27.03.09

07:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Demonia

Titre mineur dans la filmographie de Lucio Fulci, déjà bien malade lorsqu’il l’a réalisé, ce Demonia parviendra quand même par moments à tirer partie d’une intrigue bien banale pour nous rappeler les heures de gloire du réalisateur au travers de séquences oniriques réussies et pour quelques mises à mort bien saignantes.
Le script va laisser une équipe d’archéologues canadiens s’installer en Sicile pour y effectuer des fouilles aux abords d’un monastère dans lequel des nonnes ayant pactisé avec le diable furent crucifiées. Au sein du groupe une jeune étudiante adepte de spiritisme ayant vu en transe la mort des nonnes va découvrir dans le monastère une pièce cachée où les cadavres des nonnes reposent, troublant ainsi leur sommeil et les amenant à répandre la mort autour d’elles.

DemoniaDans sa séquence introductive, le métrage va prendre place au quinzième siècle pour nous faire suivre le calvaire de ces cinq nonnes malmenées par des villageois qui vont les conduire jusqu’à une pièce au sous-sol de ce couvent pour les crucifier, ce que Lucio Fulci montrera sans hésiter à avancer quelques gros plans déjà sanglants invitant les clous à s’enfoncer cruellement dans la chair et dans les mains des suppliciées, tout en installant une belle ambiance macabre en laissant la caméra parcourir lentement ce sous-sol abritant en outre des ossements humains tout en mettant en valeur ces cinq croix érigées pour une bien funeste destinée.

DemoniaEnsuite, le métrage va rejoindre l’époque actuelle pour prendre part rapidement à une séance de spiritisme au cours de la quelle la jeune Liza s’évanouira après avoir vu le supplice des nonnes, pour se réveiller avec à son chevet le professeur Paul Evans, un archéologue l’invitant à délaisser sa passion pour l’occulte pour au contraire se focaliser sur l’archéologie et les fouilles qu’ils s’apprêtent à aller effectuer en Sicile. Et ce sera donc sur place que nous retrouverons ces deux protagonistes en compagnie d’un petit groupe étudiant et explorant un site archéologique. Ces présentations presque bâclées permettront à l’intrigue de rapidement rentrer dans le vif de son sujet, notamment en indiquant la réticence des autochtones face à ces intrus fouillant leur passé.

DemoniaEt ce sera au travers des habituels avertissements, venus de la part du maire de la ville et d’un collègue archéologue maritime séjournant dans le coin que le métrage va essayer d’installer un climat mystérieux chargé d’une menace latente mais sans y parvenir réellement. C’est dans ce contexte que Liza va s’en aller visiter le monastère jouxtant le site des fouilles, pour y découvrir un mausolée renfermant des cadavres squelettiques visibles de l’intérieur de leurs cercueils ouverts, avant de recevoir un nouvel avertissement, plus virulent, du boucher local l’enjoignant à quitter les lieux. Mais Liza, reconnaissant les lieux vus précédemment en transe, va vite percer le mystère de l’endroit et défoncer un mur pour y pénétrer et découvrir la pièce cachée abritant les restes de nonnes, lors d’une séquence visuellement probante et toujours bien macabre.

DemoniaHélas, après cette découverte, l’intrigue va quelque peu marquer le pas pour avancer des situations sans grand intérêt (les beuveries nocturnes de certains membres du groupe d’archéologues), laissant juste de splendides séquences oniriques rêvées par Liza venir rappeler l’espace de quelques minutes le Lucio Fulci de l’autoroute de L’au-delà par exemple, tandis que deux saoulards vont devenir les premières victimes des nonnes, mais sans que celles-ci n’intervienne directement, obligeant alors l’inspecteur Carter (joué par Fulci lui-même) à commencer une enquête. Tandis que les morts commencer à se succéder.

DemoniaL’intrigue suivra donc un cheminement classique pour mettre en œuvre la vengeance de ces religieuses satanistes dont l’histoire sera même contée à Liza par une étrange femme vivant parmi ses chats, laissant alors le métrage avancer quelques flash-backs gentiment érotiques et cherchant surtout à être sadiques (le bébé brûlé vif), tandis que les meurtres plus ou moins surnaturels seront quand même originaux et surtout bien graphiques (avec par exemples un terrible écartèlement, une langue clouée sur une table et des chats salement agressifs), ce qui empêchera une certaine monotonie de s’installer, surtout que les événements se succéderont avec un sens de l’ellipse pas forcément volontaire et des enchaînements brutaux et sans liaison, pour arriver à un final assez brouillon et pas vraiment clair qui manquera complètement d’ampleur pour assurer une issue positive au film.

DemoniaEt si Lucio Fulci expédiera le final du film (peut-être aussi par manque d’un budget nécessaire à une éradication plus exposée et graphique de ces nonnes fantomatiques), le réalisateur arrivera à instaurer une atmosphère inquiète et parfois même tendue au sein du métrage, notamment lorsque celui-ci s’installera dans les ruelles d’une ville presque déserte et renfermée sur elle-même, et lorsque la caméra se posera sur les reliques de ce couvent poussiéreux et largement macabre, ce qui cachera en partie une intrigue globale déficiente, superficielle et plus que basique ne s’appuyant sur ces nonnes que très modérément, ne permettant jamais au film de pouvoir rentrer dans la catégorie "nunsploitation", malgré quelques apparences trompeuses.

DemoniaLe métrage pourra compter sur quelques personnages pittoresques et parfois charismatiques, comme ce boucher à l'allure hallucinée, et bénéficiera d'une interprétation aléatoire, avec notamment une Meg Register dans le rôle de Liza qui ne parviendra pas franchement à rester crédible bien longtemps, tandis que Lucio Fulci, en plus de se donner un petit rôle sympathique, offrir également une courte prestation à Al Cliver, un de ses acteurs fidèles depuis L'enfer des zombies et qui accompagnera souvent Lucio Fulci par la suite (notamment dans L'au-delà, mais également pour des titres moins reconnus comme Murderrock ou encore 2072, les mercenaires du futur, avant d'être quasiment présent dans tous les derniers films du réalisateur.

DemoniaLa mise en scène de Lucio Fulci retrouvera donc par moments l'état de grâce de la grande période du réalisateur, pour ces séquences oniriques et créer une ambiance, mais sans pour autant démériter pendant le reste du métrage et nous offrir également quelques séquences visuellement réussies, comme lorsque Liza verra cette femme lui conter l'histoire des nonnes lors d'une séquence tournoyante convaincante qui par cet effet sera bien plus impactante. Les effets spéciaux sont globalement probants pour des plans sanglants toujours très volontaires et graphiques, avec cet écartèlement hélas quelque peu raté dans son premier plan, ou encore ces yeux arrachés de manière réaliste par des chats en furie, tandis que les autres scènes gores seront aussi réussies.

Donc, ce Demonia arrivera certainement à séduire quand même les nostalgiques du réalisateur et de ses chefs d'œuvre par son ambiance et par quelques séquences réussies, mais pâtira hélas d'une intrigue superficielle et d'une interprétation mitigée !

DemoniaLe DVD de zone 1 édité par Media Blasters pour shriek Show avancera une image quelque peu délavée et granuleuse, tandis que la bande-son sera cohérente, avec une partition musicale certainement pas assez emphatique, le métrage étant proposé dans sa version anglaise sans aucun sous-titres.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une interview écrite assez intéressante de l'acteur Brett Halsey jouant dans le film le rôle du professeur Paul Evans, un petit reportage sur le tournage du film au cours duquel Lucio Fulci, toujours aussi virulent, répondra à quelques questions, ainsi que la filmographie du réalisateur et un sympathique accès direct aux huit scènes sanglantes du film.

Demonia
Demonia

Pour ceux qui voudraient rencontrer ces nonnes sataniques dans l'un des derniers films du maître italien, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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