11.03.10

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Hanger

Dernier méfait en date du réalisateur Ryan Nicholson (à qui nous devons notamment le sympathique Live feed et surtout Gutterballs), ce Hanger permettra à son auteur de persévérer dans ce mélange détonant de mauvais goût à base horrifique et érotique, pour hélas demeurer ici bien superficiel et laisser un rythme en dents de scie venir en partie plomber les idées perverses et peu ragoûtantes de l'intrigue.
Le script va suivre la vengeance d'un jeune homme difforme contre celui qui a tué sa mère en l'avortant de force.

Hanger

Dans sa séquence introductive, le métrage va mettre en scène une prostituée enceinte, nommée Rose, regardant un mauvais film gore à la télévision en compagnie de deux "collègues", une autre jeune femme ayant eu le visage brûlé et un vieux transsexuel, jusqu'à ce que leur souteneur, un black hyper violent appelé Leroy, débarque, frappe Rose puisqu'elle ne lui a pas ramené d'argent du fait de son état et brûle le pénis du transsexuel sur une plaque de cuisson, tout en ordonnant à Rose de se débrouiller pour obtenir des dollars. C'est ce qu'elle va faire en allant voir John, un client habituel largement compréhensif puisqu'il aura même acheté un nounours pour le futur bébé mais qui refusera de coucher avec cette femme enceinte jusqu'aux yeux malgré ses supplications et autres effets d'esbroufe (comme cette montée de lait graphique…). Mais malheureusement pour Rose, Leroy va revenir et la violenter encore pour finalement la suivre jusqu'à sa chambre et commettre l'impensable avec un cintre. En effet, l'homme va se servir de ce cintre pour extirper le bébé de Rose de son ventre pour un avortement sauvage qui aura raison de Rose, le bébé finissant jeté dans une poubelle.

Hanger

Ryan Nicholson donnera ainsi d'entrée le ton en flirtant constamment avec le mauvais goût le plus graphique pour même suivre cet avortement en s'aidant de gros plans sur la vulve de Rose jusqu'à la sortie de ce bébé qui finira aux ordures pour être heureusement pour lui récupéré par une main inconnue. L'intrigue fera alors un bond de dix-huit ans en avant dans le temps et nous retrouverons donc le bébé de Rose devenu un jeune homme prénommé "Hanger" cachant son visage et vivant avec des clochards dans la rue jusqu'à ce qu'il soit recueilli par John, qui va l'emmener chez lui, lui offrant ainsi un pied-à-terre et l'emmenant pour leur première soirée commune voir une prostituée. John laissera donc Hanger et sa "promise" seuls dans sa voiture mais la demoiselle découvrira en même temps que nous le visage hideux et défoncé par des cicatrices de "Hanger" pour avoir bien entendu une réaction horrifiée qui la poussera à vouloir s'enfuir mais elle sera bien vite rattrapée par Hanger et par John qui vont devoir s'en débarrasser lors d'une scène sanglante plus que volontaire puisque la jeune femme aura la tête écrasée et explosée par la portière du véhicule de John.

Hanger

La suite de l'intrigue verra dans un premier temps Hanger trouver du travail dans une usine de recyclage où il rejoindra d'autres "freaks" graveleux et répugnants, se liant même d'amitié avec l'un d'eux avec qui il va passer son temps à regarder des films porno (tournés par sa mère !) en buvant de la bière, pour ensuite laisser John se lancer à la recherche de Leroy pour venger aussi bien Hanger pour son état que la mort de Rose. Hélas, la partie centrale, occupée principalement par des situations mettant en scène Hanger et son nouvel ami, tomberont régulièrement à plat en plus de n'avancer que des idées provocatrices de pacotilles. En effet, outre les décors dans lesquels vont évoluer les protagonistes entre cette pièce aux murs couverts de clichés pornographiques et cette usine nauséabonde qui renfermera dans ses poubelles tout et n'importe quoi (le crabe), le métrage va surtout mettre en avant des situations certes souriantes mais jamais véritablement offensantes jonglant avec un humour salace très terre à terre (l'ami de Hanger ne collectionnera-t-il pas les tampax usagés dont il se servira en plus pour se faire du "thé") et redondant, ce qui laissera également Ryan Nicholson s'amuser avec un érotisme complètement gratuit puisque la secrétaire très sexy de l'usine de recyclage aimera se promener un mini-jupe et s'adonner à la masturbation dans son bureau, quitte à se dévêtir complètement pour s'allonger sur son bureau et jouer avec son stylo.

Hanger

La dernière partie du métrage se montrera quand même un peu plus efficace en étant plus méchante au travers d'autres idées tordues puisqu'un troisième larron de l'usine va droguer Hanger et son ami pour pouvoir violer l'un et satisfaire une seconde fois ses besoins sexuels dans un trou de l'abdomen de Hanger, le tout à grand renfort de gros plans dégueus, tandis que John va tomber dans les griffes de Leroy qui aura eu vent de la vengeance fomentée par John, lui infligeant donc quelques tortures vicieuses (genre cyprine étalée sur son visage) et sanglantes, pour laisser les rôles s'inverser lors d'un final gore mais sans ampleur. Ryan Nicholson cherchera donc une nouvelle fois à choquer et à amuser son spectateur en étalant un mauvais goût de tous les instants qui se retrouvera également dans des dialogues bardés d'obscénités et de vulgarités, mais hélas il ne parviendra pas franchement à innover pour presque uniquement reprendre des situations déjà vues ailleurs, certes en les rendant toujours plus volontaires et graphiques. Cela n'empêchera pas une certaine monotonie gênante de s'installer, surtout que les phases de dialogues auront largement tendance à traîner en longueur et que le "ventre mou" du métrage ne sera pas réellement excitant ou animé, malgré quelques situations souriantes, comme la visite de cette femme presque obèse témoin de Jéhovah à Hanger et son ami et qui finira évidemment mal pour une autre séquence sanglante.

Hanger

De plus, l'intrigue globale du métrage sera bien facile et ne créera que très rarement du suspense ou de la tension (avec quand même un bel effet de surprise lors de la découverte du visage terrifiant de Hanger) pour bien entendu privilégier l'aspect graphique et la gaudriole et assumer pleinement les choix dégoûtants du réalisateur qui jouera avec son humour scatologique ou ici très porté sur les tampons menstruels usagés, quitte même à s'en servir pour faire périr un des personnages qui sera étouffé par l'un d'eux gorgé de sang "frais", quand il ne versera pas dans un érotisme très osé charmant mais entièrement gratuit. L'interprétation est cohérente, porté par des acteurs semblant biens 'amuser derrière des maquillages démonstratifs, tandis que la mise en scène de Ryan Nicholson manquera hélas de "pêche" pour insuffler au métrage un vent de folie dont il aurait pourtant bien eu besoin. Les effets spéciaux sont par contre largement probants, aussi bien pour ces maquillages réussis qui défigureront les faciès, que pour les nombreux plans sanglants volontaires et très graphiques.

Donc, ce Hanger pourra déplaire ou dérouter les spectateurs guère habitués à ces débordements assez extrêmes, tandis que les autres pourront au contraire s'en amuser tout en regrettant ce manque de fraîcheur et de rythme ainsi qu'une originalité en berne !

Hanger

Le DVD de zone 1 édité par Breaking Glass Pictures avancera une image nette et sans défaut notable, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale certainement pas assez appuyé pour dynamiser un ensemble qui en avait pourtant bien besoin, le métrage étant ici proposé dans sa version originale anglaise, sans le moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un sympathique making-of donnant dans la bonne humeur la parole aux membres de l'équipe du film, un petit journal de bord tenu par Lloyd Kaufman, le patron de la "Troma" qui fera un petit caméo dans l'entame du film, la séquence érotique visionnée par les personnages reproduite en intégralité, deux rapides scènes coupées, un très court bêtisier, une conséquente galerie de photos ainsi que la bande-annonce du film, suivie par celles d'autres titres de l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient se frotter à l'humour porté sur le mauvais goût de ce "Hanger", le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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