Archives pour: Août 2008, 06

06.08.08

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

H6, diary of a serial killer

Premier long métrage d’un jeune espagnol alors âgé de vingt-quatre ans, ce H6, diary of a serial killer nous plonge dans le quotidien d’un tueur en série minutieux et pervers, sans fioriture ni préjugé pour mettre en avant son personnage abject mais malgré tout fascinant.
Le script suit donc les méfaits de cet homme kidnappant et violant des prostitués qu’il enferme dans la chambre 6 de l’ancienne maison de passe dont il a hérité, en profitant des absences nocturnes de son épouse, infirmière de nuit dans un hôpital.

H6, diary of a serial killerAprès une séquence d‘introduction déjà sordide suivant l’altercation entre un couple qui s’envenimera au point de voir l’homme étrangler sa compagne qui menaçait de le quitter, le métrage va nous présenter son personnage principal, Antonio Frau, un homme venant d’hériter de sa tante d’un bâtiment entier logé dans un rue mal famée et qui servait de maison close, au travers de sa visite chez le notaire pour prendre possession de son bien puis avec la découverte de l’endroit décrépi et poussiéreux, l’homme intervenant alors en voix-off pour ensuite nous conter brièvement sa rencontre et son mariage avec Francisca, une infirmière cherchant à tout prix à fuir une famille possessive.

H6, diary of a serial killerRapidement, Antonio va commencer à écrire son journal intime, laissant ainsi très vite apparaître ses penchants anormaux, d’abord en évoquant son admiration pour l’assassin français Landru, avec lequel il ne voudra pas partager les mêmes erreurs, puis en devenant inquiétant en impliquant Dieu et la nécessité de purifier les mauvaises âmes. Alors que sa vie habituelle semblera bien banale tout en laissant quand même percer son appétit sexuel débordant et non comblé par sa femme, Antonio va commettre un premier meurtre en empoissonnant un squatteur ayant l’habitude de venir dormir dans une des vingt chambres de l’endroit, faisant preuve d’une belle cruauté et d’une froideur totale dans l’agencement de l’homicide.

H6, diary of a serial killerMais ce ne sera rien comparé à ses méfaits à venir puisqu’il va bientôt enrôler une prostituée perdue qu’il va amadouer en lui promettant de lui prêter une chambre à l’œil (enfin contre une partie de jambes en l’air) pour au final la séquestrer dans la chambre 6, puis la violer à de nombreuses reprises au cours des quelques jours où il l a laissera en vie avant de la découper en morceaux pour se débarrasser du cadavre et recommencer avec une autre jeune fille facile.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, le métrage ne va pas se contenter d’aligner des scènes glauques et infâmes de viol et de violence pour largement s’intéresser à la relation très "spéciale" qui va se lier entre le bourreau et sa victime, celui-ci cherchant à connaître les raisons de la déchéance de ses victimes pour mieux ensuite les inviter à la rédemption dans la mort.

H6, diary of a serial killerCar si le réalisateur va quand même céder au voyeurisme malsain lorsque Antonio abusera de ses proies attachées fermement sur une table recouverte de plastique tout en n’hésitant pas à scruter avec sa caméra ces jeunes femmes en sous-vêtements apeurées et dont les crises d’hystérie ne serviront à rien face à le détermination d’Antonio, il va surtout tenter de nous faire percevoir et même participer dans un effort de compréhension à la folie de son personnage qui se croit missionné par le Seigneur pour accomplir une opération de nettoyage pas le vide de sa rue. Mais contrairement à bon nombre d’œuvres du genre, l’auteur ne va pas multiplier les victimes pour prendre le temps de laisser s’installer un climat glauque en ne nous cachant rien des habitudes et des façons de procéder d’un Antonio qui se révélera être plus que méticuleux dans son souci de ne pas se faire prendre. Mais hélas pour lui, le dernier acte du film viendra bousculer ses prérogatives en introduisant ce policier enquêtant sur les disparitions de prostituées qui va s’intéresser de près à Antonio, et pour cause…, et ce jusqu’au final avançant un twist assez simpliste mais ici correctement amené et confirmant si besoin en était la perfidie du personnage principal.

H6, diary of a serial killerPour tenter de se différencier des ses illustres prédécesseurs ayant également choisi un ton clinique pour tenter d’appréhender le mental de ces tueurs en série, H6, diary of a serial killer va choisir de nous faire partager directement les pensées et les écrits édifiants de son personnage par l’utilisation d’une voix-off récurrente, qui sera accompagnée de visualisation de ses réflexions délictuelles et régulièrement misogynes, et le métrage se dotera également d’un aspect graphique brut et direct, notamment sur l’aspect sexuel de l’aliénation d’Antonio, même si le film ne sombrera jamais dans l’érotisme vraiment gratuit pour plutôt paraître naturaliste. L’auteur en profitera aussi pour critiquer une certaine société espagnole, par le laxisme de la justice de son pays, mais également par des mœurs déviantes clairement identifiées.

H6, diary of a serial killerL’interprétation est convaincante, portée par un Fernando Acaso tout à fait réaliste dans le rôle principal, alors que les pauvres victimes du tueur sembleront crédibles dans leurs souffrances et leur désespoir. La mise en scène du jeune réalisateur est adaptée au ton du métrage pour ne se permettre que quelques effets réussis lors des digressions de son personnage, demeurant ainsi neutre pour suivre l’action.
Les effets spéciaux seront ici très limités, le métrage ne cherchant jamais à verser dans le gore direct, pour se contenter d’éclabousser copieusement les victimes de sang lors de leur mise à mort.

Donc, ce H6, diary of a serial killer s’avérera être une expérience étrange et malsaine qui parviendra à gêner son spectateur par son côté glauque et sordide !

H6, diary of a serial killerLe DVD de zone 1 édité par Tartan Video avancera une image ayant largement tendance à perdre ses détails lors des séquences se déroulant dans l’obscurité, alors que la bande-son sera efficiente, avec une partition musicale effacée, voir même quasiment absente, pour rendre plus réaliste encore l’action décrite, le métrage étant ici présenté en version originale espagnole, avec des sous-titres en anglais.
Au niveau des bonus, une série de courts interviews du réalisateur et des principaux acteurs viendra éclairer quelque peu sur la fabrication du film, hélas uniquement accompagnés par la bande-annonce du film et de celles d’autres titres de l’éditeur.

Pour ceux qui voudraient rencontrer ce tueur pervers et sadique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1194 mots par nicore, 395 vues • R�agir

Ao�t 2008
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << < Courant> >>
        1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17
18 19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30 31

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 30

powered by
b2evolution