29.01.10

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : In the air
Réalisateur : Jason Reitman
Durée du film : 1h50
Date de sortie du film : 27 janvier 2010

Avec : George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick, etc.

Par Nicofeel

Après le bon Thank you for smoking et l'excellent Juno, Jason Reitman poursuit à sa façon une étude des Etats-Unis. Si le cinéaste, fils d'Ivan Reitman (SOS Fantômes), utilise le mode de la comédie, cela lui sert avant tout à véhiculer un message très sérieux.
Mine de rien, Jason Reitman n'hésite pas dans le même film à nous poser des questions sur notre mode de vie, sur le monde de l'entreprise, sur les relations amoureuses ou encore sur les nouveaux moyens de communication offerts par les nouvelles technologies.
Parfaitement dans la lignée de ses précédents films et notamment de Thank you for smoking, le cinéaste s'attaque de front au monde de l'entreprise. Pour cela, on suit le travail de Ryan Bingham , joué par un George Clooney parfait dans le rôle, qui est engagé par des sociétés d'un bout à l'autre des Etats-Unis afin de signifier le licenciement de leurs employés.
Le film, qui fait preuve d'un humour pour le moins sarcastique, évoque clairement la difficulté de se passer des services de gens – qui restent avant tout des humains – et en corollaire la terrible nouvelle que revêt ce licenciement. Dans son propos, le film fait nettement sentir qu'il est bien difficile dans une telle circonstance de s'en sortir seul, d'où l'importance d'avoir une famille ou des proches à qui en parler.
Avec une excellente acuité, le film montre que nous sommes de plus en plus dans une société individualiste, où l'on recherche avant tout le plaisir immédiat (comme le personnage de Ryan Bingham) et où l'on fuit les responsabilités afin d'éviter d'être submergé par le relationnel.
C'est ainsi que le cinéaste signale très justement l'apport des nouvelles technologies avec par exemple le téléphone portable ou encore la visio-conférence. Si ces modes de communication comportent incontestablement un côté pratique, ils donnent également un côté artificiel au relationnel.
Or, dans une société qui évolue rapidement et où l'on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain, il paraît essentiel de pouvoir se reposer sur des valeurs et sur des gens qui pensent à vous. C'est ce que finira par comprendre, même si c'est un peu tard, le principal personnage du film, Ryan Bingham. Celui qui parcourt les Etats-Unis pour le plaisir d'être reconnu par les compagnies aériennes (ici en l'occurence American Airlines) en devenant un de ses plus importants clients (l'idée de cumuler 10 millions de miles) n'a ni chez lui, ni famille ni petite amie. En somme, quand il regarde dans le rétro, il comprend que c'est peut-être bien sa soeur, qui a décidé de se marier, qui a compris le sens de l'existence.

D'ailleurs, la famille est immanquablement au coeur de cette histoire et on comprend aisément que toute la partie liée au mariage de la soeur de Ryan Bingham est essentielle et va faire changer complètement le point de vue de notre personnage.
Le film est aussi une sorte de comédie romantique puisque notre principal protagoniste va se lier avec une femme qui semble lui correspondre parfaitement. Mais sur ce point, le film est assez cruel dans sa finalité. Il ne fait finalement que rappeler que notre personnage doit comprendre qu'une relation passagère, occasionnelle, ne peut le mener nulle part.
Au fond, le film est plutôt classique dans ses recommandations en invitant les gens à se marier, à fonder une famille.
Oui car comme dit précédemment, pour réussir à s'en sortir dans la vie et notamment pour affronter le monde de l'entreprise (les licenciements auxquels on peut être confronté un jour), on a toujours besoin d'être aidé moralement par quelqu'un d'autre.
Le film rappelle très justement, et sur plusieurs questions, que rien ne remplacera l'humain.
Si la mise en scène de Jason Reitman est plutôt classique (mis à part cette idée au début du film de positionner la caméra très haut, comme pour signifier que l'on est peu de choses dans ce monde), le film est dans l'ensemble bien dynamique et les scènes se succèdent à un très bon rythme.
Côté acteurs, George Clooney crève littéralement l'écran. Il est le professionnel des licenciements mais son charme évident et son charisme donnent à son personnage, qui est plus subtil qu'il n'y paraît, un aspect réellement humain. Le reste du casting est beaucoup moins marquant. La belle Vera Farmiga rend bien la pareille à George Clooney dans les quelques scènes où on les retrouve tous les deux. Quant à Anna Kendrick, elle ne donne pas toujours l'impression d'être très à l'aide, mais c'est aussi dû à son rôle de novice.
Au final, continuant à étudier notre société contemporaine, en s'intéressant aux Etats-Unis et notamment à la grave crise économique que nous traversons à travers la question des licenciements, Jason Reitman livre un film très juste et très riche sur le fond par les nombreuses thématiques abordées. A voir.

Permalien 884 mots par nicofeel Email , 300 vues • 1 r�action

Commentaires, Pingbacks:

Commentaire de: locktal [Visiteur] Email
Hello, Nico,

Ta critique est intéressante mais j'aimerai juste formuler quelques remarques.

Je ne suis en effet pas tout à fait sûr que Jason Reitman prône clairement le modèle familial (mariage, etc...), notamment au travers du personnage de l'autre soeur de Ryan (Clooney), qui se sépare finalement de son époux.

Il questionne plutôt Ryan sur sa solitude profonde, à force d'être toujours en transit et de ne pas avoir de relations stables... Et c'est tout le mérite d'Alex (Vera Farmiga) de lui rappeler son comportement au travers de relations passagères et sans avenir.

Par ailleurs, je trouve le personnage de Natalie (la mignonne Anna Kendrick, qui livre une prestation mémorable) très intéressant, dans sa rigidité et son manque d'expérience.

Et le film, et c'est sans doute sa plus grande qualité pour moi, se clôt sur un sentiment d'incertitude de Ryan...

Un excellent film, qui a juste le défaut de ne pas assez creuser le contexte social explosif (les licenciements) du cadre.
PermalienPermalien 30.01.10 @ 12:21

Laisser un commentaire:

Votre adresse email ne sera pas affich�e sur ce site.
Votre URL sera affich�e.

Balises XHTML autoris�es: <p, ul, ol, li, dl, dt, dd, address, blockquote, ins, del, span, bdo, br, em, strong, dfn, code, samp, kdb, var, cite, abbr, acronym, q, sub, sup, tt, i, b, big, small>
(Les retours � la ligne deviennent des <br />)
(Sauver le nom, l'email et l'url dans des cookies.)
(Autoriser les utilisateurs � vous contacter par un formulaire de message (votre adresse email ne sera PAS r�vell�e.))
This is a captcha-picture. It is used to prevent mass-access by robots.

S.V.P entrer les caract�res pr�sents dans l'image ci dessus (casse non sensitive)

Article pr�c�dent: Critique DVD Zone 0 : GrotesqueArticle suivant: Critique cin�ma : Le refuge

Septembre 2010
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << <   > >>
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30      

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 5

powered by
b2evolution