Archives pour: Janvier 2010, 05

05.01.10

06:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La famille Wolberg
Réalisatrice : Axelle Ropert
Durée du film : 1h20

Date de sortie du film : 2 décembre 2009

Avec : François Damien, Valérie Benguigui, Valentin Vigourt, Léopoldine Serre, Guillaume Verdier, Serge Bozon, Jean-Luc Bideau, Jocelyn Quivrin

Par Nicofeel

Réalisé par Axelle Ropert dont c'est le second long métrage, La famille Wolberg est comme son titre l'indique un film qui s'intéresse à la famille. Le film est une comédie dramatique et on comprend bien vite pourquoi.
Dans la famille Wolberg, on est loin d'être dans un monde où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Par son ton abordé, par ces dialogues qui fusent et qui sont révélateurs d'une famille qui a (parfois) du mal à se supporter, on est proche finalement d'un film de Pialat, comme A nos amours.
La réalisatrice nous dépeint d'abord et surtout le père de la famille Wolberg, Simon Wolberg (incarné superbement par François Damien) qui est le maire d'une petite ville, Mourenx. Ce père de famille est un être qui a une notion bien arrêtée de la famille. Pour lui, la famille est le coeur de tout le système de notre société et les membres d'une famille doivent être solidaires entre eux. Avec son caractère particulièrement étouffant, Simon Wolberg n'est plus aimé de son épouse et sa fille aînée, qui va atteindre ses 18 ans, pense à quitter la cellule familiale. Seul le fils cadet apprécie toujours autant son père. De son côté Simon Wolberg fait tout pour conserver son épouse, quitte à aller voir l'amant de celle-ci (le « blond »). Certes, Simon Wolberg peut apparaître comme un personnage égocentrique mais la cinéaste Axelle Ropert montre dans le même temps qu'il s'agit de quelqu'un d'aimant, qui pense avant tout à être auprès des siens et de les conserver le plus longtemps possible. Simon Wolberg se montre d'une grande sensibilité, notamment lorsque l'on comprend qu'il ne dit pas à sa famille qu'il est atteint du cancer et que ses jours sont comptés. Simon Wolberg veut finalement profiter de ses derniers jours avec sa famille et même s'il s'en prend parfois assez mal (certaines scènes donnent lieu à un humour pince sans rire pour le moins particulier), on ne peut pas le blâmer.
Le plus triste dans cette histoire est surtout le fait que Simon Wolberg, maire de son village, est sans cesse en représentation. Il est en représentation quand il inaugure une plaque dans un collège de la ville, il l'est quand il prépare les prochaines élections municipales mais il l'est aussi quand il va voir l'amant de sa femme ou encore quand il fait un discours pour les 18 ans de sa fille.

Quelques scènes avec Simon Wolberg sont très fortes sur le plan émotionnel. C'est le cas au moment où Simon Wolberg annonce au cimetière, à sa mère décédée, qu'il est malade (alors qu'il fait croire aux siens que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes) ou encore lorsque Simon Wolberg a des mots très tendres avec sa fille lorsqu'ils se voient pour la dernière fois dans le film. On sent que ces deux êtres, qui ne sont pas sur la même longueur d'ondes, sont apaisés dans leur relation. Il y a une belle relation père-fille qui s'établit à ce moment, un peu comme à la fin de A nos amours de Pialat.
Il serait tout de même réducteur de dire que La famille Wolberg est Simon Wolberg. Le film vaut également pour tous ces seconds rôles qui sont loin d'être des caricatures. Tous les personnages, à leur façon sont touchants. Il y a d'abord la mère qui a cherché plusieurs fois à quitter son époux mais est finalement restée (peut-être en raison des enfants) ; il y a ensuite les enfants qui apprécient différemment leur père mais qui expriment parfaitement leur point de vue ; il y a le frère de Simon Wolberg qui est l'opposé de celui-ci et qui n'arrête pas de médire sur son frère, etc. Tous ces personnages ont des trajectoires de vie bien différentes mais ils cherchent avant tout à se faire une place dans notre société. Aucun des personnages n'est détestable car chacun a ses raisons de vivre ainsi. D'ailleurs, même le frère de Simon Wolberg aime au fond son frère. La cinéaste Axelle Ropert a fait un film d'une grande sensibilité, où les rapports humains apparaissent vrais.

Evidemment, chacun souhaite forcément que les rapports familiaux soient cordiaux et se passent pour le mieux. Mais ce n'est pas toujours le cas. Dans La famille Wolberg, on est clairement sur le mode de Famille je t'aime, famille je te hais ; en tout cas pour ceux qui gravitent autour de Simon Wolberg.
Parfaitement interprété, La famille Wolberg bénéficie d'excellents acteurs qui font que le film, malgré un ton assez particulier, ne sonne jamais faux. On a presque une larme à l'oeil en sortant de la salle de cinéma.

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