05.01.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

99 women

Premier film de "W.I.P." (Women in Prison) réalisé par Jess Franco et considéré comme l'un des films précurseurs de ce sous-genre sulfureux , ce 99 women (connu chez nous sous ses titres alternatifs de L'amour dans les prisons de femmes et de Les brûlantes pour sa version comportant des inserts "hardcore" disgracieux et disponible sur cette édition DVD) tranchera avec les autres titres du sous-genre (comme Women in cellblock 9, Barbed wire dolls ou encore Sadomania) tournés ultérieurement par le réalisateur en étant guidé par une suggestion écartant toute dérive graphique ou trop érotique au sein d'une intrigue dévoilant déjà les situations récurrentes à venir et portée par une salve sociale guère optimiste qu'il conviendra de replacer dans le contexte de la fin des années soixante.
Le script va laisser de nouvelles détenues débarquer sur une île où se tient un pénitencier destiné aux femmes dirigé par une femme sévère et sadique.

99 womenEt effectivement, dès sa première séquence, Jess Franco va nous présenter ces trois demoiselles arrivant sur cette île isolée et notamment Nathalie et Marie une jeune femme blonde dont ce sera le premier séjour dans cet endroit décrit comme un enfer à cause de cette directrice réputée pour sa méchanceté. Et nous allons pouvoir rapidement pouvoir constater l'étendue de la mesquinerie de cette responsable, prénommée Thelma, qui va commencer par houspiller les gardiennes ayant accompagné les nouvelles détenues à cause de leur retard, pour ensuite recevoir les prisonnières et leur indiquer leur matricule qui devra être désormais la seule façon pour elles de s'identifier, leur nom et prénom devant être oublié.

99 womenCette entame restera assez classique dans son agencement pour immédiatement indiquer quel sera le personnage central du film, cette jeune et fraîche Marie qui va très vite faire la connaissance de ses compagnonnes de cellule et principalement de Helga qui s'exposera en collant devant elle pour l'accueillir et exprimer sa supériorité de fait. Le métrage va alors avancer un autre personnage-clé en mettant en avant le gouverneur Santos, un homme ventripotent qui conversera avec Thelma et ne cachera pas son goût prononcé pour les détenues blondes que Thelma lui fourni régulièrement, ce qui le rendra impatient de rencontrer le matricule 99, à savoir Marie, mais bien entendu le fait que ce gouverneur assouvit ses fantasmes avec certaines prisonnières restera uniquement évoqué en paroles.

99 womenLa suite verra d'abord Marie essayer d'alerter sans succès les gardiennes sur l'état de santé de Nathalie (une droguée en manque arrêtée en possession d'héroïne) qui se dégradera jusqu'à ce qu'elle en meure, ce qui ennuiera profondément le gouverneur et Thelma puisque cela portera à trois le nombre de décès dans la prison au cours d'une même année, ceux-ci redoutant que le ministère de la justice cherche à en savoir plus sur ce qui se passe à l'intérieur de la prison, tandis qu'après une bagarre initiale entre Helga et Zoé, une autre détenue, va se terminer par la mise à l'écart dans l'infirmerie de Helga et de Marie qui aura voulu s'interposer, et ce sera dans cet endroit que le gouverneur va venir trouver les deux jeunes femmes, sous-entendant un rapport sexuel forcé pour Marie.

99 womenLe premier tournant du métrage surviendra avec l'arrivée au pénitencier de Leonie Caroll, missionnée par le ministère pour enquêter sur Thelma et sur ce qui se passe dans la prison, cette jeune femme se liant d'entrée d'amitié avec Marie au point de la croire innocente de son crime (avoir tué un de ses violeurs) et de chercher à faire réviser son procès tandis que bien entendu Thelma et le gouverneur Santos vont voir d'un très mauvais œil l'arrivée de ce personnage qui va restreindre les punitions infligées aux détenues, bridant ainsi les pulsions de deux comparses. Cela donnera lieu à quelques situations tendues au cours desquelles Leonie va s'imposer à la plus grande joie des prisonnières mais le métrage orientera par la suite son action en amorçant une tentative d'évasion de trois femmes, Marie bien entendu, Zoé et Rosalie, une détenue devant retrouver son petit ami incarcéré quant à lui dans la prison réservée aux hommes de l'île et ayant projeté de s'enfuir.

99 womenCette dernière partie qui verra les trois femmes bientôt rejointe par un autre prisonnier tenter d'échapper aux gardiens lancés à leurs trousses dans la jungle reprendra à son compte quelques clichés du "film de jungle " (le serpent par exemple) avant de faire preuve d'un sadisme typique du réalisateur avec ce viol collectif imagé plutôt que montré pour laisser déjà une note terriblement pessimiste clore le métrage, ce qui se retrouvera souvent par la suite dans les autres "W.I.P." de l'auteur, même si ici le final éludera grandement quelque sous-intrigues embryonnaires laissées à l'abandon par la fuite des trois détenues privilégiée à l'écran.

99 womenDoté d'un budget confortable, Jess Franco nous livrera une œuvre classieuse dans ses décors et sa mise en scène pour dérouler une intrigue certes assez classique dans son déroulement et ses situations pour laisser présager des sévices à venir qui ne seront ici que sous-entendus ou très rapidement montrés (les coups de fouets du final) et entériner la plupart des passages obligés du sous-genre en gestation, avec cette tentative d'évasion, ces bagarres entre détenues, ces descentes aux cachots servant à calmer les récalcitrantes ou encore en avançant cette directrice à la sévérité sans limite et qui sera une adepte des gifles pour se faire respecter, tandis que les rapports saphiques entre les détenues privées d'hommes seront eux aussi évoqués.

99 womenMais même au travers d'une œuvre formellement classique, on retrouvera quand même sporadiquement la "patte" de Jess Franco, notamment lors d'un flash-back retraçant les motifs de l'incarcération de Helga et qui préfigurera de manière évidente les phases érotiques de Vampyros lesbos aussi bien avec ce spectacle érotique éclairé aux chandelles que par cette amalgame de plans érotiques certes guère osés mais qui trancheront avec la retenue du reste du film, si on excepte ces inserts "hardcore" disséminés tout au long du métrage et qui ne serviront franchement à rien car en plus d'être d'une laideur absolue, ces plans ne parviendront même pas à cacher les "acteurs" différents de ceux du montage d'origine qui se livreront à quelques ébats classiques filmés par des gros plans sals et contrastant avec une certaine fraîcheur se dégageant du montage "classique", en plus de venir également perturber de manière inopportune le déroulement de l'action.

99 womenL'interprétation sera ici largement convaincante, portée par une Maria Rohm impliquée et tout à fait crédible dans le rôle de Marie, tandis que Maria Schell incarnera Leonie avec justesse et pudeur, laissant la terrible Mercedes Mccambridge jouer une directrice sadique à souhait mais sans pour autant surjouer et que Herbert Lom nous offrira une prestation savoureuse du gouverneur Santos. La mise en scène de Jess Franco est ici plutôt classique pour ainsi rendre le métrage bien rythmé et lisible, tandis que quels tics de son style se retrouveront quand même déjà, car si il évitera ses gros plans intempestifs sur l'anatomie des actrices, sa propension à cadrer des éléments extérieurs à l'action se retrouvera régulièrement.

Donc, ce 99 women, pierre angulaire du "W.I.P.", offrira l'occasion à Jess franco de démontrer sa capacité de mise en scène au service d'une intrigue impliquante, judicieuse et prenante qui ne versera jamais dans le sordide ou l'abject pour laisser travailler l'imagination du spectateur, conservant ainsi intact son pouvoir de séduction malgré le poids des années !

99 womenLe DVD de zone 2 danois édité par Another world avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale envoûtante, le métrage étant ici proposé dans sa version "intégrale" en français. En bonus, le spectateur délicat pourra préférer la version "softcore" du métrage, disponible uniquement en anglais, et tout le monde pourra consulter les biographies de Jess franco et de Maria Rohm, visionner la bande-annonce du film et celle de Venus in furs, parcourir une conséquente galerie de photos du film ou encore tenter de décrypter le petit livret écrit en hollandais accompagnent cette édition.

Pour ceux qui voudraient (re) découvrir ce premier film de "W.I.P." de Jess Franco, le DVD de zone 2 danois est disponible ici ou !

Permalien 1499 mots par nicore, 149 vues • 1 r�action

Commentaires, Pingbacks:

Commentaire de: flo001fg [Visiteur] Email
Ah, ah, il me tarde de le voir!!!
PermalienPermalien 06.02.10 @ 21:45

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