par Nicore
Présenté et "vendu" comme un simple "slasher" post-Scream, ce Cry_wolf dépassera facilement ce statut et se servira uniquement de ce prétexte pour nous entraîner dans une sombre histoire de manipulations certes alambiquée mais captivante jusqu'à la dernière image.
Le script prend place dans une école secondaire américaine huppée pour suivre l'arrivée d'un nouvel élève qui va, avec quelques autres étudiants, jouer à un jeu malsain en faisant croire à tout le campus qu'un tueur en série rôde, suite au meurtre inexpliqué d'une jeune fille dans les bois. Mais la réalité va dépasser leur fiction...
Après une courte séquence d'introduction nous montrant justement ce meurtre d'une jeune femme poursuivie par un obscur agresseur qui va la piéger en l'appelant sur son téléphone portable ( nous indiquant ainsi au passage que le tueur connaît bien sa victime ! ), le métrage va donc nous présenter son personnage principal, un jeune homme, Owen, débarquant dans cette école secondaire privée prestigieuse et rétrograde où il va de suite faire la connaissance d'une charmante demoiselle, Dodger.
Cette mise en situation ne brillera hélas pas par son originalité, en utilisant un bon nombre des clichés du "film de campus", avec des situations et réparties se voulant drôles mais échouant à faire ne serait-ce que sourire, et il faudra attendre qu'Owen rejoigne un petit groupe d'élèves jouant secrètement à un jeu basé sur le mensonge, dont bien évidemment Dodger fait partie, pour que l'intrigue ne devienne véritablement intéressante, en montrant déjà le caractère manipulateur des membres de cette confrérie.
Et ce sera justement pour modifier les règles de leur jeu et s'amuser avec leur entourage que Dodger va inviter Owen à l'aider à créer de toute pièce un serial-killer, baptisé "the Wolf" , vêtu d'une cagoule orange, d'une veste para-militaire et armé d'un long couteau de survie, qui commencerait donc à sévir sur le campus avec le meurtre d'ouverture, après avoir écumé d'autres universités. Mais après avoir balancé sur internet un mail à tous les élèves leur annonçant l'existence de ce "the Wolf", Owen va commencer à recevoir à son tour des mails de ce tueur, sans bien entendu les prendre au sérieux au départ, croyant à une blague des ses nouveaux amis, surtout qu'il pensera apercevoir le tueur à plusieurs reprises et que des blagues d'un goût douteux viendront émailler son quotidien, mais rapidement, il va se retrouver face à l'assassin lors de la soirée d'halloween de l'école, avant qu'un de ses camarades ne disparaisse et ne le plonge en compagnie de ses amis dans un véritable cauchemar qui alimentera les rebondissements de la seconde partie du métrage, où les faux-semblants finiront par tomber jusqu'à la successions de twists finaux, certes pour la plupart prévisibles, mais laisser planer un doute intriguant jusqu'au dernier instant et une dernière séquence bien folle et dévastatrice.
Malgré la présentation stéréotypée des personnages principaux, ce Owen parviendra rapidement à devenir attachant et la mise en avant de sa relation spéciale avec Dodger, à la limite d'un flirt que l'on devinera manipulateur de la part de la demoiselle s'amusant avec lui, occultera presque par moments l'intrigue principale, tout en amenant par la suite des émotions diverses et contradictoires, suite à une série d'événements et de découvertes parfois amères qui donneront l'occasion au réalisateur de fustiger cruellement une certaine jeunesse aisée et insouciante, tout comme il pourra facilement lancer une critique discrète sur le pouvoir de la rumeur et de la capacité d'internet à véhiculer celle-ci.
Mais bien sûr, aucune situation ne sera gratuite et viendra s'imbriquer dans un développement d'ensemble qui jouera délicieusement sur le mensonge et les faux-semblants pour essayer de perdre le spectateur et de l'orienter vers de nombreuses pistes quant à l'identité de cet assassin insaisissable qui ne s'imposera que très rarement à l'écran ( malgré un look très graphique ) pour des séquences volontairement peu oppressantes et démontrant bien l'inexpérience de ce tueur, démontrant ainsi bien la volonté de l'auteur de se démarquer des "slashers" de base ( même s'il a du voir un certain Week-end de terreur à l'influence flagrante dans le dernier acte ! ) pour se diriger vers un métrage plus intelligent et manipulateur, excitant en permanence l'intellect du spectateur qui sera bien obligé de scruter chaque fait et geste des personnages pour essayer de se forger sa propre opinion.
L'interprétation est convaincante, portée par une Lindy Booth, déjà vue dans L'armée des morts délicieuse en manipulatrice un brin perverse dans sa prétendue innocence, alors que la mise en scène du réalisateur sera quand même légèrement énervante, en adoptant un style parfois trop clippesque, notamment lors de la visualisation des possibilités de morts programmées des différents protagonistes, qui offriront par ailleurs les seuls plans un minimum sanglants du film, puisque celui-ci restera étonnamment bien sage à ce niveau-là, à la vue de la mention "unrated" de cette édition.
Donc, ce Cry_Wolf s'avérera être une bonne surprise malgré ses menus défauts, et saura en tout cas impliquer et captiver son spectateur, notamment dans son dernier acte bien roublard et dément !
Le DVD de zone 1 édité par Universal Studios avancera une image nette et sans défaut, alors que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale efficace. Cette édition proposera le film en version anglaise, mais délivrera des sous-titres français appréciables !
Au niveau des bonus, on pourra découvrir deux courts-métrages intéressants et comiques ( surtout Manual labor ) du réalisateur Jeff Wadlow et de son acolyte Beau Bauman, quelques scènes coupées ou ici rallongées, une scène alternative, l'audition des principaux interprètes, ainsi qu'un making-of surtout orienté vers l'aspect technique de la réalisation du film et quelques bandes-annonces d'autres titres édités par Universal Studios.
Pour ceux qui voudraient se lancer dans ce jeu diabolique et manipulateur, le DVD de zone 1 est disponible ici ou là, en attendant la sortie imminente du DVD zone 2 édité par Metropolitan.
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