Archives pour: Mars 2011, 10

10.03.11

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le discours d'un roi

Réalisateur
: Tom Hooper

Durée du film
: 1h45

Date de sortie au cinéma : 2 février 2011

Avec : Colin Firth (George VI), Helena Bonham-Carter (Reine Elizabeth), Geoffrey Rush (Lionel Logue), Guy Pearce (Edouard VIII), Eve Best (Wallis Simpson), etc.

Par Nicofeel

Plutôt cantonné jusque-là à la réalisation de séries télévisées (Cold feet ; Suspect n°1 ; Elizabeth I), Tom Hooper se lance dans un de ses premiers films de cinéma avec Le discours d'un roi. Il s'agit d'un biopic qui raconte l'accession au trône d'Angleterre de George VI, père d'Elizabeth II. Si l'histoire des rois passionne toujours autant les gens, celle-ci à de quoi intéresser car initialement George VI n'aurait dû devenir roi d'Angleterre. Son frère aîné, Edouard VIII a renoncé au trône pour vivre avec une américaine en instance de divorce. Dès lors, c'est son frère cadet, le duc d'York Albert, qui devait reprendre sa place. Sauf que ce duc d'York, surnommé Bertie, est bègue. Il va donc devoir combattre son handicap pour monter sur le trône d'Angleterre.
Le réalisateur Tom Hooper montre très bien l'histoire de cet homme, devenu roi contre toute attente. Mais avant d'en arriver là, le duc d'York doit résoudre son problème de bégaiement. Car il est bien difficile d'être un homme public et de faire de nombreux discours lorsque l'on est un roi. D'ailleurs, cela n'est pas un hasard si le film débute par un discours que prononce le duc d'York. Il montre toute la difficulté pour cette homme de faire face à pression due à son rang et à la pression d'être un homme public. Son incapacité à parler distinctement révèle son problème de bégaiement et est pour lui un grand moment de solitude.
Dès lors, on comprend pourquoi il cherche le moyen de se débarrasser de son handicap. C'est le cœur même du film que la relation qui va 'établir entre un orthophoniste hors normes et ce futur roi. Le thérapeute en question est Lionel Logue, un acteur raté qui officie dans un endroit miteux, loin des fastes des rois. Malgré la différence de classe sociale qu'il y a entre ces deux hommes, dès le départ Lionel Logue tient à ce que la relation soit d'égal à égal. C'est la raison pour laquelle il appelle le duc d'York Bertie. Les méthodes employées par Lionel Logue pour « guérir » le futur George VI sont loin d'être académiques. En effet, le duc d'York se met à danser et à chanter. Et puis il se met à proférer des insultes, ce qu'il ne fait jamais en raison de son étiquette. En fait, Lionel invite Bertie à se déstresser et à faire le vide autour de lui. Le film ne tombe à aucun moment dans une sorte de niaiserie ou à tout le moins dans une évolution logique qui amènerait les deux hommes à devenir immédiatement des amis ou des complices. Non, la relation est émaillée de vrais conflits entre le thérapeute et son malade.
On appréciera dans ce film le fait que le duc d'York s'ouvre à cet homme, permettant de comprendre que son bégaiement est lié à un traumatisme dont il a été victime étant jeune : un frère aîné qui s'est moqué de lui ; l'obligation d'être droitier alors qu'il était gaucher ; une nourrice tyrannique.
Si le film est intéressant par sa capacité à mélanger avec brio petite et grande histoire, il vaut surtout par sa distribution quatre étoiles.
Ce film ne serait rien sans ses acteurs. Colin Firth est bluffant dans le rôle de cet homme qui souffre à cause de son bégaiement. L'acteur a dû faire un sacré travail au niveau de sa diction pour arriver à un tel résultat. A ce sujet, il convient bien évidemment de voir ce film en version originale sous-titrée. Colin Firth dégage un vrai charisme dans le rôle de ce roi George VI. Il est d'ailleurs très probant lors de la dernière scène du film où il doit lire le discours qui va engager l'Angleterre en guerre contre l'Allemagne. Déterminé à dépasser son handicap dû au bégaiement et à apporter tout son soutien à son peuple, le roi George VI va, avec l'aide en coulisses de Lionel Logue, lire ce discours qui est émotionnellement très fort. La chose n'est pas aisée car ce discours passe à la radio, moyen de communication qui se développe à cette époque. Voilà en tout cas une scène qui clôt de belle manière ce film.
Colin Firth, qui a obtenu l'oscar pour sa prestation dans Le discours d'un roi, n'est pas le seul à féliciter sur ce film. Geoffrey Rush est parfait dans le rôle de Lionel Logue, véritable trublion qui fait sortir de ses gonds son futur roi, mais tout cela dans le but de lui faire oublier son bégaiement. Tour à tour drôle et touchant, Geoffrey Rush rend bien la pareille à Colin Firth.
De son côté, Helena-Bonham-Carter, révèle également un personnage charismatique, en jouant l'épouse de George VI. C'est elle qui va trouver Lionel Logue et c'est elle qui pousse le père de ses deux enfants à se motiver. Elle n'est pas pour autant obnubilée par le pouvoir, comme le prouve cette scène où elle avoue à son époux que si elle l'a épousé, c'est qu'elle pensait qu'il ne serait jamais roi et qu'elle aurait donc une vie privée, ce qui n'est pas le cas des têtes couronnées et de leur famille.
Bénéficiant d'une histoire forte et d'acteurs de grande classe, Le discours d'un roi n'est pas pour autant le film incontournable. L'histoire ne comprend pas vraiment de véritables rebondissements, si ce n'est les querelles entre George VI et Lionel Logue. Surtout, la mise en scène est plus fonctionnelle qu'autre chose.
Au final, Le discours d'un roi demeure un film intéressant par son scénario où pour une fois à l'écran le bégaiement n'est pas destiné à faire rire mais il est considéré comme un handicap. Par ailleurs, ce film mélange adroitement petite et grande histoire et bénéficie d'excellents acteurs. Ce sont là des qualités suffisantes en soi permettant de recommander ce film à autrui.

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06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : True grit

Réalisateurs
: Ethan et Joel Coen

Durée du film : 2h05

Date de sortie du film
: 23 février 2011

Avec : Jeff Bridges (Rooster Cogburn), Hailee Steinfeld (Mattie Ross), Matt Damon (LaBoeuf), Josh Brolin (Tom Chaney), Barry Pepper (Ned Pepper), etc.

Par Nicofeel

Si l'on excepte l'excellent No country for old men, les frères Coen sont en sévère perte de vitesse depuis un bon moment, alternant films mauvais ou ennuyeux (Ladykillers, A serious man) et comédies vite oubliables (Intolérable cruauté, Burn after reading). C'est peut-être dès lors pour relancer leur carrière que les frères Coen ont eu l'idée de mettre en scène un western. Il faut croire aussi que le succès du remake de 3h10 to Yuma leur a donné des idées.
Car de la même manière que pour 3h 10 to Yuma, True grit n'est rien d'autre que le remake d'un western plus connu en France sous le titre de 100 dollars pour un shérif. Solidement mis en scène par Henry Hathaway, même si c'est loin d'être un western majeur, 100 dollars pour un shérif avait été réalisé dans un contexte particulier, en 1969, à un moment où le western connaît ses derniers moments. Et c'était d'ailleurs tout un symbole de voir que le rôle principal du film était interprété par un John Wayne loin de sa classe habituelle, jouant un homme vieillissant et quelque peu alcoolique. Pour autant, l'humanisme de son personnage lui avait permis de rafler son unique oscar.
Ici, dans la version 2011, il n'y a pas de contexte remarquable. Le western n'a plus de réelle existence, à tel point que les seuls westerns auxquels on a droit sont des remake. Sacré manque d'originalité !
Les frères Coen livrent en fait un film où ils reprennent quasiment plan par plan le film d'Henry Hathaway. Si le spectateur n'a pas vu le film de 1969, cela ne le choquera pas. Mais pour celui qui l'a vu, le repompage est manifeste. Les frères Coen n'ont fait aucun ou à tout le moins peu d'efforts. Le scénariste n'a pas dû être trop fatigué sur ce coup-là !
Le film raconte donc l'expédition d'un shérif alcoolique, d'un ranger et d'une adolescente pour retrouver la trace du tueur du père de cette dernière.
Le seul véritable apport des frangins Coen est un excès de violence qu'il n'y avait pas dans le matériau d'origine. C'est flagrant dans la scène où deux hommes sont tués, dont l'un se retrouve avec la main coupée en gros plan. Une sacrée tuerie qui apporte une nouvelle vision du film dans son rapport à la violence.
Pour le reste, les écarts par rapport au film de 1969 ne sont bien souvent que minimes et surtout ne sont pas forcément justifiés.
Le choix de faire séparer à plusieurs reprises le duo Rooster Cogburn, Mattie Ross et le ranger LaBoeuf n'est pas des plus judicieux. Car ce trio se révélait efficace tant dans les scènes d'action que dans les scènes plus intimes dans le film de 1969.
Mais le plus dérangeant est sans conteste la fin du film qui est vraiment bâclée. La mort héroïque du ranger dans le film d'Henry Hathaway était sans conteste une scène émotionnellement forte. Là, le choix de le faire vivre et a fortiori de ne plus en entendre parler comme s'il n'avait jamais existé n'est pas génial. Et puis la fin extrêmement nostalgique du film d'Hathaway avec cette superbe scène sur la tombe du père de Mattie Ross avec un Rooster Cogburn et une Mattie Ross qui font corps ensemble et déclarent toute l'amitié qu'ils ont l'un pour l'autre était magnifique. Elle a été remplacée par une scène ridicule où l'on apprend 25 ans après les faits qui viennent de se dérouler que Cogburn se produisait dans un cirque (!) et que, manque de pot, Mattie vient juste de le rater car il est décédé trois jours plus tôt ! Franchement, les frères Coen manquent vraiment de subtilité. Tout comme ils manquent de finesse quand ils décident de faire tuer le cheval de Mattie par Cogburn. Si ce cheval est fatigué, pourquoi ne pas tout simplement le laisser partir au lieu de l'épuiser sauvagement. Quand on sait l'importance du lien entre le cheval et l'homme dans un western, on se dit que les frères Coen n'ont décidément pas compris grand chose.
Et puis True grit est moins bon que le film orignal par son casting. Certes, Jeff Bridges est très drôle (voir par exemples le coup où il se moque de l'homme blessé dans la cabane en le traitant de cul de jatte ou encore les nombreuses fois où il harangue le ranger qui est joué par Matt Damon, notamment quand ce dernier, bien qu'ayant la langue abîmée, se mette pourtant à parler en latin !) et même parfois très humain envers Mattie. Il n'empêche. Il n'arrive pas à nous faire oublier un John Wayne particulièrement charismatique et surtout très humaniste. A l'instar du personnage joué par Jeff Bridges, John Wayne incarnait un Rooster Cogburn qui s'en prenait continuellement à LaBoeuf. Mais il y avait dans le film d'Hathaway une vraie permanence car les remarques de Cogburn concernaient souvent le fait que le ranger avait du mal à toucher sa cible (« Une autre fois vise le cheval, peut-être que t'auras Ned Pepper ! »), et visait du coup le cheval de ses adversaires. Ces éléments sont importants car il y a un lien avec une des scènes de fin où le ranger va réussir avec une chance inespérée à sauver Cogburn en tirant à très longue distance.
Mais le vrai point noir du casting est sans nul doute le personnage de Mattie. Hailee Steinfeld n'est pas mauvaise en tant que tel mais elle ne colle pas du tout au personnage. Ici, elle est certes déterminée à se venger mais elle reste très effacée aux côtés de Jeff Bridges et Matt Damon. Et puis avec ses nattes et son air juvénile on dirait vraiment une enfant. Dans le film de 1969, Henri Hathaway avait eu la bonne idée de faire de Mattie Ross une adolescente aux airs de garçonne, particulièrement motivée et qui n'avait pas pour habitude de mâcher ses mots, notamment devant Cogburn et LaBoeuf, ce qui donnait lieu par instants à des moments de franche rigolade, comme cette scène où elle déclare à LaBoeuf : « Monsieur je ne suis pas en admiration devant vous mais vous vous admirez tant que ça doit vous suffire. » Dans le film des frères Coen, Mattie Ross est plus un faire-valoir qu'autre chose.
En somme, True grit version 2011 est loin d'être une grande réussite si l'on se rappelle le film de 1969. Non seulement ce remake est parfaitement inutile, mais en plus il est truffé de défauts par rapport au matériau d'origine. En revanche, pour ceux qui ne connaissent pas le film d'Henry Hathaway, ils pourront être globalement séduits par ce long métrage des frères Coen qui est tout de même bien filmé et globalement bien joué. Mais bon, quel manque d'ambition tout de même. J'aimerais bien dire que j'attends avec impatience le prochain film des auteurs de Fargo et de The big lebowski mais ce n'est pas le cas.

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