Archives pour: Janvier 2010, 21

21.01.10

07:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Kill the scream queen

Avec ce Kill the scream queen le métalleux-maniaque Bill Zebub va, pour l'un de ses premiers efforts, nous livrer une satire du genre forcément érotique, déviante mais également souriante grâce à un humour dévastateur et irrévérencieux qui va accompagner les différentes séquences d'un métrage qui risquera de ne pas plaire à tout le monde.
Le script va laisser un sadique meurtrier appâter des jeunes femmes grâce à une annonce sur internet leur promettant gloire et richesse en participant à son film, qui se révélera être un "snuff movie" pour lequel il va réellement tuer ses victimes.

Kill the scream queenLe métrage ne va pas perdre un instant pour d'entrée avancer une des "clientes" du personnage principal, une femme quelque peu défraîchie qui espérera trouver là source de reconnaissance et qui va répondre directement face à la caméra aux questions posées, sans se douter des intentions de son interlocuteur, même lorsque sera évoqué le fait de tourner un "snuff". C'est ainsi qu'elle se laissera docilement attacher nue à une croix, bâillonnée par une boule typique de l'imagerie sado-masochiste pour voir l'homme d'abord la fouetter avec une chaîne terminée par un poids métallique avant qu'il ne l'achève en lui enfonçant un couteau dans son intimité. Malgré les apparences, cette première séquence restera bien "soft", guère violente et encore moins sanglante, le réalisateur jouant énormément avec la suggestion, dans un manque évident de moyens pour visualiser plus avant ses atrocités.

Kill the scream queenEnsuite, nous allons retrouver notre homme au look de hardos typique dans la bibliothèque d'une université où il va pirater le code d'une étudiante afin de passer une annonce sur le net pour recruter des modèles pour le tournage d'un film "snuff", laissant présager la notoriété pour celles qui lui répondront. C'est ainsi qu'une première jeune femme va se présenter pour passer elle aussi d'abord sur la croix, élément strictement visuel et démonstratif puisqu'elle ne sera pas battue, l'homme ayant d'autres projets pour elle puisqu'il compte tourner une scène de viol. Mais là encore, tout se fera par suggestion, la caméra suivant uniquement la demoiselle fixant l'objectif pendant l'acte, conformément aux désirs du maniaque qui en outre annoncera de manière délicieusement macabre l'issue mortelle qu'il a prévue pour elle.

Kill the scream queenIssue que nous ne verront pas pour uniquement voir le meurtrier se préparer à enterrer ses victimes en pleine forêt pour une séquence extrêmement contemplative qui laissera la caméra tourner longuement autour des victimes allongées en petite tenues sur le sol, non loin d'un cadavre à la décomposition largement avancée. Le métrage s'attachera par la suite à suivre le tueur dans plusieurs séquences reflétant chacune un thème différent censé illustrer son "film" dont il préparera en même temps les bonus, le teaser en même lors du final le "director's cut", tandis que nous le suivrons également lors de la prise de contact téléphonique avec une maison d'édition pour une scène qui évitera l'ennui en laissant l'homme consulter des photos graphiques de ses victimes qui seront d'ailleurs plus dénudées et offertes que celles alimentant les diverses parties du métrage.

Kill the scream queenC'est ainsi que Bill Zebub va s'amuser avec ses actrices sur ces thèmes déviants, pour d'abord avancer une longue séquence censée évoquer l'humiliation avec une pauvre minette qui devra danser lascivement sur du "death-metal" bien sauvage, scène amusante parce que complètement décalée entre la musique et les poses certes sensuelles mais complètement et risiblement hors-sujet de la fille, ce qui bien entendu irritera le sadique qui finalement se débarrassera de cette incapable. Ensuite, pour représenter la peur, une brève apparition d'une autre demoiselle ligotée les bras en l'air dans une salle de bains (bonjour les décors faciles…) suffira, le réalisateur préférant la sordidité de la torture qui suivra.

Kill the scream queenEn effet, ce sera par une longue scène à la limite du glauque que Bill Zebub illustrera ce sujet avec une nouvelle femme, toujours attachée à la croix après avoir été droguée, qui recevra des décharges électriques grâce à des fils reliés directement à ses seins, puis à son intimité, pour un sévice qui ne sera pas sans rappeler l'époque sordide de la "nazisploitation" tout en étant comme précédemment pas foncièrement graphique si on omet la nudité de la victime. L'avant-dernier supplice concernera la mort, laissant l'assassin jouer avec une demoiselle, qu'il aura comme les autres appâtée avec ses promesses, pour l'attirer dans les bois où il va l'attacher à un arbre avant de s'amuser d'elle avec les mots et les faux-semblants, pour d'abord se faire malicieusement prendre à son propre jeu avant de rebondir de façon très jouissive et, contrairement au reste recherchée.

Kill the scream queenLa dernière victime, et certainement la plus jolie d'entre toutes mais aussi la plus intelligente puisqu'elle sentira le mauvais coup venir sera quant à elle tracassée et molestée par notre homme qui va lui imposer un sévice d'ordre sexuel avec cette fellation (évidemment en hors-champ même si le réalisateur fera semblant de flirter avec le hardcore de manière quand même naïve) qui s'achèvera dans la tradition de La dernière maison sur la gauche, ce qui n'empêchera pas l'assassin de revenir bien vite pour un dernier baroud d'honneur à base de scarification à l'aide d'une male de rasoir, laissant alors sans réel épilogue le spectateur en plan jusqu'à la dernière et sarcastique tirade de la fin du générique.

Kill the scream queenAlors bien entendu le métrage restera foncièrement gratuit en apparence dans la multiplication de ses séquences érotiques dénudant ses actrices dans des buts inavouables et largement déviants, mais Bill Zebub filmera l'ensemble avec une légèreté quasiment constante (hormis l'épisode de l'électricité) qui empêchera les faits avancés d'être pris au sérieux, surtout que les dialogues, ici réduits au minimum s'attacheront surtout à se gausser du genre de manière "gentille" et certainement pas dénigrante, pour aussi bien déplorer la disparition des véritables "scream queen", remplacées par des demoiselles sans talent ni charisme que pour chercher à l'élever de son petit budget en ridiculisant quand même le travail de son personnage principal, surtout que celui-ci adoptera régulièrement des postures risibles, sans oublier ce masque dérisoire et saugrenu qui collera peut-être avec la mouvance "death-metal", mais bon…

Kill the scream queenL'interprétation sera juste cohérente, avec des actrices exhibant surtout leurs charmes et qui n'auront pas franchement le temps de montrer leur éventuel talent, tandis que Bill Zebub qui endossera l'habit du tueur manquera quand même de charisme pour réussir à imposer son personnage à l'écran. Sa mise en scène sera au diapason en étant simpliste pour de longs plans contemplatifs récurrents, voir même heurtée et saccadée pour des plans tremblotants mettant bien en avant un certain amateurisme pas forcément volontaire. Les petits effets spéciaux seront basiques et guère volontaires pour uniquement avancer quelques plaies factices et un squelette par contre plus crédible.

Donc, ce Kill the scream queen méritera le coup d'oeil par sa volonté déviante dans l'érotisme et son humour cynique ouvertement souriant, mais cet étalage de mauvais goût ne sera pas à conseiller aux âmes prudes et sensibles !

Kill the scream queenLe DVD de zone 0 édité par la boîte du réalisateur Bill Zebub Productions avancera une image assez nette mais souffrant en de rares instants de petits soucis de pixellisation, tandis que la bande-son sera plutôt efficace et en tout cas adaptée avec ce "death-metal" plus que largement bruyant et ravageur.
Par contre, le menu d'accueil fixe ne proposera que de lancer le film ou d'aller scruter les chapitres, et donc aucun bonus ne viendra accompagner le métrage, pas même la moindre bande-annonce, alors que Bill Zebub a pourtant réalisé d'autres métrages aux titres savoureux comme ce Jesus Christ serial rapist qui aura quand même du mal à tenir ses promesses...

Pour ceux qui voudraient découvrir ce cinéaste déviant tentant de réaliser un "snuff movie", le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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