20.08.16

07:15:00, Cat�gories: Test / Critique  

Titre du film : Rosalie Blum
Réalisateur : Julien Rappeneau
Année : 2016

Origine : France
Durée : 1h35
Avec : Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone, Philippe Rabbot
Par Nicofeel

Habitué jusque-là au rôle de scénariste (Largo Winch 1 et 2, Cloclo), Julien Rappeneau, fils de Jean-Paul, réalise avec Rosalie Blum son premier long métrage. Il adapte à cet effet la bande dessinée éponyme de Camille Jourdy.
Rosalie Blum est un film marqué du sceau de la sensibilité. Dès le départ, on nous présente le personnage de Vincent Machot, un trentenaire réservé, totalement au service de sa vieille mère possessive. Alors qu'il est désespérément seul dans sa vie, il est intrigué par une femme qu'il aperçoit par hasard dans la rue. Il s'agit évidemment de Rosalie Blum. Vincent a l'impression de la connaître (le final du film nous dira en quoi c'est le cas). Elle l'intéresse tellement qu'il la suit partout, à tel point que ça en devient quasi maladif.
Si le film n'est pas directement tourné vers la comédie, il réserve malgré tout de bons moments de rigolade. Il faut voir le pauvre Vincent suivre maladroitement Rosalie, dans ses moindres faits et gestes, que cela soit sur son lieu de travail à la supérette du coin ou à l'église où elle chante. On n'a pas vraiment affaire au roi de la filature. Loin s'en faut ! Rosalie l'a d'ailleurs remarqué depuis un moment.
C'est alors qu'intervient un amusant et inattendu renversement de situation. On a droit à l'arroseur arrosé ou plutôt au suiveur suivi. Rosalie Blum, également seule dans la vie, se plaît à avoir un mystérieux suiveur à ses basques. Avec la complicité de sa nièce, Aude, elle prend le parti de le faire suivre !

Rosalie Blum


Le film oscille dès lors dans deux directions a priori antinomiques et pourtant complémentaires : la comédie et le drame. La comédie est à l'oeuvre par le biais des différents stratagèmes utilisés par Rosalie Blum pour découvrir qui est ce Vincent Machot et quelles sont ses motivations. Aidée de son fantasque voisin et de ses copines, Aude monte une véritable équipe pour pister Vincent. Leurs découvertes seront à la hauteur des délires sur Vincent (« c'est peut-être un psychopathe »). La rencontre avec la mère un peu fofolle de Vincent, donne lieu à une scène délirante.
Et puis, à l'instar de 500 jours ensemble, le réalisateur Julien Rappeneau a eu la bonne idée de redistribuer les cartes – de la même façon que l'arroseur se retrouve arrosé – en changeant de perspective par le biais d'astucieux flashbacks. En effet, on revoit certaines scènes mais d'une autre façon, ce qui apporte des éléments de réponse. On se croirait presque dans un Cluedo sur le mode humorstique (la vérité sur l'étrange pratique dans la forêt vaut son pesant d'or).
Toutefois, Rosalie Blum n'est pas une comédie. Il y a une dimension sensible, dramatique, qui constitue un de ses piliers. D'abord, il y a l'évident besoin pour Vincent, qui a repris le salon de son père, et qui vit dans le même immeuble que sa mère, de couper le cordon avec cette dernière. Son intérêt pour Rosalie Blum et pour les personnes qu'il va rencontrer, est une façon de s'accorder un nouveau départ. Ensuite, il y a tout le passé de Rosalie Blum qui refait surface progressivement. Un passé lourd qu'il est difficile d'affronter. Le film est fort dans le sens où il montre que cette femme a du mal à se reconstruire suite à des événements dramatiques qu'elle a connu autrefois.
Pourtant, quand la comédie et le drame se rencontrent, on a droit à un florilège d'émotions, avec ces êtres seuls, cabossés par la vie, parfois laissés-pour-compte ou tout comme (Aude et son voisin), prêts à un nouveau départ.

Rosalie Blum

La distribution du film est formidable. Noémie Lvovsky est impeccable dans le rôle de l'étonnante et mystérieuse Rosalie Blum. Quant à Kya Khojandi, cet acteur peu connu est parfait en Vincent Machot, un homme timide qui souhaite plus que tout s'émanciper et vivre une autre vie. Mais dépasser sa timidité, est souvent bien plus facile à dire qu'à faire. Le film réserve tout de même de beaux moments de tendresse, et même d'amour. Eh oui ! Mais revenons au casting. La mignonne Alice Isaaz, vue dans La crème de la crème de Kim Chapiron, interprète de façon franche et directe le rôle de Aude. Les seconds rôles sont également à la fête : que ce soit Anémone, plus piquante que jamais dans le rôle de la mère de Vincent, dont la folie n'a d'égale que l'originalité. Et que dire de Philippe Rabbot, le compagnon dans la vie de Romane Bohringer, interprétant tout naturellement le personnage du délirant voisin de Aude, fan d'animaux et disposé à plein de bizarreries dans le cadre de son « travail »...
Sensible, drôle et touchant, Rosalie Blum est un beau film qui donne forcément envie de lire le roman graphique de Camille Jourdy.

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