29.04.10

14:10:21, Cat�gories: Test / Critique, Box office cinéma  

Titre du film : La comtesse

Réalisatrice : Julie Delpy

Durée du film : 1h34

Date de sortie du film
: 21 avril 2010

Avec
: Julie Delpy (Elizabeth Bathory), Daniel Brühl (Istvan Thurzo), Anamaria Marinca (Anna Darvulia),



Par Nicofeel

Après sa comédie romantique Two days in Paris, l'actrice Julie Delpy revient derrière la caméra. Mais avec une thématique où on ne l'attendait pas vraiment. En effet, elle a décidé de raconter à sa façon l'histoire de la légendaire comtesse Elizabeth Bathory (1560-1614), qui a été accusée en son temps d'avoir tuée près de 600 vierges et de se baigner dans leur sang pour rajeunir.
Pourtant, en regardant de près, Julie Delpy ne s'est pas contentée de reprendre le mythe de la comtesse Bathory. La cinéaste française s'est clairement appropriée cette histoire pour en faire un film personnel. On reconnaît clairement la patte de Julie Delpy ou à tout le moins celle d'une cinéaste. Car l'horreur, si elle est montrée, n'est pas ce qui intéresse sur le fond Julie Delpy. Ce qui demeure prédominant dans le film est le côté romanesque. Là où le film est remarquable c'est sa capacité à éviter une dichotomie qui aurait pu paraître : on aurait d'un côté une femme sanguinaire et de l'autre des gens qui sont bien sous tous les angles. Au contraire, Julie Delpy nuance le propos et nous offre une vision alternative de la comtesse Bathory. Si l'on a droit à quelques scènes horrifiques, c'est avant tout pour montrer le désarroi et la folie qui ont gagné une femme déçue sur le plan amoureux. Le film insiste beaucoup sur un grand amour de cette femme, qui n'a pas pu se concrétiser, en raison des pesanteurs sociales. Du coup, Bathory, qui avait fréquenté un homme âgé de presque 20 ans de moins qu'elle, a pensé qu'elle avait été rejetée en raison de sa vieillesse et qu'elle avait donc besoin de rajeunir ou à tout le moins de paraître moins âgée. D'où la théorie de se baigner dans le sang de vierges, ce qui constituerait une véritable cure de jouvence.

Le rôle principal, celui d'Elizabeth Bathory, est tenu par Julie Delpy elle-même. En plus d'être réalisatrice du film, elle réussit également le tour de force d'être de faire la bande son du film.
Aux côtés de Julie Delpy, on retrouve l'acteur Daniel Brühl (vu dans Two days in Paris) dans le rôle de Istvan Thurzo, l'amour éternel de la comtesse. Et puis la fidèle servante de la comtesse, la très intrigante Anna Darvulia, accusée de sorcellerie, est jouée par Anamaria Marinca (vue notamment dans 4 mois 3 semaines 2 jours). Tous les acteurs sont très bons. Ils n'en font jamais trop et rentrent parfaitement dans leurs rôles, avec beaucoup de sérieux. Ce triangle amoureux impossible fonctionne parfaitement avec une comtesse qui ne peut pas vivre avec l'être aimé, ce dernier n'étant pas libre de ses actions et au milieu on a une jeune femme qui restera toujours fidèle à sa comtesse, bien que consciente des actes effroyables qu'elle commettait.
En plus de son aspect romanesque, le film n'est pas sans intérêt par son choix de rappeler que tout ceci n'est qu'une histoire et que l'Histoire est racontée par ceux qui ont vaincu et qui ont donc la possibilité de l'arranger à leur façon. La comtesse Bathory était-elle folle ? A-t-elle réellement été l'origine du meurtre d'autant de jeunes vierges ? C'est ce qu'on dit mais est-ce la réalité. Le film insiste bien sur la richesse de la comtesse et a contrario de la pauvreté d'un roi qui se trouvait débiteur de la comtesse pour une somme importante. Il va donc sans dire que certains avaient tout intérêt que la comtesse soit considérée comme folle et qu'elle soit du même coup dépouillée de ses biens. Rien de tel pour spolier quelqu'un sans que cela fasse grand bruit.
Côté mise en scène, Julie Delpy opte pour une réalisation de forme assez classique. Cela n'est pas vraiment exceptionnel mais pour un film quasi historique, une mise en scène « tappe à l'oeil aurait été particulièrement malvenue.
Si la réalisation ne laisse pas une impression franchement marquante, en revanche on reste tout de même plus que positif par la photographie du film, très réussie, qui joue sur la froideur des décors et qui permet donc d'accroître le sentiment de désarroi, de tristesse des personnages principaux. C'est aussi une façon de marquer un peu plus les esprits en montrant qu'il ne s'agit pas d'un film d'horreur mais bien d'un pur drame, caractérisé par le désespoir de plusieurs des personnages du film. La fin, toute en subtilité, évoque une fois de plus cette idée. Nous n'assistons pas à un procès spectaculaire de la comtesse Bathory mais au contraire à la manifestation d'une femme qui pleure avant tout son amour perdu et pas tant son emprisonnement forcé.
En synthèse, La comtesse est un film appréciable qui nous apporte une version très subtile du mythe de la comtesse Bathory. On est loin des représentations sanguinolentes des films d'horreur.

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23.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les invités de mon père
Réalisatrice : Anne Le Ny
Durée du film : 1h40
Date de sortie du film : 31 mars 2010

Avec : Fabrice Luchini (Arnaud), Karin Viard (Babette), Michel Aumont (Lucien), Valérie Benguigui (Karine), Véronica Novak (Tatiana), Olivier Rabourdin (Rémy).

Par Nicofeel

Réalisé par Anne Le Ny, Les invités de mon père prend la forme de la chronique familiale. Mais le film est bien plus riche que beaucoup de films du même genre. Car les invités de mon père est l'occasion de brasser plusieurs thèmes tels que l'immigration et le mariage blanc, la solitude quand on est au seuil de la mort, les rapports familiaux, la question de l'héritage, l'adultère.
Le film est intéressant car il montre des personnages qui ne sont ni blancs ni noirs mais qui vivent tout simplement en fonction de leurs envies et de leurs aspirations. Ainsi, le personnage du père, joué par Michel Aumont, est le symbole même de toute la complexité de l'être humain. Au départ, ce père, censé avoir 80 ans, est connu par ses enfants pour son implication dans une association en faveur des étrangers en situation irrégulière. Grosso modo il aide des étrangers en France en les hébergeant, afin de leur permettre quand c'est possible d'obtenir une carte de séjour.

Il apprend à ses enfants qu'il héberge une jeune femme russe, Tatiana, et sa petite fille. Ses deux enfants, Babette (Karin Viard) et Arnaud (Fabrice Luchini) croient tout naturellement qu'il s'agit d'un énième hébergement d'un étranger démuni de papiers. Mais là le père a carrément épousé cette russe ce qui va lui permettre de régulariser sa situation. Ce « cadeau » n'a pas été obtenu gratuitement. En effet, on comprend tout au long du film que le père a bien été décidé à avoir des relations sexuelles avec cette jeune femme.
Dès lors, on ne s'étonnera pas que cette jeune russe ait choisi de récupérer un maximum d'argent de son vieil époux. Elle souhaite s'accorder une vie nouvelle pour elle et pour son enfant. Après tout, c'est bien une réaction humaine.
Le film s'intéresse également de manière très subtile aux relations des deux enfants de ce père : Babette et Arnaud. Chacune de ces deux personnes a une vie bien rangée, aussi bien sur le plan personnel que professionnelle. Karin Viard est d'ailleurs parfaite dans le rôle de cette femme qui en a marre de sa vie bien rangée et qui souhaite avant tout à donner un peu d'originalité, de fantaisie à sa vie. Sur le ton de la comédie, la réalisatrice évoque tout de même la question de l'adultère, car Babette est une femme mariée, qui n'avait jusqu'alors jamais trompé son époux. Les scènes entre Babette et son collègue de travail, réduit quasiment au rôle d'objet sexuel, sont très drôles.
Sur un ton beaucoup plus sérieux on a droit au développement de la relation entre Babette et Arnaud qui profitent finalement du changement radical de leur père, qui se met même à les déshériter, pour se rapprocher. Ces rapports entre ce frère et cette soeur font plaisir à voir, et dénotent une vraie réflexion sur la vie. Et puis ces deux frère et soeur se retrouvent aussi parce qu'ils ont un ennemi en commun : cette femme russe qui leur enlève leur père et la fortune de celui-ci. L'héritage est tout de même une question délicate qui est abordée ici de front. On sait que dans les familles cette question est essentielle et donne lieu souvent à des joutes verbales pas vraiment amicales. Alors quand l'héritage est donné à une femme étrangère à la famille, c'est encore plus difficile à gérer.
On notera que le film a un ton qui change progressivement, passant du comique au dramatique. Par exemple, on évoque au départ la question de l'immigration et du mariage blanc (quoique finalement consommé, même si les deux protagonistes ont des motivations différentes) sur le ton de la comédie alors qu'à la fin, ce sont les enfants de ce fameux père de famille qui dénoncent leur néo belle mère au service de l'immigration pour s'en débarrasser.
Cependant, à aucun moment, la cinéaste Anne Le Ny ne se permet de juger les actions de ses protagonistes. Elle montre des êtres aux motivations différentes, qui ne sont jamais des êtres parfaits, prouvant bien pour l'occasion qu'ils sont finalement des êtres humains.
On constatera que le film doit pour beaucoup sa réussite à son casting de premier ordre où se distinguent notamment le jeu de Fabrice Luchini, Karin Viard et Michel Aumont. Tous ces acteurs sont crédibles dans leurs rôles respectifs et ils donnent un aspect « vrai » à cette histoire. Le film est d'autant plus intéressant qu'il comporte un aspect universel et contemporain, que l'on pourrait en fin de compte retrouver dans de nombreuses autres familles.
Voilà une chronique familiale qui mérite largement d'être vue.

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22.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : La révélation (Storm de son titre original)
Réalisateur : Hans-Christian Schmid
Durée du film : 1h50
Date de sortie du film : 17 mars 2010

Avec : Kerry Fox (Hannah Maynard), Anamaria Marinca (Mira Arendt), etc.


Par Nicofeel

En ce début d'année 2010, de nombreux films évoquent les massacres qui ont eu lieu dans les camps de concentration. Dans la même veine, l'allemand Hans-Christian Schmid a décidé de porter un regard attentif sur les viols et meurtres qui se sont déroulés récemment dans les Balkans.
S'appuyant sur un scénario fictionnel plus vrai que nature, le cinéaste s'intéresse au cas de Goran Duric, ex général serbe accusé de crimes contre l'humanité, qui est en voie de devenir le président de la Serbie. Toujours dans le film, cette personne est jugée en 2009 devant le Tribunal pénal international de La Haye à Amsterdam. Mais pour accuser le procureur Hannah Maynard (Kerry Fox) a besoin d'éléments tangibles. Or, les déclarations mensongères de son seul témoin, Alen Hajdarevic, mettent à mal son travail. Cependant, la soeur d'Alen, qui vit en Allemagne, a l'air d'en savoir plus.
Un des intérêts du film va alors résider dans le fait de savoir si cette femme, Mira Arendt, va accepter et pouvoir divulguer des informations essentielles dans le cadre de ce jugement. En effet, cette jeune femme fait partie des personnes qui ont été violées par les troupes de Goran Duric et qui ont assisté à des massacres de civils.
Très adroitement, le film montre qu'il n'est pas si évident que cela de dire les choses. En effet, il y a des groupes de pression qui n'ont pas intérêt à ce que certaines vérités soient étalées au grand jour. A la manière de l'excellent film The ghost writer sorti en début d'année, La révélation est un film assez froid avec une mise en scène qui donne l'impression que Mira Arendt peut être agressée ou kidnappée à tout moment. Le côté thriller du film est très intéressant.

C'est d'ailleurs en raison de l'importance de Mira Ardent que l'équipe du procureur Hannah Maynard fait tout pour la protéger. Mais cela n'est pas forcément suffisant pour obtenir un procès parfaitement équitable. Une autre grande qualité du film est de montrer que le procès d'un homme comme Goran Duric dépasse largement le stade du procès d'un simple accusé. Goran Duric est en passe d'être le prochain gouvernant de la Serbie et son élection pourrait permettre l'intégration de ce pays dans l'Union européenne.
On voit bien que les considérations ne sont pas uniquement celles de rendre la justice. Il faut faire avec d'autres sortes d'intérêt. Et le film a le grand mérite de montrer que les différents magistrats du tribunal La Haye ont bien ces idées en tête. La révélation (qui est une étrange traduction du titre international du film, dont le mot The storm signifie en français La tempête) pointe alors du doigt le fait que la justice est loin d'être équitable. Vers la fin du film, il y a un côté documentaire absolument saisissant où l'on comprend les rouages du tribunal de La Haye.
Une autre force du film réside dans le portrait de deux femmes bien différentes. La première, Ana Arendt, est celui d'une femme qui a été violée et a décidé de refaire sa vie en Allemagne. La seconde, le procureur Hannah Maynard, est celui d'une femme éprise de justice qui va finir par comprendre que tout n'est pas possible et que les intérêts des uns ne vont pas forcément dans le sens d'une justice équitable. Si ces deux femmes sont très différentes aussi bien dans leur parcours que dans leur culture, elles vont être amenées à se rapprocher dans le cadre du procès de Goran Duric. Les deux ont gros à perdre dans cette histoire : la vie pour Ana Arendt, qui est clairement menacée de par l'importance de ses révélations, la carrière professionnelle pour Hannah Maynard si elle ne se conforme pas en se rangeant dans le moule des participants de ce procès bien formaté.
La fin du film est passionnante en raison d'une part de l'engagement de ces deux femmes qui décident d'aller jusqu'au bout de leurs idées et d'autre part de la démonstration des limites du tribunal de La Haye.
En plus de ses thématiques très fortes, le film bénéficie d'un traitement sobre qui lui sied parfaitement. Les scènes ne sont jamais appuyées et les terribles révélations d'Ana Arendt, expliquées à Hannah Maynard, permettent de saisir pourquoi elle cherche in fine coûte que coûte à être entendue par le tribunal de La Haye.
Le film doit bien évidemment sa réussite à la performance de ses deux actrices principales, Kerry Fox dans le rôle d'Hannah Maynard et Anamaria Marinca dans celui d'Ana Ardent. L'une comme l'autre font preuve d'une grande justesse de ton et font donc corps avec leurs personnages respectifs.
Au final, La révélation est un excellent thriller politique qui marque une nouvelle fois du renouveau du cinéma allemand, lequel nous avait déjà livré l'excellent La vie des autres.

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21.04.10

07:45:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

Freebird

Premier long métrage prometteur du réalisateur britannique Jon Ivay, ce Freebird va prendre place dans le milieu des "biker’s" pour une comédie complètement déjantée sur fond de trip halluciné causé par la drogue qui va ici faire bien des ravages croustillants sur les protagonistes pour autant de situations délirantes, mais cela n'empêchera pas pour autant l'auteur de communiquer son attirance pour le milieu des motards ici également bien mis en avant.
Le script va laisser trois motards londoniens partir au Pays de Galles en quête d'un hippie et de sa plantation d'herbe suite à une promesse faite à un vieil ami de l'un d'eux.

FreebirdAprès une courte séquence d'introduction prometteuse que l'on devinera issue du final du métrage, l'intrigue va avancer son personnage central, Fred, un motard en pleine conversation avec celui qu'il va appeler "Le président" pour se remémorer des souvenirs jusqu'à ce que "Le président" demande à Fred de se rendre au Pays de galles pour lui afin de dénicher un hippie et sa plantation d'herbe. Cette entame du métrage servira surtout à trouver un prétexte pour permettre au métrage de placer Fred, bientôt rejoint par deux amis à lui, Tyg, un autre motard rustre et costaud et Grouch, un drogué fini passant son temps à délirer en ayant des "flash-backs" quand il ne sera pas en train de rouler un pétard.

FreebirdCette présentation des trois personnages principaux sera évidemment souriante avec les délires de Grouch et l'arsenal laissé derrière eux pour être sûr de passer un week-end tranquille, entre la tonne de drogues diverses que Grouch voulait emmener et les couteaux et autres faucilles de Tyg, et le trio va pouvoir se mettre en route, laissant le réalisateur nous gratifier de plans visuellement performants de la petite bande sillonnant Londres et le verdure du Pays de Galles. Mais pendant ce temps-là, une guerre se prépare entre deux clans de motards, les Wessex ayant perdu l'un des leurs dont ils pensent qu'il a été tué par les "Chevaux de fer", ces derniers résidant comme par hasard en terre galloise.

FreebirdLes Wessex vont donc fomenter un plan consistant à aller s'attaquer à leurs adversaires chez eux et ils vont donc prendre également la route pour le Pays de Galles. Le voyage sera émaillé de situations humoristiques variées et toujours bien trouvées pour laisser s'exprimer cet humour de situation entre deux divagations d'un Grouch toujours complètement allumé et à côté de la plaque, mais l'intrigue va peu à peu tisser des liens entre cette guerre entre les deux bandes même pas rivales à l'origine et le trio au détour d'un élément en apparence anodin mais qui va trouver toute sa répercussion par la suite sans être pour autant décisif.

FreebirdLe réalisateur va surtout dans la première partie du métrage s'attacher à nous permettre de bien cerner les trois motards qui auront tous une personnalité propre et bien travaillée, avec par exemple les démons intérieurs d'un Fred partagé entre sa soif de liberté et la présence de sa fille dans les parages puisqu'il est lui aussi originaire du Pays de Galles , et l'auteur arrivera avec un naturel exemplaire à rendre ces trois protagonistes éminemment attachants et sympathiques dans leur indécision, leur exaltation pleine d'une joie de vivre qui se teintera sporadiquement de mélancolie et une certaine insouciance dans l'art de boire et de se droguer sous l'influence de Grouch qui va même orienter la seconde partie avec ses champignons hallucinogènes qui vont permettre à Jon Ivay d'avancer des situations définitivement hystériques et savoureuses en laissant le trio divaguer complètement et avoir un trip aussi amusant que décapant.

FreebirdCes délires hallucinogènes vont donc heureusement occulter cette guéguerre entre les deux bandes de "biker's" qui seront quand même eux aussi porteurs de situations comiques, avec ces Wessex bien pâles et mornes, presque stupides et ces "Chevaux de fer" plus dangereux et graphiques dans la tradition et donc les dialogues en gallois renforceront cette impression de malaise, ce qui nous vaudra quand même un final d'une certaine ampleur pour, en plus de transformer le voyage du trio en une remise en question fondamentale sur leur raison et façon d'être, nous faire prendre part à un bref assaut guerrier que l'on pourrait croire issu d'une film de guerre médiéval mais qui hélas ne sera pas vraiment développé comme il l'aurait mérité, question de budget certainement.

FreebirdBien entendu, les personnages joueront un rôle prépondérant dans la réussite du métrage pour nous offrir des personnalités et des développements humainement forts tout en rendant les trois protagonistes principaux foncièrement attachants et avec lesquels on aurait aimé passer encore plus de temps, faisant ainsi regretter l'arrivée du mot "fin" tellement le naturel des situations et la bonne humeur communicative fonctionnera à merveille tout au long des péripéties avancées par l'intrigue qui en plus se permettra de se jouer du spectateur en portant toujours à caution les délires hallucinés de Grouch dont certains ne seront finalement pas si irréels que cela comme autant de clins d'œil lancés par le réalisateur à son spectateur.

FreebirdLe métrage respectera également par moments la tradition des films de "biker's" pour avancer de nombreux plans de route parcourues par ces motards avec des paysages pittoresques tout en mettant en valeur les grosses cylindrées sur fond de musique rock appropriée et on retrouvera même une partie du folklore stéréotypé dans l'accoutrement de ces "Chevaux de fer", sorte de "Hell's angles" gallois belliqueux et particulièrement graphiques, laissant ainsi apparaître l'attirance de Jon Ivay pour ce milieu sans pour autant que cela ne devienne le centre d'intérêt unique du film qui se concentrera bien plus sur ses personnages et leurs délires.

FreebirdL'interprétation est franchement convaincante, avec trois acteurs principaux au naturel bluffant et qui sauront communier avec le spectateur lors de leurs divagations hallucinées pour exceller chacun dans un style différent, laissant à Phil Daniels le "beau rôle" de Grouch, tandis que Gary Stretch incarnera un Fred perturbé et miné par des interrogations qu'il parviendra aisément à nous faire partager. La mise en scène du réalisateur est dynamique, vive dans l'action et adaptée pour visualiser et nous faire participer aux divagations des personnages sans pour autant avoir recours à des effets psychédéliques faciles ou des effets visuels éculés, pour préférer innover dans la simplicité efficace et graphique.

Donc, ce Freebird nous offrira un excellent délire au sein du film de "biker's" grâce à son humour communicatif et ses situations savoureuses et désopilantes portées par des personnages naturels et foncièrement attachants !

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’édition française du film proposée par Emylia, une présentation est disponible ici !

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20.04.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Fantastic mister Fox
Réalisateur : Wes Anderson
Durée du film : 1h28
Date de sortie du film : 17 février 2010
Avec les voix (pour la version française) de : Mathieu Amalric (mister Fox), Isabelle Huppert (madame Fox), etc.

Par Nicofeel

Considéré comme un des cinéastes majeurs du cinéma américain indépendant, Wes Anderson (Rushmore, La famille Tenenbaum, La vie aquatique) nous revient en 2010 avec ce Fantastic Mr Fox, adaptation du roman de Roald Dahl.
De surcroît, le film correspond à du cinéma d'animation avec des marionnettes qui ont remplacé les acteurs fétiches de Wes Anderson, ces derniers effectuant les voix des marionnettes. Ayant vu la version française du film, je n'ai donc pas pu juger les voix originales du film.
On peut se douter que le travail de réalisation a dû prendre beaucoup de temps puisque Wes Anderson a utilisé le procédé de la stop motion (animation image par image). Le résultat à l'écran est très probant. On a l'impression d'un film d'animation à l'ancienne, dans le style du somptueux Dark crystal.
Pour autant, si Wes Anderson réalise un film d'animation très léché sur le plan visuel, on retrouve toutes les thématiques chères à cet auteur. Les relations au sein de cette famille de renard sont parfois conflictuelles. Chacun doit faire avec les défauts de l'autre. Tout n'est pas parfait mais en essayant d'améliorer les choses, on peut y arriver. Bizarrement, c'est en utilisant des animaux comme principaux protagonistes que Wes Anderson se révèle le plus émouvant, par rapport à ses autres longs longs métrages. Ces animaux qui vivent comme des humains ne sont-ils pas une émanation de notre société contemporaine ? Sans nul doute, Fantastic mister Fox est une belle métaphore de notre existence.
D'ailleurs, son héros principal, le fameux mister Fox, qui cherche à être reconnu (d'où la volonté d'être « fantastic ») et à se faire remarquer de tous, est un personnage au départ relativement isolé qui va finir par s'ouvrir aux autres. Surtout, mister Fox n'hésite pas vers la fin du métrage à reconnaître ses torts. Il se remet en question, ce qu'il n'avait jamais fait jusque-là, prouvant qu'il est nécessaire de rester soudé pour s'en sortir.

Le personnage de mister Fox est vraiment très intéressant car il évolue au cours du film. Au départ, il n'écoute personne, même pas sa propre femme (sauf lorsqu'il fait la promesse de changer de métier). Il souhaite être libre de ses actions (voler des poules) et ne pas forcément rentrer dans la monotonie d'une vie rangée. Mais mister Fox va bien finir par comprendre que la vie familiale est fondamentale et que pour pouvoir survivre, on ne peut pas le faire seul. Il faut se serrer les coudes. Le film est ainsi l'occasion d'une réflexion sur la vie, mister fox n'étant pas éternel et les années en tant que renard passant vite.
Le cinéaste Wes Anderson en profite aussi pour régler son compte au capitalisme dans ce film. Si dans cette histoire la peau de mister Fox est mise à prix par trois fermiers qui comptent bien lui faire payer ses vols à répétition, c'est une façon d'indiquer que les gros propriétaires (les trois fermiers) veulent plus que jamais conserver leur position dominante. Le combat de mister Fox devient celui du petit contre le gros. Par extension, on pourrait voir dans ce film le combat des particuliers contre les grosses sociétés. Ce n'est pas un hasard si la fin du long métrage se termine dans un supermarché, lieu d'expression de notre société capitaliste.
En plus de ses thématiques qui ne manquent pas d'intérêt, le film se révèle très drôle, aussi bien dans les rapports entre les personnages (le fils de mister Fox avec son cousin ; mister Fox avec son fils) que dans les scènes d'action qui sont parfois à mourir de rire (les combats avec le rat ou encore la fuite souterraine de toute l'équipe de mister Fox). L'humour est omniprésent et permet de dédramatiser des situations qui n'ont bien souvent rien de drôle.
Signalons également la qualité de bande originale du film qui bénéficie d'une bande son éclectique et de qualité, qui va des Beach Boys à du Georges Delerue.
Au final, Fantastic mister Fox est un film d'animation très plaisant à voir, qui par la richesse de ses thématiques et par son côté atypique – le film s'intégrant parfaitement à la filmographie de Wes Anderson – s'adresse avant tout à un public d'adulte.
Terminons par un clin d'oeil : on pourra noter que Fantastic mister Fox est produit par la Fox (Century Fox) !

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19.04.10

07:45:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Freebird
Freebird

Le film de "biker's" étant une denrée rare dans le paysage cinématographique, c'est toujours avec un enthousiasme certain qu'est accueillie l'annonce d'un nouveau titre. Et cette fois-ci, c'est du côté de l'Angleterre que vient la bonne nouvelle avec ce "Freebird", premier long métrage du jeune Jon Ivay qui débarque directement chez nous en DVD et en Blu-ray sous l'impulsion de l'éditeur Emylia le 20 avril.

Freebird

Le script va laisser trois motards londoniens (Fred, Tyg et Grouch) quitter la ville à la recherche d’un mouvement hippie avec une ferme de cannabis dans les montagnes Galloises. Fred a fait une promesse à son vieil ami "Le Président" : quelles que soient les situations, il ne reviendrait pas les mains vides. Ce qui a été initialement conçu comme un agréable week-end à la campagne devient une véritable mission.

Freebird

Faisant fi des stéréotypes, le réalisateur Jon Ivay aura largement sympathisé avec ses protagonistes pour les rendre foncièrement attachants, tout en offrant une vision d'un script certes quelque peu trop compliqué dans sa guerre entre deux bandes de motards à laquelle le trio va se retrouver mêlé contre son gré, mais fournissant avec l'irruption de la drogue une bonne partie de l'humour psychédélique du film basé sur des situations folles et croustillantes et sur ces dialogues bien trouvés. Mais nos biker's seront également bien traités, avec un amour communicatif de la moto largement visualisé, que ce soit sur autoroute, dans les rues de Londres ou même en campagne, tandis qu'une partie du folklore traditionnel de ce milieu apparaîtra sporadiquement, mais sans jamais devenir le seul attrait d'une œuvre cherchant surtout à communier avec son spectateur par le biais de ses personnages et par ses délires hallucinés.

Freebird

L'édition DVD du film proposera le métrage avec une image en 2.35 (16/9 anamorphique) tandis que la bande-son sera disponible en français en DD5.1 et en DTS, et en anglais sous-titré en DD5.1. Au niveau des bonus, on pourra suivre le sympathique making-of du film, quelques scènes coupées ainsi qu'un imposant diaporama.
Le Blu-ray du film avancera également le film avec un format d'image en 2.35 (1080p/24) et une bande-son en français et en anglais sous-titré en DTS-HD pour laisser les mêmes agréables bonus prolonger la vision du métrage.

Freebird

Donc, c'est à partir du 20 avril que nous allons pouvoir nous plonger dans ce premier long métrage prometteur d'un réalisateur à suivre puisqu'il aura réussi pour son premier essai à nous gratifier d'une comédie savoureuse et à l'humour délirant largement communicatif !

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18.04.10

02:00:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

par Nicore

His name was Jason

Documentaire complet sur la franchise des Vendredi 13, ce His name was Jason pourra se targuer de laisser intervenir la majorité des principaux intervenants ayant contribué à l’un ou l’autre des douze films ayant participé à la légende de Jason Voorhees, véritable icône indémodable du genre horrifique et du "slasher", le tout sur un ton léger et vif qui permettra aux fans de revisiter chacun des films tout en prenant connaissances d'anecdotes croustillantes et de commentaires enjoués qui hélas n'échapperont pas toujours au ton promotionnel ou a l'auto-satisfaction.

His name was JasonLe maître d'œuvre du documentaire sera le maquilleur Tom Savini qui va assurer les différentes transitions entre chacun des sujets abordés pour toujours asseoir son humour noir caustique et savoureux lors de petits montages réussis pour ainsi garantir une fluidité d'ensemble non négligeable. Et bien entendu, le documentaire va commencer par revenir chronologiquement sur chacun des différents chapitres de la saga des Vendredi 13 en laissant acteurs, réalisateurs et même des intervenants extérieurs (comme Adam green, le réalisateur de Hatchet) revisiter les principaux éléments marquants de chaque métrage, tout en nous proposant également de courts extraits mettant évidemment en avant Jason.

His name was JasonEnsuite, toujours en compagnie de ces intervenants qui vont se succéder sur un rythme vif, leur laissant souvent à peine le temps de placer une ou deux phrases, nous allons retourner aux origines de Jason et de son enfance brièvement évoquée dans le premier film de Sean S. Cunningham, pour ainsi développer ses traumatismes liés à la vision de sa mère décapitée et à sa noyade dans le lac de Crystal Lake, pour après voir les ingrédients obligatoires de tout Vendredi 13 qui se respecte être décortiqués, entre les différents protagonistes stéréotypés, l'érotisme léger et la violence des meurtres et bien sûr la présence d'un Jason Voorhees emblématique de la franchise.

His name was JasonUn jouissif best-of des meurtres les plus graphiques viendra ensuite donner une furieuse envie de se replonger dans chacun de ces films pourtant souvent tailladés par la censure et ce sera un véritable plaisir de savourer ces plans sanglants des meurtres que chaque amateur aura toujours en mémoire (le handicapé du chapitre deux, par exemple), même si on pourra déplorer qu'aucun extrait du premier film de la franchise ne soir disponible, certainement pour des problèmes de droits, manque compensé par des photos de tournage certes figées mais suffisantes pour illustrer certains morceaux de bravoure, comme le meurtre de l'acteur Kevin Bacon.

His name was JasonAfin d'explorer encore plus en profondeur la franchise, le documentaire va également s'intéresser aux différents acteurs ayant endossé le masque de Jason, pour de courtes interviews croisées qui éclaireront sur leur manière bien différente de voir le personnage et de l'interpréter, avec notamment l'appréciation de Kane Hodder qui joua Jason quatre fois, ce qui trouvera une résonance adaptée avec la partie suivante qui mettra en valeur les rares personnages des films ayant réussi à survivre aux assauts de Jason, extraits des films à l'appui et interview des actrices (puisque ce seront souvent des jeunes femmes qui vont résister au tueur de Crystal Lake) qui laisseront apparaître une certaine fierté d'avoir joué ces protagonistes ayant mené la vie dure au tueur.

His name was JasonEnsuite, des souvenirs de tournage viendront continuer de nous abreuver d'anecdotes tout en déflorant certains effets spéciaux des films (et surtout ceux utilisés pour le troisième volet de la saga et ses effets en 3D), revenant au passage trop rapidement sur les démêlés que la franchise a connu avec la censure (en insistant légitimement sur la dénaturation d'un Vendredi 13 chapitre 7 édulcoré de toutes ses scènes sanglantes), pour alors mettre en avant les incohérences et autres oublis scénaristiques qui ont émaillés les différents films, pour toujours ces souvenirs et autres révélations amusantes, évoquant même la série télévisée dérivées ou encore la difficile attribution de l'idée de se servir d'un masque de hockey revendiquée par plusieurs intervenants sans que le documentaire ne parvienne à trancher pour rétablir une vérité bien indiscernable, sans oublier la célèbre partition musique dont l'origine sera ici dévoilée par son compositeur.

His name was JasonEnfin, nous aurons droit à un sympathique tour d'horizon des différents créneaux de merchandisings de produits dérivés de la franchise, avec aussi bien ces jeux vidéos que ces poupées et autres figurines, sans oublier les interventions de Jason dans les séries ou sur le petit écran, tandis que les conventions ne seront que rapidement traitées. Le dernier volet s'attardera sur la mise en chantier du remake de Marcus Nispel pour permettre à son réalisateur et aux interprètes de nous donner leurs impressions sur ce nouveau départ encore en gestation au moment où le documentaire a été réalisé.

His name was JasonComme on peut le voir, le documentaire cherchera avec justesse à revenir sur la saga dans sa globalité, ne délaissant aucun volet et en ayant une volonté de bien mettre en avant la spécificité de chaque film, chaque temps fort et ce sera fait avec une mise en forme dynamique, rythmée et plaisante à suivre, sans jamais devenir fastidieux en ne s'attardant réellement jamais sur des détails insignifiants, pour en plus ne jamais paraître récurrent ou rébarbatif, faisant s'écouler le temps trop rapidement pour arriver déjà au mot de la fin, qui n'en sera pas vraiment un puisque ce documentaire sera accompagné d'une foule de bonus percutants et prolongeant l'expérience avec plus de profondeur sur certains thèmes.

His name was JasonCe qui frappera également, ce sera le nombre important d'intervenants retrouvés pour participer au documentaire, avec une foule d'acteurs, de Betsy Palmer (qui joua la mère de Jason dans le premier film) à Adrienne King (qui interpréta Alice la survivante du premier volet et qui interviendra brièvement dans le second el temps de mourir), en passant par Lar Park-Lincoln (la fameuse Tina du chapitre sept), tandis que les réalisateurs seront tous de la partie (sauf Steve Miner), tout comme les acteurs ayant incarné le tueur de Crystal Lake et certains maquilleurs, et tandis que des personnes extérieures à la saga viendront aussi donner leur avis, comme Felissa Rose, connue pour son rôle terrifiant dans Sleepaway camp. Tout ce petit monde sera évidemment ravi de pouvoir revenir sur leur expérience au sein de la franchise et ce sera avec un plaisir communicatif qu'ils évoqueront leurs souvenirs de tournages ou s'entretiendront sur ce que cette participation leur a apporté.

His name was JasonMais bien entendu, ce sera aussi avec une certaine jubilation que nous pourrons revoir de très nombreux extraits des longs métrages (à l'exception du premier) qui mettront en avant les meurtres les plus originaux ou représentatifs, mais aussi différents temps forts de la saga, pour retrouver ainsi Jason dans ses œuvres sanglantes, sans pour autant que le documentaire se borne à visualiser uniquement des apparitions du tueur puisque les principaux personnages de la franchise seront eux aussi replacés dans leur contexte. Mais en plus de ces extraits, on pourra suivre de courts passages de scènes de tournage et de tests d'effets spéciaux, tandis que de très nombreux clichés viendront aussi appuyer les dires de chacun.

Donc, ce His name was Jason sera tout simplement un documentaire indispensable pour tout fan de la franchise des Vendredi 13 tout en permettant aux autres de découvrir cette saga et son icône qui aura marqué son époque durablement !

Permalink 1308 mots par nicore, 482 vues • 6 retours

17.04.10

02:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour
Réalisateur : Pascal Thomas
Durée du film : 1h39
Date de sortie du film : 7 avril 2010
Avec : Julien Doré (Nicolas), Marina Hands (Dorothée), Guillaume Gallienne (Hubert), Noémie Lvovsky (madame Adélaïde), Bernard Ménez (le patron du salon de coiffure), Christian Morin (le journaliste), etc.

Par Nicofeel

Après avoir réalisé entre autres Mercredi, folle journée ! (2001), Le grand appartement (2006) et Le crime est notre affaire (2008), Pascal Thomas nous revient avec un film complètement délirant.
Avant de voir le film, on peut déjà s'en douter : ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour. Pascal Thomas va se faire plaisir et nous faire plaisir du même coup en nous proposant une comédie romantique. Mais heureusement le cinéaste a eu la bonne idée de nous servir un long métrage à des années-lumière de la comédie romantique habituelle. Pascal Thomas fait exploser de toutes parts les codes du genre.
Le film est loin d'être balisé. Ne serait-ce déjà qu'avec ses personnages qui apparaissent totalement décalés. Les deux rôles principaux ont échu à l'excellente actrice Marina Hands (Lady Chatterley) et de manière beaucoup plus étonnante au chanteur Julien Doré. Ce dernier est pourtant excellent dans son rôle avec notamment son accent méridional.
Mais au juste de quoi nous parle le film ? De deux jeunes gens, Nicolas (Julien Doré) et Dorothée (Marina Hands) qui tombent amoureux l'un de l'autre dès leur première rencontre, lors d'un festival de danse folklorique (!). C'est immédiatement le coup de foudre.
Mais alors, si nos deux tourtereaux se retrouvent ensemble dès le départ, quel est l'intérêt du film ?
Eh bien le réalisateur Pascal Thomas a décidé de nous montrer un amour qui va être soumis à rude épreuve, devant faire face à des malentendus, des trahisons et des séparations. Pour autant, et c'est là où Pascal Thomas est le plus fort, c'est que son film véhicule une émotion vraie et sincère en passant par le registre de la comédie.

A l'image de ces très beaux paysages ensoleillés et de ces belles régions urbaines, cet amour, poussé à l'extrême, est beau à voir.
Ainsi, Julien Doré est savoureux en interprétant le rôle de Nicolas, ce jeune homme qui va tout faire pour conquérir sa belle. Et quand celle-ci va lui échapper en raison de quiproquos et de commérages, tel un Rastignac de l'amour, il va monter à Paris afin de la retrouver et de faire à nouveau sa vie avec.
En être sensible ayant un amour pur pour Dorothée, Nicolas va traverser Paris. Ne parvenant pas à la retrouver, on voit alors un Nicolas qui devient un clochard et va même jusqu'à tenter de suicider. On appréciera le talent de Pascal Thomas qui réussit tout de même à faire passer des éléments graves (la pauvreté avec cet homme devenu un moment un clochard ; la tentative de suicide) avec sa patte comique. Jamais le film ne tombe dans un côté larmoyant. Et puis, il demeure évident que Pascal Thomas aime tous ses personnages, leur donnant à chacun une existence propre. L'humanisme du film est clair et net. A tel point qu'on en arrive à des situations incroyables, comme ce triangle amoureux formé de Nicolas, Dorothée et Hubert (Guillaume Gallienne, formidable de drôlerie et de sensibilité dans le rôle difficile d'un sourd-muet). Nicolas et Hubert désirent la même femme mais ce dernier finit par comprendre que son épouse d'alors sera mieux avec Nicolas. La fin du film part complètement en vrille avec le mariage (attendu) entre Nicolas et Dorothée qui se fait dans un couvent avec la bénédiction d'un Hubert qui a retrouvé tous ces sens !
Histoire rocambolesque, abracadabrantesque, le film Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour fait montre d'une joie communicative. Le côté anarchiste de Pascal Thomas est mis au service de l'humour et du bonheur de vivre.
Les seconds rôles du film sont eux aussi hauts en couleur et participent au succès du film. Citons notamment le personnage joué par la cinéaste Noémie Lvovsky en sorte de nymphomane éprise de Nicolas ou encore celui de Bernard Ménez, excellent en patron de salon de coiffure.
Tout ce petit monde évolue dans un environnement parsemé d'embûches mais où la liberté et la joie de vivre sont fondamentament les maîtres mots. Rien que pour cela, le film de Pascal Thomas, qui n'est certes pas parfait (une certaine irrégularité en raison du côté foutraque de l'ensemble), mérite largement d'être vu.

Permalink 809 mots par nicofeel Email , 226 vues • 2 retours

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