Archives pour: Mars 2010

29.03.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Precious
Réalisateur : Lee Daniels
Durée du film : 1h49
Date de sortie du film : 3 mars 2010
Avec : Gabourey Sidibe, Mo’Nique, Paula Patton, Mariah Carey, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Lee Daniels, Precious est une chronique sociale qui se déroule dans le quartier chaud de New York, Harlem, en 1987.
Le film raconte l'histoire de Clarisse Precious Jones, plus communément appelée Precious par ses proches. C'est une jeune femme de 16 ans, illettrée, qui cumule les malchances. En effet, comment aborder la vie dans de bonnes conditions quand vous êtes issu de condition modeste ? A fortiori, comment s'en sortir avec une mère qui vous insulte toute la journée et est affalée en permanence sur un canapé en train de regarder la télévision et avec un père (atteint du sida, ce que l'on ne sait pas immédiatement dans le film) qui vous a violé et vous a fait un enfant ? Ajoutez à cela que l'enfant de Precious est trisomique, que Precious est enceinte une deuxième fois par son père et qu'elle doit faire avec un sur-poids important.
L'environnement social n'est pas vraiment idéal pour s'en sortir. Et l'on peut aisément comprendre que Precious ait décidé de prime abord de baisser les bras et d'accepter son triste sort.
Pourtant, malgré toutes les injustices que décrit le film, il montre aussi une jeune femme qui va progressivement de se battre et de prendre son destin en main. Le déclic a lieu lorsque Precious intègre une école alternative, ce qui va lui permettre à moyen terme de se remettre à niveau en lecture et en écriture. Comme lui dit la directrice de son école adaptée, mademoiselle Rains, le voyage le plus long commence par un simple pas. Autrement dit, le plus dur est l'acceptation du changement et dans le cas présent le moment où Precious apprend à lire et écrire.

L'une des qualités du film est incontestablement sa capacité à décrire la volonté de son personnage principal à prendre sa vie en main. Sur ce point, l'utilisation de la voix off, omniprésente dans le film, est judicieuse. L'histoire est racontée par la voix de l'actrice jouant le rôle de Precious. D'ailleurs, l'actrice est très bonne sur l'ensemble du film par son jeu tout en finesse où elle interprète un personnage quasiment imperméable et mutique, qui demeure solide sur le plan mental, malgré tous les événements qu'elle est amenée à subir. Cette solidité est certainement entretenue par les rêves éveillés que s'invente Precious où elle se voit comme une star de la chanson. A l'inverse du ghetto et des endroits sordides dans lesquels elle évolue, les rêves de Precious sont clinquants et pleins de couleurs particulièrement voyantes. Si l'idée de cet échappatoire à la réalité ne manque pas d'intérêt, en revanche les effets clippesques qui sont associés à ces scènes sont clairement dispensables, quand ils ne sont pas carrément agaçants.
Si les thèmes développés dans Precious sont loin d'être plaisants à être vus (le sida, le viol, une cellule familiale éclatée, un environnement social difficile, etc. ), le cinéaste reste malgré tout quelque peu optimiste en nous montrant des gens qui choisissent d'aider coûte que coûte Precious.
Precious est très réceptive à l'aide que lui fournit mademoiselle Rains et ses nouveaux camarades de classe, qui sont eux aussi dans une situation scolaire et personnelle pour le moins malaisée. Precious va connaître enfin ce que constitue l'amour du prochain. Ne connaissant pas cette attitude, elle se demande pourquoi des gens qu'elle connaît à peine sont tout de suite plus gentils que son père et sa mère. L'une des phrases les plus marquantes et les plus fortes sur le plan émotionnel est l'instant où Precious déclare qu'il y a des gens, comme mademoiselle Rains, qui ont une lumière qui brille autour d'eux pour les autres. Ce sont de telles personnes, qui font preuve d'une bonté sincère, qui vont permettre à Precious de se libérer et d'avouer des choses difficilement avouables en public, comme le fait que son père a abusé d'elle à de nombreuses reprises et lui a fait deux enfants. On notera dans le film le très beau parallèle entre la situation de Precious et le film La Ciociara de Vittorio de Sica avec l'évocation de cette terrible scène de viol qui s'est déroulée dans une église. C'est d'ailleurs la négation du viol et des traumatismes qu'a vécus Precious qui explique pourquoi notre principal personnage décide de se détacher de l'influence de sa mère et de prendre en charge directement ses deux enfants.
Au-delà de cette décision courageuse, le film est aussi intéressant par son hymne à la tolérance avec le rappel que les homosexuels ne sont pas des gens anormaux mais simplement des personnes qui ont fait des choix de vie différents par rapport à d'autres. Ils ne sont nullement des êtres mauvais ou malades. Ce sont avant tout les actions de tout un chacun au quotidien qui comptent et non les habitudes de vie ou la couleur de peau.
Dans cet ordre d'idée, la référence reste bien Martin Luther King (que l'on voit quelques instants dans le film, à travers des images d'archives) avec son célèbre « I have a dream », où il prônait l'existence d'une nouvelle société.
Doté d'une bande son éclectique d'excellente facture (les Platters, Bobby Brown, Lenny Karvitz, Queen Latifah, etc.), le film de Lee Daniels est une oeuvre non dénuée de défauts (le parti pris de la mise en scène, quelques personnages proches de la caricature) mais qui pose globalement un regard juste sur notre société. Le film se révèle malgré tout plutôt optimiste par le souhait de son personnage principal de s'en sortir. Cette jeune femme, Precious, a accumulé les difficultés, mais est désormais prête à se battre pour réussir et élever ses deux enfants.

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26.03.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sick girl

Petit film indépendant, ce Sick girl honorera largement son titre pour nous dresser le portrait d'une demoiselle torturée intérieurement et qui va extérioriser ses tourments de manière foncièrement graphique et provocatrice, mais hélas le métrage aura régulièrement trop tendance à s'attarder sur la façade de normalité de son personnage principal qui viendra empiéter sur une férocité certaine.
Le script va suivre les péripéties d'une demoiselle obligée d'élever son petit frère après la mort de ses parents et le départ de son aîné par la guerre en Irak, mais derrière une certaine gentillesse apparente, la jeune femme va cacher un côté sombre sanglant et destructeur.

Sick girlL'entame du métrage se montrera largement prometteuse en laissant une demoiselle, Izzy, vêtue d'un short et d'un débardeur crasseux, monter à bord d'un bus où elle va être la risée de deux étudiantes tout en étant regardée de travers par les autres passagers, dont une nonne, tandis que nous apprendrons bientôt que les deux étudiantes jouent à un jeu stupide avec le petit ami de l'une d'elles suivant le bus dans sa voiture où il est accompagné par un ventripotent camarade. Mais heureusement, cette situation va vite dégénérer, Izzy s'attaquant d'abord à la nonne qui va être rouée de coups avant de se faire uriner dessus, les deux suiveurs du bus faisant juste après les frais d'une rencontre avec Izzy, l'un d'eux finissant égorgé. Et enfin, les deux étudiantes seront pourchassées à travers champ pour voir la plus fragile être aspergée d'essence, le réalisateur nous laissant deviner son triste sort.

Sick girlCette introduction sera ouvertement provocatrice en faisant d'une religieuse sa première victime désacralisée à coups d'urine et les plans gores qui vont suivre resteront du plus bel effet, tout en supportant une mise en scène prenante du réalisateur qui reviendra sur ces méfaits par de courts flash-backs. Et après avoir directement avancé le caractère violent de cette jeune femme d'apparence pourtant guère redoutable, l'intrigue va s'attacher à nous ancrer dans la vie quotidienne d'Izzy et de son petit frère Kevin, vivant seuls depuis la mort de leurs parents et ce qui sera considéré comme un abandon pour Izzy de son grand frère Tommy parti rejoindre les Marines en Irak.

Sick girlLe métrage reviendra notamment, toujours à l'aide de flash-backs, sur la relation ambiguë vécue entre Izzy et Tommy, celle-ci étant manifestement amoureuse de son frère au point de se considérer comme étant un couple avec lui éduquant leur "fils" Kevin. L'auteur insistera logiquement sur le désarroi causé par le départ de Tommy, d'autant plus que ce dernier s'affichera devant Izzy avec sa petite amie. Mais si cet aspect de la mise en place de l'intrigue restera intéressant et quelque peu déviant dans ses propos, le reste ne suivra pas forcément, notamment en mettant en scène Barney, un biker énorme ami de la famille qui va aider Izzy en s'occupant de tâches ménagères et surtout en distrayant Kevin, tout en lui apprenant à se défendre contre ses camarades de classe le prenant régulièrement comme souffre-douleur.

Sick girlL'élément déclencheur de la folie meurtrière d'Izzy viendra justement de l'école où trois crétins auront eu la bonne idée de voler un rat mascotte de leur classe, au grand désarroi de leur professeur, Mr Putski, et de l'affamer dans sa cage pour finalement attraper Kevin et le menacer de servir de repas à l'animal. Il faudra l'intervention d'Izzy pour mettre en fuite les trois garnements, mais elle ne va pas en rester là puisqu'elle va leur donner une leçon fatale pour leur prouver en suivant sa propre morale que s'il est facile de s'attaquer à plus petit que soi, il faut aussi savoir s'attaquer à plus fort que soi. Cela se traduira par la mort de deux d'entre eux Izzy obligeant sous la menace le troisième à tuer ses petits camarades avant de rejoindre la grange familiale où elle séquestre déjà la seconde étudiante de l'introduction et son petit ami.

Sick girlLes allers-retours dans la grange constitueront les passages les plus marquants et saignants du film en multipliant les scènes chocs à base de castration, de coups de hache dans la tête, quand ce ne sera pas la demoiselle qui sera violée à mort par le membre coupé de son ami enfoncé sur une tige métallique. Ces séquences seront ouvertement graphiques, volontaires et assez sauvages pour parfaitement mettre en avant la folie furieuse et destructrice d'Izzy, perdue intérieurement depuis le départ de Tommy, pour aboutir à un final sévère, dramatique et nihiliste troublant et bien méchant qui réduira en cendres les espoirs d'Izzy tout en montrant sous un autre jour les origines de sa détresse fatale.

Sick girlMais hélas, pour contrebalancer cet aspect du métrage, tout en lui donnant du coup quand même plus d'impact, l'intrigue va se sentir obligée de suivre Izzy, Kevin et Barney dans des situations plus que communes et sans réel intérêt, même si ces longueurs seront parfois sauvées par une chute surprenante et caustique (l'ouverture des cadeaux de Noël, par ailleurs bien trop longue), pour au final n'apporter que peu de choses au propos d'ensemble du film et au contraire réduire son rythme et laisser des pointes d'ennui se faire sentir par moments, les déambulations de ce biker accompagné par Kevin n'ayant franchement rien de passionnant. Et lorsque le réalisateur cherchera à faire monter un quelconque suspense, ce sera pour rester basique et même téléphoné de manière à annihiler ces tentatives bien trop faciles.

Sick girlMais pour autant, pour peu que le spectateur arrive à se prendre d'intérêt pour le personnage central et en apprécier l'humour sous-entendu par les dialogues le métrage arrivera à faire régulièrement mouche par ces débordements d'une violence libératrice pour Izzy mais dévastatrice pour ces victimes qui cherchera à choquer par son caractère sexuellement déviant et contrastant furieusement avec l'aspect presque naïf de ce petit bout de femme à la perversité bien dissimulée sous son masque de normalité, qui volera littéralement en éclats lors d'un dernier acte également jusqu'auboutisme et symbolisant bien le volonté du réalisateur de s'attaquer aux derniers tabous, entre cette nonne malmenée et ces morts graphiques d'enfants.

Sick girlL'interprétation sera partagée, car si Leslie Andrews incarnera une Izzy débordante de naturel et même parfois attachante malgré ses travers, les enfants auront du mal à paraître toujours crédibles et le petit caméo de Stephen Geoffreys interprétant Mr Putski n'y changera rien. La mise en scène du réalisateur 'dont c'est le premier long métrage) est solide et adaptée pour s'immiscer de manière intimiste dans la vie de ses protagonistes tout en laissant une énergie s'emparer de l'ensemble lors des scènes violentes et sanglantes. Les effets spéciaux sont globalement probants pour assurer les plans saignants du métrage de façon graphique et gore.

Donc, ce Sick girl, tout en étant prometteur pour son jeune auteur provocateur, laissera une impression presque mitigée à cause de longueurs disgracieuses qui viendront certes renforcer l'impact de temps forts bien méchants mais qui resteront peu passionnants !

Sick girlLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera adaptée, dynamique pour accompagner de manière efficace les différences parties du film.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit reportage laissant l'actrice principale nous faire partager sa collection de photos la mettant en scène dans des morts aussi factices qu'insolites, un bêtisier souriant, tout comme un petit sketch valant le détour aussi sarcastique qu'irrévérencieux avançant Izzy dans un cinéma pour une mise en garde contre l'utilisation des téléphones portables et la présence de bébés dans les cinémas, une interview de Stephen Geoffreys qui reviendra sur sa courte participation au métrage pour ainsi avancer son amour pour le genre, laissant la bande-annonce et le teaser du film clore ces bonus qui prolongeront de manière intéressante la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette "sick girl" bien méchante, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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25.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Slaughtered vomit dolls

Œuvre aussi extrémiste que définitivement hors-norme, ce Slaughtered vomit dolls constituera une expérience à part pour tout cinéphile qui oserait se lancer dans cette aventure qui pourra ennuyer, dégoûter, révolter ou tout simplement fasciner par le contexte de réalité se cachant derrière les artifices utilisés pour suivre la déchéance fatale du "personnage" principal du film.
Le "script" va donc suivre la descente aux enfers d'une jeune femme souillée par la vie et ayant conclu un pacte avec Satan.

Slaughtered vomit dollsD'entrée, le métrage va surprendre en avançant une petite gamine filmée et que nous verrons parler et chanter à travers un écran de télévision, avant que le réalisateur Lucifer Valentine ne commence à multiplier les plans épileptiques revenant régulièrement aussi bien sur cette télévision que sur une jeune femme endormie et cauchemardant et sur des très courts plans violents de femmes battues pour un capharnaüm de scènes recomposées, découpées, hachées et récurrentes qui par la suite vont peu à peu dévoiler le passé de cette personne Angela, violée par un prêtre, forcée de fuir le domicile familial (non sans avoir auparavant brûlé l'église locale) pour se retrouver à la rue et finir comme strip-teaseuse et comme prostituée.

Slaughtered vomit dollsCe sera de la voix déformée d'Angela que nous tiendrons ces informations, uniquement relayées par des séquences de strip-tease régulières et largement osées (vive le nu intégral !), tandis que par sa bouche nous apprendrons aussi qu'elle a conclu un pacte avec le Diable. Mais pour autant, le film ne versera jamais dans un satanisme primaire ou folklorique puisque ici aucune croix renversée ou autre pentagramme ne viendra orner les décors minimalistes utilisés pour filmer la dérive mentale et physique de cette jeune femme dont nous découvrirons également au cours de ces plans de déshabillage les bleus et autres traces de coups criantes de vérité.

Slaughtered vomit dollsLa structure narrative tenue qui pourra se détecter au milieu de cette avalanche de plans très courts suivra ainsi de manière complètement désordonnée et non linéaire la déchéance morale de cette jeune femme, dont l'aspect physique se transformera et se marquera au fur et à mesure des événements pour laisser un final sans appel venir clore les débats et mettre fin à ses souffrances clairement ressenties au fil des courts monologues exprimés ici ou là et revenant eux aussi plusieurs fois à l'intérieur du métrage. C'est ainsi que cette demoiselle pourra apparaître alternativement comme fortement attirante, quelque peu rebutante ou carrément répugnante lors des séquences vomitives explicites la mettant en œuvre, puisque ce ne sera pas la seule personne à venir vomir pour le film.

Slaughtered vomit dollsEn effet, parallèlement à la destinée chaotique de cette demoiselle, le métrage va laisser un assassin mystérieux se défouler sur ses victimes pour des scènes cherchant à se donner une apparence de "snuff movies" qui seront-elles aussi avancées par de très courts plans, pour ainsi verser dans un gore franc et frontal qui laissera le tueur arracher les yeux d'une de ses proie, tandis qu'une autre aura le visage scalpé, laissant une musicienne avoir un bras sectionné et enfin, en gardant le pire pour la fin, un homme aura le crâne découpé pour laisser son meurtrier venir manger son cerveau pour tout de suite le revomir à l'intérieur même de la boîte crânienne. Mais ce ne sera pas la seule séquence avançant des plans vomitifs, puisque, outre Angela, d'autres personnages viendront rendre différentes substances et aliments, le summum étant atteint par cet homme qui vomira directement dans une chope de bière pour ensuite en boire le contenu. Spécial !

Slaughtered vomit dollsAlors bien entendu, on pourra toujours se poser la question sur la volonté de Lucifer Valentine, lui-même sataniste et attiré sexuellement par le vomi, et sur l'intérêt de la chose qui ne manquera pas de désorienté le spectateur non aguerri à un certain cinéma underground et expérimental (le métrage pouvant en effet parfois être rapproché d'un Snuff 102 ou d'un Subconscious cruelty), si ce n'est de proposer une alternative "autre" et complètement différente au cinéma horrifique traditionnel, en déstructurant le récit et en abusant d'effets optiques pour pouvoir espérer envoûter le spectateur qui risquera pourtant d'être lassé par ces effets récurrents et ces passages ressortis à l'intérieur du film plusieurs fois.

Slaughtered vomit dollsMais on ne pourra nier un dépaysement total qui fera du film une expérience définitivement à part aussi bien par son agencement, que par son sujet très graphique et traité de manière évidemment volontaire dans un désir de choquer et de provoquer le spectateur, mais au final, passées ces scènes de régurgitation non truquées qui pourront certes remuer les plus fragiles, ce seront bien ces passages sanglantes qui interpelleront et plus encore, pour peu de réussir à suivre la destinée d'Angela, on ne pourra qu'être ému et attristé par le sort s'acharnant sur elle sans relâche, la poussant dans ses derniers retranchements et favorisant sa fuite en avant dans les substances illicites, avec notamment ces marques physiques venant anéantir ce charme pourtant si naturel et plaisant.

Slaughtered vomit dollsL'interprétation est largement probante, portée par Ameara LaVey qui jouera avec un naturel saisissant amenant même à se questionner sur la véracité de certaines blessures et comportements, tandis que la mise en scène du réalisateur sera foncièrement expérimentale, usant de zooms, d'effets stroboscopiques et autres pour accompagner ces plans très brefs. Les effets spéciaux seront souvent réussis pour agencer un gore franc et très graphique mais la réalisation viendra quand même nuire à la bonne lisibilité de ces passages ouvertement sanglants.

Donc, ce Slaughtered vomit dolls constituera une expérience aberrante, incroyable et parfois dérangeante qui se vit au lieu de simplement se regarder, mais avec des yeux plus qu'avertis !

Slaughtered vomit dollsLe DVD de zone 1 édité par unearthed Film avancera une image dans la mesure du possible nette, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale très (trop ?) présente pour un mélange métal bruyant, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Pour compléter la vision du film, on pourra suivre trois petits documentaires revenant sur le personnage d'Angela et son interprète avec notamment une séquence douloureuse et un making-of, une conséquente galerie de photos du film, une introduction au genre du "vomit gore" pour un texte écrit lu par le réalisateur, ainsi que les teasers et les bandes-annonces du film et de sa suite, le bien nommé reGOREgitated sacrifice.

Pour ceux qui oseraient vouloir tenter l'expérience, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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23.03.10

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The good heart
Réalisateur : Dagur Kari
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 17 mars 2010

Avec : Paul Dano (Lucas), Brian Cox (Jacques), Isild Le Besco (April), etc.

Par Nicofeel

Après les sympathiques Noi albinoi et The dark horse, Dagur Kari émigre de son Islande natale pour mettre en scène son nouveau film à New York. Il n'empêche, les thématiques chères au réalisateur sont toujours présentes.
Ici, un vieux barman, Jacques (Brian Cox) fait un séjour dans un hôpital en raison de son coeur malade (ce qui expliquera plus tard dans le film le titre de ce dernier) où il retrouve un jeune SDF, Lucas (Paul Dano) qui avait tenté de se suicider. Jacques va se prendre d'amitié pour ce jeune garçon un peu paumé et lui trouver un travail dans son bar. Dans un milieu presque essentiellement masculin (celui de l'univers des bars), va se glisser une jeune femme, elle aussi un peu paumée, April (Isild Le Besco).
Au vu du synopsis, on comprend aisément que la préoccupation première de Dagur Kari, est de nous parler des gens qui sont exclus de la société, des laissés-pour-compte, des personnes paumées qui vivotent. Quand on voit à quel point l'Islande, pays de Dagur Kari, a subi de plein fouet la crise du capitalisme, on peut se dire qu'il sait bien de quoi il parle.
Toujours est-il que cette thématique demeure plus que jamais universaliste. Les personnages joués par Paul Dano, Jacques et Isild Le Besco font tous plus vrais que nature. Des gens que la vie n'a pas aidé et qui ont bien du mal à s'en sortir. Alors, dans ce cas, qu'est-ce que l'on fait fait ? Eh bien on se sert les coudes. Et c'est ce que l'on voit clairment à l'écran. Malgré les réticences de certains (voir le point de vue de Jacques au début de l'arrivée d'April), ce n'est que de cette manière que l'on peut y arriver. Le réalisateur Dagur Kari est plutôt doué dans sa capacité à décrire la vie des couches populaires et à montrer qu'ils ne doivent rien à personne quand il s'agit d'aider son prochain. Même si le film est assez loin d'être une comédie potache, The good heart demeure un film optimiste car il décrit précisément des gens qui sont dans le besoin mais qui n'hésitent pas à s'entraider.

Le côté humaniste du film est évident et de nombreuses scènes sont là pour le signaler : il y évidemment le fait que Jacques décide de passer la main à Lucas afin de tout lui apprendre ; il y a le moment où Jacques décide de vendre son bar et de tout donner aux personnes qu'il apprécie le plus ; il y a le moment où les clients de Jacques décident de lui souhaiter un bon anniversaire.
L'émotion qui ressort du film est belle à voir. C'est tout bonnement une leçon de vie.
Le réalisateur réussit adroitement à mélanger scènes dramatiques avec des scènes humoristiques. C'est bien souvent un humour décalé mais cela fait toujours mouche. Les épisodes avec les animaux sont très drôles (le chien à l'avant de la voiture ; l'oie qui se retrouve dans le bar) et puis les différents personnages du film, tous très bien écrits, participent amplement à l'ambiance bon enfant du film alors que les faits décrits et événements sont bien souvent loin d'être drôles. Le personnage de Lucas, joué par Paul Dano, est franchement complètement décalé. Dès le début du film, on voit bien que ce personnage est atypique. Ainsi, lorsqu'il sort de l'hôpital, il veut à tout prix rendre service et comme il n'a pas d'argent, il est prêt à donner son sperme ! Finalement, il remplit une fiche de donneur d'organe. La scène est en somme révélatrice du film : drôle sur la forme, sérieuse sur le fond. En effet, le fait d'avoir signalé que Lucas accepte le don de ses organes n'est pas anodin, comme on le voit plus tard dans le film.
Le système d'entraide, évoqué précédemment, est à voir au propre comme au figuré. Puisque quand le personnage de Lucas n'aide pas directement son ami Jacques dans son bar, il le fait indirectement en raison d'événements difficiles, tragiques.
The good heart devient in fine un film sur la bonté des gens. Si le cinéaste n'est pas fondamentalement un grand optimiste de la vie (quoique la fin du film montre tout de même un personnage heureux de vivre, et qui n'a pas oublié son ami), il croit manifestement toujours au genre humain et à sa capacité à aider son prochain.
Film complètement atypique, révélateur du style de son auteur, The good heart est un bon petit film d'auteur qui mérite d'être vu par sa thématique, par le ton adopté et par le très bon jeu de ses acteurs. La musique, tout en douceur, participe également à l'ambiance si particulière qui se dégage de ce film.

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22.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le rêve italien
Réalisateur : Michele Placido
Durée du film : 1h41
Date de sortie du film : 10 mars 2010

Avec : Riccardo Scamarcio (Nicola), Jasmine Trinca (Laura), Luca Argentero (Libero), Laura Morante (Maddalena), etc.

Par Nicofeel

Après un sympathique Romanzo criminale (2006), Michele Placido nous revient avec Le rêve italien. Présenté à la 66ème mostra de Venise, le film allie tout à la fois vie privée et grande Histoire. Il se déroule à la fin des années 60, à un moment charnière où des étudiants de tous horizons ont souhaité changer le monde. A l'instar de la France, la société a été remise en cause. En Italie, d'après le film, ce sont le capitalisme d'une part et le milieu bourgeois catholique qui sont remis en question.
Michele Placido livre un film qui rappelle bien évidemment toute cette époque où l'on souhaite plus de liberté, plus d'égalité entre les gens. On voit dans le film toute la volonté de ces étudiants à bloquer le système en place pour ouvrir la voie à un nouveau système. Mais il n'est pas évident de changer comme cela une société et le gouvernement en place ne compte bien évidemment pas se laisser faire.
C'est la raison pour laquelle on voit dans le film à de nombreuses reprises l'intervention des forces de l'ordre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le personnage principal du film, Nicola, est un policier. Ce personnage va de son côté illustrer le changement puisqu'il va laisser son statut de policier pour passer à celui d'acteur de théâtre. On peut immédiatement faire un parallèle avec la vie du cinéaste puisque Michele Placido a été officier de police au début de sa vie professionnelle avant de rejoindre une troupe de théâtre. Le film est donc fortement autobiographique, même si tout cela reste de la fiction.
Michele Placido a souhaité donner une ampleur à son film sur le plan historique. Les partis pris de la mise en scène évoquent bien ce souhait. Ainsi, à de plusieurs reprises, le film se retrouve en noir et blanc, avec tout à la fois des images du film et des images tirées d'archives historiques. Cela démontre la volonté du cinéaste d'inscrire son film sur le plan historique. De la même manière, les ralentis que l'on peut observer à plusieurs reprises ont pour but d'insister sur les événements vécus et de leur donner de la sorte une assise sur le plan historique. La très belle musique du pianiste Nicola Piovani (auteur entre autres de la BO du film Je vais bien ne t'en fais pas) se révèle parfaitement adéquate au sujet évoqué.
Côté mise en scène, on regrettera par contre le filmage caméra à l'épaule lors des scènes d'action, qui donne presque mal à la tête et a surtout une capacité à rendre les événements peu lisibles.
Le rêve italien n'est pas que le souhait d'un cinéaste d'évoquer la période de la fin des années 60. C'est aussi une histoire d'amour avec la description d'un triangle amoureux. Il y a la belle Laura (Jasmine Trinca, vue notamment dans le chef d'œuvre La chambre du fils), issue d'un milieu aisé, qui rejoint les étudiants révoltés et est éprise de deux garçons bien différents : Libero, le chef des étudiants révoltés et Nicola, le policier qui a infiltré le milieu étudiant en se faisant passer pour un étudiant. Comme dans le très beau Mon frère est fils unique, on comprend aisément que ce triangle amoureux ne pourra s'achever que de manière dramatique.

D'ailleurs, on peut faire un parallèle que l'on peut faire entre les histoires privées et la grande Histoire. Dans les deux cas, le rêve ne se sera pas concrétisé. Le changement tant souhaité par certains n'aura pas eu lieu et tous les personnages vivront par la suite la vie de leur côté. Comme l'indique si justement une des répliques du film Nous nous sommes tant aimés (la référence de la fresque historique et politique), « on a voulu changer le monde mais c'est le monde qui nous a changé ».
Si Michele Placido fait preuve d'intentions tout à la fois louables tout au long de son film, on regrettera tout de même le fait que les scènes s'enchaînent rapidement et qu'au final, le cinéaste n'approfondit pas vraiment son sujet sur le plan historique, politique et économique. L'ensemble est évoqué mais de manière très générale. Cela reste une analyse de surface? C'est d'autant plus dommageable que les acteurs, qui sont loin d'être des inconnus, se révèlent tous très bons.
En raison d'un traitement insuffisant de son sujet principal, Le rêve italien demeure un bon film mais n'atteint pas le niveau du chef d'oeuvre Nous nous sommes tant aimés voire même de l'excellent Mon frère est fils unique. Dans ces deux films cités, l'engagement des cinéastes sur le plan politique est bien plus important et donne un réel intérêt aux films.
Le rêve italien est malgré tout un film à conseiller, ne serait-ce que pour le public français en raison des quelques citations aux films français de la Nouvelle vague, et notamment des parapluies de Cherbourg de Jacques Demy.

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19.03.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans
Réalisateur : Werner Herzog
Durée du film : 2h02
Date de sortie du film : 17 mars 2010
Avec : Nicolas Cage (Terence Mc Donagh), Eva Mendes (Frankie), Val Kilmer (Stevie Pruit), Xzibit (Big fate), etc.

Par Nicofeel

Dernier film en date de Werner Herzog, Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans est à la base un remake de l'excellent film d'Abel Ferrara (1992).
Sauf que si le Bad lieutenant new look n'est pas un mauvais film en tant que tel, malheureusement il ne tient pas du tout la comparaison avec le long métrage d'Abel Ferrara. Et ce pour au moins 3 raisons :
- on ne retrouve pas l'ambiance poisseuse de l'oeuvre originale ;
- le flic incarné par Harvey Keitel demeure irremplaçable ;
- le scénario n'est plus aussi élaboré et surtout le questionnement de Ferrara, avec cette histoire de rédemption, n'est plus du tout présent. On regrettera fortement le côté un peu branchouille du film avec finalement une absence quasi totale de morale. Ferrara rachetait son personnage à la fin, ce qui n'est pas du tout le cas d'Herzog.
Pour autant, Bad lieutenant : escale à la nouvelle-Orléans est loin d'être un mauvais film. Si Nicolas Cage ne pourra pas remplacer l'interprétation hallucinante d'Harvey Keitel dans l'oeuvre originale, il n'empêche que la grande qualité du film actuel est bien le jeu d'acteur de Nicolas Cage. Ce dernier, qui est assez inégal au vu de ses interprétations parfois bien mauvaises, est tout de même plutôt bon dans ce film. Alors que l'on apprend dans le film que Terence Mc Donagh (le personnage de Cage) s'est blessé au dos en sauvant un homme, cela donne l'occasion à Nicolas Cage à déplacer sa grande carcasse avec un air de mec paumé et cinglé.

On assiste quasiment à l'inverse du Bad lieutenant original. Ici le personnage principal était assez sérieux au départ mais est devenu un vrai ripoux. Si tout cela n'est pas bien fait, cela permet au moins au cinéaste Werner Herzog à multiplier les séquences où son personnage apparaît vraiment comme un salaud. De ce point de vue, les scènes que l'on pourrait citer sont nombreuses. On retiendra notamment le moment où Terence Mc Donagh se fait une fille dans une ruelle sombre avec le copain de celle-ci juste à côté ; le moment où il utilise des méthodes peu conventionnelles pour obtenir des informations d'une vieille dame qui manque d'oxygène ; le moment où pour sauver sa peau et celle de sa copine il décide de traiter avec des dealers ; le moment où il fait une pression mentale auprès d'un joueur de football américain connu afin que ce dernier truque son prochain match.
Le film de Werner Herzog, qui multiplie ce genre de scènes, peut paraître un peu « too much » mais cela passe quand même pas mal, en raison principalement de la bonne interprétation de Nicolas Cage. Revers de la médaille : il y en a tellement pour Nicolas Cage que du coup tous les autres acteurs, à commencer par Eva Mendes qui joue le rôle de sa copine dans le film, paraissent un peu insipides.
Par ailleurs, Werner Herzog tend à nous dépeindre une société américaine aux abois alors qu'il est loin d'être évident que cette société est perdue de toutes parts. On a droit à un flic ripoux, sans aucune conscience morale. Sa copine est une prostituée ; l'amie de son père est une alcoolique et il traite avec des dealers, lesquels sont présents un peu partout. Sans compter que Terence Mc Donagh n'arrête pas de se droguer, en plus de prendre des médicaments. Une scène mérite cependant d'être soulignée : le moment où Terence Mc Donagh assiste au meurtre du personnage à qui il devait de l'argent. Sous l'effet de l'héroïne, il voit ce personnage mort en train de danser. Puis il voit un caméléon.
Malgré son côté violent et satirique évident, Bad lieutenant new look demeure un film dispensable car jamais ou en tout cas rarement il ne dépasse le stade de la série B. Et puis il faut bien reconnaître que Werner Herzog a concocté un film qui est discutable sur le plan de la morale. A aucun moment son anti-héros ne se pose la question du mal quant aux actions qu'il conduit. Là encore, on est loin de l'oeuvre originale. Le film confirme son aspect branchouille en oubliant au passage la notion de morale.
Et puis terminons en signalons que l'oeuvre originale était tout de même bien plus prenante avec cette histoire de nonne violée. Alors qu'aujourd'hui le film d'Herzog se contente de rentrer dans le milieu des dealers, comme on a pu le voir mille fois déjà au cinéma.
En synthèse, Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans demeure une série B sympathique, qui comporte plusieurs scènes efficaces mais il n'y a pas vraiment la réflexion et la tension que l'on retrouverait dans le film d'Abel Ferrara.

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18.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Lebanon
Réalisateur : Samuel Maoz
Durée du film : 1h32
Date de sortie du film : 3 février 2010

Avec : Yoav Donat, Itay Tiran, Oshri Cohen, Michael Moshonov, etc.

Par Nicofeel

Décidément les films de guerre sont très en vogue actuellement. Et plus précisément les films à connotation politique forte. Avec Démineurs, Kathryn Bigelow (récemment récompensée par plusieurs Oscars) avait ouvert la voie du film de guerre particulièrement réaliste.
Avec Lebanon, le cinéaste Samuel Maoz, qui s'est basé sur des souvenirs personnels, en vient pour sa part à évoquer la guerre de Liban en 1982. Cette guerre est donc une nouvelle fois sous les feux de l'actualité après l'excellent film d'animation Valse avec Bachir. Dans le cas présent, si le sujet est fictionnel, le spectateur a tout de même bien l'impression de vivre les événements. Le spectateur est clairement positionné en première ligne, comme il l'était déjà avec Démineurs.
Le sujet du film est relativement simple, ce qui ne l'empêche pas d'être efficace. Il s'agit d'un huis clos avec des soldats israéliens qui se trouvent à l'intérieur d'un tank et ont pour but de remplir leur mission, qui revient à tuer des gens. L'originalité du film tient au fait que l'on ne vient ce qui se passe à l'extérieur du tank que par le biais du viseur du canon du tank.

Une des inscriptions que l'on trouve à l'intérieur indique que « l'homme est d'acier, le tank n'est que ferraille ». Comme on peut fortement s'en douter, cette idée va voler en éclats. Déjà premier rappel, la guerre n'est pas un amusement. C'est quelque chose d'horrible, ne serait-ce que sur le plan visuel. Avec Lebanon, on est très loin des films d'action américains où la mort n'est jamais pointé du doigt et où elle sert tout simplement de moyen pour relancer l'action. Ici chaque mort a quelque chose d'horrible et d'injuste. On voit clairement par le biais du viseur du canon du tank et donc par l'action de ces soldats que les meurtres peuvent frapper n'importe qui, a fortiori des civils innocents ce qui est d'autant plus horrible.
Une guerre est quelque chose de moche et le cinéaste Samuel Maoz ne fait pas de fioritures dans sa description : on voit ainsi un homme qui a perdu ses jambes et un bras et que l'on achève brutalement. On a l'impression que tout type de personne qui se trouve sur le passage du tank est susceptible de mourir. La mort est montrée telle qu'elle est. Elle peut toucher tout le monde et les responsables sont les militaires.
Mais ces derniers sont loin d'être des personnages d'acier (comme on pouvait le lire sur l'inscription du tank). Chacun d'entre eux a peur et comme au début du film, il est difficile de décider de tuer un être humain que l'on a juste en face de soi, même si l'on est installé dans son tank et que l'on risque peu de choses. Ces militaires ont chacun leur vie propre et ce combat qu'ils n'ont jamais demandé n'est pas forcément une sinécure pour eux. Le réalisateur Samuel Maoz montre bien la vie à l'intérieur du tank avec des tensions, des ordres, des contre-ordres et surtout une volonté d'en finir au plus vite. Par le biais d'un superbe travail sur l'éclairage, on voit ces militaires qui ont chaud, qui transpirent. On ressent presque de l'intérieur les fumées qui s'échappent du tank ou encore le bruit de ce dernier. On vit comme si l'on était à la place des militaires et parfois la situation est loin d'être évidente, notamment lorsque ces soldats doivent intégrer dans le tank un soldat mort ou encore un prisonnier.
La tension qui se situe dans le tank essaie parfois d'être dédramatisée par la parole, comme lorsque ce soldat raconte le moment où il a rencontré une femme et a rencontré un grand bonheur d'être avec elle, à tel point qu'il s'est bien laissé aller.
Cependant, malgré sa beauté formelle et son point de vue original adopté, Lebanon n'est pas à mon sens dénué de défauts ou à tout le moins il ne plaira pas à tous. Ce huis-clos est difficile d'accès par cette mise en scène qui rend le film quelque peu aride et les différentes scènes du film se révèlent tout de même quelque peu redondantes. Il faut vraiment réussir à se plonger dans le film, sinon ce dernier, malgré sa durée assez courte, pourra se révéler bien long.
Au final, Lebanon, qui est inspiré de la vie de son cinéaste, est un film nécessaire qui montre parfaitement l'injustice et la bêtise de la guerre. Rien que pour cela, il mérite le Lion d'Or à Venise qu'il a obtenu en 2009.

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17.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La pivellina
Réalisateurs : Tizza Covi et Rainer Frimmel
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 17 février 2010
Avec : Patrizia Gerardi (Patty), Asia Crippa (Asia), Walter Saabel (Walter), Tairo Caroli (Tairo), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Tizza Covi et Rainer Frimmel, La pivellina part d'un postulat qui n'est pas sans rappeler L'enfant des frères Dardenne. En effet, ici, une artiste de cirque, Patty trouve tout à côté de l'endroit où elle vit une petite fille d'environ 2 ans et demi qui a été abandonnée par sa mère.
A la différence du film des frères Dardenne, le questionnement ne va pas être celui de l'abandon et de culpabilité des parents mais au contraire celui de l'intégration de cette petite fille dans un nouveau cocon familial.
Filmé dans le style d'un documentaire, La pivellina est clairement un docu-fiction. Les deux réalisateurs ont cherché à coller au plus proche de la réalité. Cette caméra qui filme la vie des gens, sans jamais juger, rappelle immanquablement le néo-naturalisme italien. Cette idée est d'ailleurs renforcée par la volonté des cinéastes de nous montrer une réalité qui ne fait pas forcément plaisir à voir. Ainsi, Patty, la femme aux cheveux rouges, vit dans la périphérie de Rome dans des conditions pour le moins peu enthousiasmantes. On voit des endroits des HLM vieillots mais il y a encore pire car Patty se trouve avec son mari sur un terrain vague, qu'ils occupent avec d'autres artistes de cirque. L'habitation est pour le moins précaire puisque cela se résume à un camping. Pour accéder à la douche, il faut aller dans le camping du jeune Tairo, garçon de 14 ans, dont le père travaille lui aussi dans un cirque. Mais l'eau pose problème en elle-même : ainsi, ces artistes de cirque récupèrent l'eau publique qu'ils peuvent trouver dans les parages. Plus généralement, le matériel pour vivre dont disposent ces artistes est avant tout de la récupération d'éléments endommagés. La vétusté des lieux est criante.
La description sociale est saisissante de réalisme. Pour autant, les réalisateurs n'ont jamais cherché à faire preuve de misérabilisme.

Bien au contraire. Malgré les conditions matérielles difficiles dans lesquelles vivent ces artisites de cirque et malgré la dureté de la thématique du film, à savoir l'abandon d'un enfant, La pivellina demeure plus que jamais un film optimiste sur la vie.
Car la description de ce milieu si particulier que constituent ces artistes de cirque, ces saltimbanques qui vivent au milieu des animaux, donne lieu à des scènes d'une grande simplicité, révélateurs d'un grand bonheur. Patty, Tairo et d'autres personnes qu'ils fréquentent accueillent la jeune Asia comme l'une des leurs. La fillette, qui est mignonne comme tout, illumine l'écran par sa spontanéité. On imagine aisément que Tizza Covi et Rainer Frimmel ont dû passer beaucoup de temps avant d'obtenir le résultat qu'ils souhaitaient à l'écran. Toujours est-il que l'on appréciera au plus haut le fait de voir l'intégration de cette petite fille au sein de sa nouvelle famille. Le bonheur est dans le pré et cela n'est pas qu'une expression. Ici, des jeux tous simples, comme réceptionner une balle, jouer dans quelques centimètres d'eau, ou des gestes simples (le fait de sourire, le fait de porter un enfant dans ses bras) donnent lieu à des moments de grand bonheur. Ces gens, qui ont pourtant des moyens très limités, font tout pour cette enfant : ils lui achètent des couches et de nouveaux vêtements. Et puis il y a cette très belle scène finale, qui résume à elle tout ce que l'on a vu jusque-là. La petite Asia a droit pour son départ supposé (car sa mère naturelle était censée la récupérer) à une jolie fête avec un gâteau comportant son prénom. Asia, entourée de nombreux artistes du cirque obtient plusieurs cadeaux, lesquels signifient clairement tout l'amour de ces gens envers elle. Car au-delà des notions d'argent, de difficulté à s'en sortir à la fin de chaque mois, le film est avant tout caractérisé par une solidarité de tous les instants entre ces saltimbanques. Cette solidarité, on l'aura vu s'exprimer de bout en bout dans le film avec notamment l'un des amis de Patty qui va amener Patty, Tairo et Asia à la mer ou encore ce moment où les forains vont permettre à ces mêmes personnes d'accéder gratuitement à des jeux. L'amour qui est rendu à cette fillette fait plaisir à voir et cette dernière rend également l'amour qui est donné, à tel point qu'elle en oublie sa maman naturelle, se sentant parfaitement intégrée là où elle se trouve.
Si la fin du film est ouverte et permet à chacun de se faire son idée sur la suite des événements, La pivellina est un long métrage qui respire un humanisme vrai et sincère, qui ne devrait pas manquer de toucher le spectateur en ces temps où l'individualisme semble primer sur le collectif.

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16.03.10

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'arbre et la forêt
Réalisateurs : Olivier Ducastel et Jacques Martineau
Durée du film : 1h37
Date de sortie du film : 3 mars 2010

Avec : Guy Marchand (Frédérick), Françoise Fabian (Marianne), Sabrina Seyvecou (Delphine), Yannick Renier (Rémi), François Négret (Guillaume), Catherine Mouchet (Françoise), Sandrine Dumas (Elisabeth), Pierre-Loup Rajot (Charles).

Par Nicofeel

Auteurs notamment de l'excellent Jeanne et le garçon formidable, Olivier Ducastel et Jacques Martineau reviennent en 2010 avec le film L'arbre et la forêt. Au départ, on pense que l'on se situe dans un drame familial typique des films d'Arnaud Desplechin où des êtres s'entredéchirent.
En fait, le film L'arbre et la forêt est avant tout celui de la révélation et par extension de la libération d'un homme. Guy Marchand, qui est parfait de bout en bout, interprète un homme quasi mutique qui a refusé d'aller à l'enterrement de l'un de ses fils. Alors qu'il accepte les reproches de sa famille sans vraiment broncher, il finit par expliquer les raisons qui l'ont amenées à cette décision radicale.
Le film prend à cette occasion une tournure tout à fait inattendue. S'il prouve une fois de plus qu'il y a parfois au sein de chaque famille des grands mystères qui sont inconnus, la révélation n'en est que plus étonnante. Jusque-là le personnage de Frédérick, joué par Guy Marchand, n'attirait guère la sympathie. Il passe soudainement du statut de personnage peu sympathique à celui de victime.
En effet, Frédérick a été durant la seconde guerre mondiale au Struthof, seul camp de concentration et d'extermination nazi présent en France. Si les détails de cet emprisonnement ne seront jamais révélés, on saura surtout que cet emprisonnement est dû aux moeurs homosexuelles de Frédérick. Ce dernier est ressorti brisé de cet épisode et s'est reconstruit une nouvelle vie.
Comme il le dit si bien à sa petite-fille, Delphine (excellente Sabrina Seyvecou), il ne cherche nullement à oublier cet épisode douloureux de sa vie, en revanche il considère bien que les événements vécus sont à l'opposé de ces aspirations et plus généralement les atrocités commises au Struthof prouvent le caractère inhumain qui a eu lieu durant cette époque.

Dans L'arbre et la forêt, il n'y a pas besoin de longs discours pour comprendre ce qui se passe ou ce qui s'est passé. De ce point de vue, le silence qui a été imposé à Frédérick par son fils est terrifiant.
L'arbre et la forêt est également un très beau film sur les relations au sein d'une famille. Personne n'est parfait mais on fait avec les défauts des uns et des autres. L'excellente distribution du film est clairement une des raisons du succès du film et du caractère crédible des relations conflictuelles des différents personnages. Le personnage de Frédérick est ainsi dans une relation de conflit avec son fils Guillaume qui cherche surtout à récupérer de l'argent de son paternel ; à l'inverse la très sensible Delphine est une jeune femme clairement humaniste, désintéressée, qui a comme but premier l'amour des gens qui l'entourent. Dans les très belles ballades qu'on la voit faire dans la forêt familiale aussi bien avec son ami Rémi qu'avec son grand-père Frédérick, Delphine est là pour perpétuer la tradition familiale. Les arbres sont bien le symbole de la vie.
Le film L'arbre et la forêt est marqué par un virement progressif au niveau relationnel qui se caractérise au niveau de la mise en scène. Ainsi, alors qu'au début du film les différents personnages sont chacun dans leur coin et sont comme emprisonnés (l'idée de filmer de la fenêtre, d'où l'idée d'isolement, d'étouffement), progressivement les personnages s'ouvrent vers la nature. Mieux, à la fin du film on retrouve les personnages ensemble : c'est le cas de Frédérick et de Rémi qui hurlent ensemble sur de la musique de Wagner – qui est la musique que l'on retrouve sur l'ensemble du film, à l'exception d'un morceau de Mozart - mais aussi de Frédérick et de son épouse Marianne (sublime Françoise Fabian, qui joue une femme forte, d'une grande sensibilité) qui se retrouvent derrière leurs portes de fenêtre, mais ensemble. Leur présence sur le même plan indique clairement que la famille fait désormais cause commune. Seul Guillaume, plus intéressé par des notions bassement matérielles, reste à l'écart de ce rapprochement familial.
Et puis que dire de ce très beau plan final d'élévation avec la caméra qui filme l'arbre gigantesque, si cher à Frédérick. Ce très beau mouvement en contre-plongée donne un aspect apaisé à la situation que l'on vient de vivre pendant plus d'une heure 30. Ce sentiment est renforcé par la musique de Richard Wagner avec L'or du Rhin (Der ring des Nibelungen) qui donne des frissons au spectateur et renforce parfaitement l'idée que l'on se fait de ce film : un film très sensible et très juste dans ce qu'il décrit.
Doté d'une mise en scène classique et parfaitement opportune, d'une distribution de grande classe et d'une BO où Wagner est omniprésent, L'arbre et la forêt est une des très belles surprises de ce début d'année 2010.

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15.03.10

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Scarce
Scarce

Film indépendant datant de 2008 et premier long métrage pour ses deux réalisateurs prometteurs, ce Scarce va aussi bien verser dans le "Torture-flick" que dans le "slasher" mâtinée de "Survival" avec ces deux cannibales ayant trouvé de nouvelles proies à se mettre sous la dent. Evidemment, le métrage n'est pas passé par la case "salles obscures" et c'est donc directement en DVD et en Blu-ray qu'il débarquera chez nousle 16 mars grâce à l'éditeur Emylia, toujours à l'affût pour nous dénicher des inédits de qualité.

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Le script la suivre le calvaire de trois snowboarders coincés dans une tempête de neige en rentrant chez eux et qui vont trouver refuge dans une cabane complètement isolée appartenant à un vieux homme affable qui va se révéler être un cannibale secondé par un homme de main particulièrement sadique.

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Si le métrage adoptera dans sa première partie une intrigue codifiée mais qui ménagera pour autant des passages tendus, ce sera ensuite que l'originalité va pointer le bout de son nez pour aussi bien verser dans un aspect graphique dérangeant et sadique avec ces tortures vicieuses subies par les deux naufragés de la route, que pour laisser un dernier acte ancré dans le "survival" venir secouer le spectateur avant un dernier retour à la case "Torture-flick" pour un final éprouvant. La critique complète du film étant disponible ici et aura permis à l'éditeur français de la citer pour ses visuels promotionnels.

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Le DVD français édité par Emylia avancera une image en 7.78 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS, et en bonus on pourra suivre un imposant et graphique dioporama. L'édition Blu-ray proposera également une image en 1.78 (1080p/24) pour une bande-son en français en DTS-HD Master Audio 2.0 et en anglais sous-titré en DTS-HD High Res Audio 5.1, avec le même bonus.

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Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 16 mars prochain pour pouvoir découvrir ce Scarce, œuvre virulente, dérangeante et même un brin sadique !

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14.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The descent 2
Réalisateur : Jon Harris
Durée du film : 1h33
Date de sortie du film : 14 octobre 2009 (sortie en DVD le 17 mars 2010)
Avec : Shauna Macdonald (Sarah), Natalie Jackson Mendoza (Juno), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jon Harris, connu essentiellement pour avoir été le monteur d'Eden lake et de The descent, The descent 2 ne partait pas forcément sur les meilleures bases. En effet, exit l'excellent Neil Marshall qui avait eu le mérite de créer un des meilleurs films d'horreur de ces dernières années, par son aspect viscéral et psychologique.
De plus, The descent se suffisait largement à lui-même. La fin – en tout européenne – ne laissait guère place au doute avec une Sarah qui avait très peu de chances de survie. Oui mais voilà on saisit assez rapidement que le scénario de The descent 2 se base sur la version américaine de The descent. En effet, les Américains n'avaient pas droit au twist final et se contentaient d'une issue favorable pour le personnage de Sarah.
En plus de ce fait qui est regrettable pour les spectateurs européens, le film The descent 2 manque cruellement d'imagination. Le film est un copié-coller de l'original mais en moins bien.
Autant The descent parvenait à instaurer une véritable, autant The descent 2 est laborieux. L'action démarre avec le personnage de Sarah qui souhaite oublier ce qui lui est arrivé mais on lui propose ou plutôt le shérif du coin l'oblige à retourner dans une grotte située dans les Appalaches. Il ne se passe quasiment rien au début du film avec une simple présentation des différents personnages. Cela devient un peu plus animé quand les personnages se rendent dans la grotte.

Mais pour que les vraies scènes d'action commencent à arriver, il faut attendre quasiment la moitié du film. Et puis il faut bien reconnaître que l'effet de surprise qui avait parfaitement marché pour le film original a complètement perdu de sa superbe. Les attaques des monstres, à savoir des crawlers deviennent de simples prétextes à des scènes d'action un peu gore. Il faut bien dire qu'il n'y a plus vraiment de tension dramatique et que les nouveaux personnages, présentés à la va-vite n'apportent pas grand chose au récit. On ne s'intéresse que peu à leur parcours.
Le film n'hésite pas à nous servir une soupe qui sent tout de même beaucoup le réchauffé. Ainsi, outre la présence de Sarah, on a la surprise de retrouve Juno. La haine que se voue désormais les deux jeunes femmes est à peine esquissé.
Et puis force est de constater que Jon Harris n'a pas spécifiquement les qualités de metteur en scène de Neil Marshall. Autant ce dernier réussissait à instaurer un climat de tension et de peur, autant Jon Harris évite tout juste l'ennui au spectateur. Par moments, il fait même sourire le spectateur avec des scènes qui souffrent d'un cruel manque de cohérence.
Incapable de se démarquer de son prédécesseur dont il reprend toutes les thématiques (y compris des flashbacks qui ne sont pas forcément d'une grande utilité) mais en moins bon, The descent 2 ne fera pas date.
Il faut dire que dès le départ le film The descent 2 avait le handicap d'exprimer des idées qui aient déjà été formulées. Et puis, comme dit précédemment, on reprenait le récit à un moment fort critiquables la mesure où le happy end vu par Etats-Unis ne corresond pas à la verion européenne.
Au final, The descent 2 constitue une oeuvre parfaitement dispensable. Si l'on prend plaisir à revoir deux des personnages de The descent, cela n'est pas du tout suffisant. Le scénario n'est pas terrible, la musique reprend le principal thème de The descent, les acteurs son loin d'être impliqués et leurs personnages sont de véritables caricataures. Cela n'empêche que le film se regarde sans souci, en raison de quelques scènes qui tâchent beaucoup (les amateurs de sang qui tâche seront ravis) et qui donnent un aspect graphique à l'ensemble et en raison d'une deuxième partie au rythme enlevé.


Quelques spécificités sur le DVD de The descent 2 :
Le 17 mars 2010, va sortir dans les bacs le DVD de The descent 2.
Son image devrait être un 16/9 compatible 4/3 et son format un 2.35.
Le son donnera la possibilité de voir le film en dolby digital 5.1 soit en français soit en version originale sous-titrée français.
Des bonus seront bien présents et comprendront :
- Making of
- Scènes coupées
- Film-annonce
- Galerie de photos.

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13.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La rafle
Réalisateur : Rose Bosch
Durée du film : 1h55
Date de sortie du film : 10 mars 2010
Avec : Mélanie Laurent, Jean Réno, Gad Elmaleh, Sylvie Testud, Hugo Leverdez, Raphaëlle Agogué, Anne Brochet, etc.


Par Nicofeel

Réalisé par Rose Bosch, La rafle rappelle les terribles événements qui ont amené le 16 juillet 1942 un peu plus de 13000 juifs à être parqués au vélodrome d'hiver (le fameux vel d'hiv) avant d'être envoyés dans des camps où ils ne reviendront jamais. Parmi ces juifs raflés se trouvaient de nombreux enfants, âgés pour la plupart de 2 à 15 ans.
Si les films qui évoquent cette question de manière plus ou moins directe sont finalement assez rares (Monsieur Klein de Joseph Losey ou Au revoir les enfants de Louis Malle), on ne peut dès lors qu'apprécier l'idée de faire un film qui nous ramène aux sombres heures de notre pays. C'est par de tels films que l'on continue de se souvenir d'actes odieux qui ont été perpétrés.
De ce point de vue, le film remplit largement son contrat. Il nous montre une administration française qui n'a pas hésité à pactiser avec l'ennemi. Le zèle de la préfecture de police de Paris est pour beaucoup dans la réussite de cette rafle. On voit plusieurs fois à l'écran le secrétaire général de la préfecture de police ou encore des personnages tels que Laval ou encore Pétain.

Les événements sont expliqués dans leur globalité. Même si cela reste parfois un peu simpliste, on démarre l'action avec les Juifs obligés de porter la croix jaune, puis on assiste à la rafle et l'on suit l'après, ce qui demeure assez intéressant. Car on comprend que la rafle n'est que le début du calvaire pour ces hommes et ces femmes qui n'ont rien demandé à personne. L'injustice et la barbarie perpétrées sont bien là pour montrer ce que certains ont presque fini par oublier.
Cependant, malgré ses bonnes intentions, le film est très loin d'être parfait. La rafle fait même assez peur au début. La France qui nous est présentée est complètement caricaturale. On a l'impression d'assister à des images d'Epinal. Les acteurs, qui ne sont pas d'un très haut niveau, nous donnent franchement l'impression que l'on va assister à une sorte de téléfilm. Heureusement, par la suite, de ce côté, cela s'améliore. Quoique côté interprétation, le personnage jouant Hitler est pathétique. Son apparition lorsqu'il se met à invectiver les gens à la radio est parfaitement ridicule : on croit à une blague mais non, la scène se veut sérieuse !
Le film ne manque d'ailleurs pas de scènes quelque peu pathétiques : l'arrivée des pompiers dans le vel d'hiv part d'une bonne intention mais la scène, qui s'éternise, finit par devenir soûlante. La palme du ridicule revient en l'occurrence à Mélanie Laurent (dont l'interprétation est pourtant plutôt convaincante) qui, en bonne infirmière, décide du jour au lendemain de voir le préfet. Et elle le rencontre sur les marches de la préfecture. Cette scène est d'une incroyable incohérence. Comment croire qu'une femme peut venir comme elle le souhaite rencontrer le préfet de police qui est tout de même un des personnages les plus importants de Paris.
Les incohérences sont d'ailleurs légion et c'est ce qui constitue incontestablement sa grosse faiblesse. Même si Rose Bosch part d'un bon sentiment, elle adapte tout de même par moments la réalité historique à sa façon, ce qui devient assez gênant. Ainsi, on voit dans le film, notamment au début, de nombreux Français prêts à aider les Juifs. Dans les faits, on sait bien que si quelques Français ont effectivement aidé des Juifs, ils ont été une minorité. Alors que dans le film on a l'impression qu'il y a la méchante police d'un côté et de l'autre la France entière (hormis quelques personnes, comme cette boulangère raciste, bien caricaturale au demeurant) qui soutient les Juifs, on sait que la vérité a été beaucoup plus nuancée.
De plus, Rose Bosch se permet quelques écarts avec la réalité historique qui ne sont pas de bon aloi. Ainsi, vers la fin du film, un médecin déclare à l'infirmière que joue Mélanie Laurent que les Juifs qui sont envoyés dans des trains à l'Est ne reviennent jamais car ils sont gazés dans des camps. Cette idée est complètement erronée puisque l'on sait parfaitement que l'horreur des camps n'a été découverte que lors de la libération de ceux-ci. C'est d'ailleurs l'horreur des camps qui a créé un véritable émoi sur le plan international.
Et puis le dernier point faible du film est sans conteste son côté larmoyant qui apparaît excessif. Les scènes, avec de grandes envolées sur le plan musical, sont appuyées voire sur-appuyées. On voit à de nombreuses reprises des femmes et des enfants qui crient, Mélanie Laurent se démène dans tous les sens et n'arrête pas de pleurer, on a droit à moults gros plans. Et puis cerise sur le gâteau, la fin. Si cette dernière a le mérite de délivrer un message d'espoir avec ces survivants de l'Holocauste, il n'empêche que là encore la scène est surlignée ô possible avec des acteurs qui en font des tonnes dans le côté larmoyant. Un peu plus de mesure n'aurait pas nui au film et l'aurait rendu tout aussi, voire bien plus intéressant.
Au final, on garde un sentiment mitigé de ce film qui bénéficie d'une thématique forte mais qui est amoindri par un traitement qui manque cruellement de finesse. C'est dommage car il y avait moyen de faire un grand film avec un tel sujet.

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11.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Hanger

Dernier méfait en date du réalisateur Ryan Nicholson (à qui nous devons notamment le sympathique Live feed et surtout Gutterballs), ce Hanger permettra à son auteur de persévérer dans ce mélange détonant de mauvais goût à base horrifique et érotique, pour hélas demeurer ici bien superficiel et laisser un rythme en dents de scie venir en partie plomber les idées perverses et peu ragoûtantes de l'intrigue.
Le script va suivre la vengeance d'un jeune homme difforme contre celui qui a tué sa mère en l'avortant de force.

Hanger

Dans sa séquence introductive, le métrage va mettre en scène une prostituée enceinte, nommée Rose, regardant un mauvais film gore à la télévision en compagnie de deux "collègues", une autre jeune femme ayant eu le visage brûlé et un vieux transsexuel, jusqu'à ce que leur souteneur, un black hyper violent appelé Leroy, débarque, frappe Rose puisqu'elle ne lui a pas ramené d'argent du fait de son état et brûle le pénis du transsexuel sur une plaque de cuisson, tout en ordonnant à Rose de se débrouiller pour obtenir des dollars. C'est ce qu'elle va faire en allant voir John, un client habituel largement compréhensif puisqu'il aura même acheté un nounours pour le futur bébé mais qui refusera de coucher avec cette femme enceinte jusqu'aux yeux malgré ses supplications et autres effets d'esbroufe (comme cette montée de lait graphique…). Mais malheureusement pour Rose, Leroy va revenir et la violenter encore pour finalement la suivre jusqu'à sa chambre et commettre l'impensable avec un cintre. En effet, l'homme va se servir de ce cintre pour extirper le bébé de Rose de son ventre pour un avortement sauvage qui aura raison de Rose, le bébé finissant jeté dans une poubelle.

Hanger

Ryan Nicholson donnera ainsi d'entrée le ton en flirtant constamment avec le mauvais goût le plus graphique pour même suivre cet avortement en s'aidant de gros plans sur la vulve de Rose jusqu'à la sortie de ce bébé qui finira aux ordures pour être heureusement pour lui récupéré par une main inconnue. L'intrigue fera alors un bond de dix-huit ans en avant dans le temps et nous retrouverons donc le bébé de Rose devenu un jeune homme prénommé "Hanger" cachant son visage et vivant avec des clochards dans la rue jusqu'à ce qu'il soit recueilli par John, qui va l'emmener chez lui, lui offrant ainsi un pied-à-terre et l'emmenant pour leur première soirée commune voir une prostituée. John laissera donc Hanger et sa "promise" seuls dans sa voiture mais la demoiselle découvrira en même temps que nous le visage hideux et défoncé par des cicatrices de "Hanger" pour avoir bien entendu une réaction horrifiée qui la poussera à vouloir s'enfuir mais elle sera bien vite rattrapée par Hanger et par John qui vont devoir s'en débarrasser lors d'une scène sanglante plus que volontaire puisque la jeune femme aura la tête écrasée et explosée par la portière du véhicule de John.

Hanger

La suite de l'intrigue verra dans un premier temps Hanger trouver du travail dans une usine de recyclage où il rejoindra d'autres "freaks" graveleux et répugnants, se liant même d'amitié avec l'un d'eux avec qui il va passer son temps à regarder des films porno (tournés par sa mère !) en buvant de la bière, pour ensuite laisser John se lancer à la recherche de Leroy pour venger aussi bien Hanger pour son état que la mort de Rose. Hélas, la partie centrale, occupée principalement par des situations mettant en scène Hanger et son nouvel ami, tomberont régulièrement à plat en plus de n'avancer que des idées provocatrices de pacotilles. En effet, outre les décors dans lesquels vont évoluer les protagonistes entre cette pièce aux murs couverts de clichés pornographiques et cette usine nauséabonde qui renfermera dans ses poubelles tout et n'importe quoi (le crabe), le métrage va surtout mettre en avant des situations certes souriantes mais jamais véritablement offensantes jonglant avec un humour salace très terre à terre (l'ami de Hanger ne collectionnera-t-il pas les tampax usagés dont il se servira en plus pour se faire du "thé") et redondant, ce qui laissera également Ryan Nicholson s'amuser avec un érotisme complètement gratuit puisque la secrétaire très sexy de l'usine de recyclage aimera se promener un mini-jupe et s'adonner à la masturbation dans son bureau, quitte à se dévêtir complètement pour s'allonger sur son bureau et jouer avec son stylo.

Hanger

La dernière partie du métrage se montrera quand même un peu plus efficace en étant plus méchante au travers d'autres idées tordues puisqu'un troisième larron de l'usine va droguer Hanger et son ami pour pouvoir violer l'un et satisfaire une seconde fois ses besoins sexuels dans un trou de l'abdomen de Hanger, le tout à grand renfort de gros plans dégueus, tandis que John va tomber dans les griffes de Leroy qui aura eu vent de la vengeance fomentée par John, lui infligeant donc quelques tortures vicieuses (genre cyprine étalée sur son visage) et sanglantes, pour laisser les rôles s'inverser lors d'un final gore mais sans ampleur. Ryan Nicholson cherchera donc une nouvelle fois à choquer et à amuser son spectateur en étalant un mauvais goût de tous les instants qui se retrouvera également dans des dialogues bardés d'obscénités et de vulgarités, mais hélas il ne parviendra pas franchement à innover pour presque uniquement reprendre des situations déjà vues ailleurs, certes en les rendant toujours plus volontaires et graphiques. Cela n'empêchera pas une certaine monotonie gênante de s'installer, surtout que les phases de dialogues auront largement tendance à traîner en longueur et que le "ventre mou" du métrage ne sera pas réellement excitant ou animé, malgré quelques situations souriantes, comme la visite de cette femme presque obèse témoin de Jéhovah à Hanger et son ami et qui finira évidemment mal pour une autre séquence sanglante.

Hanger

De plus, l'intrigue globale du métrage sera bien facile et ne créera que très rarement du suspense ou de la tension (avec quand même un bel effet de surprise lors de la découverte du visage terrifiant de Hanger) pour bien entendu privilégier l'aspect graphique et la gaudriole et assumer pleinement les choix dégoûtants du réalisateur qui jouera avec son humour scatologique ou ici très porté sur les tampons menstruels usagés, quitte même à s'en servir pour faire périr un des personnages qui sera étouffé par l'un d'eux gorgé de sang "frais", quand il ne versera pas dans un érotisme très osé charmant mais entièrement gratuit. L'interprétation est cohérente, porté par des acteurs semblant biens 'amuser derrière des maquillages démonstratifs, tandis que la mise en scène de Ryan Nicholson manquera hélas de "pêche" pour insuffler au métrage un vent de folie dont il aurait pourtant bien eu besoin. Les effets spéciaux sont par contre largement probants, aussi bien pour ces maquillages réussis qui défigureront les faciès, que pour les nombreux plans sanglants volontaires et très graphiques.

Donc, ce Hanger pourra déplaire ou dérouter les spectateurs guère habitués à ces débordements assez extrêmes, tandis que les autres pourront au contraire s'en amuser tout en regrettant ce manque de fraîcheur et de rythme ainsi qu'une originalité en berne !

Hanger

Le DVD de zone 1 édité par Breaking Glass Pictures avancera une image nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale certainement pas assez appuyé pour dynamiser un ensemble qui en avait pourtant bien besoin, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, sans le moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of donnant dans la bonne humeur la parole aux membres de l'équipe du film, un petit journal de bord tenu par Lloyd Kaufman, le patron de la "Troma" qui fera un petit caméo dans l'entame du film, la séquence érotique visionnée par les personnages reproduite en intégralité, deux rapides scènes coupées, un très court bêtisier, une conséquente galerie de photos ainsi que la bande-annonce du film, suivie par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient se frotter à l'humour porté sur le mauvais goût de ce "Hanger", le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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10.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Daybreakers
Réalisateurs : Michael et Peter Spierig
Durée du film : 1h38
Date de sortie du film : 03 mars 2010

Avec
: Ethan Hawke (Edward Dalton), Willem Dafoe (Elvis), Sam Neill (charles Bromley), Michael Dorman (Frankie Dalton), Claudia Karvan (Audrey).


Par Nicofeel

Réalisé par Michael et Peter Spierig, auteurs du film Undead en 2004, Daybreakers part d'un synopsis pour le moins original : en effet, on se retrouve en 2019 avec des vampires qui ont pris le contrôle de la Terre. Les humains, devenus en minorité, sont recherchés puis parqués dans des endroits (qui font penser à des sorte de chambres froides) où ils servent de garde-manger ou plutôt de garde-boisson vu qu'il s'agit de vampires !
Faisant penser aux films de vampires contemporains tels que Underworld, Daybreakers dépoussière lui aussi le mythe du vampire. Les vampires craignent toujours fortement le soleil (un des moyens pour les détruire) mais ils habitent désormais dans des hautes tours où ne passe pas le soleil. Il n'y a dans ces tours que de la lumière artificielle. Par ailleurs, les vampires ont la possibilité d'activer le « daytime » sur leurs voitures, c'est-à-dire une protection au niveau des vitres de voiture qui permet en plein jour d'empêcher le soleil de passer dans les voitures. Les vampires ont donc trouvé une parade pour éviter d'être brûlés.

L'originalité du film tient au fait que l'on a un vampire, Edward Dalton (Ethan Hawke), humaniste ô possible, n'est pas du tout satisfait à l'idée que la race humaine s'éteigne progressivement. Il cherche un substitut au sang humain qui pourrait être délivré à ses congénères vampires. Mais dans cette histoire qui peut rappeler par certains aspects l'excellent film La planète des singes (l'original), plusieurs êtres humains, vont être en contact avec Edward et lui permettre de trouver une autre solution. Ce sont Audrey (Claudia Karvan) et Elvis (Willem Dafoe) qui vont mener Edward vers une nouvelle direction.
La solution ne manque pas d'intérêt puisqu'elle pose comme principe le fait de transformer des vampires en humains, comme le prouve notamment le fait que les personnes concernées ont de nouveau des battements cardiaques et sont donc comme auparavant des êtres mortels. Cette « cure » est finalement un retour à la situation précédente où les humains étaient majoritaires sur Terre.
Avant d'en arriver là, il va évidemment y arriver plusieurs embûches sur la route d'Edward, d'Audrey et d'Elvis. Ce qui va donner lieu à plusieurs scènes d'action telles que des courses-poursuite ou des fusillades. Le rythme du film est tout à fait satisfaisant avec des scènes qui s'enchaînent rapidement. On n'a pas le temps de s'ennuyer.
Et puis les fans de films d'horreur ont l'occasion d'être heureux car il y a plusieurs scènes sanguinolentes avec notamment au début du film une tête qui explose de façon très graphique. Des personnages qui brûlent ou des agressions d'humains par des vampires valent également le coup.
En plus de son scénario sympathique à défaut d'être foncièrement original, de scènes bien enlevées et du zeste de trash qu'il contient, Daybreakers peut s'enorgueillir d'une belle photo qui accroît la séparation entre vampires et humains. Les vampires vivent dans des endroits particulièrement froids et ils ont d'ailleurs pour leur part des teints pâles et des yeux saturés. La photo du film, très réussie, augmente cette sensation de froid avec des couleurs de ton très froides.
Cependant, le film n'est pas exempt de défauts. Ainsi, les acteurs, où l'on retrouve pourtant notamment les chevronnés Ethan Hawke, Willem Dafoe et Sam Neill, sont loin d'être transcendants. Ils s'inscrivent dans l'histoire du film sans que leur présence soit particulièrement marquante.
Autre défaut du film : le manque d'explications. On aurait pu espérer avoir plus d'informations sur la prise de pouvoir des vampires. De même, la fin, qui se termine après une scène bien sanglante qui donne l'idée d'une retour aux sources, aurait mérité d'être plus développée. On a un peu la sensation que le final a été tourné (ou en tout cas monté) à la va-vite. C'est dommage car à défaut d'être le film d'horreur de l'année, Daybreakers est une sorte de série B assez efficace.

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09.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The ghost writer
Réalisateur : Roman Polanski
Durée du film : 2h08
Date de sortie du film : 03 mars 2010
Avec : Ewan McGregor (le nègre), Pierce Brosnan (Adam Lang), Kim Cattral (Amelia Bly), Olivia Williams (Ruth Lang), Tom Wilkinson (Paul Emmett), Robert Pugh (Robert Rycart), etc.

Par Nicofeel

Réalisateur majeur dans les années 60 et 70 auteur d'oeuvres telles que Répulsion, Le bal des vampires, Rosemary's baby, Chinatown ou encore Le locataire, Roman Polanski a progressivement baissé son niveau pour finir par nous offrir des oeuvres qui, sans être mauvaises, se sont révélées classiques et peu enthousiasmantes.
C'est dire à quel point on attendait peu de choses de The ghost writer.
Et pourtant voilà, à force de ne rien attendre, on ne pouvait qu'être agréablement surpris, ce qui est le cas en l'espèce.
The ghost writer raconte l'histoire d'un nègre (Ewan McGregor) qui accepte de rédiger les mémoires d'Adam Lang, ancien premier ministre britannique. Rapidement, le « nègre » se retrouve mêlé dans une histoire pour le moins compliqué, avec un Adam Lang accusé d'avoir aidé la CIA en permettant l'enlèvement de terroristes islamistes.
En regardant de près le film The ghost writer, on peut penser que le film va quelque peu ennuyer. Car le début est sympathique mais n'apporte pas grand chose au récit : le fameux « nègre » est recruté et se rend sur l'île où réside Adam Lang. Là, il est censé modifier la première mouture des mémoires qui n'a pas donné satisfaction à l'éditeur et qui ne peut pas être modifié par le « nègre » concerné, ce dernier ayant été assassiné. Le nouveau « nègre », interprété par Ewan McGregor, se met donc à questionner Adam Lang au sujet de sa vie, en commençant par ses années d'études.
Ce n'est qu'à partir du moment où Adam Lang est attaqué devant la Cour Pénale Internationale que le film prend son envol. Car c'est à cet instant où le « nègre » se retrouve impliqué dans cette histoire et découvre des indices qui vont lui mettre la puce à l'oreille.

Le film prend une toute autre dimension et devient passionnant. Au vu de la tournure des événements, et malgré son aspect contemporain, le film fait penser à un chef d'oeuvre de 1974, le thriller politique et paranoïaque que constitue A cause d'un assassinat d'Alan J. Pakula. Comme dans ce dernier, The ghost writer est un film à l'intrigue labyrinthique, où les tenants et aboutissants ne sont pas tous connus en raison de nombreuses zones d'ombre. Le héros, un peu trop curieux, est comme dans le film de Pakula quelqu'un dont on a l'impression qu'il est sans cesse surveillé. Mais par qui ? Et pour quelles raisons ?
Petit à petit, on en apprend plus par le biais de photos qui impliquent Adam Lang ; par le GPS d'une voiture qui amène le « nègre » sur une piste, etc. Alors que le début du film est plutôt statique, il en va tout autrement par la suite avec des événements qui vont à la vitesse grand V comme la traque sur le ferry ; l'épisode du motel perdu ; l'entrevue avec l'opposant à Lang ou encore le fait que le « nègre » couche avec la femme d'Adam Lang.
Au lieu de livrer un film classique, Roman Polanski n'hésite pas à déstabiliser le spectateur en le mettant sur de multiples dont on ne sait finalement laquelle est la bonne. Et quand on a le sentiment d'avoir compris de quoi il en retourne, le cinéaste s'en prend à son « nègre » et fait disparaître tout élément de preuve. C'est d'ailleurs une des forces du film : montrer que les choses sont inéluctables (les différents décès) et refuser une fin facile en happy end.
Superbement maîtrisé sur le plan de la mise en scène avec cette impression d'observation perpétuelle du personnage principal, le film nous donne le sentiment de nous retrouver dans un univers paranoïaque. Ce sentiment est renforcé par la froideur des plans et des décors, la résidence dans la villa étant à cet égard un endroit complètement déshumanisé.
Cet endroit n'est d'ailleurs pas sans rappeler la vie de Roman Polanski, lequel est depuis de nombreuses années (suite à une affaire de viol) un étranger permanent puisqu'il ne peut pas rejoindre le territoire américain (exactement l'inverse de ce qui se passe dans le film), au risque d'être arrêté. Même si le film a été tourné avant l'assignation à résidence de Polanski en Suisse, on ne peut s'empêcher de faire des parallèles entre ce film (et donc le personnage d'Adam Lang) avec le cinéaste lui-même.
Terminons par la distribution du film. On tient une excellent distribution avec notamment un très bon Pierce Brosnan dans le rôle d'un ancien Premier Ministre au passé trouble ; un Ewan McGregor très bon dans le rôle d'un homme curieux qui est rapidement dépassé par les événements ; une Olivia Williams très bonne dans le rôle de la femme fatale.
Au final, The ghost writer est un film de très bonne tenue qui bénéficie d'un excellent scénario, d'une mise en scène parfaitement adapté au sujet, d'une distribution efficace et de décors bien étudiés. En somme, The ghost writer marque immanquablement le grand retour de Roman Polanski. On attend déjà son prochain film avec impatience.

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08.03.10

12:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Le mois de février qui s'est achevé aura été plutôt agréable pour l'amateur de cinéma fantastique/ horrifique, avec quelques bonnes surprises, des titres sortis après leur passage en salles et encore et toujours des rééditions plus ou moins opportunes.

Frankenstein
Le loup-garou

Au niveau des titres déjà existants, Universal aura par exemple uniquement capitalisé sur ses trésors des années 20-30 et nous proposant une nouvelle fois aussi bien le Dracula avec Bela Lugosi, que le Frankenstein avec Boris Karloff, mais également L'homme invisible, La momie et Le loup-garou.

R-point
Negative happy chainsaw egde

De son côté WE Productions donnera encore une nouvelle chance à deux de ses titres orientaux avec le mitigé R-Point et à Negative happy chainsaw edge et son "terrifiant" homme à la tronçonneuse, le tout en steelbook.

La tombe de Ligeia

Déjà disponible en édition belge, l'appréciable La tombe de Ligeia de Roger Corman avec Vincent Price a connu une édition française grâce à Sidonis par ailleurs bien occupé avec ses westerns.

Jennifer's body
Destination finale 4

Parmi les titres ayant eu la chance de passer par la cache "salles obscures", on retiendra la sortie de Jennifer's body par 20th Century Fox pour ce mélange de "teen-movie" et d'horreur plus ou moins heureux, et de Destination finale 4 par Metropolitan, dernier volet en date d'une franchise qui commence sérieusement à s'essouffler.

Grizzly park
Pirates de Langkasuka

Pour les inédits, on pourra évidemment compter sur Emylia qui nous aura encore ce mois-ci gratifié de deux titres intéressants avec d'abord Grizzly park, présenté ici et critiqué , et surtout avec Pirates de Langkasuka, pour des éditions traitées ici et une critique du film .

Pandorum
Dark mirror

M6 Vidéo aura donné sa chance à Pandorum et son vaisseau spatial bourré de créatures monstrueuses, tandis que Action & Communication aura laissé son Dark mirror et son intrigue lorgnant du côté du Mirrors d'Alexandre Aja venir titiller l'amateur.

Whiteout
Inside

Studio Canal se sera montré bien discret ce mois-ci avec uniquement la sortie du thriller horrifique Whiteout et son U.S. Marshall joué par la ravissante Kate Beckinsale coincé en Arctique avec un meurtrier, et il en ira de même pour France Télévision Distribution qui aura eu la bonne idée d'éditer Inside, titre bénéficiant d'excellents échos.

Train
Lesbian vampire killers

Dans la même configuration Europa aura lancé Train, auréolé d'une interdiction aux moins de dix-huit ans qui ne semble pas justifiée pour tout le monde pour un nouveau "Torture porn" que l'on espérera bien graphique, et Wild Side aura édité Lesbian vampire killers dont le principal intérêt semblant résider dans son titre délirant.

Girls wanted
The neighbours

Elephant Films aurait pu créer l'événement avec la sortie de Girls wanted, titre obscur qui cache le terrible Murder, set, pieces de Nick Palumbo, mais hélas, ce ne sera que la version "cut" du film qui sera proposée par l'éditeur, celui-ci ayant également sorti en février l'intriguant The neighbours ainsi qu'un Dracula datant de 2006 et déjà disponible depuis une première sortie en 2008.

Brain damage

Enfin, gardons le meilleur pour la fin avec Opening qui outre une ressortie du Bazaar de l'épouvante d'après Stephen King, aura laisser la folie du ver parasite de Brain damage de Frank Henenlotter (également connu sous le titre de Elmer, le remue-méninges)venir connaître enfin une sortie dans l'hexagonale pour un titre plus qu'attendu depuis des années.

Donc, ce mois de février aura été porteur de bonnes surprises certes pas forcément nombreuses, mais de taille et il ne reste plus qu'à espérer que le mois de mars maintenant commencé soit du même acabit, le rendez-vous est déjà pris pour un compte-rendu !

Dracula (1931) - Universal classics

Dracula (1931) - Universal classics
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Frankenstein (1931) - Universal classics

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L'homme invisible - Universal classics

L'homme invisible - Universal classics
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La momie (1932) - Universal classics

La momie (1932) - Universal classics
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Le loup garou - Universal classics

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La tombe de Ligeia

La tombe de Ligeia
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Jennifer's body

Jennifer's body
Fnac à 10€
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Jennifer's body (Blu-ray)

Jennifer's body (Blu-ray)
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Destination finale 4 - 3D / 2 DVD

Destination finale 4 - 3D / 2 DVD
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Destination finale 4

Destination finale 4
Amazon à 7.99€
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Destination finale 4 (Blu-ray 3D) + Lunettes

Destination finale 4 (Blu-ray 3D) + Lunettes
Amazon à 24.06€
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Grizzly park

Grizzly park
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Grizzly park (Blu-ray)

Grizzly park (Blu-ray)
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Pirates de Langkasuka

Pirates de Langkasuka
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Pirates de Langkasuka - Edition collector / 2 DVD

Pirates de Langkasuka - Edition collector / 2 DVD
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Pirates de Langkasuka (Blu-ray)

Pirates de Langkasuka (Blu-ray)
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Pandorum (Blu-ray)

Pandorum (Blu-ray)
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Dark mirror

Dark mirror
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Whiteout (Blu-ray)

Whiteout (Blu-ray)
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Train (Blu-ray)

Train (Blu-ray)
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Train

Train
Fnac à 13€
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Lesbian vampire killers

Lesbian vampire killers
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Lesbian vampire killers (Blu-ray)

Lesbian vampire killers (Blu-ray)
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Girls wanted

Girls wanted
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06.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Une éducation
Réalisateur : Lone Scherfig
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 24 février 2010

Avec : Peter Sarsgaard (David), Carey Mulligan (Jenny), Alfred Molina (Jack), Cara Seymour (Marjorie), Rosamund Pike (Helen), Dominic Cooper (Danny), Emma Thompson (la directrice d'école), Olivia Williams (miss Stubbs), Sally Hawkins (Sarah).

Par Nicofeel

Réalisé par Lone Scherfig, Une éducation est une comédie rétro qui ne manque pas de charme. Le film raconte l'histoire de Jenny, une jeune anglaise de 16 ans qui étudie dans une école de jeunes filles. Brillante, elle est destinée à entrer à Oxford. Notons qu'Oxford est un must. C'est la plus ancienne université d'Angleterre et l'une des plus prestigieuses d'Europe. Il est fait référence dans le film entre autres à C.S. Lewis, écrivain célèbre (Les chroniques de Narnia) qui a résidé à Oxford.
Mais la vie va amener Jenny à fréquenter David, un homme charmant, qui a deux fois son âge et qui lui propose de faire des sorties qu'en tant qu'adolescente elle n'a pas l'occasion de faire.
Une éducation raconte finalement le passage de l'adolescence à l'état adulte d'une jeune fille. Oscillant entre comédie (début du film) et drame (fin du film), entre rêve éveillé et désillusions, Une éducation marque l'apprentissage de la vie, l'émancipation de Jenny. Formidablement interprétée par Carey Mulligan qui est bluffante de naturel en faisant preuve de beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, Jenny est une adolescente qui représente parfaitement la jeune fille de son époque. En 1961, l'Angleterre est encore bien conservatrice dans ses idées. Les jeunes filles vont en cours ensemble et avant de penser à faire la fête, il s'agit de réussir ses études.
Jenny est en fin de compte dans un moule dont les contours ont été effectués par ses parents. Jack (Alfred Molina), le père, est un personnage qui, sans être totalement antipathique est le symbole d'une Angleterre conservatrice, quasi rétrograde. Sa fille doit être la meilleure, réussir ses études, les passe-temps étant superflus.

En rencontrant David, Jenny souhaite justement vivre sa vie. Elle veut être libre d'agir à sa guise et se faire plaisir en fumant, en allant dans des bars jazzy, en sortant les week-end et en allant, comble du bonheur, à Paris. Le film s'évertue d'ailleurs à nous montrer à quel point la culture française est cotée. Jenny écoute des disques de Juliette Gréco, elle apprend la langue française (elle se plaît à parler français, car cela fait très mode, et cela lui donne d'ailleurs un côté plus que sympathique), elle regarde des films français et lorsqu'elle est à Paris, elle achète du parfum français.
On a donc d'un côté une Angleterre conservatrice, où les libertés semblent corsetées, aussi bien pour les adolescents que pour les adultes, et de l'autre, une Angleterre où le maître mot est bien la liberté.
Le film se veut libertaire avec cette description d'une jeune fille qui s'émancipe et qui fréquente des gens qui ne sont pas forcément les personnes les plus fréquentables (ce qu'on ne saura que tardivement dans le film, mais ce qui était relativement prévisible). Pourtant, dans sa toute fin, le film montre bien une jeune fille qui, après avoir été trahie, décide de revenir à sa situation initiale et de faire ce que souhaitaient à la base ses parents. Oxford revient au goût du jour. En dehors d'un côté un peu moralisateur, la fin a aussi pour but de rappeler que la femme moderne, à l'instar de l'homme, peut espérer s'émanciper en réussissant ses études et en étant pas uniquement un faire-valoir pour l'homme.
De ce point de vue, il n'y a qu'à voir le rôle donné à Rosamund Pike, qui joue une Helen qui est certes jolie mais qui donne plus l'impression de faire partie du décor que d'être une femme qui vit pour ce qu'elle est.
Cela amène à signaler que la distribution du film est très bonne. En plus de la formidable Carey Mulligan qui demeure sans aucun doute une des très belles surprises et des raisons essentielles d'aller voir ce film, on retrouve de très probants Alfred Molina et Emma Thompson.
La photographie du film et les décors sont également à signaler, ils ajoutent une touche rétro particulièrement bienvenue à ce film léger (quoique presque dramatique vers sa fin). La musique du film, qui comprend notamment plusieurs standards de Juliette Gréco, est fortement appréciable et parfaitement dans le ton du film.
Seule la mise en scène demeure un peu faiblarde. Elle est avant tout fonctionnelle et ne comporte pas de scènes brillantes au point de vue de la réalisation.
Au final, Une éducation est un film qui se regarde très tranquillement et qui offre au spectateur de beaux moments de cinéma. A voir.

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05.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Thérapie de couples
Réalisateur : Peter Billingsley
Durée du film : 1h47
Date de sortie du film : 24 février 2010
Avec : Vince Vaughn, Jason Bateman, Faizon Love, Jon Favreau, Kristin Davis, Kristen Bell, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le cinéaste Peter Billingsley, le film Thérapie de couples est une comédie américaine. Il s'agit même précisément d'une comédie comme on a l'occasion d'en voir par dizaines (par centaines ?) chaque année.
Le film n'est nullement original bien que ça ne l'empêche de rester regardable. L'histoire raconte les vacances de quatre couples d'amis qui décident d'aller se détendre dans un lieu paradisiaque (l'Eden West). Premier reproche au film : la photo du film est laide et le scénario fait quasiment penser au jeu de l'île de la tentation.
Les couples vont devoir se soumettre à divers tests qui auront pour effet immédiat de montrer que tout ne va pas si bien au sein de ces couples. En gros, l'idée est que le fait d'être ensemble ne justifie pas pour autant qu'un couple marche parfaitement. Il peut y avoir une usure au sein du couple et de manière extensive on peut se retrouver avec des couples qui n'ont plus grand chose en commun ou à partager. L'idée est traitée de façon comique et de façon caricaturale (le but étant manifestement de faire avant tout sourire le spectateur) ce qui est dommage car il y avait moyen de faire quelque chose de bien avec une telle thématique.

D'ailleurs, le film n'est pas fin pour deux sous car, comme par hasard, les couples vont d'abord s'éloigner avant de se retrouver dans un happy end moralisateur qui n'est pas de bon alloi.
Pour jouer dans ce film bien calibré, on retrouve pourtant dans les rôles principaux des acteurs chevronnés, vus déjà dans des films ou téléfilms. On a ainsi Kristin Davis, bien connue pour sa participation dans la série Sex and the city. Il y a aussi la belle Kristen Bell, vue notamment dans l'excellent film Reefer madness. Notons aussi la présence de Vince Vaughn et de Jon Favreau. Ces acteurs ont la malchance d'interpréter des rôles qui font fortement penser à des archétypes. Le pire en la matière étant le rôle qui a échu à Faizon Love, l'acteur jouant un black gros, lourd dans certains de ses propos et toujours fatigué. Le pauvre Faizon Love est le personnage type qui est censé en lui-même faire rire, comme lorsqu'il se retrouve tout nu ou encore le fait qu'il n'arrive pas à suivre ses camarades lors d'épreuves sportives.
Les personnages secondaires ne sont pas non plus d'une grande finesse : le professeur de sport est un hispanique bien bronzé et musclé. Malgré tout, son personnage est quelque peu amusant car il joue un obsédé et à tout le moins un homme entreprenant. La scène d'assouplissement n'est certes pas fine mais elle demeure assez drôle.
Au niveau des personnages secondaires, on retrouve Jean Réno dans un rôle de vieux sage. L'acteur cabotine quelque peu mais il n'est pas celui qui est le moins crédible pour le coup.
En dépit d'un scénario prévisible et de personnages archétypaux, le film réserve quelques scènes sympathiques : outre celle de l'assouplissement, il y a la scène du massage et celle des tests psychologiques. Et puis quelques dialogues sont à retenir, comme lorsque l'un des hommes déclare que « les relations sont des rues à deux sens, pas une autoroute et un sentier pédestre. »
A l'inverse, certaines scènes sont carrément inutiles et même risibles, comme la partie interactive de jeux vidéo. On se demande comment les scénaristes sont capables d'idées aussi indigentes.
Au final, que penser de Thérapie de couples ? Il s'agit d'une comédie « conventionnelle » qui se suit sans déplaisir mais ne se démarque nullement des nombreux autres films dans ce genre qui sortent chaque année. A voir, uniquement si l'on à rien d'autre à faire.

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04.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : I love you Phillip Morris
Réalisateurs : Glenn Ficarra et John Requa
Durée du film : 1h36

Date de sortie du film : 10 février 2010

Avec : Jim Carrey (Steven Russell), Ewan McGregor (Phillip Morris), Leslie Mann (Debbie Russell), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Glenn Ficarra et John Requa, I love you Phillip Morris a été présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2009. Il se veut un film manifestement romantique, impertinent et drôle. Après visionnage, le pari est partiellement réussi.
I love you Phillip Morris est finalement assez facile à raconter : c'est l'histoire d'un homosexuel, Steven Russell (Jim Carrey), qui a longtemps caché à ses proches son homosexualité et qui va être amoureux fou d'un certain Phillip Morris (Ewan McGregor) et être prêt à tout pour rester auprès de ce dernier.
Là où peut-être le film est le plus étonnant c'est quand on apprend que cette histoire est tirée d'une histoire vraie.
Mis à part cela, le film n'est finalement pas si irrévérencieux que cela. Car si on adopte le point de vue du film, on assiste à quoi au final ? Une histoire d'amour tout simplement. Entre deux hommes certes, mais cela ne change rien sur le fond. D'ailleurs, le film n'évite pas toujours les clichés avec une vision de l'homosexualité qui est plutôt caricaturale.

Si I love you Phillip Morris se suit bien durant ses 1h36, c'est avant tout dû à la performance exceptionnelle de Jim Carrey. Comme à son habitude dans ses rôles comiques (à des années-lumière d'interprétations dramatiques telles que dans Eternal sunshine of the spotless mind), Jim Carrey en fait des tonnes. Et pourtant, au-delà de gags qui sont d'une incroyable lourdeur par moments, cela passe parfaitement. Jim Carrey est en fin de compte un formidable acteur burlesque contemporain. L'histoire de ce menteur invétéré que joue Jim Carrey est tout bonnement édifiante. Steven Russell est ainsi un policier afin de retrouver sa mère qui l'a abandonné à sa naissance. Puis il devient directeur financier d'un grand groupe afin de subvenir à ses besoins très importants en terme de luxe ! Comme il le dit, une vie d'homosexuel à la mode coûte cher ! Ce second degré affiché volontairement est assez drôle et justifie à lui seul le visionnage de ce film qui ne fait pourtant pas dans la finesse. D'ailleurs, les autres rôles que joue Jim Carrey, à savoir un faux avocat (qui va se mettre à plaider de façon carrément décalée) puis un malade qui simule d'avoir le sida, sont bien dans la veine décalée du film. On pourra finalement regretter qu'il n'y en a que pour Jim Carrey dans ce film. Car il faut bien reconnaître que Ewan McGregor, qui interprète le rôle de Philllip Morris, est quasiment transparent d'un bout à l'autre du film. Même quand il joue au romantique désespéré, Ewan McGregor n'arrive pas à la cheville de Jim Carrey. Il faut dire qu'entre un Jim Carrey qui est prêt à remuer ciel et terre (même lorsqu'il est en prison) et un Ewan McGregor qui reste finalement assez calme, on a vite fait de choisir quel personnage nous fait vibrer.
Au demeurant, le film demeure tout de même assez drôle avec finalement tous les personnages qui en prennent pour leur grade et surtout une société américaine qui est passée (un peu) au scalpel. La bonne famille américaine avec le couple modèle et les gentils enfants, qui croient tous en Jésus-Christ et ramènent tout à la religion, est passée à la dérision, et ce d'autant plus qu'il s'agit du premier mode de vie de Steven Russell. Mais ce dernier, avant de faire son coming out, est déjà dans une double vie. Le film critique aussi ouvertement une société consumériste où l'argent et le règne du paraître sont les maîtres mots.
En somme, I love you Phillip Morris est loin d'être la comédie de l'année mais il s'agit d'un film plutôt marrant, qui se démarque des nombreuses comédies que l'on voit chaque année, par une approche assez décalée et par une volonté de s'en prendre au système en place. A voir.

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