Archives pour: Avril 2008

27.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : REC
Réalisateurs : Jaume Balaguero et Paco Plaza
Avec : Manuela Velasco, Ferran Terraza...
Durée du film : 1h20
Date de sortie en salles : 23 avril 2008

Par Nicofeel

rec

Avec REC (qui correspond au bouton d'enregistrement sur une caméra) les réalisateurs de la nouvelle vague du cinéma d'horreur hispanique, Jaume Balaguero (auteur du film surestimé à mes yeux La secte sans nom mais des excellents Darkness et Fragile) et Paco Plaza (connu pour son film Les enfants d'Abraham) nous livrent un film d'horreur très original. Ils ont d'ailleurs obtenu pour ce film le prix du Jury et le prix du Public au festival du film fantastique de Gérardmer en 2008.
L'approche de REC est pour le moins novatrice. On suit ainsi la belle, jeune et impétueuse Angela (jouée par Manuela Velasco), présentatrice aux dents longues d'une émission télé qui met l'accent sur les gens qui travaillent la nuit. Avec son caméraman Manu (Ferran Terraza), elle a décidé de suivre cette nuit une équipe de pompiers en les filmant dans leur quotidien, dans l'espoir d'assister à une intervention. Angela, constamment dans l'optique de l'audimat qu'elle va pouvoir tirer de ce reportage en « live », fait l'intéressante avec les pompiers et interroge à de nombreuses reprises son caméraman (« t'as bien filmé ça ? » ; « Si c'est nul, tu coupes »).
Le film commence à réellement prendre son envol lorsque les pompiers sont appelés car il y a un problème dans un immeuble. Angela et son caméraman les accompagnent.
Une fois que les différents personnages se trouvent sur place (les habitants de l'immeuble, les policiers, les pompiers, Angela et Manu, son caméraman), le long métrage prend une nouvelle dimension. On se demande quel est le problème dans cet immeuble. Le mystère est particulièrement bien gardé, jusqu'à l'arrivée d'un médecin dans une tenue qui laisse penser que l'on a affaire à un virus. Avec un filmage caméra à l'épaule qui a lieu du début à la fin du film, le spectateur assiste à une sorte de spectacle « live ». Les réalisateurs prennent un plaisir certain à détourner les émissions de reality TV. Par ailleurs, la méthode de filmage de REC rappelle aussi un certain Projet Blair Witch. La grande différence est qu'ici le filmage en vue subjective a lieu tout le temps. Le spectateur n'a jamais un temps d'avance sur les protagonistes du film. D'ailleurs, on appréciera que le film joue quelque peu sur un côté interactif avec le spectateur (le film fait alors penser que l'on se retrouve dans une sorte de jeu vidéo, à l'instar de Silent Hill) : selon que Manu, le caméraman, est autorisé à filmer, on a à l'écran des coupes en direct. On a aussi, comme dans un Funny games, un rembobinage à l'intérieur du film (suite à une demande d'Angela qui souhaite revoir une scène pour savoir si son caméraman a bien filmé l'action précédente). On a aussi par moments une vision quasiment dans l'obscurité avec simplement la torche de la caméra ou encore une vision en infrarouge lorsque la torche est cassée. On a même à un moment simplement la voix des personnages dans le noir. Tout cela sert bien évidemment à alimenter la sensation de peur.


D'autant que les différents personnages sont rapidement mis en quarantaine. Ils ne peuvent plus sortir de l'immeuble car celui-ci a été isolée par les autorités. Cela ajoute à la tension qui est parfaitement ressentie par le jeu des différents acteurs. Paco Plaza et Jaume Balaguero nous montrent un groupe qui doit s'entendre mais dont les membres s'accusent mutuellement, comme le montre la caméra de Manu lorsque Angela interviewe les différentes personnes de l'immeuble. Sur les relations qui s'établissent entre les différents personnages, le film est alors dans la droite lignée de Romero avec des films comme La nuit des morts-vivants ou Zombie.
Dans la mesure où aucun événement ne peut être prévisible puisqu'on les découvre en même temps que Manu et sa caméra, cela rend la sensation de peur encore plus présente et les scènes d'horreur bien flippantes. Par son côté transmission de virus, le film rappelle un certain 28 semaines plus tard. D'ailleurs, on appréciera les effets gore du film qui font vraiment très réalistes.
Un autre aspect bien mis en scène est la survenance des différents morts (cela arrive par moments très brutalement) et des différentes attaques des « monstres ».
Le film, notamment dans sa deuxième partie, est bien tendu. Le côté hystérique est vraiment intéressant avec des personnages qui crient, notamment la jeune Angela qui comprend que si elle veut s'en sortir, il va falloir qu'elle prenne son courage à deux mains. Mais elle est, comme tout le monde en pareille circonstance, apeurée. Aidée notamment d'un des pompiers et de son caméraman, Angela fait vivre au spectateur une action bien éprouvante. Le film tourne à plein régime, notamment dans sa deuxième partie. La peur est bien palpable. Rien que pour cela, il mérite d'être vu.
Sans concession (la révélation finale, sans doute l'oeuvre de Paco Plaza, est bien dans le style de son film Les enfants d'Abraham), Rec est particulièrement bien mis en scène et très réaliste, avec des personnages qui ne sont pas des archétypes mais des gens comme vous et moi.

Un film d'horreur vraiment original et captivant, même s'il met un peu de temps à démarrer à mes yeux.

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26.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Das komabrutale duell

Considéré comme l’un des films les plus gores jamais réalisé, ce Das komabrutale duell enchaîne en effet les séquences sanglantes sans aucun temps, mais au détriment de la mise en place d’une véritable intrigue.
Le script suit la vengeance qu’un petit groupe de jeunes hommes plus ou moins immortels contre les membres de la mafia ayant assassiné toute leur famille.

Das komabrutale duellAprès une séquence d’introduction nous montrant des membres d’une mafia, s’autoproclamant sans merci et très brutale, proposer à un homme dont le père a été tué par un chauffeur de camion ivre de venger celui-ci en tuant toute la famille du chauffard, à l’exception d’un fils exilé aux Etats-Unis, nous suivrons donc ce massacre rapide et finalement pour l’instant peu sanglant, avant que Mike, le fils ne revienne sur place pour chercher à se venger du nouveau tueur de cette mafia.

Das komabrutale duellCette vengeance prendra place pour un premier et long duel ultra violent où les coups pleuvront méchamment, mais le métrage s’éloignera déjà de toute crédibilité en faisant ainsi continuer à se battre des personnages ayant par exemple reçu une balle dans chaque jambe, alors qu’une balle reçue en plein thorax n’en empêchera pas un autre de poursuivre la bagarre.
Ensuite et sans transition, l’intrigue prendra place dans une pièce glauque où un homme masqué s’occupera de décapiter un corps enveloppé dans un drap avant d’en achever un autre, pour alors aller s’occuper des deux combattants qu’il a mystérieusement récupéré, d’abord en s’attaquant un tueur de la mafia qu’il va clouer debout à un mur avant de lui recoudre ses plaies à vif (pour de nombreux gros plans par contre terriblement réalistes) tout en le molestant vigoureusement, pour ensuite recoudre cette fois-ci le ventre ouvert du fils de la famille massacrée, qu’il va réanimer à coups d’électrochocs pour ensuite être à son tour attaqué par une sorte de mort-vivant sorti de nulle part qui va lui ouvrir le crâne en deux à l’aide d’une scie circulaire.

Das komabrutale duellCette première partie du métrage annoncera clairement la couleur en laissant des plans énormément sanglants se succéder en continu sans jamais laisser le moindre répit au spectateur, même si celui-ci aura bien du mal à appréhender la tournure prise par les événements.
Mais cela ne sera rien comparer à la suite du métrage, qui laissera passer quatre mois avant que l’on retrouve Mike, en compagnie de deux autre personnages, pour le véritable début d’un carnage sans nom qui va commencer par un bagarre avec un des membres de la mafia, bagarre toujours violente et sanglante mais qui permettra surtout de découvrir que les individus résistent aux coups portés malgré les énormes effusions de sang et que même la tête explosée par une balle, ils peuvent survivre si on leur redonne un cerveau (ce qui se vérifiera lors d’une scène démente où l’un des compagnons de Mike demandera à ce qu’on lui ouvre le crâne pour en substituer la moitié pour son camarade, hélas desservie par des effets spéciaux frisant l’amateurisme).

Das komabrutale duellLe métrage va alors continuer à suivre cette monstrueuse vengeance qui demandera de très nombreux combats sanglants, mais où l’ensemble des personnages aura une résistance improbable aux blessures infligées, qui ne seront en fait que des prétextes pour démultiplier les plans sanglants extrêmement graphiques malgré une certaine redondance abusive de jaillissements de sang trop conséquents. Mais au-delà même de ses bagarres brutales, l’intrigue va se permettre d’avancer d’autres horreurs, comme ce membre de la mafia que nous suivrons en train d’arracher deux petits fœtus du ventre de leur mère avant de les écraser à coups de pied ou encore ses réparations bien primaires de personnages blessés ou démembrés qu’une simple vis suffira par exemple à remettre d’aplomb un bras sectionné.

Das komabrutale duellOn l’aura bien compris, un tel film ne cherchera jamais à faire dans la finesse pour chercher à accumuler le plus possible d’effets gores, à tel points que les plans où le sang sera absent pourront se compter sur les doigt d’une main, mais cela pourra presque finir par laisser une certaine routine s’installer, surtout les techniques sanglantes utilisées ne seront pas vraiment très variées, en avançant de nombreux démembrements, impacts de balles et autres coups de couteaux répétés, mais cela se fera dans une violence certes volontairement exagérée et gratuite mais présentée sans une once d’humour.

Das komabrutale duellL’interprétation restera neutre et sans charisme, mais les acteurs s’effaceront continuellement pour laisser s’exprimer les effets sanglants, alors que la mise en scène du réalisateur ne brillera pas par son originalité, en se bornant à filmer les différentes séquences sans aucune recherche.
Bien entendu, le principal attrait du métrage résidera dans des effets spéciaux sanglants plus qu’envahissants, mais on pourra regretter l’amateurisme ambiant limitant considérablement l’impact de cette abondance de gore malgré tout terriblement expressif et quand même parfois bien réaliste.
Donc, ce Das komabrutale duell aura bien entendu de quoi séduire les amateurs d’hémoglobine et restera globalement jouissif dans sa démesure totale et définitive !

Das komabrutale duellLe DVD de zone 1 édité par Unearthed Films avancera une image assez granuleuse et parcourue de petits défauts d’origine, tandis que la abnde-son sera efficace, avec une partition musicale sinistre qui accompagnera admirablement l’ensemble, le film étant ici proposé en version originale allemande, avec des sous-titres anglais, mais les dialogues ne restent évidemment pas très importants dans un tel film.
Au niveau des bonus, cette édition présentera une petite comparaison des effets originaux avec le résultat employant des inserts numériques, un making-of suivant la réalisation de quelques scènes et effets spéciaux, un petit bêtisier complétant celui présent au cours du générique final, ainsi que quelques scènes coupées et plusieurs bandes-annonces d’autres titres édités par unearthed Films.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film ultra sanglant banni en Allemagne en 2007, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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25.04.08

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Halloween

Parmi la vague de remakes qui continua à déferler aux Etats-Unis l’année dernière, celui du Halloween de John Carpenter, classique indémodable du genre, revisité par Rob Zombie (déjà auteur des deux réussites que furent La maison des 1000 morts et surtout The devil’s rejects) était certainement l’un des plus attendus au tournant, pour vérifier si la hargne du réalisateur allait pouvoir s’accommoder du mythe de Michael Myers. Après une sortie honorable en salles obscures, l’édition double DVD de TF1 Vidéo débarque le 07 mai prochain pour nous permettre de se faire son propre avis !

Halloween

Le script reprend globalement la trame du film de 1979, en prenant d’abord place un 31 octobre à Haddonfield, le soir d’Halloween donc, pour suivre le basculement de la vie du jeune Michael Myers qui, troublé par des pulsions morbides, moqué par ses camarades d'école parce que sa mère est strip-teaseuse, harcelé par son beau-père, tourmenté par les premiers émois sexuels de sa soeur aînée, revêt un masque en latex et, dans un accès de folie, assassine la moitié de sa famille au couteau de cuisine. Suite à ce forfait, il est pris en charge par le Docteur Sam Loomis, un brillant pédopsychiatre, mais tue sauvagement une infirmière, précipitant le suicide de sa mère, désespérée. Et, 17 ans plus tard, toujours dissimulé derrière un masque et enfermé dans son mutisme, Michael s'échappe de la prison psychiatrique où il a grandi et recommence à semer des cadavres sur sa route. Convaincu qu'il est une incarnation du mal à l'état pur, le Docteur Loomis part sur sa piste. Celle-ci mène directement à Haddonfield, là où se trouve toujours la petite soeur de Michael, Laurie, seul membre de sa famille encore en vie.

Halloween

Réputé pour être resté très fidèle à l’original, ce remake a surtout été salué par les critiques pour sa première partie évitant largement la facilité pour présenter le passé de Michael Myers, de façon bien plus développée que dans l’original, tandis que la seconde partie du métrage, où Malcom Mcdowell remplacera Donald Pleasence dans le rôle du docteur Loomis traquant l’assassin, sera jalonnée de morts plus violentes que véritablement gores tout en créant une empathie rare pour les victimes.

Halloween

Le double DVD édité par TF1 Vidéo proposera le film avec une image en 2.35 (16/9 anamorphique) et une bande-son en français et en anglais sous-titrée en DD5.1 et DTS5.1.
Au niveau des bonus et sur environ de deux heures, nous pourrons découvrir les scènes coupées de la version censurée, une fin alternative, un bêtisier, ainsi qu’une interview du réalisateur Rob Zombie et des acteurs du film.

Halloween

Donc, pour ceux qui auraient raté le film lors de sa sortie en salles, il faudra attendre jusqu’au 07 mai pour découvrir en DVD ce retour aux sources respectueux du mythe de Michael Myers, qui va certainement donner un nouvel élan à ce boogeyman incontournable du cinéma de genre !

Halloween

Halloween (2007) / 2 DVD

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The devil's rejects - Edition collector / 2 DVD

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La maison des 1000 morts - Edition prestige

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24.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

August underground's penance

Après ses terribles August underground et August underground’s mordum, le réalisateur Fred Vogel pouvait-il aller encore plus loin dans l’horreur à tendance « snuff » ? Vraisemblablement non, puisque ce August underground’s penance, s’il gagne en netteté avec une image « propre », sera quand même légèrement moins déviant, tout en restant quand même sérieusement gratiné.
Le script suit le quotidien d’un couple de tueurs en série s’acharnant sur des victimes torturées et mutilées dans une cave.

August underground's penanceAprès une courte séquence introductive nous montrant un homme attaché et bâillonné tentant de s’enfuir avant d’être rattrapé et assassiné, replaçant ainsi tout de suite le spectateur dans le contexte, le métrage s’attachera à suivre le quotidien du tueur déjà vu dans les deux précédents films (et toujours interprété par Fred Vogel), mais cette fois-ci, celui-ci sera affublé d’une compagne avec laquelle il se filmera dans diverses activités quotidiennes banales ou souriantes (le ketchup), avant qu’une première incursion dans leur sous-sol ne vienne rappeler frontalement au spectateur qu’il est bien dans un August underground puisque nous verrons le tueur s’amuser avec une victime déjà salement amochée (avec quelques clous plantés dans le corps en sus de sa plaie à la tête) dans un décor sordide aux murs couverts de sang et de photos pornographiques.

August underground's penanceEnsuite, l’intrigue alternera les va-et-vient dans cette cave nauséabonde pour nous faire suivre de multiples sévices, dont un éventrement extrêmement réaliste exposant clairement ces boyaux sanglants ou encore un fœtus extrait manuellement du ventre de sa mère quand ce ne sera pas un reste de cadavre que les meurtriers finiront de découper à la scie, avec d’autres séquences en « extérieur » plus anodines, avec au hasard une soirée entre amis pour sniffer de la coke ou nourrir un petit crocodile dans un vivarium avec une souris qui elle sera une vraie victime du film, ou encore une visite au zoo où notre couple pourra nourrir un énorme lion avec les membres d’une biche auparavant découpée chez eux, quand notre couple ne s’amusera pas à harceler de façon brutale et sarcastique un punk endormi sous un pont.

August underground's penanceMais au-delà des séquences sanglantes et glauques de la cave, qui resteront le tronc commun de la trilogie de Fred Vogel, le réalisateur arrivera une nouvelle fois à choquer son auditoire, non plus en abusant de tortures plus ou moins gores et déviantes (même si…), mais au travers d’une séquence particulièrement dérangeante au cours de laquelle notre duo d’assassins va s’en prendre à une famille en pleine période de Noël, pour assommer le père à coups de marteau en pleine face, violer et tuer la mère et surtout nous faire partager l’agonie et le meurtre par strangulation de la petite fille de ce couple qui n’avait rien demandé à personne et dont les deux meurtriers vont aller jusqu’à violer l’intimité en ouvrant et saccageant les cadeaux disposés au pied du sapin, montrant bien ainsi leur inhumanité totale.

August underground's penancePour bien se différencier des deux films le précédent, ce August underground’s penance pourra déjà s’appuyer sur une image d’une netteté contrastant complètement avec celle dégradée et floue choisie auparavant, laissant ainsi s’étaler devant la caméra les abominations avec une précision écoeurante, mais cela n’empêchera pas Fred Vogel d’opter à nouveau pour un style de mise en scène cherchant de manière affirmée et convaincante à faire croire à la véracité des faits exposés, même si cela implique à nouveau de brusques changements de sujets, au gré de ce que voudra bien filmer le couple.

August underground's penanceEnsuite, pour la première fois dans la trilogie, le tueur sera accompagné dans son odyssée sanglante par une véritable petite amie tout aussi dépravée que lui, n’hésitant pas à se masturber pendant que son compagnon viole la mère au cours de la terrible séquence citée plus haut ou encore à s’amuser elle aussi avec une victime comme s’il s’agissait de son bébé, mais cette relation amoureuse « spéciale » (voir le coït violent dans les toilettes du concert) apportera également une dimension dramatique qui explosera dans le dernier acte du film tout en augmentant encore le malaise occasionné par ces deux assassins, par exemple lorsqu’ils s’emploieront à « nettoyer » la cave, mais l’aspect sexuel des déviances sera ici en partie mis de côté au profit d’une violence sanglante plus graphique.

August underground's penanceEnfin, l’interprétation sera ici bien plus convaincante, avec notamment la jeune Cristie Whiles dont la détérioration psychologique s’associera à celle physique bien réelle et visible. Mais surtout, les effets spéciaux réalisé en grande partie par Fred Vogel (dont il ne faudra pas oublier qu’il a été à bonne école en travaillant avec Tom Savini) seront ici d’un réalisme étonnant et dérangeant en versant dans un gore nauséeux plus que volontaire et graphique, mais sans jamais tomber dans l’outrance.

Donc, ce August underground’s penance achèvera de manière largement appréciable cette trilogie définitivement « autre » et d’une extrême déviance, tout en étant quand même moins jusqu’auboutiste que August underground’s mordum, le plus frappé des trois films !

August underground's penanceLe DVD de zone 0 édité par Toetag Pictures proposera donc une image nette, avec parfois quelque peu granuleuse, avec une bande-son cohérente, dont l’absence de partition musicale renforcera l’effet « snuff » désiré, mais le métrage ne sera ici proposé qu’en version originale non sous-titré.
Au niveau des bonus, on retrouvera l’équipe du film pour un making-of principalement centré sur l’élaboration de quelquefois unes des séquences sanglantes du film, une assez conséquente galerie de photos, les bandes-annonces des trois August underground, quelques scènes coupées ou rallongées dont une sévère décrivant largement le calvaire d’une des victimes juste aperçue dans le métrage, ainsi que deux clips musicaux aussi bruyants que sanglants mettant en œuvre Fred Vogel.

Pour ceux qui voudraient se mesurer à ces tueurs vomitifs, le DVD de zone 0 est disponible ici !

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23.04.08

02:00:00, Cat�gories: Dossier  
Smallville

Pour ma part, la saison 4 de Smallville reste la plus faible - niveau scénario - de toute la franchise. Les créatifs prennent des libertés peu crédibles vis-à-vis du matériau original et nous pondent, en mal d’inspiration une succédanée de Charmed pour introduire, non sans peine, la Forteresse de Solitude. Là où le film magistral de Donner (dont je vous épargnerai la critique sous peine d’être traité de fétichiste à la longue) nous permettait de nous familiariser avec cet endroit si particulier en moins d’une demi heure fantastique (qui mine de rien représente un résumé bienvenu de Smallville) , là ou Lois et Clark abordait à peine le sujet en nous montrant un Kal-El hurlant son désespoir dans un endroit enneigé et perdu au milieu de nulle part suite à la demande en mariage de Lois par Lex, là où, la série animée nous met en place la dite forteresse en moins d’une minute de présentation, il faut ici se taper 22 épisodes plus ou moins inégaux dans leur traitement pour assister à l’arrivée de Clark au pôle Nord (ou Sud,je laisse les détracteurs potentiels se tirer dessus sans moi). Comble d’ironie crispante, il faudra en plus attendre le premier épisode de la saison 5 pour avoir le privilège de voir s’ériger ce monolithe de SFX mal construit, alors que la pluie de météorite finale de cette saison restait particulièrement marquante. Quand on pense à Donner et à ses mates paintings emplis de poésie et d’un charme rétro tellement évocateur du monde de Superman, on ne peut que crier au scandale.
Coup de bol néanmoins, la saison a malgré tout bien marché aux States et la suite des évènements redressera le tir de manière spectaculaire pour aboutir à la brillante sixième saison (la dernière ?).
On s’assoit, on se fait un chocolat chaud et c’est parti pour 22 analyses et résumés , toujours selon le principe critique – résumé – comparaison.
Bonne lecture.

S04E01 - Renaissance

La critique de cet épisode sera assez longue, ce qui reste logique car le premier et le dernier épisode d’une saison sont généralement les plus marquants.

Il est prêt pour accomplir sa terrible (sic) vocation. Clark rentre à Smallville sous l’allure de son alter ego Kal-El (c’est vrai qu’on les différencie sans problème, il suffit de jeter un œil aux œillades maléfiques de Welling pour comprendre le changement opéré. Aussi expressif que les multiples poses de Ben Stiller dans Zoolander ! N’oublions pas bien sûr la finesse de raisonnement des créateurs car quand Clark est méchant ou perturbé ou dopé à la colle, il porte de l’Armani noir (ooooooooooooooooooouaaaaaaaaaaaaaaaaaah !) … mais peut être (suspense insoutenable) que Martha sait comment lui rendre sa personnalité originale. Lois Lane vient enquêter sur le décès supposé de Chloé (elle est bien bonne, jusqu’aux trois secondes de fin, Lois et persuadée que sa cousine est bien morte). (Pour ceux qui prendraient la navette spatiale en route, les résumés en italiques sont simplement une reprise de ceux données dans les coffrets dvd, ce qui explique leur caractère spécieux écrits sous extasie pour exciter l’imagination sabordée des ados en rut et en mal de SFX d’aujourd’hui)

La saison 3 s’achevait sur l’un des meilleurs climax (que celui qui me rappelle celui de la saison 2 se calme, une crise d’adolescence barbiturée à la kryptonite rouge ne peut avoir la même intensité car cette fois, tout échappe au contrôle de nos héros – les Kent – qui prennent tout dans la figure sans pouvoir faire quoique ce soit) de cette série avec un Lionel Luthor plus puissant que jamais bien qu’au fond du gouffre sur fond de musique classique et qui réussissait le tour de force de faire gicler les ¾ du casting en moins de cinq minutes tandis que Clark – Kal-El se décidait contraint et forcé à suivre sa foutue destinée .Notons que ce qui prend une demi-heure dans le film de Donner commence à sentir le renfermé pour Smallville. Il serait temps qu’il se décide à s’y mettre une fois pour toute qu’on puisse enfin avancer.

Pour rappel, Chloé se fait éjecter, Lex se fait un shoot mortel au cognac tandis que Lana s’exile à Paris (ne croyez pas au Père Noël pour autant car elle reviendra avec son double masculin cucu-j’ai un gros secret pas bô dans ma hôte) alors que Clark (pour ne pas faire répétition) se barre dans une dimension parallèle - à poil - car c’est bien connu, Krypton est un bloc de glace et le tourisme se fait en tenue légère. Pa et Ma Kent quant à eux se retrouvent seuls et vont devoir dégoter une excuse pas piquée des vers pour expliquer l’absence de leur bambin parti sans laisser d’adresse (Clark Kent aka Kal-EL – dimension inconnue, cela ne fait pas sérieux). Entre nous, ce n’est pas grave, ils ont l’habitude, le sale gosse leur faisant régulièrement le coup (Métropolis, zone fantôme, forteresse de solitude….).

L’épisode commence par une allusion à peine voilée au(x) Terminator(s) de James Cameron. Tandis que Lois apparaît pour la première fois dans la série, un orage éclate et comme nous sommes à Smallville, il est normal que ce dernier dégénère en phénomène paranormal. Comme il est communément admis que ce bourg est la capitale mondiale des météorites, pourquoi ne pas varier sur les éclairs. De plus, puisqu’il faut de nouveau appâter le chaland, il est normal d’en faire des tonnes pour le retour tant attendu (plusieurs mois normalement pour les fans de TV, trois minutes pour les dvdvores le temps de changer de rondelle) de Kal-El. Ni une , ni deux, on se retrouve avec un montage quasi identique à celui des arrivées du T1000, 800 et consort avec déflagration en sus (les effets spéciaux ayant évolués) , gerbes de flammes concentrées en sphère et héros glabre en intégral. Etant admis qu’il s’agit du bad Clark , celui se comporte comme un cyborg amnésique et rencontre pour la première fois le futur grand amour de sa vie (quoique parti comme c’est là, je suis impatient de savoir comment le scénarii va retomber sur les pattes du comics). Evidemment, ils entament la conversation et Lois emmène le bellâtre à l’hôpital.


Qui dit Superman dit forcément Luthor. On n’hésitera pas à faire une offrande sur les tombes de Siegel et Shuster pour obtenir un jour sur grand ou petit écran un Lex digne de la BD. Pourquoi ne pas faire écrire au passage quelques histoires par Byrne et ses potes ? On peut rêver. Bref, on se retrouve donc en Egypte via l’emploi d’un filtre jaune des plus affreux , sur un site de fouilles archéologiques ou des autochtones locaux se démène pour trouver quelque chose à mettre sous la dent de leur patron. Les parallèles cinématographiques sont évidents. On pensera de prime abord à La Momie des années 30 avec une équipe d’occidentaux en retrait tandis que les habitants du coin en mal d’argent creusent à tout va jusqu’à trouver un truc à se mettre sous la cloche. Passerelle facile dès qu’il s’agit de fouilles égyptiennes puisqu’on peut aussi citer de multiples épisodes de Sydney Fox l’aventurière (vous savez ,la série qui fonctionne sur le canevas suivant : salle de cours, trésor à trouver , voyage exotique, Nigel qui se travesti sous l’œil amusé de Tia Carrere, un piège I-N-E-V-I-T-A-B-L-E suivi d’un passage secret pour s’en sortir, trois coups de poings sur l’evil pignouf du jour et retour à l’université avec une blague vaseuse à la standardiste qui ne pige rien d’autre que les fringues…) ou bien encore un tvfilm récent avec Casper Van Dien qui s’acharne à retrouver 4 morceaux d’une tablette mythique donnant accès au mal absolu , Seth.
Transition aisée pour amorcer l’arrivée de la première des trois pierres (comme quoi, les influences sont cycliques) qui vont nous occuper pendant 22 épisodes et après lesquelles les Luthor , père en tête, ont consacré des sommes folles pour mettre la main dessus . Logique que nous pauvres spectateurs ne l’apprenions que maintenant. Mais on ne vous dira pas tout de suite.

On se retrouve ensuite au Smallville Medical Center (SMC) avec Lois qui ne sait quoi faire de Clark jusqu’à l’arrivée de Martha qui , le hasard faisant bien les choses ,veille son mari qui est condamné par les médecins alors qu’elle, vaillante, croit dur comme fer qu’il va s’en sortir . La série se recycle elle-même puisque la situation inverse a eu lieu deux saisons plus tôt avec Martha cliniquement morte sauvée par le vaisseau de Clark. De toutes façons, dans tout soap qui se respecte (j’insiste sur soap car comment qualifier autrement la relation entre Lana et Clark ?) , tout le monde passe par la case coma, hôpital ,prison et Smallville ne déroge pas à la règle, faites le calcul, vous verrez bien si je me trompe.

Martha donc, sortant dans le couloir, réussi à reconnaître Clark, à le récupérer en tenue d’Adam, à bazarder Lois hors de l’ascenseur tout en ne remplissant aucun papier.
Incohérence suprême avec Clark au passage, car depuis 3 saisons maintenant, le boy scout a passé le plus clair de son temps à amener tous les loqueteux et mal en point du coin dans cette fichue clinique, il est présent sur tous les rapports de police (on nous le rappelle assez tout au long de la série) et bien évidemment, pas un médecin, pas un interne ne parvient à savoir qui est ce mystérieux Adam ? D’accord, il ne porte pas sa sempiternelle chemise à carreaux mais quand même !!!
On file ensuite en vrac à Paris où Lana semble fricoter avec l’ex de Dark Angel code barre en moins tout en filant vers une cathédrale pour faire un frottage d’une tombe obscure. Bien sûr, elle est toujours trop tarte pour remarquer la ressemblance entre la gravure et elle ainsi qu’entre le blason du bouclier et les symboles de la grotte. Une fusion psychique plus tard, retour dans l’avion de Lex. Celui-ci a droit à une transfusion intégrale car son sang est contaminé grâce à son père. On se dit alors que ce point de détail va être assez intéressant pour lancer de multiples arcs scénaristiques.
Peau de zob. On aura droit à tout ce bataclan médical uniquement dans cet épisode. Par la suite, Lex est tout à fait normal et pas une allusion ne filtrera sur sa guérison miracle. Je risquerai une référence à Captain America qui connaît des problèmes similaires de nombreuses fois dans sa carrière via son sérum de super soldat.
Une turbulence bienvenue permet la mise à jour du premier artefact, entraînant une note suraiguë (qui sera en fait un identifiant de la famille El, comme on découvrira dans l’épisode de la saison 6 avec Bow Wow) qui

va réveiller le côté noir de Clark qui jusque là était en stand-by. Un décollage calqué sur Matrix qui lui-même faisait référence à Superman dans la fameuse trilogie et c’est parti pour le premier vol du futur meilleur représentant du Spandex. La scène en soi est assez bonne (surtout pour une série TV), prémices du sauvetage aérien de Superman Returns de Singer mais n’enlève en rien le manque de cohérence d’un Lex qui trente secondes avant était en état de choc et qui maintenant, récupère à vitesse grand V pour se hisser au niveau du trou laissé dans le mur pour voir qui est le voleur alors que l’avion est dépressurisé. Mouaip…

S’en suit un caméo de Bridgette Crosby (Margott Kidder bien défraîchie, l’étincelle de la Lois Lane quasi originale ayant disparue) qui comme par hasard remplace le Dr Swann (Reeve ayant disparu entre temps)et fourni une kryptonite inédite à Martha. Elle lui explique of course son utilité alors que jusqu’à maintenant, on ignorait son existence.
Là-dessus, précisons deux ou trois choses. L’existence d’une kryptonite noire n’est pas un problème en soi. Tout fan sait pertinemment qu’il en existe une version dorée qui transforme tout kryptonien en être humain normal (bien que Donner et Lester n’aient pas souhaités s’en servir pour les différentes versions de Superman II) et une autre qui permettra à Batman d’obtenir pour un temps les pouvoirs de Superman (avec risque mortel à la clé). On passera sur les versions bleues, blanches….
La rouge et la verte sont les plus connues avec des effets constants quelques soient les versions (la verte) ou aléatoires (la rouge qui rend au choix Superman indifférent à tout ou qui lui donne des pouvoirs exacerbés (Lois et Clark) ou bien qui le rend monstrueusement fanfaron et égocentrique (Smallville). Pour mémoire, citons aussi la verte améliorée employée par Pryor dans Superman III et qui a les mêmes effets que la rouge dans Lois et Clark).
Ce qui me gène ici, c’est qu’on sort celle-ci de nulle part et qu’on sait d’office qu’elle est son utilité. Lorsque le prof Fine (Brainiac) aura recours à une version argentée, on saura au moins de quoi il retourne. Ici, nada. Et on ne la reverra plus (l’épisode sur le double Lex prend une tournure différente, malgré une roche noire elle aussi).
Kal El file vers la grotte ; met à jour une nouvelle section dissimulée par une lézarde large comme une paume de main et dépose le premier cristal. En sortant, il se retrouve face à Martha qui lui tend la pierre noire. Résultat : le bad Clark déchire sa chemise, laissant un individu torse-nu pour exprimer la transition entre les deux côtés de la personnalité et cède la place au good (et falot) Clark qui du même coup permet la guérison miracle de son père.
Clark Kent récupère sa mémoire terrienne et tout rentre dans l’ordre.
Viens alors un scène à l’incohérence grotesque : Clark se recueille sur la tombe de Chloé, rejoint par Lois qui accepte le fait qu’un gus venu du ciel à poil et se comportant comme un parfait cyborg soit maintenant tout à fait humain.
Révélation finale sur le cercueil vide et fin de l’épisode.

Note : 8/10 pour la scène de vol tant attendue - 6/10 pour tout le reste car il est difficile de maintenir la tension instaurée par le final de la saison 3.

Références cinématographiques : La Momie, Matrix, Le cinquième élément, Terminator et dans une moindre mesure Le silence des agneaux avec Lionel possédant de nombreuses réponses.

Reférences comics : Captain America, Superman
Influences DC : pour Superman Returns

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22.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The_burning

Parmi la vague de slashers ayant déferlé au début des années quatre-vingt suite au succès du Halloween de John Carpenter et du premier Vendredi 13, ce The burning (sorti à l’époque chez nous sous le titre passe-partout de Carnage) fait aisément partie du haut du panier, en étant aussi bien généreux en suspense qu’en scènes gore très graphiques.
Le script prend place dans une colonie de vacances pour y suivre la vengeance sanglante d’un moniteur ayant été victime quelques années auparavant d’une mauvaise blague ayant mal tourné.

The_burningLa séquence d’introduction nous fera donc suivre les préparatifs et l’exécution de cette farce macabre élaborée par plusieurs gamins et destinée à effrayer un surveillant acariâtre et brutal en déposant à côté de son lit un crâne gluant dont les yeux seront illuminés par des bougies. Mais cette farce sera encore plus efficace que prévue et la victime dans la panique balancera le crâne sur son lit, l’enflammant et le brûlant sous les regards mi-horrifiés mi-amusés des jeunes qui regarderont l’homme sortir de sa cabane sans l’aider, lui laissant le soin de se jeter dans une rivière toute proche pour éteindre les flammes.

The_burningL’intrigue laissera passer quelques temps pour continuer à s’intéresser à ce personnage qui aura survécu tout en étant grièvement brûlé au point d’effrayer les infirmiers, pour nous faire suivre sa sortie de l’hôpital où, le visage masqué par une écharpe et un chapeau, il s‘empressera d’aller se dénicher une prostituée qui sera bien entendu terrifiée lorsqu’elle découvrira le faciès (que le réalisateur se gardera bien de nous montrer) de son client, déclenchant ainsi chez lui une fureur meurtrière puisqu’il l’assassinera à coups de ciseaux.

The_burningAprès cette introduction certes classique dans son agencement (la blague), mais se permettant une petite incursion urbaine dans un univers dignement hérité du Maniac de William Lustig, le métrage s’installera dans ce camp de vacances pour nous présenter ses personnages principaux, aussi bien les moniteurs que les petits vacanciers, de manière certes classique mais évitant tout humour potache pour plutôt s’attarder sur des relations et des situations réalistes qui se suivront sans ennui, surtout que le réalisateur laissera entrevoir rapidement la présence sur place d’une ombre menaçante armée d’une longue cisaille à haie, tout en multipliant de fausses alertes cohérentes (dont une scène de douche gentiment détournée) qui parviendront à faire monter une petite tension, tout comme cette histoire racontée au coin du feu qui sera remarquablement présentée.

The_burningMais il faudra attendre qu’une partie des vacanciers accompagnés de plusieurs moniteurs partent en excursion en canoë pour que l’intrigue n’invite véritablement son assassin à passer à l’acte pour une série de séquences alternant judicieusement un suspense tendu avec des plans sanglants terriblement volontaires lorsque par exemple le tueur s’en prendra sauvagement à un groupe évoluant sur un radeau de fortune, en infligeant de multiples plaies avec sa cisaille, alors que d’autres scènes demeureront plus prévisibles (le couple s’étant isolé à des fins amoureuses), mais toujours en laissant planer le doute sur le moment choisi par le meurtrier pour frapper.
The_burningLe dernier acte, après le massacre d’une bonne partie du casting, respectera les codes du genre, même si ici ce ne sera pas une pauvre demoiselle qui devra s’enfuir à travers bois poursuivie par l’assassin, tout en apportant une petite révélation minimaliste et basique sur l’intérêt particulier porté par le tueur à ce groupe précis et en nous offrant une double confrontation finale rondement menée en laissant présager le pire avant un acte héroïque d’un personnage jusqu’ici malmené, avant de nous gratifier d’un dernier plan complice.

The_burningSi l’intrigue pourra sembler bien classique aujourd’hui, il faudra projeter le métrage à son époque pour en apprécier plus particulièrement certaines finesses (dont le dernier sursaut du tueur, élément qui deviendra presque obligatoire par la suite, tout comme la découverte des victimes par le(s) dernier(s) survivant(s) !) et reconnaître les évidentes qualités narratives et visuelles de l’ensemble. En effet, si la phase de mise en situation pourra paraître quelque peu longuette en laissant se passer beaucoup de temps entre le meurtre de la prostituée du début et le premier égorgement dans les bois, cela permettra au spectateur de bien s’imprégner des différents personnages, rendant ainsi leur mort tout à tour plutôt douloureuse ou jouissive, et, contrairement à bon nombre de slashers, les victimes ne seront pas ici que de jeunes adultes adeptes de la fornication et de la fumette, puisque même des gamins périront sous les coups de cisaille du meurtrier qui n’épargnera ainsi personne.

The_burningMais l’un des principaux intérêts du film résidera bien sûr dans les séquences débouchant sur un meurtre (qui ne feront d'ailleurs pas de fausse pudeur en n'hésitant pas à montrer la nudité des actrices), et le moins que l’on puisse dire c’est que ces situations sont orchestrées de façon magistrales, entre une utilisation judicieuse de la caméra subjective, l’apparition surprise du tueur et bien entendu les effets sanglants appuyés, entre égorgements, doigts sectionnés et autres plaies causées par cette cisaille déjà très graphique.
En plus, l’interprétation sera ici plutôt convaincante, avec de jeunes interprètes crédibles et concernés par leur rôle, alors que la mise en scène de Tony Maylam sera efficace en augmentant les effets lors des scènes chocs du film.
Les effets spéciaux, œuvre de Tom Savini, alors dans sa grande période gore, seront tout simplement incroyables de réaliste (la cisaille plantée dans une gorge, par exemple) et deviendront pour certains carrément culte (la séquence du radeau).
Donc, ce The burning mérite plus que largement d’être (re)découvert, par son efficacité et sa générosité en matière d’effets sanglants !

The_burningLe DVD édité par MGM avancera une image claire (largement plus que les éditions VHS d’alors), même lors des séquences se déroulant dans l’obscurité, alors que la bande-son sera probante, avec une partition musicale adaptée qui renforce les temps forts du film, alors que le métrage sera ici proposé en version originale anglaise, mais avec d’appréciables sous-titres en français.
Au niveau des bonus, on retrouvera Tom Savini qui revisitera pour nous le film et ses effets spéciaux de manière très sympathique, ainsi qu’une assez conséquente galerie de photos et la bande-annonce du film accompagnée par celles des deux Jeepers creepers.

Pour ceux qui souhaiteraient se délecter des formidables effets sanglants de ce slasher indispensable, le DVD de zone 1 est disponible ici ou encore là !

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21.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Shine a light
Réalisateur : Martin Scorsese
Avec : Mick Jagger, Keith Richards, Ron Wood, Charlie Watts, Jack White, Christina Aguilera, Buddy Guy, Martin Scorsese...
Durée du film : 2h02
Date de sortie en salles : 16 avril 2008

Par Nicofeel

Martin Scorsese s'intéresse depuis longtemps à la musique et notamment dans son film The last waltz, réalisé trente ans auparavant (1978) où il avait filmé le dernier concert (daté de 1976) du groupe The band. Entrecoupés d'interviews des membres du groupe, The last waltz réunissait des invités tels que Neil Young, Eric Clapton ou encore Bob Dylan.
Ayant fait l'ouverture du 58ème festival de Berlin, Shine a light correspond à la mise en scène par Martin Scorsese de deux concerts des Rolling Stones au Beacon theater de New York dans le cadre de leur tournée A Bigger Bang. Ce sont les Stones qui sont allés demander à Martin Scorsese de les filmer. D'ailleurs, on constatera que les quatre membres des Rolling Stones, à savoir Mick Jagger, Keith Richards, Ron Wood et Charlie Watts sont producteurs exécutifs du film.
Dans Shine a light, on voit au début du film, en noir et blanc, « Marty » (surnom de Scorsese) qui donne ses directives et qui explique comment doit selon lui se dérouler le concert qu'il va filmer.

Mais très rapidement Scorsese s'efface pour laisser les Stones en action. C'est alors qu'on a droit à de la couleur(Shine a light !). Scorsese filme les Stones de manière très classique, à l'ancienne, avec certes de nombreuses caméras mais en privilégiant l'incroyable vitalité des Stones. Scorsese filme le mouvement des Stones. Il n'y a pas chez Scorsese de mise en scène clippesque à la MTV. Le spectateur croirait qu'il se trouve dans la salle de concert. On en prend plein les yeux et les oreilles. Ce qui impressionne c'est l'incroyable longévité et surtout l'incroyable vitalité des Stones sur scène. Pourtant, comme chacun sait, les Stones ne sont pas de jeunes loups : Mick Jagger est né en 1943 comme Keith Richards tandis que Ron Wood est né en 1947 et Charlie Watts, le batteur, est né en 1941 ! Les Rolling Stones sont un groupe, autoproclamé comme étant le plus grand groupe de rock, qui continue de durer. Jagger court toujours dans tous le sens. Keith Richards a toujours l'air quand même bien allumé et il nous offre des moments bien sympathiques avec notamment l'autre guitariste du groupe, Ron Wood. La scène paraît vraiment être un autre monde pour ce groupe, comme le dit si bien Keith Richards.
Dans ce film, Scorsese montre les Stones interpréter 18 titres de leur répertoire, dont de nombreux morceaux cultes. On a ainsi droit entre autres à Sympathy for the devil (titre d'ailleurs du film que Godard a fait sur les Stones), Start me up, Shine a light, (I can't get no) Satisfaction (ce titre, comme un symbole, clôt d'ailleurs le concert). Mick Jagger tout comme Keith Richards sont dans une forme olympique et ils participent amplement à la réussite du concert et par extension du film. On a droit à quelques invités lors de ce concert qui évoquent un éclectisme certain du groupe. Ainsi, le bluesman Buddy Guy se joint aux Stones sur le morceau Champagne and reefer. On retrouve également Jack White des White Stripes (groupe de rock'n'roll fondé en 1997 par Jack White et sa soeur Meg) qui interprète Loving cup avec Mick Jagger. Enfin, ce dernier nous offre un duo très sensuel avec Christina Aguilera sur Live with me.

Le groupe montre à plusieurs reprises qu'il est certes un groupe de rock, mais qu'il a été très influencé par le blues. Par ailleurs, les Rolling Stones s'amusent à interpréter un titre purement country, Far away eyes.
Le concert est entrecoupé de quelques images d'archives, où les membres des Rolling Stones déclaraient à l'époque (dans des interviews qui remontent pour certaines aux origines du groupe, dans les années 60) qu'ils ne pensaient pas spécialement que le groupe allait durer. Mais progressivement, les images d'archives montrent que les Stones se voient faire du rock de plus en plus longtemps, Jagger signalant à un moment donné qu'il se verrait bien sur scène jusqu'à 60 ans. Le groupe a toujours été ensemble, il n'y a jamais eu de séparation. Il y a certainement eu des dissentions notamment avec Ron Wood et Charlie Watts qui pourraient être jaloux de la renommée de Jagger et de Keith Richards mais le groupe a toujours paru soudé (comme le montrent les images d'archives) et continue de paraître souder sur la scène. D'ailleurs, le concert contient plusieurs moments assez drôles qui prouvent la complicité des Rolling Stones. Ainsi, Mick Jagger s'amuse comme un fou avec Keith Richards. Il se plaît aussi à présenter les membres du groupe, déclarant au guitariste Ronnie Wood : « Ils [les spectateurs] t'aiment Ronnie ! » ou encore s'amuse lorsqu'il introduit Charlie Watts, le très effacé batteur du groupe (pourtant présent sur un instrument qui demande beaucoup de dynamisme). Jagger lui demande de dire quelque chose. Il dit alors : « Bonsoir » et Jagger plaisante en signalant : « Il parle ! ».

On voit enfin, au vu de ce concert, que les Stones sont quelque part rentrés dans le rang. Ceux qu'on a souvent présentés comme des rebelles sont certes toujours aussi dynamiques – Mick Jagger et ses acolytes étant de véritables bêtes de scènes – mais le fait pour Jagger de chanter avec Christina Aguilera montre que le groupe a quelque peu changé. Par ailleurs, on reste assez médusé quand on voit que Bill Clinton introduit avant le concert les membres de sa famille (sa fille Chelsea, Hillary et la mère de cette dernière !) à toute l'équipe des Stones, lesquels n'échappent pas à ce formalisme. Enfin, Clinton est celui qui présente les Stones lors du concert.
Au final, Shine a light est un concert très stimulant, pour peu que l'on apprécie les Rolling Stones.

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18.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dead_life

Tourné en Super 8 pour un budget que l’on devinera ridicule, ce Dead life n’apportera qu’une très modeste contribution au genre, à cause d’un amateurisme flagrant imposant un rythme régulièrement défaillant difficilement comblé par de rares idée novatrices.
Le script suit la fuite d’un petit groupe d’individus devant faire face à une invasion de morts-vivants avides de chair humaine.

Dead_lifeAprès une séquence d‘introduction nous montrant un homme subissant une bien étrange transformation sous les yeux de son fils, le métrage le métrage nous présente ses principaux personnages, une bande de jeunes adultes vraisemblablement désoeuvrés puisqu’ils passent leur temps à palabrer et à se moquer de leur voisin en sirotant des cannettes de bières, tandis qu’au même moment une demoiselle ira prendre des nouvelles de son père qui lui avouera avoir été mordu au doigt à la sortie d’un bar. Peu après, cet homme va s’en aller vomir son sang en pleine rue avant de s’écrouler au bord d’un canal, contaminant ainsi l’eau de la ville.

Dead_lifeCette mise en situation sera éminemment laborieuse, en évoluant avec une absence complète de rythme pour se contenter se suivre les personnages de façon statique, mais heureusement l’apparition des premiers zombies va dynamiser épisodiquement l’ensemble.
En effet, en plus d’introduire de façon dispersée les morts-vivants pour quelques scénettes ayant le mérite d’avancer des zombies très graphiques, dont l’un d’eux sera en contact direct avec Maxx, le personnage principal, sans que cela ne l’inquiète outre mesure, l’intrigue mettra en avant une première séquence bien folle au cours de laquelle un jeune rockeur ne pourra résister à la croupe avancée d’une jeune zombifiée en plein repas mais mal lui en prendra puisqu’il finira par se faire castrer par les dents aiguisées de la zombette encore affamée.

Dead_lifeMais hélas, ses soubresauts sanglants seront entrecoupés de passages à vide bien trop réguliers laissant les fuyards s’exprimer de manière trop appuyée sans que cela n’apporte un « plus » au métrage, même lorsque nous apprendrons que Maxx est en fait le petit garçon de l’introduction et que son père travaillait pour une industrie fabriquant des armes chimiques, donnant ainsi une bien pauvre et basique explication à cette invasion de zombies.
Ensuite, le métrage orchestrera l’exode du petit groupe vers une baraque délabrée où ils espéreront trouver provisoirement refuge, en étant bien entendu sporadiquement attaqués par les zombies qui ne manqueront pas de faire des victimes pour des plans gores généreux, pour ce qui ressemblera à un simulacre de huit-clos poussif et sans réel enjeu jusqu’à ce que l’endroit ne devienne plus du tout sûr, obligeant les survivants à se diriger en ville où d’autres péripéties vont les y attendre jusqu’au final nihiliste.

Dead_lifeConnaissant ses classiques, le réalisateur va abreuver son film de références, principalement héritées de l’œuvre de George A. Romero, comme ces plans sur des morts-vivants déambulant ou encore cet insert télévisuel suivant l’interview d’un scientifique sur la question de cette épidémie d’outre tombe, tandis que les morsures infligées par les morts-vivants rappelleront sans équivoque celles du Zombie du maître de Pittsburgh.
Mais en plus de ces références flagrantes, le métrage va quand même avancer quelques petites idées originales, comme ce zombie fraîchement ressuscité qui n’hésitera pas à se livrer à un auto-cannibalisme en se mordant férocement au bras à plusieurs reprises et surtout en incluant l’idée que les jeunes enfants zombifiés ne connaîtront pas la faim ni la violence envers les vivants du fait de leur pureté initiale, même si hélas cette innovation ne sera avancée que lors d’une séquence confrontant le petit groupe à un minable chercheur réfugié dans la sous-sol d’une maison.

Dead_lifeComme on pouvait s’y attendre, l’interprétation ne sera ici guère convaincante en flirtant continuellement avec l’amateurisme, les différents interprètes ne parvenant pas à faire passer la moindre émotion.
La mise en scène du réalisateur, malgré sa propension à plomber le rythme du métrage, sera régulièrement surprenante, aussi bien en alternant des plans en noir et blanc réussis avec le reste qu’en livrant quelques séquences originales (l’attaque d’une station de radio que nous ne suivrons que de manière auditive alors que défilent des plans de centres-villes désertés).
Les effets spéciaux seront ici expansifs tout en restant basiques, avec des plans sanglants aux trucages visibles, tandis que les maquillages des zombies ne seront pas tous convaincants.
Donc, ce Dead life pourra éventuellement constituer un petit en-cas aux amateurs de morts-vivants, mais risquera certainement d’ennuyer profondément les autres !

Dead_lifeLe DVD de zone 1 édité par Brain Damage Films avancera une image volontairement granuleuse pour donner un cachet au métrage, mais parfois aussi bien floue avec des défauts d’origine récurrents, tandis que la bande-son ne sera pas parfaite en connaissant plusieurs sautes de son rendant les dialogues inaudibles. Cette édition ne proposera le film qu’en version originale anglaise, sans aucun sous-titre en option.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un making-of intéressant qui reviendra sur les différents aspects du projet et son long développement, accompagné du clip musical d’un groupe de hardcore jouant dans une quelconque MJC et de plusieurs bandes-annonces de titres édités par Brain Damage Films.

Pour ceux qui oseraient se confronter à ces zombies amateurs, le DVD de zone 1 est disponible ici ou directement sur le site de l’éditeur où il est possible également découvrir la bande-annonce !

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17.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cello

Nous venant de Corée du Sud, ce Cello parvient à se distinguer quelque peu de la nouvelle vague horrifique asiatique tendant largement à s’essouffler grâce à une intrigue ambiguë et mélangeant de façon harmonieuse les genres avant de sombrer dans sa dernière partie dans une horreur tant physique que psychologique.
Le script suit la descente aux enfers d’une femme violoncelliste (d’où le titre du film, "Cello" signifiant "violoncelle" en anglais) qui va voir sa petite vie rangée de professeur de musique chahutée par des événements étranges issus d’un passé trouble.

CelloAprès un générique étrange alternant des plans d’une jeune femme jouant du violoncelle avec d’autres suivant l’arrivée dans un hôpital d’une personne ensanglantée, lé métrage va nous présenter son personnage principal, Mi-ju, une femme officiant comme professeur dans une école de musique, et plus spécialement attachée à donner des cours de violoncelle qui après un entretien avec sa directrice, sera presque agressée par une ancienne élève lui reprochant d’avoir gâché son avenir en la notant mal, pour finalement lui promettre de se venger de manière sous-entendue.
Ensuite, Mi-ju rentrera chez elle, non sans avoir découvert que ses pneus de voiture avaient été crevé, pour découvrir sa maison vide, l’obligeant ainsi à une inspection nocturne tendue qui s’achèvera dans la bonne humeur puisqu’en fait, ce sera sa famille qui s’était cachée pour lui faire une surprise pour son anniversaire, ce qui nous donnera l’occasion de faire connaissance avec l’époux de Mi-ju, ses deux filles dont une souffre d’un retard mental et de sa sœur vivant avec eux.

CelloMais rapidement, des éléments étranges vont survenir autour de Mi-ju, entre ces messages anonymes laissés sur son téléphone portable ou encore cette cassette audio lui rappelant vraisemblablement des mauvais souvenirs, par exemple, pour des séquences venant se mêler de manière équilibrée à cette mise en situation s’attachant à nous faire découvrir la vie quotidienne de cette famille aisée et en apparence heureuse, jusqu’au premier drame, le « suicide » de la sœur de Mi-ju, suite à un déboire amoureux, causé en fait par un fantôme tout droit sorti d’un miroir, lors d’une scène réussie alliant graphisme et tension.

CelloLe métrage laissera par la suite ses différents éléments s’imbriquer les uns dans les autres pour nous faire découvrir l’identité ( bien vite prévisible ) de ce spectre revanchard qui sèmera la mort autour de Mi-ju de façon parfois épouvantable et surtout douloureuse ( la petite fille ), mais aussi plus cruelle et méchante, tout en peaufinant insidieusement les twists qui vont se succéder dans le dernier acte du film de façon répétée, mais surtout imprévisible pour achever de désarçonner le spectateur, même si après coup une partie de ces retournements de situation pourront sembler en fait bien basiques et déjà utilisés ailleurs.

CelloMais contrairement à ce que l’on pourrait penser, le jeune réalisateur ne va pas se laisser influencer énormément par le déferlement de fantômes asiatiques récents, pour limiter les apparitions de son spectre, qui seront pour le coup bien plus efficaces et stressantes, puisque celui-ci va également se servir de l’entourage de l’héroïne pour parachever son œuvre de mort avec un sadisme évident venant rafraîchir la mémoire de Mi-ju sur ses actes passés.

CelloCar si au final l’intrigue fera preuve d’une justesse dans son agencement général, il faudra quand même reconnaître que le début du film semblera quelque peu brouillon et laissera le spectateur perplexe sur l’orientation à venir, le réalisateur s’égarant régulièrement dans des situations sans incidence sur la suite lorgnant plutôt avec la chronique sociale (l’anniversaire, et surtout les premières règles de l’adolescente handicapée mentale), alors que les menaces de l’élève déçue ne seront qu’un leurre assez facile pour semer le trouble dans l’esprit du spectateur, mais il faut reconnaître que ces digressions auront pour effet d’augmenter l’efficacité des scènes de "trouille" du film.

CelloL’interprétation est ici largement convaincante, avec une actrice principale, Sung-Hyun-Ah, vraiment crédible, tandis que la mise en scène du réalisateur, dont c’est le premier long métrage, est adaptée aux différents événements de l’intrigue.
Les quelques effets spéciaux sont probants, aussi bien pour les maquillages spectraux que pour ceux plus sanglants.
Donc, ce Cello parviendra aisément à tirer son épingle du jeu pour captiver son spectateur jusqu’au final à "tiroirs" venant hélas vaguement nuire à l’ensemble.

CelloLe DVD de zone 2 anglais édité par Tartan Video avancera une image nette et exempt de tout reproche, avec une bande-son convaincante, portée par une partition musicale discrète mais adaptée. Cette édition ne proposera le film qu’en version originale coréenne, mais avec d’indispensables sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, seul un petit making-of standard revenant sur l’ensemble du projet offrira la parole aux différents membres de l’équipe du film tout en nous renseignant sur les dessous de la création des effets spéciaux et des cascades, uniquement accompagné de la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient partager les malheurs de cette violoncelliste, le DVD de zone 2 anglais est disponible par exemple ici, en attendant une prochaine sortie dans l’Hexagone !

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16.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Wicked_little_things

Sélectionné pour faire partie de l’ "After Dark Horrorfest" de l’année passée (avec entre autres le Abandonnée de Nacho Cerda et Unrest), ce Wicked little things ne nous convie hélas qu’à une classique histoire de fantômes zombifiés, mais parvenant quand même à tirer partie de ses décors angoissants.
Le script suit l’installation dans une maison isolée au fond des bois d’une mère et de ses deux filles, loin de se douter que la forêt est hantée par les fantômes cannibales de jeunes enfants ayant été tués par un accident survenu dans la mine où ils travaillaient.

Wicked_little_thingsAprès une séquence d‘introduction retraçant justement l’éboulement survenu dans cette mine sordide employant de très jeunes immigrés, causé par la volonté du responsable d’avancer rapidement les travaux, le métrage nous présentera donc ses trois principaux personnages, une mère, Karen, et ses deux filles, Sarah, une adolescente pas vraiment ravie de venir emménager au milieu de nulle part, tandis que l’autre, Emma, bien plus jeune, sera plus enjouée à la découverte de leur nouvelle maison, seul héritage laissé par leur père récemment décédé des suites d’une longue maladie.

Wicked_little_thingsDès l’arrivée devant cette nouvelle demeure délabrée, l’intrigue essayera d’installer un climat de tension (le sang sur la porte d’entrée) avec un minimum de réussite, même si par la suite l’inspection de l’intérieur poussiéreux se contentera hélas de visiter des situations communes du genre avec de fausses alertes terriblement basiques (les rats), tout en plaçant rapidement des indices liant l’endroit aux petits mineurs, ce qui sera confirmé lors d’une conversation avec un plombier venu remettre en service une tuyauterie défectueuse, qui racontera à Karen l’histoire de l’accident. Cette mise en situation sera globalement convaincante et parviendra à capter l’attention du spectateur grâce à une ambiance inquiétante malgré son aspect basique (entres les classiques sous-entendus du gérant du drugstore et les effets simplistes de l’exploration de la maison).

Wicked_little_thingsEnsuite, l’intrigue dévoilera peu à peu la présence de ces fantômes bien réels, d’abord avec Emma qui semblera capable de communiquer avec une mystérieuse petite fille qui l’entraînera aux abords de la mine désaffectée (lors d’une séquence plutôt stressante), puis de façon plus graphique lorsque le plombier sera littéralement attaqué par ces jeunes mineurs violents et maniant leurs pelles et pioches à des fins meurtrières, laissant ainsi le spectateur dubitatif quant à l’origine de ces gamins dont nous ne sauront plus vraiment s’il s’agit de spectres ou de petits zombies. Et la suite du métrage ne fera que confirmer cette interrogation en présentant tour à tour ses jeunes mineurs de façon éthérée puis bien vivante jusqu’à ce que la première séquence de repas ne nous renseigne enfin définitivement sur la vitalité de ces petits morts-vivants féroces.

Wicked_little_thingsHélas, le métrage n’avancera que des rebondissements sans grande originalité pour développer la vengeance des petits mineurs, le plus flagrant exemple restera l’attaque de la voiture où Sarah et ses nouveaux amis flirteront avant d’être assaillis par les petits zombies, séquence qui oscillera entre fausse alerte qui deviendra bien réelle et fuite rendue impossible par la voiture embourbée qui ne daignera repartir qu’une fois les amis de Sarah salement amochés, mais heureusement, ces situations offriront quelques plans violents et sanglants (avec également le massacre d’un cochon laissé en offrande par un habitant du cru bien au courant de la présence maléfique). Il ne faudra pas non plus s’attendre à une quelconque explication de l’existence surnaturelle de ces morts-vivants, l’intrigue éludant bien facilement la question pour préférer avancer des détails non significatifs, notamment sur le moyen de se protéger de leur courroux, ce qui sera exacerbé lors d’un final prévisible et peu concluant.

Wicked_little_thingsPar contre, le réalisateur parviendra à merveille à s’accommoder des décors sinistres de cette forêt envahie par un brouillard menaçant pour créer une atmosphère plutôt inquiétante qui aidera largement à garantir un minimum de tension, bien épaulé il est vrai par le physique vraiment très graphique des petits mineurs, impressionnants avec leur peau blanchâtre et leurs yeux d’une noirceur totale.
L’interprétation est convaincante, portée par Lori Heuring qui compose ici une mère de famille tout à fait crédible, tandis que la mise en scène de J. S. Cardone est bien souvent trop académique pour insuffler un véritable rythme à l’ensemble ou pour générer la peur chez le spectateur.
Les effets spéciaux sont probants au niveau des maquillages des petits zombies, mais hélas, le métrage n’offrira que très peu d’effets sanglants dignes de ce nom.
Donc, ce Wicked little things se suivra sans véritable ennui mais s’oubliera très facilement à cause de son entêtement à ne jamais s’éloigner des sentiers battus du genre !

Wicked_little_thingsLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image claire mais perdant régulièrement ses détails lors des nombreuses séquences se déroulant dans la pénombre, tandis que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale adaptée mais peut-être trop timide, le métrage étant présenté pour cette édition uniquement en version anglaise, avec des sous-titres anglais et espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra hélas se contenter des bandes-annonces des autres titres de l’ "After Dark Horrorfest".

Pour ceux qui voudraient s’enfoncer dans cette forêt maudite ou qui seraient tentés par la splendide affiche du film, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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15.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

C’est à partir d’un élément de base plutôt loufoque (des steaks pour hamburger issus de bœufs nourris aux hormones transforment ceux qui les mangent en zombies déchaînés) que ce The Mad dépose une bonne dose d’humour au milieu de son intrigue sans surprise mais toujours souriante.
Le script place donc une famille, ayant eu le malheur de s’arrêter dans un fast-food rural livré par un éleveur peu scrupuleux nourrissant ses bêtes aux hormones bourrées d’antibiotiques, face à une invasion de zombies avides de chair humaine.

The_madAprès une séquence d’introduction suivant ce vieil homme découpant de la viande prélevée sur une carcasse pour en faire de la viande hachée destinée au petit restaurant local, le métrage s’attachera à nous présenter de manière approfondie ses personnages principaux, une famille s’arrêtant, pour faire une halte dans leur voyage, dans cette petite ville animée par une fête typiquement campagnarde, afin de nous faire découvrir les relations quelque peu tendues entre le père, Jason, un docteur qui semblera s’ennuyer ferme au grand désarroi de son épouse, tandis que sa fille Amy et son petit ami essayeront de tirer le meilleur parti de la situation, le tout agrémenté de différentes conversations en apartés au cours desquelles nous apprendront notamment que la mère d’Amy est morte il y a quelques années.
Mais contrairement aux apparences, cette mise en situation des personnages principaux ne sera jamais rébarbative grâce à un humour omniprésent, directement issu des conversations quelque peu déplacées, mais également grâce aux attitudes des différents protagonistes, et surtout de Jason, dont la présence à l’écran sera capitale pour consolider l’impact des situations comiques.

The_madEnsuite, après un petit retour à la ferme pour nous dévoiler le "secret" du fermier, qui déverse un liquide chimique verdâtre dans l’auge de ses bêtes, le métrage lancera véritablement son action quand à la fin d’un repas dans ce fast-food minable, les clients vont se transformer en d’hirsutes zombies sauvages sous les yeux médusés de la famille de Jason, qui va devoir lutter pour survivre en compagnie du gérant des lieux, lors d’une séquence plus que dynamique et assez sanglante au cours de laquelle les zombies vont se faire exterminer dans une bonne humeur communicative, avant que Jason et le petit amie d’Amy n’aillent chercher celle-ci restée à l’hôtel où de nouveaux déboires les y attendent, puisque les zombies se mettront en travers de leur chemin.
Malgré cet alignement de scènes plutôt jouissives et toujours tournées vers un humour décalé, le métrage ne fléchira pas par la suite pour continuer à proposer des rebondissements réguliers, parfois saugrenus comme lorsque ce sera carrément un steak haché qui s’attaquera à l’un des personnages, ou alors franchement drôles (la solution trouvée par Jason pour cheminer sans crainte au milieu des zombies), jusqu’à l’ultime et attendue confrontation entre les rescapés du carnage du fast-food et le vieux fermier accompagné de son fils, pour un dernier acte tout aussi délirant et riche en événements cocasses.

The_madOn l’aura bien compris, c’est du côté de l’humour que ce The mad cherchera avec une réussite évidente à se montrer efficace, grâce à des situations burlesques volontaires ne tombant jamais dans la facilité ou dans le "potache" en jouant plutôt sur l’absurde et la dérision, mais également grâce à des petits détails souriants et déplacés, alors que les dialogues auront aussi leur part importante dans l’aménagement global d’un comique de tous les instants encore renforcé par l’attitude des différents personnages renforcé
Mais cela n’empêchera pas le métrage de présenter quelques scènes sanglantes assez graphiques éclaboussant copieusement les protagonistes à défaut d’être franchement gore et les zombies adopteront ici un look assez sommaire, mais largement compensé par une démarche excessivement désarticulée et des cris originaux directement empruntés au beuglements des vaches pour un résultat étonnant.

The_madL’interprétation est plus que convaincante, quasiment entièrement portée par un Billy Zane en grande forme et imposant son charisme à l’écran, bien épaulé par la toute mignonne Maggie Castle.
La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique et même les quelques effets clippesques utilisés parviennent à s’intégrer sans mal à l’ensemble.
Les effets spéciaux sont globalement réussis, mais basiques et seul le zombie autopsié aura véritablement fait l’objet d’un soin particulier.
Donc, ce The mad offrira un bon moment de délire souriant, certes superficiel, mais d’une fraîcheur vivifiante particulièrement bien orchestrée.

The_madLe DVD de zone 1 édité par Genius Entertainment avancera une image claire et juste parfois vaguement granuleuse, alors que la bande-son sera convaincante, avec une partition musicale très dynamique et donc parfaitement adaptée au style du film. Par contre, seule la version anglaise non sous-titrée sera ici proposée.
Au niveau des bonus, une scène coupée anecdotique viendra accompagner un making-of laissant largement la parole à l’équipe du film, revenant ainsi sur l’ensemble du projet sans adopter le ton promotionnel d’usage, et quelques bandes-annonces (dont celle du film).

Pour ceux qui voudraient se mesurer à ces zombies peu ordinaires, le DVD de zone 1 est disponible ici !

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14.04.08

01:00:00, Cat�gories: Box office cinéma  

par Emmanuel

Désolé pour le retard dû à un boulot qui ne me laisse plus de répit et à un WE sans ordi... Mais mieux vaut tard que jamais comme le dit le proverbe

On attaque donc avec les résultats de la semaine passée du 2 au 8 avril

Le box office Français de la semaine 14
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées Total
1. Disco 1 150 993 1 150 993
2. Bienvenue chez les Ch'tis 945 011 17 645 132
3. Horton 433 603 433 603
4. Deux soeurs pour un roi 162 306 162 306
5. Il y a longtemps que je t'aime 136 584 623 551
6. Winx club : le secret du royaume perdu 136 298 136 298
7. Chasseurs de dragons 104 151 319 166
8. Doomsday 89 421 89 421
9. Crimes à Oxford 82 528 225 758
10. A bord du Darjeeling Limited 65 752 313 749

Même si c'est un petit évènement, on passera vite sur la prise de pouvoir de Disco en tête du box office. Alors certes le nouveau Dubosc dépasse la barre du million d'entrées et se classe comme le 3eme meilleur démarrage de l'année mais il reste très loin des 1,8 millions d'entrées que Camping avait réalisé en son temps... Avec un bouche-à-oreille très mauvais, il y a fort à parier que Disco ne tiendra pas la 1ere place très longtemps même si la concurrence semble limité dans les prochaines semaines.

Mais l'évènement de la semaine, le vrai, l'attendu, c'est le record battu par Bienvenue chez les Ch'tis qui est officiellement devenu le film français le plus populaire de tous les temps, détrônant l'inamovible Grande Vadrouille en moins de 6 semaines. Reste maintenant pour Dany Boon et sa bande à aller couler le Titanic et ses 20 758 841 entrées. Difficile mais pas impossible...

Sinon, que retenir de ce box office? Que sur les 15 films sortis dans la semaine, seules 5 nouveautés font leur apparition, toutes dans le Top 10 avec des fortunes diverses.

Horton squatte la 3eme place du podium et devrait profiter des vacances pour s'installer durablement dans le classement. Son score est tout de même loin du précédent film d'animation de la Fox, l'âge de glace 2, qui avait attiré plus de 2 millions de spectateurs.

Deux sœurs pour un roi réalise elles une belle moyenne de 917 spectateurs par copie.

Quand à Doomsday, son score décevant s'explique par une programmation surprenante pour un film de ce genre à même d'attirer beaucoup de curieux (un Mad Max moderne par le réaliseur de l'efficace The Descent)... En effet, le film était certes proposé sur 400 copies dont seulement 137 en VO. Pire à Paris, sur 16 écrans, seuls 3 le proposaient en VO!!!). Pourtant, malgré cette distribution étrange, le film a trouvé son public à Paris avec 30 000 entrées sur les 90 000 totales... Curieux, non?

Pour finir, Chasseurs de dragons, le sympathique dessin animé français à souffert de la concurrence conjuguée d'Horton et du Winx Club tandis qu'Il y a longtemps que je t'aime continue sa jolie carrière... -32% de spectateurs en 3eme semaine et déjà plus de 600 000 entrées.

Du côté du Top 20, soulignons que Taken en 6eme semaine flirte avec le million d'entrées (960 305 exactement) que les femmes de l'ombre ne devraient pas atteindre (808 000 spectateurs au bout de 5 semaines alors que le film possède encore près de 300 copies) pas plus que le bide 10 000 qui avec encore 250 copies fait à peine 30 000 entrées en 4eme semaine...

A la semaine prochaine !

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09.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Unrest

Faisant partie des huit films de l'"After dark horrorfest" ( avec notamment le Abandonnée de Nacho Cerda ) de l'année dernière, ce Unrest choisit un cadre médical pour nous conter une histoire de revenants classique mais quand même atypique dans son traitement et dans le choix de son cadre.

Le script confronte une jeune femme en première année de médecine dans un hôpital à des événements surnaturels liés au premier cadavre qu'elle devra autopsier avec ses camarades.

UnrestAprès une séquence d'introduction énigmatique mais posant quand même les bases de l'intrigue à venir avec cette femme s'automutilant le visage alors qu'une voix-off rappelle une situation liée à une découverte archéologique aztèque, le métrage se pose dans cet hôpital blafard pour nous faire suivre l'arrivée d'une demoiselle qui devra se loger au sein même de l'établissement, faute d'avoir reçu l'aide financière espérée, avant de nous faire partager l'arrivée dans la morgue d'un cadavre de femme ( que l'on reconnaîtra facilement comme étant celui de la femme de l'introduction ) que deux membres du personnel vont sortir de sa caisse de transport et plonger dans un bac de conservation, tout en conversant futilement sur leur travail, montrant bien le recul et la distanciation opérée par le personnel vis à vis des corps qu'ils manipulent.

UnrestEnsuite, l'intrigue va véritablement nous présenter ses personnages principaux, la demoiselle fraîchement arrivée, Alison, et ses nouveaux camarades de classe entamant leur première année de médecine par une première dissection de cadavre en groupe de quatre. Bien évidemment, le groupe d'Alison sera privilégié par le réalisateur et aura pour cobaye le cadavre vu auparavant, qui donnera la nausée à Alison et la fera s'évanouir, avant qu'elle ne se reprenne et n'entame son apprentissage, tout en ayant l'impression de quelque chose de mauvais se dégage du cadavre, sentiment amplifié au fur et à mesure que les incidents étranges débouchant sur des morts suspectes se multiplient dans son entourage, l'amenant à chercher à en savoir plus sur cette femme mutilé, pour découvrir une vérité qui transgressera sa non croyance aux esprits de départ et l'obligera, elle et son nouveau petit ami, à chercher à apaiser l'âme de cette femme possédée par des esprits aztèques.

UnrestSi l'aspect surnaturel du métrage n'aura rien de franchement innovant, il jouera parfaitement sur les lieux de l'intrigue pour imposer sa conception d'esprits ne trouvant pas le repos tant qu'ils n'auront pas eu de sépulture décente, puisque les cadavres servant à ces futurs médecins stagneront dans leur salle de dissection ou encore dans ce bac rempli d'un liquide de conservation putride qui donnera lieu lors du final à une plongée bien répugnante. Et plus encore, le réalisateur Jason Todd Ipson aura l'intelligence de ne pas céder aux figures imposées du genre très à la mode ces derniers temps en ne servant pas d'apparitions spectrales récurrentes et inutiles pour installer une tension qui naîtra plutôt des lieux mêmes où se dérouleront l'intrigue.
En effet, le métrage se déroulera entièrement dans cet hôpital aseptisé et neutre, aux longs couloirs blancs aussi immaculés que déserts, parvenant à créer un climat clinique oppressant grâce à ces lumières s'allumant automatiquement par petites parcelles au passage de l'héroïne dont la peur deviendra alors communicative, alors que la salle de dissection dégagera elle aussi une atmosphère sinistre et froide avec ces tables accueillant chacune un cadavre.

UnrestMais cela n'empêchera pas l'intrigue d'apporter sa bonne dose de violence et d'effets sanglants, même si les autopsies prévues ne seront que brèves mais quand même graphiques, lors des morts mystérieuses et surtout lors d'un final réussi qui jouera autant sur la répulsion que sur le côté visuel des effets présents.

Les différentes personnalités des protagonistes seront également bien travaillés, notamment celle d'Alison dont le rationalisme sera mis à rude épreuve, mais surtout, le métrage évitera heureusement de tomber dans un humour potache qui aurait facilement pu s'imposer avec la présence de jeunes étudiants, pour seulement placer quelques rares et rapides blagues macabres à l'humour noir dégoûtant.
Ainsi, l'interprétation sera convaincante, portée par une Corri English crédible mais quelque part avare de ses charmes, alors que la mise en scène de Jason Todd Ipson sera efficace en sachant créer un climat angoissant permanent jouant énormément sur l'attente, grâce à des prises de vues et des travellings percutants.
Les effets spéciaux sont probants, en étant réalistes dans l'avancement de cadavres frais et en déployant quelques plans gores crédibles en ne tombant jamais dans l'outrance.

Donc, ce Unrest s'avérera être une bonne surprise, macabre à souhait, même si au-delà de son atmosphère sinistre et efficace, l'effroi ne gagnera pas son spectateur !

UnrestLe DVD de zone 1 édité par Lionsgate proposera une image claire mais perdant quand même quelques détails lors des séquences nocturnes, alors que la bande-son est appréciable, avec une partition musicale adaptée qui participa pleinement à installer l'ambiance du film, cette édition ne proposant uniquement le film qu'en version anglaise, mais avec des sous-titres optionnels en anglais et en espagnol.
Au niveau des bonus, on retrouvera un petit making-of basique revenant sur les effets spéciaux et donnant la parole à l'équipe du film, alors que nous apprendrons qu'un véritable cadavre a été utilisé pour les besoins du film s'est glissé parmi les effets spéciaux, ainsi que les bandes-annonces des autres titres de l'"After dark horrorfest" !

Pour ceux qui voudraient pénétrer dans l'univers macabre de cet hôpital, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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08.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Murder_set_pieces

Alors que la vision de la frustrante version "cut" de ce Murder-Set-Pieces laissait largement le spectateur sur sa faim, en faisant ressembler le métrage à un American psycho vaguement plus trash, et pouvait même amener à penser que la réputation controversée du film était surfaite, tout en laissant galoper l'imagination quant à la teneur des scènes manquantes, cette édition "director's cut" complète et non censurée exacerbe tous les éléments présents dans l'intrigue, tout en appuyant largement sur le côté choquant, ultra-violent et sauvage des méfaits de ce photographe adepte de la torture mêlée de viol de jeunes femmes arrachées aux bas quartiers de Las Vegas.

Murder_set_piecesDéjà, le générique est précédé d'une prétendue citation de Jack l'éventreur plus que politiquement limite, alors que celui-ci ose ensuite montrer les attentats du 11 septembre avant de placer en quelques flashs des plans sanglants, mais ce sera par la suite que la teneur même du métrage sera quasiment fondamentalement bouleversée.
Car si les séquences de meurtres se trouvent ici fortement rallongées, avec par exemple le premier massacre de deux prostituées qui sera complétée par la strangulation de la seconde demoiselle, tandis que peu après la fameuse scène de la baignoire sera bien plus sanglante, certaines étaient carrément absentes de la version "cut".Murder_set_piecesAinsi, une descente dans une boîte de strip-tease qui se terminait en queue de poisson sera ici prolongée par une séquence érotique suivant le simili viol de la demoiselle et sa mise à mort, tandis que deux mannequins qui se faisaient prendre en photos en petite tenue seront copieusement mutilées ( l'une d'elle attachée à une chaise aura des clous enfoncés dans les avant-bras et l'autre sera pendue par les pieds avant d'être affublée d'un masque de cochon dans un jeu sadique avant de périr ).

Murder_set_piecesL'aspect érotique, pratiquement désertée dans l'édition de Lionsgate avec seulement ces demoiselles dévoilant leurs charmes sera en fait bien plus poussé, puisqu'une autre séquence de viol, cette fois-ci définitivement avéré, viendra agrémenter le métrage, renforçant ainsi l'impact brutal et pervers du "photographe" qui s'acharnera sur sa victime en la brutalisant copieusement dans un coït féroce et qui n'hésitera pas non plus tard à se faire pratiquer une fellation par une tête coupée ( idée déjà employée dans le Haute tension d'Alexandre Aja, et même d'autres scènes plus sensuelles ont été allégées ( le strip-tease ).

Murder_set_piecesMais en dehors de ces séquences violentes, sanglantes ou érotiques qui revêtent un aspect suffisamment extrême se voir bannir de la version "cut", ce sera surtout la dernière partie du métrage qui aura souffert, puisque tout un pan de la folie meurtrière du photographe était manquant. En effet, lorsque les jeunes femmes ne suffiront plus à apaiser sa soif de violence et de meurtre, notre homme va en fait s'en prendre à de très jeunes filles pré-pubères, l'intrigue mettra ainsi en place une scène au cours de laquelle une fillette sera graphiquement éventrée dans des toilettes ( avec certainement un hommage à peine dissimulé au Maniac de William Lustig, tandis que d'autres meurtres de gamines suivront de manière moins explicite, mais toutes ces allusions avaient disparues du montage de Lionsgate,et même lors de l'affrontement final entre Jade et le photographe, celle-ci sera quand même ici sérieusement blessée à coups de rasoir dans le dos et au visage après avoir séjournée dans une cachette bien plus nauséabonde ( le cadavre et ses gros vers ).

Murder_set_pieces

Enfin, l'odieuse et choquante scène mettant en avant un bambin pouvant à peine marcher allant pleurer sur la dépouille sanglante de sa mère étalera toute son horreur, laissant même le spectateur se demander comment a-t-on pu faire tourner un si jeune enfant pour une telle séquence.
Et il ne faudra pas oublier l'antre du photographe, et surtout son sous-sol terriblement macabre sera ici bien plus visitée, puisque d'autres séquences s'y dérouleront, notamment pour encore une autre situation sanglante où une jolie blonde aura du souci à se faire et les détails de cette pièce glauque et sanguinolente seront exposés de manière plus pointue.

Murder_set_piecesMais l'aspect psychotique du photographe sera aussi plus poussé, en dehors même de sa violence définitivement plus agressive et furieuse, puisqu'un de ses cauchemars très graphiques viendra inverser les rôles dans une thématique encore proche du final du Maniac de William Lustig. Quant à la volonté provocatrice du réalisateur s'amusant avec des références au nazisme, il faudra avoir un humour au second degré très ouvert pour apprécier les délires du générique final ou encore cette phrase d'introduction, alors que bizarrement, l'extrémisme politique du personnage principal aura quasiment échappé aux coupes infligées au métrage.

Donc, ce Murder-Set-Pieces constituera effectivement une œuvre terrible et extrémiste, fracassant sans aucune pudeur les tabous de l'Amérique actuelle pour se complaire dans une violence sanglante d'une brutalité rare, laissant enfin comprendre le pourquoi de son bannissement en Angleterre, par exemple.

Murder_set_piecesLe DVD de zone 1 édité par Fright Flix Productions avancera également une image nette et sans défaut, mais le métrage restera uniquement proposé en version anglaise ( et allemande lorsque le photographe s'énerve et se met à délirer dans cette langue ).
Par contre, cette édition proposera de nombreux bonus, avec plusieurs scènes coupées ( qui auraient certainement ralenti le rythme de l'ensemble ), une introduction du réalisateur qui revient brièvement sur ses déboires pour sortir son film ( trois studios de pellicule ont tout simplement refusé de s'occuper du métrage ), une énorme galerie de photos du film et du tournage, un condensé des critiques écrites sur le film, deux bandes-annonces du film, accompagnées par deux autres du Nutbag et de Sinister du même auteur, alors qu'en bonus caché, on retrouvera la bande-annonce du premier August underground en hommage à Fred Vogel et de l'équipe de ToeTag Pictures qui s'est chargé des effets spéciaux du film.

Pour ceux qui se sentiraient prêts à affronter les méfaits de ce photographe ultra-violent en version intégrale, le DVD de zone 1 est disponible ici !

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07.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Critique cinéma : Le premier venu
Réalisateur : Jacques Doillon
Avec : Clémentine Beaugrand, Gérald Thomassin, Guillaume Saurrel, Gwendoline Godquin, François Damien…
Durée du film : 2h03
Date de sortie en salles : 2 avril 2008

Par Nicofeel

Le premier venu

Revenu derrière la caméra après cinq ans d’absence (son film Raja datant de 2003), Jacques Doillon réalise un film qui s’intéresse à la complexité des sentiments amoureux.
Dans Le premier venu, l’intrigue tourne avant tout autour de trois personnages principaux : il y a Camille (interprétée par Clémentine Beaugrand) qui décide de s’attacher au fameux premier venu (le premier garçon qui lui tombera sous la main), qui n’est autre que Costa (joué par Gérald Thomassin, qui a déjà tourné pour Jacques Doillon en 1990, dans Le petit criminel), une sorte de petit voyou mais personnage au bon cœur. Entre ces deux personnages apparaît Cyril (Guillaume Saurrel), un ami d’enfance de Costa, qui s’intéresse de près à Camille. Tout oppose Costa et Cyril : le premier a des attitudes de voyou et n’a pas de boulot ; le second représente l’ordre puisqu’il est inspecteur de police.
Toute l’intrigue tourne autour des relations entre la mystérieuse Camille, qui paraît très gentille mais dont on ne sait pas vraiment quoi penser, et les deux personnages qui gravitent autour d’elle, à savoir Costa et Cyril. Le film de Jacques Doillon est très rohmerien dans le sens où la thématique principale du film est la difficulté des rapports amoureux et du choix concernant ces mêmes rapports. Jacques Doillon se plaît à nous montrer une héroïne indécise dans ses choix. Un autre élément du film qui fait qu’on se rapproche d’un long métrage de Rohmer est que Doillon filme à de nombreuses reprises ses protagonistes en plein mouvement : que ce soit en pleine ville ou au bord de l’océan. Histoire de montrer l’hésitation et la période de réflexion de ses personnages qui ne savent jamais vraiment où ils en sont.

Le premier venu

Mais le genre du film diffère des œuvres de Rohmer et notamment d’un Conte d’été. Si la thématique principale reste le sentiment amoureux (avec Camille qui est au centre de toutes les passions), en revanche Jacques Doillon inscrit Le premier venu dans une sorte de polar provincial. Ce polar tient avant tout à la situation économique de ses principaux protagonistes. Costa est sans le sou, Camille n’est guère mieux lotie. Ils cherchent donc l’un et l’autre de l’argent pour tenter d’échapper à leur condition et surtout changer d’horizon (la volonté de Costa de regagner le Canada). Cela donne lieu alors à des scènes que l’on retrouverait plutôt dans un polar comme le montre l’épisode avec l’agent immobilier (interprété par François Damien, déjà vu dans le film Cowboy de Benoît Mariage) ou encore les rapports tendus avec Cyril, qui n’est pas seulement dans le film le garçon épris de Camille mais également le représentant des forces de l’ordre. Ce mélange entre polar et sentiments amoureux donne un cachet très particulier au film.

Le premier venu

Sachant que Jacques Doillon, lui-même issu d’un milieu modeste, s’est attaché à décrire des gens simples qui doivent faire face à des difficultés économiques. Ainsi, dans le film, Costa vit dans un environnement où l’argent fait cruellement défaut : son père, qui est malade au demeurant, vit dans un endroit quasi insalubre ; il n’ose pas voir son ex petite amie, Gwendoline (jouée par Gwendoline Godquin), à qui il a fait un enfant car il ne peut pas lui donner de l’argent pour l’éducation et l’entretien de sa fille. D’ailleurs, une des autres thématiques du film est le rapport familial : il y a le rapport conflictuel entre Costa et son père mais aussi le rapport problématique entre Costa et sa fille qu’il n’a quasiment jamais vue. La rencontre entre Costa et sa fille donne lieu d’ailleurs à une scène d’une grande sensibilité.
La réussite du film de Jacques Doillon, en plus d’une mise en scène toujours en mouvement, tient au réalisme de la description de ses personnages et des actions de ces derniers. Tous les acteurs font vrai. On croirait assister à des scènes de la vie courante. On appréciera d’ailleurs le fait que Jacques Doillon montre toute la complexité de ses personnages (comme le rapport entre Costa et Cyril, qui sont à la base des amis d’enfance), qu’il ne condamne d’ailleurs jamais. Le regard humaniste de Jacques Doillon est évident, comme le prouve la fin du film.
Seul petit reproche que l’on peut faire au film : il y a à mon sens quelques longueurs et notamment dans sa deuxième partie.
Mais au final, Le premier venu est un film réussi de Jacques Doillon, très fin et sensible, qui s’appuie sur des acteurs particulièrement convaincants.

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05.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Dead_men_walking

Essentiellement tourné vers l'action et le gore, ce Dead men walking n'offrira d'originalité que par son cadre peu souvent utilisé mais parviendra à se montrer efficace en multipliant les séquences énervées et régulièrement bien sanglantes.
Le script enferme un tueur contaminé par une mystérieuse toxine dans une prison de haute sécurité où il va transformer prisonniers et gardiens en de dangereux zombies assoiffés de sang et de chair humaine.

Dead_men_walkingAprès une séquence d'introduction déjà très graphique nous montrant un homme en train de démastiquer à coups de fusil des zombies dans une maison, avant d'être perturbé par l'arrivée de la police et d'essayer de se suicider sans succès ( en n'ayant plus de balles ), nous apercevrons le personnage principal, une jeune femme travaillant au C.D.C. ( Center for Disease Control ) du gouvernement américain se rendant sur les lieux.
Ensuite, l'intrigue va s'installer durablement dans cette prison pour y suivre l'arrivée du tueur de zombies survivant de l'introduction, malade et n'arrêtant pas de tousser, qui va être conduit en compagnie d'autres nouveaux arrivants vers le surveillant en chef, au style terriblement martial qui va leur dicter les règles de conduite dans "sa" prison, tandis que le malade sera finalement dirigé vers l'infirmerie vu son état alarmant où il sera examiné par un docteur qui finira par recevoir une gerbe de sang vomi par l'homme de plus en plus mal en point.

Dead_men_walkingLe métrage mettra également en avant ses autres protagonistes, le directeur de la prison qui recevra personnellement un détenu, roi de l'évasion, afin de le menacer de lourdes représailles s'il tente de s'évader, tandis que notre demoiselle du C.D.C. arrivera sur place pour y visiter l'homme malade fraîchement rendu.
Mais, entre-temps, celui-ci aura été conduit dans une cellule après ses exploits vomitifs et se sera transformé en zombie qui attaquera des gardes alertés par ses grognements avant d'être abattu. Comme on pourra facilement s'en douter, chaque personne touchée par le sang vomi par cet homme ( qui ne se privera pas de cracher sur d'autres détenus ) ou mordue ne manquera pas de se transformer peu après en zombie et bientôt ce sera quasiment l'ensemble des prisonniers qui vont devenir hystérique dans leur état zombiesque pour s'en prendre aux malheureux gardiens qui auront bien du mal à faire face.

Dead_men_walkingSi l'introduction se montrera déjà très jouissive avec des plans sanglants jouissifs et volontaires, la mise en situation des différents personnages peinera quand même à captiver le spectateur, même si le réalisateur a vraisemblablement cherché à rendre ses protagonistes souriant de manière hélas trop facile ( le surveillant en chef sera bien trop caricaturé pour pouvoir prétendre à faire sourire, par exemple ), mais heureusement, cette présentation ne s'étendra guère pour rapidement et régulièrement laisser l'intrigue reprendre son cours en suivant l'état de ce nouveau détenu se dégradant à chacune de ses apparitions jusqu'à sa mort, alors que le métrage jouera aussi sur la répulsion que peut provoquer cette toux sanguinolente contaminant les autres prisonniers.
Mais une fois que le premier zombie sera lâché dans la prison ( en faisant d’un médecin de l'infirmerie la première victime ), le film se lancera dans une succession de rebondissements vifs et alertes pour mettre en avant le combat des gardes contre ces zombies littéralement déchaînés et hargneux, tout en suivant parallèlement la fuite de notre agent du C.D.C., accompagnée comme on pouvait s'y attendre par notre roi de l'évasion, mais hélas, les états d'âme de différents personnages atteints par cette toxine avant leur mort viendra parfois ralentir le rythme effréné de l'ensemble, tout comme ces pauses destinées à consolider l'origine de la contamination ( qui restera bien insipide ).

Dead_men_walkingIl ne faudra donc compter sur les séquences d'action pour rendre le métrage efficace, et ces dernières sauront justement dynamiser de façon furieuse et volontaire l'ensemble, avec des scènes sanglantes de repas des zombies très visuelles et volontaires, tandis que les courses poursuites dans les couloirs de la prison iront à cent à l'heure et que les zombies périront très souvent la tête éclatée par des coups de feu dévastateurs en éclaboussant abondement les murs. Le réalisateur, s'il peinera à réussir ses effets de surprise aisément prévisible, agrémentera son film de références directes au classique de George A. Romero La nuit des morts-vivants aussi bien au travers du final que par cet enfant s'attaquant à son père.
L'interprétation est plutôt quelconque, avec juste la toute mignonne Bay Brunner qui s'active généreusement dans un rôle physique, tandis que la mise en scène du réalisateur est vive, alerte, mais use trop souvent d'effets clippesques lors des scènes sanglantes et d'action.
Les effets spéciaux, réalisés à "l'ancienne" sans l'emploi du numérique, sont probants et versent de manière jouissive dans un gore franc et parfois très généreux.

Donc, ce Dead men walking n'aura d'autres prétentions que de distraire en cherchant efficacement à en donner à son spectateur pour son argent, mais ne laissera pas de souvenirs impérissables !

Dead_men_walkingLe DVD de Zone 1 édité par Timeless Media Group avancera une image nette mais devenant granuleuse lors des scènes se déroulant dans la pénombre, alors que la bande-son sera convaincante, guidée par une partition musicale dynamique accompagnant parfaitement les séquences d'action du métrage, mais cette édition ne proposera le film qu'en version anglaise sans aucun sous-titre.
Au niveau des bonus, seul un petit making-of basique donnant la parole à l'équipe du film et s'attardant sur les effets spéciaux sera présent, accompagné par plusieurs bandes-annonces, dont celle du métrage.

Pour ceux qui voudraient s'enfermer dans cette prison infestée de zombies, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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04.04.08

13:30:00, Cat�gories: Box office cinéma  

par Alexis

Les Ch'tis restent en tête du classement en cette 12eme semaine de l'année 2008...

Le box office Français de la semaine 12
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées Total
1. Bienvenue chez les ch'tis 2 721 000 15 313 000
2. Il y a longtemps que je t'aime 287 000 287 000
3. Angles d'attaque 266 000 266 000
4. MR 73 222 000 671 000
5. 10 000 222 000 697 000
6. A bord du Darjeeling limited 156 000 156 000
7. Les femmes de l'ombre 130 000 699 000
8. Le nouveau protocole 127 000 127 000
9. Taken 126 000 839 000
10. Paris 83 000 1 660 000

Bienvenue chez les chtisLe film de Dany Boon caracolent toujours en tête (toujours 10 fois plus de visiteurs que le second). Il dépassera La grande vadrouille mais pas forcément Titanic.

Coté nouveautés, 4 longs métrages entrent dans le top 10. Les 2ème et 3ème place sont troqués par Il y a longtemps que je t'aime et Angles d'attaque. Enfin A bord du Darjeeling limited attire 156 000 curieux tandis que Le nouveau protocole fait moins bien avec 127 000.

Parlons ensuite des titres phares de la semaine dernière : MR 73 et 10 000 qui font une belle chute de 50% d'entrées. Le passage au million de visiteurs n'est pas assuré.

Les femmes de l'ombre, Taken et Paris nous font certainement leurs adieux à ce classement.

A la semaine prochaine !

Permalien 186 mots par Alexis Email , 446 vues • R�agir
01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Rigor_mortis

Avec ce Rigor mortis, nous retrouvons une bonne partie de la fine fleur de la scène gore allemande, puisque que c'est le réalisateur Timo Rose ( auteur entre autres de la série des Mutation et du sympathique survival Barricade ) qui se charge de la mise en scène, alors que Andreas Pape ( à qui l'on doit par exemple un sévère Hunting creatures) vient ici faire l'acteur et que c'est Olaf Ittenbach, bien connu des amateurs pour son plus que saignant Premutos et autres The burning moon qui se charge des effets spéciaux, pour une histoire mélangeant de manière probante les genres, entre drame, critique sociale ( certes basique ) et surtout une bonne dose de gore ultra-violent.
Le script met en scène deux frères qui vont se retrouver malencontreusement en possession d'un CD contenant un virus informatique convoité par une bande de truands qui ne vont pas hésiter à faire couler le sang pour récupérer leur bien.

Rigor_mortisAprès une séquence d'introduction explicative suivant cet homme à l'allure patibulaire informer un mystérieux commanditaire que le terrible virus informatique commandé est prêt à être diffusé sur internet, et un générique bien saignant, le métrage nous présente deux de ses personnages principaux, une jeune femme promenant Norman, un handicapé moteur en fauteuil roulant apparemment également simple d'esprit au bord d'une route et, tandis que la demoiselle va s'éloigner pour téléphoner à son petit ami ( le frère de notre handicapé ), un homme couvert de sang va surgir et déposer quelque chose dans la veste de Norman, sous les yeux d'un inconnu qui va s'empresser d'informer ce cet événement l'homme de l'introduction, suscitant son énervement et l'injonction de récupérer l'objet tôt ou tard.
L'intrigue va alors mettre en scène son personnage principal, le frère de Norman, Ritchie, que l'on va suivre en pleine dispute aigre-douce avec sa petite amie, avant qu'il ne doive consoler son frère terrorisé par des cauchemars et pleurant sa mère récemment décédée pour une séquence assez émouvante.

Rigor_mortisAprès cette courte mise en situation cherchant bien évidemment à susciter la sympathie du spectateur pour ces deux frères "abandonnés" par leur mère, obligeant Ritchie, malgré son apparence proche du voyou, à s'occuper de ce Norman débonnaire et simplet, l'intrigue va rentrer dans le vif du sujet en organisant un rapt de la petite amie ( lors d'une scène parvenant à surprendre par sa violence soudaine et très sèche ) qui va retrouver cloîtrée dans une pièce aux murs couverts de plastique transparent recelant les vestiges d'actes sanglants précédemment commis dans ces lieux, en compagnie de l'home patibulaire t de ses sbires qui vont font appel au "docteur" pour la faire parler. Ce dernier nous sera présenter grâce à un flash-back ultra-sanglant au cours duquel nous le verrons s'acharner à la hache sur deux de ses victimes ( avec de nombreux gros plans sauvages ).

Rigor_mortisEnsuite l'intrigue va multiplier les rebondissements autour de cette intrigue simpliste mais prétexte à de nombreux délires maniant un certain humour noir ( lorsque deux autres tortionnaires caricaturaux vont titiller Norman enlevé à son tour ) et un goût prononcé pour le sadisme gore ( le docteur s'attaquera méchamment au scalpel au visage de la petite amie ), tout en permettant au réalisateur de fustiger gentiment l'inertie de la police peu encline à aider Ritchie, tandis que celui-ci aura l'occasion de s'épancher sur l'utilité de la vie tout en mettant en avant une amitié entre frères assez touchante à la vue du handicap de Norman, pour nous emmener sur un rythme vif en laissant pas de place aux temps morts jusqu'au final nihiliste en diable qui se montrera d'une tristesse implacable dans la fatalité des événements.

Rigor_mortisAlors, même si le métrage ne sera guère aidé par son script peu fouillé ( jusque dans l'agencement des personnages secondaires ) et basique, ainsi que par un manque de moyens parfois visibles ( notamment au niveau des décors ), cela ne l'empêchera pas d'être efficace sur tous ses tableaux, parvenant à déclencher des émotions chez le spectateur, même au milieu d'une furie sanglante qui restera bien entendu l'atout majeur du film, par son caractère volontaire et direct, mais également par son outrance violente qui restera malgré tout réaliste.

Rigor_mortisL'interprétation est plutôt cohérente, même si Andreas Pape fait quand même pâle figure face au faciès incroyable de Dan Van Husen qui inspire naturellement l'appréhension, alors que la mise en scène de Timo Rose est vive, alerte, tout en arrivant à gagner en esthétisme lors de la séquence mettant en parallèle la torture de la petite amie avec une séance de body-painting à l'érotisme discret.
Les effets spéciaux d'Olaf ittenbach, aidé également par le réalisateur, sont incroyablement réussis, entre ces coups de hache assénés en plein visage sans que la caméra ne s'esquisse, les nombreux coups de feu sanglants et bien sûr les tortures gores subies par les victimes, sans oublier une décapitation étonnante.

Donc, ce Rigor mortis saura avancer suffisamment d'arguments pour se faire apprécier des amateurs de gore franc tout en parvenant malgré ses petits défauts à toucher son spectateur !

Rigor_mortisLe DVD de zone 2 édité par Neo Cinema avancera une image nette et sans défaut, avec une bande-son probante, dynamisée par une partition musicale rock tonitruante, mais cette édition ne proposera le film q'en version originale allemande, heureusement couplée à de précieux sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on trouvera la bande-annonce du film, une courte interview d'un des acteurs, un making-of essentiellement centré sur les effets spéciaux du métrage, ainsi qu'un très rapide court-métrage gore.

Pour ceux qui aimeraient voir la "famille" du gore allemand à l'œuvre, le DVD de zone 2 est disponible ici !

Permalien 1005 mots par nicore, 1572 vues • R�agir

03.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Doomsday
Réalisateur : Neil Marshall
Avec : Rhona Mitra, Bob Hoskins, Malcolm McDowell...
Durée du film : 1 h 45
Date de sortie en salles : 2 avril 2008

Par Nicofeel

Doomsday

Auteur de l'excellent survival The descent, Neil Marshall nous revient en pleine forme avec une sorte de shoot them up d'anticipation. Plus proche d'ailleurs de son Dog soldiers que de The descent, Neil Marshall réalise un film d'action bien bourrin qui va à cent à l'heure.
L'intrigue est réduite à l'essentiel. Neil Marshall ne s'embarrasse pas de considérations de toutes sortes qui viendraient handicaper son film. Si Doomsday se permet de porter (légèrement) un regard critique sur la conception du pouvoir et sur son utilisation, le film se veut avant tout un pur « actioner ». D'ailleurs, à ce petit jeu, le film s'en sort à merveille.
La scène d'introduction, censée se dérouler en 2008, n'est pas sans rappeler un certain 28 semaines plus tard avec un virus, dénommée La faucheuse, qui est ici à l'origine de la mort de nombreuses personnes en Ecosse et de la construction d'un mur (afin de confiner les personnes porteuses du virus).
Rapidement, on passe au film d'anticipation avec un script qui nous amène en 2035. Neil Marshall cite rapidement l'une de ses principales références dans le film à savoir John Carpenter et précisément New York 1997. Le héros de Neil Marshall ou plutôt l'héroïne (le réalisateur britannique utilisant comme acteur principal une femme, comme pour The descent) , interprétée par Rhona Mitra, n'est pas sans rappeler un certain Snake Plissken. D'ailleurs, comme lui, elle doit se rendre dans un environnement hostile qui est séparé par un immense mur. Avec une troupe d'élites, Eden Sinclair (Rhona Mitra) doit ramener un vaccin afin de faire disparaître le virus de La faucheuse qui vient de faire à nouveau parler de lui, et cette fois à Londres (comme pour 28 semaines plus tard).
Une seconde source d'inspiration de Neil Marshall dans ce film est Aliens 2 de James Cameron. Le commando qui débarque de nuit dans un environnement non déterminé (la situation de l'Ecosse étant alors en 2035 inconnue), proche du film de science-fiction, à bord de deux chars rappelle évidemment l'introduction d'Aliens 2. D'ailleurs, Doomsday comme Aliens 2 sont des purs films d'action. Et tout ce qui va venir par la suite dans Doomsday va confirmer ce point de vue.
Film jouissif, décomplexé et réellement fun, Doomsday se permet un mélange au niveau de la description des ennemis (qui donne l'impression d'être à deux époques différentes) qui se révèle fort stimulant. Dans cette Ecosse (en fait le film a été tourné en grande partie en Afrique du Sud) dangereuse à souhait, 2 gangs s'affrontent en permanence : il s'agit d'une part des troupes de Sol (interprété par Craig Conway) qui ont tous des looks de néo-punks et qui évoluent dans un univers post-apolyptique qui n'est pas sans rappeler Mad Max de George Miller.

Doomsday

D'ailleurs, Mad Max est clairement l'une des citations principales de Neil Marshall, notamment à un moment du film où l'on a droit à une superbe course-poursuite, dont la précision de la mise en scène et l'impression de vitesse évoquent inmanquablement le chef d'oeuvre de George Miller. D'autre part, le second gang, mené par le mystérieux Kane (joué par Malcolm McDowell) nous ramène au Moyen-Age. Cet univers à part fait penser à Conan le barbare de Milius. Dans un cas comme dans l'autre (où dans la dégénérescence de l'être humain est évidente, thème cher à Neil Marshall, comme il l'a bien évoqué dans The descent), l'univers post-apocalyptique à la Mad Max ou l'univers médiéval à la Conan donnent lieu à des scènes particulièrement sanglantes (têtes coupées ; bras arrachés ; combats de gladiateurs particulièrement virils, etc.). Neil Marshall ne renonce nullement devant les débordements en tous genres. Les morts s'amoncellent à la vitesse grand V.

Doomsday

Au milieu des deux gangs ennemis, on retrouve donc l'héroïne du film, jouée par Rhona Mitra (qui interprète parfaitement le rôle de son personnage qui est toujours tourné vers l'avant, ainsi que le prouve le moment où elle prend le volant et qu'elle décide d'aller droit vers le but qu'on lui a fixé, et ce le plus vite possible) dont l'aspect physique comme l'accoutrement la rapprochent d'une Kate Beckinsale dans Underworld. La différence entre les deux films est par contre assez sensible au niveau de la mise en scène. Jamais clippesque (ce qui est tout de même le cas d'Underworld), Doomsday a été tournée à l'ancienne : la mise en scène est très dynamique (comme lors de la fameuse course-poursuite), elle n'est jamais cut. Au contraire, on a droit à de très beaux travellings ou encore à de très beaux mouvements en plongée qui privilégient l'action pure. On ne s'ennuie pas une minute dans ce film qui multiplie les scènes à un rythme d'enfer. Si Doomsday ne renouvelle pas le genre, il ne souffre jamais de ses multiples références (New York 1997 ; Mad Max ; Aliens 2 ; Conan le barbare notamment). La musique du film est parfaitement dans le ton de celui-ci, même s'il faut bien reconnaître que le compositeur Tyler Bates utilise comme thème principal une musique qui n'est pas sans rappeler celle de 28 semaines plus tard.
Au final, je conseille fortement à tous les amateurs de films d'action de se rendre au plus vite dans les salles obscures afin de constater par eux-mêmes l'excellent « actioner d'anticipation » que constitue Doomsday. On attend déjà avec impatience le prochain film de Neil Marshall.

Doomsday
Permalien 943 mots par nicofeel Email , 5590 vues • 2 retours

02.04.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Il y a quelques années, lors de sa sortie en dvd, je m’étais amusé à casser « Troie » dans une critique rapide dont j’étais relativement fier et qui disait ceci :

Bien loin des chef d'oeuvre du péplum (Ben Hur pour les meilleurs, les dix commandements pour ceux qui ont le mérite d'exister dans leur démesure, Gladiator pour les bons récents) et des reconstitutions grandiose d'univers mêlant milliers de guerriers réel et images de synthèse (le seigneur des anneaux, la trilogie de la momie), ce film n'est qu'un avatar de tout ce qui vient d'être cité.
Côté réalisation, on était en droit de s'attendre à beaucoup mieux de la part de Wolfgang Petersen (Das Boot, Dans la ligne de mire). Les combats sont plus que brouillons avec un découpage non approprié, une caméra qui se voudrait virevoltante mais qui en fait est plus que lourde et inexpressive, des chorégraphies qui se voudraient "in" mais qui penchent beaucoup plus du côté kitsch. Nous n'avons jamais l'impression de se retrouver dans des batailles titanesque du style "braveheart", au contraire, on voit très bien que les combats sont filmés isolément et ça ne peut que renforcer notre déception. A signaler aussi, l'absence de quelconque goutte de sang lors des affrontements alors que ceux ci sont pratiqués à l'épée ou tout autre objets tranchants.
Côté scénario, on frise le ridicule. A l'heure où la plupart des studios ont compris que le respect des textes originaux, mélangés à une véritable vision des réalisateurs ne peut qu'améliorer la qualité du film...je pense au seigneur des anneaux pour la littérature, aux X-Men pour la bande dessinée. Malheureusement, tout ce qui faisait la force et la beauté des textes d'Homère (la poésie, les introspections des personnages, les interventions divines qui sont aussi importantes que celles des mortels) ont disparu pour laisser place à des personnages sans âmes et une enfilade de scène d'action.
Ensuite, la notion de temps est complètement oubliée alors que cette guerre a duré plus de 10 ans et que l'idée d'Ulysse avec le cheval de Troie est arrivé à un moment où les grecs étaient épuisés par tant d'années passées à guerroyer loin de leurs familles et les troyens affamés par le siège de leur cité.

Intéressons nous maintenant aux acteurs. Les deux frères troyens interprétés par Eric-Hulk-Bana et Orlando-Legolas-Bana est vraiment crédible et sont vraiment parfaits dans ce rôle (si ce n'est le doublage français atroce de Bana)mais les directeurs de casting ont je pense oublié que Troie se situait au proche orient, près de la Turquie et que choisir des acteurs un plus typé aurait été plus judicieux.
Par contre, tout ce qui touche au casting grec est complètement absurde. Eux qui à l'époque cultivaient le culte du corps et de la perfection intellectuelle ne sont que de gros bourrins, laids comme des poux (Brian Cox en Agamemnon, quelle hérésie mais s'il est un excellent acteur) et plus proche du style viking que des statues antiques. Le seul personnage qui correspondrait au style hellénique est Brad Pitt qui malheureusement cabotine tout au long du film et dont le personnage ici central n'était que secondaire dans l'illiade malgré des actions importantes pendant cette guerre.
Côté costume, on atteint aussi des sommets notamment avec la tenue d'Achille, plus proche de celles de Britney Spears que des toges et tuniques d'époque.
Vous me direz pourquoi tant de points si j'ai trouvé ce film si détestable...et bien il y a quand même de bonnes (mais trop rares choses).
Tout d'abord, revoir Peter O'Toole est un véritable plaisir de cinéphile et lui joue parfaitement son jeu.
Malgré ma déception quant aux combats, il y en a un qui devrait rester dans les annales du cinéma, c'est celui entre Brad Pitt et Eric Banna à la quasi fin du film. Il y a ici (et seulement ici) une véritable volonté du réalisateur à sortir des sentiers battus. La mise en scène est énergique, les idées chorégraphiques fusent à chaque plan, la musique à base de percussions transcende littéralement la scène, le combat est parfaitement lisible de bout en bout et surtout il reste crédible. On se croirait dans une arène de gladiateurs, tous les coups possibles sont donnés avec beaucoup de réalisme et chacun est là pour servir le suspense et la tension. De plus, Petersen n'a pas cherché à rajouter des effets de style modernes type ralentis ou ces accélérés très brefs qu'on voit maintenant si souvent. Vraiment appréciable de se retrouver devant quelque chose de classique mais d'excellente facture.
En conclusion, ce film est au péplum ce que "le jour d'après" est au film catastrophe, c'est à dire une blockbuster hyperfriqué, dirigé par un réalisateur hyper talentueux mais où ne transparaît aucunement son génie et qui ne possède aucune âme.

Mais bon, comme on dit…il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et comme je suis plutôt admirateur du travail de Wolgang Petersen, je n’ai pas hésité à investir dans la coûteuse édition prestige zone 1 du director’s cut qui à l’époque n’existait qu’aux USA.
Et bien m’en a pris puisque cette version est une relecture approfondie de tout ce qui était survolé dans la version cinéma. Agrémentée de 40’ supplémentaire, cette version prouve à quel point la vision de Petersen n’avait rien du blockbuster de l’été aseptisé et montre à quel point il est encore un grand conteur.
Le film, au contraire d’un « Payback », précédemment critiqué en ces pages, ne s’en retrouve pas fondamentalement modifié mais l’ensemble gagne en profondeur que ce soit d’un point de vue du scénario, qui n’est plus sujets à de curieuses ellipses mais surtout, du point de vue des personnages et la dualité Hector/Achille en devient plus tragique car on se rend compte à quel point ces deux personnages, antagonistes dans l’Histoire aurait pu être proches si les évènements ne les avaient point mis dos à dos. On rejoint ainsi l’esprit de tragédie qui traversait l’œuvre d’Homère et si on est toujours en doit de regretter l’absence totale d’intervention divine (c’est un peu comme le roi Arthur sans la magie de Merlin), il faut reconnaître que les enjeux humains sont bien plus proche de ce « L’illiade » que ne l’était le premier montage.
Le principal gagnant de l’affaire est Brad Pitt qui en ressort grandi et confirme son statut de grand acteur. Son personnage, nettement épaissi fait oublié cette moue boudeuse plus ou moins injustifiée précédemment et qui devient alors un héros aux choix cornéliens : celui de se battre pour la cause d’un roi qu’il méprise et contre un homme qu’il respecte ou celui de se passer de tout honneur et de vivre pleinement une histoire d’amour avec une captive troyenne que ce vieux roi convoite.
Par l’élargissement de l’histoire, l’importation de ces notions même de choix difficiles, de rivalité et de dualité, la fadasse histoire prend les enjeux de péplums modernes comme avait su le faire « Gladiator ». La mise en scènes des combats pharaoniques qui le traversent restent certes toujours aussi peu lisible et trop boursouflée d’effets de montage mais ils prennent enfin une importance dans l’histoire et que ce soit l’assaut de Patrocle ou la prise de la plage, ils s’inscrivent dans la continuité d’un scénario, et n’en deviennent plus la simple la justification qu’ils étaient alors.
La montée de la tension devient constante tout au long du film. On ne ressent guère plus les souffrances des troyens mais les divisions internes au camp grec, dues principalement aux engueulades Achille/Agamemnon s’amplifient durablement jusqu’à l’épilogue final, ce fameux combat dont personne ne veut réellement, sorte de loi du talion, et dont l’expectative devient insupportable même si l’on en connaît déjà la fin. Il reste le grand moment du film.
Pour finir sur cette comparaison version courte/version longue, si les personnages d’Achille et Agamemnon s’en retrouvent considérablement développés, on regrettera que l’histoire ne gravitent encore qu’autour d’eux dans le camps hellénique. La chose est moins vraie du côté de Troie où c’est un peu l’ensemble des personnages qu’on redécouvre un petit peu et qui donne consistance à l’histoire.

Vous l’avez donc compris, ce director’s cut n’est pas encore un film parfait mais il s’inscrit bien plus ainsi dans la spectaculaire filmographie de Wolfgang Petersen. S’il survole encore bien trop la formidable histoire d’Homère (il faudrait bien 15 heures pour arriver à retranscrire toute la richesse de ses récits et de ses intrigues), il arrive en tout cas à redonner ses lettres de noblesses à un péplum qui n’était alors qu’un mauvais gros film bourrée d’hormones à un tel point que je le noterai volontiers 8/10 dans une loupe ce qui doublerait la note que je lui avait mise….et contrairement à ce que certains avaient laissé entendre sur le forum, ce n’est pas le packaging, prestigieux, qui m’a fait aimé le film…mais je ne manque pas de vous le faire découvrir pas ces quelques photos.
A signaler qu’il n’existe sous cette forme qu’en zone 1 avec une Vf canadienne très correcte (mais VoSt à tomber) et que la version sortie en France ne se trouve être qu’un simple boîtier amaray.

Permalien 1684 mots par ninnin4, 1718 vues • R�agir

01.04.08

07:23:47, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Murder_set_pieces

Le réalisateur Nick Palumbo, pour son second long métrage, nous livre avec ce Murder-set-pieces une œuvre terriblement dérangeante et provocatrice, après son Nutbag qui a quelque part servi d’ébauche sans le sou à cette nouvelle plongée dans l’univers d’un serial-killer plus que sanguinaire.
Le script suit le parcours d’un photographe de mode néo nazi qui derrière son apparence normale cache un dangereux psychopathe assassinant les jeunes et jolies jeunes femmes qu’il peut croiser dans ses périples nocturnes dans les rues et les endroits chauds de Las vegas.

Murder_set_piecesAprès un générique assez spécial et annonçant bien la couleur, le métrage nous présente son personnage principal, cet homme massif dont jamais nous n’entendrons le nom ou le prénom, lui forgeant ainsi un anonymat laissant sous entendre que cela pourrait être n’importe qui, allant chercher deux gamines à l’école pour en déposer une chez elle avant de se rendre accompagné de l’une d’entre elle, Jade, la jeune sœur de sa petite amie, au salon de coiffure tenu par celle-ci, pour une mise en situation faisant apparaître ce personnage comme quelqu’un d’assez quelconque et de banal, même s’il sort quelques tirades étranges, jusqu’à ce que le masque ne tombe peu de temps après, lorsqu’il va « lever » deux prostituées et les assassiner dans une chambre d’hôtel à l’aide d’un rasoir alors que les deux jeunes femmes commençaient à s’émoustiller sur un lit, pour une séquence peu gore mais assez brutale dans son déroulement.

Murder_set_piecesEnsuite, l’intrigue va continuer pendant un temps à nous montrer ce photographe sous son jour commun, lors d’un repas avec sa petite amie et sa sœur chez lui mais tout en sous-entendant un éventuel cannibalisme ), tout en s’occupant surtout de nous montrer ses penchants meurtriers et sa façon d’agir pour appâter ses victimes qu’il ne manquera pas de massacrer dans le sang et la violence ( la scène de noyade dans la baignoire, par exemple ), quant il ne se rendra pas dans un vidéo-club à la recherche d’un "snuff-movie" ( au hasard intitulé "Nutbag" ) pour finalement agresser le gérant qui ne pourra pas lui donner satisfaction et profiter d'un braquage pour utiliser son pistolet acheté peu de temps auparavant.

Murder_set_piecesMais le métrage nous fera également pénétrer dans le sous-sol de la maison de l'assassin, lui servant de chambre de torture et de mort très graphique avec ses longues traînées de sang sur les murs et ses nombreux outils destinés à mutiler ses victimes, tandis que des crânes et autres corps presque momifiés jonchent les lieux, et pour achever de bien nous faire cerner la personnalité du tueur, le réalisateur nous permettra d'en apprendre beaucoup sur lui, aussi bien sur ses origines ( avec ce grand-père nazi photographié en train de serrer la main à Adolf Hitler, par exemple ) que sur son désordre mental caractérisé par ces séquences cauchemardesques pleines de réminiscences de son passé et vraiment réussies dans un maelstrom morbide et sexy.
Et lorsque que les prostituées et autres proies faciles ne lui suffisent plus et que la camarade de classe de Jade disparaît, celle-ci va se rendre dans l'antre du tueur pour enquêter et découvrir l'horrible vérité, pour un dernier acte extrêmement tendu et graphique qui s'achèvera sur un affrontement sanglant dans le sous-sol macabre du tueur.

Murder_set_piecesLe moins que l'on puisse dire, c'est que Nick Palumbo a volontairement cherché la provocation avec la présentation de ce tueur nazi, s'exprimant en allemand lorsqu'il est énervé et adepte du culturisme, rêvant du 11 septembre ( brisant ainsi un des tabous modernes américains en osant montrer les deux tours en proie aux flammes ) et surtout traitant les femmes comme du bétail juste bon à assouvir ses pulsions, sexuelles et meurtrières lors de scènes crues et d'une violence n'ayant pas de mal à sembler réelle, pour atteindre son paroxysme dans la longue description de ce sous-sol terrible et excessif, contrastant radicalement avec le reste de sa maison bien propre et claire et alors que le réalisateur ne condamne pas forcément son personnage et ne présente les victimes de celui-ci que de manière négative et simplifiée, comme si celles-ci recherchaient presque ce qu'elles allaient trouver.
L'interprétation contribue largement à rendre l'ensemble efficace, entre Sven Garrett largement convaincant dans le rôle principal, en partie grâce à son physique imposant et son regard halluciné, et plusieurs caméos de figures du genre, telles que Gunnar Hansen et Edwin Neal échappés du premier Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper et Tony Todd, le Candyman en personne, tandis que la mise en scène de Nick Palumbo est efficace en suivant de près l'action.
Les effets spéciaux sanglants sont probants, même si peu de choses sont montrées dans cette édition.

Murder_set_piecesDonc, ce Murder-set-pieces méritera bien sa réputation de film controversé et sera à réserver à un public averti, même si cette édition est "cut", amputée de plusieurs scènes gores et choquantes ( la scène de la baignoire semble allégée, tandis que le carnage à la tronçonneuse du final sera fait en hors champ et que la scène la plus choquante du métrage présentant le meurtre d'une femme et de son enfant de deux ans est carrément absente ), laissant un goût amer et frustrant quant aux séquences vraisemblablement manquantes qui doivent participer activement à la réputation plus que sulfureuse du métrage.

Le DVD de zone 1 édité par Lionsgate avancera une image nette et juste quelques peu granuleuse lors des séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la partition musicale sera efficace et dynamique, tout en sachant participer activement à la tension du dernière acte, mais le film ne sera présenté uniquement qu'en version anglaise avec uniquement des sous-titres espagnols.
Par contre, cette édition ne proposera en bonus que quelques bandes-annonces d'autres titres édités par Lionsgate.

Pour ceux qui voudraient se lancer dans l'expérience et rencontrer ce photographe sanguinaire dans sa version "soft", le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1076 mots par nicore, 2095 vues • R�agir

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