Archives pour: 2010

28.12.10

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

parNicore

Affamés

Film de séquestration original et posant de vraies questions sur la nature humaine tout en s’interrogeant sur le retour à la sauvagerie impliquant le cannibalisme, ce Affamés n’aura bien évidemment pas connu les honneurs d’une sortie en salles et c’est donc directement en DVD et en Blu-ray que le métrage va sortir le 4 janvier prochain sous l’impulsion de l’éditeur Emylia qui va nous proposer le film en combo DVD/ Blu-ray.

Affamés

Le script va piéger cinq étrangers se retrouvent pris au piège dans un cachot souterrain sans savoir comment sont t’ils arrivés là. Impossible de s’enfuir, le groupe va rapidement découvrir une autre salle contenant assez d’eau pour survivre 30 jours et surtout une scie d’amputation. Le groupe va découvrir peu à peu qu’ils sont des cobayes d’une expérience sadique organisée par un homme afin de tester les profondeurs de l’être humain dans sa volonté de survivre. Plus les jours passent, plus la faim se fait ressentir et sachant qu’ils ne peuvent pas s’enfuir, comment vont ils gérer le peu d’humanité qu’il leur reste ?

Affamés

Malgré les apparences, le métrage ne va certainement pas suivre la voie tracée par la saga des Saw et consorts pour au contraire s’affranchir de toute contrainte du filon des "torture porn" avec une intrigue linéaire qui va suivre la lente dérive de ces cinq protagonistes enfermés dans un but précis par un tortionnaire qui n'interférera pas dans leur captivité une fois les bases posées, pour uniquement les observer dans un but aussi précis qu'atroce mais quelque peu "justifié", ce qui donnera une ampleur glauque à l'ensemble, surtout que les protagonistes resteront naturels et très souvent éloignés des stéréotypes d'usage pour se poser de vraies questions et ainsi inciter le spectateur à en faire de même dans une telle situation, pour un résultat surprenant, terriblement captivant et foncièrement perturbant, surtout également que le réalisateur va éviter les pièges du genre en ne s'amusant pas avec des twists bidons ou autres facéties inutiles.

Affamés

Le combo DVD/ Blu-ray édité par Emylia proposera donc le film en DVD avec une image en 1.85 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS, avec comme bonus un making-of cette fois-ci sous-titré par l'éditeur, quelques scènes coupées, le commentaire audio du réalisateur ainsi que le sympathique court-métrage "Game of the dead". Le Blu-ray du film disposera d'une image en 1.85 (AVC 1080p/24) et d'une bande-son en français en DTS-HD 2.0 et en anglais sous-titré en DTS-HD5.1, pour reprendre les même bonus que l'édition DVD.

Affamés

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 4 janvier prochain pour pouvoir découvrir les affres de cette séquestration originale et prenante qui osera s'attaquer à de vraies questions délicates et douloureuses !

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27.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le soldat dieu

Réalisateur
: Koji Wakamatsu

Durée du film : 1h25

Date de sortie au cinéma
: 8 décembre 2010

Avec : Shinobu Terajima (Shigeko Kurokawa), Shima Ohnishi (le lieutenant Kyuzo Kurokawa), Ken Yoshizawa (Kenzo Kurokawa), etc.

Par Nicofeel

Avec Le soldat dieu, le réalisateur japonais Koji Wakamatsu évoque le retour parmi les siens en 1940 du lieutenant japonais Kyuzo Kurokawa, revenu de la guerre sino-japonaise avec des médailles mais ayant perdu tant ses bras que ses jambes. Le film va t-il être à l'image du sublime Johnny got his gun (1971) de Donald Trumbo un film sur la condition d'un homme qui a perdu son corps à la guerre et qui n'a plus que son cerveau pour se rappeler sa vie d'antan ?
Pas vraiment. Les films sont tous les deux clairement anti-guerre et évoquent tous deux la situation d'un homme fortement handicapé, mais le parallèle s'arrête là.
Car si Johnny got his gun se caractérise par un humanisme certain, cela n'est pas le cas du film de Wakamatsu.
Il faut d'abord bien prendre en compte l'idée que cette expression de soldat-dieu n'a rien d'honorable aux yeux du cinéaste. Elle renvoie en fait à un nationalisme exacerbé où l'Empire du Japon est présenté comme la nation de Dieu. De la sorte, en étant glorifié par ses compatriotes, le lieutenant Kurokawa devient un soldat dieu.
Mais ce soldat dieu ne comporte rien d'admirable. Il est de primer abord le symbole du machisme ambiant de l'époque. Cet homme-tronc ne peut plus que manger et dormir. Pour autant, il continue d'exprimer – à coups de grognements, puisqu'il n'arrive plus à parler – ses envies à son épouse. Sa femme, Shigeko, bien que constatant que son mari soit devenu une « chose », continue d'être sous son emprise. Et tout participe à ce qu'elle soit sous sa coupe : le lieutenant Kyuzo Kurokawa est le soldat-dieu par son uniforme, ses médailles et la coupure du journal où son courage a été mis en valeur.

Seulement, le réalisateur a la bonne idée de montrer qu'en temps de guerre, les rapports de force ne sont plus les mêmes, a fortiori quand on est fortement handicapé. Shigeko en vient progressivement à se venger. Elle se plaît d'une part à faire sortir dehors ce soldat dieu (qui se sent humilié d'être devenu un morceau de chair, ne pouvant quasiment rien faire de lui-même) et d'autre part à refuser parfois de faire l'amour avec son mari. La relation que Shigeko a avec son époux est d'ailleurs plus une relation de chair, qui ne lui apporte aucune satisfaction.
En se révoltant, thématique chère à Wakamatsu, Shigeko s'émancipe quelque peu. Elle refuse ainsi d'être simplement au service du Japon. Elle veut vivre pour elle.
Le Japon perd donc dans cette affaire une femme acquise à sa cause. Pour en arriver là, Shigeko a dû faire un gros travail sur elle car les éléments de propagande à cette époque étaient alors omniprésents. Dans le film, on voit par exemple qu'il y a une propagande de tous les instants qui est véhiculée par le média présent partout à l'époque, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, à savoir la radio. Dans la mesure où la radio n'est pas comme la télévision un mélange d'images et de son mais elle relate uniquement du son, elle permet de raconter dans le cas présent des choses erronées. Du coup, tout le monde ou presque se met à la cause de l'Empire.
Il y a aussi une propagande par le fait que chaque foyer a chez lui une photographie de l'Empereur du Japon et de son épouse. Les japonais sont donc amenés à se raccrocher à un nationalisme que l'on pourrait considérer de pacotille. Car dans tout ça, que fait l'Empereur pour les siens ? Le cas de la famille Kurokawa est symptomatique. La jeune femme travaille durement dans les rizières et doit s'occuper de son mari. Malgré tout, elle ne peut pas manger à sa faim, la pension de guerre de son époux étant manifestement assez faible.
Cet homme, le lieutenant Kurokawa, est in fine le symbole d'un Japon en pleine déconfiture. Son suicide coïncide d'ailleurs avec la fin de la guerre marquée par la capitulation de l'empire du Japon le 15 août 1945.
Du début à la fin du film, la guerre est vilipendée par son inutilité. Pourquoi avoir combattu ? Le simplet du village n'est-il pas celui qui a raison – c'est dire le manque de bon sens d'un Japon belliqueux – lorsqu'il parodie les personnages qui s'entraînent à combattre ou lorsqu'ils font des représentations bien pompeuses, pour rendre gloire aux Japonais partant à la guerre. On remarquera au passage que la seule préoccupation de Shigeko est de savoir que la guerre est finie. Peu importe l'identité du vainqueur.
Car dans cette guerre sino-japonaise, qui s'est étendue étendue au niveau mondial pour le Japon, il n'y a pas de quoi pavoiser. Les pertes humaines ont été très nombreuses. On notera à cet effet que ce n'est pas un hasard si Wakamatsu ne fustige jamais la position des Etats-Unis (entrés en guerre en 1941 suite à l'attaque de Pearl Harbor par le Japon) qui ont tout de même envoyé par deux fois la bombe atomique sur le Japon : une première fois à Hiroshimi, causant 140 000 morts, et une deuxième fois à Nagasaki, causant 70 000 morts. Wakamatsu remet en cause en fait l'obstination du gouvernement japonais qui coûte cher en vies humaines.
Comme de nombreux autres cinéastes japonais, Wakamatsu rappelle le traumatisme de la deuxième guerre mondiale et principalement de la bombe atomique qui a marqué les générations suivantes. Ce n'est pas anodin si la dernière image du film est celle de la bombe atomique.
Le film prend d'autant plus de poids et de signification qu'il contient plusieurs images d'archives, obtenues notamment auprès des archives nationales des Etats-Unis.
Après un tel film, on ressort vidé mais satisfait d'avoir assisté à une œuvre majeure. Car si le film est parfaitement mis en scène et donne lieu à une histoire forte, les acteurs sont également pour beaucoup dans la réussite du film.
Shima Ohnishi est excellent dans le rôle difficile du lieutenant Kurokawa. L'acteur exprime parfaitement les besoins primaires de cet homme et ses doutes quand il repense à ce qu'il a fait pendant la guerre. Il faut voir que Wakamatsu n'a aucune compassion envers ce personnage du soldat dieu. En effet, au vu de ses cauchemars, on comprend que cet homme-tronc a profité de la guerre pour commettre des actes irréparables, notamment un viol. Ce viol, qui revient plusieurs fois pendant le film, donne lieu au début à un raccord audacieux. On a ainsi les images d'archives d'une ville qui brûle qui sont suivies d' une ville mise à feu à sang, avec une femme violée.
Quant au personnage de Shigeko, il est joué admirablement par Shinobu Terjima qui passe par une multitude d'états tout au long du film. L'actrice a amplement mérité son ours d'argent, récompensant la meilleure actrice, lors du festival de Berlin.
En conclusion, Wakamatsu réalise avec Le soldat-dieu un film extrêmement abouti qui se révèle un formidable plaidoyer contre la guerre. Dans un style très sec et sans concession, le cinéaste en profite également pour s'insurger contre une société japonaise des années 40 alors rétrograde, tant par son nationalisme exacerbé que dans les relations entre hommes et femmes.

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26.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Skyline

Réalisateurs : Colin et Greg Strause

Durée du film : 1h33

Date de sortie au cinéma : 15 décembre 2010

Avec :Eric Balfour (Jarrod), Scottie Thompson (Elaine), David Zayas (Oliver), Donald Faison (Terry), Brittany Daniel (Candice), etc.

Par Nicofeel

Auteurs du calamiteux Aliens vs Predator requiem, les frères Greg et Colin Strause nous reviennent, toujours dans le genre de la science-fiction, avec cette fois-ci une histoire d'invasion extraterrestre.
Comme dans certains films « nationalistes » du type Independance day, l'invasion a lieu aux Etats-Unis, précisément ici à Los Angeles. Le film ne démarre pas trop mal avec une lumière bleutée, venant d'un énorme vaisseau extraterrestre, qui attire les gens pour mieux les contrôler.
Seulement le soufflet retombe bien vite puisque l'on a alors droit à un long flashback censé se situer 15 heures avant l'arrivée des extraterrestres. C'est alors qu'on fait précisément connaissance avec les principaux personnages du film, venus se réunir pour fêter l'anniversaire d'un des leurs. Seulement les personnages sont vides de sens et leurs dialogues sont sans intérêt.
Les frères Strause ont d'ailleurs la bien mauvaise idée d'inclure un élément particulièrement saugrenu dans leur film : le coup des copains qui ont bien bu et qui font un concours de branlette est vraiment atterrant.
Mais bon s'ils n'y avait que cela, ça irait encore. Le problème est que le film ne passionne guère. Le scénario se contente de montrer des gens qui tentent de survivre. Pour autant, il n'y a quasiment aucun lien entre eux et il n'y a pas, comme dans les films de Carpenter ou de Romero, une réflexion sur la notion de groupe. Les acteurs se contentent d'interpréter mollement des personnages qui sont loin d'être inoubliables.
Côté effets spéciaux, le film joue à fond la carte des explosions et des destructions massives qui ont le mérite de laisser éveillé le spectateur. Pour autant, rien de formidable là-dedans. Il n'y a au demeurant aucune scène gore.
La mise en scène est du même accabit. Les frères Strause nous offrent différents mouvements de caméra. On a ainsi plusieurs fois des mouvements en plongée pour donner une impression de gigantisme aux scènes auxquelles on assiste. Mais il faut bien reconnaître que tout cela paraît factice. Pire, les cinéastes nous concoctent quelques mouvements inutiles. Ainsi, on assiste par exemple à un ralenti à deux balles alors qu'une jeune femme est poursuivie. La tension de la scène est donc annihilée par cette mise en scène inadaptée. On voit aussi dans ce film des scènes accélérées qui ne sont pas spécialement justifiées. On a l'impression que la mise en scène répond à un cahier des charges : il faut tant de travellings, tant de mouvements en plongée, etc.
Finalement, ce qui est sans doute le plus réussi dans ce film, ce sont les monstres qui disposent d'immenses bras, pareils à des pieuvres. Il y a aussi ces monstres gigantesques qui évoquent ceux de Starship troopers. Ces monstres alimentent au moins le côté sérieux du film, même si rien ne donne lieu à des scènes sanglantes.
Ce qui n'empêche pas de bien rire par moments, comme cette scène débile où un homme tente de détruire un extraterrestre de très grande taille avec un simple pistolet ! Et puis la fin est également bien nulle avec cette scène d'élévation où les personnages ne pensent à rien d'autre qu'à s'embrasser. Sans compter que peu de temps auparavant on aura eu droit à un avion de chasse qui se crashe et à deux personnages qui baissent la tête pour l'éviter ! Bref, on est sans conteste par instants dans le ridicule, alors que le film se veut résolument sérieux.
Au final, malgré son lot important de défauts, Skyline demeure un film regardable. Sans être foncièrement le plus mauvais film de l'année dans le genre, Skyline n'en reste pas moins un film sans âme qui aurait pu être réalisé par n'importe quel yes man.

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25.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Des filles en noir

Réalisateur
: Jean-Paul Civeyrac

Durée du film
: 1h25

Date de sortie au cinéma
: 3 novembre 2010

Avec
: Élise Lhomeau (Noémie), Léa Tissier (Priscilla), etc.

Par Nicofeel

Présenté à la quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes, Des filles en noir est un film sur un sujet que l'on n'a pas l'occasion de voir étudié en France au cinéma, le suicide.
Si d'autres cinéastes ont plus ou moins bien évoqué le sujet (on pense àVirgin suicide de Sofia Coppola mais surtout à l'excellent Der todesking du cinéaste underground Jörg Buttgereit), Des filles en noir est une œuvre d'une grande maturité.
Le cinéaste ne fait jamais dans la caricature et il n'enfonce jamais de portes ouvertes. Bien au contraire. Si les deux jeunes femmes que l'on voit dans le film, Noémie et Priscilla, des adolescentes respectivement âgées de 17 et 18, s'habillent effectivement en noir – d'où le titre du film – elles échappent à l'idée préconçue des filles de leur âge qui sont dans le style gothique.
Non, le cinéaste a avant-tout entendu faire ressentir au spectateur le spleen vécu par ces ados qui ne trouvent rien d'intéressant dans notre société. La justesse de ton des deux actrices principales, Élise Lhomeau (dans le rôle de Noémie) et Léa Tissier (dans le rôle de Priscilla) donne vraiment l'impression que l'on a affaire à deux adolescentes qui n'acceptent pas de rentrer dans la société où elles évoluent pourtant. Ainsi, au début du film on entend Noémie dire qu'elle n'a envie de rien. Un peu plus loin dans le film, à la question de savoir de qu'elle aime dans la vie, Priscilla répond « rien ». Si les deux jeunes filles ont des caractères un peu différents avec notamment une Priscilla qui est beaucoup plus sanguine que sa copine et qui n'hésite pas à badigeonner des voitures ou établissements du mot FEU pour montrer sa révolte, les deux jeunes femmes sont réunies par cette aversion au choix de vie qui leur est proposée. Ce sont d'abord des adolescentes déçues des garçons, l'une et l'autre ayant eu de vraies déceptions sur ce point. Voyant la vie de manière très idéaliste, elles n'acceptent pas les trahisons et les mensonges. Et puis ce sont également des jeunes filles qui ne réussissent pas à se raccrocher à tout ce que constitue normalement les repères dans la vie : à l'école elles sont considérées comme bizarres par leurs camarades de classe qui n'acceptent pas leur vision de la vie ; même la famille n'arrive pas à apporter une certaine stabilité. Noémie est en conflit permanent avec sa mère tandis que Priscilla a quitté ses parents et réside chez sa soeur et le copain de cette dernière mais aucune de ces deux personnes ne se soucie de la jeune fille. Noémie, particulièrement instable, n'hésite pas à clamer haut et fort devant sa classe d'école qu'elle va se suicider. Avec une pointe d'ironie, elle a le même propos avec sa grand-mère. C'est d'ailleurs avec sa grand-mère qu'on la voit pour une fois rire. Mais n'est-ce pas tout simplement un rire nerveux (« un livre de prière, on va se poiler ! »), révélateur d'un mal plus profond ?
Finalement, l'envie d'en finir avec la vie rapproche ces deux jeunes filles. Avec une superbe photographie très grisâtre, le réalisateur Jean-Paul Civeyrac renforce le côté sombre de cette œuvre et par la même occasion le côté déshumanisé de notre société. Rien n'est vraiment gai dans tout ça et la musique classique (Brahms, Schumann) utilisée à de nombreux moments n'est pas là pour détendre l'atmosphère.
On sent à chaque instant que ces deux filles sont capables de commettre un acte irréparable. Le lien fort qui les unit – qui n'est pas de l'amour mais est cependant plus que de l'amitié – donne singulièrement l'impression qu'elles vont se suicider un jour ou l'autre, suivant en ce cas l'exemple du romancier romantique Kleist (qui s'était suicidé avec sa compagne). Une scène est vraiment particulièrement intéressante sur ce point, celle où l'on voit les deux jeunes filles qui discutent au téléphone et en viennent à l'idée de se suicider en même temps. Le montage parallèle que crée Jean-Paul Civeyrac établit une vraie tension, sachant que celle qui va sauter n'est pas fondamentalement celle auquelle on aurait pensé à la base. La violence du geste du suicide, pourtant attendu, accroît ce sentiment de tension perçu jusque-là dans le film.
Car tant dans sa thématique (avec ces deux filles qui n'arrêtent pas de penser à ça) que dans sa mise en scène sobre avec des raccords qui ont souvent lieu par le biais de fondus au noir, dans le choix des couleurs utilisées, la notion du suicide est omniprésente.
Et même quand un des deux personnages a disparu, l'autre n'arrête pas de penser à lui. La scène où Noémie se retrouve dans un brouillard épais et semble apercevoir Priscilla est très étrange. Elle semble bien indiquer qu'elle ne peut pas se passer de sa camarade qui était bien plus qu'une amie. Le fait de la voir pleurer (ce qu'elle ne fait jamais) est également un élément indiquant que Noémie regrette de ne pas avoir sauté également.
Même si l'univers devient moins sombre tant dans la mise en scène avec un raccord qui vient du ciel et est de couleur bleue (par rapport au noir omniprésent) que dans les relations sociales qui a désormais un but dans sa vie, en jouant dans un orchestre, on sent que cet équilibre est très fragile. Cette jeune fille, qui a déjà été hospitalisé par deux fois, peut rechuter à tout moment.
Si le film fait preuve d'une grande justesse de ton par rapport à cette thématique du suicide, le succès de ce long métrage est pour beaucoup dû à ses deux actrices nouvellement arrivées dans le cinéma et qui font preuve d'une incroyable maîtrise. On est bluffé par leurs performances, à tel point que l'on croirait que leurs réactions correspondent à un véritable vécu. Chapeau.
Au final, Des filles en noir aborde le suicide avec un regard qui met à mal notre société actuelle. Nullement aimable, le film a une vraie cohérence qu'il tire du jeu volontaire de ses actrices et d'une mise en scène qui n'hésite pas à varier gros plans sur les visages et mouvements fluides.
Sans conteste, dans son genre, Des filles en noir est un très bon film qui mérite d'être vu. Malgré son côté « auteur », le film est facile d'accès. Alors vous savez tous ce qu'il vous reste à faire.

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24.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Monsters

Réalisateur
: Gareth Edwards

Durée du film
: 1h34

Date de sortie au cinéma
: 1er décembre 2010

Avec
: Whitney Able (Samantha Wynden), Scoot McNairy (Andrew Kaulder), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Gareth Edwards, Monsters dispose à la base d'un pitch qui rappelle celui de District 9 avec la NASA qui a découvert des formes de vie extraterrestre, envoie une sonde pour recueillir des échantillons qui retourne sur Terre en se crashant au Mexique. C'est alors que se manifestent de nouvelles formes de vie, appelés monstres.
Comme dans District 9, il y a une zone infectée qui est constituée. Si les humains peuvent continuer à vivre dans ces endroits, c'est à leurs risques et périls.
L'action du film commence six ans après l'apparition de ces monstres avec le photographe d'un journal, Andrew Kaulder, qui est venu au Mexique afin de ramener aux Etats-Unis, la fille de son patron, une belle blondinette prénommée Sam.
Dès le début du film, on est mis au parfum avec la vision d'un énorme monstre qui ressemble à une pieuvre géante et qui se fait bombarder tant par des chars que par des avions.
Pour autant, cette scène pourrait donner une vision tronquée de Monsters. Car dans ce film on est assez loin d'un film d'action.
On est plus proche du film d'ambiance que d'autre chose. D'ailleurs, les fameux monstres, on ne les verra que très rarement. C'est surtout les conséquences de l'arrivée de ces monstres qui nous sont narrées.
A sa façon, le film de Gareth Edwards critique une politique migratoire pour le moins chaotique. Il est bien évident dans le film qu'il vaut mieux être américain que mexicain. En effet, ces derniers doivent faire face aux monstres et ont la moitié de leur territoire qui est en zone infectée. Sur de nombreux panneaux d'indications, on trouve sur la route les kilomètres où l'on est par rapport à la zone infectée. Ceux qui sont riches ont la possibilité de prendre le ferry (à des prix prohibitifs). Pour les autres, la seule solution est de traverser la zone infectée par la terre.
Et comme cela arrive souvent dans des périodes troubles, il y a toujours des gens qui sont là pour profiter de la situation. Il y a ainsi un marché noir qui se constitue pour prendre le ferry ou encore des agents mexicains qui corrompus et permettent ainsi à des personnes sans passeport de passer les différents barrages.
Car les frontières sont plus que jamais contrôlées. Il y a des barrages un peu partout.
On est vraiment dans une ambiance particulière, une ambiance quasi paranoïaque avec des avions qui traversent en permanence la zone aérienne (jour et nuit). Il y a aussi des masques à gaz qui doivent être portés dans la zone infectée et il y a des zones de décontamination.
Ce qui nous amène à une seconde thématique proposée par le film : le regard de l'autre. On comprend dans Monsters que les nouvelles créatures ont tué plusieurs personnes. Mais n'est-ce pas quelque part logique quand on sait que ces créatures sont attaquées en permanence et qu'on leur envoie notamment des bombes chimiques ? Dans le film, nos deux protagonistes ne sont jamais attaqués et ils apprennent que si l'on n'excite pas les créatures, elles ne font rien. La dernière scène du film est de ce point de vue on ne peut plus claire. Le réalisateur prouve par là que la solution n'est pas forcément et même pas du tout l'utilisation de la force armée. La critique anti-militaire est plus que sous-entendue.
Sorte de road-movie qui permet de voir de très beaux paysages naturels, Monsters vaut pour son ambiance particulière, avec le sentiment pour le spectateur que des monstres peuvent surgir à n'importe quel moment, et notamment la nuit.
Sans être un blockbuster, le film manque peut-être d'un peu de dynamisme car, hormis l'évolution des relations entre les deux personnages principaux, dont on suit le parcours jusqu'à la frontière américaine, il ne se passe pas grand chose. Mais c'est aussi une façon pour le réalisateur de poser la question suivante : les « monstres » sont-ils vraiment nos ennemis ?
Pour le savoir, il faudra se rendre dans les salles obscures.

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23.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Poetry

Réalisateur
: Lee Chang-Dong

Durée du film
: 2h19

Date de sortie au cinéma : 25 août 2010

Avec
: Yoon Jung-Hee (Mija), David Lee (Wook), Kim Hira (le président), etc.

Par Nicofeel

Réalisateur humaniste qui n'a de cesse de faire état du mal-être de notre société contemporaine (Peppermint Candy en 2002, Oasis en 2003), Lee Chang-Dong nous revient avec un film auréolé du prix du scénario à Cannes.
A partir d'un sujet relativement conventionnel, avec cette dame de 67 ans qui s'occupe de son petit-fils, le sud-coréen Lee Chang-Dong livre un film particulièrement émouvant, en traitant de thèmes multiples.
Car si l'on pense que le film va traiter de poèmes, ce n'est finalement qu'un fil rouge ou plutôt une façon d'extérioriser la sensibilité de la principale protagoniste du film. Car l’héroïne du film est bien Mija, cette mamie qui va avoir l'occasion de découvrir que le monde n'est pas aussi beau qu'elle le pense. Ainsi, rapidement dans le film on comprend que son petit-fils, Woo, un collégien malpoli et pas très malin, est impliqué dans une histoire de viol collectif à l'origine du suicide d'une jeune fille. Et puis Mija doit également faire avec les différents pères dont les enfants sont concernés par cette histoire de viol, et qui souhaitent faire taire cette histoire en payant la mère de la fille suicidée. Et puis il y a le fait que Mija apprend qu'elle a la maladie d'Alzheimer ce qui explique pourquoi elle commence à oublier certains mots courants comme un portefeuille ou une gare routière.
Avec beaucoup de finesse, Poetry brosse le portrait de cette femme qui est déçue par le monde mais qui cherche malgré tout à apporter toute la bonté qui caractérise cette dame. A l'image de son aspect vestimentaire très soigné, Mija fait tout pour rendre de la justice ou de la gentillesse autour d'elle. Ainsi, Mija est celle qui va permettre au vieil handicapé dont elle s'occupe (thématique que l'on retrouve dans l'excellent Oasis) de retrouver une forme de dignité ; elle va tout faire pour récupérer de l'argent pour la mère de la fille suicidée, non pas pour que l'affaire cesse, mais pour que cette mère, qui dispose de revenus modestes, puisse mieux s'en sortir ; elle va dénoncer son petit-fils pour que celui-ci soit jugé. En somme, même si la poésie lui plaît beaucoup, elle permet surtout à Mija d'accepter un peu plus ce monde rempli de gens bien peu intéressants.
Les thématiques développées dans ce film sont riches et amènent le spectateur à s'interroger : entre autres, on a droit à une réflexion sur le suicide (début et fin du film), qui est décidément un élément prégnant dans les sociétés asiatiques, preuve évidente d'un malaise ; on a également à un développement autour de la dépendance (l'homme qui a du mal à faire tout seul des gestes quotidiens) et de la dégénérescence ; et puis évidemment le cinéaste pose des questionnement autour de la notion de la responsabilité et de la culpabilité.
Le propos de Lee Chang-Dong n'est pas pour autant le plus pessimiste qu'il soit permis de voir. En effet, il y a bien des gens, ou plus précisément des petites gens, qui méritent d'être connus, à l'instar de Mija. Il y a ainsi ce policier qui aime rigoler en faisant des poèmes salaces (ah le poème sur la douche !) mais qui dans le même temps s'est fait remarquer en dénonçant des policiers ripoux. Et puis il y a tout simplement la mère de la fille suicidée qui est une femme de faible condition et qui ne se plaint pas, malgré l'horrible événement dont elle a dû faire face.
Si la photographie du film est belle et que l'on apprécie particulièrement les beaux paysages naturels qui donnent une vraie respiration à ce long métrage, on retiendra plus particulièrement dans Poetry la distribution. En effet, l'interprétation est vraiment impeccable. Yoon Jung-Hee fait vraiment corps avec son personnage, on a clairement la sensation qu'elle est tout simplement Mija. Quant aux autres personnages qui gravitent autour d'elle, ils sont tous très convaincants.
Malgré sa relative longue durée (2h19), Poetry est un beau film où l'on ne s'ennuie jamais. Au contraire. La fin, qui est constituée de plusieurs ellipses, permet au spectateur de se faire sa propre idée. Surtout ce poème récité en toute fin de film fait naître une véritable émotion.
Sans souligner outre mesure ses différentes scènes, Lee Chang-Dong a donc fait un film mélodramatique de très bon niveau. On attend donc avec une impatience non feinte le prochain film de ce cinéaste sud-coréen majeur.

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22.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le nom des gens

Réalisateur : Michel Leclerc

Durée du film
: 1h44

Date de sortie au cinéma
: 24 novembre 2010

Avec : Jacques Gamblin (Arthur Martin), Sara Forestier (Bahia Benmahmoud), Zinedine Soualem (Mohamed Benmahmoud), Carole Franck (Cécile Benmahmoud), Lionel Jospin (lui-même), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Michel Leclerc, Le nom des gens commence presque comme Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. En effet, on débute avec les origines de nos deux principaux protagonistes, à savoir le bon français Arthur Martin et Bahia Benmahmoud, également française, mais avec un père immigré. Le parallèle avec Amélie Poulain s'arrête avec cette question des origines.
Car Le nom des gens est un film qui brasse une multitude de thématiques et se veut, à sa façon, un film qui prend le pouls de notre société actuelle.
D'ailleurs, le film est finalement assez simple au niveau de son scénario : un homme qui a la quarantaine, Arthur Martin, plutôt calme et réfléchi, va vivre une belle histoire d'amour avec Bahia Benmahmoud, une jeune femme extravertie qui n'hésite pas à coucher avec des hommes aux idées politiques contraires aux siennes, afin de les rallier à sa cause.
Ce film est intéressant d'abord par sa capacité à nous montrer une société française extrêmement riche et variée, à tous points de vue. Arthur Martin est né d'un père français et d'une mère juive qui a réussi à éviter la rafle du vélodrome d'hiver. De son côté, Bahia, est née d'une mère française bourgeoise et d'un père algérien, immigré en France suite au difficile épisode de la guerre d'Algérie. Si le film joue à fond la carte de l'humour en présentant par exemple les parents d'Arthur Martin (dont le nom rappelle l'entreprise spécialisée dans la vente de cuisines, blague souvent utilisée dans le film) comme des gens extrêmement conservateurs, qui s'offusquent pour un rien (notamment dans leur rapport à la sexualité), il n'empêche que plusieurs choses qui sont développées dans le film sont très sérieuses dans le fond.

Ainsi, il y a toute cette explication autour des origines d'Arthur Martin qui ne sait pas précisément ce qui est arrivé à ses grands-parents lors de la deuxième guerre mondiale. Sa mère ne lui a jamais clairement avoué et elle reste très discrète sur ce sujet sensible. Preuve que même de nombreuses années après, le traumatisme autour de la Shoah est encore bien présent dans les esprits.
Du côté de Bahia, c'est à l'inverse toute la politique d'immigration de la France qui est mise en avant avec ce père resté 6 ans en situation irrégulière avant d'obtenir un titre de séjour sur le sol français par le biais de... Danièle Mitterand ?... Non !... Madame Giscard-d'Estaing. Cette remise de titre de séjour va à l'encontre de l'idée de bahia qui pense que les gens de droite sont tous des fachos et qu'à l'inverse les gens de gauche sont tous des gens intéressés par les autres. Les préjugés sont forts et contrairement à ce que pense initialement Bahia, Arthur Martin n'est pas un facho. Loin de là. C'est un jospiniste convaincu, alors même que Jospin ne fait plus partie de la vie politique. Le film nous offre d'ailleurs un sacré caméo avec un Lionel Jospin qui apparaît au détour d'une séquence bien sympathique, coupant court à l'image du politicien rigide et triste développé dans les médias.
Le film nous offre d'ailleurs une (petite) réflexion autour de la politique avec cette idée bien amusante que Bahia couche avec les hommes qui n'ont pas les mêmes idées politiques qu'elle. Le discours de Bahia est tout ce qui a de plus pacifiste avec l'idée de faire l'amour et non la guerre, avec le fait d'apprécier au plus haut point l'immigration.
A fortiori, Le nom des gens est un film sur la tolérance avec ces gens, Arthur et bahia, très différents au niveau de leurs familles respectives, mais qui sont liés par un amour commun de la vie.
Les acteurs sont sans conteste responsables du succès de ce film. Jacques Gamblin, avec sa voix posée, est parfait dans le rôle de cet homme calme à la vie bien rangée. Sara Forestier, est également excellente dans le rôle d'une jeune femme survoltée, engagée, qui croque la vie à pleines dents et qui n'hésite pas à fustiger toutes les injustices qu'elle voit. Retrouvant une vigueur qu'on lui avait connue dans L'esquive, Sara Forestier est très crédible dans son rôle.
Avec des dialogues réellement très drôles, qui font bien souvent mouche, Le nom des gens est aussi et surtout un film riche sur le plan thématique qui nous offre un portrait assez fidèle de la société française actuelle.
Et puis pour ne rien gâcher ce film au ton original respire l'humanisme. On sent à chaque instant que le réalisateur a beaucoup d'amour pour ses personnages. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Michel Leclerc dédie son film avec sa compagne et scénariste Baya Kasmi à ses parents. Voilà un film enthousiasmant à voir sans hésiter.

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21.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The tourist

Réalisateur : Florian Henckel von Donnersmarck

Durée du film : 1h43

Date de sortie au cinéma
: 15 décembre 2010

Avec : Angelina Jolie (Élise), Johnny Depp (Franck), Timothy Dalton (l'inspecteur général Jones), Bruno Wolkowitch (l'officier français), etc.

Par Nicofeel

Remake du film français Anthony Zimmer, The tourist a sur le papier quelques atouts à faire valoir. Il y a d'abord le cinéaste choisi, Florian Henckel von Donnersmarck, qui n'est autre que l'auteur du formidable La vie des autres (2006). Et puis il y a Johnny Depp, acteur généralement plutôt solide dans ses interprétations.
Oui mais voilà l'alchimie est loin de fonctionner. Ce film, qui se veut une sorte de film d'espionnage, romantique est proche du ratage total.
Au début du film, on voit qu'un appartement est surveillé. Cela nous rappelle évidemment La vie des autres avec cette omniprésence de la Stasi. Le parallèle avec ce film s'arrête là car dans The tourist la finesse est loin d'être de mise.
Angelina Jolie sort du fameux appartement et arbore un sourire de tous les instants, qu'elle ne quittera guère tout au long du film. Glamour à souhait, on se demande si Angelina Jolie sait qu'elle joue dans un film d'espionnage. Pour lui rendre la pareille, on retrouve un Johnny Depp en professeur de mathématiques américain, venu à Venise en simple touriste, d'où le titre du film. Johnny Depp, qui interprète donc ce personnage de Franck, doit servir d'alibi à Angelina Jolie, qui joue Élise, qui entend couvrir son amant, un certain Alexander Pearce qui doit la bagatelle de 744 millions de livres sterling au Trésor anglais. Johnny Depp nous fait tout de même un peu de peine dans ce film, en jouant un espèce de benêt. Certaines scènes sont tout de même fort de café, à l'image de celle où Élise lui dit qu'elle ne l'aime pas et qu'elle l'a utilisé, et lui répond simplement qu'il ne regrette pas de l'avoir embrassé. On croit rêver dans le sens où la vie de Franck est mise en danger, étant notamment recherché par un gang russe extrêmement dangereux.
Dans le style ridicule difficile de faire mieux et pourtant il y en a des scènes de ce type : on citera à titre non exhaustif le moment où Franck, alors en pyjama, est poursuivi par des russes, saute d'un toit pour échouer sur un policier italien qui tombe alors dans l'eau ! Il y a aussi cette scène où Élise recherche urgemment Pierce et se met finalement à faire une danse avec Franck au milieu d'une nuée de nobles.
Il est fort dommage que le réalisateur allemand ne réussisse pas un bon dosage entre romance et espionnage. Ici, la romance se caractérise immédiatement par des scènes lourdingues, sans queue ni tête. Dans ces conditions, le climat de suspicion censé caractériser le film tombe à plat et les enjeux du film sont réduits à leur plus simple expression.
Pour ne rien arranger, le cinéaste se plaît (encore qu'il s'agit peut-être tout simplement d'une demande de la production) à filmer de beaux endroits à Venise. Alors oui on a droit à de beaux plans de la ville, de beaux décors, des gens élégamment habillés, mais tout cela demeure quelque peu vain. Ce film carte postale n'a pas grand chose à raconter et ce ne sont pas les quelques tics visuels (ralentis à deux balles) qui vont améliorer le film. On peine franchement à s'enthousiasmer pour ce film où il ne se passe pas grand chose et où le suspense laisse franchement à désirer.
On appréciera seulement le fait qu’Élise n'est pas la personne qu'elle semble être au départ. Mais mis à part cela, le scénario est franchement convenu. Pire, la fin est d'un tel irréalisme que l'on n'y croit pas un instant. Il faut dire que le jeu assez mauvais de Johnny Depp jusque-là ne plaide pas en faveur de ce twist.
Au final, même si The tourist est regardable et n'est pas l'un des pires films de l'année, c'est une réelle déception, eu égard notamment au potentiel du réalisateur de La vie des autres. Ce dernier livre ici un film particulièrement quelconque, impersonnel et indigne de son talent. Gageons qu'il ne se laisse pas gagner par les sirènes hollywoodiennes pour son prochain film.

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20.12.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The reeds

Réalisateur
: Nick Cohen

Durée du film
: 82 minutes

Date de sortie du film
: inconnue (film diffusé en avant première au festival du NIFFF 2010)

Avec
: Anna Brewster (Laura), Karl Ashman (Dean), Geoff Bell (Croker), etc.

Par Nicofeel

Film britannique réalisé par Nick Cohen, The reeds part d'un postulat classique pour un film fantastique avec six jeunes gens, trois garçons et trois filles, venus faire du bateau tranquillement un week-end dans un coin original, où les roseaux sont omniprésents (d'où le titre du film). Si le film n'est pas d'une grande originalité, le traitement est pour autant bien soigné. Dès le début, on a droit à de beaux plans sur les roseaux pour débuter le film et on voit à l'oeuvre un personnage énigmatique tout de noir vêtu, sorte de Charon sur sa barque. On se demande bien ce que tout cela signifie. Le cinéaste utilise vraiment de façon très intelligente les différents paysages où se situe l'action de son film. Et puis la photographie est vraiment très soignée, prouvant qu'un gros travail a été effectué sur ce point. Cela contribue nettement à l'ambiance particulièrement bizarre qui sévit tout au long de ce film.
D'ailleurs, passée la scène d'exposition, le reste de ce long métrage va continuer dans un aspect très mystérieux. Les séquences gore ne sont pas très nombreuses. Pour l'essentiel, le cinéaste a choisi de faire un film d'ambiance où le spectateur est amené à s'interroger sur plusieurs points : pourquoi le seul bateau disponible est déjà occupé par des gamins ? Comment se fait-il que Nick voit le visage d'un homme, qui n'est autre que lui, dans les roseaux ? Le jeu sur les ombres et sur les personnages du film est essentiel.
A mi-chemin entre le survival (avec le personnage de Laura qui fait tout pour sauver sa peau) et le film de fantômes, The reeds est un film à l'ambiance tendu. Il propose une conclusion intéressante, qui ne fait finalement que rappeler un des éléments vu au début du film (d'où l'utilité d'être attentif à ce que l'on voit à l'écran lors des premières minutes de The reeds). On comprend dès lors qu'il s'agit d'une histoire de visions avec un mélange entre rêve et réalité.
Par son scénario, The reeds se rapproche de l'excellent Triangle de Christopher Smith. La différence est que The reeds est tout de même moins abouti, en raison de plusieurs incohérences au niveau du scénario. Par exemple, on ne sait pas clairement qui est un fantôme ou non dans cette histoire : serait-ce les enfants que l'on croise ? Ou tout simplement la plupart des protagonistes que l'on voit dès le début du film ? Et puis les acteurs du film campent tout de même des personnages qui sont assez peu fouillés. Dommage.
Cela n'empêche pas de passer un bon moment à regarder ce film qui ne souffre pas de défaut de rythme.

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17.12.10

01:00:00, Cat�gories: Interview  

Par Flo001fg

Pour cette première interview sur le blog, c'est David Aboucaya, le réalisateur de "The cross roads", dont le DVD est sorti début novembre chez Aventi, qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions pour DVDpasCher :

Peux-tu nous raconter la genèse de "La croisée des chemins" ?

Tout a commencé en 2005. Depuis 1997, nous tournions des court-métrages. Suite aux évènements en Irak, un anti-américanisme assez poussé a vu le jour en France à la suite duquel on pouvait entendre des choses insensées dans le style « de toutes façons, en 44 ,même si les américains n’étaient pas venus, on aurait pu se libérer seuls... ». ça m’a donné une furieuse envie de faire un court métrage rendant hommage à tous ces hommes morts sur nos terres. De là est né "La Croisée des Chemins", d’une durée de 37 minutes, que nous avons présenté à des distributeurs et acheteurs lors du marché du film à Cannes. Totalement ignorés par les Français qui ne nous prenaient pas du tout au sérieux, l’écoute a été beaucoup plus importante avec les étrangers qui appréciaient notre travail tout en regrettant qu’il ne s’agisse pas d’un long-métrage. Le mot était lancé et le projet de "La Croisée Des Chemins" ("The Cross Roads") version longue voyait le jour.


Quelles difficultés as-tu rencontré ?

Le faible budget entraîne nécessairement de grosses difficultés logistiques pour ce genre de film. Ça a donc été d’abord un long travail de recherches de décors appropriés dont les autorisations de tournage ne sont pas toujours faciles à obtenir. Ces dernières ont été exclusivement obtenues par Alain Marseglia (qui joue aussi dans le film). Ensuite tout ce qui est accessoires, uniformes et autres qui m’a contraint à faire beaucoup de recherches et m’armer de patience afin de réunir tout ce dont j’avais besoin. Et puis bien sur le tournage à proprement parlé qui n’a pas toujours été de tout repos, et dont les plans ont dû être plusieurs fois modifiés au dernier moment.

Comment expliques-tu que le DVD ait mis autant de temps à sortir en France alors qu’il était sorti dans de nombreux autres pays ?

Comme je le disais ce sont d’abord les étrangers qui se sont intéressés au film en y voyant un potentiel commercial (et oui, même si c’est un art, le cinéma reste aussi une industrie, ce que certains dans l’hexagone semblent ne toujours pas comprendre...). Le premier contrat a été signé avec un distributeur (ou plutôt un agent de vente) canadien qui prenait donc en charge la vente du film à l’international. Par cet intermédiaire, une première société française s’était intéressé au film, croyant avoir à faire à une production américaine, mais n’avait pas donné suite pour certaines raisons qui nous échappent encore. Ça n’est que bien après que le distributeur français Aventi est tombé par hasard sur un article sur le film paru dans un numéro des « Années Laser » et s’est montré enthousiaste pour le sortir en France et nous donner notre chance. Un certain laps de temps s’est ensuite écoulé avant la sortie.


Tu as eu des soucis avec ton premier distributeur. Peux-tu nous en parler ?

Industryworks a réussi à vendre le film à plusieurs pays (Angleterre, Allemagne, Japon, Suède, Norvège, Russie, Scandinavie...), mais dès le premier semestre d’ « exploitation », il a fallu commencer à batailler pour obtenir les rapports de vente, dont je n’ai toujours reçu à ce jour qu’une partie. La plupart du temps je découvrais les pays dans lesquels le film sortait grâce à mes recherches sur internet. Se cachant derrière la crise, ils ont ensuite retardé les paiements des pourcentages sur les ventes qu’ils me devaient. Tellement retardés qu’au final je n’ai absolument rien touché et rien n’y a fait même l’intervention d’associations spécialisées dans ce style de litige. Malheureusement, le contrat relevait de la juridiction de la Colombie Britannique et pour engager une procédure il faudrait des moyens financiers que je ne possède pas. En attendant le seul recours que je pouvais faire était de rompre le contrat, ce qui m’a permis ensuite de signer avec Aventi pour la distribution française.

"The cross roads" a été retouché plusieurs fois selon les versions DVD. Quelles sont les modifications que tu as apportées ?

Au fur et à mesure des éditions étrangères, et avec le recul, j’ai voulu d’abord changer pas mal de plans de post-productions qui ne me convenaient plus. Puis à la suite de certaines critiques récurrentes, j’ai supprimé quelques scènes, qui au final n’amputent pas la continuité du film. J’ai aussi changé certains plans de coupe et légèrement modifié la colorimétrie générale ainsi que quelques parties musicales.


Tu travailles toujours avec la même équipe. Peux-tu nous présenter ta petite « famille » ?

« Famille » sans laquelle je ne serais jamais arrivé à aller jusqu’au bout de ce projet. En tout premier Manuel Gonçalves, acteur principal du film. On se connaît depuis le lycée et on partage la même passion. Les premiers court-métrages, on ne les faisait quasiment que tous les deux. Il a une détermination sans égal, et dans ce film, comme dans tous les autres, il s’investit à 100% avec un maximum de professionnalisme. C’est un acteur né ! Il y a ensuite Alain Marseglia, que je citais précédemment, qui a eu un rôle déterminant dans la logistique du tournage et dans la communication pour promouvoir le film terminé. Jérôme Voyon (lui aussi acteur) a eu aussi une grosse part dans cette dernière. Il y a ensuite Christian Perrette qui s’est occupé de beaucoup de choses pendant le tournage en plus d’être le second rôle, Catherine Culot qui est devenue mon assistante, Jean-Pierre Ferri, qui a vraiment été une « mine d’or » pour tout ce qui est terrains, véhicules et connaissances, Marie-Line Royer, Lucas Pedroni, Natale Naccari... Il y en a encore plein d’autres à citer et tous ont été « multi-casquettes » et indispensables à ce film.

Si tu faisais un film à gros budget, prendrais-tu des acteurs professionnels ? Avec qui aimerais-tu tourner ?

J’essaierais de garder un maximum de cette « famille » qui a continué à m’accompagner sur les autres longs, car je suis persuadé qu’ils sont largement à la hauteur. Le temps et les conditions nous ont malheureusement parfois manqué sur "The Cross Roads" pour mettre plus en avant leurs capacités. En dehors de ça, bien sûr, j’aimerais pouvoir y ajouter des acteurs professionnels (dans le sens qu’ils gagnent leur vie dans ce métier). Je serais fou à l’idée de tourner avec certains acteurs américains, et certains noms français comme Cornillac, Berléand, Depardieu (Rien que ça !!!) me viennent à l’esprit. Mon rêve (impossible bien sur !) serait de tourner avec Clint Eastwood.

On te sent très à l’aise dans le rôle d’acteur. Est-ce quelque chose que tu aimes particulièrement faire ?

J’adore ça ! Quand on a commencé avec Manuel à faire des films après le lycée, je ne voulais faire qu’acteur. C’est plus tard lorsque l’on a commencé à faire des court-métrages que j’ai commencé à avoir le virus de la réalisation, du montage. Jouer un rôle c’est génial, mais prendre un projet, de sa conception initiale à sa finalisation, en le réalisant, puis en le montant et voire petit à petit en image ce que l’on a juste au début dans la tête, il n’y a rien de comparable même si c’est parfois épuisant. Malgré tout, je me fais toujours plaisir en me gardant un rôle dans chaque film.

Peux-tu nous parler de tes deux autres longs-métrages "Last Blues" et "Dead Line" ?

"Last Blues" a été tourné en 2008. C’est très certainement, à mon goût, le plus abouti sur beaucoup de points. Nous avons eu plus de temps et de préparation pour ce tournage. Après le film de guerre, j’avais très envie de me lancer dans le film de « Mafia », que j’avais déjà abordé dans un court-métrage en 2003, "Dernières heures". Je suis un grand amateur des films de Scorsese, et plus particulièrement des "Affranchis" ou "Casino". L’histoire tourne autour de Frank Di Angelo (interprété par Manuel Gonçalves) qui fait partie d’un gang œuvrant un peu à l’ancienne, essayant de se calquer sur les puissantes familles agissant aux États-Unis dans les années 70. A la suite d’une maladresse de son neveu, Frank va devoir faire face à la mafia russe et aux membres de sa propre équipe tout en essayant de recoller les morceaux avec sa vraie famille qu’il s’aperçoit avoir négligé. J’ai essayé de regrouper tous les ingrédients inhérents à ce style de films. On y retrouve donc les thèmes de l’honneur, de la trahison, des règlements de compte... et si tout va bien, il devrait sortir avant l’été 2011, toujours par l’intermédiaire d’Aventi.

"Dead Line", quant à lui, aborde un genre considéré par beaucoup comme mineur, le film d’horreur et plus particulièrement le film de zombie. Dans ce style, après la prolifération des films où les infectés ou les mort-vivants étaient devenus très rapides, j’avais envie de revenir aux sources, aux « vrais » zombies, ceux de Romero et de son "Zombie" ("Dawn of the dead") qui constitue pour moi la référence du genre car ce n’est pas simplement un film de « boucherie ». Le manque de moyens et de figurants ne m’a néanmoins pas permis de le réaliser comme je l’aurais voulu. Heureux Frank Darabond qui a eu les moyens nécessaires pour lancer l’exceptionnelle série "The Walking Dead", actuellement diffusée aux États-Unis.

Un petit mot sur tes courts ?

Il y en a eu 9 en tout depuis 1997. 3 d’entre eux ont pour thème la guerre et un en particulier "Soldat" qui a assez bien marché dans certains festivals. Dans la majorité tous sont assez sombres (à part "Le gendarme s’est trompé" qui représente ma seule incursion dans la comédie). Mais toute cette période court a été assez frustrante, car dans tous les festivals, le public était en général au rendez-vous, mais nous avons été à chaque fois boudés par les jurys et les dits professionnels. Le film de genre n’a malheureusement pas sa place dans ce style de manifestations régis par une intelligencia prônant une sorte d’exception culturelle qui a longtemps freiné le cinéma français.


Quelles sont tes influences ?

Il y en a plusieurs. Pendant mon adolescence et l’époque dorée des vidéo clubs j’ai été nourri aux films avec Clint eastwood, à ceux de Carpenter, Romero, Scorsese et du côté français par les réalisateurs comme Jacques Deray ou Georges Lautner... Puis il y a eu Spielberg et sa révolution technique du « soldat Ryan », Ridley Scott, Christopher Nolan... Je ne pourrais pas tous les citer mais il est évident que mes influences lorgnent un peu plus du côté outre-Atlantique.

En trois longs-métrages, tu as abordé trois genres différents. Quels autres genres aimerais-tu aborder?

Beaucoup de genres me tentent, certains comme la science-fiction nécessitant des moyens conséquents. J’aimerais aussi beaucoup réaliser un film dans le style de "L’échelle de Jacob", un de mes films référence. Je reconnais par contre ne pas vraiment être intéressé par le film « social » ou la comédie, deux styles pourtant très longtemps majoritaires en France. Heureusement les choses évoluent depuis quelques années.

Comment as-tu fait pour autoproduire tous tes films ?

C’est très stimulant mais aussi parfois usant. C’est chaque fois un challenge, et j’aimerais finir par m’en passer. Ça relève très souvent du système D, de l’acharnement et de quelques sacrifices financiers. Ça n’est surtout possible qu’avec une équipe soudée qui marche dans la même direction et une foi inébranlable. Il faut ensuite du culot et de la persévérance pour tenter de se faire connaître. Le phénomène du film indépendant et autoproduit n’est pas vraiment reconnu par la profession et certains ne nous considèrent que comme des amateurs et la moquerie a souvent été de mise. J’avoue qu’être distribué un peu partout en France avec "The Cross Roads" et bientôt "Last Blues" constitue pour moi une belle revanche.

Arrives-tu à vivre de tes films ou as-tu une autre activité?

Jusqu’à maintenant non, et c’est même le contraire. J’ai dépensé pas mal d’argent pour réaliser mes films et la mésaventure du distributeur canadien n’a pas arrangé les choses. Mais depuis longtemps je rêve d’en vivre. Vivre de sa passion, il n’y a rien de mieux, non ? Quoiqu’il en soit, en « alimentaire » j’ai longtemps travaillé en tant que technicien (cadreur et éclairagiste) sur des plateaux télé et pour des reportages institutionnels.

As-tu un autre film en préparation ?

J’ai un projet qui me tient à cœur depuis quelques années dont la toile de fond est la veille du débarquement de Provence en 1944. Cette partie de l’histoire, souvent méconnue au détriment du débarquement en Normandie, a pourtant marqué la profonde alliance entre les premières forces françaises foulant à nouveau notre sol, les forces alliées et la résistance française. Nous sommes actuellement à la recherche de producteurs, car ce tournage nécessite une production conséquente (même s’il ne devrait pas s’agir d’un budget pharaonique, puisqu’il ne s’agit pas du débarquement en lui même, mais des évènements qui l’ont précédé). Mais le processus est long, donc, parallèlement, je suis aussi en train de préparer un nouveau film qui lui sera autoproduit et qui se fera sûrement en début d’année prochaine. Tourner est une drogue et toute l’équipe commence à être en manque. Il est donc temps de s’activer.

Si on te proposait d’aller tourner un film de commande aux États-Unis,
accepterais-tu ?

Bien sûr, plutôt deux fois qu’une ! Je suis toujours un peu surpris des discours de certains qui affirment qu’il n’en serait pas question argumentant que ça détruirait leur intégrité artistique. Je sais que ce discours en dérange beaucoup, mais quand on voit ce que nous offre les États-Unis en matière de cinéma (et ce n’est pas toujours une histoire de moyens mis en œuvres), on se dit qu’on a encore beaucoup à apprendre et tourner avec eux ne peut être appréhendé que comme une chance et un formidable apprentissage. Il y a d’excellents films français, et de très mauvais films américains, mais soyons juste réalistes...

Que penses-tu des supports DVD et Blu-ray ?

Je ne pourrais pas me prononcer sur le Blu-ray car comme le dit le proverbe « ce sont les cordonniers les plus mal chaussés » et je ne suis pas équipé dans ce sens. Mais que ce soit le Blu-ray ou le DVD, ils permettent d’apporter un plus, ne se limitant pas au film en lui même. En matière de bonus c’est toujours très intéressant de découvrir certains secrets de fabrication (même si parfois ça casse un peu la magie). Et puis étant de la génération VHS, l’arrivée de ces supports numériques a chaque fois constitué une révolution dans le confort de visionnage et la restitution de l’image souhaitée lors du tournage.

Merci David d'avoir pris le temps de répondre à mes questions et également pour ta gentillesse.

The cross roads

The cross roads
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The cross roads - Edition allemande

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The cross roads - Edition hollandaise

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16.12.10

06:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Reykjavick whale watching massacre

Réalisateur
: Julius Kemp

Durée du film
: 84 minutes

Date de sortie du film : inconnue (film diffusé en exclusivité au NIFFF 2010)

Avec : Pihla Viitala (Annette), Nae (Endo), Terence Anderson (Leon), Miranda Hennessy (Marie-Anne), Aymen Hamdouchi (Jean François), Carlos Takeshi (Nobuyoshi), etc.

Par Nicofeel

Film islandais réalisé par le cinéaste Julius Kemp, Reykjavick whale watching massacre (RWWM) part d'un postulat de base intéressant. Ainsi, on voit au début du film des images d'archives avec des pêcheurs de baleine. Avec l'interdiction de la pêche à la baleine, l'Islande est passée dans les principales nations au niveau de l'observation de baleines (whale watching), d'où le titre du film.
Pour autant, alors que l'on aurait pu s'attendre à un film qui joue la carte du film tendu à souhait (après tout le titre du film est un clin d'oeil au cultissime Massacre à la tronçonneuse), au contraire on va se retrouver avec un long métrage jouant à fond sur le côté humoristique. On est donc plus proche d'un Severance de Christopher Smith que d'un pur survival bien méchant.
L'humour est d'ailleurs bine bien gras avec des acteurs en roue libre totale. On a par exemple ce jeune sud-coréen qui n'hésite pas à vanner certaines femmes qui ont regagné le bateau en déclarant qu'elles sont « encore plus moches que les salopes coréennes ».
Même si le film est clairement orienté dans un style que l'on pourrait qualifier de comédie gore, il faut bien reconnaître que plusieurs passages de RWWM sont vraiment débiles, comme ce moment où la jeune fille blonde dit au garçon noir qu'elle l'aime bien alors que celui-ci lui avoue qu'il est gay et l'invite à calmer ses préjugés sur les gays.
Le film n'oublie pas pour autant de faire dans le gore qui tâche avec par exemple le frère d'un des tueurs qui envoie une hache qui décapite un personnage. Il y a aussi le moment où le garçon noir réussit à exploser la tête du gros frère psychopathe ou encore le frère débile déclare que les fusées de détresse sont réservées pour les cas d'urgence. Et puis il y a l'handicapé avec des baguettes au cou. Tout ceci est plus fun qu'autre chose.
Le film qui se veut (un peu) ironique livre au spectateur du pur gore fun. C'est certes (parfois) sympathique mais le film aurait sans conteste gagné en intérêt avec un traitement plus sérieux.
Car il faut bien reconnaître que les méchants du film ne font franchement pas peur et que la tension n'est pas vraiment présente. Tous les personnages ressemblent surtout à des caricatures. On pourra aussi regretter que le contexte social soit à peine abordé avec les pêcheurs au chômage qui font écho à une Islande en plein désarroi sur le plan économique.
En somme, voilà un film horrifique avec peu d'intérêt qui aurait été plus marquant avec un ton plus sérieux.

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14.12.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Home for Christmas

Réalisateur : Bent Hamer

Durée du film : 1h21

Date de sortie au cinéma : 8 décembre 2010

Avec : Trond Fause Aurvag, Reidar Sorensen, Joachim Calmeyer, etc.

Par Nicofeel

Écrit, produit et réalisé par Bent Hamer, Home for Christmas. est comme son titre l'indique, un film sur Noël. Le film se déroule en Norvège, pays du froid où la neige est reine. C'est donc quelque part le pays du père Noël.
Durant ce film, nous allons voir différentes histoires parallèles qui finissent par se recouper, le tout la veille de Noël. Avec un ton tragi-comique caractéristique des films scandinaves, Home for Christmas passe tour à tour de la comédie au drame et inversement. Certaines scènes sont même un condensé des deux : on ne sait pas trop si on doit plutôt rire ou pleurer.
Dans tous les cas, Home for Christmas est un film humaniste. Les différents personnages qui évoluent dans cette petite ville de Norvège ne cherchent finalement qu'une chose : passer Noël avec les gens qu'ils aiment. C'est ainsi que nous découvrons des personnages très différents mais motivés par cette envie de retrouver l'être ou les êtres proches : il y a Knut, ce médecin qui doit faire une intervention de dernière minute (un accouchement rocambolesque) alors qu'il souhaiterait passer cette soirée avec son épouse ; il y a Paul, ce jeune homme désespéré car il est séparé de sa femme et a fortiori qu'il ne peut plus voir ses deux jeunes enfants, il utilise un subterfuge pour le moins incongru mais parfaitement en lien avec la fête de Noël pour revoir ses enfants, il revient chez lui (d'où le titre Home for Christmas) sous les traits du père Noël ; il y a Jordan, ce clochard, star déchue du football, qui mendie pour pouvoir rentrer chez ses parents ; il y a Karin, une femme qui espère que l'homme marié qu'elle fréquente, Kristen, va quitter sa femme (normalement après Noël d'après ses promesses) ; il y a ces deux jeunes qui sont amis et qui viennent admirer innocemment les étoiles ensemble, ce qui donne un aspect poétique à ce film ; il y a cet homme âgé qui attend fébrilement le retour de son fils ; et enfin il y a ce couple serbo-albanais qui fuit son pays (leur home n'est pas en ex-Yougoslavie mais uniquement en Suède) car leurs parents n'acceptent pas cette union « illégitime ».
Chacun des personnages qui nous est décrit a des espoirs, des craintes mais surtout l'esprit de Noël veille sur eux. Même si les choses ne se passent pas forcément comme ils le souhaiteraient, tous vont voir leur situation se décanter lors de cette veille de Noël. Et puis il y a plusieurs personnages qui vont bénéficier de la gentillesse d'autrui : une femme qui accepte d'accueillir le clochard ou encore le médecin qui fait tout pour aider le couple de futurs parents, sont clairement les bons samaritains de l'histoire. Leur bonté fait vraiment chaud au cœur.
Mais le cinéaste Bent Amer s'amuse à régler le compte de certains personnages peu sympathiques : l'homme marié va comprendre à ses dépens qu'on ne joue pas avec les sentiments d'autrui (ah la scène avec l'écharpe !) et puis l'homme qui a supplanté Paul va lui aussi finir dans une situation très originale qui là encore évoque la nuit de Noël avec l'arrivée du petit Jésus. Avec cet humour si particulier, Bent Hamer donne un certain aspect léger à son film, ce qui permet de dédramatiser certaines situations qui sont pourtant à la base loin d'être marrantes.
Même si le film n'est pas d'une grande originalité car il s'agit avant tout d'un récit polyphonique autour de la fête de Noël, Bent Hamer peut se targuer d'une interprétation tout à fait convenable de ses acteurs et surtout d'un esprit marqué du sceau de la bonté. Aucun des personnages principaux n'est à blâmer et tout un chacun aspire à une amélioration de sa situation personnelle. Le médecin annonce par téléphone à sa femme qu'il souhaite un enfant d'elle et le couple yougoslave part à la recherche d'une terre accueillante, celle-ci étant rendue possible par ce beau rayon vert où tout semble possible.
Pour parachever ce film humaniste, Bent Hamer le termine avec cette très belle chanson Home for Christmas, qui donne envie de retrouver les siens.
Si ce long métrage n'est pas inoubliable, il reste un film tout à fait plaisant à regarder, et ce d'autant plus en cette période de Noël.

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13.12.10

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mon pote

Réalisateur
: Marc Esposito

Durée du film : 1h45

Date de sortie au cinéma
: 1er décembre 2010

Avec : Édouard Baer (Victor), Benoît Magimel (Bruno), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Marc « Le cœur des hommes » Esposito, Mon pote narre l'histoire d'amitié entre Victor, le patron d'un magazine auto et Bruno, un taulard qui a pris pour plusieurs années de zonzon en raison d'un braquage qui a mal tourné. L'idée n'est pas inintéressante en soi mais son traitement rend l'ensemble du film complètement risible.
Dès le début, on sent que le cinéaste livre une histoire littéralement incroyable qui ne peut que laisser perplexe le spectateur. Comment croire en effet qu'un petit chef d'entreprise, à la tête d'une petite équipe, accepte de donner sa chance à une prisonnier juste sur une impression ? Franchement c'est difficilement crédible et malheureusement tout le reste du film va être du même acabit. Joué par Édouard Baer, Victor est un personnage certes sympathique mais dont les choix ont de quoi étonner. Comment penser par exemple qu'il trouve astucieux d'engager Bruno, alors dans un régime de semi-liberté, car « c'est idéal quelqu'un qui apprend le boulot avec nous. » Mais ce n'est pas tout. Victor se passionne pour le personnage de Bruno qu'il prend sans hésitation sous son aile. Ainsi, pour lui faire plaisir et exaucer l'un de ses rêves d'enfant, Victor lui permet de conduire une formule 1 à Magny Cours ! En bon « pote », Victor accepte d'héberger son nouvel ami pour une nuit. Mais il y a toujours plus fort dans ce film : Victor finit par aider Bruno sur un braquage lorsque ce dernier ne peut plus conduire provisoirement un véhicule. Avec une attitude aussi étonnante, non seulement on ne croit pas un instant à de tels choix, mais en outre on peut trouver le personnage de Victor ridicule par son aspect mielleux constant.
On est franchement plus proche d'un véritable nanar que d'une comédie dramatique.
Il faut dire que Benoît Magimel a lui aussi écopé d'un personnage proche de la caricature. Il n'y a aucune finesse dans le rôle de Bruno, ce prisonnier qui est finalement un bon bougre. Tout le monde apprécie Bruno, du surveillant de prison qui trouve que c'est mérité s'il sort aujourd'hui de prison à Victor qui lui apporte un soutien sans faille. Et puis évidemment la famille de Bruno (sa femme et son fils) reviennent vers lui comme si de rien n'était.
Bref, on peut faire n'importe quoi, il n'y a pas de souci. Le réalisateur Marc Esposito en arrive même à réaliser des scènes qui au mieux pourront amuser le spectateur, au pire pourront être considérées comme la preuve évidente que le film s'affranchit de toute morale. Par exemple, le personnage de Victor finit par être tout content d'avoir pu berner de dangereux criminels et il réussit également à feinter des policiers avec des arguments particulièrement grossiers. Peut-on pour autant considérer que le film fait l'apologie de la débrouille avec des personnages qui réussissent à s'en sortir en trompant des policiers ? Peut-être pas, mais le film est tout de même extrêmement maladroit dans son propos.
Malheureusement ce Mon pote n'est pas rehaussé par le jeu des acteurs qui apparaît peu crédible et vraiment assez peu inspiré. Édouard Baer campe un personnage bien peu crédible, à l'image de cette scène où il reste très calme alors que débarque chez lui un huissier ! Quant à Benoît Magimel, cet acteur vu dans plusieurs films d'auteur, est actuellement en roue libre après une interprétation loin d'être extraordinaire dans le film Les petits mouchoirs. Ici il essaie de jouer un taulard « gentil », affectif qui est apprécié de tous. Comme pour le personnage campé par Édouard Baer, on n'y croît pas trop. En fin de compte, ce duo d'acteurs qui est quelque peu à côté de la planque au niveau de l'interprétation finit presque par amuser le spectateur.
On est proche d'un nanar avec des situations incroyables, des dialogues d'une banalité affligeante, le tout agrémenté d'une musique doucereuse qui accroît le côté cul-cul du film. Dans ce monde merveilleux, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Bruno est au fond un gentil garçon : tout le monde l'aime et il aime ses proches en retour.
Ajoutons à ce tableau peu réjouissant le fait que la mise en scène est d'une platitude incommensurable et l'on comprend aisément que Mon pote est à ranger dans la catégorie des films à oublier au plus vite.
Heureusement que certaines scènes sont involontairement drôles, sinon on s'ennuierait ferme. En tout cas, voilà un film que je ne conseille pas spécialement, à moins que vous souhaitiez vous marrer.

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10.12.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Laisse-moi entrer

Réalisateur
: Matt Reeves

Durée du film : 1h52

Date de sortie au cinéma : 6 octobre 2010

Avec : Kodi Smit-McPhee (Owen), Chloe Moretz (Abby), Richard Jenkins (le père), Elias Koteas (le policier),etc.

Par Nicofeel

Remarqué en 2008 avec son film Cloverfield, Matt Reeves s'est vu confié le remake d'un film tout aussi récent, à savoir l'excellent Morse de Tomas Alfredson, récompensé dans de multiples festivals.
Si le cinéaste ne fait évidemment pas preuve d'une grande originalité pour l'occasion, heureusement il a l'idée de planter quelques différences avec l’œuvre originale. Ainsi, le film débute avec la mort du personnage censé jouer le père de la jeune vampire. C'est ensuite seulement qu'un flashback va dérouler une action très connue pour ceux qui ont déjà vu Morse.
Cependant, le cadre est différent puisque l'action du film se déroule au Nouveau Mexique (en 1983), soit dans le sud-ouest des Etats-Unis au lieu de la Suède. Évidemment, les prénoms ont été changés pour mieux cadrer avec le public américain. Le garçon s'appelle désormais Owen et la fille Abby. Ces jeunes acteurs sont d'ailleurs loin d'être des inconnus. En effet, Owen est interprété par Kodi Smit-McPhee qui a joué le rôle du fils dans La route de John Hillcoat et Chloe Moretz interprétant Abby a été vue cette année dans le survolté Kick-ass.
Matt Reeves inclut d'autres éléments qui sont des références bien connues pour le public ciblé. Ainsi, Owen porte un masque qui rappelle celui de Massacre à la tronçonneuse et il se retrouve à un moment donné à jouer à Pacman. Il y a aussi un côté hitchcockien avec Owen qui épie ses voisins.
Et puis Matt Reeves a la bonne idée de fustiger les Etats-Unis dans leur côté conservateur avec cette scène incroyable où les enfants prêtent allégeance au président des Etats-Unis (Ronald Reagan) et à Dieu.
En dehors de la première scène du film, d'autres se démarquent de l’œuvre originale : la scène où une femme infectée s'enflamme concerne désormais une infirmière et est beaucoup plus sanglante ; la deuxième tentative de meurtre du père supposé d'Abby est également dissemblable de la scène vue dans Morse ; même chose pour la scène où Abby est en danger durant son sommeil qui concerne cette fois un policier.
Malgré tous ces éléments, Laisse-moi entrer est décevant pour celui qui a déjà vu Morse. En effet, il faut bien reconnaître que les éléments évoqués ci-dessus représentent peu de choses dans le film. Matt Reeves s'est tout de même très fortement inspiré du long métrage d'origine et a livré un film quasi identique avec cette histoire d'un jeune garçon de 12 ans qui est maltraité par des camarades de classe et qui rencontre une jeune fille vampire. De nombreuses scènes consistent en de quasi copier-coller. Sauf que ces copier-coller reviennent à des scènes moins inspirées et fondamentalement moins bien jouées.
Kodi Smit-McPhee et Chloe Moretz ne sont pas mauvais. Ils sont même plutôt convaincants dans leurs rôles respectifs. Le problème est qu'ils n'arrivent pas à la cheville des acteurs jouant dans le film original le rôle d'Oscar et d'Eli.
Surtout, le film est beaucoup moins fin tant au niveau des dialogues qu'au niveau des diverses explications. La scène de fin est carrément trop explicite.
De même, la mise en scène est plutôt efficace mais elle est moins rigoureuse que dans Morse.
Finalement, pour apprécier pleinement Laisse-moi entrer (qui pour le coup traduit beaucoup mieux le titre original du film de base, plutôt que ce Morse), il est souhaitable de ne pas avoir vu Morse. En effet, Laisse-moi entrer ne tient pas la comparaison. Sans être un mauvais film, il constitue une œuvre où tout est moins bon que dans l’œuvre originale. En somme, ce film est parfaitement inutile, même s'il reste largement regardable.
Laisse-moi entrer va peut-être permettre en revanche à Matt Reeves de donner de l'élan à sa carrière et de faire de lui un gentil yes man à la solde d'Hollywood.

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09.12.10

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Scott Pilgrim

Réalisateur : Edgar Wright

Durée du film : 1h52

Date de sortie au cinéma
: 1er décembre 2010

Avec : Michael Cera (Scott Pilgrim), Mary Elizabeth Winstead (Ramona Victoria Flowers), Jason Schwartzman (Gideon Graves), Kieran Cukin (Wallace Wells), Ellen Wong (Knives Chau), etc.

Par Nicofeel

Après sa parodie cultissime des films de zombies avec Shaun of the dead (2005) et son autre parodie sur les films d'action avec Hot fuzz (2007), Edgar Wright nous revient une nouvelle fois avec une parodie en forme d'hommage.
Cette fois-ci c'est un double univers qui est concerné : celui des super-héros (il faut dire qu'Edgar Wright adapte un comic-book) et celui des jeux vidéo. Pour donner une trame narrative à cet ensemble pour le moins original, Edgar Wright a donc choisi de faire évoluer son héros, Scott Pilgrim, dans un environnement belliqueux où, pour gagner le coeur de sa belle, Ramona Victoria Flowers, il va devoir se battre avec des adversaires extrêmement puissants.
Le début du film est assez prometteur avec ce Scott Pilgrim qui a l'air tout chétif (il est joué par un des acteurs très en vue actuellement, le sympathique Michael Cera, vu notamment dans Juno) et qui a des relations difficiles avec les filles. S'il n'a pas de mal à fréquenter des filles, il a beaucoup plus de mal à stopper la relation quand elle ne lui convient plus : c'est ainsi que ses camarades se moquent de sa relation avec une jeune chinoise, auquelle il n'arrive pas à mettre un terme. La vie de Scott Pilgrim est déjà mouvementée sur ce point, donnant au film un aspect de teen movie, mais elle l'est également parce que Scott Pilgrim fait partie d'un groupe très rock'n'roll.
Le film surprend dès le départ avec le logo d'Universal qui est présenté comme si l'on allait jouer à un jeu vidéo. C'est d'ailleurs l'ambition première d'Edgar Wright : faire de son film un hommage aux jeux vidéo, et plus particulièrement aux vieux jeux vidéo. On ne s'étonnera pas de constater que l'une des méthodes de drague de Scott Pilgrim consiste à évoquer le gentil glouton Pacman qui aurait dû s'appeler Pocman mais si l'on avait le p et qu'on l'aurait remplacé par un f, cela aurait constitué une insulte (fuck) aux Etats-Unis ! Tout le reste du film est du même acabit. Par exemple, le groupe de Scott s'appelle les Sex Bob-Omb, référence explicite aux ennemis de Mario (Bros).
Sans compter ces références littéraires, Edgar Wright a truffé son film d'éléments visuels rappelant les jeux vidéo : ainsi, il y a de nombreux bandeaux à l'écran et des voix off indiquant qu'un combat a lieu. On a même droit à des combos pour le moins curieuses qui sont acquises par Scott ; ce dernier gagne à un moment donné « le pouvoir de l'amour » et à un autre moment « le pouvoir de l'estime de soi ». Le film est plutôt intéressant sur ce point quand on fait la relation entre l'acquisition de ces pouvoirs et le fait que Scott est un jeune adulte qui apprend finalement ce à quoi correspond la vie.
D'autres éléments sont plus terre à terre comme de nombreuses onomatopées qui signifient des bruits (ding, dong), des coups qui sont démultipliés, rappelant clairement l'univers des jeux vidéo. Et puis il y a tout au long du film le fait que les 7 adversaires que doit combattre Scott (7 comme les 7 boules de cristal ?) se transforment en pièces une fait qu'ils sont tués, qui rappelle à l'évidence les « boss » de fin de niveau dans les jeux. Scott gagne à certains moments des « vie », ce que l'on voit dans certains jeux vidéo.
Bref, Edgar Wright en met un max à la vue de son spectateur ce qui au demeurant peut paraître sympathique mais finit clairement par lasser. Autant ces références aux comics et aux jeux vidéo sont amusantes pendant ½ heure voire 1 heure, autant sur un format d'1h52, cela a presque l'effet contraire. Les différents combats sont plutôt bien faits et sont très dynamiques. Mais ils sont extrêmement redondants et ces rappels incessants aux jeux vidéo ont plutôt tendance à fatiguer le spectateur.
Heureusement, les personnalités hautes en couleurs des différents personnages permettent de passer le temps et de rester concentré jusqu'au bout. Scott Pilgrim est un personnage atypique ; son colocataire (joué par un frère de Macaulay Culkin) est un homosexuel qui ne pense évidemment qu'à des hommes alors que Scott lui parle continuellement de filles ; la fameuse Victoria Ramona Flowers change tous les 10 jours de couleurs de cheveux et certaines scènes qu'elle a avec Scott rappellent l'excellent Eternal sunshine of the spotless mind ; le dernier adversaire de Scott, très cynique, est joué par un Jason Scwartzman qui en fait des tonnes et se révèle très drôle.
Au final, Scott Pilgrim est un film très référentiel, destiné avant tout à ceux que l'on nomme les geeks. Edgar Wright a mis en scène un film de fan pour des fans.
Pour les autres, le film peut s'avérer très redondant et donc assez long à regarder. Cependant, l'aspect libertaire du film et son côté atypique font de ce long métrage un divertissement plutôt agréable.

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06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Welcome to the rileys

Réalisateur
: Jake Scott

Durée du film : 1h50

Date de sortie au cinéma
: 10 novembre 2010

Avec
: Kristen Stewart (Mallory), James Gandolfini (Doug Riley), Melissa Leo (Lois Riley), etc.

Par Nicofeel

Produit notamment par Tony et Ridley Scott, Welcome to the rileys est un film du fils de Ridley. Pour autant, le film n'a rien à voir avec les films de son père et de son oncle. Et c'est finalement une bonne nouvelles, tant les frères Scott nous proposent actuellement des produits formatés.
A l'inverse, Jack Scott réalise un petit film américain qui se révèle intéressant tant par ses thématiques fortes que par une direction d'acteurs impeccable.
Ce film montre d'abord un couple d'une cinquantaine d'années, la fameuse famille Riley, qui est constitué de Doug et de Lois. On sent que ces deux-là n'ont plus grand chose à se dire que manifestement quelque chose de grave s'est passé, qui explique le fossé qu'il y a entre eux. Il n'est plus question de discussions entre ces deux êtres, et encore moins de sexe. Doug trompe (depuis manifestement un moment) son épouse et Lois, tel un mort vivant, ne sort jamais de chez elle et est bourrée de médicaments qui lui permettent d'éviter de se confronter avec la réalité. Ces deux personnes sont à la dérive.
Mais ce ne sont pas les seules. Le film nous brosse également le portrait d'une jeune femme, Mallory, une jeune stripteaseuse qui pour quelques dollars n'hésite pas à coucher avec des clients. De manière étonnante on retrouve dans le rôle de Mallory l'actrice Kristen Stewart, bien connue pour son rôle de Bella dans le film pour adolescents Twillight. Cependant, la présence de cette actrice n'est pas usurpée. Très peinturlurée, particulièrement vulgaire dans le film, Kristen Stewart n'hésite pas à écorner son image de star et elle est parfaite en tant qu'adolescente paumée, qui n'a ni argent ni famille et qui est en cruel manque de repères.
Le réalisateur Jake Scott va faire se rencontrer les différents personnages de cette histoire, faisant preuve au demeurant d'une grande finesse. Ne pouvant plus supporter le poids de cette vie qu'il assimile à une mort, Doug Riley profite d'un salon professionnel pour quitter provisoirement son épouse et se rendre à la Nouvelle-Orléans. C'est là qu'il rencontre Mallory, qu'il va aider, se voulant tout à la fois son protecteur mais aussi son père. Doug reprend avec plaisir goût à la vie avec cette jeune femme qui a quasiment l'âge de sa fille décédée dans un accident de voiture.
De son côté, Mallory, bien que rebelle, accepte de se faire à cette nouvelle vie et apprécie la présence de Doug.
Surtout, Lois prend conscience également de sa vie monotone et décide de rejoindre son époux. Cela donne lieu à plusieurs scènes très drôles, avec cette femme qui a peur de tout et qui a bien du mal à quitter son domicile. La scène où elle s'endort dans son garage ou encore celle où elle abîme la voiture donnent un aspect plus détendu à ce long métrage.
Principale thématique de ce film, la difficulté à faire le deuil de l'enfant perdu finit par être acceptée tant par Doug que par Lois. La présence de Mallory apporte une certaine sérénité à ce vieux couple mais permet surtout à ce dernier de faire preuve de résilience. C'est en parlant des choses telles qu'elles sont et en arrêtant de vivre dans le passé que la famille Riley peut redevenir une vraie famille. Evoquer les choses et reconnaître que l'on n'est pas coupable, que l'on n'a rien à se reproche permet de faire disparaître le trauma.
Le film est très intelligent car il ne joue pas pour autant les « bisounours ». Les relations entre les divers personnages sont difficiles, il y a parfois des heurts, mais ces gens savent pertinemment qu'ils ont besoin les uns des autres.
Décidément, les questions familiales sont au coeur de plusieurs films actuels. Après la famille factice de La famille Jones, c'est cette fois-ci la famille recomposée avec La famille Riley qui nous est proposée. La différence entre les deux films est que le second joue clairement sur un aspect humaniste car tous les personnages, malgré leurs défauts (adultère du mari, maladie psychique de l'épouse, adolescente qui se prostitue), sont des gens auxquels on s'attache assez rapidement. C'est la preuve que leurs caractères ont été bien étudiés et qu'ils ne sont nullement des caricatures.
Alors quand on voit que la distribution du film est de qualité, que l'histoire est forte et que la mise en scène est tout à fait appréciable, on comprend bien que Welcome to the rileys est un film à voir.
Surtout qu'il n'est pas fréquent qu'un même film fasse état (avec brio au demeurant) de deux éléments graves de notre société – la mort et la prostitution.

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07.12.10

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mon babysitter

Réalisateur
: Bart Freundlich

Durée du film : 1h34

Date de sortie au cinéma : 17 novembre 2010

Avec : Catherine Zeta-Jones (Sandy), Justin Bartha (Aram), etc.

Par Nicofeel

Réalisateur de certains épisodes de la série sulfureuse Californication comprenant un David Duchovny méconnaissable, Bart Freundlich était donc plutôt attendu lors de son retour (car il a déjà mis en scène des films, mais qui n'avaient pas été spécialement remarqué) au cinéma.
Eh bien le moins que l'on puisse dire est que Mon babysitter n'est pas le film qui devrait lui ouvrir de nombreuses portes. Bien au contraire. A plusieurs titres, ce film est proche d'être lamentable.
D'abord il y a un grand souci entre ce que le cinéaste espère faire de son film (une sorte de Californication en grand format) et le résultat effectif. En effet, il y a bien des références claires où l'on retrouve ce réalisateur de plusieurs épisodes de Californication. Le côté cash de plusieurs dialogues à tendance sexuel est plus que visible : « Touche à ma bite » ; « Arrêtez, les enfants, je ne suis pas devenu le roi du monde, j'ai seulement sauté votre mère ». Le problème est que dans un film grand public, à l'ambiance gentillette, de tels dialogues sont complètement incongrus. Au mieux ces dialogues tombent à plat, au pire ils sont révélateurs d'un mauvais goût certain.
Les raisons de ce sentiment d'échec résultent notamment d'un scénario qui a vraiment été très mal ficelé. L'idée de base : un jeune homme de bonne famille qui devient babysitter pour une femme d'une quarantaine d'années qui vient de quitter son mari volage, aurait pu éventuellement donner lieu à une réflexion intéressante sur notre société actuelle. Cela n'est nullement le cas. En fait, l'enjeu dramatique tombe rapidement à plat. Mais l'enjeu comique également car le scénario est débile au possible. On pourrait décortiquer l'intégralité du film et le jeter aux orties. On se contentera de quelques scènes bien révélatrices du manque flagrant d'efforts scénaristiques : Comment croire que ce jeune homme, Aram, refuse sur le plan professionnel des postes importants suite à des entretiens d'embauche concluants, pour rester simplement la nounou de deux enfants ? Comment imaginer que le premier rancard de Sandy, la mère des deux enfants, décide de sortir avec le premier venu, lequel va avoir l'idée ridicule d'aller dans des toilettes mobiles (pour ressortir débraillé), aussitôt après qu'il l'eut embrassé ? Le scénario est vraiment très mal ficelé.

Mais cela n'est pas la seule cause d'échec de ce film. Il y a aussi une direction d'acteurs qui est sans conteste aux abonnés absents. Le babysitter est joué par un Justin Bartha qui paraît bien transparent. Son personnage manque en plus clairement de nuances. Pour lui rendre la pareille, on retrouve dans le rôle de Sandy la belle Catherine Zeta-Jones. Capable d'intéresser le spectateur dans des comédies du style de Le goût de la vie, l'actrice est malheureusement complètement à côté de son sujet dans ce film. Son jeu n'est pas du tout crédible, particulièrement lorsqu'elle se lance des crises d'hystérie qui n'ont ni queue ni tête. Si on comprend sur le fond le fait qu'elle interprète une femme qui a été sous le joug de son époux et entend désormais se battre, la manière dont cette idée est amenée a de quoi laisser dubitatif.
Proche de la niaiserie la plus totale, Mon babysitter offre au spectateur un spectacle affligeant , avec des blagues qui n'arrivent même pas à faire rire tellement elles manquent singulièrement de finesse : « Jusqu'à récemment je m’apprêtais à passer le restant de mes jours avec une femme, ce qui ne veut pas dire que je veux passer ma vie avec un homme ! ».
Le manque d'ambition du film finit par le couler. Le scénario est prévisible et le seul enjeu dramatique qui a lieu vers la fin du film n'a pour but que de mieux rassembler le couple créé pour l'occasion. En somme, si dans le film tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, dans la salle obscure le spectateur n'est pas vraiment logé à la même enseigne. Il a bien du mal à se passionner pour ce long métrage qui accumule de manière très maladroite les lieux communs. Dans ces conditions, 1h34 paraît bien long.
Mon babysitter est donc clairement à éviter.

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06.12.10

07:50:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Si depuis deux mois on avait noté une certaine recrudescence de l'activité des éditeurs au niveau des genres nous intéressant ici, ce mois de nombre qui vient de se terminer aura été hélas bien plus calme, avec quand même l'événement crée par Wild Side et la parution et ressortie des meilleurs films de Dario Argento, tandis que les rééditions, notamment en Blu-ray continent et que quelques inédits sont venus éclabousser la fraîcheur automnale.

Evil dead
The crazies

Pour ce qui est des titres déjà disponibles en DVD et désormais édités en Blu-ray, Sony aura eu la bonne idée de présenter le classique Evil dead, Warner l'amusant Peur bleue de Renny Harlin, tandis que de son côté M6 Vidéo se sera fendu des Blu-ray de l'excellent Vampires de John Carpenter et du controversé Emprise, tout en nous proposant comme vraie nouveauté le remake de The crazies,

Cold prey 2
Splice

Pour sa part, Universal Pictures se sera contenté des Blu-ray de Dead Silence et de La porte des secrets, Studio Canal aura profité de la sortie de Cold prey 2 pour rééditer le premier volet de la courte franchise du "slasher" nordique et Gaumont, outre l'intéressant Splice aura offert une édition Blu-ray à Les yeux sans visage, le classique de Georges Franju, tout en éditant un autre classique, La main du Diable de Maurice Tourneur.

Predators
Predator trilogie

Seul titre sorti ce mois-ci à être passé par la case "salles obscures", le nouveau Predators est désormais disponible grâce à 20th Century Fox qui en aura profité pour nous gratifier d'éditions regroupant la trilogie.

Le sorcier macabre
Mega Piranha

Passons rapidement sur les nouveautés d'Elephant Films aux titres guère engageants, entre Le sorcier macabre qui cache pourtant le remake de "Wizard of gore" et surtout Carnage-blood hunt, qui sent le "Z" à plein nez, tout comme le La fureur des gargouilles qu'a osé mettre en vente Zylo, pour nous intéresser à Emylia qui a encore fait fort ce mois-ci avec l'incroyable Mega Pirahna (présenté ici et critiqué ) et surtout Resurrection, "survival" original à la violence tant psychologique que graphique dont les éditions en DVD et en Blu-ray ont été mises en avant ici, alors que la critique est disponible .

Killing room
Lady blood

Un peu moins généreux, Seven 7 se sera limité à trois titres sans réelle ampleur, avec un Killing room pourtant réalisé par Jonathan Liebesman, Les messagers 2 que l'on attendait pas vraiment et un Shoot oriental intriguant, tandis que Action & Communication aura enfin sorti Lady blood, suite tardive et hélas presque inutile du sympathique Baby blood.

The tortured
Night of the demons

De son côté, l'éditeur E1 Entertainment aura proposé une alternative à son éprouvant Les 7 jours du Talion avec The tortured, ainsi que le remake Night of the demons, généreux et idéal pour les nostalgiques des années 90.

Inferno
Ténèbres

Et donc, Wild Side, occultant ainsi presque complètement la sortie de Hierro, l'île du mal, aura tenu promesse (malgré quelques choix aléatoires au niveau des formats) avec le retour tant attendu dans les bacs des meilleurs "giallo" du réalisateur italien Dario Argento, avec Le chat a neuf queues, Suspiria (pour désormais proposer un Blu-ray du film), L'oiseau au plumage de cristal, Ténèbres ou encore Phenomena, titre qui marqua pour beaucoup la fin d'une époque pour son auteur, tandis que le mythique Inferno est enfin disponible par chez nous pour une sortie tant attendue et espérée !

Resurrection
L'oiseau au plumage de cristal

Donc, ce mois de novembre aura quand même été porteur de quelques bonnes surprises, en attendant ce dernier mois de l'année qui vient de commencer et qui on l'espère nous réservera des surprises juteuses ! Le rendez-vous est déjà pris pour vérifier le bien fondé de ces espérances au début de l'année prochaine !

Evil Dead (1981) (Blu-ray)

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Peur bleue (Blu-ray)

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The crazies

The crazies
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The crazies (Blu-ray)

The crazies (Blu-ray)
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Emprise (Blu-ray)

Emprise (Blu-ray)
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Dead Silence (Blu-ray)

Dead Silence (Blu-ray)
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La Porte des secrets (Blu-ray)

La Porte des secrets (Blu-ray)
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Cold Prey

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Splice

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Les yeux sans visage (Blu-ray)

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La main du diable

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La main du diable (Blu-ray)

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Predators

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Predators (Blu-ray + DVD)

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Predator : La trilogie (Blu-ray)

Predator : La trilogie (Blu-ray)
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Predator : La trilogie / Coffret 3 DVD

Predator : La trilogie / Coffret 3 DVD
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Le sorcier macabre

Le sorcier macabre
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Carnage : Blood hunt

Carnage : Blood hunt
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Mega piranha

Mega piranha
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Resurrection

Resurrection
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Killing room

Killing room
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Killing room (Blu-ray)

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Les messagers : Les origines du mal

Les messagers : Les origines du mal
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Shoot (Blu-ray)

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Lady Blood

Lady Blood
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The tortured

The tortured
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Night of the demons

Night of the demons
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Suspiria (Blu-ray)

Suspiria (Blu-ray)
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L'oiseau au plumage de cristal

L'oiseau au plumage de cristal
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Phenomena

Phenomena
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Inferno - Collection Les Introuvables fnac

Inferno - Collection Les Introuvables fnac
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05.12.10

00:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Machete

Réalisateurs : Robert Rodriguez et Ethan Maniquis

Durée du film
: 1h45

Date de sortie au cinéma
: 1er décembre 2010

Avec : Danny Trejo (Machete), Michelle Rodriguez (Luz), Jessica Alba (Sartana), Robert de Niro (le sénateur McLaughlin), Cheech Marin (Padre Benito del Toro), Lindsay Lohan (April Benz), Jeff Fahey (Michael Benz), Steven Seagal (Torrez), Don Johnson (lieutenant Stillman), etc.

Par Nicofeel

Au départ Machete est une des fausses bandes annonces du programme Grindhouse (Boulevard de la mort, Planète terreur), mise en scène par Robert Rodriguez.
Le film dispose d'un synopsis de base des plus simples avec un homme, Machete, le meilleur policier mexicain, qui voit son épouse décapitée sous ses yeux et est ensuite considéré comme mort (voilà un début de film qui n'est pas sans rappeler Kill Bill de Tarantino). Trois ans plus tard, Machete est aux Etats-Unis et se retrouve accusé d'une tentative de meurtre contre un sénateur.
Voilà pour les premières minutes du film. Mais cela ne permet pas de juger de l'orientation du film. Car il faut savoir que dès le départ Robert Rodriguez a mis le paquet côté action. Tout commence par un pur flingage avec des gens qui se font mitrailler dans tous les coins et, bonus sur le gâteau, on a droit à une décapitation de plusieurs personnages par un 360 degrés assez hallucinant. Et quelle est l'identité de ce tueur ? Eh bien c'est tout bonnement le fameux Machete, incarné par l'acteur Danny Trejo qui est vraiment excellent dans le rôle. Danny Trejo, avec sa trogne très particulière (visage abîmé par le temps, cicatrices, tatouages) est sans conteste l'homme idéal.

Aux côtés de Machete gravitent de belles actrices aux allures hispaniques : Michelle Rodriguez, une femme qui prend fait et cause pour les immigrés mexicains qui tentent de réaliser leur « rêve américain » ; Jessica Alba qui travaille dans un service d'immigration et est censée renvoyer des personnes en situation irrégulière. Dans les faits, ces deux personnes, a priori totalement opposées, vont être du côté de Machete et donc in fine des Mexicains. Même s'il s'amuse beaucoup dans ce film, Robert Rodriguez prend tout de même manifestement fait et cause pour ces personnes immigrées, considérées tantôt comme de la main-d'oeuvre pas chère tantôt comme de véritables pestiférés.
Mine de rien, sans avoir l'air d'y toucher, Robert Rodriguez effectue un véritable pamphlet contre une politique d'immigration radicale ou en tout cas présentée comme tel. Il y a d'abord cette ahurissante bande promotionnelle du sénateur McLaughlin (excellent Robert de Niro qui incarne un politicien véreux, prêt à tout pour réussir et capable à tout moment de changer de camp pour sauver sa peau) où les immigrés Mexicains sont assimilés à des parasites et où les propositions de résorption d'immigration illégale sont pour le moins effarantes : installation d'une frontière électrifiée et absence de soins aux immigrants. Et puis certains exemples font vraiment peur comme ce moment où un flic à la frontière américaine se met à tuer une femme enceinte.
Et comment donner plus de poids au propos de Rodriguez qu'en faisant déclarer à Sartana (Jessica Alba) que la révolution des Mexicains est légitime : « C'est pas nous qui avons trahi l'Amérique, c'est l'Amérique qui nous a trahis ».
Le propos politique du film est évident mais il ne faudrait pas le sur-dimensionner. Car Machete est avant tout un film d'action débridé, complètement jouissif et fait avant tout pour faire plaisir au spectateur.
Et de ce côté-là, on n'est pas non plus déçu avec des scènes d'action sans discontinuer. Machete y va de son quota avec un nombre de meurtres incalculable. Et souvent ces meurtres se font dans une ambiance fun. Les marques d'humour sont bien présentes. Elles donnent lieu à des scènes amusantes (le meurtre des deux faux policiers dans la voiture), voire carrément à du grand n'importe quoi que l'on a vraiment pas l'occasion de voir dans d'autres films (l'intestin d'un homme qui sert à Machete de corde ! ; le sang d'un homme qui fait monter le niveau du thermomètre).
Côté amusement, les dialogues sont également bien sympathiques, même s'ils ne sont pas d'une grande finesse, à l'instar de ce prêtre, prenant des allures de Petit Jean contemporain, qui tue un ennemi en déclarant « Dieu va te pardonner, je t'envoie le voir ».
Rien ne semble arrêter Robert Rodriguez, et tout y passe. On a droit également à des scènes érotiques (qui sont peu nombreuses) qui sont purement gratuites et ne sont là que pour divertir le spectateur masculin, qui aura plaisir à voir Lindsay Lohan et celle qui joue sa mère dans le film, nues.
Car il va sans dire qu'un tel film est particulièrement viril. Si le scénario n'est pas forcément son point fort – quoique l'alliance entre un politicien véreux, quelques policiers bien facho et un haut magnat de drogue sont plutôt bien vues – Machete remplit haut la main sa mission de divertissement.
Muni d'acteurs charismatiques, d'un rythme endiablé et de scènes jusqu'au-boutistes, Robert Rodriguez réalise un spectacle tout à fait plaisant à regarder. On se surprend même à apprécier de retrouver des acteurs un peu « has been » tels que Robert de Niro et Steven Seagal, dans des rôles de méchants qui leur vont comme un gant.
Et puis Machete n'est peut-être qu'un début. En effet, comme l'a déclaré Robert Rodriguez, il s'agit du premier film de « Mex-ploitation ». Ce n'est peut-être pas un hasard si le film se termine en indiquant que Machete reviendra dans « Machete tue » puis dans « Machete tue encore ». Ce clin d'oeil n'est pas forcément innocent. Surtout qu'avec Danny Trejo on tient un acteur qui incarne brillamment ce fameux Machete : « Pourquoi je voudrais devenir une personne réelle alors que je suis déjà un mythe. »
To be continued...

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03.12.10

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

The babysitters

Comédie douce-amère traitant d'un sujet grave, la prostitution adolescente, ce "Les babysitters" va pourtant choisir un ton parfois bien léger pour suivre l'ascension et la déchéance d'une demoiselle fondant un vrai réseau de prostitution sous couvert de baby-sitting, tout en trouvant un attachement à ses protagonistes et des séquences justes et même parfois émouvantes.
Le script va laisser Shirley, une adolescente "normale" être amenée à fonder un réseau de prostitution dans son lycée après avoir eu une aventure avec un homme marié dont elle gardait les enfants.

Les babysittersDans son introduction le métrage va directement nous présenter son personnage principal, une adolescente nommée Shirley, entourée d'hommes et de jeunes filles pour une "party" sensuelle dont elle semblera diriger les ébats, la laissant en voix-off se présenter comme une jeune fille banale, faisant capable de faire des choses anormales, nous proposant alors de revenir en arrière pour découvrir son passif. Nous découvrirons alors une adolescente studieuse préparant les examens pour pouvoir aller en fac et s'apprêtant à faire du baby-sitting pour Mikey Beltran et sa femme Gail.

Les babysittersLa rencontre de cet homme plus mûr ne va pas laisser Shirley indifférente, celle-ci tombant apparemment tout de suite sous le charme de son nouvel employeur, et lorsque, après que Shirley ait gardé les enfants et même fait du ménage chez le Beltran, Mikey va, en la ramenant chez elle, lui proposer de s'arrêter prendre un café et manger un morceau, elle va accepter. La conversation qui en découlera montrera bien l'attirance de Shirley pour Mikey et après que Mikey ait emmené sa baby-sitter voir des vieux trains, un concours de circonstance va les pousser l'un dans les bras de l'autre sans que cela n'aille trop loin.

Les babysittersChacun va après reprendre sa vie, sans pour autant oublier ce qui s'est passé ce soir-là, et lorsque par hasard Shirley va retomber sur les Beltran, ce sera pour se voir proposer une nouvelle soirée de baby-sitting qui s'achèvera par une première relation amoureuse pour Shirley, dépucelée par Mikey, celle-ci acceptant l'argent donné par son amant. Mais Mikey, certainement désireux de parler de cette expérience appelée à bouleverser sa vie, va l'évoquer à son meilleur ami qui lui demandera si Shirley n'aurait pas dans ses relations lycéennes une baby-sitter dans son genre. Shirley la trouvera en la personne de sa meilleure amie, Melissa, qu'elle va enrôler dans ce qui va devenir un véritable trafic puisque les demandes vont affluer chez Shirley qui va devoir employer plusieurs filles de son lycée, prenant à chaque fois un pourcentage sur les rendez-vous et organisant les plannings.

Les babysittersLa suite de l'intrigue va suivre l'ascension du réseau de Shirley, qui culminera lors d'un week-end organisé dans le chalet de l'un des clients et réunissant les filles et les hommes à qui elles accordent leurs faveurs (reprenant ainsi la scène de l'introduction), mais tout en suivant l'attachement de Mikey pour Shirley dont il sera véritablement amoureux et tandis que l'une des filles voudra tout arrêter, sonnant ainsi le début de la chute du petit empire de Shirley jusqu'à ce final nous réservant une surprise quelque part attendue mais bien immorale mais faisant ouvrir les yeux à Shirley sur ce qu'elle a fait.

Les babysittersMalgré son sujet, le métrage ne versera presque jamais dans un quelconque érotisme douteux pour au contraire rester souvent évasif sur les passages "hot" et ainsi préférer s'intéresser à ses protagonistes qui vont occuper le terrain de manière effective et souvent attachante pour suivre les dérives de ces jeunes filles attirées par l'argent et ne se rendant pas forcément compte de la gravité de leurs actes, tandis que leurs clients vont afficher des personnalités bien différentes et participant largement à l'humour du métrage, tandis que ce Mikey restera à part puisque cet homme n'ayant pas vraiment mûri complètement va tomber littéralement sous le charme de la jeunesse de Shirley.

Les babysittersCar en effet l'intrigue va se réserver bien des passages lorgnant du côté de la comédie sarcastique, égratignant au passage un certain mode de vie américain qui cachera bien des vices derrière une bienséance de façade, tout en laissant aussi des situations purement lycéennes venir se mêler à l'ensemble sans pour autant faire sien cet humour potache qui aurait dénoté dans le contexte. Cela va certes masquer en partie la gravité du propos du film, mais on pourra compter sur plusieurs séquences pour nous ramener à la réalité de ce trafic, lorsque l'une des filles va vouloir fonder son propre réseau ou encore avec les remords et la volonté de tout arrêter de l'une des participantes, mais bien entendu, ce sera ce final acerbe qui va œuvrer le plus dans ce sens.

Les babysittersL'interprétation est convaincante, portée par une Katherine Waterston peut-être un brin trop inexpressive mais en tout cas souvent remarquable dans son rôle de maquerelle dominatrice, ce qui contrastera avec sa présentation initiale, tandis que la craquante Lauren Birkell flambera pour interpréter Mélissa, la meilleure amie de Shirley, laissant John Leguizamo camper un Mikey avec justesse et précision. La mise en scène du réalisateur est adaptée, sans effets de style inutile pour au contraire parvenir à laisser passer les émotions des personnages.

Donc, ce "Les babysitters" illustrera avec un humour précis et jamais potache son sujet grave traité ici de manière humaine et dérivant vers une critique piquante de la classe moyenne américaine !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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02.12.10

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

The babysitters
The babysitters

Malgré son sujet d'une réelle gravité, la prostitution adolescente, ce Les babysitters va adopter un ton de comédie sarcastique douce-amère sur fond de film lycéen mais sans heureusement jamais sombrer dans l'humour potache, pour un film n'étant pas passé par la case "salles obscures" et qui débarque donc directement chez nous en DVD et en Blu-ray sous l'égide de l'éditeur Emylia.

The babysitters

Le script va laisser une lycéenne aux apparences communes monter un réseau de prostitution sous couvert de baby-sitting.

The babysitters

Après un démarrage sous forme de comédie romantique avec cet amour "impossible" entre une adolescente et l'homme l'employant pour faire du baby-sitting, l'intrigue va gentiment dériver vers une gravité de fond qui ne va pourtant pas s'étaler sur l'écran puisque le métrage va continuer à avancer des situations parfois souriantes, mais aussi largement ironiques pour fustiger les comportement d'une certaine classe américaine qui sous couvert de bienséance va s'adonner au vice et à le perversité, le tout en attachant une importance capitale et adaptée aux différents protagonistes qui vont venir se mêler à ce réseau de prostitution adolescente dont nous suivrons l'ascension et le déclin.

The babysitters

L'édition DVD proposée par Emylia proposera une image en 1.78 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français en DD 5.1 et en anglais sous-titré en français en DD 5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of, hélas en anglais non sous-titré.
Le Blu-ray du film avancera aussi une image en 1.78 (AVC 1080p/24) pour une bande-son en français et en anglais en DTS HD 5.1., avec le même bonus en supplément.

The babysitters

Donc, depuis le 2 décembre, il nous est possible d'apprécier cette comédie qui aura le mérite de pointer du doigt un thème sérieux avec un humour adapté et une intrigue riche en rebondissements !

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01.12.10

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The door
Réalisateur : Anno Saul
Durée du film : 1h39
Date de sortie au cinéma : inconnue (film diffusé en avant-première au festival du NIFFF 2010)

Avec : Mads Mikkelsen (David), Jessica Schwarz (Maja), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Anno Saul, The door est arrivé au festival du film fantastique de Neuchâtel nanti du Grand prix du festival de Gérardmer. Est-ce mérité ? Eh bien oui. Et pourtant, au départ on s'attend à regarder un film fantastique ou un drame mâtiné de fantastique tout à fait quelconque.
Dès le générique du film, on voit un beau papillon. Le cinéaste fait un raccord directement avec ce qui va arriver puisque l'on voit un peintre, David, qui trompe sa femme, ce qui va l'empêche de surveiller sa petite fille, laquelle va se noyer accidentellement en faisant une chasse aux papillons. Dès lors, la vie de David est brisée et il se sépare de sa femme. C'est alors que toute l'originalité du film commence à jouer. On se situe 5 ans après le drame. Après avoir manqué de se suicider, David trouve une porte étrange en suivant la trace d'un papillon, qui le ramène juste avant le drame.
L'intérêt premier du film est de se demander si l'on n'est pas dans un long métrage à la Shyamalan avec une histoire de fantôme. Ou alors peut-être que David est déjà mort ? Ou peut-être qu'il rêve de pouvoir revivre les mêmes événements, mais en changeant cette fois-ci le cours de l'histoire ?
Eh bien non c'est encore autre chose car David est visible aux yeux de tous et il ressent la douleur, notamment lorsqu'il est renversé par un camion. Le plus étonnant est que l'on voit rapidement que David est un nouveau David (ou plutôt un David qui a 5 ans de plus) puisqu'il se retrouve aux prises avec son double. Il doit donc l'éliminer pour rester dans ce « monde parallèle ». Le film dispose donc d'un scénario bien torturé et qui pose des questions sur le plan moral. En effet, alors qu'il rêve de se donner une deuxième et de s'offrir ainsi une sorte de rédemption, David commence dans ce nouveau monde par un meurtre.
Le film joue au demeurant sur plusieurs oppositions : il y a d'un côté le nouveau David et l'ancien David (à tous points de vue, aussi bien au niveau de l'existence de deux personnages différents que dans le changement de ligne de conduite de David) ; il y a les couleurs chaudes et le soleil qui accompagne tout cela quand David est avec sa famille et les couleurs froides quand David est seul en hiver.
Le film est intéressant également devant les doutes de la fille de David qui pense qu'il n'est pas son père mais lui trouve une réponse originale aux interrogations de sa fille (« je suis comme ton papa, mais en mieux »). Les nouveaux rapports de David avec sa femme ainsi qu'avec ses amis ne manquent pas non plus d'intérêt. Ajoutons à cela que pour pimenter l'histoire, il y a d'autres doubles qui peuvent apparaître (en franchissant la porte) et on comprend aisément que le film est plus que plaisant à suivre.
Surtout que les deux acteurs principaux sont très convaincants, Mads Mikkelsen (vu dans Le guerrier silencieux, Valhalla rising) joue parfaitement le rôle de cet homme détruit psychologiquement qui cherche à obtenir une seconde chance et Jessica Schwartz est très bien dans le rôle de Maja, son épouse dans le film.
Au final, voilà un film fantastique bien intrigant qui bénéficie de plusieurs atouts : un scénario bien pensé, de bons acteurs et une belle photographie. Bref, voilà un film à voir.

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30.11.10

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

parNicore

Resurrection

Malgré ses allures de "survival" basique, ce Resurrection va réussir le tour de force de parvenir à surprendre, à intriguer et à créer une véritable tension tout en n'hésitant pas à verser dans la violence sèche et sanglante quand il le faudra.
Le script va laisser deux couples partis faire du camping et du quad en forêt devoir faire face aux autochtones dégénérés après un incident qui va modifier radicalement le déroulement de leur séjour.

ResurrectionAprès un générique accrocheur, le métrage va se lancer dans la présentation de ses quatre personnages principaux, deux couples, Sam et Kat accompagnés de Tommy et Lucy, en route pour un parc national afin de pouvoir y camper et faire du quad. Mais perdus, ils vont demander leur chemin dans un drugstore faisant également office de station-service, mais contrairement à ce qu'on pouvait attendre, ce sera gentiment et sans arrière pensées qu'ils seront renseignés par Cody, un gars du coin à l'allure presque patibulaire mais qui se montrera aimable et serviable. Le premier avertissement aura lieu lorsque Sam, au volant, va manquer d'écraser deus gamins restés en plein milieu de la route, déclenchant la fureur d'un homme qui sortira nu de chez lui armé d'un fusil, mais il n'aura pas à tirer puisque les jeunes vont déguerpir sans demander leur reste.

ResurrectionCette première alerte aura lieu dans un village crasseux et avancera d'entrée un aspect glauque et repoussant pour ces habitants ruraux bien opposés au style urbain des deux couples dont l'intrigue va se charger ensuite de nous les rendre sympathique en approfondissant la présentation de manière naturelle, bien éloignée de tout les stéréotypes d'usage, créant ainsi un lien entre ces protagonistes et le spectateur avec des réactions bien normales suite à l'annonce de l'attente d'un bébé pour une Lucy prête à se marier avec Tommy, ce qui ne sera pas pour plaire à Sam, en fait le frère de Lucy et qui verra d'un mauvais œil l'avenir de sa sœur entre les mains de ce Tommy à la situation professionnelle et financière plus qu'incertaine.

ResurrectionMais le métrage ne va pas pour autant faire traîner les choses et ce sera au cours d'une balade en quad au cours de laquelle Sam va se défouler que les ennuis vont commencer. En effet, s'étant perdus Sam et Tommy vont aller quémander de l'aide après avoir repéré une cabane à moitié délabrée. Ils seront reçus de manière mitigée et presque haineuse par un homme qui sortira lui aussi avec un fusil en main mais qui va se contenter de leur faire comprendre qu'ils n'ont rien à faire chez lui et se proposera quand même de les renseigner. Mais il n'aura pas le temps puisque va débarquer un second personnage, plus jeune et visiblement ivre, qui va faire monter la pression en se montrant aussi agressif que violent, mettant même en joue les deux touristes et après un concours de circonstances qui montrera bien que tout peut déraper en un millième de seconde, tommy va lui tirer dessus, le blessant mortellement à la gorge.

ResurrectionCe sera la début d'une traque à travers bois, l'homme voulant venger la mort de celui tué par Tommy, mais finalement ce sera vers Lucy et Kat restées seule qu'il va se rabattre, bientôt rejoint par d'autres, tout aussi dangereux, pour un petit jeu au caractère humiliant et sexuel pour la malheureuse Kat. Ensuite l'intrigue va poursuivre dans la voie du "survival", non sans nous avoir réservé quelques surprises parfois perfectibles, mais en s'attachant d'une part à bien mettre en avant l'antagonisme existant entre les touristes et ces autochtones lassés de voir arriver sur leurs terres des citadins irrespectueux, et de l'autre en avançant un caractère sectaire pour ces habitants écoutant et obéissant à un pasteur radical au discours flirtant avec l'extrémisme.

ResurrectionL'intrigue arrivera donc à placer ici ou là des surprises de taille, ne laissant pas ainsi le spectateur parvenir à anticiper l'ordre dans lequel certains protagonistes vont mourir, mais ce sera toujours d'une manière graphique que les mises à mort vont s'imposer dans une violence sanglante avérée et qui fera même parfois très mal, tout en ne jouant jamais avec une surenchère qui de toutes façons n'aurait pas eu sa place dans le contexte brutal et froid du métrage qui va même imposer une dimension psychologique forte et sordide à certains des méfaits causés par ces habitants vivant reclus sur eux-mêmes et refusant l'autorité incarnée par ce shérif trop curieux.

ResurrectionLes personnages seront donc crédibles et suffisamment travaillés pour générer une certaine empathie de la part du spectateur, ce qui rendra bien entendu les souffrances et les coups reçus encore plus marquants et effroyables, tandis que les mises à mort prendront un caractère odieux et vil. L'interprétation suivra heureusement avec de jeunes acteurs impliqués et naturel dans leur jeu sans surjouage ou excès pour ceux incarnant les dégénérés, tandis que la mise en scène du réalisateur est efficace, dynamique pour donner un rythme vif à l'ensemble, sans pour autant céder aux effets clippesques à la mode. Les effets spéciaux sont probants pour verser dans un gore franc et brutal mais sans exagération inutile.

Resurrection
Resurrection

Donc, ce Resurrection s'avérera être une excellente surprise que l'on attendait pas avec cette manière hardie et originale d'appréhender le "survival" sans sombrer dans les clichés d'usage !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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29.11.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La famille Jones

Réalisateur : Derrick Borte

Durée du film
: 1h36

Date de sortie au cinéma
: 17 novembre 2010

Avec
: Demi Moore (Kate), David Duchovny (Steve), Amber Heard (Jenn), Ben Hollingsworth (Mick), Gary Cole (Larry), Glenne Headly (Summer), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Derrick Borte, La famille Jones est une comédie qui, sous ses dehors extrêmement drôles et détendus, procède en une critique virulente de la société américaine actuelle.
Le film part d'une idée de base pour le moins incongrue, qui va pourtant lui permettre de donner progressivement toute sa pleine puissance. On voit au début du film une famille qui emménage dans une ville, et précisément dans l'un des quartiers riches de la ville. Steve Jones, le père, Kate, la mère, leurs enfants adolescents Mick et Jenn se présentent comme une famille modèle. Sauf que dans les faits la famille Jones n'existe pas. C'est un procédé utilisé par une société pour disposer de vendeurs qui vont pouvoir se rendre proches de la population et ainsi vendre indirectement d'autant plus facilement les produits qu'ils déclarent posséder.
Le réalisateur Derrick Borte tient là un sujet en or massif qu'il ne va pas se gêner d'utiliser, et ce à bon escient, pour mettre à jour des pratiques qui font clairement penser à la société américaine contemporaine.
Ainsi, le film devient une critique de la société de consommation avec des gens prêts à acheter tout et n'importe quoi, du moment qu'il s'agit de la dernière nouveauté du moment et qu'elle paraît intéressante pour se montrer ou tout simplement pour satisfaire des besoins futiles. Le film est impitoyable sur ce point avec des gens – aussi bien des adolescents que des jeunes – qui sont facilement influençables et sont prêts à faire des achats compulsifs. Ce sont ces mêmes achats censés permettre aux gens de se différencier qui vont au contraire les uniformiser puisqu'ils achètent tous les mêmes produits. Le film montre de façon évidente que le pouvoir de la mode est tenace et que le besoin d'ETRE quelqu'un passe bien souvent par une copie de l'autre. On est complètement dans un monde d'illusions.
Et ce d'autant plus que cette famille Jones n'existe pas. Elle ne correspond qu'à une méthode de vente qui s'apparente à de la manipulation car les acheteurs potentiels sont influencés par les propos des membres de cette famille. On assiste finalement à une american way of life qui est imposée, standardisée. Et les vendeurs sont eux-mêmes briefés en permanence puisqu'on leur communique leurs chiffres de vente, les invitant à redoubler d'efforts si les chiffres ne révèlent pas une amélioration sensible des ventes.
Le film pointe également du doigt un système capitaliste où des vendeurs sont prêts à tout pour vendre des produits, quitte à s'inventer une fausse identité et à devenir de faux amis de leurs voisins de circonstances.
Surtout que ces vendeurs ne sont finalement que des personnages lambda qui ont comme tout le monde des qualités et des défauts. Ainsi, le père est un « vieux » célibataire, ancien chaud lapin ; la mère est une ambitieuse qui est très calculatrice dans ses faits et gestes ; le fils est gay et la fille est nymphomane. Alors certes les traits de caractères peuvent apparaître quelque peu forcés mais le but est de signifier que derrière son côté lisse, la fameuse famille Jones a beaucoup de choses à se reprocher. On comprend d'autant plus que tout cela risque d'exploser un jour ou l'autre.
L'interprétation dans le film est de très bon niveau alors que les acteurs sont soit inconnus soit pas forcément reconnus comme étant de grands acteurs. Et pourtant David Duchovny est excellent dans le rôle de ce faux père de famille qui au départ a beaucoup de mal à bien vendre en raison des cas de conscience que ça lui pose ; Demi Moore n'est pas moins remarquable en femme déterminée qui cache pourtant une sensibilité certaine. Quant à Amber Heard et à Ben Hollingsworth, ils campent avec brio ces adolescents qui sont comme leurs faux parents bien décidés à faire consommer leurs camarades de classe.
Bien qu'étant dominé par un ton résolument humoristique, La famille Jones traite de choses très sérieuses et en vient même à la fin à virer au drame avec l'exemple de cet homme qui, souhaitant lui aussi tout jouer sur le paraître, a vidé le compte de sa famille et a choisi de se suicider, ne sachant plus quoi faire pour s'en sortir. N'est-ce pas là une évocation des gens qui se mettent dans des situations pour le moins délicates avec des risques de surendettement ?
Malgré tout, La famille Jones n'est pas le film parfait. La mise en scène ne comporte rien d'exceptionnel. On a souvent affaire à de simples champs – contre-champs qui laissent entendre que le cinéaste a plus été à l'aise dans la transcription de son scénario et dans la direction d'acteurs.
Ce léger défaut mis à part, le film demeure prenant de bout en bout. Il n'est pas si courant dans une comédie américaine d'assister de manière aussi pertinente à l'envers du décor du rêve américain. On peut même aller plus loin. En faisant rêver les gens sur quelque chose qui n'existe pas, on crée une société sur du vide. Et surtout en « formatant » les gens de cette façon, on obère leur capacité de penser, ce qui peut avoir des conséquences particulièrement désastreuses.
En somme, c'est peut-être le côté extrêmement caustique du propos qui a amené le réalisateur à mettre un peu d'eau dans son vin (ou tout simplement ses producteurs l'ont invité à le faire) en choisissant un happy end. Après tout, la fin du film semble rappeler que le cœur a ses raisons que la raison ignore et même dans un monde dominé par les notions d'argent, de profit, les notions humaines existent.
Au final, La famille Jones n'en reste pas moins dans sa globalité un film extrêmement intéressant.

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26.11.10

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Mega Piranha

Produit par "The asylum" pour surfer sur la sortie du remake de "Piranhas" réalisé par Alexandre Aja, ce Mega Piranha va de manière décomplexée dérouler une intrigue typiquement de la firme, mêlant action pure à la présence de ces piranhas grandissant au fil du récit pour un résultat fun et doté d'un humour au second degré parfois croustillant.
Le script va laisser des piranhas issus de manipulations génétiques proliférer dans une rivière du Venezuela, menaçant même de gagner l'océan et les côtes américaines.

Mega PiranhaAprès une entame classique avançant une première attaque presque saignante, le métrage ne va pas tarder à lancer son intrigue grâce à une seconde agression de la part de ces piranhas pour l'instant de taille "normale" qui vont s'en prendre à un petit bateau transportant l'ambassadeur américain au Venezuela ainsi qu'un ministre local, alors que ceux-ci s'amusaient (tout en discutant politique !) en compagnie de charmantes demoiselles et bien entendu d'un peu d'alcool pour une fiesta vite stoppée par les poissons carnivores qui vont littéralement dévaster le bateau.

Mega PiranhaCe drame va mettre en alerte le gouvernement américain qui va croire en première intention à une attaque terroriste ou encore à un assaut de l'armée vénézuelienne, dépêchant donc sur place un agent de l'armée, Jason Fitch, pour enquêter. Mais ce dernier, à peine arrivé sur place, va rencontrer Sarah Monroe, une scientifique à l'origine de la mutation des piranhas qui va essayer de l'alerter du danger. Bien entendu, Fitch ne la prendra pas au sérieux et va aller rejoindre les militaires locaux pour aller sur les lieux du drame ce qu'il en retourne. Le métrage mettra tout de suite en évidence l'animosité régnant entre Fitch et ses homologues du cru amenés à l'escorter, dans une caricature de militaires de pays dictatoriaux qui ne fera que se confirmer par la suite.

Mega PiranhaDevant la mauvaise foi du chef des soldats qui vont le flouer dans son enquête et même le cantonner dans leur base, Fitch va s'échapper pour aller véritablement mener son enquête et bien entendu subir une attaque des piranhas qui auront déjà grossi depuis leur dernière apparition. La suite de l'intrigue va multiplier les rebondissements avec d'abord une prise de conscience de la part des autorités vénézuelienne du danger (grâce à l'intervention de Fitch qui va leur ramener un spécimen bien plus gros que la moyenne) qui va déclencher une attaque massive destinées à détruire les poissons carnivore, mais sans y réussir pour alors laisser des développements résolument tournés vers l'action pure avec poursuites entre Fitch, bientôt rejoint par Sarah et ses deux collègues, et les soldats vénézueliens, bagarres, tandis que pendant ce temps-là, les piranhas vont continuer leur mutation et grandir encore et encore, pour bientôt se mettre carrément à attaquer les ports, sautant directement dans les bâtiments pour chercher leur pitance, avant de se propager jusqu'aux côtes et menacer la Floride.

Mega PiranhaAu milieu de tout cela l'armée américaine va elle aussi intervenir, sous-marin et navires de combat à l'appui, épaulant Fitch dans sa lutte contre les poissons mais aussi contre les vénézuéliens, avec des idées saugrenues mais radicales pour stopper leur progression, mais ce sera bien entendu Fitch qui va trouver une solution toute simple au problème et qui va occuper le dernier acte du film pour ainsi clôturer le métrage sur une happy end largement attendue malgré la volonté du réalisateur de faire douter quant à l'issue finale de ce combat entre humains et piranhas.

Mega PiranhaComme à l'accoutumée, cette production "The asylum" portera les stigmates typiques des métrages issus de la firme, avec ces effets spéciaux en CGI quand même régulièrement mitigés pour animer ces piranhas de manière bien visible, cette profusion de détails martiaux et militaires pour tenter de nous faire croire à une production bien plus argentée qu'elle ne l'est en vérité tandis que les personnages demeureront caricaturaux au possible mais leurs réparties seront de manière régulière savoureuses au sein d'un humour au second degré qui on l'espère aura été placé volontairement pour faire sourire le spectateur.

Mega PiranhaMais au milieu de ces protagonistes sans réelle saveur, les vraies vedettes du film seront franchement les poissons carnivores qui en plus d'être très agressifs, vont grossir de manière démesurée jusqu'à devenir carrément des monstres marins capables de gober des hélicoptères, en plus de s'attaquer aux immeubles côtiers et autres bateaux militaires, sans pour autant négliger quelques attaques directes sur les personnages, le métrage nous rejouant même le coup de " Peur bleue" dans un clin d'œil évident. Car il faudra les voir, ces bestioles nageant en sortant de l'eau ou littéralement sauter dans les airs pour attaquer, nous réservant au passage quelques surprises amusantes et qui bien que complètement improbables feront passer agréablement le temps.

Mega PiranhaL'interprétation est ici cohérente, dominée par un Paul Logan fidèle à lui-même, tandis que la mise en scène du réalisateur sera ici efficace pour donner du rythme à l'ensemble, en ne s'attardant pas sur les situations pour tout de suite rebondir sur la prochaine situation chargée d'action, et ce même si les effets de style clippesques ne seront pas toujours gracieux et justifiés, pour parfois même réussir à brouiller la lisibilité de certaines séquences, notamment lors des attaques des piranhas. Les effets spéciaux sont mitigés, avec donc un emploi du numérique souvent bien visible mais pur autant, les piranhas auront de la "gueule" pour assurer un spectacle qui ne sera par contre pas spécialement sanglant.

Donc, ce Mega Piranha restera un bon petit divertissement, léger, dynamique et souriant dans ses situations énergiques et sans connaître le moindre temps mort !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray du film proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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25.11.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Kaboom

Réalisateur
: Gregg Araki

Durée du film
: 1h26

Date de sortie au cinéma
: 6 octobre 2010

Avec
: Thomas Dekker (Smith), Haley Bennett (Stella), Juno Temple (London), Roxane Mesquida (Lorelei), Chris Zylka (Thor), James Duval (le messie), Kelly Lynch (Nicole), etc.

Par Nicofeel


Considéré comme un des réalisateurs américains actuels les plus trash, Gregg Araki revient avec Kaboom à ses premières amours. Exit le drame façon Mysterious skin et la comédie potache façon Smiley face.
Kaboom donne singulièrement l'impression d'être un gros délire, filmé sous acide. Le spectateur connaisseur des premières œuvres d'Araki est un terrain connu, peut-être même un peu trop car les références à Nowhere et The doom generation sont explicites.
Ici, comme dans tous ses films, Gregg Araki traite de la jeunesse américaine qui apparaît vraiment complètement paumée, en perte totale de repères.
La première preuve de la difficulté de ces jeunes de se raccrocher à des normes clairement établies est l’ambiguïté sexuelle qui se dégage tout au long du film avec des personnages qui se couchent tous les uns avec les autres. Le principal protagoniste, Smith, donne au départ l'impression d'être homosexuel puisqu'il flashe sur son colocataire, le beau blond mais un tantinet débile Thor (qui rappelle le blond de Splendor, du même Araki), mais dans le même temps il couche avec la blonde London, toujours ouverte à une relation sexuelle. Le personnage de Smith tente même de stabiliser sa relation lorsqu'il souhaite être avec London pour autre chose qu'un simple plan baise.
D'autres personnages sont du même acabit avec certaines personnes à tendance bi-sexuelles. Et puis même lorsque l'orientation sexuelle est bien établie, à l'instar de l'amie de Smith, Stella, qui est une lesbienne assumée ou de sa copine du moment Lorelei, le couple demeure très fragile.

Kaboom va jusqu'à nous narrer une expérience à trois qui est parfaitement en phase avec le reste du film. Le sexe devient une sorte d'exutoire, une façon d'oublier tous les problèmes quotidiens. C'est par exemple le cas de London qui souhaite instamment coucher avec Smith car elle est stressée en raison d'un examen qui est proche et a donc besoin de se détendre. On notera au passage que trois des personnages du film, à savoir Smith, London et Lorelei sont véritablement assoiffés de sexe et sont du coup capables d'épuiser leur partenaire. Pour preuve, ce dialogue savoureux de Stella qui déclare à Lorelei qu'elle n'en peut plus et que si ça doit continuer comme ça, son « minou va exploser ». Les dialogues du film sont au demeurant particulièrement provocateurs, avec des propos sexuels on ne peut plus clairs. Mais tout cela se passe sur un ton très drôle, comme lorsque Smith parle de son sexe en évoquant le terme de « tuyauterie » ou lorsqu'il a une terrible envie d'aller aux toilettes et qu'il déclare qu'il a « envie de pisser comme une femme enceinte ».
Smith est du reste le symbole de cette jeunesse désorientée. A lui tout seul il est un paradoxe : d'un côté il est toujours prêt à coucher aux gens qui s'offrent à lui ; d'un autre côté il cherche à stabiliser ses relations sur le plan sexuel.
La deuxième difficulté de cette jeunesse américaine de se raccrocher à des normes est ce besoin essentiel de quitter le monde réel de manière provisoire en allant à des fêtes, en buvant de l'alcool, en fumant des drogues douces ou encore en mangeant des space cookies. C'est d'ailleurs en mangeant des space cookies que Smith a des hallucinations ou peut-être tout simplement des rêves prémonitoires. Sur ce point, le film demeure extrêmement mystérieux, laissant la part belle à tous types d'interprétations par le spectateur. Avec une mise en scène inventive et adaptée à son sujet par l'utilisation de floutages et de flashbacks, le côté rêve est clairement mis en avant. Est-ce que tout ce qui arrive à Smith est bien réel ou est-ce le résultat de délires quasi paranoïaques ? Cette ambiance lynchienne (le cinéaste s'est d'ailleurs déclaré très influencé par la série Twin peaks de David Lynch) n'est pas sans rappeler l'excellent Mysterious skin de Gregg Araki. Mais ici, si le fond est sérieux, la manière de le raconter ne l'est pas du tout.
Gregg Araki continuer d'explorer des thèmes qui lui sont chers avec la thèse du complot, du kidnapping (qui fait penser au kidnapping par des extraterrestres dans Nowhere du même Araki) ou encore des sectes. Le côté paranoïaque qui parcourt tout le long du film donne une ambiance vraiment étrange à Kaboom. Quel est le lien de cette jeune fille rousse qui a été kidnappée par des hommes portant des masques d'animaux puis assassinée avec Smith ? Pourquoi Lorelei, la petite amie de Stella, semble avoir des pouvoirs paranormaux ? Voilà autant de questions qui ne seront résolues qu'à la fin du film, dans un final apocalyptique complètement délirant, qui fait sans conteste penser à Nowhere et à The doom generation, mais en pire. Car là Gregg Araki apporte une vision planétaire à son film, avec cette thématique de fin du monde. Sur ce sujet, on appréciera la présence en forme de clin d'oeil de l'acteur James Duval (présent dans la « teen apocalypse » de Gregg Araki) dans le rôle d'un gourou censé annoncer la fin du monde. Mais tout cela n'est évidemment pas à prendre au premier degré. L'évocation d'une secte de l'ordre nouveau combattue par une organisation secrète dénommée la résistance est tellement délirante que l'on n'y croit pas une seconde. Mais cela participe parfaitement à l'ambiance chaotique de ce film et en faisant de ces jeunes des victimes d'un système (l'idée de leurs pouvoirs paranormaux qui leur été transmis suite à un kidnapping), Gregg Araki continue de montrer une jeunesse à la dérive, mais cette fois-ci victimes de phénomènes extérieurs. Certaines idées au niveau de la mise en scène sont particulièrement bien vues, à l'instar des divers split-screen qui ne sont pas sans rappeler les thrillers à la Brian de Palma. Et puis l'image qui se détruit souligne bien le côté nihiliste de ce film.
La thématique fin du monde est aussi étayée par une musique qui ambiante qui prend tout à la fois des accents pop que des accents house ou rock. La BO du film participe bien à l'ambiance étrange de cette œuvre qui ne se prend pas au sérieux mais comporte malgré tout une conclusion assez peu enthousiasmante. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le dernier morceau du film est le cultissime Bitter end du groupe Placebo. Et puis toute cette musique correspond bien à ce qu'écoute toute cette jeunesse américaine.
Kaboom est sans conteste une véritable curiosité, un film déjanté qui doit beaucoup à la personnalité de son réalisateur mais aussi à son excellente distribution. Les acteurs, pour la plupart inconnus (hormis la jeune française Roxane Mesquida, vue notamment dans le terrible A ma soeur ! ou encore dans Une vieille maîtresse de Catherine Breillat), sont parfaits dans leurs rôles respectifs. La beauté de tous ces acteurs accroît le côté sitcom de l'ensemble. Mais ici il s'agit bien d'une sitcom trash avec en tête d'affiche un héros, Smith, incarné avec conviction par un Thomas Dekker qui fait étrangement penser aux personnages joués par James Duval dans les premiers films d'Araki.
A tout juste cinquante ans (il est né le 17 décembre 1959), Gregg Araki continue d'avoir un regard original sur la jeunesse américaine, très loin de ce que l'on peut voir dans le cinéma traditionnel. Pour cela, Gregg Araki continue d'être un cinéaste majeur à surveiller de près. On attend donc avec jubilation son prochain film.

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24.11.10

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Resurrection
Resurrection

"Survival" étonnant par certains choix de son intrigue et porté par des personnages naturels attachants, ce Resurrection va constituer une excellente surprise, mais évidemment, c'est directement en DVD et en Blu-ray que le film est disponible en France depuis le 23 novembre, sous l'impulsion de l'éditeur Emylia qui, après Carver et Madness, nous permet de découvrir dans de bonnes conditions une œuvre à la violence sèche tant psychologique que physique.

Resurrection

Le script va laisser quatre campeurs partis vers le sud être accueillis avec l'hospitalité légendaire du sud, trop peut-être. Mais les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être et le week-end tourne vite au cauchemar après un incident mortel.

Resurrection

Malgré une intrigue de base sentant le "survival" classique, le métrage va réussir le tour de force de parvenir à détourner les codes du genre à son avantage en plaçant déjà des personnages principaux dégagés de tout stéréotype nuisible ou de tout humour déplacé pour au contraire avancer des protagonistes aux réactions naturelles et plausibles, tandis que l'intrigue va créer une tension permanente chargée de menaces en positionnant les autochtones de ce Sud glauque et dégénéré dans une sorte de secte dirigée par un pasteur radical, sans pour autant négliger la violence qui sera ici froide et brutale sans concession mais sans pour autant verser dans la surenchère gore à la mode en ce moment, laissant même un aspect psychologique sauvage venir prendre part à cette descente aux enfers pour ces citadins confrontés à une menace mortelle.

Resurrection

L'édition DVD éditée par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français en DD 2.0 et en anglais sous-titré en DD 5.1 et en DTS. Hélas, en bonus, seul le sympathique court-métrage "Game of the dead" sera disponible. Le Blu-ray du film disposera d'une image également en 1.85 (1080p/24) et la bande-son sera disponible en français en DD 2.0 et en anglais sous-titré en DTS-HD 5.1, pour reprendre le même bonus.

Resurrection

Donc, depuis le 23 novembre, il nous est possible de se plonger dans ce "survival" étonnant, graphique et monstrueux dans ses développements !

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23.11.10

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Potiche
Réalisateur : François Ozon
Durée du film : 1h43
Date de sortie au cinéma : 10 novembre 2010

Avec : Catherine Deneuve (Suzanne Pujol), Fabrice Luchini (Robert Pujol), Gérard Depardieu (Maurice Babin), Karin Viard (Nadège), Judith Godrèche (Joëlle Pujol), Jérémie Rénier (Laurent Pujol), Élodie Frégé (Suzanne Pujol jeune), Sergi Lopez (un routier espagnol), etc.

Par Nicofeel

Après son incursion peu convaincante dans le fantastique avec le film Ricky ou plus récemment son intéressant film sur la maternité avec Le refuge, François Ozon nous revient en très grande forme avec Potiche.
Avec un tel titre, on pouvait craindre une parodie ridicule sur les années 70. Il n'en n'est rien. Certes, comme dans son film 8 femmes, François Ozon a effectué une reconstitution minutieuse des années 70. Ainsi, tous les personnages ont des coupes de cheveux super gonflées et Judith Godrèche a un brushing à la Farrah Fawcett. Les vêtements taille haute sont de sortie, de même que les pattes deff et les cols roulés. Quant aux papiers peints, ils comportent souvent des couleurs orangers et des fleurs. Les téléphones sont de gros téléphones analogiques filaires. Catherine Deneuve, l'actrice principale du film, conduit une autobianchi rouge, petit véhicule typique de cette époque.
Mais François Ozon ne s'est pas contenté de reconstituer un cadre qui rappelle les années 70. Sur un ton parodique qui fait fureur avec des dialogues hilarants, le réalisateur français ne s'est pas gêné pour livrer un vrai message tant social que politique.
François Ozon dresse le portrait d'une famille bourgeoise à la fin des années 70 – le film se déroule en 1977 – ce qui lui permet d'évoquer une époque où les choses étaient différentes d'aujourd'hui sur certains points et identiques sur d'autres. Le titre Potiche se réfère à la situation initiale de Suzanne Pujol qui est la fille d'un riche industriel - qui a fait fortune dans la vente de parapluies - et qui a épousé Robert Pujol, un homme particulièrement autoritaire qui domine l'entreprise familiale tout comme sa propre famille d'une main de fer. Robert Pujol est finalement le symbole d'une époque où l'homme est considéré comme l'être dominant et où la femme est réduite au rôle de femme au foyer et n'a pas le droit de donner son avis. Notre pauvre Suzanne accepte tout, aussi bien de vivre dans l'ombre de son époux que d'être trompée par ce dernier. Monsieur Pujol déconsidère tellement son épouse qu'il en oublie même son anniversaire. Il lui propose alors qu'elle s'achète un cadeau et qu'il la remboursera après ! Bref, le tableau est loin d'être idyllique pour celle qui est même traitée par sa fille de potiche.
Mais l'intérêt ou plutôt l'un des intérêts du film est bien de montrer à travers l'évolution du personnage de Suzanne celui de femmes qui sont sur la voie de l'émancipation. François Ozon évoque sans conteste ce mouvement qui ne va cesser depuis lors de prendre de l'ampleur. Pour autant, la chose est loin d'être acquise dès le départ comme le prouve le personnage de Suzanne qui n'a pas vraiment le droit à des égards (« Tu as un avis ? » lui déclare son mari) avec un mari dominant à tous points de vue. Mais profitant d'ennuis de santé de son mari, Suzanne va avoir sans conteste l'occasion de prouver qu'elle est loin d'être une potiche en reprenant les rennes de la société et surtout en proposant de multiples idées novatrices. Catherine Deneuve qui joue le rôle de Suzanne a véritablement un rôle en or. L'actrice est pleine de vie et attire autour d'elle par son personnage ô combien positif et sympathique tous les suffrages des spectateurs. Mieux, l'évolution de son personnage est spectaculaire, lui permettant non seulement de prendre à un moment donné les rennes de la société familiale mais en outre de se lancer en politique.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Suzanne a un slogan de campagne intitulé « La liberté guide nos pas ». C'est une allusion évidente au chant du départ puisque les premières paroles de celui-ci sont : «  La victoire en chantant nous ouvre la barrière. La liberté guide nos pas. Et du nord au midi, la trompette guerrière a sonné l'heure des combats. Or, ce même chant du départ a été utilisé par Valéry Giscard d'Estaing qui en a fait son chant de campagne lors de son élection présidentielle en 1974. Et puis le titre original du chant du départ (qui a été changé par Robespierre) est Hymne à la liberté. Cela fait bien écho à la situation de Suzanne qui prend les choses en main et décide enfin de vivre sa vie.
Si l'ascension de Suzanne est peu crédible, cela demeure sans importance. Car le propos d'Ozon est très clair : évoquer l'émancipation des femmes à une époque où le machisme est encore ambiant. Suzanne se retrouve d'ailleurs avec des idées en phase avec son temps, déclarant à sa fille que si elle ne souhaitait pas un nouvel enfant, il existe la pilule et que dans tous les cas, l'avortement (qui a été légalisé en 1975 par Simone Veil, soit pendant le même septennat durant lequel se déroule l'action du film, sous Valéry Giscard d'Estaing) reste possible. On appréciera le fait que Suzanne devient une pure féministe et que c'est au contraire sa fille, victime d'idées conservatrices sur le plan familial, qui finit par devenir la potiche de service. Suzanne fait également des émules autour d'elle puisqu'elle réussit à avoir l'assistante et maîtresse de son mari qui se rallie à sa cause, allant jusqu'à distribuer des tracts clandestinement en faveur de la candidate Suzanne aux législatives.
Si la thématique socio-familiale est très présente dans le film d'Ozon, le réalisateur se permet également de brocarder l'ensemble de la classe politique. C'est d'abord Nicolas Sarkozy qui en fait les frais avec Robert Pujol qui reprend les fameux « Casse-toi pauvre con » et « Travailler plus pour gagner plus ». Ne cherchant pas à inscrire son film dans une idéologie particulière, François Ozon a la bonne idée de faire que son héroïne se porte candidate aux législatives en tant que « sans étiquette », autrement dit sans parti politique avec elle. C'est tout l'intérêt de constater que Suzanne réussit à bouger les lignes en battant tous les représentants des divers partis politiques, et notamment le communiste Maurice Babin (Gérard Depardieu), censé pourtant représenter le peuple lors de ses revendications salariales.
Le cinéaste François Ozon a la bonne idée de terminer son film par le succès de son héroine aux législatives qui va pour l'occasion chanter le morceau « C'est beau la vie » (réinterprété par Benjamin Biolay). Ce morceau prouve à lui tout seul l'évolution de la situation de Suzanne, qui est désormais pleinement épanouie.
Et puis la musique a une importance fondamentale dans le film. Elle comporte tout à la fois un aspect nostalgique avec tous ces flash-backs qui évoquent le passé (avec une belle Elodie Frégé dans le rôle de Suzanne jeune) mais aussi un rappel, évident à cette société des années 70 avec des tubes de Il était une fois (Viens faire un tour sous la pluie) ou de Michèle Torr (Emmène-moi danser ce soir). C'est au demeurant cette nostalgie qui ramène sur la piste de danse de la boîte Le Badaboum le député-maire Maurice Babin et Suzanne Pujol dans une chorégraphie improbable.
Comédie de mœurs, le dernier film de François Ozon est tout à la fois un film sur la guerre des sexes avec cette Suzanne Pujol symbole de femmes prêtes à prendre leur destin entre leurs mains et à ne plus se cacher comme par le passé (voir la révélation sur ses nombreux amants dans le film) mais également un film sur la guerre des classes avec d'un côté un patronat obtus (Robert Pujol) et de l'autre un prolétariat revendicatif.
Ajoutons que la distribution du film, de grande qualité, est au top niveau avec, outre une Catherine Deneuve volontaire et drôle, un Fabrice Luchini qui en fait des tonnes dans un rôle de dirigeant macho, un Gérard Depardieu nostalgique dans son rôle de député-maire amoureux transi mais également des seconds rôles savoureux où l'on croise Karin Viard, Judith Godrèche, Jérémie Rénier et Sergi Lopez dans un caméo en forme de clin d’œil.
La réussite de ce film est totale et il ne serait pas étonnant que ce long métrage constitue le film français de l'année.

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22.11.10

07:50:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Mega Piranha
Mega Piranha

Profitant de la mise en chantier du remake de Piranhas par Alexandre Aja, ce Mega Piranha issu de la boîte de production "The asylum" réputée pour son opportunisme à tout épreuve, va mettre en scène des poissons carnivores de plus en plus gros au sein d'une intrigue mêlant de manière dynamique action pure et horreur pour un métrage qui n'aura évidemment pas connu les honneurs d'une sortie en salles et débarque directement chez nous le 23 novembre en DVD et en Blu-ray grâce à l'éditeur Emylia.

Mega Piranha

Le script va laisser le secrétaire d’État des USA demander à Jason Fitch, de l’unité des Navy Seals, d’enquêter sur la mort suspecte d’un ambassadeur américain au Venezuela. Sur place, il rencontre Sarah Monroe, chercheuse spécialisée en génétique. Elle, et le biologiste Eli Gordon, ont découvert des preuves étranges, qui après une analyse dans leur laboratoire révèlent une terrifiante nouvelle. Des poissons carnassiers génétiquement modifiés sont à l’origine de bien des dégâts, et cette espèce profite d’une croissance exponentielle, qui lui permet de doubler de taille toutes les 36 heures.

Mega Piranha

Produit typique de la firme "The asylum", le film va mélanger une action virile et militaire avec cet aspect horrifique malgré tout bien présent avec ces piranhas carnivores qui vont grossir au fil des situations jusqu'à devenir carrément gigantesques au point d'attaquer littéralement les immeubles et autres installations côtières, le tout à grand renfort de CGI plus ou moins perfectibles, mais qui auront en tout cas le mérite de donner un côté irrésistiblement fun à l'ensemble, faisant même du coup passer les extravagances du script et les quelques incohérences et autres ellipses notoires, surtout qu'un humour au second degré va aussi venir se mêler à la partie pour rendre également souriante ses péripéties militaires qui aurait sans cela été quand même fades et sans grande originalité, créant ainsi un ensemble plus que dynamique avec ces situations sans cesse renouvelées sans jamais connaître le moindre temps mort et donc réellement amusant avec ces énormités scénaristiques et ces réparties humoristiques.

Mega Piranha

L'édition DVD du film proposera une image en 1.77 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français en DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit making-of sympathique malgré son côté promotionnel mais que l'éditeur n'aura pris le soin de sous-titrer, un bêtisier qui remplira son rôle ainsi que le plaisant court métrage "Game of the dead". Le Blu-ray du film avancera quant à lui une image également en 1.77 (AVC 1080p/24) et une bande-son en français en DTS-HD 2.0et en anglais sous-titré en DTS-HD 5.1, pour reprendre les mêmes bonus que le DVD.

Mega Piranha

Donc, c'est à partir du 23 novembre prochain que nous allons pouvoir découvrir les méfaits de ces piranhas gigantesques et affamés au sein d'une intrigue vive et largement fun !

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19.11.10

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Entre nos mains

Réalisatrice : Mariana Otero

Durée du film
: 1h28

Date de sortie au cinéma
: 6 octobre 2010

Par Nicofeel

Avec Entre nos mains, la documentariste Mariano Otero s'est intéressée à une société de lingerie du Loiret menacée de disparition. La réalisatrice a réussi à parfaitement introduire sa caméra dans cette société de 50 salariés. La cinéaste a visiblement brillamment réussi à mettre en confiance ces personnes pour les filmer de manière très réaliste dans leur quotidien.
Le titre Entre nos mains a sans doute été utilisé car il symbolise la volonté de ces salariés de reprendre leur entreprise mise en redressement judiciaire. D'où l'idée de créer une SCOP à savoir une société coopérative de production où le capital de l'entreprise est alors détenu à au moins 51 % par les salariés, qui disposent au demeurant chacun d'une voix.
Entre nos mains laisse la part belle à ces ouvrières qui n'ont, comme elles disent si bien, jamais l'occasion de donner leur avis. Le film montre une mobilisation importante de toutes les personnes de l'entreprise, qu'il s'agisse des cadres, des commerciaux ou des diverses ouvrières. Car dans cette société cloisonnée où tout est très sectorisé (il y a les couturières, les ouvrières qui emballent les produits, les préparateurs de commandes, les expéditeurs, etc.), les gens entretiennent ensemble des rapports nouveaux. Ils se parlent tous pour sauver leur entreprise et donc pour sauver leurs emplois. Tout le monde se mobilise et finit par accepter de s'engager à mobiliser au moins l'équivalent d'un salaire mensuel pour créer la SCOP. Et pourtant au départ la démarche était loin d'être gagnée tant les incertitudes amènent les gens à se poser beaucoup de questions et tant le fait de mobiliser un salaire n'est pas forcément évident pour ces gens qui disposent de salaires modestes. Mais la bonne volonté de tous, et pas seulement des représentants du personnel, permet à la SCOP de faire son petit bonhomme de chemin.
Et tout cela est possible par la volonté de ces gens qui souhaitent coûte que coûte conserver leur emploi. Certaines de ces personnes expliquent d'ailleurs qu'elles sont là depuis des années et qu'elles sont donc salariées depuis un moment dans cette entreprise. D'un point de vue individuel avec une cinéaste qui interviewe les différentes personnes par le biais de gros plans, le point de vue devient collectif avec des plans larges sur l'ensemble du personnel.
Mais le film documentaire montre aussi que les embûches sont nombreuses et que malgré les efforts consentis par chaque employé pour permettre la pérennité de leur entreprise, la lutte est parfois inégale. Ainsi, on apprend à un moment donné que le patron de la société (qu'on ne verra jamais, et qui est visiblement considéré comme quelqu'un de peu intéressé par le devenir de ses employés, comme semblerait indiquer le fait qu'il n'ait pas accepté d'être filmé) a effectué une contre-proposition à la SCOP, ce qui a tendance à brouiller les cartes dans les esprits des salariés. Pire, plus tard dans le documentaire, on apprend que l'un des gros clients de la société, précisément CORA, la lâche (déréférencement de la marque) ce qui implique qu'une partie très importante du chiffre d'affaires n'est plus assurée. Si une ouvrière déclare qu'elle ne croit pas aux coïncidences – le rejet de la contre-proposition du patron et la perte soudaine de ce gros client – cet élément n'est nullement vérifiable. Toujours est-il que le film évoque bien que le rêve de la réalisation de cette SCOP était fragile et qu'en raison du désengagement d'un client et in fine de l'absence de l'aide des banques, la fin devenait inéluctable.
La fin du film s'achève par une chanson qui rappelle les comédies musicales dans le style des parapluies de Cherbourg. Cette chanson peut paraître un peu surfaite et en décalage avec le ton du documentaire mais en fait la création de cette chanson par tous les salariés de cette usine qui vont se trouver au chômage sonne comme un message d'espoir. Elle donne une note de gaieté à des gens qui sont sur le point de perdre leur emploi. Et puis la mise en scène est également changeante avec pour la première fois un travelling latéral qui a pour effet de donner une cohésion à ce groupe d'individus.
Documentaire très humaniste qui laisse la part belle à ces hommes et ces femmes qui ont tenté de sauver leur entreprise du dépôt de bilan, Entre nos mains est finalement symptomatique de notre économie actuelle où depuis de nombreuses années les métiers liés à l'habillement (ici la lingerie féminine) sont sujets à une crise tendancielle liée à une concurrence internationale accrue.
Voilà en tout cas un documentaire très instructif et qui mérite bien d'être vu. Le témoignage de ces hommes et de ces femmes est leur dernier message avant la fermeture de leur usine.

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18.11.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Date limite

Réalisateur : Todd Phillips

Durée du film : 1h35

Date de sortie au cinéma
: 10 novembre 2010

Avec
: Robert Downey Junior (Peter Highman), Zach Galifianikis (Ethan Tremblay), Michelle Monaghan (Christine Highman), Jamie Foxx (Darryl), Juliette Lewis (Heidi), etc.

Par Nicofeel

Avec Date limite, Todd Phillips, auteur en 2009 du fameux Very bad trip qui est à mon sens une des comédies les plus drôles de ces dernières années, revient derrière la caméra.
Si l'histoire est différente et les acteurs ont changé – hormis le très sympathique Zach Galifianikis – Date limite porte clairement la marque Todd Phillips. Les gags lourdingues sont là pour l'attester. Mais cela n'est pas un handicap, loin s'en faut. Very bad trip se révélait extrêmement amusant par son côté jusqu'au-boutiste et par sa capacité à faire monter la mayonnaise progressivement.
Mais le fait que Date limite porte sans conteste la marque de son auteur ne suffit pas. On sent tout de même que Todd Phillips a souhaité surfer sur la vague du succès commercial et critique de Very bad trip. C'est certainement la raison pour laquelle il a inclus dans son film Zach Galifianikis et sa bonne bouille. A ses côtés, il a décidé de lui adjoindre l'excellent acteur que constitue Robert Downey Junior.
L'histoire est assez simple : elle raconte les péripéties que vont vivre ensemble Ethan Tremblay, un homme assez simple, rêvant d'être acteur à Hollywood, et Peter Highman, un architecte qui souhaite coûte que coûte rejoindre son épouse qui va accoucher dans cinq jours.
A partir de là, on va avoir droit à un road-movie assez délirant. Mais là où le film est moins jouissif qu'un Very bad trip, c'est par le fait que l'on sent que le scénario a été rédigé un peu à la va-vite et que pour combler les failles de ce scénario, on a axé l'histoire sur cette rencontre atypique entre deux hommes que tout oppose.
Reconnaissons-le, les gags sont vraiment par moments très amusants mais il n'y a pas spécialement de lien entre eux et tout cela paraît un peu surfait. On a l'impression que Todd Phillips cherche avant tout à amuser le spectateur avec toutes sortes de gags.
Le film n'en reste pas moins réussi car certaines scènes sont – dans leur lourdeur – extrêmement amusantes. On a tout de même des choses incroyables comme cet homme simple, Ethan Tremblay, qui se masturbe dans une voiture avec son chien qui fait la même chose à l'arrière de la voiture. Ce gag, bien que énorme, rappelle tout de même la blague avec l'enfant dans Very bad trip dont on faisait mimer une branlette. Ici, c'est un chien particulièrement charismatique et nanti d'une bonne trogne (avec son côté bouledogue) qui remplace le capital-sympathique apporté dans Very bad trip par l'enfant.
D'autres scènes sont significatives comme ce moment où tous les acteurs sont shootés dans une voiture et donnent l'impression de planer en écoutant le superbe morceau Eh you des Pink Floyd. Au hasard signalons également une virée étonnante au Mexique ou encore un grave accident de voiture dont sort indemne le chauffeur !
Le duo d'acteurs formé par Robert Downey Junior et Zach Galifianikis fonctionne parfaitement. Le premier est très bon dans son style sérieux qui finit par péter les plombs (il se met à s'en prendre à son camarade de virée mais aussi à cracher sur le chien de ce dernier !) et le second est fidèle à lui-même en enchaînant les bêtises de haut vol.
La musique du film vaut aussi bien le coup, dans des styles très différents mais qui donnent l'impression de suivre ce road movie aux côtés de ces deux acteurs.
En revanche, les seconds rôles du film, où l'on retrouve tout de même Jamie Foxx, Michelle Monaghan et Juliette Lewis, sont nantis de personnages un peu creux et qui leur donnent à peine l'occasion de se distinguer.
Au final, Date limite donne au spectateur ce dont il a envie : un film « fun » et décérébré où le but du jeu est de faire rire à partir d'un road movie bien barré qui n'est sans rappeler l'histoire abracadabrantesque du début du film avec cette histoire d'ours qui rompt le cordon ombilical.
Cependant, Date limite n'atteint pas le niveau de plaisir d'un Very bad trip qui donnait tout de même l'impression d'être plus honnête dans son contenu, en ne cherchant pas un quelconque compromis mais en mettant des gags de plus en plus hallucinants à la vue du spectateur. On attend tout de même le prochain film de Todd Phillips, ce Date limite étant tout de même plutôt réussi.

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15.11.10

00:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Buried
Réalisateur : Rodrigo Cortés
Durée du film : 1h35
Date de sortie au cinéma : 3 novembre 2010
Avec : Ryan Reynolds (Paul Conroy)
Par Nicofeel

Réalisé par Rodrigo Cortés, Buried est une sorte de thriller qui a bénéficié de critiques plutôt favorables et de plusieurs prix dans des festivals.
Le film est pour le moins un huis-clos extrêmement resserré. Pendant plus d'une heure trente, on ne va pas quitter Paul Conroy, un citoyen américain qui travaille pour une société chargée de livrer du matériel de cuisine à l'armée américaine en Irak. Son convoi ayant été attaqué, Paul Conroy se retrouve enfermé le 23 octobre 2006 dans un cercueil qui est lui-même enterré plusieurs pieds sous terre.
Le film ne manque pas d'intérêt, éveillant dès le départ la curiosité du spectateur : comment cet homme a-t-il pu se retrouver là ? Qui est son ravisseur ? Quelles sont les motivations de ce dernier ?
Bref, beaucoup de questions en suspens qui ne seront levée que progressivement.
Évidemment, une fois la surprise de cet enfermement passée, il faut que le réalisateur Rodrigo Cortés parvienne à continuer à intéresser le spectateur.
Le cinéaste a donc choisi de développer progressivement son intrigue en mettant à disposition de Paul Conroy un briquet (ce qui lui permettra de le voir) et un téléphone cellulaire (ce qui lui permettra d'appeler l'extérieur.
La quête de Paul Conroy s'apparente à une véritable course-contre-la-montre. En effet, il doit faire face à deux éléments : d'une part, il faut qu'il économise son oxygène et d'autre part il doit utiliser opportunément son portable qui est déjà à moitié déchargé, la batterie se vidant assez rapidement.

Paul Conroy décide donc d'appeler plusieurs personnes pour tenter de les alerter et qu'elles l'aident à sortir de cette galère. Il appelle sa famille, le FBI et in fine il obtient un interlocuteur privilégié avec une personne d'une cellule Anti-kidnapping aux Etats-Unis.
L'intrigue passe bien et on ne s'ennuie pas car le réalisateur a la bonne idée de varier les angles et de filmer de différentes façons l'unique personnage, qui est interprété par l'acteur Ryan Reynolds. Ce dernier est la hauteur du rôle qui lui est confié. Il incarne parfaitement un monsieur-tout-le-monde (ce qui n'aurait pas été forcément le cas si l'on avait choisi un militaire) et le spectateur s'identifie d'autant plus à lui. Ryan Reynolds réussit bien à restituer l'univers clos dans lequel il est confiné. Il a de plus en plus de mal à respirer et comme tout un chacun il est capable de s'énerver, de stresser. Il est crédible lorsqu'il interprète cet homme qui en vient parfois à péter les plombs et souvent à paniquer.
Pour relancer l'action, le réalisateur a également l'idée de varier les coups de téléphone. Déjà, on ne sait jamais qui l'appelle. Et puis surtout le cinéaste met parfois le personnage aux prises avec son ravisseur qui veut d'abord une somme de 5 millions de dollars puis d'un million de dollars (pour quelle raison un tel changement ?), à d'autres moments avec cette cellule Anti-kidnapping et à d'autres moments avec la famille de Paul Conroy.
Avec tout ça, il y a un vrai suspense qui s'instaure pour savoir si cet homme va réussir dans ces conditions extrêmes à s'en sortir.
Le problème, car il y a un bien un hic, est que le scénario s'enlise quelque peu – et je ne dis pas cela car le personnage principal va être confronté à du sable à un moment donné – et donne lieu à des scènes incohérentes ou à tout le moins peu crédibles. Le coup de l'appel de Paul Conroy à sa mère alors qu'il n'a visiblement plus de rapports avec et qu'il doit économiser la batterie de son portable n'est pas forcément une astuce scénaristique géniale. Mais il y a pire avec la survenance d'un crotale tout d'un coup (d'où sort-il ?) ou encore de l'arrivée de sable. Le pire en la matière est l'appel de son patron qui ne rime à pas grand chose puisque Paul Conroy est entre la vie et la mort.
Si l'on fait abstraction de ces défauts, le film est plutôt bien troussé et nous offre une fin assez surprenante. Voilà donc un petit huis-clos tout à fait satisfaisant qui mérite d'être vu. On pourra en revanche penser qu'une seconde vision du film risque de le rendre bien inoffensif.

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00:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu

Réalisateur
: Woody Allen

Durée du film
: 1h38

Date de sortie au cinéma
: 6 octobre 2010

Avec : Naomi Watts (Sally), Antonio Banderas (Greg), Josh Brolin (Roy), Anthony Hopkins (Alfie), Gemma Jones (Helena Shepridge), Freida Pinto (Dia), Lucy Punch (Charmaine), etc.

Par Nicofeel

Plutôt en bonne forme depuis Match point (2005) avec des films tels que Scoop, Le rêve de Cassandre, Vicky, Cristina et Barcelona ou plus récemment Whatever works, Woody Allen nous offre avec Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu son dernier film sorti sur les écrans de cinéma.
Et si le film ne comporte pas de grosses surprises, il s'avère un film tout à fait plaisant, d'un niveau satisfaisant tant sur le fond que sur la forme.
Ce dernier long métrage de Woody Allen se déroule dans un milieu artistique (écrivains, peintres, personnes qui tiennent des galeries d'art) qui est si chère au cinéaste new-yorkais. Pour autant, cette micro-société est à l'image de la société toute entière. Il y a des gens brillants, des gens médiocres, des gens qui sont sincères, d'autres qui mentent ou qui tout simplement cachent la vérité.
Sous des dehors très cools avec un ton adopté qui reste léger du début à la fin du film, comme si l'on racontait une histoire futile, le film est extrêmement sérieux dans son fond, avec notamment une étude de mœurs de notre société contemporaine qui est loin d'être admirable. Si des personnes pourraient être amenées à penser que Woody Allen est misogyne par certaines de ses remarques, cela n'est nullement le cas. Au contraire. Dans ce film, l'Homme en prend pour son grade. Aucun homme n'est à sauver dans cette histoire. Il y a d'abord Roy (Josh Brolin) qui flirte avec une jeune femme, Dia (interprétée par Freida Pinto, la superbe actrice de Slumdog millionaire). Cela nous amène à rapprocher le scénario de ce film avec celui de Vicky, Cristina et Barcelona puisque comme Dia, le personnage de Vicky est une femme de raison, fiancée, sur le point de se marier. Pour autant, Roy va particulièrement chambouler ses plans, au même titre que Roy va changer son existence, en décidant de quitter son épouse, Sally (Naomi Watts) du jour au lendemain.

Roy n'est pas le seul homme à être présenté sous un jour peu appréciable. Il y a tout simplement le père de Sally, Alfie (excellent Anthony Hopkins dans le rôle d'un homme pour le moins pathétique) qui a quitté son épouse et qui a décidé d'entretenir puis d'épouser une ex-prostituée. Cet homme, comme certains autres à son âge, refuse de vieillir alors qu'il voit bien sa condition physique changer. Le sport qu'il pratique et sa jeune épouse n'y changent rien.
Et puis il y a aussi le bel et sombre inconnu que l'on pourrait assimiler au personnage de Greg joué par un Antonio Banderas qui pour le coup n'accuse pas le poids des années. Mais le personnage qu'il interprète se révèle assez peu sérieux, quittant sa femme et retrouvant dans la foulée une autre femme, rencontrée par le biais de sa secrétaire Sally. Cette dernière n'a même pas le temps d'envisager une relation avec son patron que ce dernier est déjà parti tête baissé dans une nouvelle relation.
Le moins que l'on puisse dire est que les hommes du film de Woody Allen n'apparaissent pas vraiment à leur avantage. Et la réflexion n'a pas lieu que sur le plan amoureux. Elle est plus générale. Ainsi, Roy, écrivain qui a eu le chance d'avoir un livre qui a connu un succès éditorial, rame sérieusement pour rééditer sa performance passée. Il n'hésite pas à subtiliser les écrits d'un ami censé être dans le coma afin de retrouver une nouvelle notoriété.
Le cinéaste Woody Allen ne prend pas que pour cible les hommes. Il s'amuse également beaucoup des croyances de certains. Il prend ainsi comme exemple celui d'Helena, la mère envahissante de Sally, qui va voir une charlatan qui se déclare voyante mais ne fait que confirmer des éléments cités par Helena. Ici, la voyante s'appelle comme par hasard Cristal.
On comprend bien que Woody Allen dépeint de manière assez frontale les mœurs de certaines personnes de notre société, en prenant comme base tous les gens qui gravitent autour de son héroïne, Sally. Le portrait est pour le moins peu flatteur entre des hommes qui quittent leurs épouses pour aller retrouver des jeunes femmes plus jeunes et des gens complètement à côté de la plaque qui donnent du crédit à des charlatans ou à des sciences occultes. Le propos est certes à chaque fois tourné à la dérision, il n'empêche que le résultat n'est pas fondamentalement enthousiasmant.
Si le film marche bien, c'est aussi en raison de son excellente distribution avec une Naomi Watts parfaite dans le rôle de madame tout le monde ou encore une palette d'acteurs qui ont joué le jeu de paraître pour de purs salauds, comme le montrent les personnages interprétés par Antonio Banderas, Josh Brolin et Anthony Hopkins.
Voilà une comédie qui ne manque pas d'attrait et mérite largement d'être vu, même s'il ne s'agit pas pour autant d'un Woody Allen majeur.

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13.11.10

14:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'inconnu de Shandigor

Réalisateur : Jean-Louis Roy

Durée du film : 90 minutes

Date de sortie du film : 1967 (film diffusé en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Daniel Emilfork (von Krantz, le savant), Howard Vernon (Yank / Bobby Gun), Serge Gainsbourg (le chef des chauves), Marie-France Boyer (Sylvaine), Ben Carruthers (Manuel), etc.

Par Nicofeel

Réalisé en 1967 par le cinéaste suisse Jean-Louis Roy (auteur du très différent et pourtant intéressant Black-out), qui fait partie des cinéastes suisses importants (d'où sa présence au club des 5 qui a justifié sa volonté de faire ce film), L'inconnu de Shandigor a été présenté au au festival de Cannes.
Si le film rappelle sans conteste les James Bond, il en propose délibérément une version parodique.
La première image du film montre la bombe nucléaire et cela permet directement de faire le lien avec Herbert von Krantz, sorte de savant fou. Ce dernier possède l'annulator, un objet que l'on peut considérer comme le macguffin hitchcokien du film, et qui doit permettre à son propriétaire de devenir le maître du monde.
Présenté dans un beau noir et blanc, L'inconnu de Shandigor ne se prend jamais au sérieux. Il y a d'abord toute une ribambelle de personnages plus curieux les uns que les autres. Le savant fou est joué par Daniel Emilfork qui a déjà un physique pour le moins atypique ; au rayon des personnages étonnants il y a aussi Serge Gainsbourg qui interprète le rôle du chef des chauves. On a également l'excellent Howard Vernon qui joue le rôle de Yank, un ancien chef SS reconverti qui travaille désormais pour le Pentagone.
De manière délibérée, Jean-Louis Roy a choisi de ne pas expliciter les rapports entre tous les personnages, de telle sorte qu'il est parfois un peu difficile de tout comprendre.
Pour autant, le rythme rapide du film, le jeu outrancier des acteurs et les scènes très drôles permettent de passer un bon moment.
Et puis il faut tout de même bien voir que la finalité du film est loin d'être très complexe. On voit bien que le but du jeu est d'annihiler ce savant fou qui, sur le plan privée retient sa fille dans une situation de quasi prisonnière et qui sur le plan public menace le monde.
On a donc droit à un fabuleux duel final, totalement décalé, entre Howard Vernon et un Daniel Emilfork au physique si particulier déguisé en homme-poisson.
Evidemment, tout finit pour le mieux dans le meilleur des mondes avec un « vilain » qui est supprimé. Les couples que l'on aura vu dans le film repartent chacun de leur côté.
Au final, même si L'inconnu de Shandigor a un aspect fun incontestable, cela demeure un film mineur qui vaut avant tout pour son casting particulièrement étonnant et hétéroclite.

Jean-Louis Roy a été présent à Neuchâtel au début du film pour présenter son long métrage et à la fin pour répondre à quelques questions. Il a fait savoir entre autres que :
- Black out a été tourné parce qu'il faisait partie du groupe des 5, sinon il n'aurait jamais tourné ce film.
- La musique est signée comme Black out Alphonse Roy. C'est le père de Jean-Louis Roy. Il s'agit d'un musicien de musique classique.
- Les décors naturels ont été choisis pour leur côté graphique (le parc Güel, la cathédrale faite par Gaudi à Barcelone).
- en plus des évocations aux films noirs et notamment ceux d'Aldrich, la référence principale du film reste James Bond.

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12.11.10

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Saw 3D

Réalisateur
: Kevin Greutert

Durée du film : 1h30

Date de sortie au cinéma : 10 novembre 2010

Avec : Cary Elwes (docteur Lawrence Gordon), Tobin Bell (Jigsaw/John), Costas Mandylor (Mark Hoffman), Betsy Russell (Jill Tuck), Sean Patrick Flanery (Bobby Dagen), Gina Holden (Joyce), etc.

Par Nicofeel

Saw 7 en tant que tel ne verra pas le jour. On ne pourra pas rigoler d'un nouveau titre ridicule de cette saga à rallonge après un « Saucisse » bien nase. Il n'empêche.
Techniquement parlant, Saw 3D est bien le 7ème film de la saga Saw. Et malheureusement il ne se démarque nullement des autres opus.
Si on commence avec une sympathique torture en public où le but du jeu est comme d'habitude de tuer l'autre pour sauver sa peau – ici en l’occurrence une femme qui va être la victime de deux hommes qui sont ses amants – le reste du long métrage ressemble carrément à un vaste copier-coller des films 2 à 7, le tout mélangé pour donner un copieux repas quasi indigeste.
Il n'y a aucune cohérence dans ce long métrage. On passe d'une scène à l'autre et serais-je tenté de dire d'un personnage à l'autre sans véritable lien. Le spectateur lambda qui ne connaîtrait rien à la saga Saw risque sans nul doute d'être complètement largué. Et même celui qui a déjà vu les opus précédents, à moins de les avoir revu récemment, peut lui aussi être complètement paumé en tentant de remettre tous les éléments de l'intrigue dans l'ordre.
Le seul moyen pour le spectateur de ne pas s'ennuyer est d'assister aux nombreuses tortures qui émaillent le film.

Le problème est que ces tortures, pour le spectateur connaisseur de Saw, ne sont nullement surprenantes. Et pour cause, on les connaît déjà, en tout dans leur principe.
Saw 3D part dans tous les sens avec des personnages qui sont parfois censés être morts. Tout cela tourne carrément au grotesque. On se demande bien si le réalisateur ne souhaite pas se tirer une balle dans le pied ou tout simplement s'il n'en fait pas carrément trop dans le côté « too much ».
On touche vraiment le fond et cela devient usant d'avoir d'une part les mêmes tortures et d'autre part les mêmes personnages qui reviennent continuellement. A l'inverse, même si la morale de Jigsaw, qui vaut ce qu'elle vaut elle est censée justifier ses agissements. Cette morale est ici tout juste effleurée avec des questions relatives au mensonge, à l'adultère, au vol. Tout est complètement bâclé dans ce film qui constitue peut-être le pire opus de la série. Et pourtant les derniers n'étaient franchement pas terribles.
On retrouve certes dans ce film : le vilain Mark Hoffman devenu un erastz de Jigsaw ; un pseudo survivant (ce qui est faux et constitue le principe même de l'intrigue) du Jigsaw avec ce Bobby Dagen qui n'a pas de chances car il essaie de sauver ses proches (une collègue de boulot, sa femme) de tortures terrifiantes mais il va assister à chaque fois à leur mise à mort (ce qui va donner lieu à des scènes très graphiques) ; Jill Tuck qui n'est autre que l'ancienne compagne de John, qui tente de faire arrêter Hoffman par la police ; et puis un personnage vu dans le premier Saw qui va être à l'origine du twist final.
Mais dans ce magma d'invraisemblances, on part un peu dans tous les sens et Saw 3D nous propose une fin à rallonge avec notamment un tueur final qui n'est absolument pas la personne que l'on imaginait à la base. C'est la preuve que tout est décidément possible dans cette saga et c'est aussi un clin d’œil au premier Saw, qui se voit du coup nanti d'une nouvelle fin.
Alors et la 3D dans tout ça. Eh bien oui elle est bien présente mais elle n'est tout de même pas prépondérante pendant l'heure trente que dure le film. Elle apporte tout de même un plus certain côté sanglant avec des morceaux de chair ou de sang qui donnent la sensation d'arriver directement sur le spectateur. Cela accroît finalement le côté torture – pop corn vers lequel s'est engagé Saw depuis bien longtemps (après le premier film pour être précis).
Ajoutons qu'à l'instar de Saw 6, ce chapitre final est toujours aussi mal filmé avec une mise en scène qui rapproche plus Saw 3D d'un clip géant que d'un film. Et puis les acteurs sont également lamentables dans leur jeu avec une conviction proche du néant.
Bref, pas grand chose n'est à sauver dans ce film si ce n'est pour les néophytes des tortures qui pourront les distraire. Pour les autres, le but d'aller voir ce film et uniquement de savoir comment va s'achever cette saga pour le moins inégale voire médiocre mais aura rapporté beaucoup d'argent à ses producteurs.

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07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Black death

Réalisateur
: Christopher Smith

Durée du film : 102 minutes

Date de sortie du film
: prochainement (film diffusé en avant-première au festival du NIFFF 2010)

Avec : Sean Bean (Ulric), Eddie Redmayne (Osmund), Kimberley Nixon (Averill), Carice van Houten (Langiva), etc.

Par Nicofeel

Après de purs films d'horreur que représentent Creep, Severance et Triangle (excellent film d'horreur qui propose une relecture très intéressante du mythe de Sisyphe et qui bénéficie d'un montage très bien pensé, pour moi sans nul doute un film majeur du cinéma l'horreur ,malheureusement encore inédit en France), Christopher Smith nous revient avec un film, Black death, qui se situe à une époque très différente de ses autres longs métrages.
L'action du film se déroule en 1348, au moment où sévit la peste noire, d'où le titre du film. Bénéficiant d'une très belle photographie grisâtre qui accroît l'ambiance inquiétante, Black death retranscrit parfaitement cet univers moyen moyen âgeux où la peste est crainte plus que tout.
On nous montre bien que durant cette époque trouble, certaines femmes sont accusées d'être responsables de ces maux. On brûle sur des bûchers des femmes que l'on pense être des sorcières.
Le film est efficace par sa capacité à évoquer une période où les superstitions sont particulièrement marquées. Les scènes d'action ou plus généralement celles de meurtres ne sont pas très nombreuses mais elles ne s'oublient pas de sitôt en raison de leur violence (personnes brûlées, tuées froidement, écartelées).
On suit tout au long du film les pérégrinations d'un moine, Osmund, qui est secrètement à la recherche de son amie Averill, et de l'équipe d'un chevalier, Ulric, bien décidée à brûler les sorcières et à tuer les impies. Ce chevalier, interprété par un excellent Sean Bean (le Boromir du Seigneur des anneaux), ne fait pas dans le sentimentalisme et se révèle intransigeant à l'égard de ceux qui refusent le catholicisme.
A l'inverse, on aura droit durant le film à une confrontation avec des personnages très différents lors de la description d'une communauté de païens.
La force du film de Christopher Smith est qu'il ne se montre jamais en faveur d'un côté ou d'un autre.
Black death donne à son cinéaste l'occasion d'évoquer clairement les dérives de la religion avec l'exemple d'Ulric puis de Osmund qui acquiert une haine certaine envers l'humanité et se sert de Dieu pour tuer des gens. La fin du film rappelle sans conteste les tortures de soi-disantes sorcières. Pour christopher Smith, personne n'est à sauver dans cette histoire, à commencer par son principal protagoniste, devenu un véritable anti-héros.
En synthèse, malgré une fin de film trop rapidement exécutée, Black death est une vraie réussite. Ce long métrage est beaucoup plus ambitieux que les précédents films de Christopher Smith, qui souhaite manifestement dépasser son statut de réalisateur de séries B.

Christopher Smith a été présent à Neuchâtel au début du film pour présenter son long métrage et à la fin pour répondre à quelques questions. Il a fait savoir entre autres que :
- Son inspiration principale pour faire Black death a été Au nom de la rose ;
- Le choix de cette histoire est dû au fait qu'il s'intéresse à la religion et à cette époque historique.
- Son prochain projet est un film de science-fiction réaliste.

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10.11.10

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Grande Ourse - la clé des possibles

Réalisateur
: Patrick Sauvé

Durée du film : 1h44

Date de sortie au cinéma : inconnue (film diffusé au festival du NIFFF 2010)

Avec : Marc Messier, Normand Daneau, Fanny Mallette, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le québécois Patrick Sauvé, Grande Ourse – la clé des possibles est un film fantastique, ce qui n'est pas fréquent dans le cinéma québécois.
Le film est une adaptation des séries télévisées Grande Ourse et L'héritière de grande Ourse, qui ont été diffusées à la télévision de Radio-Canada de 2004 à 2006.
Le scénario est plutôt simple avec une clé qui permettrait à son possesseur de visiter toutes sortes d'univers où toutes les possibilités de la vie seraient offertes. Le médium Louis-Bernard Lapointe a son ami Emile qui est kidnappé par une sorcière et il fait tout pour le retrouver avec la détective privée Gastonne.
Avec un tel pitch on pouvait légitimement espérer un film plutôt intéressant. Surtout qu'en vue de trouver la fameuse clé des possibles Lapointe doit résoudre une étrange énigme en seulement 12 heures.
Oui mais voilà le film est un peu brouillon et le lien entre les scènes est parfois abrupt en raison de raccords pour le moins hasardeux.
Peut-être que l'intrigue et ses différents personnages sont on ne peut plus clairs dans la version télévisée, seulement dans un format d'1h44, le film est un peu confus pour les non-initiés, partant un peu dans tous les sens.
Et puis les références à la mythologie (Rhode, Neptune, le Styx) sont quelque peu lourdes.
Mais bon, ce film demeure malgré tout largement regardable. Il y a d'abord continuellement un humour bien présent qui joue sur un côté décalé, ce sentiment étant renforcé par la veine fantastique du film. Certaines répliques, même assez basiques, font mouche comme celle où Lapointe se retrouve enfermé dehors et qu'il est pris à parti par un passant : « Y a des journée de merde ». Réponse de Lapointe : Y a des vies entières de merde ! ». Et puis certaines expressions canadiennes sont originales et amènent le spectateur à rigoler. A titre d'exemple, on a l'acteur jouant Émile qui déclare : « Sac à main, c'était quoi ça ? ».

Globalement cependant, la tonalité du film est assez sérieuse. On appréciera d'ailleurs que l'intrigue comprenne des rebondissements sur le porteur de la clé et que l'on apprenne les motivations de chacun. Les différents personnages sont tous concernés dans cette histoire, en raison de différentes histoires d'amour (il y a au total 3 histoires d'amour différentes).
De plus, le film est plutôt bien mis en scène, avec notamment des plans en plongée. Ces beaux plans ont également à leur crédit des effets spéciaux convaincants.
Enfin, le film est une réflexion sur la notion du destin. On ne peut pas refaire sa vie. Toute la quête de Lapointe s'apparente à un rite initiatique. Chacun est en fait le porteur de sa propre clé.
Au final, voilà un film fantastique un peu brouillon qui peut en revanche se targuer d'autres qualités (sa thématique principale, sa mise en scène, ses effets spéciaux, son humour). A voir.
A noter qu'après le générique de fin, on a droit à un clin d’œil de ce qui a été vu jusque-là dans le film.

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09.11.10

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The american

Réalisateur : Anton Corbijn

Durée du film : 1h43

Date de sortie au cinéma
: 27 octobre 2010

Avec : Georges Clooney (Jack/Edward), Thekla Reuten (Mathilde), Bruce Altman (Larry), Violante Placido (Clara), Paolo Bonacelli (Père Benedetto), etc.

Par Nicofeel

The american est un long métrage qui, au moins sur le papier, est particulièrement enthousiasmant. En effet, il est réalisé par le néerlandais Anton Corbijn, auteur en 2007 de l'excellent Control, un superbe biopic en noir et blanc sur la disparition tragique de Ian Curtis, le chanteur culte du groupe Joy Division. Et puis The american a comme acteur principal l'ami Doug Ross (Urgences), à savoir monsieur Georges Clooney, un acteur ô combien charismatique. Ce dernier est d'ailleurs producteur du film.
The american constitue, comme on va le voir ci-après, un bon film mais il ne correspond pas du tout à ce qu'il a été vendu au vu de sa bande annonce.
Dans cette histoire de tueur à gages, on est bien loin du film d'action qui nous était promis. Il faut dire qu'avec Corbijin derrière la caméra, il était assez peu probable d'avoir un film jouant sur l'action. En fait, comme dans Control, Corbijn a réalisé un film lancinant, où il a fait un gros effort sur le cadrage et sur la photographie du film. C'est normal dans le sens où Corbijn est à la base un photographe.
Mais que raconte The american ? C'est donc l'histoire d'un tueur à gages, Jack, qui décide de se faire oublier en Italie après avoir tué plusieurs personnes.
Georges Clooney, ce bel acteur charimatique qui joue beaucoup sur la séduction, va se retrouver à fréquenter des femmes dans ce film pour diverses raisons. Côté professionnel, il rencontre l'étrange Mathilde, une femme qui change à loisir de couleurs de cheveux, et pour laquelle Jack (qui change alors son identité en Edward) confectionne une arme sophistiquée. Côté vie privée, Jack est un homme qui a une vie bien solitaire et c'est la raison pour laquelle on le voit à plusieurs reprises auprès de prostituées. Il va d'ailleurs s'enticher d'une belle jeune femme, Clara, avec laquelle il se sent revivre.
Ces deux femmes sont essentielles dans le cadre de ce long métrage et dans le cadre du réseau de Jack mais ce dernier conserve toujours un caractère très particulier. On appréciera ainsi le côté métronome, appliqué de Georges Clooney. L'acteur n'en fait absolument pas des tonnes. Au contraire il n'exprime quasiment aucun sentiment de joie sur son visage, de telle sorte qu'on le sent plutôt désabusé de sa vie morne et solitaire.
Jack est en quelque sorte un anti-héros – étant donné qu'il s'agit d'un tueur à gages (alors qu'il déclare en Italie être un photographe, clin d’œil évident à la profession de Corbijn) – d'un autre temps, comme le montre son code de l'honneur (alors qu'il évolue dans une société pervertie) ou encore son refus d'accepter les nouvelles technologies. Ainsi, Jack refuse d'utiliser des téléphones cellulaires et il appelle systématiquement son employeur depuis une cabine téléphonique.
Mais la réussite du film ne tient pas qu'à ses acteurs et aux relations qu'entretiennent les personnages entre eux. Le film est sidérant par sa superbe photographie. Dès la première scène du film avec les meurtres qui ont lieu dans une forêt enneigée, on est stupéfait par la beauté de la photographie.
Ce sentiment est d'ailleurs renforcé en raison d'un travail minutieux de Corbijn au niveau du cadre. Le cinéaste filme superbement les paysages italiens, de telle sorte que cela permet de voir de véritables tableaux filmés. De très beaux plans sont filmés, notamment en plongée, montrant par là même la petitesse de l'homme dans son environnement.
Par ailleurs, on appréciera dans ce film la violence qui arrive de manière sèche, à l'instar du final très westernien de The american. Il n'y a aucune concession là-dedans, le film constitue un polar sérieux, dénué d'humour.
Pour autant, The american n'est pas LE film de l'année. En effet, force est de constater que s'il n'y avait pas la belle photographie et le cadrage de Corbijn, le film constituerait un polar quelconque. De plus, même si le tueur à gages du film n'est pas aussi énigmatique que celui du film The limits of control de Jim Jarmusch, il n'empêche que le côté relativement lent du film a de quoi décontenancer plus d'un spectateur.
Au final, The american demeure un film original qui n'est cependant pas dénué de défauts.

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07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Requiem

Réalisateur : Alain Tanner

Durée du film
: 100 minutes

Date de sortie du film
: 1998 (film diffusé en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec
: Francis Frappat (Paul), André Marcon (Pierre), Alexandre Zloto (le père), Cécile Tanner (Christine), Miguel Yeco (Fernando Pessoa), etc.

Par Nicofeel

Requiem marque le retour d'Alain Tanner, un des plus grands cinéastes suisses, à Lisbonne, plus de 15 ans après son film Dans La ville blanche (le surnom de la capitale portugaise). Le film va être l'occasion pour Alain Tanner de rendre hommage au grand poète Fernando Pessoa.
Francis Frappat interprète le rôle de Paul, un homme venu à Lisbonne afin de retrouver les fantômes de son passé.
Pas besoin chez Tanner de proposer des effets spéciaux, l'incursion dans le fantastique se fait tout naturellement avec la rencontre par son principal protagoniste de personnages qui ne sont plus de notre monde. C'est donc la rencontre du vivant avec les morts.
Le ton du film est au départ plutôt tranquille avec toutes ces rencontres qui se font naturellement et avec un côté plutôt cool. Au fur et à mesure que le film avance, le ton devient plus sérieux, avec par exemple Paul qui reproche à son ami Pierre d'avoir couché avec Isabelle, l'amour de sa vie. Requiem est un film très mortuaire puisque Paul est amené à parler à des personnes décédées. Mais pas uniquement à des personnes mortes. On remarquera que Paul parle tout aussi bien à des inconnus (le jeune homme rencontré sur le port ; l'homme dans le jardin public ; la fille de l'hôtel ; le contrôleur du train ; la femme qui lui montre une maison où il a vécu auparavant) qui font partie du monde des vivants qu'à des personnes qui l'ont marquées dans sa vie et font partie du monde des morts. Ce voyage de Paul est une façon pour lui de sonder le passé pour mieux appréhender le futur.
Requiem est aussi l'occasion pour le réalisateur suisse de faire une véritable déclaration d'amour à Lisbonne. Il y a d'abord cette mise en scène où l'on découvre en même temps que le principal personnage qui déambule dans la ville de beaux endroits de la ville blanche. Et puis il y a aussi de nombreuses références à la littérature (romans, poèmes) et à de la peinture, par la représentation de Les tentation de Saint-Antoine de Jérôme Bosch (1510, musée national d'art ancien à Lisbonne) . D'ailleurs, Paul parle à un homme de ce tableau et de sa capacité à guérir des maladies de peau. Cerise sur le gateau pour les amateurs d'art, le film propose une rencontre fictive entre Paul et Fernando Pessoa. Avec ce dernier, il parle de diverses choses de la vie et de la perte d'identité du Portugal par son intégration dans l'Europe.
Film pas forcément facile d'accès de par son rythme que par son incursion « naturelle » du fantastique, Requiem est un beau film d'auteur, hommage évident à la ville de Lisbonne.

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08.11.10

08:02:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les petits mouchoirs

Réalisateur
: Guillaume Canet

Durée du film : 2h34

Date de sortie au cinéma
: 20 octobre 2010

Avec
: François Cluzet (Max), Marion Cotillard (Marie), Benoît Magimel (Vincent), Jean Dujardin (Ludo), Gilles Lellouche (Éric), Laurent Lafitte (Antoine), Valérie Bonneton (Véronique), Pascale Arbillot (Isabelle), Joël Dupuch (Jean-Louis), Anne Marivin (Juliette), Louise Monot (Léa), Maxim Nucci (Franck), Hocine Mérabet (Nassim), etc.

Par Nicofeel

Tous les quatre ans, l'acteur Guillaume Canet s'essaye à la réalisation de films. Après Mon idole (2002), Ne le dis à personne (2006), monsieur Canet est donc cette fois de retour avec Les petits mouchoirs (2010).
Dans un registre très différent de son précédent film, Guillaume Canet a décidé de réaliser une comédie dramatique. L'intention est louable et les premières images du film pleines d'espoir. En effet, on a droit à une caméra très fluide qui suit le personnage de Ludo (Jean Dujardin) de sa sortie des toilettes d'une boîte parisienne jusqu'à son accident brutal en scooter. On peut alors se dire que le film, qui ne manque pas d'intensité et fait preuve d'une solide mise en scène, va valoir le coup. Le problème est qu'à ce moment on ne sait pas encore qu'il s'agit de la scène la plus intéressante (l'unique ?) du film.
Car autant le dire tout de suite Les petits mouchoirs est un ratage total.
D'abord, on se demande bien où veut en venir Guillaume Canet. Il décrit les vacances d'amis dans la périphérie de Bordeaux, tout en rappelant à de rares occasions qu'un de leurs amis, le fameux Ludo, est entre la vie et la mort dans un hôpital à Paris. Si le film est dénué de fond, c'est notamment en raison de la description de personnages qui n'évoluent jamais tout au long du film. Un comble pour un long métrage de 2h34 ! On a l'impression que le film pourrait durer comme ça encore pendant dix heures sans qu'il ne se passe rien de remarquable.
Il faut dire qu'il est particulièrement difficile de voir des personnages évoluer quand on constate que ceux-ci sont plus proches de caricatures qu'autre chose. Si Guillaume Canet peut d'enorgueillir d'un casting de « stars » avec entre autres François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel et Jean Dujardin, les rôles qu'ils interprètent sont complètement ridicules. Au mieux on a peu de choses à dire sur eux (les personnages féminins de Véronique et d'Isabelle), au pire on atteint un degré de crétinerie qui est tout bonnement affligeant.

Sur ce dernier point, les acteurs masculins tiennent le haut du pavé. La palme revient sans conteste à François Cluzet qui surjoue à fond dans son rôle de riche psychorigide. Mais François Cluzet n'est pas un cas isolé. Il est tout de même brillamment épaulé, si l'on peut dire, par un trio d'acteurs bien risibles. Benoît Magimel, habitué à des rôles sérieux dans des films d'auteur, a la malchance d'écoper du rôle du copain qui décide d'avouer à celui-ci son homosexualité (alors que, comme il le dit, il n'est pas homosexuel, il aime juste les mains de son pote et souhaite éventuellement coucher avec celui-ci !). Le rôle de Magimel n'est pas du tout crédible. Mais bon, il y a pire.
Les acteurs Gilles Lellouche et Laurent Laffite sont des révélations à un tel niveau de nanardise. Gilles Lellouche incarne Éric, un homme qui trompe à tout-va sa copine et s'étonne que celle-ci ne souhaite pas lui parler lorsqu'il se décide enfin de la revoir sur Paris. Quant à Laurent Laffite, il est Antoine, le benêt du groupe, un homme de 34 ans qui a besoin de l'avis de tous pour savoir s'il doit ou non répondre à des texto en provenance de son ex. Les interventions de ces deux personnages frisent parfois le fou-rire tellement les gags sont d'une incroyable lourdeur. Citons à titre non exhaustif la scène avec le bateau qui s'écrase car Antoine tentait de répondre à un appel téléphonique. Du côté d’Éric, il y a aussi du lourd avec une déclaration à la Roméo et Juliette complètement surjouée ou plus tard le fait qu'il décide de boire un coup directement après avoir évoqué sa séparation d'avec sa copine. Et puis les deux acolytes que sont Antoine et Éric sont constamment réunis par leur côté inculte. Le coup des grains de riz à qui l'on parle pour faire évoluer sa texture est tellement énorme qu'on ne peut s'empêcher de l'évoquer.
Mais me direz-vous, l'histoire dans tout ça ? Eh bien, comme dit précédemment, elle reste toujours au même point, zéro. On en arrive même à ne pas comprendre pourquoi Guillaume Canet a décidé de donner un aspect dramatique à son film car exception faite du début, on ne reparle du fameux Ludo que très épisodiquement. D'ailleurs, on ne saura jamais pourquoi le film s'intitule les petits mouchoirs. Honnêtement on ne peut pas dire que tous ces copains soient sympathiques et encore moins qu'ils soient tournés vers un humanisme béat. Ils se font des coups-bas (à l'instar du personnage de Marie, jouée par Marion Cotillard qui a visiblement couché avec tout le monde, hormis nos deux zozos, Éric et Antoine), ils n'osent pas dire ce qu'ils pensent les uns des autres et in fine ils ne sont tournés que vers leurs préoccupations personnelles. Bref, difficile de croire que ce film fait l'apologie de l'amitié.
En revanche, ce qui est certain, c'est que sans le vouloir, Guillaume Canet réussit le tour de force de faire de son film haut de gamme un pur nanar. Les scènes hilarantes, dues à des acteurs en sur-jeu ou tout simplement à des incohérences scénaristiques, sont légion. Pour le plaisir, évoquons tout de même la personne de Max qui devient fou à cause de ses fouines et se met à péter une porte. Le même personnage obtient également un oscar du ridicule lorsqu'on le voit perdre son slip dans la vase. Côté incohérences citons par exemple le coup de la copine d’Éric qui vient jusqu'à l'aéroport de Bordeaux pour finalement lui dire que tout est fini (pourquoi dans ce cas n'est-elle pas restée à Paris ?) ou encore le choix de Juliette de retourner avec Antoine alors qu'elle vit avec quelqu'un depuis un an et est sur le point de se marier. Et puis il y a Jean-Louis (Joël Dupuch) qui connaît tout le monde par coeur et qui est le meilleur ami de chacun alors qu'au fond il ne voit ces gens qu'une fois par an, tout au plus. C'est pas très crédible tout ça.
Mais que dire de la fin du film ? Le changement de ton est radical avec un côté comique qui disparaît pour laisser la place au drame. Évidemment, tout cela est très mal amené et le changement de situation est tellement brutal qu'il apparaît peu crédible. Alors que les « amis » de Ludo ne parlaient jamais de lui, tout d'un coup ils se souviennent qu'il existe. Ah manque de chance il vient juste de décéder. Bon c'est pas grave cela va tout de même permettre à Guillaume Canet d'offrir au spectateur des obsèques à Ludo longues et larmoyantes à souhait. Quand on voit plusieurs des protagonistes faire leur déclaration sur le cercueil de Ludo, on a peur que tous décident de s'y mettre. Heureusement ça ne sera pas le cas.
Mais au final y-a-t-il quelque chose à sauver dans ce film ? Oui, la musique. La bande son orientée soul est très agréable. Et puis il y a Maxim Nucci qui a droit à un petit rôle, ce qui lui permet à l'occasion de faire étalage de son talent de chanteur. Mais au fait, pourquoi celui que l'on appelle désormais Yodelice apparaît dans le film de Canet ? Certainement parce qu'il s'agit d'un de ses copains? En effet, on notera que Guillaume Canet a réalisé le clip du single « Sunday with a flu » du premier album de Yodelice.
En conclusion, Les petits mouchoirs est un film où Guillaume Canet ne prouve ni être un bon directeur d'acteurs ni un bon dialoguiste. Cela plombe largement un film qui en outre n'évolue guère pendant sa longue durée. Les 2h34 sont donc d'autant plus difficiles à encaisser. Heureusement le côté outrancier des personnages permet de passer le temps.

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08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Paranormal activity 2

Réalisateur
: Tod Williams

Durée du film
: 1h31

Date de sortie au cinéma
: 20 octobre 2010

Avec
: Brian Boland (Daniel), Molly Ephraim (Ali), Sprague Grayden (Kristi), Katie Featherston (Katie), Micah Sloat (Michah), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Tod Williams, Paranormal activity 2 est très logiquement la suite de Paranormal activity. Le film entend surfer sur la vague de ce film d'horreur qui avait fait le buzz autour de lui et avait permis à son réalisateur d'engranger beaucoup d'argent alors que le film avait coûté quasiment rien.
Évidemment, il vaut mieux battre le fer tant qu'il est encore chaud. C'est la raison pour laquelle seulement 10 mois après la sortie du premier opus, on a droit à un second Paranormal activity.
Exit Oren Peli, cette fois-ci c'est Tod Williams qui est aux manettes de ce film narrant des phénomènes surnaturels. Le budget est également beaucoup plus conséquent puisque l'on dépasse les 2 millions de dollars. Au vu du film, on peut se demander où est passé le budget. Dans la publicité pour faire venir les spectateurs ? Peut-être.
Toujours est-il que Paranormal activity 2 n'a semble-t-il aucun autre but que celui de rapporter de l'argent.
Autant le premier opus pouvait apparaître un peu original en utilisant le filmage d'un caméscope et des caméras de surveillance pour faire monter progressivement la peur, autant le second opus n'apporte rien de plus.

On serait même tenté de dire que ce film tourne à vide. Le réalisateur ne s'est pas embêté la vie au niveau du scénario en décidant de planter l'esprit maléfique dans une maison où vivent une famille entière avec un couple, une adolescente et un bébé. Comme pour hasard, ou en tout cas pour faire le lien entre les deux opus, le réalisateur a choisi que la femme du couple serait tout simplement Kristi, la soeur de Katie, héroïne de Paranormal activity.
Le film débute d'ailleurs 62 jours avant le meurtre de Micah pour s'achever un jour après ce même meurtre. On voit donc plusieurs fois Katie mais également Micah qui va se retrouver une fois à filmer une scène du film que l'on observe. Quel intérêt de cette scène ? Aucun.
Paranormal activity 2 se démarque d'ailleurs du premier opus par sa capacité à provoquer l'ennui. Pendant tout de même au moins la moitié du film, il ne se passe strictement rien. On voit juste la vie quotidienne d'une famille tout à fait banale de la middle-class américaine.
C'est intéressant de faire comme le premier film et d'indiquer à chaque fois qu'il s'agit de la première nuit, de la deuxième, etc. et d'indiquer constamment l'heure mais encore faudrait-il qu'il y ait une raison. Car s'il ne se passe rien, cela n'est pas très utile. En effet, hormis regarder un robot de piscine qui bouge tout seul la nuit, le spectateur n'a vraiment rien à se mettre sous la dent pendant un bon moment.
Le réalisateur tente manifestement par instants de réveiller le spectateur avec le bruit de portes qui claquent, des ustensiles de cuisine qui tombent tous seuls, le chien qui flaire une présence, les meubles de la cuisine qui s'ouvrent tous tout d'un coup ou encore le bébé qui sort, aidé par une force, de son parc.
Non seulement ces éléments sont vraiment peu de choses, mais en outre on a la désagréable impression d'avoir vu et revu tout ça à plusieurs reprises. C'est le cas dans plusieurs films d'horreur mais aussi et surtout tout simplement dans Paranormal activity premier du nom.
Certaines scènes sont littéralement pompées du premier opus comme l'idée du ouija qui bouge tout seul ou encore la jeune femme qui voit ses mouvements dictées violemment par une force inconnue. En fait, tant au niveau des personnages qu'au niveau des situations, on a l'impression de revivre la même chose que le premier opus, le côté surprise ou buzz ne pouvant plus marcher.
Et puis il y a même dans ce film un humour qui ne vole pas haut, avec des blagues sur la présence d'esprits. On ne peut même pas se raccrocher à un côté sérieux entièrement assumé.
En outre, certaines scènes peuvent paraître incohérentes. En effet, pourquoi décider d'accélérer la bobine (qui est censée avoir été récupérée par la contribution des familles de victimes et par la police de Carlsbad) à deux reprises ? De cette façon, on sent trop qu'il va – peut-être – se passer une chose extraordinaire.
Le seul élément positif du film tient à la façon de lier les deux opus à la fin du film dans un final certes quelque peu tiré par les cheveux mais qui a le mérite d'être assez énergique (à tel point que par moments on ne comprend plus ce qui a lieu).
En conclusion, Paranormal activity 2 est un film totalement inutile, qui sent vraiment le réchauffé. L'originalité du premier opus – qui n'était déjà pas un film exempt de défauts, en raison de son faible budget notamment – a disparu et laissé la place à un film parfaitement anecdotique. Dans le genre film de maison hantée, mieux vaut cent fois se regarder Poltergeist, film beaucoup plus convaincant et prenant.

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07.11.10

11:20:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un mois de septembre ayant été marqué par un regain d’activité chez les éditeurs au niveau des sorties de titres du genre fantastique ou horrifique, ce mois d’octobre qui vient de s’achever aura largement confirmer cette tendance, avec bien entendu des ressorties en DVD et surtout en Blu-ray de films déjà disponibles, mais également avec de nombreux inédits qu’il nous est désormais disponible de découvrir.

Paradise lost
Psychose

Commençons par ces ressorties avec TF1 Vidéo qui s’est offert les Blu-ray de Paradise lost et du mitigé Captivity, tandis que Universal aura étoffé son catalogue d’une copieuse édition Blu-ray du célèbre Psychose, laissant 20th Century Fox disposer d’un Alien Anthology en Blu-ray en édition limitée et en édition événementielle avec un packaging collector, en attendant l’édition ultime prévue pour début novembre.

Survival of the dead
La nuit des morts-vivants

Mais au jeu des ressorties, Opening aura une fois encore frappé fort en profitant de la sortie du dernier film de zombies de Georges A. Romero survival of the dead pour rééditer aussi bien La nuit des morts-vivants en édition spéciale que zombie en DVD et en Blu-ray, sans oublier Le jour des morts-vivants toujours sur les deux supports, et même le mauvais Le jour des morts-vivants 2, mais uniquement en DVD, faisant du coup passer complètement inaperçu le retour du très moyen Caved in dans les bacs. Dans le même ordre d’idée, Metropolitan aura profité de la sortie chez New Line de l’attendu (à tort ?) remake des Griffes de la nuit pour proposer une édition en Blu-ray de l’original mais aussi de Freddy contre Jason.

Détour mortel 3
Feast 2

Après les remakes, les suites, avec encore 20th Century Fox mais cette fois pour la sortie du bien gore Détour mortel 3, et ce même si la franchise commence gentiment à battre de l'aile, et alors que Sony Pictures aura donné sa chance à un 30 jours de nuit 2 que l'on espère aussi probant que son prédécesseur, et M6 vidéo se sera aussi contenté de verser dans la redite avec un néanmoins amusant et bien sanglant Feast 2 et un Pulse 3 par contre sans grand intérêt.

Amer
Autopsy

On pourra saluer la sortie de l’hommage français au "giallo", le controversé Amer que Wild Side aura eu le bonne idée de proposer après un passage en salles trop discret. De son côté Zylo aura permis au très sympathique Autopsy (critiqué ici dans son édition en zone 1) de se faire connaître chez nous, amis aussi à un Supercroc bien plus banal, tout comme le Flu birds mis en vente par WE productions.

Sexy killer
Jack Brooks, tueur de monstres

Elephant Films sera resté discret avec uniquement l'édition d'un Mutant assassin sentant bon la série B à plein nez, Universal ayant pour sa part disposé d'un Sexy killer à la réputation partagée et France Télévisions aura mis en vente un Fear island flirtant avec le "survival". De son côté, Emylia aura continué à nous proposer des inédits intéressants, avec d'abord Chasseur de têtes (présenté ici et critiqué ) mais surtout l'excellent Jack Brooks, tueur de monstres (présenté ici et critiqué dans son édition en zone 2 anglaise !).

Le spectre du professeur Hitchcock
Messiah of evil

Artus Films aura pour sa part poursuivi sa recherche de titres anciens et rares avec deux sorties inespérées, celle du Spectre du professeur Hitchcock de Riccardo Freda avec Barbara Steele et du trop méconnu Messiah of evil pour deux titres à (re)découvrir d'urgence, auxquels viendra s'ajouter une œuvre horrifique française, Climax.

Fear itself
Cabin fever 2

Enfin, revenons vers Metropolitan qui aura en ce mois d'octobre sorti l'artillerie lourde avec déjà l'anthologie Fear itself, souvent présenté comme une troisième saison des "Masters of horror" et son édition collector alléchante, mais cela ne devra pas occulter les sorties de Cabin fever 2 de Ti West qui même s'il renie en partie le film à cause d'un remontage sévère aura laissé une œuvre probante (l'éditeur ayant profité de l'occasion pour éditer un Blu-ray du premier volet de la courte franchise), de Long week-end, le nouvel effort de l'attachant Jamie Blanks (l'auteur de Storm warning) ou encore d'un Pathology trop longtemps attendu, et ce sans oublier un fort réussi Infectés qui gagnera à s'éloigner des traditionnels films de zombies rapides, toutes ces sorties faisant ainsi presque oublier un Carny bien anodin.

Pathology
Infectés

Donc, comme on vient de le voir, ce mois d'octobre aura été riche et largement fourni pour l'amateur d'œuvres fantastiques et horrifiques, pourvu que cela dure en novembre et comme d'habitude, le rendez-vous est déjà pris pour vérifier si cette vitalité retrouvée des éditeurs se sera confirmée ce mois-ci !

Paradise Lost (Blu-ray)

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Captivity (Blu-ray)

Captivity (Blu-ray)
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Psychose (Blu-ray)

Psychose (Blu-ray)
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Survival of the dead

Survival of the dead
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Survival of the dead (Blu-ray)

Survival of the dead (Blu-ray)
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Zombie (1978) (Blu-ray)

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Le jour des morts-vivants

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Le jour des morts vivants (Blu-ray)

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Freddy : Les griffes de la nuit (2010)

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Les griffes de la nuit (1984) - (Blu-ray)

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Freddy : Les griffes de la nuit (2010) (Ultimate Edition - Blu-ray + Dvd + Copie Digitale)

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Feast 2 : No limit

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Supercroc

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Flu birds

Flu birds
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Mutant assassin

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Fear island - Edition 2010

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Jack Brooks : Tueur de monstres (Blu-ray)

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05.11.10

07:48:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Vénus noire

Réalisateur
: Abdellatif Kechiche

Durée du film : 2h44

Date de sortie au cinéma : 27 octobre 2010

Avec : Yahima Torres (Saartjie Baartman), André Jacobs (Hendrick Caezar), Olivier Gourmet (Réaux), Elina Löwensohn (Jeanne), François Marthouret (Georges Cuvier), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Abdellatif Kechiche (auteur de l'excellent film L'esquive, variation subtile du marivaudage en banlieue ; et de La graine et le mulet, film bien ancré dans un univers à la Pialat), Vénus noire revient sur un épisode tristement célèbre de l'histoire avec la vie ô combien difficile de Saartjie Baartman, une africaine hottentote qui n'aurait cessé d'être asservie durant toute sa vie.
La première grande réussite d'Abdellatif Kechiche est d'avoir respecté dans ses grandes lignes tout ce qui est connu de cette femme, ce qui rend d'autant plus terrible le déroulement de cette histoire.
Dès le départ, avec cette femme qui est exposée tel un animal de foire, on pense au sublime Elephant man de David Lynch. D'autant que comme Elephant man, Saartjie va être étudiée par des spécialistes de son époque. Le parallèle s'arrête là. Car même si Elephant man est un film terrible dans ce qu'il décrit, il n'en reste pas moins un film humaniste. Ce n'est pas le cas du film Vénus noire.
A aucun moment, le film d'Abdellatif Kechiche évoque une bonté ou à tout le moins une condescendance de certains hommes à l'égard de Sartjie. Bien au contraire. Sa situation n'aura de cesse d'évoluer, et pas vraiment dans le bon sens. Au début du film, on voit que la statue de celle qui a été surnommée la Vénus noire ainsi que ses attributs qui ont été disséqués, est montré par l'anatomiste Georges Curvier, comme si elle était un animal. D'ailleurs, cette femme hottentote qui se caractérise par un fessier très imposant ainsi que des lèvres vaginales très allongées, est comparée à un singe. Elle serait un être unique prouvant que l'on peut trouver des êtres proches du singe.


Cette scène est terrifiante, elle est même abjecte. Mais le reste du film, particulièrement brillant, va permettre de raconter l'histoire cruelle de cette femme, qui n'aura de cesse d'être jetée en pâture de tous les curieux ou de tous les gens malsains. Et Abdellatif Kechiche, qui déjà fait preuve d'un certain talent narratif, joue beaucoup sur l'aspect d'une part répétitif et d'autre part cumulatif. En effet, pendant un bon moment, on voit à plusieurs reprises notre Vénus noire qui doit participer à un spectacle où elle commence dans une cage pour faire croire qu'elle est une sauvage. Lors de ce spectacle, elle doit accepter que les spectateurs lui touchent ses fesses proéminentes.
Les choses ne vont cesser d'aller de mal en pis. Ainsi, lors le spectacle arrive en France en 1815, l'humiliation devient encore plus grande puisqu'elle donne cette fois l'impression d'être un animal puisque les gens la chevauchent s'ils le souhaitent. Le fait est que l'on soit dans des endroits malfamés de Londres ou dans des endroits chics de Paris, la réaction est toujours la même et les gens sont friands de voir cette Vénus noire.
Les choses ne cessent de se dégrader et la Vénus noire terminera dans la prostitution et lorsqu'elle décèdera ses restes seront récupérés par la science, faisant dans ce dernier cas écho au début du film.
Si le film est bien réussi malgré sa longueur (2h40), c'est non seulement en raison de cette sorte de biopic très documenté et très « cash » (les organes de Saartjie qui sont récupérés à la fin du film ont un aspect vraiment clinique qui rend le spectateur proche de l’écœurement), mais également en raison d'autres facteurs. Comptons parmi ceux-ci la distribution de haut niveau dans ce film avec une Yahima Torres époustouflante dans le rôle très physique de la Vénus noire mais aussi de ses patrons, particulièrement salauds et avides d'argent qui sont joués avec brio par les acteurs André Jacobs et un bien sadique Olivier Gourmet.
On signalera aussi que le film est superbement filmé, avec notamment de très beaux gros plans, qui insistent sur la détresse de cette femme qui subit les événements et laisse clairement comprendre qu'elle ne supporte pas que sa dignité de femme soit bafouée. En vain. On appréciera d'ailleurs ces plans serrés qui mettent également en lumière le côté inhumain des spectateurs, qui sont soit indifférents aux sévices qu'on fait subir à la Vénus noire soit se montrent odieux par leurs faits et gestes ou leurs paroles. Par là même, Abdellatif Kechiche pose une vraie réflexion sur la nature humaine.
On notera en outre que la photographie du film est superbe, on a vraiment par instants l'impression d'assister à de véritables tableaux animés, lors des représentations de la Vénus noire.
Film très ambitieux d'Abdellatif Kechiche qui a tenté par là même de rendre justice à cette femme dont l'honneur a été sali toute sa vie, Vénus noire est une vraie réussite. C'est un film choc qui laisse pantois et ne peut que toucher le spectateur dans son for intérieur. C'est un beau film mais d'une grande intensité et réservé a priori à un public averti. On attend avec impatience le prochain film d'Abdellatif Kechiche.

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04.11.10

08:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Il reste du jambon ?

Réalisatrice
: Anne Depetrini

Durée du film
: 1h30

Date de sortie au cinéma
: 27 octobre 2010

Avec : Ramzi Bedia (Djalil), Anne Marivin (Justine), Jean-Luc Bideau (Charles), Marie-France Pisier (Nicole), Géraldine Nakache (Sophie), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Anne Depetrini, la compagne à la ville de Ramzi Bedia, Il reste du jambon ? est une comédie qui souhaite évoquer la difficulté des couples mixtes en France, à l'instar du long métrage Mauvaise foi de Roschdy Zem.
Seulement, si les bonnes intentions du film sont une chose, la façon de les exprimer en sont une autre. Passons rapidement sur la mise en scène et la photographie qui n'ont rien de génial, et donnent plutôt l'impression de voir un téléfilm quelconque qu'un film. Car il y a bien pire.
Le film contient une accumulation de clichés, et finit par desservir les bonnes intentions de base.
Rappelons d'abord que le scénario du film concerne la romance entre une jeune femme, Juliette, qui travaille à la télévision et un médecin urgentiste arabe, Djalil. La femme est jouée par Anne Marivin et l'homme par Ramzi Bedia, le comédien célèbre avec son camarade Eric.
Pour parler de cette histoire, Anne Depetrini n'hésite pas à aligner les clichés les plus ridicules : le personnage de Djalil est pris à parti dans un magasin où il est suspecté d'être un voleur (le cliché de l'arabe voleur) ; les copains de Djalil sont tous des garçons de banlieue qui au demeurant volent des portables ; la belle-famille de Djalil est raciste et pense sans le connaître que Djalil est un terroriste qui appartient au mouvement d'Al Kaïda ; tous les arabes adhèrent à l'Islam et pratiquent la religion ; tous les arabes font le ramadan ; dans le cadre de la fête de l'Aid El Kébir (« fête du sacrifice ») Djalil a évidemment chez lui un mouton qui est dans la baignoire, prêt à être égorgé ; dans un mariage islamiste les hommes et les femmes sont séparées et il n'y a pas de consommation d'alcool.
De telles caricatures sont tellement mal amenées qu'elles finissent par être quasiment dangereuses. En effet, si certaines personnes avaient la mauvaise idée de prendre pour argent comptant ce qui est dit dans ce film, il y a de quoi être inquiet.
Certaines scènes sont carrément pathétiques, à l'instar de cette scène où les étrangers sont comparés à des chiens. La mère de Juliette, jouée par une Marie-France Pisier qu'on a senti plus inspirée, déclare que son chien afghan n'a jamais pu s'habituer aux autres. Et puis elle déclare que son chien chinois, nommé Mao (quelle finesse !) est fourbe. C'est sympathique pour les Chinois qui n'ont rien demandé à personne et ne sont pas concernés en tant quel tel dans le film. Il y a plus grave : la mère de Juliette déclare qu'il y a des races (au passage, notons que dans le monde, il n'y a qu'une race, à savoir la race humaine) qui sont incompatibles.
Les préjugés censés être combattus dans le film se retournent en fait contre ce dernier. Il faut dire qu'au-delà d'éléments évoqués de manière caricaturale, les répliques censées être drôles se démarquent plutôt par une lourdeur certaine. Au début du film, la scène avec les croquettes mi-homme mi-chien qui fait gonfler la joue de Juliette n'est pas sans rappeler Banzaï avec Coluche, mais finit par fatiguer avec son aspect répétitif. Plus nul, il y a la scène avec le paquet de jambon dans le frigo qui explique le titre du film et se révèle ridicule. On a même des scènes incohérentes comme le fait que Juliette s'offusque que sa belle-mère se moque d'elle et ne parle qu'en arabe, et cette même belle-mère qui devient l'amie de Juliette en disant que sa belle-fille a du caractère !
Côté direction d'acteurs, c'est le néant total. On a presque mal de voir dans un tel film Jean-Luc Bideau et Marie-France Pisier dans des rôles de racistes. Les autres acteurs sont tout aussi caricaturaux et semblent naviguer à vue. On a l'impression de retrouver des acteurs en roue libre, à l'instar de Ramzi Bedia qui en fait des tonnes.
Au final, y a-t-il quelque chose à sauver dans ce film ? Non, même en regardant attentivement il n'y a vraiment rien. Au mieux ce film peut être qualifié de maladroit avec ses clichés présents à foison et ses personnages qui sont de véritables caricatures. Au pire ce film sans intérêt pourrait véhiculer le contraire de ce qu'il souhaite, à savoir des préjugés racistes. Franchement, sur le sujet des unions mixtes, il y a bien mieux. Voilà un film à éviter.

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08:00:00, Cat�gories: Point de vue  

"Les dents de la mer " en 1975 fut le premier des soubresauts qui révolutionna l'ère du nouvel Hollywood et de ses personnages atypiques (Scorsese, Coppola, William Friedkin, John Cassavettes, etc.).

Spielberg ne fait pas partie de cette nouvelle vague, ou drogues, sexes, est le quotidien, il se place comme Georges Lucas dans une veine classique de réalisateur.

Ce film d'horreur dont tout le monde pensaient voir la chute fut un choc ! il explosa le box office d'une phénoménale manière ! Spielberg devint riche du jour au lendemain !
Ce succès vint en partie de l'aspect technique, le requin mécanique fonctionnait très mal et ses réactions étaient peu crédibles, le retard du tournage prenaient des proportions importantes.

Désespéré, la production chercha l'idée qui pourrait les sauver du naufrage.....
Elle fusa brusquement pourquoi ne pas visualiser le requin par des effets de caméra qui donnera l'impression au public d'être au contact direct du monstre ! et puis caractérisons son arrivée par un passage musical menaçant et personnalisé ! idée de génie !

Cette approche filmique aidée par le scénario brillant, dense en épisodes chocs et par l'interprétation de personnages bien écrits assura la construction narrative du métrage d'un formidable manière. Spielberg fit un film superbe et ce fut la seule fois où il permis cette assemblage de compétences et de foisonnement d'idées. Ces prochains films seront verrouillés et seul son égo cinématographique sera admis. Le succès monte très vite à la tête !

" La guerre des étoiles " apporta le deuxième choc filmique l'envie du jeune public vers le film technologique. Cette production ouvrit un univers fascinant et un terreau de qualité pour les superproductions.
Ce métrage arriva au bon moment, le spectateur se lassait de la violence, de la noirceur du cinéma d'auteur, ce nouveau spectacle activa l'éblouissement des pupilles et le divertissement de loisir sans prises de têtes, sans messages spécifiques, juste un amusement pop corn, qui arriva en concordance avec la demande publique.
Ce métrage fut la fin de l'intérêt des jeunes pour la contre-culture du cinéma du nouvel Hollywood.

"La porte du paradis" fut un ratage public complet, Cimino sut vaincre tous les obstacles pour monter son film. La distribution brillante, bien que d'acteurs de seconds plans, assura au film une ossature de qualité pour donner vie aux personnages.
Plus important encore il sut se mettre dans la poche les producteurs qui le laissèrent exploser le budget !
44 millions de dollars plus tard et avec 1,3 millions (somme dérisoire) de dollars en entrées, United Artists ne put que se déclarer en faillite. Ce fut également la fin professionnelle du réalisateur.

L'électrochoc fut profond pour les studios, Paramount initia un mouvement et décida d'enlever aux réalisateurs les rênes du pouvoir. Dorénavant ce sera les producteurs qui mèneront la barque du cinéma américain !
C'est l'ère des Don Simpson, des Bruckeimer, des Kassar et Vajna et la fin de petites sociétés qui avaient contribué à la vitalité du cinéma d'auteur des années 70.

Scorsese dira en 1977....

" Lucas était in, Spielberg était in, et nous nous étions foutus."

Spielberg....

J'ai juste compris ce que les gens avaient envie de voir, j'ai agi en conséquence. "

La porte du paradis - Edition 2006

La porte du paradis - Edition 2006
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Star Wars : La trilogie : Episodes IV - V - VI / 4 DVD

Star Wars : La trilogie : Episodes IV - V - VI / 4 DVD
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29.10.10

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Macao
Réalisateur : Clemens Klopfenstein
Durée du film : 90 minutes
Date de sortie du film : 1988 (film diffusé en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec
: Hans-Dieter Jendreyko, Christine Lauterburg, Max Rüdlinger, Hans-Rudolf Twerendold, Tin Hong Che, Sio Heng Ieong, etc.


Par Nicofeel

Réalisé en 1988 par Clemens Klopfenstein, Macao ou l'envers des eaux est certainement l'un des films les plus anthropologiques du cinéma suisse. Il mélange en effet deux cultures différentes, à savoir d'un côté le folklore suisse et de l'autre des croyances asiatiques.
Furieusement romantique, le film l'est aussi bien par sa thématique (l'amour pur d'un couple) que par sa mise en scène très audacieuse.
On est mis dans l'ambiance du film dès le départ avec un couple, Mark et Alice, qui s'aime passionnément et fait l'amour. Le cinéaste a décidé de donner un côté atemporel à cet amour en mettant un filtre bleu.
On voit que Mark a un accident d'avion et c'est la raison pour laquelle on le retrouve dans l'eau avec la valise. La question qui se pose est alors de savoir s'il vit réellement les événements auxquels on assiste ou si tout se passe dans sa tête et qu'il est finalement au seuil de la mort.
Pour l'instant ce n'est pas la question. Mark débarque à Macao (une presqu'île au sud de la Chine) et est accueilli par un chinois. Il y a d'abord la barrière de la langue. Très intelligemment, le cinéaste a mis le spectateur dans la même situation que son principal protagoniste en décidant de ne pas sous-titrer le langage parlé par le chinois.
Ce séjour va être l'occasion pour Mark, qui ne réussit pas à quitter cet endroit, de s'adapter à la langue (la jeune Ping-Ping lui apprend quelques mots) et aux coutumes locales.
A de nombreuses reprises, il y a des raccords entre ce que vit (ou ce que fantasme) Mark et ce que vit sa femme Alice. Comme sublime preuve d'amour, cette dernière décide d'ailleurs de partir à sa recherche.
Très beau sur le plan visuel avec notamment de superbes paysages naturels, Macao offre de nombreuses scènes surréalistes comme ce moment où Mark et le capitaine Kreuger rament sur une barque, avec comme fond d'écran de fausses étoiles. D'ailleurs, les relations entre ces deux hommes donne parfois lieu à des scènes drôles, complètement décalées.
L'interprétation des acteurs est sans faille et on appréciera aussi bien leur jeu pur que les chansons qui émaillent le film et accroissent le côté romantique de ce long métrage.
Au final, Macao est un beau drame romantique qui comporte un vrai côté dépaysant par son action qui se déroule en grande partie en Asie.

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28.10.10

08:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Happy few

Réalisateur
: Antony Cordier

Durée du film
: 103 minutes

Date de sortie du film : 15 septembre 2010

Avec
: Elodie Bouchez, Nicolas Duvauchelle, Roschdy Zem, Marina Foïs, Jean-François Stévenin, etc.

Par Nicofeel

Un film avec la nouvelle vague d'acteurs français avec des personnes telles qu'Elodie Bouchez, Nicolas Duvauchelle, Roschdy Zem ou encore Marina Foïs, voilà à la base une nouvelle plutôt plaisante.
Surtout que la thématique, deux couples qui décident de changer mutuellement leurs partenaires peut poser question.
Le problème est que le cinéaste réalise un film qui tourne assez vite en rond et se révèle même plutôt malaisant, sans que l'on soit forcément quelqu'un de réac'.
Le premier problème du film est le point de vue utilisé par le cinéaste. Dès le départ, il part bille en tête avec l'idée qu'il est tout à fait possible que des couples décident immédiatement de relancer leur amour en changeant de partenaire, avec un couple unique qu'ils viennent juste de rencontrer.
Il faut bien reconnaître que tout ceci manque tout de même de crédibilité, surtout si l'on part du postulat que vous aimez votre conjoint.
Mais surtout tout est accepté de part et d'autre et cela paraît normal de coucher avec une amie et de retrouver quelques heures plus tard son époux ou épouse. Et pour appuyer un propos déjà bien lourd, le réalisateur décide de multiplier les scènes de sexe qui ont plutôt pour effet de mettre le spectateur dans une situation de voyeur, assistant à des scènes que l'on peut aisément qualifier de gratuites.
Dans ce film qui se veut sans doute libertaire, on ne se pose jamais beaucoup de questions. Les couples couchent ensemble et recouchent ensemble. Dès le début, personne ne se demande s'il n'y a pas tromperie dans cette affaire ?
Non il y a juste une histoire d'être mieux. Si l'on décide d'accepter ce postulat qui est tout de même très spécial, reste l'idée de savoir si l'on peut aimer deux personnes à la fois. Le réalisateur esquisse à peine cette hypothèse.
Ce qui est tout de même dommage car on aurait bien aimé au contraire que les points de vue se confrontent et révèlent les doutes de cette situation. Car les doutes n'arrivent qu'au moment où les personnages en ont marre de cette situation, ayant peur de perdre leurs conjoints.
A fortiori, on se doute bien que cette affaire va forcément se terminer un jour ou l'autre. Alors quel est le but de ce film ? On ne voit pas bien. Choquer pour choquer ou donner une pseudo idée de liberté.
Il n'y a malheureusement pas grand chose à sauver de ce film soit très maladroit soit carrément contestable sur son fond. On notera tout de même la très sympathique apparition de Jean-François Stévenin qui évoque la parabole du fils prodigue. On peut bien évidemment faire le lien entre cette parabole et nos protagonistes. Sauf que ces derniers ne cherchent qu'à la fin à revenir à leur situation initiale. Et évidemment cela n'a porté à aucune conséquence. Encore qu'ils regrettent surtout de ne plus voir l'autre couple.
Bref, ce film Happy few est une vraie déception. S'il est sympathique de constater que des couples peuvent apprendre des choses d'autres couples, ce que nous montre clairement le film, il n'est pas besoin pour autant de coucher avec l'autre. Le propos du film paraît assez douteux.
Les acteurs ne sont pas mauvais en tant que tels mais ils sont forcément aspirés par cette histoire qui a de quoi laisser dubitatif. Mieux vaut voir ces acteurs dans d'autres films. Pour ma part, je préfère revoir notamment Marina Foïs dans l'excellent J'me sens pas belle, où elle interprète brillamment une trentenaire de son temps.
Ici, si le but est de s'inscrire dans notre monde contemporain, la méthode utilisée n'est pas forcément la bonne. Le réalisateur, Antony Cordier, nous a habitué à bien mieux avec plus particulièrement le troublant Douches froides (2005).

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27.10.10

08:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The housemaid

Réalisateur
: Im sang-Soo

Durée du film
: 1h47

Date de sortie du film en salles : 15 septembre 2010

Avec : Jeon Do-Yeon (Euny) ; Lee Jung-Jae (Hoo) ; Youn Yuh-Jung (Byung Shik) ; Seo Woo (Hera), Ahn Seo-Hyun (Nami), etc.

Par Nicofeel

Très concerné par la condition féminine depuis qu'il est cinéaste (Une femme coréenne en 2005 ; Le vieux jardin en 2007), le sud-coréen Im sang-Soo continue dans ce qui constitue sa thématique favorite, sauf que désormais ce sujet prend une ampleur encore plus importante.
Signifiant littéralement « la femme de chambre » ou « la bonne », The housemaid est le remake d'un film de 1960, qui a été remis au goût du jour de notre société actuelle.
Le synopsis de The housemaid est simple : une jeune femme, Euny, est engagée par une famille de riches, pour être la servante. Sauf que son contrat ne précisait évidemment pas qu'elle allait se retrouver à coucher avec le père de famille, et être enceinte de lui, ce qui va avoir pour effet de compléter désorganiser les plans de la famille.
Si Im Sang-Soo propose un film autour de la famille, ce n'est que pour mieux critiquer celle-ci. En effet, la famille de nobles qui occupe l'action du film est particulièrement peu sympathique : les gens qui la constituent sont hautains et n'ont pas vraiment d'humanité. Ils pensent que dans notre société tout peut se régler avec l'argent.
A fortiori, ces gens riches ne cherchent qu'une chose : le pouvoir. Et ils l'inculquent même à leur petite fille, Nami. De manière incroyable, cette dernière déclare à Euny que si elle est polie avec tout le monde, c'est que son père lui a demandé d'agir ainsi, car cela prouverait que l'on est supérieur aux autres.
Tout le film est centré sur ce besoin de pouvoir, qui se retrouve à tous les niveaux et se matérialise dans les rapports humains. Au premier niveau, on a droit à des rapports de force entre le maître et son serviteur, ce qui rappelle un peu l'excellent The servant de Joseph Losey. Au deuxième niveau, il y a tout simplement le rapport entre l'homme et la femme. Là, c'est tout bonnement la thématique favorite du réalisateur sud-coréen. Il n'hésite pas à montrer une société inégalitaire où l'homme est tout puissant et où la femme semble bien souvent cantonnée à un rôle second, en lien direct avec les volontés de son époux (faire des enfants, éduquer ces mêmes enfants). Ce n'est absolument pas un hasard si Im Sang-Soo cite dans son film Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, œuvre fondamentale du mouvement féministe, écrit en 1949. Les points évoqués dans ce livre sont toujours d'actualité, plus de soixante ans après sa parution.
Le film indique de manière explicite qu'il y a un troisième niveau de pouvoir, celui entre femmes. Là encore, on peut faire des subdivisions car il y a les rapports entre les femmes de milieux riches et celles de milieux plus modestes. Mais il y a aussi des rapports de force entre des femmes de même milieu. Les femmes sont véritablement terribles entre elles, comme le prouvent les agissements contre Euny quand les femmes de la famille riche apprennent qu'elle est enceinte et donc en capacité de mettre au monde un bâtard si l'on suit leur logique. La grand-mère tente ainsi de tuer Euny et par la suite de la droguer afin de provoquer une fausse couche.
Le mari laisse les femmes régler leurs affaires entre elles alors qu'il est responsable à 100 % et qu'il n'a pas hésité à prendre Euny, cette femme simple et gentille (qui accepte finalement tout ce qu'on lui demande), pour son esclave sexuel, l'obligeant à subir des actes dégradants. L'homme se lave les mains de la cruauté des femmes entre elles et a en outre le toupet de se plaindre à sa belle-mère qu'on ait tué son fils illégitime.
A tous les niveaux de cette société contemporaine, il y a toujours la volonté de prendre l'ascendant sur l'autre. La mise en scène, très soignée, illustre parfaitement cette idée du rapport de force avec de nombreux mouvements à la grue.
Mais comme dans The servant de Joseph Losey tout ne se passe pas forcément comme on l'entend. La révolte des classes populaires peut avoir lieu, même si dans le cas d'espèce il s'agit plus d'un sursaut d'orgueil, d'un cri du cœur que d'une véritable révolte. Euny est une femme fatiguée qui n'en peut plus de vivre dans cette société cruelle où les sentiments n'ont pas cours et où seuls l'argent et le pouvoir sont recherchés.
Cela nous amène à faire un parallèle avec le début du film où la mise en scène était très rapide et rappelait le déséquilibre mental de cette femme qui avait décidé de se suicider. Tout le monde s'en moquait et n'a fait quasiment comme si de rien n'était : on est dans une société déshumanisée. Cette scène évoque avec de l'avance l'acte qui va être commis vers la fin du film par l’héroïne. Elle n'en peut plus de cette société qui l'a littéralement broyée.
De manière très subtile, le film vire progressivement d'un érotisme ambiant (quoique tout cela apparaît généralement comme une relation bestiale, avec un homme qui se considère comme dominateur) vers un drame particulièrement noir (voire cynique comme le prouve la fin). La petite fille, Nami, représente certainement le point de vue du réalisateur, refusant cette société qui est somme toute sordide et pathétique.
En plus d'une mise en scène particulièrement réussie, de thématiques très fortes, on notera l'excellence de la distribution tant de la part de l'actrice interprétant Euny que de ceux jouant le rôle de ces bourgeois qui sont très beaux mais ont un cœur de pierre.
Voilà sans conteste un film essentiel de l'année 2010 qui prouve une nouvelle fois tout le talent d'Im Sang-Soo, qui est vraiment un réalisateur contemporain à suive.

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26.10.10

08:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Jenatsch

Réalisateur
: Daniel Schmid

Durée du film
: 97 minutes

Date de sortie du film
: 1987 (film vu en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec
: Michel Voïta (Christophe), Christine Boisson (Nina), Vittorio Mezzogiorno (Jenatsch), Jean Bouise (docteur Tobler), Carole Bouquet (Lucrezia), Fredi M. Murer (l'archiviste), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par l'excellent Daniel Schmid, auteur du sublime film La paloma, Jenatsch est la première collaboration de ce cinéaste suisse avec le romancier Suter. Le film utilise le canevas du roman policier, avec une dose d'humour délibérée et bienvenue.
Le film part d'un reportage autour du squelette de Jenatsch (pasteur protestant qui se fit remarquer au XVIIème siècle notamment lors de la guerre de 30 ans et qui mourut en 1639), héros des Grisons, qui a été découvert récemment.
Le professeur Tobler (interprété par un formidable Jean Bouise qui en fait des tonnes !) est un anthropologue qui a découvert Jenatsch. Il possède le grelot de Jenatsch (macguffin hitchcockien ?) qui devrait permettre de retrouver par extension son tueur. Cela va donner l'idée à un journaliste (très bon Michel Voïta), Christophe Sprecher, fait un article sur Jenatsch.
Dans le cadre de ses investigations, Christophe va rencontrer des gens et des lieux qui vont lui rappeler des lieux de l'époque de Jenatch, à tel point qu'à de nombreuses reprises il se retrouve en plein XVIIème siècle. Avec finalement très peu de moyens (juste des habits d'époque et quelques objets caractéristiques), Daniel Schmid réussit à nous faire passer d'une époque à l'autre. Le fantastique peut intervenir dans ce film à n'importe quel moment du quotidien et c'est une qualité évidente de ce long métrage pour le moins curieux.
Comme le dit la dame Von Planta, maîtresse du château où a vécu autrefois Jenatsch, « chaque vérité devient une fiction au moment où elle est passée ».
La question qui se pose dans ce film où on attend impatiemment la résolution de l'intrigue est alors de savoir si Christophe est en mesure d'influer sur l'histoire ou s'il est simplement doué de revoir le passé. Le cinéaste propose à plusieurs reprises de superbes raccords entre le passé et le présent, comme ce moment où Christophe voit Carole Bouquet, qui joue le rôle de l'amie de Jenatsch, passer dans un train.
La fin du film est particulièrement mystérieuse et pose de sérieuses questions sur l'implication de Christophe dans toute cette histoire.
Voilà donc un beau film qui utilise les codes du film d'enquête pour mieux égarer le spectateur avec un aspect fantastique qui s'immisce dans le quotidien le plus banal. C'est sans conteste un film vraiment intéressant qui prouve la capacité de Daniel Schmid de passer d'un genre à un autre sans souci, tout en conservant une vraie atmosphère et une mise en scène au cordeau. Film réservé tant aux amateurs de cinéma d'auteur qu'aux gens curieux.

Permalien 503 mots par nicofeel Email , 1375 vues • 1 r�action

25.10.10

08:05:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Jack Brooks, tueur de monstres
Jack Brooks, tueur de monstres

Vibrant hommage aux films de monstres des glorieuses années 80, ce Jack Brooks, tueur de monstres, resté honteusement inédit en France depuis deux ans, est enfin arrivé chez nous depuis le 19 octobre grâce à l'éditeur Emylia qui a l'excellente idée de nous proposer le film en DVD et en Blu-ray.

Jack Brooks, tueur de monstres

Le script va suivre le destin de Jack, un jeune plombier dont la famille s’est fait décimer par un monstre dans sa jeunesse. Alors qu’il aide le Dr. Crowley à réparer sa tuyauterie, un démon se réveille dans la maison et ne tarde pas à prendre possession du docteur. Jack devra alors lutter contre sa colère, combattre le démon, affronter des créatures meurtrières libérées et enfin venger sa famille !

Jack Brooks, tueur de monstres

Afin de bien cadrer son intrigue et de présenter copieusement son personnage principal, un anti-héros sympathique au possible, le métrage va donc s'attarder dans sa première partie sur le quotidien de ce Jack Brooks avant de véritablement lancer son action qui heureusement sera largement généreuse aussi bien pour avancer des plans sanglants jouissifs que pour mettre en scène ces monstres graphiques énormes, la critique complète du film dans son édition en zone 2 anglaise étant disponible ici !

Jack Brooks, tueur de monstres

L'édition DVD du film proposée par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique court-métrage français, Game of the dead.Le Blu-ray proposera une image également en 1.85 (1080p/24) et la bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD, reprenant par ailleurs le même bonus.

Jack Brooks, tueur de monstres

Donc, depuis le 19 octobre prochain, cet excellent film de monstres aussi souriant que graphique est disponible chez nous en DVD et en Blu-ray grâce à Emylia, et pour ceux qui n'ont pas attendu cette date, le DVD est disponible en pack avec le magazine Mad Movies du mois.

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Jack Brooks : Tueur de monstres

Jack Brooks : Tueur de monstres
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08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Primal

Réalisateur
: Josh Reed

Durée du film : 85 minutes

Date de sortie du film
: inconnue (film diffusé au festival du NIFFF 2010)

Avec : Krew Boylan (Mel), Lindsay Farris (Chad), Wil Traval (Dace), Rebekah Foord (Kris), Damien Freeleagus (Warren), Zoe Tuckwell-Smith (Anja), etc.

Par Nicofeel

Film australien réalisé par Josh Reed (complètement inconnu au bataillon), Primal est un pur film d'horreur bien gore qui malheureusement ne brille pas vraiment par son originalité. Le film est un banal survival qui ne dispose au final d'aucun élément original. Pire, le côté fauché de ce long métrage l'handicape sérieusement.
Le film démarre d'ailleurs par une introduction où l'on découvre des décors sont particulièrement sommaires. Censée se dérouler il y a 12000 ans, cette scène représente un homme préhistorique en train de peindre des peintures rupestres qui se fait tuer par être mystérieux.
La suite de l'histoire met en scène les principaux protagonistes du film, à savoir comme souvent dans ce genre de films une bande de jeunes, qui passe dans un endroit très sauvage. Particulièrement peu malins, ces jeunes sont à eux seuls de véritables caricatures. On a par exemple droit à la blonde de service qui n'est pas vraiment futée et qui se la joue sexy, souhaitant se baigner en pleine nuit. Cela va être à l'origine de changements en elle, la transformant en sorte de bête assoiffée de sang.
Si l'on passe sur le côté complètement incroyable de l'histoire, on retiendra surtout une caméra qui tremble énormément lors des scènes d'action. Sans compter les nombreux accélérés qui sont là pour donner du rythme. Le cinéaste essaie de dynamiser son film mais il réussit plutôt à saouler le spectateur.
Les défauts du film ne s'arrêtent pas là. La photographie, qui manque cruellement de netteté, laisse clairement entendre que le film a été tourné en vidéo. On a donc d'autant plus de mal à rentrer dans ce film qui est surtout fauché et bien souvent ridicule par les scènes qui sont proposées (on a droit à un moment à une idée complètement saugrenue quand un cannibale décide de forniquer avec la jeune fille transformée en cannibale ; il y même des scènes involontairement drôles, comme lorsque le petit-ami de la blonde pense qu'elle est malade et a besoin d'aide alors que l'on voit clairement qu'elle est dangereuse).
Mais heureusement tout n'est pas à jeter. Les SFX sont plutôt bons avec des effets gore convaincants. C'est d'ailleurs la seule vraie réussite du film. Eu égard aux nombreuses scènes sanglantes, cela permet au moins de passer le temps sans trop s'ennuyer.
Sans conteste, Primal est un film primaire (bon d'accord celle-là elle était facile !) sans aucun côté original et de nombreux défauts inhérents à son faible budget. Voilà un film parfaitement dispensable. C'est sans conteste avec Der damon des himalaya une des deux grosses déceptions du festival du NIFFF 2010.

Permalien 517 mots par nicofeel Email , 2241 vues • R�agir

22.10.10

07:40:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

Par Nicore

Chasseur de têtes

Petit film indépendant réalisé par Paul Tarantino (rien à voir avec Quentin), ce Chasseur de têtes ne va pas trop oser se prendre au sérieux pour avancer son intrigue surnaturelle classique mais délivrant un certain humour en caricaturant les "golden boys" américains, tout en souffrant hélas quand même d'une interprétation limitée.
Le script va laisser un jeune agent d'assurances désireux de gagner plus accepter l'offre d'une chasseuse de têtes d'intégrer l'équipe de nuit d'une société dans un immeuble qui va rapidement paraître étrange au nouveau venu, voir même hanté.

Chasseur de têtesAprès une séquence d'introduction prometteuse avec cette jeune femme enceinte qui sera décapitée par l'homme l'accompagnant après une brève course-poursuite, le métrage va nous présenter son personnage principal, Ben Caruso, un jeune agent d'assurances rendant visite à Doug Bennet, un de ses clients pour au cours de la conversation être amené à dire qu'il veut changer de boulot afin de gagner plus, Bennet va alors lui confier l'adresse d'une chasseuse de têtes, Sarah Tierney, tout en lui offrant un étrange porte-clés censé porter bonheur et en invitant Ben à aller le soir même rencontrer Sarah.

Chasseur de têtesBen ira donc au bureau de Sarah, pénétrant dans l'immeuble malgré les avertissements d'un clochard, et découvrira en Sarah une ravissante jeune femme qui ne va pas lui cacher qu'elle a déjà peut-être quelque chose pour lui, chose qui sera confirmée peu après par un appel téléphonique alors que Ben se trouvera chez lui en compagnie de sa petite amie Donna. Ben acceptera l'offre de Sarah très (trop ?) facilement et se tiendra prêt à embaucher le lendemain soir. Cette présentation des personnages principaux sera assez efficace pour rendre ce Ben presque sympathique malgré ses choix hasardeux et rapides, tandis que Sarah dégagera un sex-appeal fort et envoûtant.

Chasseur de têtesMais dès la première nuit dans son nouveau poste, Ben va commencer à déchanter. En effet, l'immeuble dans lequel il va travailler sera quasiment vide, mis à part ces ombres aperçues et cette voix hostile grésillant dans un interphone et même alors que le lendemain Ben sera retourné au bureau de Sarah pour tomber sur un cabinet de comptables n'ayant jamais entendu parler de Sarah, il retournera travailler le lendemain pour ne pas tarder à voir apparaître Sarah qui va chercher du réconfort auprès de Ben pour finalement coucher avec lui au cours d'une séquence porteuse d'un érotisme presque osé.

Chasseur de têtesLa suite ne tardera pas à mettre à jour le twist anticipé par le spectateur pour alors lancer un ultimatum à Ben qui va devoir se plonger dans cette affaire criminelle vieille de dix ans et retrouver la tête de la malheureuse Sarah, fantôme obligé d'errer entre deux mondes jusqu'à ce que sa tête soit retrouvée. La séquence d'introduction ayant déjà défloré ce twist qui n'en sera donc pas vraiment un, le métrage va pouvoir essayer de se jouer du spectateur pour se permettre de délivrer un dernier acte dérivant quelque peu hors des sentiers battus et en tous cas s'éloignant de la trame prévue, et ce malgré une certaine facilité ambiante.

Chasseur de têtesLe réalisateur va s'amuser avec l'univers de cet immeuble de bureaux pour le moins étrange avec ce vide sidéral entourant Ben lors de ses arrivées nocturnes uniquement ponctuées par la présence de cet homme lui tournant invariablement le dos dans l'ascenseur ou encore cet homme de ménage disparaissant au coin d'un couloir, tandis que ses "collègues" sembleront vouloir lui jouer des farces et l'effrayer au lieu de l'intégrer, pour le laisser peu à peu découvrir une vérité surnaturelle guère engageante. Mais ce ne sera pas la seule façon utilisée par l'auteur pour se gausser en arrière-plan de l'arrivisme de son personnage principal puis que tout dans sa façon d'agir précipitée aura de quoi stigmatiser un certain comportement guidée par l'argent.

Chasseur de têtesPar contre, l'aspect surnaturel du métrage restera en majeure partie assez classique et jamais effrayant avec ces spectres aux maquillages très limités et il faudra compter sur quelques apparitions-chocs pour espérer trouver un élan graphique qui viendra aussi se montrer par quelques plans gores volontaires mais sans jamais verser dans l'excès ou la démesure sanglante, ce qui n'empêchera pas certaines séquences d'être baignées d'une ambiance macabre avérée comme ces passages dans ce cimetière noyé dans la brume ou encore lors de ce final sataniste, mais là encore, le manque de budget se fera cruellement sentir au niveau d'effets spéciaux mitigés.

Chasseur de têtesLes personnages seront donc assez bien travaillés pour garantir cette critique sous-jacente, mais l'interprétation ne suivra pas toujours, avec par exemple un Ben John Parillo guère inspiré pour jouer Ben, et ainsi seule la belle Kristi Clainos tirera son épingle du jeu grâce à son charme naturel bien mis en avant par l'auteur. La mise en scène du réalisateur est assez classique et peinera parfois à donner du rythme à l'ensemble, notamment lors de séquences de dialogues mollassonnes. Les effets spéciaux sont donc partagés, avec ces masques spectraux presque risibles qui seront compensés en partie par des plans sanglants plus graphiques.

Donc, ce Chasseur de têtes devrait avoir de quoi distraire son spectateur et l'amuser, mais ne pourra raisonnablement pas pouvoir espérer l'effrayer !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition française proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Murderer

Réalisateur
: Roy Chow

Durée du film
: 120 minutes

Date de sortie du film : inconnue (film diffusé en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Aaron Kwok (Ling), Chun-Ning Chang (Hazel), Siu-Fai Cheung (Ghost), Josie Ho (Minnie), Jan-Yut Tam (Sonny), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Roy Chow, assistant réalisateur d'Ang Lee, et dont c'est le premier film, Murderer est un pur thriller, en tout cas c'est ce qu'il censé être. Car comme vous pourrez comprendre plus bas, le film est très surprenant mais pas vraiment pour les raisons dont on pourrait se douter. Comme souvent dans ce genre de films, il y a un twist et le moins que l'on puisse dire est que celui-ci est étonnant et va réellement donner un côté instantanément culte à ce film. On arrive tout de même à passer du pur thriller un peu tendu (quoique un peu mou) à la Seven pour passer au thriller complètement Z avec des idées saugrenues, quasi surréalistes dont seul un Bruno Matéi pourrait être capable.
Sauf que Bruno Matéi n'a jamais eu droit à un budget confortable, une photo plutôt réussie et un acteur du standing de Aaron Kwok, vu notamment dans A name called hero ou Divergences de Benny Chan. L'acteur a d'ailleurs un rôle de composition. Pendant une heure il est plutôt convaincant en interprétant Ling, ce policier qui est à la recherche d'un tueur et qui découvre progressivement que toutes les preuves l'accablent mais qui cherche coûte que coûte à prouver son innocence. Le passage d'une interprétation sobre à un sur-jeu ridicule intervient au moment où il tue son meilleur ami et se met à crier dans tous les sens, avec une hystérie qui met déjà le spectateur sur la piste de ce qui va suivre. Le réalisateur surligne la scène, faisant preuve d'un certain mauvais goût. Mais surtout ce qui va suivre défie l'entendement. Je n'ai jamais vu une révélation d'intrigue aussi ridicule, a fortiori dans un film asiatique qui jusque-là était plutôt bien troussé, ayant réussi à créer une véritable ambiance paranoïaque malgré quelques scories clippesques.
Le coup du dessin du lapin sur le corps des victimes, à mettre en lien avec le dessin du gamin, Sonny, c'est un élément qui est débile même si cela ne choque pas immédiatement.
La scène culte (si l'on peut dire) intervient quand Sonny explique à Ling qu'il a tout fomenté contre lui et qu'il n'a du tout l'âge qu'il est censé avoir, alors là les événements expliqués sont tellement ridicules qu'on ne peut s'empêcher de rire. La suite est du même acabit avec une succession de scènes plus incroyables les unes que les autres. On peut noter entre autres le moment où Sonny regarde Ling les bras croisés et l'invite à rejoindre son épouse qu'il n'a pas protégée. Le gamin est en total sur-jeu.
Pour nous avoir offert un spectacle pathétique mais réellement jouissif pendant près de trois quart d'heure, Murderer est un film hong-kongais à ranger du côté des pépites que l'on aime mater entre potes. En revanche, si vous êtes amateurs de thrillers tendus, je vous conseille de passer votre chemin.

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21.10.10

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Truffe

Réalisateur : Kim Nguyen

Durée du film
: 73 minutes

Date de sortie du film : inconnue (film de 2008 vu en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec
: Céline Bonnier (Alice), Roy Dupuis (Charles), Pierre Lebeau (monsieur Tremblay), Danielle Proulx (madame Tremblay), etc.

Par Nicofeel

Réalisé en 2008 par Kim Nguyen, Truffe est un film fantastique en noir et blanc. On nous raconte au début du film qu'il y a des changements climatiques et que des truffes noires poussent à Montréal.
Comédie fantastique foncièrement originale, Truffe n'oublie jamais d'avoir un regard critique sur notre société. Ainsi on apprend que le trop plein de truffes conduit à une chute des prix. La critique du capitalisme est évidente.
Dans le même ordre d'idée, on nous présente une société, la Maison des cols, qui s'arroge le droit unique de recueillir des truffes alors que chacun pouvait le faire auparavant. Les gens travaillent dans cette usine où ils doivent découvrir des truffes, comme s'ils étaient des robots. Ils sont tous en cravates, ce sont de purs cols blancs. Il y a des images surréalistes comme des hommes portant des frigos pour vendre des truffes fraîches. C'est une façon de mettre en avant l'avilissement au travail.
Mais avant d'en arriver là, il faut revenir au pitch de base du film avec cet homme, Charles, qui réussit à extraire plus de truffes que les autres. Il est le champion. Sa femme, Alice, travaille dans un restaurant. Cette dernière va être attaquée par une bestiole en forme de fourrure, une espèce de boule de peluche comportant 4 dents. Charles va être embauché par cette fameuse Maison des cols qui reste pour le moins énigmatique.
Il y a un vrai suspense sur les tenants et les aboutissants de cette histoire. Assisterait-on à une invasion extraterrestre ? On pense notamment à l'excellent They live de John Carpenter ou encore à l'invasion des profanateurs.
Mais ici le ton est volontairement comique et cela marche à merveille. La critique du conformisme avec tous ces gens qui mangent des truffes, la critique du capitalisme et la critique du mode de travail sont autant de thématiques développées de manière efficace dans ce film relativement court (73 minutes).
Et puis il y a un hommage évident aux films de monstres avec Alice qui se bat d'abord contre ces bestioles sorties de nulle part puis contre un androïde.
Très bien mis en scène et solidement interprété, Truffe est une comédie fantastique très drôle, qui comporte un pitch de base incroyable. Un film à recommander chaudement si vous voulez rigolez, tout en réfléchissant un peu sur les dérives d'une société capitaliste.

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06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bedevilled

Réalisateur : Jang Cheol-So

Durée du film
: 115 minutes

Date de sortie du film
: prochainement (film de 2010)

Avec : Min-Ho Hwang, Min Je, Seo Yeong-Hee, Ji Sung-Won, etc.

Par Nicofeel

Film sud-coréen réalisé par Jang Cheol-So qui a également signé la photographie du film, Bedevilled est un film en 2 parties dont le changement brutal de rythme peut rappeler les films du type rape and revenge.
Ici, on commence par un viol et une femme qui a été témoin, Hae-Won, qui sera notre « héroïne », qui refuse de signaler qui sont les coupables, de peur des représailles éventuelles. Complètement à bout de nerf, notre héroïne décide de se rendre sur une île où réside son ancienne amie, Boj-Nam, dont elle a reçu de nombreux courriers, jamais ouverts.
Sur l'île, l'amie d'enfance est humiliée par son compagnon devant sa fille et elle est battue. Quand il lui fait l'amour, il la traite comme un pur objet sexuel. Pire, souvent, il se paye une pute et ce en toute transparence, tout le monde étant au courant. Cette mère de famille n'est nullement respectée. Et personne n'est prêt à l'aider ni à la croire.

Le cinéaste nous dépeint un univers où la femme est clairement considérée comme un être inférieur. Boj-Nam est traitée comme une moins que rien et les vieilles femmes qui résident sur l'île se montrent détestables avec elle. On est dans le domaine du drame avec une description particulièrement accablante des moeurs qu'il y a sur cette île, où la vie est très différente de la ville (Séoul). Entre mensonges, fausses déclarations et brimades, la pauvre Boj-Nam ne sait à quel saint se voeur.
Le changement intervient lors du décès de sa fille. Boj-Nam est bien décidée à prendre en main son destin et à se venger. Le titre du film, Bedevilled, qui signifie « Je vous l'ai déjà dit », prend alors tout son sens. On passe du drame pur au slasher. Boj-Nam se lance dans une série continue de meurtres. Après avoir massacré sauvagement les vieilles femmes, elle s'en prend ensuite aux hommes qu'elle tue également de façon bien extrême. Elle arrache la tête du premier homme qu'elle tue. Il y a ensuite une scène très sexuelle (qui est à mettre en parallèle avec le moment où la prostituée suçait le sexe de son compagnon) où Boj-Nam lèche la faucille de son compagnon. Elle le tue brutalement en ayant mis un couteau dans sa bouche. La scène est bien gore et joue sur la répétition des coups portés.
Le film se termine par un véritable bain de sang à Séoul. On pourra considérer que le cinéaste fait un peu trop dans la surenchère.
Au final, Bedevilled décrit deux personnages bien distincts : Hae-Won, une des héroïnes les plus antipathiques que l'on ait eu l'occasion de voir au cinéma par son refus de prendre position (alors qu'elle a assisté à un viol puis à un meurtre) ; Boj-Nam qui malgré son accès de folie, paraît quelqu'un de plus sympathique, par son statut de victime qui décide de prendre en main sa vie.
Voilà en tout cas un film parfaitement rythmé, et qui pose des questions intéressantes sur les relations homme-femme, qui ne manque pas d'intérêt. On regrettera le côté "too much" vers la fin du film. Mais cela n'annihile nullement le plaisir d'avoir vu Bedevilled.

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20.10.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The social network

Réalisateur
: David Fincher

Durée du film : 2h00

Date de sortie au cinéma
: 13 octobre 2010

Avec
: Jesse Eisenberg (Mark Zuckerberg), Justin Timberlake (Sean Parker), Andrew Garfield (Eduardo Saverin), etc.

Par Nicofeel

Adapté du livre « the accident billionaires », The social network traite librement de la vie de Mark Zuckerberg, créateur du réseau social Facebook, et plus jeune milliardaire au monde.
A l'instar de son film précédent, Zodiac, qui mélangeait documentaire et fiction, The social network est riche en renseignements de tous types.
David Fincher n'a absolument pas choisi la voie de la réussite glorieuse, faite en bonne et due forme. Si Mark Zuckerberg est présenté dès le départ comme un génie de l'informatique, il n'en demeure pas moins (en tout dans le film) un personnage particulièrement isolé, détestable. Cela n'est d'ailleurs pas un hasard si le film débute en montrant la rupture en le personnage joué par Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg) et sa copine de l'époque. Lors de cette même scène, on comprend que le futur créateur de Facebook est un être très intelligent mais qui met la barre très haute pour les autres et n'accepte guère les gens qui ne pensent pas comme lui.
Mark Zuckerberg est certes quelqu'un de très intelligent, à l'instar de Bill Gates qui à son époque a réussi en montant son entreprise Microsoft, mais c'est aussi quelqu'un qui ne joue pas foncièrement la carte de l'honnêteté. C'est ainsi que l'on apprend qu'il aurait repris l'idée d'un réseau social à des jumeaux qui séjournaient comme lui à Harvard et l'avaient recruté pour développer un nouveau réseau.
Mis à part quelques ralentis ou quelques procédés d'accélération, le réalisateur David Fincher, qui vient à la base du clip, n'a pas fait dans l’esbroufe mais a au contraire décidé de dresser le portrait d'une jeunesse insouciante mais surtout désireuse de réussir coûte que coûte. On est véritablement estomaqué de voir ce Mark Zuckerberg piquer les idées des autres (alors qu'il est étudiant dans la prestigieuse école d'Harvard, aux Etats-Unis) sans aucune morale. Entre vol de bases de données et idées des autres qui sont réutilisées (viol manifeste de la propriété intellectuelle), le personnage principal du film apparaît comme quelqu'un de peu recommandable. Et c'est pourtant lui qui est à l'origine du principal réseau social existant sur Internet.
A ses côtés, Mark Zuckerberg bénéficie de l'aide du créateur de Napster (site de téléchargement de musique qui a été fermé pour cause de violation des droits d'auteur), qui, dans un tout autre style, se révèle lui aussi particulièrement vénéneux dans ses actions.
Jesse Eisenberg dans le rôle de Mark Zuckerberg est vraiment excellent car il réussit avec brio de donner envie au spectateur de détester ce jeune homme. Bref, un excellent anti-héros. De son côté, le chanteur Justin Timberlake (qui n'a pourtant pas participé à la BO du film) campe de manière assurée Sean Parker, le créateur de Napster, qui se révèle tout à la fois un personnage cool, sûr de son force ou encore extrêmement déterminé. Comme le créateur de Facebook, il n'hésite à descendre les autres pour réussir.
Ces deux acteurs sont en somme parfaits dans le rôle de deux jeunes requins, qui représentent sans nul doute une émanation du capitalisme dans tout ce qu'il a de moins humain. Le « Baby I'm a rich man » des Beatles, qui conclue le film lors du générique de fin, est extrêmement évocateur.
Au final, si le spectateur peut être impressionné qu'un jeune homme a réussi à percer en devenant le plus jeune milliardaire de la planète, alors qu'Internet était déjà dans une phase mature (en 2003), ce sont les méthodes employées qui ont de quoi laisser dubitatif.
La phrase suivante de Mark Zuckernberg résume assez bien son mode de pensée : « On ne se fait pas 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis. »
En synthèse, voilà un film tout à la fois divertissant et évocateur d'une société où la recherche du profit immédiat et personnel semble être devenu pour certains une vertu. Malgré sa relative longue durée, The social network se suit très bien.

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19.10.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Wig

Réalisateur : Renpei Tsukamoto

Durée du film
: 94 minutes

Date de sortie du film
: inconnue (ce film de 2009 a été présenté en avant-première au festival du NIFFF 2010)

Avec : Mimura Masakazu, Otake Kazuki, Ashina Sei, etc.

Par Nicofeel

Film japonais réalisé en 2010 par Renpei Tsukamoto, Wig est une comédie complètement déjantée, bien dans l'esprit des films dont les réalisateurs asiatiques sont capables de nous livrer.
Car il faut bien reconnaître que Wig bénéficie d'un pitch particulièrement saugrenu : un homme n'arrive pas à avoir continuellement une copine à cause de sa (légère) calvitie et décide de porter une perruque qui lui permettra d'être « normal ».
Sur ce synopsis, le cinéaste Renpei Tsukamoto donne au spectateur une comédie très drôle qui respecte en outre les codes de la comédie romantique.
Le film est aussi une petite réflexion sur notre société où l'apparence est primordiale. En plus, on doit forcément être beau.
Tous les acteurs sont particulièrement jubilatoires. L'acteur principal, qui joue Moriyama, un architecte de 35 ans, est vraiment très drôle et l'actrice qui lui rend la pareille, en jouant Ryoko, est jolie et pleine de vie. Et que dire de l'acteur jouant le rôle d'Owada, le perruquier très drôle qui est toujours là quand Moriyama en a besoin.
Sur un pitch qui aurait pu s’essouffler sur les 94 minutes du film, le film réussit au contraire la performance de faire rire le spectateur de bout en bout.
Les blagues et les scènes drôles sont légion. Pêle-mêle on peut citer : le fait que Moriyama envie le gros chien blanc de ses parents en raison de l'abondance de ses poils ; l'épisode des montagnes russes qui va donner lieu à la scène la plus drôle du film où Moriyama perd sa perruque car la vitesse du manège a dépassé les 150 km/heure. mais Owada en avait prévu une de rechange ; Owada qui amène Moriyama à une amicale de la perruque ; la fausse piste du protagoniste gay.
En plus de faire rire le spectateur par tout ce qui tourne autour de cette perruque, le film est également très marrant par son approche romantique, avec la relation entre Moriyama et Ryoko. Il y a bien évidemment le coup de foudre immédiat de Moriyama pour Ryoko mais il s'inquiète en raison de sa calvitie et il mettra longtemps avant de déclarer sa femme. Cela donnera lieu là encore à des scènes pour le moins amusantes entre son incapacité à avouer son amour pour Ryoko et la visite dans la famille de Moriyama.
Les hobbies de Ryoko sont également bien amusants, entre le fait que son film préféré est Le loup solitaire et son petit (un épisode de Baby cart, une série de films très violente) et qu'elle adore le karaoké.
Amusant de bout en bout, Wig permet de passer un très bon moment. Le fait que ce film ait obtenu le prix du meilleur film asiatique au festival de Neuchâtel est tout à fait justifié.

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07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Der dämon des Himalaya
Réalisateur : Andrew Marton
Durée du film : 92 minutes
Date de sortie du film : 1935 (film vu en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Gustav Diessl (docteur Norman), Erika Dannhoff (Anne), Günter Oskar Dyhrenfurth (professeur Wille), Jamila Marton (Ellen), etc.

Par Nicofeel

Réalisé en 1934 par le hongrois Andrew Marton (voir photo ci-dessus, les photos du film n'étant pas trouvables sur le Net), qui a été entre autres deuxième réalisateur sur Ben-Hur ou encore assistant de Frank Capra, Der dämon des Himalaya est du cinéma grand spectacle des années 30.
La musique du film qui est assez célèbre pour son côté symphonique est signée Arthur Honegger. Elle comporte par instants des morceaux orientalisants.
Comme on peut s'en douter, le film est en noir et blanc (et la copie que l'on a pu voir était correcte, sans plus). Il s'agit d'un film-prétexte pour financer une expédition au Tibet. Ce film qui fut tourné en Inde et au Tibet, évoque une expédition internationale de l'Himalaya.
Si pour son époque Der dämon des Himalaya a pu être considéré comme un film d'aventures sympathique, il faut bien reconnaître qu'il a pris aujourd'hui un sérieux coup de vieux. D'autant que la phase de présentation est longue avant que ne commence réellement l'expédition de l'Himalaya.
Certaines scènes proposent des visions effrayantes pour les personnages mais pour le spectateur actuel cela n'a rien d'effrayant. Andrew Marton est bien gentil mais ces masques font plus sourire qu'autre chose.
Le film comporte quelques moments comiques notamment quand un des accompagnateurs (vision très colonialiste, il faut voir que le film date de 1934) se sert en whisky et remet de l'eau à la place. Ou encore quand ils tuent le traître qui se cache parmi eux et qu'ils se mettent ensuite à danser.
Les quelques moments de tension ne durent que peu de temps, qu'il s'agisse de l'avalanche ou encore de la mutinerie qui a lieu au campement. Franchement, le manque de tension est tout de même préjudiciable à ce film qui finit presque par être ennuyeux.
Ce ne sont malheureusement pas les acteurs qui vont relever le niveau, leur jeu étant souvent caricatural, notamment l'un des acteurs principaux, interprétant le rôle de Norman.
Bénéficiant d'un budget peut-être correct pour l'époque mais qui apparaît aujourd'hui comme très faible (d'où le côté carte-postale avec dans les premières minutes du film une image du Taj-Mahal ou encore une expédition qui est évoquée par une ligne tracée sur une carte), Der dämon des Himalaya ne supporte plus guère le poids des ans et est un film parfaitement dispensable.
C'est sans conteste le film le plus faiblard et par conséquent le moins intéressant de la sélection des films suisses que j'ai eu l'occasion de voir lors du festival international du NIFFF 2010.

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18.10.10

07:55:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Chasseur de têtes

Film indépendant au titre à double tranchant, ce Chasseur de têtes sa s'immiscer dans l'univers des "Golden Boys" américains pour au sein d'une intrigue surnaturelle assez classique sur le fond s'amuser à critiquer cet univers arriviste et bien entendu, ce sera directement en DVD que nous allons pouvoir découvrir le film à partir du 19 octobre prochain, pour un nouvel inédit à mettre au compte de l'éditeur Emylia.

Chasseur de têtes

Le script va suivre les déboires de Ben Caruso, un jeune cadre dynamique qui ne trouve plus aucun défi à son emploi. Lorsqu’un client lui donne l’adresse de Sarah Tierney, une chasseuse de tête corporative, il n’hésite pas à lui faire appel. À peine 24 heures après l’avoir contactée, Sarah lui déniche un emploi mieux payé et beaucoup moins demandant. Le seul aspect négatif est que c’est un travail de nuit. Dès son premier quart d’heure de travail, Ben ne se sent pas à l’aise. Des voix bizarres se font entendre et ses collègues semblent disparaître dès qu’il veut leur parler. En voulant rejoindre la chasseuse de tête qu’il avait engagée, Ben découvre qu’elle est supposément morte depuis dix ans. Pour pouvoir échapper à son nouvel emploi maléfique et retrouver la chasseuse de tête, Ben devra élucider un meurtre commis une décennie auparavant…

Chasseur de têtes

Le métrage va certes s'appliquer au distiller son élément fantastique guère novateur sur le fond mais en le plaçant dans un univers étrange et distillant bien des surprises de cet immeuble fantôme au sein duquel le personnage principal va avoir du mal à comprendre ce qui lui arrive, pour des séquences ne cherchant pas vraiment à effrayer mais plutôt à questionner et à gagner en impact graphique pour quelques petits effets gores, tandis que l'ensemble profitera de la présence de la belle Kristi Clainos qui n'hésitera pas à avancer ses charmes devant la caméra, rehaussant heureusement ainsi une interprétation quand même aléatoire, qui de pair avec certains maquillages douteux laissant apparaître de manière flagrante le manque du budget alloué au métrage, mais sans que cela vienne complètement nuire à l'ensemble.

Chasseur de têtes

L'édition DVD proposée par Emylia proposera le film avec une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en anglais DD2.0 bien entendu sous-titrée en français. Au niveau des bonus, seul un commentaire audio du réalisateur sera disponible.

Chasseur de têtes

Donc, c'est à partir du 19 octobre prochain que nous allons pouvoir découvrir ce Chasseur de têtes, petit film indépendant souriant avec sa critique de l'arrivisme américain baignant dans une ambiance surnaturelle parfois prenante !

Chasseur de têtes menu général
Chasseur de têtes les chapitres
Chasseur de têtes la sérigraphie DVD
Permalien 458 mots par nicore, 1607 vues • 1 r�action
07:50:00, Cat�gories: Point de vue  

Hollywood entre dans les années 50 avec une confiance qui confine à la suffisance. L’opulence financière, le star-système que les majors rationalisent, standardisent, façonnent est au plus haut.

C’est un des piliers économiques et esthétiques qui soutient l’édifice central. La hiérarchie, au sein de ce microcosme, se fait par la valeur commerciale de l’artiste. Il y a un monde d’agents, d’attachés de presses, d’avocats qui virevoltent comme des papillons autour de ce petit monde préservé des réalités de la vie. James cagney, Cary Grant, James Stewart en sont les rois en ces années!

Ce « vedettariat » est créé par les histoires qui s’articulent autour de ces personnages, centre du propos du film, ce qui entretient l’authentification du public avec les interprètes. Tout est fait au niveau technique pour que la vedette soit mise en valeur, lumière, effets, etc. tous ces efforts sont produits pour maintenir l’aura mythique, qui définit l’aura financière que rapportera leurs films.

Tous les genres profitent de cette formidable machine à faire du rêve et de l’argent. Western, film noir, guerre, action, et même science fiction pourtant encore le mal aimé des genres.
Plusieurs évènements vont affaiblir ce système, la perte des salles des majors par la loi anti trust de 1948, et surtout une fracture apparait avec la commission d’enquête sur les activités anti américaines du sénateur McCarthy, qui commence à auditionner tout ce petit monde. Un film Good Night and Good Luck de George Clooney en retrace bien la trame.

Les haines sont mises à jour, Elia Kazan dénonce, certains vont se retrouver en prison, d’autres prennent la direction de l’exil européen. Hollywood subit une saignée destructrice, Charles chaplin, Jules Dassin, Edward Dmytryk, Donald Trumbo, Ophuls, Renoir, Fritz Lang, Losey, tous ont fuis cette hystérie qui s’abat sur tout ce qui sort du conformisme ambiant, suspect au yeux de cette commission. Une période qui voit la guerre de Corée débuter, une délégation cinématographique ira à la maison blanche pour afficher la solidarité du 7eme art Américain. Le ministère de la guerre définira le cinéma comme "activités essentielles". Malgré cela des films anti militariste sortiront de terre, Tant qu'il y aura des hommes (de Fred Zinnemann- 1953) en est un bon exemple.

Tous ces évènements enlèvent de la puissance aux majors et l’arrivée de la télévision sera presque le coup fatal!
La fréquentation des salles de cinéma subit une descente aux enfers, cette nouvelle technologie fascine le public, Hollywood doit s’adapter pour survivre, la recette arrive..
En attendant, ce sont les productions indépendantes soutenues par les vedettes de l’époque (Kirk Douglas, Burt Lancaster, Henry fonda, Gary Cooper, John Wayne) qui maintiennent la tête des producteurs hors de l’eau.

Les majors arrivent à se réorganiser, s’entendent avec les présidents de chaîne et lancent des nouveaux réalisateurs, Billy Wilder, Mankiewicz, aidée par la vieille ossature des Ford, Vidor, Hathaway, Hawks, Walsh.
Les superproductions opulentes réapparaissent, les comédies musicales, les westerns sont dans leur âge d’or, Ivanhoé, chantons sous la pluie, Spartacus, les hommes préfèrent les blondes, etc.

En 1954 disparait la commission maudite et une génération rebelle montre son nez. C’est la fureur de vivre avec les James Dean, Natalie Wood, Dennis Hopper, la jeunesse américaine est fascinée par ce cinéma qui modernisme un peu le conformisme ambiant, par les dialogues, les propos provocants tout en restant dans les limites de la censure très active.

Une décennie pleine de rebondissements, de péripéties, de drames, avec des acteurs qui seront pour une fois les personnages de leurs propres histoires.

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Permalien 657 mots par jean-michel Email , 23942 vues • R�agir

17.10.10

12:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Dead end run

Réalisateur : Sogo Ishii

Durée du film : 59 minutes

Date de sortie du film : 2003 (film présenté en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec
: Tadanobu Asano, Urara Awata, Mikako Ichikawa, Yûsuke Iseya, Jun Kunimura, Ken Mitsuishi, Masatoshi Nagase, Yôji Tanake, etc.

Par Nicofeel

Dead end run est à la base une commande dont Sogo Ishii a fait un film en trois parties. On a donc droit à trois segments qui se répondent parfois au niveau des acteurs mais qui surtout ont comme point commun de montrer des hommes qui sont traqués, pour diverses raisons.
Le premier segment s'intitule Last song. Un homme est traqué et l'image comme la musique sont très rapides. L'homme cessant de courir et reprenant ses esprits, la caméra est plus posée. Se plantant de cible (Sogo Ishii ayant au préalable fait naître un suspense), il tue avec une barre de fer une femme innocente. La femme revient en tant que fantôme. On a droit à une scène surréaliste où elle danse avec le garçon et où elle chante. Ce segment évoque sans ambages la solitude urbaine. Toujours est-il que notre protagoniste se fait tuer par un personnage qui va être le héros du deuxième segment.
Intitulé Shadows, ce deuxième sketch débute avec des bruits sans images et un personnage qui est traqué. La caméra est très énervée tout comme la musique technoïde qui comporte tout de même en fond un aspect jazzy. Sogo Ishii expérimente de nouvelles choses et effectue notamment un sacré panoramique. La suite de ce segment, qui se déroule dans les mêmes lieux (un bâtiment industriel et urbain, bien dans l'univers cyperpunk), montre là aussi un personnage qui tente de se cacher. Ce segment évoque sans conteste la paranoïa avec cet homme qui va se battre contre son double. Il n'y a d'ailleurs comme par hasard aucune parole dans ce segment. Se retrouvant confronté à son double, le personnage se livre à un duel qui va être expérimenté sous de multiples angles par Sogo Ishii. De cette façon, Sogo Ishii exprime parfaitement l'univers mental troublé de son personnage.
Intitulé Fly, le troisième segment montre des policiers qui poursuivent un homme joué par l'acteur omniprésent dans le cinéma asiatique, Tadanobu Asano. Sur le haute d'un immeuble, il prend une fille comme otage qui reste imperturbable. Et pour cause, cette jeune fille souhaitait se suicider mais n'osait pas jusque-là passer à l'acte. Décidément cette question est souvent évoquée dans les films japonais, prouvant qu'il doit s'agir d'un fait de société. Pour autant, ce segment comporte un véritable aspect comique qui permet de détendre l'atmosphère eu égard au sujet évoqué. La caméra tournoie dans tous les sens et la question est de savoir qui va réussir à s'en sortir. La fin est de ce point de vue très optimiste, ce qui peut paraître étonnant au regard des deux autres segments et connaissant Sogo Ishii.
Au final, malgré sa courte durée (59 minutes), Dead end run est très riche sur le plan thématique et a le temps de bien user le spectateur par une mise en scène bien rythmée. Voilà sans conteste une des œuvres les plus intéressantes de Sogo Ishii.

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12:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Si le soleil ne revenait pas

Réalisateur : Claude Goretta

Durée du film
: 120 minutes

Date de sortie du film
: 1987 (présenté en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Charles Vanel (le père Antoine), Philippe Léotard (Arlettaz), Catherine Mouchet (Isabelle Antide), Raoul Billerey, Claude Evrard, etc.

Par Nicofeel

Réalisé en 1987 par Claude Goretta, Si le soleil ne revenait pas a été présenté la même année à Venise que La vallée fantôme, film de l'autre grand auteur suisse, Alain Tanner. Ces auteurs font partie du groupe 5 qui fait écho à un nouveau cinéma suisse en 1968. Le film est l'adaptation du dernier roman de Charles-Ferdinand Ramuz. C'est une chronique sociale qui nous présente une communauté de montagnards. C'est un quasi huis-clos, malgré les scènes d'extérieur, car cette communauté villageois vit en autarcie.
C'est d'ailleurs cette vie isolée qui explique que ces montagnards prennent avec beaucoup de considération les prédictions du père Antoine, le vieux sage du village. Pour ce dernier, le soleil, qui est obscurci par les images (la première scène du film est un soleil qui est obscurci par les nuages puis on voit des paysages enneigés), ne reviendra plus. Avec plusieurs années d'avance ce film a une considération écologique mais il démontre surtout quelle importance peuvent revêtir de simples croyances locales.
Les dires du père Antoine influencent fortement les habitudes de vie de tous ces gens. On voit le curé, figure essentielle du village, s'en aller. Il y a surtout, comme en temps de guerre, des gens toujours pour profiter de ces moments troubles. Le notable de la ville rachète ainsi pour une bouchée de pain les terrains d'Arlettaz (Philippe Léotard dans un rôle de composition qui rappelle étrangement sa vie privée). Il faut dire qu'Arietta a perdu toute envie et passe ses journées, telle une loque, à boire jusqu'à oublier. Il ne se remet pas de la perte de sa fille. Il ne croit plus en Dieu.
Il y a également ceux qui sont dépités et qui attendent que la vie se termine.
Mais au milieu de cet océan de désespérance, il y a des gens qui gardent continuellement espoir. La figure d'Isabelle, jouée par une Catherine qui illumine l'écran par sa joie de vivre, est de ce point de vue particulièrement marquante. Ce n'est d'ailleurs pas anodin que celle qui est parmi les plus jeunes du village au sein adultes (elle a 25 ans) conserve un espoir et souhaite avoir des enfants avec son époux.
On notera que Claude Goretta ne décrit pas que des personnes désireuses de profiter de la situation, il montre aussi des personnages qui restent solidaires entre eux, notamment quand il s'agit de monter sur la montagne le jour de la prophétie pour voir si le soleil va vraiment disparaître. Un personnage, qui rappelle bien la situation actuelle dit : « Debout les morts ». On aura droit à une très belle scène marquée par le retour du soleil. Un sublime travelling latéral de Claude Goretta nous montre des visages qui revivent, qui sont illuminés. On verserait presque une larme devant une si belle scène. De manière étonnante, le retour du soleil coïncide avec le décès du père Antoine. Ce n'est pas un hasard si pour la première fois on voit une scène avec des enfants : ils représentent l'avenir de la société.
Très beau film de Claude Goretta, auteur de très haut niveau qui pour le coup a oeuvré dans le fantastique, Si le soleil ne revenait pas mérite autant d'être vu par son histoire originale que par sa belle mise en scène et sa distribution.

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15.10.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Elle s'appelait Sarah
Réalisateur : Gilles Paquet-Brenner

Durée du film : 1h51

Date de sortie du film en salles
: 13 octobre 2010

Avec : Kristin Scott-Thomas (Julia Jarmond) ; Mélusine Mayance (Sarah) ; Niels Arestrup (Jules Dufaure) ; Frédéric Pierrot (Bertrand Tezac) ; Michel Duchaussoy (Edouard Tezac) ; etc.

Par Nicofeel

Réalisateur entre autres de Gomez et Tavarès (avec Stomy Bugsy et Titoff), Gilles Paquet-Brenner n'était pas vraiment attendu en tenant les rênes d'un film qui traite des heures les plus sombres de notre histoire. Et pourtant, son film, qui adapte à l'écran le livre de Tatiana de Rosnay, est plus qu'acceptable dans l'ensemble. Alors que les films qui évoquent la seconde guerre mondiale sont assez nombreux en cette année 2010, le résultat à l'écran est très variable, alternant le bon avec L'arbre et la forêt (un film subtil sur un secret) et le carrément mauvais avec La rafle (un film avec un fond certes louable mais une démonstration ridicule à coups d'effets de style larmoyants et d'images d'Epinal). Heureusement, Elle s'appelait Sarah se rapproche plutôt de L'arbre et la forêt.
Si Gilles Paquet-Brenner n'est pas un grand cinéaste – les plans se multipliant et la mise en scène se limitant quasi exclusivement à des champs et contre champs – il a la bonne idée de créer un scénario pour le moins original et qui ne s'embarque pas dans de la pure caricature.

Ici, on suit les pérégrinations d'une journaliste, Julia Jarmond (excellente Kristin Scott-Thomas, particulièrement convaincante) qui décide de faire un article sur le cruel épisode du vel'd'hiv'. Elle tombe alors sur des éléments lui permettant de comprendre que l'appartement où elle compte emménager auparavant a auparavant appartenu à une famille de juifs qui a été déportée. Dans cette famille, il y a avait la fameuse Sarah qui a réussi à s'échapper d'un camp de transit suite à la rafle.
Le film fait un parallèle entre la vie de Julia Jarmond et celle de Sarah, vécue plus de 50 ans auparavant, alternant les époques. Il faut bien reconnaître que tout cela paraît au départ quelque peu factice mais les 2 histoires finissent par s'entrelacer et la justification de ce montage prend alors son sens.
On apprécie cette enquête de journaliste qui nous permet d'en apprendre sur la vie d'une jeune fille de 8 ans qui a perdu sa famille durant la rafle et son petit frère dans le cadre d'un événement particulièrement malheureux.
L'émotion qui se dégage des investigations de Julia Jarmond est réelle et sincère. Le cinéaste Gilles Paquet-Brenner a par ailleurs la bonne idée de replacer son histoire contemporaine non pas à notre époque actuelle, mais en 1995, au moment où la France va reconnaître publiquement ses torts dans cette rafle. On a droit très justement à des extraits du discours de Jacques Chirac, très émouvant, prononcé le 16 juillet 1995 à l'occasion des commémorations de la rafle du vel'dhiv'. A ce moment, le président français a reconnu la responsabilité de la France dans cette rafle ce qui a permis à notre pays d'être enfin en phase avec l'Histoire.
Car c'est aussi cela le devoir de mémoire : reconnaître ses torts. C'est aussi se souvenir du passé et de ce point de vue le film ne cesse de l'expliquer à plusieurs reprises.
Julia Jarmond fait tout pour retrouver la trace de Sarah et son entreprise finit par réussir dans le sens où elle est en mesure de remettre en place toutes les pièces du puzzle. Et puis elle apprend à la famille de Sarah, qui n'est pas forcément au courant, des choses essentielles de la vie de leur famille.
Le film comporte également une vraie symbolique qui au départ paraît quelque peu outrancière avec cette femme, Julia Jarmond, qui est enceinte alors qu'elle est relativement âgée et était censée de plus avoir d'enfant. Mais cet enfant représente aussi bien Sarah que le petit frère de Sarah disparu dans des conditions horribles. Et puis le fait d'appeler cet enfant Sarah est tant un rappel de la religion (Sarah étant dans la Bible un personnage qui ne pouvait plus avoir d'enfant) qu'un clin d’œil au passé.
Dans cette histoire tumultueuse qui rappelle plutôt de façon juste une époque trouble de notre histoire qu'il ne faut pas oublier, on notera la présence tout à fait appréciable d'un casting qui tient largement la route. Si Kristin Scott-Thomas est impeccable dans son jeu, il en va de même pour des acteurs tels que Niels Arestrup et Frédéric Pierrot. La petite Mélusine Mayance est également tout à fait satisfaisante dans son rôle de Sarah à l'âge de 8 ans.
Voilà donc un film qui joue tout à la fois sur un passé douloureux de notre histoire que sur une histoire privée qui lui est lié qui mérite largement d'être connue.

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07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Réalisateur : Sogo Ishii

Durée du film : 30 minutes

Date de sortie du film
: 1983 (moyen métrage diffusé au festival du NIFFF 2010)

Par Nicofeel

The codename is Asia strikes back est un moyen métrage d'une durée de 30 minutes que Sogo Ishii est venu mixer en direct dans la salle de cinéma la plus importante du festival de Neuchâtel, à savoir la première salle du théâtre du passage. Le mixage live est une véritable expérience qui apporte un vrai plus à ce moyen métrage. Sans compter que The codename is Asia strikes back a vraiment quelque chose à dire, le propos anti-guerrier étant on ne peut plus clair, comme on va le voir ci-dessous.
Ce moyen métrage de 1983, qui s'accorde parfaitement à la filmographie de Sogo Ishii, cinéaste qui oeuvre dans ce que l'on appelle communément le cyperpunk (au même titre que son compatriote Shinya Tsukamoto), est un véritable trip sensoriel. Le plaisir d'avoir droit à un mixage en direct rend donc The codename is Asia Strikes back d'autant plus prenant. C'est d'ailleurs la première fois que Sogo Ishii mixe ce court métrage de 30 minutes sans son groupe.
Dans ce moyen métrage, il n'y a pas de paroles mais uniquement des images et un son particulièrement marquant. La bande son est tout à la fois rock n'roll et métalleuse.
Il n'y a pas vraiment de logique dans ce métrage. C'est donc, comme dit précédemment, avant tout un spectacle sensoriel, même si la charge contre l'armée et la guerre est évidente. En effet, on voit de nombreuses explosions et le fait qu'il y a la guerre.
Pour donner un côté encore plus frontal à son métrage, Sogo Ishii a délibérément choisi de filmer caméra à l'épaule de manière quasi systématique – hormis lors d'un beau plan séquence qui permet de découvrir un souterrain amenant au lieu de vie des militaires.
Ces hommes, qui sont de sacrés têtes de guerriers, nous sont présentés armés, et notamment de fusils. Il y a un vrai côté cyperpunk avec ces personnages capables de se régénérer. Sogo Ishii insiste là dessus en ralentissant l'image, permettant de voir les mouvements démultipliés les personnages en laissant une trace. Ces hommes ont des super-pouvoirs, comme le prouve par exemple leurs résultats aux tirs.
Avec des sortes de surimpressions et des transparences, Sogo Ishii travaille beaucoup l'image. En jouant sur la répétition et sur la musique métalleuse qui donne un rythme entêtant, le cinéaste japonais nous immerge dans son moyen métrage.
C'est aussi une façon pour lui d'indiquer que la guerre rend fou les gens, à tel point que les soldats que l'on observe en arrivent à se tirer dessus. Il y a une vraie symbolisation de la guerre et de la bombe. Sogo Ishii exprime sans détour la bêtise de la guerre et de ses conséquences. A tel point qu'à la fin du métrage les survivants se rendent compte qu'il n'y a pas d'ennemis. No comment.

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14.10.10

07:35:00, Cat�gories: Box office cinéma  

Ce cinéma existe t-il ? quelle est sa définition, sa variété, sa vérité?
Est-ce le cinéma pour les prolétaires, de profil facile, en opposé de "l’art véritable" pour une élite éclairée qui a accès à la "vraie culture", celle des intellectuels contre celle du peuple plus basique.
Le cinéma populaire peut-il se référer à des choses qui ont un succès commercial, qui se saisit de ses pensées, ses valeurs, ses émotions.

La cinéphilie fait elle partie du cinéma populaire ? la nouvelle vague à diabolisé le cinéma par le codage définitif qu’ils se sont crut autorisé à imposer comme un dogme inattaquable.
Le film d’auteur est-il réservé à la compréhension d’une frange avertie, ou le public, populaire dans sa variété, ne peut en comprendre la direction?

Je m’insurge contre l’interprétation qui veut que populaire est égal à vulgaire, le cinéma appartient à tous, c’est un art universel mais pratiqué de manière individuelle. Chacun y cherche son "Graal", le cinéma qui correspond à son évolution du moment. Ceux qui cherchent à diviser par classe le cinéma, n’ont rien compris à son sens profond, qui est d’appartenir à chacun, et à tout le monde en même temps.

le père tranquille (1946)

Au sortir de la deuxième guerre mondiale, le mode de vie des Français reste identique à celui des années 30. A partir de 1949, le pays n'est plus dans la restriction mais dans la production, son niveau de vie s'élève et très vite les gens sont pris d'une soif de consommation des produits d'images et de sons.

Le cinéma devient un enjeu culturel et politique, les accords Blum/Byrnes avaient ouvert la porte de la maison France aux productions américaines et le cinéma français vivait une lente agonie depuis la fin de la guerre suite à cette invasion hollywoodienne.

Le cinéma hexagonal va disposer d'une bouteille d'oxygène grâce à l'aide de l'état par l'idée mise en pratique de "l'exception culturelle", un système d'aide à la production nationale.
Cette aide sera de tout temps attaqué par les État-Unis comme dans les années 80 avec les discutions du GATT, mais sera également analysée et copiée vue le succès de l'opération.

1952 verra l'apogée de la plongée en enfers du cinéma national, La couleur, le cinémascope, stabilisera la situation de la production hexagonale. L'urgence des producteurs est de fidéliser le public sur ces œuvres.
La solution est trouvée! Ce sera le cinéma populaire, terme passe partout pour situer les catégories qui en reçoivent le qualificatif par facilité de compréhension.
Le rire, le drame sentimental, le film d'atmosphère, le comique troupier, le polar, le film de costume, c'est le bon filon pour un public en recherche , une convergence "d'expression" entre le public et son cinéma, enfin!!

Un autre cinéma voit également le jour et cherche à avoir une image, c'est le film populaire dit "de qualité", qui s'affiche autour des Gabin, Michel Simon, Charles Vanel, Morgan, Darrieux, et écrit par les indispensables Aurenche et Bost. C'est principalement ces œuvres qui seront attaqués et critiqués par la nouvelle vague, et par le premier des leurs, Truffaut, qui n'aura pas de mots assez durs contre cette expression filmique qu'il juge dépassée.
Il dénonce l'académisme fonctionnel de ces métrages et leurs écritures trop littéraires. Truffaut dénonce leur manque d'audace, leurs gout pour les bons mots d'auteurs et l'abandon de la mise en image comme valeur narrative principale. Sacha Guitry et son style théâtral sera étrangement épargné par le jugement, et sera même positivé pour "si Versailles m'était conté", peut-être le respect dû à un maître poétique des belles phrases.

Les vacances de M. Hulot / 2 DVD

Les vacances de M. Hulot / 2 DVD
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07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tchernobyl, une histoire naturelle ?

Réalisateur
: Luc Riolon

Durée du film : 1h30

Date de sortie du film en salles
: 2010 (film vu au festival international du film écologique de Bourges)

Par Nicofeel

Réalisé par Luc Riolon, Tchernobyl, une histoire naturelle ? est un documentaire qui s'intéresse aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Depuis l'explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de cette ville ukrainienne le 26 avril 1986, tous les êtres humains ont été évacués et une vaste zone de 30 km a été déclarée zone interdite.
Bien entendu, la radioactivité ne s'est arrêtée ni au niveau de cette zone ni au niveau de la frontière de l'Ukraine. Tchernobyl constitue une catastrophe à l'échelle mondiale. La radioactivité a été aggravée par le fait que suivant l'explosion du réacteur nucléaire un incendie s'est déclaré et a permis la diffusion d'un nuage dans de nombreux pays du monde, y compris en France. Il faut savoir que 3 % de la radioactivité quotidienne dans le monde est due à la centrale de Tchernobyl.
Pour autant, le documentaire de Luc Riolon ne traite pas principalement des retombée de Tchernobyl dans le monde. Ce film s'interroge sur l'existence d'une faune et d'une flore dense autour de Tchernobyl, dans des endroits hautement contaminés.
Le film se révèle très instructif. On apprend par exemple que certains atomes radioactifs continueront d'exister et d'être dangereux pendant plus d'une centaine de milliers d'années. Ces atomes ont des structures proches au calcium et au potassium. Ils se déplacent et se retrouvent jusque dans les racines des arbres.
Extrêmement bien documenté et basé sur de nombreuses analyses de scientifiques de divers pays qui sont soit présents sur place soit bénéficient du rapatriement d'éléments radioactifs dans leurs laboratoires afin de les étudier, ce documentaire permet de comprendre comment la faune et la flore ont réussi à se développer (ou non) dans un environnement a priori hostile.
Le réalisateur a la bonne idée de séparer différentes études. Ainsi on apprend que les bouleaux (en raison de leur génome) et les souris résistent parfaitement à de fortes doses de radiation alors que des oiseaux tels que les hirondelles sont victimes de ces radiations. Tout dépend in fine du génome des plantes, des animaux.
S'il n'est pas franchement très bien mis en scène dans le sens où il se contente de passer d'une thématique à l'autre, le documentaire demeure très intéressant, en traitant du cas de la vie dans la zone interdite, et a fortiori dans la forêt rouge (là où le taux de radiation est le plus fort). On voit ainsi que de nouvelles races animales peuplent cet endroit, à l'instar de ces chevaux particuliers qui disposent de plus de chromosomes ou encore de la réapparition de prédateurs avec les loups.
Les hypothèses qui sont relevées (l'existence de la vie dans un endroit hautement radioactif, à savoir plus de 1000 fois la normale ; ou encore l'apparition d'arbres en plein coeur de bâtiments de l'ancienne ville) ne manquent jamais d'intérêt et dépendent pour beaucoup des espèces qui sont étudiées.
Le documentaire n'oublie pas de foutre les jetons en évoquant notamment le fait que les rivières sont susceptibles d'être contaminées et qu'évidemment leur trajet ne concerne pas que la zone interdite... Le film n'omet jamais de considérer le danger de cette zone et a fortiori le danger des centrales nucléaires. Quand on voit les résultats d'une catastrophe telle que celle-ci, on se dit que si cela devait se reproduire, les dangers seraient très importants.
Le film conserve malgré tout quelques notes d'espoir, notamment quand il laisse entendre que les chercheurs qui travaillent sur les souris espèrent bien pouvoir faire bénéficier de l'extraordinaire résistance de ces souris face à la radioactivité pour trouver un vaccin efficace pour permettre à l'homme de vaincre le cancer.
Au final, Tchernobyl, une histoire naturelle ? ne comporte certes de génial au niveau de sa mise en scène mais ce long métrage a le mérite d'être très instructif et d'être un véritable message de vulgarisation de la science.
Les éléments abordés sont suffisamment riches pour éveiller l'intérêt du spectateur. A l'heure où les consciences commencent à se réveiller au niveau de l'écologie, ce film tient largement une portée éducative.
A noter que le film a obtenu L'arbre d'or du meilleur film lors de la sixième édition du film écologique.

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13.10.10

07:40:00, Cat�gories: Point de vue  

Une création des années 30 pour lutter contre la crise économique. L’exploitation innove: "deux films pour le prix d’un seul" le film B vient d’être crée !
Une idée moderne que l'on retrouve maintenant dans la vente par internet.

Ces films doivent avoir une longueur minime (60 ou 70 minutes), le tournage doit durée moins d’une semaine avec une économie de moyens à tous les niveaux. L’écriture des scénarios est standard et stéréotypé. Un western de type B peut revenir à moins de 80 000 dollars en 1939, un film de type A plus de 1 millions de dollars.

Deux générations de réalisateurs se croiseront, ceux qui proviennent des début du cinéma muet, les Dwan, Ulmer, Tourneur, et ceux, plus jeunes, qui ont apprit le métier sur le tas rude du cinéma B, les Arnold, Boetticher, Fuller, Siegel.. Certains arriveront à passer dans la catégorie supérieure.

Les acteurs de ces petits films sont exploités de manière fonctionnelle par les réalisateurs, et doivent s’adapter à leurs désirs. Les tournages étant brefs, leurs fonctions est plus utilitaires que actives. Les acteurs et actrices qui y firent leurs armes sont, Barbara Stanwyck, John Carradine, Dan Duryea, Glenn Ford, Vincent Price, John Wayne, Virginia Mayo, Rhonda Flemming..

Ce fut un succès foudroyant qui dura deux décennies, les années 40 virent même ce cinéma devenir un genre à lui seul.

Le cinéma B s’éteindra de sa belle mort dans les années 50. Deux causes précipiteront cette chute, La loi antitrust de 1948, qui obligea les majors à se séparer de ses salles et qui les força à concentrer leurs moyens sur le film principal et l’arrivée de la télévision dans l’espace cinématographique qui centralisa ses budgets sur des productions de séries B, ce qui trusta tous le public cinéma vers ces œuvres télévisuelles du samedi soir.

Genre : Western

Le western est le genre du cinéma B par excellence. La raison en est simple : il est le plus économique. Ces films sont tournés en trois jours pour un budget minimaliste. Réalisés en extérieur et en lumière naturelle, les films sont composés de longues scènes de galop en mode course-poursuite où l’aspect technique est délaissé. La compression économique est la règle, le scénario et la narration sont primaires.

Ces acteurs fétiches:

Audie Murphy et Randolph Scott.

Ces valeurs:

Le shérif qui fait régner l’ordre.
Le bâtisseur qui construit sa maison, défend sa terre contre les bandits et les indiens.
La valorisation des mauvais garçons et l’attrait des grands espaces viendront ensuite pour redonner de l’intérêt au genre.

Un de ces réalisateurs:

« Mes films sont bons parce qu’on ma foutu la paix. Ils étaient tellement fauchés que tout le monde au studio s’en foutait. On me laissait tranquille, je pouvais faire ce que je voulais » Budd Boetticher, à propos de ses westerns (1956, 1960)

Le déserteur de fort alamo (1953)
Séminole (1954)
7 hommes à abattre (1956) un top!!
L’homme de l’Arizona (1957)
L'aventurier du Texas (1958)
La chevauchée de la vengeance (1959)
Le courrier de l’or (1959)
Comanche station (1960)




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Allan Dwan : 7 Films / Coffret 5 DVD

Allan Dwan : 7 Films / Coffret 5 DVD
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07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Alma
Réalisateur : Patrick Rouxel

Durée du film : 1h03

Date de sortie du film en salles : 2010 (film vu au festival international du film écologique de Bourges)
Par Nicofeel

Réalisé par Patrick Rouxel, Alma est un documentaire d'un peu plus d'une heure qui a la bonne idée de sensibiliser le public sur le rapport de l'homme au vivant. Même si le réalisateur ne prend jamais parti, il est évident que son montage invite le spectateur en tant que consommateur à changer ses habitudes de vie.
Le film débute dans un paysage idyllique dans la forêt amazonienne. On voit un crocodile qui est en train de se reposer tranquillement dans l'eau. Puis l'on voit dans les arbres des singes en train de se balader. On a droit également à la vision de fourmis ou encore d'oiseaux. Tous types d'animaux ou d'insectes sont proposés dans une nature qui vit parfaitement dans son écosystème. On notera présentement que le film bénéficie d'un très bon travail au niveau de la photographie.
Brusquement il y a le bruit d'une tronçonneuse et l'on voit un homme qui sans se soucier de son acte se met à couper à un arbre. C'est ensuite plusieurs arbres qui sont coupés avant que la forêt soit en partie décapitée et même brûlée. Les animaux présents dans les alentours meurent très logiquement puisqu'ils n'ont pas le temps de prévoir cet événement inattendu.
Dans quel but l'Homme fait tout cela ? Tout simplement pour récupérer le bois. L'Homme le fait donc au détriment de la nature.
Pourtant, comme le montrent d'autres documentaires tels que Home ou le Syndrome du Titanic, que ferons-nous le jour où nous aurons épuisé toutes nos ressources naturelles ? Au-delà du fait de dénaturer la nature, le réalisateur Patrick Rouxel pose tout de même la question des ressources.
Plus grave encore, le cinéaste s'intéresse également au sort des pauvres vaches. Dans un but de consommation de masse, les vaches sont parquées afin de rentabiliser au maximum l'espace. On prend vraiment en pitié ces pauvres bêtes qui sont martyrisées. Cela fait vraiment de la peine de voir ces bovins qui se font castrer avec une pince de Burdizzo. L'image est difficilement soutenable.
Et puis le réalisateur fait des parallèles qui sont certes un peu éloignés du monde animal mais ne manquent pas de faire leur effet : ainsi, lorsque l'on voit toutes ces vaches qui sont rangées dans des trains avant d'être tuées, on ne peut s'empêcher de penser aux actes nazis lors de la deuxième guerre mondiale.
Le film montre sans ambages et sans explications (à la différence de nombreux documentaires animaliers il n'y a pas ici de voix off pour orienter le spectateur, seul le montage est en mesure d'influencer le spectateur) que l'Homme détruit la nature pour ses besoins personnels au lieu d'être en symbiose avec celle-ci. Les regards « caméra » que portent les vaches donnent une réelle émotion à ce long métrage. C'est un véritable crève-coeur que d'assister à leurs souffrances.
Certaines scènes sont particulièrement caractéristiques sur ce plan. On assiste ainsi à la merveille de la vie avec la naissance d'un veau. La vache se met à aider son petit qui a du mal à marcher. Quelques instants plus tard, de manière brutale, un homme vient parquer le petit veau qui se retrouve séparé de sa mère.
A la manière d'un long métrage tel que fast food nation (qui reste quant à lui une fiction), Alma pose la réflexion de notre société de consommation actuelle et des répercussions de nos habitudes de vie sur la nature. Le bois qui est un des exemples de ce long métrage mais aussi et surtout les aliments produits par le biais de la vache (lait de vache obtenu sur la vache par des machines mécaniques ; production de viande ; fromage ; etc.) sont finalement obtenus à un prix qui n'est pas négligeable pour les espèces végétales et animales.
Si bien évidemment ce long métrage est sans conteste assez orienté, il a le mérite de traiter d'un sujet qui est certes connu mais qui est très parlant lorsque l'on voit des images à l'appui. Gageons que ce film ne reste pas juste un documentaire mais qu'il permette effectivement à moyen terme de changer nos habitudes de vie. Voilà un film militant qui mérite d'être vu.

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12.10.10

07:50:00, Cat�gories: Point de vue  

Une chose que j’ai remarqué, beaucoup de films des années 80 d’action Américain s’organisent autour de séquences de violences ou de tortures du héros…..

Dans le film Conan le Barbare, la mère de Conan enfant est décapitée, il sera ensuite mis en esclavage. Rambo qui subit l’ire violente d’un adjoint, ce qui le rend fou par la projection associative avec la guerre du Vietnam et les tortures endurées. Robocop où le héros est déchiqueté par des gangsters à coup d’armes à feu, c’est une sorte de rituel pour attaquer la dignité, l'âme du héros, le rabaisser pour que le public comprenne et approuve la lutte vengeresse contre ses persécuteurs.

Cette loi du talion me parait être centrale dans nombres de scénarios de film d’action post-moderne des années 80.
Ces films ressortent l’idée que l’homme se construit dans la densité de la douleur, cette vulnérabilité qui devient invincibilité est un concept très présent dans ces métrages ou l’action prime.
Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, Van Damme, Seagal, des acteurs «sportifs» qui s’exhibent dans l’action en sont les dignes représentants, ces "surhommes" sont dotés d’une puissance physique, d’une agressivité qui fait la joie d’une présidence Reagan qui ne manque jamais dans ses discours de prendre appui sur ces éléments de virilités filmiques pour en accentuer l’effet.

Le maître de guerre est une parfaite parabole idéologique pour l’état d’esprit régnant dans les hautes sphères Américaines de l’époque...
Des jeunes marines entrainés par Eastwood montre l’esprit guerrier et combatif du soldat, qui dans un altruisme extrême sans va délivrer l’ile de Grenade de ses horribles communistes!

Un fantasme moralisateur qui fut souvent raillé dans le monde, bien que je trouve divertissant le spectacle souvent dynamique de ces films, je n’ai jamais compris comment les propos d’opinions intégrés dans ces productions pouvaient toucher qui que ce soit tellement la puérilité naïve est évidente!!
Le patriotisme, la religion, thèmes récurent dans les productions Américaines, chose qui me trouble toujours autant...

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07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La paloma (Le temps d'un regard)
Réalisateur : Daniel Schmid
Durée du film : 110 minutes
Date de sortie du film : 1974 (exclusivité présentée au festival du NIFFF 2010)
Avec : Ingrid Caven (La Paloma), Peter Kern (le comte Isidor Palewski), Bulle Ogier (la mère d'Isidor), etc.

Par Nicofeel

Réalisé en 1974 par le cinéaste suisse Daniel Schmid (Jenatsch, Hécate), La paloma est une sorte de rêverie onirique, un conte magnifique. Le film commence d'ailleurs par « Il était une fois », comme pour rappeler qu'il s'agit d'une sorte de conte. En outre, il s'ouvre et se ferme par un rideau.
Avec des décors très chargés qui font penser à du Rainer Werner Fassbinder ou du Werner Schroeter , La paloma débute dans un cabaret où les gens assistent à une représentation intitulée comme par hasard La force de l'imagination.
On nous narre l'histoire d'une artiste, Viola (qui joue dans la paloma) qui est une artiste déchue. On peut faire deux interprétations sur la suite du film : le jeune homme nommé Isidor, grand fan de Viola va être transporté par son personnage et vivre un véritable fantasme. Ou alors il va réellement vivre une grande histoire avec Viola.
En faisant un gros travail sur l'esthétique avec de belles images un peu à la manière du photographe David Hamilton (le film est un véritable roman photo), et en utilisant une voix off, Daniel Schmid raconte l'histoire d'un amour pur, celui de Isidor qui est éperdument amoureux de notre paloma. Cela donne lieu à de superbes scènes, comme celle où ils chantent ensemble avec en transparence les montagnes.
Mais là où le film comporte un vrai aspect dramatique c'est que la paloma n'aime pas Isidor. Raison pour laquelle par exemple, même si elle est mariée à Isidor, elle a une aventure avec l'ami de ce dernier, Raoul.
Cependant, Daniel Schmid ne perd jamais de vue la notion de pureté dans l'amour d'Isidor pour sa femme. D'ailleurs, ce qui est très beau c'est que cette dernière « croyait en mon amour pour elle « , dixit Isidor.
Histoire à la fois triste et nostalgique (voir sur ce point les nombreux flashbacks), La paloma est le portrait d'une femme insaisissable, étrange, quasi insodable. Dans le côté étrange, on aura d'ailleurs droit à une superbe scène vers la fin lorsque l'on voit Viola sur son lit de mort avec une croix. Elle demande une chose particulièrement perverse à son époux, à savoir découper son corps. Alors s'agit-il d'amour ou de haine ? La question reste posée.
Au final, La paloma qui peut être vue comme une histoire rêvée par Isidor (le choix est clairement laissé à l'interprétation du spectateur), bénéficie de la présence d'Ingrid Caven dans le rôle principal, d'une superbe photographie, d'une belle mise en scène avec notamment plusieurs travellings latéraux et d'une histoire enivrante.En somme, voilà un essentiel du cinéma suisse mis en scène par un cinéaste majeur.

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11.10.10

07:38:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Crazy thunder road
Réalisateur : Sogo Ishii
Durée du film : 95 minutes
Date de sortie du film : 1980 (film en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Tatsuo Yamada (Hitoshi), Masamitsu Ohike (Yukio), Koji Nanjo (Ken), Nenji Kobayashi (Tsuyoshi), etc.
Par Nicofeel

Oeuvre de jeunesse (1980) de Sogo Ishii (qui fut l'invité d'honneur du festival du NIFFF 2010), Crazy thunder road est un film de motards très rock n'roll, bien anarchiste dans son fond.
Il s'agit avant tout d'un film d'action purement fun. Au début du film, il y a une explosion, qui peut signifier une représentation de la guerre atomique et de ses conséquences, d'où le côté cyberpunk de l'oeuvre dans l'accoutrement des personnages principaux. L'intrigue n'est pas très compliquée avec des jeunes gens qui aiment se battre contre d'autres jeunes. Les hommes ont l'air de vrais lascars avec leurs blousons en cuir et lunettes noires.
Comme cela peut être le cas chez les Yakuza, il y a ici des clans et des alliances qui se forment.
On a droit évidemment dans ce genre de films à de nombreuses scènes de combat où les jeunes se tapent dessus. Les plans du film sont très rapides et la caméra suit le mouvement. La scène la plus impressionnante est sans conteste le moment où Sogo Ishii effectue un panoramique tellement rapide que l'on ne voit plus qu'une image floue et que l'on entend plus que la voix des acteurs.
Tout objet est ici utilisé pour se battre, qu'il s'agisse de fusils ou de battes de base-ball. Avec une musique tantôt rock n'roll tantôt espérimentale, Sogo Ishii filme le chaos. Il montre des jeunes gens qui ne souhaitent être récupérés par personne et cherchent seulement être libres, d'où le côté anarchiste de l'ensemble.
Il faut dire que les choix laissés aux individus sont pour le moins restrictifs : soit ils adhèrent à une société bien policée soit ils intègrent carrément l'extrême droite.
L'air de ne pas y toucher, Sogo Ishii charge l'armée dans son film en montrant par exemple que cette dernière souhaite récupérer ces jeunes un peu perdus en les reprenant en main dans des centres d'entraînement. On appréciera cette image bien contestataire où l'un des protagonistes se met à cracher (il y a d'ailleurs un arrêt sur image) quand on lui dit qu'il a une nation à défendre. Sogo Ishii se moque quelque peu du chef militaire, Takeshi, en le faisant coucher avec un homme : cela comporte un côté comique et surtout annihile le côté quelque peu viril de l'armée.
Il y a d'ailleurs plusieurs séquences drôles dans Crazy thunder road, par exemple quand un militaire apporte à un des blessés, Jin, des marguerites ou encore le moment où un professeur touche les seins d'un mannequin !
Notons que le film comporte quelques scènes inutiles, notamment une histoire d'amour torchée à la va-vite qui n'a d'autre intérêt que de voir les seins d'une actrice japonaise.
Cependant, cela n'empêche pas de trouver en Crazy thunder road une oeuvre contestataire, avec une scène finale particulièrement dynamique et marquante tant par l'utilisation de nombreuses armes que par son lot important de morts. C'est une façon de rappeler l'inutilité de la guerre.
Au final, Crazy thunder est un film libertaire à l'image de son principal protagoniste qui repart seul à la fin. En outre, par sa mise en scène coup de poing et ses nombreuses scènes d'action, Sogo Ishii en a fait un film bien marquant.
On regrettera simplement d'avoir visionné le film en version originale avec uniquement des sous-titres anglais. Mais cela reste généralement de l'anglais relativement simple.

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07:35:00, Cat�gories: Test / Critique, Box office cinéma  

Titre du film : L'amour fou
Réalisateur : Michel Rodde
Durée du film : 85 minutes
Date de sortie du film : 1997 (film diffusé en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Éléonore Hirt (Hélène), Wojciech Pszoniak, etc.
Par Nicofeel

Film de 1997 mis en scène par le neuchâtelois Michel Rodde (un réalisateur local, en somme !), L'amour fou comporte de manière évidente une dimension onirique. C'est une allégorie sur les rapports entre l'amour et la mort. C'est aussi astucieusement le mythe d'Orphée et d'Eurydice inversé.
Le synopsis du film évoque le personnage de Victor qui a disparu depuis 30 ans et sa bien-aimée, Hélène, qui ne peut admettre son suicide (noyé dans un lac). Dans un style purement romantique, Éléonore Hirt (voir la photo ci-jointe avec une Eleonore Hirt un peu plus jeune que dans le film), dans le rôle d'Hélène, déclare par exemple : « J'ai vécu de l'amour, j'en meurs dit notre femme. »
Le film comporte un nombre très impressionnant de symboles, à tous les niveaux, ce qui rend sa lecture assez difficile à décrypter.
Par exemple, on voit à de nombreuses reprises des roses jaunes : dans la maison de la femme ; dans une sorte de labyrinthe ; dans un tableau de la chambre d'hôtel ; il y a un enfant vers la fin du film qui vend des roses jaunes. Serait-ce le symbole d'un amour en suspens ? C'est possible.
Hélène prend le train, comme si elle passait le Styx, et loge à un hôtel appelé Terminus. Que de symboles. Elle rencontre alors un homme dans sa chambre d'hôtel qui n'arrête pas de boire et de fumer. Cet homme a souvent des éléments chauds dans les pièces où il circule : ne serait-ce pas un symbole de l'enfer.
Malgré le côté très sérieux de ce film, cela ne l'empêche pas de comporter quelques éléments drôles et notamment un côté quasi burlesque avec les nombreuses bêtises que fait l'homme.
La mise en scène est soignée et même parfois très inventive pour arriver à un résultat des plus intéressants. Ainsi, vers la fin du film, l'homme se retrouve par terre et la caméra est tournée de telle façon qu'on a l'impression qu'il escalade quelque chose : difficulté de quitter les enfers.
Il y a un taxi qui les ramène vers le paradis terrestre, qui n'est rien d'autre qu'un dancing.
On notera enfin qu'il y a dans le film de nombreuses musiques classiques et comme par hasard Orphée et Eurydice de Glück.
Au final, la question est de savoir si tout ce que Hélène a vu n'est pas fantasmé. Ce doute s'inscrit parfaitement dans le ton onirique de L'amour fou.
En synthèse, L'amour fou est un film bien mis en scène et bien joué, mais qui demeure tout de même assez difficile d'accès.
Lors du débat suivant la projection du film, la productrice du film signale que beaucoup de littérature sur le sujet a été lu pour faire L'amour fou. Pour sa part, Michel Rodde indique qu'il écoutait de manière continue les Cantades de Bach quand il était en train de réaliser ce film.

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10.10.10

09:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'enfance d'Icare

Réalisateur : Alex Iordachescu

Durée du film
: 90 minutes

Date de sortie du film : prochainement (film diffusé en avant première au festival du NIFFF)

Avec : Guillaume Depardieu (Jonathan Vogel), Alysson Paradis (Alice Karr), Carlo Brandt (Stivlas Karr), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Alex Iordachescu dont c'est le premier film, L'enfance d'Icare traite de la thérapie génétique. C'est le dernier rôle au cinéma de Guillaume Depardieu qui interprète un véritable rôle de composition qui rappelle étrangement sa vie. En effet, Guillaume Depardieu est Jonathan Vogel, un homme handicapé venu se faire soigner par un docteur de clinique qui utilise un nouveau procédé. A la base on lui déclare qu'il a de la chance car un individu sur 100 000 a un génome compatible avec le traitement et c'est son cas.
Jonathan Vogel est le premier humain sur lequel on fait de tels tests. Il va apprendre à ses dépens que si la science peut guérir de certaines maladies, on ne sait jamais quelles sont les conséquences finales avec dans notre cas un mal qui est guéri mais qui crée une nouvelle maladie avec le besoin de recourir à la chimiothérapie (car prolifération de cellules) : ce sont bien là les limites actuelles de la science, prouvant à quel point il faut faire attention.
Le film laisse une impression mitigée car si sa thématique est intéressante, il se déroule sur un rythme lent et surtout on a rapidement l'impression qu'il tourne un peu en rond. On comprend vite que Jonathan s'est porté volontaire (« on a signé un pacte » dixit le professeur) pour le programme mais le traitement n'améliore pas son état de santé. L'intrigue aurait sans conteste mérité d'être plus développée.
A fortiori, on constatera qu'il y a une belle incohérence vers la fin : alors qu'il y a un accident de voiture assez grave, Jonathan n'est nullement blessé.
Au demeurant, si l'on sent qu'il se trame quelque chose et que l'ambiance est froide et plutôt pesante (ce sentiment étant accru par la musique ambiante du groupe suisse les Young gods) dans ce film, il ne se passe pas grand chose.
Quelques éléments méritent tout de même d'être signalés comme les relations particulièrement ambiguës entre le professeur et sa fille Alice. On notera également avec intérêt le fait que le film montre les liens entre science et économie puisqu'il y a des actionnaires qui attendent des résultats et surtout des profits des recherches du docteur de cette clinique.
Quant aux acteurs, ils ne sont pas à mettre en cause du semi-échec du film car il se révèlent assez bons.
Au final, L'enfance d'Icare est un film qui part avec de bonnes intentions mais qui s'égare un peu en route en raison d'une intrigue qui aurait mérité plus de clarté et de développements.
Après la séance, Alex Iordachevscu a répondu aux questions des spectateurs. Locktal (bien connu des dvdpascheriens pour son immense dvdthèque !) lui a demandé les raisons du titre du film. Le cinéaste lui a déclaré que son film est l'histoire d'une chute qui vient en héritage même si elle n'a pas été demandée. Le cinéaste rappelle l'histoire du mythe d'Icare et fait le parallèle avec son film.

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09:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après deux mois d’été quand même largement mitigés et notamment un mois d’août plus que décevant, l’actualité des sorties fantastiques et horrifiques a remis du poil de la bête en septembre, avec, outre de nombreux combos DVD-Blu-ray de titres déjà existants, les traditionnelles ressorties, mais aussi pour nous gratifier de quelques inédits alléchants ainsi que plusieurs "classiques" retrouvés.

le loup-garou de londres
The Rocky horror picture show

Au niveau des ressorties, deux incontournables ont connu une édition en Blu-ray, Le loup-garou de londres chez Universal (l'éditeur ayant aussi donné sa chance à Suck et ses vampires rock'n'roll) et The Rocky horror picture show chez 20th Century Fox, qui a par ailleurs édité un nombre certains de titres en combo DVD-Blu-ray, tout comme MGM.

Holocaust 2000
Nosferatu

Ce mois de septembre aura également permis de (re)découvrir le sympathique Holocaust 2000 d'Alberto De Martino et son discours écologique avant l'heure sous-jacent derrière son histoire satanique, mais aussi le Nosferatu de Werner Herzog qui demeurait jusque-là toujours honteusement inédit chez nous en DVD.

House of the devil
L'effet papillon 3

Mais cela surtout aura été du côté des inédits que le mois qui vient de s'achever aura été prolixe avec de nombreux titres plus ou moins attendus. Ainsi, parmi les bonnes nouvelles, TF1 Vidéo aura permis à l'excellent House of the devil de se faire connaître avec son ambiance héritée des glorieuses années 80 pour une intrigue diabolique et impliquante, tandis que Metropolitan aura édité le surprenant L'effet papillon 3 qui viendra rehausser la franchise avec notamment un aspect graphique volontaire, et le plus obscur Omen, la nouvelle malédiction, film thaïlandais écrit par les frères Pang.

Blood on the highway
The cellar

De son côté, Emylia aura lancé une belle offensive avec trois titres méritant que l'on s'y attarde pour des raisons diverses, avec Blood on the highway et son humour déjanté, l'édition DVD étant présenté ici et critiqué , mais aussi avec l'inquiétant film suédois The cellar présenté ici et critiqué , et enfin avec le film malaisien Histeria dont l'édition a été évoquée ici avant d'être critiquée .

The guard post
P (la possédée)

Toujours dans le cinéma oriental, WE Productions nous aura permis de connaître The guard post, critiqué ici dans son édition en zone 1, et P (la possédeé) et sa magie noire démoniaque.

5150, rue des Ormes
les 7 jours du Talion

Pendant ce temps-là BAC Vidéo aura édité 5150, rue des Ormes et son huit-clos étouffant, laissant E1 Entertainement proposer un autre film canadien avec le bien méchant Les 7 jours du Talion.

Trailer park of terror
The thaw

Autres inédits sortis ce mois-ci mais plus anecdotiques, LockJaw et The thaw sous l'impulsion de Zylo, ainsi que le quand même plus sympathique Trailer park of terror et ses zombies rock édité par Europa, film critiqué ici dans son édition en zone 1, et alors que ce sera Antartic qui aura donné sa chance à Scar 3D après sa sortie technique en salles l'année dernière, pour un autre film critiqué ici dans son édition en zone 2 anglais.

Sleepaway camp 2
I'll never die alone

Et enfin, le petit éditeur indépendant Ohmygore propose déjà sur son site ses deux dernières éditions, Sleepaway camp 2 (critiqué ici dans son édition en zone 1 ) et le "Rape and revenge" argentin I'll never die alone, deux titres méritant lé détour, surtout qu'il s'agira de soutenir cet éditeur qui ne devrait pas tarder à nous proposer d'autres titres alléchants.

Donc, comme on peut le voir, ce mois de septembre aura été plutôt riche en inédits de tous horizons et il ne reste plus qu'à espérer que ce mois d'octobre soit aussi fourni et généreux ! Le rendez-vous est déjà pris pour vérifier la réalité de ce regain de vitalité en fin de mois !

Le loup-garou de Londres (Blu-ray)

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Holocaust 2000

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L'effet papillon 3

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5150, rue des Ormes - Edition 2010

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08.10.10

07:25:00, Cat�gories: Point de vue  

Dans les années 60, l'audace filmique est en Europe avec la nouvelle vague qui émerge avec sa morale ambigue et avec ses personnages soignées, et à plusieurs niveaux d'évolution, ce qui rend la structure narrative captivante. Le cinéma américain est dominé par la peur de l'ennemi communiste et de la guerre atomique, les studios font ce qu'ils veulent et ont une emprise totale sur les films. Ils remontent et retouchent, les réalisateurs sont des faire valoir et les scénaristes ont une valeur quelconque. Paumé, les studios américains sont incapable d'accompagner les désirs et les nouvelles tendances de son public.

Fin des années 60, la conformité sclérosante, la rigueur austère des films, leurs conventions, leurs formalismes, est mis à mal par l'évolution de la société, la guerre du Vietnam commence à réveiller les jeunes esprits et la révolution culturelle est en route!

Dehors les vieux! et que les nouveaux fassent rêver une jeunesse avide d'idées cinématographiques nouvelles. De 1969 à 1971 les pertes des studios sont énormes, Warner Bros et MGM sont rachetés par des assureurs, le code hays est abandonné au profit d'une nouvelle codification des films, la censure gouvernementale est abandonnée. C'est la période du cinéma d'auteur et des mutations économiques.

Le prestige de cette nouvelle bande de réalisateurs s'installe doucement, le terreau est idéal pour la création, l'expression est libre, les tabous sont brisés, ce qui permet nombres d'expérimentations filmiques qui reposent beaucoup sur les personnages. L'intrigue est moins mise en avant ...
Bonnie and Clyde et le Lauréat furent la fin des vieilles badernes hollywoodienne et le début de prise de pouvoir des "sales mômes du cinéma".

L'interprétation de ces œuvres vit arriver de nouveaux visages souvent formés à l'Actors studio : Nicholson, De Niro, Hoffman, Pacino, Dreyfuss, Duvall, Keitel, et aussi les Streisand, Jane Fonda, Faye Dunaway, Diane Keaton etc...

C'est tout un monde qui se forme, des films d'art et d'essai voient le jour, c'est une stratégie des studios en difficulté pour se refaire la cerise. Peu d'argent investi, avec l'espoir de faire du profit sur les noms de cette jeune génération au style personnel et intelligent qui peuvent intéresser un certain public cinéphile.
Easy rider, MASH, Macadam cowboys en sont le parfait fil conducteur! 2001 odyssée de l'espace est un phénoménal film de fiction très en avance sur son temps!
Arrive le temps du "Parrain" et de son incroyable succès, les studios ont compris qu'il fallait accompagner ces réalisateurs par des moyens de superproductions pour augmenter les bénéfices avec l'arrière pensée de faire rentrer dans le moule cette pépite à talent.

cinema americain

Début 70 c'est aussi l'éclosion d'un genre méprisé: l'épouvante! L'exorciste et surtout Les dents de la mer rapportent des sommes folles, le film de requin sera le premier film à maximaliser les campagnes commerciales et médiatiques et à faire sortir le métrage dans un nombre de salles record!! Les années 80 s'approchent à grand pas!!




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Les dents de la mer

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07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Stefanies geschenk
Réalisateur : Mathieu Seiler
Durée du film : 85 minutes
Date de sortie du film : 1995 (film diffusé en exclusivité au festival du NIFFF 2010)

Avec : Soraya Da Mota (Stefanie), Paul Lohr (le père), Aviva Joel (la mère), etc.
Par Nicofeel

Stefanies geschenk constitue le premier film du zurichois Mathieu Seiler, sorti en 1995. En 2000, il a réalisé un second film, cette fois-ci sur la thématique du petit chaperon rouge. Ici, il revisite le mythe d'Alice au pays des merveilles en s'intéressant à une jeune fille qui va se retrouver dans la situation d'un suicide.
Nanti d'un petit budget de 340 000 dollars, ce film en noir et blanc produit en partie par le réalisateur est un modèle d'inventivité. Pour le producteur du film, il s'agit d'un « art house plus action ». L'actrice du film, Soraya Da Mota, avait seulement 12 ans lors du tournage.
A la manière d'Une vraie jeune fille de Catherine Breillat, Stefanies geschenk montre une jeune fille, Stefanie, qui s'ennuie avec sa famille, comme le prouve par exemple la scène du repas au début du film. Elle se regarde dans le miroir et passe à travers celui-ci à l'instar d'Alice au pays des merveilles). Tout se passe dans l'univers mental de Stefanie.

Ainsi, elle se permet toutes les transgressions possibles et imaginables : elle fume. On a droit aussi à un sur ses lèvres quand elle est en train de macher un chewing gum. Elle met la musique forte dans sa chambre. Elle paraît désabusée à son visage et à son allure. L'école l'ennuie, d'ailleurs elle la manque fréquemment.
Le cinéaste n'hésite pas à relancer le côté fantastique du film par le fait que Stefanie entend plusieurs fois des voix (c'est en fait son subconscient) la sollicitant pour tuer ses parents avec un cimeterre. Elle se voit ainsi en train de tuer notamment sa mère en rêve en faisant un fuck you au Christ qu'elle ajoute devant elle.
Le film évoque aussi l'éveil à la sexualité de Stefanie. Il y a par exemple un plan où elle transpire comme si elle était en train de jouir. On comprend alors qu'un garçon vient de lui faire l'amour (dans son rêve). Il y a un côté comique avec ce garçon qui se met sou le lit ou encore qu'il s'endort et est réveillé quand elle lui envoie un verre d'eau au visage.
Tout au long du film Stefanie croise des personnages plus étranges les uns que les autres : une dame qui lui donne un colis ; un homme avec une arme.
On a droit à un parallèle intéressant entre la disparition d'un enfant et la fin du film particulièrement noire. Cette fin est très carrée avec Stefanie en train de sucer une tétine empoisonnée (symbole du suicide, et comme si elle suçait un sexe masculin) et ses parents qui reçoivent une boîte avec leur fille à l'intérieur (lien avec l'enfant disparu).
Le réalisateur aime filmer son actrice sous tous les angles (de dos, de face, ses pieds, son visage) et même au ralenti vers la fin du film, où on la voit déterminée. L'actrice Soraya Da Mota est omniprésente et sa composition est marquante pour une jeune fille de 12 ans.
Le film propose tout de même une vision particulièrement noire de l'adolescence avec de manière sous-jacente la question du suicide. C'est aussi un film qui s'attaque à une société bien normée et à son système de valeurs.
Tant par sa mise en scène que par les thématiques qu'il développe et par sa très belle esthétique bien dans un style arty, Stefanies geschenk est un film qui mérite largement d'être vu.

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07.10.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Simon Werner a disparu...
Réalisateur : Fabrice Gobert
Durée du film : 1h33
Date de sortie du film en salles : 22 septembre 2010

Avec : Ana Girardot (Alice), Jules Pelissier (Jérémie), Laurent Delbecque (Simon), Serge Riaboukine (Rabier), Arthur Mazet (Jean-Baptiste Rabier), Laetitia (Selma El Mouissi), Yan Tassin (Frédéric), Laurent Capelluto (Yves, l'entraîneur de foot), Audrey Bastien (Clara) Esteban Carvajal Alegria (Luc), etc.

Par Nicofeel

Premier long métrage du français Fabrice Gobert, Simon Werne a disparu... étonne très franchement par son ambition pour un premier film. Le cinéaste n'a absolument pas choisi la facilité. On est loin du filmage plan-plan de certains téléfilms voire films de bas étage avec de simples champ-contre champ. Non ici l'ensemble du film rend grâce au cinéma en tant que septième art. Visiblement très intéressé par le cinéma de Gus Van Sant (Elephant), Fabrice Gobert a mis en scène son film en filmant les mêmes scènes de différentes façons pour aboutir à différents points de vue et ses personnages sont en perpétuel mouvement. C'est tout l'intérêt à la base de son film, à savoir changer le point de vue lors de différentes séquences. Certes, on n'aboutit pas à une vision subjective mais on suit plutôt des personnages dans leurs faits et gestes.
Mais de quoi parle déjà Simon Werner a disparu... ? Le film se déroule dans un lycée français en 1992. On apprend progressivement qu'un des élèves, Simon Werner, a disparu. Chaque élève y va de sa propre interprétation mais les choses prennent rapidement une autre ampleur quand on s'aperçoit que d'autres élèves de cette même classe disparaissent. Donnant l'impression de s'inspirer de faits divers comme on peut en voir souvent, le film se lance alors dans une sorte d'enquête qui va révéler au final que les coupables ne sont pas forcément ceux à qui l'on pense et que les meurtres peuvent être purement gratuits, sans mobile apparent.

Situé à mi-chemin entre le film d'adolescents – le film proposant un portrait intéressant d'une jeunesse sur le point de passer à l'âge adulte et qui pense pour l'instant à faire des fêtes nocturnes – et le thriller avec tous ces questionnements et ces longs couloirs vides dans le lycée, Simon Werner a disparu... est également un film à l'ambiance particulièrement étrange. Il y a clairement du David Lynch derrière tout ça. On pense beaucoup à Twin Peaks et notamment à l'étrange personne de Laura Palmer.
Ici, Laura Palmer s'appelle Alice. C'est une jeune femme qui attire d'elle les regards de la plupart des garçons, subjugués par sa beauté. Surtout, on constate que le personnage d'Alice fait le lien entre les différentes séquences. Car à chaque fois que l'on passe à un nouveau point de vue, il y a un nouveau prénom qui s'affiche à l'écran (d'abord Jérémie puis Alice, Jean-Baptiste et enfin Simon) et on suit les événements tels qu'il les a vécus. Systématiquement, la jeune Alice se retrouve avant le début de ces nouvelles séquences. Peut-être que de manière symbolique Alice joue le rôle de transition en permettant le passage de l'autre côté du miroir. Car on apprend progressivement des choses qui ne sont connues de personne (sinon de celui qui a vécu les événements), des choses secrètes qui font s'interroger l'ensemble des lycéens.
Une des grandes qualités du film est de réussir à marier, par le biais de sa mise en scène, deux genres pas forcément liés : le thriller et le film d'adolescents. Le côté thriller est alimenté par ces disparitions suspectes. Quant au côté ado, il l'est par ces mêmes disparitions. A savoir que beaucoup de soupçons et de rumeurs infondés ont lieu. Le talent du scénario film réside dans sa réussite à désamorcer au fur et à mesure que l'intrigue avance de nombreuses rumeurs. Et au même titre que la disparition des rumeurs, on voit réapparaître des personnages dans le cours du film.
Par ailleurs, les motivations de chacun sont dévoilées petit à petit, ce qui permet de remettre les différents éléments du puzzle à leur place. Certains secrets sont également rendus au spectateur comme le fait que tel personnage est homosexuel ou encore que tel autre, si sage en apparence, trompe sa copine.
La réussite évidente du film tient à l'épaisseur du caractère des personnages. On voit bien que tous ont bénéficié d'un gros travail d'écriture. A tel point que parfois on se demande réellement si tel personnage a des intentions appréciables ou non. Sur ce point, le personnage d'Alice est très révélateur. A un moment donné, on est prêt à lui donner un rôle de victime à la Laura Palmer (Twin Peaks). A un autre on se demande au contraire si Alice ne serait pas une tueuse dans un style à la Mandy Lane (All the boys love Mandy Lane).
Pour rehausser un film déjà de grande qualité, le long métrage de Fabrice Gobert bénéficie de la bande originale du groupe de rock alternatif Sonic Youth, qui sied à merveille à l'univers étrange de Simon Werner a disparu... Cela donne un côté quasiment hypnotique au film.
Film très maîtrisé sur le plan de la mise en scène avec de mouvements de caméra et film faisant état d'un gros travail au niveau du montage, Simon Werner a disparu... est sans conteste une belle réussite. On est donc d'autant plus fier que ce film d'auteur proche du film de genre soit de nationalité française. Les réussites en la matière sont assez rares et sont donc à signaler.
Présenté au festival de Cannes 2010 dans la section « Un certain regard », Simon Werner a disparu... mérite largement d'être diffusé et vu.

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07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Transfer
Réalisateur : Damir Lukacevic
Durée du film : 93 minutes
Date de sortie du film : inconnue (film inédit en France, pas de date de sortie encore prévue)

Avec : B.J. Britt (Apolain/Hermann), Regine Nehy (Sarah/Anna), Ingrid Andree (Anna), Hans-Michael Rehberg (Hermann), etc.
Par Nicofeel

Film allemand réalisé par Damir Lukacevic, Transfer est un film qui utilise le fantastique pour aborder des thèmes essentiels dans notre société contemporaine.
Transfer pose une véritable réflexion sur des questions telles que la vie et la mort, l'identité personnelle, l'immigration, les relations entre pays riches et pauvres.
Pour étayer toutes ces idées, le film se projette dans un futur lointain (vraiment lointain ?) où une société privée, Menzana, donne la possibilité à des gens riches de changer de corps pour vivre dans des corps plus jeunes. Ces jeunes corps sont ceux d'africains qui vivent dans des conditions misérables dans leurs pays. Dans un premier temps, les nouveaux résidents de ces corps vont vivre en tant qu'esprit dans leurs nouveaux corps 20 heures par jour et les propriétaires de base 4 heures par jour, pendant de la phase de nuit des nouveaux résidents.
Dans un second temps, les anciens corps (entendons par là les corps vieux) doivent être incinérés au bout du processus après une phase de 3 mois. Mais alors que deviennent les gens qui possédaient le corps à la base ? Ils disparaissent totalement eux aussi ? C'est pire que de l'esclavage moderne.
Avec une musique technoïde (un peu basique) qui accroît le côté fantastique du film, Transfer propose une vraie réflexion sur notre société actuelle et sur la marchandisation de toute chose, le summum étant atteint par la vente d'un corps. On notera qu'il y a tout de même des considérations morales qui sont en jeu dans cette affaire.
Dès le départ, on voit les rapports inégalitaires entre les pays développés et les pays en développement avec cette marchandisation du corps.
D'ailleurs, il y a dans le film un choc des cultures avec des préjugés de part et d'autre. Le racisme est présent des deux côtés et finit finalement par s'atténuer au fur et à mesure que l'on connaît l'autre. Il faut dire que les personnes âgées ayant décidé de changer de corps dans le film passent d'un corps blanc à un corps noir. Elles sont alors d'autant plus à même de comprendre le racisme latent qui existerait en Allemagne.
Le film pose également des idées intéressantes sur la vie. Comme le dit Anna (la personne âgée dans le film), quand on est jeune, on pense que la mort c'est pour les autres.
Et puis au-delà de toutes les questions que développe le film, on est également fortement intéressé par le côté thriller de celui-ci avec le fait de savoir si Apolain et Sarah, les deux noirs qui ont vendu leurs corps, vont réussir à détourner le système dans leur volonté de se rebeller.
La mise en scène de Damir Lukacevic est particulièrement adapté à son scénario avec par exemple une caméra subjective pour nous montrer le passage d'un corps à un autre. En outre, le réalisateur a la bonne idée de nous montrer les cauchemars que fait l'homme dans son nouveau corps lors de sa première nuit. Il faut dire que c'est comme s'il y avait deux âmes dans le même corps. On sent le subconscient de l'autre.
Excellent film par les questions qu'il pose, par l'interprétation de ses acteurs et par sa mise en scène froide (qui rappelle un certain Bienvenue à Gattaca), Transfer est sans conteste un des films les plus intéressants qui a été proposée lors de la sélection officielle du NIFFF 2010. Pourtant, bizarrement, le film n'a obtenu aucun prix. Il n'empêche, ce film mérite amplement d'être vu et son réalisateur est un cinéaste à suivre de très près.

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06.10.10

07:55:00, Cat�gories: Point de vue  

Blade Runner: Avec la séquence introductive ou la ville crache les flammes par le biais des cheminées d'usines, le cinéma a acquis les fondements d'une certaine esthétique cinématographique. L’exigence est de mise et un film ne peut plus être qu'une simple mise en images.

La force de l'illusion au cinéma démarre grâce aux moyens filmiques (technique, effets) qui offrent une seconde chance au genre science-fiction.
Le design est important dans une série de films comme Aliens le retour, le retour du Jedi, retour vers le futur...les films d'action comme l'arme fatale 2, piège de cristal en profite également. L'importance des effets spéciaux démarre et ne s'est toujours pas arrêté...

Les deux précurseurs que sont Spielberg et Lucas donnent leurs lettres de noblesse à ces films a effets qui font éprouver aux spectateurs des sensations puissantes et crédibles. Les années 80, les années qui vont subjugués et envouter le spectateur pour toujours!
La série des Indiana jones en est l'exacte reproduction, l'esthétique est soutenue par le rythme puissant que donne un montage efficace. les effets affirment la crédibilité et l'exagération du propos un effet de style personnel.
Les anglais à cette période font du cinéma de provocation sociale avec Stephen Frears et Ken Loach. En allemagne Herzog et Wim Wenders sont à la pointe d'un cinéma bien bâti avec des œuvres comme Fitzcarraldo et Paris, Texas....

Cette art, pour vivre, va avoir besoin du marché et de ses fonds importants car pour mettre en route ces chef-œuvres le budget doit être conséquent, c'est aussi une période de domestication entre l'art et la finance et peut-être le début d'un compromis pour certain entre idées et convictions d'artistes et potentiel financier.
Hollywood renait durant cette période avec quantités de films où la narration passe exclusivement par l’action très dynamique. C’est les Rambo, Delta force, Robocop, Rocky, Die Hard qui disposent de héros américain victorieux!

Ce sont les films « porte-avions » de la politique médiatique de l’ère Reagan… Cela marcha excellemment vu la réception populaire envers ce genre, cela devait représenter d’une certaine manière la société américaine des années 80….

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05.10.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Black-out
Réalisateur : Jean-Louis Roy
Durée du film : 95 minutes
Date de sortie du film : 1970 (film inédit en France diffusé au festival du NIFFF 2010)

Avec : Marcel Merminod (Emile Blummer), Lucie Avenay (Elise Blummer), Marcel Imhoff (le prêtre), Robert Bachofner (le petit garçon), etc.

Par Nicofeel

Mis en scène par Jean-Louis Roy, Black-out est un pur huis-clos, un film sur l'enfermement physique et psychologique. Le film a une portée universaliste car il n'y a pas d'indication de lieu, on peut être n'importe où. Ce film est une vraie curiosité qui d'un côté tend vers le film d'auteur par les excellentes thématiques abordées (critique de la société de consommation, peur de l'autre et notamment métaphore de l'isolement de la Suisse sur le plan international, évocation de la guerre Froide eu égard à la date à laquelle a été réalisé le film) et d'un autre côté tend vers le Z avec des acteurs en perpétuel sur-jeu qui amènent le spectateur à rigoler sur des choses qui sont pourtant dramatiques.
Les deux acteurs quasi uniques du film, deux personnes âgées, jouent le rôle d'un vieux couple, Emile et Elise. Dès le départ, on voit le côté très amateur de l'interprétation avec des dialogues soit sur-joués soit donnant l'impression d'être lus. Mais les thématiques développées sont assez fortes pour passer outre ce côté bien amateur.
La vieille dame, ayant vu les provisions qui sont faites en sous-sol dans des bâtiments militaires, et croyant à la fin du monde, décide de faire de même dans sa maison. Son mari, Emile, pas vraiment chaud à cette idée d'isolation, finit par suivre le mouvement de sa femme autoritaire.
L'isolation finit par être total avec les murs qui sont barricadés de toutes parts. Les murs et les fenêtres sont même cloués. Le film devient rapidement une métaphore de l'isolation et notamment de la Suisse. Il est tout de même impressionnant de voir ces deux personnes âgées qui décident par peur de se couper du monde et qui remplissent leur maison de différents éléments. La maison devient par moments une véritable poubelle ambulante avec de nombreux détritus disséminés un peu partout.
A fortiori, l'ambiance particulière du film est renforcée par les rapports psychologiques tendus entre Emile et Elise, très intéressants au demeurant, car ils montrent la dégénérescence du psychologique avec deux personnes qui finissent par devenir folles dans un environnement clos. Emile qui semblait jusque-là à peu près normal devient fou : il voit d'ailleurs un petit habillé en costard cravate qui lui rappelle son collègue de travail. Mais ce personnage existe-t-il vraiment ? N'est-ce pas une illusion prouvant que la longue période d'isolement est en train de le rendre fou ?
Le film montre également des rapports de force qui s'inversent entre Emile et Elise. On évolue de plus en plus vers une issue tragique.
La scène finale, particulièrement marquante, évoque sans conteste un personnage qui a perdu pied avec la réalité et qui ne comprend pas que la société n'a pas changé depuis qu'il a décidé de se barricader.
Voilà en tout cas un film qui ne manque pas d'intérêt, même si le jeu des acteurs laisse quelque peu à désirer.

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04.10.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Shelter
Réalisateurs : Björn Stein et Mâns Mârlind
Durée du film : 1h52
Date de sortie du film en salles : prochainement (film diffusé au festival du NIFFF 2010)

Avec : Julianne Moore (Cara), Jonathan Rhys-Meyers, Jeffrey DeMunn (Docteur Harding), etc.
Par Nicofeel

Réalisé par les cinéastes Björn Stein et Mâns Mârlind, le film Shelter s'apparente aux départs à un véritable thriller. La psychanalyste Cara Jessup (excellente Julianne Moore, comme d'habitude) récupère un nouveau patient, qui lui a été recommandé par son père. Le film est très intéressant à la base avec ce personnage d'Adam Saber, un personnage assez agressif, qui est victime de graves troubles de la personnalité. Ainsi, en faisant curieux et impressionnant au niveau de ses cervicales, Adam laisse la place à un certain David Bernburg, et se retrouve dans ce cas paralysé au niveau des jambes.
L'histoire ne manque pas d'attrait, surtout quand on apprend, suite à l'enquête menée par Cara, que David Bernburg est mort depuis une vingtaine d'années !
A ce moment du film, Shelter ne manque pas d'intérêt, d'autant que l'on confronte le nouveau David Bernburg à sa mère et que les preuves laissent entendre qu'il ne peut pas s'agir d'un canular.
Tout cela est bien étrange et on prend un plaisir certain à suivre cette enquête. Malheureusement la deuxième partie du film tend à largement de niveau. En effet, les cinéastes ont voulu en faire un peu trop et ils ont fait un mélange qui n'est pas au final des plus fameux. Le film tend à une confrontation entre la foi et la science. Mais surtout il vire progressivement du thriller pour aboutir à un fantastique un peu lourdaud et « too much » qui a pour effet de laisser le spectateur plus qu'étonné.

Déjà, plusieurs invraisemblances ont lieu au cours du film. Par exemple, comment Adam Saber peut-il trouver l'école de la fille de Cara alors qu'il n'en n'a jamais entendu parler ? Les personnages que l'on voit dans le film semblent également sortis de nulle part. Cette histoire dans la vallée à mi-chemin entre foi et sorcellerie a de quoi laisser perplexe.
Il est dommage que les cinéastes n'en sont pas restés à quelques idées qu'ils auraient pu développer mais qu'ils aient décidé de faire à fond dans la surenchère avec cette multiplication des personnalités, cette ombre dans la nuit qui serait une ombre sonore ou encore cette vieille dame mystérieuse.
A trop s'éparpiller, les cinéastes finissent par perdre le spectateur qui a l'impression de voir un film d'horreur tout à fait quelconque, où la finesse du début du film a laissé la place à un grand-guignolesque des plus limités en intérêt. Le côté religieux du film avec ces croix sur le corps des victimes est loin d'être très malin. On aurait préféré amplement des éléments suggérés plutôt que des éléments qui sont révélés au grand jour, en ayant pourtant ni queue ni tête.
La fin est d'ailleurs le summum du n'importe quoi.
Dans ces conditions, une impression de gâchis est le sentiment qui nous vient en tête lorsque l'on repense à l'ensemble du film.
Car Shelter n'est pas raté pour autant. C'est un film qui bénéficie d'une excellente distribution, avec en tête les deux acteurs principaux, une Julianne Moore très appliquée et un Jonathan Rhys-Meyers qui a une capacité certaine à devenir inquiétant pour les autres. Shelter est aussi un film qui a droit à une mise en scène solide (hormis quelques mouvements où l'image se brouille, ces tics visuels étant parfaitement inutiles) et à un scénario tout à fait prenant dans sa première partie.
Au final, on ressort un peu déçu car Shelter aurait sans nul doute pu être un film de très bonne qualité s'il n'avait pas viré dans le grand n'importe quoi dans sa deuxième partie. Ce long métrage est donc malgré tout à voir, les défauts du film ne l'empêchant pas d'être largement regardable.

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01.10.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Djinns
Réalisateurs : Hugues et Sandra Martin
Durée du film : 100 minutes

Date de sortie du film : 11 août 2010
Avec : Grégoire Leprince-Ringuet (Michel), Thierry Frémont (Vacard), Aurélien Wiik (Saria), Stéphane Debac (Durieux), Emmanuel Bonami (Ballant),

Par Nicofeel

Réalisé par Hugues et Sandra Martin, qui sont frère et soeur, Djinns est un film français marque l'incursion du fantastique à une époque historique particulièrement marquante dans l'histoire de France. En effet, l'intrigue a lieu dans le sud de l'Algérie en 1960. On suit des militaires français qui combattent le FLN.
L'étrangeté qui va marquer ce film est présente dès le départ avec cet homme que l'on voit erreur et tirer une mallette (cette dernière n'ayant finalement aucune importance réelle par rapport au script du film, mais jouant plutôt le rôle de macguffin hitchcockien), alors qu'il semble quasiment mort. L'intrigue est relativement simple avec cette patrouille militaire qui a comme but de retrouver un avion qui s'est écrasé dans le désert.
Pour autant, une fois que cet avion et ces occupants décédés sont retrouvés, cette patrouille est loin d'être au bout de ses peines. Car entre les combats contre des sympathisants du FLN et la paranoïa qui atteint certains militaires, il y a de quoi faire. Surtout que les dunes s'étendent à perte de vue et ont de quoi jouer des tours à nos soldats français.

A fortiori, les djinns ne joueraient-ils pas un rôle actif dans cette guerre. En effet, les djinns sont des génies, bons ou mauvais, qui seraient dotés d'importants pouvoirs. Dans le cas présent, ces créatures mystérieuses, qui sont invisibles aux yeux de presque tous, ont une capacité certaines à déstabiliser l'esprit humain.
Le film montre parfaitement ces personnages qui perdent complètement les pédales ce qui amène plusieurs fois les militaires français à se battre les uns contre les autres. La force du film est sans conteste de laisser le doute dans la tête du spectateur : ces personnages seraient-ils victimes d'hallucinations ou serait-ce le travail des djinns ? De ce point de vue, le film fait d'intéressants parallèles, comme entre l'arrivée du djinn et ce qui a eu lieu en Indochine pour un personnage.
L'ambiance du film est constamment sérieuse et permet de rester dans cet univers étrange où les situations sont tendues.
La distribution du film se révèle efficace, notamment Grégoire Leprince-Ringuet dans un rôle de jeune militaire qui le change carrément de ses rôles dans divers films d'auteur. On aurait par contre apprécié que les personnages qu'ils jouent soient un peu moins caricaturaux et plus développés au niveau de leurs caractères.
Bien que jouant sur un côté fantastique, le film n'hésite pas à prendre parti. Non seulement il retombe parfaitement sur ses pattes à la fin mais en outre il dénonce un fait politique qui est loin d'être anodin et explique les événements du film.
Au final, malgré un rythme un peu lent et une intrigue qui n'évolue pas beaucoup, Djinns, film de guerre à connotation fantastique qui rappelle sans conteste l'excellentissime The thing de John Carpenter (sauf qu'ici au lieu du froid on a la chaleur du désert), est plutôt à compter parmi les oeuvres fantastiques françaises réussies.

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30.09.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The killer inside me
Réalisateur : Michael Winterbottom
Durée du film : 120 minutes
Date de sortie du film : 11 août 2010

Avec : Casey Affleck (Lou Ford), Jessica Alba (Joyce Lakeland), Kate Hudson (Amy Stanton), Ned Beatty (Chester Conway), Elias Koteas (Joe Rothman), Bill Pullman (Billy Boy Walker), Simon Baker (Howard Hendricks), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par l'éclectique Michael Winterbottom (24 hour party people, Nine songs), The killer inside me est l'adaptation d'un roman noir de Jim Thompson.
Se déroulant dans les années 50, le film dresse le portrait d'un homme particulièrement dérangé, symbole d'une société américaine plus en difficulté que ce que l'on pense.
Tout fait penser aux années 50 : les voitures, les habits des personnages, le style des maisons.
On se trouve dans une petite ville, Central city, dans l'ouest du Texas.
Dès le début du film, on voit que le passé de l'assistant du shérif, Lou Ford (impeccable Casey Affleck, dont le nom est sans nul doute un clin d'oeil à son rôle dans l'excellent film L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) est lourd. D'ailleurs, on voit qu'il s'agit d'un être particulièrement dangereux prêt à éliminer toutes les personnes qui se dressent sur son chemin. Le film est d'autant plus prenant qu'il adopte dans l'ensemble le point de vue de Lou Ford. La scène où Casey Affleck, dans le rôle de Lou Ford, tue sa copine Joyce Lakeland (Jessica Alba) est forte car celui-ci n'y va pas de main morte et Winterbottom filme la scène dans la longueur, qui finit par devenir malaisante pour le spectateur.

Sans conteste, Casey Affleck joue à merveille le rôle d'un serial-killer particulièrement marquant. Agissant tel un métronome, il tue froidement et n'a aucun remords. D'ailleurs, c'est lui qui déclare vers la fin du film : « On ne peut plus faire de mal aux morts ». Les scènes de meurtre où l'on assiste à une violence sèche, déchaînée d'un coup, sont marquantes. Lou Ford tue n'importe qui, et même les femmes qui l'aiment ne sont pour lui que des objets sexuels. C'est un malade qui ne prend plaisir que dans des rapports sado-masochistes. Même lorsque plusieurs personnes (à l'instar de celui joué par Elias Koteas en tant que représentant du syndicat) comprennent que c'est lui le responsable et qu'il est interrogé, Ford reste imperturbable. Bien qu'arrêté en prison, il est placé en asile puis libéré.
Le final de The killer inside me, particulièrement noir, où les morts sont légion, rappelle particulièrement le final de To live and die in L.A. avec un côté de jugement dernier.
Le film est également rendu intéressant par l'ambiance très particulière qui se dégage de cette ville où manifestement la corruption est monnaie courante. Cela donne une ambiance encore plus délétère à ce film.
En synthèse, Michael Winterbottom a réussi avec ce film à retranscrire parfaitement l'ambiance des années 50, en y ajoutant une ambiance très films noirs mais où cette fois il n'y a pas de femmes fatales mais plutôt des femmes au destin fatal. Le rôle joué par Casey Affleck est impressionnant et fait de lui un des serial-killer les plus marquants du cinéma. Voilà donc sans conteste un film à voir.

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29.09.10

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le bruit des glaçons
Réalisateur : Bertrand Blier
Durée du film : 1h27

Date de sortie du film en salles : 25 août 2010
Avec : Jean Dupardin (Charles), Albert Dupontel (le cancer de Charles), Anne Alvaro (Louisa), Myriam Boyer (le cancer de Louisa), etc.

Par Nicofeel

Auteur de plusieurs films de très bonne facture (Préparez vos mouchoirs, Buffet froid, Beau-père, Notre histoire, Trop belle pour toi) , Bertrand Blier est depuis un petit moment rentré dans le rang avec des films pas vraiment marquants (Les côtelettes, Combien tu m'aimes ?).
Le bruit des laçons, son nouveau film, est-il dans ces conditions un bon cru ? Assurément oui. Dans un genre qu'il affectionne, à savoir le film noir, Alain Corneau nous revient en très grande forme. Les raisons de satisfaction sont multiples.
D'abord, et surtout, c'est le ton abordé dans le film qui étonne mais surprend agréablement. Pourtant, au départ c'était loin d'être gagné. En effet, Bertrand Blier prend le pari risqué d'évoquer de manière décalé la survenance d'un cancer chez un être humain. De façon quasi surréaliste, le cinéaste français décide de concrétiser la rencontre entre un écrivain qui a obtenu le Goncourt mais est actuellement à la dérive avec son cancer. Jean Dujardin prend les traits de Charles, cet écrivain alcoolique qui a vu sa femme le quitter. Quant à Albert Dupontel il est le cancer de Charles. A la manière de son film Buffet froid, Bertrand Blier nous concocte ici de savoureux dialogues entre Charles et son cancer. Bien évidemment, rares sont les humains qui peuvent voir le fameux cancer.
Le cancer s'invite très tranquillement chez Charles, il se fait payer à manger et à boire, il couche avec lui et il lui fait continuellement la discussion. Bref, il ne le lâche pas, à l'instar de cette terrible maladie dont souffrent de nombreuses personnes. Les dialogues entre Charles et son cancer sont tout bonnement hilarants, même si parfois les dialogues ne volent pas toujours haut, avec parfois des considérations autour du sexe ou encore autour de l'alcool.

Le film n'en reste pas moins sérieux dans son fond en montrant un homme complètement à la dérive qui n'est plus capable d'écrire et qui vu sa famille le quitter. Il ne conserve dans sa superbe propriété que son amante, une jeune femme russe, et sa servante. Bref, c'est un être seul, à l'image de notre société contemporaine où l'on est entré dans une ère où les gens sont de plus en plus isolés. Dans ce lieu, Charles n'a qu'un seul objectif : boire, boire et encore boire. C'est la raison pour laquelle il ne quitte jamais son seau à glace qui est toujours auprès de lui avec une bouteille à l'intérieur et des glaçons. D'ailleurs, cela explique aisément le titre du film.
Au-delà d'une verve cynique évidente, Bertrand Blier dresse tout de même le portrait d'un homme en train de mourir à petit feu, incapable de se séparer de sa bouteille, même lorsqu'il sait que sa fin est proche, puisque son cancer est présent.
Le film vaut également par sa capacité à montrer que le cancer est une maladie injuste qui touche tout le monde, aussi bien riches que pauvres que personnes en bonne santé ou malades. Ainsi, la servante de Charles, la très sérieuse Louisa (Anne Alvaro) est aussi atteinte d'un cancer. L'intrigue est d'ailleurs renouvelée par cette nouvelle et par l'arrivée du cancer de Louisa (Myriam Boyer).
Le film pose aussi le postulat du rapport maître-serviteur qui tend à s'estomper avec cette maladie qui touche tout le monde. C'est ainsi que le film sous-tend clairement une relation entre Charles et Louisa qui va forcément finir par arriver.
On appréciera au passage que le cinéaste conserve malgré toute la pesanteur de la thématique un certain optimisme en signalant à sa façon que le cancer peut être combattu et même battu si l'amour entre deux personnes est fort. A cet égard, on appréciera particulièrement le retournement de l'intrigue qui voit Charles et Louisa feinter le cancer. Cette idée peut d'une certaine façon faire écho au septième sceau de Bergman avec cette partie d'échecs entre l'Homme et la Mort.
La réussite certaine du film ne serait rien sans l'excellente interprétation de son quatuor d'acteurs principaux, avec Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro et Myriam Boyer. Sans nul doute, c'est notamment le meilleur film d'un Jean Dupardin formidable en véritable épave humaine et un film épatant pour un Albert Dupontel lui aussi parfait dans le rôle du cancer, qui se révèle d'un incroyable cynisme.
Le film est rehaussé par une excellente BO où l'on a droit à quelques morceaux bien vus, qui évoquent l'amour entre Charles et Louisa. Le morceau A thousant kisses deep de Léonard Cohen apporte une véritable émotion, ce que procure également la version de Ne me quitte pas de Nina Simone lors du générique de fin.
En somme, voilà un film qui cumule les qualité et mérite amplement d'être vu.

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28.09.10

07:10:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Histeria

Nous venant de Malaisie, ce Histeria va pimenter les standards du "slasher" occidental (ici surnaturel) par quelques connotations locales pour un résultat certes calibré mais néanmoins régulièrement sanglant, prenant et dont les effets de surprise feront souvent mouche.
Le script va enfermer quelques lycéennes dans leur école pour une punition pendant les vacances scolaires suite à une mauvaise blague qu'elles ont fait en invoquant un démon pour ensuite se moquer de leur entourage, mais elles vont vite se rendre compte que l'esprit invoqué à pris force et se met à les décimer une par une.

HisteriaDans sa séquence introductive réussie, le métrage va avancer son personnage principal, Murni, une demoiselle que nous découvrirons ensanglantée et sortant d'un bâtiment pour rapidement être recueillie et interné. C'est donc dans cet hôpital que la police va venir tenter d'en savoir plus sur les meurtres de trois de amies de Murni tandis que d'autres ont disparu.
Le médecin pensera que Murni a occulté de son esprit les crimes tout en la croyant coupable et ce sera au cours d'un interrogatoire que le métrage va réellement lancer son action pour un long flash-back qui occupera presque l'intégralité de l'intrigue.

HisteriaEn effet, nous allons découvrir Murni, accompagnée par cinq de ses amies lycéennes avec qui elle forme une petite confrérie appelée "Pink Ladies", s'en allant dans les bois auprès d'une énorme fourmilière afin d'y réciter une incantation démoniaque qui après plusieurs tentatives infructueuses de la part des jeunes filles présentes sera finalement lues par Murni, sans qu'il ne se passe rien ensuite jusqu'à ce que l'une d'elles se mette à hurler. Ramenée à l'école, celle-ci sera vite considérée comme possédée et une guérisseur local viendra tenter de l'exorciser jusqu'à ce que la "possédée" se mette à éclater de rire, révélant alors la mauvaise blague faite à tout le monde, y compris au spectateur, plus ou moins berné par les événements. Après une délibération du corps enseignant qui nous permettra d'en apprendre un peu plus sur le contexte social dans lequel évolue les jeunes filles, elles seront punies à devoir rester au lycée pendant les trois premiers jours des vacances scolaires afin de nettoyer les classes. C'est ainsi que lé métrage va alors pouvoir lancer une véritable présentation des personnages, axée sur ces six jeunes filles en pleine puberté et connaissant leurs premiers émois avec des petits copains à qui elles téléphonent plus que de raison (mais les portables seront vite confisqués), mais aussi entre elles puisque l'une d'elles s'avérera être lesbienne, tandis qu'une autre aura des vues sur le pion censé les encadrer pendant ces journées de corvée également surveillées par une autre élève qu'elles ne connaissaient pas, Zeta.

HisteriaCette présentation sera légères mais commencera déjà à placer ici ou là des éléments intrigants, comme ces plans en caméra subjective qui laisseront à penser que quelque chose ou quelqu'un espionne les demoiselles, tandis que l'une d'elles suivra la jardinier muet pour déterrer un mystérieux petit paquet aux allures religieux, quand le métrage ne s'égarera pas dans des légendes urbaines que vont se raconter pour se faire peur les "Pink Ladies" afin notamment de jouer un mauvais tour brillamment mis en scène à la pauvre Zeta qui finira morte de peur dans un laboratoire, pour ensuite laisser les choses sérieuses commencer réellement, alors que Murni commencera à avoir des cauchemars graphiques et troublants. Effectivement, l'intrigue ne tardera pas alors à faire une première victime, surprenant en même temps le spectateur par un effet certes facile mais bien agencé qui débouchera sur une première scène gore assez volontaire, bientôt suivi d'une seconde, mais contrairement à ce que l'on pouvait s'attendre le mystérieux agresseur ne va pas trucider les demoiselles une par une sans qu'elles ne se doutent de quelque chose puisqu'elles vont rapidement découvrir les corps des premières victimes pour alors tenter de fuir cette école dans laquelle elles seront enfermées.

HisteriaLe métrage va également placer quelques personnages annexes (mais jouant quand même un rôle dans l'intrigue) qui formeront autant de victimes potentielles afin de venir grossir le nombre de séquences de mises à mort sanglantes (même si le hors champ sera souvent de mise pour ne nous faire apprécier que le résultat des atrocités commises) et n'hésitera pas à mettre en avant ce démon bien avant le final, avançant au grand jour (enfin, en pleien nuit !) une créature au look pas forcément très crédible mais quand même bien graphique avec ces dents pointues proéminentes.

HisteriaConnaissant dès l'introduction l'identité de la rescapée, le spectateur vivra cette succession de meurtres sanglants sans connaître de réelles surprises, même si le réalisateur s'amusera avec de fausses alertes faciles et biens vite enrayées par l'arrivée du monstre, jusqu'à ce retour au présent qui va clore le métrage sur une note fantastique attendue mais qui ne fournira pas de réponse définitive, obligeant le spectateur à choisir entre les deux versions proposées pour expliciter ces crimes. Le métrage va par ailleurs alimenter et enrichir ses situations avec quelques thèmes motivants comme la jalousie, le lesbianisme d'e l'une des jeunes filles qui va la rendre différente et peut-être à rajouter sur la liste des suspects "humains" sans pour autant que l'intrigue fournisse une quelconque accréditation à ces pistes guère travaillées lors de l'épilogue en laissant même un doute sur l'identité des corps retrouvés par rapport à ceux manquants, pour une fin définitivement ouverte en dépit de la note d'intention du réalisateur.

HisteriaLes personnages seront travaillés de manière à rendre cette Murni plutôt attachante mais ses amies demeureront stéréotypées pour représenter une jeunesse typique, et ainsi favoriser l'empathie du public adolescent. L'interprétation est convaincante, portée par de jeunes actrices naturelles mais ayant juste parfois du mal à communiquer leurs peurs de manière véritablement impactante. La mise en scène du réalisateur est efficace pour créer une ambiance d'attente tendue et réussira même à gérer ses effets de surprise de façon à les rendre percutants. Les effets spéciaux sont probants pour visualiser le résultat gore détaillé des meurtres tout en n'hésitant à faire éclabousser le sang, tandis que la créature du film pourra quand même décevoir par sa visualisation heureusement assez rapide mais manquant de finition et à l'originalité limitée à ces dents exhibées.

Donc, ce Histeria se suivra facilement et avec intérêt, les touches locales amenant un petit "plus" non négligeable à cette intrigue codifiée mais pour autant captivante et à l'aspect graphique volontaire !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition DVD française proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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27.09.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film d'animation : Karas
Réalisateur : Keiichi Satou
Durée du film d'animation : 2h45
Date de sortie du film en salles : 23 septembre 2010

Par Nicofeel

Inédit au cinéma en France, la série Karas a été projetée dans plusieurs salles de l'hexagone en ce 23 septembre, à l'initiative du groupe CGR.
Il a donc été particulièrement appréciable de pouvoir regarder au cinéma l'intégralité de Karas, qui est à l'origine composé de 6 OAV (vidéo d'animation originale). Tout est enchaîné en plus de 2h30, sans qu'aucune pause ne soit proposée au spectateur. Pour ce faire, les génériques de début et de fin de chacun des épisodes avaient été retirés.
Tout cela est bien beau mais de quoi parle Karas au juste ? On apprend que des monstres, sortis d'on ne sait où, tuent des gens parmi la population terrestre depuis maintenant 3 ans. C'est à chaque fois le même mode opératoire qui est utilisé : toutes les victimes sont vidées de leur sang et on compte un survivant, qui ne voit cependant pas le visage du tueur, qui est là pour témoigner. Une section montre au sein de la police est montée pour l'occasion mais l'enquête n'avance guère. Un des principaux personnages de ce film d'animation, un jeune policier, est dépêché sur le lieu où se déroulent les événements pour travailler de concert avec un vieil inspecteur. Raconté de la sorte, l'intrigue a l'air passionnante. Eh bien malheureusement cela n'est pas le cas. Karas finit rapidement par tourner en rond. En effet, la majeure partie des épisodes consiste à assister aux combats d'un chevalier (notre fameux Karas), censé protéger la ville (même s'il casse un peu tout sur son passage !), ou à tout le moins sauver la population, contre des monstres aux formes très diverses. Si l'animation se révèle plutôt dynamique, il n'empêche que de tels combats, qui deviennent le coeur de l'intrigue, finissent sérieusement par lasser.
A fortiori, le spectateur n'a pas l'occasion de se raccrocher à grand chose, hormis ces combats. En effet, les 6 OAV partent un peu dans tous les sens. Entre des flashbacks peu clairs et une multitude de personnages qui apparaisse sans que l'on en sache plus sur leur implication dans cette histoire, on s'y perd quelque peu. D'autant que l'on met du temps à comprendre les tenants et aboutissants d'un scénario pour le moins confus.
On se raccroche in fine à ce que l'on comprend, à savoir ces combats qui opposent sans grande finesse le bien contre le mal. Tout cela apparaît assez simpliste et caricatural. Les combats sont d'autant plus fatigants qu'ils sont redondants, attendus et qu'ils souffrent d'une animation qui manque d'homogénéité. Car les différences sont notables entre une animation dite classique et une animation en 3 D.
Cependant, ne soyons pas trop dur, Karas est loin d'être une daube. D'abord, le chara-design, bien réaliste est tout à fait réussi et est plaisant à regarder.
Et puis si les combats ne sont pas toujours vraiment top, au moins on assiste à quelques scènes bien graphiques qui feront plaisir aux amateurs du genre horrifique. On a comme exemple de scène très réussie celle où une femme araignée commet un meurtre. Et puis si l'intrigue n'est pas très complexe, elle nous offre une petite réflexion sur le devenir de l'humanité. On est loin des idées véhiculées dans un Evangelion ou un Escaflowne mais ce n'est déjà pas si mal.
Comme si les défauts intrinsèques de ce film d'animation ne suffisaient pas, il faut remarquer que la langue utilisée est celle du français. On a ainsi des titres et des lieux qui sont indiqués, mais sont sans titre, avec seulement des idéogrammes japonais. Cela rend le film d'animation encore plus brouillon et illisible.
Et puis lorsque les personnages parlent, et notamment les gamins, cela donne lieu à des voix très aiguës qui ont tendance à percer les tympans.
Au final, que penser de Karas ? C'est un film d'animation bien portée vers l'action. Ce genre de film est assez courant ne se démarque pas de la production courante, ce qui fait qu'on l'oublie assez vite.

Permalien 720 mots par nicofeel Email , 2411 vues • R�agir

24.09.10

07:20:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Le deal

Profitant de la présence du toujours excellent William H. Macy et de Meg Ryan, ce Le deal va nous livrer une satire douce-amère sur Hollywood et le monde du cinéma en général à partir d'une intrigue simple mais souvent jouissive dans sa critique débridée du système hollywoodien tout en mettant en avant de manière délicieuse la rencontre entre deux êtres que tout oppose.
Le script va laisser un producteur sarcastique au bord du suicide retrouver goût à la vie en montant une escroquerie visant à faire croire qu'il détient un scénario rêvé pour une star du film d'action déjà impliquée dans ce film jusque-là fantôme et va réussir monter son projet malgré la présence d'une embarrassante et suspicieuse attachée du studio dont il va s'éprendre.

Le dealDans son introduction, le métrage va nous présenter son personnage principal, Charlie Berns, un obscur producteur au bord du suicide en tentant de s'asphyxier dans sa maison avec les gaz d'échappement de sa voiture, gaz qu'il s'est arrangé de manière improbable à faire rentrer dans son salon, pour être stoppé par l'arrivée imprévue de son neveu, Lionel, celui-ci venant lui remettre un scénario écrit de ses mains et traitant d'un obscur parlementaire juif britannique du 19ème siècle, Benjamin Disraeli. Charlie va alors avoir une idée folle et va réussir à créer un buzz autour d'un soi-disant film inspiré de la vie de ce Disraeli qui serait joué par une star du cinéma d'action récemment reconvertie au judaïsme, Bobby Mason. Pour ce faire, il va passer plusieurs coups de téléphone, rencontrer un rabbin pour l'associer au projet, tout cela entraînant des bruits de couloir qui ne vont pas manquer d'intéresser les studios.

Le dealCette entame du film avancera un personnage principal rustre et fourbe qui va sembler prendre bien du plaisir à se moqueur du monde pour ainsi réussir à attirer l'attention d'un grand studio au travers de la rigide Deidre Hearn qui va donc rencontrer Charlie afin d'en savoir plus sur ce projet tout en sentant le coup fourré, mais finalement sous les pressions, ce seront 100 millions de dollars qui seront débloqués pour le film, l'acteur engagé et Charlie chargé de la production en compagnie de Deidre qu'il va s'efforcer de séduire. La première partie du film sera jalonnée de passages ahurissants devant la grossièreté sous-jacente de Charlie et de ses manières peu élégantes pour tenter de charmer cette Deidre issue d'un autre monde que le sien et qui sera bien obligée de collaborer avec lui.

Le dealNous découvrirons également les ruses souriantes de ce Charlie pour faire avancer son projet ainsi que les énormités du système hollywoodien, symbolisée par cette secrétaire engagée pour servir Charlie sans avoir rien à faire, et l'intrigue va s'accorder un humour léger et divertissant qui accompagnera chaque situation par des petites touches discrètes et souvent amusantes. La suite va laisser les affres d'un tournage en Afrique du Sud venir frapper Charlie et son équipe, nous faisant par exemple découvrir ce réalisateur hilarant ou encore cette star du cinéma d'action quand même stupide et ne comprenant pas forcément grand-chose au judaïsme auquel il s'est converti, pour ainsi enfoncer le clou dans cette satire sur le monde du cinéma de manière volontaire et croustillante.

Le dealMais au-delà de cet aspect du film, la relation d'abord conflictuelle entre Deidre et Charlie sera elle aussi largement mise en avant pour laisser peu à peu une entente complice s'installer, Charlie réussissant même à presque coucher avec Deidre pour amorcer ainsi une relation amoureuse compliquée (Deidre n'est-elle pas fiancée sur la point de se marier ?) qui va venir pimenter l'action et donner une consistance réelle au métrage, surtout dans sa seconde partie où les protagonistes vont devoir abandonner le tournage de leur film d'action juive pour revenir au projet initial de Lionel suite à un événement inattendu, second tournage plus conforme à certaines attentes et qui va achever de lier les deux personnages principaux, même si Deidre sera toujours en relation avec son fiancé.

Le dealL'intrigue réussira à captiver et à garder l'attention du spectateur sur la durée, avec des situations régulièrement surprenantes ou même chargée d'un petit suspense anticipant les déboires à venir, tout en privilégiant l'humour, mais ce sera assurément la personnalité des deux protagonistes principaux qui va faire la différence et rendre l'ensemble savoureux. En effet, ce Charlie aura bien plus d'un tour dans son sac pour aussi bien assurer ses arrières en toutes circonstances que pour tirer profit des situations et s'arranger pour que ses interlocuteurs se rangent à son avis, ce qui nous vaudra quelques belles et percutantes séquences de dialogues le mettant en scène quand il ne va pas oser aller au fond des choses pour avancer et essayer de conquérir puis de garder Deidre, celle-ci apprenant à apprécier et à aimer le style si spécial de son nouvel ami.

Le dealMais ces deux personnages principaux ne seront pas les seuls à être souriants et impactant puisque autour d'eux vont graviter toute une série de seconds rôles également souriants et hauts en couleurs, entre ce réalisateur de typer rital, ce comédien ayant bien du mal avec ses textes, cette star excentrique et portée sur le merchandising ou encore cette actrice débutante ayant bien du mal à tourner une scène d'action, créant de fait un environnement attachant pour Charlie et Deidre qui eux-mêmes n'auront pas de mal à s'attirer la sympathie du spectateur, notamment grâce à une interprétation tout simplement remarquable.

Le dealEn effet, William H. Macy va exulter dans le rôle de Charlie et jouer de son physique pour accentuer les effets de l'intrigue avec tout son talent habituel, tandis que Meg Ryan sera également convaincante et touchante pour jouer cette Deidre coincée entre deux hommes venant d'un univers complètement différent, tout en commençant à apprécier la personnalité de Charlie. Mais le métrage nous permettra aussi de retrouver avec plaisir Elliott Gould ou encore LL Cool J dans un rôle taillé sur mesure. La mise en scène du réalisateur sera efficace pour bien s'intéresser aux personnages, pour même réussir à donner une réelle ampleur à certains temps forts du film.

Donc, ce Le deal arrivera sans mal à divertir et à amuser tout en se moquant gentiment d'un système hollywoodien qui en prendra pour son grade avec ironie et un humour qui fera la plupart du temps mouche !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray françaises éditées par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 1158 mots par nicore, 1783 vues • R�agir

23.09.10

07:10:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Le deal
Le deal

Satire souriante sur le monde du cinéma et sur le système hollywoodien, ce Le deal va bénéficier de la présence de l’excellent William H. Macy et de Meg Ryan pour donner de l’ampleur à cette intrigue riche en rebondissements pour un métrage arrivant chez nous directement en vidéo sous l’égide de l’éditeur Emylia pour une nouvelle édition "Premium" après Nobel son et disponible en DVD et en Blu-ray depuis le 21 septembre.

Le deal

Le script va suivre les déboires de Charlie Berns, producteur peu scrupuleux, qui, pour survivre dans l'univers sans pitié du 7ème art, doit copieusement user de son charme pour séduire la responsable de studio Deidre Hearn afin de financer son nouveau film d’action. Pourtant, une fois ce dessein atteint et les fonds débloqués, tout va de travers et le tournage vire à la catastrophe. Un plan bis germe alors en toute clandestinité.

Le deal

Le métrage sa s'assurer un aspect humoristique omniprésent par ces touches d'humour discrètes ou volontairement énormes liées au caractère rustre et caustique de son personnage principal haut en couleurs et prêt à tout pour arriver à ses fins, et notamment séduire cette attachée de studio rigide, mais l'intrigue va aussi s'arranger pour se gausser gentiment de ce système hollywoodien avec de nombreuses situations amusantes où l'ironie ne sera jamais loin quand il s'agira de démystifier certains principes ou de mettre en avant les basses du milieu. Mais bien axé également sur cette relation impossible entre ses deux personnages principaux issus de milieux complètement différents, le film va aussi se réserver des passages plus mélancoliques, doux-amers et qui sauront parfaitement utiliser tout le talent de William H. Macy et de Meg Ryan, les deux interprètes donnant encore plsud e relief à l'ensemble.

Le deal

Le DVD édité par Emylia proposera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en français en DD5.1 mais aussi en DTS. Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of hélas non sous-titré proposant des interviews des membres de l'équipe du film.
L'édition Blu-ray du film avancera l'image également en 1.85 (AVC 1080p/24) pour une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD5.1, pour bien entendu reprendre le même bonus.

Le deal

Donc, depuis le 21 septembre, nous pouvons grâce à Emylia découvrir en DVD ou en Blu-ray cette comédie souriante et savoureuse avec sa satire ironique et croustillante sur le monde du cinéma et plus particulièrement le système hollywoodien !

A noter qu'Amazon propose cette nouveauté avec une réduction substantielle pendant encore quelques jours !

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22.09.10

07:15:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

The cellar

Nous venant de Suède, ce The cellar va miser sur une ambiance sombre et atmosphérique pour aligner un script certes très basique mais qui fera mouche en imposant de nombreux passages tendus laissant même sporadiquement le malaise s'installer, sans pour autant avoir recours au gore ou aux effets spéciaux chocs, pour préférer amener l'imagination du spectateur à travailler en cherchant à percer les mystères entourant cette maison au sous-sol pour le moins étrange.
Le script va conduire quatre étudiants en art dans une maison reculée qu'ils ont loué afin de fignoler leurs œuvres mais rapidement l'endroit va se révéler être comme hanté par une présence épiant le petit groupe.

The cellarDans son introduction, qui va déjà nous servir une première fausse alerte facile, le métrage va nous présenter Stefan, un jeune homme réveillé par sa mère afin qu'il ne rate pas le rendez-vous fixé avec ses amis pour aller passer quelques temps hors de chez eux, laissant Stefan demander plus d'argent à sa mère afin de ne pas encore être obligé d'emprunter à ses compagnons. Ensuite, les trois autres personnages principaux seront avancés pour une mise en avant naturelle et définitivement éloignée des stéréotypes du genre (avec notamment cette absence d'humour potache), pour ainsi nous présenter Jessica, son petit ami Marcus et Jonas, les quatre protagonistes prenant alors la route vers leur destination, un chalet isolé en montagne.

The cellarLe trajet sera vite expédié et Jessica ira récupérer les clés de leur location auprès d'une vieille dame étrange qui va ricaner en lui remettant l'unique clé nécessaire, laissant alors le métrage s'installer sur la durée dans cette maison aux faux airs d'"Amityville" (la cheminée en moins !), pour tout de suite essayer avec un certain succès de faire monter la pression puisque Jonas verra une ombre bouger derrière les rideaux du premier étage. L'installation sera rapide, toujours émaillée de situations troubles et qui vont parfois jouer sur une photographie sombre pour installer le malaise en imposant des zones d'ombre pouvant cacher n'importe quoi, surtout dans cette cave qui sera visitée pour une nouvelle fausse alerte bien choisie, tandis qu'ensuite les jeunes vont se restaurer en se racontant des histoires terrifiantes, ce qui nous vaudra un flash-back percutant.

The cellarMais très vite, des événements étranges vont se produire, Stefan verra la porte des toilettes dans lesquelles il s'était enfermé vibrer et être secouée brutalement, Jessica fera un rêve éveillé étrange au cours du jeune homme va lui montrer un mur du sous-sol, et Jonas, ayant déjà eu des soucis psychiatrique, adoptera un comportement bizarre et reclus. La découverte d'une porte dans le mur, juste à l'endroit indiqué par la vision de Jessica va pousser Stefan et Marcus à aller inspecter cet autre sous-sol suffocant et comportant de multiples salles aussi vides qu'étouffantes, laissant le spectateur s'imaginer les choses horribles qui s'y sont certainement déroulées, cet ensemble de pièces faisant penser à un hôpital psychiatrique souterrain. Le métrage va continuer à jouer sur cette ambiance édifiante et trouble pour accumuler les séquences tendues et effrayantes, avec des apparitions "spectrales" indistinctes mais qui feront mouche jusqu'à ce tournant qui laissera seul Stefan quitter les lieux, invitant alors un dernier acte inattendu où un autre personnage va retourner sur place et affronter nos peurs.

The cellarL'intrigue va énormément se servir du doute semé dans l'esprit du spectateur pour réussir son coup et installer cette atmosphère étrange et propice à toutes les peurs, avec des éléments diffus mais omniprésents qui vont venir titiller comme lorsque Stefan se rendra dans une épicerie pour s'entendre dire de la part du tenancier d'aucune maison se dresse dans le coin où ils ont élu domicile, tandis que l'attitude de Jonas en ferait bien un "possédé" et que la présence de dessins explicitant peut-être quelque peu certains aspects de l'histoire vont enfoncer le clou pour laisser ce dernier acte venir approfondir l'intrigue, mais sans pour autant nous donner les clefs, ce qui obligera chacun à se forger sa propre opinion tout en devant façonner un passé à cet endroit maléfique.

The cellarHeureusement d'ailleurs que le métrage ne tentera pas d'expliciter tous ses aspects, car à la vue du petit budget alloué au film, cela aurait certainement débouché sur des scènes à effets spéciaux limités et aurait détruit l'aura entourant cette maison au sous-sol aussi labyrinthique que suffocant et étrangement malsain. Alors bien sûr, on pourra aisément critiquer ces fausses alertes faciles et plutôt répétées, mais cela viendra confiner l'ambiance diffuse du métrage, tout en jouant efficacement avec nos nerfs puisque même lorsque ces fausses alertes seront démenties, quelque chose d'inexpliqué va rester, continuant de fait à semer le trouble et le doute dans l'esprit du spectateur, voir même en augmentant le malaise précédemment installé.

The cellarLes personnages seront bien travaillés pour ainsi agir avec un naturel qui va favoriser une certaine empathie obligatoire pour rentrer dans l'intrigue et épouser ses rebondissements et l'interprétation sera adaptée et elle aussi compétente pour laisser une crédibilité totale s'installer, grandement aidée par cette absence d'humour. La mise en scène des deux jeunes réalisateurs est convaincante, surfant quand même sur la vague lancée par Le projet Blair Witch dont l'ombre planera sur l'ensemble du film, mais ce sera pour réussir régulièrement ses effets de surprise et de "trouille" simple mais d'autant plus efficaces. Les rares effets spéciaux sont probants pour quelques plans vaguement sanglants.

Donc, ce The cellar s'avérera être une découverte intéressante qui arrivera à surclasser son petit budget pour installer une atmosphère étrange et sinistre, très sérieuse, pour se servir d'une intrigue quand même limitée afin de troubler et de créer le malaise chez son spectateur oscillant entre les flous malsains laissés à l'appréciation de chacun !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition DVD française propsoée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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21.09.10

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Histeria

Malaisien de son état, ce Histeria va s’approprier les standards du "slasher" occidental pour l’agrémenter de touches locales avec notamment cet élément surnaturel qui viendra impacter le métrage et ce sera directement en DVD que nous allons pouvoir découvrir le film qui sortira le 21 septembre prochain grâce à l'éditeur Emylia, toujours là pour nous trouver des inédits intéressants.

Histeria

Le script va accompagner Murni, la seule survivante d’un groupe de jeunes filles pensionnaires qui se nomme les "Pink Ladies". Elles ont été sauvagement assassinées dans leur lycée privé et la police soupçonne Murni être responsable du crime à la suite d’une crise d’hystérie. Interrogée par son médecin et un policier, elle raconte comment deux jours auparavant, à la suite de ce qu’elles croyaient être un simple jeu, elles ont fait appel à un démon qui les a massacrées…

Histeria

Bien que calibré par des personnages et des situations issues du "slasher", ici pimenté par un élément surnaturel dont nous ne saurons pas s'il est effectif ou issu de l'imagination de l'héroïne, le métrage va réussir à surprendre régulièrement avec des effets de surprise réussis, tandis que le gore va s'inviter lors des meurtres, non pas pour visualiser ceux-ci, souvent en hors-champ mais pour nous laisser découvrir le résultat macabre des exactions de ce démon invoqué par cette petite confrérie estudiantine enfermée dans un lycée pendant les vacances scolaires en punition suite à une mauvaise blague. L'intrigue va également jouer sur le doute quant à la véracité de l'existence de ce démon pour développer d'autres thèmes parfois troublants (comme le lesbianisme adolescent) sans pour autant oublier l'essentiel avec cette tension installée dans la seconde partie du film et qui ne faiblira pas jusqu'au final ouvert à toutes les suppositions pour de fait obliger le spectateur à prendre partie pour l"une ou l'autre des versions des faits exposées.

Histeria

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en malaisien sous-titré en français DD2.0 et en DTS2.0, avec comme seul bonus le clip musical du thème principal du film.

Histeria

Donc, c’est à partir du 21 septembre que nous allons pouvoir découvrir cette œuvre malaisienne prenante et assez saignante adaptant le "slasher" à la sauce locale !

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20.09.10

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

The cellar

Nous arrivant de Suède, ce The cellar va développer une atmosphère trouble et sinistre, propice à toutes les peurs pour développer une intrigue misant aussi bien sur ses situations tendues et effrayantes, sans pour autant avoir recours aux effets spéciaux chocs, qu'en faisant travailler l'imagination de son spectateur avec ces zones d'ombre malsaines quant au passé de cet endroit maléfique. Bien évidemment inédit chez nous jusqu'à présent, c'est grâce à l'éditeur Emylia que nous allons pouvoir nous plonger dans l'ambiance lugubre de ce film intriguant avec cette édition DVD à sortir le 21 septembre prochain.

The cellar

Le script va suivre quatre étudiants en art ayant loué un pavillon d’été au coeur de la forêt pour un week-end afin de finaliser dans le calme leurs derniers projets artistiques. Leur séjour devient de plus en plus pénible lorsqu’ils se mettent à avoir des visions étranges. La maison serait-elle hantée ou leur esprit leur jouerait-il des tours ?

The cellar

Sans traîner, le métrage va s'installer dans cette maison sinistre dont le sous-sol labyrinthique renfermera une présence maléfique diffuse et jamais explicitée pour ainsi multiplier les séquences fortes et porteuses d'une tension réelle et suffocante, obligeant donc le spectateur à puiser dans son imagination pour modeler un passé à cet endroit étrange dont l'emprise va se resserrer de plus en plus sur les protagonistes bénéficiant d'une empathie avérée avec leur naturel débarrassé de tout humour potache, pour même enfoncer le clou lors d'un flash-back annexe percutant et lors d'un dernier acte aux effets de "trouille" probants et incisifs.

The cellar

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), pour une bande-son en suédois sous-titré en français en DD5.1 et en DTS. Hélas, le métrage ne sera pas accompagné de bonus pour prolonger l'expérience du film.

The cellar

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 21 septembre pour pouvoir se plonger dans cette œuvre étrange et efficace dans sa volonté d'installer une ambiance sinistre et suffocante !

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The cellar
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17.09.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The eclipse
Réalisateur : Conor McPherson
Durée du film : 87 minutes
Date de sortie du film : prochainement (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Ciaran Hinds (Michael Farr), Iben Hjejle (Lena Morelle), Aidan Quinn (Nicholas Holden), etc.

Par Nicofeel

Film irlandais réalisé en 2009 par Conor McPherson, The eclipse a obtenu le Méliès d'argent au dernier festival de Sitges. Si le film est présenté dans plusieurs festivals de films fantastiques, il faut bien reconnaître que The eclipse traite avant tout de thématiques tout à fait ancrées dans la réalité.
L'élément fantastique n'est finalement qu'assez peu présent et ce n'est pas ce qui justifie le ressort dramatique du film.
Ce long métrage nous introduit dans le quotidien de Michael Farr, un père de famille qui vit avec son petit garçon de 14 ans, Thomas, et sa petite fille de 11 ans, Sarah. Ayant perdu sa femme atteinte de maladie il y a 2 ans, il a du mal à se remettre du décès de celle-ci. Concrètement, comme beaucoup d'autres personnes dans son cas, il n'arrive pas à faire le deuil. Et c'est ce qui explique qu'il fait de nombreux cauchemars dont certains ont lieu en pleine journée : il voit ainsi un fantôme en roulant en voiture ce qui lui cause un accident ; à un autre moment il croise le même fantôme en ouvrant un des placards de sa maison.
La vie de Michael Farr va être amené à fortement évoluer lorsqu'il rencontre la belle Lena Morel, romancière à succès, auteur de The eclipse, qui traite notamment des fantômes. On peut voir dans ce roman qui est évoqué dans le film une véritable métaphore de la vie et a fortiori de nos personnages principaux, Michael Farr et Lena Morelle.
Chacun doit en finir avec les fantômes de son passé et penser à vivre une nouvelle vie. Très joliment filmé, de manière classique et sans aucune esbroufe visuelle, The eclipse est un film qui est tout en douceur, à la manière des quelques notes de piano qui constituent sa bande son.
Les acteurs sont excellents, à commencer par Ciaran Hinds (vu dans un registre totalement différent dans le film Life durant wartime de Todd Solondz) qui est tout en finesse dans son rôle d'homme amoureux. L'actrice qui joue Lena Morelle est également excellente, étant capable tout à la fois de montrer sa déception envers le genre masculin que de se révéler très amoureuse (la fin du film étant sur ce point on ne peut plus claire).
Très fin dans son approche des relations humaines, The eclipse est avant tout une très belle histoire d'amour entre deux personnes, Michael Farr et Lena Morelle, qui vont être amenées à se fréquenter pendant de nombreuses journées, se lier d'amitié avant de franchir le cap et de passer au stade de l'amour. C'est alors que les fantômes de tout un chacun vont disparaître. La fin, qui ne fait nullement dans la surenchère, est tout à la fait plaisante et se termine de manière très optimiste.
Très beau drame romantique mâtiné de fantastique, The eclipse aurait sans nul doute mérité d'obtenir un prix durant cette dixième édition du NIFFF. Pour ma part, j'en avais fait un de mes favoris au sein de la compétition internationale, aux côtés de l'excellent Transfer.

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16.09.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Blood on the highway

Comédie horrifique assez vulgaire et graveleuse, ce "Blood on the highway" ne recherchera pas la finesse pour assener des blagues loufoques, aux sous-entendus sexuels omniprésents au milieu des effusion de sang jouissives et débridées qui vont parsemer une intrigue prétexte à tous les délires, et ce même si le film se montrera parfois bavard et si son humour ne sera pas forcément bien compris et appréhendé par tous.
Le script va laisser un trio de jeunes gens en route pour un festival rock se perdre au milieu de nulle part pour finalement atterrir dans une ville assiégée par des vampires.

Blood on the highwayAprès une courte séquence introductive suivant la découverte d'un nouveau supermarché par des clients ébahis mais qui ne vont pas tarder à se faire attaquer par des créatures de la nuit, le métrage va s'attacher à mettre en avant ses personnages principaux, avec d'abord Sam et Carrie un couple très mal assorti, puisque ce sera Carrie qui semblera "porter la culotte" et se montrera grossière et énervée alors que Sam sera plutôt timide, posé et gentil. Nous découvrirons ces deux protagonistes alors qu'ils attendent devant chez lui Bone, le meilleur ami de Sam que Carrie ne peut évidemment pas supporter puisqu'il s'agira d'un "pauvre" au père alcoolique qui nous fera une bien croustillante démonstration lorsque Bone quittera la maison familiale pour partir avec ses amis.

Blood on the highwayCette rapide présentation va se poursuivre quelque peu lorsque le trio sera sur cette autoroute pour se rendre à un concert rock, pour ainsi exacerber le caractère de chacun à des fins humoristiques, jusqu'à ce que Sam, malade en voiture, trouve le moyen de vomir partout et en particulier sur leur carte routière, rendant celle-ci illisible. Perdus et après avoir été obligés de se changer, laissant Carrie dévoiler une partie de ses charmes devant la caméra, les jeunes vont alors demander de l'aide à un vieillard loufoque qui va les mettre en garde contre la ville de "Fate" où il se passe de drôles de choses sanglantes, mais qui sera aussi le plus court chemin pour rejoindre l'autoroute. Ignorant l'avertissement, Carrie, qui conduira pour de fait avancer de manière nette sa suprématie sur son petit ami, va prendre la route jusqu'à cette ville, surtout que leur voiture ne va pas tarder à avoir besoin de carburant.

Blood on the highwayCe sera justement lors d'un arrêt dans une station-service que nous allons rencontrer le premier vampire, pompiste de son état et qui va mordre méchamment Sam lors d'une séquence rendue amusante et grotesque, obligeant par la suite le trio à fuir pour alors tomber nez à nez avec d'autres vampires, ce qui obligera Bone à faire usage de la force sanglante pour rester en vie, bientôt aidé par l'arrivée d'un personnage haut en couleurs, le militaire Byron, ce dernier les conduisant jusqu'à son repaire où il a crée un état à part entière avec ses propres lois, dont la polygamie. Sur place, Sam, Carrie et Bone vont découvrir deux autres protagonistes irrésistibles, Lynette, la dernière femme de Byron encore en vie, une plantureuse femme qui semblera aussi bien intéressée sexuellement par Bone que par Carrie, tandis qu'interviendra également Roy, un obsédé lubrique et déviant qui va apporter beaucoup à l'humour débile du métrage.

Blood on the highwayLa suite de l'intrigue verra bien entendu l'état de Sam se dégrader jusqu'à ce qu'il devienne à son tour un vampire revanchard après avoir découvert que Carrie avait en fait des vues sur Bone, tandis que les habitants vampires de "Fate" vont se mettre en ordre de bataille guidés et excités par un prédicateur vampire souriant pour manifester et assiéger avant d'attaquer massivement le refuge du petit groupe, jusqu'à ce dernier acte qui tentera d'apporter une explication douteuse à cette invasion de vampires pour achever le métrage de façon débridée mais pour autant nihiliste en ne laissant aucun survivant.

Blood on the highwayAu-delà de cette intrigue guère évoluée, le métrage va s'orienter vers deux axes bien définis afin de captiver et d'amuser son spectateur avec d'abord cet humour omniprésent au travers de situations souriantes, grotesques et impossibles, à l'image de ces vampires manifestant dans un style typiquement américains pour réclamer du sang frais et la mort des humains, tandis que l'aspect souriant du film va aussi se manifester par ces innombrables petits gags multipliés dans chaque séquence avec parfois des arguments référentiels plaisants, tout en se portant quand même régulièrement sur le sexe et ses sous-entendus vicieux et même parfois un brin pervers. L'humour du film sera bien évidemment en majeure partie colporté par des dialogues souriants mais qui hélas viendront parfois empiéter sur l'action pure, ralentissant sporadiquement le rythme global qui sera du coup en dents de scie, mais sans jamais sombrer.

Blood on the highwayFace à cet humour et s'y mêlant gaiement, le côté horrifique du film se montrera volontaire et graphique pour ainsi faire mourir de manière visuelle (l'aspirateur, ou encore le ventilateur, par exemples) ces vampires qui prendront parfois des allures de morts-vivants lorsqu'il s'agira d'attaquer en nombre les pauvres victimes qui finiront démembrées dans des jaillissements de sang impactants, tout en faisant voler les membres arrachés. Mais pour satisfaire l'amateur de gore débridé, le métrage va également avancer de multiples sévices dont vont être victimes les vampires avant leur mort, pour ainsi créer une ambiance graphique réelle et rehaussée par des effets spéciaux tenant largement la route, et ce même si on sentira que les deux réalisateurs avaient d'autres idées derrière la tête mais qui n'ont pas été visualisées faute de budget.

Blood on the highwayLes personnages resteront stéréotypés pour une caractérisation pleine d'un humour salace rarement redondant et bénéficieront d'une interprétation adaptée et survoltée avec des jeunes acteurs qui en voudront vraiment et tandis que la charmante Robin Gierhart apportera une touche sensuelle dans le rôle de Carrie, épaulée par Laura stone. La mise en scène des deux jeunes réalisateurs est rythmée, dynamique et tentera quelques effets intéressants pour encore donner du punch à l'ensemble. Les effets spéciaux sont donc probants pour des effusions de sang graphiques et largement volontaires et tandis que les maquillages des vampires demeureront simples mais réussis.

Donc, ce "Blood on the highway", quelque peu chaotique mais débridée, aura normalement de quoi faire sourire son spectateur à condition que celui-ci accepte l'humour spécial et graveleux du métrage, tout en lui apportant une bonne dose de gore !

Pour ceux qui voudriaent en savoir plus sur l'édition DVD française du film proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 1168 mots par nicore, 1280 vues • R�agir

15.09.10

06:20:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Blood on the highway

Production indépendante américaine, ce Blood on the highway va verser dans la comédie horrifique débridée mais sans chercher la finesse pour multiplier les blagues graveleuses aux forts sous-entendus sexuels tout en mettant en avant un aspect sanglant graphique jouissif, et bien entendu, ce sera sans avoir été distribué en salles obscures que le métrage arrive chez nous pour un nouvel inédit que l'éditeur Emylia nous permet de découvrir depuis le 14 septembre en DVD.

Blood on the highway

Le script va suivre trois jeunes, partis pour un road trip, qui vont se perdent après que l’un deux ait vomi sur leur carte routière et l’ai rendue illisible. Le destin les dirige vers une ville sanguinaire remplie de vampires assoiffés. Une course brutale s’engage avec deux employés d’un commerce de proximité carnivores qui les mènent à retrouver les seuls survivants de la ville. La bataille contre l’armée des morts vivants se prépare…

Blood on the highway

Porté par cet humour omniprésent, le métrage va développer ses situations autour d'une intrigue minimaliste mais qui servira de prétexte à une multiplication de blagues déviantes, sexuellement orientées et certes pas très fines mais qui auront le mérite d'être jouissives aussi bien avec un humour de situation que par des réparties souvent tordantes et irrévérencieuses, tout comme cette volonté sanglante qui permettra au film de multiplier les passages gores débridés, volontaires et visuels, avec en plus des effets spéciaux probants et une interprétation adaptée pour avancer ces personnages évidemment stéréotypés mais souriants et qui vont se débattre contre ces vampires prenant parfois des allures de morts-vivants lorsqu'il faudra démembrer et attaquer des victimes récalcitrantes.

Blood on the highway

Le DVD édité par Emylia proposera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), pour une bande-son en DD5.1 et en DTS en anglais sous-titré en français. Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of en version originale sous-titré en français (l'éditeur semblant avoir pris de bonnes résolutions de ce côté-là !) qui nous plongera dans l'ambiance festive et souriante du tournage.

Blood on the highway

Donc, depuis le 14 septembre, il nous est possible grâce à Emylia de découvrir cette comédie horrifique déjantée avec son humour pas très fin mais omniprésent, orienté et dévastateur, accompagné par cet aspect graphique sanglant volontaire et jouissif !

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Permalien 413 mots par nicore, 1332 vues • 1 r�action

13.09.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Des hommes et des dieux
Réalisateur : Xavier Beauvois
Durée du film : 120 minutes
Date de sortie du film : 8 septembre 2010
Avec : Lambert Wilson (Christian), Michael Lonsdale (Luc), Olivier Rabourdin (Christophe), Jacques Herlin (Amédée), etc.

Par Nicofeel

Avec Des hommes et des dieux, l'excellent cinéaste français Xavier Beauvois (auteur notamment du film Le petit lieutenant avec Jalil Lespert et Nathalie Baye) s'inspire de la vie des moines cisterciens de Tibhirine en Algérie, qui auraient été enlevés puis tués par le GIA en 1996.
Évidemment, l'issue du film ne fait aucun doute mais l'intérêt du film ne consiste pas dans son scénario mais plutôt dans le ton adopté par le film. Si Xavier Beauvois n'est pas forcément le cinéaste auquel on pense immédiatement pour nous raconter une histoire relative à des moines trappistes, il n'empêche que la sauce prend rapidement et que l'on se retrouve aussitôt happé par ce film et le portrait qui est fait de ces hommes qui ont tout abandonné pour aimer Dieu.
Superbe film sur la foi, à ranger aux côtés de l'excellent L'évangile selon Saint-Matthieu de Pier Paolo Pasolini, Xavier Beauvois alterne avec une grande justesse les moments de prière (d'abord montrés en plans fixes) et les autres moments de la vie quotidienne de ces moines. Car ces huit hommes de foi forment à eux seuls une micro-société qui réussissent à subvenir à leurs besoins grâce à leur travail de la terre. On a droit à un jardinier, à un médecin, à un cuisinier, aux écrivains, etc. Tous participent utilement à la vie de cette communauté qui est placée sous le signe d'une vie modeste et ouverte aux autres.

En effet, ici on est loin de toute caricature qui pourrait nous amener à penser que ces moines ne font que prier et s'auto-alimenter. Bien au contraire. Ayant fait le choix de vivre dans une région pauvre d'Algérie, ils vivent aux côtés de la société civile et n'hésitent pas à aider quiconque à besoin de leur aide. Ainsi, frère Luc (excellent Michael Lonsdale) s'occupe à faire le médecin pendant toute la journée et reçoit environ 150 personnes par jour ! Tourné vers les autres, frère Luc est sans conteste un des personnages les plus intéressants et qui symbolise parfaitement le mode de pensée de ces moines : aider les autres, qu'il s'agisse aussi bien de la population civile que de membres du GIA.
Mais que dire du personnage de frère Christian, joué par Lambert Wilson. Lui aussi est un homme de foi qui agit toujours en homme de paix, même face à des hommes armés venus avec des intentions belliqueuses. Une superbe scène a d'ailleurs lieu lorsque le GIA vient une première fois le jour de Noël. Frère Christian demeure calme et déterminé. Surtout, il délivre un message de paix et de fraternité. Il arrive d'ailleurs à obtenir des excuses du chef du GIA et le fait que ce dernier demande à lui serrer la main. Un autre élément fondamental est le fait que frère Luc accorde une importance équivalente à tout être humain, comme le prouve cette scène où il prie pour un membre du GIA, ce que ne comprend pas un militaire.
Film qui respire la foi comme rarement vu, Des hommes et des dieux porte bien son nom. En ces temps troubles où l'on peut se faire égorger en un rien de temps et à n'importe quel endroit, les moines en arrivent parfois à douter mais la force de leur foi est plus forte que tout. Ces hommes qui sont au-delà de tous ces massacres et ne pensent qu'à faire le bien autour d'eux. Ils savent que leur mission est de rendre service autour d'eux. Leur foi en Dieu est remarquable.
Encore plus remarquable est le fait qu'ils en arrivent même à prier pour tout le monde, et même pour leurs meurtriers. Le pardon qu'ils accordent est belle à voir. On ne peut qu'être étonné de voir que le GIA ou d'autres personnes aient décidé de mettre fin à la vie à des religieux qui n'ont fait que du bien autour d'eux.
Une scène remarquable du film a lieu lorsque ces moines sont tous réunis et qu'ils prennent ensemble leur dernier repas. Sur la sublime musique du lac des cygnes de Tchaïkovski (opus 20), la caméra de Xavier Beauvois fait le tour de ces huit personnages en les montrant d'abord dans leur globalité puis en montrant uniquement leur visage et enfin leurs yeux. On passe tour à tour des sourires aux larmes. Comme si ces hommes savaient que leur fin est proche. Alors que dire de ce qui va arriver peu de temps après avec ces hommes qui s'enfoncent dans la montagne enneigée, comme s'ils rejoignaient dans cette brume le paradis.
Film d'une grande finesse qui force le respect eu égard au comportement de ces moines trappistes, Des hommes et des dieux doit sa réussite tant à sa mise en scène et sa photographie qu'à son interprétation qui est en tous points remarquables. Les acteurs sont bluffants de vérité et incarnent de manière évidente leurs personnages. Lambert Wilson et Michael Lonsdale en tête campent magistralement ces hommes qui ont donné leur vie pour Dieu.
Voilà sans conteste un film à voir, qui n'a pas volé le grand prix du jury qu'il a obtenu à Cannes.

Permalien 917 mots par nicofeel Email , 2008 vues • 2 retours

09.09.10

06:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Strigoi

Réalisateur
: Faye Jackson

Durée du film : 105 minutes

Date de sortie du film
: inconnue (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Catalin Paraschiv (Vlad), Constantin Barbulescu (Constantin Tirescu), etc.

Par Nicofeel

Film britannique réalisé par Faye Jackson, Strigoi est de prime abord un film enthousiasmant en proposant une alternative aux films de vampires. Comme symbole, on ne fait d'ailleurs pas mieux en décidant que l'action du film va se dérouler en Roumanie, et plus précisément en Transylvanie, là où a sévi le fameux Dracula.
Au début du film, on voit que des personnes du village, Constantin Pirescu et sa femme, sont tuées par les villageois. On tue donc le notable et son épouse à la manière des vampires dans l'ancien temps. Constantin serait devenu un vampire roumain, un strigoi, ce qui permettrait d'expliquer les choses bizarres qui se déroulent au village. Dans l'idée, on peut penser que le film va devenir intéressant en rappelant notamment toute une thématique développée par Luis Bunuel avec les paysans qui reprennent possession des biens face aux notables.
Vlad (prénom de Dracula, hommage amusé au mythe original), le héros du film, revenu d'Italie va tenter de comprendre ce qui se trame dans ce village. Il y a des personnages qui disparaissent sans explication.
On comprend bien évidemment que tout cela est l’œuvre des vampires mais on n'en sait pas plus. On voit des vampires qui ne se montrent pas bien virulents et mangent de tout à l'intérieur des maisons des gens. Le ton comique adopté par le film est plutôt bizarre.
Mais surtout on ne voit pas où la cinéaste veut en venir. Les villageois parlent des communistes comme de gens dangereux. Ils en ont peur.
Pour autant, il y a aussi une critique du capitalisme actuel qui a même trouvé sa place en Roumanie avec ce questionnement autour des terres : ont-elles été vendues ou non ? Le cadastre a-t-il été changé ou non ? Par extension, notre société consumériste est pointée du doigt via l'utilisation de ces vampires.
En somme, la cinéaste semble représenter une société roumaine quelque peu perdue, placée entre un système soviétique en pleine déconfiture et une intégration très récente à l'Union européenne (sachant que la Roumanie est très en retard sur le plan économique par rapport à de nombreux pays de l'Union européenne).
Si tous ces éléments sont évoqués dans ce film, ils ne le sont pas clairement et sans fil directeur.
Surtout, le film est vraiment mou, il y a un rythme extrêmement lent et un ton adopté étrange : on ne sait pas trop si on doit rigoler ou plutôt prendre ce long métrage d'un point de vue dramatique. Ainsi, quelle est la logique de mettre dans un scénario qui se veut sérieux un policier parler de prendre un terrain et d'y planter de la marijuana ?
Par ailleurs, de nombreuses scènes apparaissent redondantes. On a la désagréable sensation d'assister toujours aux mêmes scènes.
Pour ne rien arranger, les acteurs roumains parlent dans un langage anglais mauvais avec un accent très prononcé.
Au final, ce film ennuyeux et incompréhensible est une vraie déception et pour ma part le plus mauvais film de la sélection officielle. Je demeure circonspect quant au fait qu'il ait obtenu le prix du meilleur film européen.

Permalien 592 mots par nicofeel Email , 1001 vues • R�agir

08.09.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ce que je veux de plus
Réalisateur : Silvio Soldini
Durée du film : 120 minutes
Date de sortie du film : 11 août 2010
Avec : Alba Rohrwacher (Anna), Pierfrancesco Favino (Domenico), Giuseppe Battiston (Alessio), Teresa Saponangelo (Miriam), etc.

Par Nicofeel

Avec Ce que je veux de plus, l'italien Silvio Soldini offre au spectateur un film relativement original sur un sujet qui ne l'est absolument pas.
Le cinéaste traite de l'adultère avec cette jeune femme, Anna, qui tombe brusquement amoureuse d'un homme, Domenico, alors qu'elle a déjà sa vie qui est bien rangée : elle est comptable dans une entreprise privée importante, elle vit depuis un moment avec un homme qui fait tout pour lui faire plaisir et qui souhaite même lui faire un enfant. De son côté, Domenico est un père de famille avec deux enfants qui est bien souvent à la dèche en raison des petits boulots qu'il fait à droite à gauche.
Alors que bien souvent les films sur l'adultère se résument à un homme ou à une femme qui trompe son conjoint, ici le point de vue est beaucoup plus nuancé, même si les agissements des protagonistes ne sont pas pour autant excusés. Silvio Soldini ne juge jamais, il se contente de proposer une histoire on ne peut plus réaliste avec des gens qui ont manifestement du mal à se faire à leur vie bien rangée où le quotidien du jour ressemble fortement à celui de la veille. L'usure au sein du couple peut être une des raisons de cette incartade.

Mais surtout le cinéaste semble montrer qu'à l'instar de la vie qui peut offrir des moments surprenants, Anna et Domenico vivent leur liaison dangereuse de manière passionnée. Alors qu'ils ne se connaissent nullement, ils s'adonnent à des rapports sexuels intenses, quasi bestiaux qui sont très bien rendus à l'écran avec notamment une photographie particulièrement réussie dans des couleurs vives. On peut penser que cette histoire a lieu avant tout pour le plaisir sexuel qu'elle leur procure. Et pourtant cette relation est loin d'être simple. L'un comme l'autre doivent faire avec leur vie qui est bien chargée et se libérer pour réussir à se voir sur de rares plages horaires. On voit clairement qu'ils sont amenés à mentir à leurs conjoints respectifs : Anna raconte à son compagnon qu'elle fait des heures supplémentaires le mercredi soir alors que durant cette même période Domenico est censé s'entraîner à la piscine. L'un comme l'autre ont beaucoup de mal à vivre cachée leur liaison et surtout à mentir à leurs conjoints respectifs.
Là où le film ne manque pas non plus d'intérêt c'est qu'il dresse finalement un portrait assez juste de cette relation adultérine avec des personnages qui tantôt s'enthousiasment fortement, tantôt ont honte de leur relation, à tel point que plusieurs fois ils sont amenés à rompre.
Mais quel est l'avenir d'une telle relation ? Le cinéaste pose cette question en traitant plusieurs thématiques sous-jacentes : il y a d'abord l'aspect compagnon qui est à prendre en compte. Eh oui en ayant une relation adultérine on est bien évidemment amené à mettre clairement de côté une partie des bons moments que l'on passe avec son compagnon de route. La question est de la relation est également posée au niveau professionnel car tant Anna que Domenico ont du mal à se voir et à assumer pleinement leur travail. D'ailleurs leur relation a un coût qui peut rapidement devenir élevé quand on pense au prix d'une chambre d'hôtel (car bien évidemment il n'est pas question d'aller faire l'amour chez l'un ou l'autre). Et puis la question de cette relation se pose aussi plus simplement au niveau de sa durée : c'est bien beau de vivre pleinement une nouvelle relation, mais il faut encore penser aux répercussions que cela engendre et à la pérennité de ce couple qui vit avant tout pour des raisons sexuelles.
Le film bénéficie d'excellents acteurs. Tous sont bons dans leurs rôles respectifs. On appréciera notamment le fait que tous les personnages sont joués par des acteurs qui n'ont rien de géniaux sur le plan physique et qui pourraient donc être n'importe qui. L'interprétation de ces acteurs est d'ailleurs remarquable, et notamment des deux acteurs principaux, qui tour à tour sont capables de passer d'un moment passionné à des moments de doute, et où le mensonge est bien souvent utilisé pour éluder le problème de cette relation adultérine.
Au niveau de la mise en scène, elle est plutôt fonctionnelle et ne se distingue pas spécialement.
La durée du film est peut-être un poil trop longue (2 heures) mais globalement le film passe plutôt bien. Il mérite donc d'être vu tant pour son scénario plus élaboré que l'on pourrait penser à la base que pour son interprétation de qualité.

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07.09.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Piranha 3D
Réalisateur : Alexandre Aja
Durée du film : 89 minutes

Date de sortie du film : 1er septembre 2010
Avec : Elisabeth Shue (Julie Forester), Steven Mcqueen (Jake Forester), Jerry O'Connell (Derrick Jones), Jessica Szohr (Kelly Driscoll), Danni Arslow (Kelly Brook), etc.
Par Nicofeel

Décidément, Alexandre Aja est fâché avec les œuvres originales (La colline a des yeux, Mirrors). Avec Piranha 3D, il remake le sympathique Piranhas de Joe Dante sorti en 1978. Malgré son manque flagrant d'originalité et son scénario qui tient sur du papier à cigarette, Piranha 3D demeure malgré tout un film regardable.
Ce film, produit par les frères Weinstein, a le mérite de brosser le spectateur dans le sens du poil. Annoncé comme un film où sont présents « sea, sex and blood », il faut bien reconnaître qu'à ce niveau là on n'est pas volé.
L'action met un peu de temps à démarrer mais quand tout est lancé le mélange sexe et horreur carbure à plein régime. Le film se déroule dans la ville balnéaire de Lake Victoria qui reçoit de nombreux étudiants lors du week-end de Pâques. Les jeunes n'ont de cesse de se faire plaisir. C'est l'occasion rêvée pour le cinéaste de livrer quelques séquences de sexe qui ne manqueront pas de réveiller les spectateurs masculins.
Ainsi, le film insiste hautement sur la poitrine généreuse de l'actrice Danni Arslow qui est bien époumonée. Le film joue évidemment sur le rapport entre un jeune homme assez timide, Jake Forester – le fils de la shérif de la ville – qui se retrouve attiré bon gré mal gré à servir de guide à un réalisateur de films pornographiques ou à tout le moins un réalisateur de séquences érotiques. Cela permet à Alexandre Aja de nous montrer des scènes de nudité purement gratuites. On a par exemple droit aux deux « wild wild girls » qui sont filmées sous l'eau entièrement nues. A un autre moment, on voit les poitrines de ces jeunes femmes. Histoire d'en rajouter un peu côté sexe, le film joue à fond la carte de la vulgarité avec le personnage qui interprète ce réalisateur de films cochons, qui n'est pas d'une grande finesse : « mate-moi ça. Des poissons avec des gros nichons ». On nous sert également une séquence de T-shirts mouillés. Bref, tout l'attirail du sexe y passe, aussi bien par la vue de jolies formes que par les paroles de plusieurs des protagonistes.

Et l'horreur dans tout ça ? Car il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un film horrifique. Eh bien de ce côté-là Alexandre Aja ne se prive pas de donner de la sauce tomate à profusion. Si le film est assez timide au début sur ce point avec juste quelques plongeurs qui se font massacrer par de vilains piranhas, le film prend son envol dans une deuxième partie qui n'est pas sans rappeler les dents de la mer. Les piranhas s'en prennent à toutes les personnes qui ont la mauvaise idée d'être dans l'eau. Et ils ne font pas dans la gentillesse. On se retrouve avec des membres arrachés ou dévorés, des têtes coupées. Certaines séquences sont assez drôles comme le sexe du réalisateur qui, gravement blessé, a son sexe sectionné : « ils m'ont coupé la bite ». Le sexe tombe dans l'eau et est mangé par un piranha. D'autres scènes sont carrément surprenantes et on retiendra de prime abord cette très belle séquence (niveau gore) où un piranha sort de la bouche d'une jeune femme blonde. Le plus que l'on voit au niveau du gore ce sont des jambes sectionnées avec des effets spéciaux particulièrement réalistes.
Bref, Alexandre Aja concocte un judicieux mélange sexe et horreur qui devrait sans souci plaire aux jeunes qui viendront voir le film. Car Piranha 3D est avant tout destiné aux adolescents et aux jeunes adultes.
Mais au fait la 3D dans tout ça ? Il faut bien reconnaître qu'elle n'apporte pas grand chose. Elle apparaît quasiment comme un gadget qui permet avant tout de justifier un surcoût de la place de cinéma. Décidément cette mode de la 3D est franchement loin d'être emballante.
Au final, Piranha 3D est un pur film pop-corn. C'est un film d'horreur qui se déguste avec un certain plaisir sur l'instant. Mais passé son visionnage, Piranha 3D s'oublie plutôt vite car il ne se distingue pas vraiment de la production courante en terme de films d'horreur et souffre tout de même d'un scénario quelconque et d'une interprétation peu fameuse. S'il n'avait pas bénéficié d'autant de publicité autour de lui, le film aurait été à peine remarqué.

Permalien 811 mots par nicofeel Email , 2010 vues • R�agir

06.09.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un regain d’activité appréciable au cours du mois de juillet, les éditeurs sont retombés dans une léthargie estivale lors du mois qui vient de se terminer avec déjà très peu de ressorties et aucun passage au Blu-ray pour des titres existants, pour ne nous proposer que quelques inédits d’intérêt variable et des titres passés par la case « salles obscures ».

Le choc des titans
Legion

Ainsi Warner Home Video aura sacrifié le remake mitigé du Choc des titans réalisé par louis Leterrier, tandis que Sony aura lancé son Legion et ses anges exterminateurs pas toujours bien crédibles.

Suffer island
Mega shark vs giant octopus

Jamais sorti en salles, mais espérant nous le faire croire avec son titre ambigu, le Suffer island de Christian Duguay et son camp de redressement sadique aura été proposé par Metropolitan pendant que Free Dolphin aura édité un Mega shark vs giant Ocpotus au titre improbable qui aurait fait les beaux jours des cinémas de quartier à l’époque.

Madness
Hit and run

Habitué de ces lignes, Emylia aura donné sa chance au brutal Madness, œuvre suédoise sanglante et sauvage présentée ici et critiquée , alors que MGM aura mis en vente le malin et réussi Hit and run et son psychopathe pugnace et vengeur après avoir été renversé par une jeune femme ivre.

Bitten
Grim

De manière bien plus anecdotique, Zylo se fera fendu de deux inédits avec Bitten et son vampire refusant sa nouvelle condition et Open graves et ses surfeurs confrontés à un jeu maléfique mais bénéficiant de la présence de la belle Eliza Dushku. Et de son côté Elephant Films sera également resté bien timide pour ne nous offrir qu’un Grim lorgnant vers le "Z" avec sa créature monstrueuse qui devra affronter des spéléologues.

All the boys love Mandy Lane
Thirst

Seul éditeur à avoir crée la surprise, Wild Side Video aura fait bénéficié à l'attendu All the boys love Mandy lane (critiqué ici dans son édition en zone 2 anglais) d'une sortie, comblant ainsi une longue attente tardivement palliée, tout en offrant une ressortie au terrible et magnifique Martyrs et en proposant le nouveau Park Chan-Wook, le bien nommé Thirst.

Il en restera donc plus à l'amateur de cinéma horrifique et fantastique de bien vite oublier ce mois d'août misérable avec uniquement de rares sorties vraiment intéressantes, pour espérer que ce mois de septembre qui vient de commencer soit plus prolixe pour une rentrée qui s'annonce déjà plus chargée ! Le rendez-vous est déjà pris pour vérifier tout cela à la fin du mois !

Le choc des Titans

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Le choc des Titans (Blu-ray + DVD + Copie digitale)

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Le choc des Titans - Edition ultime Fnac (Blu-ray) / Blu-ray + DVD

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Le choc des titans (Blu-ray) - Edition belge

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Suffer Island

Suffer Island
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Suffer island (Blu-ray)

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Mega Shark vs Giant Octopus

Mega Shark vs Giant Octopus
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Hit and run

Hit and run
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All the boys love Mandy Lane (Blu-ray)

All the boys love Mandy Lane (Blu-ray)
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All the boys love Mandy Lane

All the boys love Mandy Lane
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Martyrs - Edition simple

Martyrs - Edition simple
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Thirst (Blu-ray)

Thirst (Blu-ray)
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01.09.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Die ewige maske
Réalisateur : Werner Hochbaum
Durée du film : 85 minutes

Date de sortie du film : 1935 (film diffusé au festival du NIFFF 2010 - Neuchâtel International Fantastic Film Festival, premier film suisse vu dans le cadre de la rétrospective « L'ombre d'un doute »)

Avec : Mathias Wieman (docteur Dumartin), Peter Petersen (professeur Tscherko), Tom Kraa (docteur Wendt), Franz Schafheitlin (monsieur Negar), Olga Tschechowa (madame Negar), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Werner Hochbaum en 1935, Die ewige maske est un thriller suisse qui traite de la psychanalyse. Librement inspiré d'un roman de Léo Lapaire, L'autre qui est en nous (titre français du film) Die ewige maske date de 1935. Et pourtant, malgré le poids des ans (et donc de la copie que nous avons vu), le film reste passionnant de bout en bout. Il faut dire que la thématique du film est vraiment très intéressante, que le côté enquête demeure jusqu'au bout avec ce mélange rêve-réalité et que la mise en scène est très solide, avec de superbes plans, qui font notamment écho aux impressionnistes.
Le film débute d'ailleurs par un plan séquence dans un hôpital avec la présentation des personnages, plan séquence se clôturant avec la chambre 112. Dans cette chambre 112, il y a le mourant, monsieur Negar. Il faut dire que l'hôpital est rempli en raison d'une épidémie de méningite. Le docteur Dumartin administre son sérum au mourant Negar, sans l'aval du professeur Tscherko, le chef de l'hôpital. L'échec des soins explique le départ de Dumartin et surtout les délires qu'il va vivre.
Très bien mis en scène, Die ewige maske est également marquant par une très belle photographie qui utilise à plein les possibilités du noir et blanc, à manière des impressionnistes, notamment lorsque Dumartin fait des rêves (cauchemars) ou se comporte comme un schizophrène. Plusieurs scènes demeurent remarquables comme lorsque Dumartin saute dans l'eau après avoir parlé à son reflet ou lorsqu'il rêve d'un autre endroit avec notamment des ballerines que l'on voit en transparence.
Le cinéaste Werner Hochbaum rend particulièrement bien à l'écran ce personnage de Dumartin qui est en fait prisonnier d'un labyrinthe souterrain qui représente précisément son propre esprit et ses responsabilités dans le décès de Negar. Il y a beaucoup de passages avec des portes et des couloirs. C'est intéressant dans le cadre de la schizophrénie vécue par Dumartin. Derrière une porte, Dumartin trouve quelqu'un qui porte un masque (d'où le titre du film). Et évidemment derrière le masque il y a tout simplement Dumartin. Comme on peut s'en douter, la résolution de ce thriller ne peut se faire que dans la chambre 112, lieu du trauma.
Le film est également intéressant par ce qu'il évoque deux méthodes de pensée au niveau de la médecine qui se font concurrence. Le professeur Tscherko, qui représente un docteur de l'ancienne école, ne veut pas le changement. C'est la raison pour laquelle où il est de prime abord opposé à l'idée d'adopter le sérum du docteur Dumartin. Ce sont les jeunes loups, les docteurs Wendt et Dumartin, qui représentent non seulement la relève mais surtout l'avenir. Ces deux styles de soins sont donc différents et sont en perpétuelle confrontation, les jeunes n'appréciant pas les méthodes du professeur.
Bien que disposant de nombreuses qualités, Die ewige maske n'est pas parfait. On regrettera par exemple : l'utilisation des raccords avec l'utilisation de photogrammes ; l'annonce des docteurs au haut parleur avec un aspect robot un peu ridicule ; des acteurs souvent en sur-jeu et principalement celui jouant le professeur Tscherko qui est vraiment en roue libre. C'est d'ailleurs peut-être pour le cinéaste une façon de surligner les méthodes peu fines de ce professeur, qui accepte difficilement de se remettre en question ainsi que les nouvelles méthodes de soin.
Malgré tout, Die ewige maske est un film disposant d'un solide scénario, d'un intéressant questionnement autour des troubles mentaux, d'une belle mise en scène et d'un bon rythme.

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07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Un poison violent
Réalisatrice : Katell Quillévéré
Durée du film : 92 minutes
Date de sortie du film : 4 août 2010

Avec : Clara Augarde (Anna), Lio (Jeanne), Michel Galabru (Jean), Thierry Neuvic (Paul), Stefano Cassetti (père François), Youen Leboulanger Gourvil (Pierre).
Par Nicofeel

Réalisé par Katell Quillévéré dont c'est le deuxième film, Un poison violent traite d'un sujet particulièrement sensible vu qu'il touche à la religion. Assez différent d'un Avril par le ton adopté, Un poison violent est un film délibérément dramatique par son traitement qui pose des questions sur la religion catholique d'aujourd'hui.
En s'intéressant au sort d'Anna, une jeune fille de 14 ans qui débute le moment charnière dans la vie que constitue l'adolescence, la cinéaste française réussit à tisser une toile beaucoup plus longue que l'on n'imagine au départ. La réalisatrice ne se contente pas d'évoquer les doutes d'Anna quant au fait de savoir si elle croit toujours en Dieu et donc si elle est en mesure de faire sa confirmation (période qui fait suite à la communion, moment où le baptisé reçoit le don du Saint Esprit).
En décrivant la famille d'Anna et des gens que cette famille est amenée à fréquenter, Katell Quillévéré touche à d'autres questions fondamentales : l'éveil de la sexualité d'une jeune fille ; les familles divisées ; la tentation éventuelle d'un prêtre.
La réalisatrice Katell Quillévéré n'a pas choisi la jeune Clara Augarde (Anna) par hasard. Pour elle, cette jeune fille possède une vraie puissance sexuelle. Et cet élément est d'autant plus troublant que Clara Augarde, en plus d'être jeune, est belle et fait preuve d'un naturel tout à fait incroyable. On comprend dès lors aisément que la jeune fille ne laisse pas indifférent. Son petit copain la trouve très jolie et n'a de cesse de draguer cette fille de son âge : il la complimente, il l'embrasse, il joue de la guitare en faisant une petite chanson pour elle, etc. Anna y est très sensible. On voit à plusieurs reprises l'éveil de la sexualité de cette jeune fille qui découvre un corps qui devient celui d'une femme.
Ce corps ne laisse pas non plus indifférent Jean, son grand-père paternel, qui a un rapport certes affectueux avec mais qui est également empreint d'un certain désir. C'est lorsqu'Anna fait la toilette de Jean que ce dernier se met à bander. Plus tard dans le film, il décède peu de temps après avoir vu les poils du sexe de sa petite fille. Si certains peuvent penser qu'il y a quasiment de l'inceste dans tout ça, on peut aussi penser que c'est tout simplement le voeu d'un vieil homme de voir sa petite-fille en train de devenir une belle jeune femme. Quoique c'est le même homme qui a demandé à sa petite fille de lire un poème particulièrement osé lors de son décès.

Alors que Jean est au seuil de la mort, Anna entre en revanche dans une période importante de sa vie. Et tout cela la réalisatrice du film le retranscrit parfaitement. Tant les désirs de cette jeune fille que ses doutes sont parfaitement retranscrits.
Mais la cinéaste ne se contente pas de livrer les doutes d'une jeune fille face aux propos religieux qui peuvent paraître choquants. En effet, dans le film on voit un évêque qui se montre assez dur dans ses paroles pour des adolescents en évoquant la lettre de Saint-Paul apôtre aux Galates (chapitre 5) qui divise l'Esprit (objet de la confirmation) de la chair : « On sait bien à quelles actions mène la chair : débauche, impureté, obscénité, idolâtrie, sorcellerie, haines, querelles, jalousie, colère, envie, divisions, sectarisme [...] Mais voici ce que produit l'Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. » Le film montre qu'un amour peut être sain sans pour autant être condamnable. Il n'y a qu'à voir l'éveil à la sexualité de la jeune Anna. Ce sont avec des propos aussi radicaux que propose la lettre de Saint-Paul qu'Anna se met à douter en sa croyance en Dieu et qu'elle refuse de finaliser son confirmation (dans le film on voit qu'au bout d'un moment elle n'arrive plus à dire « nous croyons »).
Très intelligemment, le film ne se focalise pas que sur le personnage pour parler de la religion catholique de nos jours. Le personnage du père François est également très intéressant. C'est d'abord une personne qui vient d'Italie (façon peut-être de montrer que le faible nombre de vocations amène à avoir de plus en plus de prêtres étrangers) et qui est proche des gens comme l'attestent les moments où il accepte de jouer au football avec des adolescents ou les moments où il confesse des personnes du village. Mais cette proximité n'est pas du tout évidente à gérer. Lors d'une séquence du film, on se demande si la réalisatrice n'essaye pas de traiter le cas des prêtres pédophiles. Heureusement, cela n'est pas le cas mais l'abri dans la grotte où vont le prêtre et Anna peut faire penser aux faits divers qui rejaillissent dans la presse et discréditent ô combien la religion.
Par ailleurs,en étant proche des gens, le père François en arrive parfois à douter de lui. Le célibat des prêtres n'est certes pas évoqué directement mais c'est une vraie question qui est posée indirectement par l'envie que ressent ce prêtre par le personnage de Jeanne (Lio), qui joue la mère d'Anna.
A fortiori, la famille d'Anna est encore une fois révélatrice de notre société actuelle. Anna doute de sa foi et est troublée par les changements de son corps mais ce ne sont pas les seuls éléments qui la perturbent. Anna est fatiguée par le fait que ses parents soient séparés. Les nombreuses crises de sa mère sont loin de l'apaiser. Au contraire. Voir des familles séparées qui ont bien du mal à vivre ensemble est devenue quelque chose de malheureusement trop commun.

Particulièrement bien joué, tant par des adultes confirmés comme Michel Galabru ou Lio que par les jeunes acteurs, avec une mention spéciale à la très jolie et sensible Clara Augarde, Un poison violent fonctionne à merveille sur un mode d'oppositions. Il y a d'un côté les adultes, de l'autre les adolescents. Il y a surtout un poison qui représente tout aussi bien l'éveil de la sexualité d'une jeune fille (coupable d'acte de chair, qui va en opposition directe de l'esprit) que les doutes d'un jeune prêtre qui a lui aussi des envies qui ne sont pas tournées uniquement vers Dieu.
Très riche et même assez violent par les sujets qu'il aborde, Un poison violent est un film qui ne manque d'intérêt sur la religion et des questions qui gravitent autour. A voir.
La très belle reprise du Creep de Radiohead lors du générique de fin clôt de façon remarquable ce film.

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30.08.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Grauzone

Réalisateur : Fredi M. Murer

Durée du film
: 99 minutes

Date de sortie du film
: 1979 (film diffusé au NIFFF 2010 - Neuchâtel International Fantastic Film Festival)
Par Nicofeel

Réalisé par le suisse Fredi M. Murer, connu pour être un réalisateur de montagnes (l'excellent L'âme soeur), Grauzone est un film culte de 1979 dans l'ambiance des seventies. Le réalisateur nous offre une véritable radiographie de la société contemporaine, dont le propos est encore très actuel. Le film a donc ceci d'intéressant d'être particulièrement dans le ton de ce que l'on connaît aujourd'hui.
En démarrant Grauzone par un plan en plongée sur une ville et en le terminant par un plan séquence en plongée sur son principal protagoniste, Fredi M. Murer entend évoquer la ville qui broie l'individu par son gigantisme. L'homme est peu de choses dans cette société devenue individualiste. Et évidemment depuis cette époque cela ne s'est pas vraiment amélioré.
On suit dans le film plus particulièrement un couple, Alfred et son épouse, qui travaillent tous deux et résident dans la banlieue de Zurich, dans un HLM. On voit bien la ville et ses immenses immeubles où les gens vivent. Et puis ces immenses HLM où tout le monde épie tout le monde : manque de liberté et solitude pour certains. Le superbe noir et blanc du film accroît le côté grisâtre, le spleen que l'on perçoit immanquablement dans cette société où l'homme est devenu peu de choses.
Le mari et la femme que l'on voit à plusieurs reprises dans le film ont beau être dans le même appartement, on ne peut pas dire qu'ils vivent ensemble. D'ailleurs, ils ne font même pas l'amour. Ils sont séparés dans le lit ; chacun ayant son côté du lit. Et puis le mari mange seul en regardant la télévision.
Dans une thématique qui rappelle l'oeuvre d'Antonioni, le film traite de l'incommunicabilité avec cette femme qui préférerait même s'engueuler avec son mari mais au moins qu'ils se disent quelque chose. Elle peut tout changer dans la maison, il ne dit rien. Elle a l'impression de vivre seule, dit-elle à son amie. La femme ne sait même pas quel est le travail de son époux.
Heureusement, dans ce monde gagné par la dépression - le gouvernement fait passer les nouveaux cas de maladie pour une épidémie alors qu'il s'agit tout simplement du syndrome de la dépression – il subsiste quand même un semblant d'espoir. Ainsi, en voyant ses photos de jeunesse, le couple retrouve un semblant d'unité et cela amène le mari à révéler la manipulation des masses dont il participe par son travail secret.
Car une des autres thématiques passionnantes du film est sans conteste le fait que le gouvernement dirige nos vies et les médias, véhiculant des informations pas forcément très objectives. Le fameux Big Brother de 1984 n'est vraiment pas loin. On peut même dire que le film est complémentaire.
Faisant réellement froid dans le dos quand on voit l'évolution actuelle de notre société (est-on si loin de cette fiction ?), Grauzone est un film très riche aussi bien par les thématiques qu'il aborde que par sa mise en scène très soignée.
Les acteurs sont tous très bons dans leur capacité à donner l'impression d'être monsieur et madame tout le monde. On peut facilement les prendre en exemple et penser à nos propres vies.
On regrettera simplement de n'avoir pu visionner ce film qu'en version originale sous-titrée anglais car il y a de nombreux dialogues et l'anglais sous-titré n'est pas toujours simple à comprendre.

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19.08.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Crime d'amour
Réalisateur : Alain Corneau
Durée du film : 104 minutes

Date de sortie du film : 18 août 2010

Avec : Ludivine Sagnier (Isabelle), Kristin Scott Thomas (Christine), Patrick Mille (Philippe), Guillaume Marquet (Daniel), Olivier Rabourdin (le juge), etc.
Par Nicofeel

Auteur du chef d’œuvre Série noire (1979) et de plusieurs autres bons films (Le choix des armes, Le cousin), Alain Corneau est depuis un petit moment rentré dans le rang avec des films pas vraiment marquants.
Crime d'amour, son nouveau film, est-il dans ces conditions un bon cru ? Assurément oui. Dans un genre qu'il affectionne, à savoir le film noir, Alain Corneau nous revient en très grande forme. Les raisons de satisfaction sont multiples.
D'abord, le film vaut le coup pour son scénario. En effet, Alain Corneau nous propose un film où le suspense est constant et où l'on comprend progressivement la machination qui se trame. Car le film bénéficie d'une vraie originalité jamais vue jusqu'à présent, d'où la deuxième qualité de Crime d'amour.
Dans ce film noir qui prend des allures de film à enquête, Alain Corneau a l'excellente idée (que je n'avais pas encore vu dans d'autres films, mais ça existe peut-être) de prendre les codes de ce genre de film mais d'inverser le point de vue auquel on a droit habituellement. Concrètement, ici on a une jeune femme, Isabelle, incarnée par Ludivine Sagnier qui va commettre un homicide. Elle va tout faire pour que les preuves la rendent de manière évidente coupable de ce meurtre mais dans le même temps elle aura préparé dans sa tête d'autres preuves qui vont prouver son innocence par la suite. Le but du jeu étant dans les faits d'enlever tous les soupçons et de déplacer l'enquête sur quelqu'un d'autre. Les preuves sont amenées les unes après les autres. Et là où Alain Corneau est fort, c'est que les détails qui nous sont présentés ne sont pas spécifiquement tirés par les cheveux. Les preuves qui accablent Isabelle sont crédibles tout autant que celles qui la disculpent. Les flashbacks auxquels on a droit dans la dernière partie du film et qui montrent les agissements d'Isabelle sont plutôt bien faits. D'ailleurs, le succès de l'ensemble du film doit bien évidemment aux interprétations de ses acteurs.
Pas toujours géniale, Ludivine Sagnier est parfaite dans le rôle de cette femme de talent dans la société où elle travaille, qui est progressivement victime de brimades de sa supérieure hiérarchique, et qui décide de se venger froidement, méthodiquement. De son côté, Kristin Scott Thomas est excellente dans le rôle de la chef d'entreprise ambitieuse, qui aime dominer ses troupes. Ce qui nous amène à une des dernières grandes qualités du film : sa dénonciation des dérives du monde de l'entreprise.
Il faut bien reconnaître qu'Alain Corneau n'y va pas de main morte quand il s'agit de critiquer le monde du travail. Si son personnage principale, incarné par Ludivine Sagnier paraît au départ quelque peu gentille et même un brin naïve, cette situation ne va pas durer indéfiniment.

De fait, tous les autres personnages du film sont de véritable requins prêts à tout pour réussir. De manière évidente, le personnage de Christine joué par Kristin Scott Thomas est le plus détestable. En effet, Christine est ambitieuse et n'accepte pas que quelqu'un se dresse sur son chemin. Dès lors, elle n'hésite pas à faire subir des brimades et des pressions mentales aux personnes qui l'entourent. En somme, elle harcèle certaines personnes. Mais ce personnage n'est pas le seul à être peu appréciable. Patrick Mille (le célèbre Chico pour les pubs de SFR) ne s'embarrasse guère de considérations morales : il n'hésite pas à truquer des comptes et dans sa vie privée il n'y a pas de place pour les sentiments. Et puis Guillaume Marquet, qui joue le rôle du fidèle second d'Isabelle, cherche lui aussi à gravir les échelons de la société. Dès lors, on comprend aisément qu'il n'y a pas de place à l'amour dans tout ça, ce que notre héroïne va apprendre à marche forcée. Le cinéaste Alain Corneau prend finalement le pouls de notre société actuelle écrasée par les thèses capitalistes où le succès individuel est recherché, quitte à écraser des collègues de bureau.
En synthèse, Crime d'amour est un film on ne peut plus recommandable. La résolution de son histoire, qui est tout de même un brin cynique et désabusée, vaut le coup. Avant cela, on aura pu suivre une histoire très intéressante, tant par les thématiques développées que par son jeu des acteurs. En ce mois d'août un peu creux niveau cinéma, Crime d'amour est à voir.

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18.08.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : 5150 rue des Ormes
Réalisateur : Eric Tessier
Durée du film : 110 minutes
Date de sortie du film : inconnue (film diffusé au NIFFF 2010)
Avec : Marc-André Grondin (Yannick Bérubé), Normand d'Amour (Jacques Beaulieu), Sonia Vachon (Maude), Mylène St-Sauveur (Michelle), Elodie Larivière (Anne), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le québécois Eric Tessier (qui joue d'ailleurs un petit rôle dans le film), 5150 rue des Ormes est un film d'horreur au ton pour le moins original.
Un jeune homme de 22 ans, Yann Bérubé, déraille avec son vélo et demande de l'aide à la première personne qu'il croise. Il s'agira de monsieur Beaulieu. Bien mauvaise idée que d'aller chez les Beaulieu car cette famille est loin d'être nette. Le père de famille, Jacques, armé d'un fusil, va enfermer Yann dans une pièce vide. Il y a dans la famille le père, un psychopathe, qui pense agir avec justice. Il y a la mère qui se dévoue à son époux. Il y a la fille aînée, Michèle, qui est particulièrement tourmentée et admire son père. Il y a la fille cadette, la jeune Anne, qui n'aime pas les agissements de son père. Si elle ne parle pas, elle cherche à tuer son père, en lui faisant notamment avaler du poison pour rat. La mère obéit à son mari et lui fait confiance « comme le seigneur lui a enseigné » : il y a là un côté comique dans cette soumission.

D'ailleurs, le film dispose d'un ton vraiment original avec ce père qui se la joue redresseur de torts. Le mode de pensée du père est qu'il faut faire justice soi-même et mettre fin aux agissements des pédophiles et autres détraqués en tous genres. Sa pensée est symbolisée par sa passion pour les échecs où il prend toujours les blancs car ce sont les justes. Ce huis-clos demeure dès lors très original car si Yann est enfermé, il a la possibilité de jouer aux échecs avec Jacques Beaulieu. S'il gagne, il sera libre. Un élément intéressant est le fait que l'on voit que progressivement Yann prend de l'importance chez les Beaulieu. D'ailleurs, il attise le désir chez la mère et une sympathie certaine chez la fille cadette (qui va se faire shooter par son père dans une scène brutale étonnante !). On peut faire quelques parallèles entre le personnage de Yann et celui de l'inconnu dans l'excellent Théorème de Pasolini.
Pour autant, au fur et à mesure que Yann prend l'ascendant sur le père, Jacques Beaulieu, il perd lui aussi la boule. Pour preuve, cette scène incroyable où il demande à Jacques de continuer à jouer alors que la mère, Maude, s'est pendue (se sentant abandonnée de tous) et que la fille cadette vient d'être tué. C'est presque de l'humour noir lorsque l'on voit que Yann cherche coûte que coûte à finir cette partie, quitte à rester chez les Beaulieu alors qu'il pourrait fuir. On se demande d'ailleurs si Yann n'est pas devenu au fond comme son tortionnaire, relativement dérangé. La fin est de ce point de vue assez ouverte.
Ce film que pourrait ranger parmi les films d'horreur est très original par son ton adopté et par son histoire. Il ne souffre jamais de baisse de rythme et le scénario est suffisamment intéressant pour intéresser de bout en bout.
On regrettera simplement les moments où Jacques et Yann sont seuls dans un endroit inconnu, créé de toutes pièces en images de synthèse. C'est parfaitement inutile et cela désamorce légèrement l'intérêt des scènes auxquelles on assiste.
L'accent bien prononcé des québécois ajoute un aspect au côté humour noir du film. Pour autant, les acteurs sont tous bons dans leurs rôles respectifs, et notamment celui qui joue ce fou de Jacques Beaulieu. Voilà donc un film qui sort des sentiers battus qui est à voir.

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17.08.10

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ondine
Réalisateur : Neil Jordan
Durée du film : 111 minutes
Date de sortie du film : 25 août 2010 (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Colin Farrell (Syracuse), Alicja Bachleda-Curus (Ondine), Alison Barry (Annie), Stephen Rea (le prêtre), Tony Curran (Alex), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Neil Jordan, l'auteur mythique de La compagnie des loups ou de The crying game, Ondine est un film à la lisière du fantastique avec ce pêcheur, Syracuse (Colin Farrell), qui prend dans ses filets une belle jeune femme. Est-on dans une histoire normale ou vit-on une histoire légendaire avec des êtres capables de parler le Sek, langage des phoques.
Une des grandes forces de ce film est que Neil Jordan réussit tout naturellement à nous faire croire à des choses qui paraissent pourtant incroyables.
Plusieurs éléments nous amènent à penser que l'extraordinaire a peut-être investi notre quotidien le plus banal. Ainsi, la jeune femme qui se fait appeler Ondine chante à de nombreuses reprises lorsqu'elle est en mer et à chaque fois, comme par hasard, cela attire immédiatement les poissons. Sans effort particulier, Syracuse récupère des écrevisses et du saumon. Une raison de penser qu'il s'agit d'une Selk ? Peut-être. Les éléments laissant à penser qu'Ondine est une selkie sont par ailleurs monnaie courante : elle adore l'univers de l'eau et pour l'occasion elle se baigne avec la robe que lui offre Syracuse. Par ailleurs, elle accepte le voeu de Syracuse de voir Annie, sa petite fille qui souffre d'insuffisance rénale, d'être guérie. Un événement va ainsi permettre à Annie de bénéficier d'une moelle osseuse compatible. Et puis il y a toute l'histoire autour de cette femme Selkie avec le fait d'enterrer la peau de phoque pour rester avec l'être humain pendant 7 ans. Sans compter qu'Ondine reste particulièrement mystérieuse, ne souhaitant rencontrer personne. Sans effets spéciaux, Neil Jordan réussit à nous faire croire à son histoire.
Dès lors on peut voir dans ce film un conte de fées réaliste. Et cette idée est d'autant plus enthousiasmante que Neil Jordan décrit une chronique sociale dans une ville pauvre avec un père de famille, ancien alcoolique qui est séparé de sa femme et vit avec sa petite fiille handicapée. L'arrivée d'Ondine ne correspond-elle pas à un formidable coup de pouce du destin ?
En plus d'un scénario pour le moins original, le film de Neil Jordan peut se targuer d'une belle mise en scène avec des plans en contre-plongée quand Ondine chante en mer. Et puis il y a la très belle photo grisâtre de Christopher Doyle (le directeur photo du film) qui accroît le côté réaliste du récit. Le cinéaste met en valeur de superbes paysages irlandais.
Le sérieux du film n'empêche pas certaines digressions comiques comme le coup où Syracuse et Ondine croisent des garde-côtes.
Ondine s'achève par une fin bien ancrée dans la réalité avec une résolution de l'histoire où toute l'intrigue est alors expliquée. On apprend alors qui est réellement Ondine. Et puis il y a une certaine ironie dans tout ça puisque le méchant de l'histoire ne sait pas nager, alors que l'on pensait jusque-là qu'il pouvait s'agir d'un Selkie.
N'omettons pas de signaler qu'Ondine est aussi un beau film romantique avec cette romance entre Syracuse et Ondine, sublimée par une musique toute douce, où l'on entend notamment le groupe local Sigur Ros.
Voilà donc un film à voir tant pour son scénario, sa mise en scène, sa photographie et le jeu de ses acteurs qui s'avère tout à fait intéressant.

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16.08.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Testuo 3 the bullet man
Réalisateur : Shinya Tsukamoto
Durée du film : 71 minutes
Date de sortie du film : inconnue (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Eric Bossick (Anthony), Akiko Monô (Yuriko), Shinya Tsukamoto, etc.
Par Nicofeel

Après son diptyque Tetsuo et Tetsuo 2, Shinya Tsukamoto clôt l'histoire de son célèbre homme transformé. Si le film est bien japonais, il a été tourné en anglais en raison de la provenance de certains capitaux pour le film. Tetsuo 3 bénéficie d'une photo en couleur sépia qui accroît le côté grisâtre de la ville où se situe l'action.
On retrouve Anthony, un pur « salary man » (au milieu d'autres salary man) qui va se transformer progressivement en homme-machine et ce en raison de la colère qui est en lui suite au décès de son fils Tom, écrasé par un homme en voiture. Tetsuo 3 s'appelle Anthony, un prénom bien occidental puisque le rôle est interprété par un acteur occidental.
Dès le générique, l'ambiance du film est posée avec une caméra qui tremble dans tous les sens et une musique puissante, métallique et stridente particulièrement agressive aux oreilles du spectateur. On notera que le thème musical principal de Tetsuo 3 est signé Nine Inch Nails.
La femme d'Anthony, Yuriko, souhaite coûte que coûte que vengeance soit faite. Du coup, Anthony va libérer sa colère et extérioriser ses pulsions. Il va devenir cet homme machine jusqu'à devenir plus un cyborg qu'un homme. Par rapport aux autres Tetsuo, on a droit à beaucoup plus d'explications. Déjà il y a les rapports entre Anthony et son épouse qui donnent lieu à plusieurs discussions. Il y a aussi le projet Tetsuo qui est étayé avec un Anthony qui se demande qui il est. Et puis il y a les dialogues de Tsukamoto lui-même qui joue le rôle du méchant qui a tué Tom et qui incite Tetsuo à se venger.
Pour autant, le personnage joué par Tsukamoto existe-t-il vraiment ? Anthony ne serait-il pas le seul responsable dans cette affaire et ne serait-ce pas une façon pour lui d'éviter la réalité ? On peut légitimement se poser ces questions.
Dans tous les cas, à l'instar des deux autres opus, Tetsuo 3 reste une véritable expérience sensitive. A de nombreux moments, on ne distingue pas grand chose. C'est complètement anarchiste et cela donne l'occasion à Tsukamoto de parler de sujets ô combien sérieux : d'abord il s'en prend à la police qui ne se révèle pas d'une grande finesse ; ensuite il évoque la délicate question du suicide avec un Anthony devenu Tetsuo qui ne peut même pas mettre fin à ses jours. En effet, il est devenu une créature métallique particulièrement résistante.
Même si les thématiques abordées dans le peu de temps que dure le film sont intéressantes, on regrettera tout de même que plusieurs éléments qui ont fait la force des deux autres opus, et principalement du premier Tetsuo, aient disparu : le mélange entre sexe et mort n'est plus vraiment d'actualité ; il y a également moins d'action pure qu'auparavant.
En outre, la fin du film peut laisser quelque peu dubitatif. Comment Tetsuo peut du jour au lendemain redevenir un être humain ? Cela paraît étonnant. Et puis il y a le fait qu'Anthony réussit à fonder une nouvelle famille avec sa femme, en lui faisant un enfant. Tetsuo a certes ravalé sa haine mais cette fin paraît bien apaisée et étrange pour un être qui n'avait plus rien d'humain.
Au regard des éléments évoqués ci-dessus, Tetsuo 3 demeure selon moi une petite déception.

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13.08.10

13:31:33, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Grace

Réalisateur
: Paul Solet

Durée du film : 85 minutes

Date de sortie du film
: 4 août 2010

Avec : Jordan Ladd (Madeline Matheson), Gabrielle Rose (Vivian Matheson), Samantha Ferris (Patricia Lang), Stephen Park (Michael Matheson), etc.

Par Nicofeel

Après avoir reçu le prix du jury au festival de Gérardmer 2009, Grace sort enfin sur nos écrans. Il s'agit du premier film de Paul Solet, un film d'horreur qui tourne autour de la maternité.
Le film part d'un synopsis au départ quelconque, avec une jeune femme enceinte de 8 mois, Madeline Matheson (Jordan Ladd) qui a un accident de voiture qui coûte la vie à l'enfant qu'elle porte et à son époux. Pour autant, elle choisit de mener sa grossesse à son terme.
On sent déjà que quelque chose de pas très catholique est en train de se tramer. Et pour cause, le jour de son accouchement, Madeline donne naissance à une fille, Grace (d'où le titre du film) dans une marre de sang. Considérée de prime abord comme mort, cet enfant se met au bout de quelques minutes à hurler comme n'importe quel bébé dans pareille situation. La question est alors de savoir si Madeline n'est pas en train de délirer dans la mesure où elle souhaitait énergiquement avoir cet enfant (après avoir vécu deux fausses couches) ou si, plus étonnamment, l'enfant serait encore en vie.
Comme on est dans un pur film d'horreur, c'est la seconde solution qui s'ouvre au spectateur. Par rapport à sa thématique, le film se rapproche alors quelque peu des films d'horreur bien organiques de David Cronenberg, et principalement de Chromosome 3.

Si le film joue à fond sur l'étrangeté de la vie de ce nourrisson qui fait amener autour de lui de nombreuses mouches (serait-il une sorte de mort-vivant ?), qui suce les mamelons de sa mère jusqu'à la faire saigner, qui boit du sang humain, et distille de f ait une véritable ambiance oppressante (on a droit à un quasi huis-clos avec cette femme qui garde en permanence sa fille dans sa maison), il n'empêche que le film s'étire plus que de raison.
Arrivé aux alentours du milieu du film, on a l'impression qu'il ne se passe plus grand chose de neuf. Il faut dire qu'à l'origine Grace a été pensé comme un court métrage.
Même si le sujet n'est pas la thématique centrale du film, Grace est également intéressant par sa description des rapports entre générations. Dès le début, on voit bien que le courant ne passe pas entre Madeline et sa belle-mère. La situation va même se durcir avec le décès de Michael, l'époux de Madeline.
Les rapports difficiles entre belle-mère et belle-fille ont par ailleurs le mérite de relancer la machine horrifique et ce avec des meurtres bien sanglants. Cela prouve une nouvelle fois que Madeline souhaite coûte que coûte conserver son enfant.
Le film ne serait certainement pas appréciable si l'on n'avait pas l'excellente interprétation de Jordan Ladd qui joue à merveille le rôle de Madeline, cette femme qui perd la boule suite à son accident de voiture et est bien décidée à permettre à sa fille Grace d'évoluer dans notre monde. En revanche, l'interprétation de Michael par Stephen Park est loin d'être au top. L'acteur paraît quelque peu fade dans ce rôle.
Terminons en signalant que la photographie du film est plutôt réussie, la couleur rouge ressortant bien du film et lui donnant un vrai cachet.
Au final, malgré son problème à rester constant dans la durée, Grace demeure un film d'horreur très correct, tant par son ambiance que par l'interprétation de son actrice principale, particulièrement crédible. Eu égard à sa thématique, le film est à déconseiller aux femmes enceintes !

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13:30:22, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Nobel son

Furieusement imaginatif, ce Nobel son va aussi bien distiller un humour décalé excellent et sarcastique que maîtriser une intrigue vraiment imprévisible et qui va réserver bien des surprises sans jamais décevoir ou rechercher la facilité.
Le script va voir un professeur de chimie acariâtre avoir la surprise de recevoir le prix Nobel de chimie, ce qui inclura une prime de deux millions de dollars, mais hélas pour lui en même temps son fils va se faire kidnapper avec une demande de rançon équivalente à sa prime.

Nobel sonAprès une courte séquence d'introduction sadique au cours de laquelle un homme retirant de l'argent à un distributeur automatique va se faire agresser par un inconnu qui va s'acharner pour lui couper un pouce lors d'une séquence assez saignante, le métrage va se lancer dans la présentation de ses personnages principaux, les membres de la famille Michaelson, avec Eli, le père professeur de chimie que nous découvrirons en train de faire l'amour sur son bureau à une de ses étudiantes, Sarah, la mère qui enseignera da criminologie des tueurs en série dans une école de police et Barkley , le fils préparant sa thèse sur le cannibalisme qu'il essayera d'expliquer à un barman lui réclamant de payer ses dettes.

Nobel sonCette présentation des personnages sera déjà bien savoureuse avec cet humour ironique qui permettra de cerner chacun d'eux de manière souriante, mettant d'entrée le spectateur dans cette ambiance décalée qui va suivre l'intrigue de bout en bout, pour d'abord voir Eli apprendre qu'il a reçu le prix Nobel de chimie pour ses travaux et ainsi nous laisser savourer sa réaction pour le moins surprenante. Mais nous verrons que cela collera bien à cet homme irascible, maniant un humour froid et choquant et n'hésitant à rabaisser ses interlocuteurs en étant sûr de lui et de sa supériorité, ce qui impliquera des dialogues irrésistibles à chacune de ses apparitions.

Nobel sonCette annonce, qui sera accompagnée par un voyage en Suède pour les Michaelson puisque c'est là qu'Eli doit recevoir son prix des mains de la famille royale du pays, ne va pas empêcher Barkley de se rendre dans une librairie spéciale où des écrivains en herbe récitent leurs textes (pour encore ajouter à l'humour du film avec des tirades énormes), afin d'y retrouver City Hall, une demoiselle qu'il compte bien courtiser et il aura du mal à croire à sa chance puisque tout va fonctionner au mieux pour lui, cette demoiselle bizarre et poète acceptant de parler avec lui et bien plus encore, ce qui laissera le réalisateur profiter de la présence de la charmante Eliza Dushku pour nous gratifier d'une courte scène érotique.

Nobel sonLe lendemain, Barkley aura du mal à abandonner sa conquête de la veille pour rejoindre ses parents et prendre l'avion les emmenant en Suède et il arrivera trop tard chez lui pour en plus tomber sur un inconnu qui va l'assommer, le ligoter et finalement le kidnapper. Ses parents prendront leur avion sans lui et alors que nous découvrirons son agresseur, un jeune homme agissant seul. La demande de rançon va être faite dans la douleur puisque Eli avec son comportement habituel ne croira pas au départ le ravisseur, pensant qu'il s'agit de son fils qui cherche une excuse pour avoir raté l'avion. Il faudra l'envoi d'un pouce coupé probablement à Barkley pour que les parents Michaelson appréhendent lé vérité et abrègent leur séjour en Suède pour rentrer chez eux et avertie la police et notamment l'inspecteur Max Mariner.

Nobel sonA partir de ce moment-là l'intrigue va prendre une tournure foncièrement intéressante et même captivante et puisqu'il va s'avérer que le ravisseur n'est pas un inconnu de la famille Michaelson, lui laissant avancer un passé bien sordide pour Eli et qu'il possède un plan très bien préparé pour récupérer l'argent malgré la présence de policiers évidemment mis sur le coup par les Michaelson. L'intrigue se montrera particulièrement ingénieuse pour mettre en place cette partie centrale du métrage qui ne manquera pas d'étonner à coup sûr tout en faisant toujours preuve de cet humour incroyable avant de retourner une fois encore le spectateur par un dernier acte encore plus inattendu, remarquablement bien trouvé qui mettra en évidence les rouages d'un plan global terriblement machiavélique.

Nobel sonLe métrage pourra donc compter sur son intrigue pour captiver et impliquer le spectateur qui se posera constamment des questions sur l'orientation des événements à venir sans jamais pouvoir espérer anticiper les actions des protagonistes ou même comprendre avant l'heure ce plan diabolique fomenté par une âme en peine qui va trouver là l'occasion de racheter les fautes de certains tout en remontant un passé peu glorieux. Et même lorsque les choses vont sembler se clarifier, ce sera pour à nouveau désorienter par de nombreux rebondissements imprévus pour un jeu qui va perdurer jusqu'au final qui bouclera la boucle de manière renversante.

Nobel sonMais au-delà de l'inventivité de cette intrigue, son déroulement sera rendu irrésistible par cet humour omniprésent qui, loin de parasiter les débats, va au contraire se greffer à l'ensemble de manière cohérente (le père Noël automatique et le détournement extrêmement immoral, par exemple) et en allant même jusqu'à revendiquer certains aspects des développements des événements, en misant aussi bien sur un comique dérivé des situations elles-mêmes pour parfois même venir cueillir le spectateur à froid, que sur les personnalités des différents personnages qui tous sans exceptions seront décalés et aussi attachants pour certains que complètement névrosés et joyeusement détestables, en particulier ce Eli qui sera aussi délicieusement désagréable qu'incroyablement acariâtre dans ses réparties.

Nobel sonEt heureusement l'interprétation sera largement à la hauteur des enjeux du film grâce à des acteurs inspirés, impliqués et qui vont donner vie à ces protagonsites impayables avec justesse, tel Alan Rickman pour jouer ce Eli avec brio, ou encore Eliza Dushku qui va camper une jeune poète jubilatoire dans son délire incompréhensible, et tandis que même s$les seconds rôles seront excellents, tel Danny DeVito qui va interpréter un locataire des Michaelson complètement frappé dans un délire tout simplement énorme. La mise en scène du réalisateur Randall Miller sera foncièrement adaptée pour donner du rythme au métrage et utilisera ses effets avec parcimonie et justesse.

Donc, ce Nobel son parviendra à surprendre et à passionner grâce à son intrigue tortueuse mais jamais fastidieuse, bien au contraire puisque son traitement la rendra aussi savoureuse que jubilatoire avec la présence d'un humour décalé impayable !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray du film éditées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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12.08.10

08:40:13, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Nobel son

Thriller diablement réussi avec son intrigue machiavélique et son interprétation probante composée entre autres de Alan Rickman, Bill Pullman, Danny De Vito ou encore Eliza Dushku, ce Nobel son n'aura pas eu la chance de connaître une sortie en salles chez nous et donc c'est grâce à l'éditeur Emylia que nous allons avoir la chance de découvrir ce film diabolique en DVD et en Blu-ray à partir du 17 août.

Nobel son

Le script va prendre place alors qu'Eli Michaelson s'apprête à recevoir son prix Nobel de Chimie, il doit faire face à l'enlèvement de son fils, Barkley. Seule condition à sa libération, le versement d'une rançon d'un montant de 2 millions de dollars, somme qui correspond à la prime que devrait recevoir le chimiste.

Nobel son

Le film pourra donc aussi bien compter sur son intrigue diabolique et surprenante qui ne sera jamais anticipable dans ses orientations imprévues et terribles, que sur un humour décalé irrésistible va venir se mêler aux situations déjà bien allumées et imaginatives pour nous faire découvrir des protagonistes bien barrées aux réactions infernales au sein de ce plan tortueux qui va se refermer et se dresser contre certains protagonistes, mais pas forcément comme on pourrait s'y attendre.

Nobel son

L'édition DVD du film proposera une image en 2.36 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français et en anglais en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, on pourra parcourir quelques scènes supprimées pourtant intéressantes ainsi qu'un sympathique et complet making-of que l'éditeur aura cette fois-ci eu l'excellente idée de sous-titrer en français. Le Blu-ray avancera quant à lui le film avec une image également en 2.35 (AVC 1080p/24) pour une bande-son en français et en anglais sous-titré français en DTS-HD5.1., et tout en reprenant bien entendu les mêmes bonus.

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Donc, il va falloir patienter jusqu'au 17 août pour pouvoir découvrir l'inventivité savoureuse de ce thriller croustillant et irrésistible qui méritera largement de se faire connaître au plus grand nombre !

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08:39:35, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Détour

Réalisateur : Sylvain Guy

Durée du film : 97 minutes

Date de sortie du film
: inconnue (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec
: Luc Picard (Léo Huff), Isabelle Guérard (Lou), Guillaume Lemay-Thivierge (Roch), Suzanne Champagne (Maryse Huff), Sylvie Boucher (Lyne Ventura), etc.

Par Nicofeel

Fan de films noirs, Détour est un moyen pour le cinéaste québécois Sylvain Guy de rendre hommage à un genre qu'il apprécie. Si le film est dans l'ensemble plutôt bien joué et bien rythmé, on pourra lui reprocher une trame relativement classique et un scénario bien prévisible.
Dans le rôle de la femme fatale, il y a la belle brune, Lou, que l'on sent dès le départ animée de mauvaises intentions. Léo Huff, le principal protagoniste, va directement tomber dans ses filets. Il faut dire que cet homme marié, qui dispose d'une bonne situation sur le plan professionnel, est marié mais sa femme n'a pas l'aspect sexy de la belle Lou. Avec Lou, Léo Huff croît qu'il va atteindre le paradis mais le déroulement du film va au contraire l'amener à s'enfoncer de plus en plus vers l'enfer.
Il faut dire que Léo Huff est loin d'être au dessus de tout soupçon. Dans le cadre de son travail, il n'hésite pas à payer des pots-de-vin à des élus locaux pour remporter des projets de grande envergure. Côté vie privée, Léo Huff aime sa femme mais il s'agit d'un amour mesuré où le poids des années l'a visiblement rendu beaucoup moins amoureux. Une fois que Lou arrive dans sa vie, il l'oublie bien vite, jusqu'à la faire disparaître. Notre anti-héros a beau être amoureux d'une belle inconnue, cela n'explique pas ses gestes qui pour l'occasion sont répréhensibles, notamment sur le plan de la morale.
Comment notre Léo Huff à la vie bien rangée a-t-il pu en arriver jusque là ? Eh bien tout simplement par le fait qu'il est irrésistiblement attiré par Lou qui se montre tout à la fois sympathique et sexy. Elle attise chez lui un désir qui était jusqu'à présent éteint. Lou fait bien évidemment tout pour se mettre dans la poche Léo pour qu'il ne puisse plus penser à quelqu'un d'autre qu'elle. Ce stratagème fonctionne parfaitement puisque Léo Huff ne répond ni aux appels de sa patronne, madame Ventura, que de sa femme.
Lou a réussi son coup. En prenant la main de Léo, en faisant l'amour avec lui, ce dernier devient accro et ne peut plus se passer d'elle. Il est prêt à tout lâcher pour se retrouver avec elle.
Si le film respecte parfaitement les codes du film, on regrettera tout de même une phase d'exposition des personnages qui s'avère un peu longue. Et ce d'autant plus que certains personnages sont tout de même pas loin d'être caricaturaux, à l'image de l'ami de Lou, le « bucheron » Rock, qui en fait des tonnes et est là pour faire chanter notre Léo.
Les événements suivants, même s'ils sont sans surprise, marquent de manière effective la descente aux enfers de notre personnage principal. Pour libérer sa belle qui a été faite prisonnière de Rock (tiens, tiens, voilà un élément qui pourrait mettre la puce à l'oreille de Léo tellement c'est gros mais il est amoureux et comme on dit l'amour rend aveugle), Léo va tuer Rock. Léo est à la dérive mais il ne s'en rend pas compte. Sur le plan privé, il quitte sa femme après 22 ans de vie commune (avant de revenir ensuite très provisoirement). Sur le plan professionnel, il démissionne. Rien ne va plus et les choses ne vont pas en s'arrangeant.
La fin du film est parfaitement logique dans la veine des films noirs des années 40 et 50. On appréciera d'autant plus cette fin qu'elle répond d'une part à une logique sur le plan moral (on doit payer pour ses actes commis) et que d'autre part on on a droit au début et à la fin du film à des scènes qui se répondent ; le film ayant d'ailleurs une trame narrative qui s'inspire largement du célèbre Sunset boulevard de Billy Wilder.
Au final, Détour est un film néo-noir (selon les propres termes de son auteur) qui fait plaisir à voir. Même si le début est un brin longuet, le film bénéficie d'un bon rythme et est tout à fait plaisant à regarder. A défaut d'être géniaux, les acteurs sont plutôt bons dans leurs rôles respectifs. En tant que spectateur, on notera la difficulté de comprendre tout ce qui se dit, car plusieurs mots sont très différents du français que l'on connaît. Hommage au film noir dans sa globalité, Détour aurait mérité d'être un peu moins référentiel par rapport au genre et se distancier un peu plus de ce dernier avec des éléments scénaristiques moins prévisibles. Cela n'entache pas cependant le plaisir de voir ce film qui est globalement bien ficelé.

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11.08.10

07:53:30, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Räuberinnen

Réalisatrice : Carla Lia Monti

Durée du film : 80 minutes

Date de sortie du film : inconnue (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Nina Buehlmann (Emily), Myriam Muller (Trizi), Nils Althaus (Josef), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par la jeune cinéaste suisse Carla Lia Monti, Räuberinnen est un film féministe bricolé avec peu de moyens. Le film a été présenté au festival du film fantastique de Neuchâtel en 2010 où se trouvait également sa cinéaste qui a évoqué son film.
Par son aspect conte et notamment l'histoire d'amour entre deux jeunes gens, la très belle Emily et Josef, le film rappelle un certain Princess bride de Rob Reiner. Mais il ne faut pas s'y tromper. Si Princess bride est un conte mignon et parodique, ici tout est volontairement exagéré et trash.
Dès le début, le ton est donné avec un roi ( son excellence) qui a une tétine à la bouche et qui veut absolument une blonde. On se rend compte assez rapidement que c'est un être libidineux. Dans une autre scène, on voit ce personnage en train de se branler avec un nounours. Il y a aussi ce moment où une femme lèche le doigt de pied du roi. Évidemment, la cinéaste critique le régime totalitaire qu'a instauré et la perversité sexuelle de ce dernier. C'est donc sans surprise que l'on voit à un moment la belle Emily arracher le pénis du roi, lequel réussit à le remettre ensuite.
Les autres personnages du château ne sont guère plus raisonnables que le roi. Il y a par exemple cette femme qui se flagelle et utilise en même temps un god. Les références ou allusions sexuelles sont nombreuses dans le film et c'est d'ailleurs une façon pour la cinéaste de mieux tordre le cou à certains modes de vie.
Dans un mode qui rappelle les Monty Python, Carla Lia Monti mélange les époques. On a ainsi le serviteur noir ultra barraqué qui est au service du roi et n'arrête pas de faire du vélo d'appartement. Plus proche de nous au niveau de l'actualité, le film évoque explicitement la crise des sub-primes aux Etats-Unis.
Le mélange des époques n'est pas la seule curiosité du film. On a aussi droit au mélange des genres. Si le genre comédie est omniprésent, on rira d'autant plus en assistant les nombreuses séquences chantées du film. Dès les premières minutes du film, on voit Josef qui chante en allemand (forcément, vu l'origine du film) pour Emily, une blonde très mignonne, et l'on voit des marguerites partout. A un autre moment, Josef, avec les accoutrements du rocker, se met à nouveau à chanter pour Emily alors que l'on a comme fond de fausses étoiles. Il y a un côté kitsch qui est évident et assumé. Plus loin dans le film, Emily et sa collègue Trizi, devenues des voleuses (signification de Räuberinnen), s'offrent alors une scène complètement atypique avec une sorte de danse country en pleine nuit.
On comprend bien que tout cela est complètement décomplexé et n'a d'autre but que de divertir. D'ailleurs, le film se termine dans une ambiance fun avec des feux d'artifice à la clé.
Situé entre une production seduction cinéma (pour le côté érotique puisque l'on voit quelques seins et les allusions sexuelles sont bien présentes) et du Monty Python (pour le côté complètement décalé des scènes, et notamment l'anachronisme assumé), Räuberinnen est une sorte de conte complètement décalé. C'est aussi un film évidemment féministe puisque ses héroïnes s'attaquent sans ambages à la perversité des hommes. De manière plus générale, le film est une curiosité sympathique qui plaira aux amateurs de films décalés.
On regrettera simplement le manque de cohérence de l'ensemble, le film partant un peu dans tous les sens, même si tout est fait pour distraire le spectateur.

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10.08.10

23:07:02, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Madness

Nous venant de Suède, ce Madness va, malgré le manque d'originalité de son intrigue, pousser le bouchon assez loin dans la violence sanglante et même perverse, retrouvant ainsi la flamme dévastatrice et gore qui anime un certain type de productions indépendantes américaines.
Le script va laisser un petit groupe de quatre personnes être la cible d'un clan de dégénérés violents et meurtriers.

MadnessLe métrage commencera de la meilleure des façons en arrivant dans sa séquence introductive à choquer en nous laissant découvrir une jeune femme enceinte attachée dans une grange crasseuse où un homme (que nous ne verrons que brièvement mais qui sera tout de suite identifié comme étant un ravisseur) va bientôt la rejoindre mais la victime va réussir à s'enfuir, lançant une brève course-poursuite qui s'achèvera de manière terrible, graphique et sanglante, laissant au spectateur ensuite le temps de se remettre lors d'un générique qui se conclura lui aussi par une surprise graphique plutôt souriante.

MadnessEnsuite, l'intrigue ne va pas trop traîner pour nous présenter ses personnages principaux, Tara et Jenna, deux pom-pom girls en route pour un concours et qui vont lors d'un arrêt dans une station-service rencontrer deux jeunes hommes, Chad et Oliver, qui, étant en panne de voiture, vont embarquer avec les filles. Malgré un petit côté stéréotypé, cette présentation des protagonistes sera assez plaisante et surtout ne cherchera pas à mettre en place un quelconque humour stupide hélas souvent mis en avant dans le genre. La première alerte aura d'ailleurs lieu à la station-service puisqu'un pick-up noir va s'arrêter près des jeunes et laisser vrombir le moteur avant de repartir, tout en nous laissant apercevoir le conducteur, un homme crasseux dont le visage sera caché par un foulard.

MadnessL'attente ne sera pas longue pour que le pick-up revienne harceler le quatuor et lancer un animal mort sur le pare-brise de leur voiture, les poussant à l'accident puisque le véhicule va aller heurter le remblai sur le bas-côté de la route en s'immobilisant définitivement. Forcés de continuer leur chemin à pied, le petit groupe va se croire sauvé lorsqu'une autre voiture va surgir et les prendre à son bord, mais bien entendu, il ne s'agira que d'un complice de l'homme au pick-up à qui il va bientôt donner rendez-vous dans un petit chemin pour pouvoir emmener leurs victimes dans leur baraque isolée. Seule fausse note dans leur plan, Chad aura pris son courage à deux mains pour sauter de la voiture en marche et ainsi fausser compagnie à leurs ravisseurs.

MadnessLes trois autres personnages vont donc être conduits jusqu'à cette maison isolée où Oliver sera séparé des filles et mené dans un hangar pour y subir les derniers outrages de la part de l'un des ravisseurs lors d'une séquence quand même quelque peu dérangeante, tandis que les demoiselles seront attachées au sol. Pendant ce temps-là Chad aura eu affaire à un autre membre de ce clan de dégénérés pour un combat certes quelque peu mollasson mais déjà méchant, et donc, il va pouvoir espérer porter secours à ses amis retenus prisonniers, laissant alors l'intrigue accumuler des rebondissements sauvages et meurtriers qui ne vont épargner personne dans chaque camp, pour ainsi faire preuve d'une barbarie jouissive et gore du plus bel effet.

MadnessEn effet, les membres de cette famille vont faire preuve d'une belle brutalité lorsqu'il s'agira de calmer et de secouer leurs victimes, tout en avançant des armes multiples et parfois même originales pour combattre et tuer, mais ce sera aussi leur look très graphique qui retiendra l'attention, leur crasse et leur aspect nauséabond et purulent étant ici poussé à l'extrême, et tandis que le métrage va aussi mettre en avant le caractère répétitif et de masse de leurs exactions, avec par exemple cette séquence dérangeante et parfaitement mise en scène au cours de laquelle ils vont ramasser de nombreux corps pour aller les jeter dans un lac voisin.

MadnessAlors bien sûr l'intrigue globale ne présentera que peu de surprises sur le fond et laissera les victimes s'évader de manière récurrente pour lancer de fait des courses-poursuites toujours haletantes et se terminant de manière violente et barbare mais on pourra largement apprécier la manière dont les réalisateurs (puisqu'ils seront au nombre de trois à avoir peaufiné le métrage) vont donner de l'ampleur dramatique à chacune des mises à mort des personnages principaux, sans forcément verser dans une outrance gore ou une sauvagerie qui sera plutôt réservée aux affrontements, mais en arrivant à jouer sur la sensibilité pour presque bouleverser par ces décès ignobles.

MadnessEn plus le métrage va nous gratifier d'un dernier acte encore plus brutal lorsque les deux derniers survivants vont devoir affronter les survivants de cette famille dans une maison désaffectée en piteux état pour aller encore plus loin dans la violence jusqu'au-boutiste et faire passer un sal quart d'heure à certains personnages, avec en plus des détails gores qui ne seront pas dénaturés par quelques inserts numériques discrets. On pourra noter également une certaine volonté des auteurs de rendre hommage à une certaine époque en ne plaçant pas l'intrigue de nos jours mais dans les années quatre-vingt-dix, ce qui va donner un certain cachet à l'ensemble, même si cela se fera oublier par le suite pour laisser place au déferlement de violence hystérique à venir.

MadnessL'interprétation sera ici cohérente mais montrera sporadiquement quelques faiblesses heureusement guère préjudiciables notamment au niveau du jeu de certains acteurs pas forcément inspirés dans leurs mimiques, tandis que la mise en scène du trio de réalisateurs sera plutôt efficace, avec un rythme soutenu tout au long du film et en plaçant quelques effets dans les cadrages pour renforcer l'impact des temps forts. Les effets spéciaux sanglants du métrages ont foncièrement probants sans pour autant toujours verser dans la surenchère gore et ainsi laisser une violence plus sèche et brutale venir cueillir le spectateur.

Madness

Donc, ce Madness s'avérera être une bonne surprise, brutale et méchante venue du Nord qui parviendra à dépasser l'aspect classique de son intrigue par une volonté de choquer et de se montrer violent franchement jouissive et confirmant ainsi la bonne santé du cinéma de genre nordique en pleine effervescence !

Madness

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition française du film proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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09:38:12, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Millénium 3 : La reine dans le palais des courants d'air

Réalisateur : Daniel Alfredson

Durée du film
: 147 minutes

Date de sortie du film : 28 juillet 2010

Avec : Michael Nyqvist (Michael Blomkvist), Noomi Rapace (Lisbeth Salander), Lena Endre (Erika Berger), Annika Hallin (Annika Gianini), Anders Ahlbom (docteur Peter Teleborian), Georgi Staykov (Alexander Zalachenko), etc.

Par Nicofeel

Réalisé comme le second opus de cette trilogie par Daniel Alfredson, Millénium 3 : La reine dans le palais des courants d'air clôt l'adaptation au cinéma de la trilogie culte de Stieg Larsson.
D'ailleurs, comme le précédent film, Millénium 3 a plus été pensé comme un film télévisé que pour un film dédié au cinéma. Ainsi, la mise en scène se limite bien souvent à des champs et contre champs, il y a de nombreuses coupes et la photographie est beaucoup moins soignée que dans Millenium premier du nom.
Il faut dire que la durée important de ce long métrage ne se prête pas forcément pas un passage dans les salles obscures.
Pourtant, à mon sens, Millénium 3, qui respecte bien l’œuvre originale, s'avère être un très bon opus, peut-être le meilleur sur le plan scénaristique. Alors que Millénium a joué à fond la carte du thriller, que Millénium 2 s'est intéressé à l'histoire de Lisbeth, Millénium 3 va cette fois avoir une vision beaucoup plus globale. Si le destin de Lisbeth continue d'être en jeu, c'est bien le fait de démasquer un groupe occulte des services secrets qui est prédominant.
Bien qu'étant de loin le film le plus long de la trilogie, Millénium 3 n'ennuie jamais et cela en raison d'une intrigue passionnante qui se renouvelle sans cesse.
Le rédacteur du Millenium, Michael Nyqvist va désormais tout faire pour prouver l'innocence de Lisbeth Salander et même aller jusqu'à montrer qu'elle a été victime plus jeune d'un internement clinique parfaitement injustifiée ; l'affaire ayant été étouffée par les services secrets de l'époque. Désormais, Michael Nyqvist est aidé par les services actuels de la sécurité intérieure.
Si l'affaire qui se joue sous nos yeux est intéressante par ses multiples acteurs et par ses multiples implications dans le milieu politique, judiciaire ou encore hospitalier, il n'empêche que l'absence de lecture de l'oeuvre originale rend parfois difficile la compréhension de l'ensemble. D'autant que les protagonistes ayant des noms suédois, cela n'est pas aussi évident de faire les rapprochements que dans un thriller américain.

Toujours est-il que l'on se passionne pour les divers éléments qui nous sont progressivement dévoilés, permettant au spectateur de comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire, notamment les raisons pour lesquelles ce groupuscule a cherché à supprimer Lisbeth Salander et son père. L'affaire qui nous est raconté paraît crédible et on imagine que l'histoire de cet espion russe qui a commis des trafics d'armes ou des trafics de drogue mais a été couvert de ses agissements, demeure possible. C'est donc d'autant plus appréciable d'en savoir plus sur cette police secrète désignée comme la section.
Si Lisbeth Salander n'est pas forcément dans cet opus la personne que l'on voit le plus, il n'empêche qu'on continue d'en apprendre plus sur elle, et principalement lors d'un jugement ô combien important où la vérité va enfin éclater. Désormais, le procureur qui se sera laisser guidé va devoir faire valoir son point de vue. Surtout, le docteur Teleborian va voir ses évaluations psychiques bidons de Lisbeth remis en cause.
Le cinéaste a d'ailleurs la très bonne idée de mettre en parallèle l'enquête relative à la « section » qui touche enfin à sa fin et le procès où le docteur Teleborian est clairement mis en cause.
Une autre bonne idée scénaristique (qui en tout état de cause reprend l'idée du roman) est de ne pas terminer par les conclusions du jugement. Non, malgré la durée déjà relativement élevée du film, Daniel, Alfredson propose à nouveau de relancer l'intrigue dans une sorte de thriller où Lisbeth retrouve une place centrale.
Au final, Millénium 3 n'est pas certes pas aussi brillant sur le plan de la mise en scène que le premier opus de la trilogie mais il faut bien reconnaître que son intrigue est très riche sur divers aspects et que la trilogie se clôt de manière tout à fait convaincante. Les excellents acteurs du film, et en tête Noomi Rapace, Michael Nyqvist, et Annika Hallin, sont sans conteste responsables du succès de ce film. La trilogie « best seller » de Stieg Larsson a bénéficié d'adaptations sérieuses. Le seul reproche que l'on pourrait faire est que les deux derniers opus ont bénéficié de budgets moindres par rapport au premier, ce qui est dommage dans le sens où Millénium premier du nom avait rapporté 80 millions de dollars dans le monde, ce qui est une somme non négligeable pour un thriller made in Suède.

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09.08.10

13:38:11, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Madness

Le cinéma de genre nordique est depuis quelques temps en pleine effervescence pour ne pas arrêter de nous étonner et ce Madness, film indépendant suédois va confirmer cette bonne tenue avec certes une intrigue guère originale mais le métrage versera dans une violence sèche souvent teintée de gore pour ainsi retrouver un jusqu'auboutisme cher aux années soixante-dix, et c'est grâce à l'éditeur Emylia que nous allons à partir du 17 août prochain découvrir cette œuvre sauvage et barbare.

Madness

Le script va suivre Jenna et Tara, deux demoiselles en route pour un concours de "Pom-pom girls". A une station essence elles décident d’aider deux garçons dont la voiture est tombée en panne. Ce que les jeunes ignorent c’est qu’ils sont poursuivis par un groupe de fous dont l’unique plaisir est de tuer. Après avoir été kidnappés et enfermés, leur survie est la seule chose qui compte... Jusqu’où seront-ils prêts à aller ?

Madness

Alors bien entendu le métrage adoptera une intrigue classique confrontant ces quatre jeunes (heureusement pas franchement stéréotypés et débarrassés de tout humour ridicule) à cette famille de dégénérés meurtriers, mais le métrage prendra un malin plaisir à verser dans la violence froide et sanglante, pour en plus se montrer régulièrement pervers et choquant, comme lors de cette séquence d'introduction appelée à rester dans les mémoires. Et si les rebondissements pourront sembler parfois bien opportuns avec des victimes arrivant trop souvent à s'échapper, ce sera pour lancer des courses-poursuites haletantes qui se termineront souvent de manière graphique. Le film pourra aussi compter sur ces dégénérés au look particulièrement démonstratif pour achever d'embarquer son spectateur dans un tourbillon de sauvagerie encore amplifié par la bonne tenue de la mise en scène qui arrivera à donner de l'intensité aux temps forts dramatiques.

Madness

Le DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera proposé en anglais sous-titré en français en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, outre un petit diaporama sympathique, on pourra suivre un excellent court-métrage.

Madness

Donc, il ne nous reste plus qu'à patienter jusqu'au 17 août prochain pour pouvoir se plonger dans cette furie sanglante et barbare que nous offre l'éditeur Emylia, toujours là pour nous dénicher des inédits incisifs !

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03.08.10

09:50:35, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après deux mois quand même décevants, les éditeurs semblent s'être quelque peu réveillés au cours de ce mois de juillet qui vient de s'achever pour, en plus de continuer à sortir des versions Blu-ray des films de leurs catalogues respectifs et de ressortir des titres déjà disponibles par le passé, avoir mis en vente un nombre certain de titres alléchants avec notamment des inédits franchement alléchants !

Predator
Killer movie

Au niveau des éditions en Blu-ray, 20th Century Fox aura fourni un travail consistant sur son catalogue en proposant des éditions duo Blu-ray plus DVD des deux Predator mais aussi des décevants crossovers Alien Vs Predator et Alien Vs Predator : Requiem, mais aussi par exemple le Phénomènes de M. Night Shyamalan. Mais ce ne sera pas le seul éditeur a avoir profité de l'été pour convertir une partie de ses éditions en Blu-ray puisque Elephant Films aura fait de même avec Gruesome, Swarm, des fourmis dans l'avion, L'ordre du loup, La secte ou encore La cité des zombies. Mais l'éditeur nous aura également proposé quelques inédits avec un très moyen Gonger, la malédiction, une nouvelle aventure du "Leprechaun" avec Leprechaun, le retour de l'elfe guerrier et une amusante parodie horrifique de la téléréalité avec Killer movie. Enfin France Télévisions aura également doté le sympathique Inside (sorti en DVD en février dernier) d'une édition en Blu-ray.

Septième lune
Plague town

Pour ce qui concerne les ressorties uniquement en DVD, on pourra signaler une seconde édition de Meatball machine chez WE Productions, tandis qu'Opening offrira une seconde chance à deux de ses titres mineurs, Constrictor et à Cerberus, tout en étant bien plus inspiré pour éditer les inédits Septième lune et son couple d'américains confrontés à des fantômes chinois issus d'une légende et le très réussi Plague town, critiqué ici dans son édition en zone 1.

Daybreakers
Wolfman

Parmi les sorties attendues de films ayant eu la chance de passer par la case "salles obscures" chez nous, Metropolitan aura mis à notre disposition des éditions DVD et Blu-ray du sympathique Daybreakers des frères Spierig, déjà auteurs d'un Undead qui ne faisait qu'amorcer leur talent qui se révélera véritablement ici, Universal aura misé sur son Wolfman flirtant avec le classique et enfin TF1 Vidéo aura édité la français La horde et son démastiquage de zombies.

Blood snow
Cthulhu

Passons aux inédits maintenant, avec Emylia qui continue à nous dénicher des petits titres sympathiques, avec pour ce mois de juillet Blood snow, dont les éditions ont été présentées ici et le film critiqué , Optimale s'aventurera dans les terres fantastiques pour sortir un Cthulhu bien entendu inspiré par les écrits d'H.P. Lovecraft, en espérant que, pour une fois que l'écrivain de Providence est adapté, le film ne soit pas trop parasité par cette histoire homosexuelle, tandis que Paramount se sera intéressé au Cas 39, nouveau film de Christian Alvart, le réalisateur allemand de Antibodies et de Pandorum. Et plus anecdotique, l'éditeur/ distributeur Zylo aura osé sortir Sand serpents qui lorgnera fortement vers la saga des Tremors.

The collector
Doghouse

Enfin, l'éditeur qui se sera distingué ce mois-ci sera incontestablement CTV avec d'un côté The collector, qui lorgnera aussi bien du côté des Saw que du "giallo" ou du "slasher" avec une violence franche, et de l'autre côté le très sympathique, souriant et attachant Doghouse de Jake West, critiqué dans son édition anglaise ici, en attendant pourquoi pas que l'éditeur (ou un autre, hein !) se penche enfin sur le délirant et gore Evil aliens du même réalisateur.

Donc, comme on peut le voir, ce mois de juillet aura été globalement bien fourni, redressant ainsi la barre, et le rendez-vous est déjà pris pour voir si ce mois d'août estival aura confirmé cette vigueur retrouvé des éditeurs, avec déjà quelques bonne surprises annoncées et largement attendues (cf Mandy Lane).

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Gruesome (Blu-ray) - Edition 2010

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La Secte (Blu-ray)

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Leprechaun : Le retour de l'elfe guerrier

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Killer Movie

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Killer Movie (Blu-ray)

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Meatball machine

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Constrictor

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Plague Town

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Blood snow

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The Collector

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28.07.10

08:36:31, Cat�gories: Test / Critique  

Réalisateur : Dong-Hun Choi

Durée du film
: 135 minutes

Date de sortie du film : non prévue à l'heure actuelle (film diffusé au NIFFF 2010).

Par Nicofeel

Réalisé en 2009 par le sud-coréen Dong-Hun Choi, Woochie (de son titre international Jeon Woochie : the taoist wizard) est un film mélangeant action, fantastique (héroic-fantasy) et comédie, voire burlesque (le personnage du chien). Le film traite d'un mythe taoïste avec une flûte (genre de macguffin hitchcockien) que tout le monde recherche sans que l'on sache vraiment pourquoi au final. Et d'ailleurs l'histoire du film ne le dira jamais.
Le héros du film est un sorcier, Woochie, qui, aidé de son fidèle (c'est le cas de le dire) compagnon va tenter de sauver l'humanité. Il va devoir combattre des gobelins et un sorcier dissident ayant décidé de se ranger du côté du mal.
Très dynamique, le film passe très bien pour le spectateur malgré sa durée de 2h15. Il faut dire que Woochie joue clairement la carte du film populaire. D'autant qu'il y a une première partie qui se passe au Moyen Age puis 5 siècles plus tard, à notre époque actuelle où Woochie se retrouve complètement désorienté. Il y a clairement un côté très Visiteurs avec ce personnage qui découvre un nouveau monde : les tours ont remplacé les habitations sommaires en bois, il n'y a plus de cheval (le collègue de Woochie étant par moments transformé dans la première partie en cheval) mais des voitures, etc. Cela donne lieu à plusieurs séquences extrêmement drôles avec ce Woochie qui paraît complètement paumé et a bien du mal à se faire aux habitudes de ce pays qui est le sien mais qui a fondamentalement changé au fil des siècles.
Le cinéaste Dong-Hun Choi a bien réussi le passage d'une époque à une autre en ayant eu la bonne idée d'inscrire par moments les personnages dans des gravures où ils entrent et ne ressortent que 500 ans plus tard (côté fun pour les 500 ans). Cela fait penser à un passage dans une autre dimension, comme lors du combat final.
Le film ne se gêne pas d'ailleurs de donner un vrai côté fun au film. De ce point de vue, la relation de Woochie avec son fidèle serviteur qui prend souvent les traits d'un cheval ou d'un chien est vraiment très drôle. Délibérément, ce personnage secondaire est représenté comme quelqu'un d'un peu idiot et assez peu fin, même s'il aide plusieurs fois Woochie. On notera au passage qu'à un moment il trahit son maître une fois pour devenir un humain (une humaine en fait !).
Toutes ces histoires de transformation ou de réincarnation paraissent bien étranges aux yeux du spectateur occidental mais il faut bien voir que cela reste quelque chose de typique dans la culture orientale. Au demeurant, le film mentionne à de nombreuses reprises la religion taoïste où chaque chose aurait une âme (on reproche d'ailleurs à Woochie qu'il n'ait pas d'âme et qu'il doive avoir recours à des talismans en papier). Et puis le taoïsme est évoqué également indirectement par la réincarnation supposée de certaines personnes : on peut par exemple penser que la jeune veuve s'est réincarnée en femme à tout faire pour l'actrice (délibérément choisie comme insupportable) ; la relation qui la lie à Woochie qui ne cesse de la chercher et même de la sauver par moments. Est-elle le dieu arc qui se serait réincarnée en elle pour sauver Woochie ? On ne sait pas. On signalera également que le combat final donne lieu à quelques twists assez bienvenus (dans le côté notamment fantaisiste du film) et un rappel évident au taoïsme par l'utilisation des ces élémentaux d'air, de feu et d'eau.
Très agréable dans l'ensemble, Woochie n'est pas pour autant un film exempt de tout reproche. D'abord, il faut bien reconnaître que le film est amusant mais qu'il n'a pas vraiment d'autre but que de divertir le spectateur. On est loin d'avoir affaire à un film d'auteur.
Surtout, on regrettera un abus d'effets de synthèse par toujours très réussis, notamment lors de l'apparition des gobelins. Cela donne une désagréable sensation de décalage par rapport au film et cela amoindrit l'intérêt de ce long métrage. Mais bon, on peut se douter que le ratage de certains effets est dû au faible montant alloué à ce film.
Et puis c'est le seul vrai défaut qui n'handicape pas spécialement ce film sans prétention. On prend plaisir à voir ce film qui ne demande pas beaucoup de concentration pour être vu.
Il faut dire qu'avec des acteurs qui jouent tous la carte de l'humour et prennent particulièrement à coeur leurs rôles, quitte à sur-jouer par instants, on a le temps de rigoler et on ne voit pas le temps passer.
La boucle du film se referme d'ailleurs avec une fin qui rappelle sans conteste le début du film avec la fameuse plage où l'on voit un océan très net.
Au final, Woochie est à prendre pour ce qu'il est : un pur film de divertissement qui n'est là que pour amuser le spectateur. Un budget un peu plus conséquent aura permis d'éviter des effets visuels parfois à la limite du ridicule, notamment par la création des monstres de ce long métrage. Woochie est le film parfait à voir si on n'a pas envie de se prendre la tête mais si on a uniquement envie de se détendre.

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26.07.10

09:25:11, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The inhabited island

Réalisateur : Fyodor Bondarchuk

Durée du film : 115 minutes

Date de sortie du film : non prévue à l'heure actuelle (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Vasily Stepanov (Maxim Kamerrer), Pyotr Fyodorov (Gai Gaal), Yuliya Snigir (Rada Gaal), etc.

Par Nicofeel

Sorti fin 2008 en Russie, The inhabited island est un film du cinéaste Fyodor Bondarchuk, où il adapte le roman des frères Strougatski. En quelques années, on a donc l'occasion de voir une fois de plus un film de genre russe, après la saga des Night watch (2004) et Day watch (2006). Ici, on est dans un pur film de science-fiction avec une action qui se situe en 2157. Les humains se sont alors développés sur de nombreuses planètes et ont fait disparaître les notions de guerre ou encore de famine. Maxim Kamerrer, un cosmonaute, dont le vaisseau a été touché par une météorite, s'écrase sur une planète lointaine, Sarkash. Le scénario de base rappelle quelque peu La planète des singes de Pierre Boule. Mais la suite va plutôt faire penser à Dune de Frank Herbert. En effet, sur cette planète, une guerre nucléaire a engendré une crise environnementale et sociale.
Il y a d'un côté le peuple qui vit dans une belle cité ultra-moderne et de l'autre côté des gens qui ont été manifestement contaminés par les dommages collatéraux de la guerre nucléaire, nommés les dégénérés. Cette planète a à sa tête cinq gouverneurs dits les pères inconnus qui ont la capacité de manipuler la conscience des habitants.
Sur le plan scénaristique, The inhabited island se révèle plutôt intéressant en développant des thématiques diverses tels que l'asservissement, la volonté de pouvoir, le lien entre politique et finance. Ce n'est certainement pas un hasard si ces thèmes sont développés par un cinéaste russe. Il demeure assez évident que les éléments qu'il développe ne sont pas sans rappeler les heures sombres de la Russie voire même certains éléments actuels. On s'intéresse donc d'autant plus à ce film qui montre des financiers corrompus, des politiques avides de pouvoir, un peuple qui est nourri par une propagande mensongère. Pendant que des dégénérés sont tués, le peuple ne pense pas à autre chose. A ce peuple on lui croire des choses sur l'existence de l'univers qui se révèlent inexactes ou encore sur les raisons de l'implantation des tours.

Le film bénéficie également d'une très belle photographie qui donne un effet très classe à l'ensemble. Une des raisons de la réussite du film sur le plan visuel tient à la multitude d'effets spéciaux que contient le film. Le film est beau à regarder, notamment lors des scènes nocturnes.
Voilà pour les qualités du film. Celui-ci n'est pas pour autant exempt de défauts, loin s'en faut. D'abord, le rôle principal du film tenu par Vasily Stepanov n'est pas des plus fameux. Ce beau blondinet donne vraiment l'impression d'avoir été choisi uniquement pour son physique et non pour son jeu d'acteur. Car côté interprétation celui-ci est loin d'être au top. Très souvent il sourit ou a l'air surpris. Sa palette de jeu est pour le moins très limité. C'est donc d'autant plus difficile d'imaginer Maxim dans une sorte de rôle de messie (personnage qui n'est pas sans rappeler un Paul Atréides dans Dune, étant en tout état de cause comme lui du côté des opprimés), celui-ci ayant des capacités particulières : il a des talents incroyables de militaire ; il peut mémoriser un livre en une demi-heure ; il réussit à atténuer les douleurs vécues par les dégénérés par les radiations des tours.
Le reste des acteurs n'est pas non plus au top, même si c'est moins pire que l'interprétation de Vasily Stepanov.
Ajoutez à cela que plusieurs scènes du film tombent un peu comme un cheveu sur la soupe : Maxim tombe immédiatement de la belle Rada Gaal (jouée par Yuliya Snigir) et on a droit à une petite musique romantique au piano.
Certains choix scénaristes sont également pour le moins contestables sur le plan de la vraisemblance : Maxim a la chance car il se trouve sur une planète où il peut respirer normalement (il ne pense d'ailleurs à aucun moment de mettre une combinaison de cosmonaute) ; il tombe comme par hasard à un moment donné dans un trou qui le ramène à la vieille forteresse.
Enfin, la mise en scène est sa globalité contestable. Le cinéaste Fyodor Bondarchuk se laisse aller aux tics visuels très actuels, avec une utilisation abusive de ralentis ou d'accélérés lors des scènes d'action, notamment pour figurer que Maxim est fort.
La fin du film, qui se termine en queue de poisson, avec une intrigue qui n'est pas résolue, laisse clairement entendre qu'il y aura une suite à The inhabited island. Ca sera le cas avec The inhabited 2, avec de nouveau derrière la caméra Fyodor Bondarchuk.
Au final, The inhabited island est un film inégal, qui demeure plaisant sur le plan thématique mais qui souffre d'une interprétation très moyenne et d'une mise en scène inadaptée.

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23.07.10

10:34:42, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Millénium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette

Réalisateur : Daniel Alfredson

Durée du film : 129 minutes

Date de sortie du film : 30 juin 2010

Avec : Michael Nyqvist (Michael Blomkvist), Noomi Rapace (Lisbeth Salander), Lena Endre (Erika Berger), Georgi Staykov (Alexander Zalachenko), etc.

Par Nicofeel

Suite des aventures de la trilogie Millénium créée par Stieg Larsson, Millénium 2 : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette voit le réalisateur Niels Arden Oplov laisser la place à Daniel Alfredson (le frère du cinéaste ayant mis en scène le très beau Morse).
On notera également que le budget du film a été revu à la baisse et que, bien que sortant en salles de cinéma, Millénium 2 (ainsi que Millénium 3) a été plus vu comme un film télévisé que comme un film de cinéma. Il n'est donc pas étonnant que le beau travail apporté à la photographie et la mise en scène très soignée ne disposent pas dans ce second épisode des mêmes considérations.
Pour autant, Millénium 2 demeure un film très intéressant à regarder et ce pour au moins deux raisons : son histoire et la distribution du film.
Côté histoire, il faut bien reconnaître que l'on a droit à un spectacle de grande qualité avec une enquête menée en parallèle par la police et par Michael Blomkvist du fameux journal du Millénium.
Dans cet opus qui s'intéresse beaucoup plus à la personne de Lisbeth Salander que le premier, Michael Blomkvist va tout tenter pour prouver que sa protégée n'est en rien responsable du triple meurtre dont on l'accuse.

L'intérêt de ce deuxième opus est d'ailleurs de partir sur une thématique très en vogue actuellement, et qui a le mérite de dénoncer un état de fait inadmissible dans notre société actuelle, à savoir la traite des blanches de femmes provenant de pays de l'Est à qui l'on fait miroiter des choses dans leur pays et qui une fois sur place sont victimes de violence et doivent se prostituer. Eu égard à cette thématique, on se doute bien que Lisbeth Salander n'a pas pu commettre le meurtre de deux jeunes gens ayant travaillé sur cette question, étant donné qu'elle a elle-même été victime de sévices corporels de la part d'hommes qui ont eu beau jeu de déclarer qu'elle était folle.
Dès lors, toute la question est de savoir qui commet ces meurtres, en dépit du fait que certains éléments semblent mettre en cause Lisbeth Salander.
Par son scénario de très bon niveau, Millénium n'a dès lors aucun mal à passer devant toutes les productions télévisuelles courantes.
Plusieurs scènes dans le film sont particulièrement marquantes, notamment celles où l'on voit ce grand blond, qui semble insensible à la douleur, et qui fait preuve d'une résistance hors du commun. On ne peut être qu'interloqué en voyant que même des champions de boxe se cassent les doigts sur une telle masse. A côté, le « requin » des James Bond passerait presque pour un Mickey. Et puis il y a à l'approche de l'épilogue de cet opus la rencontre tant attendue entre Lisbeth et son père qui ne manque pas d'intérêt et va être une formidable introduction au troisième opus.
On notera au passage que le cinéaste a bien su traduire l'essentiel du roman en mettant Lisbeth Salander au coeur de l'intrigue (on apprend tout de nombreux éléments sur son vécu et les raisons ayant justifié certains de ses gestes), les éléments principaux étant quasiment tous cités.
Comme dit précédemment, le film vaut également le coup pour sa distribution. Michael Nyqvist se révèle très bon et très crédible dans son rôle de journaliste qui cherche coûte que coûte à obtenir la vérité, quitte à travailler à la limite de la légalité en faisant du chantage à des gens. Mais surtout c'est la prestation de Noomi Rapace qui impressionne. Dans son style gothique et quasi masculin par les manières qu'elle adopte, elle est clairement la Lisbeth Salander de Stieg Larsson. Si on s'attache à cette histoire, c'est avant tout parce que Noomi Rapace incarne parfaitement cette écorchée vive qui a dû vivre un passé particulièrement douloureux.
Au final, malgré des ambitions revues à la baisse sur le plan de la mise en scène par rapport au premier opus, Millénium 2 demeure un thriller de bon niveau.

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22.07.10

00:55:35, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Copacabana

Réalisateur : Marc Fitoussi

Durée du film : 107 minutes

Date de sortie du film : 7 juillet 2010

Avec
: Isabelle Huppert (Babou), Lolita Chammah (Esméralda), Aure Atika (Lydie), Luis Rego (Patrice), Noémie Lvovsky (Suzanne), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Marc Fitoussi, Copacabana met en scène une Isabelle Huppert dans un rôle véritablement à contre-emploi. Cette grande actrice française incarne le rôle de Babou, une femme qui aime être libre, se laisser vivre au gré de ses envies. Mais avec cette attitude où Babou ne vogue que de petit boulot en petit boulot (selon qu'elle les trouve à son goût ou non), elle fait un peu tâche dans notre société actuelle. A tel point que la plupart de ses amis lui tournent et que même sa fille, Esméralda, finit par se désolidariser d'elle. Le point de non-retour semble être atteint au moment où Esméralda lui déclare qu'elle va se marier mais qu'elle n'est pas invitée au mariage car elle lui fait honte.
Blessée dans son amour-propre, Babou n'a plus d'attaches dans la ville où elle habite et elle va tenter de se relancer en acceptant de travailler pour une société qui vend des appartements en multipropriété. Cette pratique, le timeshare, qui fut très en vogue en Espagne notamment, a beaucoup été décrié et a fait l'objet de plusieurs arnaques qui ont été nettement relayées par les médias.
A fortiori, dans le cas présent, le but pour Babou n'est pas de vendre des appartements en timeshare en Espagne mais en Belgique, à Ostende, et en hors-saison ! Tout ceci est loin d'être particulièrement sympathique mais Babou va tenter l'expérience, en s'appuyant sur sa bonne humeur et son bagout habituel. Le réalisateur Marc Fitoussi n'y va pas de main morte quand il évoque les promoteurs immobiliers. Il fait vraiment passer les gens qui travaillent là-dedans pour des gens qui ne cherchent qu'à faire du profit et qui traitent leurs employés avec peu de considérations.

Babou et les trois personnes venues comme elle de France pour vendre des appartements ont d'une part la désagréable sensation de constater qu'ils ne vont être logés que dans des appartements étroits, et ce avec deux personnes dans chaque, et d'autre part ils ne sont pas des vendeurs mais uniquement censés aborder les gens dans la rue pour ramener la clientèle.
Seuls les chiffres comptent et si Babou a droit rapidement a plus de considérations que ses camarades (notamment de la part de leur chef, jouée par une Aure Atika particulièrement carnassière dans un rôle peu aimable), c'est uniquement parce qu'elle obtient des résultats très probants. Seul compte d'ailleurs le résultat. La manière dont il a été obtenu importe peu. La société immobilière cherche coûte que coûte à faire signer des gens, le fait qu'ils s'installent dans un bel endroit et bénéficient de belles prestations importe peu (l'exemple du canapé qu'il ne faut pas déplier en direct est assez parlant).
Le cinéaste Marc Fitoussi ne se limite pas à évoquer le monde de l'immobilier. Il traite également la condition des laissés-pour-compte, ceux à qui la société ne laisse guère de choix. C'est ainsi que Babou porte un regard attendri sur un couple de jeunes clochards, qu'elle accepte de loger, au risque de perdre son emploi. On comprend clairement que Babou représente le point de vue du réalisateur.
Le film vaut surtout par les rapports entre Babou et les différents personnages qui gravitent autour d'elle. Il y a son ami Patrice, avec qui elle s'entend parfaitement. Entre deux personnes à la dèche et qui ont des aspirations communes, à savoir vivre tranquillement, il y a une vraie complicité. On prend un réel plaisir à revoir Luis Rego qui interprète donc ce Patrice ô combien sympathique. Il y a également les relations de Babou avec son ex amie Suzanne, jouée par une Noémie Lvovsky particulièrement remontée contre Babou, ce qui ne l'empêche pas d'avoir la gentillesse de lui prêter sa voiture. Il y a aussi la relation entre Babou et son ami belge, ce dernier la lâchant car il a des sentiments et ne veut pas se limiter à jouer le rôle d'une « bite sur pattes ». Surtout, la principale relation de Babou est celle, conflictuelle, qu'elle entretient avec sa fille. Une relation difficile du fait des aspirations très différentes de ces deux femmes. Mais on prend plaisir à voir ces deux actrices qui jouent un rôle plus vrai que nature puisque Esméralda est jouée par Lolita Chammah qui est la fille d'Isabelle Huppert à la ville. L'épilogue réjouissante du film prouve que ce film a tout du « feel good movie ».
Au final, cette comédie qui a de nombreuses considérations sociales vaut largement le coup d'être vu, d'autant qu'elle permet de voir une Isabelle Huppert particulièrement inspirée et drôle dans un rôle qui lui sied parfaitement. Voilà un film riche et fort de sentiments vrais qui mérite d'être regardé.

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20.07.10

10:19:49, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Cargo

Réalisateur : Ivan Engler

Durée du film
: 2h

Date de sortie du film : prochainement (diffusé au NIFFF)

Avec
: Anna Katharina Schwabroh (Laura Portmann), Martin Rapold (Samuel Decker), Regula Grauwiller (Anna Lindbergh), Michael Finger (Claudio Vespucci), Claude-Oliver Rudolph (Igor Prokoff), Pierre Semmler (Pierre Lacroix), Yangzom Brauen (Miyuki Yoshida),

Par Nicofeel

Premier film suisse de science-fiction, Cargo est réalisé par Ivan Engler. Bénéficiant d'un budget manifestement relativement important, Cargo permet à son auteur de nous offrir une bonne série B tout à fait appréciable, à défaut d'être franchement originale.
L'histoire se déroule dans un futur lointain (2270), à un moment où la Terre est devenue inhabitable (critique évidente de notre société actuelle avec les menaces qui pèsent sur notre éco-système si rien ne change) et où les progrès en matière de conquête de l'espace permettent désormais à l'Homme d'aller vivre sur d'autres planètes. On suit quelques membres d'un cargo spatial qui a pour but d'amener ses occupants sur une planète colonisée, Rhéa.
A son bord, on retrouve l'équipage et notamment le médecin Laura Portmann, qui va être le référent du spectateur. D'emblée, le film fait référence à Alien avec l'équipage qui décide de se mettre dans des containers de cryogénisation afin de retarder leur vieillesse et leur permettre le lieu espéré, qui se situe à plusieurs années-lumière de la Terre. Évidemment, comme on peut fortement s'en douter, tout ne va pas se dérouler comme prévu et les membres de l'équipage vont devoir être réveillés avant leur arrivée.
Et là où le film est réussi, c'est qu'avec finalement peu de choses, il instaure une tension certaine. Qui est responsable du meurtre de Lacroix ? Qui a visité les soutes alors que les agents de l'équipage étaient censés endormis par la cryogénisation ? Qui a tué le programmateur Yoshida ? Beaucoup de questions restent pendant un bon moment et il faut reconnaître que l'on ne sait pas vraiment à quelle sauce on va être mangé. Le mystérieux occupant serait-il une sorte de mort-vivant à la Event Horizon ou serait-ce autre chose ?

Parfaitement maîtrisé sur le plan de la mise en scène, le film Cargo privilégie le filmage de longs couloirs obscurs avec un nombre de plans qui est relativement limité. Le cinéaste sait où il va et il évite la mise en scène tape-à-l'oeil de certains cinéastes actuels et d'un film récent comme Pandorum. On est dans un film où le cinéaste a décidé de mettre en oeuvre une vraie ambiance, n'usant pas de facilités au niveau de la réalisation.
Les effets spéciaux sont eux aussi tout à faits probants. Il s'agit certes d'animation 3 D, pourtant les vaisseaux que l'on voit dans cette représentation de l'espace et l'intérieur des vaisseaux est loin de faire toc. Les effets font très réalistes et ajoutent à l'intérêt que l'on peut porter à ce film.
Côté histoire, même si celle-ci est au fond assez classique et reprend des standards du film de science-fiction (il est clairement fait référence à Solaris et à Alien, voire à Event horizon), elle n'en n'est pas moins globalement efficace. On suit avec un certain plaisir les faits et gestes de Laura Portmann, bien décidée à résoudre cette étrange affaire où les morts s'amoncellent et où la destination des membres du vaisseau-cargo ne semble pas être Rhéa.
Les divers intérêts de chacun, que l'on ne connaît pas immédiatement, vont apporter un vrai plus à cette histoire. Car somme toute, Cargo demeure assez logique de bout en bout et aucune mauvaise surprise ne nous est réservée à la fin, comme cela avait par exemple été le cas dans un film comme Sunshine dont le revirement final n'était pas du meilleur effet. Les motivations très différentes des protagonistes justifient l'évolution de ce long métrage et permettent également de s'interroger sur plusieurs éléments de notre société contemporaine : tout ce que l'on nous dit à travers les médias est-il vrai ? Est-ce que les médias travaillent pour l'intérêt général ou uniquement pour eux ? Il est évident que le seul fait de poser ces questions donne un indice sur les réponses.
Il n'empêche, les leurres et revirements de situation de ce film sont crédibles et donnent un vrai rythme à Cargo. Pourtant, si on réfléchit bien, Cargo est quasiment dénué d'action. C'est plus un film d'ambiance qu'autre chose.
Du côté de la distribution, celle-ci est dans l'ensemble plutôt satisfaisante, même si aucun acteur n'émerge vraiment, en dehors d'Anna Katharina Schwabroh qui est très appliquée dans le rôle de Laura Portmann. On s'interrogera juste sur la présence de la petite fille dont le rôle dans le film est parfaitement dispensable.
Au final, même si Cargo ne joue pas vraiment la carte de l'originalité, ce film s'avère un spectacle de qualité sans réelle fausse note, et qui effleure quelques thématiques actuelles (l'écologie, le lobbying de certaines industries, etc.). Ce premier film suisse de science-fiction est donc une excellente surprise qui n'a pas à rougir de la comparaison avec d'autres films. A voir.

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15.07.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mutant girls squad
Réalisateurs : Noboru Iguchi, Yoshihiro Nishimura, Tak Sakaguchi
Durée du film : 90 minutes
Date de sortie du film : non prévue à l'heure actuelle (film diffusé au NIFFF 2010)
Par Nicofeel

Tourné en vidéo (V-Cinéma), Mutant girls squad est un délire dans le genre action/gore.
Le film est découpé (comme les héroïnes qui s'y mettent à coeur joie) en 3 segments. Chacun de ces segments est mis en scène par un cinéaste différent : le chapitre 1 intitulé Eveil est signé Tak Sakaguchi ; le second dénommé Révolution est signé Noboru Iguchi et le troisième qui s'intitule Rébellion est l'oeuvre de Yoshihiro Nishimura.
Dans la lignée des Tokyo gore police, Machine girl, X-Cross, le film n'a guère de volonté artistique mais plutôt le souhait de faire plaisir à un public friand de spectacles décomplexés. Il faut d'ailleurs noter au passage que le film est surtout destiné à un public masculin. D'une part, le film offre une action ininterrompue avec de nombreuses scènes gore. D'autre part, on a droit à de jeunes héroïnes qui, comme par hasard sont habillées dans des tenues qui ont l'habitude de faire fantasmer un certain nombre d'hommes (une tenue d'écolière, une blouse d'infirmière). Sans compter le fait que l'on a droit à des combats entre filles.

Niveau scénario, cela ne monte pas très haut avec une jeune fille, qui vient tout juste de fête ses 16 ans, qui apprend qu'elle est mi-homme mi-mutante et que le gouvernement tente de supprimer les mutants. Elle se met alors dans l'idée de tuer les cruels humains et défend la cause des mutants. Aidée de jeunes filles de son âge qui sont aussi des mutantes, elle va combattre les vilains humains.
Les cinéastes se sont visiblement bien marrés avec un scénario complètement débile. Car nos mutantes, à l'instar de super-héros tels les X-men, disposent de super pouvoirs. Elles ont précisément des armes cachées en elles : il y a l’héroïne avec son bras bionique ; il y a la fille qui a une tronçonneuse cachée dans son cul ; il y en a une autre qui dispose de sabres dans les seins ; il y en a une qui transforme sa langue en une langue énorme.
Les cinéastes ont beau changer entre les divers segments, le spectateur ne sent pas vraiment de changement tant dans la mise en scène que dans le ton adopté par le film. Tout se joue avant tout autour d'un spectacle bien gore. On a droit ainsi à de nombreuses têtes qui sont découpées ; une femme qui est dépecée de toutes parts et qui devient du pain français !
Vu comme cela, le film pourrait paraître difficile d'accès en raison de la violence à l'écran. Cela n'est nullement le cas en raison d'un aspect comique délibéré qui a lieu tout au long du film. Les moments où le spectateur est amené à rigoler de cette histoire pour le moins atypique sont très nombreuses. On compte par exemple le moment où notre héroïne voit que son père est un mutant (utilisation d'effets spéciaux extrêmement rudimentaires qui ont pour effet de donner un côté kitsch à la situation) ; la tête du père qui termine sur le gâteau d'anniversaire (d'ailleurs à un autre moment l’héroïne voit son père en rêve avec seulement sa tête sur le gâteau d'anniversaire) ; l’héroïne qui coupe la main d'un adversaire avec son bras bionique ; une tête qui se fait découper et le raccord avec quelqu'un en train de manger.
Sur une musique bien énervée qui joue à fond la carte action, Mutant girls squad a tout de même un (léger) message à faire passer. Ainsi, la lutte des humains contre les humains, qui est vue comme un acte sanglant et inégalitaire, rappelle le droit de chacun à la différence. Cela n'est parce que l'on n'est pas comme tout le monde que l'on représente un danger.
Niveau distribution, c'est loin d'être le top. Les actrices sur-jouent un maximum. Il faut dire que les cinéastes ne leur demandent pas spécialement de bien jouer mais au contraire d'en faire des tonnes. On notera que le maître des mutants girls que l'on voit dans les trois segments est le réalisateur Tak Sakaguchi.
Côté mise en scène, là encore cela n'est pas le top avec un filmage quasiment à l'arrache. Quelques tics visuels sont là pour accroître le côté comique de l'ensemble, avec par exemple nos héroïnes qui sont filmées au ralenti lorsqu'elles partent au combat. On se doute que le film n'a pas dû mettre très longtemps à être tourné.
Au final, que penser de Mutant girls squad ? Il s'agit d'un film d'action qui comprend de nombreuses images gore où le sang coule à flot. Cela n'est pas fin pour deux sous mais cela donne au spectateur ce qu'il a envie de voir : un spectacle fun, jouissif, qui se donne immédiatement sans qu'il y ait le moins besoin du monde de réfléchir. Voilà le film parfait à voir entre amis.

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13.07.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The house of the devil
Réalisateur : Ti West
Durée du film : 93 minutes
Date de sortie du film : non prévue à l'heure actuelle (film diffusé au NIFFF 2010)

Avec : Jocelin Donahue (Samantha Hughes), Tom Noonan (Mr Ulman), Mary Woronov (Mrs Ulman), Greta Gerwig (Megan), etc.

Par Nicofeel

Produit par Larry Fessenden (connu pour réaliser des séries B avec de petits budgets), The house of the devil est signé Ti West. Auteur en 2005 d'une sympathique série B avec The roost, Ti West s'est par la suite complètement vautré en réalisant une très peu convaincante suite du film Cabin fever.
Avec The house of the devil, le cinéaste américain nous revient en grande forme avec un film qui n'est certes pas révolutionnaire mais qui se révèle fort efficace.
Quand on regarde The house of the devil, on a l'impression d'assister à un film d'horreur des années 80. Tout concourt à cette idée : les acteurs et plus précisément les actrices ont le style vestimentaire et une coupe de cheveux caractéristique de cette époque ; les automobiles sont bien datées ; les téléphones que l'on trouve sont bien loin des portables actuels ; et puis la photographie est sans conteste typée années 80.
The house of the devil rappelle le film Terreur sur la ligne (1979) de Fred Walton avec cette baby sitter venue garder deux enfants. Ici, le cas de figure est tout de même un peu différent mais l'ambiance tendue du début de Terreur sur la ligne est ressentie de manière identique. Dans le film de Ti West, plusieurs éléments étranges se déroulent dès le début : il y a la personne qui rappelle la jeune étudiante, Samantha Hughes, alors que celle-ci n'a pas laissé de numéro ; il y a également cette première baby sitter qui n'aurait pas convenu sans que les raisons soient bien connues (en tout cas au départ) ; il y a le fait que Samantha se fasse planter lors de son rendez-vous.

Mais surtout que dire de ce baby sitting qui se situe dans une bâtisse vieille, isolée et qui concerne non pas des enfants mais la mère du demandeur ? Pourquoi le demandeur est prêt à payer 400 dollars pour simplement surveiller une vieille dame qui dort déjà dans son lit ? Avec finalement peu de moyens et simplement des éléments pour le moins troubles et de longs couloirs obscurs, Ti West réussit à instaurer une vraie tension.
Doté d'un scénario plutôt intéressant qui met tout en œuvre afin que l’héroïne se trouve dans une situation de stress (comment la personne qui paye Samantha peut parler à son épouse à l'étage alors que celle-ci vient tout droit de la cave ? Qu'est-ce qu'il y a exactement à l'étage ?) et faisant tout pour que le spectateur prenne fait et cause pour son héroïne, Ti West livre un film vraiment prenant. Les déambulations de l’héroïne dans la maison sont tout à fait intéressants.
Surtout que rapidement (suite au décès de son amie) on comprend que Samantha va être seule face à son destin dans cette affaire. Avec un film qui privilégie une ambiance étrange et plutôt tendue, Ti West peut également se permettre de surprendre le spectateur et de le faire sursauter avec quelques moments de violence sèche, particulièrement inattendus.
Il en va ainsi lors du meurtre de l'amie de Samantha. Encore plus fort, et pas forcément prévisible, le film prend un virage à 360 degrés lors de ses vingt dernières minutes. Alors que l'horreur était jusque-là quasi exclusivement suggestive, on a droit à un déferlement d'effets gore (du reste tout à fait réussis) avec des meurtres qui ne font pas dans la dentelle.
De plus, Ti West a l'excellente idée de ne pas terminer son film comme on pouvait s'y attendre. Non, le réalisateur, qui aura marié plusieurs sous-genres différents (film de maison hantée, survival, film sur le diable), va surprendre le spectateur avec un premier twist bien carré (ce que décide de faire l’héroïne pour en finir avec ses problèmes) suivi d'un autre twist non dénué d'une certaine ironie.
Terminons la synthèse de ce film en louant la performance d'actrice de la jeune Jocelin Donahue, très bonne dans le rôle de Samantha. Avec cette actrice, on a sans conteste une nouvelle « scream queen » de talent. Sans l'implication de cette actrice, il va sans dire que le film n'aurait pas la même intensité.
Au final, the house of the devil est une très bonne surprise. Si The house of the devil n'est pas le chef d'oeuvre ni un long métrage qui va renouveler le genre, il s'agit d'un film respectueux du genre, et qui rappelle au grand plaisir du spectateur les films d'horreur des années 80. Avec en sus un changement de rythme dans le film dans son dernier quart qui est tout à fait appréciable. Voilà donc une très bonne série B à voir.

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09.07.10

07:40:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Blood snow

Malgré son pitch apparemment classique annonçant une Nième histoire de fantôme revanchards, ce Blood snow va plutôt s'attacher à nous dépeindre l'aggravation de la schizophrénie de l'un des protagonistes déjà instable et rendu encore plus fragile par son environnement, ce que le réalisateur parviendra à rendre de manière éclairée, quitte à délaisser les spectres promis pour s'attarder sur une ambiance tendue qui hélas n'aura que peu de temps pour faire monter le pression, le métrage mettant du temps à réellement commencer pour ne devenir oppressant que dans son dernier acte assez méchant.
L'intrigue va laisser six amis partir en week-end dans un chalet isolé en pleine montagne mais bientôt une tempête de neige va les y coincer et une légende à base de colons cannibales va plonger l'un d'eux dans la folie.

Blood snowDans sa séquence pré-générique le métrage va mettre son spectateur dans l'ambiance en prenant place en 1846 pour y suivre deux colons entourés de restes sanglants et visiblement frappés d'une malédiction qui va se matérialiser en un homme qui ne va pas faire de détails pour les massacrer en hors champ. Ensuite, le métrage va faire un bond en avant pour revenir au présent et nous présenter ses six protagonistes, deux couples, Jerry et Samantha, ainsi que Karen et Michael, accompagnés par deux célibataires, Matt et Megan, offrant ainsi déjà une des orientations du film avec le possible rapprochement entre ces deux-là. Et heureusement, le métrage va s'éloigner des stéréotypes du genre en évitant de mettre en avant des adolescents typiques ne pensant qu'à boire et qu'au sexe pour au contraire avancer de jeunes adultes déjà plus mûrs (même si les conversations tourneront quand même régulièrement autour de la possible relation entre Megan et Matt) et ayant déjà un pied dans la maturité.

Blood snowCette présentation sera quand même légère et souriante pour laisser le temps d'un arrêt dans un bar l'obligation avertissement venir de la bouche d'un autochtone (joué par Michael Berryman) qui va vouloir raconter l'histoire de la montagne au petit groupe pour en être empêché par un de ses amis, le tout dans une ambiance tendue et menaçant de finir en bagarre générale si les personnages principaux n'avaient pas préféré s'éclipser. L'installation dans ce chalet "romantique" se fera toujours sur un ton badin et l'intrigue s'attardera même quelque peu sur cette partie du film qui certes permettra au spectateur de bien se familiariser avec chacun et d'appréhender les liens les unissant, mais quand même, le menace tardera à se manifester, et ce même si le récit de l'histoire de ces colons coincés dans la neige et obligés de se livrer au cannibalisme commencera à laisser entrevoir la nature des apparitions.

Blood snowEn effet, il faudra attendre une balade en scooter des neiges pour que Jerry soit victime d'une première hallucination (ou tout du moins considérée comme telle) lui laissant voir une forme spectrale qui va tenter de l'avertir, tandis que la situation générale va ensuite se dégrader, avec cette tempête de neige qui va bloquer le groupe dans le chalet dont le générateur d'électricité va tomber en panne et que la découverte d'un cadavre (bientôt appelé à disparaître tout seul) va définitivement ruiner le week-end reposant de chacun. Mais même dans cette partie l'intrigue va continuer à s'orienter vers ses personnages et notamment Megan et Matt pour suivre les tentatives de séduction de ce dernier qui se feront de façon presque attachante et en tout cas jamais barbantes.

Blood snowParallèlement à cet aspect de l'intrigue, le personnage de Jerry va continuer à voir régulièrement ces spectres, pour des apparitions qui ne chercheront pas à effrayer le spectateur mais plutôt à se montrer quelque peu graphique, quitte à frustrer puisque ces fantômes ne sembleront pas décidés à agir de manière violente, et au contraire ce sera ce Jerry qui va progressivement sombrer et devenir une menace pour ses "amis", lançant un dernier acte assez cruel en n'hésitant pas à tuer certains personnages sensibles de manière réaliste pour hélas ne pas justifier ou même valider l'existence de ces fantômes avec ce final ouvert qui ne renseignera pas le spectateur outre mesure.

Blood snowPar contre, malgré ses faibles moyens ne permettant pas de visualiser cette tempête de neige, le métrage parviendra à créer une ambiance d'isolement assez prégnante à défaut de véritablement générer une claustrophobie et la présence de ce personnage dangereux va quand même alimenter un petit suspense croissant qui une fois encore hélas n'aura que peu de temps pour s'exprimer, l'intrigue ne misant pas complètement sur cet atout pour faire durer le suspense en amenant l'issue finale assez rapidement, après seulement quelques rebondissements classiques et anticipables.

Blood snowL'aspect surnaturel du film sera donc largement sous-exploité avec ces fantômes guère présents pour uniquement quelques apparitions qui vont venir hanter Jerry et l'enfoncer dans sa schizophrénie de plus en plus évidente, laissant le doute planer sur la véracité de ces visions qui ne seront peut-être uniquement que le fruit de l'imagination détraquée de ce Jerry, et surtout cette menace fantôme sera bien souvent abandonnée au profit de situations annexes jouant sur les relations entre les protagonistes vers qui le réalisateur aura orienté une bonne partie de ses efforts.

Blood snowEn effet, les personnages, assez travaillés pour ne pas devenir énervants et même s'attirer une certaine sympathie (rendant ainsi certaines disparitions encore plus cruelles), auront tout le temps de s'exprimer et d'exister devant la caméra, limitant certes de manière drastique l'action mais ce sera pour avancer des situations heureusement pas toujours caricaturales et qui donneront une certaine profondeur à certains, et bien entendu surtout ce "couple" formé par Matt et Megan, ce qui pourra par contre rebuter le spectateur en quête de frissons ou de tension palpable, puisque le réalisateur optera plutôt pour une approche psychologique de son sujet non moins intéressante pour peu de bien vouloir rentrer dans son jeu.

Blood snowL'interprétation est cohérente malgré une certaine carence de charisme et d'ampleur de certains acteurs, et notamment James Kyson-Lee qui peinera à représenter une menace tangible, tandis que la mise en scène du réalisateur Jason Stephens sera assez efficace pour générer un sentiment d'isolement et rendre certains passages graphiques, ce qui se fera hélas quelque peu en vain. Les effets spéciaux sont probants pour maquiller ces spectres et pour quelque petits plans sanglants notamment issus de cauchemars certes en grande partie gratuits mais toujours percutants et même porteurs d'un léger érotisme.

Donc, ce Blood snow prendra une direction assez inattendue qui pourra ne pas plaire à tout le monde en s'éloignant du terrain sur lequel le film était attendu, mais pour autant, cela ne l'empêchera pas d'être captivant et donc de faire preuve d'une certaine audace derrière ses situations plutôt classiques !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition française du film proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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08.07.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Valhalla rising
Réalisateur : Nicolas Winding Refn
Durée du film : 90 minutes
Date de sortie du film : 10 mars 2010

Avec : Mads Mikkelsen (One-Eye), Maarten Steven (Are), Jamie Sives (Gorm), Ewan Stewart (Eirik), Gary Lewis (Kare), etc.

Par Nicofeel

L'auteur de la trilogie Pusher ou encore de l'inégal Bronson nous revient avec un film des plus étranges intitulé Valhalla rising, ou en français Le guerrier silencieux. Présenté à la Mostra de Venise en 2009, le film a de quoi décontenancer.
S'intéressant au monde des vikings, tourné pour l'occasion dans les Highlands écossais, Valhalla rising est un long métrage à mi-chemin entre du Ingmar Bergman et du Werner Herzog.
Le film narre l'histoire de One-Eye, prisonnier d'un chef de clan viking, Barde, qu'il tue avant de s'échapper avec un enfant, Are. Il s'enfuie alors à bord d'un bateau viking destiné à se rendre à Jérusalem. Mais le bateau se perd dans un brouillard particulièrement et se retrouve dans un endroit inconnu.
Dès le départ, et ce pendant toute sa durée, Valhalla rising est un film difficile d'accès. Le principal personnage du film, One-Eye, est muet et ses motivations restent pour le moins mystérieuses. Ajoutez à cela que les autres personnages du film ne sont pas beaucoup plus bavards. Le film ne joue pas non plus sur une action démesurée. Si One-Eye se révèle par moments particulièrement sanglant avec des actes de meurtre bien barbares, il n'empêche que la majeure partie de Valhalla rising joue sur un côté méditatif, contemplatif. One-Eye est avant tout un personnage étrange, muet, au regard impénétrable. Quelles sont ses envies, ses buts ? Nous n'en savons rien et tout cela concourt au côté étrange, évanescent de l'ensemble.
Divisé en 6 parties (Le courroux, Le guerrier silencieux, Les hommes de Dieu, La terre sainte, Les enfers, Le sacrifice), Valhalla rising fait penser à une sorte de trip sensoriel macabre. Car plus le film avance, plus le nombre de morts augmente et moins on a l'impression que les personnages vont s'en sortir. Il faut dire que les titres des différentes parties sont suffisamment explicites et n'invitent guère à un certain optimisme.
Tout concourt à faire de la terre sur laquelle débarque ces vikings le lieu de leur tombeau. Il y a d'abord le passage à travers cette brume épaisse. De façon symbolique, elle semble représenter l'entrée des enfers. D'ailleurs, cela n'est pas un hasard si notre principal personnage, One-Eye a à de nombreuses reprises des visions quasi cauchemardesques, lesquelles sont appuyées avec insistance par l'utilisation de filtres rouges.
On notera également que c'est lors de la partie V, intitulée sobrement les enfers, que le nombre de morts augmente de façon exponentielle.
Le film n'est pas pour autant uniquement une quête mortuaire. C'est avant tout un film méditatif sur la vie et la mort pris ensemble. Au demeurant, on constate que de nombreuses notions antinomiques sont évoquées dans le film : outre la vie et la mort, il y a l'enfer et le paradis.

Les éléments que l'on voit tout au long du film correspondent aussi à des choses qui s'opposent : après avoir vécu dans des lieux montagneux grisâtres (qui représentent la terre ferme), One-Eye traverse l'océan (donc l'eau) avant de se retrouver en pleine forêt (retour sur la terre ferme).
Pour donner un côté quasi hypnotique à ce film, Valhalla rising bénéficie d'une superbe photographie qui donne un côté atemporel à l'ensemble de ce film. Certaines scènes sont vraiment superbes, notamment lorsque l'on voit l'horizon ou simplement les beaux paysages naturels. Citons tout de même une très belle scène lorsque les « survivants » se retrouvent sur le haut de la colline et qu'ils évoquent leur avenir.
Et pour accroître le côté trip de l'ensemble, il y a une musique minimaliste par instants, à d'autres moments la musique est carrément coupée et il y a aussi de véritables ruptures avec une musique particulièrement bruitiste.
La fin du film, à l'instar du reste de ce long métrage, est très bizarre, avec One-Eye qui disparaît dans l'eau alors qu'au même moment il est mis à mort sur la montagne.
Film très atypique qui demande un effort certain au spectateur et qui ne plaira pas à tout le monde (par son ambiance étrange et par son rythme particulier qui donnent l'impression que l'intrigue avance lentement), Valhalla rising n'en demeure pas moins un vrai film d'auteur avec des qualités évidentes (trip sensoriel pour le moins original, photographie, interprétation de l'acteur principal). A voir si vous souhaitez regarder des films qui sortent de l'ordinaire.

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06.07.10

10:24:13, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Hélas, le mois de juin qui vient de s’achever n’aura fait que confirmer la baisse de régime des principaux éditeurs qui ne nous auront "offert" que peu de choses à se mettre sous la dent, avec encore quelques rééditions, plusieurs inédits, mais pas de titres majeurs ou de bonne surprises !

Pour les rééditions, Sidonis aura fait l'essentiel de l'actualité avec trois éditions de films anciens, Le chat noir et Le corbeau version Bela Lugosi et Boris Karloff, ainsi que La tour de Londres, proposé en pack avec ses deux versions, celle de 1939 et celle de 1962.

Le vaisseau de l'angoisse
True blood saison 2

De son côté, Warner aura doté Le vaisseau de l'angoisse d'un édition en Blu-ray et profité de la sortie de la deuxième saison de True blood pour rééditer la première.

Des filles pour un vampire
La fiancée de la jungle

Ce mois de juin aura quand même vu le retour salutaire d'Artus Films avec deux titres sympathiques, Des filles pour un vampire, critiqué dans son édition en zone 2 anglais ici, ainsi que La fiancée de la jungle.

Donnie Darko 2
Pulse 2

Au niveau de suites pas vraiment attendues, on notera l'édition de Donnie Darko 2 chez 20th Century Fox et celle de Pulse 2 chez M6 Vidéo, pour deux titres qui auront bien du mal à faire de l'ombre à leur prédécesseurs respectifs.

Cicak-Man 1&2

Emylia se sera contenté de nous proposer les aventures loufoques et délirantes du Cicak-Man pour un double DVD avançant les deux titres de cette franchise amusante, édition présentée ici tandis que les films sont critiqués ici pour le premier et pour le second. Mais l'éditeur aura l'occasion de se rattraper d'ici à la fin de l'année avec déjà l'annonce de quelques sorties des plus sympathiques.

The lovely bones

Seul titre inédit en DVD sorti en juin et ayant bénéficié d'une sortie en salles, The lovely bones permettra de retrouver de retrouver le cinéma de Peter Jackson grâce à Dreamworks.

Salvage
9ine dead

Pour les autres titres inédits, il aura fallut compter sur le Salvage et sa menace incertaine, édité par Opening, mais également sur BAC Vidéo et le thriller horrifique 9ine dead lorgnant du côté des Saw et de Cube.

Zombie war
Des serpents à bord

Enfin et bien plus anecdotique, on aura noté les sorties d'un zombie war chez Elephant Films et d'un Des serpents à bord du routinier Fred Olen Ray et ses reptiles mutants lâchés dans un sous-marin chez Sony.

Donc, après ce mois de juin bien morose pour l'amateur de cinéma fantastique et horrifique, le rendez-vous est déjà pris pour voir si ce mois de juillet qui vient de commencer aura été plus généreux, croisons les doigts !

True Blood : Saison 2 (Blu-ray)

True Blood : Saison 2 (Blu-ray)
Fnac à 48.16€
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True Blood : Saison 2

True Blood : Saison 2
Fnac à 36€
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True Blood : Saison 1 (Blu-ray)

True Blood : Saison 1 (Blu-ray)
Amazon à 14.24€
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Cicak-Man 1 & 2 / 2 DVD

Cicak-Man 1 & 2 / 2 DVD
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Lovely bones

Lovely bones
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Lovely Bones (Blu-ray)

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Zombie War

Zombie War
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Le Vaisseau de l'angoisse (Blu-ray)

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Le Chat noir

Le Chat noir
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Le corbeau - Edition 2010

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07:44:16, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Blood snow
Blood snow

Après les zombies nazis de Dead snow, c'est au tour de spectres de colons cannibales de venir hanter la neige dans ce Blood snow, film américain indépendant qui constitue la nouveauté horrifique de ce début juillet (disponible à partir du 6) pour l'éditeur Emylia, toujours apte à nous dénicher des inédits surprenants.

Blood snow

Le script va laisser six amis parvenir à une cabane isolée pour profiter d’un long week-end à la montagne. Une tempête de neige épique interrompt leurs vacances, les prenants au piège en pleine montagne et ressuscitant des spectres cannibales… S’agit-il d’hallucinations ou de véritables fantômes ?

Blood snow

Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, le métrage ne va pas se limiter uniquement à des apparitions fantomatiques pour au contraire s'intéresser largement à ses personnages, de jeunes adultes et non les habituels écervelés ne pensant qu'au sexe et à la boisson, avant de mettre en avant la schizophrénie de l'un des protagonistes qui du coup va devenir dangereux, guidés par ces fantômes graphiques qui au final resteront sous-exploités, amenant de fait une certaine audace de la part du réalisateur dans sa volonté de se démarquer (mais tout en utilisant quand même des passages obligés du genre) qui pourra hélas rebuter certains spectateurs. On notera aussi la présence de Michael Berryman pour un caméo sympathique.

Blood snow

L'édition DVD proposera le métrage avec une image en 1.78 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en DTS, et en anglais sous-titré en DD5.1. Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of (hélas non sous-titré, ainsi qu'un diaporama. Le Blu-ray du film avancera une image également en 1.78 (AVC 1080p/24) pour une bande-son en français et en anglais sous-titré français en DTS-HD 5.1. pour reprendre les même bonus que l'édition DVD.

Blood snow

Donc, nous allons pouvoir bientôt découvrir cette histoire surprenante de spectres cannibales qui certes n'auront pas forcément la vedette, mais assureront un aspect graphique dans un film à l'ambiance chargée pour peu que l'on se prenne au jeu distribué par son réalisateur.

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Blood snow
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05.07.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Splice
Réalisateur : Vincenzo Natali
Durée du film : 107 minutes
Date de sortie du film : 30 juin 2010
Avec : Sarah Polley (Elsa), Adrien Brody (Clive), Delphine Chaneac (Dren), etc.

Par Nicofeel

Après s'être fait connaître notamment par un certain Cube (1999) qui bénéficiait d'un scénario astucieux mais qui finissait par tourner en rond, Vincenzo Natali nous revient en 2010 avec un certain Splice.
Le synopsis nous amène dans le quotidien de deux chercheurs, Elsa et Adrien Brody, qui ont réussi à croiser l'ADN de deux espèces animales différentes, en vue de créer des vaccins pour soigner diverses maladies. Les gastéropodes Ginger et Fred (clin d'oeil à Fellini) qui ont été créés donnent envie à Elsa et Clive d'aller plus loin. Dans une totale illégalité, car leur hiérarchie leur interdit, ils réussissent à croiser de l'ADN animal avec de l'ADN humain : cela donne naissance à Dren, une créature à forme humaine qui se développe à vitesse grand V.
Avec un film qui traite des dangers de la science, Splice n'est pas sans rappeler l'oeuvre horrifique de David Cronenberg et principalement La mouche. Ce dernier film marquait le croisement entre un homme et une mouche. Ici, le cas de figure est identique puisque Dren est un être mi-homme mi-animal.
Seulement, dans La mouche, Seth Brundle n'a pas choisi de fusionner avec la mouche. Dans Splice, Elsa et Clive ont délibérément créé une nouvelle espèce, en dépit des dangers que cela pouvait comporter et en dépit de toute notion d'éthique. Le cinéaste Vincenzo Natali livre un film efficace et très prenant où l'on suit l'évolution de Dren et ses relations avec le duo constitué d'Elsa et de Clive.

Par une très belle photographie tant dans le laboratoire que dans le refuge ou dans les quelques extérieurs du film, Vincenzo Natali convie le spectateur pendant plus d'une heure 45 à une fascinante immersion. D'abord, on reste particulièrement intéressé par l'évolution de Dren qui ressemble de prime abord à un animal avant que l'aspect humain ne semble de plus en plus présent. Ensuite, ce sont les rapports entre Dren et le duo Elsa et Clive qui attire l'attention. Dans le rôle de Dren, Delphine Chaneac est excellente en exprimant de multiples émotions, sans avoir recours à la moindre parole. Tantôt elle fait preuve d'un véritable pouvoir d'attraction (jusqu'à une vision très sexuelle des choses) sur ses géniteurs et principalement Clive, tantôt elle convie à une certaine répulsion, notamment quand son aspect animal reprend le dessus.
Sans avoir l'air d'y toucher, Splice comporte plusieurs scènes bien gore. La plus marquante reste sans doute l'exposition au grand public de Ginger et Fred qui ne se passe pas comme prévu et se termine dans un véritable bain de sang. La fin du film ne fait pas non plus dans la demi-mesure avec des morts en pagaille.
L'échec de l'expérience Ginger et Fred mais aussi le revirement très inattendu de Dren (être polymorphe qui va connaître une sacrée évolution d'ici la fin) sont aussi là pour étayer les dangers de la science. Avant de vouloir donner lieu à une nouvelle espèce, il convient de s'assurer de certaines choses.
Le film est également intéressant par l'importance donnée à la procréation. Elsa ne veut pas avoir d'enfant mais elle est fascinée par le fait de créer un nouvel être. Elle est tout aussi intéressée par le fait d'éduquer cet être inconnu comme un être humaine. La conclusion du film n'est pas non plus anodine puisqu'elle donne d'une part l'occasion à Vincenzo Natali de faire une suite à son film et que d'autre part elle rappelle de manière claire et nette le film La mouche.
Bénéficiant d'une intrigue très prenante, même si on se doute que tout cela ne peut pas se terminer bien, Splice est un film de science-fiction intelligent qui pose de vraies questions sur notre société contemporaine, comme l'avait déjà fait à son époque le film La mouche (où de manière sous-jacente était évoquée la question du sida).
Côté casting, si Adrien Brody ne marque pas vraiment et est même un peu fade, en revanche les deux principaux rôles féminins joués par Sarah Polley et Delphine Chanéac contribuent à délivrer une vraie intensité émotionnelle.
On soulignera également la qualité des effets spéciaux. L'être hybride qui est créé de toutes pièces fait plus vrai que nature et Dren à l'état adulte est parfaitement crédible. On y croît et c'est ce qui fait que l'on peut se passionner pour ce film.
Le seul défaut que l'on pourrait trouver est en fin de compte un final qui s'étire un peu trop et qui joue également trop la carte de la surenchère.
Cela n'entache pas le plaisir que l'on a à voir ce film fantastique qui pose de vraies questions, dans la droite lignée de l'oeuvre horrifique d'un David Cronenberg. Sans conteste, Splice est la première grande réussite de Vincenzo Natali. On attend déjà impatiemment son prochain film.

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01.07.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les petits ruisseaux
Réalisateur : Pascal Rabaté
Durée du film : 94 minutes
Date de sortie du film : 23 juin 2010

Avec : Daniel Prévost (Emile), Philippe Nahon (Edmond), Bulle Ogier (Lucie), Hélène Vincent (Lyse), etc.

Par Nicofeel

Avec Les petits ruisseaux, Pascal Rabaté adapte sa propre bande-dessinée. Il s'agit de son premier long métrage. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette comédie est fort originale.
Elle traite d'une question fondamentale qui n'est pas souvent abordée au cinéma : la solitude des gens du troisième âge. Le film va même aller plus loin en évoquant la sexualité de ces personnes (rappelant quelque peu pour le coup le film Septième ciel).
Les petits ruisseaux s'intéresse au personnage d'Emile (Daniel Prévost) qui voit que son ami de pêche Edmond (Philippe Nahon) profite de sa retraite pour sortir avec de nombreuses femmes. L'idée est bien de se faire plaisir et de rester actif à tous points de vue. Edmond n'est pas sans rappeler un certain Henri Serin (Jean-Pierre Marielle) dans Les galettes de Pont-Aven. Et ce d'autant plus que les deux ont une attirance immodérée pour la gente féminine et ses formes généreuses. L'un comme l'autre peignent des femmes. Et si Edmond meurt subitement d'une crise cardiaque, il aura eu le temps d'attiser l'envie d'Emile qui sent bien qu'il lui manque quelque chose.
Les petits ruisseaux va devenir la quête de la désinhibition d'Emile qui va se mettre à faire des choses dont il n'a pas l'habitude. Exit le Emile timide, réservé, qui n'ose pas aborder les femmes. Emile sait qu'il ne sera pas éternel et qu'il lui faut profiter de la vie. C'est ainsi qu'il retourne à ses origines à bord de son splendide bolide (!), une voiture sans permis orange qui ressemble à s'y méprendre à une voiture de playmobil géante (quel gag que cette voiture). Ce n'est pas un hasard si Emile y croise une bande de néo-hippies, qui vivent dans une vieille bâtisse, en plein nature, d'amour et d'eau fraiche, si l'on peut dire. Particulièrement tranquilles et sociables, ces néo-hippies vont apporter à Emile une sorte de deuxième jeunesse. C'est d'ailleurs en fréquentant ces jeunes qu'Emile va se rappeler une chose essentielle : il a lui aussi un corps qui mérite de vivre. Une scène est de ce point de vue fondamentale : celle où on voit un Emile pudique qui n'ose pas immédiatement se baigner nu dans un ruisseau, comme les deux jeunes filles, avant de rentrer finalement nu dans l'eau. Lorsqu'il ressort de l'eau il a la gaule, le ruisseau a un côté salvateur pour lui. De la même façon, la jeune fille avec laquelle il fait l'amour lui rappelle que le rapport sexuel est un élément très important et beau de la vie.

Plus que jamais, Emile est sur la bonne voie, celle du bonheur. Il ne fait plus attention à la société qui l'entoure mais il pense désormais à lui : il fume d'abord des cigarettes puis de l'herbe avec les jeunes hippies, histoire de faire la fête. Emile pense à lui avant tout. Le réalisateur Pascal Rabaté délivre ici un message universaliste : il faut profiter de la vie, vivre chaque instant pleinement. Il y a de beaux moments à vivre, si l'on s'en donne les moyens. Le cinéaste en profite également pour rappeler la beauté de la nature et compléter donc son message par une thèse très rousseauiste.
Le film aborde également de plein front l'amour chez les seniors et ce avec beaucoup de pudeur et de délicatesse. Le réalisateur se sert du ressort comique (l'accident de voiture) pour indiquer malgré tout une idée forte : la sexualité chez les gens du troisième âge existe belle et bien et elle est même nécessaire. Il faut bien voir que les gens du troisième ont aussi droit à leur moment de bonheur et la rencontre entre Emile et Lyse va permettre à chacun de briser la solitude et de créer un couple amoureux.
Le film signale en outre que le fait d'avoir un lien social est plus que jamais nécessaire dans notre société actuelle : c'est ainsi qu'Emile a ses amis du bar qui ne donnent pas leur langue au chat pour s'amuser (voir les épisodes avec les deux cyclistes) ; Emile peut compter sur le soutien indéfectible de sa famille et plus précisément de son fils ; Emile s'entend parfaitement avec ses amis néo-hippies).
Très bien interprété, et notamment par un Daniel Prévost qui se montre tantôt drôle tantôt touchant, Les petits ruisseaux est un beau petit film qui a aussi le mérite de bénéficier d'une très belle mise en scène (avec de nombreux plans-séquences où la fluidité du rythme est mise en avant, par rapport à d'autres films actuels où le montage est parfois saccadé) et d'une photographie impeccable qui fait ressortir la beauté des paysages naturels que l'on voit tout au long du film.
Si le ton abordé par le film est comique, il n'empêche que les thèmes évoqués sont pour le moins sérieux (la solitude, l'importance de créer du lien social, l'amour chez les personnes âgées, le fait de vivre pleinement sa vie) et valorisent d'autant plus un petit film qui sans avoir l'air d'y toucher démontre qu'il n'a rien à envier à la plupart des longs métrages qui sortent chaque année.
Optimiste et revitalisant, Les petits ruisseaux signale à tout chacun que le bonheur est dans le pré. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire !

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28.06.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fatal
Réalisateur : Michaël Youn
Durée du film : 95 minutes

Date de sortie du film : 16 juin 2010
Avec :Michaël Youn (Fatal Bazooka), Stéphane Rousseau (Chris Prolls), Isabelle Funaro (Athena Novotel), Armelle (Heidi), Vincent Desagnat (Pedro Summer), Jean Benguigui (Tony Tarba), Catherine Allegret (Milka), etc.

Par Nicofeel

Pour sa première réalisation derrière la caméra, l'impertinent Michaël Youn a choisi d'utiliser son personnage de Fatal Bazooka qui lui avait permis de vendre de nombreux disques en France, notamment grâce au single Fous ta cagoule.
Le scénario nous montre un Fatal Bazooka, véritable caricature des rappeurs américains, qui est omniprésent : après sa réussite dans les ventes de musique, il a aussi créé sa propre ligne de vêtements et un parc d'attraction sobrement dénommé Fataland. Tout marche pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Fatal Bazooka avant qu'il ne se casse les dents sur Chris Prolls, nouvelle star de la musique dance, ce qui va marcher le début de sa déchéance.
Avec un film signé Michaël Youn, on peut s'attendre à un long métrage complètement déjanté. De ce point de vue, Fatal remplit largement son contrat, voire même au-delà des espérances des spectateurs.
En faisant preuve de blagues d'un mauvais goût complètement assumé, Michaël Youn avance un nombre de gags incalculable tout au long du film. Il y a d'abord cette parodie du rappeur avec ce Fatal Bazooka particulièrement arrogant qui n'hésite pas à se montrer à fond machiste, les femmes n'étant qu'un objet sexuel à ses yeux. Représentant du bling bling, se droguant à fond et étant irrespectueux de son public, Fatal Bazooka est une caricature, mais le jeu de Michaël Youn est tellement gros que cela passe.

Pour autant, le film a tout de même l'intelligence de ne pas s'arrêter à un clip géant à la gloire du personnage de Fatal Bazooka. Le film lui trouve un adversaire de taille en la personne de Chris Prolls, génialement interprété par un Stéphane Rousseau qui cabotine à mort. Et pourtant le jeu de ce comique passe mieux que Michaël Youn. Cela ne l'empêche pas cependant de se moquer du monde du show-bizz ou encore de notre mise en valeur actuelle autour du bio. Ainsi, Chris Prolls n'est rien d'autre qu'une star de dance avec des chansons d'une grande finesse telles que « Fuck you » ou « Je suis music » où il se moque d'une part du manque de discernement d'un public prêt à acheter n'importe quelle bouse musicale, du moment que le rythme paraît sympathique et d'autre part des gens qui détruisent la planète (mais cette conscience écolo n'est-elle pas quelque part une sorte d'imposture ?). Stéphane Rousseau est en grande forme dans le rôle de ce blondinet qui joue à fond sur son physique et qui n'hésite pas à en faire des tonnes. On notera notamment le moment où il mange avec Athena Novotel (sosie à peine voilée de la jet-setteuse Paris Hilton): Athena mange une saucisse pendant que celui-ci mange une huitre ! Quelle finesse. Un grand moment a également lieu lorsque Chris Prolls décide de faire sur un spectacle télévisé un cycliste vivant avec ses danseurs et de raconter in fine qu'il a été inspiré par le vélib !
Complètement foutraque de bout en bout, Fatal est filmé à la manière des clips de M-TV avec une caméra qui tournoie dans tous les sens et tente d'en jeter plein la vue au spectateur. Si cette mise en scène est parfois un peu fatigante, elle a le mérite de critiquer un système du paraître. Il faut dire que derrière le côté stupide de l'ensemble de ce film, on perçoit malgré tout une petite réflexion sur notre société actuelle avec cette critique des médias, du show-biz et même de certains maux. On restera tout de même bouche-bée de voir que certains éléments pourtant particulièrement sensibles sont abordés de plein front par Michaël Youn. Ainsi, on a droit lors des music awards de la musique à une chanson du groupe pédo files où sont présents aux côtés des chanteurs des petits enfants et où il est dit que les pédophiles ont des « sales manies ». Dans le genre rentre-dedans, Michaël Youn ne peut guère faire pire. Et pourtant, lors du générique de fin est abordée cette fois la question des zoophiles où on nous montre des moutons !
Le film n'oublie pas pour autant de mettre en valeur Michaël Youn qui va passer du rôle de méga-star à celui de personne détestée avant de revenir plus fort que jamais sur le devant de la scène. Avec des chansons qui là encore sont d'une finesse rare (rires !) et des gags scato également bien lourdingues (le coup de la technique finale pour donner envie aux gens d'aller aux toilettes est un modèle du genre, si l'on peut dire), Michaël Youn, via son personnage de Fatal Bazooka/Robert Lafondue, nous sert des « Je veux du uc » ou le fameux « Fous ta cagoule » (chanson légèrement modifiée par l'introduction d'un accordéon à la Yvette Horner, ce qui fait dire à Chris Prolls que ce mélange des sons est révolutionnaire !). Sans compter que les réflexions dans le film volent très hauts (rires) : « quand tu ne sais plus où tu vas, rappelle-toi d'où tu viens. »
Bien souvent de très mauvais goût (les allusions sexuelles ou le rôle des femmes est parfois franchement extrêmement douteux) et plutôt mal filmé, Fatal demeure malgré tout un spectacle plaisant à regarder, justement par le côté extrême des blagues et par le fait que Michaël Youn s'attaque à plusieurs maux de notre société. Le film est loin d'être parfait, on touche d'ailleurs bien souvent le fond mais il faut bien reconnaître que l'on n'a pas l'habitude de voir tous les jours un spectacle aussi décomplexé made in France.

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25.06.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

I padroni della citta

Réalisé par le grand Fernando Di Leo, ce I Padroni della citta va se montrer un peu plus léger que les précédents poliziottesco de son auteur pour nous servir une intrigue bien ficelée, nerveuse et parfois violente mais tout en laissant des traits d'humour venir dédramatiser les situations et apporter un peu de fraîcheur à une ambiance trouble issue des quartiers minables et autres tripots clandestins visités par le métrage.
Le script va laisser un homme de main d'un petit parrain de la pègre romaine s'attirer les foudres d'un éminent mafieux après l'avoir trompé pour récupérer de l'argent pour son patron.

I padroni della cittaLa séquence introductive sera remarquable et magistralement orchestrée pour avancer deux hommes rentrant chez l'un d'eux avec le butin certainement issu d'un méfait et nous laisser assister à une trahison mortelle puisque l'un des deux hommes, Manzari, va sortir un pistolet et tuer son compagnon sous les yeux du propre fils du malheureux qui tentera de se venger en braquant l'arme sur Manzari mais celle-ci sera vide et le gamin recevra une claque qui l'enverra valser et l'assommera. Cette première séquence, filmée au ralenti, montrera bien l'inhumanité de Manzari ainsi que sa cupidité, tout en amenant à penser que cette situation trouvera une répercussion plus tard dans l'intrigue.

I padroni della cittaMais en attendant, nous allons faire la connaissance de Tony, un homme de mains chargé de récupérer des fonds prêtés à différents individus par son patron, Luigi, qui régnera sur plusieurs salles de billard et autres tripots clandestins minables. C'est ainsi que Fernando Di Leo s'arrangera pour d'entrée mettre en scène deux séquences de bagarres soutenues et violentes lorsque Tony ira recouvrer de l'argent d'abord auprès d'un homme rustre et bien plus costaud que lui dans une écurie pour une baston sévère qui verra Tony faire preuve d'une agilité à toute épreuve pour finalement mettre hors d'état de nuire son adversaire et plus tard ce seront trois hommes qui se mettront en travers de son chemin pour cette fois-ci un combat plus bref et moins prenant.

I padroni della cittaNous découvrirons également l'univers médiocre dans lequel évolue Tony, entre son patron qui ne lui confie que des "petites" affaires alors que Tony aimerait bien s'occuper de choses plus importantes afin de grandir dans l'organisation et ainsi devenir riche, alors qu'il sera plutôt la risée de ses collègues et notamment de Peppi, le bras droit de Luigi, le métrage laissant Tony aller et venir entre une salle de billards qui sert de quartier général à Luigi et une salle de jeux clandestine où il passe ses soirées à jouer aux cartes. C'est là qu'il va faire la connaissance de Rick, homme de mains du dangereux Manzari (surnommé "Scarface" à cause d'une petite balafre causée par l'homme tué en introduction), qui voyant la tricherie d'une des personnes avec qui il joue aux cartes va se faire expulser de la salle, obligeant Manzari à venir en personne racheter l'honneur de son gang en venant jouer et perdre trois millions de lires qu'il va payer par chèque, sans oublier se faire tabasser Rick par ses hommes et de l'exclure de son organisation. Tony va alors s'occuper de Rick et le ramener chez lui.

I padroni della cittaCe chèque de trois millions de lires sera l'élément déclencheur de la guerre des gangs à venir puisque Luigi sera bien embêté avec cette somme qu'il n'osera pas aller réclamer à Manzari et Tony se proposera sur un coup de tête de s'en charger. Ce sera une idée ingénieuse de Rick qui permettra au duo de récupérer l'argent en se faisant passer avec l'aide d'un acteur pour des membres de la brigade financière de l'administration que les hommes de Manzari vont s'empresser d'acheter avec dix millions de lires (permettant ainsi au passage à Fernando Di leo de dénoncer la corruption généralisée de l’administration et du pouvoir italien de l’époque). Tony va se croire obligé en partant de faire savoir à Manzari qu'il l'a dupé en remettant le chèque de trois millions de lires au portier et surtout, il ne va rendre à Luigi que les trois millions, gardant le reste pour lui.

I padroni della cittaCette situation va mettre encore plus dans l'embarras Luigi qui va préférer se mettre au vert en attendant la vengeance de Manzari qui ne tardera pas à venir pour de nouvelles scènes de bagarres assez méchantes qui vont amener Peppi à savoir que Tony a détourné de l'argent et lancer une seconde partie qui après un coup de théâtre classique mais bien agencé va lancer Manzari et Peppi sur les traces de Tony, accompagné de Rick et de Napoli, un mafieux de l'ancienne génération qui leur sera de bon conseil, pour ainsi former un trio attachant et efficace dans la lutte contre leurs ennemis communs avec moult provocations avant ce final diablement efficace dans un abattoir désaffecté.

I padroni della cittaLe métrage pourra compter sur une intrigue efficace pour agencer de multiples situations chargées en action et en tension autour de ses protagonistes avec notamment ce Tony qui malgré son air son apparence pas vraiment redoutable sera un as de la bagarre et préférera même utiliser ses poings que des armes à feu pour obtenir ce qu'il veut, n'hésitant pas par exemple à ridiculiser Peppi lors d'un duel qui tournera à son avantage sous les yeux d'un Luigi intrigué et Fernando Di Leo nous gratifiera donc de plusieurs séquences musclées autour de ce thème avant de passer à une violence plus sèche et meurtrière dans la seconde partie du film lorsque Manzari va lancer ses hommes à la recherche de Tony sans aucun scrupule, entraînant quelques fusillades graphiques (notamment lors du final) mais qui laisseront aussi la place pour des situations plus souriantes causées par un Napoli adepte de la provocation directe et tandis que ce sera plutôt Rick qui fera le "sal" boulot en abattant les adversaire lorsque ce sera nécessaire.

I padroni della cittaEt malgré l'ambiance sordide de ces tripots mal famés et la mesquinerie de la plupart des protagonistes, le personnage central du film fera preuve d'une joie de vivre et d'une énergie communicative qui va permettre à l'intrigue de devenir quelque peu plus désinvolte et avec en plus l'humour apporté par ce Napoli également adepte des bons mots et de la provocation gentiment sarcastique, l'ensemble deviendra assez léger avec même un petit côté absurde qui ne sera pas pour déplaire pour ne redevenir grave que le temps d'une explication finale certes attendue mais pas forcément telle que nous le découvrirons à l'issue du métrage.

I padroni della cittaL'interprétation est convaincante, avec un Jack Palance toujours aussi impressionnant pour jouer un Manzari effroyable, tandis que Al Cliver viendra camper un Rick efficace et que Harry Baer sera un Tony souriant et attachant, laissant les habitués Edmund Purdom ou encore Vittorio Caprioli venir nous régaler de prestations savoureuses. La mise en scène de Fernando Di Leo est toujours aussi efficace pour faire parler la poudre ou agencer une action soutenue sur un rythme vif et dynamique, tout en donnant de l'ampleur à certaines séquences (le final notamment).

Donc, ce I padroni della citta sera un poliziottesco largement plaisant à suivre, certes pas aussi grave et impliquant que les classiques de son réalisateur et certainement moins méchant ou sadique avec cette légèreté régulièrement affichée mais cela n'empêchera pas le film de se montrer efficace et dynamique autour d'une intrigue en béton !

I padroni della cittaLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Video avancera une image nette et sans défauts visibles autres que quelques petits traces d'origine vraiment pas gênantes, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale dynamique et adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne sous-titrée en anglais et dans sa version anglaise.
En bonus, outre la filmographie du réalisateur, on pourra suivre un sympathique documentaire (sous-titré en anglais) revenant sur le film en faisant notamment intervenir certains acteurs et des membres du staff technique engagé.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "poliziottesco" largement plaisant, le DVD de zone 2 italien est disponible ici ou commandable !

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24.06.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Trop belle !

Réalisateur : Jim Field Smith
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 23 juin 2010
Avec : Jay Baruchel (Kirk), Alice Eve (Molly), T.J. Miller (Stainer), etc.

Par Nicofeel

trop belle

Mis en scène par Jim Field Smith, Trop belle ! est le type même de comédie comme les Américains ont la capacité d'en réaliser par centaines chaque année. Et à vrai dire le défaut de base du film est déjà son manque cruel d'originalité. L'histoire tient en une ligne (elle n'a pas dû mettre beaucoup de temps à être scénarisée !) : un garçon tout juste moyen sur le plan physique se trouve être la personne qu'aime une superbe jeune femme. Passons le manque d'originalité du scénario, un problème lié est le fait que cette histoire n'est pas crédible pour deux sous et ne tient pas du tout la route. Comment croire à cette histoire. Autant Alice Eve (Molly dans le film) est effectivement une jeune femme très jolie, autant Jay Baruchel, qui interprète le rôle-titre, à savoir celui de Kirk, n'a rien pour lui. Son physique est quelconque et correspond bien plus à celui d'un adolescent qu'à un adulte. L'acteur fait vraiment très jeune et son jeu d'acteur laisse franchement à désirer. C'est sympathique 2 minutes de le voir avec une mine de chien battu, mais le voir tout au long du film comme cela, ça finit par être long.

Autre gros défaut du film : il accumule les lieux communs. Les deux amoureux vont assister à un match de hockey ; ils vont jouer au bowling et se retrouver au restaurant dans un bel endroit.
Certaines blagues font cependant mouche : il y a par exemple l'épisode où Kirk aide une personne dans un restaurant et se retrouve pris pour le serveur par l'un des amis de sa copine. A côté de cela, les blagues se révèlent souvent bien lourdingues et révélatrices d'un film qui n'a pas grand chose à dire et tente par tous les moyens de relancer la machine comique. Signalons entre autres dans ce maelstrom de blagues lourdes : la vérification de Molly à l'aéroport, au tout début du film ; les nombreux moments où les copains de Kirk hallucinent qu'il sorte avec Molly ; le chien qui se met à lécher Kirk (cette scène est vraiment bête et franchement vulgaire) ; les parents de Kirk qui sont en extase devant Molly ; Kirk qui se met à éjaculer dans sa pantalon lorsqu'il est en charmante compagnie avec Molly (la scène n'est pas sans rappeler le film Mary à tout prix, mais ici c'est plutôt raté).
Et puis avec tout cela le film continue de défiler en offrant un spectacle affligeant et ô combien prévisible au spectateur. Car évidemment dans cette histoire cousue de fil blanc il va y avoir une séparation provisoire avant que les deux amoureux ne se retrouvent au bout du compte. La fin, tant dans son scénario que dans sa mise en scène n'est d'ailleurs pas sans rappeler le sympathique Garden state de Zach Braff.
Côté acteurs, il n'y a là encore rien de bien brillant. A la rigueur c'est Alice Eve qui tient la corde en se révélant plutôt bonne actrice. Elle n'en fait jamais trop et elle fait preuve d'un certain charisme. Mis à part elle, c'est vraiment le désert. Soit les acteurs sont insipides à l'image de Jay Baruchel soit ils sont complètement en sur-jeu et ne font qu'accentuer le côté lourd du film.
La mise en scène n 'a rien de particulier. Sans être mauvaise, elle est fonctionnelle et n'apporte aucun plus au film.
Au final, vous comprendrez que je reste très réservé sur ce film. A la rigueur celui-ci peut convenir à des adolescents qui viendraient en groupe afin de regarder un film bien tranquille sans prise de tête. Pour les autres spectateurs, il me semble qu'il y a mieux à voir au cinéma actuellement.

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22.06.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

From within

Sélectionné pour faire partie de la troisième saison de l'"Afterdark Horrorfest", ce From within assumera parfaitement son mélange de critique acide visant l'intégrisme religieux et d'intrigue fantastique bien influencée par les films de fantômes japonais récents pour un résultat largement prenant malgré une certaine prévisibilité dans certaines de ses révélations et qui va bénéficier d'apparitions spectrales visuellement réussies à défaut de générer l'effroi.
Le script va voir une petite ville être frappée par une vague de suicides inexpliqués, poussant ses habitants à se tourner vers la religion déjà très présente dans leur quotidien, ce qui ne sera pas le cas de Lindsay, une demoiselle qui va chercher à en apprendre plus ses ces morts douteuses en se tournant vers le fils d'une "sorcière" locale morte peu de temps auparavant dans un "accident".

From withinLe métrage va tout de suite lancer son intrigue en agençant quasiment directement un premier suicide, celui d'un jeune homme qui se tirera une balle dans la tête à proximité de Natalie, sa petite amie, celle-ci s'enfuyant alors couverte de sang pour aller trouver refuge dans le magasin de son père, se pensant poursuivie. Sur place se trouvera Lindsay, une adolescente qui en plus de devenir le personnage principal du métrage verra peu après les portes du local où s'est réfugiée Natalie se refermer toutes seules pour ne se rouvrir que pour laisser l'assistance découvrir avec effroi que Natalie s'est à son tour suicidée en se plantant des ciseaux dans la gorge.

From withinAprès cette introduction assez "choc", le métrage va s'attacher à mieux nous présenter son personnage principal, cette jeune Lindsay dont le petit ami Dylan n'est autre que le fils du pasteur local, ce dernier arrivant à faire se déplacer les foules dans un amphithéâtre pour y écouter ses sermons, tandis qu'elle vit avec Trish, une femme occupée avec ses bouteilles et son copain libidineux mais n'oubliant pas pour autant d'aller suivre les discours religieux du père de Dylan. Cette mise en place de l'intrigue va donc chercher à bien mettre en avant le fanatisme religieux de cette communauté frappée par ces suicides à répétition qui vont continuer à faire des victimes puisque le père de Natalie va à son tour s'ôter la vie bientôt suivie de sa nièce, pour peu à peu nous laisser percevoir un aspect surnaturel évident dans ces morts plus qu'étranges.

From withinEn effet, une présence semblera suivre les futurs suicidés et nous découvrirons bientôt qu'il s'agit de doubles maléfiques et terrifiants poussant les victimes à se suicider, quitte à les y aider quelque peu, comme nous le prouveront quelques séquences réussies et assez surprenantes au niveau visuel mais sans que ces apparitions ne parviennent véritablement à produire autre chose qu'une réelle tension. Une fois l'intrigue bien installée et ses éléments mis en avant, l'intrigue va alors laisser Lindsay rencontrer Aidan, un jeune homme brutalisé par Dylan pour hérésie et parce que son frère est le premier à s'être suicidé (dans l'introduction du film ), que va secourir Lindsay et le ramener chez lui, pour commencer à orienter les événements vers un passé trouble et la mort tragique de la mère d'Aidan, une sorcière brûlée dans un bâtiment proche de sa maison et dont Aidan n'accréditera pas la thèse de l'accident pour accuser les puritains du coin d'avoir volontairement tué sa mère.

From withinLa seconde partie du métrage verra donc Dylan chercher à récupérer coûte que coûte Lindsay des mains d'Aidan, quitte à employer la force et à placer son rival comme responsable de cette vague de suicides qui va continuer à faire des ravages, laissant le réalisateur renouveler ses séquences horrifiques qui ne verseront pas pour autant dans le gore pour préférer cette ambiance lourde et pesante qui va également coller à une dernière partie qui s'arrangera pour faire la lumière sur l'origine de ces doubles suicidaires avec des révélations quelque peu téléphonées mais enfonçant le clou de la critique religieuse du métrage, tout nous gratifiant d'un final en fausse happy-end savoureuse avec ces derniers plans nihilistes au possible.

From withinSous couvert de cette intrigue fantastique assez basique et aux enjeux facilement identifiables avec ces révélations anticipables, le métrage va se charger d'égratigner méchamment un certain fanatisme religieux typiquement américain qui va pousser certains personnages à commettre le pire au nom de Dieu (avec notamment cette jeune femme brûlée vive) ou à en profiter pour agir à son compte personnel, comme le sous-entendra le métrage avec les actes de ce Dylan aussi bien poussé par sa Foi que par sa volonté de récupérer Lindsay. De cette Foi aveugle va également découler un rejet de l'autre stigmatisé ici par l'opprobre lancé contre Aidan du fait des actes païens commis par sa mère, entre sortilèges et grimoires ancestraux.

From withinEt si cette critique acerbe sera efficace et juste, l'aspect fantastique sera quant à lui plus classique pour laisser ces doubles spectraux venir pousser certains protagonistes au suicide dans des conditions parfois originales (le produit ménager) mais aussi régulièrement téléphonées et il faudra alors uniquement compter sur le look de ces "fantômes" avec leurs yeux fascinants pour garantir aux séquences les faisant apparaître un impact certain, avec quand même en plus cette ambiance lourde de menaces qui ne lâchera pas le métrage dès sa situation installée et qui va en plus presser le personnage central de près pour ainsi assurer l'implication complète du spectateur.

From withinL'interprétation est plutôt convaincante, portée par des jeunes acteurs souvent issus de la télévision, Elizabeth Rice en tête, et tandis que la mise en scène de Phedon Papamichael sera assez dynamique et surtout laissera cette atmosphère tendue et sinistre planer sur l'ensemble du film, sans pour autant rechercher à tout prix les effets de "trouille" faciles. Les effets spéciaux sont probants aussi bien pour les quelques incursions sanglantes qui bien que timorées seront en parfaite adéquation avec le propos du film pour avancer ces suicides variées, que pour le look des spectres qui assurera remarquablement toujours sans vouloir se montrer trop expansif.

Donc, ce From within s'avérera être une sympathique découverte, certes quelque peu classique dans ses développements, mais bien acide pour stigmatiser le fanatisme religieux tout en laissant l'intrigue impliquer et captiver le spectateur jusqu'à ce final croustillant et franchement bien trouvé.

From withinLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et sans défaut notable, même lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale discrète mais adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise avec des sous-titres anglais et espagnol optionnels.
Au niveau des bonus, seuls les traditionnels webisodes consacrés à "Miss Horrorfest" seront disponibles pour ces petits modules souvent amusants et graphiques, mais quand même dispensables.

Pour ceux qui voudraient rencontrer cette malédiction suicidaire, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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15.06.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Dans ses yeux
Réalisateur : Juan José Campanella
Durée du film : 2h09
Date de sortie du film : 5 mai 2010

Avec : Ricardo Darin (Benjamin Esposito), Soledad Villamil (Irene Menendez Hastings), Pablo Rago (Ricardo Morales), etc.

Par Nicofeel

Film argentin réalisé par Juan José Campanella, Dans ses yeux a obtenu l'oscar du meilleur film étranger, au nez et à la barbe de films tels qu'Un prophète et Le ruban blanc. Et au vu de la qualité du film il faut bien reconnaître que cette récompense n'est pas imméritée, loin de là.
Dans ses yeux utilise les codes de l'enquête policière, avec cet homme à la retraite, Benjamin Esposito, qui a travaillé auparavant dans un tribunal judiciaire de Buenos Aires, et qui se remémore une affaire de meurtre irrésolue particulièrement marquante dans sa carrière.
Vingt cinq ans après les événements, cette affaire continue à le hanter (« je crains » a-t-il écrit à la main sur un papier), à tel point qu'il a choisi d'écrire un roman sur cette affaire, tentant donc par là même de donner à son geste un aspect cathartique.
Benjamin Esposito revient naturellement voir celle qui fut sa greffière en chef à l'époque (son supérieur hiérarchique) et qui a depuis fait son trou. Le film va nous proposer de très nombreux flashbacks sur les événements passés, en narrant une histoire forcément subjective puisque certains éléments – pour le moins inconnus – sont déduits par la logique de Benjamin.
L'histoire à proprement parler débute avec comme point de départ le meurtre d'une jeune femme dans des conditions horribles. Violée et tuée, elle laisse un mari désormais veuf alors inconsolable, qui espère bien que la justice de son pays va retrouver le meurtrier de son épouse.

Véritable jeu de pistes, l'enquête policière est effectuée par Benjamin Esposito et son acolyte, personnage alcoolique et complètement décalé. Le collègue de Benjamin est là pour transmettre une touche amusante à un film sérieux et pour autant non dénué d'un humour pour le moins étonnant.
Retrouver le meurtrier n'est pas une mince affaire et la résolution de celle-ci ne pourra avoir lieu que par le biais de lettres (retrouvées dans des conditions pas vraiment légales) qui comportent des rébus footballistiques. Une fois compris, ces rébus vont mener au tueur. Notons que l'on aura droit à une superbe transition par l'intermédiaire d'un magnifique plan-séquence partant du ciel pour arriver jusqu'au tueur désigné.
Cependant, lorsque l'administration argentine met la main en 1974 sur ce fameux tueur, le film est loin d'être fini. Et pour cause : le tueur va être gracié ! Le cinéaste Juan José Campanella met alors à profit cet épisode pour critiquer une justice qui est loin d'être au dessus de tout reproche. Ainsi, sous prétexte que cet homme divulgue des informations des informations à la police (il joue le rôle d'indic' en somme), il peut être libéré malgré un procès qui l'a jugé comme devant rester en prison à perpétuité.
Du coup, l'un des autres intérêts de cette situation est que la tension repart de plus belle avec les gens qui ont travaillé sur ce dossier – Benjamin et son acolyte mais aussi la greffière en chef – qui se retrouvent en danger. Qui a tué le collègue de Benjamin ? Pourquoi le tueur du début a disparu dans la nature sans que l'on entende plus jamais parler de lui ? Voilà des questions restées sans réponse qui vont enfin trouver une solution. A cet égard, la fin du film, qui nous offre en peu de temps plusieurs twists fort intéressants, se termine de façon bien surprenante mais parfaitement crédible avec une belle réflexion sur la notion de passion (notion qui est évoquée à plusieurs reprises dans le film) et de justice personnelle.
Dans son ensemble, Dans ses yeux se penche également sur un amour impossible entre Benjamin et Irène, la greffière en chef. Le train que l'on voit au début du film et vers la fin n'est pas sans rappeler le cinéma de Kieslowski avec cette thématique du hasard.
Très bien interprété par l'ensemble de la distribution du film, Dans ses yeux est un long métrage particulièrement prenant, qui joue aussi bien sur un registre policier que sur celui d'une émotion contenue mais réelle (l'amour entre Benjamin et Irène ; le lien plus fort que prévu entre Benjamin et son collègue ; la permanence des sentiments du veuf).
En somme, voilà un film de qualité qui mérite à tous points de vue d'être regardé.

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11.06.10

06:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The crazies
Réalisateur : Breck Eisner
Durée du film : 1h41
Date de sortie du film : 9 juin 2010

Avec : Timothy Olyphant (David), Radha Mitchell (Judy), Joe Anderson (Russell), Danielle Panabaker (Becca), etc.
Par Nicofeel

Réalisé par Breck Eisner, The crazies n'est rien d'autre que le remake de La nuit des fous-vivants (1973) de George A. Romero. Ce dernier est d'ailleurs producteur exécutif du film.
Le film ne s'embarrasse pas à tenter un remake original. Ici, la trame du film de George A. Romero est particulièrement bien respectée ; certainement trop d'ailleurs. En se trouvant dans une petite ville des Etats-Unis d'environ 1000 habitants, on assiste à des changements pour le moins étranges dans le comportement des habitants.
Ainsi, un homme arrive avec un fusil sur un stade de base-ball avant d'être tué par le shérif de la ville ; à un autre moment on voit un homme qui brûle la maison où se trouvent sa femme et son fils. Certaines personnes semblent avoir perdu la tête et souhaitent tuer leurs congénères, tout en ayant dans le même temps un regard vide qui en dit long sur leur santé mentale. Au départ le shérif de la ville, David (Timothy Olyphant) pense que le mal provenait d'un taux d'alcoolémie trop élevé de la part de l'homme venu avec une arme sur le stade mais celui-ci n'avait pas d'alcool dans le sang. La théorie passe ensuite à l'idée d'une eau infectée, à la manière du film Cabin fever.

On comprend plus tard que le virus qui est à l'origine d'une folie collective qui touche quasiment toute la population de cette ville, est le résultat d'une arme biologique envoyé par l'armée. Cette dernière se sert d'ailleurs de cette ville comme base d'expérimentation. Comme souvent chez Romero – puisque le cinéaste Breck Eisner se contente finalement de reprendre certaines idées du film original – l'armée en prend pour son grade. Ici, les militaires apparaissent vraiment comme des salauds, des espèces de robots qui se soucient nullement de la vie d'autrui. Ainsi, enveloppés dans leurs combinaisons, ils constatent la réussite de leur opération et n'hésitent pas à tuer et à brûler des gens infectés. Pire, ils ne font pas la différence entre ceux qui sont infectés et ceux qui ne le sont pas. Les militaires ne se posent pas de questions. Ils tuent des gens et font exploser des voitures.
A l'instar du film original, Breck Eisner va nous montrer la tentative d'un petit groupe d'échapper aux « fous » et aux militaires et de réussir in fine à quitter la ville. Malheureusement alors que le film original comportait une ambiance très étrange et la suspicion était de mise pour savoir si les personnages sont atteints ou non du virus, The crazies version 2010 ne fait preuve d'aucune finesse. Si les amateurs de films d'horreur pourront se satisfaire de quelques scènes gore plutôt bien faites, il n'empêche que le film manque cruellement d'originalité et de saveur. Le climat d'étrangeté du film original n'est plus présent et puis la psychologie des personnages est réduite au maximum. En fin de compte, on assiste à un énième film d'horreur qui joue la carte de l'action et du virus bactériologique. Sans être mauvais, les acteurs principaux, joués par Timothy Olyphant et Radha Mitchell, ne parviennent guère à susciter l'émotion.
Il faut dire qu'ils ne sont pas aidés par un scénario qui est loin de jouer la carte de la finesse et qui comporte par ailleurs plusieurs scènes irréalistes. Dans le genre « on y croit pas du tout », on a droit au shérif qui décide de libérer un militaire prisonnier tout simplement parce que ce dernier déclare qu'il ne répètera rien ; ou encore le shérif adjoint qui accepte de se sacrifier pour créer une diversion en faveur de son shérif et son épouse, alors que quelques minutes auparavant il était à deux doigts de les tuer. Le scénario n'est pas non plus des plus crédibles quand on voit à de nombreuses reprises qu'un personnage, sorti quasiment de nul part, est là au bon endroit et au bon moment pour sauver un autre personnage.
Par ailleurs, la mise en scène n'a rien de génial non plus. Elle est dans l'ensemble assez classique et les quelques originalités dont elle se permet s'avèrent assez mal choisies. Ainsi, il y a des contre-plongées qui montrent des gens qui sont observés, en nous donnant des indications sur la population ou la situation géographique. Ces contre-plongées qui font office de raccords, s'avèrent peu fines et globalement plutôt inutiles.
Quant à la photographie, on constatera que l'image paraît un peu trop propre, notamment par rapport au film original. Du coup, l'ambiance tendue du film original n'est pas du tout rendue ce qui est fort dommageable pour un film censé jouer justement sur une ambiance quasi schizophrène avec des personnages qui ont complètement pétés les plombs et qui sont soupçonneux les uns sur les autres. D'autant que l'on rappellera que la ville a été mise sous quarantaine.
Pour terminer, on a quasiment droit à un happy end qui s'éternise et qui est bien dans le style hollywoodien. Heureusement on aura un goût moins mauvais du film en raison d'un twist final qui pour le coup est bienvenu, et rachète (en partie) les raccords peu fins qui nous ont été montrés tout au long du film.
En synthèse, on comprend aisément que je reste très dubitatif quant à l'intérêt du remake d'un film très intéressant de George A. Romero. Je conseillerai personnellement d'aller voir le film original en DVD et d'oublier ce remake qui, sans être nullissime, s'avère être un long métrage peu enthousiasmant.

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10.06.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le temps des grâces
Réalisateur : Dominique Marchais
Durée du film : 2h03
Date de sortie au cinéma : 10 février 2010

Avec : Matthieu Calame, Pierre Bergounioux, Lucien Bourgeois, Lydia Bourguignon, Claude Bourguignon, Marc Dufumier.

Par Nicofeel

Premier long métrage de Dominique Marchais, Le temps des grâces rejoint la liste actuelle des films documentaires engagés en faveur de la planète, à l'instar du célèbre Home de Yann Arthus-Bertrand.
La différence est cependant de taille entre Le temps des grâces et Home. En effet, Dominique a pris le parti de ne donner aux images qui vont émailler son long métrage qu'un rôle illustratif. Le principal réside dans la parole qui est donnée aux agriculteurs. Si Le temps des grâces se révèle un documentaire passionnant, c'est d'abord parce que le cinéaste a choisi de s'intéresser à l'agriculture française en faisant parler les principaux intéressés, à savoir les agriculteurs.
Réussissant parfaitement à obtenir la confiance des interviewés, Dominique Marchais livre un film plein sur le plan des enjeux, évoquant tout à la fois des considérations économiques, écologiques, sociales, politiques, urbanistiques. Et là où le film est intéressant et évite toute langue de bois, c'est dans le fait que les agriculteurs qui évoquent leur profession avec beaucoup de passion n'en demeurent pas moins critique envers celle-ci.
Les agriculteurs interviewés ne sont pas dupes et font preuve d'un étonnant sens critique. Ils n'hésitent pas à dire qu'avec l'introduction du progrès technique dès la fin de la deuxième guerre mondiale (le développement des tracteurs), leur profession va connaître un essor sans précédent au niveau de la productivité. Pour autant, les petites propriétés en terme de d'hectares vont progressivement laisser la place à de plus grosses exploitations. Comme dans de nombreuses autres industries, on passe du « small is beautiful » au « big is beautiful ». LA rentabilité exige des économies d'échelle et en plus des exploitations qui grossissent, on assiste à une quasi disparition de la polyculture.

Le film montre très adroitement que tout cela est dicté par le sens de l'histoire avec une population qui augmente de façon exponentielle par rapport aux siècles passés et une mondialisation qui s'accroît. Cela n'empêche pas le documentaire, par le biais de ses intervenants, de rappeler que l'un des succès de l'industrie agro-alimentaire de la France tient justement en notre distinction sur le plan qualitatif. Un peu comme pour notre cinéma, il y a une nécessité de conserver une exception à la française dans le domaine de l'agriculture avec des produits de qualité reconnus dans le monde entier. Comme le film le signale très justement, il est évident que l'on ne pourra jamais concurrencer en terme de prix des pays en développement tels que le Brésil.
Le film ne se limite pas à des considérations économiques. Il rejoint de nombreux documentaires actuels qui rappellent que la planète est en danger. La sur-exploitation de la terre, la suppression des clôtures, l'utilisation excessive d'engrais chimiques, l'urbanisation galopante (le film donne l'occasion de voir de très beaux paysages naturels qui sont défigurés par l'introduction de maisons, de lignes à haute tension ou encore d'éoliennes), causent des ravages à notre éco-système. Des micro-biologistes indiquent que dans le cas d'un vignoble qu'ils viennent juste d'analyser, les pieds de vigne n'ont qu'une durée de vie de 25 ans (par rapport à plus de 100 ans auparavant) alors que l'on peut considérer qu'un bon vin est obtenu au bout de 20 ans d'exploitation.
Mais qui est responsable de tout ce chaos ? Eh bien à vrai dire un peu tout le monde. Il y a d'abord l'agriculteur qui exploite les terres. Mais il n'est pas le seul. Car l'agriculteur est bien souvent quelqu'un d'endetté (il est bien expliqué dans le film le problème des successions des agriculteurs) qui a donc besoin de rentabiliser au maximum son travail. Bénéficiant d'aides de l'Europe qui orientent le sens de la production agricole (le développement du blé n'y est pas étranger), le petit agriculteur ne peut pas concurrence les grosses industries agro-alimentaires.
Et puis d'ailleurs comment se démarquer du tout-venant quand le consommateur est lui-même incapable de distinguer un lait traité de manière artisanale ou de manière industrielle ? Le temps des grâces signale que le citoyen veut des produits de qualité mais qu'il n'est pas prêt à payer le prix, comme c'est pourtant le cas en Suisse où les agriculteurs bénéficient d'aides directes versées par le contribuable.
Même si le documentaire alerte de manière certaine le spectateur, il n'en reste pas moins que quelques motifs d'espoir subsistent. Les micro-biologistes et agronomes qui sont interviewés expliquent très clairement que l'on peut sauver notre terre en quelques années, à condition que les pouvoirs publics prennent le problème à la source. Mais force est de constater que les lobbies dans la profession agro-alimentaire sont très puissants et empêchent toute pratique logique de s'établir. Comme le dit la micro-biologiste interviewée, « la nature a une gratuité qui est gênante. » Eh oui le microbe travaille gratuitement en faveur de notre éco-système. Mais cela tout le monde n'a pas intérêt à le dire.
Au final, Le temps des grâces s'avère un documentaire réellement passionnant sur le monde des agriculteurs, sur l'évolution de cette profession et de notre terre (avec de très beaux travellings latéraux, effectués en voiture, qui sont là pour montrer la défiguration de nos campagnes) qui est actuellement menacée. A voir de toute urgence.

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09.06.10

07:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un début d’année plutôt prolixe au niveau des sorties fantastiques et horrifiques, ce mois de mai qui vient de s’achever dénotera en n’offrant qu’un bien maigre butin composé de traditionnelles ressorties, de quelques titres sorties en salles et très peu d’inédits qui heureusement seront globalement de qualité.

Hurlements
Dog soldiers

Pour ce qui est des titres déjà disponibles dans d’autres éditions, on remarquera surtout le Blu-ray de Hurlements de Joe Dante, classique indémodable de la lycanthropie que Studio Canal offre à nouveau aux amateurs, tandis que M6 Vidéo aura capitalisé sur Antichrist et sur Dog soldiers, autre film de loup-garou ne pouvant bien entendu espérer rivaliser avec Hurlements. Enfin, Sony aura proposé une fois encore le Frankenstein de Kenneth Branagh et MGM aura propsoé Misery en Blu-ray.

[REC]2
Esther

Wild side, entre deux titres érotiques de ses nouvelles collections, aura édité un [REC]2 attendu au tournant et qui semblera reprendre la formule gagnante du premier opus à découvrir pour ceux qui auront raté son passage en salles obscures en décembre dernier, laissant Warner mettre en avant un autre passé au cinéma en fin d’année, Esther et sa petite orpheline bien méchante.

La route
Dark side

Pour Seven 7 ce mois de mai aura été l’occasion de sortir La route est son univers post-apocalyptique réaliste et déprimant, ainsi que l’inédit Dark side et ses allures de "torture-flick" dans le milieu de la religion.

Infestation
La nurse

Free Dolphin aura donné sa chance au sympathique Infestation et son hommage aux films d'invasions d'insectes souriant et déconneur, tandis que BAC Films aura été plus sérieux pour nous proposer l'oublié La nurse de William Friedkin, un inédit DVD de taille à la mauvaise réputation usurpée.

The mother
Animals

Mois très calme également pour Opening qui s'est contenté de The mother, disponible également avec le Mad Movies du mois dernier, ainsi que pour Emylia et son plutôt sympathique Animals présenté ici et critiqué .

The dark hour
Yatterman

Enfin, WE Productions aura édité un autre titre de Elio Quiroga après son sympathique Les témoins du Mal, avec The dark hour et ses zombies étranges et originaux, mais aussi Yatterman, un des derniers délires de Takashi Miike.

Donc, comme on peut le voir, ce mois de mai aura été assez limité pour l'amateur de cinéma fantastique et horrifique, mais le rendez-vous est déjà pris pour voir si le mois de juin aura remonté la barre !

Antichrist

Antichrist
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[REC] 2 (Blu-ray) - Edition 2010

[REC] 2 (Blu-ray) - Edition 2010
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Esther (Blu-ray)

Esther (Blu-ray)
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La route

La route
Amazon à 6.99€
Fnac à 8.79€
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La route (Blu-ray)

La route (Blu-ray)
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Fnac à 11.89€
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Yatterman

Yatterman
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Yatterman (Blu-ray)

Yatterman (Blu-ray)
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Dark side

Dark side
Amazon à 1.5€
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Dark side (Blu-ray)

Dark side (Blu-ray)
Amazon à 15.22€
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07.06.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Cicak-Man

Seconde aventure du super-héros malaisien, ce Cicak-Man 2 va agréablement prolonger l’expérience décalée du premier opus et même si l’humour sera ici moins mordant, avec notamment la quasi absence des "Ginger" remplacés par un adversaire bien moins délirant pour le Cicak-Man, le métrage se permettra quelques passages bien souriants en plus de se montrer plus spectaculaire.
Le script va laisser le professeur Klon fomenter un nouveau plan diabolique visant cette fois-ci à polluer l'eau de la ville (et du monde entier) pour pouvoir ensuite passer pour le sauveur qui aura inventé un purificateur d'eau efficace, mais se sera sans compter sur le Cicak-Man qui va se dresser contre lui.

Cicak-Man 2D'entrée, le métrage va faire preuve d'une virulence plus graphique et maîtrisée dans l'action pour avancer un richissime truand, Bakar, qui, ne voulant pas céder à la pression d'un interlocuteur téléphonique va rentrer chez lui avec ses gardes du corps pour préparer ses affaires afin d e quitter le pays, non sans avoir été auparavant doublé par une bien étrange jeune femme à moto, Rrama, que nous ne tarderons pas à retrouver chez Bakar puisqu'elle va s'attaquer aux stupides gardes du corps pour une séquence de combats aussi souriante que bien agencée pour finalement laisser Bakar périr, piégé par Rrama qui en plus se sera amusée à filmer toute la scène.

Cicak-Man 2Nous allons ensuite retrouver Hairi qui vivra un cauchemar surréaliste amusant nous permettant de revoir les fameux "Ginger" désormais réduits à l'état de fantômes avant que l'intrigue nous fasse découvrir le quotidien de Hairi, vivant désormais avec la mère et la sœur aveugle de Danny, Iman, sans qu'elles ne sache qu'il est en fait le Cicak-Man, tandis que Hairi n'aura pas pour autant oublié Tania, son amour du premier "Cicak-Man" devenue présentatrice à la télévision et qu'il aura l'occasion de croiser par hasard en allant chercher du travail à la station pour laquelle elle travaille, réveillant ainsi de fait sa timidité naturelle toujours aussi maladive. Et l'intrigue va aussi récupérer le professeur Klon qui, vivant caché sous terre, aura convoquer une petite assemblée de truands de toutes origines (laissant un humour légèrement surfait s'installer) pour les forcer à collaborer avec lui en investissant de l'argent dans son nouveau plan, pour les menacer en cas de refus de finir comme Bakar, puisque Rrama sera sa seconde qui l'aidera à accomplir son nouveau plan consistant à polluer l'eau de la ville pour la rendre noire et seulement alors sortir de l'anonymat dans lequel Klon est retomber pour se présenter en sauveur grâce à un purificateur d'eau confectionné avec les fonds de ses créanciers forcés.

Cicak-Man 2Ce plan sournois ne va pas tarder à se mettre en place en laissant le réalisateur nous gratifier de quelques scènes comiques pour illustrer l'apparition de cette eau noire, mais évidemment Hairi ne croira pas un mot de l'allocution de Klon lorsqu'il se présentera en sauveur et au contraire il va chercher à en savoir plus, quelque peu aidé par Tania qu'il aura finalement réussi à revoir dans de bonnes conditions. Mais le danger viendra de Rrama qui ayant rencontré le Cicak-Man, va se mettre en tête de l'ajouter à son tableau de chasse, en pistant Hairi qu'elle aura démasqué pour l'attirer dans le repaire de Klon sous un prétexte mesquin mais quand même classique et presque attendu.

Cicak-Man 2Si le premier "Cicak-Man" avait résolument choisis son camp en optant pour un ton humoristique omniprésent au détriment d'une action moins présente, ce second volet va quelque peu équilibrer ces deux tendances pour se montrer plus prolixe en combats qui gagneront largement en ampleur visuelle (le final notamment) et en séquences dynamiques, mais d'un autre côté l'humour se fera plus discret, le facéties calamiteuses du "Cicak-Man" toujours aussi maladroit ne vont ainsi presque plus créer de surprises souriantes, tandis que le professeur Klon aura inventé un plan moins dément et décalé qu'avec ces clones démultipliés, et surtout les irrésistibles "Ginger" qui auréolaient de leur présence le premier film ne serviront ici que de faire-valoir pour de trop courtes apparitions au détriment de cette Rrama certes plus expressive dans l'action virevoltante mais qui n'avancera qu'une personnalité de "méchante" classique et sans réelle saveur.

Cicak-Man 2Mais on pourra quand même compter sur quelques passages bien divertissants pour égayer l'ensemble, comme cette visite chez une diseuse de bonne aventure qui permettra à Hairi de faire preuve de sa maladresse légendaire et quelques bonne surprises viendront émailler le métrage, aussi bien au niveau de l'humour, même si une fois encore l'effet de surprise devant ce super-héros gaffeur et largement empoté ne fonctionnera plus vraiment tout en laissant de côté les spécificités des pouvoirs hérités du lézard de Hairi, que pour l"intrigue pure qui une fois encore mettra sporadiquement en avant un aspect plus adulte pour ses différents niveaux de lecture, devenant même brièvement émouvant en faisant preuve d'une apparente cruauté qui tranchera avec le conteste du métrage.

Cicak-Man 2Les personnages resteront bien travaillés pour avancer un Hairi souriant mais quelque part plus adulte et parfois presque sûr de lui dans l'action (comme lorsqu'il traquera deux braqueurs de banque), tandis que la belle Tania avec sa volonté de découvrir qui se cache derrière le masque du "Cicak-Man" offrira un protagoniste bien convenu et quelque peu sous-exploité au profit de la frêle Iman qui sera dans son handicap plus percutante pour alimenter l'humour, au même titre qu'un professeur Klon moins délirant qu'auparavant, mais par contre encore plus dangereux, achevant aisni d'affirmer la nouvelle orientation prise par cette seconde aventure du "Cicak-Man".

Cicak-Man 2L'interprétation est largement convaincante, portée par Saiful Apek qui en fera certes moins dans un surjouage ici plus discret pour laisser els autres acteurs paraître également plus sérieux, tandis que la mise en scène du réalisateur restera largement dynamique pour donner un meilleur rythme à l'ensemble tout en ne négligeant par des effets et des cadrages audacieux et originaux. Les effets spéciaux sont plutôt probants pour avancer les cascades et autres combats du film, mais comme pour le premier "Cicak-Man", les inserts numériques qui envahiront même certains plans demeureront souvent bien visibles et trancheront avec les prises de vues réelles en ayant du mal à fonder un ensemble harmonieux, mais cela ne viendra pas pour autant gâcher les passages concernés.

Donc, ce "Cicak-Man 2" se suivra facilement et même avec un certain plaisir en réussissant à compenser cet humour délirant en retrait par une action plus présente et plus généreuse au sein d'une intrigue qui ne cachera pas sa parenté avec Spider-Man pour un second démarquage plaisant !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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04.06.10

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Life during wartime
Réalisateur : Todd Solondz
Durée du film : 1h38
Date de sortie du film : 28 avril 2010

Avec : Shirley Henderson (Joy), Allison Janney (Trish), Ciaran Hinds (Bill), Michael Lerner (Harvey), Charlotte Rampling (Jacqueline), Dylan Riley Snider (Timmy), Rich Pecci (Mark), Emma Hinz (Chloé), etc.

Par Nicofeel

Vraie-fausse suite de son excellent Happiness (dans la mesure où l'on ne prend pas les mêmes acteurs), Todd Solondz revient donc à la charge pour laminer l'american way of life. C'est aussi une façon d'exorciser les démons de ses personnages qui ne cessent de solliciter le pardon et qui semblent avoir les pires difficultés à être comme ils le disent des gens « normaux ».
Cet aveu d'impuissance est aussi révélateur d'une société individualiste où de plus en plus de personnes ont du mal à se retrouver.
Ajoutez à cela le côté traumatique post-11 septembre et vous comprendrez aisément pourquoi Life during wartime prend tout son sens puisqu'il s'agit d'un combat intérieur pour chacun des protagonistes.
D'une grande richesse thématique, le film de Todd Solondz s'attaque à tout et si le cinéaste peut se permettre de parler de n'importe quoi sans ambages, sans avoir à faire à la censure ou sans choquer de manière frontale le spectateur, c'est parce qu'il utilise comme à son habitude un humour particulier. On rit forcément devant le décalage des situations vécues mais progressivement on comprend que l'aspect dramatique prend le dessus.
En effet, ce film est celui de personnages névrosés, qui tentent d'oublier le passé et de se faire une place au soleil (d'où l'idée de situer l'action en Floride). Tous sont des écorchés vifs qui se battent contre eux-mêmes.

La première que l'on voit dans le film est Joy, cette sorte de femme-enfant, qui est victime d'hallucinations. Alors que la première scène auquelle on assiste avec ce personnage fait plus vraie que nature, avec cependant l'humour si particulier de Todd Solondz (la fille qui est nerveuse, triste, et son vis-à-vis qui lui demande si elle a ses règles !), on comprend qu'il s'agit en fait d'une scène fantasmée. On voit à de nombreuses reprises en plein jour les hommes qui ont traversé la vie de Joy, et qui sont aujourd'hui décédés. Même si ces hommes ne sont plus de ce monde, Joy n'arrive plus à distinguer le rêve de la réalité et elle perd par moment complètement pied. A tel point que certains de ces décédés l'invitent à se suicider. On voit bien que Joy est loin d'être heureuse dans sa vie actuelle.
Mais que dire de Trish, qui a vécu de nombreuses années avec un mari emprisonné pour pédophilie. Elle tente également de refaire sa vie. Elle fréquente ainsi Harvey « qui n'est pas son type » (gros, moche) et avec lequel elle trouve dans le sexe une simple compensation au stress de la vie quotidienne. Le sexe est mécanique. Il n'y a pas d'amour là-dedans. D'ailleurs, comme elle le dit à son fils, « j'ai mouillé » lorsque Harvey lui a simplement touché le coude. Trish cherche simplement quelqu'un de « normal ». Il faut croire que le traumatisme de son époux pédophile est toujours bien présent.
D'ailleurs, on revoit Bill, le fameux pédophile, qui sort de prison. Cet homme est aussi quelqu'un qui souffre en raison de sa maladie. Il prend des médicaments et a l'habitude de manger des bonbons (comme les enfants) mais il voit sans cesse dans ses rêves un paysage paradisiaque avec un personnage flouté dont on comprendra à la fin du film qu'il s'agit de son fils. Même s'il ne fait rien de répréhensible, Bill est toujours sur la corde raide au niveau de ses intentions. On appréciera particulièrement la toute dernière scène du film et l'un des tous derniers plans où l'on voit à l'arrière-plan un Bill qui passe sans que personne ne le voit. Est-ce la réalité ou est-ce un mirage pour le spectateur ?
Les enfants de Bill et de Trish sont aussi très marqués et notamment par par les événements qui ont eu lieu lors du film Happiness. Il y a le fils victime du père pédophile qui fait une thèse sur les singes et sur leur utilisation du sexe comme exutoire de la violence avec tous types de configuration (père-fils, père-fille). Il y a le petit garçon qui pense que la plupart des hommes ne sont que des pédophiles et il est obnubilé par cette question. Et puis il y a la très jeune Chloé dont la mère, Trish, donne du Lithium pour calmer son hypertension et sa nervosité.
Nouvelle venue dans le cinéma de Todd Solondz, Charlotte Rampling joue le rôle d'une femme âgée et désabusée qui ne souhaite qu'avoir du sexe avec un homme. Elle ne veut pas de la pitié dont fait preuve Bill.
Evidemment, la réussite du film tient pour beaucoup dans l'excellente performance des acteurs qui se révèlent tous très bons dans leurs rôles respectifs.
Le film ne se contente pas de dresser le portrait de personnages mortes-vivantes qui attendent un futur meilleur. Il s'intéresse également à des questions d'actualité telles que l'importance de la religion dans certaines familles (ici la religion juive), la montée en puissance de la Chine sur le plan économique qui pourrait bien remettre en cause les notions de liberté et de démocratie.
Joliment réalisé et photographié (on ressent la chaleur dont souffrent les personnages), Todd Solondz filme de belles propriétés américaines qui sont finalement assez éloignées de l'état mental des gens qui les habitent. Car Life during wartime est un combat de tous les instants de ces hommes et de ces femmes qui souhaitent tirer un trait sur le passé et obtenir le pardon. Voilà au final un film beaucoup plus fin qu'il n'y paraît, qui évoque une société post – 11 septembre avec des personnages en cruels manques de repères. Le ton du film aide à passer le côté désespéré du propos.

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03.06.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Cicak-Man

Nous venant de Malaisie, ce Cicak-Man va nous offrir un nouveau super héros bien farfelu et lorgnant évidemment du côté de "Spider-Man" au sein d’un métrage complètement déjanté qui sera bien plus porté sur la comédie que sur l’action spectaculaire (petit budget oblige !) mais pour autant le délire ambiant deviendra vite communicatif et permettra du passer un bon moment de grand n’importe quoi assumé et largement souriant pour ainsi plaire à tous avec un petit côté mûr qui s’exprimera parfois.
Le script va prendre place dans une ville futuriste où le patron d’un laboratoire spécialisé dans le recherche d’antidotes aux virus menaçant la ville va chercher à prendre le pouvoir sans se douter qu’un de ses employés, ayant avalé un lézard contaminé, va se transformer en un super-héros et s’ériger contre lui.

Cicak-Man 1Après avoir replacé le métrage dans un contexte de "comic book", le métrage va tout de suite nous présenter ses deux personnages principaux, Danny, un jeune homme d’apparence normal et son ami Hairi qui lui sera complètement frappé et le sera encore plus lorsqu’il apercevra la belle Tania prenant la même rame de métro qu’eux pour se rendre à leur travail et lorsque Tania viendra vers eux, il sera dans une incapacité totale de lui parler. Cette entame du métrage avancera donc un personnage haut en couleur en la personne de ce Hairi au comportement exagéré et donc bien entendu souriant, tandis que le métrage s’amusera également grâce à cette voix-off d’un présentateur à présenter une ville où tout est payant, renforçant ainsi l’humour de ce début original.

Cicak-Man 1Ensuite, nous allons suivre nos deux lascars à l’arrivée à leur travail au laboratoire Klon, gardé par des hommes en armes et dont l’accessibilité sera bien cloisonnée pour alors ne pas tarder à voir Hairi, voulant tester sur des lézards un antidote à un mystérieux virus 266 commençant à faire des ravages en ville, se retrouver à en avaler un par mégarde et sans s’en rendre compte. Nous découvrirons aussi le patron du laboratoire, un excentrique professeur Klon hystérique et toujours ricanant, même lorsqu’il se retrouvera face aux "Ginger", deux hommes à l’accoutrement identique d’un marron brillant qui victime des expériences de Klon voudront se venger avant de finalement pactiser avec lui pour un plan diabolique destiné au prendre le pouvoir de la cité.

Cicak-Man 1Pendant ce temps-là Hairi et Danny vont prendre conscience de faits louches pouvant être imputés au professeur Klon et décider de mener l’enquête dans le bureau du professeur, chose qui sera facilitée par Hairi qui va par ailleurs commencer à découvrir ses nouveaux pouvoirs, consistant essentiellement à pouvoir grimper le long des murs et se tenir au plafond, sans oublier cette langue de lézard qui lui permettra d’attraper des choses, pour rapidement mettre Danny dans la confidence. L’intrigue ainsi posée avec notamment un apprentissage assez bref et une acceptation quasiment immédiate de ses nouveaux pouvoirs par Hairi, le métrage va alors nous renseigner sur le fameux plan concocté par le professeur Klon et ses deux sbires, tandis qu’aussi bien Hairi que Tania vont être chacun d e leur côté mis au courant des sombres desseins du professeur.

Cicak-Man 1En effet, celui-ci aura kidnappé et cloné cinq ministres pour s’assurer une mainmise sur le pouvoir de la cité avec en plus le lancement du nouvel antidote contre le virus 266 et à la clé un programme nucléaire financé par le gouvernement. Mais Cicak-Man veillera et bien que sa tâche sera compliquée par une transformation interne (à cause du budget limité qui empêchera des effets spéciaux trop coûteux !) le poussant à ressembler dans ses postures de plus en plus à un lézard et surtout par ses impairs commis au cours de situations grandement souriantes, il va tout faire pour sauver "sa" ville et Tania, bientôt menacée à son tour, tout comme Danny au cours de rebondissements réguliers et souvent imprévisibles qui vont amener des situations cocasses mais aussi plus dramatiques (notamment lors du final qui achèvera le métrage sur une note assez aigre), tout en comportant un minimum d’action pour quelques combats mémorables avec leur agencement particulier.

Cicak-Man 1Si l’intrique restera sur le fond assez classique avec ce super-héros découvrant ses pouvoirs et confronté à un méchant bien décidé à dominer son monde, le métrage vaudra surtout pour son aspect comique omniprésent et régulièrement irrésistible avec un comique de situation et également par ses personnages hauts en couleurs, complètement surjoués (le professeur Klon en tête) et foncièrement déjantés, la palme revenant dans ce domaine au deux "Ginger" et leur élocution anormale excellente, avec en plus une façon d’agir décalée incroyable et démentielles. Mais le métrage en profitera aussi pour se gausser quelque peu des super-héros traditionnels dont les actions sont saluées par la presse avec ici un Cicak-Man bien malmené malgré sa volonté de bien faire et dont les actes seront inévitablement travestis pour le faire passer pour un criminel.

Cicak-Man 1On pourra ajouter à ce constat savoureux quelques idées originales et sujettes à bien des délires, avec déjà ces clones de ministres défaillants et multipliés à l‘infini pou tromper Cicak-Man lors d’une séquence démente, ou encore cette surprise lors du final qui vaudra son pesant de cacahuètes, mais le personnage central, Hairi, sera largement délectable avec sa manie de rater les actions entreprises et son caractère asocial du début du film qui contrastera pleinement avec l’assurance de son ami Danny, ce qui laissera encore des développements s’imposer pour donner une ampleur supplémentaire à l’ensemble et permettre à un penchant plus adulte de s’exprimer sans pour autant venir nuire à l’aspect divertissant global du film.

Cicak-Man 1L’interprétation sera ici largement convaincante avec un surjouage volontaire exquis (mais hélas parfois un peu répétitif, surtout concernant le professeur Klon) pour assurer la partie comique du métrage tout en sachant sporadiquement retrouver une gravité lorsque cela se fera nécessaire, tandis que la mise en scène du réalisateur est dynamique pour mesurer l’ampleur du délire du film et lui donner un bon rythme tout en insistant bien sur ses effets et sur l’exubérance de certains protagonistes (les "Ginger"). Les effets spéciaux sont plutôt probants pour les cascades du film mais l’animation numérique de certaines séquences et de certains décors restera quand même visible mais sans que cela ne vienne nuire véritablement à la bonne marche du film.

Donc, ce premier Cicak-Man nous réservera bien des surprises ahurissantes et démentielles dans une volonté délirante assumée et contagieuse afin de vraiment faire passer un bon moment à son spectateur, amateur ou non de super-héros !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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02.06.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Infectés
Réalisateur : Alex et David Pastor
Durée du film : 1h24

Date de sortie du film
: 26 mai 2010

Avec
: Chris Pine (Brian), Lou Taylor Pucci (Danny), Piper Perabo (Bobby), Emily VanCamp (Kate), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par les espagnols Alex et David Pastor, Infectés de quoi rappeler des événements pas si loin lointains. En effet, le fait que des gens se retrouvent infectés par un virus inconnu qui a touché le monde entier, n'est pas sans rappeler la pandémie de la grippe A.
Le parallèle s'arrête cependant là. Car par son traitement apocalyptique avec quelques survivants qui tentent de sauver leur peau, le film se rapproche plutôt en terme de films d'un 28 jours plus tard. Car dans ce film où un virus particulièrement vivace a décimé une grande partie de la population, on ne croise pas grand monde. Les routes sont désespérément désertes et la principale préoccupation des vivants est de se mettre à l'abri.

C'est dans ce contexte peu favorable que l'on suit les aventures de Brian (Chris Pine) et de son frère cadet Danny, qui voyagent avec leurs copines respectives, Bobby et Kate. Leur chemin est parsemé d'embûches. En plus de devoir faire attention à des personnes qui peuvent être contaminées, il est essentiel de trouver de l'essence pour pouvoir continuer à rouler vers un ailleurs plus clément.
Dans ce film relativement lent, les frères Pastor refusent tout élément spectaculaire. On est loin des films d'horreur traditionnels marqués par une surenchère d'effets gore. Ici, il n'est question ni de gore ni d'action. Pour ne pas faire dans la redite, les deux cinéastes ont choisi de mettre l'accent sur l'aspect psychologique. En touchant à l'intime avec notamment la relation conflictuelle de Brian et de son frère Danny, l'horreur de la situation vécue est d'autant plus prenante. A la manière d'un George A. Romero qui insiste sur l'éclatement des groupes lorsque des moments dramatiques comme ceux-ci ont lieu, les frères Pastor évoquent sans ambages l'éclatement du groupe en raison de la crainte liée à ce virus. Il faut dire que ce virus a de quoi faire peur : on ne sait pas d'où il vient et personne n'arrive à le soigner. Certains se résignent à partir du moment où il n'y a plus d'espoir (voir la belle scène dans l'hôpital aménagé), d'autres jouent jusqu'au bout leur va-tout afin de sauver leur peau. Mais pour réussir à s'en sortir, il est parfois nécessaire d'abandonner ceux que l'on aime. Et de ce point de vue, le scénario du film n'offre aucun échappatoire. Au contraire. Au départ, ce sont des étrangers (un père et sa fille malade) que le groupe doit abandonner, puis c'est la petite amie d'un des frères puis c'est tout bonnement l'un des frères.
Dans un monde qui a changé, l'homme doit sacrifier sa bonne conscience. Il n'est finalement plus question d'amitié, d'amour ou de fraternité. Le film a le mérite d'exacerber le côté individualiste que l'on connaît dans notre société actuelle (alors que nous ne sommes pas victimes d'un virus).
Le film réserve par ailleurs quelques belles scènes d'émotion. De ce point de vue, c'est de manière assez logique que Infectés s'ouvre et se ferme par des souvenirs où l'on voit l'enfance heureuse des deux frères.
Mais tout ceci n'est finalement qu'un intermède. La réalité est toute autre et pour rester en vie, toute précaution est bonne à prendre : porter des masques, s'isoler des contaminés et, cas plus extrême, tirer sur des gens quand ceux-ci refusent de donner l'essence dont on a besoin.
Si le film n'est pas en soi d'une grande originalité par son sujet, il l'est en revanche par son traitement. En évitant le spectaculaire et en évoquant bien souvent la face sombre de l'être humain, Infectés évite toute facilité scénaristique et se refuse à un happy-end hollywoodien.
Le jeu des acteurs est loin d'être fameux avec notamment un Chris Pine qui cabotine quelque peu dans le rôle du frère aîné ou à l'inverse un Lou Taylor Puccci bien transparent dans le rôlee de Danny. Mais bon, le film ne joue pas spécialement sur la performance de ses acteurs. On est plutôt captivé par les événements qui ont lieu et par la tension latente qui est véhiculée tant par une mise en scène qui refuse le spectaculaire que par une belle photographie qui accroît le côté apocalyptique du film.
Au final, malgré un certain manque de rythme, des acteurs peu fameux, le film mérite tout de même d'être vu. L'ambiance sérieuse d'Infectés et ses intentions, bien relayées par la tension psychologique qui s'instaure entre les personnages, en font un film tout à fait correct, à défaut d'être totalement convaincant.

Permalien 843 mots par nicofeel Email , 1075 vues • 3 retours

01.06.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Freddy, les griffes de la nuit
Réalisateur : Samuel Bayer
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 12 mai 2010

Avec : Jackie Earle Haley (Freddy Krueger), Kyle Gallner (Quentin Smith), Rooney Mara (Nancy Holbrook), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Samuel Bayer, Freddy les griffes de la nuit n'est rien d'autre que le remake de l'excellent film de Wes Craven (1985). Était-ce bien nécessaire de faire un film sur le mythe de Freddy alors que Wes Craven avait rendu un film de très bonne facture, sur ce psychopathe atypique, qui s'occupe de tuer des jeunes dans leurs rêves.
Eh bien malheureusement non. Il faut bien reconnaître que cette production Michael Bay est franchement très dispensable. Et ce pour plusieurs raisons.
Le principal défaut du film tient au changement d'acteur jouant le rôle de Freddy. Il n'est pas aisé de remplacer Robert Englund qui incarnait réellement ce cauchemar vivant pour les adolescents qu'est Freddy. Là, au contraire Jackie Earle Haley paraît bien terne. C'est une pâle copie de Freddy. On ne sent pas l'acteur vraiment impliqué dans son rôle. Il y a bien toujours le pull rouge de Freddy et ses lames tranchantes mais rien n'y fait. D'ailleurs, Jackie Earle Haley n'est pas le seul fautif dans cette affaire. Le scénariste a manqué d'inspiration en cantonnant Freddy dans un rôle de tueur quasi mécanique. On appréciait dans le film original le fait que Freddy soit un être particulièrement mystérieux et que chacune de ses apparitions fasse vraiment peur. Il va sans dire qu'il était également très appréciable dans l'original le fait de voir un Freddy qui joue avec ses futures victimes. Malheureusement cela n'est désormais plus le cas.

Autre défaut du film : la musique. La composition de Steve Jablonsky paraît bien terne. Si par moments on entend le thème célèbre de Freddy, la musique dans sa globalité n'apporte rien. On regrettera cette fois la musique de Charles Bernstein qui, si elle est bien ancrée dans les années 80, participait cependant bien à l'aspect angoissant du long métrage original.
On notera également qu'en bon remake, Freddy new look reprend en grande partie la trame de l'histoire originelle. Ainsi, on a droit à de nombreuses scènes identiques qui se révèlent malgré tout moins prenantes avec notamment la scène de la baignoire ou celle de la personne suspendue dans la pièce (second mort) qui paraissent un peu molles. La scène de la baignoire est vraiment très courte, à tel point qu'il n'y a aucune tension ressentie par le spectateur ce qui est un comble.
Quant à la mise en scène, évidemment Samuel Bayer n'est pas Wes Craven. Même si ce néo cinéaste ne s'en sort pas trop mal sur ce plan, la mise en scène est plus fonctionnelle qu'autre chose et se limite à quelques travellings de temps à autre.
Et puis les acteurs, tous de parfaits inconnus, donnent dans l'ensemble d'être peu impliqués dans le film. Le meilleur exemple est ainsi celui de l'acteur qui interprète Freddy et qui paraît bien terne. Les acteurs donnant au spectateur le sentiment d'être peu intéressés par le film, il en ressort que ce même spectateur n'est pas passionné du tout par ce qui va leur arriver. De ce point de vue, on ne pourra que regretter la scène finale qui est vraiment torchée en deux temps trois mouvements avec un Freddy qui est vite ramenée dans le monde des vivants et vite exterminé par les deux jeunes.
En dépit des énormes défauts inhérents à ce remake, le film comporte quelques rares qualités, même si elles sont à peine exploitées. D'abord, la première scène de meurtre est plutôt bien amenée avec ce mélange astucieux entre rêve et réalité. Le premier meurtre laisse espérer de belles choses, qui n'auront pourtant pas lieu par la suite. La seule vraie bonne idée est constituée d'un flashback où l'on en apprend plus sur les motivations de Freddy de son vivant et sur les raisons qui ont conduit à sa mort. Le côté pédophile du personnage, qui est bien mis en avant, démontre que Freddy était un homme extrêmement contestable dans ses faits et gestes. Il est dès lors dommage d'avoir donné si peu de caractère au Freddy psychopathe, tueur d'adolescents.
La déception est donc sérieusement de mise pour ce Freddy qui se révèle un film peu passionnant, et c'est le moins que l'on puisse en dire. Le peu d'intérêt que l'on peut porter à ce film à tous points de vue fait que ce Freddy est globalement plutôt ennuyeux. Voilà une nouvelle production Michael Bay qui est loin de s'avérer une réussite. A titre personnel, je conseille d'aller voir ce film si vraiment rien d'autre ne vous intéresse au cinéma.

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06:55:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Fragments

Epaulé par un casting aux petits oignons, ce Fragments va réussir à développer une intensité dramatique autour de protagonistes marqués par un épisode traumatisant qui va bouleverser leurs vies respectives, pour nous faire découvrir avec naturel et simplicité comment chacun va réagir, dressant ainsi une galerie de personnages attachants, voir même attendrissants, mais aussi parfois souriants et qui vont se dévoiler progressivement au gré de séquences allant harmonieusement de l'un à l'autre.
Le script va donc suivre la reconstruction de la vie de survivants d'un massacre perpétré dans un fast-food par un tireur isolé.

FragmentsD'entrée le métrage va se positionner dans ce restaurant où nous allons découvrir certains des protagonistes principaux, comme Carla la serveuse qui mettra du temps à s'occuper de Charlie, un homme au regard malheureux, tandis que plus loin le jeune Jimmy va s'amuser avec son amie Anne et le père de celle-ci, ou encore ce médecin, le docteur Bruce Laraby, qui quittera les lieux juste avant qu'un nouvel arrivant sorte une arme et ouvre le feu dans le fast-food. Le métrage ne s'attardera pas en première intention sur le carnage commis pour préférer s'intéresser aux survivants qui vont être bien entendu conduits à l'hôpital local, nous laissant alors par bribes découvrir ce qui s'est réellement passé, tandis que Charlie sera soigné d'une balle qui ne l'aura par miracle qu'effleuré, laissant Carla, Jimmy et Anne être reçus par une personne de l'assistance aux victimes qui va essayer de les faire parler pour évacuer leur trauma.

FragmentsMais le métrage se fera également plus frontal pour suivre l'arrivée des blessés graves dans des brancards aux draps recouverts de sang et surtout cette opération de la dernière chance que va subir sans succès le père d'Anne qui va y rester malgré les soins prodigués par le docteur Laraby, qui par ailleurs aura bien conscience d'avoir eu de la chance de quitter le fast-food au bon moment, tenant même la porte au tireur entrant. Mais même si les différents personnages vont se croiser dans les couloirs de l'hôpital, il ne va pas pour autant se créer de liens entre eux, et chacun va devoir retourner à sa vie d'avant, complètement bouleversée pour chacun à des degrés bien évidemment différents et ce sera le parcours de reconstruction ou de renaissance de chacun que le métrage va alors s'efforcer de nous faire vivre de l'intérieur avec une force dramatique largement maîtrisée.

FragmentsEn effet, nous allons ainsi chronologiquement assister au retour chez lui de Jimmy qui ne daignera plus parler à son entourage pour se barricader dans un mutisme qui va alarmer ses parents, tandis que Anne va se trouver une Foi en dieu débordante d'énergie en louant le courage de son père à l'heure de la mort pour se mettre à parler comme ces prédicateurs typiquement américains, à commencer par son discours d'adieu lors de l'enterrement de son père, ce qui se fera au grand dam de sa mère déjà bien éprouvée par la mort de son mari. Mais le destin le plus marquant sera celui de Charlie, miraculé du massacre qui, tout en se sachant atteint d'un cancer, ne va pas rentrer chez lui mais au contraire tout larguer pour aller à Las Vegas et s'adonner à son vice, le jeu, en misant sur la chance qu'il a eu de rester en vie.

FragmentsA côté de cela, d'autres personnages vont eux aussi interférer largement dans l'intrigue, à commencer par Carla, la serveuse sortie indemne mais cela n'aura pas calmé son mode de vie assez dissolue et négligeant son bébé au point de flirter avec la maltraitance, à moins que la déshydratation et les maux de son jeune fils ne soient une raison pour aller consulter le docteur Laraby dont Carla sera amoureuse, mais le bon docteur aura la tête ailleurs, en cherchant à soigner son épouse victime de maux de tête en lui administrant en cachette deux médicaments, pour ce qui restera comme la sous-intrigue la plus confuse et la moins passionnante du film.

FragmentsLe réalisateur australien Roman Woods va développer chacun des segments du métrage avec une implication constante qui sera communicative et rendra les différents protagonistes plus ou moins attachants ou troublants comme la petite Anne qui par ses discours religieux va commencer à s'attirer autour d'elles une petite communauté de croyants, laissant au passage l'auteur fustiger à demi-mot le fondamentalisme religieux ou encore cette Carla inconsciente qui n'hésitera pas à laisser son bébé seul dans sa voiture pendant qu'elle ira s'amuser dans un bar, mais l'intrigue se chargera au final de régler les comptes de chacun pour leur faire se rendre compte de leurs erreurs respectives, erreurs causées et motivées ou non par l'incident du fast-food, et ce de manière émotionnellement forte avec notamment le retour à la réalité de la petite Anne qui aura sanctifié aveuglement son père.

FragmentsLe déroulement de l'intrigue se fera aussi intelligent pour ménager de la place à toute une série de courts flash-backs revenant sur le massacre du fast-food sans aucun sensationnalisme inutile, nous permettant à chaque retour en arrière d'en apprendre un peu plus sur le déroulement des faits tout en se mettant judicieusement à la place du personnage alors concerné pour ainsi reformer un puzzle qui ne manquera pas de réserver quelques petites surprises désagréables et ne mettant pas foncièrement en valeur certains des individus concernés, ce qui vaudra également pour les réactions de certains personnages annexes aux réflexions bien terre à terre mais tellement humaines.

FragmentsLe métrage pourra donc bien évidemment compter sur ses personnages pour devenir impliquant et prenant, et l'interprétation sera au diapason avec une brochette d'acteurs engagés et extrêmement convaincants, Forest Whitaker en tête pour jouer un Charlie émouvant, tandis que Kate Beckinsale campera une Carla avec naturel, laissant Guy Pearce ou encore Dakota Fanning venir jouer des personnages avec sérieux pour achever de donner une crédibilité totale à l'ensemble. La mise en scène du réalisateur est convaincante, sans fioriture ou effets inutiles pour bien suivre le destin de chacun de protagonistes tout en revenant sur l'événement déclencheur de façon intelligente et perspicace.

Donc, ce Fragments sera porteur d'une charge émotionnelle réelle et parviendra à poser des questions avec justesse pour certes ne pas forcément apporter des réponses mais en tout cas laisser chacun réfléchir sur les sujets abordés de manière naturelle et efficiente !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray du film proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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31.05.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le plan B
Réalisateur : Alan Poul
Durée du film : 1h47
Date de sortie du film : 19 mai 2010
Avec : Jennifer Lopez (Zoé), Alex O'Loughlin (Stan), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Alan Poul, Le plan B est par excellence le type même de comédie romantique que l'on voit fleurer chaque année sur les écrans de cinéma. Le problème est que justement cette comédie romantique n'arrive pas vraiment à se distinguer du reste de la production courante. Pire, le film est même globalement plutôt navrant. C'est pourtant dommage car le film bénéficiait d'un pitch de base qui, à défaut d'être révolutionnaire, se révélait plutôt intéressant.
En effet, on suit une jeune femme, Zoé (Jennifer Lopez) qui a passé la trentaine et qui pour diverses raisons est toujours seule mais a envie d'avoir un enfant. C'est la raison pour laquelle elle ne passe pas par le plan A (avoir naturellement un enfant avec un homme) mais par le plan B (insémination artificielle de sperme) d'où le titre du film. Sur ce, c'est après avoir s'être rendu à l'hôpital qu'elle rencontre un jeune homme, Stan, qu'elle commence d'abord par ne pas aimer puis cela va être la grande histoire d'amour.
Tout est cousu de fil blanc dans cette histoire et franchement il ne faut pas être doué pour savoir comment tout cela va terminer.
Même si les deux acteurs principaux, à savoir Jennifer Lopez et Alex O'Loughlin apportent une touche charme évidente, leur jeu sonne faux. Et puis tout cela est tout de même peu crédible. Entre le jeune homme qui est aux petits soins d'une femme qui le détestait il y a encore peu – sans compter la rapidité à laquelle il accepte le fait de devenir le père de substitution de deux enfants – et une femme qui se pose assez peu de questions sur la vie en couple ou sur la maternité, le réalisateur Alan Poul ne fait qu'effleurer son sujet et livre un film conventionnel, quand il n'est pas carrément caricatural.

Certaines scènes sont même carrément ridicules, notamment le jeu avec le chien qui s'en prend au test de grossesse ou encore une Zoé qui est toute émoustillée alors que Stan n'a pas commencé à lui faire l'amour. Il y a aussi la scène du jardin d'enfant avec le père de famille qui explique à Stan la joie d'être père, avec un enfant qui lui apporte une crotte ! Non seulement ce n'est pas drôle, mais on est proche d'une certaine vulgarité.
Tout cela est lourd, a été déjà vu mille fois et fait par instants vraiment de la peine à être regardé. Le réalisateur n'exploite jamais son sujet. Quant aux personnages secondaires, ils sont d'ailleurs bien secondaires, à tel point qu'ils sont carrément inutiles. Le coup de l'ex de Stan aurait pu mettre un peu de piment dans cette histoire mais l'idée n'est qu'effleurée. Quant à l'association des « mères célibataires et fières », là encore il aurait pu s'agir d'une bonne idée mais on tombe rapidement dans la caricature.
Alan Poul a aussi une capacité certaine à résumer le temps de la grossesse en un moment peu agréable, mais qui se résume qu'à quelques coups de colère et en une transformation rapide du corps de la femme. On a vraiment l'impression que les 9 mois passent à la vitesse grand V. Cela est d'autant plus étonnant que la jeune Zoé donne naissance à deux enfants. De ce point de vue, la scène de l'accouchement est symptomatique du reste du long métrage avec un enfant qui arrive sitôt que Zoé ait commencé à crier et à pousser.
Évidemment, dans cette histoire, Zoé et Stan vont connaître quelques moments de doute mais tout va bien se finir. On a d'ailleurs droit à la totale avec un Stan qui, de simple étudiant, passe à commerçant qui ouvre sa boutique et qui va épouser sa belle après avoir accepté ses deux enfants.
Que garder de ce film : un duo d'acteurs charmant (à défaut d'être marquant sur le plan du jeu) et quelques rares scènes marrantes, comme lorsque Zoé cherche à tout prix à joindre Stan lors du mariage de sa grand-mère, et a les pires difficultés pour le joindre.
Cependant, au final, jamais surprenant, parfois assez vulgaire, plutôt mal joué, Le plan B est un film largement dispensable, qui reste à mon avis uniquement à réserver pour les fans de Jennifer Lopez.

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07:25:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Cicak-Man
Cicak-Man

Films de super-héros complètement déjantés, ces Cicak-Man 1 & 2 nous viennent de Malaisie et vont singer de manière largement souriante les Spider-Man au cours d’intrigues privilégiant certes l’humour à l’action, mais ce sera pour devenir irrésistibles, et ce sera grâce à l’éditeur Emylia que nous allons pouvoir découvrir ce super-héros au pouvoirs hérités du lézard à partir du 1er juin prochain en DVD et en Blu-ray.

Cicak-Man

Le script de Cicak-Man 1 va nous faire assister à le genèse du super-héros au travers des aventures de Hairi et Danny qui travaillent tous les deux pour Klon Technologies à la recherche d’antidotes pour les différents virus qui agressent les habitants de la ville de Metrofulus. Alors qu’ils travaillent sur l’éradication du virus 266, Hairi ingère accidentellement un lézard contaminé. Dès lors, il constate assez vite qu’il se met à disposer de capacités hors normes : une agilité et une force surhumaine, la capacité de ramper sur les murs ainsi qu’une langue puissante et extensible. Cicak-man le super-héros est né !
Et le super-héros reviendra dans Cicak-Man 2 puisque le diabolique professeur Klon sera de retour, cette fois-ci pour contrôler l’approvisionnement en eau potable de al terre qu’il menace d’empoisonner selon un plan baptisé Black Planet. Dans 72 heures, l’eau deviendra noire et polluée. Heureusement, Cicak-Man veille !

Cicak-Man

Ce sera sur un ton franchement humoristique que cette franchise va développer ses intrigues loufoques où vont se mêler des ingrédients gentiment inspirés et détournés des aventures de l’homme-araignée, avec des protagonistes hauts en couleurs et complètement frappés, comme les deux Ginger du premier opus qui resteront inoubliables dans leur comportement et leur accoutrement et tandis que les deux métrages vont mélanger cet humour à une action certes limitée par un budget limité mais qui nous vaudra quand même quelques combats explosifs, pour en plus présenter un aspect adulte qui s’exprimera avec différentes situations amères. Mais le principal atout de la franchise résidera bien entendu dans son humour omniprésent et définitivement barré qui sera vite irrésistible et contagieux par ses moments de folie et ses protagonistes ahurissants.

Cicak-Man

L’édition 2 DVD de la franchise proposera une image en 1.78 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en malaisien en DD5.1 et en DTS avec bien sûr des indispensables sous-titres en français.
Au niveau des bonus, on retrouvera sur chaque disque un making-of intéressant mas hélas non sous-titré ainsi qu’un vidéo-clip.
L’édition Blu-ray proposera quant à elle Cicak-Man 1 en DVD et uniquement Cicak-Man 2 en Blu-ray avec une image en 1.78 (AVC 1080p) pour une bande-son en DTS-HD avec les mêmes bonus que l’édition DVD.

Cicak-Man

Donc, c’est à partir du 1er juin prochain que nous allons pouvoir nous plonger dans les aventures de ce super-héros atypique et irrésistible par cet humour déjanté qui lui ira si bien !

Cicak-Man menu général
Cicak-Man 1 les chapitres
Cicak-Man la sérigraphie DVD
Cicak-Man 1 les bonus
Cicak-Man 2 menu général
Cicak-Man 2 les chapitres
Cicak-Man 2 la sérigraphie DVD
Cicak-Man 2 la sérigraphie Blu-ray
Cicak-Man 2 les bonus
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28.05.10

06:35:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Fragments
Fragments

Soutenu par un casting largement soigné comprenant entre autres la belle Kate Beckinsale, Guy Pearce ou encore Forest Whitaker, ce Fragments va exposer avec force et naturel les affres des suites d’un événement traumatisant qui va bouleverser les vies des survivants pour dresser le portrait souvent dramatique de personnages meurtris intérieurement, et le film, boudé par les distributeurs en salles, arrive chez nous directement en DVD et en Blu-ray le 1er juin grâce à l’éditeur Emylia.

Fragments

Le script va s’attacher à suivre la reconstruction de la vie de plusieurs survivants d'un massacre perpétré dans un fast-food par un tireur isolé.

Fragments

Le réalisateur australien Roman Woods va avec le métrage se servir d’un événement déclencheur brutal pour pouvoir s’intéresser de près à ces quelques survivants qui vont réagir chacun à leur manière pour permettre le développement de sous-intrigues portées par des protagonistes attachants ou troublants selon leurs réactions, laissant au passage le réalisateur fustiger à demi-mot le fondamentalisme religieux ou encore le système du jeu à Las Vegas, pour surtout interroger le spectateur et poser des questions auquel chacun devra répondre à sa manière, tout en laissant quand même l’intrigue apporter un retour de bâton à ceux qui auront dévié du droit chemin, pour en plus ne laisser l’événement déclencheur prendre son ampleur dramatique que progressivement au cours de flash-backs récurrents et parfaitement agencés qui vont ainsi mettre en lumière une réalité parfois bafouée et travestie par les survivants, pour un ensemble largement prenant, parfois attendrissant mais aussi parfois bien cruel lorsque la réalité s’imposera aux yeux de tous.

Fragments

Le DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, outre le commentaire audio, on pourra suivre un imposant diaporama présentant des clichés du film.
L’édition Blu-ray du film proposera une image également en 1.78 (1080p/24) avec une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD, pour bien entendu reprendre les mêmes bonus.

Fragments

Donc, ce sera à partir du 1er juin prochain que nous allons pouvoir découvrir ce drame poignant, prenant et qui pourra compter sur une mise en scène efficiente et une interprétation largement convaincante pour impliquer son spectateur !

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Fragments
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27.05.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Crazy night
Réalisateur : Shawn Levy
Durée du film : 1h25
Date de sortie du film : 12 mai 2010
Avec : Steve Carell (Phil Foster), Tina Fey (Claire Foster), Mark Wahlberg (Holbrooke Grant), etc.

Par Nicofeel

Dans ce film réalisé par Shawn Levy, on retrouve l'acteur Steve Carell, habitué à jouer dans des films comiques. Ici, il ne déroge pas à la règle, en interprétant le rôle de Phil Foster, un homme marié et avec des enfants, qui va vivre une nuit de folie (d'où le titre du film) avec son épouse Claire.
Sauf que rien ne prédestine ce couple à une nuit de folie. On nous dépeint au début du film un vieux couple qui vit dans une certaine routine quotidienne. Il y a les enfants dont il faut s'occuper, chacun a son travail et le soir l'envie de faire l'amour est plus que limité. Si le film nous dessert une vision quelque peu caricaturale du couple, malgré tout le constat de l'usure de l'amour au sein du couple est bien présent. Le film est tout de même symptomatique de ce qui peut arriver à certains couples, d'où certaines réflexions qui ne trompent pas : « on est maintenant comme des colocataires qui s'entendent bien » (l'ami de Phil à Phil) ; « ce n'est pas un couple marié car ils sont assis du même côté de la banquette » (on sent quelqu'un d'envieux quand Phil déclare cela à son épouse) ; « dès que tu le regardais, tes yeux se mettaient à pétiller comme une bouteille de champagne ».

On comprend dès lors le besoin de Phil de faire plaisir à son épouse et de vivre une soirée mémorable : « je veux que cette soirée soit différente ». Il ne croyait pas si bien dire. L'intérêt le plus évident est de montrer au spectateur comment un couple modèle va se retrouver dans une histoire proprement incroyable. Occupé au départ à trouver une façon pour dîner dans un des restaurants les plus en vue de la ville, le couple va être pris dans un engrenage infernal. A l'instar de films d'action, sur un format relativement court (à peine plus d'une heure 20), le film va à cent à l'heure.
Et ce qui est marrant est bien le fait que ce couple qui n'a pas spécifiquement l'habitude de faire des choses extraordinaires, va se retrouver dans des situations pour le moins particulières. On peut citer entre autres choses un enlèvement par des malfrats (avec un Steve Carell qui est bien amusant lorsqu'il tape ses deux ennemis à coup de planches !) ; une plainte au commissariat alors que les ennemis du couple s'avèrent être des policiers ripoux ; une course-poursuite avec deux voitures qui sont encastrées l'une dans l'autre ! ; Steve Carell et Tina Fey qui se lancent dans un strip-tease langoureux, ce qui va complètement à l'inverse des habitudes des personnages qu'ils interprètent. On a vraiment pas du tout le temps de s'ennuyer. Par moments, les gags sont lourdingues, quand ils ne sont pas complètement incohérents. Mais bon, si l'on passe le côté peu crédible des événements, il faut reconnaître que le film se suit avec un certain plaisir. Le film se termine d'ailleurs tout à la fois de façon drôle (le jeu du 1,2,3 qui pour le coup trouve une résonance immédiate !) et de façon émouvante (avec ce couple qui rentre chez lui main dans la main, comme si ces événements avaient solidifié leurs liens amoureux).
Dans ce film, on notera la présence de Mark Wahlberg dans le rôle d'un homme riche, cool, libéré, qui dispose d'un superbe appartement et d'un matériel informatique de pointe qui va lui permettre d'aider notre couple en retrouver l'adresse d'une personne avec seulement le numéro d'un cellulaire.
Même si cela n'est qu'effleuré, le film porte un regard (légèrement) critique sur notre société avec, outre une réflexion sur le couple, un portrait de notre administration qui n'est pas forcément des plus sympathiques. Ainsi, on a droit à des policiers pourris ou encore à des gens hauts placés dans l'administration publique qui sont loin d'être au-dessus de tout soupçon, comme le prouve la place qui est réservée au procureur de la République.
Plutôt bien joué par son couple vedette, à savoir Steve Carell et Tina Fey, qui se montre complémentaire, le film Crazy night n'est pas une grande réussite (tant dans la mise en scène que dans la photographie, il n'y a rien de particulièrement génial) mais il comporte tout de même plusieurs morceaux sympathiques qui ont en outre le mérite de se dérouler sur une seule soirée.

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26.05.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Robin des bois
Réalisateur : Ridley Scott
Durée du film : 2h20
Date de sortie du film : 12 mai 2010

Avec : Russell Crowe (Robin Longstride), Cate Blanchett (Marianne Loxley), Max von Sydow (Walter Loxley), William Hurt (William Marshal), Mark Strong (Godefroy), Oscar Isaac (le prince Jean), Léa Seydoux (Isabelle d’Angoulême), etc.

Par Nicofeel

Auteur de plusieurs chefs d'oeuvre au début de sa carrière (Alien, Blade runner, Legend ou encore Thelma et Louise), Ridley Scott a vu depuis sa filmographie sévèrement pérécliter au niveau qualitatif. Alors, l'idée de tourner un film sur Robin des bois allait-elle permettre de redorer le blason de sir Ridley ?
Eh bien malheureusement non. Si le film contient quelques bonnes idées, principalement au niveau scénaristique, le film souffre de problèmes de toutes sortes (mise en scène épileptique, acteur principal pataud, dialogues parfois ridicules, etc.) qui le plombent et en font presque un nanar.
Mais commençons par les qualités du film car il n'en n'est pas dénué. La grande force du film, s'il ne fallait en conserver qu'une, est son conteste son approche du mythe Robin des bois. Depuis le début du film jusqu'à sa fin, Robin des bois est en fait une préquelle de ce que nous connaissons du plus célèbre des hors-la-loi. On débute avec la fin de la croisade du roi Richard qui a ruiné l'Angleterre et le retour du roi dans son pays. Le roi ayant été tué dans une embuscade, c'est Jean qui prend la relève. Avant d'asseoir sa domination, il va devoir réussir à fédérer les différents comtés. C'est à cet égard qu'intervient Robin car au départ il n'est pas spécifiquement un ennemi de Jean. Au contraire, il devient un allié important. Et puis on va assister à la rencontre entre Robin et Marianne, cette dernière représentant une femme qui a déjà bien vécu. Pour diverses raisons scénaristiques sur lesquelles je ne reviendrai pas (eh oui il faut bien un degré minimal de surprise pour ceux n'ayant pas vu le film, Robin est alors présenté comme son époux aux yeux de tous. Et comme on peut s'en douter, on va assister à une romance d'abord contrariée pour ensuite constater que ces deux-là sont faits pour s'aimer.
Très riche sur le plan scénaristique et très original, le Robin des bois de Ridley Scott présente une facette non connu de notre célèbre archer.
On appréciera également dans le film les diverses intrigues qui se trament sur le plan politique. On comprend aisément l'importance pour certains d'approcher, sinon d'obtenir le pouvoir. Les tractations politiques, les luttes de pouvoir et les traîtrises diverses (le personnage de Godefroy est de ce point de vue plutôt bien senti) sont au coeur du film.

Mais c'est aussi bien évidemment une belle histoire d'amour entre Robin et Marianne. C'est également un film qui parle de la paternité ; du rapport père-fils ; de valeurs nobles telles que l'entraide ou l'égalité entre les hommes (au 12ème siècle on était encore loin d'un système démocratique). En somme, de nombreuses scènes intimistes (si l'on fait abstraction de certains dialogues) en font un film intéressant.
Mais malheureusement les qualités s'arrêtent. Et là où le bas blesse c''est déjà par le fait que les scènes d'action sont complètement ratées. C'est tout de même dommage pour un film qui joue avant tout la carte de l'action ! Il est dommageable de constater que les scènes d'action sont très brouillonnes. Dans cette affaire, la mise en scène pure du réalisateur est à mettre en cause. Ridley Scott offre, si l'on peut dire ainsi, à son spectateur un montage épileptique. Le nombre de plans dans le film est effarant et les tics visuels adoptés dans les scène d'action sont assez agaçantes (processus de ralentis ou d'accélérés pour donner un pseudo rythme au film).
Mais ce n'est pas tout. Robin des bois se voudrait un film épique ou à tout le moins un film d'aventures mais on obtient jamais le résultat escompté. La musique du film, particulièrement, insipide, peu inspiré et surtout qui ne colle pas du tout aux images que l'on voit à l'écran, est une des raisons de cet échec.
Mais que dire de l'acteur principal, ce bon vieux Russell Crowe. Déjà particulièrement mauvais dans la comédie romantique ratée de Ridley Scott (Une grande année), l'acteur récidive avec Robin des bois. N'est pas Errol Flynn (l'acteur le plus célèbre ayant joué le rôle de Robin des bois dans Les aventures de Robin des bois de Michael Curtiz, l’auteur de Casablanca, en 1938) ou Kevin Costner qui veut. Russell Crowe n'arrive jamais à faire penser au spectateur qu'il est Robin des bois. L'acteur fait pataud et à cheval il est même assez ridicule ! On se croirait presque dans un gag des Monty Python du type de Sacré Graal.
Mais c'est loin d'être le pire au niveau des défauts du film. Un peu malgré lui, Robin des bois devient même par moments un film comique. Les phrases débitées par les personnages principaux sont parfois d'une incroyable bêtise. A ranger dans les phrases cultes, on a le droit à « Je vous aime Marianne » (Robin à Marianne, qui donne l'impression de dire son texte sans émotion, et cela arrive comme un cheveu sur la soupe) mais surtout au sublime « Tant pis rentrons » (le roi de France, qui décide de se retirer en deux temps trois mouvements dès qu'il voit que le débarquement en Angleterre ne se passe pas comme prévu). Toujours au niveau comique, on a droit à des scènes involontairement drôles avec notamment des flèches décochées qui réussissent dans un cas à faire brûler comme par hasard un pont-levis (quelle précision cet archer !) ou dans un autre à tuer un homme en mouvement, sur un cheval (trop fort ce Robin des bois !). Cette dernière scène obtiendrait sans souci la palme de la sobriété (rires) avec une mise en scène qui adopte le point de vue de la flèche.
Un des derniers gros problèmes consiste d'ailleurs en l'incapacité de Ridley Scott à adopter un point de vue. On passe de Robin des bois au prince Jean en passant par Godefroy sans que l'un des personnages ait plus d'importance que l'autre. Le spectateur a besoin de s'identifier à un personnage mais la tâche est rendue difficile par un réalisateur qui ne sait pas trop comment s'en sortir. Du coup, le film comporte immanquablement certaines longueurs.
Au final, je ne saurai que trop conseiller de rester prudent quant à la volonté de voir cette nouvelle version de Robin des bois. Par contre, pour assister à un vrai bon film sur le mythe de Robin des bois, je vous invite à regarder le sublime La rose et la flèche (1976) de Richard Lester avec Sean Connery et Audrey Hepburn.

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21.05.10

06:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Lucifera demonlover

Auréolé par la présence de la ravissante Rosalba Neri, ce Lucifera demonlover (au titre original de La amante del demonio) n'avancera qu'une intrigue plus qu'aléatoire et léthargique au service d'un érotisme timide et d'un fantastique oscillant entre l'héritage gothique de la "Hammer" et un arrière-goût "graphique" hérité du classique Mark of the devil de Michael Armstrong.
Le script va laisser trois demoiselles visiter un château réputé habité par le Diable et y passer la nuit, invitées par le gardien. L'une d'elles, ressemblant étrangement à une jeune femme peinte entourée de flammes sur un tableau, va alors revivre la tragédie vécue par celle dont elle pourrait bien être la réincarnation.

Lucifera demonloverLe métrage va tout de suite mettre en avant ces trois jeunes femmes courtes vêtues qui vont pénétrer dans ce château pour rapidement être accostées par le gardien des lieux qui va leur proposer une petite visite, commençant alors à leur raconter l'histoire du château. Mais rapidement l'une d'elles, Helga, va l'arrêter en lui indiquant qu'elle se moque des cette visite, voulant seulement savoir si l'endroit est bien habité par le Démon, et pour ce faire, elle ne va pas hésiter à demander à y passer la nuit. Le gardien acceptera et leur offrira même à dîner, dîner au cours duquel Helga va se faire remarquer en évoquant le Diable dans une ambiance prétendument diabolique assez kitsch et ratée.

Lucifera demonloverAprès avoir rejoint sa chambre, Helga va finalement sortir se promener dans les couloirs pour tomber sur un tableau représentant une femme lui ressemblant étrangement, tandis qu'un rire satanique va retentir, faisant s'évanouir Helga, permettant alors au réalisateur de lancer véritablement son intrigue en renvoyant Helga au 16ème siècle où elle va revivre le destin maudit de la femme du tableau. Cette mise en condition de l'intrigue restera bien facile et superficielle avec déjà des écueils dans un script qui laissera par exemple bien facilement le gardien accepter la présence de ces trois jeunes femmes au château et alors que l'atmosphère se voulant mystérieuse n'arrivera en aucun cas à devenir tangible. Le métrage va alors prendre largement son temps pour composer avec cette réminiscence d'une possible vie antérieure d'Helga, nous présentant ainsi une Helga s'apprêtant à se marier avec Hans, un beau jeune homme aimant les oiseaux, pour autant de séquences presque niaises et en tout cas naïves, tout en mettant en avant une rivalité d'une autre jeune femme, Magda, qui aimera elle aussi Hans, tandis qu'elle sera par contre fortement apprécié d'Helmut, un gaillard jouant remarquablement de l'épée, comme le métrage se sentira obligé de nous le démontrer lors d'un duel amical dans un semblant de taverne.

Lucifera demonloverCet imbroglio amoureux et les préparatifs du mariage de Helga occuperont mine de rien une bonne partie du pan central du film, pour laisser une vague séquence érotique permettre à Helmut de goûter à Magda après la promesse de raconter des histoires à Hans pour empêcher son mariage. Avec Helga. Mais comme pour d'autres situations du métrage, cela restera sans suite et l'intrigue préférera s'intéresser à la robe de mariée de Helga, vue par un inconnu encapuchonné qui se sera déjà fait quelque peu remarqué dans la taverne. Cela obligera Helga, croyant à une légende ancestrale, à aller consulter une vieille sorcière qui lui indiquera la marche à suivre pour purifier sa robe et conjurer le mauvais sort, entraînant du coup deux de ses amies hors du village pour un rituel sur une colline où trôneront des pendus.

Lucifera demonloverCette petite sous-intrigue permettra au réalisateur d'avancer une séquence orgiaque lorsque les deux amies de Helga seront kidnappées par les sbires sataniques (modestement grimés) de la sorcière avant d'être déshabillées et offertes aux hommes présents, uniquement stoppés dans l'action par l'arrivée d'une femme vampire (qui nous montrera également sa poitrine) sortie d'on ne sait où et qu'on ne reverra plus, mais bon, cela fait joli et offre un brin d'érotisme à l'ensemble. Peu après Helga va revoir ses amies vampirisées qui vont commencer à l'ensorceler et la transporter dans une église en ruines où un homme qui se révélera bientôt être le Diable en personne va littéralement envoûter Helga qui dès lors ne prêtera plus attention à rien, même une fois son mariage prononcé, dans l'attente de revoir ce Diable et ses promesses charnelles qui aboutiront lors d'un dernier acte qui se ménagera aussi une petite séance de torture sur la personne de Magda, brûlure graphique au fer rouge sur un sein et arrachage de langue (en hors-champ) à l'appui, laissant Helga et le Diable consommer cet amour physique très rapidement visualisé et frustrant (le Diable entourant presque instantanément la nudité d'Helga de sa cape) pour ce final attendu mais décevant, et il ne faudra pas compter sur un retour au présent plus que fade pour masquer cette déception.

Lucifera demonloverPetite curiosité assez rare, le métrage ne pourra évidemment pas espérer conquérir son spectateur à cause de son intrigue tournant trop régulièrement au remplissage autour de quelques scènes-clés (l'orgie, le final), le tout déroulé sur un rythme neurasthénique sans aucune ambiance et en commettant en plus de larges impairs dommageables (comme par exemple lorsque ces demoiselles évoqueront la noirceur de la nuit les entourant alors que les actrices évolueront en plein jour) et tandis que la rigueur du maigre budget alloué au film se fera très présent (la taverne, ce mariage même pas visualisé pour se contenter d'un repas maigrichon qui ne servira qu'à démontrer le détachement de Helga).

Lucifera demonloverEn plus l'interprétation sera quand même souvent aléatoire, avec des acteurs guère inspirés (la palme revenant plus que largement à un Robert Woods complètement à côté de la plaque), et ainsi seule la belle Rosalba Neri parviendra à tirer son épingle du jeu pour jouer une Helga parfois vraiment fascinante. La mise en scène du réalisateur italien Paolo lombardo peinera donc à donner un vrai rythme à l'ensemble et ses petits effets demeureront bien faciles, alors que la caméra se contentera le plus souvent de suivre l'action de manière mollassonne sans créer d'ambiance, sauf peut-être vaguement lors du final. Les rares effets spéciaux sont plutôt probants, notamment pour cette brûlure plus que sadique, mais le hors-champ primera pour le reste.

Donc, ce Lucifera demonlover restera intéressant en temps qu'obscure production italienne osant mêler un certain sadisme à un érotisme naissant, mais tout cela restera bien timide et noyé dans la léthargie d'une intrigue minimaliste et plus qu'hasardeuse !

Lucifera demonloverLe DVD de zone 0 édité par Mya Communication avancera une image hélas non restaurée et certainement issue d'un transfert VHS, avec donc des défauts visibles et des sautes d'images sporadiques, en plus d'un certain flou ambiant, tandis que la bande-son sera plus convaincante avec une bonne partition musicale, le film tant ici proposé dans sa version originale italienne avec des sous-titres anglais.
Hélas, aucun bonus ne viendra compléter la vision du métrage, ce qui restera excusable vu l'âge et la rareté de l'œuvre et même si une petite bande-annonce aurait au moins été la bienvenue.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite curiosité fantastique et vaguement érotique italienne, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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20.05.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sweet teen

Sympathique comédie érotique italienne, ce Sweet teen (parfois également appelé par son titre original,"L'adolescente") réalisé par Alfonso Briesca (surtout connu pour son Beast in space) osera lorgner du côté de la "teensploitation" mais sans aller trop loin pour au contraire ne proposer que des situations fraîches et souriantes au sein d'une intrigue privilégiant l'humour salace avec son personnage central vraiment malchanceux.
Le script va suivre les déboires d'un homme déjà porté sur le sexe et largement frustré puisqu'ayant épouser une femme très belle et riche mais qui se refuse à lui et qui va voir débarquer chez lui une nièce à l'adolescence plus qu'affolante.

Sweet teenLe métrage va commencer en positionnant son intrigue dans cette petite ville de Sicile où les hommes conversent devant un verre en terrasse d'un bistrot pour surtout pouvoir ainsi reluquer la belle Grazia, fille d'un riche homme d'affaires et tenant une pharmacie mais qui s'est toujours refusé aux hommes ayant tenté leur chance en attendant de trouver un mari. C'est ainsi que le nouvellement débarqué en ville Vito va à son tout tenter sa chance en allant à la boutique de Grazia en simulant un mal de dents, pouvant ainsi avoir le loisir de contempler son postérieur lorsqu'il lui demandera une boîte de médicaments évidemment placée tout en haut de l'étagère, avant de réussir à l'inviter à le revoir le lendemain hors de la ville.

Sweet teenAprès une répercussion souriante du médicament administré par Grazia, Vito va donc retrouver sa "belle" et essayer de la draguer sans y arriver puisque dès qu'il la touchera celle-ci s'enfuira pour aller se réfugier dans son magasin où une belle surprise va attendre le spectateur puisqu'elle va y retrouver son amant, Antonio avec qui elle va faire l'amour sur un lit placé dans son arrière-boutique, pour une première séquence légèrement érotique en dévoilant sans aller bien loin la nudité de Grazia, qui va commencer à fomenter un plan pour récupérer l'argent et les biens de son père,biens hérités de son grand-père jusqu'à ce que Grazia se marie et empoche le pactole, voyant dans Vito le potentiel bêta qui acceptera sans pour autant coucher avec elle, puisque Grazia jurera à Antonio de continuer à le voir.

Sweet teenLe métrage va ensuite s'appuyer sur une nouvelle situation irrésistible dans une chambre d'hôtel où Vito aura réussi à entraîner Grazia pour faire mourir d'un arrêt cardiaque son père lorsqu'il apprendra de quoi il retourne et tentera d'étrangler Vito. L'intrigue fera alors un bond en avant d'une année pour voir Vito essayant toujours de coucher avec celle qui est devenue sa femme mais qui se refusera toujours à lui sous des prétextes amusants, laissant ainsi un humour de situation plaider en la faveur du film qui va par la suite multiplier des séquences avançant les stratagèmes de Vito pour enfin réussir à voir les charmes de sa femme (la chemise de nuit découpée, par exemple). Mais nous découvrirons que Vito, désormais à la tête des affaires de la famille de Grazia épanchera ses pulsions avec sa secrétaire qu'il rencontre à chaque séjour hors de Sicile, mettant en scène tout un manège dans son bureau pour charmer celle qui s'offrira à lui de manière théâtrale exquise.

Sweet teenLe tournant du métrage arrivera alors, quand Grazia et Vito vont devoir recueillir une nièce de Vito, Serenella, une adolescente qui va venir habiter avec eux et qui tout de suite sera présentée de manière extrêmement sexy, ce qui ne manquera pas de troubler un Vito toujours en "manque", surtout que Serenella aura tendance à s'habiller en mini-jupe, ce qui laissera régulièrement sa petite culotte apparaître devant les yeux d'un Vito de plus en plus nerveux, surtout qu'il devra par exemple aider Serenella à s'essuyer à la sortie d'une douche et que la jeune fille sera très proche de son oncle, ce qui nous vaudra toute une série de séquences sensuelles et parfois volontaires dans un érotisme quand même guère osé mais avançant la plastique de la jeune actrice (alors tout juste âgée de dix-huit ans), le tout déroulé sur un ton comique plus que souriant avec des passages régulièrement confondants, comme lorsque Serenella, effrayée, insistera pour dormir dans le lit de son oncle, ce qui va bien sûr l'empêcher de dormir avec cette présence affolante à ses côtés.

Sweet teenLe métrage va également s'octroyer des situations encore plus loufoques (la doctoresse et surtout cet excellent passage dans un cinéma) pour laisser peu à peu une multiple machination s'installer et piéger pas forcément ceux auxquels on s'attendait au cours d'un dernier acte riches en révélations diverses et toujours en événements amusants et distrayants, parfois quelque peu opportuns et hérités du théâtre mais bon, tout cela se fera dans une bonne humeur communicative et bénéficiera toujours de la présence aguichante des deux actrices principales du métrage qui ne seront jamais avare de leur charme pour un érotisme qui préférera largement s'intéresser au physique des demoiselles avec notamment les nombreuses les provocations volontaires ou non de Serenella plutôt que de s'accoquiner avec des ébats sexuels ici quasiment absents passée la première étreinte entre Grazia et Antonio dans la pharmacie.

Sweet teenLe film pourra aisément s'appuyer sur une interprétation définitivement adaptée avec surtout un excellent Tuccio Musumeci qui campera avec brio un Vito à la perversité exagérée par un surjouage qui va s'étaler tout au long de l'intrigue de manière souriante et volontaire, tandis que Daniela Giordano jouera une sexy Grazia et que l'affolante Sonia Viviani va se prêter au jeu pour interpréter Serenella avec fougue et une provocation "innocente" de tous les instants qui viendra forcément titiller le spectateur avec cette fraîcheur naturelle enivrante. La mise en scène du réalisateur est plutôt commune pour insister sur ses effets comiques de façon probante et rendue largement amusante.

Donc, ce Sweet teen s'avérera être une comédie érotique savoureuse, portée par des situations souriantes souvent irrésistibles et soutenue par une interprétation convaincante et des actrices au physique aguicheur et séduisant !

Sweet teenLe DVD de zone 0 édité par Mya Communication, éditeur spécialisé dans la publication de films d'exploitation italiens souvent assez rares ou oubliés, avancera une image de bonne qualité pour une œuvre aussi rare et ne datant pas d’hier, tandis que la bande-son sera plutôt efficace avec une partition musicale dynamique et adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale italienne, avec des sous-titres anglais.
Hélas, comme il est de mise chez l’éditeur, aucun bonus ne viendra accompagner la vision du métrage, même pas une petite bande-annonce.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette comédie érotique amusante et graphique, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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19.05.10

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Stripped naked

Réalisé par Lee Demarbre, l'auteur du sympathique Smash cut, ce Stripped naked pourra compter sur son intrigue retorse et ses protagonistes attachants et souriants pour parvenir à impliquer et à entraîner son spectateur dans une spirale diabolique réservant bien des surprises.
Le script va laisser une strip-teaseuse être témoin d'un deal de drogue qui va mal tourner et s'emparer de l'argent de la marchandise, sans se douter des problèmes qui vont en découler.

Stripped nakedLe métrage va tout de suite nous présenter son personnage principal, Cassie, une demoiselle en pleine dispute avec son petit ami, Jack alors qu'ils circulent sur une route déserte, dispute qui va devenir assez violente au point de pousser Jack à débarquer Cassie de sa voiture et de l'abandonner sur place. Cette première séquence mettra bien en avant le caractère complètement instable de ce couple mal assorti, et alors que Cassie va chercher à rejoindre la ville, elle va tomber sur un homme seul attendant dans sa voiture. Alors qu'elle commençait à lui demander de l'aide, l'homme va de façon pressante la prier de monter à bord de son véhicule et de se cacher. Et pour cause, deux hommes vont arriver pour un échange de drogue qui va déraper puisque l'inconnu rencontré par Cassie va se faire tirer dessus, trouvant juste le temps de répliquer pour abattre les deux autres. Cassie, d'abord apeuré devant cette situation, va récupérer les deux sacs contenant les dollars et la came et s'enfuir à bord de la voiture.

Stripped nakedCette mise en situation de l'intrigue pourra présager de développements classiques, surtout qu'un homme de main de Grayson, le baron de la drogue dépouillé de son argent va être lancé sur l'affaire, mais l'intrigue va prendre place dans le milieu du strip-tease, non pas comme prétexte pour aligner des scènes dénudées (même si le réalisateur proposera quand même quelques plans de nudités) mais pour avancer toute une galerie de personnages plus vrais que nature qui vont graviter autour de Cassie, à commencer par Jade, un lesbienne avec qui elle partage son appartement et qui sera profondément amoureuse de Cassie, tout en étant légèrement simplette en ne cherchant qu'à rendre heureuse Cassie, souvent en en faisant trop, mais toujours prête à rendre service. Hélas pour elle, Cassie aura d'autres projets en tête grâce à l'argent volé, à savoir s'envoler pour Paris où elle espère pouvoir réaliser ses rêves romantiques (visualisés au cours de petites scènes romantiques volontairement caricaturales).

Stripped nakedMais alors que cassie devra attendre deux jours pour avoir son passeport, les événements vont se précipiter autour d'elle, avec le retour de Jack qui après avoir commencé par reprendre ses affaires chez Cassie va retourner là-bas pour un motif puéril (et mis en œuvre par Cassie pour agacer Jack) et tomber sur l'argent, qu'il va subtiliser, tandis que Cassie, voulant se débarrasser de la voiture volée aux trafiquants, va compter sur Jade et un client de la boîte à strip-tease où elle travaille. Mais bien entendu, le manque de discrétion de Jade permettra à l'homme de main de Grayson de voir le véhicule volé et donc de commencer à remonter la piste de cassie, pour toute une série de rebondissements qui alimenteront le métrage avec un certain sadisme issu des manières brutales de ce tueur, mais sans pour autant que l'ensemble ne devienne sanglant, les méfaits se déroulant en hors-champ ou étant carrément éludés.

Stripped nakedLa suite du métrage verra donc Cassie devoir composer avec ce Jack qui n'aura d'autres rêves que d'ouvrir un garage de réparation automobile avec l'argent de Cassie, mais également avec les problèmes de Jade et ce tueur qui va inexorablement se rapprocher d'elle, tandis que ce personnage central va lentement commencer à nous laisser percevoir sa vraie nature individualiste et méprisante, délaissant progressivement cette apparence de demoiselle attachante avec ses rêves romantiques pou devenir beaucoup plus trouble et mesquine, ce qui trouvera son apogée lors du dernier acte et notamment d'un final sarcastique qui retournera heureusement les choses.

Stripped nakedL'intrigue, bien ficelée, prendra un malin plaisir à empêcher les plans de Cassie de fonctionner pour autant de surprises et de retournements de situations imprévisibles et souvent bien trouvés afin d'étonner le spectateur, mais au-delà de cet aspect direct, le métrage va également s'attacher à tous ses protagonistes pour avancer des caractères et des personnalités définitivement crédibles et souvent attachantes dans leur vie misérable au passé chargé en malheurs de tous ordres, ce qui semblera être un des atouts du réalisateur Lee Demarbre à la vue du naturel déconcertant avec lequel il approfondira la présentation de ses personnages sans jamais devenir pour autant lassant et au contraire en impliquant le spectateur dans ces portraits, ce qui était déjà un des points forts de smash cut.

Stripped nakedMais ces personnages vont bien évidemment évoluer au sein d'une action sans cesse renouvelée avec des rebondissements réguliers et des situations s'enchaînant de manière cohérente et de manière inéluctable pour faire capoter les plans d'une Cassie certainement trop sûre d'elle et de sa chance, quitte à mépriser les autres, comme elle le fera avec Jade en lui annonçant ses quatre vérités au cours d'une séquence émouvante et douloureuse pour la pauvre Jade descendue en flèche par sa soi-disant amie qui commencera ainsi à nous révéler son vrai profil peu glorieux et contrastant de façon caustique avec la présentation initiale du personnage, recelant même une certaine aigreur pour le spectateur de s'être attaché à elle sans se douter de ses travers.

Stripped nakedEt justement, l'interprétation viendra renforcer ce contraste avec une Sarah Allen impeccable dans le rôle de Cassie, tandis que le reste de la distribution se montrera convaincant et toujours crédible, avec en majeure partie des interprètes issus du clan de Lee Demarbre et l'ayant déjà suivi dans ses autres longs métrages. La mise en scène du réalisateur est efficace pour garde le rythme tout en impliquant son spectateur dans l'intrigue malgré ces petits effets clippesques sporadiques qui heureusement se feront assez discrets. Les quelques effets spéciaux sanglants seront probants et réalistes, sans verser dans une quelconque surenchère en étant destinés à servir l'intrigue.

Stripped nakedDonc, ce Stripped naked s'avérera être une très bonne surprise et confirmera l'existence chez son réalisateur Lee Demarbre d'un savoir-faire certain pour mettre en scène avec justesse des protagonistes naturels issus d'un univers misérable dépeint avec justesse et unecrédibilité à toute épreuve, tout en ayant la capacité de changer de genre pour distiller des intrigues savoureuses avec, comme ici, des situations diaboliques et savoureuses qui réserveront bien des surprises tout en n'hésitant pas à se montrer cruelles avec ses personnages !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray du film, une présentation est disponible ici !

Permalien 1213 mots par nicore, 1614 vues • 1 r�action

18.05.10

06:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Animals

Variation plutôt originale sur le thème de la lycanthropie, ce Animals va mêler horreur et érotisme de manière graphique au service d'une intrigue certes assez classique et utilisant des protagonistes guère enthousiasmants, mais tout en faisant preuve d'un volontarisme appréciable au niveau d'une sensualité animale bien retranscrite et d'un aspect sanglant régulièrement affirmé.
Le script va laisser un looser se retrouver confronté à une race humanoïde assoiffée de sang ayant la capacité de se transformer en bêtes féroces.

AnimalsAprès un petit laïus sur la perte de l'instinct animale chez l'homme, instinct uniquement conservé par une race vivant en marge de la société, le métrage va directement nous présenter son personnage principal, Jarett, un homme circulant à bord de sa voiture et qui après un accident occasionnant un petit effet de surprise hélas presque attendu va une première fois rencontrer (sans le savoir et de loin) un de ces prédateurs, mettant ainsi le spectateur en condition. Et justement nous allons ensuite faire la connaissance de Vic et de Nora, un couple bien singulier puisque Vic pourra presque passer pour le souteneur de Nora qu'il va forcer à enfiler une perruque pour ensuite aller dragueur en ville, attirant ainsi deux jeunes dans sa toile et les entraînant dans un endroit isolé.

AnimalsAprès une petite séance d'amusement entre Nora et les deux hommes Vic va intervenir et massacrer les deux victimes avec une bestialité toute animale, nous gratifiant au passage d'un premier et virulent effet gore hélas certainement trop rapidement visualisé, annonçant d'entrée la position de créature sauvage de ce Vic dont la relation avec Nora sera largement houleuse, celle-ci l'accusant de l'avoir transformé elle aussi. Vic va alors décider d'abandonner quelques temps Nora pour aller s'amuser de son côté comme nous aurons l'occasion de le découvrir, tout en jurant de retrouver Nora où qu'elle aille se cacher.

AnimalsEnsuite, l'intrigue va revenir vers Jarrett pour s'immiscer dans sa vie morne, entre son boulot dans une usine de ciment et ses soirées dans le bar tenu par son ami Jules et où travaille sa meilleure amie, Jane, pour nous laisser appréhender le passé glorieux de Jarrett en temps que footballeur, gloire stoppée nette par un accident l'obligeant maintenant à vivre une existence minable et répétitive essentiellement tournée vers ce bar où il passe tout son temps libre. C'est dans ce contexte que Nora va faire son apparition attendue dans la vie de Jarrett pour littéralement le draguer et réussir à se faire emmener chez lui pour un ébat sexuel qui pourra paraître étonnamment soft au niveau de l'érotisme, ce qui sera vite contrebalancé pour une seconde séquence érotique largement plus osée en avançant une nudité franche et mise en valeur. Bien entendu, Nora va mordre Jarrett tout en arrivant à se faire accepter chez lui pour quelques temps.

AnimalsCette partie centrale du métrage sera essentiellement axée sur la relation délicate entretenue par Jarrett et Nora, mélange de complicité et de violence dans la sexualité (avec une scène assez surprenante sous la pluie chargée en érotisme salé), tandis que Jarrett, mordu par Nora va commencer à ressentir quelques légers changements dans sa perception de son environnement. Mais Vic ne va pas tarder à retrouver la trace de Nora et ainsi lancer une dernière partie quelque peu biscornue et opportuniste dans ses rebondissements tout en n'oubliant pas heureusement de se montrer graphique et sanglante, notamment lors de l'obligatoire duel final.

AnimalsAlors bien sûr le métrage ne sera pas exempt de défaut, avec ce personnage principal quand même fade et pas vraiment attachant, ces situations et développements parfois hasardeux et facilement anticipables, mais l'essentiel sera ailleurs, avec déjà cette volonté graphique avérée qui pourra agréablement surprendre avec cet érotisme torride qui viendra très régulièrement se mêler à l'intrigue pour des séquences osées mettant en valeur la plastique des deux actrices principales, Nicki Aycox et Eva Amurri, et alors que l'aspect sanglant sera également bien traité, certes sans débordements gores outranciers mais en avançant régulièrement des plans saignants réalistes et assez généreux.

AnimalsMais surtout, on pourra retenir cette façon originale de traiter les créatures qui pourront évidemment se rapprocher des loups-garous dans leur visualisation et dans l'animalité s'en dégageant, mais cela se fera avec des éléments différents et en marge comme ces yeux changeant de couleurs de manière étonnante ou encore cette faculté de guérir rapidement , sans oublier la vision de l'environnement déformée et qui sera montrée intelligemment par le réalisateur, le tout au travers des changements s'opérant chez Jarrett sans avoir recours à une quelconque séance de transformation comme tout film de loup-garou se doit de comporter, laissant ainsi l'auteur exprimer sa différence une fois encore, pour préférer répercuter les modifications intervenant de façon plus discrète et continue.

AnimalsS'il fera parfois preuve d'une psychologie de comptoir assez stérile, le métrage ne s'éternisera heureusement pas sur les déboires intérieurs de son personnage principal (avec un emploi de la voix-off très atténué) pour souvent revenir à l'action érotique ou sanglante pour laisser exploser la rage de ce Vic qui à défaut de paraître comme un ennemi redoutable par son physique, saura faire preuve de bestialité et de sadisme dans l'action et les mises à mort, quand ce ne sera pas d'autres protagonistes qui se livreront à des méfaits ou des combats entre créatures (et même si cela découlera de certaines orientations limites de l'intrigue).

AnimalsL'interprétation est cohérente, la présence de Nicki Aycox (déjà vue dans de nombreuses séries TV) compensant largement le manque de charisme évident de Marc Buclas dans le rôle principal. La mise en scène du réalisateur est assez efficace pour justifier ses effets, parvenir à réussir quelques effets de surprise tout en utilisant de manière maîtrisée et efficiente la caméra subjective. Les effets spéciaux sont globalement probants pour avancer ces effets gores crédibles et bien saignants, tandis que l'animation numérique des créatures pourra sembler rudimentaire et étrange.

Donc, ce Animals assumera sa différence au sein de la lycanthropie qui ici sera contournée avec intelligence mais hélas aussi avec un certain opportunisme, ce qui n'empêchera pas l'ensemble de se montrer généreux, aussi bien avec cet érotisme inespéré et osé que pour son aspect sanglant volontaire !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray du film éditées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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17.05.10

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

S'il est un réalisateur pour qui "le rêve américain" n'est pas juste un concept c'est bien Louis Leterrier.Ce français de 37 ans a baigné très jeune dans l'univers du 7ÈME de par le métier de ses parents (direction artistique et réalisation).
Après avoir connu un poste d'assistant dans la réalisation de publicités et de films, c'est en 2002 qu'il passe aux choses sérieuses en dirigeant la superstar mondiale des arts martiaux et du box office Jet li dans "Danny the dog".
C'est encore sous le sponsoring de Luc Besson qu'il signe la suite du "Transporteur" avec le non moins célèbre acteur britannique Jason Statham.
Malgré la présence de stars hollywoodiennes ces films sont considérés comme français de par leur source de financement et leur production siglée EUROPA . N'empêche que Leterrier a trouve sa voie c'est celle du film d'action grand spectacle type "blockbuster".c'est donc tout naturellement qu'Hollywood lui tend les bras et lui confie la difficile mission de relancer la franchise HULK après la semi déception du 1er réalisé par ANG LEE (qui avait quand même réalisé en France 1.7 Million d'entrées)qui reste pour beaucoup un film trop personnel.
L'INCROYABLE HULK sorti en 2008 est beaucoup plus "fun" plus animé et est calibré comme un pur divertissement agrémenté d 'effets spéciaux très réussis...succès

Alors la Warner décide de lui donner la direction du remake d'un peplum fantastico mythologique des années 80 (culte pour certains): LE CHOC DES TITANS
Ce film n'était pas une réussite artistique incontestable à son époque(1981) mais a trouvé son public et valait surtout par la qualité des effets spéciaux et est devenu une référence du genre.il faut dire qu'il était produit par le maitre Ray Harryhausen (Les Voyages de Gulliver,et le cultissime Jason et les Argonautes !)
Aprés la renaissance du Peplum initié il y a quelques années par GLADIATOR et autres il semble bien que le genre mythologique renait peu a peu de ses cendres.Le succès énorme notamment de certains jeux vidéos qui s'en inspirent comme celle de la trilogie GOD OF WAR ( qui devrait voir le jour sur grand écran) ne fait confirmer l'attrait du grand public pour cet univers extrêmement riche en aventures et personnages.

ALORS QUE VAUT " THE CLASH OF THE TITANS" VERSION 2010?
c'était un film très attendu et on peut dire que dans l'ensemble Louis Leterrier n'a pas failli!
Tout d abord le soin apporté au détail de la reconstitution des villes, des décors et costumes est tout simplement exceptionnel.
En effet l'ambiance des peplums des 80' a su être porté de manière fidèle .on notera notamment le travail dans la reconstitution de la ville d' ARGOS , nichée dans les montagnes grecques et de son palais avec ses statues (au debut du film ).
De même les effets speciaux sont excellents. L'aspect numérique ne se perçoit pas ou peu au grand écran.

L'apparition d'ADES sous forme de fumée noire et ses transformations sont bluffantes ...et participent vraiment à donner au film une ambiance étrange et mythique.De même l'attaque des scorpions géants est très lisible malgré une rapidité des mouvements et des combats(pas d'effet "Transformers 1 "ou l'on ne comprenait rien). De même pour la séquence dans L'antre de la terrifiante méduse.
Toujours plus impressionnant est l'apparition du KRAKEN ,créature dont on ne sait pas grand chose, sorte de croisement entre godzilla et une pieuvre géante..

Bref comme on peut le constater les créatures et personnages de ce film sont nombreux et témoignent d'une grande richesse culturelle et d'un recit d'aventures très animées et jamais ennuyeuses : l'épopée de Persée.

la distribution des rôles fait de nouveau la part belle à Sam Worthington (Persée) , décidément la star à la mode du moment , apres avoir fait jeu egal de sa présence a l'écran avec Christian Bale dans (TERMINATOR 4) et avoir obtenu le rôle vedette dans le film le plus vu dans le monde de l'histoire du cinéma(AVATAR)....Liam Neeson que l'on voit beaucoup actuellement est très convaincant dans le rôle de Zeus de même que pour l'acteur qui joue son frère ADES , rendant le coté obscur de son personnage de manière saisissante.
Mais n'oublions pas que la France a son héros aussi dans le film !! Puisque (et je me suis longtemps posé la question en regardant le film mais si c'était bien lui !!) notre Mouloud ACHOUR national (le journaliste très connu de Canal Plus) participe à un rôle de guerrier très habile avec la hache accompagnant Persée dans ses aventures.(même si ce n'est certes pas sa première apparition au cinéma, c'est étonnant de le voir dans telles condition et un tel rôle)
Il a même réussi a garder son cote sympathique et humoristique , car il faut le signaler LE CHOC DES TITANS n'oublie pas l'humour sans jamais être ridicule , ce qui lui confère une place très honorable dans la liste des divertissements à grand spectacle de ce 1er semestre.

Alors que lui manque t il pour en faire une référence du genre ?
Tout d'abord la durée car 1h30 pour un tel montage c'est bien trop peu...on a l'impression qu'il a été baclé ou calibré pour ne montrer que l'essentiel, que le divertissant.
Persée fils de Zeus et d'une humaine, de par son identité, sa dualité méritait une analyse plus profonde .De la même manière que les rapports entre les dieux et les hommes ou les 1ers ont créé les seconds mais sans plus chercher à les comprendre ,d’où la complexité grandissante des relations entretenues qui menèrent au conflit ..
Il aurait fallu un prologue plus important pour bien situer le monde dans lequel se déroule l'histoire.
Sans raconter le film dans ses détails, il faut bien avouer que l'on aurait apprécier aussi une conclusion moins rapide et un développement conséquent de la partie de l'histoire consacrée aux liens uniques de haine et d'amour qui lient Zeus a son fils ....1H30 hors générique c'est bien trop court!!!
Et pourtant il y a de bonnes idées comme le thème de la peur et de l'hystérie , du fanatisme face a l'anéantissement proche..
Mais ce film tout au moins dans cette version n'a pas été conçu pour cela.
On sait que Le Bluray qui sortira en août sera certainement édité avec une version longue supervisée par Leterrier. A priori il intégrera des scènes violentes retirées pour permettre l'accès au plus grand nombre au cinéma. Espérons également les développements cités plus hauts..
Le choc des Titans devrait être conçu en 1 trilogie..on en apprendra alors peut être plus dans les volets suivants
Si la résurrection du genre s'avère une réussite, attendons nous peut être à voir d'autres références des 80's d'ici peu (Jason , Maciste??).
Tout comme le sont les films d'horreur revisités en masse depuis quelques années(massacre a la tronçonneuse, vendredi 13, Freddy etc..)

Enfin le film est dispo en 3D dans certaines salles mais il s'agit d'une conversion 2D a 3D ... comme pour Alice au pays des merveilles récemment.
Alors n'hésitez pas a aller voir ce film si vous voulez passer un bon moment et vous détendre en en prenant plein la vue...sans que cela ne bouleverse votre" vie cinématographique".

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07:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Stripped naked
Stripped naked

Réalisé par Lee Demarbre, artisan émérite qui nous a déjà offert avec Smash cut un hommage attachant à tout un pan de cinéma méprisé, ce Stripped naked va prendre une toute autre orientation pour verser dans le thriller avec cette intrigue diabolique et réservant de nombreuses surprises, et c'est grâce à l'éditeur Emylia que nous allons pouvoir découvrir le long métrage en DVD ou en Blu-ray à partir du 18 mai prochain.

Stripped naked

Le script va laisser une strip-teaseuse être témoin d'un deal de drogue qui va mal tourner et s'emparer de l'argent de la marchandise, sans se douter des problèmes qui vont en découler, surtout que le propriétaire dépouillé va lancer un de ses hommes de main à la recherche de la voleuse et que son entourage va se montrer aussi imprévisible qu'indélicat.

Stripped naked

Derrière cette intrigue en apparence classique, le réalisateur Lee Demarbre va plonger dans un univers assez sordide en ancrant l'intrigue dans cette boîte à strip-tease, sans pour autant se laisser aller à des séquences de nudité trop répétitives pour au contraire nous faire découvrir des personnages marqués par leur existence misérable et devenant du coup infiniment attachants en étant en plus avancés de manière naturelle, pour ensuite faire déchanter en nous révélant parfois leur vraie nature moins "glorieuse", le tout en déroulant des rebondissements caustiques et surprenants qui n'hésiteront pas à se montrer sadiques et cruels envers certains pour en même temps prendre un malin plaisir à démonter les plans du personnage principal bien décidé à changer de vie, quitte à abandonner ses proches l'ayant jadis aidé.

Stripped naked

Le DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en DD5.1 mais également en DTS. Au niveau des bonus, on pourra suivre un assez conséquent diaporama reproduisant des clichés du métrage.
L'édition Blu-ray du film proposera une image également en 1.78 (AVC 1080/24) pour une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD avec le même bonus.

Stripped naked

Donc, c'est à partir du 18 mai que nous allons pouvoir découvrir les déboires de cette strip-teaseuse malchanceuse alors qu'elle croyait pouvoir fuir une réalité peu glorieuse au cours d'une intrigue diabolique et impliquante avec ses protagonistes largement attachants.

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14.05.10

07:25:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Animals
Animals

C’est désormais une habitude, chaque mois, l’éditeur Emylia nous dégotte de nouveaux titres inédits par chez nous, comme ici avec ce Animals, variation originale autour du thème de la lycanthropie sans jamais citer son nom pour un titre datant de 2008 et réalisé par Douglas Aarniokoski (planqué ici sous le pseudo de Arnold Cassius), surtout connu pour ses travaux d’assistant à la réalisation aussi bien sur Une nuit en enfer ou encore The faculty. Et ce sera donc à partir du 18 mai prochain que nous allons pouvoir découvrir grâce à Emylia ce métrage méconnu.

Animals

Le script va laisser un homme, Syd Jarrett, être confronté à une race humanoïde (capable de se transformer en d’hideuses créatures et vivant en marge de la société en se nourrissant de sang humain), suite à une aventure sexuelle avec une d’elles.

Animals

Malgré quelques petits défauts issus d’un script parfois bien opportuniste (le dernier acte) et mettant en cause un personnage central guère charismatique ou attachant, le métrage va régulièrement surprendre, avec un aspect sanglant bien présent sans pour autant verser dans l’outrance, mais surtout par cet érotisme osé qui va très souvent se mêler à l’intrigue pour des séquences torrides volontaires et mettant largement en valeur la plastique des deux actrices principales. De plus, la façon de traiter les créatures sera originale pour suivre le début de transformation du personnage principal, et les créatures transformées afficheront un look étonnant malgré des effets spéciaux numériques étranges.

Animals

Le DVD de zone 2 édité par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS, tandis qu’au niveau des bonus, outre quelques bandes-annonces d’autres titres de l’éditeur et un commentaire audio, on pourra parcourir un imposant diaporama.
L’édition Blu-ray du film proposera une image en 1.85 (AVC 1080p) pour une bande-son en DTS-HD, pour présenter les mêmes bonus.

Animals

Donc, ce sera à partir du 18 mai que nous allons pouvoir découvrir ces créatures sanguinaires au service d’une intrigue chargée en érotisme !

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11.05.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Crazy heart
Réalisateur : Scott Cooper
Durée du film : 1h51

Date de sortie du film : 3 mars 2010

Avec : Jeff Bridges (Bad Blake), Maggie Gyllenhaal (Jean Craddock), Colin Farrell (Tommy Sweet), Jack Nation (Buddy), James Keane (le manager).

Par Nicofeel

Cinéaste novice, Scott Cooper a été très impliqué sur le projet Crazy heart, en étant tout à la fois le producteur, celui qui a adapté le roman du film à l'écran et donc le réalisateur.
Mais que raconte au juste Crazy heart ? A la manière d'un walk the line qui évoquait de façon romancée la vie du chanteur Johnny Cash, il s'agit cette fois de l'histoire d'un autre chanteur de country, Bad Blake. Mais Le parallèle entre ces deux histoires s'arrête là.
Car d'une part Bad Blake est un personnage purement fictionnel, qui n'a jamais existé dans la réalité, d'autre part Crazy heart insiste plus sur la carrière de Bad Blake qui a pris du plomb dans l'aile.
Crazy heart raconte d'abord l'histoire d'un chanteur de country, Bad Blake, qui à l'âge de 57 ans, écume les endroits complètement paumés, du bowling de quartier au bar de troisième zone, pour se faire quelques dollars. Celui qui fut autrefois une star de la country n'est aujourd'hui plus que l'ombre de lui-même. Il se produit en spectacle mais c'est autant ses frasques en public (il est obligé une fois de quitter provisoirement la scène du bowling pour aller vomir entre deux chansons) que l'on remarque que la qualité de ses chansons. Bad Blake est un chanteur de country de talent qui se détruit tout seul : whisky bu en grande quantité, cigarettes à profusion n'arrangent pas franchement la situation de cet homme qui a également raté sa vie privée avec 4 mariages qui se terminés par des divorces. Ses seules relations avec des femmes se limitent à faire l'amour avec des fans de la première heure, contentes de se donner à leur chanteur préféré d'antan.

Jeff Bridges, qui incarne Bad Blake à l'écran, est aux yeux du spectateur ce chanteur de country déchu. L'acteur fait corps avec son personnage et son implication est exceptionnelle. D'ailleurs, Jeff Bridges ne se contente pas de faire l'acteur. Il chante également directement les très belles chansons que l'on entend dans le film (Hold on you ; I don't know, etc.). L'acteur, qui est également producteur exécutif du film, fait une performance vocale tout bonnement époustouflante. Le coach vocal, qui l'a aidé sur ce film, lui a permis de donner une sacrée performance.
Mais Crazy heart n'est pas seulement (et heureusement) l'histoire d'un chanteur alcoolique qui est au fond du trou. C'est aussi une histoire d'amour contrariée (en raison des excès de Bad Blake) entre Bad Blake et la belle Jean Craddock, une mère divorcée, qui a rencontré Bad Blake lors de l'une de ses sorties, à Santa Fe, et en a profité pour l'interviewer, étant journaliste en début de carrière. Maggie Gyllenhaal incarne parfaitement cette femme tout à la fois aimante et inquisitrice envers un Bad Blake qui malgré tout l'amour qu'il lui porte, n'arrive pas à se responsabiliser et à lâcher la bouteille qui semble greffée à sa main.
Crazy heart est un film à l'émotion palpable qui doit en grande partie sa réussite à son excellente distribution, et en premier lieu à un Jeff Bridges très attachant. Malgré toutes les erreurs que commet Bad Blake, finalement on ne lui en veut pas. On ne cautionne pas ses faits et gestes mais ce personnage torturé est un être que l'on prend plaisir à voir. Au-delà des défauts du personnage, c'est aussi un homme qui ne manque pas d'humour (il faut voir comme il envoie parfois promener son manager), qui prend toujours plaisir à chanter pour ses fans et c'est quelqu'un qui a un bon fond (voir la fin du film avec le chèque qu'il remet à Jean).
Le cinéaste Scott Cooper aime clairement tous ses personnages. Aucun d'entre eux ne se révèle détestable. Le producteur de Bad Blake cherche évidemment à renflouer les caisses mais il se démène tout de même pour relancer la carrière de son poulain et l'invite à arrêter la consommation d'alcool.
Surtout, la relation entre Tommy Sweet, chanteur de country à succès, et celui qui fut son mentor, notre Bad Blake, est particulièrement révélatrice de la position dans laquelle se trouve notre héros déchu. On comprend que Bad Blake s'est brouillé par le passé avec son ancien élève. Pour autant, s'il souhaite relancer sa carrière, il a besoin de Tommy Sweet. Et c'est la raison pour laquelle il accepte de faire la première partie de Tommy Sweet. En lieu et place d'endroits paumés, Bad Blake retrouve l'espace d'un concert la gloire d'antan, avec un stade de 12000 places, entièrement rempli. Et puis Tommy Sweet, incarné par un Colin Farrell (qui lui aussi chante dans le film) aux allures de chanteur de rock, se montre tout à la fois moqueur envers son ancien maître (il lui a amené un pack de bouteilles de whisky et lui a mis un mot en lui demandant de lui en laisser un peu !) mais surtout respectueux envers Bad Blake. En concert, il va chanter un succès de Bad Blake en duo avec lui. Plus tard, vers la fin du film, il va rendre hommage à son maître en rappelant que la chanson qu'il va interpréter a été composée par Bad Blake.
Tommy Sweet a d'ailleurs donné du cash à Bad Blake en échange de la composition de chansons. Crazy heart est aussi un film qui montre tout le talent naturel de Bad Blake pour écrire des chansons crépusculaires, romantiques, désenchantées, qui touchent au plus profond du coeur, d'où le titre du film.
Crazy heart est aussi un film qui évoque vers la fin le renouveau d'un homme qui vit désormais de façon plus normale sa vie profesionnelle (arrêt de la consommation d'alcool suite à une cure de désintoxication qui a donné lieu à une quasi ellipse dans le film) et ne manque plus d'argent grâce aux royalties de la composition de ses chansons à succès. Au passage, on notera l'existence d'une très belle scène apaisée lorsque Bad Blake se met à pêcher au beau milieu d'un lac avec son employeur occasionnel. Le lieu mais aussi le filmage en contre-plongée évoquent sans nul doute un esprit plus tranquille du côté de Bad Blake.
Au final, Crazy heart est un beau petit film, au ton très juste, qui bénéficie tant de la performance de ses acteurs – et notamment d'un inoubliable Jeff Bridges, acteur décidément capable de jouer des rôles très différents tout en suscitant une émotion certaine – que d'une excellente bande son (merci encore aux acteurs-chanteurs) et des beaux paysages extérieurs des Etats-Unis (merci à la mise en scène classique et sobre de Scott Cooper).

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10.05.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'élite de New York
Réalisateur : Antoine Fuqua
Durée du film : 2h07

Date de sortie du film : 5 mai 2010
Avec : Richard Gere (Eddie Dugan), Ethan Hawke (Sal), Don Cheadle (Tango), Wesley Snipes (Caz).

Par Nicofeel

Le dernier film d'Antoine Fuqua présenté (hors compétion) à la 66ème mostra de Venise ? N'y-t-il pas erreur sur la personne ? Reconnaissons-le d'emblée : Antoine Fuqua n'a jamais vraiment convaincu, même sur le film qui a fait de lui un cinéaste reconnu, à savoir Training day.
Cet ancien clippeur, qui a travaillé notamment pour Prince, Steevie Wonder et Coolio nous revient avec un film pur et dur. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le film est très convaincant tant sur le fond (les thématiques développées) que sur la forme (la mise en scène appliquée, avec de beaux mouvements de caméra entre travellings et mouvements à la grue).
A mon sens, Antoine Fuqua réalise avec L'élite de New York. Le film s'intéresse à la destinée de trois policiers, qui connaissent des vies bien différentes, mais dont aucun n'est vraiment satisfait de ce qui lui arrive.
Richard Gere interprète brillamment le rôle d'Eddie Dugan, un flic désabusé qui se retrouve à une semaine de la retraite ; Ethan Hawke tient probablement le rôle le plus ingrat en jouant le personnage de Sal, un flic qui a du mal à joindre les deux bouts, alors que sa femme est enceinte, et qui trempe dans des histoires de drogue ; Don Cheadle est de son côté un policier infiltré dont le but est de démanteler un gang de trafiquants de drogue. Ces trois policiers, dont le destin va finir par se croiser, officient dans le 65ème district de Brooklyn, l'un des plus dangereux.

Le film n'a d'ailleurs de cesse de le rappeler ou par le biais de certains des personnages ou tout simplement en faisant s'accumuler les morts. Eddie Dugan est notamment chargé d'épauler les jeunes recrues de la police, mais malgré ses conseils, les jeunes pousses n'en font qu'à leur tête, ne comprenant pas que le coin est dangereux et qu'être flic n'amène pas à des gestes de d'héroïsme à tout bout de champ. La mort de jeunes recrues ou les bavures en mission de ces dernières (qui ont du mal à gérer la population) montrent bien qu'être policier ne consiste pas seulement à porter un uniforme et une arme. Il faut faire attention au monde extérieur qui nous entoure. Et ce d'autant plus que ce 65ème district de Brooklyn est un endroit pour le moins peu recommandable où l'on peut se faire shooter en un rien de temps. L'amoncellement de meurtres, souvent de manière brutale, étaye clairement cette idée.
Mais le film ne vaut pas que pour son côté action. Il est aussi une intéressante réflexion sur la situation de la police, en prenant l'exemple (certes quelque peu extrême, mais tout de même révélateur) de trois policiers qui se posent des questions sur leur vie et leur travail. A la manière d'un James Gray avec La nuit nous appartient ou d'un Serpico de Sidney Lumet, Antoine Fuqua dresse le portrait d'hommes qui font des choix parfois contestables quant à leur travail de policiers. Le mérite du film est tout de même d'éviter de tomber dans une version idéalisée des choses ou au contraire dans une vision dichotomique avec d'un côté les méchants flics et de l'autre les vilains ripoux. A aucun moment le cinéaste américain Antoine Fuqua ne propose des personnages proches de la caricature. Au contraire, tous les personnages de son histoire ont leurs raisons propres qui les amènent à prendre telle direction plutôt que telle autre : Eddie Dugan est guidé par l'idée de prendre sa retraite ; Tango cherche à avoir une promotion et Sal cherche un complément de salaire. Les personnages ont été suffisamment bien étudiés pour éviter toute facilité scénaristique. Le film montre bien que l'on a toujours le choix de se changer et donc de changer les choses. Eddie finit ainsi par mouiller la chemise et à s'attaquer à deux kidnappeurs qui amènent des jeunes femmes à se prostituer ; Tango a des regrets d'avoir été impliqué dans le meurtre de l'un de ses amis et cherche à se racheter en le vengeant ; même Sal, qui est le personnage le plus controversé agit mal mais pour le bien de sa famille.
On appréciera dans ce film la libre parole qui est laissé aux personnages principaux. Ainsi, Eddie refuse de rentrer dans le jeu de la manipulation de la vérité en se faisant décorer pour de mauvaises raisons. Quant à Tango, lorsqu'il refuse de balancer son ami, il prouve qu'il a un vrai code de l'honneur, même si à la base son code de la morale est plutôt à géométrie variable.
Oscillant très adroitement entre des scènes d'action bien viriles et des scènes intimistes où ressort de manière évidente une émotion forte, le film L'élite de Brooklyn n'est au final pas handicapé par sa relative longue durée (2h07).
Au rayon des (légères) déceptions, on regrettera simplement une fin qui est un tantinet prévisible et un dernier plan qui est un peu trop appuyé. Ce dernier plan manque de sobriété. Au lieu de terminer par un gros plan sur Richard Gere, il eut été préférable de clore l'histoire par un travelling arrière avant de poursuivre par le générique de fin.
Mais bon cela reste tout de même des défauts peu importants qui n'enlèvent rien au plaisir d'avoir vu cet excellent film policier. On attend désormais le prochain film d'Antoine Fuqua avec une certaine impatience.

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06.05.10

00:35:34, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mother

Réalisateur : Joon-Ho Bong

Durée du film : 2h10

Date de sortie du film : 27 janvier 2010

Avec : Won Bin (Do-Joon), Kim Hye-Ja (la mère), Jin Ku (l'ami de Do-Joon), Je Mun (le lieutenant de police).

Par Nicofeel

Réalisé par Joon-Ho Bong à qui l'on doit les excellents films Barking dog, Memories of murder ou plus récemment The host, Mother est finalement un film à l'image de son cinéaste : atypique.
Au départ, on pense que l'on va assister à une sorte de thriller avec cette mère de famille qui va partir à la quête du tueur du meurtre dont est accusé son fils, Do-Joon. Au final, on assiste au portrait d'une femme qui a un amour sans bornes pour fils. Autour de cette relation particulière entre un fils au quotient intellectuel faible (de manière schématique il est reconnu comme étant l'idiot du village ) et sa mère, se noue une intrigue particulièrement retorse.
Joon-Ho Bong se plaît à égarer son spectateur, à le mettre sur de fausses pistes. Bien malin sera celui qui pourra deviner dès la première vision du film l'identité du tueur.
Mais l'intérêt du film est loin de se limiter à la connaissance du tueur qui s'en est pris à une jeune étudiante. Mother vaut aussi et surtout pour sa capacité à mélanger les genres, sans que cela nuise à la cohérence de ce long métrage. Ainsi, le film mélange très adroitement des genres qui a priori sont différents, tels que la comédie, le drame, le burlesque. Les thématiques sont aussi très hétérogènes avec tout à la fois une intrigue policière, une chronique sociale et un film familial. Pour le coup, le cinéaste fait exploser les codes des différents genres, ce qui lui donne l'occasion de livrer un film très personnel.

Le ton très particulier du long métrage qui passe rapidement du comique à la tragédie ou inversement, permet de montrer au spectateur de façon très frontale des actes horribles, qui sont complètement amoraux, même s'ils suivent une logique certaine. Le film est émaillé de scènes d'une grande violence, une violence sèche qui n'a d'égal que la passion de certains personnages du film envers d'autres.
A cet égard, une des grandes forces du film est de réussir à placer le spectateur dans une situation d'empathie envers cette fameuse mother qui commet des actes très graves, qui au final s'avèrent nullement justifiés. C'est d'ailleurs certainement l'une des ironies du film : son principal personnage poursuit une quête qui est au départ assez juste dans son intention mais qui se révèle totalement injuste dans sa finalité.
Tous les acteurs sont très bons dans leurs rôles, et notamment Won Bin et Kim Hye-Ja, qui jouent respectivement le rôle de Do-Joon et de sa mère. Jouer aussi brillamment le garçon simple d'esprit, quasiment débile, insouciant, n'est évidemment pas donné à tout le monde. Le rôle de cette mère de famille exclusive, qui fait tout pour son fils, n'est pas non plus évident. Sans nul doute, la réussite du film tient d'ailleurs dans la relation particulière qui se tisse entre cette mère de famille et son fils, qui ont toujours pris l'habitude de vivre ensemble.
En cela, le film Mother rentre parfaitement dans la filmographie de Joon-Ho Bong, qui s'était déjà intéressé de près à la cellule familiale avec le film de monstre The host, qui démontrait déjà la capacité du cinéaste à mélanger les genres sans pour autant handicaper son fils. L'union des membres de la famille dans The host pour retrouver une des leurs s'apparente finalement bien au combat de cette mère pour disculper son fils.
Le peu de sérieux de la police sud-coréenne est également mis en avant, comme cela avait déjà été le cas dans le très bon thriller Memories of murder.
Si au niveau des thématiques, on se retrouve parfaitement en phase avec l'oeuvre naissante de Joon-Ho Bong, il en va de même au niveau de la mise en scène. Privilégiant les plans marquant une continuité certaine, Mother est très bien filmé et offre un dynamisme à l'ensemble du film. Les plans sont superbes et dénotent la grande qualité de metteur en scène de Joon-Ho Bong. La qualité de la mise en scène sert l'intrigue policière, qui prend par moments un style proche de celui de sir Alfred Hitchcock.
Le film vaut également la peine d'être vu par sa très belle photographie, qui donne un véritable sentiment de liberté, aussi bien au spectateur qu'aux protagonistes, à l'image de cette mère de famille que l'on voit errer dans les champs au début et à la fin du film. La boucle est bouclée, ce long métrage qui nous aura balader loin des codes habituels du genre, peut se terminer.

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05.05.10

09:30:20, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Même si le mois d'avril qui vient de s'achever aura bien entendu été marqué par la sortie événementielle d'Avatar de James Cameron, les éditeurs nous auront quand même proposé des nouveautés intéressantes et même attendues, tout en continuant à ressortir des titres plus ou moins harmonieusement !

My name is Bruce
Soeurs de sang

Ainsi M6 Vidéo n'aura pas hésité à donner une seconde chance à Broken et son mélange assez décrié de "torture-flick" et de "Survival" (critiqué ici dans son édition en zone 1), mais également au très moyen Hellgate proposé dans une édition décente. L'éditeur aussi également sorti deux nouveautés avec My name is bruce, seconde réalisation de Bruce Campbell qui capitalisera bien entendu sur le présence de l'acteur et Sœurs de sang, remake sympathique et réussi d'un "slasher" des années quatre-vingt, House on sorority row, à ne pas confondre bien sûr avec le classique de Brian De Palma.

Re-cycle
Shuttle

Pathé aura également fait fort au niveau des ressorties avec cinq titres asiatiques, The red shoes, Sars wars, Re-cycle, Legend of the evil lake ou encore le Demon pond de Takashi Miike, pour nous gratifier en même temps de l'inédit Shuttle qui s'annonce bien méchant, tandis que MEP Vidéo aura continuer à ressortir des titres assez anecdotiques avec Le 4ème étage ou encore The zodiac.

Aux frontières de l'aube
Peur bleue

De son côté Studio Canal aura eu la bonne idée de proposer à nouveau l'excellent Aux frontières de l'aube qui participa largement au revival du mythe vampirique dans les années quatre-vingt ainsi que le Peur bleue adapté de Stephen King et jusque-là disponible dans une édition pourrie, et alors que Sidonis aura réédité l'excellent La malédiction d'Arkham d'après les écrits d' H.P. Lovecraft. Enfin, il conviendra de noter la sortie en Blu-ray de 'attachant Bubba Ho-Tep chez WE Productions.

Halloween II
His name was Jason

Au niveau des titres passés par la case "salles obscures", on notera l'édition du remake du Beau-père par Sony et celle du Paranormal activity qui aura déchaîné les passions et profité d'un buzz énorme et qui sort sous l'impulsion de Wild Side, l'éditeur ayant également mis en vente Halloween 2 d'un Rob zombie misant toujours autant sur l'ultra-violence tout en cherchant encore plus à se démarquer de la première franchise des méfaits du tueur Michael Myers, tandis qu’un autre tueur aura été mis à l’honneur par Emylia, l’éditeur ayant frappé un grand coup avec la sortie de His name was Jason, indispensable documentaire sur la franchise des Vendredi 13 et son tueur mythique Jason Voorhees, éditions présentées ici et la critique du documentaire est disponible .

L'assistant du vampire
Les témoins du mal

Passons maintenant aux inédits, avec d'abord Universal qui aura misé sur L'assistant du vampire et l’intriguant Haunted, tandis que Swift aura édité Les témoins du mal, nouveau titre d’un cinéma fantastique espagnol qui ne pourra que nous faire de l’œil avec ce couple emménageant dans une vieille demeure sujette à des événements surnaturels.

Mad zombies
Parasites

Free Dolphin aura de son côté sorti un Parasites et ses bestioles menaçant la population d’une île, laissant à Elephant films le soin de nous gratifier d’un souriant Mad zombies critiqué ici dans son édition en zone 1.

Live animals
Necromentia

Pendant ce temps-là TF1 Vidéo aura mis en vente Dark world également connu sous son titre original de Franklyn, Europa versant dans le "torture-flick" avec le décrié mais pourtant débridé Live animals et ses jeunes parqués dans une écurie par un entrepreneur les destinant à des ventes aux enchères douteuses, pour un résultat tenant en haleine avant de nous assener un dernier acte sauvage et gore. Et enfin, disponible avec le Mad Movies du mois, le stupéfiant Necromentia aura été édité par Action & &Communication.

Donc, ce mois d'avril aura été plutôt généreux en inédits plus ou moins récents, pourvu que cela dure au cours d'un mois de mai sur lequel nous reviendrons en temps voulu !

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Peur bleue (1986)

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Bubba ho-tep (Blu-ray)

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Paranormal Activity

Paranormal Activity
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Paranormal Activity (Blu-ray)

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Halloween II (2009)

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Halloween II (2009) (Blu-ray)

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Dark world (Franklyn) (DVD+ Copie digitale)

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Dark world (Blu-ray + Copie digitale)

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Mad zombies (Blu-ray)

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Mad zombies - Edition collector (Blu-ray + DVD + Copie digitale)

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30.04.10

15:07:55, Cat�gories: Dossier  

Compte rendu de la troisième édition de L'Etrange festival de Lyon, par Nicofeel :

S'étant déroulée du 31 mars au 6 avril 2010, la troisième édition du festival de Lyon a réuni un public de personnes curieuses manifestement plus important que les années précédentes.
Je n'ai pu être présent que lors du week-end des 3 et 4 avril 2010 mais cela m'a tout de même donné l'opportunité de voir plusieurs films rares, atypiques voire carrément déjantés. Bref des films qui rentrent parfaitement dans la thématique de L'étrange festival.
Je vous invite donc à lire ci-dessous mes avis à chaud sur les 5 films visionnés pendant le week-end.

1°) Villemolle 81 de Winschluss :

Pour commencer le week-end lyonnais et nous mettre directement dans l'ambiance du festival, les organisateurs ont eu la bonne idée de commencer par le déjanté Villemolle 81.
Le visionnage du film Villemolle 81 a été précédé par les bandes annonces des films Blackaria et Viva la muerte.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de la soubrette à la tronçonneuse, un court animé avec des pâtes à modeler. Comédie et gore sont au rendez-vous de cette animation bien frapadingue signée par un japonais.

Mais revenons à Villemolle 81. Réalisé par Vincent Paronnaud (alias Winshluss), connu pour être le co-scénariste de Persépolis, Villemolle 81 est une comédie complètement délirante. Villemolle 81 se situe parfaitement dans l'esprit des Inconnus et de Groland.
Complètement déjanté, le film nous offre toute une clique de personnages du « terroir » plus atypiques les uns que les autres : il y a la secrétaire nymphomane, le maire persuadé qu'il va faire de son village une métropole (une plage antillaise sous l'effet de la remontée des eaux ! ; ou encore l'espoir d'un spectacle médiéval renommé), le super nounours joué par l'écologiste de service, Zoltar le chef d'une secte , Sébastien le garçon de ferme simplet.
Tout prête à rire dans ce film qui mélange fausse publicité (la présentation complètement ringarde de Villemolle), faux documentaire (le journaliste de de l'émission Charmants villages de France venu tourner un documentaire sur Villemolle) et qui n'hésite pas à utiliser des images complètement différentes : ainsi, on a droit tantôt à des images comprenant beaucoup de grain, des images saturées ou encore des séquences d'animation. Le tout donne lieu à un joyeux bordel à l'humour communicatif.
Les dialogues sont vraiment décapants et les situations complètement stupides. Malgré des effets spéciaux qui jouent ouvertement la carte de ringardise (on se croirait dans un film d'Ed Wood au niveau des effets spéciaux) et des acteurs qui sont réellement en roue libre, on prend un plaisir évident à regarder ce film.
D'autant que Villemolle 81 vire progressivement vers le film de zombie. Evidemment, pas le film de zombie à la Romero mais plutôt du zombie rigolard à la Peter Jackson.
En somme, voilà une première surprise agréable qui nous a fait débuter dans la joie et la bonne humeur ce week-end lyonnais.

2°) Marvel 14 : superhéros contre censure de Philippe Roure et Jean Depelley :

Le visionnage du film Marvel 14 a été précédé par les bandes annonces de Morgane et ses nymphes et de The broken imago, le prochain film de Douglas Buck produit par Metaluna (la société de Jean-Pierre Putters, le créateur du magazine Mad Movies).
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de Dolorosa, un court métrage de Christophe Debacq. Très bien filmé, le film est émaillé de nombreuses séquences-chocs où l'on retrouve une jeune femme enceinte. La violence allant en crescendo et la conclusion du court m'ont laissé quelque peu dubitatifs. Faisant clairement penser à Martyrs, je me demande quelles sont les intentions du cinéaste : choquer le spectateur ? Dénoncer la violence par la violence ? Voilà un court pour le moins sujet à controverse, surtout vu le lieu où il a été filmé.

Produit par Metaluna , Marvel 14 est un documentaire qui s'intéresse aux super-héros et à la censure. Les 2 réalisateurs, Philippe Roure et Jean Depelley signalent que l'étalonnage technique s'est achevé il y a seulement 2 jours. Quelques éléments imparfaits, notamment au niveau du son, sont donc à prévoir. Pourtant, la vision de ce film documentaire s'est déroulée sans accrocs particuliers.
Ce film documentaire s'intéresse au fameux numéro 14 de Marvel qui n'est jamais sortie officiellement mais que certaines personnes pourraient détenir. Au-delà du mystère suscitée par ce numéro auprès des nombreux fans de comics, le documentaire est surtout intéressant par sa capacité à évoquer la censure dans l'après-guerre. En effet, on apprend que la loi du 16 juillet 1949 crée une commission de censure contre la jeunesse. Celle-ci se justifierait par le fait que les mauvaises lectures des jeunes expliqueraient le taux de criminalité.
Les BD de comics vont faire l'objet de sévères censures. Quand la revue n'est carrément pas interdite de vente aux adolescents (le public cible de ce type de publications), elle fait en tout cas l'objet de nombreux aménagements pour permettre sa diffusion. Les éditions LUG, qui diffusent la bande dessinée Marvel, doivent remplacer de nombreuses onomatopées par rapport à l'oeuvre américaine originale. De nombreuses images qui véhiculeraient la violence et des mots grossiers sont aussi supprimés. L'oeuvre originale n'est pas respectée et le public français lit donc une version édulcorée des Marvel.
Sous des faux prétextes (la violence véhiculée par la BD), la France s'est donc lancée dans la censure afin de limiter en fait l'emprise des Etats-Unis, notamment une idéologie capitaliste et consumériste.
Le documentaire se révèle donc tout à fait instructif, même si le montage du film (voir les images de début et de fin) est tout de même quelque peu orienté vis-à-vis du public.

3°) Viva la muerte de Fernando Arrabal :

Note liminaire : Fernando Arrabal aurait dû être présent afin d'évoquer son film mais il a « planté » la direction de l'Etrange festival. C'est une réelle déception car son film est plus que jamais sujet à débat.
Le visionnage du film Viva la muerte a été précédé par les bandes annonces de Eating Raoul et de Lust in the dust.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de The funk (L'angoisse), un court métrage australien de 7 minutes où un homme perd la mémoire et finit par se suicider. Ce court métrage de Cris Jones laisse quelque peu dubitatif quant à ses intentions.

Le film Viva la muerte est tiré du roman Baal Babylone de Fernando Arrabal. Les dessins de tortures que l'on voit notamment au début du film sont de Roland Topor.
Fernando Arrabal fait partie du mouvement Panique où l'on retrouve également Alejandro Jodorowsky et le dessinateur Roland Topor.
Dans ce film, qui est certainement l'un de ses plus radicaux, Fernando Arrabal dénonce sans ambages le franquisme, c'est-à-dire ce régime fondé par le général Francisco Franco de 1939 à 1977, qui est marqué notamment par un régime de parti unique, une liberté d'expression réduite et un catholicisme devenu religion d'Etat.
Ce régime est marqué par des arrestations et des exécutions sommaires. C'est ce qui nous permet de faire un lien direct avec ce film, Viva la muerte. Le film est vu à travers les yeux d'un enfant, dont le père, un communiste est recherché par le régime en place.
Cet enfant est sujet à de nombreuses hallucinations qui se caractérisent par de nombreuses images saturées dans le film (en rouge, en bleu), qui évoquent tantôt le personnage du père tantôt celui de la mère. Le côté oedipien de l'oeuvre est évident avec cet enfant très proche de sa mère qui l'observe non sans une certaine envie (cf l'image saturée en bleu où il la voit sous la douche ou encore quand il l'observe par le trou de la serrure).
En plus de cette histoire personnelle, Arrabal n'oublie à aucun moment de dénoncer le franquisme. C'est le cas lors des nombreuses séquences de tortures ou lorsqu'il évoque la religion. Il y a un côté clairement anti-clérical avec par exemple ce curé qui se retrouver à manger ses testicules. Ou encore dans une scène saturée où une religieuse est vue comme une truie.
Les images-chocs sont légion dans ce film. Parfois, c'est même à la limite du supportable. On peut même quelquefois se poser la question de la légitimité. Ainsi, dans les séquences où des animaux sont sacrifiés (comme dans les films de cannibales), quel est l'intérêt de tels procédés ? Ces actes paraissent tout de même quelque peu gratuits.
Au final, Viva la muerte est un film-choc, qui ne manque pas d'intérêt par les thématiques qu'il développe, mais tout cela est tout de même amoindri par une volonté de choquer le spectateur. Oeuvre radicale, elle peut tout autant fasciner que repousser le spectateur.

4°) Echo d'Anders Morgenthaler

Le visionnage du film Echo a été précédé par les bandes annonces des films La comtesse et Alice.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de Nourriture spirituelle de Will Hartmann. Il s'agit d'un court de 8 minutes très drôle qui mélange comédie et horreur avec un professeur zombie qui invite ses élèves à manger des carottes et non des humains pour éviter d'accroître le nombre de zombies.

Echo date de 2007. C'est le deuxième film de son réalisateur. Très bien filmé et bénéficiant d'un scénario astucieux, Echo est une découverte très agréable.
La grande force du film est de ne pas hésiter à jouer avec différents genres. Au départ, le film évolue dans le cadre du drame voire du thriller avec cet enfant qui a été enlevé par son père policier, lequel a décidé de trouver refuge dans une maison isolée. Puis, et de manière relativement constante, le spectateur a l'impression qu'il se trouve dans un film de fantôme, à la manière de l'excellent Dark water d'Hideo Nakata. En effet, à plusieurs reprises, on sent dans la maison la présence d'une sorte de fantôme avec d'ailleurs ce filmage en caméra subjective. On a l'impression que les deux protagonistes principaux du film, ce père de famille et son fils, sont épiés par ce fantôme. A cette occasion, le film a d'ailleurs une capacité certaine à susciter la peur avec cette mise en scène qui joue sur les différents couloirs de la maison. Et puis la photographie froide du film, alliée aux décors quasi déserts de la maison, accroît ce sentiment de peur. Le moindre bruit peut être interprété comme l'arrivée du fantôme.
Progressivement, le spectateur comprend que la piste sur laquelle le cinéaste l'a invité à aller est finalement un leurre. Le film bascule dans la catégorie drame avec une explication très rationnelle des événements qui ont eu lieu. Le passé refait surface et on saisit alors les raisons qui amené le père de famille à aller en ces lieux et les raisons des différentes visions.
Réellement inquiétant, le film joue aussi la carte de la pédophilie sous-jacente avec des détails qui interloquent le spectateur, alors que celui-ci ne comprenne qu'il s'agit là encore d'une fausse piste.
Parfaitement joué, le film Echo vaut vraiment le coup. La réussite de cette oeuvre est totale et la fin donne un côté apaisé à ce film. A voir.

5°) Valérie ou la semaine des merveilles de Jaromil Jirès

Le visionnage du film Valérie ou la semaine des merveilles a été précédé par les bandes annonces des films Alice et Lust in the dust.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit du court métrage The cat with the hands. Ce court, basé sur un élément fantastique, se regarde très bien. Non dénué d'humour, il nous montre un chat qui a pris l'apparence de plusieurs personnes. On comprend à la fin que ce chat maléfique est tout bonnement le narrateur.

Valérie ou la semaine des merveilles est un film tchécoslovaque datant de 1971. Le film n'est visible que depuis 2-3 ans en DVD, et uniquement à l'étranger. Il n'a jamais été présenté en France. La copie a permis de voir le film a été empruntée à la Cinémathèque de République Tchèque. Le film comprend 3 passages noirs car on nous a signalé qu'il y a 3 bobines. Il s'agit d'un film de collection dont on ne peut pas couper les amorces. Aujourd'hui, on ne dispose plus de doubles postes comme l'époque. Il a donc fallu faire avec des pauses d'environ 20 secondes entre chaque bobine.

Comme pour l'exceptionnel Morse de Thomas Alfredsson, le réalisateur Jaromil Jirès n'est pas porté à la base par le fantastique. C'est certainement la raison pour laquelle il a apporté un ton original au film Valérie ou la semaine des merveilles. Ce film est tout bonnement une variation sur le célèbre Alice au pays des merveilles.
Le film bénéficie de trois éléments fondamentaux. D'abord, il y a la présence de la jeune Jaroslava Schallerova (alors âgée de seulement 14 ans) qui interprète le rôle de Valérie. Cette jeune actrice illumine de toutes parts l'écran par sa présence. L'actrice, avec son visage d'adolescente, et avec sa petite voix douce, donne réellement le sentiment de représenter l'être pur par excellence. C'est d'ailleurs sa pureté qui va être mise à mal par un démon, Constable qui lui en veut de manière constante. Il y a aussi dans cette histoire un prêtre libidineux ou encore une jeune fille qui va inviter Valérie à s'adonner au lesbianisme.
La deuxième qualité du film est la mise en scène du film. Sur le plan technique, le film est très bien réalisé et contribue sans nul doute à la réussite du film. Ainsi, la mise en scène est marquée par de nombreux plans en plongée où on retrouve par exemple l'héroïne endormie dans une pièce entièrement blanche. Le filmage adapté donne un côté quasi féérique ou inquiétant selon les cas de figure, à l'ensemble.
La troisième qualité du film, et non des moindres, est la photographie du film. Cette dernière est superbe et participe au côté fantastique du film. Dès le début du film, cette impression est présente. Ainsi, on voit des filles qui se baignent dans un ruisseau et Alice qui les regarde. On dirait que l'on a affaire à des nymphes. L'esthétique est vraiment superbe.
Si les qualités du film sont évidentes, malheureusement celui-ci souffre à mes yeux de quelques défauts. Il y a d'abord un aspect kitsch que l'on retrouve par exemple par la représentation assez ridicule du monstre principal, à savoir Constable, qui donne le sentiment d'être une sorte de vampire de pacotille. Il y a aussi l'arrivée du prêtre libidineux qui est assez ridicule.
Ce problème reste tout de même mineur. Le principal défaut est sans nul doute la différence entre le rêve et la réalité qui est parfois bien difficile à faire. On ne sait pas toujours si on se trouve en plein rêve (ou cauchemar) ou non. Le film manque d'une certaine clarté sur ce point. Ce qui est dommage car le film est réussi sur de nombreux plans.
Et puis il faut dire que voir ce film à 22 heures un dimanche, après avoir déjà regardé quatre autres films dans le week-end, n'aide pas forcément à la compréhension.

Dans tous les cas, ce week-end lyonnais s'est révélé très intéressant et a permis de découvrir des films rares pour certains, qui avaient surtout le mérite de sortir des sentiers battus.

Permalien 2851 mots par nicofeel Email , 1590 vues • 2 retours
15:07:09, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Kick-ass

Réalisateur : Matthew Vaughn

Durée du film
: 1h57

Date de sortie du film
: 21 avril 2010

Avec : Aaron Johnson (Dave Lizewski / Kick-ass), Nicolas Cage (Damon Macready / Big daddy), Chloe Moretz (Mindy Macready / Hit girl), Mark Strong (Frank d'Amico), Christopher Mintz-Plasse (Chris d'Amico / Red Mist), Lyndsy Fonseca (Katie Deauxma), etc.


Par Nicofeel

Réalisé par Matthew Vaughn, Kick-ass est l'adaptation d'une bande dessinée. C'est l'histoire d'un garçon banal, Dave Lizewski, qui aime lire des comics et retrouver ses potes. A la différence de ses héros de BD, il n'a aucun super-héros. Ou plutôt il en a : celui d'être invisible aux yeux des filles !
Dès le début du film, l'ambiance est installée avec un long métrage qui va utiliser le mode de l'humour pour prendre le contre-pied du film de super héros. Et déjà pour cette raison, le film est une réussite certaine.
Dave Lizewski décide du jour au lendemain d'acheter un habit de super-héros, ce qui devrait lui permettre de devenir un super-héros. Mais finalement pour être un super-héros, il faut avant tout accomplir des actes de bravoure. C'est la raison pour laquelle ce garçon timide, qui juste-là se faisait raquetter par des jeunes de son quartier, va prendre la défense d'un jeune homme et se battre contre plusieurs caïds. Cet acte de bravoure, de quasi folie, qui est filmé par une vidéo amateur, va passer sur Internet et le buzz va se faire de lui-même. Ce héros masqué, Kick-ass, devient une véritable star.
Bien entendu, ce nouveau justicier qui s'en prend aux caids de la mafia, ne va pas faire que des amoureux. Apprécié de la population, Kick-ass va devoir faire face à de dangereux criminels, qui sont dirigés par un inquiétant Frank d'Amico (Mark Strong). Heureusement, Kick-ass, qui est tout de même un héros particulièrement maladroit qui sait surtout recevoir les coups mais pas vraiment en donner, va bénéficier du soutien de deux autres néo super-héros de chocs avec Big Daddy (Nicolas Cage) et sa très jeune fille Hit girl (hilarante Chloe Moritz), qui ne sont pas sans rappeler dans leurs attitudes et par leurs combinaisons un duo connu tel que Batman et Robin.

Le film vaut d'ailleurs aussi pour son côté clairement orienté action. Ainsi, on ne peut être qu'halluciné de voir l'armada d'armes qu'il y a dans la famille Macready (le nom de famille de Big daddy et de Hit girl). Ces deux personnes, qui s'amusent à se faire des quizz autour des armes, sont véritablement armés jusqu'aux dents et ont du répondant en cas de problème. Il faut dire que ces deux personnes souhaitent, en plus d'aider Kick-ass, se venger du chef de la mafia Frank d'Amico. Les scènes d'action où sont présents Big Daddy et Hit girl déménagent et en mettent plein la vue au spectateur. On peut citer entre autres le massacre d'un dealer et de son équipe par la jeune Hit girl ou le carton fait par Big daddy dans un entrepôt détenu par la mafia. Si les scènes d'action ne sont pas toujours très lisibles, elles ont de quoi satisfaire les fans d'action, en étant très dynamiques et en offrant un côté « fun » évident. Évidemment, de ce point de vue, le final est un modèle de drôlerie et de scène d'action ultra bourrine avec des personnages qui en font des tonnes, qui utilisent des armes de destruction très lourdes (bazooka), le tout sur de la musique bien dynamique qui reprend tout aussi bien un standard du western italien (le morceau culte de Pour quelques dollars de plus d'Ennio Morricone) que la musique de 28 jours plus tard (le morceau culte de John Murphy).
Mais Kick-ass n'est pas qu'un film d'action qui joue uniquement la carte de l'humour. C'est aussi un film qui offre une réflexion intéressante sur le fait d'être adolescent avec toutes les questions qu'on se pose quand on est dans cette période de la vie. La timidité de Dave Lizewski fait particulièrement vraie et son incapacité à parler ou à approcher les filles qu'il apprécie fait de lui un « boy next door », un garçon finalement typique parmi d'autres de son âge. On s'amusera du quiproquo qui lui permet de fréquenter la fille qu'il aime : en effet, cette dernière pense qu'il est gay ! Dans le même ordre d'idée, le jeune Dave Lizewski ne peut pas avouer qu'il est le héros masqué, Kick-ass, adulé par certains.
Le film vaut également par sa capacité à rappeler que chacun à sa manière peut devenir un héros. Pour cela, il faut d'abord prendre son courage à deux mains et décider de changer les choses. Ainsi, lorsque quelqu'un se fait agresser dans la rue, il serait bon de venir en aide à cette personne. Dave Lizewski rappelle à juste titre que la peur nous amène à ne rien faire dans la majeure partie des cas. C'est ça aussi être un héros : dépasser sa peur.
Offrant une vision alternative intéressante du film de super-héros, mélangé à la sauce du teen movie, le tout enrobé d'un zeste de thématiques sous-jacentes fort appréciables, Kick-ass est un film beaucoup plus intelligent qu'il n'y paraît à première vue. Si le film n'est pas pour autant un chef-d'oeuvre, il mérite largement d'être vu. Et même écouté car la bande son fait du bruit avec, en plus de ce qui a déjà été cité : Prodigy, Primal scream ou encore Mika (« We are young we are strong... »).

Permalien 967 mots par nicofeel Email , 1799 vues • R�agir

29.04.10

14:36:10, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Children shouldn't play with dead things

Première incursion dans l'horreur du réalisateur Bob Clark (qui nous gratifiera plus tard d'un excellent "Le mort-vivant" et du classique "Black Christmas" avant de se tourner vers la comédie), ce Children shouldn't play with dead things sera un petit bijou d'humour noir déroulé dans une atmosphère macabre et sinistre remarquable avant de verser dans l'horreur pure pour un dernier acte flamboyant avec ses zombies très graphiques.
Le script va laisser une troupe de théâtre se rendre sur une île déserte réputée pour son cimetière afin d'y répéter une pièce et plus particulièrement une scène visant à la résurrection des morts sans se douter que leurs incantations vont réellement fonctionner et réveiller les cadavres du cimetière.

Children shouldn't play with dead thingsDans sa séquence introductive, le métrage va tout de suite installer cette ambiance funèbre en s'installant directement dans ce cimetière où le gardien va se faire agresser par une sorte de mort-vivant vampirique bientôt rejoint par un acolyte tout aussi répugnant avec qui il va entreprendre de violer une sépulture et creusant pour déterrer un cadavre afin que ce personnage puisse prendre sa place dans le cercueil, laissant son compagnon emmener avec lui le cadavre retiré du cercueil. Cette entame du métrage sera bien réussie, surprenante et revendiquera cette atmosphère macabre qui va par la suite poser sa marque sur l'ensemble du métrage.

Children shouldn't play with dead thingsL'intrigue va ensuite nous présenter ses personnages principaux, une troupe de théâtre dirigée par Alan, un maître de cérémonie aussi spécial que souriant dans ses reparties prônant l'air supérieur qu'il se donne du fait de sa place de metteur en scène. Ces six personnages vont donc se rendre sur une île réputée pour son cimetière où Alan compte bien répéter une scène importante de sa pièce impliquant la résurrection des morts. Ils vont ainsi commencer par passer par le cimetière avant d'aller s'installer dans la maison du gardien du cimetière bien entendu vite de tout habitant. Cette mise ne place de l'intrigue jouera ouvertement avec un aspect humoristique engendré par la grandiloquence surfaite d'Alan (dans la présentation des accessoires par exemple), tout en avançant les différentes personnalités de ses compagnons, telle cette demoiselle intuitive qui ne sera guère rassurée par l'endroit tout en prévoyant qu'il va "se passer quelque chose ce soir".

Children shouldn't play with dead thingsEnsuite, tout ce petit monde va se rendre au cimetière pour déterrer un cadavre dans le but d'aider à l'authenticité de la scène répétée, ce qui amorcera une surprise de taille pour le spectateur et les protagonistes sous l'impulsion d'un Alan ayant voulu faire une blague macabre à ses compagnons, ce qu'il réussira avec entrain et efficacité pour bluffer son monde avant de se lancer dans cette mise en scène satanique destinée à réveiller les morts, pour une séquence quand même tendue et facilement prenante, surtout qu'un vrai cadavre ornera une tombe et donnera l'occasion à bob Clark de jouer avec nos nerfs, puisque le spectateur s'attendra à tout instant à un réveil brusque de cette dépouille flétrie.

Children shouldn't play with dead thingsMais bien évidemment, rien ne se passera pour l'instant, Alan se faisant au passage ridiculiser par une de ses employées qui se montrera bien plus expressive et grandiloquente pour jouer le rôle du prêtre satanique, et la troupe rentrera à la maison du gardien pour que Alan puisse s'amuser avec ce cadavre qu'ils auront emmené avec eux. Cette partie du métrage se montrera gentiment irrévérencieuse avec cet Alan qui se gaussera littéralement du défunt, allant jusqu'à un simulacre de mariage, mais le réalisateur Bob Clark n'ira jamais trop loin et laissera la nécrophilie de côté pour préférer des blagues plus faciles et superficielles qui feront mouche sans pour autant risquer de choquer outre mesure.

Children shouldn't play with dead thingsPendant ce temps-là, les choses vont commencer à bouger du côté du cimetière et les cadavres ne vont pas tarder à sortir de leurs tombes pour une séquence graphique et visuellement splendide avec notamment cette vue d'ensemble sur le cimetière secoué par les morts-vivants en mouvement qui sera suivie par des plans plus sérés sur différents zombies émergeants de terre de manière impactante et bien dans la tradition, pour d'abord laisser les cadavres ambulants s'attaquer aux deux personnages restés pour reboucher la tombe profanée avant d'aller s'en prendre au reste de la troupe dans la maison du gardien pour un dernier acte qui revisitera La nuit des morts-vivants pour un bref huit-clos stressant se clôturant de manière attendue avec le réveil du premier corps déterré.

Children shouldn't play with dead thingsL'humour véhiculé par les protagonistes sera certes souvent facile et quelque peu puéril, surtout venant de la part d'Alan, présentant de fait un ado attardé justifiant ainsi le titre du métrage, mais pour autant ces passages demeureront largement souriants et s'acclimateront parfaitement avec l'ambiance macabre qui entourera l'action avec ce cimetière sinistre au possible et ces situations presque grotesques avec l'usage fait du cadavre déterré comme s'il s'agissait d'un mannequin. Mais Bob Clark saura se montrer malin et roublard pour toujours susciter l'attention du spectateur et le maintenir en alerte avec cette résurrection possible de ce corps inanimé qu'il scrutera régulièrement dans l'attente du moindre mouvement, créant ainsi naturellement une tension palpable et constante sans pour autant se montrer trop insistant.

Children shouldn't play with dead thingsMais bien entendu, le métrage atteindra son paroxysme lors de son final étonnant, graphique sans pour autant être véritablement sanglant en misant surtout sur des maquillages exemplaires pour ces morts-vivants qui eux envahiront l'écran de façon probante tout en constituant une menace larvée surtout que l'intrigue réussira par un tour de magie à laisser un temps un espoir naître chez les survivants, pour mieux venir ensuite les cueillir à froid et enchaîner sur ce final sans rémission qui au passage se permettra d'enfoncer le clou en démontrant une dernière fois l'individualisme d'Alan, sans que cela ne lui porte chance pour autant puisque le cadavre dont il se sera moqué pendant une partie du métrage viendra lui-même se faire justice.

Children shouldn't play with dead thingsL'interprétation est cohérente, avec de jeunes acteurs assez impliqués, dont un Alan Ormsby surjouant avec justesse dans la rôle d'Alan, tandis que la mise en scène de Bob Clark est adaptée pour célébrer l'ambiance funèbre empreignant le métrage tout en nous gratifiant de plans formellement très réussis. Les effets spéciaux sont eux aussi largement probants pour avancer ces quelques plans sanglants furtifs et surtout pour visualiser les morts-vivants dont les maquillages graphiques feront à chaque fois mouche pour mettre en avant une putréfaction avancée de ces zombies pour autant assez alertes et féroces lorsqu'il s'agira de s'attaquer aux humains afin de les dévorer.

Donc, ce Children shouldn't play with dead things restera une petite perle d'humour noir horrifique hélas quelque peu oubliée qu'il conviendra de réévaluer à sa juste valeur avec sa volonté graphique assumée, son humour noir souriant et son ambiance macabre omniprésente et parfaitement agencée !

Children shouldn't play with dead thingsLe DVD de zone 0 édité par VCI Entertainment avancera une image marquée par des défauts d'origine non traités, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale prenante et parfaitement adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra uniquement visionner l'excellente bande-annonce d'époque du film, parcourir une galerie photos hélas assez courte et s'informer avec quelques biographies de membres de l'équipe du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite perle aussi drôle qu'horrifique, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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14:10:21, Cat�gories: Test / Critique, Box office cinéma  

Titre du film : La comtesse

Réalisatrice : Julie Delpy

Durée du film : 1h34

Date de sortie du film
: 21 avril 2010

Avec
: Julie Delpy (Elizabeth Bathory), Daniel Brühl (Istvan Thurzo), Anamaria Marinca (Anna Darvulia),



Par Nicofeel

Après sa comédie romantique Two days in Paris, l'actrice Julie Delpy revient derrière la caméra. Mais avec une thématique où on ne l'attendait pas vraiment. En effet, elle a décidé de raconter à sa façon l'histoire de la légendaire comtesse Elizabeth Bathory (1560-1614), qui a été accusée en son temps d'avoir tuée près de 600 vierges et de se baigner dans leur sang pour rajeunir.
Pourtant, en regardant de près, Julie Delpy ne s'est pas contentée de reprendre le mythe de la comtesse Bathory. La cinéaste française s'est clairement appropriée cette histoire pour en faire un film personnel. On reconnaît clairement la patte de Julie Delpy ou à tout le moins celle d'une cinéaste. Car l'horreur, si elle est montrée, n'est pas ce qui intéresse sur le fond Julie Delpy. Ce qui demeure prédominant dans le film est le côté romanesque. Là où le film est remarquable c'est sa capacité à éviter une dichotomie qui aurait pu paraître : on aurait d'un côté une femme sanguinaire et de l'autre des gens qui sont bien sous tous les angles. Au contraire, Julie Delpy nuance le propos et nous offre une vision alternative de la comtesse Bathory. Si l'on a droit à quelques scènes horrifiques, c'est avant tout pour montrer le désarroi et la folie qui ont gagné une femme déçue sur le plan amoureux. Le film insiste beaucoup sur un grand amour de cette femme, qui n'a pas pu se concrétiser, en raison des pesanteurs sociales. Du coup, Bathory, qui avait fréquenté un homme âgé de presque 20 ans de moins qu'elle, a pensé qu'elle avait été rejetée en raison de sa vieillesse et qu'elle avait donc besoin de rajeunir ou à tout le moins de paraître moins âgée. D'où la théorie de se baigner dans le sang de vierges, ce qui constituerait une véritable cure de jouvence.

Le rôle principal, celui d'Elizabeth Bathory, est tenu par Julie Delpy elle-même. En plus d'être réalisatrice du film, elle réussit également le tour de force d'être de faire la bande son du film.
Aux côtés de Julie Delpy, on retrouve l'acteur Daniel Brühl (vu dans Two days in Paris) dans le rôle de Istvan Thurzo, l'amour éternel de la comtesse. Et puis la fidèle servante de la comtesse, la très intrigante Anna Darvulia, accusée de sorcellerie, est jouée par Anamaria Marinca (vue notamment dans 4 mois 3 semaines 2 jours). Tous les acteurs sont très bons. Ils n'en font jamais trop et rentrent parfaitement dans leurs rôles, avec beaucoup de sérieux. Ce triangle amoureux impossible fonctionne parfaitement avec une comtesse qui ne peut pas vivre avec l'être aimé, ce dernier n'étant pas libre de ses actions et au milieu on a une jeune femme qui restera toujours fidèle à sa comtesse, bien que consciente des actes effroyables qu'elle commettait.
En plus de son aspect romanesque, le film n'est pas sans intérêt par son choix de rappeler que tout ceci n'est qu'une histoire et que l'Histoire est racontée par ceux qui ont vaincu et qui ont donc la possibilité de l'arranger à leur façon. La comtesse Bathory était-elle folle ? A-t-elle réellement été l'origine du meurtre d'autant de jeunes vierges ? C'est ce qu'on dit mais est-ce la réalité. Le film insiste bien sur la richesse de la comtesse et a contrario de la pauvreté d'un roi qui se trouvait débiteur de la comtesse pour une somme importante. Il va donc sans dire que certains avaient tout intérêt que la comtesse soit considérée comme folle et qu'elle soit du même coup dépouillée de ses biens. Rien de tel pour spolier quelqu'un sans que cela fasse grand bruit.
Côté mise en scène, Julie Delpy opte pour une réalisation de forme assez classique. Cela n'est pas vraiment exceptionnel mais pour un film quasi historique, une mise en scène « tappe à l'oeil aurait été particulièrement malvenue.
Si la réalisation ne laisse pas une impression franchement marquante, en revanche on reste tout de même plus que positif par la photographie du film, très réussie, qui joue sur la froideur des décors et qui permet donc d'accroître le sentiment de désarroi, de tristesse des personnages principaux. C'est aussi une façon de marquer un peu plus les esprits en montrant qu'il ne s'agit pas d'un film d'horreur mais bien d'un pur drame, caractérisé par le désespoir de plusieurs des personnages du film. La fin, toute en subtilité, évoque une fois de plus cette idée. Nous n'assistons pas à un procès spectaculaire de la comtesse Bathory mais au contraire à la manifestation d'une femme qui pleure avant tout son amour perdu et pas tant son emprisonnement forcé.
En synthèse, La comtesse est un film appréciable qui nous apporte une version très subtile du mythe de la comtesse Bathory. On est loin des représentations sanguinolentes des films d'horreur.

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23.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les invités de mon père
Réalisatrice : Anne Le Ny
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 31 mars 2010

Avec : Fabrice Luchini (Arnaud), Karin Viard (Babette), Michel Aumont (Lucien), Valérie Benguigui (Karine), Véronica Novak (Tatiana), Olivier Rabourdin (Rémy).

Par Nicofeel

Réalisé par Anne Le Ny, Les invités de mon père prend la forme de la chronique familiale. Mais le film est bien plus riche que beaucoup de films du même genre. Car les invités de mon père est l'occasion de brasser plusieurs thèmes tels que l'immigration et le mariage blanc, la solitude quand on est au seuil de la mort, les rapports familiaux, la question de l'héritage, l'adultère.
Le film est intéressant car il montre des personnages qui ne sont ni blancs ni noirs mais qui vivent tout simplement en fonction de leurs envies et de leurs aspirations. Ainsi, le personnage du père, joué par Michel Aumont, est le symbole même de toute la complexité de l'être humain. Au départ, ce père, censé avoir 80 ans, est connu par ses enfants pour son implication dans une association en faveur des étrangers en situation irrégulière. Grosso modo il aide des étrangers en France en les hébergeant, afin de leur permettre quand c'est possible d'obtenir une carte de séjour.

Il apprend à ses enfants qu'il héberge une jeune femme russe, Tatiana, et sa petite fille. Ses deux enfants, Babette (Karin Viard) et Arnaud (Fabrice Luchini) croient tout naturellement qu'il s'agit d'un énième hébergement d'un étranger démuni de papiers. Mais là le père a carrément épousé cette russe ce qui va lui permettre de régulariser sa situation. Ce « cadeau » n'a pas été obtenu gratuitement. En effet, on comprend tout au long du film que le père a bien été décidé à avoir des relations sexuelles avec cette jeune femme.
Dès lors, on ne s'étonnera pas que cette jeune russe ait choisi de récupérer un maximum d'argent de son vieil époux. Elle souhaite s'accorder une vie nouvelle pour elle et pour son enfant. Après tout, c'est bien une réaction humaine.
Le film s'intéresse également de manière très subtile aux relations des deux enfants de ce père : Babette et Arnaud. Chacune de ces deux personnes a une vie bien rangée, aussi bien sur le plan personnel que professionnelle. Karin Viard est d'ailleurs parfaite dans le rôle de cette femme qui en a marre de sa vie bien rangée et qui souhaite avant tout à donner un peu d'originalité, de fantaisie à sa vie. Sur le ton de la comédie, la réalisatrice évoque tout de même la question de l'adultère, car Babette est une femme mariée, qui n'avait jusqu'alors jamais trompé son époux. Les scènes entre Babette et son collègue de travail, réduit quasiment au rôle d'objet sexuel, sont très drôles.
Sur un ton beaucoup plus sérieux on a droit au développement de la relation entre Babette et Arnaud qui profitent finalement du changement radical de leur père, qui se met même à les déshériter, pour se rapprocher. Ces rapports entre ce frère et cette soeur font plaisir à voir, et dénotent une vraie réflexion sur la vie. Et puis ces deux frère et soeur se retrouvent aussi parce qu'ils ont un ennemi en commun : cette femme russe qui leur enlève leur père et la fortune de celui-ci. L'héritage est tout de même une question délicate qui est abordée ici de front. On sait que dans les familles cette question est essentielle et donne lieu souvent à des joutes verbales pas vraiment amicales. Alors quand l'héritage est donné à une femme étrangère à la famille, c'est encore plus difficile à gérer.
On notera que le film a un ton qui change progressivement, passant du comique au dramatique. Par exemple, on évoque au départ la question de l'immigration et du mariage blanc (quoique finalement consommé, même si les deux protagonistes ont des motivations différentes) sur le ton de la comédie alors qu'à la fin, ce sont les enfants de ce fameux père de famille qui dénoncent leur néo belle mère au service de l'immigration pour s'en débarrasser.
Cependant, à aucun moment, la cinéaste Anne Le Ny ne se permet de juger les actions de ses protagonistes. Elle montre des êtres aux motivations différentes, qui ne sont jamais des êtres parfaits, prouvant bien pour l'occasion qu'ils sont finalement des êtres humains.
On constatera que le film doit pour beaucoup sa réussite à son casting de premier ordre où se distinguent notamment le jeu de Fabrice Luchini, Karin Viard et Michel Aumont. Tous ces acteurs sont crédibles dans leurs rôles respectifs et ils donnent un aspect « vrai » à cette histoire. Le film est d'autant plus intéressant qu'il comporte un aspect universel et contemporain, que l'on pourrait en fin de compte retrouver dans de nombreuses autres familles.
Voilà une chronique familiale qui mérite largement d'être vue.

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22.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La révélation (Storm de son titre original)
Réalisateur : Hans-Christian Schmid
Durée du film : 1h50
Date de sortie du film : 17 mars 2010

Avec : Kerry Fox (Hannah Maynard), Anamaria Marinca (Mira Arendt), etc.


Par Nicofeel

En ce début d'année 2010, de nombreux films évoquent les massacres qui ont eu lieu dans les camps de concentration. Dans la même veine, l'allemand Hans-Christian Schmid a décidé de porter un regard attentif sur les viols et meurtres qui se sont déroulés récemment dans les Balkans.
S'appuyant sur un scénario fictionnel plus vrai que nature, le cinéaste s'intéresse au cas de Goran Duric, ex général serbe accusé de crimes contre l'humanité, qui est en voie de devenir le président de la Serbie. Toujours dans le film, cette personne est jugée en 2009 devant le Tribunal pénal international de La Haye à Amsterdam. Mais pour accuser le procureur Hannah Maynard (Kerry Fox) a besoin d'éléments tangibles. Or, les déclarations mensongères de son seul témoin, Alen Hajdarevic, mettent à mal son travail. Cependant, la soeur d'Alen, qui vit en Allemagne, a l'air d'en savoir plus.
Un des intérêts du film va alors résider dans le fait de savoir si cette femme, Mira Arendt, va accepter et pouvoir divulguer des informations essentielles dans le cadre de ce jugement. En effet, cette jeune femme fait partie des personnes qui ont été violées par les troupes de Goran Duric et qui ont assisté à des massacres de civils.
Très adroitement, le film montre qu'il n'est pas si évident que cela de dire les choses. En effet, il y a des groupes de pression qui n'ont pas intérêt à ce que certaines vérités soient étalées au grand jour. A la manière de l'excellent film The ghost writer sorti en début d'année, La révélation est un film assez froid avec une mise en scène qui donne l'impression que Mira Arendt peut être agressée ou kidnappée à tout moment. Le côté thriller du film est très intéressant.

C'est d'ailleurs en raison de l'importance de Mira Ardent que l'équipe du procureur Hannah Maynard fait tout pour la protéger. Mais cela n'est pas forcément suffisant pour obtenir un procès parfaitement équitable. Une autre grande qualité du film est de montrer que le procès d'un homme comme Goran Duric dépasse largement le stade du procès d'un simple accusé. Goran Duric est en passe d'être le prochain gouvernant de la Serbie et son élection pourrait permettre l'intégration de ce pays dans l'Union européenne.
On voit bien que les considérations ne sont pas uniquement celles de rendre la justice. Il faut faire avec d'autres sortes d'intérêt. Et le film a le grand mérite de montrer que les différents magistrats du tribunal La Haye ont bien ces idées en tête. La révélation (qui est une étrange traduction du titre international du film, dont le mot The storm signifie en français La tempête) pointe alors du doigt le fait que la justice est loin d'être équitable. Vers la fin du film, il y a un côté documentaire absolument saisissant où l'on comprend les rouages du tribunal de La Haye.
Une autre force du film réside dans le portrait de deux femmes bien différentes. La première, Ana Arendt, est celui d'une femme qui a été violée et a décidé de refaire sa vie en Allemagne. La seconde, le procureur Hannah Maynard, est celui d'une femme éprise de justice qui va finir par comprendre que tout n'est pas possible et que les intérêts des uns ne vont pas forcément dans le sens d'une justice équitable. Si ces deux femmes sont très différentes aussi bien dans leur parcours que dans leur culture, elles vont être amenées à se rapprocher dans le cadre du procès de Goran Duric. Les deux ont gros à perdre dans cette histoire : la vie pour Ana Arendt, qui est clairement menacée de par l'importance de ses révélations, la carrière professionnelle pour Hannah Maynard si elle ne se conforme pas en se rangeant dans le moule des participants de ce procès bien formaté.
La fin du film est passionnante en raison d'une part de l'engagement de ces deux femmes qui décident d'aller jusqu'au bout de leurs idées et d'autre part de la démonstration des limites du tribunal de La Haye.
En plus de ses thématiques très fortes, le film bénéficie d'un traitement sobre qui lui sied parfaitement. Les scènes ne sont jamais appuyées et les terribles révélations d'Ana Arendt, expliquées à Hannah Maynard, permettent de saisir pourquoi elle cherche in fine coûte que coûte à être entendue par le tribunal de La Haye.
Le film doit bien évidemment sa réussite à la performance de ses deux actrices principales, Kerry Fox dans le rôle d'Hannah Maynard et Anamaria Marinca dans celui d'Ana Ardent. L'une comme l'autre font preuve d'une grande justesse de ton et font donc corps avec leurs personnages respectifs.
Au final, La révélation est un excellent thriller politique qui marque une nouvelle fois du renouveau du cinéma allemand, lequel nous avait déjà livré l'excellent La vie des autres.

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21.04.10

07:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Freebird

Premier long métrage prometteur du réalisateur britannique Jon Ivay, ce Freebird va prendre place dans le milieu des "biker’s" pour une comédie complètement déjantée sur fond de trip halluciné causé par la drogue qui va ici faire bien des ravages croustillants sur les protagonistes pour autant de situations délirantes, mais cela n'empêchera pas pour autant l'auteur de communiquer son attirance pour le milieu des motards ici également bien mis en avant.
Le script va laisser trois motards londoniens partir au Pays de Galles en quête d'un hippie et de sa plantation d'herbe suite à une promesse faite à un vieil ami de l'un d'eux.

FreebirdAprès une courte séquence d'introduction prometteuse que l'on devinera issue du final du métrage, l'intrigue va avancer son personnage central, Fred, un motard en pleine conversation avec celui qu'il va appeler "Le président" pour se remémorer des souvenirs jusqu'à ce que "Le président" demande à Fred de se rendre au Pays de galles pour lui afin de dénicher un hippie et sa plantation d'herbe. Cette entame du métrage servira surtout à trouver un prétexte pour permettre au métrage de placer Fred, bientôt rejoint par deux amis à lui, Tyg, un autre motard rustre et costaud et Grouch, un drogué fini passant son temps à délirer en ayant des "flash-backs" quand il ne sera pas en train de rouler un pétard.

FreebirdCette présentation des trois personnages principaux sera évidemment souriante avec les délires de Grouch et l'arsenal laissé derrière eux pour être sûr de passer un week-end tranquille, entre la tonne de drogues diverses que Grouch voulait emmener et les couteaux et autres faucilles de Tyg, et le trio va pouvoir se mettre en route, laissant le réalisateur nous gratifier de plans visuellement performants de la petite bande sillonnant Londres et le verdure du Pays de Galles. Mais pendant ce temps-là, une guerre se prépare entre deux clans de motards, les Wessex ayant perdu l'un des leurs dont ils pensent qu'il a été tué par les "Chevaux de fer", ces derniers résidant comme par hasard en terre galloise.

FreebirdLes Wessex vont donc fomenter un plan consistant à aller s'attaquer à leurs adversaires chez eux et ils vont donc prendre également la route pour le Pays de Galles. Le voyage sera émaillé de situations humoristiques variées et toujours bien trouvées pour laisser s'exprimer cet humour de situation entre deux divagations d'un Grouch toujours complètement allumé et à côté de la plaque, mais l'intrigue va peu à peu tisser des liens entre cette guerre entre les deux bandes même pas rivales à l'origine et le trio au détour d'un élément en apparence anodin mais qui va trouver toute sa répercussion par la suite sans être pour autant décisif.

FreebirdLe réalisateur va surtout dans la première partie du métrage s'attacher à nous permettre de bien cerner les trois motards qui auront tous une personnalité propre et bien travaillée, avec par exemple les démons intérieurs d'un Fred partagé entre sa soif de liberté et la présence de sa fille dans les parages puisqu'il est lui aussi originaire du Pays de Galles , et l'auteur arrivera avec un naturel exemplaire à rendre ces trois protagonistes éminemment attachants et sympathiques dans leur indécision, leur exaltation pleine d'une joie de vivre qui se teintera sporadiquement de mélancolie et une certaine insouciance dans l'art de boire et de se droguer sous l'influence de Grouch qui va même orienter la seconde partie avec ses champignons hallucinogènes qui vont permettre à Jon Ivay d'avancer des situations définitivement hystériques et savoureuses en laissant le trio divaguer complètement et avoir un trip aussi amusant que décapant.

FreebirdCes délires hallucinogènes vont donc heureusement occulter cette guéguerre entre les deux bandes de "biker's" qui seront quand même eux aussi porteurs de situations comiques, avec ces Wessex bien pâles et mornes, presque stupides et ces "Chevaux de fer" plus dangereux et graphiques dans la tradition et donc les dialogues en gallois renforceront cette impression de malaise, ce qui nous vaudra quand même un final d'une certaine ampleur pour, en plus de transformer le voyage du trio en une remise en question fondamentale sur leur raison et façon d'être, nous faire prendre part à un bref assaut guerrier que l'on pourrait croire issu d'une film de guerre médiéval mais qui hélas ne sera pas vraiment développé comme il l'aurait mérité, question de budget certainement.

FreebirdBien entendu, les personnages joueront un rôle prépondérant dans la réussite du métrage pour nous offrir des personnalités et des développements humainement forts tout en rendant les trois protagonistes principaux foncièrement attachants et avec lesquels on aurait aimé passer encore plus de temps, faisant ainsi regretter l'arrivée du mot "fin" tellement le naturel des situations et la bonne humeur communicative fonctionnera à merveille tout au long des péripéties avancées par l'intrigue qui en plus se permettra de se jouer du spectateur en portant toujours à caution les délires hallucinés de Grouch dont certains ne seront finalement pas si irréels que cela comme autant de clins d'œil lancés par le réalisateur à son spectateur.

FreebirdLe métrage respectera également par moments la tradition des films de "biker's" pour avancer de nombreux plans de route parcourues par ces motards avec des paysages pittoresques tout en mettant en valeur les grosses cylindrées sur fond de musique rock appropriée et on retrouvera même une partie du folklore stéréotypé dans l'accoutrement de ces "Chevaux de fer", sorte de "Hell's angles" gallois belliqueux et particulièrement graphiques, laissant ainsi apparaître l'attirance de Jon Ivay pour ce milieu sans pour autant que cela ne devienne le centre d'intérêt unique du film qui se concentrera bien plus sur ses personnages et leurs délires.

FreebirdL'interprétation est franchement convaincante, avec trois acteurs principaux au naturel bluffant et qui sauront communier avec le spectateur lors de leurs divagations hallucinées pour exceller chacun dans un style différent, laissant à Phil Daniels le "beau rôle" de Grouch, tandis que Gary Stretch incarnera un Fred perturbé et miné par des interrogations qu'il parviendra aisément à nous faire partager. La mise en scène du réalisateur est dynamique, vive dans l'action et adaptée pour visualiser et nous faire participer aux divagations des personnages sans pour autant avoir recours à des effets psychédéliques faciles ou des effets visuels éculés, pour préférer innover dans la simplicité efficace et graphique.

Donc, ce Freebird nous offrira un excellent délire au sein du film de "biker's" grâce à son humour communicatif et ses situations savoureuses et désopilantes portées par des personnages naturels et foncièrement attachants !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’édition française du film proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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20.04.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fantastic mister Fox
Réalisateur : Wes Anderson
Durée du film : 1h28
Date de sortie du film : 17 février 2010
Avec les voix (pour la version française) de : Mathieu Amalric (mister Fox), Isabelle Huppert (madame Fox), etc.

Par Nicofeel

Considéré comme un des cinéastes majeurs du cinéma américain indépendant, Wes Anderson (Rushmore, La famille Tenenbaum, La vie aquatique) nous revient en 2010 avec ce Fantastic Mr Fox, adaptation du roman de Roald Dahl.
De surcroît, le film correspond à du cinéma d'animation avec des marionnettes qui ont remplacé les acteurs fétiches de Wes Anderson, ces derniers effectuant les voix des marionnettes. Ayant vu la version française du film, je n'ai donc pas pu juger les voix originales du film.
On peut se douter que le travail de réalisation a dû prendre beaucoup de temps puisque Wes Anderson a utilisé le procédé de la stop motion (animation image par image). Le résultat à l'écran est très probant. On a l'impression d'un film d'animation à l'ancienne, dans le style du somptueux Dark crystal.
Pour autant, si Wes Anderson réalise un film d'animation très léché sur le plan visuel, on retrouve toutes les thématiques chères à cet auteur. Les relations au sein de cette famille de renard sont parfois conflictuelles. Chacun doit faire avec les défauts de l'autre. Tout n'est pas parfait mais en essayant d'améliorer les choses, on peut y arriver. Bizarrement, c'est en utilisant des animaux comme principaux protagonistes que Wes Anderson se révèle le plus émouvant, par rapport à ses autres longs longs métrages. Ces animaux qui vivent comme des humains ne sont-ils pas une émanation de notre société contemporaine ? Sans nul doute, Fantastic mister Fox est une belle métaphore de notre existence.
D'ailleurs, son héros principal, le fameux mister Fox, qui cherche à être reconnu (d'où la volonté d'être « fantastic ») et à se faire remarquer de tous, est un personnage au départ relativement isolé qui va finir par s'ouvrir aux autres. Surtout, mister Fox n'hésite pas vers la fin du métrage à reconnaître ses torts. Il se remet en question, ce qu'il n'avait jamais fait jusque-là, prouvant qu'il est nécessaire de rester soudé pour s'en sortir.

Le personnage de mister Fox est vraiment très intéressant car il évolue au cours du film. Au départ, il n'écoute personne, même pas sa propre femme (sauf lorsqu'il fait la promesse de changer de métier). Il souhaite être libre de ses actions (voler des poules) et ne pas forcément rentrer dans la monotonie d'une vie rangée. Mais mister Fox va bien finir par comprendre que la vie familiale est fondamentale et que pour pouvoir survivre, on ne peut pas le faire seul. Il faut se serrer les coudes. Le film est ainsi l'occasion d'une réflexion sur la vie, mister fox n'étant pas éternel et les années en tant que renard passant vite.
Le cinéaste Wes Anderson en profite aussi pour régler son compte au capitalisme dans ce film. Si dans cette histoire la peau de mister Fox est mise à prix par trois fermiers qui comptent bien lui faire payer ses vols à répétition, c'est une façon d'indiquer que les gros propriétaires (les trois fermiers) veulent plus que jamais conserver leur position dominante. Le combat de mister Fox devient celui du petit contre le gros. Par extension, on pourrait voir dans ce film le combat des particuliers contre les grosses sociétés. Ce n'est pas un hasard si la fin du long métrage se termine dans un supermarché, lieu d'expression de notre société capitaliste.
En plus de ses thématiques qui ne manquent pas d'intérêt, le film se révèle très drôle, aussi bien dans les rapports entre les personnages (le fils de mister Fox avec son cousin ; mister Fox avec son fils) que dans les scènes d'action qui sont parfois à mourir de rire (les combats avec le rat ou encore la fuite souterraine de toute l'équipe de mister Fox). L'humour est omniprésent et permet de dédramatiser des situations qui n'ont bien souvent rien de drôle.
Signalons également la qualité de bande originale du film qui bénéficie d'une bande son éclectique et de qualité, qui va des Beach Boys à du Georges Delerue.
Au final, Fantastic mister Fox est un film d'animation très plaisant à voir, qui par la richesse de ses thématiques et par son côté atypique – le film s'intégrant parfaitement à la filmographie de Wes Anderson – s'adresse avant tout à un public d'adulte.
Terminons par un clin d'oeil : on pourra noter que Fantastic mister Fox est produit par la Fox (Century Fox) !

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19.04.10

07:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Freebird
Freebird

Le film de "biker's" étant une denrée rare dans le paysage cinématographique, c'est toujours avec un enthousiasme certain qu'est accueillie l'annonce d'un nouveau titre. Et cette fois-ci, c'est du côté de l'Angleterre que vient la bonne nouvelle avec ce "Freebird", premier long métrage du jeune Jon Ivay qui débarque directement chez nous en DVD et en Blu-ray sous l'impulsion de l'éditeur Emylia le 20 avril.

Freebird

Le script va laisser trois motards londoniens (Fred, Tyg et Grouch) quitter la ville à la recherche d’un mouvement hippie avec une ferme de cannabis dans les montagnes Galloises. Fred a fait une promesse à son vieil ami "Le Président" : quelles que soient les situations, il ne reviendrait pas les mains vides. Ce qui a été initialement conçu comme un agréable week-end à la campagne devient une véritable mission.

Freebird

Faisant fi des stéréotypes, le réalisateur Jon Ivay aura largement sympathisé avec ses protagonistes pour les rendre foncièrement attachants, tout en offrant une vision d'un script certes quelque peu trop compliqué dans sa guerre entre deux bandes de motards à laquelle le trio va se retrouver mêlé contre son gré, mais fournissant avec l'irruption de la drogue une bonne partie de l'humour psychédélique du film basé sur des situations folles et croustillantes et sur ces dialogues bien trouvés. Mais nos biker's seront également bien traités, avec un amour communicatif de la moto largement visualisé, que ce soit sur autoroute, dans les rues de Londres ou même en campagne, tandis qu'une partie du folklore traditionnel de ce milieu apparaîtra sporadiquement, mais sans jamais devenir le seul attrait d'une œuvre cherchant surtout à communier avec son spectateur par le biais de ses personnages et par ses délires hallucinés.

Freebird

L'édition DVD du film proposera le métrage avec une image en 2.35 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en DTS, et en anglais sous-titré en DD5.1. Au niveau des bonus, on pourra suivre le sympathique making-of du film, quelques scènes coupées ainsi qu'un imposant diaporama.
Le Blu-ray du film avancera également le film avec un format d'image en 2.35 (1080p/24) et une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD pour laisser les mêmes agréables bonus prolonger la vision du métrage.

Freebird

Donc, c'est à partir du 20 avril que nous allons pouvoir nous plonger dans ce premier long métrage prometteur d'un réalisateur à suivre puisqu'il aura réussi pour son premier essai à nous gratifier d'une comédie savoureuse et à l'humour délirant largement communicatif !

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18.04.10

02:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

His name was Jason

Documentaire complet sur la franchise des Vendredi 13, ce His name was Jason pourra se targuer de laisser intervenir la majorité des principaux intervenants ayant contribué à l’un ou l’autre des douze films ayant participé à la légende de Jason Voorhees, véritable icône indémodable du genre horrifique et du "slasher", le tout sur un ton léger et vif qui permettra aux fans de revisiter chacun des films tout en prenant connaissances d'anecdotes croustillantes et de commentaires enjoués qui hélas n'échapperont pas toujours au ton promotionnel ou a l'auto-satisfaction.

His name was JasonLe maître d'œuvre du documentaire sera le maquilleur Tom Savini qui va assurer les différentes transitions entre chacun des sujets abordés pour toujours asseoir son humour noir caustique et savoureux lors de petits montages réussis pour ainsi garantir une fluidité d'ensemble non négligeable. Et bien entendu, le documentaire va commencer par revenir chronologiquement sur chacun des différents chapitres de la saga des Vendredi 13 en laissant acteurs, réalisateurs et même des intervenants extérieurs (comme Adam green, le réalisateur de Hatchet) revisiter les principaux éléments marquants de chaque métrage, tout en nous proposant également de courts extraits mettant évidemment en avant Jason.

His name was JasonEnsuite, toujours en compagnie de ces intervenants qui vont se succéder sur un rythme vif, leur laissant souvent à peine le temps de placer une ou deux phrases, nous allons retourner aux origines de Jason et de son enfance brièvement évoquée dans le premier film de Sean S. Cunningham, pour ainsi développer ses traumatismes liés à la vision de sa mère décapitée et à sa noyade dans le lac de Crystal Lake, pour après voir les ingrédients obligatoires de tout Vendredi 13 qui se respecte être décortiqués, entre les différents protagonistes stéréotypés, l'érotisme léger et la violence des meurtres et bien sûr la présence d'un Jason Voorhees emblématique de la franchise.

His name was JasonUn jouissif best-of des meurtres les plus graphiques viendra ensuite donner une furieuse envie de se replonger dans chacun de ces films pourtant souvent tailladés par la censure et ce sera un véritable plaisir de savourer ces plans sanglants des meurtres que chaque amateur aura toujours en mémoire (le handicapé du chapitre deux, par exemple), même si on pourra déplorer qu'aucun extrait du premier film de la franchise ne soir disponible, certainement pour des problèmes de droits, manque compensé par des photos de tournage certes figées mais suffisantes pour illustrer certains morceaux de bravoure, comme le meurtre de l'acteur Kevin Bacon.

His name was JasonAfin d'explorer encore plus en profondeur la franchise, le documentaire va également s'intéresser aux différents acteurs ayant endossé le masque de Jason, pour de courtes interviews croisées qui éclaireront sur leur manière bien différente de voir le personnage et de l'interpréter, avec notamment l'appréciation de Kane Hodder qui joua Jason quatre fois, ce qui trouvera une résonance adaptée avec la partie suivante qui mettra en valeur les rares personnages des films ayant réussi à survivre aux assauts de Jason, extraits des films à l'appui et interview des actrices (puisque ce seront souvent des jeunes femmes qui vont résister au tueur de Crystal Lake) qui laisseront apparaître une certaine fierté d'avoir joué ces protagonistes ayant mené la vie dure au tueur.

His name was JasonEnsuite, des souvenirs de tournage viendront continuer de nous abreuver d'anecdotes tout en déflorant certains effets spéciaux des films (et surtout ceux utilisés pour le troisième volet de la saga et ses effets en 3D), revenant au passage trop rapidement sur les démêlés que la franchise a connu avec la censure (en insistant légitimement sur la dénaturation d'un Vendredi 13 chapitre 7 édulcoré de toutes ses scènes sanglantes), pour alors mettre en avant les incohérences et autres oublis scénaristiques qui ont émaillés les différents films, pour toujours ces souvenirs et autres révélations amusantes, évoquant même la série télévisée dérivées ou encore la difficile attribution de l'idée de se servir d'un masque de hockey revendiquée par plusieurs intervenants sans que le documentaire ne parvienne à trancher pour rétablir une vérité bien indiscernable, sans oublier la célèbre partition musique dont l'origine sera ici dévoilée par son compositeur.

His name was JasonEnfin, nous aurons droit à un sympathique tour d'horizon des différents créneaux de merchandisings de produits dérivés de la franchise, avec aussi bien ces jeux vidéos que ces poupées et autres figurines, sans oublier les interventions de Jason dans les séries ou sur le petit écran, tandis que les conventions ne seront que rapidement traitées. Le dernier volet s'attardera sur la mise en chantier du remake de Marcus Nispel pour permettre à son réalisateur et aux interprètes de nous donner leurs impressions sur ce nouveau départ encore en gestation au moment où le documentaire a été réalisé.

His name was JasonComme on peut le voir, le documentaire cherchera avec justesse à revenir sur la saga dans sa globalité, ne délaissant aucun volet et en ayant une volonté de bien mettre en avant la spécificité de chaque film, chaque temps fort et ce sera fait avec une mise en forme dynamique, rythmée et plaisante à suivre, sans jamais devenir fastidieux en ne s'attardant réellement jamais sur des détails insignifiants, pour en plus ne jamais paraître récurrent ou rébarbatif, faisant s'écouler le temps trop rapidement pour arriver déjà au mot de la fin, qui n'en sera pas vraiment un puisque ce documentaire sera accompagné d'une foule de bonus percutants et prolongeant l'expérience avec plus de profondeur sur certains thèmes.

His name was JasonCe qui frappera également, ce sera le nombre important d'intervenants retrouvés pour participer au documentaire, avec une foule d'acteurs, de Betsy Palmer (qui joua la mère de Jason dans le premier film) à Adrienne King (qui interpréta Alice la survivante du premier volet et qui interviendra brièvement dans le second el temps de mourir), en passant par Lar Park-Lincoln (la fameuse Tina du chapitre sept), tandis que les réalisateurs seront tous de la partie (sauf Steve Miner), tout comme les acteurs ayant incarné le tueur de Crystal Lake et certains maquilleurs, et tandis que des personnes extérieures à la saga viendront aussi donner leur avis, comme Felissa Rose, connue pour son rôle terrifiant dans Sleepaway camp. Tout ce petit monde sera évidemment ravi de pouvoir revenir sur leur expérience au sein de la franchise et ce sera avec un plaisir communicatif qu'ils évoqueront leurs souvenirs de tournages ou s'entretiendront sur ce que cette participation leur a apporté.

His name was JasonMais bien entendu, ce sera aussi avec une certaine jubilation que nous pourrons revoir de très nombreux extraits des longs métrages (à l'exception du premier) qui mettront en avant les meurtres les plus originaux ou représentatifs, mais aussi différents temps forts de la saga, pour retrouver ainsi Jason dans ses œuvres sanglantes, sans pour autant que le documentaire se borne à visualiser uniquement des apparitions du tueur puisque les principaux personnages de la franchise seront eux aussi replacés dans leur contexte. Mais en plus de ces extraits, on pourra suivre de courts passages de scènes de tournage et de tests d'effets spéciaux, tandis que de très nombreux clichés viendront aussi appuyer les dires de chacun.

Donc, ce His name was Jason sera tout simplement un documentaire indispensable pour tout fan de la franchise des Vendredi 13 tout en permettant aux autres de découvrir cette saga et son icône qui aura marqué son époque durablement !

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17.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour
Réalisateur : Pascal Thomas
Durée du film : 1h39
Date de sortie du film : 7 avril 2010
Avec : Julien Doré (Nicolas), Marina Hands (Dorothée), Guillaume Gallienne (Hubert), Noémie Lvovsky (madame Adélaïde), Bernard Ménez (le patron du salon de coiffure), Christian Morin (le journaliste), etc.

Par Nicofeel

Après avoir réalisé entre autres Mercredi, folle journée ! (2001), Le grand appartement (2006) et Le crime est notre affaire (2008), Pascal Thomas nous revient avec un film complètement délirant.
Avant de voir le film, on peut déjà s'en douter : ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour. Pascal Thomas va se faire plaisir et nous faire plaisir du même coup en nous proposant une comédie romantique. Mais heureusement le cinéaste a eu la bonne idée de nous servir un long métrage à des années-lumière de la comédie romantique habituelle. Pascal Thomas fait exploser de toutes parts les codes du genre.
Le film est loin d'être balisé. Ne serait-ce déjà qu'avec ses personnages qui apparaissent totalement décalés. Les deux rôles principaux ont échu à l'excellente actrice Marina Hands (Lady Chatterley) et de manière beaucoup plus étonnante au chanteur Julien Doré. Ce dernier est pourtant excellent dans son rôle avec notamment son accent méridional.
Mais au juste de quoi nous parle le film ? De deux jeunes gens, Nicolas (Julien Doré) et Dorothée (Marina Hands) qui tombent amoureux l'un de l'autre dès leur première rencontre, lors d'un festival de danse folklorique (!). C'est immédiatement le coup de foudre.
Mais alors, si nos deux tourtereaux se retrouvent ensemble dès le départ, quel est l'intérêt du film ?
Eh bien le réalisateur Pascal Thomas a décidé de nous montrer un amour qui va être soumis à rude épreuve, devant faire face à des malentendus, des trahisons et des séparations. Pour autant, et c'est là où Pascal Thomas est le plus fort, c'est que son film véhicule une émotion vraie et sincère en passant par le registre de la comédie.

A l'image de ces très beaux paysages ensoleillés et de ces belles régions urbaines, cet amour, poussé à l'extrême, est beau à voir.
Ainsi, Julien Doré est savoureux en interprétant le rôle de Nicolas, ce jeune homme qui va tout faire pour conquérir sa belle. Et quand celle-ci va lui échapper en raison de quiproquos et de commérages, tel un Rastignac de l'amour, il va monter à Paris afin de la retrouver et de faire à nouveau sa vie avec.
En être sensible ayant un amour pur pour Dorothée, Nicolas va traverser Paris. Ne parvenant pas à la retrouver, on voit alors un Nicolas qui devient un clochard et va même jusqu'à tenter de suicider. On appréciera le talent de Pascal Thomas qui réussit tout de même à faire passer des éléments graves (la pauvreté avec cet homme devenu un moment un clochard ; la tentative de suicide) avec sa patte comique. Jamais le film ne tombe dans un côté larmoyant. Et puis, il demeure évident que Pascal Thomas aime tous ses personnages, leur donnant à chacun une existence propre. L'humanisme du film est clair et net. A tel point qu'on en arrive à des situations incroyables, comme ce triangle amoureux formé de Nicolas, Dorothée et Hubert (Guillaume Gallienne, formidable de drôlerie et de sensibilité dans le rôle difficile d'un sourd-muet). Nicolas et Hubert désirent la même femme mais ce dernier finit par comprendre que son épouse d'alors sera mieux avec Nicolas. La fin du film part complètement en vrille avec le mariage (attendu) entre Nicolas et Dorothée qui se fait dans un couvent avec la bénédiction d'un Hubert qui a retrouvé tous ces sens !
Histoire rocambolesque, abracadabrantesque, le film Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour fait montre d'une joie communicative. Le côté anarchiste de Pascal Thomas est mis au service de l'humour et du bonheur de vivre.
Les seconds rôles du film sont eux aussi hauts en couleur et participent au succès du film. Citons notamment le personnage joué par la cinéaste Noémie Lvovsky en sorte de nymphomane éprise de Nicolas ou encore celui de Bernard Ménez, excellent en patron de salon de coiffure.
Tout ce petit monde évolue dans un environnement parsemé d'embûches mais où la liberté et la joie de vivre sont fondamentament les maîtres mots. Rien que pour cela, le film de Pascal Thomas, qui n'est certes pas parfait (une certaine irrégularité en raison du côté foutraque de l'ensemble), mérite largement d'être vu.

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16.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Shutter island
Réalisateur : Martin Scorsese
Durée du film : 2h17

Date de sortie du film : 24 février 2010

Avec : Léonardo Di Caprio (Teddy Daniels), Mark Ruffalo (Chuck Aule), Ben Kingsley (le psychiatre en chef), Michelle Williams (Dolores Chanal), Max von Sydow (le docteur Jeremiah Naehring), etc.

Par Nicofeel

Shutter island

Après avoir réalisé des films soit légèrement décevant en raison de son talent intrinsèque (Aviator, Shine a light) soit manquant cruellement d'originalité (The departed, qui n'est rien d'autre que le remake d'un film asiatique récent), Martin Scorsese nous revient enfin au meilleur de sa forme.
Il faut dire que le cinéaste bénéficie dès le départ d'atouts non négligeables. Ainsi, le réalisateur américain adapte un roman de Dennis Lahane, connu également pour avoir écrit le livre à l'origine de Mystic river (le film de Clint Eastwood).
Et puis le casting est digne d'un hôtel 3 étoiles : Leonardo Di Caprio (toujours très bon quand il est filmé par Martin Scorsese), Mark Ruffalo, Ben Kingsley et Max von Sydow. Rien que ça !
Venons-en au film. L'action de ce dernier se déroule en 1954, le marshal Teddy Daniels (Di Caprio) et son collègue Chuck Aule sont dépêchés sur une île, et précisément dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. C'est d'ailleurs la disparition d'une des patientes, Rachel Solando qui explique la présence des autorités fédérales américaines. Dès le début, un climat étrange s'instaure. En effet, personne - ni le personnel soignant ni le personnel de surveillance ni mêmes les administrés – n'a vu où a pu s'enfuir cette personne. Seul indice, un papier avec une suite de chiffres et de lettres trouvé dans sa cellule. A ce moment précis, on est en droit de penser qu'il puisse s'agir d'un film de fantôme, d'autant que cette patiente n'a pas pu se volatiliser.

Incontestablement, la grande force du film de Martin Scorsese est sa capacité à brouiller. Au même titre que les deux marshals, le spectateur n'a jamais de coup d'avance sur nos deux enquêteurs.
Le cinéaste américain distille divers éléments qui nous amènent sur plusieurs pistes, sans que l'on sache pour autant où il veut en venir.
Par exemple, pendant un bon moment, on se demande si Teddy Daniels a été drogué à son insu ou si ses cauchemars sont bien réels. Il y a de quoi être interloqué. Surtout, Scorsese ne livrera les informations qu'à la fin. Avant, le cinéaste nous aura fait explorer diverses contrées, en utilisant le mode du thriller. Plus précisément, le film fait penser à un policier des années 50 avec sa photo sombre, le fait qu'il se passe souvent de nuit et cette intrigue qui met les deux marshals à la recherche d'un évadé.
En plus de son scénario particulièrement retors dont l'intrigue ne sera dévoilée qu'à la fin, le film se distingue par des personnages secondaires bien marquants. C'est par exemple le cas de Max von Syndow dans le rôle de cet allemand qui a émigré et qui est plus que trouble. C'est un vrai rôle de composition, qui fait penser au sublime L'oeuf du serpent sur le nazisme et les horribles expériences commises sur les gens. Il y aussi des patients réellement inquiétants comme ce pyromane que l'on ne retrouve pas, George Noyce ou Rachel Solando avec cette superbe scène dans la caverne (qui rappelle la caverne d'Aristote).
Par ailleurs, les thématiques évoquées dans le film ne manquent pas d'intérêt. A de nombreuses reprises, les traumatismes du marshal Teddy Daniels rappellent l'horreur des camps de concentration avec le massacre d'innocents. Dans le même ordre d'idée, le film insiste sur le meurtre d'enfant, fait que l'on voyait déjà dans le très bon film Mystic river, les deux films adaptant au demeurant le même auteur.
Surtout, une fois que l'on a vu le film, on comprend que l'ensemble est une réflexion sur la schizophrénie. Le film prend alors d'autant plus de consistance que de nombreux éléments qui paraissaient insensés deviennent explicables, quand on décide de se placer du côté d'un esprit tourmenté. Le rôle de Teddy Daniels a été taillé sur mesure pour un Léonardo Di Caprio très crédible, que l'on avait déjà trouvé très affuté dans un rôle comparable (dans le sens où les deux rôles sont ceux d'hommes tourmentés) sur le film Aviator. En somme, le film correspond à l'expérience et aux troubles vécus par un vétéran de guerre, qui ont eu sur son cerveau un effet traumatique, et que l'administration tente de récupérer.
En synthèse, Shutter island n'est certainement pas le meilleur film de Martin Scorsese mais il s'agit tout de même d'un excellent cru.

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15.04.10

07:40:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

He was Jason
He was Jason

"Héros" de la prolifique saga horrifique des Vendredi 13, Jason Voorhees, le tueur au masque de hockey, méritait bien un documentaire pour retracer ses exploits sanglants déclinés tout au long des douze films de la franchise. C'est chose faite depuis l'année dernière avec ce His name was Jason qui va revenir sur divers aspects des différents titres grâce à l'intervention des principaux acteurs, réalisateurs et autres ayant œuvré au sein de la saga, et nous allons à partir du 20 avril pouvoir découvrir ce documentaire grâce à l'éditeur Emylia qui fera pour l'occasion un cadeau indispensable aux fans de Jason en proposant une édition mémoriale blindée de bonus, aussi bien en DVD qu'en Blu-ray.

He was Jason

Le documentaire va aussi bien revenir sur les faits marquants des différents films de la franchise que sur les origines de Jason Voorhees, puis sur les ingrédients nécessaires au bon fonctionnement d'un Vendredi 13 avant de nous gratifier d'un best-of des meurtres les plus graphiques et imaginatifs. Les différents interprètes de Jason seront également mis à l'honneur, tout comme les rares personnages ayant réussi à survivre à leur affrontement avec le tueur au masque de hockey. Mais le documentaire va aussi évoquer les incohérences des intrigues, les démêlés rencontrés avec la censure, l'origine du célèbre masque et sa paternité délicate, la partition musicale devenue légendaire ou encore le merchandising des nombreux produits dérivés glorifiant Jason, pour se terminer en évoquant le remake mis en boîte par Marcus Nispel.

He was Jason

Le documentaire adoptera un ton assez léger et vif pour laisser parler les intervenants en ne s'attardant par sur chacun pour ne les laisser placer que quelques phrases selon les sujets abordés, donnant ainsi du rythme à un ensemble jamais rébarbatif ou redondant qui en plus donnera une belle part aux images d'époque des tournages des films de la saga tout en avançant de nombreux extraits, comme ce florilège des meurtres les plus violents et sanglants qui rappellera des très bons souvenirs à tous, mais on pourra aussi être agréablement surpris par le nombre important d'intervenants réunis autour des thèmes abordés, d'un réalisateur reconnu comme Sean S. Cunningham jusqu'aux acteurs et actrices oubliés depuis, en passant par les interprètes de Jason, les maquilleurs et même des personnalités extérieures venant donner des avis très justes. Et bien entendu, ce sera un toujours un plaisir de revoir à l'œuvre Jason, tandis que si peu d'informations inédites filtreront, les anecdotes savoureuses se multiplieront au fil des séquences, tout en mettant en avant des éléments peu connus de ce côté ci de l'Atlantique, comme cette attraction du parc Universal américain.

He was Jason

L'édition mémoriale DVD proposée par Emylia avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, le second disque viendra prolonger de manière exemplaire et gourmande la vision du documentaire grâce à de nombreux éléments. En effet, on pourra ainsi suivre de longues interviews passionnantes de chacun des acteurs ayant endossé le masque de Jason, mais aussi des différents réalisateurs ayant participé à la franchise (à l'exception de Steve Miner, étrangement absent) et des scénaristes du premier volet de la saga, tandis qu'un petit module formellement rétro et croustillant viendra nous donner des conseils pour survivre dans un Vendredi 13, que l'attraction du parc Universal sera entièrement décryptée pour un bonus très intéressant, laissant d'autres modules revenir sur les décors des Vendredi 13 part. 3 et sur la maison des Jarvis dans le chapitre final, pour également retracer plus en profondeur les écueils des intrigues des différents films de la saga ou même proposer des courts-métrages amusants.
L'édition Blu-ray du documentaire proposera l'image en 1.85 (1080p/24) pour une bande-son en DTS aussi bien en français qu'en anglais sous-titré, et tout en reprenant les mêmes bonus que l'édition DVD.

He was Jason

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 20 avril pour pouvoir découvrir ce véritable cadeau fait aux fans de la franchise des Vendredi 13 par Emylia, qui permettra également aux autres de porter un œil différent sur cette saga horrifique indémodable !

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14.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Une vie toute neuve
Réalisatrice : Ounie Lecomte
Durée du film : 1h32

Date de sortie du film : 6 janvier 2010
Avec : Kim Saeron, Park Doyeon, Park Myeong-Shin

Par Nicofeel

Film quasi autobiographique, Une vie toute neuve n'a rien d'une sinécure. Le film raconte en 1975 l'histoire de Jinhee, une petite fille de 9 ans qui est placée en orphelinat par son père. Le film est assez dur dans la problématique qu'il propose.
Pour autant, et c'est la grande force de ce long métrage, aucune fausse note n'est à signaler. Le début du film évoque des moments de complicité, de réciprocité entre le père et Jinhee. La transition est donc d'autant plus difficile cet enfant qui est finalement abandonné par son père. A la différence de beaucoup d'orphelins, elle a été abandonnée et surtout elle n'est pas un bébé. Etre adopté à l'âge de 9 ans est loin d'être évident car il s'agit de changer d'environnement et donc de repères.
L'orphelinat est une nouvelle vie pour Jinhee. Celle-ci donc bien se faire une raison et accepter cette nouvelle vie qui lui est imposée. Cette vie toute neuve ne l'intéresse pas de prime abord. Comme on peut s'en douter, à de nombreuses reprises, Jinhee cherche à rentrer chez elle et à revoir son papa. Le jeu de la jeune actrice (Kim Saeron) est très juste puisqu'il est celui d'une jeune fille qui n'accepte pas de tirer un trait sur son passé. Il faut pourtant accepter de faire le deuil de sa vie passée.
C'est donc logiquement que Jinhee, après être passé par le déni (son père ne peut pas l'avoir abandonné, pense-t-elle) en vient à une phase de colère où elle en veut au monde entier.
Le film n'est pourtant pas forcément pessimiste. Il évoque d'abord tout le travail de ces Religieuses catholiques qui s'occupent au quotidien de ces enfants qui n'ont pas ou plus de famille et attendent désormais d'être adoptés.
Et puis les enfants entre eux font preuve d'une grande solidarité de groupe. Ils jouent ensemble, ils supportent les moments plaisants comme les moments durs dont sont victimes certains (voir la belle scène où la plus grande, qui a une jambe malade, a eu le coeur brisé et a tenté de suicider et doit se repentir devant toute la population de l'orphelinat ; les enfants se mettant pour leur part à rire, donnant l'impression d'avoir compris ce qui se passait mais cherchant surtout à dédramatiser cette situation). Les enfants sont contents de voir certains d'entre eux qui quittent l'orphelinat pour trouver une nouvelle famille.
On appréciera ainsi particulièrement la belle histoire d'amitié entre la grande, Sookhee, âgée de 11 ans et Jinhee. C'est grâce à Sookhee que Jinhee va accepter sa nouvelle condition. Mais c'est loin d'être évident et notre petite héroïne va connaître de sérieux moments de rechute.
Ces moments sont d'ailleurs assez forts dans le film, comme lors de cette scène où Jinhee décide de creuser un trou profond, de se mettre dedans et de le recouvrir de terre et de feuilles mortes. C'est cette fois-ci à sa façon que Jinhee fait le deuil de son amie, qui vient d'être adoptée.
Car l'une des thématiques essentielles du film reste bien l'adoption. Ces enfants qui n'ont plus de famille, si ce n'est les autres enfants qui jouent avec eux, ou les Soeurs qui s'occupent d'eux, aspirent à trouver des parents adoptifs. Le film indique clairement ce fait très important pour ces enfants. Le meilleur exemple en est le personnage de Sookhee qui sait qu'elle est relativement âgée (11 ans) pour pouvoir être adoptée et qui fait tout pour se faire adopter auprès de parents étrangers. Elle est sans cesse souriante, bavarde lorsqu'elle rencontre de possibles parents adoptifs. Elle a même choisi d'apprendre quelques mots en anglais (bonjour, papa, à demain) pour se distinguer des autres enfants. L'adoption est quelque chose de particulièrement important puisqu'il permet d'avoir droit à cette fameuse vie toute neuve.

Cela n'empêche que même quand Jinhee trouve une famille d'accueil (en France), elle garde toujours dans un coin de sa mémoire le souvenir de son père. On a d'ailleurs droit à la fin du film à un très beau flashback où l'on voit Jinhee à l'arrière du vélo de son père. Evidemment, cette scène fait écho au début du film. Mais désormais la donne a changé. Puisque la jeune fille a accepté enfin de renoncer à sa vie passée.
Filmé de manière classique avec de très beaux mouvements de caméra qui laissent temps de se focaliser sur les protagonistes et sur leurs émotions, Une vie toute neuve est un film quasi documentaire qui signale au spectateur comment se passe la vie pour de jeunes enfants à l'intérieur d'un orphelinat.
Alors que d'habitude on assiste à des films qui montrent la difficulté d'adopter du côté des parents, on a cette fois le point de vue des enfants. Et le ton adopté dans le film est parfait. On évite un pathos ou un côté larmoyant qui aurait été malvenu. On se focalise dès lors d'autant plus sur les joies et les peines, ainsi que sur les émotions parfois caractérielles de ces enfants qui doivent faire avec une situation familiale particulièrement compliquée.
Se déroulant sur un faux rythme et avec une musique qui reste très légère, Une vie toute neuve n'est pas forcément un film facile d'accès. Pour autant, il mérite largement d'être vu.

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13.04.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tout ce qui brille

Réalisateurs : Géraldine Nakache et Hervé Mimram
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 24 mars 2010

Avec : Géraldine Nakache (Ely), Leïla Bekhti (Lila), Virginie Ledoyen (Agathe), Audrey Lamy (Carole), Linh-Dan Pham (Joan), Simon Buret (Max), Manu Payet (Eric), Daniel Cohen (Maurice), etc.

Par Nicofeel

Co-réalisé par Géraldine Nakache (vu dans Comme t'y es belle notamment) et Hervé Mimram, Tout ce qui brille est un nouveau film sur le monde des banlieues. Sauf qu'ici nous ne sommes pas dans La haine ou dans un film qui prend comme synopsis de base un fait sociétal.
Les deux cinéastes ont décidé d'utiliser le registre de la comédie pour faire passer leur message. Et reconnaissons qu'en dépit de quelques caricatures et lieux communs, le film est loin d'être dénué de fond.
L'histoire est assez simple : c'est celle de deux copines, Ely (Géraldine Nakache) et Lila ( Leïla Bekhti) qui vivent à Putteaux et en ont marre d'habiter en banlieue. Elles rêvent d'une autre vie et c'est la raison pour laquelle elles vont fréquenter des boîtes de nuit à Paris, leur permettant de rencontrer des parisiens de Neuilly.
A mi-chemin entre le conte contemporain (voir sur ce point les quelques séquences chantées qui font penser à du Jacques Demy) et la comédie sociale, évoque bien la misère présente en banlieue et le peu de débouchés qu'elle ouvre, sans pour autant tomber dans le misérabilisme. Le film est d'ailleurs assez clair dans son propos. C'est finalement l'histoire de beaucoup de jeunes qui rêvent d'une autre vie.
Ely et Lila qui sont respectivement serveuse dans un fast-food et dans un cinéma veulent connaître autre chose que leur banlieue. Elles sont donc naturellement attirées par « tout ce qui brille », c'est-à-dire par les soirées données par les riches et par le faste de la vie des personnes qui ont beaucoup d'argent. Les rencontres incongrues entre ces deux mondes donnent lieu à des scènes très drôles. De ce point de vue, Virginie Ledoyen est excellente dans le rôle d'une bourgeoise pur jus. Elle est réllement très différente des deux autres jeunes femmes venues de Putteaux, et de leur copine Carole, coach de sport occasionnelle.
Pour autant, le film a vite fait de rappeler à ses héroïnes qu'il convient de ne pas oublier d'où le vient et surtout de ne pas oublier les siens. C'est ainsi que la jeune Lila fait croire qu'elle habite aussi à Neuilly au Don-Juan de service, à savoir Max alors qu'Ely finit par se fâcher avec son père, en reniant ses origines et son milieu.

Car finalement qu'est-ce que montre le film ? Déjà que l'on ne peut pas évoluer dans un monde qui n'est pas le sien. Mais aussi et surtout qu'il est primordial de ne jamais oublier les êtres que l'on fréquente habituellement, que l'on aime et qui vous aiment.
Si la mise en scène est plus fonctionnelle qu'autre chose et ne permet pas au film de s'élever sur ce point, en revanche on appréciera la justesse de ton. On est sans cesse sur un ton qui évolue entre drôlerie et mélancolie, le tout avec des personnages hauts en couleurs. La plupart des seconds rôles disposent de personnages qui leur permettent de véritablement exister. Les deux cinéastes font preuve d'une réel humanisme que l'on retrouve au travers de quasiment tous les rôles du film : citons pêle-mêle le sympathique Slim qui est manifestement amoureux d'Ely et n'a rien trouvé d'autre comme méthode d'approche que les jeux de mot avec le prénom Ely (hélicoptère, etc. ) ; Eric qui est amoureux de façon très sincère de Lila ; le père d'Ely qui fait preuve d'une grande tendresse auprès de sa fille (c'est sa « poulette »).
Et puis la thématique reste belle, avec cette histoire d'amitié, faite de hauts et de bas, mais qui reste précieuse. Et puis le film évoque aussi les difficultés que l'on peut retrouver au sein de nombreuses familles : Leïla doit faire avec un père qui est rentré au pays (le Maroc) depuis de nombreuses années et ne reviendra plus jamais ; Ely qui fait le choix très contestable à un moment donné de s'éloigner de sa famille, et notamment de son père.
Chacun a ses qualités et ses défauts mais le film évoque clairement l'idée qu'il est primordial de faire avec les qualités et les défauts de chacun. Il convient de ne pas se brûler les ailes en allant dans un monde superficiel, car tout ce qui brille n'est pas or (voir le riche Max dont les qualités humaines sont loin d'être à la hauteur de sa richesse).
En plus de sa thématique intéressante et de son rythme endiablé, le film bénéficie d'une bande son qui est vraiment très sympathique, aussi bien par son côté éclectique que par la qualité des musiques où l'on retrouve : un duo entre Géraldine Nakache et Leïla Bekhti (Drôle de vie, qui est une reprise d'un titre de Véronique Sanson), The Streets, Clap your hands Say yeah, JP Verdin.
En somme, à défaut d'être un grand film, Tout ce qui brille est un film rafraichissant qui fait plaisir à voir.

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09.04.10

13:58:12, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Plague town

Premier long métrage de son réalisateur David Gregory, ce Plague town va brillamment réussir à créer une ambiance propice à toutes les peurs et s'en servir de manière efficace et probante, sans pour autant négliger un aspect sanglant bien présent, au sein d'une intrigue hélas non exempte de petits défauts, notamment au niveau d'une présentation des protagonistes certainement pas assez explicative.
Le script va laisser une famille américaine recomposée en vacances se perdre dans la campagne irlandaise et devenir les victimes d'enfants mutants.

Plague townLa séquence pré-générique aura le don de mettre le spectateur en condition en suivant cet accouchement redouté par la future mère qui aura du mal par la suite à accepter la décision du prêtre présent sur place, ce dernier voulant tuer le bébé (que nous ne verrons pas) comme n'étant pas un enfant de Dieu. L'intervention sauvage et sanguinaire du père, qui défoncera notamment le crâne du prêtre pour un premier effet gore saisissant, sauvera la vie de l'enfant. Cette entame du film jouera aussi bien sur un certain obscurantisme religieux avancé que sur l'apparence cachée du nourrisson pour titiller efficacement l'imagination et présager du pire et son déroulement en flash-back annoncé laissera supposer que l'enfant sera partie prenante dans les violences à venir.

Plague townEnsuite, nous aurons droit à la présentation des personnages principaux qui heureusement sera impliquante, intéressante et bien rythmée pour également laisser des questions en suspens en mettant en avant cette famille composée de Molly et de Jessica, deux sœurs ne pouvant vraisemblablement pas se supporter, accompagnées de leur père Jerry, un psychologue, et de sa fiancée Annette, le cinquième protagoniste étant Robin, un autochtone ayant récemment conquis le cœur de Jessica. Jerry aura donc voulu ce voyage sous forme de retour aux sources de leurs origines en Irlande pour essayer de ressouder les siens et réussir l'intégration de celle qui compte épouser. Mais hélas pour lui, les choses vont rapidement mal tourner.

Plague townDéjà, l'ambiance familiale sera complètement pourrie par les réflexions désobligeantes de Jessica sur l'état psychique fragile de sa sœur Molly et sur la situation d'Annette, qui n'est pas sa vraie mère, et tandis que la présence de Robin ne sera pas appréciée par tous. Ensuite, leur pèlerinage en rase campagne va tourner court lorsqu'ils vont rater le dernier bus susceptible de les ramener en ville, les obligeant à essayer de trouver un refuge pour la nuit. Et enfin, le réalisateur aura pris soin de placer ici ou là des éléments troublants et de mauvais augures relatifs à des meurtres commis dans les environs récemment et la présence mystérieuse de deux fillettes au comportement étrange ne fera que renforcer cette tension naissante et déjà effective.

Plague townLa nuit approchant, le petit groupe va tomber sur une voiture française abandonnée sur un chemin (et dont un rapide flash-back hypnotique nous renseignera sur les destin funeste des occupants) et décider de s'y réfugier, tandis que Robin, bientôt rejoint par Jessica, va aller essayer de trouver de l'aide. Ce sera le début d'une escalade dans la terreur rondement menée puisque chacun des protagonistes va tomber sur ces enfants mutants adeptes du sadisme et de la flagellation à coups de branches au détour de mauvaises rencontres souvent sanglantes et imaginatives dans l'art de faire souffrir ou de tuer (le fil de fer ou encore cet enjoliveur de voiture qui deviendra une arme redoutable pour frapper violemment un visage à de nombreuses reprises).

Plague townMais ces attaques se feront dans une ambiance étrange, gothique et parfois même bizarrement poétique qui ne cherchera pas vraiment à verser dans le "survival" pour au contraire laisser le mystère et les interrogations liées à la présence de ces enfants prendre régulièrement le pas sur une action certes vive mais ne cherchant pas le rebondissement à tout prix, laissant les situations s'exposer pleinement pour bien mettre en avant les jeux sadiques et un brin pervers des enfants, tout en laissant peu à peu entrevoir quelques explications guère rassurantes et offrir au métrage une ampleur alarmante et épouvantable bien maîtrisée mais sans surprise dans son agencement (la seconde mauvaise rencontre de Robin). Cela permettra au réalisateur d'avancer son personnage unique, visuellement hors du temps et là aussi étrangement poétique, puisque cette jeune fille, Rosemary, d'une pâleur incroyable, toute vêtue de blanc et portant un masque terriblement troublant sur les yeux, aura de quoi nourrir tous les cauchemars.

Plague townPassée une première heure sans anicroche le métrage va juste quelque peu faiblir dans ses situations pour préparer la révélation finale attendue et entrevue qui sera avancée de façon assez sommaire tout en préfigurant d'un sort peu enviable pour les survivantes avec cette dernière séquence édifiante, tout en redevenant au final assez terre à terre et quitter cet univers tourmenté et onirique qui seyait si bien au métrage. On pourra aussi regretter quelques éléments complètement sous-exploités et abandonnés en cours de route, comme l'origine des troubles psychiques de Molly, ou encore le pourquoi de la disparition de la mère de deux sœurs, sans oublier ce paysan au comportement saignant lorsque son aide sera refusée.

Plague townMais ces menus défauts seront bien vite balayés lorsque la nuit tombera sur le métrage pour alors laisser cette atmosphère pleine de tension et de mystère s'installer autour des protagonistes, avec ces bruits lointains et inconnus guère rassurants et qui trouveront une résonance bluffante lorsque la vie et l'organisation de cette petite communauté sera progressivement dévoilée dans toute son horreur. Le métrage osera aussi s'attaquer aux enfants qui ici bien entendu en temps que tortionnaires recevront des coups et périront pour certains, mais cela ne deviendra jamais choquant, leur difformité avérée au niveau du visage faisant disparaître un quelconque air enfantin. Pour contrebalancer cette ambiance diabolique, le métrage n'hésitera donc pas à verser régulièrement dans un gore franc et direct, toujours brutal et sadique, qui fera vraiment mal dans l'expression d'une violence graphique forte et sauvage.

Plague townLes personnages resteront donc en partie superficiels à cause du manque de renseignements déjà évoqué, mais cela n'empêchera pas de rendre certains d'entre eux plutôt attachants, avec bien évidemment cette Jeune Molly recluse et différente des autres, tandis que l'interprétation sera convaincante en étant naturelle. La mise en scène du réalisateur David Gregory est largement efficace pour créer cette univers à le frontière de l'onirisme, bien aidé il est vrai par une partition musicale extrêmement réussie. Les effets spéciaux sont largement probants pour les nombreux effets sanglants volontaires mais sans jamais tomber dans la surenchère.

Donc, ce Plague town alignera la performance assez rare d'arriver à impliquer et à imprégner son spectateur de son ambiance terriblement angoissante et propice à générer la peur et l'inquiétude, tout en nous réservant quelque surprise violente et sanglante du plus bel effet.

Plague townLe DVD de zone 1 édité par Dark sky films avancera une image nette et sans défaut, même lors des nombreux passages se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera particulièrement réussie, avec une partition musicale énorme, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, avec des sous-titres optionnels en anglais et en français.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of sympathique et revenant sur l'intégralité du projet de manière sincère et sans se parer du ton promotionnel d'usage, un retour intéressant sur la partition musicale du film, ainsi que la bande-annonce.

Pour ceux qui voudraient rencontrer ces enfants mutants baignant dans une ambiance percutante, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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08.04.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mumu
Réalisateur : Joël Seria
Durée du film : 1h30
Date de sortie du film : 24 mars 2010

Avec : Sylvie Testud, Jean-François Balmer, Antoine de Caunes, Michel Galabru, Baltazar Dejean de la Bâtie, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Joël Seria, auteur notamment du film culte Les galettes de Pont-Aven, Mumu est un petit film qui s'intéresse à la France de l'après-guerre avec une description de cette époque.
Le cinéaste livre un film qui ne manque pas d'intérêt par sa thématique mais qui souffre franchement d'un classicisme que l'on retrouve aussi bien au niveau de la mise en scène, de la photographie (qui est tout de même assez laide, faisant penser à une série télévisée) que de l'histoire qui est cousue de fil blanc.
Mais diante où est passée la verve de Joël Seria, qui nous décrivait dans les annéees 70 la France profonde avec une galerie de personnages hauts en couleurs. Il faut dire qu'aujourd'hui le cinéaste ne dispose plus du charisme exceptionnel d'un Jean-Pierre Marielle.
Pour autant, Mumu n'est pas un mauvais film. C'est une oeuvre qui rappelle quelque part Une vipère au poing d'Hervé Bazin avec cet enfant, Roger, âgé de 11 ans, qui est détesté de son père, lequel le bat fréquemment en raison de ses mauvaises habitudes en classe, et qui est à peine considéré par sa mère. Le constat est dramatique et on se doute bien que de tels comportements en famille doivent encore exister.

Surtout, le véritable intérêt du film est de montrer un système éducatif qui est à des années-lumière de ce qu'il est aujourd'hui. Sylvie Testud incarne ainsi Mumu, une institutrice qui est quasiment tyrannique avec ses élèves. Elle n'hésite pas à les taper, à leur supprimer des sorties ou encore à les interroger sans cesse afin d'éveiller leur intelligence. Le procédé est un peu extrême et on demeure étonné de voir des gifles qui volent dans tous les sens. Cependant, peut-on réellement blâmer cette institutrice qui cherche avant tout à faire réussir des élèves difficiles, qui pour l'instant n'ont absolument pas réussi leurs études. On voit bien les changements avec notre époque actuelle avec un enseignant qui a parfois bien du mal à garder les rênes de sa classe.
Le film est également intéressant par les relations qui s'instaurent entre la fameuse Mumu et les élèves. Ces derniers la craignent mais ils l'apprécient également car ils voient bien qu'elle est juste. Sylvie Testud est plutôt convaincante dans son rôle et elle rend parfaitement la pareille aux enfants qui jouent également assez justement. La relation entre l'enseignant et les enfants, même si elle n'est pas toujours évidente, est belle car elle est manifestement sincère.
Le petit Roger, qui était considéré par ses parents comme un bon à rien, fait ainsi tout son possible et prouve qu'il vaut bien plus que ce que les gens pensent de lui.
Et puis le film vaut le coup aussi par les relations qui s'établissent cette fois entre les enfants. Tous ces gamins sont solidaires et acceptent de partager beaucoup de choses. On a par moments la sensation de voir des images qui sortent du vécu du cinéaste avec la description des premiers émois amoureux, des bêtises faites avec les copains ou encore des moments presque intimes partagés ensemble comme cette scène où l'ami de Roger lui donne la possibilité de voir le corps nu de sa mère.
Mumu est aussi un film qui vaut le coup pour quelques seconds rôles où l'on retrouve avec plaisir Jean-François Balmer dans le rôle d'un ecclésiastique pas vraiment des plus sympathiques. Il y aussi Antoine de Caunes et Michel Galabru.
Au final, que penser de Mumu ? Film mineur de la filmographie d'un Joël Seria revenu enfin au cinéma (il avait entre temps œuvré pour la télévision), Mumu mérite d'être regardé pour son côté chronique rétro et pour le point de vue qu'il apporte quant à l'éducation à cette époque. Le film n'est pas pour autant vraiment passionnant à regarder, et ce en raison d'un scénario trop balisé et d'une photographie qui est franchement très moche.

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07.04.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Légion
Réalisateur : Scott Stewart
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 24 mars 2010

Avec : Paul Bettany, Lucas Black, Kate Walsh, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Scott Stewart, Légion est un film fantastique dont le synopsis rappelle fortement le Déluge dans la Bible. En effet, comme le rappelle le début du film, une prophétie indique que le monde sera plongé dans les ténèbres car Dieu en a marre des hommes.
Précisément, dans le film, Dieu a décidé d'envoyer ses anges, avec en tête Gabriel, pour en finir avec l'espèce humaine. Il y a des humains qui sont possédés et qui se débrouillent comme s'ils étaient des vampires.
Le film Légion ne se contente pas de la Bible. Il puise aussi sa source dans des films très connus. On pense plus particulièrement à Terminator avec cet ange « gentil », Michael, qui a décidé de se ranger du côté des humains. Sa mission est de sauver une jeune femme enceinte, car le bébé qu'elle porte peut empêcher la prophétie de se réaliser. L'humanité aurait donc une chance de survivre. Le parallèle que l'on peut faire avec l'enfant de Sarah dans Terminator est évident.

Légion puise aussi dans le fameux Une nuit en enfer de Robert Rodriguez. Les gens possédés qui rappellent fortement des vampires et le lieu isolé en plein désert sont des hommages plus qu'appuyés. Cela n'empêche pas le film de demeurer sympathique dans l'ensemble. Les quelques scènes d'action qui émaillent le film sont plaisantes à regarder. Ce sont des scènes qui se déroulent la nuit et qui voient un nombre important de personnes succomber aux tirs des résistants, ces êtres humains réfugiés dans un bar et qui tentent de sauver leur peau.
On a par ailleurs droit à quelques meurtres bien graphiques. C'est par exemple le cas du meurtre bien jouissif de la vieille dame ensorcelée (laquelle rappelle tout aussi bien L'exorciste que Jusqu'en enfer de Sam Raimi) ou encore l'explosion du père du famille, clouté sur une croix.
Même si cela ne dérange pas trop le déroulement du film, le cinéaste use et abuse de citations qui évoquent la Bible. C'est le cas par exemple du début du film qui se déroule à la veille de Noël, le 23 décembre. Il y a aussi la première explosion dans le film qui donne lieu à une entrée brûlante en forme de croix. On compte aussi un nuage d'insectes ou même le nom du bar, le « paradise lost ». Même les personnages se font l'écho de rappels à la Bible. Ainsi, l'un des deux Noirs du film déclare qu'il va chercher sa Bible puisqu'il faut bien que quelqu'un commence à prier. Ce sont précisément les dialogues dans le film qui handicapent fortement celui-ci.
Passé une première demi-heure relativement convaincante, le film Légion s'enlise très fortement avec de longs bavardages sur la vie des uns et des autres. Le film devient sérieusement ennuyeux et met un bon moment avant de redevenir intéressant.
Dès lors, on ne sera captivé que par le duel final entre l'ange Gabriel et l'ange Michael. Encore que ce combat est lui-même ralenti par plusieurs considérations morales et religieuses. On a d'un côté un être qui exécute les demandes de Dieu et de l'autre un ange qui fait preuve d'une réelle compassion à l'égard de l'espèce humaine.
Pour ne rien arranger, le film est rempli d'invraisemblances, plus ou moins gênantes. Le plus gros des incohérences est sans nul doute le fait que la serveuse qui accouche se remet en deux temps trois mouvements de son accouchement. Dans le même ordre d'idée, la récupération de l'enfant, qui est proche de tomber sur le sol, donne lieu à un réflexe proprement incroyable. On a aussi la voiture qui fait plusieurs tonneaux, et ses occupants (notamment le fameux bébé) qui ont, à une exception près, tout juste quelques égratignures. Le retour de l'ange Michael est lui aussi peu crédible.
Légion n'est donc pas un film original et n'est pas non plus dénué de défauts. Pour autant, l'action qu'il propose (mis à part un sérieux coup d'arrêt pendant plus d'une demi-heure) fait de ce film une série B regardable. Du reste, les acteurs se sentent concernés et sont à peu près crédibles dans leurs rôles respectifs. Quant aux effets spéciaux, ils sont réussis et permettent de prendre plaisir devant quelques scènes. Légion sera aussi vite oublié qu'il aura été vu mais il permet tout de même de passer un moment (presque) agréable. A voir, si vous n'avez rien d'autre à faire.

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05.04.10

21:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Le mois de mars qui vient de s’achever aura surtout été marqué par toute une série de ressorties plus ou moins intéressantes, mais également par l’arrêt de l’activité de l’un des éditeurs préférés des amateurs de cinéma-bis, Neo Publishing qui a annoncé sa disparition il y a peu, laissant ainsi un grand vide derrière lui, tandis que seuls quelques réelles nouveautés sont venues garnir les bacs, avec notamment très peu d'inédits n'étant pas passés par la case "salles obscures".

Underwolrd
L'exorciste

Au niveau de ces ressorties massives M6 Video et Warner Home Video auront fait très fort avec cette collection "WB Environmental" et ses packagings recyclables et son encre 100% végétale, pour ainsi proposer à nouveau aussi bien les trois Underworld que L'exorciste et L'exorciste : au commencement, mais également quelques autres titres de leur catalogue comme Entretien avec un vampire, Shining ou La maison de cire pour Warner, et 30 jours de nuit et le mauvais remake de Hitcher pour M6 video qui donnera en marge de cette collection une nouvelle chance au sympathique Outpost.

Saw 6
Morse

De son côté, Metropolitan/ Seven 7 auront réédité les deux premiers volets de la franchise The grudge à l'occasion de la sortie chez nous du troisième épisode de la franchise des fantômes énervés. Heureusement, l'éditeur nous aura proposé également La malédiction de Molly Hartley, l'inévitable Saw 6 et surtout l'excellent film suédois Morse et ses jeunes vampires.

The Manson family
Hoboken hollow

MEP Video aura lui aussi proposé quelques ressorties avec Relic, le déviant The Manson family ou encore l'amusant Dr Rictus, alors que Elephant films aura surfé sur cette vague de rééditions pour relancer deux de ses titres asiatiques The record et Nightmare, tout en nous offrant de la nouveauté avec La malédiction de Lola et le méchant Hoboken Hollow et son vétéran de la guerre en Irak tombant sur une famille de dégénérés sanguinaires.

Five acrosse the eye
Scarce

Emylia aura continué à capitaliser quelques uns de ses titres de sa collection "Extrême" en Blu-ray avec Five across the eye, The vanguard, Small town folk et Breathing room, l'éditeur ayant en outre eu le nez fin en nous proposant l'inédit Scarce critiqué ici et dont l'édition française est présentée , pour une œuvre dérangeante, violente et quelque peu sadique.

Bienvenue à Zombieland
The children

Pour ce qui est des titres ayant bénéficié d'une sortie au cinéma, ceux qui n'auront pas fait le déplacement en salles pourront découvrir, outre Morse déjà traité, le souriant et très sympathique Bienvenue à Zombieland grâce à l'éditeur Sony Pictures, mais aussi l'excellent The children édité par D'Vision et déjà traité dans son édition anglaise ici, ainsi que The descent 2 pour un retour mitigé des "crawlers" chez Pathé.

Zone of the dead
Babysitter wanted

Si les inédits se sont fait plutôt rares en mars, nous avons quand même eu l'opportunité de découvrir le "survival" espagnol The backwoods déjà évoqué ici et édité en France par One Plus One, ainsi que les zombies serbes de Zone of the dead chez Swift ou encore le loup-garou de The werewolf next door de Free Dolphin et le tueur de Babysitter wanted chez WE Productions.

X-tro
L'enterré vivant

Moins récents mais tout aussi passionnants ou graphiques, l'amateur aura eu l'occasion de (re)découvrir le barré X-Tro déjà proposé en "avant-première" avec le magazine Mad Movies il y a peu grâce à Opening bien discret ces temps-ci, mais aussi un Roger Corman de la grande époque de ses adaptations d'Edgar Allan Poe avec L'enterré vivant paru chez Sidonis.

Le rendez-vous est déjà pris pour fin avril, en espérant que ce mois qui commence sera porteur de fraîcheur et de plus de vraies nouveautés !

L'exorciste - La collection Warner

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The Grudge 3

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The grudge 3 (Blu-ray)

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Saw 6 - Director's cut

Saw 6 - Director's cut
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Saw 6 - Director's cut (Blu-ray)

Saw 6 - Director's cut (Blu-ray)
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Morse (Blu-ray)

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Hoboken hollow

Hoboken hollow
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Scarce (Blu-ray)

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The children (Blu-ray)

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The descent 2

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The Backwoods

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Zone of the dead

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The werewolf next door

The werewolf next door
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Babysitter wanted

Babysitter wanted
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01.04.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Soul kitchen
Réalisateur : Fatih Akin
Durée du film : 1h39
Date de sortie du film : 17 mars 2010
Avec : Adam Bousdoukos (Zinos), Moritz Bleibtreu (Illias), Birol Unel (Shayn), Anna Bederke (Lucia), Pheline Roggan (Nadine), Demir Gokgol (Sokrates), Wotan Wilke Möhring (Neumann), etc.

Par Nicofeel

Le réalisateur allemand d'origine turque, Fatih Akin (Head on, De l'autre côté), nous revient avec une comédie ce qui peut paraître étonnant eu égard à sa filmographie.
Et pourtant, dès le départ, on est amusé par ce que l'on voit dans le film. Le cinéaste allemand a parfaitement rempli son contrat dans le genre de la tragi-comédie. A tel point que ce « feel good movie » donne une sacrée pêche une fois que l'on a fini de le voir.
Le synopsis raconte l'histoire de Zinos, un propriétaire de restaurant, le fameux Soul kitchen, qui va cumuler les malchances. D'abord, sa copine va quitter l'Allemagne pour rejoindre la Chine. Ensuite, il va se faire un très méchant mal de dos, problème qui ne va cesser d'augmenter tout au long du film. Enfin, alors que son restaurant est loin d'être au top au niveau du nombre de clients, il voit le retour de son frère, Illias, tout juste sorti de prison (il est en liberté conditionnelle).
Au-delà de ces problèmes qui sont loin d'être anodins, Fatih Akin livre une comédie fraiche, attendrissante, énergique, où l'altruisme est omniprésent. Car le personnage principal, Zinos, est un jeune homme fondamentalement bon. Il n'hésite pas à aider son frère pour lui permettre de se réinsérer, il décide d'embaucher un nouveau cuisinier qui venait tout juste d'être licencié, il permet à un gentil vieil homme, Sokrates, de loger sans contre-partie pécuniaire.
Le comportement de Zinos n'est pas anodin. En effet, il permet au cinéaste Fatih Akin de montrer de façon criante les problèmes économiques et sociaux de notre société actuelle. On est dans une société individualiste où le maître-mot est l'argent. Le personnage de Neumann, un truand de bas étage, que l'on trouve à l'origine de plusieurs combines, fait tout pour récupérer le Soul kitchen afin de se faire de l'argent.

L'Etat en prend aussi pour son grade. Ainsi, on voit à plusieurs reprises le fisc allemand qui est là pour ponctionner les quelques sous qui restent à Zinos. On a d'ailleurs droit vers la fin du film à une scène très drôle entre Neumann et la femme travaillant au fisc. Cela permettra de dire plus tard dans le film que Neumann a baisé le fisc mais le fisc l'a baisé !
La malbouffe en prend également pour son grade. Même si c'est fait avec beaucoup d'humour, Fatih Akin pointe du doigt ces fast-food où la nourriture n'est pas variée et manque cruellement d'équilibre alimentaire. A l'inverse, il se fait l'apôtre d'une nourriture saine et variée. Certains plats qui sont proposés dans le film font vraiment envie (et pas uniquement pour leur côté aphrodisiaque !).
A la manière d'un Capra, Fatih Akin prend fait et cause pour les petites gens, pour ces laissés-pour-compte qui ont bien du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois mais qui ont un coeur gros comme ça ! Et c'est ce qui fait tout l'intérêt du film.
Les situations vécues par Zinos sont bien souvent rudes mais la façon dont Fatih Akin les raconte prête à sourire. En outre, le cinéaste montre bien des gens qui sont prêts à s'aider en cas de galère. Ainsi, les amis du frère de Zinos n'hésitent pas à venir à son aide lorsque celui-ci est en difficulté.
Et puis le film porte toujours un regard positif et optimiste envers ses personnages qui ne possèdent rien mais qui sont prêts à donner tout ce qu'ils ont. Lorsque Zinos ou son frère sont dans des situations délicates, le réalisateur leur donne une chance. C'est une façon de dire que la roue tourne et que chacun a droit à sa petite part de bonheur.
Autre fait remarquable du film, sa bande son. Elle se révèle très éclectique avec des morceaux de funk, bien évidemment de soul ou encore d'électro (Quincy Jones, Kool and the gang, Louis Armstrong, Love ravers, etc.) qui donnent un sacré punch au film.
Soul kitchen est une comédie au rythme enlevé qui mélange les genres. On retrouve dans ce film des éléments du drame, de la comédie romantique ou encore de la comédie musicale. Le mélange est parfaitement dosé et on s'amuse des différentes situations cocasses auxquelles on assiste.
Tous les acteurs sont excellents et participent bien entendu amplement à la réussite du film. On sent d'ailleurs que le cinéaste a pris beaucoup de plaisir à délivrer les rôles à ses divers acteurs, qui bénéficient tous de personnages hauts en couleurs.
Le seul bémol pourrait être une mise en scène un peu fonctionnelle avec un cinéaste qui n'a pas hésité à multiplier les plans. Cela dit, vu le côté outrancier du film, cela n'est pas spécialement gênant.
Au final, on passe un très bon moment à regarder ce film qui est certes une comédie mais n'oublie pas pour autant d'évoquer la situation socio-économique de l'Allemagne.

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29.03.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Precious
Réalisateur : Lee Daniels
Durée du film : 1h49
Date de sortie du film : 3 mars 2010
Avec : Gabourey Sidibe, Mo’Nique, Paula Patton, Mariah Carey, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Lee Daniels, Precious est une chronique sociale qui se déroule dans le quartier chaud de New York, Harlem, en 1987.
Le film raconte l'histoire de Clarisse Precious Jones, plus communément appelée Precious par ses proches. C'est une jeune femme de 16 ans, illettrée, qui cumule les malchances. En effet, comment aborder la vie dans de bonnes conditions quand vous êtes issu de condition modeste ? A fortiori, comment s'en sortir avec une mère qui vous insulte toute la journée et est affalée en permanence sur un canapé en train de regarder la télévision et avec un père (atteint du sida, ce que l'on ne sait pas immédiatement dans le film) qui vous a violé et vous a fait un enfant ? Ajoutez à cela que l'enfant de Precious est trisomique, que Precious est enceinte une deuxième fois par son père et qu'elle doit faire avec un sur-poids important.
L'environnement social n'est pas vraiment idéal pour s'en sortir. Et l'on peut aisément comprendre que Precious ait décidé de prime abord de baisser les bras et d'accepter son triste sort.
Pourtant, malgré toutes les injustices que décrit le film, il montre aussi une jeune femme qui va progressivement de se battre et de prendre son destin en main. Le déclic a lieu lorsque Precious intègre une école alternative, ce qui va lui permettre à moyen terme de se remettre à niveau en lecture et en écriture. Comme lui dit la directrice de son école adaptée, mademoiselle Rains, le voyage le plus long commence par un simple pas. Autrement dit, le plus dur est l'acceptation du changement et dans le cas présent le moment où Precious apprend à lire et écrire.

L'une des qualités du film est incontestablement sa capacité à décrire la volonté de son personnage principal à prendre sa vie en main. Sur ce point, l'utilisation de la voix off, omniprésente dans le film, est judicieuse. L'histoire est racontée par la voix de l'actrice jouant le rôle de Precious. D'ailleurs, l'actrice est très bonne sur l'ensemble du film par son jeu tout en finesse où elle interprète un personnage quasiment imperméable et mutique, qui demeure solide sur le plan mental, malgré tous les événements qu'elle est amenée à subir. Cette solidité est certainement entretenue par les rêves éveillés que s'invente Precious où elle se voit comme une star de la chanson. A l'inverse du ghetto et des endroits sordides dans lesquels elle évolue, les rêves de Precious sont clinquants et pleins de couleurs particulièrement voyantes. Si l'idée de cet échappatoire à la réalité ne manque pas d'intérêt, en revanche les effets clippesques qui sont associés à ces scènes sont clairement dispensables, quand ils ne sont pas carrément agaçants.
Si les thèmes développés dans Precious sont loin d'être plaisants à être vus (le sida, le viol, une cellule familiale éclatée, un environnement social difficile, etc. ), le cinéaste reste malgré tout quelque peu optimiste en nous montrant des gens qui choisissent d'aider coûte que coûte Precious.
Precious est très réceptive à l'aide que lui fournit mademoiselle Rains et ses nouveaux camarades de classe, qui sont eux aussi dans une situation scolaire et personnelle pour le moins malaisée. Precious va connaître enfin ce que constitue l'amour du prochain. Ne connaissant pas cette attitude, elle se demande pourquoi des gens qu'elle connaît à peine sont tout de suite plus gentils que son père et sa mère. L'une des phrases les plus marquantes et les plus fortes sur le plan émotionnel est l'instant où Precious déclare qu'il y a des gens, comme mademoiselle Rains, qui ont une lumière qui brille autour d'eux pour les autres. Ce sont de telles personnes, qui font preuve d'une bonté sincère, qui vont permettre à Precious de se libérer et d'avouer des choses difficilement avouables en public, comme le fait que son père a abusé d'elle à de nombreuses reprises et lui a fait deux enfants. On notera dans le film le très beau parallèle entre la situation de Precious et le film La Ciociara de Vittorio de Sica avec l'évocation de cette terrible scène de viol qui s'est déroulée dans une église. C'est d'ailleurs la négation du viol et des traumatismes qu'a vécus Precious qui explique pourquoi notre principal personnage décide de se détacher de l'influence de sa mère et de prendre en charge directement ses deux enfants.
Au-delà de cette décision courageuse, le film est aussi intéressant par son hymne à la tolérance avec le rappel que les homosexuels ne sont pas des gens anormaux mais simplement des personnes qui ont fait des choix de vie différents par rapport à d'autres. Ils ne sont nullement des êtres mauvais ou malades. Ce sont avant tout les actions de tout un chacun au quotidien qui comptent et non les habitudes de vie ou la couleur de peau.
Dans cet ordre d'idée, la référence reste bien Martin Luther King (que l'on voit quelques instants dans le film, à travers des images d'archives) avec son célèbre « I have a dream », où il prônait l'existence d'une nouvelle société.
Doté d'une bande son éclectique d'excellente facture (les Platters, Bobby Brown, Lenny Karvitz, Queen Latifah, etc.), le film de Lee Daniels est une oeuvre non dénuée de défauts (le parti pris de la mise en scène, quelques personnages proches de la caricature) mais qui pose globalement un regard juste sur notre société. Le film se révèle malgré tout plutôt optimiste par le souhait de son personnage principal de s'en sortir. Cette jeune femme, Precious, a accumulé les difficultés, mais est désormais prête à se battre pour réussir et élever ses deux enfants.

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26.03.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sick girl

Petit film indépendant, ce Sick girl honorera largement son titre pour nous dresser le portrait d'une demoiselle torturée intérieurement et qui va extérioriser ses tourments de manière foncièrement graphique et provocatrice, mais hélas le métrage aura régulièrement trop tendance à s'attarder sur la façade de normalité de son personnage principal qui viendra empiéter sur une férocité certaine.
Le script va suivre les péripéties d'une demoiselle obligée d'élever son petit frère après la mort de ses parents et le départ de son aîné par la guerre en Irak, mais derrière une certaine gentillesse apparente, la jeune femme va cacher un côté sombre sanglant et destructeur.

Sick girlL'entame du métrage se montrera largement prometteuse en laissant une demoiselle, Izzy, vêtue d'un short et d'un débardeur crasseux, monter à bord d'un bus où elle va être la risée de deux étudiantes tout en étant regardée de travers par les autres passagers, dont une nonne, tandis que nous apprendrons bientôt que les deux étudiantes jouent à un jeu stupide avec le petit ami de l'une d'elles suivant le bus dans sa voiture où il est accompagné par un ventripotent camarade. Mais heureusement, cette situation va vite dégénérer, Izzy s'attaquant d'abord à la nonne qui va être rouée de coups avant de se faire uriner dessus, les deux suiveurs du bus faisant juste après les frais d'une rencontre avec Izzy, l'un d'eux finissant égorgé. Et enfin, les deux étudiantes seront pourchassées à travers champ pour voir la plus fragile être aspergée d'essence, le réalisateur nous laissant deviner son triste sort.

Sick girlCette introduction sera ouvertement provocatrice en faisant d'une religieuse sa première victime désacralisée à coups d'urine et les plans gores qui vont suivre resteront du plus bel effet, tout en supportant une mise en scène prenante du réalisateur qui reviendra sur ces méfaits par de courts flash-backs. Et après avoir directement avancé le caractère violent de cette jeune femme d'apparence pourtant guère redoutable, l'intrigue va s'attacher à nous ancrer dans la vie quotidienne d'Izzy et de son petit frère Kevin, vivant seuls depuis la mort de leurs parents et ce qui sera considéré comme un abandon pour Izzy de son grand frère Tommy parti rejoindre les Marines en Irak.

Sick girlLe métrage reviendra notamment, toujours à l'aide de flash-backs, sur la relation ambiguë vécue entre Izzy et Tommy, celle-ci étant manifestement amoureuse de son frère au point de se considérer comme étant un couple avec lui éduquant leur "fils" Kevin. L'auteur insistera logiquement sur le désarroi causé par le départ de Tommy, d'autant plus que ce dernier s'affichera devant Izzy avec sa petite amie. Mais si cet aspect de la mise en place de l'intrigue restera intéressant et quelque peu déviant dans ses propos, le reste ne suivra pas forcément, notamment en mettant en scène Barney, un biker énorme ami de la famille qui va aider Izzy en s'occupant de tâches ménagères et surtout en distrayant Kevin, tout en lui apprenant à se défendre contre ses camarades de classe le prenant régulièrement comme souffre-douleur.

Sick girlL'élément déclencheur de la folie meurtrière d'Izzy viendra justement de l'école où trois crétins auront eu la bonne idée de voler un rat mascotte de leur classe, au grand désarroi de leur professeur, Mr Putski, et de l'affamer dans sa cage pour finalement attraper Kevin et le menacer de servir de repas à l'animal. Il faudra l'intervention d'Izzy pour mettre en fuite les trois garnements, mais elle ne va pas en rester là puisqu'elle va leur donner une leçon fatale pour leur prouver en suivant sa propre morale que s'il est facile de s'attaquer à plus petit que soi, il faut aussi savoir s'attaquer à plus fort que soi. Cela se traduira par la mort de deux d'entre eux Izzy obligeant sous la menace le troisième à tuer ses petits camarades avant de rejoindre la grange familiale où elle séquestre déjà la seconde étudiante de l'introduction et son petit ami.

Sick girlLes allers-retours dans la grange constitueront les passages les plus marquants et saignants du film en multipliant les scènes chocs à base de castration, de coups de hache dans la tête, quand ce ne sera pas la demoiselle qui sera violée à mort par le membre coupé de son ami enfoncé sur une tige métallique. Ces séquences seront ouvertement graphiques, volontaires et assez sauvages pour parfaitement mettre en avant la folie furieuse et destructrice d'Izzy, perdue intérieurement depuis le départ de Tommy, pour aboutir à un final sévère, dramatique et nihiliste troublant et bien méchant qui réduira en cendres les espoirs d'Izzy tout en montrant sous un autre jour les origines de sa détresse fatale.

Sick girlMais hélas, pour contrebalancer cet aspect du métrage, tout en lui donnant du coup quand même plus d'impact, l'intrigue va se sentir obligée de suivre Izzy, Kevin et Barney dans des situations plus que communes et sans réel intérêt, même si ces longueurs seront parfois sauvées par une chute surprenante et caustique (l'ouverture des cadeaux de Noël, par ailleurs bien trop longue), pour au final n'apporter que peu de choses au propos d'ensemble du film et au contraire réduire son rythme et laisser des pointes d'ennui se faire sentir par moments, les déambulations de ce biker accompagné par Kevin n'ayant franchement rien de passionnant. Et lorsque le réalisateur cherchera à faire monter un quelconque suspense, ce sera pour rester basique et même téléphoné de manière à annihiler ces tentatives bien trop faciles.

Sick girlMais pour autant, pour peu que le spectateur arrive à se prendre d'intérêt pour le personnage central et en apprécier l'humour sous-entendu par les dialogues le métrage arrivera à faire régulièrement mouche par ces débordements d'une violence libératrice pour Izzy mais dévastatrice pour ces victimes qui cherchera à choquer par son caractère sexuellement déviant et contrastant furieusement avec l'aspect presque naïf de ce petit bout de femme à la perversité bien dissimulée sous son masque de normalité, qui volera littéralement en éclats lors d'un dernier acte également jusqu'auboutisme et symbolisant bien le volonté du réalisateur de s'attaquer aux derniers tabous, entre cette nonne malmenée et ces morts graphiques d'enfants.

Sick girlL'interprétation sera partagée, car si Leslie Andrews incarnera une Izzy débordante de naturel et même parfois attachante malgré ses travers, les enfants auront du mal à paraître toujours crédibles et le petit caméo de Stephen Geoffreys interprétant Mr Putski n'y changera rien. La mise en scène du réalisateur 'dont c'est le premier long métrage) est solide et adaptée pour s'immiscer de manière intimiste dans la vie de ses protagonistes tout en laissant une énergie s'emparer de l'ensemble lors des scènes violentes et sanglantes. Les effets spéciaux sont globalement probants pour assurer les plans saignants du métrage de façon graphique et gore.

Donc, ce Sick girl, tout en étant prometteur pour son jeune auteur provocateur, laissera une impression presque mitigée à cause de longueurs disgracieuses qui viendront certes renforcer l'impact de temps forts bien méchants mais qui resteront peu passionnants !

Sick girlLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera adaptée, dynamique pour accompagner de manière efficace les différences parties du film.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit reportage laissant l'actrice principale nous faire partager sa collection de photos la mettant en scène dans des morts aussi factices qu'insolites, un bêtisier souriant, tout comme un petit sketch valant le détour aussi sarcastique qu'irrévérencieux avançant Izzy dans un cinéma pour une mise en garde contre l'utilisation des téléphones portables et la présence de bébés dans les cinémas, une interview de Stephen Geoffreys qui reviendra sur sa courte participation au métrage pour ainsi avancer son amour pour le genre, laissant la bande-annonce et le teaser du film clore ces bonus qui prolongeront de manière intéressante la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette "sick girl" bien méchante, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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25.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Slaughtered vomit dolls

Œuvre aussi extrémiste que définitivement hors-norme, ce Slaughtered vomit dolls constituera une expérience à part pour tout cinéphile qui oserait se lancer dans cette aventure qui pourra ennuyer, dégoûter, révolter ou tout simplement fasciner par le contexte de réalité se cachant derrière les artifices utilisés pour suivre la déchéance fatale du "personnage" principal du film.
Le "script" va donc suivre la descente aux enfers d'une jeune femme souillée par la vie et ayant conclu un pacte avec Satan.

Slaughtered vomit dollsD'entrée, le métrage va surprendre en avançant une petite gamine filmée et que nous verrons parler et chanter à travers un écran de télévision, avant que le réalisateur Lucifer Valentine ne commence à multiplier les plans épileptiques revenant régulièrement aussi bien sur cette télévision que sur une jeune femme endormie et cauchemardant et sur des très courts plans violents de femmes battues pour un capharnaüm de scènes recomposées, découpées, hachées et récurrentes qui par la suite vont peu à peu dévoiler le passé de cette personne Angela, violée par un prêtre, forcée de fuir le domicile familial (non sans avoir auparavant brûlé l'église locale) pour se retrouver à la rue et finir comme strip-teaseuse et comme prostituée.

Slaughtered vomit dollsCe sera de la voix déformée d'Angela que nous tiendrons ces informations, uniquement relayées par des séquences de strip-tease régulières et largement osées (vive le nu intégral !), tandis que par sa bouche nous apprendrons aussi qu'elle a conclu un pacte avec le Diable. Mais pour autant, le film ne versera jamais dans un satanisme primaire ou folklorique puisque ici aucune croix renversée ou autre pentagramme ne viendra orner les décors minimalistes utilisés pour filmer la dérive mentale et physique de cette jeune femme dont nous découvrirons également au cours de ces plans de déshabillage les bleus et autres traces de coups criantes de vérité.

Slaughtered vomit dollsLa structure narrative tenue qui pourra se détecter au milieu de cette avalanche de plans très courts suivra ainsi de manière complètement désordonnée et non linéaire la déchéance morale de cette jeune femme, dont l'aspect physique se transformera et se marquera au fur et à mesure des événements pour laisser un final sans appel venir clore les débats et mettre fin à ses souffrances clairement ressenties au fil des courts monologues exprimés ici ou là et revenant eux aussi plusieurs fois à l'intérieur du métrage. C'est ainsi que cette demoiselle pourra apparaître alternativement comme fortement attirante, quelque peu rebutante ou carrément répugnante lors des séquences vomitives explicites la mettant en œuvre, puisque ce ne sera pas la seule personne à venir vomir pour le film.

Slaughtered vomit dollsEn effet, parallèlement à la destinée chaotique de cette demoiselle, le métrage va laisser un assassin mystérieux se défouler sur ses victimes pour des scènes cherchant à se donner une apparence de "snuff movies" qui seront-elles aussi avancées par de très courts plans, pour ainsi verser dans un gore franc et frontal qui laissera le tueur arracher les yeux d'une de ses proie, tandis qu'une autre aura le visage scalpé, laissant une musicienne avoir un bras sectionné et enfin, en gardant le pire pour la fin, un homme aura le crâne découpé pour laisser son meurtrier venir manger son cerveau pour tout de suite le revomir à l'intérieur même de la boîte crânienne. Mais ce ne sera pas la seule séquence avançant des plans vomitifs, puisque, outre Angela, d'autres personnages viendront rendre différentes substances et aliments, le summum étant atteint par cet homme qui vomira directement dans une chope de bière pour ensuite en boire le contenu. Spécial !

Slaughtered vomit dollsAlors bien entendu, on pourra toujours se poser la question sur la volonté de Lucifer Valentine, lui-même sataniste et attiré sexuellement par le vomi, et sur l'intérêt de la chose qui ne manquera pas de désorienté le spectateur non aguerri à un certain cinéma underground et expérimental (le métrage pouvant en effet parfois être rapproché d'un Snuff 102 ou d'un Subconscious cruelty), si ce n'est de proposer une alternative "autre" et complètement différente au cinéma horrifique traditionnel, en déstructurant le récit et en abusant d'effets optiques pour pouvoir espérer envoûter le spectateur qui risquera pourtant d'être lassé par ces effets récurrents et ces passages ressortis à l'intérieur du film plusieurs fois.

Slaughtered vomit dollsMais on ne pourra nier un dépaysement total qui fera du film une expérience définitivement à part aussi bien par son agencement, que par son sujet très graphique et traité de manière évidemment volontaire dans un désir de choquer et de provoquer le spectateur, mais au final, passées ces scènes de régurgitation non truquées qui pourront certes remuer les plus fragiles, ce seront bien ces passages sanglantes qui interpelleront et plus encore, pour peu de réussir à suivre la destinée d'Angela, on ne pourra qu'être ému et attristé par le sort s'acharnant sur elle sans relâche, la poussant dans ses derniers retranchements et favorisant sa fuite en avant dans les substances illicites, avec notamment ces marques physiques venant anéantir ce charme pourtant si naturel et plaisant.

Slaughtered vomit dollsL'interprétation est largement probante, portée par Ameara LaVey qui jouera avec un naturel saisissant amenant même à se questionner sur la véracité de certaines blessures et comportements, tandis que la mise en scène du réalisateur sera foncièrement expérimentale, usant de zooms, d'effets stroboscopiques et autres pour accompagner ces plans très brefs. Les effets spéciaux seront souvent réussis pour agencer un gore franc et très graphique mais la réalisation viendra quand même nuire à la bonne lisibilité de ces passages ouvertement sanglants.

Donc, ce Slaughtered vomit dolls constituera une expérience aberrante, incroyable et parfois dérangeante qui se vit au lieu de simplement se regarder, mais avec des yeux plus qu'avertis !

Slaughtered vomit dollsLe DVD de zone 1 édité par unearthed Film avancera une image dans la mesure du possible nette, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale très (trop ?) présente pour un mélange métal bruyant, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Pour compléter la vision du film, on pourra suivre trois petits documentaires revenant sur le personnage d'Angela et son interprète avec notamment une séquence douloureuse et un making-of, une conséquente galerie de photos du film, une introduction au genre du "vomit gore" pour un texte écrit lu par le réalisateur, ainsi que les teasers et les bandes-annonces du film et de sa suite, le bien nommé reGOREgitated sacrifice.

Pour ceux qui oseraient vouloir tenter l'expérience, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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23.03.10

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The good heart
Réalisateur : Dagur Kari
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 17 mars 2010

Avec : Paul Dano (Lucas), Brian Cox (Jacques), Isild Le Besco (April), etc.

Par Nicofeel

Après les sympathiques Noi albinoi et The dark horse, Dagur Kari émigre de son Islande natale pour mettre en scène son nouveau film à New York. Il n'empêche, les thématiques chères au réalisateur sont toujours présentes.
Ici, un vieux barman, Jacques (Brian Cox) fait un séjour dans un hôpital en raison de son coeur malade (ce qui expliquera plus tard dans le film le titre de ce dernier) où il retrouve un jeune SDF, Lucas (Paul Dano) qui avait tenté de se suicider. Jacques va se prendre d'amitié pour ce jeune garçon un peu paumé et lui trouver un travail dans son bar. Dans un milieu presque essentiellement masculin (celui de l'univers des bars), va se glisser une jeune femme, elle aussi un peu paumée, April (Isild Le Besco).
Au vu du synopsis, on comprend aisément que la préoccupation première de Dagur Kari, est de nous parler des gens qui sont exclus de la société, des laissés-pour-compte, des personnes paumées qui vivotent. Quand on voit à quel point l'Islande, pays de Dagur Kari, a subi de plein fouet la crise du capitalisme, on peut se dire qu'il sait bien de quoi il parle.
Toujours est-il que cette thématique demeure plus que jamais universaliste. Les personnages joués par Paul Dano, Jacques et Isild Le Besco font tous plus vrais que nature. Des gens que la vie n'a pas aidé et qui ont bien du mal à s'en sortir. Alors, dans ce cas, qu'est-ce que l'on fait fait ? Eh bien on se sert les coudes. Et c'est ce que l'on voit clairment à l'écran. Malgré les réticences de certains (voir le point de vue de Jacques au début de l'arrivée d'April), ce n'est que de cette manière que l'on peut y arriver. Le réalisateur Dagur Kari est plutôt doué dans sa capacité à décrire la vie des couches populaires et à montrer qu'ils ne doivent rien à personne quand il s'agit d'aider son prochain. Même si le film est assez loin d'être une comédie potache, The good heart demeure un film optimiste car il décrit précisément des gens qui sont dans le besoin mais qui n'hésitent pas à s'entraider.

Le côté humaniste du film est évident et de nombreuses scènes sont là pour le signaler : il y évidemment le fait que Jacques décide de passer la main à Lucas afin de tout lui apprendre ; il y a le moment où Jacques décide de vendre son bar et de tout donner aux personnes qu'il apprécie le plus ; il y a le moment où les clients de Jacques décident de lui souhaiter un bon anniversaire.
L'émotion qui ressort du film est belle à voir. C'est tout bonnement une leçon de vie.
Le réalisateur réussit adroitement à mélanger scènes dramatiques avec des scènes humoristiques. C'est bien souvent un humour décalé mais cela fait toujours mouche. Les épisodes avec les animaux sont très drôles (le chien à l'avant de la voiture ; l'oie qui se retrouve dans le bar) et puis les différents personnages du film, tous très bien écrits, participent amplement à l'ambiance bon enfant du film alors que les faits décrits et événements sont bien souvent loin d'être drôles. Le personnage de Lucas, joué par Paul Dano, est franchement complètement décalé. Dès le début du film, on voit bien que ce personnage est atypique. Ainsi, lorsqu'il sort de l'hôpital, il veut à tout prix rendre service et comme il n'a pas d'argent, il est prêt à donner son sperme ! Finalement, il remplit une fiche de donneur d'organe. La scène est en somme révélatrice du film : drôle sur la forme, sérieuse sur le fond. En effet, le fait d'avoir signalé que Lucas accepte le don de ses organes n'est pas anodin, comme on le voit plus tard dans le film.
Le système d'entraide, évoqué précédemment, est à voir au propre comme au figuré. Puisque quand le personnage de Lucas n'aide pas directement son ami Jacques dans son bar, il le fait indirectement en raison d'événements difficiles, tragiques.
The good heart devient in fine un film sur la bonté des gens. Si le cinéaste n'est pas fondamentalement un grand optimiste de la vie (quoique la fin du film montre tout de même un personnage heureux de vivre, et qui n'a pas oublié son ami), il croit manifestement toujours au genre humain et à sa capacité à aider son prochain.
Film complètement atypique, révélateur du style de son auteur, The good heart est un bon petit film d'auteur qui mérite d'être vu par sa thématique, par le ton adopté et par le très bon jeu de ses acteurs. La musique, tout en douceur, participe également à l'ambiance si particulière qui se dégage de ce film.

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22.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le rêve italien
Réalisateur : Michele Placido
Durée du film : 1h41
Date de sortie du film : 10 mars 2010

Avec : Riccardo Scamarcio (Nicola), Jasmine Trinca (Laura), Luca Argentero (Libero), Laura Morante (Maddalena), etc.

Par Nicofeel

Après un sympathique Romanzo criminale (2006), Michele Placido nous revient avec Le rêve italien. Présenté à la 66ème mostra de Venise, le film allie tout à la fois vie privée et grande Histoire. Il se déroule à la fin des années 60, à un moment charnière où des étudiants de tous horizons ont souhaité changer le monde. A l'instar de la France, la société a été remise en cause. En Italie, d'après le film, ce sont le capitalisme d'une part et le milieu bourgeois catholique qui sont remis en question.
Michele Placido livre un film qui rappelle bien évidemment toute cette époque où l'on souhaite plus de liberté, plus d'égalité entre les gens. On voit dans le film toute la volonté de ces étudiants à bloquer le système en place pour ouvrir la voie à un nouveau système. Mais il n'est pas évident de changer comme cela une société et le gouvernement en place ne compte bien évidemment pas se laisser faire.
C'est la raison pour laquelle on voit dans le film à de nombreuses reprises l'intervention des forces de l'ordre. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le personnage principal du film, Nicola, est un policier. Ce personnage va de son côté illustrer le changement puisqu'il va laisser son statut de policier pour passer à celui d'acteur de théâtre. On peut immédiatement faire un parallèle avec la vie du cinéaste puisque Michele Placido a été officier de police au début de sa vie professionnelle avant de rejoindre une troupe de théâtre. Le film est donc fortement autobiographique, même si tout cela reste de la fiction.
Michele Placido a souhaité donner une ampleur à son film sur le plan historique. Les partis pris de la mise en scène évoquent bien ce souhait. Ainsi, à de plusieurs reprises, le film se retrouve en noir et blanc, avec tout à la fois des images du film et des images tirées d'archives historiques. Cela démontre la volonté du cinéaste d'inscrire son film sur le plan historique. De la même manière, les ralentis que l'on peut observer à plusieurs reprises ont pour but d'insister sur les événements vécus et de leur donner de la sorte une assise sur le plan historique. La très belle musique du pianiste Nicola Piovani (auteur entre autres de la BO du film Je vais bien ne t'en fais pas) se révèle parfaitement adéquate au sujet évoqué.
Côté mise en scène, on regrettera par contre le filmage caméra à l'épaule lors des scènes d'action, qui donne presque mal à la tête et a surtout une capacité à rendre les événements peu lisibles.
Le rêve italien n'est pas que le souhait d'un cinéaste d'évoquer la période de la fin des années 60. C'est aussi une histoire d'amour avec la description d'un triangle amoureux. Il y a la belle Laura (Jasmine Trinca, vue notamment dans le chef d'œuvre La chambre du fils), issue d'un milieu aisé, qui rejoint les étudiants révoltés et est éprise de deux garçons bien différents : Libero, le chef des étudiants révoltés et Nicola, le policier qui a infiltré le milieu étudiant en se faisant passer pour un étudiant. Comme dans le très beau Mon frère est fils unique, on comprend aisément que ce triangle amoureux ne pourra s'achever que de manière dramatique.

D'ailleurs, on peut faire un parallèle que l'on peut faire entre les histoires privées et la grande Histoire. Dans les deux cas, le rêve ne se sera pas concrétisé. Le changement tant souhaité par certains n'aura pas eu lieu et tous les personnages vivront par la suite la vie de leur côté. Comme l'indique si justement une des répliques du film Nous nous sommes tant aimés (la référence de la fresque historique et politique), « on a voulu changer le monde mais c'est le monde qui nous a changé ».
Si Michele Placido fait preuve d'intentions tout à la fois louables tout au long de son film, on regrettera tout de même le fait que les scènes s'enchaînent rapidement et qu'au final, le cinéaste n'approfondit pas vraiment son sujet sur le plan historique, politique et économique. L'ensemble est évoqué mais de manière très générale. Cela reste une analyse de surface? C'est d'autant plus dommageable que les acteurs, qui sont loin d'être des inconnus, se révèlent tous très bons.
En raison d'un traitement insuffisant de son sujet principal, Le rêve italien demeure un bon film mais n'atteint pas le niveau du chef d'oeuvre Nous nous sommes tant aimés voire même de l'excellent Mon frère est fils unique. Dans ces deux films cités, l'engagement des cinéastes sur le plan politique est bien plus important et donne un réel intérêt aux films.
Le rêve italien est malgré tout un film à conseiller, ne serait-ce que pour le public français en raison des quelques citations aux films français de la Nouvelle vague, et notamment des parapluies de Cherbourg de Jacques Demy.

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19.03.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans
Réalisateur : Werner Herzog
Durée du film : 2h02
Date de sortie du film : 17 mars 2010
Avec : Nicolas Cage (Terence Mc Donagh), Eva Mendes (Frankie), Val Kilmer (Stevie Pruit), Xzibit (Big fate), etc.

Par Nicofeel

Dernier film en date de Werner Herzog, Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans est à la base un remake de l'excellent film d'Abel Ferrara (1992).
Sauf que si le Bad lieutenant new look n'est pas un mauvais film en tant que tel, malheureusement il ne tient pas du tout la comparaison avec le long métrage d'Abel Ferrara. Et ce pour au moins 3 raisons :
- on ne retrouve pas l'ambiance poisseuse de l'oeuvre originale ;
- le flic incarné par Harvey Keitel demeure irremplaçable ;
- le scénario n'est plus aussi élaboré et surtout le questionnement de Ferrara, avec cette histoire de rédemption, n'est plus du tout présent. On regrettera fortement le côté un peu branchouille du film avec finalement une absence quasi totale de morale. Ferrara rachetait son personnage à la fin, ce qui n'est pas du tout le cas d'Herzog.
Pour autant, Bad lieutenant : escale à la nouvelle-Orléans est loin d'être un mauvais film. Si Nicolas Cage ne pourra pas remplacer l'interprétation hallucinante d'Harvey Keitel dans l'oeuvre originale, il n'empêche que la grande qualité du film actuel est bien le jeu d'acteur de Nicolas Cage. Ce dernier, qui est assez inégal au vu de ses interprétations parfois bien mauvaises, est tout de même plutôt bon dans ce film. Alors que l'on apprend dans le film que Terence Mc Donagh (le personnage de Cage) s'est blessé au dos en sauvant un homme, cela donne l'occasion à Nicolas Cage à déplacer sa grande carcasse avec un air de mec paumé et cinglé.

On assiste quasiment à l'inverse du Bad lieutenant original. Ici le personnage principal était assez sérieux au départ mais est devenu un vrai ripoux. Si tout cela n'est pas bien fait, cela permet au moins au cinéaste Werner Herzog à multiplier les séquences où son personnage apparaît vraiment comme un salaud. De ce point de vue, les scènes que l'on pourrait citer sont nombreuses. On retiendra notamment le moment où Terence Mc Donagh se fait une fille dans une ruelle sombre avec le copain de celle-ci juste à côté ; le moment où il utilise des méthodes peu conventionnelles pour obtenir des informations d'une vieille dame qui manque d'oxygène ; le moment où pour sauver sa peau et celle de sa copine il décide de traiter avec des dealers ; le moment où il fait une pression mentale auprès d'un joueur de football américain connu afin que ce dernier truque son prochain match.
Le film de Werner Herzog, qui multiplie ce genre de scènes, peut paraître un peu « too much » mais cela passe quand même pas mal, en raison principalement de la bonne interprétation de Nicolas Cage. Revers de la médaille : il y en a tellement pour Nicolas Cage que du coup tous les autres acteurs, à commencer par Eva Mendes qui joue le rôle de sa copine dans le film, paraissent un peu insipides.
Par ailleurs, Werner Herzog tend à nous dépeindre une société américaine aux abois alors qu'il est loin d'être évident que cette société est perdue de toutes parts. On a droit à un flic ripoux, sans aucune conscience morale. Sa copine est une prostituée ; l'amie de son père est une alcoolique et il traite avec des dealers, lesquels sont présents un peu partout. Sans compter que Terence Mc Donagh n'arrête pas de se droguer, en plus de prendre des médicaments. Une scène mérite cependant d'être soulignée : le moment où Terence Mc Donagh assiste au meurtre du personnage à qui il devait de l'argent. Sous l'effet de l'héroïne, il voit ce personnage mort en train de danser. Puis il voit un caméléon.
Malgré son côté violent et satirique évident, Bad lieutenant new look demeure un film dispensable car jamais ou en tout cas rarement il ne dépasse le stade de la série B. Et puis il faut bien reconnaître que Werner Herzog a concocté un film qui est discutable sur le plan de la morale. A aucun moment son anti-héros ne se pose la question du mal quant aux actions qu'il conduit. Là encore, on est loin de l'oeuvre originale. Le film confirme son aspect branchouille en oubliant au passage la notion de morale.
Et puis terminons en signalons que l'oeuvre originale était tout de même bien plus prenante avec cette histoire de nonne violée. Alors qu'aujourd'hui le film d'Herzog se contente de rentrer dans le milieu des dealers, comme on a pu le voir mille fois déjà au cinéma.
En synthèse, Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans demeure une série B sympathique, qui comporte plusieurs scènes efficaces mais il n'y a pas vraiment la réflexion et la tension que l'on retrouverait dans le film d'Abel Ferrara.

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18.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Lebanon
Réalisateur : Samuel Maoz
Durée du film : 1h32
Date de sortie du film : 3 février 2010

Avec : Yoav Donat, Itay Tiran, Oshri Cohen, Michael Moshonov, etc.

Par Nicofeel

Décidément les films de guerre sont très en vogue actuellement. Et plus précisément les films à connotation politique forte. Avec Démineurs, Kathryn Bigelow (récemment récompensée par plusieurs Oscars) avait ouvert la voie du film de guerre particulièrement réaliste.
Avec Lebanon, le cinéaste Samuel Maoz, qui s'est basé sur des souvenirs personnels, en vient pour sa part à évoquer la guerre de Liban en 1982. Cette guerre est donc une nouvelle fois sous les feux de l'actualité après l'excellent film d'animation Valse avec Bachir. Dans le cas présent, si le sujet est fictionnel, le spectateur a tout de même bien l'impression de vivre les événements. Le spectateur est clairement positionné en première ligne, comme il l'était déjà avec Démineurs.
Le sujet du film est relativement simple, ce qui ne l'empêche pas d'être efficace. Il s'agit d'un huis clos avec des soldats israéliens qui se trouvent à l'intérieur d'un tank et ont pour but de remplir leur mission, qui revient à tuer des gens. L'originalité du film tient au fait que l'on ne vient ce qui se passe à l'extérieur du tank que par le biais du viseur du canon du tank.

Une des inscriptions que l'on trouve à l'intérieur indique que « l'homme est d'acier, le tank n'est que ferraille ». Comme on peut fortement s'en douter, cette idée va voler en éclats. Déjà premier rappel, la guerre n'est pas un amusement. C'est quelque chose d'horrible, ne serait-ce que sur le plan visuel. Avec Lebanon, on est très loin des films d'action américains où la mort n'est jamais pointé du doigt et où elle sert tout simplement de moyen pour relancer l'action. Ici chaque mort a quelque chose d'horrible et d'injuste. On voit clairement par le biais du viseur du canon du tank et donc par l'action de ces soldats que les meurtres peuvent frapper n'importe qui, a fortiori des civils innocents ce qui est d'autant plus horrible.
Une guerre est quelque chose de moche et le cinéaste Samuel Maoz ne fait pas de fioritures dans sa description : on voit ainsi un homme qui a perdu ses jambes et un bras et que l'on achève brutalement. On a l'impression que tout type de personne qui se trouve sur le passage du tank est susceptible de mourir. La mort est montrée telle qu'elle est. Elle peut toucher tout le monde et les responsables sont les militaires.
Mais ces derniers sont loin d'être des personnages d'acier (comme on pouvait le lire sur l'inscription du tank). Chacun d'entre eux a peur et comme au début du film, il est difficile de décider de tuer un être humain que l'on a juste en face de soi, même si l'on est installé dans son tank et que l'on risque peu de choses. Ces militaires ont chacun leur vie propre et ce combat qu'ils n'ont jamais demandé n'est pas forcément une sinécure pour eux. Le réalisateur Samuel Maoz montre bien la vie à l'intérieur du tank avec des tensions, des ordres, des contre-ordres et surtout une volonté d'en finir au plus vite. Par le biais d'un superbe travail sur l'éclairage, on voit ces militaires qui ont chaud, qui transpirent. On ressent presque de l'intérieur les fumées qui s'échappent du tank ou encore le bruit de ce dernier. On vit comme si l'on était à la place des militaires et parfois la situation est loin d'être évidente, notamment lorsque ces soldats doivent intégrer dans le tank un soldat mort ou encore un prisonnier.
La tension qui se situe dans le tank essaie parfois d'être dédramatisée par la parole, comme lorsque ce soldat raconte le moment où il a rencontré une femme et a rencontré un grand bonheur d'être avec elle, à tel point qu'il s'est bien laissé aller.
Cependant, malgré sa beauté formelle et son point de vue original adopté, Lebanon n'est pas à mon sens dénué de défauts ou à tout le moins il ne plaira pas à tous. Ce huis-clos est difficile d'accès par cette mise en scène qui rend le film quelque peu aride et les différentes scènes du film se révèlent tout de même quelque peu redondantes. Il faut vraiment réussir à se plonger dans le film, sinon ce dernier, malgré sa durée assez courte, pourra se révéler bien long.
Au final, Lebanon, qui est inspiré de la vie de son cinéaste, est un film nécessaire qui montre parfaitement l'injustice et la bêtise de la guerre. Rien que pour cela, il mérite le Lion d'Or à Venise qu'il a obtenu en 2009.

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17.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La pivellina
Réalisateurs : Tizza Covi et Rainer Frimmel
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 17 février 2010
Avec : Patrizia Gerardi (Patty), Asia Crippa (Asia), Walter Saabel (Walter), Tairo Caroli (Tairo), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Tizza Covi et Rainer Frimmel, La pivellina part d'un postulat qui n'est pas sans rappeler L'enfant des frères Dardenne. En effet, ici, une artiste de cirque, Patty trouve tout à côté de l'endroit où elle vit une petite fille d'environ 2 ans et demi qui a été abandonnée par sa mère.
A la différence du film des frères Dardenne, le questionnement ne va pas être celui de l'abandon et de culpabilité des parents mais au contraire celui de l'intégration de cette petite fille dans un nouveau cocon familial.
Filmé dans le style d'un documentaire, La pivellina est clairement un docu-fiction. Les deux réalisateurs ont cherché à coller au plus proche de la réalité. Cette caméra qui filme la vie des gens, sans jamais juger, rappelle immanquablement le néo-naturalisme italien. Cette idée est d'ailleurs renforcée par la volonté des cinéastes de nous montrer une réalité qui ne fait pas forcément plaisir à voir. Ainsi, Patty, la femme aux cheveux rouges, vit dans la périphérie de Rome dans des conditions pour le moins peu enthousiasmantes. On voit des endroits des HLM vieillots mais il y a encore pire car Patty se trouve avec son mari sur un terrain vague, qu'ils occupent avec d'autres artistes de cirque. L'habitation est pour le moins précaire puisque cela se résume à un camping. Pour accéder à la douche, il faut aller dans le camping du jeune Tairo, garçon de 14 ans, dont le père travaille lui aussi dans un cirque. Mais l'eau pose problème en elle-même : ainsi, ces artistes de cirque récupèrent l'eau publique qu'ils peuvent trouver dans les parages. Plus généralement, le matériel pour vivre dont disposent ces artistes est avant tout de la récupération d'éléments endommagés. La vétusté des lieux est criante.
La description sociale est saisissante de réalisme. Pour autant, les réalisateurs n'ont jamais cherché à faire preuve de misérabilisme.

Bien au contraire. Malgré les conditions matérielles difficiles dans lesquelles vivent ces artisites de cirque et malgré la dureté de la thématique du film, à savoir l'abandon d'un enfant, La pivellina demeure plus que jamais un film optimiste sur la vie.
Car la description de ce milieu si particulier que constituent ces artistes de cirque, ces saltimbanques qui vivent au milieu des animaux, donne lieu à des scènes d'une grande simplicité, révélateurs d'un grand bonheur. Patty, Tairo et d'autres personnes qu'ils fréquentent accueillent la jeune Asia comme l'une des leurs. La fillette, qui est mignonne comme tout, illumine l'écran par sa spontanéité. On imagine aisément que Tizza Covi et Rainer Frimmel ont dû passer beaucoup de temps avant d'obtenir le résultat qu'ils souhaitaient à l'écran. Toujours est-il que l'on appréciera au plus haut le fait de voir l'intégration de cette petite fille au sein de sa nouvelle famille. Le bonheur est dans le pré et cela n'est pas qu'une expression. Ici, des jeux tous simples, comme réceptionner une balle, jouer dans quelques centimètres d'eau, ou des gestes simples (le fait de sourire, le fait de porter un enfant dans ses bras) donnent lieu à des moments de grand bonheur. Ces gens, qui ont pourtant des moyens très limités, font tout pour cette enfant : ils lui achètent des couches et de nouveaux vêtements. Et puis il y a cette très belle scène finale, qui résume à elle tout ce que l'on a vu jusque-là. La petite Asia a droit pour son départ supposé (car sa mère naturelle était censée la récupérer) à une jolie fête avec un gâteau comportant son prénom. Asia, entourée de nombreux artistes du cirque obtient plusieurs cadeaux, lesquels signifient clairement tout l'amour de ces gens envers elle. Car au-delà des notions d'argent, de difficulté à s'en sortir à la fin de chaque mois, le film est avant tout caractérisé par une solidarité de tous les instants entre ces saltimbanques. Cette solidarité, on l'aura vu s'exprimer de bout en bout dans le film avec notamment l'un des amis de Patty qui va amener Patty, Tairo et Asia à la mer ou encore ce moment où les forains vont permettre à ces mêmes personnes d'accéder gratuitement à des jeux. L'amour qui est rendu à cette fillette fait plaisir à voir et cette dernière rend également l'amour qui est donné, à tel point qu'elle en oublie sa maman naturelle, se sentant parfaitement intégrée là où elle se trouve.
Si la fin du film est ouverte et permet à chacun de se faire son idée sur la suite des événements, La pivellina est un long métrage qui respire un humanisme vrai et sincère, qui ne devrait pas manquer de toucher le spectateur en ces temps où l'individualisme semble primer sur le collectif.

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16.03.10

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'arbre et la forêt
Réalisateurs : Olivier Ducastel et Jacques Martineau
Durée du film : 1h37
Date de sortie du film : 3 mars 2010

Avec : Guy Marchand (Frédérick), Françoise Fabian (Marianne), Sabrina Seyvecou (Delphine), Yannick Renier (Rémi), François Négret (Guillaume), Catherine Mouchet (Françoise), Sandrine Dumas (Elisabeth), Pierre-Loup Rajot (Charles).

Par Nicofeel

Auteurs notamment de l'excellent Jeanne et le garçon formidable, Olivier Ducastel et Jacques Martineau reviennent en 2010 avec le film L'arbre et la forêt. Au départ, on pense que l'on se situe dans un drame familial typique des films d'Arnaud Desplechin où des êtres s'entredéchirent.
En fait, le film L'arbre et la forêt est avant tout celui de la révélation et par extension de la libération d'un homme. Guy Marchand, qui est parfait de bout en bout, interprète un homme quasi mutique qui a refusé d'aller à l'enterrement de l'un de ses fils. Alors qu'il accepte les reproches de sa famille sans vraiment broncher, il finit par expliquer les raisons qui l'ont amenées à cette décision radicale.
Le film prend à cette occasion une tournure tout à fait inattendue. S'il prouve une fois de plus qu'il y a parfois au sein de chaque famille des grands mystères qui sont inconnus, la révélation n'en est que plus étonnante. Jusque-là le personnage de Frédérick, joué par Guy Marchand, n'attirait guère la sympathie. Il passe soudainement du statut de personnage peu sympathique à celui de victime.
En effet, Frédérick a été durant la seconde guerre mondiale au Struthof, seul camp de concentration et d'extermination nazi présent en France. Si les détails de cet emprisonnement ne seront jamais révélés, on saura surtout que cet emprisonnement est dû aux moeurs homosexuelles de Frédérick. Ce dernier est ressorti brisé de cet épisode et s'est reconstruit une nouvelle vie.
Comme il le dit si bien à sa petite-fille, Delphine (excellente Sabrina Seyvecou), il ne cherche nullement à oublier cet épisode douloureux de sa vie, en revanche il considère bien que les événements vécus sont à l'opposé de ces aspirations et plus généralement les atrocités commises au Struthof prouvent le caractère inhumain qui a eu lieu durant cette époque.

Dans L'arbre et la forêt, il n'y a pas besoin de longs discours pour comprendre ce qui se passe ou ce qui s'est passé. De ce point de vue, le silence qui a été imposé à Frédérick par son fils est terrifiant.
L'arbre et la forêt est également un très beau film sur les relations au sein d'une famille. Personne n'est parfait mais on fait avec les défauts des uns et des autres. L'excellente distribution du film est clairement une des raisons du succès du film et du caractère crédible des relations conflictuelles des différents personnages. Le personnage de Frédérick est ainsi dans une relation de conflit avec son fils Guillaume qui cherche surtout à récupérer de l'argent de son paternel ; à l'inverse la très sensible Delphine est une jeune femme clairement humaniste, désintéressée, qui a comme but premier l'amour des gens qui l'entourent. Dans les très belles ballades qu'on la voit faire dans la forêt familiale aussi bien avec son ami Rémi qu'avec son grand-père Frédérick, Delphine est là pour perpétuer la tradition familiale. Les arbres sont bien le symbole de la vie.
Le film L'arbre et la forêt est marqué par un virement progressif au niveau relationnel qui se caractérise au niveau de la mise en scène. Ainsi, alors qu'au début du film les différents personnages sont chacun dans leur coin et sont comme emprisonnés (l'idée de filmer de la fenêtre, d'où l'idée d'isolement, d'étouffement), progressivement les personnages s'ouvrent vers la nature. Mieux, à la fin du film on retrouve les personnages ensemble : c'est le cas de Frédérick et de Rémi qui hurlent ensemble sur de la musique de Wagner – qui est la musique que l'on retrouve sur l'ensemble du film, à l'exception d'un morceau de Mozart - mais aussi de Frédérick et de son épouse Marianne (sublime Françoise Fabian, qui joue une femme forte, d'une grande sensibilité) qui se retrouvent derrière leurs portes de fenêtre, mais ensemble. Leur présence sur le même plan indique clairement que la famille fait désormais cause commune. Seul Guillaume, plus intéressé par des notions bassement matérielles, reste à l'écart de ce rapprochement familial.
Et puis que dire de ce très beau plan final d'élévation avec la caméra qui filme l'arbre gigantesque, si cher à Frédérick. Ce très beau mouvement en contre-plongée donne un aspect apaisé à la situation que l'on vient de vivre pendant plus d'une heure 30. Ce sentiment est renforcé par la musique de Richard Wagner avec L'or du Rhin (Der ring des Nibelungen) qui donne des frissons au spectateur et renforce parfaitement l'idée que l'on se fait de ce film : un film très sensible et très juste dans ce qu'il décrit.
Doté d'une mise en scène classique et parfaitement opportune, d'une distribution de grande classe et d'une BO où Wagner est omniprésent, L'arbre et la forêt est une des très belles surprises de ce début d'année 2010.

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15.03.10

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Scarce
Scarce

Film indépendant datant de 2008 et premier long métrage pour ses deux réalisateurs prometteurs, ce Scarce va aussi bien verser dans le "Torture-flick" que dans le "slasher" mâtinée de "Survival" avec ces deux cannibales ayant trouvé de nouvelles proies à se mettre sous la dent. Evidemment, le métrage n'est pas passé par la case "salles obscures" et c'est donc directement en DVD et en Blu-ray qu'il débarquera chez nousle 16 mars grâce à l'éditeur Emylia, toujours à l'affût pour nous dénicher des inédits de qualité.

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Le script la suivre le calvaire de trois snowboarders coincés dans une tempête de neige en rentrant chez eux et qui vont trouver refuge dans une cabane complètement isolée appartenant à un vieux homme affable qui va se révéler être un cannibale secondé par un homme de main particulièrement sadique.

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Si le métrage adoptera dans sa première partie une intrigue codifiée mais qui ménagera pour autant des passages tendus, ce sera ensuite que l'originalité va pointer le bout de son nez pour aussi bien verser dans un aspect graphique dérangeant et sadique avec ces tortures vicieuses subies par les deux naufragés de la route, que pour laisser un dernier acte ancré dans le "survival" venir secouer le spectateur avant un dernier retour à la case "Torture-flick" pour un final éprouvant. La critique complète du film étant disponible ici et aura permis à l'éditeur français de la citer pour ses visuels promotionnels.

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Le DVD français édité par Emylia avancera une image en 7.78 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS, et en bonus on pourra suivre un imposant et graphique dioporama. L'édition Blu-ray proposera également une image en 1.78 (1080p/24) pour une bande-son en français en DTS-HD Master Audio 2.0 et en anglais sous-titré en DTS-HD High Res Audio 5.1, avec le même bonus.

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Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 16 mars prochain pour pouvoir découvrir ce Scarce, œuvre virulente, dérangeante et même un brin sadique !

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14.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The descent 2
Réalisateur : Jon Harris
Durée du film : 1h33
Date de sortie du film : 14 octobre 2009 (sortie en DVD le 17 mars 2010)
Avec : Shauna Macdonald (Sarah), Natalie Jackson Mendoza (Juno), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jon Harris, connu essentiellement pour avoir été le monteur d'Eden lake et de The descent, The descent 2 ne partait pas forcément sur les meilleures bases. En effet, exit l'excellent Neil Marshall qui avait eu le mérite de créer un des meilleurs films d'horreur de ces dernières années, par son aspect viscéral et psychologique.
De plus, The descent se suffisait largement à lui-même. La fin – en tout européenne – ne laissait guère place au doute avec une Sarah qui avait très peu de chances de survie. Oui mais voilà on saisit assez rapidement que le scénario de The descent 2 se base sur la version américaine de The descent. En effet, les Américains n'avaient pas droit au twist final et se contentaient d'une issue favorable pour le personnage de Sarah.
En plus de ce fait qui est regrettable pour les spectateurs européens, le film The descent 2 manque cruellement d'imagination. Le film est un copié-coller de l'original mais en moins bien.
Autant The descent parvenait à instaurer une véritable, autant The descent 2 est laborieux. L'action démarre avec le personnage de Sarah qui souhaite oublier ce qui lui est arrivé mais on lui propose ou plutôt le shérif du coin l'oblige à retourner dans une grotte située dans les Appalaches. Il ne se passe quasiment rien au début du film avec une simple présentation des différents personnages. Cela devient un peu plus animé quand les personnages se rendent dans la grotte.

Mais pour que les vraies scènes d'action commencent à arriver, il faut attendre quasiment la moitié du film. Et puis il faut bien reconnaître que l'effet de surprise qui avait parfaitement marché pour le film original a complètement perdu de sa superbe. Les attaques des monstres, à savoir des crawlers deviennent de simples prétextes à des scènes d'action un peu gore. Il faut bien dire qu'il n'y a plus vraiment de tension dramatique et que les nouveaux personnages, présentés à la va-vite n'apportent pas grand chose au récit. On ne s'intéresse que peu à leur parcours.
Le film n'hésite pas à nous servir une soupe qui sent tout de même beaucoup le réchauffé. Ainsi, outre la présence de Sarah, on a la surprise de retrouve Juno. La haine que se voue désormais les deux jeunes femmes est à peine esquissé.
Et puis force est de constater que Jon Harris n'a pas spécifiquement les qualités de metteur en scène de Neil Marshall. Autant ce dernier réussissait à instaurer un climat de tension et de peur, autant Jon Harris évite tout juste l'ennui au spectateur. Par moments, il fait même sourire le spectateur avec des scènes qui souffrent d'un cruel manque de cohérence.
Incapable de se démarquer de son prédécesseur dont il reprend toutes les thématiques (y compris des flashbacks qui ne sont pas forcément d'une grande utilité) mais en moins bon, The descent 2 ne fera pas date.
Il faut dire que dès le départ le film The descent 2 avait le handicap d'exprimer des idées qui aient déjà été formulées. Et puis, comme dit précédemment, on reprenait le récit à un moment fort critiquables la mesure où le happy end vu par Etats-Unis ne corresond pas à la verion européenne.
Au final, The descent 2 constitue une oeuvre parfaitement dispensable. Si l'on prend plaisir à revoir deux des personnages de The descent, cela n'est pas du tout suffisant. Le scénario n'est pas terrible, la musique reprend le principal thème de The descent, les acteurs son loin d'être impliqués et leurs personnages sont de véritables caricataures. Cela n'empêche que le film se regarde sans souci, en raison de quelques scènes qui tâchent beaucoup (les amateurs de sang qui tâche seront ravis) et qui donnent un aspect graphique à l'ensemble et en raison d'une deuxième partie au rythme enlevé.


Quelques spécificités sur le DVD de The descent 2 :
Le 17 mars 2010, va sortir dans les bacs le DVD de The descent 2.
Son image devrait être un 16/9 compatible 4/3 et son format un 2.35.
Le son donnera la possibilité de voir le film en dolby digital 5.1 soit en français soit en version originale sous-titrée français.
Des bonus seront bien présents et comprendront :
- Making of
- Scènes coupées
- Film-annonce
- Galerie de photos.

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13.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La rafle
Réalisateur : Rose Bosch
Durée du film : 1h55
Date de sortie du film : 10 mars 2010
Avec : Mélanie Laurent, Jean Réno, Gad Elmaleh, Sylvie Testud, Hugo Leverdez, Raphaëlle Agogué, Anne Brochet, etc.


Par Nicofeel

Réalisé par Rose Bosch, La rafle rappelle les terribles événements qui ont amené le 16 juillet 1942 un peu plus de 13000 juifs à être parqués au vélodrome d'hiver (le fameux vel d'hiv) avant d'être envoyés dans des camps où ils ne reviendront jamais. Parmi ces juifs raflés se trouvaient de nombreux enfants, âgés pour la plupart de 2 à 15 ans.
Si les films qui évoquent cette question de manière plus ou moins directe sont finalement assez rares (Monsieur Klein de Joseph Losey ou Au revoir les enfants de Louis Malle), on ne peut dès lors qu'apprécier l'idée de faire un film qui nous ramène aux sombres heures de notre pays. C'est par de tels films que l'on continue de se souvenir d'actes odieux qui ont été perpétrés.
De ce point de vue, le film remplit largement son contrat. Il nous montre une administration française qui n'a pas hésité à pactiser avec l'ennemi. Le zèle de la préfecture de police de Paris est pour beaucoup dans la réussite de cette rafle. On voit plusieurs fois à l'écran le secrétaire général de la préfecture de police ou encore des personnages tels que Laval ou encore Pétain.

Les événements sont expliqués dans leur globalité. Même si cela reste parfois un peu simpliste, on démarre l'action avec les Juifs obligés de porter la croix jaune, puis on assiste à la rafle et l'on suit l'après, ce qui demeure assez intéressant. Car on comprend que la rafle n'est que le début du calvaire pour ces hommes et ces femmes qui n'ont rien demandé à personne. L'injustice et la barbarie perpétrées sont bien là pour montrer ce que certains ont presque fini par oublier.
Cependant, malgré ses bonnes intentions, le film est très loin d'être parfait. La rafle fait même assez peur au début. La France qui nous est présentée est complètement caricaturale. On a l'impression d'assister à des images d'Epinal. Les acteurs, qui ne sont pas d'un très haut niveau, nous donnent franchement l'impression que l'on va assister à une sorte de téléfilm. Heureusement, par la suite, de ce côté, cela s'améliore. Quoique côté interprétation, le personnage jouant Hitler est pathétique. Son apparition lorsqu'il se met à invectiver les gens à la radio est parfaitement ridicule : on croit à une blague mais non, la scène se veut sérieuse !
Le film ne manque d'ailleurs pas de scènes quelque peu pathétiques : l'arrivée des pompiers dans le vel d'hiv part d'une bonne intention mais la scène, qui s'éternise, finit par devenir soûlante. La palme du ridicule revient en l'occurrence à Mélanie Laurent (dont l'interprétation est pourtant plutôt convaincante) qui, en bonne infirmière, décide du jour au lendemain de voir le préfet. Et elle le rencontre sur les marches de la préfecture. Cette scène est d'une incroyable incohérence. Comment croire qu'une femme peut venir comme elle le souhaite rencontrer le préfet de police qui est tout de même un des personnages les plus importants de Paris.
Les incohérences sont d'ailleurs légion et c'est ce qui constitue incontestablement sa grosse faiblesse. Même si Rose Bosch part d'un bon sentiment, elle adapte tout de même par moments la réalité historique à sa façon, ce qui devient assez gênant. Ainsi, on voit dans le film, notamment au début, de nombreux Français prêts à aider les Juifs. Dans les faits, on sait bien que si quelques Français ont effectivement aidé des Juifs, ils ont été une minorité. Alors que dans le film on a l'impression qu'il y a la méchante police d'un côté et de l'autre la France entière (hormis quelques personnes, comme cette boulangère raciste, bien caricaturale au demeurant) qui soutient les Juifs, on sait que la vérité a été beaucoup plus nuancée.
De plus, Rose Bosch se permet quelques écarts avec la réalité historique qui ne sont pas de bon aloi. Ainsi, vers la fin du film, un médecin déclare à l'infirmière que joue Mélanie Laurent que les Juifs qui sont envoyés dans des trains à l'Est ne reviennent jamais car ils sont gazés dans des camps. Cette idée est complètement erronée puisque l'on sait parfaitement que l'horreur des camps n'a été découverte que lors de la libération de ceux-ci. C'est d'ailleurs l'horreur des camps qui a créé un véritable émoi sur le plan international.
Et puis le dernier point faible du film est sans conteste son côté larmoyant qui apparaît excessif. Les scènes, avec de grandes envolées sur le plan musical, sont appuyées voire sur-appuyées. On voit à de nombreuses reprises des femmes et des enfants qui crient, Mélanie Laurent se démène dans tous les sens et n'arrête pas de pleurer, on a droit à moults gros plans. Et puis cerise sur le gâteau, la fin. Si cette dernière a le mérite de délivrer un message d'espoir avec ces survivants de l'Holocauste, il n'empêche que là encore la scène est surlignée ô possible avec des acteurs qui en font des tonnes dans le côté larmoyant. Un peu plus de mesure n'aurait pas nui au film et l'aurait rendu tout aussi, voire bien plus intéressant.
Au final, on garde un sentiment mitigé de ce film qui bénéficie d'une thématique forte mais qui est amoindri par un traitement qui manque cruellement de finesse. C'est dommage car il y avait moyen de faire un grand film avec un tel sujet.

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11.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Hanger

Dernier méfait en date du réalisateur Ryan Nicholson (à qui nous devons notamment le sympathique Live feed et surtout Gutterballs), ce Hanger permettra à son auteur de persévérer dans ce mélange détonant de mauvais goût à base horrifique et érotique, pour hélas demeurer ici bien superficiel et laisser un rythme en dents de scie venir en partie plomber les idées perverses et peu ragoûtantes de l'intrigue.
Le script va suivre la vengeance d'un jeune homme difforme contre celui qui a tué sa mère en l'avortant de force.

Hanger

Dans sa séquence introductive, le métrage va mettre en scène une prostituée enceinte, nommée Rose, regardant un mauvais film gore à la télévision en compagnie de deux "collègues", une autre jeune femme ayant eu le visage brûlé et un vieux transsexuel, jusqu'à ce que leur souteneur, un black hyper violent appelé Leroy, débarque, frappe Rose puisqu'elle ne lui a pas ramené d'argent du fait de son état et brûle le pénis du transsexuel sur une plaque de cuisson, tout en ordonnant à Rose de se débrouiller pour obtenir des dollars. C'est ce qu'elle va faire en allant voir John, un client habituel largement compréhensif puisqu'il aura même acheté un nounours pour le futur bébé mais qui refusera de coucher avec cette femme enceinte jusqu'aux yeux malgré ses supplications et autres effets d'esbroufe (comme cette montée de lait graphique…). Mais malheureusement pour Rose, Leroy va revenir et la violenter encore pour finalement la suivre jusqu'à sa chambre et commettre l'impensable avec un cintre. En effet, l'homme va se servir de ce cintre pour extirper le bébé de Rose de son ventre pour un avortement sauvage qui aura raison de Rose, le bébé finissant jeté dans une poubelle.

Hanger

Ryan Nicholson donnera ainsi d'entrée le ton en flirtant constamment avec le mauvais goût le plus graphique pour même suivre cet avortement en s'aidant de gros plans sur la vulve de Rose jusqu'à la sortie de ce bébé qui finira aux ordures pour être heureusement pour lui récupéré par une main inconnue. L'intrigue fera alors un bond de dix-huit ans en avant dans le temps et nous retrouverons donc le bébé de Rose devenu un jeune homme prénommé "Hanger" cachant son visage et vivant avec des clochards dans la rue jusqu'à ce qu'il soit recueilli par John, qui va l'emmener chez lui, lui offrant ainsi un pied-à-terre et l'emmenant pour leur première soirée commune voir une prostituée. John laissera donc Hanger et sa "promise" seuls dans sa voiture mais la demoiselle découvrira en même temps que nous le visage hideux et défoncé par des cicatrices de "Hanger" pour avoir bien entendu une réaction horrifiée qui la poussera à vouloir s'enfuir mais elle sera bien vite rattrapée par Hanger et par John qui vont devoir s'en débarrasser lors d'une scène sanglante plus que volontaire puisque la jeune femme aura la tête écrasée et explosée par la portière du véhicule de John.

Hanger

La suite de l'intrigue verra dans un premier temps Hanger trouver du travail dans une usine de recyclage où il rejoindra d'autres "freaks" graveleux et répugnants, se liant même d'amitié avec l'un d'eux avec qui il va passer son temps à regarder des films porno (tournés par sa mère !) en buvant de la bière, pour ensuite laisser John se lancer à la recherche de Leroy pour venger aussi bien Hanger pour son état que la mort de Rose. Hélas, la partie centrale, occupée principalement par des situations mettant en scène Hanger et son nouvel ami, tomberont régulièrement à plat en plus de n'avancer que des idées provocatrices de pacotilles. En effet, outre les décors dans lesquels vont évoluer les protagonistes entre cette pièce aux murs couverts de clichés pornographiques et cette usine nauséabonde qui renfermera dans ses poubelles tout et n'importe quoi (le crabe), le métrage va surtout mettre en avant des situations certes souriantes mais jamais véritablement offensantes jonglant avec un humour salace très terre à terre (l'ami de Hanger ne collectionnera-t-il pas les tampax usagés dont il se servira en plus pour se faire du "thé") et redondant, ce qui laissera également Ryan Nicholson s'amuser avec un érotisme complètement gratuit puisque la secrétaire très sexy de l'usine de recyclage aimera se promener un mini-jupe et s'adonner à la masturbation dans son bureau, quitte à se dévêtir complètement pour s'allonger sur son bureau et jouer avec son stylo.

Hanger

La dernière partie du métrage se montrera quand même un peu plus efficace en étant plus méchante au travers d'autres idées tordues puisqu'un troisième larron de l'usine va droguer Hanger et son ami pour pouvoir violer l'un et satisfaire une seconde fois ses besoins sexuels dans un trou de l'abdomen de Hanger, le tout à grand renfort de gros plans dégueus, tandis que John va tomber dans les griffes de Leroy qui aura eu vent de la vengeance fomentée par John, lui infligeant donc quelques tortures vicieuses (genre cyprine étalée sur son visage) et sanglantes, pour laisser les rôles s'inverser lors d'un final gore mais sans ampleur. Ryan Nicholson cherchera donc une nouvelle fois à choquer et à amuser son spectateur en étalant un mauvais goût de tous les instants qui se retrouvera également dans des dialogues bardés d'obscénités et de vulgarités, mais hélas il ne parviendra pas franchement à innover pour presque uniquement reprendre des situations déjà vues ailleurs, certes en les rendant toujours plus volontaires et graphiques. Cela n'empêchera pas une certaine monotonie gênante de s'installer, surtout que les phases de dialogues auront largement tendance à traîner en longueur et que le "ventre mou" du métrage ne sera pas réellement excitant ou animé, malgré quelques situations souriantes, comme la visite de cette femme presque obèse témoin de Jéhovah à Hanger et son ami et qui finira évidemment mal pour une autre séquence sanglante.

Hanger

De plus, l'intrigue globale du métrage sera bien facile et ne créera que très rarement du suspense ou de la tension (avec quand même un bel effet de surprise lors de la découverte du visage terrifiant de Hanger) pour bien entendu privilégier l'aspect graphique et la gaudriole et assumer pleinement les choix dégoûtants du réalisateur qui jouera avec son humour scatologique ou ici très porté sur les tampons menstruels usagés, quitte même à s'en servir pour faire périr un des personnages qui sera étouffé par l'un d'eux gorgé de sang "frais", quand il ne versera pas dans un érotisme très osé charmant mais entièrement gratuit. L'interprétation est cohérente, porté par des acteurs semblant biens 'amuser derrière des maquillages démonstratifs, tandis que la mise en scène de Ryan Nicholson manquera hélas de "pêche" pour insuffler au métrage un vent de folie dont il aurait pourtant bien eu besoin. Les effets spéciaux sont par contre largement probants, aussi bien pour ces maquillages réussis qui défigureront les faciès, que pour les nombreux plans sanglants volontaires et très graphiques.

Donc, ce Hanger pourra déplaire ou dérouter les spectateurs guère habitués à ces débordements assez extrêmes, tandis que les autres pourront au contraire s'en amuser tout en regrettant ce manque de fraîcheur et de rythme ainsi qu'une originalité en berne !

Hanger

Le DVD de zone 1 édité par Breaking Glass Pictures avancera une image nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale certainement pas assez appuyé pour dynamiser un ensemble qui en avait pourtant bien besoin, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, sans le moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of donnant dans la bonne humeur la parole aux membres de l'équipe du film, un petit journal de bord tenu par Lloyd Kaufman, le patron de la "Troma" qui fera un petit caméo dans l'entame du film, la séquence érotique visionnée par les personnages reproduite en intégralité, deux rapides scènes coupées, un très court bêtisier, une conséquente galerie de photos ainsi que la bande-annonce du film, suivie par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient se frotter à l'humour porté sur le mauvais goût de ce "Hanger", le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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10.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Daybreakers
Réalisateurs : Michael et Peter Spierig
Durée du film : 1h38
Date de sortie du film : 03 mars 2010

Avec
: Ethan Hawke (Edward Dalton), Willem Dafoe (Elvis), Sam Neill (charles Bromley), Michael Dorman (Frankie Dalton), Claudia Karvan (Audrey).


Par Nicofeel

Réalisé par Michael et Peter Spierig, auteurs du film Undead en 2004, Daybreakers part d'un synopsis pour le moins original : en effet, on se retrouve en 2019 avec des vampires qui ont pris le contrôle de la Terre. Les humains, devenus en minorité, sont recherchés puis parqués dans des endroits (qui font penser à des sorte de chambres froides) où ils servent de garde-manger ou plutôt de garde-boisson vu qu'il s'agit de vampires !
Faisant penser aux films de vampires contemporains tels que Underworld, Daybreakers dépoussière lui aussi le mythe du vampire. Les vampires craignent toujours fortement le soleil (un des moyens pour les détruire) mais ils habitent désormais dans des hautes tours où ne passe pas le soleil. Il n'y a dans ces tours que de la lumière artificielle. Par ailleurs, les vampires ont la possibilité d'activer le « daytime » sur leurs voitures, c'est-à-dire une protection au niveau des vitres de voiture qui permet en plein jour d'empêcher le soleil de passer dans les voitures. Les vampires ont donc trouvé une parade pour éviter d'être brûlés.

L'originalité du film tient au fait que l'on a un vampire, Edward Dalton (Ethan Hawke), humaniste ô possible, n'est pas du tout satisfait à l'idée que la race humaine s'éteigne progressivement. Il cherche un substitut au sang humain qui pourrait être délivré à ses congénères vampires. Mais dans cette histoire qui peut rappeler par certains aspects l'excellent film La planète des singes (l'original), plusieurs êtres humains, vont être en contact avec Edward et lui permettre de trouver une autre solution. Ce sont Audrey (Claudia Karvan) et Elvis (Willem Dafoe) qui vont mener Edward vers une nouvelle direction.
La solution ne manque pas d'intérêt puisqu'elle pose comme principe le fait de transformer des vampires en humains, comme le prouve notamment le fait que les personnes concernées ont de nouveau des battements cardiaques et sont donc comme auparavant des êtres mortels. Cette « cure » est finalement un retour à la situation précédente où les humains étaient majoritaires sur Terre.
Avant d'en arriver là, il va évidemment y arriver plusieurs embûches sur la route d'Edward, d'Audrey et d'Elvis. Ce qui va donner lieu à plusieurs scènes d'action telles que des courses-poursuite ou des fusillades. Le rythme du film est tout à fait satisfaisant avec des scènes qui s'enchaînent rapidement. On n'a pas le temps de s'ennuyer.
Et puis les fans de films d'horreur ont l'occasion d'être heureux car il y a plusieurs scènes sanguinolentes avec notamment au début du film une tête qui explose de façon très graphique. Des personnages qui brûlent ou des agressions d'humains par des vampires valent également le coup.
En plus de son scénario sympathique à défaut d'être foncièrement original, de scènes bien enlevées et du zeste de trash qu'il contient, Daybreakers peut s'enorgueillir d'une belle photo qui accroît la séparation entre vampires et humains. Les vampires vivent dans des endroits particulièrement froids et ils ont d'ailleurs pour leur part des teints pâles et des yeux saturés. La photo du film, très réussie, augmente cette sensation de froid avec des couleurs de ton très froides.
Cependant, le film n'est pas exempt de défauts. Ainsi, les acteurs, où l'on retrouve pourtant notamment les chevronnés Ethan Hawke, Willem Dafoe et Sam Neill, sont loin d'être transcendants. Ils s'inscrivent dans l'histoire du film sans que leur présence soit particulièrement marquante.
Autre défaut du film : le manque d'explications. On aurait pu espérer avoir plus d'informations sur la prise de pouvoir des vampires. De même, la fin, qui se termine après une scène bien sanglante qui donne l'idée d'une retour aux sources, aurait mérité d'être plus développée. On a un peu la sensation que le final a été tourné (ou en tout cas monté) à la va-vite. C'est dommage car à défaut d'être le film d'horreur de l'année, Daybreakers est une sorte de série B assez efficace.

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09.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The ghost writer
Réalisateur : Roman Polanski
Durée du film : 2h08
Date de sortie du film : 03 mars 2010
Avec : Ewan McGregor (le nègre), Pierce Brosnan (Adam Lang), Kim Cattral (Amelia Bly), Olivia Williams (Ruth Lang), Tom Wilkinson (Paul Emmett), Robert Pugh (Robert Rycart), etc.

Par Nicofeel

Réalisateur majeur dans les années 60 et 70 auteur d'oeuvres telles que Répulsion, Le bal des vampires, Rosemary's baby, Chinatown ou encore Le locataire, Roman Polanski a progressivement baissé son niveau pour finir par nous offrir des oeuvres qui, sans être mauvaises, se sont révélées classiques et peu enthousiasmantes.
C'est dire à quel point on attendait peu de choses de The ghost writer.
Et pourtant voilà, à force de ne rien attendre, on ne pouvait qu'être agréablement surpris, ce qui est le cas en l'espèce.
The ghost writer raconte l'histoire d'un nègre (Ewan McGregor) qui accepte de rédiger les mémoires d'Adam Lang, ancien premier ministre britannique. Rapidement, le « nègre » se retrouve mêlé dans une histoire pour le moins compliqué, avec un Adam Lang accusé d'avoir aidé la CIA en permettant l'enlèvement de terroristes islamistes.
En regardant de près le film The ghost writer, on peut penser que le film va quelque peu ennuyer. Car le début est sympathique mais n'apporte pas grand chose au récit : le fameux « nègre » est recruté et se rend sur l'île où réside Adam Lang. Là, il est censé modifier la première mouture des mémoires qui n'a pas donné satisfaction à l'éditeur et qui ne peut pas être modifié par le « nègre » concerné, ce dernier ayant été assassiné. Le nouveau « nègre », interprété par Ewan McGregor, se met donc à questionner Adam Lang au sujet de sa vie, en commençant par ses années d'études.
Ce n'est qu'à partir du moment où Adam Lang est attaqué devant la Cour Pénale Internationale que le film prend son envol. Car c'est à cet instant où le « nègre » se retrouve impliqué dans cette histoire et découvre des indices qui vont lui mettre la puce à l'oreille.

Le film prend une toute autre dimension et devient passionnant. Au vu de la tournure des événements, et malgré son aspect contemporain, le film fait penser à un chef d'oeuvre de 1974, le thriller politique et paranoïaque que constitue A cause d'un assassinat d'Alan J. Pakula. Comme dans ce dernier, The ghost writer est un film à l'intrigue labyrinthique, où les tenants et aboutissants ne sont pas tous connus en raison de nombreuses zones d'ombre. Le héros, un peu trop curieux, est comme dans le film de Pakula quelqu'un dont on a l'impression qu'il est sans cesse surveillé. Mais par qui ? Et pour quelles raisons ?
Petit à petit, on en apprend plus par le biais de photos qui impliquent Adam Lang ; par le GPS d'une voiture qui amène le « nègre » sur une piste, etc. Alors que le début du film est plutôt statique, il en va tout autrement par la suite avec des événements qui vont à la vitesse grand V comme la traque sur le ferry ; l'épisode du motel perdu ; l'entrevue avec l'opposant à Lang ou encore le fait que le « nègre » couche avec la femme d'Adam Lang.
Au lieu de livrer un film classique, Roman Polanski n'hésite pas à déstabiliser le spectateur en le mettant sur de multiples dont on ne sait finalement laquelle est la bonne. Et quand on a le sentiment d'avoir compris de quoi il en retourne, le cinéaste s'en prend à son « nègre » et fait disparaître tout élément de preuve. C'est d'ailleurs une des forces du film : montrer que les choses sont inéluctables (les différents décès) et refuser une fin facile en happy end.
Superbement maîtrisé sur le plan de la mise en scène avec cette impression d'observation perpétuelle du personnage principal, le film nous donne le sentiment de nous retrouver dans un univers paranoïaque. Ce sentiment est renforcé par la froideur des plans et des décors, la résidence dans la villa étant à cet égard un endroit complètement déshumanisé.
Cet endroit n'est d'ailleurs pas sans rappeler la vie de Roman Polanski, lequel est depuis de nombreuses années (suite à une affaire de viol) un étranger permanent puisqu'il ne peut pas rejoindre le territoire américain (exactement l'inverse de ce qui se passe dans le film), au risque d'être arrêté. Même si le film a été tourné avant l'assignation à résidence de Polanski en Suisse, on ne peut s'empêcher de faire des parallèles entre ce film (et donc le personnage d'Adam Lang) avec le cinéaste lui-même.
Terminons par la distribution du film. On tient une excellent distribution avec notamment un très bon Pierce Brosnan dans le rôle d'un ancien Premier Ministre au passé trouble ; un Ewan McGregor très bon dans le rôle d'un homme curieux qui est rapidement dépassé par les événements ; une Olivia Williams très bonne dans le rôle de la femme fatale.
Au final, The ghost writer est un film de très bonne tenue qui bénéficie d'un excellent scénario, d'une mise en scène parfaitement adapté au sujet, d'une distribution efficace et de décors bien étudiés. En somme, The ghost writer marque immanquablement le grand retour de Roman Polanski. On attend déjà son prochain film avec impatience.

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08.03.10

12:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Le mois de février qui s'est achevé aura été plutôt agréable pour l'amateur de cinéma fantastique/ horrifique, avec quelques bonnes surprises, des titres sortis après leur passage en salles et encore et toujours des rééditions plus ou moins opportunes.

Frankenstein
Le loup-garou

Au niveau des titres déjà existants, Universal aura par exemple uniquement capitalisé sur ses trésors des années 20-30 et nous proposant une nouvelle fois aussi bien le Dracula avec Bela Lugosi, que le Frankenstein avec Boris Karloff, mais également L'homme invisible, La momie et Le loup-garou.

R-point
Negative happy chainsaw egde

De son côté WE Productions donnera encore une nouvelle chance à deux de ses titres orientaux avec le mitigé R-Point et à Negative happy chainsaw edge et son "terrifiant" homme à la tronçonneuse, le tout en steelbook.

La tombe de Ligeia

Déjà disponible en édition belge, l'appréciable La tombe de Ligeia de Roger Corman avec Vincent Price a connu une édition française grâce à Sidonis par ailleurs bien occupé avec ses westerns.

Jennifer's body
Destination finale 4

Parmi les titres ayant eu la chance de passer par la cache "salles obscures", on retiendra la sortie de Jennifer's body par 20th Century Fox pour ce mélange de "teen-movie" et d'horreur plus ou moins heureux, et de Destination finale 4 par Metropolitan, dernier volet en date d'une franchise qui commence sérieusement à s'essouffler.

Grizzly park
Pirates de Langkasuka

Pour les inédits, on pourra évidemment compter sur Emylia qui nous aura encore ce mois-ci gratifié de deux titres intéressants avec d'abord Grizzly park, présenté ici et critiqué , et surtout avec Pirates de Langkasuka, pour des éditions traitées ici et une critique du film .

Pandorum
Dark mirror

M6 Vidéo aura donné sa chance à Pandorum et son vaisseau spatial bourré de créatures monstrueuses, tandis que Action & Communication aura laissé son Dark mirror et son intrigue lorgnant du côté du Mirrors d'Alexandre Aja venir titiller l'amateur.

Whiteout
Inside

Studio Canal se sera montré bien discret ce mois-ci avec uniquement la sortie du thriller horrifique Whiteout et son U.S. Marshall joué par la ravissante Kate Beckinsale coincé en Arctique avec un meurtrier, et il en ira de même pour France Télévision Distribution qui aura eu la bonne idée d'éditer Inside, titre bénéficiant d'excellents échos.

Train
Lesbian vampire killers

Dans la même configuration Europa aura lancé Train, auréolé d'une interdiction aux moins de dix-huit ans qui ne semble pas justifiée pour tout le monde pour un nouveau "Torture porn" que l'on espérera bien graphique, et Wild Side aura édité Lesbian vampire killers dont le principal intérêt semblant résider dans son titre délirant.

Girls wanted
The neighbours

Elephant Films aurait pu créer l'événement avec la sortie de Girls wanted, titre obscur qui cache le terrible Murder, set, pieces de Nick Palumbo, mais hélas, ce ne sera que la version "cut" du film qui sera proposée par l'éditeur, celui-ci ayant également sorti en février l'intriguant The neighbours ainsi qu'un Dracula datant de 2006 et déjà disponible depuis une première sortie en 2008.

Brain damage

Enfin, gardons le meilleur pour la fin avec Opening qui outre une ressortie du Bazaar de l'épouvante d'après Stephen King, aura laisser la folie du ver parasite de Brain damage de Frank Henenlotter (également connu sous le titre de Elmer, le remue-méninges)venir connaître enfin une sortie dans l'hexagonale pour un titre plus qu'attendu depuis des années.

Donc, ce mois de février aura été porteur de bonnes surprises certes pas forcément nombreuses, mais de taille et il ne reste plus qu'à espérer que le mois de mars maintenant commencé soit du même acabit, le rendez-vous est déjà pris pour un compte-rendu !

Dracula (1931) - Universal classics

Dracula (1931) - Universal classics
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Frankenstein (1931) - Universal classics

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L'homme invisible - Universal classics

L'homme invisible - Universal classics
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La momie (1932) - Universal classics

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Le loup garou - Universal classics

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La tombe de Ligeia

La tombe de Ligeia
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Jennifer's body

Jennifer's body
Fnac à 10€
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Jennifer's body (Blu-ray)

Jennifer's body (Blu-ray)
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Destination finale 4 - 3D / 2 DVD

Destination finale 4 - 3D / 2 DVD
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Destination finale 4

Destination finale 4
Amazon à 7.99€
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Destination finale 4 (Blu-ray 3D) + Lunettes

Destination finale 4 (Blu-ray 3D) + Lunettes
Amazon à 29.89€
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Grizzly park

Grizzly park
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Grizzly park (Blu-ray)

Grizzly park (Blu-ray)
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Pirates de Langkasuka

Pirates de Langkasuka
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Pirates de Langkasuka - Edition collector / 2 DVD

Pirates de Langkasuka - Edition collector / 2 DVD
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Pirates de Langkasuka (Blu-ray)

Pirates de Langkasuka (Blu-ray)
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Pandorum (Blu-ray)

Pandorum (Blu-ray)
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Dark mirror

Dark mirror
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Whiteout (Blu-ray)

Whiteout (Blu-ray)
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Train (Blu-ray)

Train (Blu-ray)
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Train

Train
Fnac à 13€
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Lesbian vampire killers

Lesbian vampire killers
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Lesbian vampire killers (Blu-ray)

Lesbian vampire killers (Blu-ray)
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Girls wanted

Girls wanted
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06.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Une éducation
Réalisateur : Lone Scherfig
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 24 février 2010

Avec : Peter Sarsgaard (David), Carey Mulligan (Jenny), Alfred Molina (Jack), Cara Seymour (Marjorie), Rosamund Pike (Helen), Dominic Cooper (Danny), Emma Thompson (la directrice d'école), Olivia Williams (miss Stubbs), Sally Hawkins (Sarah).

Par Nicofeel

Réalisé par Lone Scherfig, Une éducation est une comédie rétro qui ne manque pas de charme. Le film raconte l'histoire de Jenny, une jeune anglaise de 16 ans qui étudie dans une école de jeunes filles. Brillante, elle est destinée à entrer à Oxford. Notons qu'Oxford est un must. C'est la plus ancienne université d'Angleterre et l'une des plus prestigieuses d'Europe. Il est fait référence dans le film entre autres à C.S. Lewis, écrivain célèbre (Les chroniques de Narnia) qui a résidé à Oxford.
Mais la vie va amener Jenny à fréquenter David, un homme charmant, qui a deux fois son âge et qui lui propose de faire des sorties qu'en tant qu'adolescente elle n'a pas l'occasion de faire.
Une éducation raconte finalement le passage de l'adolescence à l'état adulte d'une jeune fille. Oscillant entre comédie (début du film) et drame (fin du film), entre rêve éveillé et désillusions, Une éducation marque l'apprentissage de la vie, l'émancipation de Jenny. Formidablement interprétée par Carey Mulligan qui est bluffante de naturel en faisant preuve de beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, Jenny est une adolescente qui représente parfaitement la jeune fille de son époque. En 1961, l'Angleterre est encore bien conservatrice dans ses idées. Les jeunes filles vont en cours ensemble et avant de penser à faire la fête, il s'agit de réussir ses études.
Jenny est en fin de compte dans un moule dont les contours ont été effectués par ses parents. Jack (Alfred Molina), le père, est un personnage qui, sans être totalement antipathique est le symbole d'une Angleterre conservatrice, quasi rétrograde. Sa fille doit être la meilleure, réussir ses études, les passe-temps étant superflus.

En rencontrant David, Jenny souhaite justement vivre sa vie. Elle veut être libre d'agir à sa guise et se faire plaisir en fumant, en allant dans des bars jazzy, en sortant les week-end et en allant, comble du bonheur, à Paris. Le film s'évertue d'ailleurs à nous montrer à quel point la culture française est cotée. Jenny écoute des disques de Juliette Gréco, elle apprend la langue française (elle se plaît à parler français, car cela fait très mode, et cela lui donne d'ailleurs un côté plus que sympathique), elle regarde des films français et lorsqu'elle est à Paris, elle achète du parfum français.
On a donc d'un côté une Angleterre conservatrice, où les libertés semblent corsetées, aussi bien pour les adolescents que pour les adultes, et de l'autre, une Angleterre où le maître mot est bien la liberté.
Le film se veut libertaire avec cette description d'une jeune fille qui s'émancipe et qui fréquente des gens qui ne sont pas forcément les personnes les plus fréquentables (ce qu'on ne saura que tardivement dans le film, mais ce qui était relativement prévisible). Pourtant, dans sa toute fin, le film montre bien une jeune fille qui, après avoir été trahie, décide de revenir à sa situation initiale et de faire ce que souhaitaient à la base ses parents. Oxford revient au goût du jour. En dehors d'un côté un peu moralisateur, la fin a aussi pour but de rappeler que la femme moderne, à l'instar de l'homme, peut espérer s'émanciper en réussissant ses études et en étant pas uniquement un faire-valoir pour l'homme.
De ce point de vue, il n'y a qu'à voir le rôle donné à Rosamund Pike, qui joue une Helen qui est certes jolie mais qui donne plus l'impression de faire partie du décor que d'être une femme qui vit pour ce qu'elle est.
Cela amène à signaler que la distribution du film est très bonne. En plus de la formidable Carey Mulligan qui demeure sans aucun doute une des très belles surprises et des raisons essentielles d'aller voir ce film, on retrouve de très probants Alfred Molina et Emma Thompson.
La photographie du film et les décors sont également à signaler, ils ajoutent une touche rétro particulièrement bienvenue à ce film léger (quoique presque dramatique vers sa fin). La musique du film, qui comprend notamment plusieurs standards de Juliette Gréco, est fortement appréciable et parfaitement dans le ton du film.
Seule la mise en scène demeure un peu faiblarde. Elle est avant tout fonctionnelle et ne comporte pas de scènes brillantes au point de vue de la réalisation.
Au final, Une éducation est un film qui se regarde très tranquillement et qui offre au spectateur de beaux moments de cinéma. A voir.

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05.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Thérapie de couples
Réalisateur : Peter Billingsley
Durée du film : 1h47
Date de sortie du film : 24 février 2010
Avec : Vince Vaughn, Jason Bateman, Faizon Love, Jon Favreau, Kristin Davis, Kristen Bell, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le cinéaste Peter Billingsley, le film Thérapie de couples est une comédie américaine. Il s'agit même précisément d'une comédie comme on a l'occasion d'en voir par dizaines (par centaines ?) chaque année.
Le film n'est nullement original bien que ça ne l'empêche de rester regardable. L'histoire raconte les vacances de quatre couples d'amis qui décident d'aller se détendre dans un lieu paradisiaque (l'Eden West). Premier reproche au film : la photo du film est laide et le scénario fait quasiment penser au jeu de l'île de la tentation.
Les couples vont devoir se soumettre à divers tests qui auront pour effet immédiat de montrer que tout ne va pas si bien au sein de ces couples. En gros, l'idée est que le fait d'être ensemble ne justifie pas pour autant qu'un couple marche parfaitement. Il peut y avoir une usure au sein du couple et de manière extensive on peut se retrouver avec des couples qui n'ont plus grand chose en commun ou à partager. L'idée est traitée de façon comique et de façon caricaturale (le but étant manifestement de faire avant tout sourire le spectateur) ce qui est dommage car il y avait moyen de faire quelque chose de bien avec une telle thématique.

D'ailleurs, le film n'est pas fin pour deux sous car, comme par hasard, les couples vont d'abord s'éloigner avant de se retrouver dans un happy end moralisateur qui n'est pas de bon alloi.
Pour jouer dans ce film bien calibré, on retrouve pourtant dans les rôles principaux des acteurs chevronnés, vus déjà dans des films ou téléfilms. On a ainsi Kristin Davis, bien connue pour sa participation dans la série Sex and the city. Il y a aussi la belle Kristen Bell, vue notamment dans l'excellent film Reefer madness. Notons aussi la présence de Vince Vaughn et de Jon Favreau. Ces acteurs ont la malchance d'interpréter des rôles qui font fortement penser à des archétypes. Le pire en la matière étant le rôle qui a échu à Faizon Love, l'acteur jouant un black gros, lourd dans certains de ses propos et toujours fatigué. Le pauvre Faizon Love est le personnage type qui est censé en lui-même faire rire, comme lorsqu'il se retrouve tout nu ou encore le fait qu'il n'arrive pas à suivre ses camarades lors d'épreuves sportives.
Les personnages secondaires ne sont pas non plus d'une grande finesse : le professeur de sport est un hispanique bien bronzé et musclé. Malgré tout, son personnage est quelque peu amusant car il joue un obsédé et à tout le moins un homme entreprenant. La scène d'assouplissement n'est certes pas fine mais elle demeure assez drôle.
Au niveau des personnages secondaires, on retrouve Jean Réno dans un rôle de vieux sage. L'acteur cabotine quelque peu mais il n'est pas celui qui est le moins crédible pour le coup.
En dépit d'un scénario prévisible et de personnages archétypaux, le film réserve quelques scènes sympathiques : outre celle de l'assouplissement, il y a la scène du massage et celle des tests psychologiques. Et puis quelques dialogues sont à retenir, comme lorsque l'un des hommes déclare que « les relations sont des rues à deux sens, pas une autoroute et un sentier pédestre. »
A l'inverse, certaines scènes sont carrément inutiles et même risibles, comme la partie interactive de jeux vidéo. On se demande comment les scénaristes sont capables d'idées aussi indigentes.
Au final, que penser de Thérapie de couples ? Il s'agit d'une comédie « conventionnelle » qui se suit sans déplaisir mais ne se démarque nullement des nombreux autres films dans ce genre qui sortent chaque année. A voir, uniquement si l'on à rien d'autre à faire.

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04.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : I love you Phillip Morris
Réalisateurs : Glenn Ficarra et John Requa
Durée du film : 1h36

Date de sortie du film : 10 février 2010

Avec : Jim Carrey (Steven Russell), Ewan McGregor (Phillip Morris), Leslie Mann (Debbie Russell), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Glenn Ficarra et John Requa, I love you Phillip Morris a été présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2009. Il se veut un film manifestement romantique, impertinent et drôle. Après visionnage, le pari est partiellement réussi.
I love you Phillip Morris est finalement assez facile à raconter : c'est l'histoire d'un homosexuel, Steven Russell (Jim Carrey), qui a longtemps caché à ses proches son homosexualité et qui va être amoureux fou d'un certain Phillip Morris (Ewan McGregor) et être prêt à tout pour rester auprès de ce dernier.
Là où peut-être le film est le plus étonnant c'est quand on apprend que cette histoire est tirée d'une histoire vraie.
Mis à part cela, le film n'est finalement pas si irrévérencieux que cela. Car si on adopte le point de vue du film, on assiste à quoi au final ? Une histoire d'amour tout simplement. Entre deux hommes certes, mais cela ne change rien sur le fond. D'ailleurs, le film n'évite pas toujours les clichés avec une vision de l'homosexualité qui est plutôt caricaturale.

Si I love you Phillip Morris se suit bien durant ses 1h36, c'est avant tout dû à la performance exceptionnelle de Jim Carrey. Comme à son habitude dans ses rôles comiques (à des années-lumière d'interprétations dramatiques telles que dans Eternal sunshine of the spotless mind), Jim Carrey en fait des tonnes. Et pourtant, au-delà de gags qui sont d'une incroyable lourdeur par moments, cela passe parfaitement. Jim Carrey est en fin de compte un formidable acteur burlesque contemporain. L'histoire de ce menteur invétéré que joue Jim Carrey est tout bonnement édifiante. Steven Russell est ainsi un policier afin de retrouver sa mère qui l'a abandonné à sa naissance. Puis il devient directeur financier d'un grand groupe afin de subvenir à ses besoins très importants en terme de luxe ! Comme il le dit, une vie d'homosexuel à la mode coûte cher ! Ce second degré affiché volontairement est assez drôle et justifie à lui seul le visionnage de ce film qui ne fait pourtant pas dans la finesse. D'ailleurs, les autres rôles que joue Jim Carrey, à savoir un faux avocat (qui va se mettre à plaider de façon carrément décalée) puis un malade qui simule d'avoir le sida, sont bien dans la veine décalée du film. On pourra finalement regretter qu'il n'y en a que pour Jim Carrey dans ce film. Car il faut bien reconnaître que Ewan McGregor, qui interprète le rôle de Philllip Morris, est quasiment transparent d'un bout à l'autre du film. Même quand il joue au romantique désespéré, Ewan McGregor n'arrive pas à la cheville de Jim Carrey. Il faut dire qu'entre un Jim Carrey qui est prêt à remuer ciel et terre (même lorsqu'il est en prison) et un Ewan McGregor qui reste finalement assez calme, on a vite fait de choisir quel personnage nous fait vibrer.
Au demeurant, le film demeure tout de même assez drôle avec finalement tous les personnages qui en prennent pour leur grade et surtout une société américaine qui est passée (un peu) au scalpel. La bonne famille américaine avec le couple modèle et les gentils enfants, qui croient tous en Jésus-Christ et ramènent tout à la religion, est passée à la dérision, et ce d'autant plus qu'il s'agit du premier mode de vie de Steven Russell. Mais ce dernier, avant de faire son coming out, est déjà dans une double vie. Le film critique aussi ouvertement une société consumériste où l'argent et le règne du paraître sont les maîtres mots.
En somme, I love you Phillip Morris est loin d'être la comédie de l'année mais il s'agit d'un film plutôt marrant, qui se démarque des nombreuses comédies que l'on voit chaque année, par une approche assez décalée et par une volonté de s'en prendre au système en place. A voir.

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25.02.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Deadgirl

Bien qu’abordant un sujet tabou (la nécrophilie), ce Deadgirl ne se vautrera pas dans le "trash" pour au contraire se concentrer sur le devenir de ses deux personnages principaux face à une situation inattendue bien éloignée des habituels films de zombies mais qui ne sera que plus impliquante sans pour autant négliger une tension régulièrement palpable et des rebondissements aussi imprévisibles que terribles.
Le script va laisser deux adolescents découvrir dans un hôpital psychiatrique désaffecté le corps d'une femme nue attachée et non-morte, poussant l'un d'eux à en faire un jouet sexuel jusqu'à ce que la situation dégénère.

DeadgirlD'entrée, le métrage va brièvement nous présenter ses deux personnages principaux, Rickie et JT, deux lycéens apparemment basiques passant leur temps à sortir des vannes minables tout en reluquant les jeunes filles et plus particulièrement pour Rickie la belle JoAnn, un amour d'enfance qui le snobe depuis. Décidant de faire l'école buissonnière, les deux larrons vont, sous l'impulsion de JT, décréter d'aller enfin visiter le vieil hôpital psychiatrique local aujourd'hui désaffecté et complètement abandonné. Si cet ensemble de bâtiments sera d'extérieur plutôt impressionnant, le métrage ne cherchera pas tout de suite à installer une atmosphère tendue pour laisser ces deux jeunes cherchant à faire les rebelles boire quelques bières et se livrer à un petit saccage dans un climat plutôt "bon enfant".

DeadgirlPar contre, dès qu'ils vont décider d'emprunter des passages souterrains destinés à permettre de véhiculer les patients les plus dangereux sans les exposer à l'air libre, l'ambiance va s'alourdir, laissant même l'intrigue imposer une petite fausse alerte volontairement téléphonée pour mieux ensuite surprendre avec l'apparition d'un danger inattendu qui va pousser les deux personnages à se réfugier dans un conduit d'aération et ainsi se perdre plus ou moins dans l'hôpital. C'est ainsi qu'ils vont se retrouver devant une porte massive solidement fermée, qu'ils ouvriront quand même pour peu après faire cette trouvaille qui va bouleverser à jamais leur vie tout en lançant véritablement le film.

DeadgirlEn effet, ce sera en y mettant les formes que les deux réalisateurs vont avancer cette découverte macabre puisque Rickie et JT auront la surprise de tomber sur la dépouille d'une jeune femme nue attachée et bâillonnée, recouverte d'une bâche transparente, un cadavre ? En apparence seulement car ce corps sera doté de vie, stupéfiant ainsi les deux adolescents. Tandis qu'une flamme malsaine s'allumera dans le regard de JT, Rickie voudra lui quitter les lieux pour aller prévenir la police, occasionnant ainsi la colère de JT qui le frappera même pour ensuite le laisser partir. Rentré chez lui et après avoir hésité, Rickie ne parlera à personne de cet épisode et ce sera JT qui reviendra le chercher pour lui montrer quelque chose d'étonnant. Ce qui sera le cas puisque la jeune femme découverte aura tout d'une morte-vivante que rien ne peut tuer, comme JT le prouvera à Rickie. Plus tard le jeune homme reviendra sur place et trouvera JT en pleine besogne, s'affairant sur ce corps pour assouvir ses pulsions sexuelles.

DeadgirlLe métrage mettra de façon évidente en avant l'antagonisme existant entre Rickie et JT, l'humanisme (parfois quelque peu béat) de l'un se heurtant au vice et au manque de scrupules de l'autre qui ne verra dans cette situation qu'une opportunité inespérée pour pouvoir défouler sa libido, quitte même à en faire profiter un troisième larron, Wheeler, un grand dadais pas très fin et surtout bavard qui par la suite va déclencher la tourmente infernale qui va catapulter l'ensemble des protagonistes dans une descente aux enfers sans rémission, inexorable et de plus en plus dramatique jusqu'au final sarcastique qui ne fera que refléter une des réalités exacerbée par l'intrigue. Effectivement, en marge de cette cascade de situations qui vont dériver de plus en plus, chaque nouveau développement en déclenchant un nouveau encore plus grave ou sordide, le métrage va également s'attacher à nous dépeindre la réalité de la vie de ces deux personnages principaux, des étudiants anonymes, quelconques et contraints à fantasmer sur les plus belles filles du lycée qui elles ne les verront même pas au profit de footballeurs baraqués mais dont la stupidité et le vice seront aussi avancés lors d'une séquence comptant parmi les plus tendues et marquantes du métrage, mais hélas, le métrage aura parfois tendance à se disperser pour devenir presque moralisant sur la condition de ses personnages (les conversations entre Rickie et son oncle alcoolique squattant chez sa mère), mais heureusement cela ne viendra pas franchement ralentir le rythmer global du film.

DeadgirlLa thématique du mort-vivant sera ici reléguée au second plan pour uniquement exploser lors du final et permettre quelques petits écarts gores très rapides (le chien) puisque la non-morte du film sera enchaînée et captive de ce JT qui trouvera une nouvelle dimension et même un certain accomplissement dans cette cave où il officiera en maître absolu, régnant sur ce corps animé et sur Wheeler, offrant une noirceur absolue qui en fera de fait la principale entité monstrueuse du film, dépassant les limites de l'entendement et de la morale pour trouver un épanouissement sexuel surfait mais qui semblera lui convenir parfaitement, poussant même la thématique à son paroxysme lorsqu'il démontrera avec une malice inouïe à Rickie que ce corps est le mieux qu'ils puissent espérer l'un et l'autre.

DeadgirlPour autant, le métrage n'ira jamais bien loin dans l'abject, se contentant de rapides plans pour visualiser les actions nécrophiles de certains des protagonistes et ne laissera pas l'aspect sanglant prendre le dessus malgré quelques situations graphiques (les toilettes) pour laisser sous-entendus ou à peine esquissés les développements les plus sordides et les plus graveleux, préférant même s'offrir une petite séquence souriante (la station-service et la victime récalcitrante) qui achèvera de prouver la médiocrité de certains des protagonistes. Par contre, les deux réalisateurs avanceront souvent cette morte-vivante heureusement assez fraîche (quoique…) qui sera en fait décrie comme une victime des actes odieux de JT et de Wheeler, nous poussant même à une certaine apathie envers elle.

DeadgirlLes personnages seront assez fouillés et parviendront à devenir plus ou moins attachants ou tout du moins impactants pour parvenir à impliquer littéralement le spectateur dans l'intrigue et ses rebondissements graduellement dramatiques, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation convaincante et consciencieuse qui verra Noah Segan interprétant un diabolique JT venir même voler la vedette à Shiloh Fernandez qui incarnera un Rickie assez conventionnel. La mise en scène des deux réalisateurs est adaptée pour donner un aspect glauque et sordide à cette cave avec cette photographie verdâtre, tout en arrivant à donner de l'ampleur aux situations et à créer une atmosphère parfois tendue jusqu'à en devenir étouffante.
Les quelques effets spéciaux sont probants, aussi bien pour les passages sanglants que pour le maquillage de cette morte-vivante plus que crédible.

Donc, ce Deadgirl arrivera à dégager une originalité certaine tout en conservant une partie de son aura sulfureuse, transcendant ainsi son petit budget jamais visible à l'écran pour venir offrir à son spectateur une plongée sordide dans le monde de l'adolescence pervertie !

DeadgirlLe DVD de zone 1 édité par Dark Sky Films avancera une image assez nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale adaptée aux événements décrits, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un intéressant making-of explicatif et débarrassé du ton promotionnel d'usage laissant l'équipe du film revenir sur sa conception, les personnages et son tournage, tandis qu'une galerie de photos viendra expliciter les dessous des effets spéciaux, suivie de quelques scènes coupées et de la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film original et impliquant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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24.02.10

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Gainsbourg (vie héroïque)
Réalisateur : Joann Sfar
Durée du film : 2h10
Date de sortie du film : 20 janvier 2010
Avec : Eric Elmosnino, Lucy Gordon (Jane Birkin), Laetitia Casta (Brigitte Bardot), Anna Mouglalis (Juliette Gréco), Mylène Jampanoï (Bambou), Sara Forestier (France Gall)

Par Nicofeel

Réalisé par Joann Sfar, plus connu pour être l'auteur de nombreuses bandes dessinées, Gainsbourg (vie héroïque) se veut un conte sur la vie de Serge Gainsbourg.
Dès le début, on comprend qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'un biopic mais plutôt d'une vision particulière de l'auteur sur la vie de Serge Gainsbourg. Cette démarche est plutôt intéressante en soi, chacun connaissant bien la vie (par ses frasques principalement) de Serge Gainsbourg.
Le film débute par l'enfance de Serge Gainsbourg pour se terminer par les derniers jours de sa vie. Le cinéaste prend son temps pour nous poser le décor et pour nous montrer ce qu'il appelle lui-même un conte. Ainsi, le petit Lucien (prénom officiel de Serge) est un garçon qui ne manque pas d'imagination et qui se voit sans cesse accompagné par une grosse tête avec de petits membres. Cela donne vraiment un côté poétique et surréaliste au film, même si cela peut perturber quelque peu le spectateur lambda.
Malgré tout, le nouveau cinéaste Joann Sfar se veut respectueux de la vie de Serge Gainsbourg. Ainsi, dès le début, on voit un enfant doué dans les domaines artistiques : il dessine très bien et est un bon pianiste. Mais contrairement à ce que souhaitent ses parents, Serge ne veut pas être pianiste. Il est d'ailleurs reconnu pour sa capacité à écrire des chansons pour les autres.

Si la vie « réelle » de Serge Gainsbourg est liée aux femmes, c'est un élément que ne manque en aucun cas de souligner Joann Sfar. L'homme à la tête de chou (album concept de Serge Gainsbourg paru en 1976), au physique pourtant peu avantageux, a fréquenté de très belles femmes, et cela est avant tout dû à son talent de compositeur. On nous raconte les histoires de Serge Gainsbourg avec Brigitte Bardot mais aussi Jane Birkin. De manière plus extensive, la vie de Serge Gainsbourg est immanquablement liée à celle des femmes qu'il a pu cotoyer. En plus de celles déjà citées, on compte Juliette Gréco, France Gall (qui lui a permis de gagner beaucoup d'argent en tant que compositeur) ou encore Bambou.
Le film permet au spectateur d'entendre des standards de Gainsbourg qui ont fait de lui le chanteur-compositeur culte qu'il est devenu. On citera entre autres Le poinçonneur des lilas, La javanaise (que l'on entend dans le film chez Gréco), Je t'aime moi non plus, Baby pop (pour France Gall), Bonny and Clyde (pour Brigitte Bardot), Aux armes et caetera, Love on the beat. Sur ce point, on soulignera l'excellente prestation de l'acteur Eric Elmosnino. En plus de sa capacité à ressembler à Serge Gainsbourg par son physique (on a juste triché en allongeant son nez et et en lui ajoutant des oreilles décollées) ses mimiques, Eric Elmosnino fait mieux que se défendre en interprétant lui-même la plupart des titres de Serge Gainsbourg. Et puis Eric Elmosnino personnifie assez bien le côté éternellement impertinent de Gainsbourg avec par exemple l'épisode des sucettes à l'anis avec France Gall ou encore le scandale provoqué par la version reggae de La Marseille.
Laetitia Casta dans le rôle de Brigitte Bardot et Sara Forrestier dans le rôle de France Gall sont également tout à fait crédibles aussi bien sur le plan physique que sur le plan musical.
Le film n'est pour autant pas une excellente surprise. Cela reste un film satisfaisant, mais sans plus. En effet, il faut bien reconnaître que Gainsbourg (vie héroïque) comporte des défauts qui sont loin d'être mineurs.
Quand Sfar s'intéresse aux rapports entre Gainsbourg et son diable maléfique (métaphore de l'alcool et de la cigarette qui le détruisent progressivement ou simple représentation de l'esprit torturé d'un authentique artiste ?), il est original et cette vision ne manque pas d'intérêt. En revanche, quand le réalisateur commence à montrer la chute de son héros, notamment par le biais de scènes qui ne font que reproduire des images que l'on a tous vu, le cinéaste n'est pas bon. Autrement dit, quand Sfar innove, il est bon, quand il ne fait que copier, il ne passionne pas.
Par ailleurs, il faut bien admettre que le film est tout de même trop déséquilibré. L'enfance et le début du succès de Serge gainsbourg représentent la majeure partie du film alors que les moments plus difficiles de Gainsbarre passent très rapidement.
Et puis on peut tout de même se poser des questions sur la succession des scènes. Tout cela manque parfois de cohésion, l'ensemble étant un peu trop décousu et donnant l'impression de voir des scénettes.
Au final, malgré de bonnes intentions et une interprétation sans faille des divers acteurs du film – Eric Elmosnino en tête - Gainsbourg (vie héroïque) est tout de même un film assez inégal dans l'intérêt que l'on peut lui porter.

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22.02.10

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Invictus
Réalisateur : Clint Eastwood
Durée du film : 2h12
Date de sortie du film : 13 janvier 2010
Avec : Morgan Freeman (Nelson Mandela), Matt Damon (François Pienaar), etc.

Par Nicofeel

11 février 1990 : après 27 ans d'incarcération pour sa lutte contre l'apartheid, Nelson Mandela est enfin libéré de prison.
Pas besoin de longs discours pour expliquer ce qu'est l'apartheid : les premiers plans d'Invictus, le dernier film de Clint Eastwood, sont très explicites. Ainsi, on voit d'un côté des Blancs qui sont en train de jouer au rugby, sur un beau terrain en gazon, alors que de l'autre côté de la route on voit des Noirs jouer au football, sur un terrain désert. Comment va dès l'union va dès lors pouvoir se faire entre Blancs et Noirs ? La réponse est justement la voiture qui passe sur cette route et qui amène Nelson Mandela vers son destin présidentiel.
En 1994, les Sud-Africains Noirs ont le droit d'aller voter et Nelson Mandela est élu haut la main président de l'Afrique du Sud. La fin de l'apartheid est en marche mais le chantier pour y parvenir est énorme.
C'est d'ailleurs tout l'intérêt du film de Clint Eastwood. Nous montrer que le fossé qui sépare les Blancs des Noirs est immense. La réconciliation va être difficile mais ne pourra se faire du jour au lendemain. Dans son film, on voit un Nelson Mandela (Morgan Freeman) qui ne cherche nullement à se venger de ceux qui l'ont emprisonnés. Au contraire, il fait tout pour que son peuple soit soudé. Cette idée est signifiée à de nombreux moments dans le film, et ce dès le début avec un Nelson Mandela qui ne souhaite pas limoger l'équipe administrative qui est en place. Il veut simplement que tout le monde soit au service de son pays. Administratifs Blancs et Noirs peuvent travailler ensemble. Mais au début, c'est difficile. Le meilleur symbole en est le service de sécurité où Blancs et Noirs ont bien du mal à cohabiter.
Pour parvenir à une meilleure entente, Nelson Mandela a pris entre autres comme moyen le rugby. C'est ce que nous explique clairement le film. Nelson Mandela va profiter de l'organisation de la coupe du monde de rugby en 1995 en Afrique du Sud pour tenter d'insuffler un esprit national et de permettre ainsi un début de réconciliation.

L'équipe d'Afrique du Sud, avec son charismatique capitaine François Piennar (Matt Damon) doit prouver qu'elle n'est pas seulement l'équipe des Blancs Sud-Africains mais de tout le peuple sud-africain. C'est la raison pour laquelle Nelson Mandela ordonne que l'équipe nationale parcourt le pays dans toutes les régions, pour promouvoir un sport dont se préoccupent peu les Noirs à la base. L'image où les petits gamins noirs, qui s'entraînent dans des conditions lamentables pour jouer au football et qui voient débarquer l'équipe nationale du rugby, venue leur expliquer les règles de ce jeu, est belle. C'est aussi comme cela que commence la fin de l'apartheid. Sur ce point, on regrettera que la question de l'apartheid ne soit tout juste esquissée. La vision du réalisateur paraît quelque peu idyllique car les Blancs et les Noirs ne sont pas devenus amis du jour au lendemain. Et les blessures dues à l'apartheid sont encore aujourd'hui loin d'être refermées.
Mais bon, il faut aussi se rappeler que nous assistons à une fiction. La vérité historique n'est pas toujours respectée mais l'idée est surtout de faire passer un message. Comme cela sera le cas plus tard en France avec la coupe du monde 1998 de football, le film montre que la coupe du monde de rugby doit devenir une grande cause nationale en Afrique du Sud. La réconciliation – en tout cas provisoire – peut passer par le sport. Clint Eastwood s'intéresse finalement peu au sport en lui-même mais plutôt à la capacité de ce dernier de rassembler les gens. Les scènes de sport sont finalement assez mal filmées pour tout fan de rugby. On ne nous explique nullement les règles et c'est tout juste si on sait contre qui joue l'Afrique du Sud jusqu'au stade de la finale (on omettra évidemment dans le film de rappeler que la demi-finale contre la France a été gagnée après des décisions d'arbitrage pour le moins contestables). Mais l'intérêt est surtout d'indiquer qu'avec ces victoires inattendues, l'équipe d'Afrique du Sud de rugby remporte un combat qui se situe bien au-delà des frontières du sport. La finale est l'occasion d'un rassemblement sans précédent des Sud-Africains pour assister à ce moment sportif historique.
Lors de cette finale, Clint Eastwood, qui avait été jusque-là si sobre dans sa mise en scène, se livre à des effets de style très à la mode et parfaitement dispensables : ralentis à gogo, insistance sur la foule qui assiste au match sont autant d'éléments auxquels on a droit. C'est dommage que Clint Eastwood se mette à appuyer les scènes de fin du film. Le film n'en gagne nullement en intensité ni en intérêt. Heureusement, le film n'en n'est pas pour autant gâché. On peut d'ailleurs remercier pour cela la distribution du film et principalement Morgan Freeman. L'acteur américain, qui est généralement très bon dans les rôles qu'il incarne à l'écran, est parfait dans celui de Nelson Mandela. Morgan Freeman est Nelson Mandela. Une fois passé les images d'archive au début du film, la transition qui nous fait passer avec Morgan Freeman se passe admirablement. Morgan Freeman incarne parfaitement cet homme de paix qui a toujours cherché à faire de son peuple un peuple soudé.
De son côté, Matt Damon est pour sa part très bon dans le rôle du capitaine de l'équipe de rugby d'Afrique du Sud. Déjà, sur le plan physique, Matt Damon a manifestement dû se livrer à un entraînement très dur car on voit qu'il a pris beaucoup de muscle. Sur le plan du jeu d'acteur, Matt Damon est crédible dans son rôle de capitaine d'équipe et surtout, dans les quelques scènes d'intimité où il exprime son point de vue sur la vie et sur son pays (avec Nelson Mandela lors de leur premier rendez-vous ; avec sa copine lorsqu'il évoque l'emprisonnement de Nelson Mandela).
Bercé par une très belle bande-son dont on reconnaîtra entre autres une chanson de Johnny Clegg (il est d'ailleurs dommage de ne pas avoir donné un petit rôle à un acteur jouant le rôle du « zoulou blanc », symbole d'une réconciliation souhaitée par certains entre Blancs et Noirs avec une musique qui associe des paroles anglaises à de la musique zoulou), Invictus (qui signifie invaincu) marque la victoire de l'Afrique du Sud lors de la coupe de monde de rugby en 1995. Mais le film est avant tout destiné à montrer aux yeux du monde que l'Afrique du Sud est en marche vers une cohésion sociale. C'est encore loin d'être fait, même aujourd'hui, mais l'idée qui fait suite à une volonté de tous les instants de la part de Nelson Mandela, est belle.
On comprendra dès lors qu'au-delà de quelques défauts perceptibles, Invictus demeure un beau film, émotionnellement bien prenant.

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20.02.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Cole

Jaquette France

Les Informations du film :Sortie aux Usa le 6 Septembre 2005 réalisé avec un budget de 5 millions $. Genre : Horreur, interdit aux moins de 18 ans et moins de 16 ans en Dvd en France, Sortie directement en Dvd en France mais aussi aux Usa.
Résumé du Film Édition DvdalaUne :Un groupe de 5 Ados, tous très bon amis, fan de jeux vidéos inspirés du monde de Hellraiser, reçoivent chacun une invitation du site «Hellworld» pour participer à une partie multijoueur. L'endroit où doit se dérouler cet évènement est une vieux manoir reculé, endroit dans lequel ils vont vivre leurs pires cauchemars...
Erreurs du résumé Dvdalaune :l'histoire du film n'est pas réellement celle indiquée sur le résumé avec même des erreurs flagrantes.
Le VRAI résumé du film : Les jeunes Chelsea, Allison, Derrick et Mike sont en deuil après le suicide dans de mystérieuses circonstances de leur ami Adam, qui était tout comme eux obsédé par le jeu sur internet appelé Hellworld. Leur ancien ami Julien lui rejette le groupe après ce tragique évènement car il accuse le reste du groupe de ne pas avoir cesser le jeu alors qu'ils savaient pertinemment qu'Adam était instable. Lorsqu'ils découvrent que Hellworld propose de gagner une invitation dans un manoir isolé pour une soirée entre fans d'Hellraiser. Ils se mettent en quête de ses invitations en reprenant la partie sur Hellworld, mais Chelsea, est réticente mais décide quand même de rejoindre le groupe à cette soirée ou il retrouve avec étonnement Julien dans le manoir. Il explique qu'il a été obligé car il doit rencontrer une jeune fille qu'il a connu dans un salon de dialogue sur internet. Ils sont rapidement reçus par le propriétaire des lieux, qui leurs ouvre sa collection privée et macabre Hellraiser. La nuit est longue avant de découvrir qu'ils se trouvent dans une partie aux passerelles de l'enfer...
La Jaquette : Même si coté affiche il n'existe que celle du Dvd a travers le monde l'arrière est fidèle à l'éditeur soit une très belle mise en page graphiquement et des caractéristiques précises, mais un texte de promotion particulièrement exagérée, notamment sur cette épisode !
La Traductionde Hellworld c'est : Une sorte de référence au Web, ou en mieux, la communauté de l'enfer...

Hellraiser 8 Hellworld Affiches 1

Histoire du Film : Un film totalement diffèrent de la série, ou tout les éléments clefs de la série sont plus ou moins présents, alors que le cube mystérieux à lui totalement disparu et aussi malgré l'affiche avec Pinhead, ce film sera expliquer par son réalisateur qui se veut avant tout être un film divertissant du Weekend, et que la fin sera imposé pour préserver le concept et ravir les fans, puisque c'est le seul rapport avec les éléments de la série. Ce qui ne sera pas du tout l'avis de fans de la série, qui pour le coup parle plus d'une blague qu'une suite de la saga. Ce film est d'une part tourné directement dans la foulé de l'épisode 7 à Bucarest en Roumanie et comme le 7eme il est lié à une histoire qui ne fait pas partie de la saga des Hellraiser à la base, biens que de nombreuses rumeurs infondés laisse croire que Clive Barker lui même a travaillé sur le scénario, et qui en définitif terminera la Saga de façon bien médiocre...
L'équipe du Film : Une équipe bien rodé avec les Producteurs Ron Schmidt (Hellraiser 6,7,8 et Dracula 1,2,3 Mimic 3 et Black Snake Moan) et Nick Phillips (Hellraiser 7, Dracula 2,3 et Mimic 3), le réalisateur toujours Rick Bota (Hellraiser 6,7), Musique de Lars Anderson et les effets de Jamison Scott Goei (Prohecy 1,2,3, Une nuit en Enfer 2,3, Hellraiser 5,6,7,8, Mimic 2,3, Dracula 1,2,3, Cursed, La colline a des Yeux 1,2 et Mirrors). Toujours basé sur les personnages de Clive Barker...
Les Acteurs du Film : Lance Henriksen alias Bishop dans Alien 2 avec 159 rôles, Kateryn Winnick (Au service de Satan), et toujours Doug Bradley...

Hellraiser 8 Hellworld Affiches 2

Mon Avis : Un film qui décevra tous les amateurs de sensations fortes, un raté pour clôturer cette saga serait le mot plus juste, mais une fois passer la déception de cette suite désastreuse qu'en est t'il réellement, ce qui est sure c'est qu'il s'agit d'un film d'Adolescents grand retour fracassant de cette époque avec des rachats de licences en vrac, comme Wishmaster 3 & 4 ou pire Le retour des morts vivants 4 & 5... Hellraiser n'échappera pas pour le coups à se carnage des soupes téléfilms, bref un film qui base son succès sur une licence sans tenir des concepts du «succès» des précédents. Ce n'est pas nouveau bien au contraire, mais dans ce cas précis que vaut réellement le film...

Le Film :Hellraiser 8 Hellworld Image 1Tout commence avec le logo dimension films, et fidèles aux 2 précédents, on est gratifié d'un interlude, et du long générique avec une écriture excellente dans une ambiance religieuse, et le film qui commence en fond d'image sur un thème sympathique, mais plutôt mignon pour la série. Le film commence donc de façon assez confuse avec directement un enterrement, étant le file conducteur du film. Les 1ers dialogues et les personnages apparaissent ainsi que les détails qui se révèlent être capital pour la suite. Le décor est assez réussie pour une série B, pourtant avec un tel budget ce n'est pas la le point fort du film, alors que le contexte lui est très rapidement mise en place avec la scène du cercueil, qui met en place la 1ere séquence intense du film... Mais ce n'est qu'un rêve opérant dans la foulé une transition dans le temps, 2 ans plus tard ou l'on retrouve les mêmes personnages dont notamment Katheryn Winnick qui tient un rôle très important malgré son age déjà loin de l'adolescence à la période du film !

Hellraiser 8 Hellworld Image 2Rapidement on évolue dans l'atmosphère assez peu originale du campus d'étudiants, dans une atmosphère assez 2nd degré vis à vis de la série, et qui ne tarde pas à rentrer dans le vif du sujet sur Internet dans un rythme agréable. Le film reste assez linéaire se focalisant depuis le début sur ses 4 jeunes amis, qui ne tarde pas eux non plus à quitter le campus. Le temps d'une transition et nous voici arriver sur les lieux de la soirée, toujours avec un coté léger de série B d'ados. L'ambiance festive ne sépare pas le groupe avec l'apparition du 5ème jeune, dans une ambiance au rythme assez difficile à se mettre en route, jusqu'à l'apparition du seul adulte de l'affaire qui ne tarde pas devenir le lien avec la série et ses détails sordides, car maintenant on reprend le cours de l'histoire finissant aussi cette partie plutôt mole.

Hellraiser 8 Hellworld Image 3On rentre alors dans le vif du sujet avec une visite des lieux assez intéressante et bien morbide, ce qui démarre enfin le caractère si malsain de la série, toujours avec le coté 2nd degré de l a discussion des jeunes, alors que les éléments du films sont vraiment sympathiques pour ce style lors d'une longue scène avec toujours se rythme un peu lent, malgré les liens évident avec la Saga. Puis de manière assez prévisible on entre alors dans des scènes un peu plus violente, qui a ce moment délivre des indications précieuses avec même l'apparition furtive de Pinhead, C'est alors que fidèle au bases de la série qu'une nouvelle transition radicale s'opère car il s'agit maintenant pour le groupe de jeunes de profiter pleinement de leur soirée, laissant ici le personnage adulte et les détails de la série.

Hellraiser 8 Hellworld Image 4On reprend donc le file du film dans une ambiance assez cool et les délires du groupe de jeunes amis, les décors quand à eux sont assez restreints aux intérieurs d'une maison mais élégants alors que le film semble être au point mort et se retrouve de nouveau complètement hors de l'ambiance des épisodes de la série. Alors qu'un personnage se démaque assez nettement du reste du groupe, ce qui permet aussi de bien séparer le groupe. Alors qu'une nouvelle scène apparaît dans une chambre secrète opérant de nouveau une ambiance beaucoup plus violente, permettant de lancer un coté mystérieux avec la réapparition du personnage adulte, car le film semble maintenant prendre le principe, de transitions assez répétitives et classique, une scène calme et une scène violente !

Hellraiser 8 Hellworld Image 5C'est donc dans ce contexte très clips et surtout très classique que le film avance, malgré un soudain regain d'intérêt grâce à l'apparition des scènes violentes et de l'aspect de plus en plus mystérieux de l'intrigue. La transition s'opère doucement avec le début du film suivant un à un les personnages du groupe d'amis suivant la même logique, avec le personnage adulte qui à chaque apparition provoque un lien vers la série et sa violence. Un rythme vraiment mou qui tarde à entrer dans le vif du sujet, quand au contexte il devient de plus en plus troublant comme la scène ou un jeune parle à d'autres qui semblent être inexistants. Puis c'est un nouveau personnage qui semble être pris au piège lors d'une scène culte dans Indiana Jones 2 lors de la perte du diamant, sauf qu'ici c'est un peu plus violent, alors que le concept purement ados se déchaine un peu avant la mi-film...

Hellraiser 8 Hellworld Image 6On entre de plus en plus vite dans le vif du sujet, un peu comme un bon thriller malgré l'absence d'intérêt et de liens avec la série, car tout semble très confus avec cette nouvelle victime à la mi-film, puis c'est la scène sympathique du film avec la bonne sœur et son envie pressente, ce qui reflète assez bien le faible niveau du film et qui opère de manière judicieuse et plaisante le lien avec l'interlude qui introduit enfin le cube. Bref, l'action commence et les précisions aussi, il était temps et pourtant on rentre dans la scène insipide ou Chelsea est retenu dans la pièce en donnant des indications au 2nd degré... Puis plus que 3 des 5 amis voici de nouvelles scènes violentes biens prévisibles, en tout cas pour le piégé lors d'une scène bien légère et particulièrement saignante fidèle au concept du film avec l'apparition d'un magnifique cénobite, avec la réplique du film «tu te croyais dans un mauvais film d'horreur Hein», comme pour justifier la monté de la violence et qui s'avère être un parfait résumé de ce nanar puérile.

Hellraiser 8 Hellworld Image 7Bref le groupe est maintenant bien réduit, faisant lors d'une ultime flashback pour clarifié la scène de l'interlude, car le film s'approche rapidement du dénouement s'éclaircit au passage mais de manière toujours aussi légère pour l'histoire du film. Les effets assez rares ne sont pas vraiment ce qu'on est en mesure d'attendre d'un film de cette époque, bien qu'on rentre a présent dans le dénouement avec les seuls survivants de cette étrange affaire pas vraiment intéressante et qui fait trainer l'image et les scènes en longueur de puis le début pour combler le manque d'idées jusqu'à cette réplique incroyable «vous allez me dire que vous êtes Paillnaide ?» qu'elle doublage !. Bref le film continue à tourner en rond et bien que l'intention soit louable, le film n'atteindra jamais le niveau de la série des Hellraisers hormis quelques minutes comme la scène du poignard dans le cénobite assez pertinente. Mais qui retombe systématiquement dans une ambiance de mauvais téléfilm, avec comme seule fil conducteur fidèle à la série le cauchemar!

Hellraiser 8 Hellworld Image 8On se rapproche de plus en plus vite du dénouement en exploitants les détails du début de cette étrange affaire, lors d'une séquence assez sympathique dans le grenier qui donne lieu a la rencontre des 2 derniers «survivants» et qui délivre enfin toute l'explication de l'affaire en route vers une ultime confrontation pour un dénouement assez léger et pas vraiment crédible, vraiment décevant. Ce qui opère la transition directe sur la fin du film, qui ressemble dans cette partie encore et toujours à un très mauvais téléfilm. Pour de la même manière opéré la transition sur un prélude de quelques minutes qui renoue enfin avec les vrais valeurs de la série lors d'une ultime scène excellente et qui permet uniquement de regretter que tout le film ne soit pas de cette qualité, avec l'apparition des «vrais» Cénobites et de leurs véritable natures pour une violence particulièrement intense !

Caractéristiques Techniques :

L'Image : Concernant le Format du Film, il s'agit du format 16/9ème compatible 4/3 avec un ratio de 1,85, pour la dimension exacte de l'image du film c'est 718x555 pixels ce qui est une excellente taille. Et pourtant la qualité de l'image n'est pas vraiment en adéquation avec un production si récente, en effet lors de certaines scènes l'image n'est pas parfaitement Stable, et niveau compression de large zone sombre laisse apparaître clairement les trames des pixels qui bougent, et enfin une sorte de voile terne vient gâcher le tout dans une atmosphère bien trop sombre notamment du au contraste qui rend les parties sombre très sombres, comme on le voit très nettement sur cette photo. Alors qu'au niveau des couleurs ca reste très correcte, ainsi que des tentatives graphiques forts louables !

Hellraiser 8 Hellworld Image

Le Son : Coté technique la version Dvdalaune propose 2 versions Stéréo 5.1 en 448Kbps, la version française et la version Originale sous titrée, donc compte tenu des caractéristiques on est en face d'une version excellente, un punch très agressif souvent renforcé lors de scène violente pour un film qui fait vraiment la part belle a l'ambiance des nombreux thèmes pendant le film. Les bruitages très sympathique sont souvent agrémentés d'effets et les dialogues sont très claires mais pas vraiment très présent et souvent assez léger. On regrette a mon avis quelques musiques type Hard Rock de mauvais goût. Malgré la qualité du son l'ensemble sonore est assez mauvais et à l'image du film !

Hellraiser 8 Hellworld Menu Principal

Hellraiser 8 Hellworld Menu Chapitres

Les Menus du Dvd : Le Dvd commence par une animation d'un résumé très simple et rapide en forme d'introduction et afin de faire apparaître le menu principal sur une musique agressive Le menu principal est assez réussi car même si graphiquement il reste assez simpliste, il possède 2 parties animés avec a droite de images clefs du film et à gauche un défilement basique, il possède aussi une animation de type flammes autour des images clefs et une partie basse de cette animation en forme de plan avant aux bocaux si sympathique du film... Des icônes a droite permette de lancer le film ou d'accéder aux menus chapitres qui lui reste très simple avec une page fixe et le cube qui possède 3 chapitres pour 9 chapitres au total pour un menu bien léger avec un fond sonore. Puis le menu version qui apparaît avec une image fixe assez graphique qui propose les 2 versions. Et enfin le Menu Bonus qui propose uniquement un lien Internet vers le site de L'Éditeur !

Hellraiser 8 Hellworld Menu Audio

Hellraiser 8 Hellworld Menu Bonus

Sérigraphie : Compte tenu de la pauvreté que possède ce film en matière de promotion on retrouve un disque très vide à forte dominance de Noir avec la tête de Pinhead de taille franchement légère et le seul titre du film. Mais fidèle au film soit franchement limite !!

Hellraiser 8 Hellworld Sérigraphie

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD du film, les fiches sont disponibles sur Dvdpascher !

Hellraiser VIII : Hellworld - Edition belge

Hellraiser VIII : Hellworld - Edition belge
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19.02.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Female market

Pouvant facilement être intégré au sous-genre du "W.I.P." (Women In Prison), ce Female market, réalisé par Yasuro Uegaki, un habitué de l'exploitation déviante, s'enfoncera très loin dans la dépravation et le sadisme à forte connotation sexuel au sein d'une intrigue certes terriblement simpliste, mais prétexte à tous les délires graphiques.
Le script va suivre les agissements d'une bande de truands enlevant des femmes seules pour les transformer en esclaves sexuels destinés à être vendus dans différents pays, notamment africains, où la peau des femmes asiatiques est fortement appréciée.

Female marketLe métrage ne va pas perdre de temps pour nous présenter son personnage principal, Miki, une demoiselle dont nous suivrons quelques rapides bribes de sa vie transparente, entre une partie de tennis, un court passage dans son appartement où elle vit seule, un autre sur son lieu de travail où elle officie anonymement devant un écran d'ordinateur au milieu d'autres et enfin pour un repas creux avec des collègues. Mais le danger sera déjà présent puisque la jeune femme semblera être étroitement surveillé par des individus dans une voiture noire qui vont la suivre partout jusqu'à ce qu'ils se décident à passer à l'action, bloquant la voiture de Miki tandis qu'un homme déguisé en femme va faire semblant de venir lui demander de l'aide pour mieux l'endormir avec un mouchoir imprégné de sédatif.

Female marketCette entame du métrage se fera vraiment de manière succincte pour uniquement amorcer une ébauche de présentation de cette Miki à la vie morne et insignifiante, puisque juste après son enlèvement, nous la retrouverons en petite tenue et attachée contre un poteau en compagnie d'autres demoiselles dans le même état qu'elle et ayant selon toute vraisemblance été également enlevées. L'environnement se montrera d'entrée guère rassurant avec notamment cette jeune femme presque nue pendue par les pieds, tandis qu'en plus de gardiens armés de fusils, des inconnus vont dresser une table et installer dessus des plats luxueux, table à laquelle va venir s'installer deux hommes sortant de leur Rolls Royce et qui vont écouter les supplications de la demoiselle pendue, celle-ci implorant un pardon qui lui sera accordé, mais à peine détachée, il lui sera ordonné d'aller pratiquer une fellation sur l'un des deux hommes, pour une première scène graphique, qui sans verser dans le "hardcore", se montrera très graphique, notamment en insistant sur la régurgitation du sperme de l'homme.

Female marketMais cela ne sera rien comparé à ce qui va suivre puisque, en effet, le groupe formé par Miki et quelques autres vont d'abord subir une douche collective avant que le réalisateur avance de façon insistante les sévices individuels qu'elles vont subir, du viol en passant par le bondage et les coups de fouets, le tout dans le but évident de leur ôter toute résistance et toute volonté. Le métrage décrira également quelque peu le système pris en place par cette organisation bien rodée qui surveillera en permanence les jeunes femmes dans leur cachot, pour pouvoir même écouter ce qu'elles se disent, et tandis que d'autres séquences bien méchantes et toujours osées (le repas) commenceront à mettre en avant l'asservissement de la plupart de ces demoiselles.

Female marketLe métrage va également clarifier la destinée des jeunes femmes et le but de leur enlèvement lors d'une séance de photos destinées à appâter les éventuels "acheteurs" de ces femmes, à qui on va promettre une vie luxueuse en échange de leur servitude, ce que va refuser Miki et une autre prisonnière, Akiko. Bien entendu brimées, les deux jeunes femmes vont alors fomenter un plan d'évasion en tentant un des geôliers, pour finalement l'attaquer (avec castration buccale en prime !) et tenter une évasion vouée à l'échec face au système de sécurité de l'entrepôt servant de prison. Akiko sera finalement blessée par balles et finira dans des conditions dépasseront l'entendement lors de la pire séquence du film qui alliera souffrance et sexe de manière ignoble et infernal, tandis que Miki sera sévèrement fouettée pour une autre séquence visuellement remarquable et dramatique.

Female marketEnsuite, l'intrigue va abandonner quelque peu ce catalogue de sévices pour laisser un des gardiens (un drogué présenté ainsi de manière également graphique, avec gros plan sur une aiguille s'enfonçant dans son bras à l'appui) fortement attiré par Miki décider de s'échapper avec elle de ce lieu de dépravation, lançant de la sorte une fuite en avant qui occupera la dernière partie du film pour quelques rebondissements classiques mais qui permettront également au réalisateur de fouiller quelque peu les personnalités de ces deux protagonistes, étrangement attirés l'un par l'autre, jusqu'au sinistre final sans espoir de revanche, de salut ou de rédemption.

Female marketBien entendu l'intrigue servira essentiellement de prétexte à cette accumulation de sévices à forte connotation sexuels qui vont agrémenter l'ensemble du métrage de séquences érotiques déviantes, sadiques et malsaines qui laisseront éclater l'ignominie des deux principaux geôliers passant leur temps à violer, attacher, fouetter et violenter leurs victimes tout en leur imposant des violences sexuelles déroutantes et dégradantes avec par exemple ce manche de fouet enfoncé profondément dans l'intimité d'une demoiselle, mettant ainsi en avant la volonté provocatrice du réalisateur qui n'hésitera pas à devenir parfois carrément pervers et sacrément malsain.

Female marketMais dans cet univers de dépravation, l'intrigue s'attachera à même sur le devant de la scène la résistance morale et physique de Miki qui refusera de baisser les bras et bien au contraire continuera inlassablement à résister malgré toutes les horreurs dont elle sera témoin et malgré les humiliations blessantes qu'elle subira de la main experte et odieuse de ses ravisseurs, jusqu'à cette scène terriblement émouvante au cours de laquelle elle suppliera son sauveur, venu la délivrer sans qu'elle le sache encore, de la tuer pour mettre fin à ses souffrances. Face à cette Miki les autres personnages pourront sembler avoir été traités de manière superficielle, pour uniquement par exemple laisser transparaître le sadisme et la violence des ravisseurs et tandis que les autres prisonnières ne serviront qu'à meubler et à subir les assauts de leurs bourreaux.

Female marketL'érotisme sera bien entendu largement présent tout au long du film, pour laisser le réalisateur se focaliser sur l'acte de fellation et ces accouplements non consentis par les jeunes femmes victimes des pires violences, pour parfois quand même flirté avec le "hardcore" et jouer intelligemment avec les angles de prises de vue pour du coup ne voir que de rares plans subir les offenses de ces images flouttées par la censure, pour réussir malgré l'ambiance sordide du métrage à mettre en avant une certaine beauté chez les actrices du métrage et notamment Kaori Asô qui interprétera une Miki avec sérieux et une implication telle que son personnage demeurera crédible dans toutes les situations, même les plus scabreuses. La mise en scène du réalisateur assurera au métrage un esthétisme permanent dans l'abject et réussira à magnifier certaines séquences fortes.

Donc, ce Female market atteindra sans mal son but en s'avérant être choquant, brutal et d'une déviance sans limite dans la perversion sexuelle avancée sans fard au sein d'une intrigue certes simpliste mais qui parviendra à impliquer et à dérouter le spectateur jusqu'à son final désespéré !

Female marketLe DVD de zone 2 hollandais édité par Japan Shock avancera une image assez nette et ne connaissant que de très rares petits défauts d'origine ayant subsisté, tandis que la bande-son sera efficace, avec ces bruitages peu ragoûtants et cette partition musicale discrète mais efficace et adaptée, le métrage étant ici disponible dans sa version originale japonaise, avec heureusement des sous-titres anglais, allemands et hollandais.
Au niveau des bonus, hélas, on ne pourra suivre qu'une conséquente mais bien isolée galerie de photos du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet univers de sévices, le DVD de zone 2 hollandais est par exemple encore disponible ici !

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18.02.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Lovely bones
Réalisateur : Peter Jackson
Durée du film : 2h08
Date de sortie du film : 10 février 2010
Avec : Saoirse Ronan (Susie Salmon), Mark Wahlberg (Jack Salmon), Stanley Tucci (George Harvey), Rachel Weisz (Abigail Salmon), Susan Sarandon (la grand-mère de Susie), Rose McIver (Lindsey Salmon),

Par nicofeel

Avec Lovely bones, Peter Jackson (Le Seigneur des anneaux) adapte La nostalgie de l'ange, roman publié par Alice Sebold en 2002. Nous avions quitté Peter Jackson avec un King Kong au budget colossal et dont l'aspect rappelait celui des films hollywoodiens à l'ancienne, avec malheureusement un cruel manque d'émotion et une durée un peu trop longue.
Désormais, le cinéaste néo-zélandais nous revient avec un film à budget plus raisonnable et surtout avec un film beaucoup plus personnel et ambitieux par les thématiques qu'il développe.
Dans un style qui rappellera à certains le très beau Heavenly creatures, Peter Jackson prend comme personnage principal une jeune fille de 14 ans, Susie Salmon (jouée par la très photogénique Saoirse Ronan), qui a été violée assassinée. En étant dans l'au-delà, aux portes du paradis, Susie Salmon raconte comment était sa vie avant qu'elle soit tuée et durant tout le film on assiste au chagrin des parents Salmon (joués par Mark Wahlberg et Rachel Weisz) qui n'arrivent pas à faire le deuil de leur fille et font tout pour retrouver l'identité du tueur de leur fille. Pendant ce temps, Susie Salmon essaie de rentrer en contact avec ses parents et de leur signifier que le tueur est tout simplement le voisin qui habite la maison en face.
L'un des premiers grands mérites de Peter Jackson dans ce film est d'avoir réussi à mélanger les genres, sans pour autant handicaper la cohérence de son long métrage. Ainsi, le film comprend tout à la fois des éléments fantastiques qui lui permettent de dégager une poésie et une délicatesse sentimentale particulièrement prégnante et des éléments plus « réalistes », qui l'inscrivent dans le mode du thriller.

Les deux genres se répondent parfaitement. Les éléments fantastiques ont principalement lieu lorsque l'on voit la petite Susie Salmon qui est dans un monde fantasmatique qui n'est pas encore le paradis, mais qui s'y rapproche. Avec une nouvelle amie qu'elle a retrouvé, Susie s'invente un monde imaginaire où elle évolue. Les effets spéciaux sont franchement impressionnants et les trouvailles visuelles ne font pas du tout toc. On y croît vraiment. Susie Salmon fait évoluer, au gré de son humeur et au gré de l'humeur des membres de sa famille qui pensent toujours fortement à elle, le monde qu'elle se bâtit dans cet au-delà. Les décors sont superbes et l'on voit par exemple un champ de blé qui donne un aspect apaisé à la scène auquelle on assiste. Il y a aussi le moment où Susie et sa nouvelle amie, Holly, décident de jouer ensemble au gré des saisons. On assiste à une vision tout à fait passionnante de ce que pourrait constituer l'au-delà.
Pour autant, le film n'oublie jamais de nous rappeler que cet au-delà dans lequel évolue Susie n'est qu'un passage. Elle doit accepter sa nouvelle situation (et ne plus penser à se venger de son tueur) pour accéder, au paradis, tout comme ses parents, meurtris dans leur chair par le décès de leur fille aînée, doivent accepter de faire le deuil. C'est ainsi que les parents, et notamment le père, Jack Salmon (joué par un Mark Wahlberg plutôt convaincant), font tout pour connaître l'identité du tueur. Une grande partie du film consiste donc en une enquête policière. Si le spectateur sait quasiment dès le départ de qui il s'agit, la vraie question est de savoir si la famille Salmon va réussir à démasquer ce tueur et dans quelles conditions. En vue de mettre fin aux agissements de ce serial-killer, Jack Salmon et sa fille cadette, Lindsey, remuent ciel et terre. Un élément d'ailleurs très intéressant dans le film est la façon qu'a Peter Jackson de faire monter la tension en confrontant ce psychopathe avec soit Suzie Salmon – lors de la découverte du plan machiavélique avec cette cabane souterraine qui fait office de piège – soit Lindey Salmon lorsque celle-ci décide d'aller chercher chez le tueur des preuves de sa culpabilité.
Dans une certaine mesure, le film est aussi une belle réflexion sur la vie. Avec ses très beaux yeux qui donnent un côté nostalgique à Lovely bones, l'actrice jouant Susie n'a de cesse de nous raconter ce qu'elle ne pourra jamais faire, étant décédée. Elle nous invite très logiquement à profiter de la vie. Très belle réflexion sur la vie, sur l'au-delà, sur la notion de deuil qu'il faut réussir à faire, Lovely bones établit une relation entre vivants et morts (à partir de l'idée du souvenir) qui ne manque pas d'intérêt. C'est l'occasion pour le réalisateur du Seigneur des anneaux de démontrer qu'il est capable de faire preuve d'une vraie sensibilité et de dégager une émotion qui envahit le spectateur à son tour.
La distribution du film est dans l'ensemble satisfaisante. Une mention spéciale à l'acteur jouant le rôle du serial-killer. Il arrive à distiller un vrai sentiment de malaise par sa simple présence. Le seul défaut notable du film est le personnage de la grand-mère, jouée par une exquise Susan Sarandon, mais dont le rôle intervient en décalage avec le ton du film. C'est dommage car du coup le personnage de la grand-mère irresponsable n'apporte rien au film. Ce défaut mineur n'entache pas le plaisir à regarder ce film.
A mi-chemin entre le thriller et le film fantastique, Lovely bones est un film très réussi qui peut se targuer de bénéficier d'images époustouflantes, qui continue de marquer les esprits, longtemps après la vision de ce long métrage. Voilà à n'en pas douter un des films les plus enthousiasmants de ce début d'année 2010.

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17.02.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La horde
Réalisateurs : Yannick Dahan et Benjamin Rocher
Durée du film : 1h36
Date de sortie du film : 10 février 2010

Avec : Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney, Claude Perron, Aurélien Recoing, Doudou Masta, Antoine Oppenheim, Jo Prestia, Yves Pignot.


Par Nicofeel

Présenté au dernier festival du film fantastique de Gérardmer, La horde est semble-t-il assez loin d'avoir fait l'unanimité. Pourtant, je me suis décidé à aller voir ce film. J'ai tenté le coup car un film de zombies français n'est pas forcément fréquent et l'un des deux réalisateurs n'est rien d'autre que l'un des critiques de l'excellent magazine Madmovies.
Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos zombies ! Que vaut La horde ? Est-ce vraiment la daube annoncée ou est-ce que le film sauve les meubles ? Eh bien, après l'avoir vu, j'opterai plutôt pour la seconde proposition.
La horde est bourré de défauts, c'est incontestable. Pêle-mêle on peut citer une mise en scène trop « djeuns » par moments, des acteurs qui sont vraiment pas terribles (mais là c'est aussi une qualité), un scénario quasi indigent et des citations un peu trop appuyés à d'autres films.
Ainsi, la mise en scène est loin d'être rigoureuse. Les deux cinéastes, souhaitant visiblement donner du rythme à leur film, ont choisi la facilité en multipliant et se mettant – ce qui est par moments presque exaspérant – à faire bouger la caméra dans tous les sens.
Quant aux acteurs, ils sur-jouent un maximum. On a vraiment le sentiment d'avoir affaire à des amateurs. Mais ce point de vue, comme indiqué plus tard, se révèlera aussi une qualité, pour peu que l'on accepte l'humour bien gras du film.
Surtout, là où le film apparaît le plus faiblard, c'est clairement au niveau du scénario. On peut le résumer en une phrase : des hommes au départ ennemis se liguent pour sauver leur peau et vont être amenés à détruire du zombie.

Quant aux citations, elles sont très claires : les deux cinéastes font à plusieurs reprises référence à Le jour des morts-vivants de George A. Romero. Quant à la psychologie (assez sommaire) des personnages et les dissensions qui apparaissent au sein du groupe, ils ne sont pas rappeler l'oeuvre entière de Romero.
Mais heureusement La horde, par son aspect fun incontestable, demeure un film qui fait plaisir à voir. C'est justement son accumulation de maladresses qui rend ce film attachant. Les acteurs qui en font des tonnes rendent ce film bien marrant alors que l'on voit défiler les morts à la vitesse grand V. Ici, pas question de se prendre au sérieux et en plus du jeu approximatif des acteurs, on assiste à un second degré bienvenue de la part des deux réalisateurs.
Le mauvais goût et les dialogues assez incroyables du film sont vraiment très drôles. Ainsi, les acteurs ont bien dû s'amuser à jouer des personnages qui n'arrêtent pas de s'envoyer des vannes. Le nombre de « enculés », « connards », etc. est prodigieux et rappelle à ce niveau certains films américains bien gras où les shit sont très présents. Et puis il y a tout de même certains dialogues cultes comme lorsque l'un des gangsters déclare que s'il réussit à s'en sortir son « petit cul de noir va servir de garage à bite pour des blancs »! On croît rêver et pourtant les réalisateurs semblent inarrêtables dans ce mauvais goût. On pourra également apprécier le côté franchouillard du film où explose littéralement à l'écran le personnage de René. Cet homme bedonnant, âgé, bien ancré dans la France profonde, qui déclare avoir fait la guerre du Vietnam, s'amuse à dégommer des zombies. Pour lui, c'est quasiment un jeu !
En plus du côté marrant du film, on signalera tout de même l'existence de quelques scènes marquantes. Par exemple, il y a ce moment où le « flicard » qui reste en vie se place sur une voiture et se met à découper du zombie par dizaines. Les membres éclatent dans tous les sens et le côté graphiquement très réussi de la scène est évident. Il y a aussi ce moment où les personnages, arrivés sur le toit de l'immeuble, voient que le temps a changé et que les zombies sont partout dans les rues. Le chaos que vit notre monde est très bien relaté par cette scène. La fin du film, sans aucune concession, montre le côté jusqu'au boutiste de l'oeuvre. SI le film utilise bien souvent le mode de l'humour, dans son fond le film reste fondamentalement sérieux. On évite la fin facile où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ».
Au final, malgré un nombre très important de défauts et notamment un cruel manque d'originalité, La horde demeure malgré tout un film qui fait plaisir à voir par son côté fun, complètement décérébré et en même temps assez sérieux par les (quelques) idées qu'il développe. A voir pour se détendre.

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07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Pirates de Langkasuka

Superproduction thaïlandaise mêlant action et "fantasy" tout en se créant une mythologie propre, ce Pirates de Langkasuka pourra aussi bien compter sur une beauté visuelle de tous les instants magnifiée par des décors et autres reconstructions historiques impeccables que sur une intrigue palpitante et rythmée pour conquérir le spectateur et l'impliquer dans cette aventure monumentale dont le seul défaut viendra de ses multiples sous-intrigues parfois envahissantes et mettant en avant de trop nombreux personnages annexes créant ainsi sporadiquement un très vague sentiment de confusion.
Le script va suivre la lutte, tournant en partie autour de la possession de puissants canons, entre la reine du royaume de Langkasuka et une bande de pirates désireux de s'emparer de ses territoires et des ses richesses, mais la reine, secondée par ses deux princesses, pourra compter sur l'aide de ses guerriers et de leur chef expert en arts martiaux mais aussi sur un jeune homme héritier du pouvoir de la magie blanche du Du Lum.

Pirates de LangkasukaAprès une introduction en voix-off de ce royaume de Langkasuka dirigée par le reine Hijau s'étant fait offrir deux canons surpuissants afin de garantir sa sécurité par un armateur hollandais sans que ces armes lui parviennent, le bateau les transportant ayant été coulé par le pirate "Corbeau Noir" désireux de s'en emparer, le métrage va pouvoir s'atteler à la présentation de ses différents protagonistes que nous découvrirons d'abord dans leur jeunesse, avançant ainsi Paree, un jeune homme né au milieu des mers et vivant dans un village côtier en compagnie de pêcheurs et que son oncle va vouloir faire initier au Du Lum par le maître de cette magie blanche pour essuyer le refus de celui-ci, tandis que pendant ce temps-là, la reine Hijau va déjà devoir subir une attaque de renégats et ne devoir son salut qu'à la bravoure de Jarang, un très jeune homme qui va mettre en fuite ses adversaires, non sans avoir reçu une flèche empoisonnée qui va le défigurer.

Pirates de LangkasukaBien qu'un peu confuse en allant sans réelle transition de l'un à l'autre de ces deux mondes n'ayant apparemment rien en commun, cette introduction va néanmoins commencer à poser les pierres angulaires de l'ossature de l'intrigue avec suffisamment de conviction pour impliquer et interroger le spectateur de manière effective en alternant les séquences d'action vives et diablement rythmées pour suivre ces premiers combats spectaculaires à d'autres quelque peu plus calmes et explicatives permettant de bien pénétrer dans cette mythologie et ce royaume oublié de Malaisie du seizième siècle, et même lorsque le métrage fera sans prévenir ouvertement un bond dans le temps pour retrouver en autres Paree adulte en la personne d'un beau jeune homme flirtant avec une demoiselle de son village tandis que Jarang officiera toujours sous les ordres de la reine, l'ensemble demeurera cohérent et se suivra aisément.

Pirates de LangkasukaLa suite du métrage va bien entendu faire se rencontrer les différents protagonistes, Paree devant supporter le massacre de son village par le méchant pirate "Corbeau Noir " en représailles à une attaque contre un de ses bateaux, tandis que la reine va apprendre que Limkiem, le disciple de l'armateur hollandais ayant construit les puissants canons disparus vivrait justement dans le village de Paree, la poussant à envoyer ses deux princesses et Jarang sur place pour vérifier cette affirmation, d'autant plus que le prince rebelle Rawai s'est allié avec "Corbeau noir" et d'autres pirates pour préparer un assaut contre le royaume de Langkasuka. Evidemment, Limkiem aura survécu mais sera finalement fait prisonnier par "Corbeau Noir" et le prince Rawai qui vont lui demander de construire pour eux un super-canon sous peine de voir la sœur de Limkiem (débarquée comme par hasard à ce moment-là au pays et elle aussi faite prisonnière) tuée.

Pirates de LangkasukaPendant ce temps-là, Paree va se retrouvé échouer avec Ungu, une des deux princesses par ailleurs promise à un mariage plus ou moins forcé avec le prince d'un pays voisin pour ainsi garantir l'aide de ce pays en cas de guerre avec les pirates, sur l'île du maître du Du Lum venu les secourir. Bien tendu, de nombreux rebondissements présentant des situations blindées d'action et de combats au sabre et à mains nues viendront émailler cette trame qui saura rebondir systématiquement pour avancer et continuer à développer ses différentes sous-intrigues, laissant même parfois des flash-backs revenir sur le passé (et notamment la mort des habitants du village de Paree ou encore sur la destruction du navire transport les canons hollandais), sans pour autant nous faire languir en attendant le combat final plus qu'attendu grâce à un rythme soutenu et une implication constante.

Pirates de LangkasukaEt justement, cet assaut final tiendra toutes ses promesses par son action homérique, son gigantisme jamais démenti tout en nous réservant quelques surprises savoureuses et d'autres qui assureront un suspense en rendant incertaine l'issue d'un combat au cours duquel les canons placés en haut des remparts de Langkasuka feront vaciller les navires des pirates qui répliqueront par d'autres tirs nourris de canons qui infligeront des destruction impressionnantes parmi les rangs des soldats de la reine, tandis que l'identité restée insoupçonnable du traître travaillant pour le prince Rawai sera enfin révélée, ajoutant ainsi aux péripéties grandioses qui viendront clore le métrage sur une note forcément positive malgré quelques effets spéciaux numériques peut-être trop ambitieux.

Pirates de LangkasukaLe réalisateur aura en outre l'intelligence de ne pas trop s'attarder sur la romance naissante entre Paree et la princesse Ungu avec juste le temps de rapides scènes douces et réservées qui seront bien agencées et ne viendront pas perturber ni ralentir l'ensemble, et il en ira de même pour cette mythologie liée au Du Lum et ses deux penchants, la force "blanche" voyant un côté obscur intégrant la colère comme leitmotiv lui opposer et être mis en avant de manière concluante et prenante pour quelques situations fortes et graphiques pour une magie liée à la symbiose entre l'homme et les animaux et surtout les poissons, ce qui par ailleurs servira l'intrigue de façon efficiente.

Pirates de LangkasukaLes personnages seront pour la plupart bien travaillés, l'effort étant concentré sur quelques protagonistes principaux et régulièrement mis en avant, avec ce Paree et sa rage intérieure causée par la mort de sa bien-aimée (ce qui nous vaudra d'ailleurs une séquence terrible et magnifique lorsqu'il découvrira son cadavre sous l'eau), la princesse Unju et son côté "garçon manqué" qui ne résistera pas au charme de Paree, ou encore Jarang qui servira surtout le métrage par sa maîtrise des arts martiaux bien utiles lors des nombreux combats parsemant le métrage. Par contre, on pourra peut-être regretter une sous-exploitation des pirates et de ce prince Rawai qui seront non pas sous-exploité mais présentés de manière assez légère et uniquement sollicités pour les phases d'action. Et il ne faudra pas oublier les nombreux personnages annexes qui viendront se greffer à l'intrigue principale avec une réussite quasiment constante pour rendre ainsi l'ensemble fourni, parfois même presque trop.

Pirates de LangkasukaL'interprétation est convaincante, portée par des acteurs impliqués et toujours crédibles, avec notamment Ananda Everingham qui nous offrira un Paree charismatique, tandis que la mise en scène de Nonzee Nimibutr est efficace, vive et dynamique tout en parvenant avec brio à mettre en avant les somptueux décors reconstitués et en nous gratifiant très régulièrement de séquences splendides et remarquablement agencées. Les effets spéciaux sont plutôt probants, pour quelques petits effets sanglants justifiés par ces combats très bien orchestrés et pour ces inserts numériques souvent bien intégrés mais demeurant quand même parfois visibles lors de plans d'ensemble certainement trop audacieux.

Donc, ce Pirates de Langkasuka méritera franchement d'être découvert par son action impliquante et rythmée au sein d'une intrigue mythologique parfaitement coordonnée mais éventuellement quelque peu trop touffue, sans pour autant que cela vienne nuire au plaisir pris devant ce spectacle grandiose, magique et vraiment sympathique à suivre!

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises en DVD et en Blu-ray du film, une présentation est disponible ici !

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16.02.10

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Grizzly park

Sans autre prétention que de divertir, ce Grizzly park va pourtant longtemps hésiter avant de trouver sa voie entre son aspect comique volontairement stupide avec ses personnages idiots au possible et une volonté horrifique qui se montrera bien timide tout au long du métrage avant d’exploser lors d’un final surprenant par son côté gore très graphique.
Le script va envoyer huit jeunes délinquants en pleine forêt, dans le "Grizzly park" pour une mission de réinsertion consistant à nettoyer les lieux après le passage des touristes, mais ce sera sans compter sur la présence d'un tueur en série qui va se mêler aux groupe avant qu'un grizzly affamé vienne semer la terreur.

Grizzly parkAprès un splendide générique avançant des gravures antiques resplendissantes, le métrage va rapidement avancer ce ranger suivant les informations à la télévision pour ainsi découvrir l'ampleur des feux de forêt détruisant la région et entendre parler de l'évasion de ce tueur en série pervers que nous allons découvrir juste après attaquant un employé de prison s'apprêtant à prendre en charge huit jeune gens. L'assassin va donc prendre la place de sa victime et se rendre au rendez-vous fixé, laissant alors le métrage se lancer dans la présentation de ses autres personnages principaux, ces huit jeunes adultes délinquants et convoyés à un stage de réinsertion dans la nature.

Grizzly parkCes protagonistes resteront gentiment et certainement volontairement stéréotypés avec au hasard un néo-nazi affichant clairement ses opinions, deux poupées, une latino appartenant à un gang, un black,qui ici ne servira pas de blagueur de service, puisque ce rôle obligé sera tenu par quelqu'un d'autre, une adorable jeune femme aussi belle que stupide et un jeune bourgeois. Mais heureusement, le réalisateur traitera ces caricatures avec un humour bien prononcé qui permettra au spectateur de sourire régulièrement et du coup ne pas trouver le temps trop long le temps que l'intrigue se mette véritablement en place, le petit groupe étant placé sous la responsabilité du ranger Bob, un homme d'un certain âge buté et droit qui ne semblera que modérément apprécier les blagues et autres petites provocations venant de la part des uns ou des autres.

Grizzly parkLa première partie du métrage sera essentiellement axée sur les déboires rencontrés par la petite troupe, notamment à cause de la stupidité grisante de Bebe, cette jeune femme complètement idiote qui véhiculera une bonne partie de l'humour du film par ses répliques vraiment drôles prouvant si besoin en était encore son état mental plus que limité, pour suivre en parallèle les exactions de ce tueur en série qui se sera donc fait passer avec succès pour cet employé pénitentiaire devant accompagner le ranger Bob et l'aider dans différentes besognes. Mais alors que le spectateur était légitimement en droit de s'attendre à ce que l'intrigue vire au "slasher", surtout que les jeunes femmes vont évoluer un temps en tenues légères non loin du psychopathe, créant de fait un début de tension, le métrage va abandonner cette piste et faire disparaître le meurtrier de façon quelque peu graphique pour continuer à suivre le parcours de ces jeunes qui vont bien entendu commencer à faire tout ce qu'il faut éviter dans leur situations, tel ce duo qui va décider de faire bande à part pour tenter d'impressionner le ranger en allant plus vite que le reste du groupe pour rejoindre leur campement. Campement qu'ils n'atteindront évidemment jamais, puisque le réalisateur, qui aura eu l'intelligence d'énumérer au préalable les éventuels dangers encourus en cas de dispersions, va s'arranger pour les mettre hors d'état de nuire.

Grizzly parkMais jusque-là le métrage restera assez sage au niveau gore en n'esquivant que de très rapides plans vaguement saignants, pour préférer s'intéresser encore et toujours à ces protagonistes toujours aussi stupides et malmenés par l'humour du réalisateur avec encore ces répliques rigolotes qui continueront inlassablement de divertir et de rendre facilement et largement acceptables les situations classiques du genre ici passées en revue même si certains potentiels demeureront sous-exploités (comme par exemple le racisme de ce partisan du "White power") alors que d'autres seront peut-être surexposés (le couple nouvellement formé par ce dandy et cette demoiselle précieuse) pour réussir dans la bonne humeur à nous faire patienter jusqu'à ce dernier acte détonant par son graphisme sanglant exacerbé.

Grizzly parkEn effet, le grizzly tant attendu va daigner se déchaîner et attaquer frontalement les survivants du groupe pour multiplier les assauts vraiment sanglants et porteurs de plans ouvertement gore qui auront le don de surprendre par leur volonté horrifique avérée, laissant la bête décapiter, arracher les bras ou encore couper en deux une jeune femme qui se traînera quelques instants sur le sol, quand il ne donnera pas une réponse aussi sanglante qu'ironique à une question qui aura taraudé les hommes du groupe, tandis que le final remettra astucieusement en cause certaines évidences du métrage avant de nous gratifier d'un dernier plan tournant à la farce et montrant bien une certaine dérision de la part du réalisateur.

Grizzly parkAlors certes, on pourra regretter le manque de présence à l'écran du grizzly promis par le titre durant une bonne partie du film, celui-ci ne semblant servir que de prétexte pour laisser l'intrigue accumuler les situations humoristiques pour même laisser ce tueur en série occuper un temps le terrain, mais ce sera pour nous gratifier d'un final remarquable qui permettra aisément de faire oublier ces errances scénaristiques volontaires et destinées à mieux préparer la surprise finale. Car l'aspect comique et caricatural des personnages ne sera pas innocent, tellement les traits de caractère seront grossis et servis sur le plateau de l'humour pour égayer chaque situation, même la plus puérile avec l'apparition de cette moufette odorante, ici comparée lors d'une réplique énorme à un "chat des forêts" !

Grizzly parkL'interprétation est cohérente, avec de jeunes actrices charmantes qui ne dédaigneront pas à montrer leurs charmes devant la caméra (mais pour rester dans une sensualité légère et sans nudité intégrale ou même partielle) et à jouer les idiotes avec humour, tandis que la mise en scène du nouveau venu Tom Skull sera plutôt rythmée et dynamique, tout en utilisant avec efficience avec les effets de la caméra subjective, aussi bien pour suivre le grizzly que le tueur en série. Les effets spéciaux seront largement probants, puisque ce sera un vrai ours qui officiera tout au long du film et tandis que les dérives gores resteront impeccables, réalistes et plus que graphiques.

Donc, ce Grizzly park se suivra très facilement à condition d'accepter et d'apprécier son humour omniprésent qui contrebalancera l'absence provisoire du grizzly qui ne se réveillera que lors d'un final excellent et qui méritera à lui seul le détour !

Grizzly park

Grizzly park

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray du film par Emylia, leur présentation est disponible ici !

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Grizzly park (Blu-ray)

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13.02.10

13:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Moon
Réalisateur : Duncan Jones
Durée du film : 1h37
Date de sortie du film : inconnue (a priori aux alentours du 14 juin 2010 en DVD)
Avec : Sam Rockwell, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Duncan Jones, Moon est un film de science-fiction qui nous parle de choses très actuelles avec des questions autour de la santé de notre planète. Le cinéaste demeure positif sur l'avenir de notre planète puisque, si on doit se fier au film, nos soucis de développement durable auraient été réglés.
Ainsi, au début du film, on nous signale que nous récupérons l'énergie du soleil captée par la pierre recueillie par une machine depuis la face cachée de la lune. L'hélium 3, un combustible non polluant, permet de satisfaire aux besoins énergétiques de base 70 % de la population mondiale. La
C'est sur la base minière de Sarang, sur la lune, qu'est récupérée la précieuse énergie. Et c'est sur cette base que travaille un astronaute, Sam. Il est la seule personne à travailler dans cet endroit et son contrat, d'une durée de 3 ans, se termine dans deux semaines
D'un point de vue esthétique, Moon est un film très réussi. Le cinéaste Duncan Jones a été très appliqué à rendre un long métrage qui impressionne par sa beauté formelle. Filmé entièrement en studio, Moon vaut vraiment le coup d'un point de vue visuel. On pense immédiatement à 2001 Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, d'autant que le rapprochement ne se limite pas à la photographie du film. Comme le film de Kubrick, Moon est aussi et surtout la relation entre l'homme et la machine. Si les progrès ont été sensibles, l'astronaute Sam est dépendant du « super ordinateur » doté d'un raisonnement. Cet ordinateur semble d'ailleurs jouer un double jeu : est-il bien au service de Sam ou est-il au service tout simplement de l'entreprise qui l'a créé ?
Heureusement, le film ne se contente pas de nous montrer les rapports parfois difficiles entre l'homme et la machine avec un homme doté d'un raisonnement que ne peut pas toujours saisir l'ordinateur et qui est par là même de temps en temps mis en défaut.

Le film joue quasi essentiellement sur le psychologique avec un Sam qui, en raison de son enfermement, perd progressivement pied avec la réalité – à moins que cela soit tout simplement dû à l'accident qu'il a eu sur la lune. A plusieurs reprises, Sam voit des images de personnes bien réelles alors qu'il n'y a personne : il se brûle la main en voyant l'image d'une femme ; il rêve qu'il fait l'amour mais surtout progressivement il voit l'image de son double à l'infirmerie puis dans la salle d'exercice. A partir du moment où il commence à parler à son double, Sam ne parle plus du tout à l'ordinateur.
Sam ne serait-il pas en plein délire ? Jusque quasiment la fin du film, le réalisateur laisse le doute s'installer dans la tête du spectateur. L'accident qui a eu lieu n'aurait-il pas laissé des séquelles ? D'autant que l'on revient plusieurs fois dans le film sur cet accident.
L'excellente musique de Clint Mansell, qui compose la BO du film, accroît l'ambiance étrange qui prévaut dans Moon.
Cependant, malgré ses qualités formelles évidentes et l'excellente interprétation de Sam Rockwell dont le personnage perd progressivement pied avec la réalité et demeure convaincu qu'on veut se débarrasser de lui, Moon est un film assez difficile d'accès. Dans la mesure où tout se joue autour du psychologique du personnage principal du film, il n'est pas évident de rentrer dans le film.
Et puis il faut bien reconnaître qu'on a pas vraiment l'impression que le film avance avec de nombreuses scènes qui sont redondantes. Moon n'est jamais très loin de confiner à un certain ennui. Heureusement qu'il y a à la fin du film un twist (qui est cependant assez logique au vu des événements et du déraillement progressif de Sam) car sinon Moon laisserait un sentiment amer. En tout état de cause, le film manque tout de même de rythme et le fait d'avoir utilisé un seul personnage (même si la thématique du double est très présente) handicape en partie Moon.
Au final, ce film plaira certainement aux amateurs de films psychologiques mais pourra tout aussi bien laisser des spectateurs sur le bord du chemin. De manière incontestable, on retiendra tout de même la beauté formelle de ce film, l'interprétation convaincante de Sam Rockwell et la musique marquante de Clint Mansell.

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12.02.10

07:10:00, Cat�gories: Nouveautés  

parNicore

Pirates de Langkasuka
Pirates de Langkasuka

Plus importante production du cinéma thaïlandais jusqu'à ce jour, ce Pirates de Langkasuka, réalisé par Nonzee Nimibutr, va nous offrir une fresque épique où aventure, histoire et action vont s'entremêler tout en laissant une place de choix à une mythologie fantastique originale. Mais hélas le métrage n'ayant pas connu de sortie en salles, ce sera directement en vidéo qu'il va pouvoir se faire connaître du public français dès le 16 février prochain grâce à l'éditeur Emylia qui a mis les petits plats dans les grands en nous proposant le film aussi bien en Blu-ray qu'en DVD, avec même une édition collector 2 DVD, pour un nouvel inédit de premier ordre.

Pirates de Langkasuka

Le script va prendre place en 1542 et suivre Black Raven, un infâme pirate convoitant un précieux canon qui a coulé au fond de la mer de Thaïlande. A coup de magie noire et d’arts martiaux, il va tenter de s’emparer de l’objet afin de renverser le royaume de la reine Hijau. Ces pirates des mers menacent d’envahir les royaumes des trois reines de Langkasuka qui décident de s’unir pour défendre leurs terres et leurs peuples.

Pirates de Langkasuka

Bien que pouvant paraître très touffu lors de son entame avec ses sous-intrigues mêlées, le métrage va bientôt s'éclaircir et venir enchanter et charmer le spectateur avec ses décors grandioses, son action soutenue et palpitante, ses personnages hauts en couleurs attachants et sa mythologie s'intégrant parfaitement à l'ensemble pour en plus nous gratifier d'un final homérique réussi avec pour seul petit bémol des effets spéciaux peut-être quelque peu trop ambitieux, mais cela ne viendra en aucun cas gâcher la splendeur d'une œuvre grandiose et parfaitement maîtrisée par son réalisateur aussi bien au niveau visuel que pour le rythme et la tenue du film, en ayant par exemple l'intelligence de ne pas trop s'attarder sur la romance naissante entre deux des personnages principaux pour préférer l'action à grand renfort de rebondissements captivants et haletants, sans oublier la découverte de cette mythologie étrange et parfois même surprenante et fascinante.

Pirates de Langkasuka

Les deux éditions DVD d'Emylia avanceront le métrage avec une image en 1.85 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en DTS, la version originale thaïlandaise sous-titrée en français sera quant à elle disponible en DD5.1.
Au niveau des bonus, l'édition "simple" du film n'avancera qu'un imposant diaporama, alors que l'édition collector proposera un sympathique making-of sous forme de clip pour suivre des phases du tournage, tandis que "Les secrets de Pirates de Langkasuka" nous permettront de suivre une passionnante interview du réalisateur qui reviendra sur l'intégralité du projet avec sincérité, mais aussi d'en savoir plus sur les personnages et le tournage avec notamment des interviews des acteurs du film au travers d'un second reportage, pour laisser un troisième module également franchement intéressant revenir sur les costumes et les magnifiques décors du film, permettant ainsi à ces bonus de donner une vraie valeur ajoutée à cette édition 2 DVD.
Le Blu-ray du film proposera quant à lui également une image en 1.85 (1080p/24) avec une bande-son en français et en thaïlandais sous-titré en DTS-HD, pour bien entendu reprendre les bonus de l'édition DVD collector.

Pirates de Langkasuka

Donc, c'est à partir du 16 février prochain que nous allons pouvoir nous plonger dans cette fresque grandiose et palpitante autour d'une intrigue riche et porteuse en rebondissements épiques !

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11.02.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Disgrace
Réalisateur : Steve Jacobs
Durée du film : 1 h 59
Date de sortie du film : 3 février 2010
Avec : John Malkovich, Jessica Haines,

Par Nicofeel

Mais quel mauvais choix d'avoir décidé d'aller voir ce Digrace ! Et pourtant, le cinéaste, Steve Jacobs, était le réalisateur du sympathique film La spagnola. Et puis avec Disgrace il adapte le roman de J.M. Coetzee. Sans compter qu'en tête d'affiche on retrouve John Malkovich.
Voilà beaucoup d'éléments qui plaident a priori en faveur de ce film. Et pourtant le résultat à l'écran est non seulement décevant, il est même carrément agaçant par instants ! La déception est donc grande.
Mais de quoi parle ce fameux Disgrace ? Eh bien le film commence fort (si l'on peut dire) avec un John Malkovich qui interprète le rôle d'un professeur de littérature qui donne des cours au Cap, en Afrique du Sud. Etant bien seul dans sa vie, il se paye une prostituée avant de profiter de son statut de professeur pour draguer puis coucher avec une de ses étudiantes.
Cela se passe mal avec l'étudiante et, se retrouvant acculé, il est poussé à démissionner. C'est alors qu'il décide de voir sa fille qui vit dans un coin paumé en Afrique du Sud. Là, il ne peut pas empêcher un drame de se dérouler : sa fille se fait violer par trois noirs alors que pour sa part il est légèrement brûlé.

Voilà pour le synopsis du film. On aurait pu imaginer alors un drame où John Malkovich chercherait à retrouver les violeurs (sans pour autant tomber dans une revanche du style de la loi du talion). Mais non. Pas besoin de tout ça. L'un des trois violeurs se trouve être le frère de la concubine du voisin de celle qui joue la fille de John Malkovich. Alors que John Malkovich souhaite à plusieurs reprises appeler la police, la fille cherche au contraire calmer les esprits et arranger la situation. On a tout de même beaucoup de mal à comprendre son point de vue, d'autant qu'elle se retrouve enceinte suite à son viol. Les motivations des personnages, qui ne sont pas du tout claires dans le film, rendent le décryptage de ce dernier difficilement d'autant plus difficile. Il y a comme un manque dans ce film. On saisit bien l'idée générale du film, à savoir qu'il ne faut pas déterrer la hache de guerre entre les Blancs et les Noirs en Afrique du Sud. Mais pour arriver à cette idée, le cinéaste choisit tout de même une situation extrême, que l'on a tout de même bien du mal à croire.
Et puis si l'on réfléchit bien, le film comporte tout de même des connotations racistes, qui vont certainement à l'encontre des idées du cinéaste. Mais l'écriture du scénario (qui n'est rien d'autre que l'adaptation d'un roman à succès) est très maladroite et est carrément maladroite : les Noirs sont les méchants dans l'histoire et les Blancs, notamment celle qui joue la fille de John Malkovich, cherche à arranger les choses. Des Blancs gentils ou presque (avec un John Malkovich qui joue un personnage qui finit par accepter le destin de sa fille et donc par pardonner) et des Noirs méchants, on a rarement vu une caricature poussé autant à l'extrême.
C'est tout de même bien dommage d'avoir autant gâché un film car les acteurs interprètent solidement leurs rôles respectifs, à commencer par un John Malkovich toujours aussi impeccable.
La mise en scène est quant à elle classique et elle permet d'apprécier les paysages extérieurs dans le film. D'ailleurs, si le scénario n'est pas fameux, cela n'est pas le cas des décors. Ils ont bien été étudiés. Lorsque l'on est au Cap dans le film, John Malkovich est toujours enfermé, soit dans son université soit dans son appartement. Cela n'est qu'à partir du moment où il se retrouve chez sa fille qu'il peut commencer à respirer et à profiter de grands espaces. Paradoxalement, c'est au moment où il paraît le plus libre de ses mouvements que le personnage qu'interprète John Malkovich est le plus en danger. C'est en somme la nature qui est dangereuse.
Au final, doté d'un scénario bancal et d''un message qui reste peu clair, Disgrace est une réelle déception, et cela est d'autant plus dommage que la photo du film est belle et les acteurs sont bons.

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10.02.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film d'animation : Planète 51
Réalisateur : Jorge Blanco
Durée du film d'animation : 1h30
Date de sortie du film d'animation : 3 février 2010
Avec les voix de : Vincent Cassel, Dimitri Rataud, Sara Martins, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jorge Blanco, Planète 51 est un film d'animation qui cherche avant tout à divertir. Et sur ce point, reconnaissons-le, c'est plutôt réussi.
Au lieu de se retrouver sur Terre, on est donc sur cette fameuse planète 51. Les habitants ne sont pas des êtres humains. Le réalisateur a créé des personnages très fun : des extraterrestres tout verts avec des oreilles à l'horizontal et des cheveux qui font penser à des bananes. Ils ont aussi des antennes et des expressions au niveau du visage particulièrement caractéristiques. Il y a toutes sortes de personnages, comme chez nous. Des grands, des petits, des gros, des maigres, des gens habillés de manière classique, un rasta man. Et puis les animaux domestiques sont originaux avec par exemple un chien qui a une tête qui évoque celle de l'alien.
Ces aliens agissent comme des êtres humains. Ils vivent dans des villes, mangent et ont des occupations comme les êtres humains. Ils ont aussi des automobiles, mêmes si celles-ci sont bien plus évoluées que les nôtres, avec la notable différence que les automobiles ne touchent pas terre. Les extraterrestres vont aussi comme nous au cinéma. Planète 51 rend d'ailleurs hommage aux films fantastiques avec les films qui passent dans les cinémas de nos amis extraterrestres, les Humaniacs. Vers la fin du film, on a droit à un très amusant concours de costumes des humaniacs III (le film censé passer chez les extraterrestres). Il y a aussi une petite référence à La guerre des étoiles, toujours vers la fin. L'astronaute dit que son sauvetage est digne d'un assaut de Luke Skywalker. Il demande alors aux deux extraterrestres homme et femme s'ils ne sont tout de même pas frère et soeur.

On le voit clairement, Planète 51 joue à fond la carte de l'humour. Plusieurs scènes sont très drôles. Par exemple, il y a le moment où l'astronaute arrive sur la planète 51 pour planter le drapeau américain avec la musique de Wagner (allusion à 2001 Odyssée de l’espace) en fond ou encore le moment où un militaire extraterrestre croit qu'il a affaire à une arme de destruction massive alors qu'il ne s'agit que du portable de cet astronaute qui s'est mis à fonctionner avec le bruit de la musique de la macarena !
Signalons le fait que l'humain est venu avec son robot téléguidé. La scène où le robot gratte le chien extraterrestre est très drôle !
Notons aussi cette scène où un général extraterrestre prend la pochette d'un twix et dit qu'il s'agit d'une écriture extraterrestre : cela dirait « Rendez-vous ou vous êtes mort » !
Dernière scène drôle que l'on peut signaler : le moment où il y a des pluies de cailloux et le robot se met à danser comme pour parodier Singing in the rain. D'ailleurs, la référence est on ne peut plus clair avec la musique de Singing in the rain en fond musical.
Jouant quasi essentiellement la carte de la distraction, Planète 51 permet malgré tout de réfléchir un minimum. Ainsi, il y a une petite interrogation sur le fait de savoir qui est clairement un extraterrestre : l'extraterrestre est finalement dans le cas présent l'être humain puisqu'aux yeux de la population il est étranger et d'une race différente. Dans le même ordre d'idée, l'astronaute ne peut pas savoir si Lem, le jeune extraterrestre qui l'aide, est beau ou laid sur sa planète. Connaître l'autre et comprendre que ce que l'on ne connaît pas n'est pas forcément un danger est une des idées prônées par ce film d'animation. A la manière du film de Robert Wise Le jour où la terre s'arrêta, Planète 51 se veut un film en faveur de la paix (il y a à un moment donné dans le film d'animation une manifestation avec une pancarte où il est inscrit que les aliens - autrement dit les être humains - sont les bienvenus). Les militaires extraterrestres, au départ belliqueux car ils ne savent pas que l'astronaute est pacifiste et ne leur veut aucun mal, finissent eux-mêmes par comprendre que cet être humain n'est pas leur ennemi.
En synthèse, Planète 51 n'est certes pas un film d'animation génial ou d'une grande originalité, il demeure malgré tout plaisant à regarder par l'humour qu'il contient et les thématiques qu'il développe (timidement) de manière sous-jacente ne sont nullement contestables.

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09.02.10

07:50:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Grizzly park
Grizzly park

Dans le sous-genre horrifique du film d'agression animale, le grizzly n'a jamais été réellement connu la place qu'il méritait (si on excepte le sympathique mais daté Grizzly, le monstre de la forêt de William Girdler datant de 1976), et ce ne sera pas forcément en voulant changer la donne que le jeune réalisateur Tom Skull s'est intéressé à ce grand mammifère en 2008 pour ce Grizzly park oscillant entre comédie et horreur qui, ne pouvant bien entendu pas espérer une sortie en salles chez nous, débarquera le 16 février prochain en DVD et en Blu-ray sous l'impulsion de l'éditeur Emylia qui continue inlassablement de nous proposer des inédits agréables à différents niveaux.

Grizzly park

Le script va suivre huit jeunes délinquants faisant parti d’un programme de réhabilitation obligés d’effectuer une semaine de travaux forcés dans le Parc Grizzly, un endroit reculé de la Californie. Supervisé par le Ranger Bob, le groupe va être la proie d’un serial killer échappé de prison qui se cache dans la forêt mais également d’un autre tueur.tu

Grizzly park

Sans jamais se prendre au sérieux avec cet humour volontairement stupide, le métrage va quand même hésiter entre plusieurs horizons différents, avec cet aspect horrifique qui prendra plusieurs chemins avant de trouver sa voie lors d'un final furieusement gore et épaulé par des effets spéciaux impeccables et très graphiques, tandis que l'intrigue impliquera également une accumulation de situations comiques souvent souriantes et comportant des répliques vraiment hilarantes pour peu que l'on adhère au genre d'humour mis en avant par le réalisateur, et si le grizzly promis par le titre se fera hélas assez rare pour n'intervenir que dans le second acte du film, nous n'assisterons pas ici à du remplissage mais à une volonté délibérer du réalisateur de tourner en dérision certains passages obligés du sous-genre, ce qu'il fera avec une certaine réussite, tout en profitant des possibilités offertes par ses personnages stéréotypés au possible.

Grizzly park

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD2.0 et en anglais en DD5.1 et en DTS. Au niveau des bonus, on pourra parcourir un court diaporama et suivre un making-of complet et instructif qui ne sera hélas pas sous-titré et donc à réserver aux anglophones.
L'édition en Blu-ray du film proposera également une image en 1.78 (1080p/24) pour une bande-son en DTS HD, avec les mêmes bonus.

Grizzly park

Donc, ce sera à partir du 16 février prochain que nous allons pouvoir découvrir ce mélange amusant de sourires et d'horreur sanglante bien sympathique !

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08.02.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Sherlock Holmes
Réalisateur : Guy Ritchie
Durée du film : 2h08
Date de sortie du film : 3 février 2010

Avec : Robert Downey Jr (Sherlock Holmes), Jude Law (docteur John Watson), Mark Strong (Lord Blackwood), Rachel McAdams (Irène Adler), Kelly Reilly (Mary Morstan), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Guy Ritchie (Arnaques, crimes et botanique ; Snatch), le Sherlock Holmes sorti en ce début d'année 2010 laissait augurer d'un film où le mot finesse ne serait pas de mise. Et après avoir vu le film, il faut bien reconnaître que l'on est assez loin de l'adaptation de Sherlock Holmes par un réalisateur comme Billy Wilder.
Si ce dernier privilégiait l'aspect psychologique du personnage, cela n'est pas du tout le cas de Guy Ritchie. Ce cinéaste, qui aime bien faire un cinéma du spectaculaire, de l'esbroufe même, livre au spectateur plus un « action movie » qu'autre chose.
Guy Ritchie adapte à sa façon l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle. Si globalement l'oeuvre est respectée, en revanche l'adaptation cherche avant tout à divertir au maximum le spectateur alors que l'on pourrait être plus sensible à une approche policière du film, qui s'intéresserait avant à l'aspect psychologique des personnages. Ainsi, dès le début du film, on assiste à un combat de boxe qui met aux prises Sherlock Holmes avec un autre homme. On va voir la même scène deux fois : d'abord, la scène au ralenti avec une explication en off de la part de Sherlock Holmes (qui donne l'impression que Sherlock Holmes est une sorte de Ken le survivant) de ce qui va arriver à son adversaire ; ensuite, la scène à vitesse normale. La scène qui est bien appuyée, prouve que Guy Ritchie est là pour amuser son monde.
Le cinéaste se plaît à faire par moments de grands mouvements à la grue ou encore à multiplier les plans avec plusieurs accélérations ou ralentis, selon les scènes. Cette mise en scène est tout de même un peu vaine. Ainsi, quand dans une scène très spectaculaire, un énorme complexe se met à exploser, une petite musique est ajoutée et des ralentis montrent les personnages en train de fuir. Une scène filmée classiquement eut été préférable.

Heureusement, tout n'est pas à jeter dans ce film qui demeure largement regardable. Ainsi, la distribution est tout à fait satisfaisante. Dans le rôle de Sherlock Holmes, on trouve un convaincant Robert Downey Jr. Il fait preuve d'un humour totalement britannique (comme la façon dont il parle à Mary pour évoquer sa vie, alors qu'il va se mettre à la vexer sans s'en rendre compte) qui est assez crédible. Le plus célèbre des détectives, qui est plus efficace que Scotland Yard, a une capacité incroyable à détecter les différents, leurs significations et à relier le tout pour élucider l'affaire qu'il conduit. Par exemple, il résout une énigme en signifiant que les cinq femmes assassinées représentent les cinq points d'une étoile. Dans le rôle du fidèle assistant de Sherlock Holmes, on a Jude Law qui incarne un Watson tout en mesure. Et puis dans le rôle des femmes qui sont que convoitent Sherlock Holmes et Watson on a respectivement les belles Rachel McAdams et Kelly Reilly. La touche charme qu'elles apportent au film est indéniable. La relation particulière qui unit Sherlock Holmes et Watson est plutôt bien rendue dans l'ensemble.
Outre la distribution qui a été bien choisie, le scénario, délirant au demeurant, permet de passer un bon moment. Le film n'hésite pas à lorgner du côté du fantastique (avec ce livre des sortilèges ou encore la résurrection supposée de Lord Blackwood) alors qu'en fait, le fameux ennemi numéro 1 du film, est un Lord Blackwood particulièrement malin. Là où en revanche le cinéaste abuse, c'est dans sa volonté de faire de ses personnages des quasi super héros. Au même titre que Sherlock Holmes et Watson, Lord Blackwood brave des dangers incroyables et s'en sort quasiment tout le temps.
Par ailleurs, si on voit bien par moments que plusieurs décors ont été entièrement créés par ordinateur, le travail de reconstitution de la ville de Londres de cette époque est globalement réussi. Certains endroits font plus vrai que nature, et donnent un aspect gothique au film des plus sympathiques.
Au final, le Sherlock Holmes version 2010 est avant tout un film d'action qui joue sur une multitude d'effets spéciaux et une mise en scène survitaminée. A défaut d'avoir un bon film, on a droit à un long métrage qui permet de passer le temps, sans avoir à se prendre la tête.

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04.02.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Brothers
Réalisateur : Jim Sheridan
Durée du film : 1h45
Date de sortie du film : 03 février 2010

Avec : Jake Gyllenhaal, Tobey Maguire, Natalie Portman, Sam Shepard, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jim Sheridan, Brothers est un drame dont le synopsis rappelle un peu celui de Le retour de Martin guerre. Ici, la différence est que Tobey Maguire, qui joue le rôle de Sam, un bon père de famille qui a 2 petites filles, va revenir de l'enfer de la guerre mais transformé.
Entre temps, Grace, l'épouse de Sam, croyant son époux décédé, aura eu l'occasion de se rapprocher et d'être attirée (sans jamais pour autant succomber définitivement) par le frère de Sam, Tommy ( Jake Gyllenhaal), un ex-taulard qui souhaite refaire sa vie.
Les différentes thématiques abordées par le film sont intéressantes mais elles restent toutes à mon sens un peu trop académiques. On ne vibre que rarement dans ce film ce qui est bien dommage.
Car il y a largement matière à s'intéresser à ce film avec d'abord le personnage de Sam, ce soldat américain envoyé en Afghanistan, déclaré mort alors qu'il a été fait tout simplement prisonnier. Le cinéaste nous montre la dureté de ses conditions de détention mais on perd assez vite le fil car on passe successivement à ce qui se passe aux Etats-Unis avec la famille de Sam puis rapidement à ce qui se passe en Afghanistan. Pour faire monter la tension, le réalisateur aurait pu insister sur la vie passée en captivité.

Par ailleurs, si le cinéaste montre que depuis la mort supposée de Sam, Grace et Tommy s'entendent beaucoup mieux, ce dernier s'occupant parfaitement des deux petites filles de Sam, il ne fait qu'effleurer cette question de l'amour ressentie entre Grace et Tommy. Il aurait pu être intéressant dans le cadre du suite du film de proposer une idylle (même passagère) vécue entre Grace et Tommy. Car le retour suivant de Sam aurait posé de véritables questions liées à la culpabilité.
Rien de tout cela. En fait, la véritable satisfaction sur le plan thématique est le retour bien difficile de Sam aux Etats-Unis puisqu'il a un mort sur la conscience (il a été obligé de tuer un compatriote pour sauver sa propre vie, ce qui laisse forcément des traces par la suite sur le plan psychologique). Le cinéaste a cette fois l'intelligence lors d'un repas que l'on voit dans le film de confronter deux points de vue opposés : celui de Sam et celui de la petite amie d'alors de Tommy, qui incarne une infirmière. L'un tue des vies alors que l'autre tente d'en sauver. S'il ne l'exprime pas ouvertement, le cinéaste laisse clairement supposer que la guerre ne fait que des ravages sur le plan humain.
Autre thématique qui ne manque pas d'intérêt, même si elle aurait pu être également un peu plus développée : la relation entre ces deux frères. Car si ces deux frères paraissent très différents, au fond ils sont tout de même assez semblables. L'un et l'autre aiment la même femme, ont un code de valeur morale et continuent de se respecter malgré tous les éléments qui les opposent. D'ailleurs, Tommy fait tout pour aider son frère lorsque celui-ci revient choqué de sa captivité en Afghanistan. Le cinéaste se cantonne à cette idée que Sam pense que Grace a couché avec Tommy mais comme on sait que cela est faux, cette astuce scénaristique est vite mise à mal.
La mise en scène du film est conventionnelle, très classique et explique peut-être en partie pourquoi on a bien du mal à se passionner pour cette histoire.
Ce qui est d'autant plus dommageable qu'en plus de disposer de thématiques assez fortes, le réalisateur Jim Sheridan a de son côté une distribution de talent. Si Tobey Maguire me semble un peu tendre et manque quelque peu de charisme, en revanche le jeu d'acteurs de Jake Gyllenhaal et de Natalie Portman est impeccable. C'est par le jeu de ces acteurs que passe une émotion sincère.
En synthèse, Brothers est un film globalement bien interprété et qui bénéficie de thématiques pour le moins intéressantes. Mais ces thématiques ne sont pas assez franchement abordées. Le cinéaste ne va pas jusqu'au bout des choses et finit par livrer au spectateur un produit calibré, directement consommable. Aucune surprise au final dans ce drame qui aurait pu largement secouer le spectateur.

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03.02.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : A serious man
Réalisateurs : Joel et Ethan Coen
Durée du film : 1h45
Date de sortie du film : 20 janvier 2010

Avec : Michael Stuhbarg, Sari Lennick, Richard Kind, etc.

Par Nicofeel

Les frères Coen seraient-ils depuis un bon moment dans une mauvaise passe ? La question mérite d'être posée. Car mis à part le sérieux et excellent No country for old men, tous les autres films des frères Coen sortis ces dernières années sont des comédies qui sont soit tout juste sympathiques (Intolérable cruauté, Burn after reading) soit carrément ridicules (Ladykillers).
A défaut d'être un bon film, A serious man rentre dans la catégorie « comédie sympathique ». Se déroulant aux Etats-Unis à la fin des années 60, A serious man nous raconte les malheurs d'un professeur d'une université du Midwest, Larry Gopnik. Ce dernier a sa femme qui cherche à le quitter et à divorcer pour rejoindre un homme bien plus âgé. Quant à son fils, il est particulièrement indiscipliné à l'école hébraïque. Son fils n'a de cesse de l'embêter à la maison, en lui demandant tout le temps de s'occuper de l'antenne. Et puis Larry a son frère, une espèce de loque humaine, qui demeure dans la maison familiale, en ne faisant rien de ses journées, sinon en faisant de grosses bêtises qui donnent lieu à des interventions de la police (il y a des zones d'ombre sur les passe-temps de ce frère mais visiblement c'est loin d'être des bricoles).
Le pauvre Larry Gopnik doit aussi faire face à des problèmes au travail puisque l'un de ses collègues n'a de cesse de se poser des questions sur la titularisation de Larry, lequel fait l'objet de lettres anonymes dont on ne connaîtra jamais le contenu, mais qui remettent en question la moralité de notre personnage principal.
Afin de rendre leur film captivant, les frères Coen ont fait le choix de rendre A serious man très ludique. C'est la raison pour laquelle on assiste de prime abord à une introduction du film particulièrement étrange avec un homme décédé qui vient s'installer dans une maison, reçoit un coup de couteau mais continue à vivre. S'agirait-il d'un esprit qui poursuivrait le pauvre Larry ? Serait-il à l'origine de la poisse qui semble coller à la peau de Larry Gopnik ?
Le film comporte un aspect fantastique ou en tout cas pour le moins étrange que l'on voit à plusieurs reprises par les rêves ou plutôt les cauchemars que fait Larry. Ce dernier se voit dans un rêve en train de décéder, il voit aussi son frère se faire tuer ou il se voit en train de faire l'amour avec sa voisine.

Avec leur ton sarcastique qui leur est si particulier, les frères Coen n'hésitent pas à attaquer de front l'image quelque peu idyllique de la famille américaine modèle. Ici, la femme de Larry fréquente un autre homme et souhaite divorcer, ses enfants ne le respectent pas et se mettent même à le voler. Quant aux relations avec les voisins, elles sont loin d'être cordiales. La société américaine n'est pas du tout montrée sous son meilleur jour. In fine, c'est une façon de signaler au spectateur que le rêve américain est brisé, qu'il n'existe plus dans les faits. La fin du film, particulièrement radicale et abrupte, est là pour nous rappeler qu'une histoire fictionnelle ne termine pas forcément bien.
Certaines scènes méritent tout de même d'être soulignées, car elles sont proprement jubilatoires. Il y a ainsi cette scène où le fils de Larry qui prend de la marijuana et va vivre sa bar mitzvah dans des conditions très particulières. A juste titre, la mise en scène épouse à ce moment les conditions mentales du fils de Larry. Ainsi, la caméra tangue dans tous les sens et le fils de Larry a l'impression de se retrouver dans un monde parallèle. Il s'en sort miraculeusement et finit d'ailleurs par récupérer auprès d'un rabbin pour le moins étrange son baladeur qui lui avait été confisqué.
Les scènes avec le petit ami de l'épouse de Larry sont également assez marrantes car elles sont complètement à contre courant de ce à quoi on pourrait s'attendre. Ce petit ami prend sous son aile Larry, en le traitant en ami.
Côté casting, les acteurs, qu'il s'agisse des jeunes ou des acteurs plus chevronnés, sont tous globalement convaincants. La réussite (partielle) du film est due à l'interprétation satisfaisante.
Au final, A serious man est une comédie décalée parfaitement dans le style des frères Coen et porte un regard dans l'ensemble pessimiste sur la société américaine. Si le film n'est pas inoubliable, il prouve que les frères Coen sont actuellement en sérieuse perte de vitesse.

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02.02.10

07:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Après un mois de décembre famélique et quand même décevant au niveau des sorties Fantastiques et horrifiques, les éditeurs se sont quelque peu réveillés en ce premier mois de 2010 pour nous gratifier de titres attendus après leur sortie en salles l’année dernière, mais surtout pour une flopée de petits inédits plus ou moins alléchants et tandis que les ressorties en DVD ou en Blu-ray continuent.

Midnight meat train
District 9

Metropolitan s’est réservé ce mois-ci l’exclusivité des titres passé par la case "salles obscures" avec les sorties de Midnight meat train (traité ici dans son édition en zone 2 anglaise) et de District 9 et ses aliens néo-zélandais parqués pour une œuvre qui ne ménagera pas les morceaux de bravoure tout en incitant à la réflexion.

Toutes les couleurs du vice
L'étrange vice de Mme Wardh

Après une trop longue absence, Neo Publishing revient sur le devant de la scène avec deux "gialli" de premier ordre orchestrés par Sergio Martino, Toutes les couleurs du vice (évoqué ici dans son édition en zone 1) et L'étrange vice de Mme Wardh, son premier "giallo" mettant en vedette la sublime Edwige Fenech.

Cold prey

Longtemps espéré, les deux volets de la franchise nordique des Cold prey ont enfin connu une édition grâce à Studio Canal, permettant ainsi au public français de découvrir ces deux "slashers" méritant le détour (plus de détails sur le premier volet ici).

Frankenstein
Le masque de la mort rouge

De son côté, Sony semble hiberner en ne nous ayant offert ce mois-ci que deux ressorties en Blu-ray, les versions de Wolf et de Frankenstein datant de 1994. Il en ira de même pour Tiffany qui s'est contenté de vouloir nous refourguer à nouveau les pourtant très sympathiques King of the ants de Stuart Gordon et Plane dead retitré bêtement Des zombies dans l'avion et le plus dispensable Shark attack 2, tandis que Sidonis offrira une nouvelle chance à l'ambiance baroque et gothique du Masque de la mort rouge de Roger Corman.

Paintball
the substitute

Au niveau des inédits débarquant directement chez nous en DVD, Wild Side a lâché Paintball, un "survival" au pitch apparemment original mais esthétiquement difficile à suivre, tandis que Zylo nous a proposé le "gentil" The substitute du danois Ole Bornedal, titre pourtant sélectionné pour faire partie de l'une des saisons de l'Afterdark Horrorfest.

Thr3e
Heartstopper

Elephant Films se sera montré bien plus inspiré avec Thr3e et son tueur adeptes des devinettes explosives, le bien saignant Heartstopper de Bob Keen ou encore le marrant Killer Bees.

WarWolves
Dolan's Cadillac

Toujours pour des inédits, WE Productions a tenté d'imposer son WarWolves et ses infectés d'un genre nouveau, laissant F.I.P. profiter du nom de Stephen King pour sa dernière adaptation en date à l'écran avec Dolan's Cadillac.

Death valley
Evil twins

De son côté Pathé nous a également offert deux autres inédits avec Death valley, un autre "survival" plus classique mais pouvant compter sur des personnages attachants, ainsi que le sympathique Evil twins et sa légende macabre prenant vie sous la forme d'un Crispin Glover au jeu toujours aussi frappé.

Henry Lee Lucas
smash cut

Enfin, toujours aussi régulier et nous proposant des titres de plus en plus intéressants, Emylia s'est fendu de deux titres méritant largement le détour, Henry Lee Lucas qui s'attachera à revisiter fidèlement l'histoire du célèbre tueur en série (et traité ici), et surtout le terriblement attachant Smash cut et son réalisateur raté de films d'horreur qui trouvera un moyen radical d'économiser les frais des effets spéciaux de son prochain film, pour un hommage au cinéma d'exploitation irrésistible ( et évoqué ici ).

Il ne reste plus qu'à espérer que les éditeurs DVD vont continuer sur cette lancée encourageante, et déjà au cours d'un mois de février qui s'annonce déjà porteur d'excellentes surprises !

Midnight meat train

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Midnight meat train (Blu-ray)

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District 9 (Blu-ray)

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District 9 - Edition prestige

District 9 - Edition prestige
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Toutes les couleurs du vice

Toutes les couleurs du vice
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Wolf (Blu-ray)

Wolf (Blu-ray)
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Frankenstein (Blu-ray)

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Le masque de la mort rouge

Le masque de la mort rouge
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Paintball (Jouer pour survivre)

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Paintball (Jouer pour survivre) (Blu-ray)

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Killer bees

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Warwolves

Warwolves
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Evil twins

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Death Valley

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Henry Lee Lucas

Henry Lee Lucas
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Henry Lee Lucas (Blu-ray)

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Smash cut

Smash cut
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Smash cut (Blu-ray)

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01.02.10

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le refuge
Réalisateur : François Ozon
Durée du film : 1h30
Date de sortie du film : 27 janvier 2010
Avec : Isabelle Carré, Louis-Ronan Choisy, Melvil Poupaud, Marie Rivière, etc.

Par Nicofeel

Après un Ricky relativement navrant et dans tous les cas particulièrement peu clair dans ses intentions, François Ozon nous revient avec un film plus en phase avec ses obsessions.
Le début du film nous montre un couple d'héroïnomanes, Louis et Mousse, joué respectivement par Melvil Poupaud et Isabelle Carré. Louis fait une overdose et décède, quant à Mousse elle passe proche de la mort mais elle survit. D'ailleurs, elle revient à deux puisque Louis l'a mis enceinte. Ce début du film nous permet de faire un parallèle évident entre Le temps qui reste et Le refuge. Dans ces deux films, il est question du décès d'un personnage, joué à chaque fois par Melvil Poupaud, mais ce dernier est aussi à l'origine de la vie, puisqu'il met enceinte le personnage joué par Valéria Bruni-Tedeschi dans Le temps qui reste et donc Isabelle Carré dans Le refuge.
Dans ce film, François Ozon traite plus que jamais de la filiation. Mousse est orpheline de son compagnon mais celui-ci lui a donné un enfant. Cet enfant va d'ailleurs permettre un lien entre Mousse et Paul (Louis-Ronan Chosy), le frère de Louis. Celui-ci est déconsidéré par sa famille car il est homosexuel. Mais on comprendra plus tard dans le film que Paul est moins aimé que son frère décédé car il a été adopté. De façon assez subtile et de manière implicite, françois Ozon explique au spectateur que Paul n'a pas eu une enfance facile et qu'il n'a jamais été très proche de son frère. C'est peut-être la raison pour laquelle il demeure attaché à Mousse, car cette dernière porte l'enfant de son frère. Les nombreux plans sur le corps en évolution d'Isabelle Carré du fait de sa grossesse montrent bien qu'elle prend conscience de sa nouvelle situation et que les hommes, notamment Louis, s'intéressent à elle.
Comme dans plusieurs autres de ses films, François Ozon a décidé d'évoquer la question de l'homosexualité de manière frontale. Cela n'apporte pourtant pas grand chose au récit puisque l'histoire entre Paul et son ami rencontré dans le village du sud de la France où se situe l'action du film, n'a finalement aucune incidence sur la suite du film.
En revanche, une thématique que l'on retrouve dans plusieurs films d'Ozon, et notamment Le temps qui reste, est très bien en phase avec son film et l'oeuvre de ce cinéaste. Le film nous livre plusieurs scènes de plage. Au même titre que les scènes qui se déroulent en pleine nature dans le fameux refuge, la plage a un aspect apaisant. La plage a quelque chose de sécurisant, de positif qui va complètement à l'opposé du schéma architectural urbain du début du film. La plage redonne du moral et de l'envie au personnage de Mousse. Elle lui permet de mieux affronter sa grossesse.

On constatera au passage un élément-clé du film où l'actrice Marie Rivière intervient et explique à Mousse toute la beauté d'une femme enceinte et le besoin fondamental de parler au bébé et de rester dans une phase positive.
A cet égard, le refuge évoque sans conteste la question de la maternité et de la difficulté de devenir femme. Ainsi, Isabelle Carré joue à merveille cette femme qui quitte progressivement son statut d'héroïnomane (elle prend de la méthadone pour ne pas être en manque) à celui de mère. Pourtant, elle n'est pas forcément encore prête à évoluer du tout au tout comme le prouve la fin du film où elle décide de laisser son enfant Louise (façon évidente de se souvenir du père de l'enfant, Louis) à Paul. La boucle est ainsi parfaitement bouclée. Paul, qui a été adopté, va à son tour s'occuper d'un enfant qui n'est pas le sien à la base.
La mise en scène classique de François Ozon va parfaitement avec le ton du film, qui évoque tour à tour la question du deuil (le décès du personnage de Louis) et la difficulté de faire face à celui-ci puis la question de la grossesse et donc en corollaire la question de mettre au monde un enfant.
Côté musique, celle-ci reste globalement assez discrète dans le film. On signalera tout de même le beau morceau chanté au piano par Louis-Ronan Chosy « Au coeur de la nuit » qui évoque tant le souvenir du personnage de Louis que le lien qui unit désormais le personnage de Paul à celui de Mousse.
Au niveau de la distribution, si Isabelle Carré est toujours aussi impeccable, en revanche Louis-Ronan Chosy a par moments un peu de mal à exister. Il reste un peu trop en retrait à mon sens, ce qui est quelque peu dommage.
Au final, Le refuge est un film sur la mort et la vie ; en somme tout ce qui fait notre existence. La filiation est au coeur de ce film qui joue par petites touches et se révèle émouvant. Voilà un beau film, positif sur la vie, qui n'est cependant pas dénué de certains défauts (l'interprétation globale de Louis-Ronan Chosy qui reste un peu trop en retrait ; la scène de la discothèque ou encore la rencontre entre le personnage de Mousse avec l'homme marié qui est dénuée d'intérêt, n'ayant aucune suite).

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29.01.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : In the air
Réalisateur : Jason Reitman
Durée du film : 1h50
Date de sortie du film : 27 janvier 2010

Avec : George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick, etc.

Par Nicofeel

Après le bon Thank you for smoking et l'excellent Juno, Jason Reitman poursuit à sa façon une étude des Etats-Unis. Si le cinéaste, fils d'Ivan Reitman (SOS Fantômes), utilise le mode de la comédie, cela lui sert avant tout à véhiculer un message très sérieux.
Mine de rien, Jason Reitman n'hésite pas dans le même film à nous poser des questions sur notre mode de vie, sur le monde de l'entreprise, sur les relations amoureuses ou encore sur les nouveaux moyens de communication offerts par les nouvelles technologies.
Parfaitement dans la lignée de ses précédents films et notamment de Thank you for smoking, le cinéaste s'attaque de front au monde de l'entreprise. Pour cela, on suit le travail de Ryan Bingham , joué par un George Clooney parfait dans le rôle, qui est engagé par des sociétés d'un bout à l'autre des Etats-Unis afin de signifier le licenciement de leurs employés.
Le film, qui fait preuve d'un humour pour le moins sarcastique, évoque clairement la difficulté de se passer des services de gens – qui restent avant tout des humains – et en corollaire la terrible nouvelle que revêt ce licenciement. Dans son propos, le film fait nettement sentir qu'il est bien difficile dans une telle circonstance de s'en sortir seul, d'où l'importance d'avoir une famille ou des proches à qui en parler.
Avec une excellente acuité, le film montre que nous sommes de plus en plus dans une société individualiste, où l'on recherche avant tout le plaisir immédiat (comme le personnage de Ryan Bingham) et où l'on fuit les responsabilités afin d'éviter d'être submergé par le relationnel.
C'est ainsi que le cinéaste signale très justement l'apport des nouvelles technologies avec par exemple le téléphone portable ou encore la visio-conférence. Si ces modes de communication comportent incontestablement un côté pratique, ils donnent également un côté artificiel au relationnel.
Or, dans une société qui évolue rapidement et où l'on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain, il paraît essentiel de pouvoir se reposer sur des valeurs et sur des gens qui pensent à vous. C'est ce que finira par comprendre, même si c'est un peu tard, le principal personnage du film, Ryan Bingham. Celui qui parcourt les Etats-Unis pour le plaisir d'être reconnu par les compagnies aériennes (ici en l'occurence American Airlines) en devenant un de ses plus importants clients (l'idée de cumuler 10 millions de miles) n'a ni chez lui, ni famille ni petite amie. En somme, quand il regarde dans le rétro, il comprend que c'est peut-être bien sa soeur, qui a décidé de se marier, qui a compris le sens de l'existence.

D'ailleurs, la famille est immanquablement au coeur de cette histoire et on comprend aisément que toute la partie liée au mariage de la soeur de Ryan Bingham est essentielle et va faire changer complètement le point de vue de notre personnage.
Le film est aussi une sorte de comédie romantique puisque notre principal protagoniste va se lier avec une femme qui semble lui correspondre parfaitement. Mais sur ce point, le film est assez cruel dans sa finalité. Il ne fait finalement que rappeler que notre personnage doit comprendre qu'une relation passagère, occasionnelle, ne peut le mener nulle part.
Au fond, le film est plutôt classique dans ses recommandations en invitant les gens à se marier, à fonder une famille.
Oui car comme dit précédemment, pour réussir à s'en sortir dans la vie et notamment pour affronter le monde de l'entreprise (les licenciements auxquels on peut être confronté un jour), on a toujours besoin d'être aidé moralement par quelqu'un d'autre.
Le film rappelle très justement, et sur plusieurs questions, que rien ne remplacera l'humain.
Si la mise en scène de Jason Reitman est plutôt classique (mis à part cette idée au début du film de positionner la caméra très haut, comme pour signifier que l'on est peu de choses dans ce monde), le film est dans l'ensemble bien dynamique et les scènes se succèdent à un très bon rythme.
Côté acteurs, George Clooney crève littéralement l'écran. Il est le professionnel des licenciements mais son charme évident et son charisme donnent à son personnage, qui est plus subtil qu'il n'y paraît, un aspect réellement humain. Le reste du casting est beaucoup moins marquant. La belle Vera Farmiga rend bien la pareille à George Clooney dans les quelques scènes où on les retrouve tous les deux. Quant à Anna Kendrick, elle ne donne pas toujours l'impression d'être très à l'aide, mais c'est aussi dû à son rôle de novice.
Au final, continuant à étudier notre société contemporaine, en s'intéressant aux Etats-Unis et notamment à la grave crise économique que nous traversons à travers la question des licenciements, Jason Reitman livre un film très juste et très riche sur le fond par les nombreuses thématiques abordées. A voir.

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28.01.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Grotesque

Complètement interdit de distribution et de diffusion en Angleterre, ce Grotesque repoussera très loin les limites du "torture porn" au sein d'une intrigue minimaliste uniquement axée sur le sadisme et les tortures, sans chercher, comme ce fût le cas avec Saw ou Hostel, à se parer d'une quelconque morale ou de fioritures inutiles dans un tel contexte malsain.
Le script va laisser un maniaque kidnapper un jeune couple et l'enfermer dans son sous-sol pour tester dans la douleur leur volonté de survivre et l'amour qu'ils se portent au travers de sévices régulièrement à connotation sexuelle.

GrotesqueSans perdre de temps, le métrage va tout de suite avancer son tortionnaire guettant ses proies, un couple s'approchant de son véhicule dans lequel il les attend, pour rapidement les assommer avec un marteau et après un petit trajet qui permettra au réalisateur de laisser passer le générique, l'intrigue va s'enfermer dans ce sous-sol malsain dans lequel nous allons retrouver les deux jeunes victimes attachées debout contre une plaque métallique, bâillonnées et qui vont se réveiller pour découvrir apeurées cet environnement guère rassurant baignée d'un éclairage ocre persistant pour finalement voir sortie de l'ombre cet homme au visage dur et sec qui va s'approcher d'eux.

GrotesqueLe moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur Kôji Shiraishi ira directement à l'essentiel pour ouvrir le bal des sévices le plus vite possible, sans prendre la peine de nous renseigner sur cet agresseur intimidant et laissant juste un petit flash-back revenir sur la condition des victimes, un jeune homme et une demoiselle sortant d'un café où ils avaient pris une collation ensemble pour leur premier rendez-vous galant, pour uniquement insister sur l'attirance évidence ressentie par l'homme pour celle qu'il aimerait bien connaître plus intimement, mais certainement pas de la manière décidée par le maniaque comme nous le montreront les péripéties à venir.

GrotesqueEn effet, après une première agression physique contre le jeune homme qui aura une pointe métallique enfoncée dans la bouche puis dans le ventre et une période de répit qui verra le kidnappeur disparaître et laisser en attente ses victimes qui n'auront d'autres choix que d'attendre, quitte à faire leurs besoins sur eux, le métrage va se déchaîner pour de bon et se lancer dans une succession de situations perverses et sauvages qui n'épargneront personne puisque les deux victimes connaîtront le même sort au cours de la cette première partie qui laissera un sadisme sexuel s'inviter lorsque le tortionnaire masturbera successivement chacune de ses proies dans le but évident de les humilier, ce que le réalisateur illustrera de manière graphique (et auditive) sans pour autant verser dans le "hardcore" pour uniquement s'intéresser au côté dégradant et visqueux de la chose.

GrotesqueMais ensuite, ce sera vers une dérive sanglante que les sévices seront orchestrés, avec ces mutilations sévères, franches et volontaires que vont subir les deux individus dans une ambiance glauque et nihiliste au possible, pour laisser peu à peu les motivations du bourreau se mettre en place, ce qui apportera encore un peu plus d'ampleur à ces passages hautement douloureux et difficiles par leur réalisme jamais démenti qui confinera parfois à l'insoutenable, créant ainsi de fiat une parallèle malsaine avec la plaisir quasiment sexuel pris par le tortionnaire qui jubilera à maltraiter ses victimes tout en leur ordonnant de se surpasser et en invitant dans un jeu terriblement macabre et éprouvant l'homme à montrer jusqu'où il sera capable d'aller et à quel point il sera capable d'accepter la douleur par amour pour sa compagne.

GrotesqueSi la seconde partie laissera un répit surfait qui tranchera de manière efficace et du coup dérangeant avec les tortures passées pour mieux continuer à déstabiliser le spectateur, ce sera pour mieux rebondir et nous gratifier d'un dernier acte barbare, à la folie inimaginable dans l'exécution d'une sorte de piège jusqu'auboutiste dans sa démarche et qui donnera pleinement sa justification au titre lors d'un final hélas presque trop délirant pour rester crédible et venant interférer avec le souci d'authenticité avancé jusque-là, mais qui donnera au métrage la seule issue envisageable à la vue de la noirceur ambiante, pour même laisser envisager la possibilité d'une éventuelle suite dont rêvera tout fan de gore déviant.

GrotesqueMais contrairement à ce que le spectateur pouvait craindre, jamais le métrage ne paraîtra "cheap" ou minimaliste pour impliquer instantanément dans cette spirale de souffrances et de tortures qui iront crescendo sans aucun renoncement ni aucune retenue pour multiplier les sévices plus que douloureux avancés de façon frontale, franche mais pour autant toujours réaliste, le réalisateur ne cherchant pas la démesure ou l'outrance sanglante pour ainsi réussir à mieux choquer et heurter, jouant même avec nous avec ces lueurs d'espoir bien vite massacrées dans le sang et la douleur pour ramener les victimes à une bien dure réalité peuplée de fluides corporels giclant et suintant des plaies et des organes.

GrotesqueEn évacuant toute profondeur inutile à son intrigue, le réalisateur poussera le "torture porn" dans ses derniers retranchements, débarrassé de tout effet superflu pour se concentrer et aller directement à l'essentiel, à savoir la violence perverse, sanglante et douloureuse qui va éreinter les victimes de ce jeu sadique jusqu'à leur dernier souffle dans un univers malsain et sordide qui mettra en évidence avec un naturel extrêmement désarmant aussi bien les travers cruels et fantasmés d'un tortionnaire à la perversité inouïe que les inconvénients de cette captivité prolongée, humiliant ainsi encore un peu plus ces deux êtres définitivement coupés de toute normalité.

GrotesqueLe métrage pourra également compter sur une interprétation remarquable de finesse et de retenue pour mettre en scène ce sadique au faciès de marbre qui aura largement de quoi intimider et qui imposera sa supériorité face à des proies qui souffriront avec un naturel plus que convaincant. La mise en scène du réalisateur sera également concluante pour imprégner le métrage de cette atmosphère délétère plus que sinistre et sans issue tout en trouvant les cadrages et angles de prises de vues adéquates pour augmenter le malaise et laisser l'imagination travailler lorsque de rares atrocités seront commises en hors-champ (et agrémentées de bruitages douloureux). Les effets spéciaux seront impeccables, toujours réalistes en versant dans un gore graphique, expansif mais toujours crédible, à base de mutilation, d'amputations et autres sévices réalisés sans l'utilisation d'un numérique qui aurait desservi l'ensemble de façon évidente.

Donc, ce Grotesque portera bien son nom en allant très loin dans la déviance et la perversité sanglante pour mieux déstabiliser son spectateur jusqu'à un point de non-retour qui sera ici définitivement dépassé en donnant toute sa signification à la dénomination de "torture porn" !

GrotesqueLe DVD de zone 0 édité par Keris Video avancera une image nette et sans défaut qui rendra hommage au couleurs ocres et sinistres du film, tandis que la bande-son sera efficace avec cette partition musicale essentiellement à base de musique classique qui sera quand même décalée par rapport aux sévices véhiculés par le film, celui-ci étant ici proposé dans sa version originale coréenne, avec des sous-titres disponibles en chinois et en anglais.
Par contre, aucun bonus viendra prolonger la vision du métrage, dommage !

Pour ceux qui voudraient découvrir ce monument gore du "Torture porn", le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

Permalien 1307 mots par nicore, 1746 vues • 7 retours

27.01.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Wrong turn 3

Troisième volet de la franchise des Wrong turn (traduite chez nous en Détour mortel), ce Wrong turn 3 : left for dead continuera d'oeuvrer dans le "survival" brutal et bien sanglant, tout en ne proposant qu'une intrigue creuse et sans enjeu et n'avançant que des protagonistes stéréotypés au possible, venant ainsi éliminer toute tension.
Le script va laisser quelques prisonniers en cours de transfert sous haute surveillance être la proie d'un dégénéré cannibale qui va prendre un malin plaisir à les éliminer un par un.

Wrong turn 3La séquence d'introduction s'attachera à remettre le spectateur dans l'ambiance avec un premier bain de sang qui suivra la présentation de quatre jeunes gens partis faire du rafting et installés au bord d'une rivière pour la nuit et qui vont être attaqués par le cannibale ayant survécu aux deux premiers films, appelé "Three-fingers", qui va commencer par planter une flèche en plein sein d'une demoiselle avant de récidiver pour l'atteindre à l'œil, avant qu'un piège coupe en trois une seconde victime, la troisième finissant avec un pieu lui transperçant la gorge. Cette entame du métrage sera quand même avantageuse grâce à ses effets sanglants plus que volontaires et graphiques, pour hélas céder sa place à une intrigue centrale qui va prendre le temps de se mettre en place.

Wrong turn 3En effet, le métrage va alors rejoindre un pénitencier pour nous faire découvrir deux taulards, Floyd et Chavez, ennemis jurés mais apparemment de mèche pour un plan d'évasion lors de leur prochain transfert vers une autre prison. Ce plan ayant été porté aux oreilles du directeur de la prison par un policier infiltré, un voyage anticipé va être prévu pour le soir même, mené par Nate, un gardien s'apprêtant à quitter son travail pour reprendre des études de droit. Cette présentation avancera des personnages largement stéréotypés avec notamment ces deux détenus caricaturaux, toujours prêts à en découdre et ornés de tatouages explicites, tandis que ce Nate sera mis en avant de manière trop flagrante comme personnage principal et déjà prévu comme survivant du carnage à venir.

Wrong turn 3L'intrigue mettra ensuite en branle le car transportant les prisonniers, dont Floyd et Javez, prendra même le temps d'une pause-pipi en cours de route chez le shérif local qui se révélera être un ami de longue date de Nate et qui l'aura connu enfant, avant que les choses sérieuses commencent réellement lorsque le car va être attaqué par une camionnette de dépannage qui va s'arranger pour lui faire quitter la route dans un accident spectaculaire qui laissera l'épave retournée libérer les taulards et les gardiens, bientôt pris pour cible par les tirs de flèche et de couteaux de "Three-fingers". Après quelques péripéties, le petit groupe va s'enfoncer dans la forêt, bientôt rejoint par Alex, la survivante du quatuor de l'introduction qui va être contrainte de faire route avec eux, Javez et Floyd ayant pris le commandement grâce aux armes dérobées aux gardiens. Mais bien entendu, "Three-fingers" va les suivre.

Wrong turn 3Si l'intrigue va rechercher une certaine originalité en avançant comme protagonistes ces taulards bourrins et bagarreurs qui remplaceront la bande de jeunes habituelle, ce ne sera hélas que pour les privilégier au détriment de l'action propre, surtout que cette découverte farfelue et plus qu'opportune d'un fourgon de transport de fonds abandonné au coffre rempli de sacs bourrés de billets de banque va entraîner la convoitise de chacun et raviver une animosité qui déclenchera des situations banales et porteuses d'une fausse violence vite lassante, reléguant même provisoirement au second plan "Three-fingers" et ses pièges macabres. Il faudra que Javez tue le fils du cannibale et provoque ainsi "Three-fingers" ouvertement pour que l'intrigue redémarre tout en continuant à s'attarder inutilement sur les démêlés de ces évadés entre eux.

Wrong turn 3Mais heureusement, le réalisateur n'oubliera pas complètement l'aspect sanglant pour nous gratifier de quelques mises à mort sauvages et bien sanglantes qui tenteront même d'innover quelque peu dans l'art de mutiler et de massacrer des personnages secondaires ouvertement destinés à mourir, comme cette utilisation bien méchante des barbelés ou encore avec cette férocité de "Three-fingers" qui n'hésitera pas par exemple à ouvrir la boîte crânienne d'une victime pour déguster un morceau de cerveau. Par contre, cette violence graphique se fera sans réelle surprise, les apparitions du cannibale restant largement prévisibles et parfois même téléphonées en reprenant à son compte des effets déjà vus dans les opus précédents (l'arbre, par exemple).

Wrong turn 3L'intrigue réduira donc le nombre de dégénérés, puisque ici il n'y aura qu'un assaillant (le fils ne faisant q'une brève apparition le temps de se faire décapiter), et surtout, on ne retrouvera pas l'impact choquant et pervers qui accompagnait les deux premiers films de la franchise, "Three-fingers" orchestrant ses attaques en se tournant vers l'action et non vers des parenthèses déviantes ici à peine esquissées, et enfin, l'antre du dégénéré sera uniquement survolé lors du dernier acte, pour certes avancer quelques petits détails gores et sadiques (avec toujours cette utilisation du barbelé pour ligoter ses victimes), mais sans reproduire l'aspect glauque et macabres escompté.

Wrong turn 3Les personnages resteront largement superficiels, les deux prisonniers avec leur rivalité et leur animosité étant bien légers, tandis que le personnage principal formera bien vite un "couple" avec la survivante de l'introduction sans pouvoir espérer engendrer le moindre attachement ou même la sympathie du spectateur, les autres protagonistes ne servant qu'à apporter au métrage son lot de scènes sanglantes, avec en plus une interprétation cohérente mais n'apportant pas le charisme requis ni même un naturel qui aurait favoriser l'implication dans cette intrigue quand même surfaite et qui perdra sa crédibilité en cours de route par ses rebondissements pas forcément crédibles et quelques ellipses dommageables.

Wrong turn 3La mise en scène du réalisateur est dynamique pour laisser l'ensemble garder un rythme constant et assez vif, mais par contre les scènes de bagarres n'arriveront pas à retranscrire la brutalité désirée, tandis que les effets de surprise tomberont régulièrement à plat et que les décors naturels ne seront pas assez mis en avant, une véritable faute de goût pour un "survival". Les effets spéciaux sanglants sont globalement probants mais l'apport du numérique restera une fois encore trop visible et réduira l'impact de certaines séquences, ce qui n'empêchera pas le métrage d'apporter son quota de plans gores volontaires et bien graphiques, alors que le maquillage de "Three-fingers" aurait demandé à être plus élaboré et plus fignolé.

Donc, ce Wrong turn 3 : left for dead pêchera à cause de son intrigue trop superficielle et à la crédibilité douteuse guère secondée par ses personnages caricaturaux, mais arrivera quand même à se montrer efficace dans son aspect sanglant bien présent, sévère et largement graphique !

Wrong turn 3Le DVD de zone 1 édité par 20th Century Fox avancera une image nette et sans défaut, même lors des nombreux passages se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera efficace grâce à une partition musicale dynamique et adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, mais également en français, en espagnol et en portugais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre deux petites scènes coupées dont une apportant une explication à la disparition d'un personnage secondaire, ainsi qu'un making-of décliné en trois parties qui reviendront sur le tournage en général, avant de s'intéresser plus précisément aux personnages puis aux effets spéciaux, le tout en laissant les membres de l'équipe du film intervenir, mais le ton promotionnel ambiant se montrera bien trop flagrant.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce troisième volet léger mais bien gore des méfaits de ces cannibales dégénérés sans pitié, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1402 mots par nicore, 1130 vues • 1 r�action

26.01.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Ilsa the wicked warden

Quatrième volet officieux de la saga de la tortionnaire Ilsa, ce Ilsa the wicked warden (connu chez nous sous les titres Le pénitencier des femmes perverses et Ilsa, ultimes perversions va permettre au réalisateur espagnol Jess Franco de nous livrer un autre film de "W.I.P." (Women In Prison) sadique, pervers et multipliant les idées bien barrées au sein d'une intrigue évidemment codifiée mais qui se suivra facilement en demeurant lisible, tout en avançant l'érotisme franc et omniprésent cher au réalisateur.
Le script va laisser une jeune femme s'introduire volontairement dans une clinique soignant des femmes atteintes de déviances sexuelles afin d'essayer d'en apprendre plus sur la destinée de sa sœur, internée sur place et déclarée morte.

Ilsa the wicked wardenD'entrée, le métrage va se placer dans le contexte du "W.I.P." pour rapidement avancer (après quelques plans en extérieur plaçant de fait le métrage dans une quelconque république sud-américaine) une première scène de douche collective prise par quelques jeunes femmes sous le regard avisé de deux gardiennes qui vont pourtant tomber dans un piège tendu, une des femmes présentes se mettant à hurler de douleur pour attirer l'attention, ce qui permettra à une autre, Rosa, de prendre la fuite. Le métrage suivra en parallèle une femme d'un âge plus avancé se délectant d'un bon bain chaud, ce qui contrastera évidemment avec l'univers froid et rugueux vu auparavant. La fuyarde sera pourtant poursuivie par plusieurs gardiens qui vont lui tirer dessus à plusieurs reprises, la blessant à deux reprises et finalement, elle atterrira chez le docteur Arcos, qui va la recueillir et commencer à la soigner, tout en écoutant les paroles émises par Rosa dans son délire et évoquant des maltraitances et des tortures à base d'électrochocs.

Ilsa the wicked wardenFinalement les gardiens vont retrouver la trace de Rosa jusqu'à chez ce docteur Arcos qui verra donc débarquer chez lui Greta (la femme au bain), la responsable d'une clinique appelée "Las Palomas" d'où s'est échappé Rosa, cette dernière voulant à tout prix récupérer Rosa, ce qu'elle fera en ne laissant pas le choix au docteur Arcos. Celui-ci, choqué et intrigué par les délires de Rosa, va aller rencontrer une organisation humanitaire pour évoquer ces tortures, mais devant l'absence de témoin vivant (Rosa ayant été déclarée morte peu de temps après son retour à la clinique à la suite d'une septicémie et incinérée), cette organisation ne pourra rien faire de concret, surtout que la clinique de "Las Palomas" vit quasiment en autarcie et ne reçoit pas de visiteurs. Cette entame du métrage posera de manière efficace ses jalons et ne tardera pas à lancer véritablement l'intrigue lorsque Abbie, la sœur de Rosa, va demander au docteur Arcos de la faire interner à la clinique sous une fausse identité pour un mois, afin qu'elle puisse en apprendre plus sur le destin de sa sœur. D'abord sous la menace puis de son plein gré, Arcos acceptera et le métrage pourra s'installer sur la durée dans cette clinique aux allures de prison.

Ilsa the wicked wardenL'intrigue prendra alors une tournure classique pour laisser Abbie découvrir l'univers drastique de cette clinique avec d'abord un lavement au jet d'eau qui semblera amuser fortement les deux gardiennes qui vont également l'inspecter sous toutes les coutures, pour ensuite être reçue par Greta qui va lui énoncer les règles de la "maison", avec notamment l'interdiction de dire son nom au profit d'un simple numéro déshumanisant les "patientes". Abbie va aussi faire connaissance avec ses compagnes de dortoir qui avanceront les stéréotypes du genre, avec cette folle chantant tout le temps, cette autre passant son temps à essayer vainement de faire du crochet (dont nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'une transsexuelle) tandis que la chambrée sera dominée par Juana, une lesbienne provocante qui sera également la favorite déclarée de Greta.

Ilsa the wicked wardenMais Jess Franco s'intéressera largement aussi à cette Greta, vêtue d'un uniforme militaire évoquant l'imagerie nazie pour bien demeurer dans la tradition de la franchise des "Ilsa", qui sera aussi douce que méchante et sadique, comme par exemple lorsque prendra un plaisir infini à apposer délicatement des aiguilles dans la peau du ventre de Juana pour ensuite se laisser tomber sur elle pour lui faire l'amour et ainsi enfoncer les aiguilles bien plus profondément, déclenchant un cri bien naturel de la part de la malheureuse soumise. Le métrage nous renseignera également sur les dessous de la clinique qui servira en douce à torturer des prisonniers politiques dans ses sous-sols, celles-ci étant enfermées dans des cachots et subissant les coups de fouets et autre brimades de Greta et de son adjoint, l'imposant Rego, qui lui passera son temps à filmer les tortures et autres brimades sexuelles pour les vendre sur le marché du "snuff".

Ilsa the wicked wardenAu fil de l'intrigue le métrage déclinera tous les passages obligés du genre, avec crêpages de chignons (sous la douche, s'il vous plaît !), sévices sexuels (avec cautérisation de vagin, par exemple) et tortures aux électrochocs, même si les pires atrocités ne seront que sous-entendues ou placées en hors-champ, mais cela se fera au sein de l'intrigue pour ainsi refuser toute gratuité trop flagrante et ainsi suivre l'avancée d' Abbie dans sa quête d'informations au cours de laquelle elle sera souvent confrontée à cette Juana mesquine et d'une perversité affolante qui se retrouvera aussi bien dans des dialogues "fleuris" que dans ses crises de domination qui obligeront Abbie à subir des humiliations impensables (la scène dans les toilettes restant la plus mémorable).

Ilsa the wicked wardenAu fur et à mesure que l'on avancera dans l'intrigue Jess franco laissera une place grandissante à sa sous intrigue impliquant ces révolutionnaires voulant renverser le système en place, faisant même de Rosa une militante placée dans la clinique afin d'être torturée pour lui faire avouer le nom de ses amis, ce qu'elle fera après avoir subi de nouvelles tortures, délivrant ainsi de fait une petite révélation hélas téléphonée et attendue, tandis que l'inspection gouvernementale de dernier acte débouchera sur une surprise des plus cruelles et avilissantes, mais qui aura l'avantage de laisser Jess Franco clore le film sur un véritable délire filmique inoubliable qui verra plusieurs prisonnières s'attaquer à Greta et la dévorer vivante, le réalisateur alternant cette séquence sanglante avec des plans de fauves dévorant une proie, peut-être dans le but de nous délivrer un obscur message sur la condition humaine, mais en tout cas ce final sera terriblement jouissif.

Ilsa the wicked wardenOn retiendra également les nombreuses fulgurances qui traverseront l'ensemble du film pour des passages saugrenus (le viol collectif bien évidemment filmé par Rego), parfois extrêmement sadique (la mort de Rosa sous les yeux de sa sœur impuissante), ou laissant l'imagination du spectateur travailler en ne mettant en avant que le résultat des sévices passés infligés aux jeunes femmes défigurées, ou marquées dans leur chair par des cicatrices d'un réalisme à toute épreuve, quand ce ne sera pas le numéro identifiant chacune d'elles qui aura été gravé au fer rouge dans la chair après une désobéissance, créant de la sorte une ambiance de folie furieuse encore rehaussée par ces dialogues crus et orduriers.

Ilsa the wicked wardenJess Franco ne laissera pas pour autant tomber l'érotisme qui lui est coutumier pour laisser les "patientes" évoluer uniquement vêtues d'une sorte de chemise sans rien en dessous, ce qui dévoilera sporadiquement l'anatomie de chacune, aussi bien au cours des scènes de douche collectives qui parsèmeront le film que pour ces bagarres et autres humiliations , tout en laissant une très belle et sensuelle séquence trouble et floue permettre à Greta de dévoiler elle aussi ses charmes imposants ici parfaitement mis en valeur. Mais le réalisateur ne se laissera pas aller à ses habitudes faites de zooms et de gros plans sur l'intimité des actrices,e t ce malgré la présence au sein du casting de sa muse Lina Romay, habituellement pourtant largement explorée par la caméra de Jess franco.

Ilsa the wicked wardenL'interprétation est plutôt convaincante, portée par une Dyanne Thorne qui reprendra ici les tics de la sage des "ilsa" dans un style militaire et hautain doublé d'une perversité qui semblera innée, tandis que Lina Romay interprétera une Juana adepte des humiliations plus que crédible, laissant Tania Busselier jouer avec une certaine retenue Abbie et alors que Jess Franco se réservera le rôle du docteur Arcos avec ses convictions gauchistes clairement affichées. Sa mise en scène sera plutôt vive et ne s'attardera pas sur les différentes séquences pour rechercher plutôt à faire avancer l'action qui du coup demeurera bien fluide et lisible. Les quelques effets spéciaux sanglants seront assez probants, tout comme ces cicatrices et autres stigmates des exactions commises qui seront bien crédibles.

Donc, ce Ilsa, the wicked warden se posera comme un "W.I.P." largement expansif et dépravé pour un Jess Franco en grande forme, virulent dans les actes et dans les paroles pour faire preuve d'un sadisme et d'une perversité déviante qui fera plaisir à voir !

Ilsa the wicked wardenLe DVD de zone 2 suisse édité par "VIP" avancera une image nette et ne connaissant pas de défaut visible, tandis que la bande-son sera probante, avec une partition musicale certes régulièrement discrète ou absente, mais efficace lorsqu'elle s'exprimera, le métrage étant ici proposé dans sa version allemande, italienne, anglaise et surtout française. Au niveau des bonus, on pourra suivre une conséquente galerie de photos du film, la bande-annonce accompagnée de celles d'autres titres de la collection dédiée à Jess Franco, une passionnante interview croisée du réalisateur et du producteur Erwin c. Dietrich ainsi que les biographies des auteurs et le traditionnel module sur la restauration de Jack L'éventreur.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette clinique des sévices, le DVD de zone 2 suisse quasiment épuisé est parfois disponible ici en vérifiant bien l'édition proposée, celle d'Anchor Bay étant une version "cut" du film !

Permalien 1753 mots par nicore, 2379 vues • R�agir

25.01.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les barons
Réalisateur : Nabil Ben Yadir
Durée du film : 1h51
Date de sortie du film : 20 janvier 2010
Avec : Nader Boussandel, Edouard Baer, Mourade Zeguendi, Jan Decleir, Julien Courbey, Mohamed Fellag, Amelle Chahbi, etc.

Par Nicofeel

Premier film de Nabil Ben Yadir, Les barons est une sympathique petite comédie qui nous vient de Belgique. Pour se démarquer du lot des nombreuses comédies qui sortent chaque année et qui peinent à émerger par rapport aux autres, le film bénéficie d'un scénario pour le moins original.
Dès le début du film, le ton du film est donné avec une explication pour le moins amusante sur la vie. Chaque personne qui naît dans le monde dispose d'un nombre de pas. Une fois qu'elle a atteint son quota, la personne décède. C'est la raison pour laquelle les sportifs meurent jeunes ! Dans le même ordre d'idée, on apprend que les personnes âgées sont pour la plupart dans des fauteuils roulants car elles n'ont plus beaucoup de temps à vivre.
Partant de ce concept, des jeune issus de l'immigration, qui vont être les « héros » de cette histoire, ont choisi délibérément de ne rien faire de leur vie. Eh oui, car s'ils ne se fatiguent pas, ils ont des chances de vivre plus longtemps que les autres. Ces oisifs, qui sont pourtant au chômage, se nomment eux-mêmes les barons, d'où le titre du film. Leur côté cool est bien marrant à regarder.
Le principal protagoniste de l'histoire, Hassan (joué par un Nader Boussandel qui n'en fait pas des tonnes et demeure assez crédible) habite à Bruxelles et est comme ses copains à la recherche d'un emploi. Il passe occasionnellement son temps à faire le comique dans un bar tenu par Jacques (formidable Edouard Baer, hilarant de bout en bout). Hassan raconte ses blagues en se moquant gentiment de sa famille ou de ses amis, jouant pour beaucoup sur de multiples préjugés que l'on peut avoir.
Si la mise en scène n'a rien de bien terrible et est uniquement fonctionnelle, le film tient bien la route en raison de ses personnages qui sont attachants et du comique des situations. Les fameux barons n'hésitent pas à s'envoyer des vannes ou à se raconter des blagues qu'ils déclarent eux-mêmes comme étant pourries. Pour donner quelques exemples, on a ainsi dans l'histoire de la cigale et la fourmi, le prénom de la cigale qui est Steven (du nom du célèbre acteur de films d'action !). On a aussi un des protagonistes qui lance en l'air une gousse d'ail et déclare qu'il s'agit du « retour du jet d'ail »! Quant au principal protagoniste, voyant un tableau dans l'appartement de sa copine, il dit que c'est de l'arabe strait (art abstrait).

Tout est prétexte à amuser le spectateur avec des blagues au goût parfois douteux mais finalement la mécanique marche plutôt bien.
D'ailleurs, en parlant de mécanique, les barons disposent d'une BMW. En soi, on pourrait se demander comment ils ont réussi à la récupérer alors qu'ils n'ont pas beaucoup d'argent. Eh bien, ils l'ont payée à huit ce qui n'est pratique. Car comme le signale Hassan, il n'y a que 7 jours dans une semaine donc pour se prêter la voiture durant la semaine cela n'est pas évident. Il vaut mieux être sept car chacun aurait droit à la voiture durant un jour par semaine.
Le film est également intéressant à regarder en nous montrant des relations hommes-femmes qui sont à des années-lumière des stéréotypes sur les personnes d'origine maghrébine. Ici, les hommes ne sont pas sûrs d'eux, ils se révèlent plutôt timides, sont souvent loin d'être passionnants par leur discours et ils se font jeter par les filles. Les relations dans le film sont d'autant plus amusantes que Hassan est amoureux de la soeur de son meilleur pote, Mounir. Or, au début du film, Hassan déclare en off, au spectateur, que tu ne touches pas aux soeurs de tes potes car c'est comme tes potes, mais avec des cheveux longs !
Bref, on comprend aisément que la relation avec Mounir, véritable tête brûlée mais gentil garçon sur le fond, va être des plus problématiques.
Si le réalisateur Nabil Ben Yadir n'évite pas toujours certaines facilités sur le plan de la mise en scène (divers ralentis quelque peu inutiles), heureusement son film se suit bien grâce à l'originalité du scénario et aux personnages hauts en couleur qui sont dépeints. Comédie bien amusante, Les barons sait également être un film un peu plus sérieux dans la description de cette amitié profonde entre les différents barons, notamment lors du décès d'un des leurs.
En synthèse, Les barons n'est pas un grand film mais mérite tout de même d'être vu.

Permalien 838 mots par nicofeel Email , 1234 vues • R�agir

22.01.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sins of Sister Lucia

Comptant parmi les "roman porno" de la Nikkatsu, ce Sins of sister Lucia versera dans la "nunsploitation" basique, sans autre dessein que de multiplier les séquences osées tout en limitant quand même l'aspect blasphématoire inhérent au genre pour plutôt se contenter d'avancer un érotisme graphique et enjoué au travers de situations souriantes et légères.
Le script va suivre l'arrivée d'une novice dans un couvent, envoyée là-bas par son père suite à quelques exactions honteuses pour se refaire une morale, mais ce sera sans compter sur la perversité des nonnes présentes sur place.

Sins of Sister LuciaDès son générique le métrage va avancer une première séquence forte, presque onirique qui verra cette nonne poursuivie par ses consoeurs récitant des prières jusqu'à être aculée dans une pièce où elle sera vite entourée et forcée de se confesser pour de la sorte confier aux religieuses les raisons qui l'ont poussées à rentrer dans les ordres. Cette présentation du personnage principal sera assez inhabituelle pour nous faire donc découvrir de manière symbolique Rumiko, cette demoiselle récemment arrivée au couvent de Sainte Marianna, et qui va devoir revenir sur ses frasques passées, laissant le réalisateur approfondir cette présentation en plusieurs petits flash-backs.

Sins of Sister LuciaC'est ainsi que Rumiko sera replacée dans la vie "civile" en compagnie de son professeur d'anglais qu'elle va entreprendre de charmer, espérant à nouveau coucher avec lui et surtout l'informer de son projet de partir vivre avec lui en Europe grâce à l'argent volé (destiné à des pots de vin) à son père, un truand notoire. Ce professeur va se laisser séduire pour honorer son élève, le réalisateur nous gratifiant ainsi d'une première séquence érotique raffinée qui se jouera de manière probante de la censure spéciale japonaise en évitant tout plan d'organes génitaux, mais les deux amants vont être surpris par la père de Rumiko, flanqué d'un homme de mains qui va donner une leçon au professeur, entraînant la fureur de Rumiko, celle-ci s'armant d'un couteau pour venir planter cet homme. Mais alors qu'elle allait se dénoncer à la police, son père va lui infliger une autre sorte de punition, l'enfermement dans un couvent.

Sins of Sister LuciaCette mise en place de la condition du Rumiko passée, l'intrigue va s'appliquer à mettre en avant l'insouciance et le non-respect des lois du couvent par la demoiselle qui refusera de prier, mangera plus que de raison de la nourriture riche devant ses consoeurs attablées devant une malheureuse soupe, pour finalement commencer à sous-entendre la luxure empreignant l'endroit lorsque Rumik, guère inspirée par ce travail devant un métier à tisser, va déclencher une petite bagarre qui prendra rapidement une connotation sexuelle saphique et ici aussi symbolique puisque les nonnes vont tisser une toile d'araignée avec leurs fils, pour une autre séquence visuellement magnifique.

Sins of Sister LuciaLe réalisateur Koyu Ohara va quand même lancer une petite salve protestataire envers l'église et sa soi-disant égalité lorsque l'une des sœurs se plaindra ouvertement et directement de Rumiko à la Mère Supérieure qui ne voudra rien entendre et invoquera le fait d'aider les "brebis " égarées, pour se voir rétorquer que c'est surtout l'argent du père de Rumiko qui intéresse la dirigeante du couvent et non l'aspect purement chrétien. Mais cette petite critique sera bien vite noyée dans l'ambiance graphique qui englobera le métrage, Rumiko, rebaptisée sœur Lucia par la Mère Supérieure, découvrant bientôt ce qui se trame sur place une fois la nuit tombée.

Sins of Sister LuciaEn effet, alors que plusieurs sous-entendus saphiques étaient déjà venus jalonner les différentes situations, le métrage va dès lors s'installer dans un érotisme omniprésent qui enchaînera les séquences osées sur un rythme constant, laissant d'abord l'intrigue se poser dans le dortoir où deux sœurs vont avoir des relations détaillées sans fard, ce qui ne semblera pas gêner ni surprendre Sœur Lucia s'apprêtant à quitter les lieux pour être retenue par des bruits étranges venant de bureau de la Mère Supérieure. Grimpant sur sa valise, elle pourra découvrir d'abord la Mère Supérieure s'adonnant aux plaisirs de la chair avec un prêtre dévoué, tandis qu'ensuite, ce seront les deux "préférées" de la Mère Supérieure qui auront droit en même temps de goûter à ce curé décidemment bien attentionné. Mais au lieu de jouer ouvertement sur l'aspect blasphématoire de ces scènes avançant quand même des nonnes brisant le tabou ultime de leur condition, le réalisateur s'appliquera plutôt à nous offrir des plans formellement réussis et à la beauté évidente.

Sins of Sister LuciaLa suite sera du même acabit pour suivre les déboires de sœur Lucia qui voulant dénoncer la Mère Supérieure aux autres religieuses, ratera son coup et sera envoyée à l'isolement dans la "chambre des corrections" où l'intrigue prendra une nouvelle orientation en introduisant deux évadés libidineux d'une prison qui vont débarquer au couvent pour bien entendu tomber sur Sœur Lucia attachée dans sa punition et la violer, mais au lieu de se débattre, la jeune nonne prendra du plaisir et incitera les deux hommes à rester sur place, afin de pervertir les autres religieuses, ce qui ne manquera pas d'arriver jusqu'au final complètement débridé et bien grivois qui viendra clôturer le métrage en revenant quand même sur une note moralisatrice simpliste.

Sins of Sister LuciaL'intrigue globale ne cherchera évidemment pas à innover ou même à se parer d'une quelconque philosophie pour au contraire verser dans la "nunsploitation" la plus basique et uniquement orientée vers cet aspect érotique largement travaillée et qui viendra accompagner quasiment toutes les situations du film, les rebondissements demeurant classiques et ressassés (l'irruption de prisonniers dans un couvent était par exemple déjà l'apanage de Die nonne und das biest de Giuseppe Vari avec Laura Gemser et Monica Zanchi) et uniquement destinés à favoriser l'atmosphère sensuelle saphique ou hétérosexuelle qui planera sur l'ensemble du film, délaissant au passage la violence régulièrement mise en place dans le genre et ici reléguée au second plan avec seulement quelques gifles (si possible sur des postérieurs dénudés) comme punitions.

Sins of Sister LuciaL'érotisme sera donc au centre des débats pour laisser le réalisateur multiplier les ébats entre nonnes, mais aussi avec ce prêtre, pour des relations sexuelles à deux et même à trois impliquant différentes gâteries classiques (fellation, cunnilungus) mais sans jamais franchir les portes du "hardcore" ou même provoquer la censure, Koyu Ohara maniant avec brio ses cadres de façon à éviter toute entorse au règlement tout en donnant une certaine légèreté, et même une bonne humeur à ces péripéties osées (les ombres chinoises audacieuses) qui trouveront leur apothéose dans ce dernier acte païen en diable qui viendra pervertir les nonnes, en n'hésitant à déflorer une nonne n'ayant jamais goûté aux plaisirs corporels, pour même oser crucifier la Mère Supérieure, dernière et seule réelle provocation d 'un métrage qui sera surtout orienté vers le dénudement des personnages et les ébats sortant du cadre classique.

Sins of Sister LuciaLes protagonistes seront assez superficiels pour surtout mettre en avant leur caractère libidineux, tel ce curé évoquant le fait de servir Dieu en honorant les nonnes, mais l'ensemble bénéficiera d'une interprétation largement honorable, avec notamment la jolie Yuki Nohira dans le rôle de Sœur Lucia. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique pour donner un bon rythme global à l'ensemble du métrage et ainsi éviter toute répétition qui aurait éventuellement conduit vers l'ennui, avec au contraire un humour sous-jacent et une bonne humeur globale qui sera facilement communicative.

Donc, ce Sins of sister Lucia, tout en demeurant un "nunsploitation basique", offrira un spectacle plaisant, assez raffiné, jamais vulgaire et facilement accessible qui privilégiera l'érotisme au caractère blasphématoire pur lié de fait au genre !

Sins of Sister LuciaLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale certes discrète mais efficace, le métrage étant ici proposé dans sa version originale japonaise,a vec des sous-titres en anglais.
Au niveau des bonus, outre un petit texte écrit relatif au film et à la " Nikkatsu", on pourra suivre un documentaire passionnant sur les "romans porno" et leur remise au goût du jour, prolongé par une interview de Jasper Sharp, un spécialiste américain du genre, laissant la bande-annonce du film (accompagnée par celles d'autres titres de la "Nikkastu" proposés par l'éditeur) et l'excellent et rythmé traditionnel montage des différents titres de Mondo Macabro clore ces bonus largement intéressants.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette nonne délurée, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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21.01.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Kill the scream queen

Avec ce Kill the scream queen le métalleux-maniaque Bill Zebub va, pour l'un de ses premiers efforts, nous livrer une satire du genre forcément érotique, déviante mais également souriante grâce à un humour dévastateur et irrévérencieux qui va accompagner les différentes séquences d'un métrage qui risquera de ne pas plaire à tout le monde.
Le script va laisser un sadique meurtrier appâter des jeunes femmes grâce à une annonce sur internet leur promettant gloire et richesse en participant à son film, qui se révélera être un "snuff movie" pour lequel il va réellement tuer ses victimes.

Kill the scream queenLe métrage ne va pas perdre un instant pour d'entrée avancer une des "clientes" du personnage principal, une femme quelque peu défraîchie qui espérera trouver là source de reconnaissance et qui va répondre directement face à la caméra aux questions posées, sans se douter des intentions de son interlocuteur, même lorsque sera évoqué le fait de tourner un "snuff". C'est ainsi qu'elle se laissera docilement attacher nue à une croix, bâillonnée par une boule typique de l'imagerie sado-masochiste pour voir l'homme d'abord la fouetter avec une chaîne terminée par un poids métallique avant qu'il ne l'achève en lui enfonçant un couteau dans son intimité. Malgré les apparences, cette première séquence restera bien "soft", guère violente et encore moins sanglante, le réalisateur jouant énormément avec la suggestion, dans un manque évident de moyens pour visualiser plus avant ses atrocités.

Kill the scream queenEnsuite, nous allons retrouver notre homme au look de hardos typique dans la bibliothèque d'une université où il va pirater le code d'une étudiante afin de passer une annonce sur le net pour recruter des modèles pour le tournage d'un film "snuff", laissant présager la notoriété pour celles qui lui répondront. C'est ainsi qu'une première jeune femme va se présenter pour passer elle aussi d'abord sur la croix, élément strictement visuel et démonstratif puisqu'elle ne sera pas battue, l'homme ayant d'autres projets pour elle puisqu'il compte tourner une scène de viol. Mais là encore, tout se fera par suggestion, la caméra suivant uniquement la demoiselle fixant l'objectif pendant l'acte, conformément aux désirs du maniaque qui en outre annoncera de manière délicieusement macabre l'issue mortelle qu'il a prévue pour elle.

Kill the scream queenIssue que nous ne verront pas pour uniquement voir le meurtrier se préparer à enterrer ses victimes en pleine forêt pour une séquence extrêmement contemplative qui laissera la caméra tourner longuement autour des victimes allongées en petite tenues sur le sol, non loin d'un cadavre à la décomposition largement avancée. Le métrage s'attachera par la suite à suivre le tueur dans plusieurs séquences reflétant chacune un thème différent censé illustrer son "film" dont il préparera en même temps les bonus, le teaser en même lors du final le "director's cut", tandis que nous le suivrons également lors de la prise de contact téléphonique avec une maison d'édition pour une scène qui évitera l'ennui en laissant l'homme consulter des photos graphiques de ses victimes qui seront d'ailleurs plus dénudées et offertes que celles alimentant les diverses parties du métrage.

Kill the scream queenC'est ainsi que Bill Zebub va s'amuser avec ses actrices sur ces thèmes déviants, pour d'abord avancer une longue séquence censée évoquer l'humiliation avec une pauvre minette qui devra danser lascivement sur du "death-metal" bien sauvage, scène amusante parce que complètement décalée entre la musique et les poses certes sensuelles mais complètement et risiblement hors-sujet de la fille, ce qui bien entendu irritera le sadique qui finalement se débarrassera de cette incapable. Ensuite, pour représenter la peur, une brève apparition d'une autre demoiselle ligotée les bras en l'air dans une salle de bains (bonjour les décors faciles…) suffira, le réalisateur préférant la sordidité de la torture qui suivra.

Kill the scream queenEn effet, ce sera par une longue scène à la limite du glauque que Bill Zebub illustrera ce sujet avec une nouvelle femme, toujours attachée à la croix après avoir été droguée, qui recevra des décharges électriques grâce à des fils reliés directement à ses seins, puis à son intimité, pour un sévice qui ne sera pas sans rappeler l'époque sordide de la "nazisploitation" tout en étant comme précédemment pas foncièrement graphique si on omet la nudité de la victime. L'avant-dernier supplice concernera la mort, laissant l'assassin jouer avec une demoiselle, qu'il aura comme les autres appâtée avec ses promesses, pour l'attirer dans les bois où il va l'attacher à un arbre avant de s'amuser d'elle avec les mots et les faux-semblants, pour d'abord se faire malicieusement prendre à son propre jeu avant de rebondir de façon très jouissive et, contrairement au reste recherchée.

Kill the scream queenLa dernière victime, et certainement la plus jolie d'entre toutes mais aussi la plus intelligente puisqu'elle sentira le mauvais coup venir sera quant à elle tracassée et molestée par notre homme qui va lui imposer un sévice d'ordre sexuel avec cette fellation (évidemment en hors-champ même si le réalisateur fera semblant de flirter avec le hardcore de manière quand même naïve) qui s'achèvera dans la tradition de La dernière maison sur la gauche, ce qui n'empêchera pas l'assassin de revenir bien vite pour un dernier baroud d'honneur à base de scarification à l'aide d'une male de rasoir, laissant alors sans réel épilogue le spectateur en plan jusqu'à la dernière et sarcastique tirade de la fin du générique.

Kill the scream queenAlors bien entendu le métrage restera foncièrement gratuit en apparence dans la multiplication de ses séquences érotiques dénudant ses actrices dans des buts inavouables et largement déviants, mais Bill Zebub filmera l'ensemble avec une légèreté quasiment constante (hormis l'épisode de l'électricité) qui empêchera les faits avancés d'être pris au sérieux, surtout que les dialogues, ici réduits au minimum s'attacheront surtout à se gausser du genre de manière "gentille" et certainement pas dénigrante, pour aussi bien déplorer la disparition des véritables "scream queen", remplacées par des demoiselles sans talent ni charisme que pour chercher à l'élever de son petit budget en ridiculisant quand même le travail de son personnage principal, surtout que celui-ci adoptera régulièrement des postures risibles, sans oublier ce masque dérisoire et saugrenu qui collera peut-être avec la mouvance "death-metal", mais bon…

Kill the scream queenL'interprétation sera juste cohérente, avec des actrices exhibant surtout leurs charmes et qui n'auront pas franchement le temps de montrer leur éventuel talent, tandis que Bill Zebub qui endossera l'habit du tueur manquera quand même de charisme pour réussir à imposer son personnage à l'écran. Sa mise en scène sera au diapason en étant simpliste pour de longs plans contemplatifs récurrents, voir même heurtée et saccadée pour des plans tremblotants mettant bien en avant un certain amateurisme pas forcément volontaire. Les petits effets spéciaux seront basiques et guère volontaires pour uniquement avancer quelques plaies factices et un squelette par contre plus crédible.

Donc, ce Kill the scream queen méritera le coup d'oeil par sa volonté déviante dans l'érotisme et son humour cynique ouvertement souriant, mais cet étalage de mauvais goût ne sera pas à conseiller aux âmes prudes et sensibles !

Kill the scream queenLe DVD de zone 0 édité par la boîte du réalisateur Bill Zebub Productions avancera une image assez nette mais souffrant en de rares instants de petits soucis de pixellisation, tandis que la bande-son sera plutôt efficace et en tout cas adaptée avec ce "death-metal" plus que largement bruyant et ravageur.
Par contre, le menu d'accueil fixe ne proposera que de lancer le film ou d'aller scruter les chapitres, et donc aucun bonus ne viendra accompagner le métrage, pas même la moindre bande-annonce, alors que Bill Zebub a pourtant réalisé d'autres métrages aux titres savoureux comme ce Jesus Christ serial rapist qui aura quand même du mal à tenir ses promesses...

Pour ceux qui voudraient découvrir ce cinéaste déviant tentant de réaliser un "snuff movie", le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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20.01.10

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mr nobody
Réalisateur : Jaco Van Dormeal
Durée du film : 2h17
Date de sortie du film : 13 janvier 2010

Avec : Jared Leto, Diane Kruger, Rhys Ifans, Sarah Polley, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le belge Jaco Van Dormeal à qui l'on doit les films Toto ce héros et Le huitième jour, Mr nobody est une co-production européenne et canadienne qui a manifestement bénéficié d'un gros budget. Voilà un film de science-fiction bien ambitieux, tant par le financement qui a été mis pour le produire que par le parti pris du cinéaste.
Le film démarre en 2092 avec le Némo Nobody qui est le dernier homme mortel sur terre, âgé de plus de 130 ans, qui vit ses derniers instants et se remémore sa vie, par le biais d'un personnage curieux qui tente de l'hypnotiser pour en savoir plus.
Tout le film va tourner autour de cette question de la mémoire, et même du sens de la vie. Ou plus précisément le mélange mémoire et choix est au coeur du film. Dans les oeuvres récentes qui touchent à cette thématique, on pense au très beau Eternal of the spotless mind de Michel Gondry. Mais le film de Jaco Van Dormeal est encore plus étrange. On dirait du Gondry version Eternal sunshine mélangé à du Jean-Pierre Jeunet version Amélie Poulain. Bref, il y a de quoi être désarçonné devant un film aussi bizarre qui manque sérieusement de cohérence.
Mr nobody part un peu dans tous les sens. On comprend que c'est dû aux souvenirs ou aux fantasmes (les choix du destin) du vieil homme mais le scénario aurait tout de même être simplifié. Car là il y a tout de même un sévère manque de repères. Et c'est d'autant plus dommage que le film est très réussi sur le plan visuel et que les histoires d'amour vécues par notre principal protagoniste sont bien racontées. Mais on passe d'un personnage à l'autre, d'un temps à un autre.

Jaco Van Dormeal, à l'image d'un Terry Gilliam, a voulu en mettre plein la vue à la spectateur et si de nombreuses scènes sont très belles, le film manque sérieusement de cohérence. On retiendra tout de même le charme de plusieurs moments, comme l'explication sur l'arrivée de Mr Nobody avec la rencontre de ses parents ou encore les différentes histoires d'amour, que ce soit avec Elise, Jeanne et surtout Anna. Le côté romantique du film est évident et l'émotion est palpable.
D'ailleurs, le mélange des genres – comédie, drame, romantisme, science-fiction (avec cette histoire qui se déroule sur Mars) – n'empêche pas au film de véhiculer des sentiments au spectateur.
D'autant que Mr nobody est dans sa globalité bien filmé. Le réalisateur fait à de nombreuses reprises de très beaux mouvements de cinéma (beaux mouvements à la grue, plongées, contre-plongées) qui sont justifiés par l'état mental de ce Némo Nobody. Malheureusement, cette belle mise en scène est amoindrie, ou en tout cas quelque peu gâchée par des tics visuels dénués de fondement. Ainsi, on a souvent droit à des accélérations (notamment celles du train, qui se révèlent immondes) ou à des ralentis qui n'apportent rien au film.
Sans compter que plusieurs scènes repassent plusieurs fois. Ainsi, Jared Leto qui interprète Némo Nobody à l'âge adulte, se fait tirer plusieurs fois dessus en étant dans sa baignoire ou alors il meurt dans son automobile.
A contrario, la musique qui comprend de nombreux standards ou classiques (du Beethoven) ou plus récents (Where is my mind ; 99 luftballons ; Sweet dreams ; Mister Sadman give me a dream) qui vont très bien avec les scènes auxquelles on assiste. Cela donne une vraie personnalité à un film qui, s'il manque cruellement de cohérence et est quelque peu redondant, se regarde malgré tout plutôt bien.
Côté acteurs, rien de bien génial. Jared Leto a deux expressions dans le film (il a toujours l'air un peu bêta) et les femmes qui gravitent autour de lui sont soit très amoureuses soit carrément hystériques.
Au final, Mr nobody est un film inégal, que l'on appréciera par la force de ses images et par sa belle musique, mais qui laissera perplexe en raison d'un scénario à tiroirs et complexe. A voir, mais en connaissance de cause.

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19.01.10

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bliss
Réalisatrice : Drew Barrymore
Durée du film : 1h51
Date de sortie du film : 6 janvier 2010

Avec : Ellen Page (Bliss Cavendar), Drew Barrymore (Trashley Simpson), Juliette Lewis (Iron Madone), Alia Shawkat (Pash), Kristen Wiig (Maggie Grabuge), Jimmy Fallon (Johnny Rocket), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Drew Barrymore dont c'est le premier film derrière la caméra, Bliss est une comédie où l'on retrouve en actrice principale Ellen Page, l'héroïne bien connue de Juno. Ellen Page interprète cette fois-ci le rôle de Bliss Cavendar, une adolescente qui vit avec sa famille dans une ville perdue des Etats-Unis, au Texas. Elle travaille en tant que serveuse dans un café et a comme principal passe-temps celui de se préparer à devenir une miss. Mais ce hobbie est avant tout celui de sa mère. Bliss est quasiment un garçon manqué, elle aspire à autre chose.
C'est là que l'on retrouve d'ailleurs un ton qui rapproche le film de Juno avec la description de cette jeune fille ne fait rien comme les autres et ne souhaite pas rentrer dans le rang, comme elle est prédestinée à la base. C'est ainsi qu'elle va connaître le roller derby, une compétition de rollers autour d'un anneau, qui met en confrontation deux équipes de filles. Sans rien dire à sa famille Bliss travaille le jour dans son café et le soir elle fait des compétitions de roller.
Il faut bien reconnaître dès le départ que si le film emporte la décision et fait plaisir à voir c'est avant tout dû à la personnalité d'Ellen Page et à sa capacité de faire de son personnage une véritable « girl next door ». Ellen Page continue de fasciner le spectateur par son enthousiasme et sa fraîcheur qui font véritablement plaisir à voir.

Et puis le film montre aussi deux faces antagonistes des Etats-Unis : on a d'un côté l'Amérique puritaine où prédominent les apparences et le jeu des futilités ; on a d'un autre côté une Amérique où les gens s'expriment librement et où ils laissent libre cours à leurs plaisirs. Le personnage de Bliss montre bien qu'il est difficile de passer d'un monde à l'autre sans être immédiatement catalogué.
Le film vaut justement le coup par la confrontation de ces deux univers mais aussi par les combats entre filles qui sont parfois assez rudes mais sont surtout l'occasion de beaucoup s'amuser. Cela n'est d'ailleurs pas un hasard si l'équipe de Bliss cherche à la base uniquement à jouer, le fait de gagner étant presque perçu comme un inconvénient.
Le film vaut d'ailleurs beaucoup par les relations entre ces filles qui se chamaillent entre elles, se détestent parfois mais sont toujours là se respecter. Notre belle petite Ellen Page devient rapidement une star et est respectée. Elle est Barbie destroy et est adulé par tous, aussi bien garçons que filles ! Cet élément est une façon de mettre en valeur de la part de la cinéaste Drew Barrymore un certain féminisme dans son film. Ou plutôt il s'agit tout simplement de rétablir l'équilibre hommes-femmes. Non les femmes ne sont pas spécialement destinées à être uniquement des femmes au foyer ou de simples serveuses.
Orienté sur le ton de la comédie, Bliss est aussi une petite histoire d'amour entre Bliss et un musicien. Comme pour son personnage dans Juno, Ellen Page incarne une jeune fille pure qui va connaître sur le plan amoureux des joies certaines mais aussi de sévères désillusions. C'est en somme l'apprentissage de la vie.
Malgré toutes ces qualités qui sont indéniables, Bliss ne dépasse guère le statut de la petite comédie sympathique. Il faut dire que la mise en scène est certes dynamique mais dans les scènes d'action, le rendu est parfois assez confus. On aurait aimé avoir un vrai sentiment de vitesse et se mettre à la place des compétitrices. Ici, c'est plutôt un plaisir par procuration.
D'autant que le tout semble avoir été pré-maché pour simplifier la tâche au spectateur. Ainsi, la musique est ô combien sympathique mais elle appuie par moments beaucoup trop l'action. Et puis même si plusieurs thématiques du film demeurent intéressantes, il faut bien reconnaître que, mis à part le personnage de Bliss, tous les autres sont à peine brossés et donnent même l'impression d'avoir affaire à des caricatures. C'est bien dommage car le film aurait gagné en intérêt avec des personnages un peu plus étoffés. Les thématiques développées auraient été d'autant plus prenantes.
Au final, Bliss doit se prendre pour ce qu'il est : le premier film d'une actrice qui ne manque pas de charme, notamment en raison de la fraîcheur de son actrice principale, mais qui souffre de certaines facilités sur le plan scénaristique et de la mise en scène.

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07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Henry Lee Lucas

Comptant parmi les "serial killer" les plus emblématiques des Etats-Unis, Henry Lee Lucas, qui avait déjà inspiré John Mc Naughton pour son terriblement malsain Henry, portrait of a serial killer se voit honoré d'une nouvelle adaptation de ses méfaits par Michael Feifer (réalisateur spécialisé dans le genre puisqu'il a été l'auteur d'Ed Gein, the butcher of Plainfield ou encore de Chicago massacre : Richard Speck) avec ce film sobrement intitulé Henry Lee Lucas qui retracera de manière largement fidèle le parcours du tueur nécrophile sans pour autant se vautrer dans la complaisance pour au contraire essayer d'apporter des éléments de réponse quant à l'origine des troubles de cet assassin pour presque le rendre étrangement sympathique, ce qui ne manquera pas de provoquer un certain malaise, mais tout en évoquant également sans fard ses exactions, sur un ton quand même trop policé.
Le script va donc retracer la vie d'Henry Lee Lucas, meurtrier nécrophile ayant souffert des brimades de sa mère pendant son enfance et qui va au cours de sa carrière "commettre" un nombre aussi important qu'indéfini de crimes, puisque l'homme aura dans un premier temps avoué plus de trois cent meurtres avant de se rétracter pour la plupart d'entre eux.

Henry Lee LucasLa séquence introductive va s'attacher d'entrée à démystifier le personnage d'Henry Lee Lucas en nous le présentant déjà arrêté et face à un interlocuteur à qui il va avouer avoir parfois raconter des "salades" et s'offusquant de ne pas être cru pour le meurtre de Becky, meurtre qui nous sera alors dévoiler dans les moindres détails, puisque nous suivrons Henry et cette très jeune femme s'arrêtant au bord d'une route désertique pour voir Henry sortir la demoiselle de son véhicule et la malmener quelque peu avant de la poignarder en plein ventre pour une scène à la force dramatique avérée, surtout qu'à la question du pourquoi de cet acte posé par la mourante, Henry répondra "parce que je t'aimais" sans qu'aucune autre explication vienne appuyer ses dires.

Henry Lee LucasAprès un générique dynamique, l'intrigue va commencer par faire du spectateur le témoin de l'un des crimes commis par Henry Lee Lucas avec son complice Ottis Toole en compagnie de cette Becky, puisque le trio, errant sans but sur la route à bord de leur guimbarde, va décider d'aller au cinéma pour faire plaisir à Becky, mais devant les remontrances d'un couple de spectateurs face au comportement exubérant et bruyant d'Ottis, Henry va égorger l'homme tandis que Ottis va s'occuper d'enlever la jeune femme qui finira évidemment mal, Ottis étant présenté comme un cannibale prenant plaisir à découper ses victimes en morceaux pour les manger, sans bien entendu que cette affirmation soit confirmée à l'écran, l'ellipse et le hors-champ s'imposant pour juste laisser le réalisateur visualiser rapidement l'égorgement du malheureux.

Henry Lee LucasEnsuite, l'intrigue va replacer Henry face aux rangers texans l'ayant arrêté et avec qui il se comportera de manière très amicale, même lorsque le shérif acceptera qu'un journaliste s'entretienne avec Henry en échange de mots flatteurs dans son journal, offrant ainsi de fait une transition idéale au métrage qui pourra alors se replonger dans l'enfance martyrisée de Henry. En effet, c'est un Henry âgé de six ans que nous découvrirons par la suite, brimé par une mère terrifiante de mesquinerie et d'égoïsme qui n'hésitera pas à assommer son fils désobéissant avec une planche en bois ou encore à l'envoyer à l'école habillé en fille, pour même refuser de le faire soigner alors qu'il se sera blessé à l'œil en jouant avec un bâton, ce qui le privera par la suite de son œil gauche, finalement remplacé par un œil de verre posé par un médecin condescendant.

Henry Lee LucasCette partie du métrage éclipsera complètement le côté malsain du personnage d'Henry Lee Lucas pour au contraire le présenter comme un petit martyr subissant les affronts d'une mère dont le caractère foncièrement mauvais sera largement mis en avant au point de la faire devenir presque pire dans son comportement que son fils, le ton mielleux affiché face à ses clients (la mère d'Henry se prostituant à domicile pour nourrir sa famille et notamment son mari amputé des deux jambes suite à un accident sur une voie ferrée), ce qui aura pour répercussion de laisser le spectateur prendre en pitié le petit Henry avec une empathie certaine et troublante, même en connaissant sa destinée sanglante et déviante, et qui se retrouvera régulièrement au cours de l'intrigue, notamment au cours d'une scène romantique entre Henry et Becky, celui-ci révélant l'existence à sa "fiancée" l'existence de Venise et de ses gondoles.

Henry Lee LucasLe métrage s'attachera également à suivre l'adolescence de henry, pour ainsi visualiser son premier crime maladroit et ses premiers déboires avec la justice qui l'enverra une première fois en prison, puis une seconde suite au meurtre libérateur de sa mère pour le laisser suivre une thérapie à base d'électrochocs destinés à réduire ses pulsions suicidaires et meurtrières dont l'origine sera clairement avancée par les délires teintés de souvenirs internes du personnage. Et ce ne sera donc que dans une dernière partie que l'équipée sauvage du tueur suite à sa remise en liberté et sa rencontre avec Ottis Toole sera appréhendée et presque survolée pour seulement nous laisser assister au meurtre d'une autostoppeuse, meurtre suivi d'un acte nécrophile avancé frontalement mais débarrassé de tout aspect glauque ou véritablement pervers.

Henry Lee LucasLe réalisateur préférera en effet insister sur la relation nouée par Henry avec cette Becky, la nièce d'Ottis (qui sera ici simplement un peu naïve alors que la vraie Becky était une attardée mentale), qui s'amourachera du tueur jusqu'à en mourir puisque le métrage élucidera l'introduction, pour laisser le final revenir brièvement sur le comportement de Henry après son arrestation, l'homme reconnaissant tous les crimes non résolus aux quatre coins des Etats-Unis, sans souci de vraisemblance pour se faire un nom et bénéficier de la largesse des rangers trop heureux de devenir eux aussi célèbres. Il faudra l'acharnement d'un procureur pour que Henry se rétracte, comme le sous-entendra une dernière séquence justificative et édifiante.

Henry Lee LucasLe réalisateur Michael Feifer affichera clairement sa volonté de revenir aux sources de la folie homicide de Henry Lee Lucas, avec cette évocation sordide et poignante de son enfance, pour ensuite s'intéresser le plus fidèlement possible à l'histoire réelle, quitte à éluder ce qui ne sera guère palpitant à l'écran (les mensonges de Henry), mais en insistant sur les protagonistes et les relations nouées, l'auteur oubliera quand même souvent ( et ce sera le seul reproche que l'on pourra faire au film) de s'intéresser au côté malsain et sauvage des crimes de Henry Lee Lucas, ici très (trop ?) peu visualisés et surtout de façon trop propre pour affecter le spectateur, ce qui ne permettra pas de donner forcément pleinement conscience de l'étendue des horreurs commises par le tueur, et ce même si son caractère nécrophile sera examiné et décrypté de manière explicite, mais toujours sans volonté réelle de choquer.

Henry Lee LucasCette approche sera également quelque peu pénalisée par une ambiance elle aussi trop propre notamment au niveau des personnages qui seront quand même décrassés et trop nets sur eux pour respecter pleinement la réalité, mais cela se fera au bénéfice d'un côté psychologique brillant et percutant pour amener le spectateur à découvrir en profondeur ce qui a façonné ce tueur en série roublard, nous impliquant de fait dans l'intrigue en laissant parler des émotions contradictoires et pas toujours aisées à maîtriser face à la condition de victime et de bourreau du personnage central, même si le final aidera à le replacer dans un contexte respectant plus facilement le contexte de ses crimes.

Henry Lee LucasL'interprétation est largement convaincante, Antonio Sabato Jr incarnant un henry tout à fait crédible et naturel qui sera entouré d'acteurs impliqués avec notamment une terrible Caia Coley jouant Violet, la mère de Henry, un surprenant bambin (Ezra Averill) pour tenir le rôle de Henry enfant et Kelly Curran qui imprimera une naïveté angélqiue au personnage de Becky, rendnant ainsi sa mort encore plus douloureuse et dramatique. La mise en scène de Michael Feifer est efficace pour tenir en haleine (avec juste ce passage clippesque pas franchement opportun apparaissant au milieu du métrage) tout en demeurant conventionnelle. Les effets spéciaux sanglants seront probants mais tout en n'ayant pas vraiment le temps de se laisser apprécier.

Henry Lee LucasDonc, ce Henry Lee Lucas se penchera de manière efficiente sur le cas de ce "serial killer" pour chercher à nous dépeindre en profondeur son malaise et les origines de sa folie, ce qui sera fera hélas quelque peu au détriment d'un aspect glauque et malsain régulièrement absents ou volontairement écartés pour leur préférer une approche psychologique moins facile mais ô combien frappante !

Pour ceux qui voudraient en apprendre davantage sur l'édition française du métrage en DVD ou en Blu-ray par Emylia, la présentation est disponible ici !

Permalien 1609 mots par nicore, 3278 vues • R�agir

18.01.10

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bright star
Réalisatrice : Jane Campion
Durée du film : 1h59
Date de sortie du film : 6 janvier 2010

Avec : Fanny Brawne (Abbie Cornish) ; John Keats (Ben Whishaw) ; Monsieur Brown (Paul Schneider) ; Madame Brawne (Kerry Fox) ; Toots (Edie Martin) ; Samuel Brawne (Thomas Sangster).

Par Nicofeel

Réalisé par la néo-zélandaise Jane Campion, qui a obtenu la palme d'Or à Cannes avec La leçon de piano (1992) Bright star est une sortie de biopic sur la vie du poète romantique John Keats. Plus précisément, le film traite de la romance vécue entre John Keats et sa belle voisine. La cinéaste Jane Campion s'est pour cela servie de la biographie de John Keats et des poèmes de ce dernier.
Le film est un drame d'une puissance romantique comme rarement atteinte au cinéma. Le film, qui se déroule à l'époque où ont eu lieu les faits, à savoir au début du XIXème siècle, se focalise sur quelques personnages ce qui est suffisant pour nous faire comprendre les contraintes sociales de l'époque.
Ainsi, on met peu de temps à saisir qu'il n'est pas aisé, il est même interdit de s'intéresser à quelqu'un qui n'est pas de son rang et qui est surtout démuni d'argent. La belle Fanny Brawne (qui est jouée par une Abbie Cornish dans un rôle particulièrement tellement marquant qu'on en vient presque à souffrir pour elle tellement son amour est grandiose et sincère) vient d'une famille bourgeoise. Si le père est absent, cela n'empêche pas cette famille – la mère de famille et ses trois enfants, Fanny, l'adorable Toots et le jeune Samuel - de vivre dans des conditions globalement satisfaisantes avec plusieurs servantes. A l'inverse, John Keats est un poète pauvre qui provient d'un milieu social de basse condition et qui ne peut pas vivre décemment de sa passion car il ne sera reconnu le grand poète qu'il est actuellement qu'à titre posthume.
Dans ces conditions, il est bien difficile de déclarer son amour à l'autre lorsque les embûches sociales sont nombreuses. Pourtant, et c'est l'un des grands mérites du film, le fait d'indiquer qu'un amour avec un grand A est capable de déplacer des montagnes.
Du début à la fin, le très beau Bright star n'évoque que ce sentiment : l'amour pur, sincère et platonique qu'ont vécu John Keats et Fanny Brawne. Cet amour amène ces deux êtres à communiquer par le biais de lettres où chacun déclare sa flamme à l'autre dans avec une intensité tellement forte que le moindre mot mal interprété peut amener celui qui reçoit la lettre à se rendre malade.
Une des autres formes de communication, qui rappelle celle du très beau film suédois Morse, consiste pour les deux amoureux à se positionner de part et d'autre d'autre du mur qui les sépare et à poser sa main sur le mur, comme pour signifier à l'autre que l'on pense à lui à tout instant.

Il y a aussi les moments où John Keats lit des poèmes à Fanny Brawne. De ce point de vue, on appréciera également le fait que Fanny Brawne passe le plus clair de son temps avec John Keats, lorsque celui-ci travaille à la rédaction de ses poèmes.
Cette histoire d'amour est non seulement belle par sa thématique très forte, elle l'est par la mise en scène de Jane Campion. Sur un rythme lancinant qui nous fait succéder les saisons, la cinéaste dresse de véritables tableaux des saisons avec des couleurs éclatantes. Cette étoile brillante (Bright star, nom donné par John Keats à l'un de ses poèmes, en hommage à Fanny Brawne) est omniprésente par la délicatesse des couleurs vues dans le film. Plusieurs moments sont d'ailleurs mémorables, comme lorsque Fanny Brawne se rend avec John Keats et qu'ils s'embrassent pour la première fois ou encore lorsque John Keats se retrouve seul au dessus d''un arbre, particulièrement pensif. Le chef opérateur du film a fait un sacré travail dans le film, qui méritait d'être souligné.
Évidemment, comme le laisse entendre progressivement le film, on voit bien que la maladie de John Keats est grave et son destin inéxorable. La maladie va achever cette histoire d'amour passionnelle qui avait pourtant réussi à déplacer des montagnes, en faisant abdiquer la mère de Fanny Brawne, en lui faisant comprendre que cet amour est plus fort que cette société qui conditionne les gens. Ainsi, la belle jeune femme avait eu l'accord de sa mère pour se marier. Mais John Keats meurt de la tuberculose à l'âge de vingt-cinq ans. Cet amour demeurera malgré tout à jamais, prouvant la passion de Fanny Brawne et de John Keats l'un pour l'autre.
Lors du générique du fin du film, Jane Campion a eu la bonne idée de faire lire par son acteur jouant John Keats des poèmes de ce dernier (on regrettera seulement que les poèmes n'aient pas été sous-titrés, ce qui est parfois un peu gênant, à moins d'être anglophone). C'est une façon de rappeler que l'oeuvre de John Keats, qui n'a pas été reconnue lors de son vivant, le sera plus tard, faisant de lui un des plus grands poètes romantiques.
Ce film d'une grande beauté et d'un romantisme renversant sont là pour le rappeler.

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07:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Henry Lee Lucas
Henry Lee Lucas

Henry Lee Lucas, tueur en série certainement le plus célèbre des Etats-Unis avec Ed Gein, avait déjà inspiré de manière très libre John Mc Naughton pour son classique glauque Henry, portrait of a serial killer, et l’année dernière ce fut au tour de Michael Feifer de se lancer dans une adaptation des méfaits du meurtrier, cette fois-ci de manière bien plus fidèle et complète avec ce Henry Lee Lucas qui remontera notamment aux origines des troubles mentaux de Lucas, pour une œuvre qui arrivera directement en vidéo chez nous le 19 janvier sous l’égide d’Emylia avec une édition en DVD et une en Blu-ray.

Henry Lee Lucas

Le script va donc s’attacher à suivre le parcours sanglant et nécrophile d’Henry Lee Lucas, de son enfance maltraitée par une mère acariâtre et abusive jusqu’à sa rencontre avec Ottis Toole avec qui il va perpétrer toute une série de crimes, en passant par ses premiers démêlés avec la justice et ses mensonges relatifs à de nombreux meurtres qu’il n’aura pas commis mais avoués aux rangers texans l’ayant arrêté.

Henry Lee Lucas

Au lieu de rechercher simplement à mettre en avant les crimes et délits du "serial killer", le réalisateur Michael Feifer va profiter de l’opportunité donnée pour remonter aux origines de la folie de son personnage principal en insistant de manière terrible et dramatique sur la jeunesse de Lucas, rendant presque ce meurtrier sympathique face à une mère outrageante, ce qui ne manquera pas de créer un certain malaise chez le spectateur coincé entre des sentiments contradictoires, surtout que le métrage avancera quand même sans fard la réalité de certains crimes du tueur en série, certes sans verser véritablement dans le gore et en n'avançant que brièvement le caractère nécrophile du personnage, pour justement ce qui pourra être le seul reproche faisable au film, avec un caractère trop policé et trop "propre" pour les plans déviants et pour ces protagonistes décrassés, ce qui ne les empêchera pas de gagner en profondeur et de captiver sur la longueur !

Henry Lee Lucas

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), pour une bande-son disponible en français en DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS.
Au niveau des bonus, seul un imposant et complet diaporama viendra prolonger la vision du film, ainsi que des commentaires audios.
L'édition Blu-ray du métrage présentera une image également en 1.78 (1080p/24) avec une bande-son en DTS HD pour reprendre les même bonus que l'édition DVD.

Henry Lee Lucas

Donc, à partir du 19 janvier, il sera possible de se replonger dans l'histoire du célèbre tueur en série évoquée ici de manière fidèle et foncièrement prenante !

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15.01.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dracula's daughter

Avec ce Dracula’s daughter, le réalisateur espagnol Jess Franco va une nouvelle fois s'intéresser au mythe vampirique pour une exploration cette fois bien classique et qui ne parviendra pas à cacher le manque de budget alloué au métrage ni un scénario au abonné absent obligeant une improvisation qui se ressentira aussi bien au niveau d'un rythme défaillant que dans l'enchaînement aléatoire des différentes séquences, formant ainsi un ensemble éthéré mais hermétique heureusement sauvé par un érotisme bien présent mais jamais salace ou vulgaire et magnifié une nouvelle fois par le réalisateur.
Le script va voir la descendante des Karlstein revenir dans sa famille au chevet de sa mère mourante, pour entendre celle-ci lui révéler un secret précieusement gardé concernant ses ancêtres, des vampires, et lui remettre la clef d'une crypte où repose le dernier buveur de sang encore en "vie".

Dracula's daughterJess Franco va commencer le métrage en laissant flâner sa caméra autour de cette falaise d'où émergera un château, laissant une voix-off nous conter très brièvement son histoire impliquant la présence en ces lieux du comte Dracula et la terreur qu'il fît régner, terreur aujourd'hui reléguée au rang de légende, à moins que… Et justement, la séquence suivante va voir un mystérieux individu, uniquement présenté par des gros plans sur son œil, en pleine observation d'une demoiselle se croyant seule chez elle et qui va s'apprêter à prendre un bain, nous proposant ainsi une première séquence porteuse d'un léger érotisme basé sur l'effeuillage jusqu'à ce que l'inconnu pénètre ouvertement dans cette salle de bains, provoquant les cris de l'infortunée jeune femme.

Dracula's daughterSi cette introduction restera linéaire et même prometteuse en plaçant un petit suspense qui ne sera pas sans rappeler le "giallo" dans l'agencement des plans en caméra subjective, la suite fera progressivement déchanter. En effet, nous ferons alors connaissance des descendants des Karlstein, rassemblés autour de Madame Karlstein sur le point de mourir et attendant l'arrivée de sa fille Luisa, sans que chacun de ces personnages ne trouve d'entrée sa place ou soit nommé. Luisa finira par arriver et la mourante voudra s'isoler avec elle pour lui révéler un terrible secret concernant la famille, les Karlstein étant pour certains des vampires, tout en lui indiquant où se trouve la clef d'une crypte placée sous une chapelle que Luisa se doit d'aller visiter.

Dracula's daughterL'intrigue avancera alors d'autres personnages en se positionnant rapidement dans une auberge tenue par Ana, la compagne du secrétaire des Karlstein, Cyril Jefferson, avant de laisser la police découvrir sur la plage le cadavre de la victime vue en introduction, permettant ainsi à l'inspecteur Ptuschko de commencer une enquête, bien vite rejoint par un journaliste, Charlie, désireux d'en savoir plus sur ce crime que certains attribuent déjà au vampires qui seraient de retour dans la région. Mais hélas, la suite deviendra très vite nébuleuse et décousue, pour d'abord laisser Luisa visiter cette chapelle et cette crypte où reposera deux cercueils dont un s'ouvrira pour laisser un vampire venir hypnotiser Luisa, tandis qu'après le mystérieux individu tout de noir vêtu de l'entame du film va venir effrayer Karine, la cousine de Luisa, dans sa chambre, et que l'actuel comte Karlstein s'entretiendra avec son secrétaire, un fervent croyant en l'existence des vampires, avant de se rendre dans un cabaret pour assister à un spectacle sensuel exécuté par une demoiselle qui trouvera ensuite la mort, tuée par l'assassin désigné du métrage.

Dracula's daughterS'ensuivra un mélange d'enquête policière menée conjointement par l'inspecteur Ptuschko et le journaliste qui n'hésitera pas à entrer par effraction chez les Karlstein dans le but de découvrir des indices, ce qui aura pour effet de venir placer l'actuel comte Karlstein en position de suspect que révélation guère probable mais grinçante viendra disculper, tandis que nous suivrons parallèlement Luisa, nouvellement vampirisée et qui se lancera dans une relation saphique avec sa cousine et qui apportera au vampire de la crypte des proies en la personne de jeunes femmes ramassées ici ou là dans l'entourage des personnages secondaires du film.

Dracula's daughterHélas Jess Franco ne semblera pas franchement concerné par son intrigue qu'il développera quand même n'importe comment, au gré de séquences sans rapports ni raccords entre elles, délaissant même la partie "giallesque" du métrage en cours de route au profit de situations mettant en avant Luisa par un érotisme cette fois largement plus appuyé dans une démarche progressiste qui trouvera son apothéose lors d'un second ébat saphique mortel pour la pauvre Karine, tandis que cette enquête policière, outre le fait qu'elle abandonnera la partie principale avec cette fausse piste flagrante n'aboutira à rien de concret pour laisser le secrétaire du comte trouver lui-même la solution lors d'un final quand même bâclé.

Dracula's daughterEn plus, les protagonistes évolueront sans réelle présentation, ce qui aura pour effet de détourner l'attention du spectateur qui cherchera à décrypter les devinettes de Jess Franco au jeu du "qui est qui" pour espérer enfin replacer chacun dans son contexte, ce qui se fera heureusement par bribe mais certainement trop tard pour garantir une quelconque implication dans une intrigue déjà bien obscure et chargée en ellipses fatales qui donneront l'impression d'une gratuité apparente de certaines séquences (le cabaret notamment) et surtout d'une improvisation certes coutumière chez Jess Franco mais qui ici trouvera des répercussions dommageables pour l'ensemble.

Dracula's daughterPar contre, dès qu'il s'agira de nous livrer des séquences érotiques, le réalisateur retrouvera son art d'agencer des scènes de toute beauté pour magnifier ses splendides actrices qui évolueront dénudées avec un naturel convaincant et charmant, créant même des parallèles plaisants, mais sans qu'ici Jess Franco se laisse aller puisque jamais ces plans osés ne lorgneront vers le "hardcore" ou se montreront salace ou trop poussés, et ce même si les zooms et autres gros plans ne seront pas oubliés pour au contraire être traités avec une certaine grâce et avec un sens esthétique plus qu'évident qui compensera quelque peu cette tendance de l'auteur à quitter le cadre de référence pour partir filmer tout et n'importe quel détail sans intérêt.

Dracula's daughterLes personnages resteront dans un tel contexte superficiels et guère travaillés, même si une séquence du final arrivera à trouver une ampleur dramatique mélancolique dans la relation du secrétaire et de sa compagne, tandis que l'aspect vampirique pur et issu du folklore du mythe sera dangereusement restreint, le vampire de la crypte ne pouvant apparemment pas la quitter, limitant ainsi de fait ses apparitions devant la caméra, ce qui sera également ennuyeux puisqu'il sera interprété par le grand Howard Vernon ici carrément sous-exploité et plus proche de la figuration,et alors que les décors de la crypte arrivaient pourtant à créer une certaine ambiance.

Dracula's daughterLe reste de l'interprétation sera assez cohérent, avec une Britt Nichols (notamment vue dans Die nonnen von Clichy toujours de Jess Franco) charmante et crédible qui sera accompagnée dans l'érotisme par Anne Libert (elle aussi ayant travaillé régulièrement pour Jess Franco), tandis que nous retrouverons le compositeur attitré du réalisateur, Daniel White, dans le rôle de l'actuel comte Karlstein, Jess Franco se réservant comme régulièrement un rôle qui ici sera quand même terne. La mise en scène du réalisateur aura du mal à pérenniser un rythme qui sombrera de manière récurrente à cause de scène de dialogues à l'utilité limitée, tout en portant les stigmates des habitudes de l'auteur, entre ces zooms intempestifs et ces gros plans curieux ou érotiques.

Donc, avec ce Dracula’s daughter Jess Franco signera une œuvre à la faiblesse trop apparente pour réellement séduire, mais tout en étant sauvé du désastre par cet érotisme élégant et charmant !

Dracula's daughterLe DVD de zone 2 anglais édité par Redemption films avancera une image guère débarrassé des ses petits défauts d'origine, tandis que la bande-son sera efficace, grâce notamment à une partition musicale dynamique et tonitruante, le métrage étant ici proposé dans sa version française avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une galerie de photos étendue et largement conséquente, complétée par une galerie de deux affiches et la bande-annonce française du film, laissant des bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur et une promo musicale clore ces bonus restreints mais plaisants.

Pour ceux qui voudraient se laisser tenter par cette nébuleuse historie de vampires érotiques, le DVD de zone 2 anglais est dsiponible ici ou !

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14.01.10

07:25:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

Par Nicore

Smash cut

Aussi bien critique satirique envers le monde du cinéma en général (où tout le monde en prendra pour son grade, spectateurs compris) que parodie sanglante glorifiant l’esprit du cinéma d’exploitation "grindhouse" des années soixante-dix, ce Smash cut fera en outre preuve d'une belle inventivité pour illustrer son sujet décapant quelque part calqué sur le Color me red blood d'Herschell Gordon Lewis, ce qui ne sera certainement pas un hasard, le métrage étant justement dédié au réalisateur culte inventeur du gore à l'écran et qui nous gratifiera de sa présence le temps d'un caméo souriant.
Le script va suivre la déchéance d'un obscur réalisateur de film d'horreur à petit budget lassé des mauvaises critiques reçus, notamment à l'encontre de ses effets spéciaux plus que foireux et qui va se mettre à utiliser de vrais cadavres et du vrai sang pour améliorer son art.

Smash cutD'entrée, le métrage va se livrer à un hommage vibrant au réalisateur Herschell Gordon Lewis en laissant le bonhomme nous lancer un avertissement concernant l'aspect graphique de Smash cut, avertissement énoncé seulement pour la quatrième fois dans l'histoire du cinéma, mais étant bien entendu ici à prendre au second degré comme un "gimmick" d'antan ressuscité par le réalisateur qui va ensuite continuer dans cette voie pour nous laisser découvrir en même temps que les spectateurs d'un cinéma (reprenant ainsi le principe usuel du "film dan le film") un bien mauvais film d'horreur appelé "Terror toy" au travers d'une scène ridicule au cours de laquelle une psychiatre ayant conspué un patient croyant à l'existence d'un clown tueur va se retrouver confronté à cette marionnette qui va la tuer à grands coups de stylo plume et notamment dans l'œil, ce qui occasionnera un effet spécial définitivement raté, au point que les spectateurs vont progressivement quitter la salle en demandant à être remboursé, sans se douter que le réalisateur, Able Whitman, est présent en anonyme dans la salle.

Smash cutCette introduction rendra un hommage rigolard aux films d'horreur de seconde zone en en accentuant ouvertement les défauts pour mieux ensuite laisser s'exprimer la mélancolie rageuse du cinéaste incompris et croyant à ses films qui sera se retrouver seul dans la salle, outré par la réaction du public et qui ira noyer son chagrin dans un club chaud où en plus il va lire dans un journal une critique le descendant sans fioriture. Il ne trouvera du réconfort que dans les bras de Gigi Spot, une prostituée notoire avec qui il va quitter le club, croyant avoir enfin trouvé sa muse capable de lui insuffler l'inspiration pour son prochain long métrage. Mais hélas ils vont avoir un accident de voiture qui va coûter la vie à la belle, laissant le réalisateur nous gratifier d'une pose mortelle impayable pour la victime que Able va décider de cacher dans son coffre.

Smash cutLe lendemain, alors qu'il sera toujours taraudé par ces critiques assassines qui vont hanter son esprit, Able va se rendre sur le lieu de tournage de son film pour y découvrir ses assistants préparant un effet spécial encore plus pourri que ceux vu auparavant, ce qui va déclencher une fureur chez l'auteur alors qu'il va avoir une idée macabre, se servir du corps de Gigi pour sa prochaine séquence sanglante. Cette mise en scène sera du goût de ses producteurs qui vont forcément trouver ses rushs d'un réalisme saisissant mais ne pouvant se resservir du corps de Gigi, Able va devoir trouver d'autres cadavres pour ses prochaines scènes. Il va donc en profiter pour régler ses comptes avec les gens du milieu et personne ne sera épargné, la critique l'ayant descendu ou encore un des producteur voulant le commander en l'intimidant pour qu'il engage un gamin de ses connaissances pour son film, avant que sa folie meurtrière ne le pousse à massacrer tout le monde.

Smash cutMais pendant ce temps-là, April, la sœur de Gigi travaillant pour une chaîne de télévision locale, va se mettre en tête de retrouver sa sœur disparue et pour ce faire va engager un détective privé, le faussement maniéré Isaac Beaumonde avec qui elle va mener l'enquête pour rapidement resserrer l'étau autour d'Able. Et afin d'en apprendre plus sur ce suspect, April va réussir à se faire engager sur le tournage de "Terror toy 2" et ainsi se retrouver au milieu des montages macabres d'Able, sans qu'elle se doute des manigances du réalisateur jusqu'au dernier acte lui aussi respectueux d'un certain cinéma en avançant notamment parmi ses situations la découverte d'un chef d'œuvre oublié et présumé perdu qu'Able va vouloir projeter à des fins inavouables et croustillantes, laissant alors un final certes attendu mais volontaire et savoureux clore le métrage de manière probante et encore prolongée apr un bêtisier qui accompagnera le générique final.

Smash cutLe réalisateur canadien Lee Demarbre se servira copieusement de son intrigue pour fustiger franchement et ouvertement le monde du cinéma, qu'il jugera corrompu par les critiques, les producteurs uniquement intéressés par leurs investissements et même les spectateurs pointilleux et intransigeants, et mais ce sera sur un ton toujours sarcastique et humoristique que l'auteur va démontrer tout ce petit monde qui gravitera autour de son personnage principal illuminé en lui offrant des victimes toutes désignées, pour même se permettre de se gausser du cinéma d'auteur ici explosé au travers de cette prétendante à une subvention convoitée par Able et qui finira évidemment mal.

Smash cutMais Lee Demarbre ira plus loin pour également porter un regard chargé d'une certaine tendresse sur ce réalisateur décrié et conspué qui malgré tout va croire en son œuvre contre vents et marées, quitte à se servir de son propre sang pour fignoler ses effets spéciaux, et dont les meurtres commis seront quelque part en partie justifiés par l'aspect guère reluisant des victimes, surtout pour les premières dont la mort sera rendu jouissive et libératrice. Le réalisateur laissera également son amour du cinéma-bis et de ses artisans s'exprimer au travers de personnages secondaires qu'il affectionnera comme ce cadreur émérite et fidèle à Able ou encore ce scénariste dévoué qui participera sans le savoir à aider Able à masquer ses crimes. Par contre, le détective privé sera présenté sous un jour foncièrement et délibérément ironique et moqueur, pour ainsi confirmer encore l'humour dévastateur accompagnant l'ensemble du film.

Smash cutLe métrage se parera aussi d'une belle imagination pour avancer ses séquences de meurtres, laissant par exemple Able se servir d'un clap de cinéma armé de dents pour attaquer et décapiter la critique aigrie qui servira de première réelle victime, tandis qu'ensuite certaines mise à mort resteront en adéquation avec la profession des différentes proies d'Able, ce qui laissera Lee Demarbre nous gratifier de plans sanglants volontaires, graphiques et généreux en hémoglobine pour même parfois tourner au carnage pur avec ces morceaux humains épars, sans pour autant que ces séquences deviennent dérangeantes car étant toujours agencées sur un ton humoristique et dédramatisant les exactions du personnage principal.

Smash cutL'interprétation est ici convaincante dans un surjouage délicieux, avec notamment David Hess qui s'éclatera dans le rôle d'Able, laissant plusieurs figures du genre venir tenir des seconds rôles ou des caméos, Herschell Gordon Lewis bien sûr, mais aussi Michael Berryman qui nous offrira une prestation bien barrée ou encore Ray Sager, vieux compagnon de route d'Herschell Gordon Lewis qui tiendra ici le rôle d'un prédicateur peu reluisant, tandis que l'actrice issue du "hardcore" Sasha Grey livrera une prestation habillée et ne versant pas franchement dans l'érotisme. La mise en scène du réalisateur est efficace pour conserver un rythme constant, tout en jouant habilement avec ses effets de caméra pour par exemple régulièrement se mettre à la place de celle d'Able pour des plans marqué et rayés dans la tradition ou encore pour utiliser les artifices chers au cinéma "grindhouse", telle cette séquence vécue sur un même plan du point de vue du tueur et de sa victime. Les effets spéciaux sont plutôt probants pour verser dans un gore graphique et outrancier, même si certains d'entre eux demeureront quand même assez ratés (l'énucléation des yeux).

Smash cutDonc, ce Smash cut s'avérera être une excellente surprise en hommage respectueux à tout un pan de cinéma de seconde catégorie qui sera traité amoureusement, laissant la critique ouverte du monde du cinéma d'aujourd'hui venir encore renforcer ce sentiment, sans que le métrage néglige pour autant un humour ironique et sarcastique qui s'immiscera dans toutes les situations ou encore un aspect sanglant bien présent !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’édition française du film en DVD ou en Blu-ray par Emylia, leur présentation est disponible ici !

Permalien 1559 mots par nicore, 1361 vues • 5 retours

13.01.10

07:20:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Smash cut
Smash cut

Enorme hommage au cinéma d'horreur de seconde zone sous forme de comédie horrifique inventive doublée d'une critique sarcastique sur le monde du cinéma, ce Smash cut aura également de quoi surprendre par son interprétation composée de personnalités du genre horrifique, entre David Hess, Michael Berryman ou encore Herschell Gordon Lewis. Et c'est directement en vidéo que le métrage débarquera chez nous le 19 janvier prochain en DVD et en Blu-ray sous l'impulsion de l'éditeur Emylia qui nous permet une fois encore de découvrir dans de bonnes conditions un inédit savoureux.

Smash cut

Le script va mettre en scène Able Whitman, un réalisateur de film d'horreur dont le dernier film a été démoli par les critiques, allant se ressourcer dans une boite de strip-tease où il rencontre une go-go-danseuse qu’il convainc sans problème de jouer dans son nouveau projet. Malheureusement, roulant en état d'ivresse avec la demoiselle qu'il pensait emmener chez lui, il se crashe et la jeune fille perd la vie. Il décide alors de cacher le corps de la malheureuse sur le plateau de tournage de son nouveau film d’horreur et surtout de s'en servir pour réaliser des effets spéciaux réalistes, contrairement à ceux de ses précédents métrages… Ce sera le début d'un massacre frappant dans l'entourage d'Able qui va tuer pour, tout en se vengeant, continuer à réaliser son film qui veut marquant !

Smash cut

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur canadien Lee Demarbre a parfaitement gagné son pari avec ce Smash cut qui saura se montrer aussi sarcastique dans sa critique du monde du cinéma que plein d'affection pour son personnage principal conspué par les critiques et les spectateurs, le tout baignant dans une ambiance en hommage au cinéma horrifique d'exploitation (notamment au niveau de la mise en scène) sans pour autant lésiner sur le gore qui sera bien présent pour suivre les meurtres inventifs de ce réalisateur allumé, l'ensemble bénéficiant d'un humour ironique excellent et jamais répétitif et d'une interprétation surjoué savoureuse dominée par un David Hess en grande forme et par l'actrice issue de l'univers du "X" Sasha Grey (sans que l'érotisme ne vienne envahir l'écran que pouvait le laisser penser l'affiche du film !).

Smash cut

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), tandis que la bande-son sera disponible en français en DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un vrai making-of débarrassé de tout ton promotionnel et retraçant avec humour et humilité l'intégralité du projet, quelques scènes coupées ou rallongées valant globalement que l'on s'y arrête, le journal vidéo de Sasha Grey, certes quelque peu redondant ave le making-of mais méritant évidemment un coup d'œil.
L'édition en Blu-ray du film présentera une image en 1.78 (1080P/24) pour une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD, les bonus demeurant identiques à ceux du DVD.

Smash cut

Donc, il ne reste plus qu'à patienter jusqu'au 19 janvier pour pouvoir découvrir cette comédie horrifique référentielle largement savoureuse, drôle et respectueuse d'un genre traité avec une tendresse évidente !

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Smash cut (Blu-ray)

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08.01.10

08:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’après une entame prometteuse, le mois de décembre qui vient de s’achever aura été largement décevant au niveau des sorties de titres fantastiques et horrifiques, les éditeurs ne voulant certainement pas lâcher des œuvres au moment des cadeaux de Noël, privilégiant ainsi de fait les nombreux coffrets sortis en octobre et en novembre.

Phantom of the paradise
Phantom of the paradise

Malgré cela, Opening aura profité de la fin d’année pour nous gratifier d’une édition "ultime" du classique Phantom of the paradise de Brian De Palma avec de nombreux bonus aussi bien en DVD qu'en Blu-ray, nous offrant ainsi l'opportunité de redécouvrir les déboires musicaux de Winslow Leach au "Paradise".

Boulevard de la mort
Planète terreur

Toujours au chapitre des ressorties, TF1 Vidéo proposera le diptyque "grindhouse" de Quentin Tarantino et de Robert Rodriguez, Boulevard de la mort/ Planète terreur, en Blu-ray, tandis qu'Universal laissera l'excellent Le loup-garou de Londres revenir sur le devant de la scène avec un édition "collector" au second disque barbé de bonus inédits.

House
Colic

Au niveau des titres inédits vidéo, Elephant Films a mis sur le marché le House de Robby Henson avec Michael Madsen pour une intrigue lorgnant quand même avec le "torture-flick" à twists répétitifs, ainsi que Colic et son bébé aux prises avec une prophétie effroyable.

1942
7eventy 5ive

De son côté, Emylia a continué de nous surprendre, avec notamment 1942 déjà traité ici et critiqué , mais aussi avec 7eventy 5ive et son psychopathe sournois.

Summer's blood

Free Dolphin donnera sa chance à Summer's blood et sa demoiselle confrontée à une famille de meurtriers bien vicieux utilisant leur cave d'une manière particulière.

Dead snow

Et enfin, le meilleur titre sorti au cours de ce mois sera sans aucun doute le très sympathique Dead snow du norvégien Tommy Wirkola et ses zombies nazis déjantés que Wild Side nous a offert comme cadeau de fin d'année, le film ayant déjà été évoqué dans une autre édition en zone 0 ici !

Et ce sera tout pour ce mois de décembre bien décevant, qui on l'espère sera vite effacé par un mois de janvier qui s'annonce heureusement déjà plus chargé !

Phantom of the paradise - Edition collector / 2 DVD

Phantom of the paradise - Edition collector / 2 DVD
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Phantom of the paradise (Blu-ray)

Phantom of the paradise (Blu-ray)
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Boulevard de la mort (Blu-ray)

Boulevard de la mort (Blu-ray)
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Le loup-garou de Londres - Edition collector / 2 DVD

Le loup-garou de Londres - Edition collector / 2 DVD
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House (2008)

House (2008)
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1942 (Blu-ray)

1942 (Blu-ray)
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Dead snow

Dead snow
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07.01.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Cole

Hellraiser 2 Affiche France

Jaquette Edition DvdalauneLes Informations du film : Sortie au Cinéma en France le 5 Juillet 1989 réalisé avec un budget de 2 millions $. Genre : Horreur, interdit aux moins de 16 ans au cinéma (Version non Censuré 1h39) et interdit au moins de 12 ans en Dvd (Version Censuré 1h29), Entrées en Salles 11 500 spectateurs en France et environs 1 500 000 aux USA.

Histoire du Film : Lors de sa sortie en France, la distribution en salle fut catastrophique,boudé par les exploitants pour son caractère très malsain et violent ce film ne sortira que dans un nombre très limité de salles et il ne restera qu'une semaine à l'affiche au cinéma en France. Ce film est sortie en France au cinéma dans sa version non censurée puis dupliquée à l'identique sur les anciennes Vhs, mais cette version disparaît lors du passage au Dvd, une des scènes est jugée trop violente et inutile ce qui défigure totalement le film l'ayant vu à l'époque en Vhs, car il s'agit de scènes évidemment cultes du film compte tenu de la faiblesse du reste... Andrew Robinson (Larry) refuse le rôle en invoquant le fait que le scénario est écrit à la va vite et de façon bâclée, ce qui explique en partie l'aspect confus et les flashbacks vers Hellraiser 1. Concernant les scènes «Cuts», il existe la scène du fou en bien plus gore, des atrocités de Julia et une scène de nu, le flashback de la jeune fille Tifany, une scène en enfer avec Kirsty, le Docteur Chanard qui coupe une main au rasoir, une mort différente de Pinhead, et une scène que vous ne trouverez nulle part avec Le lieutenant Spencer (Pinhead) en Docteur qui opère pendant la guerre mais seule Paramount possèderai l'originale de 1h39... Et enfin il existe aussi un documentaire nommé Hellbound : Hellraiser 2 - Lost in the labyrinth de 20 minutes réalisé par Clive Barker intégré dans quelques éditions collectors mais à priori aussi très décevant...

Jaquette Edition Europa CorpRésumé du Film Édition DvdalaUne : Pour Kirsty Cotton, le cauchemar est sans fin... Internée dans un hôpital psychiatrique, elle tente d'oublier les innommables meurtres perpétrés par sa belle mère Julia. En écoutant son récit le Docteur Chanard va enfin réussir à accomplir son rêve : résoudre le secret de la boite maléfique qui ouvre les portes du plaisir et de la douleur.

Résumé du Film Édition Europa : Idem sauf que boite est remplacé par bête ? Ce qui donne «le secret de la bête maléfique...»

Le Graphisme des 2 Jaquettes : L'édition Europa se démarque par une affiche totalement inédite très réussie mais qui reprend encore la mention Clive Barker's alors qu'il n'est que le co-producteur ou producteur exécutif (Conseillé), mais peut être a t'il racheté les droits de ce film... Tandis que l'affiche Dvdalaune se contente d'une reprise de l'affiche Anglaise, alors que l'affiche cinéma française de l'époque était assez unique (Voir en haut) ! Concernant l'arrière bien plus d'images du film sur la version Dvdalaune, et la version Europa bien pauvre ajoute même une image de la version non censuré du rasoir absente du dvd...

Différences entre les textes des 2 Jaquettes : Édition Europa Corp a quelques erreurs flagrantes, tout d'abord sur la durée du film, il est mentionné 1h39 ce qui peu laissez croire qu'on est face à la version non censurée alors que le film proposé sur le Dvd est de 1h29 en version censurée, une autre erreur de taille à l'arrière les crédits mentionnent une réalisation par Clive Barker alors que le vrai réalisateur est Tony Randel. Mais épargnée de la promotion véritablement exagérée à l'arrière de l'édition Dvdalaune.

Récompenses : Academy Us Award Best Music pour Christopher Young, nominé aussi aux Us Award pour le meilleur film d'horreur et la meilleure Actrice.

La Traduction de Hellbound est : lié à l'enfer ou, à destination de l'enfer.

Affiches Divers 1

L'équipe du Film : Le Producteur et assistant réalisateur c'est Christopher Figg (Hellraiser 1,3, Trainspotting), La réalisation et le montage de Tony Randel déjà au montage d'Hellraiser et scénariste du 3, La coproduction et le scénario de Clive Barker (Nightbreed, Lord of Illusions) adapté pour le film par Peter Atkins (Hellraiser 3,4 et Wihmaster 1,2,3,4), Aux effets spéciaux Graham Longhurst (Elephant Man, Highlander...), et la musique de Christopher Young (Ghost Rider, Jusqu'en Enfer, Spider-Man 3, The Grudge 1&2, La Mutante, Hellraiser, Freddy 2...).

Les Acteurs du Film : Clare Higgins déjà choquée par le 1er refusera de nombreuses scènes dans ce film, Ashley Laurence reprend le 1er rôle plus pour son organe vocal que pour son talent, Kenneth Cranham connu pour ses innombrables petits rôles dans les series Tv comme Imogen Boorman, William Hope et bien sur Doug Bradley le chef des cénobites. J'en profite pour donner la définition d'un cénobite, il s'agit d'un moine qui vit en communauté pour sa communauté, ca vient des mots grecs koinos qui signifie « en commun » et bios qui signifie « vie ».

Affiches Divers 2

Mon Avis : Un film qui d'une version d'origine moyenne, se retrouve amputée à l'opposé de l'attente des spectateurs et finira par rendre cette suite totalement insipide malgré quelques détails qui apparaissent intéressant après l'avoir vu et revu une bonne dizaine de fois, et après avoir oublié qu'il s'agit d'une suite sans intérêt, on se penche enfin sur le coté de l'histoire, mais forcement déçu si vous avez vu l'original en non censuré... Pas facile de comprendre ce nanars ! En tout cas ayant déjà fait la critique de l'édition Dvdalaune ici, je vais critiquer le film de la nouvelle édition Europa... Il n'y a aucune différence entre les 2 films il s'agit de la même version à la seconde prêt de 1h29,07, la différence ce fera très légèrement sur l'aspect du film, car la version Europa un tout petit peu plus lumineuse, et elle a l'air aussi un peu plus stable, ainsi que légèrement nettoyée de ses quelques taches... Mais il y a vraiment une infime différence ! (Dvdalaune à gauche et Europa à droite).

Comparaison des 2 Editions (Dvdalaune à gauche, Europa Corp à droite)

Hellraiser 2 Image 1Le Film : Réalisé peu de temps après le 1er, ce film est de retour avec le même générique au thème démoniaque et de longue durée (2'), puis le film commence de façon étrange, on retrouve le personnage Pinhead dans sa forme humaine avant qu'il n'ouvre le cube, ce qui se démarque énormément du 1er volet, une sorte d'interlude sympathique pour démarrer cette suite, et qui surtout opère un lien judicieux de la transformation de Pinhead, et bien évidement du coté violent fidèle au film Hellraiser... Puis égale au concept du 1er, le film opère une transition avec un effet sympathique, qui nous amène vers le personnage de Kirsty (appelée Christine dans cette version), car les zooms sont cette fois-ci de la partie !

Hellraiser 2 Image 2L'histoire nous ramène quelques heures seulement après le 1er, Kirsty maintenant internée est interrogée sur les évènements, pendant que les policiers enquêtent dans la maison ou s'est déroulé la 1ere aventure, toujours avec des transitions confuses, et suivant parfaitement les bases du 1er. Pourtant l'esthétisme de cette suite est nettement plus riche. L'histoire est donc claire et linéaire, avec une autre transition afin de situer le contexte du film vers les autres personnages, le docteur et son assistant, lors d'une scène excellente pour ce genre de film. Les dialogues ont aussi plus de corps opérant toujours la continuité avec le 1er lors d'une brève rencontre entre Kirsty et le Docteur.

Hellraiser 2 - Image 3Le sujet est alors bien avancé lorsque le cube réapparait sous la forme d'un casse tête en bois dans les mains d'une jeune fille, car le rythme est assez vif et l'atmosphère ne tarde pas à reprendre le coté malsain et troublant de la série. Un épisode riche en personnages, la tension monte avec une scène culte lors de la réapparition de Larry en bien mauvaise posture, repris sur l'affiche Française de l'époque et introduisant le coté mystérieux du film. Coté mystère un personnage se démarque rapidement c'est le Docteur qui à l'air assez suspect, notamment lors de la scène assez troublante dans le sous sol de l'asile qui tout comme l'opération est assez inattendue et originale pour l'époque du film. Puis la scène de l'entretien entre Kirsty et le Docteur avec un résumé en forme de longs flashbacks des cotés malsains mais biens décevants du 1er, avec quelques plans inédits sur la fin des images qui clôture de façon peu originale cette pourtant sympathique 1ere partie...

Hellraiser 2 - Image 4C'est alors qu'on entre dans le vif du sujet, avec ce Docteur pour le moins énigmatique qui livre enfin son secret, et toujours avec un rythme très vif dans des décors et des dialogues biens plus intéressants que le 1er baignant dans une atmosphère assez violente et mystérieuse avec la scène censurée du fou, qui permet une transition extrême et pertinente permettant de revenir à la base du concept développé dans le 1er soit un retour très impressionnant à la vie, lors d'une longue scène assez violente... De là, le film opère un tournant bien plus violent, notamment grâce a l'arrivée de cette créature extrêmement bien faite. Puis son arrivée donne lieux a toute l'attention du film, jusqu'au retour d'éléments assez troublant entre la créature et le médecin lors d'un scène assez délirante et saignante !

Hellraiser 2 - Image 5La transition s'opère dans une ambiance assez intense et l'histoire reste assez surprenante, car le combat recommence pour Kirsty alors que l'on assiste au retour fracassant de la nouvelle créature et surtout de son appétit lors de sa «régénération», une histoire donc assez similaire au 1er mais avec une mise en scène, des détails, et des éléments bien plus sophistiqués. Pourtant le retour sous la forme humaine de la créature est de bien courte durée, mais qui ne laisse aucun suspense sur ses intentions lors de la scène assez violente du grenier. Toutefois le rythme effréné commence a s'essouffler car les évènements sont si nombreux que le film commence à devenir de plus en plus confus, voir trop confus puisque l'on ne sait plus très bien qu'elle est le réelle intérêt de cette enchainement de scènes assez violentes... Cette 2ème partie sur le retour, touche à sa fin à la mi-film avec la rencontre entre Kirsty et les autres personnages.

Hellraiser 2 - Image 6Car maintenant le cube est de retour, et il ne tarde pas à être ouvert pour cette nouvelle transition car les histoires semblent maintenant se rejoindre, et prendre une nouvelle direction avec l'ouverture du cube lors d'une longue scène assez classique, signant aussi le retour des cénobites qui ne tardent pas eux non plus à réapparaitre furtivement et de façon toujours aussi délirante. Puis le film prend une nouvelle direction car ce ne sont pas les cénobites qui intéresse mais le passage qu'ouvre le cube, on rentre alors dans une autre dimension bien étrange avec une débauches d'images troublantes mais assez légère et assez éloignées de la série hormis les quelques passages avec les 2 personnages du 1er, mais des effets, des décors, et une histoire bien légère...

Hellraiser 2 - Image 7On rentre alors dans une partie à mon avis bien étrange pour la série avec un dieu présenté dans une forme bizarre et de manière peu convaincante avec des flashbacks dans le film, et surtout sans liens avec le concept du début hormis la scène très légère de la «création» d'un cénobite mais toujours peu crédible face au reste de la série, et toujours de façon vraiment très confuse. Un peu à l'image de la phrase de Kirsty à la fille Tifany présenter comme orpheline qui lui dit dans le passage «Je veux que tu rentre chez ta mère». Bref depuis l'entrée dans le passage il ne c'est pas passé grand chose on à l'impression d'être dans un clip vidéo sans queue ni tête. Alors que le passage et une nouvelle rencontre entre Kirsty et son Oncle fait un jolie clin d'œil saignant au 1er et semble finir cette partie sans intérêts.

Hellraiser 2 - Image 8On se retrouve alors dans une partie conventionnelle à ce style de films, soit "les gentils contre les démons". C'est alors que contre toute attente réapparait le fameux docteur devenu un terrible Cénobite alors que l'histoire semble repartir lors du combat assez rapide qui oppose Kirsty dans le tunnel, avec un bref retour au calme alors que le film est belle et bien partie vers le dénouement continuant le déchainement de scènes troublantes et violentes. Puis c'est enfin la scène culte du combat des cénobites aux dialogues et aux apparences excellentes, et qui prend une tournure bien sympathique... Alors que le Docteur met à rude épreuve le chef des cénobite de façon très mystérieuse pour la série mais avec un certain humour «Je prend en main cette opération...».

Hellraiser 2 - Image 9On se dirige à présent vers la fin du film, lors d'un ultime retour dans le passage afin de terminer le Puzzle de la boite dans un ultime combat... Toujours aussi rapide avec des effets et un concept aussi légers que toute cette partie, à l'image des dernières images à mourir de rires lorsque le masque tombe ! En clair un film fortement décevant et fortement répétitif, avec une 1ere partie juste acceptable et une 2eme partie qui gâche tout, inexistante ce qui donne un résultat d'ensemble bien en dessous de la moyenne de ce qu'on est en mesure d'attendre de ce genre de film, malgré les efforts dans la violence, elle apparaîtra malheureusement à mon sens sans intérêts et donc totalement insipide, sans parler des nombreux plans bâclés et le manque de consistance d'une histoire qui tient la route qu'à de trop rares moments du film... Un film qui finalement suit la tendance en cette fin des années 80 d'un genre qui s'essouffle en pleine perte de vitesse faute d'originalité ! Son unique intérêt étant de faire partie de la Saga des Hellraiser...

Les Serigraphies des 2 DVD (Dvdalaune à gauche et Europa Corp à droite)

Caractéristiques Techniques :

L'Image : Concernant le Format du Film, il est identique pour les 2 Dvd soit le format original du cinéma 16/9eme avec un ratio de 1,77, pour la dimension exacte de l'image du film présenté sur les Dvd est identique avec 711x575 pixels ce qui est une excellente taille, ce qui explique aussi l'excellente restitution de la qualité de l'image. Mais aussi grâce au coté très esthétique du film pour son époque et du traitement qui à su conservé parfaitement la qualité de la version cinéma...

Menu Audio édition DvdalauneLe Son : Coté technique même si les 2 jaquettes propose pour Dvdalaune une version mono d'origine et la version Europa une version Stéréo 2.0 alors que la aussi les versions sont totalement identiques en 192Kbps stéréo, sauf que si on regarde de plus prêt la version Dvdalaune propose 2 versions la Française et l'originale sous titrée alors que la version Europa ne propose que la version Française. Concernant la version originale sous-titrée de l'édition Dvdalaune elle est excellente avec des sous-titres parfaits. Concernant la qualité de la version Française Dvdalaune et Europa, elle possède un bon Punch et un peu moins sur la version originale mais le son est un peu moins agressif sur la version originale, voir plus nette !

Les Menus (Dvdalaune à gauche et Europa Corp à droite)

Les Menus : Sur cet aspect les 2 éditions ne se ressemblent pas, le menu proposé par Dvdalaune est parfaitement mise en valeur par une courte animation qui introduit efficacement son menu qui lui aussi est entièrement animé au 2nd plan avec une courte séquence du film, celle de l'arrivée de la créature, alors que l'écriture du 1er plan est assez classique. Le menu proposé par Europa propose un menu plus court à l'esthétisme assez originale notamment dans le titre et les têtes des cénobites, mais la taille de l'animation est plus réduite que celle du menu Dvdalaune et propose une animation noir et blanc des séquences clefs du film assez fidèle à l'ambiance du film. Les menus Dvdalaune propose donc des animations entre chaque menu et dans les menus, ainsi que les thèmes du film en fond sonore avec la superbee animation en haut du menu Bonus... Les menus de l'édition Europa se contentent du film, des chapitres avec un fond sonore et, un unique lien en image fixe vers le site Europacorp.com avec quand même une ergonomie parfaite..

Les Menus Chapitres (Dvdalaune à gauche et Europa Corp à droite)

Pour les chapitres l'édition Dvdalaune se démarque la encore en proposant une courte animation et un superbe menu avec des têtes de Pinhead ou sont indiqués les numéros des chapitres, un titre, une animation pour chaque vignette de chapitre et un fond rouge assez délirant, alors que l'édition Europa propose un menu très graphique aux vignettes animés mais sans les titres des chapitres.

Menu Bonus édition DvdalauneCoté Bonus seul l'Édition Dvdalaune proposera quelques ajouts très succins, une galerie des Cénobites décevante, les filmographies assez complètes de Clive Barker, Doug Bradley, Clare Higins, Tony Randel, et Ashley Laurence en image fixe assez fades, la Bande Annonce originale du film, de très bonnes bandes annonces des films d'horreurs des années 80, the Dentist, Prophecy, House 1&2, Hellraiser 1, Freddy 7... Et enfin le lien vers l'éditeur tf1.fr

Affiche Bonus de Fin

Pour ceux qui voudraient découvrir Hellraiser 2 en version Dvdalune ici ou Hellraiser 2 en version Europa Corp ici !

Merci Nicore pour ton aide à la mise en forme de ce 1er billet pour le blog...

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06.01.10

07:35:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Doriana Grey

Avec ce Doriana Grey le réalisateur Jess Franco va se lâcher au niveau d'un érotisme très osé qui franchira même allégrement les portes du "hardcore" pour continuer à assimiler le vampirisme au sexe comme fluide vital, prolongeant ainsi la voie ouverte par Vampyros lesbos et plus certainement encore par La comtesse noire, pour nous gratifier d'une œuvre évidemment très sexuelle, mais également envoûtante et fascinante dans son développement de l'aliénation de ses deux personnages centraux.
Le script va suivre la déchéance d'une jeune bourgeoise vivant recluse dans son château qui va voir arriver chez elle une journaliste américaine désireuse d'en apprendre plus sur la légende l'entourant, elle et sa sœur jumelle.

Doriana GreyDans son introduction, Jess Franco va laisser son personnage principal exprimer en voix-off sa solitude étourdissante et sa déconnexion totale et délibérée avec le monde extérieur, pour ensuite prolonger ces présentations en suivant cette jeune femme, Doriana, chantant à moitié nue de manière lancinante et répétitive une comptine défaitiste qui collera parfaitement à son triste sort , pour de fait continuer à mettre en avant son isolement préjudiciable dans ce cadre luxueux mais presque complètement désert malgré la proximité de la mer et de le ville, tout en commençant à évoquer la sœur jumelle de Doriana, séparée d'elle à la naissance et que Doriana ne va jamais visiter dans l'asile où sa folie l'a conduite.

Doriana GreyLa séquence suivante changera de décor pour revenir vers celle qui ressemblera étrangement à Doriana et que nous suivrons dans une chambre où elle va se livrer à des attouchements intimes, guère perturbée par l'arrivée d'une servante qui refusera même l'invitation de venir se mêler à l'ébat solitaire de cette demoiselle visiblement très portée sur le sexe. Mais il faudra attendre l'arrivée chez Doriana d'une journaliste américaine (qui se présentera en voix-off comme travaillant dans un magazine féminisme et étant à la recherche de femmes à la destinée spéciale) pour que l'intrigue s'éclaire quelque peu, puisque Doriana va accepter de répondre aux questions de cette personne concernant ses origines, dévoilant alors le lien l'unissant avec sa jumelle qui pourra ressentir le plaisir sexuel dont Doriana est définitivement privée suite à l'opération les ayant séparé et laissant Doriana se replonger dans ses souvenirs pour ainsi nous gratifier d'un flash-back ouvertement érotique qui suivra sa rencontre avec une femme s'étant trompé de chambre et la prenant pour une éditrice versée dans l'érotisme qu'elle voulait séduire.

C'est ainsi que Doriana connaîtra son premier ébat saphique qui s'étalera largement devant la caméra, Jess Franco usant de ces zooms et de ces gros plans dont il a la secret, laissant son personnage revenu au présent annoncer à la journaliste que sa visiteuse d'un soir avait été retrouvée morte la lendemain matin. La suite de l'intrigue prolongera cet état de fait pour permettre à Doriana de se livrer à plusieurs ébats, d'abord avec la petite amie de son cuisinier (qui aura auparavant satisfait ce dernier pour la première scène véritablement "hardcore" et non simulée du métrage) lors d'une séquence à l'érotisme glauque et presque sordide dans son agencement avec les cris gutturaux de Doriana lorsqu'elle recevra le fluide vital de celle qui deviendra sa victime puisqu'elle y restera. Et ensuite, ce sera directement le cuisinier qui recevra les hommages de Doriana pour une fellation mortelle elle aussi franchement visualisée et certainement pas feinte.

Doriana GreyA chaque fois, le métrage mettra en parallèle les actes de Doriana avec ceux de sa jumelle coincée dans sa chambre de l'asile où elle séjourne mais prise de frénésie masturbatrice lorsque sa sœur entrera en action, dévoilant ainsi une connexion entre les deux jumelles qui aura poussé à la folie la jumelle de Doriana dépassée par les assauts sexuels venus de sa sœur et qui trouveront leur aboutissement dans un final attendu mais définitivement triste et nihiliste qui viendra remettre de plein fouet sur le devant de la scène la solitude mortelle subie par Doriana depuis sa séparation natale d'avec sa jumelle.

Doriana GreyBien entendu, le métrage restera profondément érotique mais ce ne sera pas ici uniquement pour magnifier une nouvelle fois le corps de la muse du réalisateur, Lina Romay, certes évoluant ici constamment dans des tenues légères ou carrément dénudée, mais les scènes érotiques du métrage prendront régulièrement un aspect glauque et subiront une photographie guère avantageuse tranchant avec celle plus claire utilisée pour le reste du métrage, ce qui permettra au spectateur de distinguer les séquences faisant évoluer chacune des deux jumelles, Doriana représentant un côté sombre lié au vampirisme sexuel, tandis que sa sœur sera présentée de manière certes osée mais moins crue au départ, laissant la mise en scène de Jess Franco venir de fait sous-entendre un rapprochement d'état d'esprit entre les deus jumelles puisqu'au fur et à mesure des séquences, la jumelle de Doriana sera elle aussi explorée avec des gros plans zoomant de plus en plus, tandis que la frénésie et une certaine violence dans l'acte de masturbation viendra elle aussi troubler et fasciner le spectateur.

Doriana GreyD'ailleurs Jess Franco usera et abusera de ces gros plans qui iront vraiment très loin pour fouiller l'intimité de Lina Romay (prouvant si besoin en était l'obsession du réalisateur pour sa muse) ici avancée sans fard et venant même envahir complètement l'écran jusqu'à zoomer de manière quasiment indécente, ce qui ne fera que renforcer l'aspect sordide entourant l'ensemble du film. Mais à côté de ces plans serrés troublants, le réalisateur va quand même nous gratifier de scènes splendides et plus fraîches qui joueront par exemple sur la transparence pour nous faire deviner les formes affriolantes de Lina Romay, mais également des autres actrices accompagnant la belle.

Doriana GreyAu-delà de cet aspect érotique franchement omniprésent, Jess Franco laissera planer sur l'ensemble du métrage ce sentiment de solitude éternel ressenti par Doriana qui deviendra par moments émouvante, sans jamais que la notion de vampirisme soit clairement annoncée malgré quelques allusion à l'immortalité pour lui préférer revenir sur la peur de la perte de la beauté ressenti par chaque femme et ici avancé de manière récurrente au travers de la relation unissant les deux jeunes femmes qui reviendra régulièrement sur le devant de la scène par la bouche de la journaliste notamment, celle-ci véhiculant également la notion de folie exprimée par la jumelle de Doriana.

Doriana GreyL'interprétation est convaincante, portée par une Lina Romay complètement désinhibée et sans aucun préjugé pour avancer son anatomie devant la caméra et qui sera accompagnée par Monica Swinn, Raymond Hardy et Martine Stedil (tous trois habitués des films de Jess Franco) , tandis que la mise en scène du réalisateur impactera littéralement le métrage pour lui conférer ce caractère envoûtant et troublant, Jess Franco cédant comme rarement à sa manie des zooms et des gros plans salaces, pour également avoir légèrement tendance à quitter le champ de l'action pour cadrer des éléments extérieurs n'ayant aucun rapport direct avec le reste.

Donc, ce Doriana Grey restera une œuvre aboutie et allant au fond de son propos pour un Jess Franco qui se fera plaisir en compagnie de sa muse au cours d'une intrigue qui saura dépasser ce statut érotique par ses propos et son caractère troublant !

Doriana GreyLe DVD de zone 2 suisse édité par VIP avancera une image nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale largement adaptée et qui accentuera les consonances du métrage, celui-ci étant proposé dans s a version allemande, anglaise et française.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une passionnante interview croisée de Jess Franco et du producteur Erwin C. Dietrich qui reviendront sur leur relation et les films tournés, laissant même la parole à Lina Romay, le traditionnel documentaire sur la restauration de Jack l'éventreur, la bande-annonce du film accompagnée par celles d'autres titres de la collection, une galerie de photos érotiques et les biographies des membres de l'équipe du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film très érotique et troublant de Jess Franco, le DVD de zone 2 suisse est par exemple disponible ici !

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05.01.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

99 women

Premier film de "W.I.P." (Women in Prison) réalisé par Jess Franco et considéré comme l'un des films précurseurs de ce sous-genre sulfureux , ce 99 women (connu chez nous sous ses titres alternatifs de L'amour dans les prisons de femmes et de Les brûlantes pour sa version comportant des inserts "hardcore" disgracieux et disponible sur cette édition DVD) tranchera avec les autres titres du sous-genre (comme Women in cellblock 9, Barbed wire dolls ou encore Sadomania) tournés ultérieurement par le réalisateur en étant guidé par une suggestion écartant toute dérive graphique ou trop érotique au sein d'une intrigue dévoilant déjà les situations récurrentes à venir et portée par une salve sociale guère optimiste qu'il conviendra de replacer dans le contexte de la fin des années soixante.
Le script va laisser de nouvelles détenues débarquer sur une île où se tient un pénitencier destiné aux femmes dirigé par une femme sévère et sadique.

99 womenEt effectivement, dès sa première séquence, Jess Franco va nous présenter ces trois demoiselles arrivant sur cette île isolée et notamment Nathalie et Marie une jeune femme blonde dont ce sera le premier séjour dans cet endroit décrit comme un enfer à cause de cette directrice réputée pour sa méchanceté. Et nous allons pouvoir rapidement pouvoir constater l'étendue de la mesquinerie de cette responsable, prénommée Thelma, qui va commencer par houspiller les gardiennes ayant accompagné les nouvelles détenues à cause de leur retard, pour ensuite recevoir les prisonnières et leur indiquer leur matricule qui devra être désormais la seule façon pour elles de s'identifier, leur nom et prénom devant être oublié.

99 womenCette entame restera assez classique dans son agencement pour immédiatement indiquer quel sera le personnage central du film, cette jeune et fraîche Marie qui va très vite faire la connaissance de ses compagnonnes de cellule et principalement de Helga qui s'exposera en collant devant elle pour l'accueillir et exprimer sa supériorité de fait. Le métrage va alors avancer un autre personnage-clé en mettant en avant le gouverneur Santos, un homme ventripotent qui conversera avec Thelma et ne cachera pas son goût prononcé pour les détenues blondes que Thelma lui fourni régulièrement, ce qui le rendra impatient de rencontrer le matricule 99, à savoir Marie, mais bien entendu le fait que ce gouverneur assouvit ses fantasmes avec certaines prisonnières restera uniquement évoqué en paroles.

99 womenLa suite verra d'abord Marie essayer d'alerter sans succès les gardiennes sur l'état de santé de Nathalie (une droguée en manque arrêtée en possession d'héroïne) qui se dégradera jusqu'à ce qu'elle en meure, ce qui ennuiera profondément le gouverneur et Thelma puisque cela portera à trois le nombre de décès dans la prison au cours d'une même année, ceux-ci redoutant que le ministère de la justice cherche à en savoir plus sur ce qui se passe à l'intérieur de la prison, tandis qu'après une bagarre initiale entre Helga et Zoé, une autre détenue, va se terminer par la mise à l'écart dans l'infirmerie de Helga et de Marie qui aura voulu s'interposer, et ce sera dans cet endroit que le gouverneur va venir trouver les deux jeunes femmes, sous-entendant un rapport sexuel forcé pour Marie.

99 womenLe premier tournant du métrage surviendra avec l'arrivée au pénitencier de Leonie Caroll, missionnée par le ministère pour enquêter sur Thelma et sur ce qui se passe dans la prison, cette jeune femme se liant d'entrée d'amitié avec Marie au point de la croire innocente de son crime (avoir tué un de ses violeurs) et de chercher à faire réviser son procès tandis que bien entendu Thelma et le gouverneur Santos vont voir d'un très mauvais œil l'arrivée de ce personnage qui va restreindre les punitions infligées aux détenues, bridant ainsi les pulsions de deux comparses. Cela donnera lieu à quelques situations tendues au cours desquelles Leonie va s'imposer à la plus grande joie des prisonnières mais le métrage orientera par la suite son action en amorçant une tentative d'évasion de trois femmes, Marie bien entendu, Zoé et Rosalie, une détenue devant retrouver son petit ami incarcéré quant à lui dans la prison réservée aux hommes de l'île et ayant projeté de s'enfuir.

99 womenCette dernière partie qui verra les trois femmes bientôt rejointe par un autre prisonnier tenter d'échapper aux gardiens lancés à leurs trousses dans la jungle reprendra à son compte quelques clichés du "film de jungle " (le serpent par exemple) avant de faire preuve d'un sadisme typique du réalisateur avec ce viol collectif imagé plutôt que montré pour laisser déjà une note terriblement pessimiste clore le métrage, ce qui se retrouvera souvent par la suite dans les autres "W.I.P." de l'auteur, même si ici le final éludera grandement quelque sous-intrigues embryonnaires laissées à l'abandon par la fuite des trois détenues privilégiée à l'écran.

99 womenDoté d'un budget confortable, Jess Franco nous livrera une œuvre classieuse dans ses décors et sa mise en scène pour dérouler une intrigue certes assez classique dans son déroulement et ses situations pour laisser présager des sévices à venir qui ne seront ici que sous-entendus ou très rapidement montrés (les coups de fouets du final) et entériner la plupart des passages obligés du sous-genre en gestation, avec cette tentative d'évasion, ces bagarres entre détenues, ces descentes aux cachots servant à calmer les récalcitrantes ou encore en avançant cette directrice à la sévérité sans limite et qui sera une adepte des gifles pour se faire respecter, tandis que les rapports saphiques entre les détenues privées d'hommes seront eux aussi évoqués.

99 womenMais même au travers d'une œuvre formellement classique, on retrouvera quand même sporadiquement la "patte" de Jess Franco, notamment lors d'un flash-back retraçant les motifs de l'incarcération de Helga et qui préfigurera de manière évidente les phases érotiques de Vampyros lesbos aussi bien avec ce spectacle érotique éclairé aux chandelles que par cette amalgame de plans érotiques certes guère osés mais qui trancheront avec la retenue du reste du film, si on excepte ces inserts "hardcore" disséminés tout au long du métrage et qui ne serviront franchement à rien car en plus d'être d'une laideur absolue, ces plans ne parviendront même pas à cacher les "acteurs" différents de ceux du montage d'origine qui se livreront à quelques ébats classiques filmés par des gros plans sals et contrastant avec une certaine fraîcheur se dégageant du montage "classique", en plus de venir également perturber de manière inopportune le déroulement de l'action.

99 womenL'interprétation sera ici largement convaincante, portée par une Maria Rohm impliquée et tout à fait crédible dans le rôle de Marie, tandis que Maria Schell incarnera Leonie avec justesse et pudeur, laissant la terrible Mercedes Mccambridge jouer une directrice sadique à souhait mais sans pour autant surjouer et que Herbert Lom nous offrira une prestation savoureuse du gouverneur Santos. La mise en scène de Jess Franco est ici plutôt classique pour ainsi rendre le métrage bien rythmé et lisible, tandis que quels tics de son style se retrouveront quand même déjà, car si il évitera ses gros plans intempestifs sur l'anatomie des actrices, sa propension à cadrer des éléments extérieurs à l'action se retrouvera régulièrement.

Donc, ce 99 women, pierre angulaire du "W.I.P.", offrira l'occasion à Jess franco de démontrer sa capacité de mise en scène au service d'une intrigue impliquante, judicieuse et prenante qui ne versera jamais dans le sordide ou l'abject pour laisser travailler l'imagination du spectateur, conservant ainsi intact son pouvoir de séduction malgré le poids des années !

99 womenLe DVD de zone 2 danois édité par Another world avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version "intégrale" en français. En bonus, le spectateur délicat pourra préférer la version "softcore" du métrage, disponible uniquement en anglais, et tout le monde pourra consulter les biographies de Jess franco et de Maria Rohm, visionner la bande-annonce du film et celle de Venus in furs, parcourir une conséquente galerie de photos du film ou encore tenter de décrypter le petit livret écrit en hollandais accompagnent cette édition.

Pour ceux qui voudraient (re) découvrir ce premier film de "W.I.P." de Jess Franco, le DVD de zone 2 danois est disponible ici ou !

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06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La famille Wolberg
Réalisatrice : Axelle Ropert
Durée du film : 1h20

Date de sortie du film : 2 décembre 2009

Avec : François Damien, Valérie Benguigui, Valentin Vigourt, Léopoldine Serre, Guillaume Verdier, Serge Bozon, Jean-Luc Bideau, Jocelyn Quivrin

Par Nicofeel

Réalisé par Axelle Ropert dont c'est le second long métrage, La famille Wolberg est comme son titre l'indique un film qui s'intéresse à la famille. Le film est une comédie dramatique et on comprend bien vite pourquoi.
Dans la famille Wolberg, on est loin d'être dans un monde où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Par son ton abordé, par ces dialogues qui fusent et qui sont révélateurs d'une famille qui a (parfois) du mal à se supporter, on est proche finalement d'un film de Pialat, comme A nos amours.
La réalisatrice nous dépeint d'abord et surtout le père de la famille Wolberg, Simon Wolberg (incarné superbement par François Damien) qui est le maire d'une petite ville, Mourenx. Ce père de famille est un être qui a une notion bien arrêtée de la famille. Pour lui, la famille est le coeur de tout le système de notre société et les membres d'une famille doivent être solidaires entre eux. Avec son caractère particulièrement étouffant, Simon Wolberg n'est plus aimé de son épouse et sa fille aînée, qui va atteindre ses 18 ans, pense à quitter la cellule familiale. Seul le fils cadet apprécie toujours autant son père. De son côté Simon Wolberg fait tout pour conserver son épouse, quitte à aller voir l'amant de celle-ci (le « blond »). Certes, Simon Wolberg peut apparaître comme un personnage égocentrique mais la cinéaste Axelle Ropert montre dans le même temps qu'il s'agit de quelqu'un d'aimant, qui pense avant tout à être auprès des siens et de les conserver le plus longtemps possible. Simon Wolberg se montre d'une grande sensibilité, notamment lorsque l'on comprend qu'il ne dit pas à sa famille qu'il est atteint du cancer et que ses jours sont comptés. Simon Wolberg veut finalement profiter de ses derniers jours avec sa famille et même s'il s'en prend parfois assez mal (certaines scènes donnent lieu à un humour pince sans rire pour le moins particulier), on ne peut pas le blâmer.
Le plus triste dans cette histoire est surtout le fait que Simon Wolberg, maire de son village, est sans cesse en représentation. Il est en représentation quand il inaugure une plaque dans un collège de la ville, il l'est quand il prépare les prochaines élections municipales mais il l'est aussi quand il va voir l'amant de sa femme ou encore quand il fait un discours pour les 18 ans de sa fille.

Quelques scènes avec Simon Wolberg sont très fortes sur le plan émotionnel. C'est le cas au moment où Simon Wolberg annonce au cimetière, à sa mère décédée, qu'il est malade (alors qu'il fait croire aux siens que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes) ou encore lorsque Simon Wolberg a des mots très tendres avec sa fille lorsqu'ils se voient pour la dernière fois dans le film. On sent que ces deux êtres, qui ne sont pas sur la même longueur d'ondes, sont apaisés dans leur relation. Il y a une belle relation père-fille qui s'établit à ce moment, un peu comme à la fin de A nos amours de Pialat.
Il serait tout de même réducteur de dire que La famille Wolberg est Simon Wolberg. Le film vaut également pour tous ces seconds rôles qui sont loin d'être des caricatures. Tous les personnages, à leur façon sont touchants. Il y a d'abord la mère qui a cherché plusieurs fois à quitter son époux mais est finalement restée (peut-être en raison des enfants) ; il y a ensuite les enfants qui apprécient différemment leur père mais qui expriment parfaitement leur point de vue ; il y a le frère de Simon Wolberg qui est l'opposé de celui-ci et qui n'arrête pas de médire sur son frère, etc. Tous ces personnages ont des trajectoires de vie bien différentes mais ils cherchent avant tout à se faire une place dans notre société. Aucun des personnages n'est détestable car chacun a ses raisons de vivre ainsi. D'ailleurs, même le frère de Simon Wolberg aime au fond son frère. La cinéaste Axelle Ropert a fait un film d'une grande sensibilité, où les rapports humains apparaissent vrais.

Evidemment, chacun souhaite forcément que les rapports familiaux soient cordiaux et se passent pour le mieux. Mais ce n'est pas toujours le cas. Dans La famille Wolberg, on est clairement sur le mode de Famille je t'aime, famille je te hais ; en tout cas pour ceux qui gravitent autour de Simon Wolberg.
Parfaitement interprété, La famille Wolberg bénéficie d'excellents acteurs qui font que le film, malgré un ton assez particulier, ne sonne jamais faux. On a presque une larme à l'oeil en sortant de la salle de cinéma.

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02.01.10

20:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Frauen-gefängnis 3

Avec ce Frauen-gefängnis 3 (connu chez nous sous ses titres alternatifs de Prison de femmes : visa pour mourir et de Des diamants pour l’enfer), le réalisateur espagnol Jess Franco va nous livrer un film de "WIP" (Women In Prison) sortant quelque peu de l'ordinaire grâce à une intrigue qui ne sera pas complètement centrée sur l'univers carcéral tout en comportant évidemment son lot de nudité et de sadisme inhérent au sous-genre.
Le script va emprisonner une jeune femme coupable d'avoir assassiné son compagnon, un truand venant de commettre un vol de diamants restés par la suite introuvable, ce qui va obliger un agent d'assurances à essayer de déterminer le rôle joué par la demoiselle dans cette affaire.

Frauen-gefängnis 3Dans son introduction, le métrage va laisser une voix-off nous relater ce vol de diamants commis sur la jonque d'un milliardaire, vol que nous allons alors suivre pour voir trois malfaiteurs portant des masques blancs commettre leur méfait et s'enfuir, leur chef abattant peu de temps après ses deux complices au bord de la mer avant de retourner chez lui avec la mallette contenant son butin pour y retrouver sa dulcinée, la belle Shirley. Mais en ouvrant la mallette, il va se rendre compte qu'elle est vide et ne contient aucun diamant pour ne pas avoir le temps de s'appesantir sur la situation puisque Shirley va sortir un revolver et le tuer. La jeune femme va alors appeler la police pour avouer son crime passionnel.

Frauen-gefängnis 3Posant la base de l'intrigue, cette entame du métrage placera en même temps d'entrée les questions qui vont alimenter l'essentiel du métrage puisque nous ne connaîtrons pas les raisons ayant poussé Shirley à tuer son petit ami, même si elle prétendra avoir agi par jalousie face à un amant la trompant, ce que nous exposera toujours cette voix-off appartenant à Milton Warren, un assureur en affaire avec le propriétaire des diamants ayant été obligé de verser une somme considérable suite à la disparition des pierres précieuses et désireux de tirer l'affaire au clair en rendant visite à Shirley, nouvellement incarcérée dans une prison moderne.

Frauen-gefängnis 3Le métrage entrera alors seulement dans le vif du sujet, après avoir suivi ce Milton dans son installation sur place dans un hôtel, pour nous laisser découvrir des décors peu crédibles censés représenter une prison et qui ressembleront infiniment plus à une quelconque demeure du sud de la France où fût tournée le film, avec même un jardin fleuri en prime. C'est ainsi que nous allons suivre l'arrivée dans ce pénitencier de Shirley, accompagnée de trois autres détenues, pour un premier entretien avec le directeur de la prison, Carlos de Bries, qui au lieu d'affirmer d'emblée un sadisme et la méchanceté attendue sera au contraire mielleux et se dira attentif au respect des prisonnières et à ce qu'elles passent un séjour en prison le moins désagréable possible. Cette impression se confirmera lorsqu'il va s'isoler avec Shirley pour mieux la connaître en lui posant des questions pour uniquement redevenir sévère lorsque la jeune femme se moquera de ses bonnes manières.

Frauen-gefängnis 3La suite de l'intrigue s'appliquera à suivre la découverte de cette prison faite par Shirley qui va faire la connaissance de Martine, une détenue entretenant une liaison avec le directeur en échange de cigarettes, tandis que l'assureur va venir rendre une première visite à Shirley, visite qui va créer le doute chez le spectateur puisque les deux individus sembleront se connaître malgré les apparences, impression volontairement mise en avant par le réalisateur dans le but évident d'interpeller et de renforcer l'intérêt d'une intrigue qui va néanmoins céder aux figures obligées du film de "WIP" en organisant aussi bien une petite bagarre entre prisonnières qui enverra la fautive dans la "chambre de punitions" où elle sera complaisamment fouettée de manière graphique et sadique qu'en laissant un érotisme s'afficher avec ces jeunes femmes qui évolueront la plupart du temps entièrement dénudées (la chaleur…) quand ce ne sera pas Martine qui viendra tenter Shirley dans une expérience saphique.

Frauen-gefängnis 3Mais au-delà de cette ambiance typique du "WIP", le métrage va surtout laisser tous les protagonistes évoluant autour de cette Shirley essayer de l'amadouer pour qu'elle parle et évoque l'affaire des diamants volés, de cette Martine agissant en connivence avec le directeur de la prison désireux d'en savoir plus sur ces diamants, en passant par cet assureur étrange, tandis qu'un autre personnage viendra se mêler à l'intrigue, ce Bill à la solde du propriétaire des diamants et travaillant de concert avec Milton. Toutes ces interventions entretiendront un certain mais léger suspense qui bien entendu trouvera sa résolution lors d'un final explicatif guère original et tentant même de se montrer moralisateur quant aux "victimes" ayant bien mérité leur sort.

Frauen-gefängnis 3Jess Franco étant un habitué du sous-genre en y ayant œuvré régulièrement (avec 99 women, Barbed Wire Dolls ou encore Women in cellblock 9 par exemple), il n'aura aucun mal à nous gratifier de passages sadiques ou érotiques variés et graphiques, avec notamment cette terrible séquence qui verra Shirley, envoyé à son tour dans la "chambre de punitions", recevoir des décharges électriques à partir d'électrodes directement apposées aux abords et directement dans son intimité, scène qui à certainement déplu aux censeurs anglais puisque le film est rentré dans la fameuse liste des "Vidéos nasties". Mais le réalisateur va donc également verser dans un érotisme assez osé, cédant sporadiquement à ses travers habituels avec ces gros plans zoomant sur les parties intimes de ses jeunes actrices, même si ici ces passages dénudés ne seront pas toujours au centre d'une action qui quittera régulièrement la prison.

Frauen-gefängnis 3Par contre, on pourra quand même regretter la sous-exploitation de la seconde du directeur, complètement délaissée au profit de ce Carlos qui dévoilera son vrai visage au fur et à mesure que nous apprendrons à mieux le cerner pour laisser exploser son sadisme lors de la scène des électrodes, tout en ayant déjà largement sévi en faisant intensifier et accroître la dureté des coups de fouets reçus par une détenue quelques temps auparavant. Mais le réalisateur va de toutes façons centrer ses efforts sur son personnage principal qui restera longtemps ambigu et trouble, entre une certaine naïveté affichée et une manipulation des autres possible, alors que ceux qui essayeront justement de la tromper en seront pour leurs frais, cette Martine en tête qui finira étranglée lors d'un autre temps forts du film, puisqu'elle sera agressée alors qu'elle dormait nue par deux autres prisonnières elle aussi entièrement dénudées.

Frauen-gefängnis 3Hélas, il faudra vraiment de l'imagination pour trouver la moindre crédibilité aux décors censés représenter cette prison, dont le système de sécurité pourra déjà sembler franchement dérisoire avec ces deux gardes devant un vulgaire portail en fer forgé, tandis que les détenues évolueront enfermées derrière des portes métalliques simples et terriblement proches de l'extérieur, et surtout les intérieurs seront bien minimisés, entre cette cellule commune ridicule et ce réfectoire réduit. Il faudra donc se concentrer sur les protagonistes pour tenter de croire à l'intrigue, et à ce niveau-là, on pourra compter sur une interprétation cohérente, portée par une Lina Romay concernée et crédible pour incarner cette Shirley aux multiples facettes et qui n'hésitera pas à dévoiler ses charmes, tout comme Martine Stedil, également habituée à être dirigée par Jess Franco, celui-ci se réservant comme régulièrement un petit rôle croustillant en interprétant ce Bill qui lui n'hésitera pas à gifler violemment Shirley, scène ironique quand on connaît la relation existante entre Jess Franco et Lina Romay.

Frauen-gefängnis 3La mise en scène du réalisateur reflétera une fois encore ses habitudes et ses dérives, avec comme évoqué précédemment ces zooms allant à la rencontre de l'intimité des actrices ou s'attardant sur leurs attributs mammaires, tandis qu'il se laissera également aller à des vues touristiques récurrentes échappant à l'intrigue, pour par contre réussir à garder un rythme régulier en ne laissant pas une caméra contemplative s'attarder plus que de raison sur les situations érotiques du métrage pour au contraire rebondir rapidement sur d'autres rebondissements tout en alimentant le mystère entourant cette Shirley de manière concluante pour garder l'attention du spectateur intacte et en éveil, à l'affût d'autres indices.

Donc, ce Frauen-gefängnis 3, en dépit de ses petits défauts causés en majeure partie par un manque de budget flagrant, parviendra à captiver son spectateur, tout en avançant un érotisme bien présent et profitant du charme indéniable de ses actrices et tout en faisant preuve d'un brin de sadisme graphique certes quelque peu désuet mais qui fera toujours mouche !

Frauen-gefängnis 3Le DVD de zone 2 allemand édité par X-Rated Kult avancera une image nette et sans défaut majeur, tandis que la bande-son sera probante, avec une partition musicale décalée et savoureuse, le métrage étant ici prposé dans sa version allemande, anglaise et surtout française, même si les dialogues français ne brilleront pas leurs bonne tenue.
Au niveau des bonus, on retrouvera la bande-annonce allemande du film, le générique d'origine français, deux galeries de photos et autres affiches vidéos du film, une interview du réalisateur hélas uniquement disponible en allemand et la bande-annonce du Prison island massacre d'Andreas Bethmann.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "WIP" sympathique de Jess Franco, le DVD de zone 2 allemand est disponible ici ou !

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