Catégorie: Test / Critique

03.06.10

07:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Cicak-Man

Nous venant de Malaisie, ce Cicak-Man va nous offrir un nouveau super héros bien farfelu et lorgnant évidemment du côté de "Spider-Man" au sein d’un métrage complètement déjanté qui sera bien plus porté sur la comédie que sur l’action spectaculaire (petit budget oblige !) mais pour autant le délire ambiant deviendra vite communicatif et permettra du passer un bon moment de grand n’importe quoi assumé et largement souriant pour ainsi plaire à tous avec un petit côté mûr qui s’exprimera parfois.
Le script va prendre place dans une ville futuriste où le patron d’un laboratoire spécialisé dans le recherche d’antidotes aux virus menaçant la ville va chercher à prendre le pouvoir sans se douter qu’un de ses employés, ayant avalé un lézard contaminé, va se transformer en un super-héros et s’ériger contre lui.

Cicak-Man 1Après avoir replacé le métrage dans un contexte de "comic book", le métrage va tout de suite nous présenter ses deux personnages principaux, Danny, un jeune homme d’apparence normal et son ami Hairi qui lui sera complètement frappé et le sera encore plus lorsqu’il apercevra la belle Tania prenant la même rame de métro qu’eux pour se rendre à leur travail et lorsque Tania viendra vers eux, il sera dans une incapacité totale de lui parler. Cette entame du métrage avancera donc un personnage haut en couleur en la personne de ce Hairi au comportement exagéré et donc bien entendu souriant, tandis que le métrage s’amusera également grâce à cette voix-off d’un présentateur à présenter une ville où tout est payant, renforçant ainsi l’humour de ce début original.

Cicak-Man 1Ensuite, nous allons suivre nos deux lascars à l’arrivée à leur travail au laboratoire Klon, gardé par des hommes en armes et dont l’accessibilité sera bien cloisonnée pour alors ne pas tarder à voir Hairi, voulant tester sur des lézards un antidote à un mystérieux virus 266 commençant à faire des ravages en ville, se retrouver à en avaler un par mégarde et sans s’en rendre compte. Nous découvrirons aussi le patron du laboratoire, un excentrique professeur Klon hystérique et toujours ricanant, même lorsqu’il se retrouvera face aux "Ginger", deux hommes à l’accoutrement identique d’un marron brillant qui victime des expériences de Klon voudront se venger avant de finalement pactiser avec lui pour un plan diabolique destiné au prendre le pouvoir de la cité.

Cicak-Man 1Pendant ce temps-là Hairi et Danny vont prendre conscience de faits louches pouvant être imputés au professeur Klon et décider de mener l’enquête dans le bureau du professeur, chose qui sera facilitée par Hairi qui va par ailleurs commencer à découvrir ses nouveaux pouvoirs, consistant essentiellement à pouvoir grimper le long des murs et se tenir au plafond, sans oublier cette langue de lézard qui lui permettra d’attraper des choses, pour rapidement mettre Danny dans la confidence. L’intrigue ainsi posée avec notamment un apprentissage assez bref et une acceptation quasiment immédiate de ses nouveaux pouvoirs par Hairi, le métrage va alors nous renseigner sur le fameux plan concocté par le professeur Klon et ses deux sbires, tandis qu’aussi bien Hairi que Tania vont être chacun d e leur côté mis au courant des sombres desseins du professeur.

Cicak-Man 1En effet, celui-ci aura kidnappé et cloné cinq ministres pour s’assurer une mainmise sur le pouvoir de la cité avec en plus le lancement du nouvel antidote contre le virus 266 et à la clé un programme nucléaire financé par le gouvernement. Mais Cicak-Man veillera et bien que sa tâche sera compliquée par une transformation interne (à cause du budget limité qui empêchera des effets spéciaux trop coûteux !) le poussant à ressembler dans ses postures de plus en plus à un lézard et surtout par ses impairs commis au cours de situations grandement souriantes, il va tout faire pour sauver "sa" ville et Tania, bientôt menacée à son tour, tout comme Danny au cours de rebondissements réguliers et souvent imprévisibles qui vont amener des situations cocasses mais aussi plus dramatiques (notamment lors du final qui achèvera le métrage sur une note assez aigre), tout en comportant un minimum d’action pour quelques combats mémorables avec leur agencement particulier.

Cicak-Man 1Si l’intrique restera sur le fond assez classique avec ce super-héros découvrant ses pouvoirs et confronté à un méchant bien décidé à dominer son monde, le métrage vaudra surtout pour son aspect comique omniprésent et régulièrement irrésistible avec un comique de situation et également par ses personnages hauts en couleurs, complètement surjoués (le professeur Klon en tête) et foncièrement déjantés, la palme revenant dans ce domaine au deux "Ginger" et leur élocution anormale excellente, avec en plus une façon d’agir décalée incroyable et démentielles. Mais le métrage en profitera aussi pour se gausser quelque peu des super-héros traditionnels dont les actions sont saluées par la presse avec ici un Cicak-Man bien malmené malgré sa volonté de bien faire et dont les actes seront inévitablement travestis pour le faire passer pour un criminel.

Cicak-Man 1On pourra ajouter à ce constat savoureux quelques idées originales et sujettes à bien des délires, avec déjà ces clones de ministres défaillants et multipliés à l‘infini pou tromper Cicak-Man lors d’une séquence démente, ou encore cette surprise lors du final qui vaudra son pesant de cacahuètes, mais le personnage central, Hairi, sera largement délectable avec sa manie de rater les actions entreprises et son caractère asocial du début du film qui contrastera pleinement avec l’assurance de son ami Danny, ce qui laissera encore des développements s’imposer pour donner une ampleur supplémentaire à l’ensemble et permettre à un penchant plus adulte de s’exprimer sans pour autant venir nuire à l’aspect divertissant global du film.

Cicak-Man 1L’interprétation sera ici largement convaincante avec un surjouage volontaire exquis (mais hélas parfois un peu répétitif, surtout concernant le professeur Klon) pour assurer la partie comique du métrage tout en sachant sporadiquement retrouver une gravité lorsque cela se fera nécessaire, tandis que la mise en scène du réalisateur est dynamique pour mesurer l’ampleur du délire du film et lui donner un bon rythme tout en insistant bien sur ses effets et sur l’exubérance de certains protagonistes (les "Ginger"). Les effets spéciaux sont plutôt probants pour les cascades du film mais l’animation numérique de certaines séquences et de certains décors restera quand même visible mais sans que cela ne vienne nuire véritablement à la bonne marche du film.

Donc, ce premier Cicak-Man nous réservera bien des surprises ahurissantes et démentielles dans une volonté délirante assumée et contagieuse afin de vraiment faire passer un bon moment à son spectateur, amateur ou non de super-héros !

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02.06.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Infectés
Réalisateur : Alex et David Pastor
Durée du film : 1h24

Date de sortie du film
: 26 mai 2010

Avec
: Chris Pine (Brian), Lou Taylor Pucci (Danny), Piper Perabo (Bobby), Emily VanCamp (Kate), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par les espagnols Alex et David Pastor, Infectés de quoi rappeler des événements pas si loin lointains. En effet, le fait que des gens se retrouvent infectés par un virus inconnu qui a touché le monde entier, n'est pas sans rappeler la pandémie de la grippe A.
Le parallèle s'arrête cependant là. Car par son traitement apocalyptique avec quelques survivants qui tentent de sauver leur peau, le film se rapproche plutôt en terme de films d'un 28 jours plus tard. Car dans ce film où un virus particulièrement vivace a décimé une grande partie de la population, on ne croise pas grand monde. Les routes sont désespérément désertes et la principale préoccupation des vivants est de se mettre à l'abri.

C'est dans ce contexte peu favorable que l'on suit les aventures de Brian (Chris Pine) et de son frère cadet Danny, qui voyagent avec leurs copines respectives, Bobby et Kate. Leur chemin est parsemé d'embûches. En plus de devoir faire attention à des personnes qui peuvent être contaminées, il est essentiel de trouver de l'essence pour pouvoir continuer à rouler vers un ailleurs plus clément.
Dans ce film relativement lent, les frères Pastor refusent tout élément spectaculaire. On est loin des films d'horreur traditionnels marqués par une surenchère d'effets gore. Ici, il n'est question ni de gore ni d'action. Pour ne pas faire dans la redite, les deux cinéastes ont choisi de mettre l'accent sur l'aspect psychologique. En touchant à l'intime avec notamment la relation conflictuelle de Brian et de son frère Danny, l'horreur de la situation vécue est d'autant plus prenante. A la manière d'un George A. Romero qui insiste sur l'éclatement des groupes lorsque des moments dramatiques comme ceux-ci ont lieu, les frères Pastor évoquent sans ambages l'éclatement du groupe en raison de la crainte liée à ce virus. Il faut dire que ce virus a de quoi faire peur : on ne sait pas d'où il vient et personne n'arrive à le soigner. Certains se résignent à partir du moment où il n'y a plus d'espoir (voir la belle scène dans l'hôpital aménagé), d'autres jouent jusqu'au bout leur va-tout afin de sauver leur peau. Mais pour réussir à s'en sortir, il est parfois nécessaire d'abandonner ceux que l'on aime. Et de ce point de vue, le scénario du film n'offre aucun échappatoire. Au contraire. Au départ, ce sont des étrangers (un père et sa fille malade) que le groupe doit abandonner, puis c'est la petite amie d'un des frères puis c'est tout bonnement l'un des frères.
Dans un monde qui a changé, l'homme doit sacrifier sa bonne conscience. Il n'est finalement plus question d'amitié, d'amour ou de fraternité. Le film a le mérite d'exacerber le côté individualiste que l'on connaît dans notre société actuelle (alors que nous ne sommes pas victimes d'un virus).
Le film réserve par ailleurs quelques belles scènes d'émotion. De ce point de vue, c'est de manière assez logique que Infectés s'ouvre et se ferme par des souvenirs où l'on voit l'enfance heureuse des deux frères.
Mais tout ceci n'est finalement qu'un intermède. La réalité est toute autre et pour rester en vie, toute précaution est bonne à prendre : porter des masques, s'isoler des contaminés et, cas plus extrême, tirer sur des gens quand ceux-ci refusent de donner l'essence dont on a besoin.
Si le film n'est pas en soi d'une grande originalité par son sujet, il l'est en revanche par son traitement. En évitant le spectaculaire et en évoquant bien souvent la face sombre de l'être humain, Infectés évite toute facilité scénaristique et se refuse à un happy-end hollywoodien.
Le jeu des acteurs est loin d'être fameux avec notamment un Chris Pine qui cabotine quelque peu dans le rôle du frère aîné ou à l'inverse un Lou Taylor Puccci bien transparent dans le rôlee de Danny. Mais bon, le film ne joue pas spécialement sur la performance de ses acteurs. On est plutôt captivé par les événements qui ont lieu et par la tension latente qui est véhiculée tant par une mise en scène qui refuse le spectaculaire que par une belle photographie qui accroît le côté apocalyptique du film.
Au final, malgré un certain manque de rythme, des acteurs peu fameux, le film mérite tout de même d'être vu. L'ambiance sérieuse d'Infectés et ses intentions, bien relayées par la tension psychologique qui s'instaure entre les personnages, en font un film tout à fait correct, à défaut d'être totalement convaincant.

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01.06.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Freddy, les griffes de la nuit
Réalisateur : Samuel Bayer
Durée du film : 1h35
Date de sortie du film : 12 mai 2010

Avec : Jackie Earle Haley (Freddy Krueger), Kyle Gallner (Quentin Smith), Rooney Mara (Nancy Holbrook), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Samuel Bayer, Freddy les griffes de la nuit n'est rien d'autre que le remake de l'excellent film de Wes Craven (1985). Était-ce bien nécessaire de faire un film sur le mythe de Freddy alors que Wes Craven avait rendu un film de très bonne facture, sur ce psychopathe atypique, qui s'occupe de tuer des jeunes dans leurs rêves.
Eh bien malheureusement non. Il faut bien reconnaître que cette production Michael Bay est franchement très dispensable. Et ce pour plusieurs raisons.
Le principal défaut du film tient au changement d'acteur jouant le rôle de Freddy. Il n'est pas aisé de remplacer Robert Englund qui incarnait réellement ce cauchemar vivant pour les adolescents qu'est Freddy. Là, au contraire Jackie Earle Haley paraît bien terne. C'est une pâle copie de Freddy. On ne sent pas l'acteur vraiment impliqué dans son rôle. Il y a bien toujours le pull rouge de Freddy et ses lames tranchantes mais rien n'y fait. D'ailleurs, Jackie Earle Haley n'est pas le seul fautif dans cette affaire. Le scénariste a manqué d'inspiration en cantonnant Freddy dans un rôle de tueur quasi mécanique. On appréciait dans le film original le fait que Freddy soit un être particulièrement mystérieux et que chacune de ses apparitions fasse vraiment peur. Il va sans dire qu'il était également très appréciable dans l'original le fait de voir un Freddy qui joue avec ses futures victimes. Malheureusement cela n'est désormais plus le cas.

Autre défaut du film : la musique. La composition de Steve Jablonsky paraît bien terne. Si par moments on entend le thème célèbre de Freddy, la musique dans sa globalité n'apporte rien. On regrettera cette fois la musique de Charles Bernstein qui, si elle est bien ancrée dans les années 80, participait cependant bien à l'aspect angoissant du long métrage original.
On notera également qu'en bon remake, Freddy new look reprend en grande partie la trame de l'histoire originelle. Ainsi, on a droit à de nombreuses scènes identiques qui se révèlent malgré tout moins prenantes avec notamment la scène de la baignoire ou celle de la personne suspendue dans la pièce (second mort) qui paraissent un peu molles. La scène de la baignoire est vraiment très courte, à tel point qu'il n'y a aucune tension ressentie par le spectateur ce qui est un comble.
Quant à la mise en scène, évidemment Samuel Bayer n'est pas Wes Craven. Même si ce néo cinéaste ne s'en sort pas trop mal sur ce plan, la mise en scène est plus fonctionnelle qu'autre chose et se limite à quelques travellings de temps à autre.
Et puis les acteurs, tous de parfaits inconnus, donnent dans l'ensemble d'être peu impliqués dans le film. Le meilleur exemple est ainsi celui de l'acteur qui interprète Freddy et qui paraît bien terne. Les acteurs donnant au spectateur le sentiment d'être peu intéressés par le film, il en ressort que ce même spectateur n'est pas passionné du tout par ce qui va leur arriver. De ce point de vue, on ne pourra que regretter la scène finale qui est vraiment torchée en deux temps trois mouvements avec un Freddy qui est vite ramenée dans le monde des vivants et vite exterminé par les deux jeunes.
En dépit des énormes défauts inhérents à ce remake, le film comporte quelques rares qualités, même si elles sont à peine exploitées. D'abord, la première scène de meurtre est plutôt bien amenée avec ce mélange astucieux entre rêve et réalité. Le premier meurtre laisse espérer de belles choses, qui n'auront pourtant pas lieu par la suite. La seule vraie bonne idée est constituée d'un flashback où l'on en apprend plus sur les motivations de Freddy de son vivant et sur les raisons qui ont conduit à sa mort. Le côté pédophile du personnage, qui est bien mis en avant, démontre que Freddy était un homme extrêmement contestable dans ses faits et gestes. Il est dès lors dommage d'avoir donné si peu de caractère au Freddy psychopathe, tueur d'adolescents.
La déception est donc sérieusement de mise pour ce Freddy qui se révèle un film peu passionnant, et c'est le moins que l'on puisse en dire. Le peu d'intérêt que l'on peut porter à ce film à tous points de vue fait que ce Freddy est globalement plutôt ennuyeux. Voilà une nouvelle production Michael Bay qui est loin de s'avérer une réussite. A titre personnel, je conseille d'aller voir ce film si vraiment rien d'autre ne vous intéresse au cinéma.

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06:55:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Fragments

Epaulé par un casting aux petits oignons, ce Fragments va réussir à développer une intensité dramatique autour de protagonistes marqués par un épisode traumatisant qui va bouleverser leurs vies respectives, pour nous faire découvrir avec naturel et simplicité comment chacun va réagir, dressant ainsi une galerie de personnages attachants, voir même attendrissants, mais aussi parfois souriants et qui vont se dévoiler progressivement au gré de séquences allant harmonieusement de l'un à l'autre.
Le script va donc suivre la reconstruction de la vie de survivants d'un massacre perpétré dans un fast-food par un tireur isolé.

FragmentsD'entrée le métrage va se positionner dans ce restaurant où nous allons découvrir certains des protagonistes principaux, comme Carla la serveuse qui mettra du temps à s'occuper de Charlie, un homme au regard malheureux, tandis que plus loin le jeune Jimmy va s'amuser avec son amie Anne et le père de celle-ci, ou encore ce médecin, le docteur Bruce Laraby, qui quittera les lieux juste avant qu'un nouvel arrivant sorte une arme et ouvre le feu dans le fast-food. Le métrage ne s'attardera pas en première intention sur le carnage commis pour préférer s'intéresser aux survivants qui vont être bien entendu conduits à l'hôpital local, nous laissant alors par bribes découvrir ce qui s'est réellement passé, tandis que Charlie sera soigné d'une balle qui ne l'aura par miracle qu'effleuré, laissant Carla, Jimmy et Anne être reçus par une personne de l'assistance aux victimes qui va essayer de les faire parler pour évacuer leur trauma.

FragmentsMais le métrage se fera également plus frontal pour suivre l'arrivée des blessés graves dans des brancards aux draps recouverts de sang et surtout cette opération de la dernière chance que va subir sans succès le père d'Anne qui va y rester malgré les soins prodigués par le docteur Laraby, qui par ailleurs aura bien conscience d'avoir eu de la chance de quitter le fast-food au bon moment, tenant même la porte au tireur entrant. Mais même si les différents personnages vont se croiser dans les couloirs de l'hôpital, il ne va pas pour autant se créer de liens entre eux, et chacun va devoir retourner à sa vie d'avant, complètement bouleversée pour chacun à des degrés bien évidemment différents et ce sera le parcours de reconstruction ou de renaissance de chacun que le métrage va alors s'efforcer de nous faire vivre de l'intérieur avec une force dramatique largement maîtrisée.

FragmentsEn effet, nous allons ainsi chronologiquement assister au retour chez lui de Jimmy qui ne daignera plus parler à son entourage pour se barricader dans un mutisme qui va alarmer ses parents, tandis que Anne va se trouver une Foi en dieu débordante d'énergie en louant le courage de son père à l'heure de la mort pour se mettre à parler comme ces prédicateurs typiquement américains, à commencer par son discours d'adieu lors de l'enterrement de son père, ce qui se fera au grand dam de sa mère déjà bien éprouvée par la mort de son mari. Mais le destin le plus marquant sera celui de Charlie, miraculé du massacre qui, tout en se sachant atteint d'un cancer, ne va pas rentrer chez lui mais au contraire tout larguer pour aller à Las Vegas et s'adonner à son vice, le jeu, en misant sur la chance qu'il a eu de rester en vie.

FragmentsA côté de cela, d'autres personnages vont eux aussi interférer largement dans l'intrigue, à commencer par Carla, la serveuse sortie indemne mais cela n'aura pas calmé son mode de vie assez dissolue et négligeant son bébé au point de flirter avec la maltraitance, à moins que la déshydratation et les maux de son jeune fils ne soient une raison pour aller consulter le docteur Laraby dont Carla sera amoureuse, mais le bon docteur aura la tête ailleurs, en cherchant à soigner son épouse victime de maux de tête en lui administrant en cachette deux médicaments, pour ce qui restera comme la sous-intrigue la plus confuse et la moins passionnante du film.

FragmentsLe réalisateur australien Roman Woods va développer chacun des segments du métrage avec une implication constante qui sera communicative et rendra les différents protagonistes plus ou moins attachants ou troublants comme la petite Anne qui par ses discours religieux va commencer à s'attirer autour d'elles une petite communauté de croyants, laissant au passage l'auteur fustiger à demi-mot le fondamentalisme religieux ou encore cette Carla inconsciente qui n'hésitera pas à laisser son bébé seul dans sa voiture pendant qu'elle ira s'amuser dans un bar, mais l'intrigue se chargera au final de régler les comptes de chacun pour leur faire se rendre compte de leurs erreurs respectives, erreurs causées et motivées ou non par l'incident du fast-food, et ce de manière émotionnellement forte avec notamment le retour à la réalité de la petite Anne qui aura sanctifié aveuglement son père.

FragmentsLe déroulement de l'intrigue se fera aussi intelligent pour ménager de la place à toute une série de courts flash-backs revenant sur le massacre du fast-food sans aucun sensationnalisme inutile, nous permettant à chaque retour en arrière d'en apprendre un peu plus sur le déroulement des faits tout en se mettant judicieusement à la place du personnage alors concerné pour ainsi reformer un puzzle qui ne manquera pas de réserver quelques petites surprises désagréables et ne mettant pas foncièrement en valeur certains des individus concernés, ce qui vaudra également pour les réactions de certains personnages annexes aux réflexions bien terre à terre mais tellement humaines.

FragmentsLe métrage pourra donc bien évidemment compter sur ses personnages pour devenir impliquant et prenant, et l'interprétation sera au diapason avec une brochette d'acteurs engagés et extrêmement convaincants, Forest Whitaker en tête pour jouer un Charlie émouvant, tandis que Kate Beckinsale campera une Carla avec naturel, laissant Guy Pearce ou encore Dakota Fanning venir jouer des personnages avec sérieux pour achever de donner une crédibilité totale à l'ensemble. La mise en scène du réalisateur est convaincante, sans fioriture ou effets inutiles pour bien suivre le destin de chacun de protagonistes tout en revenant sur l'événement déclencheur de façon intelligente et perspicace.

Donc, ce Fragments sera porteur d'une charge émotionnelle réelle et parviendra à poser des questions avec justesse pour certes ne pas forcément apporter des réponses mais en tout cas laisser chacun réfléchir sur les sujets abordés de manière naturelle et efficiente !

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31.05.10

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le plan B
Réalisateur : Alan Poul
Durée du film : 1h47
Date de sortie du film : 19 mai 2010
Avec : Jennifer Lopez (Zoé), Alex O'Loughlin (Stan), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Alan Poul, Le plan B est par excellence le type même de comédie romantique que l'on voit fleurer chaque année sur les écrans de cinéma. Le problème est que justement cette comédie romantique n'arrive pas vraiment à se distinguer du reste de la production courante. Pire, le film est même globalement plutôt navrant. C'est pourtant dommage car le film bénéficiait d'un pitch de base qui, à défaut d'être révolutionnaire, se révélait plutôt intéressant.
En effet, on suit une jeune femme, Zoé (Jennifer Lopez) qui a passé la trentaine et qui pour diverses raisons est toujours seule mais a envie d'avoir un enfant. C'est la raison pour laquelle elle ne passe pas par le plan A (avoir naturellement un enfant avec un homme) mais par le plan B (insémination artificielle de sperme) d'où le titre du film. Sur ce, c'est après avoir s'être rendu à l'hôpital qu'elle rencontre un jeune homme, Stan, qu'elle commence d'abord par ne pas aimer puis cela va être la grande histoire d'amour.
Tout est cousu de fil blanc dans cette histoire et franchement il ne faut pas être doué pour savoir comment tout cela va terminer.
Même si les deux acteurs principaux, à savoir Jennifer Lopez et Alex O'Loughlin apportent une touche charme évidente, leur jeu sonne faux. Et puis tout cela est tout de même peu crédible. Entre le jeune homme qui est aux petits soins d'une femme qui le détestait il y a encore peu – sans compter la rapidité à laquelle il accepte le fait de devenir le père de substitution de deux enfants – et une femme qui se pose assez peu de questions sur la vie en couple ou sur la maternité, le réalisateur Alan Poul ne fait qu'effleurer son sujet et livre un film conventionnel, quand il n'est pas carrément caricatural.

Certaines scènes sont même carrément ridicules, notamment le jeu avec le chien qui s'en prend au test de grossesse ou encore une Zoé qui est toute émoustillée alors que Stan n'a pas commencé à lui faire l'amour. Il y a aussi la scène du jardin d'enfant avec le père de famille qui explique à Stan la joie d'être père, avec un enfant qui lui apporte une crotte ! Non seulement ce n'est pas drôle, mais on est proche d'une certaine vulgarité.
Tout cela est lourd, a été déjà vu mille fois et fait par instants vraiment de la peine à être regardé. Le réalisateur n'exploite jamais son sujet. Quant aux personnages secondaires, ils sont d'ailleurs bien secondaires, à tel point qu'ils sont carrément inutiles. Le coup de l'ex de Stan aurait pu mettre un peu de piment dans cette histoire mais l'idée n'est qu'effleurée. Quant à l'association des « mères célibataires et fières », là encore il aurait pu s'agir d'une bonne idée mais on tombe rapidement dans la caricature.
Alan Poul a aussi une capacité certaine à résumer le temps de la grossesse en un moment peu agréable, mais qui se résume qu'à quelques coups de colère et en une transformation rapide du corps de la femme. On a vraiment l'impression que les 9 mois passent à la vitesse grand V. Cela est d'autant plus étonnant que la jeune Zoé donne naissance à deux enfants. De ce point de vue, la scène de l'accouchement est symptomatique du reste du long métrage avec un enfant qui arrive sitôt que Zoé ait commencé à crier et à pousser.
Évidemment, dans cette histoire, Zoé et Stan vont connaître quelques moments de doute mais tout va bien se finir. On a d'ailleurs droit à la totale avec un Stan qui, de simple étudiant, passe à commerçant qui ouvre sa boutique et qui va épouser sa belle après avoir accepté ses deux enfants.
Que garder de ce film : un duo d'acteurs charmant (à défaut d'être marquant sur le plan du jeu) et quelques rares scènes marrantes, comme lorsque Zoé cherche à tout prix à joindre Stan lors du mariage de sa grand-mère, et a les pires difficultés pour le joindre.
Cependant, au final, jamais surprenant, parfois assez vulgaire, plutôt mal joué, Le plan B est un film largement dispensable, qui reste à mon avis uniquement à réserver pour les fans de Jennifer Lopez.

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27.05.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Crazy night
Réalisateur : Shawn Levy
Durée du film : 1h25
Date de sortie du film : 12 mai 2010
Avec : Steve Carell (Phil Foster), Tina Fey (Claire Foster), Mark Wahlberg (Holbrooke Grant), etc.

Par Nicofeel

Dans ce film réalisé par Shawn Levy, on retrouve l'acteur Steve Carell, habitué à jouer dans des films comiques. Ici, il ne déroge pas à la règle, en interprétant le rôle de Phil Foster, un homme marié et avec des enfants, qui va vivre une nuit de folie (d'où le titre du film) avec son épouse Claire.
Sauf que rien ne prédestine ce couple à une nuit de folie. On nous dépeint au début du film un vieux couple qui vit dans une certaine routine quotidienne. Il y a les enfants dont il faut s'occuper, chacun a son travail et le soir l'envie de faire l'amour est plus que limité. Si le film nous dessert une vision quelque peu caricaturale du couple, malgré tout le constat de l'usure de l'amour au sein du couple est bien présent. Le film est tout de même symptomatique de ce qui peut arriver à certains couples, d'où certaines réflexions qui ne trompent pas : « on est maintenant comme des colocataires qui s'entendent bien » (l'ami de Phil à Phil) ; « ce n'est pas un couple marié car ils sont assis du même côté de la banquette » (on sent quelqu'un d'envieux quand Phil déclare cela à son épouse) ; « dès que tu le regardais, tes yeux se mettaient à pétiller comme une bouteille de champagne ».

On comprend dès lors le besoin de Phil de faire plaisir à son épouse et de vivre une soirée mémorable : « je veux que cette soirée soit différente ». Il ne croyait pas si bien dire. L'intérêt le plus évident est de montrer au spectateur comment un couple modèle va se retrouver dans une histoire proprement incroyable. Occupé au départ à trouver une façon pour dîner dans un des restaurants les plus en vue de la ville, le couple va être pris dans un engrenage infernal. A l'instar de films d'action, sur un format relativement court (à peine plus d'une heure 20), le film va à cent à l'heure.
Et ce qui est marrant est bien le fait que ce couple qui n'a pas spécifiquement l'habitude de faire des choses extraordinaires, va se retrouver dans des situations pour le moins particulières. On peut citer entre autres choses un enlèvement par des malfrats (avec un Steve Carell qui est bien amusant lorsqu'il tape ses deux ennemis à coup de planches !) ; une plainte au commissariat alors que les ennemis du couple s'avèrent être des policiers ripoux ; une course-poursuite avec deux voitures qui sont encastrées l'une dans l'autre ! ; Steve Carell et Tina Fey qui se lancent dans un strip-tease langoureux, ce qui va complètement à l'inverse des habitudes des personnages qu'ils interprètent. On a vraiment pas du tout le temps de s'ennuyer. Par moments, les gags sont lourdingues, quand ils ne sont pas complètement incohérents. Mais bon, si l'on passe le côté peu crédible des événements, il faut reconnaître que le film se suit avec un certain plaisir. Le film se termine d'ailleurs tout à la fois de façon drôle (le jeu du 1,2,3 qui pour le coup trouve une résonance immédiate !) et de façon émouvante (avec ce couple qui rentre chez lui main dans la main, comme si ces événements avaient solidifié leurs liens amoureux).
Dans ce film, on notera la présence de Mark Wahlberg dans le rôle d'un homme riche, cool, libéré, qui dispose d'un superbe appartement et d'un matériel informatique de pointe qui va lui permettre d'aider notre couple en retrouver l'adresse d'une personne avec seulement le numéro d'un cellulaire.
Même si cela n'est qu'effleuré, le film porte un regard (légèrement) critique sur notre société avec, outre une réflexion sur le couple, un portrait de notre administration qui n'est pas forcément des plus sympathiques. Ainsi, on a droit à des policiers pourris ou encore à des gens hauts placés dans l'administration publique qui sont loin d'être au-dessus de tout soupçon, comme le prouve la place qui est réservée au procureur de la République.
Plutôt bien joué par son couple vedette, à savoir Steve Carell et Tina Fey, qui se montre complémentaire, le film Crazy night n'est pas une grande réussite (tant dans la mise en scène que dans la photographie, il n'y a rien de particulièrement génial) mais il comporte tout de même plusieurs morceaux sympathiques qui ont en outre le mérite de se dérouler sur une seule soirée.

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26.05.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Robin des bois
Réalisateur : Ridley Scott
Durée du film : 2h20
Date de sortie du film : 12 mai 2010

Avec : Russell Crowe (Robin Longstride), Cate Blanchett (Marianne Loxley), Max von Sydow (Walter Loxley), William Hurt (William Marshal), Mark Strong (Godefroy), Oscar Isaac (le prince Jean), Léa Seydoux (Isabelle d’Angoulême), etc.

Par Nicofeel

Auteur de plusieurs chefs d'oeuvre au début de sa carrière (Alien, Blade runner, Legend ou encore Thelma et Louise), Ridley Scott a vu depuis sa filmographie sévèrement pérécliter au niveau qualitatif. Alors, l'idée de tourner un film sur Robin des bois allait-elle permettre de redorer le blason de sir Ridley ?
Eh bien malheureusement non. Si le film contient quelques bonnes idées, principalement au niveau scénaristique, le film souffre de problèmes de toutes sortes (mise en scène épileptique, acteur principal pataud, dialogues parfois ridicules, etc.) qui le plombent et en font presque un nanar.
Mais commençons par les qualités du film car il n'en n'est pas dénué. La grande force du film, s'il ne fallait en conserver qu'une, est son conteste son approche du mythe Robin des bois. Depuis le début du film jusqu'à sa fin, Robin des bois est en fait une préquelle de ce que nous connaissons du plus célèbre des hors-la-loi. On débute avec la fin de la croisade du roi Richard qui a ruiné l'Angleterre et le retour du roi dans son pays. Le roi ayant été tué dans une embuscade, c'est Jean qui prend la relève. Avant d'asseoir sa domination, il va devoir réussir à fédérer les différents comtés. C'est à cet égard qu'intervient Robin car au départ il n'est pas spécifiquement un ennemi de Jean. Au contraire, il devient un allié important. Et puis on va assister à la rencontre entre Robin et Marianne, cette dernière représentant une femme qui a déjà bien vécu. Pour diverses raisons scénaristiques sur lesquelles je ne reviendrai pas (eh oui il faut bien un degré minimal de surprise pour ceux n'ayant pas vu le film, Robin est alors présenté comme son époux aux yeux de tous. Et comme on peut s'en douter, on va assister à une romance d'abord contrariée pour ensuite constater que ces deux-là sont faits pour s'aimer.
Très riche sur le plan scénaristique et très original, le Robin des bois de Ridley Scott présente une facette non connu de notre célèbre archer.
On appréciera également dans le film les diverses intrigues qui se trament sur le plan politique. On comprend aisément l'importance pour certains d'approcher, sinon d'obtenir le pouvoir. Les tractations politiques, les luttes de pouvoir et les traîtrises diverses (le personnage de Godefroy est de ce point de vue plutôt bien senti) sont au coeur du film.

Mais c'est aussi bien évidemment une belle histoire d'amour entre Robin et Marianne. C'est également un film qui parle de la paternité ; du rapport père-fils ; de valeurs nobles telles que l'entraide ou l'égalité entre les hommes (au 12ème siècle on était encore loin d'un système démocratique). En somme, de nombreuses scènes intimistes (si l'on fait abstraction de certains dialogues) en font un film intéressant.
Mais malheureusement les qualités s'arrêtent. Et là où le bas blesse c''est déjà par le fait que les scènes d'action sont complètement ratées. C'est tout de même dommage pour un film qui joue avant tout la carte de l'action ! Il est dommageable de constater que les scènes d'action sont très brouillonnes. Dans cette affaire, la mise en scène pure du réalisateur est à mettre en cause. Ridley Scott offre, si l'on peut dire ainsi, à son spectateur un montage épileptique. Le nombre de plans dans le film est effarant et les tics visuels adoptés dans les scène d'action sont assez agaçantes (processus de ralentis ou d'accélérés pour donner un pseudo rythme au film).
Mais ce n'est pas tout. Robin des bois se voudrait un film épique ou à tout le moins un film d'aventures mais on obtient jamais le résultat escompté. La musique du film, particulièrement, insipide, peu inspiré et surtout qui ne colle pas du tout aux images que l'on voit à l'écran, est une des raisons de cet échec.
Mais que dire de l'acteur principal, ce bon vieux Russell Crowe. Déjà particulièrement mauvais dans la comédie romantique ratée de Ridley Scott (Une grande année), l'acteur récidive avec Robin des bois. N'est pas Errol Flynn (l'acteur le plus célèbre ayant joué le rôle de Robin des bois dans Les aventures de Robin des bois de Michael Curtiz, l’auteur de Casablanca, en 1938) ou Kevin Costner qui veut. Russell Crowe n'arrive jamais à faire penser au spectateur qu'il est Robin des bois. L'acteur fait pataud et à cheval il est même assez ridicule ! On se croirait presque dans un gag des Monty Python du type de Sacré Graal.
Mais c'est loin d'être le pire au niveau des défauts du film. Un peu malgré lui, Robin des bois devient même par moments un film comique. Les phrases débitées par les personnages principaux sont parfois d'une incroyable bêtise. A ranger dans les phrases cultes, on a le droit à « Je vous aime Marianne » (Robin à Marianne, qui donne l'impression de dire son texte sans émotion, et cela arrive comme un cheveu sur la soupe) mais surtout au sublime « Tant pis rentrons » (le roi de France, qui décide de se retirer en deux temps trois mouvements dès qu'il voit que le débarquement en Angleterre ne se passe pas comme prévu). Toujours au niveau comique, on a droit à des scènes involontairement drôles avec notamment des flèches décochées qui réussissent dans un cas à faire brûler comme par hasard un pont-levis (quelle précision cet archer !) ou dans un autre à tuer un homme en mouvement, sur un cheval (trop fort ce Robin des bois !). Cette dernière scène obtiendrait sans souci la palme de la sobriété (rires) avec une mise en scène qui adopte le point de vue de la flèche.
Un des derniers gros problèmes consiste d'ailleurs en l'incapacité de Ridley Scott à adopter un point de vue. On passe de Robin des bois au prince Jean en passant par Godefroy sans que l'un des personnages ait plus d'importance que l'autre. Le spectateur a besoin de s'identifier à un personnage mais la tâche est rendue difficile par un réalisateur qui ne sait pas trop comment s'en sortir. Du coup, le film comporte immanquablement certaines longueurs.
Au final, je ne saurai que trop conseiller de rester prudent quant à la volonté de voir cette nouvelle version de Robin des bois. Par contre, pour assister à un vrai bon film sur le mythe de Robin des bois, je vous invite à regarder le sublime La rose et la flèche (1976) de Richard Lester avec Sean Connery et Audrey Hepburn.

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21.05.10

06:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Lucifera demonlover

Auréolé par la présence de la ravissante Rosalba Neri, ce Lucifera demonlover (au titre original de La amante del demonio) n'avancera qu'une intrigue plus qu'aléatoire et léthargique au service d'un érotisme timide et d'un fantastique oscillant entre l'héritage gothique de la "Hammer" et un arrière-goût "graphique" hérité du classique Mark of the devil de Michael Armstrong.
Le script va laisser trois demoiselles visiter un château réputé habité par le Diable et y passer la nuit, invitées par le gardien. L'une d'elles, ressemblant étrangement à une jeune femme peinte entourée de flammes sur un tableau, va alors revivre la tragédie vécue par celle dont elle pourrait bien être la réincarnation.

Lucifera demonloverLe métrage va tout de suite mettre en avant ces trois jeunes femmes courtes vêtues qui vont pénétrer dans ce château pour rapidement être accostées par le gardien des lieux qui va leur proposer une petite visite, commençant alors à leur raconter l'histoire du château. Mais rapidement l'une d'elles, Helga, va l'arrêter en lui indiquant qu'elle se moque des cette visite, voulant seulement savoir si l'endroit est bien habité par le Démon, et pour ce faire, elle ne va pas hésiter à demander à y passer la nuit. Le gardien acceptera et leur offrira même à dîner, dîner au cours duquel Helga va se faire remarquer en évoquant le Diable dans une ambiance prétendument diabolique assez kitsch et ratée.

Lucifera demonloverAprès avoir rejoint sa chambre, Helga va finalement sortir se promener dans les couloirs pour tomber sur un tableau représentant une femme lui ressemblant étrangement, tandis qu'un rire satanique va retentir, faisant s'évanouir Helga, permettant alors au réalisateur de lancer véritablement son intrigue en renvoyant Helga au 16ème siècle où elle va revivre le destin maudit de la femme du tableau. Cette mise en condition de l'intrigue restera bien facile et superficielle avec déjà des écueils dans un script qui laissera par exemple bien facilement le gardien accepter la présence de ces trois jeunes femmes au château et alors que l'atmosphère se voulant mystérieuse n'arrivera en aucun cas à devenir tangible. Le métrage va alors prendre largement son temps pour composer avec cette réminiscence d'une possible vie antérieure d'Helga, nous présentant ainsi une Helga s'apprêtant à se marier avec Hans, un beau jeune homme aimant les oiseaux, pour autant de séquences presque niaises et en tout cas naïves, tout en mettant en avant une rivalité d'une autre jeune femme, Magda, qui aimera elle aussi Hans, tandis qu'elle sera par contre fortement apprécié d'Helmut, un gaillard jouant remarquablement de l'épée, comme le métrage se sentira obligé de nous le démontrer lors d'un duel amical dans un semblant de taverne.

Lucifera demonloverCet imbroglio amoureux et les préparatifs du mariage de Helga occuperont mine de rien une bonne partie du pan central du film, pour laisser une vague séquence érotique permettre à Helmut de goûter à Magda après la promesse de raconter des histoires à Hans pour empêcher son mariage. Avec Helga. Mais comme pour d'autres situations du métrage, cela restera sans suite et l'intrigue préférera s'intéresser à la robe de mariée de Helga, vue par un inconnu encapuchonné qui se sera déjà fait quelque peu remarqué dans la taverne. Cela obligera Helga, croyant à une légende ancestrale, à aller consulter une vieille sorcière qui lui indiquera la marche à suivre pour purifier sa robe et conjurer le mauvais sort, entraînant du coup deux de ses amies hors du village pour un rituel sur une colline où trôneront des pendus.

Lucifera demonloverCette petite sous-intrigue permettra au réalisateur d'avancer une séquence orgiaque lorsque les deux amies de Helga seront kidnappées par les sbires sataniques (modestement grimés) de la sorcière avant d'être déshabillées et offertes aux hommes présents, uniquement stoppés dans l'action par l'arrivée d'une femme vampire (qui nous montrera également sa poitrine) sortie d'on ne sait où et qu'on ne reverra plus, mais bon, cela fait joli et offre un brin d'érotisme à l'ensemble. Peu après Helga va revoir ses amies vampirisées qui vont commencer à l'ensorceler et la transporter dans une église en ruines où un homme qui se révélera bientôt être le Diable en personne va littéralement envoûter Helga qui dès lors ne prêtera plus attention à rien, même une fois son mariage prononcé, dans l'attente de revoir ce Diable et ses promesses charnelles qui aboutiront lors d'un dernier acte qui se ménagera aussi une petite séance de torture sur la personne de Magda, brûlure graphique au fer rouge sur un sein et arrachage de langue (en hors-champ) à l'appui, laissant Helga et le Diable consommer cet amour physique très rapidement visualisé et frustrant (le Diable entourant presque instantanément la nudité d'Helga de sa cape) pour ce final attendu mais décevant, et il ne faudra pas compter sur un retour au présent plus que fade pour masquer cette déception.

Lucifera demonloverPetite curiosité assez rare, le métrage ne pourra évidemment pas espérer conquérir son spectateur à cause de son intrigue tournant trop régulièrement au remplissage autour de quelques scènes-clés (l'orgie, le final), le tout déroulé sur un rythme neurasthénique sans aucune ambiance et en commettant en plus de larges impairs dommageables (comme par exemple lorsque ces demoiselles évoqueront la noirceur de la nuit les entourant alors que les actrices évolueront en plein jour) et tandis que la rigueur du maigre budget alloué au film se fera très présent (la taverne, ce mariage même pas visualisé pour se contenter d'un repas maigrichon qui ne servira qu'à démontrer le détachement de Helga).

Lucifera demonloverEn plus l'interprétation sera quand même souvent aléatoire, avec des acteurs guère inspirés (la palme revenant plus que largement à un Robert Woods complètement à côté de la plaque), et ainsi seule la belle Rosalba Neri parviendra à tirer son épingle du jeu pour jouer une Helga parfois vraiment fascinante. La mise en scène du réalisateur italien Paolo lombardo peinera donc à donner un vrai rythme à l'ensemble et ses petits effets demeureront bien faciles, alors que la caméra se contentera le plus souvent de suivre l'action de manière mollassonne sans créer d'ambiance, sauf peut-être vaguement lors du final. Les rares effets spéciaux sont plutôt probants, notamment pour cette brûlure plus que sadique, mais le hors-champ primera pour le reste.

Donc, ce Lucifera demonlover restera intéressant en temps qu'obscure production italienne osant mêler un certain sadisme à un érotisme naissant, mais tout cela restera bien timide et noyé dans la léthargie d'une intrigue minimaliste et plus qu'hasardeuse !

Lucifera demonloverLe DVD de zone 0 édité par Mya Communication avancera une image hélas non restaurée et certainement issue d'un transfert VHS, avec donc des défauts visibles et des sautes d'images sporadiques, en plus d'un certain flou ambiant, tandis que la bande-son sera plus convaincante avec une bonne partition musicale, le film tant ici proposé dans sa version originale italienne avec des sous-titres anglais.
Hélas, aucun bonus ne viendra compléter la vision du métrage, ce qui restera excusable vu l'âge et la rareté de l'œuvre et même si une petite bande-annonce aurait au moins été la bienvenue.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite curiosité fantastique et vaguement érotique italienne, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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