Archives pour: Décembre 2008, 09

09.12.08

07:30:00, Cat�gories: Dossier  

Ce dossier non exhaustif, et qui je l'espère entraînera de nombreuses propositions de compléments dans la partie post en bas de page se propose de brosser ce pan de l'histoire du cinéma à travers des voitures phares ou intimistes, mais ayant malgré tout eu leur part de succès dans le scénario ou l'exploitation du film auquel il appartient , réussissant parfois même la gageure d'éclipser les héros de chair et de sang pour leur propre calandre dans l'imaginaire populaire. De Taxi à Bond en passant par Cars et Christine, faites chauffer les moteurs et en route pour marquer de gomme des années de pellicule.

Ne nous leurrons pas. La voiture, dont la naissance est contemporaine de celle du cinéma, n'a longtemps été qu'un simple accessoire , vecteur de charme pour les séducteurs à la Clark Gable , opportunité de se rendre d'un point A à un point B sans plus de fioritures mais laissant quand même la possibilité de quelques plans introspectif à l'image de celui du Psychose où la conscience de l'héroïne la travaille au corps ... cette image va longtemps lui coller aux jantes et il faut bien reconnaître qu’avant les années 60, il n’y aura pas à grand-chose à signaler de ce côté-là. Je défie d’ailleurs quiconque de me proposer plus d’une demi douzaines de modèles ayant pu le marquer avant cette période au cinéma.

Les années 1960 vont marquer un changement véritable dans la considération de cet objet du quotidien, permettant à la voiture de passer du statut de simple objet à celui d’extension du personnage de cinéma véritable, et ce grâce à l’arrivée de deux formidables licences : Batman et James Bond. Par Batman, nous parlerons évidemment ici de la version de 1966 avec l’introduction de la fameuse Batmobile conduite alors par Adam West. Cette dernière , pas encore personnage à part entière, permet tout de même de différencier le héros Batman du milliardaire Bruce Wayne et possède son lot de gadgets efficaces pour lutter contre le crime, réussissant même l’exploit d’être assez en avance sur son temps.
On est bien sûr encore loin des véhicules si particuliers mis en image par Tim burton et la franchise animée des années 1990 mais cette voiture là, de par ses lignes particulières et un soupçon agressives marquent encore les esprits de tous les fans aujourd’hui. De toute manière, elle représente l’objet indispensable de tout Batman’s Movies au même titre que les jolies filles dans James Bond … qui va lui aussi apporter un changement fondamental. Il est évident que pour Dr No et Bons baisers de Russie, le souvenir de la voiture bondienne soit tombée aux oubliettes, le fait principal relevant alors du personnage qui peut aisément se passer de sa voiture pour exister en tant que tel . Batman 66 peut se vanter de surcroît de se baser sur une idée similaire. Enlevez leurs véhicules à ces deux héros, ils n’en restent pas moins des icônes fortes, empruntes de classe pour l’une et de culture malicieusement Kitch pour l’autre. Mais nous y reviendrons un peu plus tard.

Ce principe de la voiture transport va se poursuivre dans toute l’histoire cinématographique donc, et ce, jusqu’au Taxi d’aujourd’hui. Pour prendre quelques exemples de voitures marquantes, on pourra citer en vrac leur utilisation dans HonkyTonk Man d’Eastwood, dans l’espion qui m’aimait, dans Sos Fantômes ou bien encore la citroën DS de Fantômas ou bien même la fameuse 403 de Columbo. Tous ces véhicules ont du ressurgir dans vos esprits à leur simple énoncé mais que représente elle vraiment au fond ?
Que ce soit l’inspecteur ou l’espion, la troupe de chasseurs de fantômes ou la vielle voiture de collection du chanteur désabusé, tous ont un background suffisamment dense pour pouvoir exister sans ce faire valoir. Bien sûr, ces véhicules représentent en soi un reflet de leur propriétaire. Eastwood arrive dans la ferme de son frère avec une voiture couverte de poussière et de crasse, écho de son propre état de santé, devenu lamentable suite aux abus d’alcools entre autre. La voiture va être nettoyée de fond en comble par son neveu (et accessoirement son véritable fils dans la vie, qui sera aussi derrière l’OST du diptyque mémoires de nos pères) tandis que lui-même va essayer de reprendre des forces au sein de la dite famille. Une fois tout le monde propre ou remis d’aplomb, l’oncle et le neveu vont prendre la route pour un avenir plein d’espoir consistant en une audition salvatrice et pour cela, la voiture est rutilante. Las, au fur et à mesure de la déchéance prévisible d’Eastwood , cette dernière se voit de nouveau contrainte à arborer une pellicule de misère qui finira par survivre à son propriétaire dans un final pessimiste et lourd de sens où ni nui l’autre n’iront plus nulle part. Mais finalement, la voiture dans ce métrage , n’a que pour fonction de faire avancer les personnages et sans elles, le film aurait pu se dérouler à bord d’un bus ou en faisant de l’auto stop. La fonction première est donc conservée.
Bond, dans l’Espion qui m’aimait, conduit une superbe Lotus qui à un moment devenu classique, celui de la poursuite qui représente le fait d’arme et l’heure de gloire du châssis à 4 roues dans tous les films de ces 40 dernières années, de French Connection aux Armes fatales en passant par I Robot ou bien encore Jurassic park (en fait seule la nature des poursuivants finit par réellement différer au final, qu’il s’agisse d’un T-rex ou d’une armada de robots en colère), finit par distancer un hélicoptère en défonçant le parapet d’une route sinueuse pour finir en pleine mer dans un véhicule capable de se transformer en sous marin . Bien que spectaculaire, on sent que la voiture ne reste qu’un moyen de transport limité puisque devant dorénavant se dépasser pour réussir à maintenir une certaine attention. La preuve de son inutilité une fois sa scène passée est confirmée par Bond qui en fait assez peu de cas et la laisse derrière lui pour poursuivre sa mission. Idem dans Sos fantômes où certes, la fameuse ambulance permet d’imposer une certaine image visuellement, mais en réfléchissant bien, un camion aurait tout aussi bien pu faire l’affaire tant son importance est infinitésimal dans le déroulement de l’action. Pas un plan ne nécessite impérativement sa présence.
Le fameux taxi de Luc Besson permet quant à lui de faire se démarquer son chauffeur et d’apporter son lot de scènes cocasses avec radars tombants et méchants en déconfiture mais dans cette saga, il joue finalement le rôle le moins important face à la galerie de personnages abrutis faisant vivre la licence. Certes, le relooking de la Peugeot, surtout lors de ses scènes live de customisation est sympathique mais au fur et à mesure de l’évolution (?) de la saga, ce sont bel et bien les personnages qui prennent le dessus, et ce dès le second opus avec ce commissaire pas piqué des hannetons qui finit par phagocyter le temps de présence de tout le casting à l’écran (ah, les « cons nichons wouah ! » et autres « jolis gâteaux ») jusqu’à porter purement et simplement le film pour son dernier volume. Vous enlevez le commissaire, vous avez un page pleine de tâches. Vous enlevez le taxi, vous gardez quand même un brouillon présentable. Il en va de même , en y pensant pour la télévision, petite fille (il)légitime du grand cinoche avec des séries comme Shérif fais moi peur. La DS de Fantômas reste quand à elle anecdotique même si aucun gamin ne peut oublier la manière dont elle distance Fandor et Juve en prenant son envol sur la piste d’aéroport.

Et c’est là qu’une légère transition s’opère en cette fin d’années 60. Car la DS n’est plus alors qu’un simple accessoire, bien qu’elle en ait l’apparence, mais devient une extension directe du personnage, reflet d’un trait de caractère ou d’une manière d’être. D’apparence normale, elle démontre sa fourberie, à l’image de son maléfique propriétaire et parvient à changer sa nature première pour une ultime pirouette scénaristique totalement invraisemblablement mais vous l’avouerez assez jouissive la première fois, tant elle est inattendue. Columbo et sa 403 reprennent ce schéma, la Peugeot adoptant l’allure dégingandée de son chauffeur tout en présentant un allié fatigué mais sûr et qui ne vous lâchera jamais, malgré une fatigue certaine et une ou deux sorties de route. Ce principe de prolongement du personnage va bien sûr se retrouver dans Bond, une fois encore, la licence réussissant souvent à être avant gardiste, via la célèbre Aston Martin de Goldfinger. Cette voiture va tellement marquer les spectateurs qu’elle restera à jamais associée à l’agent britannique et restera de mémoire, la seule voiture à apparaître dans deux films de 007 puisqu’on la retrouvera au début d’Opération Tonnerre. Racée, stylée, aux lignes de prédateur, elle va devenir un appendice de Bond, regorgeant d’autant de trésors et de ressources que son heureux conducteur. Evolution suprême , elle va même intégrer le scénario pour tout un passage tournant autour de ses jolis phares, passage qui, s’il n’existait plus, ôterait une bonne partie de l’intérêt du métrage et aurait conduit le scénariste dans une belle impasse. Car sans sa voiture, comment Bond aurait il pu exécuter un tel baroud d’honneur dans l’usine même de Goldfinger ? Comment aurait il pu rencontrer l’une des deux sœurs Masterson et mieux encore, preuve d’un changement des temps, comment aurait il eu le temps de s’emparer de ranger le Jet Pack lui ayant permis de semer ses poursuivants dans l’opus suivant ? Une nouvelle ère est en marche et va se retrouver confirmée dans une continuité cinématographique qui ne fera que renforce le phénomène.

A suivre ....

Permalien 1814 mots par ivenpast Email , 554 vues • 2 retours
07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Zombie cult massacre

C'est en flirtant constamment avec l'amateurisme que ce Zombie cult massacre va venir délivrer son quota de scènes sanglantes étonnamment réussies servies par une intrigue hélas largement parasitée par la description certes souriante et ironique de la vie d'une communauté religieuse pas très nette.
Le script va introduire deux jeunes gens au sein d'une secte religieuse dominée par un gourou ayant le pouvoir de transformer les vivants en zombies et utilisant ce pouvoir pour faire croire à ses disciples l'approche de la fin du monde.

Zombie cult massacreAprès une courte séquence d'introduction prenant place en 1979 pour suivre un père maltraiter son jeune fils tout en écoutant un sermon à la télévision pour une scène psychédélique assez étrange, le métrage va revenir à la réalité de 1999 pour nous présenter ses deux personnages principaux, Marvin et Sally en route pour rejoindre le village d'enfance de Marvin (que nous devinerons être l'enfant battu), tandis que dans le même temps une demoiselle armée va s'enfuir à travers bois, poursuivie par des zombies qui auront finalement raison d'elle et offriront au métrage une première scène gore incroyable puisque la jeune femme verra ses deux seins se faire arracher par les mains des morts-vivants, entre autres morsures.

Zombie cult massacreEnsuite Sally et Marvin vont se rendre compte qu'ils se sont perdus et après avoir demandé leur chemin dans une station-service, ils vont involontairement percuter un homme titubant au milieu de la route qui sera bien entendu un zombie qui s'empressera de mordre Marvin, tandis que plusieurs autres morts-vivants vont commencer à se regrouper autour du véhicule. Les deux personnages devront leur salut à un couple sorti de nulle part à bord de leur voiture qui va éloigner les zombies et emmener Marvin et Sally jusqu'à leur confrérie.

Zombie cult massacreAprès cette entame plus que généreuse en plans sanglants volontaires, le métrage va hélas rétrograder ses zombies à l'arrière-plan pour préférer s'intéresser à la vie de cette petite communauté religieuse dominée par Jeffrey, un gourou aussi charismatique qu'obsédé sexuel qui se croira investi d'une mission divine pour protéger ses ouailles (et éventuellement abuser des demoiselles de l'assistance) et qui donc verra l'arrivée de Sally d'un bon œil. Mais heureusement au milieu de scènes acides s'en prenant ouvertement à ces extrémistes religieux de façon ironique et frontalement dénigrante, le métrage nous conduira régulièrement au laboratoire d'un jeune savant fou essayant de domestiquer un zombie, notamment en lui fournissant de quoi manger.

Zombie cult massacreToute cette partie centrale du métrage sera gentiment transgressive et apportera son lot de situations farfelues (les sermons se terminant par une chanson rock, par exemple) et parfois même déplacées (les visites de Marvin à ce "Diable" assez ridicule, surtout que les scènes hallucinatoires le mettant en avant se dérouleront dans un décor digital terriblement mal incrusté), parvenant ainsi à maintenir l'attention du spectateur, avec quand même quelques retours vers les zombies pour de petits "cartons" sanglants faciles mais toujours impactants, mais il faudra quand même attendre le dernier acte pour que le métrage se montre enfin à nouveau accrocheur et sauvagement sanglant.

Zombie cult massacreEn effet, ce sera lorsque Marvin, devenu le petit protégé de Jeffrey, décidera de prendre le pouvoir que les choses vont dégénérer sérieusement, surtout qu'en parallèle un "biker" devant servir de pâture au zombie domestiqué réussira à s'échapper en emmenant avec lui Sally tombée en disgrâce et décidera de lancer une offensive contre la communauté avec ces compagnons motards. Nous verrons donc Marvin massacrer au hachoir Jeffrey et crucifier un de ses adversaires au sein de la secte avant de lâcher les zombies sur lui, mais surtout l'assaut des "bikers" va déclencher un véritable foutoir gore terriblement jouissif qui clôturera le métrage sur une note définitivement débridée.

Zombie cult massacreAlors bien sûr, les influences du jeune réalisateur seront facilement identifiables, avec de nombreux emprunts évidents à la trilogie de George A. Romero, entre l'attaque des motards, idée reprise de Zombie ou encore cette communauté vivant entourée de morts-vivants calqués sur Le jour des morts-vivants dont semblera aussi issu le savant fou cherchant à comprendre et à domestiquer un zombie qui ne lui rendra pas ses faveurs, mais l'auteur arrivera toujours à se démarquer naturellement de ses références soit en y ajoutant des innovations intéressantes, soit en détournant carrément ces "hommages" pour aller dans d'autres directions.

Zombie cult massacreMais hélas toute la bonne volonté et les idées folles du réalisateur ne pourront venir combler ce budget famélique qui imposera un côté amateur à l'ensemble, terriblement visible lorsque celui-ci se lancera dans des effets de style hasardeux et autres incrustations digitales très "cheap" et en plus cette immersion dans le quotidien certes souriant de cette secte occupera trop longtemps l'intrigue pour finir par tourner quelque peu en rond et presque lasser, même si le réalisateur agrémentera cette partie de scènes sanglants sporadiques.

Zombie cult massacreL'interprétation est juste cohérente pour ne jamais parvenir à impliquer réellement le spectateur et porter les stigmates d'un non professionnalisme ambiant, tandis que la mise en scène est quand même dynamique, notamment lors de l'entame du film et pour son final plus que démonstratif mais extrêmement bordélique, tout en avançant une photographie originale percutante. Les effets spéciaux, concoctés par Jim Vanbebber lui-même auteur de quelques perles du gore "underground" comme ses courts-métrages Roadkill, My sweet Satan ou encore son film The Manson family, seront assurément le point fort du film pour multiplier les plans sanglants exubérants faits de morsures, impacts de balles et autres démembrements et énucléations, avec même un accouchement prématuré orchestré par des zombies peu délicats, tandis que les maquillages des zombies seront également globalement très réussis.

Donc, ce Zombie cult massacre ne fera pas mentir son titre en avançant des zombies affamés, un culte délicieusement farfelu malgré la répétition et la redondance des situations et un massacre final purement jouissif, compensant ainsi en partie son aspect amateur qui ne manquera pas de déplaire à certains !

Zombie cult massacreLe DVD de zone 1 édité par Sub Rosa Studios avancera une image souvent granuleuse et parfois floue, tandis que la bande-son sera très dynamique grâce à une partition musicale "métal" forcément adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, un petit making-of scindé en deux parties s'attardera de façon plaisante sur les zombies et les effets gores du film, puis sur les "bikers", suivi d'une longue série d'interviews du réalisateur et de nombreux interprètes du film ainsi que de Jim Vanbebber, laissant un tout petit reportage sur la première du film et la bande-annonce clôturer ces bonus largement intéressants.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film amateur bien saignant, le DVD de Zone 1, assez rare, est quand même disponible ici !

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