Archives pour: Mai 2008

30.05.08

17:30:00, Cat�gories: Box office cinéma  
Le box office Français du 21 au 27/05/08
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées total
1. Indiana Jones et le
royaume du crâne de cristal
1 674 000 1 674 000
2. Un conte de Noël 143 000 143 000
3. Jackpot 142 000 760 000
4. Iron Man 129 000 1 815 000
5. Deux jours à tuer 125 000 788 000
6. Bienvenue chez les Ch’tis 72 000 20 077 000
7. Cleaner 61 000 204 000
8. Cash 60 000 1 049 000
9. [REC] 42 000 483 000
10. 15 ans 1/2 36 000 365 000

Voici en quelques chiffres et en quelques mots le box-office de la semaine passée.

En première position, pas de surprise, avec un très bon démarrage (qui lui envierait sûrement des films en fin de carrière comme cash de Dujardin) comptabilisant 1 674 000 en une seule semaine, malgré des critiques assez unanimes quand à la qualité moindre de cet épsiode par rapport à la trilogie d’origine. Mais quand tout a déjà été inventé, que voulez vous faire de plus ? Spielberg retourner donc à ses sujets de prédilection : les extraterrestres et les rapports adulte / enfants, en recyclant les éléments clés qui ont fait le succès de la franchise. Le résultat est donc peut être en deçà des espérances (un peu à l’image de la seconde trilogie Star Wars face à la première) mais sérieusement, on s’en tamponne ! Ecouter du John Williams en son cinéma et voir Indy et sa clique sur un écran gênant reste de toute façon jouissif… On peut être sûr qu’il aura dépassé les 2 millions d’entrées la semaine prochaine.

La deuxième place est détenue par Un conte de Noël, qui pourra remercier sa médiatisation cannoise. Une belle brochette d’acteurs au casting, mais cela suffit il à faire un bon film ? Le démarrage reste raisonnable mais pourra t il tenir sur la longueur face aux deux mastodontes qui l’entourent ? Notons qu’il est agréable de voir un film français entre deux blockbusters américains, surtout avec un aussi faible nombres de copies (102 contre 706 rien que pour Indy !). Peut être plus la semaine prochaine mais un succès dvd low price à venir quoi qu'il arrive. Pour en savoir plus, je vous renvoie à la très bonne critique ede Nicofeel dans ces pages .

Le bronze de la semaine revient à Jackpot qui réussit à se maintenir sûrement à cause du climat très pluvieux et de jeunes couples désireux de se faire plaisir en allant voir un film ensemble, susceptible de plaire à l’un comme à l’autre… malgré une baisse de fréquentation de près de 50%. Pas d’inquiétude cependant, il s’agit là d’un futur carton de vidéoclub !

Une petite pensée pour Iron Man qui passe de la première à la quatrième place mais qui devrait sans peine dépasser les 2 millions d’entrées (même si je dois payer tous les tickets restants pour atteindre ce seuil).

Les Ch’tis engrangent encore 72 000 entrées (incompréhensible après tout ce temps !) tandis que Cleaner porte bien son nom et se farci le nettoyage de la fin de ce top , n’ayant pas réussi à assurer la continuité après un démarrage convenable .

Rien de plus cette semaine. Bonne lecture et n’oubliez pas de réagir, plus on est de fous …

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01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Nicore

Naked_blood

Réalisé par Husayasu Sato, plus régulièrement orienté vers l’érotisme hardcore, ce Naked blood a largement contribué à asseoir la réputation de son auteur en nous offrant un spectacle spécial, entre film d’auteur parfois assez longuet et hermétique, sentiment qui sera automatiquement contrebalancé par quelques séquences terriblement sanglantes.
Le script suit le résultat des expériences d’un jeune homme qui, en voulant créer un sérum remédiant à la souffrance physique humaine, va transformer ses cobayes en adeptes du sadomasochisme.

Naked_bloodD’entrée, le métrage nous présente son personnage principal, Eiji, un jeune homme dans sa chambre/ laboratoire, où il va mettre à jour sur son ordinateur le fruit de ses recherches scientifiques cherchant à détruire la douleur et baptiser son nouveau sérum, avant de se rendre à la clinique où travaille sa mère, dans un service de pharmacologie testant de nouveaux médicaments avant leur mise sur le marché. Et justement, profitant d’un moment où il sera seul dans le laboratoire de sa mère, Eiji va mélanger son sérum avec celui que doivent tester trois demoiselles, un nouveau contraceptif qu’elles vont bientôt se faire inoculer par voie intraveineuse. Puis il prendra le large pour suivre du haut d’un bâtiment voisin avec sa caméra l’exécution du test, que le réalisateur nous fera partager, introduisant ainsi ces trois nouveaux protagonistes féminins qui après avoir écouté un petit discours de la mère d’Eiji sur la surpopulation et la nécessité d’utiliser des contraceptifs (pour une petite leçon de morale très basique) vont donc recevoir le sérum vicié.

Naked_bloodEnsuite, l’intrigue s’attardera sur la présentation de ces trois demoiselles qui vont se retrouver au restaurant après le test pour un repas au cours duquel elles vont dévoiler leurs caractéristiques propres, l’une d’elles étant insomniaque, tandis que l’autre est boulimique et que le troisième s’intéresse surtout à son apparence, laissant de la sorte le spectateur extrapoler sur la nature des dérèglements à venir, pour après continuer à suivre le quotidien des différents personnages, explorant l’univers de chacun et notamment celui de la jeune insomniaque utilisant un étrange appareil pour pouvoir dormir, avant qu’Eiji ne fasse la rencontre de cette demoiselle qui va lui expliquer son mal. Toute cette partie du métrage semblera quand même plutôt monotone, en faisant défiler ses situations sans rythme et en étant largement flou sur certains de ses aspects (l’appareil relié au cactus), pour ne laisser que brièvement apparaître le début de la transformation des deux autres jeunes femmes (le piercing des oreilles, la coupure d’un doigt goulûment avalée) au milieu de séquences certes intéressantes mais à l’aspect auteurisant et parfois surréaliste avéré (la disparition du père d’Eiji).

Naked_bloodMais malgré cela, le métrage parviendra à faire monter progressivement une certaine tension liée à ce qui ne manquera pas d’arriver aux deux demoiselles, d’abord grâce à une séquence assez troublante (la friture), avant d’exploser littéralement pour deux scènes terriblement gores nous montrant la jeune femme adepte de la beauté déjà couverte de piercings sanglants se mutiler copieusement l’avant-bras, avant que nous ne retrouvions l’autre, boulimique, qui va carrément se découper certaines parties intimes pour les avaler ( à grand renfort de bruitage écoeurants) avant de s’arracher un œil pour le gober, le tout magnifié par des effets spéciaux extrêmement réalistes.
Par contre, l’intrigue replongera après ces deux scènes mémorables dans ses travers pour un dernier acte malaxant de manière assez hasardeuse la déchéance d’Eiji avec un onirisme peu compréhensible (le retour du père), avant de nous offrir un final à nouveau assez saignant mais lui aussi suffisamment spécial pour dérouter.

Naked_bloodAu-delà de l’intrigue principale, le métrage abordera de façon relativement superficielle d’autres thèmes, en suivant le voyeurisme d’Eiji (phénomène répandu au Japon) qui scrute ses cobayes chez elles avec sa caméra, tout en s’intéressant également à la relation délicate existant entre le jeune homme et sa mère, les sentiments de celui-ci étant finalement révélés rapidement lors d’un adieu appuyé, mais ce sera bien entendu d’autres aspects du métrage qui demeureront nébuleux, comme la parenthèse sur le père d’Eiji, ouvertement insolite, et encore plus certainement l’utilisation de cet appareil aidant la jeune insomniaque à rêver pour dévoiler en fait l’intérieur de ses fantasmes, ce qui donnera l’occasion au réalisateur de nous gratifier d’une séquence légèrement érotique et surtout irréelle, tout en plaçant cet énorme cactus de façon incongrue dans l’intrigue globale.

Naked_bloodL’interprétation est ici assez terne, avec des acteurs peu expressifs, alors que la mise en scène du réalisateur est régulière mais sans véritable originalité, sauf lorsque l’auteur s’adonnera à ses dérives imaginaires surréalistes.
Les effets spéciaux sont par contre d’une efficacité effroyable de réalisme, notamment lors de cette terrible séquence d’arrachage d’œil qui restera dans les mémoires, en restant dans un gore franc mais loin dans toute démesure.

Donc, ce Naked blood présentera un spectacle assez hétéroclite, entre son côté graphique plus que probant et volontaire et son aspect psychologique plus mitigé et pas forcément abordable, mais ne rendant pas pour autant l’ensemble déplaisant, bien loin de là, puisque ses fulgurances sanglantes seront véritablement époustouflantes !

Naked_bloodLe DVD de zone 1 édité par Discotek Media avancera une image juste quelque peu granuleuse, alors que la bande-son sera convaincante et parfois éprouvante, avec des bruitages répugnants, le métrage étant pour cette édition proposé en version originale japonaise, avec d’indispensables sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra consulter une courte galerie de photos du film, la filmographie du réalisateur ainsi qu’un petit laïus sur son parcours et quelques bandes-annonces.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette oeuvre atypique, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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29.05.08

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Petit éditeur indépendant, Emylia va nous gratifier fin août d’une nouvelle collection dédié au genre horrifique, la "Sélection Extrême" pour l’instant pourvue de cinq titres.

Selection extreme

A la vue du visuel des DVD, certains vont se dire que cette collection n’est pas nouvelle, ce qui ne sera pas étonnant puisque l’éditeur français s’est largement inspiré du graphisme de la collection "Extreme" éditée par Dimension Films aux Etats-Unis, et comprenant des titres comme Nightmare detective, Black sheep, Storm warning ou encore Welcome to the jungle, titre que l’on devrait justement retrouver chez l’éditeur français dans quelques temps... tiens, tiens !

Welcome to the jungle

black_sheep

Mais revenons plutôt sur cette première sélection de titres plutôt alléchants :

five across the eyes

Ce Five across the eyes avance une histoire pas forcément originale avec ces cinq jeunes filles qui, de retour d’un match de football, vont se perdre et causer un accident mineur en cabossant un 4X4 sur le parking d’un magasin isolé où elles s’étaient arrêtées pour demander leur chemin. Effrayées à l’idée des soucis que cet incident pourrait leur valoir, elles s’enfuient à toute allure sur des routes inconnues. Traversant une région nommée "The eyes", elles vont se rendre compte qu’elles ne sont pas seules sur les routes…
Mais là où la surprise pourrait bien venir, au-delà de l’identité du ou des poursuivants, c’est dans le traitement même du métrage, puisque quasiment toutes les séquences du métrage ont été tournées à l’intérieur même du véhicule des demoiselles, impliquant de fait le spectateur qui va donc se sentir comme un sixième passager...

Breathing_room

Dans Breathing room, ce sont quatorze personnes, finalistes d’un jeu mortel, qui se retrouvent jetés dans une salle vide pour un jeu de chat et de la souris, alors que, prisonniers d’un collier électronique contenant un poison mortel, ils doivent, au fil de l’élimination mortelle des participants se servir des indices trouvés pour découvrir à la fois la raison de leur enlèvement, la sortie et bien entendu qui est l’assassin qui se cache parmi eux.
Mélange de Cube et Saw, le métrage semble s’adonner à un huit-clos étouffant tout en jouant sur la psychologie des différents protagonistes, mais à la vue du trailer du film, l’aspect sanglant ne sera pas non plus négligé...

The_living_and_the_dead

Plébiscité outre-Manche, The living and the dead suit l’ancien Lord Donald Brocklebank, au bord de la faillite et devant vendre le manoir familial, qui doit en plus composer avec sa femme gravement malade et avec James, son fils schizophrène. Voulant prouver qu’il est un adulte responsable, James s’enferme dans le château en laissant dehors l’infirmière venue s’occuper de la malade, mais le stress va faire sombrer James dans un délire ou la réalité va se mélanger à la fiction. Parcouru d’une ambiance sordide, le métrage va s’enfoncer dans un malaise croissant qui n’épargnera pas le spectateur...

small_town_folks

Versant aussi bien dans l’horreur pure que dans le conte de fées, Small town folks prend place dans une ville imaginaire, Grockleton, où un Lord inquiétant règne depuis son manoir isolé au sommet d’une colline dominant la région, contrôlant les alentours grâce à son armée de monstres tous plus étranges les uns que les autres et toujours prêts à fournir au Lord de nouvelles proies humaines, le plus souvent des jeunes femmes, consentantes ou non. L’arrivée de trois jeunes touristes va transformer le coin en champ de bataille sanglant et violent ou grouillent bon nombres de tueurs, plus cruels et bizarres les uns que les autres. Malgré son petit budget, le film semble s’orienter franchement vers la comédie grotesque et extrême, tout en se référant aussi bien à La colline a des yeux qu’à Delivrance. Curieux mélange...

Zombie_diaries

Enfin, The zombie diaries, tourné caméra aux poing, va suivre une nouvelle invasion de morts-vivants, pour un résultat plutôt mitigé déjà évoqué ici !

Il ne reste plus qu’à souhaiter "Bonne chance" à cette nouvelle collection, tout en espérant que d’autres titres tout aussi attractifs viendront bientôt l’étoffer !

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28.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Un conte de Noël
Réalisateur : Arnaud Desplechin
Avec : Catherine Deneuve, Jean-Paul Roussillon, Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Anne Consigny, Melvil Poupaud, Chiara Mastroianna, Laurent Capelluto, Hippolyte Girardot, Emile Berling...
Durée du film : 2h30
Date de sortie en salles : 21 mai 2008

Par Nicofeel

Après avoir réalisé Rois et reine en 2004 qui avait été marqué par un succès critique et un certain succès public, Arnaud Desplechin nous revient avec ce conte de Noël. Présenté au festival de Cannes 2008, ce film reste dans la droite lignée de la thématique centrale de Desplechin, à savoir l'étude de la famille et la confrontation de l'Homme face à la maladie.
Dans Rois et reine on avait droit à des relations conflictuelles entre un frère, Ismaël (joué déjà par Mathieu Amalric) et sa soeur, Elizabeth. Ici encore, les relations entre frère et soeur sont très difficiles. Une nouvelle fois prénommée Elizabeth, la soeur (jouée par Anne Consigny) ne peut pas supporter son frère. Dans Rois et reine, on s'était débarrassé du frère en le faisant interner à la demande d'un tiers ; dans Un conte de Noël ce sont les dettes et les malversations de Henri, le fameux frère, qui amènent Elizabeth à éponger ses dettes mais à demander en échange à ne plus avoir à le revoir dans le cadre familial.
Ces relations de haine entre frère et soeur sont d'une incroyable intensité. Le film est de ce point de vue très réaliste. Le spectateur est pour sa part aux premières loges de ce drame familial. On se croirait dans un film qui aurait comme influences majeures Maurice Pialat et de John Cassavetes.
Dès lors, quelles raisons ont bien pu amener Arnaud Desplechin a décider d'appeler son film Un conte de Noël ? D'abord, de façon assez évidente, parce que l'action principale du film se déroule durant les fêtes de Noël, dans sa ville natale de Roubaix. Par moments, on a l'impression que le cinéaste filme Roubaix comme s'il filmait un lieu aussi important que Paris. Mais surtout, si le titre du film est un conte de Noël , c'est parce que un événement grave va amener les membres de la famille Vuillard à être réunis pendant ces fêtes, y compris Henri, le personnage ostracisé par sa soeur.
Juste avant qu'Henri ne décide de se rendre dans la demeure familiale, celui-ci envoie une lettre à sa soeur Elizabeth où il s'interroge sur les raisons qui ont poussé cette dernière à le haïr et surtout il lui fait comprendre que même si son acte est impardonnable, il faudra bien faire avec. La mise en scène de Desplechin est à cet instant parfaite : on voit Mathieu Amalric, qui joue le rôle d'Henri, qui s'exprime sur un fond noir et se retrouve face au spectateur pendant que sa soeur lit sa lettre. Le réalisateur a en fait usé du même procédé que dans Rois et reine où l'on voyait le père s'exprimer au sujet de sa fille, Nora (jouée par Emmanuelle Devos) à qui était destinée la lettre. Mais la lettre a ici encore une autre intensité car dans Rois et reine le père venait de décéder. Au contraire dans Un conte de Noël la lettre préfigure le retour d'Henri. L'ironie du sort veut d'ailleurs qu'Henri, celui qui est détesté par sa soeur mais également par sa mère soit amené à jouer un rôle fondamental dans ce drame familial qui prend des allures de tragédie grecque.
Desplechin se plaît à nous montrer des gens qui se haïssent (on est loin du ton du film Drôle de frimousse dont Desplechin nous montre des extraits) sans que l'on connaisse les raisons de cette haine.
Elizabeth déteste son frère mais on ne sait pas pourquoi. Si Henri semble avoir des problèmes psychologiques (il n'arrête pas de repenser à sa femme décédée, Madeleine alors qu'il vit avec Faunia, jouée par Emmanuelle Devos ; ce qui donne un aspect très hitchcockien au film, en renvoyant évidemment à Vertigo), Elizabeth n'est pas en reste. Elle paraît très perturbée, malgré sa réussite professionnelle. Elle donne l'impression de s'être coupée de toute sa famille alors que ça n'est pas elle qui a été bannie. Comme beaucoup de secrets de famille, le film laisse de nombreuses zones d'ombre.

Un conte de Noël est aussi une histoire placée sous le signe divin. D'abord, plusieurs des personnages ont des prénoms ou biblique (Abel) ou mythologique (Junon). Ensuite, Desplechin se plaît à nous montrer des extraits des dix commandements de Cecil B. Demille, notamment lorsque Moïse est sur le point de faire traverser la Mer Rouge aux Juifs. Le caractère divin est on ne peut plus clair. La vie de tous les personnages serait donc observée de de plus haut.
Au final, difficile de faire la fine bouche devant un tel film. Peut-être est-il trop (bien) écrit, ce qui le rendra assez indigeste pour certaines personnes. Le film n'est évidemment pas à conseiller aux gens qui ont le blues car c'est tout de même une oeuvre assez déprimante. On est loin des contes de Noël !
Film d'une grande intelligence, d'une grande maturité et qui est jouée par des acteurs parfaits (avec notamment un Mathieu Amalric qui crève l'écran), Un conte de Noël est, à n'en pas douter, un des films essentiels de l'année 2008.

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27.05.08

01:00:00, Cat�gories: Box office cinéma  
Le box office Français du 14 au 20/05/08
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées total
1. Iron Man 310 000 1 686 000
2. Jackpot 269 000 618 000
3. Deux jours à tuer 184 000 662 000
4. Cleaner 143 000 143 000
5. Cash 129 000 989 000
6. Bienvenue chez les Ch’tis 102 000 20 005 000
7. Tu peux garder un secret 74 000 161 000
8. Le grand alibi 74 000 306 000
9. [REC] 73 000 441 000
10. 15 ans 1/2 72 000 329 000

Voici en quelques chiffres et en quelques mots le box-office de la semaine passée.

En première position, on retrouve Tony Stark aka Iron Man qui trouve maintenant un rythme de croisière qui va tranquillement l’emporter vers les 2 millions de spectateurs… ce qui reste logique pour un film de super héros de qualité, loin des méandres torturés de la psychée de Spiderman III et au spectacle tellement mieux assuré que dans Ghost Rider. Marvel est capable de produire de grandes choses, et pas seulement des adaptations de Powers rangers pour grand écran, dixit les 4 fantastiques. Quand on pense à la destinée finale de films comme Hulk (le nouveau) et le futur Thor, tout le monde aura compris que la mise en chantier des Vengeurs n’est plus très loin, avec des rôles principaux toujours détenus par les vedettes principales des films éponymes. Il est déjà question de l’apparition de Stark dans Hulk, toujours joué par Downey Jr….

La deuxième place est détenu par Jackpot, avec des acteurs de la (avant ?) dernière génération. Le principe bluette comédie romantique parvient toujours, malgré un concept un tantinet éculé, à trouver ses aficionados … malgré un nombre de salle réduit par rapport au mastodonte rouge et or.

Le bronze de la semaine revient à Jean Becker, toujours parfaitement à l’aise dans la retranscription des sentiments humains via un cadre bucolique permettant les remises en questions. Peut être moins enjoué qu’enfant du marais ou moins fort comiquement qu’un crime au Paradis, la prestation de Dupontel continue d’attirer le public avec une augmentation en hausse de 4% cette semaine… mais on reste encore loin du million d’entrée , barre symbolique qui ne pourra sûrement pas être atteinte en vue de la cible concernée. Un beau carton tv en prévision cependant, et qui sait, peut être une belle surprise en dvd.

Pour le reste du classement, on retient les 100 000 entrées encore réalisées par Boon et son film prodige (aurait il autant marché sans le climat de sinistrose actuel ?) ou l’entrée honorable de Cleaner (vous savez, par le réal de Driven et Cliffhanger… et d’un ou deux films d’action ratés de ces dernières années comme le très commun et peu crédible Mission : Profiler….)

Rien de plus cette semaine. Bonne lecture et n’oubliez pas de réagir, plus on est de fous, vous connaissez la suite !

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26.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre : Ken l'ère de Raoh
Réalisateur : Takahiro Imamura
Personnages principaux : Kenshirô, Raoh, Reina, Shû, Toki, Souther.
Durée du film : 1h40
Date de sortie en salles : 14 mai 2008

Par Nicofeel

« Ken survivant de l'enfer Ken souvent croise le fer Ken dans le chaos des esprits Ken contre les fous les bandits... ». Ca vous dit quelque chose tout ça ? Eh bien il s'agit du générique français de la cultissime série animée Ken (diminutif de Kenshirô) le survivant qui passait sur TF1 dans les années 80 sur le Club Dorothée et dont la programmation avait été interrompée car cette série était soi-disant trop violente, en particulier pour les enfants qui la voyaient.
Notre valeureux guerrier (qui a fait plaisir à de nombreux enfants tous les mercredis, dont je faisais partie) revient dans un long métrage qui est sorti en 2006 au Japon mais qui n'arrive en salles qu'en mai 2008 en France.
Ce long métrage, réalisé par le japonais Takahiro Imamura s'intéresse aux origines de Ken et à celles des principaux protagonistes, à savoir Raoh, Toki, Shû et Souther.
Il faut rappeler pour les néophytes que l'univers Ken se déroule dans un monde post-apocalyptique. D'ailleurs, au tout début du métrage, on nous rappelle que les guerres atomiques auxquelles se sont livrées les hommes ont abouti à la destruction du monde. Les survivants sont divisés en deux groupes : des civils qui ne cherchent qu'à survivre et à l'opposé des êtres sanguinaires, des bandits (à l'allure de punks, qui font irrémédiablement penser aux méchants dans Mad Max) qui volent, qui pillent, qui violent, etc.
Dans cet univers chaotique, des êtres humains, héritiers d'un grand maître japonais (pure invention des scénaristes) ont appris les techniques du Hokuto. Ces techniques permettent de tuer son adversaire avec une prise particulière. Les héritiers du Hokuto, à savoir Ken (qui fait notamment exploser ses adversaires), Raoh, Toki, Shû ont un ennemi commun, Souther dit l'empereur sacré, qui utilise pour sa part la technique du Nanto. Tout l'intérêt de ce long métrage consiste en la confrontation entre ces deux techniques martiales. On est donc proche ici du film de chevalerie chinoise (wu xia pian) ou du film de chambarra japonais (dont le représentant illustre est le fameux héros aveugle Zatoichi). Il est d'ailleurs question des mêmes thèmes. Par amitié ou amour, un héros solitaire décide par vengeance d'accomplir une quête.
Mais au fait que vaut ce fameux Ken l'ère de Raoh ? Comme dit précédemment, on retrouve les mêmes personnages que ceux de la célèbre série. Le chara design (l'aspect des personnages) de Shingo Araki (qui s'est notamment occupé de celui des Chevaliers du zodiaque, à savoir Saint Seya) est toujours le même. Et force est de constater que les traits des personnages sont tout de même un peu trop « carrés ». Mis à part les enfants et les jeunes femmes du métrage, les principaux protagonistes font vraiment bien brutaux. On hallucine notamment de voir un Raoh qui a quasiment deux à trois fois la taille d'un être humain normal.

A l'instar d'un autre série animée, à savoir Jojo the bizarre adventure, les personnages ont un peu trop l'air de surhomme. Le trait est un peu trop forcé. Surtout, l'animation ne s'est pas améliorée depuis les années 80. Il faut bien reconnaître que l'animation est assez pauvre et que les décors sont assez peu développés. Malgré tout, on prend toujours à plaisir coupable à retrouver des héros qui ont bercé notre enfance. Surtout, les combats sont pour leur part toujours aussi sympathiques. Si le long métrage est un peu moins violent que la série, on a quand même droit à des combats sanglants, à de nombreux meurtres et aux combats entre les maîtres du Hokuto et du Nanto. Le mano a mano entre Ken et Souther est bien violent, même s'il par moments involontairement drôle, tant les dialogues sont ridicules : « J'ai réussi en me concentrant à découvrir où sont tes points vitaux! » ; « J'ai réussi à te toucher en utilisant ma force psychique ».

Ken, dont le chara design et le côté solitaire n'est pas sans rappeler un certain John Rambo, a comme idée fixe d'exterminer le terrible Souther, qui agit comme un véritable despote. Ce dernier se prend pour le maître de l'univers et n'a aucune pitié. Un personnage comme Raoh, qui lui aussi est pourtant sanguinaire, apparaît plus humain que Souther. D'ailleurs, ce long métrage ne s'appelle-t-il pas l'ère de Raoh ? Ce qui est très logique puisque celui-ci est très présent. On a d'ailleurs droit à un intéressant développement du rapport entre Raoh et la belle Reina, qui lui est dévouée et qui l'aime.

D'ailleurs, on s'attache à plusieurs personnages du métrage. Toki, a notamment utilisé sa technique du Hokuto, pour soigner des gens malades. C'est un être fondamentalement bon.

Dans le clan « ennemi » à savoir celui qui utilise la technique du Nando, on retrouve Shû. Placé sous l'étoile de la vertu, celui-ci est convaincu que Ken est l'élu et il va tout faire pour l'aider, notamment avec son fils.
Si le propos développé dans cet animé est parfois un peu naïf (ce que l'on ne remarque pas lorsque l'on est un enfant), le fond n'est en revanche pas contestable. On nous rappelle à plusieurs reprises que la guerre ne sert à rien et que les enfants sont l'avenir du monde.
Au final, Ken l'ère de Raoh satisfera les fans de Ken dont je fais partie. Pour les autres, je les invite à découvrir le long métrage d'un animé culte. A défaut d'être très réussi, Ken l'ère de Raoh reste une honnête découverte.

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23.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Black_ magic_rites

Avec ce Black magic rites le réalisateur italien allumé Renato Polselli nous gratifie d’un délire filmique aussi opaque qu’extravagant et prouvant s’il en était besoin la démesure de son auteur.
Le script suit les préparatifs orchestrés par une secte sataniste pour une cérémonie destinée faire revenir à la vie Isabella, une jeune femme brûlée comme sorcière sur le bûcher quatre cent ans auparavant.

Black_magic_ritesLa longue première séquence nous fera suivre la sacrifice d’une jeune femme par quelques individus vêtus de collants rouges et de capes noires, le visage peinturluré qui vont lui extraire le cœur sous les yeux d’une jeune femme momifiée, un trou béant au milieu de sa poitrine, tandis qu’au dehors, une autre demoiselle connaîtra le même sort.
D’entrée le réalisateur affiche sa volonté outrancière mais également quelque peu ringarde (l’affublement des satanistes), tout en plaçant déjà une mise en scène épileptique secouée que l’on retrouvera régulièrement par la suite, accompagnée d’éclairages rougeâtre ou verdâtre confinant à rendre cette entrée en matière étrange et très spéciale.

Black_magic_ritesEnsuite, l’intrigue va mettre en scène le nouveau propriétaire d’un château, venant y emménager pour cohabiter avec un des anciens occupants n’ayant pas vendu ses parts, afin d’organiser une fête pour les fiançailles de sa fille Laureen, fête à laquelle sont conviées toutes ses amies. Et à partie de ce moment-là, le métrage va complètement partir en vrille, se remémorant d’abord la mort de la soi-disant sorcière Isabella au cours d’un flash-back très graphique dans une ambiance gothique, pour ensuite nous faire partager cette fête de fiançailles débridée aux invitées exubérantes (notamment le personnage de Steffy), avant de positionner dans un non-sens absolu différentes séquences donnant désormais un aspect vampirique, avec par exemple cette demoiselle enterrée vivante (lors d’une scène remarquablement travaillée), ou encore cette "visite" de la cave par Laureen au cours de laquelle elle sera enfermée dans une cage mortelle qu’où elle s’évadera mystérieusement.

Black_magic_ritesMais après ces situations placées sans aucun soucis de continuité, le métrage va encore intensifier son délire à l’approche de la vingt-cinquième lune, jour prédisposé pour cette cérémonie au cours de laquelle sept jeunes vierges doivent être sacrifiées pour faire revivre Isabella, qui tombera comme par hasard en même temps que le fête de fiançailles de Laureen, poussant une partie des personnages, brusquement transformés en vampires, à attaquer dans leurs chambres plusieurs demoiselles pour leur sang, mais également pour les plonger dans l’extase, avant que l’on ne suive cette cérémonie très théâtrale et visuelle au cours de laquelle quelque chose va foirer, laissant ainsi Laureen, qui devait elle aussi être condamnée, se réveiller et se laisser aller à sa joie de vivre.

Black_magic_ritesDéfinitivement insaisissable et ténébreux dans la présentation de ses événements, le métrage deviendra complètement nébuleux lorsque le spectateur se rendra compte que quasiment tous les interprètes du métrage jouent un double rôle, entre notre époque et celle de la mort sur le bûcher d’Isabella, mais pas forcément dans la même configuration, présentant ainsi de quoi rendre fou tout esprit cartésien, avec en plus une volonté de Renato Polselli de mélanger le jour et la nuit dans la même séquence (ce qui sera flagrant lorsque deux des jeunes femmes vampirisées seront accusées par les villageois d’être des sorcières), achevant de la sorte de larguer son spectateur.

Black_magic_ritesMais si on arrive à s’accommoder et à s’affranchir de cet univers incompréhensible, le spectacle défini par l’auteur deviendra largement jouissif et plaisant, dans une démesure obsessionnelle forte et affolante, pour mettre en scène des séquences parfois hallucinantes (le final et cette cérémonie désincarnée) et très esthétiques (avec un éclairage intriguant, passant même du rouge au vert dans un même plan) et porteuses d’un érotisme certes léger (les actrices se baladant souvent topless) mais presque omniprésent.
De plus, Renato Polselli malaxera les genres de façon incongrue, passant de scènes plutôt tendues et lorgnant du côté de l’épouvante directement à d’autres ouvertement comiques (avec toujours le personnage de Sttefy) pour par exemple une partie de sexe à trois délibérément plus axée sur la comédie que sur l’érotisme.

Black_magic_ritesAu niveau des personnages, le métrage proposera toute une galerie de « gueules » inimaginables, entre ces villageois déformés et ce serviteur spécial, mais s’intéressera surtout de près aux demoiselles venues séjourner dans le château et avec ces doubles rôles récurrents, il sera parfois bien audacieux de vouloir chercher à comprendre qui fait quoi, ou alors à essayer de déchiffrer les très vagues explications données ou sous-entendues par l’intrigue, mais heureusement l’interprétation est bien souvent à la hauteur, même si une tendance au surjouage vient sporadiquement ternir l’ensemble.
La mise en scène de Renato Polselli contribuera grandement à rendre le métrage psychédélique et confus, aussi bien par un montage plus que saccadé que par des cadrages absurdes, mais il faudra bien reconnaître qu’il parviendra à imposer également le beauté de ses plans.
Les quelques effets spéciaux resteront basiques, pour seulement quelques petits plans sanglants très simplistes.

Donc, ce Black magic rites, également connu sous le titre de The reincarnation of Isabel sera une expérience absolument « autre » dans un spectacle totalement hallucinant et excessif !

Black_magic_ritesLe DVD de zone 0 édité par Sodementedcinema avancera une image ayant conservé ses défauts d’origine guère gênants, alors que la bande-son sera à l’image du métrage, décalée, spéciale et envoûtante, le métrage étant proposé en version originale italienne, mais accompagnée de sous-titres en anglais et en français.
Au niveau des bonus, on pourra découvrir une assez conséquente galerie de photos du film, la bande-annonce originale ainsi que celles des autres titres de l’éditeur.

Pour ceux qui voudraient se lancer dans ce métrage bien barré et incroyable, le DVD de zone 0 est disponible par exemple ici !

Permalien 1122 mots par nicore, 1713 vues • 3 retours

22.05.08

01:00:00, Cat�gories: Dossier  

Fi de considérations sur les Star Trek et autres james Bond que je ne finis pas de rédiger (à l'heure actuelle, encore une quarantiane de loupes sur le feu. D'un autre côté, aucun d'entre vous ne m'a collé un Smith et Wesson sur les roustons pour que je m'inflige une telle dérouillée rédactionnelle...) et qui finit visiblement par virer à l'exercice de style tout en me créant une base de lecteurs solides (ou insomniaques...)
Mais séchons mes larmes d'auteur raté et concentrons-nous sur nos jumeaux du moment.

Petit Van Damme deviendra grand. C'est ce qu'on aurait pu croire dans les années 80 où le brave Jean Claude (nos parents avaient JC Duce des Bronzés, nous on a eu le JC bronzé directement) tuait des bandits à tour de bras dans le but avoué de piquer la place à ses grands frères ricains du moment, Schwarzy et Sly.
On découvrit le petit père dans un rôle de méchant peu transcendant mais dont la présence à grands renforts de grands écarts (doivent faire des jeans spéciaux pour ce gars là, moi j'ai essayé, j'ai juste récolté un claquage et un pantalon de moins pour trois foutages de gueule... quand on est jeune...), à savoir Black Eagle (qui continue d'être vendu aujourd'hui par Métropolitan uniquement pour la présence du belge dans le générique) puis s'en sont suivis Bloodsport (le premier, pas celui avec le Cody crétin de Notre belle famille qui passa plus de temps à l'époque à dérouiller sa bonne femme que les méchants du film...à moins que cette dernière, possédée par l'esprit d'entreprise n'ai voulu que soutenir son Sacha de mari ?) ou comment se débarrasser d'un sumotori aussi facilement que d'un playmobil (le perso du sumo a d'ailleurs du marquer JCVD puisqu'on retrouve son petit frère dans le cheap Grand tournoi), Coups pour coups, Full contact (qui permit de faire des blagues débiles du genre comment Van Dame démarre sa voiture ? ... ça sent la cour de récré, là) avant de passer à la vitesse hollywoodienne de croisière avec l'excellent Timecop, le correct Chasse à l'homme et les nanars Cavale sans issue ou bien encore ce film dont le titre m'échappe (honte à moi) dans lequel JCVD s'attaque à un bad guy déguisé en poulet (si quelqu'un s'en souvient, soyez chic et dites le moi !) . On passera sur Replicant (pas trop mal) et autres Légionnaire (ou le mariage improbable entre Piaf et le roi déchu de la castagne).
Depuis, Van Damme (qu'un astucieux critique a surnommé Vent d'âme) a une carrière sporadique alternant les séries z et les caméos sympas dans des séries TV. Je pense bien sûr au surprenant épisode de Las Vegas où il décède dans des circonstances semi comiques (faut voir le culte sur les photos tailles humaines par la suite et le message style SPA : aucun Van Damme n'a été blessé lors de ce tournage.) (Note perso : les contrats doivent être juteux pour ce genre d'apparitions puisque Stallone en a aussi profité, dans la même série d'ailleurs).

Mais entrons dans le vif du sujet (il est plus que temps visiblement.) Double Impact est le genre de petit film à petit budget où l'on retrouve une équipe plus que familière dans les JCVD movies , à savoir le gars aux yeux exorbités qui lui sert d'oncle et qui, quelque soit le film, se retrouve vétéran du VietNam (excepté peut être dans le Bronco Billy d'Eastwood, ode au western et à l'humanité), le méchant japonais plus baraqué que le plus baraqué des occidentaux (en alternance avec celui de Bloodsport d'ailleurs, voir Kickboxer et consort)...

Toutefois, avant d'attaquer la séquence en question, petit rappel rapide du scénario.
L'action se déroule à HongKong. Un tunnel a été construit en association avec deux Ricains et quelques hommes d'affaires du coin. Une fois le tout finalisé, le premier ricain se débarrasse du deuxième et de sa femme mais oublie de liquider les jumeaux de 6 mois (qui ne pleurent pas ou presque lors de la fusillade) . Le premier est récupéré par une nurse qui le confie à un orphelinat, le second échoue dans les bras du garde du corps, ancien GI au Vietnam (vous suivez toujours) qui avec un simple flingue a dézingué huit à neuf japs armés jusqu'aux dents, en a aveuglé un autre et malgré une bastos pris dans l'épaule - par la faute du dit borgne dont la gueule est pleine de sang et qui vise à travers une vitre de bagnole brisé et au milieu des flammes - parvient malgré tout à s'enfuir à travers les quelques arbres de la propriété tout en identifiant le ripoux américain qui a bien sûr trouvé sympathoche de venir voir comment se déroulait les opérations.
On le voit ensuite quelques heures plus tard, droit comme un I avec un simple bandage s'enfuir en pagode avec le dit môme qui bronche à peine, sûr que ce devait être trooop duuuuuuuuur de retrouver un amerloque blessé avec un mioche blond dans les bras dans un pays rempli de japs... Mais bon, il a fait la guerre contre eux, alors il les connaît.
Direction une génération plus tard ou bien sûr le premier récupéré par la japonaise a mal tourné (cheveux gominés, cigare au bec, fringues en cuir et blondasse à forte poitrine comme copine, occidentale bien sûr et avec un accent de raclage de gorge qui fait viril sans omettre des regards proches de ceux d'un vieux texan multi milliardaire mais paraplégique qui ferait de l'oeil à une minette en croyant l'impressionner par son fric) et ou le second est prof de danse et de karaté (accessoirement).
S'en suit la découverte du jumeau et une histoire de vengeance basée sur la volonté de venger parents et de récupérer fortune (pitch disparaissant en cours de route pour une succession d'effets pyrotechniques et de bastons-bastos bourrés de clichés).
Au passage toute ressemblance avec un film méconnu et antérieur de Jacky Chan au titre révélateur et assumé de Twin dragons n'est pas fortuite (sauf que les enjeux US ont disparu et que l'un des jumeaux est chef d'orchestre) (cette galette est réalisée par Tsui Hark et Ringo Lam et disponible dans toutes les bonnes épiceries).

La séquence dont il est question aujourd'hui débute après 1h26 de métrage et dure 4 minutes. Il s'agit en fait du passage où le JCVD saupoudré d'édulcorant dérouille le gros jap baraqué du début, responsable de la mort de ses parents et du meurtre de son faux oncle (qui n'est pas mort en fait, histoire de blaguer).

On s'assoit et on savoure le combat emprunt de connerie, de trentième degré et de non sens qui se révèle être le meilleur moment du film.
On commence par un plan où Van Damme surgit de n'importe où, après avoir sauté d'on ne sait où (façon Dean Cain dans les premiers épisodes de Lois et Clark) dans un entrepôt plein de barils à substances explosives (synonymes donc d'explosions à un moment ou à un autre). Notez que le bonhomme, pour se rassurer arbore un flingue pour mieux en cacher un autre dans sa ceinture (faudra m'expliquer au passage pourquoi les dites pétoires tiennent toujours en place et ne tombent jamais par terre...).

JCVD, seul et forcément aussi discret qu'une junkie nymphomane pour un Jason Vorhees, tombe fatalement dans le piège que son ennemi lui a préparé puisqu'il se prend un tonneau dans les pattes et par derrière. Ou JCVD est un con absolu qui n'a pas remarqué que le malabar l'attendait pour lui balancer le machin dans la poire, ou il joue d'une malchance absolue qui le fait passer pour un con quand même, vu la démarche et l'attitude qu'il se donnait avec son pistolet pour ado en mal de pouvoir.
S'en suit un plan rapproché sur le pauvre petit minet qui parvient à rouler sur lui-même tout en se cassant la figure (l'a du style, moi je me serais assommé et puis basta, mais je ne suis pas JCVD non plus) et un gros plan sur le visage ahuri de ce dernier face à un autre tonneau qui lui arrive droit dessus. Mais bon, jusque là, action conventionnelle des eighties et des films du genre. Traduction : le méchant l'est vraiment et en plus, il est barbare et cruel et il le montre.
Evidemment, JCVD a perdu le flingue qu'il portait en entrant et le méchant donne un coup de pied dedans alors que toujours couché, il essaye de le récupérer.

On passe alors à une contre plongée nous présentant le jap en question qui ne sait pas parler (trois phrases dans le film à tout casser) histoire d'insister sur la notion de supériorité physique du bad guy qui en plus tente d'écraser du pied notre gentil héros.

Le burlesque entre alors en jeu dans une succession de plans alternés. Van Damme se relève et observe le jap soulever un gros tonneau au-dessus de sa tête. Pensez-vous qu'il en profiterait pour lui balancer n'importe quoi dans le tétiau ! Qu'il donnerait un coup de savate dont il a le secret ? Pas du tout. (Remarquez au passage que les tonneaux sont remplis puisque transparaît nettement un clapotis plus que déplacé à ce moment précis). Monsieur vient de se prendre une poussée de testostérone pour la première fois de sa vie et lui balance un « Tu veux jouer ? Approches » sûr de lui en l'invitant à lui balancer la sauce.

Tout ceci n'est pas innocent puisque toujours confiant dans le flingue qu'il a caché mais qui a disparu lors de ses roulés boulés (finalement, ils ne tiennent pas si bien que ça). « Merde » consiste en son unique réaction alors qu'il se condamne tout seul en s'approchant du mur du fond.

Le Jap saigne et se tartine la paluche de sang, façon de dire que ça va devenir sérieux sous les « amènes toi » de notre good guy.
Moi, je l'aurais éclaté une fois pour toutes et puis basta. Mais bon. On passera sur l'affreuse musique de fond, mélange de synthétiseur et de sons affreux pour suivre l'affreux jojo qui se dit que d'un coup, il fait bien sombre, ce dont on se fout complètement, et qui va allumer la lumière. Effet immédiat sur Van Damme qui se retrouve désorienté face à cette action dantesque.

Le jap reprend alors le rôle de dominant et lui dit de la main (rappelez vous il ne parle pas) "restes où tu es, tu vas morfler". Fort de son capital flagorneries, Van Damme s'exécute et comprime le bidon, pour monter que ses abdos, c'est pas du coton.

Le méchant continue de lui expliquer, (je traduis ce que j'ai compris là), qu'ils vont tourner tous les deux en rond et qu'ils vont gentiment se dire bonjour selon un rituel qui consiste à mettre son poing dans la main de l'autre et enlève lui aussi son T-shirt avant de se lancer dans une imitation grotesque de Lou Ferigno. Lui aussi est costaud. Mais on le sait depuis un moment déjà.

Le combat entre le Ken d'origine et sa contrefaçon se poursuit là dessus. C'est vrai que c'est mieux de se la péter bodybuilder type surfeur californien. Le tout est ponctué par des graves censées nous faire vibrer vu le danger de la situation.
Succession de plans alternés des visages des deux protagonistes (au passage, la bouche du jap ne saigne plus et n'est pas contusionnée malgré le coup de savate de JCVD dont les bobos se résorbent à vue d'oeil). Remarquez au passage que les deux gars transpirent subitement, afin de bien faire briller leurs pectoraux respectifs. Et ils tournent l'un autour de l'autre (y a pas tromperie sur la marchandise, le jap nous avait prévenu).

On ne sait pourquoi, le jap lève les yeux au ciel, façon "qu'est ce que je m'emmerde, t'es trop nul", et balance pour la troisième fois du film son coup de patte dans les abdos du voisin qui n'a rien vu venir et qui se cabre de douleur devant la position du chat du jap qui met bien ses doigts en avant tout en se marrant.

JCVD réagit en se plantant, évidemment, sous le regard semi laiteux de son adversaire qui se marre et se mouche (action typique du côté obscur de la force puisque le double siphonné de JCVD en fait autant un peu plus tôt après s'être saoulé. Pour ceux qui chercheraient, c'est au moment où la blonde démontre on ne sait trop pourquoi qu'elle a vraiment une forte poitrine). On poursuit sur saute-mouton puis sur quelques coups portés tantôt par l'un et tantôt par l'autre avec avantage pour le jap qui ne sachant plus quoi faire pour innover nous refait le coup du tonneau mais en fonçant sur le ricain cette fois.
Van Damme est perdu, il ne sait plus quoi faire et malgré les coups et les faux mouvements entraînant des douleurs à se rouler par terre (comme au début de la scène) est soudain pris de génie et saute en pantalon de ville par-dessus son copain qui doit mesurer dans les deux mètres tout en évitant le tonneau, le tout sous un nouveau ralenti.

Le Japonais, pas décontenancé, lance en arrière la dite charge et se retourne pour voir la purée qu'il avait prévue. Mais personne, pas de purée et plus d'ennemi car Van Damme est doué. En moins d'une demi seconde, il a réussi à se reprendre, à passer derrière le jap dans un espace moitié moins épais que lui puis à se relever, à lui taper sur l'épaule en lui assénant un "Chériiii ?" et l'assomme d'un seul coup de poing qui l'envoie valdinguer dans des tonneaux qui n'étaient pas là quelques plans auparavant.
Pas décontenancé, il revient à la charge en bandant ses muscles, façon "mauviette j'ai pas mal" avant de se reprendre un coup de pied en pleine face. Van Damme est chaud, plus rien ne l'arrête et il balance les pieds comme une mitraillette décalant le méchant et le mettant dans la ligne de mire d'un transfo aux fils dénudés. Oubliés les muscles froids et le claquage du début !
Le méchant si résistant jusque là se contente alors de rester debout et d'encaisser les coups de bambou (admirables les grimaces) jusqu'à finir dans quoi ? Le transfo bien sûr. Le méchant est mort, il s'est pris le jus. Pour l'absurde, observez que la lumière clignote autour du méchant, normal puisque la décharge perturbe le système électrique, mais que dans le coin de Van Damme, rien ne bouge, la lumière est constante.

Finalement, après un combat incroyable, le jap s'effondre, le brushing toujours impeccable et le dos nickel de toute trace de brûlure. C'est pas beau ça ?
Enfin pour justifier la présence de produits inflammables, une étincelle qui a patiemment attendu que le méchant s'effondre choisit ce moment adéquat pour mettre le feu à une traînée de ce qu'on qualifiera d'essence (pour simplifier) venue d'ont ne sait où et positionnée juste à côté du cadavre encore chaud. JCVD comprend le danger et se met à courir en sautant sur un magnifique "aaaahaaahaaahaaah" au ralenti tandis que la moitié du cargo explose.
Pas de panique, il n'a même pas un cheveu de brûlé puisqu'il apparaît comme par magie quelques plans plus tard avec une mitraillette, complètement remis si ce n'est une ou deux tâches de graisse savamment disposées.
Son pantalon est nickel et sa montre est intacte. Magique je vous dis !

Voilà. Il s'agit là de mon dernier amalgame de dvdrama / critique. J'espère que vous rigolerez un bon coup! @ +

Ivenpast


Permalien 2745 mots par ivenpast Email , 2108 vues • R�agir

21.05.08

01:00:00, Cat�gories: Dossier  

En ouvrant et en clôturant ce film par les propos du journaliste Murrows, décrivant dans les années 50 ce que serait l’avenir de la télévision, Georges Clooney pose les bases de son deuxième long métrage : une fois de plus, après le comico éducatif « Confession d’un homme dangereux », il s’impose, encore bien plus qu’un Sean Penn comme un réalisateur engagé, intelligent et surtout brillant comme Hollywood n’a su nous offrir depuis qu’Oliver Stone a sombré avec les tours du « World Trade Center ».

Dans un noir et blanc magistral de beauté et à travers une reconstitution extraordinairement bien travaillée des fifties, Clooney met en image le combat froid et glacial qui opposa ce fameux journaliste, sommet d’intégrité et le terrible sénateur McArthy qui créa dans les années 50 une véritable période de terreur anti communiste dans son pays.
Par ce simpliste résumé, on s’aperçoit d’emblée qu’une fois encore, Clooney, pur produit d’Hollywood et de l’american way of life s’attaque à la face cachée et sombre de son Amérique natale, celle qui l’a porté aux nue et à la reconnaissance mondiale et bien plus que son vieux pote Steven Soderbergh qui lui n’est que faussement génial mais a contribué a porter Clooney sur son piedestal et s’avère bien meilleur producteur puisqu’il a produit ces deux films, G.C filme ses brûlots avec un talent réel et un savoir faire indéniable. Ce type est véritablement paradoxal. On ne peut pas dire qu’en tant qu’acteur, il ait bouleversé la donne établie : son charme naturel a largement contribué à son succès amis il reste pour moi un acteur médiocre, usant des mêmes mimiques de façon répétitive et hormis ces dernières années avec notamment « Syriana », il n’a guère cherché à bousculer son aura. Mais il suffit de se concentrer sur son travail de metteur en scène pour constater à quel point ils ‘agit d’un homme réfléchi qui veut remettre en cause la façon de travailler actuelle. A chaque fois, sans réellement prendre parti, il impose à son public une réflexion très souvent grave mais en le mêlant à un genre cinéphile qui saura le captiver. Confession d’un homme dangereux » était tout bonnement génial, genre de comédie (un animateur de jeu télévisés qui devient tueur de la CIA) traversée par des moments plus tendus (intensité dramatique devenant insupportable au fil des meurtres et donc du film), ici le ton est beaucoup plus tragico éducatif.

Sans arriver au didactisme d’un « JFK », les deux films se valent néanmoins par leur approche sans concession de la réalité historique et la façon de filmer ‘à la thriller’ qu’ont choisi leurs réalisateurs respectifs. De cette période noir, presque fasciste des USA, peu de grands auteurs se sont penchés dessus et Clooney a réussi le pari de recréer cette ambiance délétère à laquelle la collaboration française n’avait rien à envier car aussi faite de matraquage médiatique des inculpés, de délation, de procès partiels et expéditifs. Le acteurs, tout en retenue, David Strathairn en tête (mais aussi Clooney lui-même, Robert Downey Jr et Jeff Daniels) sont magnifiques car arrivent à recréer l’état de peur presque panique qui habitait ces êtres qui ont osé défier tout un système qui aurait pu/du les broyer. Je vous laisserai découvrir tous les tenants et les aboutissants de l’histoire mais sachez tout de même que Clooney ne s’est pas borné à livrer un film d’entertainment classique. Il y a mêlé une réflexion poussée sur ce que se devait être la télévision, à savoir un outil d’éducation et de défense des peuples et non un asservissement de la populace au service d’états prêt à tout censurer et à condamner sans le moindre recul. Le parallèle avec le cinéma actuel (notamment celui de la période début deuxième guerre du golfe) est évident et la vision qu’avait ce vrai journaliste, loin d’être communiste mais vrai amoureux de la vérité, du monde futur (le notre donc) cinquante avant fait froid dans le dos.

Georges Clooney est donc un réalisateur à suivre car promis, s’il continue dans sa lancée, à un avenir digne d’un Kubrick ou d’un Oliver Stone. Je vous invite ainsi de toute urgence à découvrir ce petit chef d’ouvre d’intelligence, admirablement filmé et surtout dominé par des acteurs dont le jeu n’a rarement été aussi bon. La version que j’ai testée est le Blu-ray américain, multizone et où seul est dispo une VOST 5.1 d’excellente facture. L’image est quant à elle magnifique et immaculée de tout défaut. Les bonus (principalement un double commentaire audio et un docu) ne sont quant à eux qu’en VO. Note du film : 9.5/10.
En France, Le film est dispo chez Metropolitan, en DVD seulement

P.S : Pour tous ceux qui ne l’ont pas vu, je recommande bien sur « Confessions d’un homme dangereux » dispo en France en DVD

Good night and good luck

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Confessions d'un homme dangereux

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Good night and good luck - Edition TF1

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Permalien 906 mots par ninnin4, 871 vues • 1 r�action

20.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dead silence

Avec ce Dead silence le réalisateur James Wan, auteur et co-créateur de Saw, change complètement de registre pour nous offrir une histoire de fantôme traditionnelle qui, si elle sera captivante et très visuelle, ne provoquera hélas pas l’effroi.
Le script renvoie un jeune homme dans sa ville natale, suite au meurtre inexpliqué de sa femme, afin qu’il y mène une enquête relative à une mystérieuse poupée de ventriloque reçue juste avant le crime.

Dead silenceAprès un générique très réussi nous montrant des schémas suivant les étapes de la création de la "poupée parfaite", le métrage va directement nous présenter son personnage principal, Jamie, un homme s’apprêtant à passer une soirée tranquille avec son adorable et pétillante épouse lorsqu’ils vont recevoir un étrange paquet déposé devant leur porte, qu’ils vont s’empresser d’ouvrir pour y trouver une poupée de ventriloque très réaliste et quelque peu inquiétante. Sorti acheté de quoi préparer le repas, Jamie va retrouver en rentrant sa femme morte, atrocement mutilée au visage, alors que nous aurons pu suivre lors d’une séquence assez angoissante le climat et la réalité de cette mort affreuse.

Dead silenceBien entendu, Jamie va devoir s’expliquer avec la police et notamment l’inspecteur Lipton qui, s’il ne le croira pas responsable, voudrait bien comprendre les événements mais laissera Jamie rentrer chez lui. Celui-ci va immédiatement inspecter la caisse contenant la poupée pour découvrir qu’elle appartenait à une ventriloque nommée Mary Shaw habitant à Ravens Fair. Jamie va évidemment se rendre sur place pour y découvrir une ville fantôme, au centre-ville remplie de commerces en cessation d’activité, avant de se rendre dans une propriété dont nous apprendrons bientôt qu’il s’agit de celle de son père et que Jamie va questionner sans succès au sujet de cette Mary Shaw, tout en essayant de ne pas remettre sur le tapis les rancoeurs passées de sa relation avec son père.
Ensuite, après avoir organisé les funérailles de son épouse à Ravens Fair en compagnie du vieux croque-mort qui par contre, lui délivrera de précieux renseignements, Jamie va continuer son enquête pour peu à peu découvrir une terrible vérité qui le conduira dans le vieux théâtre désaffecté où vivait Mary Shaw, avant qu’un dernier acte très visuel ne nous délivre un twist original et pas forcément prévisible, prouvant s’il en était besoin l’ingéniosité de James Wan pour tromper son spectateur.

Dead silenceSi globalement le réalisateur s’accommodera d’une trame très classique pour dérouler son intrigue (un fait inexpliqué engendrant un retour au source du héros pour qu’il y découvre une terrible réalité, recette mille fois utilisée dans le genre), il parviendra remarquablement à motiver et à impliquer son public en s’appuyant sur des éléments percutants. Déjà, l’utilisation de cette poupée lugubre (qui sera l’une des principales attractions du métrage) permettra à l’intrigue de jouer quelque peu avec nos nerfs en nous interdisant de savoir quand et pourquoi celle-ci va se mettre à bouger de son propre gré, alors qu’ensuite la thématique crée autour de la légende entourant cette ventriloque étrange et mystérieusement morte ayant voulu être enterrée au milieu de ses innombrables poupées offrira suffisamment de possibilités d’orientations à l’histoire pour maintenir le spectateur en haleine, surtout que les différentes situations contraindront par exemple le personnage principal à se rendre dans ce théâtre abandonné sinistre à souhait et magnifiquement reproduit pour une exploration tendue.
Mais le métrage saura également se jouer du côté macabre engendré par la mort de la femme de Jamie, aussi bien lors de détails naturels mais rarement appréhendés comme le choix du cercueil qu’ensuite lors de funérailles dans un cadre très gothique qui collera d’ailleurs par la suite à l’ensemble du film.

Dead silenceMais hélas, malgré toute la bonne volonté de James Wan et une intrigue appliquée, le métrage n’arrivera pas à inquiéter outre mesure ni à faire frissonner son spectateur. En effet, les apparitions du fantôme de Mary Shaw demeureront souvent prévisibles et son aspect volontaire et graphique ne suffira pas à effrayer plus que cela tandis que les effets de surprise ne joueront pas entièrement en étant pas assez appuyés.
Mais cela n’empêchera pas l’ensemble d’être très visuel, entre le décor formidable du théâtre évoqué plus haut et cette ambiance funeste accompagnant les séquences se déroulant dans le cimetière et chez le croque-mort, et alors que le final sera efficace et représentatif et que ces poupées posséderont une aura maléfique évidente.

Dead silenceLes différents personnages seront également bien travaillés, notamment les seconds rôles apportant une certaine valeur ajoutée à l’ensemble, entre la femme du croque-mort dérangée et ce policier bien curieux, largement aidés par une interprétation juste et sans aucun surjouage néfaste.
La mise en scène de James Wan sera profitable au métrage, en sachant mettre en avant les éléments décisifs tout en étant adaptée aux situations.
Les effets spéciaux sont probants, aussi bien dans la présentation des poupées que pour les maquillages volontaires et sanglants des victimes du fantôme de Mary Shaw, alors que celle-ci offrira un look terriblement graphique. Enfin, les effets visuels resteront complètement invisibles.

Donc, ce Dead silence méritera largement que l’on s’y attarde, même s’elle n’atteindra pas son but ultime, faire peur !

Dead silenceLe DVD de zone 1 édité par Universal avancera une image sans le moindre défaut que ceux volontaires pour créer une ambiance désuète et passéiste, alors que la bande-son sera convaincante avec une partition musicale efficiente, le métrage étant ici proposé en version originale anglaise, mais avec de précieux sous-titres en français.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une séquence d’ouverture alternative, ainsi qu’une fin quelque peu différente de celle retenue, trois scènes coupées mettant en scène un personnage absent du montage final, un making-of basique flirtant continuellement avec le ton promotionnel d’usage, un petit documentaire intéressant consacré à la légende de Mary Shaw, ainsi que l’exploration d’un des effets visuels du métrage et un clip musical.

Pour ceux qui voudraient rencontrer ce spectre vindicatif et manipulateur, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1152 mots par nicore, 2193 vues • R�agir

19.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Subconscious cruelty

Peu connu de ce côté-ci de l’Atlantique malgré sa participation active à l’élaboration du script du Abandonnée de Nacho Cerda, Karim Hussain a pourtant à son actif plusieurs films dont ce très spécial Subconscious cruelty, son premier long métrage, une œuvre expérimentale et avant-gardiste, symboliquement et visuellement très virulente.
Le script se découpe en plusieurs tableaux indépendants et éloignés de toute logique narrative pour laisser s’exprimer des sentiments obsessionnels forts tournés vers le gore underground et la sexualité déviante.

Subconscious crueltyAprès un court laïus sur le pouvoir du cinéma, le métrage s’attachera à clamer l’orientation des deux hémisphère du cerveau, le gauche étant dédié au rationnel et le droit aux émotions et à la créativité, avec pour étayer son propos et demander la destruction de l’hémisphère gauche, une petite fresque avançant une demoiselle étendue nue sur une table qui se verra entailler le bas-ventre pour qu’une main en sorte un œil et son cordon oculaire à la symbolique forte et graphique.
Ensuite, le premier véritable segment du métrage nous mettra en présence d’un homme veillant sur sa sœur enceinte, mais celui-ci, dont la voix-off accompagnera l’ensemble de cette partie du film pour s’immiscer dans les pensées tortueuses, flirtant ainsi avec l’inceste et démontrant une obsession perverse envers le sexe et les femmes en général, va au final railler le miracle de la naissance en tuant l’enfant de sa sœur à peine sorti de son ventre, lors d’une autre séquence terriblement éprouvante par sa crudité à toute épreuve et achevant de manière excessive et épouvantable cette petite plongée intimiste dans un esprit dérangé.

Subconscious crueltyPuis ce sera au tour d’un interlude non-sensique où six personnages (deux hommes et quatre femmes) nus et couverts de boue vont se trémousser dans une prairie avant de goûter au plaisir d’un magma sanglant sorti de terre, ou d’un liquide sanglant dégoulinant d’une branche d‘arbre cassé, alors pratiquant un semblant de fellation sur une autre branche, dans ce qui pourrait être considéré comme une métaphore sur le viol de la Nature, mais qui apportera un peu de légèreté après la douloureuse expérience précédente.

Subconscious crueltyEt enfin, lors d’un dernier segment nous suivrons un homme s’adonnant aux plaisirs solitaires devant un film X qui sera méchamment mutilé à l’entrejambe par des extra-terrestres lui inoculant un sérum dans l’hémisphère droit du cerveau, avant que ce ne soit un Christ qui se retrouve attaqué par trois succubes qui vont le mutiler et littéralement le dévorer, sans oublier de lui uriner dessus, avant qu’une dernière hérésie ne vienne clore définitivement ce tableau s’attaquant de manière outrancière et extrêmement sanglante à la foi chrétienne.

Subconscious crueltyMalgré la disparité visuelle des différentes parties du film, on pourra donc y voir une allégorie de ce qui adviendrait si la partie gauche du cerveau prenait le contrôle en réclamant du sexe et du sang, offrant ainsi l’opportunité à Karim Hussain de se livrer corps et âme dans une longue succession de délires jusqu’auboutistes mêlant les aspects sexuels et sanglants de manière libérée de tout tabou pour chercher à choquer et à troubler son spectateur, celui-ci devant au-delà même des images essayer de comprendre les messages subversifs délivrés par le réalisateur.

Subconscious crueltyMais attention, il ne faudra pas s’attendre ici à une œuvre légère et abordable. En effet, l’esthétisme du métrage sera ouvertement tourné vers l’expérimentation et une certaine "poésie" onirique se moquant de toute continuité dans son discours résolument troublant et viscéral, ce qui expliquera aussi les démêlés que l’auteur a connu avec la censure, puisque son film sera par exemple carrément "non grata" en Angleterre alors qu’une partie de rushes avaient été confisqués par les autorités canadiennes, ce qui sera évidemment compréhensible à la vue de la dernière partie bafouant et humiliant directement et sans détour le Christ avec une volonté de forcené.

Subconscious crueltyEn plus de l’aspect visuel très fort du métrage, Karim Hussain aura donc également ajouté une dimension philosophique non négligeable à l’ensemble, se prêtant à diverses interprétations selon les orientations et les sensibilités de chacun, autour des thèmes ici abordés, tels que l’infanticide ou encore cette écologie douteuse et bien entendu cette profanation de la Foi chrétienne.
L’interprétation est largement secondaire dans un tel film privilégiant le côté artistique à une réelle progression dramatique, mais les différents acteurs s’en sortent plutôt bien dans ces rôles parfois peu faciles nécessitant une absence de complexe.

Subconscious crueltyLa mise en scène de Karim Hussain est évidemment exacerbée par l’approche avant-gardiste du métrage qui lui donne un cachet spécial original mais qui pourra en rebuter plus d’un.
Les effets spéciaux sanglants sont clairement réalistes en se vautrant dans un gore franc et sordide.
Donc, ce Subconscious cruelty restera comme une œuvre abondamment étrange et surréaliste, choquante et déviante qui risquera d’offusquer énormément le spectateur non aguerri à ce genre de métrages provocateurs et subversifs !

Subconscious crueltyLe DVD de zone 2 suédois édité par Njuta films avancera une image relativement claire et juste quelque peu granuleuse, alors que la bande-son sera convaincante, portée par une partition musicale adaptée et puissante, variant selon les différentes situations présentées, alors que le métrage ne sera proposé qu’en version anglaise, avant des sous-titres bien entendu destinés aux pays nordiques.
Au niveau des bonus, le second disque proposera un making-of exhaustif et passionnant donnera la parole à l’équipe du film qui reviendra sur les différents aspects du film (dont les nombreux effets spéciaux réalistes ou encore la longue genèse du projet), quelques scènes coupées également dérangeantes, entre cette visite d’un cimetière abandonné et ces têtes d’animaux livrées aux mouches en pleine forêt, un court métrage déviant, une courte galerie de photos, ainsi que la bande-annonce du film accompagnée par celle d’autres titres édités par Njuta Films.

Pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans cette expérience "autre" et choquante, le DVD de zone 2 est disponible ici !

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16.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test de commande  

par Nicore

Alors que les "poids lourds" de la distribution de DVD de zone 1 aux States et ailleurs se nomment Amazon, CDUniverse ou encore DVDLegacy, il existe d’autres sites plus humbles mais pas inintéressants à découvrir ! DVDPlanet est de ceux-là !

dvdplanet

En effet, après un petit comparatif, on remarquera que les tarifs proposés par ce site sont tout à fait honorables, avec même régulièrement un ou deux petits dollars de moins qu’ailleurs, mais surtout, DVDPlanet propose un catalogue étoffé et disparate, tous genres confondus.

La recherche de titres pourra se faire par genre (avec un classement par ordre alphabétique), mais également par titre, pour un résultat assez classifié et restreint évitant de partir dans tous les sens en ne respectant que l’orthographe exacte et complète du titre recherché.
Une fois arrivé sur une fiche article, on remarquera que celle-ci est assez complète, en dispensant les principaux éléments relatifs au film en lui-même (année, durée, staff technique et le plus souvent un petit résumé), ainsi qu’aux caractéristiques du DVD (avec notamment les langues de la bande-son et les éventuels sous-titres, bien pratique pour les Zone 1, mais aussi les bonus !), mais chose importante, la disponibilité sera aussi indiquée, avec le plus souvent des articles en stock, donc expédiables très rapidement !
Mais le petit "plus" de l’agencement de la fiche article sera de proposer de rechercher d’autres titres en tous genres à partir des données présentes, que ce soit le réalisateur, les acteurs, en même par rapport au genre et aux sous-genres sélectionnés par le site.

Une fois le choix effectué, il ne restera plus qu’à se créer un compte sur le site, ce qui s’avérera être basique et simple, avec pour seule singularité la demande d’un mot de passe lors de la page de paiement (obligeant ainsi à une première commande pour pouvoir se créer un compte sur le site !), avec des frais de port progressifs selon le nombre de DVD commandés, mais ceux-ci demeureront largement honnêtes et légèrement inférieurs à ceux pratiqués par CDUniverse, par exemple.

Ensuite, le site enverra un mail récapitulatif de la commande, mais hélas, ce sera tout, et il faudra se connecter à son compte pour suivre l’avancement de la commande et notamment la date d’envoi de celle-ci.

Au niveau du délai de réception, le site sera plutôt performant, puisqu’il faudra seulement compter entre dix et quinze jours pour recevoir ses DVD, bien emballés dans un carton dur et bien protégés.
Après plusieurs commandes sur ce site, je n’ai personnellement eu qu’un seul souci, un DVD manquant, mais un petit mail envoyé au site en leur expliquant la situation et en leur demandant de vérifier leurs stocks a connu une réponse le jour même pour me faire savoir que le DVD était certainement tombé lors de la clôture du colis et qu’il serait renvoyé dans les plus brefs délais, ce qui s’est révélé exact puisque qu’une semaine et demi après, je recevais le DVD en question !
Dernière précision, le site propose un système de points qui, selon différents seuils, permet de bénéficier de quelques dollars de réduction immédiate, et envoie régulièrement par mail des codes donnant également droit à des réductions par tranche d’achat !

Donc, DVDPlanet est un site que l’on peut considérer comme fiable et qui propose des opportunités intéressantes dans son vaste catalogue !

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15.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Snuff 102

Film évidemment sujet à controverse déjà rien que par son sujet plus que sensible, ce Snuff 102 s’appuie sur des séquences extrêmement graphiques et dérangeantes pour avancer son analyse de la violence réelle et cinématographique en la poussant dans ses derniers retranchements.
Le script suit conjointement une jeune reportrice interviewant un critique de cinéma sur l’existence des fameux "snuff movies" (films ou des personnes seraient réellement tuées devant la caméra) et le calvaire de trois jeunes femmes livrées aux mains d’un tortionnaire brutal et pervers qui prendra un malin plaisir à les torturer sous l’œil de la caméra.

Snuff 102Après deux panneaux annonçant que certaines séquences issues de documentaires montrés dans le film sont bien réelles et un autre définissant la perversion, et un premier bref stock-shot montrant le martyr d’un singe sujet d’expériences, le métrage avancera d’entrée une première séquence terriblement glauque où un homme s’occupera de découper le bras d’un cadavre gisant dans une baignoire, mettant ainsi tout de suite le spectateur en condition avec cette utilisation d’un noir et blanc crasseux, tandis que la bande-son évoque un visionnage à l’aide d’un projecteur super 8. La suite enfreindra tout aspect linéaire pour continuer d’exposer son univers, avec cette mise à mort réelle d’un cochon incrusté de la définition du "snuff", tandis que de brèves images placeront une jeune demoiselle bâillonnée dans la salle de bains de la première scène, avant que l’intrigue ne se décide à se lancer véritablement pour nous immiscer dans l’appartement d’une demoiselle qui suite à un reportage télévisuel ( plaçant encore d’autres images morbides) sur les agissements d’un serial-killer va se décider à écrire un article sur la violence.

Snuff 102Ensuite, le métrage fera se succéder différentes situations suivies en parallèle, notre reportrice en action sur la toile où elle ira se renseigner sur les "snuffs", invitant alors le réalisateur à mettre en avant d’autres stock-shots rapides d’une réalité incertaine, tandis qu’une femme enceinte se droguera avec son petit ami, et nous pénétrerons dans cette pièce dépouillée où siègeront une puis trois demoiselles attachées sur une chaise et bâillonnées par un homme masqué.
En plaçant ses sous intrigues de la sorte, le réalisateur pourra ainsi alterner les scènes violentes et brutales avec d’autres plus "intellectuelles" lorsque la journaliste sera reçue par un critique de cinéma avec lequel elle s’entretiendra sur la véracité des "snuffs", pour voir cet homme partir dans des réflexions philosophiques très intéressantes sur notre société actuelle et le pouvoir de l’image, qui seront régulièrement graphiquement imagées par des retours sordides dans la chambre à tortures.

Snuff 102Bien entendu, ce seront ces passages qui s’avéreront être profondément dérangeantes puisque le réalisateur n’hésitera pas un instant à étayer son discours de scènes d’une brutalité absolue avançant des sévices sordides lorsque l’assassin se chargera de violenter la première des trois femmes, enceinte de huit mois, pour d’abord la frapper au visage avant de l’étouffer avec un sac plastique pour pouvoir ensuite lui sectionner les doigts d’une main avant de lui asséner de violents coups de pied à la tête et… sur le ventre, fracassant en quelques instants un des derniers tabous modernes, pour finalement parachever son œuvre en enfonçant un couteau directement dans la vagin de la malheureuse victime pour l’éventrer. Bien sûr, tout ne sera pas directement exposé devant la caméra, limitant les effets véritablement gores aux doigts coupés, mais la violence suggestive du reste sera suffisamment aliénante pour troubler le spectateur.

Snuff 102Mais ce ne sera pas tout, puisque le métrage proposera d’autres sévices tout aussi volontaires, avec ces dents cassées au burin et au marteau (pour une autre séquence très graphique), tandis qu’un œil sera négligemment enlevé de son orbite et que la seconde victime, après ces tortures ignobles, sera en plus violée, laissant juste après son bourreau lui uriner dessus avant de la découper en morceaux.
Au-delà même des ces séquences marquantes, le métrage optera pour le déroulement de son intrigue pour une montée en puissance d’une diabolique efficacité, se sortant ainsi peu à peu du carcan de la démonstration à caractère philosophique racoleuse pour progressivement faire monter une tension bien réelle et palpable, au sein même de la chambre à sévices, puisque la troisième jeune femme kidnappée pourra entrevoir l’espoir d’une évasion en profitant d’un morceau de verre traînant à ses pieds et du désintérêt que lui portera le tortionnaire bien occupé par ailleurs à assouvir ses penchants dégénérés sur les deux autres victimes, impliquant de la sorte le spectateur qui rentrera encore plus dans cet environnement malsain en diable pour suivre conjointement les exactions du tueur et la progression du coupage des liens de la troisième jeune femme. Et même la partie de l’intrigue sise dans l’appartement du critique de cinéma nous réservera une chute bien glauque à tendance nécrophile.

Snuff 102L’impact et la force sauvage des situations seront parfaitement renforcés par un traitement de l’image adéquat, donnant véritablement l’impression d’assister à un film amateur tourné par une caméra posée dans la pièce par le tortionnaire, même lorsque l’intrigue et la caméra se mettront en mouvement pour aller lorgner du côté du slasher « normal » pour son final lui aussi bien méchant, surtout que le choix d’utiliser uniquement la couleur pour les situations mettant en scène les sévices augmentera leur impact tout en donnant un caractère quelque peu hors du temps à l’interview du critique et aux scènes de la vie normale des personnages.
L’interprétation est cohérente, avec des victimes remplissant leur rôle correctement en laissant transpirer leur douleur, alors que la mise en scène du réalisateur Mariano Peralta est toujours adaptée aux situations et donne complètement l’impression d’images prises sur le vif.
Les effets spéciaux sont ici terriblement réussis pour rester méchamment réalistes, peut-être bien aidés également par cette image pas vraiment nette et claire, mais leur impact sera bien réel.

Donc, ce Snuff 102 restera une expérience troublante dans l’avancement de situations sordides et glauques définitivement immorales et brutales, en repoussant encore un peu plus loin les limites de ce qui peut être montré sur un écran dans une volonté évidente de choquer le spectateur !

Snuff 102Le DVD de zone 0 directement édité par le réalisateur proposera une image bien sûr pas toujours limpide pour coller au sujet du métrage, alors que la bande-son sera extrêmement efficaces, en couplant aux temps forts du film des beuglements et autres sons stridents et alarmants, tandis que le métrage est présenté ici en version espagnole sous-titrée en anglais.
Au niveau des bonus, nous pourrons uniquement suivre plusieurs galerie de photos, une plaçant des photos du film, une autre avançant les photos nécrophiles aperçues dans le métrage, alors que différents projets d’affiche et le profil des trois victimes seront également exposés.

Pour ceux qui n’auraient pas peur de se lancer dans cette expérience ultime, le DVD de zone 0 est disponible ici ou directement sur le site officiel du film !

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14.05.08

01:00:00, Cat�gories: Dossier  

Saison 4 - Episode 4 – Fou d’amour

Ne buvez pas du breuvage vert ! Les pom pom girls ajoutent quelque chose (ces filles sont des garces diaboliques !) aux boissons de l’équipe de football américain en espérant que le philtre transforme les garçons (et le nouveau meneur de jeu Clark) en de parfaits (abrutis) petits amis. Couvre toi Clark (sic) Chloé en a malencontreusement bu une gorgée !(on notera le résumé qui tue)

Encore un épisode inutile ou presque, indigne même de l’appellation « à papates ». Ce 1er DVD se clôt de manière bien insignifiante (excepté le message en sus) réussissant l’exploit de régresser au niveau de la saison 1 dans ses pires travers , type double épisode pilote avec le parallèle entre le Greg insecte et l’un des méchants les plus inattendus de Buffy contre les Vampires saison 2 (le wormguy).
Partant d’un pitch absurde, la main mise castratrice des pompom girls (PPG) sur leurs petits copains, on assiste impuissant (c’est le cas de le dire) à une succession de scènes sans intérêt.

Le plus drôle reste de voir Jason Teague devant se défendre face à un fusil à pompe issu de Terminator puis se battre avec un Clark affaibli par une menthe venue d’ailleurs. Cet épisode est d’ailleurs bourré d’incohérence. Comment le premier joueur de foot venu a-t-il trouvé une telle arme chargée qui plus est en si peu de temps et dans un lycée de campagne,n de surcroît aux USA alors que l’actualité récente démontre les dérives d’un tel laisser-aller ? Pourquoi personne ne s’inquiète que l’on ait tiré sur un enseignant, même assistant ? Pourquoi le fait que Clark ait une fois de plus sauvé un représentant de la population estudiantine ne suscite pas plus d’interrogations ?

Pour mieux répondre à ces problèmes, quoi de mieux que d’enfoncer le clou ? Depuis le début de la série, on a eu droit à de la kryptonite sous toutes ses formes : solide via les météorites, gazeuses via un sérum de vérité un peu spécial, sous forme de fertilisant, d’encre à tatouage, d’additif explosif au gasoil, sous conditionnement de balles radicales pour Clark et j’en passe. Les plus mordus se remémoreront même un rouge à lèvres diablement bien porté par Raquel Welch dans Lois et clark.

A chaque fois, le processus est le même : Clark s’approche (bête et confiant) la kryptonite réagit en devenant fluorescente tout en émettant un bruit caractéristique et Clark a une chute de tension et fait une crise d’hypoglycémie sévère. Dommage au passage que les SFX type veine en ébullition rencontrés dans les premiers épisodes n’aient pas été maintenus.
Or ,ici, Clark s’approche d’une mini citerne et s’y abreuve . Logique, il connaît une certaine gêne que son organisme aura tôt fait d’éliminer sûrement grâce à un foie et des reins dopés au soleil jaune. Evidemment, il récupérera devant un Lex (qui a sauvé notre héros des griffes de Teague) qui veut protéger son ami.
Bof…

Heureusement que Chloé pète un plomb avec le même breuvage via une séquence amusante où elle essaie de se faire Clark (après Jimmy, elle va se faire tous les futurs piliers du Planet). Un autre passage reste également important, puisqu’elle sacrifie sa plus grande passion (La Torche) en la laissant aux mains de Lois pour soutenir son plus grand amour dans la peau d’une PPG sous exta.
Le seul véritable plus de cet épisode reste la prestation de Lois qui se voit confier, histoire de retomber en partie sur le comics, sa première enquête journalistique. Il faut la voir essayer de récupérer des infos dans le sac de la PPG en chef à une party américaine dont seuls les lycéens et les confréries US ont le secret (des mecs bien bâtis , comme par hasard, qui dansent devant une piscine en ersatz de tahitienne) .

Le 4ème chapitre de la rondelle recèle lui aussi un bon moment avec une Chloé déchaînée essayant de dégommer sa cousine à l’aide de la panoplie du parfait petit bricoleur (en fait, c’est une habituée, si on songe à la hache du bal de la promo en fin de saison).
Et eurêka ! La chaleur est l’antidote au philtre d’amour. Sur qu’on est loin de la finesse de la chanson de geste type Tristan et Iseult. D’un autre côté, quand on regarde Smallville, ce n’est pas pour faire dessus une dissertation littéraire…
Ni une, ni deux, Clark, à moitié nu entre Chloé et Lois , le tout devant la reine noire des PPG chauffe à blanc avec son regard de braise un tuyau sur lequel , comme par hasard, il est écrit Warning ! Hot ! pour les mous du bulbe qui n’auraient pas tout suivi.
Evidemment, Lois (ça rassure) se pose des questions mais se satisfait de la réponse de Clark (ça effraie) qui précise que le tuyau (si neuf que la peinture devait être encore fraîche) s’est rompu au bon moment…sic !

Happy End de rigueur , les mémoires s’effacent plus ou moins volontairement, Lois se régale de voir son nom dans la torche sous l’œil amusé de sa cousine. Clark remporte le point décisif sur une passe brillante pour son premier match sous les yeux de ses proches qui se réjouissent pour lui, Lex compris (ce dernier, je le précise a convoqué Clark un peu plus tôt pour lui montré la disparition ( ?) pure et simple de la salle secrète emplie de secrets sur lui dans le manoir), ce dernier désirant ardemment redémarrer sur de bonnes bases.

En bref, le meilleur et le plus triste moment de ces 44 mn réside dans la dernière image , véritable hommage à Chris Reeve , venant de disparaître.
« A la mémoire de Chris Reeve, qui nous a fait croire qu’un homme pouvait voler »
Et plus encore, à l’image du combat qu’il a livré contre le handicap pendant des années. Chapeau bas, M. Reeve, la relève est loin d’être assurée et vous resterez encore longtemps dans les mémoires des fans de Superman.

Note : 7/10 pour la scène de crêpage de chignons inter-cousines et les délires de Chloé
1/10 pour tout le reste car il est difficile de s’interesser à cette sous intrigue.

Références cinématographiques : Pas assez évidentes pour être citées
Références comics : Lois qui se décide enfin à écrire et enquêter dans un style qui lui est propre, plein de cynisme ,d’humour et de détermination.

Si la suite vous intéresse, en route vers dvd suivant, empli de délires qui a permis à la saison 4 de décoller véritablement…l’espace d’un moment.

A suivre, si vous le voulez bien sûr…

Permalien 1212 mots par ivenpast Email , 691 vues • 1 r�action

13.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Malabimba_the_malicious_whore

Réalisé par Andrea Bianchi, honnête artisan du cinéma d’exploitation italien, auteur notamment du plutôt sympathique Le manoir de la terreur ou du giallo érotique Nue pour l’assassin, ce Malabimba, the malicious whore offre un démarquage assurément tourné vers l’érotisme de L’exorciste, mais en étant jamais vulgaire grâce à une ambiance troublante de tous les instants.
Le script suit la possession d’une adolescente par l’esprit d’une de ces ancêtres complètement dépravée, qui va plonger la jeune fille dans un univers lubrique et vulgaire.

Malabimba_the_malicious_whoreLa séquence introductive prend place dans le château familial où se confinera l’action du métrage, pour nous faire suivre une séance de spiritisme au cours de laquelle les membres d’une famille aidés par une extralucide, au lieu d’invoquer l’âme de l’épouse défunte du maître des lieux, vont réveiller un esprit démoniaque qui va d’abord se manifester en débraillant les personnes présentes pour bien démontrer son avidité sexuelle (les chemisiers s’ouvrent, tout comme les braguettes…) avant de s’élancer dans les couloirs du manoir, pour essayer de posséder sans succès l’esprit d’une bonne sœur qui après quelques trémoussements réussira à revenir à elle, avant de s’en prendre à la chambre de la jeune Bimba et vraisemblablement d’investir son corps.

Malabimba_the_malicious_whoreCette première mise en situation aura le large mérite d’être instantanément captivante et séduisante, par l’atmosphère très gothique qui se reflétera de ce château quand même lugubre que l’esprit maléfique va traverser en semant désordre et fracas de façon très graphique et auditive avec ces grognements et ce souffle rauque accompagnant la séquence, pour ainsi plonger tout de suite le spectateur dans l’ambiance.
L’intrigue va alors mettre en avant ses différents personnages en pleine discussion pour mettre en avant la disgrâce financière de cette famille en apparence aisée mais endettée au point de faire songer au propriétaire, Andrea, un homme veuf, de vendre les lieux, au grand désarroi de sa mère qui le verrait plutôt épouser la femme de son autre fils grabataire (mais très riche), la pulpeuse Nais, ceux-ci vivant également sur place.
Mais rapidement, les signes de la présence maléfique vont opérer autour de la jeune Bimba, adolescente esseulée dans ce château, par un buisson renfermant un serpent, puis surtout lorsque la demoiselle va au cours d’un repas se mettre à proférer des insanités à caractère sexuel à la surprise générale.

Malabimba_the_malicious_whoreEnsuite, le métrage va développer conjointement des situations liées aux relations ambiguës qui vont lier les différents protagonistes, nous amenant à découvrir les penchants masochistes de Nais (qui sera violentée par un amant) puis sa nouvelle liaison avec Andrea, tout en privilégiant bien entendu la possession de la jeune Bimba, qui va devenir une véritable obsédée sexuelle s’adonnant au voyeurisme (élément bien pratique pour relier les différentes sous intrigues) ou n’hésitant pas à se dévêtir lors d’une soirée donnée au château (faisant de la sorte écho à une célèbre scène de L’exorciste), mais surtout en s’offrant une puberté exacerbée par des masturbations montrées de manière assez explicites, détournant par exemple à l’occasion un nounours en peluche de son rôle purement amical, quand ce ne sera pas son propre père qu’elle cherchera à embrasser sur la bouche, avant de pratiquer une fellation sur le pauvre frère invalide cloué dans son lit, pour une autre séquence profondément dérangeante et troublante.
Finalement, ce sera la nonne du château qui se révélera être la seule personne capable d’aider Bimba, mais en payant largement de sa personne, lors d’un final terriblement douloureux (la défloraison) et vicieux.

Malabimba_the_malicious_whoreAlors bien sûr, le métrage alignera de multiples séquences érotiques très osées, mais celles-ci s’inséreront de manière naturelle à l’ensemble, nous renseignant ainsi de la sorte aussi bien sur le degré d’avilissement de la malheureuse héroïne que sur la perversion plus humaine des membres cupides ou dépravés de cette famille. En plus, ces scènes lascives et remarquablement mises en avant par le réalisateur, donnant le sentiment au spectateur d’être lui aussi voyeur, seront toujours troublantes, du fait de l’âge bien jeune de Bimba, passant d’une innocence presque enfantine à une luxure diabolique révélant ses charmes naissants sans aucune pudeur.

Malabimba_the_malicious_whoreEt bien entendu, en lorgnant dans sa seconde partie vers la "nunsploitation" avec cette bonne soeur pervertie à son tour pour sauver Bimba, la métrage se dotera d’un caractère offensif et provocateur évident.
Par contre, on pourra regretter les quelques inserts hardcore, visiblement rajoutés à des fins bassement mercantiles après le montage du film, pour quelques gros plans sans intérêt.
L’interprétation est extrêmement convaincante, portée par la jeune Katell Laennec (dont ce sera la seule apparition cinématographique) époustouflante de crédibilité dans le rôle envoûtant et émouvant de Bimba, tandis que Patrizia Webley sera vraiment efficace en charmeuse perverse. La mise en scène d’Andre Bianchi sera efficace, adaptée pour soigner aussi bien les décors que la beauté des séquences.

Donc, ce Malabimba, the malicious whore sera véritablement troublant, passionnant et son mélange des genres se manifestera de façon cohérente et en même temps audacieuse et sordide !

Malabimba_the_malicious_whoreLe DVD de zone 1 édité par Severin Films proposera de regarder le métrage en incorporant ou non les scènes coupées, faisant alors passer l’image juste parcourue de quelques petits défauts d’origine à un flou plus gênant pour ces séquences additionnelles, tandis que la bande-son sera probante, avec une partition musicale efficiente, le métrage étant ici proposé en version italienne sous-titrée uniquement en anglais.
Au niveau de bonus, on pourra visionner les scènes coupées indépendamment, tout comme la bande-annonce d’époque du métrage, et une interview croisée du cinéaste Franco Villa (ayant participé au film) et de l’actrice Mariangela Giordano (jouant la nonne) qui nous distillent de multiples anecdotes intéressants sur le tournage, et notamment ces fameux inserts hardcore.

Pour ceux qui voudraient découvrir cet excellent fleuron du cinéma d’exploitation italien, à réserver quand même à un public adulte, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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12.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Teeth
Réalisateur : Mitchell Lichtenstein
Avec : Jess Weixler, John Hensley, Hale Appleman, Lenny von Dohlen, Vivienne Benesch, Ashley Springer...
Durée du film : 1 h 36
Date de sortie en salles : 7 mai 2008

Par Nicofeel

teeth

Seconde réalisation du peu connu Mitchell Lichtenstein, Teeth est une comédie horrifique assez originale. Et pour cause. On suit les déboires de la jeune Dawn, une adolescente qui vit dans une ville bien rurale (très forestière) des Etats-Unis. Elle essaie de contenir sa sexualité naissante en étant une membre particulièrement active du club de chasteté de son lycée. Suite à une mésaventure avec un garçon dont elle était tombée sous le charme, elle se rend compte que son vagin a des dents ! D'où le titre du film puisque le terme anglais teeth signifie dents.

Mélangeant avec une réussite certaine critique sociale, drame, humour et horreur, Teeth est par son idée centrale, le fameux vagin denté, dans la droite lignée de curiosités que constituent des films comme Killer condom (1996) de Martin Walz où l'on se retrouve avec un pénis tueur ou Penetration angst (2003) de Wolfgang Buld, avec un vagin qui fait disparaître ses victimes.
Teeth brasse pour sa part une multitude de thèmes. D'abord, à l'instar de la firme indépendante Troma (qui a donné naissance à des oeuvres contre le nucléaire comme les Toxic avenger ou les trois Class of nuke'em high), le film est particulièrement critique à l'égard du nucléaire. D'ailleurs, lors du premier plan du film, la caméra nous montre deux immenses tours d'une centrale nucléaire, qui sont disposées en plein milieu de la nature, juste à côté de la ville où se déroule l'action du film. En évoquant à de nombreuses reprises ces deux tours, le réalisateur laisse entendre que le côté monstrueux de la jeune Dawn serait lié à cette centrale nucléaire. Mais le danger du nucléaire n'est pas la seule critique du film.
Mitchell Lichtenstein s'en prend également au puritanisme des Américains. Dawn participe à de nombreuses réunions où elle fait valoir l'importance de rester chaste. Elle prône l'abstinence avant le mariage (the promise c'est-à-dire la promesse, comme il est inscrit lors de ces réunions).

Elle-même répète à plusieurs reprises le terme pureté lorsqu'elle est proche de céder à la tentation de l'amour charnel. On ne peut également qu'être étonné quand, dans une scène, on voit que les étudiants du film voient une représentation du pénis de l'homme alors que le vagin de la femme est caché par un sticker. On se croirait retourné à des temps moyen-âgeux.
Ce refus du sexe se retrouve d'ailleurs dans la spécificité de Dawn qui dispose d'un vagin denté. Dawn devient malgré elle un véritable monstre. On peut d'ailleurs faire un parallèle entre elle et la gorgone (Méduse) qui est évoquée à plusieurs reprises dans le film (Dawn lit un livre sur la Grèce antique où l'on voit le visage de la Méduse ; à un autre moment on assiste à un extrait de « The gorgon », le film de Terence Fisher daté de 1964). Dawn comme la Méduse peuvent être considérées comme de véritables castratrices. D'après le mythe de la Méduse, celui qui croise son regard est immédiatement changé en pierre. Quant à Dawn, avec son vagin denté, elle sectionne à plusieurs reprises les pénis d'hommes qui souhaitent abuser d'elle. Il est à ce propos intéressant de noter que l'héroïne, qui est d'abord horrifiée par sa découverte, finit par s'accomoder de son vagin denté, lequel lui permet de disposer d'une arme très efficace contre des hommes mal attentionnés.
La vision des hommes dans le film est d'ailleurs peu reluisante : Brad, le « demi-frère » de Dawn, détestable à de multiples reprises (aucune considération pour ses parents ou pour sa copine) souhaite surtout coucher avec elle. Quant à son premier petit copain, le lycéen Tobey, il veut lui aussi coucher avec, quitte à la violer. Un autre étudiant, le jeune Ryan est prêt pour sa part à la droguer pour ensuite gagner le pari de coucher avec celle qui prône l'abstinence au sein de son lycée. On en arrive à avoir aucun ressentiment par rapport aux horribles événements dont ces hommes vont être les victimes. A fortiori, le métrage mélange assez judicieusement des scènes d'horreur avec un humour noir savoureux. Le sectionnement de pénis, de doigts d'un gynécologue donnent lieu aux rares scènes gore du film. Le clou du spectacle a sans aucun doute lieu quand un des protagonistes perd son pénis et que celui-ci est ensuite mangé par un chien ! Lors du générique de fin du film, le réalisateur signale de façon amusante qu'aucun homme n'a été blessé durant le tournage du film!

Plus sérieusement, Teeth est également le très beau portrait d'une adolescente qui a du mal à devenir une femme et qui est tiraillée entre l'idée de sortir avec des jeunes de son âge (comme le montre notamment une scène où elle fantasme en se touchant et en imaginant que le jeune Tobey lui fait l'amour) et celle de rester vierge. Dawn reste une héroïne pure, quasi virginale : elle déclare au gynécologue qu'elle va voir qu'elle n'est pas sexuellement active. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si elle représentée à plusieurs reprises en blanc et si on la voit prendre un bain moussant (voir l'affiche du film). Ce blanc est évidemment l'opposé du rouge, à savoir le sang des victimes de Dawn.
Dawn peut également être vue comme la représentation de la vengeance de la Femme. Alors que cette dernière a été dans l'Histoire victime de l'Homme à plusieurs reprises et que chaque année de nombreuses femmes sont violentées et même violées, Dawn est « l'ange de la vengeance ». A ce propos, il est intéressant de noter que Dawn, dans une des premières scènes où elle prend conscience de l'existence de son vagin denté, est apeurée et se lave comme si elle avait été victime d'un viol. Mais c'est au contraire elle qui détient le pouvoir. Elle arrive d'ailleurs progressivement à le contrôler et à s'en servir quand elle le souhaite, principalement en regardant sa victime (autre parallèle que l'on peut donc faire avec la Méduse). Sous son air timide, angoissée, frêle, assez renfermée, Dawn cache son terrible secret. Jess Weixler interprète parfaitement toute la subtilité du personnage principal du film. On peut considérer que ce personnage est le symbole de la revanche de la femme. Le côté féministe du film est évident.

Enfin, la mise en scène très classique (mais à aucun moment télévisuelle) de Mitchell Lichtenstein contribue à intégrer son histoire dans un environnement tout ce qu'il y a de plus banal. L'incroyable peut survenir n'importe où et n'importe quand.
Film qui joue sur plusieurs tableaux (drame, horreur, comédie), Teeth comporte également plusieurs degrés de lecture. Il serait donc dommage de passer à côté de Teeth.

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09.05.08

01:00:00, Cat�gories: Dossier  

Saison 4 / Episode 3 – Beauté empoisonnée

La beauté a son prix. Un traitement radical à la Kryptonite métamorphose un vilain petit canard en une beauté éblouissante, mais malheur à celui qui l’embrasse. Clark veut se mettre au football américain. Et l’affaire Lana - Jason reste secrète.

Nous voilà devant l’exemple type de ce que j’appellerais « un épisode à papote ». En gros, une intrigue digne d’un gosse de Cm2, ce qui resterait un bel exploit vu le niveau scolaire de nos chères têtes blondes ou brunes ou rousses ou bleues ou ce que vous voudrez. On se tapera donc dans l’ordre la sad story d’un mutant insignifiant dont les exactions ne lui sont mêmes pas imputables histoire d’avoir deux ou trois effets spéciaux, la mort (ou le coma ou le petit doigt qui saigne et qui fait troooooooooooooooooooop mal) d’un lycéen local qui contribuera aux chiffres désastreux du taux de fréquentation du dit établissement, le tout noyé dans les introspections et les présentations des divers personnages entre eux, début de saison oblige.

Prenant un parti pris rédactionnel radical, je laisserai pour cette fois parler les images. L’épisode commence par un flash back sur la première saison avec le retour rapide d’Eric Johnson aka Withney-je-suis-le-plus-bô en tant que quaterback star houspillant Clark de prendre le ballon tout en entraînant l’humiliation gentillette de la boutonneuse vedette qui bien sûr ne s’accepte pas dans la vie et ne parvient à se lâcher un tant soi peu qu’en costume de Corbeau ridicule.
Bien évidemment, sa môman est chirurgienne esthétique et a mis au point une méthode radicale pour passer de la photo A à la photo B ci-dessus (comme quoi, Ugly Betty et autre destinée de Lisa dont tout le monde se fout ne date pas d’hier). Pour ceux qui débarqueraient, il semblerait que pour retoucher le faciès d’un individu lambda, il faille un masque transparent rempli d’aiguille. On retrouvera un engin de torture similaire pour un certain Zao dans 007 Meurs un autre jour. Voilà qui est fait pour l’inspiration cinématographique (bien qu’ici, il s’agisse de recouvrir tout le corps sauf les parties intimes qui elles n’ont pas besoin d’être retapées puisque recouvertes d’une bande en stretch blanc).

Entre temps, Clark survient inopinément dans le bureau de l’assistant du coach (Jason Teague) où se trouve la petite amie secrète de celui-ci, la désastreuse et crispante Lana Lang. Clark ne fait guère preuve de clairvoyance et bonne poire accepte le prétexte fourni de concert par les tourtereaux pour justifier la situation. Dans le même temps, remise en cause et prise de conscience qu’une ferme à gérer, c’est trop duuuuuuur et que l’argent manque malgré le fait que depuis une quinzaine d’années, toutes les corvées sont faites à l’œil en un temps record et qu’à part deux vaches et une balle de foin devant un tracteur sempiternellement en panne, on ne voit guère Pa Kent au turbin.
N’oublions pas bien sûr que Clark fait (enfin) sa crise d’adolescence et défie son paternel en jouant contre toute attente au football.

Arrive la sous intrigue débile édulcorée de Buffy contre les Vampires avec une ado qui se trouve enfin belle auprès de celui qui la torturait au début de l’épisode. Détour par la douche, on se dénude et on s’embrasse et oh ! Mon dieu ! L’ado lui transmet une forme ahurissante de folie via la bouche. Résultat, le bellâtre au QI de fourmi neurasthénique se voit en train de se décomposer tranquillement devant le miroir. Pour info, dans Buffy, le second amour d’Alex (et donc forcément un démon, logique après la mante religieuse dont les œufs n’ont jamais éclos durant les sept saisons du show) qu se trouvait être une momie pas fraîche usait d’un SFX similaire pour absorber la vie de l’amant de passage.
Ici, tout est moins trash et l’Apollon glabre se fait aplatir à moitié nu (et complètement sec ! D’un autre côté, j’ai moi aussi essayé de crapahuté dans la rue avec un jean blanc et des grolles mouillées et je me suis rétamé, alors on peut comprendre) par la berline de Loïs. C’est vrai que tous les ados ricains peuvent se payer des pick up ou de belles bagnoles : Beverly Hills, Veronica Mars et pléthore de séries privées de bulbes passant sur KD2A le week end. Et ne me sortez pas que dans les exemples cités, il s’agit en fait de jeunes favorisés. Clark a un pick up différent à chaque saison, Chloé a une new Beetle neuve et Véronica comme Wallace ou bien encore Wiwel et la pro de l’informatique ne roule pas en deux chevaux. Exception tout de même dans La revanche de Freddy où le héros possède un vrai tas de ferraille, sauf erreur de ma part (n’en déplaise à IARL et Carlos, le film est au même niveau que la carlingue, à jeter).

Naturellement, comme il s’agit de Smallville, il faut que les persos principaux embrassent leurs destinées respectives (bah oui, Clark et Lex ne sont pas des cas isolés et si on vire les braves gus qui n’existent pas dans le comics type Chloé ou les Teague, il ne reste pas grand monde) et les auteurs vont tranquilou mettre Lois sur le coup et du coup lui faire rédiger son premier papier. Waouh !
On suit donc laborieusement l’enquête de Lois et Clark, le premier trouvant l’indice qui a échappé à tout le monde et qui tue trop dans la douche (le collier initial), la seconde se tapant le vestiaire des garçons pour plus de renseignements. Il faut bien que Lois passe pour une fausse ingénue et quelqu’un de téméraire (sic). Ce n’est déjà pas de gaîté de cœur qu’elle se refait le lycée alors autant y mettre un peu de piment.
Transition bienvenue car il faut faire avancer l’intrigue principale de la saison, Lex s’invite chez Lana et la questionne sur ses commandes Internet car elle s’intéresse de près à certains glyphes… qu’elle essaie ensuite de faire partir chirurgicalement via un rendez vous chez la môman chirurgienne. On suit toujours ?


Transition idéale car Lana, trop bavarde avec la personne qu’il ne faut pas (récurrence dans la série) va se voir coursée par Ugly Betty et on assistera au premier baiser gay du show… et une fois de plus à la contamination à la folie du syndrome je pourris sur place, au secours !
Direction (oh surprise pour Lana !) la seconde maison des Lang, le SMC où pendant qu’elle est inconsciente (un situation elle aussi récurrente dans la série, puisque tous les personnages l’ont été une bonne douzaine de fois), les deux fils de riche(s) se rencontrent en personne (schéma qui se répètera avec Oliver Quinn dans la saison 6 et peut être avec Bruce Wayne plus tard si DC décide de délier les ficelles de sa bourses aux héros juteux).

Retour sur Lois et son enquête qui fait preuve d’une ruse à toute épreuve avec un magnéto qui se rembobine inopinément. S’en suit des punch lines du type :

→ Vous avez tout enregistré ? (Mais non pauvre pomme, tu vois bien que je suis parfaite mais je viens te voir pour le plaisir !)
→ Qui êtes vous pour empêcher les gens de devenir beau ?
→ Traitez moi de cinglée, mais en ce qui me concerne , je pense que la beauté est à l’intérieur de soi (bien sûr, tu te dis ça chaque matin devant la glace)
→ grgllgrllahhagrllgll (à ce moment, Lois a une aiguille dans la gorge)
→ généralement, celles qui disent ça sont celles dont la beauté se voit à l’extérieur.

Pour se faire une idée précise de l’enjeu dramatique de la scène, il faut ajouter les effets de caméra pseudo nerveux et une musique grandiloquente qui est censée révéler le grand méchant de l’épisode.
Le dit épisode touchant à sa fin, Clark apprend où est Lois, se rue à sa rescousse et se prend une baigne par les vapeur de kryptonite dans une ambiance dominée par des jeux de couleur très Re-Animator. Lois a son tour parvient à se libérer et malgré un Clark affaibli, une peur panique une seconde auparavant, une douleur cuisante au gorgeon, une tenue ridicule et des réflexes ralentis par le sédatif, ne se pose pas de question et se prend pour Alyssa Milano dans Charmed en dégommant d’un coup de pied la méchante soûlante qui continue d’éructer des conneries sur la beauté en s’écroulant.

L’épisode se conclue enfin sur une Lana remise (et crotte !) et une discussion entre père et fils sur le thème Je grandis et je suis un homme papa – Suis ton chemin mon fils (il n’est pas éloigné du mien, pas possible) je suis avec toi pour s’achever sur apprends moi le foot ,p’pa !
Le grand final réside dans une Lois pas peu fière de ses écrits, une kermesse douteuse comme seuls savent en faire les ricains avec l’éternel zigue à faire tomber dans une barrique d’eau (déjà vu dans Veronica Mars, La petite maison dans la Prairie et tant d’autres) puis sur un clap de fin avec la moue de Chloé qui voit Clark s’éloigner d’elle une fois de plus.

Note : 5/10 pour la scène où Lois sauve Clark malgré le ridicule consommé de la situation
1/10 pour tout le reste car on s’ennuie ferme.

Références dissimulées : Meurs un autre jour, Charmed et Buffy (ou comment la trilogie s’auto-recycle)

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08.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The_butcher

C’est en prenant largement modèle sur le remake de Massacre à la tronçonneuse ou encore sur Détour mortel que ce The butcher vient lorgner du côté du "survival" sans grande originalité et en étant bien avare en scènes graphiques.
Le script confronte une bande de jeunes gens en route pour une virée à Las Vegas avec un dangereux psychopathe qui va les traquer sans relâche.

The_butcherD’entrée, le métrage met en scène ses personnages principaux, six jeunes adultes à bord de leur 4x4 en direction de Las Vegas, pour une présentation bien stéréotypée et se voulant "rock’n’roll", entre fumette, ces deux lesbiennes qui passeront leur temps à se bécoter et la capacité du chauffeur à vouloir rouler toujours plus vite, ce qui ne les empêchera pas de choisir de quitter la route principale pour s’engager dans un chemin terreux où, après avoir roulé sur ce qui pourra bien facilement ressembler à un piège, une roue de leur véhicule va être crevée, leur lançant ainsi un premier avertissement dont ils ne vont pas tenir compte puisque une fois repartis, ils vont continuer à s’amuser, notamment en faisant un strip-poker ( pratique pour conduire…) qui ne prendra fin que lorsque qu’un mystérieux pick-up déjà dangereusement entrevu auparavant va les ralentir puis, suite à la stupidité des personnages et à cause d’une ombre s’étant aventurée devant le 4X4, va causer un accident mortel plutôt original et impactant, faisant d’un coup basculer le métrage dans un sérieux plus tendu.

The_butcherEn effet, si la mise en situation sera bien superficielle, naïve et n’aidera pas les différents protagonistes à devenir attachants, dès que les cinq survivants vont se retrouver bloqués au milieu de nulle part avec leur véhicule en panne, l’intrigue va commencer à se montrer menaçante en créant un début de tension, avec cet individu au faciès ravagé conduisant le pick-up traînant dans le coin et notamment quand le conducteur, afin de se dédouaner, va courser la personne passée devant ses roues pour se rendre compte qu’il s’agit d’une gamine chétive, visiblement malmenée et ne pouvant pas communiquer, qu’ils vont emmener avec eux vers la source de cette fumée montant au loin, laissant dans la voiture la seconde lesbienne pleurer la perte de sa compagne.

The_butcherEnsuite, l’intrigue va bien évidemment laisser son monstrueux assassin s’attaquer aux différents protagonistes qui se seront séparés du petit groupe (le chauffeur, par exemple, qui ne voudra pas aller explorer le ranch par peur et préférera aller s’isoler dans une grange toute proche), laissant donc un trio accompagnée de la jeune fille rencontrée s’aventurer dans cette baraque vraiment peu engageante.
Les premières attaques du tueur resteront classiques dans la forme, tout en faisant preuve d’un brin de méchanceté (la demoiselle pendue avec du fil de fer barbelé) et en laissant clairement ses références s’afficher (avec une situation directement "empruntée" à Détour mortel) pour permettre au métrage de pouvoir par la suite concentrer son action aux abords de la maison visitée, qui bien entendu sera celle de l’assassin, pour avancer une série de rebondissements régulièrement basiques et anticipables mais rendue quand même un minimum captivant en partie grâce à l’atmosphère sinistre du ranch (avec par exemple cette pièce servant sans aucun doute de cachot aux victimes du "boucher"), avant que le métrage ne dévoile ses inévitables twists qui eux aussi resteront prévisibles.

The_butcherEn plus, les différents personnages auront une propension à agir en dépit du bon sens, ce qui plombera hélas la crédibilité de l’ensemble, surtout que l’intrigue amènera des situations bien opportunistes (l’arrivée du shérif, grandement improbable dans cet endroit complètement isolé, par exemple) tout en ne parvenant pas à laisser caché l’identité de l’obligatoire survivante finale, tant elle sera mise en avant par rapport aux autres personnalités à peine esquissées.
Mais cela n’empêchera pas l’ensemble d’être parcouru de passages plus probants (la chambre du sous-sol) qui généreront une tension plus conséquente, tandis que les situations violentes sauront rares et timides, quasiment débarrassées de tout plan gore (ce qui est quand même embêtant pour un film classé "R") pour ne laisser transparaître qu’un léger relent de sadisme jamais exacerbé et sous-entendre plusieurs éléments plus dérangeants (le cannibalisme).
L’interprétation sera ici plutôt commune, sans réel charisme à l’écran et la mise en scène du réalisateur manque souvent de dynamisme pour rythmer réellement le métrage.
Les rares effets spéciaux seront essentiellement concentrés sur le maquillage du tueur, assez graphique, puisque les effets sanglants ne seront que rapidement aperçus.

Donc, ce The butcher s’avérera être quand même bien stérile en n’arrivant pas à se démarquer de manière originale de ses références trop flagrantes.

The_butcherLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image claire et juste parfois quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale trop discrète, le métrage n’étant ici proposé qu’en version originale anglaise avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnol. Au niveau des bonus, seules quelques bandes-annonces d’autres titres édités par Lionsgate seront disponibles.

Pour ceux qui voudraient quand même s’élancer dans ce petit "survival", le DVD de zone 1 est disponible ici !

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07.05.08

01:00:00, Cat�gories: Dossier  

Saison 4 / Episode 2 – Confrontations

Pendant que Clark et Lois vont à la recherche de Chloé (dans un esprit très Club des Cinq), Lionel lance un mutant métallique (scénarii transfuge des Powers Rangers sur le coup, Lionel semblant avoir sous la main une armée de méchants à sacrifier, de la chair à patouille en somme) et meurtrier (tant qu’à faire, si c’est pour proposer des pique niques, je ne vois pas l’intérêt) pour la réduire au silence. Et peut être que le magnat a plus d’une corde à son arc (on parle d’Oliver Quinn, non ?) : il semblerait que le père de Loïs – le général Sam Lane – ait pris parti pour Luthor.

Direction la maison éclatée en mille morceaux où Chloé et son père ont logiquement bénéficié du programme de protection des témoins. Logique, au passage, quand on protège ce type de personne, on les installent dans la ville même où ils ont toujours vécu, c’est imparable.

En vrac, on a Clark et Lois qui fouinent, des hélicos de l’armée qui rappliquent nous offrant au passage une réinterprétation de l’affiche mythique de La mort aux trousses, Clark qui castagne des militaires comme nous soufflerions sur une fourmilière et l’atterrissage final où on peut découvrir que le père de Lois Lane est un militaire, contre un grand médecin dans Lois et Clark, et qu’il est interprété par l’inoubliable Ahn de la série V.
Michael Ironside est suffisamment rare à l’écran aujourd’hui dans des rôles valables pour souligner sa présence (attention, je n’ai pas dis que Sam Lane était une prestation incroyablement réussie, mais il faut bien payer ses factures.) Michael Ironside, pour mémoire est l’un des bad guys de Total Recall (il finit estropié sur un ascenseur), l’immortel revanchard de Highlander II (où il finit décapité par Lambert) ou encore le super terroriste d’une triple épisode de Walker Texas Ranger assez bien ficelé où il finit par clamser sous les balles de Chuck Norris. L’un des meilleurs punchings balls du ciné des années 90.

Pour revenir l’épisode qui nous occupe, on s’est finalement tapé toute une course poursuite alors que Lois savait dès le départ qu’il s’agissait de son père. Du temps perdu , d’autant plus qu’aucun militaire envoyé valdingué à six mètres au dessus du plancher des vaches par Clark ne se posera la question de la force surhumaine de celui-ci. On se souvient alors avec nostalgie des deux épisodes de Lois et Clark ou Trask représentait l’un des cauchemars de Superman (second épisode saison 1 et un peu plus tard lorsqu’on découvrira pour la première fois Smallville).

Pour tracer et afin que ce dossier ne soit pas trop imposant , on réduira l’intrigue de cet épisode peu palpitant en quelques mots.
Clark, de plus en plus remonté contre Lex, apprend de sa bouche que le cercueil de Chloé est vide car il n’y avait rien à enterrer via le souffle de l’explosion, et qu’un mystérieux tueur mutant, soudoyé par Lionel qui a l’art et la manière de manipuler les sentiments, s’occupe d’éliminer Chloé ainsi que Clark et Lois par la suite. Cet épisode permet surtout de retomber sur les chemins habituels de la série, à avoir une intrigue par épisode centrée généralement sur un problème d’infection à la kryptonite entrecoupée d’éléments de l’intrigue principale basée sur les cristaux et le nombre incalculable de personnes leur courant après (les Luthor, Les Kent, Les Teague et Lana Lang)

Reste malgré tout une belle scène dans les douches de la prison reprenant les poncifs du genre (L’évadé d’Alcatraz, le récent Réussir ou mourir et dans une moindre mesure Oz et Prison Break) où Lionel déjà mal en point côté santé se fait poignarder par un parangon des prisons américaines télévisuelles (type mexicain, chauve et baraqué, (sic)) grâce notamment à des matons soudoyés.


I won’t be back ! (Heureusement)

L’autre scène forte (?) de l’épisode consiste en l’affrontement avec le T 1000 local reprenant à la lettre les effets spéciaux de Terminator II. Deux fois en deux épisodes d’affilées, cela frise le plagiat. Ce qui est agréable à constater, c’est la formidable faculté d’adaptation de Lois face à ce monde de monstres mutants. On passera sur le final assez cheap du bac de métal en fusion qui comparé à l’usine de transformation du film précité fait office de pataugeoire.

Tout ceci permet de soulever un autre lièvre. Clark durant toute la série se refusera à utiliser ses pouvoirs dans le but de tuer quelqu’un. Normal, quand on parle de Superman qui se doit d’être d’une probité irréprochable.
Pourtant, là, il vient de dessouder un mutant des météorites de manière radicale et cela ne le gênera pas par la suite. C’est vrai, je suis bête, tuer un monstre pour récupérer sa copine en vie, c’est logique… Mouaip…
Encore une boulette de la part des scénaristes, plus habitué à faire faire le sale boulot par les Luthor et la faune nocturne de Métropolis.
Un épisode lourd qui ne sera finalement utile qu’au retour tarabiscoté de Chloé qui explique comment elle s’en est sorti de justesse grâce à Lex. A se demander comment ce garçon si prévoyant a pu se faire avoir par du poison précédemment. De toue manière, comme il s’en est remis, cela n’a pas d’importance. On file, on prend les spectateurs pour des décérébrés et on poursuit. Il est loin le temps de Buffy contre les Vampires avec une série d’épisodes sympas entrecoupés de perles comme lors du réveil de la tueuse dans un lit d’hôpital qui ne sait pas si son destin est simplement un rêve ou si elle est devenue folle… (Saison 6 ou 7, je ne saurais dire, si certains le savent, qu’ils n’hésitent pas à me le dire u peu plus bas).

Note : 3/10 pour la scène dans la fonderie - 4/10 pour tout le reste car ça ne vole pas haut par rapport à l’épisode précédent.

Références cinématographiques : Réussir ou mourir, Terminator 2, La mort aux trousses

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06.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Le premier Blu-ray sorti par Studio Canal, jusque là farouche partisan du mort né HD DVD, c’est « Sa majesté Minor », le plus grand échec critique et commercial d’un de nos plus internationaux metteur en scène avec Jean-Pierre Jeunet et Luc Besson. Et cette sortie est à marquer d’une pierre blanche car non seulement elle marque l’entrée d’un de nos plus grand studios dans la Haute définition qu’on pense à l’heure actuelle définitive et elle permet par la même occasion de rendre justice à un film injustement conspué et boudé par un public qui a jusqu’alors toujours fait honneur à ce grand artiste et conteur qu’est Jean-Jacques Annaud.

On a tout entendu lors de sa (très courte) vie dans les salles obscures. On l’a taxé d’hérésie à la bonne pensée chrétienne, on a crié au scandale, on a insulté Annaud d’avoir livré une ode aux pratiques sexuelles déplacées telles que la sodomie, l’homosexualité, la zoophilie. On l’a accusé de libertinage souverain….et d’être par-dessus tout, un mauvais film et imbécile. Or il faut savoir rendre à césar ce qui lui appartient : non seulement Annaud est et reste un immense metteur en scène mais en plus son œuvre, certes peut être pas aussi parfaite qu’un « Stalingrad » ou un « Nom de la rose » est d’une intelligence et d’un savoir incommensurable. Tous les cris de protestations venaient en fait, excusez ma franchise, de gens qui ne connaissaient pas l’époque racontée et qui n’avaient pas envie de ce sortir du conformisme (terme employé par Annaud dans son commentaire audio) du cinéma actuel.

Son histoire se place en effet dans l’ère pré chrétienne de notre civilisation, quelques part vers la Grèce, dans un petit village ou un homme, Minor, recueilli sur une plage suite à un naufrage a été élevé par une truie et suite à une chute où les villageois le laissent pour mort, il découvre l’usage de la parole. Devant ce fait, les habitants croient au miracle et élèvent alors au rang de roi l’ancien paria. Comme l’explique Annaud, il a déjà abordé ce thème dans son splendide « Coup de Tête » et décline celui-ci en d’autres temps et autres lieux pour ne pas arriver à la redondance que nous aurions pu craindre. Mettant en avant le côté comédie paillarde dans la première partie, il montre de plein front sans tomber dans le voyeurisme ou la pornographie comme certains l’ont laissé entendre, les conditions vie de l’époque où la sexualité est omniprésente et surtout libérée de toute contrainte. Dans le même temps il s’offre une description très crédible des prémices des grandes religions de nos temps où chamanisme et mythologie se bousculent dans la tête des gens certes primaires mais au fond pas bien éloigner de nos contemporains. Ce qui a offusqué les gens venait de leur propre ignorance qui se confrontait à l’immense savoir et le pointillisme d’Annaud dans sa reconstitution historique qui peut paraître surfaite mais pourtant absolument exacte. Entre la belle Clytia qui use de sa beauté parfaite (superbe Mélanie Bernier) pour convaincre son auditoire, l’utilisation d’étui pénien garant et symbole de reproduction, scène d’amour parfois sensuelle, souvent bestiale, rapprochement ambivalent entre humains et monde animal, tout y passe mais trouve une réalité dans les faits pour ceux qui se sont penché un tant soit peu sur cette époque que je qualifierai volontiers de bénie.

L’autre point déroutant, c’est aussi la volonté du metteur en scène de marier les genres et je suis là un peu faible tant il s’agit d’un maelström d’idées et de références qui se télescopent de toute part. Entre hommage direct au cinéma muet par ses inserts de cartons entre chaque tableau et quelques scènes cocasses et grimaçantes, un cri d’amour au cinéma italien des années 70 par le côté grivois savant, la tragédie shakespearienne dans les tourments d’un homme et de son entourage face au pouvoir qu’il a acquis , la fable mythologique façon « songe d’une nuit d’été », il est aisé d’imaginer que le tout ait pu dérouté plus d’un spectateur et pourtant le film tien largement le coup car admirablement construit et surtout porté par de acteurs une fois plus triés sur le volet. José Garcia en Files\Fichiers communs est étonnant dans la justesse de son jeu, le rôle du dieu Pan va comme un gant à l’ami Cassel, Mélanie Bernier est épatante dans le rôle de cette magnifique jeune fille attirée par l’ascension de Files\Fichiers communs et on trouve nombre de second rôles plus savoureux les uns que les autres avec notamment le toujours excellent Rufus, Claude Brasseur ou encore Jean-Claude Bideau

Reste quand même que pour moi, ce film n’est pas le meilleur d’un de mes réalisateurs fétiches. J’ai tenu à réhabilité son dernier né car j’estime qu’il le méritait mais je reste un peu en deçà de mes espérances peut être parce que je suis un peu réfractaire à la comédie en général, que ce film va à 100 à l’heure, ne laissant aucun répit au spectateur et que le tout est aussi monté sur des ressorts et qu’il y a une sorte d’hystérie dans le scénario et peut être un manque d’épaississement des personnages…Si j’ai toujours été dithyrambique sur son travail, je dois dire que là, je ne classerai pas « Sa majesté Minor » dans la catégorie chef d’œuvre comme j’ai eu tendance à le faire avec sa filmographie mais plutôt dans les bons films qui se laissent agréablement regarder. J’ai pris énormément de plaisir à le voir mais je suis un peu resté sur ma faim m’attendant peut être à plus de tragédie, genre qui met bien souvent plus en valeur le savoir faire technique d’un homme tel que J.J.A. Ma note : 7.5/10

Le Blu-ray reste quant à lui parfait techniquement parlant. Je passerai sur le boîtier qui commence déjà à lasser mais je me pencherai sur la qualité d’image tout simplement exceptionnel hormis une très courte scène où Brasseur mange des vers luisants dans l’obscurité et le DTS HD Master audio de la bande sonore fait preuve d’une précision et d’une efficacité redoutable sans jamais verser dans l’esbroufe superflue. Note technique : 9.5/10

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05.05.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Telepolis
Réalisateur : Esteban Tapir
Avec : Alejandro Urdapilleta, Valeria Bertuccelli, Julieta Cardinali, Rafael Ferro, Raul Hochman...
Durée du film : 1h35
Date de sortie en salles : 30 janvier 2008

Par Nicofeel

Telepolis ou comment remonter le temps, en tout cas sur le plan cinématographique. Concrètement, Telepolis est un film insolite à notre époque. Film muet (ou presque) et en noir blanc, ce second long métrage de l'argentin Esteban Sapir nous ramène à l'heure de gloire du cinéma muet.
Faisant référence aussi bien au Metropolis (1927) de Fritz Lang (avec le background et la dictature de cette ville imaginaire) qu'au voyage dans la lune (1902) de Georges Méliès (avec la lune à tête humaine et les hommes ballons), le film d'Esteban Tapir est une véritable expérience visuelle.
Mais au fait que raconte le film ? Que dans une ville, les habitants ne disposent plus de leur voix. Leurs relations ont lieu par le biais de mots que l'on voit à l'écran. La population mange les produits de la télévision. Elle regarde et consomme les produits qui passent à la télévision. Elle est complètement dépendante d'une télévision, laquelle est contrôlée par monsieur Télé. Les hommes sont comme hypnotisés par la télévision. Les grands cercles concentriques que diffuse la télévision prouvent cette volonté de dominer une population. Les personnages qui ne peuvent plus parler, sont de facto réduits au silence. Ce mot apparaît à de nombreuses reprises dans le film.
De manière plus générale, on comprend aisément que le réalisateur Esteban Tapir s'en prend au pouvoir de la télévision et donc des médias qui finissent par empêcher les gens de réfléchir par eux-mêmes où à tout le moins les influencent fortement. La critique envers la société de consommation est évidente. L'absence de rapports sociaux entre les gens est également une vision que l'on peut évoquer au vu de ce film.
Monsieur Télé agit comme un véritable dictateur qui souhaite devenir le maître du monde. Le côté dictatorial du film me fait personnellement penser au 1984 de George Orwell, même si le film est beaucoup moins sombre (il y a d'ailleurs un message d'espoir à la fin de Telepolis). Voire au nazisme avec des « méchants » qui sont toujours représentés en noir (la photo du film est d'ailleurs superbe).
A contrario on suit bien les pérégrinations d'une famille (le père, la mère, la petite fille) qui souhaite changer tout cela et faire acte de résistance. Cela passe notamment par le fait de permettre à un enfant aveugle, qui pour sa part peut parler (il est la seconde voix), de retrouver la vue. Il demeure assez vite compréhensible pour le spectateur que le salut du monde dépend de cet enfant. La scène où l'enfant est accroché sur une sorte de pentagramme n'est pas sans rappeler une scène très célèbre du Metropolis de Fritz Lang.

La démarche du réalisateur Esteban Tapir est assez originale. Car son film constitue une sorte de conte. On a droit au début du film à un livre qui s'ouvre avec l'indication « Il était une fois... » et évidemment à la fin du film, le livre se referme. L'importance de l'enfant qui dispose quant à lui de la voix est fondamentale et s'inscrit parfaitement dans le registre du conte. D'autant que le réalisateur s'inspire de l'expressionnisme allemand. Cela donne lieu à des scènes très étranges : la première vision de l'enfant aveugle montre simplement une silhouette noire. A ce propos, de nombreuses scènes marquent une opposition entre le blanc et le noir. Esteban Tapir nous donne plusieurs autres oppositions et notamment entre des habitants qui ne peuvent plus parler et un enfant qui peut parler mais se retrouve aveugle. La mère de cet enfant est aussi un personnage particulièrement énigmatique puisque l'on ne discerne jamais son visage. Cette femme, qui est particulièrement appréciée par monsieur Télé, a une attitude qui laisse penser qu'elle souhaite elle aussi se révolter.
Le film est traversé de fulgurances visuelles, qui en font une oeuvre unique : tel est le cas lorsque les membres de la famille que l'on suit dans le film se retrouvent dans les airs, comme de véritables hommes ballons. Le côté poétique du film est très clair et est formellement très réussi (cela peut faire penser d'une certaine façon aux clips de Michel Gondry). D'ailleurs, la suite de cette scène est très belle lorsque ces personnages gravissent des montagnes de mots et qu'ils se retrouvent ensemble dans un endroit étrange, où l'on découvre une gigantesque machine à écrire.
Rempli de trouvailles visuelles (le sens de la poésie du film) et d'une critique on ne peut plus clair de notre société actuelle, Telepolis n'est cependant pas une oeuvre parfaite. Le film d'Esteban Sapir souffre de quelques longueurs et par moments d'un manque évident de rythme.
Surtout, il faut bien penser que le film est avant tout destiné à des personnes qui acceptent de voir une oeuvre qu'on croirait sortie des années 20. On peut légitimement se demander pour quelles raisons le réalisateur nous offre à l'heeure actuelle un spectacle qui fait quelque peu désuet (même si le charme dégagé par certaines scène du film sont incontestables).
A défaut d'être hermétique, le film est tout de même difficile d'accès. Un peu comme un Guy Maddin, tout aussi inventif qu'Esteban Tapir mais dont le propos n'est pas toujours aisément compréhensible.

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