Archives pour: Octobre 2010, 15

15.10.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Elle s'appelait Sarah
Réalisateur : Gilles Paquet-Brenner

Durée du film : 1h51

Date de sortie du film en salles
: 13 octobre 2010

Avec : Kristin Scott-Thomas (Julia Jarmond) ; Mélusine Mayance (Sarah) ; Niels Arestrup (Jules Dufaure) ; Frédéric Pierrot (Bertrand Tezac) ; Michel Duchaussoy (Edouard Tezac) ; etc.

Par Nicofeel

Réalisateur entre autres de Gomez et Tavarès (avec Stomy Bugsy et Titoff), Gilles Paquet-Brenner n'était pas vraiment attendu en tenant les rênes d'un film qui traite des heures les plus sombres de notre histoire. Et pourtant, son film, qui adapte à l'écran le livre de Tatiana de Rosnay, est plus qu'acceptable dans l'ensemble. Alors que les films qui évoquent la seconde guerre mondiale sont assez nombreux en cette année 2010, le résultat à l'écran est très variable, alternant le bon avec L'arbre et la forêt (un film subtil sur un secret) et le carrément mauvais avec La rafle (un film avec un fond certes louable mais une démonstration ridicule à coups d'effets de style larmoyants et d'images d'Epinal). Heureusement, Elle s'appelait Sarah se rapproche plutôt de L'arbre et la forêt.
Si Gilles Paquet-Brenner n'est pas un grand cinéaste – les plans se multipliant et la mise en scène se limitant quasi exclusivement à des champs et contre champs – il a la bonne idée de créer un scénario pour le moins original et qui ne s'embarque pas dans de la pure caricature.

Ici, on suit les pérégrinations d'une journaliste, Julia Jarmond (excellente Kristin Scott-Thomas, particulièrement convaincante) qui décide de faire un article sur le cruel épisode du vel'd'hiv'. Elle tombe alors sur des éléments lui permettant de comprendre que l'appartement où elle compte emménager auparavant a auparavant appartenu à une famille de juifs qui a été déportée. Dans cette famille, il y a avait la fameuse Sarah qui a réussi à s'échapper d'un camp de transit suite à la rafle.
Le film fait un parallèle entre la vie de Julia Jarmond et celle de Sarah, vécue plus de 50 ans auparavant, alternant les époques. Il faut bien reconnaître que tout cela paraît au départ quelque peu factice mais les 2 histoires finissent par s'entrelacer et la justification de ce montage prend alors son sens.
On apprécie cette enquête de journaliste qui nous permet d'en apprendre sur la vie d'une jeune fille de 8 ans qui a perdu sa famille durant la rafle et son petit frère dans le cadre d'un événement particulièrement malheureux.
L'émotion qui se dégage des investigations de Julia Jarmond est réelle et sincère. Le cinéaste Gilles Paquet-Brenner a par ailleurs la bonne idée de replacer son histoire contemporaine non pas à notre époque actuelle, mais en 1995, au moment où la France va reconnaître publiquement ses torts dans cette rafle. On a droit très justement à des extraits du discours de Jacques Chirac, très émouvant, prononcé le 16 juillet 1995 à l'occasion des commémorations de la rafle du vel'dhiv'. A ce moment, le président français a reconnu la responsabilité de la France dans cette rafle ce qui a permis à notre pays d'être enfin en phase avec l'Histoire.
Car c'est aussi cela le devoir de mémoire : reconnaître ses torts. C'est aussi se souvenir du passé et de ce point de vue le film ne cesse de l'expliquer à plusieurs reprises.
Julia Jarmond fait tout pour retrouver la trace de Sarah et son entreprise finit par réussir dans le sens où elle est en mesure de remettre en place toutes les pièces du puzzle. Et puis elle apprend à la famille de Sarah, qui n'est pas forcément au courant, des choses essentielles de la vie de leur famille.
Le film comporte également une vraie symbolique qui au départ paraît quelque peu outrancière avec cette femme, Julia Jarmond, qui est enceinte alors qu'elle est relativement âgée et était censée de plus avoir d'enfant. Mais cet enfant représente aussi bien Sarah que le petit frère de Sarah disparu dans des conditions horribles. Et puis le fait d'appeler cet enfant Sarah est tant un rappel de la religion (Sarah étant dans la Bible un personnage qui ne pouvait plus avoir d'enfant) qu'un clin d’œil au passé.
Dans cette histoire tumultueuse qui rappelle plutôt de façon juste une époque trouble de notre histoire qu'il ne faut pas oublier, on notera la présence tout à fait appréciable d'un casting qui tient largement la route. Si Kristin Scott-Thomas est impeccable dans son jeu, il en va de même pour des acteurs tels que Niels Arestrup et Frédéric Pierrot. La petite Mélusine Mayance est également tout à fait satisfaisante dans son rôle de Sarah à l'âge de 8 ans.
Voilà donc un film qui joue tout à la fois sur un passé douloureux de notre histoire que sur une histoire privée qui lui est lié qui mérite largement d'être connue.

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07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Réalisateur : Sogo Ishii

Durée du film : 30 minutes

Date de sortie du film
: 1983 (moyen métrage diffusé au festival du NIFFF 2010)

Par Nicofeel

The codename is Asia strikes back est un moyen métrage d'une durée de 30 minutes que Sogo Ishii est venu mixer en direct dans la salle de cinéma la plus importante du festival de Neuchâtel, à savoir la première salle du théâtre du passage. Le mixage live est une véritable expérience qui apporte un vrai plus à ce moyen métrage. Sans compter que The codename is Asia strikes back a vraiment quelque chose à dire, le propos anti-guerrier étant on ne peut plus clair, comme on va le voir ci-dessous.
Ce moyen métrage de 1983, qui s'accorde parfaitement à la filmographie de Sogo Ishii, cinéaste qui oeuvre dans ce que l'on appelle communément le cyperpunk (au même titre que son compatriote Shinya Tsukamoto), est un véritable trip sensoriel. Le plaisir d'avoir droit à un mixage en direct rend donc The codename is Asia Strikes back d'autant plus prenant. C'est d'ailleurs la première fois que Sogo Ishii mixe ce court métrage de 30 minutes sans son groupe.
Dans ce moyen métrage, il n'y a pas de paroles mais uniquement des images et un son particulièrement marquant. La bande son est tout à la fois rock n'roll et métalleuse.
Il n'y a pas vraiment de logique dans ce métrage. C'est donc, comme dit précédemment, avant tout un spectacle sensoriel, même si la charge contre l'armée et la guerre est évidente. En effet, on voit de nombreuses explosions et le fait qu'il y a la guerre.
Pour donner un côté encore plus frontal à son métrage, Sogo Ishii a délibérément choisi de filmer caméra à l'épaule de manière quasi systématique – hormis lors d'un beau plan séquence qui permet de découvrir un souterrain amenant au lieu de vie des militaires.
Ces hommes, qui sont de sacrés têtes de guerriers, nous sont présentés armés, et notamment de fusils. Il y a un vrai côté cyperpunk avec ces personnages capables de se régénérer. Sogo Ishii insiste là dessus en ralentissant l'image, permettant de voir les mouvements démultipliés les personnages en laissant une trace. Ces hommes ont des super-pouvoirs, comme le prouve par exemple leurs résultats aux tirs.
Avec des sortes de surimpressions et des transparences, Sogo Ishii travaille beaucoup l'image. En jouant sur la répétition et sur la musique métalleuse qui donne un rythme entêtant, le cinéaste japonais nous immerge dans son moyen métrage.
C'est aussi une façon pour lui d'indiquer que la guerre rend fou les gens, à tel point que les soldats que l'on observe en arrivent à se tirer dessus. Il y a une vraie symbolisation de la guerre et de la bombe. Sogo Ishii exprime sans détour la bêtise de la guerre et de ses conséquences. A tel point qu'à la fin du métrage les survivants se rendent compte qu'il n'y a pas d'ennemis. No comment.

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