Archives pour: Septembre 2008, 06

06.09.08

14:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Satanico_pandemonium

Nous venant du Mexique, ce Satanico pandemonium versera allégrement dans la "Nunsploitation" la plus débridé, blasphématoire et maniant une certaine provocation avec un engouement communicatif.
Le script suit la déchéance d'une nonne qui sera pervertie par Lucifer lui-même, au point de commettre des blasphèmes allant jusqu'au meurtre.

Satanico_pandemoniumD'entrée, le métrage nous présente son personnage principal, Sœur Marie, dans le cadre idyllique d'une prairie où elle était en train de cueillir des fleurs jusqu'à ce qu'un homme nu lui apparaisse brusquement, la poussant à fuir et à se réfugier auprès de Marcello un jeune adolescent berger de son état. Mais l'homme va encore intervenir, cette fois-ci habillé en berger et lui proposer une pomme. Cette première séquence, à la symbolique forte avec cette pomme qui renverra bien entendu au fruit défendu biblique, sera suivie d'une présentation de la vie à l'intérieur du couvent où vit Sœur Marie, mais là encore, elle aura des visions de cet homme et de cette pomme, notamment au cours d'un repas. Cette mise en situation permettra au réalisateur de tirer une première salve sur l'église et le clergé de son pays, notamment en mettant en avant un racisme primaire qui obligera deux nonnes noires à servir les autres et à faire table à part, ce qui entraînera le désarroi et une grande lassitude de l'une d'elles, que Sœur Marie réconfortera tant bien que mal.

Satanico_pandemoniumSuite à ces visions sataniques, Sœur Marie va tenter de se purifier elle-même, en s'auto-flagellant et en se parant d'une ceinture hérissée d'épines autour du ventre, pour peu après être appelée au chevet d'une vache malade, ses connaissances en médecine la rendant certainement compétente en la matière. Mais là encore, elle sera assaillie d'illusions où cette pomme à moitié croquée viendra la narguer. De retour dans sa chambre, une autre nonne lui demandera de la confesser, lui avouant ainsi son amour pour elle et l'entraînant dans un ébat saphique où Lucifer viendra rapidement la remplacer. Cette première partie nous montrera le personnage principal essayant quand même de lutter contre la tentation, tout en mettant en avant sa pureté et sa charité bien chrétienne qui seront peu à peu pervertis par ces apparitions du Diable qui seront de plus en plus insistantes, amenant à troubler sa quiétude, comme une splendide scène nocturne le montrera.

Satanico_pandemoniumCar ensuite, Sœur Marie va apparemment craquer à s'adonner alors à toute une série de perversions interdites, en commençant par tenter de séduire le jeune Marcello qui la repoussera en s'enfuyant, avant à son tour de chercher à séduire une autre sœur venue lui demander de l'aide suite à une blessure et de se livrer à d'autres folies, comme d'aller de nuit chez Marcello pour tenter de le violer (lors d'une séquence troublante et impure) pour finalement le tuer lui et sa grand-mère à coups de couteau devant sa résistance. Mais Sœur Marie ne s'arrêtera pas là et aidera la sœur noire en détresse à se suicider avant de s'en prendre carrément à la Mère Supérieure.

Satanico_pandemoniumCette partie du métrage apportera donc son lot de situations sacrilèges, mais celles-ci seront toujours avancées sans la moindre vulgarité dans un érotisme léger axé sur la nudité du personnage principal qui, il faudra bien l'admettre, se dénudera bien souvent. Mais l'intrigue parviendra également à installer un petit suspense car, malgré ses méfaits dictés par le démon, Sœur Marie aura pu auparavant s'attacher la sympathie du spectateur, nous amenant de la sorte à craindre que ses exactions soient découvertes par d'autres protagonistes, effet d'ailleurs volontairement recherché par le réalisateur qui insistera bien sur ces séquences tendue ( comme lorsque Sœur Marie traînera le corps de la Mère Supérieure jusque dans une crypte où elle pourra cacher le corps).

Satanico_pandemoniumLe dernier acte, qui verra Sœur Marie devant définitivement choisir entre le Bien et le Mal sous peine d'être conduite à l'Inquisition (ce qui nous vaudra quelques plans de tortures ouvertement graphiques et étonnants pour un long métrage de cette époque), sera tout aussi jouissif et carrément délirant (l'orgie paillarde et saphique dans le couvent, mais toujours déroulée sur un ton loin de toute vulgarité) et encore teinté d'une symbolique forte (les moutons), avant que par un artifice assez simpliste l'intrigue ne vienne rationaliser l'ensemble, expliquant ainsi quelques incohérences notoires bien visibles et même si un dernier pied de nez viendra quand même laisser un doute hanter l'esprit du spectateur.

satanico_pandemoniumLe moins que l'on puisse dire, c'est que le réalisateur mexicain Gilberto Martinez Solares se montrera bien téméraire (surtout dans son pays très religieux) et n'ira pas avec le dos de la cuillère pour s'attaquer frontalement et parfois à l'aide d'images évocatrices et emblématiques (la pomme bien entendu, mais également le serpent) aux institutions religieuses et se lancer dans un délire blasphématoires volontaire, décapant et osé pour suivre la fin de l'innocence de cette nonne qui n'hésitera au final à sacrifier son âme plutôt que de subir des tortures bien humaines, dans ce qui pourra encore être considérer comme une dernière offense à la Religion et à la soi-disant pureté des membres du clergé.

Satanico_pandemoniumL'interprétation est largement convaincante, avec une jeune Cécilia Pezet complètement impliquée dans le rôle principal qui portera le métrage sur ses frêles épaules, tandis que la mise en scène du réalisateur est efficace, pour donner un rythme constant à un ensemble ne connaissant pas de temps morts et pour profiter d'un éclairage mettant en avant des couleurs vives tranchant largement avec la noirceur des événements décrits. Les quelques effets spéciaux sanglants resteront assez primaires mais pour autant probants et efficaces.

Donc, ce Satanico pandemonium sera un digne fleuron de ce genre si spécial qu'est la "Nunsploitation", mais ne sera jamais vulgaire ni gratuit pour délivrer son message sacrilège dans une ambiance jouissive et débridée !

Satanico_pandemoniumLe DVD de zone 0 édité par Mondo Macabro avancera une image claire, nette et faisant ressortir de belle manière les couleurs, tandis que la bande-son sera efficace et parfois même envoûtante, le métrage étant ici proposé en version espagnole, avec des sous-titres anglais.
Au niveau des bonus, on pourra suivre une intéressante interview du fils du réalisateur, ayant collaboré au métrage, qui reviendra sur sa carrière et l'élaboration du film, un petit documentaire sur la "Nunsploitation" guidé par Nigel Wingrove, le fondateur du label Redemption, spécialisé dans la publication de titres sataniques et osés, qui sera également intéressant mais quelque peu limité, deux galeries de photos issues de l'exploitation mexicaine et italienne du film, un texte passionnant tiré du site internet Nunsploitation.net qui reviendra aussi sur l'histoire du sous-genre, une filmographie des titres mexicains appartenant à la "Nunsploitation", une biographie du réalisateur et le traditionnel et très sympathique clip de Mondo Macabro sous forme de montage d'extraits des titres proposés par l'éditeur.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film possédé et sacrilège, le DVD de zone 0 est disponible ici ou !

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