Archives pour: Août 2008, 08

08.08.08

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The_candy_snatchers

Film d’exploitation hélas trop méconnu du début des années soixante-dix, ce The Candy snatchers offre un aspect radical à son intrigue machiavélique et pourtant simple, tout en abordant des thèmes flirtant dangereusement avec les tabous d’alors, ce qui explique sa diffusion presque confidentielle.
Le script suit les déboires d’un trio de kidnappeurs amateurs qui, dans l’espoir d’une rançon, vont enlever la jeune Candy, fille d’un joaillier, et l’enterrer vivante au sommet d’une colline en attendant de recevoir leur argent. Mais bien entendu, les choses ne vont pas se passer comme ils l’avait prévu.

The_Candy_snatchersD’entrée, le métrage va nous présenter ses différents personnages, et tout d’abord Candy, une jeune lycéenne dans un institut catholique sortant des cours pour rentrer chez elle en stop, alors que ses faits et gestes seront épiés depuis une camionnette par trois individus, Jessie et son frère Alan, ceux-ci étant flanqué de leur ami Eddy, qui vont la suivre pour finalement l’obliger par la force à monter dans leur véhicule avant de la ligoter, de la bâillonner et de lui couvrir les yeux pour ne pas qu’elle puisse reconnaître ses ravisseurs grimés pour l’occasion.
Rapide, cette mise en situation ne s’attardera pas sur la présentation pour tout de suite lancer l’action, après un générique dont le thème musical "Money is the root of all happiness" prendra tout son sens dans les différents développements du métrage.

The_Candy snatchersNotre trio va alors rejoindre une colline au sommet de laquelle ils vont enterrer Candy dans une boîte en bois, ne la laissant respirer que par un tuyau sortant du sol, lors d’une séquence claustrophobe parfaitement retranscrite, mais les protagonistes ne s’apercevront pas qu’ils sont surveillés par un jeune bambin caché dans les buissons. Celui-ci va après leur départ aller jouer quelque peu sur la "tombe" de Candy (avec un brin de sadisme enfantin lorsque le gamin va s’amuser à boucher le tuyau de manière répétée) avant d’être rappelé chez lui par sa mère le hélant depuis le bas de la colline à l’aide d’uns grosse cloche.

The_Candy_snatchersEnsuite, le métrage va mettre en œuvre la machination concoctée pour faire payer le père de Candy, un bijoutier à qui ils vont demander une rançon par téléphone tout en lui indiquant le lieu où la déposer. Mais le père, au lieu de s’affoler devant cet enlèvement, va calmement rentrer chez lui annoncer à son alcoolique de femme que Candy passera la nuit chez une amie, avant d’aller rejoindre sa jolie secrétaire et maîtresse, laissant ainsi les trois kidnappeurs attendre en vain leur rançon. A partir de ce moment-là, le spectateur, tout en se demandera légitimement ce qui a bien pu amener le père de Candy à laisser sa fille dans le pétrin, pourra voir les relations entre les trois personnages principaux se dégrader, Jessie, qui semble largement dominer ses deux acolytes, et son frère étant prêts à tout pour récupérer la rançon, tandis qu’Eddy, paraîtra quelque peu ému par le sort de Candy (qu’ils ont bien été obligé de déterrer), ce qui entraînera des frictions.

The_Candy_snatchersPar ailleurs, l’intrigue laissera les différentes personnalités de protagonistes s’exprimer pour mettre en avant leur antagonisme, tout en s’intéressant également au cas du petit garçon témoin, qui s’avérera être muet et brimé par une mère acariâtre ne supportant pas la handicap de son fils et ses conséquences. Mais le côté jusqu’auboutiste reprendra bientôt le dessus pour amener des rebondissements parfois saugrenus (l’épisode avorté de l’oreille coupée pour faire craquer le père de Candy), mais également sordides (le viol de Candy), jusqu’à la révélation du dernier acte qui aboutira sur un final éminemment nihiliste et tout simplement stupéfiant dans son ironie cruelle.

The_Candy_snatchersResté confidentiel et n’ayant pas connu la renommée qu’il méritait pourtant largement, le métrage aura à sa décharge face aux critiques et distributeurs potentiels d’alors plusieurs éléments ayant largement joué en sa défaveur. En effet, l’idée pourtant forte d’enterrer vivant une jeune demoiselle pas forcément majeure pour après lui faire subir quelques actes de violence et même un viol avait de quoi choquer les esprits, mais c’est aussi en ne mettant quasiment en avant que des personnages vils, violents, pervers et attirés par l’argent quitte à tuer ou à laisser mourir que le métrage sort de la norme, surtout que les diverses situations seront proposées sans laisser s’exprimer un humour parfois salvateur et dédramatisant les faits exposés, comme l’avait fait peu de temps auparavant Wes Craven avec La dernière maison sur la gauche et ses policiers stupides.

The_Candy_snatchersEn plus, le réalisateur parviendra à faire naître chez son spectateur des sentiments ambigus au fur et à mesure que l’intrigue va dévoiler ses éléments, ne laissant d’alternative, en dehors bien sûr de la compassion engendrée par le martyr de la jeune Candy, pour choisir son camp qu’entre les kidnappeurs et ce père sans scrupules, amenant de la sorte un suspense évident lié à l’issue finale qui aura de fait largement de quoi surprendre et clore le métrage sur une note fataliste pervertissant même l’innocence de la jeunesse de manière terriblement volontaire et malsaine mais à la limite d’en faire trop.
L’interprétation est convaincante, avec des acteurs impliqués et naturels, et même le jeune fils du réalisateur qui jouera le rôle du bambin témoin sera extrêmement crédible. La mise en scène du réalisateur est dynamique pour suivre de près l’action, tout en avançant des plans originaux dans leur agencement.
Les quelques petits effets spéciaux sanglants resteront par contre simplistes et peu crédibles.

Donc, ce The Candy snatchers méritera largement d’être découvert pour sa force d’évocation et sa volonté clairement affichée d’aller au fond des choses.

The_Candy_snatchersLe DVD de zone 1 édité par Subversive Cinema avancera une image nette et sans réels défauts, alors que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale spéciale et adaptée, le métrage n’étant ici proposé qu’en version originale anglaise, sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, cette édition "collector" permettra de suivre une interview croisée des deux interprètes féminins du métrage, pleine d’anecdotes même si les souvenirs semblent s’être quelque peu estompés des mémoires, alors qu’une très courte galerie de photos, les véritables biographies/ filmographies des interprètes et deux bandes-annonces du film (une édulcorée et l’autre plus explicite) accompagnées ce celles d’autres titres de l’éditeur, seront également disponibles.
Pour mériter véritablement son appellation de "collector", le DVD est accompagné de trois "lobby cards" et d’une affichette du film, tandis que la jaquette fournira sur son verso de nombreuses autres photos du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce métrage sordide injustement méconnu, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1279 mots par nicore, 607 vues • 1 r�action

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