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01.11.16

05:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Blair Witch

Réalisateur
: Adam Wingard

Année : 2016

Origine : Etats-Unis

Durée : 1h29

Avec : Callie Hernandez, Brandon Scott, Valorie Curry, James AllenMcCune, Corbin Reid, Wes Robinson

Par Nicofeel

En 1999, les réalisateurs Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, alors totalement inconnus, avaient réussi un coup de maître avec leur premier long métrage, Le projet Blair Witch. Nanti d’un budget initial de 60 000 dollars, ce film a rapporté la bagatelle de 250 millions de dollars dans le monde entier.

Même si Le projet Blair Witch est considéré aux yeux de certains comme un film « malin », il faut tout de même lui reconnaître le mérite de générer chez le spectateur un sentiment de peur avec seulement trois bouts de ficelles (des sons étranges, des pierres disposées d’une certaine façon, etc.). Tout se passe hors champ, et l’imaginaire accentue ce sentiment de peur.

Le projet Blair witch a tellement bien marché qu’il a suscité une vague entière de rejetons, dont la maigreur du scénario était compensée par ce filmage en « found footage ». Cela étant, il est utile de rendre à César ce qui appartient à César. Ainsi, des cassettes retrouvées un peu miraculeusement justifiant le visionnage d’un « faux documentaire » ne datent pas du projet Blair Witch mais de Cannibal holocaust (1980).

Le projet Blair Witch est devenu un standard d’un sous-genre horrifique, comme l’avait été en son temps Scream (1996) qui avait relancé la mode du slasher.

En revanche, on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt de faire une suite du projet Blair Witch, qui a plutôt des allures de remake. La paresse des scénaristes à Hollywood ? Sans doute. L’appât du gain ? Probablement. Quoi qu’il en soit, les producteurs ont tout de même mis aux commandes de ce Blair Witch un certain Adam Wingard, réalisateur connaissant bien le genre, puisqu’il s’était fait connaître en 2013 avec l’efficace film d’horreur You’re next.

Malheureusement, son remake du projet Blair Witch est un échec cuisant, où un minimum d’indulgence est nécessaire pour y trouver des sources d’intérêt. Dans cette fausse suite du film original, le frère d’Heather, une des disparues du projet Blair Witch, part à la recherche de sa sœur dans la forêt de Black Hills, avec des amis et des guides rencontrés quasiment sur place.

Profitant des nouvelles technologies existantes, le film fait l’étalage de toutes les nouvelles sources de filmage. Outre des petites caméras vidéo, on a droit à des smartphones et même un drone, pour des prises de vue donnant de la hauteur à l’ensemble. Mais tout ça c’est bien beau, cela ne fait pas pour autant un film. On s’ennuie sérieusement pendant toute la première partie de ce long métrage où il ne se passe réellement pas grand-chose.

Le principal reproche à faire à ce Blair witch est d’être parti dans une mauvaise direction, d’entrée de jeu. Le projet Blair Witch s’était avéré efficace par une approche suggestive, en dépit d’une économie de moyens. Dans ce remake, on voit pratiquement tout à l’écran. Le spectateur n’a donc rien à imaginer dans sa tête. Et puis, dans la surenchère, Adam Wingard en fait des tonnes : il y a beaucoup plus de personnages que dans le film initial, à tel point qu’ils n’ont aucune consistance et que l’on se moque de leur destinée ; on assiste à des signes de plus en plus visibles de la sorcière, ne laissant aucun doute sur l’issue finale ; il se met en place une surenchère de violence qui n’est pas d’une grande finesse. A cet effet, on sera surpris de constater que l’une des héroïnes, pourtant handicapée par une jambe purulente, escalade un arbre en pleine nuit avec une facilité déconcertante. On se demande s’il ne faut pas rire devant cette scène ridicule. Au moins, cette séquence retient l’attention du spectateur.

Ce qui n’est pas le cas du reste de ce Blair Witch où l’on n’a jamais peur. Ce qui est tout de même dommageable pour un film censé traumatiser le spectateur.

Les plus courageux, ceux ayant bravé l’ennui et l’indifférence pour regarder le film jusqu’à la fin, seront toutefois récompensés de leurs efforts. Car les dix dernières minutes sont clairement les plus abouties. Si l’on accepte le paradigme selon lequel les personnages vont tout droit dans la gueule du loup, restent quelques moments de trouille plutôt bien sentis. La cabane de la sorcière est assez effrayante en soi et le côté labyrinthique de l’ensemble fonctionne parfaitement. A tel point que l’on peut y voir une représentation psychique du mal de la part de nos protagonistes ? Enfin, sur ce point, pas sûr qu’Adam Wingard ait pensé à tout cela.

Toujours est-il que Blair Witch se termine bien mieux qu’il n’a commencé, avec enfin quelques scènes d’horreur dignes de ce nom. Pour autant, c’est tout de même bien peu pour sauver du naufrage un remake totalement décevant.

Seuls les spectateurs ne connaissant pas l’original et tous les films en found footage écrits sur le même modèle, sont en mesure d’apprécier ce produit commercial bien trop calibré et inoffensif. Mais de tels spectateurs existent-ils, ou sont-ils une légende, comme la fameuse sorcière… L’histoire ne le dit pas.

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