Archives pour: Janvier 2014

31.01.14

06:40:38, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo200

Synopsis :

Deux lycéens décident de sécher les cours et se retrouvent dans un hôpital voisin désaffecté. Ils font sur place une macabre découverte : le corps dénudé d'une jeune femme enchaînée à une table et recouverte de plastique.

Mon avis :

Ayant été agréablement surpris par le court métrage "D Is for Dogfight", un des segments de "The ABC's of Death", je me suis intéressé à ce que Marcel Sarmiento avait pu faire auparavant et c'est bien entendu son "Dead Girl" qui a attiré toute mon attention. Allez savoir pourquoi ? "Toi, moi... et mon chien" a l’air pourtant très bien aussi, dans son domaine ! Le réalisateur semble en tous cas être fasciné par les chiens...

Mais revenons à "Dead Girl" ! Malgré le fait que le film ait été vu au festival de Gérardmer en 2009, il reste à ce jour toujours inédit en DVD en France et pourtant ce film d'horreur assez original, mériterait amplement une sortie chez nous, car il est nettement plus intéressant que bon nombre de films que l'on voit débarquer régulièrement.

Marcel Sarmiento a réalisé ce film en compagnie de Gadi Harel ("Operation Midnight Climax"), jeune réalisateur ayant fait ses armes sur "Terror Firmer" de la firme Troma, d'après un scénario très sombre de Trent Haaga ("Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV") que Harel avait apparemment connu justement sur le tournage de "Terror Firmer". Très sombre, car le film parle d'adolescents qui vont trouver dans un hôpital psychiatrique abandonné, une jeune femme nue, attachée à une table, semblant décédée, mais qui va s’avérer être en fait une morte vivante et que les ados vont transformer en leur esclave sexuelle, la violant à maintes et maintes reprises...

Un univers donc très éloigné des films de la firme de Lloyd Kaufman, car un sujet bien sordide ici traité de façon très sérieuse (Comment en aurait-il pu être autrement d'ailleurs?) et cela malgré de petites touches d'humour assez bien vues et ne désamorçant à aucun moment l'ambiance poisseuse et malsaine du long métrage. Le film traite de la déviance d’une certaine jeunesse, de son désir de découverte de la sexualité à n’importe quel prix, sans qu’à aucun moment elle se demande si ce qu’elle fait est bien ou mal... Rien ne compte chez ces ados en dehors d’assouvir leurs propres pulsions sexuelles ! La Femme a rarement été traitée comme un objet autant qu’ici.

C’est évidemment abject, mais en même temps, ils se le permettent car la femme en question est un zombie. Mais cela pose tout de même la question de quelles seraient leurs réactions, si cette femme était humaine et si c’était un viol ? Probablement qu’à l’abri des regards et en l’absence de lois, ils réagiraient de même... D’ailleurs, il suffit de voir comment cela se passe en tant de guerre ou de dictature, la nature humaine se révèle et bon nombre d’êtres dits humains s’avèrent être de véritables bêtes lorsqu’il n’ y a plus de sanctions pour les arrêter !

Le film n’est évidemment pas destiné à un public non averti, c’est franchement glauque, mais finalement on ne voit pas grand-chose et on a même l’impression que les deux réalisateurs se sont autocensurés, d’ailleurs cette version director’s cut ne va pas aussi loin que prévu comme l’attestent certaines photos de production où l’on peut apercevoir le faux sexe d’un des adolescents qui se le fera mordre méchamment par la femme zombie ; une scène bien présente dans le métrage, mais filmée hors-champ, alors que la prothèse avait été créée...

Malgré cela, le film est suffisamment gratiné comme ça et il est possible que les deux cinéastes aient simplement voulu rester dans un film relativement sérieux, sans tomber dans le Grand Guignol. Relativement sérieux, car à côté de ça, il y a tout de même quelques scènes assez amusantes comme par exemple celle où deux des ados se font prendre une raclée par une jeune femme qu’ils souhaitent kidnapper... Excellent!

Noah Segan ("Cabin Fever 2: Spring Fever", "Looper") qui interprète JT, est vraiment convaincant et même presque flippant par moments, quant à Shiloh Fernandez ("Cadillac Records", "Le chaperon rouge", "Evil Dead"), qui joue Rickie, le héros du film, il incarne un ado plutôt romantique et finalement assez fleur bleue ; un jeune homme qui n'a que le désir d'une romance avec une jolie fille du lycée, qui évidemment sort avec le sportif costaud et beauf du bahut! Un peu cliché et très américain tout de même... Mais "Dead Girl" est aussi un film de teenagers par moments, filmé un peu dans le genre des films indépendants à la Larry Clark.

Jenny Spain ("American Girls") qui joue la morte vivante est évidemment assez jolie, même si au cour du film, elle le sera de moins en moins, vu ce qu'elle va subir. Elle n'a bien évidemment rien à dire, mais son interprétation est toutefois assez bluffante. Même si le film tarde quelque peu à se mettre en place, il est plutôt bien fichu, avec une photographie soignée et des effets de maquillage convaincants.

Par contre, n’attendez pas de réelles réponses à vos questions, vous n’en aurez pas ! Seul gros regret en fait, une conclusion un peu facile et contraire quelque part avec le côté dramatique du film qui aurait pu le rapprocher d’un film comme "The Girl Next Door" et le cantonnant ainsi plus dans son côté horrifique et donc plus limité...

Malgré cela, "Dead Girl" est un film à voir, mais à réserver tout de même à un public par contre averti et amateur de films bien glauques...

"Dead Girl" est sorti en DVD et même en Blu-ray (USA seulement !) dans différents pays comme les États-Unis, le Canada, l’Angleterre, l’Australie ou encore la Suède et le Danemark, mais pour nous autres francophones, il faudra se tourner vers l’édition zone 1 canadienne, qui contient un doublage français non accentué.

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29.01.14

06:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo001fg

Synopsis :

Pierreffite-sur-Seine, 1980.

Brahim, 10 ans, habite avec sa famille dans l'usine de construction de grues dont son père, d'origine marocaine, est le gardien. les films à la télé, la cour de l'usine, celle de l'école, les potes, constituent son univers. Un royaume apparemment aussi immuable que la vieille grue qui nourrit son imaginaire jusque dans ses rêves, la nuit. C'est une période pleine de nouveautés pour le jeune Brahim. Il se lie d'amitié avec Salvador, qui lui raconte son Chili, Pinochet, son père disparu. Il découvre aussi la photographie, sa nouvelle passion, grâce à un vieil Instamatic Kodak.

Mais à l'usine, on annonce un délocalisation du site dans le sud de la France. L'usine ferme, la famille doit emménager ailleurs...

Mon avis :

Après avoir réalisé plusieurs courts métrages documentaires et de fiction, le réalisateur franco-marocain Brahim Fritah, se lance dans la réalisation d'un long métrage autobiographique à petit budget, faute de financement suffisant lui permettant de mettre en chantier un autre projet plus ambitieux...

Dans "Chroniques d'une cour de récré", Brahim Fritah met en scène ses souvenirs de jeunesse passée dans une usine de Pierrefitte-sur-Seine, une usine dont son père immigré était le gardien. La cour de récré ne sera pas celle de l'école que le jeune garçon fréquentait, mais bien la cour de l'usine où il vivait.

Le cinéaste nous livre un film touchant, frais comme on n'a pas souvent l'occasion de voir, aidé par une mise en scène inspirée et originale. On retrouve évidemment le style du réalisateur avec notamment l'utilisation à plusieurs moments de photos comme il l'avait déjà fait dans son court hyper touchant "La femme seule", où il donnait la parole à Akosse Legba, une africaine devenue une esclave moderne en France ; chez nous et de nos jours...

Mais revenons à "Chroniques d'une cour de récré", Brahim est magnifiquement interprété par le très attachant Yanis Bahloul, qui joue avec beaucoup de naturel. Espérons que ce jeune garçon aura l'occasion de continuer à faire du cinéma, car il a vraiment beaucoup de talent!

Il est ici accompagné du non moins talentueux Rocco Campochiaro dans le rôle de Salvador, un garçon d'origine chilienne avec qui il va se lier d’amitié. Pourtant au départ, les relations étaient assez tendues entre les deux retardataires de l'école, mais les punitions ensemble finiront par les rapprocher...

Dans le rôle du père, on retrouve Mostefa Djadjam ("Nuit de chien", "Munich", "L'équilibre de la terreur"), qui avait déjà joué pour le cinéaste dans "Le train" ; il y interprète avec beaucoup de justesse un homme humble et respecté de tout le monde.

Dans le rôle de Moustache, son ami ouvrier, Vincent Rottiers ("Narco", "L'ennemi intime", "À l'origine", "Renoir") est également parfait, de même que Philippe Rebbot ("Monsieur l'abbé", "Tous les soleils", "Mariage à Mendoza") dans celui du directeur d'école.

Le réalisateur nous dépeint avec ses chroniques une banlieue bien loin de ce que l'on peut connaître actuellement, où il faisait bon vivre et où les gens étaient solidaires. Une autre époque! D'ailleurs, celle qui est décrite ici, c'est plutôt celle de la fin des années 70 et non des années 80.

L’histoire se passe en 1980, comme si le cinéaste avait voulu montrer la fin d'une période et le début d'une autre à l'image du film où la famille du jeune Brahim va être contrainte de déménager suite à la délocalisation de l'usine. Il décrit en tous cas magnifiquement cette période et évidemment les quarantenaires ne pourront qu'être touchés par ce témoignage.

Brahim Fritah ne se contente pas par contre de nous livrer une simple autobiographie, il nous livre également sa vision d'enfant avec notamment quelques passages oniriques où il nous fait part de ses angoisses d'enfants, ce qui donnera lieu à de très belles scènes.

Quel beau voyage dans le temps ! Les décors, les costumes, les coupes de cheveux, tout nous ramène plus 30 ans en arrière ; les punitions totalement impossibles de nos jours, la découverte des premiers films en 3D à la télé... Ah, que de souvenirs ! Et évidemment nos premiers émois amoureux...

Pour un premier long, franchement c'est une réussite! Quelle très jolie surprise! Merci monsieur Fritah !

"Chroniques d'une cour de récré" est sorti le 5 novembre 2013 chez Jour2fête dans une très belle DVD collector double DVD digipack. Le film est présenté au format 1.85, 16/9ème avec pistes françaises Dolby Digital 2.0 et 5.1. Les bonus se composent d'une interview du réalisateur Brahim Fritah de 12 minutes et de la bande annonce sur le premier DVD et de 4 court-métrages de Brahim Fritah : "La femme seule" (2004, 23’) ; "Le train" (2005, 17’) ; "Le tableau" (2008, 45’) ; "Une si belle inquiétude" (2011, 12’) sur le second DVD.

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28.01.14

07:00:04, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo200


Synopsis :

Alors que les zombies ont envahi San Francisco, un groupe de survivants décide de trouver refuge sur l’île d’Alcatraz. Mais le répit sera de courte durée. Quand les morts-vivants atteignent l’île, le groupe est contraint de rejoindre le continent déjà infesté, avec pour seul objectif : la survie !


Mon avis :

Un film de zombies signé par The Asylum studios avec en têtes d'affiches Mariel Hemingway ("Manhattan", "Meurtre à Hollywood", "Bad Moon", "Harry dans tous ses états") et Danny Trejo ("Desperado", "Une nuit en enfer", "Planète terreur", "Halloween", "Machete"), voilà qui s'annonce comme étant un bon petit nanar...


Eh bien ma foi, la première scène va me donner raison, puisque "Rise of the zombies" débute par un beau canardage de zombies, se concluant par un accident de voiture bidonnant où celle-ci fait des tonneaux sur Lombard Street, la célèbre rue la plus sinueuse de San Francisco. Du pur bonheur!


Ce téléfilm de Nick Lyon ("Punk Love", "Species: The Awakening", "Zombie Apocalypse") va s'avérer être plutôt généreux, pas si mal fichu, avec des zombies convaincants, des idées bien barrées et des effets pas trop mal faits, même si certains feront un peu cheap, cela contribuera à donner un côté assez fun au film. On passera sur le scénario qui tient sur un ticket de métro et qui est hyper classique, pour s'attarder sur les points forts du film.


Le principal point fort sera évidemment les zombies dont certains ont vraiment belle allure et resteront très probablement marqués dans les mémoires. Chapeau les maquilleurs! Deuxième point fort, les scènes d'action sont nombreuses et pas si mal branlées que ça. Enfin, troisième point, des idées bien barrées comme on les aime, avec notamment un bel éclatage de bébé à coups de talons!!!


Alors c'est sûr, les acteurs sont dans l'ensemble des acteurs de seconde zone, Danny Trejo meurt au bout d'une demi-heure et semble avoir fait ce film que pour des raisons alimentaires, comme ce fût très certainement le cas pour de nombreux films qu'il fait dans sa carrière, comme par exemple "Necessary Evil" ou "La Balade de Crazy Joe", Mariel Hemingway n'est plus une première jeunesse, quand au reste du casting, on remarquera essentiellement la présence de quelques têtes assez connues comme celles de Ethan Suplee ("American History X", "L'effet papillon", "The Fountain"), LeVar Burton ("Le chasseur", "Star trek: Générations", "Ali") et Chad Lindberg ("Fast and Furious", "Push", "I Spit on Your Grave"). Pas de quoi s’extasier donc, mais pas si mal finalement pour ce type de films.


Naturellement les personnages ne sont pas très fins et le scénario regorge en plus d’invraisemblances, mais malgré tout, c'est quand même assez sympa de voir des zombies escalader le Golden Gate Bridge ou un type se couper un bon bout de barbaque pour nourrir sa fille devenue zombie...


On regrettera en revanche que Zylo ne nous propose le film que dans son doublage français... Même si ce n'est pas gravissime pour une telle production, on aurait bien aimé tout de même pouvoir la voir dans sa version originale!


"Rise of the zombies" nous offre tout ce qu'on était en droit d'attendre de lui et vous permettra de passer une bonne soirée entre potes! Bières et pizzas fortement conseillées!


"Rise of the zombies" est sorti le 17 septembre 2013 chez Zylo en DVD et Blu-ray. Le DVD est au format 1.78 16/9ème compatible 4/3 avec une unique piste française Dolby Digital 5.1. Le Blu-ray est lui au format 1.78, avec une résolution de 1920 x 1080p et contient également une unique piste française Dolby digital 5.1.


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27.01.14

19:16:48, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo001fg


Synopsis :

Simon est la bête noire de son régiment, ne se soumettant à l'autorité de personne. Ses supérieurs décident de l'envoyer au bagne après qu'il tente de déserter...


Mon avis :

Si certains regretteront que "Le Prix du Danger" ne soit pas vendu pour le moment à l'unité, peut-être remercieront-ils l'éditeur Tamasa de les avoir poussé à découvrir deux autres œuvres plus méconnues d'Yves Boisset, "R.A.S." d'une part et "Allons z'enfants" d'autre part...


En effet, "Allons z'enfants" n'est pas forcément le film le plus connu d'Yves Boisset ("Coplan sauve sa peau", "Le Juge Fayard dit le shériff", "Le prix du danger", "Canicule"), mais c'est pourtant son film préféré et celui dont il dit que c'est son plus personnel.


Cette adaptation d’un roman d'Yves Gibeau est un film profondément antimilitariste tout comme l'est le réalisateur. Le film fût réalisé en 1980, mais non sans difficulté, notamment à cause des institutions militaires de l'époque, qui feront tout pour que le metteur en scène ne puisse pas tourner son film, l'empêchant par exemple de tourner dans des casernes même désaffectées ou même dans d'anciennes réhabilitées, mais également en lui bloquant l'accès au matériel militaire se trouvant dans les surplus, faisant pour cela pression sur les commerçants qui en vendaient...


Mais bien décidé à faire tout de même son film, Yves Boisset se débrouilla pour obtenir le matériel nécessaire grâce notamment à des collectionneurs privés et réussira à tourner dans d'anciennes casernes tout juste cédées à la ville de Chambéry grâce à la complicité du maire de l'époque.


"Allons z'enfants", c’est l’histoire de Simon Chalumot, magnifiquement interprété par Lucas Belvaux ("La Femme publique", "Poulet au vinaigre", "Joyeux Noël") dont c’était ici le premier rôle au cinéma, un jeune garçon antimilitariste, forcé par son père, un ancien adjudant joué par Jean Carmet ("Dupont Lajoie", "René la Canne", "Buffet froid", "Canicule"), de rentrer dans les enfants de troupe. Cette institution militaire, auquel il va violemment s’opposer, va alors tout faire pour qu'il plie, le poussant même au suicide...


Yves Boisset signe ici un film dur et poignant, mais jamais larmoyant. Au contraire, le film révolte, scandalise devant un tel acharnement, d’autant plus que le jeune Chalumot n’est pas un pleutre, mais un garçon courageux qui va au bout de ses convictions. D’ailleurs, après le refus systématique, Chalumot démontrera à sa hiérarchie qu’il peut aussi bien faire, être un bon élève, afin de démontrer que ce n’est pas par lâcheté qu’il ne veut pas tenir une arme. Et puis, c’est un jeune homme attachant, passionné de littérature et de cinéma, voulant devenir metteur en scène plus tard, un jeune homme pour lequel on va forcément éprouver de l’empathie.


Il faut dire que même si on n’a pas les mêmes convictions, il sera dans tous les cas difficile d’approuver les méthodes de son père ou de certains de ses supérieurs comme le sergent Billotet , joué par un Jean-François Stévenin ("Notre histoire", "36 Fillette", "Le Pacte des loups", "La Chambre des morts") dont les sanctions sont absolument scandaleuses (Il ira même jusqu’à lui foutre une dérouillée à l’abri des regards !) ou encore le Capitaine Maryla, joué par un Jean-Claude Dreyfus ("Le Prix du danger", "Rue barbare", "Delicatessen", "Deux Frères"), assez génial dans son interprétation.


C’est un film qui marque et qu’on n’oublie pas, notamment pour sa fin, qui nous achève lorsque les convictions du jeune homme sont une fois de plus bafouées et cela jusque dans sa tombe...


Même si la sortie des trois films à l’unité est prévue par l’éditeur, ne vous cantonnez pas au "Prix du Danger", car les deux films d’Yves Boisset inclus dans ce coffret valent vraiment qu’on s’y attarde et en particulier ce "Allons z'enfants" véritablement bouleversant !


"Allons z'enfants" est sorti le 19 novembre 2013 chez Tamasa Distribution au sein d’un coffret réunissant 3 films d’Yves Boisset. Ce coffret comporte en effet également les films "RAS" et "Le Prix du Danger". Le film est présenté au format respecté 1.66 16/9ème et piste française Dolby Digital 2.0 mono. Au niveau des bonus, cette édition contient un entretien avec le réalisateur de 22 minutes, un de Lucas Belvaux d'une durée de 28 minutes et un portrait d'Yves Gibeau de 15 minutes.


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24.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo200


Présentation :

Vingt-six réalisateurs, vingt-six courts-métrages, vingt-six façons différentes de mourir.

Une par lettre de l’alphabet. Une ultime anthologie de l’horreur !

Inspiré des livres éducatifs pour enfants, "The ABCs of Death" est peut-être le film d’anthologie le plus ambitieux jamais réalisé, avec des productions issues de 15 pays, et composé de segments réalisés par 26 espoirs internationaux du film de genre actuel. Chacun s’est vu attribué une lettre de l’alphabet, avec ensuite la liberté de choisir un mot à illustrer avec une manière de mourir.

Provoquant, choquant, drôle, "The ABCs of Death" est la vision définitive de la diversité du genre horrifique actuel.


Mon avis :

26 réalisateurs de cinéma de genre réalisent 26 courts métrages sur le thème de la mort, chacun se chargeant d'une lettre de l'alphabet... Voilà une idée, ma foi, plutôt séduisante!


"The ABCs of Death" démarre merveilleusement bien avec des flots de sang qui envahissent l'écran emportant avec eux les lettres d’un jeu pour enfants lors du très beau générique d’ouverture... Je suis aux anges! Malheureusement ma joie va être de courte durée, car les courts métrages qui vont s'enchaîner ensuite vont être de qualité très inégales. Il y a du bon, du moins bon, mais également de l'inutile...


L'originalité du projet sera surtout de réussir à réunir des metteurs en scène d'origine très diverses et d'univers assez variés. Malheureusement certains semblent un peu hors sujet et vont même jusqu'à rajouter un lien avec la mort qui paraît parfois sorti de nulle part.


Parmi les meilleurs courts, il y aura le segment de Nacho Vigalondo ("Timecrimes", "Extraterrestre") qui ouvre les hostilités avec la lettre A pour Apocalypse, celui de Timo Tjahjanto ("Macabre", "V/H/S/2", "Killers") pour la lettre L, qui va assez loin niveau transgression, celui de Marcel Sarmiento ("Toi, moi... et mon chien", "Deadgirl") esthétiquement superbe et bien méchant et surtout celui de Xavier Gens ("Frontière(s)", "Hitman", "The Divide") pour la lettre X, qui signe ici une belle critique de notre société, esclave de l’image des canons de beauté que nous impose le monde de la mode.


Certains réalisateurs se font aussi remarquer par leurs délires visuels, leur audace ou leur outrance comme Yoshihiro Nishimura ("Tokyo Gore Police", "Vampire Girl vs Frankenstein Girl", "Mutant Girls Squad", "Helldriver"), Jason Eisener ("Hobo with a Shotgun", "V/H/S/2"), Srdjan Spasojevic ("A Serbian Film") ou encore Hélène Cattet et Bruno Forzani ("Amer") qui signent un court visuellement splendide et finalement assez proche de ce qu'ils feront ensuite dans "L'étrange couleur des larmes de ton corps".


Le segment de Ben Wheatley ("Kill List", "Touristes", "A field in England") au style parfaitement reconnaissable, est plutôt pas mal également, celui de Jake West ("Evil Aliens", "Pumpkinhead - Les condamnés", "Doghouse") aussi, en revanche celui de Ti West ("The Roost", "The House of the Devil", "The Innkeepers") tient véritablement du foutage de gueule... Le réalisateur américain semble vraiment ne pas avoir joué le jeu et aurait mieux fait de s'abstenir plutôt que de nous pondre une merde pareille!


Autre déception, le segment du pourtant excellent Andrew Traucki ("Black Water", "The Reef", "The Jungle"), qui n'a vraiment pas beaucoup d'intérêt et semble avoir été franchement bâclé. Noboru Iguchi ("The Machine Girl", "Robogeisha", "Karate-Robo Zaborgar", "Dead Sushi") est égal à lui-même, avec un court à l'humour japonais très pipi/caca, mais visuellement toujours intéressant et bien évidemment complètement délirant.


Angela Bettis ("Roman"), l'actrice culte de "May" et "The Woman", déçoit par contre, même si on ne savait pas trop ce qu'elle était capable de nous offrir en la matière... Les producteurs ont eu également l’idée assez originale de faire appel à quelques réalisateurs de films d’animations, pour un résultat certes assez mitigé, mais pas toujours inintéressant.


"The ABCs of Death" est au final une anthologie horrifique, certes assez décevante dans l’ensemble, mais souvent très extrême et certains courts méritent tout de même d’être vus !


"ABC of Death" est sorti en DVD le 16 octobre 2013 chez Luminor. Le film est présenté au format 1.78 16/9ème compatible 4/3 avec piste originale Dolby Digital 5.1. Les bonus se composent de deux bandes annonces et de différentes featurettes sur divers courts métrages du film.


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16.01.14

06:46:24, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

Par Flo200

Synopsis :

Fabrice Lombard n'a ni les moyens ni le physique pour attirer la gent féminine. A force d'essuyer des humiliations et de s'enfoncer dans la solitude, ses désirs meurtriers qui jusque-là n'étaient que de sombres fantasmes se transforment peu à peu en pulsions irrépressibles et Fabrice Lombard en bombe à retardement...

Mon avis :

Les commentaires sur le net ne sont dans l’ensemble pas très tendres envers "Frustré" de Jacques Vendôme. En cause, essentiellement une bande annonce assez maladroite... Pourtant les jugements sur "Frustré" paraissent souvent assez légers, car beaucoup semblent s'être arrêté à cette bande annonce pour donner leur avis...

Avec "Frustré", Jacques Vendôme signe là un film à tout petit budget, pas si mal foutu que ça, suivant le parcours d'un tueur en série. En effet, à la manière d'un "Henry : Portrait d'un serial killer" ou d'un "Tony", on suit le tueur dans son quotidien, avec les humiliations dont il est victime et ses frustrations qui vont l'amener à devenir ce tueur sadique et pervers qui va naître sous nos yeux.

Au départ on voit que Fabrice Lombard est un type effacé, mal dans sa peau, assez lâche et régulièrement sujet aux moqueries de ses collègues, tout particulièrement de la part de la gent féminine. Le réalisateur va alors faire en sorte qu’on éprouve un minimum d’empathie pour celui qui va peu à peu se transformer en tueur.

Une empathie toute relative, car on voit tout de suite que cet homme, vivant dans un petit appartement dont les murs sont recouverts de photos de femmes nues ou peu vêtues et assouvissant ses pulsions sexuelles avec un mannequin en latex, est un homme assez dérangé.

Le premier meurtre et viol nécrophile que le tueur va commettre, seront toutefois presque un accident, même s’il était tenté de passer auparavant à l’acte, la première victime ne sera pas celle qu’il avait prévu au départ. D’ailleurs, il va d’abord échouer dans plusieurs tentatives et ce premier crime va arriver car il va en quelque sorte se retrouver coincé après avoir suivi une proie potentielle. On sent alors que ce premier viol va le perturber au plus haut point, le tueur psychopathe allant ensuite jusqu’à reproduire celui-ci chez lui avec son mannequin.

Le deuxième meurtre sera en revanche beaucoup plus violent et malsain et cette fois, même si le côté sexuel sera toujours évidemment présent, on sent que c’est la violence de l’acte qui prend le dessus, le tueur arrachera d’ailleurs des murs de son appartement ses photos coquines pour les remplacer par des coupures de presse parlant de ses méfaits. Jacques Vendôme nous offre avec "Frustré" un véritable hommage au cinéma des années 80 et en particulier à "Maniac" de William Lustig qui semble avoir été l’influence principale du film.

La musique, quasi omniprésente dans le film, joue aussi un rôle important pour créer cette ambiance rétro, une ambiance souvent proche des thrillers français de l’époque. Le film tient la route grâce à l'interprétation assez étonnante de Christophe Cerdan, qui incarne ici de façon très convaincante le serial killer.

Malgré les faibles moyens dont semble avoir disposé le réalisateur, ce qui se ressent bien évidemment quelque peu, le film a tout de même une certaine allure grâce notamment à une photographie assez soignée et à quelques bonnes idées de mise en scène.

Le film n’est bien sûr pas exempt de défauts et de maladresses, mais globalement Jacques Vendôme, qui est ici producteur, réalisateur, chef opérateur, scénariste et compositeur, s’en sort plutôt bien et nous livre une œuvre assez marquante et perturbante...

"Frustré" est un film qui fait véritablement froid dans le dos et qui par moments met vraiment mal à l’aise. C’était très probablement le but recherché par Jacques Vendôme et ma foi, il l’a atteint !

"Frustré" est sorti discrètement en DVD le 23 octobre 2013 chez Oh my gore! dans une édition collector limitée à 1000 exemplaires. Le film est présenté au format 1.77 16/9ème dans sa version originale française, avec sous-titres anglais optionnels. Les bonus se composent de la bande annonce et de celles d'autres films de l'éditeur.

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15.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo001fg

Synopsis :

Anna Vinci, professeur d’éducation sexuelle se retrouve au chômage. Lorsqu’elle apprend que son amant politicien est en fait marié, Anna décide de faire chanter ce dernier afin qu’il lui trouve un nouvel emploi...

Mon avis :

Sorti chez Bach Films en même temps que "Mademoiselle Cuisses Longues", "La prof’ d’éducation sexuelle" ("L’onorevole con l’amante sotto il letto") est une sexy comédie nous venant également d'Italie, mise en scène par l’un des spécialistes du genre.

Mariano Laurenti ("La prof et les cancres", "Les lycéennes redoublent", "L'infirmière de nuit", "La lycéenne séduit ses professeurs", "L'infirmière de l'hosto du régiment", "La lycéenne fait de l’œil au proviseur"...) est vraiment une référence en matière de sexy comédies et d'ailleurs en 1981, lorsqu'il réalise "La prof’ d’éducation sexuelle", il en avait déjà un bon paquet à son actif. Celle-ci sera d’ailleurs la dernière d'une longue série de comédies débiles et grivoises qu’il réalisa pour notre plus grand plaisir, même si ce dernier film n’est pas l’un des meilleurs...

Le scénario n'a ici ni queue, ni tête et n’est prétexte qu’à aligner des scènes complètement loufoques, des situations cocasses, voir grotesques et quelles paires de seins de temps en temps (Au plus aura-t-on également le droit à une ou deux paires de fesses en plus, donc rien de bien méchant!).

Le film met en scène une jeune femme très sexy, professeur d’éducation sexuelle, qui suite à la perte de son emploi, va faire chanter son amant, un sénateur, afin qu’il lui trouve un nouveau poste...

C'est très léger donc, avec un humour et une audace assez désuets de nos jours, mais les nostalgiques de ce style typique des années 70 / début 80 seront probablement tout de même ravis, quant aux autres, les plus jeunes et les non-amateurs, ils trouveront cela très certainement complètement débile, voir consternant.

On retrouve ici quelques gueules qu'on a l'habitude de voir dans les comédies italiennes et notamment dans les sexy comédies, comme Lino Banfi ("La prof connaît la musique", "La flic à la police des mœurs", "Les zizis baladeurs", "L'infirmière a le bistouri facile") et Alvaro Vitali ("Amarcord", "La prof donne des leçons particulières", "La flic chez les poulets", "L'infirmière de l'hosto du régiment"), un ancien électricien qui fût au départ repéré par hasard par Federico Fellini.

Côté jolies filles, car c'est tout de même elles qui nous intéressent le plus, Janet Agren ("L'assassino ha riservato nove poltrone", "La secte des cannibales", "Frayeurs") tient ici le rôle principal et il faut bien avouer qu’elle n'est tout de même pas désagréable à regarder, même si on lui préférera nettement Edwige Fenech, qui restera indiscutablement l’actrice la plus mythique des sexy comédies. On notera également la présence plus anecdotique dans le film de Clarita Gatto ("Paprika", "L'otage") et de Lory Del Santo ("Pension pour jeunes filles", "Le grand alligator", "Les séducteurs").

"La prof’ d’éducation sexuelle" n’est pas un film particulièrement mémorable, loin de là, d’ailleurs pour ma part, je l’ai tout de même trouvé, un peu laborieux par moments, l’humour gras ne prenant ici qu’à de rares reprises. Un film à réserver donc aux fans purs et durs de sexy comédies !

"La prof’ d’éducation sexuelle" est sorti en DVD le 1er août 2013 chez Bach Films. Le film est proposé au format 1.78, mais malheureusement en 4/3, avec la piste française en mono uniquement et la bande annonce italienne du film en guise de bonus.

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14.01.14

05:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

Par Flo001fg

Synopsis :

Richard et Omar, deux amis de toujours, vivent de la vente de boissons chaudes sur le marché d’un quartier de banlieue où tout le monde se connaît.Entre voisins, on n’hésite pas à se rendre service et à se faire crédit, formant ainsi une charmante communauté. Tout va être bouleversé lorsqu’Omar devient l’unique gagnant de la Loterie Internationale. Chacun va suspecter l’autre et guetter le moindre indice de richesse. Alors que l’heureux gagnant dissimule sa nouvelle fortune, les habitants vont commencer à soupçonner Richard d’être le grand vainqueur de la loterie. Pour Richard, c’est le début des galères.

Mon avis :

Cela faisait 10 années que nous n'avions pas vu Smaïn au cinéma, en fait depuis "Les Clefs de bagnole" de Laurent Baffie... Bon, personnellement je m'en fiche un peu, mais les fans de l'humoriste ont dû être ravis de ce retour, même s'ils le retrouveront ici dans un rôle plutôt sérieux, malgré le fait que cela soit une comédie...

Ce quatrième long métrage de Malik Chibane ("Douce France", "Voisins, voisines"), s'inspire de "Pauvre Richard" la bande dessinée de Michel Sanz, Nico et Fred Frapa. Les adaptations de bandes dessinées sont rarement des réussites et il est souvent préférable de faire abstraction de l’œuvre originale.

Le film comporte un casting tout de même assez impressionnant avec pas mal de comédiens assez connus. Dans les rôles principaux, on retrouve tout d'abord Frédéric Diefenthal ("Taxi", "Les Âmes fortes", "Dédales") qui tourne ici pour la troisième fois avec le réalisateur.

Face à lui Yacine Belhousse du Jamel Comedy Club interprète ici son premier rôle au cinéma et la toujours charmante Elsa Lunghini ("Garde à vue", "La Femme de ma vie", "Le Retour de Casanova").

Dans des rôles secondaires, en dehors de Smaïn ("Le grand frère", "Le Téléphone sonne toujours deux fois", "Flag", "Un P'tit gars de Ménilmontant") dont on a déjà parlé, on trouve également Jackie Berroyer ("Albert est méchant", "Calvaire", "Jean-Philippe"), Marc Andreoni ("Un pur moment de rock'n roll", "Total Western", "Banlieue 13") et Agnès Soral ("Tchao Pantin", "Bleu comme l'enfer", "Twist again à Moscou").

Tout ce petit monde se retrouve donc dans une comédie légère et plutôt sympathique où Omar, un jeune homme d’un quartier populaire gagne la somme astronomique de 124 millions d’euros et veut garder l’anonymat. Bien évidemment la cupidité des gens fait que ceux-ci vont vouloir trouver ce fameux gagnant et par un malheureux concours de circonstances, vont prendre le meilleur ami de celui-ci pour le gagnant, lui faisant alors vivre un véritable enfer, à lui, mais aussi à sa supposée nouvelle petite amie...

Le film pourrait presque être vu comme un guide pour les gros gagnants des loteries avec bien évidemment un côté très caricatural. Une caricature qui va montrer la cupidité des gens de façon assez excessive, mais finalement pas si éloignée de la réalité. La morale de l'histoire sera assez évidente et attendue, l'argent ne fait pas le bonheur! Mais bon, on aimerait bien en avoir un peu plus tout de même...

Le film est dans l'ensemble assez prévisible, mais on passe tout de même un bon moment sans se prendre la tête et finalement c'est tout ce qui compte!

"Pauvre Richard" est sorti en DVD et en Blu-ray le 2 janvier 2014 chez Factoris Films. Le DVD propose le film au format 2.35, 16/9ème compatible 4/3 avec pistes françaises Dolby Digital 5.1 et DTS Digital Surround 5.1, alors que le Blu-ray est au format 2.35, résolution 1080p et encodage AVC et pistes française DTS-HD Master Audio 7.1. Les deux formats nous offrent les mêmes bonus, à savoir un making of et 18 scènes coupées. La copie digitale illimitée du film qui est incluse dans les deux formats au format 2.35 en version française 2.0 AAC.

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13.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : The immigrant

Réalisateur : James Gray

Année : 2013

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h57

Avec : Marion Cotillard (Ewa Cybulski), Joaquin Phénix (Bruno Weiss), Jeremy Renner (Orlando le magicien), etc.

Par Nicofeel

Le cinéaste américain James Gray a débuté sa carrière avec trois films sur la mafia (Little, Odessa, The yards et La nuit nous appartient). Il a surpris son monde avec son quatrième film, Two lovers, que l'on peut assimiler à un drame romantique. Avec son nouveau film, il change à nouveau de genre en s'intéressant au film historique.
Si le genre et la période historique sont différents, en revanche les thèmes développés sont les mêmes que ceux qu'affectionnent James Gray.
D'ailleurs, on retrouve son acteur fétiche, Joaquin Phénix (qui n'a pas arrêté sa carrière, contrairement à ce qu'il avait déclaré après le tournage de Two lovers). Celui-ci n'a pas ici le beau rôle. Il interprète le personnage trouble de Bruno, un homme sans foi ni loi qui profite du milieu défavorisé dans lequel il évolue.
A cet égard, il est important de revenir sur le contexte historique du film. On se situe dans les années 20, aux Etats-Unis, avec les immigrants qui sont sévèrement contrôlés à leur entrée dans le pays, notamment d'un pays de vue médical. Ainsi, ceux qui sont malades sont placés en quarantaine et si leur état de santé ne s'améliore pas, ils sont renvoyés dans leur pays d'origine.

C'est à ce moment qu'intervient le fameux Bruno. Il va aider une jeune femme, Ewa, considérée comme quelqu'un de petite vertu – alors qu'elle a été victime de viols – à rentrer sur le territoire américain. Mais son aide n'est pas désintéressée. Il va être son maquereau et profiter de sa situation précaire pour se faire de l'argent sur son dos.
James Gray s'intéresse dans The immigrant aux franges les plus défavorisées de la société. Marion Cotillard interprète avec beaucoup de conviction le rôle d'Ewa, une jeune femme obligée de se prostituer pour survivre et pour se constituer une somme d'argent suffisante afin de libérer sa soeur malade qui est en transit à l'entrée du territoire américain. A travers le personnage d'Ewa, James Gray dresse le portrait de personnes qui ont à cette époque les pires difficultés pour s'en sortir et qui acceptent des choses déplaisantes, voire carrément ignobles sur le plan de la dignité. La condition de la femme est clairement une des thématiques principales du film. Durant cette période, on comprend clairement que la femme n'est pas considérée comme étant l'égale de l'homme. Elle n'est là que pour faire des enfants, être une bonne épouse ou tout simplement pour les femmes les plus pauvres, permettre à l'homme de s'adonner à toutes sortes de plaisirs (spectacles dénudés dans des théâtres érotiques, réseaux de prostitution). Cette condition féminine est encore plus difficile quand la personne est une immigrée.
Dans ces conditions, la notion de liberté paraît bien limitée. Dès lors, cela n'est pas un hasard si James Gray ouvre son film et le clôt avec la statue de la liberté que l'on voit uniquement de dos. C'est une façon d'interpeller le spectateur en lui signifiant que la liberté est une notion très relative pour tous ces immigrants qui entrent sur le territoire américain.
Si James Gray s'est lancé pour la première fois dans la réalisation d'un film historique, il n'a nullement renié ses idéaux. C'est un américain qui aime son pays, comme on peut voir par exemple son attachement aux personnages principaux de La nuit nous appartient à servir leur patrie. Il n'en demeure pas moins que le réalisateur est un homme lucide qui n'hésite pas à critiquer certains agissements passés.
Certes, les Etats-Unis constituent une nation importante qui a fait des progrès sur le plan démocratique. Mais il serait illusoire de penser que tous les immigrés ont pu bénéficier de cette american way of life qui est présentée comme un modèle par nombre de contemporains. Au contraire, dans cette époque trouble qui fait suite à la première guerre mondiale, James Gray révèle au spectateur l'envers du décor. Et celui-ci est bien cruel.
Mais dans toute chose sombre, il y a parfois une lueur d'espoir. Ce qui permet à James Gray de développer un autre leitmotiv qui lui est cher : la rédemption. Le personnage de Bruno, brillamment joué par Joaquin Phénix, est un salaud de la pire des espèces qui profite de la situation de certain(e)s immigré(e)s pour les utiliser à sa guise. Ewa est victime des agissements de cet homme vénal et amoral. Cela étant, comme dans tout bon mélodrame qui se respecte, le personnage de Bruno se prend d'amour pour Ewa et finit par expier ses péchés en se rendant clément sur la fin. Il obtient d'ailleurs le pardon de sa victime.
Comme dans Two lovers, The immigrant nous présente un triangle amoureux. Sauf qu'ici nous n'avons pas un homme et deux femmes qui gravitent autour de lui. Non, ici nous avons deux hommes totalement opposés qui sont épris de la même femme, la fameuse Ewa. Il y a d'un côté le profiteur, manipulateur et tourmenté Bruno et de l'autre le gentil magicien (interprété par un impeccable Jeremy Renner) qui ne juge jamais Ewa et essaye de la sauver car il est touché par elle. Le combat qui a lieu pour récupérer la belle est l'une des clés et l'un des enjeux majeurs de ce mélodrame. On ressent la douleur intérieure, les espoirs et les rêves de chacun. James Gray a donné de beaucoup de profondeur à tous ses personnages.
The immigrant est un film riche dans sa capacité à mélanger petite et grande histoire. Le personnage d'Ewa est un bel exemple d'abnégation qui prouve que l'on peut toujours y arriver, même lorsque l'on est tombé très bas. Dans son cas, la religion l'a aidée à tenir dans son désir de s'en sortir.
Une fois de plus, James Gray ne nous déçoit pas avec son nouveau film.

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11.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Tel père, tel fils

Réalisateur : Kore-Eda Hirokazu

Année : 2013

Origine : Japon

Durée : 2h01

Avec : Masaharu Fukuyama (Ryota Nonomiya), Machiko Ono (Midori Nonomiya), Lily Franky (Yudai Saiki), Yoko Maki (Yukari Saiki), Keita Ninomiya (Keita Nonomiya), Shogen Hwang (Ruysei Saiki), etc.

Par Nicofeel

Les questions de famille sont le thème de prédilection du cinéaste japonais Kore-Eda Hirokazu comme le prouvent ses précédents films Nobody knows, Still walking ou plus récemment I wish. Dans son dernier long métrage, la famille est une nouvelle fois au centre des, débats mais cette fois-ci de façon encore plus prégnante.
Dans Tel père, tel fils, on suit le personnage de Ryota Nonomiya, un architecte extrêmement ambitieux, qui est marié avec une femme bien docile et qui a un enfant de cinq ans, Keita, dont il attend qu'il soit aussi motivé et ambitieux que lui. Sauf qu'un jour Ryota apprend de l'hôpital où est né son enfant que deux bébés ont été échangés à sa naissance et qu'en fait il a élevé un enfant qui n'est pas le sien. Evidemment, après une telle nouvelle, Ryota se sent particulièrement perturbé. Toutes ses certitudes s'envolent. L'hôpital lui conseille de rencontrer la famille qui a subi la même mésaventure et d'échanger à plus ou moins brève échéance les enfants.
Dans Tel père, tel fils, le film traite de la filiation, avec ce choix cornélien à effectuer : doit-on privilégier les liens du sang ou les années que l'on à passer à éduquer un enfant.
Avec beaucoup de finesse, le cinéaste Kore-Eda Hirokazu (lui-même devenu père il y a 5 ans, l'âge des enfants dans le film) évoque la position des deux familles concernées par cet échange d'enfants. Il y a d'un côté Ryota, qui n'a jamais beaucoup passé de temps avec son enfant et n'a donc pas tissé des liens étroits avec celui-ci. Dans son optique, il est pour lui essentiel qu'il récupère son enfant “naturel” et qu'il rende l'enfant qui n'est pas le sien. D'autant que c'est son unique enfant. Il ne laisse pas le choix à sa femme : c'est son point de vue, c'est lui qui est le père de famille, c'est lui qui ramène le salaire (important) de la famille et c'est lui qui a le dernier mot. En cela, bien qu'étant de condition aisée, la famille Nonomiya reproduit le schéma archétypal de la femme japonaise traditionnelle. La femme japonaise obéit à son mari et sa marge de manoeuvre dans son couple est très réduite.

A l'inverse, il y a la famille Saiki dans laquelle vit l'enfant naturel de Ryota Nonomiya. C'est une famille extrêmement modeste qui vit dans un quartier pauvre. Elle n'en est pas pour autant plus malheureuse. Cette famille qui comporte trois enfants, en plus des parents, vit au jour le jour. Le père, Yudai, est l'opposé de Ryota. Il a un petit boulot et s'amuse constamment avec ses enfants. Il est sans cesse dans un mode cool. Quand il apprend auprès de l'hôpital cette histoire d'enfants, il rappelle à juste titre que l'on ne rend pas un enfant comme on rend un chat ou chien. Déjà que l'on ne rend pas son chat ou son chien. Eh oui, même si Yudai ne vit dans l'opulence et n'a pas fait d'étude, il a un raisonnement de “père” qui s'en tient aux liens étroits qu'il a entretenu avec l'enfant qu'il a élevé depuis plusieurs années. Son enfant n'est pas un objet qu'il peut redonner du jour au lendemain parce que les l'administration lui apprend que juridiquement et par filiation “naturelle”, cela n'est pas son fils.
Yudai est beaucoup plus sensible à cette situation que Ryota qui a l'indélicatesse de proposer à un moment donné d'éduquer les deux enfants, sous le prétexte qu'il a la meilleure situation sociale et que les enfants seront dès lors bien mieux avec lui.
Le cinéaste Kore-Eda Hirokazu évoque avec beaucoup d'intelligence toute la question de ces liens qui se forgent entre les gens, et qui peuvent être bien au-delà des liens du sang.
Le film montre bien d'ailleurs qu'il est particulièrement difficile de se retrouver à éduquer du jour au lendemain un enfant que l'on ne connaît pas, même si c'est le nôtre. De même, l'enfant peut se retrouver complètement déboussolé, pour ne pas dire trahi et triste de changer totalement d'univers familial. La transition la plus difficile est celle qui a lieu dans la famille Nonomiya car Ryota n'a finalement jamais pris le temps d'être avec son enfant. Au fur et à mesure que le film avance, son personnage gagne tout de même en intérêt : il évolue dans le bon sens du terme. D'homme ambitieux et presque sans coeur (peut-être a-t-il tout simplement épousé une femme et fait un enfant car c'est la “norme” ?), il gagne progressivement en sensibilité. Il essaie de jouer avec son nouvel enfant, créant un véritable environnement familial.
Surtout, lors d'une scène où il regarde son appareil photo, il se rend compte que Keita l'a pris en photo à plusieurs reprises lorsqu'il dormait, faisant dès lors comprendre à son père “non biologique” que non seulement il l'aime, mais aussi que tous les deux ont passé peu de temps ensemble. Ryota comprend évidemment son erreur d'avoir choisi – sans réellement réfléchir – d'échanger son enfant comme cela lui avait été demandé.
Vers la fin du film, dans une très belle séquence, on voit Ryota s'excuser auprès de Keita de l'avoir abandonné et ils se retrouvent tous les deux à la croisée des chemins (au sens propre comme au sens figuré).
Tel père, tel fils propose pour terminer une belle issue à son film où les deux familles dînent ensemble avant de revenir probablement à la situation initiale. Sur le plan de la mise en scène, un beau travelling arrière signifie que des jours meilleurs sont à venir.
On ne pourra que signaler l'excellence de la distribution du film, que ce soit Masaharu Fukuyama qui joue le rôle difficile de Ryota car c'est le personnage qui évolue le plus dans le film, ou tous les autres acteurs, les adultes comme les enfants, qui font preuve de beaucoup de naturel.
Avec Tel père, tel fils traite avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse de la question des liens filiaux. Pour reprendre l'explication donnée par le réalisateur Kore-Eda Hirokazu lors d'une interview : “on ne devient pas père tout seul, mais c'est votre enfant qui fait de vous un père. Je pense que le personnage [de Ryota] finit par en prendre conscience.” Tout est dit.
Après un film aussi subtil sur le plan des sentiments et des liens familiaux, on attend déjà avec impatience le prochain film de cet excellent cinéaste japonais.

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10.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Prisoners

Réalisateur : Denis Villeneuve

Année
: 2013

Origine : Etats-Unis

Durée : 2h33

Avec : Hugh Jackman (Keller Dover), Jake Gyllenhaal (l'inspecteur Loki), Paul Dano (Alex Jones), Terence Howard (Franklin Birch), Viola Davis (Nancy Birch), Maria Bello (Grace Dover), Melissa Leo (Holly Jones), etc.

Par Nicofeel

Le canadien Denis Villeneuve, auteur du très éprouvant Incendies, réalise avec Prisoners son premier film américain. Si le budget est plus conséquent, ce qui lui permet notamment de faire jouer moults stars actuelles (Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Paul Dano), les thématiques développées ne sont pas sans rappeler celles de son précédent long métrage.
Prisoners est un polar sombre. Le début du film est symptomatique de cet état de faits. On voit un cerf – animal inoffensif et parfaitement innocent – qui se fait tuer par un homme qui justifie son acte en priant Dieu en débitant le notre père. Il ne se sent dès lors pas franchement responsable de l'acte qu'il vient de commettre.
La suite du film montre que notre société actuelle recherche forcément des responsables quant à des actes commis. On a beau se situer en 2013, l'ombre du 11 septembre 2001 plane toujours dans une Amérique meurtrie et qui continue de panser ses plaies en se refermant de l'intérieur.
Dans Prisoners, Keller Dover est un bon père de famille nationaliste, militariste (voir le sous-sol de sa maison qui regorge d'armes) qui entend coûte que coûte protéger sa famille. Dès lors, quand sa petite fille, Anna, disparaît sans raisons, il cherche à retrouver le ou les coupables.
Le film s'interroge sur une société américaine rentrée dans une véritable paranoïa. Keller Dover n'a manifestement pas foi en les institutions. Il s'énerve de constater que l'enquête policière patine et que le principal suspect, Alex Jones, soit relâché, faute de preuves. Keller Dover décide alors de se faire justice lui-même et kidnappe Alex Jones, persuadé qu'il est le coupable. Cet homme commet dès lors des actes inadmissibles en torturant un autre homme dont il n'est absolument pas certain qu'il est réellement le coupable. Pire : il entraîne dans sa quête abominable le père de la deuxième disparue.

De victime en raison de la disparition de sa fille, Keller Dover passe au statut de bourreau. La façon dont il s'en prend à Alex Jones est vraiment terrifiante. Le réalisateur Denis Villeneuve n'y va pas avec le dos de la cuillère dans le traitement de son histoire. La violence va crescendo à tel point qu'elle devrait amener les personnes convaincues du bienfait de la vengeance personnelle à réviser leur position.
On ressent bien d'un bout à l'autre du film la douleur des différents personnages du film. Mais cela ne justifie pas tout. Chacun est responsable de ses actes et si les Etats-Unis sont une démocratie avec des règles bien établies, il y a bien une raison à cela. Notre faculté de raisonner, de faire preuve de modération, de compassion, est bien ce qui nous différencie des animaux. Mais la volonté de faire du mal est également une capacité de l'homme.
De même, Prisoners pointe du doigt un fanatisme religieux qui est perverti et est particulièrement dangereux. Entre Keller Dover qui n'a de cesse d'évoquer Dieu et à l'inverse le kidnappeur qui justifie ses actes par le fait que Dieu n'a rien fait pour lui à un moment donné, il est utile de rappeler que les religions sont là pour rassembler les hommes et non pour justifier des actes individuels inacceptables.
En plus de ses thématiques développées très riches, Prisoners est un polar de qualité. Il bénéficie d'une très belle photographie et d'un environnement qui accroît le côté sombre de cette histoire. La petite ville choisie pour le tournage paraît peu accueillante, et ce d'autant plus avec cette pluie omniprésente. Sans compter cette maison abandonnée qui sert de lieu de torture pour Keller Dover.
Et puis évidemment l'enquête policière est très intéressante à suivre. Sur ce point, le film n'est pas sans rappeler Zodiac de David Fincher. Prisoners, film à la tension permanente est bien plus orienté par l'aspect psychologique que par la succession de meurtres. Si la violence est bien de la partie, elle est évoquée hors champ la plupart du temps. Le calvaire d'Alex Jones est bien ressenti par le spectateur mais celui-i voit principalement le résultat sur son évolution physique. Quelle horreur que d'entendre ses cris de douleur !
Sur le plan scénaristique, Prisoners ne dévoile ses éléments que par petites touches, de telle sorte que l'on doit attendre la toute fin du film pour connaître son dénouement.
Au niveau de la distribution, celle-ci constitue clairement un des points forts du film. Hugh Jackman interprète brillamment le rôle de Keller Dover, un père de famille aveuglé par l'amour qu'il porte à sa famille, à tel point que tout est acceptable à ses yeux pour tenter de récupérer sa petite fille. Par le biais de ce personnage, le film s'interroge sur la morale des gens. Pour rendre la pareille au personnage de Keller Dover, l'acteur Jake Gyllenhaal endosse le rôle de l'inspecteur Loki qui de son côté cherche au contraire à régler son enquête de la façon la plus honnête et la plus réglementaire qu'il soit. Mais progressivement, il finit par craquer et se lance lui aussi dans une entreprise beaucoup moins justifiable (voir un interrogatoire musclé qui donne lieu à une conclusion désastreuse). Dans cette distribution de qualité, comment ne pas citer l'interprétation de Paul Dano qui est parfait dans le rôle d'Alex Jones, un jeune homme simplet qui nous fait ressentir la souffrance dont il est la victime.
En dépit de sa longue durée (plus de 2h30), Prisoners constitue un thriller psychologique de qualité qui a le mérite de donner beaucoup de profondeur à ses personnages et de placer l'homme au centre de cette histoire.

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09.01.14

05:30:00, Cat�gories: Nouveautés, Test / Critique  

Par Flo001fg


Synopsis :

1975, alors que l’Indonésie se prépare à envahir le minuscule pays qu’est le Timor Oriental, cinq journalistes australiens disparaissent de manière soudaine et mystérieuse. Quatre semaines plus tard, Roger East, un correspondant étranger expérimenté, est attiré vers le Timor Oriental par le jeune et charismatique José Ramos-Horta afin de raconter l’histoire de son pays et enquêter sur la disparition de ces cinq hommes. Tandis que grandit la détermination de Roger à révéler la vérité, la menace d’invasion devient de plus en plus réelle.


Mon avis :

En décembre 1975, après avoir récupéré son indépendance après quatre siècles de colonialisme portugais, le Timor Oriental, un minuscule pays d'Asie du Sud-Est, fût annexé par l'Indonésie qui massacra environ 25% de la population du petit pays dans l'indifférence la plus totale... L'annexion ne fut jamais reconnue par l'ONU, qui pourtant organisa un référendum d'autodétermination en août 1999 qui finalement conduisit le petit pays à sa pleine indépendance en 2002.


Ce sont ces évènements et la disparition de 5 journalistes australiens survenue à l'époque des faits, que le réalisateur australien Robert Connolly ("The Bank", "Three Dollars", "Underground: The Julian Assange Story") nous relate ici dans un thriller politique dans la veine de "Salvador" d'Oliver Stone, une histoire adaptée du livre de Jill Jolliffe, "Cover-Up".


Le réalisateur retrouve ici l'acteur Anthony LaPaglia ("Le client", "Summer of Sam", "Salton Sea", "FBI - Portés disparus"), qu'il avait déjà dirigé dans "The Bank". Un choix judicieux, car l'acteur bien connu pour son rôle de Jack Malone dans "FBI - Portés disparus", est ici impeccable, interprétant avec conviction ce journaliste freelance déterminé à retrouver la trace des 5 journalistes portés disparus et en réalité assassinés le 16 octobre 1975 par les militaires indonésiens.


Pourtant au départ, le journaliste n'en avait pas grand-chose à faire de tout ça, il faudra en fait l'intervention de José Ramos-Horta (qui deviendra bien plus tard Premier Ministre, puis Président de la République démocratique du Timor-Oriental), pour que Roger East se laisse convaincre d'aller enquêter sur la disparition sur ceux qu'on surnommera les Balibo Five.


La motivation de José Ramos-Horta, interprété ici par Oscar Isaac ("Mensonges d'état", "Robin des Bois", "Sucker Punch", "Drive"), était bien sûr que le journaliste révèle au monde entier ce qui se passait dans son pays! C'est fou d'ailleurs comme aucun pays ne bouge quand il n'y a rien à gagner!!!


Robert Connolly nous livre là un film particulièrement poignant avec une fin qui vous arrache littéralement le cœur! L'intrigue est certes assez complexe, mais le film se suit tout de même assez facilement, malgré le fait que l'on suive à la fois l'enquête de East et le parcours des 5 journalistes, le tout raconté de nos jours par une femme, qui étant petite fille a vécu les événements, puisque ses parents possédaient l'hôtel dans lequel tous ces journalistes étaient descendus.


La mise en scène est très classique, le réalisateur ayant choisi d'être assez réaliste avec un style très reportage, en revanche la très belle musique composée par Marcello De Francisci ("Samsara") et Lisa Gerrard ("Gladiator", "Les larmes du soleil") apporte un côté très cinématographique au film et une émotion supplémentaire...


Évidemment, malgré le fait que le film s'inspire de faits réels, celui-ci est quelque peu romancé, mais dans l'ensemble il semble tout de même pas mal respecter les faits tel qu'on les connaît, malgré de petites libertés prises pour des questions notamment de rythme...


"The Balibo Conspiracy" est un thriller politique de très bonne facture avec lequel on ne s’ennuie pas un instant et qui prend vraiment aux tripes !!! A voir !


Après avoir été annoncé chez Emylia pour une sortie qui était prévue initialement le 5 février 2013, "The Balibo Conspiracy" nous arrive enfin en DVD sous le titre "Conspiration" le 2 janvier 2014 chez Factoris Films. Le film est présenté au format 1.85, 16/9ème compatible 4/3 avec pistes française et anglaise Dolby Digital 5.1 et anglaise DTS Digital Surround 5.1. La copie digitale illimitée du film qui est incluse dans cette édition est elle uniquement en version française 2.0 AAC.


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08.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Flo001fg

Synopsis :

Un juge tout récemment promu ferme une usine de fromage pour cause de pollution. Le propriétaire décide de louer les services d’une prostituée afin de séduire un haut fonctionnaire susceptible d’arranger la situation...

Mon avis :

Sergio Martino faisant parti de mes réalisateurs préférés, j'ai longtemps espéré que la sexy comédie "Mademoiselle cuisses longues" sorte enfin chez nous, avant de me rabattre sur la très belle édition de No Shame, épuisée depuis belle lurette maintenant et donc assez coûteuse... Mais grâce à Bach Films, nous pouvons enfin découvrir ce film en version française.

Le réalisateur italien Sergio Martino ("L'étrange vice de Madame Wardh", "La queue du scorpion", "Toutes les couleurs du vice", "Torso") est surtout connu des amateurs de cinéma Bis pour ses fabuleux gialli, mais aussi pour quelques perles nanardesques comme "Le continent des hommes poissons" ou "Le grand alligator" et également pour quelques sexy comédies comme "Les zizis baladeurs" et bien entendu "Mademoiselle cuisses longues", le film qui nous intéresse ici mettant en scène la splendide Edwige Fenech ("L'île de l'épouvante", "Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé", "La toubib du régiment", "La flic chez les poulets"), qui tourna d'ailleurs à de nombreuses reprises pour le cinéaste italien.

Ne vous attendez pas à un film érotique, car cette comédie grivoise est vraiment tout public, tout juste verrez-vous à deux reprises dans la film la généreuse poitrine d'Edwige, dont la plastique irréprochable est bien loin des canons de beauté actuels. Eh oui la jeune génération ! Si vous voulez voir ce que c'est une femme, une vraie, penchez-vous sur la filmographie de cette splendide actrice française dont la carrière fût essentiellement transalpine ! Mais revenons au film!

On a ici affaire à une comédie à l'humour potache où un industriel, aidé de son secrétaire, tente d'influer sur un sénateur afin que les poursuites pour pollution touchant son entreprise, soient abandonnées. Pour cela, ils vont engager une prostituée pour séduire le haut fonctionnaire, qui a tendance à favoriser ceux qui ont de jolies femmes avec qui il peut coucher...

Le film ne fait évidemment pas dans la finesse, mais ne sera jamais vraiment vulgaire, de plus l'humour typiquement italien fonctionne ici très bien grâce notamment à des acteurs talentueux et aux situations souvent cocasses. Certaines scènes seront même assez mémorables comme celle où le secrétaire, joué par Pippo Franco ("Les conspirateurs", "Avanti!") est pris en stop par un malade mental échappé d'un asile ou encore celles où la secrétaire, assez rebutante, du sénateur fait des avances (et même plus !) à notre industriel.

Si la belle Edwige sera la seule actrice à réellement dévoiler ses charmes, on notera en revanche la présence de la très jolie Patrizia Adiutori ("Priez les morts, tuez les vivants", "Le professeur", "Torso"), qui ne laissera personne indifférent. La mise en scène de Martino est comme toujours impeccable avec quelques très jolis plans. Le film étant de plus parfaitement rythmé, on ne s’ennuie pas un instant!

Même si le film date du début des années 70, il a gardé beaucoup de fraîcheur et demeure une comédie très plaisante à regarder. Il faut dire qu’il est impossible de se lasser d'admirer les formes généreuses de l’inégalable Edwige Fenech...

"Mademoiselle cuisses longues" est sorti en DVD le 1er août 2013 chez Bach Films en même temps que "La prof d'éducation sexuelle", une autre sexy comédie. Le film est proposé au format 2.35, 4/3 avec la piste française en mono uniquement et la bande annonce italienne du film en guise de bonus, comportant notamment un plan sexy inédit.

Plan coupé présent dans la bande annonce

Il est à noter que le film était précédemment sorti en DVD US zone all le 13 novembre 2006 chez No Shame sous le titre "Giovannona Long-thigh", dans une très belle édition qui proposait le film au format 2.35, 16/9ème avec piste italienne et sous-titres anglais et contenant en bonus une intéressante interview d'Edwige Fenech datant de 2006, la bande annonce italienne, un module constitué de bandes annonces de films avec la belle et un montage psychédélique toujours sur Edwige.

Comparatif des deux éditions :

Bach Films
No Shame
Bach Films
No Shame
Bach Films
No Shame
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No Shame
Mademoiselle cuisses longues

Mademoiselle cuisses longues
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07.01.14

05:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Le hobbit : la désolation de Smaug

Réalisateur
: Peter Jackson

Année : 2013

Origine : Etats-Unis

Durée : 2h41

Avec : Martin Freeman (Bilbon Sacquet), Richard Armitage (Thorin écu de chêne), Ian McKellen (Gandalf le gris), Benedict Cumberbatch (voix de Smaug / Le nécromancien), Cate Blanchett (Galadriel), Orlando Bloom (Legolas), Evangeline Lilly (Tauriel), etc.

Par Nicofeel

Le hobbit : la désolation de Smaug est un film un peu particulier (comme l'était en son temps Les deux tours au niveau du seigneur des anneaux) dans le sens où il n'a ni début – lequel appartient au hobbit : un voyage inattendu – ni fin puisqu'il y a encore un troisième film à venir. Le réalisateur Peter Jackson doit donc s'employer à captiver son spectateur pendant près de 2h41 tout en tenant compte de ces impondérables. Ce qu'il réussit très bien, le film rentrant rapidement dans le vif du sujet.
La désolation de Smaug démarre par un court flashback (une habitude chez Peter Jackson) avec une rencontre à Bree entre Gandalf le gris et le nain Thorin écu de chaîne. Comme il s'y était donné fortement adonné dans Le hobbit : un voyage inattendu, le cinéaste néo-zélandais crée des ponts entre les deux trilogies, Le seigneur des anneaux et Le hobbit. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il montre à plusieurs reprises dans La désolation de Smaug un Gandalf inquiet qui parcourt la cité inquiétante de Dol Guldur, voyant bien qu'une menace grandit. Cette dernière se matérialise par l'arrivée du nécromancien avec en toile de fond Sauron qui commence à affuter ses armes et à se former une armée malfaisante.
Si les liens avec le seigneur des anneaux sont évidents, Peter Jackson parvient tout de même globalement à s'affranchir de celui-ci et à proposer des séquences dynamiques. On ne pourra pas lui reprocher comme dans Le voyage inattendu d'avoir calé son narration sur celle de La communauté de l'anneau.

Le hobbit : la désolation de Smaug intègre de nouveaux environnements, nous prouvant au passage que la terre du milieu est décidément d'une grande richesse, ainsi que de nouveaux personnages. Dès le début, les personnages principaux du film font connaissance avec Béorn, un changeur de peau qui, s'il n'aime pas les nains, déteste bien plus encore les orques qui pourchassent ces derniers. C'est pourquoi il aide ceux-ci à rejoindre la forêt noire de Mirkwood qui n'a rien d'accueillant. D'autant que des araignées géantes peu sympathiques font partie du décor. On est ravi de découvrir de nouveaux endroits. La forêt de Mirkwood donne ainsi l'occasion d'en savoir un peu plus sur le roi des elfes Thranduil qui n'est pas franchement aussi sympathique qu'Elrond à Fondcombe ou dame Galadriel dans la Lorien. Ici, Thranduil est un elfe vaniteux et obsédé par le pouvoir. Il n'exprime aucun intérêt pour les autres peuples que le sien. Pourtant, tout proche de lui, il y a la ville de Lacville qui fut jadis un des plaques-tournantes du commerce. Peter Jackson nous présente cette cité avec comme à son habitude beaucoup de détails. On a franchement l'impression que cette ville sur les eaux est belle et bien réelle. Le parti pris adopté par Peter Jackson de mélanger effets spéciaux (CGI) et création ex nihilo fonctionne très bien. Les CGI sont tellement bien faits qu'ils ne sont pas reconnaissables.
En plus de présenter des endroits singuliers, le réalisateur néo-zélandais offre surtout au spectateur un spectacle d'aventures ininterrompues. Malgré sa relative longue durée, le film n'est jamais ennuyeux. Au contraire, les différentes scènes du film sont prenantes et sont même parfois impressionnantes. On pourra citer la scène des tonneaux qui est très bien filmée et donne la sensation d'être au milieu de Bilbon Sacquet et de ses camarades nains. Cette séquence est d'une telle fluidité qu'elle mériterait d'être montrée aux cinéastes hollywoodiens qui pensent qu'en saccadant un plan, on apporte de la sorte du rythme à une scène d'action. De même, comme le titre du film le laisse supposer, c'est la confrontation avec le dragon Smaug qui est le “climax” de ce long métrage, avec des séquences rythmées et de bravoure particulièrement marquantes. Ce n'est pas un hasard si l'on ne voit le dragon que dans la dernière partie du film. Il est le “grand méchant” de ce deuxième épisode des aventures de Bilbon. Le dialogue entre Bilbon et le dragon ne manque pas de piment. Comme avec Gollum, Bilbon doit faire preuve de beaucoup d'astuce et de subtilité, avec un aspect danger exponantiel. Le dragon Smaug est autrement plus grand et puissant que Gollum. C'est donc tout à fait a propos d'avoir placé cet être mythique à la fin de La désolation de Smaug. On est d'ailleurs même un peu frustré par cette fin en queue de poisson qui laisse le spectateur en suspens, et dans l'attente de la suite des événements qu'il ne connaîtra que dans un an. Peter Jackson en a gardé sous le pied, de telle sorte qu'il ait encore des choses à nous raconter pour le troisième et dernier épisode.
Cette façon de procéder est aussi la preuve que le réalisateur a su s'affranchir de l'oeuvre de Tolkien. Si le film respecte dans ses grandes largeurs le roman Bilbo le hobbit, il se permet tout de même quelques libertés : la séquences de la fuite en tonneaux est doublée d'une attaque des orques ; Fili et Kili restent à Lacville car l'un des deux est gravement blessé ; Bilbon n'est pas seul lors de la séquence avec Smaug puisqu'il est épaulé de ses compagnons nains qui font tout pour éliminer le dragon. Et puis, de manière encore plus étonnante, Peter Jackson intègre de nouveaux personnages dans le récit. Si la présence de Legolas ne surprend pas outre mesure, on reste plus étonné par la création de toutes pièces de l'elfe femme dénommée Tauriel. Ces nouveaux personnages ne sont pas désagréables en soi. Le vrai problème est qu'ils sont sans intérêt et qu'ils n'apportent rien au récit.
C'est dommage mais cela n'empêche pas plusieurs personnages de se révéler lors de ce deuxième épisode. Bilbon n'est plus ce hobbit craintif et peu aventureux. Il est l'homme fort de la situation et sauve en plusieurs occasions ses camarades nains. De son côté, Thorin écu de chaîne est de plus en plus un futur roi en puissance, à la manière d'Aragorn dans le seigneur des anneaux. Et puis on a aussi fait la connaissance de l'humain Barde, descendant de la race disparue à Dale, qui va sans nul doute être amené à jouer un rôle majeur dans cette histoire.
Les acteurs sont de leur côté au niveau de leurs personnages. Martin Freeman campe parfaitement le rôle de Bilbon. Avec son charisme, Richard Armitage nous fait oublier qu'il est un nain. Et puis Benedict Cumberbatch prête ses traits et sa voix à l'inquiétant Smaug.
Quelques mots sur la 3D : même si elle n'est pas totalement inutile, elle ne me convainc pas. J'ai une nouvelle fois plutôt l'impression que c'est une façon d'augmenter le tiroir-caisse des cinémas qu'un véritable plus cinématographique.
Dans tous les cas, Le hobbit : la désolation de Smaug constitue un très bon film d'aventures et sans nul doute un des meilleurs films de l'année. Le niveau étant supérieur par rapport à Le hobbit : un voyage inattendu, on attend donc dès à présent le troisième et dernier volet du hobbit qui pourrait s'achever en véritable feu d'artifice.

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