26.03.10

07:25:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Sick girl

Petit film indépendant, ce Sick girl honorera largement son titre pour nous dresser le portrait d'une demoiselle torturée intérieurement et qui va extérioriser ses tourments de manière foncièrement graphique et provocatrice, mais hélas le métrage aura régulièrement trop tendance à s'attarder sur la façade de normalité de son personnage principal qui viendra empiéter sur une férocité certaine.
Le script va suivre les péripéties d'une demoiselle obligée d'élever son petit frère après la mort de ses parents et le départ de son aîné par la guerre en Irak, mais derrière une certaine gentillesse apparente, la jeune femme va cacher un côté sombre sanglant et destructeur.

Sick girlL'entame du métrage se montrera largement prometteuse en laissant une demoiselle, Izzy, vêtue d'un short et d'un débardeur crasseux, monter à bord d'un bus où elle va être la risée de deux étudiantes tout en étant regardée de travers par les autres passagers, dont une nonne, tandis que nous apprendrons bientôt que les deux étudiantes jouent à un jeu stupide avec le petit ami de l'une d'elles suivant le bus dans sa voiture où il est accompagné par un ventripotent camarade. Mais heureusement, cette situation va vite dégénérer, Izzy s'attaquant d'abord à la nonne qui va être rouée de coups avant de se faire uriner dessus, les deux suiveurs du bus faisant juste après les frais d'une rencontre avec Izzy, l'un d'eux finissant égorgé. Et enfin, les deux étudiantes seront pourchassées à travers champ pour voir la plus fragile être aspergée d'essence, le réalisateur nous laissant deviner son triste sort.

Sick girlCette introduction sera ouvertement provocatrice en faisant d'une religieuse sa première victime désacralisée à coups d'urine et les plans gores qui vont suivre resteront du plus bel effet, tout en supportant une mise en scène prenante du réalisateur qui reviendra sur ces méfaits par de courts flash-backs. Et après avoir directement avancé le caractère violent de cette jeune femme d'apparence pourtant guère redoutable, l'intrigue va s'attacher à nous ancrer dans la vie quotidienne d'Izzy et de son petit frère Kevin, vivant seuls depuis la mort de leurs parents et ce qui sera considéré comme un abandon pour Izzy de son grand frère Tommy parti rejoindre les Marines en Irak.

Sick girlLe métrage reviendra notamment, toujours à l'aide de flash-backs, sur la relation ambiguë vécue entre Izzy et Tommy, celle-ci étant manifestement amoureuse de son frère au point de se considérer comme étant un couple avec lui éduquant leur "fils" Kevin. L'auteur insistera logiquement sur le désarroi causé par le départ de Tommy, d'autant plus que ce dernier s'affichera devant Izzy avec sa petite amie. Mais si cet aspect de la mise en place de l'intrigue restera intéressant et quelque peu déviant dans ses propos, le reste ne suivra pas forcément, notamment en mettant en scène Barney, un biker énorme ami de la famille qui va aider Izzy en s'occupant de tâches ménagères et surtout en distrayant Kevin, tout en lui apprenant à se défendre contre ses camarades de classe le prenant régulièrement comme souffre-douleur.

Sick girlL'élément déclencheur de la folie meurtrière d'Izzy viendra justement de l'école où trois crétins auront eu la bonne idée de voler un rat mascotte de leur classe, au grand désarroi de leur professeur, Mr Putski, et de l'affamer dans sa cage pour finalement attraper Kevin et le menacer de servir de repas à l'animal. Il faudra l'intervention d'Izzy pour mettre en fuite les trois garnements, mais elle ne va pas en rester là puisqu'elle va leur donner une leçon fatale pour leur prouver en suivant sa propre morale que s'il est facile de s'attaquer à plus petit que soi, il faut aussi savoir s'attaquer à plus fort que soi. Cela se traduira par la mort de deux d'entre eux Izzy obligeant sous la menace le troisième à tuer ses petits camarades avant de rejoindre la grange familiale où elle séquestre déjà la seconde étudiante de l'introduction et son petit ami.

Sick girlLes allers-retours dans la grange constitueront les passages les plus marquants et saignants du film en multipliant les scènes chocs à base de castration, de coups de hache dans la tête, quand ce ne sera pas la demoiselle qui sera violée à mort par le membre coupé de son ami enfoncé sur une tige métallique. Ces séquences seront ouvertement graphiques, volontaires et assez sauvages pour parfaitement mettre en avant la folie furieuse et destructrice d'Izzy, perdue intérieurement depuis le départ de Tommy, pour aboutir à un final sévère, dramatique et nihiliste troublant et bien méchant qui réduira en cendres les espoirs d'Izzy tout en montrant sous un autre jour les origines de sa détresse fatale.

Sick girlMais hélas, pour contrebalancer cet aspect du métrage, tout en lui donnant du coup quand même plus d'impact, l'intrigue va se sentir obligée de suivre Izzy, Kevin et Barney dans des situations plus que communes et sans réel intérêt, même si ces longueurs seront parfois sauvées par une chute surprenante et caustique (l'ouverture des cadeaux de Noël, par ailleurs bien trop longue), pour au final n'apporter que peu de choses au propos d'ensemble du film et au contraire réduire son rythme et laisser des pointes d'ennui se faire sentir par moments, les déambulations de ce biker accompagné par Kevin n'ayant franchement rien de passionnant. Et lorsque le réalisateur cherchera à faire monter un quelconque suspense, ce sera pour rester basique et même téléphoné de manière à annihiler ces tentatives bien trop faciles.

Sick girlMais pour autant, pour peu que le spectateur arrive à se prendre d'intérêt pour le personnage central et en apprécier l'humour sous-entendu par les dialogues le métrage arrivera à faire régulièrement mouche par ces débordements d'une violence libératrice pour Izzy mais dévastatrice pour ces victimes qui cherchera à choquer par son caractère sexuellement déviant et contrastant furieusement avec l'aspect presque naïf de ce petit bout de femme à la perversité bien dissimulée sous son masque de normalité, qui volera littéralement en éclats lors d'un dernier acte également jusqu'auboutisme et symbolisant bien le volonté du réalisateur de s'attaquer aux derniers tabous, entre cette nonne malmenée et ces morts graphiques d'enfants.

Sick girlL'interprétation sera partagée, car si Leslie Andrews incarnera une Izzy débordante de naturel et même parfois attachante malgré ses travers, les enfants auront du mal à paraître toujours crédibles et le petit caméo de Stephen Geoffreys interprétant Mr Putski n'y changera rien. La mise en scène du réalisateur 'dont c'est le premier long métrage) est solide et adaptée pour s'immiscer de manière intimiste dans la vie de ses protagonistes tout en laissant une énergie s'emparer de l'ensemble lors des scènes violentes et sanglantes. Les effets spéciaux sont globalement probants pour assurer les plans saignants du métrage de façon graphique et gore.

Donc, ce Sick girl, tout en étant prometteur pour son jeune auteur provocateur, laissera une impression presque mitigée à cause de longueurs disgracieuses qui viendront certes renforcer l'impact de temps forts bien méchants mais qui resteront peu passionnants !

Sick girlLe DVD de zone 0 édité par Synapse Films avancera une image nette et sans défaut, tandis que la bande-son sera adaptée, dynamique pour accompagner de manière efficace les différences parties du film.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un petit reportage laissant l'actrice principale nous faire partager sa collection de photos la mettant en scène dans des morts aussi factices qu'insolites, un bêtisier souriant, tout comme un petit sketch valant le détour aussi sarcastique qu'irrévérencieux avançant Izzy dans un cinéma pour une mise en garde contre l'utilisation des téléphones portables et la présence de bébés dans les cinémas, une interview de Stephen Geoffreys qui reviendra sur sa courte participation au métrage pour ainsi avancer son amour pour le genre, laissant la bande-annonce et le teaser du film clore ces bonus qui prolongeront de manière intéressante la vision du métrage.

Pour ceux qui voudraient découvrir cette "sick girl" bien méchante, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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