Archives pour: Mars 2008

31.03.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : J'ai toujours rêvé d'être un gangster
Réalisateur : Samuel Benchetrit
Avec : Anna Mouglalis, Edouard Baer, Jean Rochefort...
Durée du film : 1h48
Date de sortie en salles : 26 mars 2008

Par Nicofeel

J'ai toujours rêvé d'être un gangster

Réalisé par le français Samuel Benchetrit, J'ai toujours rêvé d'être un gangster est une sorte de film de « casse » (comme on peut fortement s'en douter au vu du titre !) mais avec un ton humoristique qui désamorce toute tension.
Doté d'un ton décalé très particulier, le film dresse le portrait de plusieurs personnages qui sont tous plus loosers les uns que les autres : on a droit à un braqueur (interprété par un Edouard Baer qui se fond à merveille dans l'univers de Samuel Benchetrit) qui décide de braquer sans arme une serveuse (Anna Mouglalis, qui fait le lien entre la plupart des scènes) qui se trouve être elle-même une braqueuse ! ; deux kidnappeurs amateurs qui ont la mauvaise idée d'enlever une jeune fille suicidaire ! ; deux chanteurs (Alain Bashung et Arno) qui évoquent un tube volé ; cinq septuagénères, anciens braqueurs, qui décident après 25 ans d'inactivité de faire un nouveau braquage.

J'ai toujours rêvé d'être un gangster

Les références de Samuel Benchetrit sont nombreuses. La plus évidente est Quentin Tarantino . Le film qui démarre comme une sorte de braquage dans une cafétéria fait penser à Pulp fiction (de même que la narration du film qui s'intéresse à plusieurs personnages de manière séparée avant de les faire apparaître dans d'autres séquences où ils sont alors des personnages secondaires) ; quant aux cinq anciens braqueurs qui évoquent leur passé dans la cafétéria, on pense au début de Reservoir dogs. Samuel Benchetrit se fait également plaisir avec des scènes burlesques (la façon dont a été embauché le personnage joué par Anna Mouglalis) qui évoquent le cinéma muet.
De manière générale, Samuel Benchetrit rend hommage aux films d'antan, comme le prouve d'ailleurs le parti pris de filmer en noir et blanc (le film bénéficie d'ailleurs d'une belle photo et le réalisateur fait état d'un grand sens du cadrage). On est quasiment dans l'ambiance d'un film noir sauf que précisément le ton est très différent.
Ici, Samuel Benchentrit dresse le portrait de personnages qui s'avèrent être des loosers. Mais si la capacité à faire rire le spectateur est évidente, le réalisateur ne se contente pas de cela. Il a surtout le mérite de faire voir des gens qui sont dans des situations économiques très difficiles et qui cherchent avant tout à s'en sortir. Car il ne faut pas s'y tromper. Aucun de ces personnages n'a (ou en tout cas n'a plus, dans le cas des braqueurs septuagénères) l'âme d'un braqueur. Cet élément est d'ailleurs on ne peut plus clair avec les kidnappeurs amateurs qui se montrent particulièrement humanistes à l'égard de l'adolescente qu'ils ont pris avec eux, afin d'obtenir une rançon. Les cinq septuagénères sont également presque touchants quand ils évoquent le passé, et notamment leur planque qui était le lieu de leur rassemblement, là où ils ont vécu beaucoup de choses ensemble. Ces personnages en viennent d'ailleurs à regretter une société qui s'urbanise de façon démesurée, et cela au détriment de la nature.

J'ai toujours rêvé d'être un gangster

J'ai toujours rêvé d'être un gangster s'avère également intéressant par sa distribution qui regroupe plusieurs acteurs chevronnés et notamment Jean Rochefort ; Edouard Baer ; Anna Mouglalis ; Jean-Pierre Kalfon. Ceux-ci sont d'ailleurs aidés par des dialogues très bien écrits qui font mouche bien souvent.
La bande son du film est également assez remarquable, avec des choix hétérogènes mais qui ne nuisent nullement à l'intérêt de l'ensemble. Ainsi, on a droit à plusieurs morceaux de Schubert ; du Bach ; du Bob Marley (I shot the sheriff), dont le nom est évoqué dans la séquence du film qui regroupe les deux kidnappeurs et l'adolescente (l'un des kidnappeurs ayant appelé son chien du nom de Bob !) ; du Ragtime ; du Kris Kristofferson.
Mais le film n'est à mes yeux pas exempt de défauts : je trouve que la liaison entre les différentes scènes n'est pas vraiment réussie, on a plus l'impression d'assister à plusieurs sketchs séparés qu'à un film homogène à proprement parler ; J'ai toujours rêvé d'être un gangster donne aussi par moments l'impression d'être quelque peu dérythmé, et à défaut d'être ennuyeux, le film n'est pas toujours passionnant. D'autant qu'il risque forcément d'être comparé à ses références, à savoir notamment Pulp fiction de Tarantino.
Au final, J'ai toujours rêvé d'être un gangster est un film sympathique, qui prend le ton de la comédie afin de nous brosser le tableau de personnages loosers mais non dénués d'un fond humaniste.

Permalien 826 mots par nicofeel Email , 2827 vues • 1 r�action

29.03.08

01:00:00, Cat�gories: Box office cinéma  

Titre du film : Crimes à Oxford
Réalisateur : Alex de la Iglesia
Durée du film : 1h40
Date de sortie en salles : 26 mars 2008

Par Emmanuel

Crimes à Oxford

L’atypique réalisateur espagnol, Alex de la Iglesia, s’est fait connaître par plusieurs comédies féroces à l’humour très noir dont le réjouissant et hilarant Crime Farpait. Mauvais goût assumé et plume aussi acérée qu’acerbe, le jeune espagnol était attendu au tournant pour son premier film en anglais.

Pour sa première expérience internationale, il a décidé d’adapter « Crimes à Oxford », un polar cérébral écrit par un mathématicien argentin, Guillermo Martinez. La trame est on ne peut plus classique, un whodunnit à la Agatha Christie dans un Oxford très stylisé : manoirs en vieilles pierres qui suintent le mystère, brouillard persistant, ruelles étroites. Une série de meurtres semblant répondre à une suite logique et mathématique va rapprocher un jeune étudiant américain venu finir sa thèse (Elijah Wood) et un spécialiste désabusé des mathématiques (John Hurt). Comme souvent chez De la Iglesia, ses héros masculins sont assez détestables : imbus d’eux-mêmes, égocentriques, cyniques et misogynes, ils ont tout pour plaire. Ces deux figures négatives, obsédées par le problème auquel ils sont confrontés, sont contrebalancées par la douceur et la bonté du personnage féminin, une infirmière attirée par les hommes brillant et jouée avec brio par la charmante anglo-espagnole Leonora Watling.

Crimes à Oxford

Malgré la touche personnelle du réalisateur très identifiable dans quelques scènes particulièrement réussies (trois pour être précis : la très courte scène d’introduction se déroulant pendant la 1ere guerre mondiale, l’histoire de l’assistant fou du professeur et celle du barbier londonien), le reste du métrage baigne dans un doux ennui qui plonge le spectateur même le plus indulgent dans une profonde perplexité : pourquoi ce film si alléchant sur le papier est-il aussi vain ? On se fiche profondément de l’enquête et de sa résolution particulièrement capillotractée, qui plus est expliquée dans une scène inévitable pour ce genre de films mais toujours aussi désespérément peu cinématographique. Ajoutez à cela un dialogue verbeux d’une prétention pénible sur l’ordre du monde (chaos ou rationalité ?) et l’utilité des mathématiques (peut-on tout expliquer sous forme d’équations savantes) ainsi que des pseudos-énigmes mathématiques que mon cousin de 6 ans serait capable de résoudre et vous comprendrez la frustration que provoque la vision de ce film.

Parce que tout n’est pas nul, loin de là. Les acteurs ont l’air d’y croire (sauf peut être Dominique Pinon qui en rajoute des tonnes) et le réalisateur s’amuse comme un petit fou et prouve son talent technique. Ca commence même très bien avec une scène d’introduction sous forme de dispute familiale où la caméra vole au-dessus de la table sans jamais se poser entre les trois protagonistes : la mère et la fille s’affrontent, duel arbitré par le jeune étudiant américain. Ca se poursuit avec un long (mais faux) plan séquence d’une dextérité et d’une maitrise rare. Ce plan permet de retrouver tous les personnages du film en partant de Beth qui joue du violoncelle au conservatoire d’Oxford pour aboutir à la découverte du corps inanimée de sa mère par les deux héros. Sans oublier une mise en perspective particulièrement ironique lors de la scène de fête en l’honneur de Guy Fawkes, l’instigateur de la conspiration des poudres en 1605 : d’abord le message subversif de l’étudiant fou (encore un personnage digne de l’univers de De la Iglesia d’ailleurs) mais surtout le déguisement choisi par John Hurt, Guy Fawkes himself qui renvoie directement à son rôle de tyran dans V for Vendetta, sûrement pas un hasard de la part d’un réalisateur cinéphile.

Vous êtes amateur de Cluedo (Le colonel Moutarde a-t-il tué dans la salle à manger avec le chandelier ?) ? Vous aimez les réflexions philosophiques de comptoir ? Vous êtes nostalgique d’Agatha Christie ? Les maths vous manquent depuis l’obtention de votre bac série C en 1983 ? Et puis, quoique joue Elijah Wood, vous êtes fan parce qu’il restera toujours Frodon, le seul et unique ? Alors vous apprécierez surement Crimes à Oxford.

Pour les autres, pardonnez cet écart à Alex de la Iglesia, attendez tranquillement son prochain film et en attendant plongez vous plutôt dans une grille difficile de Sudoku ou entamez une petite partie de l’entrainement cérébral du professeur Kawashima. Pour faire fonctionnez ses méninges, c’est l’idéal parait-il !

Permalien 821 mots par Emmanuel, 583 vues • 3 retours

27.03.08

01:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

Fido

Nouvelle comédie satirique avec des zombies, après le terriblement sympathique Shaun of the dead, ce Fido et son idée de base peu exploitée ( à défaut d’être complètement originale ) arrive chez nous en DVD le 03 avril prochain, grâce à l’édition proposée par Metropolitan.

Fido

Le script prend place après que la Terre fut traversée par un nuage stellaire de poussière radioactive qui déclencha un féroce appétit pour la chair humaine de la part de zombies déchaînées jusqu’à ce que la toute puissante société Zomcon créa un collier qui domestique carrément les zombies. Ainsi, ces derniers se retrouvent être les "esclaves" des humains dans un monde aseptisé et sécuritaire ou ne pas posséder un zombie fait "tâche". Pour l'aider dans ses corvées ménagères, la mère du jeune Timmy s'achète un zombie surnommé "Fido", sans se douter que son fils va se lier d'amitié avec ce "Fido", qui va par ailleurs le sauver. Mais lorsque son collier va tomber en panne, le naturel du zombie va reprendre le dessus...

Fido

Salué par la critique pour sa virulence dans la critique de la société de consommation et de la politique générale américaine ( pouvant presque se calquer sur la notre, notamment en matière d'immigration, les zombies du film rappelant étrangement les sans-papiers exclus de la société ) , le métrage semble pourtant souffrir d'un rythme anémique dans sa première partie, venant ainsi quelque peu gâcher les idées caustiques du réalisateur présentées sous forme d'humour au second degré.

Fido

Le DVD édité par Metropolitan avancera une image en 2.35 ( 16/9 anamorphique ) pour un métrage proposé en version française et anglaise ( sous-titrée ) en DD 5.1.
Au niveau des bonus, on trouvera six scènes coupées commentées par le réalisateur, un making-of, "l'album de famille de Fido", ainsi qu'un bêtisier, les notes de production et la bande-annonce accompagnée de celles d'autres titres de l'éditeur.

Fido

Donc, il faudra patienter jusqu'au 03 avril pour savourer les mésaventures de ce zombie domestique qui, s'il n'est pas sans rappeler un des thèmes abordés par George A. Romero dans son Le jour des morts-vivants et ce "Boubou", un mort-vivant presque rendu inoffensif et capable d'éprouver des sentiments, lorgnera plus du côté de la comédie que de l'effroi !

Fido
Fido

Fido
Fnac à 13€
Amazon à 13€
Voir la fiche
Permalien 414 mots par nicore, 898 vues • 2 retours

26.03.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

The_wickeds

Petite production directement destinée au marché de la vidéo, ce The wickeds n’en demeure pas moins plutôt sympathique malgré son manque d’originalité flagrant.
Le script suit les déboires d’une bande de jeunes se rendant dans un vieille demeure, réputée hantée et qui sert de décor au tournage d’un film d’épouvante, pour y passer halloween et qui vont devoir affronter une horde de morts-vivants vampiriques réveillés par deux détrousseurs de cadavres.

The_wickedsD’entrée, le métrage nous présente ses personnages principaux, sept jeunes gens en route pour aller explorer une bâtisse jouxtant un cimetière afin d’y découvrir le secret du tournage d’un film d’horreur, pour mettre en avant quelques personnalités assez stéréotypées ( le couple qui passe son temps à se bécoter goulûment, le conducteur farceur, etc…), avant de planter le décor aux abords de cette demeure imposante, dans un style résolument gothique qui effrayera deux des trois demoiselles présentes qui préféreront rester dehors tandis que le couple et les deux autres jeunes hommes y pénétreront par effraction pour rapidement s’amuser avec les accessoires classiques destinés à cet obscur film horrifique.
Mais pendant ce temps, nous suivrons également deux hommes s’affairant à déterrer un cercueil, qu’ils ouvriront pour y trouver un cadavre "frais" auquel ils s'empresseront d'arracher une amulette, ce qui aura pour effet de réveiller le mort qui va mordre l'un d'eux, les poussant à la fuite dans un cimetière libérant ses morts-vivants sortant de leur tombe, pour une séquence très réussie dans la grande tradition des films de zombies, avec ces silhouettes plus ou moins décharnées s'extirpant de leurs tombes pour gêner la retraite des deux comparses qui vont être obligés de se défendre dans une succession de plans sanglants simples mais efficace.
Bien entendu, ces deux voleurs vont aller chercher refuge dans la maison visitée par la bande de jeunes et l'intrigue va ensuite y installer une sorte de huit-clos classique puisque les morts-vivants vont faire le siège de la demeure, poussant les protagonistes à chercher les moyens de se protéger mais également par la suite des solutions pour quitter les lieux, ce qui alimentera les nombreux rebondissements dynamiques et autres situations volontaires et sanglantes du film en ne laissant que peu de répit au spectateur puisque les temps morts ne s'expliqueront que pour laisser les personnages réfléchir à leur sort, le plus souvent dans une incompréhension aboutissant à des échanges verbaux assez vifs et criards.

The_wickedsAprès la rencontre des deux groupes et la mise en place d'une situation alarmante très vite comprise dans le sang par nos jeunes, l'opposition entre le "chef" du duo de détrousseurs de cadavres et les autres personnages donnera lieu à quelques répliques savoureuses, alors que les différentes tentatives de fuite se finiront inexorablement par des échecs sanglants au cours de scènes très rythmées de course dans le cimetière parsemé de morts-vivants agressifs, mais aussi lors de séquences cherchant de manière quelque peu naïve à installer un début de suspense bien vite anéanti par l'aspect prévisible du déroulement des opérations.
Si l'utilisation comme décor de cette bâtisse servant de lieu de tournage d'un film d'horreur ne donnera lieu qu'à quelques blagues puériles de nos jeunes s'amusant à effrayer les demoiselles ayant fini par rentrer ( avec par exemple une allusion claires et éculées à La nuit des morts-vivants de George A. Romero ), les extérieurs dans ce cimetière sinistre seront bien plus efficaces, notamment lorsqu'ils se verront envahi par ces zombies aux looks très graphiques ( avec par exemple ce cadavre de jeune femme nue ) et diversifiés, alors que l'espèce de vampire à qui on a volé l'amulette sera quant à lui également très visuel, avec son faciès étrange et charismatique.

The_wickedsSi l'intrigue restera linéaire, même lorsqu'elle s'efforcera de mêler sa petite histoire de fantôme hantant la demeure à l'ensemble, et ne comportera que quelques invraisemblances évidentes ( le couple monté à l'étage batifoler dès l'arrivée sur place qui n'entendra rien au désordre régnant pour ne servir que de prétexte à de petites scènes érotiques guère osées ), elle sera surtout orientée vers des rebondissements actifs mettant les protagonistes aux prises avec ces morts-vivants agressifs et pour certains d'entre eux vifs et bagarreurs, débouchant ainsi sur des situation sanglantes répétées et plutôt graphiques, tout en étant quand même basiques et ne s'égarant que rarement hors des sentiers battus du genre ( avec par exemple ce personnage mordu dès le départ qui bien sûr se transformera à son tour en créature avide de chair fraîche ), mais le rythme continu et rapide du déroulement du métrage ne laissera pas le temps au spectateur de s'appesantir sur la question.

L'interprétation est cohérente , sans trop de surjouage dans un souci de sobriété plutôt encourageant, même si Ron Jeremy ne peut s'empêcher d'en rajouter un peu régulièrement, alors que la mise en scène du réalisateur est alerte, vive et n'hésite pas à prendre des angles de prises de vue originaux.
les effets spéciaux sont globalement probants, avec des maquillages réussis et parfois étonnants de réalisme pour les morts-vivants, alors que les plans sanglants, même s'ils auront tendance à se répéter ( les décapitations ), seront assez graphiques et volontaires, notamment lors d'une séquence de repas des zombies bien gore.

The-wickedsDonc, ce The wickeds compensera son manque d'originalité et la rigueur de son budget par une volonté flagrante de se montrer démonstratif pour un résultat qui n'a certes rien d'exceptionnel mais qui aura de quoi contenter l'amateur !

Le DVD de zone 1 édité par Maverick Entertainment avancera une image nette et sans défaut, alors que la bande-on sera largement efficace, notamment grâce à une partition musicale terriblement dynamique lors des scènes d'action, mais cette édition ne proposera le film qu'en version originale anglaise, avec uniquement des sous-titres espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, on ne retrouvera que quelques bandes-annonces d'autres films, et il faudra donc suivre le générique final du métrage en entier pour suivre quelques scènes digne d'un bêtisier.

Pour ceux qui voudraient faire face à ces morts-vivants hargneux, le DVD de zone 1 est disponible ici !

Permalien 1114 mots par nicore, 676 vues • R�agir

25.03.08

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par ninnin4

payback

Relativement passé inaperçu lors de sa sortie en salles, "Payback", premier film réalisé par Brian -Chevalier- Helgeland a toujours traîné derrière lui une réputation de film inabouti bien que possédant des qualités indéniables. Longtemps rejeté par son géniteur, le public et les critiques lui ont longtemps reproché une voix off bien trop présente et reflétant de trop gros trous scénaristiques ainsi qu’un ton très noir qui avait du en dérouter plus d'un.

Le film sorti au cinéma de manquait pas d'atout. SI peu d'entre vous l'ont vu dans les salles obscures, beaucoup se sont rattrapés sur un des premiers dvd édité par Warner. Sorte d'hommage aux films noirs des années 40 par son esthétique (couleurs délavées, gangsters classieux) mélangées au style seventies (violence sèche, rythme nerveux), l’œuvre reposait sur la tête seule de Mel Gibson, dans un rôle à total contre emploi puisque incarnant un gangster certes relativement cool, la voix off y aidant considérablement mais relativement obstiné et n’hésitant pas à balayer du revolver tout obstacle sur son objectif, celui de récupérer sa part du butin qu’il s’est vu dérobé par son acolyte, associé à sa femme qui l’a laissé pour mort, deux balles dans le dos. Cabotinant à mort, Mel a su séduire son public dans ce rôle taillé de toute pièce pour lui. Pour un premier film, Helgeland, excellent scénariste de « Complots » (avec Gibson), « L.A confidential », « Assassin » et « Postman » a su tirer son épingle du jeu. Il s’impose déjà un casting de seconds couteaux de choix avec nombre de jeunes premiers promis à un avenir brillant (Maria Bello, Lucy Liu en pute SM, Deborah Unger, Gregg Henry) et de vieux briscard, hérités des années 70’s qui hantent le métrage avec leurs gueules cassées et un jeu sans pareil (James Coburn, William Devanne, Kris Kristofferson). Ensuite, sa réalisation est excellente. Le montage est agréable, il se permet nombre de cadrages audacieux et sa direction d ‘acteur et ses choix musicaux sont impeccables au point que devant un tel film, je n’hésiterai pas à mettre un 9/10 dans une des loupes que j’affectionne tant de faire.

payback

Alors quid ? Comment un réalisateur peut il, pour une telle première mise en scène, désavouer son bébé ? Quelles sont les justifications ?? On pouvait lire ça et là sur le net où dans les revues spécialisées qu’il avait une vision bien plus sombre de son histoire et que devant le résultat, Gibson, aussi producteur du film avait fait retourner environ 1/5ème du film (c’est énorme) et fait correspondre ainsi plus son personnage à ceux qu’il avait déjà incarné. L’absence de bonus (scènes coupées notamment) du DVD édité nous empêchait de nous faire la moindre idée sur ce prétendu montage du réalisateur jusqu’à ce que celui-ci soit édité aux USA en DVD (Zone 1) et en Bluray (VOST seulement, multizone pour le bluray) ce qui m’a permis de redécouvrir totalement ce film que je garde affectueusement au fond de mes placards depuis tant d’années

payback

Car il s’agit bien tout simplement d’une redécouverte pure et simple du film en lui-même. Je passe sur les détails techniques rapidement mais d’une part, exit la désaturation volontaire du métrage (le film devait être à l’origine tourné en noir et blanc…jugé peu commercial par le studio, ceci explique cela), d’autre part, cette nouvelle édition (j’ai en ma possession le Blu-ray) enterre l’autre techniquement parlant avec un master quasi immaculé (j’ai noté une ou deux pétouille), une compression sans aucun grain à l’horizon, un son du tonnerre et une cohérence de la photographie et du traitement qui fait qu’il est impossible, sans connaître le montage cinéma de détecter quelle scène a été rajoutée à ce director’s cut.
Enfin…rajouté…..ce n’est pas seulement ça car le film a été entièrement remanié et ne se borne pas à rajouter quelques scènes comme le justifient nombre de réédition DVD récentes. Non, il s’agit là d’un tout autre film et ce, dés les premières images. Exit la voix off, exit dans le même temps toute sorte d’humour nonchalant qui rendait le protagoniste principal attachant. Le film devient immédiatement, plus brutal, le personnage antipathique et ses ennemis tout autant. Ainsi, on note que si le cœur du film reste plus ou moins identique dans sa forme et sa narration, l’introduction reprend le fond du montage cinéma en ôtant les artifices qui lui nuisaient (voix off, flash back) et impose un travail intellectuel au spectateur qui doit ainsi chercher à comprendre ce qui s’est passé.
Dans le même temps, passé la première heure, le film se retrouve totalement refondé en bloc. Entre mort différente de certains personnages (celle de Carter qui devient moins théâtrale, celle du personnage interprété par John Glover) et changement radical du ‘boss de fin’, il s’agit alors d’un tout autre film où Gibson se révèle bien moins héroïque que dans la version connue respectant ainsi l’ambiance crée en début de métrage et où des personnages principaux disparaissent complètement au détriment d’autres nouveaux. (Adieux complètement à celui de Kris Kristofferson et aussi de son rejeton). Plus sec, moins hollywoodien, ce montage met plus l’accent sur l’ambiance tendue (la nouvelle fin rappelant plus le grand cinoche de DePalma période « Les Incorruptibles » ou « L’impasse ») que le blockbuster soft qu’était la précédente version avec son nombre de rebondissements (scène de la chambre d’hôtel), de héros cool mais un peu teigneux, plus dur que le fer et résistant à tout à la John McLane et son nombre d’explosion (le retour à la chambre d’hôtel)

payback

Difficile maintenant de dire quelle version préférer tant ces deux films sont des œuvres bien distinctes. Je ne vais pas m’amuser à rejeter en bloc la version cinoche sous prétexte qu’elle était tronquée, modifiée, expurgée de la volonté de son auteur. Ce film, je l’ai vu au cinéma et je l’ai d’emblée aimé. Je le revoit toujours avec plaisir et il reste pour moi un des meilleurs de Mel Gibson. Maintenant, sans être parfait, la director’s cut mérite peut être une demi point de plus sur la note finale car elle me semble plus cohérente. La musique a été en grande partie remaniée, l’histoire aussi. On peut regretter que certaines scènes cultes (celle des casses pieds par exemple) aient disparu, on pourra néanmoins regretter que la fin soit un peu trop vite expédiée et que le personnage de chef de la firme soit aussi survolé). En tout cas, elle fait de ce petit chef d’œuvre sous estimé du polar un film plus ambivalent, un vrai contre emploi pour Mel Gibson et une production à part dans celle de l’époque car mettant une scène un personnage franchement pas sympathique contre des types franchement antipathiques.
Je vous conseille vivement l’achat du DVD ou du Blu-ray mais aussi de garder votre bonne vieille édition.
Merci à l’éditeur d’avoir permis au réalisateur de nous avoir fait, entièrement découvrir sa propre vision... A quand la même chose pour « Le treizième guerrier » ?

Blu-ray vendu par exemple chez PriceMinister

Permalien 1312 mots par ninnin4, 880 vues • 6 retours

24.03.08

19:45:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cannibal_campout

C’est en flirtant continuellement et de manière évidente avec l’amateurisme que ce Cannibal campout vient nous conter sa petite histoire laborieuse et seulement traversée de quelques fulgurances sanglantes.
Le script invite pour un week-end de camping deux couples d’étudiants qui vont se retrouver confrontés à trois cannibales avides de chair humaine.

Cannibal_campoutAprès une séquence d’introduction nous montrant une jeune femme attaquée à coups de hache pendant son jogging par un tueur portant un casque de pilote d’avion de chasse, pour un premier meurtre même pas gore , le métrage nous présente ses principaux personnages, quatre étudiants en partance pour un petit séjour dans un forêt où, un mois auparavant une famille a disparu sans laisser de trace.
Heureusement, le métrage ne s’attardera pas sur la mise en situation pour rapidement envoyer ses protagonistes sur la route jusqu’à cette forêt où ils vont se retrouver coincés par un véhicule avançant au ralenti, entraînant la colère du conducteur qui va klaxonner pour exprimer son mécontentement, aboutissant ainsi à l’arrêt de la voiture les précédent et à une altercation avec les deux passagers au vocabulaire grossier dont l’un d’entre eux finira par sortir un couteau et seule la fuite des étudiants empêchera le sang de couler.

Cannibal_campoutLes quatre personnages reprendront leur périple comme si de rien n’était, sans se douter que leurs deux agresseurs vont en fait les suivre, bientôt rejoint par le tueur casqué de l’introduction.
Ensuite, l’intrigue va multiplier des situations sans intérêt, aussi bien lors de l’installation de nos campeurs qu’avec une quête de bois engendrant de trop nombreux plans suivant les personnages se promenant négligemment dans les bois, et seules les séquences mettant en scène les cannibales à l’affût auront de quoi faire passer le temps au spectateur, notamment lors d’un flash-back avançant l’agression assez violente et à caractère sexuel d’une autre jeune femme ou lorsque ce seront deux autres étudiants espérant venir faire une farce et effrayer les quatre campeurs qui se feront occire de manière référentielle mais prévisible.

Cannibal_campoutC’est ainsi qu’il faudra patiemment attendre la dernière partie du film pour que l’ensemble ne devienne enfin graphique et sanglant lors du massacre des quatre campeurs, avec des mutilations incluant égorgement, bras coupé en deux, ou encore cette éventration suivie d’une dégustation d’organes internes, le tout avec une volonté outrancière évidente et réjouissante teintée d'un minimum de sadisme et de provocation ( le fœtus ).
Et même si ce final viendra achever le métrage sur une note jouissive, cela ne justifiera pas forcément de devoir subir les situations antérieures, vraiment ineptes et donnant l'impression de ne servir qu'à "gonfler" le métrage pour qu'il puisse tenir la durée "réglementaire", surtout que le réalisateur s’égare très régulièrement à suivre ses personnages déambulant dans cette forêt pour des motifs futiles sans pour autant parvenir à créer la moindre tension, s'il a seulement cherché à en créer une, quand il ne met pas en place des événements incongrus, comme lorsqu’une des deux jeunes femmes du petit groupe annoncera à son petit ami qu’elle est enceinte, sans que cela n’influe sur la suite, mis à part ce gag teinté d’humour noir de la part des cannibales lors de son éventrement.

Cannibal_campoutJustement, l’humour récurrent présent dans le métrage ne volera pas bien haut et seule l’hystérie du plus fou des trois cannibales sera parfois souriante dans son mauvais goût avéré et son attitude très "redneck" volontairement exagérée jusqu'à en devenir outrancière.
L’interprétation sera ici terne et sans aucun charisme à l’écran, prouvant bien si besoin en était le non professionnalisme des différents acteurs, alors que la mise en scène du réalisateur restera simpliste et sans effet, en se contentant de suivre "l'action", ce qui n'aidera nullement le métrage à gagner en rythme alors que pourtant il en aurait bien eu besoin.
Les effets spéciaux sanglants resteront la plupart du temps assez basiques mais deviendront très volontaires et expansifs dans la deuxième partie du métrage, même s'il ne seront pas toujours très crédibles.
Donc, ce Cannibal campout ne proposera que trop peu d'éléments probants pour espérer s'attirer les faveurs du spectateurs.

Cannibal_campoutLe DVD de zone 1 édité par Camp Motion Pictures avancera une image granuleuse et parfois floue, alors que la bande-son sera acceptable, malgré quelques sautes et une partition musicale inadaptée, le métrage n'étant ici présenté qu'en version originale anglaise, sans aucun sous-titres.
Par contre, pour un film quasiment amateur et datant des années quatre-vingt, cette édition proposera de nombreux bonus, avec un intéressant making-of donnant la parole au réalisateur, tout content et presque surpris que l'on s'intéresse à son film , ainsi qu'aux différents interprètes, de petites scènes coupées guère passionnantes, une analyse des effets spéciaux gores avec des images d'époque nous expliquant leur préparation, un vidéo clip d'un groupe de rock ayant enregistré un morceau portant le titre du film qui interviendra sur le choix de ce film comme influence, une assez conséquente galerie de photos, ainsi que la bande-annonce, accompagnée par celles d'autres titres édités par Camp Motion Pictures.

Pour ceux qui voudraient quand même découvrir ce petit film gore, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 970 mots par nicore, 890 vues • 2 retours

23.03.08

12:40:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Nutbag

Pour son premier long métrage, le réalisateur Nick Palumbo ( qui sera plus tard l'auteur du sévère Murder, set, pieces ) s'immerge avec ce Nutbag dans l'univers intime d'un serial killer en nous faisant partager son quotidien, pour un résultat étrange, parfois déroutant mais au final troublant.
En effet, le script suit les pérégrinations d'un homme obsédé par les femmes ayant sombré dans un état psychotique au point de tuer toutes les demoiselles, de préférence jeunes et jolies, ayant le malheur de croiser son chemin.

NutbagD'entrée, le métrage se focalise sur son personnage principal, un gaillard solide au faciès inquiétant avec son crâne rasé et sa barbichette tombante, mais surtout au regard rempli de haine, que nous allons donc suivre dans toute une série de situations résumant sa vie quotidienne, pour d'abord le voir jouant tout seul à la roulette russe, imposant déjà son état d'esprit nihiliste, repris par la suite lors d'une séquence où il sera au bord du suicide sans parvenir à oser se trancher les veines, et imposé régulièrement dans ses longs monologues, pour ensuite l'accompagner dans ses périples nocturnes dans les bas quartiers de Las Vegas où il va choisir ses proies au milieu des nombreuses jeunes femmes au physique avantageux peuplant l'endroit.

NutbagCe sera ainsi que très rapidement et sans réelle volonté graphique l'assassin aura raison d'une prostituée qui aura au préalable effectué un strip-tease devant lui, puis d'une jeune femme lui ayant demandé du feu et d'une troisième l'ayant abordé en voiture, pour de courtes séquences ayant le mérite de mettre en avant l'aspect sanguinaire de notre homme et de nous montrer clairement son penchant pour les jolies jeunes femmes.
Mais le réalisateur laissera également s'exprimer son personnage qui se lancera dans des monologues sans fin sur sa haine des femmes dans son appartement, ce qui nous permettra de visualiser en détail son antre, un appartement aux murs constellés de photos de femmes nues et d'affiches de film d'horreur ( dont celle de Massacre à la tronçonneuse et de The burning), tandis qu'il vit avec pour seule compagnie une mygale à qui il fait partager ses états d'âme.

NutbagL'intrigue s'attachera par la suite à continuer de décrire les méfaits de notre homme, entre le meurtre d'une jeune femme suivie depuis un bar, la séquestration d'un noir et de sa petite amie croisés dans un square ( mais il ne vaudra mieux pas chercher à comprendre comment il a pu à lui seul kidnapper deux personnes ) suivie d'une mise à mort à l'arme blanche précédée d'un petit discours au relents racistes évidents, ou encore la traque d'une demoiselle dans les bois, pour des situations cherchant quelque peu vainement à être dérangeantes et choquantes en jouant notamment sur le "ficelage" des victimes et quelques petites humiliations bien simplistes, tandis que les meurtres en eux mêmes seront presque éludés ( avec quand même un égorgement en gros plan très réaliste ), le tout en essayant de manière trop prévisible et classique d'installer un minimum de suspense.

NutbagCertes, le réalisateur alignera des séquences autrement plus effectives, avec surtout ce flash-back qui reviendra aux sources de la folie du personnage principal en présentant de manière très crue le meurtre de sa mère par un amant sous ses yeux, mais ce seront également d'autres scènes démontrant son état psychotique en solo qui seront troublantes, non sans manquer par contre de flirter avec le ridicule ( lorsqu'il se mettra à arracher de l'herbe suite à cette vision impossible pour lui de ce noir en compagnie d'un jeune blanche ) et le final nous offrira un bon morceau de cynisme souriant avec la dernière phrase de l'auto-stoppeuse reprise par l'assassin.

Bien entendu, une telle "étude" reposera essentiellement sur les épaules de l'interprète principal, vraiment bien choisi par Nick Palumbo puisque Mack Hail en imposera en serial killer frappant à l'aveuglette, par sa carrure et sa capacité à mettre en avant la folie de son personnage.
La mise en scène du réalisateur sera probante, aussi bien lors des scènes de mise en abîme de son personnage que pour les plans extérieurs d'ensemble, urbains ou montagneux.
Les effets spéciaux se feront plutôt rares en ne faisant que maculer les murs et le tueur de sang et seul un meurtre efficace sera véritablement monté.

Donc, ce Nutbag restera comme une expérience étrange et à part, mais pêchera quand même à cause de longueurs récurrentes, pour finalement parvenir à être quand même un minimum dérangeant !

NutbagLe DVD de zone 2 anglais édité par Shriek Films avancera une image quelque peu floue, alors que la bande-son sera largement efficace, avec notamment une partition musical spéciale qui saura participer activement à rendre les temps forts du film efficace, mais le film n'est proposé qu'en version anglaise non sous-titrée.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de deux bandes-annonces, l'une étant vaguement plus explicite que l'autre, des notes de production écrites du réalisateur, ainsi que les bandes-annonces d'autres films édités par Shriek Films.

Pour ceux qui voudraient pénétrer dans l'esprit de ce tueur détraqué, le DVD de zone 2 est régulièrement disponible ici !

Permalien 902 mots par nicore, 1499 vues • 3 retours

21.03.08

19:28:13, Cat�gories: Box office cinéma  

par Emmanuel

Avec le printemps, les entrées bourgeonnent pour cette 11eme semaine de l'année 2008... Et ce en grande partie grâce au "Printemps du cinéma" qui de dimanche à mardi dernier à permis à tous les amateurs de grand écran de courir au cinéma pour 3,5 € par séance... avec toujours et encore le même grand gagnant, le ch'ti Dany!

Le box office Français de la semaine 11
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées Total
1. Bienvenue chez les ch'tis 3 637 899 12 592 762
2. 10 000 474 853 474 853
3. MR-73 448 334 448 334
4. Les femmes de l'ombre 283 693 569 404
5. Taken 228 605 713 605
6. Paris 205 893 1 567 130
7. Modern Love 157 280 157 280
8. Soyez sympa, rembobinez 145 795 292 291
9. L'héure d'été 123 843 275 070
10. Benjamin Gates et le livre des secrets 111 005 1 880 142

Bienvenue chez les chtisVous en reprendrez bien un ch'ti peu? Parce que le succès pour le 2eme film de Dany Boon ne se dément pas. Encore plus de 3,6 millions d'entrées cette semaine soit une toute petite chute de 8% par rapport à la semaine dernière. Avec ses 12,5 millions de spectateurs, le film se classe désormais 15eme dans l'histoire du box office français et c'est pas fini.

Mais l'opération "Printemps du cinéma" n'a pas fait que du bien à Dany et sa bande. En effet, Taken a profité de ces 3 jours pour voir sa fréquentation bondir de 18% par rapport à la semaine précédente. Ca sent bon le million en fin d'exploitation pour le film de Pierre Morel.

Du côté des Femmes de l'Ombre, de Soyez Sympa rembobinez et de Paris (qui en profiter pour passer la barre des 1,5 millions de spectateurs), la fréquentation reste également stable. Hors top 10, on constate avec plaisir que le très beau film espagnol l'Orphelinat a aussi gardé ses 82 000 spectateurs de la 1ere semaine.

Côté nouveautés, pas moins de 11 films tentaient leur chance sur les écrans français et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ont souffert. Seuls 3 intégrent le top 10 dont l'épic à peu près historique de Roland Emmerich, 10 000 et le très noir MR-73 qui avec presque 450 000 entrées fait tout de même un peu moins bien que 36, quai des orfèvres. Enfin, Julia est la seule autre nouvelle sortie à se glisser dans le top 20 à la 17 eme place pour un peu plus de 50 000 entrées.

Enfin, on ne peut que se réjouir de l'échec total d'Astérix lors du Printemps du Cinéma qui n'attire plus que 77 835 spectateurs (14eme) et qui n'a plus qu'une infime chance d'atteindre les 7 millions de spectateurs.

A la semaine prochaine !

Permalien 412 mots par Emmanuel, 289 vues • R�agir
06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Eyes_of_a_stranger

Réalisé par Ken Wiederhorn , honnête et rare artisan du genre a qui nous devons notamment Shock waves, le commando des morts-vivants et Le retour des morts-vivants 2, ce Eyes of a stranger pourtant souvent étiqueté comme un simple "slasher", lorgne plutôt du côté du thriller horrifique et du Maniac de William Lustig sorti peu de temps auparavant.
Le script suit l'enquête d'une journaliste d'une chaîne de télévision suite au meurtre et au viol de plusieurs demoiselles dans sa ville, pour bientôt porter ses doutes sur un homme habitant dans la même résidence qu'elle.

Eyes_of_a_strangerAprès une courte séquence d'introduction nous montrant un photographe en pleine action au bord d'une rivière qui va découvrir sous l'eau le corps dénudé d'une jeune femme, le métrage nous présente celle qui deviendra le personnage principale, Jane, la présentatrice d'un journal télévisé qui bien entendu reviendra sur les crimes odieux commis récemment, avant que nous ne suivions une barmaid rentrant chez elle pour être harcelé au téléphone par un mystérieux individu lui vociférant des grossièretés à caractère sexuel et morbide pour finalement s'introduire chez elle, alors que l'arrivée du petit ami de cette demoiselle ne désarme provisoirement l'atmosphère tendue ainsi crée, puisque le couple finira quand même attaqué et tué.
Cette première séquence de meurtre aura l'avantage d'être très graphique, avec une décapitation sévère ( et une tête qui finira dans un aquarium...), et de recéler quelques effets de surprise probants tout en n'hésitant pas à être également violente.
Ensuite, le métrage s'intéressera donc de plus près à Jane, ayant une relation avec un avocat perturbée par la présence à son domicile de sa plus jeune sœur aveugle et muette, Tracy, dont nous découvrirons peu à peu l'implication sensible dans cette affaire de meurtre et de viol sur des jeunes femmes, au point de s'interroger fortement lorsque dans la parking souterrain de sa résidence, elle verra un homme trapu changer une chemise visiblement tâchée de sang et dont elle notera l'absence de ceinture à son pantalon, détail crucial puisqu'une ceinture sera retrouvée sur la dernière victime, étranglée avec.

Eyes_of_a_strangerTout en nous offrant une nouvelle séquence de meurtre toute aussi impactante malgré son côté prévisible, le métrage s'appliquera surtout à suivre l'enquête que va mener Jane, persuadée d'avoir découvert le meurtrier, au point de s'introduire chez lui à la recherche de preuve qu'elle trouvera plus ou moins ( la chaussure ), avant de harceler à son tour par téléphone le meurtrier et bien sûr de devoir l'affronter dans un dernier acte porteur d'une véritable tension et jouant parfaitement sur les possibilités offertes par les différents éléments de l'intrigue.
Par contre, alors que l'entame du métrage pouvait laisser penser que l'identité du tueur serait masquée, laissant ainsi place à une traditionnelle quête de sa personne, le doute sera bien vite levé, pour nous permettre de pénétrer quelque peu dans son univers ( de façon très sobre ) et surtout de placer de la sorte une menace permanente sur l'héroïne et sa soeur sans défense, ce qui sera par ailleurs parfaitement exploité lors du final, notamment au travers d'un jeu malsain et déplacé où le tueur profitera du handicap de l'adolescente.
Mais le principal atout de ce Eyes of a stranger résidera dans le suspense crée par cette proximité de l'assassin par rapport aux deux personnages centraux, surtout que les actions de Jane, délibérées, ne seront pas sans risques dans sa volonté d'en savoir plus au point de se mettre carrément en danger, laissant planer constamment le risque d'une rencontre fortuite ou non.
De plus, l'intrigue ne se perdra pas en digressions pour se concentrer sur son élément principal, donnant à chaque situation un sens avéré dans le développement global, et ainsi même les meurtres et leur agencement auront un rôle précis à jouer pour faire progresser l'ensemble, alors que la présence de Tracy augmentera de manière efficace le sentiment d'insécurité permanente.

Eyes_of_a_strangerL'interprétation est convaincante, avec notamment une Jennifer Jason Leigh complètement bluffante dans le rôle de Tracy et un John Disanti largement inquiétant en tueur psychopathe sournois, alors que Lauren Tewes tout juste échappée de La croisière s'amuse est également persuasive.
La mise en scène de Ken Wiederhorn est grandement efficace, en sachant gérer les arrière-plans pour faire apparaître son tueur et en maîtrisant ses effets., tout en nous offrant quelques clins'doeil faciles ( les premières victimes ne regardent-elles pas Shock waves à la télévision, par exemple ? )
Les quelques effets spéciaux sanglants, œuvre de Tom Savini, sont probants et volontaires, mais sans tomber aucunement dans l'outrance.
Donc, ce Eyes of a stranger parviendra facilement à impliquer son spectateur jusqu'à le maintenir en haleine de bout en bout, prouvant ainsi son efficacité !

Eyes_of_a_strangerLe DVD de zone 1 édité par Warner Home Video avancera une image parfois quelque peu floue et granuleuse, alors que la bande-son participera activement à l'instauration du suspense, grâce à une partition musicale sachant créer le malaise pour mieux s'estomper ensuite, et cette édition proposera le film en version anglaise sous titrée en français, mais surtout directement en version française. Par contre, aucun bonus ne sera disponible.

Pour ceux qui voudraient rencontrer ce tueur pervers, le DVD de Zone 1 est disponible ici ou !

Shock Waves : le commando des morts-vivants

Shock Waves : le commando des morts-vivants
Voir la fiche
Le retour des morts-vivants II

Le retour des morts-vivants II
Fnac à 13€
Fnac à 13€
Voir la fiche

Permalien 954 mots par nicore, 650 vues • 1 r�action

20.03.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Men_behind_the_sun

Film controversé s’il en est, ce Men behind the sun, également connu sous le titre de Camp 731, ne peut en tout cas laisser indifférent devant les atrocités montrées à l’écran, le tout sur un ton documentaire rendant encore plus glauque et réalistes les méfaits de ces japonais dignes cousins des "scientifiques" nazis !

En effet, le script suit, vers la fin de la seconde guerre mondiale, les activités macabres et expérimentales de soldats et de scientifiques japonais ayant installé un camp de prisonniers dans la Manchourie chinoise annexée, afin d'y créer des armes bactériologiques et chimiques en se servant de chinois et de russes captifs comme cobayes.

Men_behind_the_sunAprès un petit rappel géographique et historique des faits et lieux, le métrage suivra en parallèle l'arrivée dans ce fameux "Camp 731" d'un nouveau responsable des opérations et de nouvelles recrues, des gamins à peine adolescents qui vont devoir s'acclimater des conditions rudes de vie dans ces lieux, amenant même un trio à essayer de s'évader sans succès puisqu'ils se feront reprendre et l'un d'eux périra même.
Mais rapidement, le métrage va plus ou moins reléguer au second rang ces jeunes dont nous ne suivrons que quelques entraînements éreintants et d'autres situations plus légères ( notamment lorsqu'un des jeunes se liera d'amitié avec un jeune chinois vivant en dehors au travers d'un jeu de balle ), pour s'intéresser aux expériences toutes plus cruelles les unes que les autres de ce tortionnaire qui n'hésitera pas par exemple à casser des doigts congelés, à arracher la peau d'une femme dont les mains ont été gelées puis ébouillantées, quant ce ne sera pas un homme qui sera placé dans un caisson pour voir sa réaction si on en augmente la pression, entraînant une descente d'organe épouvantable, pour une succession de séquences malsaines et dérangeantes, filmées sur un ton neutre et détaché.

Men_behind_the_sunMais l'entrée en guerre des U.S.A. et les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki finiront par avoir raison du bellicisme du Japon et amènera les dirigeants du "Camp 731" à chercher à effacer dans le sang les vestiges de leur actes immoraux et abjects, lors d'un dernier acte également bien barbare.
Alors que penser devant un tel spectacle qui, sous couvert de dénoncer les horreurs commises par de japonais vraiment peu éloignés de leurs cousins germaniques du moment aussi bien au niveau des expériences terribles que d'un nationalisme qui sera exacerbé lors du final, mettra en avant des séquences extrêmement dérangeantes et flirtant même avec le "snuff", notamment lors de scènes cruelles mettant en scène des animaux qui eux seront vraisemblablement véritablement sacrifiés pour le film, avec ce chat jeté dans une fosse où grouillent d'innombrables rats qui vont bien entendu se charger d'occire dans le sang cette pauvre bête, ou encore ces mêmes rats qui seront incendiés dans la dernière partie et que nous verrons courir enflammés.

Men_behind_the_sunMais le métrage laissera également planer le doute sur une autre séquence, l'autopsie d'un jeune enfant, celui-là même qui avait sympathisé avec une des jeunes recrues, montrant ainsi bien le peu de sentiments faits par ces bourreaux qui ne manqueront pas de demander à ce jeune soldat d'amener son ami dans le camp pour l'éviscérer afin de recueillir ses organes, avec un tel réalisme écoeurant que l'on pourrait être amené à penser que…
Alors, après de telles abominations, d'autres idées morbides et plus farfelues, comme ces bombes de porcelaine qu'ils voudront faire éclater dans un champ où des chinois seront crucifiés pour voir le résultat sur le corps humains, paraîtront moins efficientes, mais cela n'empêchera pas d'autres situations de se montrer effroyables, comme lorsque le métrage s'égarera dans les sous-sols du camp où les cadavres sont négligemment brûlés dans un four.

Men_behind_the_sunSi certains ne manqueront pas de taxer ce Men behind the sun de film crapuleux, honteux et largement complaisant, on ne pourra quand même pas négliger l'impact évident qu'il génère, surtout que la réalisation sans aucune fioriture ni artifice quant il s'agit de montrer les méfaits commis donnera à l'ensemble un aspect documentaire volontairement travaillé, jusque dans les détails relatifs aux avancements des opérations sur le front de la guerre, sans aucune pudeur ni tabous, et parvenant sans équivoque à dénoncer les aberrations engendrées par cette guerre, même si l'on sait que le gouvernement chinois a participé au financement du film.

Men_behind_the_sunL'interprétation est convaincante, sans aucun surjouage qui aurait pu nuire à la crédibilité globale du film, et même l'interprète du détestable Dr. Shiro Ishii brillera par une sobriété toute aussi dérangeante.
La mise en scène du réalisateur est tout simplement adaptée au propos du métrage, impartiale et posée, mais ne reculant devant aucun gros plan vomitif.
Les effets spéciaux sont par contre plutôt mitigés car, en effet, certaines mutilations resteront primaires et porteuses de trucages presque visibles, qui trancheront avec l'extrême réalité d'autres séquences déjà évoquées.

Donc, ce Men behind the sun restera une œuvre définitivement différente, difficilement supportable et même insupportable selon les sensibilités, mais qui aura le mérite de s'acharner à montrer une réalité peu souvent avancée ! Défendre l'indéfendable, pourquoi pas !

Men_behind_the_sunLe DVD de zone 1 édité par World Video proposera une image quelque peu floue, peu claire, alors que la bande-son sera effective et adaptée, avec une partition musicale sachant se faire discrète lors des scènes chocs du film, le métrage étant ici proposé en version originale sous-titrée et en version anglaise.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter de la bande-annonce originale et d'une intéressante interview écrite du réalisateur.

Pour ceux qui se sentiraient prêts à tenter l'expérience, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1034 mots par nicore, 5136 vues • 1 r�action

19.03.08

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : A bord du Darjeeling limited
Réalisateur : Wes Anderson
Durée du film : 1h47
Date de sortie en salles : 19 mars 2008

Par Nicofeel

A bord du Darjeeling limited

Auteur de plusieurs comédies personnelles tout à fait remarquables (Rushmore, La famille Tenenbaum entre autres), Wes Anderson réalise avec A bord du Darjeeling limited une nouveau film qui lui est propre. Le film a été présenté en 2007 au festival de Venise.
On retrouve dans A bord du Darjeeling limited plusieurs acteurs qui ont déjà joué pour ce réalisateur américain indépendant : Owen Wilson, l'un des fidèles de Wes Anderson (qui a joué dans tous ses films) ; Jason Schwartzman (vu dans Rushmore) ; Bill Murray (présent dans quasiment tous les films du réalisateur) et Anjelica Huston (vu dans La famille Tenenbaum). En fait le seul acteur principal qui fait son apparition dans le cinéma de Wes Anderson est Adrien Brody (connu pour sa prestation dans Le pianiste de Roman Polanski ou encore récemment dans le King Kong de Peter Jackson).
Le pitch de base est assez simple : 3 frères qui ne se sont pas vus depuis le décès de leur père décident de faire un séjour spirituel en Inde, à bord du fameux Darjeeling limited (il s'agit du train, qui peut évidemment être vu comme le train de la vie, du nouveau départ). On retrouve ainsi Francis (Owen Wilson), Peter (Adrien Brody) et Jack (Jason Schwartzman) qui ont choisi de voyager ensemble, et de tenter de voir leur mère qui est devenue une "soeur" en Inde.
Comme à son habitude, Wes Anderson traite dans ce film des relations familiales. On notera d'ailleurs que ce film comporte plusieurs points communs avec La famille Tenenbaum. Le plus évident est la figure du père qui permet à chaque fois aux membres d'une famille de se revoir. Seulement la subtile différence est que le père est déjà mort lorsque débute A bord du Darjeeling limited alors que dans La famille Tenenbaum le père feint une maladie. Les trois frères dans A bord du Darjeeling embarquent dans un train où au départ ils ne cessent de penser à leur père et aux objets qui ont appartenu à ce dernier (ces objets étant dans une valise). La rivalité entre ces trois frères, Francis, Peter et Jack est due non seulement à des caractères très différents mais également au fait que chacun tente de se réapproprier un amour paternel. Le personnage du père est certes absent mais on parle très souvent de lui, comme si sa présence était toujours là.
Un autre point commun de ce film avec les autres films de Wes Anderson est un humour décalé, lequel est parfaitement entretenu par des personnages haut en couleurs. Mention spéciale aux trois acteurs principaux qui interprètent parfaitement leurs personnages, lesquels sont tous très humains car leurs faiblesses sont apparentes : Francis (Owen Wilson), l'aîné, qui est très directif, s'est tout juste sorti d'un accident dont il en garde des séquelles ; Peter (Adrien Brody) a peur à l'idée de devenir père ; quant à Jack (formidable Jason Schwartzman), il pense bien souvent à son ex petite amie (interprétée par Natalie Portman, laquelle est introduite via un court métrage qui fait démarrer le film) et pour tenter de l'oublier il va avoir une aventure avec une employée du personnel du Darjeeling limited. L'humour si particulier de Wes Anderson, dont on ne sait jamais si l'on doit rire ou pleurer, reflète parfaitement la complexité des sentiments de ses personnages, que le réalisateur ne juge jamais. Cet humour apparaît également lors de multiples scènes à l'intérieur avec les agissements de Jack ou encore par la présence d'un serpent.

A bord du Darjeeling limited

Par contre, la grande différence de ce film par rapport à Rushmore ou encore La famille Tenenbaum est que l'on est ici dans une sorte de road movie. Il faut bien se rappeler que le film se déroule au départ autour de l'univers du train. D'ailleurs cela est propice à observer les paysages de l'Inde mais surtout à montrer l'évolution des personnages via de très beaux travellings latéraux.

SPOILER
Au départ les trois frères embarquent chacun de leur côté (via des ralentis qui ont tendance à inscrire l'action dans le temps) mais à la fin du film ils embarquent ensemble. Ils se sont donc retrouvés.
FIN DU SPOILER

A bord du Darjeeling limited

Cependant, le film n'a pas lieu que dans le train. A partir du moment où les protagonistes quittent celui-ci (et donc le programme qu'ils s'étaient fixés), une nouvelle aventure, pas seulement spirituelle comme ils le souhaitaient à l'origine, commence pour eux. Les trois frères vont vivre de multiples expériences, comme lors de la scène de la rivière qui semble signifier pour chacun des personnages un nouveau départ.

SPOILER
Les personnages finissent par arriver jusqu'à leur mère (interprétée par Anjelica Huston), qui vit dans un couvent. Une mère qui explique toute la signification du film et notamment l'évolution des relations entre les frères : on peut dire beaucoup de choses sans utiliser des mots (par le jeu des regards notamment).
FIN DU SPOILER

Pourtant, malgré l'excellente interprétation des acteurs, le film souffre à mon sens d'un manque de cohérence. C'est justement à partir du moment où les personnages quittent le fameux train que Wes Anderson part un peu dans toutes les directions. On a un peu du mal à voir où il veut en venir et surtout tout ceci manque de liens. Le film devient difficilement lisible et perd une partie de son intérêt. Le spectateur peut être destabilisé par le changement de cap que semble prendre le film. Manifestement, Wes Anderson a voulu dire tellement de choses dans son film qu'il a fini par égarer en partie son spectateur. En tout cas, cela a été mon cas.
Au final, A bord du Darjeeling limited demeure une comédie à l'humour décalé, caractéristique de son auteur, Wes Anderson. Les acteurs sont tous excellents et de nombreuses scènes sont vraiment très intéressantes. Mais comme dit précédemment, le film souffre à mon sens d'un manque de cohérence. En somme, A bord du Darjeeling limited est un Wes Anderson en mode mineur.

Permalien 1071 mots par nicofeel Email , 903 vues • R�agir

18.03.08

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Bienvenue chez les Ch'tis
Réalisateur : Dany Boon
Durée du film : 1 h 46
Date de sortie en salles : 27 février 2008

Par Nicofeel

Bienvenue chez les chtis

Bienvenue chez les Ch'tis est la seconde réalisation de Dany Boon après La maison du bonheur (2006). Devenu en à peine trois semaines un énorme succès au box office français, je me suis donc rendu dans une salle obscure afin de juger par moi-même le film événement.

Même si le film de Dany Boon n'est ni le film du siècle ni le film de l'année, en revanche il a le mérite d'être un très honnête divertissement.

Dany Boon s'est d'ailleurs fait plaisir car l'action de son film se déroule dans sa région natale, à savoir le Nord-Pas-de-Calais (Dany Boon est né à Armentières).
Mais d'abord, pour ceux qui n'auraient pas vu le film, quel est le pitch de celui-ci ? Philippe Abrams, directeur de La Poste de Salon-de-Provence cherche à être muté sur la Côte d'Azur pour faire plaisir à son épouse, Julie. Mais sa promotion lui passe sous le nez, la direction de La Poste ayant priviligié une personne handicapée. Philippe Abrams décide alors de se faire passer pour un handicapé afin d'obtenir sa mutation. Mais son subterfuge est découvert et par mesure disciplinaire, Philippe Abrams est muté à Bergues, une petite ville du Nord de la France. Il s'y rend seul, sans son épouse et son jeune fils.

Voilà pour le pitch de base. Mais quelles peuvent êtres les raisons du succès que rencontre Bienvenue chez les Ch'tis ?

Première raison, la distribution en elle-même. Pour que la comédie prenne forme, il faut que les acteurs soient à la hauteur. C'est le cas. Ils sont même assez touchants par moments. Kad Merad se révèle un choix judicieux dans le rôle de Philippe Abrams. Dany Boon interprète également très bien le fameux Antoine, postier qui doit faire avec une mère possessive et qui se révèle tout à la fois homme du peuple et touchant. Les deux principales actrices du film, Zoé Félix dans le rôle de Julie, la femme de Philippe Abrams et Anne Marivin dans le rôle d'Annabelle, l'ex petite amie de Dany Boon sont également assez crédibles et donnent au film par leur présence un charme évident. Les autres acteurs se révèlent également assez bons. On a le droit à des caméos sympathiques de Michel Galabru et de Patrick Bosso. Seule fausse note sur le plan casting : un Stéphane Freiss dans le rôle de Jean, un DRH de La Poste, qui en fait beaucoup trop et n'est pas crédible. Il est même assez agaçant.

Bienvenue chez les chtis

Sur le plan scénaristique, les préjugés à l'égard de la région du Nord sont tournés en ridicule. Même si le point de vue n'est pas très fin, il faut bien reconnaître qu'on rit de bon coeur. Les répliques autour de la température dans le Nord de la France se révèlent vraiment amusantes, avec notamment la femme de Philippe Abrams qui prépare pour son époux des vêtements très chauds ou encore son fils qui pense que celui-ci se rend au pôle Nord ! Sans compter le gendarme qui ne verbalise pas Philippe Adams, lorsqu'il apprend que celui-ci va pour cause professionnelle dans le Nord !
Par ailleurs, le fameux langage ch'ti, qui correspond au patois local dans le Nord, est d'abord vu par Philippe Abrams comme une preuve de gens arriérés. L'incompréhension de celui-ci face à un langage qui lui est totalement étranger donne lieu à des répliques amenées à devenir cultes : on a le fameux heiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin qui est une façon en langage ch'ti de demander que l'on répète ce que l'on vient de dire ; on a aussi le très amical biloute (qui signifie au départ zizi) qui est un terme affectueux signifiant « mon gars » ; on a bien évidemment toutes les prononciations particulières avec le s qui devient un ch comme par exemple le mot sien qui devient chien ; on a également le terme « je te dis « quoi » (qui donne lieu à une scène très drôle entre Kad Merad et Dany Boon) qui signifie « je te dis ce qu'il en est ».

Une autre raison évidente du succès du film tient à son fond humaniste. Comme le dit Dany Boon au début du film à Kad Merad, quand un étranger arrive dans le Nord, il pleure deux fois : une première fois lorsqu'il arrive (car il déprime de se retrouver dans une telle région) et une seconde fois lorsqu'il part, car il se rend alors compte de l'humanité des ch'tis. Bienvenue chez les ch'tis est un film qui montre toute une panoplie de personnages qui sont accueillants, sympathiques, serviables. En somme des gens très humains. Même si évidemment le trait est quelque peu forcé, on se plaît à voir tous les personnages en train de manger dans la baraque à frites ; à voir des hommes qui s'épaulent quand l'un d'entre eux a un problème.

Bienvenue chez les chtis

Il reste évident qu'une grosse partie du succès du film tient à toutes les valeurs positives qui sont exposées dans le film. Cela redonne du baume au coeur que de voir autant de fraternité.
Même si le film est une comédie qui est remplie de gags très amusants (comme lorsque Kad Mérad fait avec Dany Boon la tournée du facteur ; lorsque Kad Mérad ne comprend pas à plusieurs reprises le langage ch'ti, etc.), on apprécie son côté comédie romantique. Deux couples sont mis en exergue dans le film : Kad Mérad et Zoé Félix pour le couple Abrams ; Dany Boon et Anne Marivin qui jouent donc respectivement Antoine et Annabelle. Tout la trame du film s'intéresse aux relations entre Philippe Abrams et Julie d'une part, Antoine et Annabelle d'autre part. Le mélange entre comédie pure et comédie romantique rend le film d'autant plus intéressant.

Dans l'ensemble, le film se révèle fort amusant. Au rayon des déceptions, on notera que le trait est quelquefois un peu trop forcé, le film devenant relativement lourdingue lorsque la femme de Philippe Abrams décide de se rendre avec lui à Bergues, afin de se rendre compte ce que son mari vit au quotidien.

Bienvenue chez les chtis

Mais au final, malgré un scénario qui accumule par moments les poncifs, Dany Boon réussit à livrer une comédie stimulante, revigorante et très humaine qui permet au spectateur de sortir de la salle le sourire aux lèvres. Et c'est déjà pas si mal.

Bienvenue chez les chtis

Bienvenue chez les Ch'tis / 2 DVD

Bienvenue chez les Ch'tis / 2 DVD
Amazon à 9.99€
Fnac à 10€
Voir la fiche
La maison du bonheur

La maison du bonheur
Amazon à 8.42€
Fnac à 10.59€
Voir la fiche

Permalien 1140 mots par nicofeel Email , 6589 vues • 2 retours

17.03.08

06:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

Par Nicofeel

Splendor

Réalisé en 1999 par Gregg Araki, Splendor se situe dans la filmographie du réalisateur américain entre Nowhere (qui clôt sa trilogie « Teen apocalypse ») et Mysterious skin, son film le plus ambitieux et le plus abouti à ce jour.
Splendor est pour sa part une véritable curiosité. En effet, on est très loin de l'intérêt constant du réalisateur pour les univers trash où il s'intéresse à la condition des adolescents. Splendor pourrait être vu comme une sorte de récréation pour Gregg Araki. Il s'agit ici d'une comédie romantique qui, de l'aveu même de son réalisateur, se veut un hommage aux comédies hollywoodiennes des années 30 à 50.
Pour autant, même si Gregg Araki surprend son monde dans un genre qui est à des années-lumière de sa thématique habituelle, la patte du réalisateur californien est bien toujours présente. D'ailleurs, son film se déroule comme par hasard en Californie, dans l'immense ville de Los Angeles (seconde ville des Etats-Unis). Toute l'action du film est racontée par le biais de son actrice principale, Kathleen Robertson, bien connue pour avoir joué dans la série Beverly Hills 90210 mais qui a également figuré dans Nowhere de Gregg Araki. Jouant le rôle de Veronica, Kathleen Robertson interprète une jeune femme qui est seule (et paraît assez prude au départ) et recherche évidemment l'âme soeur.

kathleenAu tout début du film, elle rencontre au cours d'une soirée un homme qui lui plaît beaucoup.... puis un autre ! Elle n'arrive pas à se décider à choisir entre le brun Abel, interprété par Johnathon Schaech (vu dans The doom generation de Gregg Araki) et le blond Zed, joué par Matt Keeslar (vu dans le très drôle Psycho beach party).

Ces deux hommes pour qui Veronika flashe dans une boîte de nuit très branchée sont véritablement l'un et l'autre comme le recto et le verso d'une pièce de monnaie, ils n'ont aucun point commun : Abel est brun, Zed est blond ; Abel est un intellectuel, précisément un jeune romancier tandis que Zed est un musicien (batterie) qui n'a pas l'air d'avoir inventé l'eau chaude !
Pourtant, Veronika aime ces deux hommes de façon identique et ne sait pas avec lequel sortir. Elle choisit donc la solution la plus « logique » dans l'absolu : elle décide de les garder les deux ! Comme elle dit au début du film au spectateur : « L'amour est une chose mystérieuse et déconcertante ». On se retrouve alors dans un schéma sur le plan scénaristique que l'on peut rapprocher du film d'Andrew Fleming, Deux garçons une fille trois possibilités. Ce qui n'est en soi pas si surprenant que cela, Gregg Araki n'ayant jamais caché son homosexualité. Mais dans Splendor, Gregg Araki ne traite quasiment pas de l'homosexualité (on a seulement droit à une allusion homosexuelle dans une scène qui commence par un déshabillage entre les trois personnages principaux du film). Le réalisateur californien s'intéresse dans un premier temps au défi entre Abel et Zed (lequel est symbolisé à plusieurs reprises par un match de boxe fictif, dans un beau noir et blanc), qui cherchent à s'approprier Veronica. Dans un second temps, Gregg Araki traite carrément du ménage à trois où l'on comprend très clairement que Veronica couche avec l'un et l'autre : c'est là où l'on retrouve le mieux d'ailleurs la patte de Gregg Araki qui se montre clairement en faveur de la liberté sexuelle. Si le film est traité sur le ton de la comédie, le propos est bien là. Gregg Araki semble d'ailleurs se demander en quoi cela poserait problème puisque chacun a bien le droit de vivre comme il l'entend, à partir du moment où la liberté de tous est respectée.
Gregg Araki ne se contente pas de revendiquer le droit à la liberté sexuelle. Il oppose également clairement la société en deux parties avec d'un côté les nantis et de l'autre côté le peuple qui galère pour s'en sortir. Dans le film, le personnage d'Ernest (joué par Eric Mabius), réalisateur de films, qui est très riche représente la classe aisée tandis que Abel, Zed et Veronica se fondent évidemment dans la masse des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois (c'est d'ailleurs notamment pour cette raison qu'ils emménagent ensemble). Toute la sympathie d'Araki va d'ailleurs plus à des personnages comme Abel et Zed, qui sont bons vivants et honnêtes que vers Ernest qui est certes aux petits soins pour Veronica (afin de la conquérir) mais semble peu intéressant, notamment sur le long terme. La fin du film qui est tout à la fois touchante et romantique au possible, a le mérite de boucler la boucle et pour le réalisateur de rester tout à la fois optimiste et original dans son propos.
Allant à cent à l'heure et servi par des situations tantôt très drôles tantôt très romantiques, Splendor bénéficie en outre d'un élément constant chez Gregg Araki : une superbe photo. Le film est particulièrement coloré. On retrouve des couleurs très flashies, particulièrement plaisantes pour le plaisir des yeux, aussi bien dans l'accoutrement des acteurs que dans les appartements de Veronika ou de son amie Mike (jouée par Kelly Mac Donald, vu notamment dans Trainspotting). On notera d'ailleurs que les différentes transitions du film se font par le biais de fondus non pas au noir mais dans des couleurs très voyantes : du vert, du violet, du rose.
Par ailleurs, Gregg Araki a, comme à son habitude, soigné la bande originale de son film, laquelle ajoute un vrai plus au métrage : on a ainsi droit à un remix très ambiant du Before today d'Everything but the girl lorsque Abel et Veronika se retrouvent dans un bar branché (où la photo est à ce moment vraiment très réussie, avec le reflet des personnages que l'on voit sur le fond de l'image). On a également le plaisir d'écouter un remix de Kelly watch the stars de Air et un autre remix (pas facile à retrouver), cette fois-ci du Beetlebum de Blur. Enfin la bande son contient notamment deux morceaux cultes : Electrobank des Chemical Brothers et surtout Bizarre Love Triangle (à la fin du métrage) de New Order, dont ce dernier titre est symbolique du film.
Un petit mot également des acteurs. Kathleen Robertson, Johnathon Schaech et Matt Keeslar se débrouillent tous très bien dans des rôles à contre-emploi. Cela permet à cette atypique comédie romantique d'être particulièrement plaisante.
Le mot de la fin est laissé à Kathleen Robertson, laquelle décrit son ménage à trois en en voix-off comme « une famille de félés heureux ».

Le DVD zone 1 propose le film en version originale avec des sous-titres français avec au choix un dolby digital 2.0 ou un dolby digital 5.1 très efficace, qui permet de savourer l'excellente bande son du film. L'image est au format (1.85) et est de très bonne qualité ce qui permet d'apprécier ce film très colorisé. Au niveau des bonus, c'est quasiment le néant avec seulement la biographie (en anglais) de Gregg Araki et de Johnathon Schaech, des bandes annonces de Splendor, Hush et de Finding graceland.
Ce DVD, encore inédit chez nous, est actuellement difficile à trouver, disponible notamment via la plate forme d'Amazon

Permalien 1261 mots par nicofeel Email , 1522 vues • 4 retours

16.03.08

12:00:00, Cat�gories: Nouveautés  

par Nicore

28_semaines_plus_tard

Après un 28 jours plus tard, qui obtint un joli succès tant critique que commercial, réalisé par un Danny Boyle en grande forme, voici donc venir cette suite ( que laissait présager la fin ouverte du premier opus ) qui nous permettra de retrouver les "contaminés" énervés lâchés dans une Angleterre dévastée, et que nous pourrons découvrir en DVD dès le 19 mars, avec l'édition proposée par 20th Century fox.

28_semaines_plus_tard

Le script prend donc place six mois après l'apparition de ce virus ayant transformé presque toute la population anglaise en monstres sanguinaires et que l'armée américaine dépêchée sur place a déclaré vaincu. Après l'attaque virulente et destructrice d'une petite maison isolée, seul Don a survécu mais il n'a pas réussi à sauver sa femme et la culpabilité le ronge. Lorsqu'il retrouve ses enfants, Andy et Tammy, qu'il n'avait pas revus depuis la catastrophe et qui reviennent à Londres avec la première vague de réfugiés, il leur apprend la mort de leur mère. La vie semble pourtant reprendre son cours dans la ville dirigée par l'armée américaine, mais tout n'est pas terminé...

28_semaines_plus_tard

Réalisé cette fois-ci par Juan Carlos Fresnadillo ( précédemment auteur d'un sympathique Intacto ), avec un Danny Boyle uniquement producteur, cette suite a été traitée positivement par les premières critiques pour son caractère effréné dans l'action et sa violence dans les attaques des "contaminés", le tout dans des décors urbains dévastés et glauques, mais cela se fera au détriment d'une intrigue assez mince et d'un traitement des personnages bien moins expansif que chez Boyle.

28_semaines_plus_tard

Le DVD édité par 20th Century Fox proposera une image en 1.85 (16/9 anamorphique ) et en version française et anglaise en DD5.1 et en DTS5.1, avec des sous-titres optionnels en français, anglais, néerlandais et arabe.
Au niveau des bonus, cette édition avancera treize minutes de scènes coupées, un making-of, la bande-annonce, ainsi que quatre documentaires inédits.

28_semaines_plus_tard

Donc, il ne nous reste plus qu'à attendre le 19 mars pour pouvoir se confronter à nouveau à la brutalité sans pitié des "contaminés" et vérifier si cette suite tient toutes ses promesses violentes et sanglantes.

28_semaines_plus_tard

28 semaines plus tard

28 semaines plus tard
Amazon à 8.42€
Fnac à 9.99€
Voir la fiche
28 jours plus tard

28 jours plus tard
Amazon à 8.42€
Fnac à 10.59€
Voir la fiche
Intacto - Edition prestige

Intacto - Edition prestige
Amazon à 9.06€
Fnac à 13.13€
Voir la fiche

Permalien 388 mots par nicore, 663 vues • 2 retours

15.03.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Evil_aliens

Déjà responsable d’un sympathique mais brouillon et inachevé Razor blade smile, le réalisateur Jake West nous livre avec ce Evil aliens un authentique délire gore complètement décomplexé et rigolard parfaitement maîtrisé.
Le script suit une équipe de télévision partie enquêter sur un enlèvement extra-terrestre dans une région isolée qui va rapidement se retrouver confronté à un invasion d’aliens belliqueux.

Evil_aliensAprès une séquence d’introduction annonçant clairement la couleur avec ce couple en pleine fornication en plein air au milieu de dolmens qui va se faire déranger par l’arrivée d’extra-terrestres qui vont les enlever et leur faire subir divers sévices dans leur vaisseau ( dont une sodomie à l’aide d’une perceuse redoutable ! ), le métrage nous présente son personnage principal, une demoiselle présentatrice d’une émission vouée au surnaturel et plus précisément aux phénomènes d’apparitions de soucoupes volantes et autres événements liés aux aliens, ce qui permettra au réalisateur de se gausser de ce genre d’émissions, notamment au travers d’une reconstitution ringarde au possible rendue forcément comique.
L’héroïne au quête d’un nouveau sujet porteur s’intéressera donc à cette jeune femme prétendant avoir été enlevée et inséminée par des aliens et concoctera avec son patron une équipe de "choc" pour se rendre sur place, procédant ainsi à une brève et toujours humoristique introduction des autres protagonistes.

Evil_aliensLe petit groupe va donc se rendre dans cette région isolée et arriérée du Pays de Galles afin d'interviewer leur témoin pour tomber sur une ferme décrépie aux relents nauséabonds et cabalistiques d'un autre âge, avant de rencontrer d'abord les trois frères abrutis et passablement dangereux ( pour une séquence excellente renvoyant directement au "survival" et ses tueurs dégénérés ) puis une jeune femme calmer son monde.
En plus de son aspect délibérément porteur d'un comique assez "gras", cette mise en situation s'amusera également à induire des éléments hérités d'un Projet Blair Witch avec ces images tournée par le caméraman du groupe lors de l'exploration de la ferme, avant que l'intrigue ne s'emploie, après une première apparition d'un vaisseau sans conséquences, à singer le Signes de M. Night Shyamalan le temps de la découverte de faux signes dans un champ de maïs qui déclencheront le courroux du scientifique de la bande espérant enfin avoir trouvé là une authentique preuve de la vie extra-terrestre.

Evil_aliensEnsuite, après une reconstitution qui permettra à la jeune femme enlevée de raconter entièrement son histoire ( avec des flash-back assez sanglants ), le groupe se retrouvera enfin aux prises avec ces aliens pour un premier assaut nocturne jouissif ( les vaches ) qui déclenchera les hostilités et fera basculer le métrage dans un délire non-stop à base d'attaques sanglantes et de répliques toutes aussi débridés de la part des humains ingénieux dans l'art de trouver de quoi se défendre, pour une seconde partie terriblement volontaire et référentielle.
En effet, on trouvera pêle-mêle des scènes renvoyant directement au western lors de duels, mais aussi des affrontements lorgnant plutôt du côté du film d'action, mais le tout sera toujours accompagné d'un aspect sanglant omniprésent et diversifié à base de décapitations et de démembrements très visuels et grand-guignolesques, alors que plusieurs clins d'œil viendront titiller l'amateur, avec notamment un empalement franchement inspiré de celui du Cannibal holocaust De Ruggero Deodato et surtout un équarrissage d'aliens qui renverra obligatoirement au final du Brain dead de Peter Jackson.

Evil_aliensMais même au milieu de ces atrocités, le métrage arrivera à conserver un humour salvateur qui donnera au gore un aspect comique débridé et jouissif, avec par exemple cette excellente séquence au cours de laquelle un des personnages va conduire une moissonneuse-batteuse pour éliminer dans le sang les aliens présents dans un champ.
Alors, dans un tel contexte, l'élément science fictionnel sera bien entendu relégué au second plan, pour nous réserver quand même quelques surprise lors de la visite du vaisseau spatial des extra-terrestres, ainsi qu'un autre hommage, cette fois-ci au Phantasm de Don Coscarelli , et ce sera surtout au niveau de ceux-ci qu'il faudra chercher le spectacle.
Car les aliens de Jake West, en plus d'avoir un look assez kitsch ayant un vague ressemblance avec le "Predator" ( surtout au niveau des armes et de leur combinaison ) auront une propension sauvage à mutiler fatalement leurs victimes, mais également à se faire dessouder dans la bonne humeur par leur inexpérience du genre humain et de son environnement.

Evil_aliensSi les personnages flirtent continuellement avec les stéréotypes, entre l'héroïne qui accentue les tics de présentatrice et ne s'intéresse pas vraiment à ses sujets, puisque ce n'est pour elle qu'un moyen de gagner sa vie, ce scientifique boutonneux trop sérieux ou encore cette bimbo un peu stupide mais qui se découvrira des talents cachés dans sa lutte pour survivre, ils finiront quand même par devenir croustillant en véhiculant eux aussi un humour probant et en se découvrant des talents cachés dans l'art de démastiquer de l'alien, et seront aidés par une interprétation convaincante épaulée par la toute mignonne Emily Booth et un Christopher Adamson effrayant à souhait.
La mise en scène de Jale West sera définitivement survoltée en osant des plans et des cadrages fous, qui aideront aisément le film à gagner en rythme, alors que le jeu des couleurs sera parfaitement rendu.
Les effets spéciaux resteront un autre point fort du métrage, en étant plus que graphiques et volontaires dans un panel de mutilations diverses et variées, aspergeant les personnages de sang et transformant parfois le sol en un magma sanglant du plus bel effet, mais on pourra quand même regretter certains inserts numériques trop voyants.
Donc, ce Evil aliens nous offrira un spectacle furieusement jouissif au cours duquel le réalisateurs 'est défoulé dans une bonne humeur qui deviendra rapidement communicative !

Evil_aliensLe DVD de zone 1 édité Image Entertainement proposera une image claire et juste parfois quelque peu granuleuse, alors que la bande-son sera efficace, notamment grâce à une partition musicale dynamique et parfaitement adaptée.
Au niveau des bonus, on trouvera de nombreuses scènes coupées, inutilisées ou étendues, un petit bêtisier plutôt classique mais drôle, une courte visite du studio de préparation des effets spéciaux et la bande-annonce du métrage.

Pour ceux qui voudraient rencontrer ces aliens sanglants et rigolards, le DVD de zone 1 est disponible ici ou encore !

Permalien 1161 mots par nicore, 2057 vues • 6 retours

14.03.08

18:45:56, Cat�gories: Box office cinéma  

Par Emmanuel

Après mon abandon du à un emploi du temps très chargé dans mon "vrai" travail, je reviens plus en forme que jamais pour commenter les chiffres de la semaine 10 du 5 au 11 mars avec des Ch'tis qui caracolent toujours autant en tête des entrées.

Le box office Français de la semaine 10
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées Total
1. Bienvenue chez les ch'tis 3 940 634 8 954 863
2. Les femmes de l'ombre 285 711 285 711
3. Paris 205 461 1 361 237
4. Taken 193 586 485 000
5. L'heure d'été 151 227 151 227
6. Soyez sympa, rembobinez 146 496 146 496
7. Benjamin Gates et le livre des secrets 144 225 1 769 137
8. Astérix aux Jeux Olympiques 136 744 6 649 907
9. Jumper 131 621 1 012 793
10. There will be blood 112 951 293 470

Deuxième semaine d'exploitation nationale (après une semaine d'exclusivité mondiale dans le Ch'nord) et déjà près de 9 millions de spectateurs... Le raz de marée se confirme pour la comédie de Dany Boon en passe de se transformer en phénomène de société. Bienvenue chez les Chtis ne perd que 10% de spectateurs d'une semaine sur l'autre et se place déjà au 36eme du box office français de tous les temps soit déjà mieux qu'Amélie Poulain, les Choristes, Asterix ou Ratatouille, le champion 2007. Pas impossible qu'il vienne titiller les 17 millions d'entrées de la grande vadrouille.

Derrière, évidemment la concurrence ne peut rien mais on note un très beau tir groupé des films français et un podium 100% tricolore, cocorico! On peut même dire que les 6 premiers classements représentent dignement la France puisque Taken est certes un film en langue anglaise mais une production Besson réalisée par un français et que Soyez sympa rembobinez est réalisé par Michel Gondry (qui réalise un excellent démarrage à Paris - 71 000 entrées, à surveiller donc pour voir s'il va détroner Eternal Sunshine of the Spotless Mind, 655 000 entrées Frances)

Les femmes de l'ombre, 2eme avec seulement 285 000 entrées, auront du mal à atteindre l'objectif du million. Dur pour un film dont le budget global est estimé à 20M€, soit le double de ... Bienvenue chez les Chtis.

Autre très belle entrée et grosse surprise dans le box office l'heure d'été d'Olivier Assayas qui signe, excusez du peu, le 2eme meilleur taux de remplissage de la semaine avec une moyenne de 900 spectateurs par salle!

Jumper passe lui le cap du million de spectateurs malgré une baisse de près de 50% de fréquentation en 3eme semaine. Asterix aux Jeux Olympiques continue quand à lui de dégringoler pour mon plus grand plaisir: -63% et une barre potentielle des 7 millions de spectateurs qui s'éloigne un peu plus... Belle claque!

Du côté des autres entrées de la semaine, c'est la bérézina: l'orphelinat, superbe film fantastique espagnol, plus gros carton historique au box office ibérique, peine à la 11eme place avec seulement 84 000 curieux. Et que dire d'Intracable, le thriller nanar 14ème et subi par 53 000 malheureux et de 2ème sous-sol, 20ème, aussi vite sorti, aussi vite disparu et qui a fait moins de 20 000 victimes.

Sinon, vous ne l'avez pas oublié, moi non plus. Le désormais multi-primé La Graine et le Mulet est toujours là: 16ème cette semaine pour sa 13ème semaine (une longévité rarissime) pour passer en douceur le joli cap des 800 000 adeptes. Respect, M. Kechiche!

Signalons aussi des chiffres passés inaperçus en mon absence: Enfin Veuve a attiré plus de 2 millions de spectateurs et se classe encore 17ème cette semaine. Juno s'approche des 700 000 spectateurs, un score fort honorable mais qui devrait donc avoir du mal à renouveler le score étonnant de Little Miss Sunshine (1,2M), un autre feel good movie.

Ça sera tout et c'est déjà pas mal...

Si tout va bien, je vous dis à la semaine prochaine !

Permalien 617 mots par Emmanuel, 688 vues • R�agir

13.03.08

07:20:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Scarred

Sans sortir véritablement des sentiers battus du genre ni être foncièrement original, ce Scarred parviendra quand même à tirer son épingle du jeu grâce à son dernier acte efficace et assez méchant.
Le script place une famille recomposée en pleine foret pour une partie de camping au cours de laquelle ils vont devenir les victimes d’une tueuse arrachant le visage de ses victimes.

ScarredAprès une séquence d’introduction d’apparence classique nous montrant un couple dans un état éthylique se rendant dans les bois pour y faire des galipettes mais qui sera rapidement interrompu par l’arrivée d’une femme au visage défiguré qui va égorger le jeune homme, mais qui du coup laissera s’enfuir la demoiselle, le métrage s’appliquera à nous présenter ses personnages principaux, les membres d’une famille en route pour faire du camping dans une foret isolée, décrivant ainsi des protagonistes plutôt stéréotypés avec ce père qui aura bien du mal à faire partager son enthousiasme à sa nouvelle compagne, tandis que son fils, sa fille et une de ses amies sembleront s’ennuyer ferme aussi bien en voiture que sur le parcours forestier que même lors de l’installation du campement.
Toute cette mise en situation s’offrira malgré tout un humour discret et cherchera un minimum à se jouer des codes du genre ( avec par exemple l’homme de l’introduction qui s’en ira vomir sous le regard amusé et en même temps dégoûté de sa petite amie ), tout en essayant de rendre les différents personnages attachants et notamment les jeunes de la famille.

ScarredCe sera autour du traditionnel feu de camp qu’un jeune garde forestier passant par hasard viendra raconter l’obligatoire légende locale qui donnera lieu à de petits flash-back
remarquables nous contant l’histoire de ce couple vivant dans une cabane dans les bois dont l’homme, alcoolique profond, découvrira la liaison de sa femme avec un trappeur victime d’une maladie de peau, dont elle tombera enceinte pour accoucher d’une petite fille elle aussi atteinte de cette maladie qu’il finira par défigurer en lui arrachant la peau du visage avant de la jeter dans le marais et de se suicider. Bien entendu, la petite fille aurait survécu et aujourd’hui adulte, hanterait désormais les alentours à la recherche de peaux pour masquer sa difformité.
Ensuite, l’intrigue laissera passer quelques situations classiques et peu attractives ( la drague du garde forestier, la réconciliation de le fille avec sa belle-mère ) avant de lâcher sa tueuse défigurée qui va tout d’abord s’en prendre aux parents avant de s’attaquer aux deux jeunes filles et au garçon, ayant bien sûr choisi d’isoler leur tente.

ScarredCe ne sera qu’à partir de ce moment-là que le métrage s’emballera vraiment et de manière progressive, d’abord en installant un climat d’attente dans la mesure où les jeunes seront épiés et potentiellement attaquables à chaque instant en ayant une propension à se séparer, avant que la menace ne se dévoile enfin et ne fasse basculer l’ensemble dans une partie de cache-cache macabre, parfois bien sanglante, en n’hésitant pas à avancer clairement un arrachage de peau en gros plan et à montrer le résultat peu ragoûtant des méfaits de cette femme dépenaillée au visage repoussant dont la folie sera elle aussi mise en avant de façon probante dans sa quête de normalité physique, lorgnant ainsi du côté du Leatherface de Tobe Hooper avec son masque en peau humaine.

ScarredEt si certaines situations pourront sembler basiques et laisseront une impression récurrente de déjà-vu ( les courses-poursuites, ou de façon plus cruelle les erreurs fatales de personnes commises par les jeunes qui tueront ainsi sans le vouloir des innocents ), le métrage gagnera en intensité au fur et à mesure que sera révélée la personnalité de cette femme au faciès ravagé qui arrivera presque à inspirer la pitié malgré ses agissements sanglants, avant qu’un dernier acte assez brutal, douloureux et roublard ( tout en demeurant prévisible ) ne vienne confirmer la volonté graphique des deux réalisateurs, auparavant auteurs d’ Scream bloody murder, tout aussi inédit en zone 2.

ScarredL’interprétation est plutôt probante, avec de jeunes interprètes qui arrivent à rester crédibles, tout en misant sur la plastique irréprochable des deux jeunes actrices principales, Julian Berlin et Charity Shea, alors que la mise en scène des réalisateurs est assez dynamique et alternent ses effets pour essayer d’accroître le suspense.
Les effets spéciaux du métrage sont vraiment efficaces, aussi bien dans le maquillage de la tueuse, réaliste, que pour les effets sanglants volontaires et très graphiques.
Donc, ce Scarred sera finalement plutôt recommandable, en dépit de son allégeance aux codes de genre parfois bien trop visible.

ScarredLe DVD de zone 1 édité par MTI Video avancera une image juste parfois quelque peu granuleuse, alors que la bande-son sera appréciable, avec notamment une partition musicale efficace, mais cette édition ne proposera le film qu’en version anglaise, avec uniquement des sous-titres espagnols optionnels.
Au niveau des bonus, il faudra se contenter d’une scène coupée pas vraiment nécessaire et de la bande-annonce du film, accompagnée de celle de Ice queen.

Pour ceux qui voudraient découvrir les méfaits de cette cousine éloignée de Leatherface, le DVD de zone 1 est disponible ici ou encore !

Permalien 952 mots par nicore, 1014 vues • R�agir
01:00:00, Cat�gories: Box office cinéma  

par Alexis

Du 27 au 4 mars, les gens sont allés au cinéma comme toutes les autres semaines de l'année. Mais que sont ils donc allés voir ? Réponse comme d'habitude dans cette rubrique box office. Et Bienvenue chez les ch'tis explose tout sur son passage.

Le box office Français de la semaine 9
Titre du film Nombre d'entrées France Nombre d'entrées total
1. Bienvenue chez les ch'tis 4 379 000 5 014 000
2. Paris 378 000 1 156 000
3. Astérix aux Jeux Olympiques 367 000 6 513 000
4. Taken 291 000 291 000
5. Benjamin Gates et le livre des secrets 274 000 1 625 000
6. Jumper 254 000 881 000
7. There will be blood 181 000 181 000
8. Le dragon des mers 146 000 494 000
9. Sans plus attendre 108 000 108 000
10. Juno 102 000 621 000

Pour cause d'abandon (qui se termine normalement dès demain) de la rubrique, c'est le webmaster qui fait le billet dans le blog du dernier box office que nous avons en retard. Donc il y a peu de commentaires

Comme prévu Bienvenue chez les ch'tis de Dany Boon a fait un très bon démarrage mais il explose néanmoins le recrod du meilleur démarrage d'un film français avec presque 4.4 millions de billets vendus. Monstreux. Avec des chiffres comme cela il est sur les bases d'un 14 millions d'entrées en fin de carrière et pourquoi pas de battre les 20 millions de Titanic.
Ensuite tout le monde recule d'un cran. Paris est second et Astérix 3 est 3ème. Taken la meilleure nouveautés de la semaine est 4ème tandis que There will be blood et son acteur oscarisé Daniel Day Lewis n'est que 7ème avec moins de 200 000 entrées.

A la semaine prochaine !

Permalien 255 mots par Alexis Email , 522 vues • 1 r�action

12.03.08

07:30:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Evil_dead_trap

C’est en multipliant les hommages, notamment au cinéma de Dario Argento, que ce Evil dead trap prend des allures de "slasher" assez méchant pour mieux dériver vers le fantastique dans sa dernière partie, pour un résultat plaisant mais au rythme quand même régulièrement défaillant.
Le script suit une jeune animatrice d'une émission de télévision qui, après avoir reçu une cassette vidéo montrant un "snuff movie", va se rendre avec plusieurs membres de son équipe sur les lieux de son tournage, sans se douter d'un mystérieux assassin les y attend.

Evil_dead_trapAprès de rapides séquences d'introduction étranges, le métrage nous présente son personnage principal, une jeune femme animant une émission de télé nocturne diffusant des vidéos envoyées par les téléspectateurs qui va découvrir sur une cassette reçue le spectacle atroce d'une demoiselle attachée se faisant copieusement mutiler avant d'être finalement assassinée, lors d'une séquence très sanglante au cours de laquelle la victime aura notamment un œil crevé en gros plan par un couteau, ce qui ne sera pas sans rappeler l'énucléation d'Olga Karlatos dans L'enfer des zombies de Lucio Fulci ou encore la fameuse scène d'Un chien andalou de Luis Bunuel.
Ensuite, l'héroïne, rendue perplexe par cette vidéo plus que réaliste, va demander à ses collègues de l'accompagner pour aller explorer l'endroit où fut tournée cette vidéo, puisque celle-ci est suffisamment explicite en montrant clairement comment s'y rendre, et malgré les réticences premières, ce sera un petit groupe de cinq personnes qui va donc se rendre sur place.

Evil_dead_trapL'intrigue s'installera donc alors aux abords de cette endroit décrépi qui ressemblera à une usine désaffectée ( même si nous découvrirons plus tard qu'il s'agit d'une ancienne base militaire, sans que cela n'influe sur la suite ) que les personnages vont inspecter en deux groupes séparés, à la recherche d'indices susceptibles d'alimenter leur émission de télé.
Mais rapidement, nous allons découvrir qu'ils sont observés par une mystérieuse forme encapuchonnée, avant que les traditionnels meurtres ne commencent, dans une ambiance sinistre et délétère.
Car en effet, le réalisateur aura largement soigné ses décors lugubres, humides et même putrides ( avec ces asticots tombant d'un plafond, en hommage au Phenomena de Dario Argento ? ), éclairés d'une lumière unique bleutée pour faire apparaître son tueur au look définitivement inspiré des giallos italiens avec son ciré noir, qui va massacrer les divers protagonistes dans des séquences toujours bien sanglantes et inventives ( le corps transpercé ou encore cette pendaison originale et douloureuse ), mais également porteuses d'un certain suspense amenant quelques effets de surprise plutôt maîtrisés.

Evil_dead_trapHélas, le métrage donnera l'impression, en dépit de son rythme assez lent, d'utiliser ses arguments trop vite, en éliminant rapidement les différents personnages, pour ensuite ne plus savoir quoi trop amener et finalement dériver vers un grand "n'importe quoi" un peu trash mais à l'aspect éminemment fouillis et peu clair, qui viendra gâcher légèrement l'ensemble, malgré encore un côté volontaire avéré.
Et il n'y aura pas que le dernier acte qui donnera cette impression, puisque déjà auparavant certaines situations sembleront déplacées et sans grand intérêt, comme ce serpent envahissant ou encore cet autre mystérieux personnage qui viendra peu à peu se mêler à l'intrigue, en étant à la recherche de son frère.

Evil_dead_trapMais heureusement, le métrage sera parsemé de fulgurances visuelles et scénaristiques originales ( tranchant ainsi largement avec l'impression de "déjà-vu" due aux très nombreuses références italiennes présentes, aussi bien au niveau de la partition musicale que d'autres éléments déjà évoqués ) et méchamment réussies, qui laisseront même à penser que James Wan s'en est copieusement inspiré pour son Saw.
En effet, entre une séquence de "piège" particulièrement efficace et un assassin encapuchonné ne se servant au cours d'une scène que d'un flash d'appareil photo pour suivre sa victime dans le noir , le tout dans des décors glauques et humides, comment ne pas y voir de troublantes convergences ?

Evil_dead_trapL'interprétation est assez quelconque, sans réelle présence à l'écran ni aucun charisme, alors que la mise en scène de Toshiharu Ikeda est inventive ( avec même quelques plans au ras du sol hérité du Evil dead de Sam Raimi ) mais pas assez dynamique pour donner un rythme vif à l'ensemble.

Les effets spéciaux sont tout à fait réalistes ( avec toujours ce terrible plan de l'œil crevé ) en versant dans un gore très volontaire mais finalement pas si présent.
Donc, ce Evil dead trap méritera largement le coup d'œil, malgré ses petits défauts et notamment cette dernière partie indescriptible en véritable foutoir, et arrivera en dépit de ses ( trop ? ) nombreuses situations référentielles à avoir une vie qui lui sera propre !

Evil_dead_trapLe DVD de zone 1 édité par Synapse films avancera une image quelque peu granuleuse mais qui ne perdra pas trop de détails lors des multiples séquences se déroulant dans l'obscurité, tandis que la bande-son sera probante, en partie grâce à une partition musicale très typée que n'auraient pas renié les Goblin de Suspiria.
Par contre, au niveau des bonus, il faudra se contenter uniquement de la bande-annonce originale du film.

Pour ceux qui voudraient se mesurer à ce tueur inventif, le DVD de zone 1 est disponible ici ou bien encore !

Permalien 961 mots par nicore, 669 vues • 2 retours

11.03.08

10:00:00, Cat�gories: Test / Critique  
sorcerer

Réalisé en 1977 par William Friedkin (L'exorciste, French connection, Police Fédérale Los Angeles ou encore récemment Bug), Sorcerer (de son titre français Le convoi de la peur) est un remake du salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot.
Film d'aventures particulièrement réaliste, le film commence par nous montrer une Terre où tout semble permis : on assiste à un meurtre à Véra Cruz, à des attentats à Jérusalem qui sont sévèrement réprimés, à un assassinat à Paris suite aux déboires financier d'un groupe d'armement, au meurtre et au vol d'argent dans une paroisse dans le New Jersey aux Etats-Unis. Comme souvent chez Friedkin, la mise en scène est particulièrement sèche.
Cette présentation est l'occasion de faire connaissance avec quatre personnages qui sont indésirables dans leur pays d'origine et vont tenter de se faire oublier dans un pays que l'on suppose être le Vénézuela : on retrouve ainsi Jackie Scanlon dit Juan Dominguez (joué par Roy Scheider), Victor Manzon dit Serrano (Bruno Crémer), Nilo (Francisco Rabal), Kassen dit Martinez (Amidou). Le casting de Friedkin n'est pas dû au hasard. Au vu de la distribution, on constate que le réalisateur a choisi des gueules, des acteurs très marquants et particulièrement charismatiques.
Ces véritables proscrits se retrouvent ensemble un village crasseux, où l'on a l'impression d'être dans une sorte de bidonville. Friedkin a le talent de dresser en quelques plans une ambiance. En plus d'être un endroit malfamé, on note que l'on se trouve dans un pays dictatorial (l'Etat est mené par une armée omniprésente) où la corruption est monnaie courante (comme lors de cette scène où Serrano vend sa montre pour tenter de sortir de ce pays). William Friedkin montre par ailleurs des prisons qui feraient passer les nôtres pour de véritables hôtels quatre étoiles ! La population se bat contre les militaires, pour tenter de mettre fin à cette dicature. Dans ce contexte particulièrement lourd où on a l'impression que c'est la jungle à tous points de vue, des terroristes font sauter des puits de pétrole américains (le réalisme de ces scènes est assez saisissant). C'est véritablement le chaos !
Dans un pays en proie à des problèmes politiques, économiques et sociaux, les 4 personnages énoncés plus haut (Juan Dominguez, Serrano, Nilo, Martinez) doivent pour survivre faire passer 2 camions remplis de caisses de nitroglycérine afin d'éteindre le feu d'un puits de pétrole. La tâche est loin d'être aisée et c'est ce que signifie clairement William Friedkin. D'abord, les deux camions sont au départ dans des états délabrés et il s'agit avant tout de les réparer. Lors d'une scène très réaliste (qui n'a rien à voir avec certaines scènes d'une série telle que l'Agence tous risques), les camions sont réparés mais on voit bien que l'on fait avec les moyens du bord.

Le film va s'attacher pendant la majeure partie de sa durée à nous montrer la fameuse traversée de ce convoi de la peur (d'après le titre français du film). Le passage est pour le moins périlleux. Ces quatre personnages doivent faire avec des éléments naturels pour le moins difficiles : routes escarpées, rivières, terrains boueux, ponts pourris, etc. sont au menu. Avec une mise en scène sèche qui privilégie le réalisme de ce que l'on voit à l'écran, Friedkin montre clairement que la faisabilité de traversée est quasi impossible. Aucun humour dans le film. Au contraire. Le côté inquiétant et dangereux de la quête est privilégié.
On a d'ailleurs droit à deux scènes énormes, très connues : la première est la traversée des deux camions sur un pont qui est particulièrement étroit et dans un état de délabrement avancé (à tout moment on a l'impression que le pont va céder) ; la seconde est le besoin de passer alors qu'un immense tronc se dresse sur le chemin (la nitroglycérine est alors utilisée).
La difficulté de cette quête est accentué par la musique ambiante de Tangerine Dream, qui compose la BO du film. En fait, plus les quatre hommes mènent leurs camions vers le but tant espéré, plus on l'impression que le chemin est infernal et qu'il mène à la mort. D'ailleurs, au fur et à mesure que le film avance, les traces de civilisation semblent disparaître. A contrario, devant l'adversité des éléments naturels et d'autres problèmes (la confrontation avec les guerieros), les personnages principaux sont amenés à s'entraider alors qu'au départ ils ne pensent qu'à la récompense qu'ils vont pouvoir tirer s'ils réussissent ce qui leur a été demandé. Mais même s'ils s'entraident, on voit bien que les relations sont particulièrement tendues, les personnages sombrant pour certains progressivement dans la folie (les hallucinations de Juan Dominguez, joué par Roy Scheider, sont assez incroyables et font quasiment penser à un trip).
La fin du film, au fond assez logique, est une façon de dire que l'on échappe pas à son passé.
Pur film des années 70, Sorcerer de William Friedkin (qui est un de ses films maudit, qui a essuyé un terrible échec à sa sortie) est un projet très réaliste et significatif du côté mégalo de son réalisateur. Un film captivant qui mérite d'être découvert.

Le DVD zone 1 propose le film en version originale avec des sous-titres français (qui s'affichent même quand les personnages parlent français !). L'image n'est pas du tout au format : elle a été recadrée et se retrouve plein écran. Cela rabote sur les côtés et du coup on perd environ un quart de l'image. Par ailleurs, l'image en elle-même est d'assez mauvaise qualité avec beaucoup de grain présent par instants. Au niveau des bonus, c'est quasiment le néant avec seulement des notes de production, des filmographies et la bande annonce du film.
Ce DVD, encore inédit chez nous, est disponible notamment sur ces sites :
http://www.dvdpacific.com/item.asp?ID=8891
http://www.cduniverse.com/productinfo.asp?pid=1282412&style=movie

Permalien 1052 mots par nicofeel Email , 2105 vues • 4 retours

10.03.08

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Darkness_the vampire_version

Réalisé de manière quasiment amateur et en Super 8, ce Darkness : the vampire version compense en partie les défauts dus au manque de moyens par une volonté outrancière à verser dans le gore, pour un résultat assez "fun" mais parfois quand même assez lourd.
Le script suit le combat de quelques jeunes gens devrant affronter une horde de vampires lâchés dans leur petite ville.

Darkness_the_vampire_versionDès sa première séquence, le métrage donne le ton en nous montrant un jeune homme ensanglanté courant dans la nuit qui trouver refuge dans une station-service où il va expliquer qu'il est poursuivi ( croyant même voir arriver son agresseur qui ne sera finalement qu'une cliente se servant de l'essence ) à une policière présente sur place, avant de lui dérober son arme et de se suicider en se tirant une balle dans la tête, tandis que dehors, un mystérieux personnage à l'aspect inquiétant s'en prend à la cliente en lui arrachant le cou et que notre homme va se relever et s'attaquer à la policière et au pompiste, le tout sous les yeux d'un jeune homme caché entre deux étalages.
Ensuite, l'intrigue va mettre en scène d'autres personnages, des jeunes gens se préparant à une soirée, tandis que nous retrouverons le survivant de la station-service qui va se rendre dans un sorte de squatt où il aura juste le temps de découvrir tous ses amis morts avant d'être attaqué par un forcené armé d'une tronçonneuse qu'il va maîtriser dans le sang pour finalement voir ses amis se redresser à leur tour, l'obligeant à les massacrer avec cette tronçonneuse. Mais si le réalisateur aura pris le soin de nous gratifier de quelques détails sanglants pour la mort du premier assaillant ( avec notamment cette main découpée à la tronçonneuse ), le carnage suivant sera complètement éludé.

Darkness_the_vampire_versionBien entendu, le personnage principal va par la suite croiser la route des jeunes vus auparavant ( non sans qu'un d'entre eux ne se fasse copieusement massacrer par une horde de vampires ) et il va avec leur aide lutter contre cette véritable armée vampirique dans la seconde moitié du métrage qui, après plusieurs rebondissements et situations sanglantes, nous entraînera au bout de la nuit pour un final furieusement gore au cours duquel les vampires vont se désintégrer lentement à l'arrivée du soleil.
Même si le métrage avancera ce que l'on pourra bien sûr considérer comme des vampires à la vue de leurs pratiques typiques de recherche de sang et de morsures sanglantes, ceux-ci agiront plus comme des zombies, ou plutôt comme des "contaminés", en poursuivant en bande leurs victimes et en se jetant à plusieurs sur la même victimes pour la mordre de partout, pour ne garder du mythe du vampire que la peur du soleil et de l'eau bénite, et ainsi seul celui qui sera apparenté comme leur chef, agissant seul, aura une attitude proche des vampires traditionnels ( en dormant le jour dans la terre, par exemple, à la manière des suceurs de sang du Vampires de John Carpenter ).

Darkness_the_vampire_versionPar contre, le réalisateur ne s'embêtera pas avec ses différents personnages, en ne prenant même pas la peine de les présenter correctement pour privilégier l'action, donnant de la sorte l'impression que ceux-ci ne vont uniquement servir qu'à se faire tuer ou à courir les vampires à leurs trousses, rendant ainsi presque inopportunes les rares pauses dans l'action destinées à couvrir des séquences de dialogues du coup peu intéressantes en intervenant trop tard dans le métrage, notamment lorsque l'un des jeunes aura des remords d'abandonner un de ses amis dans la ville et refusera de quitter les lieux, bientôt suivi par les autres membres de sa bande encore en vie, surtout qu'au final celui attendu se révélera être également un vampire qui semblera aussi dominer quelque peu ses semblables puisqu'il a été mordu directement par le "maître", et sera le dernier à tomber, mais sans avoir fait une dernière victime inattendue.

Darkness_the_vampire_versionMais même en orientant considérablement l'intrigue vers l'action, le réalisateur n'échappera pas aux redites et à l'impression que le métrage tourne en rond à partir de son milieu, à cause d'une multiplication de scènes montrant les jeunes gens poursuivis par les vampires en pleine rue, alors que tous les véhicules qu'ils utiliseront auront des ennuis mécaniques ( quant ce ne seront pas les clefs qui seront oubliées au mauvais endroit...).
Heureusement, le métrage sera très régulièrement ponctué de séquences débouchant sur des plans gore très généreux ( mais assez répétitifs ), ainsi, on ne comptera plus les morsures laissant les cous mutilés ou les impacts de balles sanglants quand ce ne seront pas carrément les têtes qui exploseront, alors que l'eau bénite produira également quelques ravages bienvenus et que le final se montrera terriblement volontaire lors de la désintégration commune d'une meute de vampire piégée par le soleil.

Dakness_the_vampire_versionL'interprétation flirtera continuellement avec l'amateurisme, nuisant de la sorte considérablement à la crédibilité de l'ensemble, alors que la mise en scène du réalisateur restera commune, malgré quelques plans et cadrages assez originaux et bien trouvés dans l'action.
Les effets spéciaux seront ici plutôt probants, volontaires et très présents dans le gore, mais quelques raccords demeureront visibles et les squelettes sanglants du final feront quand même sourire par leur grossièreté sans réelle finition.
Donc, ce Darkness : the vampire version, pourtant auréolé d'une réputation bien avantageuse, ne constituera finalement qu'une petite friandise certes vraiment bien sanglante, mais jamais véritablement originale ni transgressive !

Darkness_the_vampire_versionLe DVD de zone 1 édité par Barrel Entertainment proposera une image granuleuse malgré sa restauration digitale et disposera d'une bande-son assez efficace, notamment grâce à une musique matinée de hard-rock dynamique lors des séquences d'action, mais le film ne sera disponible qu'en version originale anglaise sans le moindre sous-titre.
Au niveau des bonus, outre trois commentaires audio, on pourra suivre un making-of essentiellement composé d'interviews des principaux intervenants du film, réalisées spécialement pour le DVD, un vidéo-clip bruyant, des scènes de tournage axées sur la démonstration des effets spéciaux du métrage, la séquence finale en version étendue, plusieurs bandes-annonces du film et de ses suites ( qui n'ont toujours pas vu le jour ! ), une assez courte galerie de photo, ainsi qu'un petit programme d'introduction original de projection de cinéma vieillot mais comique, et une petite démonstration de la restauration digitale du film pour cette édition.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce petit film indépendant bien sanglant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

Permalien 1160 mots par nicore, 270 vues • R�agir

09.03.08

15:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : L'orphelinat
Réalisateur : Juan Antonio Bayona
Durée du film : 1 h 46
Date de sortie en salle : 5 mars 2008

par Nicofeel

Premier film du réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona, L'orphelinat a obtenu au début de l'année 2008 le grand prix au festival de Gérardmer. Le film, qui est produit par Guillermo Del Toro (Le labyrinthe de Pan) est d'ailleurs dans son pays d'origine, le plus grand succès en salles. Cela confirme en tout cas la vigueur du cinéma fantastique espagnol après entre autres les excellents Darkness et Fragile de Jaume Balaguero.
L'orphelinat est une sorte de drame fantastique. Pas d'effets gore ou d'effets grandguignolesque, le film joue beaucoup sur la suggestion et sur le mystère. Le film, par sa mise en scène, fait beaucoup penser au grand classique du film de maison hantée, à savoir La maison du diable de Robert Wise.
Dès le départ, le film nous plonge dans une ambiance étrange avec des enfants qui sont en train de jouer ensemble dans le fameux orphelinat, et un filmage qui donne l'impression qu'ils sont épiés. On retrouve ici Laura enfant. Rapidement, le métrage nous montre Laura adulte qui réside dans l'ancien orphelinat, qui est devenu une vieille batisse. Là, elle a décidé de se servir de ce lieu avec son époux Carlos, qui est médecin, comme d'un foyer d'accueil à des enfants handicapés. En plus de son époux, elle vit dans cet endroit avec Simon, un enfant de 7 ans qu'elle a adoptée.
L'entrée dans le fantastique est assez rapide car on apprend que Simon joue avec des camarades invisibles, qui sont des enfants, dont un certain Martin. Son père, Carlos, n'y prête pas plus attention et pense que c'est en raison de son âge qu'il s'invente des histoires mais sa mère, Laura, qui a résidé dans ce lieu autrefois, y est assez sensible.
Un des premiers intérêts (scénaristique) du film est le jeu qui est mis à l'intérieur du film. A savoir que Simon déclare à sa mère qu'il joue à un jeu avec ses amis qui consiste à deviner un objet qui doit mener à un lieu, lequel contient un autre objet et ainsi de suite. Le côté ludique permettra dans le film de percer le mystère qui entoure ce lieu.

orphelinat

Autre intérêt, l'ambiance générale du film. Le jeune réalisateur Juan Antonio Bayona joue parfaitement sur les espaces de la maison et les cadrages sont très bien faits. De simples claquements de portes, des voix qui semblent venir de nulle part ou encore une grotte très sombre sont suffisants à poser une ambiance. L'apparition de personnages tels que la vieille Benigna ou le garçon avec une cagoule sur la tête, ajoute au côté étrange du métrage.

orphelinat


Mais surtout le principal intérêt du film est la disparition on ne peut plus inexplicable du jeune Simon (d'autant plus grave que l'enfant prend des médicaments chaque jour, étant atteint du VIH). Ses parents le recherchent partout mais rien n'y fait... Laura notamment, animée par une volonté farouche, tentera alors de percer le mystère de sa disparition. On a droit notamment dans le film à l'arrivée d'une médium (interprétée par Géraldine Chaplin) et de différents matériels audiovisuels qui ne sont pas sans rappeler Poltergeist. Cependant, Juan Antonio Bayona ne croule jamais sous ses références (La maison du diable, Poltergeist) et réalise un film très personnel qui bénéficie d'un scénario particulièrement astucieux. Le suspense est constant et la fin est particulièrement bien amenée.
Outre l'excellence de la mise en scène et du scénario, on appréciera la distribution du film et en premier lieu l'actrice Belen Rueda qui incarne parfaitement cette femme qui n'arrive pas à faire le deuil de la disparition de son fils. Le film est d'ailleurs très réussi dans sa capacité à allier drame familial et fantastique.

orphelinat

Difficile de faire la fine bouche devant ce long métrage qui, s'il ne renouvelle pas le genre, s'avère très efficace et passionnant tout au long de sa durée (près d'1h50).

Ma note : 9/10

Permalien 723 mots par nicofeel Email , 5942 vues • 8 retours

08.03.08

17:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Cry_wolf

Présenté et "vendu" comme un simple "slasher" post-Scream, ce Cry_wolf dépassera facilement ce statut et se servira uniquement de ce prétexte pour nous entraîner dans une sombre histoire de manipulations certes alambiquée mais captivante jusqu'à la dernière image.
Le script prend place dans une école secondaire américaine huppée pour suivre l'arrivée d'un nouvel élève qui va, avec quelques autres étudiants, jouer à un jeu malsain en faisant croire à tout le campus qu'un tueur en série rôde, suite au meurtre inexpliqué d'une jeune fille dans les bois. Mais la réalité va dépasser leur fiction...

Cry_wolfAprès une courte séquence d'introduction nous montrant justement ce meurtre d'une jeune femme poursuivie par un obscur agresseur qui va la piéger en l'appelant sur son téléphone portable ( nous indiquant ainsi au passage que le tueur connaît bien sa victime ! ), le métrage va donc nous présenter son personnage principal, un jeune homme, Owen, débarquant dans cette école secondaire privée prestigieuse et rétrograde où il va de suite faire la connaissance d'une charmante demoiselle, Dodger.
Cette mise en situation ne brillera hélas pas par son originalité, en utilisant un bon nombre des clichés du "film de campus", avec des situations et réparties se voulant drôles mais échouant à faire ne serait-ce que sourire, et il faudra attendre qu'Owen rejoigne un petit groupe d'élèves jouant secrètement à un jeu basé sur le mensonge, dont bien évidemment Dodger fait partie, pour que l'intrigue ne devienne véritablement intéressante, en montrant déjà le caractère manipulateur des membres de cette confrérie.

Cry_wolfEt ce sera justement pour modifier les règles de leur jeu et s'amuser avec leur entourage que Dodger va inviter Owen à l'aider à créer de toute pièce un serial-killer, baptisé "the Wolf" , vêtu d'une cagoule orange, d'une veste para-militaire et armé d'un long couteau de survie, qui commencerait donc à sévir sur le campus avec le meurtre d'ouverture, après avoir écumé d'autres universités. Mais après avoir balancé sur internet un mail à tous les élèves leur annonçant l'existence de ce "the Wolf", Owen va commencer à recevoir à son tour des mails de ce tueur, sans bien entendu les prendre au sérieux au départ, croyant à une blague des ses nouveaux amis, surtout qu'il pensera apercevoir le tueur à plusieurs reprises et que des blagues d'un goût douteux viendront émailler son quotidien, mais rapidement, il va se retrouver face à l'assassin lors de la soirée d'halloween de l'école, avant qu'un de ses camarades ne disparaisse et ne le plonge en compagnie de ses amis dans un véritable cauchemar qui alimentera les rebondissements de la seconde partie du métrage, où les faux-semblants finiront par tomber jusqu'à la successions de twists finaux, certes pour la plupart prévisibles, mais laisser planer un doute intriguant jusqu'au dernier instant et une dernière séquence bien folle et dévastatrice.

Cry_wolfMalgré la présentation stéréotypée des personnages principaux, ce Owen parviendra rapidement à devenir attachant et la mise en avant de sa relation spéciale avec Dodger, à la limite d'un flirt que l'on devinera manipulateur de la part de la demoiselle s'amusant avec lui, occultera presque par moments l'intrigue principale, tout en amenant par la suite des émotions diverses et contradictoires, suite à une série d'événements et de découvertes parfois amères qui donneront l'occasion au réalisateur de fustiger cruellement une certaine jeunesse aisée et insouciante, tout comme il pourra facilement lancer une critique discrète sur le pouvoir de la rumeur et de la capacité d'internet à véhiculer celle-ci.

Cry_wolfMais bien sûr, aucune situation ne sera gratuite et viendra s'imbriquer dans un développement d'ensemble qui jouera délicieusement sur le mensonge et les faux-semblants pour essayer de perdre le spectateur et de l'orienter vers de nombreuses pistes quant à l'identité de cet assassin insaisissable qui ne s'imposera que très rarement à l'écran ( malgré un look très graphique ) pour des séquences volontairement peu oppressantes et démontrant bien l'inexpérience de ce tueur, démontrant ainsi bien la volonté de l'auteur de se démarquer des "slashers" de base ( même s'il a du voir un certain Week-end de terreur à l'influence flagrante dans le dernier acte ! ) pour se diriger vers un métrage plus intelligent et manipulateur, excitant en permanence l'intellect du spectateur qui sera bien obligé de scruter chaque fait et geste des personnages pour essayer de se forger sa propre opinion.

Cry_wolfL'interprétation est convaincante, portée par une Lindy Booth, déjà vue dans L'armée des morts délicieuse en manipulatrice un brin perverse dans sa prétendue innocence, alors que la mise en scène du réalisateur sera quand même légèrement énervante, en adoptant un style parfois trop clippesque, notamment lors de la visualisation des possibilités de morts programmées des différents protagonistes, qui offriront par ailleurs les seuls plans un minimum sanglants du film, puisque celui-ci restera étonnamment bien sage à ce niveau-là, à la vue de la mention "unrated" de cette édition.
Donc, ce Cry_Wolf s'avérera être une bonne surprise malgré ses menus défauts, et saura en tout cas impliquer et captiver son spectateur, notamment dans son dernier acte bien roublard et dément !

Cry_wolfLe DVD de zone 1 édité par Universal Studios avancera une image nette et sans défaut, alors que la bande-son sera appréciable, avec une partition musicale efficace. Cette édition proposera le film en version anglaise, mais délivrera des sous-titres français appréciables !
Au niveau des bonus, on pourra découvrir deux courts-métrages intéressants et comiques ( surtout Manual labor ) du réalisateur Jeff Wadlow et de son acolyte Beau Bauman, quelques scènes coupées ou ici rallongées, une scène alternative, l'audition des principaux interprètes, ainsi qu'un making-of surtout orienté vers l'aspect technique de la réalisation du film et quelques bandes-annonces d'autres titres édités par Universal Studios.

Pour ceux qui voudraient se lancer dans ce jeu diabolique et manipulateur, le DVD de zone 1 est disponible ici ou , en attendant la sortie imminente du DVD zone 2 édité par Metropolitan.

Cry wolf

Cry wolf
Fnac à 13€
Amazon à 13€
Voir la fiche
Week-end de terreur

Week-end de terreur
Amazon à 7.99€
Fnac à 13.13€
Voir la fiche
L'arm�e des morts - Coffret collector [Director's cut] / 2 DVD

L'armée des morts - Coffret collector [Director's cut] / 2 DVD
Voir la fiche

Permalien 1057 mots par nicore, 770 vues • R�agir

Mars 2008
Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
 << < Courant> >>
          1 2
3 4 5 6 7 8 9
10 11 12 13 14 15 16
17 18 19 20 21 22 23
24 25 26 27 28 29 30
31            

Le Blog des DVDpasChériens

Les dvdpascheriens ayant la fibre journalistique peuvent participer à ce blog. Sur le thème des DVD, de la HD et de la vente en ligne. On y trouve des critiques, des dossiers, des articles sur les nouveautés ...

Rechercher

Cat�gories

Qui est en ligne?

  • Visiteurs: 16

powered by
b2evolution