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12.12.08

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Caos calmo
Réalisateur : Antonello Grimaldi
Avec : Nanni Moretti, Alessandro Gassman, Valeria Golino, Charles Berling, Hippolyte Girardot, Denis Poladylès, Isabella Ferrari...
Durée du film : 1h55
Date de sortie en salles : 10 décembre 2008
Par Nicofeel

Réalisé par le cinéaste italien Antonello Grimaldi qui adapte là un roman à succès, Caos calmo a pourtant tout du film morettien.
Il faut dire que le principal rôle du film, autour duquel tout gravite, est tenu par Nanni Moretti. Celui-ci interprète le personnage de Pietro, un homme parti à la plage pour se distraire avec son frère Carlo (joué par Alessandro Gassman). Là, chacun d’eux sauvent une jeune femme de la noyade. A son retour, Pietro trouve sa femme, Lara, allongée par terre : elle vient de décéder.
On le comprend immédiatement : Caos calmo est un film sur le deuil. Tout ceci est donc très proche des préoccupations de Nanni Moretti et notamment de son chef d’œuvre absolu, le sublime film La chambre du fils, récompensé à juste titre par la Palme d’Or à Cannes en 2001.
Sauf qu’ici la personne qui décède n’est pas son fils mais son épouse. Pietro se retrouve seul avec sa petite fille de 10 ans. Pietro n’arrive pas à faire sortir sa douleur, d’où le titre du film, Caos calmo, le chaos calme.
Pourtant, ce personnage a complètement perdu ses repères. Du jour au lendemain, il décide subitement d’accompagner sa fille à l’école. Il lui déclare qu’il l’attendra jusqu’à ce qu’elle ait terminé et c’est ce qu’il fait. Pietro attend toute la journée sur la place située en face de l’école. Il s’interroge sur l’existence avec des choses futiles (les différentes compagnies aériennes qui l’ont fait voyager ; les différentes adresses où il a vécues durant son existence) ou plus sérieuses (les choses qu’il apprend sur sa femme par le biais de sa belle-sœur, Marta, plutôt perturbée sur le plan psychologique et qui est jouée par Valeria Golini). Surtout, il se raccroche à la vie par le biais de son être le plus cher qui lui reste : sa fille, qui elle aussi ne semble pas plus ébranlée que cela par le décès de sa mère.

Le fait de rester sur la même place tous les jours de la semaine va permettre à Pietro de se faire de nouvelles relations. On peut citer par exemple la mère qui amène chaque jour à l’école son enfant trisomique, lequel a une sorte de jeu avec Pietro. On peut citer également la jeune femme mystérieuse qui promène chaque jour son chien. Il y aussi le cafetier du coin ou encore un vieil homme qui a lui aussi perdu sa femme et qui invite Pietro à déjeuner. On se retrouve dans une sorte de microcosme avec la sphère privée et la sphère publique qui ne font plus qu’un lorsque Pietro est sur cette place.
Car Pietro travaille habituellement dans un grand groupe audiovisuel qui est concerné par une fusion. Pietro travaille désormais depuis la place située en face de l’école de sa fille. Et de nombreuses fois, ses collègues (interprétés par une belle brochette d’acteurs français : Charles Berling, Hippolyte Girardot, Denis Poladylès), qui sont pour certains ses amis, viennent le voir soit pour lui parler de la fusion, soit pour lui proposer un poste, soit pour lui donner un sentiment sur un collègue de travail. Sur ce point, on peut penser que Nanni Moretti se plaît à évoquer par le biais de son personnage le monde capitaliste, qui n’est pas sans évoquer son dernier film, Le caïman. En effet, les questions d’argent et de pouvoir sont au cœur des interrogations des personnages qui viennent voir Pietro. Mais lui n’en a que faire et il le fait clairement savoir. Le capitalisme, vu comme une histoire de trahisons, de mésalliances, est critiqué au plus haut point, mais de manière assez subtile.
Pour sa part, Pietro cherche avant tout à faire son deuil et à fréquenter pour l’heure les personnes qui lui sont les plus chères : il y a ainsi sa petite fille avec qui il s’entend parfaitement. Il y a aussi son frère Carlo, séducteur italien qui connaît un succès professionnel avec la vente d’un jeans qui fait fureur et quoi est très tendance. Carlo a d’ailleurs des rapports très proches tant avec son frère Pietro qu’avec sa nièce Claudia. Les relations entre ces trois personnages sont sincères et révélatrices d’un amour réciproque.

On notera que Pietro cherche à faire table rase du passé, comme le prouve son choix de couper ses relations professionnelles et de ne pas chercher à savoir quelles ont pu être les relations qu’a pu nouer sa femme (pour preuve, il détruit tous les mails rédigés par sa femme sans les lire). Beau film sur le plan émotionnel, Caos calmo bénéficie sur ce point du thème principal du film. Cependant, notons que les autres musiques du film auxquelles le spectateur a droit ont parfois tendance à surligner l’émotion. Le réalisateur Antonello Grimaldi aurait pu être plus fin.
De même, le réalisateur nous livre une scène de sexe entre Pietro et Eleonora Simoncini (jouée par la volcanique Isabella Ferrari), la femme bourgeoise que Pietro a sauvé de la noyade, qui paraît parfaitement incongrue. Cette scène semble complètement décalée par rapport au ton général du film. On comprend que le réalisateur du film souhaite nous montrer une sorte de renaissance de la part de Pietro mais il aurait pu faire preuve de plus de subtilité. Heureusement, il ne s’agit pas de la scène finale.
En somme, Caos calmo est un beau film qui tient avant tout par l’excellente prestation de Nanni Moretti, dont on ressent les sentiments rien qu’en l’observant. Nul doute que si ce film avait été réalisé par Moretti lui-même, il aurait été mieux mis en scène et aurait été plus subtil sur certains aspects.

Permalien 1079 mots par nicofeel Email , 532 vues • 1 r�action
07:00:00, Cat�gories: Dossier  

Le principe d'une bonne série Tv reste de mettre en place des personnages parfois caricaturaux il est vrai dans les premiers épisodes mais qui finissent par être attachants. Le propre d'un bon show, c'est de réussir à faire pleurer ou réagir émotionnellement (rire, angoisse, peur et tout ce que vous voudrez d'autre) lorsque l'un des dits personnages est soumis à une situation extraordinaire. Si vous ne ressentez rien, c'est plutôt mauvais signe et il est quasiment certains que la saison n'ira pas à son terme où guère au delà. Les exemples sont légions pour les mauvais sujets (mauvaise exploitation, tendance à la redite, chute d'audience vertigineuse) comme pour les petites perles qui n'ont su trouver leur public malgré un pitch novateur ou du moins une bonne exploitation à l'instar de feu Tru Calling ou encore de la brillantissime Odyssey 5 que le studio a stoppé en pleine narration et dont le final ne pourra être connu que par les possesseurs du coffret dvd grâce au commentaire audio de Peter Weller et de M. Cotto (pour ceux qui ne l'ont pas, les machines devaient s'unir aux humais et inversement pour lutter contre une menace encore plus grande, étalée sur cinq saisons).

Néanmoins, une mort stylisée dans une série à succès et surtout amenée de manière correcte permet à cette dernière de connaître un pic d'audience ou pour le moins de générer un buzz de premier ordre sur le Net. De plus, elle permet, en cas de prolongation de saison de se poser la question de l'après, à savoir comment les personnages survivants vont-ils prendre leur parti de vivre sans leur camarade, quand il n'est pas question de l'héroïne principale. Le rapport à la mort peut alors être abordé de diverses façons, divergeant selon l'age du personnage, le passif vis-à-vis du trépassé, les relations établies avec lui et dans le cas d'une série manichéenne, on aura de surcroît le bonheur de voir cette analyse passée au crible du côté de la force obscure. Logique, car quand un bad guy de saison meurt, on s'y attend tous et les héros reprennent leurs petite vie quotidienne en attendant que les scénaristes leur pondent avec un bonheur plus ou moins grand selon les années un méchant d'envergure encore plus grande qui attendait tout simplement que le précédent soit mort pour entrer en scène. Pour exemple, on citera de nombreuses séries cultes de ces dernières années se basant sur des menaces prétendues quasi universelles comme Charmed (encore) qui nous a gentiment introduit deux démons mineurs avant de nous dévoiler La Source et Balthazar pour que ces derniers finissent par s'entretuer dans la course au pouvoir tout en nous mettant une cuillerée de fondateurs (les gentils marchent selon le même principe),d'avatars et autres démons majeurs ceux là. Buffy appartient également au nombre selon une suite logique avec sept bad guys plus ou moins réussis (Le Maître, monumental méchant pour une première saison et si réussi que son ombre survole encore la série jusqu'au grand final et qu'il a été faire un tour du côté du spin off Angel, puis Spike , le Maire, Adam, une histoire tordue avec une sœur en cadeau bonux, puis enfin Willow qui change de camp et pour finir le Mal en personne qui lâche ses créatures les plus primitives) qui engrangent un nombre incalculable de décès mais aussi de nouveaux membres des forces démoniaques. Le plus jouissif de cette bande de boss de jeux vidéos reste bien sûr Adam qui tue simplement pour comprendre comment fonctionne la mort alors qu'il est lui même un être composé de cadavres de divers monstres. La boucle est bouclée.

Maintenant, prenons les choses du côté inverse, quand un héros meurt dans une série. Attention, pas n'importe quel personnage, pas celui qui se distingue par un acte héroïque le temps d'un épisode mais bien un héros apparaissant au générique. Quand ce dernier est tué au cours d'une saison, les méchants ne sont pas les seuls concernés. C'est toute l'histoire du soap qui doit être réécrite pour repartir sur des bases saines, ce qui permet d'entrevoir deux possibilités. Soit le mort reste mort, avec le traumatisme logique qui en découle et un déséquilibre des forces , toujours à l'image de Charmed avec le décès de Prue par le démon Shark qui remet en cause le ciment même du trio via le pouvoir des trois, quintessence de leurs dons de sorcière. Les scénaristes, avec cette mort problématique doivent alors s'arracher littéralement les neurones pour pouvoir reconstruire sans dénaturer les fondements de la série une suite logique et donnent donc une demi soeur qui se révèle comme par hasard sorcière elle aussi. On pensera également à la mort de Dax dans la saison 6 de Star Trek Deep Space Nine qui bien que paraissant anecdotique va redéfinir complètement le personnage de Worf, déjà l'un des plus riche de cet univers particulier, et lui donner une nouvelle rage de vivre après un passage de deuil extrêmement pénible, faisant de lui un klingon bien plus humain que la majorité des membres de Starfleet et un guerrier dont l'honneur et l'intégrité pourraient à eux seuls faire basculer tout l'Empire vers une ère de gloire jusque là inaccessible (ce qui sera indirectement le cas avec le maintien de son rôle d'éminence grise alors qu'il refuse les pleins pouvoirs). On pourra encore ajouter le trépas inévitable de Jonathan Kent qui permettra à Smallville de perdre ses ailes d'innocence pour entrer de plein fouet dans une ère adulte plus que bienvenue, symbolisée par un enterrement sous la neige tel un espoir se répandant sur le monde dans l'indifférence générale. Cependant, les exemples sont tellement nombreux qu'on ne les abordera pas tous ici, qu'il s'agisse de la mort de Grundy qui redéfinit le personnage d'Hawkgirl dans Justice League alors que la planète entière lui tourne le dos à celle de Captain Marvel dans l'univers éponyme qui sera l'un des plus beau décès retranscrit dans le monde des comics, un peu comme celui de Supergirl avec la saga Infinite Crisis chez Dc , via une couverture magnifique montrant un Superman en larmes tenant son corps ensanglanté.
La seconde possibilité en cas de décès prématuré réside bien sûr dans une résurrection. Les moyens sont multiples. On peut clairement prendre les spectateurs pour des abrutis de première bourre comme dans Dallas avec le retour de Patrick Duffy dans le rôle de Bobby Ewing qui fait son apparition sous la douche sur le prétexte que la saison écoulée n'était qu'un rêve (dont les actions et leurs conséquences perdurent dans la réalité.... encore un qui a du abuser de la pilule bleue de Morpheus) ou les respecter tout en ne trahissant pas l'univers que l'on a eu tant de mal à créer via le retour emprunt de mysticisme de Buffy, qui s'accompagne de plus d'une remise en question du personnage et de ses adjuvants, Spike en tête , qui la perd complètement d'ailleurs. Le problème récurent avec cette option reste son utilisation à outrance qui dénature jusqu'au côté émotionnel voulu par la perte brutale d'un acteur phare. Dans Smallville, Lana Lang, Chloé Sullivan, Lois Lane ou encore Lex meurent tant de fois pour revenir en forme que cela n'a guère plus d'intérêt (tout comme la perte ou le transfert de pouvoir qui conduisent à une lassitude certaine et à des incohérences monstres du type Shawn Ashmore qui devient un superboy névrosé dans la saison 1 puis qui interprète ensuite le rôle de Jimmy Olsen quelques années plus tard sans que personne ne s'en offusque. Même si le rôle est interprété par Aaron Ashmore, le coup du frère jumeau est un peu gros à avaler). Mais ce principe de renaissance à répétition peut malgré tout devenir un arc scénaristique majeur autour duquel s'articule les différentes aventures personnages comme San Goku et sa tribu dans Dragon Ball Z nonobstant bien sûr les multiples menaces encourues par Saori dans les Chevaliers du Zodiaque? Malheureusement, on peut aussi avoir à faire au phénomène inverse, assez rare il est vrai mais extrêmement frustrant : la mort bête et inutile.

Dans Star Trek la nouvelle génération, le lieutenant Tasha Yar est tuée par « l'essence du mal » d'un seul coup, sans raison . Les scénaristes ont crée un personnage qu'il était difficile de rendre intéressant, dans une fonction également peu sujette à développement, d'autant plus qu'elle était pourtant nouvelle sur l'Enterprise, à savoir chef de la sécurité et ils l'ont tuée en un claquement de doigt, sans pour autant entraîner de
conséquences sur l'équipage. Pas un changement, à part la promotion éclair de Worf et un Data légèrement touchée (il n'en est qu'au début de son
développement émotionnel et on est encore loin de l'échange avec Spock de la saison 5), pas un retour sur événement ou presque dans les six saisons à
venir , à part dans un épisode ayant pour base un paradoxe temporel, ce qui reste assez léger.
On peut aussi citer le cas Withler dans Blade. Autant son décès apparent dans le premier opus marquait un pas supplémentaire dans le parcours initiatique du Diurnanbule , via une scène extrêmement forte en émotion (la plus puissante de la trilogie à coup sûr suivie de près par le décès de la vampire alliée dans le second volet) , lui permettant de partir affronter Deacon Frost la rage au ventre et avec un plan infaillible, autant son exécution par les humains (un comble pour une pirouette de scénariste mal exploitée en plus dans ses différents aspects qui auraient pu souligner l'inutilité d'un combat pour une race n'en valant finalement pas la peine) dans un dernier tome avilissant ne conduit à rien, si ce n'est à l'introduction tardive d'une Jessica Biel dont la transparence ferait passer le miroir de la marâtre de Blanche Neige pour un maître de cours de l'Actor's Studio... Poussons même le vice en rappelant la mort d'Albert dans la Petite maison dans la prairie. Avec un destin aussi hors norme et un personnage aussi fort qui a réussi à s'intégrer comme le premier orphelin de la famille Ingalls pour finalement mourir dans le final d'un épisode certes bouleversant mais ne permettant pas au spectateur d'avoir le recul nécessaire pour en apprécier toutes les finesses au moment de la destruction finale de Walnut Grove, autre entité indissociable du show multirediffusé de M6.

La mort peut donc être tout à la fois répétitive, aussi utile que futile tout en laissant pourtant des traces, ce qui nous permet de la lier dès à présent au principe de naissance, voir même de renaissance pour plusieurs franchises.

à suivre

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