Après un article sur la longévité du DVD dans vos DVDthèques, nous allons nous penchons sur l'édition. Bien que ce soit le consommateur
qui achète tel ou tel support vidéo, l'offre est proposée par les éditeurs. Leur rôle dans la répartition des ventes n'est pas neutre.
La politique tarifaire, comme par exemple la différence de prix entre le tarif de la version en définition standard (DVD) et la version haute définition, est importante dans la transition d'un support vers un autre. L'autre élément primordiale et pourtant le plus simple est que l'éditeur peut décider de ne pas éditer de version HD. Bref l'éditeur est au centre de la transition vers la haute définition.
Il y a quelques jours Wild Side, éditeur francophone, lançait sur Facebook un sondage pour connaitre l'avis des internautes sur un éventuel abandon de l'édition DVD de ces productions. Les réponses sont globalement assez partagées. Les éditeurs tenaillés entre la perte de chiffre d'affaires, le piratage et le taux d'équipement en DVD d'un côté et de l'autre la transition vers la haute définition (Blu-ray) on choisit d'assurer leurs arrières en privilégiant de fait le status quo en faveur du DVD.
Factuellement, voici le nombre de références (3 éditions différentes pour un film compte pour 3 références) qui ont été mis en rayon par les éditeurs par année et par support.
Les premiers DVD ont été édité en 1997 avec 14 références. Les années qui suivent sont les années fastes ; le DVD supplante rapidement la VHS et les ventes crèvent le plafond jusqu'en 2005. 2005 c'est aussi l'année où commence une période de flottement : le DVD n'est plus seul avec l'UMD (vous vous rappelez du support spécial de la console PSP de Sony ?) et la guerre HD DVD et Blu-ray.
Tout rentre dans l'ordre en 2009, il n'y a plus "que" le DVD et le Blu-ray. Néanmoins, et sur le graphique c'est flagrant, le support haute définition ne dépasse que très légèrement les 25% (record en 2015 avec 27.65%) des parts de références produites par les éditeurs. Cela veut dire qu'une moitié de la production n'est accessible qu'en définition standard (DVD), l'autre moitié étant publié à la fois en DVD & Blu-ray.
Concernant le nombre de référence qui baisse : c'est inquiétant pour le fond de catalogue qui n'est pas encore accessible en haute définition. Que le nombre d'édition DVD baisse, c'est assez logique. Il a déjà été édité une bonne partie du patrimoine cinématographique entre 1997 et 2016 mais on sent bien avec la baisse du nombre de vente des supports physiques que l'édition d'une version haute définition fait l'objet d'un drastique calcul de rentabilité.
Il est ainsi fort probable que nous ne voyons jamais certains films en Blu-ray qui ont connu l'édition DVD. Quant au remplacement par des Ultra HD Blu-ray c'est encore moins sûr.
On notera :
Il y en aura pour tous les goûts pour cette semaine à cheval entre le mois de juin et juillet. Et cela n'est pas des petites pointures qui se battront dans les linéaires et les sites de vente pour garnir votre panier.
On commence par The Revenant, le dernier Di Caprio qui est en tête de vos intentions d'achats. La Fox sort le grand jeu pour le film multiprimé aux oscars avec pas moins de 5 éditions. Il sera disponible en DVD, Blu-ray et Ultra HD Blu-ray (mais pas en 4K 100% natif).
Pour un public plus familiale, Disney nous propose sa dernière production (en attendant Le monde de Dory) avec Zootopie. Très beau succès en salle qui devrait avoir l'engouement habituel des Disney en vidéo. Côté film pop-corn, après le Brexit forcément il y a la Chute de Londres chez M6 Vidéo, dommage que l'éditeur français ne propose pas l'édition vidéo 4K.
Amoureux des frères Cohen, Avé César sort cette semaine chez Universal, tarif identique entre le DVD et le Blu-ray avec un casting 5 étoiles. Coté cinéma cocoriko, on soulignera l'arrivée de La Vache qui a eu un très bon bouche à oreille pour atteindre les 1.2 millions de billets vendus. Pathé l'éditeur a la bonne idée de le sortir à prix doux.
29 mars 2016 : Il y a des dates qui marque l'histoire de la vidéo et le 29 mars 2016 est l'une de celle là.
Au même titre qu'un matin de mai 1978 qui a vu les premières VHS vendues, au même titre qu'en cette même année le premier laserdisc (Jaws) faisait son apparition aux USA, ce 29 mars est important.
Aussi important qu'un jour d'été 1997, date à laquelle la société Les éditions Montparnasse sort le premier DVD européen : Les Enfants de Lumière.
Enfin ce 29 mars c'est un peu comme le 16 octobre 2006 lorsque la première salve Blu-ray disc Sony Pictures débarquait sur les étals avec notamment Les larmes du soleil, car dans quelques jours vos crémeries préférées vont pouvoir vendre les premiers disques Ultra HD Blu-ray.
Bref c'est une belle date pour tous les passionnés de cinéma et de vidéo en particulier.
D'un oeil extérieur, on pourrait se dire "encore un nouveau format". Mais lorsqu'on baigne dans ce domaine, on sait que le cinéma a énormément changé ces dernières années. On ne filme plus comme il y a 10 ans et il est logique que la vidéo suive la même tendance.
En salle nous profitons depuis plusieurs années de projecteurs 4K (DCI), les TV Ultra HD ont fait leur apparition il y a quelques années et se démocratisent ces derniers mois. Il ne manque que le support vidéo adéquat. Beaucoup d'observateurs pensent que cet Ultra HD Blu-ray sera le dernier support physique avant le passage au tout dématérialisé.
Alors quelles sont les nouveautés de cet Ultra HD Blu-ray (petit nom pour le moment UHD) :
Pour pouvoir profiter de ces nouvelles galettes, il faudra bien entendu un nouveau lecteur compatible Ultra HD Blu-ray.
Le premier lecteur disponible est le UBD-K8500 de Samsung qui sortira quelques jours après les premiers disques (c'est ballot) au début du mois d'avril avec le film Seul sur Mars offert.
Ce lecteur de dernière génération, rassurez vous, pourra lire les Blu-ray et les DVD.
Il faudra également une TV compatible UHD (portant l’appellation Ultra HD Premium). Pour avoir cette appellation il faudrait que celle-ci puisse gérer le HDR et ait la résolution requise (ce qui n'est pas le cas des premières TV Ultra HD). Et oui cela se complique. En effet, la norme des Ultra HD Blu-ray a été fixée après l'apparition des premiers téléviseurs "4K". Néanmoins, le lecteur sera capable de s'adapter si le votre ne gère pas le HDR.
Point de guerre des formats comme on a pu le vivre pour la HD avec le HD DVD et le Blu-ray où les majors/constructeurs n'avaient pas réussi à s'entendre. Pour le UHD, tout le monde est derrière le format.
Pour le moment, seules les majors américaines ont prévu dans leurs plannings à court terme des sorties d'UHD. Toutes ont pris l'angle d'attaque suivant : vendre des combos Blu-ray et UHD. Cela n'est pas bête, cela permettra aux consommateurs d'acheter des disques sans pour autant faire le pas de l'achat matériel dans un premier temps.
Cote prix, on est dans la ligne du lancement du Blu-ray, le premier lecteur tournera à moins de 500€ tandis qu'on sera à 30€ pour les films. Cela reste cher mais c'est acceptable pour un lancement de produit.
Pour aller plus loin, deux excellents articles :
Voici la liste des UHD que nous avons dans notre base de données et disponibles en précommande déjà pas moins de 18 titres. La première salve de disque, d'entre eux, arrive le 29 mars.
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