Archives pour: 2011

17.12.11

19:21:07, Cat�gories: Top 10  

Le top des 20 thrillers préférés par les dvdpascheriens :

Par Nicofeel

Pendant un mois, les dvdpascheriens ont eu l'occasion d'envoyer le top de leurs 20 thrillers préférés.

Un grand merci à Surfeur51 qui s'est occupé de recenser le classement des différents films.
22 personnes se sont prêtées au jeu, ce qui constitue un très bon score quand on sait qu'il s'agit d'un top thématique très spécifique.

Merci donc à : asiafan, Barbe-Noire, Bridoli, dale cooper, Evilfred, falaise jessica, flo001fg, ghostwolf, ikkoku59, Johnny-Fan, kakashi3561, kenshiro, langeikki, locktal, Minimyr, nico, nicofeel, Pierrot44, reno11, Surfeur51, wood, yannickv, qui ont fait part de leurs thrillers préférés !
Alors désormais roulement de tambours. Voici donc la liste des 20 thrillers qui ont obtenu le plus grand nombre de points :
1. Seven (David Fincher, 1995, Etats-Unis)
2. Le silence des agneaux (Jonathan Demme, 1991, Etats-Unis)
3. Old boy (Park Chan Wook, 2003, Corée du Sud)
4. Usual suspects (Bryan Singer, 1994, Etats-Unis)
5. Le nom de la rose (Jean-Jacques Annaud, 1986, France)
6. Psychose (Alfred Hitchcock, 1960, Etats-Unis)
7. La mort aux trousses (Alfred Hitchcock, 1959, Etats-Unis)
8. La nuit du chasseur (Charles Laughton, 1955, Etats-Unis)
9. Memento (Christopher Nolan, 2000, Etats-Unis)
10. Sueurs froides (Alfred Hitchcock, 1958, Etats-Unis)
11. J'ai rencontré le diable (Kim Jee-Woon, 2011, Corée du Sud)
12. The chaser (Na Hong-Jin, 2009, Corée du Sud)
13. Basic instinct (Paul Verhoeven, 1992, Etats-Unis)
14. Memories of murder (Bong Joon-Ho, 2004, Corée du Sud)
15. Mulholland drive (David Lynch, 2001, Etats-Unis)
16. Black book (Paul Verhoeven, 2006, Pays-Bas)
17. Reservoir dogs (Quentin Tarantino, 1992, Etats-Unis)
18. Une balle dans la tête (John Woo, 1993, Hong-Kong)
19. Les oiseaux (Alfred Hitchcock, 1963, Etats-Unis)
20. Fight club (David Fincher, 1999, Etats-Unis)

On notera de prime abord qu'il s'agit de thrillers récents, voire très récents qui constituent ce top 20.

En effet, Seven et Le silence des agneaux, qui sont les deux grands vainqueurs (aussi bien en nombre de points obtenus qu'en nombre de citations) datent respectivement de 1995 et 1991.
Le thriller le plus ancien qui est cité date de 1955. Il s'agit de La nuit du chasseur de Charles Laughton, un classique en la matière qui constitue aussi un film très étrange. Les autres classiques qui sont cités sont les films d'Alfred Hitchcock qui réussit d'ailleurs à placer 4 de ses films dans ce top 20. C'est largement le cinéaste le plus cité. Il faut dire que les thrillers ne sont pas nés dans les années 90 ou dans les années 2000, même si les films cités dans les divers tops pourraient le laisser penser.
C'est clairement Hitchcock qui est le maître en la matière. Des films comme Sueurs froides ou Psychose sont des films matriciels qui ont été largement repris et ont influencé énormément de réalisateurs.

Un film comme Mulholland drive (qui se place en 15ème position) est clairement sous influence de Sueurs froides.
Pour information, un réalisateur français, Jean-Jacques Annaud arrive en 5ème position avec Le nom de la rose. Dans les différents tops précédents (top général, top des 20 films d'animations), on n'a jamais vu un film français aussi bien placé.

Du côté des pays, les Etats-Unis trustent largement en tête et sont omniprésents. Que ce soit un réalisateur « ancien » comme Hitchcock ou des cinéastes plus récents comme David Fincher, Quentin Tarantino, Bryan Singer ou Christopher Nolan, les Etats-Unis sont présents à 13 reprises dans ce top !

Cependant, ce qui ressemble à une hégémonie tend à s'estomper depuis quelques années avec une arrivée en force de la Corée du Sud qui réussit à placer plusieurs films dans ce top. Des thrillers comme Old boy, J'ai rencontré le diable, The chaser, Memories of murder, qui sont sortis entre 2003 et 2011, prouvent au demeurant que cette nation devient actuellement incontournable au niveau des thrillers.

Un film comme J'ai rencontré le diable est d'ailleurs sorti au cinéma cette année !

Voilà !

Je remercie à nouveau Surfeur51 pour son lourd travail et les dvdpascheriens qui se sont prêtés au jeu.

Si vous cherchez un bon thriller, vous voyez désormais vers quels films vous tourner.

Permalien 678 mots par nicofeel Email , 1556 vues • 1 r�action

16.12.11

06:30:00, Cat�gories: Interview  

Par Flo001fg

Après une interview de l'un de ses réalisateurs, Christophe "Trent" Berthemin, c'est cette fois l'actrice Lavandra May qui a eu la gentillesse de répondre à mes questions à l'occasion de la sortie DVD du film "Echap" chez l'éditeur Emylia.

Bonjour Lavandra. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m'appelle Lavandra, et je suis comédienne.

Vous êtes en quelque sorte à l’origine d’« Echap », puisque c’est vous qui avez mis en contact Dist et Trent, les deux réalisateurs. Comment les avez-vous connu ?

Je ne dirai pas que je suis à l'origine d'Echap, puisque je les ai présenté mais il me semble qu'ils ne sont pas particulièrement resté en contact à ce moment là et qu'ils se sont recroisés plus tard. Mais l'idée d'être à l'origine du projet me plait assez, je vais la garder.
Je les connais tous les deux depuis des années, à l'époque où Dist commençait à faire de la photo je crois et Trent depuis plus longtemps encore, on organisait des concerts dans une même salle, chacun avec notre asso, je dirai vers 2004. Mais la première fois qu'on s'est vu c'était au rayon films d'horreur d'un supermarché !

Quels souvenirs gardez-vous du tournage ?

Un tournage détendu mais sérieux et intensif. De très très longues journées de travail (environ 20h rien que ça) mais dans une bonne ambiance

Quel regard portez-vous sur votre prestation dans ce film ?

Il y a vraiment une scène, enfin une réplique particulièrement, pour laquelle je ne peux pas ne pas me demander si c'était possible de la jouer encore plus mal (rires).
Il y a des moments où forcément on peut se demander pourquoi les réal ont gardé telle ou telle prise mais étant donné qu'on avait peu de temps pour tourner, on n'a pas pu refaire chaque prise 10 fois. Alors forcément, et comme on est souvent nombreuses dans les plans, un mauvais regard, un bafouillage, ça limite très vite le choix et je pense qu'ils ont malheureusement parfois du garder la moins ratée plutôt que la meilleure prise.
Bien sûr je suis convaincue qu'avec plus de temps on aurait pu faire mieux, répéter, plus s'imprégner, et bien sûr je ne suis pas totalement satisfaite de mon jeu, mais je doute pouvoir l'être un jour à 100%. Je suis dans une optique où il faut toujours tenter de s'améliorer et d'apprendre. Pour Echap et vu les conditions je pense que je ne m'en sors pas trop mal même si certains passages m'embarrassent (rires).

Connaissiez-vous certaines actrices du film auparavant ?

Je connaissais Eliska et Graziella, et même si l'intérêt des tournages c'est aussi les nouvelles rencontres, je pense que c'était vraiment un plus que certain/e/s se connaissent déjà, étant donné le peu de temps qu'on avait, c'était important d'être tout de suite à l'aise.
Je devais d'ailleurs être la plus "confortable" de ce côté là puisque je connaissais aussi les réalisateurs, le directeur photo et un petit peu notre régisseur/preneur de son/comédien Thibault.

Pensez-vous que l’exposition médiatique de certaines actrices du film soit un atout pour le film ?

Il faut être honnête, à part auprès d'un petit public particulier, absolument aucune actrice du film n'est vraiment médiatisée, connue, ou quoi que ce soit, pour le moment ça ne sort pas de niches.
Je pense qu'on apporte toutes une petite part différente du public, parce qu'on a toutes des gens qui nous suivent. Évidemment, ça aide le film, mais dans des proportions minimes. Si l'une d'entre nous avait été vraiment médiatisée ça aurait été un énorme coup de pousse, mais finalement le film a su exister sans ça.

Êtes-vous satisfaite de l’édition DVD de « Echap » ?

Je suis satisfaite qu'il y ait une édition DVD tout court !
Je pense que c'est un DVD honnête, il y a pas mal de modules en bonus, dont la totalité de la bande originale -qui plait beaucoup- et je trouve que c'était vraiment une bonne idée.

Vous êtes également réalisatrice et monteuse. Pouvez-vous nous parler un peu de ce que vous avez fait dans ce domaine ?

J'ai réalisé quelques courts-métrages, mais ces dernières années je reste plus dans l'ombre, au montage, pour des making-of, des clips, des podcasts...

Est-ce que le fait qu’ « Echap » ait été réalisé avec un tout petit budget ne vous a pas aussi donné envie de réaliser un long-métrage ?

Oui et non. Oui parce qu'on se dit que si on sait bien s'entourer tout est possible avec peu (mais ça reste "peu" et pas "rien"). Et non car je n'ai pas l'impression d'avoir des choses à raconter (et j'ai du mal à envisager une réalisation aujourd'hui sans être l'auteur du scénario) en ce moment, j'ai plus envie de jouer. Mais un jour peut-être.

Vous avez tourné dans des films pour les grands (j’adore votre expression !) pendant trois ans. Qu’est-ce que vous a amené à en faire et pour quelles raisons avez-vous arrêté ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça comme ça ! Dans ma tête je me suis dit c'est pour un DVD je peux peut-être pas dire porno, enfin je sais pas, je trouve ça un peu ridicule, comme si j'assumais pas. Mais si ça fait rire certains ou que d'autres trouvent ça mignon tant mieux.
J'ai fait du X pour beaucoup de raisons et ce serait bien trop long de l'expliquer ici. Pour moi c'était simplement faire des films, même si ça a finalement été bien plus.
J'ai arrêté parce que j'avais fait le tour, les tournages intéressants (les "vrais" films) étaient rares et le reste ne m'amusait plus.

Pouvez-vous nous parler de votre activité de modèle ?

C'est une activité que j'ai mise de côté depuis un an car je n'ai plus de temps à lui consacrer, et on ne me faisait plus aucune proposition intéressante. On ne me voyait plus que comme une actrice X et on ne me proposait que de refaire les mêmes choses encore et toujours, et j'avais l'impression de me battre avec du vent pour tenter de faire des choses nouvelles.

Vous avez participé pendant quatre ans à une association qui organisait notamment des concerts sur Nancy. Est-ce que la musique joue toujours un rôle important dans votre vie ?

Je suis forcée de répondre non. Depuis que je suis sur Paris, même si l'offre est beaucoup plus grande, je vais finalement à peu de concerts. J'aime les petites salles mais je suis légèrement agoraphobe et à Paris j'ai toujours tendance à penser que ce sera petit mais blindé et donc pas supportable. En revanche je connais tout de même pas mal de groupes, et j'aimerai bien travailler plus dans la musique, faire plus de clips, et pourquoi pas en faire aussi. Mais je manque cruellement de temps.

Pouvez-vous nous parler de Mauvais Genre(s) ?

C'est un webzine qui a à peine plus d'un an, qui parle principalement de films (et plus occasionnellement de musique ou de livres) que j'ai crée à l'origine parce que je voulais que mes chroniques s'adressent à un public un peu plus large que les seuls lecteurs de mon blog perso, et je n'avais pas envie d'écrire gratuitement pour les autres. Depuis 2 autres chroniqueurs m'ont rejoint, et ce serait intéressant que l'équipe s'agrandisse encore.
J'aimerai beaucoup y ajouter un podcast régulier, et avoir plus d'interviews vidéo.

Vous semblez beaucoup aimé le cinéma en général. Quels sont vos styles favoris ?

De manière générale j'aime les films indépendants, je suis assez nostalgique des films des années 80, je regarde tous les films d'horreur possibles, qu'ils soient drôles volontairement au non, et je dirai que les films qui me touchent le plus sont ancrés dans la réalité, avec un gros penchant pour les road movies. Je m'intéresse aussi beaucoup au cinéma danois, qui est un petit milieu qui regorge de talents incroyables autant devant que derrière la caméra.

Quels sont vos futurs projets ?

Je dois tourner 2 films cette année, les 2 en Belgique (et je trouve ça très chouette, j'espère continuer à monter comme ça, et finir au Danemark).
Le premier est actuellement en tournage, c'est "Slutterball" de Jérôme Vandewattyne, qui est destiné au BIFFF pour son 30ème anniversaire ; et le second est "VHS Junkies" d'Alan Deprez, où je devrais retrouver un ancien collègue, Phil Hollyday.
Et peut-être un troisième mais je n'en parle pas encore...

Regardez-vous beaucoup de DVD et de Blu-ray ?

Blu-Ray non, pas équipée, de DVD oui, et de VHS encore.

Merci Lavandra pour avoir pris le temps de répondre à mes questions et pour votre gentillesse.

Merci.

Vous trouvez en cliquant ici mon avis sur ce film et des liens utiles pour trouver ce dvd.

Permalien 1529 mots par flo001fg Email , 2530 vues • R�agir

15.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Territoires

Réalisateur : Olivier Abbou

Date de sortie au cinéma : 8 juin 2011

Durée du film
: 1h35

Avec : Roc Lafortune, Sean Devine, Nicole Leroux, Cristina Rosato, Michael Mando, Alex Weiner, Stephen Shellen, Tim Rozon, etc.

Par Nicofeel

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de m'enthousiasmer pour un film d'horreur, qui plus est un film francophone. C'est le cas avec l'excellent Territoires, production franco-canadienne, réalisée par Olivier Abbou.
Le synopsis du film n'a pourtant rien d'exceptionnel en soi. Cinq jeunes Américains reviennent le soir d'un mariage au Canada. Ils sont arrêtés dans le cadre d'un contrôle routier. Sauf que ce contrôle routier effectué par deux personnes particulièrement mal intentionnées, va mal se dérouler. C'est peu de le dire. En voyant le film Territoires, on pense quelque peu au cinéma de Michael Haneke et notamment aux films Code inconnu (pour le contrôle routier) ou Funny games (pour le rapport à la violence). La référence est assez claire. Cela dit, le réalisateur Olivier Abbou réussit brillamment à s'affranchir du cinéma de ce glorieux cinéaste pour montrer un film qui n'appartient qu'à lui.
La première partie est franchement bien tendue et bien vue. On assiste à une tension qui monte progressivement. Au départ ce contrôle routier se passe correctement mais progressivement tout part en vrille. L'un des contrôleurs en vient à comparer les jeunes à des animaux et surtout il n'hésite pas à humilier une des jeunes filles en la déshabillant pour vérifier si elle n'a pas de la drogue ou autre chose sur elle. Tout part carrément très mal quand les contrôleurs découvrent une petite dose de drogue. Cela a le malheur de mettre le feu aux poudres, la situation s'envenimant à tel point que l'un des jeunes se fait tirer dessus et décède.

Vous pensiez qu'on avait atteint le pire à ce moment ? Eh bien non. On en est qu'aux débuts. Car l'un des mérites du film Territoires est de réussir à établir un film tendu de bout en bout, et à exténuer le spectateur malgré un budget que l'on ressent comme modeste. Ce faible budget n'est nullement handicapant car le réalisateur obtient un résultat plus que probant, en ayant fait le choix d'un quasi huis-clos. Ainsi, pendant une bonne partie du film, on assiste aux tortures physiques mais surtout psychologiques qui sont faites à ces jeunes. Là où le film est bien amené, c'est qu'il ne joue nullement la carte du "torture porn" avec une faible présence de gore et de sexualité. Non, ici les ravisseurs ne sont pas là pour profiter des jeunes qu'ils ont kidnappé. Et c'est en cela qu'ils sont encore plus dangereux. Ces hommes sont persuadés d'avoir affaire à des terroristes (d'ailleurs, cela n'est pas un hasard s'ils les obligent à mettre des vêtements qui rappellent les prisonniers de Guantanamo), à commencer par le conducteur de la voiture des jeunes qui est d'origine maghrébine. Les jeunes ont beau tenté de se justifier, rien n'y fait. Ils sont bel et bien victimes de détraqués.
L'un des autres intérêts du film est d'insister sur la personnalité des ravisseurs. Ces hommes se sont connus lors de la guerre en Irak et l'un des deux a attrapé une maladie là-bas. Depuis, il est visiblement extrêmement remonté contre les arabes, étant persuadé d'avoir affaire à des terroristes. Le film ne se gêne pas pour critiquer une certaine Amérique paranoïaque, archi-protectionniste, sur-sécuritaire, qui a du mal à refermer la plaie de l'Irak et plus encore le drame du 11 septembre.
Parfaitement bien mis en scène et très bien joué par ses différents acteurs, Territoires est un film parfois difficilement soutenable (les tortures vécues par les jeunes font froid dans le dos) et extrêmement noir dans son propos (sans compter un final qui n'est pas spécialement optimiste), qui mérite largement d'être vu.
Voilà une découverte qui fait plaisir pour un petit film tel que celui-ci.

Permalien 691 mots par nicofeel Email , 1549 vues • R�agir

14.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film d'animation : Le chat potté

Réalisateur : Chris Miller

Date de sortie au cinéma : 30 novembre 2011

Durée : 1h30

Avec les voix en français de : Boris Rehlinger (Le chat potté), Virginie Efira (Kitty Pattes de velours), Vincent Ropion (Humpty), etc.

Par Nicofeel

Le chat potté est déjà connu pour ceux qui sont des aficionados de la série Shrek. En effet, c'est lors des aventures de Shrek que l'on a été amené à faire connaissance avec ce chat charmeur, à l'accent espagnol, qui est prétentieux, aime faire son malin et se prend pour une sorte de chevalier.
Ici, le film entier est dédié au chat potté. Le réalisateur chargé de mettre en scène le chat potté est quelqu'un qui est bien dans la mouvance du studio Dreamworks puisqu'il s'agit de Chris Miller, scénariste des Shrek et réalisateur du troisième film de la série.
Le chat potté est un gentil petit film d'animation, sans véritable ambition, mais qui a le mérite de divertir petits et grands, en mettant en scène ce chat qui parle et se prend continuellement pour une sorte de héros.

Le film Le chat potté mange un peu à tous les râteliers. On se trouve tout d'abord dans un parfum de western avec l'environnement général : on se situe dans des paysages désertiques ; le chat potté entre dans un saloon où il commande très logiquement du lait ! ; le chat potté attaque une diligence. Ensuite, le chat potté est aussi dans le style qui rappelle Zorro. Il y a d'abord l'allure générale du chat potté. Il y a aussi le fait que l'action se déroule en Espagne. Enfin Le chat potté lorgne aussi vers le merveilleux. En plus du fait que le chat est capable de parler, on a son amie Kitty pattes de velours qui parle également, on a une tête d'oeuf qui bouge et parle également, on a une oie géante et puis on a aussi un haricot géant qui n'est pas au passage sans rappeler Jack et le haricot magique. J'en oublie certainement mais il est clair que Le chat potté se veut très référentiel.
En plus de ces éléments, on notera que le film est bien rythmé. Durant son 1h30, le film va à cent à l'heure. Il y est question d'aventures extraordinaires avec notre chat potté qui se montre particulièrement courageux. Il va à la recherche d'un haricot magique et d'oeufs d'or. De plus, il n'hésite pas à prendre des risques pour sauver sa copine Kitty ou son ami Humpty.
Si le côté action de ce film d'animation est très présent et est plutôt réussi (même si le film ne dispose pas d'un scénario extrêmement élaboré), Le chat potté est plaisant à regarder par son humour omniprésent. On a des personnages hauts en couleurs avec par exemple le poussin aux oeufs d'or qui fait penser aux poussins que l'on peut retrouver dans les baignoires au vu de son apparence. Et puis évidemment dans ce film, notre ami le chat potté crève l'écran. Il s'amuse à être charmeur en toutes circonstances en présence de la belle Kitty. Par ailleurs, pour attendrir les gens, il n'hésite pas à faire de grands yeux. On a droit aussi à un combat qui se transforme en duel de flamenco très drôle entre le chat potté et Kitty. Sans compter par la voix "espagnole" du chat potté qui est très amusante et par les réflexions du chat potté (" quoi qu'est-ce ?"), avec en point d'orgue le fait que le chat potté se prend lui-même pour un mythe vivant : "Je suis le chat potté. Mon nom deviendra une légende."
Au final, si Le chat potté n'est pas un film d'animation qui restera dans l'histoire, il se suit plutôt bien et reste à destination de tous, de 7 (ou moins !) à 77 ans.

Permalien 667 mots par nicofeel Email , 1733 vues • R�agir

13.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Atrocious

Réalisateur
: Fernando Barreda Luna

Date de sortie du film au cinéma
: inconnue

Durée du film
: 1h22

Avec
: José Masegosa, Chus Pereiro, Cristian Valencia, Clara Moraleda, Sergi Martin, Xavi Doz, etc.

Par Nicofeel

Dans la vague des films qui bénéficient d'un filmage caméra à l'épaule qui a lieu du début à la fin du film où le spectateur assiste à une sorte de spectacle « live », on commence à atteindre l'overdose. Sans être exhaustif, on peut citer le cas du synmpathique Projet Blair Witch, de l'excellent REC, de sa suite plutôt foireuse, des Paranormal activity qui sentent le réchauffé.
Eh bien malgré tout il y en a qui ont l'idée de continuer à exploiter le filon. C'est le cas du réalisateur espagnol Fernando Barreda Luna qui montre une famille qui a décidé de passer plusieurs jours en vacances à Sitges (là où a lieu d'ailleurs un festival de films fantastiques).
L'entrée en matière du film est intéressante avec cette explication : « l'esprit est comme un labyrinthe où n'importe quoi peut se perdre. » Tout cela est très énigmatique.
Pourtant, le reste va s'avérer beaucoup moins énigmatique. Il y a d'abord l'explication de l'intrigue qui n'est pas sans rappeler le projet Blair Witch avec cette vidéo retrouvée par la police et cette légende urbaine selon laquelle en 1940, à Sitges, une jeune fille en robe rouge se serait perdue et aiderait désormais les gens qui se perdraient.
Au niveau des filmeurs dans le film, on a surtout droit au fils aîné Christian et quelquefois à sa soeur Julie.
Ceux-ci décident de filmer dans une demeure abandonnée des années 40. Cette maison est comme un labyrinthe et il est manifestement facile de s'y perdre.
A l'instar d'un projet Blair Witch ou d'un Paranormal activity, Atrocious joue sur un côté minimaliste. Les événements étranges qui se passent sont principalement à imaginer par le spectateur qui demeure éveillé par une ambiance et rien d'autre. Car à dire vrai il ne se passe pas grand chose et le film met franchement beaucoup de temps à réellement démarrer. C'est bien sympathique de faire aboyer un chien, de faire casser un verre ou encore de faire disparaître un chien, mais cela n'est pas très prenant.
Surtout, pendant un bon moment, le jeune acteur qui joue le rôle de Christian fait des pâtés de maison en tournant dans le labyrinthe. Si l'on ne tombe pas de sommeil à ce moment là, c'est bien parce que l'on souhaite savoir comment ce film va se terminer.
Bien m'en a pris car la dernière demi-heure du film est plus intéressante que le reste. En fait c'est la succession des disparitions qui pose question. Pourquoi la mère s'est-elle enfuie la nuit, sans discernement ? Comment la soeur de Christian s'est-elle retrouvée attachée à un autel ?
L'agression qui a lieu à la fin et qui peut rappeler Shining n'est pas trop mal amenée et vaut le détour. En plus, la révélation à la fin du film avec ces photos et ces images à la télévision avec une explication finale sur le tueur qui fait froid dans le dos.
Côté acteurs, il ne faut pas s'attendre à grand chose. Le film vaut surtout pour les événements qui se déroulent et non pour le jeu des acteurs qui n'est pas toujours fameux, à l'instar de cette scène où la soeur de Christian se met à crier uniquement quand elle le voit et qu'il est donc sur le point de la libérer ! Elle aurait pu crier avant pour se faire repérer !
Au final, Atrocious ne révolutionne absolument pas la mode des films à la Projet Blair Witch. Il faut s'armer de patience pour éviter de s'endormir et voir ainsi un final qui vaut globalement le coup.

Permalien 650 mots par nicofeel Email , 2288 vues • R�agir

12.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The thing

Réalisateur
: Matthijs van Heijningen Jr

Date de sortie du film : 12 octobre 2011

Durée du film : 1h43

Avec : Mary Elizabeth Winstead (Kate Lloyd), Joel Edgerton (Braxton Carter), Ulrich Thomsen (Sander), Eric Christian Olsen (Adam Goldman), etc.

Par Nicofeel

A une époque où les remakes et préquels en tous genres sont légion, il n'est finalement pas si étonnant que cela que le film culte de John Carpenter, The thing (qui était lui-même le remake d'un film des années 50 sur lequel avait travaillé Howard Hawks), se retrouve à faire l'objet d'une préquel.
C'est un cinéaste totalement inconnu, Matthijs van Heijningen Jr, qui est aux manettes de cette entreprise.
L'action du film se déroule en 1982, ce qui est somme toute logique puisque le film de Carpenter a été réalisé durant cette période. La scène d'introduction est plutôt bien faite avec ces scientifiques qui découvrent en Antarctique un vaisseau spatial et surtout un extraterrestre qui est congelé dans de la glace. C'est principalement l'extraterrestre qui retient l'attention et va faire l'objet d'une analyse.
Comme on peut s'en douter, les scientifiques vont réveiller l'extraterrestre qui sommeillait et c'est alors que va débuter un jeu du chat et de la souris.
The thing version 2011 serait plutôt un bon film si le film de Carpenter n'existait pas. Oui mais voilà cela n'est pas le cas. Du coup, on est forcé de comparer les films. Et à ce petit jeu le film de 2011 est un peu sec.

Car passé une scène introductive intéressante, le réalisateur ne s'embête pas la vie et se borne à utiliser dans ses grandes longueurs les idées du film de Carpenter. Ainsi, le monstre que combattent les scientifiques est capable de muter et surtout de dupliquer la personne qu'il a tué. Les scènes où l'on assiste aux transformations des êtres humains qui contiennent en fait le monstre sont plus que probantes. Les effets spéciaux du film sont même clairement la grande qualité de celui-ci. Mais bon cela n'est pas suffisant pour faire un bon film. D'autant que, comme dit précédemment, The thing version 2011 pompe allégrement sur la version de 1982.C'est ainsi que le test du sang est repris et donne lieu à une scène quasi identique à 1982, même si on a droit à une variante avec un test des dents.
The thing 2011 n'est pas un mauvais film, loin s'en faut. Mais c'est un film qui est une version quasi édulcorée du film de Carpenter. Ici, les effets spéciaux sont bien faits mais ils ne sont pas au service de scènes gore. On ne voit quasiment rien à l'écran sur ce point. Ce qui est dommage car le film de Carpenter comprenait quelques séquences-chocs qui conservaient le spectateur dans un état de tension permanente. De même, alors que le film de Carpenter peut se targuer d'une bande son d'Ennio Morricone carrément stressante, ce film n'a rien de spécial au niveau de sa bande son. D'ailleurs, si ce film de 2011 est plutôt bien emballé et bénéficie d'un rythme alerte, il faut reconnaître que l'on est jamais vraiment tendu par ce qui se passe. C'est dommage.
Côté acteurs, on a personne de spécialement connu. Cela n'empêche pas d'avoir une distribution qui tient la route. Mais encore une fois entre les acteurs qui sont présents dans ce film et Kurt Russel qui tenait le haut du pavé dans le film de 1982, il n'y a pas photo.
Finalement, ce The thing version 2011 a comme grand défaut de se limiter à effectuer une préquel du film de 1982 sans jamais prendre de risques (la fin du film, qui est correctement emballé, fait le lien entre les deux films). Ce film pompe trop l'original, avec en outre une absence d'âme et un côté consensuel qui n'est le bienvenu. En revanche, pour ceux qui ne connaissent pas le film de Carpenter, ce film pourra apparaître comme plus que correcte car, vu de manière isolé, c'est un film plutôt satisfaisant. Voilà en somme un long métrage largement regardable mais totalement inutile.

Permalien 706 mots par nicofeel Email , 1040 vues • R�agir

11.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le venin de la peur

Réalisateur
: Lucio Fulci

Année : 1971

Origine
: Italie

Durée du film
: 103 minutes

Avec : Florinda Bolkan (Carole Hammond), Jean Sorel (Frank Hammond), Silvia Monti (Joan Hammond), Anita Strindberg (Julia Durer), Stanley Baker (l'inspecteur Corvin), Leo Genn (Edmond Brighton), Georges Rigaud (le docteur Kerr), etc.

Par Nicofeel

Quand on évoque la carrière de Lucio Fulci, on pense immédiatement à ses films d'horreur dont certains sont passés à la postérité (L'enfer des zombies en 1979, Frayeurs en 1980, L'au-delà en 1981 et La maison près du cimetière en 1981). Pourtant, ce cinéaste italien a également œuvré dans de nombreux autres genres, et notamment dans le giallo (Perversion story en 1969, La longue nuit de l'exorcisme en 1972 et L'emmurée vivante en 1977).
Avec Le venin de la peur (1971), il livre sans nul doute son giallo le plus abouti, qui constitue même l'un des références du genre.
Le début du film est particulièrement marquant. Après un générique très easy listening comportant des images floues, on aperçoit une jeune femme dans un train qui tente de se frayer un chemin au milieu d'usagers puis d'hommes et femmes nus. La suite de cette scène consiste en une relation saphique entre cette jeune femme et une autre très belle femme. Tout cela correspond en fait au rêve que fait à plusieurs reprises Carole Hammond, une bourgeoise, fille d'un homme politique important. Elle raconte ce rêve à son psychiatre qui voit dans la séquence suivante, le meurtre de Julia Durer, la voisine à la vie dissolue de Carole Hammond, la victoire de la vertu sur l'immoralité.
Sauf que rapidement la réalité prend le pas sur le rêve. La police retrouve Julia Durer assassinée. Or, tous les indices convergent vers Carole Hammond (on retrouve sur l'arme du crime ses empreintes) qui constitue le coupable idéal.
Le venin de la peur est clairement à ranger dans la catégorie des gialli car il comporte plusieurs éléments qui sont propres à ce genre. D'abord, on assiste à un meurtre (que l'on revoit plusieurs fois) qui s'avère tout à la fois sanglant et extrêmement stylisé. Ensuite, qui dit meurtre dit enquête policière. Cette dernière s'avère extrêmement minutieuse. Car il s'agit de trouver pour quelle raison Carole Hammond a décidé de tuer une jeune fille qui n'a rien à voir avec son milieu. Dans la même optique, le film fait état d'un véritable traumatisme avec ce rêve mortifère que refait Carole Hammond, et qui pourrait expliquer un comportement schizophrène.
Enfin, et cela n'est pas le moindre des aspects du film, on voit bien que l'on est dans un giallo car l'érotisme est très prégnant. Cependant, cet érotisme n'a rien de gratuit. Il a pour but de vilipender une société où chacun agit comme il l'entend, au mépris de toute moralité, pourtant mise en avant par la classe bourgeoise. En cela, Le venin de la peur est un giallo qui est tout sauf conventionnel.
Si les ingrédients principaux propres au giallo sont bien présents dans ce film, Lucio Fulci n'a pas hésité à se démarquer de ce genre pour apporter une vision très personnelle. Ainsi, la société dans son ensemble est mise à mal. Carole Hammond est représentative d'une bourgeoisie qui se sent naturellement au-dessus des autres, comme lorsqu'elle répond à la question Connaissez-vous Julia Durer ? par un méprisant : « Je trouve cette question inconvenante. » Madame Hammond devient le symbole d'une bourgeoisie qui se déclare puritaine mais aspire au fond d'elle-même à une vie sexuelle libérée, débridée. Son mari ne vaut pas mieux qu'elle, lui qui trompe sa femme depuis deux ans. La bourgeoisie n'est pas la seule classe à être ouvertement critiquée par Lucio Fulci. Le cinéaste italien s'en prend aussi aux hippies qui couchent à tout-va et prennent de la drogue, sans avoir conscience de leurs actes (« quand on est défoncé on peut tuer quelqu'un et ne jamais s'en souvenir », dixit l'un des hippies). Pire, ils sont même présentés comme des gens dangereux, à l'instar de cette scène de course-poursuite entre Carole Hammond et l'un des hippies. Le point de vue social du film est assez clair.
Lucio Fulci présente également une œuvre annonciatrice de ses prochains films d'horreur. En effet, à moults reprises, on a droit à des scènes surréalistes particulièrement marquantes, dignes du chef d'oeuvre de Fulci, à savoir L'au-delà. Ici, on aperçoit des cadavres aux yeux crevés et des chiens éviscérés dans un laboratoire au terme d'une course-poursuite labyrinthique.
Et puis Le venin de la peur est un giallo atypique par le fait que l'on connaît dès le départ l'identité du tueur. Il ne faut pas chercher ici un tueur à la main gantée. Les différentes personnes qui sont accusées n'ont d'autre but que de tenter de disculper Carole Hammond, une femme impeccable sous tous rapports, en tout cas en apparence qui se sert de son rêve comme d'un alibi. Elle essaie de se faire passer pour schizophrène. Quant aux meurtres, l'originalité tient au fait que l'on voit uniquement un meurtre, et qui plus est dans un rêve (ou plutôt dans le souvenir du tueur). Les autres meurtres ne sont jamais montrés à l'écran.
Giallo très axé sur le côté psychologique, Le venin de la peur bénéficie du savoir-faire d'un cinéaste qui est déjà au sommet de sa forme, et réussit à véhiculer une ambiance dérangeante avec des gros plans, des floutages ou encore un split-screen. Le film allie par ailleurs avec brio des scènes réalistes marquées notamment par l'enquête policière et des scènes oniriques d'une grande beauté sur le plan plastique. Le travail effectué sur les décors et l'éclairage est remarquable. On pense notamment à la superbe scène initiale où Carole Hammond et Julia Durer font l'amour, dans un environnement saturé de rouge.
De plus, le film peut se targuer d'avoir une excellente bande son signée Ennio Morricone, qui compose une musique faite de mélodies très easy listening et de dissonances qui permettent de maintenir le spectateur dans un état de tension permanente. C'est au passage une des bande son les plus expérimentales d'Ennio Morricone.
Quant au casting du film, il est loin d'être ridicule. Florinda Bolkan incarne une brune énigmatique, à la beauté froide. On sent son personnage constamment sur le qui-vive. Quant à Anita Strindberg, elle apporte sa beauté naturelle et rayonnante au personnage de la pauvre Julia Durer. Outre ces deux actrices, le reste du casting demeure de qualité.
Au final, Le venin de la peur est incontestablement un giallo majeur qui prouve au demeurant que Lucio Fiulci est capable de réaliser de très grands films, et pas seulement en mettant en scène des zombies.
L'éditeur français Néo Publishing, qui a édité de nombreux gialli, ayant mis la clé sous la porte avant de distribuer ce film, il serait appréciable qu'un éditeur ait la bonne idée de sortir Le venin de la peur en DVD ou en blu ray.

Permalien 1228 mots par nicofeel Email , 1531 vues • R�agir

10.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Paranormal activity 3

Réalisateurs : Henry Joost et Ariel Schulman

Date de sortie du film : 19 octobre 2011

Durée du film : 1h24

Avec : Katie Featherston (Kate), Spraque Grayden (Kristi Rey), Lauren Bittner (Julie),Chloe Csengery (Katie jeune), etc.

Par Nicofeel

Après un sympathique premier opus et un deuxième opus aussi mauvais qu'inutile, c'est reparti pour un petit tour avec la saga de Paranormal activity. Alors que le premier film traitait des phénomènes paranormaux dont était victime Kate, le deuxième s'intéressait à Kristi, la soeur de Kate. Eh bien là, tout simplement, pour donner des explications au mythe, on revient sur la jeunesse de Kate et de Kristi qui vivent avec leurs parents et avec au final une question qui tourne autour de sorcières.
Alors disons le franchement Paranormal activity commence à sérieusement tourner en rond. Le film n'a pas grand chose à raconter. On sait déjà pratiquement tout.
Et puis cette mode des préquels (voir celle de The thing qui apparaît complètement inutile) ne sert franchement à rien, si ce n'est d'enrichir des producteurs peu scrupuleux.

Quant à la façon de filmer, à savoir un tournage en vidéo amateur par un homme - qui se trouve être le compagnon de la mère de Kate et Kristi – on n'est nullement surpris. Pire, on trouve le temps carrément long.
Car le film met beaucoup de temps à se mettre en route. Pendant plus de vingt minutes, on a juste droit à des bruits. Au moins ça a le mérite de ne pas coûter beaucoup d'argent ! On s'ennuie ferme.
Par ailleurs, le film est parfois très embrouillé dans ses explications, sans compter qu'on a droit à des flashbacks qui ne sont pas toujours évidents à saisir. Pour ma part, j'y arrive à peu près parce que j'ai regardé les deux précédents opus. Mais je n'imagine pas ce que doit penser qui n'a pas vu les deux films précédents. Il va certainement penser que tout cela est très brouillon.
Sans compter que le film n'est tout de même pas très rythmé. On a droit à quoi en fin de compte : à un plafonnier qui se met à bouger tout seul ; à des bruits suspects ; à une personne qui se met à léviter à un moment donné ou encore à des filles qui sont sous l'emprise du Malin. Heureusement que le film est plus prenant dans sa deuxième partie car sinon il serait proche de mériter un 0 sur 10. Là, à défaut de sauver les meubles (je ne parle pas des meubles de la cuisine qui se mettent à bouger !), le film réveille quelque peu le spectateur. Ce que l'on voit manque cruellement d'originalité et est particulièrement attendu mais au moins il se passe quelque chose.
Côté acteurs, pas grand chose à dire, en tout cas en bien. On trouve les acteurs relativement insipides au même titre que la mise en scène qui aurait pu être l’œuvre de n'importe quoi et est ici le travail de deux cinéastes : Henry Joost et Ariel Schulman. Vous ne les connaissez pas ? Moi non plus.
Film clairement commercial, Paranormal activity est aussi vite oublié qu'il a été vu. Malgré sa courte durée (à peine plus d'une heure vingt), le film est franchement ennuyeux dans sa globalité. Seule la fin mérite d'être vue, même si elle est bien tirée par les cheveux. En fin de compte, il est temps que cette franchise s'arrête.

Permalien 584 mots par nicofeel Email , 1084 vues • 1 r�action

09.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The human centipede (full sequence)

Réalisateur
: Tom Six

Date de sortie au cinéma : prochainement

Origine : Pays-Bas

Durée du film : 88 minutes

Avec
: Laurence R. Harvey (Martin), Ashlynn Yennie (miss Yennie), Maddi Black (Candy), Bill Hutchens (docteur Sebring), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le néerlandais Tom Six et sorti en 2009, le film The human centipede (first sequence) racontait l'histoire d'un savant fou qui avait décidé de créer un « mille-pattes humain » avec la bouche d'une personne reliée à l'anus de la précédente. C'est ainsi qu'avec trois victimes il invente l'idée d'un système digestif unique. Film très particulier qui jouait avant tout sur une ambiance avec un humour noir digne du dentiste de Brian Yuzna, The human centipede avait tout de même fait son effet lors de sa sortie. Ce n'était rien à côté de sa suite, The human centipede (full sequence).
Dans ce film, la vision de notre monde que propose le réalisateur Tom Six, qui est toujours aux commandes de The human centipede, est loin d'être reluisante. On suit le quotidien de Martin, l'agent de sécurité d'un parking, qui passe des heures entières au travail à visionner avec un plaisir certain The human centipede (first sequence). Martin est un homme de petite taille, doté d'un physique disgracieux et souffrant d'asthme. Rapidement, on apprend que Martin a été violé par son père dans sa jeunesse et qu'actuellement son médecin abuse de lui sexuellement. Pour ne rien arranger à l'affaire, Martin n'a jamais quitté le cocon familial, vivant avec une mère qui le considère comme un véritable enfant.

Pourtant, les faits et gestes de Martin n'ont rien à voir avec les amusements d'un enfant. Non, Martin a tellement été victime de sévices qu'il en est devenu un être dérangé sur le plan psychologique. La notion du bien et du mal n'ont visiblement pas court chez lui. Là où le film de Tom Six est franchement dérangeant, c'est qu'il nous montre une personne qui ne saisit pas la frontière entre la fiction et la réalité. Martin entend ainsi réaliser, comme dans The human centipede premier du nom, un mille-pattes humain avec cette fois-ci douze personnes. Sauf que notre psychopathe de service n'est pas un médecin. Du coup, la réalisation de son mille-pattes humain va donner lieu à une véritable boucherie.
Agressant de manière sauvage des personnes qui passent dans le parking où il travaille, Martin va réunir progressivement les douze victimes pour créer son mille-pattes humain. Si la première partie du film présente le quotidien sordide de notre principal protagoniste et sa méthode pour trouver ses victimes, la deuxième partie est celle de la création du mille-pattes humain. Et là il faut franchement avoir le cœur bien accroché pour pouvoir assister à ces tortures humaines. Les débordements gore sont légion : Martin tranche, découpe des membres, relie des gens avec des agrafes et des morceaux de scotch. Bref, si on nage en plein amateurisme, il n'empêche que c'est justement le fait que quelqu'un puisse avoir une idée aussi folle qui fait froid dans le dos. Car Martin va jusqu'au bout de ses idées et si les victimes ne sont pas consentantes, il ne se gêne pas pour les mettre au pas en arrachant des dents, une langue ou en utilisant un entonnoir pour faire passer des aliments. Le réalisateur Tom Six pousse même le bouchon un peu loin en insistant sur des éléments qui sont franchement d'un réel mauvais goût, voire même d'une moralité douteuse : c'est le cas avec une insistance sur le côté scato et surtout lors d'une scène où une femme donne naissance à un enfant qu'elle écrase pour pouvoir s'enfuir. Le cinéaste aurait pu éviter une telle scène. Car le film est suffisamment choquant en soi.
The human centipede (full sequence) est un film malsain. Outre les effusions gore, le malaise à regarder un tel film provient du fait que le tueur apparaît comme monsieur tout le monde. C'est un être qui n'a pas fait d'études de médecine et qui n'a rien de spécial pour lui. C'est en revanche une personne qui ne fait plus la différence entre la réalité et la fiction, à tel point qu'il réussit à inviter une des actrices de The human centipede premier du nom qui croit tourner dans un film de Tarantino ! De la sorte, Tom Six crée une sorte de mise en abîme de son propre film original, en lui donnant une importance plus grande car tout le monde peut avoir accès à son film.
Le côté effrayant du film est accru par l'utilisation du noir et blanc mais aussi par le fait que l'acteur jouant le rôle de Martin, Laurence R. Harvey, ne parle jamais et ne laisse donc pas échapper ses pensées. L'acteur est suffisamment expressif à l'écran pour instaurer de la peur sans avoir besoin de parler. D'ailleurs, l'acteur est marquant dans son rôle, on croit vraiment à l'existence du personnage qu'il interprète.
Au final, The human centipede (full sequence) est un film d'horreur qui se révèle extrêmement malaisant et malsain. Le propos du film n'est pas des plus clairs. On ne sait pas si le cinéaste Tom Six a uniquement pour but de choquer le spectateur en mettant en scène un tel film ou s'il a quelques considérations sociales, allant jusqu'à nous rappeler que la violence (vécue dans le film par le principal protagoniste dans sa jeunesse et dans son quotidien) est susceptible d'engendrer une autre forme de violence. Toujours est-il que ce film très controversé, qui a été censuré en Angleterre, est évidemment à réserver à un public très averti.
A noter que Tom Six a déjà en prévision pour 2013 un human centipede 3 (final sequence).

Permalien 1009 mots par nicofeel Email , 1746 vues • R�agir

08.12.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé

Réalisateur : Sergio Martino

Année : 1972

Origine
: Italie

Durée du film : 96 minutes

Avec : Luigi Pistilli (Oliviero Ruvigny), Anita Strindberg (Irina Ruvigny), Edwige Fenech (Floriana), etc.

Par Nicofeel

Sergio Martino est un réalisateur italien qui est souvent considéré comme un bon faiseur, mais rien d'autre. Pourtant, s'il est vrai que ce cinéaste a touché à tous les genres avec des succès variables, il est incontestable qu'il a offert au giallo quelques-uns de ses films les plus marquants.
Un an après les excellents L'étrange vice de madame Wardh (1971), La queue du scorpion (1971), et deux ans avant l'implacable Torso (1973), Sergio Martino livre au spectateur un giallo atypique avec ce film au titre particulièrement étonnant : Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé.
On suit dans ce film un couple à la dérive. On a ainsi affaire à un riche écrivain, Oliviero Ruvigny, alors en manque d'inspiration, qui est devenu un bourgeois décadent. Il pratique de nombreuses orgies et se plaît à maltraiter sa belle épouse, Irina. Cette dernière est manifestement à la limite de la folie. Elle ne peut plus supporter sa vie actuelle. C'est dans ce contexte particulier que survient un meurtre horrible, dont la victime n'est autre qu'une jeune libraire, ancienne maîtresse d'Oliviero.
Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé se range clairement dans la catégorie des gialli car il comporte plusieurs éléments qui sont propres à ce genre. Le film est d'abord émaillé de meurtres sanglants (le sang qui fait plus penser à de la gouache qu'à autre chose n'a d'autre but que de renforcer le côté graphique du meurtre). Ensuite, le meurtrier est tout à la fois un être mystérieux (habits noirs, main gantée) et qui utilise une arme blanche (ici, une sorte de faucille). L'identité de ce tueur ne sera connue que tardivement. A fortiori, avec un talent certain, Sergio Martino multiplie les pistes quant à l'identité du tueur : est-ce Oliviero qui aurait un peu trop mélangé roman et réalité ? Est-ce Irina qui chercherait à faire accuser son époux ? Est-ce la jeune nièce d'Oliviero qui n'a pas l'air d'être venue dans la villa des Ruvigny uniquement pour se divertir ? Est-ce l'un des villageois ? Est-ce un personnage inconnu pour le spectateur ? Le réalisateur italien parvient à brouiller les pistes de façon habile.
Comme il y a des meurtres, on se doute qu'il y a une enquête policière. Ici, Sergio Martino a fait exprès de reléguer au second plan cette enquête avec des policiers qui n'ont aucune prise sur les événements. L'une des phrases de l'inspecteur de police est d'ailleurs significative de ce film qui fait l'objet de moults rebondissements : « Mais les problèmes ont une caractéristique. Ils ne finissent jamais. »
Enfin, et cela n'est pas le moindre des aspects du film, on voit bien que l'on est dans un giallo car l'érotisme est très prégnant. La première scène du film nous propose à cet effet une scène de sexe, avec une image qui est cependant floutée et ne permet donc pas de voir grand chose. Quelque part, cette scène est annonciatrice de l'érotisme du film qui reste extrêmement sage. Il faut dire que Sergio Martino ne cherche pas spécialement à assouvir les plus bas instincts du spectateur. Il souhaite surtout distiller un érotisme trouble et une sensualité constante, ce qui donne un vrai cachet à ce film étrange.
Car ce film est bien un film étrange. Si tous les ingrédients du giallo sont bien présents, le réalisateur a eu l'excellente idée de lui adjoindre un côté fantastique. Les décors du film participent à une ambiance gothique : la villa avec ces nombreuses portes et cette cave remplie de secrets ; le portrait de la mère d'Oliviero qui semble surveiller ce qui se passe. Surtout c'est la présence du chat qui retient l'attention. Il faut dire que Sergio Martino a repris certains éléments de la nouvelle Le chat noir d'Edgar Allan Poe. A bon escient car cela donne un vrai cachet au film. Annonciateur de mauvais présages, ce chat est présent dans tous les mauvais coups. Il sert même de raccord à certaines scènes. Et puis il va même être déterminant lors du final du film, qui avait pourtant déjà vu se succéder plusieurs twists. Ce chat de malheur apporte un vrai plus au film, permettant tout à la fois d'accroître le côté fantastique de l’œuvre (préfigurant peut-être également le chef d’œuvre de Dario Argento, à savoir Suspiria où l'on voit à un moment donné des yeux qui ressemblent à ceux d'un chat noir) et de faire preuve d'un certain humour noir (le chat blessé qui semble indestructible, le chat qui est là pour révéler des choses qui devraient être enfouies).
Notons que si le film est très riche sur le plan thématique et scénaristique, il doit aussi sa réussite à d'autres choses. Ainsi, la mise en scène de Sergio Martino est superbement travaillée, donnant lieu par exemple à des scènes de meurtres qui sont très bien travaillées. On a également la photographie du film et la musique de Bruno Nicolai (une de ses meilleures bande son) qui accroissent le côté fantastique de ce long métrage.
Quant aux acteurs, Luigi Pistilli crève l'écran avec son personnage de bourgeois décadent. Le rôle des actrices Anita Strindberg et Edwige Fenech ne se limite pas à user de leurs charmes. Ces belles jeunes femmes jouent leurs personnages avec une conviction certaine.
Au final, Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé constitue un excellent giallo, qui bénéficie entre autres d'un scénario très astucieux qui reste malgré tout crédible.
L'éditeur français Néo Publishing, qui a édité de nombreux gialli, ayant mis la clé sous la porte avant de distribuer ce film, il serait appréciable qu'un éditeur ait la bonne idée de sortir Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé en DVD ou en blu ray.

Permalien 1061 mots par nicofeel Email , 1115 vues • R�agir

05.12.11

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Drive

Réalisateur
: Nicolas Winding Refn

Origine : Etats-Unis

Date de sortie du film : 5 octobre 2011

Durée du film : 100 minutes

Avec : Ryan Gosling (le chauffeur), Carey Mulligan (Irene), Bryan Cranston (Shannon), Albert Brooks (Bernie Rose), Oscar Isaac (Standard Guzman), Christina Hendricks (Blanche), Ron Perlman (Nino), etc.

Par Nicofeel

Après deux films maîtrisés sur le plan technique mais où l'on ne savait pas bien où le réalisateur voulait en venir, le danois Nicolas Winding Refn est de retour. Et le moins que l'on puisse dire est qu'avec Drive ce jeune cinéaste (il est né en 1970) rend une copie très propre avec un polar d'excellente facture.
Pourtant, en soi, le film n'a rien d'exceptionnel au niveau de son histoire. On suit un homme, dont on ne connaît pas l'identité, qui est cascadeur anonyme le jour et chauffeur pour la mafia la nuit. Sa vie va être amené à prendre un tournant décisif lorsqu'il fait connaissance avec sa voisine de palier. Avec ce scénario simple en apparence, le réalisateur Nicolas Winding Refn réussit à transcender le genre du polar, au point d'être à deux doigts du chef-d’œuvre.

Il faut dire que le réalisateur cumule les bons points dans ce film. D'abord, il y a une mise en scène fluide et extrêmement stylisée qui prouve que l'on a affaire à quelqu'un qui sait parfaitement filmer. Nicolas Winding Refn n'a absolument pas volé le prix de la mise en scène qu'il a remporté cette année au festival de Cannes. En filmant Los Angeles quasi uniquement de nuit avec de très beaux plans en plongée qui insistent sur le côté gigantesque de la ville, ou encore avec des scènes de course-poursuite qui sont très bien découpées, Nicolas Winding Refn rend hommage aux films de Michael Mann (on pense notamment à Collateral), de William Friedkin (Police Fédérale Los Angeles) mais aussi des polars hong-kongais de Johnnie To et Ringo Lam. Cependant, le film ne croule pas sous les références et prend rapidement de lui-même son envol.
Il faut dire qu'à peine le film débute que l'on est happé par la beauté des images et par la musique planante. Dans ce film plus que dans de nombreux autres, la musique tient une place prépondérante. Le premier morceau du film, Nightcall de Kavinsky (featuring Lovefoxxx) donne un côté hypnotique au film qui ne lâchera jamais le spectateur. La bande son du film, signée Cliff Martinez, est toujours agréable à écouter. Elle est entraînante tout en étant douce. Elle accompagne à merveille les trajets – notamment en voiture – du principal protagoniste du film. Donnant l'impression d'être sortie tout droit des années 80 (sauf que l'on a droit ici au meilleur, pas à des synthétiseurs ridicules), la période dont fait référence le film, la musique propose quelques morceaux de grande qualité qui continuent de trotter dans la tête du spectateur à la fin du film. On pense ainsi à l'excellent Under your spell de Desire qui fait penser à du Blondie ou encore à A real hero de College (featuring Electric youth) qui finit de nous achever sur le plan émotionnel par son électro-pop envoutante.
Mais ce n'est pas tout. La photographie du film est également superbe. Elle met à plusieurs reprises en valeur Ryan Gosling, l'acteur principal du film, en insistant sur son visage, laissant transparaître la détermination et les sentiments de ce dernier. La photographie est lumineuse en de rares occasions, correspondant lors de ces moments aux scènes de joie du principal protagoniste. La plupart du temps, la photographie du film joue sur un clair-obscur, la plupart du film se déroulant d'ailleurs de nuit. Dans ces conditions, la photographie accroît le côté intrigant de l’œuvre.
Car Drive est loin d'être une sinécure. C'est avant tout un polar bien noir où le cinéaste livre une vision désenchantée de notre société. Dans ce monde, les honnêtes gens sont rares alors que les bandits, les truands, les profiteurs, sont légion. Dans Drive, le danger peut venir de n'importe où et à n'importe quel moment. Les scènes d'action sont d'une grande violence, une violence sèche et abrupte. Certaines scènes du film sont de ce point de vue difficilement supportables pour les âmes sensibles, tant les effusions de sang sont importantes. On pense ainsi aux coups de fusil dans le motel qui donne lieu à un véritable carnage ou à la scène dans l'ascenseur qui montre la violence intérieure qui habite notre « héros ».
A cet égard, la performance de Ryan Gosling, acteur très en vue actuellement, est tout bonnement bluffante dans ce film. L'acteur réussit selon les scènes à faire preuve d'une grande sensibilité (on le voit quelquefois au bord des larmes) ou au contraire d'une incroyable violence. L'acteur, qui joue un personnage plutôt taciturne, se révèle étonnamment charismatique. Mais il n'est pas le seul à tirer son épingle du jeu dans ce film. Carey Mulligan interprète brillamment le rôle d'une jeune femme amoureuse qui refuse de faire partie de cette société violente. Aux côtés de ces deux acteurs, on trouve toute une ribambelle de sacrées trognes – Bryan Cranston, Albert Brooks et bien évidemment Ron Perlman – qu'on croirait sortis d'un film de Tarantino.
Enfin, et ce n'est pas la moindre de ses qualités, Drive parvient aisément à se démarquer du polar tel qu'on l'imagine. En effet, s'il est bien question dans cette histoire de femme fatale (le personnage joué par Carey Mulligan est celui qui amène le chauffeur à prendre de gros risques, quitte à y laisser sa vie) ou tout simplement d'histoire d'amour, tout cela prend une tournure bien particulière. Ainsi, cette histoire d'amour restera toujours en pointillés. Jamais il n'y aura de relation effective entre cette femme et le chauffeur mais on voit bien pertinemment qu'ils sont attirés l'un vers l'autre. Le réalisateur Nicolas Winding Refn conçoit aussi un polar original dans le sens où son personnage principal est très énigmatique et peu prolixe. Notre héros préfère agir plutôt que parler. Ses choix révèlent in fine sa personnalité et ses motivations : le chauffeur agit comme un ange exterminateur, cherchant à protéger la femme qu'il aime et l'enfant de celle-ci, comme s'il s'agissait de sa propre famille.
En somme, Drive accumule les qualités. Entre une musique eighties de grande classe et un héros à la présence magnétique qui semble sorti tout droit de cette époque (jean moulant, blouson orné d'un scorpion), Nicolas Winding Refn fournit son film le plus abouti et sans aucun doute un des meilleurs films de l'année 2011.

Permalien 1146 mots par nicofeel Email , 1418 vues • 1 r�action

01.12.11

06:30:00, Cat�gories: Interview  

Par Flo001fg

Après avoir édité « L’île » et « 8th Wonderland », l’éditeur Emylia vient de sortir « Echap », un nouveau film indépendant français au budget cette fois vraiment minimaliste, ayant fait assez rapidement parler de lui grâce notamment à la présence d’actrices venant du cinéma pour adultes. Le réalisateur Trent a eu l’amabilité de répondre à mes questions :

Bonjour Trent. Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Christophe Berthemin aka Trent. J’ai co-réalisé avec Dist de Kaerth le long-métrage Echap qui vient de sortir le 8 novembre en dvd édité par Emylia. J’avais auparavant co-réalisé un court-métrage, Rémy, dans un genre
assez différent.

Peux-tu nous dire comment « Echap » est né?

Dans l’urgence. Fin juin 2010, Dist est venu boire une bière chez moi. On parlait de ce qu’on avait envie de faire et on s’est dit qu’il fallait qu’ontourne un long-métrage rapidement. Rapidement, c’était le mois d’août de la mêmeannée. J’ai donc écrit le film en un mois pendant que Dist cherchait les lieux et le cast. On a tourné en 5 jours dans la foulée avec juste 1500 euros sans sedemander ce qu’on était en train de faire. Mais juste parce qu’on avait le besoin d’exister comme ça à ce moment-là. Le tournage a été une très belle aventure humaine et l’aventure nous a vraiment servi de thérapie. Par contre, maintenant, il va m’en falloir vite une autre…

Comment as-tu rencontré Dist ?

Par l’intermédiaire de Lavandra, qui joue Eve dans le film, il y a pas mal d’années. On a bu un coup ensemble tous les trois en terrasse à Nancy. Mais Dist m’a rappelé qu’on s’était déjà rencontrés plus tôt lorsque j’étais juré pour un tremplin musical auquel il participait avec son groupe de l’époque.

Es-tu pleinement satisfait du résultat final ? Que penses-tu que vous auriez apporté au film si vous aviez disposé d’un budget plus conséquent ?

Oh non, on n’est jamais satisfait de ce qu’on fait ou alors c’est qu’on ne peut pas évoluer. Avec un budget plus conséquent, je suis incapable de te dire ce qu’on aurait fait puisqu’Echap a été écrit dans cette logique budgétaire. Avec de l’argent, on ne l’aurait sûrement pas fait du tout mais on aurait fait quelque chose d’autre. Par contre, j’avoue que j’ai lu quelques critiques d’internautes bien remontés et je trouve ça étrange parce qu’on emmerde personne avec notre film qu’on a tourné sans budget entre nous. On leur fait une proposition, voilà tout. Le film ne se classe pas dans un genre précis, puisque sans jamais tomber dans la parodie, les scènes de peur comme celles plus drôles sont désamorcées pour que le spectateur ne sache jamais sur quel pied danser. Le film se voulait ainsi dès le départ mais c’est vrai qu’il y a quelque chose de kamikaze que de tourner comme ça, sans filet. Sauf que le kamikaze meurt et ne connaîtra jamais la suite des évènements, nous si. On se retrouve donc en ce moment aussi bien avec des gens qui disent qu’ils n’ont jamais rien vu de pire et à l’inverse, des gens qui rejoignent la page Facebook de l’esprit de Mathieu Werther pour discuter avec lui et lui demander de venir hanter leurs nuits. Et ça, ça fait vraiment plaisir. Le film existe et a l’occasion d’être vu, c’est l’essentiel.

Avec un casting aussi sexy, dont quatre actrices qui viennent du X, on est étonné de ne voir aucune nudité dans votre film. Même la scène du viol,ne dévoile finalement rien. Pourquoi ce choix ?

Parce que certaines des filles viennent du X justement et que le personnage de Mathieu Werther dans le film est censé être quelqu’un de très frustré. C’est en frustrant le spectateur qu’on fait monter le climat du film. Pour le viol, on voulait jouer surtout avec le son et quand il n’y a plus aucun bruit, c’est vraiment là qu’on sent un malaise. Pas à l’image.

Peux-tu nous parler un peu de ce casting ?

J’avais rencontré Noémie sur Myspace il y a bien longtemps et je connaissais Lavandra de la période où nous étions tous les deux organisateurs de concerts via des assos différentes sur Nancy. Je ne connaissais pas les autres filles et ça a vraiment été de belles rencontres. Hier, à la dédicace chez Movies 2000, on était vraiment contents d’être réunis, même s’il manquait Graziella. Quand on se retrouve tous ensemble, on sait qu’on a partagé une belle aventure humaine. Les filles ont toutes joué le jeu parce que ce n’est pas évident d’arriver sur un projet sans répet, avec un jeu qu’on voulait assez naturel et spontané, le tout en travaillant 21 heures par jour. J’aime beaucoup ces filles et je sais que nos routes vont se recroiser. Sinon, Lussi est une de mes meilleures amies et elle a accepté de suite de participer au film et pour quelqu’un dont les gens parlaient souvent de la voix, c’était amusant de la faire parler avec celle d’un autre. Et enfin, Dédo, qui est également un pote et quelqu’un dont j’aime beaucoup l’univers, nous a prêté sa voix et je sais que c’est quelqu’un qui va faire une belle carrière. Son très bon spectacle en est déjà la preuve.

Comment s’est fait le choix de faire jouer Dist dans le film ?

Rapidement, juste pour le côté pratique, pour les rôles des mecs, on a pris les gens qui étaient sur place. Thibaut, l’ingé-son joue Mathieu Werther, Dist joue Sergio et même moi, je fais une voix au téléphone. Mais je trouve que ce personnage lui va assez bien en tout cas…

Aimerais-tu passer un jour de l’autre côté de la caméra ?

Oh que non. J’ai fait de la figuration l’été dernier dans Bye Bye Blondie de Virginie Despentes et je me trouvais mauvais même en ne faisant que « figurer ». C’est dire.

Votre marraine est Coralie Trinh Tri. Qu’a-t-elle apporté au film ?

C’est avant tout une amie. Elle nous a beaucoup aidé sur plusieurs points. Déjà, lors de la préparation du film, elle a fait pas mal de promo en invitant les gens à rejoindre la page via Facebook. C’est finalement de là qu’est né le « buzz » autour du film. Aussi, d’un point de vue technique, de par son expérience sur Baise-Moi, elle nous a donné plein de conseils au montage quand on avait trop la tête dans le guidon et qu’on ne se rendait plus compte qu’il fallait couper à certains moments, qu’on avait tendance à étirer.

N’aurais-tu pas aimé l’avoir dans votre casting ?

Si. Elle a aurait pu faire une apparition mais comme le scénar avait été écrit tel quel avant, ça aurait été un personnage rajouté et donc, pas forcément nécessaire dans la narration. Mais pendant le tournage, même si elle n’était pas là physiquement, pour nous, elle était présente. Ca fait des années qu’on doit faire un court-métrage ensemble et on finira bien par le faire.

Peux-tu nous parler un peu de « Rémy » ton premier court métrage?

J’ai co-réalisé Rémy en 2008 avec Romain Basset, qui s’apprête à tourner son premier long, Fièvre, avec Catriona MacColl et que j’ai hâte de découvrir. On l’a tourné en deux jours avec une équipe bien plus grosse que celle d’Echap. C’est un conte transgénérationnel entre un grand-père et son petit-fils qui portent le même prénom, Rémy donc. Ils sont campés respectivement par Roger Trapp, qui a tourné aussi bien avec Jean Renoir que Stanley Donen, et par le jeune Hugo Le Cornec. J’en garde un bon souvenir et le film avait été récompensé au Festival de la Pub de Méribel la même année, ce qui nous avait fait très plaisir. Il est dispo sur Youtube pour ceux qui veulent le voir.

Aurais-tu aimé qu’« Echap » sorte en Blu-ray ? Est-ce que cela aurait selon toi apporté quelque chose de plus au film ?

Si le film avait été fait dans une HD parfaite, pourquoi pas. Mais là, je ne suis pas sûr que ça apporterait un gros plus technique. On gagnerait par rapport à la compression du dvd, certes, et donc peut-être que ce sera le cas un jour mais je ne pense pas que ce soit une obligation. Je n’ai moi-même pas de lecteur Blu-Ray. Par contre, j’aurai aimé pour de vrai qu’il sorte en VHS mais bon…

Fais-tu toujours de la musique ?

Non, j’ai chanté douze ans dans le groupe de métal Tawn mais nous avons arrêté depuis quelques années et ça ne me manque pas plus que ça. Mais je sais que l’envie de la scène me reprendra un jour. On a composé la BO d’Echap tous les trois avec Dist et Noémie en deux jours, donc la musique est toujours présente dans ma vie mais autrement. Aussi, les gens que j’ai rencontré à travers la musique sont encore présents dans ce que je fais, comme Lussi qui joue dans le film ou Julien Cassarino du groupe Manimal qui a composé le morceau de générique de fin. Et pour Rémy, c’était Benjamin Cahen, le bassiste de Tawn, qui avait composé la BO. Par contre, Dist, lui, prépare un nouvel album et Noémie est encore dans pas mal de groupes aussi.

Continues-tu ton travail de pigiste ?

Toujours oui, je fais les pages ciné d’un magazine dans les 3 Vallées qui s’appelle InfosNews mais aussi sur un site, Mode.fr. Mais je t’avoue que je préfère maintenant passer du temps sur mes projets. Néanmoins, avoir la possibilité de rencontrer plein de gens confirmés, c’est l’occasion de leur demander directement des conseils et d’apprendre. La preuve, jeudi dernier, au moment où les internautes Allociné commençaient à se lâcher, j’avais une interview de Luc Besson à faire. Et de discuter à ce moment précis de ma vie avec ce mec qui s’en est souvent pris plein la gueule à tort ou à raison mais qui était très calme pendant qu’on discutait, je me suis dit qu’il fallait relativiser tout ça et que j’allais apprendre aussi.

Quels sont tes futurs projets ?

Je démarche pas mal de scénarii mais depuis la sortie en dvd d’Echap, je ressens une vraie urgence de tourner à nouveau, pour passer à quelque chose de neuf rapidement, de l’ordre de la rage pure. J’ai écrit un scénario de long il y a deux semaines et je pense tourner ça vite. Ca s’appelle Légitime, c’est une comédie très noire, politiquement incorrecte, qui flirte avec le nihilisme et que j’ai hâte de mettre en place. Sinon, d’autres projets de genre sont en ce moment en écriture et on verra s’ils trouvent preneurs ou pas, même si l’un d’entre eux se fait avec une boîte de prod que j’aime, Insolence Productions.

En tant qu’amateur de cinéma, quels sont tes derniers coups de coeur ?

Comme ça, de tête, je dirai que mes derniers coups de coeur sont The Monster’s Dinner, Bellflower, Red State et Hesher.

Quels sont tes films et réalisateurs préférés ?

Je n’ai jamais vraiment su parler en termes de films ou de réalisateurs préférés puisque ça dépend vraiment des moments et de mon humeur. Mais je peux te dire que j’adore des films comme Stand By Me, Breakfast Club, Freaks, Le Chat, Canicule, la Fin du Jour, Paradis pour Tous, Dupont Lajoie, Karate Kid ou Phantom of the Paradise. Et je t’en dirai sûrement d’autres demain. Quant aux réalisateurs, ça va de Bertrand Blier à John Carpenter, de Joe Dante à Bruno Dumont. Beaucoup, beaucoup de monde…

Regardes-tu beaucoup de DVD ou de Blu-ray ?

J’ai mes périodes mais il y a des jours où j’aime enchaîner quatre, cinq films et des jours où je ne peux pas en regarder un seul. D’ailleurs, je n’ai toujours pas de lecteur Blu-Ray parce que je n’ai pas de télé HD mais ça par contre, ça ne me manque pas. J’ai un lecteur dvd et un magnétoscope et ça me suffit amplement.

Un grand merci Trent pour avoir pris le temps de répondre à mes questions !

Merci à toi !

Vous trouvez en cliquant ici mon avis sur ce film et des liens utiles pour trouver ce DVD.

Permalien 2255 mots par flo001fg Email , 2064 vues • R�agir

30.11.11

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : 50/50

Réalisateur : Jonathan Levine

Date de sortie du film : 16 novembre 2011

Durée du film
: 1h40

Avec
: Joseph Gordon-Levitt (Adam), Seth Rogen (Seth), Anna Kendrick (Katherine), Bryce Dallas Howard (Rachael), Anjelica Huston (Diane), etc.

Par Nicofeel

Après l'excellente comédie décontractée Wackness (2008), Jonathan Levine propose son nouveau long métrage. Il s'agit de 50/50. Le sujet n'est cette fois-ci pas spécialement drôle puisque le film raconte l'histoire d'Adam, un jeune homme à qui l'on vient de diagnostiquer qu'il a un cancer.
L'ambiance risque dès lors d'être assez pesante, à l'instar du film Restless de Gus Van Sant, sorti récemment sur les écrans de cinéma et qui traitait du même sujet.
Le parallèle entre ces deux films s'arrête là car si Restless est plutôt plombant, même si le film est particulièrement bien étudié, 50/50 joue sur un registre complètement différent. Le jeune réalisateur Jonathan Levine a décidé de traiter le sujet avec une certaine légèreté, ou plutôt un côté décontracté, de telle sorte que le film oscille constamment entre comédie et drame.
Au début du film, j'ai crains le pire car le côté comique du film (accru par le doublage en français qui n'est pas franchement au top) donne un côté décalé tout à fait étrange. Et puis les personnages du film donnent au départ l'impression d'être de véritables caricatures. Fort heureusement, ce sentiment s'estompe assez rapidement et le film gagne en ampleur.

Les acteurs n'y sont pas étrangers. Joseph Gordon-Levitt interprète parfaitement le rôle d'Adam, ce jeune homme assez réservé dans la vie qui apprend du jour au lendemain qu'il n'en a peut-être plus pour longtemps à vivre, ayant un cancer au niveau du dos. De surcroît, sa copine le trompe et il se sépare, se retrouvant seul. Il ne peut pas vraiment compter sur sa famille dans la mesure où il entretient des rapports très distants avec un père qui a perdu la boule et une mère qui ne demande qu'à se rapprocher sur le plan affectif de son enfant. Mais il peut s'appuyer sur son meilleur ami, Seth, interprété par l'excellent Seth Rogen. L'acteur, au physique de grand nounours, semble tout droit sorti d'un film de Judd Apatow. En effet, il ne pense qu'à faire la fête avec son copain et à faire l'amour avec des filles rencontrées dans n'importe quel endroit public. A l'instar des films d'Apatow, celui de Jonathan Levine montre que le personnage de Seth est plus fin qu'il n'y paraît. C'est un ami sur lequel Adam peut compter en tout circonstance, ce qui au demeurant est une thématique omniprésente chez Apatow (l'importance de l'amitié).
La différence de jeu entre Joseph-Gordon Levitt et Seth Rogen donne au film son ton si particulier. Et puis Jonathan Levine reste au fond très humaniste. La fin du film, si elle demeure quelque peu prévisible, est là pour étayer l'idée selon laquelle on peut toujours s'en sortir. La maladie n'est pas systématiquement une fatalité. Et puis le film a la bonne idée de montrer que les coups durs permettent parfois de se serrer les coudes, comme c'est le cas avec Adam qui va être bien plus proche avec sa famille.
Au final, 50/50 est un film tout à fait appréciable, même s'il tient avant par sa distribution de qualité (à noter la présence d'Anjelica Huston dans le rôle de la mère d'Adam). Le ton original du film est également un plus. A voir.

Permalien 615 mots par nicofeel Email , 1693 vues • R�agir

29.11.11

06:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

Bonjour à tous,

Le jeu du top 20 ayant été un succès (pour le top général et le top spécial films d'animation), on vous propose de le renouveler avec cette fois-ci l'élection de votre top 20 spécial "thrillers".

Surfeur51 vous propose actuellement sur le forum de DVDpasCher, dans la rubrique Cinéma, un topic intitulé « vos 20 thrillers préférés. »

Le principe est le suivant :
les personnes qui sont intéressées envoient directement un message sur ce topic le top de leurs 20 films d'animation préférés.

Cette liste doit être classée car le nombre de points octroyé à chaque film dépend du classement que vous lui accordez.

La méthode de notation de chaque top 20 est la suivante :
1er 75 points
2ème 64 points
3ème 54 points
4ème 45 points
5ème 37 points
6ème 30 points
7ème 24 points
8ème 19 points
9ème 15 points
10ème 12 points
11ème 10 points
12ème 9 points
13ème 8 points
14ème 7 points
15ème 6 points
16ème 5 points
17ème 4 points
18ème 3 points
19ème 2 points
20ème 1 point

Vous pouvez envoyer votre top 20 jusqu'au 15 décembre.

Surfeur51 procédera quelques jours après à la synthèse des résultats.

N'hésitez pas à être nombreux à répondre !

Bonne journée à tous et bonne réflexion pour choisir votre top 20 spécial thrillers !

Permalien 209 mots par nicofeel Email , 1504 vues • 2 retours

25.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Virus

Réalisateur
: Kinji Fukasaku

Date de sortie au cinéma : 1980

Origine
: Japon

Durée du film
: 125 minutes pour la version française (158 minutes pour la version originale)

Avec : Glenn Ford (le président Richardson), Robert Vaughn (le sénateur Barkley), Henry Silva (le général Garland), Sonny Chiba (docteur Yamauchi), Masao Kusakari (docteur Yoshizumi), Olivia Hussey (Marit), etc.

Par Nicofeel

Le japonais Kinji Fukasaku est reconnu aujourd'hui mondialement avec son excellent Battle royale.
Pour autant, il serait extrêmement injuste de réduire sa filmographie à ce film-choc. Réalisateur au début de sa carrière de nombreux films violents et controversés qui se déroulent dans le milieu de la pègre japonaise (Le cimetière de la morale, Combat sans code d'honneur, Police contre syndicat du crime), le cinéaste japonais s'est également tourné vers des co-productions internationales, bénéficiant de budgets plus conséquents.
Ce fut le cas le Tora ! Tora ! Tora ! (1970). C'est également le cas du film Virus, qui a coûté beaucoup d'argent mais a été un échec commercial. Est-ce la raison pour laquelle ce film est tombé dans un relatif oubli ? Sans doute, car si l'on juge Virus à ses thématiques et à son traitement, ce film mérite largement d'être (re)découvert.
Avant d'en venir au film proprement dit, il convient de se replacer à son époque. Le film date de 1980. On est donc en pleine guerre froide, période de tensions entre les deux puissances les plus importantes du moment, à savoir les États-Unis et l'URSS. Cette période a été marquée notamment par une course aux armements. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si dans les premières minutes du film un scientifique se permet la remarque suivante : « Cette course aux armements, il faut la laisser tomber. »
C'est dans ce contexte extrêmement tendu que Kinji Fukasaku décide de mettre en scène son film Virus, en se basant sur un roman de l'écrivain japonais Sakyo Komatsu.
Le film se déroule grosso modo en deux parties. Dans la première partie, on voit la diffusion d'un virus (la « grippe italienne ») à l'échelle planétaire qui fait des ravages incroyables. Rien ne semble l'arrêter. Dans la deuxième partie, on assiste à la vie quotidienne des quelques survivants, qui ont migré Antarctique et qui tentent de sauver leur peau coûte que coûte. Pour résumer, on est avec Virus dans une sorte de mélange entre le film-catastrophe et le film apocalyptique.
Le réalisateur ne fait pas dans la dentelle et sa vision du monde est extrêmement pessimiste. Certaines scènes du film sont véritablement marquantes. A titre non exhaustif, on peut citer le fait que : face à la crise le Japon adopte une loi martiale où les militaires brûlent les gens ; les villes se retrouvent complètement dépeuplées et même désertes ; le président américain agonise seul dans son coin ; un sous-marin est coulé pour que ses occupants contaminés ne transmettent pas le virus ; on décrète sur la station en Antarctique une loi mettant fin aux relations individuelles dans le but de repeupler le monde : « une femme devra accommoder un certain nombre d'hommes. »
Certains dialogues font également mouche. L'incapacité à trouver le vaccin et le mensonge des politiques face au virus est clair : « C'est plus un placebo qu'un simple vaccin. » Quant aux responsabilité de chacun, Fukasaku renvoie les deux grandes puissances mondiales dos à dos, avec cette phrase symptomatique d'un russe : « Les États-Unis ne disposent pas du monopole de l'idiotie. »
La fin du film, extrêmement radicale, finit d'achever le spectateur qui aura assisté à une œuvre particulièrement noire.
Au passage, Kinji Fukasaku aura pris un certain plaisir à dénoncer la guerre froide et à faire un film qui invite tout un chacun à rejoindre le clan des pacifistes, si l'on ne veut pas risquer un danger majeur. Sans compter que le risque bactériologique est également mis en avant dans Virus Le film est au demeurant toujours d'actualité avec par exemple le cas récent de la grippe H1N1.
Ce film n'est cependant pas exempt de défauts. Le réalisateur a beau bénéficié d'un casting international avec la présence d'acteurs chevronnés tels que Glenn Ford, Robert Vaughn, Henry Silva ou encore Sonny Chiba, il faut tout de même relever que l'interprétation (surtout au début du film) apparaît quelque peu outrancière. Les acteurs donnent par instants l'impression de sur-jouer, ce qui donne envie de sourire, alors que le sujet du film est très sérieux. Le fait de voir le film en français ne doit certainement pas arranger les choses, le doublage n'étant pas fameux.
Autre sujet qui dessert le film : le fait que le réalisateur fasse certains raccourcis un peu rapides. En plus d'effectuer des raccords parfois un peu hasardeux (ceci étant aussi peut-être dû aux coupes qu'a subies la version française du film), on pourra s'interroger sur la crédibilité de voir que les personnes qui ont été désignées pour rejoindre New York atteignent le centre de la ville en quelques secondes. Il y a aussi le fait que les scientifiques sont toujours là en nombre, et au bon moment, alors que les survivants sont peu nombreux.
Même si Virus n'est pas le film, il n'en demeure pas loin un long métrage passionnant car il ne se limite pas à de l'action décérébrée. Le film a un vrai message à faire passer et rien que pour cela, le film mérite d'être vu. Le film reste à réserver à un public averti, car certaines scènes sont tout de mêmes assez dures.

Permalien 966 mots par nicofeel Email , 1747 vues • R�agir

24.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les rats de Manhattan (Rats, night of terror de son titre original)

Réalisateur
: Bruno Matéi alias Vincent Dawn

Année
: 1984

Origine : Italie

Durée : 1h37

Avec
: Richard Raymond, Janna Ryan, Alex McBride, Richard Cross, etc.

Par Nicofeel

En 1980, le réalisateur Bruno Matéi, grand spécialiste de films Z, nous livrait un long métrage d'une incroyable débilité : Virus cannibale. Ce film est depuis lors devenu un véritable bijou pour les amateurs de films Z car il y a de quoi se marrer entre séquences surréalistes et mise en scène torchée n'importe comment. Sans compter dans ce film un jeu d'acteurs pour le moins hasardeux.
En 1984, Bruno Matéi remet le couvert avec un film de haut niveau par rapport à l'échelle du Z : Les rats de Manhattan. Entendant surfer sur la vague des films post-apocalyptiques, le cinéaste transalpin décide de concocter un film où le monde aurait été victime des bombes atomiques. C'est ainsi qu'en 2015, les bombes auraient détruits notre monde actuel. La plupart des gens se seraient réfugiés dans les souterrains, d'autres erreraient à la surface. On suit dans ce film un groupe de bikers qui se sont aventurés dans une bâtisse aux fins d'y trouver de la nourriture.
A peine commencé, le film propose déjà une scène un peu incongrue. Ayant trouvé de la nourriture, ces hommes et femmes décident de jouer avec et de faire les idiots. Le ton du film est complètement décalé par rapport à son sujet. De plus, on sent que le jeu des acteurs risque d'être aléatoire.
Enfin bon, passons. L'essentiel est ailleurs. Car le pitch du film est tout de même assez incroyable pour que l'on s'y attarde. L'action se situe 225 ans après la bombe (soit a priori en 2240). Le monde a complètement changé, à tel point que nos "héros" vont comprendre à leurs dépens que les rats sont devenus des créatures intelligentes ("dotés d'une intelligence incroyable", dixit une voix enregistrée sur un magnétophone). C'est ainsi que les rats s'organisent pour tuer un à un les membres qui sont venus dans cette maison. Evidemment, difficile de ne pas rire devant un tel sujet. Il fallait tout de même oser. Eh bien Bruno Matéi l'a fait. Et il réussit le tour de force de développer cette intrigue de base tout au long du film. On n'y croit pas une minute mais ça n'est pas grave. Au contraire, l'amateur de films Z va avoir la possibilité de se marrer singulièrement. Ainsi, les rats attaquent les êtres humains alors que l'on voit à l'écran que nos petits rongeurs ont l'air bien inoffensifs, pensant avant tout à manger les petites graines qu'on leur met à disposition. Et puis on nous montre de temps à autre un rat blanc, qui est censé être le chef des rats et qui leur donnerait des instructions.
On nage en plein délire et les acteurs sont là pour faire croire à cette histoire. Les dialogues sont savoureux : "les rats ont attaqué les isolés [...] évidemment les rats réfléchissent" ; "ils [les rats] cherchent à profiter de notre frousse" ; "ce monde désormais vous [en parlant des rats] appartient."
Alors ce qui est tout de même exceptionnel c'est que Bruno Matéi essaie de donner un semblant de réalisme à son histoire branque avec quelques effets spéciaux rudimentaires : lâchers de rats pour faire croire à des attaques ; truquages en tous genres pour alimenter la thèse des rongeurs tueurs avec notamment une scène surréaliste où les rats sortent d'un corps.
D'ailleurs, Bruno Matéi n'est pas avare en scènes inattendues ou irréalistes. Il y a d'abord le fait que les protagonistes décident de rester et de se barricader au lieu de fuir ! Le coup de réussir à trouver une serre en parfait état de fonctionnement est également d'une grande logique. Mais que dire de la fin qui réserve un twist certes relativement prévisible mais complètement débile.
Pour ne rien arranger, les acteurs sont d'une nullité sans nom. Soit ils ne montrent aucune expression soit sur leur visage soit ils tentent de montrer la peur qui est censée les envahir en criant dans tous les coins. Le sur-jeu est total et accroît le côté zédar de l'ensemble. Un petit mot sur le nom des protagonistes à l'écran : la jeune femme noire s'appelle Chocolat ; le spécialiste en technologie s'appelle Vidéo. Si ça c'est pas fin !
Bruno Mattéi réalise avec Les rats de Manhattan le premier film post-apocalyptique en huis-clos car l'action se déroule de manière quasi exclusive dans la bâtisse ! Doté d'un scénario invraisemblable, d'effets spéciaux amateurs, d'acteurs de deuxième zone, le cinéaste transalpin prouve qu'avec rien, on peut faire un film, même s'il est raté. Dans tous les cas, ce film s'adresse avant tout aux amateurs de films Z qui seront ravis de voir un film à la hauteur de leurs espérances.

Permalien 859 mots par nicofeel Email , 1505 vues • R�agir

23.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Apollo 18

Réalisateur
: Gonzalo Lopez-Gallego

Durée du film : 1h26

Date de sortie au cinéma
: 5 octobre 2011

Avec : Warren Christie (Benjamin Anderson), Ryan Robbins (lieutenant colonel John Grey), lloyd Owen (Nathan Walker), Ali Liebert (la petite amie de Nathan Walker), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par l'inconnu Gonzalo Lopez-Gallego, Apollo 18 entend jouer le faux documentaire en traitant ce qui est arrivé à des cosmonautes au début des années 70. Ainsi, on apprend que des heures de films auraient été subtilisées par un internaute et donc ensuite montrées au grand public.
Évidemment, tout ceci n'est pas très crédible mais cela n'est pas fondamentalement la question. Il s'agit avant tout de divertir le spectateur en lui montrant des éléments fantastiques qui surviennent dans le quotidien.
Pour faire penser à un documentaire, le réalisateur a bien évidemment pensé à mettre pas mal de grain au niveau de l'image et il a décidé de faire succéder certains plans par des images qui se brouillent ou se succèdent rapidement. D'un point de vue formel, cette volonté de faire succéder des images assez rapidement finit par agacer.

Mais rentrons dans le vif du sujet. Que vaut cet Apollo 18, non pas seulement d'un point de vue formel mais sur le fond ? Eh bien, c'est là que le bas blesse. Le film n'a franchement pas grand chose à raconter. L'action est certes censée se dérouler sur la lune en 1974 mais l'ensemble manque réellement d'intérêt. On comprend bien à un moment donné que ces cosmonautes se posent des questions quant à la présence de pas qui ne sont pas les leurs sur la lune (un cosmonaute russe ?) et que quelques faits étranges ont lieu (des hommes deviennent subitement hostiles l'un pour l'autre). Cela dit, ces éléments ne suffisent pas à captiver le spectateur. On voit bien que les personnages disparaissent les uns derrière les autres mais ces disparitions ne suscitent pas un quelconque intérêt.
Dans le même ordre d'idée, le réalisateur essaie bien d'instaurer par moments une ambiance de peur mais la sauce ne prend pas.
On a vraiment du mal à croire à cette histoire et les acteurs ne parviennent que trop rarement à susciter la moindre émotion.
Non, il n'y a rien à faire, ce film Apollo 18 est raté.
Sans compter qu'Apollo 18 n'apporte vraiment rien de neuf. En plus de proposer une histoire archi-attendue qui ne fait pas peur et qui traîne en longueurs (malgré la courte durée du film, à savoir précisément 1h26), ce long métrage marche (je ne fais pas un jeu de mots avec les protagonistes du film qui sont censés marcher sur la lune) sur les traces des Projet blair witch, REC et consorts.
On finit d'ailleurs par être usé à regarder ces films qui jouent sur le mélange entre d'une part le faux documentaire censé donner du réalisme au film et un aspect instantané et d'autre part le fantastique qui survient à un moment considéré comme inattendu.
Il semblerait que les réalisateurs n'aient plus d'idées à partir de ce synopsis de base et se contentent de créer des histoires dénuées de tout intérêt, cherchant uniquement à obtenir un maximum d'argent.
Ennuyeux, plutôt mal joué, filmé de manière impersonnelle, Apollo 18 cumule les défauts. Je vous conseille donc de vous abstenir de regarder ce film.
Vous savez donc ce qu'il vous reste... à ne pas faire !

Permalien 581 mots par nicofeel Email , 1165 vues • R�agir

22.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La malédiction de la veuve noire

Réalisateur
: Dan Curtis

Année de sortie
: 1977

Origine : Etats-Unis

Durée : 100 minutes

Avec
: Anthony Franciosa, Donna Mills, Patty Duke, June Lockhart, June Allyson, Max Gail, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Dan Curtis en 1977, La malédiction de la veuve noire est précisément un téléfilm, même si ce dernier aurait pu paraître au cinéma (ou a peut-être figuré dans des festivals). Cela n'empêche, La malédiction de la veuve noire est un long métrage qui part d'une idée intéressante : un film qui part d'une enquête policière pour virer vers le film d'horreur.
Ainsi, on suit les agissements d'un détective privé, engagé par une femme qui est suspectée par la police, depuis le décès de son ancien mari et désormais de celui qui était son fiancé.
Rapidement, le film comporte une tonalité fantastique pour le moins inattendue. On voit une femme qui se transforme en un espèce de monstre dont on ne voit que les mandibules. On s'interroge de savoir de quoi il s'agit. Oh, pas besoin d'être extrêmement attentif car le téléfilm va s'évertuer à expliquer tout clairement. Ainsi, aux alentours de la demi-heure, un homme signale à notre détective privé qu'il a vu une araignée géante.
Un peu plus tard, c'est carrément notre détective privé qui se documente à propos des araignées et des mythes, réussissant à savoir qu'il arrive qu'une femme touchée par une veuve noire puisse se transformer le soir de la pleine lune en une araignée géante).
Ce qui est bien dans cette histoire, c'est que personne n'est étonné plus que cela par l'intrusion du fantastique dans le quotidien. Non, non c'est tout à fait normal de partir à la recherche d'une femme qui se transforme en araignée géante les soirs de pleine lune !
En plus, comme dit précédemment, on ne voit pas grand chose de cette araignée géante, les quelques meurtres proposées ayant lieu hors champ. Ce qui n'est pas plus mal car les effets spéciaux sont pour le coup extrêmement rudimentaires et pas franchement réussis.
Malgré tout, le réalisateur Dan Curtis entretient un suspense minimum. L'enquête évolue certes de manière assez molassonne, surtout que l'on connaît rapidement les tenants et aboutissants de cette histoire, malgré tout on arrive à suivre ce téléfilm sans trop s'ennuyer.
La fin du film, quelque peu prévisible, nous apporte lors de la dernière scène un petit rebondissement qui n'est pas des plus désagréables.
Du côté des acteurs, on notera que l'on a affaire - outre Donna Mills (la célèbre série Côte Ouest) - à une bonne dose d'inconnus, certainement des acteurs oeuvrant généralement pour la télévision, et précisément les séries télé. Les acteurs ne sont pas mauvais mais ils n'apportent pas spécialement de plus-value au film. On ne les sent pas totalement concernés, hormis peut-être l'acteur principal qui de son côté réussit même à faire preuve d'un certain humour qui est tout de bien bienvenu. D'ailleurs, le film joue sur ce ton un peu amusant par moments, ce qui n'est pas déplaisant en soi.
Au final, La malédiction de la veuve noire se laisse regarder, mais n'est pas du tout un (télé)film à conseiller. On peut trouver bien mieux sur la même thématique, à commencer par nombre de films de la Hammer.

Permalien 614 mots par nicofeel Email , 1838 vues • R�agir

21.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La tarentule au ventre noir

Réalisateur : Paolo Cavara

Année : 1972

Origine
: Italie

Durée du film
: 89 minutes

Avec : Giancarlo Giannini (Tellini), Stefania Sandrelli (Anna), Barbara Bach (Jenny), Claudine Auger (Laura), Barbara Bouchet (Maria Zani), Silvano Tranquilli (Paolo Zani), etc.

Par Nicofeel

La tarentule au ventre noir est un film à rentrer dans la catégorie du giallo.
De manière schématique, le giallo est une sorte de thriller avec un tueur mystérieux qui commet des meurtres violents, l'histoire étant mâtinée d'une dose plus ou moins forte d'érotisme.
Dans ce film, le réalisateur Paolo Cavara répond parfaitement à ce cahier des charges. Dès le début, on assiste à une scène floutée (avec un filmage derrière une vitre) où on a l'impression qu'une femme est en train de faire l'amour. Erreur. En fait, cette femme est en train de se faire masser.
Le réalisateur nous a bien eu. Mais dans tous les cas, il a permis au spectateur d'admirer la plastique de la belle Barbara Bouchet. Plus tard, c'est cette même Barbara Bouchet qui va donner l'occasion au spectateur de constater qu'il est en plein giallo.
Après le côté érotique surgit le côté violent. Un personnage qui n'est pas clairement identifié s'en prend à cette jeune femme en lui plantant une aiguille acupuncture dans la nuque afin de l'immobiliser. Puis il termine de la tuer. Dans ce film, comme dans plusieurs autres gialli, on a affaire à un tueur sadique et pervers. En effet, ce dernier prend un malin plaisir à faire ressentir de la douleur à ses victimes. Dans le film, il est fait un parallèle entre le meurtrier et ses victimes avec le combat entre la guêpe et la tarentule, d'où le titre du film.

Comme on est dans un giallo, il y a une enquête de police. Et les policiers sont clairement embêtés dans cette affaire car ils ne savent pas à qui ils peuvent avoir affaire. Après une jeune femme bourgeoise, le meurtrier s'en prend à une vendeuse qui trafiquait de la drogue. Toutes les femmes sont tuées de la même façon, avec cette aiguille qui est plantée dans le cou de la victime avant de l'immobiliser. Et puis le tueur s'en prend uniquement à des jeunes femmes, et même de belles jeunes femmes. L'une des grandes réussites du film est au demeurant son casting féminin. Le réalisateur Paolo Cavara est parvenu à réunir une belle brochette d'actrices, avec des starlettes qui ont alors le vent en poupe, et qui sont reconnues pour leur physique très agréable : Barbara Bach, Claudine Auger, Barbara Boucher et Stefania Sandrelli.
Si le film peut se targuer d'être plutôt bien mis en scène, de bénéficier d'une bande-son signée Ennio Morricone, d'avoir un tueur très mystérieux et un beau casting, il n'empêche que La tarentule au ventre noir ne convainc pas complètement.
D'abord, il faut reconnaître que si les meurtres sont globalement bien mis en avant, ils sont tout de même grosso modo les mêmes. De ce point de vue, ce giallo est très voire même trop classique car le scénario n'évolue guère et le cinéaste se limite à un cahier des charges certes efficace mais pas franchement original.
Quant au final du film, marqué par la révélation de l'identité du tueur, il ne marque pas vraiment une apothéose. Tout au plus est-on intéressé par le fait que la fin du film concerne le policier qui enquête sur cette affaire et l'épouse de celui-ci. Mais la découverte du tueur psychopathe et paranoïaque tombe presque à plat. On aurait apprécié une révélation un peu plus originale.
On notera que ce film comporte au moins une citation pour le moins originale : « Ne savez-vous pas qu'une femme poilue est pleine de vertu ». A méditer !
Voilà en somme un giallo correct mais qui manque incontestablement d'imagination.

Permalien 684 mots par nicofeel Email , 1991 vues • R�agir

19.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Nuits d'amour et d'épouvante

Réalisateur : Luciano Ercoli

Année
: 1971

Origine : Italie

Durée du film : 105 minutes

Avec
: Nieves Navarro (Nicole Rochard), Simon Andreu (Michel Aumont), Frank Wolff (docteur Robert Matthews), Carlo Gentili (inspecteur Baxter), etc.

Par Nicofeel

Quatre ans avant de réaliser son film culte La mort caresse à minuit, Luciano Ercoli met en scène un giallo dans la plus pure tendance de ce genre en vogue dans les années 70.
De manière simple, le giallo est une sorte de thriller avec un tueur mystérieux qui commet des meurtres violents, l'histoire étant mâtinée d'une dose plus ou moins forte d'érotisme.
Nuits d'amour et d'épouvante rentre bien dans la catégorie du giallo. Dès le début du film, on voit un homme, qui a participé au vol de diamants, se faire tuer par un homme cagoulé, dont on discerne uniquement ses yeux bleus. La suite du film consiste en la recherche du tueur pour récupérer ces fameux diamants et donc pour le spectateur de savoir qui est ce meurtrier. On suit les faits et gestes de Nicole Rochard, la fille de l'homme qui a été assassinée au début du film, et qui est censée savoir où sont ces diamants volés.
Le film va comprendre une très longue enquête policière où le réalisateur Luciano Ercoli va balader le spectateur au gré de nombreux rebondissements. D'ailleurs, c'est peut-être la faiblesse principale du film. Si les nombreux twists ne sont pas déplaisants, dans le sens où ils ne permettent pas de savoir clairement qui est le tueur avant une révélation finale, il n'empêche que l'on finit par se dire que ces éléments ne sont pas forcément crédibles.
Enfin bon, ce n'est pas grave. Le principal est que le film soit suffisamment divertissant. Et de ce point de vue, c'est plutôt réussi. Le film comprend plusieurs scènes de meurtres qui ne sont pas forcément très marquantes (seul le meurtre de l'une des femmes se révèle vraiment violent) mais permettent dans tous les cas à Ercoli de remplir son cahier des charges. Côté érotisme, on ne voit finalement qu'une seule femme nue, à savoir l'actrice principale Nieves Navarro (qui est créditée en tant que Susan Scott) qui joue le rôle de Nicole Rochard. Si cette femme est la seule à nous montrer ses charmes, le spectateur a largement l'occasion de se faire plaisir car on voit l'actrice sous toutes les coutures. Et en plus de bénéficier d'un physique très agréable, l'actrice comporte un côté sensuel évident, sa présence ajoutant un plus à chacune de ses présences.
On notera que la mise en scène est plutôt bonne, avec notamment cette idée de filmer à travers des jumelles, donnant un aspect voyeur à certaines scènes et donc une tension, car on se dit que le tueur doit rôder.
Au niveau de la bande son du film, elle est parfaitement dans la tendance des années 70, avec un style très easy listening.
Côté casting, on notera, outre l'excellente prestation de Nieves Navarro, la présence de Simon Andreu excellent en homme qui paraît ambigu jusqu'au bout, Frank Wolff en docteur mystérieux et Carlo Gentili en inspecteur de police qui fait tout pour résoudre cette affaire complexe. Manifestement, Luciano Ercoli a lui-même été convaincu par son casting puisqu'il reprendra une partie de celui-ci lorsqu'il mettra en scène quatre ans plus tard son film La mort caresse à minuit.
Au final, Nuits d'amour et d'épouvante est un giallo satisfaisant mais qui n'est pas franchement l'une des références du genre. Cela reste un film avant tout à réserver aux amateurs de gialli.

Permalien 648 mots par nicofeel Email , 1083 vues • R�agir

18.11.11

06:30:00, Cat�gories: Top 10  

Le top des 20 films d'animation préférés par les dvdpascheriens :

Par Nicofeel

Pendant un mois, les dvdpascheriens ont eu l'occasion d'envoyer le top de leurs 20 films d'animation préférés.

Un grand merci à Yannickv qui s'est occupé de recenser le classement des différents films.

30 personnes se sont prêtées au jeu, ce qui constitue un excellent score quand on sait qu'il n'est pas forcément évident de lister 20 films d'animation.
Merci donc à : Kenshiro, Zomba666, ikkoku59, bridoli, makimura, asiafan, frediwan, locktal, minimyr, dale cooper, zoé2jarjayes, barbe-noire (et son ami johnny-fan), kakashi3561, eman02, vincentbury, gegeonix, evilfred, langeikki, BeeNny, grogro, reno11, Blobot, nicofeel, yannickv, tripputi christophe, Greg, Vignard, lolo7519, pistou88 qui ont fait part de leurs films d'animation préférés !

Alors désormais roulement de tambours. Voici donc la liste des 20 films d'animation qui ont obtenu le plus grand nombre de points :
1.Le tombeau des lucioles (Isao Takahata, 1988) ;
2.Akira (Katsuhiro Otomo, 1988) ;
3.Le voyage de Chihiro (Hayao Miyazaki, 2001) ;
4.Wall-E (Andrew Stanton, 2008) ;
5.Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki, 1988) ;
6.Le roi lion (Rob Minkoff et Roger Allers, 1994) ;
7.Princesse Mononoke (Hayao Miyazaki, 1997) ;
8.Monstres et cie (Pete Docter, David Silverman, Lee Unkrich, 2002) ;
9.Là-Haut (Pete Docter et Bob Peterson, 2009) ;
10.Le château ambulant (Hayao Miyazaki, 2004) ;
11.Toy story (John Lasseter, 1996) ;
12.L'étrange Noël de Mr Jack (Henry Selick, 1994) ;
13.Les noces Funèbres (Tim Burton & Mike Johnson, 2005) ;
14.Ghost in the shell (Mamoru Oshii, 1995) ;
15.Le château dans le ciel (Hayao Miyazaki, 1986) ;
16.Jin-Roh, la brigade des loups (Hiroyuki Okiura, 1999) ;
17.Fantasia (James Algar, Samuel Armstrong et Ford Beebe, 1940) ;
18.Le livre de la jungle (Wolfgang Reitherman, 1967) ;
19.Toy Story 3 (Lee Unkrich, 2010) ;
20.Persepolis (Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007).

On notera de prime abord qu'il s'agit de films d'animation récents, voire très récents. Si l'on excepte deux classiques des studio Disney (Fantasia qui date de 1940 et Le livre de la jungle de 1967), aucun film d'animation de ce top 20 final n'est antérieur à 1986 ! Les films d'animation qui plaisent le plus sont donc des films d'animation récents. Est-ce dû à l'évolution des technologies et à l'arrivée des images de synthèse et de la 3 D ?

Pas forcément car si l'on y regarde de plus près, les films d'animation qui caracolent en tête sont ceux du studio Ghibli. Or, ce studio n'est pas connu pour son fanatisme des images de synthèse et encore moins de la 3D.

Il faut croire tout simplement que les gens apprécient les thématiques actuelles développées dans les films d'animation.

Et à ce petit jeu-là, un cinéaste tire carrément son épingle du jeu. C'est le maître de l'animation japonaise : Hayao Miyazaki, connu pour ses films humanistes et merveilleux, qui réussit à placer 5 de ses films dans le top 20 : Le voyage de Chihiro (3ème), Mon voisin Totoro (5ème), Princesse Mononoké (7ème), Le château ambulant (10ème) et Le château dans le ciel (15ème).

Avec une telle mainmise, Miyazaki laisse peu de place aux autres. Seul le réalisateur Pete Docter réussit à obtenir plus d'un film cité dans ce top 20. Il place ainsi Monstres et cie (8ème) et Là haut (9ème). Ce sont d'ailleurs les 2 films du studio Pixar les mieux placés, derrière un certain Wall E(4ème) qui de son côté réussit à être au pied du podium, alors qu'il s'agit d'un des films d'animation les plus récents (2008) à être cité.

Du côté des nationalités, le Japon est présent dans les premières places mais ce sont les Etats-Unis qui sont plus cités (10 films contre 9). La France sauve l'honneur avec Persépolis de Marjane Satrapi.

Du côté des studios de production, c'est à peu près la même donne avec les studios Ghibli qui placent 6 films contre 5 à Pixar et 3 à Walt Disney.

On comprend aisément au vu de ces détails que l'animation se résume clairement à une omniprésence des Etats-Unis / Japon.

Voilà pour ce top 20. Merci encore à ceux qui se sont prêtés à ce jeu.

N'hésitez pas à mettre vos commentaires à l'appui des résultats de ce top.

Permalien 678 mots par nicofeel Email , 1573 vues • 5 retours

17.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The violent kind

Réalisateurs
: The Butcher brothers

Durée du film
: 1h25

Date de sortie au cinéma : inconnue

Avec : Cory Knauf (Cody), Taylor Cole (Shade), Bret Roberts (Q), Tiffany Shepis (Michelle), Christina Prousalis (Megan), Nick Tagas (Elroy), Joe Egender (Vernon), etc.

Par Nicofeel

Après s'être révélés au grand public avec le film The hamiltons (2006) qui narrait l'histoire d'une famille de dégénérés dont l'un des membres refusait d'être comme ses frères et soeurs, les Butcher brothers font leur retour avec un nouveau film d'horreur.
Ce long métrage ne part pas sous les meilleurs auspices avec un générique de début qui accumule les arrêts sur images sans grand intérêt. Heureusement, cette mise en scène très actuelle ne va pas perdurer pendant le reste du film.
Côté scénario, disons-le d'emblée, les frères bouchers (traduction française du pseudo utilisé par les réalisateurs) jouent sur plusieurs tableaux. Au début, on pense que l'on va assister à un film de bikers avec tous ces motards qui sont en train de fêter l'anniversaire de l'une des leurs. On a donc droit à une fête qui cumule bière, sexe et drogue. Pourtant, progressivement le film vire vers autre chose.

On croit d'abord au film de psychopathe quand on aperçoit la scream queen Tiffany Shepis qui revient d'on ne sait où complètement ensanglantée. Eh bien manque de bol, Tiffany Shepis qui interprète le rôle de la destroy Michelle n'est pas spécifiquement une victime mais plutôt une tueuse. Elle se transforme en véritable cannibale. Dans cette posture, on la croirait tout droit sortie du film Death factory. Le sang coule à flot et le film n'hésite pas à s'engager dans de nombreux débordements gore.
Mais comment a-t-elle devenir cinglée en peu de temps ? Absorption d'une substance illicite ? Cela n'est pas vraiment possible et du reste le film montre que la réponse se trouve ailleurs. En effet, il n'est pas normal de la voir disposer d'une force incroyable et d'être capable de ramper au plafond.
Le film nous fait alors penser que l'on se situe plutôt dans un film d'invasion extraterrestre dont les tenants et aboutissants ne sont pas sans rappeler l'excellent They live de John Carpenter. Evidemment, le film des Butcher brothers n'atteint pas le niveau de Carpenter. Il s'agit ici d'une sympathique série B, rien de plus. Pour autant, le film se suit bien, tant dans ses différentes pistes qui amènent le spectateur à se poser de nombreuses questions que par ses débordements gore qui ne manqueront pas de plaire les fans de films d'horreur.
Et puis la fin apocalyptique du film montre bien qu'aucun compromis n'a été fait par les cinéaastes.
Seule la distribution du film laisse quelque peu à désirer. Si Tiffany Shepis est parfaite avec son look destroy, notamment lorsqu'elle interprète une sorte de zombien assoifée de sang, les autres acteurs sont loin d'être inoubliables. Cory Knauf, qui dispose du rôle principal du film, n'est pas vraiment crédible et pêche vraiment par un manque de charisme évident. Quant aux autres acteurs, on ne les sent pas franchement impliqués ou d'une grande justesse dans leurs rôles respectifs.
Au final, The violent kind est un film d'horreur qui se suit plutôt bien dans l'ensemble. Voilà le film parfait à regarder entre amis, sans prise de tête.

Permalien 596 mots par nicofeel Email , 1847 vues • R�agir

16.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : My soul to take

Réalisateur
: Wes Craven

Année : 2010

Durée du film : 107 minutes

Avec : Max Thieriot (Bug), John Magaro (Alex), Denzel Whitaker (Jérôme), Zena Grey (Pénélope), Nick Lashaway (Brandon), Paulina Olszynski (Brittany), Jeremy Chu (Jay), etc.

Par Nicofeel

Toujours occupé à faire perdurer sa célèbre saga Scream, Wes Craven se permet tout de même de temps à autre de mettre en scène des histoires originales. C'est ainsi le cas avec ce film inédit dans les salles de cinéma, My soul to take.
Certes, la thématique du film n'est pas d'une folle originalité. Comme dans Scream, où Wes Craven avait remis au goût du jour le sous-genre que constitue le slasher (un tueur dont l'identité n'est pas connue élimine un à un de nombreux jeunes), en l'agrémentant d'une touche humoristique voire carrément auto-parodique, My soul to take est un film d'horreur marqué par les agissements d'un tueur indéterminé.
L'action se déroule à Riverton avec une scène d'introduction très efficace. Un tueur en série élimine ses victimes avec un couteau sur lequel est inscrit le mot vengeance L'originalité de ce serial-killer tient dans le fait qu'il dispose de multiples personnalités et qu'il est au quotidien monsieur Plenkoff, un bon père de famille. Dans un accès de folie, il tue sa femme avant d'être repris par la police. Dans de curieuses circonstances, alors qu'il est censé être quasiment mort, Plenkoff tue des policiers dans une ambulance censée l'amener à l'hôpital. Un accident de voiture a lieu et on perd la trace de Plenkoff. Est-il mort ? Est-il toujours vivant ? On ne sait pas. L'action se poursuit 16 ans après ce drame.
On suit notamment sept jeunes âgés de 16 ans. Ces adolescents se révèlent être les enfants qui sont nés à Riverton lors de cette nuit sanglante. On comprend bien dès lors qu'à l'instar de nombreux autres slashers, My soul to take va se dérouler dans le milieu adolescent. Alors que ces adolescents invoquent comme chaque année l'âme de Plenkoff pour le tuer symboliquement, ils réveillent cette fois pour de bon ce tueur légendaire.
L'intérêt du film ne réside pas vraiment dans son scénario. Comme c'est souvent le cas dans ce genre de films, on assiste à une accumulation de meurtres.
Ce qui intéresse le spectateur est le fait de savoir qui est le tueur. Et sur ce point le film de Wes Craven tient bien la route. En effet, le réalisateur brouille astucieusement les pistes, de telle sorte que l'on ne devinera qu'à la fin l'identité du tueur. Avant d'en arriver là, on peut d'ailleurs se demander si le film est effectivement un simple slasher ou un thriller mâtiné de fantastique. Car on ne saura que tardivement si l'on a à faire à un tueur qui est un être humain ou une entité qui serait la réincarnation de Plenkoff. Dans le genre très codifié que constitue le slasher, Wes Craven apporte une variante qui vaut le détour.
On notera également que Wes Craven se fait visiblement bien plaisir dans ce film. Il n'hésite pas à pratiquer l'auto-citation, avec des clins d’œil évidents à Scream. On pense notamment à ce film quand le jeune Brandon (Nick Lashaway ) se trouve dans la forêt et que le tueur l'appelle sur le cellulaire de son amie Brittany ( Paulina Olszynski). Brandon lui demande : « Qui êtes-vous ? » et le mystérieux tueur lui répond : « Quelqu'un de ton passé. » Par son apparence, par sa voix, par les méthodes qu'il utilise, le serial-killer de My soul to take fait immanquablement penser à celui de Scream, film culte de Wes Craven qui a relancé le genre du slasher, de la même manière qu'un Hideo Nakata avait remis au goût du jour le film de fantômes avec Ring.
On peut même se demander si dans My soul to take Wes Craven ne détourne pas à sa façon la célèbre comédie américaine Sixteen candles (Seize bougies pour Sam) avec le principal protagoniste qui fête son seizième anniversaire en famille, avec sa mère et sa soeur, en ayant droit à un beau gâteau.
Dans tous les cas, ce que pratique le mieux Wes Craven dans ce film, c'est clairement la dérision. Si ce film d'horreur est largement regardable en l'état, il est tout de même important de constater que le réalisateur joue beaucoup avec le spectateur, en le plaçant sur différentes pistes, non sans un certain humour. Ainsi, lorsque les principaux protagonistes ne sont plus que deux, ils en viennent à la conclusion que l'un des deux est le tueur ! Mais qui a le meilleur profil ? Pour le savoir, il faut regarder le film. Sachant que Wes Craven s'amuse à relancer l'intrigue à plusieurs reprises. Tour à tour on est amené à se demander s'il y a un rapport entre les visions cauchemardesques du timide Bug et les meurtres, si la sœur de Bug est liée à ces meurtres ou si l'ami de Bug, Alex, est lui-même impliqué dans ces assassinats.
En outre, en mélangeant dans le même film slasher et histoire fantastique (avec en point d'orgue une allusion au mythe de Faust), Wes Craven peut prendre certaines libertés sur le plan scénaristique. Il maintient de la sorte un suspense constant.
Pour ceux qui ont envie de passer un bon moment devant un film d'horreur qui est globalement de qualité, My soul to take est un choix tout à fait crédible. Et puis ce film est tout de même bien meilleur que Scream 4, le dernier long métrage de Wes Craven sorti en France dans les salles de cinéma.

Permalien 976 mots par nicofeel Email , 1149 vues • R�agir

15.11.11

06:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'Apollonide – souvenirs de la maison close

Réalisateur : Bertrand Bonello

Date de sortie au cinéma : 21 septembre 2011

Durée du film : 122 minutes

Avec : Hafsia Herzi (Samira), Céline Sallette (Clotilde), Jasmine Trinca (Julie), Adèle Haenel (Léa), Alice Barnole (Madeleine), Iliana Zabeth (Pauline), Noémie Lvovsky (Marie-France), Jacques Nolot, Xavier Beauvois, etc.

Par Nicofeel

Présenté au festival de Cannes en 2011, l'Apollonide – souvenirs de la maison close constitue le nouveau film de Bertrand Bonello. Ce cinéaste montre une nouvelle fois un goût prononcé pour les écorchés vifs, pour les personnages désabusés et tristes qui considèrent que leur vie n'a plus vraiment de sens. Et puis comme lors de précédents films, Bertrand Bonello s'intéresse au milieu du sexe : c'était déjà le cas dans l'excellent film Le pornographe avec Jean-Pierre Léaud en réalisateur de films pornographique mais aussi dans Tiresia où le personnage principal était une transsexuelle qui œuvrait sur le bois de Boulogne.
L'Apollonide – souvenirs de la maison close, reste dans les thématiques fétiches de ce réalisateur. En effet, le cinéaste dépeint le quotidien de prostituées à la veille du XXème siècle. Ne versant jamais dans la vulgarité, le film s'intéresse au quotidien des prostituées, et par extension à celui des femmes.
Dans son film, Bertrand Bonello laisse entendre que les prostituées sont considérées, encore plus qu'aujourd'hui, comme des êtres inférieures. Ce n'est pas un hasard si ces filles sont affublées d'un surnom (la juive, la petite, la femme qui rit, etc.). En entant dans la maison close, ces femmes, qui n'ont pas d'autre moyen de subsistance, perdent leur identité propre. Par ailleurs, une étude livresque dans le film indique que la prostituée est une pauvre fille, quelqu'un de bête. Une idée lors de cette étude est particulièrement marquante, dans ses préjugés radicaux : « la prostituée est à la femme ce que le criminel est à l'homme. »

Ces femmes de plaisir sont également des êtres exploités. Ainsi, Noémie Lvovsky interprète clairement le personnage de la mère maquerelle qui tient scrupuleusement un livre de comptes et fait tout pour refiler des dettes à ces filles afin de les garder. Celle qui se prend pour une femme respectable est avant tout une profiteuse qui entend faire un maximum de profit sur le dos de ces filles (allant même jusqu'à les faire travailler quand elles ont leurs règles !) et qui n'hésite pas à les revendre quand les choses tournent mal, comme si elles étaient des animaux.
Surtout, ces femmes sont dégradées. Pour les hommes qui viennent les voir, elles ne sont rien du tout. Elles sont quasiment des objets dans les mains des hommes. Elles doivent se plier à tous les désirs et fantasmes de leurs clients. Le temps d'une relation, une femme devient une geisha, une autre se déguise en poupée (on dirait un automate) et une autre accepte à ses dépens de se faire attacher. En effet, pour cette dernière, les choses tournent bien mal et elle est sauvagement défigurée par un homme qui se pose en ersatz de Jack l'éventreur, qui prenait un malin plaisir à violenter les prostituées.
Car ces femmes risquent bien souvent leur vie. Dans le meilleur des cas, elles peuvent tomber enceinte. Elles peuvent aussi être violentées (c'est le cas de la femme qui rit), voire même récupérer la syphilis, et en décéder. A l'instar du film Vénus noire qui a cherché à réhabiliter une femme maltraitée, l'Apollonide est un long métrage très ambitieux qui a tenté de rendre justice à ces esclaves du sexe dont l'honneur a été sali.
Mais le film ne comporte pas que des moments dramatiques. Il est aussi marqué par la grande solidarité qu'il y a entre ces femmes qui se soutiennent les unes les autres. Il faut dire que ces prostituées mangent ensemble, dorment ensemble et tout simplement vivent en vase clos. Elles sont dans la même galère et elles en ont conscience. C'est peut-être ce qui explique qu'elle sont affectueuses entre elles et solidaires comme si elles formaient une famille avec le personnage de Noémie Lvovsky qui joue certes le rôle de la mère maquerelle mais aussi celui de la mère tout court pour ces filles.
On apportera tout de même un bémol à la présentation que le film établit quand à l'hygiène des prostituées. En effet, ici, on les voit en train de se désinfecter la bouche après un rapport ou le sexe avec un savon antiseptique. Il n'est pas certain qu'à cette époque l'hygiène soit aussi irréprochable que ce qui est évoqué. Manifestement, Bertrand Bonello a quelque peu romancé la réalité.
Ce défaut n'est cependant pas très grave. Et ce d'autant plus que le film bénéficie de nombreux autres atouts. En premier lieu, on est admiratif devant les très beaux décors et costumes (corsets et autres habits) du film : le salon de la maison close est luxueux et fait penser à une maison des plaisirs. En effet, dans ce monde très libre, l'alcool coule à flot, tout le monde fume tranquillement et les propos sont on ne peut plus libérés alors que l'on n'est qu'à l'orée d'un nouveau siècle. On se croirait dans des tableaux de Toulouse-Lautrec (1864-1901) qui au demeurant a peint beaucoup de tableaux montrant des prostituées. De plus, la seule scène extérieure, lorsque les prostituées vont pique-niquer, pastorale, fait immanquablement penser au sublime déjeuner sur l'herbe de Jean Renoir (1959) mais aussi à certains tableaux champêtres des peintres impressionnistes dont Auguste Renoir.
En second lieu, ces tableaux ne seraient rien sans l'apport de la photographie qui apporte tout à la fois des couleurs très chatoyantes dans le beau salon et des couleurs plus grisâtres dans la description du quotidien de ces jeunes femmes.
En troisième lieu, le travail de mise en scène est remarquable. Les cadres ont été très travaillés et la caméra apparaît d'une grande fluidité, permettant de passer adroitement d'une scène à l'autre.
En quatrième lieu, Bertrand Bonello bénéficie du jeu très naturel des belles actrices, qui ont réussi à s'immerger dans des rôles difficiles, ceux de femmes qui sont constamment sur leur lieu de travail et leur lieu de vie.
Au final, l'Apollonide est une vraie réussite. C'est un film fort qui traite brillamment de la question de la prostitution en mettant ces femmes sur le devant de la scène. Le réalisateur n'oublie d'ailleurs jamais de nous rappeler que ces prostituées sont avant tout des femmes qui espèrent secrètement pour certaines rencontrer le prince charmant (l'homme qui les épousera et les fera sortir de leur condition) mais qui savent au fond que c'est un doux rêve, à l'instar de « la femme qui rit » qui se met à pleurer des larmes de sperme.
Et puis la conclusion du film qui nous ramène à l'époque contemporaine laisse entendre que Bertrand Bonello est pour la réouverture des bordels, en lieu et place de cette prostitution de rue, sordide et infâme.
Voilà sans conteste un film riche et audacieux à voir.

Permalien 1249 mots par nicofeel Email , 1402 vues • R�agir

10.11.11

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Wake wood

Réalisateur
: David Keating

Durée du film : 1h30

Date de sortie au cinéma : prochainement

Avec : Aidan Gillen (Patrick), Eva Birthistle (Louise), Ella Connolly (Alice), Timothy Spall (Arthur), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par David Keating, Wake wood est un petit film d'horreur au scénario qui n'est pas sans rappeler un certain Simetierre.
En effet, dans ce film, un jeune couple perd sa fille, décédée des suites des blessures causées par un chien. Alors on passera rapidement le fait que la jeune fille soit allée d'elle-même vers un chien qui n'avait visiblement pas de bonnes intentions. Tout cela n'est pas très crédible mais cela n'est pas très grave.
Car ce qui nous importe, c'est surtout la suite. A savoir que ce couple assez aisé – l'homme est vétérinaire alors que la femme est pharmacienne – n'arrive pas à faire le deuil de son enfant et décide de se replier en campagne, dans le fameux village de Wake wood.
Là, le couple assiste à des choses assez curieuses, des rites païens visiblement ancestraux. Le couple apprend d'une des personnes influentes du village, que l'on peut ramener à la vie leur fille, si celle-ci est décédée depuis moins d'un an. Le problème est que ce retour sera limité à trois jours.
C'est donc sur ce pitch plutôt intéressant que l'on assiste à de curieuses mœurs rurales avec principalement des croyances particulières. Avant de ramener à la vie la petite Alice, il faut procéder à un curieux processus en utilisant le corps d'une personne récemment décédée. Ces rites ne sont pas sans rappeler un autre film bien marquant, l'excellent The wicker man.

Mais on passe bien vite à autre chose car, si la petite Alice, revient bien dans le monde des vivants, son retour ne se passe normalement qu'au début. En peu de temps, Alice n'est clairement plus la même. La question est donc de savoir pourquoi. C'est ce qu'expliquera plus tard le scénario du film qui est un peu plus fin que prévu et qui participe au climat d'étrangeté de ce long métrage. La jeune Alice n'étant pas aussi agréable que son air angélique le laisse supposer, on aura droit à des meurtres en tous genres dans un style qui nous fait penser cette fois à une sorte de « Damien » bis.
Quant à la fin, si elle est réussie, elle lorgne là encore vers le film Simetierre.
On comprend donc aisément que le film est par trop référentiel. Ce n'est pas son unique défaut. On voit également de manière manifeste que la photographie n'a absolument pas été soignée. Elle est digne d'un mauvais téléfilm. C'est dommage car cela dessert quelque peu le film.
Du côté des acteurs, ils sont loin d'être inoubliables. Si la jeune Ella Connolly joue bien le rôle de cette jeune fille qui peut passer en un rien de temps d'une enfant très gentille à une enfant dangereuse, les autres rôles du film, notamment ceux des parents, sont interprétés sans grande conviction.
Au final, Wake wood est un film d'horreur qui se suit plutôt pas mal, mais qui doit faire avec une photographie de mauvaise qualité. Surtout, le film se base beaucoup trop sur des films référentiels du genre horrifique. Evidemment, si vous ne connaissez pas Simetierre, Damien ou The wicker man, vous pourrez avoir un point de vue très positif sur ce film qui pourra vous paraître bénéficier d'un scénario très astucieux et qui est dans l'ensemble bien mis en scène. A voir.

Permalien 629 mots par nicofeel Email , 1352 vues • R�agir

09.11.11

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La galaxie de la terreur
Réalisateur : B.D. Clark
Durée du film : 1h18
Date de sortie au cinéma : 1981
Avec : Edward Albert, Erin Moran, Ray Walston, Robert Englund, Zalman King, etc.
Par Nicofeel

Curieux film que cette galaxie de la terreur. Produit par Roger Corman, ce long métrage débute de façon étonnante : on se retrouve avec un homme apeuré qui se fait tuer dans un vaisseau par un extraterrestre. Le tout se déroule avec une musique électro typique des années 80.
La suite directe est encore plus étonnante avec des instructions qui sont décidées par un personnage étrange qui est présenté comme « le maître » du monde. L'histoire principale du film va consister concrètement en une mission de sauvetage sur une planète inconnue. Sauf que tout cela tombe un peu comme un cheveu sur la soue. On ne sait rien des tenants ni des aboutissants.
D'ailleurs pas le temps de nous donner des explications car l'équipage de sauvetage ne dispose que de 30 secondes (!) qui sont laissées par leur capitaine pour se mettre à leur poste. Comme pour le reste, le réalisateur ne perd pas de temps à nous donner des explications quant aux membres de l'équipage. Mis à part le fait que le capitaine est le seul rescapé d'une précédente mission, on ne sait rien des membres de l'équipage.
Pas grave. On se dit qu'au moins on va avoir droit à de l'action. Alors certes le film va proposer de l'action mais cela part dans tous les sens. On aperçoit de temps à autre des créatures mais ne sait pas vraiment d'où elles sortent. On pense que l'on va assister à une sorte de sous-alien mais on va encore vers autre chose lorsque nos cosmonautes décident de visiter la planète inconnue. Pour masquer un budget des plus limités, le réalisateur B.D. Clark a la bonne idée de mettre un copieux brouillard. Dans le même ordre d'idée, plusieurs attaques de monstres ont lieu dans l'obscurité. Cela évite ainsi de voir les détails des monstres.
Côté monstres d'ailleurs, on a droit à un peu tout et n'importe quoi. On voit principalement des espèces de gros insectes et des vers géants. L'une des séquences chocs a lieu d'ailleurs lorsque l'une des cosmonautes est attaquée par un ver géant qui donne franchement l'impression d'avoir une relation sexuelle avec notre humaine. C'est au demeurant le seul moment où les amateurs de filles dénudées seront comblés.
Mis à part cette scène totalement improbable et inédite, on assiste surtout à des attaques de monstres qui éliminent un à un les membres de l'équipage. Notons tout de même cette scène intéressante où l'un des personnages doit affronter son double.
Le film se suit sans souci mais l'ensemble manque cruellement de dynamisme. Les arrivées des monstres ne sont jamais surprenantes. Il manque clairement quelque chose à ce film. Et ce n'est pas la fin extrêmement fumeuse du film qui risque de relever le niveau.
Quant au casting du film, s'il comprend quelques têtes bien connues, on ne sent pas les acteurs franchement impliqués. Ces derniers ne croient pas vraiment à ce film.
Au final, La galaxie de la terreur est une petite série B assez inoffensive qui souffre d'une part d'un budget limité (les effets spéciaux sont cheap avec des rayons pour caractériser des tirs ou encore des maquettes qui représentent les vaisseaux de l'espace) et d'autre part d'un aspect fourre-tout assez désagréable. Il aurait été préférable de donner un minimum d'explications plutôt que de partir dans tous les sens pour arriver à un final pseudo philosophique assez peu crédible. Au mieux, la fin du film est peu claire, au pire elle est carrément fumeuse.
Voilà donc un film qui reste principalement à réserver aux amateurs de films des années 80 qui souhaitent simplement regarder un petit film de science-fiction/horreur.

Permalien 681 mots par nicofeel Email , 1495 vues • R�agir

08.11.11

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The artist

Réalisateur
: Michel Hazanavicius

Date de sortie au cinéma : 12 octobre 2011

Origine : France

Durée du film
: 100 minutes

Avec
: Jean Dujardin (George Valentin), Bérénice Bejo (Peppy Miller), John Goodman (Al Zimmer), James Cromwell (Clifton), Penelope Ann Miller (Doris), etc.

Par Nicofeel

Après ses deux films ayant permis de remettre au goût du jour les OSS117 (OSS 117, Le Caire nid d'espions en 2006 et OSS 117 : Rio ne répond plus en 2008), le réalisateur Michel Hazanavicius s'est lancé un sacré défi : mettre en scène à notre époque actuelle un film muet en noir et blanc, qui se déroule dans les années 20. Cette tâche était loin d'être évidente et pourtant ce cinéaste français l'a relevé haut la main.
Dès le début le spectateur est happé par cette histoire d'antan. Quoi de mieux pour rendre hommage au cinéma muet que de faire un film qui se déroule dans le milieu du cinéma, et à Hollywood ? On suit les faits et gestes de George Valentin (excellent Jean Dujardin), un acteur vedette qui présente son nouveau film. Cet acteur est présenté comme une immense star. Il en joue d'ailleurs énormément, n'hésitant pas à se moquer gentiment de ses compères ou à prendre la pose lorsque le public l'acclame. Le capital sympathie de George Valentin est énorme, renforcé par ailleurs par le fait que ce dernier est accompagné en toute occasion par son chien, un très facétieux Jack Russell, qui participe aux jeux proposés par son maître.

Si le film comporte une facette comique évidente, il n'en demeure pas moins que le propos est assez sérieux sur le fond. Rendant constamment hommage au cinéma muet sans pour autant tomber dans la caricature ou la facilité, le film est là aussi pour rappeler que le passage du cinéma muet au cinéma parlant fut très difficile pour plusieurs acteurs qui ne réussirent pas à suivre l'évolution du 7ème art. C'est l'un des points centraux du film avec l'acteur George Valentin qui se retrouve dépassé par les événements et ne comprend pas le changement qui s'opère avec un public qui n'a plus d'yeux que pour le cinéma parlant. Du coup, George Valentin, symbole d'un cinéma du passé, a beau tout tenter, et notamment de s'improviser acteur-réalisateur, rien n'y fait. C'est pour lui le début de la débandade. D'autant qu'il doit faire face, comme de nombreuses personnes de cette époque, à la crise de 1929.
In fine, il ne doit son salut qu'à la bienveillance de la belle Peppy Miller (Bérénice Bejo, très émouvante), qui connaît une trajectoire professionnelle inverse de celle de George Valentin, mais reste profondément attaché à ce dernier qui lui a permis d'être remarqué dans le monde du cinéma.
Le scénario de The artist n'est pas sans rappeler le chef d'oeuvre de George Cukor, à savoir Une étoile est née (1954). En effet, dans ce film, un acteur vieillissant (joué par James Mason) et alcoolique, lance une jeune actrice (jouée par Judy Garland) qui devient une immense star. On peut constater que dans les deux films, l'action se déroule dans le milieu du cinéma et à chaque fois la star initiale connaît des moments difficiles alors qu'elle permet le lancement d'une nouvelle star. Seulement, la conclusion de The artist est beaucoup plus optimiste.
La très belle scène finale, avec une superbe séquence de danse et de numéro de claquettes entre George Valentin et Peppy Miller, fait penser cette cette fois à un couple mythique : Fred Astair et Ginger Rogers, qui tournèrent ensemble dans 10 films où on les voit chanter et danser.
Dans The artist, le casting est de son côté largement à la hauteur. Jean Dujardin n'a absolument pas volé le prix d'interprétation masculine qu'il a obtenu à Cannes. En effet, sa prestation est tout bonnement bluffante. L'acteur dégage beaucoup d'émotion avec son personnage qui est tour à tour enjoué, dépressif et puis finalement gai. N'utilisant jamais sa voix puisque le film est quasiment muet de bout en bout (hormis la scène de cauchemar de George et la toute fin du film où on entend la voix des acteurs), l'acteur réussit à parfaitement à s'adapter à ce style très particulier où il doit montrer ses émotions avec ses « mimiques » et son corps.
Si Jean Dujardin est omniprésent, il n'est pas le seul à saluer. Bérénice Bejo, qui se trouve être la femme du réalisateur, est également impeccable dans son jeu d'actrice. Elle réussit elle aussi à faire passer une palette d'émotions différentes, étant tour à tour gaie, triste, aimante. Sa prestation est remarquable.
Les acteurs Jean Dujardin et Bérénice Bejo – qui ont déjà tourné ensemble dans le premier OSS117 de Michel Hazanavicius - sont parfaits, que ce soit individuellement (quand on les observe dans des films à l'intérieur du film) ou collectivement. Leur duo fonctionne à merveille et parvient à véhiculer une émotion sincère. S'ils ne s'embrassent jamais dans The artist, on se doute au vu du final que la romance naissante entre eux deux n'est pas prête de se terminer.
L'acteur John Goodman est lui aussi parfait dans son rôle de réalisateur prêt à tout pour engranger le maximum d'argent. Son personnage n'est pas sans rappeler celui qu'il jouait dans l'excellent Panic sur Florida Beach de Joe Dante.
Pour terminer, saluons la mise en scène du réalisateur français qui est d'une grande limpidité et le gros travail effectué sur les éclairages, qui permet de mettre en valeur toutes les nuances du noir et blanc.
En conclusion, Michel Hazanavicius réalise avec The artist un très beau film populaire où il rend par ailleurs hommage de la meilleure des façons à un cinéma aujourd'hui disparu.

Permalien 997 mots par nicofeel Email , 1258 vues • R�agir

04.11.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The troll hunter

Réalisateur
: André Ovredal

Durée du film : 1h43

Date de sortie au cinéma
: 20 juillet 2011

Avec : Otto Jespersen (le chasseur de trolls), Glenn Erland Tosterud (Thomas), Johanna Morck (Johanna), Tomas Alf Larsen (Kalle), etc.

Par Nicofeel

Premier long métrage du norvégien André Ovredal, The troll hunter est une sorte de mélange entre
le projet Blair Witch (pour la caméra dite subjective) et Cloverfield (pour le côté gigantesque). Le tout avec une dose d'humour qui parcourt le film d'un bout à l'autre.
Au début du film, comme dans le projet Blair Witch, on nous signifie qu'une vidéo d'origine a été retrouvée et que les images sont authentiques.
Comme dans le projet Blair Witch, plusieurs des protagonistes principaux du film sont des étudiants. Ici, les trois jeunes – Thomas, Kalle et Johanna – partent sur les traces des empreintes d'un ours. Sauf qu'il ne s'agit pas d'un ours mais d'un troll. Or, ce monstre est, d'après le folklore norvégien, un géant qui vit dans les montagnes.
A l'inverse d'un projet Blair Witch qui ne montrait que peu de choses, dans The troll hunter, on voit assez rapidement, précisément au bout d'une demi heure le fameux troll. Le réalisateur du film ne joue donc pas sur l'effet de surprise mais plutôt sur le côté conte qui comporte une dose d'humour pour le moins très élevée.

Volontairement, le film fait preuve d'un second degré dont on n'a pas l'habitude dans ce genre de film. Il y a d'abord le chasseur de trolls, que l'on croit être au départ un chasseur d'ours, qui se met à crier « troll » ce qui ne peut que surprendre. Et puis ce chasseur de trolls est à lui tout seul un personnage haut en couleurs. Il indique aux trois jeunes qu'il y a un complot gouvernemental qui empêche la population d'apprendre l'existence des trolls ! A un moment donné, on a même droit au chasseur de trolls qui est déguisé en nain de jardin. On nage par instants en plein surréalisme. A la toute fin du film, au lieu de nous dire, comme on le voit parfois, qu'aucun animal n'a été blessé durant le tournage, on apprend qu'aucun troll n'a été blessé ! Voilà donc quelques exemples qui prouvent tout l'humour qui traverse constamment ce film.
Mais le film reste tout de même focalisé sur les fameux trolls. Leur représentation à l'écran n'est pas toujours satisfaisante. Parfois, ils sont faits de manière assez grossière. Il y a une vraie déception sur ce point. Pour le reste, on suit les aventures de nos trois jeunes et de notre chasseur de trolls, lequel montre que les trolls se transforment en pierre sous l'effet de la lumière.
Les trolls sont visibles la nuit par l'utilisation d'infrarouges.
Si le film ne fait jamais peur, il a au moins le mérite d'attirer l'attention du spectateur en insistant sur le côté étrange de la découverte de ces trolls. Et puis il y a tout de même la question de savoir quelles sont les intentions de ces fameux trolls. Sans compter que l'on se demande bien comment tout cela va finir.
La fin rappelle clairement celle du projet Blair witch. Ce dont on pouvait fortement se douter, en sachant que les fameux disques qui constituent le film ont été envoyés de manière anonyme.
En synthèse, The troll hunter est un film assez curieux, qui surfe sur la vague des longs métrages filmés en caméra subjective dans le style du projet Blair Witch, de Cloverfield ou encore REC. Cependant, son côté complètement décalé en fait un film intéressant à regarder. Pas sur en revanche que le film puisse vraiment plaire lors d'une seconde vision.

Permalien 648 mots par nicofeel Email , 1394 vues • R�agir

03.11.11

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Dream house

Réalisateur : Jim Sheridan

Durée du film
: 1h31

Date de sortie au cinéma
: 5 octobre 2011

Avec
: Daniel Craig (Will Atenton), Rachel Weisz (Libby Atenton), Naomi Watts (Ann Patterson), etc.

Par Nicofeel

Auteur de Brothers (2010), un film à mon sens quelque peu surestimé, Jim Sheridan s'attaque désormais avec Dream house à un film totalement différent, une sorte de thriller psychologique, à la lisière du fantastique.
Le film débute plutôt bien avec cet homme, Will Atenton, qui décide pour raisons personnelles de quitter son métier d'éditeur et de rejoindre sa famille. Il quitte ainsi la grande ville pour s'installer avec sa femme aimante et ses deux jeunes filles dans une petite ville de campagne, aux Etats-Unis.
Le film introduit assez rapidement un certain suspense, avec une personne qui rôde autour de la maison et des voisins qui sont loin d'être accueillants et se révèlent même particulièrement méfiants.
On comprend en peu de temps que cette maison a été il y a 5 ans le lieu de meurtres avec un père de famille, Peter Ward, qui a assassiné sa femme et ses deux enfants.
La maison serait-elle hantée ? Toute la question est là et (courte) disparition des deux filles Atenton entretient cette piste.
Mais rapidement le réalisateur nous met sur une autre piste avec Will Atenton qui n'est autre que Peter Ward.

Certes quelque peu tirée par les cheveux, cette histoire se suit encore bien et l'on se dit que le réalisateur va pouvoir proposer au spectateur un thriller intéressant, en montrant un homme qui a renié son identité et va devoir se battre pour s'en sortir. Cela n'est pas réellement original mais au moins cela doit permettre d'instaurer un film tendu.
Et c'est là que le film commence à sérieusement partir en sucettes. Car non content de jouer la carte du film d'horreur puis celle du thriller psychologique, Jim Sheridan rebat à nouveau les cartes en laissant entendre que tout ce que l'on a vu auparavant ne se passait que dans la tête de Will Atenton. Et comme cela n'est pas suffisant à ses yeux, le réalisateur conserve tout de même la piste de la maison hantée.
Mais ce n'est pas tout : on a même droit à un rebondissement avec une explication sur le pourquoi du comment des faits qui se sont déroulés 5 ans auparavant.
Jim Sheridan se plaît à multiplier les genres, les rebondissements et les fausses pistes. Cela est bien gentil mais au bout d'un moment, cela n'a plus franchement de sens. Au mieux, on est dans un long métrage qui reprend le procédé de nombreux autres film, au pire on est dans le film lourdingue qui tente d'être original mais rate carrément sa cible. Malheureusement, au vu du film, je pencherais pour la deuxième option.
Car entre des faits qui paraissent vraiment abracadabrantesques et une intrigue qui finit dans le grand n'importe quoi (le final est assez navrant), on se rapproche plus du navet que d'autre chose. C'est dommage car le début du film était plutôt encourageant et la photographie du film est tout de même plutôt réussie, participant à instaurer (au moins au début du film) une ambiance.
On ne peut pas blâmer les acteurs du film qui font ce qu'ils peuvent. Le trio d'acteurs principaux, à savoir Daniel Craig, Rachel Weisz et Naomi Watts ne sont pas mauvais en tant que tels. Ils évoluent simplement dans un film qui finit par avoir ni queue ni tête.
Au final, on comprendra aisément que Dream house n'est franchement pas à conseiller. Ce film confirme que Jim Sheridan n'est pas vraiment un réalisateur à suivre.

Permalien 634 mots par nicofeel Email , 1186 vues • R�agir

27.10.11

06:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Jolly Roger

Petit inédit réalisé par l'habitué de séries B Gary Jones, ce Jolly Roger : Massacre at Cutter's Cove aura l'amabilité de ne jamais se prendre au sérieux pour au contraire savoir être démonstratif, graphique et discrètement comique, pour un titre désormais disponible en DVD depuis le 18 octobre grâce à l'éditeur Emylia, toujours présent pour nous fournir des inédits sympathiques.

Jolly Roger

Le script va laisser un groupe de jeunes gens partir camper sur la plage pour y découvrir un coffre rejeté par la mer. Le trésor qu’il contient ne va pas leur apporter que richesse et prospérité car ce qu’ils ignorent encore c’est que Jolly Roger l’infâme pirate est à la recherche de son or et qu’il est prêt à tout pour le récupérer. Massacres, horreur et vengeance, telle est la devise de Jolly Roger qui ne repartira pas en enfer sans son or...

Jolly Roger

Malgré ses personnages stéréotypée et une partie de son intrigue bien classique, le métrage va réussir le tour de force de savoir tirer partie de ces carences pour les rendre tour à tour drôles, mais sans pour autant sombrer dans l'humour facile, volontaires avec quelques effets sanglants bien graphiques et gores, et ce tout en n'hésitant pas à nous gratifier d'une bonne dose de nudité féminine bienvenue, mais aussi attachantes avec ce pirate tueur revenu 'outre-tombe pour se venger et récupérer son or, mais qui le fera avec humour, violence, masquant ainsi les errances d'un script dont l'origine ne manquera d'évoquer le Fog de John Carpenter, pour un résultat amusant et sans autre prétention que de distraire son spectateur en mettant en avant toutes les possibilités d'une telle histoire !

Jolly Roger

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), avec une bande-son uniquement disponible en anglais sous-titré en français en DD5.1 ou en DTS. Par contre, aucun bonus pour prolonger la vision du film, malgré un making-of introuvable évoqué par la jaquette.

Jolly Roger

Donc, c'est depuis le 18 octobre que nous avons la possibilité de découvrir ce petit inédit aussi horrifique que comique grâce à l'éditeur Emylia, toujours là dans les bons coups !

Jolly Roger Menu général
Jolly Roger les chapitres
Jolly Roger la sérigaphie DVD
Permalien 380 mots par nicore, 1161 vues • R�agir

24.10.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Détour mortel 4

Réalisateur : Declan O'Brien

Date de sortie au cinéma : inconnue

Origine
: Etats-Unis

Durée du film
: 93 minutes

Avec
: Jenny Pudavick, Tenika Davis, Kaitlyn Wong, Terra Vnesa, Ali Tataryn, Samantha Kendrick, Victor Zinck Jr, Dean Armstrong, Sean Skene, etc.

Par Nicofeel

Décidément, quand les séries marchent, elles n'arrivent plus à s'arrêter. C'est une nouvelle fois le cas avec la série des Détour mortel où l'on nous sert un épisode 4. Sauf que cette fois-ci, retour aux origines.
Comme pour le précédent opus – qui était loin de retenir l'attention – Détour mortel 4 est signé Declan O'Brien.
Cela dit, le film comporte tout de même quelques points positifs : d'abord, la séquence introductive est plutôt sympathique avec toute cette bande de dégénérés qui, en 1974, sont parqués dans un sanatorium de Virginie Occidentale, et vont réussir à sortir de leurs cellules. Lors de leur sortie, ces personnes dérangées vont faire un véritable carnage dans ce sanatorium avec le personnel de sécurité et le personnel médical qui va se faire massacrer. On a droit notamment à un gardien sauvagement tué, à une personne écartelée ou encore à une jeune femme tuée par des électrochocs. En somme, le film commence fort avec un nombre important de morts.
La suite du film n'est malheureusement pas du même niveau et surtout souffre d'un cruel défaut de manque d'originalité. On se retrouve en 2003 et comme souvent, on a affaire à des jeunes qui sont venus passer un week-end de détente. En raison d'une tempête de neige, ils se retrouvent comme par hasard dans le fameux sanatorium. A la différence des autres Détour mortel, le film va se dérouler pendant une grande partie de sa durée dans un endroit clos.
Le film va alors consister à un jeu du chat et de la souris entre nos personnes dérangées et ces jeunes qui vont rapidement se rendre compte qu'ils ont affaire à des gens cannibales carrément dingues. En sévère manque d'idées, le réalisateur Declan O' Brien comble ce vide par une accumulation de séquences plus ou moins gores. Au détour des rencontres entre les jeunes et les dégénérés, on a droit à une personne qui sert de garde-manger, une autre qui se retrouve éventrée ou encore à notre groupe de jeunes qui va tuer sans s'en rendre compte l'un des leurs. C'est particulièrement cynique mais c'est surtout l'une des marques de fabrique de ce Détour mortel 4. La fin du film est à cet égard bien révélatrice de l'humour particulier du film.
Le film joue en effet à fond la carte de l'humour noir. On a l'impression que l'une des références essentielles du réalisateur est, outre les personnages caractéristiques de Détour mortel, le film Massacre à la tronçonneuse 2 qui jouait le registre de la comédie horrifique. Cet aspect des choses est plutôt réussi, même s'il fait parfois un peu « too much ».
D'ailleurs, à l'inverse des cannibales qui s'amusent à persécuter leurs victimes, on pourra être un peu agacé par le fait que les jeunes femmes qui jouent dans le film n'arrêtent pas de crier et même de hurler. Par moments, c'est un peu fatigant.
Au rang des défauts qui ne sont pas rédhibitoires car ils sont assez amusants, on peut noter le fait que certaines séquences sont carrément illogiques : on a ainsi les jeunes qui dans un grand élan de courage (ou de folie ?) décident de s'attaquer de manière frontale aux dégénérés ; on a aussi le moment où les filles réussissent sans problème à casser un mur pour s'enfuir ou encore le fait que nos dégénérés sont capables sans problème d'utiliser divers objets ou engins, comme un snowboard. C'est pas très crédible mais cela va bien dans l'ambiance du film.
Sinon, côté distribution, pas grand chose à dire. Les acteurs ne sont pas vraiment bons mais cela n'est pas particulièrement dérangeant.
Quant à la mise en scène, elle est plus fonctionnelle qu'autre chose.
Au final, Détour mortel 4 n'est pas mauvais en soi mais son manque d'originalité (mis à part la scène introductive) et son côté redondant le confinent au rang de film que l'on oublie rapidement après l'avoir vu.

Permalien 753 mots par nicofeel Email , 1855 vues • 1 r�action

20.10.11

04:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : De bon matin

Réalisateur : Jean-Marc Moutout

Date de sortie au cinéma
: 5 octobre 2011

Origine : France

Durée du film : 91 minutes

Avec
: Jean-Pierre Darroussin (Paul), Valérie Dréville (Françoise), Xavier Beauvois (Alain Fisher), Yannick Renier (Fabrice Van Listeich), etc.

Par Nicofeel

Après l'excellent film Violence des échanges en milieu tempéré (2004) et le très intéressant film La fabrique des sentiments (2008), Jean-Marc Moutout continue de prendre le pouls de notre société actuelle.
Inspiré d'un fait réel qui a eu lieu en 2004, De bon matin évoque le destin d'un homme qui décide un bon jour de venir très tranquillement sur son lieu de travail, et de tuer ses deux supérieurs hiérarchiques. S'en suit alors un long flashback pour tenter de comprendre ce qui a pu motiver ce personnage pour en arriver à ce geste extrême.
Une nouvelle fois, le réalisateur se focalise sur l'analyse psychologique de son personnage principal, au détriment peut-être de l'action, le film pouvant être considéré comme un peu lent, voire comme attendu par certains.
Et puis une nouvelle fois, le film se déroule dans le monde de l'entreprise, comme Violence des échanges en milieu tempéré. Comme dans ce dernier film, De bon matin pointe du doigt un monde de l'entreprise de plus en plus stressant, avec une volonté farouche des dirigeants d'obtenir les meilleurs résultats, et ce au détriment des relations humaines. Le cinéaste en profite par ailleurs pour s'en prendre à un monde de la finance qui a complètement perdu les pédales et qui s'est enferré dans cette histoire des subprimes. Comme dans ses précédents films, Jean-Marc Moutout décrit un monde de l'entreprise déshumanisé où certains cherchent avant tout à faire du profit, à évoluer mais pas du tout à avoir de bons rapports avec leurs collègues. Jean-Pierre Darroussin est très bon dans le rôle de cet homme qui est poussé à bout, qui voit progressivement la reconnaissance qu'il avait jusqu'alors disparaître, et qui est victime de la méchanceté de ses supérieures qui lui mettent la tête sous l'eau. Sans compter les fois où il se retrouve au milieu d'histoires de conseil de discipline (pour une autre personne) ou de licenciement, alors qu'il n'a de son côté rien à se reprocher.

Mais De bon matin a la bonne idée de ne pas se focaliser uniquement sur le monde de l'entreprise. On voit en effet que si c'est clairement la dégradation de ses relations au travail qui conduisent Paul, le personnage principal à commettre un acte irréparable, cette pression, voire cette dépression, se traduit par une détérioration de ses relations avec sa famille et son entourage. Et le film montre bien que rien n'y fait, quand on est dans une spirale négative, il est difficile de sortir la tête de l'eau.
De plus, le film laisse entendre clairement que le personnage de Paul ne choisit pas sur un coup de tête l'acte très grave de conséquences qu'il commet. En effet, on voit bien que tout cela est mûrement réfléchi par le côté méthodique de la chose. Et puis ce qui est d'autant plus prenant est le fait que Paul est finalement monsieur-tout-le-monde dans le sens où sa situation fait très vrai et on sent bien que ce fait divers pourrait concerner d'autres personnes. Ce drame humain n'est pas une exception et le réalisateur Jean-Marc Moutout dresse à nouveau un portrait peu flatteur de notre société, qui semble tout de même bien à la dérive.
Plutôt correctement mis en scène et donc bien interprété, De bon matin est un bon film mais il ne dépasse pas ce stade. Il manque un petit quelque chose qui fait que l'on pourrait dire que ce film est un très bon film. Est-ce un manque d'émotion ? Un manque d'empathie ? Difficile à dire. Dans tous les cas, pas les interrogations que suscite le film, il mérite largement d'être vu.

Permalien 691 mots par nicofeel Email , 1003 vues • R�agir

19.10.11

05:30:00, Cat�gories: Interview  

Par Flo200


Vincent Lecrocq est un jeune réalisateur français, auteur notamment de "Survivant(s)", un court métrage sorti en DVD chez Oh My Gore!. Il est actuellement en train de réaliser son premier long-métrage et a eu l’amabilité, malgré un timing très serré, de répondre à mes questions.

Bonjour Vincent ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Exercice pas toujours évident... Et bien, je suis un jeune réalisateur de 30 ans, je fais mes armes depuis plusieurs années sur des courts-métrages, clips vidéos et quelques autres projets. Bref, j'essaie, doucement mais sûrement, de faire mon trou dans ce monde difficilement pénétrable qu'est le cinéma...

Survivant(s)


A l’origine « Survivant(s) » devait faire parti d’une mini série intitulée « Terror project 6 ». Que s'est-il passé? A-t-il été dur de mener le projet à terme ?

Tout à fait, lorsque j'ai été contacté, c'était pour réaliser un épisode de cette mini-série que l'on m'avait vendu comme un "Sable Noir" à petit budget. Je venais de terminer mon film précédent, le court-métrage de guerre "They were in Normandy". Et c'est en voyant la bande-annonce que le "producteur" entre guillemets étant donné qu'il s'est avéré être un imposteur... En effet, cette personne n'a pas été correcte du tout. Au moment de la pré production il n'a financé que l'achat des costumes, ensuite j'ai avancé un peu d'argent et il était censé venir sur le tournage pour me rembourser mon avance et financer la fin du tournage. Et il a débarqué sur le tournage les mains dans les poches, sans chéquier, ni CB et avec 20 euros en poches pour être bien sûr de ne rien débourser en plus. Je me suis retrouvé le dos au mur : soit on abandonnait à mi-tournage, soit il me proposait d'avancer la suite en piochant dans des économies personnelles et qu'il me rembourserait à son retour chez lui. C'est la deuxième option que j'ai choisi. Innocence et naïveté de la jeunesse... Évidemment, il ne m'a jamais remboursé et j'ai appris qu'il avait fait exactement le même coup à d'autres réalisateurs d'autres épisodes...


C'est justement à cause de cette imposture que la série n'a jamais vu le jour. Quand j'ai vu qu'il ne finançait rien et que je devrais tout faire seul, j'ai décidé de quitter le projet, après le tournage. J'étais auteur du scénario et réalisateur de l'épisode, j'ai donc évidemment emporté mon "bébé" avec moi pour continuer seul l'aventure. Étant donné que les épisodes avaient tous une histoire et des personnages différents, j'ai décidé de sortir le mien comme un court-métrage indépendamment des autres épisodes de la série (certains n'ont jamais vu le jour, d'autres réalisateurs ont suivi le même chemin que moi).

A-t-il était difficile de trouver un lieu de tournage ?

Pas vraiment. Au départ, le jeu devait se dérouler sur une île, mais un tournage en extérieur en hiver n'est envisageable que quand on a le budget permettant de s'offrir les infrastructures nécessaires pour ne pas mourir de faim, de soif, de froid et réussir à finir le film.
J'ai donc sagement décidé de déplacer le lieu de l'action pour un tournage en intérieur. Il nous fallait donc un lieu fermé, clos qui pourrait fonctionner. J'ai de suite pensé à une usine désaffectée près de chez moi. Grâce à un contact, j'ai pu obtenir une autorisation de tournage. Nous avons pu faire tout ce que nous voulions pendant les 6 jours de tournage.

Salem Kali


Comment as-tu réussi à réunir ce casting ?

Et bien, comme souvent pour les films, grâce à des contacts qui m'ont mis en relation avec les uns et les autres. D'un côté, il y avait des comédiens avec qui j'avais envie de travailler. Vincent Ceus par exemple est un ami très cher depuis des années. Il a un physique que j'aime beaucoup et sa gentillesse est à la hauteur de l'épaisseur des ses biceps. J'avais repéré Mylène Ragon sur Myspace et son profil m'intéressait tant pour part ses qualités de comédienne que pour ses qualités humaines ; je ne me suis d'ailleurs pas trompé car nous sommes restés très très proches. J'avais aussi depuis le départ Salem Kali en tête, nous avions bossé ensemble sur "They were in Normandy" et je voulais qu'il fasse partie de cette nouvelle aventure. Il m'a présenté d'ailleurs Alaa Safi. D'un autre côté j'ai pu rencontrer Alysson Paradis en obtenant ses coordonnées par contact. J'avais été absolument bluffé par sa prestation dans "À l'Intérieur". Elle a accepté le rôle car elle trouvait le scénario ambitieux et intéressant. Elle m'a ensuite présenté Sarah-Laure Estragnat et Héléna Soubeyrand. Pour Santi Sudaros, encore une fois : contact. C'est mon pote Julien Séri (réalisateur de "Les Fils du Vent" et "Scorpion") qui m'a mis en contact avec lui puisqu'il jouait le méchant dans les "Fils du Vent".


Le présentateur était à l’origine interprété par Samuel Paploray ? Pour quelles raisons a-t-il était remplacé par Mathilde Menard ?

Que les choses soient claires, Samuel est un pote et un très bon comédien. Malheureusement, des fois, ça ne colle pas. Longtemps avant le tournage nous avions eut l'idée de trouver un vrai présentateur TV, quelqu'un de connu qui aurait fait un bon clin d'oeil. Malheureusement, c'est quasiment impossible. Je m’étais donc, dans un premier temps, dirigé vers Samuel qui avait joué dans 2 courts-métrages que j'avais réalisé. Mais Samuel est un comédien qui a des registres et en présentateur TV, ça ne passait pas bien. On a senti que ça ne marchait pas. Lui comme moi. J'en ai parlé avec lui et avec d'autres personnes et tout le monde était d'accord : quelque chose n'allait pas. Je me suis décidé à reprendre ma première idée. Et je me suis mis à la recherche d'un présentateur. Et un ami m'a donné les coordonnées de Mathilde qui a présenté des émissions musicales sur FunTV. Au départ, bizarrement, je n'avais pas pensé à une femme, mais l'idée était plutôt drôle. Cette jeune femme, gentille et pétillante qui présente une émission où les gens sont massacrés en direct, je trouvais ça fun. Et de par son expérience, ça a fonctionné tout de suite. Nous avons quasiment fait toutes ses apparitions en une seule prise à chaque fois.

Alaa Safi

La musique signée Guy-Robert Duvert est vraiment très réussie. Comment s’est passée votre collaboration ?

Merci pour lui, il sera content de lire ça. Il faut savoir qu'avant tout, je suis un grand fan de son travail. C'est un compositeur génial qui est en train de se faire une jolie place à Los Angeles en ce moment même. Je continue d'ailleurs à travailler avec lui sur mes projets actuels. La collaboration s'est merveilleusement bien passée. C'est un compositeur qui est très à l'écoute de ce que le réalisateur veut, mais qui en même temps a la faculté de toujours composer "sa" musique et non pas des thèmes dictés à la note près par le réalisateur. Et puis, en plus, humainement, c'est quelqu'un d'adorable avec qui j'ai passé d’excellents moments. Aujourd'hui, nous sommes plus que des collaborateurs, nous sommes amis. Je l'aime et le respecte beaucoup.
C'est ce qui est beau dans ce métier. Tu peux tomber sur des abrutis, mais aussi sur des gens géniaux qui enrichissent et tes projets et ta vie tout court.


Quelles ont été tes influences sur ce court-métrage ?

Elles sont assez évidentes non ? Je décris le film comme un hommage aux films de séries B des années 80. Je suis fan du "High Concept" inventé par Don Simpson et Jerry Bruckheimer dans les années 80 : choisir deux genres ou 2 films de références et les mélanger pour obtenir quelque chose de nouveau. Ainsi, je vois le film comme un mélange de "Running Man" et "28 Jours/Semaines Plus tard" (toutes proportions gardées et sans prétention aucune). J'ai aussi été influencé par d'autres films comme "Doomsday" de Neil Marshall par exemple. Une autre influence moins évidente et dont je parle peu est le film "Judgment Night" de Stephen Hopkins où l'on suit les aventures d'un groupe qui fuit une menace en allant toujours de l'avant. On retrouve un peu ce schéma narratif dans "Survivant(s)". Par contre, je renie l'influence de "The Condemned" au sujet très très similaire, mais qui n'était pas sorti au moment où j'ai tourné.


Pourquoi y as-tu apporté une connotation politique ? Avais-tu un message à faire passer ?

Honnêtement ? La connotation politique du film n'est pas à prendre comme un réel message, mais plus comme un moyen d'amener du rock n' roll à l'histoire. La politique, je garde ça pour moi. Non, ici je voulais que ça soit un minimum crédible, donc il fallait que le climat politique soit hardcore pour justifier ce jeu hardcore. Toutes les idées comme le fait que les candidats soient des étrangers en situation irrégulière ou la nature des crimes qui les ont envoyé en prison ne sont que le résultat de délire avec des potes lors de l'écriture du scénario. Après, il ne faut pas trop chercher ce que ça veut dire. On m'a fait un parallèle avec l'histoire des Roumains ou les reconductions à la frontière ce genre de choses, mais en réalité, il n'en est rien.

Helena Soubeyrand


La sortie du DVD a été longuement attendue. Pourquoi cela a mis autant de temps ?

La principale raison est que quand tu n'as pas un budget décent pour assurer la post-production, ça prend du temps. Tu y travailles sur tes temps libres. Forcément, ça prend plus de temps. Et puis il faut dire que l'année 2009 a été riche en rebondissements pour moi et du coup, j'ai été occupé par tout un tas de choses...

Ton court-métrage est sorti chez Oh my gore! Es-tu content du résultat ? As-tu participé à l’élaboration du DVD ?

Je suis effectivement ravi du résultat et surtout de ma collaboration avec Oh My Gore! . J'ai participé à l'élaboration du DVD de A à Z. Je voulais que cette édition me ressemble et soit aussi telle que j'aurai voulu l'avoir si j'avais acheté le DVD. Je voulais aussi qu'elle soit généreuse, d'ailleurs j'y ai même ajouté "They were in Normandy" dans les bonus.


Peux-tu nous parler des autres courts-métrages que tu as réalisé ?

Et bien "They were in Normandy" justement, qui est un film de guerre dans la lignée (toute proportion gardée et sans aucune prétention, encore une fois) de "Il faut sauver le soldat Ryan" qui est un de mes films de chevet. Le film date de 2007, mais c'est une de mes réalisations dont je suis le plus fier. Avant ça j'avais également fait un film historique sur Napoléon 1er qui s'appelle "La Dictée à Daru" et qui raconte comment Napoléon a conçu la stratégie de la bataille d'Austerlitz. Plus récemment, j'ai participé à un concours de courts-métrages organisé par une ville voisine d'où j'habite. Nous avons donc écrit, réalisé et monté un film en 4 jours. Cette un film fantastique et romantique intitulé "Je ne suis qu'une ombre". Ce fut une bonne expérience qui s'est soldé par une réussite, puisque nous avons remporté le prix du meilleur film décerné par un jury présidé par le réalisateur Patrick Chesnais. J'ai aussi réalisé une multitude de courts amateurs qui ne méritent pas tous d'être cités, lol.

Salem Kali et Vincent Lecrocq

Pourquoi ne pas avoir inclus « Je ne suis qu’une ombre » à la place ou en plus de "They were in Normandy" sur le DVD de "Survivant(s)" alors qu’il entretient des points communs avec ce dernier, contrairement à ton court-métrage de guerre ?

La réponse est des plus simples : "Je ne suis qu'une Ombre" a été réalisé après que le contenu du DVD de "Survivant(s)" ait été choisi...

Est-ce que certains de ces courts-métrages sont sortis en DVD ? Sur des compilations par exemple ?

Non, pas pour le moment. Mais il faut dire qu'ils ne sont pas forcément faciles à placer dans une compilation, surtout en France.

T.A.N.K.


Tu as réalisé également des clips de groupes de métal. Est-ce un style de musique que tu apprécies particulièrement ?

Tout à fait. C'est le style musical que j'écoute au quotidien. J'ai beaucoup d'amis qui jouent dans des groupes de métal ou ont des petits labels. Les choses se font facilement, avec des petits budgets. Mais je m'éclate quand je fais ça.

Tension(s)


Peux-tu nous parler de "Tension(s)", ton premier long-métrage sur lequel tu es entrain de travailler ?

Et bien il s'agît d'un film à petit budget conçu pour sortir en DVD uniquement sur le territoire Nord Américain (USA et Canada). Il s'agît d’une production Franco-Canadienne. C'est un thriller qui raconte une histoire de prise d'otage, mais cette fois, l'otage est un ancien négociateur de la police de Boston.

Comment est né ce projet ?

C'est un ami à moi, François Méquer, qui est à la fois scénariste et producteur avec son associé Sean Moussavi. Ils m'ont proposé le projet, un long, un thriller, tourné à Toronto, en anglais, avec un acteur Américain dans le rôle principal. Comment aurai-je pu refuser ça ? Les choses se sont fait dans la simplicité et tout s'est bien déroulé même si le budget a été serré pour que je puisse faire tout ce que j'avais en tête.

Richard Roy Sutton


"Tension(s)" porte tout comme "Survivant(s)" un S entre parenthèses. Pourquoi cette similitude ? Est-ce une sorte de signature ?

Étonnamment, absolument pas. C'est le scénario de François qui portait déjà le "(S)" avant que j'arrive sur le projet. Tu t'en doutes, tout le monde pense à une sorte de clin d'oeil de ma part, mais non...

Es-tu entièrement libre de faire ce que tu veux sur ce film ?

Dans la mesure où je respectais le scénario et les limites budgétaires, oui, j'ai eu un total contrôle sur la création. Par contre, évidemment, les producteurs ont un droit de regard sur le montage final, je n'aurai donc pas le "final cut" tant convoité par les réalisateurs. Mais c'est le jeu, il faut avoir beaucoup d'expérience et de succès pour l'obtenir.


As-tu d’autres projets en préparation ?

J'ai des idées, des envies, mais rien de très précis. Je me concentre surtout sur la post production de "Tension(s)". Mes producteurs préparent d'autres films dont les financements seront ou non validés par le résultat de "Tension(s)". Je suis ça de près. J'ai pu lire certaines choses (traitements ou scénario) et c'est du bon. Donc, si le budget suit et que le projet est intéressant, je fonce.

Que penses-tu des supports DVD et Blu-ray ? En es-tu en gros consommateur ?

Oh que oui !!! J'ai une petite collection DVD et Blu-Ray. J'adore ce support, car c'est super de pouvoir regarder des films à la maison dans de bonnes conditions, surtout que la télé repasse et répète inlassablement les mêmes conneries et diffuse de moins en moins de bons films... Je me suis mis au Blu-Ray sur le tard, il n'y a qu'un an environ. Mais j'adore ce format. J'achète beaucoup beaucoup de films et je suis assez cinéphage. Mais je vais également beaucoup au cinéma, j'adore ça, c'est une drogue.

Louis Mandylor

Un grand, grand merci à Vincent Lecrocq d’avoir pris le temps de répondre à mes questions malgré son emploi du temps très chargé et c'est avec beaucoup d'impatience que j'attendrai la sortie de "Tension(s) ! En attendant, je vous invite vivement à découvrir son excellent court métrage "Survivant(s)".

Alysson Paradis

En ouvrant la fiche ci-dessous vous trouverez mon avis sur ce court métrage et des liens utiles pour trouver le DVD.

Survivant(s)

Survivant(s)
Voir la fiche
Permalien 2773 mots par flo001fg Email , 3007 vues • 1 r�action

18.10.11

05:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

Bonjour à tous,

Le jeu du top 20 général ayant été un succès (40 tops 20 ayant été envoyés !), on vous propose de le renouveler avec cette fois-ci l'élection de votre top 20 spécial "films d'animation".

Yannickv vous propose actuellement sur le forum de Dvdpascher, dans la rubrique Cinéma, un topic intitulé « vos 20 films d'animation préférés. »

Le principe est le suivant :
les personnes qui sont intéressées envoient directement un message sur ce topic le top de leurs 20 films d'animation préférés.

Cette liste doit être classée car le nombre de points octroyé à chaque film dépend du classement que vous lui accordez.

La méthode de notation de chaque top 20 est la suivante :
1er 75 points
2ème 64 points
3ème 54 points
4ème 45 points
5ème 37 points
6ème 30 points
7ème 24 points
8ème 19 points
9ème 15 points
10ème 12 points
11ème 10 points
12ème 9 points
13ème 8 points
14ème 7 points
15ème 6 points
16ème 5 points
17ème 4 points
18ème 3 points
19ème 2 points
20ème 1 point

Vous pouvez envoyer votre top 20 jusqu'à la mi-novembre.

Yannickv procédera quelques jours après à la synthèse des résultats.

Et je ferai un petit sujet sur le blog à cet effet.

N'hésitez pas à être nombreux à répondre !

Bonne journée à tous et bonne réflexion pour choisir votre top 20 spécial films d'animation !

Permalien 218 mots par nicofeel Email , 1382 vues • 11 retours

12.10.11

04:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fright night

Réalisateur
: Craig Gillespie

Durée du film : 2h

Date de sortie au cinéma : 14 septembre 2011

Avec : Anton Yelchin (Charley Brewster), Colin Farrell (Jerry Dandrige), Toni Collette (Jane Brewster), David Tennant (Peter Vincent), etc.

Par Nicofeel

Remake d'un film des années 80 (1985), Fright night est réalisé par le peu connu Craig Gillespie dont c'est le troisième film.
Ce film a beau être un remake, il se déroule bien à notre époque contemporaine, avec par exemple des personnages qui utilisent la technologie actuelle telle qu'Internet (le principal protagoniste utilise Google pour faire des recherches sur les vampires).
En revanche, la base du film n'a pas changé par rapport au film original avec cette histoire de vampire. On se retrouve donc dans un pavillon américain où tout semble parfaitement normal. Sauf que dès le début du film on voit une fille qui se fait liquider par une force inconnue.

Rapidement on comprend que le danger provient d'un nouveau voisin (la peur de l'autre ?), Jerry Dandrige, qui est suspecté d'être à l'origine de meurtres. L'une des forces de ce film est d'ailleurs le personnage de Jerry Dandrige, qui est joué par un Colin Farrell impeccable dans ce rôle. Colin Farrell interprète un jeune homme sûr de lui, dragueur, qui boit de la bière. Bref, on est à des années-lumière de l'image du vampire. Cela étant dit, une des facettes de ce personnage répond bien au vampire : en effet, le vampire est à la base charismatique et très charmeur auprès des femmes. L'un de ses atouts est d'ailleurs la manipulation. Ici, Jerry Dandrige en fait preuve à tout moment, allant même jusqu'à faire preuve d'une dose de mauvaise foi incroyable : « tu ne te doutes pas de la malveillance des gens qui vivent dans nos rues. » dit-il à Charley Brewster, le principal personnage du film.
En plus de la façon de revisiter le personnage du vampire, on appréciera aussi l'idée intéressante qui consiste à ce qu'un vampire doive demander à entrer et être accepté dans un endroit, pour pouvoir entrer. Ainsi, Jerry Dandrige détourne cette idée en attaquant un jeune homme dans une maison abandonnée ou encore en faisant exploser une maison pour se passer de l'invitation.
Un autre intérêt du film réside dans le fait que l'on voit bien que des gens se font transformer en vampire mais que les autres ne devinent pas immédiatement qui est encore humain et qui est devenu un vampire.
Cela étant dit, Fright night est tout de même assez loin d'être captivant. Il faut d'abord reconnaître que le scénario est assez basique. Certes, le mythe du vampire est dépoussiéré mais l'histoire est relativement conventionnelle et n'évolue pas vraiment. On se limite à un jeu du chat et de la souris et seule la fin du film est remarquable avec un peu côté « fun » à la fin lors du combat contre une armée de vampires.
Sinon, le film utilise un ton qui est beaucoup trop sérieux. Le succès du film original était dû au fait que cette série B ne se prenait jamais au sérieux et était réellement drôle. Là, tout est plutôt sérieux, confinant par moments à un certain ennui. Fright night version 2011 a beau se moquer des films de vampires actuels : « Je suis furieux que tu penses que je sois un fan de Twilight », il n'en demeure pas moins que son ton très sérieux n'est pas franchement enthousiasmant.
Quant à la mise en scène du film, elle n'a rien d'extraordinaire, le film pouvant être signé par n'importe quel réalisateur.
Du côté des acteurs, si Anton Yelchin et Colin Farrell sont plutôt bons, d'autres interprètent des personnages quasi inutiles. C'est le cas de Toni Collette et de David Tennant. La première joue une mère de famille qui n'apporte pas grand chose au récit, le second interprète un vampire dans une série télé qui confine à un certain ridicule.
Au final, si Fright night demeure regardable, c'est un film qui s'oublie presque aussitôt qu'il aura été vu.

Permalien 709 mots par nicofeel Email , 1138 vues • 1 r�action

11.10.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Shark 3D

Réalisateur : David R. Ellis

Durée du film
: 1h31

Date de sortie au cinéma : 21 septembre 2011

Avec : Sara Paxton (Sara), Dustin Milligan (Nick), Katharine McPhee (Beth), Donal Logue (Sabin), Chris Carmack (Dennis), Damon Lipari (Keith), Chris Zylka (Blake), Sinqua Walls (Malik), Alyssa Diaz (Maya), Joel Moore (Gordon), etc.

Par Nicofeel

David R. Ellis est le réalisateur des sympathiques mais pas franchement marquants Destination finale 4 et Des serpents dans l'avion.
Du coup, le voir à l'oeuvre sur un projet qui ne respire pas l'originalité, à savoir un nouveau film sur des requins, il y a à craindre le pire. Car disons le franchement, sur le papier et dès ses premières minutes, Shark 3 D est sincèrement le produit formaté destiné au pire à un public adolescent et au mieux à un public adulte. On nous sert dans ce film des belles filles, des beaux mecs qui font la fête au bord d'un lac.
Et puis niveau personnalité ces jeunes sont tous de pures caricatures : on a l'intellectuel de service qui est timide ; le sportif noir ; le mec cool décérébré. Les filles jouent elles aussi des personnages d'une grande finesse. Les acteurs qui jouent dans le film n'arrivent d'ailleurs pas à sublimer le niveau proche du néant de leurs personnages.
On reste plus attentif à la musique énergique qui permet de nous garder éveillé.
Pour ne rien arranger, le réalisateur se permet quelques tics visuels avec par exemple des ralentis complètement dispensables lorsque les jeunes filles décident de se changer.
On est bien dans le film mode, qui cible avant tout un public jeune.

Pour achever le tout, on a droit à quelques scènes complètement invraisemblables, avec par exemple le sportif noir qui est fortement blessé et va pourtant réussir à tuer un requin en étant muni d'une simple lance ! Sans compter le courage de certains jeunes qui dépasse largement le niveau de l'inconscience et n'est pas vraiment crédible. Et puis à la fin on a aussi une jeune fille qui parvient à respirer sous l'eau pendant assez longtemps (peut-être est-elle une grande championne d'apnée ! Rires !).
Malgré tous ces points négatifs, Shark 3 D demeure un film d'horreur regardable. D'une part, le film ne manque pas de rythme. Il se passe souvent quelque chose, même si cela n'est pas toujours intéressant, notamment au début. D'autre part, et c'est ce qui justifie de regarder le film jusqu'au bout, il y a tout de même un fait relativement remarquable : la justification de la présence des requins. Car il n'est pas fréquent, pour ne pas dire illogique de retrouver des requins dans un lac ! L'explication qui est portée dans le film est plutôt satisfaisante et elle a le mérite de relancer ce long métrage, pour arriver jusqu'à un certain suspense. Surtout que ce « twist » questionne le spectateur sur des notions de morale et nous amène à nous interroger sur l'évolution de notre société. Évidemment, tout cela n'est pas forcément suffisant pour faire de Shark night un film recommandable, d'autant que si les scènes d'horreur sont présentes, elles sont tout de même relativement inoffensives et risquent de décevoir quelque peu les amateurs de films d'horreur et plus précisément de scènes gore. Il est évident que l'on ne se situe pas ici dans Les dents de la mer de Steven Spielberg.
Au final, Shark 3 D prouve une fois de plus le talent très relatif d'un David R. Ellis qui est désormais confiné au rôle de yes man du cinéma d'horreur. Shark 3 D est un film qui cumule les défauts et serait un sacré nanar s'il n'avait pas la bonne idée de présenter un fait original qui le sauve du naufrage. A voir si vous n'avez vraiment rien d'autre à vous mettre sous la dent !

Permalien 656 mots par nicofeel Email , 1740 vues • R�agir

10.10.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo001fg

I'll see you in my dreams

Cette année, je me suis fixé une nouvelle résolution, ramener un film d’horreur de tous les pays où j’irai !!!! Cet été, c’était le Portugal ! Autant dire que trouver un film d’horreur portugais n’était pas forcément la chose la plus aisée… A mon arrivée à Leiria, direction donc la Fnac ! Première difficulté, je ne parle pas le portugais et le vendeur ne parle pas un mot de français… Nous communiquons alors dans un anglais plus que moyen et il finit pas me proposer un DVD intitulé "I’ll see you in my dreams". Je reste perplexe à la vue de ce film au titre anglais, mais il me montre alors le nom du producteur, Filipe Melo, en m’expliquant que ce dernier est portugais. Je regarde le dos du fourreau cartonné, pas de sous-titres français ou anglais indiqués, mais bon, je me dis que c’est un souvenir, donc pas grave, je le prends ! Première excellente surprise en l’ouvrant, cette édition est une édition limitée numérotée contenant un senitype unique signé par le Filipe Melo, la jaquette est réversible et proposée en anglais et elle contient un livret très intéressant lui aussi en portugais et en anglais, ce qui me laisse imaginer que le DVD contienne au moins des sous-titres dans la langue de Shakespeare…

I'll see you in my dreams

Retour en France, car là-bas, nous n’avions pas de télé et donc encore moins de lecteur DVD. Je glisse le disque dans mon lecteur et rapidement grosse surprise, on me propose le choix entre différentes langues, dont le français. Comble du luxe, cela m’amène carrément à un menu en français ! Je regarde alors ce film, qui va s’avérer être un court métrage d’une vingtaine de minutes et là nouvelle grosse surprise, le film est excellent, hyper bien réalisé et à l’interprétation des plus convaincantes. "I’ll see you in my dreams" est en fait au départ un projet sorti de l’imagination de Filipe Melo, un musicien de jazz portugais et de Ivan Vivas, un guitariste de jazz espagnol. Une fois l’idée de faire un film de morts-vivants lancée, ils vont faire appel au frère d’Ivan, le réalisateur espagnol, Miguel Ángel Vivas ("Reflejos", "Kidnappés"), afin de concrétiser leur rêve de faire le premier film de zombies portugais.

I'll see you in my dreams

Le résultat est un très bel hommage au cinéma d’horreur avec des références entre autres à Dario Argento, Lucio Fulci ou encore Sam Raimi. En effet, les trois acolytes ont donné les prénoms de leurs idoles à leurs personnages et ont utilisé certaines de leurs façons de filmer. Le film fait vraiment très professionnel à tous les niveaux, que ce soit la réalisation, les acteurs, la musique ou les effets spéciaux. D’ailleurs malgré le fait que le film soit autoproduit, ils n’ont pas lésiné sur les moyens dans certains domaines, n’hésitant pas à faire venir, pour les effets spéciaux, une équipe de SFX studio inc., une société canadienne. Alors, comme une partie importante du budget est parti de cette façon, il a forcément fallu faire des économies d’autre part. C’est donc au niveau des décors, des costumes et des figurants que cela s’est joué. Et Filipe Melo a certainement fait là le bon choix, car cela ne se ressent pas. Autre atout important, son casting avec Adelino Tavares, acteur charismatique interprétant Lúcio, le rôle principal et São José Correia, dans le rôle de Nancy, la belle serveuse de la taverne, deux acteurs professionnels ayant principalement œuvré dans des séries pour la télévision. Enfin, il y a surtout une histoire pleine d’humour noire et qui tient franchement la route. L’histoire est assez simple, il s’agit de celle d’un chasseur de zombies, vivant avec une femme adultère devenue démon, fortement jalouse. Le film bénéficie en outre d’une photographie particulièrement réussie donnant un vrai cachet à ce petit film.

I'll see you in my dreams

C’est au festival de cinéma de terreur Motel X, situé à Lisbonne, que nous devons cette édition de "I’ll see you in my dreams", mais ce court métrage mériterait une sortie DVD hors du Portugal, alors espérons qu’un éditeur français se penche sur la question…

I'll see you in my dreams


Autre excellente surprise sur ce DVD, il comporte de nombreux bonus dont les deux principaux également sous-titrés en français. Tout d’abord, il y a un excellent making of très instructif et plein d’humour, réalisé par Filipe Melo. Ce making of, véritable petit film d’une trentaine de minutes, montre bien toutes les étapes du tournage et de plus il comporte des scènes coupées assez sympathiques. Ensuite, deuxième pièce de choix, "L’homme qui aimait les zombies" un vrai/faux documentaire de 22 minutes signé également Filipe Melo sur Eurico Bernardes Catatau, un réalisateur maudit qui aurait été la source d’inspiration du court métrage. Le réalisateur s’amuse tout du long à raconter l’histoire de ce personnage, en laissant constamment planer le doute sur le fait qu’il ait réellement existé. Il est d’ailleurs crédité en tant que zombie, ce qui ne fait qu’augmenter le doute que l’on puisse avoir… Est-ce une blague ou pas ? Est-ce un simple ami dont il a utilisé le nom pour créer ce personnage ? On ne saura pas!

I'll see you in my dreams

Enfin, cette fois non sous-titrés, on trouve la bande annonce très Rock, le clip du groupe Moonspell qui a signé la musique du générique de fin, le making of du clip, une galerie photo, des scènes coupées et des rushes commentés par le réalisateur, une comparaison film/storyboard, un commentaire audio des acteurs et pour finir un petit module sur la mascotte du film et sur les festivals dans auxquels il a participé.

I'll see you in my dreams

Voilà, donc un joli souvenir et il me tarde déjà de repartir pour un nouveau pays afin de me fixer un nouveau challenge !

Le DVD est disponible ici pour ceux qui seraient intéressés !

Permalien 1074 mots par flo001fg Email , 1738 vues • 1 r�action

09.10.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Grave encounters

Réalisateurs : The vicious Brothers

Date de sortie au cinéma : inconnue

Origine
: Etats-Unis

Durée du film
: 92 minutes

Avec
: Sean Rogerson (Lance Preston), Ashleigh Gryzko (Sasha Parker), Juan Riedinger (Matt White), Mackenzie Gray (Houston Gray), etc.

Par Nicofeel

Décidément, les films sur les phénomènes paranormaux ont la cote. Après Paranormal activity 1 et 2, après Phénomènes paranormaux, après Ghost hunter, voici que déboule Grave encounters !
Le film, mis en scène par The vicious brothers (à ne pas confondre avec les Butcher brothers) surfe donc sur la vague de ces films qui ne demandent pas de budget très important.
Pour autant, à y regarder de près, Grave encounters ne constitue pas un nouvel erstaz de Paranormal activity, ce qui n'empêche pas au film d'être assez opportuniste.
Ici, il est question d'un producteur d'une société de production de film qui introduit le film en nous expliquant que jusque-là il nous produisait que de la télé-réalité et qu'il a décidé de produire un nouveau programme intitulé Rencontres fantomatiques (Grave encounters en anglais). Le but de l'émission est que le présentateur, Lance Preston, et ses acolytes, mènent une enquête sur des lieux hantés.
Ce que l'on va voir constitue le sixième épisode avec une descente dans l'hôpital psychiatrique de Collingwood.
Si l'on veut passer un bon moment à regarder ce film, il vaut mieux passer outre quelques éléments illogiques : si des personnes sont tuées ou disparaissent dans le cadre de ce faux documentaire, comment se fait-il que cela puisse être soi-disant diffusé à la télévision ? Tout cela n'est pas des plus crédibles et les propos du producteur vu au début du film manquent de solidité.
Par ailleurs, plusieurs choses qui se produisent tout au long du film manquent de logique, comme le fait de découvrir dans les dernières minutes du film un ascenseur.
Pour le reste, il n'y a qu'à découvrir ce Grave encounters. En soi, comme dit précédemment, on n'est pas vraiment dans un Paranormal activity – like. Si au début du film, les réalisateurs font preuve d'une certaine mesure avec des phénomènes étranges qui se produisent (un médium qui sent une présence ; une porte qui se ferme toute seule ; la jeune femme du groupe qui a ses cheveux qui se dressent tout d'un coup), progressivement le film bascule dans une sorte de matérialisation des fantômes. On voit assez nettement des entités qui vont attaquer les principaux protagonistes du film (allant jusqu'à leur faire des marques sur la peau ou à les faire disparaître sans explications), pour arriver jusqu'à un final qui rappelle très clairement le lieu où l'on se situe.
Dans ce long métrage, on est in fine à mi-chemin entre la Maison de l'horreur (par le fait que les personnages se retrouvent enfermés et par les éléments rappelant un hôpital psychiatrique) et le plus récent Ghost hunter (film de maison hantée filmé en caméra subjective).
Il est clair que les frères Vicious ne font pas preuve d'une grande originalité. Ils mangent à tous les râteliers et entendent uniquement donner au spectateur ce qu'il a envie de voir. Ceci étant, par le biais du personnage principal, le présentateur Lance Preston, les deux réalisateurs sont quasi dans l'auto-parodie voire l'auto-critique, lorsque celui-ci, motivé par le fait que le caméraman filme toute activité étrange dans l'hôpital : « On doit filmer ça, on sera millionnaire. » Eh oui, le film nous rappelle que certaines personnes ne sont pas très scrupuleuses. Il s'agit avant tout de faire dans le sensationnel pour obtenir de l'audimat. Cette petite « critique » est plutôt bien vue.
De plus, si le film ne brille pas par la singularité de son sujet, en revanche il faut tout de même signaler que plusieurs scènes sont assez prenantes. Et dans l'ensemble le film se révèle assez efficace (même s'il ne faut pas chercher la moindre crédibilité derrière tout ça) avec des effets spéciaux corrects, au regard du budget vraisemblablement faible du film. En outre, le rythme du film est correct. On ne s'ennuie pas spécialement.
Du côté des acteurs, s'ils ne sont pas géniaux, ils s'en tirent bien dans l'ensemble ; l'acteur Sean Rogerson est même assez bon.
Au final, Grave encounters n'est certes pas le film qui va révolutionner le genre voire même le sous-genre des films concernant les phénomènes paranormaux. Pour autant, même s'il est assez opportuniste, ce n'est pas un film qui a à rougir de son résultat final qui tient la route. Si vous avez 1h30 à tuer, voilà un film d'horreur qui peut être en mesure de vous satisfaire.

Permalien 822 mots par nicofeel Email , 2225 vues • R�agir

08.10.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Children of the corn : Genesis

Réalisateur
: Joel Soisson

Durée du film : 1h20

Date de sortie au cinéma
: inconnue

Avec : Kelen Coleman (Allie), Tim Rock (Tim), Billy Drago (le prêcheur), Barbara Nedeljakova (Helen), etc.

Par Nicofeel

La franchise des Children of the corn (Les démons du maïs), n'est toujours pas terminée. Il y a toujours des gens qui ont l'idée de faire des films à partir de la courte nouvelle de Stephen King. Est-ce que ce Children of the corn : Genesis (8ème épisode de la série) va se révéler d'un bon cru ?
Pas vraiment. Le film est certes regardable mais il n'apporte pas grand chose. Il faut dire que pour les connaisseurs, cette saga ne fait que décalquer la même idée depuis de nombreux films, avec quelques variantes : on a un enfant démon et un champ de maïs pour rappeler le titre du film.
Le film commence d'abord par un rappel sur ce qui fait la spécificité de Children of the corn, à savoir des enfants qui tuent des adultes. Ainsi, Children of the corn : Genesis débute en 1973 avec un homme qui revient de la guerre et se fait tuer par un enfant qui est possédé par un démon. Ensuite, le film continue en revenant à notre époque actuelle. On va suivre un couple, les jeunes Allie et Tim, dont la voiture est, comme par hasard, tombée en panne en plein désert. C'est alors qu'en marchant ils tombent nez à nez avec une maison où vit un personnage peu sympathique, un certain prêcheur et sa jeune femme.
Si un certain suspense nait de ce personnage quelque peu mystérieux, le prêcheur, qui ne souhaite pas recevoir chez lui ce couple, rapidement le film trouve ses limites. En effet, on nous fait le coup de l'enfant qui est caché dans la maison et qui a le pouvoir de bouger les objets et même de bouger les êtres humains, comme le prouve cette scène de fin où une poupée vaudou en bois rappelle une scène gore de Children of the corn 2.
Le film se noie rapidement dans un certain ennui. Car il ne se passe franchement pas grand chose. Il y a certes quelques scènes étranges avec par exemple la fois où, alors que le couple se trouve dans la maison, ils se retrouvent tout d'un coup dans une cabane avec quelques planches et surtout ils sont encerclé dans un champ de maïs. Eh oui, il faut bien justifier le titre du film ! Toujours est-il que l'aspect quasi onirique de cette séquence vaut le coup d'oeil. Malheureusement, ce genre de scène n'est pas fréquent et le réalisateur n'arrive pas à faire naître un certain suspense.
Les scènes se succèdent sans émotion, sans tension, sans scènes gore (en gros on a un film d'horreur qui ne fait pas peur et qui est assez indolore !) et sans élément servant de catalyseur. Le cinéaste n'a franchement pas grand chose à raconter et on le sent rapidement.
Pour ne rien arranger, les acteurs sont loin d'être au top. Si Billy Drago sauve les meubles en interprétant un prêcheur mystérieux, notre couple est joué par Kelen Coleman et Tim Rock que l'on ne sent jamais vraiment investis. A noter par ailleurs que les personnages féminins ne sont pas dotés d'une grande profondeur. A se demander si le réalisateur n'a pas eu simplement l'idée de mettre des femmes dans son récit (les plutôt mignonnes Kelen Coleman et Barbara Nedeljakova) pour apporter une touche sexy à son récit. Le personnage d'Helen n'a rien d'autre à faire que de titiller la sexualité de Tim.
Terminons par la mise en scène qui est dans l'ensemble assez conventionnelle : le film pourrait être tourné par n'importe qui, on ne verrait pas la différence entre le travail de Joel Soisson et celui d'un pur yes man.
Au final, Children of the corn : Genesis ne restera pas dans les annales. Film d'horreur molasson qui reprend l'idée générale de la nouvelle de Stephen King, il n'apporte rien de nouveau et se révèle donc parfaitement dispensable. Vu l'intérêt du film, nul doute qu'il s'agira encore pour ce film de la saga des Children of the corn d'un direct to video. Peu de chances de retrouver ce long métrage au cinéma (sauf peut-être dans les festivals) et finalement c'est tant mieux !

Permalien 770 mots par nicofeel Email , 1515 vues • R�agir

07.10.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Cowboys et envahisseurs

Réalisateur
: Jon Favreau

Durée du film : 1h57

Date de sortie au cinéma
: 24 août 2011

Avec
: Daniel Craig (Jake Lonergan), Harrison Ford (Woodrow Dolarhyde), Paul Dano (Percy), Olivia Wilde (Ella), Sam Rockwell (Doc), etc.

Par Nicofeel

Le réalisateur d'Iron man 1 et 2 se lance dans un nouveau projet : placer des extraterrestres belliqueux au temps de la conquête de l'Ouest américain (en 1873). Mélanger la science-fiction avec le western est une idée sacrément originale. Encore faut-il que le tout fonctionne correctement.
Et force est de constater que le résultat est plutôt mitigé.
Au rang des satisfactions, on notera le fait que le personnage principal du film, Jake Lonergan (Daniel Craig), se révèle particulièrement mystérieux. Il est le premier personnage que l'on voit dans le film. Il ne se souvient plus de son nom et il dispose d'un imposant bracelet anachronique, qui laisse entendre qu'il ne s'agit pas de quelque chose de terrestre. Progressivement, on comprend d'ailleurs que cet homme a eu des liens avec les aliens. L'un des personnages féminins, celui d'Ella (Olivia Wilde), vaut également le coup, et pas seulement pour la touche sexy qu'apporte l'actrice qui interprète ce rôle !
On notera également la bonne restitution de l'Ouest américain. On est finalement assez rapidement mis dans l'ambiance avec cette terre quasi désertique, ces grands espaces, les cowboys, les indiens, la vieille ville minière, etc.
L'interprétation est aussi à mettre en avant au rang des réussites. Ainsi, on a tout de même droit à un Daniel « James Bond » Craig très volontaire et charismatique tandis qu'Harrison ne manque pas d'à propos pour lui rendre la pareille.
Enfin, pour terminer sur les choses plaisantes, notons que malgré une durée relativement longue (1h57), le film ne souffre pas d'un défaut de rythme.
Voilà pour les éléments positifs. Il faut dire que les déceptions sont aussi nombreuses que les points positifs, d'où un film inégal dans l'ensemble.

Revenons d'abord sur la thématique du film, à savoir proposer un duel entre des cowboys et des extraterrestres. C'est plutôt une bonne idée mais encore faut-il l'exploiter. Le réalisateur a l'intelligence de montrer une alliance entre les hommes (les forces de l'ordre, les malfrats et même les indiens) mais sur le fond il n'y a aucune réflexion quant à cette union. Au demeurant, la venue d'extraterrestres en cette fin de XIXème siècle n'a aucun enjeu.
Le film se résume bien souvent à des combats qui n'ont pas de véritable enjeu, sinon la survie (qui est plus que prévisible au niveau de son issue) de l'espèce humaine. On aurait apprécié que le scénario ne se limite pas à des morts d'hommes et d'extraterrestres et à des destructions à tout va.
D'ailleurs, si les combats sont parfois sympathiques, tout cela reste un peu trop sage. On aurait apprécié que l'ensemble soit bien plus gore, à l'image du film Starship troopers. D'autant que lorsque les combats se déroulent de nuit ou dans l'obscurité, on ne voit franchement pas grand chose.
Au rang des déceptions, signalons le ton du film qui se veut beaucoup trop sérieux. Ce long métrage n'ayant pas des masses de choses à raconter, il eut été plaisant d'avoir droit à une série B de luxe décomplexée. Or, en l'état, le film joue la carte du sérieux bien trop souvent. C'est dommage. Avec des acteurs comme Harrison Ford ou Sam Rockwell, il y avait moyen de jouer sur un autre registre.
Dernier élément plutôt décevant : la profondeur des personnages. Si la distribution du film n'a pas beaucoup de choses à se reprocher, en revanche ils doivent faire avec des personnages quasi stéréotypés, qui n'ont quasiment aucun fond. Du coup, il est d'autant plus difficile de se passionner pour ce film.
Au final, Cowboys et envahisseurs est une sorte de film d'action anachronique qui est largement regardable mais peine à convaincre totalement en raison notamment d'un scénario bien faiblard.

Permalien 690 mots par nicofeel Email , 1894 vues • R�agir

06.10.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mais comment font les femmes ?

Réalisateur : Douglas McGrath

Date de sortie au cinéma : 21 septembre 2011

Durée du film : 1h30

Avec : Sarah Jessica Parker (Kate Reddy), Pierce Brosnan (Jake Abelhammer), Greg Kinnear (Richard Reddy), Christina Hendricks (Allison), Olivia Munn (Momo), Seth Meyers (Chris Bunce), Kelsey Grammer (Clark Cooper), etc.

Par Nicofeel

Après avoir joué dans la série Sex and the city et dans ses adaptations cinéma (Sex and the city 2 est sorti au cinéma en 2010), Sarah Jessica Parker se retrouve dans un rôle qui lui va à ravir, à savoir celui d'une femme très occupée, qui doit concilier une vie professionnelle chargée avec sa vie personnelle.
Dans ce film signé Douglas Mc Grath qui fait oeuvre pour l'occasion de yes man de service tant sa mise en scène est impersonnelle, on est souvent proche de la grosse caricature. Pour autant, malgré cette réserve, ce long métrage est très agréable à regarder.
Il y a d'abord les thématiques du film qui sont plaisantes. Certes, tout cela n'est pas d'une grande finesse mais on rigole franchement bien à regarder cette femme d'affaires, Kate Reddy (Sarah Jessica Parker) qui court souvent, trouve des excuses pour le moins incongrues à son patron (« je suis en retard à cause d'une mammographie ») ou se retrouve dans des situations spéciales lors d'un entretien d'embauche (des poux qui font qu'elle est obligée de se gratter la tête). L'humour est omniprésent et même si le trait est parfois grossier avec par exemple les collaborateurs de Kate qui sont assoifés de succès, notamment ce Chris Bunce qui est macho et toujours prêt à passer devant un collègue pour réussir ou encore cette Momo qui ne pense qu'à sa réussite professionnelle, on rit de bon coeur. D'autant que le propos du film n'est pas inintéressant, en montrant que les femmes ont largement les capacités à rivaliser avec les hommes et que leur oeil est parfois bien plus acéré.
Même s'il n'y a pas forcément grand chose de neuf sous le soleil, l'idée de montrer à l'écran qu'il n'est pas évident de concilier vie privée et vie professionnelle est bonne. Surtout que le film propose une solution des plus logiques : il faut que chacun fasse des efforts, car après tout la vie dans sa durée s'explique bien par les compromis faits par tout un chacun.

Mais comment font les femmes ? est aussi un film agréable à regarder car Douglas McGrath effectue une bonne symbiose entre humour et émotion. Car derrière tout l'attirail de rigolade que comporte le film, il y a de belles séquences d'émotion entre Kate Reddy et son époux ou encore entre Kate Reddy et le beau Jake Abelhammer qui lui fait une belle déclaration. Ce film rejoint bien la classe des « feel good movie » par sa capacité à délivrer des messages tendres, simples et sincères. C'est un film où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Il n'y a de séquences dramatiques, juste un bon état d'esprit qui souffle de manière continue sur le film.
Si le film se suit bien et demeure globalement de qualité en parvenant à dépasser son côté (quelque peu) caricatural, c'est bien en raison de son casting qui a été bien choisi. Outre une Sarah Jessica Parker omniprésente qui n'hésite pas à jouer l'auto-dérision, on prendra plaisir à retrouver Monsieur James Bond, à savoir le beau Pierce Brosnan qui a très bien vieilli et qui fait particulièrement classe sur lui, tout en étant abordable dans le film. Dans le rôle du mari de Sarah Jessica Parker dans le film, on revoit également avec plaisir Greg Kinnear, vu dans l'excellent Little miss sunshine. Les autres seconds rôles sont également notables, à l'instar des actrices jouant le rôle de Momo (Olivia Munn), la collègue de Kate Reddy ou encore celle jouant le rôle d'Alisson, la meilleure amie de Kate (la belle Christina Hendricks).
Muni d'un excellent casting, d'une belle histoire et de thématiques qui sont loin d'être insignifiantes (le fait pour une femme de vouloir réussir sa carrière et d'avoir une vie de famille est un sujet de société), Mais comment font les femmes ? est un donc un film qui se regarde largement et arrive en partie à faire oublier une mise en scène impersonnelle et un côté quelque peu caricatural au niveau de ses personnages. A voir.

Permalien 767 mots par nicofeel Email , 1283 vues • R�agir

03.10.11

05:15:00, Cat�gories: Top 10  

Le top des dvdpascheriens, par Nicofeel :

Pendant un mois, les dvdpascheriens ont eu l'occasion d'envoyer le top de leurs 20 films préférés.

40 personnes ont répondu présent à l'appel, ce qui est un excellent score. Il s'agit précisément de : Frediwan, Evilfred, Wood, Valis, Yannickv, Gegeonix, Langeikki, Nicofeel, Madecureuil, c2302t, Asiafan, Flo001fg, Tchould, Mr.wwe, Montana62, Cineberry, Zoé2jarjayes, Locktal, Barbe-Noire, Bridoli, Maximus, Juju972, Bras court, Dale Cooper, Sheitan, Kakashi3561, Reno11, Johnny-Fan, Djib, Jeff, Minimyr, Grogro, Kenshiro, Blobot, Makimura, Trevor Reznik, Ikkoku59, Zomba666, Noyrac, Takeshi.
Merci à tous !

442 films différents ont été cités ! (cf liste plus bas).

Comme il s'agissait de faire un coup de projecteur sur les 20 films ayant obtenu le plus grand nombre de points, voici la liste de ce fameux top 20 avec quelques commentaires :

1. L'empire contre attaque d'Irvin Kershner (1980)
2. Alien de Ridley Scott (1979)
3. Il était une fois dans l'ouest de Sergio Leone (1968)
4. Blade runner de Ridley Scott (1982)
5. Le retour du roi de Peter Jackson (2003)
6. Retour vers le futur de Robert Zemeckis (1985)
7. La guerre des étoiles de George Lucas (1977)
8. Pulp fiction de Quention Tarantino (1994)
9. Seven de David Fincher (1995)
10. Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone (1966)
11. Requiem for a dream de Darren Aronofsky (2000)
12. Le silence des agneaux de Jonathan Demme (1991)
13. The killer de John Woo (1989)
14. Avatar de James Cameron (2009)
15. Terminator 2 de James Cameron (1991)
16. Kill Bill de Quentin Tarantino (2003)
17. Matrix des frères Wachowski (1999)
18. Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol (1997)
19. L'exorciste de William Friedkin (1973)
20. Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984)

On notera de prime abord qu'il s'agit de films très récents, et même très récents pour certains. Les films les plus anciens sont ceux de Sergio Leone, c'est pour dire ! De manière précise, le film le plus ancien, à savoir Le bon, la brute et le truand date de 1966 et le plus récent est Avatar, sorti fin 2009.
On constate que la plupart des réalisateurs qui figurent dans ce top 20 sont toujours en activité.

Du côté des genres, la science-fiction est très bien représentée avec des films tels que L'empire contre-attaque (qui vient de sortir il y a peu de temps en blu ray) – qui d'ailleurs termine très largement en tête – mais aussi des films comme Alien (2ème), Blade runner (4ème), Retour vers le futur (6ème), La guerre des étoiles (7ème), Avatar (14ème), Terminator 2 (15ème), Matrix (17ème) et Bienvenue à Gattaca (18ème), soit au total 9 films sur 20.
Au passage, on pourra remarquer le côté culte de la saga de la guerre des étoiles (en tout cas des épisodes 4,5 et 6) qui place ses deux premiers films dans le top 20. Seul Le retour du jedi apparaît nettement en retrait, même s'il a été cité par quelques dvdpascheriens. Quant aux nouveaux épisodes de La guerre des étoiles, ils sont carrément désertés au niveau des citations.

Derrière la science-fiction, il n'y a pas vraiment de genre qui se détache. Quelques thrillers cultes sont cités dans ce top, avec Seven (9ème) et Le silence des agneaux (11ème). Notons aussi que la cultissime trilogie du seigneur des anneaux est représentée avec Le retour du roi qui figure à une très honorable 5ème place.

Du côté des réalisateurs, certains ont droit à plusieurs citations. On remarquera l'excellente prestation de Sergio Leone qui, sans disposer d'une filmographie très importante, place 3 de ses films dans le top 20. C'est d'autant plus méritoire que ces films figurent parmi les plus anciens de ce top et dans un genre, le western (pour deux de ces films) qui n'a plus vraiment le vent en poupe. D'autres réalisateurs placent plus d'un de leurs films dans ce top. C'est le cas de Ridley Scott, de Quentin Tarantino et de James Cameron. Ces réalisateurs contemporains continuent de tourner.

Voilà pour ce top 20. Merci encore à ceux qui se sont prêtés à ce jeu.

N'hésitez pas à mettre vos commentaires à l'appui des résultats de ce top.

Ci-joint comme promis la liste de tous les films qui ont fait l'objet d'au moins une citation (films cités dans l'ordre du nombre de points qu'ils ont obtenu) :

L'empire contre attaque d'Irvin Kershner
Alien de Ridley Scott
Il était une fois dans l'ouest de Sergio Leone
Blade runner de Ridley Scott
Le retour du roi de Peter Jackson
Retour vers le futur de Robert Zemeckis
La guerre des étoiles de George Lucas
Pulp fiction de Quention Tarantino
Seven de David Fincher
Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone
Requiem for a dream de Darren Aronofsky
Le silence des agneaux de Jonathan Demme
The killer de John Woo
Avatar de James Cameron
Terminator 2 de James Cameron
Kill Bill de Quentin Tarantino
Matrix des frères Wachowski
Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol
L'exorciste de William Friedkin
Il était une fois en Amérique de Sergio Leone
Princesse Mononoké d'Hayao Miyazaki
Les évadés de Frank Darabont
Le vieux fusil de Robert Enrico
Aliens de James Cameron
Citizen Kane d'Orson Welles
La ligne rouge de Terrence Malick
L'aurore de Friedrich Murnau
Le tombeau des lucioles d'Isao Takahata
Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg
Les affranchis de Martin Scorsese
A toute épreuve de John Woo
Le trésor de la Sierra Madre de John Huston
Trainspotting de Danny Boyle
Indiana Jones et la dernière croisade de Steven Spielberg
Une balle dans la tête de John Woo
Metropolis de Fritz Lang
La mort aux trousses d'Alfred Hitchcock
The thing de John Carpenter
Elephant man de David Lynch
Les tontons flingueurs de Georges Lautner
Les dents de la mer de Steven Spielberg
Les incorruptibles de Brian de Palma
Rio Bravo d'Howard Hawks
300 de Zack Snyder
Heat de Michael Mann
Les aventuriers de l'arche perdue de Steven Spielberg
King Kong de Merian Cooper
Old boy de Park Chan Wook
Le parrain 2 de Francis Ford Coppola
Mon voisin Totoro d'Hayao Miyazaki
Brain dead de Peter Jackson
Ghost in the shell de Mamoru Oshii
L'armée des 12 singes de Terry Gilliam
Donnie Darko de Richard Kelly
Terminator de James Cameron
Forrest Gump de Robert Zemeckis
Vertigo d'Alfred Hitchcock
Douze hommes en colère de Sidney Lumet
2001 odyssée de l'espace de Stanley Kubrick
L'armée des ombres de Jean-Pierre Melville
Les sept samourais d'Akira Kurosawa
Léon de Luc Besson
Dune de David Lynch
2046 de Wong Kar Wai
La vie est belle de Roberto Benigni
Le sergent noir de John Ford
Barberousse d'Akira Kurosawa
Brazil de Terry Gilliam
The classic de Kwak Jae-Yong
Playtime de Jacques Tati
Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino
Orange mécanique de Stanley Kubrick
La grande vadrouille de Gérard Oury
Evil dead de Sam Raimi
Les deux tours de Peter Jackson
Freaks de Tod Browning
Le dernier des mohicans de Michael Mann
Gladiator de Ridley Scott
Apocalypse now de Francis Ford Coppola
The crow d'Alex Proyas
Wall E d'Andrew Stanton
Dracula de Francis Ford Coppola
La traversée de Paris de Claude Autant-Lara
Gran Torino de Clint Eastwood
Fisher King de Terry Gilliam
La vie est belle de Frank Capra
Cinema paradiso de Giuseppe Tornatore
Le guépard de Luchino Visconti
Révélations de Michael Mann
The taste of tea de Katsuhito Ishii
Memories of murder de Bong Joon-Ho
Histoire de fantômes chinois de Ching Siu-Tung
Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy
Titanic de James Cameron
E.T. De Steven Spielberg
Fight club de David Fincher
Barry Lyndon de Stanley Kubrick
Les fils de l'homme d'Alfonso Cuaron
Psychose d'Alfred Hitchcock
Ben-Hur de William Wyler
Zombie de George Romero
Le retour du jedi de Richard Marquand
The hours de Stephen Daldry
Là haut de Pete Docter et Bob Peterson
Departures de Yojiro Takita
Ténèbres de Dario Argento
M le maudit de Fritz Lang
Sur la route de Madison de Clint Eastwood
Star Trek de J.J. Abrams
La règle du jeu de Jean Renoir
New rose hotel d'Abel Ferrara
Locataires de Kim Ki Duk
Sucker punch de Zack Snyder
Le droit du plus fort de Rainer Werner Fassbinder
Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick
Jackie Brown de Quentin Tarantino
Shining de Stanley Kubrick
Suspiria de Dario Argento
Le pianiste de Roman Polanski
La nuit du chasseur de Charles Laughton
Halloween de John Carpenter
Les trois royaumes de John Woo
La liste de Schindler de Steven Spielberg
La planète des singes de Franklin Schaffner
Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud
Predator de John Mc Tiernan
Qui veut la peau de Roger Rabbit ? De Robert Zemeckis
Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry
JFK d'Oliver Stone
Nobody knows de Kore Eda Hirokazu
Le château ambulant d'Hayao Miyazaki
La double vie de Véronique de Kieslowski
Le dictateur de Charles Chaplin
L'île au trésor de Victor Fleming
Ladyhawke de Richard Donner
Vivre d'Akira Kurosawa
C'est arrivé près de chez vous de Remy Belvaux
Star trek : premier contact de Jonathan Frakes
Cannibal holocaust de Ruggero Deodatto
Impitoyable de Clint Eastwood
Contact de Robert Zemeckis
A.I. De Steven Spielberg
Watchmen de Zack Snyder
Dark city d'Alex Proyas
In the mood for love de Wong Kar Wai
Mad Max 2 de George Miller
L'impasse de Brian de Palma
Roméo et Juliette de Baz Luhrmann
Chantons sous la pluie de Stanley Donen
Ed Wood de Tim Burton
Jin-Roh de Hiroyuki Okiura
Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau
Le miroir d'Andrei Tarkovski
Les temps modernes de Charles Chaplin
Autant en emporte le vent de Victor Fleming
Breaking the waves de Lars Von Trier
Kill Bill 2 de Quentin Tarantino
Scream de Wes Craven
Un jour sans fin d'Harold Ramis
Jurassik park de Steven Spielberg
Le voyage de Chihiro d'Hayao Miyazaki
La ligne verte de Frank Darabont
The dark knight de Christopher Nolan
Danse avec les loups de Kevin Costner
Kids return de Takeshi Kitano
American history X de Tony Kaye
Les fraises sauvages d'Ingmar Bergman
Lord of war d'Andrew Niccol
No country for old men des frères Coen
Ridicule de Patrice Leconte
West side story de Robert Wise
Incassable de Night Shyamalan
Les aventures de Robin des bois de Michael Curtiz
Fantômes contre fantômes de Peter Jackson
Buried de Rodrigo Cortes
Memento de Christopher Nolan
Les aimants d'Yves Pelletier
J'ai rencontré le diable de Kim Jee-Woon
Halloween de Rob Zombie
Moloch d'Alexandre Sokourov
La grande évasion de John Sturges
Le corbeau d'Henri-Georges Clouzot
Le château dans le ciel d'Hayao Miyazaki
28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo
Le parrain de Francis Ford Coppola
Délivrance de John Boorman
Rencontres du troisième type de Steven Spielberg
La chambre du fils de Nanni Moretti
New York Miami de Frank Capra
Du rififi chez les hommes de Jules Dassin
Les moissons du ciel de Terrence Malick
Reservoir dogs de Quentin Tarantino
Les quatre cents coups de François Truffaut
20000 lieux sous les mers de Richard Fleischer
Le magicien d'Oz de Victor Fleming
Moulin rouge de Baz Luhrmann
Seven swords de Tsui Hark
L'acrobate de Jean-Daniel Pollet
Mesrine de Jean-François Richet
Le roi lion de Roger Allers et Rob Minkoff
Le fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet
Monty Python, sacré graal de Terry Jones
Conan le barbare de John Milius
Road house de Rowdy Herrington
L'argent de poche de François Truffaut
Tigre et dragon d'Ang Lee
Harry Potter et la coupe de feu de Mike Newell
La chambre verte de François Truffaut
Usual suspects de Bryan Singer
Irréversible de Gaspar Noé
The vanishing de George Sluizer
Iron man de Jon Favreau
Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro
L'échine du diable de Guillermo del Toro
Eden lake
Gerry de Gus Van Sant
Le labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro
La prisonnière du désert de John Ford
Les enfants du paradis de Marcel Carné
Shutter island de Martin Scorsese
Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper
Crash de David Cronenberg
Amer béton de Michael Arias
Vampires de John Carpenter
L'anguille de Shohei Imamura
Samaria de Kim Ki Duk
Les diaboliques de Clouzot
Les yeux sans visage de Georges Franju
Satantango de Béla Tarr
Into the wild de Sean Penn
Le chien des Baskerville de Terence Fisher
Nomads de John Mc Tiernan
X-Men origins : Wolverine de Gavin Hood
Retour vers le futur 2 de Robert Zemeckis
24 heures avant la nuit de Spike Lee
Crazy de Jean-Marc Vallée
13 tzameti
Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin
La communauté de l'anneau de Peter Jackson
True romance de Tony Scott
Le cercle des poètes disparus de Peter Weir
Braveheart de Mel Gibson
Certains l'aiment chaud de Billy Wilder
L'homme qui tua Liberty Valance de John Ford
King Kong de Peter Jackson
Willow de Ron Howard
Batman de Tim Burton
Le ciel peut attendre d'Ernst Lubitsch
Dobermann de Jan Kounen
Laura d'Otto Preminger
Starship troopers de Paul Verhoeven
La piscine de Jacques Deray
Lola de Jacques Demy
Monstres et cie de Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich
De battre mon coeur s'est arrêté de Jacques Audiard
Crying freeman de Christophe Gans
Billy Elliot de Stephen Daldry
Les sept mercenaires de John Sturges
Quand l'embryon part braconner de Kôji Wakamatsu
Breakfast club de John Hugues
District 9 de Neil Blomkamp
Rouge de Krzysztof Kieslowski
Mulholland drive de David Lynch
The road home de Zhang Yimou
Scarface de Brian de Palma
La chevauchée fantastique de John Ford
Soudain l'été dernier de Joseph Mankiewicz
L'histoire sans fin de Wolfgang Petersen
Pat Garrett et Billy the kid de Sam Peckinpah
Les dix commandements de Cecil B Demille
Hors d'atteinte de Steven Soderbergh
Spartacus de Stanley Kubrick
Greystoke d'Hugh Hudson
Taken de Pierre Morel
Jack Burton dans les griffes du mandarin de John Carpenter
Kenshin : Tsuioku Hen de Kazuhiro Furuhashi
Les lumières de la ville de Charles Chaplin
Chien enragé d'Akira Kurosawa
Edward aux mains d'argent de Tim Burton
Abyss de James Cameron
Indiana Jones et la dernière croisade
La horde sauvage de Sam Peckinpah
Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk
Stargate de Roland Emmerich
Y-a-t-il un pilote pour sauver l'avion ? De Jim Abrahams
Ludvig Van B de Bernard Rose
Casablanca de Michael Curtiz
Platoon d'Oliver Stone
Aladdin de John Musker et Ron Clements
Pauline à la plage d'Eric Rohmer
Deux soeurs de Kim Jee-Woon
The pledge de Sean Penn
Salo ou les 120 journées de Sodome de Pasolini
Conversation(s) avec une femme d'Hans Canosa
Blood simple des frères Coen
Haute tension d'Alexandre Aja
Frankenstein junior de Mel Brooks
REC de Jaume Balaguero et Paco Plaza
The rock de Michael Bay
Piège de cristal de John Mc Tiernan
Sin city de Robert Rodriguez
Collision de Paul Haggis
Police fédérale Los Angeles de William Friedkin
Garde à vue de Claude Miller
O brother des frères Coen
Ariane de Billy Wilder
Mysterious skin de Gregg Araki
Papillon de Franklin Schaffner
Legend de Ridley Scott
Bird de Clint Eastwood
Point break de Kathryn Bigelow
Le dernier samourai d'Edward Zwick
Vers sa destinée de John Ford
Chungking express de Wong Kar-Wai
Volte face de John Woo
The wall d'Alan Parker
Deep end de Jerzy Skolimowski
Morse de Tomas Alfredson
Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick
Assaut de John Carpenter
Le bal des vampires de Roman Polanski
Les noces rebelles de Sam Mendes
Tout sur ma mère de Pedro Almodovar
Sandra de Luchino Visconti
21 grammes d'Alejandro Gonzalez d'Inarittu
Inglourious Basterds de Quentin Tarantino
Le dernier combat de Luc Besson
Les spécialistes de Patrice Leconte
Le sixième sens de Michael Mann
The chaser de Na Hong-Jin
Gremlins de Joe Dante
La famille indienne de Karan Johar
Hana Bi de Takeshi Kitano
La nuit américaine de François Truffaut
Inception de Christopher Nolan
La maison des 1000 morts de Rob Zombie
L'au-delà de Lucio Fulci
Domino de Tony Scott
5 cm per second de Makoto Shinkai
1941 de Steven Spielberg
Docteur Jivago de David Lean
L'homme de Rio de Philippe de Broca
La machine à explorer le temps de George Pal
The lovers de Tsui Hark
Lost in translation de Sofia Coppola
Les douze salopards de Robert Aldrich
Witness de Peter Weir
Ballroom dancing de Baz Luhrmann
Akira de Katsuhiro Otomo
The descent de Neil Marshall
Les vacances de monsieur Hulot de Jacques Tati
La mouche de David Cronenberg
Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau
The social network de David Fincher
Sante Sangre d'Alejandro Jodorowsky
Perfect blue de Satoshi Kon
Le clan des siciliens d'Henri Verneuil
Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock
French cancan de Jean Renoir
La porte du paradis de Michael Cimino
Hard candy de David Slade
Quatre garçons dans le vent de Richard Lester
Star Wars épisode 3 la revanche des Sith de George Lucas
The party de Blake Edwards
Midnight express d'Alan Parker
La grande illusion de Jean Renoir
Masquerade de Bob Swaim
Nikita de Luc Besson
Les feux de la rampe de Charles Chaplin
Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar
L'effet papillon d'Eric Bress et J. Mackye Gruber
Les nuits de la pleine lune d'Eric Rohmer
La cité de la peur d'Alain Berbérian
Martyrs de Pascal Laugier
Vol au dessus d'un nid de coucou de Milos Forman
La nuit des morts vivants de George Romero
Sixième sens de Night Shyamalan
Candyman de Bernard Rose
Parle avec elle de Pedro Almodovar
Eureka d'Aoyama Shinji
L'inspecteur Harry de Don Siegel
Victor Victoria de Blake Edwards
Beaucoup de bruit pour rien de Kenneth Branagh
Vivre sa vie de Jean-Luc Godard
Ali de Michael Mann
Notre jour viendra de Romain Gavras
Série noire d'Alain Corneau
Nos années sauvages de Wong Kar Wai
Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway
Jour de fête de Jacques Tati
Boogie nights de Paul Thomas Anderson
Freddy les griffes de la nuit de Wes Craven
Do the right thing de Spike Lee
Adieu Philippine de Jacques Rozier
Juno de Jason Reitman
Election de Johnnie To
Mary Poppins de Robert Stevenson
The big Lebowski de Joel et Ethan Cohen
Embrasse-moi idiot de Billy Wilder
Hotel venus d'Hideta Takahata
Man on fire de Tony Scott
La folle journée de Ferris Bueller de John Hugues
Le dernier métro de François Truffaut
Dragons de Chris Sanders et Dean Deblois
La garçonnière de Billy Wilder
The african queen de John Huston
Un mauvais fils de Claude Sautet
Shrek d'Andrew Adamson et Vicky Jenson
Evil dead 2 de Sam Raimi
The blade de Tsui Hark
Le choc des titans de Desmond Davis
Snatch de Guy Ritchie
Re animator de Stuart Gordon
Le vent nous emportera d'Abbas Kiarostami
Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? De Robert Lamoureux
Election 2 de Johnnie To
L'écureuil rouge de Julio Medem
Nagai Sanpo d'Eiji Okuda
Millenium mambo d'Hou Hsiao Hsien
Le jour le plus long de Ken Annakin, Andrew Marton
Il était une fois la révolution de Sergio Leone
Tarzan, l'homme singe de W.S. Van Dyke
Le roi et l'oiseau de Paul Grimault
Casino de Martin Scorsese
Charlie et la chocolaterie de Tim Burton
Bullet ballet de Shinya Tsukamoto
99 francs de Jan Kounen
I zombie d'Andrew Parkinson
Les chansons d'amour de Christophe Honoré
Le pion de Christian Gion
Sailor et Lula de David Lynch
The mist de Frank Darabont
Betelnut beauty de Lin Cheng Sheng
Blues brothers de John Landis
Max de Menno Meyjes
Enter the void de Gaspar Noé
Ran d'Akira Kurosawa
Collateral de Michael Mann
Comment conquérir l'Amérique en une nuit de Dany Laferrière
American beauty de Sam Mendes
Doomsday de Neil Marshall
Tales from the gimli hospital de Guy Maddin

Permalien 3271 mots par nicofeel Email , 2914 vues • 16 retours

28.09.11

05:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Sulfures
Sulfures

Premier long métrage de son jeune réalisateur britannique, ce Sulfures versera certes allègrement dans le ''slasher'', mais tout en se dotant d'une intrigue largement plus élaborée et surprenante, et en n'hésitant pas à verser gaiement dans le gore, pour une œuvre qu'il nous est désormais possible de découvrir en DVD et en Combo DVD/ Blu-ray/ Copie digitale grâce à l'éditeur Emylia, bien inspiré une fois de plus pour nous dénicher un inédit de qualité.

Sulfures

Le script va suivre Tristan qui a accepté de venir passer le week-end avec Mandy (sa nouvelle petite amie), son frère et sa compagne infirmière urgentiste loin de la ville. Même si il considère sa relation avec Mandy comme une aventure sans lendemain, ses secrets le poussent à fuir à la campagne. A leur arrivée, un agent de police les avertit qu’un tueur en série sadique sévit dans la région. surnommé le chirurgien des arbres, il massacre brutalement et selon un rituel précis ses proies, en arrachant et suspendant les parties du corps de ses victimes dans les arbres en guise d’offrandes. Cette nuit-là, un étranger arrive à moitié mort, l’estomac fendu et Paige lui sauve la vie - mais est-il réellement Shawn l’auto-stoppeur innocent qu’il prétend-être ? Les doutes et la suspicion s’installent, et des massacres commencent à se produire…

Sulfures

Malgré son postulat de base lorgnant complètement du côté du ''slasher'' de base, le métrage va donc bénéficier d'une intrigue bien structurée, bourrée de rebondissements et de vraies surprises passée une présentation des personnages judicieusement rapide, pour ainsi parvenir aussi bien à maintenir le spectateur en haleine que pour lui asséner des effets gores le plus souvent volontaires et graphiques mais surtout justifiés par les méfaits de protagonistes vicieux et cruels, et ce jusqu'au final jusqu’au boutiste et nihiliste en diable, ce qui achèvera de rendre l'ensemble délectable et tranchant avec une bonne partie de la production actuelle.

Sulfures

L'édition DVD proposée par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), pour disposer d'une bande-son en français en DD5.1 et en anglais sous-titré également en DD5.1 mais également en DTS5.1. Par contre, aucun bonus pour prolonger la vision du métrage si ce n'est quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur.
Le combo proposera le même DVD, tandis que le Blu-ray aura une image également en 1.85 (1080p) pour une bande-son en français en DTS-HD5.1 et en anglais sous-titré en DTS-HD7.1. La copie digitale H.264 ne laissera le choix que de la version française en 2.0 AAC.

Sulfures

Donc, c'est depuis le 13 septembre dernier que nous pouvons apprécier ce ''slasher'' anglais bien plus intelligent et prenant que la moyenne, largement, mais qui ne négligera pas pour autant un aspect graphique bien saignant !

Sulfures menu général
Sulfures les chapitres
Sulfures la sérigraphie DVD
Sulfures les réglages audio

Sulfures (Blu-ray + DVD + Copie digitale)

Sulfures (Blu-ray + DVD + Copie digitale)
Voir la fiche

Permalien 487 mots par nicore, 1477 vues • R�agir

27.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Sexe entre amis

Nom du réalisateur : Will Gluck

Date de sortie du film au cinéma : 7 septembre 2011

Durée du film
: 1h49

Avec : Justin Timberlake (Dylan), Mila Kunis (Jamie), Patricia Clarkson (Lorna), Jenna Elfman (Annie), Richard Jenkins (M. Harper), Woody Harrelson (Tommy), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Will Gluck, un cinéaste connu surtout pour ses séries télé, Sexe entre amis est une petite comédie romantique qui surfe sur une thématique très en vogue actuellement dans ce genre de films : le sexe entre amis (comme son titre l'annonce d'ailleurs !). En gros, il s'agit de coucher avec une personne du sexe opposé mais avec aucun sentiment. Tout est décidé dès le départ, il s'agit uniquement de renouveler les rapports entre homme et femme, sans la prise de tête que peut représenter le fait d'être avec quelqu'un. Bref, de la sorte on est censé éviter certaines déconvenues.
La thématique du film rappelle quelque peu celle d'un film de 1969 (en plein révolution sexuelle), Bob et Ted et Carole et Alice. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on voit un extrait de ce film dans Sexe entre amis.
Rassurons le public dès à présent : Sexe entre amis est un film très gentillet. On ne voit que peu de choses. Tout au plus on aperçoit la plastique des acteurs principaux du film. D'ailleurs, sans vouloir être trop méchant, l'intérêt du film tient principalement à son casting qui est très glamour. Le rôle masculin du film échoit à Justin Timberlake. Notre chanteur reconverti en acteur, vu notamment dans le très bon The social network où il incarnait un rôle de sacré salaud, est ici tout l'inverse. Il est le gentil garçon qui vient dans la grande ville de New York pour réussir mais qui n'oublie jamais les siens. Quant au rôle principal féminin, il est joué par la belle Mila Kunis (qui a de sacrés yeux, on la croirait sortie d'un manga !), vue dans le magnifique Black swann (le film de l'année 2011 à mon sens) où elle jouait le cygne noir. Ici, nos deux acteurs se retrouvent dans un film où ils sont censés n'être que des amis (qui vont même jusqu'à s'envoyer en l'air !) mais on comprend bien vite qu'ils sont amoureux l'un de l'autre. Et même s'ils ne se l'avouent pas et qu'il y a un mini-suspense, tout cela est extrêmement prévisible dans sa finalité.

C'est au demeurant le gros point faible du film. Ne cherchez pas ici l'once d'une surprise. En effet, côté scénario tout cela manque cruellement d'originalité. L'histoire est courue d'avance et on n'est jamais vraiment surpris. On a l'impression d'avoir vu cela dans de nombreux autres films romantiques. Alors, forcément quand on comprend que le film dure près d'1h50, il y a quoi de trouver le temps long. Surtout que Mila Kunis est au début du film assez exaspérante (en tout cas pour moi) avec son côté grande gueule et fille ultra sûre d'elle. Heureusement, son personnage gagne un peu en profondeur au fur et à mesure que le film avance.
Et puis il ne faut pas être trop dur avec Sexe entre amis. Reconnaissons tout de même que les acteurs s'en donnent à coeur joie et nous proposent quelques séquences amusantes, comme lorsque Justin Timberlake interprète sa version de Jump du duo Kriss Kross ou encore lorsque la mère de Mila Kunis dans le film surprend nos deux "amis" au lit. Sans compter le personnage de gay joué par Woody Harrelson qui se révèle bien souvent assez drôle par son côté très cash.
Mais ces rôles d'acteurs ne parviennent que partiellement à masquer un scénario quasi indigent, un manque flagrant d'originalité, une mise en scène conventionnelle et une photographie sans saveur.
Au final, Sexe entre amis demeure un film regardable mais sera quasiment aussi vite oublié qu'il aura été regardé. A voir si vous n'avez pas grand chose à vous mettre sous la dent au cinéma.

Permalien 704 mots par nicofeel Email , 1310 vues • R�agir

26.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Crazy, stupid, love

Réalisateurs
: John Requa et Glenn Ficarra

Durée du film : 1h58

Date de sortie au cinéma
: 14 septembre 2011

Avec : Steve Carell (Cal), Ryan Gosling (Jacob), Julianne Moore (Emily), Emma Stone (Hannah), Marisa Tomei (Kate), Kevin Bacon (David Lindhagen), Annaleigh Tipton (Jessica), Jonah Bobo (Robbie), Joey King (Molly), etc.

Par Nicofeel

Après leur sympathique comédie I love you Philip Morris (2010), John Requa et Glenn Ficarra sont de retour derrière la caméra avec Crazy, stupid, love.
Si le titre du film ne laisse rien augurer de bon, il ne faut pas s'y fier. En effet, sans avoir l'air d'y toucher, le film constitue ni plus ni moins à l'heure actuelle que la meilleure comédie de l'année 2011. Et vu la la qualité du film, il sera difficile de faire mieux d'ici la fin de l'année.
Crazy, stupid, love ne doit pas son intérêt à son sujet, lequel se révèle finalement assez banal : une mère de famille, Emily (Julianne Moore), annonce à son époux, Cal (Steve Carell), avec qui elle est mariée depuis plus de 20 ans, qu'elle souhaite divorcer. Elle profite de cette occasion pour dire à Cal qu'elle a une relation avec son collègue de travail, David Lindhagen. Le film va donc très logiquement montrer un Cal qui cherche à retrouver les faveurs de son épouse.
Sauf que si l'issue du film dans ses grandes largeurs est relativement prévisible, tout le reste est pour le moins inattendu. Il y a d'abord le déroulement du film qui donne lieu à des dialogues et à des scènes pour le moins surprenants. Dès les premières minutes du film, on est mis dans l'ambiance avec Cal qui saute brusquement de la voiture alors qu'Emily est en train de lui expliquer les raisons pour lesquelles elle veut divorcer.

La suite de Crazy, stupid, love est du même acabit. A titre non exhaustif, on peut citer un Cal qui va se faire relooker de la tête aux pieds ou encore un Cal qui va connaître une nuit particulièrement mouvementée avec une institutrice accroc au sexe.
Les dialogues ne sont pas en reste, proposant au spectateur des moments vraiment hilarants. Il en est ainsi par exemple lorsque Cal demande à une serveuse de s'en aller (après qu'il l'ait appelé) et de ne jamais revenir, la femme qu'il fréquentant lui ayant avoué qu'elle est une ancienne alcoolique et qu'elle n'a pas bu d'alcool depuis 5 ans ! Dans un autre style, on a droit également à de l'humour pince sans rire lorsque Cal déclare à l'homme qui sort avec sa fille qu'il a acheté une arme à feu sur un site louche afin de mettre l'arme sur sa tempe !
Complètement décomplexé, le film joue aussi beaucoup sur la permanence des situations, ce qui provoque chez le spectateur une bonne tranche de rigolade. C'est notamment le cas quand Cal n'arrête pas répéter au bar : « Ma femme a couché avec David Lindhagen. » C'est aussi le cas quand on voit le nombre impressionnant de femmes qui tombent sous le charme du beau Jacob (Ryan Gosling) ou quand Cal lui-même devient un véritable sex-symbol.
L'aspect humoristique du film est sans conteste une grande réussite. D'autant que le film ne connaît pas de baisse de rythme sur ce point.
Pour autant, cela ne serait pas rendre justice au film que de le résumer à une simple comédie plaisante à regarder. Le film vaut beaucoup mieux que cela.
Car derrière son côté amusant, le film a quelque chose à raconter. Il évoque d'abord avec un certain brio que la routine peut détruire un couple. C'est à ce moment que l'on comprend pleinement la signification du titre du film : Crazy, stupid, love est là pour rappeler que l'amour est une chose irrationnelle, folle, qui nous amène parfois à faire des choses insensées, mais dans un seul but : montrer que l'on aime l'autre tout le temps, et pas seulement de temps en temps. L'amour est un sentiment très fort entre deux personnes et le film n'a de cesse de le rappeler, comme lorsqu'il aborde l'amour adolescente du fils de Cal qui croit en son « âme sœur » ou toutes les tentatives de Cal pour reconquérir sa femme. Il en va ainsi pour tous les personnages du film qui sont à la recherche de leur âme sœur.
Même s'il peut paraître par instants assez direct et trash, il n'empêche que sur le fond le propos du film est plutôt classique et sans ambiguïté sur la question : dans la vie, tout le monde cherche à trouver et à vivre avec sa moitié.
C'est pourquoi Cal accepte de se remettre en question et d'écouter les conseils du beau Jacob, qui va jouer pour lui le rôle de coach. Sur ce point, le film rappelle sans conteste le premier long métrage de Judd Apatow, à savoir 40 ans toujours puceau, où Steve Carell interprétait déjà le rôle principal, celui d'un homme toujours puceau à 40 ans et qui allait bénéficier de conseils pour pouvoir fréquenter une femme. Les parallèles que l'on peut faire entre les deux films sont loin d'être anodins : d'un côté, on a un homme qui n'a jamais couché avec une femme, de l'autre on a un homme qui n'a connu qu'une femme dans toute sa vie et qui ne sait plus comment agir une fois que celle-ci le quitte.
Les deux réalisateurs de Crazy, stupid, love, ont eu la bonne idée de confier le rôle-titre à Steve Carell. Dans ce film, il prouve une nouvelle qu'il est un acteur de talent, capable de susciter une émotion sincère. Ici, il interprète avec justesse le rôle d'un homme en plein doute qui va tout faire pour retrouver son amour de toujours. Ce long métrage ne se limite pas à la performance de Steve Carell. Toute la distribution du film est à féliciter. Ryan Gosling est excellent en coach sexuel qui va lui-même voir changer certaines de ses certitudes sur la question de l'amour. Le jeune Jonah Bobo est très bon en adolescent amoureux fou. Les rôles féminins ne sont pas en reste avec des Julianne Moore, Marisa Tomei et Emma Stone qui ne se contentent pas d'apporter une touche sexy au film mais qui interprètent des personnages eux aussi en quête de l'amour sincère.
Au final, Crazy, stupid, love s'avère une excellente comédie romantique, et tout bonnement un des meilleurs films de l'année 2011.

Permalien 1112 mots par nicofeel Email , 1075 vues • R�agir

25.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Conan

Réalisateur
: Marcus Nispel

Date de sortie au cinéma
: 17 août 2011

Origine : Etats-Unis

Durée du film : 112 minutes

Avec : Jason Momoa (Conan), Rachel Nichols (Tamara), Stephen Lang (Khalar Sing), Rose McGowan (Marique), Ron Perlman (Corin), etc.

Par Nicofeel

Auteur notamment d'un convaincant remake de Massacre à la tronçonneuse et d'un bien moins convaincant remake de Vendredi 13, l'ex clippeur Marcus Nispel s'attaque cette fois à la nouvelle version d'un film culte : Conan.
Le film s'est révélé un pur four d'un point de vue commercial, notamment aux Etats-Unis. Certaines personnes n'ont pas été tendres avec le film, le qualifiant de pur navet.
A y regarder de près, le film n'est pas aussi mauvais qu'on le raconte. Mais ce qui est certain, c'est qu'il ne tient absolument pas la route par rapport à son illustre aîné, l'excellent Conan le barbare de John Milius.
Le début du film nous présente (très) rapidement un monde peuplé de barbares où le plus fort est celui qui domine le monde. On nous évoque la légende d'un personnage très puissant qui aurait tiré sa force d'un casque. Ce personnage mauvais ayant été vaincu par des barbares, le casque a été disséminé entre plusieurs tribus. A l'époque où se déroule l'action du film, on voit qu'un certain Khalar Sing, à la recherche des morceaux du casque, arrive dans le village de Conan et entend récupérer le dernier morceau du casque qui lui manque. Il rase le village de Conan, le mettant à feu et à sang.
En étant adolescent, Conan parvient à échapper à ce massacre, mais il se retrouve isolé puisqu'il n'a plus ni son père (chef du village qui vient de décéder dans le massacre) ni sa mère (qui est morte en le mettant au monde). Il décide alors de partir à la découverte du monde avant de rechercher le tueur de son père, Khalar Sing, devenu entre temps un homme puissant et craint, appelé le seigneur de l'ombre/
On voit dès à présent que l'histoire de Khalar Sing n'est pas sans rappeler le seigneur des anneaux avec Sauron qui cherchait l'anneau unique pour devenir le maître du monde.
Le parallèle s'arrête là. Car Conan version 2011 n'a rien à voir avec Le seigneur des anneaux de Peter Jackson.
Conan n'a d'ailleurs pas non plus beaucoup de rapports avec le film dont il est le remake. Dans Conan le barbare de John Milius, le film montrait un monde fantastique peuplé de créatures étranges avec un personnage, joué par un excellent Arnold Schwarzeneger, qui se révélait à chaque instant héroïque.
Ici, l'acteur principal, Jason Momoa n'est pas ridicule mais il en impose forcément moins que Schwarzi. Tout comme le principal méchant qui dans ce film ne retient pas franchement l'attention. Et puis surtout, le principal défaut de Conan 2011 est sans aucun doute le manque de consistance du film. Le réalisateur Marcus Nispel ne présente pas les différents personnages, mis à part Conan. On voit que ce dernier a des compagnons, sans que les intentions de ceux-ci nous aient été explicités. Dans le même ordre d'idée, lorsque Conan kidnappe la fameuse « sang pur », celle-ci s'entiche rapidement de lui et couche avec dans une scène d'amour aussi inutile que mal filmée.
En fait, Marcus Nispel ne s'est pas embarrassé de diverses intrigues ou d'un minimum de psychologique. Il s'est contenté de déverser par le biais de ce film un amas de violence. Si les scènes d'action ne sont pas ratées en tant que tel, il manque cruellement une ambiance dans ce film. Or, Conan 2011 se résume à de l'action sans discontinuer. Comme le dit l'un des camarades de Conan à une jeune fille : « La plupart des gens ont d'abord goûté au lait maternel... lui a d'abord goûté au sang maternel [sa mère est morte après lui avoir donné naissance]. »
Ce film reste largement regardable mais cela manque d'une âme. Ce film aurait pu être fait par n'importe qui et aurait pu se reporter à n'importe quelle époque moyen-âgeuse. On ne sent qu'en de rares occasions que l'on a à faire à de l'heroic-fantasy.
De plus, il n'y a jamais dans Conan de surprise. Tout se succède de manière assez attendue. Du coup, on n'est jamais happé par cette histoire et on attend que tout cela se passe.
En somme, même si Conan 2011 n'est pas la catastrophe annoncée, c'est un film assez insignifiant, qui ne plaira vraisemblablement qu'aux amateurs de scènes gore car en la matière les scènes de violence se succèdent à la vitesse grand V. Voilà en tout cas un remake parfaitement inutile. Il serait préférable qu'à l'avenir Marcus Nispel s'essaie à un film original et non à un remake.

Permalien 816 mots par nicofeel Email , 1213 vues • R�agir

24.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Stake land

Réalisateur :Jim Mickle

Durée du film : 98 minutes

Date de sortie en salles : inconnue (film qui sort le 4 octobre 2011 en DVD et en blu ray)

Avec : Nick Damici (Monsieur), Connor Paolo (Martin), Michael Cerveris (Jebedia Loven), Danielle Harris (Belle), Kelly McGillis (la nonne), Bonnie Dennison (Peggy),

Par Nicofeel

Vous trouvez que le road movie La route de John Hillcoat est trop lent ? Vous en avez marre de regarder des séries B décérébrées avec des vampires dans le style de Daybreakers ? Eh bien dans ce cas Stake land est fait pour vous. Remarqué dans les festivals où il est passé, ce film allie à merveille horreur (par son côté action), drame (la disparition d'êtres proches, élément accru par l'utilisation d'une voix off) et road movie (la recherche d'un Eldorado, le fameux « New Eden »).
Pourtant, rien ne prédisposait ce film à bénéficier d'un intérêt particulier. Stake land est le second film de Jim Mickle, un cinéaste qui a mis en scène un petit film d'horreur sympathique, Mulberry street, mais qui n'est pas non plus transcendant. Cela étant, Mulberry street comportait un vrai contexte politico-social : dans un New York post 11 septembre, en raison de la chaleur et du manque d'hygiène, un virus venait de transformer les gens en hommes-rats assoiffés de sang.
La transition est toute trouvée avec Stake land car il y est question d'une épidémie qui a transformé les Américains en vampires assoiffés de sang. En seulement deux films, Jim Mickle va finir par devenir un spécialiste des films sur les épidémies.
Surtout, le cinéaste nous fait penser à un autre réalisateur, David Cronenberg, qui a commencé par œuvrer dans le genre horrifique avant de glisser progressivement vers les films dits d'auteur via une horreur plus psychologique. D'ailleurs, David Cronenberg a lui aussi traité de la question de l'épidémie qui rend les gens dangereux par les films Frissons et Rage. Frissons comportait une portée géographique limitée avec un problème qui concernait uniquement une résidence. Rage se voulait plus global avec une fin de film qui fait comprendre que le pays entier est touché.
Eh bien c'est presque la même chose avec le cinéma de Jim Mickle. Ainsi, le problème est local avec Mulberry Street puisque seule la ville de New York est touchée. En revanche, il devient global par la suite puisque Stake land concerne l'ensemble des Etats-Unis.
Et puis, comme chez Cronenberg, Jim Mickle ne se contente pas de livrer au spectateur une simple série B horrifique. Non, ici il y a de nombreuses considérations politiques, sociales, économiques et religieuses.

Le film montre bien que la guerre a redistribué la donne sur tous ces plans.
Avec la venue des vampires, notre monde a changé. Plusieurs clans qui se sont formés. La Fraternité regroupe des faux prêtres – qui font vraiment penser à nos sectes actuelles – qui sèment la terreur après avoir pactisé avec les vampires. S'ils se déclarent religieux afin d'attirer autour d'eux le plus de gens possible, le film souligne bien qu'ils sont loin d'être fréquentables. Ainsi, ils violent des femmes (et même une nonne !) ou envoient à la mort des gens en les mettant à disposition des vampires. Comme on peut le voir souvent en temps de guerre, certaines personnes ne se gênent pas pour commettre des actes immoraux. Par ailleurs, les membres de la Fraternité essaient de semer le chaos dans les contrées qu'ils ne contrôlent pas en faisant notamment des lâchers de vampires par hélicoptère, comme s'ils se lançaient dans une croisade contre des athées. Ce procédé donne lieu au demeurant à une scène étonnante, spectaculaire et vraiment brutale.
Évidemment, on a également les vampires qui sont disséminés un peu partout sur le territoire américain. On n'a pas d'explications sur les raisons de leur arrivée dans le monde et c'est tant mieux. Il faut laisser une part de mystère. En revanche, les vampires répondent bien aux codes du genre : ils sucent le sang de leurs victimes. Pour arriver à leur fin, ils utilisent leur force qui est très puissante. Il faut donc se prémunir contre ces êtres très dangereux. C'est ainsi que les deux personnages principaux du film, le jeune Martin et son acolyte Monsieur, qui lui a sauvé la vie, en viennent à barricader leur voiture.
Fait assez peu présenté au cinéma, les humains doivent se méfier des « scamps », qui sont des enfants vampires. Cela étaye l'idée selon laquelle il est nécessaire de se méfier de tout le monde, y compris des enfants qui ont l'air angéliques.
Les faiblesses des vampires sont celles que l'on connaît de manière usuelle : il faut les poignarder dans le cœur pour les tuer ; ils sont sensibles à l'ail (lors d'une scène Monsieur invite Martin à utiliser une arme enduite d'huile d'ail) ; ils grillent au soleil.
Du côté des humains qui cherchent avant tout à sauver leur peau, on constate que des villes ont été fortifiées. A l'intérieur vivent des hommes et femmes libres. Certaines de ces villes fortifiées sont indépendantes, d'autres sont dirigées par des milices volontaires des Etats-Unis, qui regroupent entre autres d'anciens militaires.
Et puis il y a tout le reste, à savoir des gens en transit, comme notre duo constitué de Martin et de Monsieur, qui entend rejoindre le « New Eden », situé au Canada.
Dans leur quête d'un monde meilleur, qui rappellerait celui qu'ils ont connu avant l'arrivée des vampires, nos deux protagonistes vont avoir l'occasion de rencontrer plusieurs personnes, de tous types, qui vont se joindre à eux. La première à faire équipe avec Martin et Monsieur est une nonne jouée par l'actrice Kelly McGillis. On aura aussi le personnage de Belle, qui est une jeune femme enceinte. Se raccrocheront également à ce groupe hétéroclite un Noir, ancien marine et une autre jeune fille. Tous ces personnages connaitront des destins très divers. Ce qui sera d'autant plus cruel pour Martin qui avait la sensation que ces gens étaient devenus sa nouvelle famille.
Cette facette dramatique du film démontre que Stake land n'est pas qu'un simple d'horreur. Les rapports qui s'établissent entre les personnages ont bien été pensés par le réalisateur.
Il faut dire aussi que Jim Mickle a pu s'appuyer sur une distribution de qualité. Le jeune acteur, Connor Paolo, vu dans plusieurs séries télé (New York unité spéciale ; Gossip girl), interprète brillamment le jeune Martin (possible clin d'oeil par le prénom du personnage à l'excellent Martin de Romero où un jeune homme se demande s'il est un vampire). Il possède toute la sensibilité nécessaire que lui demande son personnage. Il faut dire que le rôle de Martin est essentiel puisque c'est le narrateur de l'histoire. On entend ainsi à de nombreuses reprises une voix off qui nous donne une idée des sentiments qui traversent l'esprit de Martin. Cela accroît le côté très personnel de cette œuvre. Nick Damici, qui joue le personnage de Monsieur, est également un acteur de séries télé (Les experts : Miami ; Les experts : Manhattan ; New York – Police judiciaire ; Life on Mars). Cela ne l'empêche pas de fournir une prestation de qualité. Le reste des acteurs, moins en vue dans le film, ne se limite pas cependant à un simple rôle de faire-valoir. Il n'y a qu'à voir la scène ô combien symbolique où un personnage religieux (un vrai, pas un membre de la Fraternité !) décide de se suicider plutôt que d'être la proie des vampires. C'est vraiment une image choc du film qui en dit long sur le désarroi de cette société.
Comme on peut s'en douter, le film ne serait pas franchement réussi si la mise en scène n'était pas au rendez-vous. De ce point de vue, le contrat est rempli avec de beaux plans qui profitent astucieusement des nombreux décors naturels du film. Malgré un budget qui a dû être assez limité, Jim Mickle s'en sort bien et parvient à rendre son film tout à fait plaisant à regarder, sans que l'on ait l'impression que l'ensemble fait face à un manque évident d'argent.
Signalons également le gros travail qui a été apporté à la photographie du film qui tire profit des beaux extérieurs et accroît le côté fin du monde de ce long métrage.
Au final, Stake Land constitue un road-movie (les personnages ne cessent de progresser vers le Nord, que ce soit en voiture ou à pied, sur route, en montagne, en forêt, dans des villes) très ambitieux. Le ton très sérieux du film le rend nostalgique voire même désespéré (quoique la fin constitue clairement un message d'espoir). Comme dit précédemment, Stake land est appréciable pour moults raisons. Voilà sans conteste un film à voir.

Permalien 1528 mots par nicofeel Email , 1049 vues • 1 r�action

22.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Destination finale 5

Réalisateur : Steven Quale

Date de sortie du film
: 31 août 2011

Origine
: Etats-Unis

Durée du film
: 95 minutes

Avec : Nicholas d'Agosto (Sam Lawton), Emma Bell (Molly), Miles Fisher (Peter), Ellen Wroe (Candice), Jacqueline Macinnes-Wood (Olivia), P.J. Byrne (Isaac), Arlen Escarpeta (Nathan), David Koechner (Dennis), Tony Todd (Bludworth), etc.

Par Nicofeel

Le premier film Destination finale, alors mis en scène par James Wong, comportait une vraie originalité par son scénario. En effet, un personnage avait des visions d'un événement tragique qui le concernait, et réussissait à en réchapper avec certains de ses camarades. Grâce à ses visions, il échappait à la mort. Tout l'intérêt du film résidait alors dans le fait que la Mort, qui avait prévu que ces « survivants » décèdent, s'attache à faire disparaître ces personnages un à un. Une fois que le scénario compris, le film peinait à se renouveler. On assistait simplement à une succession de décès. Pour autant, par son originalité initiale, Destination finale demeurait un film d'horreur correct.
Avec Destination finale 5, l'originalité de Destination finale premier du nom a complètement disparu. Le réalisateur, Steven Quale, dont le fait principal de guerre consiste à avoir été le superviseur des effets visuels d'Avatar, se contente ici de reprendre les mêmes idées que le premier film de cette saga et de les adapter dans un environnement différent. Le film fait forcément moins d'effet, même si on le suit sans soucis.
Et puis les acteurs du film sont loin d'être transcendants. On peine à s'identifier à eux, tant leur jeu paraît attendu et stéréotypé.
Cependant, on a tout de même droit dans les premières minutes du film à une scène spectaculaire qui voit un pont s'effondrer et causer du même coup des morts et des dégâts matériels importants. Comme dans les autres Destination finale, un personnage aura visionné avant tous cette scène et aura donc pu sauver avec lui 7 de ses camarades (les Destination finale ayant bien souvent des héros assez jeunes, le film étant destiné à un public plutôt de teen).
La suite – logique quand on connaît le principe des Destination finale – va consister à montrer les décès des rescapés de la catastrophe du pont, qui se révèlent assez sadiques, cyniques (comme le dernier à la fin du film) et violents. C'est d'ailleurs l'intérêt principal du film que de voir se succéder les morts. On peut d'ailleurs pour s'amuser chercher à savoir quel personnage va être la prochaine cible de la Mort.

La variété des morts des personnages est aussi une qualité de ce film d'horreur : l'un décède en faisant de la gymnastique ; un autre lors d'une séance de massage ; un autre en allant voir son ophtalmo (il ne manquait plus que le dentiste !), etc. La mort peut frapper n'importe où et à n'importe quel instant. De surcroît, la personne qui va décéder ne meurt pas forcément de la façon dont on l'imaginait au départ. Ce dont on est sûr, c'est que ces morts paraissent inéluctables. Comme le dit un mystérieux personnage du film, « un à un la mort vient les prendre ». En effet, « la mort déteste être trompée ».
Destination finale 5 a donc quelques atouts dans sa manche. C'est un film d'horreur pop-corn qui est relativement plaisant à voir même s'il reprend les recettes de Destination finale en se contentant de les adapter dans un nouvel environnement et en changeant les meurtres. Le film ne fait que décliner le concept de base de Destination finale.
Au final, en dépit d'un manque d'originalité sur le plan scénaristique et de personnages pour le moins caricaturaux (ceci certainement en raison d'un ton orienté teen movie), Destination finale 5 se suit sans déplaisir en raison de scènes de meurtres tout à la fois cyniques et sanglantes.
Ce n'est clairement pas le film de l'année mais cela reste regardable. Par contre, au regard du manque d'ambition de ce film et de sa mise en scène classique (le film aurait pu être fait par n'importe quel réalisateur), il serait peut-être temps d'arrêter cette franchise.

Permalien 717 mots par nicofeel Email , 1791 vues • R�agir

21.09.11

05:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Zombie diaries 2

Fausse suite du modeste The zombies diaries, ce Zombie diaries 2 : World of the dead va en reprendre le principe avec une nouvelle mise en scène "à la première personne", mais pour cette fois-ci préférer avec justesse se concentrer sur une seule histoire bien plus aboutie, prenante et même parfois quelque peu malsaine.
Le script va suivre le parcours d'un petit groupe de militaires anglais essayant de rejoindre la côte, devenue Terre Promise, mais devant faire face aussi bien aux zombies affamés qu'à des rebelles bien décidés à éliminer l'autorité qu'ils représentent.

Zombie diaries 2Après une séquence d'introduction assez classique revenant sur les débuts de cette invasion de zombies certainement liée à un virus et déjà filmée "à la première personne", le métrage va prendre place dans une base militaire sécurisée où un soldat va nous proposer de suivre le reportage qu'il filme sur les événements vus du côté de l'armée, faisant ainsi témoigner plusieurs militaires qui reviendront sur les horreurs vécues, le tout en nous permettant de visiter cette base par exemple dotée d'un petit centre médical où des civils agonisent de manière à mettre en avant un aspect sanglant réel. Cette entame sera assez réussie pour bien réussir à impliquer le spectateur et tout en ne traînant pas pour autant avant de rentrer dans le vif du sujet puisque, à cause d'un portail laissé ouvert, les zombies ne tarderont pas à envahir la base obligeant un petit groupe à fuir, accompagné par une civile sortie de l'isolement par le camera-man.

Zombie diaries 2Ensuite, et en laissant la petite bande faire une halte qui fera monter la tension dans une maison apparemment abandonnée, l'intrigue va bientôt obliger les survivants à continuer leur chemin à pieds, en direction de la côte, puisque Maddox, le leader, aura entendu à la base un message invitant les survivants à s'y rendre pour quitter un pays en ruines. Mais bien évidement, ce Maddox cachera des choses à ses compagnons de route, tandis que les rebondissements vont se succéder sur un bon rythme ne laissant guère de place aux temps morts, pour juste approfondir quelque peu les différentes personnalités des protagonistes en présence.

Zombie diaries 2Tout en misant efficacement sur l'attente et le risque permanent de voir débouler ces zombies agressifs mais lents, contrairement à la vague récente des "infectés" rapides et agiles, le métrage va se doter d'une ampleur supplémentaire avec d'une part ces rebelles ne cherchant qu'à en découdre avec les militaires, impliquant des situations guerrières et amenant également quelques petites surprises, et d'autre part avec ces images sordides et glauques disséminées au sein du métrage et amenant à penser que l'armée a commis des atrocités sur des civils au début de l'infection, légitimant de fait la volonté revancharde de ces rebelles pourtant présentés de manière peu glorieuse (le viol, par exemple).

Zombie diaries 2Doté d'un budget certainement plus conséquent que son prédécesseur, le film va pouvoir se permettre quelques dérives sanglantes variées et parfois assez gores, et ce même si le ton reportage du métrage ne permettra pas à ses plans graphiques de s'imposer réellement à l'écran pour être bien souvent avancés de manière fugace mais du coup bien plus impactant, surtout que les zombies bénéficieront d'un présence accrue et en étant bien plus nombreux pour ainsi créer régulièrement un effet de masse très visuel et menaçant qui viendra parfaitement compléter les attaques isolées arrivant après des passages tendus et chargés en suspense.

Zombie diaries 2La mise en scène "à la première personne" sera ici utilisée de manière probante, même si la présence sporadique d'une partition musicale (certes discrète) sera plutôt malvenue, pour plonger le spectateur au cœur de l'action, avec comme seul défaut récurrent la passivité du caméra-man qui continuera à filmer même lors des attaques au lieu d'aider ses compagnons, mais bon, cela sera rendu obligatoire pour l'existence du métrage, et cela se verra moins du fait de la linéarité de l'ensemble d'une mise en scène fluide et très vivante qui au contraire parviendra à donner un sentiment de véracité aux images tournées, avec par exemple ces passages en mode "nocturne".

Zombie diaries 2L'interprétation ira également dans ce sens, avec des comédiens toujours crédibles dans leurs réactions et alors que le métrage profitera de la présence de l'adorable Alix Wilton Regan dans le rôle de cette civile sur laquelle va reposer une partie de l'intrigue. Les effets spéciaux sont convaincants, aussi bien pour avancer des zombies bien graphiques et amochés, que pour ces passages sanglants volontaires malgré leur fugacité et qui n'hésiteront quand même pas à devenir régulièrement marquants dans ces étripages graphiques.

Donc, ce Zombie diaries 2 : World of the dead avancera de façon convaincante son "reportage" militaire et qui va bénéficier d'une intrigue solide, rythmée et parfois bien graphique, à défaut d'être vraiment originale !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition DVD et le combo DVD/ Blu-Ray/Copie digitale proposés par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 907 mots par nicore, 1023 vues • 1 r�action

18.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Prowl

Réalisateur : Patrik Syversen

Durée du film
: 1h21

Date de sortie au cinéma : inconnue

Avec
: Courtney Hope (Amber), Ruta Gedmintas (Suzy), Joshua Bowman (Peter), Bruce Payne (Bernard), Jamie Blackley (Ray), George Oliver (Runt), etc.

Par Nicofeel

Après Manhunt, un survival qui allait droit à l'essentiel et délivrait une violence sèche et jamais complaisante, le réalisateur norvégien Patrick Syversen est de retour avec son nouveau film.
Le cinéaste ne change pas fondamentalement de fusil d'épaule avec un film d'horreur à la clé. Ici, après avoir assisté à l'agression d'une jeune femme par une force étrange, on nous présente les personnages principaux du film qui se trouvent être des jeunes. On les voit en train de faire la fête avec toutefois la jeune Amber (la jeune femme du début du film) qui reste relativement réservée. L'ensemble de ces jeunes acceptent de partir ensemble afin d'accompagner Amber, qui a décidé de quitter son bled et de rejoindre la ville de Chicago.

Le film va alors connaître plusieurs virages au niveau de sa thématique. Les jeunes, dont la voiture tombent en panne, sont pris en charge par un chauffeur routier, qui va rapidement s'avérer un danger. En effet, il va les amener dans un endroit inconnu, une sorte d'entrepôt. On croit alors au film d'enlèvement, voire au film de serial-killer mais il en est autrement.
Le film va virer au survival (décidément, voilà un sous-genre qui plaît particulièrement à Patrik Syversen) avec ces jeunes qui vont être aux prises avec des tueurs. Le film mélange d'ailleurs survival et fantastique puisque les prédateurs ne sont rien d'autre que des vampires. Cela explique pourquoi ils sont capables d'aller très vite au niveau de leur déplacement et pourquoi ils peuvent ramper sur les murs.
Comme dans Manhunt, le film est extrêmement sanglant. On a droit à de nombreuses scènes gore avec des jambes coupés, des bras arrachés, des têtes coupés, etc. Là-dessus le cinéaste ne s'embarrasse pas et donne au spectateur, amateur de films d'horreur, ce qu'il souhaite voir. La scène la plus intéressante sur ce point est celle où les deux survivantes voient que les vampires jeter des membres découpés de leurs amis.
Vers la fin, le film apporte un twist final qui, à première vue, peut paraître incongru. Cela dit, même si cela n'est pas forcément très crédible, cela fait indubitablement écho à la scène d'introduction du film.
Dans l'ensemble, Prowl est plutôt sympathique à regarder. C'est un long métrage qui n'est pas prise de tête et qui livre au spectateur ce qu'il souhaite voir dans un survival. Pour autant, le film comporte de nombreux défauts. D'abord, son scénario. Si le fait de multiplier les sous-genres (le film de serial-killer, le film de vampires, le survival) n'est pas spécialement handicapant, en revanche, le film n'est pas franchement original. Il mange un peu à tous les râteliers mais il ne présente rien de nouveau sous le soleil. Ensuite, le film souffre d'un montage par moments épileptique qui n'est pas très plaisant à regarder. La caméra est un peu trop tremblotante. Enfin, les acteurs ne sont pas du tout transcendants. On en arrive presque à se désintéresser de ce qui leur arrive.
Au final, Prowl n'est pas le film du siècle mais peut être un film d'horreur à regarder tranquillement entre amis.
On espère que le prochain film de Patrik Syversen sera un peu plus original.

Permalien 613 mots par nicofeel Email , 1488 vues • R�agir

17.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tu seras mon fils

Réalisateur : Gilles Legrand

Durée du film : 1h42

Date de sortie au cinéma : 24 août 2011

Avec
: Niels Arestrup (Paul de Marseul), Lorànt Deutsch (Martin de Marseul), Patrick Chesnais (François Amelot), Anne Marivin (Alice), Nicolas Bridet (Philippe Amelot), Valérie Mairesse (Madeleine Amelot), etc.

Par Nicofeel

Deuxième film de Gilles Legrand, après La jeune fille et les loups (avec alors des acteurs de qualité variable : Laetitia Casta, Stefano Accorsi, Jean-Paul Rouve mais déjà Patrick Chesnais et Lorànt Deutsch), Tu seras mon fils est un drame familial de niveau tout à fait satisfaisant.
Et pourtant, reconnaissons-le d'emblée : un film mis en scène par un réalisateur pas vraiment connu et avec dans le casting un certain Lorànt Deutsch, cela ne fait pas forcément envie.
Après visionnage, le film tient largement la route.
D'abord, ce film nous fait découvrir le monde de la vigne, dans un style différent du documentaire Mondovino (2003) de Jonathan Nossiter, qui insistait sur le fait que le capitalisme est vivace sur cette activité. Ici, on nous explique à quoi correspond un domaine viticole, quelles sont les personnes impliquées, comment se font les vendanges ou encore tout le travail commercial qu'induit la vente de bouteilles de vin. Même si l'on est dans une fiction, le film permet tout de même d'en savoir plus sur le monde de la vigne, sans tomber pour autant dans la caricature ou dans certaines facilités scénaristiques. Et puis, de manière générale, on n'a pas l'habitude d'avoir un film dont les enjeux se déroulent dans une superbe propriété viticole.
Ensuite, et c'est là le principal intérêt du film, Tu seras mon fils est un bon drame familial. Dans ce long métrage, il est question de succession, d'héritage. Ces termes sont à prendre au propre comme au figuré. On voit ici que la passation d'un domaine viticole n'est pas qu'une histoire d'argent. C'est surtout une histoire de connaissance. Si le principal personnage du film, Paul de Marseul, se désespère de voir que son fils, Martin, soit son successeur, c'est parce que ce dernier n'a pas le nez assez fin et la connaissance en matière de vin. Et du coup Paul de Marseul rend la vie dure à son fils. Ce dernier ne trouve jamais grâce à ses yeux. Paul ne manque pas une occasion pour humilier son fils – qui travaille pourtant à ses côtés, en tant que commercial – et lui montrer à quel point il le déconsidère. Si cette relation père – fils est particulièrement réussie dans ce film, elle le doit à ses deux acteurs principaux. Niels Arestrup est formidable dans le rôle de ce père autoritaire, dominateur, sûr de ses actions, qui n'hésite pas à utiliser tous les moyens possibles et imaginables pour arriver à ses fins. Quitte à se moquer de son fils et à le traiter comme un moins que rien. De son côté, Lorànt Deutsch joue bien le rôle de ce jeune qui est effacé , étouffé, par un père qu'il ne peut plus supporter. A tel point qu'il finit par faire preuve d'un certain cynisme à l'égard de son père. On a ainsi droit à cette scène très drôle mais aussi assez amère où le jeune arriviste, François Amelot (le fils de l'actuel régisseur dans le film), déclare à Martin qu'il cherche son père. Et ce dernier lui répond : « pas moi ! ».

La scène où Martin dit à son père tout ce qu'il a sur le cœur vaut également le détour, valant à Paul de Marseul le quolibet de vipère. Il faut dire que l'on n'est pas loin de ça dans le film dans le sens où Paul de Marseul est prêt à tout pour préserver son domaine, quitte à le transmettre à une autre personne qui saura préserver le patrimoine de cet important vignoble évalué à environ 30 millions d'euros dans le film. La fin du film nous réserve cependant sur ce point quelques surprises.
D'un point de vue de la mise en scène, le film est plutôt bien tourné, avec plusieurs mouvements larges, qui permettent de voir l'étendue de ce domaine viticole. Le film privilégie surtout les plans rapprochés autour des différents personnages du film, ce qui est une bonne idée dans le sens où le film vaut avant tout pour la qualité de son interprétation.
On peut donc féliciter, outre l'impeccable Niels Arestrup (qui campe sans nul doute avec brio le rôle d'un personnage égocentrique, manipulateur) et un Lorànt Deutsch plutôt satisfaisant en fils blessé par le manque d'affection et même les humiliations répétées subies. Aux côtés de ces deux acteurs, on retrouve avec plaisir Patrick Chesnais, Anne Marivin, Valérie Mairesse et Nicolas Bridet qui sont bien plus que des seconds rôles.
Au final, même si Tu seras mon fils ne constitue pas le film (français) de l'année, c'est un bon cru qu'il ne faut pas hésiter à aller regarder dans les salles obscures.

Permalien 879 mots par nicofeel Email , 1310 vues • R�agir

16.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La traque

Réalisateur : Antoine Blossier

Durée du film : 1h20

Date de sortie au cinéma
: 13 juillet 2011

Avec : Grégoire Colin (Nathan), François Levantal (Nicolas), Fred Ulysse (Eric), Joseph Malerba (David), Bérénice Bujo (Claire), Isabelle Renauld (Isabelle), etc.

Par Nicofeel

Le jeune cinéaste français Antoine Blossier nous propose avec La traque un thriller, à la lisière du fantastique.
Au début du film, on entend un bruit assourdissant puis l'on voit des bêtes qui sont venues s'échouer sur le grillage électrique d'une exploitation agricole. C'est alors que les différents membres de l'exploitation agricole décident de traquer les animaux, notamment des sangliers.
Les films de genre ne sont pas fréquents dans le cinéma français. Surtout, force est de constater que les réussites sont rares.
La question est donc de savoir si le film d'Antoine Blossier va rejoindre le clan des déceptions ou au contraire s'il va constituer une surprise agréable. Eh bien la réponse ne peut être tranchée : sans être un mauvais film car il y a plutôt de bonnes intentions, La traque doit faire avec un budget contraint, ce qui s'en ressent à l'écran.

Le réalisateur du film propose d'abord une petite critique de la bourgeoisie actuelle avec des gens qui se tirent dans les pattes alors qu'ils profitent manifestement d'une exploitation agricole qui n'a jamais autant rapporté. Les acteurs du film sont tous bons dans leurs rôles respectifs, que ce soit l'excellent Grégoire Colin, François Levantal, Joseph Malerba ou Fred Ulysse. Les actrices du film ne sont pas mauvaises mais leurs rôles sont réduits au strict minimum.
Côté scénario, le film joue la carte du mystère : Pourquoi une traque-at-elle lieu ? Les animaux ont-ils fait l'objet d'expériences ? Qu'est-ce qui a rendu l'eau infectée ? Pour quels raisons certains des personnages ont des brûlures au niveau de leur peau ? Entretenir un climat mystérieux est une chose intéressante. Ceci étant, il eut été appréciable d'en savoir plus. On voit bien que le cinéaste fait état de manière indirecte à une catastrophe écologique (thème actuel de notre société) et met en perspective la haine de plusieurs personnages d'une même famille. Pour autant, ces éléments ne sont pas analysés en profondeur, ce qui est un peu frustrant.
Mais ce n'est pas là le principal souci du film. Comme dit précédemment, La traque est surtout handicapé par un manque de budget. Si le film est efficace, sans anicroches, que les dialogues sont corrects, que les acteurs se révèlent à la hauteur, qu'il n'y a pas de scènes grotesques comme c'est le cas dans certains films de genre français, il manque manifestement quelque chose.
La traque se limite à de rares attaques de bêtes, qui ont lieu souvent dans le noir. Du coup, on ne voit pas grand chose. En fait, le réalisateur fait avec les moyens du bord et il retient l'attention du spectateur en lui faisant surtout entendre des bruits de bêtes. Si cela peut marcher pendant un moment, sur la durée le film devient redondant et peine franchement à passionner.
C'est donc sur un sentiment mitigé que l'on ressort à l'issue du film La traque. Le film est loin d'être mauvais car il est plutôt plaisant à regarder, mais le manque évident de moyens qui ont été alloués au cinéaste s'en ressentent fortement à l'écran. On attend donc de revoir Antoine Blossier nanti d'un budget plus confortable, ce qui lui permettrait de faire un film plus « chiadé ».

Permalien 615 mots par nicofeel Email , 1217 vues • R�agir

15.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : One piece - strong world

Réalisateur : Munehisa Sakai

Date de sortie au cinéma : 24 août 2011

Origine : Japon

Durée du film d'animation : 113 minutes

Avec les voix de
: Mayumi Tanaka (Monkey Luffy), Kazuya Nakai (Zoro), Akemi Okamura (Nami), etc.

Par Nicofeel

Dixième volet de la saga One piece, One piece -strong world est pourtant le premier long métrage qui est distribué en salles en France.
One piece est à la base un manga qui fait l'objet d'un véritable culte, tant au Japon que dans le monde. A ce jour, la saga comporte 60 volumes et s'est vendue à 220 millions d'exemplaires !
Les néophytes dont je fais partie découvrent donc un monde qui a déjà vu se dérouler un nombre important d'aventures. Pour autant, cela ne dessert pas spécialement ce film qui constitue en soi une histoire avec les personnages de One piece.
Les fans seront certainement aux anges de se retrouver en terrain connu, les autres ne pourront que constater la singularité de l'univers de One piece.
Le scénario de ce film d'animation est en soi assez simple : Luffy et son équipage doivent faire face à de dangereux pirates, menés par Shiki le lion d'or, qui avait disparu des mers depuis longtemps. Surtout, la navigatrice de l'équipage de Luffy, Nami, est retenue par Shiki. Du coup, Luffy et ses amis vont tenter de la libérer et du même coup faire échouer les plans de Shiki le lion d'or.
Dès le début de ce film d'animation, on est surpris par trois éléments. Il y a d'abord le ton du film qui joue à fond la carte de l'humour. Ainsi, alors que les personnages principaux débarquent sur une île dangereuse où ils doivent faire face à des bêtes dangereuses, tout se passe dans une ambiance des plus cools qui cherche constamment à amuser le spectateur. Ainsi, on a le droit à une petite réflexion sur la thématique de la loi du plus fort avec des bêtes qui croient manger un personnage mais qui sont elles-mêmes mangées par d'autres bêtes plus grosses et plus puissantes.

Deuxième chose qui surprend dès le début, c'est le côté outrancier de l'ensemble. Tous les personnages ont des facultés particulières. Le plus symbolique personnage est le capitaine Luffy qui a la taille d'un singe et qui dispose d'un force incroyable, pouvant à loisir démultiplier la taille de son pied ou de son bras pour infliger des blessures à ses adversaires. Ce côté exagéré ne dessert pas le film. Bien au contraire. On voit bien que c'est la marque de fabrique de One piece qui, de cette façon, se démarque de nombre de productions courantes. Et puis il faut tout de même dire que certaines scènes sont assez drôles, comme lorsque le grand méchant ratatine nos héros ou lorsque le grand méchant se fait humilier devant la belle Nami ! Sans compter la présence de l'oiseau Billy qui apporte tant de l'humour que de l'outrance à ce long métrage !
Troisième chose qui saute aux yeux : le rythme du film. Pas besoin de chercher beaucoup de réflexion derrière One piece -strong world. Il s'agit avant tout, pour ne pas dire exclusivement d'un film d'action. Les événements se succèdent à la vitesse grand V avec un nombre très important de combats qui, comme dit précédemment, font clairement dans la démesure. On n'a pas le temps de souffler et finalement c'est tant mieux, car on ne s'ennuie pas une seule seconde.
En fin de compte, le reproche principal que l'on peut faire à ce film d'animation, si l'on peut parler d'un reproche, est qu'il s'adresse à un public assez jeune. Nul doute que ceux qui seront les plus ravis de suivre les aventures de One piece seront des enfants, voire des adolescents. Les adultes, dont je fais partie, seront moins sensibles à l'humour clairement bon enfant du film et aux dialogues qui ne volent pas bien haut. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si j'étais le seul adulte dans la salle de cinéma.
Au final, One piece -strong world est un film d'animation qui bénéficie d'un ton humoristique plaisant, d'un rythme frénétique, et de personnages au chara-design particulier mais plutôt bien fait. Cela dit, ce film s'adresse plutôt à un public jeune. A voir en connaissance de cause.

Permalien 752 mots par nicofeel Email , 2359 vues • 2 retours

14.09.11

05:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Zombie diaries 2
Zombie diaries 2

Suite du très modeste The zombie diaries (critiqué ici dans son édition anglaise) mais se donnant des moyens à la hauteur de ses ambitions avec un budget plus conséquent, ce Zombie diaries 2 : World of the dead est désormais disponible chez nous en DVD et en combo DVD/Blu-Ray/Copie digitale grâce à l'éditeur Emylia qui aura bien fait de donner sa chance à cette suite pourtant pas forcément attendue.

Zombie diaries 2

Le script va prendre place trois mois apès l’éruption virale qui a anéanti 99,9% de la population mondiale, transformant ses victimes en zombies mangeurs de chair fraîche. Au Royaume-Uni, un groupe de survivants composé de soldats et de civils, a trouvé refuge dans une base militaire en rase campagne. La vie dans ce nouveau monde est rude et brutale, mais l’espoir renait lorsque le groupe arrive à intercepter un message reçu depuis une base militaire sur la côte selon lequel un havre de paix existerait quelque part en Europe… Leur voyage s’avère périlleux à travers des paysages ravagés par la mort, où les morts-vivants sont en nombre et imposent leur propre sens de l’ordre. Ce qui suit est un voyage dans l’enfer et une bataille désespérée pour la survie même de la race humaine...

Zombie diaries 2

Contrairement à son prédécesseur, le métrage va se concentrer judicieusement sur une intrigue principale riche en rebondissements et en situations tendues, avec bien sûr cette menace permanente constituée par ces zombies "à l'ancienne" évoluant lentement mais dont la masse les rendra régulièrement dangereux et mortels, mais avec également ces rebelles bien humains, mais tout aussi dangereux, si ce n'est plus, pour ces militaires isolés de leur base et à la rechercher de la Terre Promise. De plus, quelques surprises et révélations sordides et macabres vont venir donner une dimension supplémentaire à une intrigue qui ne se limitera donc pas à exploiter son script en soi guère orignal, mais avançant de personnages crédibles et même attachants, rendant de fait les mises à mort douloureuses en plus d'être assez saignante. L'utilisation de la mise en scène à la "première personne" sera ici efficace tout en demeurant heureusement parfaitement lisible.

Zombie diaries 2

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré également en DD5.1 mais aussi en DTS. Au niveau des bonus, outre quelques bandes-annones d'autres titres de l'éditeur, on pourra surtout suivre un passionnant making-of (sous-titré) divisé en trois parties et revenant aussi bien sur les origines du film que sur son tournage, tout en donnant la parole aux différents membres de l'équipe du film et notamment ses acteurs.
Le combo, en plus du DVD, disposera d'un Blu-ray proposant le film avec une image en 2.35 (AVC 1080p) pour une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD7.1, pour reprendre les mêmes bonus que l'édition DVD. La copie digitale H.264 fournira une version du film avec une image en 2.35 et la bande-son en français en AAC2.0.

Zombie diaries 2

Donc, c'est depuis le 23 août dernier que nous pouvons grâce à l'éditeur Emylia découvrir ce Zombie diaries 2 : World of the dead bien supérieur à son prédécesseur et qui méritera largement d'être suivi !

Zombie diaries 2 menu général
Zombie diaries 2 les chapitres
Zombie diaries 2 la sérigraphie DVD
Zombie diaries 2 les réglage audio
Zombie diaries 2 le making-of
Zombie diaries 2 (Blu-ray + DVD + Copie digitale)

Zombie diaries 2 (Blu-ray + DVD + Copie digitale)
Voir la fiche
Permalien 565 mots par nicore, 1216 vues • R�agir

13.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : J'ai rencontré le diable

Réalisateur : Kim Jee-Woon

Durée du film : 2h22

Date de sortie au cinéma
: 06 juillet 2011

Avec : Lee Byung-Hun (Soo-Hyun), Choi Min-Sik (Kyung-Chul), Chun Kook-Haun (capitaine Jang), Oh San-Ha (Ju-Yeon), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le sud-coréen Kim Jee-Woon (Deux soeurs ; A bittersweet life), J'ai rencontré le diable est un thriller qui rejoint la longue liste des films du même genre estampillés Corée du Sud.
Pour autant, le film fait preuve d'une certaine originalité et d'un degré de violence qui est tout bonnement estomaquant.
Le film débute avec un serial-killer, kyung-Chul (Choi Min-Sik), qui prend un plaisir certain à maltraiter des jeunes femmes. Après les avoir blessé et violé, il les torture en découpant leurs corps en plusieurs morceaux. Sa dernière victime en date, Ju-Yeon, n'est autre que la fiancée de Soo-Hyun (Lee Byung-Hun), un agent des services secrets. Ce dernier est alors obnubilé par l'idée de venger sa copine.
De façon assez rapide, il retrouve la trace du tueur. Mais il ne le tue pas. Non, il entend le faire souffrir. Pas en le gardant avec lui mais en étant à ses trousses en permanence. Pour ce faire, il introduit une puce GPS dans le corps du meurtrier. L'originalité du film réside dès lors dans le fait que les rôles se sont inversées : le tueur n'est plus le chasseur mais le chassé. Ses faits et gestes sont contrôlés par Soo-Hyun qui ne manque pas de le blesser gravement à plusieurs reprises.
Dans cette entreprise, la violence atteint un niveau rarement vu au cinéma. Car si le tueur Kyung-Chul est blessé en de nombreuses occasions, le choix de Soo-Hyun qui est de le poursuivre sans pour autant vouloir le tuer immédiatement ou le livrer à la police, cause de nombreuses victimes collatérales. Ainsi, Kyung-Chul, tueur particulièrement sadique et malin, prend plaisir à tuer entre autres des gens dans un taxi et un pharmacien. Sans compter la tuerie qu'il va commettre vers la fin du film.
En le traquant de la sorte, Soo-Hyun laisse la possibilité au tueur en série de continuer à perpétrer ses meurtres. Dès lors, la question que pose indubitablement le cinéaste est celle de l'intérêt de la vengeance. Ce déchaînement de violence ne sert à rien.

Et puis, Kim Jee-Woon laisse le spectateur s'interroger sur le fait de savoir si en combattant un monstre de la même façon que lui, on ne devient pas également un monstre. Il faut bien voir que les méthodes employées par Soo-Hyun sont plus que contestables. D'abord, au début du film, il s'en prend à des suspects qui n'ont rien à voir avec cette histoire. Ensuite, il traque de manière quasi aveugle le tueur en série, ne se rendant pas compte que les morts qui se succèdent attestent de son manque de lucidité et du côté inutile de sa vengeance. Enfin, son choix de punir ce tueur de la même façon qu'il le fait avec ses victimes n'est pas digne d'un être humain raisonnable.
A cet égard, les nombreuses scènes sanguinolentes, gore, qui émaillent le film n'ont pas un côté « fun » mais au contraire sont là pour montrer que la violence n'aboutit à rien, sinon à un surcroît de violence.
Loin de certains films américains qui posent la vengeance de manière binaire (il y a les gentils d'un côté, les méchants de l'autre), J'ai rencontré le diable amène le spectateur à s'interroger sur la violence. Il n'y a pas ici de propos réactionnaire. Si la fin qui est réservée au tueur est pour le moins horrible, il faut bien garder à l'esprit que les dernières images du film sont celles d'un « héros » qui pleure à chaudes larmes.
Sur le plan de la mise en scène, J'ai rencontré le diable est parfaitement maîtrisé. Les excès de violence sont particulièrement bien mis en valeur. Si le film dure plus de 2h20, on ne s'ennuie pas une minute. Le film tient bien le rythme sur toute sa durée. Il est haletant de bout en bout, avec notamment de nombreux rebondissements.
Les deux acteurs principaux du film sont très bons. Choi Min-Sik (l'acteur principal dans l'inoubliable Old boy de Park Chan-Wook, film également sur la vengeance) incarne à merveille le rôle du tueur détraqué qui prend un plaisir certain à faire souffrir ses victimes. L'acteur réussit même à apporter un humour noir au film.
Quant à Lee Byung-Hun (déjà vu dans A bittersweet life, un autre thriller de Kim Jee-Woon), il joue bien le rôle de ce personnage qui, à l'opposé du tueur, est un homme qui ne laisse pas transparaître ses sentiments et entend se venger de manière froide.
Au final, voilà un thriller plutôt original qui est rondement mené. Si le film est une vraie réussite, il reste tout de même réservé à un public averti, au regard de ses nombreuses scènes violentes.

Permalien 859 mots par nicofeel Email , 1231 vues • R�agir

12.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mes meilleures amies

Réalisateur : Paul Feig

Date de sortie au cinéma
: 10 août 2011

Origine
: Etats-Unis

Durée du film : 125 minutes

Avec : Kristen Wiig (Annie), Rose Byrne (Helen), Maya Rudolph (Lillian), Melissa McCarthy (Megan), Chris O'Dowd (Officier Rhodes), Jon Hamm (Ted), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le quasi inconnu Paul Feig, Mes meilleures amies est surtout un film produit par Judd Apatow. Du coup, on comprend immédiatement l'introduction d'un style graveleux dans cette comédie américaine.
Le film nous présente deux amies, Annie et Lillian. La première n'est pas stable sur le plan personnel (elle ne fréquente un amant avec qui elle n'a rien d'autre que des relations sexuelles) et sur le plan professionnel (elle a dû fermer son magasin de vente de pâtisseries et elle travaille dans un magasin qui ne l'enchante guère) alors que la seconde est sur le point de se marier. Elle convie donc Annie à être sa demoiselle d'honneur principale. Annie va être amenée à faire la rencontre des autres demoiselles d'honneur, notamment la très riche Helen qui entend tout régenter au niveau de ce mariage.
Mes meilleures amies pourrait constituer une comédie américaine lambda, comme on en voit chaque année. Oui mais voilà si Paul Feig n'a pas forcément de style puisque c'est un jeune réalisateur au niveau du cinéma, on sent qu'il est fortement influencé par Judd Apatow.

Ce dernier insuffle un esprit de liberté et un mauvais goût assumé qui donnent un côté détonnant au film. Le scénario n'est pas sans rappeler Very bad trip avec cette histoire d'enterrement de vie d jeune fille qui part en vrille. Ainsi, on a droit à quelques scènes mémorables comme celle de l'essayage des robes des demoiselles d'honneur ; le délire d'Annie dans l'avion censé mener nos jeunes femmes jusqu'à Las Vegas ; les nombreuses infractions d'Annie sur la route pour attirer l'attention de l'officier Rhodes. Ces scènes sont drôles en soi mais Paul Feig fait une chose que les autres cinéastes n'osent pas forcément : il introduit dans celles-ci un humour bien gras. Lors de l'essayage des vêtements, nos jeunes femmes se rendent dans les toilettes pour vomir et la future mariée se retrouve même à faire ses besoins en pleine rue ! On est sans conteste en plein délire et cet humour qui joue avec les blagues pipi-caca et avec tout ce qui tourne autour du sexe ,ne plaira pas forcément à tout le monde.
Pour autant, c'est bien ces moments où les personnages se lâchent le plus qui attirent l'attention et qui sont plaisants à regarder. En regardant cette comédie américaine, on s'étonne de constater que le ton du film est résolument bien cash avec des personnages qui disent ce qu'ils pensent et qui font ce qu'ils souhaitent.
Les acteurs se mettent au diapason du film. Ainsi, Kristen Wiig est tout à la fois drôle et touchante par son personnage d'Annie à qui il arrive les pires problèmes (perte d'emploi, perte de son amant, perte de ses amies, perte de son appartement) ; Rose Byrne est excellente dans le rôle d'une bourgeoise ; Mellisa McCarthy n'hésite pas à être d'une excessive lourdeur, et ce en toute circonstance.
Pour autant, Mes meilleures amies n'est pas LA comédie de l'été que l'on entend nous vendre. En effet, d'une part il faut reconnaître que le film connaît quelques baisses de tension. D'autre part, même si le ton adopté est assez libre, la finalité du film est tout de même très hollywoodienne. Ainsi, lorsque le personnage d'Annie se retrouve au fond du trou, elle décide, avec l'une de ses camarades de se battre à nouveau. Et c'est alors que la vie lui sourit en deux temps trois mouvements. Les problèmes sont balayés d'un revers de la main et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes avec des personnages qui se réconcilient et s'aiment tous. C'est dommage que le film décide de prendre aussi vite une tournure « bisounours ».
Au final, Mes meilleures amies demeure une comédie américaine plaisante, qui vaut surtout par son ton original et par le jeu de ses actrices, qui est tout à fait savoureux.

Permalien 727 mots par nicofeel Email , 1410 vues • R�agir

11.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Captain America : first avenger

Réalisateur
: Joe Johnston

Date de sortie au cinéma
: 17 août 2011

Origine : Etats-Unis

Durée du film
: 123 minutes

Avec
: Chris Evans (Steve Rogers / Captain America), Hayley Atwell (Peggy Carter), Tommy Lee Jones (Général Chester Phillips), Hugo Weaving (Red Skull), Sebastian Stan (Bucky Barnes), etc.

Par Nicofeel

Le réalisateur de Wolfman aux commandes d'une nouvelle version de Captain America. En somme, cela n'est pas spécialement une superbe nouvelle. D'autant que les films de super-héros commencent actuellement à pulluler au cinéma. A force, on finit par se lasser de voir des films qui comportent des trames qui se ressemblent bien souvent.
Et puis Captain America sort une semaine après un autre film de super-héros, Green lantern, qui se révèle assez décevant.
Pourtant, malgré tout ce contexte qui ne joue pas franchement en sa faveur, Captain America : first avenger, est plutôt un film correct.
Le réalisateur Joe Johnston a eu au moins deux bonnes idées qui font que son film sur Captain America se démarque des autres films de super-héros. Il y a d'abord la période durant laquelle se déroule l'action. En effet, le film se passe pendant la deuxième guerre mondiale alors que d'habitude on se situe à une époque bien plus contemporaine.

Ensuite, et c'est clairement la grande qualité du film, Captain America est un héros bien atypique. Avant qu'il y ait Captain America, il y a l'homme, à savoir Steve Rogers, un jeune homme chétif qui n'arrive pas à se faire enrôler dans l'armée américaine en raison de ses problèmes de santé (asthme, sinusite). Pourtant, cet homme veut servir à tout prix son pays. Il fait preuve d'une volonté de fer pour tenter de s'engager dans l'armée. Pour lui, c'est un devoir. Il le fait au nom de sa nation. Ce n'est pas anodin s'il déclare à l'un de ses amis qui a été enrôlé : « Gagne pas la guerre avant que j'arrive. »
On suit donc l'évolution de Steve Rogers qui, par le biais d'une expérience scientifique, qui a réussi, devient un homme beaucoup plus grand et beaucoup plus fort. Captain America est né.
Il n'en reste pas moins que si le personnage a évolué, l'homme est resté au fond de lui le même. Il se révèle encore par instants maladroit, et notamment avec les femmes. Son rapport constant avec Peggy Carter, une femme militaire, apporte une touche tout à la fois drôle et émouvante au film.
Voilà donc pour le côté positif du film. Vous l'aurez compris, Captain America n'est pas franchement le film de super-héros le plus enthousiasmant. Malgré les qualités évoquées ci-dessus, le film souffre de plusieurs défauts.
Toute la deuxième partie du film, qui montre notre super-héros au combat, est franchement bien moins intéressante que la première. On est beaucoup plus en terrain connu avec un super-héros qui fait étalage de sa force et qui va réussir à triompher des forces du mal. Cette partie est d'ailleurs d'autant moins intéressante qu'elle en vient par instants à effectuer une quasi dichotomie : il y a les gentils représentés par Captain America (lequel vient sauver des soldats américains faits prisonniers et détruire des bases ennemis) et il y a les méchants nazis qui sont représentés par un personnage, Red Skull, qui ressemble à une sorte de démon. On comprend bien l'idée mais cela manque tout de même de finesse. Notons également que le personnage de Red Skull, joué par Hugo Weaving, manque d'énormément de charisme. Le personnage de Steve Rogers / Captain America joué par Chris Evans paraît beaucoup plus convaincant.
Et puis le fait d'introduire moults éléments fantastiques en plus du personnage de Captain America peut paraître un peu incongru (même s'il va de soi que Joe Johnston n'a que peu de marge de manoeuvre en adaptant ce comics) pour l'époque de la deuxième guerre mondiale. Les armes et protections sophistiquées que l'on transmet à Captain America sont dignes d'un James Bond !
Malgré ces éléments qui desservent le film, il n'empêche que l'on passe globalement un bon moment à regarder Captain America. Signalons pour terminer que la fin du film est véritablement bien surprenante. Il faut donc rester attentif jusqu'au bout.

Permalien 746 mots par nicofeel Email , 1576 vues • 1 r�action

10.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Super 8

Réalisateur : J.J. Abrams

Date de sortie au cinéma
: 3 août 2011

Origine
: Etats-Unis

Durée du film : 110 minutes

Avec : Kyle Chandler (le shérif adjoint Jackson Lamb), Joel Courtney (Joe Lamb), Elle Fanning (Alice Dainard), Riley Griffiths (Charles Kaznyk), Ryan Lee (Carey), Gabriel Basso (Martin), Zach Mills (Preston), Ron Eldard (Louis Dainard), etc.

Par Nicofeel

Après avoir dépoussiéré et même remis au goût du jour avec un certain talent la saga Star Strek (2009), le cinéaste J.J. Abrams était attendu au tournant.
Son nouveau film, Super 8, s'inscrit à nouveau en pleine science-fiction. Manifestement nostalgique d'un cinéma d'antan, J.J. Abrams propose au spectateur de revenir à la fin des années 70.
C'est durant cette période qu'ont été tourné les films Rencontres du troisième type (1978) et E.T. l'extra-terrestre (1982) dont Super 8 fait clairement référence.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard de retrouver Steven Spielberg en producteur du film. Ce dernier a même travaillé à l'écriture du scénario et à la préparation du film.
Plusieurs éléments font penser à cette époque de la fin des années 70. Il y a évidemment les habits que portent les personnages avec notamment les vêtements très courts (chemisiers extrêmement retroussés et shorts) et très moulants des jeunes filles. Il y a aussi la technologie de l'époque avec, outre l'utilisation de caméras super 8 (alors qu'aujourd'hui on va vers le tout numérique), l'arrivée des premiers walkmans. La musique rappelle d'ailleurs bien cette période avec des morceaux de pop, rock, soul et disco qui sont parus entre 1976 et 1979. On retrouve ainsi le célèbre Heart of glass de Blondie, Le freak de Chic, Easy des Commodores, Bye bye love de The cars, le très rock My sharona de The knack ou encore le titre Silly love songs de Paul McCartney et The wings.
Venons-en désormais au scénario. Le film se déroule précisément en 1979, dans une petite ville des Etats-Unis. Des jeunes se rassemblent le soir pour tourner un film d'horreur en caméra super 8 (d'où le titre du film). Se retrouvant près de la gare de la bourgade, ils décident d'en profiter pour filmer au milieu d'une de leurs scènes l'arrivée du train. Sauf que le train déraille de manière surprenante. En effet, il semblerait que cela soit une simple voiture qui ait causé cette catastrophe.
En fait, on apprendra plus tard que le train est a priori parti de la fameuse zone 51 où les militaires américains se sont adonnés à des expériences classées top secret.

Le film Super 8 joue sur deux aspects qui se complètent parfaitement. D'abord, il y a ce tournage du film d'horreur par les jeunes protagonistes. Ces pré-adolescents s'amusent à tourner ce film d'horreur. Il y a un vrai esprit de camaraderie autour de ce petit film et il y a un véritable souffle de liberté. En effet, les décors et les événements particuliers qui ont lieu sont propices à intégrer de nouvelles scènes dans ce film d'horreur. Ce film d'horreur est au demeurant l'occasion de la rencontre entre le jeune Joe Lamb (Joel Courtney) et la mignonne Alice Dainard (Elle Fanning). De manière très tendre, J.J. Abrams relate une belle histoire d'amour adolescente, très pure et idyllique. Les rapports fraternels et joyeux entre ces jeunes sont finalement inverse de ce qui se passe dans cette bourgade.
En effet, voir les télécommunications qui ne fonctionnent plus, constater la disparition de plusieurs habitants dont le shérif de la ville, et assister à l'arrivée de l'armée, n'a rien de franchement rassurant. A l'humour presque potache de nos jeunes on oppose un ton beaucoup plus sombre. Avec beaucoup de maîtrise, le réalisateur J.J. Abrams parvient à distiller une ambiance assez tendue. En effet, il y a un suspense constant autour de l'étrangeté des évènements. Certains épisodes du film sont d'autant plus marquants que le réalisateur limite le nombre de scènes spectaculaires. Le but est bien de surprendre le spectateur et non de lui asséner un spectacle continu de scènes pyrotechniques à grande échelle. Le déraillement du train, l'attaque de la station service, le repère de l'alien qui s'apparente au nid d'une araignée géante, constituent des moments forts du film.
Comme Steven Spielberg a pu le faire dans plusieurs de ses films (Rencontres du troisième type ; E.T. L'extra-terrestre), J.J. Abrams délivre un message de paix. Si l'être humain se montre mauvais à l'égard des extra-terrestres, il ne faut pas s'étonner que ceux-ci se révèlent belliqueux. A l'inverse, en adoptant un profil bienveillant, l'être humain peut vivre en harmonie avec les formes de vie extra-terrestres. La fin du film est on ne peut plus claire sur ce point.
Avec Super 8, J.J. Abrams réussit le tour de force de réaliser avec brio un blockbuster intelligent, destiné à toute la famille. Les jeunes acteurs du film, qui constituent les principaux personnages du film, sont à féliciter car leurs interprétations sont remarquables. Ces jeunes apportent une vraie fraicheur à un film qui est captivant de bout en bout.
Du reste, je vous conseille de regarder le film jusqu'au générique de fin car ce dernier présente le film d'horreur tourné par les jeunes dans le film dans son intégralité. Et ce film dans le film, qui est une véritable déclaration d'amour au cinéma, est réellement hilarant ! Ne le ratez pas.

Permalien 952 mots par nicofeel Email , 1325 vues • R�agir

09.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La planète des singes : les origines

Réalisateur : Rupert Wyatt

Date de sortie du film : 10 août 2011

Durée du film : 120 minutes

Avec
: James Franco (Will Rodman), Freida Pinto (Caroline), John Lithgow (Charles Rodman), Andy Serkis (César), etc.

Par Nicofeel

Pour les amateurs des romans de science-fiction, La planète des singes est un roman très réussi de Pierre Boulle sorti en 1963. Pour les cinéphiles, la meilleure adaptation de La planète des singes est le film éponyme de Franklin J. Schaffner (1968), avec un excellent Charlton Heston et une scène finale inoubliable. Ce film ayant bien marché au box-office, quatre autres films suivirent entre 1970 et 1973, alternant le bon et le médiocre. Au cinéma, la dernière apparition de la planète des singes est un remake plutôt ridicule signé par un Tim Burton manifestement peu inspiré.
A l'heure où certaines franchises cinématographiques font l'objet de « reboot » (grosso modo on reprend le même univers que précédemment mais le scénario peut différer du film original), à l'instar de la saga Batman qui bénéficie d'un coup de lifting avec le très bon travail du réalisateur Christopher Nolan sur Batman begins et The dark knight, la question est de savoir si ce nouveau film traitant de la planète des singes tient bien la route.
Car il ne faut pas rêver. La sortie d'un nouvel épisode traitant de la planète des singes est tout à la fois symptomatique de l'incapacité des producteurs hollywoodiens à proposer des sujets originaux et de la volonté pour ceux-ci de créer des sagas dans le seul but de rapporter beaucoup d'argent.
Malgré ces réserves de principe, il faut bien reconnaître que La planète des singes : les origines est un film qui surprend agréablement par ses qualités tant formelles que sur le fond.
En effet, ce film a d'abord le mérite de pouvoir être considéré comme une sorte de préquelle de La planète des singes dans la mesure où les événements décrits se situent nettement en amont du film de Schaffner. Il faut dire que l'action se déroule présentement à notre époque contemporaine alors que le film de 1968 se déroule en... 3978 !

Il ne suffit pas pour autant de raconter des événements antérieurs. Encore faut-il avoir quelque chose à dire. Ici, c'est bien le cas. Le réalisateur Rupert Wyatt a la bonne idée de lier son histoire de singes avec une maladie qui préoccupe beaucoup nos congénères, Alzheimer. Le synopsis du film établit qu'une société phamaceutique, Gen-Sys, utilise des singes en cobaye afin de tester un nouveau médicament, l'ALZ-112, qui serait capable de faire refluer la maladie d'Alzheimer. Sauf que ce médicament ne ferait pas seulement refluer la maladie, il permettrait également d'augmenter l'activité cérébrale du patient.
Pour autant, la réunion de présentation de l'ALZ-112 devant un parterre de futurs actionnaires fait un couac et ce programme est immédiatement arrêté. Les singes qui servaient de tests sont euthanasiés à l'exception de l'un d'entre eux. Ce dernier, César, est recueilli par le concepteur de l'ALZ-112, Will Rodman (James Franco), qui va l'éduquer comme s'il était un membre à part entière de sa famille. César est plus qu'un simple animal. Son rapport avec Will et le père de ce dernier le prouve bien. L'importance du personnage de César ne s'arrête pas là. La mère de ce chimpanzé ayant été traitée chez Gen-Sys au ALZ-112, César dispose d'une intelligence hors-du-commun pour un singe. On ne s'étonnera pas de constater que c'est ce singe qui va mener ses congénères (des chimpanzés, des gorilles, des orangs-outangs) à se révolter.
Les spectateurs les plus attentifs et connaisseurs de la saga de La planète des singes constateront que la révolte des singes n'est pas sans rappeler le film La conquête de la planète des singes (1972), qui constitue le quatrième film de la saga. Dans ce long métrage, les singes se révoltent contre les êtres humains et prennent le pouvoir sous la direction d'un certain... César.
Ce film de 2011 ne constitue pas par autant un simple plagiat. Loin de là. La planète des singes : les origines replace bien cette histoire dans le contexte actuel de notre époque. L'ALZ-112 est destiné à vaincre Alzheimer. Ce médicament est également symptomatique d'une société où le profit est érigé en véritable dogme. Gen-Sys décide d'ailleurs de lancer le développement d'une nouvelle version de l'ALZ-112, l'ALZ-113 car elle pourrait en tirer des revenus très importants. Mais quand on s'attaque à des choses que l'on ne connaît pas précisément, on risque de créer un véritable chaos. Ainsi, la toute fin du film fait une allusion évidente au risque actuel de pandémie. Le film pose de manière évidente la question du danger de la science.
L'amie de Will, Caroline (Freida Pinto), déclare quant à elle que l'ALZ-112, qui est administré à des singes, est quelque chose de contre-nature. Il ne faut pas changer l'équilibre de la nature. Sinon, l'ordre des choses se trouve bouleversé, ce qui peut aboutir à des conséquences particulièrement néfastes. Le nouveau rapport entre les hommes et les singes le prouve parfaitement.
Ce n'est d'ailleurs pas anodin si le réalisateur Ruert Wyatt a fait le choix original et audacieux d'utiliser le point de vue de César pour dérouler son film. L'action de ce long métrage est vue par les yeux de César. Cela permet d'avoir son point de vue et de comprendre ses aspirations. Même s'il est un animal, pourquoi devrait-il être opprimé par l'homme qui choisit de faire de ses camarades des cobayes ou des animaux de zoo ? N'a-t-il pas droit lui aussi à vivre en toute liberté ? D'autant que César n'est pas belliqueux à la base. Il n'est qu'à la recherche de la liberté. Il ne veut pas de mal aux Hommes. Seulement à ceux qui s'en prennent injustement à lui ou à ses proches. Pour s'en convaincre, il y a cette scène où il empêche un de ses congénères de tuer un homme. César se révèle finalement presque plus humain que nombre d'humains.
La planète des singes : les origines est, comme on a pu le constater, un film riche sur le plan thématique.
Mais c'est aussi et surtout un film hollywoodien. Donc on a droit au lot habituel de scènes d'action. Pour autant, celles-ci ne nuisent nullement au plaisir que l'on ressent à regarder ce film. Le réalisateur a su allier avec un certain talent scènes intimistes et scènes d'action. La charge des singes au Golden gate bridge de San Francisco est même particulièrement prenante.
Si le film est aussi réussi, il le doit bien évidemment à son acteur principal : Andy Serkis. Cet acteur, connu pour son rôle de Gollum dans Le seigneur des anneaux de Peter Jackson, interprète le rôle-clé de César. Affublé d'une combinaison dite de performance capture, il a livré une interprétation tout bonnement bluffante, à tel point qu'il a pu faire passer des émotions humaines. Les autres acteurs principaux du film, notamment James Franco et Freida Pinto sont beaucoup plus faiblards au niveau de leur interprétation. Il faut dire que leurs personnages n'ont que peu d'épaisseur. Ils font presque plus tapisserie qu'autre chose. C'est un des rares points faibles du film.
Notons pour terminer que si le film de Rupert Wyatt ne permet pas de reconnaître la griffe personnelle de ce nouveau réalisateur, il n'empêche que la mise en scène est très bien élaborée, avec de très beaux mouvements de caméra et un rythme alerte qui est constant.
Au final, La planète des singes : les origines est bien plus qu'un simple divertissement ou la préquelle d'une saga bien connue par le grand public. C'est un film intelligent, bien pensé, qui amène à le spectateur à se poser plusieurs questions sur notre société actuelle.
On attend désormais avec impatience la suite des aventures de la planète des singes. Car il demeure évident que la fin laisse augurer d'une suite.

Permalien 1411 mots par nicofeel Email , 1376 vues • 1 r�action

08.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Green lantern

Réalisateur
: Martin Campbell

Date de sortie au cinéma : 10 août 2011

Origine : Etats-Unis

Durée du film
: 114 minutes

Avec : Ryan Reynolds (Hal Jordan / Green Lantern), Blake Lively (Carol Ferris), Peter Sarsgaard (Docteur Hector Hammond), etc.

Par Nicofeel

Martin Campbell est le prototype même de réalisateur qui fait bien tout ce que l'on veut. Capable tout aussi bien de relancer la franchise des Zorro (Le masque de Zorro en 1998, La légende de Zorro en 2005) ou de tourner quelques James Bond (GoldenEye en 1995, Casino royale en 2006), le cinéaste peut être à la mise en scène de n'importe quel film hollywoodien à grand spectacle. Ceux qui trouvent Martin Campbell plutôt bons pourront à cette occasion le qualifier de bon faiseur, les autres pourront considérer qu'il n'est rien d'autre qu'un pur « yes man ».
Son dernier film sorti au cinéma, Green lantern, ne fait pas exception à cette idée et c'est bien là une partie du problème du film. En effet, Green lantern donne la désagréable impression de pouvoir être fait par n'importe qui.
Et pour cause, la mise en scène est classique et pourrait être l'oeuvre de n'importe quel réalisateur. De plus, les thématiques développées (si tant est que cela soit développé) ne s'éloignent en rien de ce genre de films.
D'ailleurs, ce film ne sort pas forcément au meilleur moment. Il s'agit d'un film de super-héros. Or, ce genre de films est devenu fréquent depuis quelques années avec quelques perles à la clé, comme par exemple l'excellent Dark knight de Christopher Nolan ou dans une moindre mesure la saga des Spiderman. Ici, on n'est pas vraiment de ce niveau.
Green lantern raconte que l'univers est gardé par des forces bienveillantes, les fameux Green lantern, qui tirent leur énergie d'un anneau accroché à leur doigt. Les Green lantern forment ensemble le Corps. La couleur verte de ces gardiens correspond à celle de la volonté. Il s'agit de lutter contre le mal, qui est lui de couleur jaune.

Si l'histoire est assez banale est n'apporte pas franchement grand chose, il y a pire. La mise en route est extrêmement longue. Alors que certains films de super-héros rentrent très vite dans le vif du sujet, ici il faut attendre la moitié du film avant de voir notre héros, Hal Jordan, devenir l'un des Green lantern. Les explications et sur-explications en tous genres sont donc très nombreuses avant que l'on voit notre héros utiliser ses nouveaux pouvoirs et que l'on assiste à des combats d'envergure.
Comme dans ce genre de films, on a droit une nouvelle fois à l'idée d'honneur et au fait que ces pouvoirs confiés au héros engendrent de grandes responsabilités. Le film se résume bien souvent à un combat entre le Bien et le Mal. Il n'y a pas de recherche afin de donner un vrai plus au film avec par exemple un héros qui serait complexe ou encore des sous-intrigues qui auraient le mérite de placer le film dans d'autres voies. Non dans Green lantern on a du classique et rien de plus.
Certes, l'acteur Ryan Reynolds ne démérite pas et fait même preuve d'un certain humour dans le film. Cependant, il ne peut pas sauver le film à lui tout seul. D'autant que les autres acteurs ne sont pas spécialement marquants. Par ailleurs, le manque flagrant de développement des personnages nuit fortement à l'émotion du film, de telle sorte que l'on suit ce film sans s'intéresser réellement à ce qui se passe.
Ne soyons tout de même pas trop dur. Si Green lantern manque effectivement de personnalité, d'émotion et qu'il est assez long à se mettre en route, il n'en demeure pas moins un spectacle hollywoodien à prendre comme tel. Le film est largement regardable et il devrait être en mesure de plaire à toute la famille. C'est loin d'être un film inoubliable mais il permet de passer le temps.

Permalien 675 mots par nicofeel Email , 1191 vues • R�agir

07.09.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ha Ha Ha

Réalisateur :Hong Sang-Soo

Origine
: Corée du Sud

Durée du film
: 1h56

Date de sortie au cinéma : 16 mars 2011

Avec : Sang-Kyung Kim (Jo Moon-Kyeong), Jun-Sang Yu (Bang Joong-Sik), So-Ri Moon (Wang Seong-Ok), Ju-Bong Ji (Tong Yeong), Gyu-Ri Kim (Min-Sun Kim), Kang-Woo Kim (Kang Jeong-Ho), Ji-Won Ye (Ahn Yeon-Joo), Yeong-Ho Kim (Général Lee Soon-Shin), Yeo-Jeong Yoon (la mère de Moon-Kyeong), etc.

Par Nicofeel

Ha Ha Ha est à ce jour le dernier film de Hong Sang-Soo sorti sur les écrans de cinéma. Ce film a ceci d'intéressant qu'il est typique des longs métrages de ce jeune auteur de la nouvelle vague sud-coréenne.
Dans ce film, il est question des rapports amoureux entre hommes et femmes. La structure du film est bien plus subtile qu'il n'y paraît au premier abord. Rappelons le synopsis du film : un jeune réalisateur sud-coréen (un décalque d'Hong Sang-Soo ?), Jo-Moon Kyeong, émigré au Canada, revient dans son pays d'origine où il rencontre un ami critique de cinéma, Bang Joong-Sik. Autour d'un verre (ou plutôt de plusieurs verres), chacun des personnages va raconter ses histoires de cœur.
La première originalité du film tient au fait que l'on ne voit pas de manière « réaliste » le moment où se voient ces deux amis. Au lieu de cela, le réalisateur Hong Sang-Soo choisit des arrêts sur image avec des photos en noir et blanc montrant ces deux personnages, avec leur voix qui est ajouté dessus. Cela donne vraiment une impression d'un retour au cinéma de la nouvelle vague, française cette fois-ci.
Autre originalité du film : le fait que les deux personnages vont évoquer leurs relations avec les femmes alors que spectateur se rend compte rapidement qu'il y a des gens que l'on retrouve dans les deux histoires, sans qu'à aucun moment l'un de nos deux protagonistes ne comprenne qu'il parle de quelqu'un que connaît l'autre. Si ce procédé qui rappelle les jeux du hasard de la rencontre, il n'est pas pour autant totalement original dans la mesure où un même procédé a déjà été utilisé dans un autre film de Hong Sang-Soo, l'excellent Turning gate.

Dans Ha Ha Ha, il y a au demeurant d'une part de nombreuses thématiques chères à son réalisateur et d'autre part une mise en scène qui correspond à ses autres films. Au niveau thématique, le film dresse plusieurs triangles amoureux, avec des hommes qui aiment souvent la même femme. Pour arriver à leurs fins, ces hommes n'hésitent pas à en faire des tonnes, quitte à mentir sur leur véritable situation. Et puis comme on le dit parfois, plus c'est gros plus ça passe. C'est ainsi que nos Don Juan de service ouvrent leur cœur de façon très explicite pour signaler à aux femmes qu'ils fréquentent qu'ils les aiment. On notera d'ailleurs que le ton du film varie parfois du romantique au quasi comique dans la mesure où l'on ne croit pas forcément ce que racontent ces hommes et que l'on assiste parfois à des scènes surprenantes. Toujours est-il que ces hommes semblent particulièrement motivés à l'idée de sortir avec ces femmes (est-ce de l'amour pour autant ? Difficile à dire). Comme l'indique un des autres films de Hong Sang-Soo, la femme est l'avenir de l'homme.
Un autre élément important que révèle le film est la capacité importante des Sud-coréens à absorber de l'alcool. Que ce soit dans des bars ou dans des restaurants, on les voit en permanence en train de boire. Et cet élément se retrouve de manière permanente dans les films d'Hong Sang-Soo. Il faut croire qu'il y a bien un fond socio-culturel dans tout ça. Dans ce film, les sentiments se libèrent avec l'alcool et l'envie d'être avec l'autre grandit nettement, même si cela n'est pas toujours une réussite (voir le coup où Jo Moon-Kyeong est abandonné en deux temps trois mouvements par la jeune serveuse). Et puis l'alcool fait le lien des différentes histoires que se racontent les deux amis (les fameux « tchin tchin »).
Pour terminer, signalons que la mise en scène épouse parfaitement le propos du film. Ainsi, le cinéaste nous donne à voir de nombreux plans fixes qui permettent d'observer les différents personnages du film. Ces plans fixes ne sont qu'un début dans la mesure où Hong Sang-Soo établit rapidement après des zooms qui permettent d'avoir droit à des gros plans des personnages. Car il va sans dire que si les personnages parlent beaucoup, les regards échangés sont loin d'être anodins.
Il me semble important de noter, pour être tout à fait exhaustif, que Ha Ha Ha est un film qui ne s'offre pas de lui-même et demande un certain effort au spectateur. Ainsi, son rythme lent ne plaira pas à tout le monde.
En synthèse, avec Ha ha ha, le réalisateur Hong Sang-Soo confirme une nouvelle fois tout le bien que l'on pense de lui. Avec un ton qui paraît léger en surface, il évoque avec une grande justesse les relations entre hommes et femmes. Ses acteurs sont au demeurant tous très bons. La comparaison que l'on fait entre son cinéma et celui du très grand réalisateur Eric Rohmer est on ne peut plus justifié.

Permalien 907 mots par nicofeel Email , 1294 vues • R�agir

31.08.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Super
Réalisateur : James Gunn
Date de sortie au cinéma : inconnue

Origine : Etats-Unis

Durée du film
: 96 minutes

Avec : Rainn Wilson (Franck d'Arbo / Le feu de la vengeance) ; Ellen Page (Libby / Boltie) ; Liv Tyler (Sarah) ; Kevin Bacon (Jacques), etc.

Par Nicofeel

Ancien poulain de la firme indépendante Troma, James Gunn a depuis pris son envol. Après avoir réalisé un film d'horreur dans le style de ce que l'on voyait naguère avec Horribis, James Gunn s'attaque cette fois au film de super-héros.
Plus précisément, le film s'intéresse aux personnes qui n'ont pas de super pouvoirs et qui vont tenter de devenir eux aussi des super héros.
Le pitch du film vous rappelle quelque chose. C'est normal. Il correspond peu ou prou à celui de l'excellent Kick-ass. Le film a donc le malheur de passer derrière Kick-ass. En effet, on aura du mal à considérer que ce long métrage de James Gunn soit original. Le film pourrait au premier abord vu comme un Kick-ass "like".
Pourtant, après avoir regardé le film, si la thématique de base est bien la même, il faut reconnaître que les deux films sont assez différents. Super va beaucoup plus loin que Kick-ass dans son propos et dans la violence qu'il montre à l'écran.
Comme Kick-ass, Super comporte de nombreux éléments comiques qui permettent de désamorcer une partie de la violence que l'on voit. Dès le début, on prend connaissance avec le principal protagoniste du film, Franck, qui a eu une enfance et une adolescence difficile, et qui est mal dans sa peau.
Pour lui redonner le sourire, il ne peut guère compter que sur deux moments forts de sa vie, qu'il a érigé en véritables événements : son mariage avec la belle Sarah (ex alcoolique et toxicomane) et le jour où il a dénoncé un voleur à un policier.

Sauf que malheureusement, il continue d'être déconsidéré par beaucoup de personnes et surtout, sa femme le quitte pour un dealer peu scrupuleux, Jacques.
C'est à ce moment qu'il décide de devenir un super-héros et de s'en prendre aux "méchants". Là où James Gunn va plus loin que Kick-ass et ne s'arrête pas à un point de vue globalement consensuel (même si Kick-ass est dans l'ensemble très réussi), c'est qu'il dénonce plusieurs choses. Son super-héros n'est pas à proprement parler un héros. C'est juste un homme qui a mis un costume et qui choisit de s'en prendre à des gens, en les frappant avec une clé à molette. Franck d'Arbo, devenu Le feu de la vengeance, se base sur la religion et sur la soi-disante morale pour justifier les causes soi-disant justes qu'il poursuit. Mais on voit bien dans le film que d'une part Franck d'Arbo poursuit ses propres intérêts (il cherche par tout moyen à récupérer sa femme) et non pas uniquement ceux des citoyens de la ville où il réside et d'autre part il commet plusieurs bavures. S'il s'en prend à juste titre aux pédophiles, ce ne sont pas toujours les gens qui le "méritent" qui se font tabasser. Ainsi, on peut s'interroger sur certaines de ses décisions. Est-ce qu'un homme qui ne fait pas la queue dans un cinéma mérite d'être tabassé ? Est-ce que le fait de vendre quelques grammes de drogue mérite d'être tué ?
Le personnage principal du film ne peut pas se baser uniquement sur le fait que Dieu l'aurait investi d'une mission : "Pour être un super-héros, il suffit de vouloir combattre le mal. [...] J'avais été touché par le doigt de Dieu." Encore faut-il bien raisonner. Et sur ce point, Franck est surtout animé par un sentiment de vengeance et non par le désir de rendre la justice.
Dans ce film, James Gunn montre du doigt les gens irresponsables, les puritains et les catholiques extrêmes.
Cela étant, si son film tient la route, c'est aussi parce qu'il fait preuve d'une vraie émotion. Franck n'agit pas toujours au mieux mais il est coûte que coûte déterminé à récupérer sa femme et à éliminer les méchants.
En plus d'une grande richesse thématique, le film peut aussi se targuer d'être assez malaisant. En effet, la violence à l'écran qui est parfaitement montrée (quand le personnage principal frappe, on voit bien que cela fait mal) fait froid dans le dos. L'un des autres personnages principaux du film, Libby alias Boltie est hallucinante par le fait de tuer des gens pour s'amuser, sans ressentir le moindre sentiment : "Et toi, on appelle ça une hémorragie interne. Tu vas y rester."
En outre, Super est traversé de quelques scènes surréalistes dignes d'un film de la Troma. Sans être exhaustif, on citera le moment où Franck imagine qu'il est scalpé par des tentacules ou lorsqu'il déclare : "Dieu, je ne veux pas aller en prison et me faire sodomiser."
On notera par ailleurs que ce film indépendant, qui n'a pas dû bénéficier de moyens importants, bénéficie d'un casting 4 étoiles. Outre Rainn Wilson, qui est excellent dans le rôle de Franck, James Gunn a réussi à obtenir la présence de trois stars : Ellen Page, Liv Tyler et Kevin Bacon qui sont tous excellents dans leurs rôles respectifs.
Au final, Super est un film de super-héros, qui respecte bien l'esprit "comics", qui a la malchance d'arriver derrière Kick-ass. Sans cela, le film serait d'une grande originalité. Il n'empêche. Malgré tout, ce film, qui demeure à réserver à un public averti, va plus loin que Kick-ass et est sans nul doute plus difficile d'accès que ce dernier. Le côté malaisant du film avec son approche radicale de la violence ne plaira pas à tout le monde. A voir.

Permalien 991 mots par nicofeel Email , 1468 vues • 2 retours

30.08.11

05:05:00, Cat�gories: Top 10  

Bonjour à tous,

Je propose actuellement sur le forum de Dvdpascher, dans la rubrique Cinéma, un topic intitulé « vos 20 films préférés. »

Le principe est le suivant :
les personnes qui sont intéressées m'envoient directement un message sur ce topic ou en message privé le top de leurs 20 films préférés.

Cette liste doit être classée car le nombre de points octroyé à chaque film dépend du classement que vous lui accordez.

La méthode de notation de chaque top 20 est la suivante :
1er 75 points
2ème 64 points
3ème 54 points
4ème 45 points
5ème 37 points
6ème 30 points
7ème 24 points
8ème 19 points
9ème 15 points
10ème 12 points
11ème 10 points
12ème 9 points
13ème 8 points
14ème 7 points
15ème 6 points
16ème 5 points
17ème 4 points
18ème 3 points
19ème 2 points
20ème 1 point

Vous pouvez m'envoyer votre top 20 jusqu'à fin septembre.

Je procéderai début octobre à la synthèse des résultats.

Et je ferai un petit sujet sur le blog à cet effet.

N'hésitez pas à être nombreux à répondre !

Bonne journée à tous et bonne réflexion pour choisir votre top 20 !

Permalien 179 mots par nicofeel Email , 1225 vues • R�agir

29.08.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : En quarantaine 2

Réalisateur : John Poque

Origine du film
: Etats-Unis

Durée du film : 1h22

Date de sortie au cinéma
: prochainement

Avec
: Mercedes Masohn (Jenny), Josh Cooke (Henry), Bre Blair (Paula), Ignacio Serricchio (Ed), etc.

Par Nicofeel

Le film En quarantaine constituait un remake américain de l'excellent film espagnol REC. La suite de En quarantaine est confiée à John Poque, un réalisateur qui fait ses débuts au cinéma. On notera que la suite d'En quarantaine n'a rien à voir avec REC 2 et c'est tant mieux. Les scénaristes ont eu la bonne idée de changer totalement le cadre de l'action.
Le film débute avec deux hôtesses de l'air qui regagnent un avion à Los Angeles qui doit mener ses passagers à Nashville. On suit l'arrivée progressive des passagers. A cet égard, on notera que l'avion ne comporte qu'une dizaine de passagers, ce qui peut paraître quelque peu étonnant pour un avion de ligne, même si c'est la nuit. Enfin bon, ne soyons pas trop regardant et passons sur ce détail.
Toujours est-il que le film propose dans ses vingt premières minutes une présentation intéressante de son cadre. On voit rapidement qu'un homme devient malade suite à la morsure d'un animal (un hamster qui devait lui-même être infecté). Et c'est alors que l'on rentre dans le vif du sujet avec des gens infectés qui deviennent assoiffés de sang. On a droit à cet égard à une première scène gore plutôt bien faite avec une des deux hôtesses qui est méchamment blessée par cet homme contaminé.
Suite à ces événements, l'avion qui venait à peine de décoller doit rentrer à Los Angeles. Comme dans REC ou En quarantaine, tous les occupants sont donc mis en quarantaine. Ceux qui essaient d'échapper sont tués par des forces spéciales. Là, on est donc en terrain connu pour ceux qui ont déjà vu les films précités. Le réalisateur du film se contente alors de proposer au spectateur ce chassé-croisé entre les personnes infectés d'un curieux virus et les êtres humains qui tentent de survivre.
Si le film est agrémenté de quelques scènes gore, il présente des scènes d'action assez redondantes, qui sont loin d'être originales.
De plus, on constate que la fameuse caméra en vue subjective qui justifiait le film REC n'est présente qu'à quelques moments, quand les protagonistes mettent sur leurs yeux un casque infrarouge.
Si le film est regardable, il ne présente finalement que peu d'originalité. On regrettera donc le manque de risque pris par le réalisateur. Il est d'ailleurs dommage que le cadre de l'action ne se soit pas focalisé uniquement dans l'avion. Cela aurait pu donner lieu à un synopsis plutôt original car les films d'horreur qui se déroulent dans les avions ne sont pas légion. Surtout, en mélangeant film catastrophe et film d'horreur, En quarantaine 2 aurait pu se targuer d'une vraie originalité. Ce n'est pas le cas.
Côté distribution, le film est joué par des acteurs qui ne sont pas spécialement connus. Pour autant, à défaut d'être transcendant, leur jeu d'acteurs n'est pas si mauvais que cela. En tout cas, ce n'est pas ce jeu d'acteurs qui plombe particulièrement le film.
Au final, En quarantaine 2 - qui se démarque de En Quarantaine par son idée de base (l'action initiale dans un avion) - est un film d'horreur lambda, qui n'est ni génial ni véritablement mauvais. Voilà un film parfaitement dispensable qui n'est destiné qu'aux amateurs du genre. Car hormis quelques scènes gore un peu gentillettes, il faut bien dire que l'on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent. D'autant que le film ne fait pas spécialement peur. A voir, si vous avez 1h22 à tuer.

Permalien 656 mots par nicofeel Email , 1145 vues • R�agir

26.08.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Vampires

Réalisateur : Vincent Lannoo

Année : 2010

Origine : Belgique

Durée du film : 1h32

Avec : Carlo Ferrante (Georges), Vera Van Dooren (Bertha), Pierre Lognay (Samson), Fleur Lise Heuet (Grace), Baptiste Sornin (Bienvenu), Julien Doré, etc.

Par Nicofeel

Ne cherchez pas une quelconque ressemblance entre Vampires et le film du même titre de John Carpenter. Ici, on est de bout en bout dans le registre de la comédie, plus dans le style du Razor blade smile de Jake West que dans le film d'action de vampires.
Dès le début, on est mis dans l'ambiance avec l'information textuelle selon laquelle une équipe de tournage a été envoyée pour tourner un documentaire sur une famille vampire belge ! Sauf que les vampires étant ce qu'ils sont, ils ont déjà tué deux équipes de tournage. Cette fois, la nouvelle équipe qui est envoyée obtient des garanties au niveau de sa sécurité. C'est cette équipe qui tourne le faux documentaire qui constitue ce film.
On suit ici le quotidien d'une famille de vampires en Belgique. Le film allie les interviews de plusieurs membres de cette famille et les scènes prises soit disant sur le vif. Nos vampires sont d'abord fidèles aux traditions ancestrales. A savoir qu'ils ont besoin de sang pour vivre et qu'ils dorment dans des cercueils.
Ensuite, nos vampires se comportent comme s'ils étaient des personnages comme n'importe qui. Et c'est là où, à l'instar du film C'est arrivé près de chez vous, le film propose un humour noir qui fonctionne pleinement. Les vampires font savoir que certains humains constituent de la « viande ». Les meurtres qu'ils commettent paraissent à leurs yeux tout à fait normal. Ils jouent de temps en temps à certains dérivés de jeux bien connus, comme ce « 1,2,3 lune » qui leur permet de s'en prendre aux Humains.

Profitant de leur statut de vampires, ces êtres (et par là même le réalisateur du film) s'attaquent à ce qui constitue chez nous de véritables tabous. Ainsi, le suicide est complètement banalisée avec ces vampires qui ne peuvent pas mourir. Et puis on a aussi une explication sur la sexualité des vampires où tout le monde peut coucher avec tout le monde (le père avec sa fille ; la mère avec son fils). D'après Grace, les vampires seraient de très bons coups ! Si ces tabous ne comportent rien de malsain, c'est d'abord parce que l'on ne voit rien à l'écran et ensuite parce que tout cela est à prendre au second degré. On se doute bien que dans la vraie vie les vampires n'existent pas.
Mais dans ce film non seulement ils existent, mais en outre on les retrouve tant en familles qu'en communautés. Le père de cette famille s'inquiète au sujet de sa fille. Il pense qu'elle fait sa crise d'adolescence car elle souhaite redevenir une humaine ! Au travers de cet exemple et de nombreux autres (le coup de l'Ambassade de Roumanie à Londres où l'on trouve le chef des vampires ! L'exil au Canada dans des cercueils de voyage ! Le Code des vampires !), le réalisateur Vincent Lannoo fait preuve d'un humour (noir) omniprésent qui est le bienvenu.
On ne s'ennuie pas une minute devant ce film où ces vampires évoquent leur vie et leurs expériences, n'hésitant pas au passage à débiter un nombre incroyable de paroles monstrueuses qui paraissent tout à fait normales.
Si les acteurs du film, où l'on reconnaît le chanteur Julien Doré dans un rôle secondaire, ne sont pas toujours totalement convaincants, cela ne nuit pas spécialement au film.
En fait, c'est surtout la mise en scène qui aurait pu être un peu plus soignée. Peut-être est-ce dû au côté faux documentaire, mais toujours est-il que le film paraît parfois tourné à l'arrach' avec des scènes qui s'enchaînent un peu maladroitement et des plans au niveau des cadres qui ne sont pas au top.
Au final, Vampires constitue une comédie bien noire qui ne se prend absolument pas au sérieux – même si ses acteurs restent bien souvent stoïques, créant un véritable décalage avec ce qui nous est narré – qui mérite d'être vue pour son approche très particulière du monde des vampires. Comme l'annonce l'affiche du film, Vampires se situe « entre Strip tease et C'est arrivé près de chez vous. »

Permalien 742 mots par nicofeel Email , 1431 vues • 1 r�action

25.08.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Sortilège

Réalisateur
: Daniel Barnz

Durée du film : 1h26

Date de sortie au cinéma
: 06 juillet 2011

Avec : Vanessa Hudgens (Lindy), Alex Pettyfer (Kyle), Mary_Kate Olsen (Kendra), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Daniel Barnz, Sortilège est un film qui, à la manière d'un Twilight, use d'un artifice fantastique afin de livrer une histoire romantique. D'ailleurs, les deux films se ressemblent sur un autre point : le public ciblé. Ce petit film n'a d'autre but que de ramener au cinéma les jeunes, et plus précisément les adolescentes.
Il n'y a qu'à voir le pitch du film pour s'en assurer : Kyle est un étudiant beau, riche mais arrogeant. Son père est un présentateur télé qui n'a que faire de son fils. Kyle est insupportable dans la vie courante. Il se moque d'autrui, se montre particulièrement hautain vis-à-vis des autres. Ainsi, il maltraite verbalement sa femme de ménage ou encore une camarade de classe qui s'habille de façon gothique. Cette dernière se trouve être une sorcière, qui lui jette un sort. Elle montre au monde l'être qu'il est vraiment à l'intérieur de lui-même. S'il veut redevenir comme avant, Kyle doit trouver avant un an une jeune femme qui l'aime pour ce qu'il est. Le propos est très simpliste et est avant tout destiné à un jeune public.
Si l'on est assez gentil avec celui-ci, on dira que le film a au moins le mérite de mettre à jour une petite leçon de morale sur le fait d'être moins arrogant ou encore de prendre les gens pour ce qu'ils sont réellement. Le film cumule malheureusement les poncifs en la matière : comme par hasard, la femme de ménage est d'origine africaine et le tuteur, qui est censé s'occuper de Kyle depuis sa transformation, est un aveugle. Tout cela n'est pas d'une grande finesse mais au moins cela a le mérite de rappeler qu'il y a des minorités qui doivent faire avec les préjugés des gens ou avec leurs handicaps. Après tout, comme le dit le tuteur de Kyle : « Ce n'est pas le regard des autres qui m'importe mais celui que je porte sur moi-même. »

Le film ne se contente pas de jouer les moralisateurs. Son intérêt pour le public qu'il cible réside avant tout par sa capacité à délivrer un message romantique à souhait. Il faut dire que le réalisateur a tout fait pour que cela marche. Ainsi, on a droit à un véritable duo de charme : Vanessa Hudgens est mignonne et donne vraiment l'impression d'être une « girl next door », à savoir la petite voisine que l'on apprécie. De son côté, le rôle principal échoit à Alex Pettyfer, un grand blond très soigné et assez classe. Et puis comme tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, le réalisateur adapte à sa façon le mythe de la belle et la bête.
Kyle n'a rapidement d'yeux que pour Lindy (Vanessa Hudgen). On le voit l'observer à de nombreuses reprises. Il la trouve belle et rigolote. Il comprend au bout d'un moment que l'argent n'est pas l'essentiel mais qu'il faut avant tout ouvrir son cœur. Dans le style « plus c'est gros, plus passe », le spectateur voit même que Kyle construit pour Lindy une serre remplie de roses. Ah, là là, qu'est-ce qu'il est romantique l'ami Kyle ! En plus, il ne lui aura pas fallu longtemps pour montrer que c'est au fond de lui un être sensible qui s'ignorait jusque-là ! Évidemment, on ne s'y attendait pas du tout !
Plus sérieusement, on regrettera le trop grand classicisme du film. Il faut bien reconnaître que tout est cousu de fil blanc et que l'issue du film est sans surprises. Indubitablement, cette histoire manque clairement d'originalité. Alors oui, on assiste bien à un petit rebondissement lorsque Lindy dit à Hunter qu'il est « un ami extraordinaire ». Du coup, il se met à douter qu'elle puisse l'aimer. Mais le spectateur, voyant qu'elle a été sensible à ses lettres, ne croit pas un instant que l'issue finale pourrait être autre que celle qui est prévue.
Côté mise en scène, il n'y a rien de transcendant à attendre de Sortilège. Le film est mis en scène de façon complètement impersonnelle, à tel point qu'il pourrait être l’œuvre de n'importe quel yes man.
La seule vraie bonne nouvelle est sans aucun doute le duo d'acteurs principaux du film, évoqué précédemment, qui se montre à la hauteur et qui se rend bien la pareille, ce qui permet de suivre ce film gentillet.
Signalons également que pour retenir l'attention du spectateur, le réalisateur a eu l'idée d'agrémenter ce long métrage de plusieurs chansons actuelles. On retiendra notamment le titre Vanity de Lady Gaga, que l'on entend lors du générique d'introduction et qui pour le coup est particulièrement adapté au film. Il y a aussi On the radio de Regina Spektor. Notons que Vanessa Hudgens a elle-même poussé la chansonnette en interprétant une des chansons, au titre explicite : All day and all of the night.
Au final, s'il est loin d'être une réussite, Sortilège est un film qui ne se prend jamais au sérieux et sait pertinemment qu'il est destiné à un public adolescent, principalement des jeunes filles. Ce film romantique, dont l'aspect fantastique est réduit à sa plus simple expression, fait surtout penser à une bluette sentimentale.

Permalien 927 mots par nicofeel Email , 3406 vues • R�agir
05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Une séparation

Réalisateur : Asghar Farhadi

Durée du film : 2h03

Date de sortie au cinéma
: 08 juin 2011

Avec
: Leila Hatami (Simin), Peyman Moadi (Nader), Shahab Hosseini (Hodjat), Sareh Bayat (Razieh), Sarina Farhadi (Termeh), etc.

Par Nicofeel

Ours d'Or au dernier festival Berlin, Une séparation est une véritable radiographie sur la société iranienne et notamment sur la place de la femme.
On débute dans ce film par ce qui peut être considéré comme l'impensable dans cette société : une séparation (d'où le titre du film). Seulement, ce qui étonne le plus n'est pas en elle-même la séparation mais plutôt les causes de la séparation et surtout ses conséquences. Le mari, Nader, n'a que faire de sa femme. Il lui montre une totale indifférence. Le fait qu'elle s'en aille ne l'amène à aucune remise en question.
Quant à cette jeune femme, Simin, si elle quitte bien le domicile conjugal, elle ne part pas à l'étranger où elle souhaite vivre. Elle ne reste pas bien loin de son époux.
Dans cette société iranienne, l'homme conserve des droits très importants par rapport à la femme. En surface, la femme peut se satisfaire du fait qu'elle peut quitter son mari si elle ne s'entend plus avec lui. Par ailleurs, elle a la possibilité de conduire une voiture. Mais c'est bien tout ce que nous montre le film. Est-ce suffisant pour que l'on considère qu'il s'agit d'une liberté totale ?
Il semblerait que le point de vue du réalisateur soit clair à ce propos. La femme, qui est obligée de porter le voile, doit faire avec les traditions du pays sur le plan politico-religieux. Et puis surtout, la femme est désignée directement comme un être inférieur à l'homme. Le film évoque ainsi le fait que la femme est obligée de demander l'autorisation à son époux pour pouvoir travailler chez autrui ou pour voyager à l'étranger.

Mais le film n'est pas qu'un film parmi d'autres sur la condition de la femme. C'est également une sorte de polar social qui tourne autour des questions de la responsabilité et de la culpabilité ? Dans Une séparation, le combat ne se résume pas à la situation des hommes et des femmes. Il y a aussi ce combat dans le film entre deux couples, l'un séparé, qui représente la middle-class iranienne, et un autre couple, de condition plus modeste. Un procès qui concerne ces 4 personnes a lieu car le mari que l'on voit au début du film, est accusé par une femme qui travaillait pour lui, d'avoir indirectement tué l'enfant qu'elle portait en elle.
Une grande partie du film va révéler les stratégies des deux parties pour pouvoir se sortir de cette affaire dans les meilleures conditions possibles. Alors que l'on pensait que le film allait consister principalement à une réflexion autour de la place de la femme, on dérive progressivement vers le film du procès dans un style qui rappelle pour beaucoup l’œuvre de l'excellent Sidney Lumet. En effet, rien n'est blancs ou noir dans cette affaire. Il n'y a pas de manichéisme dans ce film. Il y a seulement des gens qui cherchent pour certains à obtenir des compensations financières et d'autres qui cherchent à sauvegarder leur situation socio-économique. Et à ce jeu-là, tous les coups semblent permis. Ce n'est finalement pas la vérité qui est recherchée mais plutôt la façon de s'en sortir le mieux possible. A ce jeu de dupes où chacun fait preuve d'une mauvaise foi des plus manifestes, les victimes collatérales sont sans conteste les enfants. Ces derniers assistent impuissants aux déchirements des adultes. Ils sont les témoins directs des mensonges qu'ils perçoivent clairement.
La fin du film montre bien l'aboutissement de toute cette histoire : la jeune fille du couple principal voit ses parents se séparer et doit choisir entre vivre avec son père ou vivre avec sa mère.
On notera que le film a obtenu au festival de Berlin, outre l'Ours d'Or, le prix du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Et c'est amplement mérité car tous les acteurs de ce film sont très bons et étonnants de naturel. On croit à cette histoire qui réussit largement à intéresser le spectateur pendant 2h03.
Sans être le film de l'année 2011 comme le laissent supposer certains critiques de cinéma, Une séparation est un film de bon niveau qui comporte plusieurs degrés de lecture. A voir.

Permalien 767 mots par nicofeel Email , 1259 vues • R�agir

24.08.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Hanna

Réalisateur
: Joe Wright

Durée du film : 1h57

Date de sortie au cinéma
: 6 juillet 2011

Avec
: Saoirse Ronan (Hanna), Eric Bana (Erik), Cate Blanchett (Marissa), Vicky Krieps (Johanna Zadek),

Par Nicofeel

Après avoir adapté avec talent deux best-seller (Orgueil et préjugés de Jane Austen ; Atonement de Ian Mac Ewan), Joe Wright avait un peu déçu avec son peu passionnant Soliste.
La question était donc de savoir si Joe Wright allait retrouver un nouvel élan ou au contraire continuer à s'embourber dans des oeuvres de qualité moindre, à l'instar du Soliste. Malheureusement, le cinéaste britannique continue sa descente cinématographique sur le plan qualitatif.
Hanna est une histoire de vengeance qui propose une sorte de conte moderne avec cette citation des contes de Grimm, cette jeune fille vivant à l'intérieur d'une forêt et cette femme qui tente de la liquider qui a tout de la sorcière.
Mis à part ce point qui méritait tout de même d'être soulignée, Hanna constitue un mélange d'action et de thriller comme on a l'occasion d'en voir de nombreux autres chaque année.
Le synopsis du film est celui d'une adolescente, Hanna, qui est élevée dans une forêt, dans un endroit très froid, par son père, Erik. Ce dernier l'a éduqué entièrement, lui a créé une nouvelle identité et en a fait une véritable machine à tuer. Un jour, elle décide de débuter une mission, permettant de venger Erik, qui, en tant qu'ancien agent du contre-espionnage américain, a été victime d'un complot.
Une fois la mission d'Hanna lancée, le film se résume à une succession de scènes dans différents endroits du globe (Maroc, Espagne, Allemagne). Tout cela se suit plutôt correctement mais il n'y a rien d'extraordinaire.
A fortiori, sur le plan scénaristique, une fois que l'ennemie numéro 1 d'Hanna est éliminée (la fausse Marissa), on ne voit pas bien quelles sont les motivations d'Hanna et pourquoi elle doit rejoindre son père à Berlin. On attend de connaître la finalité de cette histoire mais tout cela ne semble pas très logique. D'autant que le film est entaché de quelques longueurs, comme lors de cet épisode où Hanna rencontre des jeunes Espagnols. Cette scène est vraiment sans intérêt.
Le film Hanna apparaît en fin de compte comme un film complètement impersonnel de la part de Joe Wright. On dirait vraiment un film de commande, comme si le cinéaste n'avait pas vraiment eu le choix de son nouveau film.
Au niveau de la mise en scène, comme on avait déjà pu le voir avec Orgueil et préjugés mais aussi avec Reviens-moi, le film est plutôt dynamique et bien filmé, proposant entre autres des travellings et des plans en contre-plongée. En revanche, le cinéaste ne nous avait pas habitué comme ici à des ralentis à deux balles, qui ont lieu durant les combats et qui n'ont vraiment aucun intérêt.
La bande son qui accompagne le film est plutôt bien choisie avec cette musique technoïde.
Enfin, signalons tout de même que si le film réussit tout de même à sortir la tête de l'eau, c'est dû notamment à sa distribution de qualité. Saoirse Ronan est parfaite dans le rôle d'Hanna, une jeune femme au visage d'ange mais particulièrement dangereuse. Cate Blanchett constitue son parfait opposant, en se révélant bien machiavélique.
Au final, à l'instar du film Le soliste, le film Hanna est une réelle déception. On finit par se demander si l'on pourra retrouver le Joe Wright de ses deux premiers films. Ce cinéaste ferait bien de revenir à ses premières amours, à savoir les films romantiques, où il excelle.

Permalien 643 mots par nicofeel Email , 1157 vues • R�agir

23.08.11

06:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : 3 fois 20 ans

Réalisatrice
: Julie Gavras

Date de sortie au cinéma : 13 juillet 2011

Durée : 1h28

Avec : Isabella Rossellini (Mary), William Hurt (Adam), Doreen Mantle (Nora), etc.

Par Nicofeel


Réalisé par Julie Gavras, qui n'est autre que le grand cinéaste Costa Gavras, 3 fois 20 ans s'intéresse à un sujet qui ne manque pas d'intérêt, en tout cas sur le papier, celui d'accepter d'être un senior.
Dans nos sociétés actuelles où la génération des baby boomers est désormais celle des gens qui atteignent l'âge de 60 ans, Julie Gavras a donc décidé de porter un regard bienveillant sur cette classe d'âge et d'en faire un film à cette occasion.
Le noeud dramatique du film concerne la difficulté d'accepter l'âge que l'on a. Dans ce long métrage, on suit un couple marié qui atteint l'âge de 60 ans, Adam (William Hurt), un architecte reconnu et Mary, une enseignante à la retraite. Ce couple fait face à des difficultés car l'un et l'autre ont des visions différentes du monde. Adam continue de travailler normalement comme s'il avait vingt ans alors que Mary prend conscience de l'âge qu'elle a et entend changer les habitudes de sa vie quotidienne.
Cela donne lieu à quelques scènes rigolotes, comme par exemple le choix de changer le téléphone de la maison par un téléphone avec des grosses touches ; le fait de mettre des barres permettant de se maintenir dans la salle de bains ou encore le fait de disposer d'un lit que l'on peut actionner pour changer sa position.
Le film intègre également cette incompréhension de ce couple de manière plus globale, en intégrant également dans la problématique les enfants.
Seulement, entre les bonnes intentions du film et la réalité à l'écran, il y a un écart qui est très important.

En effet, comme dit précédemment, le film comporte plusieurs scènes rigolotes. Le problème est que même les scènes "sérieuses" sont traitées avec plus ou moins d'humour. Si on est favorable à rire devant des scènes voulues comme tel (comme par exemple le coup à le mari déclare que le panettone de la mère de son épouse est une arme fatale, dans le sens où l'on risque de s'étouffer), on aimerait en revanche que les scènes plus dramatiques soient traitées avec une certaine profondeur. Or, cela n'est absolument pas le cas. Notre couple vedette se sépare momentanément. Pas de problème. Chacun va tromper l'autre (le même soir d'ailleurs !), sans que cela paraisse anormal. Et puis la réconciliation aura lieu en deux temps trois mouvements, et sous la couette s'il vous plaît ! De même, la maladie de la mère de l'épouse, qui est tout de même atteinte du cancer, est traitée en un rien de temps et exposée comme un cheveu sur la soupe. A peine cette information est délivrée au spectateur que la personne malade décède.
Le film se suit plutôt bien mais accumule tout de même les clichés comme certains enfileraient des perles.
Heureusement, le film est tenu à bout de bras par son couple vedette composé d'Isabella Rossellini et de William Hurt. L'un et l'autre se complètent et apportent une énergie et un humour à ce film, l'empêchant de sombrer dans une niaiserie totale.
Au final, 3 fois 20 mérite avant tout d'être vu par sa distribution de qualité. Si la thématique du film est intéressante, elle manque clairement de profondeur, ce qui constitue le gros point faible du film. A une période où il n'y a pas grand chose à regarder au cinéma, ce film peut être un (second) choix à considérer.

Permalien 648 mots par nicofeel Email , 1147 vues • 2 retours

18.08.11

05:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Fire girls

Malgré son visuel évoquant un "actionner" pur et simple, ce Fire girls sera un mélange d'arts martiaux, de comédie teintée d'un brin de romance pour une intrigue qui va nous garantir de multiples combats avant de se révéler plus intéressante et bien moins basique qu'au premier abord, et c'est à l'éditeur Emylia que nous devons l’opportunité de découvrir le film en DVD et en combo Blu-ray/ DVD/ Copie digitale depuis le 5 juillet.

Fire girls

Le script va laisser Kay Moi, une délicieuse et exotique jeune femme, embaucher un tueur à gage redoutable,Scholar, et trois de ses anciens acolytes pour venger ses parents. Ils devront éliminer sa soeur jumelle qui a assassiné de sang froid ses propres parents pour soutirer l’argent de leur fortune. La piste les conduit jusqu’à Shanghai où Scholar tombe malencontreusement amoureux de sa cible.

Fire girls

Si l'intrigue pourra sembler simple et commune pour lancer ces quatre tueurs rivaux aux trousses d'une riche demoiselle, laissant bien entendu celui le plus exposé tomber amoureux de sa proie, le métrage va réussir à se donner une ampleur insoupçonnée dans son dernier acte, tout en ayant pris soin auparavant de nous livrer des scènes de duels blindées d'arts martiaux filmés de manière dynamique en utilisant toute sorte d'effets de style parfois certes bien référentiels mais toujours impactants, générant ainsi un ensemble bien plus prenant que prévu et parvenant à se doter d'une identité propre dans un genre pourtant galvaudé, ce qui constituera en soi une réelle et appréciable surprise.

Fire girls

Le DVD édité par Emylia avancera le film avec une image en 1.78 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS. Par contre, seules quelques bandes-annones d'autres titres de l'éditeur viendront compléter la vison du film. Le Blu-ray disposera quant à lui d'une image également en 1.78 (AVC 1080p/24) pour une bande-son en français et en anglais en DTS-HD 5.1, mais sans proposer plus de bonus.

Fire girls

Donc, c'est depuis le 5 juillet que nous avons le loisir de découvrir ce film intéressant, prenant, rythmé mais surtout bien plus intelligent et roublard qu'il en a l'air !

Fire girls menu général
Fire girls les chapitres
Fire girls la sérigraphie DVD
Fire girls les réglages audio

Fire girls

Fire girls
Voir la fiche
Fire girls (Blu-ray + DVD + Copie digitale)

Fire girls (Blu-ray + DVD + Copie digitale)
Voir la fiche

Permalien 376 mots par nicore, 1389 vues • R�agir

17.08.11

06:45:00, Cat�gories: Interview  

Après une première interview de David Aboucaya à l’occasion de la sortie en DVD de "The cross roads", c’est au tour cette fois de Manuel Gonçalves de répondre à mes questions, cette fois pour la sortie de "Chronique d’un affranchi", deuxième film du réalisateur.

Chronique d'un affranchi

Bonjour Manuel. Tout d’abord, merci d’avoir accepté de répondre à cette interview. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Manuel Gonçalves, je suis né le 06 octobre 1966 à Toulon, je suis comédien, j’ai une formation théâtrale de base et ensuite j’ai fait 13 ans de formation à l‘ASA (Actor Studio Aboucaya).

Manuel Gonçalves

Comment avez-vous connu le réalisateur David Aboucaya ?

Je connais David Aboucaya depuis un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, nos chemins se sont croisés en seconde au lycée Bonaparte.
Tout a commencé par 2 lycéens fous de cinéma qui en cours d’italien parlaient plus de Belmondo et Clint Eastwood que de Botticelli.
Un jour en cours je lui ai dit "ça doit être sympa de faire des films ?" il m’a alors répondu "oui" suivi d’un silence puis "j’ai une camera super 8"... je lui ai alors répondu "ah ouais" et nous avons alors fait des films tout d’abord simplement pour nous amuser, puis à partir de 1997 nous avons fait 9 courts métrages dans le but de pouvoir un jour faire du long, puis en 2007 c’est le 1er long ("The cross roads").

Quel rôle jouez-vous dans l’élaboration de ses films ? En dehors du fait d’être acteur…

Quand David est à l’écriture sur un scénario, de temps en temps il m’arrive de lui glisser deux ou trois idées qu’il retient ou pas.
Pendant le tournage, comme tout le reste de l’équipe d’ailleurs, il m’arrive de jouer le technicien (lumière, micro, camera).
Pour la sortie du film je m’occupe de la promotion du film (radio, TV, presse écrite etc...)

Chroniqued'un affranchi

"Chronique d’un affranchi" vient de sortir en DVD. Quels souvenirs gardez-vous de ce film ?

Je garde de ce tournage un souvenir ému, et je me souviens également d’un tournage difficile.
Ému car c’est sur ce film que j’aurai partagé le plateau de tournage pour la dernière fois avec Claude Aboucaya (le père de David) qui joue le rôle d’un parrain plus vrai que nature, et qui a toujours été présent depuis le début de l’aventure ciné avec David, une personne pour qui j’avais beaucoup de respect d’une part parce que c’était mon prof de droit à la fac de la Garde, et d’autre part parce qu’à la différence de Randy Pallumbo le sergent que j’incarne dans "The cross roads" qui est un héros de cinéma, lui il a vraiment fait la guerre avec l’armée américaine durant la 2e guerre mondiale.
Le tournage pour moi fut difficile, car à la lecture du scénario j’ai très vite compris que mon personnage Franck Di Angelo serait le personnage central du film et donc j’ai eu comme on dit une petite pression ou une forte concentration pendant tout le tournage. Il n’en demeure pas moins que la bonne humeur caractérisant les tournages de notre équipe était comme d’habitude présente...

Pouvez-vous nous parler également des souvenirs que vous gardez de "The cross roads" et de "Dead line" ?

Pour "The cross roads", c’était notre premier long métrage, on a tourné souvent dans des décors naturels, avec des uniformes pour la plupart authentiques, dans un film à visée historique... C’était la première fois que nous nous retrouvions avec David sur un tournage avec une équipe et une logistique plus importante que d’habitude.
La bonne ambiance était présente, on campait, on mangeait, on dormait ensemble (en tout bien tout honneur) sur les lieux de tournage parfois à la belle étoile et en tenue... C’était une belle aventure humaine.
D’un point de vue professionnel, le budget étant limité, ce tournage a été mené avec un train d’enfer, le nombre de prises étaient limitées, parfois on avait pas la possibilité de répéter,
David et moi avons le sentiment qu’avec d’avantage de moyens et donc de temps nous aurions pu faire mieux... mais à l’heure actuelle c’est un long métrage qui est vendu et distribué dans le monde entier sur le marché du DVD, VOD et TV et qui continue à bien se vendre sur le territoire français si l’on en croit notre distributeur Aventi et donc nous avons toutes les raisons d’en être fiers...

Pour "Dead line" (en cours de travail en vue de la sortie), là aussi c’était très spécial, ça faisait un moment qu’on voulait se retrouver dans un univers à la Romero, même si là aussi nous n’avions pas la Paramount derrière (ce qui une nouvelle fois a nécessité des délais de tournage hyper speed), je garde évidemment un excellent souvenir de cette incursion dans le monde des zombies.

Comment toute la petite équipe des 3 films s’est-elle connue au départ ?

Au départ il y avait David et moi (le court métrage "Soldat"), puis Emma Perdrix et Claude Aboucaya ont commencé à participer aux quelques courts métrages qui ont suivi, puis il y a eu "Dernières heures", la genèse de "Chronique d’un affranchi" où nous avons rencontré Christian Perrette.
Entre temps, Alain Marseglia nous avait rejoint pour nous convaincre d’aller à Cannes au short film corner afin de présenter nos court métrages. En parallèle nous avons commencé à faire des films d’entreprise, pour des conventions ou autre et Jérôme Voyon a intégré l’équipe,et puis il y a eu "The cross roads" où Lucas Pedroni (mon petit cousin) est apparu accompagné de son ami Natale Naccari, Pierre Loussier et Jean Pierre Ferri ont alors intégré le groupe et Catherine Culot nous a aidé sur les tournages.

Manuel Gonçalves

Pouvez-vous nous parler de "Par amour" le film de Laurent Firode dans lequel vous jouez ?

"Par amour" de Laurent Firode a été une expérience courte (car le rôle de flic que j’interprète n’est pas très important) mais très intéressante.
Le producteur du film que nous avions rencontré sur Cannes a apprécié le travail que j’avais effectué sur "The cross roads" et "Chronique d’un affranchi" et a souhaité que j’apparaisse dans son film.
Cela m’a permis de découvrir d’autres conditions de tournage avec une autre équipe de comédiens et un autre réalisateur, Laurent Firode, qui est quelqu’un de très sympathique avec un univers qui tranche avec celui de David. Il est important je crois pour un comédien de pouvoir évoluer dans différents univers. Le film, je crois, a été diffusé sur nt1 et la sortie DVD doit être en préparation.

Est-ce que la sortie de vos films en DVD a changé votre vie ? Est-ce qu’on commence à vous reconnaître dans la rue ?

Ce que j’aime c’est jouer, bien évidemment le fait que des gens puissent vous reconnaître dans la rue n’est pas quelque chose de désagréable mais cela n’est pas pour moi un moteur.

Vous avez tourné dans différents styles de films. Lequel vous correspond le plus ?

Je suis comédien avant tout et je pense qu’un comédien doit pouvoir tout jouer et dans tous les styles, les 3 longs métrages auxquels j’ai participé sont des drames, mais j’avais coécrit avec David une comédie loufoque en format court métrage qui s’intitulait "Le gendarme s’est trompé" avec un personnage à 100 lieux de Franck Di Angelo dans "Chronique d’un affranchi".
D’ailleurs pour gagner notre vie David et moi faisons du film d’entreprise, pour des conventions ou autres, et souvent il est question de parodies de films, de séries.
Ci-joint le lien qui permettra de me voir en Colombo pour le Sittomat, j’en profite d’ailleurs pour rendre hommage à Peter Falk qui malheureusement nous a quitté mais le personnage qu’il a façonné lui est immortel.

http://www.hors-norme.com/sittomat//actualites/sittomat-tv/inspecteur-4.html

Aimeriez-vous passer derrière la caméra et pourquoi pas inverser les rôles et faire jouer votre ami David Aboucaya ?

Cela a déjà été fait un petit peu puisque dans les films d’entreprise pour lesquels j’écris les scénars et dialogues nous pouvons voir David en Merlin de Kameloot, très convaincant, en pianiste de Raymond Devos, étonnant et en moine du Nom de la rose... assez spécial...,
Pour être tout à fait sérieux, réalisateur c’est un métier, et je n’ai pas encore fait le tour de mon métier de comédien, mais il ne faut pas dire fontaine je ne boirai pas de ton eau, qui sait ? Une idée, une envie... encore faudrait-il que David ait envie de se laisser diriger par moi... ... ... ...

Quels sont vos futurs projets en tant que comédien ?

Nous avons un projet de film de guerre sur fond de débarquement de Provence pour lequel nous sommes en train de monter un plan de financement, nous sommes en recherche de production et co-production, et dans ce film là j’interpréterai un chef de la résistance.
Actuellement David est à l’écriture d’un film qui se passerai en Afghanistan et où j’interpréterai un reporter photo cocaïnomane qui devrait je crois casser avec les personnages des 3 derniers longs métrages, un sacré travail en perspective.

Un grand merci à Manuel Gonçalves pour avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Vous trouvez en cliquant sur les liens suivants mes avis sur les films "The cross roads" et "Chronique d’un affranchi" :

The cross roads

Chronique d'un affranchi

Permalien 1701 mots par flo001fg Email , 3988 vues • R�agir

19.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The rig

Réalisateur : Peter Atencio

Durée du film
: 1h30

Date de sortie au cinéma
: inconnue

Avec
: William Forsythe (Jim), Serah D'Laine (Carey), Art Lafleur (Ken), Scott Martin (Dobbs), Marcus T. Paulk (Andrew), Stacey Hinnen (Freddy), Carmen Perez (Rodriguez), Dennis Lavalle (Earl), etc.

Par Nicofeel

Plutôt habitué aux séries télé et aux courts métrages, Peter Atencio s'est lancé en 2010 dans la réalisation de son premier long métrage de cinéma. Il s'agit de The wig.
Le synopsis du film est assez simple. On se situe sur une station de forage offshore. Les ouvriers ramènent sans le savoir un monstre. En soi cela n'est pas forcément une mauvaise idée d'utiliser un scénario relativement attendu qui n'est pas sans rappeler le chef d'oeuvre Alien. Il faut tout simplement voir comment cela va être traité.
Et c'est là que les choses se gâtent sérieusement. Car, reconnaissons-le d'emblée : The rig cumule les erreurs et défauts en tous genres, devenant franchement un film assez saoulant à regarder.
Parlons d'abord de l'image : elle est franchement terne, pour ne pas dire dégueu. On a l'impression d'assister à un mauvais téléfilm.
Pour ne rien arranger, le réalisateur fait se succéder les scènes sans véritable lien. Il n'y a pas d'efforts sur ce point et cela se voit de manière criante à l'écran.
Côté scénario, comme dit précédemment, le pitch est assez simple. Le problème est que si les film marche sur les traces d'Alien, il n'y a absolument pas dans The rig la même tension. Dès le début, pendant plusieurs minutes, on voit les personnages qui s'interrogent suite à la disparition de l'un de leurs camarades, prénommé Earl. Mais entre le premier meurtre et les suivants, il faut attendre un bon moment. Et, cerise sur le gâteau (si l'on peut dire !), les amateurs d'horreur n'auront vraiment pas de quoi s'amuser dans la mesure où l'on voit bien que les scènes de meurtre sont tournés un peu à l'arrach'. Le réalisateur a manifestement bénéficié de faibles moyens et cela se sent clairement à l'écran : souvent, on ne voit pas distinctement le monstre et les meurtres se limitent à quelques giclées de sang.
Les seules satisfactions pourraient résider dans le fait que le réalisateur a par moments des idées saugrenues. Ainsi, à un moment donné, les protagonistes prennent un manche de baby-foot et un morceau de bois pour aller combattre le monstre. La scène est complètement risible mais malheureusement il n'y a pas de second degré. Du coup, cela n'est pas très drôle.
A un autre moment, bizarrement, on a droit à à de la musique du compositeur Haendel, précisément Sarabande, qui ne colle pas du tout avec le film.
Dans le style, je vais vous montrer un plan « sexe », le cinéaste nous propose à un moment donné une scène de douche qui est sans intérêt et n'a d'autre but que de montrer la plastique de l'une des actrices du film. La scène fait franchement figure de scène comprise dans le cahier des charges à respecter.
D'ailleurs, si l'on en vient à la distribution du film, là non plus ça n'est pas terrible. On ne sait pas la raison pour laquelle on retrouve William Forsythe (vu dans Dick Tracy de Warren Beatty, pour citer un film de bonne tenue dans lequel il apparaît), mais il est comme ses autres partenaires, à savoir très hésitant et pas vraiment impliqué.
Au final, vous comprendrez aisément que je ne vous conseille pas de regarder ce film qui cumule les défauts. A moins que vous n'ayez rien d'autre à faire, ce film ne mérite pas que l'on s'y attarde.

Permalien 646 mots par nicofeel Email , 3443 vues • R�agir

17.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ni à vendre, ni à louer

Réalisateur
: Pascal Rabaté

Durée du film
: 1h20

Date de sortie au cinéma : 29 juin 2011

Avec : Jacques Gamblin (Monsieur Cerf-volant), Maria de Medeiros (Madame Collier), François Damiens (Monsieur Fraises), François Morel (Le père de la famille à la tente), Dominique Pinon (Le père de la famille à la caravane), Arsène Mosca (L'épicier), Catherine Hosmalin (Femme maisonnette), Charles Schneider (Homme maisonnette), Stéphanie Pillonca (Madame crème chantilly), David Salles (VRP SM), etc.

Par Nicofeel

Après sa rafraichissante comédie, Les petits ruisseaux, le cinéaste Pascal Rabaté est de retour. Le moins que l'on puisse dire est qu'il continue à nous surprendre.
Le pitch de Ni à vendre, ni à louer est celui de personnes qui décident d'aller en vacances à la mer. Ne cherchez pas un lien entre les personnages, il n'y en a pas. Si vous cherchez également des paroles qui vont vous expliquer le pourquoi, vous risquez de vous casser les dents.
En effet, de façon audacieuse et même risquée, Pascal Rabaté a fait un film quasi muet. Il y a juste comme éléments sonores de la musique et des onomatopées.
Ajoutez à cela qu'il y a de manière permanente un humour burlesque à la Jacques Tati, vous comprendrez que le film est un véritable OFNI (objet filmique non identifié).
Au niveau de sa distribution le réalisateur s'est tout naturellement entouré d'acteurs dont l'humour et notamment le burlesque est l'une des qualités. On pense ainsi à l'ex Deschiens François Morel ou à François Damiens. D'autres acteurs, plus renommés, sont entrés dans la danse et la mayonnaise a pris parfaitement. On est agréablement surpris par les performances entre autres de Jacques Gamblin, de Maria de Medeiros et Dominique Pinon.
Film très inventif sur le plan visuel (il faut se rappeler que Pascal Rabaté vient de l'univers de la BD), Ni à vendre, ni à louer ne dure que 80 minutes mais voit pourtant se succéder durant cette courte durée un nombre impressionnant de situations incongrues, voire surréalistes. Sans rechercher à être exhaustif, on peut citer les scènes où l'on aperçoit un couple improvisé qui part à la recherche d'un cerf-volant (allant jusqu'à se rendre dans un camp de naturiste !) ; un VRP masochiste qui reste attaché à un lit et tente de se libérer ; un homme qui boit de l'eau bénite, ce qui est à l'origine d'un hoquet qui fait penser au bruit d'un phoque ; un lapin qui est évanoui après avoir reçu une balle de golf ; un père qui donne ses instructions pour monter une tente en tapant dans ses mains ; des amants qui se trompent de chambre en revenant avec leurs compagnons respectifs ; une tempête qui renverse tous les objets et les caravanes mais du même côté ; une maisonnette qui est multi-fonctions.
Expliqué de la sorte, Ni à vendre, ni à louer donne l'impression d'être un long métrage qui comporte tout un tas de scénettes qui n'ont pas spécifiquement de liens entre elles, si ce n'est de se dérouler pendant la période des vacances d'été.

Cela n'est pas tout à fait vrai dans la mesure où le réalisateur s'intéresse, comme dans Les petits ruisseaux, à une thématique qui lui est chère : la sexualité. Sur cette question, le point de vue du cinéaste est sans ambiguïté : chacun est libre de mener sa vie comme il l'entend. Dans une ambiance décontractée, avec un humour omniprésent, le film rappelle que le rapport sexuel est quelque chose de beau et naturel que nous offre la vie. Il faut donc en profiter.
Dans ce film, on notera que toutes les générations sont amenées à faire l'amour : il y a ainsi les deux jeunes filles du père de famille à la caravane qui le font avec les deux jeunes voisins ; il y a aussi Monsieur Fraises (François Damiens) avec Madame crème Chantilly (Stéphanie Pillonca) ; et il y a à la fin du film le couple du film résidant dans une maisonnette. Le fait de placer le couple le plus âgé à la fin n'est pas anodin. Il clôt en quelque sorte en sorte le cycle de l'amour.
D'ailleurs, le film a bien une structure propre puisqu'il débute avec Mike Brank (un jeune homme déguisé, à la voix chevrotante, qui fait penser au chanteur Philippe Katherine) qui chante sa chanson Les vacances à la mer et fait un show devant des enfants médusés, à qui l'on explique avec humour la période des vacances. Le film se termine tout naturellement avec le retour sur scène de Mike Brank qui chante sa chanson devant cette fois-ci un public de retraités. Il y a une vraie logique dans tout ça : on commence avec la jeunesse, à savoir les enfants en leur évoquant indirectement la question du sexe, chose qu'ils ne connaissent pas encore, pour terminer avec les personnes âgées, qui eux ont connu le sexe mais qui ont perdu (en partie) l'envie de sexe. La sexualité, et notamment chez les personnes âgées, voilà une thématique commune avec le premier long métrage de Pascal Rabaté, l'excellent Les petits ruisseaux. On retrouve aussi la passion du cinéaste pour les petites voitures sans permis, ce qui accroît le côté rigolo de l'ensemble.
Côté mise en scène, Pascal Rabaté multiplie à bon escient des trouvailles intéressantes qui accroissent le côté décalé du film, avec en particulier de nombreux plans en plongée, comme lors de cette partie de scrabble où les mots sont clairement à, connotation sexuelle.
Au final, se déroulant dans une ambiance des plus décontractées, Ni à vendre, ni à louer est un film frais, léger, qui met le spectateur de bonne humeur. C'est évidemment à consommer sans modération.

Permalien 989 mots par nicofeel Email , 2027 vues • R�agir

15.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Blue Valentine

Réalisateur : Derek Cianfrance

Année : 2011

Origine : Etats-Unis

Durée du film : 114 minutes

Avec : Michelle Wlilliams (Cindy), Ryan Gosling (Dean), Mike Vogel (Bobby), Faith Wladyka (Frankie), etc.

Par Nicofeel

Blue Valentine constitue un bel exemple de drame romantique. Ce film, mis en scène par Derek Cianfrance, raconte l'histoire d'un couple, Cindy et Dean, en utilisant à de multiples reprises la technique du flashback.
Le but est de nous montrer en parallèle l'érosion d'un couple (la situation actuelle dans le film) et à l'inverse la période de la rencontre amoureuse. En agissant de la sorte, le film fait preuve d'une certaine originalité. Il demeure évident que sans ce procédé, on aurait affaire à un drame romantique comme on peut être amené à en voir beaucoup d'autres.
Ce procédé qui consiste à montrer deux êtres qui s'aiment lors d'une scène et qui ne s'apprécient plus dans une autre scène n'est pas sans rappeler l'excellent film 500 jours ensemble.
La différence entre ces films est avant tout l'issue. Si 500 jours ensemble demeure un film globalement optimiste puisque l'on voit bien à la fin que le héros rencontre une nouvelle femme, en revanche dans Blue Valentine le but du film est de prouver que, malgré tout l'amour qu'ont pu connaître deux êtres, ils sont arrivés à point de rupture.
L'homme du couple, Dean (Ryan Gosling), fait tout pour reconquérir sa femme, Cindy (Michelle Williams). Il ne cesse de lui dire qu'il l'aime et il fait tout pour casser le quotidien, en l'invitant par exemple dans un hôtel pour le moins atypique. Mais ça ne marche pas. On sent que quelque chose est cassé.

Pourtant, Dean n'est pas seulement un mari, c'est également un père. Il éduque ainsi la jeune Frankie comme sa propre fille, alors qu'elle n'est pas sa fille naturelle. Mais c'est aussi ça les liens du cœur, c'est dépasser la simple idée de relation filiale.
Tout cela n'est pas suffisant. Cindy ne peut plus supporter aujourd'hui celui qui fut, il y a encore quelques années l'amour de sa vie. Les flashbacks sont vraiment intéressants et bien étudiés car ils donnent une vraie dimension tragique à ce qui est en train de se passer entre Cindy et Dean. Si ces deux êtres ne s'étaient pas spécialement aimés, le spectateur ne prendrait pas à cœur cette histoire.
C'est justement en montrant deux personnes qui s'aiment passionnément et qui ensuite ne peuvent plus vivre ensemble que l'on démontre que l'on a affaire à un drame humain.
Si le film n'est pas fondamentalement brillant d'un point de vue de la mise en scène, il est remarquable par le jeu naturel de ses acteurs. Ryan Gosling interprète parfaitement le rôle de cet homme qui est bourré de défauts (il ne souhaite pas avoir un travail stable, il connaît des problèmes d'alcoolisme) mais qui souhaite surtout être libre, ne pas être formaté, et qui veut plus que tout être auprès des gens qu'il aime. De son côté, Michelle Williams lui donne très bien la réplique dans le rôle de Cindy. Michelle Williams interprète de manière convaincante cette femme qui a déjà vécue des expériences douloureuses (de nombreuses relations avec des garçons sans qu'aucune d'elle n'ait de véritable signification – jusqu'à l'arrivée de Dean ; une grossesse non voulue qu'elle a faillie transformer en avortement et qui lui a sans doute coûté sa carrière de médecin ; des relances nombreuses au travail de son supérieur hiérarchique qui cherche à sortir avec elle) et qui est usée par son couple avec l'homme qui représente pourtant tout ce qu'elle a pu chérir jadis.
Sans compromis, la fin du film atteint son paroxysme avec en parallèle d'une part le mariage de Dean et Cindy et d'autre part la séparation. Le titre du film est donc parfaitement justifié. Il peut se comprendre comme une Saint-Valentin, un amour pur, qui tourne mal.
Dans sa thématique centrale, l'érosion d'un couple, le film est très intéressant. On peut aussi s'attacher à une autre thématique du film, qui lui est sous-jacente. Celui de la vieillesse. On voit bien que Dean et Cindy font preuve d'un respect envers sincère envers les personnes âgées. Dean aide consciencieusement un vieil homme à déménager. De son côté, Cindy aime beaucoup sa grand-mère et elle vient lui rendre visite quand elle se retrouve en maison de retraite. Clin d'oeil de l'histoire, la rencontre entre Dean et Cindy est justement due à ces deux personnes âgées.
Ce que semble également nous explique le réalisateur, c'est qu'avec l'effectivité de la rupture dans un couple, il y a le risque de se retrouver seul plus tard. La grand-mère de Cindy vit à la charge de sa famille puis dans une maison de retraite. Elle explique sans ambages à Cindy qu'elle n'a jamais aimé son époux (alors que Cindy a aimé passionnément Dean). De son côté, le vieil homme qu'aide Dean à déménager est un homme seul, qui ne peut plus faire grand chose de lui-même et n'a plus que pour lui des souvenirs.
Si notre rapport à la vieillesse n'est pas le thème central du film, il n'empêche que l'on comprend aisément que pour affronter la vie, il est d'autant plus appréciable de le faire à deux et avec une personne que l'on aime.
Au final, tant dans son titre que dans son traitement, Blue Valentine constitue un beau drame romantique. Cela est dû avant tout au très bon duo composé de Michelle Williams et de Ryan Gosling, qui permet au film de surnager par rapport aux nombreuses autres productions sur le même thème. A voir.

Permalien 986 mots par nicofeel Email , 1852 vues • R�agir

13.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Balada triste de trompeta

Réalisateur
: Alex de la Iglesia

Durée du film : 1h47

Date de sortie au cinéma
: 22 juin 2011

Avec : Carlos Areces (Javier), Antonio de la Torre (Sergio), Carolina Bang (Natalia), etc.

Par Nicofeel

Sacré trublion espagnol, Alex de la Iglesia nous a déjà habitué maintes fois à des films certes un peu foutraques mais qui avaient le mérite de divertir le spectateur avec des œuvres tout à la fois drôles, gores ou même tout simplement un peu folles. Des films comme Action mutante, Le jour de la bête, Le crime farpait, Mes chers voisins, sont là pour l'attester.
Avec Balada triste de trompeta, Alex de la Iglesia a obtenu en 2010 à la Mostra de Venise les prix de meilleur réalisateur et de meilleur scénario. Est-ce que ces récompenses permettent de penser que le cinéaste s'est assagi pour donner lieu à une œuvre un peu plus consensuelle à l'habitude, lui permettant de remporter des prix dans des festivals ?
Absolument pas. C'est même tout l'inverse. Balada triste de trompeta est sans nul doute le long métrage le plus barré de son auteur. C'est un film complètement excessif, auquel d'ailleurs tout le monde n'adhèrera pas forcément.
Dans un style très différent de l'onirique Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, Alex de la Iglesia s'attaque ouvertement aux atrocités commises lors de la guerre civile espagnole (1936-1939) qui ont abouti à la victoire du clan des Nationalistes de Franco face aux Républicains.
Alex de la Iglesia montre à sa façon l'horreur de la guerre avec un film qui débute dans un cirque où des clowns amusent des enfants et où peu de temps après des militaires recrutent toutes les personnes valides pour aller au front. Fin de l'innocence des enfants que l'on n'amuse plus mais à qui l'on donne à voir la triste réalité de la guerre ? C'est possible. En tout cas, le réalisateur espagnol ne fait pas dans la dentelle et il offre au spectateur une scène d'une incroyable violence, tout à la fois drôle dans ses débordements gore – c'est tout bonnement incroyable de voir ce clown tueur affublé d'une machette qui s'en donne à cœur joie ! – et terrible pas ses conséquences tragiques et ses morts multiples.

Après un générique de début de film marqué par un mélange d'images d'archives sur le franquisme et sur le cinéma, le tout sur une musique particulièrement énergique, Alex de la Iglesia épuise son spectateur. Mais il a le mérite de lui évoquer de manière non détournée tous les ravages de la guerre civile d'Espagne et du régime franquiste (1939-1977).
Le film, qui débute en 1937 et se situe ensuite en 1973, s'inscrit d'ailleurs bien dans les dates de début de règne et de fin de règne de Franco.
Il faut dire que Franco a durablement marqué l'histoire d'Espagne. Le pamphlet politique est d'autant plus prenant.
Cela étant, le film ne se contente pas de la critique politique. Alex de la Iglesia en revient assez vite à ce qui lui plaît dans le cinéma : traiter de gens bien « barrés ». Ainsi, on va assister dans le film au combat à mort entre deux clowns – l'un qui fait rire les enfants mais est dans la vie privée très violent et cruel ; l'autre qui est le clown triste mais dispose d'une vraie sensibilité – pour l'amour d'une très belle acrobate. Tout cela se passe au départ dans un cirque, ce qui donne à penser qu'Alex de la Iglesia cite clairement le chef d’œuvre de Tod Browning, Freaks. De surcroît, ses principaux personnages deviennent de plus en plus cinglés et après un jeu de massacre sans concession, ils deviennent eux-mêmes de véritables freaks. Alex de la Iglesia en profite pour s'intéresser une fois de plus à des personnages marginaux, des laissés-pour-compte, des écorchés vifs. Le clown triste devient une sorte d'animal avant de se transformer en un véritable clown tueur. Quant à l'autre clown, il est sévèrement défiguré. Tout cela est très excessif et donne lieu à des scènes incroyables qui ne seront pas du goût de tout le monde.
Mais on peut croire en cette histoire car les sentiments sont exacerbés et cela reste après tout du cinéma.
Les différents acteurs du film sont à l'unisson et proposent eux aussi un jeu extrêmement outrancier. De ce point de vue, les performances de Carlos Areces et d'Antonio de la Torre sont tout bonnement jouissives, si l'on rentre dans cette histoire qui sort clairement de l'ordinaire.
Film très excessif qui est à réserver à un public averti, Balada triste de la trompeta n'est cependant pas uniquement un film destiné à choquer ou à amuser le spectateur. Le fond du film n'est pas dénué d'intérêt. Sans être l'un des films majeurs de 2011 car le réalisateur Alex de la Iglesia en fait peut-être trop, Balada triste de la trompeta est un film très original, et donc à voir.

Permalien 865 mots par nicofeel Email , 1255 vues • R�agir

11.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The silent house (La casa muda)

Réalisateur : Gustavo Hernandez

Durée du film : 1h28

Date de sortie au cinéma
: 16 mars 2011

Film disponible en DVD et en blu-ray le 17 août 2011


Avec
: Florence Colucci (Laura), Gustavo Alonso (le père de Laura), Abel Tripaldi (Nestor, le propriétaire de la maison), etc.

Par Nicofeel

Décidément les films de maison hantée sont très en vogue ces temps-ci. Dans un style qui n'est pas sans rappeler Paranormal activity, voici arriver The silent house (La casa muda de son titre original), un film uruguayen.
Présenté à Cannes en 2010 et au dernier festival de Gérardmer, The silent house est un film qui mérite d'être vu pour au moins une raison : il a été tourné entièrement en plan séquence, caméra à l'épaule avec l'une des dernières trouvailles des cinéastes qui n'ont pas beaucoup de sous : la caméra cannon 5 D.
Il faut bien reconnaître que le réalisateur Gustavo Hernandez est parvenu quelque chose de tout à fait impressionnant – en tout cas d'un point de vue purement technique – en tournant un plan séquence unique.
Cela donne, comme l'indique le film, la possibilité d'assister à de l'horreur en temps réel et cela accroît le côté documentaire de l'ensemble.
Petit rappel sur le pitch du film : une jeune femme, Laura, et son père sont venus nettoyer une maison que leur propriétaire s'apprête à vendre. Comme on peut s'en douter, une force mystérieuse va se manifester.
C'est sur ce scénario que le film va révéler l'interprétation de son actrice principale, Florence Colucci, qui est tout à fait crédible dans le rôle de cette jeune fille qui est rapidement apeurée dans cette maison hantée. Elle entend dès le début des bruits bizarres et cela ne cesse de l'inquiéter.
Voilà pour les points positifs. Malheureusement, dans l'ensemble,The silent house parvient difficilement à convaincre.
Le scénario n'a rien d'original. On a l'impression d'avoir vu cent fois la même chose et en bien mieux. On préfère sans nul doute se regarder REC, voire Le projet Blair Witch, que ce Silent house.
Et puis en raison certainement de son budget qui a dû être riquiqui, le film ne propose vraiment pas grand chose. Il y a des bruits étranges mais c'est quasiment tout pendant un bon moment. Il faut attendre près de 50 minutes pour que notre principale se retrouve dans le Noir.
Et puis l'un des problèmes du film est que lorsqu'il ne joue plus sur la suggestion mais révèle des éléments liés à ce qui s'est passé (les photos), on a bien du mal à rentrer dans ces explications. Pour ne rien arranger, le film donne lieu à une fin qui est complètement à côté de la plaque.
Du coup, à l'issue de ce long métrage, le sentiment est mitigé. Si sur le plan technique, le film est plutôt pas mal fait, les cadres étant assez soignés, pour le reste on navigue entre ennui et ridicule. Bref, tout cela donne l'impression d'avoir assisté à un pétard mouillé. Peut-être qu'avec un budget plus conséquent, le cinéaste Gustavo Hernandez serait capable de faire un film plus prenant. A voir, pour une prochaine fois.

Permalien 564 mots par nicofeel Email , 1605 vues • R�agir

09.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La conquête

Réalisateur
: Xavier Durringer

Durée du film
: 1h45

Date de sortie au cinéma : 18 mai 2011

Avec
: Denis Podalydès (Nicolas Sarkozy), Florence Pernel (Cécilia Sarkozy), Bernard Le Coq (Jacques Chirac), Samuel Labarthe (Dominique de Villepin), Saida Jawad (Rachida Dati), Hippolyte Girardot (Claude Guéant), Grégory Fitoussi (Laurent Solly), Dominique Besnehard (Pierre Charon), Michel Bompoil (Henri Guaino), etc.

Par Nicofeel

En 2006, l'humoriste Karl Zéro avait réalisé avec Michel Royer le film Dans la peau de Jacques Chirac, un faux documentaire présentant à sa façon la vie de Jacques Chirac par le biais d'images d'archives et de la voix de Didier Gustin qui imitait alors la voix du président français. Si ce film était tout à la fois drôle et intéressant par sa façon de montrer que les politiques sont prêts à tout pour obtenir le pouvoir, on pouvait tout de même regretter le manque d'enjeux. En effet, en 2006, Jacques Chirac terminait son deuxième mandat et on se doutait bien qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat de président.
En 2011, le cinéaste Xavier Durringer s'intéresse lui aussi à un homme politique, précisément celui qui a succédé à Jaques Chirac : Nicolas Sarkozy. On appréciera que cette fois le film se déroule pendant le mandat de l'homme politique qui est étudié. En effet, ce film se situe à un an de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy et il peut donc avoir des répercussions sur la suite des événements. Le film est donc particulièrement d'actualité.
Sa réussite principale tient sans aucun doute à sa description (peu enviable) des hommes politiques. Nicolas Sarkozy apparaît ainsi dans le film comme un homme prêt à tout pour obtenir le pouvoir. C'est ainsi que cet homme, qui ne pense pas aux élections présidentielles de 2007 uniquement en se rasant, choisit de faire parler de lui à chaque instant, qu'il soit à Bercy ou au Ministère de l'Intérieur. Le but est de focaliser l'attention sur lui pour que les médias parlent de son action. Le film indique également que l'on ne gagne pas une élection présidentielle sans certaines lignes directrices.
Il est nécessaire de faire passer des idées simples. C'est ainsi que le film rappelle à un moment donné le fameux « Travailler plus pour gagner plus. » Dans le même temps, Nicolas Sarkozy s'évertue, avec énergie, à ringardiser les autres hommes politiques. Cela va même jusqu'à se moquer d'eux de façon assez méchante. Ainsi, concernant Ségolène Royal, son adversaire du second tour des présidentielles 2007, il y a cette phrase mesquine, même si elle est non dénuée d'un humour certain : « Elle ne dit rien sur rien, mais avec le sourire ! »

Cette volonté de pouvoir n'est pas sans conséquences. Le film montre bien que la vie privée de Nicolas Sarkozy en est une des victimes directes. Cécilia Sarkozy est présentée comme une femme usée, qui ne supporte plus que sa vie privée soit étalée au grand jour et c'est donc tout naturellement qu'elle s'écarte progressivement de ce système. On voit bien qu'après une première rupture, elle est obligée de revenir provisoirement (très belle scène où Cécilia Sarkozy quitte tendrement l'homme qu'elle aime pour rejoindre très froidement un Nicolas Sarkozy qui l'attend de pied ferme) afin de sauver les apparences. Car on ne peut pas être élu président de la République en tant que célibataire. Il est nécessaire de faire passer cette belle image d'Epinal de la famille heureuse qui est réunie pour le meilleur et pour le pire. Au final Nicolas Sarkozy semble bien seul sur le plan privé.
Les autres personnages présentés dans le film ne sont pas mieux que lui. Ils sont même quasiment pires. Avec ses bonnes manières apparentes, Dominique de Villepin n'est pas non plus vraiment à son avantage dans ce film. Il nous est indiqué qu'il fait tout pour faire couler Sarkozy, avec en point d'orgue l'affaire Clearstream. Plus sournois que le Sarkozy qui nous est présenté dans le film, il enrage de voir son adversaire, qu'il affuble de quolibets (le « gesticulateur précoce » ; un homme « maniaco-dépressif ») progresser dans les sondages, et il se permet même une réflexion d'une certaine bassesse lorsque ce dernier est élu président : « ce nabot va mettre le pays au même niveau que sa taille. » Cela étant, Sarkozy n'est pas dupe et lui renvoie plusieurs fois la pareille. Lors de leur célèbre rendez-vous à la Baule où Dominique de Villepin n'avait pas hésité à faire venir les journalistes pour montrer sa belle plastique, on prête dans le film ce discours à Nicolas Sarkozy : « Ce que vous étiez beau Dominique ! On aurait dit Ursula Andress dans James Bond contre Docteur No ! »
Quant à Jacques Chirac, on sent à chaque instant qu'il souhaite mettre des bâtons dans les roues de Sarkozy, pour l'empêcher de réaliser son rêve présidentiel. C'est manifestement dû au fait que Chirac n'a pas admis que Sarkozy l'ait trahi au bénéfice de Balladur avant de se raviser.
Le constat sur notre monde politique qui est fait de bassesses, de trahisons en tous genres n'est pas un scoop, mais ramené à une fiction qui évoque la vie quotidienne, cela donne une certaine idée des personnages. Et puis rien de tel que d'utiliser le ton de l'humour pour faire passer un message. De ce point de vue, le film marque incontestablement des points.
Par ailleurs, un mérite certain du film est d'étayer le fait qu'on ne remporte pas une élection présidentielle tout seul. On a besoin d'être entouré de gens qui travaillent constamment à vos côtés, et qui sont parfaitement sur la même longueur d'ondes. C'est ainsi que le film présente toute l'équipe qui est dévouée à Sarkozy, de Laurent Solly à Claude Guéant en passant par Pierre Charon, Henri Guaino et Rachida Dati. Tous traquent l'actualité pour Sarkozy, participent à une certaine censure de la presse, écrivent les discours de leur chef et lui indiquent quels sont les plans à prévoir.
Pour avoir réussi un film plutôt satisfaisant dans l'ensemble – qui donne une image peu flatteuse des politiciens – Xavier Durringer peut remercier sa distribution, qui est de grande qualité. Au premier rang, on ne peut que souligner l'impressionnante prestation de Denis Podalydès qui incarne à merveille Sarkozy. Tant dans son timbre de voix que dans son attitude, il fait penser à Sarkozy. Florence Pernel est également parfaite dans le rôle de Cécilia Sarkozy, une femme qui est la seule à tenir tête à son époux et qui n'en peut plus de cette vie. Samuel Labarthe est aussi excellent en interprétant un Dominique de Villepin obsédé à l'idée de détruire l’inexorable ascension de Sarkozy. Le reste de la distribution est également de très bon niveau.
Cela étant dit, La conquête n'est pas dénué de défauts. D'abord, il faut bien reconnaître que sur le fond, on n'apprend pas grand chose. Tout ce qui se déroule sous nos yeux n'est que le rappel fictionnel d'événements qui ont fait les gros titres dans les médias. Sans son excellente distribution, Xavier Durringer aurait vu son film sévèrement amoindri, et peut-être réduit au rôle de la simple farce politique.
Ce manque de surprise se révèle d'ailleurs au niveau de la mise en scène. Mis à part cet élément scénaristique où Sarkozy, à quelques heures de son élection, se rappelle du passé (à partir de 2002), ce qui donne lieu à plusieurs scènes de flashbacks, il n'y a pas grand chose de remarquable. La mise en scène est très classique et se limite à des champs – contre champs. Le film se démarque d'un téléfilm parce qu'il a bénéficié de moyens relativement importants, qui se traduisent par un nombre important de figurants et par des scènes des spectacles qui rappellent les élections hautes en couleurs que l'on voit aux Etats-Unis.
Au final, La conquête est tout à la fois une comédie sur le pouvoir, une sorte de thriller politique et une histoire d'amour contrariée (la relation entre Cécilia et Nicolas Sarkozy). Le film vaut surtout par sa description des hommes politiques contemporains, qui parlent de l'intérêt général devant les caméras mais ne recherchent bien souvent que leur intérêt personnel.

Permalien 1456 mots par nicofeel Email , 1294 vues • R�agir

07.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Heartless

Réalisateur
: Philip Ridley

Durée du film : 1h54

Date de sortie au cinéma
: inconnue (film en DVD et en blu-ray le 5 juillet 2011)

Avec
: Jim Sturgess (Jamie Morgan), Clémence Poésy (Tia), Noël Clarke (A.J.), Timothy Spall (George Morgan), Ruth Sheen (Marion Morgan), Eddie Marsan (Weapons man), Joseph Mawle (Papa B), etc.

Par Nicofeel

Cela fait un bon moment que l'on avait plus entendu parler de Philip Ridley. Ce réalisateur britannique, auteur des excellents L'enfant miroir (1990) et Darkly noon (1995) nous revient avec un film qui fait beaucoup penser au mythe de Faust.
Le synopsis est le suivant : un jeune homme de 25 ans, Jamie Morgan (incarné par un convaincant Jim Sturgess), possède depuis la naissance une énorme tâche de vin du côté de son oeil droit. Cette tâche l'empêche de s'insérer comme il le souhaiterait dans la société, de vivre normalement et de fonder une famille. Au lieu de cela, il est victime de quolibets de jeunes du coin qui le traitent de Fantôme de l'opéra ou encore d'Elephant man.
Dans le secteur où résidait autrefois son père – qui est aujourd'hui décédé – il tombe nez à nez avec des gens encapuchonnés qui cachent des animaux à forme humaine.
Alors que ces êtres vont brûler sa mère, Jamie Morgan va par la suite faire un pacte avec un curieux personnage, Papa B, qui semble être invincible (les balles sont sans effet sur lui). Ainsi, en l'échange de graffiti qu'il concoctera sur les murs de la ville, il pourra renaître de ses cendres (comme dans le mythe de Faust, il est bien question d'une deuxième vie) et devenir un nouveau Jamie, sans sa tâche de naissance.
On voit bien que l'on est clairement dans une nouvelle adaptation originale du mythe de Faust. Le réalisateur Philip Ridley ne s'en cache d'ailleurs nullement puisque les allusions à l'enfer, voire même à Faust sont explicites : « Crois-moi, ce monde c'est l'enfer » ; un « Rondo rouge [une boisson] à la Faust.
S'il est question dans le mythe de Faust que le diable prenne l'âme de Faust ; dans Heartless, les volonté de Papa B ne sont guère plus réjouissantes. Ce dernier demande à Jamie de tuer des gens pour lui. Les graffitis avec l'indication « Dieu est un stupide enfoiré » (forcément, ce Papa B, sorte de diable, n'a pas spécialement Dieu dans son cœur) n'étaient qu'une feinte. Le but était clairement d'amener Jamie vers le côté maléfique.
Les demandes de Papa B sont vraiment horribles : il s'agit de tuer des gens, d'ôter leur cœur et de placer celui-ci devant une église.
Comme dans ses précédents films, le réalisateur Philip Ridley s'intéresse particulièrement à la notion de Mal avec un grand m.
Si le film comporte plusieurs scènes assez violentes, il n'y a pas vraiment de tension comme dans un Darkly noon.
La faute tient peut-être à un aspect onirique qui est moins visible à l'écran. Le personnage de la petite fille est bien là pour donner à penser au spectateur qu'elle n'est que le reflet de la personnalité changeante de Jamie. Cela dit, on sent qu'il manque quelque chose à ce conte horrifique.
C'est peut-être aussi le fait d'avoir situé le film dans un cadre urbain que l'on n'est moins sensible au propos.
Toujours est-il que s'il n'est pas le meilleur de son auteur, Heartless (dont la signification du titre se place sur plusieurs niveaux) est un film d'horreur tout à fait correct. La distribution du film est d'ailleurs de grande qualité. Outre Jim Sturgess qui est excellent dans le rôle du tourmenté Jamie, on ne peut que se réjouir du casting britannique du film. Il y a d'ailleurs beaucoup d'acteurs qui ont joué pour des auteurs britanniques. Par exemple, Timothy Spall, qui joue le rôle du père de Jamie, a été vu récemment dans Le discours d'un roi de Tom Hooper. La mère est jouée par Ruth Sheen, vu dans le sympathique Another Year de Mike Leigh. Dans le giron des acteurs de Mike Leigh, on retrouve également Eddie Marsan, vu dans Be happy. Ces acteurs et d'autres que je n'ai pas cité, sont bons dans ce film de Philip Ridley.
On attend avec intérêt le prochain film de cet auteur qui se fait bien trop rare.

Permalien 745 mots par nicofeel Email , 1288 vues • R�agir

05.07.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Animal kingdom

Réalisateur : David Michôd

Durée du film : 1h52

Date de sortie au cinéma : 27 avril 2011

Avec : James Frecheville (Josh Cody), Guy Pearce (inspecteur Leckie), Jacki Weaver (Janine « Smurf » Cody), Ben Mendelsohn (Pope Cody), Joel Edgerton (Baz Brown), Luke Ford (Darren Cody), Sullivan Stapleton (Craig Cody), Dan Wyllie (Ezra White), etc.

Par Nicofeel


Grand prix du festival de Sundance en 2010, Animal kingdom est le premier long métrage de l'australien David Michôd,
Le film commence de façon bien rude avec le jeune Josh Cody, un adolescent de 17 ans, qui vient d'appeler la police car sa mère vient de faire une overdose. Mais là où on est déjà étonné, c'est par le fait que Josh reste stoïque face à la mort de sa mère et il continue de regarder sans broncher la télévision.
Se retrouvant seul, il commet l'irréparable (mais ça il ne le saura que plus tard), reprendre contact avec ses racines en appelant sa grand-mère maternelle. La famille Cody, avec cette grand-mère et les oncles de Josh, n'est pas une famille comme les autres. C'est une famille de criminels. Les frères Cody connaissent une sorte de crise car les braquages ne leur permettent plus de faire des recettes importantes, et ce d'autant plus qu'ils sont surveillés en permanence par la police australienne. Il faut donc se tourner vers quelque chose de moins risqué, tel que la vente de drogue ou le fait de jouer en Bourse. Mais ce bouleversement des choses n'est pas du goût de l'ensemble des frères Cody.
Le film se déroule dans une ambiance tranquille en apparence – à la manière d'autres films australiens comme le thriller Lantana – mais qui est en faite lourde de manière permanente. On sent que quelque chose de grave peut se produire à n'importe quel moment. Et cela ne tarde pas à arriver. L'un des frères est victime de la police qui le tue froidement. C'est alors qu'un engrenage infernal va se mettre en route. Il ne faut pas oublier que les Cody sont de dangereux sociopathes. Chez eux, c'est le règne animal (traduction du titre du film). Leur réaction ne tarde pas à venir. Une patrouille de police est ainsi assassinée sans coup férir. Le jeune Josh est indirectement impliqué dans ces meurtres dans la mesure où c'est lui qui a volé la voiture qui a servi à tuer les policiers.
Tout le reste du film va alors consister en une sorte de thriller où Josh est tiraillé entre sa nouvelle famille qui l'invite fortement à se taire et la police, avec l'inspecteur Leckie, qui voit bien que Josh peut être un témoin capital dans cette affaire et cherche donc à le faire parler. Le film passe dès lors du film de mafieux, voire de psychopathes, à celui de thriller. Josh devient l'objet de toutes les attentions. Et à la manière des films de James Gray où un personnage ne se reconnaît pas dans les membres de sa famille (on pense notamment au film The yards et à sa fin sans concession), Josh finit par rejoindre la police. Mais ce choix – qui est celui de la justice, du bon sens – va accroître le côté dramatique et inéluctable du film. Sa petite amie va être une victime collatérale et il va subir des pressions importantes de sa famille, qui cherche carrément à l'exécuter.

Pour faire monter la pression, le réalisateur David Michôd a opté pour une mise en scène classique, fluide, avec de beaux mouvements de caméra continus. On regrettera simplement le choix d'agrémenter ce long métrage de nombreux ralentis qui ne sont pas spécialement justifiés et ralentissent l'action, lui donnant presque un côté irréel, alors qu'au contraire c'est le côté réaliste du film qui fait la grande qualité d'Animal kingdom.
Sur le plan moral, David Michôd a eu la bonne idée de ne pas livrer un film dichotomique avec d'un côté les gentils et de l'autre les méchants. Non la ligne de démarcation entre les deux n'est pas aussi évidente que cela. Malgré le fait que les Cody soient des gens dangereux et responsables d'actes répréhensibles, il n'est pas normal que les policiers rendent eux-mêmes la justice en décidant de tuer des membres de cette famille sans motifs légitimes. C'est de la vengeance gratuite. Et puis certains policiers sont montrés comme des gens qui trempent dans des affaires pas très catholiques avec les Cody. Finalement, seul le personnage de l'inspecteur représente de façon nette une justice intègre.
Cela donne d'ailleurs l'occasion d'évoquer le casting du film. Si le scénario du film et sa mise en scène sont irréprochables, il va sans dire que la distribution du film est pour beaucoup dans la réussite du film. James Frecheville incarne parfaitement ce jeune homme taciturne qui est balloté par tout le monde et qui ne sait pas trop où se situe sa place. Son manque de sentimentalisme est contrebalancé par l'amour sincère qu'il porte à sa petite amie. Un autre acteur marquant est sans nul doute Ben Mendelsohn, qui joue l'oncle Pope, dont chacune des apparitions donne froid dans le dos. Quant à Guy Pearce, il est très bon dans le rôle de ce policier qui cherche à clore ce dossier, tout en restant toujours dans la légalité. Mais surtout, le film dresse le portrait d'une femme machiavélique. Jacki Weaver est vraiment bluffante dans le rôle de cette mère qui est gentille en apparence, jouant la carte affective à fond (elle embrasse sur la bouche ses enfants), alors que dans les faits, c'est certainement l'être le plus dangereux du film. On comprend aisément que c'est elle qui actionne ses fils comme elle l'entend, tels des marionnettes. Sans conteste, voilà un personnage que l'on n'est pas prêt d'oublier et Jacki Weaver est parfaite dans ce rôle.
Au final, Animal kingdom est un excellent film policier, mélange de drame familial et de thriller. On attend donc avec une certaine impatience le prochain film de David Michôd.

Permalien 1049 mots par nicofeel Email , 1642 vues • 1 r�action

30.06.11

05:55:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Gianni et les femmes

Réalisateur : Gianni Di Gregorio

Durée du film : 1h30

Date de sortie au cinéma : 1er juin 2011

Avec : Gianni Di Gregorio (Gianni), Valeria de Franciscis (la mère), Elisabetta Piccolomini (la femme), Alfonso Santagata (Alfonso), Valeria Cavalli (Valeria), Kristina Cepraga (Kristina), Michelangelo Ciminale (Michelangelo), Aylin Prandi (Aylin), Teresa Di Gregorio (Teresa), Lilia Silvi (Lilia), etc.

Par Nicofeel

Après son bien sympathique Déjeuner du 15 août, comédie italienne très drôle, l'acteur-réalisateur Gianni Di Gregorio est de retour. On ne change pas une équipe qui gagne. Du coup, le réalisateur italien a décidé à nouveau de faire une chronique italienne autour de son personnage qu'il a créé de toutes pièces. Et puis, pour ceux qui connaissent Le déjeuner du 15 août, quelques personnages sont de retour. La mère de Gianni est ainsi de retour. Elle continue dans le film à déranger son fils pour des broutilles.
Mais surtout le film, comme l'indique clairement son titre, est marqué par la relation entre Gianni et les femmes. Et tous types de femmes. Il y a d'abord la relation avec sa mère, qu'il essaie d'arnaquer au départ en tentant de récupérer son appartement. Mais la mère est plus maligne qu'il ne le pense. Si elle aime son fils, elle lui rend tout de même bien la pareille en choisissant de vendre sa maison en viager à une amie ! Le pauvre Gianni se fait bien avoir. Il est finalement comme déshérité. Mais tout cela se passe sur le mode de l'humour.

Du côté de sa relation avec les femmes, il y a finalement toutes ces femmes qui lui plaisent. Gianni aime tout aussi bien ses anciens amours que de belles jeunes femmes. Et il aime les attributs féminins, notamment les fortes poitrines. Complètement obsédée par les femmes, il ne peut pas s'empêcher de les séduire. Mais Gianni n'a plus 20 ans et ce séducteur sur le déclin est victime de son âge. Il ne peut plus faire illusion comme auparavant. Les femmes savent que Gianni les aime et du coup elles profitent de lui : il y a sa belle voisine qui le "branche" gentiment et fait faire ses courses par Gianni ; il y a les anciennes amours de Gianni qui rentrent dans son jeu tout simplement pour obtenir un bon repas, car Gianni est un vrai cordon bleu.
On comprend donc bien que le film joue la carte de l'humour à fond. Si Gianni est omniprésent, d'autres personnages sont également hauts en couleurs. Il y a la mère de Gianni qui est particulièrement lucide ; il y a le petit ami de la fille de Gianni qui squatte son appartement ; il y aussi le Saint-Bernard de la voisine de Gianni que celui-ci promène de temps à autre (et notamment lors d'une scène où il est complètement à côté de ses pompes).
Tous les acteurs sont attachants dans le film et ils prennent leur rôle à coeur de façon complètement naturelle, à tel point qu'on a l'impression qu'ils sont les personnages qu'ils interprètent. Gianni Di Gregorio est évidemment le plus remarquable d'entre eux, étant capable de faire sourire le spectateur par son amour immodérée des femmes et la façon dont il se fait "jeter" à chaque fois. Les autres acteurs sont aussi très bons. Et les actrices sont belles, en plus de savoir bien jouer le jeu d'acteur !
Plutôt correctement mis en scène, Gianni et les femmes vaut avant tout pour sa succession de tranches de vie et ses personnages qui sont amusants.
Le film est assez léger et permet de passer un bon moment. Cela n'est pas un film intellectuel. C'est uniquement un divertissement de qualité. La fin du film, qui se déroule sur l'excellente musique des Pixies Here comes your man, est particulièrement drôle et n'est pas sans rappeler d'une certaine manière un certain Very bad trip - à la différence près qu'il s'agit d'un fantasme.
Voilà donc un film à voir.

Permalien 695 mots par nicofeel Email , 1540 vues • R�agir

29.06.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The man from Earth

Réalisateur
: Richard Schenkman

Durée du film : 1h27

Date de sortie au cinéma : inconnue (film disponible en DVD et en blu-ray le 5 juillet 2011)

Avec : David Lee Smith (John Oldman), John Billingsley (Harry), Ellen Crawford (Edith), Tony Todd (Dan), etc.

Par Nicofeel

Produit en 2007 et arrivant seulement maintenant (dans quelques jours) dans les bacs DVD et blu-ray, The man from Earth est un film assez curieux. Le réalisateur a décidé de partir d'une idée simple : un universitaire décide de quitter son travail et ses amis pour changer de région. Il les réunit chez lui pour un petit discours d'adieu. Devant l'étonnement de ses collègues de le voir partir, il tombe le masque : en fait, il n'est pas un homme de 35 ans. En fait, il a plus de 14 000 ans, ce qui fait qu'il est né durant la période du Paléolithique.
C'est avec ce pitch particulièrement étonnant que débute le film. Tout l'intérêt de ce film réside dans les questions-réponses qui vont suivre. La première donnée est déjà de réussir à faire face à l'incrédulité de son auditoire. En effet, comment faire passer une chose extraordinaire pour vrai ? Cela n'est pas évident. Ensuite, la question est de savoir comment une telle chose a pu avoir lieu. Intelligemment, le réalisateur ne donne pas de réponses mais laisse le spectateur sur plusieurs pistes : une régénération parfaite des cellules pour une raison inconnue ? ; une incarnation divine ? un vampire ? Ou tout simplement l'idée est de se dire qu'il affabule. Ainsi, il y a matière à penser qu'il serait atteint d'Alzheimer ou qu'il serait gravement malade.
La suite du film constitue sur de nombreuses questions-réponses qui ont lieu pour savoir comment s'est passée la vie de cet homme durant toutes ces époques. Force est de constater que même si c'est plaisant à écouter (après tout, on se dit que s'il nous arrivait la même chose, cela serait incroyable), le réalisateur enfonce bien souvent des portes ouvertes avec à de nombreuses reprises l'explication de lieux communs.
L'acteur principal du film est beaucoup plus convaincant quand il évoque ses sentiments : le fait de devoir changer tous les 10 ans de métier car on se rend bien compte sinon qu'il ne vieillit pas ; le fait de ne pas pouvoir fonder une famille ; le fait de vivre à travers les âges mais de rester seul.
Voilà donc grosso modo pour les qualités de ce film qui est assez surprenant. On voit bien que l'on n'a pas besoin de gros besoins pour faire un film de science-fiction.
Dans sa globalité, le film en est réduit à sa plus simple expression : pas d'effets spéciaux, quasiment aucune scène d'extérieur, des mouvements de caméra qui sont limités au maximum.
Cela étant dit, même si le scénario est plutôt intelligent, le film tourne tout de même un peu en rond et n'offre pas vraiment de rebondissements majeurs. Le film est une sorte de huis-clos puisqu'il se déroule au même endroit, dans la même pièce, pendant quasiment toute sa durée. La fin est relativement attendue. Elle manque d'audace. On a presque une fin digne un film d'Hollywood.
Du côté des acteurs, c'est loin d'être formidable. On a du mal à les trouver géniaux, d'autant qu'ils débitent bien souvent des paroles assez banales. On est parfois étonné de leurs réactions qui paraissent quelque peu amorphes.
Au final, The man from earth vaut avant tout pour son idée de base qui est originale et qui permet de conserver le spectateur en haleine jusqu'au bout. Pour autant, il demeure évident que lorsque l'on a vu le film une fois, l'intérêt d'un deuxième visionnage est des plus limités. C'est peut-être bien ce qui prouve que le manque de budget du film a handicapé celui-ci. En effet, le cinéaste a vraiment rétréci son intrigue au maximum. Avec des moyens supplémentaires, il aurait prévoir quelques surprises scénaristiques.
Voilà tout de même un film à voir, qui change clairement des films de science-fiction d'action.

Permalien 717 mots par nicofeel Email , 1491 vues • R�agir

28.06.11

05:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Lacérés

Petite production horrifique américaine datant de 2006, ce Lacérés pourra compter sur sa "légende urbaine" amenant des situations bien graphiques pour pouvoir espérer innover un minimum et désormais, depuis le 14 juin le film est disponible chez nous grâce à l'éditeur Emylia, qui s'est encore s'efforcé de nous dénicher un p'tit inédit sympathique !

Lacérés

Le script va laisser une légende raconter qu’une jeune fille a survécu à son père qui, un jour de colère l’a défigurée et jetée dans un marécage. Depuis, elle erre dans les bois armée d’un couteau à la recherche d’un nouveau visage à arracher à ses victimes… Ce soir une famille partie camper dans ces bois va découvrir que ce conte n’est peut-être pas qu’une légende et va faire une rencontre cauchemardesque et fantomatique… Leur nuit va se transformer en véritable lutte pour sortir des bois et survivre… Qui perdra la face, qui la gardera ?

Lacérés

Malgré la présence de stéréotypes inhérents au genre, le métrage parviendra à devenir impactant et même bien sanglant, notamment dans un dernier acte sauvage et ce avec cette tueuse sans pitié qui s'aventurera par certains aspects sur les traces sordides d'un Leatherface. La critique complète du film étant disponible ici dans son édition en zone 1.

Lacérés

Le DVD proposé par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et en anglais sous-titré également en DD5.1 mais aussi en DTS. Par contre, aucun bonus ne viendra prolonger la vision du film.

Lacérés

Donc, c'est depuis le 14 juin que nous pouvons découvrir ce nouvel inédit horrifique et graphique ayant traversé l’Atlantique grâce à l'éditeur Emylia !

Lacérés menu général
Lacérés les chapitres
Lacérés la sérigraphie DVD
Lacérés les réglages audios
Permalien 300 mots par nicore, 1435 vues • 1 r�action

23.06.11

05:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Cold prey 3

Réalisateur
:Mikkel Braenne Sandemose

Durée du film
: 1h33

Date de sortie en DVD
: 21 juin 2011

Date de sortie en blu ray : 5 juillet 2011

Avec
: Ida Marie Bakkerud (Hedda), Julie Rusti (Siri), Kim S. Flack-Jorgensen (Anders), Pal Stokka (Magne), etc.

Par Nicofeel

Voilà le retour de Cold prey et donc de son tueur. Après un premier opus plutôt satisfaisant et un deuxième opus qui marquait déjà un sévère recul au niveau de la qualité de l'ensemble, on était en droit de se demander quel est l'intérêt de mettre en scène un nouveau film pour cette franchise.
En fait, il ne s'agit pas d'une suite mais d'un retour aux origines. On s'intéresse cette fois au tout début des agissements sanglants du mystérieux tueur.
L'action initiale a lieu en 1976 avec un garçon handicapé de 11 ans qui est maltraité et va quitter un complexe hôtelier où il logeait avant de revenir tuer sa mère et son beau-père, ce qui n'est pas sans rappeler le début d'Halloween. Le tueur est ainsi en marche ett l'action va alors se dérouler 12 ans plus tard, en 1988. Le tueur a alors 23 ans.
Le film nous met bien dans l'ambiance des années 80 avec par exemple le fait que l'on entende du Kim Wilde. Comme dans Cold prey premier du nom, les principaux protagonistes du film vont être une bande de jeunes. On a précisément 4 garçons et 2 filles venus faire une balade en montagne.
Sauf que, évidemment la balade va se résumer à des attaques de notre dangereux psychopathe. Le film ne brille absolument pas par son originalité mais son réalisateur a le mérite de « faire le boulot ». Ainsi, on a droit à une élimination des jeunes les uns après les autres. Après tout, on est bien dans un slasher. Pour ne pas être trop redondant, le film propose différents types de blessures et en fin de compte de morts : un personnage se fait vider de son sang ; un autre se prend un coup de couteau. Il y a en aussi qui sont victimes de pieux ou encore de flèches.
Par ailleurs, si le film reste regardable, c'est aussi en raison de son environnement. On peut admirer de très beaux paysages de montagne avec grottes et lacs. L'environnement hostile que l'on voit dans le film n'est pas sans rappeler Délivrance de John Boorman. Toutes proportions gardées car si Cold prey 3 bénéficie d'une belle photographie, d'une mise en scène satisfaisante et de meurtres qui permettent de passer le temps, c'est bien tout ce qu'on peut en tirer.
Car il faut bien reconnaître que ce slasher est un pur consommable qui n'apporte très franchement pas grand chose à la franchise des Cold prey.
De plus, les acteurs n'ont franchement aucun charisme. Mais bon ça ne c'est pas le plus grave. Surtout, ces jeunes agissent souvent comme des bêtas, sans réfléchir. En étant plusieurs et en unissant leurs forces, ils auraient sans doute l'occasion de battre le psychopathe mais ils ne le font nullement. Ou alors quand ils ont la possibilité de le tuer, ils ne pensent qu'à s'échapper. Vraiment pas malins ces jeunes. Même si on comprend bien que s'ils étaient intelligents, il n'y aurait plus de scénario !
Dans le même ordre d'idée, le film comporte moults incohérences avec au premier rang desquelles le fait de savoir comment un gamin handicapé de 11 ans peut devenir 12 ans plus tard un dangereux psychopathe, véritable force de la nature.
Au final, Cold prey 3 est un slasher qui se laisse regarder, mais peine franchement à convaincre. Si ce n'était pas spécialement un film de la franchise des Cold prey, on n'en ferait pas toute une affaire. Cold prey 3 est au fond un slasher sans âme, sans originalité, mais qui ne démérite pas. C'est la comparaison avec Cold prey, le premier du nom, qui rend ce long métrage peu intéressant.

Permalien 686 mots par nicofeel Email , 1628 vues • R�agir

22.06.11

05:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le complexe du castor

Réalisatrice
: Jodie Foster

Date de sortie du film : 25 mai 2011

Durée du film
: 91 minutes

Avec : Mel Gibson (Walter Black), Jodie Foster (Meredith Black), Anton Yelchin (Porter Black), Riley Thomas Stewart (Henry Black), Jennifer Lawrence (Norah), etc.

Par Nicofeel

Présenté cette année au festival de Cannes en sélection officielle (hors compétition), Le complexe du castor représente le troisième film derrière la caméra de l'actrice Jodie Foster. A l'instar de ses deux précédents longs métrages en tant que cinéaste, à savoir Le petit homme (1992) et Week-end en famille (1996), Jodie Foster traite avant tout dans Le complexe du castor de la famille.

Ici, on suit Walter Black (Mel Gibson), un homme qui a tout pour être heureux. Sur le plan professionnel, il est à la tête d'une entreprise de jouets. Sur le plan personnel, il est marié avec Meredith, une femme qui est ingénieur (Jodie Foster). De plus il a deux enfants. Pourtant, malgré tout cela, Walter Black n'est pas bien dans sa peau. C'est un homme dépressif qui n'arrive plus à communiquer avec les gens qui l'entourent, et qui passe ses journées à prendre des médicaments et à dormir.

Son épouse, qui a tout fait pour lui, ne sait plus comment faire. D'autant que la personnalité négative de Walter se transmet sur ses enfants. Le jeune Henry se révèle particulièrement solitaire alors que l'adolescent Porter ressemble de plus en plus à son père, ce qui l'indispose au plus haut point. C'est donc avant tout pour le mal qu'il cause sur le moral de ses enfants que Meredith décide de le mettre à la porte de sa maison.

Walter, qui rate de peu le suicide dans une scène tragi-comique, récupère dans une poubelle une marionnette de castor. Même si l'on n'y fait pas forcément attention, l'instant est très symbolique. Le fait d'aller chercher quelque chose dans une décharge est une façon pour Walter de faire table rase du passé (qui est donc mis à la poubelle) et de s'accorder un nouveau départ.

Le problème reste cependant entier. Walter est toujours déprimé et ne peut supporter la personne qu'il est devenue au fil du temps. De plus, comment obtenir une nouvelle chance alors que l'on a perdu toute crédibilité au niveau de son entourage ? Pour résoudre cette question, Walter prend le parti d'utiliser sa marionnette qui va parler à sa place et représenter en quelque sorte un nouveau Walter. En prenant un timbre de voix différent de la sienne, Walter crée donc un nouveau Walter, un Walter plus serein, plus optimiste, qui affronte plus facilement la réalité.

Cela étant dit, Walter doit d'abord réussir à faire accepter le principe de cette curieuse thérapie (la marionnette du castor étant sans cesse accrochée au bras droit de Walter) à son entourage. Tout comme il n'est pas évident pour la réalisatrice Jodie Foster de faire accepter cette marionnette pour le spectateur. Car au début que l'on voit le castor, on a tendance à en rire en se disant que cet homme, Walter Black, est complètement malade. Oui, mais voilà, c'est le but même du film de Jodie Foster. Sur un thème aussi sérieux que la dépression, avec cette histoire de marionnette, Jodie Foster s'attaque à un sujet risqué qui aurait pu sombrer dans le ridicule. La cinéaste américaine évite à tout moment cet écueil et réussit au contraire à montrer de manière admirable à quel point la dépression est un processus destructeur dont il est difficile d'en sortir.

Même lorsque Walter Black revient dans la maison familiale avec un optimisme retrouvé, on voit bien malgré tout qu'il y a toujours un malaise. Certes, Walter réussit à nouveau à se faire aimer de son épouse et à se faire apprécier de son jeune fils. Walter obtient également la reconnaissance de ses collègues de travail en remettant la société à flot et en créant une nouvelle ligne de jouets, tout simplement monsieur Castor qui devient rapidement le numéro 1 des ventes.

Oui mais voilà tout cela n'est que de la poudre aux yeux. Walter Black n'arrive pas à affronter la réalité sans passer par sa marionnette qui joue le rôle d'une sorte de tampon. Pourtant, cet état de fait ne peut durer indéfiniment. Comme on a coutume de le dire, la réalité finit toujours par vous rattraper. Walter n'échappe pas à cette règle. Si au début du film, la marionnette apporte une touche de gaieté, d'amusement (voir par exemple la scène où Walter prend la douche avec sa marionnette) - même pour le spectateur -, progressivement elle crée une situation de malaise et on voit bien que le film ne peut que virer au drame. L'épouse de Walter, Meredith, ne peut plus supporter ce castor (voir la scène où Meredith ne peut plus supporter d'avoir dans le lit conjugal cette marionnette qui donne l'impression de faire un ménage à trois, ou pire d'avoir un époux qui ne s'assume pas en tant que tel) et les événements s'enchaînent de façon inexorable contre Walter. Ce dernier est amené à frapper involontairement son fils aîné, Porter, qui ne le supporte pas (sûrement parce qu'il lui ressemble de plus en plus) et plus tard dans le film à commettre un acte irréparable qui va signifier la fin de sa nouvelle vie avec le castor tout comme la fin de son aventure professionnelle.

Le film de Jodie Foster est poignant et très fort sur le plan émotionnel. On s’accroche aux différents personnages du film. Car si Mel Gibson est touchant dans le rôle de cet homme vulnérable qu'est Walter Black, il n'est pas le seul à féliciter. Les autres acteurs du film sont formidables. A commencer par Jodie Foster qui, outre le rôle de réalisatrice, tient également celui de Meredith, l'épouse de Walter. Elle constitue judicieusement son opposé. Elle est une femme aimante, calme, posée, accomplie dans son travail. Elle permet au spectateur de s'interroger sur la question de la normalité. En effet, comment fait-on quand on a un chez soi son conjoint qui agit de façon bizarre et que, quoi que l'on fasse, cela ne sert à rien ? La réalisatrice Jodie Foster a réussi son film car celui-ci évoque des questions universelles autour de la famille.

Les autres acteurs du film ne sont pas cantonnés à de simples seconds-rôles. Anton Yelchin est très bon dans le rôle de Porter, le fils aîné des Black, qui hait son père et cherche à se différencier de lui, comme le prouvent tous les « post it » qui égayent le mur de sa chambre et rappellent toutes les similitudes qu'il a avec son père. Avec le personnage joué par Anton Yelchin, Jodie Foster aborde de manière frontale le mal-être adolescent. Cette question est également au coeur des préoccupations de la belle Norah, l'amie de Porter, qui est interprétée par l'excellente Jennifer Lawrence, découverte dans le film Winter's bone. Le personnage de Norah a très bien été étudié et apporte un complément important dans ce film. Norah est une jeune femme qui a tout pour être heureuse. Elle est belle, elle est jeune, elle est brillante à l'école. Et pourtant, elle n'est pas heureuse. Elle n'arrive pas à se remettre du décès de son frère qui est mort d'une overdose. Le personnage de Norah, qui est joué avec beaucoup de justesse, donne une dimension supplémentaire au film. Il expose clairement au spectateur que l'on peut tous être sujet à un mal-être intérieur, pour diverses raisons. La problématique est de réussir à en sortir et de s'appuyer sur les gens que l'on aime.

La fin du film, même si elle est un peu trop rapide et quelque peu convenue, étaye bien cette idée.

En conclusion, sans avoir l'air d'y toucher, Le complexe du castor constitue un véritable film d'auteur. Le pari était loin d'être gagné d'avance pour Jodie Foster qui s'est attaquée à la question de la dépression en utilisant brillamment un ton tragi-comique. Mel Gibson, star sur le déclin en raison de ses frasques sur le plan personnel, est brillant dans le rôle d'un homme détruit qui cherche à se reconstruire. A lui seul, il justifie que l'on aille voir ce complexe du castor.

Permalien 1445 mots par nicofeel Email , 1286 vues • 1 r�action

21.06.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Limitless

Réalisateur
: Neil Burger

Durée du film : 1h45

Date de sortie au cinéma : 8 juin 2011

Avec : Bradley Cooper (Eddie Morra), Robert de Niro (Carl Van Loon), Abbie Cornish (Lindy), Anna Friel (Melissa), etc.

Par Nicofeel

Réalisateur du sympathique film L'illusionniste (2007), Neil Burger est de retour avec un film assez original. Le synopsis du film raconte l'histoire d'Eddie Morra, un écrivain raté, qui a de sérieux problèmes financiers, qui est lâché par sa copine et qui est en train de sombrer dans un début de dépression. C'est alors que par hasard il tombe sur son ex beau-frère qui lui offre une pilule qui va littéralement changer sa vie. En effet, cette pilule, le NZT, agit comme une drogue qui va décupler ses capacités intellectuelles. Du coup, Eddie n'est plus du tout le même homme. Il voit les choses beaucoup plus vite qu'auparavant et il peut utiliser à fond toutes les possibilités offertes par son cerveau. En quelques jours, il réussit à boucler le livre dont il n'avait jamais pu achever la première page !
Rapidement, Eddie gravit quatre à quatre les échelons de la société. Il s'attaque au monde de l'économie afin de gagner un maximum d'argent. On peut voir ici un parallèle entre le principal protagoniste de ce film et celui de Pi de Darren Aronofsky. En effet, dans les deux cas, les personnages réfléchissent sur les chiffres de la Bourse, en pensant qu'ils ont des suites logiques. Et puis comme dans Pi, le personnage principal est pourchassé. Enfin, comme dans Pi, les personnages sont victimes de violents maux de tête.

Ici, Eddie doit faire face aux autres personnes qui ont eu accès au NZT et qui cherchent à nouveau à utiliser ce produit. On se retrouve donc avec une sorte de thriller mâtiné de fantastique. Le film comprend de nombreux rebondissements. D'autant qu'Eddie, doit en même temps résoudre le problème les effets indésirables (vomissements, trous de mémoire très importants) liés au NZT.
Si le film est avant conçu comme un divertissement grand public, le réalisateur Neil Burger a tout de même voulu faire passer un message. Ainsi, l'évocation du monde de la finance avec la plus grande fusion d'entreprises de l'histoire n'est pas anodine. Elle est là pour appuyer l'idée selon laquelle de nos jours certaines personnes sont capables de gagner beaucoup d'argent en peu de temps. Le réalisateur critique ouvertement la génération de jeunes gens, genre Facebook ou Youtube, qui se font de l'argent en un rien de temps. On est dans une société de l'argent facile.
Pour bien étayer son propos, le cinéaste Neil Burger a confié le rôle principal du film à Bradley Cooper, le beau gosse de Very bad trip, qui campe ici avec brio un personnage qui a des ambitions de plus en plus importantes. On notera aussi la présence au casting d'un Robert de Niro d'une exemplaire sobriété. Ca le change clairement des rôles surfaits où on a pu le voir dernièrement en train de cabotiner à mort.
Limitless est donc un film qui bénéficie de plusieurs qualités. Pour autant, le réalisateur gâche un peu l'ensemble en raison d'une mise en scène qui joue beaucoup trop sur le côté clinquant. Les effets de mise en scène sont incontestablement un peu trop tape-à-l'oeil. Certes l'idée est de montrer ce que ressent le personnage lorsqu'il ingurgite le fameux NZT. Pour autant, le réalisateur en fait trop en nous assénant des travellings avant à tout va, des accélérés ou encore des déformations de l'image. Tout cela paraît un peu surfait et surtout cela prouve une fois de plus que nombre de réalisateurs américains ne peuvent s'empêcher de prendre indirectement le spectateur pour un imbécile, en surlignant au possible certaines scènes. Et puis ces effets visuels finissent par donner mal au crâne. C'est dommage. Dans le même ordre d'idée, une voix-off nous explique tout ce qui se passe.
Au final, Limitless (littéralement « sans limites ») est une sorte de thriller qui parvient largement à capter l'attention du spectateur par un scénario plutôt bien pensé. Cependant, la mise en scène clippesque du réalisateur finit franchement par moments par exaspérer et amoindrit donc une partie du plaisir que l'on prend à regarder ce film. Je conseille tout de même le visionnage de ce long métrage qui est globalement bien fichu.

Permalien 781 mots par nicofeel Email , 1536 vues • R�agir

17.06.11

05:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le gamin au vélo

Réalisateurs : Jean-Pierre et Luc Dardenne

Durée du film : 1h27

Date de sortie au cinéma
: 18 mai 2011

Avec : Cécile de France (Samantha), Thomas Doret (Cyril), Jérémie Rénier (Guy Catoul), etc.

Par Nicofeel

Présenté au dernier festival de Cannes en compétition officielle, voici venu le temps d'assister en salles au dernier film des frères Dardenne. Ne changeant absolument pas de fusil d'épaule ni de recette, les frères Dardenne nous proposent une chronique sociale, que l'on pourrait résumer comme étant un mélange entre Les quatre cents coups de François Truffaut et L'enfant, autre film des frères Dardenne.
D'ailleurs, à la vue du gamin au vélo, les similitudes avec L'enfant sautent au yeux. Il y a d'abord l'acteur Jérémie Rénier qui se trouve dans les deux films. Dans L'enfant, il est un jeune père qui ne se soucie pas de son enfant et qui, en raison d'un manque d'argent, va même jusqu'à le vendre ! Dans Le gamin au vélo, Jérémie Rénier abandonne son fils, Cyril, âgé d'une dizaine d'années, qui se retrouve alors sans famille. Pas vraiment animé dans les deux cas par la moindre affection en tant que père, il est à chaque fois à l'origine de drames.
Dans ce nouveau film des frères Dardenne, le peu d'intérêt que Guy (le personnage qu'interprète Jérémie Rénier dans le film) porte à son fils, fait complètement perdre les pédales au jeune Cyril, qui est comme perdu. Au début, on ne peut être qu'ému par la volonté indéfectible de Cyril qui, placé dans un centre pour jeunes, cherche à tout prix à revoir son père et à vivre avec lui. C'est dans le cadre de l'une de ses recherches qu'il tombe sur la belle Samantha, une femme qui n'a pas d'enfant et voit en Cyril le moyen d'avoir d'une autre façon un enfant.
C'est là où à titre personnel je n’accroche pas forcément au film. Cyril, qui est très perturbé par le fait que son père le rejette, a bien du mal à savoir dans quelle direction aller. A tel point qu'il en fait voir de toutes les couleurs à Samantha. J'ai du mal à saisir comment une jeune femme puisse accepter de prendre sous sa coupe un enfant qui est particulièrement instable, qui fait plein de bêtises, qui l'agresse physiquement, lui fait perdre son ami et l'oblige à rembourser des sommes d'argent lorsqu'il se met à frapper des gens.
L'amour est certes plus fort que tout, c'est tout de même un peu difficile à comprendre. Mais il faut croire que Samantha tient beaucoup à Cyril, comme si c'était son propre enfant. Le film des frères Dardenne est d'ailleurs un peu plus positif que d'habitude car il offre une fin assez positive, une fin qui dénote un certain optimisme.
Côté distribution, si Cécile de France et Jérémie Rénier sont comme souvent tout à fait appréciables dans leurs rôles respectifs, la vraie surprise vient du jeu du jeune Thomas Doret qui interprète un gamin qui est toujours particulièrement motivé à l'idée de retrouver son père ou de s'en sortir (d'où son surnom de pitbull). C'est assez justement qu'on le voit bien souvent en mouvement sur son vélo qui lui permet de libérer toute l'énergie négative qu'il a en lui.
Au final, Le gamin au vélo est loin d'être un mauvais film. Pour autant, il s'agit d'une œuvre relativement convenue des frères Dardenne, qui ne nous surprennent jamais vraiment. La chronique sociale est bien là. On nous montre assez adroitement d'une part un côté peu reluisant de la condition humaine (voir le personnage joué par Jérémie Rénier) et d'autre part une personne prête à tout pour aider ce jeune garçon. Mais le film n'atteint pas l'ampleur des oeuvres précédentes des frères Dardenne. Peut-être que la fin optimiste est-elle révélatrice d'un certain manque d'ambition. Les réalisateurs ont-ils été au bout de leurs idées ? Pas sûr. Pour vous en convaincre, il reste à aller regarder ce film qui demeure tout de même plus que correct.

Permalien 729 mots par nicofeel Email , 1579 vues • 1 r�action

16.06.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Mr Nice

Réalisateur : Bernard Rose

Durée du film : 2h01

Date de sortie au cinéma
: 13 avril 2011

Avec : Rhys Ifans (Howard Marks), Chloë Sevigny (Judy), David Tewlis (Jim McCann), etc.

Par Nicofeel

Cela faisait un petit bout de temps que Bernard Rose avait disparu de la circulation. C'est donc avec un certain plaisir que l'on retrouve le nouveau film du cinéaste culte de Candyman. Avec Mr Nice, Bernard Rose adapte le best-seller autobiographique d'Howard Marks. Cet homme a eu une vie pour le moins extraordinaire. Diplômé à la prestigieuse université d'Oxford, il s'est fait connaître en étant dans les années 70 l'un des principaux trafiquants de drogue de la planète. Pour ce faire, il a créé de multiples sociétés et a utilisé de nombreuses identités, dont celle de Mr Nice. Mais ce n'est pas tout. Pour s'en sortir, Howard Marks s'est entouré d'un improbable réseau comprenant l'IRA, la mafia, la CIA et surtout le MI6 (les services secrets britanniques). Avec tout ce beau monde, Howard Marks a réussi à être la plaque tournante de la revente de cannabis entre le Moyen-Orient et le Royaume-Uni. Il a même pénétré le marché américain, ce qui lui a tout de même un séjour de sept ans de prison.
Au vu de cet énoncé synthétique de la vie d'Howard Marks, on comprend que le film n'a que l'embarras du choix pour raconter des histoires extraordinaires. D'autant qu'Howard Marks s'est révélé être un formidable manipulateur.
Le cinéaste Bernard Rose débute son film dans un joli noir et blanc qui nous explique l'adolescence d'Howard Marx, montrant que le principal protagoniste du film, est clairement un homme très intelligent. Ce noir et blanc donne également un côté mystérieux au film. On se demande alors si Bernard Rose va se lancer dans des scènes surréalistes, qui ont fait le succès de ses films Candyman ou Paperhouse.

Eh bien malheureusement ce n'est pas le cas. Il y a bien quelques scènes étonnantes, notamment lorsque Howard fume pour la première fois un joint ; qu'il se crashe en voiture et n'a bizarrement rien du tout ; qu'il vole un projecteur pour visionner avec son allié de l'IRA des films pornographiques ! Mais c'est tout. On aurait espéré un peu plus d'un cinéaste aussi doué et novateur que Bernard Rose. Dans Mr Nice, il n'y a pas spécialement d'éléments étonnants : on assiste à une présentation et une fin très théâtrale avec le personnage d'Howard Marks qui raconte son histoire au public.
Bernard Rose s'est contenté de reprendre les événements marquants de la vie d'Howard Marks et de les transcrire à l'écran. Ce biopic est en fin de compte très classique dans sa forme. Ce qui est quelque peu dommage car il y avait matière à faire quelque chose de surprenant.
Cela étant dit, Mr Nice reste malgré tout un film de qualité. D'abord, tout le monde n'a pas lu l'histoire d'Howard Marks. Ainsi, pour les néophytes, l'histoire est en soi tellement extraordinaire qu'elle est suffisante pour passer de manière plaisante les deux heures du film. Ensuite, Bernard Rose ne prend pas fait et cause pour son personnage principal. Il se contente de raconter les événements et de narrer la philosophie du personnage. Car Howard Marx reste tout de même un personnage à part dans le monde de la drogue. Cet homme n'a jamais fait preuve de violence par rapport à sa profession. Il a toujours conservé son style hippie, dans lequel il a évolué dans ses jeunes années. Une phrase du film est d'ailleurs caractéristique de son mode de pensée : « Comment veux-tu qu'on déclare la guerre à des plantes ? ». Ce pacifisme ambiant, n'est évidemment pas dénué d'un certain humour. C'est au demeurant une des autres qualités du film : son ton désinvolte avec son personnage atypique. Ainsi, quand son épouse lui demande pourquoi il fait tout cela, Howard Marks répond : « Je subviens aux besoins de ma famille. »
Pour finir, quelques mots sur les acteurs du film qui sont plutôt bons. Rhys Ifans est parfait pour interpréter Howard Marks, tant psychologiquement, que physiquement en post-hippie avec une coupe de cheveux dans le style des années 70 et des vêtements bien rétro. Les autres acteurs qui gravitent autour de lui, Chloë Sevigny dans le rôle de son épouse, et David Tewlis dans le rôle d'un membre de l'IRA, sont loin d'être de simple faire-valoir.
Au final, Mr Nice est un biopic intéressant qui raconte la vie d'un personnage extraordinaire. Si le film recèle de nombreuses qualités, il pâtit en revanche de son manque d'ambition sur le plan de la mise en scène. On espère revoir le réalisateur Bernard Rose dans ce qu'il fait le mieux : les films fantastiques.

Permalien 833 mots par nicofeel Email , 1466 vues • R�agir

15.06.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'étrangère

Réalisatrice
: Feo Aladag

Durée du film
: 1h59

Date de sortie au cinéma
: 20 avril 2011

Avec : Sibel Kekilli (Umay), Settar Tannögen (Kader, père d'Umay), Derya Alabora (Halime, mère d'Umay), Tamer Yigit (Mehmet, frère aîné d'Umay), Serhad Can (Acar, frère cadet d'Umay), Almila Bagriacik (Rana, soeur d'Umay), Nizam Schiller (Cem), etc.

Par Nicofeel

Premier film de la réalisatrice Feo Aladag, L'étrangère se base sur un fait divers qui avait parlé de lui en Allemagne en 2005 : l'affaire Hatun Sürücü où une jeune femme de 23 ans, d'origine turque, a été tuée par ses frères pour avoir déshonoré sa famille en quittant son époux.
Dans ce long métrage, on commence d'abord par une scène étrange que l'on reverra à la fin, et qui va mener ce drame vers son point paroxysmique.
Puis on fait connaissance avec notre héroïne, la belle Umay, une jeune allemande d'origine turque âgée de vingt cinq ans, qui vit en Turquie avec un époux qu'elle n'aime pas et qui la violente (il la frappe sans vergogne, il l'oblige à avoir des relations sexuelles non consenties). Pour mettre fin à cette vie malheureuse non voulue, elle décide de retourner dans sa famille, en Allemagne, avec son jeune fils, Cem.
Seulement, comme va brillamment le démontrer la réalisatrice Feo Aladag, Umay n'est absolument pas la bienvenue. Sa famille l'invite à rejoindre au plus vite son époux, qui évidemment lui pardonnera ce petit écart ! Bah voyons... Quant au père d'Umay, Kader, il refuse de donner un certain crédit à sa fille quand cette dernière lui explique qu'elle est partie de Turquie car son mari la battait. De manière très naturelle, Kader réplique que la main qui frappe est également la main qui apaise. Sacré point de vue ! De manière encore plus radicale, la famille d'Umay pense que si cette dernière ne retourne pas vivre chez son mari, l'enfant doit revenir au père.

La famille d'Umay est tellement ancrée dans le communautarisme que les individus s'effacent rapidement derrière les notions d'honneur, de primauté de l'homme sur la femme, d'unions qui sont choisies à l'insu des intéressés. Si évidemment toutes les familles allemandes d'origine turques ne correspondent pas à ce qui est décrit dans le film, il n'empêche que cela existe bel et bien.
Ces gens sont tellement dans leur monde d'un point de vue familial, sociétal et religieux qu'ils refusent de donner le moindre espace de liberté à ceux qui décident de choisir leur vie. La belle Umay est le symbole de toutes ces femmes bafouées, brimées dans leurs choix (il n'y a qu'à voir le personnage de la mère d'Umay qui est complètement soumise), qui cherchent tout à la fois à faire leur vie selon leurs volontés et conserver des liens avec leur famille. Sans jamais adopter un point de vue dichotomique – il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre côté les méchants – le film présente au contraire des êtres qui sont dans un système qui les enferme. Ce n'est pas seulement Umay qui est limitée dans ses possibilités mais également sa famille. On voit bien que le père d'Umay rejette sa fille car le communautarisme l'y oblige mais par moments, il donne bien l'impression de continuer à l'aimer.
Pour sa part, Umay, n'arrive pas à couper les ponts avec sa famille alors qu'on cherche à lui enlever son enfant (la scène avec la police est proprement hallucinante, montrant jusqu'où Umay est obligée d'en d'arriver pour conserver son enfant auprès d'elle) et qu'elle est considérée comme une véritable paria. Elle est le déshonneur de sa famille. Les hommes de cette famille en viennent à des actes de pression sur Umay (tentative de récupérer l'enfant d'Umay, refus d'accepter Umay au sein de la famille tant qu'elle n'aura pas rejoint son époux) avant de commettre l'irréparable dans un final bien radical, digne d'une tragédie grecque. Cette fin assourdissante, qui laisse le spectateur dans un état de révolte et d'injustice, a le mérite de montrer de façon on ne peut plus claire à quel point l'enracinement dans des valeurs rétrogrades peut conduire les gens à commettre des actes inadmissibles.
De leur côté, ces personnes qui se permettent de juger si certains ont le droit de vivre ou de mourir, sont-ils impeccables sur le plan moral ? Pas vraiment. Entre une sœur cadette qui tombe enceinte alors qu'elle est très jeune, un père qui achète le mariage de sa fille cadette pour éviter un nouveau déshonneur, un frère aîné qui fréquente les bars allemands, une mère qui ne protège jamais sa fille, on navigue dans des eaux qui ne sont pas forcément d'une grande propreté.
Si le film est si fort, c'est bien entendu en raison de ces thématiques intéressantes qui sont développées et vont jusqu'au bout. Mais ce n'est pas le seul point remarquable de ce film. La distribution est sans conteste une des raisons majeures de la réussite du film. Les acteurs sont tous particulièrement bons et crédibles dans le film. L'acteur jouant le frère aîné d'Umay, Mehmet, est assez détestable et fait franchement peur par ses débordements de violence. Avec un père qui est déstabilisé par les événements qui ont lieu, Mehmet entend devenir le bras droit du père, en se contentant d'appliquer à la lettre, sans aucune réflexion, les valeurs traditionnelles qu'on lui a enseignées. On se doute bien que le jour où le fameux Mehmet aura une femme, elle sera à coup sûr soumise. D'autres acteurs du film méritent d'être félicités par leurs interprétations. La patronne d'Umay, qui est aussi d'origine turque, a visiblement fait le choix radical de couper les liens avec sa famille. C'est une femme extrêmement censée qui n'hésite pas à aider Umay, allant jusqu'à être son porte-parole face à la famille d'Umay. Elle se permet même de tenir tête au père de famille, renvoyant aux orties ses valeurs et ses explications religieuses.
La bande son de ce long métrage, à laquelle on ne pense pas forcément au premier abord, se marie pourtant bien avec l'ensemble du film. Ainsi, les quelques notes de piano ou de violons, renforcent l'aspect dramatique du film.
Au final, L'étrangère est un film passionnant grâce à son scénario, aux thèmes abordés (danger du communautarisme, condition de la femme), aux acteurs du film et à sa musique. C'est une réussite totale pour ce film puissant sur le plan émotionnel. Sans conteste, on tient là l'un des films majeurs de l'année 2011.

Permalien 1159 mots par nicofeel Email , 1787 vues • 1 r�action

14.06.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : X-Men : Le commencement

Réalisateur
: Matthew Vaughn

Date de sortie au cinéma : 1er juin 2011

Durée : 2h10

Avec
: James McAvoy (Charles Xavier / Professeur X), Michael Fassbender (Erik / Magneto), Kevin Bacon (Sebastian Shaw), Jennifer Lawrence (Raven / Mystique), January Jones (Emma Frost), Nicholas Hoult (Hank / Le fauve), etc.

Par Nicofeel

Très remarqué en 2010 avec son film Kick-ass qui proposait une vision décalée du super-héros et une réflexion intéressante sur la notion de la violence, le réalisateur Matthew Vaughn est de retour. Ayant certainement conscience que ce cinéaste est capable de faire de belles choses derrière la caméra et qu'il connaît bien les films de super-héros, les producteurs de la Century Fox ont décidé de lui donner sa chance en lui confiant le nouveau film de la franchise des X-men.
Il ne s'agit pas à proprement parler d'une suite des précédents films mais au contraire, comme le titre du film l'indique, d'une explication sur les origines de nos mutants dotés de super pouvoirs. Quand on sait que la franchise des X-men n'était pas loin de sombrer, ce n'est pas forcément un mauvais choix que de faire table rase du passé et revenir aux origines.
Mais que vaut ce X-Men. D'abord, les fans des X-men seront ravis d'en apprendre plus sur le passé de personnages aussi mythiques que le professeur X et Magneto. Avant d'être ces personnages très connus qui luttent l'un contre l'autre, ils étaient des amis. Une réussite certaine de Matthew Vaughn est d'avoir utilisé un ton adulte pour faire passer un message. Ici, l'idée est que les mutants sont des gens différents qui doivent accepter leur condition avant d'accepter de vivre au milieu des hommes. Le film comprend de nombreuses scènes intimes où ces mutants se posent des questions sur qui ils sont. Certains comme Raven (incarnée par la belle Jennifer Lawrence, vue dans Winter's bone ou plus récemment dans l'excellent Le complexe du castor) veulent même que leur apparence soit celle d'un humain. L'une des autres réflexions des mutants, qui est d'ailleurs la base même des X-men est le fait de savoir s'ils vivent au milieu des hommes ou contre les hommes. On voit progressivement dans le film que le point de vue d'Erik, futur Magneto, se démarque progressivement de celui de Charles-Xavier qui lui cherche au contraire à collaborer avec les humains.

Dans ce film, les X-men sont pour une fois tous ensemble. Ils se liguent contre un ennemi commun, Sebastian Shaw. Les pouvoirs très différents de nos mutants vont leur permettre de mettre à mal leur ennemi. C'est aussi la preuve que l'union fait la force.
Dans ce film qui dure plus de 2 heures, les scènes intimes prennent le dessus sur les scènes d'action. Ce n'est finalement pas un mal car cela donne une certaine légitimité aux personnages du film. Et connaître leurs motivations, leurs espoirs, leurs déceptions est tout aussi intéressant que des scènes de combats qui eux aussi sont réussies. Sans compter que le réalisateur a mis la gomme du côté des effets spéciaux avec des combats qui prennent une tournure titanesque. On ne s'ennuie jamais devant X-men le commencement.
La raison tient sans doute à une mise en scène dynamique, à des personnages qui sont dotés d'une vraie personnalité, à des acteurs qui se sentent concernés et dont le casting hétéroclite (James McAvoy, Michael Fassbender, Kevin bacon et Jennifer Lawrence entre autres) est en fin de compte une force, une photographie réussie. Le film passe très bien. Pas vraiment de déception, si ce n'est un scénario un peu trop classique avec une histoire qui nous apprend certes plusieurs éléments mais ne nous surprend jamais vraiment.
Au final, avec X-men le commencement, la franchise des X-men repart de bon pied. On attend avec intérêt le prochain film de Matthew Vaughn.

Permalien 677 mots par nicofeel Email , 1719 vues • 1 r�action

10.06.11

05:45:00, Cat�gories: Interview  

Alexandre Simard, gérant de la société Emylia, éditeur bien connu des DVDpaschériens, a eu la gentillesse de répondre à mes questions :

Emylia
Alexandre Simard

Bonjour et merci !

Emylia vient de fêter avec joie ses 7 ans il y a quelques jours, notre société comporte une dizaine de collaborateurs en provenance de Europacorp, Sony Columbia et du milieu de la finance.

Tristan Prunier chargé des ventes TV et VOD

L’idée première d’Emylia était de créer non pas une major mais une minor dans le milieu de l’audiovisuel francophone.
Nos collègues concurrents étaient présents sur soit la vidéo, soit la TV ou le cinéma.
Nous tentons d’être sur tous ces segments.
La société double son chiffre d’affaire depuis 3 ans, bien que le marché du DVD soit dur.
Notre développement passant principalement par des alliances avec des chaînes de TV et le regroupement de concurrents en les fédérant.

Au départ, votre société s’appelait Long Boat Entertainment. Pourquoi avez-vous changé de nom ?

Non, Long Boat Entertainment est une marque (ancienne) de Emylia nous en avons quelques unes en fonction du type de films ou téléfilms.
Nous n’utilisons plus cette marque trop liée aux téléfilms vendus en grande distribution.
Ce n’est plus du tout notre stratégie.

Pouvez-vous nous parlé un peu de HDFR ?

HDFR

HDFR est indépendant de Emylia mais fait partie de notre groupe.
Cet outil (un des rares laboratoires) indépendant français, nous permet de sortir des combos DVD et Blu-ray facilement (48 en 2010), mais aussi d’en réaliser pour de nombreux confrères.
L’entente est bonne avec la majorité de nos collègues.
HDFR dispose de la licence Blu-ray, D-Box mais surtout de magnétoscope HD cam sr de la dernière génération...

Pour quelles raisons avez-vous ouvert une antenne aux Etats-Unis ?

Tout simplement parce que nous nous lançons dans la production en Floride. Notre premier document sur des voitures de légendes (voitures de sport) sera notre première production.
De plus, nous entretenons avec certains producteurs américains de bonnes relations qui nécessitent la proximité géographique.

Pourquoi certaines versions originales et certains bonus de vos éditions ne sont pas sous-titrés ?

Je ne peux répondre que sur les bonus, c’est tout simplement un bug, ou une erreur. Ceci ne devrait plus se reproduire. Néanmoins c’est marginal dans notre catalogue... Je le souligne.

Alors que vous aviez lancé la sélection "Extrême", vous semblez avoir abandonné l’idée de collections… Pour quelles raisons ?

Collection "Extrêeme"

Cette collection a connu un réel succès, merci à tous et spécialement au forum dvdpascher. Cette collection va se compléter début 2012... Avec de très grosses surprises... Comme notre dernière acquisition " The woman" de Ketchum et Lucky Mc Kee... Je vous invite à voir ce qu’il s’est passé sur ce film événement à Sundance (youtube)

Pourquoi certains Blu-ray comme "Cicak-Man" ou "His name was Jason" comportent un DVD et un Blu-ray ? N’aurait-il pas été plus judicieux de mettre le film ou les bonus figurant sur DVD en SD sur le Blu-ray ?

Cicak-Man
His name was Jason

Tout simplement parce que nous ne trichons pas... Le premier volet de "Cicakman" nous a été livré en sd par le producteur donc nous avons sorti un DVD… Même chose pour Jason.

On peut trouver sur certains titres, certaines erreurs grossières comme le menu de "Guerriers Afghans" sur le BR de "Etat d’urgence", celui de "Dracula 3K" sur le BR de "Blood stains" ou encore la jaquette de "Scarce" qui mentionne "par le réalisateur de Saw 2, 3, 4"… Comment de telles erreurs ont-elles pu arriver et vont-elles être rectifiées sur de prochaines rééditions ?

Scarce

Oui cela sera rectifié, c’est une erreur de pressage, nous échangerons gratuitement prochainement ces titres.

Y aura-t-il une mesure d’échange concernant le BR de "Jack Brooks – tueur de monstres" dont le court métrage présent en bonus bloque ?

Oui, d’ici septembre, le film ne comporte aucun problème néanmoins...

Pourquoi, alors que souvent vous utilisez des masters français, ne reprenez-vous pas sur la jaquette le titre français utilisé sur le master du film ?

Nous utilisons dans 100% des cas les master originaux, le titre original en gros et en petit le titre français. Nous aimons le cinéma et les œuvres originales.

Vous aviez prévu de ressortir pour le 13 septembre certains Blu-ray remasterisés en 7.1. Qu’en est-il ? Est-ce que cela apportera vraiment un plus ?

Oui car c’est du vrai 7.1 nous aimons la technique, notre ingénieur son passe ses nuits dessus actuellement...

A l’époque de Long Boat Entertainment, vous deviez sortir "Secrets entre amis" en HD-DVD et en Blu-ray (sorties finalement annulées dans ces deux formats). Qu’est-ce qui vous a poussé à finalement opter uniquement pour le Blu-ray plutôt que le HD-DVD ?

Nous préférions de loin le HD DVD et son codec vc 1 à l époque. Mais celui ci est sur tous nos Blu- ray.

Pourquoi, alors que vous avez sortis certains titres assez dispensables en Blu-ray, d’autres, à mon avis beaucoup plus intéressants comme "Godspeed" ne sont disponibles qu’en DVD ?

Godspeed

Nous allons sortir en novembre en novembre "Godspeed", nous n’avions pas le master HD à l' époque.

Qu’en est-il de votre partenariat avec D-Box ? Car vous semblez ne plus utiliser ce système sur vos nouveautés… Vous deviez d’ailleurs commercialiser vous-même les fauteuils à des prix très compétitifs, l’avez-vous fait ou allez-vous le faire ?

D-Box

D-Box est une société qui se cherche, le patron Claude Mac Master est un ami, nous annoncerons de grandes choses au ces (Consumer electronic show) 2012 en janvier...

On trouve régulièrement des titres de votre catalogue soldés, voir bradés et cela souvent peu de temps après leurs sorties. N’avez-vous pas peur qu’à force les acheteurs potentiels attendent avant d’acheter ?

Vous avez raison, nous avons eu des fuites lors de retours vers des soldeurs, nous sommes attentifs à notre politique de prix néanmoins.

Quelles sont à ce jour vos meilleures ventes ?

Pirates de Langkasuka

"Pirates de Langkasuka", "Nobel son", "The deal", "Jack Brooks" et bien d’autres (l’opération trio Blu-ray pour trois films en HD le tout à 16.99 fait un malheur actuellement. Nous proposerons 12 nouveaux titres en novembre).

Pas mal de vos nouveautés sortent actuellement en édition combo, mais avec un packaging très différent (Boîtier Blu-ray double pour "Exit speed", boîtier DVD double avec fourreau pour "Woochi" par exemple). Pourquoi cette différence de packaging ?

Nous testions le marché. Tous nos gros titres sortent maintenant en combo DVD/ Blu-ray et copie digitale gratuite et illimitée mac pc en boîtier Blu-ray collector avec fourreau... Qui dit mieux?

Pourquoi sortez-vous que très rarement des éditions dites collector ?

Vous aurez des surprises pour Noël avec des coffrets collector et figurines...

Comment se fait le choix des titres que vous allez sortir ?

Nous avons un comité de visionnage qui décide en fonction des attentes de nos partenaires (tv, vod et Blu-ray). L’expertise de ce comité nous permet de sortir 50 nouveaux titres par an.

Pouvez-vous nous parler des principaux titres à venir ?

The woman
8th wonderland

"The woman", "Dead heads" (Hilarant! Un road movie zombie), "Inhabited island" (45 millions de dollar de budget), "8th wonderland" (91 salles au cinéma en France)..."Little deaths"... "Extract" (avec Ben Affleck) Et j’en oublie... Nous allons vers des films de studios et des sorties cinéma.

Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez consacré et longue vie à Emylia !

Permalien 1278 mots par flo001fg Email , 4180 vues • 3 retours

09.06.11

04:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The tree of life

Réalisateur : Terrence Malick

Durée du film : 2h18

Date de sortie au cinéma : 17 mai 2011

Avec : Brad Pitt (M. O'Brien), Sean Penn (Jack), Jessica Chastain (Mme O'Brien), Hunter McCracken (Jack jeune), Laramie Eppler (R.L.), etc.

Par Nicofeel

Auréolé très récemment de la palme d'Or à Cannes, The tree of life est toutefois un film qui divise beaucoup les spectateurs. De l'avis des gens, soit l'on adore ce film, soit on le rejette en bloc. Eh bien, pourtant, après visionnage, je n'ai pas trouvé le film mauvais mais je ne crierai pas malgré tout au chef d’œuvre.
Dit simplement, le film de Malick bénéficie de très belles images et d'une mise en scène audacieuse. Cela étant, le film comporte des longueurs et l'insertion de plusieurs images sur l'origine du monde paraissent au bout d'un moment quelque peu curieuses (on se demande même par instants si l'on n'est pas dans une émission d'Haroun Tazieff avec ces images de volcans en fusion).
Que raconte au juste le film ? On débute par un drame avec le décès accidentel d'un jeune garçon, ce qui place sa famille dans un sentiment de détresse insondable. Du début à la fin du film, toute réflexion sur la vie et sur la mort est analysée d'un point de vue divin. Il y a d'un côté l'infiniment petit, l'histoire personnelle avec ce père, joué par un Brad Pitt impeccable, qui donne une éducation très stricte à ses trois enfants, et relègue son épouse au second plan alors que celle-ci se montre affectueuse avec ses enfants. D'un autre côté, il y a l'infiniment grand avec tout l'espace de la terre et de l'univers qui est le résultat de la création de Dieu.
Sans nul doute, on comprend aisément que la volonté de Terrence Malick a été de faire un poème religieux, mystique, avec un Dieu omniprésent. Pour ce cinéaste passionné par la relation entre l'homme et la nature (il n'y a qu'à voir les excellents films Les moissons du ciel et Le nouveau monde), l'homme vit dans un environnement qui a été créé par Dieu. Ce n'est pas un hasard si l'on voit beaucoup d'arbres dans le film (après tout ce sont bien les poumons de notre planète) ou de nombreuses scènes d'eau, lesquelles nous ramènent à l'idée de pureté et de création. Pour appuyer son propos, le cinéaste américain a décidé d'agrémenter son récit de plusieurs voix-off des personnages principaux du film et d'opter pour une bande son classique. Au niveau de la mise en scène, on a droit à de nombreux plans d'élévation qui donnent cette impression que le monde est régi par Dieu.
Tout cela est très joliment filmé et les plans sont bien souvent majestueux. Incontestablement, Terrence Malick est un grand cinéaste et on le voit aisément à l'écran. Seulement, le réalisateur américain a tenté de lier la petite histoire que l'on voit dans le film avec la grande, celle de la création du monde. On comprend bien l'idée. Cela étant dit, cet aspect quasi documentariste avec des images de notre Terre, de mouvements de la planète (les éruptions volcaniques), de l'univers, paraît curieux et a de quoi décontenancer. En plus, on voit à un moment des dinosaures et on se demande bien ce qu'a voulu raconter Terrence Malick. Entre ces moments pour le moins abscons et une fin de film avec un côté surréaliste qui est capable de dérouter le spectateur, on finit franchement par trouver le temps long.
Ce qui est dommage car l'interprétation est au top avec notamment un Brad Pitt appliqué, et d'une rare sobriété. Et les liens entre les différents personnages sont bien sentis, en particulier la relation qu'il y a entre ces trois frères.
Au final, que penser de The tree of life ? La palme d'Or 2011 est un film atypique, qui constitue une véritable expérience pour le spectateur. Il s'agit sans nul doute d'un bon film (au vu de sa mise en scène et de sa photographie), même s'il est à mon sens sur sa longueur plombé par des scènes curieuses qui ne s'emboîtent pas aisément avec le reste de ce long métrage. Pour les personnes qui seraient déçues par ce film, je les invite à voir Les moissons du ciel et Le nouveau monde, deux films qui sont beaucoup plus faciles à regarder et à appréhender.

Permalien 786 mots par nicofeel Email , 1733 vues • 1 r�action

08.06.11

05:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Very bad trip 2

Réalisateur
: Tod Phillipps

Durée du film : 1h42

Date de sortie au cinéma : 25 mai 2011

Avec : Bradley Cooper (Phil), Ed Helms (Stu), Zach Galifianakis (Alan), Ken Jeong (Mr Chow), Justin Bartha (Doug), Mason Lee (Teddy), Mike Tyson (lui-même), etc.

Par Nicofeel

L'excellente comédie Very bad trip, ayant cartonné au box-office, c'est donc sans réel surprise que l'on voit émerger la suite de ce film. Aux manettes, on a une nouvelle fois le cinéaste Tod Phillips. L'action du film ne se déroule plus à Las Vegas mais à Bangkok.
Reste à savoir ce que nous réservait le scénario. Eh bien malheureusement c'est le gros point faible du film. Very bad trip 2 constitue de manière éhontée un décalque de Very bad trip. Si le lieu de l'action du film est différent, tout le reste amène le spectateur en terrain connu.
Celui qui a donc déjà vu Very bad trip ne sera pas vraiment surpris, ce qui est dommage sur un film qui joue justement sur ses gags. Là, on a comme dans le premier film des amis qui se rendent dans un endroit inconnu (Bangkok à la place de Las Vegas) pour fêter le mariage d'un de leurs amis. Comme dans Very bad trip, l'enterrement de la vie de garçon se termine en fait pas un incroyable trou noir. On va progressivement comprendre ce qui s'est passé pendant la nuit où les compères ont complètement pété les plombs et mis le bazar dans la ville de Bangkok.
Du coup, même si les gags sont une nouvelle fois très drôles (ce qui sauve immanquablement le film du désastre), ils sont tout de même assez attendus. On notera que cette fois-ci ce n'est plus d'un bébé dont hérite Alan mais d'un petit singe. De plus, au lieu de ravir le tigre de Mike Tyson, les personnages principaux ont subtilisé un moine ! D'ailleurs, il y a un clin-d'oeil à Mike Tyson avec sa présence à la fin du film lorsqu'il se met à chanter pendant la fête du mariage. Et puis, comme pour Very bad trip, on assiste à la fin du film à un montage photos qui nous montre tout ce qui s'est passée durant cette nuit qui a été manifestement incroyable.
Certains gags ou personnages sont tout de même bien hilarants : le petit singe, qui est tout mignon, se met à fumer ! Mieux, il sert d'intermédiaire aux vendeurs de drogue. Quant au personnage de Stu, il lui en arrive une bonne cette fois-ci. Ce n'est plus une prostituée qu'il a fréquentée durant la nuit mais un transsexuel ! En fin de compte, on constate que c'est au moment où le réalisateur en fait des tonnes et n'hésite pas à aller dans le bon gros trash que le film devient remarquable.
Cela étant, ces scènes ne sont pas si fréquentes et Very bad trip 2 se contente souvent d'un scénario bien huilé, même trop, puisqu'il ne transmet pas au spectateur la même hilarité que pour Very bad trip. On sent que le scénario a cherché à ressembler le plus au premier Very bad trip. Ce qui est dommage car cela ôte une partie de l'âme du film. De plus, force est de constater que le côté anarchiste de Very bad trip, le côté revendicatif avec une critique de la société américaine, s'est complètement évaporé. Ce qui est dommage car cela donnait une vraie identité au film.
Quant aux acteurs, ils sont impliqués dans leur sujet mais on sent qu'ils s'amusent moins que lors du premier film.
Au final, Very bad trip 2 est certes une comédie plaisante à regarder mais c'est surtout un décalque de Very bad trip, avec un scénario en tous points identiques et des blagues moins percutantes. Le film est donc complètement dispensable. Cela étant, le niveau du film est tout de même toujours plus élevé que la plupart des comédies qui sortent chaque semaine sur les écrans de cinéma.

Permalien 695 mots par nicofeel Email , 1715 vues • R�agir

07.06.11

05:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Source code

Réalisateur
: Duncan Jones

Durée du film
: 1h33

Date de sortie au cinéma : 20 avril 2011

Avec :Jake Gyllenhaal (le capitaine Stevens / Sean), Michelle Monaghan (Christina Warren), etc.

Par Nicofeel

Auteur d'un premier film, Moon, intéressant par les thématiques évoquées mais quelque peu ennuyeux par son traitement, Duncan Jones est de retour avec son nouveau film, Source code.
Se voulant plus grand public, Source code reste cantonné dans le même genre que Moon, à savoir la science-fiction. Ici, on suit les pérégrinations d'un pilote d'hélicoptère de l'armée américaine, le capitaine Stevens (Jake Gyllenhaal), qui débarque du jour au lendemain dans un endroit qui ne lui est absolument pas familier.
En effet, le capitaine Stevens se retrouve dans un train à destination de Chicago, alors qu'il est censé être en Afghanistan. La surprise ne s'arrête pas là pour ce militaire : une jeune femme, qui semble le connaître, se met à converser avec lui et à l'appeler Sean alors que cela n'est pas son prénom. En allant dans les toilettes du train, le capitaine Stevens constate avec effroi dans la glace que ce n'est pas son visage qui apparaît mais celui du fameux Sean. Après plusieurs minutes, le train explose mais le capitaine Stevens ne décède pas, il se réveille en sueur dans un espace confiné qu'il ne reconnaît pas non plus. Enchaîné, il n'est pas libre de ses mouvements et doit exécuter la tâche qui lui est confiée par une femme de l'armée américaine, à savoir retrouver l'auteur de la bombe du fameux train.

On apprend un peu plus tard que l'armée américaine exploite pour l'occasion le code source qui permet d'utiliser la mémoire post-mortem pendant un maximum de 8 minutes. Le code source ouvre une brèche dans le passé. Muni de la mémoire de Sean, le capitaine Stevens est donc renvoyé à plusieurs reprises dans le passé pour tenter de résoudre la tâche qui vient de lui être confiée.
Avec un tel synopsis, on comprend aisément que l'on a affaire à de la science-fiction. Comme son précédent film, le cinéaste Duncan Jones joue sur la notion de mémoire et place son personnage principal dans une situation d'isolement.
Dans le cas présent, comme dans Inception de Christopher Nolan, il agrémente son film de nombreux flashbacks ou plutôt il envoie son personnage principal dans un même flashback. Le capitaine Stevens doit se rendre à l'intérieur de cet espace temps relativement réduit (les fameuses huit minutes qui lui sont laissées), jusqu'à ce qu'il trouve la bombe qui a détruit le train et l'identité du poseur de la bombe. En montrant sous divers aspects une même scène, le réalisateur invite le spectateur à s'interroger sur la notion de réel (qu'est-ce qui est vrai dans tout ça ? Le capitaine Stevens ne servirait-il pas de cobaye à l'armée américaine ?) et sur le fait de savoir si l'on peut ou non influer sur le destin (le capitaine Stevens ne réussit-il pas à « parasiter » le code source ?) en faisant une immersion dans le passé. Ce n'est pas anodin si le personnage principal du film prononce dans ses dernières paroles les phrases suivantes : « Il faut croire en l'avenir » ; « Est-ce que tu crois au destin ? ».
Le film Source code joue beaucoup sur la notion de répétition de scènes. Pour autant, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer car les renvois dans le passé du personnage principal sont à chaque fois marqués par une évolution dans le déroulement de l'histoire. Et le cinéaste a la bonne idée d'agrémenter son film de rebondissements. Si ces derniers peuvent être parfois quelque peu prévisibles, ils ont en tout cas le mérite d'entretenir un certain suspense.
De plus, si Source code est plaisant de bout en bout, c'est non seulement en raison de son scénario et de son montage, mais également de l'excellente interprétation de l'acteur principal. On sent Jake Gyllenhaal vraiment investi dans son rôle. Il est particulièrement crédible et tient le film à bout de bras. D'ailleurs, Source code demeure prenant par sa capacité à naviguer le spectateur au gré des découvertes du principal principal. Ceci étant dit, il faut tout de même noter qu'une fois que l'on connaît le déroulement du film, celui-ci risque de perdre nettement en intérêt lors d'un prochain visionnage.
Au final, nanti d'un budget appréciable et mené par un acteur qui a le vent en poupe (Jake Gyllenhaal), Source code constitue un « blockbuster » appréciable. Surtout que les thématiques qui sont développées dans le film sont passionnantes et invitent le spectateur à se poser de nombreuses questions. Après un premier film satisfaisant à défaut d'être transcendant, Duncan Jones a pris une nouvelle envergure avec Source code. On attend désormais avec un certain intérêt son prochain long métrage.

Permalien 855 mots par nicofeel Email , 1731 vues • 1 r�action

27.05.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Insidious

Réalisateur : James Wan

Durée du film
: 2h18

Date de sortie au cinéma : 15 juin 2011

Avec
: Patrick Wilson (Josh), Rose Byrne (Renai), Babara Hershey (Lorraine), Ty Simpkins (Dalton), Elise Reiner (Lin Shaye), etc.

Par Nicofeel

Auteur du premier Saw (2004), qui a lancé la célèbre franchise des films de torture, James Wan se tourne désormais manifestement vers autre chose. Après le film d'action Death sentence et Dead silence (2007), sympathique série B où un fantôme tue des gens dans une petite bourgade, le cinéaste américain nous revient cette année avec Insidious.
Ce film se rapproche de Dead silence dans le sens où il s'agit à nouveau d'un film d'épouvante. Dans Insidious, on suit un couple sans histoires, Josh (Patrick Wilson, vu entre autres dans Hard candy et Watchmen) et Renai (Rose Byrne, vue dans 28 semaines plus tard), qui vient d'emménager avec leurs trois enfants dans une nouvelle maison.
Si cette famille est au-dessus de tout soupçon, la maison l'est beaucoup moins. On entend des bruits étranges, des portes qui claquent et la survenance de l'alarme laisse entendre qu'une personne s'est introduite de manière illicite dans la maison. Au vu des événements qui se déroulent, on se rend compte que le réalisateur a choisi de situer son long métrage sur le terrain très fréquenté des films de maison hantée (Les innocents, La maison du diable, Amityville, L'enfant du diable, Poltergeist, ou plus récemment La maison de l'horreur, Les autres et Abandonnée). Heureusement, le cinéaste américain a eu tout de même la bonne idée d'apporter une (petite) touche d'originalité. En effet, on constate que l'un des trois enfants du couple, Dalton, que l'on suit tombe étrangement dans une sorte de coma. On se demande bien ce qu'il se passe. Surtout, après que le couple ait déménagé, les choses ne vont pas mieux. Il continue de se dérouler des événements inquiétants.

James Wan fait un mix plutôt réussi entre le film de maison hantée et le film de possession dans le style de L'exorciste. Comme un symbole, le rôle de la mère de Renai revient à Barbara Hershey, particulièrement marquante dans l'excellent film La possession. Dans Insidious le jeune Dalton est victime d'une entité malveillante qui entend insidieusement (d'où le titre du film) prendre possession de son corps. Pour pouvoir sauver son enfant, son père, Josh va devoir quitter son corps et effectuer, via un médium, un voyage astral pour rejoindre son fils et ramener l'esprit de celui-ci sur Terre.
Le film est bien prenant et offre quelques bonnes séquences de peur. La séance de spiritisme qui a lieu pour entrer en contact avec l'enfant est marquante. De même, on appréciera ce monde parallèle, situé dans une sorte d'au-delà, où l'on observe des marionnettes vivantes (un parallèle avec le film Dead silence de James Wan peut être effectué) et des démons omniprésents. James Wan a été capable de construire un monde de terreur, sorte d'enfer, d'où il est bien difficile d'échapper.
Si le film se révèle assez intense, c'est aussi tout simplement parce qu'il est bien filmé. Les variations entre ombres et lumières sont soignées. De plus, au niveau de la mise en scène, le travail effectué sur les cadrages et les très beaux travellings permettent d'alimenter une peur certaine chez le spectateur. On remarquera au passage que James Wan a calmé son côté clippesque vu dans Saw, lequel est quasiment réduit ici à néant, ce qui n'est pas un mal. Bien au contraire.
Pour autant, Insidious n'est pas le film qui renouvelle le genre. Sa principale faiblesse est sans nul doute son manque cruel d'originalité. Hormis le coup de l'enfant qui est la proie d'un démon insidieux, James Wan reprend de nombreuses scènes de films d'horreur, notamment Poltergeist, sans pour autant apporter une véritable valeur ajoutée. De même, si la fin du film est appréciable par son côté sombre, elle rappelle tout de même beaucoup l'excellent film Darkness de Jaume Balaguero.
Et puis, peut-être en raison de cet amoncellement de reprises de scènes vues dans des films d'horreur bien connus, Insidious ne surprend pas vraiment le spectateur, les quelques retournements de situation étant globalement attendus.
Pour ne rien arranger, les acteurs principaux ne sont pas vraiment au top. Rose Byrne est correcte mais sans plus dans son rôle. Quant à Patrick Wilson, il est un peu transparent dans ce film. Heureusement, cela ne dessert pas spécialement le film.
Au final, Insidious est un film qui est plutôt prenant mais qui se révèle trop référentiel. On aurait aimé que le réalisateur « malin » de Saw fasse preuve de plus d'originalité et de folie. Ce long métrage reste malgré tout à voir.

Permalien 842 mots par nicofeel Email , 2575 vues • R�agir

26.05.11

05:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Zift

Film bulgare débarquant par miracle chez nous, ce Zift va osciller entre « film noir », critique acide du régime totalitaire et hallucinations qui se matérialiseront aussi bien par les images mais surtout par ces petites histoire grotesques et grisantes qui vont émailler un récit ne cessant de faire des allers-retours entre présent et passé pour suivre le destin tragique de son personnage principal.

Le script va suivre les déboires d'un homme sortant de prison après avoir purgé une peine pour un crime qu’il n'a pas commis et désireux de se venger, mais le destin va en décider autrement !

ZiftAprès une première petite histoire sordide mais étonnamment comique dans son aspect grotesque, le métrage va s'intéresser à son personnage principal, Moth, surnommé ""La Mite" dont nous allons découvrir de manière assez crue (la scène de douche) et martiale la vie dans cette prison bulgare, tandis que le réalisateur va par de rapides flash-backs commencer à nous conter la vie de cet homme tatoué, sportif et don le passé sera centré en partie sur sa rencontre avec Ada, une demoiselle dont il va tomber amoureux et flirter avec jusqu'à ce qu'il se fasse embarquer dans une affaire de cambriolage avec un complice, surnommé quant à lui "La Limace".

ZiftCette première partie du métrage aura le don de fasciner le spectateur qui ne tardera as à rentrer dans le jeu proposé par le réalisateur, surtout qu'en plus l'intrigue sera entrecoupée de récits ironiques, sordides mais hallucinants et qui auront le don de faire sourire devant ces instants de folie qui en plus seront la plupart du temps accompagnés d'instants graphiques volontaires excellents (les femmes du salon de coiffure), Mais cela n'empêchera pas le film de faire avancer son intrigue principale avec toujours cet aspect sordide et cru qui va, tout en sous-entendu, fustiger le régime bulgare de l'époque sans pour autant s'y appesantir de façon pesante.

ZiftAlors bien entendu, certains aspects folkloriques locaux de l'époque (le récit se déroulant dans les années soixante) seront quand même mis en avant, comme cette radio annonçant régulièrement l’heure ou encore ces chants dans un bar, mais cela servira globalement l'intrigue pour la faire avancer étape par étape, avec toujours quelques moments de folie pure, mais aussi avec des instants plus poignants, comme cette sous-intrigue mettant en avant ce prisonnier philosophe appelé « Le Borgne », Et d'ailleurs, le métrage, malgré son action continue, se rapprochera parfois du film d'auteur le temps de ces discours philosophiques sur la vie, les femmes ou la condition humaine.

ZiftMais heureusement ce penchant restera bien intégré dans un ensemble toujours volontaire lorsqu'il s'agira de se montrer graphique, laissant même un érotisme avéré venir se mêler aux débats et nous réserver une surprise finale certes quelque peu prévisible mais édifiante. Outre cette intrigue diffusée de manière furieusement originale, le métrage pourra aussi compter sur une forme inhabituelle pour donner encore plus d'ampleur à l'ensemble, donnant même une identité propre à une œuvre généreuse à tout point de vue.

ZiftEn effet, le réalisateur aura déjà opté pour un noir et blanc magnifique et parfaitement maîtrisé qu'il va agrémenter de plans étranges, audacieux et offrant des perspectives excentriques plus que plaisantes. En plus l’interprétation sera largement convaincante, portée par es acteurs grandement impliqués et n'hésitant à payer de leur personne pur leurs rôles avec par exemple ces plans de nudité réguliers mais tout en avançant un jeu juste et sans aucun surjouage alors que cela aurait facilement devenir un travers pour le métrage, et notamment ce personnage nommé "La Limace" dont le sadisme demeurera modéré et non amplifié.

Donc, ce Zift s'avérera être une œuvre à part, foncièrement originale, parfois déroutante mais toujours plaisante à suivre dan ses innovations et ses délires aussi bien verbaux que visuels !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions françaises proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 703 mots par nicore, 1388 vues • R�agir

25.05.11

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tucker et Dale fightent le mal

Réalisateur
: Eli Craig

Durée du film : 1h28

Date de sortie au cinéma
: prochainement

Avec : Tyler Labine (Dale), Alan Tudyk (Tucker), Katrina Bowden (Allison), Jesse Moss (Chad), etc.

Par Nicofeel

Film canadien réalisé par Eli Craig, Tucker et Dale fightent le mal est une petite comédie horrifique. Ce genre de films étant particulièrement développé actuellement, on se dit immédiatement que l'on risque d'avoir à faire à un film qui la joue ambiance cool, ce qui pourrait générer un sous Shaun of the dead (excellente comédie horrifique qui rend parodie les films de zombie).
Eh bien pas du tout. D'abord, il ne s'agit pas d'un film de zombie mais plutôt d'un slasher. Ensuite, et c'est ici la grande qualité du film, Tucker et Dale fightent le mal dispose d'une idée originale, qu'il va utiliser jusqu'au bout.
Le cinéaste a choisi d'inverser les rôles : les jeunes sont habituellement les victimes dans les films d'horreur. A l'inverse les personnages locaux, qui sont bien souvent des brutes épaisses, sont les tueurs. Pour ce long métrage, Eli Craig a pris délibérément le contre-pied des films d'horreur. Ainsi, Tucker et Dale, deux gentils péquenauds, ont décidé de passer leurs vacances dans une cabane qu'ils ont aménagée. Ils croisent sur leur route des jeunes qui ne respirent pas l'intelligence (une constante dans les films d'horreur), comme le prouve le fait qu'ils soient effrayés d'avoir oublié des bières !
Par un enchaînement de circonstances défavorables, les jeunes – qui ont vu Tucker et Dale ramener avec eux leur amie Allison (en fait ils ont essayé de la sauver) – pensent qu'il s'agit de dangereux psychopathes.
Ils sont donc bien décidé à sauver leur copine et à mettre fin aux agissements de ces hommes qu'ils pensent être des ennemis.
Pour que son film soit le plus drôle possible, Eli Craig a pris le parti de grossir le trait : Dale est un homme qui est gentil, affectueux, peureux, et qui ne ferait pas de mal à une mouche. C'est tout le contraire des jeunes qui se révèlent particulièrement belliqueux, avec notamment celui prénommé Chad.
Le film marche vraiment bien par son second degré lors de scènes vues mille fois au cinéma. Ainsi, les meurtres de jeunes se succèdent mais à chaque fois, c'est de manière accidentelle ! Un des jeunes passe dans une broyeuse, un autre se retrouve empalé. C'est très gore mais l'aspect volontairement comique fait que l'on est amusé par ce que l'on voit à l'écran. D'autant que les dialogues prêtent également à sourire.
En voyant ces jeunes qui meurent dans des circonstances dignes d'une incroyable poisse, Tucker pense quant à lui qu'il s'agit d'un suicide collectif !
Les dialogues sont là pour asseoir définitivement le côté décalé du film. Quant Dale signale qu'il a massacré la fille qu'il a recueillie, les amis de cette dernière pensent qu'il vient de la tuer. En fait, il l'a massacré au jeu !
De la même manière, on pourrait penser que Dale soit horrifié de voir deux doigts découpés de son ami. Pas du tout, il se contente de dire que « C'est ses doigts de bowling ». Dans le dernier tiers du film, alors que l'instant est tendu entre les jeunes et nos gentils péquenauds, Allison déclare : « Je fais un thé, on s'assied et on discute. »
Les meurtres improbables et les séquences gore se succèdent dans un esprit bon enfant qui rend ce film des plus sympathiques !
Et puis, pour accroître l'aspect drôle et inattendu de son film, le réalisateur a choisi de placer au sein de celui-ci une improbable histoire d'amour entre Dale et Allison. Tout les oppose, l'un est loin d'être un canon de beauté, l'autre est une superbe blonde, craquante à souhait. L'un est loin d'être un génie, l'autre fait des études de psychologie à la fac. Et pourtant, malgré tout ce qui les oppose, la gentillesse de Dale va faire craquer Allison. Evidemment, comme les jeunes sont certains que Dale est un « méchant », ils croient qu'Allison est victime du syndrome de Stockholm et que dès lors, en tant qu'otage, elle est tombée amoureuse de son kidnappeur !
Le film joue sans cesse sur des quiproquos ou sur des scènes inversées par rapport à ce que l'on a l'habitude de voir dans ce genre de films. La fin ne déroge pas à la règle avec un Dale parti à la recherche d'Allison afin de la sauver de Chad, son ex petit ami. Décidément, dans ce film toutes les choses qui ont généralement cours dans un film d'horreur classique sont modifiées.
Quelques mots sur la mise en scène. Rien de transcendant n'est à signaler. Mais au moins le réalisateur évite le côté clippesque que l'on trouve dans beaucoup de productions actuelles.
Quant aux acteurs, par leur jeu proche de la caricature (ce qui est sans nul doute voulu), ils réussissent très bien à s'intégrer au sein de cette histoire qui est voulu comme parodique de bout en bout. Une mention spéciale est à délivrer à Tyler Labine, plutôt habitué à jouer dans des séries télé (Le diable et moi ; Sons of Tucson ; Mad love) et qui interprète ici brillamment le rôle de Dale, à tel point que chacune de ses interventions prête à rire.
La musique du film se met elle aussi au diapason, avec notamment quelques morceaux de country qui sont assez étonnants au regard de ce que l'on voit à l'écran !
Au final, Tucker et Dale fightent le mal est une comédie horrifique très drôle, fort rafraichissante, qui apporte un second degré des plus appréciables à un genre, le slasher, qui finit par être quelque peu sclérosé. En filigranes, le film s'attaque également aux préjugés que l'on peut avoir sur autrui. En somme, voilà un film sympathique qui constitue un programme idéal à regarder le soir entre amis.

Permalien 1030 mots par nicofeel Email , 1524 vues • R�agir

24.05.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Threads

Réalisateur : Mick Jackson

Durée
: 1h50

Date de sortie
: 1984 (inédit en DVD)

Par Nicofeel

Produit par la BBC en 1984, Threads est un téléfilm de Mick Jackson. Ce cinéaste, qui a beaucoup œuvré pour la télévision, a connu son heure de gloire au cinéma en 1992 avec le très superficiel Bodyguard (souvenez-vous Kevin Costner et Whitney Houston avec son tube planétaire I will always love you).
De superficialité il n'est pas question dans Threads. Bien au contraire. Ce téléfilm, qui a bénéficié de l'appui de scientifiques, traite des conséquences de la bombe atomique sur notre environnement. Si bien entendu il s'agit d'une fiction, le traitement minutieux de ce quasi documentaire lui donne un aspect réaliste. On est très loin des films catastrophes des films hollywoodiens à la 2012 où, à grands coups d'effets spéciaux, on nous montre un divertissement qui se termine par un gentil happy end.
Sur Threads, le film se déroule à Sheffield, ville industrielle du Royaume-Uni. Il y a une tension grandissante qui nait en raison des affrontements entre la Russie et les Etats-Unis en Iran. Les gens ont peur et se ruent dans les magasins pour faire des provisions. Il y en a qui décident même de partir à la campagne, se sentant plus en sécurité.
Le téléfilm évoque bien ce sentiment d'angoisse qui s'élève progressivement dans la population britannique. Et à juste titre puisque les anglais vont devoir faire face à deux bombes atomiques, suite aux tensions entre la Russie et les Etats-Unis qui aboutissent à l'échange de missiles à tête nucléaire, pour un total de 3000 mégatonnes. Sur ce total, 210 mégatonnes sont envoyés au Royaume-Uni.
C'est rapidement le chaos dans le pays. La ville de Sheffield est en partie détruite, ses systèmes de communication sont coupés et les gens restent pour la plupart reclus chez eux.
Il y a d'abord les gens qui meurent directement suite au souffle des bombes (entre 2 et 9,5 millions d'habitants au Royaume-Uni). Et puis dix jours après l'arrivé de la bombe, il y a les gens qui tentent de survivre mais se retrouvent contaminés car l'eau est bien entendue infectée. Le téléfilm n'a certes pas pu se targuer de moyens qui sont donnés à des grandes productions, pour autant dans un ton grisâtre particulièrement adapté à la situation, il souligne bien l'état de désolation de la ville. Avec ces images en noir et blanc qui donnent un aspect historique à Threads, on pense à ce moment à Allemagne année zéro de Roberto Rossellini (1948) avec son principal protagoniste, un garçon de 12 ans, confronté aux conséquences de la deuxième guerre mondiale. Dans Threads, des millions d'enfants sont morts à cause des deux bombes. En outre, de nombreux enfants naissent avec des malformations.
Threads est d'autant plus réaliste qu'il est présenté sous la forme d'un journal de bord. On voit d'abord ce qui se passe juste avant la bombe, puis le jour où arrive à la bombe. Ensuite, les jours qui nous sont indiqués s'espacent, pour arriver jusqu'à nous dresser un portrait de la situation dans les mois suivants puis dans les années suivantes.
Comme on peut s'en douter, les choses ne font que s'aggraver. Au bout de quelques années, on apprend que la quasi totalité des gens sont morts, victimes de malnutritions et d'épidémies (choléra, dysentrie, leucémie). Le téléfilm devient de plus en plus difficile à regarder.
Il montre par exemple que les morts, de plus en plus nombreux, ne sont plus enterrés. Il y a des pillards et des violeurs. Il n'est plus question de vivre mais plutôt de survivre. Le ciel assombri par les poussières des bombes est symbolique de ce monde qui a sombré dans les ténèbres.
Pour les survivants, le monde se transforme en une sorte de loi de jungle, faisant disparaître les fils (threads en anglais) sociaux de notre société. L'homme revient quasiment à l'âge de pierre. Sur ce point, on notera que l'homme a de plus en plus de mal à parler anglais. Un des moyens essentiels pour communiquer est donc en train de disparaître.
Les personnages qui sont les référents du spectateur ne prêtent pas non plus à une quelconque joie, dans la mesure où ils sont victimes de la dislocation de la société et ont à subir entre autres des malnutritions, décès et viols. Threads propose à cet égard une conclusion sans concession, à des années-lumière des happy -end hollywoodiens, avec notre dernière héroïne qui donne naissance à un enfant qui est aussitôt mort-né.
Aussi bien par une image grisâtre que par une thématique très alarmiste, ponctuée d'images-chocs, Threads est un téléfilm très difficile à regarder. Il faut vraiment avoir le cœur bien accroché, et voir cette fiction aux allures de documentaire de fin du monde, en toute connaissance de cause.
Dans tous les cas, même si ce n'est pas franchement une partie de plaisir de voir un tel téléfilm, il n'empêche qu'il faut bien constater qu'il s'agit d'une œuvre forte, au propos très adulte, qui pose de vraies questions sur notre monde et la façon dont on le gère. La bombe atomique reste sans conteste un danger permanent. Le téléfilm prend une résonance particulière à l'heure actuelle, quand on voit ce qui arrive au Japon avec le danger du nucléaire.

Permalien 944 mots par nicofeel Email , 1363 vues • R�agir

18.05.11

05:25:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Zift
Zift

Curiosité bulgare étonnante, parfois surréaliste et grisante, ce Zift aura la chance d'arriver chez nous grâce à l'éditeur Emylia qui a mis le métrage en vente en combo Blu-ray/DVD et en DVD depuis le 3 mai dernier.

Zift

Le script va reprendre le principe apparemment classique du type qui sort de prison après avoir purgé une peine pour un crime qu’il n’a pas commis et qui n’a qu’une envie : se venger. Dans le cas de Moth, les choses sont plus complexes. Ce Bulgare a été incarcéré en 1944 avant le coup d’État communiste et recouvre sa liberté en 1960. Il ne reconnaît plus Sofia, totalitaire, violente, peuplée d’individus louches, ouverte à toutes les bassesses.

Zift

Peuplé par des personnages excentriques et des petits intermèdes grotesques mais toujours excellent, le métrage va suivre une intrigue parfois déroutante mais aussi poignante et n'hésitant pas à verser dans un graphisme volontaire et décomplexé que le splendeur noir et blanc utilisé va magnifier pour ainsi donner encore plus d'impact en nombreux temps forts de ce film étrange, hors-norme mais toujours prenant et envoûtant, sans oublier cet aspect décadent et délirant toujours présent.

Zift

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 2.35 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français en DD5,1 et en DTS, la version originale bulgare sera quant à elle disponible uniquement en DD5.1. Mais hélas, aucun bonus viendra accompagner le film.
Le Blu-ray disposera d'une image également en 2.35 (AVC1080p/24) pour proposer la bande-son en français et en bulgare en DTS-HD, sans proposer non plus de bonus.

Zift

Donc, c'est depuis le 3 mai dernier que nous avons la chance de pouvoir découvrir ce film atypique et franchement étonnante dans son univers si spécial !

Zift menu général
Zift les chapitres
Zift la sérigraphie DVD
Zift les réglages audio
Permalien 301 mots par nicore, 1278 vues • R�agir

15.05.11

05:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Zombie lover

Malgré son titre quelque peu trompeur, ce Zombie lover ne sera pas un film de morts-vivants classique mais offrira plutôt à son spectateur une plongée dans l'univers adolescent en évitant tout esprit potache pour au contraire cerner ses protagonistes avec justesse et réalisme mais tout en conservant une part surnaturelle qui servira de toile de fond et avancera quelques situations sinistres et rudes
Le script va suivre l'été de quelques adolescents, été perturbé par la disparition de Wendy, une demoiselle retrouvée zombifiée par deux frères jumeaux qui vont décider de garder le cadavre vivant en cachette.

Zombie loverD'entrée le métrage va mettre en avant la disparition de Wendy cette jeune femme qui malgré des recherches demeurera introuvables, comme nous le contera en voix-off le jeune Beetle, le plus jeunes de trois frères composés de lui et de deux jumeaux, Carol et Patrick, ce dernier étant secrètement amoureux de Wendy. Cette première partie se déroulera essentiellement en flash-backs pour nous présenter ces jeunes gens profitant de leur été insouciant mais sans jamais se montrer léger ou potache, animant les personnages d'une vie sincère et tout à fait crédible. Bien entendu, passée un moment de deuil qui lui aussi restera humain et éprouvant, la découverte du cadavre attaché entre deux arbres de Wendy sera un temps fort malicieusement préparé par le réalisateur.

Zombie loverEn effet, sans effet d’esbroufe l'intrigue va avancer cet état de fait sans chercher à nous donner la moindre explication sur l'état de Wendy, morte-vivante guère dangereuse que Carol et son frère Beetle vont pouvoir ramener dans la maison de l'un de leurs amis partis en vacances pour tout l'été et bien entendu prévenir Patrick de cette découverte macabre et pour le moins surprenante, mais sans que cela ne semble choquer outre mesure les personnages. La suite de l'intrigue va conjointement suivre l'attachement de Patrick au cadavre animé de celle qu'il aimait, mais sans jamais tomber dans un quelconque aspect sordide comme dans Dead girl au sujet presque similaire mais au traitement radicalement différent, et le parcours de deuil et de dépit amoureux de Carol qui se sera enticher d'Addy, la meilleure amie de Wendy du temps de son vivant.

Zombie loverBien entendu, ce mélange de comédie sentimentale juste et d'horreur (qui ne se montrera réellement que lors de quelques passages écœurants d'apprentissage de la nouvelle condition de Wendy par les deux jumeaux (le rat, par exemple) ou lorsque Wendy se mettra en mouvement de manière douloureuse) aura de quoi surprendre mais demeurera intéressant et même passionnant de bout en bout puisque l'issue finale sera toujours incertaine aussi bien pour le sort de Wendy (ce qui nous vaudra un final d'une beauté macabre incroyable) que pour celui de Carol et de son amour pour cette Addy ambiguë et qui va jouer un rôle important dans l'ensemble du métrage malgré une relégation régulière au second plan.

Zombie loverL'amateur de zombies trouvera quand même son compte au cours de certaines séquences du film, séquences bien graphiques (mais sans verser vraiment dans le gore pour autant) et plutôt centrées sur cette Wendy zombifiée, le plus souvent amorphe mais sachant se mettre en mouvement de manière crispante et avec toujours ce danger patenté mais jamais surexposé, L'origine de la mort et de la résurrection ce la demoiselle sera grandement éludée, même si quelques petits éléments épars viendront faire travailler l'imagination du spectateur, et ce même si les réalisateurs ne voudront pas s’appesantir sur la question.

Zombie loverEt donc ce sera par le biais de personnages ayant une vie intense au cours du film que des sentiments forts, parfois contradictoires seront véhiculés, entre peine, douleur, amour et désillusion dans un mélange prenant, largement émouvant et qui donnera au métrage toute son ampleur quelque part inattendue dans un film de zombies. Mais cette intrigue surprise sera agréable et même passionnante à suivre, avec en plus une interprétation toujours convaincante et appropriée, sans aucun surjouage et tandis que la réalisation sera intimiste, déroulant malgré tout les situations sur un rythme vif et ne laissant pas traîner les événements. Les effets spéciaux sont largement probants aussi bien pour les maquillages stupéfiants du zombie du film que pour de rares plans sanglants ou horrifique réussis.

Donc, ce Zombie lover s'avérera être une excellente surprise, émouvante, parfois cruelle dans l'exposition des sentiments, mais toujours captivante et bouleversante !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le combo Blu-ray/DVD édité par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 807 mots par nicore, 1239 vues • R�agir

14.05.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Calibre 9

Réalisateur
: Jean-Christian Tassy

Durée du film : 1h20

Date de sortie au cinéma : 2011 (vu en avant-première au festival Hallucinations collectives à Lyon le 23 avril 2011)

Avec : Laurent Collombert (Yann Moreau), Phillippe Burel (Richard Wolfhound), Philippe Bussière (le maire), Christophe Larfargue (Frédéric Pontamousseau), Nathalie Hauwelle (Sarah), etc.

Par Nicofeel

Tourné pour un budget dérisoire et marqué de facto du sceau de l'amateurisme, Calibre 9 est pour autant ce que l'on appelle communément un film coup de poing.
Disons-le d'emblée, Jean-Christian Tassy a voulu faire un film anarchiste et critiquer notre société actuelle où il y aurait d'un côté les nantis, qui ont le pouvoir et l'argent et de l'autre les pauvres, qui seraient exploités par les nantis, vivent dans de grands immeubles vétustes et n'ont finalement que leurs yeux pour pleurer.
Le rôle principal du film, tenu par un excellent Laurent Collombert, est celui de Yann Moreau (clin d'oeil à l'un des copains de lycée de Jean-Christian Tassy), qui est recruté comme urbaniste dans une commune. Une voix off, où l'on entend parler Laurent Collombert, présente son personnage qui est un cadre moyen avec des rêves moyens. Un bon Français en somme dixit la voix off.
Yann Moreau nous fait rentrer dans le quotidien de la mairie qui l'emploie. Et là, franchement, ce que l'on voit est tout bonnement hallucinant. Le maire se prend pour un grand seigneur. Il entend avoir des relations sexuelles avec sa secrétaire. Comme cette dernière refuse, il lui urine dessus ! De la même manière, pour montrer sa pseudo supériorité, le maire traite sa femme de ménage comme une moins que rien. Selon lui, cette « négresse » est mieux ici qu'à se prostituer dehors. Dans le genre antipathique et fasciste, on a un poids lourd. Alors même si le jeu de Philippe Bussière qui interprète le rôle du maire paraît quelque peu forcé, cela n'est pas très grave car le réalisateur entend avant tout s'attaquer à l'un des piliers de notre République, le personnage de maire. Au niveau des symboles, on est également bien servi avec un maire qui fait éclater le portrait de Nicolas Sarkozy (portrait qu'ont chacun des maires dans leur commune, puisqu'il s'agit du président de la République) en jouant au golf dans son bureau. Le clou de ce spectacle anarchiste et revendicatif est atteint lorsque le réalisateur décide de reprendre une des plus célèbres déclarations de Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2005 et de l'adapter à son sujet.
Du côté de Yann Moreau, s'il veut rentrer dans le système dans lequel fait partie son maire, il doit, dans le cadre de son travail d'urbaniste, falsifier des documents et accepter des pots de vin (la réduction du trottoir de 50 centimètres qui permettrait des économies de l'ordre de 200 000 €). Ce sont notamment les patrons du BTP qui sont dans le film les personnes qui donnent pots de vin afin d'obtenir diverses autorisations. Comme l'indique la voix off, ces gens ne cherchent qu'à faire du profit.
La description de notre société actuelle par Jean-Christian Tassy n'est pas piquée des hannetons. On prend un sacré uppercut en pleine tête. Et ce n'est pas fini.
Manifestement fan de films organiques tels que Videodrome de Cronenberg, Tetsuo de Tsukamoto, voire même Baby blood d'Alain Robak, le réalisateur du film a l'idée d'adjoindre dans la main de Yann Moreau, lorsqu'il décide de se rebeller, un calibre 9 millimètres (d'où le titre du film), lui permettant ainsi de supprimer moults personnes peu recommandables. A ce moment, on pense inévitablement au salary man de Tsukamoto qui en marre de sa condition et devient un homme-machine. La voix off prend cette fois la voix de Nathalie Hauwelle qui interprète Sarah, une prostituée décédée et dont l'âme est venue se loger dans un calibre 9 millimètres. La voix de Sarah guide Yann Moreau dans ses faits et gestes. L'influence au sympathique Baby blood (où une chose s'était logée dans le ventre d'une femme et la commandait plus ou moins) est évidente. D'ailleurs, comme dans Baby blood, le film est traversé de quelques scènes humoristiques, avec ce Yann Moreau qui parle à son arme et est pris pour un fou (voir la scène il décide d'acheter un sandwich).
Entre des personnages hauts en couleurs, une position anarchiste jusqu'au boutiste et un brin d'humour, le film de Jean- Christian Tassy vaut le détour.
Pour autant, malgré ces qualités indéniables, le film est assez loin d'être parfait. Hormis Laurent Collombert qui est toujours dans le bon ton, les autres acteurs sont souvent dans une sorte de sur-jeu. Cela dit, peut-être est-ce délibéré pour accroître le côté foutraque de l'ensemble ?
Surtout, l'utilisation de nombreux accélérés pendant les scènes d'action aboutit à un manque certain de lisibilité de celles-ci. Le montage est par ailleurs un peu trop « cut ». Sans vouloir faire du Jean Rollin, le réalisateur aurait pu être un peu plus posé dans ses scènes d'action.
Et puis, comme le reconnaît le réalisateur, certaines scènes dans l'obscurité sont vraiment très sombres, à tel point que l'on a un peu de mal à distinguer ce qu'il se passe à l'écran.
Au final, malgré des défauts qui résultent sans doute du manque de moyens du film, Calibre 9 demeure un film unique, notamment par son incroyable charge politique. On n'est pas forcé d'adhérer au propos, mais toujours est-il que le cinéaste, qui n'y va pas avec le dos de la cuillère, a réussi une œuvre qui marque les esprits.
Le film reste tout à même à conseiller à un public averti, d'autant que certaines scènes sont sacrément violentes.

Permalien 995 mots par nicofeel Email , 1952 vues • R�agir

13.05.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Panic sur Florida beach

Réalisateur : Joe Dante

Durée du film
: 1h39

Date de sortie au cinéma : 1993 (film vu en 2011 au festival Hallucinations collectives à Lyon)

Avec : John Goodman (Lawrence Woolsey), Cathy Moriarty (Ruth Corday / Carole), Simon Fenton (Gene Loomis), Jesse Lee Soffer (Dennis Loomis), Omri Katz (Stan), Lisa Jakub (Sandra), Kellie Martin (Sherry), etc.

Par Nicofeel

Bien connu des fans de films d'horreur (Piranhas, Hurlements, Gremlins 1 et 2, Vote ou crève), Joe Dante est pourtant bel et bien un auteur à part entière. S'il utilise les films de genre, avec souvent un ton comique, ce n'est que pour mieux faire passer ses idées.
Dans Panic sur Florida beach (Matinee en version originale), qui est sans nul doute un de ses films les plus personnels, Joe Dante a choisi tout à la fois de rendre hommage aux films d'horreur des années 50 et de glisser un message politique.
Le film se déroule en 1962, en pleine crise des missiles de Cuba. Pour un réalisateur de films à petit budget, Lawrence Woolsey, c'est le moment idéal pour présenter son nouveau film, Mant, avec comme principal protagoniste un homme devenu un homme-fourmi, suite à des radiations nucléaires.
On voit bien dès le départ que le cinéaste fait un parallèle audacieux entre le film dans le film (l'homme victime de radiations atomiques) et les événements qui ont lieu pour les protagonistes du film. Ainsi, les principaux personnages craignent fortement le risque nucléaire qui est réel. On a droit dans les premières minutes du film à une intervention de Kennedy par le biais d'un flash spécial à la télévision et à la fin du film à un communiqué des soviétiques. La peur de la bombe atomique apparaît à plusieurs reprises et se traduit par des actions collectives, comme le fait de dévaliser des magasins. Fidèle à sa méthode, Joe Dante fait passer son message en utilisant l'humour, en montrant par exemple des gens qui achètent de tout en masse, et même du PQ ! Dans le même ordre d'idée, les règles qui sont données aux enfants en cas d'attaque nucléaire, à savoir mettre les mains derrière la tête et se recroqueviller, tient du ridicule ! Et puis le coup de l'abri anti-atomique dans le cinéma, qui fait quasiment carton-pâte, est vraiment une bonne grosse blague. On n'y croit pas une minute. D'ailleurs, dans cet abri, on retrouve deux jeunes qui pensent uniquement à s'embrasser. Comme quoi, on en reste à l'essentiel !
Cela dit, à sa façon, Joe Dante évoque le climat paranoïaque qui atteint les Etats-Unis à cette époque. Une des paroles au début du film dans le film résume très bien la situation ressentie alors en Amérique : « Où est-on en sécurité aujourd'hui ? ».
Le réalisateur s'attaque également au côté puritain des américains avec par exemple tous ces gens qui se liguent contre les films d'horreur, qu'ils considèrent comme des films anti-moraux. Ici, les parents d'élèves, les associations religieuses et les « citoyens pour les distractions saines » s'en prennent à Lawrence Woolsey, le réalisateur de films que l'on voit dans Panic sur Florida beach.
D'ailleurs, par ce film, Joe Dante fait une véritable déclaration d'amour au cinéma, et notamment au cinéma d'horreur d'antan. Les références au cinéma d'horreur avec de grosses bestioles sont multiples. La plus évidente est l'excellent Des monstres attaquent la ville (qui lui-même était une façon de représenter la menace communiste) de Gordon Douglas avec des fourmis géantes. Surtout, par le biais du réalisateur de films d'horreur, le truculent et opportuniste Lawrence Woolsey (interprété par un détonant John Goodman), Joe Dante entend nous parler d'un cinéma révolu où le spectateur était placé au centre de l'action. Ainsi, on a droit à une présentation de Mant (le film dans le film) en atomo-vision – façon humoristique de rappeler le risque nucléaire – et à de nombreuses interactions entre le film et le spectateur (les fauteuils qui bougent, un homme déguisé en costume d'homme-fourmi). Sans compter, l'affiche de Mant qui joue sur la crédulité du spectateur : « 50 % homme, 50 % fourmi, 100% terreur ».
De plus, le film nous offre quelques dialogues savoureux : « Il [l'homme-fourmi] est dans un no man's land biologique entre l'homme et la fourmi. » ; un personnage à Lawrence Woolsey : « Merci mister Hitchcock ! ».
Avec Panic sur Florida beach, le réalisateur Joe Dante évoque tout bonnement son enfance par le biais notamment du jeune garçon, qui passe sa vie au cinéma, et prend plaisir à regarder des films d'horreur. Joe Dante se plaît aussi à reconstituer une époque aujourd'hui révolue, en l'abordant par le biais des amours adolescentes. Comme dans son film Gremlins, les principaux personnages du film sont des adolescents, et l'humour reste omniprésent. La musique du film, qui joue bien sur ce côté rétro, est signée par l'excellent Jerry Goldsmith.
Joe Dante n'en n'oublie pas pour autant d'évoquer de manière directe durant tout son film le danger du nucléaire. Ce n'est pas un hasard si le début du film commence par une image de la bombe en noir et blanc et si le film dans le film se termine par la bombe. C'est une façon de nous dire que si l'on dérape sur le plan politique, on risque de grands dangers.
Au final, voilà une belle comédie qui constitue un véritable plaidoyer sur un cinéma aujourd'hui révolu (quoique, le coup du caddie qui bouge tout seul est en fin de compte un Rubber avant l'heure !) et dans le même temps se permet de faire passer un message politique très clair. Sans conteste, il s'agit de l'un des films majeurs de son auteur, qui comporte plusieurs degrés de lecture.

Le film Panic sur Florida beach va ressortir d'ici peu, a priori le 1er juin 2011, chez l'éditeur Carlotta.

Permalien 1009 mots par nicofeel Email , 1713 vues • R�agir

12.05.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Devil

Réalisateur : John Erick Dowdle

Durée du film : 1h20

Date de sortie au cinéma : 20 avril 2011

Avec : Chris Messina, Joshua Peace, Logan Marshall-Green, Jenny O'Hara, Aaron Berg, Joe Cobden, Bojana Novakovic, Jacob Vargas, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par John Erick Dowdle, Devil est un petit film d'horreur qui, comme son nom l'indique va mettre en scène le diable. D'ailleurs, le film débute, avant le générique, par une citation biblique qui rappelle que le diable fait partie des anges déchus du paradis.
Ce long métrage commence avec une idée intéressante, à savoir filmer le générique avec les choses qui sont présentées à l'envers. Cela signifie tout bonnement que le diable est présent. Il est en effet l'envers de la perfection, et une carte du jeu de tarot le représente à l'envers.
Notons par ailleurs que si le film n'est pas réalisé par un cinéaste connu, Devil est tout de même produit et scénarisé par Night Shyamalan, auteur entre autres des excellents Sixième sens et Incassable.
Seulement, une fois que l'on a passé le générique, le film est marqué par un manque certain de finesse. Ainsi, une voix off indique que la présence du diable se caractérise par un suicide et immédiatement après on assiste, comme par hasard, à un suicide (la personne s'étant au demeurant suicidé avec un chapelet à la main).
Le scénario de Devil est très simple : cinq personnes sont retenus dans l'ascenseur d'un grand immeuble américain. Ces personnages, tous très différents et dont on ne sait pas grand chose, sont rapidement nerveux de se retrouver enfermés sans explication claire et nette. Et puis vient ensuite la vraie bonne idée du film, à savoir que le film comporte plusieurs moments où les protagonistes sont plongés dans le noir. Le noir est ce qui fait peur. C'est d'ailleurs à ce moment précis où des personnages sont soit blessés soit carrément tués. Il y a donc un climat de suspicion qui naît, chacun renvoyant aux autres la responsabilité des meurtres.
S'il y a de la tension entre les principaux protagonistes du film, le réalisateur a fait le choix de montrer tour à tour ce qui se passe à l'intérieur de cet ascenseur et les efforts déployés à l'extérieur pour libérer ces gens. On a ainsi des discussions qui ont lieu du côté de la cabine de contrôle qui filme l'ascenseur.
Si l'idée de mettre le diable dans cet ascenseur (ce que ne comprendrons que relativement tardivement les personnages, bien que le spectateur le sait depuis un moment) est digne d'intérêt, il faut reconnaître qu'il ne se passe pas grand chose mis à part ces scènes de noir.
A fortiori, la mise en scène n'est pas extraordinaire et surtout le jeu des acteurs est vraiment peu inspiré. On sent qu'ils sont là pour faire leur boulot, point barre. A leur corps défendant, il faut dire que les personnages qu'ils interprètent ne sont pas du tout approfondis.
Et puis autre faiblesse de ce film, c'est le propos religieux. On frise par moments le ridicule avec par exemple cet agent de sécurité qui se met à réciter un Je vous salue Marie. Pire, il y a la fin du film, qui est cousue de fil blanc, et est vraiment limite par son côté moralisateur.
Dans ces conditions, on comprend aisément qu'avec de tels défauts, Devil n'est pas du tout un film inoubliable. Sans être un très mauvais film, c'est un long métrage horrifique parfaitement inoffensif.
A l'instar de ses derniers films, Shyamalan qui officie dans le cas présent en tant que producteur et scénariste, rate sa cible (en raison notamment de personnages qui manquent de profondeur et d'éléments religieux par trop moralisateurs), malgré l'intention louable de refuser le spectaculaire et de lui préférer la suggestion. A voir éventuellement, si vous ne trouvez rien de mieux au cinéma.

Permalien 696 mots par nicofeel Email , 1378 vues • R�agir

11.05.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : 2019, après la chute de New York

Réalisateur
: Sergio Martino

Durée du film : 1h31

Date de sortie au cinéma
: 1983 (inédit en DVD en France)

Avec
: Michael Sopkiw (Parsifal), George Eastman (Big Ape), Edmund Purdom (le président de la confédération pan-américaine), Valentine Monnier (Giara), Serge Feuillard (le commandant Eurak), Anna Kanakis (Ania), etc.

Par Nicofeel

Capable de réaliser d'excellents giallo et films policiers (La queue du scorpion, Torso), Sergio Martino, en véritable yes man, est aussi capable du pire (Le continent des hommes-poissons, Le grand alligator).
Avec 2019, après la chute de New York, on a largement dépassé le stade du pire pour entrer dans une nouvelle dimension.
Le pitch du film est loin d'être inintéressant, surtout aux heures actuelles où la question du nucléaire est mise en avant avec les problèmes rencontrés par le Japon. On apprend au début du film que 20 ans se sont écoulés depuis la guerre nucléaire et que la Terre est devenue un désert putride et radioactif. Certaines personnes ont subi des transformations. Et plus grave encore, la stérilité est générale : il n'y a plus de naissances sur Terre. La ville de New York est aux mains de la monarchie des Euraks, sortes de nazis, qui sont tout de noir vêtus.
Avec la complicité de mercenaires, les Euraks prennent des cobayes pour tenter de remédier à la stérilité. Car il existerait une femme au monde qui pourrait encore enfanter.
Voilà donc pour le scénario qui se situe parfaitement dans un univers post-apocalyptique. Sur le papier, cela tient à peu près la route.
Sauf que la transcription à l'écran de ces idées est loin d'être au même niveau. Tout est ringard dans ce film et fait sans conteste de 2019, après la chute de New York un des plus grands nanars que le monde ait connu.

Ainsi, les décors paraissent bien souvent en carton-pâte quand ils n'ont pas la chance de se limiter à filmer des usines désaffectées et des sous-sols de centrales nucléaires. Quand aux vaisseaux qui ont été imaginés, ils font vraiment cheap et sont dignes d'une série télévisée telle que San Ku Kai. Les voitures ont été quelque peu transformées pour donner un aspect moyen-âgeux, comme si l'on se trouvait dans Mad Max. Le cinéaste Sergio Martino ne s'est d'ailleurs pas gêné pour pomper allégrement sur deux films sortis juste avant celui-ci : Mad Max 2 de George Miller (1982) pour le côté post-apocalyptique et New York 1997 de John Carpenter pour le héros qui doit récupérer une personne importante. Ici, ce n'est pas Snake Plissken qui se rend à New York pour retrouver le président mais un certain Parsifal qui doit partir à la recherche de la dernière femme en mesure d'avoir des enfants.
S'il n'est pas très fin de faire référence à des films cultes de manière très explicite, 2019, après la chute de New York doit son statut nanar par son incapacité à faire mieux que du sous-Mad Max 2 et du sous-New York 1997.
Les combats, qui sont si nombreux dans les films cités précédemment, sont ici d'une ringardise totale. Les acteurs se battent ridiculement avec des mouvements qui vont à deux à l'heure. On se croirait dans un film d'Andy Sidaris (le côté érotique en moins) tellement c'est mal fait et mal filmé. Et puis pour achever ces combats il y a des rayons lasers ou des rayons paralysants qui font vraiment tocs.
Côté acteurs, ne rêvons pas d'un Kurt Russell ou d'un Mel Gibson. Pour ce long métrage, le réalisateur a dû faire avec les moyens du bord et proposer un acteur de deuxième zone avec Michael Sopkiw dans le rôle principal. L'acteur est loin d'être crédible dans le rôle principal de parsifal mais il y a nettement pire que lui. George Eastman, connu pour son rôle dans le film Anthropophagous (1982) de Joe d'Amato, interprète rien de moins qu'un homme-singe. Et côté cabotinage il en fait des tonnes. Il réussirait presque à éclipser les interprétations pour le moins hasardeuses des autres acteurs.
Si le film est aussi débile, il le doit aussi sans nul doute à une succession de scènes et d'explications plus grotesques les unes que les autres. Au rang des meilleurs morceaux choisis, citons tout d'abord le fait que notre héros, Parsifal, gagne un combat en voiture dont le trophée est une personne hermaphrodite. Par ailleurs, lorsque l'on apprend qu'une femme vit saine à New York, il est indiqué qu' « elle peut avoir 500 ovulations » ! De son côté, Parsifal est engagé par la confédération pan-américaine qui est terrée de manière secrète en Alaska, car à cet endroit, la Terre serait peu radioactive. Le président de cette confédération promet à Parsifal de lui garder une place pour une autre planète où l'air sera respirable s'il lui ramène la femme qui peut enfanter. On voit bien que plus le scénario avance, plus cela devient abracadabrantesque. D'autant que nos héros s'en sortent toujours, même quand la situation semble des plus compromises.
Il y a vraiment matière à rigoler en regardant ce film. Surtout que les dialogues sont par moments vraiment grandioses : « Nous avons une vingtaine de sous-marins qui sont en alerte constante » (dixit un eurak) ; « J'ai fait à une femelle chimpanzé deux enfants » (Big Ape, joué par un George Eastman au sommet de sa forme) ; « Celle qu'on recherche est comme le conte de la belle au bois dormant » (dixit le nain de l'histoire, eh oui il y a même un nain !).
Au final, 2019, après la chute de New York constitue un film certes complètement raté à tous points de vue mais un film fun, décomplexé et franchement très marrant. Pour les amateurs de nanars, ce long métrage reste un modèle du genre.

Permalien 1024 mots par nicofeel Email , 2407 vues • R�agir

10.05.11

05:00:00, Cat�gories: Interview  

Dans le cadre du festival Hallucinations collectives qui s'est déroulé à Lyon, j'ai eu la chance d'interviewer deux jeunes cinéastes, François Gaillard et Christophe Robin, auteurs des films Blackaria et Last caress, ainsi qu'Anna Naigeon, leur chef opérateur.
En plus de communiquer des informations sur leurs films, ces trois amis ont livré plusieurs pistes de réflexion sur leur passion : le cinéma.
Cette interview fleuve est donc intéressante à plus d'un titre.

L'interview s'est déroulée en deux temps : des questions furent d'abord posées à Anna Naigeon puis aux cinéastes François Gaillard et Christophe Robin.

1°) Interview d'Anna Naigeon, chef opérateur sur les films Blackaria et Last caress :

Es-tu déjà venue sur des festivals de cinéma ?
J'étais venue l'an dernier à l'Etrange festival de Lyon [l'équipe du film Blackaria avait été invitée à présenter son film à Lyon en 2010, ndlr] mais je n'avais malheureusement pas eu la possibilité de rester très longtemps après la projection.
Sinon je fais beaucoup de festivals mais pas forcément des festivals de genre. Je me rends tous les ans au festival méditerranéen qui a lieu à Montpellier. Cela fait aussi plusieurs années que je vais à Belfort. Et puis j'ai la possibilité d'aller à des festivals à Paris.

Es-tu sensible au fait de pouvoir présenter dans le cadre du festival Hallucinations collectives un film sur lequel tu as travaillé ?
C'est une chance extraordinaire de pouvoir présenter son film à un tel festival car on rencontre un public de connaisseurs. Donc si les spectateurs sont contents après la projection, on le sera également.
En plus, c'est le seul moment où on a l'occasion de rencontrer des personnes qui voient habituellement nos films sur support DVD.

Pour devenir chef opérateur, as-tu fait des études spécifiques ?
Non, pas vraiment. J'ai appris sur le tas, notamment en devenant assistant caméra sur des tournages beaucoup plus importants que ceux auxquels je participe avec des membres de l'association School's out [association qui regroupe des jeunes réalisateurs, ndlr].

Sur combien de films as-tu déjà travaillé en tant que chef opérateur ?
J'ai fait une dizaine de court métrages et trois longs métrages : The hunt de Thomas Szczepanski, Blackaria et donc Last caress de François Gaillard et Christophe Robin. J'ai fait aussi de la lumière pour de l'animation.

Comment s'est passée ta première rencontre avec François Gaillard ?
C'était il y a trois ans maintenant. C'est un ami de François qui tournait à côté de chez moi. On a immédiatement sympathisé. Je leur ai filé un coup de main pour le tournage. Comme le groupe de réalisateurs cherchait un chef opérateur, ça s'est fait très naturellement. Après on a fait un premier film ensemble avec François, le fameux Blackaria.

As-tu regardé des films en particulier pour devenir chef opérateur sur des films d'horreur ?
Comme on a les mêmes références avec François, je n'avais pas besoin de regarder des films en particulier.

De qui vient l'idée de te faire passer devant la caméra et donc de jouer le rôle d'actrice ? J'imagine que c'est celle de François Gaillard ?
Oui c'est son idée, c'est même précisément l'idée de François et de Christophe [Robin]. Un jour, Christophe, tout penaud, m'a dit : « Tu ne voudrais pas par hasard tourner dans Blackaria ? » Apparemment il avait prévu trois pages d'argumentation !
Rires de François et de Christophe.
Je lui ai répondu OK. Il avait l'air un peu surpris par ma réponse aussi soudaine.
Christophe : Il n'y avait pas trois pages d'argumentation et puis non je n'étais pas penaud quand même.
François : On en avait discuté toute une soirée. On avait préparé toute l'argumentation. Alors petit a, on lui dit que..., petit b, on lui dit que..., etc. Au final elle a tout simplement dit oui.

Pour Last caress, comme il s'agissait de ton deuxième film en tant qu'actrice après Blackaria, t'es-tu sentie plus à l'aide ?
C'est beaucoup plus dur pour Last caress parce que cet enfoiré de camarade, là [en regardant François Gaillard], il m'a mis une tartine de dialogues, comme c'est même pas permis. Comme je ne suis pas actrice, c'est dur pour moi et c'est stressant. En fait, ça me demande plus de travail que la lumière.
Dans Blackaria, le fait de me dénuder ne me posait pas vraiment de problèmes. Sur Last caress, je devais au départ jouer le rôle d'une muette et finalement, à la toute dernière minute, je me suis retrouvé avec cinq pages de dialogues !
François : Et quels dialogues !
Anna : Je te déteste pour ça, mais bon ! [rires]

Es-tu satisfaite à 100 % du résultat de ton travail en tant que chef opérateur sur Last caress ?
Le principe d'un chef opérateur est qu'il n'est jamais content. Toutes mes erreurs me sautent à la gueule ! Cela dit, je suis satisfaite d'avoir pu expérimenter des choses que je n'avais encore jamais faites. C'est le cas par exemple des intérieurs jour qui n'étaient pas évident à rendre. Au départ les trois quart du film devaient se passer à l'extérieur. Mais comme il a plu pendant toute la durée du tournage, on a décidé de tout faire à l'intérieur. Il fallait quand même que cela soit de l'intérieur jour, ce qui est plus difficile à faire que de l'intérieur nuit.
Il faut dire aussi que l'on a tourné en seulement 20 jours. C'était difficile de faire autrement. Au final, je suis contente du film. Je l'aime beaucoup et notamment l'ambiance qui s'en dégage.

Donc tout le tournage a eu lieu dans une seule maison ?
Oui, et du coup pour moi c'était un sacré challenge pour ça. Il y a eu notamment le fameux lever de soleil dans le plan où je n'en ai pas dormi pendant trois jours tellement ça m'a angoissé. Mais finalement je suis contente de l'avoir fait. Car je sens que j'ai progressé en ayant fait des choses nouvelles.

Quels sont tes projets en tant que chef opérateur ? Une nouvelle collaboration avec François et Christophe ?
Oui, j'espère retravailler avec eux. Je n'ai rien de précis pour l'instant puisque je suis dans d'autres projets plus alimentaires. Je vais bosser sûrement sur des projets en tant qu'assistant caméra.
Je travaille aussi sur un projet qui consiste à monter des studios de cinéma à Montpellier, donc ça me prend du temps.
Actuellement, je suis au chômage et donc disponible pour de nombreux autres films, si quelqu'un souhaite m'embaucher !

Parce que tous les trois vous êtes de Montpellier ?
On vient effectivement tous de Montpellier.
François : En fait, toute l'association School's out [qui co-produit Last caress avec Le chat qui fume] est de Montpellier.
Anna : Si je m'écoutais je tournerais tout le temps. C'est hyper frustrant de ne tourner qu'une à deux fois par an. Je vais essayer de multiplier les projets si je peux.

En tant qu'un chef opérateur, si un grand réalisateur te demande de travailler pour lui, tu souhaiterais qu'il s'agisse de qui ?
Christophe :John Ford ?
Il me semble qu'il risque d'être difficile de tourner des films avec John Ford !
Anna : Alors y a deux réalisateurs pour lesquels j'aimerais tourner. Le premier est Clint Eastwood et le deuxième est Stallone. Pour moi, le dernier Rambo est un chef d'oeuvre ! Je suis ultra fan !
François : Après avoir vu Expendables, je crois que Stallone aurait vraiment besoin d'Anna ! Par ailleurs, ce n'est pas pour flatter notre ego masculin, mais tu remarqueras qu'il s'agit de choix sévèrement burnés !
Christophe : Elle n'ose pas trop citer Woody Allen mais...
Anna : Pour tourner avec Carla Bruni, non merci !

2°) Interview de François Gaillard et de Christophe Robin, co-réalisateurs des films Blackaria et Last caress :

Appréciez-vous le fait de pouvoir présenter vos films au public dans le cadre d'un festival, comme celui d'Hallucinations collectives ?

François : Pour ma part, j'apprécie ces festivals. Cela fait longtemps que je tourne mais mes trois premiers films sont vraiment foireux ! Cela n'est pas de la fausse modestie. Il faut bien démarrer à un moment donné. Et comme j'ai coutume de le dire : le bas de l'échelle est le meilleur endroit pour démarrer ! On ne peut pas aller plus bas. Pour moi, les choses ont vraiment commencé à décoller en travaillant avec Anna, Christophe, et bien sûr David Scherer, le maquilleur. D'une certaine manière, ils constituent ma famille.
C'est à partir du film Blackaria qu'on nous a remarqué et qu'on nous a invité en festival. Cela prouve que c'est une équipe qui gagne et qu'il ne faut pas la changer.
Donc oui j'apprécie les festivals car je rencontre des gens dont j'entendais beaucoup parler. Je retrouve aussi des vieux potes qui ont déjà fait des films comme Jean-Christian Tassy [qui a présenté au festival hallucinations collectives son film Calibre 9, ndlr]. Rien que pour cela c'est cool de voir que des vieux copains ont continué. Finalement c'est un cercle très restreint de réalisateurs qui vont au bout de leur long métrage avec trois francs six sous comme nous.
Pour moi l'idéal est de se serrer les coudes. Ce genre de festival permet de renforcer cette impression.
Surtout qu'à Lyon, il y a un côté plus détendu qu'ailleurs. On a été à l'Absurde séance de Paris. Les gars étaient supers mais l'ambiance était électrique dans la salle ! Le public était complètement déchaîné : ça braillait, ça s'insultait. Ici à Lyon les gens sont polis, ils regardent le film. Enfin je dis ça, ça se trouve on va se prendre des tomates ! [l'interview a eu lieu juste avant la projection de Last caress] Mais jusqu'ici, les gens étaient cool. Pour Blackaria, l'année dernière, ça c'était très bien passé.
Je pense qu'il faut encourager ce genre de manifestation. En plus, les organisateurs ne se prennent pas la tête. Il n'y as pas un côté grande gueule donc c'est très appréciable.

Est-ce que tu as eu l'occasion de faire des festivals en tant que simple spectateur ?
Je me suis rendu au festival du film fantastique de Gérardmer de 1998 à 2001. Je trouvais ça plutôt sympa mais je ne retiendrai qu'un seul moment de Gérardmer où je me suis dis : putain c'est incroyable !
C'était lors de la projection de Versus de Kitamura, qui était un peu bordeline. D'abord j'étais allé en boîte avec toute l'équipe de Kitamura. Ces gens étaient abordables, gentils. Personne à l'époque ne les avait calculés à Gérardmer. L'organisation avait fait venir l'acteur Bill Pullman à la projection de Versus. Il a mis une telle ambiance dans la salle que ça en a été impressionnant. Il a même lancé à un moment une hola. C'était un truc hallucinant. Il a été voir à un moment donné Kitamura et a dit en anglais à Kitamura que son film était génial. Kitamura en tremblait. Voilà pour moi un moment fort de Gérardmer. C'est ce qui te donne vraiment envie de faire des films.
Pour le reste, Gérardmer, c'est du public système.

Et toi, Christophe, que penses-tu d'un festival comme celui d'Hallucinations collectives ?
Moi ce que je trouve appréciable dans ce genre de festival c'est qu'on nous diffuse. La programmation brasse beaucoup de films différents, comme Howard le canard cette année ou La course à la mort de l'an 2000 l'an dernier. Il y a tout à la fois des classiques du cinéma et des nouveautés. Donc c'est très plaisant de pouvoir se présenter par rapport à d'autres films du même genre. Après s'il est vrai qu'il y a un public qui apprécie ce genre-là, on aimerait bien que des gens qui aiment Argento ou d'autres auteurs essaient de se fixer sur des films qui sont encore peu connus. Et je ne parle pas que des nôtres. Ce qui serait bien de déborder de ce genre qui est un peu sclérosé.
François : Alors si je puis me permettre, ça n'est pas qu'une question de genre. Je pense que c'est aussi une question de connexions. Je te donne un exemple tout con. J'avais vu un film dans lequel un de mes vieux potes avait joué. Le film s'appelait Dehors. C'était un film d'auteur sur un mec qui n'arrivait pas à sortir de chez lui. Cela reprenait le principe de L'ange exterminateur de Bunuel. Lorsque j'ai vu ce film, je l'ai trouvé génial. Je n'ai jamais compris que ce film ne soit pas diffusé. Il est super bien écrit et hyper bien réalisé. Et l'acteur principal, c'est pas parce que c'est un de mes amis, mais il « déboitait » vraiment ! Donc je ne crois pas que c'est une question de genre. Mais une question de connexions. Pour moi ce qu'on est en train de créer avec ce festival Hallucinations collectives, c'est presque un courant parallèle de gens qui n'ont pas la thune du CNC, qui ne sont pas copains avec Beigbeder.
Christophe : Il y a aussi à mon sens la question du public. On en parlait tout à l'heure avec Nicolas. Le cinéma d'horreur est vraiment catalogué. On ne peut pas dire qu'un cinéphile va tout de suite se brancher sur un film d'horreur.
François : Les films qu'on fait, et je ne dis pas que les nôtres, ne disposent d'aucune publicité. A part le Net maintenant. Si d'ailleurs on arrive tous aujourd'hui à se retrouver c'est grâce au Net.
Christophe : Et c'est bien ça qui est dommage qu'il n'y ait que le Net.
François : Tu vois, tout cela constitue presque une communication clandestine. Les films de genre « officiels » qu'on se bouffe au cinéma, je trouve qu'ils ressemblent à une caricature de ce qu'on imagine des fans de films de genre. Quand on voit des films comme « le dernier film français super trash, archi gore », je trouve que c'est une façon de réduire le cinéma fantastique à du bourrin. Autant j'ai aimé un film comme Haute tension, autant j'ai vu pleins de trucs après que j'ai trouvé merdique. Alors quand je vois comme hier des films comme Calibre 9 de Jean-Christian Tassy, ou Mirage de Talal Selhami, qui comportent des plans géniaux, je me dis que ce sont des mecs comme ça que Canal Plus devrait produire. Quand Selhami fait Mirage, il va faire un film fantastique dans le désert à Ouarzazate ! Je préfère ça qu'un film comme A l'intérieur dans un deux pièces avec Béatrice Dalle et Alyson Paradis. Et pourtant le film A l'intérieur a coûté 2 millions d'euros et celui de Selhami 100 000...
Donc je ne pense même pas qu'il y ait un mépris du public. Je pense qu'il y a une mésentente sur la communication qui continue à enfermer les fans de films de genre en disant : c'est des débiles, ils aiment que le gore, et voilà. Et on ne produit que ça. Alors que pour moi Talal Selhami vient de réaliser La maison du diable de Robert Wise dans un désert ! C'est dommage que l'on n'axe pas la communication sur des gens comme lui.
Anna : En plus, le public de films de genre est beaucoup plus intelligent que ça. Il a des goûts très différents. Il aime pleins de choses. Si on aime les films de genre, on aime chercher les perles. Ce public existe et il est complètement nié.
François : Si ce public n'existait pas, il n'y aurait pas de festival comme ici. T'aurais personne qui viendrait.

Pouvez- vous me citer vos films et réalisateurs préférés ?
François : Si je ne devais citer que trois films, ça serait Le masque du démon de Mario Bava, Peur sur la ville d'Henri Verneuil et Phantom of the paradise de Brian de Palma.
Christophe : Pour ma part, il est très difficile de classer trois films en premier. Je citerai donc plusieurs réalisateurs. Il y a bien sûr Mario Bava et Dario Argento dans le côté fantastique italien pour ne citer qu'eux. Mais je pourrais aussi citer des réalisateurs qui ont œuvré dans le fantastique, en jouant sur le suggéré. J'aime beaucoup Robert Wise avec La maison du diable (François : c'est un chef d'oeuvre, ce film), Les innocents de Jack Clayton, Kwaïdan de Kobayashi (François : Kwaïdan est un film hyper graphique, un film dont les décors sont repeints sur les murs, et puis l'oeil dans la neige !). On peut aussi citer Le locataire de Polanski que j'aime énormément.
Anna : Pour ma part, j'ai deux genres de prédilections, le giallo et le western.

Comment vous-est venue l'idée de vous lancer dans la réalisation de films ?
François : A la base j'ai commencé par la BD. J'ai beaucoup dessiné quand j'étais jeune. Au fur et à mesure, je me suis rendu qu'en BD j'essayais de reproduire ce que je voyais dans les films. J'avais un pote au lycée qui faisait des courts-métrages qui s'appelait Yann Moreau, auquel Jean-Christian Tassy a d'ailleurs rendu hommage dans Calibre 9. J'ai beaucoup rigolé quand j'ai vu que son personnage principal s'appelait Yann Moreau car on l'a connu ensemble au lycée. Et donc ce Yann Moreau faisait des courts métrages en vidéo. En le voyant faire, je me suis dit que c'était quelque chose de possible. C'était l'époque où je montais de magnéto à magnéto. Après j'ai essayé des courts métrages. Ils étaient bien foireux les courts ! Et puis un jour je me suis dis : allez, je vais passer au long. C'était à l'aube de la DV, à la fin des années 90, début des années 2000. Tout le monde voulait à l'époque tourner son film en caméra DV. Ainsi je suis parti pour le long métrage en caméra portée amateur.
Christophe : Je ne vais pas faire comme Lelouch et dire je vais faire ça papa, plus tard. J'ai vraiment été nourri par le cinéma quand j'étais petit. J'ai toujours été fasciné par cet univers. Depuis le lycée j'ai fait des courts métrages soit pour les diplômes soit pour le plaisir. Mais j'ai toujours été animé par la volonté de raconter des histoires à la base. Étant donné que je suis nul à l'écrit et en dessin, j'ai toujours tenté de raconter ces histoires en les filmant.

Vivez-vous du cinéma ou avez-vous des professions à côté ?
Christophe : On vit pour le cinéma.
François : C'est beau comme il le dit. C'est très Chateaubriand les cheveux au vent. Personnellement je n'en vis pas. Je suis veilleur de nuit depuis quinze ans. Comme je le dis dans le commentaire audio de Blackaria, j'ai besoin de thunes !
J'ai acheté le DVD de Blackaria !
François : Merci, grâce à toi, je vais pouvoir me payer un Quick ! [rires]

Comme vous êtes co-réalisateurs sur Blackaria et Last caress, comment se répartissent vos tâches ?
Christophe : Justement, on s'est bien réparti les tâches. François est l'instigateur des deux projets, Blackaria et Last caress. En gros c'est lui qui s'occupe de tout : technique, cadre, etc. Moi je me suis occupé d'un poste qu'il a voulu « délaisser », c'est-à-dire celui de directeur d'acteurs. J'ai tenté de faire le mieux possible pour m'en sortir. Ne rigolez pas à côté !
Anna : Non c'est pas ça. C'est juste que c'est mignon la façon dont tu l'as dit.
Christophe : Diriger c'est un bien grand mot car ce ne sont pas des acteurs à la base qui sont venus sur le tournage. Ce sont des amis qui ont bien voulu participer au projet. Cela reste quand même des acteurs au final car ils se sont donnés à fond, ils se sont démenés pour arriver jusque-là, pour un résultat plutôt convenable. Je parle en tout cas pour Blackaria. Pour Last caress, je suis encore plus content du jeu des acteurs. On est un cran au dessus.

Mais Christophe, est-ce que tu es à un moment donné derrière la caméra ?
Christophe : Oui on va dire que je suis toujours derrière la caméra. Entre les prises je navigue entre les acteurs pour leur dire soyez plus « dynamiques » ou pour leur relire avec eux des textes car certaines fois ils ont des petits oublis. Je me suis attelé à cela.

Avant d'évoquer Last caress, je souhaiterais revenir sur un élément qui m'a beaucoup intrigué : le film est entre autres dédié à Marilyn Chambers. J'imagine que ça n'est pas pour son rôle dans Rage de Cronenberg ?
François : Ah mais j'adore son rôle dans Rage. Je la trouve géniale dans ce film. D'abord, je suis fan de Marilyn Chambers, c'est vraiment mon actrice de porno préférée. Elle n'était pas particulièrement jolie mais elle avait un charisme, elle dégageait quelque chose. Elle avait même un certain humour dans son jeu. Et elle est morte l'année où on a tourné Blackaria.
Donc c'est c'est une forme d'hommage de lui avoir dédié le film.
François : Oui, absolument. Franchement c'est une actrice de porno qui a réussi à beaucoup me toucher. Mais son rôle dans Rage est vraiment très bien. Il paraît que Cronenberg lui avait dit qu'elle aurait pu continuer à tourner dans des films traditionnels parce qu'elle avait vraiment le niveau. En plus, elle a une gueule cette nana-là. Et puis elle a fait Derrière la porte verte, film porno psychédélique où elle est mimi. Vraiment, elle était trop belle !

Pour Last caress, est-ce que le film est comme Blackaria en DV ?
François : Non. On a tourné avec le canon 5 D. On a utilisé des filtres soft qu'on avait aussi utilisé sur Blackaria. Sachant que maintenant tout le monde tourne en 5D et va avoir dès lors une super définition d'image. Jusqu'au prochain format...
Anna : Mais ce matériel, utilisé tel quel, est nul. On voit tous des acteurs, jusqu'aux poils du nez et aux rides ! Et les boutons !
François : Je suis d'accord avec Anna. C'est exactement ça. L'idée pour nous n'est pas de filmer les moustaches d'une actrice si elle est d'origine portugaise. L'idée est de la rendre jolie et d'utiliser des filtres pour embellir l'image. Ce qui compte pour nous c'est de faire un beau truc. Si tu vois un autre film en 5D sans filtres, tu vas te dire, c'est bizarre, c'est pas du tout la même définition. Mais c'est volontaire parce que ce qui compte pour nous c'est les couleurs, que ça pète et que l'on voit cet aspect rétro, très seventies, que j'adore. Si j'aime Lucio Fulci, c'est aussi parce qu'il utilisait beaucoup ces filtres sur L'emmurée vivante et La guerre des gangs.
Anna : Tu voulais dire dans Voix profondes.
François : Voilà ce que me dit Anna pour me charrier : Je crois que c'est vrai que tu es influencé par Fulci, mais Fulci fin de carrière !
Christophe : Non, c'est Conquest, c'est mieux [film d'heroic-fantasy de Lucio Fulci, culte par son aspect nanaresque].

Sur Blackaria l'influence du giallo est évidente avec un côté fétichiste, des couleurs flashy et notamment une prédominance du rouge. Est-ce qu'on retrouve cette influence dans Last caress ?
François : Énormément, et même beaucoup plus. Last caress est moins expérimental dans la mesure où sur Blackaria on s'est permis des séquences, sachant que c'était de la DV et que je connaissais le matos par cœur. On pouvait se permettre des séquences plus expérimentales, comme par exemple l'idée de l'ascenseur avec Anna et Clara Vallet [l'actrice principale de Blackaria].
Last caress comporte un côté plus AC/DC dans le sens où c'est beaucoup plus carré. Il y a plus de meurtres. Et beaucoup moins d'envolées lyriques. L'idée est de faire un film où on se fait pas chier et qui reste visuellement très abouti.

Après avoir vu des photos de Last caress, il m'a semblé que le film était influencé par le cinéma d'exploitation japonais, et notamment par Le couvent de la bête sacrée de Norifumi Suzuki. Est-ce le cas ?
Il y avait déjà des influences de ce cinéma dans Blackaria, mais beaucoup plus transparentes. Comme par exemple le rôle de la tueuse au manteau rouge qui était inspiré du film Les menottes rouges de Yukio Noda. J'adore le giallo mais l'exploitation japonaise reste toujours un peu présente dans nos films.
Sur Last caress, Le couvent de la bête sacrée est cité lors de la scène de flashback de flagellation. Je la trouve incroyable. Ce qui est rigolo c'est que les japonais avaient repris la religion occidentale pour la réinterpréter dans Le couvent de la bête sacrée. Et je me suis dit que cela serait marrant de réinterpréter la récupération faite par les japonais et de la remettre en Occident.
Par ailleurs, pour le personnage du tueur de Last caress je me suis beaucoup inspiré d'un film d'animation : Golgo 13 d'Osamu Dezaki, dont on aurait pu dédier le film d'ailleurs. Le personnage a vraiment le cool dans l'animé : les lunettes sont peintes, le costard tiré à 4 épingles et il ne sourit jamais.

Sur le DVD de Blackaria, j'avais compris que le tournage de Last caress avait été beaucoup plus éprouvant que pour Blackaria, pourquoi ?
François : Déjà en raison la faible durée du tournage, à savoir 20 jours. Le temps est dans ce cas-là ton pire ennemi. Pour Blackaria, on avait utilisé mon argent. Je n'avais donc de comptes à rendre à personne. On se disait qu'on tournerait quand on tournerait quand on aurait le temps. Sur Last caress, il fallait rendre la 5D au chat qui fume [le co-producteur] quand on avait terminé le film.
Bien sûr on est super pote avec Stéphane [Bouyer, du chat qui fume] et on sait très bien qu'il nous aurait aidés, mais c'était déjà plus compliqué d'aller le voir sur Paris alors que nous on est sur Montpellier.
Et puis y a plus de meurtres dans Last caress, plus de « morceaux de bravoure ». Dans Blackaria on s'est permis de longs blabla dialogués. Au niveau de la mise en scène on s'est un peu moins fait chier.
Alors que dans Last caress chaque meurtre demandait une mise en place vraiment casse-tête.
Anna : Last caress est beaucoup plus ambitieux. Il y a beaucoup plus de décors, beaucoup plus d'ambiances différentes.
François : Et il y a aussi la question des costumes vu qu'il y a des flashbacks.
Anna : Un film comme Last caress demande à la base beaucoup plus de temps pour le tourner que pour Blackaria, alors qu'au final il y a eu moins de jours de tournage.

On retrouve quasiment la même équipe sur Last caress que sur Blackaria. Est-ce à dire qu'il y a un côté familial dans vos réalisations ?
François : Ah oui, total.
Christophe : Il y a une confiance extraordinaire en chacun. Même si on sait que le tournage peut être assez long et assez difficile pour certaines scènes, on sait que les uns peuvent comptent sur les autres. Il y a un côté familial aussi dans le plaisir que chacun donne dans ses tâches.

Est-ce que du coup il est plus évident de tourner avec des acteurs avec qui on a déjà travaillé ? Est-ce qu'il est plus facile de leur faire tourner certaines scènes ?
Christophe : Vu que je connaissais la plupart des acteurs de Blackaria sur Last Caress – la plupart sont des amis, d'autres ont joué pour la première fois un grand rôle, je pense en particulier à Julie Baron – il fallait qu'il y ait une bonne symbiose entre nous, ce qui a été le cas. Du coup ça a marché très bien.

Si vous deviez être particulièrement fier Dans Last caress, ou d'une scène dans Last caress, ça serait laquelle ?
Christophe : Si je puis me permettre, je suis particulièrement fier de la linéarité et de la fluidité du film. Blackaria comporte beaucoup de flashbacks et une narration assez longue, qui a pu rebuter certaines personnes. A l'inverse, Last caress va d'un point A à un point B avec une histoire qui s'échelonne du début à la fin. Le rendu est beaucoup plus fluide et attirera plus le public.
François : Pour moi c'est la lumière. Je pense que c'est ce qui fait la force du film. C'est le truc dont je n'ai vraiment aucun doute. Peut-être aussi parce que ça n'est pas mon travail, c'est toujours plus facile d'apprécier le travail d'un autre. En tout cas, à chaque fois que je vois les images, je me dis : putain c'est beau, putain elle [Anna] a assuré !
Christophe : En deux mots, ce qui pourrait relier le travail de François et d'Anna au niveau des satisfactions, c'est ce qui a été fait sur le lever du jour. C'est vraiment LA scène du film.

Aura-t-on un jour la chance de voir une sortie en salles en Last caress, hors festival ?
François : En fait, je pense que si sur cette projection on a de bons retours, on pourra peut-être compter sur un bouche à oreille qui pourrait nous aider. Moi je suis content de Last caress mais je ne sais pas comment ça se passera demain. C'est comme si toi tu prenais un film de Mario Bava, pas le plus accessible, genre La fille qui en savait trop. Tu vas le montrer à des gens en salles. Même si toi t'aimes beaucoup Bava, forcément y a des gens qui peuvent s'emmerder devant. Tu vois c'est là que ça se joue. On est tellement parti dans notre tripe. Je ne connais personne qui a des références aussi rétro que les nôtres. Maintenant on va confronter ça à la réaction du public. Moi j'espère que cette différence fera notre force. Parce que c'est ce que j'aime.

Lors de la commercialisation en DVD de Last caress, vous avez eu l'excellente idée de mettre la BO en bonus. Est-ce que l'on retrouvera également la musique de Last caress avec le DVD ?
François : Il y aura sans doute le film, la bande son, les culottes des actrices. Eh oui si ça fait vendre !
Anna : Culottes en édition limitée !
François : Il y aura aussi une édition limitée avec le slip de Stéphane Bouyer.

Avez-vous une idée de votre prochain film ?
C'est un petit peu flou à l'heure actuelle. Avec Anna, on avait parlé d'un film d'action pour passer à autre chose tout en utilisant la grammaire giallo. Après le truc c'est que tout va dépendre au niveau des financements des retombées de Last caress. La grande question est : est-ce que tout cela va nous amener à quelque chose ? Au-delà de savoir si notre film est bien ou pourri. Je sais par exemple que Le chat qui fume aimerait bien produire plusieurs films dont le film d'action que l'on a en projet, qui serait une sorte de Golgo 13 au féminin. Mais je n'ai même pas encore écrit un synopsis pour ce film. J'ai été tellement speedé par la fin de Last caress.

Et ça ne vous dirait pas de faire un film dans le style d'Orgasmo d'Umberto Lenzi ?
François : Un nouveau giallo. Pourquoi pas. Pour moi, il y a toujours un film qui sert de matrice, de moteur. Pour Blackaria c'était Le venin de la peur de Lucio Fulci. Pour Last caress c'est plus Torso de Sergio Martino. Moi j'aimerais bien explorer d'autres éventails du giallo.
Stéphane [Bouyer] souhaiterait plus nous voir évoluer vers autre chose. Il a peur que le côté rétro années 70 n'amène pas assez de public.
Anna : Je voudrais faire un film mystique sur les zombies avec François. Pas des zombies mangeurs d'hommes, des zombies vaudous.

François, si on te donne carte blanche au niveau des financements, tu tournes quel film ?
François : Moi ça reste un giallo. Ah il y a aussi un film que je rêverais de faire, mais qui endort tout le monde. Il s'appelle Mother of mercy. C'est un mélange entre le film d'action, le giallo et surtout le film d'horreur gothique dans le style du masque du démon. Voilà, ça serait mon Citizen Kane. Après je pourrai mourir ! [rires]

Merci beaucoup à François, Christophe et Anna de m'avoir consacré une partie de leur temps pour cette passionnante interview !

Permalien 5557 mots par nicofeel Email , 2003 vues • R�agir

09.05.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Last caress

Réalisateurs
: François Gaillard et Christophe Robin

Durée du film
: 1h18

Date de sortie au cinéma : non prévue à l'heure actuelle (film vu en avant-première mondiale à Lyon le 24 avril 2011 dans le cadre du festival Hallucinations collectives)

Avec : Julie Baron, Antony Cinturino, Guillaume Beylard, Ioanna Imbert, Yannis El Hajji, Anna Naigeon, Clara Vallet, Rurik Sallé, Aurélie Godefroy.

Par Nicofeel

Genre très en vogue en Italie dans les années 60 à 80, correspondant à un mélange de d'horreur (des meurtres violents), de policier, d'érotisme, et parfois de fantastique, le giallo a quasiment disparu au cinéma.
Et pourtant, quelques cinéastes entendent bien faire renaître ce genre. C'est le cas des belges Hélène Cattet et Bruno Forzani avec l'expérimental Amer (2009) ou encore avec les français François Gaillard et Christophe Robin avec le poétique Blackaria, hommage au venin de la peur de Lucio Fulci.
Justement, les camarades Gaillard et Robin nous reviennent avec leur nouveau film, sobrement intitulé Last caress. Tourné avec un budget relativement restreint, Last caress est comme Blackaria, un giallo.
Si Blackaria jouait sur une ambiance quasi psychédélique et sur une narration éclatée, la donne est très différente dans Last caress. Le scénario est en effet beaucoup plus linéaire, même si des flashbacks sont toujours présents.
Par son titre, le look de son tueur (un homme avec de grosses lunettes de soleil) et l'arme principale de celui-ci (un gant serti de pointes) font clairement penser à un giallo, le film La mort caresse à minuit de Luciano Ercoli.

Mais la principale référence du film reste le jubilatoire Torso de Sergio Martino avec ce tueur qui recherche un mystérieux tableau dans un manoir et en vient du coup à éliminer un à un les différents personnages qui se dressent sur sa route. Comme dans Torso on assiste dans Last caress à des meurtres brutaux (le maquillage et les SFX de David Scherer sont plus que probants) qui se révèlent très graphiques. L'une des forces de ce néo-giallo réside dans sa capacité à mettre en scène des meurtres aussi violents que soudains. Le tueur qui paraît gigantesque à l'écran (beau travail sur le cadrage) n'est pas là pour plaisanter et il massacre méthodiquement, avec un sadisme certain, ses victimes.
Le film ne joue pourtant pas uniquement sur un côté sérieux. En effet, les deux réalisateurs ont eu l'idée d'alterner, avec une réussite globalement au rendez-vous, des scènes tendues avec des scènes plus décontractées. A l'instar de Torso, le film Last caress fait montre d'un second degré évident avec des victimes qui paraissent pour le moins assez décérébrées et un tueur qui est souvent inquiétant, mais parfois amusant par ses réactions (la fois où il se prend pour un sommelier, l'idée de jouer avec ses futures victimes comme le coup de la clé).
Et puis les dialogues suivent cette même impression avec une volonté certaine d'amuser le spectateur. A titre non exhaustif citons les deux phrases suivantes prononcées par nos personnages qui s'apprêtent à subir les sévices de notre tueur, et qui ont le mérite de divertir le spectateur : « Calme-toi Greg, tu te conduis comme un capitaliste individualiste » ; « T'es chiante, t'es conne et t'es agressive ».
Les acteurs se sont manifestement faits bien plaisir à jouer le rôle de personnages superficiels, qui ne sentent jamais que le danger est omniprésent. Ils ne pensent qu'à s'amuser, à boire ou à baiser (voir cette belle séquence où une relation sexuelle a lieu en même temps qu'un meurtre, mélange d'Eros et de Thanatos).
Si le côté slasher est bien réel (Torso, le film qui a constitué la trame narrative de Last caress, est considéré comme l'un des ancêtres du slasher), il n'en demeure pas moins qu'une partie du film se démarque complètement de cette tendance par le biais d'autres sources d'inspiration. L'autre source majeure d'inspiration du film est le chef d’œuvre de poésie morbide que constitue L'au-delà de Lucio Fulci, qui fait l'objet ici d'une citation récurrente (la femme aux yeux blancs) et surtout d'une réinterprétation intéressante de sa fin lors d'une scène onirique qui vaut le détour.
Les réalisateurs François Gaillard et Christophe Robin rendent également hommage dans Last caress à d'autres films du cinéma horrifique. On pense particulièrement au couvent de la bête sacrée de Norifumi Suzuki avec ces séquences de flagellation par des nonnes qui sont bien réussies sur le plan visuel. On peut aussi penser à La terreur des morts-vivants de Norman J. Warren avec cette femme brûlée vive sur un bûcher et aussi par ce film qui oscille entre sorcellerie et giallo.
Rempli de citations de films d'horreur d'antan, Last caress ne se contente pas de rendre hommage à ces films. Ce long métrage dispose de son identité propre qui lui permet de justifier sa raison d'être.
Il faut dire qu'outre des meurtres bien graphiques, le film peut se targuer d'une belle photographie signée Anna Naigeon (qui interprète également une des victimes du tueur dans le film). L'éclairage du film est soigné et donne au film son aspect volontairement rétro. Plusieurs couleurs sont mises en avant, notamment le rouge, couleur du sang et le bleu qui participe quant à lui à l'aspect onirique du film.
La musique du film, signée par le groupe Double Dragon, apporte également sa pierre à l'édifice. En effet, le film se marie bien avec cette musique électro qui est tantôt inquiétante, avec des morceaux qui rappellent les musiques de John Carpenter, tantôt atmosphérique.
Au final, si Last caress constitue un film très référentiel pour les amateurs de films d'horreur, il n'en demeure pas moins un long métrage de qualité. Son budget relativement modeste ne s'en ressent nullement à l'écran. Les films d'horreur de qualité n'étant pas légion par les temps qui courent, voilà un film à regarder pour toute personne fan de bon cinéma.

Permalien 1048 mots par nicofeel Email , 2001 vues • R�agir

06.05.11

04:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Zombie lover

Malgré son titre expressif, ce Zombie lover ne sera pas qu'un film de morts-vivants classiques et sur un sujet proche du sordide Dead girl, le métrage va plutôt s'attacher à ses protagonistes pour créer un univers humain et réaliste au sein duquel l'élément horrifique au sein duquel l'élément horrifique s'exprimera avec justesse et de manière crispante pour une œuvre qui arrive chez nous directement en combo Blu-ray/DVD/ copie digitale grâce à l'éditeur Emylia.

Zombie lover

Le script va suivre Patrick et Carol, deux frères jumeaux venant juste de terminer leurs études universitaires. Ils vivent dans une petite ville américaine de banlieue avec leur jeune frère Beetle. Un jour, la belle Wendy, une amie de l’université, disparaît. Un moment difficile pour les deux jumeaux, secrètement amoureux de la jeune femme. En se baladant dans les bois, les frères vont tomber sur le cadavre de Wendy. Un cadavre, mais vivant… Les jumeaux vont alors ramener la jeune femme chez eux et essayer d’en prendre soin en secret.

Zombie lover

Le métrage va réussir de manière parfaitement dosée son mélange d'études de mœurs parfois légère
mais jamais potache pour au contraire devenir émouvant et même parfois grave dans ses situations douloureuses, mais sans pour autant délaisser l'aspect horrifique bien présent avec cette demoiselle zombifiée dont les actes et postures feront froid dans le dos sans pour autant dériver vers une volonté sanglante qui ne pointera que rarement le bout de on nez dans ce métrage original, étonnant mais aussi poignant tout en demeurant régulièrement souriant.

Zombie lover

Le combo Blu-ray/DVD/Copie digitale édité par Emylia avancera une image en 1,78 (16/9 anamorphique) et un bande-son en français en DD5,,1 et en anglas sous—titré en DTS pour le DVD, tandis que le Blu-ray disposera d'une image également en 1,78 (AVC 1080p/24) et d'une bande-son en français et en anglais en DTS-HD. Au niveau des bonus, on retrouvera, outre un commentaire audio, quelques partitions musicales supprimées et commentées ainsi que des scènes supprimées également commentées.

Zombie lover

Donc, c'est depuis le 3 mai qu'il nous est possible grâce à Emylia de découvrir cette œuvre atypique,drôle mais aussi émouvante et parcourue d'instants douloureux au travers de son sujet horrifique remarquablement exploité pour un mélange des genres réussi !

Zombie lover menu général
Zombie lover les chapitres
Zombie lover la sérigraphie DVD
Zombie lover les réglages adio
Zombie lover les bonus
Zombie lover la sérigraphie Blu-ray
Permalien 410 mots par nicore, 1266 vues • R�agir

05.05.11

05:13:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La nostra vita

Réalisateur
: Daniele Luchetti

Durée du film
: 1h33

Date de sortie au cinéma
: 6 avril 2011

Avec : Elio Germani (Claudio), Raoul Bova (Piero), Isabella Ragonese (Elena), Luca Zingaretti (Ari), Stefania Montorsi (Loredana), etc.

Par Nicofeel

Après le très intéressant Mon frère est fils unique (2007), beau drame mâtiné d'histoire, Daniele Luchetti fait son retour au cinéma avec son nouveau film, La nostra vita, auréolé en 2010 à Cannes du prix d'interprétation masculine pour son acteur principal, Elio Germani.
Les premières minutes du film rappellent La chambre du fils n'est pas étonnant dans le sens où Luchetti est un quasi disciple de Moretti.
Ainsi, au bonheur familial de deux parents et de leurs deux enfants, succède le drame du décès de la jeune mère suite à l'accouchement de son troisième enfant, qui s'est mal déroulé.
Daniele Luchetti évoque parfaitement la détresse de cet homme, Claudio (Elio Germani) lors des obsèques de sa femme. Sur la très belle chanson Anima fragile de Vasco Rossi qu'il avait naguère chanté paisiblement en complicité avec sa femme (c'était leur chanson), il crie cette fois sa douleur. La scène est forte et est certainement l'une des meilleures du film.
Il est bien difficile de se remettre du décès d'un être proche. La chose est d'autant plus vraie pour Claudio (Elio Germani) qui se retrouve seul avec ses trois enfants et dans une situation économique pour le moins tendue.

Claudio, qui travaille dans le bâtiment, fait alors le choix de rentrer dans un système de magouilles pour augmenter ses revenus. Une bonne partie du film va alors consister pour Daniele Luchetti à présenter cette descente aux enfers d'un Claudio devenu aussi peu scrupuleux que son désespoir sur le plan moral est grand. Claudio ne déclare par le décès d'un travailleur immigré sur un chantier pour pouvoir mieux obtenir des faveurs de son patron véreux ; il demande de l'argent à un de ses copains qui fait du business dans le milieu de la drogue et de la prostitution. Et puis, il confie son nouveau-né à une prostituée, en l’occurrence l'épouse du dealer qui lui prête de l'argent. En outre, lorsqu'il a pour lui un chantier, Claudio n'hésite pas à faire travailler au noir de nombreux travailleurs immigrés.
Dans un style proche du documentaire, Daniele Luchetti livre un portrait saisissant du milieu du BTP où les magouilles semblent légion et où le nombre de travailleurs sans papiers est conséquent.
En parallèle, le réalisateur évoque le racisme d'Italiens qui ne supportent pas le fait de voir débarquer dans leur pays des Roumains, des Marocains, ou tout simplement des Africains. Les patrons peu scrupuleux que l'on voit dans le film sont pour autant bien contents d'embaucher de la main-d’œuvre à bon marché.
Évidemment, comme on peut s'en douter, le fait de rentrer dans l'illégalité finit bien souvent par se retourner contre soi. Ainsi, le cinéaste étaye bien l'engrenage infernal dans lequel est rentré Claudio. Entre les difficultés à boucler dans les temps le chantier dont il s'occupe, le manque de moyens financiers pour payer ses ouvriers qui travaillent de nombreuses heures, Claudio est complètement dépassé par les événements. Il est rentré dans un jeu dangereux dont les enjeux le dépassent complètement. A un drame personnel (la perte de l'être aimé), succède un drame économique pour un Claudio qui ne sait plus quoi faire.
Le cinéaste Daniele Luchetti fait un constat pour le moins amer d'une Italie actuelle où les petites gens ont du mal à s'en sortir et où les valeurs morales semblent en perte de vitesse.
La seule solution semble être donc de s'en référer à la famille, valeur ancestrale et toujours fondamentale. Les belles scènes de fin avec la famille, qui évoquent la rédemption d'un Claudio qui comprend les fautes qu'il a commises, font écho à l'émotion véhiculée au début du film.
Le problème est que dans La nostra vita, l'émotion n'est pas toujours présente. Le milieu du BTP qui est décrit est intéressant pour se faire une idée de la société actuelle, mais pour autant le spectateur ne peut se retrouver dans ces moments en situation d'empathie avec le personnage principal.
Daniele Luchetti n'a pas réussi à faire l'alchimie entre drame personnel, chronique sociale et description économique de son pays. Du coup, il s'est pris un peu les pieds dans le tapis. On regrettera particulièrement que l'émotion soit branchée sur courant alternatif et se limite à quelques (très) belles scènes intimes.
C'est d'autant plus dommageable que les acteurs, en particulier un excellent Elio Germani qui a mérité son prix d'interprétation masculine à Cannes, sont tous très bons et ne sont pas à mettre en cause.
Au final, La nostra vita est un film qui est certes largement regardable mais qui s'avère assez décevant d'un Daniele Luchetti qui nous avait habitué à bien mieux, notamment lors de son précédent long métrage (Mon frère est fils unique). Gageons que son prochain film soit de meilleure qualité.

Permalien 888 mots par nicofeel Email , 1429 vues • R�agir

04.05.11

05:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

The coffin

Film thaïlandais profitant d'un rituel local assez spécial pour nous livrer une histoire de fantômes assez classiques mais heureusement régulièrement stressante et sachant parfaitement gérer sa tension, ce "The coffin" arrivera donc à se démarquer en partie du commun de la production orientale sur le sujet tout en injectant une petite dose de sentiments venant donner une ampleur supplémentaire à l'ensemble, notamment lors du final.
Le script va laisser deux individus participer au rituel du cercueil consistant à passer un certain temps, pour des personnes dont les jours sont comptés pour eux-mêmes ou l'un de leurs proches, dans un cercueil afin de chasser le mauvais karma. Mais après cette cérémonie de groupe, ces deux individus vont connaître le malheur et avoir des visions fantomatiques les conduisant à chercher à percer un mystère macabre.

The coffinL'introduction du métrage se voudra et réussira à être impressionnante avec les préparatifs de cette cérémonie du cercueil au cours de laquelle de nombreuses personnes vont "jouer" aux morts pour chasser leurs maux, et c'est ainsi que nous allons faire la connaissance de Chris et de Sue qui, pour des raisons bien différentes, vont décider de se joindre à la masse des gens se couchant dans des cercueils. Mais déjà, les choses vont mal tourner, nous valant au passage une bonne séquence de "flippe", claustrophobe en diable et parvenant à mettre mal à l'aise le spectateur, sans pour autant tomber dans les clichés du genre.

The coffinMais la suite nous réservera encore bien des surprises désagréables pour les deux protagonistes principaux, arrivant à étonner et à dérouter parfois dans un onirisme splendide, tandis que le réalisateur se jouera des situations pour agencer des séquences propices à l'attente d'apparitions spectrales qui se marieront avec de fausses alertes bien suffocantes et semant le trouble dans l'esprit du spectateur pour mieux ensuite avancer ces spectres régulièrement sanguinolents (mais sans jamais réellement verser dans le gore) qui auront le don de surgir et d'effrayer les protagonistes vivants et d'angoisser le spectateur, et ce même si l'arrivée de cet "expert" en manifestations surnaturelles suite à la cérémonie du cercueil pourra sembler quelque peu incongrue, tout en permettant à l'intrigue de rebondir vers une seconde partie plus explicative.

The coffinEn effet, le métrage, tout en continuant à jouer sporadiquement avec nos nerfs, va alors trouver une raison et un motif valable à ces apparitions fantomatiques venant hanter les deux personnages principaux, sans pour aussi déboussoler le spectateur occidental en prenant soin de ne pas sombrer dans le folklore local pour rester bien plus généraliste et donc bien plus accessible à tous. Cette seconde partie du métrage pourra quand même apparaître commeplus classique avec ce spécialiste osant même montrer des images de cas antérieurs de personnes ayant connus des déboires morbides après avoir participé à la cérémonie du cercueil, mais cela ne viendra pas entâcher la bonne marche de l'ensemble puisque le réalisateur aura l'intelligence de ne pas s'attarder sur cet aspect de l'intrigue pour rester concentré" sur ces deux histoires qui vont finir par se rejoindre dans un aspect macabre savamment étudié et débouchant sur un final non pas sanglant ou effrayant mais jouant plutôt sur les sentiments de manière aussi inattendue qu'efficace.

The coffinLes personnages principaux seront travaillés juste ce qu'il faut pour que les péripéties se suivent avec un intérêt réel, arrivant même à nous impliquer dans la quête mystérieuse qui va animer le métrage sur sa longueur, révélant peu à peu et de façon morbide la teneur des tourments rongeant les protagonistes alors d'une séquence particulièrement réussie et faisant même oublier la certaine banalité de l'élément déclencheur du malheur des personnages, puisque cela va se fondre de manière cohérente et fluide dans la suite des événements.

The coffinL'interprétation est ici performante, crédible avec des acteurs impliqués dans leurs rôles et arrivant sans mal à faire passer leurs émotions palpables et communicatives, tandis que la mise en scène du réalisateur est adaptée, jouant avec perspicacité sur les fausses alertes et les véritables apparitions spectrales qui elle seront presque toujours réussies et parfois même marquantes (les miroirs par exemple) Les effets spéciaux sont probants pour quelques maquillages cadavériques réalistes et de brefs plans avançant un côté sanglant qui n'osera pas dire son nom, puisque le métrage ne cherchera pas du tout à verser dans un quelconque aspects gore pour plutôt préférter cette ambiance macabre bien plus édifiante et lancinante.

Donc, ce "The coffin" constituera une bonne surprise au sein de la production orientale bien trop souvent calibrée en trouvant un prétexte original, spectaculaire pour animer ces fantômes dont les apparitions auront souvent de quoi surprendre et intimider son spectateur pris dans cette intrigue aux diverses facettes !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions en DVD ou en combo Blu-ray/DVD proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 879 mots par nicore, 1133 vues • R�agir

03.05.11

04:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

The coffin
The coffin

Film de fantômes, en coproduction entre la Thaïlande, la Corée du Sud, Singapour et les U.S.A., partant d'un prétexte original pour assurer un spectacle angoissant mais non dénudé de sentiments et d'originalité, ce The coffin va bien entendu directement arriver chez nous en DVD et en combo blu-ray/DVD/ copie digitale, grâce à l'éditeur Emylia qui une fois encore vient de nous dénicher une petite perle du cinéma oriental.

The coffin

Le film s’inspire d’un rituel thaï, qui consiste à s’endormir dans un cercueil pour un nombre déterminé de jours afin de se débarrasser de la malchance et d’éloigner le mal. Chris, dont la fiancée se meure, et Sue, atteinte d’un cancer en phase terminale, décident d’accomplir ce rituel pour changer leur vies. Chris et Sue sont rapidement confrontés à une série d’incidents paranormaux durant le rituel mais décident de poursuivre l’expérience. Bientôt, ces évènements terrifiants viennent les hanter, et avec l’aide d’un professeur spécialisé dans les rituels et événements paranormaux, ils partent exorciser les fantômes qui les hantent, pour tenter de conjurer la mort.

The coffin

Après son introduction d'une belle ampleur et surfant sur une ambiance étrange avec ce rituel de masse quand même macabre, l'intrigue va se jouer de son spectateur pour peu à peu placer des apparitions spectrales le plus souvent surprenantes et stressantes, tout en avançant de fausses alertes ou des situations propices à faire monter la tension pour mieux nous "cueillir" après avec ces fantômes revenant hanter les personnages ayant participé à ce rituel, tandis que peu à peu les éléments de réponses aux motifs de la colère de ces spectres va se mettre en place, tout en laissant une part pour des sentiments bien humains liés à la perte d'êtres chers qui parviendront à émouvoir, notamment lors du final qui choisira astucieusement de ne pas verser dans la "grand-guignol" pour au contraire rester sobre et émouvant.

The coffin

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.78 (16/9 anamorphique), pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et enn DTS, ainsi qu'en thaïlandais en DD5.1. Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of revenant sur la préparation de plusieurs séquences fortes du film ainsi que des interviews hélas en anglais non sous-titrées en français. L'édition combo proposera, outre le DVD avec les mêmes caractéristiques que l'édition seule, une copie digitale en fichier mp4 en h264, tandis que le Blu-ray disposera d'une image en 1.78 (AVC1080) pour une bande-son en français et en thaïlandais en DTS-HD5.1, pour reprendre les mêmes bonus.

The coffin

Donc, ce sera à partir du 3 mai que nous allons pouvoir découvrir cette nouvelle histoire de fantômes orientale, originale et bien stressante tout en sachant se montrer humaine et émouvante !

The coffin menu général
The coffin les chapitres
The coffin la sérigraphie DVD
The coffin les réglages audios
The coffin les bonus
Permalien 492 mots par nicore, 1222 vues • R�agir

02.05.11

05:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Rabbit hole

Réalisateur : John Cameron Mitchell

Durée du film
: 1h32

Date de sortie au cinéma : 13 avril 2011

Avec : Nicole Kidman (Becca), Aaron Eckhart (Howie), Dianne Wiest (Nat), Miles Teller (Jason), Tammy Blanchard (Izzy), Giancarlo Esposito (Auggie), etc.

Par Nicofeel


Après le sulfureux Shortbus, John Cameron Mitchell revient avec son nouveau film, Rabbit hole, sur les écrans de cinéma. Le sujet n'a rien à voir avec son film précédent et le traitement est aussi bien différent.
Dans Rabbit hole, c'est le mot sobriété qui vient immédiatement à l'esprit après avoir vu le film. Il faut dire que vu les thématiques du film, on en attendait pas moins. Basé sur une pièce de David Lindsay-Abaire, qui a d'ailleurs scénarisé le film, Rabbit hole raconte l'histoire d'un couple, Howie (Aaron Eckhart) et Becca (Nicole Kidman), qui a perdu son enfant il y a huit mois. Le couple a été et continue d'être traumatisé par cette disparition.
Howie continue à penser à son enfant en regardant des vidéos de ce dernier ou en laissant à la plage arrière de sa voiture le siège bébé. Pour tenter de faire le deuil, il se rend, d'abord avec son épouse, puis seul, à des groupes qui permettent de rencontrer des gens qui ont subi eux aussi la perte d'un enfant.

De son côté, Becca se sent comme paralysée par la perte de son enfant. Elle ne veut pas être consolée par sa famille (mère, soeur) et attend que cela soit son couple d'amis qui fasse le premier pas pour la contacter à nouveau. Elle reste chez elle, l'âme en peine, à repenser à l'être qu'elle a perdu. Elle décide alors de faire sa thérapie en rencontrant le jeune homme responsable de la mort de son enfant. Une relation apaisée a lieu entre Becca et ce hgarçon, Jason.
Avec une très grande finesse, le réalisateur John Cameron Mitchell montre bien la difficulté qu'un couple peut rencontrer pour faire face à un événement aussi tragique. Certains s'en relèvent, d'autres sont détruits à jamais, à l'image de ce couple dans le couple qui se rend depuis huit ans dans un groupe de soutien avant de se séparer par la suite.
Le couple formé de Howie et de Becca est loin d'être dans sa meilleure phase. Pourtant, on va bien que l'un et l'autre s'aiment. Howie a bien quelques crises de colère et est parfois proche de succomber à la tentation de tromper sa femme. Mais fondamentalement il aimerait tourner la page de ce drame et commencer une nouvelle vie avec sa femme, en ayant pourquoi pas avec elle un enfant. De son côté, Becca entend aussi débuter une nouvelle vie en jetant les affaires de son enfant et en mettant en vente cette maison remplie de souvenirs.
De manière assez différente au chef d’œuvre La chambre du fils, qui constitue sans nul doute le film référence sur la difficulté de faire le deuil et sur les conséquences induites par la perte d'un être cher, Rabbit hole fait son trou de son côté en insistant sur le drame au quotidien qui dévaste tout et change les gens.
Sans être pour autant larmoyant, John Cameron Mitchell met le spectateur dans un sentiment d'empathie avec les personnages principaux du film et amène à se poser des questions essentielles dans le cas d'un tel drame : Comment fait-on pour revivre normalement ? Peut-on un jour vivre correctement avec ce drame sur la conscience ? Est-il possible d'oublier et est-ce la solution ? Beaucoup de questions sont soulevées dans ce film avec un sujet qui n'est certes pas original mais bénéficie d'un traitement des plus subtils.
Et puis il est clair que si le film émeut profondément, c'est bien en raison de son interprétation. Nicole Kidman, qui est en outre productrice du film, livre une très belle composition d'actrice. Le rapport qu'elle entretient avec la personne responsable du décès de son enfant, fait vraiment l'objet de beaucoup de nuances. Quant à Aaron Eckhart, il est lui aussi parfait dans son rôle. Il est vraiment bon dans le rôle de cet homme qui a du mal à accepter de faire le deuil de son enfant mais qui pourtant cherche à changer d'horizon (le fait qu'il fume du shit, qu'il veuille refaire l'amour à sa femme, qu'il veuille rencontrer du monde, etc.).
Au final, Rabbit hole constitue une excellente surprise. En caractérisant parfaitement ce que peut ressentir un couple suite à la perte d'un être aimé – à tel point que l'on peut se demander si le réalisateur n'a pas vécu un tel drame dans sa famille – John Cameron Mitchell livre un film intelligent, subtil, qui touche le spectateur dans son fors intérieur. Voilà donc un film à ne pas rater, surtout si l'on apprécie les films poignants et émotionnellement forts.

Permalien 833 mots par nicofeel Email , 1179 vues • R�agir

29.04.11

04:59:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film d'animation : Winnie l'ourson

Réalisateurs : Stephen J. Anderson et Don Hall

Durée du film
: 1h03

Date de sortie au cinéma
: 13 avril 2011

Par Nicofeel


Avec Winnie l'ourson, les cinéastes Stephen J. Anderson et Don Hall s'intéressent à l'une des figures les plus appréciées par les enfants. Il faut dire que Winnie l'ourson constitue un véritable produit marketing avec, outre de nombreuses peluches, du merchandising sous de nombreuses formes.
Dans ce film d'animation tout mignon, qui est avant tout destiné à un très jeune public, on retrouve toute l'équipe de Winnie qui vit dans la forêt des rêves bleus : Winnie l'ourson, Porcinet qui est bien trouillard, le bondissant Tigrou qui a toujours un cheveu sur la langue, Bourriquet qui est toujours déprimé, Coco Lapin, Maître hibou qui se croit toujours plus malin que n'importe qui et qui est particulièrement fier de sa personne, Maman Gourou, Petit Gourou et le garçon qui est ami avec tous ces animaux fantastiques, Jean-Christophe.
Winnie l'ourson, notre ourson jaune au célèbre T-shirt rouge est donc de retour. Les enfants prendront donc plaisir à voir cet ourson qui n'est certes pas le plus malin des oursons, qui cherche constamment à obtenir du miel ou sinon il se met à dire son expression fétiche : "Oh la barbe", et qui surtout est toujours particulièrement gentil.

Car dans Winnie l'ourson on est dans un monde merveilleux qui est censé émerveiller le jeune spectateur. Il y a d'ailleurs bien souvent un côté interactif. Ainsi, le début du film nous présente une séquence où l'on voit différentes peluches dans une chambre, qui est celle du garçon Jean-Christophe. On voit dans cette chambre un livre intitulé Winnie the pooh (Winnie l'ourson). On entre dans le livre et on arrive donc dans la forêt des rêves bleus en compagnie de nos amis. C'est un narrateur qui présente l'histoire et qui fait défiler les chapitres. Par moments, Winnie et ses amis rentrent dans le livre et font tomber des lettres de certains paragraphes avant de passer à des chapitres suivants. Sur ce point, il est regrettable de constater que de nombreux passages n'ont pas été traduits en français et sont donc restés en anglais. Pourtant, ce film est destiné aux tous petits et on se doute bien qu'en étant très jeune, l'enfant ne comprend pas l'anglais. Même si l'animation parle d'elle-même, il aurait tout de même été appréciable de traduire tout dans ce film d'animation, permettant alors à Winnie d'être complètement éducatif pour l'enfant.
Mais venons-en tout de même à évoquer en quelques mots l'intrigue. Evidemment, on ne vient pas voir ce film d'animation pour la subtilité de son histoire mais plutôt pour son côté merveilleux qui en fait un produit idéal pour la famille. Dans ce film d'animation qui est très court puisqu'il ne dure qu'une heure et trois minutes, il y a deux éléments principaux : d'une part, le fait que Bourriquet a perdu sa queue et d'autre part le fait qu'il y aurait un monstre dans la forêt des rêves bleus, qui s'appellerait Poil long. Tout cela n'est qu'un prétexte permettant à l'enfant de voir ses animaux fantastiques dans des situations rigolotes. Car il n'y a point de violence ici mais uniquement des scènes où l'on peut rigoler du bruit que fait le ventre de Winnie ou encore du manque de jugotte de certains des personnages (voir Porcinet qui découpe la corde ou encore Winnie qui se fait souvent avoir avec un pot qui ne contient pas de miel).
Quant à l'animation, elle est le point fort de ce film puisque les décors peints à la main sont vraiment jolis et nos personnages sont tout mignons. Cela contribue pour beaucoup à l'aspect poétique de l'univers intemporel de Winnie l'ourson.
A noter que le film comporte plusieurs chansons destinées à distraire les enfants. En version originale, les chansons sont interprétées par l'actrice Zooey Deschanel.
Au final, Winnie l'ourson n'est certes pas un film qui marquera l'animation. Pour autant, c'est un spectacle très agréable, qui devrait ravir les tous petits. Les parents suivront également sans difficultés les aventures de notre célèbre ourson, à la recherche continuelle de miel.

Permalien 730 mots par nicofeel Email , 3226 vues • R�agir

27.04.11

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Scream 4

Réalisateur : Wes Craven

Durée du film : 1h50

Date de sortie au cinéma
: 13 avril 2011

Avec : Neve Campbell (Sidney Prescott), David Arquette (Dewey), Courteney Cox (Gale Weathers), Emma Roberts (Jill Kessler), etc.

Par Nicofeel

Dix ans après Scream 3, le cinéaste Wes Craven (La dernière maison sur la gauche, La colline a des yeux, Les griffes de la nuit) fait son retour dans les salles de cinéma avec un nouvel épisode de la saga Scream. Toujours aussi parodique, comme l'était Scream premier du nom, Scream 4 comporte lui aussi un fond, et notamment une critique des remake qui pullulent à l'heure actuelle dans le cinéma d'horreur ou encore les films de torture dans le style de Saw.
En faisant preuve d'un second degré des plus plaisants, le début du film propose une mise en abîme du cinéma pour le moins intéressante avec des films inscrits à l'intérieur du film. Wes Craven a eu la bonne idée de créer une série d'horreur fictive, Stab, dont les numéros 6 et 7 sont mis en avant par des scènes où l'on voit le célèbre tueur de Scream s'adonner à des meurtres. Sauf que Wes Craven désamorce toute tension par l'introduction d'éléments prêtant à sourire : des filles qui ouvrent la porte au tueur, ne voyant pas le danger de ce tueur qui les a prévenu pas le biais de Facebook ; une fille qui tue sa copine sans raison dans Stab 7 !
Wes Craven montre ainsi par ces mini-histoires aux scénarios soit débiles soit quasi identiques que le cinéma d'horreur actuel manque cruellement d'originalité, ce qui est – reconnaissons-le – bien souvent le cas.
Le réalisateur américain entend de son côté recycler la saga Scream. C'est la raison pour laquelle il propose cette distanciation par rapport au slasher de base avec une réflexion sur le cinéma d'horreur actuel. Ce n'est pas un hasard si les néo-protagonistes du film citent la saga Saw ou des remake de films d'horreur, comme Massacre à la tronçonneuse.

Ainsi, on passe d'un tueur dans Scream qui joue avec sa victime en lui demandant « Quel est ton film d'horreur préféré ? » à un tueur qui demande « Donne-moi le titre du remake du film ».
Le film réussit plutôt correctement à renouveler la saga Scream car le film se révèle assez dynamique avec un nombre de meurtres assez important. Dès lors, le but du film est de deviner l'identité du tueur parmi les protagonistes du film. De ce point de vue, la réussite est au rendez-vous avec notamment un twist final assez subtil avec une citation qui confine une nouvelle fois à la mise en abyme : « mon but n'a jamais été de te tuer mais de devenir toi. »
Pour autant, malgré plusieurs qualités, le film de Wes Craven n'est pas non plus un film référence. Loin de là. Si la réflexion autour du cinéma d'horreur actuel est appréciable avec en particulier cette très bonne mise en abyme (qui rappelle quelque peu celle effectuée autour de la saga Freddy avec Freddy 7) au début du film (les fameux Stab), il n'empêche que la saga Scream commence sérieusement à tourner en rond avec sa multiplication de meurtres qui ne répond à aucune logique. Par ailleurs, à force d'appuyer sur le côté parodique, le film perd inévitablement en tension.
Et puis Wes Craven a beau faire le ménage autour du cinéma d'horreur actuel qu'il considère comme opportuniste, il n'est pas forcément le mieux placé sur le sujet, étant lui-même producteur de plusieurs remake de ses propres films (La colline a des yeux, La dernière maison sur la gauche).
Quant aux acteurs, ils se révèlent globalement plutôt fades. Même Neve Campbell, héroïne de la saga, ne retient pas vraiment l'attention.
Au final, si Scream 4 parvient à remonter un peu le niveau d'une saga qui avait sévèrement coulé depuis le premier opus, il n'en constitue pas pour autant un film de grande qualité. Le film reste donc avant tout à conseiller aux fans de films d'horreur.

Permalien 710 mots par nicofeel Email , 2077 vues • R�agir

15.04.11

05:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : I spit on your grave

Réalisateur
: Steven R. Monroe

Durée du film
: 1h47

Date de sortie au cinéma : inconnue

Avec : Sarah Butler (Jennifer Hills), Jeff Branson (Johnny), Andrew Howard (shérif Storch), Chad Lindberg (Matthew), Daniel Franzese (Stanley), Rodney Eastman (Andy), etc.

Par Nicofeel

Pas vraiment connu du grand public ni des aficionados du genre puisqu'il n'a jusqu'à présent réalisé aucune œuvre marquante, Steven R. Monroe s'est pourtant vu confier la réalisation du remake de I spit on your grave. Ce film de 1978 est l'un des films culte du cinéma d'horreur, et même précisément du sous-genre intitulé « rape and revenge ». Dans ce genre de film, comme son titre l'indique, le film est construit sur deux phases bien distinctes : une phase de viol où une femme est torturée par des hommes et une phase de vengeance où les bourreaux vont avoir à payer de leurs méfaits.
Le film original I spit on your grave suit parfaitement ce schéma. C'est l'unique film de Meir Zarchi. Son film avait été à l'époque banni dans de nombreux pays par son déchaînement de violence et probablement pour des questions de moralité car le film n'est pas sans questionner le spectateur sur ce qu'il voit et sur les notions de bien et de mal.
C'est donc ce film que Steven R. Monroe s'est attelé à remettre au goût du jour. Cela dit, on part en terrain connu puisque Meir Zarchi n'a pas disparu de la circulation. Outre le fait d'être producteur exécutif, il est sur ce film co-scénariste. S'il n'a pas fait évoluer fondamentalement son film, il reste tout de même qu'il y a des changements notables.

D'abord le film se déroule bien à notre époque actuelle puisque Jennifer Hills, le principal personnage, est une écrivain qui travaille avec un portable et qui communique avec son producteur par le biais d'un cellulaire. Quant aux hommes qui vont s'en prendre à elle, l'un d'eux dispose d'une caméra vidéo numérique. Il va d'ailleurs s'en servir pour filmer l'une des séquences les plus marquantes du film, celle où Jennifer Hills va subir un viol collectif, et notamment une sodomie, en pleine forêt. A ce moment, on pense certes au film original mais également à Délivrance de John Boorman ou à La dernière maison sur la gauche de Wes Craven. La nature, qui paraît au départ idyllique, devient un territoire propice à des actes de sauvagerie. Mais la vengeance se prépare.
Et c'est là où le film varie de l’œuvre originale. Alors que dans le film de Meir Zarchi notre héroïne retourne dans le chalet qu'elle avait loué et prépare méthodiquement sa vengeance en appâtant chacun des mâles qui l'ont violée, dans le film de Steven R. Monroe la donne est différente. Dans le film actuel, les violeurs entendent la tuer pour ne pas laisser de traces. Mais elle leur échappe en sautant dans une rivière et on ne la voit plus dans le film pendant près de 20 minutes.
C'est un des apports les plus intéressants du film de Steven R/ Monroe. Le cinéaste a pris le parti de faire disparaître son héroïne, tout en sachant que l'on comprend aisément qu'elle est toujours en vie et qu'elle prépare sa vengeance, comme l'attestent les petits détails (un oiseau mort, une copie de la vidéo du viol collectif) qui sont transmis aux hommes qui s'en sont pris à elle.
Quand on la voit à nouveau, elle n'est plus la même. Ce n'est plus cette jeune femme craintive, demandant qu'on ne lui fasse pas de mal. Jennifer Hills est désormais une jeune femme déterminée, qui va s'appliquer méthodiquement à torturer puis à tuer ses agresseurs. Si cette vengeance paraît peu crédible par son aspect extrême, cela n'est pas du tout un élément propre à amoindrir l'intérêt du film. Car c'est un film et le but est plutôt de révéler l'intention de vengeance de cette femme dont la vie a été brisée.
Sa revanche est à l'égal de ce qu'on lui a fait subir. Le réalisateur Steven R. Monroe a la bonne idée de ne pas faire le même type de tortures que dans le film original. Même si certains éléments restent bien présents (un homme qui est émasculé, un autre qui est pendu), d'autres sont nouveaux. On sera étonné de retrouver dans un film qui est somme toute visible du grand public, des déchaînements de scènes gore avec en particulier un homme qui a un fusil pointé sur son derrière. La finalité de cette scène est jusqu'au-boutiste.
Par son déchaînement de violence, I spit on your grave ne serait-il pas quelque part un film réactionnaire ? Eh bien non. Si d'un point de vue moral, le film original reste pour certaines personnes assez tendancieux (même s'il s'agit surtout d'une œuvre bis), le remake est plus fin de ce point de vue en intégrant un nouveau personnage au tableau de ces rednecks. Il y a ainsi le shérif qui, derrière ses allures de bon père de famille, est en fait un véritable salopard qui n'hésite pas une minute à s'en prendre à cette pauvre Jennifer Hills et à lui faire les pires méfaits. Dans ces conditions, quand la justice ne répond plus présent, il semble bien que la vengeance personnelle ne puisse être que le seul recours. La morale est donc sauve et si l'on ne s'identifiera pas forcément à Jennifer Hills, au moins on peut comprendre son acharnement à s'en prendre à ces véritables sauvages.
Bien prenant de bout en bout, I spit on your grave est solidement mis en scène, le réalisateur filmant presque comme à l'ancienne avec très peu de scènes « cut », et avec d'ailleurs une photographie donnant l'impression de voir un film des années 70 ou 80.
La réussite du film tient non seulement de son scénario, de sa mise en scène, de sa photographie et de sa succession de scènes gore mais ce n'est pas tout. Le film ne tiendrait pas la route sans les compositions remarquables de ses acteurs, où émergent sans conteste Sarah Butler, excellente dans le rôle de Jennifer Hills, ainsi que Jeff Branson et Andrew Howard, qui interprètent brillamment respectivement ces deux salauds que sont Johnny et le shérif.
Au final, I spit on your grave est un film qui n'a pas à rougir de sa comparaison avec l'oeuvre originale dont il est le remake. L'efficacité est ici au rendez-vous et le film est bien maîtrisé. Voilà certainement un des meilleurs films d'horreur de ces dernières années. A voir, même si l'on connaît déjà le long métrage de Meir Zarchi.

Permalien 1176 mots par nicofeel Email , 2109 vues • 2 retours

14.04.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : We want sex equality

Réalisateur
: Nigel Cole

Durée du film
: 1h53

Date de sortie au cinéma : 9 mars 2011

Avec : Sally Hawkins (Rita O'Grady), Bob Hoskins (Albert), Rosamund Pike (Lisa Hopkins), Miranda Richardson (Barbara Castle), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Nigel Cole, We want sex equality narre une histoire qui a réellement eu lieu, même si elle est nettement romancée et joue en partie sur le glamour de ses actrices.
Tout commence en juin 1968, à Dangenham, dans la banlieue de Londres, où une usine de l'industriel automobile Ford emploie 55000 hommes et 187 femmes. Ces dernières, bien que peu nombreuses, en ont marre qu'on ne leur paie pas leurs heures supplémentaires et que leurs conditions de travail soient si difficiles (fuites dans leur atelier par exemple). Le travail de couture très minutieux qu'elles effectuent font qu'elles en ont raz-le-bal d'être les moins payées de l'usine et elles souhaitent qu'on leur reconnaissance le statut d'ouvrières spécialisées.
Voilà pour la revendication de base. Devant le peu de considération qu'on fait de leur cas, elles débutent une grève où cette fois c'est l'égalité des salaires qu'elles sollicitent (pour un même travail les femmes sont alors payées entre 50 et 70 % le salaire d'un homme).
Le film va s'évertuer à narrer ce combat de tous les instants où les femmes veulent – au-delà de l'égalité salariale - une reconnaissance et surtout qu'on les écoute.
Le cinéaste Nigel Cole traduit bien la volonté des femmes de cette époque en utilisant pour les rôles principaux des femmes particulièrement volontaires. La plus marquante est sans conteste Rita O'Grady, interprétée par la dynamique Sally Hawkins (vue en 2008 dans l'excellent Be happy de Mike Leigh). C'est autour de sa personne que s'effectue la révolte des femmes.

Le film évoque bien le fait que l'on se situe à la fin des années 60, une époque importante en terme de revendications. La société dans son ensemble, et pas seulement au Royaume-Uni, est en plein bouleversement. C'est le moment où ont lieu de grandes avancées sociales qui ont été acquises à force de grèves et de révoltes. Il faut dire que la situation des couches sociales populaires qui est décrite dans ce film était loin d'être aisée, avec une réelle difficulté à boucler les fins de mois et une vie qui se déroulait dans de grands HLM peu accueillants.
Si le réalisateur filme de manière assez impersonnelle, on peut raisonnablement penser qu'il se situe du côté des femmes qui revendiquent. Son film est d'ailleurs l'occasion de mettre l'accent sur un fait historique qui n'est pas forcément connu.
Or, c'est un élément important au niveau de l'Histoire. Car les femmes veulent que les mentalités changent et qu'elles ne soient plus considérées comme des êtres inférieurs. Le mode de pensée du mari de Rita O'Grady est caractéristique de la vision qu'ont les hommes de cette époque sur leurs femmes : dans la mesure où il ne frappe pas sa femme et ses enfants et s'occupe de temps à autre de ces derniers, il pense que son épouse peut s'estimer heureuse !
Le combat de ces femmes n'a donc pas lieu uniquement contre Ford et ses représentants mais aussi contre des mentalités qui ne sont pas évidentes à changer.
D'autant que les syndicats, tout puissants à l'époque, qui ne disposent que des représentants masculins, sont ceux qui négocient en surface avec le patron alors que dans les faits ils sont à la botte de ce dernier.
Le film montre bien que cela n'est pas une sinécure pour les femmes de se battre alors qu'elles doivent affronter leurs maris, le patronat et même les syndicats qui entendent étouffer rapidement cette révolte.
We want sex equality réussit adroitement à mélanger les scènes collectives où la revendication est claire et nette et les scènes privées où la femme doit faire face à un certain nombre d'embûches.
Le réalisateur a la bonne idée d'étendre le propos de son film à la Femme en général, et pas seulement aux ouvrières. Le personnage bourgeois de Lisa Hopkins, joué par une Rosamund Pike (Terre promise, Orgueil et préjugés, Une éducation) très juste et même touchante, est quelque part le symbole de l'enjeu qui se déroule à ce moment. En effet, bien qu'elle ait fait des études et qu'elle ait un niveau social des plus enviables, Lisa Hopkins agit selon les bonnes volontés de son mari. Elle n'existe qu'à travers lui et ne peut pas faire tout ce qu'elle veut. Lisa Hopkins sent bien que l'histoire est en train de se jouer et à travers cette revendication des femmes, c'est l'image de la femme dans la société qui est en train d'évoluer.
Pourtant relativement fin dans le propos qu'il développe, Nigel Cole n'évite pas certaines facilités avec par exemple les deux jeunes hommes qui travaillent au secrétariat à l'emploi et à la productivité et qui donnent l'impression d'être de véritables guignols à côté de Barbara Castle, la sympathique secrétaire à l'emploi qui de son côté est parfaitement déterminée et comprend la cause des femmes. C'est l'une des seules critiques que l'on peut faire à ce film, en plus de sa mise en scène fonctionnelle et impersonnelle.
Au final, We want sex equality est un bon petit film qui traite une cause juste, l'égalité entre hommes et femmes sur le plan salarial. Le ton employé, qui oscille entre comédie et chronique sociale, en fait un véritable « feel good movie ». On ressort satisfait à la vision de ce film qui apporte un vrai bol d'air frais par ses actrices motivées et confondantes de naturel. Voilà donc un long métrage à voir. On notera qu'au générique de fin, on a droit à des images d'archives qui représentent les femmes qui se sont réellement battues pour voir leurs droits reconnus.

Permalien 1023 mots par nicofeel Email , 1859 vues • R�agir

13.04.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Morning glory

Réalisateur : Roger Michell

Durée du film
: 1h47

Date de sortie au cinéma
: 6 avril 2011

Avec
: Rachel McAdams (Becky Fuller), Harrison Ford (Mike Pomeroy), Diane Keaton (Colleen Peck), Jeff Goldbum (Jerry Barnes), Patrick Wilson (Adam Bennett), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par le cinéaste Roger Michell – dont l'heure de gloire a eu lieu en 1999 avec la sortie au cinéma de son film Coup de foudre à Notting Hill – Morning glory est une comédie qui se déroule dans le milieu de la télévision.
Le film va s'intéresser à une belle jeune femme dynamique, Becky Fuller, qui a soif de reconnaissance et de succès. Le réalisateur nous conte bien une de ces personnes ambitieuses qui sont si souvent le symbole des Etats-Unis. Sauf que pour que l'histoire soit belle, encore faut-il que l’héroïne rencontre un certain nombre de difficultés. De ce côté-là, on est servi. Becky compte de nombreux ratés tant sur le plan professionnel (elle est virée de sa précédente chaîne de télévision) que personnel (elle bugge, comme elle le dit, en présence des garçons, comme le prouve la scène initiale du film). Mais Becky est une femme volontaire, qui ne lâche jamais le morceau. Ainsi, elle se fait engager comme productrice de Daybreak, une des matinales les moins regardées des Etats-Unis. Son producteur ne lui laisse pas le choix : elle doit remonter l'audimat, faute de quoi l'émission sera stoppée.

Même si cela n'est pas exposé de manière très fine, le film s’évertue à critiquer la télévision avec ces producteurs qui sont prêts à tout pour faire décoller l'audimat. Le film réussit du coup beaucoup à amuser par ses dérives. On est ainsi dans le sensationnel, qui est si cher aux spectateurs (eux aussi sont indirectement critiqués), avec le filmage sur le vif de l'arrestation d'un procureur pour le moins délictueux. Et puis on est aussi dans le grand n'importe quoi, dans la description de moments beaucoup plus débiles, dont sont friands les spectateurs. Le symbole de cet esprit libre est la personne qui présente la météo et que l'on voit toujours dans des situations particulières : dans un grand huit ; dans un avion ; en train de sauter en parachute, etc. On fait quasiment dans le trash et dans ce qui s'apparentait en France à l'émission matinale le Morning live, animée par un Michael Youn bien déjantée. Dans Morning glory, on a droit aussi à la présentatrice de Daybreak, Colleen Peck, qui fait bien tout ce que l'on veut, pourvu que l'émission puisse se redresser : on a droit ainsi à un bisou fait à une grenouille, à de la danse avec des rappeurs, etc.
Tout ceci est bien drôle mais le principal rouage en matière de rire est sans conteste dû à l'opposition qu'il y a entre une Becky Fuller survoltée et un ancien présentateur à succès, Mike Pomeroy, qui lui rend la vie dure. Pomeroy est considéré dans le film comme quelqu'un d'antipathique et même carrément de la troisième personne la plus odieuse dans le monde ! Harrison Ford campe avec un certain brio le rôle de cet homme détestable. Harrison Ford est d'autant plus bon que l'on n'a pas l'habitude de le voir dans un film où il joue le rôle d'un homme mauvais. Ses phrases cyniques ou son manque de volonté de se fondre dans le groupe Daybreak en font un personnage bien à part.
Certains des pics qu'il lance ne sont pas anodins et laissent une trace pour le spectateur. Entre autres Pomeroy refuse qu'une femme se prenne en photo avec lui et il indique ainsi : « Je vous prierais d’ôter vos mains de mon corps. «  A un autre moment, il fait un jeu de mots peu fin sur sa collègue avec le terme saucisse. Si le film joue à fond la carte de l'humour, il n'oublie pas cependant de critiquer ouvertement le monde de la télévision qui en prend aussi pour son grade avec cet envers du décor avec les présentateurs ont leurs exigences propres et ne se prennent pas pour rien.
On regrettera par contre que le côté comédie romantique du film soit relégué au second plan. En effet le couple Rachel McAdams et Patrick Wilson est plutôt glamour.
Côté casting, on notera d'ailleurs que Morning glory dispose d'une distribution de qualité pour ce film qui regroupe tout de même Harrison Ford, Diane Keaton, Jeff Goldbum et donc Rachel McAdams qui, face à ces stars, est l'actrice principale du film.
Au final, si Morning glory n'apporte pas grand chose et n'est pas d'une incroyable subtilité, il demeure malgré tout un film largement regardable, en raison notamment d'un duo Rachel McAdams et Harrison Ford qui détonne par son opposition de style.

Permalien 840 mots par nicofeel Email , 1243 vues • R�agir

08.04.11

05:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Robinson Crusoé sur Mars

Réalisateur
: Byron Haskin

Durée du film : 1h50

Date de sortie au cinéma : 1964 (film inédit en DVD zone 2)

Avec : Paul Mantee (le commandant Christopher Draper), Victor Lundin (Vendredi), etc.

Par Nicofeel

Avec un titre aussi original, Robinson Crusoé sur Mars, on peut s'attendre à une œuvre pour le moins atypique. C'est le cas.
Le cinéaste Byron Haskin adapte ici le roman Robinson Crusoé de Daniel Defoe (1719) pour en faire un film qui est censé se dérouler sur Mars. Les connaisseurs du roman ne seront pas trop surpris car il y a plusieurs points entre le film et le roman : le personnage principal, le commandant Christopher Draper se réfugie dans une grotte où il se construit une habitation ; ce dernier aide un esclave à se libérer et décide de l'appeler Vendredi ; Christopher Draper apprend à parler à Vendredi et le convertit au christianisme.
Évidemment, en choisissant que son action se déroule sur Mars, le réalisateur Byron Haskin a agrémenté son film d'éléments relatifs à la science-fiction : le commandant Christopher Draper s'éjecte de son vaisseau spatial, suite à un risque de collision avec un météore. Il atterrit donc sur la planète. C'est là que commencent donc les aventures de ce néo Robinson Crusoé.
Dès le début, on ressent que le film ne joue nullement sur la vraisemblance et comporte un aspect véritablement daté. Alors on pourra certes être amusé par le côté kitchounet de l'ensemble. Il n'empêche, le film n'est pas voulu comme étant spécialement comique et on sent que le réalisateur a des prétentions autres que celles d'Ed Wood !
A la vision du film, on apprend qu'il a été tourné dans la vallée de la mort. Heureusement que l'on nous précise cette information car cela ne saute pas franchement aux yeux. On peut surtout penser que quelques scènes ont été tournées à la vallée de la mort. Le reste a manifestement été tourné en studio et là franchement, le résultat n'est pas fameux. Tant les décors que les effets spéciaux paraissent rudimentaires, même si l'on est qu'en 1966. L'aspect fantastique du film en prend un sérieux coup. Quand on voit les vaisseaux ennemis qui attaquent, on se demande s'il faut rire ou non, tellement c'est vraiment mal fait.
Et puis si l'aspect fantastique est présent par le fait que l'action a lieu sur Mars, le scénario est aussi bien amené que les effets spéciaux. Ainsi, le commandant Christopher Draper réussit à respirer quelques instants sur Mars en enlevant la visière de son casque d'astronaute ! Plus tard, il aura besoin de capsules d'oxygène que lui donne Vendredi pour respirer en dehors de la grotte. Tout ceci est évidemment d'une logique imparable. Dans le même ordre d'idée, la fin du film est très crédible avec ces deux hommes qui affrontent sans trop de soucis le désert, les marais et le froid, alors que l'on est d'ailleurs sur Mars ! Visiblement, il ne faut pas être trop regardant et prendre cette série B avec beaucoup de légèreté.
De plus, si le film comporte quelques moments intéressants dans sa deuxième partie, donnant l'impression que l'on assiste à un film d'aventures à connotation fantastique, il faut tout de même signaler que la première partie est franchement laborieuse.
D'une part, il ne se passe pas grand chose dans cette première partie avec Christopher Draper qui mange, se lave, se rase. D'autre part, il n'y a pas vraiment d'enjeux à ce moment-là, notre unique protagoniste (à cet instant), n'étant nullement inquiet de ce qui lui arrive. On notera pour la petite histoire que sur le devant de la grotte où vit notre Robinson de l'espace, on trouve un drapeau américain. Décidément, les Américains ne peuvent pas s'empêcher de faire du nationalisme, même dans des petits films comme celui-ci.
En outre, ce film a été encore plus kitch que prévu pour moi car je l'ai vu en version française. Autant dire que les doubleurs s'en sont donnés à cœur joie, livrant aux spectateurs quelques pépites. Au rang de la séquence la plus croustillante, on a droit à une déclaration très subtile du commandant Christopher Draper : « Je ne laisserai pas mon pote [...] oui en argot ça signifie frère. »
Au final, que penser de ce Robinson Crusoé sur Mars ? Qu'il s'agit d'un film qui a manifestement très mal et qui demeure très largement dispensable. Seuls les spectateurs à la recherche de cinéma original pour tenter de regarder ce film curieux qui, malgré tous ses défauts, se suit plutôt bien.

Permalien 804 mots par nicofeel Email , 1948 vues • R�agir

07.04.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Revenge

Réalisatrice : Susanne Bier

Durée du film : 1h53

Date de sortie au cinéma : 16 mars 2011

Avec : Mikael Persbrandt (Anton), Trine Dyrholm (Marianne), Ulrich Thomsen (Claus), Markus Rygaard (Elias), William Johnk Nielsen (Christian), etc.

Par Nicofeel

Auteure danoise assez subtile comme on avait pu le constater avec son mélodrame Open hearts (2003), film d'une grande intensité émotionnelle, Susanne Bier revient en 2011 sur les écrans français avec son dernier film intitulé Revenge.
Le film part plutôt sur de bonnes bases. En effet, on comprend très rapidement que le film va s'intéresser, outre aux problèmes de plusieurs de ses protagonistes, à la question de la violence.
Le problème est qu'ici, on est ni dans un film punchy à Michael Haneke ni dans un film où la violence est vilipendée de manière subtile.
Susanne Bier livre un film plutôt long – même s'il n'est jamais désagréable à regarder – et surtout, c'est là où le bas blesse, un film qui a tendance à accumuler les clichés.
Au départ, on pense que le film va évoquer la violence de certains jeunes à l'égard d'autres jeunes, à la manière d'un excellent Morse. C'est bien l'un des éléments du film mais cela n'est pas le seul. Susanne Bier choisit au contraire de relier plusieurs histoires dans une sorte de film chorale où la nuance n'est pas de mise dans la relation homme – femme.
Ainsi, les femmes sont tout le temps victimes de l'homme : en Afrique on voit qu'il y a des femmes qui sont mutilées ; en Europe les femmes sont de leur côté trompées par leur mari lorsque ce dernier semble s'ennuyer avec elles.

Quant à la principale thématique du film, celle de la naissance de la violence, elle bénéficie de plusieurs bonnes idées : le fait que tout parte d'une simple gifle pour arriver au final à une personne qui est blessée suite à l'envoi d'une bombe ; le fait que l'on peut être motivée par l'idée de se venger. Mais tout cela manque quelque peu de nuances. Susanne Bier choisit d'être bien dichotomique dans son approche : il y a d'un côté le garçon qui fait partie d'une famille où la non-violence est un credo avec un père qui est médecin et une mère qui est infirmière (ce sont donc des gens qui sauvent des vies) et de l'autre un garçon qui a perdu sa mère et en veut à la société toute entière, refusant de se laisser marcher sur les pieds. Cet enfant décide de répondre à de la violence par de la violence.
Il est dommage que la cinéaste ne fasse pas preuve d'un peu plus de subtilité. C'est quand elle décide de poser de vraies questions sur le plan moral qu'elle est la plus crédible dans son propos. C'est par exemple le cas quand le médecin se retrouve à devoir soigner un homme qui tue des femmes et des enfants. Que doit-il faire dans ce cas ?
C'est aussi le cas quand un enfant répond à de la violence par de la violence ? Qui dans ce cas est le plus à blâmer ?
En fin de compte, c'est quand Susanne Bier prend des risques qu'elle est juste dans son approche. Malheureusement ce n'est que rarement le cas et son film se limite bien souvent à une étude de la violence et de la vengeance qui prend des allures de dissertation filmée. D'autant que de nombreuses scènes sont surlignées tant par l'utilisation d'une musique pompier que par des réactions des personnages qui sont relativement attendues. Et puis que dire de ce ton larmoyant qui est employé par instants. La cinéaste, visiblement à court d'idées, n'hésite pas à prendre le spectateur en otage en lui assénant une vision moraliste bien réductrice. La fin du film où tout s'arrange dans le meilleur des mondes est d'une naiveté incroyable et va même à l'encontre du reste du film.
Revenge n'est pas pour autant un mauvais film, loin de là. Les acteurs sont tous bons, à commencer par les enfants, dans leurs rôles respectifs. Et puis même si le scénario manque de finesse, on peut tout de même louer l'idée de base qui est de critiquer la violence comme moyen d'expression ou de pouvoir pour certaines personnes. Enfin, la photographie est très réussie, nous permettant notamment de voir de belles scènes d'extérieur avec une nature bienveillante qui n'attend que des gestes de douceur de la part de l'Homme.
Au final, Revenge demeure un film inégal, qui ne convainc que partiellement. La faute en revient à une cinéaste qui a manqué sans aucun doute de mesure et qui n'évite pas les clichés. C'est dommage car il y a avait moyen de faire un film fort sur le plan émotionnel.

Permalien 828 mots par nicofeel Email , 1313 vues • R�agir

06.04.11

05:10:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Exit speed

Mélange de film de bikers et de huit-clos chargé en suspense, ce Exit speed va proposer une action constante, parfois bien violente et même un brin gore, tout en nous réservant quelques surprises macabres.
Le script va laisser les passagers d'un bus être pris pour cible par un gang de motards shootés à l'acide.

Exit speedLe métrage va commencer de manière normale et classique par nous présenter les différents protagonistes appelés à monter dans ce bus sans se douter de ce qui les attend, et notamment une jeune femme, déserteur de l'armée et poursuivie par un militaire chargé de la ramener à son camp. Heureusement, cette présentation ne traînera pas pour rapidement laisser les passagers prendre place dans ce bus bien vite attaqué par ces motards barjos, tout droit sortis de Mad Max 2 pour très vite commencer à nous réserver des surprises sanglantes qui vont conduire le bus à quitter la route principale pour aller s'échouer dans une casse abandonnée.

Exit speedUne sorte de huit-clos va alors s'installer, obligeant les passagers du bus survivants à organiser une résistance qui occupera de manière haletante la majeure partie du métrage avec juste de rares temps morts permettant de développer quelque peu la personnalité de plusieurs personnages, mais les bikers ne seront jamais bien loin pour entretenir un suspense permanent et même de jouer avec des effets de surprise qui fonctionneront à plein temps en étant judicieusement et sporadiquement dispersés dans le métrage.

Exit speedOutre ce sentiment d’insécurité permanent lié à la présence de ces motards shootés à l’acide et véritablement dangereux, sanguinaires et violents, en n’hésitant pas par exemple à tuer sans aucune pitié et de sang-froid, l’intrigue arrivera à créer de manière intelligente et crédible des tensions au sein du groupe de survivants, avec notamment cet entraineur plus âgé et se croyant plus malin que tout le monde, ce qui bien évidemment ne sera pas du goût de tout le monde et notamment de notre femme militaire qui sera en plus traitée comme une "moins que rien".

Exit speedLes personnages seront juste un brin stéréotypés avec par exemple cette "black" bien au fait des habitudes des bikers ou encore son petit ami se croyant drôle, mais globalement les protagonistes donneront une vraie vie à l’intégralité du métrage, arrivant même à rendre douloureuses certaines mises à mort (le vieil espagnol par exemple), tandis que la partie "revanche" des passagers du bus assurera son lot de violence aussi sanglante que libératrice avec en plus un final inattendu que viendra renforcer ce sentiment jouissif à voir périr ces motards vraiment vicieux et inhumains.

Exit speedLa mise en scène du réalisateur est vive, dynamique pour suivre l’action de près et agira de façon impactante sur cette intrigue certes faisant référence à quelques classiques comme le Assaut de John Carpenter mais sans pour autant plagier d’aucune façon et parvenir à impliquer des situations et rebondissements vraiment prenants et étalant un suspense sur toute la longueur du métrage, avec en plus des effets spéciaux sanglants réalistes et volontaires percutants.

Donc, ce Exit speed sera franchement une bonne surprise, violente, prenante et porté par une intrigue qui tiendra le spectateur en haleine de bout en bout.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et combo Blu-Ray/DVD édités par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 593 mots par nicore, 1670 vues • R�agir

05.04.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Dream home

Réalisateur : Ho-Cheung Pang

Durée du film : 1h50

Date de sortie au cinéma
: 2010 au festival de Neuchâtel et 2011 au festival de Gérardmer (en DVD le 5 avril 2011)

Par Nicofeel

Auréolé du prix Mad Movies et de la mention spéciale du jury au festival du NIFFF, Dream home a également été présenté dans d'autres festivals (Gérardmer notamment) où il a joui d'une bonne réputation.
Mais qu'en est-il précisément ? Ce film hong-kongais mis en scène par Ho-Cheung Pang nous présente une jeune femme, Cheng Lai-Sheung, qui cherche coûte que coûte à amasser assez d'argent pour pouvoir se payer un appartement dans une résidence avec vue sur la baie de Hong-Kong.
Pour cela, la jeune femme travaille dans une société de prêt dans la journée et elle effectue quelques petits boulots pour arrondir ses fins de mois. Mais pour arriver à ses fins, elle va aller beaucoup plus loin.
Dream home est un film qui joue ouvertement sur 2 plans : d'une part, la description d'une société à la dérive et d'autre part une multiplication de scènes de violence.
D'un point de vue sociétal, le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère. Tout y passe : des promoteurs véreux ; des sociétés de prêt qui tentent de récupérer des clients, ne cherchant nullement à savoir si au final ils seront solvables ; des hommes qui trompent allégrement leurs femmes (même quand ces dernières sont enceintes) avec d'autres femmes rencontrées ou tout bonnement des prostituées. Et puis il y a les jeunes qui ne pensent qu'à boire, se droguer et à faire l'amour avec des filles qu'ils viennent tout juste de rencontrer. Dans cette société pourrie où la morale n'a plus cours, tout semble permis. C'est peut-être une façon de justifier que Dream home va faire preuve d'une violence extrême et ne va pas s'embarrasser avec des questions de morale. Sans conteste, on est ici proche du catégorie 3, qui caractérise les œuvres hong-kongaises extrêmes.

Côté violence, on est donc bien servi. Le film ne joue pas sur un effet de surprise quant au tueur car on connaît déjà son identité. On comprend dès le début qu'il s'agit de notre « héroïne ». Cette dernière, qui a l'air tout à fait normale en apparence, se met du jour au lendemain à éliminer une flopée entière de personnes. Dans son attitude, on pourrait y voir une contamination de l'absence de morale des interlocuteurs qui sont les siens dans sa recherche d'appartement. Toujours est-il que Cheng Lai-Sheung n'y va pas de main morte car on compte pas moins de 12 meurtres commis au total. Le film démarre d'ailleurs par l'un d'entre eux avec le gardien d'un immeuble qui se fait tuer lors d'une scène inaugurale bien gore. Le reste sera du même acabit avec des meurtres extrêmement violents. A titre non exhaustif, on a droit à une femme étouffée ; des couteaux plantés dans des corps ; une personne qui perd ses viscères ; un pénis découpé ; du sang qui gicle sur une jeune femme, à la place du sperme de son partenaire sexuel ; un morceau de bois qui est planté dans la bouche d'une femme ; des tirs au pistolet en pleine tête ; des doigts coupés. Pour ajouter un peu au côté amoral de l'ensemble, notons que dans le lot, on a une femme enceinte qui est tuée.
Sur le plan de la violence, le film est sans conteste une vraie réussite. Il demeure d'ailleurs sur ce point réservé à un public averti car les scènes de meurtres sont très graphiques.
On regrettera dans Dream home le parti pris du réalisateur d'alterner les scènes relatant la jeunesse de « l’héroïne » et sa recherche d'appartement, qui constituent en soi des flashbacks, avec les scènes de meurtres. Cela a pour effet d'amoindrir quelque peu la tension qui pourrait naître de cette succession de violence.
Surtout quand on apprend à la fin la raison pour laquelle cette jeune femme a décidé de tuer des gens qu'elle ne connaissait pas.
Au final, Dream home constitue un film d'horreur de qualité, correctement mis en scène et qui bénéficie d'une avalanche de meurtres, ce qui plaire aux amateurs du genre. Il est dommage que le réalisateur ait alterné scènes de meurtres et flashbacks, car on aurait pu avoir droit à un film bien tendu avec un montage différent. En l'espèce, on a juste un film d'horreur intéressant, mais qui ne fera pas spécialement date.

Permalien 801 mots par nicofeel Email , 1353 vues • R�agir

04.04.11

06:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Exit speed
Exit speed

Mélangeant habillement et surtout sauvagement bikesploitation, violence et suspense, ce Exit Speed n'aura bien évidemment pas eu la chance de sortir en salles obscures pour débarquer directement en DVD et en Blu-ray grâce à l'éditeur Emylia qui une nouvelle fois tiré la bonne pioche avec cet inédit plus que recommandable.

Exit speed

Le script va prendre place la veille de Noël, laissant 10 étrangers prennent place dans un bus qui traverse le Texas et être pris au piège par une bande de motards criminalisés adeptes de crystal-meth. Les passagers trouvent refuge dans un chantier de ferraille abandonné. Ils tentent tant bien que mal de se défendre contre les attaques du gang mais lorsque leurs défenses s’affaiblissent et qu’ils sont de moins en moins nombreux à pouvoir repousser ses assauts, ils sont contraints de réaliser l’impensable : attaquer.

Exit speed

Passée une en place rapide qui avancera des protagonistes que potentiellement stéréotypés, le métrage va lancer son action avec une première attaque des ces motards shootés à l'acide pour déjà nous réserver quelques surprises macabres avant de lancer une course-poursuite qui se terminera par un huit-clos dans une casse abandonnée où les survivants vont se réfugier et tenter d'échapper à ces bikers vicelards et sauvages, laissant quand même au métrage le temps de peaufiner quelques personnalités sans pour autant venir rompre le rythme soutenu de l'ensemble avant de lâcher une dernière partie libératrice avec cette assaut des réfugiés bien décidés à vendre chèrement leur peau.
Le métrage pourra compter sur cette tension omniprésente pour captiver et intriguer son spectateur, lui réservant ainsi quelques surprises barbares et puissantes et même après l'installation d'un huit-clos qui pourra faire penser à celui du classique Assaut de John Carpenter, l'intensité ne faiblira pas avec toujours un événement ou un changement de situation venant relancer l'intrigue jusqu'au final d'une belle violence franche.

Exit speed

Le DVD édité par Emylia avancera une image en 1.85 (16/9 anamorphique), pour une bande-son en Français en DD2.0 et en anglais sous-titré en DD5.1 et en DTS. Hélas, aucun bonus n'accompagnera le métrage.
Le combo DVD + Blu-ray proposera bien entendu les mêmes caractéristiques pour son DVD tandis que le Blu-ray disposera d'une image en 1.85 (AVC1080p) pour une bande-son en français en DTS-HD Master audio2.0 mais aussi en DTS-HD High Res Audio 5.1 et en anglais sous-titré en DTS-HD High Res Audio 5.1.

Exit speed

Donc, ce sera à partir du 5 avril prochain que nous allons pouvoir découvrir ce très sympathique film mélangeant avec habilité et violence les genres pour un résultat prenant et sauvage !

Exit speed menu général
Exit speed les chapitres
Exit speed les réglages audio
Exit speed la sérigraphie

Exit speed

Exit speed
Voir la fiche
Exit speed (Blu-ray + DVD)

Exit speed (Blu-ray + DVD)
Voir la fiche

Permalien 458 mots par nicore, 1701 vues • 1 r�action

01.04.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Hisss

Réalisatrice
: Jennifer Lynch

Durée du film : 1h38

Date de sortie au cinéma : prochainement

Avec : Malika Sherawat (la déesse Nagin), Irfan Khan (le policier), Jeff Doucette (George States), etc.

Par Nicofeel

Après le troublant Boxing Helena et l'inquiétant Surveillance, Jennifer Lynch est de retour. Avec un projet excitant, au moins sur le papier. Le film s'inspire d'un mythe indien particulièrement connu, celui de la femme-serpent.
Il est ainsi question ici de la déesse serpent Nagin, qui porte en elle le Naagmani, une pierre d'immortalité. Un homme atteint d'un cancer, George States, décide de piéger l'amant de Nagin, un très grand serpent, avec l'idée de récupérer à terme le fameux Naagmani. Capable de se transformer en femme, Nagin part à la recherche de son amant, bien décidée à éliminer les personnes qui se dresseront sur son chemin. L'idée du base du film ne manque pas d'intérêt.
Oui mais voilà le traitement laisse sérieusement à désirer. Bien loin de la finesse de ses précédents films, Jennifer Lynch a concocté au mieux une série B de bas étage, au pire une série Z ridicule.
La mise en scène, pourtant généralement très soignée chez la fille de David Lynch, laisse place désormais à des tics visuels que l'on retrouve généralement dans la génération des cinéastes actuels et notamment des anciens clippeurs. Pourtant, c'est bel et bien Jennifer Lynch qui agrémente les scènes de son film de ralentis particulièrement agaçants, de surbrillances d'images et d'autres tics visuels qui sont fatigants par leur permanence.
Ce ne sont malheureusement pas les effets spéciaux du film qui vont relever le niveau. Le coup où la déesse Nagin passe de femme en cobra géant est pour ainsi dire ridicule. On voit trop qu'il s'agit d'une image de synthèse. Mais il y a pire : la scène où elle gobe un homme tel que le font les serpents est risible !
Jennifer Lynch se permet même de faire des scènes d'une totale inutilité. Dans ce style, on a droit à Nagin femme qui se met à danser avec des villageois. On est même témoin en tant que spectateur d'une scène qui devrait ravir les amateurs de Z : ainsi, on assiste à une course-poursuite pathétique où Nagin (en femme) court après un charmeur de serpent, avec le policier qui enquête sur des meurtres pour le moins étranges qui n'est pas loin et suit comme il le peut.

Le film n'est pas non plus sauvé par son casting pour le moins calamiteux. Si Malika Sherawat sauve les meubles à son niveau et interprète à peu près correctement le rôle de Nagin, bien aidé il est vrai par son superbe physique et par le fait qu'elle ne dise pas un mot dans le film ; les autres acteurs sont carrément mauvais. Irfan Khan dans le rôle du policier est pour le moins transparent. Quant à la femme qui joue le rôle de sa belle-mère dans le film, elle est carrément agaçante en se comportant comme une enfant (les moments censés être drôles où on la retrouve tombent à plat). La palme du mauvais rôle revient à Jeff Doucette qui a l'air dingue et qui ne fait que surjouer. Tout cela n'aide pas à une approche sérieuse du mythe de Nagin.
Si le film a un côté féministe évident avec cette femme-serpent qui s'en prend à des hommes méchants, l'approche dans Hisss à ce niveau est quelque peu réductrice. En effet, tous les hommes ne sont pas des salauds. L'autre réflexion féministe du film revient à la difficulté pour le couple du policier d'avoir un enfant. Pour autant, cette question relative à la maternité est tout juste esquissée.
Pour être totalement objectif, remarquons que le film est tout de même émaillé de quelques scènes intéressantes : la première transformation de Nagin ; la scène dans le temple ; une scène osée où en revêtant une apparence humaine Nagin s'enlace avec son amant serpent et prend du plaisir. Si ces scènes sont réussies, elles sont cependant bien trop furtives et rares. C'est dommage car si Jennifer Lynch s'en était tenu à un traitement fin du mythe de la femme-serpent, on aurait pu avoir un excellent film.
Au final, que penser d'Hisss ? Qu'il s'agit d'un film d'horreur de bas étage. La mise en scène est bien souvent assortie de tics visuels, l'interprétation est pour le moins peu fameuse, le scénario est traité de manière très basique et les effets spéciaux sont hasardeux. En somme, on se croirait plus dans un mauvais épisode de Manimal que dans un film traitant subtilement le mythe de Nagin.

Permalien 825 mots par nicofeel Email , 3539 vues • R�agir

31.03.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Jimmy Rivière

Réalisateur : Teddy Lussi-Modeste

Durée du film
: 1h30

Date de sortie au cinéma
: 9 mars 2011

Avec : Guillaume Gouix (Jimmy Rivière), Béatrice Dalle (Gina), Hafsia Herzi (Sonia), Serge Riaboukine (José), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Teddy Lussi-Modeste, Jimmy Rivière est un film qui s'intéresse aux gens du voyage, dont fait d'ailleurs partie le cinéaste.
Lors de l'une des premières scènes du film, on assiste au baptême de Jimmy Rivière, le personnage principal du film. Il s'agit d'un baptême déclaré chrétien mais il faut noter que la mouvance religieuse dont il est question dans le film correspond précisément au pentecôtisme.
Dans la communauté gitane, le pentecôtisme est très présent. Le pentecôtisme est un mouvement religieux fondamentaliste assimilé au protestantisme. Ses adeptes prônent le baptême par le Saint-Esprit et la guérison par la prière.
Le film est une sorte de tranche de vie, avec ce Jimmy Rivière qui fait partie de la communauté gitane mais qui ne sait pas trop bien quel sens donner à sa vie : continuer à être fidèle à sa communauté, comme il vient de le faire en se faisant baptiser ou se remettre à la boxe, sa passion dans le monde des gadjé, ceux qui ne sont pas des tsiganes.
Porté par un excellent Guillaume Gouix (vu notamment dans plusieurs téléfilms) qui interprète brillamment le rôle de Jimmy Rivière, le film joue sur beaucoup d'oppositions : Jimmy Rivière cherche une certaine sérénité alors qu'il est prêt à exploser à tout moment ; il apprécie sa communauté mais il fréquente une gadji ; il déclare qu'il se sent un homme nouveau en étant devenu un chrétien mais il oublie bien vite les préceptes qu'on lui a enseignés en la matière ; il aime les gens avec qui il est proche mais il ne sait pas toujours comment leur dire qu'il les aime.

Fiction qui est parfois proche du documentaire par sa capacité à décrire avec une belle minutie l'esprit de la communauté du voyage, Jimmy Rivière n'en reste pas moins un film très réussi aussi bien dans sa mise en scène (beaucoup de scènes amples et dynamiques) que dans les rapports humains qu'il établis. Certaines scènes sont particulièrement marquantes : il y a d'abord une des premières scènes où Jimmy Rivière se fait baptiser dans l'eau et où tout le monde est à ses côtés, prouvant ainsi la solidarité de la communauté gitane ; il y a ensuite cette très belle scène où Jimmy et sa sœur sont quasiment côte à côte et où cette dernière se confie à lui pour lui dire qu'elle vit avec un homme qu'elle n'aime pas mais qu'elle le fait car on ne peut pas vivre avec un gadjo dans la communauté tsigane ; il y a enfin cette très belle scène où Jimmy est filmé en contre-jour et où il apparaît illuminé comme s'il en venait à être jugé pour le jugement dernier par le pasteur de la communauté, José. Ce dernier est interprété par un excellent Serge Riaboukine, ô combien crédible dans le rôle de ce pasteur au passé trouble qui fait la pluie et le beau temps dans la communauté et qui n'hésite pas à faire jouer de ses relations pour obtenir des terrains où installer les siens.
On voit donc bien que le casting du film est de qualité et permet d'autant plus facilement de se fondre dans cette communauté gitane qui est extrêmement chaleureuse mais n'accepte pas de recueillir des étrangers. C'est ainsi que dans ce film placé sous le signe du destin, Jimmy Rivière doit faire de nombreux choix : la boxe ou la religion ; sa copine gadji ou une femme de sa communauté ; quelle est la place de sa famille dans cet univers ? Autant de questions qui se posent à Jimmy et qui expliquent sans doute pourquoi le principal protagoniste du film est parfois particulièrement peu prolixe.
Film qui joue beaucoup sur les relations humaines qui sont parfois tout en douceur, presque portés par la grâce (voir les déclarations de Jimmy quand il croit vraiment à la religion), ou au contraire assez violentes (les combats de boxe, les relations sexuelles presque bestiales entre Jimmy et sa copine, interprétée par une Hafsia Herzi qui se montre très volontaire dans le film) , Jimmy Rivière est un beau film. S'il n'apporte pas franchement de réponse quant au lien entre les gitans et les gadjé, comme on peut le constater avec sa fin assez ouverte, il n'en reste pas moins un film original sur une communauté qui n'est pas forcément très connue, mis à part les clichés ou les archétypes répandus dans notre société. Teddy Lussi-Modeste est donc un cinéaste à suivre de près.

Permalien 841 mots par nicofeel Email , 1334 vues • R�agir

30.03.11

05:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Parents
Réalisateur : Bob Balaban
Durée du film : 1h21
Date de sortie au cinéma : 1989 (film inédit en DVD)
Avec : Randy Quaid (Nick Laemle, le père), Mary Beth Hurt (Lily Laemle, la mère), Bryan Madorsky (Michael), etc.

Réalisé par Bob Balaban à la fin des années 80, Parents se déroule dans les années 50. La famille Laemle composée d'un couple, Nick et Lily, et de leur enfant Michael âgé d'une dizaine d'année, vient juste de s'installer dans un beau pavillon où toutes les maisons se ressemblent et où la vie des gens semble paisible.
Comme on peut s'en douter, le cinéaste va s'attacher à montrer que tout ceci n'est qu'une apparence. Les tous premiers plans du film sont d'ailleurs particulièrement évocateurs : on commence par la bouche d'un enfant puis on se focalise sur son regard. Le réalisateur nous met sur une piste : le référent du film va être le jeune Michael.
Quand on a une dizaine d'années comme Michael, on se pose beaucoup de questions et on est parfois en proie à des peurs enfantines.
Le film Parents a ceci d'original qu'il adopte le point de vue de l'enfant. La mise en scène se marie d'ailleurs parfaitement avec ce choix. Le réalisateur agrémente ainsi son film de nombreux plans filmés en grand angle. Bob Balaban insiste ainsi sur les perspectives, pour mieux marquer la différence de taille entre les personnages du film et notamment entre le gamin et ses parents. Le metteur en scène place aussi parfois sa caméra au sol pour filmer les pas des gens.
Pour conférer une ambiance particulière à son film, le cinéaste ne s'arrête pas là. Il se plaît à jouer sur des opposés : en surface, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes avec ces maisons bourgeoises des années 50 qui sont très bien entretenues. Quant aux familles, elles fleurent bon le bonheur. Que demander de plus ? Les gens ont tous une voiture, de beaux habits (le film est volontairement rétro) et bénéficient des avancées technologiques qui leur simplifient la vie de tous les jours. Oui mais voilà tout ceci n'est qu'un voile, une apparence.
On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants. Sauf que dans le cas présent, Michael est un jeune enfant taciturne ! Cela ne l'empêche pas de se poser beaucoup de questions quant aux mœurs de ses parents. Il s'étonne de devoir manger tout le temps de la viande, du déjeuner jusqu'au dîner. Il soupçonne de plus en plus ses parents de s'adonner à des pratiques bien étranges. Et il faut dire que certains indices ne laissent aucun doute, notamment lorsque l'assistance sociale est tuée et que l'on assiste à la scène suivante à un barbecue.
Dans Parents, on comprend assez rapidement que le cannibalisme est la thématique centrale du film. Dès lors, il n'est pas étonnant que Michael soit particulièrement perturbé dans sa famille. Non seulement il est choqué d'avoir surpris ses parents en train de faire l'amour, mais surtout il a du mal à s'adapter au mode de vie de ses parents. C'est ainsi que le film est émaillé de plusieurs scènes de cauchemars. Ce côté onirique où le sens du macabre est bien mis en valeur permet une fois de plus d'adopter le point de vue de l'enfant. On assiste à une première scène cauchemardesque où Michael se noie dans un océan de sang. Une autre fois, Michael voit en en couleurs puis en noir et blanc une main ensanglantée dans l'évier de la cuisine mais aussi du sang qui apparaît sur le réfrigérateur. On comprend aisément que tous ces rêves sont symptomatiques des soupçons qu'il a contre ses parents. Cet enfant est terrorisé par ce qu'il croit comprendre autour de lui. Dans la dernière partie du film, les scènes d'horreur, jusque-là suggérées, vont devenir explicites, comme pour rappeler que tout ceci n'est pas qu'un mauvais rêve.
Pendant plus d'une heure vingt, Bob Balaban aura baladé son spectateur dans un univers oppressant. Si l'humour noir du film est omniprésent et contribue à faire retomber la pression, il n'empêche que Parents joue beaucoup sur la notion de peur. La maison de la famille Laemle a beau être jolie, il n'empêche qu'à l'intérieur on s'adonne à des pratiques pour le moins spéciales. Bob Balaban distille une ambiance étrange avec des scènes qui évoquent le cannibalisme mais ne font que le suggérer. C'est une manière astucieuse de délivrer un message fort contre cette american way of life qui a été si longtemps montrée en exemple. De la même manière qu'un Brian Yuzna avec Society ou qu'un Paul Bartel avec Eating Raoul, Bob Balaban renvoie l'Amérique bien pensante et bien proprette à ses chères études.
En plus d'une interprétation sans faille de ses acteurs principaux, et notamment du gamin qui est vraiment parfait dans son rôle, Parents peut se targuer d'une excellente bande son signée Angelo Badalamenti, le compositeur attitrée des BO de David Lynch, qui signe ici des morceaux qui sont tout à la fois enjoués et dérangeants. La bande son est à l'image du film : à la fois décontractée et amusante (le film joue clairement sur le côté humour noir) et à la fois stressante.
Le réalisateur Bob Balaban livre en somme un film atypique, loin des canons habituels des films d'horreur. La réussite de Parents est donc d'autant plus mérité. Si le film est sans concession, comme le prouve le final qui laisse à penser que Michael est recueilli par des gens semblables à ses parents, Bob Balaban rappelle à juste titre que tout ceci ne reste qu'une fiction, en présentant ses différents acteurs sous la forme de vignettes rétro.

Permalien 1012 mots par nicofeel Email , 2162 vues • R�agir

29.03.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Incendies

Réalisateur
: Denis Villeneuve

Durée du film
: 2h03

Date de sortie au cinéma : 12 janvier 2011

Avec : Lubna Azabal (Nawal), Mélissa Désormeaux-Poulin (Jeanne Marwan), Maxim Gaudette (Simon Marwan), etc.

Par Nicofeel

Le canadien Denis Villeneuve s'était fait connaître en France par son film dramatique un 32 août sur Terre, lequel comportait toutefois de nombreuses séquences assez drôles. Dans Incendies, son nouveau film, il ne faut pas chercher de séquences humoristiques, il n'y en a aucune. Et pour cause. On est dans un pur drame et on ne sort jamais du genre.
Denis Villeneuve a fait un film très sérieux et à son crédit on peut noter que les thématiques de ce long métrage sont nombreuses : le deuil, les questions de l'origine, le fanatisme religieux, les relations familiales, la guerre civile.
Le cinéaste canadien fait preuve d'une grande ambition dans ce film et c'est d'autant plus à son honneur.
Adaptant la pièce de Wajdi Mouawad, Denis Villeneuve débute son film par un travelling arrière où l'on voit de de beaux paysages du Moyen-Orient puis des enfants qui se font raser le crâne. Cette scène est symbolique du film avec d'une part la beauté de la nature et d'autre part la façon dont l'homme pervertit l'environnement dans lequel il évolue, ici par la violence.
La suite immédiate du film met en scène plusieurs des protagonistes. Là encore, pas de quoi s'amuser puisque deux personnes, Jeanne et Simon, se rendent chez le notaire pour hériter de leur mère. Surtout, ce moment est l'occasion pour eux d'apprendre qu'ils auraient un frère et que leur père ne serait pas mort.

L'héritage étant conditionné à la recherche de ces personnes, Jeanne s'en va au Liban, où a résidé sa mère dans ses jeunes années.
Le film de Denis Villeneuve est intéressant car il va particulièrement évoquer la question des origines. Mais du coup le film n'est pas forcément facile d'accès. Car les flashbacks sont nombreux. On va passer un bon moment du récit à en apprendre sur cette mère que finalement Jeanne et Simon ne connaissent pas autant qu'ils le pensent.
C'est l'occasion aussi pour le cinéaste de traiter indirectement de l'histoire. On comprend assez bien que les événements qui nous sont proposés sont ceux du Liban, et notamment de la guerre civile qui a eu lieu en 1975. L'incendie du bus de Palestiniens (qui explique en partie le titre du film) évoque immanquablement les relations tendues entre le Liban et la Palestine. Cette scène est vraiment marquante car elle montre que des gens sont prêts à tuer en raison d'un fanatisme religieux. Le coup de l'enfant qui se fait tuer de sang froid en est vraiment impressionnant. Et puis l'image du bus qui est en train de brûler continue de trotter dans la tête du spectateur après le visionnage du film.
D'autres scènes sont également impressionnantes et sont révoltantes de notre point de vue d'occidental. Il y a ainsi le fait qu'en raison de nationalités différentes, des gens sont interdits de fréquenter d'autres personnes et sinon l'exclusion du groupe est à craindre. Les valeurs familiales sont différentes des nôtres.
Et puis le film est assez dur à regarder car il évoque sans ambages les difficultés qu'a rencontrées cette femme, Nawal, la mère de Jeanne et de Simon, qui a dû quitter sa famille, arrêter ses études, être emprisonnée et accepter en prison des choses inacceptables.
Le réalisateur Denis Villeneuve crée des ponts entre la petite et la grande histoire, à tel point qu'on a l'impression que ce qui se passe à l'écran a vraiment eu lieu. Par ailleurs, le cinéaste invite le spectateur à s'interroger sur la nature de la condition humaine. Car finalement c'est un monde abject, en pleine déroute, où l'on se permet des choses horribles sous le prétexte religieux, qui nous est conté.
Sur le plan historique et social, le film s'avère captivant. Ce n'est pas que sur ces plans que le film demeure attrayant. En effet, la question des origines des deux enfants prend quasiment la forme d'un jeu de pistes et va donner lieu à une révélation pour le moins déroutante, qui amène elle aussi à d'autres questions.
Au niveau de l'interprétation, tous les acteurs sont de qualité et permettent d'autant plus facilement une certaine identification. On est donc happé par cette histoire qui est très prenante.
Incendies est au final un film de qualité qui traite d'un grand nombre de sujets avec beaucoup d'à propos. Il n'en demeure pas moins un film assez dur à regarder car la vision du monde est plutôt désenchantée. A voir en connaissance de cause.

Permalien 822 mots par nicofeel Email , 1620 vues • 1 r�action

28.03.11

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fighter

Réalisateur : David O. Russell

Durée du film : 1h40

Date de sortie au cinéma
: 9 mars 2011

Avec
: Mark Wahlberg (Micky Ward), Christian Bale (Dicky Eklund), Amy Adams (Charlene Fleming), Melissa Leo (Alice Ward), Jack McGee (George Ward), etc.

Par Nicofeel

Depuis Million dollar baby (2004) de Clint Eastwood, on n'avait pas connu ça : un film sur la boxe qui nous émeut profondément.
Et pourtant c'est bel et bien le tour de force que vient de réussir le cinéaste David O. Russell, auteur jusque-là de films sympathiques mais qui étaient loin de casser la baraque (Les rois du désert ; J'adore Huckabees).
Avec Fighter, le réalisateur américain s'inspire de la vie de Micky Ward, boxeur légendaire qui, après une série importante de défaites, a connu une ascension majestueuse le menant jusqu'au titre de champion du monde en 2000. Pour autant, il ne faut pas s'y tromper : on n'est pas dans un Rocky. Les combats que l'on voit dans le film sont certes importants car ils sont très intenses.
Mais ce qui passionne David O. Russell c'est sans conteste tout le contexte familial. Ainsi, dans le film la clé des défaites et des victoires tient en particulier des relations qu'entretient Micky Ward avec sa famille. Cette dernière vit dans une ville pauvre des Etats-Unis, Lowell. Le frère aîné (de 7 ans) de Micky Ward, Dicky Ward fut à la fin des années 70 une star locale après avoir vaincu le boxeur Sugar Ray (1978) mais depuis il est tombé dans la consommation du crack et n'a jamais pu relancer sa carrière.
Au début du film, on le voit entraîner de façon très irrégulière (retards fréquents) son frère Micky dans une salle de sport minable. On comprend que Micky ait dès lors du mal à s'en sortir dans le milieu de la boxe. Surtout que sa mère, qui s'est autoproclamée comme étant son manager, lui trouve des combats complètement foireux contre des adversaires qui ont bien souvent un poids nettement supérieur à celui de Micky Ward, d'où des résultats catastrophiques.

Le film relate bien dans sa première partie cette série infernale de défaites où Micky se prend branlée sur branlée. Malgré cela, Micky continue de faire confiance à son frère Dicky et sa mère, véritable matriarche qui règne en maître sur ses 7 filles avec qui vit. Fighter établit bien la difficulté de Micky qui voit clairement qu'il n'y a pas d'espoir à continuer de la sorte et qui a cependant besoin de sa famille. Sa famille étouffe Micky Ward et l'empêche de progresser mais il en a besoin. Même quand il décidera de prendre de la distance avec sa famille, Micky Ward continuera d'être lié avec elle. Le lien qu'il a avec son frère Dicky est révélateur des liens qu'il a avec sa famille : bien que Dicky soit très différent de lui, il reste son grand frère, qui fut autrefois son idole. On comprend implicitement que c'est Dicky qui a donné envie à Micky de faire de la boxe. La relation entre ces deux frères est forte et le cinéaste David O. Russell l'exprime parfaitement par le biais d'une distribution de qualité.
Sans conteste, les acteurs du film s'en sortent à merveille. Mark Wahlberg est parfait en Micky Ward, boxeur qui cherche à faire évoluer sa carrière car il sait qu'il n'est plus très jeune et que son temps est compté. Mais c'est surtout Christian Bale, qui demeure inoubliable en Dicky Ward. Il a d'ailleurs obtenu cette année l'oscar du meilleur dans un second rôle. Et c'est complètement mérité au vu de sa performance. Christian Bale incarne réellement Dicky Ward, cet homme irresponsable qui fut jadis un boxeur brillant mais qui a depuis été aspiré par le monde de la drogue. Comme dans The machinist, l'acteur s'est d'ailleurs astreint à un régime des plus draconiens pour donner physiquement un aspect encore plus proche de la réalité. Avec ce personnage, Christian Bale réussit tout à la fois à faire rire le spectateur (voir les fois où il se jette de son immeuble pour atterrir dans les poubelles, afin d'éviter sa mère), à l'agacer par son côté cinglé et à l'émouvoir car au fond Dicky n'est pas un mauvais garçon mais un homme tourmenté (voir les séquences à la prison). David O. Russell, qui a décidé de coller au plus près de la réalité, a pris le parti de rappeler que la chaîne HBO a tourné en 1995 un documentaire sur Dicky Ward mais il ne s'agit pas, comme le croyait Dicky, d'un documentaire à sa gloire mais en fait d'un documentaire sur les méfaits du crack (« High on crack street : lost lives in Lowell »). Si Christian Bale crève l'écran dans ce film, il n'est pas le seul à surprendre. L'actrice Amy Adams, vue jusque-là dans des films gentillets tels que Sunshine cleaning et Une nuit au musée 2, est méconnaissable en barmaid particulièrement sexy. Elle joue bien le rôle de cette femme qui, à l'instar de Dicky Ward, n'a rien fait de sa vie, mais va pousser son petit ami Micky Ward à évoluer. Très juste dans son jeu d'actrice, elle aurait très bien pu obtenir un prix. Mais on ne peut malheureusement pas le donner à tout le monde. En l’occurrence, l'oscar de la meilleure actrice dans un second rôle est revenu cette année à Melissa Leo qui joue dans ce film en interprétant le rôle d'Alice Ward. Cette dernière est marquante en mère dominatrice qui entend faire ce qu'elle veut de ses enfants. Dans un style différent de celui de Dicky, elle est également à côté de la plaque avec ses tenues vulgaires qui lui donnent presque un air de prostituée et avec sa croyance qu'elle est un manager de boxe alors qu'elle n'y connaît rien !
Nanti ainsi d'un casting quatre étoiles, le film part sur de bonnes bases. Encore faut-il que la mise en scène suive. Et de ce côté-là, c'est aussi la satisfaction qui domine. Fighter débute astucieusement par une interview qui introduit en quelque sorte l'histoire. Et puis très logiquement il se termine justement par une autre interview (avec la bonne idée d'introduire lors du générique de fin les deux véritables frères, Micky Ward et Dicky Eklund). David O. Russell respecte bien l'histoire qu'il est en train de traiter, à savoir un biopic sur un boxeur célèbre. A plusieurs reprises, la coloration de l'image change, lui donnant un aspect proche du documentaire. C'est certainement une façon pour le réalisateur d'inscrire ses personnages dans l'Histoire. Et puis il faut dire que les combats n'en sont que plus réalistes. Ces combats de boxe sont bien filmés, en étant proches des personnages. On ressentirait presque les coups portés par les boxeurs. Le paroxysme des combats est atteint lors du dernier combat où Micky Ward se bat pour le titre de champion du monde. L'issue incertaine de ce combat (ce que relatent les commentateurs dont semble se moquer David O. Russell car ceux-ci laissent entendre lors de plusieurs combats que Micky Ward ne fait pas le poids avant de l'encenser comme si de rien n'était quand il gagne) rend la scène d'autant plus captivante.
Le film Fighter peut aussi se targuer d'une bande son de qualité qui s'avère extrêmement éclectique. On a de la musique pop des années 80 avec Dance hall days de Wang Chung, lequel est connu pour avoir composé la musique originale de l'excellent film Police fédérale Los Angeles de William Friedkin. Mais on entend surtout du pur rock avec notamment le groupe mythique Led Zeppelin et leur titre Good times bad times ou encore les Rolling Stones avec Can't you hear me knocking. Des groupes comme les Red hot chili peppers avec Strip my mind et Aerosmith avec Back in the saddle apportent aussi leur pierre à l'édifice pour donner un côté punchy au film. Ce dernier se termine plus tranquillement, tout en émotion, avec du Ben Harper et un titre évocateur : Glory and consequence.
Au final, Fighter constitue un excellent film. Au-delà du fait qu'il s'agit d'un film sur la boxe, c'est une belle réflexion sur les relations humaines, avec des acteurs de grande qualité qui font passer des moments d'émotion. Bien plus fin qu'un Rocky, Fighter glorifie certes un personnage symbolique de l'Amérique triomphante, mais il le fait avec subtilité. Il montre qu'avec la volonté et l'envie, on peut parfois soulever des montagnes.

Permalien 1482 mots par nicofeel Email , 1388 vues • 1 r�action

24.03.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : World invasion : battle Los Angeles

Réalisateur : Jonathan Liebesman

Durée du film : 1h56

Date de sortie au cinéma
: 16 mars 2011

Avec : Aaron Eckhart (sergent Michael Nantz), Michelle Rodriguez (Sergent chef Elena Santos), etc.

Par Nicofeel

Décidément les films traitant d'invasions extraterrestres commencent à pulluler ces temps-ci. A la fin de l'année 2010, on a eu droit au catastrophique Skyline des frères Strause et au plus convaincant Monsters.
Cette fois-ci, nouveau film d'invasion extraterrestre tout simplement dénommé World invasion : battle Los Angeles. La mise en scène revient à Jonathan Liebesman, connu pour avoir réalisé une préquelle au film culte de Tobe Hooper Massacre à la tronçonneuse (Massacre à la tronçonneuse : le commencement).
Le cinéaste américain ne va malheureusement pas faire dans la finesse et livrer un film qui manque cruellement d'orriginalité. Le début du film qui nous présente un véritable chaos n'est déjà pas sans rappeler un certain Starship troopers, sauf qu'ici les créatures sont à combattre sur Terre.

Ensuite on a droit un petit flashback qui va présenter sommairement les différents personnages du film. Le principal personnage du film est le sergent Michael Nantz, qui est interprété par un Aaron Eckhart (Thank you for smoking, Le goût de la vie, The dark knight) convaincant dans l'ensemble. Michael Nantz traîne derrière lui un passé récent lourd à assumer. En effet, il a laissé en Iraq des marines qui ont laissé leur vie alors que lui est demeuré le seul survivant. On comprend aisément que le combat contre l'ennemi pour défendre Los Angeles devrait lui permettre de se racheter.
Avec Aaron Eckhart, l'un des rares acteurs connus dans ce film n'est autre que Michelle Rodriguez, vue récemment dans Machete. Ici, son rôle est beaucoup plus limité et se cantonne à celui d'un sergent chef qui va épauler les autres marines.
Et il faut dire que les marines ne sont pas de trop dans cette histoire car leurs adversaires sont particulièrement nombreux et coriaces. Arrivés par le biais de météorites, les extraterrestres disposent de protections particulièrement solides. Sans compter qu'ils ont des vaisseaux puissants et des drones sans pilotes.
Filmé caméra à l'épaule dans plusieurs de ses scènes pour donner un aspect réaliste, World invasion : Los Angeles comporte un nombre important d'images ce qui donne un aspect très « cut » à l'ensemble. Parfois les scènes sont quelque peu illisibles mais après tout le spectateur se trouve perdu comme ces marines. En tout état de cause, en multipliant les images, Jonathan Liebesman a cherché à instaurer un rythme effréné à son film. Sur ce point, il faut reconnaître que le film n'est pas spécialement ennuyeux.
Le problème est qu'une fois que le décor est planté, le film se résume à des séquences d'action. Alors effectivement les amateurs d'explosions en tous genres apprécieront les vaisseaux ennemis et les hélicoptères détruits, les bâtiments réduits en cendres. Sans compter sur le nombre important de morts des deux côtés. Mais tout cela est extrêmement redondant. C'est tout de même un peu long pour un film d'1h56. On aurait apprécié qu'à l'instar d'un Starship troopers, le film comporte une véritable réflexion politique ou une critique derrière tout cet amas de morts.
Au demeurant, si la violence est bien présente par un nombre important de morts, il n'y a aucune scène vraiment gore. Le film est bien gentillet sur ce point ce qui est dommage. Car la guerre est quelque chose de terrible et de moche. Le réalisateur, pourtant auteur d'un massacre à la tronçonneuse bien sanglant, est visiblement rentré dans le rang sur ce point pour livrer un produit formaté destiné au plus grand nombre.
Au final, World invasion : Los Angeles n'est pas aussi mauvais qu'un Skyline puisque cela reste un film qui se suit sans souci et n'est pas trop mal mis en scène. Mais ce long métrage comporte un scénario linéaire, digne d'un jeu vidéo, et les surprises ne sont de pas de sortie. En somme, voilà un film sans âme qui aurait pu être fait par n'importe qui. A voir, si vous souhaitez regarder sur grand écran un « actioner ». Pour les autres, autant rester chez vous.

Permalien 740 mots par nicofeel Email , 1702 vues • 3 retours

22.03.11

06:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Route irish

Réalisateur
: Ken Loach

Durée du film : 1h49

Date de sortie du film : 16 mars 2011

Avec : Mark Womack (Fergus), Andrea Lowe (Rachel), John Bishop (Frankie), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Ken Loach (Sweet sixteen, It's a free world), chef de file du cinéma britannique, Route irish fait référence à une route extrêmement dangereuse à Bagdad en Irak qui va de l'aéroport à la zone internationale (la fameuse green zone).
Pour autant, il ne faut pas s'y tromper. Route irish ne constitue pas un énième film sur les militaires qui ont rejoint l'Irak. Ou en tout cas il ne s'agit pas de l'unique thématique du film. Non Ken Loach est beaucoup plus subtil que ça.
Le cinéaste nous signale d'abord un fait qui n'est pas vraiment connu du grand public, à savoir que dans le cadre de la guerre en Irak, de nombreuses personnes ont été recrutées en qualité de contractuelles (contractor) pour faire un travail qui s'apparente en tous points à celui des militaires. Sauf qu'au regard des salaires qui sont versées (le film indique la somme de 10 000 livres sterling mensuel) et des personnes qui sont recrutées, on a plus à faire à des mercenaires qu'à des militaires.
Le synopsis du film nous raconte que l'un de ces contractors, Frankie, vient de décéder sur la route irish. Le meilleur ami de ce contractor, Fergus, lui-même un ancien contractor, ne comprend pas comment son ami a pu décéder car son camarade a toujours bénéficier d'une bonne étoile. Il ne peut donc pas admettre que son ami se soit trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ("at the wrong place at the wrong time"). Il décide alors d'enquêter pour se rendre compte par lui-même si on ne lui aurait pas menti et si les nouvelles délivrées par des militaires sont bien vraies.

C'est à partir de ce scénario somme toute assez classique au départ - dans le sens où les films sur l'Irak commencent à être nombreux - que Ken Loach va livrer un film qui va jouer sur plusieurs registres : on est à la fois dans le drame avec la perte de Frankie ; dans le thriller avec la recherche du coupable par Fergus et dans la critique politico-économique par le manque de clarté des autorités officielles qui d'un côté cherchent à combattre des ennemis de la liberté en Irak et de l'autre font diverses tractations avec des sociétés privées pour signer des contrats en Irak.
Le film de Ken Loach est haletant de bout en bout avec ce mélange plutôt réussi des genres. Surtout qu'en filigranes le film apporte une réflexion intéressante sur la notion de vengeance. Fergus critique ce qui s'est passé en Irak avec son ami qui est décédé dans des circonstances inconnues et le fait qu'il ait appris que deux innocents ont été tués par un autre contractor. Mais les méthodes utilisées par Fergus pour en apprendre plus sur ce qui est arrivé à son ami sont-elles pour autant légitimes ? Même si on peut à un moment en douter, on voit bien que Ken Loach n'est absolument pas un fervent supporter de la loi du talion, quand on voit ce qu'il advient aux personnages principaux du film. Car se venger n'apporte rien en soi et surtout une vengeance aveugle peut comporter des erreurs.
Parfaitement bien mis en scène, Route irish comporte son lot de scènes de violence sèche (la torture par l'eau, la voiture qui explose) qui étonnent et surprennent et font surtout écho à cette violence renfermée du principal protagoniste qui utilise lui aussi des méthodes peu conventionnelles pour arriver à ses fins. Ces scènes vont dans la continuité d'autres scènes qui se révèlent assez surprenantes et marquent de vrais rebondissements dans l'action.
Sur ce point, Ken Loach ne manque pas de critiquer le contexte politico-économique qui semble tirer profit de la situation. Si tout n'est pas très clair car on ne saisit pas forcément les liens qu'il peut y avoir entre le gouvernement, les militaires, les sociétés privées britanniques, on voit bien qu'il y a des gens qui sans risques tirent les marrons du feu.
On appréciera aussi toute l'humanité que l'on retrouve dans le cinéma de Ken Loach avec ce plaidoyer en faveur du peuple irakien qui souffre et est in fine l'une des principales victimes "collatérale" de cette guerre larvée.
Les thématiques du film sont bien traitées. Et les acteurs sont également excellents, avec en premier lieu Mark Womack qui joue un Fergus déterminé des plus crédibles.
On regrettera simplement cette histoire d'amour entre Fergus et la femme de son meilleur ami, Frankie. Cela n'est pas très fin et pas forcément évident à croire. Car il demeure difficile de penser que peu de temps après avoir assisté à l'enterrement de Frankie, l'un et l'autre cherchent à être ensemble. Heureusement, Ken Loach apporte un peu de finesse à cette relation.
Au final, voilà un très bon film qui mélange habilement critique politique, drame humain et thriller. Voilà un bon cru pour ce dernier film signé Ken Loach.

Permalien 890 mots par nicofeel Email , 1251 vues • 1 r�action

18.03.11

16:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Get crazy

Réalisateur : Allan Arkush

Durée du film : 1h31

Date de sortie au cinéma
: 1983 (inédit en DVD)

Avec
: Malcolm McDowell (Reggie Wanker), Daniel Stern (Neil Allen), Allen Garfield (Max Wolfe), Gail Edwards (Willy Lomen), Miles Chaplin (Sammy Fox), Ed Begley Jr (Colin Beverly), etc.

Par Nicofeel

Réalisé en 1983 par Allan Arkush, Get crazy est une comédie qui se déroule à la même époque à laquelle le film est tourné. En effet, dans la première partie du film, on voit des gens qui préparent dans un théâtre le spectacle qui va avoir lieu le soir pour fêter le nouvel an 1983.
Le début du film nous met directement dans l'ambiance complètement décontractée de Get crazy. Alors que l'on voit un énorme vaisseau qui fait penser au démarrage de Star Wars, il s'agit en fait d'un homme, Max Wolfe, qui est sur un faux vaisseau et qui répète avec son équipe.
Max Wolfe est le propriétaire du Saturn, un théâtre qui chaque année fête le nouvel an avec de grandes stars de la chanson.
Le Saturn étant très bien placé, il est l'objet de convoitises, et notamment de « méchants » menés par le ridicule Colin Beverly dont la mine faussement patibulaire amuse plus qu'autre chose, mais c'est sans aucun doute voulu par le cinéaste.
Beverly tente de négocier avec le neveu de Max Wolfe, le jeune Sammy, qui est un poltron et un homme malhonnête qui ne manque pourtant pas d'ambition. Ce dernier est prêt à tout faire pour vendre à Beverly le théâtre.
Le scénario du film est plutôt sympathique dans l'ensemble mais c'est surtout son traitement qui va rendre ce long métrage fort attachant.
D'abord, il y a un second degré toujours assumé dans ce film qui fait plaisir à voir. Le réalisateur comme ses acteurs ne se prennent jamais au sérieux. Ce qui donne lieu à de nombreuses scènes savoureuses. Il y a par exemple ces moments où le régisseur du théâtre, Neil, tombe immédiatement amoureux de la belle Willy. On a droit alors à des scènes de rêve de Neil qui s'imagine en train d'embrasser la belle sous les projecteurs de la scène. Histoire d'en faire des tonnes, le cinéaste Allan Arkush utilise des ralentis ce qui accroît le côté kitsch de la scène. Dans une autre scène, Neil se voit en Tarzan avec un singe sur le bras et imagine Willy telle une Jane !
Dans ce film, tout prête à rire. Les méchants arrivent en hélicoptère en pleine ville et stationnent juste à côté du théâtre, déshabillant alors les jeunes femmes qui sont autour par le tournoiement des hélices de l'hélicoptère.

On a aussi des gags plus basiques avec par exemple Sammy qui fait valdinguer un chien ou encore les gens qui sautent du balcon du théâtre dans le public qui se voient attribuer une note comme s'ils faisaient des figures acrobatiques en sport.
Jamais prévisible dans ses divers gags, Get crazy (chanson que l'on entend dans le film) est un long métrage mené tambour battant, au rythme de sa musique et qui part dans tous les sens.
Il souffle un vrai vent de liberté dans ce film qui ferait presque penser à une production Troma par son côté délirant.
La deuxième partie du film est peut-être un peu plus cadrée – encore que - car les artistes vont se mettre à chanter. Cela commence avec le roi du blues, sobrement appelé King blues. Ce dernier ouvre les hostilités avec un batteur improvisé ! C'est ça le côté fun du film tout semble justement improvisé. La suite n'est pas mal non plus avec un groupe de filles bien énervées - avec sa chanteuse qui s'appelle Nada - qui bougent dans tous les sens et pratiquent un rock bien viril ! Le clou du spectacle a lieu après avec le chanteur Reggie Wanker, sorte de mélange entre David Bowie et Iggie Pop, qui est interprété par l'acteur le plus connu du film, à savoir Andie McDowell. Ce dernier se sent comme un poisson dans l'eau dans le film et il se marie bien à l'humour de celui-ci. Il chante réellement la chanson Hot shot qu'il interprète. Il se met à moitié à poil sur scène puis, alors qu'il paraît à moitié crevé, il fait l'amour en coulisses à des filles à poil qui sont en furie se jettent autour de lui. Après voir bu de l'eau transformée, il se met à parler à son sexe !
En plus de ses scènes hilarantes, le film vaut également par des dialogues dignes des meilleurs nanars : « On ne peut pas vous baiser c'est vous qui baisez tout le monde ! » (Sammy à Colin Beverly) ; « Si j'avais été ta mère je t'aurais étranglé au berceau » (Max Wolfe à Colin Beverly) ; « l'heure est venue de parler de la plus belle chose au monde : le pognon » (Colin Beverly).
Se déroulant dans une ambiance des plus décontractées – comme le prouve la présence de hippies qui se croient encore en 1969 – Get crazy est une comédie des plus plaisantes à regarder. Voilà une excellente découverte qui mériterait d'être éditée en DVD zone 2.

Permalien 907 mots par nicofeel Email , 2084 vues • R�agir

17.03.11

07:10:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Winter's bone

Réalisatrice
: Debra Granik

Durée du film : 1h40

Date de sortie au cinéma
: 2 mars 2011

Avec : Jennifer Lawrence (Ree Dolly), John Hawkes (Teardrop), Lauren Sweetser (Gail), Thump Milton (Ronnie Hall), etc.

Par Nicofeel

Présenté au festival de Sundance en 2010 où il a obtenu le prix du jury et le prix du meilleur scénario, Winter's bone constitue le deuxième long métrage de Debra Granik. Ce film est l'adaptation du roman éponyme de Daniel Woodrell.
L'action du film se déroule dans le Missouri, en pleine nature. On voit dès le début que c'est l'extrême misère qui prévaut. Une jeune fille de 17 ans, Ree Dolly (Jennifer Lawrence) s'occupe de son frère de 12 ans, de sa sœur de 6 ans et de sa mère qui est malade sur le plan psychologique, et ce dans des conditions pour le moins précaires. Ree Dolly n'a quasiment rien à donner à manger à sa famille. Elle doit faire avec la bonté de sa voisine et se retrouve à manger au quotidien des choses qui ne vont pas forcément à des enfants ou à des adolescents. Ainsi, au petit déjeuner, elle donne à son frère et à sa soeur de la biche et des pommes de terre. Plus tard dans le film, on pourra constater que la faim est telle que Ree en est réduite à tuer de pauvres petits écureuils pour ensuite les manger. Ce propos introductif met dans l'ambiance du film mais cela n'est pas là le pire.
L'essentiel reste que la famille Ree est menacée d'expropriation. Le père de la famille, Jessup, qui trempe dans des trafics de méthadone, a fait de la prison et a mis sa maison en caution. Sauf que s'il ne vient pas au tribunal, la maison des Ree sera saisie. Dès lors, l'interrogation est de retrouver le père et de l'inviter à aller au tribunal. Le film va consister pendant une grande partie à toute une recherche de la part de Ree qui, armée d'un grand courage, malgré son jeune âge, va tout faire pour retrouver son père. Elle décide d'aller voir son oncle avec qui elle n'entretient pas des rapports très cordiaux. Et puis surtout elle n'hésite pas à aller voir une famille avec les rapports sont tendus et qui pourrait savoir où se cache le père.

Au fur et à mesure que la quête de Ree avance, on comprend que le père a été tué. Mais dans ce cas, encore faut-il le prouver pour la justice et éviter ainsi la saisie de la maison. La dépouille (d'où le titre du film) est donc nécessaire. Véritable drame mâtiné de chronique sociale – par cette description d'un univers où les gens sont particulièrement pauvres – le film frappe par le portrait des gens qui vivent dans le Missouri, dans des coins perdus des Etats-Unis. Dans ces lieux, on est loin des Etats-Unis triomphants. Ici, même si la loi est connue de tous, les gens font un peu ce qu'ils veulent. On croise ainsi des alcooliques, des drogués (Teardrop le frère de Jessup), et puis surtout des vendeurs de drogues et autres substances illicites. Tout le monde a l'air de trouver cela normal, y compris les femmes qui acceptent cette situation et ne s'étonnent pas de ces trafics. Sans compter que le film laisse entendre qu'il y a eu des relations entre plusieurs membres de famille avec manifestement des gens à la limite de la consanguinité. On est dans une Amérique où les rednecks, qui écoutent de la musique country, sont omniprésents.
Seule Ree, qui représente le point de vue du réalisateur, et probablement par extension celui des spectateurs, est bien déterminée à ne pas rentrer dans ce jeu-là. C'est la raison pour laquelle elle est passée à tabac – par des femmes – et qu'elle s'attire des problèmes. L'actrice Jennifer Lawrence, âgée actuellement de seulement 19 ans, étonne par la justesse de son interprétation. Elle est d'un incroyable naturel et ses faits et gestes sont parfaitement crédibles. Elle donne une vraie profondeur à son personnage, lequel est déterminée à sauver sa famille d'une expropriation.
C'est d'ailleurs ce qui donne un intérêt supplémentaire à ce film. On voit bien que Ree est liée de façon étroite à sa famille, ne pensant qu'à la sauver coûte que coûte. Quitte même à rentrer dans l'armée s'il le faut !
L'acteur John Hawkes dans le rôle de Tedrop, l'oncle de Ree, est également à signaler pour l'excellence de sa prestation. En effet, son interprétation est très subtile. Au départ il joue un personnage assez détestable mais au final il est beaucoup plus nuancé que prévu. On comprend qu'il ne fait pas ce qu'il veut et pourtant, malgré l'opposition auquelle il doit faire face, il va être d'un secours déterminant pour Ree.
Le scénario et les acteurs sont à signaler dans ce film. Ils contribuent à la réussite de ce dernier. Mais il y a aussi la photographie avec ce choix de montrer une image constamment grisâtre, ce qui a pour effet de rendre encore plus visible la pauvreté qui sévit dans ces lieux du Missouri. On a aussi une incroyable impression de réalisme.
Film extrêmement noir, Winter's bone est un film crépusculaire (à l'image de cette scène où Ree passe dans une barque pour retrouver son père, comme si à l'image de Charon elle passait dans le royaume des morts) où l'être humain n'est pas vu sous son meilleur jour. Cela n'en reste pas moins un très bon drame, qui ne vire jamais dans le pathos. A voir.

Permalien 967 mots par nicofeel Email , 1375 vues • 1 r�action

16.03.11

05:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Paul

Réalisateur
: Greg Mottola

Durée du film
: 1h42

Date de sortie du film
: 2 mars 2011

Avec : Simon Pegg (Graeme Willy), Nick Frost (Clive Gollings), Jason Bateman (Agent spécial Lorenzo), Sigourney Weaver (le grand Manitou), Kristen Wiig (Ruth Buggs), Blythe Danner (Tara Walton, adulte), Steven Spielberg (lui-même), Paul (Seth Rogen, la voix), etc.

Par Nicofeel

Avec le film Paul, les deux compères Simon Pegg et Nick Frost se retrouvent à nouveau dans une comédie, après l'excellent Shaun of the dead et Hot fuzz. Si le réalisateur aux manettes pour diriger notre duo de comiques n'est plus Edgar Wright, on ne perd pas forcément au change côté délire avec Greg Mottola (auteur du peu subtil mais extrêmement sympathique Supergrave en 2007).
Pour autant, si le réalisateur et les deux acteurs principaux sont connus, dans ce film c'est pourtant un autre trublion qui va leur voler la vedette : le fameux Paul ! Le personnage qui donne son nom au titre du film est un extraterrestre animé par le biais d'images de synthèse. Cela n'empêche pas que Paul donne vraiment l'impression d'être réel et que l'on prenne plaisir à suivre ses aventures. Car si Paul est un extraterrestre, il n'est absolument pas comme on l'imagine. Il n'est ni un être gentil prisé par les enfants à la manière d'E.T. (film qui est cité on ne peut plus clairement au début du film) ni un être belliqueux. En fait, Paul agit comme n'importe quel être humain. Entre autres choses il fume, il boit de l'alcool et il prend du temps pour dormir.
De plus, n'hésitant pas à raconter des bêtises, il apprécie le fait de parler en toute liberté de sexe (c'est là sans nul doute la touche Greg Mottola) : « tout le monde est bi sur ma planète. » Dans le même ordre d'idée, il s'amuse à mimer le fait que ses deux camarades humains seraient gay. Et puis il évoque à plusieurs reprises ses boules cosmiques, également appelées bijoux galactiques.

Tout cela est très bien mais quel est au juste le scénario de ce film. Deux anglais, Graeme Willy et Clive Gollings, amis d'enfance (qui se sont d'ailleurs délivrés des petits surnoms affectueux : titounet pour , se trouvent être de véritables geek passionnés par la science-fiction et la bande dessinée. Ils ont ainsi décidé d'aller à un festival dans le Nevada (clin d'oeil à Roswell), là où seraient apparus des extraterrestres. C'est en rentrant de ce festival, en traversant la zone 51 qu'ils tombent nez à nez avec un extraterrestre prénommé Paul. Ce dernier est recherché par les services secrets américains qui effectuent des tests sur lui. Le film va alors consister en un road-movie dont le but final est de permettre à Paul de rejoindre sa planète.
Avant d'en arriver là, nos trois compères vont connaître des aventures pour le moins mouvementées. Ce groupe des 3 va au demeurant passer à 4 membres avec une jeune femme catholique très cadrée qui va apprendre à se libérer et à être moins rigide dans son mode de pensée.
C'est d'ailleurs là une des grandes thématiques du film : la liberté. Paul a beau être différent des autres, il se comporte comme tout un chacun et surtout prône le fait d'être libre dans ses choix, de ne connaître aucune entrave.
Le film dispose avant tout d'un ton humoristique vraiment très drôle ainsi que l'on peut le remarquer par : les nombreuses références au cinéma avec par exemple cette séquence où Paul a au bout du film Steven Spielberg ; cette scène où Paul redonne la vie à un petit oiseau mort afin de pouvoir le manger tout cru !
Ce long métrage offre aussi des séquences sérieuses où l'émotion est présente. Paul est pour sa part un être qui n'est pas là que pour amuser la galerie. Il est aussi un être touchant qui met certains de ses pouvoirs au service des gens, à la manière de CJ7 dans le film de Stephen Chow. Il permet ainsi à la jeune catholique de recouvrer la vue et il ressuscite un de ses nouveaux amis. De manière plus générale, Paul est un être bienveillant comme le signale le final du film où notre extraterrestre choisit d'amener avec lui la petite fille qui l'a découvert en 1947, et qui est devenue depuis une vieille dame.
Film tout à la fois drôle et humaniste, Paul est une belle surprise.

Permalien 770 mots par nicofeel Email , 1580 vues • R�agir

15.03.11

07:00:00, Cat�gories: Top 10  

Raison et sentiments d’Ang Lee (1995)
En réalisant Raison et sentiments, Ang Lee adapte à l’écran le second roman de Jane Austen.
Le scénario d’Emma Thompson retranscrit d’ailleurs très bien les thématiques chères à la romancière anglaise, à savoir l’importance de l’argent et du statut social dans l’Angleterre du XIXe siècle. L’histoire est la suivante : A la suite du décès de leur père, les sœurs Dashwood et leur mère doivent réduire leur train de vie et quitter leur propriété pour vivre dans une plus modeste maison à la campagne. Elles trouveront cependant chacune l’homme de leur vie…
Le film dresse le portrait très juste des sœurs Dashwood qui sont très différentes de par leur caractère : Elinor (jouée par Emma Thompson), la sœur aînée, est plutôt discrète et raisonnable, très attachée à la tradition alors que Marianne (interprétée par Kate Winslet), sa jeune sœur est impétueuse et ne se soucie guère des principes de son époque.
Raison et sentiments a ceci d’intéressant qu’il montre bien qu’il faut parfois laisser la raison de côté pour montrer au grand jour à celui qu’on aime les sentiments que l’on a envers.
Cette adaptation, servie par de très bons dialogues et de bons acteurs (le lover Alan Rickman et le guindé Hugh Grant), rend donc justice à une œuvre essentielle de la littérature romantique.

Splendor de Gregg Araki (1999)
Voilà un film qui n’était pas gagné d’avance et pouvait même faire craindre le pire aux amateurs romantiques, sachant qu’il est réalisé par Gregg Araki (Nowhere, The doom generation !!!), plutôt adepte à l’époque des comédies trash sur la jeunesse américaine.
Et pourtant, voilà une superbe comédie romantique qui bénéficie d’un scénario assez original.
L’histoire : Véronika (interprétée par la jolie Kathleen « Beverly Hills » Robertson) tombe durant la même soirée amoureuse de deux garçons, Abel, le brun ténébreux intellectuel (joué par Jonathan Schaech) et Zed, le blond viril (Matt Keeslar). Ne souhaitant pas choisir entre les deux, un ménage à trois se forme. Puis arrive un producteur de cinéma qui va changer la donne en proposant à Véronika une vie stable avec lui. Qui choisira-t-elle en définitive ?
Tous les acteurs jouent parfaitement la comédie dans Splendor. On s’attache vraiment à Véronika, Abel et Zed. Par ailleurs, le film est comme toujours chez Araki d’une grande beauté esthétique : il y a un sacré travail qui a été effectué sur les couleurs (ah, quelle belle scène le moment où Véronika et Abel se rencontrent dans un bar branché où l’on entend un remix de « Before today » d’Everything but the girl). Rythmée par plusieurs titres très connus qui ont été remixés pour l’occasion (« Before today », « Beetlebum » de Blur, « Kelly watch the stars » d’Air), l’excellente B.O. de Splendor participe au succès de ce beau film.

In the mood for love de Wong Kar-Wai (2000)
Voilà un autre film d’une grande beauté esthétique, le célèbre In the mood for love du dernier président du Jury de Cannes, à savoir Wong Kar-Wai.
Le film se passe à Hong-Kong en 1962. madame Chow (la ravissante Maggie Cheung) s’installe dans un appartement avec son époux. Au même moment, monsieur Chow (le très séduisant Tony Leung) s’installe dans un appartement voisin avec sa femme. Ils apprennent alors que leurs époux respectifs entretiennent une relation amoureuse. Cet événement les rapproche ; débute alors entre eux une amitié trouble, une complicité de tous les instants. Tout se joue sur l’ambiguïté, sur les non-dits. Mais à aucun moment les deux personnages ne vont se déclarer leur amour. Le temps semble pourtant progressivement les rattraper.
Tout dans ce film est majestueux. En plus des deux acteurs qui resteront à jamais comme un couple légendaire à l’écran (Tony Leung a obtenu à Cannes en 2000 le prix d’interprétation masculine, ce qu’aurait bien évidemment mérité également Maggie Cheung), on est subjugué par la mise en scène soignée et l’énorme travail sur la photo du film. Quant à la musique lancinante, elle ne fait que renforcer le côté « amour éternel » du film.

My sassy girl de Jae-Young Kwak (2001)
Voilà un film sud-coréen très rafraîchissant. Jouant sur les deux tableaux habituels de la comédie romantique, à savoir la romance et la comédie, ce film se démarque de bien d’autres par son côté outrancier dans le comique. Pourtant, on s’attache aux personnages et on croit à cette histoire d’amour (les américains comptent d’ailleurs en faire un remake, argh !).
L’histoire est très originale : Gyeon-Woo, un jeune homme étudiant fainéant et timide rencontre un soir dans le métro Jeon Ji-Hyeon, une jeune femme ivre. Il décide alors de l’aider en l’emmenant dans un hôtel. De nombreux quiproquos font que Gyeon-Woo va être victime de sa gentillesse (le responsable de l’hôtel pensant que le jeune homme a tenté d’abuser de la jeune femme, point de vue que pense également Jeon Ji-Hyeon, lorsqu’elle se réveille, etc.). Il va même devenir pendant un bon moment le souffre-douleur de Jeon Ji-Hyeon. Mais au fond, il fera tout pour elle, car il aime beaucoup cette fille.
Alternant comme je l’ai précédemment avec beaucoup de bonheur moments de pure comédie et moments d’un grand romantisme (je pense notamment à la scène sous l’arbre à la fin du film), le film réussit le tour de force de nous faire passer du rire aux larmes. Cela est dû d’une part à l’excellent montage de son réalisateur mais surtout au jeu particulièrement convaincant de ses deux acteurs principaux. Une excellente découverte.

Moulin rouge de Baz Luhrmann (2001)
Quand Baz Luhrmann réalisateur du déjà très convaincant Balroom dancing, décide de remettre le couvert avec une comédie musicale, on peut s’attendre au meilleur et c’est le cas.
Le film se déroule à Paris, au début du vingtième siècle et raconte la folle relation entre Christian (joué par Ewan McGregor), jeune poète aux idées utopiques, et Satine (Nicole Kidman), courtisane et vedette du moulin Rouge, le célèbre cabaret parisien.
Peut-être est-ce là le film le plus haut en couleurs, le plus outrancier de ma sélection. Cependant il n’en est pas moins un formidable hymne à l’amour.
Réalisé de main de maître, Moulin rouge bénéficie de la présence de deux extraordinaires acteurs, Nicole Kidman et Ewan McGregor qui n’ont de cesse de se rendre la pareille dans ce cache-cache amoureux.
Le montage du film est d’une incroyable beauté visuelle, on se croirait dans un opéra-rock d’un autre temps ; à cet égard les chorégraphies sont très réussies et les chansons, qui reprennent de célèbres airs, sont on ne peut plus remarquables (ah quelle belle scène que ce medley qui a lieu entre Satine et Christian sur le toit du Moulin Rouge et qui permet d’entendre quelques-unes des plus belles chansons d’amour du siècle avec la reprise de U2, Kiss, les Beatles).
Les sentiments exacerbés du film font de cette comédie musicale tragique font qu’on s’identifie à ces personnages, à leur joie, à leur tristesse.
Comment ne pas laisser couler une larme à la fin du film lors de la magnifique scène où Christian chante « Come what may » en l’honneur de Satine, afin de la retrouver à nouveau (une dernière fois).

Punch drunk love de Paul-Thomas Anderson (2002)
Adam Sandler dans un grand film romantique ? Le réalisateur de Boogie nights et Magnolia a-t-il perdu les pédales ? Eh bien non. Car Adam Sandler est très convaincant dans cette comédie romantique décalée.
L’histoire s’intéresse à Barry Egan (Adam Sandler), un petit entrepreneur extrêmement timide et caractériel par instants, qui souffre de la présence envahissante dans sa vie de célibataire de ses 7 sœurs. Mais les choses vont radicalement changer pour lui lorsqu’il va découvrir l’amour de sa vie en la personne de Lena (jouée par Emily Watson), la collègue de travail de l’une de ses soeurs.
Bénéficiant de la mise en scène originale de Paul-Thomas Anderson (d’ailleurs récompensé en 2002 à Cannes par ce fameux pris de la mise en scène), le film se révèle être l’une des plus belles comédies romantiques que j’ai jamais vues.
Car si Barry Egan est un personnage qui souffre d’un mal-être, on voit bien que quelque chose lui manque pour la vie enfin lui sourit. Et ce manque va être comblé lorsqu’il va découvrir l’amour en la personne de Lena. Même s’il a ses défauts (il est parfois maladroit, colérique), Barry n’en demeure pas moins un personnage attachant, auquel on s’identifie ; Car sa love-story avec Lena est pure et sans limites…
De surcroît, Barry Egan représente sur bien des points le portrait actuel de l’homme célibataire.

Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry (2004)
Voilà là encore un acteur utilisé à contre-emploi, Jim Carrey, qui donne parfaitement la réplique dans ce film romantique pour le moins original.
En effet, on apprend que Valentine (interprétée par Kate Winslet) a décidé de supprimer de sa mémoire par une nouvelle technologie toute trace des événements qu’elle a vécus avec son ex-petit ami, Joel (Jim Carrey). Ce dernier apprend par hasard la décision qu’a prise Valentine et, désespéré, il décide de faire la même chose. Mais lors du processus d’effacement de sa mémoire, il voit défiler devant lui tous les merveilleux moments qu’il a vécu avec Valentine. Il décide alors de lutter de toutes ses forces pour ne perdre ces souvenirs. A des années-lumières des rôles de comique burlesque auquel il est trop souvent identifié, Jim Carrey est dans ce film très convaincant, ceci grâce à un jeu tout en retenu. Le film qui étale progressivement les événements qu’ont vécu Joel et Valentine, est traversé de nombreuses scènes d’une grande force poétique (je pense notamment à cette scène où les deux héros, couchés sur la glace, regardent en direction du ciel).
Il montre qu’on ne doit pas tenter d’effacer les moments d’une vie. Si les événements ne sont pas toujours heureux, il faut faire avec les qualités et les défauts de l’être que l’on aime.
En cela, Eternal sunshine of the spotless mind signifie qu’il ne faut pas laisser la chance que l’on a de pouvoir découvrir la femme de sa vie.

J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean (2004)
Le seul film français de ma sélection. Et il le mérite bien. Car J’me sens pas belle regorge de qualités.
Dans ce premier long métrage, Bernard Jeanjean a décidé de faire une comédie romantique qui se démarque des autres dans le sens où les sentiments des deux protagonistes apparaissent plus vrais que nature : Fanny (Marina Foïs) est célibataire trentenaire qui a décidé de privilégier les aventures d’un soir plutôt qu’une belle histoire d’une vie. Sa victime désignée est Paul (Julien Boisselier), l’un de ses collègues, qu’elle a invité à dîner chez elle. Oui mais voilà, tout ne va pas se passer comme prévu.
La grande force de ce film est de brosser le portrait fidèle de deux célibataires, de montrer les difficiles relations que peuvent connaître un homme et une femme alors que finalement ils ont tout pour être heureux ensemble.
Le personnage de Marina Foïs est particulièrement remarquable, celui d’une jeune femme qui décide de rester célibataire alors qu’elle a tant d’amour à donner. Quant au personnage de Julien Boisselier, il est également très intéressant dans le rôle de cet homme qui, lui aussi, recherche l’âme sœur en privilégiant l’honnêteté (la fin du film est à cet égard superbe, lorsqu’il revient dans l’appartement de Fanny, en lui apportant des croissants alors que celle-ci croyait qu’il l’avait quitté).
Loin de toute bluette sentimentale, J’me sens pas belle est particulièrement contemporain de l’état de notre société et des sentiments que l’on a du mal à exprimer au sexe opposé.

Orgueil et préjugés de Joe Wright (2006)
En réalisant le film Orgueil et préjugés, le Britannique Joe Wright adapte à l’écran le plus célèbre roman de Jane Austen. Le scénario du film est en apparence relativement simple : madame Bennet (interprétée par Brenda Blethyn) a cinq filles qu’elle souhaite marier afin de faire remonter sa famille sur le plan social. Car dans cette Angleterre de la fin du XVIIIème siècle, la famille Bennet est une bourgeoisie désargentée qui a bien du mal à sauver les apparences en conservant tant bien que mal des domestiques et n’a de surcroît que l’usufruit de sa modeste propriété.
Le film est centré sur le personnage de la jeune et rebelle Elizabeth dite « Lizzie » Bennet (interprétée par la jolie Keira Knightley), qui est constamment tiraillée entre sa volonté de liberté et de changement – n’hésitant pas à tenter de briser les codes sociaux de l’époque pour faire comprendre à quiconque son point de vue – et son amour secret pour le ténébreux Darcy (Matthew Mac Fadyen).
En plus de son romantisme très bien senti (ah quelle belle scène au moment où, sous une pluie battante, Darcy ouvre son cœur et déclare sa flamme à Elizabeth) ce film en costumes a le mérite de dresser un portrait très juste de la vie provinciale dans l’Angleterre de la fin du XVIIIème siècle.
En somme, une belle histoire d’amour qui bénéficie d’une mise en scène très dynamique et de très bonne composition classique de Dario Marianelli . Un film à consommer sans modération.

500 jours ensemble de Marc Webb (2009)
Premier film de Marc Webb, 500 jours ensemble est un film romantique pour le moins atypique. Le cinéaste a pris le parti de déstructurer le récit en donnant un film qui suit une logique certaine mais qui n'est pas linéaire. Pendant un bon moment on jongle au sein de ces fameux 500 jours, en passant par exemple d'une journée où les deux personnages principaux ne s'aiment plus (pas) pour revenir sur les premiers jours de la rencontre ou encore sur les moments agréables de la relation. Marc Webb réussit le tour de force de rendre son film passionnant avec non seulement ce récit non linéaire mais aussi et surtout avec une vraie réflexion derrière. Le cinéaste rappelle de façon très juste au spectateur que l'on peut soudainement passer de moments très agréables avec la personne aimée (la scène d'IKEA, la scène de la douche ou encore d'autres scènes très intimistes) à des moments beaucoup moins marrants, dans des lieux identiques, qui sont annonciateurs d'une prochaine rupture. Plus globalement, le film contient une vraie réflexion sur le couple contemporain, avec la crainte de tout un chacun que l'être aimé nous laisse tomber un jour.
Le film n'en conserve pas moins un certain optimisme. Car le propos de 500 jours ensemble est clair à ce sujet : si on perd l'être aimé, c'est peut-être tout simplement parce qu'il ne s'agissait pas de la bonne personne. Voilà un beau film qui parle d'amour qui mérite largement d'être vu.

Permalien 2760 mots par nicofeel Email , 3971 vues • 2 retours

14.03.11

06:00:00, Cat�gories: Top 10  

Je vous propose un avis sur mes 20 films romantiques préférés. J'ai classé ces films uniquement par ordre de sortie dans les salles. En effet, même si j’ai une préférence pour certains par rapport à d’autres, ces films m’ont tous plu pour des raisons diverses.

Casablanca de Michael Curtiz (1942)

Ce film qui est contemporain des événements qu’il montre des gens qui sont venus se réfugier à Casablanca (Maroc) afin de fuir le nazisme. Elles se retrouvent souvent Chez Rick, un café casablancais à la mode. Mais l’ennemi nazi n’est jamais loin…
Si Casablanca est de prime abord un superbe film sur l’idée de la nation (comment ne pas verser une larme ou avoir une pensée émue en entendant la Marseillaise dans le café alors que de nombreux nazis sont présents), son intérêt principal réside dans la romance qu’il développe. Regroupant un couple légendaire, à savoir Humphrey Bogart (qui joue Rick Blaine) et Ingrid Bergman, Casablanca est avant tout l’histoire de personnes qui se retrouvent face à leur destin. Le côté romantique du film est évident, avec une Ingrid Bergman tiraillée entre son ancien amour, Bogart et son actuel époux (interprété par Paul Henreid, un célèbre acteur allemand), un résistant venu temporairement se réfugier au Maroc. Plusieurs scènes sont à cet égard mémorables : je pense notamment au moment où Bogart déclare à Bergman : « Nous aurons toujours Paris », faisant allusion aux jours heureux passés ensemble ; il y a aussi le moment où Bogart demande à son fidèle pianiste Sam le morceau de musique qui lui rappelle sa bien-aimée (« Play it again Sam ! ») ; et puis il y a le fameux final du film avec l’acte héroïque de Bogart suivi du regard que lui lance Ingrid Bergman.

Le ciel peut attendre d’Ernst Lubitsch (1943)
Appréciant déjà particulièrement To be or not to be de Lubitsch, je lui préfère pourtant un autre film. Il s’agit donc de Le ciel peut attendre. Le film montre un américain, Henry Van Cleve, qui vient de décéder et doit se justifier de ses faits et gestes sur Terre au gardien de l’Enfer. Le film est donc continuellement en flash-backs. Il débute par la naissance d’Henry jusqu’à ses derniers jours. Si Ernst Lubitsch est comme à son habitude particulièrement cynique, il a par contre un regard tendre sur son couple vedette qui regroupe Don Ameche (Henry) et Gene Tierney (Martha). Avec son style de vie d’épicurien, Henry est d’ailleurs l’intermédiaire de Lubitsch, qui prône toujours dans ses films le plaisir de l’instant immédiat dont il convient de profiter. Véritable film testament (pour un film qui évoque la mort de surcroît !), Le ciel peut attendre est peut-être le plus grand film sur l’amour éternel. En effet, on constate tout au long du film que si Henry est un homme qui aime les femmes, il est par contre toujours resté fidèle à son épouse, Martha. D’ailleurs, lorsque cette dernière décède, son existence sur Terre devient terriblement morne. Et à la fin du film, alors qu’Henry s’attend à être envoyé en Enfer, le gardien lui signifie que c’est le paradis qui lui est promis. Et donc l’espoir de retrouver son épouse…

Sabrina de Billy Wilder (1954)
Le « fils spirituel » d’Ernst Lubitsch, le grand Billy Wilder, met en scène avec Sabrina Humphrey Bogart et la très gracieuse Audrey Hepburn. Il s’agit là d’une très belle comédie romantique qui peut paraître très classique dans sa construction. En effet, le film raconte l’histoire de Sabrina, qui se trouve être la fille du chauffeur de la famille Larrabee, une riche famille américaine. Sabrina aime le jeune David Larrabee (interprété par le grand William Holden), qui doit se marier pour apporter un contrat important dans la famille (Wilder gardant toujours son côté drôle et cynique sur la vie). David n’est pas indifférent à Sabrina et Linus Larrabee, son frère aîné, se dévoue pour distraire et écarter Sabrina de David. Comme on peut s’y attendre, Sabrina et Linus tomberont amoureux l’un de l’autre. Même si l’originalité n’est pas le maître-mot du film, il donne au spectateur ce qu’il veut voir : une belle comédie romantique, ponctuée de savoureux dialogues.

Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov (1957)
Le grand réalisateur russe de Soy Cuba est également très connu pour Quand passent les cigognes, film avec lequel il a obtenu la Palme d’Or à Cannes. L’histoire se déroule en Russie en 1941. Véronika et Boris s’aiment mais la guerre va séparer les deux tourtereaux. En effet, Boris part sur le front. N’ayant plus de nouvelles de l’être qu’elle aime, Véronika finit par épouser un cousin de Boris. Mais évidemment, son cœur est toujours pour celui-ci. Ce que ne sait pas Véronika, c’est que Boris est mort sur le front. Lorsque la guerre se termine et que les soldats rentrent chez eux, Véronika a toujours l’espoir de revoir son Boris. Elle ne pense qu’à lui. La mise en scène majestueuse de Kalatozov rend bien compte du drame de Véronika, notamment à la fin du film où, perdue au milieu d’une foule immense, elle a toujours le secret espoir de revoir Boris. Mais cet amour est à jamais perdu. Et c’est alors qu’on voit dans le ciel passer des cigognes. Symbole évident de cet amour sacrifié mais aussi symbole de paix, la fin de la guerre venant d’être proclamée.

Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961)
Le titre original du film (Breakfast at Tiffany’s) s’explique de deux façons. Tout d’abord, Breakfast at Tiffany’s est le titre du roman de Truman Capote dont est adapté le film. Ensuite, ce titre s’explique par le fait que l’héroïne, Holly Golightly, jouée par la ravissante et très « fashionable » sur le coup Audrey Hepburn, prend son petit déjeuner en observant les vitrines remplies de diamants de la joaillerie Tiffany’s. Holly, qui provient d’un endroit paumé des Etats-Unis, s’est installée à New York dans le but de vivre la grande vie. C’est pourquoi elle a décidé de faire un mariage d’argent avec un riche brésilien. Mais cela ne sera pas le cas. Un certain Paul Varjak (interprété par George Peppard) vient d’emménager juste à côté de chez elle. Il tombe rapidement amoureux de la belle, laquelle n’a de cesse de le taquiner. Car Holly a choisi la fortune à l’amour. En tout cas le pense-t-elle. C’est à la fin du film qu’intervient cette très belle scène romantique (magnifiée par le morceau Moon river d’Henry Mancini) où Paul, assis avec Holly dans un taxi, tente de l’empêcher de se marier avec José. Il finit par lui avouer qu’il l’aime. Mais cela ne la touche pas. Il lui dit alors que les gens sont faits pour tomber amoureux l’un de l’autre car c’est la seule façon d’accéder au bonheur. Il sort alors du taxi. Emue, Holly sort ensuite et ces personnes s’embrassent sous une pluie battante après être partis à la recherche du chat de Holly. L’avenir leur appartient. Fin du film
Avec Diamants sur canapé, Blake Edwards dresse un superbe portrait de femme, toujours en déséquilibre et constamment tiraillée entre plusieurs espoirs.

Embrasse-moi idiot de Billy Wilder (1964)
Mon « Wilder » préféré. Dans ce film, Billy Wilder a notamment choisi de se moquer du mariage. C’est une des raisons pour lesquelles à l’époque, le film n’a pas plu à la critique et a été un échec commercial. Le pitch de base est qu’un chanteur de charme, Dino (le séducteur Dean Martin) tombe en panne dans une ville du Nevada. Le professeur de piano Orville Spooner (joué par Ray Waltson) l’accueille chez lui, voyant là l’occasion de lancer sa carrière de compositeur de chansons. Dino signale rapidement qu’il veut de la compagnie pour la nuit et notamment l’épouse d’Orville. Mais ce dernier est amoureux fou de sa dévouée épouse (jouée par Felicia Farr) , à tel point que cela en devient maladif. Il trouve alors un motif pour la renvoyer du domicile conjugal et la faire « remplacer » par Polly, une serveuse dans un bar, une « fille facile » (jouée par Kim Novak). Dino, véritable homme à femmes, ne voit pas le subterfuge. Mais l’histoire ne se déroule pas comme prévu…
Dans cette comédie, même si Wilder est comme à son habitude extrêmement cynique, il n’en reste pas moins vrai que son film est traversé de beaux moments de romantisme. Les acteurs sont pour beaucoup dans la réussite de ce film qui oscille habilement entre critique de la société américaine et tolérance (en matière amoureuse notamment) à l’égard d’autrui. Kim Novak interprète d’ailleurs brillamment le rôle de cette fille supposée facile qui elle aussi, au fond, ne cherche qu’une chose, le bonheur. Et donc un compagnon pour la vie. Quant à Ray Waltson, il joue très bien le rôle du mari jaloux, qui ne se rend pas compte de la chance qu’il a d’être avec son épouse qui le vénère. Ou s’il s’en rend compte, c’est quand il ne l’a plu. C’est alors qu’il comprend son erreur et va tout faire pour la reconquérir (superbe plan final). De beaux sentiments, de brillants dialogues, des acteurs épatants, une mise en scène très dynamique font d’Embrasse-moi idiot un très grand film.

Avanti! de Billy Wilder (1972)
Encore un film de Billy Wilder que j’adore. Et là encore, le réalisateur américain joue sur plusieurs degrés. En effet, son film est un hymne à la vie et à l’amour qui se construit paradoxalement à l’occasion de deux décès.
Wendell Armbruster (joué par l’excellent Jack Lemmon) se rend sur une île italienne afin d’enterrer son père mort sur son lieu de vacances. Ce businessman ne se fait absolument au rythme lent des italiens et il apprécie très modérément sa voisine d’hôtel, Mrs Piggott (jouée par Juliet Mills), qui se trouve être la fille de la maîtresse de son père ! En fait, Wendell et Pamela, que tout sépare d’un point de vue économique et culturel, sont réunis pour enterrer respectivement leur père et leur mère. Comme on peut s’y attendre avec Wilder, les deux protagonistes n’auront de cesse de s’envoyer des pics avant de finalement découvrir qu’ils sont fait l’un pour l’autre. C’est d’ailleurs presque à la fin du film que Pamela (le prénom de Mrs Piggott) déclare à Wendell Avanti c’est-à-dire en italien Avancez ! Il l’embrasse et ce que l’on pouvait pressentir arriva. Une romance qui, comme je l’ai dit au début, a comme origine deux décès ; d’ailleurs Wendell ne cesse de questionner tout au long du film Pamela pour savoir quelle relation leurs parents ont eu. En cela, cette belle comédie romantique, qui est comme d’habitude chez Wilder doublée d’un ton très drôle (et sarcastique), est ce qu’appelle l’universitaire Stanley Cavell (grand philosophe contemporain) « la comédie du remariage ». On peut penser qu’à l’instar de leurs parents, Wendell et Pamela se retrouveront l’été pour passer du bon temps ensemble. Finalement, ce qui est troublant dans Avanti, c’est que dans un premier temps Wendell Armbruster découvre la liaison adultérine de son père et la condamne, avant de la reproduire lui-même telle quelle, avec de surcroît la fille de la maîtresse de son père.

Elle de Blake Edwards (1979)
Le résultats de l’usure du temps sur l’amour. C’est ce que peut faire penser cette très belle comédie de Blake Edwards.
Le film montre un homme, George Webber, qui a tout pour être heureux : c’est un compositeur renommé, il a une compagne, Sam, qui l’aime. Ils vivent chacun de bons moments ensemble. Oui mais voilà George a 42 ans (Sam 38) et il sent qu’il lui manque quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. C’est alors qu’il voit Jenny, « Elle » (jouée par la plantureuse Bo Derek), une femme très belle qui est sur le point de se marier. George ne va penser qu’à cette femme, la suivre partout où elle va jusqu’au moment où il va enfin réussir à lui faire l’amour (sur le Boléro de Ravel). En quelque sorte, la compagnie de cette femme est pour George une cure de jouvence. Mais cette femme n’est pas la femme de sa vie, il sait pertinemment qu’il ne pourra pas passer le reste de son existence avec « Elle ». C’est alors qu’il rentre chez lui et comprend que la femme de sa vie est bien entendu Sam. Il réussit d’ailleurs à la reconquérir en chantant cette merveilleuse chanson : « It’s easy to say I love you (c’est facile de dire je t’aime). There’s only one way to say I love you (il y a une seule façon de dire je t’aime).
Elle évoque avec une justesse de ton incroyable l’inutilité d’aller voir ailleurs quand la femme que vous aimez et qui vous aime est là, juste à côté de vous.

Princess Bride de Rob Reiner (1987)
N’ayant pas été très convaincu au départ par ce film que je trouvais au départ trop guimauve, je l’ai depuis revu et apprécié à sa juste valeur.
Avec Princess Bride, Rob Reiner réalise un film furieusement romantique en remettant au goût du jour le conte de fées.
Le scénario de base est qu’un petit garçon malade se voit raconter par son grand-père l’histoire de la princesse Bouton d’Or (la belle Robin Wright Penn) qui, au pays imaginaire de Florin, tombe amoureuse de son garçon d’écurie, Westley (Cary Elwes). Mais évidemment de nombreuses péripéties vont arriver avant que l’un et l’autre ne se retrouvent pour toujours. Le film est aussi pour Rob Reiner l’occasion de rendre hommage de manière décalée aux films de cape et d’épée ; son héros pouvant faire penser à un acteur aussi mythique qu’Erol Flynn (Les aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz). Dans ce film d’aventures situé dans un pays imaginaire, Rob Reiner exalte les sentiments de courage, de dépassement de soi, d’Amour que l’on peut trouver dans les chansons de geste.
En somme, une belle histoire d’amour pour petits et grands.

Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner (1989)
Deux ans après The princess bride, Rob Reiner réalise Quand Harry rencontre Sally, film considéré par beaucoup (dont je fais partie) comme l’un des essentiels du film romantique.
Le film raconte les relations de deux célibataires, Harry (joué par Billy Cristal) et Sally (Meg Ryan). Ces deux personnes vont se fréquenter pendant plusieurs années. Après s’être détestés, ils deviennent les meilleurs amis du monde. Ils se racontent tout de leur vie privée, pour avoir l’un et l’autre le point de vue d’un ami sur le sexe opposé.
Mais finalement Harry et Sally ont énormément de points communs. Pourtant, ils ne sortent pas ensemble.
Le film a également le mérite de poser une question intéressante : peut-on passer de l’amitié à l’amour pour quelqu’un ?
Eh bien, heureusement, pour toutes les âmes romantiques, ce film répond par l’affirmative.
En définitive, ce film frais, servi par de très bons acteurs et des dialogues brillants qui évoquent bien les rapports complexes entre hommes et femmes, mérite d’être vu et revu.

Permalien 2786 mots par nicofeel Email , 2671 vues • 1 r�action

13.03.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Never let me go

Réalisateur : Mark Romanek

Durée du film : 1h43

Date de sortie au cinéma
: 2 mars 2011

Avec : Carey Mulligan (Kathy), Keira Knightley (Ruth), Andrew Garfield (Tommy), Charlotte Rampling (miss Emily), Sally Hawkins, etc.

Par Nicofeel

Après avoir été révélé par le thriller psychologique Photo obsession, Mark Romanek revient derrière la caméra pour adapter le roman Remains of the day de Kazuo Ishiguro, qui a lui-même écrit le scénario du film.
On apprend en préambule du film que dans les années 50 la médecine fit des progrès importants et qu'en 1967 les gens vivaient en moyenne 100 ans. Tiens, tiens, comment est-ce possible ?
Eh bien des gens peu scrupuleux en matière d'éthique – on en saura pas plus sur ce point – ont créé des clones thérapeutiques. Ainsi, toute la première partie du film se déroule dans diverses institutions où des enfants, qui n'ont jamais eu idée de ce que sont des parents, sont conditionnés dès leur plus jeune âge. Le but de l'existence de ces enfants : faire d'eux des donneurs d'organes une fois qu'ils auront atteints l'âge adulte. Le conditionnement qu'ils subissent est d'ailleurs tellement fort qu'ils ne cherchent même pas à quitter cette société quasi totalitaire, qui ne leur propose aucun avenir. A la différence des héros de films comme L'âge de cristal ou The island, ces jeunes gens prennent avec philosophie ou tout simplement avec tristesse mais sans aucune envie de révolte, l'unique choix qui leur est laissé.
Cela n'empêche pas que le sujet qui est traité dans ce film est brûlant et n'est pas sans rappeler des films de science-fiction tels que Bienvenue à Gattaca ou The island. Sauf qu'ici le propos qui est développé est encore plus prenant puisqu'il se déroule une époque qui est très proche de nous, vu qu'il se déroule durant les « 30 Glorieuses ».
Le film de Mark Romanek qui est très sobrement mis en scène fait froid dans le dos. Comment comprendre que dans nos démocraties, qui sont normalement respectueuses du genre humain, on se mette à élever des clones, comme on élève des poulets en batterie. Le degré de liberté de ces clones est d'ailleurs réduit à sa plus simple expression puisqu'ils sont pistés via un bracelet magnétique qu'ils ont sans cesse sur eux et qu'ils doivent utiliser pour badger lors de chaque journée qui passe. Le film pose de vraies questions éthiques puisque l'on voit bien que ces jeunes gens ressentent des émotions et agissent comme n'importe quel être humain. Ils ont bien une âme. C'est la raison pour laquelle on peut se demander pourquoi leur vie à eux doit s'écourter pour profiter à d'autres. On ne peut être qu'inquiet de constater que tout le monde est au courant de l'existence de ces clones et que ni les médecins ni les infirmiers ne sont choqués par le fait d'enlever la vie à des jeunes gens.
Le film est d'autant plus prenant qu'il adopte un ton sérieux de bout en bout. Si Mark Romanek greffe une histoire d'amour dans ce film entre les deux personnages principaux, Kathy qui est accompagnante (elle accompagne les donneurs d'organes) et Tommy, il n'empêche que le sursis qu'ils espèrent (obtenir plus de temps de vie avant de donner des organes) n'est qu'un espoir naïf, voire même un leurre. L'issue est inéluctable. Dès le départ, on se doute qu'il n'y aura aucune échappatoire. Si l'on a inculqué à ces donneurs d'organes le terme de terminer en parlant de la fin de leur vie au lieu de celui de mourir – comme s'ils n'étaient pas des êtres dotés d'une vie – cela ne change rien à leur situation qui est fondamentalement dramatique. Entre un et trois dons (selon la gravité de l'organe à donner) ils meurent comme si de rien n'était.
Traité de manière clinique avec des couleurs grisâtres, Never let me go est un film plutôt pessimiste sur le genre humain. C'est aussi un film qui invite à s'interroger sur les progrès de la science. Il ne faudrait pas que les progrès considérables que l'on vit chaque jour soient utilisés de façon douteuse sur le plan éthique.
Bénéficiant d'un scénario particulièrement intéressant, d'une mise en scène solide et d'une belle photographie qui accroît le côté désespéré de l'ensemble, Never let me go peut aussi s'appuyer sur une distribution de premier choix. Révélation du film Une éducation, Carey Mulligan apporte une vraie touche émotionnelle à ce film en interprétant le rôle de Kathy, une jeune fille amoureuse de son ami Tommy. Ce dernier est joué par Andrew Garfield, vu notamment dans The social network. Dans Never let me go, il rend bien la pareille à Carey Mulligan en jouant un jeune homme manquant de repères et d'assurance. Dans le rôle de la fille venue empêcher un couple naturel de se former, on retrouve Keira Knightley. La distribution du film comprend également les actrices Charlotte Rampling et Sally Hawkins qui sont là pour conditionner les jeunes clones.
Au final, Never let me go n'est certes pas le film de l'année, il n'en demeure pas moins un film très intelligent qui pose de nombreuses questions et qui n'a pas besoin d'avoir recours à de multiples effets spéciaux pour nous mettre en garde contre les dangers de la science.
Le film prend d'autant plus de résonance quand on voit ce qu'est capable de faire la science avec des embryons.

Permalien 956 mots par nicofeel Email , 1906 vues • 1 r�action

12.03.11

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les tueurs de l'éclipse

Réalisateur : Ed Hunt

Durée du film
: 1h25

Date de sortie au cinéma
: 1982 (inédit en DVD)

Avec : Lori Lethin, Melinda Cordell, Julie Brown, Joe Penny, Bert Kramer, K.C. Martel, Susan Strasberg, José Ferrer, etc.

Par Nicofeel

Deuxième et dernier d'Ed Hunt après L'invasion des soucoupes volantes (1978), Les tueurs de l'éclipse est un petit film d'horreur encore inédit en DVD à ce jour.
Est-ce que son absence des bacs à DVD serait dû à une qualité assez pauvre du film ?
Absolument pas. En effet, sans avoir l'air d'y toucher, Ed Hunt livre en 1h25 un film d'horreur très efficace.
L'histoire est tirée par les cheveux puisqu'elle raconte que trois bébés sont nés pendant une éclipse de pleine lune le 09 juin 1970 dans la même maternité, dans la petite ville de Meadowvale en Californie. L'action du film va se dérouler 10 ans plus tard, juste un peu avant que ces trois enfants ne fêtent leur dixième anniversaire.
Forcément, dit comme cela, le film n'apparaît n'est pas très crédible mais on s'en moque un peu car on est dans un film d'horreur de série B et ce n'est pas la véracité des événements qui nous intéresse mais plutôt le traitement de ce qui va se passer.
Et sur cet aspect des choses, le film est vraiment très intéressant. En effet, les trois enfants nés pendant l'éclipse – Debbie ; Curtis et Steven - sont loin d'être recommandables. Visiblement assez différents de leurs petits camarades du même âge, ils ne pensent qu'à tuer des gens.
L'une des premières scènes du film fait penser à un slasher avec ce couple de jeunes qui se bécote dans un cimetière et se fait tuer par un mystérieux tueur. Sauf qu'ici le tueur n'est pas la personne auquelle on peut penser immédiatement. Il s'agit d'un enfant.
Le film a d'ailleurs la bonne idée d'être assez sérieux sur son fond. Pas de blagues débiles qui émaillent le film. Seuls ces trois enfants font preuve parfois d'humour (Debbie en parlant de sa grande sœur : « sa cervelle est dans son soutien-gorges »), qui se révèle assez noir. C'est en tout cas le côté extrêmement froid des actes de ces enfants qui fait peur. Ainsi, ils n'hésitent pas à tuer leur professeur avec une arme, et en plus à tuer certains membres de leur famille (très belle scène de la flèche). Le film est glaçant car les gens qui sont présentés dans le film ne peuvent pas se douter que ce sont ces enfants qui sont des tueurs. D'autant que la jeune fille, Debbie, a l'air charmante. C'est pourtant elle qui, derrière son air angélique, est la plus cinglée et demande à ses deux camarades de tuer des gens. En outre, elle garde auprès d'elle un cahier rempli de coupures de journaux sur les gens qu'ils tuent, comme s'il s'agissait de trophées.
Si le scénario du film est assez astucieux et que les enfants qui jouent le rôle de ces tueurs pour le moins originaux sont crédibles dans leurs rôles, il faudra également noter l'apport de la bande son du film, signée Arlon Ober, qui donne un côté stridant et stressant à ce long métrage. Cela renforce indéniablement l'étrangeté de voir ces enfants qui n'éprouvent aucun sentiment et sont satisfaits des méfaits qu'ils commettent.
Pour autant, Les tueurs de l'éclipse n'est pas dénué de défauts. Loin s'en faut. Quelques scènes sont illogiques, comme le coup du gamin qui sait conduire et poursuit une jeune femme en voiture dans une déchetterie ou encore le coup de la mère de famille qui laisse sa fille seule pendant deux jours alors que des meurtres ont lieu dans la ville.
Et puis, même si cela n'est pas répréhensible en tant que tel, le cinéaste agrémente son film de plusieurs scènes de nudité qui ne sont pas d'une grande utilité. Mais bon, il faut voir que le film est avant tout destiné à la base à un public d'adolescents ou d'adultes fans de films d'horreur. Dès lors, l'aspect nudité correspond bien à des éléments que l'on retrouve dans certains films d'horreur.
Au final, malgré quelques petits défauts, Les tueurs de l'éclipse s'avère être une excellente surprise. Mené tambour battant avec un nombre important de scènes de meurtres et une thématique originale, le film est très appréciable. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il soit prochainement édité en DVD pour un éditeur français.

Permalien 811 mots par nicofeel Email , 2354 vues • 2 retours

11.03.11

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Carancho

Réalisateur : Pablo Trapero

Durée du film : 1h47

Date de sortie du film : 2 février 2011

Avec : Ricardo Darin (Sosa), Martina Gusman (Lujan), etc.

Par Nicofeel

Première cause de mortalité en Argentine, les accidents de la route sont l'objet d'un véritable business dans ce pays.
Le chef de file du cinéma argentin contemporain, à savoir Pablo Trapero, a choisi de partir de ce sujet pour mettre en scène son nouveau long métrage.
Proche du documentaire, comme dans nombre de ses films (El Bonaerense, Leonera), Pablo Trapero entend coller à la réalité et être au cœur de la société actuelle.
Le film va faire le portrait d'un pays, l'Argentine, qui se trouve dans un véritable chaos. En effet, de nombreuses personnes entendent passer outre les lois pour en tirer profit. C'est le cas du personnage principal du film, Sosa (Ricardo Darin), un avocat déchu, qui est un rapace (littéralement un carancho, d'où le titre du film) car il profite des accidents de la route pour en faire un business florissant. Sosa travaille au sein de la Fondation, dont le nom pourrait faire penser à une association de défense de personnes victimes d'accidents de la route. Mais cela n'est pas le cas. Bien au contraire. Au sein de cette société, Sosa, comme ses autres collègues, fait croire aux gens qu'ils sont venus les aider pour qu'ils touchent un maximum d'argent auprès des assurances. Ils oublient de dire l'essentiel : ils vont très largement se rémunérer et ne donner au final qu'une faible part de l'argent due aux victimes ou aux parents de la victime si cette dernière est décédée. C'est évidemment cette attitude qui vaut à ces gens le surnom peu flatteur de rapaces.
Mais il y a pire. Le film montre que ce marché lié aux accidents de la route profite à un nombre important de personnes, et pas forcément à ceux que l'on pense. Outre d'anciens avocats peu scrupuleux, ce système profite à des urgentistes et même des policiers. On a affaire à une véritable mafia qui est parfaitement rodée.
A tel point d'ailleurs que les rapaces sont parfois à l'origine de faux accidents de la route. C'est lors de l'un d'eux que Sosa rencontre l'autre personnage principal du film, la belle Lujan, une médecin-urgentiste.
Au sein d'une Argentine chaotique, le réalisateur Pablo Trapero réussit à nous faire croire à une histoire d'amour hautement improbable à la base entre deux personnes complètement opposées : l'une ne recherche que le profit, quitte à mettre la vie de certains citoyens en danger et l'autre n'a d'autre but que de sauver la vie des gens qu'elle est amenée à ausculter. La première fois où ces deux personnes boivent un verre ensemble est d'ailleurs caractéristique de l'ensemble du film. Sosa fait un pari avec Lujan sur le nombre de voitures qui vont griller le feu rouge sur la rue adjacente et s'il a raison, il pourra l'embrasser : dans cette scène il est tout à la fois question du danger avec ces voitures qui ne respectent pas le code de la route mais aussi de l'envie de Sosa de sortir avec cette belle femme.
Le réalisateur argentin parvient progressivement, par petites touches, à nous faire croire à cette histoire d'amour. Il faut dire que l'un et l'autre ont en commun d'être seuls et d'être sur la corde raide : Sosa commence à être fatigué par ce boulot qui ne lui plait pas – il souhaiterait pouvoir exercer à nouveau le métier d'avocat – et Lujan n'en peut plus de travailler un nombre d'heures très important. Elle en est réduite à se droguer pour tenir le coup.
Avec une mise en scène proche des personnages principaux, où les corps sont au cœur de tout, on voit d'autant plus que ces gens sont épuisés par cette société qui les broie pour des raisons diverses. Sosa a beau vouloir changer de vie pour pouvoir être pleinement avec Lujan, cela n'est pas facile car il fait partie d'un système infernal qu'on ne quitte pas comme on veut. C'est comme s'il voulait quitter une mafia. On ne part pas comme ça. C'est ce que lui font comprendre plusieurs personnages qui ne sont pas d'une fréquentation des plus recommandables. Il faut dire que dans ce film peu de personnages sont appréciables. D'autant que la plupart des scènes ont lieu de nuit, ce qui accroît le côté sombre du film.
Les personnages sont rarement dans la lumière, hormis cette belle scène où Sosa et Lujan dansent ensemble dans une fête familiale. Il faut dire que cette lumière est justifiée car c'est à ce seul moment que Sosa se « rachète » une bonne conscience en expliquant les arnaques de la fameuse Fondation.
Dès lors, le seul vrai personnage positif de bout en bout est celui de Lujan qui accepte de travailler comme une damnée à l'hôpital, mettant à jour au demeurant les faibles moyens dont disposent les hôpitaux en Argentine. C'est cette même Lujan qui accepte de tout plaquer par amour pour Sosa. Ce n'est donc absolument pas une histoire d'un jour entre ces deux-là mais bien une histoire d'amour sincère.
La crédibilité de cet amour tient d'autant plus que les deux acteurs principaux, Ricardo Marin (vu dans l'excellent film Dans ses yeux) et Martina Gusman (la femme du réalisateur, vue dans ses deux précédents longs métrages, notamment le très beau Leonera) sont parfaits dans le rôle de Sosa et de Lujan. Leur jeu toujours très juste permet au film d'être extrêmement prenant.
Au final, outre la romance très fragile qu'il arrive admirablement à instaurer entre deux personnes aux idéaux opposés à la base, Carancho demeure un film particulièrement noir et révélateur d'un chaos ambiant. Il s'achève d'ailleurs de la même façon qu'il a commencé, c'est-à-dire par un accident. Véritable choc pour le spectateur, Carancho est surtout un film qui dénonce l'attitude de certains qui profitent de la misère sociale d'une partie du peuple argentin. Avec Leonera, Carancho constitue sans nul doute le film le plus abouti de son auteur.

Permalien 1057 mots par nicofeel Email , 1361 vues • 1 r�action

10.03.11

07:05:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le discours d'un roi

Réalisateur
: Tom Hooper

Durée du film
: 1h45

Date de sortie au cinéma : 2 février 2011

Avec : Colin Firth (George VI), Helena Bonham-Carter (Reine Elizabeth), Geoffrey Rush (Lionel Logue), Guy Pearce (Edouard VIII), Eve Best (Wallis Simpson), etc.

Par Nicofeel

Plutôt cantonné jusque-là à la réalisation de séries télévisées (Cold feet ; Suspect n°1 ; Elizabeth I), Tom Hooper se lance dans un de ses premiers films de cinéma avec Le discours d'un roi. Il s'agit d'un biopic qui raconte l'accession au trône d'Angleterre de George VI, père d'Elizabeth II. Si l'histoire des rois passionne toujours autant les gens, celle-ci à de quoi intéresser car initialement George VI n'aurait dû devenir roi d'Angleterre. Son frère aîné, Edouard VIII a renoncé au trône pour vivre avec une américaine en instance de divorce. Dès lors, c'est son frère cadet, le duc d'York Albert, qui devait reprendre sa place. Sauf que ce duc d'York, surnommé Bertie, est bègue. Il va donc devoir combattre son handicap pour monter sur le trône d'Angleterre.
Le réalisateur Tom Hooper montre très bien l'histoire de cet homme, devenu roi contre toute attente. Mais avant d'en arriver là, le duc d'York doit résoudre son problème de bégaiement. Car il est bien difficile d'être un homme public et de faire de nombreux discours lorsque l'on est un roi. D'ailleurs, cela n'est pas un hasard si le film débute par un discours que prononce le duc d'York. Il montre toute la difficulté pour cette homme de faire face à pression due à son rang et à la pression d'être un homme public. Son incapacité à parler distinctement révèle son problème de bégaiement et est pour lui un grand moment de solitude.
Dès lors, on comprend pourquoi il cherche le moyen de se débarrasser de son handicap. C'est le cœur même du film que la relation qui va 'établir entre un orthophoniste hors normes et ce futur roi. Le thérapeute en question est Lionel Logue, un acteur raté qui officie dans un endroit miteux, loin des fastes des rois. Malgré la différence de classe sociale qu'il y a entre ces deux hommes, dès le départ Lionel Logue tient à ce que la relation soit d'égal à égal. C'est la raison pour laquelle il appelle le duc d'York Bertie. Les méthodes employées par Lionel Logue pour « guérir » le futur George VI sont loin d'être académiques. En effet, le duc d'York se met à danser et à chanter. Et puis il se met à proférer des insultes, ce qu'il ne fait jamais en raison de son étiquette. En fait, Lionel invite Bertie à se déstresser et à faire le vide autour de lui. Le film ne tombe à aucun moment dans une sorte de niaiserie ou à tout le moins dans une évolution logique qui amènerait les deux hommes à devenir immédiatement des amis ou des complices. Non, la relation est émaillée de vrais conflits entre le thérapeute et son malade.
On appréciera dans ce film le fait que le duc d'York s'ouvre à cet homme, permettant de comprendre que son bégaiement est lié à un traumatisme dont il a été victime étant jeune : un frère aîné qui s'est moqué de lui ; l'obligation d'être droitier alors qu'il était gaucher ; une nourrice tyrannique.
Si le film est intéressant par sa capacité à mélanger avec brio petite et grande histoire, il vaut surtout par sa distribution quatre étoiles.
Ce film ne serait rien sans ses acteurs. Colin Firth est bluffant dans le rôle de cet homme qui souffre à cause de son bégaiement. L'acteur a dû faire un sacré travail au niveau de sa diction pour arriver à un tel résultat. A ce sujet, il convient bien évidemment de voir ce film en version originale sous-titrée. Colin Firth dégage un vrai charisme dans le rôle de ce roi George VI. Il est d'ailleurs très probant lors de la dernière scène du film où il doit lire le discours qui va engager l'Angleterre en guerre contre l'Allemagne. Déterminé à dépasser son handicap dû au bégaiement et à apporter tout son soutien à son peuple, le roi George VI va, avec l'aide en coulisses de Lionel Logue, lire ce discours qui est émotionnellement très fort. La chose n'est pas aisée car ce discours passe à la radio, moyen de communication qui se développe à cette époque. Voilà en tout cas une scène qui clôt de belle manière ce film.
Colin Firth, qui a obtenu l'oscar pour sa prestation dans Le discours d'un roi, n'est pas le seul à féliciter sur ce film. Geoffrey Rush est parfait dans le rôle de Lionel Logue, véritable trublion qui fait sortir de ses gonds son futur roi, mais tout cela dans le but de lui faire oublier son bégaiement. Tour à tour drôle et touchant, Geoffrey Rush rend bien la pareille à Colin Firth.
De son côté, Helena-Bonham-Carter, révèle également un personnage charismatique, en jouant l'épouse de George VI. C'est elle qui va trouver Lionel Logue et c'est elle qui pousse le père de ses deux enfants à se motiver. Elle n'est pas pour autant obnubilée par le pouvoir, comme le prouve cette scène où elle avoue à son époux que si elle l'a épousé, c'est qu'elle pensait qu'il ne serait jamais roi et qu'elle aurait donc une vie privée, ce qui n'est pas le cas des têtes couronnées et de leur famille.
Bénéficiant d'une histoire forte et d'acteurs de grande classe, Le discours d'un roi n'est pas pour autant le film incontournable. L'histoire ne comprend pas vraiment de véritables rebondissements, si ce n'est les querelles entre George VI et Lionel Logue. Surtout, la mise en scène est plus fonctionnelle qu'autre chose.
Au final, Le discours d'un roi demeure un film intéressant par son scénario où pour une fois à l'écran le bégaiement n'est pas destiné à faire rire mais il est considéré comme un handicap. Par ailleurs, ce film mélange adroitement petite et grande histoire et bénéficie d'excellents acteurs. Ce sont là des qualités suffisantes en soi permettant de recommander ce film à autrui.

Permalien 1079 mots par nicofeel Email , 1346 vues • R�agir
06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : True grit

Réalisateurs
: Ethan et Joel Coen

Durée du film : 2h05

Date de sortie du film
: 23 février 2011

Avec : Jeff Bridges (Rooster Cogburn), Hailee Steinfeld (Mattie Ross), Matt Damon (LaBoeuf), Josh Brolin (Tom Chaney), Barry Pepper (Ned Pepper), etc.

Par Nicofeel

Si l'on excepte l'excellent No country for old men, les frères Coen sont en sévère perte de vitesse depuis un bon moment, alternant films mauvais ou ennuyeux (Ladykillers, A serious man) et comédies vite oubliables (Intolérable cruauté, Burn after reading). C'est peut-être dès lors pour relancer leur carrière que les frères Coen ont eu l'idée de mettre en scène un western. Il faut croire aussi que le succès du remake de 3h10 to Yuma leur a donné des idées.
Car de la même manière que pour 3h 10 to Yuma, True grit n'est rien d'autre que le remake d'un western plus connu en France sous le titre de 100 dollars pour un shérif. Solidement mis en scène par Henry Hathaway, même si c'est loin d'être un western majeur, 100 dollars pour un shérif avait été réalisé dans un contexte particulier, en 1969, à un moment où le western connaît ses derniers moments. Et c'était d'ailleurs tout un symbole de voir que le rôle principal du film était interprété par un John Wayne loin de sa classe habituelle, jouant un homme vieillissant et quelque peu alcoolique. Pour autant, l'humanisme de son personnage lui avait permis de rafler son unique oscar.
Ici, dans la version 2011, il n'y a pas de contexte remarquable. Le western n'a plus de réelle existence, à tel point que les seuls westerns auxquels on a droit sont des remake. Sacré manque d'originalité !
Les frères Coen livrent en fait un film où ils reprennent quasiment plan par plan le film d'Henry Hathaway. Si le spectateur n'a pas vu le film de 1969, cela ne le choquera pas. Mais pour celui qui l'a vu, le repompage est manifeste. Les frères Coen n'ont fait aucun ou à tout le moins peu d'efforts. Le scénariste n'a pas dû être trop fatigué sur ce coup-là !
Le film raconte donc l'expédition d'un shérif alcoolique, d'un ranger et d'une adolescente pour retrouver la trace du tueur du père de cette dernière.
Le seul véritable apport des frangins Coen est un excès de violence qu'il n'y avait pas dans le matériau d'origine. C'est flagrant dans la scène où deux hommes sont tués, dont l'un se retrouve avec la main coupée en gros plan. Une sacrée tuerie qui apporte une nouvelle vision du film dans son rapport à la violence.
Pour le reste, les écarts par rapport au film de 1969 ne sont bien souvent que minimes et surtout ne sont pas forcément justifiés.
Le choix de faire séparer à plusieurs reprises le duo Rooster Cogburn, Mattie Ross et le ranger LaBoeuf n'est pas des plus judicieux. Car ce trio se révélait efficace tant dans les scènes d'action que dans les scènes plus intimes dans le film de 1969.
Mais le plus dérangeant est sans conteste la fin du film qui est vraiment bâclée. La mort héroïque du ranger dans le film d'Henry Hathaway était sans conteste une scène émotionnellement forte. Là, le choix de le faire vivre et a fortiori de ne plus en entendre parler comme s'il n'avait jamais existé n'est pas génial. Et puis la fin extrêmement nostalgique du film d'Hathaway avec cette superbe scène sur la tombe du père de Mattie Ross avec un Rooster Cogburn et une Mattie Ross qui font corps ensemble et déclarent toute l'amitié qu'ils ont l'un pour l'autre était magnifique. Elle a été remplacée par une scène ridicule où l'on apprend 25 ans après les faits qui viennent de se dérouler que Cogburn se produisait dans un cirque (!) et que, manque de pot, Mattie vient juste de le rater car il est décédé trois jours plus tôt ! Franchement, les frères Coen manquent vraiment de subtilité. Tout comme ils manquent de finesse quand ils décident de faire tuer le cheval de Mattie par Cogburn. Si ce cheval est fatigué, pourquoi ne pas tout simplement le laisser partir au lieu de l'épuiser sauvagement. Quand on sait l'importance du lien entre le cheval et l'homme dans un western, on se dit que les frères Coen n'ont décidément pas compris grand chose.
Et puis True grit est moins bon que le film orignal par son casting. Certes, Jeff Bridges est très drôle (voir par exemples le coup où il se moque de l'homme blessé dans la cabane en le traitant de cul de jatte ou encore les nombreuses fois où il harangue le ranger qui est joué par Matt Damon, notamment quand ce dernier, bien qu'ayant la langue abîmée, se mette pourtant à parler en latin !) et même parfois très humain envers Mattie. Il n'empêche. Il n'arrive pas à nous faire oublier un John Wayne particulièrement charismatique et surtout très humaniste. A l'instar du personnage joué par Jeff Bridges, John Wayne incarnait un Rooster Cogburn qui s'en prenait continuellement à LaBoeuf. Mais il y avait dans le film d'Hathaway une vraie permanence car les remarques de Cogburn concernaient souvent le fait que le ranger avait du mal à toucher sa cible (« Une autre fois vise le cheval, peut-être que t'auras Ned Pepper ! »), et visait du coup le cheval de ses adversaires. Ces éléments sont importants car il y a un lien avec une des scènes de fin où le ranger va réussir avec une chance inespérée à sauver Cogburn en tirant à très longue distance.
Mais le vrai point noir du casting est sans nul doute le personnage de Mattie. Hailee Steinfeld n'est pas mauvaise en tant que tel mais elle ne colle pas du tout au personnage. Ici, elle est certes déterminée à se venger mais elle reste très effacée aux côtés de Jeff Bridges et Matt Damon. Et puis avec ses nattes et son air juvénile on dirait vraiment une enfant. Dans le film de 1969, Henri Hathaway avait eu la bonne idée de faire de Mattie Ross une adolescente aux airs de garçonne, particulièrement motivée et qui n'avait pas pour habitude de mâcher ses mots, notamment devant Cogburn et LaBoeuf, ce qui donnait lieu par instants à des moments de franche rigolade, comme cette scène où elle déclare à LaBoeuf : « Monsieur je ne suis pas en admiration devant vous mais vous vous admirez tant que ça doit vous suffire. » Dans le film des frères Coen, Mattie Ross est plus un faire-valoir qu'autre chose.
En somme, True grit version 2011 est loin d'être une grande réussite si l'on se rappelle le film de 1969. Non seulement ce remake est parfaitement inutile, mais en plus il est truffé de défauts par rapport au matériau d'origine. En revanche, pour ceux qui ne connaissent pas le film d'Henry Hathaway, ils pourront être globalement séduits par ce long métrage des frères Coen qui est tout de même bien filmé et globalement bien joué. Mais bon, quel manque d'ambition tout de même. J'aimerais bien dire que j'attends avec impatience le prochain film des auteurs de Fargo et de The big lebowski mais ce n'est pas le cas.

Permalien 1274 mots par nicofeel Email , 1929 vues • 2 retours

09.03.11

06:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Faster

Réalisateur
: George Tillman Junior

Durée du film : 1h35

Date de sortie au cinéma
: 2 mars 2011

Avec
: Dwayne Johnson (le chauffeur), Billy Bob Thornton (le policier), Carla Gugino, Maggie Grace, Tom Berenger, etc.

Par Nicofeel

Réalisé par George Tillman Junior, Faster constitue un énième film sur la notion de vengeance.
Dans le cas présent, un homme, « le chauffeur » vient de sortir de prison après avoir passé dix ans derrière les barreaux. Il avait été incarcéré suite à un braquage qui avait bien tourné pour lui dans l'immédiat mais qui s'était révélé un gros échec par la suite, l'argent ayant été volé par un gang, ce même gang ayant tué son frère. Le film s'intéresse alors au fait que « le chauffeur » n'a qu'une idée en tête : tuer tous les hommes faisant partie de ce gang pour venger la mort de son frère.
L'originalité n'est donc pas vraiment de mise.
Et ce n'est pas la subtilité de la mise en scène qui va donner envie de prendre avec beaucoup de considération ce film. Dès le début du film, les principaux protagonistes sont présentés avec diverses indications : outre le chauffeur, il y a le policier et le tueur (un tueur à gages, engagé pour liquider le chauffeur). Les personnages apparaissent donc de manière caricatural et quasi dichotomique. Les scènes d'action du film ne sont pas non plus marquées par le seau de la subtilité : pour son premier meurtre, le chauffeur rentre dans une entreprise de télémarketing et il tue à bout portant un homme en pleine tête. On sent que la finesse n'est pas à l'ordre du jour. Surtout que pour appuyer certaines scènes, on a droit à des ralentis. Sans compter les flashbacks qui émaillent un film à l'histoire peu originale.
D'ailleurs, on peut prendre peur devant les invraisemblances du scénario. Comment penser en effet que la police n'ait jamais arrêté – ou à tout le moins tenté d'arrêter – les tueurs du frère du chauffeur du chauffeur alors qu'elle dispose d'une cassette vidéo sur ce meurtre. C'est tout de même incroyable que cela soit un bandit qui fournisse au chauffeur l'identité des tueurs. Mais il y a pire, le fait que le chauffeur ait reçu une balle en pleine tête, qu'il soit déclaré mort et que la balle soit finalement ressorti, est sacrément tirer par les cheveux ! (de même qu'un des twists finaux sur un sujet comparable).
Les acteurs ne sont pas non plus à la fête dans ce film. Autant dire que les personnalités sont loin d'être fouillées. Dwayne Johnson, qui interprète le chauffeur, use de ses gros bras et se contente d'un regard déterminé. Quant à Billy Bob Thornton, il est peut-être l'acteur le plus fin du film, avec un personnage trouble et qui dispose d'une vie compliquée sur le plan de la vie personnelle. Quant aux différentes actrices, force est de constater qu'elles sont surtout là pour se fondre dans le décor. Elles n'apportent strictement rien au récit.
On pourra également – en tout cas au début - tiquer sur la morale du film. On est complètement dans la démonstration de la loi du talion avec l'expression « oeil pour oeil, dent pour dent ». Le chauffeur tue les personnes ayant participé à la mort de son frère, se faisant lui-même justice. On est proche d'un film réactionnaire. Le personnage principal entend d'ailleurs à la radio dans le film « Qui a vécu par l'épée périra par l'épée », qu'il interprète par le fait qu'il faut tuer les gens qui se sont rendus coupables de meurtres. Heureusement, un des personnages du film est épargné, ce qui permet de limiter le côté réactionnaire du film. Le chauffeur change, ce qui permet de penser qu'à la fin il a trouvé son chemin de Damas. Partant sur des bases douteuses sur le plan moral, le film s'améliore nettement sur ce point.
Au demeurant, il n'y a pas que des éléments négatifs dans Faster. Ainsi, la musique, qui allie les moments rock et les moments plus planants, est signée Clint Mansell. Le compositeur a produit une bande son qui comporte par instants des relents de Requiem for a dream, ce qui est loin d'être désagréable à l'écoute.
Et puis une autre qualité du film est son dynamisme. Le film n'est certes pas fin, il est bien souvent complètement irréaliste (les twists et révélations à la fin en sont une preuve évidente) mais il remplit correctement son rôle en matière d'action. On ne s'ennuie jamais. De plus, certains dialogues, hautement recherchés (!), prêtent même involontairement à sourire, et permettent de passer agréablement le temps. On pense notamment à l'une des premières scènes où le directeur de prison demande au chauffeur s'il a des questions et ce dernier lui répond simplement : « Où est la sortie ? » Il y a aussi cette scène qui précède un duel et où l'adversaire du chauffeur déclare à un homme de les laisser seuls : « Surveille la porte, y en a seulement un de nous deux qui va sortir. »
Au final, Faster est un film policier bourré de défauts mais qui parvient tout de même à distraire, à défaut d'emporter l'adhésion du spectateur.

Permalien 926 mots par nicofeel Email , 1780 vues • R�agir

08.03.11

06:15:00, Cat�gories: Dossier  

Suite du coup de projecteur sur 10 films ayant marqué les années 2001 à 2010.

Cette fois on traite des années 2006 à 2010 :

2006 : Le labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro (Etats-Unis) ;

2007 : Anna M de Michel Spinosa (France) ;

2008 : There will be blood de Paul-Thomas Anderson (Etats-Unis) ;

2009 : Morse de Tomas Alfredson (Suède) ;

2010 : Le soldat dieu de Koji Wakamatsu (Japon).

2006 : Une année prolifique sur le plan cinématographique

En cette année 2006, les chefs d’œuvre sont de sortie. Le choix a donc été draconien. Le regard aurait aussi bien pu se porter sur La vie des autres du jeune cinéaste allemand Florian von Donnersmarck que sur l'excellent Black book de Paul Verhoeven. Mais non la première place va revenir à Guillermo del Toro. Réalisateur de plusieurs films reconnus dans le genre avec Mimic (1997), L'échine du diable (2002) et Blade 2 (2002), Guillermo del Toro rentre avec Le labyrinthe de Pan dans une nouvelle dimension.

Ce film joue astucieusement sur deux aspects antinomiques : la réalité avec en 1944 la guerre d'Espagne en toile de fond et le rêve avec ce conte qu'est amené à vivre une petite fille. De manière particulièrement adroite, del Toro mélange ces deux éléments. La mise en scène est d'ailleurs d'un incroyable dynamisme, de telle sorte que l'on est emporté par cette histoire.

D'un côté, on a la petite Ofélia qui vit avec sa maman et a peur de l'homme que cette dernière fréquente, le terrible Vidal, capitaine de l'armée franquiste. D'un autre côté, la petite Ofélia vit des aventures extraordinaires par le biais du dieu Pan.

Mais ces êtres merveilleux existent-ils vraiment ou ne sont-ils pas tout simplement le fruit de l'imagination de cette jeune fille pour échapper à la réalité ? Car le quotidien est loin d'être plaisant avec un Vidal qui représente à lui seul le fascisme. Sergi Lopez est à cet égard parfait dans le rôle de Vidal ; il représente sans conteste un des « méchants » les plus impressionnants et les plus charismatiques de l'histoire du cinéma.

Film magistral où il y a une antinomie entre fascisme et merveilleux, Le labyrinthe est rempli d'images fabuleuses. Sa fin est a fortiori très réussie. Ce film marque durablement la rétine.

2007 : Un cinéaste français surprend son monde

Comment penser que le réalisateur de La parenthèse enchantée (2000), chronique sur les années post 1968, film certes sympathique au demeurant mais pas vraiment transcendant, serait capable de livrer un drame d'une grande intensité ? Pas grand monde.

Et pourtant, en traitant à l'écran le cas d'une érotomane amoureuse d'un médecin père de famille, le réalisateur Michel Spinosa dresse le portrait d'une femme excessive, qui n'en demeure pas moins humaine.

A cet égard, la composition d'Isabelle Carré est époustouflante dans le rôle de cette femme amoureuse à la folie. Le tour de force de Michel Spinosa est de mettre le spectateur en empathie avec ce personnage d'Anna alors que celle-ci commet des actes répréhensibles. Preuve que le personnage d'Anna a parfaitement été travaillé, évitant toute caricature.

A noter également l'excellente interprétation de Gilbert Melki dans le rôle du médecin dont est amoureux Anna. Évidemment, le film ne serait pas aussi réussi sans une mise en scène bien adapté à son sujet, où Michel Spinosa filme au plus près du corps d'Isabelle Carré.

Ce grand film est aussi la preuve que le cinéma français peut encore faire de grandes choses.

2008 : Un film de Paul-Thomas Anderson confirme tout le bien que l'on pense de ce réalisateur

Auteur de films d'excellente facture avec Magnolia (2000) et Puch drunk love (2003), Paul-Thomas Anderson a l'habitude de prendre son temps. Bien lui en a pris car avec There will be blood il donne au spectateur une fresque sociale d'une grande intensité, malgré sa durée de 2h38.

Ce film commence par la découverte d'un premier puits de pétrole au début du XXème siècle par le personnage de Daniel Plainview jusqu'à la crise de 1929. There will be blood dresse le portrait d'un incroyable self-made-man, ce Daniel Plainview, prêt à tout pour réussir. Cet homme s'avère être quelqu'un d'aussi sombre sur le plan relationnel que le pétrole qu'il chérit tant. Daniel Day-Lewis a très logiquement obtenu l'oscar du meilleur acteur pour ce rôle.

On notera également la composition de Paul Dano, excellent en prêtre radical. Pour parachever le tout, on a droit tout au long du film à une mise en scène fluide, à une superbe photo et enfin à la musique inspirée de Jonny Greenwood (guitariste du groupe de rock alternatif Radiohead).

En somme, le jeune Paul-Thomas Anderson (il est né en 1970) prouve avec ce film qu'il est un auteur américain surdoué, pétri de talent.

2009 : La Suède fait un retour fracassant sur le devant de la scène

Avec une avalanche de films sur la thématique du vampire, difficile de renouveler ce mythe. C'est pourtant ce que réussit brillamment à faire le réalisateur suédois Tomas Alfredson, qui offre une vision originale du vampire que l'on n'avait pas vu depuis l'excellent Aux frontières de l'aube (1988) de Kathryn Bigelow.

Dans Morse, le fait d'être immortel n'est pas ressenti comme une bénédiction, c'est plutôt le fait de devoir tuer des gens pour se nourrir qui est vécu comme un fardeau.

Le cinéaste Tomas Alfredson ne se contente pas de brosser un film fantastique. Au contraire, le fantastique n'est qu'un des éléments de son film.

Morse se déroule dans les années 80 dans une petite ville de Suède où le temps est particulièrement peu clément puisqu’il y fait très froid et la neige est omniprésente. Dans ce cadre où la vie semble assez rude, on va suivre la rencontre entre deux personnages qui sont rejetés, exclus par le monde qui les entoure. Dans Morse, on assiste ainsi à une belle histoire d'amitié/d'amour pur entre deux êtres très différents : Oskar, un jeune garçon blond de 12 ans qui est martyrisé par ses camarades de classe et Eli, une jeune fille brune, énigmatique, qui se révèle être un vampire.

La mise en scène de Tomas Alfredson est parfaite, privilégiant des gros plans sur les visages qui permettent ainsi de voir les beaux yeux bleus d’Eli, ce qui renforce le côté mystérieux voire envoûtant (ne pas oublier qu’elle est un vampire) de son personnage. Les rapports entre Oskar et Eli sont très forts, ce que rappelle sans équivoque l'une des très belles scènes finales du film. Chronique fantastique d’une grande sensibilité, Morse est un véritable bijou.


2010 : Le Japon retrouve les sommets

Le soldat dieu est évidemment le plus récent de cette liste puisqu'il n'est sorti sur les écrans français qu'en décembre 2010. Dans une année 2010 où les grands films se comptent sur les doigts d'une main, le cinéaste Koji Wakamatsu a su tirer son épingle du jeu avec son histoire de lieutenant de l'armée japonaise revenu de la guerre sino-japonaise en héros mais privé de ses bras et de ses jambes.

Si le film de Wakamatsu mérite de figurer en bonne place, c'est en raison de thématiques fortes qui y sont développées : le cinéaste s'en prend clairement à un nationalisme aveuglant mais aussi à un machisme ambiant.

Pour Wakamatsu, l'expression de soldat-dieu n'a rien d'honorable. Elle renvoie en fait à un nationalisme exacerbé. Dans le film, on voit par exemple qu'il y a une propagande de tous les instants qui est véhiculée par le média présent partout à l'époque, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, à savoir la radio. Du coup, tout le monde ou presque se met à la cause de l'Empire.

Ce soldat dieu est aussi le symbole du machisme ambiant de l'époque. Cet homme-tronc, le lieutenant Kurokawa, ne peut plus que manger et dormir. Pour autant, il continue d'exprimer ses envies à son épouse. Sa femme, Shigeko est sous son emprise. Seulement, le réalisateur a la bonne idée de montrer qu'en temps de guerre, les rapports de force ne sont plus les mêmes, a fortiori quand on est fortement handicapé. Shigeko en vient progressivement à se venger. Cette révolte ne peut être que salutaire.

Par ailleurs, le lieutenant Kurokawa, est in fine le symbole d'un Japon en pleine déconfiture. Son suicide coïncide d'ailleurs avec la fin de la guerre marquée par la capitulation de l'empire du Japon le 15 août 1945. Du début à la fin du film, la guerre est au demeurant vilipendée par son inutilité. Ce n'est pas anodin si la dernière image du film est celle de la bombe atomique.

Wakamatsu réalise ainsi avec Le soldat-dieu un film extrêmement abouti qui se révèle un formidable plaidoyer contre la guerre. Dans un style très sec et sans concession, le cinéaste en profite également pour s'insurger contre une société japonaise des années 40 alors rétrograde, tant par son nationalisme exacerbé que dans les relations entre hommes et femmes.

C'est la fin de cette rétrospective. On se donne rendez-vous dans dix ans pour la rétrospective des dix meilleurs films des années 2011 à 2020 !

Permalien 1580 mots par nicofeel Email , 2538 vues • R�agir

07.03.11

06:10:00, Cat�gories: Dossier  

Alors que l'on commence l'année 2011, un petit rappel sur des films ayant marqué les dix dernières années ne manque pas d'intérêt.

Cette rétrospective, qui se base sur mon film préféré de chaque année, est forcément subjective mais elle met tout de même en valeur dix films qui ont fait parler d'eux lors de leur sortie et qui continuent pour certains à marquer durablement le septième art.

Les films en question :

2001 : La chambre du fils de Nanni Moretti (Italie) ;

2002 : Parle avec elle de Pedro Almodovar (Espagne) ;

2003 : Le retour du roi de Peter Jackson (Etats-Unis) ;

2004 : Old boy de Park Chan-Wook (Corée du Sud) ;

2005 : The descent de Neil Marshall (Royaume-Uni) ;

Les films des années 2006 à 2010 seront dévoilés dans la partie 2 de ce dossier !

2001 : L'année de Nanni Moretti

Le renouveau du cinéma italien n'a pas encore débuté que déjà l'un de ses fers-de-lance, Nanni Moretti, se fait particulièrement remarqué en cette année 2001 où il obtient la palme d'or avec La chambre du fils.

Réalisateur italien engagé, comme le prouvent ses derniers films (Le caiman), Nanni Moretti est aussi capable de faire des longs métrages d'une grande sensibilité, à la thématique universelle. C'est le cas ici avec La chambre du fils où il interprète lui-même le rôle principal du film, celui d'un père de famille qui a bien du mal à faire le deuil de son fils.

Ce film montre très subtilement la dislocation des relations au sein d'une famille suite à la mort accidentelle d'un enfant.

Toujours situé dans un ton juste, le film de Nanni Moretti ne sombre jamais dans le pathos. Au contraire, le cinéaste italien manifeste à travers ce film une sensibilité à fleur de peau. La fin du film, vue comme une ouverture vers l'extérieur, est bien dans l'idée que la vie doit continuer malgré tout.

Voilà un très beau film, où tous les acteurs jouent parfaitement leur rôle (en plus de Nanni Moretti, l'actrice Laura Morente est remarquable), qui constitue indéniablement une des palmes d'or de Cannes les plus justifiées.

2002 : Un film de Pedro Almodovar à l'honneur

Si Pedro Almodovar n'a pas eu droit pour sa part à une récompense majeure dans un des trois festivals incontournables (Berlin, Cannes et Venise), il n'empêche que ses films sont bien souvent d'une grande qualité. Avant de tourner Parle avec elle, Pedro Almodovar est dans une excellente phase, après avoir mis en scène des films tels que En chair et en os (1997) et Tout sur ma mère (1999).

Le cinéaste espagnol réalise même avec Parle avec elle un véritable chef d’œuvre sur un sujet pourtant particulièrement casse-gueule.

En effet, le film évoque tout de même une relation sexuelle qu'a un infirmier avec une femme tombée dans le coma, ce qui a pour effet de la ramener durablement à la vie. Autour d'un sujet que certains pourraient qualifier de prime abord de scabreux, le cinéaste réussit à tisser un drame d'une grande intensité, où finalement tous les personnages ont leurs raisons propres et où personne n'est à blâmer.

Pedro Almodovar en profite pour évoquer une thématique qui lui tient à cœur : la vie et la mort, et il rend grâce une fois de plus à la beauté des femmes, ici sous les traits des superbes Leonor Watling et Paz Vega.

Mis en scène brillamment, avec un superbe travail opéré sur la photographie, Parle avec elle est un film qui laisse aussi la part belle à ses acteurs. Voilà donc un film à voir ou à revoir.


2003 : Peter Jackson termine sa trilogie du seigneur des anneaux

Capable dans ses jeunes années de films d'horreur ultra gore avec Bad taste (1988) et Braindead (1993), Peter Jackson est également l'auteur de drames intimistes, d'une grande finesse comme Heavenly creatures (1996) ou Lovely bones en cette année 2010.

En adaptant le seigneur des anneaux, Livre le plus lu du vingtième siècle derrière la Bible avec un nombre incalculable de fans, Peter Jackson était donc attendu au tournant. Le résultat est à la hauteur des espérances.

Si ce troisième volet du seigneur des anneaux (après la communauté de l'anneau, sortie au cinéma en 2001 et les deux tours, sortie en 2002) est très axé sur les combats – comme dans le livre d'ailleurs – il donne lieu à de grands moments de bravoure et à des combats titanesques.

Certains moments du film restent durablement gravés dans les mémoires, comme lorsque les Rohirrim viennent au secours de Minas Tirith (certainement la plus belle scène de charge vue au cinéma) ou lorsque Eowyn affronte le terrible seigneur des Nazguls. Sans oublier le courage de Sam aux fins de secourir Frodon et de l'amener jusqu'à la montagne du destin. La fin du film est très émouvante avec tous les personnages principaux qui regagnent chacun des horizons différents.

Ce film clôt de manière admirable cette fantastique trilogie du seigneur des anneaux en atteignant une dimension dramatique rarement vue dans un blockbuster. On attend avec impatience Peter Jackson dans deux ans, lorsqu'il va nous montrer son adaptation de Bilbo le hobbit, qui devrait sortir en décembre 2012 puis en décembre 2013.

2004 : La Corée du Sud bouscule la hiérarchie établie

Si la Corée du Sud possède un auteur reconnu mondialement avec Im Kwon Taek,le renouveau de ce pays est assuré par de nouveaux cinéastes tels qu'Im Sang Soo, Lee Chang Dong, Hong Sang Soo et donc Park Chan Wook. Avec son film Old boy qui a obtenu le grand prix du festival de Cannes en 2004, ParK Chan Wook entre dans la cour des grands.

Et il faut dire que c'est mérité. Old boy constitue le deuxième film de la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook après Sympathy for Mr vengeance (2003) et avant Lady vengeance (2005).

Ce long métrage part d'un postulat pour le moins original avec Oh Dae-Soo, un père de famille au dessus de tout soupçon, qui est enlevé devant chez lui et qui est placé dans une cellule isolée. Il va rester 15 ans dans cette cellule avec une télévision mise à disposition pour lui montrer l'évolution de la société.

Évidemment, le spectateur ne sait pas plus qu'Oh Dae-Soo pourquoi il a été kidnappé ni pourquoi il a été enlevé. C'est alors qu'un jeu de pistes particulièrement tordu est créé par le ravisseur d'Oh Dae-Soo, jusqu'à une révélation étonnante qui est véritablement l'apothéose de ce film. Avant d'en arriver là, le réalisateur Park Chan-Wook aura fait montre de son talent de cinéaste avec une mise en scène d'une grande fluidité et des scènes inoubliables.

A cet effet, on a droit à des scènes surréalistes avec par exemple Dae-Soo qui sort d'une malete ou encore le ravisseur muni d'un masque à gaz qui observe Dae-Soo qui est endormi. Mais sans conteste la scène la plus marquante est ce superbe plan de séquence où Dae-Soo, armé d'un marteau, combat pendant plus de 3 minutes une douzaine d'hommes dans un couloir. Culte !

Marqué par la formidable performance de l'acteur Choi Min Sik dans le rôle d'Oh Dae-Soo, Old boy est un film inoubliable. Il est aussi le symbole de la montée en puissance de la Corée du Sud sur le plan cinématographique.

2005 : Le cinéma d'horreur revient en force

Pour les fans du genre, Neil Marshall est le cinéaste du bourrin mais inégal Dog soldiers, un film sur des militaires qui se font dégommer par des loups-garous.

Pourtant, réalisé par le même cinéaste,The descent constitue le choc de l'année 2005. Le réalisateur britannique transcende le genre (le cinéma d'horreur) pour donner lieu à un survival de grande classe.

Dans ce film, Neil Marshall met en scène six femmes – qui au demeurant se comportent comme des hommes – venues se débarrasser de leurs soucis quotidiens le temps d'un week-end en faisant de la spéléologie dans les Appalaches.

Dans un environnement hostile peuplé de monstres humanoïdes, ces femmes reviennent à une nature primitive et leur unique interrogation est de survivre. The descent est prenant de bout en bout dans un endroit obscur qui est à déconseiller aux claustrophobes.

La fin du film bénéficie d'un twist des plus intéressants qui ne laisse pas de place au happy end. Voilà un film majeur du cinéma d'horreur et même du cinéma tout court, à ranger aux côtés de films qu'il cite implicitement, Alien et Predator.

Permalien 1460 mots par nicofeel Email , 2685 vues • R�agir

04.03.11

05:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les voyages de Gulliver

Réalisateur : Rob Letterman

Durée du film : 1h25

Date de sortie au cinéma
: 23 février 2011

Avec : Jack Black (Lemuel Gulliver), Jason Segel (Horatio), Emily Blunt (la princesse Mary), Chris O'Dowd (le général Edward), Amanda Peet (Darcy Silverman), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Rob Letterman (Monstres contre aliens), Les voyages de Gulliver est une nouvelle adaptation du roman de Jonathan Swift, paru en 1721. En effet, ce roman avait déjà fait l'objet d'une adaptation en 1960 par Jack Sher. Sans être génial, le film tenait la route.
C'est loin d'être le cas dans ce film. Dès le début, on peut craindre – à raison – le pire. On voit Jack Black, qui joue le rôle de Lemuel Gulliver, qui mime la guerre des étoiles avec des figurines. Lemuel Gulliver est présenté comme un jeune homme sans aucune ambition qui est resté un grand adolescent. Travaillant au bureau du courrier d'une entreprise de presse située sur l'île de Manhattan, il s'amuse à faire des blagues et prend une partie de son temps professionnel pour jouer à Guitar hero. Franchement, ce moment du film fait preuve d'un humour qui n'est pas franchement très drôle et original.
Mais le pire est à venir. Parti en direction du triangle des Bermudes pour faire un reportage, il doit faire face à une tempête et se retrouve alors sur une île, où vivent les lilliputiens, des êtres minuscules.
Si dans le roman Gulliver est pour le moins surpris d'être pris pour un géant, ici Jack Black dans le rôle de Gulliver n'est nullement étonné. Il est pourtant attaché par ces lilliputiens. Mais avec son bonhomie habituelle, Jack Black ne s'embête pas la vie. Il n'est nullement étonné. Il est même plutôt amusé de la situation.
Il perd une partie de son fut (!) quand les lilliputiens et rapidement il devient un ami de ceux-ci car il les aide. Mais encore faut-il voir de quelle façon : Gulliver éteint un incendie en urinant sur les flammes ! Quelle finesse !
Et ce n'est pas fini à ce niveau-là. On assiste en fin de compte à un one-man-show de Jack Black qui ne gratifie de pitreries plus ridicules les unes que les autres. Non seulement le film est aussi subtil que le poids d'un éléphant, mais en plus il fait honte au roman original.
L'histoire se contente de combats entre les lilliputiens et leurs ennemis, avec Gulliver au milieu de tout ça. Il y a aussi une histoire d'amour entre la princesse Mary et son amoureux, Horacio, qui n'apporte rien au récit.
La réflexion sur le fait d'être différent (Gulliver et les autres) ou encore sur ces lilliputiens qui sont censés être le miroir de notre société, a complètement disparu. De manière générale, l n'y a rien au niveau de la critique du genre humain. Si le film est une adaptation du roman de Jonathan Swift, c'est uniquement par son titre et par l'idée générale du film.
Dans le même ordre d'idée, les différents personnages du film n'ont aucune identité propre. Aucun d'entre eux n'est développé. Le film est malheureusement centré uniquement sur Gulliver et donc par extension sur la personnalité de Jack Black qui l'interprète.
Le film est rempli de scènes à la gloire de Gulliver : on lui monte une résidence majestueuse en deux temps trois mouvements ; des lilliputiens sont déguisés de telle façon que l'on reconnaisse le groupe Kiss.
Les fautes de goût du réalisateur sont à la hauteur de la finesse de Jack Black que l'on retrouve à un moment donné déguisé en femme, avec une robe !
Bref, pas de besoin d'en dire plus. Le film est un désastre. Sa conclusion ridicule qui nous propose un Jack Black qui chante et danse sur le morceau « War » de Frankie goes to Hollywood, avec des lilliputiens autour de lui, est à l'image du reste du film.
Sans conteste, Les voyages de Gulliver est un film navrant tant sur le plan de l'histoire que de la distribution et même des effets spéciaux qui ne sont pas géniaux.
Il n'y a guère que des enfants qui sont éventuellement à même d'apprécier un tel navet. Évidemment je déconseille ce film.

Permalien 735 mots par nicofeel Email , 1566 vues • R�agir

03.03.11

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Sanctum

Réalisateur : Alister Grierson

Durée du film : 1h45

Date de sortie au cinéma
: 23 février 2011

Avec : Richard Roxburgh (Frank McGuire), Rhys Wakefield (Josh McGuire), Ioan Gruffuldd (Carl), Alice Parkinson (Victoria), Dan Wyllie (George), etc.

Par Nicofeel

Produit par James Cameron, Sanctum est un film américano-australien. Il est mis en scène par l'inconnu Alister Grierson.
Le scénario est d'une grande simplicité : un homme, Frank McGuire, passionné par la spéléologie, explore des grottes dans le Pacifique Sud. Dans cette aventure, il entraîne avec lui plusieurs personnes, dont son fils de 17 ans, Josh. En raison d'une violente tempête tropicale, l'équipe se retrouve piégée dans la grotte et va devoir trouver une issue pour s'en sortir. La seule solution est de suivre la rivière souterraine pour atteindre l'océan.
Le film nous propose au début de superbes paysages extérieures avant de nous montrer de très beaux fonds marins.
Pour autant, cela ne suffit pas à faire un film. L'exploration de fonds marins c'est sympathique mais sur 1h45 cela finit quelque peu par ennuyer.
Le réalisateur Alister Grierson ne prend pas la peine de donner une vraie profondeur (si l'on peut dire !) à ses personnages. Tous manquent cruellement d'identité propre, à tel point qu'il peut leur arriver n'importe quoi, une blessure voire la mort, on a bien du mal à s'intéresser à leur cas. On ne s'identifie pas à eux.
Ce n'est pas d'ailleurs le jeu des acteurs du film qui est assez approximatif qui va plus aider sur ce point.
Heureusement le cinéaste a eu l'idée d'émailler son film de quelques événements. Tout tourne autour des personnages qui vont devoir tout faire pour survivre. Mais plusieurs d'entre eux vont y laisser leur vie : il y a la fille qui se noie ; il y en a un autre qui est gravement blessé et qui va être noyé pour que ses souffrances soient abrégées, donnant lieu à l'une des rares scènes vraiment marquantes sur le plan émotionnel, etc.
Comme tout arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et que les quelques tensions qui ont lieu au sein du groupe sont rares (le coup du départ du personnage de Carl est assez prévisible), l'intérêt du film finit par être de deviner quel personnage va s'en sortir.
La deuxième partie du film est un peu moins ratée, notamment lorsque le groupe comprend quatre personnes : Frank McGuire et son fils Josh ; Carl et Victoria. La relation père-fils n'est pas très développée mais au moins elle permet a minima de s'intéresser à ces personnages.
Le cinéaste Alister Grierson aurait tout de même dû parsemer son film de choses inattendues, ce qu'il ne fait que très rarement. Ici, les moments « tendus » du film tiennent à la découverte d'issues et au fait de savoir si les personnages auront assez d'oxygène avec leur bouteille, assez de vivre et assez de lumière.
Pour le reste, pas vraiment de surprise et c'est bien dommage. On aurait souhaité voir, comme dans un The descent où l'aventure de femmes spéléologues avait été compliquée par l'apparition de monstres humanoïdes tueurs, des choses qui font sortir le film du carcan dans lequel il est entré. Le film est trop balisé et manque cruellement d'originalité.
Côté mise en scène, le constat est le film. Même si l'environnement où se passe l'action du film est contraint, la mise en scène, hormis quelques mouvements de caméra, comprend beaucoup de plans et notamment des champs / contre champs. Du coup, le film est complètement impersonnel. Il aurait pu être fait par n'importe qui.
Au final, malgré l'attrait supposé de la 3D qui très franchement ne bonifie pas spécialement ce film mais sert avant tout à lui donner un argument de vente auprès des spectateurs, Sanctum reste un film d'aventures parfaitement inoffensif et plutôt ennuyeux du fait du jeu moyen des acteurs et du manque de capacités du réalisateur à impliquer le spectateur. Voilà un film dont l'on peut aisément se passer, à moins d'être épris des fonds marins.

Permalien 708 mots par nicofeel Email , 1734 vues • 5 retours

02.03.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : 127 heures

Réalisateur
: Danny Boyle

Durée du film
: 1h34

Date de sortie au cinéma
: 23 février 2011

Avec : James Franco (Aron Ralston), Amber Tamblyn (Megan), Kate Mara (Kristi), etc.

Par Nicofeel

Après le film Slumdog millionnaire (2009) qui lui a valu moult récompenses, Danny Boyle revient à la charge. Avec un projet totalement différent, il a cette fois décidé d'adapter à l'écran l'histoire d'Aron Ralston, ce jeune alpiniste qui est resté coincé dans un canyon pendant 127 heures (d'où le titre du film).
Si les deux films n'ont aucun rapport, on retrouve dès le générique de début du film la « patte » de Danny Boyle avec un split screen où l'écran est divisé en trois parties. Pour ne pas faire les choses à moitié, le cinéaste britannique a fait de nombreux accélérés au niveau des images, pour évoquer l'immensité de la ville et le nombre important de personnes qui y vivent.
Ce split screen continue pendant une grande partie du générique. Cette mise en scène qui prend des allures de clip géant est à la limite de l'indigeste et d'une utilité toute relative.
Quand Aron Ralston arrive en direction du grand canyon, on le voit en train de se filmer avec une petite caméra numérique. Le support utilisé est donc différent et cela donne un aspect différent au niveau de la texture d'image pour le film. Pour information, Danny Boyle a engagé deux directeurs photo pour tourner 127 heures.
Si le risque de voir un film clippesque – comme pouvait l'être (malheureusement) par instants Slumdog millionnaire – est grand, on constate que le cinéaste se décide à calmer le jeu et à avoir une caméra plus posée une fois qu'Aron se trouve dans les grands espaces américains.
Le film comporte quelques moments humoristiques, bien détendus, avec Aron qui se crashe gentiment en vélo ou encore Aron qui fait le patron quand il croise des filles perdues dans le canyon.
Ce n'est que pour mieux insister sur le côté dramatique du film. Car au bout de 15 minutes, l'enjeu du film est fixé avec Aron qui tombe dans une faille et a son bras droit bloqué à cause d'un rocher. C'est à ce moment que l'on voit apparaître le titre du film.
Aron essaie tant bien que mal de le soulever mais le rocher est beaucoup trop lourd. Le jeune alpiniste va donc devoir faire avec ce qu'il a sous la main pour s'en sortir. Danny Boyle en profite pour nous faire un mouvement en contre-plongée -justifié pour le coup - afin de montrer qu'Aron est peu de choses au sein de cette nature, au sein de l'immensité de ce canyon et qu'il ne va pas pouvoir se dépêtrer facilement de cette situation.
Pas évident de se tirer d'affaire. Et Aron essaie tout. Il gratte le rocher avec un canif. A un autre moment il crée un système de poulie avec les cordes dont il dispose afin de bouger le rocher.
Afin de rendre son film intéressant, Danny Boyle a l'idée de l'entrecouper de diverses scènes du passé où Aron se souvient par exemple de son enfance avec son père ou encore de sa relation avec une jeune femme lorsqu'il est à l'âge adulte. Aron se rappelle également de ce qu'il a oublié quand il a soif (il pense à une bouteille de Gatorade, ce qui donne lieu à une mise en scène bien tape-à-l’œil). Aron s'imagine à un autre moment en train de faire la fête, scène où l'on entend le tube de Plastic Bertrand Ca plane pour moi, façon ironique de se détacher du cas présent.
Par ailleurs, on a droit à plusieurs scènes où Aron enregistre son histoire en vidéo et fait preuve de beaucoup d'humour, ce qui lui permet de conserver un minimum de sérénité dans une telle situation.
Tout l'intérêt du film réside alors dans le fait de savoir comment Aron va s'en sortir puisque l'on sait qu'il va s'en sortir, fait qui amoindrit peut-être quelque peu la tension dramatique. Dans tous les cas, la fatigue progressive d'Aron et sa volonté de vivre coûte que coûte sont plutôt plus rendus.
Pour autant, le film de Danny Boyle n'atteint jamais un niveau passionnant, hormis la scène où Aron décide l'inexorable pour sauver sa vie. Tout au plus on suit attentivement la périlleuse aventure d'Aron.
L'acteur James Franco, qui joue le rôle d'Aron n'est pas à mettre en cause. Il est bon dans l'ensemble.
Quant à la musique, le film comporte comme Slumdog millionaire plusieurs compositions originales signées A.R. Rahman qui se révèlent plaisantes.
Au final, 127 heures est la représentation d'une aventure humaine. Si le film est largement regardable (car le cinéaste Danny Boyle a utilisé avec parcimonie ses tics visuels habituels, principalement au début et à la fin du film), il n'en demeure pas moins qu'il n'est pas pour autant passionnant. L'enjeu dramatique du film est couru d'avance et surtout comme le film, 127 heures a tendance un peu à tourner en rond.

Permalien 877 mots par nicofeel Email , 1450 vues • 1 r�action

01.03.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La meute

Réalisateur
: Franck Richard

Durée du film : 1h43

Date de sortie au cinéma
: 29 septembre 2010 (sortie en DVD : 2 mars 2011)

Avec : Emilie Dequenne (Charlotte), Benjamin Biolay (Max), Yolande Moreau (la Spack), Philippe Nahon (Chinaski), etc.

Par Nicofeel

Présenté entre autres au dernier festival de Neuchâtel (le NIFFF), La meute constitue une nouvelle incursion dans le genre horrifique par un réalisateur français. Et comme souvent, le résultat est loin d'être satisfaisant.
Pourtant, sur le papier le casting peut faire envie : Emilie Dequenne, Yolande Moreau, Philippe Nahon. Plus curieusement l'un des rôles principaux a été attribué au musicien Benjamin Biolay.
Le synopsis du film n'est pas non plus repoussant avec une jeune femme, Charlotte, qui semble fuir quelque chose et qui prend en auto-stop le jeune Max (Benjamin Biolay). S'arrêtant dans un bar vétuste et bien paumé, Charlotte est prise en otage par le propriétaire, la Spack (Yolande Moreau), qui n'est autre que la mère de Max.
Malgré une idée de base plutôt intéressante et une distribution de qualité (en tout cas sur le papier), le cinéaste Franck Richard, dont c'est le premier film, a d'abord réussi à se saborder par le côté extrêmement vulgaire qu'il donne à son film. Emilie Dequenne, qui joue le rôle principal du film, en interprétant le rôle de Charlotte, une jeune femme qui se montre assez forte et libre dans ses choix, nous prodigue certaines des phrases les plus « fabuleuses » du film. Quelques morceaux choisis : « J'te préviens tu sors ta bite ou quoi » tu te prends un coup ; « putain il s'la touche ou quoi ». Yolande Moreau, en vieille femme psychopathe, nous gratifie également d'un sublime : « [...] sinon j'repeins mon lino avec le jus d'tes couilles ».
Plus grave, on constate que le film regorge de scènes incohérentes. Charlotte décide par exemple de passer un temps important à rechercher Max (qui a disparu dans les toilettes du bar !) alors qu'elle le connaît à peine et que des motards particulièrement loudingues rôdent dans le coin. De même, comment se fait-il que le personnage de la Spack semble increvable alors qu'elle s'est pris une balle ? Encore plus étonnant, on a du mal à comprendre que Charlotte fasse alliance avec Max alors que ce dernier l'a trahie et qu'il est le rejeton d'une femme complètement cinglée. Dans le même ordre d'idée, l'alliance avec les motards qui a lieu sans explications est des plus incongrues.
Mais il y a pire. On ne sait pas bien dans quelle direction va le film. Au début, on a l'impression qu'il s'agit d'un survival avec une Charlotte qui, réussissant à se libérer, va s'en prendre à ses agresseurs. Mais non le film dévie ensuite vers une sorte d'histoire de morts vivants. C'est là cette fameuse meute qui revit lorsqu'on lui donne du sang (les scènes où les personnages sont pris comme de véritables animaux qu'on livre à cette meute, sont peu fines). Et c'est vraiment ridicule. Le film ne prête même pas à sourire, comme pourrait le faire un film Z. C'est juste débile.
Le réalisateur Franck Richard mélange un peu tout (film de psychopathe, film de zombies, voire même film d'action à la Assaut), ce qui donne lieu à une tambouille pas vraiment passionnante.
L'interprétation elle-même ne relève pas le niveau. Emilie Dequenne a l'air de forcer son jeu en voulant jouer la rebelle alors que Benjamin Biolay, qui tient pourtant l'un des rôles principaux du film, est transparent d'un bout à l'autre de La meute, avec son air impassible qu'il garde en toute circonstance. La vulgarité du film dessert par ailleurs un peu plus le jeu peu inspiré des acteurs du film.
La fin ne permet même pas de donner une petite chance à La meute. On a droit à une scène de sérieux mauvais goût par la relation de Charlotte et des monstres. Le twist final apparaît tellement en décalage par rapport à ce que l'on vient de voir qu'on se demande s'il ne s'agit pas d'une erreur de script.
Seul point vraiment positif, la mise en scène. La meute est plutôt correctement filmé, ce qui procure donc quelques regrets eu égard à la tournure du film.
En synthèse, voilà un film d'horreur français peu convaincant, qui ne pourra plaire qu'aux fans hardcore du genre. Et encore.

Permalien 751 mots par nicofeel Email , 2802 vues • R�agir

26.02.11

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Eating Raoul

Réalisateur : Paul Bartel

Date de sortie au cinéma
: 1982 (film inédit en DVD)

Durée du film : 1h30

Avec : Paul Bartel (Paul Bland), Mary Woronov (Mary Bland), Robert Beltran (Raoul Mendoza), etc.

Par Nicofeel

Connu pour être le réalisateur du bisseux La course à la mort de l'an 2010 avec Sylvester Stallone et David Carradine, film qui préfigurait des jeux vidéo tels que Carmageddon, Paul Bartel est aussi le cinéaste d’œuvres sacrément barrées. Eating Raoul fait partie de celles-ci.
Dès le générique du film, on comprend que l'on va assister à un film décalé, en voyant les acteurs qui sont présentés avec des petits corps et de grosses têtes. La musique est pour sa part délicieusement rétro.
Réalisateur, scénariste et acteur principal du film, Paul Bartel entend nous parler d'Hollywood avec d'un côté les riches et de l'autre côté les pauvres.
Paul Bartel qui joue Paul Brand, un monsieur-tout-le-monde, est évidemment à ranger dans la deuxième catégorie. Sa vie est loin d'être une sinécure. Il travaille dans un petit commerce pour un patron qui veut lui faire vendre des bouteilles bas de gamme. Sa femme, Mary, est infirmière et ne cesse de se faire draguer par tout un tas de personnes. Tous les deux vivent dans un petit appartement et ont bien du mal à boucler les fins de mois, d'autant que le loyer augmente (finalement le film paraît être contemporain sur ce plan).
Paul et Mary incarnent le côté puritain de l'Amérique avec ce couple bien rangé qui ne fait plus l'amour et qui a ses petites habitudes. Ainsi, Paul et Mary ont chacun le même lit simple pour se coucher et ils ont les mêmes pyjamas jaunes !
Évidemment, le côté comique du film provient du fait que Paul et Mary ont l'air tout à fait innocents et qu'ils mettent à jour les pratiques déviantes de leurs voisins qui s'adonnent à des partouzes.
Un malade à l'hôpital drague Mary. Pour la peine il aura droit à un lavement par un homme ! On a aussi le directeur de la banque qui tente d'abuser d'elle. Un autre homme essaie de lui faire l'amour chez elle. Il va être tué avec une poêle à frire ! Le couple va récupérer l'argent que cet homme a sur lui. Cela va en tout cas donner l'idée à Paul et à Mary d'attirer chez eux des partouzeurs (Mary se transforme pour l'occasion en souris de cartoon, en hippie, etc.), de les tuer et de prendre leur argent. C'est d'ailleurs à Paul que l'on doit vers la fin du film une citation qui résume parfaitement l'idée : « On invite des échangistes chez nous et on les tue pour leur argent ».
Voilà donc le scénario de ce film complètement décalé qui donne lieu à des scènes réellement drôles où sont pourtant traitées l'appât du gain et à la fin du film le cannibalisme (eh oui le film s'intitule tout de même Eating Raoul).
Pour mettre un peu plus de piment dans ce film, Paul Bartel a l'idée d'inclure un troisième personnage principal, le fameux Raoul, un latino qui est attiré par Mary et qui va réussir le tour de force de l'amener au septième ciel en la faisant notamment fumer. Ainsi, on se dévergonde chez Mary et Paul, sentant le danger, n'a d'autre choix que d'acheter des produits pour sa femme (vibromasseur). Surtout, Paul tente d'éloigner Raoul de sa femme en lui mettant dans les pattes une femme qui apparaît d'abord en fausse aveugle prophétique, puis en fausse agent de l'immigration et enfin en fausse infirmière du ministère de la santé. Le côté improbable et presque mal joué de ces scènes donne lieu à de vrais moments de rires.
Mais comme on dit, le meilleur est pour la fin et la confrontation entre Paul et Raoul se termine par du cannibalisme (même si l'on ne voit rien à l'écran).
Film complètement amoral, Eating Raoul n'est pas pour autant un film tendancieux. Paul Bartel réussit à faire preuve d'un humour constant et surtout à prendre une vraie distanciation par rapport aux thématiques développées, le tout en donnant à ses personnages un côté complètement décalé. Les trois acteurs principaux sont de ce point de vue vraiment parfaits.
Eating Raoul reste finalement un film dénué de scène gore ou de scène choquante, qui cherche avant tout à divertir son spectateur, même si les considérations économico-sociales sont bien présentes. A voir.

Permalien 789 mots par nicofeel Email , 2051 vues • R�agir

25.02.11

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Angèle et Tony

Réalisatrice : Alix Delaporte

Durée du film
: 1h27

Date de sortie au cinéma : 26 janvier 2011

Avec
: Clotilde Hesme (Angèle), Grégory Gadebois (Tony), Evelyne Didi (Myriam), Jérôme Huguet (Ryan), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Alix Delaporte, Angèle et Tony est un petit film français qui ne paye pas de mine mais qui au final vaut largement bien sinon mieux que nombre de films plus huppés.
Il y est question de deux personnes qui ont décidé de répondre à une petite annonce amoureuse mais qui sont loin d'être sur la meilleure longueur d'ondes dès le départ. Angèle (Clotilde Hesme) est une véritable écorchée vive. C'est une femme qui doit faire avec un passé difficile : décès de son mari dont elle serait responsable, prison ferme et plusieurs mois voire années (on ne sait car cela n'est pas précisé) en conditionnelle, perte de la garde de son enfant au profit des grands-parents de ce dernier. Bref ce n'est pas franchement la joie pour Angèle qui choisit d'oublier son quotidien difficile à vivre en baisant (c'est le terme qu'elle emploie) avec le premier venu, comme le montre la première scène du film.
Oui mais voilà le fameux Tony (Grégory Gadebois) n'est pas comme ça. Si c'est un être taciturne qui n'est donc pas habitué à s'exprimer avec autrui – même avec sa mère chez qui il réside - il attend d'une relation avec une femme qu'elle soit sincère.
On comprend donc aisément que la relation entre les deux ne risque pas d'être aisée. Pour autant, ainsi que le montre clairement le film, chacun des deux a à gagner par cette relation. Angèle a besoin d'une certaine stabilité affective et de quelqu'un qui va lui faire retrouver goût à la vie. De la même façon, Tony, marin quelque peu bourru, doit lui aussi être plus social.
Se déroulant en Normandie, le film d'Alix Delaporte évoque des personnages qui sont toujours en mouvement. Angèle est souvent sur un vélo en train de penser à ce qui lui arrive alors que Tony est fréquemment soit sur une moto soit sur son bateau. Ces personnages sont sans cesse en train de se chercher et progressivement ils en arrivent à une stabilité sur le plan affectif. C'est tout en douceur qu'Alix Delaporte nous raconte cette évolution qui est logique mais qui se fait par petites touches. On n'est pas ici dans une comédie romantique mais plutôt dans une chronique où le passé est difficile à dépasser (la mort du père pour Tony et sa famille, la prison pour Angèle). De telle sorte qu'Angèle n'ose pas dire à Tony qu'elle a fait de la prison et qu'elle a un fils dont elle ne s'occupe pas et qu'elle n'a pas vu depuis deux ans.
Le grand mérite du film d'Alix Delaporte est qu'il ne porte jamais un jugement sur ses personnages. Chacun a ses raisons. Ainsi, personne n'est montré du doigt pour les actes qu'il a commis. Les grands-parents qui élèvent le fils d'Angèle le font pour son bien, ce que d'ailleurs elle conçoit clairement.
Pour en arriver à une certaine empathie avec les divers protagonistes du film, il faut faire preuve d'une certaine subtilité. C'est le cas grâce aux excellents numéros d'acteurs de Clotilde Hesme dans le rôle d'Angèle et de Grégory Gadebois dans le rôle de Tony. Tous deux font passer beaucoup d'émotion à travers leur corps. Il n'y a pas besoin de paroles. On voit aisément ce qui se passe en observant leurs visages. On peut ainsi noter une nette évolution de la physionomie du visage de Clotidle Hesme, qui est triste et relativement fermé au départ, pour terminer à la fin du film par un regard radieux. A cet égard, la pêche au crabe, qui rassemble Tony, Angèle et son fils, est une très belle scène qui est d'une grande justesse de ton. Pas besoin d'en dire beaucoup, on saisit parfaitement tout ce qui se passe.
Même s'il est bien mis en scène avec quelques jolis plans séquence qui ont pour effet d'évoquer ce sentiment de mouvement des personnages, Angèle et Tony est surtout un film qui tient par ses deux acteurs principaux, qui font passer une émotion sincère.
Voilà un beau petit film humaniste qui mérite largement d'être vu.

Permalien 767 mots par nicofeel Email , 1503 vues • R�agir

24.02.11

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les femmes du 6ème étage

Réalisateur : Philippe le Guay

Durée du film : 1h46

Date de sortie au cinéma
: 16 février 2011

Avec
: Fabrice Luchini (Jean-Louis Joubert), Sandrine Kiberlain (Suzanne Joubert), Natalia Verbeke (Maria), Carmen Maura (Concepcion), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Philippe le Guay, Les femmes du 6ème étage est une chronique en forme de comédie. Le film se déroule en 1962, à une époque où les étrangers, et notamment les espagnols, sont venus en nombre en France pour trouver du travail.
Le réalisateur s'intéresse précisément à la situation des femmes espagnoles qui n'ont pu trouver en France qu'un boulot de domestiques.
Les intentions de Philippe le Guay sont louables. En effet, il entend montrer les difficultés humaines pour quitter son pays d'origine et les difficultés économiques pour obtenir un emploi. Le cinéaste part du principe que les espagnoles ont du mal à trouver un travail en France.
Si l'idée n'est pas forcément inintéressante, le résultat à l'écran est beaucoup plus mitigé que ce que l'on pouvait imaginer. Le film aligne les clichés, les caricatures en tous genres et les lieux communs sans faire preuve à aucun moment d'un quelconque esprit critique.
Passons l'idée de faire systématiquement de toutes les espagnoles des domestiques. Les espagnoles sont présentées comme des femmes qui sont toutes solidaires. Elles sont également toutes joyeuses et toutes très travailleuses. Elles sont prêtes à tout pour avoir un emploi leur permettant d'avoir de l'argent qui sera envoyé en Espagne. Ce qui les amène à être - mis à part la jeune femme et celle ayant adhéré au parti communiste espagnol - particulièrement soumises. C'est exactement l'inverse des bourgeoises françaises qui sont imbues d'elles-mêmes, snobinardes, oisives. Mais elles, elles ont de l'argent.
Pour rendre son film regardable, le cinéaste a tout de même eu la bonne idée de s'entourer d'une distribution de premier choix avec Fabrine Luchini et de l'espagnole Carmen Maura, qu'on sent tout droit sortie d'un sous-Almodovar. Fabrice Luchini est sans conteste l'attraction principale de ce film. Le décalage de son personnage, Jean-Louis Joubert qui est agent de change de renom, avec les femmes espagnoles qui habitent au dessus de chez lui, donne lieu à quelques scènes savoureuses. Fabrice Luchini apporte une vraie fraicheur et un souffle plaisant à ce film.
Par contre, comme le cinéaste ne s'enquiquine pas trop à justifier certaines choses, on voit que sans raison particulière Jean-Louis Joubert décide d'aider ces espagnoles qui vivent dans des conditions proches de l'insalubrité : il paye sa domestique en réévaluant le salaire qui était celui de son ancienne bonne ; il fait déboucher les toilettes de ces espagnoles qui résident juste au dessus de lui, à ce fameux 6ème étage ; il trouve une loge à une espagnole. Et comme il apprécie toutes ces femmes, il les amène même en week-end ! Alors tout ceci est bien gentil mais cela manque cruellement de finesse.
D'accord on comprend bien que Jean-Louis Joubert s'est entiché de sa domestique, la belle Maria, mais cela n'explique pas tout.
Dans tous les cas, heureusement que le rôle de Jean-Louis Joubert est revenu à Fabrice Luchini car l'acteur réussit à donner une vraie dimension à son personnage. Au milieu de ces femmes qui sont pleines de vie, il est heureux comme un pape. Il se sent revivre. A tel point que cela ne le dérange pas de quitter le domicile conjugal pour prendre une chambre de bonne au sixième étage (il faut pourtant rappeler que l'appartement des Joubert appartient à Jean-Louis, mais bon cela n'est qu'un fait illogique de plus) où il est débarrassé d'une part de son épouse (Sandrine Kiberlain, un peu fade dans le film) qui paraît sans vie et qui ne fait rien de ses journées et d'autre part de ses deux jeunes enfants, qui sont de véritables têtes à claques, par leur côté petits nobles dont le trait a évidemment été forcé par Philippe le Guay.
A lui seul Fabrice Luchini parvient tant bien que mal à maintenir à flot un film qui risque à tout moment de sombrer dans la nanardise la plus affligeante.
L'histoire d'amour – qui pour l'occasion est relativement finement amenée – de Jean-Louis avec Maria n'est certes pas crédible mais elle donne une touche romantique assez charmante au film.
A cet égard, la fin du film est belle par son aspect optimiste. Elle délivre un message de façon certes assez naïve mais qui enchantera les gens qui ne sont pas trop regardants sur la crédibilité des scènes. Le message rappelle in fine une des volontés de l'auteur : signaler que l'amour peut dépasser les classes sociales et les nationalités.
En conclusion, Les femmes du 6ème étage est un film qui bénéficie d'intentions louables d'un acteur principal au sommet de sa forme mais qui est lourdement handicapé par des défauts multiples (des facilités scénaristiques, une accumulation de caricatures et de clichés en tous genres, une incapacité à dépasser le stade de la pure comédie avec une absence de thématiques abordées sur le fond, etc.). A voir si vous n'avez rien de mieux à faire.

Permalien 886 mots par nicofeel Email , 1736 vues • R�agir

23.02.11

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Evil angel

Transposant le mythe biblique de Lilith de nos jours, ce Evil angel va proposer une intrigue riche et fouillée qui ne se contentera pas de laisser l'esprit démoniaque errer de corps en corps pour au contraire laisser planer un mystère qui entourera le métrage sur la longueur, et ce tout en agençant une violence récurrente et brutale qui n'épargnera aucun des personnages par ailleurs bien travaillés qui vont traverser le film.
Le script va donc suivre les déboires d'un jeune ambulancier confronté à une entité maléfique qui va sévir dans son entourage.

Evil angelAprès un générique sensuelle en diable, le métrage va tout de suite lancer son action diabolique en suivant un homme visiblement persécuté par un démon puisque chaque femme qu'il va croiser va se transformer sous ses yeux et prendre une apparence repoussante et très graphique, l'obligeant à se réfugier sur un toit d'où il finira par sauter, pour une entame du film bien réussie, visuelle et mettant déjà en avant un humour (Batman) qui heureusement restera discret et toujours à propos.

Evil angelMais pendant cette séquence introductive, nous allons également découvrir le personnage principal, Marcus, un ambulancier devant assister avec sa collègue Jenny une jeune demoiselle pour un accouchement difficile avant d'être appelé pour secourir une femme ayant reçu des coups de couteau dans le ventre. Celle-ci décédera une fois arrivée à l'hôpital mais Marcus aura vécu quelques instants spéciaux avec cette victime qui vont le pousser à vouloir tout tenter pour la sauver, quitte à s'attirer des ennuis. L'intrigue va également avancer le détective privé Carruthers, un ancien policier travaillant avec son fils sur le décès d'une prostituée, sans que l'intrigue ne laisse apparaître de corrélation entre ses deux sous-intrigues immédiatement pour préférer jouer sur les interrogations provoquées chez le spectateur et ainsi maintenir l'intérêt qui ne faiblira pas par la suite puisque même une fois les enjeux clairement établis et les faits énoncés, avec ce démon passant de corps en corps pour tuer, les situations et rebondissements demeureront globalement difficilement anticipables jusqu'au final qui aura le mérite de surprendre dans la continuité pourtant logique de l'intrigue.

Evil angelLe métrage va donc alterner des passages mettant en valeur ses personnages principaux globalement attachants (et ce même si ce Marcus manquera quand même légèrement de consistance et de charisme pour réussir à devenir réellement sympathique) confrontés au Mal incarné sous des apparences flatteuses qui provoqueront quelques passages chargés d'un érotisme avéré mais n'allant bien entendu jamais bien loin, avec d'autres bien plus dirigés vers l'action et la violence pour susciter quelques situations sanglantes parfois gratuites (le carnage dans les toilettes de la boîte de nuit) mais en tout cas toujours graphiques et porteurs d'une violence sèche et brutale qui sera percutante et même régulièrement surprenante dans son agencement direct et sans fard, tandis que le gore se fera par contre moins expansif que prévu.

Evil angelSi l'intrigue globale aura largement de quoi captiver et intriguer continuellement le spectateur, pour même lui réserver quelques surprises aussi dramatiques que marquantes en étant sans pitié envers les protagonistes, tout en arrivant à rebondir d'une situation à une autre sans aucun mal, on pourra quand même regretter quelques effets faciles et autre volonté de surprendre qui parfois tomberont à plat en étant aisément téléphonées, mais cela ne viendra heureusement en aucun cas nuire de façon trop flagrante à l'ensemble.

Evil angelLes personnages seront bien fouillés pour même laisser le réalisateur prendre le temps de s'immiscer dans leurs vies intimes mais sans aucune gratuité puisque cela viendra s'impliquer directement dans les rouages de l'intrigue par la suite, tout en flirtant légèrement avec les stéréotypes et les "bons sentiments" renouvelés au fil des développements dus cript, par ainsi nous faire aussi profiter de cet humour souriant qui viendra sporadiquement se mêler aux événements de manière parfois incongrue et presque déplacée (le personnage de Martineau, amusant même hélas trop caricatural) et qui présentera aussi quelques petites surprises exquises et irrévérencieuses.

Evil angelL'interprétation est ici assez convaincante, avec quand même un bémol concernant Kristopher Shepard, trop transparent dans le rôle de Marcus, tandis que Ving Rhames campera un Carruthers plus étoffé et que les actrices du métrage, Ava Gaudet en tête, se montreront charmantes en n'hésitant pas à mettant en avant leurs charmes devant la caméra voyeuse du réalisateur. La mise en scène du réalisateur Richard Dutcher est bien maîtrisée, sachant coller à l'action et donner une certaine ampleur à la violence du métrage pour de fait la rendre efficace. Les effets spéciaux sont probants, aussi bien pour des "maquillages" numériques presque parfaits que pour des effets sanglants certes pas forcément toujours aussi visuels que l'on aimé mais pour autant toujours réalistes et porteurs d'une volonté graphique avérée.

Donc, ce Evil angel aura le mérite de se démarquer du commun de la production actuelle par son intrigue recherchée et presque originale et dont les développements ne devraient pas décevoir, le tout en se montrant généreux en violence et pour un érotisme bienvenu !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions Blu-ray et DVD proposées par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 951 mots par nicore, 1818 vues • 1 r�action

22.02.11

13:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Même la pluie

Réalisatrice : Iciar Bollain

Durée du film : 1h43

Date de sortie au cinéma : 5 janvier 2011

Avec : Gael Garcia Bernal (Sebastian), Luis Tosar (Costa), Carlos Aduviri (Daniel / Hatuey), Carlos Santos (Alberto / Bartolomé de Las Casas), etc.

Par Nicofeel

Remarquée par son premier film, Ne dis rien (2004) avec comme sujet une femme battue par son époux, Iciar Bollain revient en 2011 avec un sujet aux connotations très sociales. En effet, le film s'inspire des événements qui se sont déroulé en 2000 en Bolivie et qui ont opposé le peuple de la ville de Cochabamba aux forces de l'ordre suite à l'obtention par une entreprise privée de la distribution de l'eau potable suite à la privatisation de ce service.
Sauf qu'ici il s'agit bien évidemment d'une fiction. Et d'ailleurs la réalisatrice ne s'est pas simplifiée la tâche car elle a décidé de mettre en scène plusieurs histoires. Pour expliquer les événements qui vont avoir lieu au sujet de la guerre de l'eau, Iciar Bollain prend comme principaux protagonistes dans son film venus un jeune réalisateur, Sebastian (Gael Garcia Bernal, très juste dans son rôle) et son producteur, Costa (excellent Luis Tosar, déjà vu dans Ne dis rien d'Iciar Bollain), venus en Bolivie pour réaliser à bas coût un film sur la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb.
La première scène du film est saisissante car cette file impressionnante de personnes venus pour le casting et qui se révoltent quand on leur dit que quelques-uns d'entre seulement seront auditionnés. On sent déjà que les bases du film sont lancées : peuple qui vit dans un état de pauvreté et situation géopolitique très précaire.

Là où Iciar Bollain fait encore plus fort, c'est dans sa capacité à relier les deux récits. Le film sur Christophe Colomb qui est une mise en abyme du film n'est pas seulement un film de plus sur Christophe Colomb, c'est aussi et surtout un film sur un colonisateur venu dépecer les biens des « Indiens » qui sont pris pour moins que rien, comme les figurants colombiens qui sont payés sur ce film par Costa pour une somme dérisoire.
Le récit se joue en fait à trois niveaux : il y a l'Histoire de Christophe Colomb venu coloniser un pays qu'il croit être l'Inde ; il y a la vie quotidienne de nos réalisateur et producteur venus profiter d'une main d’œuvre bon marché ; il y a la commune de Cochabamba qui entend taxer un peu plus le peuple en profitant de la privatisation du marché de l'eau (« Même la pluie devient payante », d'où le titre du film). En somme, dans toutes les histoires qui nous sont racontées, il est question d'un dominant et de dominés.
Le point de vue est très subtil car la cinéaste espagnole n'en fait jamais trop. Le réalisateur et le producteur ne sont pas vus comme des « gentils » qui vont se rallier à la cause du peuple bolivien. Non ce qui leur importe c'est que le film puisse se tourner et se terminer de façon satisfaisante. Costa n'hésite pas employer les grands moyens pour arriver à ses fins : il corrompt la police locale pour faire sortir de prison Daniel, un des acteurs dont il a besoin ; par ailleurs il donne une énorme somme d'argent – par rapport au coût de la vie en Bolivie – pour que son acteur bolivien continue de tourner, malgré les réticences que ce dernier a, comprenant clairement qu'il est exploité. De son côté, Sebastian s'offusque d'un côté des conditions de vie du peuple bolivien, de l'autre il choisit à chaque fois une voie permettant la poursuite de son film, quitte à mettre en veille ses idéaux humanistes.
Iciar Bollain a le talent de ne jamais faire dans la dichotomie. Malgré sa volonté farouche que le film se tourne, Costa n'en reste pas moins un être humain : après avoir dû ravalé son honneur en suppliant Daniel, son principal acteur bolivien, de revenir sur le tournage, il va surtout faire preuve d'un vrai sens d'humanisme à la fin, comprenant parfaitement la détresse de ce peuple. L'émotion est grande lors de la dernière rencontre entre Costa et Daniel.
Les acteurs sont vraiment à féliciter dans ce film car ils sont tous vraiment au top niveau, tant les deux acteurs principaux qui sont tiraillés entre la volonté de terminer le film et l'idée de s'investir dans une cause juste. Les seconds rôles sont également très bons, comme l'acteur principal du film sur Christophe Colomb qui joue un acteur qui n'a de cesse à plusieurs moments de montrer son attachement à la cause du peuple bolivien.
N'omettons pas de signaler que la réussite du film tient également bien entendu à sa mise en scène. On a droit à des mouvements bien fluides, et notamment à quelques beaux travellings. Le film est d'autant plus agréable à regarder. En outre, le monteur du film a été très bon dans sa capacité à jongler habilement entre le film dans le film, l'envers du décor et la montée progressive des affrontements entre le peuple bolivien et l’État.
Le directeur photo est également à féliciter car sont parfaitement traduits à l'écran les superbes paysages vus dans le film. On croirait vraiment que l'on assiste à l'arrivée de Christophe Colomb. Le travail de reconstitution est vraiment bien rendu, et a fortiori il crée des liens avec l'histoire contemporaine.
Alliant avec brio chronique sociale, mise en abime d'un film et relations privées, Iciar Bollain réalise certainement ici son film le plus abouti. Un beau film qui mérite largement d'être regardé. On notera qu'avec les troubles actuels qui se déroulent dans plusieurs pays du monde (Tunisie, Égypte), avec le peuple qui se dresse contre l’État, ce long métrage prend un écho particulier.

Permalien 1001 mots par nicofeel Email , 1410 vues • 1 r�action

18.02.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Black swan
Réalisateur : Darren Aronofsky
Durée du film : 1h43
Date de sortie au cinéma : 9 février 2011

Avec : Natalie Portman (Nina), Mila Kunis (Lily), Vincent Cassel (Thomas Leroy), Winona Ryder (Beth), Barbara Hershey (Erica), etc.

Par Nicofeel

Auteur entre autres des excellents Requiem for a dream (2001) et de The wrestler (2009), l'excellent cinéaste américain Darren Aronofsky revient avec un nouveau projet, Black swan.
Dans ce film, le réalisateur s'intéresse au milieu de la danse classique. Ce milieu donne lieu rarement à des adaptations cinématographiques. Signalons tout de même l'existence de l'excellent long métrage Les chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger (1948).
Pour sa part, Darren Aronofsky a décidé d'axer son film autour d'une nouvelle adaptation du Lac des cygnes. Composé en 1877 par Piotr Ilitch Tchaïkovsky, le lac des cygnes est un ballet en 4 actes où un prince, Siegfried, tombe amoureux d'une jeune femme, Odette, qui a été transformée en cygne (le cygne blanc) par le magicien Rothbart. Pour être délivré de ce sortilège, elle doit recevoir un amour éternel. Ce que fait Siegfried. Mais quand arrive l'heure de demander la belle en mariage, il est trompé par Odile (le cygne noir), qui a pris l'apparence d'Odette. Cette dernière meurt alors de chagrin. Voilà schématiquement l'histoire que va très bien respecter Darren Aronofsky au niveau de son choix scénario.
Dans le ballet du lac des cygnes, c'est généralement une même ballerine joue le rôle d'Odette (jeune femme virginale, c'est le cygne blanc) et d'Odile (qui trompe le prince par sa ressemblance avec Odette, c'est le cygne noir). Chez Aronofsky, c'est la jeune Nina (Natalie Portman) qui obtient le rôle de la reine des cygnes qui va lui permettre d'incarner tout à la fois le cygne blanc et le cygne noir.
Nina est présentée au départ comme une jeune femme frêle, timide, quasi frigide, à tel point qu'elle refuse même les avances du chorégraphe Thomas Leroy (Vincent Cassel) qui monte le ballet de cette nouvelle adaptation du lac des cygnes. Elle est donc parfaite dans le rôle du cygne blanc.
Sauf qu'elle doit aussi jouer le rôle du cygne noir. Et c'est son problème. Nina n'est pas préparée à jouer un personnage négatif. C'est un peu contre son gré qu'elle se met à pratiquer des choses qui lui étaient jusque-là étrangères : la découverte de son corps avec des attouchements personnels ; une nuit entière à boire et à danser dans un bar ; et surtout la séparation avec une mère possessive qui était jusque-là son seul lien social.
Ce côté schizophrénique qui consiste à jouer deux rôles parfaitement opposés – le cygne blanc et le cygne noir – va accroître la fragilité psychologique de Nina et lui faire perdre progressivement pied avec la réalité.

Mais comment pourrait-il en être autrement ? D'une part, à la base, Nina est méfiante face aux autres filles qui s'entraînent comme elle au sein du prestigieux New York city ballet. Nina pense que la jeune Lily, qui est beaucoup plus dévergondée qu'elle, essaye de lui prendre sa place. Ce sentiment est renforcé par le fait que Lily est sa doublure pour le rôle de la reine des cygnes. D'autre part, Nina a été éduquée par une mère qui souhaite la faire réussir là où elle a échoué. Nina est le prolongement de sa mère. Elle ne vit pas uniquement son rêve mais doit supporter aussi celui de sa mère. Cela accroît donc un peu plus son dédoublement de personnalité.
L'issue à tout cela ne peut être que fatale pour Nina. Rappelons que le dédoublement de personnalité la conduit à interpréter ce cygne blanc et ce cygne noir. Au fur et à mesure que le film avance, le côté sombre prend de plus en plus d'importance, allant jusqu'à étouffer le cygne blanc.
Les scènes de la fin du film sont particulièrement évocatrices. En brisant le miroir et en croyant tuer quelqu'un, elle devient le black swan. Mais surtout elle se blesse tout seul, donc elle blesse le cygne blanc. En devenant le cygne noir (le passage en cygne noir donne même lieu à l'arrivée de plumes noires qui sortent de Nina), elle détruit d'une certaine façon le cygne blanc. Tout ceci est très métaphorique mais la blessure du cygne blanc (qui correspond à un chagrin dans la pièce) est bien causée par le cygne noir. Et c'est donc très logiquement qu'en redevenant le cygne blanc, Nina est blessée mortellement. Le plan de fin est superbe plan avec un fondu au blanc qui achève ce long métrage : ce n'est pas seulement la mort du cygne blanc, c'est aussi la représentation de la mort de Nina dont l'âme est en train de monter au paradis.
Si le film est admirable sur le plan scénaristique, il l'est également sur le plan de la mise en scène. Tout est parfaitement filmé. C'est beau et c'est fluide. Aronofsky pourrait filmer de d'autres ballets. Le film est très lyrique et cela accentue son côté dramatique. Il faut dire aussi que le cinéaste américain a bénéficie de l'aide du chorégraphe français Benjamin Millepied qui avait auparavant entre autres intégré le New York City Ballet en tant que danseur professionnel où se déroule l'action du film.
Et puis que serait un film qui évoque un ballet sans sa musique ? Évidemment, on a droit à la musique de Tchaïkovsky, qui est en outre sublimée par les morceaux originaux que propose Clint Mansell, le compositeur fétiche de Darren Aronofsky. Le son de Clint Mansell ajoute un côté entêtant et inquiétant à Black swan. Au niveau musical, on retiendra notamment le fait qu'Aronofsky ait eu la bonne idée de faire entendre à Nina la musique du lac des cygnes jusque dans sa loge, prouvant en cela qu'elle est complètement obsédée, voire absorbée par son rôle.
L'interprétation du personnage de Nina est au demeurant impeccablement interprété tant dans les scènes de danse que dans les autres scènes par Natalie Portman. Lors de ses nombreuses répétitions, le film montre bien qu'il faut consentir beaucoup d'efforts pour arriver au but tant espéré. Il faut faire preuve d'une discipline de fer. Une répétition des gestes qui confine à l'obsession. De ce point de vue, on assiste à une sacrée performance de Natalie Portman dans un rôle très physique. L'actrice qui s'est d'ailleurs entraînée dix mois pour préparer son rôle est très crédible. Elle est aussi très bien pour évoquer les divagations de son personnage qui a du plus en plus de mal à faire la part des choses entre ce qui est vrai et qui est faux. Parmi les acteurs du film, on notera aussi la présence de Vincent Cassel dans le rôle du chorégraphe français qui attend de Nina qu'elle donne le meilleur d'elle-même. Si le chorégraphe du film est un dragueur pas-tenté qui aime jouer avec ses stars (« ma petite princesse »), Darren Aronofosky évite le cliché de la relation d'amour entre la ballerine et le chorégraphe.
En revanche, consciemment ou inconsciemment, Darren Aronofsky a établi avec Black swan de nombreux ponts avec ses autres films.
Le plus évident d'entre eux est celui de la paranoïa. On pense ainsi immédiatement au film Pi , la première œuvre d'Aronofsky, où un génial mathématicien qui est le principal protagoniste du film est victime de terribles migraines et a l'impression d'être suivi en permanence. Le parallèle ne s'arrête pas là. Pi est un film en noir et blanc. Or, dans Black swan le lac des cygnes voit la distinction entre deux cygnes antinomiques : le cygne blanc et le cygne noir.
L'obsession est une autre thématique centrale chez Aronofsky. Nina est obsédée par l'idée d'être parfaite son rôle, comme pouvait l'être le mathématicien dans Pi qui cherchait à percer des suites mathématiques logiques qui expliqueraient le cours du monde. Dans Requiem for a dream, l'obsession tient à l'addiction à la drogue ou à la télévision.
Et puis l'issue finale des films est loin d'être joyeuse pour ses protagonistes. Si Nina réussit à être la reine des cygnes, sa gloire est éphémère et se clôt comme dans The wrestler par une chute mortelle. D'ailleurs, comme dans The wrestler, Aronofsky filme au corps (ce corps qui est maltraité dans plusieurs films d'Aronofsky avec ici une Nina qui se gratte la peau et qui croit s'arracher une plume noire qui aurait poussé dans son dos) avec une caméra à l'épaule qui épouse les mouvements de ses personnages. C'est avec une mise en scène aussi bien adaptée à son sujet que l'on croit d'autant plus que Nina finit par se confondre avec son rôle.
Brillamment scénarisé, mis en scène et interprété, Black swan est un film extrêmement noir, comme son titre l'indique. C'est un film qui par son intensité dramatique risque de secouer plus d'un spectateur. Tout le mérite en revient donc à Aronofsky qui réalise là un de ses films les plus aboutis, avec The wrestler. On attend donc avec impatience son prochain film.

Permalien 1607 mots par nicofeel Email , 1920 vues • 1 r�action

16.02.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tron l'héritage
Réalisateur : Joseph Kosinski

Durée du film : 2h07
Date de sortie au cinéma : 9 février 2011


Avec
: Jeff Bridges (Kevin Flynn / Clu), Garrett Hedlund (Sam Flynn), Olivia Wilde (Quorra), etc.

Par Nicofeel





Film traitant des jeux vidéo avec un visuel pour le moins particulier, vu à la base comme un film pour des enfants, Tron est un film produit en 1982 qui a été un véritable four sur le plan commercial. Le film est d'ailleurs considéré par certains comme un film d'un kitsch abominable. Sans compter que le film a très mal vieilli.
Pourtant, malgré ces immenses réserves, Disney a décidé de retenter l'expérience Tron en apportant une suite avec ce Tron l'héritage.
Le film est réalisé par un jeune cinéaste du nom de Joseph Kosinski. Au niveau des acteurs on a droit à Jeff Bridges, qui jouait déjà dans le film original et reprend donc le rôle de Kevin Flynn, ainsi qu'à Garrett Hedlund dans le rôle de son fils et Olivia Wilde, qui joue Quorra, une femme qui vit dans l'univers de Tron.

Mais au juste que raconte Tron ? Après avoir fait fortune grâce à son jeu Tron, Kevin Flynn a brutalement disparu. La société Encom, qui est liée notamment au succès de ce jeu, est dirigée par des gens qui n'ont aucun sens philanthropique et cherchent avant tout à faire du profit. La peinture de notre société actuelle avec ce capitalisme tout puissant, avide d'argent, est plutôt bien vu. Mais ce n'est pas fondamentalement le sujet du film. Le fils de Kevin Flynn, qui détient des parts importantes dans Encom, se met à pirater Encom avant de se rendre dans l'ancien bureau de son père. Par une expérience très originale, il rentre dans le jeu Tron, conçu par son père.
Pour ceux qui connaissent déjà Tron, ils ne seront pas dépaysés car l'histoire est largement expliquée dans les premières minutes de Tron l'héritage et a fortiori tout le background est le même. Ce n'est d'ailleurs pas forcément une très bonne idée. Car si le visuel est plus agréable qu'en 1982 avec par exemple la cité de Tron qui fait penser à Blade runner, les décors numériques ne sont vraiment pas la panacée. Car les décors se résument bien souvent au niveau du fond à couleurs basiques. On a l'impression de revoir le Tron de 1982, mais remis un peu au goût du jour. Le film a toujours un aspect kitsch, même s'il faut bien dire que l'on est censé se retrouver à l'intérieur d'un jeu vidéo. De plus, la 3D, qui est le grand truc du moment, n'apporte franchement pas grand chose. C'est à se demander si les personnages capitalistes que l'on voit au début du film ne seraient pas également une représentation des dirigeants de Disney, prêts à toute innovation (même si elle est sans intérêt) pour ramener de l'argent !

Les combats sont heureusement plus dynamiques. Si ces combats peuvent paraître assez rapidement lassants, ils offrent de multiples possibilités avec des combats de disques, ces combats de motos ou encore ces combats en avions de chasse.

Et puis les quelques scènes où il y a des dialogues permettent d'apprécier un peu ces images de synthèse pour le moins particulières.
Tron est un film de science-fiction qui se laisse regarder sans mal mais qui n'apporte pas grand chose. Son scénario est extrêmement linéaire et particulièrement attendu.

La véritable bonne idée du film est sans conteste la rébellion du jeu contre son concepteur. Le programme se rebelle contre son concepteur. Ce qui donne lieu à une opposition entre un certain Clu – dont le réalisateur a eu la bonne idée de le figurer par les traits d'un Jeff Bridges jeune – et le trio formé de Kevin et Sam Flynn et Quorra. Clu est bien vu dans le film comme une sorte de double maléfique de Kevin Flynn. Clu entend dominer le monde, à l'instar de Kevin Flynn devenu dans ce monde numérique une sorte de Dieu en créant Tron. Malheureusement l'oppostion entre Clu et Kevin Flynn n'est pas assez étudiée. De même que l'existence de ces mystérieux personnages que sont les ISO.
Le réalisateur Joseph Kosinski privilégie pour sa part la relation filiale entre Kevins Flynn et son fils. Sur ce point, ce n'est pas mal vu. Est également plutôt bien sentie la différence entre le monde réel et le monde de Tron, avec l'idée que la perfection est insaisissable, même pour le système de Tron. Côté acteurs, on ne pourra que se réjouir de la présence de Jeff Bridges qui, tant dans le rôle de Kevin Flynn que dans le rôle de Clu, crève l'écran. A ses côtés Garrett Hedlund est loin d'être inoubliable et Olivia Wilde tient surtout le rôle de la belle femme sexy.

Quelques mots également sur la bande son qui est signée par le célèbre groupe Daft Punk. Les aficionados de ce groupe apprécieront les compositions de qualité rendues pour ce film. Au final, Tron l'héritage est un film qui se laisse regarder sans souci mais ne constitue absolument pas la révolution attendue par certains. Le film aurait certainement gagner en intérêt à se démarquer beaucoup plus nettement de l’œuvre originale.

Permalien 951 mots par nicofeel Email , 1852 vues • R�agir

15.02.11

06:30:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Evil angel
Evil angel

S'appropriant le mythe de Lilith pour le transposer de nos jours, ce Evil angel va en profiter pour nous servir une intrigue fouillée et n'hésitant pas à avancer une violence franche et brutale ou encore un érotisme parfois torride, mais ce sera directement en combo Blu-ray/DVD ou simplement en DVD que le métrage arrive chez nous à partir du 15 février prochain sous l'impulsion d'Emylia qui nous déniche encore un inédit largement intéressant.

Evil angel

L'intrigue va donc reprendre le mythe antique de Lilith transposé au 21ème siècle au travers d’une meurtrière perverse, sexy et séduisante. Lorsque Lilith, première femme d’Adam, a refusé de se soumettre à son autorité, elle a été chassée du jardin d’Eden et remplacée par Eve : furieuse Lilith devient la compagne de Lucifer et n’a depuis cessé de se venger. Lilith retourne sur terre à Chicago pour assouvir sa vengeance sanglante sur des êtres humains innocents.

Evil angel

Le métrage va réussir à captiver d'entrée son spectateur en avançant instantanément sa créature diabolique pour ensuite laisser place à une intrigue installant un mystère diffus et prenant qui ne désenflera pas tout au long du film pour au contraire nous réserver quelques surprises violentes en n'étant sans concessions envers ses personnages qui vont subir de plein fouet les foudres de cette créature maléfique manipulatrice et perverse en diable. Et si la violence sera bien présente, rarement gratuite et toujours volontaire sans pour autant verser dans un gore expansif, tandis que l'érotisme se montrera aussi fréquemment, cela ne se fera pas au détriment des personnages qui réussiront à intriguer et à prendre vie au sein du film pour aider l'ensemble à accroître encore l'intérêt déjà titillé par ce script bien plus foisonnant que ce que le genre nous donne régulièrement en ce moment l'occasion de découvrir.

Evil angel
Evil angel les chapitres

L'édition "Premium" DVD du film proposera une image en 2.39 (16/9 anamorphique) pour une bande-son en français en DD5.1 mais également en anglais sous-titré en français en DD5.1 et en DTS, alors qu'hélas aucun bonus ne viendra compléter la vision du film, si ce n'est quelques bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur. L'édition "combo" reprendra bien entendu les caractéristiques pour le DVD, tandis que le Blu-ray du film avancera une image en 2.39 (AVC 1080p) et une bande-son en français et en anglais en DTS-HD5.1, sans proposer plus de bonus.

Evil angel

Donc, ce sera à partir du 15 février prochain que nous allons pouvoir découvrir ce Evil angel largement probant, graphique et captivant autour d'un mythe utilisé avec consistance !

Evil angel menu général
Evil angel les réglages audio
Evil angel la sérigraphie DVD

Evil angel (Blu-ray + DVD)

Evil angel (Blu-ray + DVD)
Voir la fiche
Evil angel

Evil angel
Voir la fiche

Permalien 451 mots par nicore, 1710 vues • R�agir
00:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La vie au ranch

Réalisatrice
: Sophie Letourneur

Durée du film : 1h32

Date de sortie au cinéma
: 13 octobre 2010

Avec
: Sarah-Jane Sauvegrain (Pam) ; Eulalie Juster (Lola) ; Mahault Mollaret (Manon), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par la cinéaste Sophie Letourneur, La vie au ranch est un film qui peut être rapidement résumé : c'est l'histoire de deux colocataires – Pam et Manon – qui vivent dans un appartement dans Paris, surnommé le ranch. Dans ce lieu ont lieu moults fêtes avec des filles uniquement, ou parfois avec des amis des deux sexes. Le passe-temps de ces jeunes est de boire jusqu'à se donner mal au crâne, de fumer toute une soirée et de raconter tout et n'importe quoi.
D'ailleurs, au final ce film ressemble bien à n'importe quoi. Dès le début, on est saisi par des bruits qui partent dans tous les sens, empêchant de comprendre clairement les discussions qui ont lieu. Ces jeunes, âgés de la vingtaine, parlent fort, voire même crient, et sont avant tout friands à l'idée de faire la fête.
Il est bien difficile de s'acclimater à un tel film qui a une capacité certaine à fatiguer avec ces jeunes qui se la jouent bobo et n'ont d'autre but dans la vie que de s'amuser ou de penser aux garçons. On est vraiment au raz des pâquerettes avec un tel film.

Le film réussit même à agacer sérieusement, et cela on le doit à l'interprétation de l'actrice principale, Sarah-Jane Sauvegrain qui joue Pam. Avec sa grosse voix grave, elle ne cesse de crier comme ses copines. En plus, son attitude laisse franchement à désirer : soit elle est carrément vulgaire (voir la scène où elle fait ses besoins naturels de manière on ne peut plus classe dans la rue !), soit elle s'y croit à fond en se prenant pour le centre du monde, soit elle est tout bonnement détestable comme lorsqu'elle rit en parlant de sa grand-mère en disant qu'elle va bientôt « died ». Elle parle souvent – comme ses copines – en utilisant des mots d'anglais (avec un accent à faire peur !) pour faire « stylé ». Et puis Pam passe de copain en copain, avec par exemple cette incroyable scène où elle se baisse en voiture afin d'éviter de voir son copain et de profiter d'un autre garçon rencontré peu de temps auparavant.
Ainsi, par sa façon d'être, ses propos, son j' m'en foutisme, Pam est insupportable.
Mais ses copines sont également de sacrés phénomènes, ne pensant qu'à aller de fête en fête, le tout sur un canapé pourri. Quand elle ne pensent pas aux fêtes, elles pensent aux garçons. La fameuse Lola (à qui l'on doit la célèbre expression « à part rien foutre, j'sais pas quoi foutre ») devient fatigante à tout ramener à un certain Fritz qui sera bien vite oublié. Les garçons paraissent interchangeables dans ce film. Surtout qu'ils ne sont pas non plus d'une grande finesse, pensant pour leur part que jouer dans un groupe leur donnera un ticket certain pour sortir avec des filles.
On aurait pu penser que le fait de changer vers la fin du film le lieu de l'action, avec le voyage en Auvergne, allait changer un peu la donne. Mais pas du tout. Certaines filles sont toujours aussi vulgaire, comme celle qui demande à une autre en voyant quelqu'un traire des vaches, si cela ne lui rappelle pas son copain. Seule satisfaction à ce moment : le côté quasi documentaire puisque l'on voit bien qu'il s'agit de vrais agriculteurs. Mais bien vite cet aspect est parasité par le personnage de Pam qui cherche pendant une fête de famille à continuer de boire jusqu'à en être malade. Dans ces scènes, on se demande si le plus intéressant n'est pas de voir ces belles vaches qui passent avec leurs clochettes ! Au moins on ressent la nature.
Finalement, c'est dommage que le film n'ait pas bénéficié d'un minimum de finesse car il y a certaines idées qui auraient pu être exploitées et donner un vrai fond au film. On a par exemple le fait que les relations entre les filles et notamment entre Pam et Manon, deviennent tendus. A tel point que les filles, si cool au départ, n'hésitent pas à se balancer des vannes méchantes, comme lorsqu'une fille déclare à Pam qu'elle ressemble à Christian Clavier dans Le père Noël est une ordure avec sa robe type léopard. Une telle remarque, pourtant cinglante, se dilue dans le reste du film. Autre élément qui aurait pu être intéressant. Le fait de montrer que des personnes, à l'instar de Pam qui se sent obligée à chaque fois de vivre en colocation (avec Manon à Paris ; avec des étrangers à Berlin).
Le film ne restera pas non plus dans les mémoires pour sa mise en scène qui est correcte, sans plus (quelques gros plans sont plutôt bien vus).
On comprendra donc aisément que La vie au ranch n'est pas du tout le film français qui va marquer un certain renouveau du cinéma français. Si l'on veut voir ce que sont capables de faire de jeunes et talentueux réalisateurs, il vaut mieux se tourner vers une œuvre comme Simon Werner a disparu de Fabrice Gobert. On ne sera pas énervé et on n'aura pas l'impression de perdre son temps.

Permalien 913 mots par nicofeel Email , 1368 vues • 1 r�action

10.02.11

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Rien à déclarer

Réalisateur : Dany Boon

Durée du film : 1h48

Date de sortie au cinéma
: 2 février 2011

Avec : Dany Boon (Mathias Ducatel), Benoît Poelvoorde (Ruben Vandevoorde), Christel Pedrinelli (Olivia Vandevoorde), Joachim Ledeganck (Leopold Vandevoorde), Julie Bernard (Louise Vandevoorde), Jean-Paul Dermont (le père Vandevoorde), Karin Viard (Irène Janus), François Damiens (Jacques Janus), Bouli Lanners (Bruno Vanuxem), Olivier Gourmet (le prêtre de Chimey), Bruno Lochet (Tiburce), etc.

Par Nicofeel

Après l'énorme succès de Bienvenue chez les Ch'tis (2008), Dany Boon a décidé de remettre le couvert. Cette fois l'action de son film se déroule à la veille de l'ouverture des frontières de l'espace Schengen, c'est-à-dire des pays membres de la Communauté Économique Européenne (CEE) le 1er janvier 1993. Ne cherchez pas d'autres références historiques dans ce film. Ce rappel historique n'est qu'un prétexte et le titre Rien à déclarer n'a d'autre but que de rappeler que ce long métrage va s'intéresser à des douaniers.
Dès le départ, il faut accepter que ce film est avant tout une petite comédie qui n'a d'autre but que de divertir le spectateur. Il ne faut pas chercher une quelconque réflexion dans Rien à déclarer car il n'y a effectivement à rien à déclarer. Dany Boon ne se sent pas beaucoup plus concerné au niveau de la mise en scène qui – en dehors de quelques petits mouvements de caméra – se limite bien souvent à de simples champs et contre champs.
Mais alors pourquoi regarder Rien à déclarer ? D'abord parce qu'on peut se douter que ce film qui bénéficie d'un incroyable battage médiatique, va être le succès de l'année au niveau des entrées en salles. De là à battre l'incroyable raz-de-marée de Bienvenue chez les Ch'tis (20,5 millions de spectateurs), il y a une marge qui paraît tout de même très importante.
D'un point de vue intrinsèque, outre le phénomène que va certainement représenter Rien à déclarer au niveau des recettes, il faut bien reconnaître que le film mérite d'être vu avant tout grâce à son casting. Car dans cette histoire de douaniers, il y a la confrontation de deux pays : D'un côté, Benoît Poelvoorde joue le rôle de Ruben Vandevoorde, un douanier belge fier de son pays et qui ne veut pas se laisser envahir par les « camemberts » ! De l'autre côté, Dany Boon se donne une nouvelle fois le rôle d'un personnage un peu timide mais tendre en la personne de Mathias Ducatel, un douanier français qui sort depuis un an avec Louise Vandevoorde, la soeur de Ruben Vandevoorde !
Tout cela est évidemment tiré par les cheveux mais le principal est encore une fois de distraire les spectateurs.

Et sur ce point il faut reconnaître que la mayonnaise prend plutôt bien avec Benoît Poelvoorde qui fait du Poelvoorde, à savoir un homme un peu cinglé qui n'hésite pas à gueuler et à employer la manière forte (il tire sur des gens) pour se faire respecter ! A l'inverse, Dany Boon dans le rôle de Mathias est beaucoup plus calme. Il cherche avant tout à se faire accepter – en tant qu'ami – par Ruben puisqu'il cherche à se faire accepter au sein de cette famille belge nationaliste. Les choses ne sont pas faciles car entre les camemberts et les bouffeurs de frites, ce n'est pas la franche amitié !
Alors quand les deux vont se retrouver ensemble au sein de la douane volante, on comprend aisément qu'il risque d'y avoir des étincelles. Surtout que les débuts sont laborieux avec une douane volante nantie de moyens pour le moins microscopiques : un téléphone portable qui capte très mal ; un tout petit chien, Grizzly (!) qui a plus l'aspect d'une mascotte que d'un chien de douanier ; et surtout une voiture 4 L pour débusquer les contrebandiers ! Évidemment, tout cela n'est pas crédible pour deux francs belges, mais la sauce prend avec scènes réellement drôles. On retiendra par exemples les premiers ratés de cette fine équipe ou à l'inverse le moment où, fiers d'eux (une fois que la 4 L est transformée en 4 L tuning plus rapide qu'une ferrari), ils reviennent solidaires sur les routes de leur exploit avec comme fond musical I believe I can fly de R Kelly.
Tout ceci n'est pas très sérieux et ce ne sont pas les personnages secondaires du film qui vont me faire mentir. Karine Viard et François Damiens interprètent le couple Janus (eh oui leur établissement est situé entre la France et la Belgique, d'où la référence au dieu romain) qui tient un restaurant qui va être l'objet de toutes les attentions. Karine Viard est une madame Janus prête à tout pour continuer de faire marcher son restaurant, quitte à rentrer dans une totale illégalité. Quant à François Damiens, il est un mari gentil mais complètement pataud et incapable de faire preuve d'un minimum d'intelligence.
Côté intelligence, on est servi avec Bruno Lochet (un des Deschiens) qui joue un truand de deuxième zone, qui va avoir à chaque fois la malchance de tomber sur notre célèbre couple de douaniers franco-belge. Les scènes avec Bruno Lochet sont franchement hilarantes, et notamment le moment où il se fait « capter » par le chien ! Voilà pour les seconds rôles les plus marquants du film.
Rien à déclarer qui privilégie dans sa première partie à fond la carte de l'humour certes un peu lourd mais rigolo s’essouffle un peu par la suite en ramenant l'attention sur l'histoire d'amour contrariée entre Mathias Ducatel et Louise Vandevoorde. Cette deuxième partie du film est un peu plus convenue, et n'apporte pas grand chose à un récit qui n'est finalement jamais aussi intéressant que dans les moments où les scènes humoristiques correspondent à du grand n'importe quoi, avec des acteurs qui s'y mettent à cœur joie dans une direction quasi jusqu'au-boutiste.
Cela dit, en calmant un peu le jeu, Dany Boon recentre son histoire sur des valeurs déjà développées sur le film Bienvenue chez les Ch'tis, à savoir l'amitié, le fait de combattre les préjugés et le racisme, l'amour sincère et l'importance de la famille.
Au final, Rien à déclarer n'est rien de moins qu'un petit film comique sans prétention et sans ambition qui devrait pourtant rencontrer le succès par la venue massive de spectateurs, curieux de voir le nouveau film du réalisateur de Bienvenue chez les Ch'tis.
Rien à déclarer est loin d'être un chef d’œuvre mais il a le mérite de remplir son but, à savoir divertir et amuser les gens.

Permalien 1138 mots par nicofeel Email , 2027 vues • R�agir

08.02.11

00:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Poupoupidou


Réalisateur
: Gérald Hustache-Mathieu
film : 1h42

Date de sortie au cinéma : 12 janvier 2011

Avec : Jean-Paul Rouve (David Rousseau), Sophie Quinton (Candice Lecoeur), Guillaume Gouix (le brigadier Bruno Leloup), Olivier Rabourdin (le commandant Colbert), etc.

Par Nicofeel

Après deux courts métrages remarqués (Peau de vache en 2002 et La chatte andalouse en 2003) et un premier long métrage avec Avril (2006), Gérard Hustache-Mathieu retrouve à nouveau la belle Sophie Quinton.
L'actrice française y incarne dans Poupoupidou une jeune femme qui pense être la réincarnation de Marilyn Monroe. On comprend dès lors d'autant plus que le film va beaucoup jouer sur des correspondances. Poupoupidou est d'ailleurs un film très référentiel.
On ressent ces références tant au niveau des images, de la musique ou encore des personnages.
S'il y a un film qui saute aux yeux du spectateur après avoir vu Poupoupidou, c'est celui de Sunset boulevard. Ce grand classique du film noir, réalisé en 1950 par Billy Wilder, est cité à plusieurs reprises. Dans Sunset boulevard, on voit au début du film un homme assassiné qui flotte dans une piscine, avec une voix off qui va expliquer les événements passés. Dans Poupoupidou, on voit dans les premières minutes du film une jeune femme, Candice Lecoeur, qui se serait soi-disant suicidée et qui va être la voix off du film. Dans Sunset boulevard, William Holden interprète l'un des rôles principaux en jouant un scénariste de bas étage. Ici, le personnage principal se trouve être David Rousseau, un écrivain de deuxième zone qui est en panne d'inspiration. David Rousseau se lance un peu par hasard dans une enquête sur la disparition de Candice Lecoeur. Venu dans la ville de Mouthe dans le cadre d'un héritage, David Rousseau pense que l'affaire Candice Lecoeur – qui se serait suicidé dans un no man's land entre la France et la Suisse – pourrait constituer un excellent sujet à son prochain roman.
Les pistes de réflexion du film ne s'arrêtent pas à une citation de Sunset boulevard tant dans son intrigue que dans les personnages décrits. Gérald Hustache-Mathieu apprécie manifestement beaucoup l’œuvre de David Lynch. L'ambiance du film et les lieux de son action rappellent clairement Twin Peaks avec l'assassinat de la belle Laura Palmer et ses paysages enneigés. Quant au côté antinomique entre la blonde Candice Lecoeur et la jeune femme brune qu'elle était autrefois, on peut supposer que la comparaison avec Mulholland drive n'est pas usurpée, et ce d'autant plus que ce film est lui-même un hommage à Sunset boulevard.

Du côté de la musique, le cinéaste joue la carte de la musique rétro, mais en donnant un coup de lifting à certains titres assez anciens. Ainsi, I put a spell on you (Screamin' Jay Hawkins, 1950), est chanté par Xenia. Deux autres chansons ont droit à un nouveau traitement. C'est le cas d'I Wanna be loved by you chanté par AVA et de California dreamin' (The mamas and the papas, 1965), repris de façon jazzy par José Feliciano. N'oublions pas que ces deux chansons évoquent Marilyn Monroe. Pour California Dreamin', c'est par le fait que Marilyn Monroe est née et morte à Los Angeles, ville située précisément en Californie. Quant à I wanna be loved by you, ce tube planétaire a été chanté par Marilyn Monroe dans le film Certains l'aiment chaud (1959) de Billy Wilder (eh oui, encore ce réalisateur). Notons également que Gérald Hustache-Mathieu a lui-même composé lui-même plusieurs morceaux originaux.
Si le film est très référentiel, heureusement il ne se limite pas à ça. Poupoupidou est surtout une enquête policière, menée avec un humour bien français. Il faut dire que le rôle de David Rousseau est exécuté par Jean-Paul Rouve. Avec le côté gauche et peu méfiant que lui donne cet acteur, le personnage de David Rousseau est à lui seul un élément de rigolade. Malgré tout, David Rousseau dérange puisqu'au fur et à mesure qui découvre des pistes, il s'attire les foudres d'autrui, à tel point que l'on essaye même de le tuer. Il faut dire que derrière son manque de subtilité (il va voir le cadavre de Candice Lecoeur sans avoir aucune autorisation ; il se rend dans le logement de Candice Lecoeur en garant sa voiture juste devant, etc.), David Rousseau réussit tout de même à comprendre des choses que les autres n'ont pas vu ou n'ont tout simplement pas tenté de voir. Ainsi, il s'aperçoit que la lettre M sur le bras de Candice Lecoeur constitue le logo de la boîte de nuit où cette femme est allée avant que n'ait lieu son décès. Et puis David Rousseau est d'autant plus dangereux pour certains qu'il est aidé dans son entreprise par un gendarme qui souhaite connaître la vérité.
Mais où est la vérité dans tout ça quand on sait que Candice Lecoeur s'imagine en Marilyn Monroe. Et ce n'est pas que le physique ou la coiffure qui permet l'identification. Il faut dire que d'étranges similitudes avec l'actrice américaine existent. Elles sont nées toutes les deux un premier juin ; toutes deux ont fréquenté un président (des Etats-Unis pour Marilyn, de la région Franche-Comté pour Candice) ainsi qu'un littéraire et un champion de sport ; les deux ont chanté I wanna be loved by you ; chacune de ces femmes a prouvé l'amour en son président, par le biais d'une chanson très sensuelle pour Marilyn et en se découvrant nue en public pour Candice ; toutes deux sont censées s'être suicidées avec a priori une prise importante de somnifères.

Pourtant, Candice Lecoeur née Martine Langevin ne sera jamais Marilyn Monroe. Alors que l'une est une star mondiale adorée par des générations entières, l'autre n'est qu'une star locale qui aspire à devenir quelqu'un. Candice Lecoeur veut être quelqu'un d'autre, elle se rêve en star. Elle ambitionne une existence qu'elle n'aura jamais, sinon par le biais du miroir ( comme ce moment où le journaliste culturel lui dit qu'elle aime se regarder dans la glace et elle lui dit que c'est le reflet dans le miroir qui aime la regarder). Candice Lecoeur a débuté sa vie professionnelle dans un garage, elle a poursuivi en devenant le symbole d'une marque de fromage, le fromage Belle de Jura (qui n'est pas sans rappeler le Chamois d'Or) et l'apothéose de sa carrière (!) a consisté en la présentation de la météo de Franche-Comté, de manière déjantée. Candice arrive difficilement à s'approcher de la classe d'une Marilyn Monroe. Et ce n'est pas en faisant des photos de nu en présence de gendarmes qu'elle risque d'y arriver. La question serait alors de savoir si tout ce que l'on nous a raconté n'est pas au fond que l'immense rêve d'une jeune femme qui n'a jamais été rien d'autre qu'une petite star locale.
La question mérite d'être posée. Elle renvoie d'ailleurs à la dernière chanson du film, Rewind, interprétée par Sophie Quinton elle-même. Ce terme anglais qui signifie rembobiner, remonter, signifie probablement que l'écrivain David Rousseau va livrer au bout du compte sa propre version des faits. Mais la fiction n'est-elle pas à la base différente de la réalité ?

Film très intéressant sur le plan de l'intrigue comme sur celui des questions qu'il amène à se poser, Poupoupidou doit bien entendu son succès critique à son excellente distribution. Jean-Paul Rouve et Sophie Quinton, qui jouent les deux personnages principaux du film mais qui ne se côtoient pourtant jamais dans celui-ci, sont très bons dans leurs rôles respectifs.
Ajoutez à cela la mise en scène sobre mais appliquée de Gérald Hustache-Mathieu, et vous comprenez pourquoi Poupoupidou est un film qui mérite d'être vu.

Permalien 1350 mots par nicofeel Email , 2253 vues • R�agir

27.01.11

07:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Love, et autres drogues

Réalisateur
: Edward Zwick

Durée du film : 1h52

Date de sortie au cinéma : 29 décembre 2010

Avec
: Jack Gyllenhaal, (Jamie Randall) ; Anne Hathaway (Maggie Murdock) ; Josh Gad (Josh Randall), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Edward Zwick (Légendes d'automne en 1995 ; Le dernier samouraï en 2004 et Blood diamond en 2007), Love, et autres drogues, réunit à l'écran deux stars vus dans le film Le secret de Brokeback mountain, à savoir Jack Gyllenhaal et Anne Hathaway.
Le premier joue le rôle de Jamie Randall, une personne qui aime le sexe et qui décide de devenir visiteur médical car cela paie bien (« ce sont des représentants de commerce sauf qu'ils en vendent pour 97 milliards de dollars par an »). Il entre ainsi à la fin des années 90 chez le groupe pharmaceutique Pfizer où il a droit à une formation qui n'a d'autre but que de lui donner des pistes pour vendre les produits de chez Pfizer. On a droit ainsi à l'idée selon laquelle il faut combattre la maladie sous tous les fronts ou encore que Pfizer rend la vie plus belle. Rien que ça.
De son côté, Anne Hathaway interprète Maggie Murdock, une jeune femme atteinte de la maladie de Parkinson, que Jamie va avoir l'occasion de voir lors de l'une de ses visites à un médecin.
Après une période d'acclimatation, l'un et l'autre se trouvent un point en vue en commun : ils adorent le sexe, c'est leur truc. Ils « baisent » en toute liberté, sans se faire de promesses. D'où le titre du film. Mais leur passion pour le sexe n'est qu'une façon de se voiler la face et de ne pas oser affronter la vie, de refuser les responsabilités.
Si Edward Zwick n'est pas considéré comme un grand réalisateur mais plutôt comme un bon faiseur, voire pour les mauvaises langues comme un « yes man », il a tout de même le mérite de proposer une approche originale dans sa comédie romantique : ici, le couple dont il est question commence d'abord par coucher (le film est d'ailleurs l'occasion de l'actrice Anne Athaway dans quelques scènes de nu, ce qui n'est pas fréquent) avant d'en venir progressivement à la question des sentiments.

Et puis même si c'est le ton de la comédie qui est utilisé, le réalisateur Edward Zwick ne se gêne pas pour critiquer les méthodes de vente employées par les grands groupes pharmaceutiques. Tout est bon d'après les groupes pharmaceutiques à partir du moment où cela permet de vendre. Évidemment, le film y va avec la finesse d'un éléphant – il ne faut pas oublier qu'il s'agit à la base d'une comédie – mais il a le mérite de dire les choses. Ainsi, Jamie Randall se met à jeter de la marchandise concurrente dès qu'il le peut pour faire valoir le produit phare de son groupe pharmaceutique ; certains visiteurs médicaux n'hésitent pas à user de leurs charmes auprès des secrétaires pour réussir à approcher les médecins ; il y a même des rapports marchands avec le don déguisé d'argent à un médecin ou encore des voyages au soleil. Ne cherchons pas la véracité dans de telles actions. C'est surtout la pression effectuée par les groupes pharmaceutiques pour vendre leurs produits qui est à retenir.
Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas aussi philanthropiques qu'ils le laissent entendre. Pour eux, l'idée est de vendre un produit en grande quantité. C'est la raison pour laquelle on voit dans le film Jamie Randall qui se satisfait de la vente du viagra, pilule traitant l'impuissance. Les éventuels effets indésirables de ce médicament, qui sont évoqués, ne sont évidemment signalés qu'en arrière plan.
Le réalisateur évoque donc la situation de grands groupes pharmaceutiques riches alors qu'à l'inverse, en raison de la cherté des médicaments, certains patients n'hésitent pas à acheter leurs médicaments à l'étranger (dans le film au Canada).
Le film n'a pas qu'un ton comique. Progressivement, en raison de l'évolution de la maladie de Maggie, l'aspect dramatique est mis en avant. Il faut dire que la maladie de Parkinson n'a pas encore trouvé de vaccin ou de médicament efficace à 100 %. Cette maladie dégénératrice est actuellement irréversible. On comprend la difficulté de vivre au quotidien avec quelqu'un qui est malade et qui sait que les chances d'une amélioration de son état sont minces.
Comédie pas toujours fine puisqu'elle s'amuse à se moquer de la politique supposée des grands groupes pharmaceutiques et de l'appétit sexuel de certaines personnes, Love, et autres drogues, n'en reste pas moins un film intéressant, ne serait-ce que par les thématiques qui y sont développées.
Et puis il faut reconnaître que le couple Jack Gyllenhaal et Anne Hathaway fonctionne très bien. On aurait donc tort de ne pas voir une comédie romantique qui sort un peu de l'ordinaire. A voir.

Permalien 843 mots par nicofeel Email , 1696 vues • R�agir

25.01.11

06:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le dernier des templiers

Réalisateur
: Dominic Sena

Durée du film
: 1h35

Date de sortie au cinéma
: 12 janvier 2011

Avec : Nicolas Cage (Behmen), Ron Perlman (Felson), Stephen Campbell Moore (Debelzaq), Claire Foy (la jeune fille), Christopher Lee (le cardinal d'Ambroise), etc.

Par Nicofeel

Auteur entre autres de films comme 60 secondes chrono, Opération espadon ou plus récemment Whiteout (film avec Kate Beckinsale), Dominic Sena est le prototype même de cinéaste qui n'a pas vraiment de personnalité. Sorte de yes man, il confirme une nouvelle fois ce statut avec son dernier film en date, Le dernier des templiers.
Ce long métrage se déroule pendant la peste au Moyen Age. Le début du film nous met dans l'ambiance avec cette chasse aux sorcières qui aboutit à la mise à mort de plusieurs femmes qui sont pendues avant d'être noyées. Et c'est là que la « patte » de Dominic Sena intervient avec un élément fantastique intégré dans une histoire à la base un peu historique. Le coup de la femme qui revit sous la forme d'une sorte de zombie n'est vraiment pas fine, voire même ridicule.
Mais on est loin d'avoir tout vu. L'arsenal de Dominic Sena au niveau de la mise en scène n'est pas loin de faire peur. Le cinéaste réussit la prodigieuse performance de résumer dix ans de batailles en terre sainte – où se situent alors deux des principaux protagonistes du film (joués par Nicolas Cage et Ron Perlman) – en quelques minutes ! Ces scènes d'action sont non seulement trop rapides avec des raccords nullement pensés (on a même droit à une scène de bar en plein milieu d'une scène de combat), mais en outre elles se révèlent trop hachées ce qui donne un aspect illisible à ces scènes. Pour ne rien arranger, les images de synthèse qui représentent les décors ne sont pas loin de donner un aspect toc à l'ensemble.
Bref, le film ne commence vraiment pas sous les meilleurs auspices et la suite ne fait que confirmer cette idée.
Les deux templiers qui décident de quitter la cause catholique car ils considèrent que certains meurtres sont injustifiés se retrouvent à escorter un convoi où figure une soi-disante sorcière qu'il faut amener jusqu'à un monastère. Le lien entre la peste noire et la sorcière supposée est une idée intéressante mais elle n'est nullement pensée. Il n'y a aucune réflexion dans ce film. Sur un sujet comparable, le film Black death de Christopher Smith (vu à Neuchâtel mais malheureusement toujours pas sorti sur nos écrans), l'élément fantastique est bien amené et comporte un aspect vraiment mystérieux. Ici, ce n'est pas du tout le cas. Le personnage trouble est comme par hasard le coupable tout désigné et surtout on a droit à la fin du film à un combat final ridicule qui lorgne du côté de L'exorciste, voire des films de monstre.
Pour ne rien arranger, Dominic Sena ne parvient jamais à insuffler la moindre tension dans son film, même pendant les rares scènes d'action proprement dites. Le cinéaste semble avant tout préoccupé à remplir un cahier des charges sans apporter la moindre plus value réelle. Ses acteurs donnent l'impression d'être en roue libre. Nicolas Cage et Ron Perlman, des acteurs charismatiques mais qui n'ont pas toujours des choix de carrière pour le moins géniaux, donnent l'impression de naviguer à vue, en se demandant certainement ce qu'ils font à jouer dans un film aussi peu élaboré. Les personnages ne sont nullement élaborés et tout est finalement à l'avenant.
Au final, Le dernier des templiers est l'œuvre d'un cinéaste plutôt médiocre. On est ici dans une sorte de série B de bas étage sans aucune originalité (quoique quand il y a de l'originalité, elle est surtout plutôt malvenue). Si ce film se suit correctement, sa nullité fait qu'il sera vite oublié. Sur un sujet comparable, mieux vaut attendre de voir l'excellent Black death, beaucoup mieux joué, beaucoup plus fin et bien mieux filmé.

Permalien 701 mots par nicofeel Email , 1463 vues • R�agir

24.01.11

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The green hornet

Réalisateur
: Michel Gondry

Durée du film : 1h57

Date de sortie au cinéma
: 12 janvier 2011

Avec
: Seth Rogen (Brit Reid / Le frelon vert), Jay Chou (Kato), Cameron Diaz (Lenore Case), Christoph Waltz (Chudnofsky), etc.

Par Nicofeel

Avec The green hornet, Michel Gondry (Eternal sunshine of the spotless mind) remet au goût du jour un super-héros pour le moins atypique.
Le fameux frelon vert était apparu dans les années 60 par le biais d'une série télévisée américaine diffusée entre 1966 et 1967. Michel Gondry a donné un sacré coup de jeune à ce super-héros avec un style bien à lui.
Le réalisateur français, très en vue aux Etats-Unis, se lance donc dans un genre très présent actuellement : celui des super-héros. Sauf qu'ici on est bien loin d'un Batman ou d'un Superman.
Certes, comme dans les films précités il est question de violence (voir la première scène d'action du film avec le russe) avec et de corruption. De plus, ce super-héros est une nouvelle fois le fils d'un richissime entrepreneur. Le père de Brit Reid, alias le frelon vert, possédait ainsi un empire médiatique avec entre autres un journal au nom évocateur du Daily sentinel. Cependant, le parallèle avec les films typiques de super-héros s'arrête là.
Car dans The green hornet il y a d'abord et surtout un super-héros qui n'est pas aussi sérieux que ses compères. Brit Reid est un jeune homme fêtard, un peu lourdingue qui aime avant tout s'amuser et rigoler. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Michel Gondry a attribué le rôle principal du film à Seth Rogen. Cet acteur qui a une bonne bouille a été vu à plusieurs reprises dans les productions de Judd Apatow. Dans ce film, son rôle est proche des comédies où on l'a déjà vu, à savoir jouer un grand adolescent, insouciant, qui cherche avant tout à s'amuser. Quand il voit une jeune femme, par exemple Lenore Case (Cameron Diaz), il ne peut s'empêcher de la draguer tout en conservant son langage assez peu élaboré : « Ouah vous êtes super calé ! Putain ! » Dès lors, en découvrant de nombreux gadgets, il est de la même façon comme un enfant !
Et puis là encore où le film est bien différent des autres longs métrages de super-héros, c'est par le fait que le fidèle serviteur du héros n'est pas qu'un faire-valoir. Bien au contraire. Si Brit Reid se sort de situations périlleuses en tant que frelon vert, c'est d'une part grâce aux armes sophistiquées dont il dispose (y compris la voiture Black beauty truffée de gadgets en tous genres) et d'autre part grâce à son « collaborateur en chef », Kato, qui est un expert en arts martiaux. Mais la relation entre Brit et entre Kato n'est nullement celle d'un chef et de son valet. Ce sont plutôt des potes qui se font plaisir. C'est bien dans ce sens qu'est pensé la relation, avec un Brit qui n'hésite pas à dire à Kato : « C'est vraiment des chieuses ces filles ! Heureusement qu'on s'est trouvé toi et moi. »
Bien entendu, comme dans toute relation, il peut y avoir des heurts. Comme la hiérarchie n'est pas figée – même si Brit est dans la vie quotidienne le patron de Kato – les rapports de force évoluent souvent, comme on peut le voir lors de cette scène surréaliste où les deux camarades se tapent dessus. Les deux camarades s'amusent également à faire des crasses à l'autre de temps à autre, comme ce moment où Kato met des couches à Brit une fois que ce dernier s'est tirée dessus avec un « hornet gaz ».
Et puis ce n'est pas tout. Le frelon vert et son compère ne se considèrent pas comme des gentils. Ils cherchent avant tout à faire parler d'eux et à s'amuser (lors de leur première sortie nocturne, ils chantent Gangsta's paradise de Coolio dans la voiture). Pour preuve, le green hornet fait à un moment donné un bras d'honneur à un policier !
Il y a un sacré décalage dans ce film par rapport aux super héros habituels. Ces derniers paraitraient bien lisses et bien trop sérieux dans un tel film.
On sent du début à la fin que Michel Gondry s'est beaucoup amusé à faire ce film. En ancien clippeur, il se plaît à faire des accélérés au début du film pour évoquer un Brit Reid particulièrement superficiel qui aime épater les femmes en leur montrant ses nombreuses voitures. A l'inverse, les ralentis qui ont lieu pendant les scènes de combat ont pour but de décomposer les mouvements et de donner un vrai côté fun à ce long métrage. Au demeurant, les scènes d'action sont dynamiques et plutôt réussies. Elles apportent un plus à ce film qui vaut déjà nettement le coup rien que par son ton décalé par rapport aux autres films de super-héros. Même le super-méchant se révèle plutôt marrant : en voulant lui aussi obtenir la notoriété d'un green hornet, il décide de se faire appeler Hemoglobinesky au lieu de Chudnofsky ! Décidément l'humour est omniprésent.
Au final, The green hornet est un film de super-héros où de manière originale c'est le héros à la double personnalité qui crée lui-même son mythe. Film complètement décomplexé et pas sérieux pour deux sous, The green hornet est une excellente surprise. Ce film mérite donc bien plus d'être vu qu'un certain Scott Pilgrim, beaucoup trop référentiel aux jeux vidéo. Ici, le réalisateur Michel Gondry a réussi à se démarquer de tout pour créer un film drôle et prenant de bout en bout. A voir sans plus tarder.

Permalien 1002 mots par nicofeel Email , 1549 vues • R�agir

21.01.11

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Au-delà

Réalisateur : Clint Eastwood

Durée du film : 2h08

Date de sortie au cinéma : 19 janvier 2011

Avec : Matt Damon (George Lonegan), Cécile de France (Marie Lelay), George McLaren (Marcus), Thierry Neuvic (Didier), Bryce Dallas Howard (Mélanie), etc.

Par Nicofeel

Dernier film en date de Clint Eastwood, après l'épisode Invictus où le cinéaste américain s'intéressait à Nelson Mandela et plus généralement à l'Afrique du Sud, Au-delà change du tout. Comme le titre du film l'indique, le réalisateur va traiter de la question de la vie après la mort, le fameux au-delà.
Pour cela, il a décidé de lier 3 histoires très différentes : la première qui apparaît sous nos yeux est celle de Marie Lelay, une française qui échappe de peu à la mort en étant confronté pendant ses vacances à un tsunami ; la deuxième évoque la disparition du frère jumeau d'un garçon suite à un accident de voiture ; la troisième est celle d'un homme qui a la faculté d'entrer en contact avec les morts simplement en touchant les mains de proches de ces personnes disparues. Donc on a droit à une personne morte, à une autre qui a échappé à la mort et enfin à une qui peut communiquer avec les morts. Tous les cas de figure sont donc étudiés.
Si le début du film est particulièrement spectaculaire avec un tsunami qui renverse tout sur son passage, donnant une impression beaucoup plus réaliste à une scène catastrophe qu'un film comme 2012, le reste du film ne va pas aller du tout dans cette direction. Et ce n'est pas un mal.
Si le film peut laisser sur le bord du chemin les sceptiques sur la possibilité d'une vie après la mort, Clint Eastwood a le mérite de donner son point de vue. Et puis surtout, comme souvent chez lui, le cinéaste réussit parfaitement ses scènes intimistes. Les meilleures scènes du film sont incontestablement celles qui mettent en scène George Lonegan (joué par un impeccable Matt Damon), cet homme qui a le don d'entrer en contact avec des personnes décédées. Le film montre bien que ce qui peut s'apparenter à une incroyable possibilité n'est pas du tout un cadeau pour celui qui vit ces événements. George Lonegan reconnaît qu'il ne peut pas vivre à évoquer sans cesse les morts. Et à évoquer le passé cela l'empêche de vivre pleinement sa vie actuelle, comme le prouve l'épisode avec Mélanie, une jeune femme qui ne pourra pas supporter psychologiquement le fait qu'une personne puisse connaître son passé par le biais d'une séance de médium.
Les deux autres histoires du film, celle de la journaliste Marie Lelay et celle de l'enfant qui cherche à tout prix à trouver quelqu'un afin d'entrer en contact avec son frère décédé, sont moins enthousiasmantes. Pour autant, ces histoires sont tout de même plaisantes à suivre. Elles évoquent le scepticisme des gens concernant l'histoire de Marie Lelay. Pour le jeune garçon, c'est encore plus intéressant car Clint Eastwood n'hésite pas à s'en prendre à tous types de personnes qui sont de véritables charlatans et racontent à tort qu'ils sont capables de communiquer avec les morts.
Les interprétations des personnages principaux sont toutes plutôt convaincantes, en particulier Matt Damon qui est vraiment étonnant de sobriété et de justesse. On souffre presque pour son personnage qui est tourmenté par les possibilités qu'il a d'entrer en contact avec les gens. Les autres acteurs sont également corrects dans l'ensemble.
Le film est plutôt pas mal et se suit sans peine, malgré sa durée de 2h08. Pour autant, le rattachement entre les trois histoires qui a lieu à la fin du film paraît quelque peu tiré par les cheveux. Et surtout le lien entre les histoires semble quelque peu factice. Malgré tout, une des plus belles scènes du film (la plus belle ?) est sans conteste celle où George Lonegan accepte de faire exceptionnellement une séance en tant que médium pour le jeune garçon.
En conclusion, Au-delà est un film plutôt étonnant de la part de Clint Eastwood. C'est peut-être tout simplement un thème qui a plu à ce cinéaste qui commence à se faire vieux. Le questionnement autour de la vie après la mort a de quoi l'intéresser. Si plusieurs scènes de Au-delà sont émouvantes et que l'histoire de George Lonegan est vraiment passionnante, les deux autres histoires, quoique largement regardables, sont moins captivantes. D'autant que Clint Eastwood ne sort pas toujours des sentiers battus dans un tel film. L'avis final est donc globalement positif, mais il faut reconnaître que l'on a déjà vu bien mieux de la part du grand Clint Eastwood.

Permalien 809 mots par nicofeel Email , 1594 vues • 1 r�action

19.01.11

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Rendez-vous l'été prochain

Réalisateur : Philip Seymour Hoffman

Durée du film
: 1h31

Date de sortie au cinéma
: 29 décembre 2010

Avec : Philip Seymour Hoffman (Jack) ; Amy Ryan (Connie) ; John Ortiz (Clyde), Daphne Rubin-Vega (Lucy), etc.

Par Nicofeel

Avec Rendez-vous l'été prochain (on lui préférera son titre original, à savoir Jack goes boating), l'excellent acteur Philip Seymour Hoffman passe pour la première fois à la réalisation. Et le résultat est plus que probant pour un premier film.
Au demeurant, Philip Seymour Hoffman est loin d'avoir chômé puisque, en plus d'être derrière la caméra, il interprète tout bonnement le rôle principal du film. Il est Jack, un chauffeur de limousine qui est seul dans la vie et qui, par l'aide de ses amis, son collègue de boulot Clyde et sa femme Lucy, va rencontrer l'amour de sa vie, Connie. Acteur très intelligent, habitué à jouer des personnages dotés d'une vraie personnalité (parfois sensibles parfois sans cœur), Philip Seymour Hoffman n'est pas homme à sortir une bluette sentimentale. Et ce n'est d'ailleurs pas le cas.
Il a la bonne idée d'interpréter pour sa part Jack, un personnage un peu simple mais sincère, qui ne recherche rien d'autre que l'amour d'une femme. Ca tombe bien, il tombe sur Connie (très bien jouée par Amy Ryan), une femme qui a quelques problèmes psychologiques et qui est assez craintive. L'un et l'autre font preuve d'une grande sensibilité et recherchent la même chose : une relation saine, sincère, fidèle, aimante. Jack est tellement motivé à l'idée d'être avec Connie qu'il est prêt à tout faire pour elle, y compris apprendre à nager afin de l'amener sur un bateau pendant l'été et apprendre à faire la cuisine pour être la première personne à faire à manger à Connie. Et puis Jack y va tranquillement dans l'évolution de la relation, comme lorsqu'il demande à faire un baiser à Connie : « On se fait un petit baiser de bonne nuit. Enfin rien d'excessif. » Si tout cela paraît bien gentillet, c'est que Philip Seymour Hoffman décrit deux personnes qui vivent sur le tard une première vraie relation, et que cela leur donne des ailes. Pour autant, le réalisateur ne tombe jamais dans la niaiserie. Bien au contraire.
Il conserve un regard très lucide sur notre société actuelle, et notamment sur les rapports humains. Il a la bonne idée de faire un parallèle constant entre la vie de Jack qui lui sourit enfin et l'évolution de la vie de couple de ses amis, Clyde et Lucy.
Clyde raconte à Jack que sa femme a déjà eu deux liaisons dont il a accepté de tirer un trait, malgré toute la déception et la haine que cela a pu engendrer. Il n'a pas pu s'enlever ces relations de la tête. Du coup, il en veut toujours à sa femme. De son côté, cette dernière supporte de plus en plus mal son époux, notamment son côté inquisitorial sur ce plan et son manque d'ambition sur le plan professionnel. Philip Seymour Hoffman montre bien que dans certains couples, la relation peut être bien difficile. Pour preuve, il y a ce dîner préparé par Jack chez Clyde et Lucy qui part totalement en vrille et qui met à jour les difficiles relations entre Clyde et Lucy.
Cependant, il ne faut pas s'y méprendre. Philip Seymour Hoffman ne cherche pas fondamentalement à idéaliser la relation entre Jack et Connie en évoquant un autre couple qui est à la recherche d'un second souffle. Non, le cinéaste ne juge jamais ses personnages. Chacun a ses raisons.
Dans ce petit film indépendant, les relations humaines sont au cœur des discussions et le réalisateur. Si les moments difficiles de la vie sont signalés, ceux plaisants sont également à l'ordre du jour.
Le film raconte notamment une histoire d'amour qui finit bien et est d'une réelle pureté, comme le prouve la dernière discussion de Connie à Jack : « Je savais que tu serais bien. - Je le suis pour toi. »
La mise en scène du film est plus fonctionnelle qu'autre chose mais bon, ne soyons pas trop exigeant, car il s'agit d'un premier film.
En revanche, comme on peut le comprendre au travers de cette critique, les acteurs sont tous excellents et leurs personnages ont chacun une vraie épaisseur.
Voilà donc un film intéressant à voir.

Permalien 753 mots par nicofeel Email , 1160 vues • R�agir

18.01.11

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Somewhere

Réalisatrice
: Sofia Coppola

Durée du film
: 1h38

Date de sortie au cinéma
: 5 janvier 2011

Avec
: Stephen Dorff (Johnny Marco), Elle Fanning (Cleo), etc.

Par Nicofeel

Même si j'avais été échaudé par son avant dernier film, à savoir Marie-Antoinette que j'avais trouvé plutôt mauvais par son côté anachronique et ses redondances rendant le film ennuyeux, j'étais intéressé par le fait de voir le dernier film de Sofia Coppola, et ce d'autant plus qu'il a obtenu le Lion d'or à Venise.
Mal m'en a pris. En effet, Somewhere est bien dans le style des précédents films de Sofia Coppola mais en pire. Le film est presque vide de sens, autant que la vie de son personnage principal.
Dès le début, on comprend que le temps risque d'être long à passer. On voit une voiture qui fait des tours entiers de circuit, et ce en plan fixe. La scène est extrêmement longue et franchement l'intérêt de faire durer à ce point le plan est pour le moins peu judicieux.
La suite nous permet de découvrir notre principal protagoniste. Il s'agit de Johnny Marco, un acteur connu au niveau international dont l'existence se résume schématiquement à boire des coups, fumer et faire l'amour à des filles dont il retient à peine le prénom. Et tout est dans le même état d'esprit : Johnny Marco, assis dans le lit de son hôtel à Los Angeles, s'endort alors que deux filles sexy font devant lui du lap dance ! ; le plus fort est sans conteste le moment où Johnny Marco rencontre une fille qui lui plaît lors d'une soirée et alors qu'il est en train de lui lécher son sexe, il se met tout à coup à dormir. Qu'essaie de nous dire Sofia Coppola ? Que certains acteurs de cinéma ont une vie qui se résume à un vide existentiel ? C'est bien possible mais la cinéaste américaine ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes.

Vient alors certainement ce qui peut être considéré comme l'élément le plus intéressant (ou le moins inintéressant, c'est selon), à savoir le moment où Johnny Marco voit débouler dans sa vie sa fille de 11 ans dont il ne s'est jamais occupé. Le film prend alors des allures de remake de Lost in translation avec cette fois ce père qui fait découvrir à sa fille une partie de son univers. Ca tombe bien, il a des choses à lui montrer : entre une partie de photos pour faire la promo de son dernier film ou encore un coup de pub à Milan où il va rafler un prix, Johnny Marco est une star adulée partout. Mais ce brave acteur, qui a un bras dans le plâtre et qui connaît à peine sa fille, va avoir l'occasion de la côtoyer pendant plusieurs jours. Cette relation n'est pas pour autant étudiée de façon approfondie. On en reste à une étude de surface où Sofia Coppola multiplie les lieux communs. Alors oui Johnny Marco boit moins et fréquente alors moins de femmes, mais c'est tout.
Au départ de cette jeune fille, les choses reviennent comme avant et pour boucler la boucle, Sofia Coppola nous sert un final qui rappelle le début du film avec un Johnny Marco qui parcourt avec sa voiture des kilomètres et des kilomètres sans but précis. La toute fin du film est censée donner un sentiment de liberté à cet homme mais c'est surtout le spectateur qui est content d'en avoir enfin fini.
Les acteurs ne sont pas pour autant à blâmer. Stephen Dorff est tout à fait crédible dans le rôle de cet acteur qui se laisse vivre et qui n'agit qu'au regard des demandes de son agent (bizarrement on ne le verra jamais en train de travailler) et Elle Fanning est étonnante de naturel.
Malheureusement cela ne suffit pas et ne permet pas de captiver le spectateur. Car reconnaissons-le, si le film est plutôt bien filmé et que les acteurs sont très satisfaisants, il n'empêche que Sofia Coppola n'a rien à dire. Et ce sentiment est d'autant plus prégnant lorsque l'on voit que certaines scènes sont étirées au maximum ou que la redondance est un aspect essentiel du film.
Bref, la déception est de mise et si Tarantino a donné à son ex petite amie, Sofia Coppola, le Lion d'or à Venise, c'est loin d'être mérité. Somewhere est sans nul doute le plus mauvais film de Sofia Coppola et il est temps que cette réalisatrice se renouvelle quelque peu. Car depuis Virgin suicides il faut dire qu'elle n'a plus grand chose à raconter. Alors le spleen adolescent ou l'ennui d'une star, ça peut poser poser question quelques minutes, mais cela ne tient pas la route pendant plus d'une heure et demi. Je ne conseille pas de voir ce film dans les salles obscures. Il y a sans nul doute mieux à voir ailleurs.

Permalien 840 mots par nicofeel Email , 1166 vues • 1 r�action

16.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Outrage

Réalisateur : Takeshi Kitano

Durée du film
: 1h49

Date de sortie au cinéma
: 24 novembre 2010

Avec : Takeshi Kitano, Jun Kunimura, Ryo Kase, etc.

Par Nicofeel

Après le déroutant Achille et la tortue où il s'interrogeait de manière extrême à la notion de l'art, le cinéaste japonais Takeshi Kitano semble être revenu à ses premières amours. En effet, avec Outrage les yakuzas sont à nouveau le sujet central du film. Cependant, le point de vue du réalisateur sur cette caste extrêmement crainte au Japon a beaucoup évolué.

On est loin des films où l'on voit des yakuzas dépressifs ou à tout le moins réflexifs qui se posent de multiples questions sur leur vie. Non ici on sent plutôt comme dans un film de Kinji Fukasaku, à savoir Combat sans code de l'honneur.

Pour Combat sans code de l'honneur ?
Certains codes de l'honneur des yakuzas sont toujours d'actualité dans le film, à savoir le fait de se mutiler le petit doigt et de l'offrir à la personne concernée pour se faire pardonner ; il y a aussi le fait pour le yakuza de pouvoir être exclu du clan en cas de faute très grave ; il y a enfin le fait de se suicider en cas de faute extrême. Surtout, le rituel le plus pratiqué que l'on voit chez tous les yakuzas, c'est la pratique du tatouage. C'est une preuve de fidélité envers la « famille » auquelle on appartient.
Pour autant, même si ces traditions ancestrales sont respectées, elles ne signifient plus rien. La société a changé et les yakuzas changent aussi.

Outrage est un film qui narre une guerre des gangs. Mais cette guerre se fait de manière larvée. Ils sont peu nombreux dans cette histoire à avoir le beau rôle. Ce sont exclusivement les bras droits (mais pas tous) qui sont fidèles à leur chef, jusqu'où jour où ils sont dupés par le parrain qui s'amuse à liguer les uns contre les autres, tels des marionnettes. Chacun cherche généralement dans cette affaire à se placer et à remplacer celui qui est situé devant soi dans la hiérarchie de la famille des yakuzas. En fin de compte, le début du film est assez trompeur avec ce très beau travelling montrant des hommes unis. Ce n'était en fait qu'une apparence, une façade.
La solidarité est ténue et même lorsque l'on tue, on le fait bien souvent en traître (dans un sauna, en lançant une bombe, etc.).
Les mentalités des yakuzas ont changé, leurs sources de revenus aussi.

Le film laisse entendre que les activités traditionnelles des yakuzas sont toujours de mise avec racket des sociétés, l'industrie du sexe, les jeux (ici le casino que l'on voit se monter à l'intérieur d'une ambassade étrangère). mais aussi d'autres sources de revenus apparaissent, et cela n'est pas forcément du goût des anciens, notamment du parrain qui n'apprécie pas le trafic de drogue. Cependant il ne rechigne pas à encaisser l'argent.

Outrage est aussi un film marqué par des scènes d'une grande violence aussi bien vues à l'écran que placées hors champ. On se croirait revenu dans Violent cop.
Le cinéaste fait parfois preuve dans ces situations d'un certain humour, comme quand il décide de torturer le chef d'un gang qui est chez le dentiste ou quand des yakuzas s'en prennent à un cuisinier (le coup des doigts coupés qui atterrissent dans le plat du client !) qui revend en sous-main de la drogue.

On peut se demander si finalement cet humour n'a pas pour but d'étayer l'idée selon laquelle on est arrivé dans une société sans valeurs, où tous les coups sont permis. On serait dans une société où chacun recherche sa satisfaction personnelle, quitte à enfreindre les lois. Dans ce monde peu fréquentable, les yakuzas ne sont pas les seuls à être touchés par une moralité à géométrie variable. En effet, la police compte dans ses rangs des brebis galeuses et l'ambassade étrangère qui nous est présentée ne dégage pas forcément une odeur de parfaite légalité.
Au final, Outrage apparaît quasiment comme un film d'action nihiliste, où les yakuzas se déchirent entre eux pour obtenir le pouvoir.
Takeshi Kitano livre un film prenant, parfaitement filmé et bien joué. A voir.

Permalien 743 mots par nicofeel Email , 1242 vues • R�agir

15.01.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les émotifs anonymes

Réalisateur
: Jean-Pierre Améris

Durée du film
: 1h20

Date de sortie au cinéma : 22 décembre 2010

Avec : Benoît Poelvoorde (Jean-René), Isabelle Carré (Angélique), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Jean-Pierre Améris, Les émotifs anonymes est comme son titre l'indique un film sur les émotifs. Et le cinéaste sait précisément de quoi il parle étant donné qu'il en est lui-même un.
Pour aborder ce sujet qui peut être problématique pour ceux qui sont particulièrement émotifs, le réalisateur français a choisi de l'aborder par le ton de la comédie. Et il a décidé de marier là-dessus une histoire romantique. Pour jouer les rôles principaux, deux acteurs chevronnés et de grande qualité ont été choisis : Benoît Poelvoorde interprète Jean-René le chef d'une entreprise de chocolaterie qui vivote alors qu'Isabelle Carré joue pour sa part Angélique, une chocolatière de grand talent.
Évidemment, avec de tels rôles, on comprend aisément que ces deux personnes sont amenées à se rencontrer. Jean-Pierre Améris a la bonne idée de tirer parti du fait que ses deux personnages principaux sont émotifs pour donner un peu d'originalité dans une comédie romantique qui est généralement extrêmement balisée.
Ainsi, Jean-René se révèle assez peu avenant lors de la première rencontre avec Angélique car il a peur des gens et notamment des femmes, alors qu'Angélique cache le fait qu'elle est un grand chef, sinon elle perd tous ses moyens.
Pour se guérir de son émotivité ou en tout cas pour mieux vivre avec, chacun a son truc. Angélique va dans des rencontres d'émotifs anonymes (c'est d'ailleurs par là que débute le film), que l'on ne trouve en France que dans des villes très importantes. Le système est le même que pour résoudre le problème de l'alcool. Chacun évoque ses soucis devant d'autres personnes concernées par le même problème de base. En dehors de ça, Angélique se répète qu'elle a « quand même confiance » en elle.
De son côté, Jean-René déteste répondre au téléphone car il ne sait pas qui va être à l'autre bout du fil. Ses moyens pour vaincre son émotivité sont le fait d'écouter des cassettes et surtout d'aller voir un psychanalyste qui lui propose des solutions opérationnelles pour mieux vivre au quotidien sa timidité maladive. Une de ses citations exprime plutôt bien sa pensée : « Je n'ai pas de problèmes avec les femmes, elles me terrorisent, c'est tout. »
Les situations de timidité de l'un et de l'autre donnent lieu à certaines scènes amusantes, comme le fait qu'Angélique fait passer ses créations en matière de chocolaterie derrière celles d'un soi-disant ermite afin de ne pas être sur le devant de la scène. De son côté, Jean-René laisse carrément en plan Angélique lors d'un repas au restaurant, n'arrivant pas à se sentir à l'aise.
Même si l'émotivité est au cœur de ce film, on regrettera tout de même qu'il soit traité de manière superficielle, voire carrément caricatural par instants. On peut par exemple s'étonner du fait que Jean-Pierre et Angélique deviennent très rapidement conquis l'un par l'autre, même s'il est vrai qu'ils ont des points communs (le plaisir du chocolat et la timidité poussée à l'extrême)
Le fait d'en faire des tonnes (le coup du changement des chemises au restaurant par exemple ou encore celui des employés qui pressent leur patron et l'accompagnent pour retrouver Angélique) finit par desservir le film.
C'est dommage car les deux acteurs, Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré sont plutôt bons et ne sont nullement à remettre en cause. Au contraire. Si le film tient de bout en bout, c'est grâce à leur charisme et à leur interprétation.
Côté mise en scène rien de spécial n'est à noter. Par contre, la photographie a été travaillée, de manière que les décors, à tel point que l'on a l'impression que le film est atemporel. Il a un petit suranné qui est agréable et lui donne un charme certain. Le thème du chocolat apporte lui aussi une vraie gourmandise à ce film plein de bons sentiments.
Côté charme, on ne pourra d'ailleurs qu'être conquis par la superbe déclaration d'amour que fait Jean-René à Angélique lors d'une rencontre d'émotifs anonymes.
Au final, Les émotifs anonymes est un film sympathique qui aurait mérité de traiter avec plus de sérieux le thème de l'émotivité. D'autant que le scénario comporte peu surprises et se déroule comme on aurait pu facilement l'imaginer. Les acteurs de ce long métrage sont heureusement là pour permettre au spectateur de passer tout de même un bon moment.

Permalien 839 mots par nicofeel Email , 1209 vues • R�agir

14.01.11

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Arrietty le petit monde des chapardeurs

Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi

Durée du film : 1h34

Date de sortie au cinéma : 12 janvier 2011

Par Nicofeel

Réalisé par Hiromasa Yonebayashi, Arrietty le petit monde des chapardeurs est la toute dernière production Ghibli. A cette occasion, le studio Ghibli adapte le roman fantastique The borrowers (1952) de Mary Norton. L'imaginaire n'est donc pas japonais mais britannique. Toutefois, l'histoire se déroule bien au Japon, du côté de Tokyo.
Il y est question de gens de toute petite taille, qui font à peine quelques centimètres. Ces personnes sont les chapardeurs car ils vivent dans les maisons des humains et leur subtilisent de la nourriture ou des objets pour leurs besoins propres. La petite Arrietty, une jeune fille de 14 ans, est un chapardeur qui vit avec ses parents. Les chapardeurs doivent faire attention à ne voler que les choses qui ne pourront pas attirer l'attention des humains. Il en va de la survie de leur espèce. Pourtant, Arrietty va attirer l'attention de Shô, le jeune humain qui vit dans la maison des humains.
Une telle histoire n'est pas sans rappeler la série américaine les Minipouss, diffusée en France à la télévision entre 1983 et 1985. Le parallèle s'arrête cependant là car l'histoire et le ton utilisé n'a rien de très drôle. Le ton est plutôt sérieux.
Il y a une petite réflexion autour de ces chapardeurs, des êtres qui sont de moins en moins nombreux. L'homme est manifestement rendu responsable de cette disparition. On a d'ailleurs dans ce film la description d'une femme peu sympathique qui cherche à faire disparaître ces êtres. Il n'y a donc pas que des gens gentils comme le petit garçon Shô. C'est d'ailleurs le rapport entre ce dernier et Arrietty qui est au centre du film. Leur relation est vraiment amicale et la preuve que quand on connaît l'autre, on peut très bien s'apprécier. Comme le montrait le studio Ghibi avec Pompoko, il ne faut pas craindre les autres. Il y a donc une réflexion sur le fait de connaître l'autre. Tant les chapardeurs que les humains ne peuvent être amis qu'en se fréquentant. Mais les choses sont plus faciles à dire qu'à faire.
Ce film d'animation a beau être le premier film d'Hiromasa Yonebayashi, on sent constamment la patte d'Hayao Miyazaki. Il faut constater à cet égard que ce grand maître de l'animation est sur ce film scénariste et producteur exécutif.
Le co-fondateur du studio Ghibli est présent partout, que ce soit au niveau de l'animation qu'au niveau des thématiques développées dans ce long métrage.
L'héroïne, âgée de 14 ans, est bien dans le style de celles vues chez Miyazaki : des jeunes filles courageuses, prêtes à tout pour sauver leur peuple. Quant au petit chapardeur sauvage, il fait penser au petit garçon ami de Kiki la petite sorcière par son côté taciturne. Et puis Le chat a vraiment une bouille qui fait penser à Totoro.
De son côté, la nature est toujours belle comme dans les autres estampillées studio Ghibli. Profitons de l'occasion pour signaler que le trait du dessin est remarquable. Il y a un très beau chara-design avec un minimum d'images de synthèse et un maximum d'images faites à l'ancienne. Comme quoi tout l'univers du studio Ghibli est bien là.
De superbes détails qui prouvent qu'un vrai travail de fourmi a eu lieu. Le film adopte d'ailleurs avec une grande justesse le point de vue des chapardeurs avec ces choses qui deviennent immenses quand on ne mesure que quelques centimètre. Aller dans la cuisine de la maison des humains devient un véritable périple.
Pour autant, même si Arrietty est bien mis en scène et peut bénéficier du savoir-faire du studio Ghibli, il n'empêche que ce long métrage est loin d'être une œuvre majeure.
Le scénario est sympathique mais beaucoup trop linéaire et prévisible. C'est dommage, d'autant que l'histoire est sérieuse et a un ton très adulte, avec tant des questionnements sur le devenir des chapardeurs que sur le devenir du petit garçon, Shô, dont le cœur est malade.
De plus, si cette histoire est remplie de bons sentiments, un peu dans le style de Kiki ou de Totoro, on sent qu'il manque quelque chose de magique dans cette histoire. Il n'y a pas un Totoro qui vous fait rêver tout éveillé.
Enfin si on peut se satisfaire du fait que la musique est française puisqu'elle est composée par la bretonne Cécile Corbel, malheureusement elle ne remplace nullement Joe Hisaishi. A fortiori, d'un point de vue global, si ces musiques celtiques sont apaisantes et plutôt pas mal, lorsqu'il y a du chant là-dessus, le son devient trop fort et étouffe quelque peu les images que l'on voit à l'écran. Ce qui amoindrit le plaisir à regarder ce long métrage.
Au final, Arrietty le petit monde des chapardeurs est un sympathique long métrage d'animation mais qui ne restera pas à la postérité comme une œuvre importante du studio Ghibli. Cela reste malgré tout un beau petit film à regarder tranquillement en famille.

Permalien 891 mots par nicofeel Email , 1530 vues • R�agir

13.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Pieds nus sur les limaces

Réalisatrice : Fabienne Berthaud

Durée du film : 1h48

Date de sortie au cinéma : 1er décembre 2010

Avec : Diane Kruger (clara), Ludivine Sagnier (Lily), Denis Ménochet (Pierre), etc.

Par Nicofeel

Présenté à la quinzaine des réalisateurs du 63ème festival de Cannes, Pieds nus sur les limaces est un film de Fabienne Berthaud. La réalisatrice adapte tout simplement son quatrième roman.
Sous ses dehors de film assez peu sérieux avec son titre pour le moins original, Pieds nus sur les limaces cache en fait un long métrage qui évoque la difficulté d'être différent des autres ; la difficulté de faire le deuil d'une personne aimée ; la difficulté de vivre pleinement comme on le souhaite.
C'est un peu de tout ça que parle Fabienne Berthaud avec ses personnages hauts en couleurs et principalement celui de Lily, interprété par une Ludivine Sagnier qui s'en donne à coeur joie et ne paraît pourtant jamais en situation de sur-jeu. Lily est une jeune femme qui vivait jusque-là seule avec sa mère et qui va être amenée à vivre avec sa soeur Clara (Diane Kruger, pas mal dans son rôle car elle est beaucoup plus sérieuse mais n'en reste pas moins sensible).
Ces deux soeurs sont très différentes l'une de l'autre. Lily est une jeune femme qui aime beaucoup la nature et qui n'accepte pas que la société lui impose des règles. Elle veut faire ce que bon lui semble. Elle est prise par tous comme une folle en raison des actes qu'elle effectue qui sont souvent la résultante d'un caractère immature. Pourtant elle est loin d'être bête et elle a notamment bien remarqué que le couple de sa sœur aînée bat de l'aile.
Clara vit en ville avec son mari Pierre, un avocat. Elle n'est pas à plaindre mais est-elle pour autant heureuse ? C'est loin d'être évident. Et ça, Lily l'a remarquée depuis un moment, n'hésitant pas à dire à sa sœur qu'elle s'est foutue dans un moule et que si elle ne fait pas gaffe, elle va devenir une tarte. Cette phrase résume à elle seule toute l'idée du film.
Lily est certes un peu cinglée dans son attitude et elle donne l'impression d'être particulièrement immature. Elle est surtout à la recherche de la liberté. Elle est en harmonie avec la nature, comme le prouve dès le début du film le fait qu'on la voie en train de ramasser une taupe. Elle se plaît aussi à mettre des animaux morts dans le congélateur ! Et puis elle vit bien souvent avec un dindon qui correspond à son animal familier. On le voit partout et elle s'amuse même à lui mettre du vernis à ongles ! Appréciant particulièrement la nature, Lily est douée pour tout ce qui touche la fourrure.
Lily est aussi une fille particulièrement libérée. Plusieurs fois elle allume un garçon qui lui plaît. Mais son côté très libertaire peut se retourner contre elle. Pour preuve, une scène où plusieurs garçons la font boire afin d'abuser d'elle. Ne se sentant pas spécialement touchée dans son amour propre, Lily déclare que si elle a un corps, c'est bien pour en profiter.
Le film est réussi dans son approche thématique, il l'est également par le jeu de ses actrices qui sont bien complices dans le film. Le duo fonctionne très bien et on pourrait croire qu'elles sont réellement sœurs. Les moments de disputes puis de réconciliations donnent lieu à des moments d'émotion. La dernière scène du film, avec ce coeur inscrit dans les champs et cette caméra qui s'éloigne dans un mouvement de contre-plongée, montre sans équivoque un sentiment d'apaisement, de bien-être, entre ces deux êtres.
Et puis si le film fait plaisir à être regardé, c'est aussi car sa photographie est belle. Les plans du film qui évoquent la nature sont très jolis, avec ces couleurs lumineuses.
Film intimiste qui laisse la part à ses actrices, Pieds nus sur les limaces est un film très abordable qui pose plusieurs questions sur la vie et plus généralement sur notre société formatée.
Même si tout cela reste au fond assez naïf et utopique, on se plait tout de même à rentrer dans ce monde plein d'insouciance et de bonheur. A voir.

Permalien 763 mots par nicofeel Email , 861 vues • R�agir

12.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Faites le mur !

Titre original
: Exit through the gift shop

Réalisateur : Banksy

Durée du film : 1h26

Date de sortie au cinéma : 15 décembre 2010

Avec : Thierry Guetta (Mr Brainwash) ; Rhys Ifans (le narrateur) ; Banksy (lui-même) ; Shepard Fairey (lui-même), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Banksy, Faites le mur ! est un documentaire qui évoque le « street art », un art dont Banksy est un des représentants les plus célèbres et les plus énigmatiques à la fois. D'après un site internet français dédié à Banksy, « personnage mythique de la scène graffiti, Banksy est identifié comme un troubadour des temps modernes ».
Ce documentaire permet de se faire une idée sur le mouvement du street art mais aussi étrange que celui puisse paraître, Banksy n'est pas le personnage central du film. Banksy reste un mystère. Il apparaît durant tout le film comme un homme avec un cagoule assis dans un fauteuil et représenté dans l'obscurité. La voix de Banksy a été déformée. Banksy entend uniquement développer certaines idées narratrices liées à son film et donner parfois son point de vue.
Le principal personnage de ce documentaire est en fait Thierry Guetta (aucune parenté avec le chanteur David Guetta), un homme dont la vie va être intimement liée au mouvement du street art. Ce français installé à Los Angeles est d'abord présenté comme un vendeur de fringues vintage, qui se fait de l'argent avec des choses récupérées pour pas cher à droite à gauche. La passion de cet homme pour la vidéo va l'amener d'abord à filmer un nouvel artiste du street art, son cousin Invader, lequel se plaît à faire des mosaïques inspirées du jeu vidéo Space invaders et à les coller partout dans les villes. Par l'intermédiaire d'Invader, il va rencontrer d'autres artistes, notamment Shepard Fairey (rendu célèbre par ses pochoirs de Obey) et bien évidemment Banksy.
Le documentaire nous montre des gens passionnés, qui construisent des œuvres personnelles, en totale illégalité (le graffiti est un délit), souvent la nuit, de façon parfois extrêmement rocambolesque.
Dans son film, Banksy évoque quelques-uns de ses coups d'éclat : des graffitis sur le mur de Gaza en Cisjordanie en 2005 ; l'impression de faux-billets de livres sterling plus vrais que nature avec comme effigie Lady Di ; une poupée à taille humaine de couleur orange évoquant les prisonniers à Guantanamo ; la cabine téléphonique assassinée vue en Angleterre. Banksy ne tente pas, lorsqu'il évoque ses œuvres, de manipuler le spectateur. Il le laisse seul juge.
Pour autant, quand il parle du travail de Thierry Guetta, qui fut son ami, il se révèle très critique et ironique. Il dit que les œuvres créées par Thierry Guetta rappellent le travail d'Andy Warhol, sauf que celles de Guetta sont vides de sens. Manifestement, eu égard à la tournure des événements, Banksy est amer face à l'opportunisme de Guetta qui est de son point de vue une personne dénuée de talent.
C'est certainement la raison pour laquelle Banksy souhaitait au départ intituler son film « Comment vendre de la m... à des c... ». Thierry Guetta a su surfer sur cette vague et s'est improvisé artiste du jour au lendemain. Mais au fond tout le monde ne peut-il pas devenir artiste ? C'est ce que se demande au fond Banksy pour qui l'art est peut-être une blague. Cet artiste de la scène graffiti en vient finalement à dire ce que pensent beaucoup de personnes dans notre société actuelle : à force de considérer tout et n'importe quoi comme de l'art, l'art a peut-être disparu.
Banksy s'interroge également sur le fait que le graffiti, au départ considéré comme un délit, est devenu de l'art qui se négocie parfois très cher. On est vraiment bien loin du côté libre de la pensée et du côté anti-sociétal du graffiti avec par exemple un Thierry Guetta qui se prend pour une véritable star, fait une exposition gigantesque qui part dans tous les sens et n'hésite pas à vendre n'importe quelle bricole à des prix prohibitifs.
En plus d'être un documentaire intéressant qui permet aux néophytes de voir plusieurs des artistes du milieu du graffiti, Faites le mur est aussi une réflexion plus subtile qu'il n'y paraît sur la notion de l'art.
Mais Banksy n'est-il pas lui-même paradoxal en faisant une énorme exposition s'intitulant « pas franchement légal ».

Permalien 763 mots par nicofeel Email , 1544 vues • R�agir

11.01.11

07:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Bang Rajan 2

Suite tardive du premier bang Rajan, ce Bang Rajan II va poursuivre sur les traces laissées par son aîné pour nous proposer un spectacle violent, épique et bercé par des temps forts faits de batailles sanglantes et brutales, sans pour autant négliger un aspect humaniste et idéaliste dans l’énoncé des motivations des belligérants obligés de se battre pour défendre leurs terres, et ce même si les personnages pourront sembler pas forcément assez fouillés et surtout quelque peu caricaturaux.
Le script va laisser quelques villageois, bientôt aidés par des soldats, se dresser contre l’envahisseur birman.

Bang Rajan 2Après avoir replacé l’histoire dans son contexte historique, le métrage va rapidement s’atteler à nous présenter ce camp de villageois cachés dans la forêt et vivant sous la menace permanente des birmans (envahisseurs sauvages et sans pitié) avec en outre un manque de nourriture qui se fera cruellement sentir parmi cette population obligée de se terrer et de voler en s’attaquant à des convois birmans pour espérer continuer à survivre. Parmi ces villageois et heureusement pour eux, les "Yantric Warriors", groupe composé des hommes les plus aptes à se battre, vont mener la vie dure aux birmans, tandis que les envahisseurs commenceront à en avoir assez de ces attaques au point de laisser leur chef vouloir la destruction de ce groupe avec en plus pour lui la possibilité de mettre fin aux activités d'un moine bouddhiste Thammachot, le seul survivant de Bang Rajan et qui a trouvé refuge dans le camp des "Yantric Warriors".

Bang Rajan 2Et ce sera lors de l'attaque d'un convoi birman que les "Yantric Warriors" vont se retrouver à aider des soldats de l'armée régulière qui comme eux voulaient attaquer les birmans, les contraignant à une sorte d'union sacrée pour parvenir à la victoire, laissant même le chef des "Yantric Warriors" inviter les soldats à s'installer dans leur camp, ce qui va occuper une bonne part des situations de la partie centrale du métrage avec cette opposition entre ces soldats se battant par devoir et par volonté de libérer leur pays et ces villageois contraint de se battre mais n'ayant pas la vocation. Cela va amener des développements intéressants, certes venant sporadiquement ralentir quelque peu le rythme global du métrage, mais ce ne sera rien comparé à quelques digressions mettant en avant les bluettes et autres vies de famille de certains protagonistes qui elles n'auront pas franchement d'intérêt, si ce n'est de chercher à donner de la consistance à ces personnages, sans hélas y parvenir pleinement avec uniquement des situations communes et très classiques.

Bang Rajan 2Heureusement, on ne pourra pas en dire autant des temps forts du film qui vont eux se révéler bien brutaux et sauvages dans ces combats sanglants héroïques et remarquablement agencés par le réalisateur pour nous emmener au cœur de l'action et ne pas hésiter à faire abondamment couler le sang des ennemis dans des chorégraphies guerrières effectives et parfois même assez puissantes jusqu'à cet assaut du dernier acte qui arrivera encore à surpasser ceux l'ayant précédé avec en plus de cette violence franche une atmosphère redoutable et lugubre, tandis que le final nous réservera encore une dernière surprise belliqueuse désespérée où le sacrifice prendra tout son sens.

Bang Rajan 2Ces péripéties guerrières parviendront à être motivées dans ce contexte par un sens du devoir et un honneur rappelant des valeurs traditionnelles fortes et qui seront très régulièrement mises en avant par le métrage et ses situations, parfois même de manière quelque peu trop expansive, tandis que la sagesse du moine Thammachot viendra faire souffler un vent humaniste sur l'ensemble du film et ainsi ramener les personnages dans le droit chemin à chaque écart de conduite dans une noblesse d'esprit rare et parfaitement exacerbée au fil des événements et sans jamais avoir à forcer le ton.

Bang Rajan 2Si pour nous autres occidentaux l'élément historique pourra parfois paraître quelque peu flou, on retrouvera ici l'éternel combat contre l'envahisseur qui va justifier tous les sacrifices, faisant même passer l'amour du sol avant le reste et le final saura se montrer vaillant à ce sujet et rappeler les mérites des résistants qui ne céderont pas et au contraire se lanceront dans un combat désespéré mais glorifiant leur honneur et leur détermination à ne pas baisser les bras, le réalisateur appuyant même fortement sur ce thème lors des dernières images. Mais avant cela, ces autres combats auront gagné une ampleur avérée, notamment en multipliant les points de vue et les plans d'ensemble qui vont alterner avec des duels plus rapprochés riches en détails flirtant avec le gore.

Bang Rajan 2Les personnages seront donc assez classiques dans leur caractérisation sans pour autant sombrer dans le stéréotype mais on trouvera suffisamment de seconds rôles, qui seront parfois même hélas sous-développés, pour venir enrichir l'intrigue principale et donner encore plsu de consistance à l'ensemble, surtout que l'interprétation sera efficace, habitée et sans aucune fausse note. La mise en scène du réalisateur est probante pour donner de l'importance aux temps forts du métrage tout en se montrant généreuse qui il s'agira de verser dans la brutalité sanglante et en dynamisant ces combats de manière percutante. Les effets spéciaux sanglants sont réussis avec un emploi de CGI discret et se fondant bien dans les plans les nécessitant.

Donc, ce Bang Rajan II sera une fresque épique en grande partie réussie avec une violence démonstrative au service d'une intrigue riche mais qui hélas n'arrivera pas toujours à se sortir de situations obligées motivées par des sentiments patriotiques trop régulièrement mis en avant !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur les éditions DVD et Blu-ray du film éditées par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 1027 mots par nicore, 1107 vues • R�agir

10.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Another year

Réalisateur
: Mike Leigh

Durée du film : 2h09

Date de sortie au cinéma : 22 décembre 2010

Avec : Jim Broadbent (Tom), Ruth Sheen (Gerry), Oliver Maltman (Joe), Lesley Manville (Mary), Peter Wight (Ken), Karina Fernandez (Katie), etc.

Par Nicofeel

Après sa très belle comédie Be happy qui donnait une furieuse envie d'aimer le monde, Mike Leigh, l'un des fers-de-lance du cinéma britannique, change quelque peu de ton, même si le discours reste le même sur le fond.
Dans Be happy, Mike Leigh s'intéressait aux trentenaires célibataires à la recherche de l'âme soeur. Dans Another year, cette question de l'âme soeur continue d'intéresser le cinéaste, mais elle ne concerne pas uniquement les trentenaires.
Surtout, dans Another year, le réalisateur britannique a comme personnages principaux, un couple qui a la soixantaine, avec l'homme prénommé Tom et la femme Gerry ! Eh oui, sacré hasard ! Ce couple va continuellement rappeler aux gens qui gravitent autour d'eux, la bonté, la fidélité, l'amour de l'autre dans tous les petits gestes du quotidien. Quand on réfléchit bien, Be happy et Another year ne sont pas tellement différents. Le premier parle de la recherche de l'amour d'une jeune femme désintéressée, agréable, optimiste, le deuxième parle d'un couple qui a déjà fait un sacré bout de chemin ensemble, et dont l'amour pour l'autre est toujours intact.
Mike Leigh traite de ses personnages au fil des saisons, un peu à la manière du film Printemps, été, automne, hiver, sauf qu'ici il n'est pas question de d'éducation. Dans le cas présent, Mike Leigh conserve toujours la même idée qu'il entend donner à ses personnages et in fine au spectateur : vivez le moment présent tel qu'il est !
Le cinéaste n'en oublie pas pour autant toutes les considérations sociales qu'on lui connaît. Car si Tom et Gerry n'ont pas de problèmes entre eux et que tout va bien pour eux, à l'image de ce jardin où ils aiment se retrouver ensemble, comme si ce jardin était pour eux à chaque fois un nouveau commencement ; il n'en n'est pas de même pour les autres.
La collègue de Gerry, Mary, est une fille seule d'un certain âge, qui refuse de vieillir et a bien du mal à vivre seule. A tel point qu'elle se raccroche à qui elle peut, même si son souhait est voué à l'échec, comme celui de fréquenter Joe, le fils trentenaire de Tom et Gerry. Pour autant, Mike Leigh a la bonne idée de toujours prendre ça avec un certain recul. Ainsi, Mary, fille un peu paumée et notoirement alcoolique, n'est pas méchante et son côté excessif apparaît souvent assez drôle. Jusqu'au jour où Joe a une copine et où elle doit se faire une raison. Le retour à la réalité est rude.
Ce retour à la réalité, Ken, l'ami d'enfance de Tom, le connaît clairement. Il sait qu'il n'a plus 20 ans et qu'il ne peut plus faire ce qu'il faisait auparavant. Et sortir au pub ne se fait plus quand on a un certain âge n'est pas vraiment une chose qui se conçoit. Et puis Ken boit et mange beaucoup, à tel point que son physique le dessert dans sa recherche d'une jeune femme.
On voit bien au travers de ces deux derniers personnages que Mike Leigh n'oublie jamais d'où il vient et que la classe moyenne, voire pauvre de l'Angleterre, continue à l'intéresser. Dans le même ordre d'idée, il y a la situation de Ronnie, le frère de Tom, dont la femme est décédée, qui vit dans un coin extrêmement pauvre.
Le film est-il pour autant pessimiste ? Non pas spécialement. A l'image de ces saisons qui se succèdent, à l'image de ces discussions qui ont lieu chez Tom et Gerry, les gens connaissent tous des joies et des peines. On est bien ici dans une chronique sociale qui nous rappelle tout simplement que le bonheur est dans le pré. Autrement dit, il ne faut pas hésiter à prendre sa vie en main, quitte à changer. C'est ainsi que l'on voit que le fils de Tom et Gerry, Joe, fréquente une femme de son âge, qui est aussi gentille et se montre adorable à l'égard de ses beaux-parents.
On remarquera qu'en plus d'être un film très réaliste sur notre société actuelle, Another year peut se targuer d'avoir des acteurs qui sont tous très convaincants dans leurs rôles respectifs.
Et puis la photographie du film, qui évolue au gré des saisons, est très réussie.
Si Another year n'est pas le meilleur film de Mike Leigh, cela reste tout de même un film appréciable qui mérite largement d'être vu. Sa relative longue durée (2h09) n'est pas un handicap.

Permalien 830 mots par nicofeel Email , 1417 vues • R�agir

07.01.11

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : A bout portant

Réalisateur : Fred Cavayé

Durée du film
: 1h25

Date de sortie au cinéma
: 22 décembre 2010

Avec
: Gilles Lellouche (Samuel Pierret), Roschdy Zem (Hugo Sartet), Gérard Lanvin (commandant Werner), Elena Anaya (Nadia Pierret), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Fred Cavayé (Pour elle), A bout portant constitue le nouveau film de ce cinéaste français. Il reprend le même titre qu'un film de Don Siegel daté de 1964. Sauf que les deux films n'ont aucun rapport.
Fred Cavayé offre au spectateur un film apparemment très simple, avec cet aide soignant, Samuel qui se retrouve mêlé dans une histoire de grande ampleur, l'affaire Meyer après avoir sauvé d'un meurtre un homme, Hugo Sartet, recherché par de nombreuses personnes.
Samuel Pierret, un homme sans problèmes, marié à une jeune femme étrangère en règles, va être lancé dans une histoire qui va le dépasser.
Surtout, il va faire preuve d'une volonté hors-du-commun pour tenter de retrouver sa femme qui a été kidnappée.
Mais tout cela fait très réaliste, quand on voit par exemple qu'il a du mal à bien viser avec une arme ou encore quand il se jette d'un immeuble à un autre, à la desperado. Samuel est en fin de compte un monsieur-tout-le-monde qui est même amené à commettre des actes peu catholiques pour un aide-soignant : il blesse un policier et un médecin, il prend pendant un moment une personne en otage. Cela dit, pour s'en sortir et surtout pour récupérer sa femme, il doit faire tout ce qu'il peut, et notamment une alliance contre-nature avec Hugo Sartet. Ce personnage de Samuel conserve tout de même un minimum de lucidité, étant toujours opposé au fait de tuer un homme.
En plus de son histoire bien ficelée, l'un des succès du film tient du fait que le film va à cent à l'heure. Il n'y a pas de fioritures, pas de dialogues trop longs. On va directement à l'essentiel. On assiste pendant plus d'une heure vingt à une course-poursuite avec Samuel qui, alliée d'Hugo, cherche d'une part à retrouver sa femme et d'autre part à se faire innocenter.
Avant d'en arriver là, on aura droit à plusieurs scènes d'action bien nerveuses, et notamment une course poursuite jusqu'au-boutiste dans le métro parisien.
En privilégiant son histoire de base sans se laisser parasiter par des intrigues secondaires, Fred Cavayé met le spectateur sous tension pendant tout le long de A bout portant. On est inquiet par le fait de savoir si la femme de Samuel, qui est enceinte de 7 mois et demi, va bien s'en sortir. Car Fred Cavayé a la bonne idée de briser certaines de nos certitudes. Alors même si la fin du film est relativement attendue, il n'empêche qu'entre temps on aura eu droit à de multiples rebondissements et à des scènes d'action parfaitement mises en scène.
On appréciera également le fait que dans cette affaire Francis Meyer, où un riche industriel a été tué, on comprend vite qu'il n'y a pas qu'une histoire de cambriolage voire de rivalités entre des gangs mais que la police est également dans le coup. Le film prend dès lors une toute autre ampleur puisqu'au milieu de policiers honnêtes, il y a donc des moutons noirs. La tâche de Samuel et de son allié de circonstance est dès lors d'autant plus difficile à relever. Cela donne encore plus de profondeur à ce film.
N'omettons pas les acteurs du film qui sont sans conteste responsables du succès de celui-ci. Pourtant, on pouvait craindre le pire en sachant que Gilles Lellouche avait échu du rôle principal. En effet, la composition de Gilles Lellouche dans Les petits mouchoirs était tout bonnement ridicule, voire pathétique. Et pourtant dans A bout portant c'est tout le contraire. L'acteur est étonnant de justesse dans le rôle de cet homme qui fait tout pour retrouver sa femme. Il n'est motivé que par cette idée du début à la fin. Et tout ça est très crédible.
Aux côtés de Gilles Lellouche, on a un Roschdy Zem, qui est comme à son habitude dans le bon ton. Et puis il y a Gérard Lanvin, particulièrement charismatique dans le rôle du commandant Werner, chef d'une équipe de la police judiciaire.
Au final, en seulement à peine plus d'une heure vingt, Fred Cavayé donne au spectateur un film policier très bien troussé, très dynamique et prenant. On ne s'ennuie pas un instant devant cette histoire où le temps passe à une vitesse hallucinante. Fred Cavayé prouve avec ce long métrage qu'on peut toujours faire en France de très bons films policiers. On attend donc avec un enthousiasme certain son prochain film.

Permalien 802 mots par nicofeel Email , 1464 vues • R�agir

06.01.11

07:50:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : De vrais mensonges

Réalisateur
: Pierre Salvadori

Durée du film : 1h45

Date de sortie au cinéma : 8 décembre 2010

Avec
: Audrey Tautou (Émilie), Nathalie Baye (Maddy), Sami Bouajila (Jean), etc.

Par Nicofeel

Avec De vrais mensonges, Pierre Salvadori (Après vous, 2003) retrouve Audrey Tautou après le sympathique Hors de prix (2006). La distribution est de qualité puisque, outre cette actrice, les deux autres rôles principaux échoient à Nathalie Baye et à Sami Bouajila.
Salvadori est particulièrement impliqué dans ce film puisqu'il en est le réalisateur, le co-scénariste et le dialoguiste. Cela lui donne d'autant plus de mérite d'avoir réussi une comédie particulièrement intéressante.
Si Hors de prix, le précédent film de Salvadori était bon l'ensemble, on pouvait tout de même lui reprocher par instants un côté attendu et téléphoné. Ces défauts ne se retrouvent pas dans De vrais mensonges.
Au contraire, il y a une vraie originalité et des rebondissements qui permettent d'apprécier au plus haut point cette comédie alerte. Le scénario a été vraiment parfaitement étudié et les scènes se succèdent avec un intérêt égal. L'excellente idée de base est utilisée à fond. L'histoire du film débute avec un homme employé dans un salon de coiffure en tant qu'homme à tout faire qui décide d'envoyer une lettre anonyme à sa patronne pour lui déclarer son amour. Cette dernière n'est pas sensible à cette lettre enflammée mais elle choisit de reprendre mot pour mot cette lettre et de l'envoyer – également de façon anonyme – à sa mère qui vit seule depuis 4 ans. Cette lettre anonyme va lancer complètement cette histoire avec une succession de quiproquos.
Les trois acteurs qui sont concernés, à savoir Sami Bouajila dans le rôle de Jean, l'amoureux éperdu de sa patronne ; Audrey Tautou dans le rôle d'Emilie, la fameuse patronne et Nathalie Baye dans le rôle de Maddy, la mère de cette dernière, sont tous très bons dans leurs rôles respectifs. Surtout, leurs personnages évoluent tout au long du film. Au gré de leurs sentiments, les personnages ont leur caractère qui change. A ce niveau, le plus significatif est le rôle tenu par Sami Bouajila, qui vit des émotions très diverses ce qui l'amène à être un autre homme, passant de l'amoureux tendre au gigolo de service et même à l'homme cynique et désabusé pour redevenir au bout du compte l'homme tendre et attentionné qu'il était à la base.
Avant d'en arriver là, les lettres se seront succédées et surtout les rédacteurs auront été très différents. C'est évidemment ce qui permet d'assister à des scènes où chacun ne comprend pas forcément que les cartes ont été biaisées. Ainsi, la relation entre Maddy et Jean est vraiment très drôle, car cette femme est certaine que Jean est amoureux d'elle et l'autre ne comprend pas ce qu'elle lui veut. Ainsi, la scène où Maddy suit Jean et se rend au salon de coiffure de sa fille pour rencontrer son mystérieux amoureux est vraiment tordante. Dans le même ordre d'idée, on a le moment où Maddy prend les devants et décide d'embrasser Jean alors que sa fille, cachée dans sa voiture, assiste à la scène.
Ce triangle amoureux est tout à fait atypique : Jean aime Emilie ; Emilie ne sait pas que Jean l'aime ; Emilie fait croire à Maddy que Jean l'aime ; Jean ne sait pas que Maddy l'aime. Surtout que deux des trois personnages sont une mère et une fille. Mais Pierre Salvadori n'a aucun mauvais esprit, bien au contraire. Son film ne met jamais le spectateur mal à l'aise. Cela reste uniquement une comédie, assez légère au demeurant, censée divertir le spectateur. Et sur ce point le contrat est largement rempli.
On appréciera par ailleurs toute la finesse apportée aux personnages du film. Ils ont clairement chacun leur identité propre et vivent des instants tantôt magiques, tantôt mélancoliques. D'ailleurs, quand le moral n'est pas là, nos trois protagonistes ont le même réflexe : boire de l'alcool fort pour oublier un quotidien par trop cruel. Le réalisateur a cette formidable capacité à mettre le spectateur en situation d'empathie envers chacun des personnages. On sent que le cinéaste aime ses personnages et a fortiori ses acteurs. Il y a un vrai humanisme qui se dégage de ce film. S'il y a toutes ces situations rocambolesques qui se produisent, n'empêche qu'au départ il y a à chaque fois la volonté de bien faire. Et c'est bien ce qui guide Pierre Salvadori et qui transporte très logiquement son spectateur vers un happy end attendu mais qui fait plaisir. Voilà en somme un excellent feel good movie, d'autant plus plaisant à regarder qu'il bénéficie de dialogues de qualité et d'acteurs très impliqués (mention spéciale à une Nathalie Baye rayonnante). Voilà donc une comédie bien ficelée et qui évite toute facilité qui mérite d'être regardée.

Permalien 865 mots par nicofeel Email , 1778 vues • R�agir

04.01.11

07:15:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Affamés

Malgré ses apparences de dérivé quelconque de Saw ou Cube, ce affamés va heureusement prendre une direction complètement différente pour ainsi s'affirmer comme œuvre à part entière maîtrisant aussi bien un suspense constant qu'un questionnement sur les réactions humaines et le retour à la sauvagerie au sein d'une intrigue basée sur un huit-clos oppressant à souhait.
Le script va enfermer sous terre cinq personnes d'horizons différents avec uniquement de l'eau pour survivre trente jours, mais vont-ils résister sans nourriture ou devoir se résoudre au cannibalisme pour survivre ?

AffamésAprès un court prologue avançant un accident de la route laissant un garçonnet seul avec sa mère décédée dans une voiture perché sur un arbre loin de toute civilisation, le métrage va directement s'enfoncer sous terre pour nous laisser découvrir le sort réservé d'abord à Jordan, une blonde qui va se réveiller dans la pénombre d'une galerie souterraine en entendant une autre femme hurler et appeler à l'aide pour bientôt partir à sa rencontre à tâtons et tomber sur Grant, un homme lui aussi perdu et se demandant ce qu'il fait là, ils vont bientôt rejoindre Anna, une jeune femme qu'ils trouveront assise à côté d'un homme étendu qui va lui aussi ne pas tarder à se réveiller, Luke, tandis que le dernier personnage à entrer en scène sera Alex.

AffamésCes cinq protagonistes réunis, non sans qu'une tension bien légitime se soit d'abord établie entre eux, chacun se demandant si l'un des autres n'est pas le kidnappeur, surtout entre Grant et Luke, ce dernier étant quelque peu le "chien fou" du groupe arrogant et agressif que les quatre autres vont avoir du mal à canaliser, le métrage va également nous présenter par étape celui qui les a placé dans cette situation par de courtes séquences le montrant derrière son écran à suivre les faits et gestes de ses captifs pour également ne pas tarder à avancer la motivation principale qui l'aura pousser à mener cette expérience sur ces cobayes non consentants pour une explication sordide et malsaine au possible, tandis qu'il va aussi allumer la lumière dans le sous-sol afin de laisser le groupe découvrir leur environnement clos dans lequel ils ne trouveront que quatre fûts remplis d'eau et un scalpel accompagné d'un petit mot guère encourageant puisqu'il leur annoncera que le corps humain peut vivre trente jours avec uniquement de l'eau, mais pour la nourriture…

AffamésJordan et Grant, qui ne vont pas tarder à faire office de "tête pensante" du groupe, vont tenter de percer le mystère qui les a rassemblé tous les cinq pour n'aboutir à un élément vite laissé de côté par l'intrigue qui va plutôt se mettre à observer le comportement de chacun, non sans avoir laissé Jordan qui, travaillant dans la médecine, sera bien placée pour décrire les trois phases accompagnant une mort causée par la faim, ce qu'elle fera au cours d'une séquence parfaitement agencée par le réalisateur afin de lui donner une véritable ampleur graphique et émotionnelle, avant que l'intrigue ne laisse ses protagonistes se laisser dévorer par la faim et pour certains retomber dans un état proche de la sauvagerie, pour devenir prêt à se livrer au cannibalisme pour survivre.

AffamésUn climat plus que tendu va donc progressivement s'installer, laissant le duo formé par Grant et Jordan s'opposer à Luke qui sera le premier à envisager la possibilité de se nourrir des autres pour survivre mais le métrage va là encore nous réserver bien des surprises dans les développements à venir pour ainsi mieux cueillir son spectateur avec même quelques révélations terribles (mais ne jouant pas du tout le coup du twist débile, bien heureusement !) et glauques jusqu'à ce final réussi et efficace malgré une certaine simplicité et qui aura auparavant laissé passé bien des situations fortes et dramatiques qui poseront le problème de la limite à franchir ou non pour les personnages afin de survivre dans ces circonstances très spéciales.

AffamésLa grande force du métrage résidera essentiellement dans le traitement de son sujet qui arrivera à sortir l'ensemble du traditionnel "film de séquestration" pour réussir à poser de vraies questions, tout en y apportant des réponses bien dérangeantes et ce malgré un final restant dans une certaine morale hélas quand même attendue, tout en parvenant remarquablement à gérer son huit-clos de manière à captiver et à impliquer le spectateur de bout en bout, pour juste quitter cette caverne que pour mieux nous permettre d'appréhender les motivations de celui qui se livrera à une expérience glauque au possible pour chercher à comprendre un certain passé et ainsi on ne pourra juste que regretter ce bref épisode avec les jeunes cherchant une tranquillité non loin de l'endroit où le groupe est retenu, mais là encore, cela servira à placer l'intrigue géographiquement de manière intéressante et justifiée pour mieux cerner la suite.

AffamésLe métrage abordera ainsi la cannibalisme sous un angle différent, certes déjà visité par le passé dans certaines œuvres, ici en le replaçant dans un contexte bien spécifique et motivé par une quête sordide mais également quelque part légitimée par l'atrocité vécue par le kidnappeur. Cela va donc impliquer quelques scènes de repas qui ne chercheront pas franchement à verser dans un gore outrancier qui n'aurait pas vraiment eu sa place ici pour se contenter d'être quand même graphiques et sanglantes tout en privilégiant une efficacité émotionnelle avérée et efficace pour déstabiliser encore un peu plus le spectateur et le pousser dans ses derniers retranchements, à l'instar des protagonistes.

AffamésL'interprétation servira admirablement le métrage, avec une Lori Heuring remarquable de justesse et de finesse pour camper Jordan, tandis que Joe Egender jouera un Luke bien frappé et provocant. La mise en scène du réalisateur va se servir avec brio des possibilités des décors réduit pour générer de la tension tout en se servant des possibilités offertes par le fait que le kidnappeur observe ses victimes avec la vidéo pour rompre la monotonie qui aurait été susceptible de s'installer si la caméra était restée tout au long du film figée dans cette cave. Les effets spéciaux sont probants pour avancer ces quelques plans sanglants graphiques mais sans aucune surenchère pour plutôt apporter de l'ampleur aux développements de l'intrigue.

Donc, ce Affamés sera une bien belle surprise avec son pitch d'apparence classique mais qui va cacher bien des surprises remuantes pour le spectateur et les protagonistes pour ainsi même parvenir à troubler et à ébranler les convictions !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l'édition combo Blu-ray/ DVD éditée par Emylia, une présentation est disponible ici !

Permalien 1169 mots par nicore, 1879 vues • R�agir

03.01.11

06:15:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Bang Rajan 2
Bang Rajan 2

Suite tardive du premier bang Rajan sorti en 2000, ce Bang Rajan 2, toujours réalisé par Tanit Jitnukul, reprendra le flambeau du premier film pour une épopée violente et ponctué de combats épiques et chargés en héroïsme, mais n'aura pas connu les honneurs d'une sortie en salles obscures pour débarquer chez nous directement en DVD et en Blu-ray grâce à l'éditeur Emylia.

Bang Rajan 2

Le script va prendre place en 1767, alors que le royaume d’Ayutthaya est tombé sous l’emprise des militaires birmans, qui pillent tout sur leur passage : des statues de Bouddha et des prisonniers sont ramenés en Birmanie. Dans un petit village agricole appelé Bang Rajan, le chef des Yantric Warriors, Nai Man ouvre la voie à la lutte contre les envahisseurs birmans.

Bang Rajan 2

Le métrage va bien entendu s'axer sur ces temps forts que constitueront ces batailles homériques, violentes et parfois même sanglantes, avec un renfort de détails graphiques, faisant ainsi en grande partie oublier quelques petits défauts inhérents au genre auquel le métrage aura du mal à apporter du "sang neuf", notamment au travers de ses protagonistes flirtant parfois avec les stéréotypes, et tandis que les élans patriotiques seront quand même trop récurrents et volontairement mis en avant, sans pour autant que cela vienne perturber la bonne marche de l'ensemble, ni le plaisir pris devant cette succession de combats à l'ampleur garantie.

Bang Rajan 2

L'édition DVD proposée par Emylia avancera une image en 2.39 (16/9 anamorphique) pour une bande-son disponible en français en DD5.1 et en DTS, mais aussi en version originale thaïlandaise sous-titrée en DD5.1.. En bonus, on pourra suivre un intéressant making-of que l'éditeur aura cette fois-ci pris le temps de sous-titrer. Le Blu-ray du film disposera également d'une image en 2.39 (1080p/24) pour une bande-son en français en DTS-HD5.1 et en thaïlandais sous-titré également en DTS-HD5.1., pour reprendre le même bonus.

Bang Rajan 2

Donc, c'est à partir du 4 janvier prochain que nous allons pouvoir suivre cette aventure épique et bien violente au service d'une intrigue prenante malgré ses petits défauts résiduels !

Bang Rajan 2 menu général
Bang Rajan 2 les chapitres
Bang Rajan 2 les réglages audio
Bang Rajan 2 la sérigraphie

Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers

Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers
Voir la fiche
Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers (Blu-ray)

Bang rajan 2: Le sacrifice des guerriers (Blu-ray)
Voir la fiche

Permalien 356 mots par nicore, 1364 vues • R�agir

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Cat�gories

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 18

powered by
b2evolution