12.01.11

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Faites le mur !

Titre original
: Exit through the gift shop

Réalisateur : Banksy

Durée du film : 1h26

Date de sortie au cinéma : 15 décembre 2010

Avec : Thierry Guetta (Mr Brainwash) ; Rhys Ifans (le narrateur) ; Banksy (lui-même) ; Shepard Fairey (lui-même), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Banksy, Faites le mur ! est un documentaire qui évoque le « street art », un art dont Banksy est un des représentants les plus célèbres et les plus énigmatiques à la fois. D'après un site internet français dédié à Banksy, « personnage mythique de la scène graffiti, Banksy est identifié comme un troubadour des temps modernes ».
Ce documentaire permet de se faire une idée sur le mouvement du street art mais aussi étrange que celui puisse paraître, Banksy n'est pas le personnage central du film. Banksy reste un mystère. Il apparaît durant tout le film comme un homme avec un cagoule assis dans un fauteuil et représenté dans l'obscurité. La voix de Banksy a été déformée. Banksy entend uniquement développer certaines idées narratrices liées à son film et donner parfois son point de vue.
Le principal personnage de ce documentaire est en fait Thierry Guetta (aucune parenté avec le chanteur David Guetta), un homme dont la vie va être intimement liée au mouvement du street art. Ce français installé à Los Angeles est d'abord présenté comme un vendeur de fringues vintage, qui se fait de l'argent avec des choses récupérées pour pas cher à droite à gauche. La passion de cet homme pour la vidéo va l'amener d'abord à filmer un nouvel artiste du street art, son cousin Invader, lequel se plaît à faire des mosaïques inspirées du jeu vidéo Space invaders et à les coller partout dans les villes. Par l'intermédiaire d'Invader, il va rencontrer d'autres artistes, notamment Shepard Fairey (rendu célèbre par ses pochoirs de Obey) et bien évidemment Banksy.
Le documentaire nous montre des gens passionnés, qui construisent des œuvres personnelles, en totale illégalité (le graffiti est un délit), souvent la nuit, de façon parfois extrêmement rocambolesque.
Dans son film, Banksy évoque quelques-uns de ses coups d'éclat : des graffitis sur le mur de Gaza en Cisjordanie en 2005 ; l'impression de faux-billets de livres sterling plus vrais que nature avec comme effigie Lady Di ; une poupée à taille humaine de couleur orange évoquant les prisonniers à Guantanamo ; la cabine téléphonique assassinée vue en Angleterre. Banksy ne tente pas, lorsqu'il évoque ses œuvres, de manipuler le spectateur. Il le laisse seul juge.
Pour autant, quand il parle du travail de Thierry Guetta, qui fut son ami, il se révèle très critique et ironique. Il dit que les œuvres créées par Thierry Guetta rappellent le travail d'Andy Warhol, sauf que celles de Guetta sont vides de sens. Manifestement, eu égard à la tournure des événements, Banksy est amer face à l'opportunisme de Guetta qui est de son point de vue une personne dénuée de talent.
C'est certainement la raison pour laquelle Banksy souhaitait au départ intituler son film « Comment vendre de la m... à des c... ». Thierry Guetta a su surfer sur cette vague et s'est improvisé artiste du jour au lendemain. Mais au fond tout le monde ne peut-il pas devenir artiste ? C'est ce que se demande au fond Banksy pour qui l'art est peut-être une blague. Cet artiste de la scène graffiti en vient finalement à dire ce que pensent beaucoup de personnes dans notre société actuelle : à force de considérer tout et n'importe quoi comme de l'art, l'art a peut-être disparu.
Banksy s'interroge également sur le fait que le graffiti, au départ considéré comme un délit, est devenu de l'art qui se négocie parfois très cher. On est vraiment bien loin du côté libre de la pensée et du côté anti-sociétal du graffiti avec par exemple un Thierry Guetta qui se prend pour une véritable star, fait une exposition gigantesque qui part dans tous les sens et n'hésite pas à vendre n'importe quelle bricole à des prix prohibitifs.
En plus d'être un documentaire intéressant qui permet aux néophytes de voir plusieurs des artistes du milieu du graffiti, Faites le mur est aussi une réflexion plus subtile qu'il n'y paraît sur la notion de l'art.
Mais Banksy n'est-il pas lui-même paradoxal en faisant une énorme exposition s'intitulant « pas franchement légal ».

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