Archives pour: Janvier 2009, 08

08.01.09

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Amateur porn star killer

Malgré son titre quand même racoleur, ce Amateur porn star killer n’est pas un Nième "slasher" érotique mais permettra à son réalisateur, Shane Ryan, de traiter à sa manière des "snuff movies" en nous livrant un métrage salement troublant puisque cherchant avec une réussite indéniable à imiter ces films où l'on tue pour de vrai, au travers d'une intrigue certes minimaliste mais intimiste et donc d'autant plus percutante.
Le script va suivre la rencontre d'un homme et d'une demoiselle qu'il va réussir à entraîner dans une chambre d'hôtel pour d'abord converser avec elle, la prenant peu à peu au piège et l'obliger à coucher avec lui avant de la tuer.

Amateur porn star killerAprès un petit laïus écrit sur l'origine des "snuff movies" et leur rôle de "légende urbaine", le métrage va donc suivre cet homme, que nous ne verrons pas, monter dans sa voiture et parcourir la ville, tandis qu'en même temps, dans un cadre en bas de l'écran, nous allons assister au strip-tease d'une demoiselle peu farouche et ravie de montrer ses charmes à la caméra que l'on imagine tenue par le personnage principal, juxtaposant ainsi les images de manière efficace tout en concentrant facilement l'attention du spectateur sur ce qui se passe en bas de l'écran. Après cette entame assez singulière, nous allons donc voir notre homme accoster une jeune fille en pleine rue pour réussir à l'inviter à monter dans son véhicule pour faire un tour, qui va aboutir à une chambre d'hôtel où les deux personnages vont pénétrer pour y rester jusqu'à la fin du film.

Amateur porn star killerLes deux protagonistes vont alors faire connaissance, le tout devant la caméra de l'homme, qui prétendra s'appeler Brandon, scrutant cette jeune fille, Stacy, mentant sur son âge en annonçant dix-huit ans pour finalement plus tard révéler qu'elle n'a que treize printemps, rendant les sous-entendus de Brandon et les gros plans de celui-ci sur l'anatomie de la demoiselle encore plus troublant et presque gênant. Et cette gêne ne fera qu'augmenter lorsque Brandon réussira à asseoir son emprise sur Stacy, au point d'évoquer le fait de tourner un film porno amateur et d'obtenir d'elle qu'elle enlève dans une première temps sa veste. Ensuite, en fin stratagème, Brandon va même réussir à faire se déshabiller la jeune fille qui se retrouvera en sous-vêtements et commencera à subir les attouchements de notre homme qui ira de plus en plus loin avant d'étouffer la demoiselle avec un oreiller et devant sa résistance, de la frapper à mort.

Amateur porn star killerMais contrairement à ce que l'on pourrait croire, le métrage ne va pas se montrer graphique, aussi bien pour une violence déroulée en hors-champ que pour l'aspect sexuel du film qui, même s'il flirtera quand même avec le hardcore dans son dernier acte, ne sera pas si explicite que cela, pour au contraire être bien plus dérangeant au travers du voyeurisme de Brandon et de sa façon inquisitrice de filmer sa jeune victime sous toutes les coutures. En effet, l'impact indéniable du film viendra plutôt de son style criant de vérité pour avancer cette lente descente aux enfers vécue par Stacy qui, d'abord complètement innocente et uniquement intimidée par la caméra, va peu à peu se rendre compte des désirs de son compagnon jusqu'à dépasser ce point de non-retour signalé par son regard aussi perdu que résigné mais surtout perturbant au plus haut point. Mais l'impression de véracité qui se dégagera de l'ensemble viendra également du naturel total du jeu des deux acteurs et de l'exposition de cette rencontre, entre bégayements et pauses silencieuses gênées lors du premier acte pour laisser de plus en plus Brandon prendre le dessus en devenant entreprenant jusqu'à réussir à assouvir ses pulsions savamment contrôlées pour parvenir à "envoûter" Stacy au point d'obtenir d'elle qu'elle se déshabille d'elle-même.

Amateur porn star killerBien entendu, le métrage augmentera encore son aspect sordide et troublant lorsque Stacy va révéler son âge, passant ainsi d'une personne à peine majeure à une gamine juste sortie de l'enfance, ce qui rendra le "spectacle" bien plus gênant tout en légitimant quelque peu la naïveté de la jeune fille, mais rendant les actes et les paroles de Brandon lors du final bien plus écœurantes et perverses, tout en laissant un sentiment d'ignominie s'installer face à la façon dont l'homme va exploser les faibles défenses mentales de sa victime pour l'asservir complètement à coups d'intimidations verbales et de pression par la caméra.

Amateur porn star killerSi les images elle-même seront d'un réalisme total et complètement immersif pour le spectateur, donnant effectivement l'impression d'assister à un vrai "snuff movie", le réalisateur aura hélas l'idée mitigée de laisser une partition musicale se mêler à l'ensemble pour avoir parfois un véritable effet et donner une ampleur dramatique intensive au film, mais éloignant l'ensemble de la volonté de réalisme voulue au premier abord par l'auteur, ce que l'interprétation providentielle réussira à inverser régulièrement, nous donnant vraiment l'impression d'assister à une conversation entre deux personnes et non entre deux acteurs.
La mise en scène du réalisateur Shane Ryan (également acteur principal) est souvent adéquate, mais hélas les incrustations régulières, si elles éclaireront sur l'état d'esprit du tueur, ne joueront pas en faveur du réalisme désiré.

Donc, ce Amateur porn star killer arrivera à se montrer immersif et impactant jusqu'à devenir hautement perturbant et hanter son spectateur bien après sa vision, mais manquant de peu le coche pour devenir le faux "snuff" ultime, titre toujours détenu par la saga des August underground et notamment Mordum, le second volet.

Amateur porn star killerLe DVD de zone 1 édité par Cinema Epoch avancera une image évidemment granuleuse, en noir et blanc pour la première partie du film, et parcourue de défauts renforçant l'aspect réaliste de l'ensemble, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale adaptée mais pas forcément nécessaire dans un tel contexte, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une intéressante interview du réalisateur accompagné de Michiko Jimenez, la jeune actrice jouant la victime, cinq courts-métrages plus ou moins réussis du réalisateur mais avançant déjà son goût pour l'érotisme trouble et la violence sèche, ainsi que trois bandes-annonces du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film plus que dérangeant, le DVD de zone 1 est disponible ici !

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