par Nicore
Bien souvent catalogué parmi les nombreux ersatz de Vendredi 13, ce Sleepaway camp (titré chez nous Massacre au camp d’été) n’en possède pas moins une intrigue bien plus intelligente que la moyenne, doublée d’une étude sur l’adolescence intéressante, mais ce sera surtout sa dernière séquence qui permit au métrage d’acquérir une réputation flatteuse au point de devenir même "culte" pour certains.
Le script envoie un préadolescent et sa cousine dans une colonie de vacances qui va être le témoin de plusieurs "accidents" étranges et de meurtres perpétrés par un inconnu.
Après un générique saisissant promenant lentement la caméra dans ce camp de vacances déserté, la première séquence verra un père de famille et ses deux enfants être les victimes d’un accident causé par un hors-bord, conduit par deux jeunes voulant effrayer une troisième qui faisait du ski nautique à leur suite, qui viendra percuter le bateau de la petite famille, tuant le père et l’un des enfants. Le métrage fera un bond en avant de huit années pour nous présenter alors ses deux personnages principaux, Ricky et sa cousine Angela (que l’on devinera être la rescapée de la séquence précédente), deux jeunes adolescents en partance pour une colonie de vacances et devant subir les dernières recommandations de la mère excentrique de Peter, avant que l’intrigue ne s’installe dans ce camp où nous allons suivre l’arrivée des jeunes.
Ensuite, le métrage va s’attacher à nous faire participer à la vie de cette petite communauté, tout en s’intéressant particulièrement au cas d’Angela, celle-ci restant recluse, muette et ne participant à aucune activité, devenant de fait le souffre-douleur de ses "camarades" alors que dans cette situation seul un garçon semblera attiré par elle. Mais rapidement, un premier "accident" va survenir, ébouillantant un cuisinier pervers qui avait quelque temps auparavant cherché à s’offrir les faveurs d’Angela lors d’une scène suggestive mais néanmoins osé et explicite sur les intentions du bonhomme, puis ce sera au tour d’un gamin s’étant moqué d’Angela de périr noyé après une promenade en bateau nocturne alors qu’un troisième sera attaqué par un essaim d’abeilles jeté dans les toilettes dans lesquelles il aura été enfermé par une main malveillante.
Mais le métrage ne se focalisera pas sur ces séquences mortelles comme la plupart des "slashers", la preuve en étant que l’ensemble ne cédera jamais à la facilité du gore à outrance, pour également se livrer à une analyse très vivante et réaliste de l’adolescence et des maux qu’elle engendre, entre amourettes, attitudes non naturelles de jeunes s’éveillant à la sexualité et cherchant ainsi à se mettre en valeur et bien entendu cette propension à trouver un bouc émissaire à dénigrer pour se sentir supérieur, qui verra donc ici Angela subir moqueries et brimades de ses condisciples et surtout des demoiselles présentes dans le camp et en particulier de Judy, une adolescente précoce cherchant à s’affirmer par sa méchanceté, tandis que l’intrigue suivra de près la relation confuse qu’Angela va entretenir avec ce jeune tout heureux de la séduire et de réussir à la faire communiquer.
Si la première partie du métrage souffrira quand même d’un rythme parfois défaillant et pourra par moments sembler quelque peu longuet (la partie de base-ball, par exemple), un événement en apparence anodin et rentrant tout à fait dans l’étude des mœurs adolescentes va faire basculer le métrage et la présence meurtrière va accélérer le rythme pour massacrer allégrement et de façon plus directe les personnes ayant humilié Angela, pour nous amener vers le dernier acte et surtout cette terrible séquence finale, ahurissante et imprévisible, qui donnera rétrospectivement encore plus de profondeur à l’ensemble tout en nous offrant un des twists les plus audacieux de cette période bénie pour les "slashers" nous obligeant à reconsidérer tout ce qui a été vu précédemment !
En plus, le métrage, s’il ne s’attaquera pas de manière frontale au gore pur, sera régulièrement très cru dans sa démonstration, n’hésitant pas à évoquer l’homosexualité ou encore à tuer non pas de jeunes adultes mais des enfants, ce qui replacé dans son contexte d’époque, sera quand même largement audacieux, même si d’autres films avaient déjà ouvert la voie (le The burning de Tony Maylam, par exemple), et il faut aussi compter sur le climat régulièrement bien angoissant et entretenu de façon probante par le jeune réalisateur qui saura remarquablement semer le doute dans l’esprit du spectateur quant à l’identité du mystérieux assassin.
L’interprétation est convaincante, avec de jeunes acteurs crédibles, dont une Felissa Rose (qui ne reviendra devant la caméra que sur le tard pour profiter de l’aura acquise par ce film) terriblement persuasive dans le rôle d’Angela, alors que la mise en scène du réalisateur est adaptée, certes parfois peu soutenue, mais gérant avec efficacité ses effets et notamment l’emploi d‘une caméra subjective efficace.
Les effets spéciaux, œuvre du spécialiste Ed French, sont probants pour agencer le résultat de ces "accidents", et avancer ainsi quelques petits plans graphiques.
Donc, ce Sleepaway camp soutiendra largement sa bonne réputation et se montrera captivant de bout en bout et effroyable dans sa scène finale !
Le DVD de zone 1 édité par Anchor Bay avancera une image assez nette et juste parfois quelque peu granuleuse, tandis que la bande-son sera particulièrement efficace pour accompagner le climat de tension inhérent au film, mais celui-ci ne sera ici disponible qu’en version anglaise, sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, seule la sympathique bande-annonce originale sera disponible.
Pour ceux qui voudraient découvrir ou redécouvrir ce slasher intelligent au final d’anthologie, le DVD de zone 1 est disponible ici, là ou encore ici !
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