25.06.10

07:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

I padroni della citta

Réalisé par le grand Fernando Di Leo, ce I Padroni della citta va se montrer un peu plus léger que les précédents poliziottesco de son auteur pour nous servir une intrigue bien ficelée, nerveuse et parfois violente mais tout en laissant des traits d'humour venir dédramatiser les situations et apporter un peu de fraîcheur à une ambiance trouble issue des quartiers minables et autres tripots clandestins visités par le métrage.
Le script va laisser un homme de main d'un petit parrain de la pègre romaine s'attirer les foudres d'un éminent mafieux après l'avoir trompé pour récupérer de l'argent pour son patron.

I padroni della cittaLa séquence introductive sera remarquable et magistralement orchestrée pour avancer deux hommes rentrant chez l'un d'eux avec le butin certainement issu d'un méfait et nous laisser assister à une trahison mortelle puisque l'un des deux hommes, Manzari, va sortir un pistolet et tuer son compagnon sous les yeux du propre fils du malheureux qui tentera de se venger en braquant l'arme sur Manzari mais celle-ci sera vide et le gamin recevra une claque qui l'enverra valser et l'assommera. Cette première séquence, filmée au ralenti, montrera bien l'inhumanité de Manzari ainsi que sa cupidité, tout en amenant à penser que cette situation trouvera une répercussion plus tard dans l'intrigue.

I padroni della cittaMais en attendant, nous allons faire la connaissance de Tony, un homme de mains chargé de récupérer des fonds prêtés à différents individus par son patron, Luigi, qui régnera sur plusieurs salles de billard et autres tripots clandestins minables. C'est ainsi que Fernando Di Leo s'arrangera pour d'entrée mettre en scène deux séquences de bagarres soutenues et violentes lorsque Tony ira recouvrer de l'argent d'abord auprès d'un homme rustre et bien plus costaud que lui dans une écurie pour une baston sévère qui verra Tony faire preuve d'une agilité à toute épreuve pour finalement mettre hors d'état de nuire son adversaire et plus tard ce seront trois hommes qui se mettront en travers de son chemin pour cette fois-ci un combat plus bref et moins prenant.

I padroni della cittaNous découvrirons également l'univers médiocre dans lequel évolue Tony, entre son patron qui ne lui confie que des "petites" affaires alors que Tony aimerait bien s'occuper de choses plus importantes afin de grandir dans l'organisation et ainsi devenir riche, alors qu'il sera plutôt la risée de ses collègues et notamment de Peppi, le bras droit de Luigi, le métrage laissant Tony aller et venir entre une salle de billards qui sert de quartier général à Luigi et une salle de jeux clandestine où il passe ses soirées à jouer aux cartes. C'est là qu'il va faire la connaissance de Rick, homme de mains du dangereux Manzari (surnommé "Scarface" à cause d'une petite balafre causée par l'homme tué en introduction), qui voyant la tricherie d'une des personnes avec qui il joue aux cartes va se faire expulser de la salle, obligeant Manzari à venir en personne racheter l'honneur de son gang en venant jouer et perdre trois millions de lires qu'il va payer par chèque, sans oublier se faire tabasser Rick par ses hommes et de l'exclure de son organisation. Tony va alors s'occuper de Rick et le ramener chez lui.

I padroni della cittaCe chèque de trois millions de lires sera l'élément déclencheur de la guerre des gangs à venir puisque Luigi sera bien embêté avec cette somme qu'il n'osera pas aller réclamer à Manzari et Tony se proposera sur un coup de tête de s'en charger. Ce sera une idée ingénieuse de Rick qui permettra au duo de récupérer l'argent en se faisant passer avec l'aide d'un acteur pour des membres de la brigade financière de l'administration que les hommes de Manzari vont s'empresser d'acheter avec dix millions de lires (permettant ainsi au passage à Fernando Di leo de dénoncer la corruption généralisée de l’administration et du pouvoir italien de l’époque). Tony va se croire obligé en partant de faire savoir à Manzari qu'il l'a dupé en remettant le chèque de trois millions de lires au portier et surtout, il ne va rendre à Luigi que les trois millions, gardant le reste pour lui.

I padroni della cittaCette situation va mettre encore plus dans l'embarras Luigi qui va préférer se mettre au vert en attendant la vengeance de Manzari qui ne tardera pas à venir pour de nouvelles scènes de bagarres assez méchantes qui vont amener Peppi à savoir que Tony a détourné de l'argent et lancer une seconde partie qui après un coup de théâtre classique mais bien agencé va lancer Manzari et Peppi sur les traces de Tony, accompagné de Rick et de Napoli, un mafieux de l'ancienne génération qui leur sera de bon conseil, pour ainsi former un trio attachant et efficace dans la lutte contre leurs ennemis communs avec moult provocations avant ce final diablement efficace dans un abattoir désaffecté.

I padroni della cittaLe métrage pourra compter sur une intrigue efficace pour agencer de multiples situations chargées en action et en tension autour de ses protagonistes avec notamment ce Tony qui malgré son air son apparence pas vraiment redoutable sera un as de la bagarre et préférera même utiliser ses poings que des armes à feu pour obtenir ce qu'il veut, n'hésitant pas par exemple à ridiculiser Peppi lors d'un duel qui tournera à son avantage sous les yeux d'un Luigi intrigué et Fernando Di Leo nous gratifiera donc de plusieurs séquences musclées autour de ce thème avant de passer à une violence plus sèche et meurtrière dans la seconde partie du film lorsque Manzari va lancer ses hommes à la recherche de Tony sans aucun scrupule, entraînant quelques fusillades graphiques (notamment lors du final) mais qui laisseront aussi la place pour des situations plus souriantes causées par un Napoli adepte de la provocation directe et tandis que ce sera plutôt Rick qui fera le "sal" boulot en abattant les adversaire lorsque ce sera nécessaire.

I padroni della cittaEt malgré l'ambiance sordide de ces tripots mal famés et la mesquinerie de la plupart des protagonistes, le personnage central du film fera preuve d'une joie de vivre et d'une énergie communicative qui va permettre à l'intrigue de devenir quelque peu plus désinvolte et avec en plus l'humour apporté par ce Napoli également adepte des bons mots et de la provocation gentiment sarcastique, l'ensemble deviendra assez léger avec même un petit côté absurde qui ne sera pas pour déplaire pour ne redevenir grave que le temps d'une explication finale certes attendue mais pas forcément telle que nous le découvrirons à l'issue du métrage.

I padroni della cittaL'interprétation est convaincante, avec un Jack Palance toujours aussi impressionnant pour jouer un Manzari effroyable, tandis que Al Cliver viendra camper un Rick efficace et que Harry Baer sera un Tony souriant et attachant, laissant les habitués Edmund Purdom ou encore Vittorio Caprioli venir nous régaler de prestations savoureuses. La mise en scène de Fernando Di Leo est toujours aussi efficace pour faire parler la poudre ou agencer une action soutenue sur un rythme vif et dynamique, tout en donnant de l'ampleur à certaines séquences (le final notamment).

Donc, ce I padroni della citta sera un poliziottesco largement plaisant à suivre, certes pas aussi grave et impliquant que les classiques de son réalisateur et certainement moins méchant ou sadique avec cette légèreté régulièrement affichée mais cela n'empêchera pas le film de se montrer efficace et dynamique autour d'une intrigue en béton !

I padroni della cittaLe DVD de zone 2 italien édité par Raro Video avancera une image nette et sans défauts visibles autres que quelques petits traces d'origine vraiment pas gênantes, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale dynamique et adaptée, le métrage étant ici proposé dans sa version italienne sous-titrée en anglais et dans sa version anglaise.
En bonus, outre la filmographie du réalisateur, on pourra suivre un sympathique documentaire (sous-titré en anglais) revenant sur le film en faisant notamment intervenir certains acteurs et des membres du staff technique engagé.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce "poliziottesco" largement plaisant, le DVD de zone 2 italien est disponible ici ou commandable !

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