Archives pour: Octobre 2009, 22

22.10.09

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The backwoods

Malgré son approche apparemment classique liée aux "survivals" des années soixante-dix, ce The backwoods parviendra à absorber son spectateur grâce à des personnages fouillés et particulièrement réalistes dont nous suivrons l'évolution dramatique percutante jusqu'à rendre ténue la frontière entre le bien et le mal qui vont ici se noyer dans des événements forts et radicaux, sans pour autant faire preuve du jusqu'auboutisme des œuvres phares ayant explicitement influencé le métrage.
Le script va laisser deux couples s'installer dans une maison isolée en pleine forêt, mais leur curiosité va mettre à nue un secret qui va déclencher une traque de la part de quelques habitants du coin.

The backwoodsSans préambule le métrage va se lancer dans une courte présentation des personnages principaux, pour d'abord s'intéresser à Norman et à Lucy, un couple circulant dans leur voiture sous la chaleur des routes espagnoles, ce qui aura pour effet de rendre Lucy irritable, même si quelques petits détails laisseront sous-entendre la présence d'un conflit ou d'un malaise à l'intérieur du couple. Et ce ne sera que lors d'un arrêt dans un village retiré que nous allons rencontrer Paul, conduisant l'autre véhicule en compagnie de sa femme Isabel, pour voir les deux hommes rentrer dans le bar local à quelques minutes d'intervalle, les deux jeunes femmes ayant préféré rester chacune dans leur voiture.

The backwoodsCe premier contact avec les habitants du cru respectera au départ les figures obligées du "survival" en instaurant immédiatement un fossé entre Norman et ces autochtones quelque peu arriérés et qui vont se gausser en espagnol du nouveau venu en étant sûr de n'être pas compris, mais l'intrigue va bifurquer dès l'entrée de Paul qui lui parlera très bien la langue du pays et stoppera ainsi de fait toute raillerie pour au contraire susciter l'intérêt des clients du bar, surtout lorsqu'il indiquera être quasiment un enfant du pays ayant racheté la maison perchée dans la montagne de sa grand-mère. Cette séquence arrivera donc ainsi à déjouer les codes du genre pour présenter chaque camp de manière humaine et tout à fait réaliste, sans pour autant négliger de placer en sourdine une menace latente, comme lorsque Lucy ira se rafraîchir à une fontaine pour être reluquée par un gaillard pas très fin d'aspect.

The backwoodsCette présentation des protagonistes installera également de fait la supériorité de Paul, évidemment plus à l'aise que Norman en parlant parfaitement l'espagnol, mais déjà on pourra remarquer quelques traces de son ascendant sur son ami, aussi bien au travers des dialogues échangés que par des détails en apparence anodins (la différence de véhicule, par exemple qui prendra de l'importance dès la sortie du village). L'arrivée à la demeure familiale de Paul continuera de nous immiscer dans les relations entre les différents personnages, pour voir la crise du couple Norman/ Lucy s'exacerber et laisser subtilement le réalisateur mettre en avant le point de vue de chacun, impliquant progressivement le spectateur dans l'intrigue, sans pour autant chercher benoîtement à rendre les protagonistes attachants pour au contraire leur garantir une crédibilité totale.

The backwoodsL'événement déclencheur du drame sera amorcé tranquillement lorsque Paul et Norman vont partir de bon matin pour une partie de chasse pour finalement tomber sur une baraque en apparence abandonnée que Paul va vouloir inspecter par curiosité pour découvrir enfermée dans une pièce sombre une gamine aux mains difformes et se comportant comme un animal sauvage. Voulant sortir de cet enfer cette enfant, le duo va décider de la ramener chez Paul où elle sera nourrie, lavée et semblera trouver du réconfort dans les bras d'Isabel, personnage jusque-là plutôt effacé. La découverte de l'enfant sera un moment rendu fort grâce à une mise en scène habile qui arrivera à privilégier le suspense et la surprise de cet événement pourtant attendu tout en garantissant l'apitoiement du spectateur sur le sort misérable de cette gamine crasseuse enfermée dans le pénombre sans autre compagnie que celle d'une petite poupée à moitié cassée.

The backwoodsEnsuite, l'intrigue va coincer les quatre personnages dans la montagne après une tentative pour se rendre avec l'enfant aux autorités qui se soldera par un accident de voiture sans gravité causé par leur précipitation dans l'action, pour, au petit matin, voir plusieurs autochtones vus auparavant au bar venir frapper à la porte de Paul, déclarant être à la recherche d'une petite fille égarée, dans une ambiance pleine de menace que Paul pensera désamorcer en se déclarant prêt à participer avec eux aux recherches, dans le but caché de les éloigner de sa maison pour permettre aux autres de descendre en ville à pied pour y trouver la police, mais rapidement le groupe va se séparer, laissant Paul seul avec le père déclaré de la fillette, tandis que ses deux fils vont aller de leur côté, pour bientôt retourner chez Paul.

The backwoodsLe métrage basculera définitivement dans un climat d'attente plus qu'inquiétant dès l'apparition de ces villageois à l'allure guère engageante que Paul pensera dans un élan de supériorité manifeste tromper en déjouant leur piège, installant une ambiance faussement amicale particulièrement lourde entre lui et ces hommes qui se doutent forcément de la présence de la gamine chez lui, tandis qu'en parallèle l'intrigue va suivre plus facilement la trame bénie du "survival" lorsque ces deux frères iront chahuter Isabel et Lucy laissée seule par un Norman parti inspecter les alentours, pour ainsi dérouler quelques situations toujours stressantes avec des sous-entendus sexuels qui trouveront leur écho lors d'une tentative de viol dramatiquement forte et tendue qui plus que la découverte de la petite fille apportera au métrage un point de non-retour dépassé pour laisser alors l'absurdité d'une violence, qui finira par dépasser ceux qui l'engageront, guidés par la vengeance et la douleur, s'affirmer comme unique échappatoire possible à cette situation que plus personne ne pourra espérer maîtriser.

The backwoodsMais cette seconde partie du film ne sombrera pas pour autant dans l'action ultra violente pour lui préférer cette ambiance toujours aussi tendue, avec certes quelques rebondissements brutaux qui seront ici traités de manière dramatique, la mort de certains n'entraînera aucun plaisir de la part des fautifs pour au contraire les laisser abasourdis par leur méfait, et plusieurs effets de surprise généralement réussis jusqu'à l'attendu face-à-face ultime qui lui aussi se montrera surprenant par les personnages impliqués qui ne seront pas forcément ceux pressentis pour atteindre une intensité dramatique incroyable qui surpassera celle pourtant terrible de la mise à mort de l'un des personnages-clés du film. L'ensemble restera donc assez sage au niveau d'une violence visuelle certes sèche et méchante mais sans jamais chercher à offrir un aspect graphique avéré, pour ainsi manquer quelque peu de cet aspect jusqu'auboutiste dont faisait preuve les œuvres des années soixante-dix et auxquelles le réalisateur rendra régulièrement hommage.

The backwoodsLe réalisateur aura également la subtilité de ne pas cataloguer ses différents protagonistes définitivement (pour au contraire achever le spectateur lors du final) qui presque tous franchiront les limites pour se rendre coupables d'actes interdits, laissant même Norman révéler sa vraie nature sauvage tandis que les autochtones ne seront pas uniquement des brutes épaisses sans cœur ni âme, le père de la fillette gardant même un semblant de sang-froid à plusieurs reprises tandis que les motifs de l'incarcération de la fillette, s'ils demeureront troubles, ne présenteront aucune gratuité ni sadisme guidé uniquement par le plaisir de faire souffrir l'enfant pour au contraire laisser en suspens un passé trouble évoqué à demi-mot.

The backwoodsLes personnages auront donc toute l'attention du réalisateur qui pourra donc compter sur des personnalités et des relations impactantes pour guider l'ensemble de l'intrigue, et l'interprétation sera heureusement largement à la hauteur, entre un Gary Oldman impeccable et sûr de lui et un Paddy Considine étonnant, pour laisser Virginie Ledoyen apporter une petite touche de sensualité discrète mais avérée et troublante. La mise en scène du réalisateur est largement efficace, aussi bien pour donner une portée énorme aux scènes fortes du film que pour mettre en avant les décors naturels qui ne feront que renforcer le sentiment d'isolement des personnages.

Donc, ce The backwoods se révélera être un excellent "survival" qui en plus se parera d'une ampleur dramatique terrible et forte jusqu'à devenir irrémédiablement poignant !

The backwoodsLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et ne connaissant par le moindre défaut visible, mettant ainsi parfaitement en valeur les décors forestiers du métrages, tandis que la bande-son sera efficace grâce à une partition musicale sachant se montrer discrète pour accompagner sans en rajouter les temps forts du métrage, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnols.
Par contre au niveau des bonus, il faudra se contenter de quelques bandes-annonces d'autres titres principalement fantastiques et horrifiques de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "survival" largement probant et dramatiquement fort, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1605 mots par nicore, 494 vues • 1 r�action

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