25.03.10

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Slaughtered vomit dolls

Œuvre aussi extrémiste que définitivement hors-norme, ce Slaughtered vomit dolls constituera une expérience à part pour tout cinéphile qui oserait se lancer dans cette aventure qui pourra ennuyer, dégoûter, révolter ou tout simplement fasciner par le contexte de réalité se cachant derrière les artifices utilisés pour suivre la déchéance fatale du "personnage" principal du film.
Le "script" va donc suivre la descente aux enfers d'une jeune femme souillée par la vie et ayant conclu un pacte avec Satan.

Slaughtered vomit dollsD'entrée, le métrage va surprendre en avançant une petite gamine filmée et que nous verrons parler et chanter à travers un écran de télévision, avant que le réalisateur Lucifer Valentine ne commence à multiplier les plans épileptiques revenant régulièrement aussi bien sur cette télévision que sur une jeune femme endormie et cauchemardant et sur des très courts plans violents de femmes battues pour un capharnaüm de scènes recomposées, découpées, hachées et récurrentes qui par la suite vont peu à peu dévoiler le passé de cette personne Angela, violée par un prêtre, forcée de fuir le domicile familial (non sans avoir auparavant brûlé l'église locale) pour se retrouver à la rue et finir comme strip-teaseuse et comme prostituée.

Slaughtered vomit dollsCe sera de la voix déformée d'Angela que nous tiendrons ces informations, uniquement relayées par des séquences de strip-tease régulières et largement osées (vive le nu intégral !), tandis que par sa bouche nous apprendrons aussi qu'elle a conclu un pacte avec le Diable. Mais pour autant, le film ne versera jamais dans un satanisme primaire ou folklorique puisque ici aucune croix renversée ou autre pentagramme ne viendra orner les décors minimalistes utilisés pour filmer la dérive mentale et physique de cette jeune femme dont nous découvrirons également au cours de ces plans de déshabillage les bleus et autres traces de coups criantes de vérité.

Slaughtered vomit dollsLa structure narrative tenue qui pourra se détecter au milieu de cette avalanche de plans très courts suivra ainsi de manière complètement désordonnée et non linéaire la déchéance morale de cette jeune femme, dont l'aspect physique se transformera et se marquera au fur et à mesure des événements pour laisser un final sans appel venir clore les débats et mettre fin à ses souffrances clairement ressenties au fil des courts monologues exprimés ici ou là et revenant eux aussi plusieurs fois à l'intérieur du métrage. C'est ainsi que cette demoiselle pourra apparaître alternativement comme fortement attirante, quelque peu rebutante ou carrément répugnante lors des séquences vomitives explicites la mettant en œuvre, puisque ce ne sera pas la seule personne à venir vomir pour le film.

Slaughtered vomit dollsEn effet, parallèlement à la destinée chaotique de cette demoiselle, le métrage va laisser un assassin mystérieux se défouler sur ses victimes pour des scènes cherchant à se donner une apparence de "snuff movies" qui seront-elles aussi avancées par de très courts plans, pour ainsi verser dans un gore franc et frontal qui laissera le tueur arracher les yeux d'une de ses proie, tandis qu'une autre aura le visage scalpé, laissant une musicienne avoir un bras sectionné et enfin, en gardant le pire pour la fin, un homme aura le crâne découpé pour laisser son meurtrier venir manger son cerveau pour tout de suite le revomir à l'intérieur même de la boîte crânienne. Mais ce ne sera pas la seule séquence avançant des plans vomitifs, puisque, outre Angela, d'autres personnages viendront rendre différentes substances et aliments, le summum étant atteint par cet homme qui vomira directement dans une chope de bière pour ensuite en boire le contenu. Spécial !

Slaughtered vomit dollsAlors bien entendu, on pourra toujours se poser la question sur la volonté de Lucifer Valentine, lui-même sataniste et attiré sexuellement par le vomi, et sur l'intérêt de la chose qui ne manquera pas de désorienté le spectateur non aguerri à un certain cinéma underground et expérimental (le métrage pouvant en effet parfois être rapproché d'un Snuff 102 ou d'un Subconscious cruelty), si ce n'est de proposer une alternative "autre" et complètement différente au cinéma horrifique traditionnel, en déstructurant le récit et en abusant d'effets optiques pour pouvoir espérer envoûter le spectateur qui risquera pourtant d'être lassé par ces effets récurrents et ces passages ressortis à l'intérieur du film plusieurs fois.

Slaughtered vomit dollsMais on ne pourra nier un dépaysement total qui fera du film une expérience définitivement à part aussi bien par son agencement, que par son sujet très graphique et traité de manière évidemment volontaire dans un désir de choquer et de provoquer le spectateur, mais au final, passées ces scènes de régurgitation non truquées qui pourront certes remuer les plus fragiles, ce seront bien ces passages sanglantes qui interpelleront et plus encore, pour peu de réussir à suivre la destinée d'Angela, on ne pourra qu'être ému et attristé par le sort s'acharnant sur elle sans relâche, la poussant dans ses derniers retranchements et favorisant sa fuite en avant dans les substances illicites, avec notamment ces marques physiques venant anéantir ce charme pourtant si naturel et plaisant.

Slaughtered vomit dollsL'interprétation est largement probante, portée par Ameara LaVey qui jouera avec un naturel saisissant amenant même à se questionner sur la véracité de certaines blessures et comportements, tandis que la mise en scène du réalisateur sera foncièrement expérimentale, usant de zooms, d'effets stroboscopiques et autres pour accompagner ces plans très brefs. Les effets spéciaux seront souvent réussis pour agencer un gore franc et très graphique mais la réalisation viendra quand même nuire à la bonne lisibilité de ces passages ouvertement sanglants.

Donc, ce Slaughtered vomit dolls constituera une expérience aberrante, incroyable et parfois dérangeante qui se vit au lieu de simplement se regarder, mais avec des yeux plus qu'avertis !

Slaughtered vomit dollsLe DVD de zone 1 édité par unearthed Film avancera une image dans la mesure du possible nette, tandis que la bande-son sera efficace, avec une partition musicale très (trop ?) présente pour un mélange métal bruyant, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise sans aucun sous-titres.
Pour compléter la vision du film, on pourra suivre trois petits documentaires revenant sur le personnage d'Angela et son interprète avec notamment une séquence douloureuse et un making-of, une conséquente galerie de photos du film, une introduction au genre du "vomit gore" pour un texte écrit lu par le réalisateur, ainsi que les teasers et les bandes-annonces du film et de sa suite, le bien nommé reGOREgitated sacrifice.

Pour ceux qui oseraient vouloir tenter l'expérience, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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