21.05.10

06:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Lucifera demonlover

Auréolé par la présence de la ravissante Rosalba Neri, ce Lucifera demonlover (au titre original de La amante del demonio) n'avancera qu'une intrigue plus qu'aléatoire et léthargique au service d'un érotisme timide et d'un fantastique oscillant entre l'héritage gothique de la "Hammer" et un arrière-goût "graphique" hérité du classique Mark of the devil de Michael Armstrong.
Le script va laisser trois demoiselles visiter un château réputé habité par le Diable et y passer la nuit, invitées par le gardien. L'une d'elles, ressemblant étrangement à une jeune femme peinte entourée de flammes sur un tableau, va alors revivre la tragédie vécue par celle dont elle pourrait bien être la réincarnation.

Lucifera demonloverLe métrage va tout de suite mettre en avant ces trois jeunes femmes courtes vêtues qui vont pénétrer dans ce château pour rapidement être accostées par le gardien des lieux qui va leur proposer une petite visite, commençant alors à leur raconter l'histoire du château. Mais rapidement l'une d'elles, Helga, va l'arrêter en lui indiquant qu'elle se moque des cette visite, voulant seulement savoir si l'endroit est bien habité par le Démon, et pour ce faire, elle ne va pas hésiter à demander à y passer la nuit. Le gardien acceptera et leur offrira même à dîner, dîner au cours duquel Helga va se faire remarquer en évoquant le Diable dans une ambiance prétendument diabolique assez kitsch et ratée.

Lucifera demonloverAprès avoir rejoint sa chambre, Helga va finalement sortir se promener dans les couloirs pour tomber sur un tableau représentant une femme lui ressemblant étrangement, tandis qu'un rire satanique va retentir, faisant s'évanouir Helga, permettant alors au réalisateur de lancer véritablement son intrigue en renvoyant Helga au 16ème siècle où elle va revivre le destin maudit de la femme du tableau. Cette mise en condition de l'intrigue restera bien facile et superficielle avec déjà des écueils dans un script qui laissera par exemple bien facilement le gardien accepter la présence de ces trois jeunes femmes au château et alors que l'atmosphère se voulant mystérieuse n'arrivera en aucun cas à devenir tangible. Le métrage va alors prendre largement son temps pour composer avec cette réminiscence d'une possible vie antérieure d'Helga, nous présentant ainsi une Helga s'apprêtant à se marier avec Hans, un beau jeune homme aimant les oiseaux, pour autant de séquences presque niaises et en tout cas naïves, tout en mettant en avant une rivalité d'une autre jeune femme, Magda, qui aimera elle aussi Hans, tandis qu'elle sera par contre fortement apprécié d'Helmut, un gaillard jouant remarquablement de l'épée, comme le métrage se sentira obligé de nous le démontrer lors d'un duel amical dans un semblant de taverne.

Lucifera demonloverCet imbroglio amoureux et les préparatifs du mariage de Helga occuperont mine de rien une bonne partie du pan central du film, pour laisser une vague séquence érotique permettre à Helmut de goûter à Magda après la promesse de raconter des histoires à Hans pour empêcher son mariage. Avec Helga. Mais comme pour d'autres situations du métrage, cela restera sans suite et l'intrigue préférera s'intéresser à la robe de mariée de Helga, vue par un inconnu encapuchonné qui se sera déjà fait quelque peu remarqué dans la taverne. Cela obligera Helga, croyant à une légende ancestrale, à aller consulter une vieille sorcière qui lui indiquera la marche à suivre pour purifier sa robe et conjurer le mauvais sort, entraînant du coup deux de ses amies hors du village pour un rituel sur une colline où trôneront des pendus.

Lucifera demonloverCette petite sous-intrigue permettra au réalisateur d'avancer une séquence orgiaque lorsque les deux amies de Helga seront kidnappées par les sbires sataniques (modestement grimés) de la sorcière avant d'être déshabillées et offertes aux hommes présents, uniquement stoppés dans l'action par l'arrivée d'une femme vampire (qui nous montrera également sa poitrine) sortie d'on ne sait où et qu'on ne reverra plus, mais bon, cela fait joli et offre un brin d'érotisme à l'ensemble. Peu après Helga va revoir ses amies vampirisées qui vont commencer à l'ensorceler et la transporter dans une église en ruines où un homme qui se révélera bientôt être le Diable en personne va littéralement envoûter Helga qui dès lors ne prêtera plus attention à rien, même une fois son mariage prononcé, dans l'attente de revoir ce Diable et ses promesses charnelles qui aboutiront lors d'un dernier acte qui se ménagera aussi une petite séance de torture sur la personne de Magda, brûlure graphique au fer rouge sur un sein et arrachage de langue (en hors-champ) à l'appui, laissant Helga et le Diable consommer cet amour physique très rapidement visualisé et frustrant (le Diable entourant presque instantanément la nudité d'Helga de sa cape) pour ce final attendu mais décevant, et il ne faudra pas compter sur un retour au présent plus que fade pour masquer cette déception.

Lucifera demonloverPetite curiosité assez rare, le métrage ne pourra évidemment pas espérer conquérir son spectateur à cause de son intrigue tournant trop régulièrement au remplissage autour de quelques scènes-clés (l'orgie, le final), le tout déroulé sur un rythme neurasthénique sans aucune ambiance et en commettant en plus de larges impairs dommageables (comme par exemple lorsque ces demoiselles évoqueront la noirceur de la nuit les entourant alors que les actrices évolueront en plein jour) et tandis que la rigueur du maigre budget alloué au film se fera très présent (la taverne, ce mariage même pas visualisé pour se contenter d'un repas maigrichon qui ne servira qu'à démontrer le détachement de Helga).

Lucifera demonloverEn plus l'interprétation sera quand même souvent aléatoire, avec des acteurs guère inspirés (la palme revenant plus que largement à un Robert Woods complètement à côté de la plaque), et ainsi seule la belle Rosalba Neri parviendra à tirer son épingle du jeu pour jouer une Helga parfois vraiment fascinante. La mise en scène du réalisateur italien Paolo lombardo peinera donc à donner un vrai rythme à l'ensemble et ses petits effets demeureront bien faciles, alors que la caméra se contentera le plus souvent de suivre l'action de manière mollassonne sans créer d'ambiance, sauf peut-être vaguement lors du final. Les rares effets spéciaux sont plutôt probants, notamment pour cette brûlure plus que sadique, mais le hors-champ primera pour le reste.

Donc, ce Lucifera demonlover restera intéressant en temps qu'obscure production italienne osant mêler un certain sadisme à un érotisme naissant, mais tout cela restera bien timide et noyé dans la léthargie d'une intrigue minimaliste et plus qu'hasardeuse !

Lucifera demonloverLe DVD de zone 0 édité par Mya Communication avancera une image hélas non restaurée et certainement issue d'un transfert VHS, avec donc des défauts visibles et des sautes d'images sporadiques, en plus d'un certain flou ambiant, tandis que la bande-son sera plus convaincante avec une bonne partition musicale, le film tant ici proposé dans sa version originale italienne avec des sous-titres anglais.
Hélas, aucun bonus ne viendra compléter la vision du métrage, ce qui restera excusable vu l'âge et la rareté de l'œuvre et même si une petite bande-annonce aurait au moins été la bienvenue.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette petite curiosité fantastique et vaguement érotique italienne, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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