24.02.11

01:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Les femmes du 6ème étage

Réalisateur : Philippe le Guay

Durée du film : 1h46

Date de sortie au cinéma
: 16 février 2011

Avec
: Fabrice Luchini (Jean-Louis Joubert), Sandrine Kiberlain (Suzanne Joubert), Natalia Verbeke (Maria), Carmen Maura (Concepcion), etc.

Par Nicofeel

Réalisé par Philippe le Guay, Les femmes du 6ème étage est une chronique en forme de comédie. Le film se déroule en 1962, à une époque où les étrangers, et notamment les espagnols, sont venus en nombre en France pour trouver du travail.
Le réalisateur s'intéresse précisément à la situation des femmes espagnoles qui n'ont pu trouver en France qu'un boulot de domestiques.
Les intentions de Philippe le Guay sont louables. En effet, il entend montrer les difficultés humaines pour quitter son pays d'origine et les difficultés économiques pour obtenir un emploi. Le cinéaste part du principe que les espagnoles ont du mal à trouver un travail en France.
Si l'idée n'est pas forcément inintéressante, le résultat à l'écran est beaucoup plus mitigé que ce que l'on pouvait imaginer. Le film aligne les clichés, les caricatures en tous genres et les lieux communs sans faire preuve à aucun moment d'un quelconque esprit critique.
Passons l'idée de faire systématiquement de toutes les espagnoles des domestiques. Les espagnoles sont présentées comme des femmes qui sont toutes solidaires. Elles sont également toutes joyeuses et toutes très travailleuses. Elles sont prêtes à tout pour avoir un emploi leur permettant d'avoir de l'argent qui sera envoyé en Espagne. Ce qui les amène à être - mis à part la jeune femme et celle ayant adhéré au parti communiste espagnol - particulièrement soumises. C'est exactement l'inverse des bourgeoises françaises qui sont imbues d'elles-mêmes, snobinardes, oisives. Mais elles, elles ont de l'argent.
Pour rendre son film regardable, le cinéaste a tout de même eu la bonne idée de s'entourer d'une distribution de premier choix avec Fabrine Luchini et de l'espagnole Carmen Maura, qu'on sent tout droit sortie d'un sous-Almodovar. Fabrice Luchini est sans conteste l'attraction principale de ce film. Le décalage de son personnage, Jean-Louis Joubert qui est agent de change de renom, avec les femmes espagnoles qui habitent au dessus de chez lui, donne lieu à quelques scènes savoureuses. Fabrice Luchini apporte une vraie fraicheur et un souffle plaisant à ce film.
Par contre, comme le cinéaste ne s'enquiquine pas trop à justifier certaines choses, on voit que sans raison particulière Jean-Louis Joubert décide d'aider ces espagnoles qui vivent dans des conditions proches de l'insalubrité : il paye sa domestique en réévaluant le salaire qui était celui de son ancienne bonne ; il fait déboucher les toilettes de ces espagnoles qui résident juste au dessus de lui, à ce fameux 6ème étage ; il trouve une loge à une espagnole. Et comme il apprécie toutes ces femmes, il les amène même en week-end ! Alors tout ceci est bien gentil mais cela manque cruellement de finesse.
D'accord on comprend bien que Jean-Louis Joubert s'est entiché de sa domestique, la belle Maria, mais cela n'explique pas tout.
Dans tous les cas, heureusement que le rôle de Jean-Louis Joubert est revenu à Fabrice Luchini car l'acteur réussit à donner une vraie dimension à son personnage. Au milieu de ces femmes qui sont pleines de vie, il est heureux comme un pape. Il se sent revivre. A tel point que cela ne le dérange pas de quitter le domicile conjugal pour prendre une chambre de bonne au sixième étage (il faut pourtant rappeler que l'appartement des Joubert appartient à Jean-Louis, mais bon cela n'est qu'un fait illogique de plus) où il est débarrassé d'une part de son épouse (Sandrine Kiberlain, un peu fade dans le film) qui paraît sans vie et qui ne fait rien de ses journées et d'autre part de ses deux jeunes enfants, qui sont de véritables têtes à claques, par leur côté petits nobles dont le trait a évidemment été forcé par Philippe le Guay.
A lui seul Fabrice Luchini parvient tant bien que mal à maintenir à flot un film qui risque à tout moment de sombrer dans la nanardise la plus affligeante.
L'histoire d'amour – qui pour l'occasion est relativement finement amenée – de Jean-Louis avec Maria n'est certes pas crédible mais elle donne une touche romantique assez charmante au film.
A cet égard, la fin du film est belle par son aspect optimiste. Elle délivre un message de façon certes assez naïve mais qui enchantera les gens qui ne sont pas trop regardants sur la crédibilité des scènes. Le message rappelle in fine une des volontés de l'auteur : signaler que l'amour peut dépasser les classes sociales et les nationalités.
En conclusion, Les femmes du 6ème étage est un film qui bénéficie d'intentions louables d'un acteur principal au sommet de sa forme mais qui est lourdement handicapé par des défauts multiples (des facilités scénaristiques, une accumulation de caricatures et de clichés en tous genres, une incapacité à dépasser le stade de la pure comédie avec une absence de thématiques abordées sur le fond, etc.). A voir si vous n'avez rien de mieux à faire.

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