Archives pour: Octobre 2010, 05

05.10.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Black-out
Réalisateur : Jean-Louis Roy
Durée du film : 95 minutes
Date de sortie du film : 1970 (film inédit en France diffusé au festival du NIFFF 2010)

Avec : Marcel Merminod (Emile Blummer), Lucie Avenay (Elise Blummer), Marcel Imhoff (le prêtre), Robert Bachofner (le petit garçon), etc.

Par Nicofeel

Mis en scène par Jean-Louis Roy, Black-out est un pur huis-clos, un film sur l'enfermement physique et psychologique. Le film a une portée universaliste car il n'y a pas d'indication de lieu, on peut être n'importe où. Ce film est une vraie curiosité qui d'un côté tend vers le film d'auteur par les excellentes thématiques abordées (critique de la société de consommation, peur de l'autre et notamment métaphore de l'isolement de la Suisse sur le plan international, évocation de la guerre Froide eu égard à la date à laquelle a été réalisé le film) et d'un autre côté tend vers le Z avec des acteurs en perpétuel sur-jeu qui amènent le spectateur à rigoler sur des choses qui sont pourtant dramatiques.
Les deux acteurs quasi uniques du film, deux personnes âgées, jouent le rôle d'un vieux couple, Emile et Elise. Dès le départ, on voit le côté très amateur de l'interprétation avec des dialogues soit sur-joués soit donnant l'impression d'être lus. Mais les thématiques développées sont assez fortes pour passer outre ce côté bien amateur.
La vieille dame, ayant vu les provisions qui sont faites en sous-sol dans des bâtiments militaires, et croyant à la fin du monde, décide de faire de même dans sa maison. Son mari, Emile, pas vraiment chaud à cette idée d'isolation, finit par suivre le mouvement de sa femme autoritaire.
L'isolation finit par être total avec les murs qui sont barricadés de toutes parts. Les murs et les fenêtres sont même cloués. Le film devient rapidement une métaphore de l'isolation et notamment de la Suisse. Il est tout de même impressionnant de voir ces deux personnes âgées qui décident par peur de se couper du monde et qui remplissent leur maison de différents éléments. La maison devient par moments une véritable poubelle ambulante avec de nombreux détritus disséminés un peu partout.
A fortiori, l'ambiance particulière du film est renforcée par les rapports psychologiques tendus entre Emile et Elise, très intéressants au demeurant, car ils montrent la dégénérescence du psychologique avec deux personnes qui finissent par devenir folles dans un environnement clos. Emile qui semblait jusque-là à peu près normal devient fou : il voit d'ailleurs un petit habillé en costard cravate qui lui rappelle son collègue de travail. Mais ce personnage existe-t-il vraiment ? N'est-ce pas une illusion prouvant que la longue période d'isolement est en train de le rendre fou ?
Le film montre également des rapports de force qui s'inversent entre Emile et Elise. On évolue de plus en plus vers une issue tragique.
La scène finale, particulièrement marquante, évoque sans conteste un personnage qui a perdu pied avec la réalité et qui ne comprend pas que la société n'a pas changé depuis qu'il a décidé de se barricader.
Voilà en tout cas un film qui ne manque pas d'intérêt, même si le jeu des acteurs laisse quelque peu à désirer.

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