Archives pour: Août 2008, 22

22.08.08

12:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Blood_feast_2

Lorsqu'en 1963 Herschell Gordon Lewis lançait à la face du monde son Blood feast, il ne se doutait certainement pas qu'il allait devenir le créateur d'un genre cinématographique entier, le gore, avec ce film (et ses suivants) sans réel scénario, sans le sou mais sanglant et décalé, même si hélas ces films ont quand même mal supporté le poids des années. Trente ans plus tard, le réalisateur nous revient donc avec ce Blood feast 2, quasi remake de l'original, mais modernisé et prenant la forme d'une comédie déjantée mais plus que généreuse en plans sanglants et porteuse d'un érotisme léger.
Le script suit donc l'installation d'un traiteur, Fuad Ramses III, le petit-fils de celui qui terrorisa la ville dans le film original, qui va être rapidement ensorcelé par la statue de la déesse égyptienne Ishtar, pour commencer à se servir d'ingrédients humains pour la préparation de ses plats et notamment pour le banquet de mariage de l'un des policiers chargé d'enquêter sur la disparition de jeunes filles retrouvées mutilées.

Blood_feast_2Après une courte séquence d'introduction inutile mais sanglante montrant deux clochards s'entretuer dans la bonne humeur, le métrage va nous présenter son personnage principal, Fuad Ramses III, s'apprêtant à ouvrir sa boutique de restauration exotique pour être accosté par un jeune policier qui va l'informer des méfaits du grand-père de Fuad, qui avait tué plusieurs jeunes femmes pour s'en servir dans sa cuisine, tout en le prévenant qu'il aurait l'œil sur lui, replaçant ainsi le métrage par rapport au premier film tout en avançant un comique de situation souriant grâce à ce policier aussi sûr de lui que maladroit. Mais rapidement, après avoir rencontré ses premiers clients désireux de le voir préparer le buffet du mariage de leur fille, pour mettre en avant un autre personnage haut en couleurs, la mère de la future mariée tout simplement horripilante, Fuad va se retrouver dans l'arrière boutique nez à nez avec la statue d'Ishtar qui va l'envoûter.

Blood_feast_2Ensuite, le métrage va tout simplement reprendre la trame de son prédécesseur, en suivant Fuad enlever et mutiler des demoiselles (au hasard des amies de la future mariée) lors de séquences terriblement gores et graphiques, mais délivrées dans une bonne humeur qui ne les rendra jamais malsaine mais plutôt souriante, tandis que notre policier, affublé d'un collègue passant son temps à s'empiffrer, va essayer de mener l'enquête dans un premier temps, avant d'être lui aussi plus ou moins possédé par la statue d'Ishtar et devoir au contraire calmer son compagnon, enfin décider à ne voir en Fuad autre chose qu'une source d'aliments gratuites lors de leurs visites chez ce traiteur.

Blood_feast_2Si cette intrigue basique sur le fond et calquée sur le film de 1963 restera donc bien prévisible, Herschell Gordon Lewis pourra compter sur d'autres atouts pour rendre son métrage savoureux et amusant. Déjà, les différents personnages alimenteront l'ensemble de situations et de réparties humoristiques pas toujours très finaudes mais souriantes, et notamment cet incroyable duo de policiers, entre ce jeune loup très droit mais emprunté, stupide et gaffeur qui se bavera dessus à la moindre occasion, ne pourra pas voir un cadavre sans se mettre à vomir tripes et boyaux et dont l'arrogance surfaite sera tant bien que mal maîtrisée par son coéquipier ventripotent qui aura toujours quelques chose dans la bouche quand il n'aura pas des fantasmes érotico-culinaires envers la secrétaire du commissariat.
Mais Fuad, le personnage principal ne sera pas en reste, avec son attitude trop délicate envers les demoiselles et plusieurs situations volontairement comiques qui mettront à mal ses intentions meurtrières, notamment envers la mère de la mariée, qui elle aussi apportera son lot d'éléments ironiques.

Blood_feast_2Ensuite, le réalisateur, en grand amoureux du genre, ne va pas lésiner sur les séquences sanglantes, laissant son personnage principal décapiter, éviscérer, arracher la langue ou les yeux de ses victimes, quand il ne décalottera pas une boîte crânienne pour aller chercher un cerveau, entre autres sévices infligés à ses victimes, le tout à grands renfort d'effets et de gros plans sanglants graphiques et volontaires qui viendront rythmer régulièrement le métrage dans une démesure jouissive qui aura de quoi étonner même les amateurs du genre devant cette accumulation parfois originale mais toujours traitée sur un ton léger dédramatisant cette surenchère gore ainsi rendue jouissive.

Blood_feast_2Et enfin, le réalisateur n'aura pas oublié qu'il a œuvré dans la "sexploitation" à ses débuts et va nous offrir quelques séquence gentiment érotiques mais qui se contenteront de dévoiler les charmes de ses jeunes actrices, lors d'une soirée entre filles qui dégénérera en un affolant concours de petites tenues par exemple, ou en suivant complaisamment cette demoiselle prenant sa douche, mais là aussi, cet érotisme sera traité de façon légère et amusante, sans jamais donner un aspect véritablement salace ou grivois à ces séquences.

Blood_feast_2L'interprétation est ici quand même surjouée mais collant de la sorte parfaitement à l'esprit du métrage, avec un souriant et sympathique J.P. Delahoussaye, tandis que la mise en scène d'Herschell Gordon Lewis est assez classique mais parvient à donner un rythme régulier et enjoué à l'ensemble. Les effets spéciaux sont ici l'œuvre de Joe Castro, spécialiste des effets gores qui prouve une nouvelle fois son talent dans l'art sanglant, pour une série d'abominations souvent réalistes et en tout cas incroyablement visuelles et convaincantes.

Donc, ce Blood feast 2 offrira largement à son spectateur tout ce qu'il était en droit d'attendre, en mélangeant de façon harmonieuse et surtout souriante comédie décalée, horreur gore et érotisme léger !

Blood_feast_2Le DVD de zone 1 édité par Media Blasters avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut notable, tandis que la bande-son sera largement appréciable, avec une partition musicale country-rock efficace et adaptée, le métrage n'étant ici proposé qu'en version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter d'une assez large galerie de photos du film et de son tournage, bien entendu axée sur Herschell Gordon Lewis, et de quelques bandes-annonces, dont celle du métrage.

Pour ceux qui voudraient suivre ce plaisant retour aux sources pour le créateur du cinéma gore, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1128 mots par nicore, 511 vues • 2 retours
08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Atrocity_circle

Bien qu’ayant bénéficié d’un budget ridicule et flirtant avec l’amateurisme, ce the atrocity circle n’en sera pas moins percutant grâce à son sujet brûlant et à son mode narratif intriguant qui immergera le spectateur dans l’intrigue.
Le script suit la vengeance d’un homme qui plus jeune a été le témoin d’un viol en réunion perpétré à l’encontre de sa meilleure amie par des amis à lui.

Atrocity_circleD’entrée le métrage va se montrer brutal en suivant une demoiselle s’apprêtant à sortir pour, une fois dehors, se faire agresser et violer par trois individus masqués, pour une séquence redoutable non pas par son aspect graphique mais par une mise en scène retranscrivant bien la sauvagerie crue du méfait. Ensuite, l’intrigue va nous présenter son personnage principal, un jeune homme en proie à un cauchemar récurrent qui va finir par réveiller sa compagne et lui expliquer les raisons de son tourment, puisqu’en tant qu’étudiant en médecine, il est appelé à suivre une demoiselle victime d’une viol en série (que l’on devinera aisément être celui vu juste auparavant), ce qui va le perturber au point de demander au cours d’un repas avec l’inspecteur chargé de l’enquête ce qu’il peut faire pour l’aider tout en lui faisant part de son tourment, laissant ainsi le policier lui décrire les atrocités qu’il a pu voir dans sa carrière et l’inciter à donner le meilleur de lui-même. Mais ce drame va le perturber au point de s’isoler pour finalement, après un autre de ses cauchemars, raconter un terrible souvenir à sa compagne.

Atrocity_circleCar en effet, notre homme a, dans sa jeunesse, vu sa meilleure amie se faire violer dans une cave par des copains à lui alors qu’ils passaient la soirée à s’amuser et à boire, mais, maîtrisé au sol, il n’a rien pu faire et a été obliger de suivre le calvaire de la jeune femme. Comme précédemment, le réalisateur ne va pas verser dans un érotisme surfait ou dans une violence directe, préférant montrer la scène sous l’angle de la victime en se focalisant sur les visages des violeurs, lui donnant ainsi un impact indéniable, surtout que cette séquence de viol sera replacée plusieurs fois dans la métrage, mais, au départ brève et succincte dans les cauchemars du personnage principal, elle deviendra de plus en plus détaillée à chaque visualisation, laissant le spectateur s’imprégner des détails qui auront par ailleurs une importance lors du dernier acte du film.

Atrocity_circleLe métrage va alors voir son protagoniste péter les plombs et se mettre en quête des violeurs d’antan, pour d’abord retrouver l’un d’eux chez lui, qu’il va mutiler et assassiner après lui avoir extorqué l’adresse des autres, mais sans obtenir la rédemption désirée, pour ensuite en enlever un autre et le ramener dans la cave où avait eu lieu le viol initial afin de le faire souffrir et de l’assassiner également. Ces deux meurtres seront par contre graphiques, laissant le sang couler abondamment des plaies béantes, quand ce ne seront pas carrément les entrailles du second violeur qui sortiront d’une blessure au ventre, tout en laissant penser que les deux "victimes" mériteront aisément leur sort en dénigrant leur méfait d'alors et en cherchant à minimiser ces faits, même s'ils sont entraîné la mort de la jeune femme violée qui se sera suicidée peu après le drame.

Atrocity_circleLorsque le personnage principal va se lancer à la recherche des deux derniers violeurs, l'affaire va nettement se corser. En effet, le premier d'entre eux est désormais tenancier d'un bar à strip-tease, mais surtout, il permet au seconde tourner des "snuff-movies" dans son sous-sol, et c'est ainsi que ce sera en plein tournage sanglant que la mort de ses deux anciens amis lui sera annoncée, permettant de la sorte au réalisateur de pénétrer quelques instants dans l'univers sordide et malsain de ces "snuffs" pour une situation assez graphique et glauque.

Atrocity_circlePour sa dernière partie, l'intrigue va d'abord procéder à une petite séance de torture qui sera quant à elle bien réelle, sans l'utilisation d'effets spéciaux, au cours de laquelle des aiguilles transperceront la peau d'un homme attaché, avant que le personnage principal ne se retrouve prisonnier de ses adversaires et ne soit obligé de voir sa compagne à son tour torturée, avant que le métrage ne nous délivre un twist certes envisageable et suivant une certaine logique mais incisif et dramatiquement fort, pour laisser un final plus que brutal et sanglant clore le métrage de façon très graphique, gore mais en même temps douloureux, avec également une petite touche onirique finale qui donnera un sentiment de moralité à l'ensemble.

Atrocity_circleSi le métrage détournera avec un certain brio le principe du "rape and revenge", ce ne sera pas pour s'adonner à une complaisance graphique complaisante, mais plutôt pour rentrer dans l'univers tourmenté de ce jeune homme impuissant à sauver son amie et qui va sombrer dans une folie mesurée et pleine de rédemption puisqu'il va essayer de cerner les sentiments de ses victimes (et notamment les deux premières) vis-à-vis de leur abomination passée et de ses conséquences, et même si ensuite l'intrigue bifurquera vers un univers bien plus glauque et malsain en s'installant dans le monde des "snuffs" pour deux séquences fortes, puisque même la petite amie du personnage principal sera filmée pendant ses tortures à base d'estafilades au couteau.

Atrocity_circleLe réalisateur pourra également compter sur des personnages hauts en couleurs, et notamment ce protagoniste massif et au look très visuel et provoquant qui filmera ces "snuffs" et semblera même y prendre du plaisir, alors que l'interprétation aidera largement à contribuer à rendre l'ensemble cohérent, avec toujours ce même acteur qui ne rechignera pas devant une séance de piercing avec des aiguilles véritable pour les besoins du film. La mise en scène du réalisateur sera ici efficace, avec ces flash-backs récurrents bien intégrés qui participeront efficacement à intriguer le spectateur et par ces scènes filmées par les protagonistes qui donneront un aspect pris sur le vif à l'ensemble complété par un tournage caméra à l'épaule.
Les effets spéciaux sont globalement probants, d'abord pour quelques plaies béantes avant que le métrage ne verse dans son final dans un gore franc et direct, avec juste quelques trucages faciles (les entailles au couteau guère crédibles).

Donc, ce The atrocity circle parviendra à captiver son spectateur pour l'entraîner dans sa spirale de vengeance sanglante, efficace et sordide mais sans complaisance !

Atrocity_circleLe DVD de zone 0 édité par Apparition Films, la société d'édition du réalisateur Andrew Copp avancera une image nette la plupart du temps pour ne devenir que granuleuse lors des quelques séquences se déroulant dans l'obscurité. La bande-son sera cohérente, avec une partition musicale plus que discrète, renforçant ainsi l'aspect "réel" de l'ensemble, le métrage n'étant ici proposé qu'en version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra juste suivre un petit bêtisier souriant et la bande-annonce du film, accompagnée par celles des deux autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film "underground" impactant, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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