Archives pour: Mai 2009, 13

13.05.09

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

the guard post

Après son mitigé R-Point, le réalisateur coréen kong Su-Chang nous revient avec un autre métrage d'inspiration militaire et fantastique qui, à partir d'une intrigue intéressante, va s'avérer être plutôt confus d'un point de vue narratif tout en soignant son ambiance et en reversant quelques temps forts réussis.
Le script va laisser intervenir une escouade de soldats dans un poste de garde de la région démilitarisée entre le Corée du Nord et la Corée du Sud ne donnant pas signe de vie. Les militaires vont y découvrir un carnage dont le seul survivant est abattu, forçant l'état-major à envoyer le sergent major Noh et une équipe de la police militaire pour clarifier la situation.

the guard postLa séquence d'introduction forcera d'entrée le respect en suivant des militaires fouillant ce poste de garde sinistre, humide et envahi par la pénombre pour finalement tomber sur des corps mutilés et ensanglantés au milieu desquels sera prostré un homme torse nu, armé d'une hache et surtout couvert de sang qui va se montrer menaçant au point de forcer les soldats à l'abattre. En plus de déjà plonger le spectateur dans cette ambiance glauque et suintante de ce poste de garde en piteux état, cette introduction se montrera très graphique avec notamment ce survivant ensanglanté crevant littéralement l'écran.

the guard postEnsuite, le métrage va nous présenter son personnage central, le sergent major Noh, invité par sa hiérarchie à se rendre au poste de garde 506, celui vu auparavant, afin d'éclaircir pendant la nuit ces meurtres, le poste devant être détruit au petit matin pour faire taire toute rumeur sur les événements s'y étant déroulés. C'est ainsi que le sergent va se rendre au poste de garde 506 en compagnie d'un groupe issu de la police militaire et d'un médecin pour enquêter. L'inspection de l'endroit nous permettra quelque peu de sa familiariser avec les lieux, pour continuer d'en apprécier l'état lugubre et décrépi, tandis que le réalisateur va jouer avec l'aspect macabre de son récit en filmant ces cadavres enfermés dans leurs sacs de transport noir qui seront chargés et déchargés des camions afin de les recompter, laissant de la sorte le sergent se rendre compte qu'il manque un individu à l'appel.

the guard postEt au cours d'une nouvelle fouille, les militaires vont donc appréhender Yoo, le seul survivant capable de leur confier la teneur des événements puisque l'homme trouvé lors de la première approche aura été abattu et stagnera entre la vie et la mort. Alors que le réalisateur avait réussi à installer une véritable ambiance prenante, menaçante et presque claustrophobe, il va alors effectuer un travail de sape terrible en faisant se bousculer sans aucun souci narratif les flash-backs liés aux événements antérieurs au carnage et qui vont bien entendu déboucher sur celui-ci, avec le présent qui semblera bien parti pour suivre le même itinéraire macabre puisque les soldats sembleront bien nerveux et commenceront uns par uns à être pris 'accès de folie meurtrière liée à la présence d'un virus qui cloquera en outre la peau de ses hôtes.

the guard postMais heureusement, si cette construction narrative sera plus que confuse, laissant même parfois le spectateur se perdre en passé et présent, cela n'empêchera pas le métrage d'avancer des séquences fortes expressives et atmosphériques, porteuses même d'une tension lorsque par exemple l'intrigue s'offrira une séquence de détermination de la contamination ou non de chacun des militaires qui lorgnera ouvertement vers le The thing de John Carpenter, tout en laissant des scènes sanglantes volontaires et franches venir éclabousser l'écran avec un graphisme réel et régulièrement surprenant dans sa violence.

the guard postPar contre, le réalisateur pêchera lorsqu'il tentera de donner une profondeur psychologique à ses personnages, entre leur tiraillement face à des choix plus que difficiles à faire mais qui n'arriveront pas à avoir un impact avéré, ou encore en pimentant la situation en plaçant un fils de général à la tête du poste de garde et qui en aura marre d'être uniquement considéré comme un "fils de" (ce dont on se moquera éperdument dans la situation précaire vécue par les protagonistes), tout en parvenant à se montrer probant pour avancer les signes avant-coureurs de la mutation des soldats atteints par ce virus boursouflant les chairs.

the guard postLes décors joueront un rôle prépondérant dans l'installation d'une ambiance sinistre, sentiment encore renforcée par cette pluie battante tombant sans interruption et les nombreuses séquences se déroulant dans les couloirs envahis par l'obscurité refléteront un sentiment de menace omniprésent, qui hélas aura du mal pendant la première partie du film à faire son choix entre présence surnaturelle évoquée à demi-mot et menace virale pourtant largement privilégiée ensuite par l'intrigue, même si quelques éléments resteront bien flous et sèmeront le doute dans l'esprit du spectateur, sans que jamais une réponse claire vienne éclaircir les débats.

the guard postLes personnages, bien qu'au centre de l'intrigue, resteront lisses et presque anonymes, guère aidés il est vrai une fois encore par la structure narrative les occultant régulièrement au profit d'autres déjà morts au départ du film ce qui en toute connaissance de cause va restreindre considérablement toute trace d'implication devant leurs déboires, mais heureusement, l'interprétation sera efficace, sans surjouage et fera preuve d'un réalisme aussi bien dans les réactions de chacun que pour laisser paraître leur peur ou leur malaise devant la situation.

the guard postLa mise en scène du réalisateur est certes efficace pour créer une ambiance étouffante performante, mais loupera définitivement le coche pour assurer une lisibilité globale de l'intrigue avec ces flash-backs trop présents et balancés de manière souvent abrupte au sein du récit, tout en affichant un rythme lent et posé qui manquera clairement de dynamisme. Les effets spéciaux sont largement convaincants pour faire preuve d'une crédibilité réaliste impactante lors des plans sanglants, tandis que les maquillages suivant la progression sur les corps du virus sont également réussis.

Donc, ce The guard post n'offrira hélas qu'un bilan mitigé, plombé par des choix hasardeux de son auteur qui viendront gâcher les efforts fait au niveau de l'atmosphère englobant le film et entraver les situations d'une intrigue pourtant avantageuse et imprévisible !

the guard postLe DVD de zone 2 anglais édité par Showbox pour sa collection "Cine asia" avancera une image nette et juste vaguement granuleuse lors des séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale capable de renforcer certains temps forts et autres moments douloureux du film, celui-ci étant proposé dans sa version originale coréenne, avec de salvateurs sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of pourtant bien son nom puisqu'il nous entraînera dans les coulisses du tournage de bout en bout, un petit reportage intéressant sur la construction des décors du film, ainsi qu'un autre axé sur les dessous des effets spéciaux du film, laissant quelques bandes-annonces clore ces bonus prolongeant de manière vraiment attrayante la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce poste de garde oppressant et parfois bien sanglant, le DVD de zone 2 anglais est disponible ici ou !

Permalien 1279 mots par nicore, 94 vues • R�agir

Mai 2009
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << <   > >>
        1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17
18 19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30 31

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 9

powered by
b2evolution