditions, nous pourrons retrouver le Children of the corn premier du nom ainsi que le Deux yeux maléfiques conjointement réalisé par Dario Argento et George A. Romero pour deux histoires inspirées dAllan Edgar Poe.

Le goût du sang

Ensuite, Le goût du sang ("Blood and chocolate" en VO) et son intrigue lorgnant quand même vers l'univers d'Underworld est prévu pour le 18 chez M6 Vidéo avec quelques bonus intéressants.

vendredi 13 N°2
vendredi 13 N°3

Et enfin Paramount profitera de la sortie en salles du remake de Vendredi 13 de Marcus nispel pour rééditer les différents films de la franchise en DVD et en Blu-ray, pour nous offrir un relooking de qualité (avec de splendides affiches) au niveau du packaging mais pour rester relativement décevant puisqu'il s'agira uniquement du montage précédemment utilisé n'incluant pas les plans sanglants coupés à l'époque tandis que les différents DVD seront garnis de bonus plus ou moins conséquents.

vendredi 13 N°5
vendredi 13 N°6

C'est donc un mois riche et porteur de bonnes nouvelles pour les amateurs du genre qui a commencé, pourvu que cela dure, comme on dit…

Martyrs / 2 DVD

Martyrs / 2 DVD
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Eaux troubles

Eaux troubles
Amazon à 11.13€
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Mirrors

Mirrors
Amazon à 8.17€
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The girl next door

The girl next door
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Borderland

Borderland
Amazon à 8€
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No man's land : Reeker II

No man's land : Reeker II
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Killer klowns from outer space

Killer klowns from outer space
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Hurler de peur

Hurler de peur
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Les deux visages du Dr Jekyll

Les deux visages du Dr Jekyll
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Against the dark

Against the dark
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Les dunes de sang

Les dunes de sang
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16.03.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sadomaster

Nous venant d'Argentine, ce Sadomaster ne tiendra hélas pas du tout les promesses de sa magnifique affiche (d'ailleurs mensongère !) pour se révéler n'être qu'un consternant film amateur mou et improbable, guère aidé par des effets spéciaux indignes ou par des tentatives subversives et malsaines gratuites et tombant à plat.
Le script va suivre la vengeance d'un justicier contre les sbires nazis d'un homme politique espérant gagner le pouvoir en créant un climat d'insécurité grâce aux agissements de ses "amis" semant la terreur et la mort dans le pays.

SadomasterDans sa séquence introductive, le métrage va tout de suite mettre en avant les trois "méchants" de l'intrigue qui vont maltraiter mollement un jeune homme avant de le tuer pour finalement l'éviscérer lors d'une première scène gore déjà pitoyable en n'avançant que des tripailles à la crédibilité plus que douteuse avec cette couleur rosâtre, tandis que ces trois personnages se voulant haut en couleurs avec leur accoutrement bizarre (la palme revenant à cet homme vêtu de noir censé être un policier et portant un masque à gaz en plus d'arborer un brassard orné d'une croix gammée) ne provoqueront d'un sourire vaguement amusé, tandis que leur discours nazifiant restera stupide et puéril.

SadomasterCette entame du métrage donnera le ton qui ne sera jamais démenti par la suite, puisque après un générique par contre osé et limite en proposant des images du 11 septembre et autres champignons atomiques, nous aurons droit à une exposition de la situation présentant ce candidat aux élections surfant sur une vague d'insécurité gangrenant le pays et pour cause, ce sont ses hommes de mains à qui il va promettre des postes au ministère de la Sécurité qui sème le désordre et la peur parmi les minorités du pays. Mais cette partie explicative restera elle aussi ridicule, avec ce politicien mal ficelé et desservi par cette fausse moustache trop visible dont les plans tortueux pourront sembler bien foireux.

SadomasterEnsuite, le trio d'assassins va alors s'en prendre à un simple d'esprit qui sera bien entendu molesté et le réalisateur s'essayera même à la provocation en simulant une fellation homosexuelle entre la victime et le chef des tueurs, celui-ci ne trouvant ensuite rien de mieux à faire qu'à s'adonner à une copulation dans une plaie ventrale infligée au pauvre homme, copiant ainsi facilement l'abject August underground mordum mais sans en retrouver l'esprit ni la hargne pour encore une fois se montrer risible avec ce pénis en plastique ridicule.

SadomasterMais sans que l'on sache trop pourquoi ni comment, l'esprit du simple d'esprit va investir le corps d'un quidam passant par là, lançant celui-ci aux trousses des tueurs afin de mettre fin à leur règne de terreur. Et cette seconde partie du film sera aussi poussive et stupide, en alternant quelques séquences de gunfights ratés (les acteurs tirent avec des jouets et cela se verra frontalement) avec une fastidieuse séquence de poursuite automobile entre le justicier devançant sur sa moto quelques véhicules lancés à sa poursuite sans aucun rythme et bien entendu la mort des "méchants", politicien compris, lors de scènes sanglantes toujours basiques et sans aucun impact.

SadomasterPour alimenter son intrigue basique, le réalisateur German Magarinos accumulera les éléments improbables, avec par exemple ces ninjas nazis qui ne serviront qu'à une démonstration d'arts martiaux hautement poussive ou encore cette descendante de Mengele qui ne servira à rien, et ses personnages flirteront avec le ridicule le plus complet, aussi bien dans leurs tenues impayables, le justicier dans sa tenue sado-maso n'obtenant pas du tout le charisme et la présence à l'écran certainement désirée, mais le pire résidera quand même dans l'agencement des effets spéciaux invariablement ratés.

SadomasterEn effet, les scènes sanglantes se répéteront pour éviscérer quelques victimes selon un mode opératoire identique pour sortir ces tubes roses dégoulinants, tandis que les autres mutilation seront tout aussi ratées, avec ce faux bras arraché flexible et bien trop long, et même lorsque l'auteur voudra se montrer à nouveau provoquant en faisant uriner un des nazis sur un bébé noir, la poupée servant de nourrisson sera filmée en plein écran comme si de rien n'était. Et l'utilisation d'effets numériques extrêmement simplistes pour simuler des explosions et quelques gerbes de sang n'arrangera pas une situation déjà désespérée.

SadomasterPour parachever le tout, l'interprétation avancera un amateurisme navrant et parfois même énervant et stupide qui culminera lorsque ce simplet entrera en scène lors d'une séquence hautement dérisoire. Enfin, la mise en scène du jeune réalisateur sera morne et végétative, sans effet à part pour nous resservir plusieurs fois quelques scènes "fortes" du métrage et surtout ne parvenant jamais à donner le moindre rythme au film et même les séquences de bagarre ou de passages à tabac paraîtront inconsistantes et ainsi seuls quelques plans feront exception pour se montrer quelque peu probants (l'arrachage d'une dent bien vite aperçu), sans que cela ne parvienne à sauver l'ensemble du naufrage.

Donc, ce Sadomaster ne parviendra qu'à ennuyer son spectateur malgré sa courte durée et même si cette tentative de provocation issue d'un pays pas vraiment réputé pour ses œuvres horrifiques aura le mérite d'exister, cela ne suffira pas pour la rendre sympathique !

SadomasterLe DVD de zone 1 édité par Sub Rosa Studios avancera une image claire et sans défaut, tandis que la bande-son sera plus efficace, avec une partition musicale alternant des passages brutaux en utilisant du "Death-metal" à d'autres copiant la partition d'Orange mécanique lors de scènes similaires, le métrage étant ici proposé dans sa version originale en portugais, avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview pompeuse d'un des acteurs du film qui aimerait par exemple jouer autre chose que des films gores et pourquoi pas avec Quentin Tarantino (sans commentaires…), un clip vidéo punk kitsch à souhait, la bande-annonce du film ainsi qu'une conséquente galerie de photos et la bio/ filmographie du réalisateur.

Pour ceux qui voudraient quand même découvrir ce petit film amateur, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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13.03.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Junk

Film de zombies japonais, ce Junk arrivera assez facilement à digérer ses influences pourtant bien visibles devenant au final assez jouissif pour peu que soit mis de côté une intrigue sévèrement basique et largement prévisible au profit de la volonté graphique du réalisateur qui s'essaiera même à quelques pointes d'un humour léger souriant.
Le script va envoyer dans un bâtiment désaffecté de l'armée quatre malfrats venant de commettre un vol dans une bijouterie afin d'y rencontrer des yakuzas devant acheter leur butin. Mais ils ne savent pas que sur place des zombies issus d'une expérience ayant mal tournée errent à la recherche de chair humaine.

JunkL'entame du métrage sera déjà plus que classique pour suivre ce chercheur américain voulant montrer à son assistante l'efficacité d'un sérum capable de réveiller les morts qui, dans un premier temps, ne fonctionnera évidemment pas pour finalement réanimer la demoiselle nue allongée sur la table d'opération, laissant celle-ci s'attaquer à ce scientifique qui se fera mordre au cou pour un premier effet sanglant assez volontaire et réussi. Cet incident obligera des militaires américains basés au Japon à aller chercher un médecin japonais ayant participé au projet de l'élaboration de ce sérum en compagnie des chercheurs américains vus juste auparavant.

JunkL'intrigue va alors provisoirement délaisser ses militaires pour nous présenter ses personnages principaux, quatre petits voyous qui vont effectuer un casse assez violent dans une bijouterie, non sans que l'un d'eux, Akira, reçoive un coup de ciseaux dans le pied de la part d'une employée. Malgré leur condition de voleurs assez brutaux, le réalisateur va rapidement s'arranger pour rendre ses protagonistes attachants, notamment grâce à quelques traits d'humour bien trouvés et une joie de vivre assez communicative de la part de ces petits truands désireux de revendre leur butin à des yakuzas immédiatement avancés comme étant largement plus dangereux, et notamment leur chef Ramon qui va donner rendez-vous au quatuor dans une ancienne base militaire désaffectée.

JunkL'intrigue va alors s'installer dans ce camp militaire déserté en apparence, car bien entendu, ce sera ici que les expériences destinées à ramener les morts à la vie ont eu lieu, et instantanément, le métrage va voir une légère tension apparaître, surtout que l'auteur va jouer quelque peu avec les nerfs du spectateur avec de fausses alertes flagrantes mais bien vite et admirablement détournées pour révéler la présence des zombies qui vont attaquer les membres du groupe, bientôt rejoints par les yakuzas qui ne croiront pas à cette histoire de morts-vivants avant d'en faire eux aussi les frais. Et ce sera uniquement à partir de ce moment-là que le film va véritablement devenir débridé et dynamique pour suivre la fuite en avant des protagonistes survivants, Akira et la jeune femme du groupe, Saki, en tête, coincés entre les zombies et les yakuzas voulant leur peau.

JunkEn effet, la seconde partie du métrage sera bien folle en alternant des "gunfights" réguliers avec des scènes sanglantes parfois bien jouissives (à base d'explosions de tête et de morsures bien saignantes, entre autres), pour en plus avancer un zombie "intelligent" qui donnera bien du fil à retordre au médecin dépêché sur place accompagné d'un militaire pour faire sauter la base militaire afin d'éliminer toute trace des expériences commises et d'enrayer la probable invasion de zombies. Par contre, le métrage se dispersera quelque peu en essayant d'apporter une petite touche larmoyante lorsque le médecin japonais se retrouvera face à sa bien-aimée zombifiée et revancharde.

JunkEn plus de mélanger avec une certaine harmonie ses éléments issus du genre zombiesque à d'autres empruntés au "film de yakuzas", le métrage va mettre en avant ses influences, avec notamment ces zombies rappelant largement ceux de Lucio Fulci, aussi bien lors d'une résurrection magnifiée par une séquence remarquable que pour une scène de repas évoquant sans mal celle de L'enfer des zombies, notamment dans la lenteur et le détachement avec lesquels les zombies vont se repaître d'un cadavre, tandis que les décors lugubres et l'aspect scientifique (et militaire) des expériences menées sembleront quand même largement héritées de Resident evil. Quant au liquide vert capable de réveiller les morts, comment ne pas y voir un petit clin d'œil au Re-animator de Stuart Gordon ?

JunkMais au-delà de ce traitement destiné à satisfaire les fans du genre (avec une réussite évidente jusque dans la pointe d'érotisme avec cette demoiselle zombifiée encore "fraîche" se promenant nue), le réalisateur parviendra à faire réellement exister ses protagonistes et notamment le duo de survivants issus du groupe de voyous, ce qui rendra encore plus impactant leurs démêlés avec ces zombies tout en impliquant le spectateur qui se mettra à espérer que ces personnages arrivent à s'en sortir, et ce malgré leur condition de voleurs. Mais hélas, l'aspect largement prévisible de l'ensemble du métrage (à l'exception d'un effet de surprise épatant !) viendra quand même nuire aux tentatives de suspense liées à la quête de survie de ces personnages, surtout que le duo de "héros" émergera très tôt dans l'intrigue.

JunkPour arriver à faire vivre ses personnages, le réalisateur pourra compter sur une interprétation juste et sans outrance (même pour les yakuzas qui seront stéréotypés mais sans démesure), pour laisser les interprètes aborder des réactions naturelles et s'éloignant régulièrement des poncifs du genre pour au contraire uniquement chercher à survivre, sans par exemple vouloir comprendre le pourquoi du comment de l'existence de ces zombies. La mise en scène du réalisateur parviendra à s'animer après une première partie assez monotone pour devenir dynamique et vive, mais sans pour autant sombrer dans l'hystérie pour continuer à suivre l'action de près. Les nombreux effets spéciaux du métrage sont globalement convaincants, volontaires et graphiques dans le gore pour avancer diverses mutilations et autres énucléations, jusqu'à innover avec ce zombie coupé en deux qui continuera à se montrer bien menaçant, tandis que les maquillages des morts-vivants seront plutôt probants mais assez simplistes.

Donc, ce Junk sera une sympathique petite réussite du genre, généreuse, bourrée de références assumées et sans autre prétention que de satisfaire les amateurs de zombies sanguinaires et débridés !

JunkLe DVD de zone 0 édité par Unearthed Films avancera une image nette et sans véritable défaut visible, en étant juste parfois vaguement floue lors de quelques séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera appréciable avec une partition musicale adaptée et immersive, le métrage étant ici proposé dans sa version originale japonaise, avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une conséquente galerie de photos du film, des notes de production intéressantes, la bio/ filmographie du réalisateur et des interprètes, ainsi que la bande-annonce accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur dont les fameux Guinea pig.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce sympathique et volontaire film de zombie oriental, le DVD de zone 0, devenu presque rare à la vente, est pourtant disponible ici en occasion ou !

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12.03.09

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Mirrors
Mirrors

Second long métrage de l'aventure américaine du réalisateur français Alexandre Aja après son remarquable remake de La colline a des yeux, ce Mirrors sera quand à lui également un remake, ou plutôt une relecture d’un agréable film coréen, Into the mirror, et, s’il semble être largement meilleur que les autres remakes de titres orientaux récents, le métrage aura reçu un accueil bien plus mitigé que les précédents films du réalisateur. Après son passage en salles obscures en septembre dernier où il a quand même attiré un peu plus de 600 000 spectateurs, voilà que ce Mirrors débarque en DVD et en Blu-ray sous l’égide de 20th Century.

Mirrors

Le script va mettre en scène un ancien policier, forcé à démissionner de son poste après un accident ayant coûté la vie à l’un de ses collègues, reconverti en veilleur de nuit dans un grand magasin brûlé et abandonné où seuls quelques miroirs ont survécu aux flammes. Il se rend compte bientôt que ces miroirs cachent un terrible secret le menaçant lui et sa famille.

Mirrors

Attendu au tournant à chacun de ses nouveaux films après la réussite indéniable de titres comme Haute tension et La colline a des yeux, Alexandre Aja a donc relevé le défi de revisiter ce film coréen avec apparemment une réussite partielle. En effet, si le réalisateur arriverait à jongler avec brio entre le suspense et les effets gore (dont un impressionnant décrochage de mâchoire) tout en parvenant à créer une ambiance tendue, il peinerait à donner du relief à une intrigue basique et complètement obnubilé par la présence de la star Kiefer Sutherland qui sera omniprésent, au détriment du scénario et des autres protagonistes. Car si en soi cela ne s’avérerait pas gênant, le métrage ne réussirait pas à se montrer réellement angoissant et encore moins radical, un comble quand on connaît les penchants graphiques du réalisateur.

Mirrors

Le DVD édité par 20th Century présentera en 2.40 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en français et en anglais en DD5.1, avec des sous-titres optionnels en français et en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of hélas bien trop promotionnel, huit scènes coupées dont une fin alternative qui serait bien plus touchante que celle retenue par le réalisateur au montage final, ainsi qu’un documentaire sur le mythe des miroirs.
Le Blu-ray avancera également le métrage au format 2.40 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en français en DTS5.1, tandis que la version anglaise (sous-titrée si on le désire) sera proposée en DTSHDHRA5.1 et en DTSHDMA5.1.
En outre les bonus présents sur l'édition DVD, on pourra suivre un commentaire audio en PIP du réalisateur, une séquence animée du storyboard, ainsi qu'un module sur Anna Esseker, un des personnages clé du film.

Mirrors

Donc, il est maintenant possible de se confronter à ce Mirrors aux avis partagés, afin de pouvoir sa propre opinion sur ce nouveau film d'Alexandre Aja, en attendant son remake (encore…) du Piranha de joe Dante !

Mirrors

Mirrors

Mirrors
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Mirrors (Blu-ray)

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11.03.09

07:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

No man's land : Reeker 2

Alors que le premier Reeker, déjà réalisé par David Payne, jeune réalisateur issu de "l'écurie Corman", avait à l'époque connu une sortie en salles chez nous, ce No man's land : Reeker 2, séquelle initiée suite au succès critique ET commercial de son prédécesseur, débarque directement en DVD le 17 mars prochain, sous la houlette de l'éditeur Seven 7.

No man's land : Reeker 2

Le script va introduire une bande de truands, poursuivie par un shérif accompagné de son fils, qui va se retrouver coincée dans une station-service suite à une violente altercation ayant entraîné l'incendie des pompes à essence. Complètement seuls au monde, ils découvrent avec stupeur qu'ils ne peuvent pas se blesser, en effet, leurs cœurs ne battent plus, leur sang ne coule plus. C'est ainsi que piégés dans une dimension entre la vie et la mort, le groupe va devoir affronter un tueur aux pouvoirs surnaturels, seul capable de provoquer leur mort définitive.

No man's land : Reeker 2

Hélas, selon les premiers échos, ce second épisode des aventures du tueur au masque à gaz laisserait quand même apparaître la faiblesse de son budget au travers de son décor unique et de ses comédiens approximatifs censés représentés des bandits pas bien dangereux pour des péripéties limitées. En effet, après un début prometteur axé sur l'origine du boogeyman, le métrage reprendrait à la lettre la trame de premier volet, twist final compris, pour se livrer à une surenchère gore pas toujours convaincante, mais offrant quand même quelques scènes sanglantes mémorables et d'autres assez comiques, c'est déjà ça !

No man's land : Reeker 2

Le DVD édité par Seven 7 avancera une image en 1.77 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en français et en anglais sous-titrée en DD5.1..
Au niveau des bonus, on pourra suivre un court making-of assez promotionnel centré sur la production, les personnages, les cascades ou encore les effets spéciaux du métrage, ainsi qu'une interview des membres de l'équipe du film qui vont nous révéler leurs plus grandes peurs, parfois bien loufoques et décalées. Enfin, la bande-annonce clôturera ces bonus assez succincts, accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur.

No man's land : Reeker 2

Donc, il ne rester plus qu'à patienter jusqu'au 17 mars prochain pour découvrir les nouvelles aventures sanglantes de ce boogeyman très graphique à défaut d'avoir apparemment su se renouveler !

No man's land : Reeker 2
No man's land : Reeker II

No man's land : Reeker II
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10.03.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Mum & Dad

Film indépendant nous venant d’Angleterre, ce Mum & Dad ne sera pas contrairement à ce que l’on pourrait penser à première vue un simple "torture-porn" pour au contraire s'affirmer aussi bien dans sa critique sarcastique des valeurs familiales traditionnelles que dans l'agencement d'une ambiance glauque et malgré tout parcourue d'un humour noir dévastateur mettant parfaitement en valeur une famille de psychopathes crédibles ancrée dans la réalité la plus sordide.
Le script va suivre le calvaire d'une jeune immigrante polonaise séquestrée et torturée par un couple et leurs deux enfants adoptifs avec lesquels ils veulent construire une famille traditionnelle "parfaite", tout en se livrant par ailleurs à diverses activités brutales et immorales.

Mum & DadD'entrée, le métrage va prendre place aux abords de l'aéroport anglais de Heartrow pour y suivre les activités de Lena, une jeune immigrée polonaise commençant un travail de femme de ménage nettoyant aussi bien les toilettes nauséabondes que les bureaux en compagnie de sa collègue Birdie qui va la questionner de manière insidieuse et poussée sur sa vie en Angleterre et sur sa famille, laissant déjà pointer une menace sous-jacente encore renforcée par l'arrivée sur place du frère de Birdie, Elbie, dont le mutisme sera également troublant. Le trio va traîner quelque peu à la fin du service et du coup Lena va rater le dernier bus du soir susceptible de la ramener chez elle et c'est ainsi que birdie va lui proposer de venir passer la nuit chez ses parents adoptifs.

Mum & DadCette entame naturaliste du métrage permettra au spectateur de se familiariser rapidement avec Lena, personnage central du métrage à l'histoire malheureuse, tout en mettant déjà en avant le côté immoral de Birdie, qui n'hésitera pas à voler différents objets dans les bureaux astiqués mais ne semblera pas du tout dégoûtée à l'idée de nettoyer des W.C. immondes et recouverts d'excréments. Et c'est ainsi que Lena va sans le savoir se jeter dans le gueule du loup en acceptant l'invitation de Birdie pour la suivre elle et son frère jusqu'au domicile parental situé non loin de l'aéroport où elle va très vite être attaquée par derrière par une ombre lui injectant dans la gorge un liquide chimique l'empêchant de crier et de parler.

Mum & DadLena va ensuite se réveiller enchaînée pour découvrir avec effroi les "Mum & Dad" du titre, un couple bien azimuté dans la tradition (mais restant pour autant tout à fait crédible malgré un renvoi direct dans la présentation du père à Massacre à la tronçonneuse) que nous allons donc suivre à l'œuvre et participer de la sorte à la vie de cette famille vraiment anormale, entre les penchants pervers du père (magnifiés par une séquence sous-entendue plus que montrée de masturbation avec un morceau de viande) et les tendances sadiques de la mère qui "s'amuse" à infliger des blessures de "guerre" à ses "enfants" et donc à Lena, la nouvelle venue que le couple s'est mis en tête d'adopter au lieu de leur servir de nourriture.

Mum & DadBien entendu Lena sera au début confinée dans une chambre sordide et subira les sévices le la mère mais peu à peu, devant son attitude obéissante, elle prendra part à la vie de la famille, tout en cherchant un moyen de s'échapper de cet enfer, ce qui permettra au réalisateur d'avancer quelques séquences tendues et porteuses d'un suspense réel, surtout que le spectateur aura pu appréhender la violence dont est capable le père et qui se traduira au fil du métrage par des scènes énormes et brutales sans pour autant verser dans un gore franc pour préférer une violence sèche, douloureuse et traumatisante (la valise).

Mum & DadMais à côté de cette volonté graphique jamais faiblissante, le métrage va aussi tirer à boulets rouges sur les valeurs familiales traditionnelles, avec la volonté de ce couple de recréer une famille "parfaite" et surtout d'éduquer leur nouvelle fille afin qu'elle soit elle aussi parfaite, c'est-à-dire obéissante et dévouée à ses parents, même pour accomplir et les suivre dans leurs activités hors-la-loi puisque le vol de bagages à l'aéroport semble servir à faire vivre tout ce petit monde. Et ce sera aussi au travers des discours croustillants du père que cette volonté va s'affirmer pour devenir même délicieuse avec cette antinomie entre ce que dit le père et ses besognes aussi perverses que brutales.

Mum & DadMalgré son aspect glauque omniprésent, entre ces décors insalubres et nauséabonds et cette perversité à fleur de peau (avec par exemple la télévision allumée pour le petit déjeuner familial diffusant un film pornographique), le métrage sera régulièrement enflammé par des traits d'un humour noir excellent avancé par petite touches et explosant carrément lors du dernier acte pour une fête de Noël énorme et mémorable, mais tout en restant parfaitement dans le ton global du film pour n'être jamais gratuit ou surfait en s'inscrivant dans la démarche d'ensemble du réalisateur qui ainsi viendra offrir à son spectateur quelques bouffées d'oxygène au milieu de la folie ambiante régnant sur l'intégralité du métrage.

Mum & DadDans un tel contexte, les différents protagonistes auront une importance capitale et de ce côté-ci aussi le résultat sera plus que probant, avec des personnages hauts en couleurs mais en même temps parfaitement crédibles et réalistes, sans aucune outrance malvenue dans les traits de caractère, pour ainsi présenter un père incroyable de perversité et de brutalité sans pitié, tandis que la mère sera bien plus mielleuse mais tout aussi redoutable pour torturer et mutiler ses "enfants", et que Birdie, autour de laquelle s'axera également une partie de l'intrigue, sera tout aussi convaincante en sœur jalouse de l'affection et de l'intérêt porté à Lena, celle-ci parvenant sans mal à devenir attachante et ses supplices subis affecteront ainsi d'autant plus.
Et heureusement l'interprétation suivra admirablement, avec notamment un Perry Benson ahurissant dans le rôle du père.

Mum & DadLa mise en scène du réalisateur Steven Sheil (dont c'est le premier long métrage) sera impactante en parvenant à s'immiscer pleinement dans la vie de cette famille pour créer une ambiance sordide naturelle sans user d'effets inutiles pour au contraire rester froid et distant devant les exactions de ses psychopathes. Les effets spéciaux sont convaincants pour avancer quelques plans sanglants réalistes et sans démesure, ce qui les rendra encore plus impactants et malsains, ainsi que des maquillages douloureux laissant imaginer la violence des sévices subis par Lena.

Donc, ce Mum & Dad est une petite bombe malsaine, sordide mais également savoureuse et volontaire qui méritera aisément d'être reconnue à sa juste valeur et d'être découverte !

Mum & DadLe DVD de zone 2 anglais édité apr Revolver Entertainment avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut, tandis que la bande-son sera largement appréciable avec ses bruitages rendant encore plus réalistes certaines séquences fortes du film (le papier bulles), sentiment encore renforcé par l'absence de aprtition musicale, sauf pour la terrible fête de Noël, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucune sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une très courte interview du réalisateur qui reviendra entre autres sur ses influences, une présentation du film par son auteur et ses interprètes lors du festival "Frightfest", une autre interview de l'équipe technique dévoilant également certains effets spéciaux, un sympathique court-métrage du réalisateur, un court making-of nous permettant de faire un petit tour sur le tournage pour y réaliser la bonne humeur ambiante ainsi que la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent film indépendant, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1371 mots par nicore, 1100 vues • R�agir

09.03.09

07:10:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Ecrivain hélas largement méconnu de ce côté-ci de l'Atlantique, Jack Ketchum n'en reste pas moins pour autant un des "petits maîtres" du roman de terreur, aux côtés de Graham Masterton et autres Shaun Hutson, oeuvrant dans le sillage de Stephen King (Le King n'écrivit-il pas à propos de son collègue : "Dans le monde de Ketchum, les nains sont cannibales, les loups ne manquent jamais de souffle et les princesses se retrouvent enfermées dans un abri antiatomique, ligotées à une poutre pendant qu'une folle leur brûle le clitoris avec un fer à repasser"… Tout un programme !). Parmi ses nombreux romans (dont les premiers à arriver chez nous le furent par le biais de la collection "Gore" du Fleuve noir), plusieurs furent adaptés au cinéma et, hasard du calendrier (?), deux des films inspirés par l'œuvre de Jack Ketchum connaissent enfin une édition DVD chez nous.

Girl next door

Premier à ouvrir le bal, The girl next door (critiqué dans son édition en DVD de zone 1 ici) est une chronique d'un fait divers atroce ayant eu lieu dans les années cinquante, mais sans que le métrage ne sombre pour autant dans la violence gratuite pour au contraire aborder son sujet délicat de manière dérangeante et sordide. Et c'est grâce à l'éditeur Seven 7 que le métrage est enfin disponible depuis le 3 mars dans une édition avançant le métrage en 1.77 (16/9 anamorphique) avec une bande-son en français et en anglais en DD5.1, avec en bonus un documentaire sur les secrets du film, une interview du réalisateur et du producteur, ainsi que la bande-annonce du film suivies de celles d'autres titres de l'éditeur.

The lost

Et c'est une journée après, le 4 mars que Free Dolphin a sorti The lost, suivant Ray Pye, un adolescent aux pulsions meurtrières qui va en compagnie de deux de ses acolytes tuer deux adolescentes d'un tir de carabine, pour finalement échapper à la police et sceller un pacte de silence avec les deux témoins de son méfait. Mais les autorités, convaincues de la culpabilité de Pye, continueront quatre ans après les faits à pister le jeune homme, dans le sinistre espoir qu'il perde à nouveau le contrôle. Selon les premiers avis parcourus, le métrage, en plus d'être porteur d'un humour noir morbide flirtant avec le mauvais goût, alternerait ses séquences violentes à d'autres ouvertement érotiques sur un rythme endiablé, l'ensemble bénéficiant d'un travail remarquable au niveau de la réalisation de Chris Sivertson (le monteur du May de Lucky McKee, également réalisateur du mal aimé I know who killed me et scénariste de Wicked lake). Cette édition proposera le métrage avec une image en 1.77 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en DD5.1 pour la version anglaise et pour son doublage en français. Au niveau des bonus, on pourra suivre quelques scènes coupées, les auditions des acteurs ainsi que la bande-annonce du film.

the girl nest door

Donc, il ne reste plus qu'à se procurer ces deux galettes convaincantes et prometteuses pour s'immiscer visuellement dans l'univers graphique et violent de Jack Ketchum, surtout que ces deux adaptations resteraient fidèles aux écrits de l'auteur, en attendant pourquoi pas d'aller rencontrer l'écrivain qui sera en France au Salon du Livre porte de Versailles du 13 au 15 mars prochain !

The lost
Permalien 564 mots par nicore, 1527 vues • 1 r�action

06.03.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Demonic

Egalement connu sous son titre alternatif de Forest of the damned, ce Demonic ne brillera pas par l'originalité de son script parfois même assez confus mais aura quand même le mérite d'une volonté graphique évidente tant au niveau de quelques effets sanglants que pour avancer un érotisme jamais gratuit exacerbé par la présence de belles succubes très photogéniques.
Le script va laisser se perdre un groupe de jeunes en pleine forêt où ils vont bientôt devenir la cible de femelles démoniaques désireuses de se repaître de leur sang.

DemonicLe métrage va commencer par proposer une traditionnelle séquence d'introduction suivant un couple s'étant isolé dans les bois afin de s'embrasser langoureusement (et plus si affinités…) qui va être perturbé par l'arrivée d'une demoiselle nue qui va directement enlacer l'homme avant de le mordre furieusement au cou, bientôt rejointe par deux autres succubes qui vont par contre laisser la jeune femme survivante s'enfuir. Cette première scène sera déjà bien graphique et alléchante malgré un certain classicisme dans son déroulement, ce que viendra confirmer la suite des événements.

DemonicEn effet, le métrage va ensuite se lancer dans la présentation de ses principaux personnages se préparant à partir pour une virée à bord d'un van pourri et bariolé conduit par Emilio, qui emmènera avec lui sa sœur Ally, une demoiselle défaitiste passant son temps à critiquer tout ce qu'elle peut, Molly et Jud, un couple immédiatement identifié comme étant au centre du métrage et l'obligatoire dragueur stupide, Andrew. Heureusement, cette présentation ne traînera pas en longueur pour uniquement présenter quelques séquences de dialogues assez inutiles et anodines essayant vaguement d'être drôles notamment en insistant lourdement sur le caractère de cochon d'Ally.

DemonicEt bien entendu le groupe va finir par se perdre au milieu des bois, non sans avoir fait un arrêt dans une station-service miteuse où un vieil homme fou va les avoir mis en garde contre ce que cache la forêt, reprenant ainsi une figure obligée du genre placée ici de façon plutôt cohérente et réussissant même à avoir un minimum d'impact grâce à la personnalité de ce vieux fou grimaçant. Mais les choses vont empirer quand le van va renverser la survivante de l'introduction et du coup tomber en panne irréversible, laissant de la sorte les protagonistes perdus au milieu de nulle part, avec des téléphones portables ne captant aucun réseau (évidemment…) et avec sur les bras une blessée quasiment mourante, ce qui va de fait entraîner un climat de tension entre les personnages qui vont finir par se séparer pour espérer trouver du secours, le présence improbable d'une boîte aux lettres au bord de la route leur signifiant une éventuelle présence humaine salvatrice.

DemonicC'est ainsi que Emilio et sa sœur vont rester en compagnie de la jeune femme blessée tandis que les autres vont partir à travers bois à la recherche d'une habitation, mais bien vite Andrew va se séparer de Judd et de Molly pour aller explorer de son côté, laissant le couple découvrir au hasard de leur quête une maison qu'ils vont s'empresser d'investir pour découvrir un intérieur lugubre, repoussant, sal et nauséabond évoquant celui de la maison de la famille de Massacre à la tronçonneuse, avec en plus des murs recouverts de dessins pervers avançant les succubes vues auparavant.

DemonicL'inspection de cette demeure arrivera à générer une certaine tension malgré l'utilisation d'effets faciles (telle cette ombre passant furtivement devant la caméra) jusqu'à ce que le couple tombe nez à nez avec le propriétaire, un ermite qui va les séquestrer sans autre forme de procès pour ainsi alimenter une partie des situations du métrage, avec plusieurs tentatives de fuite infructueuses, jusqu'à ce que la nuit tombe et libère les succubes qui vont lors du dernier acte s'attaquer aux différents protagonistes lors de séquences mêlant allégrement cet érotisme basée sur la nudité de ces démons et quelques plans gores volontaires lors des morsures et autres méfaits de ces créatures de la nuit plastiquement et visuellement très réussies.

DemonicS'il aura quand même du mal à s'imposer dans son entame, avec notamment une certaine lourdeur lors de la mise en place de l'action et en laissant l'impression que le réalisateur se regarde filmer au cours des premières péripéties qui s'éterniseront (la fouille de la forêt notamment), le métrage deviendra bien plus accrocheur par la suite, avec certes un mélange des genres assez confus par l'introduction de cet ermite au but nébuleux, mais qui donnera un brin de perversité à l'ensemble, qui viendra se greffer sur l'intrigue principale liée aux succubes, reléguant même celles-ci au second plan puisqu'elles n'interviendront que le temps d'une scène fantasque de baignade avant de débouler pour nous gratifier d'un final plutôt outrancier où le gore se frottera aux corps nus avec une certaine virtuosité.

DemonicDans ce contexte, les personnages évolueront sans grande finesse, rendant même presque agaçantes les interventions d'Ally, mais le couple formé par Molly et Judd arrivera quand même à gagner la sympathie du spectateur et surtout les seconds rôles seront bien croustillants, en bénéficiant d'une interprétation savoureuse, entre un Tom Savini grimaçant et donnant une réelle ampleur au rôle de l'ermite, l'imposant Dan van Husen offrant au vieil homme fou son physique impressionnant, alors que l'écrivain Shaun Hutson (auteur de romans horrifiques dont slugs ou encore Erebe ou les noirs pâturages) viendra faire un petit caméo en jouant son propre rôle.

DemonicLa mise en scène du réalisateur Johannes Roberts sera souvent convaincante, passée la première partie du film qui en plus d'être lourd présentera des effets clippesques plutôt gênants, pour parvenir à créer une ambiance malsaine et à générer une tension palpable, tout en magnifiant les apparitions des succubes et en plaçant avec justesse des plans en caméra infrarouge intrigants et visuellement très réussis. Les effets spéciaux seront ici probants, aussi bien pour les morsures sanglantes que lorsque l'un des personnages sera carrément coupé en deux par les démones qui se repaîtront de ses entrailles, tout en nous gratifiant de splendides succubes aux maquillages efficaces et très graphiques.

Donc, ce Demonic arrivera à intéresser et à captiver son spectateur en misant sur ses effets réussis et sur son interprétation de qualité, tout en mettant en avant une ardeur graphique des plus sympathiques !

DemonicLe DVD de zone 1 édité par New light Entertainment avancera une image nette ne devenant que quelque peu granuleuse lors de certaines séquences nocturnes, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale mitigée qui collera parfois de manière largement efficace pour amplifier les séquences, tout en étant ailleurs déplacée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre quelques scènes coupées oscillant entre l'inutile et l'agréable (dont une castration ratée heureusement coupée au montage), les auditions des succubes prolongeant de manière sensuelle les prestations du film, ainsi que quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film graphique et plutôt sympathique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1300 mots par nicore, 979 vues • R�agir

05.03.09

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Eaux troubles

Les films mettant en avant des sauriens et notamment des crocodiles n’avaient pour l’instant pas eu vraiment beaucoup de chance, en accouchant au mieux de quelques "séries B" sympathiques (le Alligator de Lewis Teague entre autres) dans les années quatre-vingt, mais surtout de bisseries flirtant dangereusement avec le "Z" (les Killer crocodile par exemple), avant que la tendance ne commence à s'inverser avec la Black water de David Nerlich, pour que finalement ce soit d'Australie que nous vienne ce Eaux troubles, titre choisi pour la sortie DVD qui cache le Solitaire de Greg McLean (l'auteur du terrible Wolf creek), pour ce qui semble être le meilleur film de saurien à ce jour.
Après un passage dans plusieurs festivals dont celui de Gérardmer et dans nos salles obscures en août dernier, le film arrive en DVD sous la bannière de TF1 Vidéo à partir du 5 mars !

Eaux troubles

Le script envoie en Australie un reporter américain pour rejoindre un groupe de touristes pour une croisière sur les eaux sauvages de la région. Mais suite à un étrange accident, leur embarcation fait naufrage. Un crocodile géant mangeur d'hommes troue alors la surface de l'eau pour s'attaquer au petit groupe isolé.

Eaux troubles

D'après les avis recueillis, le métrage, classique dans sa trame globale, offrirait de prime abord un dépaysement total réussi (tout comme ce fut le cas dans Wolf creek) tout en avancer des protagonistes bien disparates. Mais à partir du moment où le crocodile va entrer en scène, un suspense tendu va installer un jeu dangereux entre les humains et le saurien sans surfer sur un climat d'attente pour au contraire pousser les personnages à quitter leur refuge, mais bien évidemment chaque tentative finira dans le sang avant qu'un dernier acte ne prenne place dans l'antre de la bête.
Bien entendu, face à des personnages bien que gérés avec subtilité, la vraie vedette du film sera ce crocodile effrayant magnifié par le talent du réalisateur qui arrivera à bluffer son spectateur en ne nous dévoilant que progressivement sa bête avant de l'étaler dans un dernier acte virtuose et intense, celle-ci bénéficiant d'effets numériques et animatroniques indécelables pour ainsi générer une crédibilité totale.

Eaux troubles

Le DVD édité par TF1 Vidéo avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en français et en anglais sous-titré en DD5.1, et seule la version française proposera en outre une piste audio en DTS5.1.
Au niveau des bonus, seul un long making-of reviendra sur la globalité du projet, uniquement accompagné par quelques bandes-annonces de titres de l'éditeur.

Eaux troubles

Donc, ce sera à partir du 5 mars que nous allons pouvoir nous jeter dans la gueule du crocodile de ce Eaux troubles qui s'annonce fort mouvementé et réjouissant !

Eaux troubles

Alligator

Alligator
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Killer crocodile 1 et 2

Killer crocodile 1 et 2
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Black water

Black water
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04.03.09

06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Zombies zombies zombies

Egalement connu sous le titre de Strippers Vs zombies, ce Zombies zombies zombies aura bien du mal à assumer son accroche (des strip-teaseuses contre des zombies, alléchant, non ?) en souffrant d'un rythme anémique plombé par de trop nombreuses séquences de dialogues inutiles et essayant vainement d'apporter un souffle comique très rarement drôle pour devenir le plus souvent pitoyable, et il faudra sagement attendre le dernier acte pour retrouver un minimum d'entrain et de volonté graphique.
Le script va enfermer dans un club de strip-tease plusieurs danseuses et divers protagonistes, encerclés par des zombies ne désirant rien d'autre que dévorer tout ce petit monde.

Zombies zombies zombiesLa séquence d'introduction sous forme de gag va avancer un couple sortant d'une patinoire pour se faire agresser par quelques zombies, donnant lieu à une bagarre quelque peu sanglante avec des outils employés pour détruire les zombies originaux (comme ces patins à glace dévastateurs) qui ne sera en fait qu'une scène d'un film en 3D regardé par une petite gamine bien trop jeune pour ce genre de spectacle jusqu'à ce que son père intervienne pour la mettre au lit, lançant ainsi le métrage sous les meilleures augures, mais hélas il va falloir très vite déchanter.

Zombies zombies zombiesEn effet, l'intrigue va ensuite s'installer au "Grindhouse", un club de strip-tease pour nous présenter les différentes demoiselles officiant sur place, entre la vedette Dallas qui effectuera sous numéro lascif, la jeune Harley qui produira son premier show forcément raté mais même pas drôle malgré la volonté évidente mise en œuvre, ou encore Pandora au look changeant et en tenue d'infirmière pour cette soirée morne et calme qui aura pour seule effet d'ennuyer profondément le spectateur, puisque même au niveau de l'érotisme cette présentation demeurera bien sage. Et il ne faudra pas compter sur la sortie des "artistes" pour arranger les choses, les conversations des jeunes femmes se rendant dans un bar afin d'y dîner deviendront très vite fastidieuses, et l'apparition d'un groupe de prostituées dominées par un souteneur stéréotypé n'élèvera pas le niveau, pour uniquement lancer une petite dispute verbale sans saveur.

Zombies zombies zombiesPendant ce temps-là, nous irons faire un petit détour par le laboratoire d'un savant cherchant à créer un sérum contre le cancer où l'homme recevra la visite d'un de ses assistants qui ne trouvera rien de mieux à faire qu'à lui voler ce qu'il croit être du crack et en donner à l'une des prostituées que l'on retrouvera dans le bar qui va partager sa drogue avec une de ses "collègues", pour bientôt se transformer en zombies et faire ses premières victimes. Et bien entendu, le petit groupe va chercher refuge au "Grindhouse" où ils vont se barricader en attendant l'arrivée de la police, bien tardivement appelée.

Zombies zombies zombiesHélas, après cette mise en situation laborieuse à souhait, l'intrigue ne va pas vraiment être relancée avec ce huit-clos dans ce club qui n'alimentera que d'autres séquences de dialogues au cours desquelles le souteneur noir cherchera à être comique en atteignant trop peu souvent son but, et les quelques séquences d'action resteront plates et classiques, mais heureusement parfois assez gores dans leur finitions. Et il faudra alors seulement compter sur le dernier acte pour redorer enfin légèrement le blason d'un ensemble presque pénible puisque cette dernière partie animera le métrage réellement en étant bien sanglante et généreuse.

Zombies zombies zombiesSi on ne pourra pas blâmer le réalisateur d'avoir voulu donner un peu de profondeur à ses personnages en les laissant discourir sur leur condition de strip-teaseuse lors de leur présentation, la morosité des situations suivantes sera clairement décevante, avec un humour dans les dialogues navrant, heureusement contrebalancé par quelques détournements de clichés du genre assez astucieux (comme lorsque les personnages iront aux renseignements en allumant la télévision pour tomber sur des programmes normaux au lieu des habituels flashs d'informations relayant l'invasion de zombies) et surtout par ce moyen vraiment original et "dramatique" de se débarrasser une fois pour toutes des zombies qui les fera littéralement exploser dans les gerbes de sang numérique trop visibles.

Zombies zombies zombiesPar ailleurs, le métrage se montrera donc bien timide au niveau de l'érotisme pourtant largement envisageable ici, puisque les strip-teaseuses resteront le plus souvent habillées et ne dévoileront leurs charmes que très sporadiquement et de façon guère endiablée. Timide, le film le sera aussi quand il s'agira d'avancer ses zombies trop peu présents et guère motivés dans leur quête de chair humaine puisqu'ils se contenteront jusqu'au dernier acte de tambouriner à la porte de l'établissement, tout en faisant quelques rapides victimes parmi les figurants passant à proximité. Du coup, les effets sanglants seront bien peu nombreux, mais se lâcheront parfois de manière expansive (et notamment dans la dernière partie du film), devenant ainsi enfin jouissifs et volontaires.

Zombies zombies zombiesLes différents personnages auront quand même des personnalités stéréotypées (la palme revenant à cet horripilant souteneur) qui les empêcheront d'exister véritablement au sein du métrage pour ne jamais pouvoir espérer devenir attachants ou même sympathiques (à l'exception peut-être de la timide et néophyte Harvey), mais bénéficieront d'une interprétation assez probante au sein de laquelle nous retrouverons d'anciennes locatrices de "playboy", ainsi que la "scream queen" Tiffany Shepis venant faire une apparition pour la séquence d'introduction. La mise en scène du réalisateur est terne, sans utiliser beaucoup d'effets, et surtout peinera largement à dynamiser un ensemble qui en avait pourtant bien besoin. Les effets spéciaux sont plutôt mitigés, car si les effets en "live" sont convaincants et graphiques, l'utilisation régulière du numérique ne donnera que des résultats trop voyants pour s'intégrer et espérer faire illusion.

Donc, ce Zombies zombies zombies sera une déception par rapport aux attentes forcément générées par son pitch, mais sera quand même sauvé du naufrage par son dernier acte et par quelques trouvailles sympathiques !

Zombies zombies zombiesLe DVD de zone 2 anglais édité par Revolver entertainment avancera une image claire et sans défaut, tandis que la bande-son sera acceptable, de par sa partition musicale souvent absente et guère expressive lorsqu'elle accompagne les situations, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of revenant sur le projet au travers de sa production, des personnages et des notamment des effets spéciaux, pour un sujet dynamique (plus que le film…) et montrant bien la bonne humeur ayant régné sur le tournage sans subir trop visiblement le ton promotionnel d'usage, ainsi qu'un bêtisier souriant et la bande-annonce du film.

Zombies zombies zombies

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film pas franchement à la hauteur de l'attente engendrée mais parfois sympathique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1201 mots par nicore, 1355 vues • 2 retours

03.03.09

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Alucarda

Nous venant du Mexique, ce Alucarda sera bien plus qu’un "nunsploitation" satanique en nous offrant une qualité picturale flamboyante qui accompagnera les visions parfois surréalistes qui peupleront ce film quand même influencé par l'univers de Jodorowsky, tout en livrant une vision très personnelle de la part du réalisateur Juan Lopez Moctezuma de la possession démoniaque au travers d'une intrigue simple mais attractive et prétexte à des séquences remarquables.
Le script va suivre l'arrivée dans un couvent d'une jeune orpheline qui va se lier d'amitié avec Alucarda, une jeune fille partageant sa chambre, sans connaître la malédiction dont est victime Alucarda, malédiction qui va malencontreusement être réveillée par les deux demoiselles qui seront alors possédées par le Démon.

AlucardaDans sa séquence d'introduction, le métrage va suivre une jeune femme esseulée dans un temple déserté menant au monde une petite fille, qu'elle va appeler Alucarda et confier à un gitan, seul témoin de l'accouchement, afin que la petite puisse échapper à la malédiction satanique reposant sur ses épaules. Cela fait elle va mourir, alors que la bande-son va faire ressentir des râles démoniaques du plus bel effet impliquant la frustration du Démon invisible flottant dans l'atmosphère.

AlucardaEnsuite, l'intrigue va faire un bond en avant d'une quinzaine d'année pour nous présenter ses personnages principaux et notamment Justine, une jeune orpheline après la mort de ses parents qui va rentrer au couvent et faire la connaissance d'abord de Sœur Angelica, une nonne qui va tout de suite être attirée par Justine et la prendre en amitié. Une fois installée dans sa chambre, Justine va alors rencontrer celle qui partagera la pièce, l'intrigante Alucarda, qui apparaîtra d'entrée de manière étrange et presque surnaturelle derrière Justine et rapidement les deux demoiselles vont se vouer une amitié intense, quelque part proche d'un lesbianisme jamais avoué ni clairement affiché mais avancé par des sous-entendus troublants et d'une beauté flagrante.

AlucardaC'est ainsi qu'au cours de leurs balades champêtres que les deux jeunes filles vont rencontrer un étrange gitan bossu et ressemblant à s'y méprendre à un satyre qui va les conduire vers son camp de romanichels où une diseuse de bonne aventure sera effrayée par l'avenir de Justine lue dans ses lignes de la mains, en repartant, les deus héroïnes vont tomber sur un village abandonné où elles découvriront facilement le temple vu en introduction pour évidemment s'y introduire et de façon certainement involontaire mais affirmant les penchants macabres d'Alucarda réveiller le Démon qui sommeillait dans le cercueil de la mère d'Alucarda.

AlucardaLe soir venu, les deux demoiselles vont sceller leur amitié dans un pacte de sang qui offrira au film sa première séquence forte teintée de saphisme et de satanisme puisque le satyre interviendra tandis q'une cérémonie païenne aura lieu dans son camp, faisant même intervenir un homme grimé en bouc pour finalement dégénérer en orgie sexuelle rapidement survolée par le métrage. Mais cette séquence déjà impactante sera rendue encore plus forte par sa mise en parallèle avec les prières d'une Sœur Angelica invoquant Dieu pour aider sa protégée au point de se voir couverte de stigmates et de sang dans sa lévitation.

AlucardaA partir de ce moment là, le métrage va imposer la possession de ses héroïnes au travers de séquences étonnantes et marquantes, comme lorsque que les deux possédées vont se lancer dans des incantations diaboliques en plein cours au milieu de leurs camarades apeurées et des nonnes effrayées pour finalement amener à un exorcisme ancestral lors d'une cérémonie grandiose et cruelle qui verra provisoirement mourir Justine, permettant au réalisateur de mettre alors en scène une seconde opposition après celle du Bien et du Mal, puisqu'un médecin, déjà venu au chevet de Justine, va voir ses croyances scientifique refusant en bloc le surnaturel vaciller au contact d'événements démoniaques terribles et porteurs de scènes gores graphique (avec par exemple une franche décapitation d'une nonne censée être morte mais bougeant encore).

AlucardaMais le métrage trouvera son apothéose lors de son final énorme et extrêmement graphique et visuel qui verra entre autres un personnage féminin nu sortir d'un cercueil rempli de sang avant de s'attaquer à une nonne pour la griffer et la mordre méchamment au cou, ou encore la destruction hystérique du couvent par une Alucarda ayant définitivement choisi son camp et provoquant la combustion spontanée des religieuses et autres hommes d'église, dans un élan sataniste prodigieux n'hésitant pas à faire brûler le gigantesque crucifix ornant l'intérieur du couvent.

AlucardaLe réalisateur utilisera ses thématiques fortes mélangeant aussi bien érotisme saphique qu'une horreur pure bien présente dans la dernière partie du film à une poésie surréaliste très présente sans que cela ne vienne nuire à la limpidité de l'ensemble qui demeurera très linéaire et plaisant à suivre, avec ces séquences visuellement impactantes se succédant sans temps mort, pour en plus mettre en avant une église rétrograde (voir la flagellation graphique des prêtres et des nonnes) sans pour autant réellement la condamner dans son obscurantisme aisément révélée par l'arrivée de ce médecin bien terre à terre mais "moderne" qui peinera à accepter ce qu'il sera amené à voir. Et dans sa première partie, l'auteur s'amusera à développer la relation largement ambiguë et pleine de sous-entendus naissant entre ces deux jeunes filles orphelines, tout en voyant par la même occasion s'affirmer la domination d'Alucarda, qui laissera présager de la différence de comportement qui existera face à cette possession démoniaque, laissant Justine dans un rôle définitif de victime tandis qu'Alucarda révélera au grand jour son côté obscur.

AlucardaLes deux personnages principaux s'attireront bien sûr les faveurs du réalisateur qui se laissera le temps d'avancer leurs personnalités bien différentes, sans pour autant négliger les protagonistes annexes, Sœur Angelica en tête dont l'attirance envers Justine sera dévoilée de manière ténue mais explicite, alors que le médecin apportera aussi son lot de considérations et de contradictions. Et pour entériner la réussite du métrage, on pourra compter sur une interprétation terriblement convaincante, même si Susana Kamini semblera quelque peu crispée dans le rôle de Justine (mais pour mieux inverser la vapeur lors du dernier acte), cela sera largement compensé par la prestation de Tina Romero, diabolique et sensuelle pour donner vie à une Alucarda incroyable notamment dans les scènes de possession. La mise en scène du réalisateur parvient aisément à magnifier les images tout en accentuant ses effets grâce à un découpage parfois serré efficace. Les quelques effets spéciaux seront probants pour verser dans un gore franc mais quand même facile (les griffures).

Donc, ce Alucarda arrivera instantanément à envoûter son spectateur en étant tour à tour impressionnant, séduisant et captivant, tout en imposant sa beauté visuelle plus que remarquable au service d'une intrigue démoniaque palpitante !

AlucardaLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image nette mais ayant conservé quelques uns de ses défauts d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée et fascinante, le métrage étant ici proposé dans sa version originale espagnole ou en version anglaise, mais sans la présence du moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit documentaire intéressant axé sur les différents films du réalisateur Juan Lopez Moctemuza ainsi que sur son style innovant pour l'époque, une interview de Guillermo Del Toro avançant son admiration pour le travail de l'auteur, la biographie et la filmographie du réalisateur, suivies par une interview écrite de ce dernier qui revient sur sa carrière, une courte galerie de photos ainsi que la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre démoniaque envoûtante et graphique, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

Permalien 1410 mots par nicore, 964 vues • R�agir

02.03.09

06:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Martyrs
Martyrs

Après un premier long métrage (Saint-ange) accueilli plus que froidement par la critique et le public qui le jugeait trop aseptisé et confus, notre compatriote Pascal Laugier a réussi à créer l’événement et le choc du cinéma de genre français de l’année passée avec ce Martyrs dont l’aspect sanglant jusqu’au-boutiste et ultra violent a choqué la censure au point qu’il fut un temps envisagé une interdiction aux moins de dix-huit ans, qui retarda la sortie du métrage et fut transformée au dernier moment en interdiction aux moins de seize ans avec avertissement. Le film, après donc un passage en salles obscures en septembre dernier dans une combinaison de salles réduite, se voit offrir une seconde chance avec sa sortie en DVD et en Blu-ray le 3 mars prochain avec le bénédiction de l’éditeur Wild side Vidéo.

Martyrs

Le script va commencer par un prologue prenant place dans les années soixante-dix pour nous faire découvrir la jeune Lucie, enlevée quelques mois plus tôt et retrouvée errante, incapable de raconter ce qu’elle a subi. Quinze ans plus tard, Lucie retrouve ses soi-disant bourreaux et va les exécuter sans vraiment chercher à savoir s’ils sont réellement ceux qu’elle pense être. Rejointe sur place par sa seule amie Anna, Lucie va également devoir tenter d’échapper à une créature de cauchemar qui la traque sans relâche depuis son évasion, tout en essayant de découvrir la terrible vérité...

Martyrs

Presque unanimement salué par la critique spécialisée, le métrage, avancé comme le plus controversé depuis longtemps, frapperait très fort dès sa séquence d‘ouverture pour un départ plus lié au film d’horreur "social" avant de s'engager dans la voie du film de "vengeance" brutal et sanglant allant à la limite du supportable avec de nombreuses séquences à la violence très sèche, pour ensuite sombrer dans une férocité sans nom lorsque l'intrigue va opérer un virage abrupt pour faire se mélanger le film de maison hantée au fantastique et à l'horreur pure avec comme thème central la souffrance et la douleur, traitées de manière frontale. Tourné dans l'urgence par un Pascal Laugier délaissant le style froid de Saint Ange, le métrage privilégierait les plans serrés diffusés par une caméra portée, favorisant ainsi l'immersion du spectateur dans cet ensemble viscéral, malade, troublant, morbide, transgressif que certains n'ont pas hésité à qualifier de meilleure œuvre du cinéma de genre français depuis toujours ou carrément de chef d'œuvre.

Martyrs

Le double DVD édité par Wild Side Vidéo avancera sur une première galette le film avec une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en DD2.0 et en DTS5.1., tandis que sur la seconde, nous retrouverons les bonus. Ceux-ci proposeront un long making-of, un reportage sur les soucis rencontrés par le film avec la censure, une interview du réalisateur, une autre du maquilleur Benoît Lestang (ce qui nous permettra de revoir cet artisan du cinéma fantastique décédé prématurément en juillet dernier), plusieurs projets d'affiche, ainsi que la bande-annonce et le teaser du film.
L'édition Blu-ray du film reprendra intégralement ces bonus sans en proposer d'autres, avançant le métrage dans un même format vidéo, avec une bande-son en DTSHDMA5.1..

Martyrs

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 3 mars prochain pour pouvoir suivre en DVD ou en Blu-ray ce film "coup de poing" attendu et plus que certainement appelé à faire date dans le cinéma de genre hexagonal !

Martyrs

Martyrs / 2 DVD

Martyrs / 2 DVD
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Martyrs (Blu-ray)

Martyrs (Blu-ray)
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Permalien 631 mots par nicore, 1103 vues • 4 retours

27.02.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Killer klowns from outer space

Enorme délire en hommage aux films d’invasions extraterrestres des années cinquante/ soixante ici détournés de manière grotesque et amusante, ce Killer klowns from outer space tournera rapidement à la franche rigolade aussi référentielle dans son détournement du genre qu’innovante visuellement avec ces clowns extravagants utilisant des moyens outranciers et hilarants pour s’attaquer aux humains.
Le script va donc conter l’attaque d’une petite ville par des extraterrestres ayant l’apparence de clowns hideux, mais terriblement dangereux.

Killer klowns from outer spaceLe métrage va commencer par nous présenter ses principaux personnages et d’abord ce policier aigri et foncièrement anti-jeunes sillonnant les rues de "sa" ville et ensuite surtout une bande de jeunes rassemblés au sommet d'une colline, sur un terrain dominant la vallée où ils se retrouvent pour boire et s'adonner aux plaisirs charnels dans leurs voitures respectives, et c'est ainsi que nous allons faire connaissance avec Mike et Debbie, un couple enlacé qui va voir passer une énorme étoile filante disparaissant derrière la colline. Cette entame du métrage se la jouera résolument "rétro" et enjoué par avancer des protagonistes souriants, avec en plus ces deux frères stupides vendant des glaces dans leur camion ridicule qui vont se faire jeter par les jeunes.

Killer klowns from outer spaceL'intrigue sera véritablement lancée lorsque Debbie va plus ou moins forcer Mike à aller à la recherche du point de chute de l'étoile filante et c'est ainsi qu'ils vont découvrir un bien étrange chapiteau de cirque en pleine forêt, complètement déplacé en ce lieu, et qui aura déjà fait une victime puisqu'un vieillard ayant lui aussi vu l'étoile filante sera tombé dessus et entraîné à l'intérieur par un bien étrange clown entraperçu. Curieux, Mike va vouloir aller inspecter l'intérieur du chapiteau, suivi par Debbie largement plus réticente, et c'est ainsi qu'ils vont découvrir ce qui sera bien entendu l'intérieur du vaisseau spatial des clowns extraterrestre, définitivement surréaliste avec ces couleurs criardes et psychédéliques, avant d'être poursuivis par ces clowns qui nous allons enfin pouvoir visualiser dans toutes leur splendeur, ceux-ci affichant une dégaine incroyable balourde et emprunté mais également dangereuse, comme leurs faciès et leur bouche pleine de dents acérées l'indiquera clairement.

Killer klowns from outer spaceTandis que Debbie et Mike vont rentrer en ville pour essayer d'alerter la police et notamment Dave, un jeune policier et au hasard l'ancien petit ami de Debbie, les clowns vont descendre vers la ville et commencer un carnage ouvertement burlesque, décapant et original au travers de séquences ressemblant à de petits sketches se terminant par la mort des humains visés, le plus souvent victime de pistolets lançant un éclair qui les emprisonnera dans une sorte de barbe à papa. Mais les clowns feront preuve d'une imagination débordante et délirante pour attirer et attraper leurs victimes, entre ce spectacle de marionnettes ou encore cette attaque d'une bande de "Hell's angels" par un petit clown débarquant sur une moto ridicule mais qui n'hésitera pas d'un coup de poing à décapiter un des voyous, tandis que les clowns utiliseront également d'autres pistolets tirant un pop-corn d'un genre spécial ou encore des tartes à la crème acides.

Killer klowns from outer spaceCette attaque massive de la ville donnera lieu aux meilleures séquences du métrage et certainement les plus folles, tout en nous délivrant des images fortes et impactantes, comme la splendide descente des clowns vers la ville, pour ensuite laisser Mike et Dave partir à la recherche de Debbie, bien sûr enlevé (mais pas tuée) par les extraterrestres, et bientôt rejoints par les deux frères crétins vu lors de l'entame du métrage, pour nous offrir un dernier acte lui aussi porteur d'idées folles à l'intérieur du vaisseau des clowns, et notamment ce clown gigantesque pour un sorte de croisement entre King-kong et Godzilla terriblement graphique.

Killer klowns from outer spaceA partir de cette intrigue extrêmement classique sur le fond et dangereusement ridicule et aberrante sur la forme avec l'idée d'avancer des clowns extraterrestres, les frères Chiodo, réalisateurs, mais également producteurs et responsables du script et spécialiste des effets spéciaux, vont réussir le pari de rendre leur métrage foncièrement sympathique (au point d'être considéré par certains comme un "film-culte") grâce en grande partie à ces clowns, les véritables vedettes du film, aux looks et aux faciès terriblement graphiques et volontaires qui en plus feront preuve d'une inspiration et d'une créativité phénoménale à chacune de leurs apparitions incroyables (telle cette "monstrueuse parade" dans les rues de la ville) et enthousiastes détournant habillement l'univers du cirque pour des effets outranciers et d'un grotesque évidemment complètement assumé.

Killer klowns from outer spaceMais hélas, si le métrage réussit à se montrer attractif et plus que plaisant lorsque les clowns entrent en scène, les autres séquences peineront quand même régulièrement à se montrer efficaces, même si l'humour des dialogues fera souvent mouche, aussi bien pour décrire ce triangle amoureux bien rapidement exploité pour ensuite ne plus servir l'intrigue que lorsque que le couple de héros tentera de convaincre les autorités, et donc heureusement que ces passages, presque entièrement regroupés dans la première partie du film seront assez vite emballés, pour ensuite voir l'ensemble reprendre son rythme de croisière dynamique et enjoué (peut-être aussi à défaut d'être vraiment linéaire) et ne presque plus faiblir jusqu'au final, sans jamais donner l'impression de redite ou même de surenchère puisque même ce "Klownzilla" sera réussi et impactant.

Killer klowns from outer spaceLes personnages seront immédiatement catalogués par les auteurs comme attachants ou détestables, mais sans pour autant que leur volonté fonctionne à chaque fois, les trois principaux protagonistes restant quand même stéréotypés et superficiels, et donc guère attrayants, et ce même si l'interprétation restera largement acceptable. La mise en scène des frères Chiodo est vive, souvent rythmée et use de ses effets avec une réussite évidente.
Les effets spéciaux assureront tout au long du film, aussi bien pour la création des clowns tous plus graphiques les uns que les autres que pour la création des excellents décors ou encore l'animation de "Klownzilla" qui demeurera rarement visible, tandis que le film se permettra même quelques petits écarts sanglants avec par exemple cette décapitation rapide.

Donc, ce Killer klowns from outer space assurera le spectacle de manière enjouée et bien délirante autour de son concept loufoque en diable et illustré de la meilleure des façons possibles !

Killer klowns from outer spaceLe DVD de zone 1 édité par MGM avancera une image claire et ne connaissant pas de défaut notable, tandis que la partition musicale participera largement à la création de cet univers délirant en étant particulièrement dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres français optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of classique laissant largement les frères Chiodo s'exprimer tout en avançant des images du tournage, une courte mais intéressante interview du compositeur de la musique du film, deux documentaires sur les effets visuels et la création des clowns, deux courts-métrages amusants et terriblement amateurs réalisés dans leur jeunesse par les frères Chiodo, ainsi que deux scènes coupées (une assez banale et l'autre plus attractives qui rallongera la fuite du trio de héros dans le vaisseau des clowns) commentées ou non par les frères Chiodo, une galerie de storyboards pour certaines séquences du film, une imposante galerie de photos découpée en de nombreuses parties, la bande-annonce original du film, ainsi qu'un bêtisier souriant mais anecdotique.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit délire éminemment sympathique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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26.02.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The girl next door

Adapté du roman homonyme de Jack Ketchum (qui s'est lui-même largement inspiré d'un fait divers sordide), ce The girl next door nous entraînera au plus profond de la bassesse humaine la plus dérangeante au travers du calvaire de cette demoiselle martyrisée par d'autres jeunes adolescents sous l'emprise de leur mère mais sans que le métrage ne sombre dans le "torture-porn" gratuit et graphique pour préférer une approche bien plus psychologique et donc largement plus dérangeante.
Le script va suivre l'arrivée de Meg et de sa jeune sœur Susan chez leur tante Ruth, une femme spéciale qui accueille tous les gamins du quartier pour les laisser boire de la bière, fumer et surtout écouter ses palabres douteuses, et qui va prendre en grippe les deux sœurs pour progressivement les humilier avant de les battre et finalement atteindre le point de non-retour en enfermant Meg dans la cave de leur maison pour lui faire connaître les pires atrocités en compagnie de ses trois fils et d'autres adolescents.

The girl next doorLe métrage va commencer par mettre en scène un homme d'âge mûr, David, bien sous tous rapports qui va même apporter les premiers secours à un clochard renversé par une voiture que personne ne voulait toucher, avant en voix-off de discourir sur la douleur (d'abord au travers d'une anecdote plutôt croustillante à propos de sa seconde femme attaquée par des chats) avant de nous révéler ses démons intérieurs liés à ce qui s'est passé un certain été 1958. C'est ainsi que l'intrigue va se dérouler en un long flash-back pour nous conter le drame à venir.

The girl next doorLa première partie du métrage commencera donc par nous présenter les différents protagonistes et bien entendu replacer David enfant qui va faire une première rencontre au bord d'un ruisseau avec Meg, sa nouvelle voisine venant d'emménager juste à côté de chez lui chez Ruth, sa tante, suite à l'accident ayant tué ses parents et handicapé sa jeune sœur Susan. Ensuite, au cours d'un jeu de colin-maillard quelque peu détourné, nous allons faire connaissance avec les trois fils de Ruth avant justement de découvrir le personnage de Ruth, une femme d'un certain âge aigrie, désabusée et certainement quelque peu perverse à l'avance comme nous pourrons le voir dans les discours osés qu'elle va tenir devant les enfants qu'elle laisse fumer et boire de la bière.

The girl next doorL'intrigue laissera, au milieu d'une certaine bonne humeur guidée par l'insouciance de ces préadolescents enjoués, percevoir l'antipathie régnant entre Ruth et Meg, qui va s'exacerber après divers incidents pour devenir carrément frontale lorsque sous un prétexte quand même fallacieux, Ruth va administrer une sévère fessée à la pauvre Susan évoluant avec des béquilles et les jambes harnachées pour qu'elle puisse tenir debout, pour une première séquence vraiment dérangeante devant la gratuité des coups infligés à la pauvre gamine sans défense, séquence devenue encore plus impactante par une mise en scène jouant sur l'ellipse et rendant cette correction encore plus douloureuse. Et lorsque l'un des fils de Ruth verra Meg parler à un policier, la descente aux enfers de la demoiselle va alors véritablement commencer puisqu'elle sera enfermée dans une cave, ligotée debout dans une posture lui meurtrissant les poignets et commencera à subir les humiliations physiques de sa tante, de ses cousins et des jeunes du quartier, de plus en plus violents et sadiques, allant jusqu'au viol et plus encore, jusqu'à l'inévitable issue fatale.

The girl next doorMais le métrage ne choisira heureusement pas de se complaire dans une succession de scènes de tortures gratuites pour au contraire laisser la plupart des violences se dérouler en hors-champ ou bien être furtivement aperçues, préférant s'attarder sur les différents protagonistes présents et sur leurs réactions, entre fascination et écoeurement affirmant de toute façon une perte définitive de l'innocence pour ces jeunes presque ensorcelés par Ruth au point de ne plus distinguer les limites de la tolérance dans la violence et le sadisme.

The girl next doorEn effet, le métrage deviendra encore plus troublant et indéniablement glauque en laissant de jeunes adolescents être témoins et même participer à ces atrocités brutales commis qui plus est sur une autre adolescente, ce qui pourra bien entendu choquer le spectateur outre mesure, mais ce sera bien le personnage de Ruth qui sera au centre de cette folie dégénérant au fur et à mesure que l'on va avancer dans le métrage, celle-ci étant dotée d'un charisme dicté par une discipline de fer et une autorité sans faille sur ses trois enfants qu'elle dirige sans compromis, tout en les incitant au final à passer à l'acte sans le moindre remord.

The girl next doorPar contre, des remords, le jeune David, amoureux de Meg, en aura, et le métrage, en adoptant son point de vue, jouera en plus avec les sentiments du spectateur qui cherchera à comprendre ce jeune garçon qui, s'il ne participera pas aux exactions commises envers Meg, restera un témoin privilégié et ne tentera pas grand-chose pour arrêter le processus, jusqu'au final où il agira bien trop tard, ce qui laissera des cicatrices à vie à cet homme qui viendra nous livrer ses derniers ressentiments pour clore le métrage sur une note pas foncièrement optimiste mais réaliste.

The girl next doorDans un tel contexte, les différents personnages auront un rôle évident à jouer et on pourra quand même regretter le manque de psychologie apporté à chacun, laissant même les motifs de la rancœur portée par Ruth aux deux sœurs assez floue et vague pour que ce personnage ne dévoile que ses considérations sur la relation homme/ femme et ses penchants pervers, tandis que les adolescents resteront bien lisses, même David qui subira les événements plus qu'autre chose. Mais on pourra par contre compter sur une interprétation incroyablement juste des jeunes acteurs qui resteront crédibles de bout en bout et arriveront à jouer certaines scènes très délicates de manière naturelle.

The girl next doorLa mise en scène du réalisateur est adaptée et astucieuse, aussi bien pour faire travailler l'imagination du spectateur face aux atrocités énoncées ou rapidement visualisées dans des cadrages adéquats, tout en plaçant délibérément le spectateur en position de voyeur, que pour scruter les visages insidieusement et guetter les réactions des personnages devant les situations abjectes vécues. Ne cherchant aucunement à être sanglant, le métrage se contentera d'avancer quelques gros plans douloureux qui bénéficieront d'effets spéciaux réussis, mais ce sera surtout le maquillage discret et pourtant révélateur des violences subies par Meg qui sera convaincant en étant terriblement réaliste.

Donc, ce The girl next door restera une œuvre plus que dérangeante, terriblement troublante et qu'il faudra réserver à des spectateurs avertis, non pas par sa violence directe mais par son sujet délicat et pourtant traité sans fausse pudeur !

The girl next doorLe DVD de zone 1 édité par Starz (le nouveau nom d'Anchor Bay), avancera une image nette et marquée par ces changements de tons de couleurs qui contrasteront ouvertement entre la première partie gaie et colorée et la seconde plus triste et aux couleurs délavées. La bande-son est convaincante, avec une partition musicale adaptée et sachant parfaitement se montrer discrète, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre les interviews du réalisateur, du scénariste et d'autres membres de l'équipe du film, mais cela sera redondant avec le making-of qui suivra et sera également largement composé d'entretiens avec les participants au projet, et enfin, la bande-annonce du film clôturera ces bonus guère passionnants.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre sulfureuse et douloureuse, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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25.02.09

08:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

The strangers

Depuis longtemps les films d'agressions nocturnes commises par des inconnus ont engendré des huit-clos tendus et semblent connaître un regain d'intérêt ces dernières années avec des titres comme Ils, Motel ou encore A l'intérieur. Et c'est dans cette lignée que vient directement s'inscrire ce The strangers, premier long métrage du cinéaste américain Bryan Bertino, qui comportera même de bien étranges similitudes avec ses prédécesseurs et notamment le Ils de nos compatriotes David moreau et Xavier Palud. Sans être passé par la case cinéma chez nous, le métrage est disponible depuis le 18 février en DVD sous la houlette de M6 Vidéo.

The strangers

Le script va mettre en scène un couple, Kristen et James, un couple de retour d'une soirée qui ne s'est pas franchement bien passé pour James puisque Kristen e refusé sa demande publique en mariage. C'est donc dans une ambiance tendue entre eux qu'ils vont rentrer passer la nuit dans leur maison de vacances, pour être réveillés en pleine nuit par des coups frappés à leur porte, qui vont signifier le début d'une traque puisque trois individus organisés, faisant preuve d'ubiquité et sans identité cachés derrière des masques rôdent aux alentours de la maison et semblent bien décidés à harceler le couple, à le traquer et à le torturer.

The strangers

Si les avis parcourus semblent unanimes pour signaler un manque d'originalité évident dans le déroulement de l'intrigue, bien calquée sur celle de Ils à base de situations parfois téléphonées et déjà vues, cela n'empêcherait pas le métrage de fonctionner grâce à une réalisation bien maîtrisée du jeune auteur qui permettra de donner de l'ampleur à son huit-clos mettant mal à l'aise le spectateur, avec en plus une interprétation convaincante bien entendu au centre du film, et notamment la radieuse Liv Tyler dans le rôle principal, qui rendra le couple de personnages principaux infiniment attachants. Mais les trois tueurs ne seront pas en reste en avançant un charisme jamais démenti tandis que leurs motivations, qui alimentera des interrogations tout au long de l'intrigue, demeureront obscures, laissant de la sorte travailler l'imagination.

The strangers

Le DVD édité par M6 Vidéo avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), avec une bande-son en français proposée en DD2.0 et en DD5.1., ainsi qu'en version anglaise sous-titrée en DD5.1
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques scènes coupées ôtées du film car trop bavardes et d'un petit making-of n'excédant pas les dix minutes suivi de quelques bandes-annonces d'autres titres fantastiques de l'éditeur.

The strangers

Donc depuis le 18 février, il est possible de se plonger dans ce huit-clos afin de vérifier s'il est aussi maîtrisé et éprouvant qu'il en a l'air !

The strangers
The strangers

The strangers
Amazon à 7.22€
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24.02.09

08:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Surveillance

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jennifer chambers Lynch, la fille de David lynch, prend son temps pour choisir et concocter ses longs métrages, puisqu’il aura fallut quinze ans de gestation entre son premier film Boxing Helena (qui restera une douloureuse expérience pour la réalisatrice), et ce Surveillance qui est annoncé comme un thriller poisseux portant un regard cru sur l’être humain. Et après un passage au festival de Cannes hors compétition et une sortie en salles en juillet dernier, le film arrive en DVD le 24 février prochain sous l’égide de Wild Side Vidéo.

Surveillance

Le script va mettre en scène deux agents du F.B.I. débarquant dans une petite ville pour enquêter sur une affaire de meurtres avec à leur disposition trois témoins qui vont alors révéler chacun une version différente des faits dont ils sont censés avoir été les témoins.

Surveillance

D’après les avis recueillis, le métrage se détournerait du thriller classique en confrontant habillement les points de vue des trois témoins, nous laissant visualiser la scène clé de l’attaque vécue de manière presque linéaire par ces trois personnages bien différents, laissant en outre la réalisatrice nous dresser le portrait de toute une gamme de protagonistes décalés mais sordides, tout en ayant apparemment quand même du mal à se défaire de l’influence de son père qui s’exprimera dès la terrible et sanglante séquence d‘ouverture, tant au niveau visuel que sur les thématiques abordées. Mais s’il oscillera entre thriller et humour parfois bien macabre, le métrage connaîtra un revirement de situation annonçant une dernière partie bien folle, déviante et dérangée.

Surveillance

Le DVD édité par Wild Side Vidéo avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique) et en 2.35 (16/9 anamorphique également), tandis que le métrage sera disponible avec une bande-son française en DD5.1 et en DTS5.1, tandis que la version sous-titrée pourra être suivie en DD2.0 ou en DTS5.1.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une sorte de making-of innovant et intéressant sous la forme d’un reportage mélangeant scènes de tournage et images de la conférence de presse donnée par la réalisatrice lors du passage du film à Cannes, deux scènes coupées accompagnées d’une fin alternative moins déviante, une galerie de photos et la bande-annonce du film.

Surveillance

Donc, à partir du 24 février prochain, il sera possible de découvrir ce Surveillance alléchant et que l’on espère aussi malade et déviant qu’il en a l’air !

Surveillance
Surveillance

Surveillance
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23.02.09

06:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Shrooms

Ce sera porté par une accroche psychédélique originale et sur le papier pouvant être prétexte à tous les délires que ce Shrooms va venir se frotter au "slasher" forestier de base en essayant malgré tout d'apporter un semblant de différenciation avec la présence de ces champignons hallucinogènes qui vont pervertir la réalité des personnages et placer le spectateur dans l'interrogation sur la véracité de ce qu'il voit sur l'écran. Et après un passage hors-compétition à Gérardmer lors de l'édition 2008 du festival puis par nos salles obscures début août dernier, le film est disponible en DVD depuis le 17 février grâce à l'éditeur BAC Vidéo.

Shrooms

Le script va inviter dans une forêt irlandaise cinq américains décidés à s'offrir une partie de camping et de champignons hallucinogènes et c'est ainsi qu'en plein "trip", déambulant dans les sous-bois, ils vont faire des rencontres aussi étranges qu'amusantes jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que les créatures qu'ils voient ne sont pas forcément imputables aux champignons mais pourraient être aussi dangereuses que réelles.

Shrooms

Mais hélas, d'après les avis recueillis, là où le métrage avait largement à la base de quoi devenir un bon gros délire paillard, le réalisateur et son scénariste ont préféré s'accommoder uniquement et facilement des codes du "slasher" aussi bien au travers des personnages caricaturés que des situations flirtant constamment avec les poncifs du genre, pour ainsi n'exploiter leur idée de base sympathique qu'à grand renfort d'imageries cauchemardesques certes parfois bien décalées (la vache qui parle) mais compromettant leur originalité par des flous censés servir la perception d'un incroyable réalité, tout en se prenant hélas bien trop au sérieux. Enfin, l'obligatoire boogeyman ne serait présent que par apparitions saccadées usant d'effets clippesques malvenus. Mais pour autant, l'interprétation adaptée servait largement le métrage qui arriverait à nous plonger dans la paranoïa vécue par les protagonistes qui permettront au réalisateur d'apporter son lot de séquences horrifiques.

Shrooms

Le DVD édité par BAC Vidéo avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), pour proposer le métrage en version française et en version originale anglaise sous-titrée, le tout disponible en DD5.1..
Au niveau des bonus, on pourra suivre quelques scènes coupées ou rallongées ainsi que deux fins alternatives, des séquences de tournage basiques, une interview du réalisateur, un bêtisier et quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Shrooms

Donc, depuis le 17 février, il est possible de son faire sa propre idée sur ce Srooms qui aura de toutes façons le mérite d'avancer un argument de base original à l'heure où le "slasher" se complait trop facilement dans les remakes faciles !

Shrooms
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13.02.09

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

It's my party and I'll die if I want to

Injustement et totalement méconnu, ce It’s my party and I’ll die if I want to s’avèrera être une petite perle de cinéma horrifique indépendant bien sanglante et volontaire, tout en permettant au spectateur, s’il le désire, de choisir une option interactive l’autorisant à influer sur les choix des protagonistes pour ainsi donner lieu à plusieurs issues au métrage, toutes aussi gore et débridées les unes que les autres.
Le script va inviter un petit groupe de jeunes dans une maison désaffectée réputée hantée et théâtre autrefois de crimes atroces, pour y fêter un anniversaire qui va rapidement dégénérer lorsque la puissance maléfique présente sur place va se réveiller.

It's my party and I'll die if I want toLa séquence d’introduction va prendre place au début du siècle dernier pour nous faire suivre un homme habitant au manoir Burkitt massacrant un par un les membres de sa famille en commençant par sa femme qu’il va égorger avant de s’en prendre à ses deux enfants à qui il va défoncer le crâne, le tout à grand renfort d’effets gores franc et volontaires, mettant ainsi tout de suite le spectateur dans l’ambiance, avant de le surprendre avec ce générique sous forme de bande dessinée qui va par ailleurs permettre au métrage de se resituer à notre époque pour avancer les différents protagonistes qui vont alors nous être présentés, après qu’un électricien ait pénétré au manoir pour y remettre le courant et finalement recevoir un décharge électrique certainement déclencheuse du réveil de l'entité maléfique sommeillant sur place.

It's my party and I'll die if I want toHeureusement, la présentation de ces quelques étudiants américains basiques ne traînera pas en longueur pour avancer notamment Sara, une demoiselle déçue que personne ne pense à lui souhaiter son anniversaire (ses dix-huit ans) tombant comme par hasard pour Halloween, à part sa mère, sans se douter que ses amis préparent une petite fête en son honneur, au manoir Burkitt justement. Nous aurons quand même le temps d’assister à un entraînement de cette jeune femme adepte de karaté et autres sports de combat, puis à une petite séquence érotique de douche après ses efforts, pendant que ses amis vont se mettre d’accord sur leur organisation, laissant une jeune orientale aller seule au manoir préparer une des surprises prévues pour la soirée à savoir un seau de sang pour un "cadeau" hérité de Carrie, mais qui va devenir la première victime et se fera arracher le cœur après avoir rencontré l'électricien revenu à lui.

It's my party and I'll die if I want toEnsuite, l'intrigue va laisser le petit groupe d'amis de Sara investir le manoir, qui sera par ailleurs bien décevant par ses extérieurs le faisant ressembler à n'importe quel maison, mais sera bien plus intriguant et lugubre par son intérieur délabré et étrangement éclairé, pour laisser Travis, l'investigateur de la soirée, faire visiter les lieux à ses trois compagnes et en profiter pour leur narrer l'histoire du manoir, ce qui nous vaudra quelques flash-backs sanglants glauques présentant le massacre de la famille Burkitt par le mari et père qui aura tué et découpé les siens avant de se lancer dans un simulacre de repas morbide découvert que quelques mois plus tard par la police. L'entité maléfique va s'arranger pour que Travis se blesse avec un clou dépassant d'un mur et peu après, alors qu'il s'était isolé pour se déguiser, il va se transformer en une sorte de goule qui va s'attaquer au reste du groupe, Sara ayant entre-temps reçu l'invitation et rejoint le manoir après s'être elle aussi déguisé en une sorte d'Elvira.

It's my party and I'll die if I want toLa seconde partie du métrage avancera des situations qui déboucheront sur un carnage jouissif et débridé, rendu terriblement graphique aussi bien par cette créature démoniaque remarquable que par des effets gores expansifs, avec en plus des apparitions spectrales elles aussi impactantes et réussies qui viendront se mêler à un ensemble tendu et sous pression jusqu'au dernier duel entre Sara et ce monstre qui laissera place à un dernier retournement de situation joyeusement sanglant et décapant, selon l'issue de l'on choisira pour le métrage au milieu des diverses propositions faites, mais avec la possibilité de les visionner séparément et individuellement ensuite.

It's my party and I'll die if I want toAlors certes l'intrigue n'aura pas spécialement d'originalité sur le fond en demeurant bien classique, mais le réalisateur Tony Wash arrivera sans mal à rendre son métrage convaincant et attractif en lui donnant une forme attrayante à plusieurs niveaux. Déjà, le générique sous forme de cases de bande dessinée trouvera des échos tout au long du film en autant de transitions accomplies qui donneront un charme particulier à l'ensemble tout en faisant gagner du temps en avançant plusieurs scènes simultanément dans un style BD efficace et référentiel, comme le seront également les multiples clins d'œil délivrés tout au long du métrage à quelques classiques du genre.

It's my party and I'll die if I want toEnsuite, la mise en scène du réalisateur participera activement à donner du rythme à l'ensemble, avec cette caméra virevoltante et naviguant au travers du manoir tout en adoptant des cadrages bizarres, pour en plus délivrer un cadre étrange, jouant parfaitement sur des couleurs verdâtres et bleutées selon les pièces où vont se dérouler l'action, démentant ainsi l'étroitesse d'un budget qui ne se retrouvera que dans l'agencement de ce "manoir" plus que commun situé dans une rue "normale" et qui ressemblera à n'importe quel maison environnante, mais cela ne sera pas spécialement gênant puisque l'action se déroulera essentiellement à l'intérieur de ses murs dans des décors plus probants, telle cette pièce dérangeante aux murs rouge couverts de bâche. Et ce petit budget n'empêchera pas non plus l'interprétation de tenir la route sur la durée du film, avec des acteurs et des actrices convaincantes, sans oublier le petit caméo de Tom Savini venant jouer l'électricien de l'entame du film.

It's my party and I'll die if I want toEnfin, les effets spéciaux seront vraiment réussis, avec déjà cette créature graphiquement terrible et gesticulant de manière atroce et douloureuse qui sera indéniablement le "clou du spectacle" mémorable , mais aussi par ces nombreux effets gores plastiquement probants et volontaires pour diverses gorges tranchées, éviscérations et autres coupures sanglantes, le métrage nous offrant un panel de morts violentes bien variés qui trouvera son apothéose dans l'une des fins possibles, sans pour autant que ces effets tombent dans l'outrance pour préférer un réalisme bien plus accrocheur et glauque dans ces jaillissements d'hémoglobine qui viendront en outre recouvrir les murs et les protagonistes.

It's my party and I'll die if I want toMais il ne faudra pas moins plus oublier ce procédé moderniste donnant la possibilité au spectateur d'influer directement sur l'intrigue, puisqu'à plusieurs moments, une case de bande dessinée proposera deux (voir même trois) choix disponibles qui déboucheront sur des issues bien distinctes et certainement pas pour autant expédiées ou bâclées, loin de là puisque chacune des issues sera impactante et démonstrative en autant d'effets sanglants jouissifs et parfois même sarcastiques dans la manière de mettre à mort l'héroïne.

Donc, ce It's my party and I'll die if I want to s'avérera être une excellente surprise, généreuse, dynamique et particulière dans son approche d'une intrigue certes rabattue mais qui privilégiera une ambiance tendue et des scènes sanglantes abondantes et en plus largement réussies.

It's my party and I'll die if I want toLe DVD de zone 0 édité par Scotchworthy Productions avancera une image granuleuse et parfois floue qui aura tendance à perdre ses détails dans les séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera efficace, avec notamment une partition musicale adaptée et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, outre les neuf issues différentes du métrage, on pourra suivre un petit making-of volontairement centré sur les effets spéciaux et insistant sur la bonne humeur ayant régné sur le tournage, ainsi que deux courts-métrages horrifiques assez intéressants et la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle du cinéma horrifique indépendant, le DVD de zone 0 est disponible ici ou directement sur le site de l'éditeur !

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12.02.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Psychotica

Alors que les ténors du cinéma d'horreur underground allemand ont tendance à verser dans une surenchère d'ultragore (comme Olaf Ittenbach ou Andreas Schnaas), le jeune Sebastian Radtke, réalisateur bien plus humble et méconnu privilégie avec ce Psychotica son intrigue originale et ses images qui feront oublier l'amateurisme du métrage.
Le script va suivre le calvaire d'une demoiselle, cobaye d'un étudiant en médecine ayant crée un sérum provoquant des hallucinations cauchemardesques de différentes visions de sa propre mort que l'homme pourra visualiser sur écran. Mais lorsque viendra l'heure du choix de sa façon de mourir pour la jeune femme, les choses ne vont pas se passer comme prévu.

PsychoticaDès sa séquence d'introduction, le métrage va créer un petit choc horrifique en nous montrant une demoiselle allongée sur le sol se réveillant couverte de sang et les entrailles à l'air qui va finalement périr étouffée par un sac plastique positionné sur son visage, pour une séquence volontaire et graphique qui suivra l'action de très près et semblera terriblement réaliste. Mais cela ne semblera être qu'un rêve puisque cette jeune femme va se réveiller bâillonnée et sanglée à un fauteuil roulant, observée par un homme en blouse blanche.

PsychoticaCet homme va lui annoncer au travers d'une voix métallique sortant de son ordinateur qu'elle participe (contre son gré bien entendu) à une expérience visant à peaufiner un sérum de son cru qui visualise différentes façons de mourir rêvées par ses cobayes. Pourquoi et dans quel but, nous ne le saurons jamais, mais l'important sera ailleurs, et justement dans les différentes séquences suivant le jeune femme rêvant sa propre mort de manière bien différentes, entre un splendide hommage au giallo raffiné et onirique, un autre au "survival", ou encore ce piège mortel que l'on pourrait croire hérité de la franchise Saw, qui seront entrecoupés par des retours à la réalité qui permettront au réalisateur de développer quelque peu la relation entre le bourreau et sa victime et notamment de nous conter l'enlèvement de la demoiselle.

PsychoticaMais après un dernier et plus long rêve morbide se déroulant dans un hangar frigorifique servant d'abattoir et à stocker des dépouilles humaines, l'homme va demander à la jeune femme de choisir quelle façon de mourir lui "convient" le plus afin de mettre un terme à ses souffrances, la renvoyant ainsi une dernière fois dans ses cauchemars, mais l'auteur aura le bon goût de nous réserver un retournement de situation final suivi d'un twist bien agencé qui achèveront de donner un caractère appréciable et professionnel à un film qui ne l'est pourtant pas.

PsychoticaEn effet, même si les scènes se déroulant dans la pièce où l'homme se livre à ses expériences resteront assez plates et feront très "cheap", le métrage parviendra largement à s'imposer lors de ses petits sketches tous plus que réussis, et, même si certains feront très basiques (le premier notamment, suivant la fuite à travers bois de l'héroïne poursuivi par un mystérieux tueur, ou encore ce piège qui ne sera que vaguement sexy devant l'accoutrement de la jeune femme), ces petites histoires arriveront à avoir un minimum d'impact, entre ce repas cannibale assez graphique et surtout cette séquence véritablement onirique, visuellement très convaincante, qui verra notre demoiselle se réveiller en robe de mariée sur un lit angélique en pleine forêt pour bien entendu finalement périr après avoir évité plusieurs dangers, pour offrir un maximum de diversité et d'ambiances différentes en un temps réduit (le métrage ne durant qu'une petite heure).

PsychoticaQuant au dernier acte et ce voyage dans cet abattoir désert bien claustrophobe et jouant parfaitement sur l'attente, il sera bien fourni en rebondissements pour en plus laisser l'héroïne y retourner après avoir choisi ce rêve pour y mourir, mais tout en influant sur son destin de manière délétère, laissant alors un petit twist souriant et rondement mené clôturer l'ensemble de manière efficace (le dernier plan), même s'il ne brillera pas en fait par son originalité, mais demeurera surprenant dans le contexte dans lequel il sera avancé et par son agencement imprévisible.

PsychoticaAvec son budget plus que limité, le réalisateur va bien sûr limiter les frais et ne mettre en avant que peu de protagonistes, pour se focaliser sur cette charmante jeune femme qui nous sera dévoilée sous toutes les coutures et de façon régulièrement sexy (mais sans jamais verser dans l'érotisme pur) et véritablement attachante, surtout qu'elle bénéficiera de l'interprétation convaincante et agréable de naturel de la jolie Carolin Meyer qui portera quasiment le film sur ses épaules, laissant l'interprète du bourreau paraître d'ailleurs même bien fade et guère charismatique.

PsychoticaLa mise en scène du réalisateur sera par contre assez terne, sans utilisation réelle d'effet de style mais parviendra quand même à donner du rythme aux séquences d'action du film. Et contrairement à ce que l'on pouvait s'attendre venant d'un auteur allemand underground, le métrage ne sera pas si gore que cela, pour certes avancer quelques plans sanglants volontaires dès l'introduction, mais ensuite, les mises à mort de l'héroïne ne seront pas toujours sanglantes (et du coup bien plus douloureuses), pour uniquement laisser le sang couler sporadiquement et sans réelle volonté d'œuvrer dans un gore outrancier.

Donc, ce Psychotica étonnera d'agréable façon et en arrivant à dépasser son statut de film amateur pour nous offrir une beauté visuelle réelle et une intrigue travaillée et sortant de l'ordinaire qui tiendra la route sur la longueur tout en nous réservant quelques surprises probantes !

PsychoticaLe DVD de zone 2 allemand édité par Maximum Uncut productions avancera une image plutôt nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera largement efficace grâce à une partition musicale adaptée et grandiloquente qui participera activement à créer l'ambiance, le métrage étant ici proposé dans sa version originale allemande ou en version anglaise sans le moindre sous-titre pour les brefs dialogues du métrage.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un reportage scindé en plusieurs parties suivant le tournage du film et la création des effets spéciaux montrant l'esprit de débrouille ayant régné sur le plateau, un petit bêtisier souriant, la répétition d'une scène forte du métrage, une imposant galerie de photos, la bande-annonce des autres titres du réalisateur, ainsi que deux de ses courts-métrages, un bien gore et un second largement amateur en sans grand intérêt.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite curiosité étonnante et maîtrisée, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici !

Permalien 1191 mots par nicore, 2128 vues • R�agir

11.02.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Tokyo gore police

Nouveau délire gore nous venant du Japon, ce Tokyo gore police assumera complètement son concept méchamment sanglant tout en étant très drôle et acide à partir d’un script quasiment inexistant, ce qui finira quand même par desservir le métrage devenant quelque peu répétitif et presque trop long dans la durée.
Le script va suivre une jeune femme membre de la police japonaise privatisée qui va devoir affronter des mutants tout en cherchant à venger son père assassiné.

Tokyo gore policeD’entrée, le métrage va prendre son spectateur à contre-pied avec cette entame doucereuse au cours de laquelle une fillette va vanter les mérites de son père policier pour voir finalement celui-ci se faire exploser la tête par un inconnu cagoulé. Et c’est parti, la fête du sang et de la tripaille peut commencer, puisque nous allons ensuite retrouver la fillette, prénommée Ruka, devenue adulte et officiant comme policière dans une police privatisée. Nous allons commencer par la suivre lors d’une intervention visant à abattre un dangereux cannibale retranché dans un bâtiment désaffecté et qui donnera lieu à un duel sanglant du plus bel effet, les autres policiers présents sur place en faisant également les frais dans des gerbes de sang outrancières lorsque l’arme du meurtrier (une tronçonneuse) va s’en aller voler jusqu’au visage des pauvres hommes déchiquetés.

Tokyo gore policeCette séquence permettra surtout de nous faire connaître les adversaires de Ruka, appelés les "engineers", des mutants pouvant se servir de leurs blessures aux membres pour se créer des armes organiques diverses et variées, comme nous l'expliquera en voix-off l'héroïne, qui va devoir pendant le reste du métrage affronter ces créatures qui permettront au réalisateur de se lancer régulièrement dans des délires organiques loufoques (tel ce pénis énorme tirant des balles). Mais va se greffer à cette lutte contre les "engineers" la quête du responsable de la mort du père de Ruka qui laissera l'intrigue faire se mêler ces deux axes principaux, sans pour autant que le métrage ne tombe à aucun instant dans le mélo avec une héroïne combative et dont les instants de faiblesse à base de tentative de suicide resteront plutôt sanglants avec ces plaies infligées à ses avant-bras.

Tokyo gore policeCe sera donc sur une intrigue quasiment inexistante et ouvertement confuse en se moquant de toute linéarité que le métrage va accumuler ses séquences débridées outrageusement sanglantes et brassant des mises à mort infiniment variées et décapantes (tel cet écartèlement visualisé de plein fouet de bout en bout), mais avancées sur un ton plus souriant que dégoûtant ou glauque, le métrage s'étant définitivement orienté vers la comédie excessive ne se refusant aucun tabou, puisque même les situations souriantes à connotations sexuelles (parfois limites) viendront se mêler à l'ensemble.

Tokyo gore policeMais ce qui surprendra le plus le spectateur, au-delà des dérives sanglantes omniprésentes, ce sera l'inventivité dont fera preuve le réalisateur Yoshihiro Nishimura, certainement aidé par son expérience dans la confection d'effets spéciaux pour un bon nombre de films de genre orientaux, aussi bien pour créer des mutants complètement hallucinants avec leurs armes excessives et outrancières et autres délires organiques (avec par exemple cette chaise "humaine" féminine qui dans une boîte de nuit urinera sur un parterre de spectateurs ébahis et consentants), que pour avancer ses scènes sanglantes originales sans aucun temps mort et sans que le manque de fluidité ne vienne gravement nuire au bon développement de l'ensemble, du moins dans un premier temps.

Tokyo gore policeCar en effet, au bout d'un moment, le métrage finira quand même par lasser quelque peu dans sa répétition de "ballets" gores, peut-être également en raison de la durée d'un film qui aurait certainement gagné à être épuré de quelques situations pour ainsi ne pas atteindre les cent dix minutes actuelles pas forcément nécessaires au bon développement de l'intrigue et à sa finition, et ce même si les scènes ne se ressembleront pas visuellement et avanceront des actions bien différentes. De même, les petits intermèdes amusants sous forme de publicités délirantes (rappelant quand même celles du Starship troopers de Paul Verhoeven) et critiquant ouvertement la société japonaise fixée et obnubilé par le suicide de manière sarcastique ne feront presque plus sourire au bout de quelques temps, même si elles resteront décoiffantes et originales.

Tokyo gore policeDans un tel contexte, le métrage avancera bien entendu toute une galerie de personnages hauts en couleurs et frappadingues, parfois même gentiment pervers, mais hélas, ils resteront pour la plupart superficiels, puisque seule l'héroïne bénéficiera d'un traitement de faveur en voyant sa personnalité et ses antécédents largement mis en avant au début du film. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique pour donner du rythme à l'ensemble grâce à une manière adaptée de suivre les différentes situations en collant de près à l'action, tout en osant sporadiquement des cadrages originaux.

Tokyo gore policeMais bien sûr, l'un des points forts du métrage restera ses effets spéciaux, avec d'innombrables plans gores jouissifs et plus que volontaires (malgré une certaine répétition dans les geysers de sang s'échappant des membres sectionnés) pour des abominations par fois variées (avec ces visages arrachés, ces impacts de balles dévastateurs et autres éventrations) et versant toujours dans un gore franc et outrancier qui n'hésitera pas non plus à présenter le résultat des méfaits avec ces bras et jambes tranchées entassées dans des cartons ou carrément pour créer un petit monticule de chair humaine. Les maquillages ne seront pas en reste pour avancer des mutants très graphiques et organiques qu'aucun effet numérique ne viendra gâcher.

Donc, ce Tokyo gore police, devrait largement satisfaire les amateurs de gore souriant par sa volonté jusqu'au-boutiste absolue et démonstrative, mais aura hélas un peu de mal à tenir la route sur la durée !

Tokyo gore policeLe DVD de zone 1 édité par Media-blasters avancera une image très nette, claire et sans défaut, tandis que la bande-son sera largement convaincante, notamment grâce à une partition musicale parfaitement adaptée et puissante, le métrage étant ici proposé en version originale japonaise ou en version anglaise, avec des sous-titres anglais optionnels.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce du film, suivie de celles de quelques autres titres de l'éditeur !

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite bombe sanglante japonaise, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1167 mots par nicore, 2840 vues • R�agir

09.02.09

06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

All the boys love Mandy Lane

Tout en appartenant au genre "slasher", ce all the boys love Mandy Lane parviendra sans mal à se différencier des productions habituelles de ce type de films par son approche plus intimiste et caractérisée des personnages, tout en prenant le temps se s'intéresser à eux pour ainsi surpasser les stéréotypes évidents présents, mais hélas le métrage ne tiendra pas toutes ses promesses lors d'une seconde partie bien plus facile et classique.
Le script invite la jeune, jolie et désirée de tous ManDy Lane à un week-end dans un ranch avec un petit groupe d'amis pour ce qui s'annonçait comme une "party" endiablée, mais qui va être sévèrement gâchée par l'arrivée d'un mystérieux assassin qui va commencer à décimer l'entourage de Mandy Lane.

All the boys love Mandy LaneDans sa séquence introductive, l'intrigue va directement nous présenter son personnage principal, Mandy Lane, une étudiante plus que mignonne et sujette aux regards envieux et intéressés de ses camarades de lycée qui va se rendre en compagnie d'un de ses amis, le frêle Emmet, à une soirée typiquement américaine autour d'une piscine où les jeunes vont boire et fumer de la drogue, tandis qu'un prétendant de Mandy Lane va avoir un accident mortel stupide en essayant d'impressionner la demoiselle.

All the boys love Mandy LaneAprès cette entame atypique par le traitement apporté au personnage principal, qui ne semblera pas tirer profit de sa popularité et au contraire avoir un air mélancolique troublant, le métrage laissera passer quelques mois pour réintroduite Mandy refusant de parler à Emmet, qui est quelque part considéré comme responsable du drame vu auparavant, pour préferer accepter une invitation lancée par un groupe de jeunes s'apprêtant à passer un week-end de débauche dans le ranch des parents de l'un d'eux. L'intrigue profitera également de cette mise en condition pour nous permettre de faire encore plus ample connaissance avec Mandy tandis que les autres protagonistes, malgré des stéréotypes classiques de "film de campus" pour les personnalités guère originales de chacun, arriveront à avoir une vie propre et à paraître plus ou moins naturels et crédibles, ce qui constituera déjà un exploit en soi.

All the boys love Mandy LaneL'installation dans ce ranch isolé typique, qui donnera un petit air de Massacre à la tronçonneuse à l'ambiance générale du métrage, continuera sur cette voie presque intimiste en développant encore les différents protagonistes secondaires, tout en introduisant Garth, un ancien militaire quelque peu étrange qui officiera en tant que gardien des lieux. Les différents situations adopteront un ton léger mais quand même rompu à des sous-entendus sur les petits soucis existentiels de cette jeunesse dorée désabusée et cherchant coûte que coûte à s'amuser, jusqu'à l'arrivée de ce tueur qui ne va pas tarder à faire une première victime, lors d'une séquence assez méchante dans son déroulement sans être pour autant très sanglante.

All the boys love Mandy LaneSa seconde partie ainsi lancée, le métrage va hélas perdre une partie de sa superbe dans l'enchaînement de situations pas forcément convaincantes et prétexte à plusieurs fausses alertes simplistes (la panne de courant, par exemple), tandis que les "vrais" meurtres n'auront pas de saveur particulière et ne parviendront pas à générer une véritable tension, l'identité de l'assassin étant en plus révélée assez tôt dans l'intrigue, même si celle-ci était plus que largement anticipable. Et le twist final, guère innovant mais porteur d'un sentiment trouble de désillusion encore plus grand tout en révélant la vraie immoralité de certains personnages, ne viendra pas complètement relever le niveau et ne permettra au métrage que de s'achever sur une impression bizarre et laissant mal à l'aise, tout en nous offrant quand même une issue graphique bien répugnante (la fosse aux vaches).

All the boys love Mandy LanePour s'écarter des archétypes du "slasher", le réalisateur Jonathan Levine va déjà offrir à son film un ton visuel largement plaisant proche de ceux des années soixante-dix et ses couleurs chaudes, mais ce sera bien entendu du côté du traitement des personnages qui faudra chercher l'originalité du métrage, puisque ceux-ci bénéficieront de toute l'attention de l'auteur, pour se laisser aller à des considérations naturelles et parfois poignantes sur ce passage à l'âge adulte confus de ces quelques jeunes en quête de repères et d'expériences diverses, symbolisés bien sûr par le personnage titre du film qui illuminera l'ensemble sur sa longueur grâce à son naturel aussi éblouissant que sa candeur angélique mêlé à une beauté largement mise en avant à chaque plan où elle apparaît, mais cette période de la vie tourmentée sera également présentée avec de petites scènes intimistes impliquantes qui ne feront encore qu'augmenter la sympathie ressentie pour certains des protagonistes.

All the boys love Mandy LaneMais le réalisateur Jonathan Levine va pour autant devoir céder aux figures obligées du genre dans sa seconde partie qui, en plus de continuer à se dérouler sur ce rythme languissant qui collait certes très bien à l'entame du film mais deviendra ensuite gênant, va avancer un tueur guère charismatique et tuant bien souvent en hors-champ lors de situations redevenant bien classiques dans leur ébauche et même bien trop faciles lors des fausses alertes intempestives, jusqu'au twist final convenu mais qui arrivera par ce qui en découlera à avoir un impact certain sue le spectateur amené à reconsidérer les sentiments qu'il avait pu ressentir auparavant.

All the boys love Mandy LaneLes personnages auront donc tout l'intérêt du réalisateur et pourront compter sur une interprétation de qualité, avec une Amber Heard rayonnante et élégante dans le rôle principal, tandis que les autres interprètes ne démériteront pas pour faire passer leurs sentiments. La mise en scène de Jonathan Levine sera souvent efficace pour installer son atmosphère, mais peinera à trouver le bon rythme lors des séquences fortes du métrage, et tout en osant des plans originaux généreux. Les quelques effets spéciaux du métrage sont réalistes et crédibles, pour de petits plans sanglants douloureux mais guère volontaires.

Donc, ce All the boys love Mandy Lane présentera une approche originale et attachante du genre qu'il ne faudra pas se contenter de suivre au premier degré pour en saisir la finesse et les intentions réelles de son auteur, et ce malgré ses petits défauts bien présents !

All the boys love Mandy LaneLe DVD de zone 2 anglais édité par Optimum Releasing avancera une image ne connaissant pas de défauts notables, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale collant parfaitement aux différents tons du métrage, celui-ci étant proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une longue et passionnante interview de l'actrice principale qui reviendra largement sur le tournage et sur la conception de son personnage, ainsi que la bande-annonce du film, suivie de celles de plusieurs autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "slasher" atypique et mélancolique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1227 mots par nicore, 2181 vues • 6 retours

06.02.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Machine girl

Film complètement déjanté et hautement jubilatoire, ce Machine girl ne se prendra jamais au sérieux pour avancer une intrigue très simple, mais qui servira surtout de prétexte à une multitude de situations délirantes, très sanglantes et très portées sur un second degré résolument souriant tout en multipliant les références au cinéma de genre sans jamais se moquer.
Le script va suivre la vengeance d’une écolière suite au meurtre de son frère et d’un ami de ce dernier par le fils d’un yakuza et sa bande.

Machine girlDès sa séquence d’introduction, le métrage va rapidement avancer son personnage titre dans ses œuvres, puisque nous allons retrouver, Ami, cette demoiselle armée de son bras se terminant par une énorme mitraillette aux prises avec une bande de yakuzas terrorisant un adolescent, pour une entame du métrage qui annoncera clairement la couleur, le film sera gore, dynamique et tourné vers la comédie décapante où les plans sanglants provoqueront bien plus de fous rires, lorgnant ainsi du côté du Brain dead de Peter Jackson, que le dégoût, l’aspect réaliste et glauque souvent avancé par les productions orientales étant ici remplacé par une bonne humeur aussi sincère que communicative.

Machine girlAprès cette entame prometteuse, le métrage va donc nous conter l’histoire de cette jeune fille, vivant seule avec son frère après la mort douteuse de ses parents suspectés d’être des meurtriers, pour une série de situations naïves et bien entendu parodiques qui prêteront largement à sourire, entre ces parties de basket entre Ami et sa meilleure amie qui l’idolâtre complètement et cette intimité niaise entre Ami et son frère, mais le plus beau restera quand même cette bande de lycéens yakuzas ayant pris pour souffre-douleur le frère d’Ami, Yu, et l’un de ses copains. En effet, ces gamins yakuzas sadiques seront franchement risibles, rien que par l’accoutrement de leur chef, Sho, ainsi que dans leur violence excessive sur fond de racket qui se finira par la mort de Yu et de son ami.

Machine girlAmi, ne croyant pas du tout au suicide de son frère, va chercher à retrouver les coupables et après quelques situations toujours décomplexées et abusives (la visite chez les parents de l’un des jeunes suspects), l’héroïne va se focaliser sur la famille Kimura, des yakuzas que nous allons découvrir de manière approfondie, toute en violence et en sadisme exagéré (les sushis à base de doigts humains d’un cuisinier maladroit), jusqu’à ce que Ami se lance dans un premier assaut contre eux qui s’achèvera par sa séquestration barbare et une petite séance de torture qui se terminera par la perte de son bras gauche, alors qu’elle parviendra quand même ensuite à s’échapper.

Machine girlLa seconde partie du métrage s’intéressera à la reconstruction d’Ami, recueillie par la famille de l’ami de son frère mort en même temps que lui, un couple de garagistes qui va lui confectionner ce bras artificiel sous forme de mitraillette surpuissante, alors que la femme, Miki, après avoir formé Ami au combat, va se lancer dans une dernière expédition punitive contre le Kimura qui clôturera le métrage de façon toujours aussi jouissive, même si hélas le concept du film commencera par moments à montrer ses limites devant l’aspect légèrement répétitif des situations proposées et la redondance de certains effets sanglants.

Machine girlEn effet, si le métrage se montrera plus que volontaire et généreux dans ses exactions sanguinolentes, le manque d’imagination finira quand même par se faire ressentir avec de trop nombreux plans suivant les résultats des tirs de ce bras-mitraillette, et ce même si le spectateur amusé aura quand même eu droit auparavant à quelques amputations qui laisseront à loisir de véritables fontaines de sang s’échapper des membres sectionnés, ainsi que quelques idées plus cartoonesques, comme cet instrument à décapiter haut en couleur ou encore ce personnage atteint par des étoiles de ninja qui se séparera en plusieurs morceaux sanguinolents.

Machine girlMais si l’aspect gore du film sera bien présent et expansif, le métrage sera complètement voué à la comédie jubilatoire s’emparant de chaque développement pour foncer droit dans des délires référentiels, avec bien entendu cette famille de yakuzas hauts en couleurs, entre le père typique et sentencieux et la beauté fatale de la mère, la plus sadique du lot, mais surtout en avançant à plusieurs reprises des stéréotypes ici définitivement détournés, comme ces trois ninjas risibles ou ce groupe de parents d’enfants morts complètement frappadingues, qui viendront quelque peu égayer les situations finissant par se ressembler un peu trop.

Machine girlAu milieu de ce délire haut en couleur, les tentatives plus "sérieuses" du réalisateur tomberont relativement à plat, comme cette fraternisation et ce début d'amitié entre Ami et Miki, après la réticence de cette dernière accueillir Ami ou encore les essais avancés pour légitimer la vengeance d'Ami, surtout que les personnages, malgré cette volonté d'approfondir leurs personnalités, demeureront superficiels, mais comment en être autrement dans un métrage résolument tourné vers l'action et la dérision. Dans ce contexte, l'interprétation sera ici plutôt convaincante, portée bien sûr par la toute mignonne Minase Yashiro que le réalisateur s'amusera parfois à cadrer de façon polissonne avec vues sur sa petite culotte, tandis que les autres acteurs forceront surtout le trait dans un surjouage en adéquation avec le caractère outrancier du film. La mise en scène du réalisateur est vive et dynamique jusqu'à friser l'hystérie, tout en se révélant par foncièrement imaginative. Les effets spéciaux sont globalement probants, même si l'ensemble ne recherchera pas vraiment le réalisme pour lui préférer l'outrance et si quelques maquillages et autres inserts numériques resteront bien visibles.

Donc, ce Machine girl restera comme un bon moment de délire bourrin et décomplexé, plus que souriant et jubilatoire, mais hélas son intrigue simpliste parfois trop répétitive viendra empêcher le métrage d'accéder au postulat de "film-culte" !

Machine girlLe DVD de zone 1 édité par Media Blasters avancera une image nette devenant juste parfois granuleuse, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale tout à fait adaptée au style du film, celui-ci étant ici proposé en version originale japonaise ou en version anglaise, avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of sous forme de présentation des différents protagonistes couplée avec des images de tournage, mais cela restera bien anecdotique car supportant un ton promotionnel avéré, ainsi que la bande-annonce originale du film, suivie par celles d'autres titres de l'éditeur.

Machine girl

Pour ceux qui voudraient découvrir cette tuerie jouissive et délirante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1227 mots par nicore, 1121 vues • R�agir

05.02.09

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Prom night

Le Prom night original, réalisé en 1980 par Paul Lynch, était un sympathique "slasher" typique des années quatre-vingt ayant surfé sur la vague du Halloween de John Carpenter et consorts dans une ambiance disco souriante et avançait une Jamie Lee Curtis apeurée alors encore spécialisée dans ce genre de rôle, et il n'y a presque rien d'étonnant que la vague de remake actuelle balayant le cinéma de genre aux Etats-Unis s'intéresse à ce film pour lui donner une relecture qui, après une sortie en salles en juillet dernier, est disponible en DVD depuis 4 février avec la bénédiction de Columbia/ Tristar.

Prom night

Le script met en scène Donna, une étudiante ayant survécu au massacre de sa famille par un psychopathe trois ans en arrière et qui se prépare à la soirée la plus importante de l'année, le bal du lycée, ignorant que l'assassin de ses parents, Richard Fenton, s'est échappé de l'asile où il était enfermé. Tandis que le détective Win se lance à la poursuite du tueur, celui-ci arrive sur les lieux du bal, prêt à passer à l'action...

Prom night

Hélas, d'après les avis recueillis, le métrage serait quand même largement décevant, à cause d'une réalisation lénifiante ne prenant aucun risque et se contentant de suivre les protagonistes au milieu de l'écran, tandis que la tension ne monterait jamais bien haut en n'utilisant que des effets faciles vus et revus dans le genre (avec les jeux de miroirs récurrents des glaces d'armoire à pharmacie de salles de bains) et que le psychopathe serait parmi les moins charismatique vus à l'écran. En plus, le métrage opterait pour une violence aseptisée délaissant tout effet gore et aurait du mal à cacher son aspect "cheap". Alors apparemment, ce serait muni d'un second degré nécessitant un sérieux sens de l'humour (ici involontaire) qu'il faudrait s'armer pour pouvoir apprécier un minimum ce Prom night version 2008... Pourquoi pas, après tout !

Prom night

Le DVD édité par Columbia/ Tristar avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que le métrage sera disponible en version anglaise (sous-titrée) et en version française en DD5.1.. Le DVD ne proposerait par contre aucun bonus.
L'édition Blu-ray du film présentera celui-ci avec une image en 2.35 ou en 2.40, avec une bande-son en français et en anglais en DDTHD5.1.. Mais contrairement au DVD, cette édition avancerait des bonus fournis, avec, en plus d'un commentaire audio, des scènes supplémentaires, une fin alternative, un bêtisier, un making-of, un module sur le profil du tueur, le livre de fin d'année du "Bridgeport High Vikings", un petit documentaire sur la création du décor principal, une galerie de photos et un accès BD Live.

Prom night

Donc, depuis le 4 février, il est possible de vérifier si la mauvaise réputation du film est vraiment justifiée !

Prom night

Prom Night : Le bal de l'horreur

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Prom Night : Le bal de l'horreur (Blu-ray)

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Permalien 496 mots par nicore, 698 vues • R�agir

04.02.09

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Le Doc

Vous aimez les films de série B ? Les films en noir et blanc, au budget ridicule mais à l'inventivité sans fin, aux acteurs pas toujours tout à fait convaincant mais souvent attachant, les films qui osaient faire de tout avec du rien, les films pleins de défauts mais au final si divertissant ? Bref, la série B dans toute sa splendeur !

Il faut savoir que la série B de science-fiction a connu son apogée dans les années 50 et 60. Après la disparition des doubles programmes dans les salles de cinéma, le terme de série B a un peu perdu de son sens et a été utilisé souvent à tort et à travers. Alors lorsqu'en 2001, une bande de passionné décide de réaliser une véritable série B dans les règles de l'art, ça devient tout de suite intéressant.

Derrière (mais aussi devant) la caméra : Larry Blamire...un quasi inconnu ayant fait quelques apparitions en tant qu'acteur dans quelques films et série...Avec lui une troupe d'acteurs assez peu connu, quasiment tous habitués aux second rôle souvent télévisuel... Blamire est un fan de films de série B de science-fiction, citant, entre autre, pour référence le Attack of the Crab Monsters de Corman, Earth vs. the Flying Saucers ou encore le fameux This Island Earth. Il prend donc le pari fou de réaliser, de nos jours, une véritable série B d'époque. Il parvient à trouver un producteur qui accepte de mettre quelques dollars dans le projet et le voilà parti. La façon de procéder sera simple et sera la même que pour les série B d'époque : Système D ! Blamire se procure la quasi totalité des accessoires du film sur ebay, bidouillant des maquettes faites à base de rouleaux de papier toilette ou utilisant même ce qui lui tombe sous la main sur le plateau de tournage. Il en sera de même pour le casting, certains rôles étant attribués à des comédiens amateur. La fine équipe (une dizaine de personne maximum) part donc tourné à Bronson Canyon, lieu où de nombreux films de SF furent tourné, armé de leur caméra MiniDV... Le résultat ?

Cette joyeuse bande d'allumés nous sert ici un sacré délire, véritable hommage au genre mais aussi une comédie décalé et déjantée. Attention, qu'on ne s'y trompe pas, The Lost Skeleton of Cadavra n'est pas une parodie, mais elle rit gentiment des défauts et autres imperfections de ses modèles. Ici, faux raccords, répliques sur joués, attitude stupide sont tous voulu et justifié pour rendre hommage à ces pellicules, aujourd'hui pour certaines un peu désuètes mais tellement attachante. Blamire parvient donc à nous divertir avec ce décalage mais aussi à nous faire éprouver les même sensations ressenties devant une véritable série B. Tout est fait pour nous y plonger le plus possible : noir et blanc, cadrage, décors cheap (voir la maquette de fusée décoller à l'aide de fil de pêche bien voyant au milieu d'une nature où les arbres sont en réalité...des brocolis.) Le fameux "lost skeleton", un squelette dirigé également par des fils bien voyants, un monstre venu de l'espace au costume de carton pâte nous rappelant les monstres misent en scène dans les séries B de Corman. La musique est également parfaite et fait parfaitement illusion, retranscrivant à merveille les partitions d'époque ... Et malgré quelques petites imperfections ou détails, notamment point de vue cadrage ou montage, qui ne colle pas tout à fait à l'esprit année 50, l'ensemble se révèle être second degré, joyeusement barge et véritablement attachant... Et comble du bonheur, une suite est d'ores et déjà en préparation, annoncé comme étant encore plus barré ! Miam !

Point de vue DVD, l'image et le son reste correct, aucune recherche graphique spécial n'ayant été faite (le film est entièrement tourné avec un caméscope miniDV). Côté bonus, c'est assez fourni puisque l'on retrouve des commentaires audio, un bêtisier, un dessin animé d'époque mettant en scène des squelettes, une intervention de toute l'équipe du film très intéressante à la Cinémathèque Americaine puis une bande-annonce "Retro-Style" et divers texte concernant le tournage du film.

Le film n'est disponible qu'en DVD Zone 1 avec sous-titre français. Vous pourrez le retrouver un peu partout, notamment chez Deep Discount.

Permalien 762 mots par Le Doc, 757 vues • R�agir

03.02.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Tokyo psycho

Réalisé par Ataru Oikawa, l’auteur de la trilogie des Tomie et entre autres du pas terrible Appartement 1303, ce Tokyo psycho tranchera quand même avec la production orientale du moment en refusant de céder à l’horreur visuelle sanglante pour préférer mener un suspense parfois tendu et plonger son spectateur dans la folie de son psychopathe, pour une mise en abîme hélas sans saveur.
Le script confronte une jeune femme à un mystérieux individu qui va commencer par la harceler avec des lettres anonymes sordides l’enjoignant de l’épouser, avant de rentrer dans sa vie pour un ultime cauchemar.

Tokyo psychoAprès une courte séquence d’introduction suivant deux jeunes femmes terrorisées par un personnage étrange et surréaliste sonnant à leur porte avant d’essayer de les attraper par la fente de leur porte destinée à recevoir le courrier, le métrage va revenir à une réalité plus tangible pour nous présenter son personnage principal, Yumiko, une demoiselle responsable d’une agence de design avec sa meilleure amie Moe. Le réalisateur va d’abord s’attacher à bien nous renseigner sur Yumiko, dont nous suivrons le quotidien quelque peu morne causé en partie par la rigidité de la jeune femme et son sérieux affiché qui tranchera avec la douce joie de vivre de Moe, surtout qu’elle va présenter à Yumiko son fiancé, la charmant Osamu.

Tokyo psychoCette mise en situation assez classique et guère palpitante, tout en demeurant quand même intéressante par le naturel avec lequel les situations vont s’enchaîner, ne traînera pas pour rapidement laisser un premier élément perturbateur venir envahir l’univers de Yumiko, avec cette lettre anonyme atypique, entremêlée de fil de fer, qu’elle va recevoir lui annonçant qu’elle est destinée à épouser l’auteur, bientôt suivie d’une seconde, encore plus macabre, qu’un porteur va lui remettre lors d’une réunion d’anciens élèves. Ce sera alors de manière bien facile que l’intrigue va faire se rappeler à Yumiko cet ancien camarade bizarre, Mikuriya, vite transféré dans une autre école qui lui avait écrit une lettre à la teneur identique.

Tokyo psychoAprès quelques recherches sur internet, Yumiko va découvrir que ce Mikuriya a depuis tué ses parents en les étranglant avec une corde de piano et a ensuite passé quelques temps dans un établissement spécialisé avant de rejoindre les Etats-Unis. Et ce sera tout naturellement qu’elle va demander de l’aide à une agence de détectives privés pour se renseigner afin de savoir où se trouve cet individu qu’elle pense responsable des lettres reçues, pour apprendre avec effroi qu’il habite désormais tout près de chez elle. Véritablement lancé, le métrage va alors devenir bien plus prenant, entre la quête pour découvrir derrière qui se cache Mikuriya, rendue très facile par le peu de protagonistes véritablement développés par l’intrigue, et des situations bien stressantes (la visite de l’appartement de Mikuriya) qui vont déboucher sur un dernier acte assez barré dans la description de la folie de meurtrier, mais hélas bien inoffensif et timide, trop même pour espérer assurer de façon percutante le spectacle et marquer le spectateur.

Tokyo psychoEn effet, passés quelques petits effets de surprise faciles qui annonceront clairement l’identité réelle du psychopathe, le métrage va se contenter d’avancer un effet facile et malgré tout presque efficace pour lancer cette confrontation finale se voulant dérangeante (les vers de terre vivants sortant de la bouche de Mikuriya qu’il va laisser tomber sur la visage de Yumiko) mais qui semblera bien fade en n’étant jamais vraiment violente ou sanglante ( et faisant du coup mentir l’affiche de la jaquette du DVD largement prometteuse à ce niveau-là !), avec en plus une conclusion des plus simples et sans saveur, alors que l’on connaît la potentiel horrifique des réalisateurs orientaux lorsqu’ils daignent verser dans un gore graphique qu’ils arrivent à rendre extrême. Dans le même ordre d’idées, le psychopathe n’offrira pas le moindre charisme qui aurait pu combler ce manque, celui-ci se contentera juste de pousser quelques hurlements pour bien montrer qu’il a dépassé le point de non-retour.

Tokyo psychoAu milieu de cette intrigue d’une simplicité totale et ne parvenant pas franchement à tirer partie du fait divers réel l’ayant inspiré, les différents personnages auront tout le temps de s’exprimer, ce qu’ils feront avec un naturel presque intimiste qui poussera heureusement le spectateur à s’impliquer quelque peu dans la quotidien de Yumiko et donc à s’inquiéter vaguement pour elle, sentiment renforcé par une interprétation juste et correspondant parfaitement au ton du métrage, la jolie Sachiko Kokubu en tête dans le rôle principal, tandis que Masachi Taniguchi aura quand même un jeu outrancier pour endosser le rôle du psychopathe. La mise en scène de Ataru Oikawa est fluide pour avancer des plans visuellement convaincants, avec notamment des travellings impactants mais peinera à donner de l’ampleur au récit. Les quelques petits effets spéciaux sont plutôt probants mais tout en demeurant bien rapidement exploités.

Donc, ce Tokyo psycho ne tiendra pas toutes ses promesses et s’avèrera même être d’une simplicité trop flagrante pour espérer autre chose que se faire oublier très vite !

Tokyo psychoLe DVD de zone 2 édité par Terra World cinema avancera une image assez nette et faisant presque oublier que le métrage a été tourné en vidéo, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale accompagnant et renforçant même les séquences tendues du métrage, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale japonaise accompagnée de sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un rapide et anecdotique making-of, une présentation sans grand intérêt de l’équipe du film lors d’une projection publique, ainsi que la bande-annonce du film, suivie de celles d’autres titres de l’éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce psychopathe transi d’amour au point de devenir nihiliste, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Tokyo psycho
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02.02.09

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Bienvenue au cottage

Le cinéma de genre anglais, en vogue depuis quelques temps, nous délivre régulièrement des comédies horrifiques vraiment sympathiques, depuis Shaun of the dead et autres Severance. C’est au tour du réalisateur Paul Andrew Williams de se frotter au genre avec ce bienvenue au cottage, sorti en salles en juillet dernier et qui s’apprête à sortir en DVD le 04 février prochain avec la bienveillance de Pathé.

Bienvenue au cottage

Le script introduit deux frères faisant foirer l’enlèvement d’une jeune fille organisé par un gangster, les obligeant à se réfugier avec leur otage dans une ferme apparemment déserte. Mais ils vont bien vite se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils viennent de tomber au milieu d’une famille de fermiers psychopathes élevés dans la consanguinité.

Bienvenue au cottage

D’après les avis recueillis, Paul Andrew Williams aurait largement réussi son pari, en mélangeant de manière efficace et parfois même inattendue la comédie et l’horreur pour, après une première partie axée sur des situations comiques où l’humour typiquement anglais fonctionnerait à merveille au travers de ses personnages cocasses et hauts en couleurs perdus dans des événements frappadingues, effectuer un virage risqué en entamant une seconde partie se rapprochant du "survival" gore tout en nous offrant quelques scènes bien stressantes et impressionnantes qui permettront au réalisateur de s'amuser avec les codes du genre, tout en les respectant, ne sombrant heureusement pas dans la parodie lourdingue.

Bienvenue au cottage

Le DVD édité par Pathé avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), alors que le film sera disponible en version anglaise (avec des sous-titres français) et en version française en DD5.1..
Au niveau des bonus, on pourra suivre le making-of du film, découvrir un bêtisier et quelques scènes coupées, ainsi qu’une galerie de photos et la bande-annonce du film.

Bienvenue au cottage

Donc, il faudra patienter jusqu’au 04 février pour vérifier si l’Angleterre nous délivre bien avec ce Bienvenue au cottage une nouvelle petite perle d’humour noir horrifique !

Bienvenue au cottage
Bienvenue au cottage

Bienvenue au cottage
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30.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Jack Brooks monster slayer

Ce sera en rendant un hommage appuyé au genre tel qu'il existait dans les années quatre-vingt que ce Jack Brooks monster slayer va venir créer un nouveau anti-héros aussi attachant que souriant au service d'une intrigue débridée et surfant allégrement sur ses deux principaux axes, l'humour et l'horreur qui explosera dans un dernier acte jubilatoire et excessif.
Le script va suivre le destin de son personnage principal, Jack Brooks, un plombier raté coincé entre ses crises de colère et sa petite amie envahissante et qui va se trouver une véritable vocation de tueur de monstres lorsque son professeur de sciences animant les cours du soir auxquels il participe va se transformer en une sorte de démon glouton.

Jack Brooks monster slayerAprès une courte séquence d'introduction suivant quelques primitifs africains se battant avec un monstre auquel ils vouent un culte, ce qui permettra au film d'avancer déjà une belle créature très graphique et photogénique, le métrage va donc nous présenter ce Jack brooks qui va en voix-off nous conter les déboires de sa vie dus en partie à son caractère colérique qui ne lui apporta que des ennuis par le passé et qui a pour origine la mort de ses parents, tués par un monstre lorsqu'il était enfant, scène qui nous sera dévoilée lors d'un flash-back très graphique et réussi avançant un autre monstre impactant. L'intrigue va ainsi nous faire partager le quotidien de ce Jack toujours plus ou moins énervé et s'emportant très facilement, aussi bien verbalement que physiquement, comme nous le prouva une conversation avec un proche au cours de laquelle Jack haussera le ton sans raison, pour une série de situations toujours souriantes et peuplées de gags résolument comiques, en plus d'un humour de situation atteignant facilement son but.

Jack Brooks monster slayerL'intrigue va réellement prendre son envoi lors de la présentation du professeur de sciences de Jack, l'exubérant professeur Crowley qui, en plus de donner des cours du soir à un petit groupe de jeunes dont Jack et son irritante petite amie, va demander à Jack de venir chez lui réparer son installation sanitaire défaillante. Bien entendu, Jack va encore déclencher une série de catastrophes ayant pour principale conséquence d'exploser un conduit passant dans le jardin du professeur et d'où va sortir un bien étrange nuage qui va prendre possession de Crowley, le poussant le lendemain à creuser son jardin à cet endroit pour en sortir une énorme malle qu'il va s'empresser de fouiller pour y découvrir un squelette et surtout un cœur battant encore qui va littéralement sauter dans le bouche de Crowley, modifiant instantanément son comportement.

Jack Brooks monster slayerEn effet, en plus de devenir avide de nourriture à base de viande, le professeur va commencer à changer physiquement et aura bien du mal à assurer ses cours du soir, sans que cela n'ait d'autres conséquences pour l'instant que de laisser le métrage avancer d'autres situations encore plus loufoques et débridées, mais commençant à devenir quelque peu répugnantes dans le comportement vomitif de Crowley. L'intrigue va alors s'arranger pour réussir, par un artifice simple mais venant se mêler aux développements du film très naturellement, à nous conter l'histoire de ce cœur maléfique pour un nouveau flash-back suintant et horrifique, avant que le métrage ne se lance à corps perdu dans une dernière partie bien folle lorsque Crowley va achever sa mutation et se transformer en une sorte de monstre gigantesque, évoquant largement le "Jabba the hut" du Retour du Jedi par son opulence et sa situation immobile l'obligeant à lancer des tentacules pour attraper ses victimes dont il va se repaître à l'aide d'une mandibule sortant de sa gueule, les transformant finalement à leur tour en des créatures monstrueuses obéissant à ses ordres.

Jack Brooks monster slayerLa première partie du métrage prendra tout son temps pour largement nous présenter ce personnage résolument souriant, en occupant les trois quart de la durée du film, mais sans que cela ne vienne amener des situations redondantes ou traînant en longueur, toujours grâce à cet humour omniprésent dévastateur et collant parfaitement au ton du film. L'élément fantastique déclencheur de la seconde partie viendra même se mêler progressivement et naturellement à cet ensemble pour réussir un générer un climat d'attente qui sera largement comblé par l'hystérie communicative des rebondissements du dernier acte qui navigueront dans un gore franc jouissif entraîné par une violence cartoonesque débridée mais laissant au final un sentiment de frustration devant le peu de temps accordé à cette déferlante de créatures démoniaques très graphiques qui en prendront plein la tronche par Jack, bien décidé à laver l'affront fait par la mort de ses parents, laissant même un final présager de nouvelles aventures de celui qui est dans l'aventure devenu un tueur de monstres parcourant le monde, bouclant ainsi la boucle en affrontant la créature vue en introduction.

Jack Brooks monster slayerEn plus de son humour, le charme du métrage viendra également de son ambiance rétro savoureuse rappelant sans mal les bandes des années quatre-vingt aussi bien dans l'atmosphère se dégageant de l'ensemble largement aidé par la mise en scène du réalisateur, que par l'agencement de ces créatures de latex à l'ancienne n'utilisant aucun effet numérique et faisant gicler le faux sang sans complexe ni véritable souci de crédibilité, le tout saupoudré dans second degré évident et de clins d'œil destinés aux amateurs du genre qui reconnaîtront des hommages aux films cultes tels que Evil dead.

Jack Brooks monster slayerL'interprétation est ici cohérente, avec des acteurs concernés et à l'implication de tous les instants visible à l'écran, et ce sera avec un plaisir véritable que l'on retrouvera Robert Englund, dans le rôle de professeur Crowley, pour une prestation loufoque et dégoulinante à la hauteur de sa démesure. La mise en scène du réalisateur participe activement à instaurer l'ambiance savoureuse du film tout en parvenant à s'énerver lors du dernier acte excessif du film. Les effets spéciaux sont largement probants, pour avancer des maquillages outranciers et volontaires, tout comme le seront les plans sanglants qui ne chercheront pas vraiment à être réalistes, mais plutôt jouissifs et souriants.

Donc, ce Jack Brooks monster slayer s'avérera être un excellent petit divertissement sans prétention aussi souriant que jouissif dans ses débordements sanglants, mais qui hélas ne s'attaquera réellement à son sujet que tardivement dans son intrigue !

Jack Brooks monster slayerLe DVD de zone 2 anglais avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale adaptée en renforçant l'aspect rétro du film tout en accompagnant parfaitement les temps forts du métrage, celui-ci étant ici proposé en version anglaise, accompagnée de sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un passionnant making-of complet faisant intervenir les différents membres de l'équipe du film sans pour autant subir le ton promotionnel d'usage pour être plutôt informatif, un petit module intéressant sur la création des maquillages des monstres du film, une très courte présentation de la première mondiale du film, une interview des compositeurs de la musique du film, la comparaison entre les story-boards et le résultat final à l'écran, la bande-annonce du film, ainsi qu'un court métrage très très gore du réalisateur, suivi d'un court making-of de celui-ci.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce tueur de monstres souriant et bien graphique, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Jack Brooks monster slayer
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29.01.09

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

What have they done to your daughters

Déjà auteur du terriblement glauque Mais qu’avez-vous fait à solange ?, le réalisateur italien Massimo Dallamano récidive dans le thriller flirtant avec le "Giallo" pervers avec ce What have they done to your daughters ? (sorti chez nous sous le titre de La lame infernale) d'une intensité rare dans la description quasiment clinique de son réseau de prostitution enrôlant de très jeunes lycéennes jusqu'à devenir écoeurant devant tant de bassesse humaine de la part des "clients", tout en donnant également un aspect politique grinçant pour un métrage hélas toujours d'actualité.
Le script va suivre l'enquête de l'inspecteur Silvestri et de ses collègues suite au meurtre déguisé en suicide d'une jeune demoiselle retrouvée pendue, pour commencer à mettre en lumière un réseau de prostitution se servant de jeunes filles pour assouvir les fantasmes de pervers appartenant parfois aux classes sociales supérieures ou encore œuvrant dans les milieux politiques.

What have they done to your daughtersDès son introduction, le métrage va nous faire suivre la découverte du cadavre de Silvia Polvesi, cette jeune fille retrouvée pendue par plusieurs policiers, dont l'inspecteur Valentini et l'assistante du procureur Vittoria Stori. Mais ce qui ressemblera au premier abord à un suicide cachera en fait un meurtre, comme le découvrira presque par hasard Vittoria Stori, avec des circonstances suspectes qui la poussera à approfondir l'affaire en compagnie de celui qui sera chargé de diriger l'enquête, l'inspecteur Silvestri.

What have they done to your daughtersLa première partie du métrage s'intéressera donc à suivre les développements des investigations des policiers, avec d'abord l'identification douloureuse de la victime, puis ceux-ci vont tomber d'abord sur un voyeur qui s'amusait à prendre des photos dans l'appartement où fût découvert la victime, celle-ci étant par ailleurs enceinte au moment de sa mort, ce qui poussera la police à interroger son petit ami, retrouvé grâce aux photos, pour finalement, après plusieurs péripéties faisant intervenir d'autres protagonistes, déboucher sur la fouille d'un autre appartement où fut vraisemblablement tué Silvia, tandis qu'une mare de sang découverte dans la salle de bains laissera penser à un double meurtre perpétré sur place.

What have they done to your daughtersC'est alors que l'intrigue va avancer son assassin puisant directement dans la tradition du "giallo", avec son look de motard tout de cuir noir vêtu et portant ce casque bien pratique pour dissimuler son visage, qui va s'en prendre sans beaucoup de succès à différents témoins et à d'autres personnages du film, dans le but évident d'essayer d'éliminer les témoins gênants de ce réseau de prostitution enfantine que les policiers vont alors découvrir pour tenter d'en retrouver les commanditaires et les utilisateurs pour remonter jusqu'à un réseau de notables et de hauts fonctionnaires qu'ils n'auront pas le pouvoir de traîner devant la justice, brimés qu'ils seront par leur hiérarchie.

What have they done to your daughtersCe sera en mélangeant habilement les genres que Massimo Dallamano va conduire le spectateur jusqu'à la découverte de ce réseau de pervers usant et abusant de jeunes demoiselles même pas majeures, pour à partir d'une intrigue policière classique dans la première partie du métrage dériver vers le "giallo" avec l'apparition de cet assassin qui conduira quelques séquences tendues (la traque dans la parking sousterrain) et parfois bien violentes (le policier à la main coupée, le chauffeur) tout en amenant une bonne dose d'action (la course-poursuite à travers la ville) à l'intérieur d'une intrigue bien plus posée par ailleurs pour nous décrire de l'intérieur le mode de fonctionnement de ce réseau de prostitution avec ces bandes audios écoutées par les policiers qui seront terriblement glauques et malsaines tout en faisant facilement travailler l'imagination du spectateur entendant donc les rencontres des clients du réseau avec ces jeunes filles qui ne savaient pas forcément ce qui allait leur arriver, mais le plus abject restera ce flash-back décrit par une petite victime, droguée et abusée par son médecin puis par d'autres hommes.

What have they done to your daughtersLe réalisateur arrivera sans mal à rendre son sujet sulfureux en nous amenant au plus profond de l'abject avec un talent indéniable et une mise en condition posée qui tranchera avec les méfaits commis que nous appréhenderons par bribes au travers des différents indices disséminés au fil de l'intrigue, laissant ainsi ce motard armé d'un hachoir de boucher représenter la seule menace directe pesant sur les personnages principaux. La perte de l'innocence sera également un sujet qui sera en filigrane tout au long du film, perte de l'innocence sordide pour ces demoiselles abusées sexuellement, mais également perte de l'innocence bien plus amère pour ces policiers qui ayant en mains les noms des coupables ne pourront au final agir suite à une corruption politique induite.

What have they done to your daughtersLes différents personnages auront tout l'intérêt du réalisateur, entre ces diverses jeunes filles ayant des réactions bien différentes face à ce qui leur arrive, entre arrogance, mépris d'elles-mêmes et peur, et bien entendu ces policiers dont la personnalité et les relation seront examinées de près par Massimo Dallamano, qui n'hésitera pas à placer la fille d'un des fonctionnaires de police au cœur des victimes du réseau, détruisant ainsi son père lors d'une scène émotionnellement très forte. Ces protagonistes bénéficieront d'une interprétation exemplaire, entre Claudio Cassinelli impeccable dans le rôle de l'inspecteur Silvestri, Mario Adorf (vu par exemples dans L'oiseau au plumage de cristal ou encore Je suis vivant d'Aldo Lado) touchant de crédibilité dans le rôle de l'inspecteur Valentini, alors que les jeunes interprètes des victimes du réseau paraîtront elles aussi furieusement crédibles. La mise en scène de Massimo Dallamano aidera à l'installation d'une tension croissante qui ne déméritera pas jusqu'au final, mais peinera à donner un véritable rythme aux séquences d'action du film. Les quelques effets spéciaux sanglants du métrage sembleront probants en étant presque toujours réalistes (avec seulement ce mannequin trop visible remplaçant la victime pendue de l'introduction) pour ces quelques plans gores finalement plutôt volontaires (la cadavre découpé en morceau exposé).

Donc, ce What have they done to your daughters ? s'avérera être une oeuvre hautement troublante jusqu'à l'écoeurement devant l'aspect sordide pris par cette enquête dont personne ne sortira indemne, et certainement pas le spectateur !

What have they done to your daughtersLe DVD de zone 2 anglais édité par Shameless avancera une image propre et ayant juste conservé quelques-uns de ses défauts d'origine, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale rythmée et parfois même envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra juste suivre la bande-annonce originale d'époque du film, suivie par celles de quelques autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette œuvre vénéneuse, troublante et sordide, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

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28.01.09

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Choking hazard

Sympathique petite comédie horrifique nous venant de la République Tchèque, ce Choking hazard gardera un ton très léger pour nous conter une nouvelle invasion de morts-vivants bien délirante, souriante en étant porteur d’un humour omniprésent décalé mais jamais déviant.
Le script envoie des personnes d’horizons complètement différents dans un hôtel perdu à la lisière d’une forêt pour un week-end de méditation sur le sens de la vie en compagnie d’un philosophe, mais leur débat sera bien vite interrompu par une horde de bûcherons morts-vivants bien décidés à en faire leur repas.

Choking hazardAprès une courte séquence d’introduction suivant une jeune femme vêtue de cuir noir aux prises avec un mort-vivant qui va se faire exploser la tête d’un coup de fusil après avoir reçu des coups de pierre sur le crâne, permettant ainsi au métrage d’avancer un premier effet sanglant bien volontaire, le métrage va donc prendre place dans cet hôtel deserté de ses clients où seul un petit groupe d’individus réuni autour du professeur Reinis, un philosophe aveugle, va nous être présenté au travers des petits films vidéos qu’ils ont réalisé pour se présenter au groupe, donnant de la sorte une approche sympathique et naturel de chacun des protagonistes tout en identifiant clairement l’antagonisme existant entre les personnages, entre ce couple de végétariens, le nihiliste Verner et par exemple l’alcoolique Krenovcova, mais le meilleur interviendra avec l’arrivée tardive de Mechura, un acteur de films pornos dont nous découvrirons plus tard qu’il est en plus témoin de Jéhovah.

Choking hazardLes séquences de dialogues de cette première partie du métrage resteront savoureuses grâce à un humour parfois assez fin pour devenir également régulièrement très "premier degré" dans un mélange toujours efficace et souriant. Mais rapidement, nous verrons un homme parti à la recherche de champignons se faire attaquer par un mort-vivant, bientôt suivi par d'autres qui vont sortir du sol et prendre la direction de l'hôtel où ils vont faire irruption pour d'abord s'attaquer au personnel de la cuisine avant de prendre en chasse le petit groupe qui sera obligé de se séparer en deux.

Choking hazardPortée par un rythme vivifiant et léger, l'attaque de ces morts-vivants bûcherons particulièrement stupides donnera lieu à une cascade de situations comiques et délirantes présentant des idées originales dans l'art de se moquer de ces zombies qui au final ne représenteront pas franchement une menace effrayante, surtout que les quelques scènes véritablement horrifiques et vaguement sanglantes seront traitées sur un ton grotesque complètement assumé qui une fois encore prêtera plus à sourire qu'autre chose. Il faudra donc attendre l'arrivée d'une seconde vague de zombies, cette fois-ci intelligents et potentiellement dangereux pour que le métrage ne trouve enfin un semblant d'ampleur graphique, tout en continuant à mener ses situations sur un ton cocasse délibérément outrancier.

Choking hazardComme on peut le voir, le réalisateur tchèque cherchera surtout à amuser son public, et il y réussira parfaitement en multipliant ses scènes souriantes se moquant aussi bien de la religion, avec les délires de ce Mechura définitivement improbable mais haut en couleurs au point de devenir le personnage le plus marquant du film, que de la philosophie avec ces considérations revenant sans cesse du professeur Reinis qui, même une fois décédé et revenu sous la forme d'un mort-vivant, continuera à lancer ses tirades finement déplacées sur l'instinct et la raison qui trouveront une résonance facile dans les deux vagues successives de zombies attaquant les protagonistes.

Choking hazardMais en plus de cet humour désopilant le réalisateur va régulièrement se lancer dans un délire visuel flamboyant pour mettre en avant des séquences absolument délirantes, comme lorsque qu'une partie des morts-vivants, regroupés vers le bar pour espérer attraper une demoiselle, vont se faire électrifier et entamer une danse désorganisée sur fond de musique rock, ou comme lorsque deux des zombies de la seconde vague vont se battre à mains nues dans une parodie évidente des films de kung-fu mais aussi des combats post Matrix parfaitement orchestrée. Mais ce seront bien entendu les morts-vivants eux-mêmes qui alimenteront de façon récurrente l'aspect comique du film, par leur bêtise et leur incapacité à attraper les protagonistes pour diverses raisons bien farfelues, comme celui qui restera bloqué sur un tapis de marche en fonctionnement.

Choking hazardMais si le métrage remplira aisément son contrat au niveau humour, il n'en sera pas forcément de même quant à son élément horrifique. En effet, les morts-vivants se montreront que peu violents et leur agressivité se traduira rarement à l'écran par des plans gores, passée l'introduction pourtant plus que prometteuse, car leurs festins seront minimisés et ne donneront jamais lieu à de réelles exactions sanglantes, les seuls passages violents ayant en plus régulièrement lieu en hors champ, et il faudra donc seulement compter sur des personnages couverts d'hémoglobine et sur le maquillage des zombies (par ailleurs très réussi) pour assurer le spectacle horrifique.

Choking hazardLes personnages demeureront hélas bien souvent trop superficiels, puisque nous ne découvrirons quasiment que leurs travers bien évidemment exposés de manière excessive, mais bénéficieront d'une interprétation convaincante qui accentuera les débordements comiques du film, tandis que la mise en scène du réalisateur est vive, plus que dynamique pour donner un rythme parfois bien fou au film, tout en osant des plans et des cadrages originaux. Les effets spéciaux sont plutôt convaincants, avec des maquillages probants pour des morts-vivants bien vivaces et quelques plans sanglants guère expansifs (avec quand même une bouillie de cerveaux assez répugnante).

Donc, ce Choking hazard s'avérera être une petite perle d'humour léger et toujours souriant, même si son aspect sanglant sera quand même quelque peu décevant en demeurant bien sage.

Choking hazardLe DVD de zone 1 édité par Media blasters avec l'appui de Fangoria, la magazine phare de l'horreur outre-Altantique, avancera une image très nette et ne connaissant aucun défaut, tandis que la bande-son sera largement efficace et contribuera à la réussite de l'ensemble en étant dynamique, rythmée et adaptée aux situations délirantes du film, le métrage étant ici proposé dans sa version originale en langue tchèque, heureusement accompagnée de sous-titres anglais salvateurs.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of composé de scènes de tournage, d'interviews de l'équipe du film et avançant en son sein un mini bêtisier et quelques scènes coupées, le tout mené sur un ton souriant proche du film, une conséquente galerie de photos du film et du tournage, un clip musical lié au film, la bande-annonce originale sous-titrée en anglais accompagnée par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film prouvant que les pays de l'Est savent aussi accoucher de petites perles d'humour noir, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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27.01.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Zoltan, hound of Dracula

Les vampires auront connu au cours de leur carrière cinématographique bien des situations cocasses et des compagnons d’horizons différents, mais Albert Band (le père de Charles et de Richard, et auteur entre autres du sympathique J’enterre les vivants) offrira au mythe une variation originale avec ce Zoltan, hound of Dracula, sorti en salles à l’époque chez nous sous le titre de Zoltan, le chien sanglant de Dracula, puisque ici ce sera un doberman vampirisé qui sèmera la terreur pour un résultat hélas quand même bien classique et peu rythmé.
Le script va donc suivre Zoltan, un chien vampire ressuscité par mégarde en même temps qu’un serviteur de Dracula, qui va se lancer à la recherche du dernier descendant du Comte pour le vampiriser et ainsi avoir un nouveau maître.

Zoltan, hound of DraculaLe métrage va commencer par nous faire suivre la découverte d’une crypte souterraine par des soldats roumains se livrant à une série d’explosions, ainsi que l’inspection succincte de cet endroit servant de caveau à la famille Dracula où un soldat va finalement rester seul pour monter la garde pour la nuit. Des étranges secousses sismiques vont alors libérer des murs un cercueil, que l’homme va bien entendu ouvrir par curiosité pour y trouver une forme recouverte d’un linceul perforée par un pieu en bois. Evidemment, ce soldat ne va rien trouver de mieux à faire que de retirer le pieu, délivrant de la sorte un doberman qui va lui sauter à la gorge avant de sortir un autre cercueil, de l’ouvrir et d’ôter le pieu du corps d’un homme qui va alors s’enfuir avec le chien de la crypte juste avant qu’elle ne s’écroule.

Zoltan, hound of DraculaLe réalisateur nous contera alors les origines de ce chien vampire et de son maître lors d’un flash-back pensé par l’animal (si, si !) au cours duquel nous verrons comment il a été vampirisé par le Comte Dracula tandis que son maître, Veidt Smith, a seulement subi une sorte d’envoûtement. Cette entame du métrage semblera quand même quelque peu kitsch et minimaliste dans son agencement tout en offrant quand même quelques plans graphiquement réussis lors du réveil du doberman ou lorsque l’armée brûlera tous les cercueils finalement sortis de la crypte, suivant ainsi l’ordre de l’inspecteur Branco dépêché sur place, tout en étant largement explicative sur la condition de ce Veidt, presque vampire mais pouvant circuler de jour comme de nuit et devant désormais rechercher un nouveau maître après la destruction finale du Comte, avec comme seule alternative retrouver le dernier descendant de la lignée des Dracula, un homme appelé Drake et vivant désormais aux Etats-Unis.

Zoltan, hound of DraculaVeidt va donc traverser l’Atlantique en réussissant grâce à un subterfuge simple mais efficace à amener Zoltan avec lui, pour se mettre à le recherche de la famille Drake. Celle-ci va ensuite nous être longuement présentée, pour ce qui sera la partie la plus faible du métrage en étant naïve et terriblement ennuyeuse pour nous faire suivre les préparatifs de Michael Drake et de sa femme Marla en vue d’un séjour de camping loin de la civilisation avec leurs deux enfants, leurs deux bergers allemands et deux chiots venus au monde récemment. Mais mis à part une première incursion nocturne infructueuse de Zoltan autour de la demeure des Drake, l’intrigue se contentera d’accumuler les séquences faciles et à l’esprit "bon enfant" épuisant.

Zoltan, hound of DraculaL'arrivée sur leur lieu de villégiature (une prairie coupée du monde) sera tout aussi fastidieuse avec des développements inutiles (la disparition d'un des chiots), même si la présence menaçante de Veidt et de son doberman permettra à Albert Band de donner un peu de piment à l'ensemble grâce à plusieurs tentatives ratées du chien pour approcher Michael afin de le mordre et en faire leur nouveau maître. Du coup, ce sera un autre campeur qui se fera joyeusement déchiqueter par Zoltan, celui-ci s'affairant même à vampiriser un autre chien pour l'aider dans sa quête. Mais pendant ce temps-là, l'inspecteur Branco va lui aussi se lancer à la recherche des Drake et finir par les trouver juste au moment où la famille allait lever le camp suite à une dernière agression de leur fille par les canidés et sauvée in extremis par deux chasseurs.

Zoltan, hound of DraculaLe métrage rentrera alors dans son dernier acte, au cours duquel Michael Drake et Branco vont rester seuls sur place pour chercher Veidt et son chien démoniaque, laissant l'intrigue prendre enfin un semblant d'ampleur et avancer des séquences convaincantes et parfois même tendues (l'attaque du chalet) qui mettront largement en valeur les canidés vampires et auront un minimum d'impact grâce à la férocité avérée de ceux-ci. Le final viendra naturellement et sans surprise clore le film, tout en laissant de manière amusante mais quand même ridicule présager d'une hypothétique suite qui ne viendra jamais.

Zoltan, hound of DraculaSi le métrage pêchera par manque de rythme en son milieu et aura bien du mal à conserver toute l'attention du spectateur avec les aventures de cette famille isolée en pleine campagne et sans cesse soumise à des incidents liés à la présence du doberman vampire qui viendra les harceler sans succès chaque nuit, Albert Band pourra compter sur quelques séquences réussies avançant ce Zoltan parfaitement dressé et effectuant des actions étonnantes tout en faisant preuve d'une présence à l'écran pleine de férocité et de hargne. Et surtout, le film pourra s'appuyer sur une interprétation largement convaincante, car si José Ferrer arrive à être crédible en chasseur de vampires canins, l'incroyable Reggie Nalder (vu dans un certain nombre de films du genre, dont Mark of the devil ou encore dans le rôle du vampire des Vampires de Salem de Tobe Hooper) et son faciès défiguré terriblement troublant s'imposera comme la réelle menace du film et on pourra même regretter sa trop courte présence à l'écran pour un rôle finalement assez anecdotique. Albert Band signera ici une mise en scène plutôt classique, suivant l'intrigue sans nervosité pour uniquement donner un sentiment d'urgence lors des attaques de Zoltan et de ses compagnons, et les quelques effets spéciaux seront bien timides, hormis lors de l'attaque d'un campeur qui sera quelque peu graphique et sanglante.

Donc, ce Zoltan, hound of Dracula restera une petite curiosité amusante dans son concept mais hélas parfois poussive dans ses développements, qui se suivra sans déplaisir mais n'aura rien pour espérer laisser une quelconque trace dans les mémoires, mis à part ce concept de chien vampire original et certainement sous-exploité ici !

Zoltan, hound of DraculaLe DVD de zone 1 édité par Anchor Bay avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut, même lors des nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera appréciable, avec des hurlements de chiens très efficaces et même si parfois la partition musicale pourra irriter quelque peu, le métrage étant ici proposé en version anglaise, sans aucun sous-titre, mais également en version française.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce d'époque du film en anglais.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce doberman vampire hargneux, le DVD de zone 1 est disponible ici ou là !

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26.01.09

07:00:00, Cat�gories: Dossier  

Daredevil / Le Caïd

Le Caïd, Wilson Fisk, est un personnage particulier. A l’origine, simple parrain de la pègre parmi d’autres, il apparaît dans les premières aventures de Spider-Man contre qui il fait preuve d’une force peu commune puis est repris par Frank Miller qui va donner une nouvelle jeunesse au personnage en le faisant devenir l’ennemi numéro 1, la parfaite nemesis de Daredevil. De fil en aiguille, il va passer d’un criminel caricatural à un génie du crime tirant en ficelle les secrets mais étant aussi implacable avec Murdock lorsqu’il découvrira son identité.
D’ailleurs, on notera avec cynisme que Tête à cornes doit être le martyre désigné de Stan Lee tant celui-ci a été victimes de coups du sorts entre le Tireur et le Caïd.

Personnage à la carrure hors norme, dirigeant un empire du crime, on peut reconnaître que le film lui rend hommage en cela qu’il respecte le matériel de base dans ses grandes lignes, malgré le recours à des poncifs qui parviennent à ne pas être ridicules. La grande force de Daredevil reste justement d’avoir su se réapproprier les personnages de départ pour les faire entrer dans un univers qui lui est propre. On peut certes sourire devant le jeu d’Affleck dans la peau de l’avocat aveugle voir devant celui de Farrel qui dénature parfois le caractère à l’origine assez sombre (bien que fantasque) du Tireur. Néanmoins, avoir choisi M. Clarke Duncan pour interpréter le Caïd relève d’une sacrée justesse de casting. Inconcevable lors de sa création, le fait d’avoir un acteur black correspond tout à fait à la volonté d’égalité prônée par nos sociétés d’aujourd’hui. Ainsi, les blancs ne sont pas les seuls bad guys à pouvoir corrompre le pouvoir. De plus la stature de l’acteur colle tout à fait et ne trouve pas d’équivalent chez les acteurs blancs. Pour mémoire, c’est John Rhyes Davies (Arthuro dans Sliders) qui avait prêté son visage à Fisk dans un téléfilm de l’ancienne série Hulk pour la télévision. Mais pour ce qui est de la grande scène de rencontre entre Le Caïd et Daredevil , il faudra se tourner vers la version director’s cut pour ressortir satisfait. Et il sera évident pour ceux qui ne l’ont encore pas vu que Clarke Duncan était parfait : cruel, brutal, excellent dans le combat au corps à corps qui n’a rien à voir avec la version courte … sans compter les multiples relations avec le Tireur entre autre. On pourra s’amuser de voir la relation entre la rose qu’il laisse sur ses victimes et le fait que son fils dans le comics se fasse connaître sous cette identité , mais dans l’ensemble, la prestation reste relativement bonne et se classe même plusieurs crans au dessus de personnage comme Fatalis et son homologue grand écran.

Spider-Man / Sand Man

Dans la galerie habituelle des vilains de Spider-Man, l’Homme sable sort légèrement du lot. Habituellement, l’Araignée doit faire face au Vautour, au Rhino et autres Dr Octopus qui reelèvent tous d’emblèmes totémiques. L’homme sable ne renvoie à aucun animal puisqu’il est le fruit d’un accident résultant d’une expérience, un peu à la manière de Hulk ou d'Abomination. D’ailleurs, l’aspect gamma en moins, il aurait tout à fait eu sa place dans l’entourage du Béhémot vert. De plus, dans la bande dessinée, ce personnage n’est ni tout à fait un bad guy , malgré sa période Terrifics, ni tout à fait un héros , dixit la période Vengeurs. L’homme sable relève somme toute de l’anti héros classique. Jamais là au bon moment, cherchant à se faire connaître avant de comprendre lui même , ses pouvoirs font souvent de lui un enjeu non négligeable dont il se passerait bien. Dans le film, on se base sur ses origines papiers avec une fidélité certaine et on a même droit à une séquence de mutation assez impressionnante. De Spider-Man 3 , il est d’ailleurs la plus grande réussite visuelle et narrative, parvenant à en remontrer au tisseur tout en envahissant littérallement l’écran et étant un pis aller parfait pour boucler des arcs scénaristiques majeurs comme la mort d’Oncle Ben qui va enfin être élucidée dans sa totalité et permettre à Peter d’avancer en réussissant à être un peu plus en paix avec lui-même.

Il reste quand même intéressant de relever que de tous les vilains des films de Sam Raimi, Flint Marko est le seul à ne pas avoir cherché ses capacités. Le bouffon vert et Octopus étaient tous deux des esprits scientifiques majeurs, Harry Osborn ne reprend que la quête de son père à laquelle on peut ajouter une certaine violence tandis que Venom de par sa nature cherche à détruire puis s’unit à quelqu’un qui cherche un moyen de contrer Spider-Man suite à des histoires de vengeance personnelle. Flint Marko n’a rien voulu de tout cela, il n’a simplement pas eu de chance et au-delà des bijoux ou du pouvoir, il recherche simplement le pardon pour avoir une chance de se reconstruire, quête parallèle à celle de Parker qui poursuit le même but. Spider-Man 3, au-delà de sa narration un peu brouillon reste avant tout une course à la rédemption et au pardon, phase par laquelle passeront tous les personnages majeurs mis en place depuis le premier opus, héros comme humains étant concernés. Marko n’est que le parangon de cette recherche qu’il finit par conclure, se laissant finalement aller aux quatre vents dans un dernier plan onirique assez fort graphiquement. Peut être pas l’un des méchants les plus attendus, mais l’un des plus réussis.

Spider-Man / Dr Octopus

Dans le comics original, le Dr Otto Octavius est un brillant scientifique qui avait mis au point pour pouvoir gagner du temps et exécuter plusieurs tâches en même temps sans pour autant s’exposer aux radiations de nombreux produits dangereux. Las, un accident se produisit et son harnais fut soudé à son coprs et à son système nerveux. Parla suite, il appris à se défaire de ce dernier tout en étant capable de la contrôler à distance. Grand ennemi de Spider-Man devant l’éternel, les anciens lecteurs de Strange auront eu le plaisir d’assister à de nombreux affrontements entre ces deux personnages arachnides, Octopus étant un adversaire plus que redoutable ayant même réussi à se faire aimer ou du moins apprécier de Tante May. Il est aussi à l’origine de la fondation des Sinistres Six , dont les enjeux dans la période post McFarlane n’était ni plus ni moins que de diffuser un produit dans l’atmosphère rendant les gens normaux dépendant à la drogue , problème pour lequel il était le seul à proposer un hypothétique remède.
De plus, il restait un personnage finalement assez complexe puisque oscillant souvent entre la justice et le crime et courant fréquemment après une reconnaissance qui lui était refusée de par ses doubles activités. On se souviendra de sa volonté de s’amender , soutenu par le Dr Richards qui connaissait alors de sérieuses inquiétudes quant à la naissance de son second enfant. En apportant son aide à l’accouchement, Octopus ne parvint pourtant pas à sauver le nourrisson et cru que Richards s’était joué de lui. Il bascula alors définitivement. Tué par le clone de l’Araignée, il fut ensuite ressuscité par la Main.

L’adaptation et la réactualisation de ce personnage et en soi une des grandes réussites de la saga cinéma de Spider-Man. L’acteur titre tout d’abord, Molina (qui jouait les cher à patouille pour pièges de civilisations disparues dans le premier Indiana Jones) possède le physique adéquat et s’est approprié le rôle avec conviction, excellant tout autant dans le côté prof de fac un tantinet paternaliste que dans celui de criminel d’envergure et sans pitié. Mieux encore, les tentacules sont maintenant traitées comme des entités à part entière, pensant par elle-même et n’étant pas seulement des accessoires. Lors de l’accident qui les ont fusionnées avec Octopus, ce sont elles qui vont le pousser à devenir un criminel. C’est d’ailleurs lorsqu’elles vont se retrouver court circuitées que Otto va retrouver son humanité.
Mieux encore, leurs potentiel visuel est uitlisé à son maximum, aussi bien lors de leurs premières utilisation « pacifique » que lors de leur réveil à la Evil Dead ou bien encore durant de multiples scènes de combats avec tête de toile qui se trouve du coup magnifié par l’utilisation judicieuse de son fluide. Quand on y réfléchit, deux scènes majeures restent à l’esprit quand les lumières se rallument dans la salle : le braquage de la banque et le match digne d’un des meilleurs capcom sur le toit du Train.
Et quand c’est un bad guy qui monopolise et remporte l’adhésion, c’est que le pari de départ est réussi , dixit Batman Returns.

X-Men / Mystique

Les personnages bénéficiant d’un pouvoir auto guérisseur sont assez peu nombreux en regard de ceux qui possèdent une force surhumaine dans la bande dessinée. Et pourtant, ce sont ceux qui ont été le lus portés à l’écran. Serval , Dents de Sabre ou bien encore Mystique possèdent cette faculté. Le personnage de Mystique est l’un des plus complexes de l’Univers X Men, en cela qu’elle a déjà pu vivre plusieurs vies, sans compter qu’elle est une espionne et une terroriste reconnue, nonobstant le fait qu’elle soit la mère de Diablo et qu’elle aie eu un enfant avec Creed. Sa version animée en faisait un égal négatif de Xavier. Sa version live était sans conteste l’une des plus grandes réussites visuelles du premier épisode des X Men Version , Singer, qui en fit un véritable pilier dans le second volet. De simple faire valoir de Magnéto, elle est devenue quelque chose de beaucoup plus travaillé, n’hésitant pas à entretenir une relation assez trouble avec ce dernier. L’un des regrets que l’on pourra émettre à son égard reste son abandon pur et simple dans l’Affrontement final, bien que permettant de révéler l’aspect profond de Magnéto (les mutants d’abord et voilà tout) qui reste prêt à tout pour porter sur le devant de la scène (ou du moins sauver) ceux de sa race mais qui les abandonnent dès qu’ils ne correspondent plus à ses critères.

mystique x-men

Ses transformations sont assez réussies et s’embellissent au fur et à mesure des ses apparitions à l’écran, non sans un certain humour quand elle prend l’apparence de kelly. Elle est dévouée corps et âme à Magnéto mais finira par le trahir après avoir elle-même été bafouée.
Cependant, il est dommage de ne pas avoir creusé un peu plus sa parenté avec le perso de Diablo qui avait dynamité l’introduction du deuxième film. Plus que vénéneuse, remarquablement douée en arts martiaux et en informatique , elle représente l’un des individus les mieux retranscrits et réadaptés de toute la saga mutante. On retiendra surtout d’elle la scène de séduction du garde et celle du piratage informatique dans X men II , sa confrontation avec Wolwerine dans X Men 1 et sa guérison (si l’on peut dire) dans X Men III.

Personnage à la carrure hors norme, dirigeant un empire du crime, on peut reconnaître que le film lui rend hommage en cela qu’il respecte le matériel de base dans ses grandes lignes, malgré le recours à des poncifs qui parviennent à ne pas être ridicules. La grande force de Daredevil reste justement d’avoir su se réapproprier les personnages de départ pour les faire entrer dans un univers qui lui est propre. On peut certes sourire devant le jeu d’Affleck dans la peau de l’avocat aveugle voir devant celui de Farrel qui dénature parfois le caractère à l’origine assez sombre (bien que fantasque) du Tireur. Néanmoins, avoir choisi M. Clarke Duncan pour interpréter le Caïd relève d’une sacrée justesse de casting. Inconcevable lors de sa création, le fait d’avoir un acteur black correspond tout à fait à la volonté d’égalité prônée par nos sociétés d’aujourd’hui. Ainsi, les blancs ne sont pas les seuls bad guys à pouvoir corrompre le pouvoir. De plus la stature de l’acteur colle tout à fait et ne trouve pas d’équivalent chez les acteurs blancs. Pour mémoire, c’est John Rhyes Davies (Arthuro dans Sliders) qui avait prêté son visage à Fisk dans un téléfilm de l’ancienne série Hulk pour la télévision. Mais pour ce qui est de la grande scène de rencontre entre Le Caïd et Daredevil , il faudra se tourner vers la version director’s cut pour ressortir satisfait. Et il sera évident pour ceux qui ne l’ont encore pas vu que Clarke Duncan était parfait : cruel, brutal, excellent dans le combat au corps à corps qui n’a rien à voir avec la version courte … sans compter les multiples relations avec le Tireur entre autre. On pourra s’amuser de voir la relation entre la rose qu’il laisse sur ses victimes et le fait que son fils dans le comics se fasse connaître sous cette identité , mais dans l’ensemble, la prestation reste relativement bonne et se classe même plusieurs crans au dessus de personnage comme Fatalis et son homologue grand écran.

Spider-Man / Venom

Le symbiote. Apparu dans les mythiques Guerres Secrètes de feu Spidey, magnifié par Todd « Spawn » McFarlane, il est vraiment la personnification de ce que doit être un ennemi intime, voire mortel pour un super héros. En créant ce personnage, les créatifs de l’époque ont été bine plus loin qu’un Luthor ou qu’un Bizarro en cela que Venom a d’abord été un allié et un atout pour Spider-Man avant de devenir ivre de rage pour avoir été rejeté et de tomber dans les mains d’un opposant naturel de Spidey qui découvrira du même coup la fameuse identité secrète de tête de toile. Comble de malice, Brock va se retrouver, en plus de toutes les connaissances d’ordre privées du symbiote, avec les mêmes pouvoirs que Spider-Man. Comment créer plus bel opposant ?

En le rendant psychotique et en le faisant évoluer selon son propre code d’hhonneur, Venom se retrouvant alors selon les circonstances Bad ou good guy. Si on ajoute à cela tous les aléas psychologiques de Brock qui ne se laissera pas toujours guider aveuglément par le symbiote, on obtient un personnage parfait de la classe d’un Fatalis. De plus, Venom étant avant tout deux individus, on crée un background d’un richesse inouïe pour le symbiote en propre, celui-ci venant d’une espèce qui s’infiltre sournoisement sur une planète afin d’en éradiquer les habitants par la violence pour ensuite s’emparer de leurs mondes. Le symbiote s’opposera à cette manière de voir les choses et sera pour cela exilé vers la planète du Beyonder pour y être exécuté … avec la suite que vous connaissez. Et quand enfin on pense avoir fait le tour du personnage, on lui adjoint une descendance assez folle pour le faire passer pour un enfant de cœur avec Carnage , lui offrant du même coup suffisamment d’élements pour qu’il puisse espérer un jour voir sa propre destinée portée au cinéma.
Si l’histoire de Venom parvient à s’attirer l’attachement des lecteurs sans grande peine, il n’en est pas de même pour sa venue sur grand écran. Dans le film de Sam Raimi, ses origines sont gommées pour des raisons de scénario et de droits évidentes, qui ne pourront conduire qu’à une nouvelle version type Hulk si le projet de séquelle voit véritablement le jour, mais le fait de faire venir le symbiote via une météorite peut passer pour acceptable. Le fait que Parker sombre du côté obscur de la force avec l’utilisation progressive de son costume est lui aussi plutôt bien porté sur grand écran, sans compter le principe essentiel qui respecte la nature consciente du symbiote. Raimi a su garder à l’esprit qu’il s’agissait d’un esprit et d’un être à part entière. L’énorme autre point positif réside aussi dans son apparence, tout à fait en adéquation avec un parasite mais aussi avec les pouvoirs de son hôte originel. Suintant, envahissant, on se rend bien compte que ce symbiote n’est pas une bonne chose mais cette épanouissement visuel destiné au fan ne peut alors que faire espérer le meilleur quand le passage de Parker à Broke va se produire. Las, le Eddie du film n’a rien à voir physiquement avec celui de la bande dessinée, contrairement à l’épatante transposition de l’homme sable, et c’est un gringalet qui récupère le rôle. Premier constat, il n’est pas du tout imposant avec le costume noir. Second constat, quand venom apparaît vraiment avec les crocs et le reste de l’attirail, on se surprend à rire jaune tant l’impact des couvertures de McFarlane se retrouve ici réduit à zéro. Evidemment, la scène culte des cloches est reprise, mais en voulant traiter à la fois deux nouveaux vilains plus clôturer les anciens arcs scénaristiques des opus précédents avec le bouffon vert tout en essayant de traiter par-dessus l’ensemble le désastre de la vie privée de Peter, Raimi se perd et bâcle les affrontements les plus attendus et qui devaient être dantesque. Jamais Spider-Man 3 ne parvient à retrouver le souffle quasi épique et la virtuosité de l’épisode 2 avec par exemple la scène du Train et du combat contre Octopus. Le geek révaît de Venom contre Spidey en live et c’est un geek suprême et assumé qui finalement loupe le coche et propose seulement un brillant catalogue des possibilités actuelles dans le domaine des effets spéciaux. Dommage.

X Men / Le Fléau

De tous les personnages Marvel, certains sont purement et simplement inadaptables. Ou du moins le pense t on. Quelques uns ont malgré tout réussi leur passage du papier au format ciné (Octopus, Iron Man) alors que d’autres se sont lamentablement ramassés (Galactus et dans une moindre mesure Venom). Le Fléau était il vraiment nécessaire et indispensable dans l’Affrontement final là où un Blob, voir même un Avalanche aurait pu faire l’affaire, s’il s’agissait seulement de tout détruire sur son passage. De plus, le Juggernaut est un individu au passé extrêmement lourd et proche de celui de Xavier (je ne diras pas tout, au cas où des fans de films de super héros désireraient se plonger dans les comics papiers) , sans compter une partie mystique à la base de sa force phénoménale grâce au rubis de Cyttorak. Enfin, malgré sa masse imposante qui pourrait en remettre à Hulk (côté stature et même côté force dans ses bons jours) , Caïn Marko reste rusé et intelligent et connaissant parfaitement ses limites.

L’idée de le porter en live était intéressante en soi, mais au vu du résultat, on reste dubitatif. La plus grosse erreur est, outre l’éradication pure et simple de ses origines, d’en avoir fait un mutant, ce qu’il n’a jamais été. De plus, la célèbre armure rouge a sauté au bénéfice d’un ensemble ridicule. Enfin, Vinnie Jones, s’il était amusant chez Guy Ritchie est ici pitoyable tant son jeu est limité et à mille lieues ne serait ce que des adaptations animées. A part beugler « I’m unstoppable » à l’instar d’un Nuclear man qui en son temps s’arracher le dentier à brailler « Kill Superman » et foncer dans des murs sans réfléchir, il n’y a rien à en tirer.
Ensuite, un simple camion prison n’aurait jamais du / pu le retenir , quelque soit ses entraves. A force de multiplier et de dénaturer les mauvais mutants dans son opus, Rattner a réussi l’impossible, à savoir les rendre futiles. Le Fléau a lui seul mériterait d’avoir un film ou du moins d’être un bad guy unique , et non pas massacré comme c’est le cas ici. On peut lui adjoindre le personnage d’Angel ou des Sentinelles à ce titre qui ont eu aussi été massacrés sur l’autel de la pluralité. Le scénario d’X Men III est si faible en fait qu’il a fallu recourir à la multiplication des pouvoirs et des bad guys pour réussir à tenir la distance… pour ensuite s’en débarrasser facilement.
Le plus triste dans tout cela, c’est qu’on ne reverra sûrement jamais plus le Fléau au cinéma, tant l’image que celui-ci a laissé ici sera négative pour les années à venir. Le plus gros gâchis de la franchise après Dents de Sabre.

X-Men / Pyro

Pyro est un personnage plutôt inattendu dans la trilogie X Men. Assez Anecdotique dans le comics, si ce n’est lorsqu’il sacrifia sa vie pour sauver celle du sénateur Kelly, il prend une véritable ampleur dans le second volet de Singer avant de redevenir caricatural dans celui de Rattner. Dans la bande dessinée, il ne possède qu’un pouvoir en propre , celui de contrôler n’importe quelle flamme dans un rayon d’une trentaine de mètres, pouvant aussi lui donner la forme qu’il désire sans compter une certaine consistance. Pour être sur de ne jamais manque de flammes, il s’est harnaché d’un dispositif lui permettant d’avoir accès à des types bien particuliers de briquets, ne pouvant pas lui-même produire naturellement cet élément. Dans le film, c’est un adolescent intégré à l’école de Xavier qui semble pouvoir , au contraire, générer lui-même des gerbes de feu, à l’image de ses exploits dans le second opus chez les parents de Bobby Drake.
De Bobby Drake justement, parlons en. Il était somme toute logique dans ces films manichéens d’avoir un opposant naturel à Iceberg. Wolwerine avait Dents de Sabre, Magnéto avait Xavier …. Et logiquement le feu pouvait être un opposant sympathique à la glace. Le fait qu’il s’agissent de jeunes adultes ne pouvait que conduire à un clash.
Pyro est un des personnages dont la réappropriation est des plus réussies. On en termine avec le personnage un peu simple des bandes dessinées pour obtenir la matérialisation des doutes sur l’adolescence et le changement. Sans cesse en proie à un questionnement intérieur sur sa condition, il va se retrouver pris entre deux feux entre un Xavier qui ne veut que son bien au prix d’un certain contrôle et un Magnéto qui bien que le manipulant lui permettra de s’exprimer pleinement, jusqu’à en devenir un lieutenant fidèle et dévoué (ce qui reste drôle puisque servant du même coup Mystique, comme un écho au monde papier et à la confrérie des mauvais mutants…. La boucle est alors bouclée).
Il permet également d’être un miroir pour l’ensemble de la jeune écurie Xavier, Xmen comme Nouveaux Mutants et de leur donner à voir ce qu’ils pourraient devenir en optant pour la mauvaise solution.

Il reste regrettable que cette évolution psychologique soit réduite à peau de chagrin dans le dernier volet malgré une ultime utilité dans un combat de jeunes coqs assez téléphoné, celle de pouvoir retrancher Drake dans ses premiers retranchements d’adulte en puisant dans son pouvoir de manière telle qui finit par revêtir son allure définitive d’homme de glace, assez réussie visuellement d’ailleurs.
Pyro reste donc un bon atout malgré l’aspect moralisateur à peine sous jacent du « je n’ai pas misé sur le bon cheval donc je perds mes pouvoirs et redeviens quelqu’un de banal, encore plus insignifiant que lors de ma première apparition.» Dommage.

Spider-Man / le Bouffon Vert

Le Bouffon Vert est l’un des pires vilains de l’entourage de Spider-Man. C’est tout simplement le symbole du passage à l’âge adulte de Peter, qui avait déjà commencé avec la mort de l’oncle Ben. Le Bouffon n’est autre que le responsable de la mort de Gwen Stacy , qu’il jettera du haut d’un pont, à l’instar du final de Spider-Man 1 avec Mary Jane Watson. Dans le comics, il est aussi un des vilains qui sera le plus reproduit, avec pas moins de quatre déclinaisons (les deux osborn, Hamilton et Ulrich) sans compter une version Super Bouffon qui occupera longuement notre Spidey plongé au cœur d’une guerre civile au sein du crime organisé et même un Bouffon Noir qui relèverait plutôt de la juridiction de Ghost Rider ou du Dr Strange. Le Bouffon Vert est un peu le pendant du Joker de Batman pour ce qui est de la folie voire peut être même un anti Tony Stark. Riche industriel, il est avide de pouvoir et finit par créer un sérum lui promulguant accidentellement force et intelligence jusqu’à le rendre fou. Il se dote alors d’un équipement high tech et commence à mener la vie dure à tête de toile , sous le joug de cette double personnalité qui s’adresse à lui via les miroirs (excellente idée reprise avec succès dans le film) dans l’espoir d’obtenir la reconnaissance mais aussi le respect du monde de la pègre.
Je ne révèlerais pas les pourquoi des différents bouffons, si ce n’est que le fils reprendra le flambeau, sous la domination psychologique de la figure paternelle.

Vu qu’il s’agit de l’unique Bad Guy du premier opus, Sam Raimi lui a apporté un soin tout particulier à l’écran en le transposant de manière assez moderne, conservant le rapport financier et technologique en y incluant les militaires et les relations commerciales avec ces derniers. Evidemment, on peu ressentir quelque doute sur l’apparence du Bouffon Vert, sorte de nain de jardin diabolique customisé façon 2000 et perdant ainsi l’aura de mystère voulue par le costume originel. De fait, on conserve les bombes citrouilles et le sac à malice , en les modernisant eux aussi , nonobstant le planeur qui dégage une fumée pestilentielle, annonçant parfaitement la couleur des affrontements qui vont suivre. Et plus encore que tous ces attributs de science fiction, la réussite de ce personnage va résider dans l’interprétation hallucinée de Willem Dafoe , excellent en père tyrannique mais magistral lorsqu’il s’agit de laisser parler son côté obscur à l’instar de sa transformation dans le labo quat il tue le scientifique ou bien encore lorsqu’il comprend que Spider-Man et Parker sont une seule et même personne.
Le combat de titan final est d’autant plus appréciable qu’ils sont de même niveau avec un point commun résidant dans la personne de Harry, fils de l’un, meilleur ami de l’autre qui ne doit pas se douter vaille que vaille des tensions existant entre eux. La mort attendue du Bouffon, quasi conforme à celle de la bande dessinée, empalé par son propre planeur est réussie (bien que le dernier râle le soit beaucoup moins….) et on le retrouve avec surprise et plaisir en manipulateur de conscience dans l’opus suivant, conduisant son fils sur la même voie que lui.
Le troisième opus conclura avec brio la trilogie Spider-Man qui n’est en fait que l’exploration des rapports liant deux amis autour d’une même femme et de pouvoirs qui les dépassent mais les magnifie également, Harry mourrant pour sauver Peter.
On assiste donc à l’émergence d’un vilain qui aurait pu être grotesque et qui finalement se révèlera le plus humain de toute cette saga.

Ainsi s’achève ce micro dossier qui s’était donné pour but de brosser le portrait de quelques bad guys de l’univers ciné de Marvel. J’ai volontairement laissé de côté les personnages majeurs tels que Magnéto ou Jean Grey car je voulais éviter d’être trop réducteur à leur égard et préféré m’attarder sur les exemples non exhaustifs que vous venez de lire. N’hésitez pas à apporter votre propre vision des choses dans la partie du dessous, la vôtre, et bon visionnage à l’avance pour la sortie DVD/Blu-ray prochaine de Hulk version Leterrier. Au plaisir de vous revoir bientôt…

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23.01.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Who saw her die ?

Pour son second long métrage (après Je suis vivant !), le réalisateur italien Aldo Lado s'offre avec ce Who saw her die ? un "giallo" atypique en restant ancré dans une réalité teintée de sadomasochisme et de pédophilie pour suivre une affaire de meurtres d'enfants dans un style délibérément lent et donnant ainsi l'opportunité aux personnages de s'exprimer.
Le script va suivre l'enquête d'un père dont la fille a été retrouvée assassinée dans les eaux de Venise.

Who saw her die ?Dans sa séquence d'introduction, le métrage va prendre place dans les Alpes françaises pour suivre une gamine s'amusant dans la neige avec sa gouvernante et échappant à sa surveillance en descendant une pente en lutte pour atterrir dans des sous-bois où un mystérieux personnage portant un voile va l'y attendre pour la tuer en lui fracassant le crâne pour finalement essayer de cacher le corps dans la neige. Cette première séquence sera largement impactante sans pour autant être très graphique, en osant montrer le meurtre d'une fillette, meurtre qui ne sera jamais résolu comme nous l'apprendra le dossier de police feuilleté en toile de fond par le générique.

Who saw her die ?Ensuite, le métrage va mettre en scène ses principaux personnages et notamment Franco, un sculpteur allant attendre sa fille Roberta à sa descente d'avion et c'est avec ce père tout heureux de revoir sa fille vivant habituellement à Londres avec sa mère dont il est séparée que nous allons passer la première partie du métrage, pour faire connaissance avec les amis de Franco, un journaliste, un prêtre, et le riche marchand d'art vendant ses sculptures, Serifian. Mais rapidement, le meurtrier au voile va venir tourner autour de Roberta pour plusieurs fausses alertes donnant l'opportunité au réalisateur de nous concocter quelques séquences bien tendues jusqu'à ce qu'un soir, alors que Franco aura laissé Roberta jouer avec d'autres enfants dans la rue pour avoir un rapport sexuel avec une demoiselle, le tueur va pouvoir enfin s'approcher de la jeune fille.

Who saw her die ?Après avoir recherché sans succès sa fille, Franco va alerter la police mais ce sera finalement au petit matin que le corps de Roberta sera découvert flottant dans les canaux de la ville et alors que la police restera sans piste probante, Franco, rejoint par son ex-épouse Elizabeth (avec qui il va reprendre une relation) va mener l'enquête pour découvrir certaines activités troubles et honteuses de son entourage et alors que les meurtres vont continuer, éliminant ainsi au fur et à mesure des suspects potentiels, l'odieuse vérité va être dévoilée.

Who saw her die ?La première partie du métrage s'attachera à bien nous présenter ses différents personnages, rendant ainsi attachant ce père attendri par sa fille, qui recevra un accueil presque trop chaleureux de la part des amis de Franco, laissant ainsi planer un relent de pédophilie tout en retenue sur certaines scènes, tandis que celles où le meurtrier surveille Roberta dégageront une atmosphère de menace implacable et lourde de menaces qui rendront mal à l'aise, jusqu'à cette séquence qui suivra en parallèle Franco s'adonnant aux plaisirs de la chair tandis que sa fille va se retrouver seule face à face à son assassin, sans que pour autant le réalisateur ne cède à la facilité en ne nous montrant pas cette fois-ci le meurtre de la fillette.

Who saw her die ?Les recherches de Franco pour retrouver sa fille seront quant à elles porteuses d'un sentiment de désespoir croissant et la découverte du corps au petit matin sera conduite par une séquence d'une beauté tragique redoutable, tout comme les funérailles de Roberta, qui donneront une base affective forte pour ouvrir la seconde moitié du film et l'enquête que va mener Franco, suite à la découverte par un de ses amis journaliste d'un cas similaire ayant eu lieu un an auparavant. Au cours de ses recherches, Franco va rencontrer l'avocat des parents de la petite disparue d'alors, pour découvrir que ce dernier est en relation avec Serafian, entre autres.

Who saw her die ?Cette seconde partie sera plus classique dans son déroulement pour suivre les pérégrinations de Franco tout en présentant chacun des autres personnages comme des suspects potentiels, que seul l'assassin viendra innocenter de manière certes parfois violente, mais ne versant jamais dans un aspect sanglant délaissé par le réalisateur qui s'accoutumera des "figures obligées" du "giallo" avec ce tueur travesti aux gants noirs qui utilisera en priorité des armes blanches pour assassiner ses victimes qui en sauront un peu trop, laissant une ambiance tendue s'installer dès qu'apparaîtra ce voile noir masquant le visage du meurtrier et qu'Aldo Lado placera devant sa caméra subjective pour faire aussitôt monter d'un cran la pression.

Who saw her die ?Le réalisateur s'appuiera également sur les décors naturels de Venise pour emmener son spectateur dans les ruelles sombres et autres endroits ignorés des cartes postales de la ville et nous faire ainsi découvrir une autre facette de cette ville propice à tous les mystères, qui sera par exemple revisitée un an plus tard par Nicolas Roeg et son Ne vous retournez pas qui affichera plusieurs similitudes troublantes avec le film d'Aldo Lado (la mort d'une fillette base de l'intrigue, les relations difficiles au sein du couple de personnages principaux…). Mais face à Venise, ce seront les protagonistes qui seront privilégiés, ayant presque tous des penchants douteux et qui bénéficieront d'une interprétation exemplaire, que ce soit George Lazenby dans le rôle principal et surtout Adolfo Celi impeccable dans celui de Serafian, alors qu'Anita Strindberg apporta un soupçon d'érotisme trouble à l'ensemble. La mise en scène d'Aldo Lado est volontairement lente pour permettre ainsi à une tension permanente de s'installer durablement sur toute la durée du métrage tout en nous offrant régulièrement des plans magnifiques.

Donc, ce Who saw her die ? représentera un exemple réussi de "giallo" ne misant pas sur l'aspect érotique ou violent pour privilégier ses personnages et son intrigue, pour envoûter son spectateur irrémédiablement impliqué dans cette histoire vénéneuse jusque dans sa révélation finale !

Who saw her die ?Le DVD de zone 0 édité par Blue underground avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera appréciable en dépit d'un doublage anglais quelque peu hasardeux en bénéficiant d'une splendide partition musicale d'Ennio Morricone, le métrage étant donc ici uniquement présenté en version anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une courte mais passionnante interview d'Aldo Lado (sous-titrée en anglais) qui revient aussi bien sur la genèse du film que sur les problèmes rencontrés avec la censure pour de multiples anecdotes intéressantes, la filmographie du réalisateur ainsi que la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "giallo" atypique et performant, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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22.01.09

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

the X-Files : régénération

Dix ans ! Il aura donc fallu attendre dix ans pour revoir les deux héros de la série The X-Files au cinéma. Et après l’arrêt de la série télévisuelle en 2001, nous étions donc sans nouvelles de Mulder et de Scully, qui ont tenté un come-back tardif avec ce The X-files : régénération (toujours réalisé par Chris Carter, le créateur de la série) sorti en salles en juillet dernier et qui revient le 30 janvier en DVD sous la bannière de 20th Century Fox.

the X-Files : régénération

Le script (dont les développements ont comme d’habitude été scrupuleusement tenus secrets pendant la production du métrage) va commencer par suivre l’enlèvement en pleine nuit chez elle d’une employée du FBI. Deux agents vont mener l’enquête, guidés par un ancien prêtre pédophile ayant d’étranges visions, mais sans avancer réellement dans leurs investigations. Le temps pressant, l’agence gouvernementale va donc décider de faire appel à Mulder et à Scully, habitués de ce genre d’affaires sensibles. Mais depuis des années, le service des "Affaires non classées" est fermé et les deux personnages ont suivi un destin bien différent, Scully est redevenue médecin dans un hôpital catholique et s'occupe d'un enfant atteint d'une maladie incurable, tandis que Mulder profite de sa retraite pour vivre en ermite...

the X-Files : régénération

Apparemment, d'après les avis parcourus ici ou là, le métrage ne s'inscrirait pas dans la logique du "Complot" cher à la série, et délaisserait les "figures obligés" faites d'extraterrestres, de créatures et autre difformités humaines pour se concentrer sur une intrigue centrée sur la voyance, la religion et la rédemption, au travers d'une thématique intimiste liée à la refonte des deux personnages principaux face à un homme qui bouleversera leurs intimes convictions. Adoptant un style lent, le métrage resterait hélas bancal à cause d'un script trop brut et oscillant entre ses différents thèmes sans jamais parvenir à retrouver la finesse ou l'aspect mystérieux qui faisaient la réussite de la série, tout en avançant des clichés faciles et redondants, et ce même si Chris Carter tentera d'insuffler au film quelques idées dérangeantes. Alors bien sûr, les fans de la série seront aux anges en retrouvant Mulder et Scully, qui entameront même une relation tant fantasmée, mais cette volonté du réalisateur de se détacher et de se démarquer de la série pourrait bien avoir de quoi les déstabiliser.

the X-Files : régénération

L'édition 2 DVD proposée par 20th Century Fox avancera une image en 2.35 ou 2.40 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera proposée en français et en anglais sous-titrée en DD5.1.
Au niveau des bonus, outre le commentaire audio de Chris Carter, on pourra visionner trois scènes coupées, un bêtisier, une interview du réalisateur, ainsi qu'un documentaire sur les effets spéciaux de maquillage, tandis que sur le second DVD, on retrouvera les quatre épisodes fondateurs de la série commentés par Chris Carter. L'édition blu-ray proposera le film avec une image en 2.35 pour une bande-son en DTS5.1 pour la piste française et en DTSHDMA5.1 pour la piste anglaise, avec en outre des bonus quelque peu différents puisque l'on retrouvera des modules sur la musique des "X-Files", leur calendrier, une imposante galerie de photos, quelques bandes-annonces, ainsi qu'un documentaire sur la confidentialité du tournage, un autre sur les maquillages et un sur "Green Productions".

the X-Files : régénération

Donc, il ne reste plus qu'à attendre jusqu'au 30 janvier pour pouvoir se plonger dans cette nouvelle enquête tardive de Scully et de Mulder et pouvoir se faire ainsi sa propre idée sur la tournure prise par les événements !

the X-Files : régénération

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21.01.09

07:30:00, Cat�gories: Dossier  

Salut à tous ! Pour se reposer de nos pérégrinations trekkiennes et pour marquer le coup de la sortie d’Iron Man en dvd et se préparer à celle de Hulk, je vous propose un nouveau dossier basé sur les adaptations des super vilains de l’Univers Marvel sur grand écran. Ce dossier sera multiple et tentera de toucher à l’ensemble des vilains. Tous ne seront évidemment pas traités mais j’essaierai d’être exhaustif en prenant des fers de lance mais aussi des seconds couteaux. Et n’oubliez pas, réagissez !

X Men / Dents de Sabre

Père potentiel et un temps envisagé de Wolwerine, mutant centenaire au passé extrêmement trouble lié au projet Arme X, Creed est l’un des plus farouches ennemis de Serval , si ce n’est sa Nemesis. Pouvoir auto guérisseur, griffes, taille impressionnante et force phénoménale sans compter des affrontements au pire jouissifs au mieux cataclysmique avec les X Men. Bien exploité par Capcom dans ses célèbres versus, véritable bête sauvage, il est le reflet de ce que serait devenu Logan s’il avait laissé libre cours à ses instincts. Graphiquement imposant, doté d’une vivacité d’esprit redoutable ayant même failli conduire Psyloque de l’autre côté du miroir, il est l’un des personnages les plus instables de toute l’écurie Marvel , ne cherchant qu’à assouvir sa soif de sang que ce soit pour l’un ou l’autre des camps, ou bien encore en jouant les mercenaires.

L’annonce d’un tel personnage dans le premier film sur la célèbre troupe de mutants ne pouvait que satisfaire des millions de fans, Serval étant lui aussi de la partie, forcément. Bryan Singer étant derrière la caméra, le traitement aurait du être explosif , d’autant plus que le physique de l’acteur retenu correspondait parfaitement à son pendant dessiné et que le costume attribué respectait les mêmes origines contrairement au costume cuir de Serval qui remplaçait avantageusement (?) celui de Spandex, ou du moins en atténuait l’aspect Live qui aurait été limite ridicule (bien que l’on appréciera toujours l’allusion savoureuse de Hugh Jackman à ce sujet).
Les premières images ne pouvaient que nous conforter dans notre petit bonheur de geek, celles donnant lieu à un combat remarquablement bien mis en scène vue les conditions naturelles portées à l’écran. Dents de sabre apparaît sauvage, le travail sur les yeux n’étant pas nécessaire mais restait sympa et les coups portés sont relativement puissants. Las, quelle déconvenue lorsque celui-ci apparaît brutalement empoté, peu prévoyant et inapte au combat rapproché, ce qui est un comble. De plus, contrairement à d’autres bad guys du métrage ou de la saga, son visage n’exprime rien et le peu de bestialité que l’on avait pu ressentir ne vient en fait que d’artifices de maquillage.
Evidemment, avec une éminence grise du niveau de magnéto, il était impossible pour un premier film de ce qui se voudrait être une franchise en cas de succès de proposer deux cerveaux pour le groupe de mauvais mutants. Résultat déplorable quand on constate la richesse des personnages du côté adverse avec des individus comme Charles Xavier (évidemment le principe de Nemesis fonctionne dans les deux sens) ou bien Jean Grey ou encore Serval justement. Les bases pour ces trois personnages sont solidement mises en place au point de n’avoir une issue pour certains que dans le dernier opus de la Trilogie. Dents de Sabre était un personnage au potentiel énorme qui aurait pu trouver une place logique dans le second volet des X Men , sans compter la présence d’une lady Deathstrike assez éloignée de ses origines comics mais qui offrait un smplendide combat final. Imaginez un peu qu’au détour des premiers plans , Un Sabretouth habité par la haine contre Wolwerine se jette sur lui où que l’on voit même pourquoi pas un plan flou (style Captain America dans Iron Man) sur un Sasquatch , au loin, annonciateur d’un métrage sur la Division Alpha , création réussie de John Byrne que je n’aurais pas l’impudence de présenter, surtout en m’exprimant sur les X Men. Un beau massacre dont on ne comprendra jamais le Leitmotiv des créatifs. Le Crapeau a été bien mieux adapté pour un personnage secondaire qui n’en valait pas la peine.

Daredevil / Le Tireur


Le Tireur. A l’image de Daredevil dont il est le parfait antonyme, il ne possède pas à proprement parler de supers pouvoirs. Quand on réfléchit bien, le sens radar de l’homme sans peu n’est qu’une résurgence de son état d’aveugle, consécutif certes à sa rencontre forfuite avec un bidon de substances radioactives, mais réaction naturelle du corps malgré tout. Rien à voir avec le regard laser de Cyclope ou le pouvoir météorologique de Tornade. Pour ce qui est de sa forme olympique, elle n’est que le fruit d’un travail constant, comme pour son antonyme. Les adaptations marvel ont eu la (fâcheuse ?) tendance pour rameuter les foules de mettre en scène dès leurs premiers opus les bad guys les plus estimés de chaque franchise (exception faite de Spiderman). On se retrouve ainsi avec les X Men et Magneto, les quatre fantastiques et Fatalis et j’en passe. Est-ce pour autant une bonne chose pour Daredevil ? Dans le monde des comics, le Tireur est un personnage froid au passé trouble et extrêmement complexe. Passant d’un père violent à un parricide à l’âge de 10 ans nonobstant un passage à la NSA puis une carrière de mercenaire à son propre compte, le Tireur est en fait l’anti Frank Castle, ou du moins l’une de ses dérives.

Ce qui reste intéressant, outre sa coordination parfaite entre ses yeux et ses mains, c’est son parcours croisé avec Daredevil qu’il rendra responsable d’une partie de ses maux (paralysie, tumeur, déchéance de son statut de tueur auprès du Caïd et j’en passe pour ne pas gâcher le potentiel scénaristique). Leurs affrontements seront nombreux et toujours spectaculaires et auront assurés une floppée des plus belles couvertures de Strange en son temps, magazine chéri mais décédé depuis près d’une dizaine d’années. Ces histoires furent magnifiées par Frank Miller qui lui fit exécuté Elektra, le grand amour de Murdock et de Daredevil. Tout est d’ailleurs parti de là. Daredevil se vengea en le laissant s’écraser d’un toit. Mais ce dernier s’en sortit et continua de tuer les femmes comptant dans la vie de l’avocat.
Que reste il de ces considérations dans l’adaptation cinéma ? Le fait que le costume ait été modifié apporte un certain plus dans la première partie du film (la réduction primaire à un e panoplie dans la seconde reste trop cheap pour être défendable et même Ben Stiller dans Mystery Men faisait plus crédible) justement par sa constitution d’un look un peu à part. Colin Farrel apporte une folie douce au personnage qui aurait pu être salvatrice à condition de se réapproprier le matériel historique. Autant Dents de Sabre était réussi physiquement que ce Tireur est loupé artistiquement. Du personnage torturé et psychotique de la bande dessinée, Colin Farell ne garde que le côté déjanté et transforme ce fin stratège en grand guignol peu crédible et dont la menace se réduit à peau de chagrin au fur et à mesure que l’on avance dans le film. Il fut un passage mémorable dans une arène de cirque dans le comics qui marqua toute une génération. Le duel dans l’église du film, bien qu’esthétiquement réussi, ne parvient pas à emporter l’adhésion, la faute à une mauvaise utilisation des effets spéciaux , contrairement à leur usage dans Blade II où ils participaient à l’identité même du métrage, mais aussi à une suite d’éléments perturbateurs peu inspirés qui finissent par faire surclasser le Tireur alors que les deux adversaires de force égale ne l’emportent jamais réellement l’un sur l’autre dans leur homologue papier. De plus, la cible sur le front de Farrel est ridicule et le fait de le voir tuer des grands-mères soulantes à coup de cacahuètes (bien que produisant un effet assez jubilatoire) reste assez réducteur quand à la puissance potentielle du personnage. Alors, ou, les multiples séances d’utilisation d’objets divers comme projectiles et la fameuse séquence de la mort du père d’Elektra restent assez bien réalisées, mais un traitement plus sérieux et plus respectueux du matériel original aurait vraiment apporter une touche majeure à ce film espéré et assez réussi por sa version Director’s cut. On est loin de la catastrophe de Dents de Sabre ou de Fatalis bien que restant sur une impression de gâchis, d’être passé à côté de quelque chose. Si seulement ce tireur avait pu avoir plus d’intensité…

Ghost Rider / Méphistophélès

On est indubitablement devant un paradoxe. Dans la bande dessinée , le premier Ghost Rider (il y en aura un second plus moderne du nom de Dan Ketch qui fera parfois équipe avec Johnny B Laze, qui a gardé un fusil un peu particulier de son lien avec Zarathos) vend son âme au diable pour sauver la vie de son père, célèbre motard cascadeur atteint d’un cancer. Dans le film, la même scène se reproduit et on assiste à ce pacte , le diable étant toutefois remplacé par Méphistophélès. Doit on y voir une allusion au diable de Faust ? Le Malin ne serait plus alors le chef infernal que l’on connaît mais simplement un de ses suppôts. La filiation satanique avec Blackhearth tomberait alors d’elle-même puisqu celui-ci doit être le fils du Corrupteur. D’un autre côté, si l’on opte pour un raccourci facile, Méphistophélès devient Méphisto, qui, dans la cosmogonie marvel est effectivement l’équivalent de Satan mais aussi l’un des garants de la réalité au même titre que’Eon, qu’Infinity voire même aussi de Galactus (pour les non convaincus, merci de vous référer ne serait ce qu’au défi de Thanos, qui outre le fait d’être un excellent comics permet aussi de donner leur juste valeur à toutes ces entités cosmiques). Le problème, c’est que ce personnage précis n’a rien à voir avec le personnage de Ghost Rider puisqu’étant l’ennemi juré du Surfer d’Argent. Vous suivez toujours ?
Le film se permet donc de brasser trois influences distinctes au bas mot pour nous offrir un mix que nous dirons inédit d’un personnage qui aurait du brûler la toile, ne serait ce que pour compenser la fadeur maléfique d’un fils hypothétique aux fréquentations discutables qui ne parviennent graphiquement pas à la cheville de la bande de tueurs d’Elektra.

Il est certain que la classe naturelle de Peter Fonda apporte beaucoup dans la semi réussite de ce personnage mais nous avons déjà pu voir dans le passé un acteur de le même trempe se predre pour Dieu le père tout en méprisant la condition et le prix de la vie humaine , et ce , avec beaucoup plus de panache et d’efficacité… Je veux bien sûr faire référence à Terence Stamp dans Superman II the Donner’s Cut. Sans effets spéciaux à la limite du grotesque, il réussissait de par sa simple présence à envahir l’écran. On pourra bien sûr reprocher à Fonda de ne pas avoir eu d’acteur en verve en face de lui , contrairement à Reeve face à Stamp, tant Nicolas Cage proposait un jeu à peine suffisant pour payer ses impôts de , mais cela ne justifie pas tout. Cabotinage et médiocrité sont au rendez vous.
La Marvel n’a pas su assumer le potentiel de l’une de ses trois sources, alors que son mix des facultés des deux Ghost Rider reste somme toute appréciable (mélange des pouvoirs de l’original avec le regard expiatoire du second). Mieux aurait fallu avoir un bad guy simplement assimilé au Diable, sans nom particulier , ou alors donner pleins pouvoirs au Méphisto cosmique, au risque de phagocyter le héros lui-même, chose évidemment impossible. Ce cinéma de super héros , via des films comme Ghost Rider ou Daredevil (d’ailleurs tous deux mis en scène par le même réalisateur) semble malheureusement avoir oublié que la puissance d’un bon film peut aussi résider dans la force de ses vilains. Lucas en son temps l’avait compris (entre Dark Vador et Skywalker, avec qui aimeriez vous avoir 15mn seuls à seuls ? ) , Last Action Hero l’avait souligné.
La Marvel n’y a pas pensé. Dommage quand on voit la qualité de certains plans et la volonté de filmer dans un clair obscur permanent. Et pour jouer le diable, un simple regard suffit. Comment Peter Fonda n’a-t-il pas pu imposer ce point de vue dans une ère du tout numérique là ù Donner parvenait à susciter l’effroi via une réalisation intelligente, un acteur remarquable, de la suggestion et une musique oscarisée dans The Omen ?

Blade / Deacon Frost

Dans la bande dessinée, Deacon Frost était un chimiste allemand obsédé par l’immortalité. Au détour d’une expérience ayant mal tourné, il se retrouva infecté du virus vampire dans la seconde moitié du … 19ème siècle et depuis ce jour, il se balade à travers le monde, tuant des proies au hasard, simplement pour sa subsistance. C’est de cette manière qu’un soir, il se retrouva à mordre une femme noire qui était en fait la mère du futur Blade. C’’est également Frost qui créa le vampire Hannibal King. Il fut tué à plusieurs reprises par le Daywalker dans les années qui suivirent.

A priori, pas de quoi se relever la nuit et encore moins de quoi faire un vilain acceptable pour le cinéma tant il apparaît anecdotique. A part le fait d’être le père de Blade, il n’a pas grand-chose de grandiose à son tableau de chasse. Fort heureusement, ce personnage appartient à la galerie de ce que nous pourrons qualifier de réadaptation réussie. Plutôt que de le transposer littéralement, Norringhton remanie ses origines et nous propose un bad guy aux origines contemporaines. Ainsi Frost n’est plus qu’un simple bandit arriviste né dans les années 80 et non plus un savant du siècle passé. Ses motivations prennent également une autre ampleur avec une volonté de devenir le Dieu des Vampires afin de surclasser les sangs purs, autre fait qui ne le concerne guère dans le comics. On conserve toutefois dans un but de construction scénaristique évident les origines impures du personnage et le fait qu »il soit lié à la naissance de Blade.
Le personnage étant peu connu des néophytes, son interprète ne fait guère polémique et il faut bien reconnaître que le choix de Stephen Dorff était plutôt judicieux, lui que l’on avait pu voir à ses débuts dans The Gate. D’apparence frêle, presqu’assimilable à un Junkie, il représente un opposant redoutable à Blade. Mépris de la vie et arrivisme le qualifie sans peine, sans pour autant tomber dans une caricature extrême. Entouré d’une bande de décérébrés, il parvient à en remontrer aux plus âgés , en particulier dans la scène d’exécution d’Udo Kier.
Malin également, quand il affronte Blade en plein jour alors qu’il lui propose de rallier son camp ou lorsque qu’il convie de force les représentants de tous les clans pour leur extirper leurs forces vitales.
Le combat final les opposant est assez réussi même si sa finalité ne laisse guère planer le doute quand au vainqueur. Un exemple parfait de personnage bien transposé, charismatique et dérangeant qui marque encore longtemps les esprits lorsque l’on essaie de regarder Blade Trinity.

Les Quatre Fantastiques / Galactus

Au même titre que Thanos, le personnage de Galactus dépasse le clivage du bien et du mal pour la simple et bonne raison qu’il représente une entité d’équilibre entre ces deux notions, aussi bien qu’entre L’ordre et le Chaos. Véritable soupape de sécurité de la réalité cosmique , il est l’un des personnages les plus imposants de l’Univers Marvel, au sens propre comme figuré. Ses origines remontent à la période pré – Big Bang, moment clé de création dont il absorba l’énergie après une fusion avec la conscience d’Eternité. Emprisonné sous sa forme d’énérgie pure par les Gardiens (j’effectue ici des raccourcis gigantesques car il s’agit avant tout de qualifier leurs apparitions ciné et non leurs origines dessinées) dans la fameuse armure d’influence inca que nous connaissons tous aujourd’hui, il acquiert sa réputation de dévoreur des mondes en se nourrissant de la force vitale des planètes qui correspondent à ses besoins.
Sa première confrontation avec la Terre sera le fruit de sa découverte par Norrin Radd , sur lequel nous reviendrons. Et c’est seulement au détour d’un tour de force de Red Richards que Galactus renoncera à tout jamais à s’attaquer à la planète bleue, sous la menace de l’anéantisseur ultime, arme d’apparence anodine mais capable de rayer de la carte une galaxie entière.

Dans la bande dessinée, Galactus est doté de pouvoirs infinis, il se crée souvent un hérault pour accomplir ses basses besognes, qui consistent le plus souvent à dégoter une planète. Dans son écurie, on relèvera le Surfer d’Argent mais aussi Nova, Terrax ou bien encore … Superman ! Galactus reste en soi un personnage phare car il n’est pas guidé par un quelconque appât de puissance, de gloire, de gain ou de vengeance, comme c’est le cas de l’essentiel des Vilains de BD. Son but est autre. Il est détesté et craint de par l’Univers car il représente la menace ultime et pourtant, il ne détruit des planètes que lorsque sa faim est devenue insoutenable. Il ne le fait pas par plaisir. Il détruit par nécessité. S’il devait disparaître, c’est la rélaité dans son ensemble qui subirait des altérations telles que l’entité Delphique de Star Trek Enterprise passerait pour une simple plaque d’eczéma.
La suite cinéma des Quatre Fantastiques impliquant le Surfer d’Argent, on s’attendait forcément, en parallèle avec l’album éponyme, à voir débarquer Galactus. La crainte restait de se retrouvait avec une version deluxe de Bioman, avec d’une part un géant, d’autre part des maquettes en carton de la ville. Reconnaissons qu’un Inca géant et violet de la carrure de Galactus risquait d’être ridicule à l’écran. On part donc du principe de la suggestion pendant une grande partie du film, laissant le soin à Norrin radd et à Fatalis de se partager le mauvais rôle durant un temps. Evidemment, celui s’emparera du pouvoir du Surfer et sèmera la panique , faisant passer au second plan Galactus.
Las, en choisissant de lui donner une apparence énergétique pas si stupide que cela, puisque que correspondant à son état originel, le film fait forcément abstraction d’un potentiel de dramatisation énormissime. Sous cette forme, pas de vaisseau, sans vaisseau pas de capsule personnelle caractéristique , et sans cette dernière, pas de pompe à énergie planétaire se mettant en marche ni d’essai pour la détruire sans succès. Les conséquences restent visibles à l’écran, mais sans menace identifiable et on se perd alors en forêt pour capturer le Surfer. Pas de vue sur la zone négative non plus. Et comme le film est destiné à un public pré adolescent et non à un noyau de geeks pur et dur, le tout se finit bien avec un Surfer réussissant l’impossible, à savoir détruire son créateur, ce qui reste une trahison en bonne et due forme du matériel d’origine. Dans la bande dessinée, pour avoir oser se retourner contre son maître, le Hérault est privé de sa liberté de mouvement et ne peut plus quitter la Terre. Dans la version ciné, Galactus est à priori anéanti tandis que le Surfer survit.
La peur inhérente à l’inconnu n’a donc pas le temps de s’installer, le Surfer endossant les problèmes climatiques, Richards ne tente quasiment rien pour contrer ou du moins comprendre Galactus et aucune discussion sur la valeur de la vie et de l’évolution, voire même du bien existant fondamentalement dans las nature humaine ne ressort à l’écran. Tout le monde reprend ses petites vacations sans se préoccuper d’autre chose.
Le fait de transposer Galactus en entité cosmique indéfinie aurait pu avoir du bon mais le résultat de ce traitement de l’un des plus grands personnages de Marvel frôle l’indigence.

Les Quatre Fantastiques / Victor Von Fatalis

Le personnage de Fatalis est un paradoxe de notre temps. Dans les comics, il est à la fois roi, ambassadeur, criminel reconnu, ancien empereur du Monde. Il est également l’un des plus grands experts scientifiques de son temps au même titre qu’un Red Richards doublé d’un grand maître des arts mystiques au niveau proche voire équivalent à celui du Dr Strange. Rajoutons à cela qu’il s’agit d’un des vilains les plus charismatiques de l’Univers marvel avec Thanos, entre autre et qu’il est l’un des personnages phares et historiques de la maison des Idées. L’adaptation au cinéma était don cattendue au tournant, sans compter que face aux Qautre Fantastiques, Fatalis aurait pu avoir un spin off lui étant propre, tant le matériel de base le concernant était touffu. Si Blade de Norrignthon a été la réussite que l’on sait pour un héros somme toute mineur de la cosmogonie des Comics, imaginez un peu ce qu’aurait pu donner Fatalis, The Movie.
Las, il faudra s’en contenter comme d’un sidekick maléfique de base à opposer au gentil redresseur de tort élastique. Quand bien même. Dans ses X Men , Singer avait réussi à faire de Magnéto un pôle scénaristique bien plus développé et intéressant que la majorité de ses bons mutants. Burton dans Batman Returns était lui aussi parvenu à rendre les méchants fascinants au détriment même de son Caped Crusader dont il avait pourtant réinventé partiellement la mythologie.
Le film va être un véritable chemin de croix et une réussite extraordinaire dans la destructuration d’un tel potentiel. Julian McMahon , pourtant agréable et plutôt bon dans le rôle de Cole de la série Charmed, démon majeur sous les traits de Balthazar et accessoirement Source à ses heures perdues va endosser le rôle pour notre plus grand déplaisir. Imbu de lui-même, superficiel, sans ambition aucune, il nous ressert son excellente interprétation du Dr Troy mais dans un rôle qui appelait plus de grandeur. Dans le film de Story, il parvient seulement à nous offrir un enfant gâté ayant grandi trop vite et étant égoïste et un tantinet cruel.

Pour ce qui est du magnétisme naturel dont il faisait preuve dans les bandes dessinées, il ne reste plus grand-chose non plus. Pire encore, les scénaristes se sont permis d’oblitérer tout le passé tragique du roi de Latvérie, ses origines à la fois gitanes et relevant de la sorcellerie, la haine qu’il voue à Richards depuis l’adolescence pour une expérience qui a mal tourné et enfin son statut de monarque craint et respecté qui lui donnait autant d’allure. Car ne l’oublions pas, toute la fascination qui s’exerce autour de Fatalis vient en partie du fait qu’il est roi et qu’il est intouchable quoiqu’il fasse à l’extérieur de son pays grâce à son immunité diplomatique. Le seul autre personnage de Marvel qui est roi et qui se bat dans l’interminable conflit manichéen bien contre mal est la Panthère Noire , voire peut être Namor aussi, bien qu’il soit déchu de son titre pendant un temps. Et encore, Namor étant plus qu’un mutant mortel, on ne peut guère établir la comparaison.

Fatalis est donc LE personnage de l’écurie de Spiderman and co qui a été le plus massacré lors de son adaptation, au grand dam des geeks qui n’auront pas pu se consoler de son retour encore plus caricatural dans l’opus suivant qui réussit en plus la gageure de massacrer un album culte de notre jeunesse écrit par le grand Stan Lee.

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20.01.09

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Wicked lake

Variation quelque peu déviante, sanglante et sexy sur le thème de Dangereuse alliance, ce Wicked lake n’assumera hélas pas complètement son pitch pourtant porteur d’idées bien barrées pour au final rester superficiel et quelque part frustrant par son manque de jusqu’auboutisme, tout en offrant quand même un spectacle souriant et jouissif.
Le script va suivre quatre demoiselles parties passer un week-end au bord d’un lac qui vont bientôt se retrouver menacées et humiliées par trois frères plus ou moins dégénérés, jusqu’aux douze coups de minuit, révélant la nature démoniaque des jeunes femmes pouvant alors se venger de leurs agresseurs.

Wicked lakeDans sa première séquence, le métrage va nous présenter une des quatre sorcières, Ilene, posant nue pour quelques étudiants en "Beaux Arts" et semblant émoustiller le jeune Caleb qui va l'attendre à la sortie pour échanger quelques mots en la raccompagnant jusqu'à chez elle pour finalement lui offrir un dessin représentant une licorne, dessin qui semblera séduire Ilene au point de montrer un de ses seins à Caleb, séquence vaguement sexy perturbée par l'arrivée d'une des colocatrices d'Ilene qui va effrayer Caleb et le mettre en fuite.

Wicked lakeDans la continuité et après un générique rythmé nous allons brièvement découvrir les trois amies d'Ilene et surtout la famille de Caleb, à savoir ses deux frères plus ou moins débiles et notamment Palmer, responsable de ses frères depuis la mort de leurs parents et qui n'appréciera que modérément le look efféminé de Caleb, ainsi que leur oncle avachi dans son fauteuil roulant et lui aussi complètement allumé. Pour se faire pardonner, Caleb va vouloir faire "amende honorable" et révéler qu'il sait où Ilene et ses amies vont passer le week-end. Comment a-t-il eu vent de leur destination? Mystère, mais cela ne restera pas gênant dans le contexte débridé du métrage, surtout qu'ensuite, le réalisateur nous gratifiera d'une longue séquence érotique saphique au cours de laquelle Ilene et ses amies vont se trémousser et se caresser langoureusement devant la caméra.

Wicked lakeCette mise en condition pourra compter sur la volonté de l'auteur pour mettre largement en avant la plastique irréprochable de ses quatre actrices, tout en avançant une famille bien dégénérée et délirante, avant d'envoyer les quatre amies sur la route pour un petit intermède souriant et quelque peu excessif (avec encore d'autres personnages bien frappés) dans une station-service pour finalement laisser les demoiselles prendre possession de leur chalet de location au bord d'un lac, prétexte à une autre scène sexy de baignade sans maillot. Mais rapidement, l'intrigue va devenir plus tragique et violente lorsque Palmer et ses frères vont faire irruption en soirée dans le chalet et commencer à malmener les jeunes femmes, pour quelques situations assez déviantes (le vomi ou encore la demande de fellation sur l'oncle impotent, par exemples) et toujours érotiques, mais aussi quelque peu débiles (Caleb qui se fera "clouer" à une porte par un tisonnier, pour y rester jusqu'à la fin du film sans pour autant mourir), laissant une atmosphère de folie régner alors sur le métrage de manière efficace mais hélas quelque peu gâchée par des développements aléatoires et guère crédibles, avec en plus cette mauvaise habitude de passer d'une situation à l'autre sans réel souci de continuité.

Wicked lakeMais lorsque minuit sonnera, les victimes vont devenir bourreaux, dévoilant ainsi leur réelle identité, celle de sorcière assoiffées de sang qui vont alors ne faire qu'une bouchée de leurs agresseurs pour exterminer ceux-ci de manière raffinée et enfin quelque peu graphique, laissant même l'intrigue amener de nouveaux personnages destinés à devenir d'autres victimes avec ces deux policiers enquêtant sur les sorcières et débarquant à leur tour au chalet. Cette seconde partie, lancée par une rupture de ton clairement identifiée lors de l'arrivée de minuit, se montrera plus jouissive lors des mises à mort originales de certains personnages, et notamment celle de Palmer qui laissera un érotisme largement trouble planer sur cette séquence également bien sanglante, mais une fois encore, une incohérence évidente viendra ternir l'ensemble de manière dommageable.

Wicked lakeEn plus, malgré ses nombreuses promesses, le métrage restera au final presque "sage", laissant les tortionnaires d'Ilene et de ses amies humilier celles-ci de façon certes dégradante mais jamais provocatrice ni glauque, tandis que l'érotisme omniprésent se limitera en fait à jouer avec le physique parfait des quatre actrices jamais avares de leurs charmes, de façon régulièrement gratuite mais certainement pas désagréable pour l'oeil, mais sans jamais aller bien loin. Et enfin, les plans véritablement saignants seront plutôt rares pour laisser le "hors champ" s'exprimer la plupart du temps et ne nous gratifier que de rares effusions gores pourtant réussies.

Wicked lakeHeureusement, face à ses défauts récurrents, la métrage présentera des aspects bien plus avantageux, avec ses hommages aux "classiques" des années soixante-dix réussis, comme cette course à travers bois renvoyant directement au Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou encore des renvois directs à La dernière maison sur la gauche (la castration) ou I spit on your grave, ou encore son humour certes parfois limité, mais toujours envahissant, dédramatisant de manière effective certaines séquences qui auraient pu devenir sordides en donnant un aspect "bon enfant" à l'ensemble (qualité ou défaut, ce sera à chacun de choisir) dans une ambiance de folie douce complètement assumée.

Wicked lakeLes personnages, même s'ils resteront gravement et volontairement stéréotypés, donneront un impact évident au métrage, et surtout bien entendu les quatre sorcières sexy que le réalisateur mettra en lumière de manière convaincante, tout en caricaturant à outrance les tares de ses autres protagonistes tout plus fêlés les uns que les autres, avec une interprétation plutôt convaincante portée par un quatuor d'actrices sexys en diable, tandis que le métrage bénéficiera de la présence de Tim Thomerson, hélas sous-employé et d'un petit caméo d'Angela Bettis. La mise en scène du réalisateur est vive et assez dynamique, pour donner du rythme à l'ensemble du film, tout en utilisant ses effets qu'avec parcimonie. Les effets spéciaux sont globalement probants pour des plans sanglants réalistes mais guère appuyés.

Donc, ce Wicked lake se suivre facilement et fera passer un bon moment à son spectateur, mais manquera quand même d'audace dans ses développements.

Wicked lakeLe DVD de zone 1 édité par Media Blasters avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace, notamment grâce à une partition adaptée et parfois même très dynamique lorsqu'elle sera l'œuvre d' Alien Jourgensen du groupe "Ministry".
Au niveau des bonus, on pourra suivre un court et anecdotique message d'introduction de ce même Alien Jourgensen, quelques scènes coupées mêlées à un bêtisier, une conséquente galerie de photos du tournage, deux bandes-annonces du film, ainsi que celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient suivre la vengeance de ces sorcières sexys, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Wicked lake
Permalien 1265 mots par nicore, 3007 vues • 1 r�action

19.01.09

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The woods have eyes

Après la colline qui avait des yeux chez Wes Craven et chez Alexandre Aja, c’est au tour des bois avec ce The woods have eyes au titre facile qui cache un "survival" basique sans réelle saveur et en plus régulièrement invraisemblable dans ses situations.
Le script envoie dans une forêt un groupe de jeunes gens partis à la recherche de la cabane d'un prétendu meurtrier issu d'une légende,mais qui se révélera être bien réel pour prendre en chasse le petit groupe, accompagné de ses deux fils.

The woods have eyesD'entrée, le métrage va nous présenter une partie de ses personnages principaux, Carmin et son frère Ernie, circulant en voiture avec Louis pour se rendre au camp d'été où ils doivent retrouver leurs parents, amis et la petite amie de Carmine, Dannie. Tout ce petit monde va se mettre en ordre de bataille pour une mise en situation terriblement commune et parfois bien affligeante dans ses développements essayant vainement d'arracher un sourire au spectateur (la séance de voyeurisme des jeunes regardant les demoiselles prendre une douche commune et interrompue par Carmine, par exemple), tout en revendiquant sans vergogne les clichés du genre, notamment avec ce feu de camp qui servira de prétexte à nous assener l'histoire de Cappy et de sa maudite cabane perdue au fond des bois, puisque ce Cappy, légende du cru, aurait la mauvaise habitude de décapiter ses victimes et d'accrocher leurs têtes tels des trophées de chasse. Alors bien sûr, quand le fils du propriétaire du camp, Joe, va proposer à Carmine d'effrayer les plus jeunes en leur montrant une maisonnette perdue dans la forêt qu'il a découvert quelques temps auparavant, celui-ci va organiser une randonnée le lendemain sans donner de but ni à son frère, ni aux autres.

The woods have eyesLa première partie de cette balade en forêt va laisser l'opportunité au réalisateur de tester quelques fausses alertes plutôt éculées lorsque Carmine et Joe vont se moquer de leurs camarades, mais les choses sérieuses ne vont pas tarder à commencer lorsque, arrivés devant cette cabane, Joe, voulant faire le malin, va s'en approcher pour être agrippé et emporter à l'intérieur par Clem, un lourdaud simple d'esprit que nous aurons auparavant vu à l'œuvre puisqu'il n'aura rien trouvé de mieux à faire que de tuer involontairement une demoiselle avec laquelle il voulait "s'amuser". Ensuite, le métrage va gentiment tourner en rond pour suivre la fuite des survivants du groupe, pourchassés par Clem, son frère bodybuilder Lukie et leur père, Cappy, un homme hirsute au look de bûcheron, dans une forêt qui semblera bien vaste tout en étant porteuse de petits pièges classiques.

The woods have eyesHélas, l'intrigue va se montrer sporadiquement ridicule dans ses rebondissements, avec des invraisemblances éhontées, comme cette facilité qu'auront les fuyards pour se cacher de leurs poursuivants derrière des arbres, sous des branches, laissant passer à côté d'eux des chasseurs expérimentés utilisant même leur odorat pour flairer leurs proies, ramenant de fait ces individus à un état quasiment sauvages. Et certaines situations pourront paraître également bien incohérentes, (alors que le film dit s'inspirer des faits réels…) comme ces retours à la cabane de Cappy trop réguliers pour les fuyards, mais le summum sera atteint lorsque le shérif et des membres de la Garde Nationale vont se mettre à la recherche des jeunes, le tout dans un silence de cathédrale, au lieu d'appeler les disparus et de crier leurs noms comme il semblerait évident de le faire. Et la décence empêchera d'évoquer pleinement l'issue finale du combat entre Carmine et Cappy, risible avec ce piège trop voyant, pour laisser en plus le métrage s'achever sur un twist extrêmement simpliste et flirtant avec la stupidité, puisque le métrage n'en avait absolument pas besoin.

The woods have eyesSi on rajoute à cela des effets sanglants plus que discrets et pas toujours réalistes, on pourrait laisser croire que ce The woods have eyes est complètement raté, mais non. En effet, malgré son intrigue mitigée, l'ensemble se suivra sans trop de difficulté grâce notamment à une interprétation qui tentera avec une certaine réussite de donner de l'ampleur et de la grandiloquence à certains temps forts du film (et surtout les réactions des jeunes après la mort de chacun des leurs qui seront dramatiques et presque poignantes), tandis que le trio d'assassins, à défaut d'être véritablement inquiétant (en partie à cause d'une origine de leur trouble définitivement classique et insipide), sera quand même impactant et notamment ce Cappy plus que massif et sombrant au fur et à mesure que l'intrigue va avancer dans une folie de plus en plus profonde (il n'y aura qu'à entendre ces phrases qu'il va répéter sans fin lors de la toute dernière partie du film), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation de qualité malgré les stéréotypes évidents des personnages. En plus, le métrage sera parcouru d'un bon rythme, ne laissant pas de temps morts s'installer une fois l'action mise en place, grâce à une mise en scène du réalisateur qui saura en outre utiliser à bon escient ses effets de caméra subjective, mais utilisera parfois de travers ses plans cadrés au niveau des yeux des personnages. Enfin, les quelques effets gores du film seront régulièrement probants, même si leur crédibilité sera parfois mise à mal, avec par exemple cette tête fraîchement décapitée d'où ne coulera qu'un tout petit filet de sang.

Donc, ce The woods have eyes ne marquera en aucun cas les esprits mais supportera facilement une vision grâce à quelques aspects positifs pas complètement noyés dans le marasme de son script.

The woods have eyesLe DVD de zone 1 édité par Echo Bridge Home Entertainment avancera une image nette ne devenant que quelque peu granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale renforçant efficacement les temps forts du film, le métrage n'étant ici proposé que dans sa version originale anglaise, sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un très court making-of anecdotique ne dévoilant que les dessous d'une seule séquence, ainsi qu'un bêtisier bien plus consistant nous faisant partager la bonne humeur ayant régné sur le tournage, et quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette famille de chasseurs dégénérés, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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18.01.09

12:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Top 10  

par Nicore

Diary of the dead

Cinquième volet de la saga du réalisateur George A. Romero dédiée à ses chers morts-vivants, ce Diary of the dead apportera une nouvelle approche du phénomène, puisque le réalisateur a choisi de nous convier à un spectacle en "live" grâce à une caméra subjective très à la mode en ce moment ([REC], Cloverfield, par exemples). Après son passage au festival de Gérardmer où il a raflé le prix de la critique et un passage en salles obscures en juin de l'année dernière, le film sort en DVD et en Blu-ray le 20 janiver prochain, sous la houlette de Bac Vidéo.

Diary of the dead

Le script va avancer un groupe d'étudiants en cinéma tournant un film d'horreur à petit budget au milieu d'une forêt lorsqu'une nouvelle incroyable va tomber dans les médias. En effet, un peu partout dans le pays, les morts reviennent à la vie. Le petit groupe va décider de filmer au péril de leur vie l'enchaînement des massacres et des destructions amenant un chaos ambiant, dans le but de laisser un témoignage de cette nuit où tout a changé.

Diary of the dead

Film véritablement à part dans la série des titres consacrés aux morts-vivants par George A. Romero, ce Diary of the dead réussirait selon les échos parcourus à utiliser la caméra subjective de manière véritablement efficace, lisible, sans que l'on sente d'attitudes forcées, rendant ainsi l'ensemble diablement naturel et du coup bien plus crédible, pour une intrigue délaissant les sous-entendus de critique sociale à base de révolte des classes sociales basses pour ici s'attaquer aux médias et cette quête de sensationnalisme et de voyeurisme. Mais hélas, le métrage pâtirait d'une intrigue minimaliste et d'un manque de profondeur psychologique des personnages affectant de fait la tension émotionnelle. Ce qui n'empêchera pas pour l'autant GFeorge A. Romero de réussir à surprendre régulièrement son spectateur et à lui assener des plans sanglants expansifs, tout en amenant une touche comique définitivement absente des précédents opus de la série grâce à un humour noir très présent.

Diary of the dead

Le DVD édité par Bac Vidéo avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que le métrage sera disponible en version française et anglaise sous-titrée en DD 5.1..
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview du réalisateur George A. Romero et des acteurs du film, un documentaire sur les nombreux effets spéciaux, suivi d'un autre revenant sur les maquillages, une conférence de George A. Romero donnée à Toronto, les confessions des personnages, ainsi qu'un petit module sur l'enregistrement des voix-off faisant intervenir entres autres Guillermo Del Toro et Stephen King. Enfin, deux courts-métrages lauréats du concours "Myspace" viendront clore ces bonus conséquents. L'édition Blu-ray du métrage reprendra les mêmes bonus, tout en proposant le film avec une bande-son en DTSHDMAS5.1..

Diary of the dead

Ce sera donc à partir du 20 janvier prochain que nous allons pouvoir nous plonger au cœur de cette nouvelle invasion de morts-vivants toujours aussi sanguinaires concoctée par le maître de Pittsburgh !

Diary of the dead

Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)

Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)
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Diary of the dead : Chroniques des morts-vivants (Blu-ray)

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16.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

K7B Mutation

A partir d'un premier montage, alors sorti sous le titre de Mutation, réalisé conjointement par Timo Rose (le réalisateur entre autres des très sanglants Barricade et Rigor mortis ) et Marc Fehse, ce dernier a retravaillé seul le film pour nous offrir ce K7B Mutation, une nouvelle petite perle du cinéma gore underground allemand certes confuse dans sa première partie mais terriblement graphique et démentiel ensuite.
Le script va donner l'opportunité à un petit malfrat de mettre la main sur un élixir concocté par un scientifique nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale le transformant en une sorte de démon régnant sur une horde de zombie avec lesquels il espère dominer le monde. Mais son frère va se dresser en travers de son chemin.

K7B MutationD'entrée, le métrage va étonner en présentant un reportage télévisuel sur l'histoire de ce fameux "K7B", nom de code donné à ce produit crée par un scientifique ayant rejoint le clan nazi dans les années quarante, de sa création jusqu'au bombardement du laboratoire par les anglais et la fuite du scientifique et de son bras droit à bord d'un bateau coulé par les alliés, sans que jamais le corps du second soit retrouvé, avec divers interviews venant appuyer l'existence de ce liquide censé être capable de décupler la force vitale des hommes pour les rendre quasiment invincibles, donnant ainsi à ce reportage un aspect criant de vérité extrêmement réaliste, avec images d'archives à l'appui.

K7B MutationEnsuite, le métrage va véritablement démarrer, pour lors d'une succession de séquences sans rapport apparents nous présenter ses principaux protagonistes et notamment Steve, un petit truand à la recherche du "K7B" qu'il finira par trouver après divers rebondissements ayant la particularité d'être toujours assez sanglants dans leur finition, telle cette tuerie plus que graphique dans un restaurant, et Nick, un tueur à gages à la solde de Goldmann, un des plus puissants criminels du pays, qui lui aussi nous gratifiera de ses exploits sanglants dans différents pays du monde, laissant ainsi l'opportunité au réalisateur d'essayer de donner de l'ampleur au métrage avec quelques plans typiques des pays visités, mais sans que cela fasse illusion bien longtemps.

K7B MutationCette première partie sera par contre terriblement confuse, passant trop régulièrement du coq à l'âne sans aucune transition, laissant le spectateur dubitatif devant cet enchaînement d'actions souvent violentes mais du coup quelque part gratuites, avec pour seule toile de fond cette quête de pouvoir par ce Steve bien décidé à devenir le maître du monde grâce au "K7B". Mais heureusement, les choses vont s'éclaircir dans la seconde moitié du film, lorsque Nick va aller s'enquérir de sa nouvelle mission pour découvrir que sa future victime n'est autre que Steve, son propre frère, ce qui donnera un sens aux situations d'exposition antérieures tout en augmentant l'intérêt global du film, surtout qu'à partir de cet instant le métrage va sombrer dans une frénésie sanglante jouissive complètement débridée pour suivre Nick et un de ses acolytes, Tom, lancés à la poursuite de Steve, celui-ci ayant commencé à lever une armée de morts-vivants que les deux hommes vont massacrer en continu, tout en nous faisant partager les états d'âme nauséeux de Nick, avant de finalement retrouver Steve dans une discothèque pour un dernier carnage très gore et délirant.

K7B MutationAlors bien entendu, malgré les apports bienveillants de Marc Fehse, le métrage demeurera quand même largement amateur dans son ensemble, et cela se ressentira à tous les niveaux, et plus particulièrement au niveau du script et de l'interprétation. En effet, l'intrigue aura tendance à être bavarde, notamment dans sa première partie, pour aligner quelques séquences de dialogues anodins et vraiment dispensables sur la volonté de domination de Steve ou sa vengeance envers le parti nazi en place prêt à racheter l'élixir pour avancer vers la "victoire finale", et surtout, les scènes d'action de l'entame du film seront mollement menées, peinant frontalement à se montrer dynamique à cause d'une mise en scène paresseuse. Mais heureusement, ce manque d'aisance disparaîtra en partie lors du deuxième acte pour même finir par emballer le film lors de son final apocalyptique, et ce même si la dernière séquence et son twist basique n'apporteront pas grand-chose, mis à part un hommage aux différents classiques du film de "zombies".

K7B MutationEt donc l'interprétation fera aussi parfois peine à voir, tant les principaux acteurs (dont Marc Fehse lui-même jouant le rôle de Nick et Mark Door) auront du mal à paraître crédible un seul instant à cause de leur jeu tâtonnant et d'une diction dans les dialogues flirtant avec la récitation, mais une fois encore, heureusement que la seconde partie laissera place à l'action, au cours de laquelle les interprètes semblera bien plus à l'aise. Par contre, passée sa mollesse initiale, la mise en scène de Marc Fehse deviendra plus lisible et vigoureuse pour suivre les différents développements sanglants qui parcourront et éclabousseront le métrage jusqu'au carnage jouissif dans la discothèque remarquablement orchestré pour lui donner une véritable ampleur graphique.

K7B MutationEt justement, le véritable point fort du film résidera dans ses effets spéciaux gores, véritablement volontaires et généreux pour multiplier les impacts de balles dévastateurs (telle cette tête carrément perforée par une balle) et autres débordements sanglants, avec par exemple cette petite scènes de repas des zombies cherchant délibérément à se montrer le plus graphique possible avec ces moignons éparpillés, sans oublier la transformation de Steve qui sera elle aussi impactante et réaliste avec des gros plans réussis. Par contre, l'apport du numérique rajouté pour cette version "Director's cut" restera visible pour donner quand même un peu plus à certaines scènes sanglantes tout en avançant une créature aillée du plus bel effet.

Donc, ce K7B Mutation aura largement de quoi ravir les amateurs de "splatters" allemands bien sanguinolents, mais risquera d'irriter les autres par son amateurisme persistant.

K7B MutationLe DVD de zone 2 allemand édité par Liquid Green avancera une image parfois floue et tremblotante, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale bien souvent adaptée et donnant encore plus de charisme au final, le métrage étant ici présenté dans sa version originale allemande, avec de précieux sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre trois bandes-annonces du film, accompagnant celui-ci dans sa mutation entre le premier montage et cette version "director's cut", un rapide clip musical, un court reportage de la télévision allemande sur le tournage du film, ainsi que quelques bandes –annonces d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film underground malgré tout assez croustillant et gore, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou !

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14.01.09

06:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The untold story 2

Si le premier The untold story atteignait des sommets dans la démesure et la déviance, ce The untold story 2, qui n'entretiendra aucun rapport narratif avec son prédécesseur, restera hélas bien timide à tout les niveaux, que ce soit pour un érotisme discret ou pour son aspect sanglant limité, tout en nous livrant une histoire d'apparence commune mais se suivant sans déplaisir.
Le script va suivre l'arrivée dans la famille d'un couple de restaurateurs d'une cousine qui va rapidement envoûter l'homme avant de révéler ses penchants sanguinaires et obsessionnels.

The untold story 2Après une introduction ouvertement érotique suivant une jeune femme apparemment excitée se caressant dans son lit avant de jeter son dévolu sur son compagnon qui fatigué ne parviendra pas à la satisfaire, le métrage va donc nous présenter ses personnages principaux, le couple vu juste auparavant, tenant un petit restaurant populaire servant essentiellement de la viande travaillée par Cheung, le mari, pour une entame du film orientée vers la comédie avec notamment l'apparition de ce policier goguenard et empoté qui, après une altercation souriante avec un client du restaurant, va s'attacher à arrêter un immigrant et ses poulets, semant un joyeux désordre dans son commissariat. Ensuite l'intrigue va revenir auprès de ce restaurant et notamment de Kuen, la femme de Cheung , vivant une vie dissolue et trompant son mari de manière à peine dissimulée pour laisser celui-ci s'éreinter dans leur affaire.

The untold story 2Mais l'arrivée de la frêle et jolie Fung, une cousine chinoise de Kuen, va bouleverser cet ordre établi, tout en faisant monter une petite tension en mettant tout de suite en avant l'aspect psychotique et dangereux de la demoiselle (l'attaque dans les toilettes), pour laisser l'intrigue installer un climat trouble devant l'intérêt assidu que la nouvelle arrivante va porter à Cheung, tout en avançant le côté manipulateur et provocateur de la jeune femme qui n'hésitera pas à prendre une douche sans se cacher pour bien entendu aguicher Cheung, placé alors dans une position de voyeur. Cette partie du métrage, jouant essentiellement sur l'attente et démontrant bien l'emprise que Fung va peu à peu réussir à exercer sur Cheung, qui culminera avec cette sortie en ville débouchant sur une séance de photos en tenue de mariés et cette étreinte amoureuse dans la salle de bains, avant que le métrage se décide à devenir plus macabre.

The untold story 2En effet, alors que Kuen va se rendre compte que son mari a changé et qu'il se passe quelque chose entre lui et Fung, cette dernière va assassiner sauvagement sa rivale avant de la découper en morceaux pour ensuite la servir aux clients du restaurant, laissant un Cheung traumatisé sombrer peu à peu dans une folie hallucinatoire lui donnant notamment des visions de son épouse décédée revenant le hanter, ce qui poussera Fung à des représailles devant ce manque d'amour flagrant de la part de son bien-aimé, lors d'un final certes prévisible mais volontaire en organisant quelques petites tortures faciles mais toujours impactantes à défaut d'être véritablement sanglantes.

The untold story 2En filigrane, le métrage va également suivre l'enquête de ce policier très démonstratif mais distrait et empoté qui va régulièrement assurer le spectacle pour des situations comiques venant perturber le climat de tension imposé par la présence de Fung et dédramatiser l'ensemble pour des pauses souriantes d'un premier degré complètement assumé qui ne donneront que plus d'ampleur dramatique au final et sortiront quelque peu le film de la torpeur trompeuse de sa première partie, sans pour autant que la suite ne se montre véritablement percutante et demeurant bien trop frileuse dans ses scènes violentes, erreur difficilement pardonnable, surtout que le premier The untold story s'engouffrait avec virtuosité dans la déviance graphique la plus choquante.

The untold story 2Ici, il faudra se contenter de la découpe du cadavre de Kuen, bien entendu effectuée principalement en hors-champ, et cette scène qui aurait pu être mémorable et bien barrée se sera au final que frustrante, malgré sa beauté formelle dans l'art d'avancer les éclaboussures sanglantes et autres gouttelettes d'hémoglobine venant tâcher la corps de la défunte. Car même si le final proposera quelques sévices (mains clouées, eau brûlante déversée sur un bras au préalable rasé), tout ceci restera bien gentillet et décevant surtout à la vue de folie dont est capable le cinéma de Hong-Kong au travers de ses fameuses "Catégorie III". Et même l'autre fer de lance de ce type de films, l'érotisme, sera discret et guère osé pour uniquement dénuder les (jolies) actrices et simuler quelques coïts rapides.

The untold story 2Les personnages auront largement le temps de s'exprimer au travers de cette intrigue guère innovante, laissant de la sorte ressortir l'interprétation toujours aussi performante d'Anthony Wong (déjà présent dans le premier opus mais passant cette fois-ci de "bon" côté en interprétant le policier amusant et aussi reconnu pour sa prestation hallucinée dans le terrible Ebola syndrome), mais la principale attraction viendra de la frêle Paulyn Sun, épatante dans le rôle perturbé et intriguant de Fung qui parviendra à se montrer sournoisement dangereuse. La mise en scène du réalisateur sera classique et guère nerveuse, même lors des temps forts du film, peinant même à leur donner un véritable impact malgré la beauté de certains plans. Les rares effets spéciaux sont probants, pour avancer quelques membres découpés et autres jaillissements de sang.

Donc, ce The untold story 2 se suivra facilement grâce à son interprétation convaincante mais sera largement frustrant après les dérives jusqu'auboutistes de son prédécesseur !

The untold story 2Le DVD de zone 0 édité par Mei ah avancera une image juste quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera plutôt efficace avec une partition musicale partie prenante au suspense du film, le métrage étant ici proposé dans sa version originale, heureusement sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre la bande-annonce du film, le synopsis et l'inventaire du casting du film, deux autres bandes-annonces de titres de l'éditeur, ainsi que deux interviews, hélas non sous-titrées en anglais, donc incompréhensibles pour nous autres occidentaux.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette jeune femme envoûtante et sanguinaire, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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12.01.09

06:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Outpost

Depuis quelques années, l’Angleterre nous délivre régulièrement des films de genre passionnants, depuis le plutôt controversé Creep de Christopher Smith, qui nous gratifiera par la suite d’un plaisant Severance, et entre autres l’œuvre de Neil Marshall (The descent, doomsday). Et voici donc venir ce Outpost, qui débarquera chez nous directement en DVD le 14 janvier prochain, sous la houlette de M6 Vidéo.

Outpost

Le script envoie sept mercenaires au fin fond d’une forêt d’Europe de l’Est, proche du Kosovo à la recherche d’un bunker, afin d’y escorter un homme d’affaires. Sur place, ils vont se rendre compte que le bunker fut le théâtre d’expérimentations scientifiques nazies, et surtout qu’ils ne sont pas seuls sur place et semblent être là dans un but précis...

Outpost

D’après les premiers échos, ce Outpost, malgré une intrigue basique et plutôt légère, ferait preuve d’une redoutable efficacité pour imposer un huit-clos oppressant et effrayant, tout en bénéficiant de décors extrêmement réalistes propres à installer un climat de tension permanent et surtout d’une interprétation largement convaincante grâce à des acteurs donnant vie à des personnages attachants. Mais le métrage offrira également son lot de scènes horrifiques pures, entre les films d’époque éprouvants visionnés par les mercenaires qui ne feront qu’accroître le sentiment de menace pesant sur eux, et quelques meurtres originaux mais pas outrageusement gore, le réalisateur privilégiant quelque peu la découverte des cadavres.

Outpost

Le DVD édité par M6 Vidéo avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que le métrage sera proposé en version française et anglaise sous-titrée en DD5.1 et en stéréo 2.0.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of composé de scènes de tournage, quelques scènes alternatives et plusieurs interviews explicatives sur le tournage du film, ainsi que la bande-annonce du film.

Outpost

Il ne nous reste donc plus qu’à patienter jusqu’au 14 janvier pour découvrir ce qui s’annonce comme être une nouvelle petite perle du cinéma horrifique britannique tendue et apparemment fort sympathique !

Outpost
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09.01.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Devil hunter

Alors qu'il semblera au premier abord faire partie de la vague de "films de cannibales" ayant surfé sur le succès du terrible Cannibal holocaust de Ruggero Deodato, ce Devil hunter parviendra à s'en démarquer grâce à son intrigue différente, mais ne restera qu'un film de "commande" pour le prolifique réalisateur Jess Franco guère impliqué.
Le script envoie sur une île quelques malfrats ayant enlevé une starlette pour y attendre la rançon demandée, mais ce sera sans compter sur la présence sur place d'une tribu idolâtrant une créature cannibale.

Devil hunterL'entame du métrage va suivre en parallèle une demoiselle courant dans la jungle, poursuivie par des indigènes et l'arrivée d'une starlette en ville où elle se prêtera de bonne grâce à une séance de photos pour quelques paparazzis avant de rejoindre son hôtel pour se relaxer dans un bain, tandis que la première jeune femme sera attrapée par ses poursuivants pour être solidement attachée à un arbre, guettée par une créature humanoïde souffrant d'une étrange maladie des yeux qui va bien vite venir s'affairer sur sa proie pour lui arracher le cœur, tout en nous laissant découvrir que les indigènes l'ayant capturé vouent un culte à ce monstre colossal au travers des gesticulations d'une prêtresse à moitié nue autour d'une sorte de totem représentant la créature.

Devil hunterPlutôt efficace, le début de film le sera grâce à l'utilisation d'une caméra subjective floue pour se mettre à la place de la chose épiant les préparatifs de son futur festin, couplée à une partition musicale faite de hurlements gutturaux vraiment impactants. Mais ensuite, l'intrigue va délaisser quelque peu cette ambiance pour suivre l'enlèvement de Laura, la starlette par des individus qui vont alors prendre position sur une île en attendant la rançon demandée au mécène de Laura, celui-ci comptant faire de la demoiselle la nouvelle star des années quatre-vingt et donc presque prêt à payer les six millions de dollars réclamés. Pour ce faire, il va engager un aventurier, Peter Weston, à qui il va confier l'argent pour ramener la fille mais également si possible la rançon contre une confortable commission. Basique et sans saveur, cette mise en place de l'intrigue ne sera pas franchement palpitante même si Jess Franco s'amusera à dresser le portrait d'une série de personnages pittoresques et notamment ce mécène n'ayant strictement rien à faire de la vie de sa protégée et pensant uniquement aux dollars investis pour en faire une future star.

Devil hunterPeter va donc se rendre sur l'île avec un compagnon pilotant son hélicoptère pour espérer doubler les truands avec de faux billets lors de l'échange, mais bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu et les différents personnages vont se retrouver éparpillés dans la jungle, à la merci des indigènes à la recherche de demoiselles à offrir en sacrifice à leur dieu, qui lui aussi va se mettre en tête de décimer une bonne partie du casting, féminin si possible, laissant alors le métrage s'installer dans une seconde partie plus dynamique, quelque peu érotique et vaguement sanglante, mais surtout porteuse de situations souriantes au second degré.

Devil hunterEn effet, Jess Franco va laisser une certaine incohérence régner sur l'ensemble du métrage pour faire s'enchaîner les rebondissements de manière opportune mais en même temps répétitifs, tout en accumulant les scènes involontairement comiques (les galipettes de Peter pour échapper aux balles, par exemple, ou encore le combat final avec la créature) et des dialogues fumeux "excellents" qui auront de quoi rendre perplexe le non-initié aux habitudes du réalisateur. Mais cela n'empêchera pas le film de se montrer parfois efficace, notamment lors des séquences mettant en avant ce colosse se baladant à poil dans la jungle, avec toujours ces plans en caméra subjectif et cette musique faite de hurlements, surtout que le monstre aura la bonne idée de se montrer parfois violent et d'attaquer les protagonistes par surprise, comme ce couple en plein ébat sexuel dans un bateau, offrant au passager quelques petits plans gores certes timides et basiques, mais assez probants.

Devil hunterFidèle à ses habitudes, Jess Franco avancera également un érotisme bien présent tout au long du métrage, dénudant à foison ses jeunes et jolies actrices sans justification (la demoiselle du bateau), quant il n'imposera pas des caresses sensuelles lors de la préparation des futures sacrifiées ou suivra de très près les danses de la prêtresse locale, puisqu'en effet, le réalisateur multipliera les gros plans sur les fessiers et sur les entrejambes des jeunes femmes de manière ostensible, mais cet érotisme demeurera néanmoins assez sage il n'ira pas bien loin en se contentant de mettre largement en avant le physique généreux des jeunes actrices du film.

Devil hunterLes différents personnages resteront quand même stéréotypés pour devenir ainsi superficiels et seul le personnage principal, cet aventurier nonchalant et risque-tout arrivera à avoir un peu d'attrait aussi bien grâce à ses répliques décalées que par son comportement et sa facilité dans l'action (comme lorsqu'il escaladera une falaise avec une aisance hors du commun), l'ensemble bénéficiant d'une interprétation parfois en roue libre mais pouvant compter sur la présence d'Al Cliver (vu dans pas mal de films de Lucio Fulci) pour assurer un minimum, alors que les actrices pourront essentiellement jouer de leur physique pour se faire apprécier. La mise en scène de Jess Franco peinera quand même à offrir un véritable rythme au métrage, malgré le réveil de la seconde partie, mais placera des scènes convaincantes lorsque la créature interviendra. Les effets spéciaux sont mitigés, assez réussis pour les petits plans sanglants du film mais n'avançant qu'un maquillage vraiment aléatoire pour représenter le faciès du monstre.

Donc, ce Devil hunter se suivra facilement pour les amateurs du réalisateur par son humour bien souvent involontaire mais plus que souriant au second degré, mais risquera d'ennuyer quelque peu les autres !

Devil hunterLe DVD de zone 0 anglais édité par Severin Films avancera une image terne ne laissant presque jamais ressortir les couleurs vives, tout en étant parfois floue (en dehors bien sûr des effets volontaires de Jess Franco), tandis que la bande-son sera plutôt convaincante, avec une partition musicale largement efficace et des bruitages décalés, le métrage étant ici proposé en version anglaise sous-titrée, mais aussi en version française.
Au niveau des bonus, on pourra suivre uniquement une interview de Jess Franco, toujours intéressante par les tirades spécifiques du sympathique réalisateur, que l'éditeur a eu la bonne idée de sous-titrer (en anglais !).

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film de "jungle" souriant et dénudé, le DVD de zone 0 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1195 mots par nicore, 1249 vues • R�agir

08.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Amateur porn star killer

Malgré son titre quand même racoleur, ce Amateur porn star killer n’est pas un Nième "slasher" érotique mais permettra à son réalisateur, Shane Ryan, de traiter à sa manière des "snuff movies" en nous livrant un métrage salement troublant puisque cherchant avec une réussite indéniable à imiter ces films où l'on tue pour de vrai, au travers d'une intrigue certes minimaliste mais intimiste et donc d'autant plus percutante.
Le script va suivre la rencontre d'un homme et d'une demoiselle qu'il va réussir à entraîner dans une chambre d'hôtel pour d'abord converser avec elle, la prenant peu à peu au piège et l'obliger à coucher avec lui avant de la tuer.

Amateur porn star killerAprès un petit laïus écrit sur l'origine des "snuff movies" et leur rôle de "légende urbaine", le métrage va donc suivre cet homme, que nous ne verrons pas, monter dans sa voiture et parcourir la ville, tandis qu'en même temps, dans un cadre en bas de l'écran, nous allons assister au strip-tease d'une demoiselle peu farouche et ravie de montrer ses charmes à la caméra que l'on imagine tenue par le personnage principal, juxtaposant ainsi les images de manière efficace tout en concentrant facilement l'attention du spectateur sur ce qui se passe en bas de l'écran. Après cette entame assez singulière, nous allons donc voir notre homme accoster une jeune fille en pleine rue pour réussir à l'inviter à monter dans son véhicule pour faire un tour, qui va aboutir à une chambre d'hôtel où les deux personnages vont pénétrer pour y rester jusqu'à la fin du film.

Amateur porn star killerLes deux protagonistes vont alors faire connaissance, le tout devant la caméra de l'homme, qui prétendra s'appeler Brandon, scrutant cette jeune fille, Stacy, mentant sur son âge en annonçant dix-huit ans pour finalement plus tard révéler qu'elle n'a que treize printemps, rendant les sous-entendus de Brandon et les gros plans de celui-ci sur l'anatomie de la demoiselle encore plus troublant et presque gênant. Et cette gêne ne fera qu'augmenter lorsque Brandon réussira à asseoir son emprise sur Stacy, au point d'évoquer le fait de tourner un film porno amateur et d'obtenir d'elle qu'elle enlève dans une première temps sa veste. Ensuite, en fin stratagème, Brandon va même réussir à faire se déshabiller la jeune fille qui se retrouvera en sous-vêtements et commencera à subir les attouchements de notre homme qui ira de plus en plus loin avant d'étouffer la demoiselle avec un oreiller et devant sa résistance, de la frapper à mort.

Amateur porn star killerMais contrairement à ce que l'on pourrait croire, le métrage ne va pas se montrer graphique, aussi bien pour une violence déroulée en hors-champ que pour l'aspect sexuel du film qui, même s'il flirtera quand même avec le hardcore dans son dernier acte, ne sera pas si explicite que cela, pour au contraire être bien plus dérangeant au travers du voyeurisme de Brandon et de sa façon inquisitrice de filmer sa jeune victime sous toutes les coutures. En effet, l'impact indéniable du film viendra plutôt de son style criant de vérité pour avancer cette lente descente aux enfers vécue par Stacy qui, d'abord complètement innocente et uniquement intimidée par la caméra, va peu à peu se rendre compte des désirs de son compagnon jusqu'à dépasser ce point de non-retour signalé par son regard aussi perdu que résigné mais surtout perturbant au plus haut point. Mais l'impression de véracité qui se dégagera de l'ensemble viendra également du naturel total du jeu des deux acteurs et de l'exposition de cette rencontre, entre bégayements et pauses silencieuses gênées lors du premier acte pour laisser de plus en plus Brandon prendre le dessus en devenant entreprenant jusqu'à réussir à assouvir ses pulsions savamment contrôlées pour parvenir à "envoûter" Stacy au point d'obtenir d'elle qu'elle se déshabille d'elle-même.

Amateur porn star killerBien entendu, le métrage augmentera encore son aspect sordide et troublant lorsque Stacy va révéler son âge, passant ainsi d'une personne à peine majeure à une gamine juste sortie de l'enfance, ce qui rendra le "spectacle" bien plus gênant tout en légitimant quelque peu la naïveté de la jeune fille, mais rendant les actes et les paroles de Brandon lors du final bien plus écœurantes et perverses, tout en laissant un sentiment d'ignominie s'installer face à la façon dont l'homme va exploser les faibles défenses mentales de sa victime pour l'asservir complètement à coups d'intimidations verbales et de pression par la caméra.

Amateur porn star killerSi les images elle-même seront d'un réalisme total et complètement immersif pour le spectateur, donnant effectivement l'impression d'assister à un vrai "snuff movie", le réalisateur aura hélas l'idée mitigée de laisser une partition musicale se mêler à l'ensemble pour avoir parfois un véritable effet et donner une ampleur dramatique intensive au film, mais éloignant l'ensemble de la volonté de réalisme voulue au premier abord par l'auteur, ce que l'interprétation providentielle réussira à inverser régulièrement, nous donnant vraiment l'impression d'assister à une conversation entre deux personnes et non entre deux acteurs.
La mise en scène du réalisateur Shane Ryan (également acteur principal) est souvent adéquate, mais hélas les incrustations régulières, si elles éclaireront sur l'état d'esprit du tueur, ne joueront pas en faveur du réalisme désiré.

Donc, ce Amateur porn star killer arrivera à se montrer immersif et impactant jusqu'à devenir hautement perturbant et hanter son spectateur bien après sa vision, mais manquant de peu le coche pour devenir le faux "snuff" ultime, titre toujours détenu par la saga des August underground et notamment Mordum, le second volet.

Amateur porn star killerLe DVD de zone 1 édité par Cinema Epoch avancera une image évidemment granuleuse, en noir et blanc pour la première partie du film, et parcourue de défauts renforçant l'aspect réaliste de l'ensemble, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée mais pas forcément nécessaire dans un tel contexte, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une intéressante interview du réalisateur accompagné de Michiko Jimenez, la jeune actrice jouant la victime, cinq courts-métrages plus ou moins réussis du réalisateur mais avançant déjà son goût pour l'érotisme trouble et la violence sèche, ainsi que trois bandes-annonces du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film plus que dérangeant, le DVD de zone 1 est disponible ici !

Permalien 1137 mots par nicore, 2250 vues • R�agir

07.01.09

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Il Divo
Réalisateur : Paolo Sorrentino
Avec : Toni Servillo, Anna Bonaiuto, ...
Durée du film : 1h40
Date de sortie en salles : 31 décembre 2008

Par Emmanuel Pujol

Le Renard, le Pape noir, l’Homme des ténèbres, l’Eternité, le Moloch, le Sphinx, Belzébuth et même le Joli Petit Bossu... Autant de surnoms dont s’est vu affublé à la fois le plus incontournable, le plus mystérieux mais aussi le plus controversé et ambigu des hommes politiques italiens de la deuxième moitié du XXeme siècle, Giulio Andreotti. 7 fois Président du conseil (ce qui, pour faire simple, correspond au poste de Premier Ministre en France), 25 fois ministre, sénateur à vie, cet « animal » politique ne pouvait laisser le cinéma insensible à son parcours et à son histoire.

C’est l’irrévérencieux Paolo Sorrentino qui s’est attelé à cette tâche compliquée qu’est l’écriture et la réalisation d’un film engagé, polémique et sans tabou sur une figure politique encore en vie. Il l’a fait sans déroger à son style habituel : une virtuosité de la mise en scène au service du scénario, un rythme trépidant avec une multiplication de saynètes efficaces mais qui peut laisser pantois et une bande son éclectique (de Vivaldi aux rockers anglais de The Veils en passant par de l’improbable pop allemande des années 80) qui électrise la pellicule. Le tout aidé par l’interprétation plus que parfaite de Toni Servillo - qui collabore pour la 3eme fois avec Sorrentino. Méconnaissable dans la peau d’Andreotti, il en fait une sorte de Nosferatu de la politique, insubmersible et inoxydable, souffrant d’insomnies récurrentes et de migraines carabinées mais insensible à tous les scandales et fervent croyant. A travers ce personnage inquiétant et suave, à l’aspect aussi inoffensif qu’une tortue, le film pose une question essentielle sur le pouvoir: faut-il accepter l’intolérable pour garantir le bien public ? En d’autres termes, le mal est-il justifiable par un intérêt supérieur ?

Il Divo, qui est reparti du festival de Cannes avec un mérité Prix du Jury, est toutefois à réserver aux connaisseurs de l’Italie et de son histoire récente. Il n’est en effet pas inutile d’aller faire quelques recherches sur Internet avant d’aller voir le film afin d’en profiter pleinement. Même s’il s’ouvre sur des rappels concis et utiles de quelques éléments-clés (les brigades rouges, la loge P2, la démocratie chrétienne,…), le spectateur risque vite de se perdre dans les méandres de ces révolutions de palais, de ses assassinats politiques et de ces complots tortueux orchestrés de toutes parts. Le film a aussi une fâcheuse tendance au name-dropping. Il faut vraiment rester concentré pour ne pas perdre le fil de ce ballet grotesque. Évidemment, on peut aussi juste se laisser entraîner et subjuguer par le rythme effréné du film, véritable charge jouissive et d’un baroque consommé contre les politiques véreux, les hommes d’affaire corrompus, le Vatican complice et la Mafia manipulatrice.

Le principal concerné, bientôt 90 ans, aurait vu le film en projection privée et en serait ressorti furieux (ça se comprend…) Il n’a pourtant intenté aucune action en justice pour diffamation contre les producteurs. Comme quoi, au pays de Berlusconi, la liberté d’expression n’est pas un vain mot. C’est sain et rassurant. Que certains cinéastes français s’inspirent de cette audace créatrice italienne serait une excellente nouvelle.

Emmanuel Pujol

Permalien 610 mots par Emmanuel, 623 vues • R�agir

06.01.09

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Mulberry St

Malgré son budget plus que restreint, ce Mulberry Street parvient à transcender son pitch quand même improbable (des rats véhiculant un virus transforment ceux qu’ils mordent en une sorte de zombie cannibale) pour un résultat tout en humilité et instantanément captivant dans son huit clos intimiste, pour devenir certainement le meilleur titre de cette cuvée de l'After Dark Horrorfest
Le script prend donc place dans un quartier pauvre de Manhattan pour nous faire découvrir la vie des habitants d’un immeuble qui vont se retrouver confrontés à une invasion de "contaminés" avides de chair humaine suite à leur morsure par des rats ayant envahi le métro.

Mulberry StAprès un générique parsemé de prises de vues suivant des rongeurs galopant dans des conduits et des sous-sols, le métrage va nous présenter son personnage principal, Clutch, un ancien boxer faisant son footing dans son quartier, nous permettant d’appréhender la pauvreté des lieux, et plus particulièrement de son immeuble lorsqu’il y rentrera pour vaquer à ses occupations. Le métrage va en effet s’attacher dans sa première partie à faire vivre ses différents personnages, les locataires de cet immeuble défraîchi semblant former une sorte de petite "famille" en se connaissant tous pour s’entraider et s’occuper les uns des autres, parvenant de la sorte sans aucun mal à rendre les protagonistes véritablement attachants grâce à leur réalisme et leur naturel à toute épreuve, laissant même au passage le réalisateur placer une salve contre la guerre en Irak au travers du retour de front de la fille de Clutch, blessée et partiellement défigurée.

Mulberry StMais au milieu de ce tableau intimiste et sensible, l’intrigue va quand même commencer à intégrer quelques éléments alarmants, que les personnages suivront depuis leur poste de télévision ou de radio, avec ces attaques de rats dans le métro, qui bien entendu, ne seront jamais visualisée par manque de budget. Mais même au sein de l’immeuble la menace va s’affirmer, avec ce concierge qui sera mordu par un gros rat et deviendra l’une des premières personnes à muter, laissant progressivement le métrage quitter sa tranquillité pour basculer dans une seconde partie plus violente et énervée.

Mulberry StEn effet, alors que les prémices de cette mutation humaine vont se faire sentir, l’intrigue va s’installer dans le bar où l’une des habitantes de l’immeuble, Kay, travaille (et accessoirement courtise Clutch dès qu’elle le peut) pour au cours d’une séquence au départ pittoresque dériver brusquement et graphiquement avec l’apparition du premier "infecté" qui va s’en prendre aux clients de façon violente et meurtrière. A partir de ce moment là, le métrage va orienter son intrigue vers le mode "survival" puisque les hommes-rats vont devenir de plus en plus nombreux, tandis que les habitants de l’immeuble vont se calfeutrer dans un huit-clos étouffant et plus que fragile.

Mulberry StMais le métrage va d’abord suivre dans un suspense de tous les instants Clutch qui va tenter d’aller secourir Kay, alors que sa fille va tenter de rejoindre le domicile tant bien que mal en affrontant les créatures lâchées dans la ville. Si cette série de situations, suivie du retranchement dans l’immeuble qui ne formera bien entendu qu’un fragile rempart contre l’invasion des monstres, ne sortira pas sur le papier des sentiers battus du genre, son traitement efficace et direct saura faire toute la différence . En effet, en optant pour ne s’intéresser qu’à la survie de ce petit groupe d’individus, le réalisateur va certes rendre son action plus "minimaliste", mais cela se fera au bénéfice d’une tension omniprésente rendue encore plus éprouvante grâce à une mise en scène collant vraiment de près aux événements.

Mulberry StDe la sorte, et en ayant largement présenté ses personnages, le métrage va impliquer complètement le spectateur qui va suivre les péripéties stressantes que connaîtront les différents protagonistes, péripéties qui elles aussi demeureront réalistes et parfois même douloureuses et choquantes en n’hésitant pas à faire mourir des personnages clefs de l’intrigue sans aucune pitié et sans s’y attarder, ne sanctifiant pas ainsi les disparitions progressives pour préférer continuer à suivre l’urgence dans laquelle évoluera les différents survivants jusqu’au final nihiliste se permettant même de détourner certains figure imposées du genre.

Mulberry StLes "contaminés" ne seront bien entendu pas ici les vedettes, mais ceux-ci alimenteront quand même le métrage de séquences violentes et sanglantes volontaires et graphiques, tout en arborant un look original et très repoussant (avec ces modifications faciales sobres mais impactantes) et en se mouvant de manière vive et en imposant leur présence pas forcément là où on s’y attendait le plus, laissant ainsi quelques effets de surprise fonctionner amplement.
L’interprétation est plus que convaincante de ce souci d’authenticité jamais bafoué, avec notamment un Nick Damici excellent et alors que la mise en scène du réalisateur sera efficace, scrutant et suivant l’action de près, tout en laissant la photographie glauque du film s’exprimer.
Les effets spéciaux seront largement probants, aussi bien pour des scènes gores jamais gratuites que pour le maquillage des hommes-rats indécelables.

Donc, ce Mulberry Street s’avérera être une excellente surprise, intimiste pour mieux laisser le spectateur rentrer dans une intrigue riche en situations stressantes et captivantes !

Mulberry StLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette parfois seulement volontairement quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera efficiente, avec une partition musicale adaptée et sachant se montrer discrète à bon escient, le métrage étant ici proposé en version originale anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais ou en espagnol.
Au niveau des bonus, on trouvera de courts modules axés sur le storyboard du film pour le comparer au résultat à l’écran, complété par quelques dessins du réalisateur, mais également sur les effets spéciaux et les séquences faisant intervenir de vrais rats, alors que deux brèves scènes coupées et un bêtisier suivront, accompagnés par plusieurs bandes-annonces de titres proposés par l’éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette invasion de "contaminés" atypique mais largement convaincante, le DVD de zone 1 est disponible ici où encore !

Permalien 1120 mots par nicore, 1175 vues • R�agir

05.01.09

07:35:00, Cat�gories: Point de vue, Test de commande  

par Nicore

xploitedcinema

Avec la mort annoncée du site Xploitedcinema.com, référence s’il en est pour l’achat de DVD de toutes zones de titres issus du cinéma de genre, l’amateur de films d’exploitation, horrifiques, érotiques et de "cinéma-bis" se retrouve quelque peu orphelin. Mais heureusement, des alternatives existent pour continuer à assouvir nos envies de découvertes en tous genres.

Sin'art

Déjà, il ne faut pas oublier que sur notre territoire se trouve une autre source d'approvisionnement très complète, l'association Sin'Art qui dispose d'un catalogue imposant de titres en stock ou commandés sur demande, avec en plus depuis peu la possibilité offerte, en partenariat avec "La petite boutique du cinéma", de demander au site d'effectuer des recherches sur l'existence et la disponibilité de titres absents du catalogue de "Sin'Art".

play.com
CDUniverse

Ensuite, malgré leur orientation "grand public", la plupart des sites américains proposent quand même une section "Horror", "Mature" ou encore "Exploitation", comme Amazon.com, CDUniverse, DVDPlanet, tandis que certains sites anglais comme Play.com ou Sendit.com disposent également de titres très intéressants avec notamment un espace "Cinema Independant".

Sazuma

Autrement, plusieurs sites indépendants justement, plus ou moins spécialisés, se proposent de nous fournir les œuvres plus ciblées ou confidentielles.
De ce côté-ci de l'Atlantique, l'autrichien Sazuma.com, en plus d'éditer quelques perles comme "La settima donna" ou "Morte sospetta di una minorenne", dispose d'un catalogue riche au travers de ses différentes rubriques, avec notification de la disponibilité des produits et un système de classement par genre ou par origine géographique des œuvres proposées. Par contre, il faudra un minimum de patience pour explorer ce site, avec un temps de chargement des pages parfois importants, voir même fastidieux. Ecrites en anglais, les différentes indications seront facilement compréhensibles aussi bien pour les langues et les sous-titres disponibles sur les éditions proposées, que pour les zones de lecture et divers renseignements. La création d'un compte restera facile et "rapide". Petite particularité, les frais de port seront calculés en fonction du poids total de la commande, avec une option d'envoi "économique", avec ou sans suivi. Un premier mail confirmera la commande, tandis qu'un second annoncera l'envoi des DVD. Mais il ne faudra pas non plus être pressé, car même avec une commande uniquement composée d'articles en stock, le délai de livraison sera assez long, environ trois semaines pour un envoi consolidé en enveloppe à bulles protégeant efficacement les articles.

Absurdonline

Plus au nord, le site danois Absurd-on-line.dk et sa présentation originale mais pas forcément pratique proposera quant à lui quelques raretés intéressantes dans son catalogue hétéroclite mais toujours orienté "cinéma-bis" ou déviant.
Les "fiches article" sont assez complètes (langues, sous-titres, disponibilité…) pour bien renseigner le visiteur, avec la possibilité de trouver les éditions gores de "XT Video" ou celles plus déviantes de "X-Rated". Ecrit principalement en anglais, le site offrira la possibilité de convertir ses prix en euros pour plus de clarté. La création d'un compte sera courte et rapide, avec uniquement les demandes nécessaires à l'acheminement des colis, et ici aussi, les frais de port, guère excessifs, seront calculés en fonction du poids total de la commande. Un mail de confirmation de commande sera suivi d'un second indiquant la date d'envoi, pour recevoir les galettes une bonne dizaine de jours après, dans un emballage adéquat.

HKflix

Mais malgré l'hégémonie provisoire d'Xploitedcinema, les Etats-Unis avanceront également plusieurs sites providentiels avec par exemple HKFlix.com qui, au-delà de sa prédilection pour le cinéma oriental, possède un vaste catalogue axé principalement sur le cinéma de genre. Chaque édition disposera bien sûr de sa propre fiche, très complète avec zone de lecture, langues, sous-titres, résumés et disponibilité, tout en avançant en plus en permanence de nombreux titres en promotion. Après la création rapide d'un compte, les différentes options de livraison seront proposées pour un coût non prohibitif et un délai de livraison honnête (pas plus de trois semaines) pour un envoi par l'"international mail".

Diabolikdvd

Enfin, Diabolik DVD se présentera comme un "clone" d'Xploitedcinema, mais moins fourni et aux tarifs globalement moins avantageux, ce qui n'empêchera pas le site de proposer de nombreuses références alléchantes et sera tout aussi complet au niveau de ses fiches articles, alors que les services proposés resteront performants, tant au niveau du délai de livraison que des frais de ports.

Bien entendu, ces sites ne sont pas les seuls, dtm.at, cinecityplanet.com..., proposeront également leurs services au travers de catalogues fournis, mais pour l'instant, je n'ai pas encore eu l'occasion de tester ces sites, contrairement aux quatre autres détaillés plus haut, afin de garantir leur fiabilité.

Permalien 830 mots par nicore, 1877 vues • 2 retours

03.01.09

09:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The last house in the woods

Intégré dans la première salve de la collection "Underground" de Ghost House Pictures, la boîte de production de Sam Raimi et Robert Tapert, aux côtés entres autres du "slasher" russe Trackman, ce The last house in the woods nous vient d'Italie et semblera chercher à renouer avec la grande époque des massacre à la tronçonneuse, mais également des bisseries italiennes de Ruggero Deodato, auxquels il rendra un hommage plus qu'appuyé tout en apportant son lot de séquences sanglantes volontaires, tout en étant hélas quelque peu plombé par des personnages irritants.
Le script va suivre la descente aux enfers d'un couple recueilli après une agression par un homme et une femme qui vont les emmener dans leur maison (au fond des bois…) dans un but sinistre.

The last house in the woodsLe métrage mettra tout de suite le spectateur dans le bain avec cette séquence d'introduction suivant un couple et leur enfant à bord de leur voiture qui vont avoir un accident en pleine forêt, tuant l'homme et laissant donc sa femme et leur fils seuls à la recherche d'une aide qui semblera provenir d'un autre véhicule arrivant mais qui au lieu de s'arrêter va percuter la jeune femme. L'homme qui en descendra s'attachera à achever à coups de pierre la blessée sous les yeux du bambin qui ensuite s'enfuira. Cette entame du métrage aura le mérite d'être assez méchante et sanglante, mais hélas sa photographie bien trop sombre gâchera en partie l'impact de cette séquence de bon augure.

The last house in the woodsEnsuite, le métrage s'attellera à la présentation de ses deux personnages principaux, Aurora et Rino, un couple dont nous revivrons rapidement quelques instants de bonheur avant de revenir au présent pour voir Aurora désireuse de s'affranchir de son ancien compagnon qu'elle souhaite considérer comme un simple ami et non comme son petit ami, ce qui ne l'empêchera pas de monter en voiture avec Rino (qui la guettait) et de lui faire l'amour une fois qu'ils se seront arrêtés au bord d'une route en apparence déserte. En apparence seulement car un trio de délinquants défoncés à la drogue va surgir et s'attaquer méchamment au couple, pour rouer de coups Rino et commencer à malmener Aurora dans le but évident de la violer, laissant parler une violence sèche et brutale mais quelque part gratuite.

The last house in the woodsIl faudra l'intervention d'un couple passant par là en voiture pour calmer les intentions scabreuses des voyous, puisque l'homme qui viendra prendre la défense de Rino et d'Aurora mettra en fuite leurs agresseurs en sortant un revolver, avant d'inviter les deux tourtereaux à venir se reposer et soigner les plaies de Rino dans leur maison non loin de là. Le métrage, ayant ainsi placé son intrigue, va se poser dans la demeure luxueuse des sauveteurs, Antonio et Clara, pour tout de suite laisser planer des doutes quant aux intentions des hôtes, et notamment Antonio qui se montrera rapidement entreprenant avec Aurora, avant que le métrage ne bascule véritablement dans sa partie horrifique mettant en avant un cannibalisme original pour nous présenter une famille de "freaks" dans la tradition mais hélas quelque peu ridicule au niveau des maquillages guère réalistes, tout en plaçant de manière opportune un retour du trio de délinquants qui va venir perturber les plans de tout ce petit monde de façon violente et destructrice.

The last house in the woodsHélas, le métrage souffrira quand même de son manque d'originalité au niveau d'une intrigue déjà vue et revue, malgré les quelques innovations graphiques impactantes (et notamment ce bambin cannibale forçant ses parents à le ravitailler en chair humaine), pour multiplier les hommages souvent bien faciles (comme cette séquence de repas directement hérités du Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper et revendiquée comme telle, mais la folie visuelle du texan barbu en moins) et les situations très "bis" ou orientées vers le "giallo", le réalisateur s'attardant même dans une séquence à la photographie bleue et rouge tranchant carrément avec le reste du film pour assurer son héritage envers l'œuvre de Dario Argento.

The last house in the woodsMais heureusement, la volonté graphique débordante de l'ensemble viendra en grande partie compenser cette facilité scénaristique pour accumuler les scènes gores franches, entre ces membres sectionnés à la tronçonneuse (cela ne s'invente pas…), ces coups de couteau meurtriers qui ouvriront également les gorges, entres autres abominations visuelles purulentes et jouissives largement étalées devant la caméra, surtout qu'une fois l'intrigue véritablement lancée, le rythme global restera vif pour avancer des situations dynamiques certes bien souvent prévisibles mais parfois aussi audacieuses en n'hésitant pas par exemple à utiliser ce gamin cannibale dans des séquences sanglantes appuyées, et même si le petit "twist" final pourra paraître bien simpliste et même carrément inutile.

The last house in the woodsLes personnages auront une influence grandement mitigée sur l'ensemble, puisque si le couple formé par Rino et Aurora parviendra à gagner un minimum la sympathie du spectateur en étant naturels et crédibles, ce qui rendra leur calvaire à venir un peu plus percutant, aussi bien le couple de tortionnaires et leurs enfants difformes paraîtront bien mal assortis et terne lors de leur apparition pour ne laisser qu'un peu d'ampleur à Clara lors du final. Mais ce manque de charisme ne sera rien comparer à la stupidité crétine des trois voyous qui viendra énerver plus que représenter une menace potentielle par leurs singeries ridicules et leur comportement stupide, laissant encore une fois seul le final venir contrecarrer ce sentiment persistant, au point de laisser quand même le spectateur dans l'expectative quant à l'instabilité volontaire ou involontaire de cette direction d'acteur qui ne prendra de l'envergure que lors du dernier acte, surtout que l'interprétation qui en découlera ne fera que confirmer cette impression en étant au final convaincante. La mise en scène du réalisateur est assez efficace pour coller à l'action, mais cette photographie très sombre viendra quand même nuire parfois à la bonne lisibilité de certaines séquences. Les effets spéciaux, œuvre de l'habitué Sergio Stivaletti, sont largement probants pour multiplier les plans gores réalistes, mais hélas les maquillages des "freaks" seront plus simplistes et pas forcément très crédibles.

Donc, ce The last house in the woods, à défaut d'incarner le renouveau du cinéma horrifique italien, apportera son lot d'atrocités bien étayées en dépit d'un script pas franchement novateur !

The last house in the woodsLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image parfois granuleuse, guère arrangée par cette photographie sombre récurrente, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale pas forcément toujours adaptée mais originale et dynamique, le métrage étant ici proposé dans sa version originale italienne ou en version anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnols.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un long et intéressant making-of explicatif sur les différentes étapes du projet au travers d'images du tournage et d'interviews de membres de l'équipe du film, un court métrage très sympathique et grinçant du réalisateur, ainsi que la bande-annonce du film, accompagnée par celles d'une flopée d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient suivre le calvaire gore de ce couple bien malchanceux, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1261 mots par nicore, 1742 vues • 1 r�action

01.01.09

15:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Australia
Réalisateur : Baz Lurhmann
Avec : Nicole Kidman, Hugh Jackman, ...
Durée du film : 2h35
Date de sortie en salles : 24 décembre 2008

Par Emmanuel Pujol

7 ans, c’est long, très long même… C’est le temps qu’il aura pourtant fallu à Baz Luhrmann, le baroque et exubérant réalisateur australien, pour nous transporter du Moulin Rouge décadent et bohème de la fin du 19eme siècle au bush australien à la veille de la seconde guerre mondiale.

Le film, lui, ne perd pas une seconde pour nous plonger immédiatement dans une atmosphère digne des grands films de l’âge d’or hollywoodien et annoncer sans ambiguïté l’ambition démesurée de Baz : offrir un spectacle généreux, une romance « bigger than life », un mélodrame pleinement assumé pendant près de 3h. L’ouverture avec carte du monde cartoonée, présentation des enjeux en voix off par un jeune aborigène et rythme effréné digne des meilleurs Howard Hawks met l’eau à la bouche.

Et, dans sa première partie, Australia répond globalement aux attentes : paysages superbes et mis en avant avec un souci maniaque du détail qui confine à la déclaration d’amour pour les terres sauvages australes ; héros stéréotypés mais sympathiques - un « lonesome » cow-boy, une aristocrate coincée, un enfant aborigène tous regroupés à Faraway Downs, sorte d’auberge espagnole d’éclopés et de sans grades perdus au milieu de nulle part ; quête initiatique sous forme de défi impossible - convoyer un troupeau sur des kilomètres et des kilomètres de régions désertiques. Le rythme est enlevé, les bons mots fusent, l’émotion et l’action sont habilement mêlées, rien ne manque. Même pas les plans caricaturaux et excessifs tel ce ralenti interminable sur le torse nu, musclé et mouillé d’Hugh Jackman, réduit à cet instant précis à un simple et pur corps…

Mais une fois l’expédition arrivée saine et sauve après moult péripéties (oups pardon, vous ne vous en doutiez pas !) à bon port, le scénario commence sérieusement à patiner et il reste encore plus d’une heure. Le tournant du film est facile à retenir, c’est un non évènement en soi : Hugh Jackman s’est rasé. A partir de là, le scénario sombre dans un pathos mielleux, renforcé par des violons omniprésents. C’est bien simple, Darwin (la ville, pas le scientifique !) bombardé par les Japonais, on se croirait presque dans Pearl Harbour - et ce n’est pas un compliment. Pire, le dernier quart d’heure est interminable tant le film accumule les fausses fins et hésite entre happy end et drame. Sans dévoiler l’issue finale, on est quand même sidéré de voir un réalisateur qui a su à ce point maîtriser son image et son récit jusque là s’embourber dans un tel sentimentalisme gluant. Faute avoué à demi pardonnée, Baz Luhrmann a confessé avoir écrit 6 fins différentes et en avoir tourné au moins deux, voire trois. C’est vrai, autant rester mystérieux, la réponse sera –évidemment- dans le DVD version collector, il faut bien vendre et vivre (ou si vous préférez, business is business même au pays des kangourous).

Pour accentuer la filiation d’Australia avec les grands classiques américains, Baz Luhrmann a choisi comme mélodie récurrente du film le fameux « Over the Rainbow », thème du Magicien d’Oz de Victor Fleming (également réalisateur du mélodrame définitif, Autant en emporte le vent auquel Australia fait aussi référence). Au début, c’est sympa, ça rappelle de bons souvenirs. Au bout de dix fois, on en peut plus surtout que l’air est souvent massacré, chanté faux ou joué à la hache… pardon à l’harmonica.

Comment ne pas non plus être agacé par le traitement simpliste de la question dramatique et épineuse de la Génération volée, ces métisses enlevés à leur famille et placés en orphelinats ou dans des missions catholiques afin de protéger la « pureté » de la race australienne. Même si le film a le mérite de rappeler ce pan peu glorieux de l’histoire australienne, il le fait avec un ethnocentrisme condescendant au final assez pesant et ressemblant au traitement du « bon sauvage » chez Voltaire. Et pourtant Brandon Walters est terriblement attachant dans la peau de l’enfant aborigène pour son premier rôle au cinéma. Le rôle de son grand père est lui plus anecdotique et surtout sa présence « magique » est par trop répétitive. Le thème de la culture aborigène avec ses traditions et ses rites mystiques avait été abordé de manière autrement marquante et remarquable en 1981 dans La dernière vague de Peter Weir.

Dernier point négatif du film, la performance outrancière d’une Nicole Kidman méconnaissable passant du rire aux larmes dans une hystérie non contagieuse. Décidément, le Botox fait des ravages à Hollywood. Après avoir défiguré Meg Ryan, la chirurgie esthétique fige la glaciale Nicole tout en lui gonflant les lèvres. Le résultat est effrayant en gros plans, âmes sensibles s’abstenir. Cela ne facilite d’ailleurs pas la crédibilité de la romance entre les deux héros déjà fortement entamée par le peu d’ardeur déployée lors des rares scènes de baisers (du bout des lèvres) et de sexe (chaste, chaste, chaste…)

Au final, que retenir de ce film fleuve s’inscrivant dans une tradition perdue du mélo sans complexe ? Probablement que si la dernière heure avait été à la hauteur de la première partie épique, nous aurions tenu là le film de cette fin d’année. En lieu de quoi, nous avons certes un spectacle idéal pour tenir tranquille les bambins et les grands parents avant le réveillon de Noël (le film sort justement le 24 décembre) mais qui souffre de l’ambition démesurée de son réalisateur. Morale de cette histoire : à vouloir en faire toujours plus, on finit par en faire simplement trop. Même si le grandiose (clinquant) est incontestablement au rendez-vous, même si les décors sont somptueux, même si Luhrmann est un fabuleux faiseur, attention tout de même à l’indigestion de pathos et de bons sentiments…

Permalien 1102 mots par Emmanuel, 1580 vues • 4 retours

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