Archives pour: Juin 2010

28.06.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fatal
Réalisateur : Michaël Youn
Durée du film : 95 minutes

Date de sortie du film : 16 juin 2010
Avec :Michaël Youn (Fatal Bazooka), Stéphane Rousseau (Chris Prolls), Isabelle Funaro (Athena Novotel), Armelle (Heidi), Vincent Desagnat (Pedro Summer), Jean Benguigui (Tony Tarba), Catherine Allegret (Milka), etc.

Par Nicofeel

Pour sa première réalisation derrière la caméra, l'impertinent Michaël Youn a choisi d'utiliser son personnage de Fatal Bazooka qui lui avait permis de vendre de nombreux disques en France, notamment grâce au single Fous ta cagoule.
Le scénario nous montre un Fatal Bazooka, véritable caricature des rappeurs américains, qui est omniprésent : après sa réussite dans les ventes de musique, il a aussi créé sa propre ligne de vêtements et un parc d'attraction sobrement dénommé Fataland. Tout marche pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Fatal Bazooka avant qu'il ne se casse les dents sur Chris Prolls, nouvelle star de la musique dance, ce qui va marcher le début de sa déchéance.
Avec un film signé Michaël Youn, on peut s'attendre à un long métrage complètement déjanté. De ce point de vue, Fatal remplit largement son contrat, voire même au-delà des espérances des spectateurs.
En faisant preuve de blagues d'un mauvais goût complètement assumé, Michaël Youn avance un nombre de gags incalculable tout au long du film. Il y a d'abord cette parodie du rappeur avec ce Fatal Bazooka particulièrement arrogant qui n'hésite pas à se montrer à fond machiste, les femmes n'étant qu'un objet sexuel à ses yeux. Représentant du bling bling, se droguant à fond et étant irrespectueux de son public, Fatal Bazooka est une caricature, mais le jeu de Michaël Youn est tellement gros que cela passe.

Pour autant, le film a tout de même l'intelligence de ne pas s'arrêter à un clip géant à la gloire du personnage de Fatal Bazooka. Le film lui trouve un adversaire de taille en la personne de Chris Prolls, génialement interprété par un Stéphane Rousseau qui cabotine à mort. Et pourtant le jeu de ce comique passe mieux que Michaël Youn. Cela ne l'empêche pas cependant de se moquer du monde du show-bizz ou encore de notre mise en valeur actuelle autour du bio. Ainsi, Chris Prolls n'est rien d'autre qu'une star de dance avec des chansons d'une grande finesse telles que « Fuck you » ou « Je suis music » où il se moque d'une part du manque de discernement d'un public prêt à acheter n'importe quelle bouse musicale, du moment que le rythme paraît sympathique et d'autre part des gens qui détruisent la planète (mais cette conscience écolo n'est-elle pas quelque part une sorte d'imposture ?). Stéphane Rousseau est en grande forme dans le rôle de ce blondinet qui joue à fond sur son physique et qui n'hésite pas à en faire des tonnes. On notera notamment le moment où il mange avec Athena Novotel (sosie à peine voilée de la jet-setteuse Paris Hilton): Athena mange une saucisse pendant que celui-ci mange une huitre ! Quelle finesse. Un grand moment a également lieu lorsque Chris Prolls décide de faire sur un spectacle télévisé un cycliste vivant avec ses danseurs et de raconter in fine qu'il a été inspiré par le vélib !
Complètement foutraque de bout en bout, Fatal est filmé à la manière des clips de M-TV avec une caméra qui tournoie dans tous les sens et tente d'en jeter plein la vue au spectateur. Si cette mise en scène est parfois un peu fatigante, elle a le mérite de critiquer un système du paraître. Il faut dire que derrière le côté stupide de l'ensemble de ce film, on perçoit malgré tout une petite réflexion sur notre société actuelle avec cette critique des médias, du show-biz et même de certains maux. On restera tout de même bouche-bée de voir que certains éléments pourtant particulièrement sensibles sont abordés de plein front par Michaël Youn. Ainsi, on a droit lors des music awards de la musique à une chanson du groupe pédo files où sont présents aux côtés des chanteurs des petits enfants et où il est dit que les pédophiles ont des « sales manies ». Dans le genre rentre-dedans, Michaël Youn ne peut guère faire pire. Et pourtant, lors du générique de fin est abordée cette fois la question des zoophiles où on nous montre des moutons !
Le film n'oublie pas pour autant de mettre en valeur Michaël Youn qui va passer du rôle de méga-star à celui de personne détestée avant de revenir plus fort que jamais sur le devant de la scène. Avec des chansons qui là encore sont d'une finesse rare (rires !) et des gags scato également bien lourdingues (le coup de la technique finale pour donner envie aux gens d'aller aux toilettes est un modèle du genre, si l'on peut dire), Michaël Youn, via son personnage de Fatal Bazooka/Robert Lafondue, nous sert des « Je veux du uc » ou le fameux « Fous ta cagoule » (chanson légèrement modifiée par l'introduction d'un accordéon à la Yvette Horner, ce qui fait dire à Chris Prolls que ce mélange des sons est révolutionnaire !). Sans compter que les réflexions dans le film volent très hauts (rires) : « quand tu ne sais plus où tu vas, rappelle-toi d'où tu viens. »
Bien souvent de très mauvais goût (les allusions sexuelles ou le rôle des femmes est parfois franchement extrêmement douteux) et plutôt mal filmé, Fatal demeure malgré tout un spectacle plaisant à regarder, justement par le côté extrême des blagues et par le fait que Michaël Youn s'attaque à plusieurs maux de notre société. Le film est loin d'être parfait, on touche d'ailleurs bien souvent le fond mais il faut bien reconnaître que l'on n'a pas l'habitude de voir tous les jours un spectacle aussi décomplexé made in France.

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25.06.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

I padroni della citta

Réalisé par le grand Fernando Di Leo, ce I Padroni della citta va se montrer un peu plus léger que les précédents poliziottesco de son auteur pour nous servir une intrigue bien ficelée, nerveuse et parfois violente mais tout en laissant des traits d'humour venir dédramatiser les situations et apporter un peu de fraîcheur à une ambiance trouble issue des quartiers minables et autres tripots clandestins visités par le métrage.
Le script va laisser un homme de main d'un petit parrain de la pègre romaine s'attirer les foudres d'un éminent mafieux après l'avoir trompé pour récupérer de l'argent pour son patron.

I padroni della cittaLa séquence introductive sera remarquable et magistralement orchestrée pour avancer deux hommes rentrant chez l'un d'eux avec le butin certainement issu d'un méfait et nous laisser assister à une trahison mortelle puisque l'un des deux hommes, Manzari, va sortir un pistolet et tuer son compagnon sous les yeux du propre fils du malheureux qui tentera de se venger en braquant l'arme sur Manzari mais celle-ci sera vide et le gamin recevra une claque qui l'enverra valser et l'assommera. Cette première séquence, filmée au ralenti, montrera bien l'inhumanité de Manzari ainsi que sa cupidité, tout en amenant à penser que cette situation trouvera une répercussion plus tard dans l'intrigue.

I padroni della cittaMais en attendant, nous allons faire la connaissance de Tony, un homme de mains chargé de récupérer des fonds prêtés à différents individus par son patron, Luigi, qui régnera sur plusieurs salles de billard et autres tripots clandestins minables. C'est ainsi que Fernando Di Leo s'arrangera pour d'entrée mettre en scène deux séquences de bagarres soutenues et violentes lorsque Tony ira recouvrer de l'argent d'abord auprès d'un homme rustre et bien plus costaud que lui dans une écurie pour une baston sévère qui verra Tony faire preuve d'une agilité à toute épreuve pour finalement mettre hors d'état de nuire son adversaire et plus tard ce seront trois hommes qui se mettront en travers de son chemin pour cette fois-ci un combat plus bref et moins prenant.

I padroni della cittaNous découvrirons également l'univers médiocre dans lequel évolue Tony, entre son patron qui ne lui confie que des "petites" affaires alors que Tony aimerait bien s'occuper de choses plus importantes afin de grandir dans l'organisation et ainsi devenir riche, alors qu'il sera plutôt la risée de ses collègues et notamment de Peppi, le bras droit de Luigi, le métrage laissant Tony aller et venir entre une salle de billards qui sert de quartier général à Luigi et une salle de jeux clandestine où il passe ses soirées à jouer aux cartes. C'est là qu'il va faire la connaissance de Rick, homme de mains du dangereux Manzari (surnommé "Scarface" à cause d'une petite balafre causée par l'homme tué en introduction), qui voyant la tricherie d'une des personnes avec qui il joue aux cartes va se faire expulser de la salle, obligeant Manzari à venir en personne racheter l'honneur de son gang en venant jouer et perdre trois millions de lires qu'il va payer par chèque, sans oublier se faire tabasser Rick par ses hommes et de l'exclure de son organisation. Tony va alors s'occuper de Rick et le ramener chez lui.

I padroni della cittaCe chèque de trois millions de lires sera l'élément déclencheur de la guerre des gangs à venir puisque Luigi sera bien embêté avec cette somme qu'il n'osera pas aller réclamer à Manzari et Tony se proposera sur un coup de tête de s'en charger. Ce sera une idée ingénieuse de Rick qui permettra au duo de récupérer l'argent en se faisant passer avec l'aide d'un acteur pour des membres de la brigade financière de l'administration que les hommes de Manzari vont s'empresser d'acheter avec dix millions de lires (permettant ainsi au passage à Fernando Di leo de dénoncer la corruption généralisée de l’administration et du pouvoir italien de l’époque). Tony va se croire obligé en partant de faire savoir à Manzari qu'il l'a dupé en remettant le chèque de trois millions de lires au portier et surtout, il ne va rendre à Luigi que les trois millions, gardant le reste pour lui.

I padroni della cittaCette situation va mettre encore plus dans l'embarras Luigi qui va préférer se mettre au vert en attendant la vengeance de Manzari qui ne tardera pas à venir pour de nouvelles scènes de bagarres assez méchantes qui vont amener Peppi à savoir que Tony a détourné de l'argent et lancer une seconde partie qui après un coup de théâtre classique mais bien agencé va lancer Manzari et Peppi sur les traces de Tony, accompagné de Rick et de Napoli, un mafieux de l'ancienne génération qui leur sera de bon conseil, pour ainsi former un trio attachant et efficace dans la lutte contre leurs ennemis communs avec moult provocations avant ce final diablement efficace dans un abattoir désaffecté.

I padroni della cittaLe métrage pourra compter sur une intrigue efficace pour agencer de multiples situations chargées en action et en tension autour de ses protagonistes avec notamment ce Tony qui malgré son air son apparence pas vraiment redoutable sera un as de la bagarre et préférera même utiliser ses poings que des armes à feu pour obtenir ce qu'il veut, n'hésitant pas par exemple à ridiculiser Peppi lors d'un duel qui tournera à son avantage sous les yeux d'un Luigi intrigué et Fernando Di Leo nous gratifiera donc de plusieurs séquences musclées autour de ce thème avant de passer à une violence plus sèche et meurtrière dans la seconde partie du film lorsque Manzari va lancer ses hommes à la recherche de Tony sans aucun scrupule, entraînant quelques fusillades graphiques (notamment lors du final) mais qui laisseront aussi la place pour des situations plus souriantes causées par un Napoli adepte de la provocation directe et tandis que ce sera plutôt Rick qui fera le "sal" boulot en abattant les adversaire lorsque ce sera nécessaire.

I padroni della cittaEt malgré l'ambiance sordide de ces tripots mal famés et la mesquinerie de la plupart des protagonistes, le personnage central du film fera preuve d'une joie de vivre et d'une énergie communicative qui va permettre à l'intrigue de devenir quelque peu plus désinvolte et avec en plus l'humour apporté par ce Napoli également adepte des bons mots et de la provocation gentiment sarcastique, l'ensemble deviendra assez léger avec même un petit côté absurde qui ne sera pas pour déplaire pour ne redevenir grave que le temps d'une explication finale certes attendue mais pas forcément telle que nous le découvrirons à l'issue du métrage.

I padroni della cittaL'interprétation est convaincante, avec un Jack Palance toujours aussi impressionnant pour jouer un Manzari effroyable, tandis que Al Cliver viendra camper un Rick efficace et que Harry Baer sera un Tony souriant et attachant, laissant les habitués Edmund Purdom ou encore Vittorio Caprioli venir nous régaler de prestations savoureuses. La mise en scène de Fernando Di Leo est toujours aussi efficace pour faire parler la poudre ou agencer une action soutenue sur un rythme vif et dynamique, tout en donnant de l'ampleur à certaines séquences (le final notamment).

Donc, ce I padroni della citta sera un poliziottesco largement plaisant à suivre, certes pas aussi grave et impliquant que les classiques de son réalisateur et certainement moins méchant ou sadique avec cette légèreté régulièrement affichée mais cela n'empêchera pas le film de se montrer efficace et dynamique autour d'une intrigue en béton !

I padroni della cittaLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Video avancera une image nette et sans défauts visibles autres que quelques petits traces d'origine vraiment pas gênantes, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale dynamique et adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne sous-titrée en anglais et dans sa version anglaise.
En bonus, outre la filmographie du réalisateur, on pourra suivre un sympathique documentaire (sous-titré en anglais) revenant sur le film en faisant notamment intervenir certains acteurs et des membres du staff technique engagé.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "poliziottesco" largement plaisant, le DVD de zone 2 italien est disponible ici ou commandable !

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24.06.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Trop belle !

Réalisateur : Jim Field Smith
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 23 juin 2010
Avec : Jay Baruchel (Kirk), Alice Eve (Molly), T.J. Miller (Stainer), etc.

Par Nicofeel

trop belle

Mis en scène par Jim Field Smith, Trop belle ! est le type même de comédie comme les Américains ont la capacité d'en réaliser par centaines chaque année. Et à vrai dire le défaut de base du film est déjà son manque cruel d'originalité. L'histoire tient en une ligne (elle n'a pas dû mettre beaucoup de temps à être scénarisée !) : un garçon tout juste moyen sur le plan physique se trouve être la personne qu'aime une superbe jeune femme. Passons le manque d'originalité du scénario, un problème lié est le fait que cette histoire n'est pas crédible pour deux sous et ne tient pas du tout la route. Comment croire à cette histoire. Autant Alice Eve (Molly dans le film) est effectivement une jeune femme très jolie, autant Jay Baruchel, qui interprète le rôle-titre, à savoir celui de Kirk, n'a rien pour lui. Son physique est quelconque et correspond bien plus à celui d'un adolescent qu'à un adulte. L'acteur fait vraiment très jeune et son jeu d'acteur laisse franchement à désirer. C'est sympathique 2 minutes de le voir avec une mine de chien battu, mais le voir tout au long du film comme cela, ça finit par être long.

Autre gros défaut du film : il accumule les lieux communs. Les deux amoureux vont assister à un match de hockey ; ils vont jouer au bowling et se retrouver au restaurant dans un bel endroit.
Certaines blagues font cependant mouche : il y a par exemple l'épisode où Kirk aide une personne dans un restaurant et se retrouve pris pour le serveur par l'un des amis de sa copine. A côté de cela, les blagues se révèlent souvent bien lourdingues et révélatrices d'un film qui n'a pas grand chose à dire et tente par tous les moyens de relancer la machine comique. Signalons entre autres dans ce maelstrom de blagues lourdes : la vérification de Molly à l'aéroport, au tout début du film ; les nombreux moments où les copains de Kirk hallucinent qu'il sorte avec Molly ; le chien qui se met à lécher Kirk (cette scène est vraiment bête et franchement vulgaire) ; les parents de Kirk qui sont en extase devant Molly ; Kirk qui se met à éjaculer dans sa pantalon lorsqu'il est en charmante compagnie avec Molly (la scène n'est pas sans rappeler le film Mary à tout prix, mais ici c'est plutôt raté).
Et puis avec tout cela le film continue de défiler en offrant un spectacle affligeant et ô combien prévisible au spectateur. Car évidemment dans cette histoire cousue de fil blanc il va y avoir une séparation provisoire avant que les deux amoureux ne se retrouvent au bout du compte. La fin, tant dans son scénario que dans sa mise en scène n'est d'ailleurs pas sans rappeler le sympathique Garden state de Zach Braff.
Côté acteurs, il n'y a là encore rien de bien brillant. A la rigueur c'est Alice Eve qui tient la corde en se révélant plutôt bonne actrice. Elle n'en fait jamais trop et elle fait preuve d'un certain charisme. Mis à part elle, c'est vraiment le désert. Soit les acteurs sont insipides à l'image de Jay Baruchel soit ils sont complètement en sur-jeu et ne font qu'accentuer le côté lourd du film.
La mise en scène n 'a rien de particulier. Sans être mauvaise, elle est fonctionnelle et n'apporte aucun plus au film.
Au final, vous comprendrez que je reste très réservé sur ce film. A la rigueur celui-ci peut convenir à des adolescents qui viendraient en groupe afin de regarder un film bien tranquille sans prise de tête. Pour les autres spectateurs, il me semble qu'il y a mieux à voir au cinéma actuellement.

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22.06.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

From within

Sélectionné pour faire partie de la troisième saison de l'"Afterdark Horrorfest", ce From within assumera parfaitement son mélange de critique acide visant l'intégrisme religieux et d'intrigue fantastique bien influencée par les films de fantômes japonais récents pour un résultat largement prenant malgré une certaine prévisibilité dans certaines de ses révélations et qui va bénéficier d'apparitions spectrales visuellement réussies à défaut de générer l'effroi.
Le script va voir une petite ville être frappée par une vague de suicides inexpliqués, poussant ses habitants à se tourner vers la religion déjà très présente dans leur quotidien, ce qui ne sera pas le cas de Lindsay, une demoiselle qui va chercher à en apprendre plus ses ces morts douteuses en se tournant vers le fils d'une "sorcière" locale morte peu de temps auparavant dans un "accident".

From withinLe métrage va tout de suite lancer son intrigue en agençant quasiment directement un premier suicide, celui d'un jeune homme qui se tirera une balle dans la tête à proximité de Natalie, sa petite amie, celle-ci s'enfuyant alors couverte de sang pour aller trouver refuge dans le magasin de son père, se pensant poursuivie. Sur place se trouvera Lindsay, une adolescente qui en plus de devenir le personnage principal du métrage verra peu après les portes du local où s'est réfugiée Natalie se refermer toutes seules pour ne se rouvrir que pour laisser l'assistance découvrir avec effroi que Natalie s'est à son tour suicidée en se plantant des ciseaux dans la gorge.

From withinAprès cette introduction assez "choc", le métrage va s'attacher à mieux nous présenter son personnage principal, cette jeune Lindsay dont le petit ami Dylan n'est autre que le fils du pasteur local, ce dernier arrivant à faire se déplacer les foules dans un amphithéâtre pour y écouter ses sermons, tandis qu'elle vit avec Trish, une femme occupée avec ses bouteilles et son copain libidineux mais n'oubliant pas pour autant d'aller suivre les discours religieux du père de Dylan. Cette mise en place de l'intrigue va donc chercher à bien mettre en avant le fanatisme religieux de cette communauté frappée par ces suicides à répétition qui vont continuer à faire des victimes puisque le père de Natalie va à son tour s'ôter la vie bientôt suivie de sa nièce, pour peu à peu nous laisser percevoir un aspect surnaturel évident dans ces morts plus qu'étranges.

From withinEn effet, une présence semblera suivre les futurs suicidés et nous découvrirons bientôt qu'il s'agit de doubles maléfiques et terrifiants poussant les victimes à se suicider, quitte à les y aider quelque peu, comme nous le prouveront quelques séquences réussies et assez surprenantes au niveau visuel mais sans que ces apparitions ne parviennent véritablement à produire autre chose qu'une réelle tension. Une fois l'intrigue bien installée et ses éléments mis en avant, l'intrigue va alors laisser Lindsay rencontrer Aidan, un jeune homme brutalisé par Dylan pour hérésie et parce que son frère est le premier à s'être suicidé (dans l'introduction du film ), que va secourir Lindsay et le ramener chez lui, pour commencer à orienter les événements vers un passé trouble et la mort tragique de la mère d'Aidan, une sorcière brûlée dans un bâtiment proche de sa maison et dont Aidan n'accréditera pas la thèse de l'accident pour accuser les puritains du coin d'avoir volontairement tué sa mère.

From withinLa seconde partie du métrage verra donc Dylan chercher à récupérer coûte que coûte Lindsay des mains d'Aidan, quitte à employer la force et à placer son rival comme responsable de cette vague de suicides qui va continuer à faire des ravages, laissant le réalisateur renouveler ses séquences horrifiques qui ne verseront pas pour autant dans le gore pour préférer cette ambiance lourde et pesante qui va également coller à une dernière partie qui s'arrangera pour faire la lumière sur l'origine de ces doubles suicidaires avec des révélations quelque peu téléphonées mais enfonçant le clou de la critique religieuse du métrage, tout nous gratifiant d'un final en fausse happy-end savoureuse avec ces derniers plans nihilistes au possible.

From withinSous couvert de cette intrigue fantastique assez basique et aux enjeux facilement identifiables avec ces révélations anticipables, le métrage va se charger d'égratigner méchamment un certain fanatisme religieux typiquement américain qui va pousser certains personnages à commettre le pire au nom de Dieu (avec notamment cette jeune femme brûlée vive) ou à en profiter pour agir à son compte personnel, comme le sous-entendra le métrage avec les actes de ce Dylan aussi bien poussé par sa Foi que par sa volonté de récupérer Lindsay. De cette Foi aveugle va également découler un rejet de l'autre stigmatisé ici par l'opprobre lancé contre Aidan du fait des actes païens commis par sa mère, entre sortilèges et grimoires ancestraux.

From withinEt si cette critique acerbe sera efficace et juste, l'aspect fantastique sera quant à lui plus classique pour laisser ces doubles spectraux venir pousser certains protagonistes au suicide dans des conditions parfois originales (le produit ménager) mais aussi régulièrement téléphonées et il faudra alors uniquement compter sur le look de ces "fantômes" avec leurs yeux fascinants pour garantir aux séquences les faisant apparaître un impact certain, avec quand même en plus cette ambiance lourde de menaces qui ne lâchera pas le métrage dès sa situation installée et qui va en plus presser le personnage central de près pour ainsi assurer l'implication complète du spectateur.

From withinL'interprétation est plutôt convaincante, portée par des jeunes acteurs souvent issus de la télévision, Elizabeth Rice en tête, et tandis que la mise en scène de Phedon Papamichael sera assez dynamique et surtout laissera cette atmosphère tendue et sinistre planer sur l'ensemble du film, sans pour autant rechercher à tout prix les effets de "trouille" faciles. Les effets spéciaux sont probants aussi bien pour les quelques incursions sanglantes qui bien que timorées seront en parfaite adéquation avec le propos du film pour avancer ces suicides variées, que pour le look des spectres qui assurera remarquablement toujours sans vouloir se montrer trop expansif.

Donc, ce From within s'avérera être une sympathique découverte, certes quelque peu classique dans ses développements, mais bien acide pour stigmatiser le fanatisme religieux tout en laissant l'intrigue impliquer et captiver le spectateur jusqu'à ce final croustillant et franchement bien trouvé.

From withinLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et sans défaut notable, même lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale discrète mais adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres anglais et espagnol optionnels.
Au niveau des bonus, seuls les traditionnels webisodes consacrés à "Miss Horrorfest" seront disponibles pour ces petits modules souvent amusants et graphiques, mais quand même dispensables.

Pour ceux qui voudraient rencontrer cette malédiction suicidaire, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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15.06.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Dans ses yeux
Réalisateur : Juan José Campanella
Durée du film : 2h09
Date de sortie du film : 5 mai 2010

Avec : Ricardo Darin (Benjamin Esposito), Soledad Villamil (Irene Menendez Hastings), Pablo Rago (Ricardo Morales), etc.

Par Nicofeel

Film argentin réalisé par Juan José Campanella, Dans ses yeux a obtenu l'oscar du meilleur film étranger, au nez et à la barbe de films tels qu'Un prophète et Le ruban blanc. Et au vu de la qualité du film il faut bien reconnaître que cette récompense n'est pas imméritée, loin de là.
Dans ses yeux utilise les codes de l'enquête policière, avec cet homme à la retraite, Benjamin Esposito, qui a travaillé auparavant dans un tribunal judiciaire de Buenos Aires, et qui se remémore une affaire de meurtre irrésolue particulièrement marquante dans sa carrière.
Vingt cinq ans après les événements, cette affaire continue à le hanter (« je crains » a-t-il écrit à la main sur un papier), à tel point qu'il a choisi d'écrire un roman sur cette affaire, tentant donc par là même de donner à son geste un aspect cathartique.
Benjamin Esposito revient naturellement voir celle qui fut sa greffière en chef à l'époque (son supérieur hiérarchique) et qui a depuis fait son trou. Le film va nous proposer de très nombreux flashbacks sur les événements passés, en narrant une histoire forcément subjective puisque certains éléments – pour le moins inconnus – sont déduits par la logique de Benjamin.
L'histoire à proprement parler débute avec comme point de départ le meurtre d'une jeune femme dans des conditions horribles. Violée et tuée, elle laisse un mari désormais veuf alors inconsolable, qui espère bien que la justice de son pays va retrouver le meurtrier de son épouse.

Véritable jeu de pistes, l'enquête policière est effectuée par Benjamin Esposito et son acolyte, personnage alcoolique et complètement décalé. Le collègue de Benjamin est là pour transmettre une touche amusante à un film sérieux et pour autant non dénué d'un humour pour le moins étonnant.
Retrouver le meurtrier n'est pas une mince affaire et la résolution de celle-ci ne pourra avoir lieu que par le biais de lettres (retrouvées dans des conditions pas vraiment légales) qui comportent des rébus footballistiques. Une fois compris, ces rébus vont mener au tueur. Notons que l'on aura droit à une superbe transition par l'intermédiaire d'un magnifique plan-séquence partant du ciel pour arriver jusqu'au tueur désigné.
Cependant, lorsque l'administration argentine met la main en 1974 sur ce fameux tueur, le film est loin d'être fini. Et pour cause : le tueur va être gracié ! Le cinéaste Juan José Campanella met alors à profit cet épisode pour critiquer une justice qui est loin d'être au dessus de tout reproche. Ainsi, sous prétexte que cet homme divulgue des informations des informations à la police (il joue le rôle d'indic' en somme), il peut être libéré malgré un procès qui l'a jugé comme devant rester en prison à perpétuité.
Du coup, l'un des autres intérêts de cette situation est que la tension repart de plus belle avec les gens qui ont travaillé sur ce dossier – Benjamin et son acolyte mais aussi la greffière en chef – qui se retrouvent en danger. Qui a tué le collègue de Benjamin ? Pourquoi le tueur du début a disparu dans la nature sans que l'on entende plus jamais parler de lui ? Voilà des questions restées sans réponse qui vont enfin trouver une solution. A cet égard, la fin du film, qui nous offre en peu de temps plusieurs twists fort intéressants, se termine de façon bien surprenante mais parfaitement crédible avec une belle réflexion sur la notion de passion (notion qui est évoquée à plusieurs reprises dans le film) et de justice personnelle.
Dans son ensemble, Dans ses yeux se penche également sur un amour impossible entre Benjamin et Irène, la greffière en chef. Le train que l'on voit au début du film et vers la fin n'est pas sans rappeler le cinéma de Kieslowski avec cette thématique du hasard.
Très bien interprété par l'ensemble de la distribution du film, Dans ses yeux est un long métrage particulièrement prenant, qui joue aussi bien sur un registre policier que sur celui d'une émotion contenue mais réelle (l'amour entre Benjamin et Irène ; le lien plus fort que prévu entre Benjamin et son collègue ; la permanence des sentiments du veuf).
En somme, voilà un film de qualité qui mérite à tous points de vue d'être regardé.

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11.06.10

06:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The crazies
Réalisateur : Breck Eisner
Durée du film : 1h41
Date de sortie du film : 9 juin 2010

Avec : Timothy Olyphant (David), Radha Mitchell (Judy), Joe Anderson (Russell), Danielle Panabaker (Becca), etc.
Par Nicofeel

Réalisé par Breck Eisner, The crazies n'est rien d'autre que le remake de La nuit des fous-vivants (1973) de George A. Romero. Ce dernier est d'ailleurs producteur exécutif du film.
Le film ne s'embarrasse pas à tenter un remake original. Ici, la trame du film de George A. Romero est particulièrement bien respectée ; certainement trop d'ailleurs. En se trouvant dans une petite ville des Etats-Unis d'environ 1000 habitants, on assiste à des changements pour le moins étranges dans le comportement des habitants.
Ainsi, un homme arrive avec un fusil sur un stade de base-ball avant d'être tué par le shérif de la ville ; à un autre moment on voit un homme qui brûle la maison où se trouvent sa femme et son fils. Certaines personnes semblent avoir perdu la tête et souhaitent tuer leurs congénères, tout en ayant dans le même temps un regard vide qui en dit long sur leur santé mentale. Au départ le shérif de la ville, David (Timothy Olyphant) pense que le mal provenait d'un taux d'alcoolémie trop élevé de la part de l'homme venu avec une arme sur le stade mais celui-ci n'avait pas d'alcool dans le sang. La théorie passe ensuite à l'idée d'une eau infectée, à la manière du film Cabin fever.

On comprend plus tard que le virus qui est à l'origine d'une folie collective qui touche quasiment toute la population de cette ville, est le résultat d'une arme biologique envoyé par l'armée. Cette dernière se sert d'ailleurs de cette ville comme base d'expérimentation. Comme souvent chez Romero – puisque le cinéaste Breck Eisner se contente finalement de reprendre certaines idées du film original – l'armée en prend pour son grade. Ici, les militaires apparaissent vraiment comme des salauds, des espèces de robots qui se soucient nullement de la vie d'autrui. Ainsi, enveloppés dans leurs combinaisons, ils constatent la réussite de leur opération et n'hésitent pas à tuer et à brûler des gens infectés. Pire, ils ne font pas la différence entre ceux qui sont infectés et ceux qui ne le sont pas. Les militaires ne se posent pas de questions. Ils tuent des gens et font exploser des voitures.
A l'instar du film original, Breck Eisner va nous montrer la tentative d'un petit groupe d'échapper aux « fous » et aux militaires et de réussir in fine à quitter la ville. Malheureusement alors que le film original comportait une ambiance très étrange et la suspicion était de mise pour savoir si les personnages sont atteints ou non du virus, The crazies version 2010 ne fait preuve d'aucune finesse. Si les amateurs de films d'horreur pourront se satisfaire de quelques scènes gore plutôt bien faites, il n'empêche que le film manque cruellement d'originalité et de saveur. Le climat d'étrangeté du film original n'est plus présent et puis la psychologie des personnages est réduite au maximum. En fin de compte, on assiste à un énième film d'horreur qui joue la carte de l'action et du virus bactériologique. Sans être mauvais, les acteurs principaux, joués par Timothy Olyphant et Radha Mitchell, ne parviennent guère à susciter l'émotion.
Il faut dire qu'ils ne sont pas aidés par un scénario qui est loin de jouer la carte de la finesse et qui comporte par ailleurs plusieurs scènes irréalistes. Dans le genre « on y croit pas du tout », on a droit au shérif qui décide de libérer un militaire prisonnier tout simplement parce que ce dernier déclare qu'il ne répètera rien ; ou encore le shérif adjoint qui accepte de se sacrifier pour créer une diversion en faveur de son shérif et son épouse, alors que quelques minutes auparavant il était à deux doigts de les tuer. Le scénario n'est pas non plus des plus crédibles quand on voit à de nombreuses reprises qu'un personnage, sorti quasiment de nul part, est là au bon endroit et au bon moment pour sauver un autre personnage.
Par ailleurs, la mise en scène n'a rien de génial non plus. Elle est dans l'ensemble assez classique et les quelques originalités dont elle se permet s'avèrent assez mal choisies. Ainsi, il y a des contre-plongées qui montrent des gens qui sont observés, en nous donnant des indications sur la population ou la situation géographique. Ces contre-plongées qui font office de raccords, s'avèrent peu fines et globalement plutôt inutiles.
Quant à la photographie, on constatera que l'image paraît un peu trop propre, notamment par rapport au film original. Du coup, l'ambiance tendue du film original n'est pas du tout rendue ce qui est fort dommageable pour un film censé jouer justement sur une ambiance quasi schizophrène avec des personnages qui ont complètement pétés les plombs et qui sont soupçonneux les uns sur les autres. D'autant que l'on rappellera que la ville a été mise sous quarantaine.
Pour terminer, on a quasiment droit à un happy end qui s'éternise et qui est bien dans le style hollywoodien. Heureusement on aura un goût moins mauvais du film en raison d'un twist final qui pour le coup est bienvenu, et rachète (en partie) les raccords peu fins qui nous ont été montrés tout au long du film.
En synthèse, on comprend aisément que je reste très dubitatif quant à l'intérêt du remake d'un film très intéressant de George A. Romero. Je conseillerai personnellement d'aller voir le film original en DVD et d'oublier ce remake qui, sans être nullissime, s'avère être un long métrage peu enthousiasmant.

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10.06.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le temps des grâces
Réalisateur : Dominique Marchais
Durée du film : 2h03
Date de sortie au cinéma : 10 février 2010

Avec : Matthieu Calame, Pierre Bergounioux, Lucien Bourgeois, Lydia Bourguignon, Claude Bourguignon, Marc Dufumier.

Par Nicofeel

Premier long métrage de Dominique Marchais, Le temps des grâces rejoint la liste actuelle des films documentaires engagés en faveur de la planète, à l'instar du célèbre Home de Yann Arthus-Bertrand.
La différence est cependant de taille entre Le temps des grâces et Home. En effet, Dominique a pris le parti de ne donner aux images qui vont émailler son long métrage qu'un rôle illustratif. Le principal réside dans la parole qui est donnée aux agriculteurs. Si Le temps des grâces se révèle un documentaire passionnant, c'est d'abord parce que le cinéaste a choisi de s'intéresser à l'agriculture française en faisant parler les principaux intéressés, à savoir les agriculteurs.
Réussissant parfaitement à obtenir la confiance des interviewés, Dominique Marchais livre un film plein sur le plan des enjeux, évoquant tout à la fois des considérations économiques, écologiques, sociales, politiques, urbanistiques. Et là où le film est intéressant et évite toute langue de bois, c'est dans le fait que les agriculteurs qui évoquent leur profession avec beaucoup de passion n'en demeurent pas moins critique envers celle-ci.
Les agriculteurs interviewés ne sont pas dupes et font preuve d'un étonnant sens critique. Ils n'hésitent pas à dire qu'avec l'introduction du progrès technique dès la fin de la deuxième guerre mondiale (le développement des tracteurs), leur profession va connaître un essor sans précédent au niveau de la productivité. Pour autant, les petites propriétés en terme de d'hectares vont progressivement laisser la place à de plus grosses exploitations. Comme dans de nombreuses autres industries, on passe du « small is beautiful » au « big is beautiful ». LA rentabilité exige des économies d'échelle et en plus des exploitations qui grossissent, on assiste à une quasi disparition de la polyculture.

Le film montre très adroitement que tout cela est dicté par le sens de l'histoire avec une population qui augmente de façon exponentielle par rapport aux siècles passés et une mondialisation qui s'accroît. Cela n'empêche pas le documentaire, par le biais de ses intervenants, de rappeler que l'un des succès de l'industrie agro-alimentaire de la France tient justement en notre distinction sur le plan qualitatif. Un peu comme pour notre cinéma, il y a une nécessité de conserver une exception à la française dans le domaine de l'agriculture avec des produits de qualité reconnus dans le monde entier. Comme le film le signale très justement, il est évident que l'on ne pourra jamais concurrencer en terme de prix des pays en développement tels que le Brésil.
Le film ne se limite pas à des considérations économiques. Il rejoint de nombreux documentaires actuels qui rappellent que la planète est en danger. La sur-exploitation de la terre, la suppression des clôtures, l'utilisation excessive d'engrais chimiques, l'urbanisation galopante (le film donne l'occasion de voir de très beaux paysages naturels qui sont défigurés par l'introduction de maisons, de lignes à haute tension ou encore d'éoliennes), causent des ravages à notre éco-système. Des micro-biologistes indiquent que dans le cas d'un vignoble qu'ils viennent juste d'analyser, les pieds de vigne n'ont qu'une durée de vie de 25 ans (par rapport à plus de 100 ans auparavant) alors que l'on peut considérer qu'un bon vin est obtenu au bout de 20 ans d'exploitation.
Mais qui est responsable de tout ce chaos ? Eh bien à vrai dire un peu tout le monde. Il y a d'abord l'agriculteur qui exploite les terres. Mais il n'est pas le seul. Car l'agriculteur est bien souvent quelqu'un d'endetté (il est bien expliqué dans le film le problème des successions des agriculteurs) qui a donc besoin de rentabiliser au maximum son travail. Bénéficiant d'aides de l'Europe qui orientent le sens de la production agricole (le développement du blé n'y est pas étranger), le petit agriculteur ne peut pas concurrence les grosses industries agro-alimentaires.
Et puis d'ailleurs comment se démarquer du tout-venant quand le consommateur est lui-même incapable de distinguer un lait traité de manière artisanale ou de manière industrielle ? Le temps des grâces signale que le citoyen veut des produits de qualité mais qu'il n'est pas prêt à payer le prix, comme c'est pourtant le cas en Suisse où les agriculteurs bénéficient d'aides directes versées par le contribuable.
Même si le documentaire alerte de manière certaine le spectateur, il n'en reste pas moins que quelques motifs d'espoir subsistent. Les micro-biologistes et agronomes qui sont interviewés expliquent très clairement que l'on peut sauver notre terre en quelques années, à condition que les pouvoirs publics prennent le problème à la source. Mais force est de constater que les lobbies dans la profession agro-alimentaire sont très puissants et empêchent toute pratique logique de s'établir. Comme le dit la micro-biologiste interviewée, « la nature a une gratuité qui est gênante. » Eh oui le microbe travaille gratuitement en faveur de notre éco-système. Mais cela tout le monde n'a pas intérêt à le dire.
Au final, Le temps des grâces s'avère un documentaire réellement passionnant sur le monde des agriculteurs, sur l'évolution de cette profession et de notre terre (avec de très beaux travellings latéraux, effectués en voiture, qui sont là pour montrer la défiguration de nos campagnes) qui est actuellement menacée. A voir de toute urgence.

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09.06.10

07:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un début d’année plutôt prolixe au niveau des sorties fantastiques et horrifiques, ce mois de mai qui vient de s’achever dénotera en n’offrant qu’un bien maigre butin composé de traditionnelles ressorties, de quelques titres sorties en salles et très peu d’inédits qui heureusement seront globalement de qualité.

Hurlements
Dog soldiers

Pour ce qui est des titres déjà disponibles dans d’autres éditions, on remarquera surtout le Blu-ray de Hurlements de Joe Dante, classique indémodable de la lycanthropie que Studio Canal offre à nouveau aux amateurs, tandis que M6 Vidéo aura capitalisé sur Antichrist et sur Dog soldiers, autre film de loup-garou ne pouvant bien entendu espérer rivaliser avec Hurlements. Enfin, Sony aura proposé une fois encore le Frankenstein de Kenneth Branagh et MGM aura propsoé Misery en Blu-ray.

[REC]2
Esther

Wild side, entre deux titres érotiques de ses nouvelles collections, aura édité un [REC]2 attendu au tournant et qui semblera reprendre la formule gagnante du premier opus à découvrir pour ceux qui auront raté son passage en salles obscures en décembre dernier, laissant Warner mettre en avant un autre passé au cinéma en fin d’année, Esther et sa petite orpheline bien méchante.

La route
Dark side

Pour Seven 7 ce mois de mai aura été l’occasion de sortir La route est son univers post-apocalyptique réaliste et déprimant, ainsi que l’inédit Dark side et ses allures de "torture-flick" dans le milieu de la religion.

Infestation
La nurse

Free Dolphin aura donné sa chance au sympathique Infestation et son hommage aux films d'invasions d'insectes souriant et déconneur, tandis que BAC Films aura été plus sérieux pour nous proposer l'oublié La nurse de William Friedkin, un inédit DVD de taille à la mauvaise réputation usurpée.

The mother
Animals

Mois très calme également pour Opening qui s'est contenté de The mother, disponible également avec le Mad Movies du mois dernier, ainsi que pour Emylia et son plutôt sympathique Animals présenté ici et critiqué .

The dark hour
Yatterman

Enfin, WE Productions aura édité un autre titre de Elio Quiroga après son sympathique Les témoins du Mal, avec The dark hour et ses zombies étranges et originaux, mais aussi Yatterman, un des derniers délires de Takashi Miike.

Donc, comme on peut le voir, ce mois de mai aura été assez limité pour l'amateur de cinéma fantastique et horrifique, mais le rendez-vous est déjà pris pour voir si le mois de juin aura remonté la barre !

Antichrist

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07.06.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Cicak-Man

Seconde aventure du super-héros malaisien, ce Cicak-Man 2 va agréablement prolonger l’expérience décalée du premier opus et même si l’humour sera ici moins mordant, avec notamment la quasi absence des "Ginger" remplacés par un adversaire bien moins délirant pour le Cicak-Man, le métrage se permettra quelques passages bien souriants en plus de se montrer plus spectaculaire.
Le script va laisser le professeur Klon fomenter un nouveau plan diabolique visant cette fois-ci à polluer l'eau de la ville (et du monde entier) pour pouvoir ensuite passer pour le sauveur qui aura inventé un purificateur d'eau efficace, mais se sera sans compter sur le Cicak-Man qui va se dresser contre lui.

Cicak-Man 2D'entrée, le métrage va faire preuve d'une virulence plus graphique et maîtrisée dans l'action pour avancer un richissime truand, Bakar, qui, ne voulant pas céder à la pression d'un interlocuteur téléphonique va rentrer chez lui avec ses gardes du corps pour préparer ses affaires afin d e quitter le pays, non sans avoir été auparavant doublé par une bien étrange jeune femme à moto, Rrama, que nous ne tarderons pas à retrouver chez Bakar puisqu'elle va s'attaquer aux stupides gardes du corps pour une séquence de combats aussi souriante que bien agencée pour finalement laisser Bakar périr, piégé par Rrama qui en plus se sera amusée à filmer toute la scène.

Cicak-Man 2Nous allons ensuite retrouver Hairi qui vivra un cauchemar surréaliste amusant nous permettant de revoir les fameux "Ginger" désormais réduits à l'état de fantômes avant que l'intrigue nous fasse découvrir le quotidien de Hairi, vivant désormais avec la mère et la sœur aveugle de Danny, Iman, sans qu'elles ne sache qu'il est en fait le Cicak-Man, tandis que Hairi n'aura pas pour autant oublié Tania, son amour du premier "Cicak-Man" devenue présentatrice à la télévision et qu'il aura l'occasion de croiser par hasard en allant chercher du travail à la station pour laquelle elle travaille, réveillant ainsi de fait sa timidité naturelle toujours aussi maladive. Et l'intrigue va aussi récupérer le professeur Klon qui, vivant caché sous terre, aura convoquer une petite assemblée de truands de toutes origines (laissant un humour légèrement surfait s'installer) pour les forcer à collaborer avec lui en investissant de l'argent dans son nouveau plan, pour les menacer en cas de refus de finir comme Bakar, puisque Rrama sera sa seconde qui l'aidera à accomplir son nouveau plan consistant à polluer l'eau de la ville pour la rendre noire et seulement alors sortir de l'anonymat dans lequel Klon est retomber pour se présenter en sauveur grâce à un purificateur d'eau confectionné avec les fonds de ses créanciers forcés.

Cicak-Man 2Ce plan sournois ne va pas tarder à se mettre en place en laissant le réalisateur nous gratifier de quelques scènes comiques pour illustrer l'apparition de cette eau noire, mais évidemment Hairi ne croira pas un mot de l'allocution de Klon lorsqu'il se présentera en sauveur et au contraire il va chercher à en savoir plus, quelque peu aidé par Tania qu'il aura finalement réussi à revoir dans de bonnes conditions. Mais le danger viendra de Rrama qui ayant rencontré le Cicak-Man, va se mettre en tête de l'ajouter à son tableau de chasse, en pistant Hairi qu'elle aura démasqué pour l'attirer dans le repaire de Klon sous un prétexte mesquin mais quand même classique et presque attendu.

Cicak-Man 2Si le premier "Cicak-Man" avait résolument choisis son camp en optant pour un ton humoristique omniprésent au détriment d'une action moins présente, ce second volet va quelque peu équilibrer ces deux tendances pour se montrer plus prolixe en combats qui gagneront largement en ampleur visuelle (le final notamment) et en séquences dynamiques, mais d'un autre côté l'humour se fera plus discret, le facéties calamiteuses du "Cicak-Man" toujours aussi maladroit ne vont ainsi presque plus créer de surprises souriantes, tandis que le professeur Klon aura inventé un plan moins dément et décalé qu'avec ces clones démultipliés, et surtout les irrésistibles "Ginger" qui auréolaient de leur présence le premier film ne serviront ici que de faire-valoir pour de trop courtes apparitions au détriment de cette Rrama certes plus expressive dans l'action virevoltante mais qui n'avancera qu'une personnalité de "méchante" classique et sans réelle saveur.

Cicak-Man 2Mais on pourra quand même compter sur quelques passages bien divertissants pour égayer l'ensemble, comme cette visite chez une diseuse de bonne aventure qui permettra à Hairi de faire preuve de sa maladresse légendaire et quelques bonne surprises viendront émailler le métrage, aussi bien au niveau de l'humour, même si une fois encore l'effet de surprise devant ce super-héros gaffeur et largement empoté ne fonctionnera plus vraiment tout en laissant de côté les spécificités des pouvoirs hérités du lézard de Hairi, que pour l"intrigue pure qui une fois encore mettra sporadiquement en avant un aspect plus adulte pour ses différents niveaux de lecture, devenant même brièvement émouvant en faisant preuve d'une apparente cruauté qui tranchera avec le conteste du métrage.

Cicak-Man 2Les personnages resteront bien travaillés pour avancer un Hairi souriant mais quelque part plus adulte et parfois presque sûr de lui dans l'action (comme lorsqu'il traquera deux braqueurs de banque), tandis que la belle Tania avec sa volonté de découvrir qui se cache derrière le masque du "Cicak-Man" offrira un protagoniste bien convenu et quelque peu sous-exploité au profit de la frêle Iman qui sera dans son handicap plus percutante pour alimenter l'humour, au même titre qu'un professeur Klon moins délirant qu'auparavant, mais par contre encore plus dangereux, achevant aisni d'affirmer la nouvelle orientation prise par cette seconde aventure du "Cicak-Man".

Cicak-Man 2L'interprétation est largement convaincante, portée par Saiful Apek qui en fera certes moins dans un surjouage ici plus discret pour laisser els autres acteurs paraître également plus sérieux, tandis que la mise en scène du réalisateur restera largement dynamique pour donner un meilleur rythme à l'ensemble tout en ne négligeant par des effets et des cadrages audacieux et originaux. Les effets spéciaux sont plutôt probants pour avancer les cascades et autres combats du film, mais comme pour le premier "Cicak-Man", les inserts numériques qui envahiront même certains plans demeureront souvent bien visibles et trancheront avec les prises de vues réelles en ayant du mal à fonder un ensemble harmonieux, mais cela ne viendra pas pour autant gâcher les passages concernés.

Donc, ce "Cicak-Man 2" se suivra facilement et même avec un certain plaisir en réussissant à compenser cet humour délirant en retrait par une action plus présente et plus généreuse au sein d'une intrigue qui ne cachera pas sa parenté avec Spider-Man pour un second démarquage plaisant !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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04.06.10

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Life during wartime
Réalisateur : Todd Solondz
Durée du film : 1h38
Date de sortie du film : 28 avril 2010

Avec : Shirley Henderson (Joy), Allison Janney (Trish), Ciaran Hinds (Bill), Michael Lerner (Harvey), Charlotte Rampling (Jacqueline), Dylan Riley Snider (Timmy), Rich Pecci (Mark), Emma Hinz (Chloé), etc.

Par Nicofeel

Vraie-fausse suite de son excellent Happiness (dans la mesure où l'on ne prend pas les mêmes acteurs), Todd Solondz revient donc à la charge pour laminer l'american way of life. C'est aussi une façon d'exorciser les démons de ses personnages qui ne cessent de solliciter le pardon et qui semblent avoir les pires difficultés à être comme ils le disent des gens « normaux ».
Cet aveu d'impuissance est aussi révélateur d'une société individualiste où de plus en plus de personnes ont du mal à se retrouver.
Ajoutez à cela le côté traumatique post-11 septembre et vous comprendrez aisément pourquoi Life during wartime prend tout son sens puisqu'il s'agit d'un combat intérieur pour chacun des protagonistes.
D'une grande richesse thématique, le film de Todd Solondz s'attaque à tout et si le cinéaste peut se permettre de parler de n'importe quoi sans ambages, sans avoir à faire à la censure ou sans choquer de manière frontale le spectateur, c'est parce qu'il utilise comme à son habitude un humour particulier. On rit forcément devant le décalage des situations vécues mais progressivement on comprend que l'aspect dramatique prend le dessus.
En effet, ce film est celui de personnages névrosés, qui tentent d'oublier le passé et de se faire une place au soleil (d'où l'idée de situer l'action en Floride). Tous sont des écorchés vifs qui se battent contre eux-mêmes.

La première que l'on voit dans le film est Joy, cette sorte de femme-enfant, qui est victime d'hallucinations. Alors que la première scène auquelle on assiste avec ce personnage fait plus vraie que nature, avec cependant l'humour si particulier de Todd Solondz (la fille qui est nerveuse, triste, et son vis-à-vis qui lui demande si elle a ses règles !), on comprend qu'il s'agit en fait d'une scène fantasmée. On voit à de nombreuses reprises en plein jour les hommes qui ont traversé la vie de Joy, et qui sont aujourd'hui décédés. Même si ces hommes ne sont plus de ce monde, Joy n'arrive plus à distinguer le rêve de la réalité et elle perd par moment complètement pied. A tel point que certains de ces décédés l'invitent à se suicider. On voit bien que Joy est loin d'être heureuse dans sa vie actuelle.
Mais que dire de Trish, qui a vécu de nombreuses années avec un mari emprisonné pour pédophilie. Elle tente également de refaire sa vie. Elle fréquente ainsi Harvey « qui n'est pas son type » (gros, moche) et avec lequel elle trouve dans le sexe une simple compensation au stress de la vie quotidienne. Le sexe est mécanique. Il n'y a pas d'amour là-dedans. D'ailleurs, comme elle le dit à son fils, « j'ai mouillé » lorsque Harvey lui a simplement touché le coude. Trish cherche simplement quelqu'un de « normal ». Il faut croire que le traumatisme de son époux pédophile est toujours bien présent.
D'ailleurs, on revoit Bill, le fameux pédophile, qui sort de prison. Cet homme est aussi quelqu'un qui souffre en raison de sa maladie. Il prend des médicaments et a l'habitude de manger des bonbons (comme les enfants) mais il voit sans cesse dans ses rêves un paysage paradisiaque avec un personnage flouté dont on comprendra à la fin du film qu'il s'agit de son fils. Même s'il ne fait rien de répréhensible, Bill est toujours sur la corde raide au niveau de ses intentions. On appréciera particulièrement la toute dernière scène du film et l'un des tous derniers plans où l'on voit à l'arrière-plan un Bill qui passe sans que personne ne le voit. Est-ce la réalité ou est-ce un mirage pour le spectateur ?
Les enfants de Bill et de Trish sont aussi très marqués et notamment par par les événements qui ont eu lieu lors du film Happiness. Il y a le fils victime du père pédophile qui fait une thèse sur les singes et sur leur utilisation du sexe comme exutoire de la violence avec tous types de configuration (père-fils, père-fille). Il y a le petit garçon qui pense que la plupart des hommes ne sont que des pédophiles et il est obnubilé par cette question. Et puis il y a la très jeune Chloé dont la mère, Trish, donne du Lithium pour calmer son hypertension et sa nervosité.
Nouvelle venue dans le cinéma de Todd Solondz, Charlotte Rampling joue le rôle d'une femme âgée et désabusée qui ne souhaite qu'avoir du sexe avec un homme. Elle ne veut pas de la pitié dont fait preuve Bill.
Evidemment, la réussite du film tient pour beaucoup dans l'excellente performance des acteurs qui se révèlent tous très bons dans leurs rôles respectifs.
Le film ne se contente pas de dresser le portrait de personnages mortes-vivantes qui attendent un futur meilleur. Il s'intéresse également à des questions d'actualité telles que l'importance de la religion dans certaines familles (ici la religion juive), la montée en puissance de la Chine sur le plan économique qui pourrait bien remettre en cause les notions de liberté et de démocratie.
Joliment réalisé et photographié (on ressent la chaleur dont souffrent les personnages), Todd Solondz filme de belles propriétés américaines qui sont finalement assez éloignées de l'état mental des gens qui les habitent. Car Life during wartime est un combat de tous les instants de ces hommes et de ces femmes qui souhaitent tirer un trait sur le passé et obtenir le pardon. Voilà au final un film beaucoup plus fin qu'il n'y paraît, qui évoque une société post – 11 septembre avec des personnages en cruels manques de repères. Le ton du film aide à passer le côté désespéré du propos.

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03.06.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Cicak-Man

Nous venant de Malaisie, ce Cicak-Man va nous offrir un nouveau super héros bien farfelu et lorgnant évidemment du côté de "Spider-Man" au sein d’un métrage complètement déjanté qui sera bien plus porté sur la comédie que sur l’action spectaculaire (petit budget oblige !) mais pour autant le délire ambiant deviendra vite communicatif et permettra du passer un bon moment de grand n’importe quoi assumé et largement souriant pour ainsi plaire à tous avec un petit côté mûr qui s’exprimera parfois.
Le script va prendre place dans une ville futuriste où le patron d’un laboratoire spécialisé dans le recherche d’antidotes aux virus menaçant la ville va chercher à prendre le pouvoir sans se douter qu’un de ses employés, ayant avalé un lézard contaminé, va se transformer en un super-héros et s’ériger contre lui.

Cicak-Man 1Après avoir replacé le métrage dans un contexte de "comic book", le métrage va tout de suite nous présenter ses deux personnages principaux, Danny, un jeune homme d’apparence normal et son ami Hairi qui lui sera complètement frappé et le sera encore plus lorsqu’il apercevra la belle Tania prenant la même rame de métro qu’eux pour se rendre à leur travail et lorsque Tania viendra vers eux, il sera dans une incapacité totale de lui parler. Cette entame du métrage avancera donc un personnage haut en couleur en la personne de ce Hairi au comportement exagéré et donc bien entendu souriant, tandis que le métrage s’amusera également grâce à cette voix-off d’un présentateur à présenter une ville où tout est payant, renforçant ainsi l’humour de ce début original.

Cicak-Man 1Ensuite, nous allons suivre nos deux lascars à l’arrivée à leur travail au laboratoire Klon, gardé par des hommes en armes et dont l’accessibilité sera bien cloisonnée pour alors ne pas tarder à voir Hairi, voulant tester sur des lézards un antidote à un mystérieux virus 266 commençant à faire des ravages en ville, se retrouver à en avaler un par mégarde et sans s’en rendre compte. Nous découvrirons aussi le patron du laboratoire, un excentrique professeur Klon hystérique et toujours ricanant, même lorsqu’il se retrouvera face aux "Ginger", deux hommes à l’accoutrement identique d’un marron brillant qui victime des expériences de Klon voudront se venger avant de finalement pactiser avec lui pour un plan diabolique destiné au prendre le pouvoir de la cité.

Cicak-Man 1Pendant ce temps-là Hairi et Danny vont prendre conscience de faits louches pouvant être imputés au professeur Klon et décider de mener l’enquête dans le bureau du professeur, chose qui sera facilitée par Hairi qui va par ailleurs commencer à découvrir ses nouveaux pouvoirs, consistant essentiellement à pouvoir grimper le long des murs et se tenir au plafond, sans oublier cette langue de lézard qui lui permettra d’attraper des choses, pour rapidement mettre Danny dans la confidence. L’intrigue ainsi posée avec notamment un apprentissage assez bref et une acceptation quasiment immédiate de ses nouveaux pouvoirs par Hairi, le métrage va alors nous renseigner sur le fameux plan concocté par le professeur Klon et ses deux sbires, tandis qu’aussi bien Hairi que Tania vont être chacun d e leur côté mis au courant des sombres desseins du professeur.

Cicak-Man 1En effet, celui-ci aura kidnappé et cloné cinq ministres pour s’assurer une mainmise sur le pouvoir de la cité avec en plus le lancement du nouvel antidote contre le virus 266 et à la clé un programme nucléaire financé par le gouvernement. Mais Cicak-Man veillera et bien que sa tâche sera compliquée par une transformation interne (à cause du budget limité qui empêchera des effets spéciaux trop coûteux !) le poussant à ressembler dans ses postures de plus en plus à un lézard et surtout par ses impairs commis au cours de situations grandement souriantes, il va tout faire pour sauver "sa" ville et Tania, bientôt menacée à son tour, tout comme Danny au cours de rebondissements réguliers et souvent imprévisibles qui vont amener des situations cocasses mais aussi plus dramatiques (notamment lors du final qui achèvera le métrage sur une note assez aigre), tout en comportant un minimum d’action pour quelques combats mémorables avec leur agencement particulier.

Cicak-Man 1Si l’intrique restera sur le fond assez classique avec ce super-héros découvrant ses pouvoirs et confronté à un méchant bien décidé à dominer son monde, le métrage vaudra surtout pour son aspect comique omniprésent et régulièrement irrésistible avec un comique de situation et également par ses personnages hauts en couleurs, complètement surjoués (le professeur Klon en tête) et foncièrement déjantés, la palme revenant dans ce domaine au deux "Ginger" et leur élocution anormale excellente, avec en plus une façon d’agir décalée incroyable et démentielles. Mais le métrage en profitera aussi pour se gausser quelque peu des super-héros traditionnels dont les actions sont saluées par la presse avec ici un Cicak-Man bien malmené malgré sa volonté de bien faire et dont les actes seront inévitablement travestis pour le faire passer pour un criminel.

Cicak-Man 1On pourra ajouter à ce constat savoureux quelques idées originales et sujettes à bien des délires, avec déjà ces clones de ministres défaillants et multipliés à l‘infini pou tromper Cicak-Man lors d’une séquence démente, ou encore cette surprise lors du final qui vaudra son pesant de cacahuètes, mais le personnage central, Hairi, sera largement délectable avec sa manie de rater les actions entreprises et son caractère asocial du début du film qui contrastera pleinement avec l’assurance de son ami Danny, ce qui laissera encore des développements s’imposer pour donner une ampleur supplémentaire à l’ensemble et permettre à un penchant plus adulte de s’exprimer sans pour autant venir nuire à l’aspect divertissant global du film.

Cicak-Man 1L’interprétation sera ici largement convaincante avec un surjouage volontaire exquis (mais hélas parfois un peu répétitif, surtout concernant le professeur Klon) pour assurer la partie comique du métrage tout en sachant sporadiquement retrouver une gravité lorsque cela se fera nécessaire, tandis que la mise en scène du réalisateur est dynamique pour mesurer l’ampleur du délire du film et lui donner un bon rythme tout en insistant bien sur ses effets et sur l’exubérance de certains protagonistes (les "Ginger"). Les effets spéciaux sont plutôt probants pour les cascades du film mais l’animation numérique de certaines séquences et de certains décors restera quand même visible mais sans que cela ne vienne nuire véritablement à la bonne marche du film.

Donc, ce premier Cicak-Man nous réservera bien des surprises ahurissantes et démentielles dans une volonté délirante assumée et contagieuse afin de vraiment faire passer un bon moment à son spectateur, amateur ou non de super-héros !

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Permalien 1234 mots par nicore, 871 vues • 1 r�action

02.06.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Infectés
Réalisateur : Alex et David Pastor
Durée du film : 1h24

Date de sortie du film
: 26 mai 2010

Avec
: Chris Pine (Brian), Lou Taylor Pucci (Danny), Piper Perabo (Bobby), Emily VanCamp (Kate), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par les espagnols Alex et David Pastor, Infectés de quoi rappeler des événements pas si loin lointains. En effet, le fait que des gens se retrouvent infectés par un virus inconnu qui a touché le monde entier, n'est pas sans rappeler la pandémie de la grippe A.
Le parallèle s'arrête cependant là. Car par son traitement apocalyptique avec quelques survivants qui tentent de sauver leur peau, le film se rapproche plutôt en terme de films d'un 28 jours plus tard. Car dans ce film où un virus particulièrement vivace a décimé une grande partie de la population, on ne croise pas grand monde. Les routes sont désespérément désertes et la principale préoccupation des vivants est de se mettre à l'abri.

C'est dans ce contexte peu favorable que l'on suit les aventures de Brian (Chris Pine) et de son frère cadet Danny, qui voyagent avec leurs copines respectives, Bobby et Kate. Leur chemin est parsemé d'embûches. En plus de devoir faire attention à des personnes qui peuvent être contaminées, il est essentiel de trouver de l'essence pour pouvoir continuer à rouler vers un ailleurs plus clément.
Dans ce film relativement lent, les frères Pastor refusent tout élément spectaculaire. On est loin des films d'horreur traditionnels marqués par une surenchère d'effets gore. Ici, il n'est question ni de gore ni d'action. Pour ne pas faire dans la redite, les deux cinéastes ont choisi de mettre l'accent sur l'aspect psychologique. En touchant à l'intime avec notamment la relation conflictuelle de Brian et de son frère Danny, l'horreur de la situation vécue est d'autant plus prenante. A la manière d'un George A. Romero qui insiste sur l'éclatement des groupes lorsque des moments dramatiques comme ceux-ci ont lieu, les frères Pastor évoquent sans ambages l'éclatement du groupe en raison de la crainte liée à ce virus. Il faut dire que ce virus a de quoi faire peur : on ne sait pas d'où il vient et personne n'arrive à le soigner. Certains se résignent à partir du moment où il n'y a plus d'espoir (voir la belle scène dans l'hôpital aménagé), d'autres jouent jusqu'au bout leur va-tout afin de sauver leur peau. Mais pour réussir à s'en sortir, il est parfois nécessaire d'abandonner ceux que l'on aime. Et de ce point de vue, le scénario du film n'offre aucun échappatoire. Au contraire. Au départ, ce sont des étrangers (un père et sa fille malade) que le groupe doit abandonner, puis c'est la petite amie d'un des frères puis c'est tout bonnement l'un des frères.
Dans un monde qui a changé, l'homme doit sacrifier sa bonne conscience. Il n'est finalement plus question d'amitié, d'amour ou de fraternité. Le film a le mérite d'exacerber le côté individualiste que l'on connaît dans notre société actuelle (alors que nous ne sommes pas victimes d'un virus).
Le film réserve par ailleurs quelques belles scènes d'émotion. De ce point de vue, c'est de manière assez logique que Infectés s'ouvre et se ferme par des souvenirs où l'on voit l'enfance heureuse des deux frères.
Mais tout ceci n'est finalement qu'un intermède. La réalité est toute autre et pour rester en vie, toute précaution est bonne à prendre : porter des masques, s'isoler des contaminés et, cas plus extrême, tirer sur des gens quand ceux-ci refusent de donner l'essence dont on a besoin.
Si le film n'est pas en soi d'une grande originalité par son sujet, il l'est en revanche par son traitement. En évitant le spectaculaire et en évoquant bien souvent la face sombre de l'être humain, Infectés évite toute facilité scénaristique et se refuse à un happy-end hollywoodien.
Le jeu des acteurs est loin d'être fameux avec notamment un Chris Pine qui cabotine quelque peu dans le rôle du frère aîné ou à l'inverse un Lou Taylor Puccci bien transparent dans le rôlee de Danny. Mais bon, le film ne joue pas spécialement sur la performance de ses acteurs. On est plutôt captivé par les événements qui ont lieu et par la tension latente qui est véhiculée tant par une mise en scène qui refuse le spectaculaire que par une belle photographie qui accroît le côté apocalyptique du film.
Au final, malgré un certain manque de rythme, des acteurs peu fameux, le film mérite tout de même d'être vu. L'ambiance sérieuse d'Infectés et ses intentions, bien relayées par la tension psychologique qui s'instaure entre les personnages, en font un film tout à fait correct, à défaut d'être totalement convaincant.

Permalien 843 mots par nicofeel Email , 511 vues • 3 retours

01.06.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Freddy, les griffes de la nuit
Réalisateur : Samuel Bayer
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 12 mai 2010

Avec : Jackie Earle Haley (Freddy Krueger), Kyle Gallner (Quentin Smith), Rooney Mara (Nancy Holbrook), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Samuel Bayer, Freddy les griffes de la nuit n'est rien d'autre que le remake de l'excellent film de Wes Craven (1985). Était-ce bien nécessaire de faire un film sur le mythe de Freddy alors que Wes Craven avait rendu un film de très bonne facture, sur ce psychopathe atypique, qui s'occupe de tuer des jeunes dans leurs rêves.
Eh bien malheureusement non. Il faut bien reconnaître que cette production Michael Bay est franchement très dispensable. Et ce pour plusieurs raisons.
Le principal défaut du film tient au changement d'acteur jouant le rôle de Freddy. Il n'est pas aisé de remplacer Robert Englund qui incarnait réellement ce cauchemar vivant pour les adolescents qu'est Freddy. Là, au contraire Jackie Earle Haley paraît bien terne. C'est une pâle copie de Freddy. On ne sent pas l'acteur vraiment impliqué dans son rôle. Il y a bien toujours le pull rouge de Freddy et ses lames tranchantes mais rien n'y fait. D'ailleurs, Jackie Earle Haley n'est pas le seul fautif dans cette affaire. Le scénariste a manqué d'inspiration en cantonnant Freddy dans un rôle de tueur quasi mécanique. On appréciait dans le film original le fait que Freddy soit un être particulièrement mystérieux et que chacune de ses apparitions fasse vraiment peur. Il va sans dire qu'il était également très appréciable dans l'original le fait de voir un Freddy qui joue avec ses futures victimes. Malheureusement cela n'est désormais plus le cas.

Autre défaut du film : la musique. La composition de Steve Jablonsky paraît bien terne. Si par moments on entend le thème célèbre de Freddy, la musique dans sa globalité n'apporte rien. On regrettera cette fois la musique de Charles Bernstein qui, si elle est bien ancrée dans les années 80, participait cependant bien à l'aspect angoissant du long métrage original.
On notera également qu'en bon remake, Freddy new look reprend en grande partie la trame de l'histoire originelle. Ainsi, on a droit à de nombreuses scènes identiques qui se révèlent malgré tout moins prenantes avec notamment la scène de la baignoire ou celle de la personne suspendue dans la pièce (second mort) qui paraissent un peu molles. La scène de la baignoire est vraiment très courte, à tel point qu'il n'y a aucune tension ressentie par le spectateur ce qui est un comble.
Quant à la mise en scène, évidemment Samuel Bayer n'est pas Wes Craven. Même si ce néo cinéaste ne s'en sort pas trop mal sur ce plan, la mise en scène est plus fonctionnelle qu'autre chose et se limite à quelques travellings de temps à autre.
Et puis les acteurs, tous de parfaits inconnus, donnent dans l'ensemble d'être peu impliqués dans le film. Le meilleur exemple est ainsi celui de l'acteur qui interprète Freddy et qui paraît bien terne. Les acteurs donnant au spectateur le sentiment d'être peu intéressés par le film, il en ressort que ce même spectateur n'est pas passionné du tout par ce qui va leur arriver. De ce point de vue, on ne pourra que regretter la scène finale qui est vraiment torchée en deux temps trois mouvements avec un Freddy qui est vite ramenée dans le monde des vivants et vite exterminé par les deux jeunes.
En dépit des énormes défauts inhérents à ce remake, le film comporte quelques rares qualités, même si elles sont à peine exploitées. D'abord, la première scène de meurtre est plutôt bien amenée avec ce mélange astucieux entre rêve et réalité. Le premier meurtre laisse espérer de belles choses, qui n'auront pourtant pas lieu par la suite. La seule vraie bonne idée est constituée d'un flashback où l'on en apprend plus sur les motivations de Freddy de son vivant et sur les raisons qui ont conduit à sa mort. Le côté pédophile du personnage, qui est bien mis en avant, démontre que Freddy était un homme extrêmement contestable dans ses faits et gestes. Il est dès lors dommage d'avoir donné si peu de caractère au Freddy psychopathe, tueur d'adolescents.
La déception est donc sérieusement de mise pour ce Freddy qui se révèle un film peu passionnant, et c'est le moins que l'on puisse en dire. Le peu d'intérêt que l'on peut porter à ce film à tous points de vue fait que ce Freddy est globalement plutôt ennuyeux. Voilà une nouvelle production Michael Bay qui est loin de s'avérer une réussite. A titre personnel, je conseille d'aller voir ce film si vraiment rien d'autre ne vous intéresse au cinéma.

Permalien 854 mots par nicofeel Email , 1041 vues • 2 retours
06:55:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Fragments

Epaulé par un casting aux petits oignons, ce Fragments va réussir à développer une intensité dramatique autour de protagonistes marqués par un épisode traumatisant qui va bouleverser leurs vies respectives, pour nous faire découvrir avec naturel et simplicité comment chacun va réagir, dressant ainsi une galerie de personnages attachants, voir même attendrissants, mais aussi parfois souriants et qui vont se dévoiler progressivement au gré de séquences allant harmonieusement de l'un à l'autre.
Le script va donc suivre la reconstruction de la vie de survivants d'un massacre perpétré dans un fast-food par un tireur isolé.

FragmentsD'entrée le métrage va se positionner dans ce restaurant où nous allons découvrir certains des protagonistes principaux, comme Carla la serveuse qui mettra du temps à s'occuper de Charlie, un homme au regard malheureux, tandis que plus loin le jeune Jimmy va s'amuser avec son amie Anne et le père de celle-ci, ou encore ce médecin, le docteur Bruce Laraby, qui quittera les lieux juste avant qu'un nouvel arrivant sorte une arme et ouvre le feu dans le fast-food. Le métrage ne s'attardera pas en première intention sur le carnage commis pour préférer s'intéresser aux survivants qui vont être bien entendu conduits à l'hôpital local, nous laissant alors par bribes découvrir ce qui s'est réellement passé, tandis que Charlie sera soigné d'une balle qui ne l'aura par miracle qu'effleuré, laissant Carla, Jimmy et Anne être reçus par une personne de l'assistance aux victimes qui va essayer de les faire parler pour évacuer leur trauma.

FragmentsMais le métrage se fera également plus frontal pour suivre l'arrivée des blessés graves dans des brancards aux draps recouverts de sang et surtout cette opération de la dernière chance que va subir sans succès le père d'Anne qui va y rester malgré les soins prodigués par le docteur Laraby, qui par ailleurs aura bien conscience d'avoir eu de la chance de quitter le fast-food au bon moment, tenant même la porte au tireur entrant. Mais même si les différents personnages vont se croiser dans les couloirs de l'hôpital, il ne va pas pour autant se créer de liens entre eux, et chacun va devoir retourner à sa vie d'avant, complètement bouleversée pour chacun à des degrés bien évidemment différents et ce sera le parcours de reconstruction ou de renaissance de chacun que le métrage va alors s'efforcer de nous faire vivre de l'intérieur avec une force dramatique largement maîtrisée.

FragmentsEn effet, nous allons ainsi chronologiquement assister au retour chez lui de Jimmy qui ne daignera plus parler à son entourage pour se barricader dans un mutisme qui va alarmer ses parents, tandis que Anne va se trouver une Foi en dieu débordante d'énergie en louant le courage de son père à l'heure de la mort pour se mettre à parler comme ces prédicateurs typiquement américains, à commencer par son discours d'adieu lors de l'enterrement de son père, ce qui se fera au grand dam de sa mère déjà bien éprouvée par la mort de son mari. Mais le destin le plus marquant sera celui de Charlie, miraculé du massacre qui, tout en se sachant atteint d'un cancer, ne va pas rentrer chez lui mais au contraire tout larguer pour aller à Las Vegas et s'adonner à son vice, le jeu, en misant sur la chance qu'il a eu de rester en vie.

FragmentsA côté de cela, d'autres personnages vont eux aussi interférer largement dans l'intrigue, à commencer par Carla, la serveuse sortie indemne mais cela n'aura pas calmé son mode de vie assez dissolue et négligeant son bébé au point de flirter avec la maltraitance, à moins que la déshydratation et les maux de son jeune fils ne soient une raison pour aller consulter le docteur Laraby dont Carla sera amoureuse, mais le bon docteur aura la tête ailleurs, en cherchant à soigner son épouse victime de maux de tête en lui administrant en cachette deux médicaments, pour ce qui restera comme la sous-intrigue la plus confuse et la moins passionnante du film.

FragmentsLe réalisateur australien Roman Woods va développer chacun des segments du métrage avec une implication constante qui sera communicative et rendra les différents protagonistes plus ou moins attachants ou troublants comme la petite Anne qui par ses discours religieux va commencer à s'attirer autour d'elles une petite communauté de croyants, laissant au passage l'auteur fustiger à demi-mot le fondamentalisme religieux ou encore cette Carla inconsciente qui n'hésitera pas à laisser son bébé seul dans sa voiture pendant qu'elle ira s'amuser dans un bar, mais l'intrigue se chargera au final de régler les comptes de chacun pour leur faire se rendre compte de leurs erreurs respectives, erreurs causées et motivées ou non par l'incident du fast-food, et ce de manière émotionnellement forte avec notamment le retour à la réalité de la petite Anne qui aura sanctifié aveuglement son père.

FragmentsLe déroulement de l'intrigue se fera aussi intelligent pour ménager de la place à toute une série de courts flash-backs revenant sur le massacre du fast-food sans aucun sensationnalisme inutile, nous permettant à chaque retour en arrière d'en apprendre un peu plus sur le déroulement des faits tout en se mettant judicieusement à la place du personnage alors concerné pour ainsi reformer un puzzle qui ne manquera pas de réserver quelques petites surprises désagréables et ne mettant pas foncièrement en valeur certains des individus concernés, ce qui vaudra également pour les réactions de certains personnages annexes aux réflexions bien terre à terre mais tellement humaines.

FragmentsLe métrage pourra donc bien évidemment compter sur ses personnages pour devenir impliquant et prenant, et l'interprétation sera au diapason avec une brochette d'acteurs engagés et extrêmement convaincants, Forest Whitaker en tête pour jouer un Charlie émouvant, tandis que Kate Beckinsale campera une Carla avec naturel, laissant Guy Pearce ou encore Dakota Fanning venir jouer des personnages avec sérieux pour achever de donner une crédibilité totale à l'ensemble. La mise en scène du réalisateur est convaincante, sans fioriture ou effets inutiles pour bien suivre le destin de chacun de protagonistes tout en revenant sur l'événement déclencheur de façon intelligente et perspicace.

Donc, ce Fragments sera porteur d'une charge émotionnelle réelle et parviendra à poser des questions avec justesse pour certes ne pas forcément apporter des réponses mais en tout cas laisser chacun réfléchir sur les sujets abordés de manière naturelle et efficiente !

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