14.04.11

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : We want sex equality

Réalisateur
: Nigel Cole

Durée du film
: 1h53

Date de sortie au cinéma : 9 mars 2011

Avec : Sally Hawkins (Rita O'Grady), Bob Hoskins (Albert), Rosamund Pike (Lisa Hopkins), Miranda Richardson (Barbara Castle), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Nigel Cole, We want sex equality narre une histoire qui a réellement eu lieu, même si elle est nettement romancée et joue en partie sur le glamour de ses actrices.
Tout commence en juin 1968, à Dangenham, dans la banlieue de Londres, où une usine de l'industriel automobile Ford emploie 55000 hommes et 187 femmes. Ces dernières, bien que peu nombreuses, en ont marre qu'on ne leur paie pas leurs heures supplémentaires et que leurs conditions de travail soient si difficiles (fuites dans leur atelier par exemple). Le travail de couture très minutieux qu'elles effectuent font qu'elles en ont raz-le-bal d'être les moins payées de l'usine et elles souhaitent qu'on leur reconnaissance le statut d'ouvrières spécialisées.
Voilà pour la revendication de base. Devant le peu de considération qu'on fait de leur cas, elles débutent une grève où cette fois c'est l'égalité des salaires qu'elles sollicitent (pour un même travail les femmes sont alors payées entre 50 et 70 % le salaire d'un homme).
Le film va s'évertuer à narrer ce combat de tous les instants où les femmes veulent – au-delà de l'égalité salariale - une reconnaissance et surtout qu'on les écoute.
Le cinéaste Nigel Cole traduit bien la volonté des femmes de cette époque en utilisant pour les rôles principaux des femmes particulièrement volontaires. La plus marquante est sans conteste Rita O'Grady, interprétée par la dynamique Sally Hawkins (vue en 2008 dans l'excellent Be happy de Mike Leigh). C'est autour de sa personne que s'effectue la révolte des femmes.

Le film évoque bien le fait que l'on se situe à la fin des années 60, une époque importante en terme de revendications. La société dans son ensemble, et pas seulement au Royaume-Uni, est en plein bouleversement. C'est le moment où ont lieu de grandes avancées sociales qui ont été acquises à force de grèves et de révoltes. Il faut dire que la situation des couches sociales populaires qui est décrite dans ce film était loin d'être aisée, avec une réelle difficulté à boucler les fins de mois et une vie qui se déroulait dans de grands HLM peu accueillants.
Si le réalisateur filme de manière assez impersonnelle, on peut raisonnablement penser qu'il se situe du côté des femmes qui revendiquent. Son film est d'ailleurs l'occasion de mettre l'accent sur un fait historique qui n'est pas forcément connu.
Or, c'est un élément important au niveau de l'Histoire. Car les femmes veulent que les mentalités changent et qu'elles ne soient plus considérées comme des êtres inférieurs. Le mode de pensée du mari de Rita O'Grady est caractéristique de la vision qu'ont les hommes de cette époque sur leurs femmes : dans la mesure où il ne frappe pas sa femme et ses enfants et s'occupe de temps à autre de ces derniers, il pense que son épouse peut s'estimer heureuse !
Le combat de ces femmes n'a donc pas lieu uniquement contre Ford et ses représentants mais aussi contre des mentalités qui ne sont pas évidentes à changer.
D'autant que les syndicats, tout puissants à l'époque, qui ne disposent que des représentants masculins, sont ceux qui négocient en surface avec le patron alors que dans les faits ils sont à la botte de ce dernier.
Le film montre bien que cela n'est pas une sinécure pour les femmes de se battre alors qu'elles doivent affronter leurs maris, le patronat et même les syndicats qui entendent étouffer rapidement cette révolte.
We want sex equality réussit adroitement à mélanger les scènes collectives où la revendication est claire et nette et les scènes privées où la femme doit faire face à un certain nombre d'embûches.
Le réalisateur a la bonne idée d'étendre le propos de son film à la Femme en général, et pas seulement aux ouvrières. Le personnage bourgeois de Lisa Hopkins, joué par une Rosamund Pike (Terre promise, Orgueil et préjugés, Une éducation) très juste et même touchante, est quelque part le symbole de l'enjeu qui se déroule à ce moment. En effet, bien qu'elle ait fait des études et qu'elle ait un niveau social des plus enviables, Lisa Hopkins agit selon les bonnes volontés de son mari. Elle n'existe qu'à travers lui et ne peut pas faire tout ce qu'elle veut. Lisa Hopkins sent bien que l'histoire est en train de se jouer et à travers cette revendication des femmes, c'est l'image de la femme dans la société qui est en train d'évoluer.
Pourtant relativement fin dans le propos qu'il développe, Nigel Cole n'évite pas certaines facilités avec par exemple les deux jeunes hommes qui travaillent au secrétariat à l'emploi et à la productivité et qui donnent l'impression d'être de véritables guignols à côté de Barbara Castle, la sympathique secrétaire à l'emploi qui de son côté est parfaitement déterminée et comprend la cause des femmes. C'est l'une des seules critiques que l'on peut faire à ce film, en plus de sa mise en scène fonctionnelle et impersonnelle.
Au final, We want sex equality est un bon petit film qui traite une cause juste, l'égalité entre hommes et femmes sur le plan salarial. Le ton employé, qui oscille entre comédie et chronique sociale, en fait un véritable « feel good movie ». On ressort satisfait à la vision de ce film qui apporte un vrai bol d'air frais par ses actrices motivées et confondantes de naturel. Voilà donc un long métrage à voir. On notera qu'au générique de fin, on a droit à des images d'archives qui représentent les femmes qui se sont réellement battues pour voir leurs droits reconnus.

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