Catégorie: Dossier

30.04.10

15:07:55, Cat�gories: Dossier  

Compte rendu de la troisième édition de L'Etrange festival de Lyon, par Nicofeel :

S'étant déroulée du 31 mars au 6 avril 2010, la troisième édition du festival de Lyon a réuni un public de personnes curieuses manifestement plus important que les années précédentes.
Je n'ai pu être présent que lors du week-end des 3 et 4 avril 2010 mais cela m'a tout de même donné l'opportunité de voir plusieurs films rares, atypiques voire carrément déjantés. Bref des films qui rentrent parfaitement dans la thématique de L'étrange festival.
Je vous invite donc à lire ci-dessous mes avis à chaud sur les 5 films visionnés pendant le week-end.

1°) Villemolle 81 de Winschluss :

Pour commencer le week-end lyonnais et nous mettre directement dans l'ambiance du festival, les organisateurs ont eu la bonne idée de commencer par le déjanté Villemolle 81.
Le visionnage du film Villemolle 81 a été précédé par les bandes annonces des films Blackaria et Viva la muerte.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de la soubrette à la tronçonneuse, un court animé avec des pâtes à modeler. Comédie et gore sont au rendez-vous de cette animation bien frapadingue signée par un japonais.

Mais revenons à Villemolle 81. Réalisé par Vincent Paronnaud (alias Winshluss), connu pour être le co-scénariste de Persépolis, Villemolle 81 est une comédie complètement délirante. Villemolle 81 se situe parfaitement dans l'esprit des Inconnus et de Groland.
Complètement déjanté, le film nous offre toute une clique de personnages du « terroir » plus atypiques les uns que les autres : il y a la secrétaire nymphomane, le maire persuadé qu'il va faire de son village une métropole (une plage antillaise sous l'effet de la remontée des eaux ! ; ou encore l'espoir d'un spectacle médiéval renommé), le super nounours joué par l'écologiste de service, Zoltar le chef d'une secte , Sébastien le garçon de ferme simplet.
Tout prête à rire dans ce film qui mélange fausse publicité (la présentation complètement ringarde de Villemolle), faux documentaire (le journaliste de de l'émission Charmants villages de France venu tourner un documentaire sur Villemolle) et qui n'hésite pas à utiliser des images complètement différentes : ainsi, on a droit tantôt à des images comprenant beaucoup de grain, des images saturées ou encore des séquences d'animation. Le tout donne lieu à un joyeux bordel à l'humour communicatif.
Les dialogues sont vraiment décapants et les situations complètement stupides. Malgré des effets spéciaux qui jouent ouvertement la carte de ringardise (on se croirait dans un film d'Ed Wood au niveau des effets spéciaux) et des acteurs qui sont réellement en roue libre, on prend un plaisir évident à regarder ce film.
D'autant que Villemolle 81 vire progressivement vers le film de zombie. Evidemment, pas le film de zombie à la Romero mais plutôt du zombie rigolard à la Peter Jackson.
En somme, voilà une première surprise agréable qui nous a fait débuter dans la joie et la bonne humeur ce week-end lyonnais.

2°) Marvel 14 : superhéros contre censure de Philippe Roure et Jean Depelley :

Le visionnage du film Marvel 14 a été précédé par les bandes annonces de Morgane et ses nymphes et de The broken imago, le prochain film de Douglas Buck produit par Metaluna (la société de Jean-Pierre Putters, le créateur du magazine Mad Movies).
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de Dolorosa, un court métrage de Christophe Debacq. Très bien filmé, le film est émaillé de nombreuses séquences-chocs où l'on retrouve une jeune femme enceinte. La violence allant en crescendo et la conclusion du court m'ont laissé quelque peu dubitatifs. Faisant clairement penser à Martyrs, je me demande quelles sont les intentions du cinéaste : choquer le spectateur ? Dénoncer la violence par la violence ? Voilà un court pour le moins sujet à controverse, surtout vu le lieu où il a été filmé.

Produit par Metaluna , Marvel 14 est un documentaire qui s'intéresse aux super-héros et à la censure. Les 2 réalisateurs, Philippe Roure et Jean Depelley signalent que l'étalonnage technique s'est achevé il y a seulement 2 jours. Quelques éléments imparfaits, notamment au niveau du son, sont donc à prévoir. Pourtant, la vision de ce film documentaire s'est déroulée sans accrocs particuliers.
Ce film documentaire s'intéresse au fameux numéro 14 de Marvel qui n'est jamais sortie officiellement mais que certaines personnes pourraient détenir. Au-delà du mystère suscitée par ce numéro auprès des nombreux fans de comics, le documentaire est surtout intéressant par sa capacité à évoquer la censure dans l'après-guerre. En effet, on apprend que la loi du 16 juillet 1949 crée une commission de censure contre la jeunesse. Celle-ci se justifierait par le fait que les mauvaises lectures des jeunes expliqueraient le taux de criminalité.
Les BD de comics vont faire l'objet de sévères censures. Quand la revue n'est carrément pas interdite de vente aux adolescents (le public cible de ce type de publications), elle fait en tout cas l'objet de nombreux aménagements pour permettre sa diffusion. Les éditions LUG, qui diffusent la bande dessinée Marvel, doivent remplacer de nombreuses onomatopées par rapport à l'oeuvre américaine originale. De nombreuses images qui véhiculeraient la violence et des mots grossiers sont aussi supprimés. L'oeuvre originale n'est pas respectée et le public français lit donc une version édulcorée des Marvel.
Sous des faux prétextes (la violence véhiculée par la BD), la France s'est donc lancée dans la censure afin de limiter en fait l'emprise des Etats-Unis, notamment une idéologie capitaliste et consumériste.
Le documentaire se révèle donc tout à fait instructif, même si le montage du film (voir les images de début et de fin) est tout de même quelque peu orienté vis-à-vis du public.

3°) Viva la muerte de Fernando Arrabal :

Note liminaire : Fernando Arrabal aurait dû être présent afin d'évoquer son film mais il a « planté » la direction de l'Etrange festival. C'est une réelle déception car son film est plus que jamais sujet à débat.
Le visionnage du film Viva la muerte a été précédé par les bandes annonces de Eating Raoul et de Lust in the dust.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de The funk (L'angoisse), un court métrage australien de 7 minutes où un homme perd la mémoire et finit par se suicider. Ce court métrage de Cris Jones laisse quelque peu dubitatif quant à ses intentions.

Le film Viva la muerte est tiré du roman Baal Babylone de Fernando Arrabal. Les dessins de tortures que l'on voit notamment au début du film sont de Roland Topor.
Fernando Arrabal fait partie du mouvement Panique où l'on retrouve également Alejandro Jodorowsky et le dessinateur Roland Topor.
Dans ce film, qui est certainement l'un de ses plus radicaux, Fernando Arrabal dénonce sans ambages le franquisme, c'est-à-dire ce régime fondé par le général Francisco Franco de 1939 à 1977, qui est marqué notamment par un régime de parti unique, une liberté d'expression réduite et un catholicisme devenu religion d'Etat.
Ce régime est marqué par des arrestations et des exécutions sommaires. C'est ce qui nous permet de faire un lien direct avec ce film, Viva la muerte. Le film est vu à travers les yeux d'un enfant, dont le père, un communiste est recherché par le régime en place.
Cet enfant est sujet à de nombreuses hallucinations qui se caractérisent par de nombreuses images saturées dans le film (en rouge, en bleu), qui évoquent tantôt le personnage du père tantôt celui de la mère. Le côté oedipien de l'oeuvre est évident avec cet enfant très proche de sa mère qui l'observe non sans une certaine envie (cf l'image saturée en bleu où il la voit sous la douche ou encore quand il l'observe par le trou de la serrure).
En plus de cette histoire personnelle, Arrabal n'oublie à aucun moment de dénoncer le franquisme. C'est le cas lors des nombreuses séquences de tortures ou lorsqu'il évoque la religion. Il y a un côté clairement anti-clérical avec par exemple ce curé qui se retrouver à manger ses testicules. Ou encore dans une scène saturée où une religieuse est vue comme une truie.
Les images-chocs sont légion dans ce film. Parfois, c'est même à la limite du supportable. On peut même quelquefois se poser la question de la légitimité. Ainsi, dans les séquences où des animaux sont sacrifiés (comme dans les films de cannibales), quel est l'intérêt de tels procédés ? Ces actes paraissent tout de même quelque peu gratuits.
Au final, Viva la muerte est un film-choc, qui ne manque pas d'intérêt par les thématiques qu'il développe, mais tout cela est tout de même amoindri par une volonté de choquer le spectateur. Oeuvre radicale, elle peut tout autant fasciner que repousser le spectateur.

4°) Echo d'Anders Morgenthaler

Le visionnage du film Echo a été précédé par les bandes annonces des films La comtesse et Alice.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit de Nourriture spirituelle de Will Hartmann. Il s'agit d'un court de 8 minutes très drôle qui mélange comédie et horreur avec un professeur zombie qui invite ses élèves à manger des carottes et non des humains pour éviter d'accroître le nombre de zombies.

Echo date de 2007. C'est le deuxième film de son réalisateur. Très bien filmé et bénéficiant d'un scénario astucieux, Echo est une découverte très agréable.
La grande force du film est de ne pas hésiter à jouer avec différents genres. Au départ, le film évolue dans le cadre du drame voire du thriller avec cet enfant qui a été enlevé par son père policier, lequel a décidé de trouver refuge dans une maison isolée. Puis, et de manière relativement constante, le spectateur a l'impression qu'il se trouve dans un film de fantôme, à la manière de l'excellent Dark water d'Hideo Nakata. En effet, à plusieurs reprises, on sent dans la maison la présence d'une sorte de fantôme avec d'ailleurs ce filmage en caméra subjective. On a l'impression que les deux protagonistes principaux du film, ce père de famille et son fils, sont épiés par ce fantôme. A cette occasion, le film a d'ailleurs une capacité certaine à susciter la peur avec cette mise en scène qui joue sur les différents couloirs de la maison. Et puis la photographie froide du film, alliée aux décors quasi déserts de la maison, accroît ce sentiment de peur. Le moindre bruit peut être interprété comme l'arrivée du fantôme.
Progressivement, le spectateur comprend que la piste sur laquelle le cinéaste l'a invité à aller est finalement un leurre. Le film bascule dans la catégorie drame avec une explication très rationnelle des événements qui ont eu lieu. Le passé refait surface et on saisit alors les raisons qui amené le père de famille à aller en ces lieux et les raisons des différentes visions.
Réellement inquiétant, le film joue aussi la carte de la pédophilie sous-jacente avec des détails qui interloquent le spectateur, alors que celui-ci ne comprenne qu'il s'agit là encore d'une fausse piste.
Parfaitement joué, le film Echo vaut vraiment le coup. La réussite de cette oeuvre est totale et la fin donne un côté apaisé à ce film. A voir.

5°) Valérie ou la semaine des merveilles de Jaromil Jirès

Le visionnage du film Valérie ou la semaine des merveilles a été précédé par les bandes annonces des films Alice et Lust in the dust.
La direction de l'Etrange festival a eu la bonne idée (que l'on retrouve lors de chacune des séances) d'inclure un court métrage. Dans le cas présent, il s'agit du court métrage The cat with the hands. Ce court, basé sur un élément fantastique, se regarde très bien. Non dénué d'humour, il nous montre un chat qui a pris l'apparence de plusieurs personnes. On comprend à la fin que ce chat maléfique est tout bonnement le narrateur.

Valérie ou la semaine des merveilles est un film tchécoslovaque datant de 1971. Le film n'est visible que depuis 2-3 ans en DVD, et uniquement à l'étranger. Il n'a jamais été présenté en France. La copie a permis de voir le film a été empruntée à la Cinémathèque de République Tchèque. Le film comprend 3 passages noirs car on nous a signalé qu'il y a 3 bobines. Il s'agit d'un film de collection dont on ne peut pas couper les amorces. Aujourd'hui, on ne dispose plus de doubles postes comme l'époque. Il a donc fallu faire avec des pauses d'environ 20 secondes entre chaque bobine.

Comme pour l'exceptionnel Morse de Thomas Alfredsson, le réalisateur Jaromil Jirès n'est pas porté à la base par le fantastique. C'est certainement la raison pour laquelle il a apporté un ton original au film Valérie ou la semaine des merveilles. Ce film est tout bonnement une variation sur le célèbre Alice au pays des merveilles.
Le film bénéficie de trois éléments fondamentaux. D'abord, il y a la présence de la jeune Jaroslava Schallerova (alors âgée de seulement 14 ans) qui interprète le rôle de Valérie. Cette jeune actrice illumine de toutes parts l'écran par sa présence. L'actrice, avec son visage d'adolescente, et avec sa petite voix douce, donne réellement le sentiment de représenter l'être pur par excellence. C'est d'ailleurs sa pureté qui va être mise à mal par un démon, Constable qui lui en veut de manière constante. Il y a aussi dans cette histoire un prêtre libidineux ou encore une jeune fille qui va inviter Valérie à s'adonner au lesbianisme.
La deuxième qualité du film est la mise en scène du film. Sur le plan technique, le film est très bien réalisé et contribue sans nul doute à la réussite du film. Ainsi, la mise en scène est marquée par de nombreux plans en plongée où on retrouve par exemple l'héroïne endormie dans une pièce entièrement blanche. Le filmage adapté donne un côté quasi féérique ou inquiétant selon les cas de figure, à l'ensemble.
La troisième qualité du film, et non des moindres, est la photographie du film. Cette dernière est superbe et participe au côté fantastique du film. Dès le début du film, cette impression est présente. Ainsi, on voit des filles qui se baignent dans un ruisseau et Alice qui les regarde. On dirait que l'on a affaire à des nymphes. L'esthétique est vraiment superbe.
Si les qualités du film sont évidentes, malheureusement celui-ci souffre à mes yeux de quelques défauts. Il y a d'abord un aspect kitsch que l'on retrouve par exemple par la représentation assez ridicule du monstre principal, à savoir Constable, qui donne le sentiment d'être une sorte de vampire de pacotille. Il y a aussi l'arrivée du prêtre libidineux qui est assez ridicule.
Ce problème reste tout de même mineur. Le principal défaut est sans nul doute la différence entre le rêve et la réalité qui est parfois bien difficile à faire. On ne sait pas toujours si on se trouve en plein rêve (ou cauchemar) ou non. Le film manque d'une certaine clarté sur ce point. Ce qui est dommage car le film est réussi sur de nombreux plans.
Et puis il faut dire que voir ce film à 22 heures un dimanche, après avoir déjà regardé quatre autres films dans le week-end, n'aide pas forcément à la compréhension.

Dans tous les cas, ce week-end lyonnais s'est révélé très intéressant et a permis de découvrir des films rares pour certains, qui avaient surtout le mérite de sortir des sentiers battus.

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26.01.09

07:00:00, Cat�gories: Dossier  

Daredevil / Le Caïd

Le Caïd, Wilson Fisk, est un personnage particulier. A l’origine, simple parrain de la pègre parmi d’autres, il apparaît dans les premières aventures de Spider-Man contre qui il fait preuve d’une force peu commune puis est repris par Frank Miller qui va donner une nouvelle jeunesse au personnage en le faisant devenir l’ennemi numéro 1, la parfaite nemesis de Daredevil. De fil en aiguille, il va passer d’un criminel caricatural à un génie du crime tirant en ficelle les secrets mais étant aussi implacable avec Murdock lorsqu’il découvrira son identité.
D’ailleurs, on notera avec cynisme que Tête à cornes doit être le martyre désigné de Stan Lee tant celui-ci a été victimes de coups du sorts entre le Tireur et le Caïd.

Personnage à la carrure hors norme, dirigeant un empire du crime, on peut reconnaître que le film lui rend hommage en cela qu’il respecte le matériel de base dans ses grandes lignes, malgré le recours à des poncifs qui parviennent à ne pas être ridicules. La grande force de Daredevil reste justement d’avoir su se réapproprier les personnages de départ pour les faire entrer dans un univers qui lui est propre. On peut certes sourire devant le jeu d’Affleck dans la peau de l’avocat aveugle voir devant celui de Farrel qui dénature parfois le caractère à l’origine assez sombre (bien que fantasque) du Tireur. Néanmoins, avoir choisi M. Clarke Duncan pour interpréter le Caïd relève d’une sacrée justesse de casting. Inconcevable lors de sa création, le fait d’avoir un acteur black correspond tout à fait à la volonté d’égalité prônée par nos sociétés d’aujourd’hui. Ainsi, les blancs ne sont pas les seuls bad guys à pouvoir corrompre le pouvoir. De plus la stature de l’acteur colle tout à fait et ne trouve pas d’équivalent chez les acteurs blancs. Pour mémoire, c’est John Rhyes Davies (Arthuro dans Sliders) qui avait prêté son visage à Fisk dans un téléfilm de l’ancienne série Hulk pour la télévision. Mais pour ce qui est de la grande scène de rencontre entre Le Caïd et Daredevil , il faudra se tourner vers la version director’s cut pour ressortir satisfait. Et il sera évident pour ceux qui ne l’ont encore pas vu que Clarke Duncan était parfait : cruel, brutal, excellent dans le combat au corps à corps qui n’a rien à voir avec la version courte … sans compter les multiples relations avec le Tireur entre autre. On pourra s’amuser de voir la relation entre la rose qu’il laisse sur ses victimes et le fait que son fils dans le comics se fasse connaître sous cette identité , mais dans l’ensemble, la prestation reste relativement bonne et se classe même plusieurs crans au dessus de personnage comme Fatalis et son homologue grand écran.

Spider-Man / Sand Man

Dans la galerie habituelle des vilains de Spider-Man, l’Homme sable sort légèrement du lot. Habituellement, l’Araignée doit faire face au Vautour, au Rhino et autres Dr Octopus qui reelèvent tous d’emblèmes totémiques. L’homme sable ne renvoie à aucun animal puisqu’il est le fruit d’un accident résultant d’une expérience, un peu à la manière de Hulk ou d'Abomination. D’ailleurs, l’aspect gamma en moins, il aurait tout à fait eu sa place dans l’entourage du Béhémot vert. De plus, dans la bande dessinée, ce personnage n’est ni tout à fait un bad guy , malgré sa période Terrifics, ni tout à fait un héros , dixit la période Vengeurs. L’homme sable relève somme toute de l’anti héros classique. Jamais là au bon moment, cherchant à se faire connaître avant de comprendre lui même , ses pouvoirs font souvent de lui un enjeu non négligeable dont il se passerait bien. Dans le film, on se base sur ses origines papiers avec une fidélité certaine et on a même droit à une séquence de mutation assez impressionnante. De Spider-Man 3 , il est d’ailleurs la plus grande réussite visuelle et narrative, parvenant à en remontrer au tisseur tout en envahissant littérallement l’écran et étant un pis aller parfait pour boucler des arcs scénaristiques majeurs comme la mort d’Oncle Ben qui va enfin être élucidée dans sa totalité et permettre à Peter d’avancer en réussissant à être un peu plus en paix avec lui-même.

Il reste quand même intéressant de relever que de tous les vilains des films de Sam Raimi, Flint Marko est le seul à ne pas avoir cherché ses capacités. Le bouffon vert et Octopus étaient tous deux des esprits scientifiques majeurs, Harry Osborn ne reprend que la quête de son père à laquelle on peut ajouter une certaine violence tandis que Venom de par sa nature cherche à détruire puis s’unit à quelqu’un qui cherche un moyen de contrer Spider-Man suite à des histoires de vengeance personnelle. Flint Marko n’a rien voulu de tout cela, il n’a simplement pas eu de chance et au-delà des bijoux ou du pouvoir, il recherche simplement le pardon pour avoir une chance de se reconstruire, quête parallèle à celle de Parker qui poursuit le même but. Spider-Man 3, au-delà de sa narration un peu brouillon reste avant tout une course à la rédemption et au pardon, phase par laquelle passeront tous les personnages majeurs mis en place depuis le premier opus, héros comme humains étant concernés. Marko n’est que le parangon de cette recherche qu’il finit par conclure, se laissant finalement aller aux quatre vents dans un dernier plan onirique assez fort graphiquement. Peut être pas l’un des méchants les plus attendus, mais l’un des plus réussis.

Spider-Man / Dr Octopus

Dans le comics original, le Dr Otto Octavius est un brillant scientifique qui avait mis au point pour pouvoir gagner du temps et exécuter plusieurs tâches en même temps sans pour autant s’exposer aux radiations de nombreux produits dangereux. Las, un accident se produisit et son harnais fut soudé à son coprs et à son système nerveux. Parla suite, il appris à se défaire de ce dernier tout en étant capable de la contrôler à distance. Grand ennemi de Spider-Man devant l’éternel, les anciens lecteurs de Strange auront eu le plaisir d’assister à de nombreux affrontements entre ces deux personnages arachnides, Octopus étant un adversaire plus que redoutable ayant même réussi à se faire aimer ou du moins apprécier de Tante May. Il est aussi à l’origine de la fondation des Sinistres Six , dont les enjeux dans la période post McFarlane n’était ni plus ni moins que de diffuser un produit dans l’atmosphère rendant les gens normaux dépendant à la drogue , problème pour lequel il était le seul à proposer un hypothétique remède.
De plus, il restait un personnage finalement assez complexe puisque oscillant souvent entre la justice et le crime et courant fréquemment après une reconnaissance qui lui était refusée de par ses doubles activités. On se souviendra de sa volonté de s’amender , soutenu par le Dr Richards qui connaissait alors de sérieuses inquiétudes quant à la naissance de son second enfant. En apportant son aide à l’accouchement, Octopus ne parvint pourtant pas à sauver le nourrisson et cru que Richards s’était joué de lui. Il bascula alors définitivement. Tué par le clone de l’Araignée, il fut ensuite ressuscité par la Main.

L’adaptation et la réactualisation de ce personnage et en soi une des grandes réussites de la saga cinéma de Spider-Man. L’acteur titre tout d’abord, Molina (qui jouait les cher à patouille pour pièges de civilisations disparues dans le premier Indiana Jones) possède le physique adéquat et s’est approprié le rôle avec conviction, excellant tout autant dans le côté prof de fac un tantinet paternaliste que dans celui de criminel d’envergure et sans pitié. Mieux encore, les tentacules sont maintenant traitées comme des entités à part entière, pensant par elle-même et n’étant pas seulement des accessoires. Lors de l’accident qui les ont fusionnées avec Octopus, ce sont elles qui vont le pousser à devenir un criminel. C’est d’ailleurs lorsqu’elles vont se retrouver court circuitées que Otto va retrouver son humanité.
Mieux encore, leurs potentiel visuel est uitlisé à son maximum, aussi bien lors de leurs premières utilisation « pacifique » que lors de leur réveil à la Evil Dead ou bien encore durant de multiples scènes de combats avec tête de toile qui se trouve du coup magnifié par l’utilisation judicieuse de son fluide. Quand on y réfléchit, deux scènes majeures restent à l’esprit quand les lumières se rallument dans la salle : le braquage de la banque et le match digne d’un des meilleurs capcom sur le toit du Train.
Et quand c’est un bad guy qui monopolise et remporte l’adhésion, c’est que le pari de départ est réussi , dixit Batman Returns.

X-Men / Mystique

Les personnages bénéficiant d’un pouvoir auto guérisseur sont assez peu nombreux en regard de ceux qui possèdent une force surhumaine dans la bande dessinée. Et pourtant, ce sont ceux qui ont été le lus portés à l’écran. Serval , Dents de Sabre ou bien encore Mystique possèdent cette faculté. Le personnage de Mystique est l’un des plus complexes de l’Univers X Men, en cela qu’elle a déjà pu vivre plusieurs vies, sans compter qu’elle est une espionne et une terroriste reconnue, nonobstant le fait qu’elle soit la mère de Diablo et qu’elle aie eu un enfant avec Creed. Sa version animée en faisait un égal négatif de Xavier. Sa version live était sans conteste l’une des plus grandes réussites visuelles du premier épisode des X Men Version , Singer, qui en fit un véritable pilier dans le second volet. De simple faire valoir de Magnéto, elle est devenue quelque chose de beaucoup plus travaillé, n’hésitant pas à entretenir une relation assez trouble avec ce dernier. L’un des regrets que l’on pourra émettre à son égard reste son abandon pur et simple dans l’Affrontement final, bien que permettant de révéler l’aspect profond de Magnéto (les mutants d’abord et voilà tout) qui reste prêt à tout pour porter sur le devant de la scène (ou du moins sauver) ceux de sa race mais qui les abandonnent dès qu’ils ne correspondent plus à ses critères.

mystique x-men

Ses transformations sont assez réussies et s’embellissent au fur et à mesure des ses apparitions à l’écran, non sans un certain humour quand elle prend l’apparence de kelly. Elle est dévouée corps et âme à Magnéto mais finira par le trahir après avoir elle-même été bafouée.
Cependant, il est dommage de ne pas avoir creusé un peu plus sa parenté avec le perso de Diablo qui avait dynamité l’introduction du deuxième film. Plus que vénéneuse, remarquablement douée en arts martiaux et en informatique , elle représente l’un des individus les mieux retranscrits et réadaptés de toute la saga mutante. On retiendra surtout d’elle la scène de séduction du garde et celle du piratage informatique dans X men II , sa confrontation avec Wolwerine dans X Men 1 et sa guérison (si l’on peut dire) dans X Men III.

Personnage à la carrure hors norme, dirigeant un empire du crime, on peut reconnaître que le film lui rend hommage en cela qu’il respecte le matériel de base dans ses grandes lignes, malgré le recours à des poncifs qui parviennent à ne pas être ridicules. La grande force de Daredevil reste justement d’avoir su se réapproprier les personnages de départ pour les faire entrer dans un univers qui lui est propre. On peut certes sourire devant le jeu d’Affleck dans la peau de l’avocat aveugle voir devant celui de Farrel qui dénature parfois le caractère à l’origine assez sombre (bien que fantasque) du Tireur. Néanmoins, avoir choisi M. Clarke Duncan pour interpréter le Caïd relève d’une sacrée justesse de casting. Inconcevable lors de sa création, le fait d’avoir un acteur black correspond tout à fait à la volonté d’égalité prônée par nos sociétés d’aujourd’hui. Ainsi, les blancs ne sont pas les seuls bad guys à pouvoir corrompre le pouvoir. De plus la stature de l’acteur colle tout à fait et ne trouve pas d’équivalent chez les acteurs blancs. Pour mémoire, c’est John Rhyes Davies (Arthuro dans Sliders) qui avait prêté son visage à Fisk dans un téléfilm de l’ancienne série Hulk pour la télévision. Mais pour ce qui est de la grande scène de rencontre entre Le Caïd et Daredevil , il faudra se tourner vers la version director’s cut pour ressortir satisfait. Et il sera évident pour ceux qui ne l’ont encore pas vu que Clarke Duncan était parfait : cruel, brutal, excellent dans le combat au corps à corps qui n’a rien à voir avec la version courte … sans compter les multiples relations avec le Tireur entre autre. On pourra s’amuser de voir la relation entre la rose qu’il laisse sur ses victimes et le fait que son fils dans le comics se fasse connaître sous cette identité , mais dans l’ensemble, la prestation reste relativement bonne et se classe même plusieurs crans au dessus de personnage comme Fatalis et son homologue grand écran.

Spider-Man / Venom

Le symbiote. Apparu dans les mythiques Guerres Secrètes de feu Spidey, magnifié par Todd « Spawn » McFarlane, il est vraiment la personnification de ce que doit être un ennemi intime, voire mortel pour un super héros. En créant ce personnage, les créatifs de l’époque ont été bine plus loin qu’un Luthor ou qu’un Bizarro en cela que Venom a d’abord été un allié et un atout pour Spider-Man avant de devenir ivre de rage pour avoir été rejeté et de tomber dans les mains d’un opposant naturel de Spidey qui découvrira du même coup la fameuse identité secrète de tête de toile. Comble de malice, Brock va se retrouver, en plus de toutes les connaissances d’ordre privées du symbiote, avec les mêmes pouvoirs que Spider-Man. Comment créer plus bel opposant ?

En le rendant psychotique et en le faisant évoluer selon son propre code d’hhonneur, Venom se retrouvant alors selon les circonstances Bad ou good guy. Si on ajoute à cela tous les aléas psychologiques de Brock qui ne se laissera pas toujours guider aveuglément par le symbiote, on obtient un personnage parfait de la classe d’un Fatalis. De plus, Venom étant avant tout deux individus, on crée un background d’un richesse inouïe pour le symbiote en propre, celui-ci venant d’une espèce qui s’infiltre sournoisement sur une planète afin d’en éradiquer les habitants par la violence pour ensuite s’emparer de leurs mondes. Le symbiote s’opposera à cette manière de voir les choses et sera pour cela exilé vers la planète du Beyonder pour y être exécuté … avec la suite que vous connaissez. Et quand enfin on pense avoir fait le tour du personnage, on lui adjoint une descendance assez folle pour le faire passer pour un enfant de cœur avec Carnage , lui offrant du même coup suffisamment d’élements pour qu’il puisse espérer un jour voir sa propre destinée portée au cinéma.
Si l’histoire de Venom parvient à s’attirer l’attachement des lecteurs sans grande peine, il n’en est pas de même pour sa venue sur grand écran. Dans le film de Sam Raimi, ses origines sont gommées pour des raisons de scénario et de droits évidentes, qui ne pourront conduire qu’à une nouvelle version type Hulk si le projet de séquelle voit véritablement le jour, mais le fait de faire venir le symbiote via une météorite peut passer pour acceptable. Le fait que Parker sombre du côté obscur de la force avec l’utilisation progressive de son costume est lui aussi plutôt bien porté sur grand écran, sans compter le principe essentiel qui respecte la nature consciente du symbiote. Raimi a su garder à l’esprit qu’il s’agissait d’un esprit et d’un être à part entière. L’énorme autre point positif réside aussi dans son apparence, tout à fait en adéquation avec un parasite mais aussi avec les pouvoirs de son hôte originel. Suintant, envahissant, on se rend bien compte que ce symbiote n’est pas une bonne chose mais cette épanouissement visuel destiné au fan ne peut alors que faire espérer le meilleur quand le passage de Parker à Broke va se produire. Las, le Eddie du film n’a rien à voir physiquement avec celui de la bande dessinée, contrairement à l’épatante transposition de l’homme sable, et c’est un gringalet qui récupère le rôle. Premier constat, il n’est pas du tout imposant avec le costume noir. Second constat, quand venom apparaît vraiment avec les crocs et le reste de l’attirail, on se surprend à rire jaune tant l’impact des couvertures de McFarlane se retrouve ici réduit à zéro. Evidemment, la scène culte des cloches est reprise, mais en voulant traiter à la fois deux nouveaux vilains plus clôturer les anciens arcs scénaristiques des opus précédents avec le bouffon vert tout en essayant de traiter par-dessus l’ensemble le désastre de la vie privée de Peter, Raimi se perd et bâcle les affrontements les plus attendus et qui devaient être dantesque. Jamais Spider-Man 3 ne parvient à retrouver le souffle quasi épique et la virtuosité de l’épisode 2 avec par exemple la scène du Train et du combat contre Octopus. Le geek révaît de Venom contre Spidey en live et c’est un geek suprême et assumé qui finalement loupe le coche et propose seulement un brillant catalogue des possibilités actuelles dans le domaine des effets spéciaux. Dommage.

X Men / Le Fléau

De tous les personnages Marvel, certains sont purement et simplement inadaptables. Ou du moins le pense t on. Quelques uns ont malgré tout réussi leur passage du papier au format ciné (Octopus, Iron Man) alors que d’autres se sont lamentablement ramassés (Galactus et dans une moindre mesure Venom). Le Fléau était il vraiment nécessaire et indispensable dans l’Affrontement final là où un Blob, voir même un Avalanche aurait pu faire l’affaire, s’il s’agissait seulement de tout détruire sur son passage. De plus, le Juggernaut est un individu au passé extrêmement lourd et proche de celui de Xavier (je ne diras pas tout, au cas où des fans de films de super héros désireraient se plonger dans les comics papiers) , sans compter une partie mystique à la base de sa force phénoménale grâce au rubis de Cyttorak. Enfin, malgré sa masse imposante qui pourrait en remettre à Hulk (côté stature et même côté force dans ses bons jours) , Caïn Marko reste rusé et intelligent et connaissant parfaitement ses limites.

L’idée de le porter en live était intéressante en soi, mais au vu du résultat, on reste dubitatif. La plus grosse erreur est, outre l’éradication pure et simple de ses origines, d’en avoir fait un mutant, ce qu’il n’a jamais été. De plus, la célèbre armure rouge a sauté au bénéfice d’un ensemble ridicule. Enfin, Vinnie Jones, s’il était amusant chez Guy Ritchie est ici pitoyable tant son jeu est limité et à mille lieues ne serait ce que des adaptations animées. A part beugler « I’m unstoppable » à l’instar d’un Nuclear man qui en son temps s’arracher le dentier à brailler « Kill Superman » et foncer dans des murs sans réfléchir, il n’y a rien à en tirer.
Ensuite, un simple camion prison n’aurait jamais du / pu le retenir , quelque soit ses entraves. A force de multiplier et de dénaturer les mauvais mutants dans son opus, Rattner a réussi l’impossible, à savoir les rendre futiles. Le Fléau a lui seul mériterait d’avoir un film ou du moins d’être un bad guy unique , et non pas massacré comme c’est le cas ici. On peut lui adjoindre le personnage d’Angel ou des Sentinelles à ce titre qui ont eu aussi été massacrés sur l’autel de la pluralité. Le scénario d’X Men III est si faible en fait qu’il a fallu recourir à la multiplication des pouvoirs et des bad guys pour réussir à tenir la distance… pour ensuite s’en débarrasser facilement.
Le plus triste dans tout cela, c’est qu’on ne reverra sûrement jamais plus le Fléau au cinéma, tant l’image que celui-ci a laissé ici sera négative pour les années à venir. Le plus gros gâchis de la franchise après Dents de Sabre.

X-Men / Pyro

Pyro est un personnage plutôt inattendu dans la trilogie X Men. Assez Anecdotique dans le comics, si ce n’est lorsqu’il sacrifia sa vie pour sauver celle du sénateur Kelly, il prend une véritable ampleur dans le second volet de Singer avant de redevenir caricatural dans celui de Rattner. Dans la bande dessinée, il ne possède qu’un pouvoir en propre , celui de contrôler n’importe quelle flamme dans un rayon d’une trentaine de mètres, pouvant aussi lui donner la forme qu’il désire sans compter une certaine consistance. Pour être sur de ne jamais manque de flammes, il s’est harnaché d’un dispositif lui permettant d’avoir accès à des types bien particuliers de briquets, ne pouvant pas lui-même produire naturellement cet élément. Dans le film, c’est un adolescent intégré à l’école de Xavier qui semble pouvoir , au contraire, générer lui-même des gerbes de feu, à l’image de ses exploits dans le second opus chez les parents de Bobby Drake.
De Bobby Drake justement, parlons en. Il était somme toute logique dans ces films manichéens d’avoir un opposant naturel à Iceberg. Wolwerine avait Dents de Sabre, Magnéto avait Xavier …. Et logiquement le feu pouvait être un opposant sympathique à la glace. Le fait qu’il s’agissent de jeunes adultes ne pouvait que conduire à un clash.
Pyro est un des personnages dont la réappropriation est des plus réussies. On en termine avec le personnage un peu simple des bandes dessinées pour obtenir la matérialisation des doutes sur l’adolescence et le changement. Sans cesse en proie à un questionnement intérieur sur sa condition, il va se retrouver pris entre deux feux entre un Xavier qui ne veut que son bien au prix d’un certain contrôle et un Magnéto qui bien que le manipulant lui permettra de s’exprimer pleinement, jusqu’à en devenir un lieutenant fidèle et dévoué (ce qui reste drôle puisque servant du même coup Mystique, comme un écho au monde papier et à la confrérie des mauvais mutants…. La boucle est alors bouclée).
Il permet également d’être un miroir pour l’ensemble de la jeune écurie Xavier, Xmen comme Nouveaux Mutants et de leur donner à voir ce qu’ils pourraient devenir en optant pour la mauvaise solution.

Il reste regrettable que cette évolution psychologique soit réduite à peau de chagrin dans le dernier volet malgré une ultime utilité dans un combat de jeunes coqs assez téléphoné, celle de pouvoir retrancher Drake dans ses premiers retranchements d’adulte en puisant dans son pouvoir de manière telle qui finit par revêtir son allure définitive d’homme de glace, assez réussie visuellement d’ailleurs.
Pyro reste donc un bon atout malgré l’aspect moralisateur à peine sous jacent du « je n’ai pas misé sur le bon cheval donc je perds mes pouvoirs et redeviens quelqu’un de banal, encore plus insignifiant que lors de ma première apparition.» Dommage.

Spider-Man / le Bouffon Vert

Le Bouffon Vert est l’un des pires vilains de l’entourage de Spider-Man. C’est tout simplement le symbole du passage à l’âge adulte de Peter, qui avait déjà commencé avec la mort de l’oncle Ben. Le Bouffon n’est autre que le responsable de la mort de Gwen Stacy , qu’il jettera du haut d’un pont, à l’instar du final de Spider-Man 1 avec Mary Jane Watson. Dans le comics, il est aussi un des vilains qui sera le plus reproduit, avec pas moins de quatre déclinaisons (les deux osborn, Hamilton et Ulrich) sans compter une version Super Bouffon qui occupera longuement notre Spidey plongé au cœur d’une guerre civile au sein du crime organisé et même un Bouffon Noir qui relèverait plutôt de la juridiction de Ghost Rider ou du Dr Strange. Le Bouffon Vert est un peu le pendant du Joker de Batman pour ce qui est de la folie voire peut être même un anti Tony Stark. Riche industriel, il est avide de pouvoir et finit par créer un sérum lui promulguant accidentellement force et intelligence jusqu’à le rendre fou. Il se dote alors d’un équipement high tech et commence à mener la vie dure à tête de toile , sous le joug de cette double personnalité qui s’adresse à lui via les miroirs (excellente idée reprise avec succès dans le film) dans l’espoir d’obtenir la reconnaissance mais aussi le respect du monde de la pègre.
Je ne révèlerais pas les pourquoi des différents bouffons, si ce n’est que le fils reprendra le flambeau, sous la domination psychologique de la figure paternelle.

Vu qu’il s’agit de l’unique Bad Guy du premier opus, Sam Raimi lui a apporté un soin tout particulier à l’écran en le transposant de manière assez moderne, conservant le rapport financier et technologique en y incluant les militaires et les relations commerciales avec ces derniers. Evidemment, on peu ressentir quelque doute sur l’apparence du Bouffon Vert, sorte de nain de jardin diabolique customisé façon 2000 et perdant ainsi l’aura de mystère voulue par le costume originel. De fait, on conserve les bombes citrouilles et le sac à malice , en les modernisant eux aussi , nonobstant le planeur qui dégage une fumée pestilentielle, annonçant parfaitement la couleur des affrontements qui vont suivre. Et plus encore que tous ces attributs de science fiction, la réussite de ce personnage va résider dans l’interprétation hallucinée de Willem Dafoe , excellent en père tyrannique mais magistral lorsqu’il s’agit de laisser parler son côté obscur à l’instar de sa transformation dans le labo quat il tue le scientifique ou bien encore lorsqu’il comprend que Spider-Man et Parker sont une seule et même personne.
Le combat de titan final est d’autant plus appréciable qu’ils sont de même niveau avec un point commun résidant dans la personne de Harry, fils de l’un, meilleur ami de l’autre qui ne doit pas se douter vaille que vaille des tensions existant entre eux. La mort attendue du Bouffon, quasi conforme à celle de la bande dessinée, empalé par son propre planeur est réussie (bien que le dernier râle le soit beaucoup moins….) et on le retrouve avec surprise et plaisir en manipulateur de conscience dans l’opus suivant, conduisant son fils sur la même voie que lui.
Le troisième opus conclura avec brio la trilogie Spider-Man qui n’est en fait que l’exploration des rapports liant deux amis autour d’une même femme et de pouvoirs qui les dépassent mais les magnifie également, Harry mourrant pour sauver Peter.
On assiste donc à l’émergence d’un vilain qui aurait pu être grotesque et qui finalement se révèlera le plus humain de toute cette saga.

Ainsi s’achève ce micro dossier qui s’était donné pour but de brosser le portrait de quelques bad guys de l’univers ciné de Marvel. J’ai volontairement laissé de côté les personnages majeurs tels que Magnéto ou Jean Grey car je voulais éviter d’être trop réducteur à leur égard et préféré m’attarder sur les exemples non exhaustifs que vous venez de lire. N’hésitez pas à apporter votre propre vision des choses dans la partie du dessous, la vôtre, et bon visionnage à l’avance pour la sortie DVD/Blu-ray prochaine de Hulk version Leterrier. Au plaisir de vous revoir bientôt…

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21.01.09

07:30:00, Cat�gories: Dossier  

Salut à tous ! Pour se reposer de nos pérégrinations trekkiennes et pour marquer le coup de la sortie d’Iron Man en dvd et se préparer à celle de Hulk, je vous propose un nouveau dossier basé sur les adaptations des super vilains de l’Univers Marvel sur grand écran. Ce dossier sera multiple et tentera de toucher à l’ensemble des vilains. Tous ne seront évidemment pas traités mais j’essaierai d’être exhaustif en prenant des fers de lance mais aussi des seconds couteaux. Et n’oubliez pas, réagissez !

X Men / Dents de Sabre

Père potentiel et un temps envisagé de Wolwerine, mutant centenaire au passé extrêmement trouble lié au projet Arme X, Creed est l’un des plus farouches ennemis de Serval , si ce n’est sa Nemesis. Pouvoir auto guérisseur, griffes, taille impressionnante et force phénoménale sans compter des affrontements au pire jouissifs au mieux cataclysmique avec les X Men. Bien exploité par Capcom dans ses célèbres versus, véritable bête sauvage, il est le reflet de ce que serait devenu Logan s’il avait laissé libre cours à ses instincts. Graphiquement imposant, doté d’une vivacité d’esprit redoutable ayant même failli conduire Psyloque de l’autre côté du miroir, il est l’un des personnages les plus instables de toute l’écurie Marvel , ne cherchant qu’à assouvir sa soif de sang que ce soit pour l’un ou l’autre des camps, ou bien encore en jouant les mercenaires.

L’annonce d’un tel personnage dans le premier film sur la célèbre troupe de mutants ne pouvait que satisfaire des millions de fans, Serval étant lui aussi de la partie, forcément. Bryan Singer étant derrière la caméra, le traitement aurait du être explosif , d’autant plus que le physique de l’acteur retenu correspondait parfaitement à son pendant dessiné et que le costume attribué respectait les mêmes origines contrairement au costume cuir de Serval qui remplaçait avantageusement (?) celui de Spandex, ou du moins en atténuait l’aspect Live qui aurait été limite ridicule (bien que l’on appréciera toujours l’allusion savoureuse de Hugh Jackman à ce sujet).
Les premières images ne pouvaient que nous conforter dans notre petit bonheur de geek, celles donnant lieu à un combat remarquablement bien mis en scène vue les conditions naturelles portées à l’écran. Dents de sabre apparaît sauvage, le travail sur les yeux n’étant pas nécessaire mais restait sympa et les coups portés sont relativement puissants. Las, quelle déconvenue lorsque celui-ci apparaît brutalement empoté, peu prévoyant et inapte au combat rapproché, ce qui est un comble. De plus, contrairement à d’autres bad guys du métrage ou de la saga, son visage n’exprime rien et le peu de bestialité que l’on avait pu ressentir ne vient en fait que d’artifices de maquillage.
Evidemment, avec une éminence grise du niveau de magnéto, il était impossible pour un premier film de ce qui se voudrait être une franchise en cas de succès de proposer deux cerveaux pour le groupe de mauvais mutants. Résultat déplorable quand on constate la richesse des personnages du côté adverse avec des individus comme Charles Xavier (évidemment le principe de Nemesis fonctionne dans les deux sens) ou bien Jean Grey ou encore Serval justement. Les bases pour ces trois personnages sont solidement mises en place au point de n’avoir une issue pour certains que dans le dernier opus de la Trilogie. Dents de Sabre était un personnage au potentiel énorme qui aurait pu trouver une place logique dans le second volet des X Men , sans compter la présence d’une lady Deathstrike assez éloignée de ses origines comics mais qui offrait un smplendide combat final. Imaginez un peu qu’au détour des premiers plans , Un Sabretouth habité par la haine contre Wolwerine se jette sur lui où que l’on voit même pourquoi pas un plan flou (style Captain America dans Iron Man) sur un Sasquatch , au loin, annonciateur d’un métrage sur la Division Alpha , création réussie de John Byrne que je n’aurais pas l’impudence de présenter, surtout en m’exprimant sur les X Men. Un beau massacre dont on ne comprendra jamais le Leitmotiv des créatifs. Le Crapeau a été bien mieux adapté pour un personnage secondaire qui n’en valait pas la peine.

Daredevil / Le Tireur


Le Tireur. A l’image de Daredevil dont il est le parfait antonyme, il ne possède pas à proprement parler de supers pouvoirs. Quand on réfléchit bien, le sens radar de l’homme sans peu n’est qu’une résurgence de son état d’aveugle, consécutif certes à sa rencontre forfuite avec un bidon de substances radioactives, mais réaction naturelle du corps malgré tout. Rien à voir avec le regard laser de Cyclope ou le pouvoir météorologique de Tornade. Pour ce qui est de sa forme olympique, elle n’est que le fruit d’un travail constant, comme pour son antonyme. Les adaptations marvel ont eu la (fâcheuse ?) tendance pour rameuter les foules de mettre en scène dès leurs premiers opus les bad guys les plus estimés de chaque franchise (exception faite de Spiderman). On se retrouve ainsi avec les X Men et Magneto, les quatre fantastiques et Fatalis et j’en passe. Est-ce pour autant une bonne chose pour Daredevil ? Dans le monde des comics, le Tireur est un personnage froid au passé trouble et extrêmement complexe. Passant d’un père violent à un parricide à l’âge de 10 ans nonobstant un passage à la NSA puis une carrière de mercenaire à son propre compte, le Tireur est en fait l’anti Frank Castle, ou du moins l’une de ses dérives.

Ce qui reste intéressant, outre sa coordination parfaite entre ses yeux et ses mains, c’est son parcours croisé avec Daredevil qu’il rendra responsable d’une partie de ses maux (paralysie, tumeur, déchéance de son statut de tueur auprès du Caïd et j’en passe pour ne pas gâcher le potentiel scénaristique). Leurs affrontements seront nombreux et toujours spectaculaires et auront assurés une floppée des plus belles couvertures de Strange en son temps, magazine chéri mais décédé depuis près d’une dizaine d’années. Ces histoires furent magnifiées par Frank Miller qui lui fit exécuté Elektra, le grand amour de Murdock et de Daredevil. Tout est d’ailleurs parti de là. Daredevil se vengea en le laissant s’écraser d’un toit. Mais ce dernier s’en sortit et continua de tuer les femmes comptant dans la vie de l’avocat.
Que reste il de ces considérations dans l’adaptation cinéma ? Le fait que le costume ait été modifié apporte un certain plus dans la première partie du film (la réduction primaire à un e panoplie dans la seconde reste trop cheap pour être défendable et même Ben Stiller dans Mystery Men faisait plus crédible) justement par sa constitution d’un look un peu à part. Colin Farrel apporte une folie douce au personnage qui aurait pu être salvatrice à condition de se réapproprier le matériel historique. Autant Dents de Sabre était réussi physiquement que ce Tireur est loupé artistiquement. Du personnage torturé et psychotique de la bande dessinée, Colin Farell ne garde que le côté déjanté et transforme ce fin stratège en grand guignol peu crédible et dont la menace se réduit à peau de chagrin au fur et à mesure que l’on avance dans le film. Il fut un passage mémorable dans une arène de cirque dans le comics qui marqua toute une génération. Le duel dans l’église du film, bien qu’esthétiquement réussi, ne parvient pas à emporter l’adhésion, la faute à une mauvaise utilisation des effets spéciaux , contrairement à leur usage dans Blade II où ils participaient à l’identité même du métrage, mais aussi à une suite d’éléments perturbateurs peu inspirés qui finissent par faire surclasser le Tireur alors que les deux adversaires de force égale ne l’emportent jamais réellement l’un sur l’autre dans leur homologue papier. De plus, la cible sur le front de Farrel est ridicule et le fait de le voir tuer des grands-mères soulantes à coup de cacahuètes (bien que produisant un effet assez jubilatoire) reste assez réducteur quand à la puissance potentielle du personnage. Alors, ou, les multiples séances d’utilisation d’objets divers comme projectiles et la fameuse séquence de la mort du père d’Elektra restent assez bien réalisées, mais un traitement plus sérieux et plus respectueux du matériel original aurait vraiment apporter une touche majeure à ce film espéré et assez réussi por sa version Director’s cut. On est loin de la catastrophe de Dents de Sabre ou de Fatalis bien que restant sur une impression de gâchis, d’être passé à côté de quelque chose. Si seulement ce tireur avait pu avoir plus d’intensité…

Ghost Rider / Méphistophélès

On est indubitablement devant un paradoxe. Dans la bande dessinée , le premier Ghost Rider (il y en aura un second plus moderne du nom de Dan Ketch qui fera parfois équipe avec Johnny B Laze, qui a gardé un fusil un peu particulier de son lien avec Zarathos) vend son âme au diable pour sauver la vie de son père, célèbre motard cascadeur atteint d’un cancer. Dans le film, la même scène se reproduit et on assiste à ce pacte , le diable étant toutefois remplacé par Méphistophélès. Doit on y voir une allusion au diable de Faust ? Le Malin ne serait plus alors le chef infernal que l’on connaît mais simplement un de ses suppôts. La filiation satanique avec Blackhearth tomberait alors d’elle-même puisqu celui-ci doit être le fils du Corrupteur. D’un autre côté, si l’on opte pour un raccourci facile, Méphistophélès devient Méphisto, qui, dans la cosmogonie marvel est effectivement l’équivalent de Satan mais aussi l’un des garants de la réalité au même titre que’Eon, qu’Infinity voire même aussi de Galactus (pour les non convaincus, merci de vous référer ne serait ce qu’au défi de Thanos, qui outre le fait d’être un excellent comics permet aussi de donner leur juste valeur à toutes ces entités cosmiques). Le problème, c’est que ce personnage précis n’a rien à voir avec le personnage de Ghost Rider puisqu’étant l’ennemi juré du Surfer d’Argent. Vous suivez toujours ?
Le film se permet donc de brasser trois influences distinctes au bas mot pour nous offrir un mix que nous dirons inédit d’un personnage qui aurait du brûler la toile, ne serait ce que pour compenser la fadeur maléfique d’un fils hypothétique aux fréquentations discutables qui ne parviennent graphiquement pas à la cheville de la bande de tueurs d’Elektra.

Il est certain que la classe naturelle de Peter Fonda apporte beaucoup dans la semi réussite de ce personnage mais nous avons déjà pu voir dans le passé un acteur de le même trempe se predre pour Dieu le père tout en méprisant la condition et le prix de la vie humaine , et ce , avec beaucoup plus de panache et d’efficacité… Je veux bien sûr faire référence à Terence Stamp dans Superman II the Donner’s Cut. Sans effets spéciaux à la limite du grotesque, il réussissait de par sa simple présence à envahir l’écran. On pourra bien sûr reprocher à Fonda de ne pas avoir eu d’acteur en verve en face de lui , contrairement à Reeve face à Stamp, tant Nicolas Cage proposait un jeu à peine suffisant pour payer ses impôts de , mais cela ne justifie pas tout. Cabotinage et médiocrité sont au rendez vous.
La Marvel n’a pas su assumer le potentiel de l’une de ses trois sources, alors que son mix des facultés des deux Ghost Rider reste somme toute appréciable (mélange des pouvoirs de l’original avec le regard expiatoire du second). Mieux aurait fallu avoir un bad guy simplement assimilé au Diable, sans nom particulier , ou alors donner pleins pouvoirs au Méphisto cosmique, au risque de phagocyter le héros lui-même, chose évidemment impossible. Ce cinéma de super héros , via des films comme Ghost Rider ou Daredevil (d’ailleurs tous deux mis en scène par le même réalisateur) semble malheureusement avoir oublié que la puissance d’un bon film peut aussi résider dans la force de ses vilains. Lucas en son temps l’avait compris (entre Dark Vador et Skywalker, avec qui aimeriez vous avoir 15mn seuls à seuls ? ) , Last Action Hero l’avait souligné.
La Marvel n’y a pas pensé. Dommage quand on voit la qualité de certains plans et la volonté de filmer dans un clair obscur permanent. Et pour jouer le diable, un simple regard suffit. Comment Peter Fonda n’a-t-il pas pu imposer ce point de vue dans une ère du tout numérique là ù Donner parvenait à susciter l’effroi via une réalisation intelligente, un acteur remarquable, de la suggestion et une musique oscarisée dans The Omen ?

Blade / Deacon Frost

Dans la bande dessinée, Deacon Frost était un chimiste allemand obsédé par l’immortalité. Au détour d’une expérience ayant mal tourné, il se retrouva infecté du virus vampire dans la seconde moitié du … 19ème siècle et depuis ce jour, il se balade à travers le monde, tuant des proies au hasard, simplement pour sa subsistance. C’est de cette manière qu’un soir, il se retrouva à mordre une femme noire qui était en fait la mère du futur Blade. C’’est également Frost qui créa le vampire Hannibal King. Il fut tué à plusieurs reprises par le Daywalker dans les années qui suivirent.

A priori, pas de quoi se relever la nuit et encore moins de quoi faire un vilain acceptable pour le cinéma tant il apparaît anecdotique. A part le fait d’être le père de Blade, il n’a pas grand-chose de grandiose à son tableau de chasse. Fort heureusement, ce personnage appartient à la galerie de ce que nous pourrons qualifier de réadaptation réussie. Plutôt que de le transposer littéralement, Norringhton remanie ses origines et nous propose un bad guy aux origines contemporaines. Ainsi Frost n’est plus qu’un simple bandit arriviste né dans les années 80 et non plus un savant du siècle passé. Ses motivations prennent également une autre ampleur avec une volonté de devenir le Dieu des Vampires afin de surclasser les sangs purs, autre fait qui ne le concerne guère dans le comics. On conserve toutefois dans un but de construction scénaristique évident les origines impures du personnage et le fait qu »il soit lié à la naissance de Blade.
Le personnage étant peu connu des néophytes, son interprète ne fait guère polémique et il faut bien reconnaître que le choix de Stephen Dorff était plutôt judicieux, lui que l’on avait pu voir à ses débuts dans The Gate. D’apparence frêle, presqu’assimilable à un Junkie, il représente un opposant redoutable à Blade. Mépris de la vie et arrivisme le qualifie sans peine, sans pour autant tomber dans une caricature extrême. Entouré d’une bande de décérébrés, il parvient à en remontrer aux plus âgés , en particulier dans la scène d’exécution d’Udo Kier.
Malin également, quand il affronte Blade en plein jour alors qu’il lui propose de rallier son camp ou lorsque qu’il convie de force les représentants de tous les clans pour leur extirper leurs forces vitales.
Le combat final les opposant est assez réussi même si sa finalité ne laisse guère planer le doute quand au vainqueur. Un exemple parfait de personnage bien transposé, charismatique et dérangeant qui marque encore longtemps les esprits lorsque l’on essaie de regarder Blade Trinity.

Les Quatre Fantastiques / Galactus

Au même titre que Thanos, le personnage de Galactus dépasse le clivage du bien et du mal pour la simple et bonne raison qu’il représente une entité d’équilibre entre ces deux notions, aussi bien qu’entre L’ordre et le Chaos. Véritable soupape de sécurité de la réalité cosmique , il est l’un des personnages les plus imposants de l’Univers Marvel, au sens propre comme figuré. Ses origines remontent à la période pré – Big Bang, moment clé de création dont il absorba l’énergie après une fusion avec la conscience d’Eternité. Emprisonné sous sa forme d’énérgie pure par les Gardiens (j’effectue ici des raccourcis gigantesques car il s’agit avant tout de qualifier leurs apparitions ciné et non leurs origines dessinées) dans la fameuse armure d’influence inca que nous connaissons tous aujourd’hui, il acquiert sa réputation de dévoreur des mondes en se nourrissant de la force vitale des planètes qui correspondent à ses besoins.
Sa première confrontation avec la Terre sera le fruit de sa découverte par Norrin Radd , sur lequel nous reviendrons. Et c’est seulement au détour d’un tour de force de Red Richards que Galactus renoncera à tout jamais à s’attaquer à la planète bleue, sous la menace de l’anéantisseur ultime, arme d’apparence anodine mais capable de rayer de la carte une galaxie entière.

Dans la bande dessinée, Galactus est doté de pouvoirs infinis, il se crée souvent un hérault pour accomplir ses basses besognes, qui consistent le plus souvent à dégoter une planète. Dans son écurie, on relèvera le Surfer d’Argent mais aussi Nova, Terrax ou bien encore … Superman ! Galactus reste en soi un personnage phare car il n’est pas guidé par un quelconque appât de puissance, de gloire, de gain ou de vengeance, comme c’est le cas de l’essentiel des Vilains de BD. Son but est autre. Il est détesté et craint de par l’Univers car il représente la menace ultime et pourtant, il ne détruit des planètes que lorsque sa faim est devenue insoutenable. Il ne le fait pas par plaisir. Il détruit par nécessité. S’il devait disparaître, c’est la rélaité dans son ensemble qui subirait des altérations telles que l’entité Delphique de Star Trek Enterprise passerait pour une simple plaque d’eczéma.
La suite cinéma des Quatre Fantastiques impliquant le Surfer d’Argent, on s’attendait forcément, en parallèle avec l’album éponyme, à voir débarquer Galactus. La crainte restait de se retrouvait avec une version deluxe de Bioman, avec d’une part un géant, d’autre part des maquettes en carton de la ville. Reconnaissons qu’un Inca géant et violet de la carrure de Galactus risquait d’être ridicule à l’écran. On part donc du principe de la suggestion pendant une grande partie du film, laissant le soin à Norrin radd et à Fatalis de se partager le mauvais rôle durant un temps. Evidemment, celui s’emparera du pouvoir du Surfer et sèmera la panique , faisant passer au second plan Galactus.
Las, en choisissant de lui donner une apparence énergétique pas si stupide que cela, puisque que correspondant à son état originel, le film fait forcément abstraction d’un potentiel de dramatisation énormissime. Sous cette forme, pas de vaisseau, sans vaisseau pas de capsule personnelle caractéristique , et sans cette dernière, pas de pompe à énergie planétaire se mettant en marche ni d’essai pour la détruire sans succès. Les conséquences restent visibles à l’écran, mais sans menace identifiable et on se perd alors en forêt pour capturer le Surfer. Pas de vue sur la zone négative non plus. Et comme le film est destiné à un public pré adolescent et non à un noyau de geeks pur et dur, le tout se finit bien avec un Surfer réussissant l’impossible, à savoir détruire son créateur, ce qui reste une trahison en bonne et due forme du matériel d’origine. Dans la bande dessinée, pour avoir oser se retourner contre son maître, le Hérault est privé de sa liberté de mouvement et ne peut plus quitter la Terre. Dans la version ciné, Galactus est à priori anéanti tandis que le Surfer survit.
La peur inhérente à l’inconnu n’a donc pas le temps de s’installer, le Surfer endossant les problèmes climatiques, Richards ne tente quasiment rien pour contrer ou du moins comprendre Galactus et aucune discussion sur la valeur de la vie et de l’évolution, voire même du bien existant fondamentalement dans las nature humaine ne ressort à l’écran. Tout le monde reprend ses petites vacations sans se préoccuper d’autre chose.
Le fait de transposer Galactus en entité cosmique indéfinie aurait pu avoir du bon mais le résultat de ce traitement de l’un des plus grands personnages de Marvel frôle l’indigence.

Les Quatre Fantastiques / Victor Von Fatalis

Le personnage de Fatalis est un paradoxe de notre temps. Dans les comics, il est à la fois roi, ambassadeur, criminel reconnu, ancien empereur du Monde. Il est également l’un des plus grands experts scientifiques de son temps au même titre qu’un Red Richards doublé d’un grand maître des arts mystiques au niveau proche voire équivalent à celui du Dr Strange. Rajoutons à cela qu’il s’agit d’un des vilains les plus charismatiques de l’Univers marvel avec Thanos, entre autre et qu’il est l’un des personnages phares et historiques de la maison des Idées. L’adaptation au cinéma était don cattendue au tournant, sans compter que face aux Qautre Fantastiques, Fatalis aurait pu avoir un spin off lui étant propre, tant le matériel de base le concernant était touffu. Si Blade de Norrignthon a été la réussite que l’on sait pour un héros somme toute mineur de la cosmogonie des Comics, imaginez un peu ce qu’aurait pu donner Fatalis, The Movie.
Las, il faudra s’en contenter comme d’un sidekick maléfique de base à opposer au gentil redresseur de tort élastique. Quand bien même. Dans ses X Men , Singer avait réussi à faire de Magnéto un pôle scénaristique bien plus développé et intéressant que la majorité de ses bons mutants. Burton dans Batman Returns était lui aussi parvenu à rendre les méchants fascinants au détriment même de son Caped Crusader dont il avait pourtant réinventé partiellement la mythologie.
Le film va être un véritable chemin de croix et une réussite extraordinaire dans la destructuration d’un tel potentiel. Julian McMahon , pourtant agréable et plutôt bon dans le rôle de Cole de la série Charmed, démon majeur sous les traits de Balthazar et accessoirement Source à ses heures perdues va endosser le rôle pour notre plus grand déplaisir. Imbu de lui-même, superficiel, sans ambition aucune, il nous ressert son excellente interprétation du Dr Troy mais dans un rôle qui appelait plus de grandeur. Dans le film de Story, il parvient seulement à nous offrir un enfant gâté ayant grandi trop vite et étant égoïste et un tantinet cruel.

Pour ce qui est du magnétisme naturel dont il faisait preuve dans les bandes dessinées, il ne reste plus grand-chose non plus. Pire encore, les scénaristes se sont permis d’oblitérer tout le passé tragique du roi de Latvérie, ses origines à la fois gitanes et relevant de la sorcellerie, la haine qu’il voue à Richards depuis l’adolescence pour une expérience qui a mal tourné et enfin son statut de monarque craint et respecté qui lui donnait autant d’allure. Car ne l’oublions pas, toute la fascination qui s’exerce autour de Fatalis vient en partie du fait qu’il est roi et qu’il est intouchable quoiqu’il fasse à l’extérieur de son pays grâce à son immunité diplomatique. Le seul autre personnage de Marvel qui est roi et qui se bat dans l’interminable conflit manichéen bien contre mal est la Panthère Noire , voire peut être Namor aussi, bien qu’il soit déchu de son titre pendant un temps. Et encore, Namor étant plus qu’un mutant mortel, on ne peut guère établir la comparaison.

Fatalis est donc LE personnage de l’écurie de Spiderman and co qui a été le plus massacré lors de son adaptation, au grand dam des geeks qui n’auront pas pu se consoler de son retour encore plus caricatural dans l’opus suivant qui réussit en plus la gageure de massacrer un album culte de notre jeunesse écrit par le grand Stan Lee.

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14.12.08

11:15:00, Cat�gories: Dossier  

Comme nous avons pu le voir à plusieurs reprises, la mort symbolise aussi le renouveau , voire une nouvelle vie, basée sur de nouvelles motivations et une nouvelle estime de soi pour ceux qui y sont indirectement confrontés. Le Punisher par exemple, ressemble en bien des points à Batman puisque lui aussi est né après le massacre de toute sa famille (dixit le film ou la bande dessinée pour un traitement assez similaire). C’est la confrontation avec la mort qui en a fait une force de mort, continuant d’exister bien après avoir assouvi sa vengeance, pour le simple idéal qu’une telle atrocité ne soit pas connue par quelqu’un d’autre. Et une fois encore, c’est ce background particulier qui fait d’un personnage somme toute humain l’un des éléments les plus instables mais aussi l’un des plus fascinants de l’Univers Marvel. De toute manière, dans les comics, ce n’est pas la somme de pouvoirs qui compte mais bien le traitement humain du personnage en lui-même, diférenciation qui a longtemps joué dans la qualité des productions Marvel qui mettait en avant les soucis les plus anodins par rapport aux affrontements avec les vilains plutôt que la politique inverse chez Dc avec des histoires simples toujours basées sur le même canevas. Qui se souvient de cet extra terrestre capable de se projeter dans le plan astral et pouvant assomer Superman en faisant jeu égal avec sa force ? Logiquement personne. Par contre, la mort de Gwen Stacy …. C’est une autre paire de manche… et ce n’est pas ber qui me contredira.

La mort peut aussi jouer le rôle de déclencheur. Dans Equilibrium, Kurt Wimmer propose une société où la moindre émotion est annihilée dans l’œuf grâce à une drogue nationalisée, le Prosium. Sans émotion, plus de guerre. Sans réaction devant la mort, plus de sentiment de haine ou de vengeance. Le hic, c’est qu’on se retrouve devant un ensemble aseptisé , sans but et sans espoir. Il faudra un accident anodin et la mort d’une femme particulière pour que Christian bale parvienne à trouver la force de se rebeller, faisant de fait évoluer son personnage sur une autre route que celle qui lui était destinée, touchant du même coup l’ensemble de l’humanité. Sans mort, pas de vie, pas de décisions réfléchies et pas d’évolution. Dans une société d’immortels, la tendance serait à la continuité passive, sans perspective d’évolution.

La mort peut également être l’occasion de se démarquer dans les mémoires, par la beauté de cette dernière, par ses implications tacites, révélatrices d’un certain égocentrisme ou d’un don de soi inattendu magnifiant un rôle ou un moment clef de l’histoire. Dans le Superman de Donner (et dans sa suite magnifique, dixit une analyse complète sur le site entre la version lester et cette dernière rédigée par votre serviteur) , Kal-el est retravaillé, refondu afin de lui offrir une nouvelle génèse. Il vit une adolescence assez perturbante, devant d’ores et déjà se contenir pour ne pas mettre en danger sa famille, subit la perte de son père puis débarque à Metropolis et s’éprend de la vie qu’il s’est crée et de sa jeune collègue Lois lane. Il sauve bien sur deux chats et trois enfants, dans le respect des préceptes de Jor-El. Tout va bien dans le meilleur des mondes, puiqu’il ne doit affronter que Luthor (ce qui n’est déjà pas si mal) et qu’il encore aucune conscience de la venue prochaine de Zod. Tout est donc bleu dans la tête du Kryptonien. Mais avec un nuage présent depuis le décès de Jonathan Kent et qui va se transformer en un véritable déluge avec la mort de Loïs.

Loïs décédée dans les bras de Superman : une réaction de désespoir total d’un super héros quasi divin. Cette seule image représente toute la complexité, la maestria et la poésie qu’a pu insuffler Reeve au personnage de Kal El. Plus que que le sauvetage du quart des Usa, plus que la scène de l’hélicoptère ou bien encore la récente adaptation de Bryan Singer, cette scène est LA scène qui caractérise le plus Superman au cinéma. Un moment d’anthologie avec un cri désespérément humain qui reste en tête longtemps après la fin de la projection. Mention spéciale à Arditi qui a su lui aussi retranscrire cette sensation en doublant Chris Reeve ( à l’image des non, non, ,non précédent l’envolée et qui a été massacré lors de l’adaptation de la version longue en 2001). L’ensemble est de plus renforcé par un silence oppressant, presqu’écrasant. Superman quitte alors le monde douceâtre de l’adolescence pour entrer dans de plein pied dans le monde amer des adultes, méprisant tous les préceptes de son père pour assouvir son seul désir, et ce, quitte à bouleverser l’ordre cosmique.

Sans la mort de Loïs, aurait on eu droit à une telle séquence ? Pas Certain, surtout lorsqu’on considère les suites à venir, au cinéma, comme dans les adaptations TV.


Autre exemple marquant de cette mort révélatrice de la noblesse d’une âme en perdition que l’on peut retrouver dans la saison 7 de Buffy (et oui, encore elle !) avec show final de près de deux heures où Spike enterre littéralement la mythologie entourant le premier vampire avec une âme, Angel pour un sacrifice énorme permettant à notre joyeux scooby gang de pouvoir s’en sortir en vie (ou presque vu la mort de certaines figures récurrentes qui auraient du être toutes aussi marquantes, mais balayées par le nombre de cadeaux offerts à nos yeux émoustillés, d’une invasion de turokans assoiffés à une Willow débordée par ses pouvoirs bénéfiques de sorcière (joli parallèle avec la saison précédente et beau clin d’œil à Charmed) en passant à la destruction pure et simple de Sunny Dale, autre forme de décès entraînant une sévère introspection quand à une suite potentielle). Le fait que Spike revienne à l’état protoplasmique dans la saison 5 d’Angel reste de fait anecdotique puisqu’il n’aura plus jamais l’occasion de se mettre ainsi en valeur.

La mort au cinéma où à la télévision, pour autant qu’elle soit marquante ne permettra pas forcément au personnage fictif d’avancer mais pourra également nous toucher de plein fouet tout ne nous faisant réfléchir sur nos propres angoisses. Ainsi on pourra citer la mort de Diana Rigg dans Au service secret de sa majesté. Ce passage nous donne les quelques minutes les plus dures à voir et à supporter de toute la saga cinématographique de Bond. Ces quelques images possèdent une telle puissance d’émotion et provoque une empathie si forte pour le perso de Bond, notamment quand celui-ci l’embrasse et lui prend la main que le spectateur qui avait relâché sa vigilance au moment du mariage, suite à l’excellent affrontement entre Blofeld et Lazemby en Bobsleigh reste sonné et en larmes à l’annonce du générique final, avec ce plan lourd de sens sur le pare brisé troué d’une balle. Un moment fort de cinéma et une mort marquante tout autant pour nous que pour Bond… si blessant , si humain qu’il ne sera presque plus abordé dans le reste de ses aventures, si ce n’est au détour discret d’un dialogue murmuré. Idem pour les morts si inutiles à première vue et pourtant fondamentales dans le parcours de Rocky que celles de Mickey (qui le hantera encore dans le 5ème opus) et d’Appolo Creed qui le laissera une fois encore sans repères. Et que dire de celle d’Arthuro dans Sliders ? Il ne faudra rien moins que l’explosion d’une des Terres pour illustrer le chagrin et le vide qu’elle va représenter dans les quelques saisons restantes qui se trouveront changées à jamais et dont l’intérêt sera proche du zéro absolu. Réussir une telle symbiose entre quatre personnages aux origines si diverses pour tout massacrer de la sorte dans un sacrifice ultime, cela relève de la folie pure ou d’un courage incertain…

Après avoir abordé la mort et l’avoir exploité sous toutes ses formes, que pouvait il alors rester à l’Hollywood d’aujourd’hui pour encore réussir à tirer quelques espèces sonnantes et trébuchantes sur le dos de la Faucheuse ? Il n’aura pas fallu chercher bien loin, il aura effet suffit de reprendre tous les points évoqués précédemment pour ensuite les aborder du point de vue de la Mort elle-même dans une volonté d’auto-recyclage permanent. La Mort est donc devenu un slasher avec la trilogie Destination Finale dans lequel on essaie de nous faire comprendre avec plus (2nd opus) ou moins (dernier volume) de maestria que quand la Mort a décidé quelque chose, il ne fait pas bon la contredire et qu’elle finit toujours par avoir gain de cause. Fini le côté sentimental et bonjour le côté spectaculaire et surtout inventif car ces films ont le mérite de ne pratiquement jamais se répéter et de faire dans une action bien plus originale qu’un simple coup de coupe coupe…. On se souviendra d’ailleurs longtemps de la scène de l’autoroute, devenue maître étalon du genre pour un moment encore.
Cependant , pour les fans d’une mort empreinte de surnaturel (dur de faire autrement) mais non dénuée d’un certain humour, la télévision a aussi réussi à tirer son épingle du jeu en proposant de bonnes séries à succès comme Dead Like me ou bien encore Ghost Whisperer au principe certes pompé sur Poltergeist, dead Zone et Charmed, mais suffisamment remanié pour parvenir à sortir un univers qui lui est propre, sans compter d’assez bons scénarios qui baladent (légèrement) le spectateur.
La Mort peut également être détournée de son objectif premier afin de mieux nous surprendre voir de nous faire sourire comme ce fut le cas pour le cultissime Fantômes contre fantômes de Jackson avec une histoire à tiroir eux-mêmes divisés en plusieurs parties que ne renierait pas Fox Mulder ou bien encore , histoire de faire un lien avec Jeffrey Combs illuminé dans le film précité avec Re-Animator et toutes ses suites qui détourne l’idée de résurrection dans ses retranchements les plus extrêmes et les plus percutants visuellement.
Enfin, pour ceux qui voudraient simplement découvrir un monde mortuaire toute en nuance, comment ne pas conseiller la trop rare Six Feet Under, chronique d’une famille de croque mort bien plus vivantes que certaines séries se voulant une retranscription fidèle mais drôle du quotidien….
Reste bien sûr, afin de boucler la boucle, le cas des séries qui meurent en laissant la place et la gloire à leur spin off tout en continuant à vivre à travers elle : Les experts, Angel , Star Trek et Babylon 5 et j’en passe….
La mort n’a pas fini de faire parler d’elle et sa vie promet d’être encore longue et prospère.

Merci d’avoir tenu jusqu’ici, et n’hésitez pas, réagissez !

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13.12.08

09:00:00, Cat�gories: Dossier  

La mort est un moyen couramment utilisé par les scénaristes au même titre que la réapparition de personnages depuis longtemps disparus (souvenez vous le retour de Abby dans Côte Ouest par exemple ou bien encore celui du fils de Catherine Chancelor ou de Dany Rommalloti dans les Feux de l'Amour, les soap opéras étant les plus friands de ce genre de retournements) afin d'essayer d'opérer un électrochoc sur l'audience d'une série. A ce titre, l'assassinat par empoisonnement du président dans 24h Chrono avait permis au show d'enregistrer l'un de ses plus importants quotas de téléspectateurs.
Mais au delà de ça, doit on simplement y voir un effet d'annonce pour exciter le microcosme du buzz sur Internet et donner des couvertures potentielles à Téléstar ou bien une volonté véritable de faire avancer le schmilblick et d'apporter un plus à l'univers exposé ?

Prenons le cas du Batman ou du Phantom. Dans les deux cas , ces superhéros plus que mortels et sans réels pouvoirs le sont devenus à la suite de la mort tragique de proches. Bruce Wayne est réellement mort la nuit où ses parents ont été assassinés pour laisse la place à un archange de justice tandis que pour le Phantom, le poste se transmet de père en fils lors du décès du Phantom en fonction. Cette base a d'ailleurs été mainte fois revisitée dans les différentes adaptations du héros de Gotham démontrant que si ses parents étaient restés en vie, Wayne n'aurait été qu'un golden Boy parmi tant d'autre. Le mythe du Batman doit naitre et être écrit dans le sang, comme un constante invariable de son univers, qu'il s'agisse des multiples fusions des différentes Terre dans l'univers DC ou de la mise en place de Terry Mc Ginnis qui clôturera de manière exceptionnelle la saison 2 de Justice League Unlimited , puisque ce dernier est un clone de Batman qui doit lui aussi connaître un traumatisme d'enfance pour pouvoir prendre conscience de la notion même d'injustice. Pour plus de détails et pour éviter les redites avec le monde Dc et le Dinyverse, je ne peux que vous renvoyer sur le malle à malice concernant The Batman season 5.

D'ailleurs , pourquoi se cantonner aux stéréotypes des comics? Le cinéma nous a également donné de nombreux héros à la naissance violente et intimement liée à la mort. Robocop par exemple ne serait jamais devenu le cyborg que nous connaissons tous sans sa confrontation mortelle avec Clarence Bodicker. Lors de cette affrontement quasi christique où Murphy se prend une bonne centaine de balles les bras en croix, ce n'est plus le policier mais l'homme qui meurt, ayant refusé jusqu'à la dernière minute de céder un pouce de terrain à ce tueur d'humanité, ce qui lui coutera sa main (en parallèle avec la lance romaine) puis une véritable crucifixion autant mise en image qu'en souffrance. Et c'est cette mort qui va à la fois tuer mais aussi sauver l'essence de Murphy. Bien évidemment, la partie humaine va être réduite à une poignée d'os et de cervelle, sans compter un visage hommage non irriguée mais présentant malgré tout une belle teinte rosée, mais la partie flic et sens du devoir va être émulée au possible, tout comme le sens du sacrifice qui restera plus fort que celui de la vengeance et qui permettra, dixit Robocop II , de mettre en place un cyborg unique, non duplicable, vu qu'aucun produit de cet univers machiste et viril qu'est la police ne parviendra à surmonter la perte de tout ce qui le caractériser au profit d'une vie quasi éternelle. La mort n'est donc pas qu'une question de physique mais aussi d'âme et Murphy est malgré tout parvenu à garder la sienne ... ce qui rend caduque la version 2001 – Directives prioritaires où est crée en un épisode et demi un double black de Robocop via l'exécution d'un John Cable, alter ego de Murphy mais sans sa même force d'implication.

La vengeance reste de son côté un leitmotiv fatal faisant bon ménage avec la mort, celle ci consentant même à relâcher des victimes qui peuvent ainsi faire expier leurs pêchés à leurs bourreaux sans autres formes de procès. On pensera évidemment à The Crow mais aussi à Ghost Rider 2ème génération (comprendre pas celui avec Johnny Blaze) qui, dans une atmosphère gothique d'outre tombe court après leur rédemption tout en protégeant les innocents. Les démonstrations sont en fait si nombreuses qu'on pourra citer en vrac Spiderman et la mort de Gwen Stacy intimement liée à celle du premier Bouffon Vert, The Flash de Terre 1 dont la femme meurt avec celle de Barry Allen sur Terre II, Spawn bien sûr et autres Faust (bien que le traitement cinéma de ce dernier vire rapidement au grand guignolesque)...
Néanmoins, la vengeance mortelle peut aussi conduire à une reconsidération puis une reconstruction de soi, permettant de couper les liens avec une vie précédente afin de se protéger ou de protéger ce qui nous est cher. Tarantino dans Kill Bill l'a bien compris et nous offre un ballet mortel s'effectuant entre quelques membres d'une brigade d'assassins qui , suite à une cérémonie de mariage contrariée vont devoir affronter l'un de leur élément le plus actif et paradoxalement le plus pacifiste jusqu'à un final éblouissant de simplicité avec le décès de Bill qui signifie la libération complète et sans remords d'Uma Thurman. La mort permet donc de construire et pas seulement de détruire pour nous offrir des personnages bien plus complexes et bien plus fouillés que la normale. Tous les personnages ayant la mort dans leur processus de construction sont généralement plus torturés, plus marginaux aussi, tout un chacun espérant inconsciemment ne pas avoir à l'affronter dans un futur proche. Prenez Konoha et son citoyen le plus emblématique, Naruto. Synonyme de démon enfermé et de la mort quasi totale de l'élite de son village , il va devoir vivre avec ce passif pour finalement se faire accepter de tous, transformant la mort passée en une joie de vivre communicative via une conception de Nido assez particulière. Oroshimaru, en tant que Bad Guy sera lui aussi extrêmement intéressant, au même titre que Gaara du désert , via une approche de la mort assez remarquable, l'un voulant la dépasser, l'autre lui étant intimement liée avec une motion paradoxale d'amour. Zabuza était aussi passionnant, véritable égal de Kakashi, mais c'est dans sa mort et celle de son acolyte qu'ils ont révélé leur beauté profonde. Idem pour Naruto d'ailleurs qui s'est totalement libéré en croyant assister à la mort de Sasuké et qui parvient à briser un nunjitsu génétique réputé inviolable. Il en ressort plus mature, ayant réellement compris ce qu'était l'engagement Ninja, et que la route d'Hockage serait parsemée d'épreuves. Dans Dragon Ball, San Goku lui même préfère rester dans l'autre monde pour que le destin de la Terre ne repose plus entre ses mains mais dans celle de la relève. Ainsi, la mort peut être un véritable symbole de renouveau et pas un arc caricatural ou une fin en soi comme le pensait à tort le Masque de Mort du Cancer de Saint Seiya.

On achèvera ce chapitre sur le décès récent de Lionel Luthor (à l'origine de ce dossier d'ailleurs) dans la saison 7 de Smallville , poussé dans le vide par un Lex avide de pouvoir et embrassant totalement son côté obscur. C'est par la mort des autres qu'il y sera parvenu, éliminant même psychiquement son bon côté pour n'être que noirceur absolu. Paradoxalement, dans ce dernier plan sur le visage de John Glover, on peut entr'apercevoir un lueur d'apaisement, d' accomplissement conduisant au rachat des péchés de Lionel qui parvient alors à dépasser les dernières paroles de son fils : j'ai grandi dans ton ombre, tu périras dans la mienne. C'est tout le contraire, Lex a effectivement grandi dans l'ombre de Lionel mais l'âme de Lionel noiera à tout jamais celle de Lex dans la lumière. Mais un tel personnage ne part pas sans laisser de traces. C'est tout le casting de la série qui va se retrouvé affecté par cette brutale disparition, preuve encore une fois que la mort peut être source de redéfinition. Clark a perdu son émissaire kryptonien et un allié de poids, Lex son père (et a trouvé accessoirement une fortune considérable à ajouter à la sienne) , la série un contre poids équilibrant les forces du centre à la fois bonnes et mauvaises, le côté Janus de ce Luthor n'existant pas dans les autres rôles. Plus fort encore, l'assassinat de Lionel va conduire à une nouvelle mise en abîme de son souvenir et laisser une impression de changement de personnalité après laquelle il aura couru durant ses dernières années.
On finira aussi par citer la série Scrubs dans laquelle John Dorian perdra une grande partie de son innocence suite au décès du personnage interprété par Brendan Fraser, décès qui changera aussi la conception qu'on sur la vie Cox et consort, le show devenant subitement plus mature en cette fin de saison assez dramatique dans sa mise en scène. La mort, plus qu'un moment d'abandon peut donc être retranscrite comme une étape dans la vie des survivants.

à suivre

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12.12.08

07:00:00, Cat�gories: Dossier  

Le principe d'une bonne série Tv reste de mettre en place des personnages parfois caricaturaux il est vrai dans les premiers épisodes mais qui finissent par être attachants. Le propre d'un bon show, c'est de réussir à faire pleurer ou réagir émotionnellement (rire, angoisse, peur et tout ce que vous voudrez d'autre) lorsque l'un des dits personnages est soumis à une situation extraordinaire. Si vous ne ressentez rien, c'est plutôt mauvais signe et il est quasiment certains que la saison n'ira pas à son terme où guère au delà. Les exemples sont légions pour les mauvais sujets (mauvaise exploitation, tendance à la redite, chute d'audience vertigineuse) comme pour les petites perles qui n'ont su trouver leur public malgré un pitch novateur ou du moins une bonne exploitation à l'instar de feu Tru Calling ou encore de la brillantissime Odyssey 5 que le studio a stoppé en pleine narration et dont le final ne pourra être connu que par les possesseurs du coffret dvd grâce au commentaire audio de Peter Weller et de M. Cotto (pour ceux qui ne l'ont pas, les machines devaient s'unir aux humais et inversement pour lutter contre une menace encore plus grande, étalée sur cinq saisons).

Néanmoins, une mort stylisée dans une série à succès et surtout amenée de manière correcte permet à cette dernière de connaître un pic d'audience ou pour le moins de générer un buzz de premier ordre sur le Net. De plus, elle permet, en cas de prolongation de saison de se poser la question de l'après, à savoir comment les personnages survivants vont-ils prendre leur parti de vivre sans leur camarade, quand il n'est pas question de l'héroïne principale. Le rapport à la mort peut alors être abordé de diverses façons, divergeant selon l'age du personnage, le passif vis-à-vis du trépassé, les relations établies avec lui et dans le cas d'une série manichéenne, on aura de surcroît le bonheur de voir cette analyse passée au crible du côté de la force obscure. Logique, car quand un bad guy de saison meurt, on s'y attend tous et les héros reprennent leurs petite vie quotidienne en attendant que les scénaristes leur pondent avec un bonheur plus ou moins grand selon les années un méchant d'envergure encore plus grande qui attendait tout simplement que le précédent soit mort pour entrer en scène. Pour exemple, on citera de nombreuses séries cultes de ces dernières années se basant sur des menaces prétendues quasi universelles comme Charmed (encore) qui nous a gentiment introduit deux démons mineurs avant de nous dévoiler La Source et Balthazar pour que ces derniers finissent par s'entretuer dans la course au pouvoir tout en nous mettant une cuillerée de fondateurs (les gentils marchent selon le même principe),d'avatars et autres démons majeurs ceux là. Buffy appartient également au nombre selon une suite logique avec sept bad guys plus ou moins réussis (Le Maître, monumental méchant pour une première saison et si réussi que son ombre survole encore la série jusqu'au grand final et qu'il a été faire un tour du côté du spin off Angel, puis Spike , le Maire, Adam, une histoire tordue avec une sœur en cadeau bonux, puis enfin Willow qui change de camp et pour finir le Mal en personne qui lâche ses créatures les plus primitives) qui engrangent un nombre incalculable de décès mais aussi de nouveaux membres des forces démoniaques. Le plus jouissif de cette bande de boss de jeux vidéos reste bien sûr Adam qui tue simplement pour comprendre comment fonctionne la mort alors qu'il est lui même un être composé de cadavres de divers monstres. La boucle est bouclée.

Maintenant, prenons les choses du côté inverse, quand un héros meurt dans une série. Attention, pas n'importe quel personnage, pas celui qui se distingue par un acte héroïque le temps d'un épisode mais bien un héros apparaissant au générique. Quand ce dernier est tué au cours d'une saison, les méchants ne sont pas les seuls concernés. C'est toute l'histoire du soap qui doit être réécrite pour repartir sur des bases saines, ce qui permet d'entrevoir deux possibilités. Soit le mort reste mort, avec le traumatisme logique qui en découle et un déséquilibre des forces , toujours à l'image de Charmed avec le décès de Prue par le démon Shark qui remet en cause le ciment même du trio via le pouvoir des trois, quintessence de leurs dons de sorcière. Les scénaristes, avec cette mort problématique doivent alors s'arracher littéralement les neurones pour pouvoir reconstruire sans dénaturer les fondements de la série une suite logique et donnent donc une demi soeur qui se révèle comme par hasard sorcière elle aussi. On pensera également à la mort de Dax dans la saison 6 de Star Trek Deep Space Nine qui bien que paraissant anecdotique va redéfinir complètement le personnage de Worf, déjà l'un des plus riche de cet univers particulier, et lui donner une nouvelle rage de vivre après un passage de deuil extrêmement pénible, faisant de lui un klingon bien plus humain que la majorité des membres de Starfleet et un guerrier dont l'honneur et l'intégrité pourraient à eux seuls faire basculer tout l'Empire vers une ère de gloire jusque là inaccessible (ce qui sera indirectement le cas avec le maintien de son rôle d'éminence grise alors qu'il refuse les pleins pouvoirs). On pourra encore ajouter le trépas inévitable de Jonathan Kent qui permettra à Smallville de perdre ses ailes d'innocence pour entrer de plein fouet dans une ère adulte plus que bienvenue, symbolisée par un enterrement sous la neige tel un espoir se répandant sur le monde dans l'indifférence générale. Cependant, les exemples sont tellement nombreux qu'on ne les abordera pas tous ici, qu'il s'agisse de la mort de Grundy qui redéfinit le personnage d'Hawkgirl dans Justice League alors que la planète entière lui tourne le dos à celle de Captain Marvel dans l'univers éponyme qui sera l'un des plus beau décès retranscrit dans le monde des comics, un peu comme celui de Supergirl avec la saga Infinite Crisis chez Dc , via une couverture magnifique montrant un Superman en larmes tenant son corps ensanglanté.
La seconde possibilité en cas de décès prématuré réside bien sûr dans une résurrection. Les moyens sont multiples. On peut clairement prendre les spectateurs pour des abrutis de première bourre comme dans Dallas avec le retour de Patrick Duffy dans le rôle de Bobby Ewing qui fait son apparition sous la douche sur le prétexte que la saison écoulée n'était qu'un rêve (dont les actions et leurs conséquences perdurent dans la réalité.... encore un qui a du abuser de la pilule bleue de Morpheus) ou les respecter tout en ne trahissant pas l'univers que l'on a eu tant de mal à créer via le retour emprunt de mysticisme de Buffy, qui s'accompagne de plus d'une remise en question du personnage et de ses adjuvants, Spike en tête , qui la perd complètement d'ailleurs. Le problème récurent avec cette option reste son utilisation à outrance qui dénature jusqu'au côté émotionnel voulu par la perte brutale d'un acteur phare. Dans Smallville, Lana Lang, Chloé Sullivan, Lois Lane ou encore Lex meurent tant de fois pour revenir en forme que cela n'a guère plus d'intérêt (tout comme la perte ou le transfert de pouvoir qui conduisent à une lassitude certaine et à des incohérences monstres du type Shawn Ashmore qui devient un superboy névrosé dans la saison 1 puis qui interprète ensuite le rôle de Jimmy Olsen quelques années plus tard sans que personne ne s'en offusque. Même si le rôle est interprété par Aaron Ashmore, le coup du frère jumeau est un peu gros à avaler). Mais ce principe de renaissance à répétition peut malgré tout devenir un arc scénaristique majeur autour duquel s'articule les différentes aventures personnages comme San Goku et sa tribu dans Dragon Ball Z nonobstant bien sûr les multiples menaces encourues par Saori dans les Chevaliers du Zodiaque? Malheureusement, on peut aussi avoir à faire au phénomène inverse, assez rare il est vrai mais extrêmement frustrant : la mort bête et inutile.

Dans Star Trek la nouvelle génération, le lieutenant Tasha Yar est tuée par « l'essence du mal » d'un seul coup, sans raison . Les scénaristes ont crée un personnage qu'il était difficile de rendre intéressant, dans une fonction également peu sujette à développement, d'autant plus qu'elle était pourtant nouvelle sur l'Enterprise, à savoir chef de la sécurité et ils l'ont tuée en un claquement de doigt, sans pour autant entraîner de
conséquences sur l'équipage. Pas un changement, à part la promotion éclair de Worf et un Data légèrement touchée (il n'en est qu'au début de son
développement émotionnel et on est encore loin de l'échange avec Spock de la saison 5), pas un retour sur événement ou presque dans les six saisons à
venir , à part dans un épisode ayant pour base un paradoxe temporel, ce qui reste assez léger.
On peut aussi citer le cas Withler dans Blade. Autant son décès apparent dans le premier opus marquait un pas supplémentaire dans le parcours initiatique du Diurnanbule , via une scène extrêmement forte en émotion (la plus puissante de la trilogie à coup sûr suivie de près par le décès de la vampire alliée dans le second volet) , lui permettant de partir affronter Deacon Frost la rage au ventre et avec un plan infaillible, autant son exécution par les humains (un comble pour une pirouette de scénariste mal exploitée en plus dans ses différents aspects qui auraient pu souligner l'inutilité d'un combat pour une race n'en valant finalement pas la peine) dans un dernier tome avilissant ne conduit à rien, si ce n'est à l'introduction tardive d'une Jessica Biel dont la transparence ferait passer le miroir de la marâtre de Blanche Neige pour un maître de cours de l'Actor's Studio... Poussons même le vice en rappelant la mort d'Albert dans la Petite maison dans la prairie. Avec un destin aussi hors norme et un personnage aussi fort qui a réussi à s'intégrer comme le premier orphelin de la famille Ingalls pour finalement mourir dans le final d'un épisode certes bouleversant mais ne permettant pas au spectateur d'avoir le recul nécessaire pour en apprécier toutes les finesses au moment de la destruction finale de Walnut Grove, autre entité indissociable du show multirediffusé de M6.

La mort peut donc être tout à la fois répétitive, aussi utile que futile tout en laissant pourtant des traces, ce qui nous permet de la lier dès à présent au principe de naissance, voir même de renaissance pour plusieurs franchises.

à suivre

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11.12.08

07:10:00, Cat�gories: Dossier  

La Mort… Entité tantôt bénéfique, tantôt maléfique, voire parfois neutre, simple pion dans l’équilibre des forces d’un Univers en mutation permanente et pourtant sujet de si nombreuses interprétations. On peut tuer pour elle, dixit le titan Thanos de l’univers Marvel, on peut devenir un de ses agents , dixit la série Charmed dans un duo d’épisodes au potentiel malheureusement non assumé, on peut aussi chercher à la fuir, dixit the Fountain (même si le raccourci peut sembler de prime abord minimaliste) voir s’en servir comme prétexte pour accumuler un tableau de chasse plus ou moins impressionnant comme savent si bien le faire les slashers. Et pourquoi pas même assister au travail funèbre exécuté par la Mort elle-même à l’instar de Destination finale. Car il ne faut pas se mentir, bien que redoutée, la Mort en soi est un des éléments qui permet de lancer un héros, de faire repartir une franchise moribonde ou tout simplement de marquer le spectateur lambda en le saisissant là ou cela fait mal en lui rappelant avant tout qu’il n’est qu’un enfant dans un corps d’adulte, fragile et vulnérable face à l’émotion la plus simple et la plus douloureuse, la tristesse face à la perte d’un être cher. Certains rigoleront peut être à la lecture de cette dernière ligne. Et pourtant.
A la mort de Villeret , de Newman et de Ledger, histoire de ratisser à la fois large et talentueux, lequel d’entre vous n’a pas poussé un juron malgré lui du type « merde, pas lui … » ? Combien se posent la question de savoir si Eastwood ou Douglas ne vont pas être les prochains ?
Pas convaincu ?
Qui n’a pas réagit émotionnellement petit à la mort de la maman de Bambi chez Disney, de Dark Vador (bien que cela soit relativement attendu) chez Lucas (avec un traitement tout en humanité et en finesse pour l’un des personnages qui restera le bad guy le plus marquant de l’histoire du cinéma fantastique et peut être même du cinéma en général) ou d’Aeris dans Final Fantasy 7 chez Squaresoft qui marquait là un première dans le micro monde du jeu vidéo ?

La mort donc, peut revêtir plusieurs aspects, que ce soit pour satisfaire les amateurs de gore et de grosses machineries débilo-mystiques à la Saw ou à la Jason ou bien pour permettre à des héros plus que septuagénaires de hanter l’imaginaire collectif en cristallisant nos peurs les plus profondes.

La mort au cinéma est avant tout un moyen de faire recettes. On ne compte plus les nombreuses adaptations et suites ou préquelles mises en chantier avec des résultats toujours honorables au box office depuis qu’une maman un peu trop possessive et exclusive s’est mis en tête d’exécuter tout ceux qui pouvait se moquer de son rejeton chéri. Je ne parle bien sûr pas des Goonies, merveille parmi les merveilles dans la catégorie des films qui donnent la vedette un groupe de gosses plus futés qu’il n’y paraît, ancêtres des geeks actuels, à l’image d’un data fana de 007 , mais de Crystal Lake et de son résident Premium Class, Jason.

Le premier Vendredi 13 a ouvert la boîte de pandore du meurtre gratuit au cinéma. Fini les procédés raffinés conduisant à une chasse sur un île dominée par le Comte Zaroff qui établit bon gré mal gré des règles de survie pour quiconque tombe entre ses griffes, terminé les envolées métaphysiques de la créature de Frankenstein qui tue plus par innocence que par conviction profonde, et bonjour au meurtre pour le meurtre, de manière à ce que des ados prépubères puissent laisser libre court à leurs pulsions sauvages avant de rentrer, mentalement repus de tant de violence, retrouver leur Teddy Bear tout en embrassant leur mère et en la remerciant d’avoir payer la place de ciné pour ce qu’elle croyait être une reprise de Taram et le chaudron magique… Quoiqu’avec le père Disney, la violence et la mort peuvent être tout aussi violent, dixit l’exécution de la princesse par les petits de Vermithrax dans le trop mésestimé Dragon du Lac de feu (à venir dans un avenir proche dans la Malle à malice).

Cependant, histoire de revenir à notre petit joueur de machette, il faut reconnaître qu’il met en place une codification efficace pour un genre nouveau. L’unité de lieu reste globalement la même durant ses premières aventures sanguinaires, à savoir le camp de vacances de Crystal lake , les victimes sont toujours des jeunes adultes pot pubère qui se prennent pour des réincarnations de Bugs Bunny et qui copulent à tout va sans compter bien sûr la consommation de la substance illicite du moment. L’unité de temps varie légèrement d’un film à l’autre, le tout excédant rarement deux à trois jours , quand ce n’est pas quelques heures et le croquemitaine local fait preuve d’une grande maîtrise de son art en offrant moult exécutions variées autant graphiquement que physiquement. De plus, face à cette débauche de mauvais sentiments, on s’amuse de voir les acteurs ayant plus ou moins peur (selon leur degré de talent) et hurler à s’en liquéfier les cordes vocales, ce qui d’ailleurs ne sert à rien, si ce n’est pour le côté jouissif, et qui risque en plus d’agacer profondément le bad guy en manque de tripes qui finira par vous coller un bon 60 cm d’acier émoussé et rouillé (vu l’espérance de vie, le tétanos reste secondaire) entre les deux yeux , via la cloison nasale si la lame rebique un peu sur votre fontanelle.

La mort n’est alors plus source de terreur mais d’amusement, le slasher moderne se regardant plus comme un porno , le spectateur lambda attendant le moment propice pour devenir mateur et comme dirait le réalisateur de Shortbus : mater c’est participer. Et c’est dans état d’esprit que Paramount, bien que gênée par le succès d’un tel procédé, met en chantier non pas une , ni deux, mais sept suites, toutes basées sur le même canevas, la fin de la franchise se renouvelant dans le surnaturel. D’un autre côté, il aurait été difficile de mettre en place sept suites à Rosemary’s baby, c’est certain. Les fans apprécient, quittent généralement la salle en échangeant des remarques acerbes sur la qualité des morts mis en scènes, le volume d’hémoglobine à l’écran et j’en passe tout en se régalant à l’avance de voir le bad guy revenir pour une énième tuerie car c’est ça les USA, ça tremble et ça pleure quand un malade mental dézingue tout un lycée avant de se donner la mort mais ça va voir l’adaptation de l’histoire au cinéma (Elephant) , ça la récompense même (Cannes et consort….) et ça fait le pied de grue quand le principe atteint son paroxysme dans la saleté et l’absolu manque de crédibilité avec la franchise Saw (qui est bien partie pour aller jusqu’à un numéro 20 ou 21 en direct-to-video).

Bien évidemment, Jason n’est pas un exemple isolé. Le précurseur reste John Carpenter avec son Halloween puis Wes Craven avec son Freddy. D’ailleurs, dans le principe de mort gratuite, ces deux grands du cinéma d’horreur ont eu un point commun avec Cunningham et son Vendredi 13 : leur premier épisode, leur « pilote » (terme approprié vu que certaines séries tv bénéficient de moins d’opus que ces franchises à succès).

En effet, ces trois serial killers ont eu droit à une naissance en or massif , basée sur un scénario de qualité, qui prenait le pas sur la gratuité des décès tout en respectant le chaland, et qui plus est, véritable cerise sur le gâteau, chacun avait ses motivations et un background d’enfer. Dans Halloween, Michael Myers, avant de devenir un épouvantail monolithique , était à lui seul l’incarnation de la folie et du côté démoniaque de l’humanité, ayant commencé par vouloir tuer sa sœur et continuant sans relâche à vouloir la faire disparaître une fois évadée. Le Dr Loomis renforce d’ailleurs ce côté terrifiant en ne le sous-estimant pas et en insistant sur son manque total de sentiments et d’émotions. L’antéchrist vulcain en somme. Et pour ne rien arranger, avec une économie de moyens considérables mais transpirant le génie de mise en scène à chaque plan, Myers, qui ne dit rien de tout le film, apparaît comme habité par une intelligence redoutable, quasi machiavélique dans la façon de mettre la pression à Jamie Lee Curtis, et ce jusqu’à la confrontation finale. Les meurtres qui parsèment la route de ce frère envahissant sans être présent ne sont d’ailleurs pas gratuit, ils sont simplement le résultat d’une maxime simple : mauvais endroit, mauvais moment. Dans Nightmare on Elm Street, Freddy bénéficie lui aussi d’une arrivée tonitruante et originale (si l’on excepte la comparaison avec le très bon Dreamscape où le principe du rêve agissant dans la réalité est aussi exploité), en effrayant ses victimes via le monde des rêves, mais pas au hasard, en les choisissant pertinemment via une vengeance certaine par rapport à son exécution passée. Chacune de ses apparitions est mémorable, la peur est savamment entretenue et le final , lui aussi titanesque se résout dans une simplicité extrême.

La mort prend alors l’apparence de croquemitaines pour effectuer ses basses œuvres …. Avant de sombrer dans un crétinisme absolu extrêmement marqué dans la vingtaine de suite (les trois franchises comprises) où le scénario disparaît quasi totalement, où les bases mises en place s’estompent (dans les derniers Freddy, tous les enfants d’Elm Street sont morts, Freddy ne devrait alors plus avoir de raison d’exister, dans Halloween, à la mort de sa sœur, Myers devrait lui aussi rendre les armes et Jason , après le début sa virée en Enfer puis de sa balade dans l’espace d’un futur proche devrait lui aussi ranger son masque et son couteau piqué au géant vert dans un tiroir….) au profit de tirades ridicules bien que cultes (Die, bitch de Krueger, groumph de Jason et le bruit de pas de Myers) et de résurrection délirantes (on est loin de l’exploitation du Vaudou de ce brave Chucky) conduisant le plus souvent au trépas des survivants de l’opus précédent, histoire d’établir un lien.

Bref, le gros défaut de cette mort là, c’est de réussir à poser des bases souvent excellentes, voir effrayantes à des personnages phares , tout en engrangeant un tableau de chasse conséquent, puis de massacrer tout cela dans un joyeux conformisme de licence conduisant à une trahison du matériel original (fichu exemple d’un Jason devant un car de jeunes quasi offerts sur un ,plateau et auxquels il ne touche pas !) et faisant de la mort en marche un pantin de paille qui ne meurt vraiment jamais, comble du paradoxe.

Cependant, le décès en soi peut (heureusement) revêtir bien d’autres aspects pour moult enjeux.

A suivre

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10.12.08

07:30:00, Cat�gories: Dossier  

par Ivenpast

(suite de la partie 1) ... On citera avant de passer à l’étape suivante, la voiture construite et utilisée par le Punisher dans le film éponyme des années 2000 où, en parallèle de son concepteur, elle aborde les qualités d’un char d’assaut permettant également une belle course poursuite. Néanmoins, de course poursuite en accidents de la route, il faut passer à la vitesse supérieure et de simple objet à l’extension d’un personnage, on va naturellement aboutir à l’étape suivante où la voiture devient elle-même un personnage de fiction.

batmobileA ces quelques mots doivent normalement surgir 3 véhicules : la Delorean de Retour vers le Futur (impossible de ne pas la citer dans un tel dossier !), la Batmobile des années 90 et 2000 (trop marquante pour être ignorée, mais nous passerons rapidement sur ses déclinaisons, celles-ci ayant déjà fait l’objet d’un dossier à part dans ces colonnes) et la Cadillac du Corniaud (qui trouve ici sa place logique). Pour Retour vers le Futur, le projet de base n’était pas une voiture mais un frigo.
L’idée de ce moyen de voyager dans le temps a été à l’époque abandonnée pour éviter d’éventuels problèmes de mimétisme par des enfants impressionnables voulant à leur tour effectuer l’expérience chez eux pour rencontrer leurs copains les dinosaures. On passe alors au projet d’une voiture qui se doit d’être futuriste pour coller à l’ambiance générale du scénario et comme dit Doc Brown, « quitte à choisir une voiture, autant en prendre une qui aie de la gueule ! ». La Delorean devint donc au fur et à mesure de cette trilogie un personnage à part entière mais surtout à part égale avec Chris Lloyd et Mike J. Fox. Virez la voiture de Retour vers le futur, vous n’avez absolument plus rien, car même la locomotive finale n’est qu’une extension de la Delorean. La boucle est alors bouclée puisque même le véhicule phare possède à son tour un prolongement. La révolution avec ce scénario ambitieux, outre l’incroyable quantité de paradoxes temporels introduits aux cours des pérégrinations des héros (un exemple simple : dans le troisième opus, le réservoir de la Delorean est percé par une flèche. La belle affaire ! Plutôt que de passer 105 mn à bricoler une chaudière avec des bûches de toutes les couleurs, pourquoi ne pas simplement piquer le réservoir de la Delorean enterrée au fond de la mine par Doc Brown pour le Marty de 1955 avec un peu d’essence ? De toute manière, ce modèle là ne bougera pas jusqu’à sa redécouverte par le Doc Brown de 1955 suite au message laissé par celui de 1875 … Vous suivez toujours ?) c’est que la voiture est au cœur de toutes les intrigues, tellement impliquée dans le destin des héros qu’elle va changer leur vie ! Et cette manière d’occuper l’écran… entre les roues qui laissent des traces de flammes, les gerbes électriques qui l’entourent et le fait qu’elle soit par la suite capable de voler, il me semble que tout ce qu’on pouvait humainement faire avec une vraie voiture a été fait, et de façon à ce que le tout s’imbrique parfaitement dans l’histoire, la Delorean s’imposant à travers les siècles en s’adaptant encore et encore.
La Batmobile a de son côté bien évolué depuis 1966 et reste dorénavant un élément fondateur du mystère entourant le Batman. Evidemment, par rapport à la Delorean, son impact scénaristique est moindre, mais elle représente la liberté de son héros ainsi qu’une partie de lui-même, plus encore que le Batplane. Elément quasi mystique dans la version de 1989 avec une turbine d’avion de chasse et un aérodynamisme massif mais percutant, elle acquiert ses lettres de noblesse en suivant la descente aux enfers du Dark Knight. Quasi invulnérable et pouvant elle aussi revêtir une véritable seconde peau résidant en une armure au déploiement fascinant, elle n’a de cesse de se faire malmener, disséquer, déstructurer et même violée dans une approche humanisante qui finira par la réduire à son essence essentielle pour sauver un Batman lui aussi progressivement discrédité aux yeux du public. Au même titre qu’un Pingouin ou qu’une Catwoman, la Batmobile a un temps plus que conséquent de présence à l’écran, de par son arrivée tonitruante en pleine célébration des fêtes de Noël de Gotham à la course poursuite n’engageant que Batman livré au main du Pingouin et laissant croire qu’il a totalement perdu le contrôle de lui-même aux yeux des habitants. L’impact de ce véhicule est tellement fort qu’un épisode entier lui sera consacré dans la fameuse série animée qui servait alors de transition mais aussi de présentation aux réalisations burtoniennes (Star Wars et son épisode animé récemment , ainsi qu’avec ses Clone Wars n’ont au final rien inventé dans ce domaine). Comment peut on dans ces conditions encore parler de simple accessoire voir plus déshonorant encore de gadget ? Malheureusement, dans les épisodes suivants (Batman Forever et Batman et Robin), on effectue une régression totale avec une Batmobile affreuse esthétiquement et seulement prétexte à une ou deux scènes mémorables, on pensera au fait qu’elle escalade les murs. Batman Begins et sa suite remettent heureusement les pendules à l’heure en suivant , détail amusant, la même progression scénaristique et dramatique que ses illustres aînés. Le tank de Nolan est dans le premier épisode un monstre de la route, donnant l’impression d’être parfaitement autonome et virtuellement indestructible avant de céder la place à une moto, plus légère, suite à un discrédit quasi général sur la chauve souris. Dans Returns, Batman est attaqué de toute part, on fait donc de même dans The Dark Night. Néanmoins, son esthétique barbare emporte l’adhésion et achève d’installer la franchise sur de nouveaux rails, en totale rupture avec l’univers (animé et fictionnel) crée auparavant. Audacieux et payant.
On terminera le côté prestige du véhicule en citant un vieux film français populaire, à savoir le Corniaud, qui possède lui aussi une voiture mémorable, véritable Mont de Piété sur quatre roues pour gangsters malchanceux et représentant le lien parfait entre Saroyan / De Funès et Bourvil , possédant l’aspect vif et avisé de l’un et l’insouciance tranquille de l’autre, simplement dans ses lignes de forces . La Cadillac est toute en longueur et, via une très belle carrosserie, permet des rebondissements incroyables de scénario pour l’époque qui auraient été tout bonnement inconcevables sans elle. Tout le film va se retrouver basé sur elle, de son entrée indirecte dans l’univers de Bourvil via la destruction de sa deux-chevaux (tour de force intéressant d’introduire aussi longtemps, si l’on ajoute la scène de restaurant, une voiture sans la montrer à l’écran) à sa condamnation finale, tout contaminé qu’il est par la fourberie de De Funès.

La voiture est donc parvenue à devenir un personnage à part entière dans l’industrie hollywoodienne. Mais cela ne suffit plus. En ces temps troubles surgit alors une nouvelle évolution : si l’on est capable de transférer une âme dans une poupée Good Guy, pourquoi ne pas en faire autant sur un véhicule fédérateur et d’apparence diront nous mignonne, la Coccinelle ? Les studios Disney vont alors faire fort en trouvant un véhicule suffisamment complexe pour donner l’impression de la vie et suffisamment enfantin afin de rassembler tout un public plus ou moins jeune. La voitures sont désormais semi autonome et peuvent vire leur propre histoire, à condition qu’un ou deux humains relativement dégourdis ou du moins au fond de l’âme pur et avec suffisamment de motivation déambulent à proximité pour assurer son entretien. En cela, le premier opus de cette franchise qui a été réactualisé avec un bonheur certain récemment est extrêmement bien ficelé, nous offrant une Coccinelle humanisée au possible, véritable allégorie de nos défauts les plus primaires (orgueil, jalousie et j’en passe) enrobée dans une couche de sentiments plus nobles (courage, sacrifice et sens de la justice). Néanmoins, Hollywood is Hollywood et si une voiture peut être gratifiée d’une bonne âme, mais en position de relative célibataire, on peut encore faire mieux et fabriquer une voiture de toute pièce ayant répartie et humour puisque pouvant parler …. On pensera forcément à K 2000 et à la mythique Pontiac de David Hasseloff (rachetée entre temps par Vincent Perrot, mais c’est une autre histoire). A partir de là, fini les histoires pour gosses et bonjour les scénarii pour ados avec une voiture capable de faire jeu égal avec l’acteur vedette de la série et pouvant de surcroît être de bon conseil et prendre des initiatives. Le show d’ailleurs sera vendu sur le nom de M. Knight et de Kitt , les deux personnages partageant la même initiale mais aussi l’affiche. De plus, avec ce parangon des séries des années 80 (qui donnera naissance à un genre valable sur tous les moyens de locomotion possible de Tonnerre mécanique pour la moto à Supercopter pour la voie des airs et même dans les années 90 à Caraïbes offshore pour la voix des mers, avec un différence notable par rapport au modèle référentiel, c’est que ces derniers appareils, aussi perfectionnés soient ils ne possède pas de personnalité propre), l’humanisation va être poussée à son paroxysme, Kitt pouvant éprouver divers sentiments et même de la peur suite à un accident où elle a failli y perdre ses microprocesseurs et dans lequel elle refuse de se dépasser, entravant sérieusement le déroulement de la mission du jour. Et comme pour parfaire l’antagonisme de son caractère humain, on va alors créer un Nemesis parfait, représentation idéale du jumeau diabolique et donc deux aspects de personnalités qui se révèlent alors complémentaires en la calandre de Karr pour un des épisodes les plus fameux de la franchise (repris d’ailleurs avec Supercopter dans un opposé orange lançant non plus des missiles mais des lasers….). La voiture prend donc son envol , est capable de pensées et d’actions, tout comme l’homme….et comme ce dernier, certaines vont tourner mal. Vraiment mal. Voire être simplement possédées et assoiffées de sang.
Rassurez vous, on est encore loin (heureusement) de la transposition mécanique de Christopher Lee, mais on s’attarde volontiers sur deux gros succès du monde du dvd : Enfer mécanique et bien évidemment Christine de Carpenter. Le diable ou la possession démoniaque sont alors au rendez vous pour ces deux films de la même décennie ou presque mettant en scène des voitures magnifiques, arborant des carrosseries noires ou rouge métallisées, et capable de traquer jusqu’à la mort un groupe d’individus variés pour des motifs aussi divers que la vengeance ou le plaisir de tuer simplement. La voiture devient Slasher et pervertie l’âme humaine alors que jusqu’à maintenant, l’humain trouver régulièrement dans sa voiture un moyen d’extérioriser ce qu’il était réellement (un tombeur ou un vantard n’aura jamais de R5 à l’écran et inversement un geek roulera rarement en Ferrari….). La boucle est bouclée, notamment dans une scène extrêmement marquant où la Plymouth Furie de 1958, toute à la perspective de se faire ses pneus neufs sur le visage d’une adolescente entreprenante, va se faire écraser par un véhicule de chantier. Mais là où le réalisateur fait très fort, c’est dans le traitement de la douleur et de l’acharnement du véhicule à ne pas rendre les armes. La voiture plie, le métal se déchire et produit un bruit assourdissant, la voiture se plaint littéralement mais n’abandonne pas, quitte à traîner son bourreau avec elle sur plusieurs mètres avant de se faire complètement écraser jusqu’à l’extinction de l’étincelle de vie qui l’habitait avec un phare s’éteignant progressivement. La voiture d’Hollywood peut donc vivre, aimer, vouloir tuer, souffrir et enfin mourir.

On se dit alors que l’évolution, tout comme celle de l’homme est complète et qu’on ne pourra pas aller plus loin. Détrompez vous, le dernier stade a été atteint il y a moins de 5 ans grâce à Pixar et son flamboyant Cars. Dans cet univers totalement recrée à l’échelle des boîtes à moteurs, la voiture s’affranchit de son créateur et se subvient à elle-même dans le premier film où une quatre roue est humanisée, avec des expressions humaines, des besoins humains, des sentiments humains via l’amour, l’envie, le goût de la victoire, la chappe de la défaite et consort. Et pas un bipède à l’horizon pour une histoire comme toujours pour le studio proche d’un parcours initiatique permettant à la voiture insouciante et égoïste de mûrir et de découvrir le sens de la vie, démontrant ainsi que même les moteurs de courses peuvent passer de l’age ingrat de l’adolescence au monde posé des adultes.

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