Archives pour: Janvier 2011

27.01.11

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Love, et autres drogues

Réalisateur
: Edward Zwick

Durée du film : 1h52

Date de sortie au cinéma : 29 décembre 2010

Avec
: Jack Gyllenhaal, (Jamie Randall) ; Anne Hathaway (Maggie Murdock) ; Josh Gad (Josh Randall), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Edward Zwick (Légendes d'automne en 1995 ; Le dernier samouraï en 2004 et Blood diamond en 2007), Love, et autres drogues, réunit à l'écran deux stars vus dans le film Le secret de Brokeback mountain, à savoir Jack Gyllenhaal et Anne Hathaway.
Le premier joue le rôle de Jamie Randall, une personne qui aime le sexe et qui décide de devenir visiteur médical car cela paie bien (« ce sont des représentants de commerce sauf qu'ils en vendent pour 97 milliards de dollars par an »). Il entre ainsi à la fin des années 90 chez le groupe pharmaceutique Pfizer où il a droit à une formation qui n'a d'autre but que de lui donner des pistes pour vendre les produits de chez Pfizer. On a droit ainsi à l'idée selon laquelle il faut combattre la maladie sous tous les fronts ou encore que Pfizer rend la vie plus belle. Rien que ça.
De son côté, Anne Hathaway interprète Maggie Murdock, une jeune femme atteinte de la maladie de Parkinson, que Jamie va avoir l'occasion de voir lors de l'une de ses visites à un médecin.
Après une période d'acclimatation, l'un et l'autre se trouvent un point en vue en commun : ils adorent le sexe, c'est leur truc. Ils « baisent » en toute liberté, sans se faire de promesses. D'où le titre du film. Mais leur passion pour le sexe n'est qu'une façon de se voiler la face et de ne pas oser affronter la vie, de refuser les responsabilités.
Si Edward Zwick n'est pas considéré comme un grand réalisateur mais plutôt comme un bon faiseur, voire pour les mauvaises langues comme un « yes man », il a tout de même le mérite de proposer une approche originale dans sa comédie romantique : ici, le couple dont il est question commence d'abord par coucher (le film est d'ailleurs l'occasion de l'actrice Anne Athaway dans quelques scènes de nu, ce qui n'est pas fréquent) avant d'en venir progressivement à la question des sentiments.

Et puis même si c'est le ton de la comédie qui est utilisé, le réalisateur Edward Zwick ne se gêne pas pour critiquer les méthodes de vente employées par les grands groupes pharmaceutiques. Tout est bon d'après les groupes pharmaceutiques à partir du moment où cela permet de vendre. Évidemment, le film y va avec la finesse d'un éléphant – il ne faut pas oublier qu'il s'agit à la base d'une comédie – mais il a le mérite de dire les choses. Ainsi, Jamie Randall se met à jeter de la marchandise concurrente dès qu'il le peut pour faire valoir le produit phare de son groupe pharmaceutique ; certains visiteurs médicaux n'hésitent pas à user de leurs charmes auprès des secrétaires pour réussir à approcher les médecins ; il y a même des rapports marchands avec le don déguisé d'argent à un médecin ou encore des voyages au soleil. Ne cherchons pas la véracité dans de telles actions. C'est surtout la pression effectuée par les groupes pharmaceutiques pour vendre leurs produits qui est à retenir.
Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas aussi philanthropiques qu'ils le laissent entendre. Pour eux, l'idée est de vendre un produit en grande quantité. C'est la raison pour laquelle on voit dans le film Jamie Randall qui se satisfait de la vente du viagra, pilule traitant l'impuissance. Les éventuels effets indésirables de ce médicament, qui sont évoqués, ne sont évidemment signalés qu'en arrière plan.
Le réalisateur évoque donc la situation de grands groupes pharmaceutiques riches alors qu'à l'inverse, en raison de la cherté des médicaments, certains patients n'hésitent pas à acheter leurs médicaments à l'étranger (dans le film au Canada).
Le film n'a pas qu'un ton comique. Progressivement, en raison de l'évolution de la maladie de Maggie, l'aspect dramatique est mis en avant. Il faut dire que la maladie de Parkinson n'a pas encore trouvé de vaccin ou de médicament efficace à 100 %. Cette maladie dégénératrice est actuellement irréversible. On comprend la difficulté de vivre au quotidien avec quelqu'un qui est malade et qui sait que les chances d'une amélioration de son état sont minces.
Comédie pas toujours fine puisqu'elle s'amuse à se moquer de la politique supposée des grands groupes pharmaceutiques et de l'appétit sexuel de certaines personnes, Love, et autres drogues, n'en reste pas moins un film intéressant, ne serait-ce que par les thématiques qui y sont développées.
Et puis il faut reconnaître que le couple Jack Gyllenhaal et Anne Hathaway fonctionne très bien. On aurait donc tort de ne pas voir une comédie romantique qui sort un peu de l'ordinaire. A voir.

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25.01.11

06:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le dernier des templiers

Réalisateur
: Dominic Sena

Durée du film
: 1h35

Date de sortie au cinéma
: 12 janvier 2011

Avec : Nicolas Cage (Behmen), Ron Perlman (Felson), Stephen Campbell Moore (Debelzaq), Claire Foy (la jeune fille), Christopher Lee (le cardinal d'Ambroise), etc.

Par Nicofeel

Auteur entre autres de films comme 60 secondes chrono, Opération espadon ou plus récemment Whiteout (film avec Kate Beckinsale), Dominic Sena est le prototype même de cinéaste qui n'a pas vraiment de personnalité. Sorte de yes man, il confirme une nouvelle fois ce statut avec son dernier film en date, Le dernier des templiers.
Ce long métrage se déroule pendant la peste au Moyen Age. Le début du film nous met dans l'ambiance avec cette chasse aux sorcières qui aboutit à la mise à mort de plusieurs femmes qui sont pendues avant d'être noyées. Et c'est là que la « patte » de Dominic Sena intervient avec un élément fantastique intégré dans une histoire à la base un peu historique. Le coup de la femme qui revit sous la forme d'une sorte de zombie n'est vraiment pas fine, voire même ridicule.
Mais on est loin d'avoir tout vu. L'arsenal de Dominic Sena au niveau de la mise en scène n'est pas loin de faire peur. Le cinéaste réussit la prodigieuse performance de résumer dix ans de batailles en terre sainte – où se situent alors deux des principaux protagonistes du film (joués par Nicolas Cage et Ron Perlman) – en quelques minutes ! Ces scènes d'action sont non seulement trop rapides avec des raccords nullement pensés (on a même droit à une scène de bar en plein milieu d'une scène de combat), mais en outre elles se révèlent trop hachées ce qui donne un aspect illisible à ces scènes. Pour ne rien arranger, les images de synthèse qui représentent les décors ne sont pas loin de donner un aspect toc à l'ensemble.
Bref, le film ne commence vraiment pas sous les meilleurs auspices et la suite ne fait que confirmer cette idée.
Les deux templiers qui décident de quitter la cause catholique car ils considèrent que certains meurtres sont injustifiés se retrouvent à escorter un convoi où figure une soi-disante sorcière qu'il faut amener jusqu'à un monastère. Le lien entre la peste noire et la sorcière supposée est une idée intéressante mais elle n'est nullement pensée. Il n'y a aucune réflexion dans ce film. Sur un sujet comparable, le film Black death de Christopher Smith (vu à Neuchâtel mais malheureusement toujours pas sorti sur nos écrans), l'élément fantastique est bien amené et comporte un aspect vraiment mystérieux. Ici, ce n'est pas du tout le cas. Le personnage trouble est comme par hasard le coupable tout désigné et surtout on a droit à la fin du film à un combat final ridicule qui lorgne du côté de L'exorciste, voire des films de monstre.
Pour ne rien arranger, Dominic Sena ne parvient jamais à insuffler la moindre tension dans son film, même pendant les rares scènes d'action proprement dites. Le cinéaste semble avant tout préoccupé à remplir un cahier des charges sans apporter la moindre plus value réelle. Ses acteurs donnent l'impression d'être en roue libre. Nicolas Cage et Ron Perlman, des acteurs charismatiques mais qui n'ont pas toujours des choix de carrière pour le moins géniaux, donnent l'impression de naviguer à vue, en se demandant certainement ce qu'ils font à jouer dans un film aussi peu élaboré. Les personnages ne sont nullement élaborés et tout est finalement à l'avenant.
Au final, Le dernier des templiers est l'œuvre d'un cinéaste plutôt médiocre. On est ici dans une sorte de série B de bas étage sans aucune originalité (quoique quand il y a de l'originalité, elle est surtout plutôt malvenue). Si ce film se suit correctement, sa nullité fait qu'il sera vite oublié. Sur un sujet comparable, mieux vaut attendre de voir l'excellent Black death, beaucoup mieux joué, beaucoup plus fin et bien mieux filmé.

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24.01.11

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The green hornet

Réalisateur
: Michel Gondry

Durée du film : 1h57

Date de sortie au cinéma
: 12 janvier 2011

Avec
: Seth Rogen (Brit Reid / Le frelon vert), Jay Chou (Kato), Cameron Diaz (Lenore Case), Christoph Waltz (Chudnofsky), etc.

Par Nicofeel

Avec The green hornet, Michel Gondry (Eternal sunshine of the spotless mind) remet au goût du jour un super-héros pour le moins atypique.
Le fameux frelon vert était apparu dans les années 60 par le biais d'une série télévisée américaine diffusée entre 1966 et 1967. Michel Gondry a donné un sacré coup de jeune à ce super-héros avec un style bien à lui.
Le réalisateur français, très en vue aux Etats-Unis, se lance donc dans un genre très présent actuellement : celui des super-héros. Sauf qu'ici on est bien loin d'un Batman ou d'un Superman.
Certes, comme dans les films précités il est question de violence (voir la première scène d'action du film avec le russe) avec et de corruption. De plus, ce super-héros est une nouvelle fois le fils d'un richissime entrepreneur. Le père de Brit Reid, alias le frelon vert, possédait ainsi un empire médiatique avec entre autres un journal au nom évocateur du Daily sentinel. Cependant, le parallèle avec les films typiques de super-héros s'arrête là.
Car dans The green hornet il y a d'abord et surtout un super-héros qui n'est pas aussi sérieux que ses compères. Brit Reid est un jeune homme fêtard, un peu lourdingue qui aime avant tout s'amuser et rigoler. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Michel Gondry a attribué le rôle principal du film à Seth Rogen. Cet acteur qui a une bonne bouille a été vu à plusieurs reprises dans les productions de Judd Apatow. Dans ce film, son rôle est proche des comédies où on l'a déjà vu, à savoir jouer un grand adolescent, insouciant, qui cherche avant tout à s'amuser. Quand il voit une jeune femme, par exemple Lenore Case (Cameron Diaz), il ne peut s'empêcher de la draguer tout en conservant son langage assez peu élaboré : « Ouah vous êtes super calé ! Putain ! » Dès lors, en découvrant de nombreux gadgets, il est de la même façon comme un enfant !
Et puis là encore où le film est bien différent des autres longs métrages de super-héros, c'est par le fait que le fidèle serviteur du héros n'est pas qu'un faire-valoir. Bien au contraire. Si Brit Reid se sort de situations périlleuses en tant que frelon vert, c'est d'une part grâce aux armes sophistiquées dont il dispose (y compris la voiture Black beauty truffée de gadgets en tous genres) et d'autre part grâce à son « collaborateur en chef », Kato, qui est un expert en arts martiaux. Mais la relation entre Brit et entre Kato n'est nullement celle d'un chef et de son valet. Ce sont plutôt des potes qui se font plaisir. C'est bien dans ce sens qu'est pensé la relation, avec un Brit qui n'hésite pas à dire à Kato : « C'est vraiment des chieuses ces filles ! Heureusement qu'on s'est trouvé toi et moi. »
Bien entendu, comme dans toute relation, il peut y avoir des heurts. Comme la hiérarchie n'est pas figée – même si Brit est dans la vie quotidienne le patron de Kato – les rapports de force évoluent souvent, comme on peut le voir lors de cette scène surréaliste où les deux camarades se tapent dessus. Les deux camarades s'amusent également à faire des crasses à l'autre de temps à autre, comme ce moment où Kato met des couches à Brit une fois que ce dernier s'est tirée dessus avec un « hornet gaz ».
Et puis ce n'est pas tout. Le frelon vert et son compère ne se considèrent pas comme des gentils. Ils cherchent avant tout à faire parler d'eux et à s'amuser (lors de leur première sortie nocturne, ils chantent Gangsta's paradise de Coolio dans la voiture). Pour preuve, le green hornet fait à un moment donné un bras d'honneur à un policier !
Il y a un sacré décalage dans ce film par rapport aux super héros habituels. Ces derniers paraitraient bien lisses et bien trop sérieux dans un tel film.
On sent du début à la fin que Michel Gondry s'est beaucoup amusé à faire ce film. En ancien clippeur, il se plaît à faire des accélérés au début du film pour évoquer un Brit Reid particulièrement superficiel qui aime épater les femmes en leur montrant ses nombreuses voitures. A l'inverse, les ralentis qui ont lieu pendant les scènes de combat ont pour but de décomposer les mouvements et de donner un vrai côté fun à ce long métrage. Au demeurant, les scènes d'action sont dynamiques et plutôt réussies. Elles apportent un plus à ce film qui vaut déjà nettement le coup rien que par son ton décalé par rapport aux autres films de super-héros. Même le super-méchant se révèle plutôt marrant : en voulant lui aussi obtenir la notoriété d'un green hornet, il décide de se faire appeler Hemoglobinesky au lieu de Chudnofsky ! Décidément l'humour est omniprésent.
Au final, The green hornet est un film de super-héros où de manière originale c'est le héros à la double personnalité qui crée lui-même son mythe. Film complètement décomplexé et pas sérieux pour deux sous, The green hornet est une excellente surprise. Ce film mérite donc bien plus d'être vu qu'un certain Scott Pilgrim, beaucoup trop référentiel aux jeux vidéo. Ici, le réalisateur Michel Gondry a réussi à se démarquer de tout pour créer un film drôle et prenant de bout en bout. A voir sans plus tarder.

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21.01.11

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Au-delà

Réalisateur : Clint Eastwood

Durée du film : 2h08

Date de sortie au cinéma : 19 janvier 2011

Avec : Matt Damon (George Lonegan), Cécile de France (Marie Lelay), George McLaren (Marcus), Thierry Neuvic (Didier), Bryce Dallas Howard (Mélanie), etc.

Par Nicofeel

Dernier film en date de Clint Eastwood, après l'épisode Invictus où le cinéaste américain s'intéressait à Nelson Mandela et plus généralement à l'Afrique du Sud, Au-delà change du tout. Comme le titre du film l'indique, le réalisateur va traiter de la question de la vie après la mort, le fameux au-delà.
Pour cela, il a décidé de lier 3 histoires très différentes : la première qui apparaît sous nos yeux est celle de Marie Lelay, une française qui échappe de peu à la mort en étant confronté pendant ses vacances à un tsunami ; la deuxième évoque la disparition du frère jumeau d'un garçon suite à un accident de voiture ; la troisième est celle d'un homme qui a la faculté d'entrer en contact avec les morts simplement en touchant les mains de proches de ces personnes disparues. Donc on a droit à une personne morte, à une autre qui a échappé à la mort et enfin à une qui peut communiquer avec les morts. Tous les cas de figure sont donc étudiés.
Si le début du film est particulièrement spectaculaire avec un tsunami qui renverse tout sur son passage, donnant une impression beaucoup plus réaliste à une scène catastrophe qu'un film comme 2012, le reste du film ne va pas aller du tout dans cette direction. Et ce n'est pas un mal.
Si le film peut laisser sur le bord du chemin les sceptiques sur la possibilité d'une vie après la mort, Clint Eastwood a le mérite de donner son point de vue. Et puis surtout, comme souvent chez lui, le cinéaste réussit parfaitement ses scènes intimistes. Les meilleures scènes du film sont incontestablement celles qui mettent en scène George Lonegan (joué par un impeccable Matt Damon), cet homme qui a le don d'entrer en contact avec des personnes décédées. Le film montre bien que ce qui peut s'apparenter à une incroyable possibilité n'est pas du tout un cadeau pour celui qui vit ces événements. George Lonegan reconnaît qu'il ne peut pas vivre à évoquer sans cesse les morts. Et à évoquer le passé cela l'empêche de vivre pleinement sa vie actuelle, comme le prouve l'épisode avec Mélanie, une jeune femme qui ne pourra pas supporter psychologiquement le fait qu'une personne puisse connaître son passé par le biais d'une séance de médium.
Les deux autres histoires du film, celle de la journaliste Marie Lelay et celle de l'enfant qui cherche à tout prix à trouver quelqu'un afin d'entrer en contact avec son frère décédé, sont moins enthousiasmantes. Pour autant, ces histoires sont tout de même plaisantes à suivre. Elles évoquent le scepticisme des gens concernant l'histoire de Marie Lelay. Pour le jeune garçon, c'est encore plus intéressant car Clint Eastwood n'hésite pas à s'en prendre à tous types de personnes qui sont de véritables charlatans et racontent à tort qu'ils sont capables de communiquer avec les morts.
Les interprétations des personnages principaux sont toutes plutôt convaincantes, en particulier Matt Damon qui est vraiment étonnant de sobriété et de justesse. On souffre presque pour son personnage qui est tourmenté par les possibilités qu'il a d'entrer en contact avec les gens. Les autres acteurs sont également corrects dans l'ensemble.
Le film est plutôt pas mal et se suit sans peine, malgré sa durée de 2h08. Pour autant, le rattachement entre les trois histoires qui a lieu à la fin du film paraît quelque peu tiré par les cheveux. Et surtout le lien entre les histoires semble quelque peu factice. Malgré tout, une des plus belles scènes du film (la plus belle ?) est sans conteste celle où George Lonegan accepte de faire exceptionnellement une séance en tant que médium pour le jeune garçon.
En conclusion, Au-delà est un film plutôt étonnant de la part de Clint Eastwood. C'est peut-être tout simplement un thème qui a plu à ce cinéaste qui commence à se faire vieux. Le questionnement autour de la vie après la mort a de quoi l'intéresser. Si plusieurs scènes de Au-delà sont émouvantes et que l'histoire de George Lonegan est vraiment passionnante, les deux autres histoires, quoique largement regardables, sont moins captivantes. D'autant que Clint Eastwood ne sort pas toujours des sentiers battus dans un tel film. L'avis final est donc globalement positif, mais il faut reconnaître que l'on a déjà vu bien mieux de la part du grand Clint Eastwood.

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19.01.11

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Rendez-vous l'été prochain

Réalisateur : Philip Seymour Hoffman

Durée du film
: 1h31

Date de sortie au cinéma
: 29 décembre 2010

Avec : Philip Seymour Hoffman (Jack) ; Amy Ryan (Connie) ; John Ortiz (Clyde), Daphne Rubin-Vega (Lucy), etc.

Par Nicofeel

Avec Rendez-vous l'été prochain (on lui préférera son titre original, à savoir Jack goes boating), l'excellent acteur Philip Seymour Hoffman passe pour la première fois à la réalisation. Et le résultat est plus que probant pour un premier film.
Au demeurant, Philip Seymour Hoffman est loin d'avoir chômé puisque, en plus d'être derrière la caméra, il interprète tout bonnement le rôle principal du film. Il est Jack, un chauffeur de limousine qui est seul dans la vie et qui, par l'aide de ses amis, son collègue de boulot Clyde et sa femme Lucy, va rencontrer l'amour de sa vie, Connie. Acteur très intelligent, habitué à jouer des personnages dotés d'une vraie personnalité (parfois sensibles parfois sans cœur), Philip Seymour Hoffman n'est pas homme à sortir une bluette sentimentale. Et ce n'est d'ailleurs pas le cas.
Il a la bonne idée d'interpréter pour sa part Jack, un personnage un peu simple mais sincère, qui ne recherche rien d'autre que l'amour d'une femme. Ca tombe bien, il tombe sur Connie (très bien jouée par Amy Ryan), une femme qui a quelques problèmes psychologiques et qui est assez craintive. L'un et l'autre font preuve d'une grande sensibilité et recherchent la même chose : une relation saine, sincère, fidèle, aimante. Jack est tellement motivé à l'idée d'être avec Connie qu'il est prêt à tout faire pour elle, y compris apprendre à nager afin de l'amener sur un bateau pendant l'été et apprendre à faire la cuisine pour être la première personne à faire à manger à Connie. Et puis Jack y va tranquillement dans l'évolution de la relation, comme lorsqu'il demande à faire un baiser à Connie : « On se fait un petit baiser de bonne nuit. Enfin rien d'excessif. » Si tout cela paraît bien gentillet, c'est que Philip Seymour Hoffman décrit deux personnes qui vivent sur le tard une première vraie relation, et que cela leur donne des ailes. Pour autant, le réalisateur ne tombe jamais dans la niaiserie. Bien au contraire.
Il conserve un regard très lucide sur notre société actuelle, et notamment sur les rapports humains. Il a la bonne idée de faire un parallèle constant entre la vie de Jack qui lui sourit enfin et l'évolution de la vie de couple de ses amis, Clyde et Lucy.
Clyde raconte à Jack que sa femme a déjà eu deux liaisons dont il a accepté de tirer un trait, malgré toute la déception et la haine que cela a pu engendrer. Il n'a pas pu s'enlever ces relations de la tête. Du coup, il en veut toujours à sa femme. De son côté, cette dernière supporte de plus en plus mal son époux, notamment son côté inquisitorial sur ce plan et son manque d'ambition sur le plan professionnel. Philip Seymour Hoffman montre bien que dans certains couples, la relation peut être bien difficile. Pour preuve, il y a ce dîner préparé par Jack chez Clyde et Lucy qui part totalement en vrille et qui met à jour les difficiles relations entre Clyde et Lucy.
Cependant, il ne faut pas s'y méprendre. Philip Seymour Hoffman ne cherche pas fondamentalement à idéaliser la relation entre Jack et Connie en évoquant un autre couple qui est à la recherche d'un second souffle. Non, le cinéaste ne juge jamais ses personnages. Chacun a ses raisons.
Dans ce petit film indépendant, les relations humaines sont au cœur des discussions et le réalisateur. Si les moments difficiles de la vie sont signalés, ceux plaisants sont également à l'ordre du jour.
Le film raconte notamment une histoire d'amour qui finit bien et est d'une réelle pureté, comme le prouve la dernière discussion de Connie à Jack : « Je savais que tu serais bien. - Je le suis pour toi. »
La mise en scène du film est plus fonctionnelle qu'autre chose mais bon, ne soyons pas trop exigeant, car il s'agit d'un premier film.
En revanche, comme on peut le comprendre au travers de cette critique, les acteurs sont tous excellents et leurs personnages ont chacun une vraie épaisseur.
Voilà donc un film intéressant à voir.

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18.01.11

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Somewhere

Réalisatrice
: Sofia Coppola

Durée du film
: 1h38

Date de sortie au cinéma
: 5 janvier 2011

Avec
: Stephen Dorff (Johnny Marco), Elle Fanning (Cleo), etc.

Par Nicofeel

Même si j'avais été échaudé par son avant dernier film, à savoir Marie-Antoinette que j'avais trouvé plutôt mauvais par son côté anachronique et ses redondances rendant le film ennuyeux, j'étais intéressé par le fait de voir le dernier film de Sofia Coppola, et ce d'autant plus qu'il a obtenu le Lion d'or à Venise.
Mal m'en a pris. En effet, Somewhere est bien dans le style des précédents films de Sofia Coppola mais en pire. Le film est presque vide de sens, autant que la vie de son personnage principal.
Dès le début, on comprend que le temps risque d'être long à passer. On voit une voiture qui fait des tours entiers de circuit, et ce en plan fixe. La scène est extrêmement longue et franchement l'intérêt de faire durer à ce point le plan est pour le moins peu judicieux.
La suite nous permet de découvrir notre principal protagoniste. Il s'agit de Johnny Marco, un acteur connu au niveau international dont l'existence se résume schématiquement à boire des coups, fumer et faire l'amour à des filles dont il retient à peine le prénom. Et tout est dans le même état d'esprit : Johnny Marco, assis dans le lit de son hôtel à Los Angeles, s'endort alors que deux filles sexy font devant lui du lap dance ! ; le plus fort est sans conteste le moment où Johnny Marco rencontre une fille qui lui plaît lors d'une soirée et alors qu'il est en train de lui lécher son sexe, il se met tout à coup à dormir. Qu'essaie de nous dire Sofia Coppola ? Que certains acteurs de cinéma ont une vie qui se résume à un vide existentiel ? C'est bien possible mais la cinéaste américaine ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes.

Vient alors certainement ce qui peut être considéré comme l'élément le plus intéressant (ou le moins inintéressant, c'est selon), à savoir le moment où Johnny Marco voit débouler dans sa vie sa fille de 11 ans dont il ne s'est jamais occupé. Le film prend alors des allures de remake de Lost in translation avec cette fois ce père qui fait découvrir à sa fille une partie de son univers. Ca tombe bien, il a des choses à lui montrer : entre une partie de photos pour faire la promo de son dernier film ou encore un coup de pub à Milan où il va rafler un prix, Johnny Marco est une star adulée partout. Mais ce brave acteur, qui a un bras dans le plâtre et qui connaît à peine sa fille, va avoir l'occasion de la côtoyer pendant plusieurs jours. Cette relation n'est pas pour autant étudiée de façon approfondie. On en reste à une étude de surface où Sofia Coppola multiplie les lieux communs. Alors oui Johnny Marco boit moins et fréquente alors moins de femmes, mais c'est tout.
Au départ de cette jeune fille, les choses reviennent comme avant et pour boucler la boucle, Sofia Coppola nous sert un final qui rappelle le début du film avec un Johnny Marco qui parcourt avec sa voiture des kilomètres et des kilomètres sans but précis. La toute fin du film est censée donner un sentiment de liberté à cet homme mais c'est surtout le spectateur qui est content d'en avoir enfin fini.
Les acteurs ne sont pas pour autant à blâmer. Stephen Dorff est tout à fait crédible dans le rôle de cet acteur qui se laisse vivre et qui n'agit qu'au regard des demandes de son agent (bizarrement on ne le verra jamais en train de travailler) et Elle Fanning est étonnante de naturel.
Malheureusement cela ne suffit pas et ne permet pas de captiver le spectateur. Car reconnaissons-le, si le film est plutôt bien filmé et que les acteurs sont très satisfaisants, il n'empêche que Sofia Coppola n'a rien à dire. Et ce sentiment est d'autant plus prégnant lorsque l'on voit que certaines scènes sont étirées au maximum ou que la redondance est un aspect essentiel du film.
Bref, la déception est de mise et si Tarantino a donné à son ex petite amie, Sofia Coppola, le Lion d'or à Venise, c'est loin d'être mérité. Somewhere est sans nul doute le plus mauvais film de Sofia Coppola et il est temps que cette réalisatrice se renouvelle quelque peu. Car depuis Virgin suicides il faut dire qu'elle n'a plus grand chose à raconter. Alors le spleen adolescent ou l'ennui d'une star, ça peut poser poser question quelques minutes, mais cela ne tient pas la route pendant plus d'une heure et demi. Je ne conseille pas de voir ce film dans les salles obscures. Il y a sans nul doute mieux à voir ailleurs.

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16.01.11

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Titre du film : Outrage

Réalisateur : Takeshi Kitano

Durée du film
: 1h49

Date de sortie au cinéma
: 24 novembre 2010

Avec : Takeshi Kitano, Jun Kunimura, Ryo Kase, etc.

Par Nicofeel

Après le déroutant Achille et la tortue où il s'interrogeait de manière extrême à la notion de l'art, le cinéaste japonais Takeshi Kitano semble être revenu à ses premières amours. En effet, avec Outrage les yakuzas sont à nouveau le sujet central du film. Cependant, le point de vue du réalisateur sur cette caste extrêmement crainte au Japon a beaucoup évolué.

On est loin des films où l'on voit des yakuzas dépressifs ou à tout le moins réflexifs qui se posent de multiples questions sur leur vie. Non ici on sent plutôt comme dans un film de Kinji Fukasaku, à savoir Combat sans code de l'honneur.

Pour Combat sans code de l'honneur ?
Certains codes de l'honneur des yakuzas sont toujours d'actualité dans le film, à savoir le fait de se mutiler le petit doigt et de l'offrir à la personne concernée pour se faire pardonner ; il y a aussi le fait pour le yakuza de pouvoir être exclu du clan en cas de faute très grave ; il y a enfin le fait de se suicider en cas de faute extrême. Surtout, le rituel le plus pratiqué que l'on voit chez tous les yakuzas, c'est la pratique du tatouage. C'est une preuve de fidélité envers la « famille » auquelle on appartient.
Pour autant, même si ces traditions ancestrales sont respectées, elles ne signifient plus rien. La société a changé et les yakuzas changent aussi.

Outrage est un film qui narre une guerre des gangs. Mais cette guerre se fait de manière larvée. Ils sont peu nombreux dans cette histoire à avoir le beau rôle. Ce sont exclusivement les bras droits (mais pas tous) qui sont fidèles à leur chef, jusqu'où jour où ils sont dupés par le parrain qui s'amuse à liguer les uns contre les autres, tels des marionnettes. Chacun cherche généralement dans cette affaire à se placer et à remplacer celui qui est situé devant soi dans la hiérarchie de la famille des yakuzas. En fin de compte, le début du film est assez trompeur avec ce très beau travelling montrant des hommes unis. Ce n'était en fait qu'une apparence, une façade.
La solidarité est ténue et même lorsque l'on tue, on le fait bien souvent en traître (dans un sauna, en lançant une bombe, etc.).
Les mentalités des yakuzas ont changé, leurs sources de revenus aussi.

Le film laisse entendre que les activités traditionnelles des yakuzas sont toujours de mise avec racket des sociétés, l'industrie du sexe, les jeux (ici le casino que l'on voit se monter à l'intérieur d'une ambassade étrangère). mais aussi d'autres sources de revenus apparaissent, et cela n'est pas forcément du goût des anciens, notamment du parrain qui n'apprécie pas le trafic de drogue. Cependant il ne rechigne pas à encaisser l'argent.

Outrage est aussi un film marqué par des scènes d'une grande violence aussi bien vues à l'écran que placées hors champ. On se croirait revenu dans Violent cop.
Le cinéaste fait parfois preuve dans ces situations d'un certain humour, comme quand il décide de torturer le chef d'un gang qui est chez le dentiste ou quand des yakuzas s'en prennent à un cuisinier (le coup des doigts coupés qui atterrissent dans le plat du client !) qui revend en sous-main de la drogue.

On peut se demander si finalement cet humour n'a pas pour but d'étayer l'idée selon laquelle on est arrivé dans une société sans valeurs, où tous les coups sont permis. On serait dans une société où chacun recherche sa satisfaction personnelle, quitte à enfreindre les lois. Dans ce monde peu fréquentable, les yakuzas ne sont pas les seuls à être touchés par une moralité à géométrie variable. En effet, la police compte dans ses rangs des brebis galeuses et l'ambassade étrangère qui nous est présentée ne dégage pas forcément une odeur de parfaite légalité.
Au final, Outrage apparaît quasiment comme un film d'action nihiliste, où les yakuzas se déchirent entre eux pour obtenir le pouvoir.
Takeshi Kitano livre un film prenant, parfaitement filmé et bien joué. A voir.

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15.01.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les émotifs anonymes

Réalisateur
: Jean-Pierre Améris

Durée du film
: 1h20

Date de sortie au cinéma : 22 décembre 2010

Avec : Benoît Poelvoorde (Jean-René), Isabelle Carré (Angélique), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jean-Pierre Améris, Les émotifs anonymes est comme son titre l'indique un film sur les émotifs. Et le cinéaste sait précisément de quoi il parle étant donné qu'il en est lui-même un.
Pour aborder ce sujet qui peut être problématique pour ceux qui sont particulièrement émotifs, le réalisateur français a choisi de l'aborder par le ton de la comédie. Et il a décidé de marier là-dessus une histoire romantique. Pour jouer les rôles principaux, deux acteurs chevronnés et de grande qualité ont été choisis : Benoît Poelvoorde interprète Jean-René le chef d'une entreprise de chocolaterie qui vivote alors qu'Isabelle Carré joue pour sa part Angélique, une chocolatière de grand talent.
Évidemment, avec de tels rôles, on comprend aisément que ces deux personnes sont amenées à se rencontrer. Jean-Pierre Améris a la bonne idée de tirer parti du fait que ses deux personnages principaux sont émotifs pour donner un peu d'originalité dans une comédie romantique qui est généralement extrêmement balisée.
Ainsi, Jean-René se révèle assez peu avenant lors de la première rencontre avec Angélique car il a peur des gens et notamment des femmes, alors qu'Angélique cache le fait qu'elle est un grand chef, sinon elle perd tous ses moyens.
Pour se guérir de son émotivité ou en tout cas pour mieux vivre avec, chacun a son truc. Angélique va dans des rencontres d'émotifs anonymes (c'est d'ailleurs par là que débute le film), que l'on ne trouve en France que dans des villes très importantes. Le système est le même que pour résoudre le problème de l'alcool. Chacun évoque ses soucis devant d'autres personnes concernées par le même problème de base. En dehors de ça, Angélique se répète qu'elle a « quand même confiance » en elle.
De son côté, Jean-René déteste répondre au téléphone car il ne sait pas qui va être à l'autre bout du fil. Ses moyens pour vaincre son émotivité sont le fait d'écouter des cassettes et surtout d'aller voir un psychanalyste qui lui propose des solutions opérationnelles pour mieux vivre au quotidien sa timidité maladive. Une de ses citations exprime plutôt bien sa pensée : « Je n'ai pas de problèmes avec les femmes, elles me terrorisent, c'est tout. »
Les situations de timidité de l'un et de l'autre donnent lieu à certaines scènes amusantes, comme le fait qu'Angélique fait passer ses créations en matière de chocolaterie derrière celles d'un soi-disant ermite afin de ne pas être sur le devant de la scène. De son côté, Jean-René laisse carrément en plan Angélique lors d'un repas au restaurant, n'arrivant pas à se sentir à l'aise.
Même si l'émotivité est au cœur de ce film, on regrettera tout de même qu'il soit traité de manière superficielle, voire carrément caricatural par instants. On peut par exemple s'étonner du fait que Jean-Pierre et Angélique deviennent très rapidement conquis l'un par l'autre, même s'il est vrai qu'ils ont des points communs (le plaisir du chocolat et la timidité poussée à l'extrême)
Le fait d'en faire des tonnes (le coup du changement des chemises au restaurant par exemple ou encore celui des employés qui pressent leur patron et l'accompagnent pour retrouver Angélique) finit par desservir le film.
C'est dommage car les deux acteurs, Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré sont plutôt bons et ne sont nullement à remettre en cause. Au contraire. Si le film tient de bout en bout, c'est grâce à leur charisme et à leur interprétation.
Côté mise en scène rien de spécial n'est à noter. Par contre, la photographie a été travaillée, de manière que les décors, à tel point que l'on a l'impression que le film est atemporel. Il a un petit suranné qui est agréable et lui donne un charme certain. Le thème du chocolat apporte lui aussi une vraie gourmandise à ce film plein de bons sentiments.
Côté charme, on ne pourra d'ailleurs qu'être conquis par la superbe déclaration d'amour que fait Jean-René à Angélique lors d'une rencontre d'émotifs anonymes.
Au final, Les émotifs anonymes est un film sympathique qui aurait mérité de traiter avec plus de sérieux le thème de l'émotivité. D'autant que le scénario comporte peu surprises et se déroule comme on aurait pu facilement l'imaginer. Les acteurs de ce long métrage sont heureusement là pour permettre au spectateur de passer tout de même un bon moment.

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14.01.11

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Arrietty le petit monde des chapardeurs

Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi

Durée du film : 1h34

Date de sortie au cinéma : 12 janvier 2011

Par Nicofeel

Réalisé par Hiromasa Yonebayashi, Arrietty le petit monde des chapardeurs est la toute dernière production Ghibli. A cette occasion, le studio Ghibli adapte le roman fantastique The borrowers (1952) de Mary Norton. L'imaginaire n'est donc pas japonais mais britannique. Toutefois, l'histoire se déroule bien au Japon, du côté de Tokyo.
Il y est question de gens de toute petite taille, qui font à peine quelques centimètres. Ces personnes sont les chapardeurs car ils vivent dans les maisons des humains et leur subtilisent de la nourriture ou des objets pour leurs besoins propres. La petite Arrietty, une jeune fille de 14 ans, est un chapardeur qui vit avec ses parents. Les chapardeurs doivent faire attention à ne voler que les choses qui ne pourront pas attirer l'attention des humains. Il en va de la survie de leur espèce. Pourtant, Arrietty va attirer l'attention de Shô, le jeune humain qui vit dans la maison des humains.
Une telle histoire n'est pas sans rappeler la série américaine les Minipouss, diffusée en France à la télévision entre 1983 et 1985. Le parallèle s'arrête cependant là car l'histoire et le ton utilisé n'a rien de très drôle. Le ton est plutôt sérieux.
Il y a une petite réflexion autour de ces chapardeurs, des êtres qui sont de moins en moins nombreux. L'homme est manifestement rendu responsable de cette disparition. On a d'ailleurs dans ce film la description d'une femme peu sympathique qui cherche à faire disparaître ces êtres. Il n'y a donc pas que des gens gentils comme le petit garçon Shô. C'est d'ailleurs le rapport entre ce dernier et Arrietty qui est au centre du film. Leur relation est vraiment amicale et la preuve que quand on connaît l'autre, on peut très bien s'apprécier. Comme le montrait le studio Ghibi avec Pompoko, il ne faut pas craindre les autres. Il y a donc une réflexion sur le fait de connaître l'autre. Tant les chapardeurs que les humains ne peuvent être amis qu'en se fréquentant. Mais les choses sont plus faciles à dire qu'à faire.
Ce film d'animation a beau être le premier film d'Hiromasa Yonebayashi, on sent constamment la patte d'Hayao Miyazaki. Il faut constater à cet égard que ce grand maître de l'animation est sur ce film scénariste et producteur exécutif.
Le co-fondateur du studio Ghibli est présent partout, que ce soit au niveau de l'animation qu'au niveau des thématiques développées dans ce long métrage.
L'héroïne, âgée de 14 ans, est bien dans le style de celles vues chez Miyazaki : des jeunes filles courageuses, prêtes à tout pour sauver leur peuple. Quant au petit chapardeur sauvage, il fait penser au petit garçon ami de Kiki la petite sorcière par son côté taciturne. Et puis Le chat a vraiment une bouille qui fait penser à Totoro.
De son côté, la nature est toujours belle comme dans les autres estampillées studio Ghibli. Profitons de l'occasion pour signaler que le trait du dessin est remarquable. Il y a un très beau chara-design avec un minimum d'images de synthèse et un maximum d'images faites à l'ancienne. Comme quoi tout l'univers du studio Ghibli est bien là.
De superbes détails qui prouvent qu'un vrai travail de fourmi a eu lieu. Le film adopte d'ailleurs avec une grande justesse le point de vue des chapardeurs avec ces choses qui deviennent immenses quand on ne mesure que quelques centimètre. Aller dans la cuisine de la maison des humains devient un véritable périple.
Pour autant, même si Arrietty est bien mis en scène et peut bénéficier du savoir-faire du studio Ghibli, il n'empêche que ce long métrage est loin d'être une œuvre majeure.
Le scénario est sympathique mais beaucoup trop linéaire et prévisible. C'est dommage, d'autant que l'histoire est sérieuse et a un ton très adulte, avec tant des questionnements sur le devenir des chapardeurs que sur le devenir du petit garçon, Shô, dont le cœur est malade.
De plus, si cette histoire est remplie de bons sentiments, un peu dans le style de Kiki ou de Totoro, on sent qu'il manque quelque chose de magique dans cette histoire. Il n'y a pas un Totoro qui vous fait rêver tout éveillé.
Enfin si on peut se satisfaire du fait que la musique est française puisqu'elle est composée par la bretonne Cécile Corbel, malheureusement elle ne remplace nullement Joe Hisaishi. A fortiori, d'un point de vue global, si ces musiques celtiques sont apaisantes et plutôt pas mal, lorsqu'il y a du chant là-dessus, le son devient trop fort et étouffe quelque peu les images que l'on voit à l'écran. Ce qui amoindrit le plaisir à regarder ce long métrage.
Au final, Arrietty le petit monde des chapardeurs est un sympathique long métrage d'animation mais qui ne restera pas à la postérité comme une œuvre importante du studio Ghibli. Cela reste malgré tout un beau petit film à regarder tranquillement en famille.

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13.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Pieds nus sur les limaces

Réalisatrice : Fabienne Berthaud

Durée du film : 1h48

Date de sortie au cinéma : 1er décembre 2010

Avec : Diane Kruger (clara), Ludivine Sagnier (Lily), Denis Ménochet (Pierre), etc.

Par Nicofeel

Présenté à la quinzaine des réalisateurs du 63ème festival de Cannes, Pieds nus sur les limaces est un film de Fabienne Berthaud. La réalisatrice adapte tout simplement son quatrième roman.
Sous ses dehors de film assez peu sérieux avec son titre pour le moins original, Pieds nus sur les limaces cache en fait un long métrage qui évoque la difficulté d'être différent des autres ; la difficulté de faire le deuil d'une personne aimée ; la difficulté de vivre pleinement comme on le souhaite.
C'est un peu de tout ça que parle Fabienne Berthaud avec ses personnages hauts en couleurs et principalement celui de Lily, interprété par une Ludivine Sagnier qui s'en donne à coeur joie et ne paraît pourtant jamais en situation de sur-jeu. Lily est une jeune femme qui vivait jusque-là seule avec sa mère et qui va être amenée à vivre avec sa soeur Clara (Diane Kruger, pas mal dans son rôle car elle est beaucoup plus sérieuse mais n'en reste pas moins sensible).
Ces deux soeurs sont très différentes l'une de l'autre. Lily est une jeune femme qui aime beaucoup la nature et qui n'accepte pas que la société lui impose des règles. Elle veut faire ce que bon lui semble. Elle est prise par tous comme une folle en raison des actes qu'elle effectue qui sont souvent la résultante d'un caractère immature. Pourtant elle est loin d'être bête et elle a notamment bien remarqué que le couple de sa sœur aînée bat de l'aile.
Clara vit en ville avec son mari Pierre, un avocat. Elle n'est pas à plaindre mais est-elle pour autant heureuse ? C'est loin d'être évident. Et ça, Lily l'a remarquée depuis un moment, n'hésitant pas à dire à sa sœur qu'elle s'est foutue dans un moule et que si elle ne fait pas gaffe, elle va devenir une tarte. Cette phrase résume à elle seule toute l'idée du film.
Lily est certes un peu cinglée dans son attitude et elle donne l'impression d'être particulièrement immature. Elle est surtout à la recherche de la liberté. Elle est en harmonie avec la nature, comme le prouve dès le début du film le fait qu'on la voie en train de ramasser une taupe. Elle se plaît aussi à mettre des animaux morts dans le congélateur ! Et puis elle vit bien souvent avec un dindon qui correspond à son animal familier. On le voit partout et elle s'amuse même à lui mettre du vernis à ongles ! Appréciant particulièrement la nature, Lily est douée pour tout ce qui touche la fourrure.
Lily est aussi une fille particulièrement libérée. Plusieurs fois elle allume un garçon qui lui plaît. Mais son côté très libertaire peut se retourner contre elle. Pour preuve, une scène où plusieurs garçons la font boire afin d'abuser d'elle. Ne se sentant pas spécialement touchée dans son amour propre, Lily déclare que si elle a un corps, c'est bien pour en profiter.
Le film est réussi dans son approche thématique, il l'est également par le jeu de ses actrices qui sont bien complices dans le film. Le duo fonctionne très bien et on pourrait croire qu'elles sont réellement sœurs. Les moments de disputes puis de réconciliations donnent lieu à des moments d'émotion. La dernière scène du film, avec ce coeur inscrit dans les champs et cette caméra qui s'éloigne dans un mouvement de contre-plongée, montre sans équivoque un sentiment d'apaisement, de bien-être, entre ces deux êtres.
Et puis si le film fait plaisir à être regardé, c'est aussi car sa photographie est belle. Les plans du film qui évoquent la nature sont très jolis, avec ces couleurs lumineuses.
Film intimiste qui laisse la part à ses actrices, Pieds nus sur les limaces est un film très abordable qui pose plusieurs questions sur la vie et plus généralement sur notre société formatée.
Même si tout cela reste au fond assez naïf et utopique, on se plait tout de même à rentrer dans ce monde plein d'insouciance et de bonheur. A voir.

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12.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Faites le mur !

Titre original
: Exit through the gift shop

Réalisateur : Banksy

Durée du film : 1h26

Date de sortie au cinéma : 15 décembre 2010

Avec : Thierry Guetta (Mr Brainwash) ; Rhys Ifans (le narrateur) ; Banksy (lui-même) ; Shepard Fairey (lui-même), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Banksy, Faites le mur ! est un documentaire qui évoque le « street art », un art dont Banksy est un des représentants les plus célèbres et les plus énigmatiques à la fois. D'après un site internet français dédié à Banksy, « personnage mythique de la scène graffiti, Banksy est identifié comme un troubadour des temps modernes ».
Ce documentaire permet de se faire une idée sur le mouvement du street art mais aussi étrange que celui puisse paraître, Banksy n'est pas le personnage central du film. Banksy reste un mystère. Il apparaît durant tout le film comme un homme avec un cagoule assis dans un fauteuil et représenté dans l'obscurité. La voix de Banksy a été déformée. Banksy entend uniquement développer certaines idées narratrices liées à son film et donner parfois son point de vue.
Le principal personnage de ce documentaire est en fait Thierry Guetta (aucune parenté avec le chanteur David Guetta), un homme dont la vie va être intimement liée au mouvement du street art. Ce français installé à Los Angeles est d'abord présenté comme un vendeur de fringues vintage, qui se fait de l'argent avec des choses récupérées pour pas cher à droite à gauche. La passion de cet homme pour la vidéo va l'amener d'abord à filmer un nouvel artiste du street art, son cousin Invader, lequel se plaît à faire des mosaïques inspirées du jeu vidéo Space invaders et à les coller partout dans les villes. Par l'intermédiaire d'Invader, il va rencontrer d'autres artistes, notamment Shepard Fairey (rendu célèbre par ses pochoirs de Obey) et bien évidemment Banksy.
Le documentaire nous montre des gens passionnés, qui construisent des œuvres personnelles, en totale illégalité (le graffiti est un délit), souvent la nuit, de façon parfois extrêmement rocambolesque.
Dans son film, Banksy évoque quelques-uns de ses coups d'éclat : des graffitis sur le mur de Gaza en Cisjordanie en 2005 ; l'impression de faux-billets de livres sterling plus vrais que nature avec comme effigie Lady Di ; une poupée à taille humaine de couleur orange évoquant les prisonniers à Guantanamo ; la cabine téléphonique assassinée vue en Angleterre. Banksy ne tente pas, lorsqu'il évoque ses œuvres, de manipuler le spectateur. Il le laisse seul juge.
Pour autant, quand il parle du travail de Thierry Guetta, qui fut son ami, il se révèle très critique et ironique. Il dit que les œuvres créées par Thierry Guetta rappellent le travail d'Andy Warhol, sauf que celles de Guetta sont vides de sens. Manifestement, eu égard à la tournure des événements, Banksy est amer face à l'opportunisme de Guetta qui est de son point de vue une personne dénuée de talent.
C'est certainement la raison pour laquelle Banksy souhaitait au départ intituler son film « Comment vendre de la m... à des c... ». Thierry Guetta a su surfer sur cette vague et s'est improvisé artiste du jour au lendemain. Mais au fond tout le monde ne peut-il pas devenir artiste ? C'est ce que se demande au fond Banksy pour qui l'art est peut-être une blague. Cet artiste de la scène graffiti en vient finalement à dire ce que pensent beaucoup de personnes dans notre société actuelle : à force de considérer tout et n'importe quoi comme de l'art, l'art a peut-être disparu.
Banksy s'interroge également sur le fait que le graffiti, au départ considéré comme un délit, est devenu de l'art qui se négocie parfois très cher. On est vraiment bien loin du côté libre de la pensée et du côté anti-sociétal du graffiti avec par exemple un Thierry Guetta qui se prend pour une véritable star, fait une exposition gigantesque qui part dans tous les sens et n'hésite pas à vendre n'importe quelle bricole à des prix prohibitifs.
En plus d'être un documentaire intéressant qui permet aux néophytes de voir plusieurs des artistes du milieu du graffiti, Faites le mur est aussi une réflexion plus subtile qu'il n'y paraît sur la notion de l'art.
Mais Banksy n'est-il pas lui-même paradoxal en faisant une énorme exposition s'intitulant « pas franchement légal ».

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11.01.11

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Bang Rajan 2

Suite tardive du premier bang Rajan, ce Bang Rajan II va poursuivre sur les traces laissées par son aîné pour nous proposer un spectacle violent, épique et bercé par des temps forts faits de batailles sanglantes et brutales, sans pour autant négliger un aspect humaniste et idéaliste dans l’énoncé des motivations des belligérants obligés de se battre pour défendre leurs terres, et ce même si les personnages pourront sembler pas forcément assez fouillés et surtout quelque peu caricaturaux.
Le script va laisser quelques villageois, bientôt aidés par des soldats, se dresser contre l’envahisseur birman.

Bang Rajan 2Après avoir replacé l’histoire dans son contexte historique, le métrage va rapidement s’atteler à nous présenter ce camp de villageois cachés dans la forêt et vivant sous la menace permanente des birmans (envahisseurs sauvages et sans pitié) avec en outre un manque de nourriture qui se fera cruellement sentir parmi cette population obligée de se terrer et de voler en s’attaquant à des convois birmans pour espérer continuer à survivre. Parmi ces villageois et heureusement pour eux, les "Yantric Warriors", groupe composé des hommes les plus aptes à se battre, vont mener la vie dure aux birmans, tandis que les envahisseurs commenceront à en avoir assez de ces attaques au point de laisser leur chef vouloir la destruction de ce groupe avec en plus pour lui la possibilité de mettre fin aux activités d'un moine bouddhiste Thammachot, le seul survivant de Bang Rajan et qui a trouvé refuge dans le camp des "Yantric Warriors".

Bang Rajan 2Et ce sera lors de l'attaque d'un convoi birman que les "Yantric Warriors" vont se retrouver à aider des soldats de l'armée régulière qui comme eux voulaient attaquer les birmans, les contraignant à une sorte d'union sacrée pour parvenir à la victoire, laissant même le chef des "Yantric Warriors" inviter les soldats à s'installer dans leur camp, ce qui va occuper une bonne part des situations de la partie centrale du métrage avec cette opposition entre ces soldats se battant par devoir et par volonté de libérer leur pays et ces villageois contraint de se battre mais n'ayant pas la vocation. Cela va amener des développements intéressants, certes venant sporadiquement ralentir quelque peu le rythme global du métrage, mais ce ne sera rien comparé à quelques digressions mettant en avant les bluettes et autres vies de famille de certains protagonistes qui elles n'auront pas franchement d'intérêt, si ce n'est de chercher à donner de la consistance à ces personnages, sans hélas y parvenir pleinement avec uniquement des situations communes et très classiques.

Bang Rajan 2Heureusement, on ne pourra pas en dire autant des temps forts du film qui vont eux se révéler bien brutaux et sauvages dans ces combats sanglants héroïques et remarquablement agencés par le réalisateur pour nous emmener au cœur de l'action et ne pas hésiter à faire abondamment couler le sang des ennemis dans des chorégraphies guerrières effectives et parfois même assez puissantes jusqu'à cet assaut du dernier acte qui arrivera encore à surpasser ceux l'ayant précédé avec en plus de cette violence franche une atmosphère redoutable et lugubre, tandis que le final nous réservera encore une dernière surprise belliqueuse désespérée où le sacrifice prendra tout son sens.

Bang Rajan 2Ces péripéties guerrières parviendront à être motivées dans ce contexte par un sens du devoir et un honneur rappelant des valeurs traditionnelles fortes et qui seront très régulièrement mises en avant par le métrage et ses situations, parfois même de manière quelque peu trop expansive, tandis que la sagesse du moine Thammachot viendra faire souffler un vent humaniste sur l'ensemble du film et ainsi ramener les personnages dans le droit chemin à chaque écart de conduite dans une noblesse d'esprit rare et parfaitement exacerbée au fil des événements et sans jamais avoir à forcer le ton.

Bang Rajan 2Si pour nous autres occidentaux l'élément historique pourra parfois paraître quelque peu flou, on retrouvera ici l'éternel combat contre l'envahisseur qui va justifier tous les sacrifices, faisant même passer l'amour du sol avant le reste et le final saura se montrer vaillant à ce sujet et rappeler les mérites des résistants qui ne céderont pas et au contraire se lanceront dans un combat désespéré mais glorifiant leur honneur et leur détermination à ne pas baisser les bras, le réalisateur appuyant même fortement sur ce thème lors des dernières images. Mais avant cela, ces autres combats auront gagné une ampleur avérée, notamment en multipliant les points de vue et les plans d'ensemble qui vont alterner avec des duels plus rapprochés riches en détails flirtant avec le gore.

Bang Rajan 2Les personnages seront donc assez classiques dans leur caractérisation sans pour autant sombrer dans le stéréotype mais on trouvera suffisamment de seconds rôles, qui seront parfois même hélas sous-développés, pour venir enrichir l'intrigue principale et donner encore plsu de consistance à l'ensemble, surtout que l'interprétation sera efficace, habitée et sans aucune fausse note. La mise en scène du réalisateur est probante pour donner de l'importance aux temps forts du métrage tout en se montrant généreuse qui il s'agira de verser dans la brutalité sanglante et en dynamisant ces combats de manière percutante. Les effets spéciaux sanglants sont réussis avec un emploi de CGI discret et se fondant bien dans les plans les nécessitant.

Donc, ce Bang Rajan II sera une fresque épique en grande partie réussie avec une violence démonstrative au service d'une intrigue riche mais qui hélas n'arrivera pas toujours à se sortir de situations obligées motivées par des sentiments patriotiques trop régulièrement mis en avant !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray du film éditées par Emylia, une présentation est disponible ici !

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10.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Another year

Réalisateur
: Mike Leigh

Durée du film : 2h09

Date de sortie au cinéma : 22 décembre 2010

Avec : Jim Broadbent (Tom), Ruth Sheen (Gerry), Oliver Maltman (Joe), Lesley Manville (Mary), Peter Wight (Ken), Karina Fernandez (Katie), etc.

Par Nicofeel

Après sa très belle comédie Be happy qui donnait une furieuse envie d'aimer le monde, Mike Leigh, l'un des fers-de-lance du cinéma britannique, change quelque peu de ton, même si le discours reste le même sur le fond.
Dans Be happy, Mike Leigh s'intéressait aux trentenaires célibataires à la recherche de l'âme soeur. Dans Another year, cette question de l'âme soeur continue d'intéresser le cinéaste, mais elle ne concerne pas uniquement les trentenaires.
Surtout, dans Another year, le réalisateur britannique a comme personnages principaux, un couple qui a la soixantaine, avec l'homme prénommé Tom et la femme Gerry ! Eh oui, sacré hasard ! Ce couple va continuellement rappeler aux gens qui gravitent autour d'eux, la bonté, la fidélité, l'amour de l'autre dans tous les petits gestes du quotidien. Quand on réfléchit bien, Be happy et Another year ne sont pas tellement différents. Le premier parle de la recherche de l'amour d'une jeune femme désintéressée, agréable, optimiste, le deuxième parle d'un couple qui a déjà fait un sacré bout de chemin ensemble, et dont l'amour pour l'autre est toujours intact.
Mike Leigh traite de ses personnages au fil des saisons, un peu à la manière du film Printemps, été, automne, hiver, sauf qu'ici il n'est pas question de d'éducation. Dans le cas présent, Mike Leigh conserve toujours la même idée qu'il entend donner à ses personnages et in fine au spectateur : vivez le moment présent tel qu'il est !
Le cinéaste n'en oublie pas pour autant toutes les considérations sociales qu'on lui connaît. Car si Tom et Gerry n'ont pas de problèmes entre eux et que tout va bien pour eux, à l'image de ce jardin où ils aiment se retrouver ensemble, comme si ce jardin était pour eux à chaque fois un nouveau commencement ; il n'en n'est pas de même pour les autres.
La collègue de Gerry, Mary, est une fille seule d'un certain âge, qui refuse de vieillir et a bien du mal à vivre seule. A tel point qu'elle se raccroche à qui elle peut, même si son souhait est voué à l'échec, comme celui de fréquenter Joe, le fils trentenaire de Tom et Gerry. Pour autant, Mike Leigh a la bonne idée de toujours prendre ça avec un certain recul. Ainsi, Mary, fille un peu paumée et notoirement alcoolique, n'est pas méchante et son côté excessif apparaît souvent assez drôle. Jusqu'au jour où Joe a une copine et où elle doit se faire une raison. Le retour à la réalité est rude.
Ce retour à la réalité, Ken, l'ami d'enfance de Tom, le connaît clairement. Il sait qu'il n'a plus 20 ans et qu'il ne peut plus faire ce qu'il faisait auparavant. Et sortir au pub ne se fait plus quand on a un certain âge n'est pas vraiment une chose qui se conçoit. Et puis Ken boit et mange beaucoup, à tel point que son physique le dessert dans sa recherche d'une jeune femme.
On voit bien au travers de ces deux derniers personnages que Mike Leigh n'oublie jamais d'où il vient et que la classe moyenne, voire pauvre de l'Angleterre, continue à l'intéresser. Dans le même ordre d'idée, il y a la situation de Ronnie, le frère de Tom, dont la femme est décédée, qui vit dans un coin extrêmement pauvre.
Le film est-il pour autant pessimiste ? Non pas spécialement. A l'image de ces saisons qui se succèdent, à l'image de ces discussions qui ont lieu chez Tom et Gerry, les gens connaissent tous des joies et des peines. On est bien ici dans une chronique sociale qui nous rappelle tout simplement que le bonheur est dans le pré. Autrement dit, il ne faut pas hésiter à prendre sa vie en main, quitte à changer. C'est ainsi que l'on voit que le fils de Tom et Gerry, Joe, fréquente une femme de son âge, qui est aussi gentille et se montre adorable à l'égard de ses beaux-parents.
On remarquera qu'en plus d'être un film très réaliste sur notre société actuelle, Another year peut se targuer d'avoir des acteurs qui sont tous très convaincants dans leurs rôles respectifs.
Et puis la photographie du film, qui évolue au gré des saisons, est très réussie.
Si Another year n'est pas le meilleur film de Mike Leigh, cela reste tout de même un film appréciable qui mérite largement d'être vu. Sa relative longue durée (2h09) n'est pas un handicap.

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07.01.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : A bout portant

Réalisateur : Fred Cavayé

Durée du film
: 1h25

Date de sortie au cinéma
: 22 décembre 2010

Avec
: Gilles Lellouche (Samuel Pierret), Roschdy Zem (Hugo Sartet), Gérard Lanvin (commandant Werner), Elena Anaya (Nadia Pierret), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Fred Cavayé (Pour elle), A bout portant constitue le nouveau film de ce cinéaste français. Il reprend le même titre qu'un film de Don Siegel daté de 1964. Sauf que les deux films n'ont aucun rapport.
Fred Cavayé offre au spectateur un film apparemment très simple, avec cet aide soignant, Samuel qui se retrouve mêlé dans une histoire de grande ampleur, l'affaire Meyer après avoir sauvé d'un meurtre un homme, Hugo Sartet, recherché par de nombreuses personnes.
Samuel Pierret, un homme sans problèmes, marié à une jeune femme étrangère en règles, va être lancé dans une histoire qui va le dépasser.
Surtout, il va faire preuve d'une volonté hors-du-commun pour tenter de retrouver sa femme qui a été kidnappée.
Mais tout cela fait très réaliste, quand on voit par exemple qu'il a du mal à bien viser avec une arme ou encore quand il se jette d'un immeuble à un autre, à la desperado. Samuel est en fin de compte un monsieur-tout-le-monde qui est même amené à commettre des actes peu catholiques pour un aide-soignant : il blesse un policier et un médecin, il prend pendant un moment une personne en otage. Cela dit, pour s'en sortir et surtout pour récupérer sa femme, il doit faire tout ce qu'il peut, et notamment une alliance contre-nature avec Hugo Sartet. Ce personnage de Samuel conserve tout de même un minimum de lucidité, étant toujours opposé au fait de tuer un homme.
En plus de son histoire bien ficelée, l'un des succès du film tient du fait que le film va à cent à l'heure. Il n'y a pas de fioritures, pas de dialogues trop longs. On va directement à l'essentiel. On assiste pendant plus d'une heure vingt à une course-poursuite avec Samuel qui, alliée d'Hugo, cherche d'une part à retrouver sa femme et d'autre part à se faire innocenter.
Avant d'en arriver là, on aura droit à plusieurs scènes d'action bien nerveuses, et notamment une course poursuite jusqu'au-boutiste dans le métro parisien.
En privilégiant son histoire de base sans se laisser parasiter par des intrigues secondaires, Fred Cavayé met le spectateur sous tension pendant tout le long de A bout portant. On est inquiet par le fait de savoir si la femme de Samuel, qui est enceinte de 7 mois et demi, va bien s'en sortir. Car Fred Cavayé a la bonne idée de briser certaines de nos certitudes. Alors même si la fin du film est relativement attendue, il n'empêche qu'entre temps on aura eu droit à de multiples rebondissements et à des scènes d'action parfaitement mises en scène.
On appréciera également le fait que dans cette affaire Francis Meyer, où un riche industriel a été tué, on comprend vite qu'il n'y a pas qu'une histoire de cambriolage voire de rivalités entre des gangs mais que la police est également dans le coup. Le film prend dès lors une toute autre ampleur puisqu'au milieu de policiers honnêtes, il y a donc des moutons noirs. La tâche de Samuel et de son allié de circonstance est dès lors d'autant plus difficile à relever. Cela donne encore plus de profondeur à ce film.
N'omettons pas les acteurs du film qui sont sans conteste responsables du succès de celui-ci. Pourtant, on pouvait craindre le pire en sachant que Gilles Lellouche avait échu du rôle principal. En effet, la composition de Gilles Lellouche dans Les petits mouchoirs était tout bonnement ridicule, voire pathétique. Et pourtant dans A bout portant c'est tout le contraire. L'acteur est étonnant de justesse dans le rôle de cet homme qui fait tout pour retrouver sa femme. Il n'est motivé que par cette idée du début à la fin. Et tout ça est très crédible.
Aux côtés de Gilles Lellouche, on a un Roschdy Zem, qui est comme à son habitude dans le bon ton. Et puis il y a Gérard Lanvin, particulièrement charismatique dans le rôle du commandant Werner, chef d'une équipe de la police judiciaire.
Au final, en seulement à peine plus d'une heure vingt, Fred Cavayé donne au spectateur un film policier très bien troussé, très dynamique et prenant. On ne s'ennuie pas un instant devant cette histoire où le temps passe à une vitesse hallucinante. Fred Cavayé prouve avec ce long métrage qu'on peut toujours faire en France de très bons films policiers. On attend donc avec un enthousiasme certain son prochain film.

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06.01.11

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : De vrais mensonges

Réalisateur
: Pierre Salvadori

Durée du film : 1h45

Date de sortie au cinéma : 8 décembre 2010

Avec
: Audrey Tautou (Émilie), Nathalie Baye (Maddy), Sami Bouajila (Jean), etc.

Par Nicofeel

Avec De vrais mensonges, Pierre Salvadori (Après vous, 2003) retrouve Audrey Tautou après le sympathique Hors de prix (2006). La distribution est de qualité puisque, outre cette actrice, les deux autres rôles principaux échoient à Nathalie Baye et à Sami Bouajila.
Salvadori est particulièrement impliqué dans ce film puisqu'il en est le réalisateur, le co-scénariste et le dialoguiste. Cela lui donne d'autant plus de mérite d'avoir réussi une comédie particulièrement intéressante.
Si Hors de prix, le précédent film de Salvadori était bon l'ensemble, on pouvait tout de même lui reprocher par instants un côté attendu et téléphoné. Ces défauts ne se retrouvent pas dans De vrais mensonges.
Au contraire, il y a une vraie originalité et des rebondissements qui permettent d'apprécier au plus haut point cette comédie alerte. Le scénario a été vraiment parfaitement étudié et les scènes se succèdent avec un intérêt égal. L'excellente idée de base est utilisée à fond. L'histoire du film débute avec un homme employé dans un salon de coiffure en tant qu'homme à tout faire qui décide d'envoyer une lettre anonyme à sa patronne pour lui déclarer son amour. Cette dernière n'est pas sensible à cette lettre enflammée mais elle choisit de reprendre mot pour mot cette lettre et de l'envoyer – également de façon anonyme – à sa mère qui vit seule depuis 4 ans. Cette lettre anonyme va lancer complètement cette histoire avec une succession de quiproquos.
Les trois acteurs qui sont concernés, à savoir Sami Bouajila dans le rôle de Jean, l'amoureux éperdu de sa patronne ; Audrey Tautou dans le rôle d'Emilie, la fameuse patronne et Nathalie Baye dans le rôle de Maddy, la mère de cette dernière, sont tous très bons dans leurs rôles respectifs. Surtout, leurs personnages évoluent tout au long du film. Au gré de leurs sentiments, les personnages ont leur caractère qui change. A ce niveau, le plus significatif est le rôle tenu par Sami Bouajila, qui vit des émotions très diverses ce qui l'amène à être un autre homme, passant de l'amoureux tendre au gigolo de service et même à l'homme cynique et désabusé pour redevenir au bout du compte l'homme tendre et attentionné qu'il était à la base.
Avant d'en arriver là, les lettres se seront succédées et surtout les rédacteurs auront été très différents. C'est évidemment ce qui permet d'assister à des scènes où chacun ne comprend pas forcément que les cartes ont été biaisées. Ainsi, la relation entre Maddy et Jean est vraiment très drôle, car cette femme est certaine que Jean est amoureux d'elle et l'autre ne comprend pas ce qu'elle lui veut. Ainsi, la scène où Maddy suit Jean et se rend au salon de coiffure de sa fille pour rencontrer son mystérieux amoureux est vraiment tordante. Dans le même ordre d'idée, on a le moment où Maddy prend les devants et décide d'embrasser Jean alors que sa fille, cachée dans sa voiture, assiste à la scène.
Ce triangle amoureux est tout à fait atypique : Jean aime Emilie ; Emilie ne sait pas que Jean l'aime ; Emilie fait croire à Maddy que Jean l'aime ; Jean ne sait pas que Maddy l'aime. Surtout que deux des trois personnages sont une mère et une fille. Mais Pierre Salvadori n'a aucun mauvais esprit, bien au contraire. Son film ne met jamais le spectateur mal à l'aise. Cela reste uniquement une comédie, assez légère au demeurant, censée divertir le spectateur. Et sur ce point le contrat est largement rempli.
On appréciera par ailleurs toute la finesse apportée aux personnages du film. Ils ont clairement chacun leur identité propre et vivent des instants tantôt magiques, tantôt mélancoliques. D'ailleurs, quand le moral n'est pas là, nos trois protagonistes ont le même réflexe : boire de l'alcool fort pour oublier un quotidien par trop cruel. Le réalisateur a cette formidable capacité à mettre le spectateur en situation d'empathie envers chacun des personnages. On sent que le cinéaste aime ses personnages et a fortiori ses acteurs. Il y a un vrai humanisme qui se dégage de ce film. S'il y a toutes ces situations rocambolesques qui se produisent, n'empêche qu'au départ il y a à chaque fois la volonté de bien faire. Et c'est bien ce qui guide Pierre Salvadori et qui transporte très logiquement son spectateur vers un happy end attendu mais qui fait plaisir. Voilà en somme un excellent feel good movie, d'autant plus plaisant à regarder qu'il bénéficie de dialogues de qualité et d'acteurs très impliqués (mention spéciale à une Nathalie Baye rayonnante). Voilà donc une comédie bien ficelée et qui évite toute facilité qui mérite d'être regardée.

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04.01.11

07:15:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Affamés

Malgré ses apparences de dérivé quelconque de Saw ou Cube, ce affamés va heureusement prendre une direction complètement différente pour ainsi s'affirmer comme œuvre à part entière maîtrisant aussi bien un suspense constant qu'un questionnement sur les réactions humaines et le retour à la sauvagerie au sein d'une intrigue basée sur un huit-clos oppressant à souhait.
Le script va enfermer sous terre cinq personnes d'horizons différents avec uniquement de l'eau pour survivre trente jours, mais vont-ils résister sans nourriture ou devoir se résoudre au cannibalisme pour survivre ?

AffamésAprès un court prologue avançant un accident de la route laissant un garçonnet seul avec sa mère décédée dans une voiture perché sur un arbre loin de toute civilisation, le métrage va directement s'enfoncer sous terre pour nous laisser découvrir le sort réservé d'abord à Jordan, une blonde qui va se réveiller dans la pénombre d'une galerie souterraine en entendant une autre femme hurler et appeler à l'aide pour bientôt partir à sa rencontre à tâtons et tomber sur Grant, un homme lui aussi perdu et se demandant ce qu'il fait là, ils vont bientôt rejoindre Anna, une jeune femme qu'ils trouveront assise à côté d'un homme étendu qui va lui aussi ne pas tarder à se réveiller, Luke, tandis que le dernier personnage à entrer en scène sera Alex.

AffamésCes cinq protagonistes réunis, non sans qu'une tension bien légitime se soit d'abord établie entre eux, chacun se demandant si l'un des autres n'est pas le kidnappeur, surtout entre Grant et Luke, ce dernier étant quelque peu le "chien fou" du groupe arrogant et agressif que les quatre autres vont avoir du mal à canaliser, le métrage va également nous présenter par étape celui qui les a placé dans cette situation par de courtes séquences le montrant derrière son écran à suivre les faits et gestes de ses captifs pour également ne pas tarder à avancer la motivation principale qui l'aura pousser à mener cette expérience sur ces cobayes non consentants pour une explication sordide et malsaine au possible, tandis qu'il va aussi allumer la lumière dans le sous-sol afin de laisser le groupe découvrir leur environnement clos dans lequel ils ne trouveront que quatre fûts remplis d'eau et un scalpel accompagné d'un petit mot guère encourageant puisqu'il leur annoncera que le corps humain peut vivre trente jours avec uniquement de l'eau, mais pour la nourriture…

AffamésJordan et Grant, qui ne vont pas tarder à faire office de "tête pensante" du groupe, vont tenter de percer le mystère qui les a rassemblé tous les cinq pour n'aboutir à un élément vite laissé de côté par l'intrigue qui va plutôt se mettre à observer le comportement de chacun, non sans avoir laissé Jordan qui, travaillant dans la médecine, sera bien placée pour décrire les trois phases accompagnant une mort causée par la faim, ce qu'elle fera au cours d'une séquence parfaitement agencée par le réalisateur afin de lui donner une véritable ampleur graphique et émotionnelle, avant que l'intrigue ne laisse ses protagonistes se laisser dévorer par la faim et pour certains retomber dans un état proche de la sauvagerie, pour devenir prêt à se livrer au cannibalisme pour survivre.

AffamésUn climat plus que tendu va donc progressivement s'installer, laissant le duo formé par Grant et Jordan s'opposer à Luke qui sera le premier à envisager la possibilité de se nourrir des autres pour survivre mais le métrage va là encore nous réserver bien des surprises dans les développements à venir pour ainsi mieux cueillir son spectateur avec même quelques révélations terribles (mais ne jouant pas du tout le coup du twist débile, bien heureusement !) et glauques jusqu'à ce final réussi et efficace malgré une certaine simplicité et qui aura auparavant laissé passé bien des situations fortes et dramatiques qui poseront le problème de la limite à franchir ou non pour les personnages afin de survivre dans ces circonstances très spéciales.

AffamésLa grande force du métrage résidera essentiellement dans le traitement de son sujet qui arrivera à sortir l'ensemble du traditionnel "film de séquestration" pour réussir à poser de vraies questions, tout en y apportant des réponses bien dérangeantes et ce malgré un final restant dans une certaine morale hélas quand même attendue, tout en parvenant remarquablement à gérer son huit-clos de manière à captiver et à impliquer le spectateur de bout en bout, pour juste quitter cette caverne que pour mieux nous permettre d'appréhender les motivations de celui qui se livrera à une expérience glauque au possible pour chercher à comprendre un certain passé et ainsi on ne pourra juste que regretter ce bref épisode avec les jeunes cherchant une tranquillité non loin de l'endroit où le groupe est retenu, mais là encore, cela servira à placer l'intrigue géographiquement de manière intéressante et justifiée pour mieux cerner la suite.

AffamésLe métrage abordera ainsi la cannibalisme sous un angle différent, certes déjà visité par le passé dans certaines œuvres, ici en le replaçant dans un contexte bien spécifique et motivé par une quête sordide mais également quelque part légitimée par l'atrocité vécue par le kidnappeur. Cela va donc impliquer quelques scènes de repas qui ne chercheront pas franchement à verser dans un gore outrancier qui n'aurait pas vraiment eu sa place ici pour se contenter d'être quand même graphiques et sanglantes tout en privilégiant une efficacité émotionnelle avérée et efficace pour déstabiliser encore un peu plus le spectateur et le pousser dans ses derniers retranchements, à l'instar des protagonistes.

AffamésL'interprétation servira admirablement le métrage, avec une Lori Heuring remarquable de justesse et de finesse pour camper Jordan, tandis que Joe Egender jouera un Luke bien frappé et provocant. La mise en scène du réalisateur va se servir avec brio des possibilités des décors réduit pour générer de la tension tout en se servant des possibilités offertes par le fait que le kidnappeur observe ses victimes avec la vidéo pour rompre la monotonie qui aurait été susceptible de s'installer si la caméra était restée tout au long du film figée dans cette cave. Les effets spéciaux sont probants pour avancer ces quelques plans sanglants graphiques mais sans aucune surenchère pour plutôt apporter de l'ampleur aux développements de l'intrigue.

Donc, ce Affamés sera une bien belle surprise avec son pitch d'apparence classique mais qui va cacher bien des surprises remuantes pour le spectateur et les protagonistes pour ainsi même parvenir à troubler et à ébranler les convictions !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition combo Blu-ray/ DVD éditée par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 1169 mots par nicore, 1858 vues • R�agir

03.01.11

06:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Bang Rajan 2
Bang Rajan 2

Suite tardive du premier bang Rajan sorti en 2000, ce Bang Rajan 2, toujours réalisé par Tanit Jitnukul, reprendra le flambeau du premier film pour une épopée violente et ponctué de combats épiques et chargés en héroïsme, mais n'aura pas connu les honneurs d'une sortie en salles obscures pour débarquer chez nous directement en DVD et en Blu-ray grâce à l'éditeur Emylia.

Bang Rajan 2

Le script va prendre place en 1767, alors que le royaume d’Ayutthaya est tombé sous l’emprise des militaires birmans, qui pillent tout sur leur passage : des statues de Bouddha et des prisonniers sont ramenés en Birmanie. Dans un petit village agricole appelé Bang Rajan, le chef des Yantric Warriors, Nai Man ouvre la voie à la lutte contre les envahisseurs birmans.

Bang Rajan 2

Le métrage va bien entendu s'axer sur ces temps forts que constitueront ces batailles homériques, violentes et parfois même sanglantes, avec un renfort de détails graphiques, faisant ainsi en grande partie oublier quelques petits défauts inhérents au genre auquel le métrage aura du mal à apporter du "sang neuf", notamment au travers de ses protagonistes flirtant parfois avec les stéréotypes, et tandis que les élans patriotiques seront quand même trop récurrents et volontairement mis en avant, sans pour autant que cela vienne perturber la bonne marche de l'ensemble, ni le plaisir pris devant cette succession de combats à l'ampleur garantie.

Bang Rajan 2

L'édition DVD proposée par Emylia avancera une image en 2.39 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et en DTS, mais aussi en version originale thaïlandaise sous-titrée en DD5.1.. En bonus, on pourra suivre un intéressant making-of que l'éditeur aura cette fois-ci pris le temps de sous-titrer. Le Blu-ray du film disposera également d'une image en 2.39 (1080p/24) pour une bande-son en français en DTS-HD5.1 et en thaïlandais sous-titré également en DTS-HD5.1., pour reprendre le même bonus.

Bang Rajan 2

Donc, c'est à partir du 4 janvier prochain que nous allons pouvoir suivre cette aventure épique et bien violente au service d'une intrigue prenante malgré ses petits défauts résiduels !

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Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers

Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers
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Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers (Blu-ray)

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