31.10.16

09:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Une vie entre deux océans

Réalisateur : Derek Cianfrance

Année
 : 2016

Origine : Etats-Unis

Durée : 2h13

Avec : Michael Fassbender (Tom Sherbourne), Alicia Vikander (Isabel), Rachel Weisz (Hannah Roennfeldt)

Par Nicofeel

Après Blue Valentine (2011) et The place beyond the pines (2013), le cinéaste Derek Cianfrance continue dans sa veine mélodramatique avec son nouveau film : Une vie entre deux océans.
Son acteur fétiche Ryan Gosling n'est pas présent, mais les spectatrices ne perdent pas forcément au change puisque le rôle principal est tenu par le beau Michael Fassbender. Il endosse le rôle de Tom Sherbourne, un homme brisé. Sans repères et traumatisé par la grande guerre, il n’a qu’une idée en tête : rester seul dans son coin, coupé du monde extérieur. C’est pour cette raison qu'il accepte le travail de gardien de phare sur une île (minuscule).
Evidemment, comme on a affaire à une histoire d’amour, on se doute bien que Tom ne va pas rester seul indéfiniment. Il est sensible au charme et aux sollicitations de la belle Isabel, qui lui redonne progressivement goût à la vie. Les choses se suivent comme dans un conte de fées avec un mariage pour sceller l’union entre ces deux êtres.
La suite est moins ravissante : si effectivement « ils se marièrent », le bas blesse dans le sens où ils n’eurent pas « de nombreux enfants ». Pour Isabel, les fausses couches se multiplient et la belle souffre de plus en plus de solitude sur son île.

Le réalisateur Derek Cianfrance oppose de manière subtile la beauté des paysages naturels et notamment l’océan semblant apporter le calme et tout ce qui propice à la réflexion, à des personnages principaux vivant de plus en plus difficilement leur amour.
En digne héritier de Douglas Sirk, et dans la droite lignée de Blue Valentine, Derek Cianfrance met en avant l’usure du couple et les difficultés à surmonter des drames familiaux. Le film gagne en épaisseur par la tension qui monte progressivement. L’étude de couple est plutôt bien vue.
L’arrivée (miraculeuse) d’un bébé à bord d’un canot, tel Moïse sauvé des eaux, ne va pas changer la donne : Isabel y voit l’occasion rêvée de combler son ardent désir de fonder une famille ; Tom doit de son côté remettre en cause ses principaux d’honnêté et accepter de vivre avec un enfant qui n’est pas le sien.
Derek Cianfrance n’a de cesse de jouer sur les oppositions : opposition entre la nature et la condition de l’homme ; opposition entre les personnages principaux ; opposition entre les situations (d’un côté une famille accueillant un bébé ; de l’autre une femme ayant perdu son enfant). Sur ce point, les symboles sont également bien présents, à l’image du nom de l’île : Janus. Ce dieu aux deux visages opposés, évoque étymologiquement le mois de janvier. Il est donc tout à la fois le passé récent (l’année qui vient de s’achever) le futur qui s’apprête à démarrer.
Ces oppositions, reposant sur des histoires personnelles bien concrètes, créent le sel d’Une vie entre deux océans. Car derrière le titre se cache clairement la vie d’une petite fille, écartelée entre sa famille d’accueil et une mère biologique inconnue. Chacun a vécu des drames (les affres de la guerre pour l’un, les fausses couches pour l’autre, la disparition d’un mari et d’une enfant pour une autre) et tente de s’en remettre. De manière très subtile, Derek Cianfrance ne juge pas ses personnages. Au contraire, il laisse entendre que chacun a ses raisons, même si elles ne sont pas forcément les meilleures. Dans ce mélodrame prenant des allures de triangle affectif autour de l’enfant, Michael Fassbender prend (une nouvelle fois) le rôle du martyr, celui qui est prêt à se sacrifier (comme dans Hunger) pour l’amour des siens. Le film monte alors en puissance mélodramatique, laissant le spectateur dans l’espoir d’un retournement heureux.

Mine de rien, avec un film semblant relativement balisé sur le plan scénaristique, Derek Cianfrance convoque des notions morales aussi essentielles que l’amour, le pardon et la culpabilité, donnant d’autant plus de hauteur à son œuvre.
Les spectateurs pourront en outre se satisfaire de la beauté des décors, des vêtements portés par les personnages qui respectent bien l’époque de ce début du XXème siècle.
La mise en scène, plutôt classique, est également au diapason du film. On appréciera notamment le générique de fin avec ces très belles surimpressions, renforçant le sentiment de romantisme qui se dégage du film.
Évidemment, Une vie entre deux océans ne serait rien sans ses deux acteurs principaux. Dans un rôle qui lui sied à merveille, Michael Fassbender est impeccable dans le rôle tourmenté de Tom Sherbourne. Alicia Vikander lui rend très bien la pareille en femme déchirée, voulant plus que tout un enfant. Rachel Weisz a droit pour sa part à un personnage moins bien écrit et trop effacé par rapport aux deux autres.
Une vie entre deux océans est le film parfait à voir en couple. Le mélodrame de l’année ? Sûrement !

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