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11.12.08

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Sleep dealer
Réalisateur : Alex Rivera
Avec : Jacob Vargas, Luis Fernando Pena, Leonor Varela, ...
Durée du film : 1h30
Date de sortie en salles : 10 décembre 2008

Par Nicofeel

Réalisé en 2008 par le cinéaste mexicain Alex Rivera, Sleep dealer, est un thriller cyberpunk altermondialiste.
Il montre un monde futuriste où l’eau est détenue par des grands groupes industriels et où la liberté de chacun, ou plutôt la liberté des pauvres gens, est bien réduite. D’ailleurs, un immense mur a été dressé à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le film se déroule dans un univers cyberpunk avec des gens qui se relient à une sorte d’univers parallèle où ils échangent des données via des espèces de connecteurs qu’ils font installer sur eux, un peu comme dans Existenz de Cronenberg.

La réalité virtuelle est très présente dans le film et est utilisée pour nous montrer une société où l’exploitation de l’homme par l’homme n’a jamais été aussi importante : si les ressortissants Mexicains ne peuvent pas rejoindre comme ils le souhaitent les Etats-Unis, en revanche les Américains ne se privent pas d’exploiter, même à distance, les Mexicains. Ainsi, on retrouve dans des immenses entrepôts, dénommés Sleep dealers (d’où le titre du film), des Mexicains qui sont reliés à des connecteurs qui leur permettent de travailler à distance en contrôlant des robots qui exploitent en Floride des orangeraies.
Tout est dématérialisé dans cette société : les hommes travaillent ainsi à distance sur des robots ; les souvenirs peuvent être vendus sur une plate-forme virtuelle. Précisément, on se trouve dans une société purement capitaliste où les informations qui figurent dans la mémoire de chacun, se vendent, à condition qu’elles trouvent preneur. C’est la loi de l’offre et de la demande. Dans ce monde où les pauvres vivent dans des conditions difficiles et sont exploitées, comme c’est le cas au Mexique où se déroule l’action du film, Memo, un jeune homme tente de se rebeller à sa façon en interceptant des données stratégiques.
Il est alors repéré et poursuivi par les autorités gouvernementales. On notera sur ce point que le film critique indirectement la politique des Etats-Unis où la menace terroriste est dans toutes les têtes et donne lieu à des comportements radicaux. Ainsi, le père de Memo décède suite à l’envoi d’un drône par le gouvernement. Le film peut également faire penser à 1984 de George Orwell avec un gouvernement qui scrute les faits et gestes des habitants.
Le reste du film va nous montrer un Memo décidé à subvenir aux besoins de sa famille en se rendant à Tijuana, la ville du futur (où l’on recrute les fameux sleep dealers). Il va alors fréquenter des personnes qui vont progressivement se rallier à sa cause.


Doté d’un pitch très intéressant et d’acteurs qui se révèlent tous assez solides, notamment l’acteur qui joue le rôle de Memo, Sleep dealer est pourtant une énorme déception. La mise en scène est épouvantable avec plusieurs effets clippesques (ralentis, accélérés), notamment des espèces de floutage de l’image, qui sont parfaitement inutiles. Le réalisateur se veut innovant mais il rate totalement sa cible. Pour réaliser un film sur le rapport entre réalité virtuelle et réalité telle qu’on la connaît, David Cronenberg n’a pas eu besoin avec Existenz de nous concocter des scènes clippesques. En fait, il semblerait qu’Alex Rivera soit victime du syndrome MTV qui touche plusieurs cinéastes contemporains (il n’y a qu’à voir les fameux Saw pour s’en persuader).
Par ailleurs, les effets spéciaux du film, à savoir des images numériques, font très cheap et sont vraiment très laids.
Au final, malgré un scénario des plus enthousiasmants, le film d’Alex Rivera est complètement plombé par une mise en scène clippesque insupportable et d’un budget trop étriqué. De manière surprenante, ce film a remporté le prix du meilleur film lors du dernier festival international du film fantastique de Neuchâtel. On peut penser que c’est le propos du film, plus que sa mise en scène, qui a été ici récompensée.

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07:10:00, Cat�gories: Dossier  

La Mort… Entité tantôt bénéfique, tantôt maléfique, voire parfois neutre, simple pion dans l’équilibre des forces d’un Univers en mutation permanente et pourtant sujet de si nombreuses interprétations. On peut tuer pour elle, dixit le titan Thanos de l’univers Marvel, on peut devenir un de ses agents , dixit la série Charmed dans un duo d’épisodes au potentiel malheureusement non assumé, on peut aussi chercher à la fuir, dixit the Fountain (même si le raccourci peut sembler de prime abord minimaliste) voir s’en servir comme prétexte pour accumuler un tableau de chasse plus ou moins impressionnant comme savent si bien le faire les slashers. Et pourquoi pas même assister au travail funèbre exécuté par la Mort elle-même à l’instar de Destination finale. Car il ne faut pas se mentir, bien que redoutée, la Mort en soi est un des éléments qui permet de lancer un héros, de faire repartir une franchise moribonde ou tout simplement de marquer le spectateur lambda en le saisissant là ou cela fait mal en lui rappelant avant tout qu’il n’est qu’un enfant dans un corps d’adulte, fragile et vulnérable face à l’émotion la plus simple et la plus douloureuse, la tristesse face à la perte d’un être cher. Certains rigoleront peut être à la lecture de cette dernière ligne. Et pourtant.
A la mort de Villeret , de Newman et de Ledger, histoire de ratisser à la fois large et talentueux, lequel d’entre vous n’a pas poussé un juron malgré lui du type « merde, pas lui … » ? Combien se posent la question de savoir si Eastwood ou Douglas ne vont pas être les prochains ?
Pas convaincu ?
Qui n’a pas réagit émotionnellement petit à la mort de la maman de Bambi chez Disney, de Dark Vador (bien que cela soit relativement attendu) chez Lucas (avec un traitement tout en humanité et en finesse pour l’un des personnages qui restera le bad guy le plus marquant de l’histoire du cinéma fantastique et peut être même du cinéma en général) ou d’Aeris dans Final Fantasy 7 chez Squaresoft qui marquait là un première dans le micro monde du jeu vidéo ?

La mort donc, peut revêtir plusieurs aspects, que ce soit pour satisfaire les amateurs de gore et de grosses machineries débilo-mystiques à la Saw ou à la Jason ou bien pour permettre à des héros plus que septuagénaires de hanter l’imaginaire collectif en cristallisant nos peurs les plus profondes.

La mort au cinéma est avant tout un moyen de faire recettes. On ne compte plus les nombreuses adaptations et suites ou préquelles mises en chantier avec des résultats toujours honorables au box office depuis qu’une maman un peu trop possessive et exclusive s’est mis en tête d’exécuter tout ceux qui pouvait se moquer de son rejeton chéri. Je ne parle bien sûr pas des Goonies, merveille parmi les merveilles dans la catégorie des films qui donnent la vedette un groupe de gosses plus futés qu’il n’y paraît, ancêtres des geeks actuels, à l’image d’un data fana de 007 , mais de Crystal Lake et de son résident Premium Class, Jason.

Le premier Vendredi 13 a ouvert la boîte de pandore du meurtre gratuit au cinéma. Fini les procédés raffinés conduisant à une chasse sur un île dominée par le Comte Zaroff qui établit bon gré mal gré des règles de survie pour quiconque tombe entre ses griffes, terminé les envolées métaphysiques de la créature de Frankenstein qui tue plus par innocence que par conviction profonde, et bonjour au meurtre pour le meurtre, de manière à ce que des ados prépubères puissent laisser libre court à leurs pulsions sauvages avant de rentrer, mentalement repus de tant de violence, retrouver leur Teddy Bear tout en embrassant leur mère et en la remerciant d’avoir payer la place de ciné pour ce qu’elle croyait être une reprise de Taram et le chaudron magique… Quoiqu’avec le père Disney, la violence et la mort peuvent être tout aussi violent, dixit l’exécution de la princesse par les petits de Vermithrax dans le trop mésestimé Dragon du Lac de feu (à venir dans un avenir proche dans la Malle à malice).

Cependant, histoire de revenir à notre petit joueur de machette, il faut reconnaître qu’il met en place une codification efficace pour un genre nouveau. L’unité de lieu reste globalement la même durant ses premières aventures sanguinaires, à savoir le camp de vacances de Crystal lake , les victimes sont toujours des jeunes adultes pot pubère qui se prennent pour des réincarnations de Bugs Bunny et qui copulent à tout va sans compter bien sûr la consommation de la substance illicite du moment. L’unité de temps varie légèrement d’un film à l’autre, le tout excédant rarement deux à trois jours , quand ce n’est pas quelques heures et le croquemitaine local fait preuve d’une grande maîtrise de son art en offrant moult exécutions variées autant graphiquement que physiquement. De plus, face à cette débauche de mauvais sentiments, on s’amuse de voir les acteurs ayant plus ou moins peur (selon leur degré de talent) et hurler à s’en liquéfier les cordes vocales, ce qui d’ailleurs ne sert à rien, si ce n’est pour le côté jouissif, et qui risque en plus d’agacer profondément le bad guy en manque de tripes qui finira par vous coller un bon 60 cm d’acier émoussé et rouillé (vu l’espérance de vie, le tétanos reste secondaire) entre les deux yeux , via la cloison nasale si la lame rebique un peu sur votre fontanelle.

La mort n’est alors plus source de terreur mais d’amusement, le slasher moderne se regardant plus comme un porno , le spectateur lambda attendant le moment propice pour devenir mateur et comme dirait le réalisateur de Shortbus : mater c’est participer. Et c’est dans état d’esprit que Paramount, bien que gênée par le succès d’un tel procédé, met en chantier non pas une , ni deux, mais sept suites, toutes basées sur le même canevas, la fin de la franchise se renouvelant dans le surnaturel. D’un autre côté, il aurait été difficile de mettre en place sept suites à Rosemary’s baby, c’est certain. Les fans apprécient, quittent généralement la salle en échangeant des remarques acerbes sur la qualité des morts mis en scènes, le volume d’hémoglobine à l’écran et j’en passe tout en se régalant à l’avance de voir le bad guy revenir pour une énième tuerie car c’est ça les USA, ça tremble et ça pleure quand un malade mental dézingue tout un lycée avant de se donner la mort mais ça va voir l’adaptation de l’histoire au cinéma (Elephant) , ça la récompense même (Cannes et consort….) et ça fait le pied de grue quand le principe atteint son paroxysme dans la saleté et l’absolu manque de crédibilité avec la franchise Saw (qui est bien partie pour aller jusqu’à un numéro 20 ou 21 en direct-to-video).

Bien évidemment, Jason n’est pas un exemple isolé. Le précurseur reste John Carpenter avec son Halloween puis Wes Craven avec son Freddy. D’ailleurs, dans le principe de mort gratuite, ces deux grands du cinéma d’horreur ont eu un point commun avec Cunningham et son Vendredi 13 : leur premier épisode, leur « pilote » (terme approprié vu que certaines séries tv bénéficient de moins d’opus que ces franchises à succès).

En effet, ces trois serial killers ont eu droit à une naissance en or massif , basée sur un scénario de qualité, qui prenait le pas sur la gratuité des décès tout en respectant le chaland, et qui plus est, véritable cerise sur le gâteau, chacun avait ses motivations et un background d’enfer. Dans Halloween, Michael Myers, avant de devenir un épouvantail monolithique , était à lui seul l’incarnation de la folie et du côté démoniaque de l’humanité, ayant commencé par vouloir tuer sa sœur et continuant sans relâche à vouloir la faire disparaître une fois évadée. Le Dr Loomis renforce d’ailleurs ce côté terrifiant en ne le sous-estimant pas et en insistant sur son manque total de sentiments et d’émotions. L’antéchrist vulcain en somme. Et pour ne rien arranger, avec une économie de moyens considérables mais transpirant le génie de mise en scène à chaque plan, Myers, qui ne dit rien de tout le film, apparaît comme habité par une intelligence redoutable, quasi machiavélique dans la façon de mettre la pression à Jamie Lee Curtis, et ce jusqu’à la confrontation finale. Les meurtres qui parsèment la route de ce frère envahissant sans être présent ne sont d’ailleurs pas gratuit, ils sont simplement le résultat d’une maxime simple : mauvais endroit, mauvais moment. Dans Nightmare on Elm Street, Freddy bénéficie lui aussi d’une arrivée tonitruante et originale (si l’on excepte la comparaison avec le très bon Dreamscape où le principe du rêve agissant dans la réalité est aussi exploité), en effrayant ses victimes via le monde des rêves, mais pas au hasard, en les choisissant pertinemment via une vengeance certaine par rapport à son exécution passée. Chacune de ses apparitions est mémorable, la peur est savamment entretenue et le final , lui aussi titanesque se résout dans une simplicité extrême.

La mort prend alors l’apparence de croquemitaines pour effectuer ses basses œuvres …. Avant de sombrer dans un crétinisme absolu extrêmement marqué dans la vingtaine de suite (les trois franchises comprises) où le scénario disparaît quasi totalement, où les bases mises en place s’estompent (dans les derniers Freddy, tous les enfants d’Elm Street sont morts, Freddy ne devrait alors plus avoir de raison d’exister, dans Halloween, à la mort de sa sœur, Myers devrait lui aussi rendre les armes et Jason , après le début sa virée en Enfer puis de sa balade dans l’espace d’un futur proche devrait lui aussi ranger son masque et son couteau piqué au géant vert dans un tiroir….) au profit de tirades ridicules bien que cultes (Die, bitch de Krueger, groumph de Jason et le bruit de pas de Myers) et de résurrection délirantes (on est loin de l’exploitation du Vaudou de ce brave Chucky) conduisant le plus souvent au trépas des survivants de l’opus précédent, histoire d’établir un lien.

Bref, le gros défaut de cette mort là, c’est de réussir à poser des bases souvent excellentes, voir effrayantes à des personnages phares , tout en engrangeant un tableau de chasse conséquent, puis de massacrer tout cela dans un joyeux conformisme de licence conduisant à une trahison du matériel original (fichu exemple d’un Jason devant un car de jeunes quasi offerts sur un ,plateau et auxquels il ne touche pas !) et faisant de la mort en marche un pantin de paille qui ne meurt vraiment jamais, comble du paradoxe.

Cependant, le décès en soi peut (heureusement) revêtir bien d’autres aspects pour moult enjeux.

A suivre

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