25.02.10

08:00:00, Cat�gories: Test / Critique  

par Nicore

Deadgirl

Bien qu’abordant un sujet tabou (la nécrophilie), ce Deadgirl ne se vautrera pas dans le "trash" pour au contraire se concentrer sur le devenir de ses deux personnages principaux face à une situation inattendue bien éloignée des habituels films de zombies mais qui ne sera que plus impliquante sans pour autant négliger une tension régulièrement palpable et des rebondissements aussi imprévisibles que terribles.
Le script va laisser deux adolescents découvrir dans un hôpital psychiatrique désaffecté le corps d'une femme nue attachée et non-morte, poussant l'un d'eux à en faire un jouet sexuel jusqu'à ce que la situation dégénère.

DeadgirlD'entrée, le métrage va brièvement nous présenter ses deux personnages principaux, Rickie et JT, deux lycéens apparemment basiques passant leur temps à sortir des vannes minables tout en reluquant les jeunes filles et plus particulièrement pour Rickie la belle JoAnn, un amour d'enfance qui le snobe depuis. Décidant de faire l'école buissonnière, les deux larrons vont, sous l'impulsion de JT, décréter d'aller enfin visiter le vieil hôpital psychiatrique local aujourd'hui désaffecté et complètement abandonné. Si cet ensemble de bâtiments sera d'extérieur plutôt impressionnant, le métrage ne cherchera pas tout de suite à installer une atmosphère tendue pour laisser ces deux jeunes cherchant à faire les rebelles boire quelques bières et se livrer à un petit saccage dans un climat plutôt "bon enfant".

DeadgirlPar contre, dès qu'ils vont décider d'emprunter des passages souterrains destinés à permettre de véhiculer les patients les plus dangereux sans les exposer à l'air libre, l'ambiance va s'alourdir, laissant même l'intrigue imposer une petite fausse alerte volontairement téléphonée pour mieux ensuite surprendre avec l'apparition d'un danger inattendu qui va pousser les deux personnages à se réfugier dans un conduit d'aération et ainsi se perdre plus ou moins dans l'hôpital. C'est ainsi qu'ils vont se retrouver devant une porte massive solidement fermée, qu'ils ouvriront quand même pour peu après faire cette trouvaille qui va bouleverser à jamais leur vie tout en lançant véritablement le film.

DeadgirlEn effet, ce sera en y mettant les formes que les deux réalisateurs vont avancer cette découverte macabre puisque Rickie et JT auront la surprise de tomber sur la dépouille d'une jeune femme nue attachée et bâillonnée, recouverte d'une bâche transparente, un cadavre ? En apparence seulement car ce corps sera doté de vie, stupéfiant ainsi les deux adolescents. Tandis qu'une flamme malsaine s'allumera dans le regard de JT, Rickie voudra lui quitter les lieux pour aller prévenir la police, occasionnant ainsi la colère de JT qui le frappera même pour ensuite le laisser partir. Rentré chez lui et après avoir hésité, Rickie ne parlera à personne de cet épisode et ce sera JT qui reviendra le chercher pour lui montrer quelque chose d'étonnant. Ce qui sera le cas puisque la jeune femme découverte aura tout d'une morte-vivante que rien ne peut tuer, comme JT le prouvera à Rickie. Plus tard le jeune homme reviendra sur place et trouvera JT en pleine besogne, s'affairant sur ce corps pour assouvir ses pulsions sexuelles.

DeadgirlLe métrage mettra de façon évidente en avant l'antagonisme existant entre Rickie et JT, l'humanisme (parfois quelque peu béat) de l'un se heurtant au vice et au manque de scrupules de l'autre qui ne verra dans cette situation qu'une opportunité inespérée pour pouvoir défouler sa libido, quitte même à en faire profiter un troisième larron, Wheeler, un grand dadais pas très fin et surtout bavard qui par la suite va déclencher la tourmente infernale qui va catapulter l'ensemble des protagonistes dans une descente aux enfers sans rémission, inexorable et de plus en plus dramatique jusqu'au final sarcastique qui ne fera que refléter une des réalités exacerbée par l'intrigue. Effectivement, en marge de cette cascade de situations qui vont dériver de plus en plus, chaque nouveau développement en déclenchant un nouveau encore plus grave ou sordide, le métrage va également s'attacher à nous dépeindre la réalité de la vie de ces deux personnages principaux, des étudiants anonymes, quelconques et contraints à fantasmer sur les plus belles filles du lycée qui elles ne les verront même pas au profit de footballeurs baraqués mais dont la stupidité et le vice seront aussi avancés lors d'une séquence comptant parmi les plus tendues et marquantes du métrage, mais hélas, le métrage aura parfois tendance à se disperser pour devenir presque moralisant sur la condition de ses personnages (les conversations entre Rickie et son oncle alcoolique squattant chez sa mère), mais heureusement cela ne viendra pas franchement ralentir le rythmer global du film.

DeadgirlLa thématique du mort-vivant sera ici reléguée au second plan pour uniquement exploser lors du final et permettre quelques petits écarts gores très rapides (le chien) puisque la non-morte du film sera enchaînée et captive de ce JT qui trouvera une nouvelle dimension et même un certain accomplissement dans cette cave où il officiera en maître absolu, régnant sur ce corps animé et sur Wheeler, offrant une noirceur absolue qui en fera de fait la principale entité monstrueuse du film, dépassant les limites de l'entendement et de la morale pour trouver un épanouissement sexuel surfait mais qui semblera lui convenir parfaitement, poussant même la thématique à son paroxysme lorsqu'il démontrera avec une malice inouïe à Rickie que ce corps est le mieux qu'ils puissent espérer l'un et l'autre.

DeadgirlPour autant, le métrage n'ira jamais bien loin dans l'abject, se contentant de rapides plans pour visualiser les actions nécrophiles de certains des protagonistes et ne laissera pas l'aspect sanglant prendre le dessus malgré quelques situations graphiques (les toilettes) pour laisser sous-entendus ou à peine esquissés les développements les plus sordides et les plus graveleux, préférant même s'offrir une petite séquence souriante (la station-service et la victime récalcitrante) qui achèvera de prouver la médiocrité de certains des protagonistes. Par contre, les deux réalisateurs avanceront souvent cette morte-vivante heureusement assez fraîche (quoique…) qui sera en fait décrie comme une victime des actes odieux de JT et de Wheeler, nous poussant même à une certaine apathie envers elle.

DeadgirlLes personnages seront assez fouillés et parviendront à devenir plus ou moins attachants ou tout du moins impactants pour parvenir à impliquer littéralement le spectateur dans l'intrigue et ses rebondissements graduellement dramatiques, l'ensemble bénéficiant d'une interprétation convaincante et consciencieuse qui verra Noah Segan interprétant un diabolique JT venir même voler la vedette à Shiloh Fernandez qui incarnera un Rickie assez conventionnel. La mise en scène des deux réalisateurs est adaptée pour donner un aspect glauque et sordide à cette cave avec cette photographie verdâtre, tout en arrivant à donner de l'ampleur aux situations et à créer une atmosphère parfois tendue jusqu'à en devenir étouffante.
Les quelques effets spéciaux sont probants, aussi bien pour les passages sanglants que pour le maquillage de cette morte-vivante plus que crédible.

Donc, ce Deadgirl arrivera à dégager une originalité certaine tout en conservant une partie de son aura sulfureuse, transcendant ainsi son petit budget jamais visible à l'écran pour venir offrir à son spectateur une plongée sordide dans le monde de l'adolescence pervertie !

DeadgirlLe DVD de zone 1 édité par Dark Sky Films avancera une image assez nette et sans défaut visible, tandis que la bande-son sera efficace avec une partition musicale adaptée aux événements décrits, le métrage étant ici proposé dans sa version anglaise avec des sous-titres anglais optionnels.
Au niveau des bonus, on pourra suivre un intéressant making-of explicatif et débarrassé du ton promotionnel d'usage laissant l'équipe du film revenir sur sa conception, les personnages et son tournage, tandis qu'une galerie de photos viendra expliciter les dessous des effets spéciaux, suivie de quelques scènes coupées et de la bande-annonce du film.

Pour ceux qui voudraient découvrir ce film original et impliquant, le DVD de zone 1 est disponible ici ou !

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